Rue Frontenac - Jimi Hendrix, le bluesman insoupçonné

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Rue Frontenac - Jimi Hendrix, le bluesman insoupçonné
Rue Frontenac - Jimi Hendrix, le bluesman insoupçonné
Écrit par François Robert
Mercredi, 01 juin 2011 18:54 - Mis à jour Vendredi, 10 juin 2011 13:33
Note: Le blues du week-end fait relâche pour une période indéterminée.
Jimi Hendrix bluesman ? Le récent passage de Buddy Guy à Montréal confirme bien que le
guitariste psychédélique était aussi et avant tout un bluesman. Guy lui a rendu hommage en
jouant comme le célèbre Hendrix : guitare dans le dos, au-dessus de sa tête ou en utilisant ses
dents pour extirper les notes de sa Fender!
Mais il faut savoir que Jimi Hendrix (1942-1970) a appris de B.B. King, de Muddy Waters,
d’Howlin’ Wolf et d’Elmore James, ses plus grandes influences. Sans oublier Little Richard, de
qui il a emprunté un petit côté extravagant… et la moustache.
C’était en 1966. Hendrix admirait le registre vocal de Richard, chanteur à la fois de tête et de
poitrine. Il souhaitait être capable de jouer de la guitare comme Little Richard chantait, sans
effort.
Il voulait surtout devenir une bête de scène comme son idole, dont les tenues vestimentaires
provocantes ajoutaient au spectacle.
Elvis Presley et Chuck Berry sont d’autres vedettes qui auront marqué le jeune Hendrix.
Entre le moment où il reçoit sa première guitare en cadeau, à 15 ans, et sa triste mort en 1970,
à Londres, Jimi Hendrix aura vécu au diapason d’une société en pleine mutation.
Pour plusieurs raisons, faut-il le rappeler. C’était l’émergence du mouvement «Peace and
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Love», la très contestée guerre du Vietnam, l’éveil d’une sexualité débridée et la découverte de
drogues hallucinogènes qui devaient magnifier une musique et une vie nouvelles.
C’était également l’époque du Festival pop «puff et paf» et boueux de Woodstock, en août
1969.
L’histoire de Jimi Hendrix, né Johnny Allen Hendrix le 27 novembre 1942, est singulière. Qu’il
ait été classé au premier rang des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps par la revue Rolli
ng Stone
est une reconnaissance éloquente.
Son père est né à Vancouver, sa mère à Seattle. Le paternel a été soldat dans l’armée
américaine durant la Deuxième Guerre mondiale. À son retour, il a changé le nom de son fils
pour James Marshall Hendrix.
Jimi Hendrix prendra d’ailleurs le nom de Jimmy James durant sa période new-yorkaise. Un
nom qui nous rappelle le bluesman québécois Demetrios Bakolias, qui a pris le même
pseudonyme.
La première guitare électrique d’Hendrix est une Supro Ozark (achetée par son père au coût de
89$). C’est avec cette guitare qu’il apprend à jouer avec ses dents, un truc qu’il tient d’un
collègue musicien.
Il dira que c’est au Tennessee que cette prouesse l’a rendu célèbre. Dans un bar où on pouvait
compter les dents sur le plancher de la salle... Lui, il n’aura pas perdu les siennes.
Hendrix n’était pas un enfant de chœur. Il dérapait souvent dans des solos improvisés. On le
trouvait un peu trop «wild». Ce qui lui valait de se faire montrer la porte à quelques occasions
par les membres d’un band éphémère.
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Il dérapait aussi dans des voitures volées, l’instant d’une balade.
Quand un juge lui offre deux ans de prison ou l’armée, il s’engage. Mais Hendrix n’est pas tout
à fait le soldat modèle… Si bien qu’un an plus tard, on lui donne son congé.
Après avoir formé le band The Casuals – rebaptisé The King Kasuals – Jimi Hendrix se fait
connaître dans le Chitlin’ Circuit, ce réseau de salles de spectacles pour Noirs.
En 1964, il gagne le premier prix d’un concours amateur au Apollo Theater, dans Harlem.
Par après, il joint le groupe The Isley Brothers le temps d’une tournée. Suivra un vagabondage
professionnel avant qu’il ne s’installe à New York.
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Jimi Hendrix, bluesman psychédélique. Photo d'archives
De New York à Londres
C’est là qu’il rencontre les Rolling Stones. L’amie de Keith Richards le présente à un manager
britannique qui le prend sous son aile. C’est le début de l’aventure de The Jimi Hendrix
Experience.
Hendrix est chaleureusement accueilli en Angleterre. Il rencontre Eric Clapton et son nouveau
band The Creams. En France, le succès est au rendez-vous à l’Olympia, où il partage la
marquise avec Johnny Hallyday.
Même Les Beatles et The Who se déplacent pour voir le jeune prodige. C’est la période du
chef-d’œuvre d’Hendrix, Purple Haze, qui éclipse presque la sortie de Sgt. Pepper Lonely
Hearts Club Band
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Mais Hendrix n’oublie pour autant ses racines blues. Il continue de jouer Red House, Rock Me
Baby
(un
succès de B.B. King) et
Killing Floor
(de Howlin’ Wolf).
{youtube:http://www.youtube.com/watch?v=cnFSaqFzSO8}
Hendrix entre dans l’Histoire lorsqu’il met le feu à sa guitare à la fin d’un spectacle, au London
Astoria Theatre. C’est le 31 mars 1967.
Un coup publicitaire qu’il répétera au Montery Pop Festival.
Malgré tout, son étoile pâlit. Son indiscipline écarte plusieurs collaborateurs et il exaspère ses
musiciens avec des séances d’enregistrement à n’en plus finir. Il reprendra la chanson Gypsy
Eyes
plus de 43 fois avant d’être satisfait.
Si bien qu’une de ses dernières prestations se déroulera dans le chaos en 1969, lors d’un
festival de trois jours au Stadium de Denver.
Au moment d’interpréter sa chanson culte Voodoo Chile, les policiers envahissent la place et
lancent des gaz lacrymogènes dans la foule.
Hendrix et son band réussissent à fuir, cachés dans la boîte d’un camion de location brassé par
les spectateurs, qui courent en tout sens dans un vent de panique.
Un mois plus tard, Jimi Hendrix réunit des musiciens de peine et de misère pour le mémorable
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festival de Woodstock. Le 18 août 1969.
Ce sera son plus long concert à vie, une prestation de deux heures. Les Américains entendront
pour la première fois un Star-Spangled Banner déroutant, version Hendrix.
{youtube:http://www.youtube.com/watch?v=SxJAHSX-PBM}
Il donnera son dernier spectacle le 6 septembre 1970, en Allemagne.
Jimi Hendrix meurt 12 jours plus tard, le 18 septembre, dans son appartement de Londres, au
22 Lansdowne Crescent dans le quartier Notting Hill.
L’autopsie révèlera qu’il est mort asphyxié par vomissement. Provoqué par l’effet combiné d’un
excès de vin rouge et par des barbituriques.
Le médecin indiquera qu’il s’agissait de somnifères contenus dans une bouteille dont la
posologie était écrite en allemand. Hendrix, croyant prendre une dose appropriée, aurait
sous-estimé la puissance du médicament.
Seulement quatre albums sont sortis de son vivant. Are You Experience (1967), Axis : Bold as
Love
(1967), E
lectric Ladyland
(1968) et
Band Of Gypsys
(1970).
Hendrix a reçu un Grammy à titre posthume pour l’ensemble de son œuvre en 1992. La vente
d’une de ses guitares, une Fender Stratocaster 1968, a fait grimper les enchères à 168 000 $,
en 2006.
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Valleys of Neptune, un album de matériel inédit de Jimi Hendrix a vu le jour en 2010 pour
souligner le 40e anniversaire de son départ pour un monde meilleur.
©françoisrobert
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