(caustique !) de la commission d`enquête et l`interview

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AIR LIB ou L’AVIATION
L’affaire Air Lib est incroyable.
L’Assemblée nationale, quelques
jours après la retentissante faillite
d’Air Lib, a créé une commission
parlementaire d’enquête présidée
par le député Patrick Ollier(UMP,
Hauts-de-Seine) et dont le rapporteur a été le député Charles de
Courson (UDF Marne). Le rapport
est sorti en juin dernier. Il est accablant pour la gestion d’Air Lib et
pose tant de questions que, pour la
première fois dans l’histoire de la
République, l’Assemblée nationale
a saisi le Procureur de Paris.
Bénéfice net a lu pour vous les presque 1000 pages de ce rapport incroyable qui met en scène un syndicaliste des pilotes
d’Air France qui voulait devenir patron ( et s’est, à ce titre octroyé un revenu de plus d’1, 2 million, plus 87 473 euros de
notes de frais en 16 mois ), un gouvernement qui octroie une aide directe de 30 millions d’euros sans réellement étudier
le dossier, des honoraires exorbitants versés à certains cabinets, certains syndicalistes d’Air Lib qui connaissaient un système de travail au noir concernant 3 à 400 personnes, des millions d’euros à l’étranger dont on ne sait pas ce qu’ils sont
devenus, une perte d’argent public de 130 millions d’euros.
La commission parlementaire d’enquête
oici quelques passages
du rapport sur lesquels
feraient bien de méditer
les moralisateurs habituels.
V
La Direction d’Air Lib
refuse d’informer le
Comité d’Entreprise (mais
celui s’en accommode)…
Pour vous donner une idée de
l’atmosphère surréaliste qui
régnait dans cette “entreprise”,
voici quelques échanges exquis
entre la Commission et M. et
Mme Termignon, délégués syndicaux du SNPC (Syndicat
national
des
Personnels
Navigants Commerciaux).
Sofia Termignon déclare d’emblée : “depuis le début de la
reprise d’Air Liberté-AOM par
J.C Corbet, en tant que membres
du Comité d’entreprise (…) nous
n’avons jamais obtenu d’éléments clairs sur la situation
financière d’Air Lib”.
On apprend, au cours de cette
audition des époux Termignon,
que le comité d’entreprise a
enfin exercé son droit d’alerte
(le 29 avril 2002), contre l’avis
de la CFDT, alors minoritaire, et
qui avait soutenu chaudement
Corbet dans sa reprise. Puis il a
fallu qu’Air Lib soit condamnée
sous astreinte, le 9 juillet 2002 à
communiquer à l’expert-comptable mandaté par le C.E les
documents nécessaires. Mais
l’expert comptable n’a jamais pu
obtenir de la Direction d’Air Lib
la documentation indispensable
à sa mission. Pire, le 25 juin
2002, une nouvelle majorité
s’installe (CFDT) au CE, démet
le pauvre expert et ne cherche
plus à obtenir d’expertise sur la
situation de l’entreprise, ce que
confirme Mme Termignon à la
Commission : “Dans les plus
brefs délais, il fallait trouver un
autre expert prenant la suite.
Finalement, il est arrivé tout ce
qui fut rapporté par la presse au
sujet d’Air Lib. Les préoccupa34
tions furent telles de part et d’autre que nous ne sommes pas
revenus sur le droit d’alerte, ni
sur la nomination d’un autre
expert”.
Le personnel navigant
d’Air Lib se partageait le
produit de la vente des
sandwichs avec l’aval de
sa direction
Toujours les mêmes personnes,
devant la Commission.
M. le Président : “…Pouvezvous nous confirmer les propos
de vos collègues de la CFTC,
selon lesquels il existait des pratiques assez étranges : le personnel navigant était autorisé à vendre des boissons, des sandwichs,
achetés par la compagnie, le personnel navigant commercial se
partageant le fruit de la vente
pour améliorer sa rémunération.
Avez-vous constaté ces faits ?”
M. Termignon : chez Air Lib, les
choses se sont toujours faites
rapidement et à contresens (…).
La problématique des ventes a
été évoquée deux jours avant son
lancement. C’est là que la direction a décidé que l’on commencerait ainsi et que l’on verrait par
la suite (…). C’est un chantier
qui n’a pas été entrepris.
TRANSPORT AÉRIEN
CIVILE POUR LES NULS
M. le Rapporteur : concrètement
(…) que faisiez vous de la recette ?
Mme Termignon : Elle était partagée entre tous les membres de
l’équipage, hors les pilotes
M. le Rapporteur : En qualité de
représentant du personnel, n’avezvous pas fait remarquer qu’il s’agissait de travail au noir…? Et que
l’on courait à la catastrophe ?
Mme Termignon : Si, si.
M. le Rapporteur : la direction
n’a t-elle pas réagi ?
Mme Termignon : Le sujet a été
débattu dans le cadre de deux
comités d’entreprise avec une
solution : on attendait une solution de Bercy”
re, mais sachez tout de même que
chaque personne concernée percevait au noir entre 4000 et 6000
francs par mois ; 300 ou 400 personnes touchant entre 4 et 6000
francs par mois pendant huit ou
neuf mois, voyez combien ça peut
faire !”
Quel morceau d’anthologie !
Sacrés délégués syndicaux, sacrés
salariés acceptant, puisque la
soupe était bonne, de transgresser
les soi-disant sacro-saintes règles
du droit du travail en ces temps où
on hésite pas à saisir pour un oui,
pour un non, (et sans risques), les
Conseils de prud’hommes ou
l’Inspection du travail. Mais au
Corbet devant la commission d’enquête
Une reprise d’entreprise
qui laisse pantois
On est en en juin 2001, en pleine
période électorale pour la présidentielle. Le 15 juin 2001 Air
Liberté dépose le bilan, Swissair
et Taitbout Antibes BV (filiale
de Marine Wendel) ayant jeté
l’éponge (voir historique plus
loin). 4245 emplois sont menacés directement. Le gouvernement de l’époque va tout faire
pour maintenir l’entreprise artificiellement, à coup de millions
d’euros, jusqu’aux élections.
Le tribunal de commerce de
Créteil ordonne un redressement
judiciaire qui aboutira à la reprise d’AOM-Air Liberté par JeanCharles Corbet, ancien dirigeant
du Syndicat (majoritaire) des
pilotes d’Air France et président
du Fonds commun de placement
“Concorde”, qui gère les actions
des pilotes d’Air France suite à
l’accord passé après la grève “de
la Coupe du Monde” donnant
des actions de la compagnie aux
pilotes en échange d’un accord
salarial.
A cette époque, M. Corbet est
encore pilote chez Air France.
D’une manière assez étonnante,
il emporte le morceau pour
quelques francs symboliques
avec comme tout argument, présentés devant le Tribunal de
commerce, un paquet d’intentions et de promesses :
L’affaire avait été révélée à la
Commission par le délégué syndical CFTC et ancien responsable du personnel navigant commercial : “Cela peut faire souri-
fait, qu’a fait l’Inspection du travail des transports compétente
dans ce dossier qui concernait des
centaines de salariés travaillant au
noir pendant des mois, qu’a fait
l’Urssaf ?
35
- la contribution de l’ancien
actionnaire Swissair (qui tombera en faillite après le 11 septembre) d’1,8 milliard de F (ramené
par la suite à 1,3 milliard).
- L’apport en fonds propres de
100 millions de francs par “des
investisseurs”
- L’apport de 150 millions de F
par l’actionnariat salarié.
Sur cette base, des investisseurs
devaient être trouvés ensuite
pour accroître les fonds propres.
En fait, pratiquement rien de tout
ça n’a été réalisé.
- Swissair a effectivement donné
1 milliard sur le 1.250 milliard
dû (il reste 250 millions à payer,
mais Swissair étant en faillite,
des actions en justice ont été
engagées contre les “héritiers”
de Swissair : Swiss.
- En revanche, les 100 millions
se sont résumés à “une lettre d’évidence de fonds” de 80 millions
de F apportée par un cabinet
financier “Aurel Leven”, engagée par CIBC World Market,
une banque d’affaire canadienne
missionnée par le nouveau
patron d’Air Liberté. Cette lettre
aurait dû permettre à Holco, (la
société holding créée par Corbet
et appartenant à lui seul) de
réunir des investisseurs. Il ne
s’en est jamais servi. Mieux, il a
dû payer une indemnité contractuelle d’au moins 10 millions de
Francs pour cause de non utilisation des fonds.
- L’actionnariat salarié (150
Millions) n’a jamais été réalisé.
- Aucun investisseur n’a été trouvé.
Peu importe, visiblement, pour
M. Corbet, qui affirme avoir eu le
soutien d’Air France (ce qui fut
démenti par le Président d’Air
France devant la commission)
TRANSPORT AÉRIEN
dans la préparation du dossier de
reprise, et va pouvoir compter
sur l’appui du gouvernement
Jospin qui va lui donner de l’argent public (par un prêt d’Etat)
et le dispenser de payer redevances aéroportuaires et charges
sociales, et s’arranger sur la
TVA.
En attendant d’organiser une
gestion opaque par filiales à l’étranger interposées, et pour
démarrer, c’est la fête !
Premier acte de gestion de
J.C Corbet : un
“Golden Hello”
de 5, 6 millions de F
pour sa pomme puis des
millions d’euros de primes
et d’honoraires
On ne perd pas de temps.
Au cours du seul mois d’août
2001, selon le rapport parlementaire, ce sont 9.6 millions d’euros qui ont été versés en prime et
honoraires.
Toujours selon le rapport, du 1er
août 2001 au 31 décembre 2002,
les dirigeants d’Holco (la société
de Corbet, créée pour reprendre
Air Lib), leurs avocats et leurs
banques conseils ont touché près
de 29.55 millions d’euros
(somme que le rapport rapproche du montant du prêt (non
remboursé) de l’Etat à Air Lib en
janvier 2002 : 30.5 millions).
Les rémunérations des dirigeants : 2.685 millions d’euros
en 16 mois
Pendant cette période, l’ancien
syndicaliste d’Air France, devenu (enfin ! Ah ! c’est bon !)
patron, se sera servi 1 337 127
euros brut (soit 8 770 978 F)
dont la fameuse prime d’arrivée
“Une gestion opaque, déficitaire et socialement
conflictuelle”.
(“GOLDEN HELLO”) de 855
904 euros (5 614 362 F), soit 1
234 269 euros nets (8 096 273 F)
auxquels se sont ajoutés 87 473
euros (573 785 F) de notes de
frais (étant précisé que Corbet
s’est servi la golden hello alors
qu’il était encore en congé sabbatique à Air France…).
C’est ainsi que qualifie le rapport l’action de J.C Corbet à la
tête d’Air Lib.
En arrivant dans l’entreprise, JC
Corbet crée une holding,
“Holco”, détenue à 99.99% par
lui-même.
Puis il crée un certain nombre de
filiales, en France et à l’étranger
(9
selon
le
rapport).
“Aujourd’hui, il faut trouver des
montages dynamiques pour permettre la création d’une vraie
entreprise avec plusieurs pôles
d’activité, en les cloisonnant
pour éviter qu’un problème
d’une entité affecte les autres.
C’est une option de gestion que
nous revendiquons”, déclare à
cet effet JC Corbet devant le
comité d’entreprise le 29 avril
2002.
Le directeur général d’Holco,
François Bachelet (ancien patron
d’Air France Cargo, en retraite,
recruté par Corbet) faisait, lui,
pâle figure avec une “golden
hello” de 380 122 euros (2 493
436 F) et un revenu total pour six
mois de 491 989 euros brut, auxquels il faut ajouter 38 113 euros
d’indemnité de licenciement).
Les honoraires des conseils :
17.776 millions d’euros
Les principaux conseils ont touché :
- la banque d’affaire CIBC
World Markets (Londres) 8.334
millions d’euros
- le cabinet Léonzi (avocat de
Holco) 5.121 millions d’euros.
Parmi les filiales étrangères,
quelques une ont posé de réels
problèmes de compréhension à
la Commission d’enquête.
Holco Lux : où sont les cinq
millions ?
Parmi elles, Holco Lux, créée au
Luxembourg le 28 décembre
2001. Elle est dotée d’ 1 million
d’euros de capital et de 4
millions en compte-courant Le
rapport nous apprend que la
commission n’a pas pu savoir ce
qu’est devenu l’argent de Holco
Lux : “M. Corbet n’a pas souhaité répondre (…) lors de son
audition, se réfugiant derrière le
secret des affaires”. Lisez :
Le rapport met en cause l’importance de ces sommes, qu’elles
soient celles des dirigeants que
celles des conseils, non par leur
montant en soi, mais “dans le cas
d’Air Lib ces avantages (aux dirigeants) ont été versés alors que le
redressement de l’entreprise n’était pas acquis- et pour cause !”.
Idem pour les conseils : “de tels
dépenses, alors que la société Air
Lib a été reprise à la barre d’un
tribunal de commerce sont difficilement justifiables…”.
M. J.C Corbet : Pour ce qui
concerne Holco Lux, c’est un
peu la même démarche : c’est
36
une structure de participation.
Elle était prévue pour permettre
à terme la filialisation des structures de formation pour les personnels navigants d’Air lib.
M. le Rapporteur : Vous dites
qu’elle était destinée, mais
qu’est ce qu’elle a fait ? Quelle
utilisation avez-vous fait de la
filiale Holco Lux après l’avoir
dotée de cinq millions d’euros ?
M. J.C Corbet : C’est que qu’elle
a commencé à faire, monsieur le
Rapporteur.
M. le Rapporteur : Pouvez-vous
être plus précis ?
M. J.C Corbet : Non
M. le Rapporteur : Pourquoi ?
M. J.C Corbet : Je vous l’écrirai
M. le Rapporteur : Pourquoi l’avez-vous doté de cinq millions
d’euros ?
M. J.C Corbet : Et pourquoi pas ?
M. le Rapporteur : La question
est : pourquoi un ? Pourquoi pas
deux ou dix ?
M. J.C Corbet : Parce que cinq !
C’est un arbitrage de gestion qui
ne se discute pas, monsieur de
Courson. Je suis étonné de votre
question. Vous êtes quelqu’un
qui a l’habitude des structures
financières, du monde des affaires. Cette question, je ne la comprends pas.
M. le Rapporteur : C’est la première fois qu’un témoin répond
ainsi à la question qu’on lui
pose. Pourquoi avoir doté une
filiale à hauteur de cinq millions
dans un but qui, d’après ce que
vous avez indiqué, n’a pas été
réalisé puisque votre idée initiale
était la formation des pilotes ?
Quand je vous pose la question
“Pourquoi cinq millions ?
Pourquoi pas un million, pourquoi pas vingt millions ?”, Vous
me dites que c’est une réponse
de gestion qui n’appartient qu’à
TRANSPORT AÉRIEN
vous-même et que vous n’avez
pas à répondre à la commission.
Cette réponse est étrange.
M. J.C Corbet : Ce n’est pas ce
que je vous dis. Je vous dit : c’est
cinq. Je ne sais pas pourquoi c’e
n’est pas un ou six ou vingt.
D’abord la capitalisation était de
un million.
M. le Rapporteur : Un plus quatre !
M. J.C Corbet : Un plus quatre de
fonds propres qui sont sur un
compte courant Holco Lux. Mais
vous savez qu’entre la société
d’en haut et la société d’en bas,
rien n’est irréversible. Donc c’était cinq millions de cette manière : capitalisation de 1 million,
compte courant de quatre
millions.
M. le Rapporteur : Qu’avez-vous
fait de ces cinq millions dans la
filiale ? Vous étiez le président
d’Holco Lux !
M. J.C Corbet : Oui
M. le Rapporteur : Vous savez
donc ce qui s’est passé en tant
que président d’Holco Lux ?
Qu’avez-vous fait des cinq
millions ?
M. J.C Corbet : Je vous rappelle
que nous sommes dans un cadre
public et que j’ai à respecter le
cadre confidentiel des affaires.
Je vous répondrai par écrit.
M. le Rapporteur : Vous étiez l’unique actionnaire, monsieur
Corbet, de Holco Lux ?
M. J.C Corbet : Non, Holco était
l’unique actionnaire, pas JeanCharles Corbet.
M. le Rapporteur : Mais vous
êtes l’unique actionnaire de la
maison mère ?
M. J.C Corbet : Je suis l’unique
actionnaire de la société Holco.
Holco était l’unique actionnaire
d’Holco Lux.”
Et le rapport parlementaire de
s’interroger, en mentionnant le
jugement du tribunal de commerce de Créteil (qui précisait
l’obligation d’affecter le milliard
de Swissair aux seules activités
d’Air Liberté) : “les cinq
millions versés à Holco Lux et
prélevés sur les fonds Swissair
respectent-ils les conditions
imposées par le tribunal ? Il est
permis d’en douter.”
qui sont totales”. Ca serait intéressant de savoir si les communes concernées ici, à Roissy, le
savent…Et à combien se chiffre
pour elle le manque à gagner que
peut produire un tel système en
terme de taxe professionnelle…
Mais ce n’est pas le problème
qui retient l’attention de la
Commission d’enquête sur le cas
de Mermoz. Le problème est de
deux ordres : 1) les 12. 196
millions versés à Mermoz sont,
d’après Marc Rochet (ancien
PDG d’Air Liberté), auditionné,
“excessifs dans un rapport minimum de 1 à 2, voire de 1 à 3”. 2)
en fait, l’argent a servi, pour un
montant de 9.14 millions d’euros
à payer d’avance (ce qui est inhabituel) un cabinet d’avocats
Pleger et Blach pour “financer
le contentieux à l’encontre de
Swissair et à aller les chercher
jusqu’au bout de la terre” selon
l’expression reprise par Maître
Léonzi, l’avocat d’Air Lib chargé de coordonner le dossier de la
dette Swissair. Autre problème
découvert par la commission, le
paiement de ces 9.14 millions
apparaît dans la comptabilité
d’Holco le 31 mars 2002, à la
clôture de l’exercice. D’après les
renseignements fournis au
Rapporteur, cette somme aurait
été payée avant cette date et
régularisée a posteriori…En tout
cas cette somme n’a pas servi à
la maintenance des avions.
Mermoz en Irlande
Autre filiale, créée le 29 octobre
2001 en Irlande cette fois, a qui a
été transféré la propriété d’une
partie de la flotte d’Air Lib.
Mermoz a été capitalisée à hauteur de 12.196 millions d’euros
afin de faire face aux charges de
maintenance des avions (on apprend d’ailleurs que c’est une pratique courante des compagnies
de transférer leur avions dans
des pays à fiscalité plus douce. Y
compris Air France. Le président
Spinetta a expliqué à la commission que “(Air France) le fait
aussi, sur autorisation de la
direction générale des impôts
qui en est informé. (…)° Certes
nous avons quelques avions
logés dans des structures en
Irlande ou ailleurs, mais dans
des conditions de transparence
et de connaissance de la tutelle
L’histoire de Mermoz a donné
lieu à une nouvelle mise sur le
grill de J.C Corbet :
M. le Rapporteur : Pouvez-vous
nous confirmer que vous avez
bien versé ces 9.1 millions d’euros ? Pourriez-vous nous expliquer comment vous pouvez verser à un cabinet d’avocats situé
37
en Suisse, 9.1 millions d’euros
en réglant par avance les honoraires sans aucune clause d’intéressement. C’est-à-dire que si le
cabinet ne réussit à recouvrer
que zéro, ils auront toujours ces
9.1 millions, et s’ils réussissent à
récupérer une dizaine de
millions, vous aurez payé autant
pour recouvrer.
Pourquoi avez-vous signé ce
contrat ? Pouvez-vous donner à
la commission ce contrat que
nous vous avons demandé et que
nous n’avons pas encore reçu.
J.C Corbet : D’abord, ce que vous
venez de dire est erroné : ce n’est
pas un cabinet suisse.
M. le Rapporteur : Vous l’avez
versé en Suisse, d’après ce que
l’on nous a indiqué.
J.C Corbet : Vous voyez qu’on
vous dit des choses inexactes.
M. le Rapporteur : Nous sommes
là justement pour que vous nous
expliquiez.
J.C Corbet : Je vous réponds que
nous sommes dans une procédure contre les Suisses, procédure
extrêmement complexe. Il n’est
absolument pas question que je
dévoile publiquement ma stratégie. Ces éléments dont vous parlez sont aujourd’hui chez un
expert judiciaire qui va les transmettre au tribunal de commerce
de Paris. Dès lors que son rapport sera fait, je vous invite à le
lui demander.
M. le Rapporteur : Ce n’est pas le
débat, monsieur le Président.
J.C Corbet : Mais c’est ma réponse.
M. le Rapporteur : Le débat est
que j’ai trouvé cette somme dans
votre comptabilité. Et donc, je
vous pose la question : votre
filiale Mermoz à payé 9.1
millions. A qui ? Il ya quand
même un versement ! Je l’ai
TRANSPORT AÉRIEN
trouvé. On m’a indiqué que cela
a été vers é à un cabinet appelé
Pleger et Blach.
Pouvez-vous me dire ce qu’est
ce cabinet et quel est le fondement du versement de 9.1
millions d’euros ? Nous sommes
au début 2002, au moment où
vous avez demandé 30.5 millions
à l’Etat et vous espérez en avoir
plus, via le GIE fiscal, à peu près
aussi 30 millions. Pouvez-vous
nous expliquer cela ?
J.C Corbet : Je vous répondrai
par écrit. De manière très schématique, c’est une assurance-vie
complète qui permet que,
aujourd’hui, nous puissions
continuer à poursuivre les
Suisses partout dans le monde.
Nous avons aujourd’hui des procédures contre le Suisses en
Pologne, en Belgique, en Italie,
en France, au Luxembourg.
C’est une provision qui nous
permet d’avoir la certitude que,
quoi qu’il arrive, nous irons jusqu’au bout de la procédure.
M. le Rapporteur : Vous faites
payer cette somme par la filiale.
Pourquoi cette somme a-t-elle
été payée par la filiale ?
J.C Corbet : Non, je ne peux pas
vous l’expliquer.
M. le Rapporteur : Pourquoi
n’est-ce pas la holding qui l’a
payée ?
J.C Corbet : Je ne peux pas vous
l’expliquer, je vous l’expliquerai
par écrit.
(…)
M. Le Rapporteur : Dernière
question : quel est ce cabinet ?
J.C Corbet : Je vous l’indiquerai
par écrit.
M. le Rapporteur : Parce que
vous ne le savez pas ?
J.C Corbet : Bien sûr que si (…).
Aujourd’hui, cela fait partie
d’une enquête judiciaire à qui
nous avons indiqué tout cela. Je
vous l’indiquerai et je vous donnerai éventuellement le rapport.
La commission note que
“contrairement à ces engagements, à la date d’adoption du
présent rapport, M. Corbet n’a
communiqué aucun des documents promis à la commission”.
démissionné en décembre 2001 et
cessé ses fonctions le 31 décembre 2001, mais la comptabilité
d’Holco fait apparaître son licenciement le 15 février 2002.
La réaction de M. Corbet a été
radicale. Afin que l’entreprise ne
puisse pas déposer le bilan, la
structure juridique de l’entreprise
a été modifiée : le directoire a été
supprimé et Air Lib est devenue
une société anonyme avec un
conseil
d’administration”.
(p. 80).
Dès octobre 2001, le dépôt
de bilan était prévisible.
Mais Corbet continue.
François Bachelet, dirigeant
d’Air France Cargo à la retraite,
était devenu, (moyennant une golden hello de 2.5 millions de F)
président du directoire de la SAS
Holco. “Vers le 15 octobre (2001)
j’ai estimé que l’affaire n’était
plus viable. Je l’ai écrit au cabinet du ministre en lui disant qu’il
me paraissait invraisemblable
que l’on puisse trouver des fonds
propres supplémentaires pour
faire face à la carence de
Swissair et que, dans le contexte
(…) le business plan sans financement était irréaliste. Je suggérais, de façon non étudiée, l’arrêt
de l’activité. On avait encore de
la trésorerie, donc, on ne pouvait
déposer le bilan, mais on pouvait
très bien décider d’arrêter l’activité et d’abonder un plan social
avec le reste de la trésorerie pour
distribuer au personnel ce qui
aurait été sauvé du désastre de
Swissair”.
Plus loin, dans le rapport, on lit
ces choses délicieuses :
M. Bachelet a déclaré avoir
Des “gestionnaires”
vraiment nuls
qui confondent recettes et
bénéfices.
Le dirigeant d’Air Lib faisait vraiment n’importe quoi. La mise en
place d’Air Lib Express a été un
non sens économique de base.
Pour faire du “low-cost”, un étudiant (même mauvais) en économie penserait tout de suite à réduire les coûts. Un témoignage du
délégué syndical UNAC (Union
des navigants de l’aviation civile),
M. Lafosse-Martin, devant la
commission d’enquête est élo-
quent. “Quant au moyen courrier,
nous avons attendu cinq mois
avant d’instaurer le low-cost ; les
avions se sont alors remplis.
Remplir un avion n’est pas un problème, gagner de l’argent est plus
difficile ; or vous ne pouvez pas
gagner de l’argent en lançant des
prix d’appel à 29 euros. L’heure de
vol d’un MD83 étant 40 000
francs, avec de tels tarifs, il faut
remplir l’avion à 100% pour faire
des bénéfices. Par ailleurs, si vous
prenez les exemples de ce qui se
fait de mieux en low-cost en
Europe, à savoir par des compagnies comme Easy Jet ou Ryanair,
vous constatez que les ratios de
personnel sont de l’ordre de quatre navigants pour un personnel au
sol, via la sous-traitance notamment. Nous, nous étions à un rapport de un pour un. On ne peut pas
faire du low-cost avec un tel ratio”
Sans commentaires… Et sans
parler de l’ouverture de la ligne
Paris Tripoli, où là, il n’y avait
même pas de recette : “il était
impossible de se procurer des
billets à Tripoli car aucune agence
de la compagnie n’était sur place.
(…) Les vols étaient vides”…
Cumul
DGAC
ADP
Trésor Public
URSSA
17 février 2003
29 429 316
28 104 488
6 222 000
25 668
Source : CIRI
Etat des dettes publiques d’Air Lib au
38
TRANSPORT AÉRIEN
Le gouvernement Jospin a
“donné”
30.5 millions d’euros
sans regarder…
On va vous la faire courte :
Lionel Jospin, alors Premier
Ministre, voulait être Président
de la République. Air Lib risque
la faillite, c’est sûr et le grand
défenseur de l’Emploi (façon :
“non aux licenciements !”…) ne
veut pas prendre de risques politiques. Alors il va donner de l’argent des contribuables (le nôtre)
à Air Lib. Les dirigeants d’Air
Lib savent qu’ils ne pourront
trouver d’investisseurs (ils perdent en moyenne 12 millions
d’euros par mois, couvers par les
fonds Swissair) et il n’y a plus
d’argent. Alors ils vont demander des fonds publics par l’intermédiaire du CIRI, un organisme
d’Etat, chargé d’instruire des
dossiers d’aide à la restructuration. En fait, la décision politique est déjà prise, sur l’insistance de J-C Gayssot (ministre
des transports) et malgré les
“réserves expresses” (en fait
l’opposition) de Laurent Fabius
(ministre des finances). L’affaire
est traitée rondement. Malgré le
fait que Holco et ses filiales
étrangères avaient à ce moment
20 millions d’euros de disponibilités que Corbet n’a pas voulu
mobiliser (au prétexte, affirme til devant la commission, que ça
aurait été du soutien abusif),
malgré le fait que le dossier ait
été traité sans la préparation
habituelle et malgré les avis plutôt défavorables des fonctionnaires du CIRI, un prêt de 30
on lui demande des comptes (j’ai
assisté à la première audition de
Corbet), des responsables syndicaux qui, sciemment, couvrent
du travail au noir et des entraves
manifestes au comité d’entreprise, des salariés tout contents
d’aller à la soupe et qui ne voient
pas (ou ne veulent pas voir)
qu’ils scient la branche sur
laquelle ils sont assis.
millions d’euros (par le Fond de
développement économique et
social) est accordé en deux tranches (le 28 février 2002) à la va
vite. Or ce fonds d’Etat n’avait
plus de sous. Qu’à cela ne tienne, on va annuler des crédits du
ministère de Gayssot destinés à
“l’amélioration de l’habitat”, au
“Développement des infrastructures” et au “développement du
tourisme”…Incroyable !
Le nouveau gouvernement, issu
des élections du printemps 2002,
mis devant le fait accompli, a dû
reconduire ce prêt. Mais ce “soutien”, aussi important qu’il soit,
n’aura été qu’une goutte d’eau
dans l’océan des pertes d’Air
Lib.
Juillet 1987 : Naissance d’Air Liberté
Septembre 1990 : naissance d’AOM Minerve (issue du rapprochement de Minerve et d’Air Outre Mer)
Janvier 97 : British Airways rachète Air Liberté, (alors en redressement judiciaire) et organise un rapprochement avec TAT. Depuis le
1er avril 97, Air Liberté exploite le fonds de commerce de TAT EA
en location gérance
Taitbout Antibes BV, filiale de Marine Wendel (dirigée par Ernest
Antoine Sellières, Président du Medef), et Swissair vont progressivement racheter Air Liberté et AOM Minerve :
• 25 aout 99 : la maison mère de AOM Minerve (AOM
Participations), détenue jusque là par le CDR (consortium de réalisation : structure de “défaisance” chargée de porter les avatars du Crédit
Lyonnais) est vendue à Taitbout Antibes BV (50,38%) et à SAirlines,
filiale de Swissair (49.5%).
Pas de commentaires sur l’éloquent tableau ci dessous.
Plus les milliers de chômeurs…
Voilà ce qui arrive quand les
donneurs de leçons s’amusent,
avec les deniers publics, à jouer
aux chefs d’entreprise. Il y a
dans ce dossier, tout ce qu’on
n’aime pas, ici, à Bénéfice.net.
Le mauvais rôle de l’Etat (des
politiques de l’époque, en l’occurrence) qui se mêle, pour des
raisons bassement électorales de
soutenir abusivement une entreprise d’évidence mort-née, un
ancien “syndicaliste” qui s’improvise dirigeant d’entreprise et
qui, les mains dans le caca
devant la commission d’enquête,
continue à faire l’arrogant quand
ASSEDIC/
GARP/ORGANIC
Total
Hors pénalité
Total
Avec pénalité
8 230
4 254 143
93 678 177
99 877 804
Eric VEILLON
Historique
100 millions d’euros de
charges publiques
impayées, dont 28 millions
dus à ADP!
AF
Air Lib, c’est à mettre sur le
compte des démagogues qui
crient “non aux licenciements”.
Rappelez-vous les Danone,
Michelin et autres Vilvorde…
Facile de dire “non aux licenciements, non aux restructurations”... Vous les avez entendu,
vous, après le désastre d’Air Lib ?
• 4 mai 2000 : Taitbout Antibes BV rachète Participations
Aéronautiques, la maison mère d’Air Liberté, puis organise le rapprochement des trois compagnies (AOM Minerve, Air Liberté et
TAT) par la recapitalisation d’AOM Participation de 1,9 milliard de F
en décembre 2000.
• 1er janvier 2001 : le fonds de commerce de d’Air Liberté est
exploité en location gérance par AOM.
• 15 juin 2001 : Dépôt de bilan d’AOM Air Liberté suite au refus des
actionnaires de renflouer l’entreprise.
• 19 juin 2001 : mise en redressement judiciaire.
• 27 juillet 01 : Reprise d’AOM Air Liberté par Jean-Charles Corbet
qui crée “Air Lib”
•13 février 03 : dépôt de bilan d’Air Lib
• 17 Février 03 : liquidation judiciaire d’Air Lib
• 8 mars 03 : création d’une commission d’enquête parlementaire
• 18 : juin 03 : Parution du rapport de la commission d’enquête qui
montre que 130 millions d’euros d’argent public ont été dépensés en
pure perte et, pour la première fois dans l’histoire parlementaire,
transmission du rapport au Parquet.
u moment de sa liquidation (en euros)
39
TRANSPORT AÉRIEN
Charles de Courson, député, rapport
ADP : “Il faut amélio
Air Lib : “la justic
Charles de Courson, est député (UDF) de la Marne. Il s’intéresse fortement au transport aérien : il est secrétaire de la
commission des finances et rapporteur spécial du budget du
transport aérien. Il a été rapporteur du projet de loi sur les
entreprises de transport aérien dans lequel il n’a pas
employé la “langue de bois” puisqu’il y est écrit que l’Etat
n’a rien à faire dans le capital d’Air France et que le
transport aérien n’est pas un service public…
On l’a vu faire preuve d’une grande pugnacité à l’occasion
de la commission d’enquête parlementaire sur “Air Lib”
(voir ci-après) dont il a été le rapporteur (on dirait presque
le “procureur”…).
Son style nous plait bien et cette interview, recueillie dans
son bureau à l’Assemblée, est une bonne occasion pour nos
lecteurs d’avoir un avis éclairé sur certains problèmes qui
les intéressent.
giron de l’Etat. Ca peut paraître
étonnant ! On peut se demander
pourquoi les autorités régionales
d’Ile-de-France ne réclament pas
la gestion de leurs aéroports,
comme ça se fait partout
ailleurs…
BN : A propos de Roissy CDG et
du débat sur les nuisances, le trafic et le troisième aéroport. Les
capacités de CDG sont encore
plus importantes depuis l’ouverture du terminal 2E. Parallèlement,
le nombre des constructions d’habitation augmente sans arrêt. Les
maires qui vilipendent les nuisances sont les mêmes qui protestent
lorsque le Plan d’Exposition au
Bruit limite lesdites constructions.
Et le troisième aéroport est souvent présenté comme la panacée,
alors que la Cour des comptes, en
toute logique, recommande d’amortir les investissements réalisés
à Roissy et que, de toute façon, la
construction d’un autre aéroport
prendra 10, 15 ans.
Ne pensez-vous pas que ce débat
est un peu… “autiste”?
Charles de Courson, député, est un spécialiste du transport aérien
Bénéfice.net : Dans votre rapport
sur le budget 2003 du transport
aérien, vous écrivez, à propos
d’ADP, que les services de ceux-ci
“peuvent être rationalisés dans le
sens d’une plus grande efficacité
et d’un moindre coût pour les
clients et les usagers”. Pouvezvous être plus précis sur ce point ?
Et ne pensez-vous pas qu’ADP
pourrait être avantageusement
privatisé ?
Charles de Courson : Les compagnies utilisatrices de Roissy et
d’Orly trouvent que les prestations sont bonnes mais plus chères que celles des plateformes
concurrentes. Un des problèmes
récurrents est la sûreté, notamment des bagages et du fret. Il y a
beaucoup de vols. C’est lié à la
sous-traitance, qui induit des problèmes de personnel, de formation.
Il faut améliorer la compétitivité
d’ADP. La logique veut qu’ADP
puisse passer des accords, y compris capitalistiques. Une loi va
transformer l’établissement public
en société, comme ça a été le cas
pour Air France. Puis, conformément à la lettre adressée par le
gouvernement au nouveau
Président d’ADP, Aéroports de
Paris devra ouvrir son capital pour
créer des réseaux de plateformes
aéroportuaires
Il faut aussi mentionner la question de la décentralisation : dans le
projet de loi sur celle-ci, les aéroports parisiens restent dans le
42
CDC : Le niveau de saturation de
Roissy n’est pas technique mais
environnemental ; les contraintes
environnementales iront en se
renforçant dans les années qui
viennent. Une éventuelle nouvelle plateforme (le problème est
réglé désormais) ne résoudrait
aucun des problèmes des riverains de Roissy dans les quinze
années qui viennent. C’est l’Etat
qui a construit CDG, mais il n’a
pas prévu de limiter l’urbanisation autour. D’une manière générale, il faut renforcer les règles
d’urbanisme pour interdire les
constructions à proximité des plates formes aéroportuaires. Je suis
pour l’élargissement du Plan
d’exposition au bruit. De même,
je suis favorable, pour les cas
extrêmes, et sous certaines conditions (d’antériorité notamment) à
ce que l’Etat rachète les habitations les plus touchées. C’est ce
que nous avons fait à Vatry…
BN : Vous avez, dans votre rapport
sur le projet de loi (adopté) sur les
entreprises du transport aérien,
évoqué la privatisation d’Air
France comme naturelle et écrit
TRANSPORT AÉRIEN
teur du budget du transport aérien :
rer la compétitivité”
e fait son devoir”
que son statut public actuel était
“anachronique”. Air France va
bien, malgré la crise actuelle.
L’Etat lui avait, lors de sa grande
crise (qui n’était due qu’à une
impréparation de la compagnie à
la libéralisation), accordé 20
milliards de Francs de subvention,
(acceptés de justesse par
Bruxelles). On n’en parle plus. Ne
serait-il pas juste, pour les contribuables que nous sommes, qu’Air
France commence, même progressivement, à rembourser l’Etat ?
CDC : Avec le statut d’Air
France, nous étions le dernier
Etat socialiste d’Europe. ! La loi
est votée et le rapprochement
conditions peu claires, le travail
(officiel…) au noir des employés,
on a du mal à y croire. Pouvezvous nous dire où en sont les suites (s’il y en a), sur les plans judiciaire, administratif et même politique, puisque, à lire les explications de vote de la gauche, on peut
être amené à penser que celle-ci
couvre tous ces agissements ?
réussi avec KLM consacre enfin
sa privatisation.
Le remboursement a commencé
par la cession d’une partie du capital d’Air France. La compagnie se
porte plutôt bien, a bien réagit à la
crise. Dans ces conditions, ne vous
inquiétez pas : l’Etat retombera
grosso modo sur ses pieds…
BN : Nous avons lu entièrement
votre rapport sur Air Lib qui se
dévore comme un roman noir. On
est ressorti de cette lecture ...abasourdit. Du “golden hello” de M.
Corbet, aux conditions d’attribution du prêt FDES, en passant par
les dettes envers d’ADP, les honoraires divers payés dans des
CDC : La transmission au Parquet
de Paris permet à la justice de faire
son devoir L’enquête judiciaire sur
Air Lib suit son cours. Il existe 4 à
5 “voies d’eau”…
Par ailleurs, la Gauche n’a pas
couvert les agissements de
Monsieur Corbet et de son équipe.
43
Le vote hostile du Parti communiste est un moyen de défendre
l’action de M. Gayssot, Ministre
de l’époque.
Celui-ci, c’est clair, était le “cheval
de Troie” du PC pour le second
tour de la présidentielle…Il n’a
pas eu à s’en servir…
Quant au parti socialiste, il faut
voir dans son refus de prendre part
au vote, pour partie, le contexte
d’opposition globale lié au débat
sur les retraites et, pour partie, la
crainte d’une remise en cause de
l’action de Lionel Jospin, Premier
Ministre.
Propos recueillis par
E. Veillon