haïti et ses livres
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Haïti et ses livres Bibliographie sélective et commentée Bernard MAGNIER 16èmes Rencontres Francophones HAÏTI ET SES LIVRES Bibliographie sélective* La beauté de cette terre avait stupéfait Christophe Colomb lorsqu’un jour de 1492, un pêcheur de l’île le «découvrit» accostant à ses rivages. Elle paraît être aujourd’hui un lieu de désolation, de drames et de misères dont il est bien difficile de prendre l’exacte démesure. Cette terre qui fut «la plus riche colonie des Antilles» au prix de la traite et de l’extermination des populations indigènes. Cette terre qui fut pionnière dans l’émancipation politique – première république noire et première république de l’Amérique latine – a poursuivi, depuis le jour de son indépendance, le cycle des violences et des folies humaines, par les coups d’état, les assassinats politiques, les oppressions et les occupations… Aux folies des hommes se sont ajoutées les furies des éléments dont l’effroyable paroxysme fut atteint par le séisme du 12 janvier 2010. Contre vents et Duvalier, milices et despotes, contre furies telluriques et déraisons des hommes, contre spoliations et prédations, des voix ne cessent de surgir de ce morceau d’île de la mer des Caraïbes, afin d’offrir la réponse de leurs fièvres, de leurs élans, de leurs talents. Qu’ils soient emportés dans une géographie vagabonde et confrontés aux affres de l’exil ou qu’ils soient demeurés arcboutés sur leur île, les poètes, romanciers, dramaturges haïtiens sont debout. Ils accompagnent l’Histoire, la devancent parfois, rendent compte de ses soubresauts. Ils disent le réel et le surréel, l’immédiat et la face cachée des choses. Ils donnent mots aux faits et gestes du quotidien. Ils créolisent et boucanent leurs textes. Ils s’enfièvrent et se soulèvent. Ils marronnent… Cette bibliographie, avec les aléas et les limites du genre, souhaite faciliter leur rencontre, permettre une découverte, aider à un choix. Elle se veut un sauf-conduit vers quelques belles heures d’enrichissement, de questionnement, d’effarement, d’épanouissement, d’éblouissement. Quelques belles heures de plaisir… Quelques belles heures de lecture ! Bernard Magnier Mars 2011 * Pour cette bibliographie quelques parti-pris : celui d’une trame chronologique, celui d’une distinction entre les écrivains de l’île et les écrivains de l’exil sans pour cela vouloir ériger une quelconque frontière, celui du choix des publications les plus accessibles, et une précision : la date de première publication est donnée entre parenthèses lorsque l’éditeur actuel n’est plus l’éditeur d’origine. DES CLASSIQUES FONDATEURS . UN ESSAI FONDAMENTAL Jean PRICE-MARS 1876-1968 Ainsi parla l’oncle (1928) suivi de Revisiter l’oncle, Mémoire d’encrier, 2009 Publié pour la première fois en 1928, ce texte fait date. «Premier manifeste de la condition noire» selon Rodney Saint-Eloi, cet essai fondateur marqua, avant l’affirmation de la Négritude, la volonté de se réapproprier une culture, d’en montrer la filiation et la richesse, avec “l'ambition de révéler aux yeux du peuple haïtien la valeur de son folklore” et «d'intégrer la pensée populaire haïtienne dans la discipline de l'ethnographie traditionnelle». . DES ROMANS PAYSANS Justin LHÉRISSON 1873-1907 La Famille Pitite Caille suivi de Zoune chez sa Ninnaine, Editions Caribéennes, 1978 (1905) Deux «audiences» qui constituent un livre pionnier, ancré dans la quotidienneté du monde paysan haïtien du début du siècle. Par l’auteur de l’hymne national, «La Dessalinienne». Edris SAINT-AMAND 1918-2004 Bon Dieu rit, Hatier, 1989 (1952) La résistance exemplaire d’un paysan qui tient tête au propriétaire et à son homme de «droit». Un combat qui symbolise la lutte, l’authenticité et la droiture face à la corruption et à la compromission. 2 . DES ROMANS MILITANTS Jacques ROUMAIN 1907-1944 Considéré comme le pionnier du roman haïtien, Jacques Roumain a poursuivi des études d’ethnologie en Europe. De retour en Haïti, il fonde le parti communiste ce qui lui vaudra d’être emprisonné. Il est décédé au Mexique, à 37 ans, des suites d’une crise cardiaque. Son roman, Gouverneurs de la rosée, est devenu un «classique», souvent cité dans les manuels et les anthologies. Gouverneurs de la rosée, Le Temps des Cerises, 2000 / Mémoire d’encrier, 2007 - (1944) De retour de Cuba après quinze ans d’absence, Manuel retrouve son village déchiré par des querelles et menacé par la sécheresse. Il découvre une source bienfaitrice, épouse Claire-Heureuse, une jeune fille du clan opposé, mais la malédiction inexorable aura raison de sa bonne volonté. Un roman novateur par son écriture qui offrait à la langue française quelques originalités savoureuses issues du créole. Jacques-Stephen ALEXIS 1922-1961 Autre père fondateur de la littérature haïtienne qui paya de sa vie ses engagements politiques. Avant de mourir dans une tentative de retour dans l’île, en 1961, Jacques-Stephen Alexis avait publié trois romans militants, un recueil de contes (Romancero aux étoiles) et quelques articles, dont le très intéressant «Du réalisme merveilleux chez les Haïtiens» publié à l’occasion du Premier Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs en 1956. À la suite de Jacques Roumain, ses écrits jetèrent les bases d’une littérature en devenir. Compère Général Soleil, Gallimard, 1955 La prise de conscience d’Hilarius Hilarion, emprisonné pour avoir volé du pain, et qui, au contact de Pierre Roumel, un militant communiste, est amené à se révolter et à lutter contre les injustices. Défense et illustration de la fraternité humaine et de la lutte politique. 3 Les Arbres musiciens, Gallimard, 1957 Les dieux vaudous sont ici au service de la résistance aux forces capitalistes. Proches des hommes, ils sont leurs intermédiaires auprès des éléments naturels. La «musique des arbres» doit ainsi guider le peuple… L’Espace d’un cillement, Gallimard, 1959 Prostituée livrée aux militaires américains, la belle Nina Estrellita retrouvera la vraie vie auprès d’El Caucho, le mécanicien au grand cœur et sensible au «visage de madone extasiée de la petite putain». Marie CHAUVET 1916-1973 Marie Vieux-Chauvet est née à Port-au-Prince en 1916 d’un homme politique haïtien, Constant Vieux, et d’une mère juive née aux îles Vierges. Elle fait des études pour devenir institutrice, se marie une première fois puis épouse en secondes noces celui qui allait lui donner son nom de plume, Pierre Chauvet. En 1957, elle publie Fille d’Haïti et La Danse sur le volcan, deux romans aux implications politiques immédiates. Dans les années 60, elle appartient au groupe Haïti littéraire avec Anthony Phelps, Roland Morisseau-Leroy, René Philoctète. C’est par son roman, Amour, Colère et Folie, publié à Paris, qu’elle se fait connaître hors de l’île. Les réactions violentes à ce livre l’empêcheront de poursuivre sa carrière en Haïti et elle devra partir aux Etats-Unis, à New York, où elle se remariera puis décèdera en 1973. Amour, Colère et Folie, Maisonneuve et Larose / Emina Soleil 2005 (1968) Trois temps et trois romans, tout à la fois indépendants et imbriqués l’un à l’autre, constituent une trilogie réunie en un seul volume. Entre ses deux sœurs plus claires, plus jeunes, plus belles, Claire va vivre par procuration l’amour qu’elle n’a jamais avoué à celui qui est, à la fois, le mari de l’une et l’amant de l’autre. De cet amour inaccessible, à défaut d’en être l’actrice, elle tentera d’en être l’instigatrice… Un parler juste et cru pour parler d’elle-même et de ses concitoyens, de Port-au-Prince et d’Haïti, des non-dits et des interdits, des sujets qui fâchent, des pensées et des actes qu’il faut taire. 4 Elle dénonce les hypocrisies, la hiérarchie sociale, les complexes liés à la couleur de la peau. Double à peine masqué de l’auteur, Claire parvient à ne faire qu’un du combat de la femme et de celui de la citoyenne. (Amour) L’expropriation d’une famille et leurs révoltes vaincues ou comment faire lorsque des “uniformes” envahissent vos terres et s’en prennent à la famille et aux biens (Colère); la déraison enfin comme ultime réponse au chaos de la vie (Folie). Marie-Thérèse COLIMON 1918-1997 Fils de misère, Editions Caraïbes / L’Ecole, 1974 La lutte des classes vue à travers les démêlés d’une employée de maison au service d’une famille de grands bourgeois de Port-au-Prince dont elle doit subir le mépris et le despotisme quotidiens. Une destinée à laquelle elle voudrait que son fils échappe. . DES POÈTES PIONNIERS Carl BROUARD 1906-1965 Journaliste, collaborateur de plusieurs revues littéraires, il est le poète d’un recueil publié en 1927, Ecrit sur du ruban rose. Anthologie secrète, Mémoire d’encrier, 2004 Magloire SAINT-AUDE 1912-1971 Journaliste et poète demeuré dans l'île, il fut remarqué par André Breton lors de son séjour haïtien. Dialogue de mes lampes et autres textes : œuvres complètes (édition établie et présentée par François Leperlier), Jean-Michel Place, 1998 5 René PHILOCTÈTE 1932-1995 Poète, fondateur du mouvement Haïti littéraire (avec Anthony Phelps, Serge Legagneur, Davertige, Roland Morisseau) comparse de Frankétienne dans l’élaboration du mouvement «spiralisme». Poèmes des îles qui marchent (anthologie réunie par Lyonel Trouillot), Actes Sud, 2003 DAVERTIGE 1940-2004 Né à Port-au-Prince en 1940, il vécut aux États-Unis en 1964, plus longuement à Paris de 1965 à 1976 puis à Montréal jusqu’à sa mort. Artiste soucieux d’indépendance, il adopta le nom de Villard Denis pour la peinture et celui de Davertige pour la poésie. Idem (1962) repris dans Anthologie secrète, Mémoire d’encrier, 2004 Georges CASTERA né en 1936 A vécu en France, en Espagne puis à New-York. De retour dans l’île en 1986, il écrit en français et en créole. Certains de ses textes ont été mis en musique. Il est un des personnages centraux de la création littéraire haïtienne. Voix de tête (poésie), Mémoire, 1996 L’Encre est ma demeure (anthologie), Actes Sud, 2006 Le Cœur sur la main (poésie), Mémoire d’encrier, 2009 6 DES EXILÉS PRÉCURSEURS “J’avais le choix entre l’exil, la prison ou la mort… Avec une grande sagesse j’ai choisi l‘exil ! ” répondait un jour Emile Ollivier, l’un de ces écrivains haïtiens que les régimes dictatoriaux des Duvalier père (Papa Doc) et fils (Baby Doc) et leurs milices sanguinaires (les trop célèbres “Tontons macoutes”), ont contraint au départ vers d’autres terres plus hospitalières. Ainsi nombre d’écrivains ont quitté l'île natale pour se rendre en Afrique, en Europe, tout particulièrement à Paris, et en Amérique du nord (aux Etats-Unis à Boston, New York ou Miami ou au Canada, principalement au Québec, francophonie aidant). De leurs terres d’exil, ces écrivains ont poursuivi, parfois commencé, une œuvre dont l’essentiel demeurait inspiré par la terre des origines. . VERS L’AFRIQUE Durant la présidence Senghor, le Sénégal a été une terre d’accueil pour de nombreux intellectuels et écrivains. Plusieurs d’entre eux ont inscrit leurs noms parmi ceux qui ont contribué au développement culturel du pays. Les époux Lemoine, Jacqueline (née en 1923) et Lucien (1923-2010), ont participé activement à la création du Théâtre Daniel Sorano de Dakar, le poète Jean-François Brierre (1909-1992) a collaboré à divers journaux et revues et Roger Dorsinville a travaillé lors de la création des Nouvelles Editions Africaines (NEA), ainsi que dans la presse africaine. Roger DORSINVILLE 1911-1992 Une destinée douloureuse pour cet écrivain, longtemps exilé en Afrique, au Liberia puis au Sénégal, qui revint aveugle dans son pays et y mourut sans jamais le revoir. Une destinée qui semble toute entière inscrite entre deux de ses titres... 7 Mourir pour Haïti, L’Harmattan, 1980 Mario, Aldo, Victor, Serge, Michel et le Docteur Legros, six justes, victimes de la dictature. Six chapitres d’un même livre qui souhaite “planter des jardins du souvenir contre l’injustice qui toujours tente de renaître”. Renaître à Dendé, L’Harmattan, 1980 Un roman “africain” qui met en scène la destinée de Martha, femme meurtrie et humiliée, qui découvrira l’amour auprès d’Ousmane, dans le village de ce dernier. Jean-François BRIERRE 1909-1992 Fonctionnaire en Haïti puis longtemps en exil au Sénégal, avant de regagner sa terre à la fin de sa vie. Un poète prolixe publié à Port-auPrince, Dakar, La Havane, Lausanne, Buenos-Aires ou Paris. Un Noël pour Gorée (poésie), Silex, 1980 . VERS LA FRANCE René DEPESTRE né en 1926 Un “vagabond enraciné” qui, sa vie durant, ne cessa d’errer de par le monde, depuis qu’il dut quitter son île à l’âge de 20 ans. Militant auprès de Fidel Castro dans les premiers moments de la révolution cubaine, secrétaire de Jorge Amado à Prague, secrétaire du Congrès continental de la Culture organisé par Pablo Neruda au Chili, puis fonctionnaire à l’Unesco et aujourd’hui retiré dans le sud de la France pour s’y consacrer à l’écriture. Son œuvre est un géolibertinage ludique conté dans une langue savoureuse, mêlant érotisme et poésie pour tenter de vaincre les douleurs de l’exil et de la désillusion. 8 Le Mât de cocagne, Gallimard, 1979 Les aventures d’un “petit chevalier à la triste figure mulâtre”, ancien sénateur déchu de ses fonctions et gérant d’un petit commerce, qui, engagé dans un combat solitaire contre le dictateur local, décide de participer au concours de mât de cocagne. Du concours de mât suiffé comme métaphore de la politique haïtienne... Alléluia pour une femme-jardin (nouvelles), Gallimard, 1981 Emily, Georgina, Soledad, Ilona, Margareta, Rosena et les autres. Dix femmes-jardins, dix nouvelles réunies comme pour mieux illustrer cet adage du poète adressé à lui-même : “prends ton parti vieux zombi haïtien, ton salut sur la terre est du côté des femmes”. Hadriana dans tous mes rêves, Gallimard, 1988 Une mariée qui meurt le jour de ses noces... l’histoire ne serait déjà pas banale mais les “loas”, les dieux du vaudou, veillent et Hadriana ne tardera pas à revenir vivre quelques aventures, cocasses et savoureuses... La “zombification” d’Hadriana : l’histoire d’un amour raté, d’une destinée avortée. Hadriana avec un “H ” majuscule comme... Haïti. Eros dans un train chinois (nouvelles), Gallimard, 1990 “Neuf histoires d’amour et un conte-sorcier”, comme l’indique le sous -titre, dans un train chinois mais aussi dans un chalet de Haute-Savoie, à la Cité Universitaire de Paris, dans une villa de Sao Paolo ou bien encore dans l’express reliant Paris à Prague... Yuko la Japonaise, Cristina la Brésilienne, Xiluan la guide chinoise, Gladys à Port-auPrince, Kostadinka la Yougoslave sont quelques-unes des héroïnes de ce vagabondage libertin, à la fois grave et insouciant, au hasard duquel chaque rencontre est un moment de bonheur amoureux mais aussi un réel plaisir de lecture, drôle, coquine, en un mot... humoureuse! Plus de cinquante années de création poétique depuis le premier recueil, Etincelles, publié en 1945, qui lui valut quelques semaines d’emprisonnement et une vie d’exil, jusqu’aux deux anthologies par lui-même sélectionnées, sans reniement ni faux fuyant. Anthologie personnelle, Actes Sud, 1993 Journal d’un animal marin, Gallimard, 1993 9 Jean MÉTELLUS né en 1937 Exilé en France depuis 1959, neuropsychiatre à Paris, Jean Métellus a publié abondamment, principalement durant la décennie 80, en faisant feu de tous les genres littéraires. Une œuvre enracinée en terre haïtienne mais qui a aussi parfois choisi quelques chemins de traverse. Jacmel au crépuscule, Gallimard, 1981 La ville natale de l’écrivain est le lieu de ce premier roman qui met en scène la société jacmelienne et ses diverses composantes, autour de la personnalité centrale de Pisquette. La Famille Vortex, Gallimard, 1982 A Port-au-Prince, le 24 décembre 1949, c’est le dernier réveillon en famille pour les Vortex. L’an prochain, chacun partira vers sa destinée d’exil et l’on retrouvera certains d’entre eux dans d’autres romans, L’année Dessalines ou Louis Vortex. Une Eau forte, Gallimard, 1983 A la mort d’un peintre, sa famille tente de reconstituer l’itinéraire de celui qui avait disparu de leur existence... Un roman “suisse”, comme une provocation pour “mettre fin à l’idée que l’écrivain haïtien ne peut fournir que boudin créole, femme-jardin ou banane pesée” ! Les Cacos, Gallimard, 1989 Un roman historique qui a pour cadre la révolte paysanne menée contre l’occupation américaine qui dura de 1915 à 1934. À côté de son œuvre romanesque, Jean Métellus est également l’auteur de pièces de théâtre (Anacaona) et de plusieurs recueils de poèmes : Au pipirite chantant, Lettres Nouvelles, 1978 Hommes de plein vent, Silex, 1981 Voyance, Hatier, 1985 10 Mimi BARTHÉLÉMY née en 1939 Mimi Barthélémy a quitté Haïti, son île natale, emportant avec elle les fables et les douleurs de sa terre-pays meurtrie. Depuis, elle ne cesse de conter, devant bien des publics, le monde merveilleux de Bouki, de Malice et de quelques autres compères. Elle réside à Paris mais demeure attachée à la culture haïtienne et plus largement caribéenne et à la sauvegarde de ce patrimoine oral menacé de perte et de dispersion. Elle a publié un grand nombre de recueils et d’enregistrements audio. Malice et l’âne qui chie de l’or, Syros, 1994 Contes diaboliques d’Haïti, Karthala, 1995 Kangio la tortue chanteuse et autre contes d’animaux, Syros, 1996 Le Chasseur et l’oiseau, Grandir, 2000 Cabri, cheval et tigre, Vents d’ailleurs, 2001 L’Histoire d’Haïti racontée aux enfants, Mémoire d’encrier, 2004 Haïti conté, Slatkine, 2004 Dis-moi des chansons d’Haïti (livre-CD), Kanjil éditeur, 2007 La Reine des poissons, conte d’Haïti (livre-CD), Kanjil éditeur, 2010 Jean-Claude CHARLES 1949-2008 Résidant à Paris mais grand bourlingueur, journaliste pour la presse écrite, la télévision ou la radio, Jean-Claude Charles a beaucoup erré, dans sa vie comme dans son œuvre très novatrice et provocatrice. Bamboola bamboche, Barrault, 1984 Un journaliste dans un bar d’une île des Caraïbes, de la musique “à blues que veux-tu”, quelques présences féminines, une enquête sur un coup d’état en préparation, tels sont les ingrédients de ce roman qui tient en partie son inspiration des pérégrinations professionnelles de son auteur. Des ballades, nonchalantes et syncopées, poursuivies en d’autres lieux par d’autres errances... 11 Manhattan blues, Barrault, 1985 Du côté de la 37ème rue, Ferdinand, entre deux errances transatlantiques, vit chez Jenny et rencontre Fran... Amours d’un soir qui s’en viennent à perdurer. Quatuor ou quintet amoureux et visite guidée de Manhattan, entre deux confidences du héros, double distancié de l’auteur. Ferdinand, je suis à Paris, Barrault, 1987 Louis-Philippe DALEMBERT né en 1962 Né à Port-au-Prince, ce journaliste désormais écrivain a vécu successivement à Paris, Rome (Villa Médicis), retour de quelques mois en Haïti au cabinet du ministre de la Culture, Jérusalem et de nouveau Rome (Institut italo-latino américain) et Paris, et aujourd’hui Berlin… Le Songe d’une photo d’enfance, (nouvelles) Serpent à plumes, 1993 A Port-aux-crasses dans l’île de Salbounda, il se passe des choses bien étranges et déroutantes. Sept nouvelles qui offrent l’image d’un monde chaotique dans lequel toutes les démesures semblent permises. Le Crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, Stock, 1996 La destinée et les fabuleuses aventures de Faustin le magnifique, revues et corrigées au gré de la mémoire et des retrouvailles dans le pays, après quelque trente années. Mais peut-on jamais retrouver le pays de son enfance et les souvenirs du Temps-natal ? Rue du Faubourg Saint Denis, Editions du Rocher, 2005 Reprenant la trame de La Vie devant soi, ce roman met en scène Brigitte qui “court le ménage au black” et vit avec son fils, Jean, un adolescent, héros et narrateur. Autour d’eux, M’sieu Kahn, un vieux juif, fan de Léo Ferré, “grande gueule, râleur”, Djibril “un Arabe spécial, pour tout dire il a pas l’air d’un vrai” et puis Ma’ame Bouchereau “qu’on a retrouvée macchabée dans son pieu” et dont la mort constitue le début de l’intrigue… 12 Le Roman de Cuba, Editions du Rocher, 2009 Une déclaration d’amour à Cuba. Un guide pour découvrir ou mieux connaître l’île voisine, son histoire singulière, sa culture et ses multiples anecdotes, grandes et petites. Par un romancier que sa grand-mère appelait “mi cubano”. Noires blessures, Mercure de France, 2011 Mamad White et Laurent Kala, comme leurs noms ne l’indiquent pas, sont respectivement un jeune boy africain et son employeur français… Dans la scène inaugurale du roman, Laurent, pris d’une folie vengeresse, humilie et torture Mamad... Toute la suite sera une exploration croisée du passé et singulièrement de l’enfance des deux protagonistes. Pour Mamad, la mort du père, la pauvreté, l’espoir dans l’école puis l’échec à l’examen, la fuite et le “salut” avec cet emploi de boy chez un Occidental expatrié. Pour Laurent, la fascination de son père pour le monde noir, le traumatisme fondamental à la mort du père (lui aussi !), le départ en Afrique… Deux destins qui se croisent pour le pire ! Gérald BLONCOURT né en 1926 Un personnage singulier dans ce paysage “parisien” , celui de ce poète, peintre et photographe à l’engagement clairement revendiqué. Collaborateur à L’Humanité, à La Vie ouvrière et au Nouvel observateur, il se définit comme un “franc-tireur de l‘image”. Il est aussi l’auteur d’un essai sur la peinture haïtienne (La Peinture haïtienne, Nathan, 1986). J'ai rompu le silence (poésie), La Machette, 1986 J'ai coupé la gorge au temps (poésie), La Machette, 2000 Les Prolos (photographies), Au nom de la mémoire, 2004 Le Regard engagé, parcours d'un franc-tireur de l'image (mémoires), Bourin, 2004 Dialogue au bout des vagues, Mémoire d’encrier, 2008 Le Paris de Gérald Bloncourt (photographies), Parimagine, 2011 13 . VERS L’AMÉRIQUE DU NORD Anthony PHELPS né en 1928 Journaliste, fondateur de plusieurs revues, radios et autres relais de la littérature (et plus particulièrement de la poésie) haïtienne, il vit un long exil montréalais où il a travaillé à la radio et à la télévision. Il est également l’interprète de disques consacrés à sa poésie et à celle de plusieurs de ses compatriotes. Moins l'infini, CIDIHCA, 2001 (1973) Mémoire en colin-maillard, CIDIHCA, 2001 (1976) La Bélière caraïbe (poésie), Nouvelle Optique, 1980 Les Doubles quatrains mauves (poésie), Mémoire, 1995 Femme Amérique (poésie), Écrits des Forges / Autres Temps, 2004 Une Phrase lente de violoncelle (poésie), Éditions du Noroît, 2005 La Contrainte de l'inachevé, Leméac, 2006 Mon Pays que voici (poésie), Mémoire d’encrier, 2007 Le Mannequin enchanté (nouvelles), Leméac, 2009 Gérard ÉTIENNE 1936-2008 Après avoir fuit la prison et la torture, il a enseigné à Montréal dès 1964. Le Nègre crucifié, Métropolis, 1989 (1974) Un homme, que l’auteur ne parvient pas à nommer, est incarcéré dans une prison de Port-au-Prince. Humilié, violé, torturé, il évoque sa vie, ses amours, ses révoltes. Il hurle la haine de ses bourreaux et dénonce les silences complices. Un langage cru, brut et brutal, agressif et emporté par une sorte de délire lyrique. La Reine Soleil levée, Métropolis, 1989 (1987) Jo et Mathilda vivent un amour sans faille jusqu’à ce que tout-à-coup le drame s’insinue dans leur quotidien. Jo, le travailleur infatigable, est frappé d’un mal mystérieux. Mathilda va alors tout tenter pour vaincre le mauvais sort. Au-delà de sa seule destinée, elle emportera dans sa lutte tout un peuple victime des terribles “maladies” que sont la misère et l’oppression. 14 Paulette POUJOL ORIOL 1926-2011 Nouvelliste, romancière et dramaturge, Paulette Poujol Oriol est l’une des grandes figures de la littérature féminine haïtienne. En collaboration avec la romancière Kettly Mars, elle préparait une anthologie des femmes auteures haïtiennes. Son décès (survenu en mars 2011) a plongé dans le deuil la communauté littéraire haïtienne. Le Creuset, Deschamps (Port-au-Prince), 1980 Le Passage, Le Natal (Port-au-Prince), 1996 ; nouvelle édition revue par l'auteur, Deschamps (Port-au-Prince), 2008 La Fleur rouge (nouvelles), Le Natal (Port-au-Prince), 1992. Emile OLLIVIER 1940-2002 Longtemps, si vous vouliez connaître quelques anecdotes, quelques savoureuses histoires haïtiennes ou avoir des nouvelles de tel ou tel autre écrivain haïtien... il était utile de consulter Emile Ollivier. Enseignant à Montréal, il était au courant des moindres bruissements de l’île, il était à l’écoute et semblait relier par un cordon qui ne pouvait être rompu. Sa “mère-solitude” lui laissait le loisir d’entrapercevoir l’île et d’en restituer l’image... Depuis son exil montréalais, il ne cessait d’inventorier son île natale, d’en mesurer les tourments, d’en dénoncer les errements. Mère-Solitude, Serpent-à-plumes, 1999 (1983) Narcès Morelli, après un exil dans la moitié dominicaine de l’île, est revenu au pays afin d’éclaircir les zones d’ombre entourant la mort de sa mère. Perspicace et dérangeant, le jeune homme percera quelques mystères et troublera la quiétude de certains en rappelant des souvenirs gênants et jusqu’alors enfouis dans les méandres d’une mémoire sélective... Une étrange enquête policière qui se double d’une douloureuse quête d’identité et dépasse de beaucoup la seule individualité du héros pour se confondre avec les drames de la société haïtienne et de sa douloureuse descente aux enfers. 15 La Discorde aux cent voix, Albin Michel, 1986 Passages, Serpent-à-plumes, 1995 (1991) A l’image d’Amparo, fille de Syriens émigrés à La Havane, résidant au Canada depuis une dizaine d’années tandis que ses parents habitent Manhattan, les “hôtes” de Passages conjuguent un exil multiple et mêlent leurs destinations éphémères ou durables. Amparo rencontrera Normand à Miami et tous deux seront là pour recueillir les témoignages des rescapés d’un trois mats échoué, après avoir soutenu le rêve et l’espoir fragile de quelque soixante-sept Haïtiens décidés à fuir l’enfer. Une géographie de l’errance, un livre confidence sur les affres et les douleurs de l’exil. Les Urnes scellées, Albin Michel, 1995 Quand la rumeur et la fable sont là pour témoigner et tenter de dire l’indicible, pour porter la trace de ceux qui ne sont plus… Mille eaux, Gallimard “Haute enfance”, 1999 “Mille eaux” qui peut s’entendre aussi “Mile O.”, diminutif affectueux donné à l’auteur, est un joli petit livre nervuré de tendresse, dans lequel l’écrivain haïtien revient sur les traces de son enfance. Le romancier nous invite à la rencontre de ses souvenirs et d’une tendre galerie de portraits surgissant d’un passé qui est aussi un “ailleurs” pour cet homme aux “pieds poudrés” emporté sur les routes de l’exil. Gary KLANG né en 1941 Né à Port-au-Prince et après des études à Paris et une thèse sur Marcel Proust, il s'est installé à Montréal où il réside depuis 1973 et est intégré à la vie littéraire québécoise. Toute terre est prison (poésie), Mémoire d'encrier, 2010 16 Joël DES ROSIERS né en 1951 Au Québec depuis l’adolescence, Joël Des Rosiers, médecin à Montréal, explore en poésie les “savanes” des mots anciens et des pays perdus... Il sait aussi ébaucher quelques “Théories caraïbes” et composer un Metro polis Opéra. Savanes, Triptyque, 1993 Vetiver, Triptyque, 2005 Gaïac, Triptyque, 2010 Dany LAFERRIÈRE né en 1953 En vingt ans et quelque vingt livres, Dany Laferrière a construit une œuvre ou, comme il le dit lui-même, son “autobiographie américaine”. Une Amérique aux larges rivages englobant Petit Goâve et Port-au-Prince, ses villes de naissance et d’adolescence, avant son départ pour Montréal et Miami, ses villes de résidence depuis plus de trente ans. Une autobiographie déclinée dans le désordre des publications, entre tendresse, rires et provocations. L’Odeur du café, Serpent à plumes, 2001 (1991) Un petit garçon, Vieux Os, vit à Petit Goâve avec sa grand-mère Da. Tendresse et amour filial et grand-maternel. Souvenirs d’enfance et odeur du café… Vieux Os est (déjà) amoureux ! Le Charme des après-midi sans fin, Serpent à plumes, 1998 (1997) Vieux Os et ses copains, mais surtout Vieux Os et Vava, la jeune fille dont il est amoureux… Dehors, le pays gronde et la grand-mère décide d’envoyer son petit-fils auprès de sa mère à Port-au-Prince… Le Goût des jeunes filles, Grasset, 2005 (1992) Vieux Os est désormais avec sa mère et ses tantes à Port-au-Prince, en proie aux tumultes. Cloitré dans sa chambre, il observe avec intérêt et envie la maison d’en face peuplée de belles jeunes filles… La Chair du maître, Serpent à plumes, 2000 (1997) Entre Port-au-Prince et Pétionville, les découvertes politiques et sexuelles se multiplient… 17 Le Cri des oiseaux fous, Serpent à plumes, 2000 Vieux Os doit quitter Haïti, son ami le journaliste Gasner Raymond vient d’être abattu par les tontons macoutes… Il vit sa dernière nuit à Port-au-Prince et se lance dans une étrange cérémonie des adieux… Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, Serpent à plumes, 1999 (1985) Vieux Os et son copain, tous deux exilés haïtiens à Montréal, parlent, lisent, écrivent, séduisent les filles, font et refont l’amour et le monde en noir et blanc… Un roman conçu comme un moyen d’échapper à la condition d’ouvrier exilé au Québec. La dernière phrase du livre : “ce roman est ma dernière chance”. Le premier livre publié et le succès au rendez-vous ! Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit ? Serpent à plumes, 2002 (1993) Un regard sur l’Amérique du Nord, le succès, l’écriture, le regard des autres… Pays sans chapeau, Serpent à plumes, 1999 (1996) Le “pays sans chapeau”, c’est la mort et c’est le livre du retour vers le pays accablé par la misère que l’on ne reconnaît plus. Comme pour marquer la fin d’un cycle, Vieux Os livre son identité… La boucle est bouclée ! Les Années 80 de ma vieille Ford, Mémoire d’encrier, 2004 Des chroniques du temps du journalisme réunies à l’initiative de son ami, poète et éditeur haïtien, Rodney Saint-Eloi. Vers le Sud, Grasset, 2006 Une succession de portraits et le titre du film de Laurent Cantet inspiré par quelques-uns d’entre eux. Les îles, le sable chaud, très chaud, et le tourisme sexuel au féminin dans la Caraïbe. Je suis un écrivain japonais, Grasset 2008 Un livre comme une pochade, pas tout à fait gratuite, et toujours le Japon qui fascine. 18 L’Énigme du retour, Grasset, 2009. Prix Médicis “Au bout du petit matin”, le vers de Césaire ouvre le livre… et il s’agit bien d’un “Cahier d’un retour au pays natal”. Un retour suggéré par la mort du père, non pour enterrer le corps mais l’esprit. “Césaire se superpose à mon père”… Un livre composé de courtes séquences, écrites parfois comme des poèmes, pour dire les affres et les petits bonheurs de ces retrouvailles, les souvenirs évoqués, les ombres entraperçues, les gens et les lieux. Un livre d’émotions contenues et livrées, ça et là, et toujours cet attachement viscéral à la terre quittée. Dans ce livre, cette phrase au détour d’une page : “cette certitude que la littérature me sauvera de tous les dangers ne m’a jamais quitté”… Le 12 janvier 2010, la littérature a bien failli avoir… le dernier mot. Dany Laferrière était à Port-au-Prince afin de préparer le festival “Etonnants Voyageurs”. Comme des millions d’Haïtiens, il a vécu l’effroyable catastrophe. Il a été, avec ses amis écrivains, de ceux qui, tout de suite, ont su mettre les mots sur l’horreur et affirmer que “quand tout tombe il reste la culture”. Son dernier livre en témoigne : Tout bouge autour de moi, Grasset, 2011 (2010) Stanley PÉAN né en 1966 Né en Haïti mais «transplanté» au Québec la même année, Stanley Péan écrit des romans qui mêlent volontiers intrigue policière et fantastique et des personnages que ne dépayse pas le surréel haïtien. Il consacre une part importante de son œuvre aux jeunes lecteurs. Le Tumulte de mon sang, Québec/Amérique, 1991 Zombi blues, La Courte Echelle, 1996 Autochtones de la nuit (nouvelles), La Courte Echelle, 2007 Taximan, Mémoire d’encrier, 2004 Jazzman, Mémoire d’encrier, 2006 Bizango, Les allusifs, 2011 19 Rodney SAINT-ELOI né en 1963 Universitaire, il a fondé à Port-au-Prince, en 1991, les éditions Mémoire. À Montréal depuis 2001, il poursuit son travail d’éditeur et de «passeur» en créant les éditions Mémoire d’encrier dont le catalogue recèle, parmi d’autres, la collection «anthologie secrète» qui réédite des choix de textes de poètes fondateurs (Frankétienne, Carl Brouard, Davertige, Ida Faubert). Il est aussi poète et a publié plusieurs recueils, des anthologies et des petits volumes destinés aux jeunes lecteurs. Voyelles adultes (poésie), Mémoire, 1994 Pierres anonymes (poésie), Mémoire, 1994 Cantique d'Emma (poésie), Mémoire, 2001 (1997) J'avais une ville d'eau, de terre et d'arcs-en-ciel heureux (poésie), Mémoire, 1999 J'ai un arbre dans ma pirogue (poésie), Mémoire d'encrier, 2004 Haïti, Kenbe la ! (récit), Michel Lafon, 2010 «35 secondes et mon pays à reconstruire», le sous-titre est explicite. Rodney Saint-Eloi a vécu le tremblement de terre du 12 janvier aux côtés de Dany Laferrière et d’autres invités du festival Étonnants Voyageurs à Port-au-Prince. Un livre témoignage et exutoire : «J’ai écrit ce livre pour dire que la vie ne tremble jamais. Un peuple debout cherche sa route, à la lueur des bougies. Un peuple debout cherche de l’eau, du pain, et enterre ses morts. Car les morts savent traverser les jardins et frapper aux fenêtres des rêves pour apporter aux vivants l’espoir». Dans sa maison d’édition, Rodney Saint-Eloi a également publié, avec Lyonel Trouillot et Pierre Buteau, un ouvrage collectif réunissant près de 50 écrivains, artistes, intellectuels mais surtout citoyens haïtiens : Refonder Haïti ?, Mémoire d’encrier, 2010 20 Marie-Célie AGNANT née en 1953 Née à Port-au-Prince, Marie-Célie Agnant vit au Québec depuis 1970. Enseignante, traductrice et interprète, elle se consacre désormais à l’écriture. Aux côtés de ses romans destinés aux adultes, elle a aussi développé une part de son œuvre destinée aux jeunes lecteurs (Alexis d’Haïti, Vingt petits pas vers Maria, La légende du poisson amoureux). La Dot de Sara, Remue-ménage, 2000 (1995) Si parfois quelquefois (poésie), Mémoire d’encrier, 2009 Le Livre d’Emma, Vents d’ailleurs, 2001/Remue-Ménage, 2004 Un alligator nommé Rosa, Remue-Ménage, 2007/Vents d’ailleurs, 2011 Edwige DANTICAT née en 1969 Une romancière qui réside, depuis l’âge de douze ans, aux États-Unis et qui a la singularité d’écrire en anglais. Le Cri de l’oiseau rouge, Pocket, 1997 (1995) Sophie vit auprès de sa tante, à Croix-de-Rosets en Haïti, lorsqu’elle reçoit une lettre de sa mère, lui demandant de venir la rejoindre aux Etats-Unis. Découvrant tout à la fois sa mère -qui lui apprend qu’elle est née d’un viol- et l’univers culturel nord-américain, Sophie va vivre une adolescence troublée et meurtrie par un environnement hostile et les exigences de sa mère. Edwige Danticat conte ainsi la déchirure, culturelle et affective, d’une jeune haïtienne qui, au seuil de l’adolescence, découvre, tout à la fois, sa mère, New-York et... les hommes. La Récolte douce des larmes, Grasset, 1999 Après la danse, Grasset, 2004 Le Briseur de rosée, Grasset, 2005 21 ÉCRIRE, RÉSISTER EN L’ÎLE La vitalité créatrice, singulièrement littéraire, qui perdure contre toutes les adversités est une belle énigme qui ne cesse d’interroger les observateurs. Dans ce chaos économique, écologique, social et politique, la «culture est debout» comme le disait Frankétienne, «poteau-mitan» de cette littérature en l’île. FRANKÉTIENNE né en 1936 Une œuvre colossale, à l’image du personnage qui écrit, publie et colporte ses livres de par le monde, tout en demeurant amarré à sa terre natale. Une œuvre en créole mais aussi en français, inclassable et qui se réclame de la “spirale”, un mode de création littéraire inventé à son usage. Un chaos romanesque, “un massif montagneux à plusieurs versants, un ensemble spatio-temporel dont les éléments d’appartenance sont susceptibles de permutation, de translation, d’extrapolation”. Frankétienne écrit à la fois en français et en créole, en particulier son théâtre mais il est aussi l’auteur du premier roman écrit en cette langue, Dézafi. Mûr à crever, Mémoire, 1995 (1968) Le double jeu de mots du titre est révélateur d’un itinéraire qui emporte un personnage en quête d’idéal et à la recherche de l’inaccessible et d’un autre, double de lui-même. Ultravocal, Imprimerie Gaston, 1972 Roman composite et polyphonique dans lequel les voix se mêlent pour conter le destin de Mac Abre. Tranches de vie et fragments d’existence, patchwork de personnages sans âge qui défient l’Histoire, emportés dans les enfers de Mégaflore. L’Oiseau Schizophone, J.M. Place, 1998 Les 5 mouvements des Métamorphoses de l’oiseau schizophone : D'un pur silence inextinguible, Vents d'ailleurs, 2004 D'une bouche ovale, Vents d'ailleurs, janvier 2006 22 La Méduse orpheline, Vents d'ailleurs, janvier 2006 La Nocturne connivence des corps inverses, Vents d'ailleurs, janvier 2006 Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres, Vents d'ailleurs, (à paraître) Anthologie secrète, Mémoire d’encrier, 2005 Le Sphinx en feu d'énigme, Vents d’ailleurs, 2009 Un recueil de furie et de sexe où il est question de flamboyances et de spasmes, d’exubérances et de blessures, de bourgeons et de vertiges, de «l’opulence des lèvres» ou de «l’élan du désir»… Et lorsque les mots du dictionnaire ne suffisent plus, le poète s’en invente d’autres dans la mêlée des langues, dans la «spirale» du verbe, dans la folie magique d’une écriture fièvre. Les Affres d’un défi, Vents d’ailleurs, 2010 (1979) La version française d’un roman paru en créole sous le titre Dézafi. Deux personnages s’y affrontent et doivent aussi se battre contre des forces obscures, à peine nommées. “Marginal irrécupérable”, “Éternel insoumis” comme il se définit luimême mais aussi “chroniqueur d’un séisme pressenti” comme en témoigne cet extrait de sa pièce Le piège écrite en novembre 2009 : «La terre titube, la terre vacille, la terre vire et chavire en tressaillements de frayeur, en déraillements de terreur, dans le macabre opéra des rats […] effondrements des villes, des bidonvilles, des châteaux et des palais en hécatombe cacophonique.» Mélovivi ou le piège (théâtre), Riveneuve, 2010 Rapjazz. Journal d’un paria, Mémoire d’encrier, 2011 Jean-Claude FIGNOLÉ né en 1941 Il y a de la magie chez cet homme qui inscrit ses romans entre quête de la mémoire et mystère. Il est aujourd’hui maire de son village Les Abricots. 23 Les Possédés de la pleine lune, Seuil, 1987 Lors de la pleine lune, dans le village des Abricots, le surréel s’en vient taquiner la raison. Quelques verres de clairin et, très vite, on parle à la lune, on rie avec les étoiles et “on épouse les chemins de tendresse de la mémoire”... Une heure pour l’éternité, Sabine Wespieser, 2008 Yanick LAHENS née en 1953 Une autre voix féminine, après celle de Marie Chauvet et MarieThérèse Colimon, celle d’une universitaire, également essayiste attentive aux productions littéraires haïtiennes. Ses nouvelles comme ses romans ont souvent trait aux années de l’enfance, de l’adolescence et de leurs découvertes. Tante Résia et les dieux (nouvelles), L’Harmattan, 1994 Dans la Maison du père, Le Serpent à Plumes, 2000 La Couleur de l'aube, Sabine Wespieser, 2008 Deux sœurs, l’une sage et soumise, l’autre plus rebelle, et leur mère partent en quête de leur frère militant déçu disparu. Failles, Sabine Wespieser, 2010 Un texte témoignage sur le tremblement de terre. “Le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes, dans un crépuscule qui cherchait déjà ses couleurs de fin et de commencement, Port-au-Prince a été chevauchée en moins de quarante secondes par un de ces dieux dont on dit qu’ils se repaissent de chair et de sang. Chevauchée sauvagement avant de s’écrouler cheveux hirsutes, yeux révulsés, jambes disloquées, sexe béant, exhibant ses entrailles de ferraille et de poussière, ses viscères et son sang. Livrée, déshabillée, nue, Port-au-Prince n’était pourtant point obscène. Ce qui le fut, c’est sa mise à nu forcée. Ce qui fut obscène et le demeure, c’est le scandale de sa pauvreté.” 24 Lyonel TROUILLOT né en 1956 Universitaire enseignant la littérature à Port-au-Prince où il est né, Lyonel Trouillot est un activiste culturel (animateur de la revue Cultura, organisateur de rencontres, auteur de plusieurs anthologies consacrées à la poésie haïtienne) qui est au cœur de la vie littéraire de l’île. Poète et militant, son œuvre romanesque recourt volontiers à la polyphonie pour dire le tumulte du pays. La Petite fille au regard d’île (poésie), Mémoire, 1994 Rue des pas perdus, Actes Sud, 1998 (1996) Un roman du trouble de la nuit, de ses amours et de ses drames. Une multiplicité d’histoires qui prennent vie le jour des funérailles du président dictateur “vivant éternellement”. Port-au-Prince vu sous le regard et les mots d’une mère maquerelle, d’un intellectuel et d’un chauffeur de taxi… Les Enfants des héros, Actes Sud, 2002 La vengeance légitime de deux enfants parricides qui ont choisi de se débarrasser d’un père boxeur raté mais vrai alcoolique violent. Depuis leur prison, le garçon, le plus jeune, raconte leur(s) histoire(s). Thérèse en mille morceaux, Actes Sud, 2000 Les tiraillements d’une jeune fille et de son double… Bicentenaire, Actes Sud, 2004 La dernière journée d’un étudiant qui se rend à une manifestation et y laissera la vie ou lorsque les rumeurs populaires revisitent l’histoire récente du pays… L’Amour avant que j’oublie, Actes Sud, 2007 Un écrivain fait appel à la parole de trois de ses amis pour vaincre sa timidité et s’adresser à une beauté rencontrée dans un colloque… Un roman comme une réflexion sur l’écriture, la sincérité, le mensonge… le “mentir vrai”. 25 Yanvalou pour Charlie, Actes Sud, 2009 Il est avocat, beau et riche et a tout pour réussir. Il est pauvre et marqué par un destin de misère. Le second viendra se confier au premier et leurs vies en seront bousculées… Gary VICTOR né en 1958 Journaliste et scénariste pour la radio, le cinéma et la télévision, il vit à Port-au-Prince. Romancier prolifique, il est un des auteurs les plus lus en Haïti. La Piste des sortilèges, Vents d’ailleurs, 2002 A l’angle des rues parallèles, Vents d’ailleurs, 2003 Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin, Vents d’ailleurs, 2004 Pour une somme rondelette et sous l’amoureuse mais ferme pression de son épouse, un écrivain accepte de prêter sa plume au président... Un “dédoublement” qui en vaut, peut-être, un autre, dès lors que la survie est en jeu. Ainsi, depuis cette posture schizophrène et dans cette situation d’ubiquité à risques, le héros n’aura de cesse de multiplier les voix… Le Diable dans un thé à la citronnelle, Vents d’ailleurs, 2005 La revanche d’une femme violée par le fils d’un nanti, qui, 50 ans plus tard, trouvera le moyen de se venger avec la complicité d’un porteur de charbon très laid mais acoquiné au diable. Un roman en forme de conte moral. Les Cloches de la Brésilienne, Vents d’ailleurs, 2006 Les cloches de l’église ne sonnent plus et un inspecteur alcoolique est chargé de mener l’enquête ; il doit faire face à la double adversité d’un curé breton et d’une beauté dominicaine… Treize nouvelles vaudou, Mémoire d’encrier, 2007 Saison de porcs, Mémoire d’encrier, 2009 Le Sang et la mer, Vents d’ailleurs, 2010 26 Evelyne TROUILLOT Née en 1954 Enseignante à l’université, elle a ouvert un bureau de production littéraire « Pré-texte ». Nouvelliste, romancière et dramaturge, elle consacre une partie de son œuvre aux jeunes lecteurs. Rosalie l'infâme, Dapper, 2003 L’Œil-Totem, Presses nationales d’Haïti, 2006 La mémoire aux abois, Hoëbeke, 2010 James NOËL né en 1978 Poème à double tranchant, Farandole, 2005 Le Sang visible du vitrier, CIDIHCA, 2007 / Vents d’ailleurs, 2009 Un recueil dans lequel le poète dit “je”, évoque l’île, le corps et la terre “chaude” ou “mouillée”, les pierres et le pays. Ou bien encore Frankétienne, “homme criblé d’étoiles lointaines”. Kabòn 47, L’Action sociale, 2009 Des poings chauffés à blanc, Ed. Bruno Doucey (Paris) - Noroît (Montréal), 2010 Kettly MARS née en 1958 L’Heure-hybride, Vents d’ailleurs, 2006 Rico n’a jamais connu son père mais il a entendu beaucoup de “papas de la nuit” qui venaient rencontrer sa mère, la “seule femme qu’il ait aimé sous le soleil”. À la mort de celle-ci, Rico plonge dans le vide de la nuit et s’emploie à vivre de son corps. Pour cela, il s’invente des passés à faire pleurer qu’il emprunte à ses lectures, il cultive l’ambiguïté et tente d’échapper à son destin. Ainsi se succèderont bien des corps, aimés ou entraperçus lors de ses amours tarifées. 27 Saisons sauvages, Mercure de France, 2010 Un journaliste a disparu, enlevé par les sbires du régime de François Duvalier. Sa femme est prête à tout afin d’obtenir sa libération. Mais jusqu’où peut-on aller avec le secrétaire d’état chargé de la sécurité ? Ambiguïté d’une liaison, troubles et convoitises alentours… Emmelie PROPHÈTE née en 1971 Romancière et poète, Emmelie Prophète est responsable de la Direction Nationale du Livre, attachée au Ministère de la culture en Haïti. Le Testament des solitudes, Mémoire d’encrier, 2007 La destinée de trois femmes haïtiennes « nées ici quand il ne fallait naître ni ici, ni femmes ». « Trois femmes, trois histoires dramatiquement identiques et différentes ». « Trois femmes bonnes à partir, à se jeter dans la violence de la ville, dans le parfum des hommes. » Le Reste du temps, Mémoire d’encrier, 2010 Makenzy ORCEL né en 1983 Les Immortelles, Mémoire d’encrier, 2010 Au lendemain du tremblement de terre, une prostituée de la Grande Rue se confie à l’Ecrivain. Elle raconte sa destinée et celle de La Petite, échouée là avec son corps et ses livres. À l'aube des traversées et autres poèmes, Mémoire d'encrier, 2010. 28 Guy RÉGIS JUNIOR Né en 1974 Dramaturge, comédien et metteur en scène, il est l’animateur du collectif « Nous Théâtre ». Il est aussi traducteur en créole de Camus, Maeterlinck ou Koltès. De toute la terre le grand effarement (théâtre), Les Solitaires intempestifs, 2011 Marvin VICTOR Né en 1981 Marvin Victor est écrivain, réalisateur et peintre. Corps mêlés est son premier roman. Corps mêlés, Gallimard, 2011 29 HAÏTI TERRE D’INSPIRATION De Guadeloupe ou de Martinique, de Cuba ou de Côte d’ivoire, d’Allemagne ou des Etats-Unis, des écrivains se sont inspirés de l’histoire haïtienne, de ses soubresauts et de ses drames. Hans-Cristoph BUCH (Allemagne) Haïti chérie, Grasset, 1990 Alejo CARPENTIER (Cuba) Le Royaume de ce monde, Gallimard, 1956 (1949) Aimé CÉSAIRE (Martinique) La Tragédie du Roi Christophe, Présence Africaine, 1963 La grande figure de l’indépendance haïtienne revisitée par le poète martiniquais. Une pièce qui est aussi une interrogation sur le pouvoir et ses dérives. Maryse CONDÉ (Guadeloupe) Haïti chérie, Je Bouquine, 1987 Bernard DADIÉ (Côte d’Ivoire) Iles de tempête, Présence Africaine, 1973 Edouard GLISSANT (Martinique) Monsieur Toussaint, Le Seuil, 1961 Graham GREENE (Angleterre) Les Comédiens, Robert Laffont, 1966 Alphonse de LAMARTINE (France) Toussaint Louverture, Exeter press, 1998 (1850) 30 Simone SCHWARZ-BART (Guadeloupe) Ton beau capitaine, Le Seuil, 1987 Les affres et les mensonges de l’exil lorsqu’un couple séparé (lui parti en Guadeloupe, elle demeurée en Haïti) s’adresse des cassettes pour vaincre la solitude... Madison SMART BELL (États-Unis) Le Soulèvement des âmes, Actes Sud, 1996 Le Maître des carrefours, Actes Sud, 2004 La Pierre du bâtisseur, Actes Sud, 2007 Une trilogie monumentale sur la période charnière de l’Histoire haïtienne, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux premières années de l’Indépendance. Et pour retrouver l’histoire et la trame de cette littérature féconde, un livre accompagné d’un CD : Lyonel TROUILLOT et Louis-Philippe DALEMBERT : Haïti, une traversée littéraire, Cultures France / Ed. Ph. Rey, 2010 31 HAÏTI EN QUELQUES MOTS 27750 km2 soit le tiers ouest de l’île – la partie restante constituant la Républicaine dominicaine Un relief montagneux - “Haïti” signifie “terres hautes” 9,5 millions d’habitants environ Capitale : Port-au-Prince (environ 2 millions d’habitants) Le français et le créole sont langues officielles mais une très faible partie de la population est francophone Monnaie : la gourde L’île peuplée d’Indiens constituait une société patriarcale, divisée en cinq caciquats (royaumes). Baptisée Hispaniola par Christophe Colomb, l’île a été colonisée par les Espagnols puis cédée aux Français et devient alors Saint Domingue. La population autochtone ayant été décimée (travaux forcés, épidémies, massacres), il est instauré le régime de la traite afin de fournir la main d’œuvre nécessaire à l’exploitation des terres. Des révoltes d’esclaves, pour l’essentiel venus du Golfe du Bénin (Bénin, Nigeria), dont certains sont devenus emblématiques de la lutte (Boukman, Mackandal) et l’évolution des mentalités en Europe conduiront à une première abolition de l’esclavage en 1793. Les troupes de Napoléon, envoyées pour rétablir l’esclavage, seront battues par des combattants emmenés par la haute figure de Toussaint Louverture qui sera déporté au Fort de Joux dans le Jura où il mourra sans connaître l’indépendance obtenue en 1804. Haïti devient alors la première république noire du monde et la première république de l’Amérique latine. Dessalines puis le Roi Christophe se succéderont à la tête du pays. La France reconnaîtra l’indépendance mais exigera le paiement d’une dette colossale afin d’indemniser les propriétaires. L’île est définitivement séparée (Haïti et République dominicaine) en 1844. Assassinats des dirigeants, troubles, occupations américaines, dictatures sont ensuite les mots qui ponctuent l’histoire du pays. Ainsi, de 1957 à 1986, François Duvalier (Papa Doc) jusqu’à sa mort puis son fils Jean-Claude Duvalier (Baby Doc) instaurent un régime de terreur dominé par les exactions des milices (les tontons macoutes). 32 Jean-Bertrand Aristide, un prêtre défroqué, représente un espoir lors de sa venue au pouvoir en 1990 mais un coup d’état militaire, une nouvelle occupation américaine puis un retour décevant et une dérive despotique annihilent de nouveau les attentes. Depuis 2006, René Préval, ancien premier ministre d’Aristide en 1991 puis président de 1996 à 2001, est à la tête d’un pays inscrit au registre des plus pauvres du monde. Aujourd’hui, une économie dévastée, une terre ruinée et désolée, en violent contraste avec la “merveille” (“es una maravilla” s’exclamait Christophe Colomb devant les paysages qui s’offraient à ses yeux) que fut la plus riche des colonies. Le vaudou, au centre de la vie quotidienne, est un syncrétisme religieux qui mêle les religions animistes africaines principalement du golfe du Bénin (Bénin, Togo, Nigeria) et chrétienne, panthéon catholique, dieux et divinités africains. (cf. Laennec Hurbon : Les mystères du vaudou, Gallimard “Découvertes”, 1993) Outre la littérature, d’autres formes d’art sont également fort bien représentées par les créateurs haïtiens. La peinture bénéficie d’une solide réputation, grâce à l’art naïf, bien sûr, mais aussi au travail de peintres internationalement reconnus, comme Télémaque. Il faut leur adjoindre Jean-Michel Basquiat dont le père était haïtien. L’art du fer forgé ou de la sculpture sur métal découpé, largement inspiré des thèmes vaudous, est aussi d’une belle créativité. Il en va de même de la photographie et du “regard engagé” de Gérald Bloncourt, depuis son exil parisien ; du cinéma avec Raoul Peck (Haïtian corner, L’homme sur les quais) ; de la musique avec les groupes traditionnels et les chanteurs (Emeline Michel, Beethova Ovas, Ti Coca) et surtout la grande comédienne et chanteuse Toto Bissainthe. 33 TABLE DES MATIÈRES HAÏTI ET SES LIVRES........................................ 1 DES “CLASSIQUES” FONDATEURS ................ 2 . UN ESSAI FONDAMENTAL ............................ 2 . DES ROMANS PAYSANS ................................ 2 . DES ROMANS MILITANTS............................. 3 . DES POÈTES PIONNIERS ............................... 5 DES EXILÉS PRÉCURSSEURS........................... 7 . VERS L’AFRIQUE ........................................... 7 . VERS LA FRANCE.......................................... 8 . VERS L’AMÉRIQUE DU NORD ..................... 14 ÉCRIRE ET RÉSISTER EN L’ÎLE ....................... 22 HAÏTI TERRE D’INSPIRATION ....................... 30 HAÏTI EN QUELQUES MOTS......................... 32 34 INDEX DES AUTEURS Marie-Célie AGNANT ....................................................... 21 Jacques-Stephen ALEXIS..................................................... 3 Mimi BARTHÉLÉMY .......................................................... 11 Carl BROUARD .................................................................... 5 Gérald BLONCOURT ......................................................... 13 Jean-François BRIERRE ...................................................... 8 Georges CASTERA ............................................................... 6 Jean-Claude CHARLES....................................................... 11 Marie CHAUVET.................................................................. 4 Marie-Thérèse COLIMON ................................................... 5 Louis-Philippe DALEMBERT .............................................. 12 Edwige DANTICAT ............................................................ 21 DAVERTIGE ......................................................................... 6 René DEPESTRE .................................................................. 8 Roger DORSINVILLE ............................................................ 7 Gérard ÉTIENNE................................................................ 14 Jean-Claude FIGNOLÉ ...................................................... 23 FRANKÉTIENNE ................................................................. 22 Gary KLANG ...................................................................... 16 Dany LAFERRIÈRE ............................................................. 17 35 Yanick LAHENS.................................................................. 24 Justin LHÉRISSON ............................................................... 2 Kettly MARS...................................................................... 27 Jean MÉTELLUS................................................................. 10 James NOËL ...................................................................... 27 Emile OLLIVIER ................................................................. 15 Makenzy ORCEL................................................................ 28 Paulette POUJOL ORIOL ................................................... 15 Stanley PÉAN .................................................................... 19 Anthony PHELPS ............................................................... 14 René PHILOCTÈTE ............................................................... 6 Jean PRICE-MARS ............................................................... 2 Emmelie PROPHÈTE ......................................................... 28 Guy REGIS JUNIOR ............................................................ 29 Joël (DES) ROSIERS ........................................................... 17 Jacques ROUMAIN.............................................................. 3 Edris SAINT-AMAND ........................................................... 2 Magloire SAINT-AUDE ........................................................ 5 Rodney SAINT-ELOI .......................................................... 20 Evelyne TROUILLOT .......................................................... 27 Lyonel TROUILLOT ........................................................... 25 Gary VICTOR ..................................................................... 26 Marvin VICTOR ................................................................. 29 36 pour l’Espace Senghor par Bernard MAGNIER, avec l’aimable collaboration de Rodney Saint-Eloi, Rue de Hambühren 14790 VERSON Visuel de couverture avec l’aimable autorisation d’Elodie Cette bibliographie a été réalisée