Les plus belles citations

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Les plus belles citations
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Jeudi 22 décembre 2016
metro
Les plus belles
citations
Par Maïté Hamouchi
Cette année encore,
les romans nous ont
fait voyager, réfléchir,
ils nous ont émus,
amusés, fait pleurer.
À chaque roman, ses
phrases cultes. Voici
une sélection, totalement subjective et
non exhaustive, des
citations qui nous ont
le plus marqués en
2016. Plus que de
simples citations, ce
sont des pensées qui
sont révélatrices de
notre époque et de
l’année écoulée. Ce
sont, avant tout, des
réflexions à méditer.
« Moi, dit-elle enfin, je ne regrette pas ce jardin de l’Eden.
À quoi bon être vivant à
l’égal d’une souris ou d’un
scarabée ? Et le savoir sans
rien pouvoir y changer ? »
Marek Halter, Ève, éditions
Robert Laffont
« C’est le retour à la grisaille.
Après l’emmerdement des
soutanes avec ses mortifications de cilices, voilà la
chienne des djellabas avec
ses prisons grillagées de burkas, et les tristes morales qui
les accompagnent. Jésus, paraît-il, n’aurait jamais ri de sa
vie et Mahomet ne semble
pas non plus avoir bouffé un
clown. Putain, ça donne envie… D’une religion à une
autre, oh, les empêcheurs de
tourner en rond. C’est la revanche des cons. À quand le
retour des f leurs mentales,
exhibant leurs pétales colorés de rigolades, se faisant
butiner sans pudeur au nom
simple de la vie ? »
« Définitivement, que le Ciel
soit plein ou vide, les
hommes ont la charge des
hommes. Mieux : les hommes
ont la charge de Dieu. Ce sont
eux qui peuvent Le travestir
ou Le comprendre, eux qui
peuvent L’entendre ou rester
sourds, eux qui peuvent Le
lire ou Le lire mal, exercer
leur esprit critique, chérir
l’intelligence des Livres sacrés, leur plan, leurs intentions, ou n’en garder que les
déchets. »
Eric-Emmanuel Schmitt,
Lhomme qui voyait à travers
les visages, éditions Albin
Michel
Samar Yazbek, Les portes du
néant, éditions Stock
Jean Teulé, « Comme une
respiration », éditions Julliard
« Certains jours, en prenant
connaissance de l’actualité
ou de bas faits du passé, il
ressent une honte cuisante
d’appartenir à l’espèce humaine. La plus féroce des
bêtes sauvages paraît inoffensive en comparaison, sa
nuisance reste limitée et dénuée de calcul, d’orgueil et
de duplicité. »
« Maintenant, elle sait que le
bonheur est vagabond, fait de
tout petits instants, provoqué,
peut-être par des inconnus.
C’est ce bonheur-là qu’elle est
venue chercher. Il n’est pas
spectaculaire, pas grandiose,
pas total. Rien de tout ça. Cela
ressemble à un éclair, il te traverse et basta, ça suffit. Tu es
dans le présent, tu existes, tu
prends ton pied. »
Sylvie Germain, À la table des
hommes, éditions Albin Michel
Nahal Tajadod, Les simples
prétextes du bonheur, éditions
JC Lattès
« Oui, l’homme est son pire
prédateur. L’homme est en
guerre contre lui-même. Au
plus profond de lui, l’homme
est habité par la violence,
l’agressivité, la pulsion de
mort, la volonté de dominer
son semblable et de l’asservir
en l’humiliant. »
Guillaume Musso, La fille de
Brooklyn, éditions XO
«Mais j’ai découvert après
un an que l’exil est l’exil et
rien d’autre. Cela veut dire
marcher dans une rue et savoir que vous nêtes pas à
votre place. Ici, dans mon
exil, j’ai appris à marcher et
à réf léchir pendant mon
sommeil. Endormie ou
peut-être déjà morte ?
Quelle différence alors que
je me sens détachée, absente de la réalité ? J’ai beau
tâter mon corps, je ne reconnais pas mes mains. Mon récit me paraît étranger, méconnaissable. Ai-je jamais
été à ma place ? Je la trouverai peut-être en plongeant
encore plus loin dans mon
exil. »
« Je ne sais pas si les humains
peuvent vraiment pardonner, mais la vie, elle peut pardonner, dans le sens où elle
accorde sans répit de nouvelles chances, malgré toutes
celles qu’on a déjà gaspillées.
C’est la seule vraie consolation. Si affreuses que soient
les fautes de ses parents, un
enfant vient au monde parfaitement innocent. L’enfant
est le sauveur du monde. »
Armel Job, Et je serai toujours
avec toi, éditions Robert Laffont
« Ça ne me pesait pas pourtant, notre vie à deux, mais
tu comprends ce que je veux
dire: on se censure toujours
un peu quand on n'est pas
tout seul. »
Philippe Besson . Les passants
de Lisbonne, éditions Julliard