Le magazine de l`environnement
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Expertise | Spécial gestion de l’eau Actualités 34e congrèsFrance NatureEnvironnementp 8 SDAGE :nouveauxcrus àdéguster jusqu’en2015p 16 Paroles de région Lamachineàremonter letemps p 22 Vert l’avenir LE MAGAZINE DE L’ENVIRONNEMENT _ N° 26 _ PRINTEMPS 2010 Biodiversité : Lafarge s’engage p 10 SommAirE 10 04 Lafarge Granulats & Bétons Direction des affaires publiques et du Développement Durable 5 boulevard Louis Loucheur – BP 302 92214 Saint-Cloud – France Tél. : 01 49 11 43 43 Directeursdelapublication : Arnaud Colson, Sylvie Combe Comitéderédaction : Didier Collonge, Houssine Touihar, marie-Christine Petit nous remercions les membres du réseau foncier environnement pour leurs contributions. Secrétairederédaction : Amélie d’Hérouville Conception-réalisation : Ce magazine est imprimé sur papier recyclé. pAGE 2 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 Actualités – Concours photo uniCem – Fondation du Patrimoine : Lafarge donne le La – Association CORA : suivi de la faune en carrière pendant l’exploitation – Reconduction du partenariat WWF/Lafarge – un nouvel outil de prospection – Les nouveaux arrivés – Concours « Développement durable » de l’unPG – La politique environnementale de Lafarge Bétons – Congrès Fne – Développement des transports par voie ferrée Dossier Biodiversité :Lafarges’engage – Conservatoire Botanique national de Brest : un partenariat qui s’exporte – Guide meDeF entreprises et biodiversité – Gaillon (27) : transplantation réussie ! – Centrale à béton et biodiversité : provocation ou réalité ? – Prasville (28) : « la vallée aux ânes » – Carrière de Callas (83) : connaissez-vous la tortue d’Hermann ? 16 Expertise Spécial gestion de l’eau – SDAGe : nouveaux crus à déguster jusqu’en 2015 ! – Sites industriels : quand les centrales se jettent à l’eau 18 Paroles de région – Tourisme vert : après les sablés bretons, la sablière bretonne ! – Signes (83) : Croquefigue est enfin mûr ! – Gennevilliers (92) : une rénovation monumentale – Chazé-Henry (49) : les petites mains vertes – Porte Joie (27) : la machine à remonter le temps – La Balusais (35) : une démarche de partenariat pérenne – Baudreix (64) : un transport loin d’être bête ! – À l’eau ? ici Gerstheim… – 250 km en ballon ArNAuDCoLSoN Directeur affaires publiques et développement durable de Lafarge Granulats & Bétons France. 2010, l’année de la biodiversité P lus de 60 % de nos carrières et 22 % de nos centrales à béton sont implantées en zones écologiquement sensibles (Pnr, ZnIeFF, natura 2000, etc.). notre activité figure donc probablement au palmarès des industries les plus concernées par la biodiversité. Certes, les 500 établissements de Lafarge en France ne sont pas tous impliqués au même niveau, mais quand on sait qu’une carrière bien menée favorise « naturellement » cet enjeu, nous saisissons encore mieux l’importance de notre maillage territorial et apprécions davantage le rôle joué par les équipes d’experts qui conduisent au quotidien ces réaménagements écologiques. notre contribution au bien commun de l’humanité, qui reste cependant modeste, n’est pas si neutre que cela. Les études scientifiques conduites avec les universités, le muséum national d’Histoire naturelle et d’autres éminents naturalistes apportent chaque année des preuves supplémentaires du rôle joué par les carrières dans la préservation des espèces. Savoir recréer des milieux aptes à recevoir des espèces animales et végétales rares, menacées par l’urbanisation ou contraintes par une agriculture intensive est donc devenu un art qui se construit selon des problématiques locales. notre expertise en réaménagement écologique nous permet de conduire des projets de plus grande envergure en partenariat avec de multiples acteurs. nous nous employons notamment à mettre en valeur les nouvelles fonctions de nos sites, dont l’appellation de « carrière » est progressivement supplantée par celle de « réserve naturelle », « zone humide », « espace d’expansion » pour les crues, « bassin tampon » pour le stockage des eaux… L’accompagnement concret de nos partenaires, qui nous permet d’élargir notre périmètre de compétences « granulats », rend de plus en plus visibles nos démarches. Vous trouverez donc ici un panorama de l’engagement de Lafarge pour cette année internationale de la biodiversité. Arnaud Colson PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 3 ACtuALitéS ConCourS PHoTo unICem Clichés gagnants HiBouGrANDDuC Le Cora aide Lafarge à maintenir les espèces et leurs habitats. CenTre ornITHoLoGIque rHône-aLPeS Suivi de la faune en carrière pendant l’exploitation Les sites d’extraction ont un impact sur les milieux naturels, bouleversent les habitats existants et – on l’oublie souvent – créent de nouveaux milieux. L’exploitant doit donc gérer son activité tout en étant attentif au maintien des espèces et de leur habitat, notamment par la qualité des réaménagements. Pour mettre toutes les chances de son côté, Granulats Rhône-Loire (filiale de Lafarge) s’est adressé au Centre Ornithologique RhôneAlpes (CORA) pour réaliser ce suivi et apporter le conseil de ses experts dans les travaux à mener. L’expertiseduCorA Le partenariat, initié en 2005 et renouvelé récemment, a pour objectif : – le suivi des espèces patrimoniales comme le grand-duc d’europe, l’hirondelle de rochers, l’alyte accoucheur ; – l’inventaire faunistique des sites : reptiles, amphibiens, mammifères, oiseaux ; – les conseils et propositions de gestion des experts du CORA : aménagements de mares, pose de nichoirs pour les hirondelles de rivage, actions en faveur du grand-duc d’europe ; – la prévention des difficultés d’exploitation liées à la présence de faune protégée et à la mise en œuvre de solutions qui permettent la bonne cohabitation entre l’exploitation et la faune. en outre, le CORA participe régulièrement aux journées portes ouvertes ainsi qu’aux commissions locales de concertation et de suivi des carrières de La Patte (69), Barny (69), Rivolet (69), millery (69) et Sainte-Julie (01). n Contacts :[email protected] [email protected] [email protected] Avec près d’une centaine de photographes amateurs participants et 700 clichés portant sur le thème de l’eau en carrière, la 3e édition du concours photos « ma carrière, mon environnement », organisée par l’association Charte environnementale des industries de carrières, a remporté un véritable succès. Parmi les photographes récompensés le 29 septembre dernier, le jury a décerné le 1er prix de la catégorie « L’eau et les hommes » à Cédric de Colasson (Lafarge Granulats) et le 1er prix de la catégorie « Artistique » à Olivier melsens (Lafarge Granulats). Toutes nos félicitations à ces deux collaborateurs de talent ! n FonDaTIon Du PaTrImoIne Lafarge donne le La Dans le cadre de son partenariat avec la Fondation du Patrimoine, Lafarge, à travers les Granulats d’Aquitaine participe aux travaux de restauration de la toiture de l’église Saint-martin de Cabanac-et-Villagrains (33). Les Granulats d’Aquitaine sont également mécènes de l’orchestre de l’école et sponsorisent le fonctionnement d’un projet visant à faire découvrir aux enfants pendant 3 ans la musique sous la forme d’un orchestre. Lors de la 3e année, un concert sera organisé sur la carrière. Le 17 décembre dernier, pour le lancement du projet, une cérémonie a réuni enfants, parents, enseignants, élus, mécènes et musiciens ! n nous souhaitons la bienvenue à… Améliepromelle,27ans Jenniferrosseti,24ans Arrivée début 2010 pour renforcer l’équipe foncier environnement du secteur Centre-est, elle exerce ses fonctions auprès de Xavier Bouquet comme responsable foncier et environnement. Après des études en génie civil et une spécialisation en environnement (eSem Orléans), Amélie a débuté sa carrière chez GéoPlus environnement en 2006. elle a notamment créé et géré la nouvelle agence angevine, en intervenant sur certains de nos sites comme auditrice « Charte », avant de nous rejoindre. Diplômée en sciences politiques, Jennifer est titulaire d’un master 2 en action publique territorialisée (stage professionnel au sein de la DiRen PACA, sur les mesures compensatoires pour la biodiversité) et d’un master 2 en politiques environnementales. C’est dans le cadre de son stage de fin d’études qu’elle a rejoint le service foncier environnement du secteur Provence au sein duquel elle a été récemment embauchée en tant que responsable foncier environnement. Jennifer est chargée du suivi des sites de Callas, Signes, Le Beausset et L‘estaque. pAGE 4 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 Reconduction du partenariat en 2000, Lafarge est devenu le premier industriel à obtenir le titre de Conservation Partner du WWF international en signant un partenariat global pour une période de cinq ans, renouvelé une première fois en 2005, puis en 2009 pour 4 ans. LASoNDEuSEKLEmm802 unnouveloutildeprospection en 2009, Lafarge Granulats a décidé de se doter d’un nouvel équipement de sondage en roche meuble pour compléter les matériels existants. L’objectif était de s’équiper d’un outil performant, d’un encombrement réduit et pouvant évoluer sur des terrains peu porteurs, comme par exemple des terrains marécageux ou des labours détrempés. une sondeuse sur chenille KLemm 802 a donc été choisie avec, pour le transport, une remorque tractée par un camion Renault Kerax. Cela représente un investissement d’environ 400 000 euros. La méthode de forage et les performances de la sondeuse KLemm sont équivalentes à celles de la sondeuse Atlas, toujours utilisée pour la pose de piézomètres selon la méthode dite « de la tarière creuse ». n Contact :[email protected] paul-émileBouron,29ans il vient d’intégrer début février le Grand-Ouest avec un temps réparti sur les secteurs Bretagne et Loire-Atlantique. Paul-Émile a occupé successivement les fonctions de responsable biodiversité et paysage pour le groupe Séché environnement puis celles de chargé de mission environnement pour le compte d’entreprises de carrières et mines d’or en Guyane française. entre ses missions bretonnes et atlantiques, il achève un master « Écologie et développement durable » à l’institut de Biologie et d’Écologie Appliquée d’Angers. Le WWF-France et Lafarge vont prochainement décliner ce partenariat en France autour de deux thématiques : • Laconstructiondurable : un groupe de travail « construction et rénovation durable » composé de représentants de Lafarge et d’experts du WWFFrance sera mis en place. Ces derniers questionneront les objectifs fixés en matière de construction et de rénovation ainsi que les moyens mis en œuvre pour les atteindre, et formuleront des recommandations. De plus, le WWF-France interviendra dans le cadre de formations ou d’interventions internes au sein du Groupe sur le thème de la construction durable. • Labiodiversité : un expert du WWF-France, spécialiste de la biodiversité, participera au comité de pilotage sur l’indicateur de Biodiversité Long terme (voir page 11) afin de tendre à une amélioration de l’outil, tenant compte des remarques faites lors des précédents tests sur les carrières et à travers une nouvelle méthode de calcul. Dialogueetobjectivité Depuis 2000, Lafarge et le WWF international ont inscrit leur partenariat dans une culture du dialogue débouchant sur la mise en place d’objectifs chiffrés et d’indicateurs combinés à des échéances permettant d’évaluer précisément les performances de Lafarge. Ces performances sont pour la plupart vérifiées par des auditeurs indépendants. Transparence et discussions sont des éléments majeurs du partenariat, permettant ainsi des échanges constructifs entre deux organisations aux visions parfois différentes, mais œuvrant ensemble pour un même objectif : trouver ensemble des solutions pour réduire l’empreinte écologique de Lafarge tout en prenant en compte l’environnement économique dans lequel l’entreprise évolue. n Xaviervanheeghe,39ans Xavier est géomètre foncier environnement depuis le 1er décembre 2009 pour le secteur Alsace, auprès de martine Balogun. Après un BTS de géomètre en 1996, il a travaillé dans différents cabinets et bureaux d’études alsaciens. Son dernier poste était à l’agence SCReG de Colmar comme géomètre projets et chantiers avec, en particulier, la gestion des remblais inertes. PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 5 ACtuALitéS 3e ÉDITIon Du ConCourS DeS ProDuCTeurS De GranuLaTS 10 dossiers en lice, 3 lauréats Le concours « Développement durable » de l’union nationale des Producteurs de Granulats (unPG) récompense et promeut les meilleures pratiques de l’industrie des granulats dans ce domaine, tant au plan national qu’européen. C Boyries, inspecteur d’académie en charge du développement durable, François Perrier, rédacteur en chef au Moniteur, Xavier Foata, chef du bureau ressources minérales représentant Jeanmarc michel, directeur général de la DGALn au meDDm. Ce councours a réuni 30 finalistes. ette année, Lafarge présentait 10 dossiers et a remporté 3 prix. Le concourt européen est présidé en France par Bernard Frochot, professeur émérite d’écologie à l’université de Dijon avec un jury indépendant composé de Gaëlle PayenLeleu, meDDm (DGALn), Paul Baron, membre du comité scientifique du WWF France, Luc Berthoud, maire de La motte-Servolex, Pascal Enrouteversleconcourseuropéen uEpGEtuNpG L’union européenne des producteurs de granulats (uePG) organise tous les 2 ans un concours sur le thème du développement durable. C’est dans le cadre de cette compétition européenne qu’un concours national a été organisé en France. L’unPG présentera trois candidatures à la sélection européenne du concours, une pour chacune des dimensions du développement durable : économique, sociale et environnementale. nous saurons bientôt si l’un des trois dossiers primés figure dans la sélection européenne. n réCompENSES Les meilleures pratiques de l’industrie des granulats en faveur du développement durable ont été récompensées le 14 avril 2010. Jean-marc michel (directeur général de la DGaLn au meDDm) participait à l’évènement. LaFarGe GranuLaTS SuD Premier prix Dimension environnement rEmiSEDEpriX Pascal Crozet accompagné de michel Dross, DG de Lafarge Granulats Sud. rivECourt(60) Travaux de recherche sur l’ambre et les fossiles. LaFarGe GranuLaTS SeIne norD Grand prix – Dimension sociale Catégorie« partenariataveclacollectivitélocale » La carrière de Rivecourt (60) recèle un gisement d’ambre de grand intérêt patrimonial. Conscients de l’intérêt paléontologique que représente ce gisement pour la communauté scientifique et le grand public, le centre permanent d’initiative pour l’environnement (CPie) et Lafarge Granulats nord se sont associés dans des travaux de recherche sur l’ambre et les fossiles sur le site. Félicitations LESLAuréAtS aux équipes de l’Oise et à Sandra Rimey, L’équipe de l'oise avec Sandra rimey, rémi maia responsable foncier environnement. n et Éric Thieulot. pAGE 6 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 Catégorie« meilleurespratiques environnementales » Les enjeux environnementaux autour de la carrière du Lampourdier (84) sont multiples – circulation routière, milieux riches, substitution calcaire/alluvionnaire – dans un contexte de vignobles (Côtes-du-Rhône et Chateauneuf-duPape) remarquables. Afin de préserver cet environnement privilégié, Lafarge Granulats Sud a créé un port fluvial sur le Rhône qui permet la distribution des granulats calcaires via le réseau fluvial local. Par ailleurs, le transfert des matériaux à l’intérieur du site est optimisé par l’implantation d’une bande transporteuse (limitation du bruit et des poussières) et un plan d’exploitation garantit l’extraction pratiquement invisible des alentours. Félicitations aux équipes du Vaucluse et à nicolas Bonnafous-Caumes, responsable foncier environnement. n LACENtrALEDEvENELLES PoLITIque enVIronnemenTaLe LESAutrESCArrièrESCANDiDAtES un grand bravo pour l’engagement de celles et de ceux qui ont porté les candidatures des carrières suivantes: Gaillon (27) – Cédric de Collasson Génie écologique – exemple réussi de sauvegarde d’un milieu. Bodonou (29) – Alice Moreaux La vie d’une sablière à travers ses partenariats dans un contexte sensible. Saint-Ouen (58) – Valérie Santini L’indice de biodiversité « IBL » en vraie grandeur. La Patte (69) – Fabienne Soulier Végétalisations exemplaires en carrière de roche éruptive. Petite Craz (69) – Fabien Verdier Chargement automatique des granulats. Lafarge Granulats Sud – Guy Alpe réfléchir et travailler en sécurité, première étape d’un développement durable. Cavaillon (84) – Guy Alpe maîtrise des risques et exemples d’amélioration pour la circulation des piétons. GranuLaTS BourGoGne auVerGne Deuxième prix Dimension économique BrAvo AuXéquipES Les lauréats bourguignons autour de Pierre Dey, directeur du secteur Bourgogne. Catégorie« contributionéconomiqueàlasociété » initié en 1999 suite à l’annonce de la fin programmée de l’exploitation de la carrière de La Roche-en-Brenil (21), l’éco pôle bois de la Roche-en-Brenil est une plateforme de valorisation et de gestion des bio-ressources. il accueille sur près de 35 ha des entreprises de première et deuxième transformation du bois. L’installation des entreprises sur la zone est facilitée par la viabilisation de lots individuels, raccordés aux réseaux (SnCF, route mais aussi eau, électricité, assainissement). Le site a été labellisé « Pôle d’excellence rurale » en 2006. Félicitations aux équipes de Bourgogne et à Valérie Santini, responsable foncier environnement. n Les centrales à béton s’engagent pour l’environnement Lancée en juin 2008, la politique environnement de l’activité Bétons se déploie peu à peu dans les centrales. Pour aider à sa mise en place, une campagne d’audits internes est en cours. Axée autour de 5 engagements et de 12 résolutions incontournables (voir encadré), la nouvelle politique environnementale Lafarge doit aider l’entreprise à progresser en restant leader dans son secteur. « L’objectif est d’implanter sur chaque centrale à béton cette nouvelle démarche de progrès, qui doit être considérée comme une priorité, au même titre que la performance opérationnelle, indique Arnaud Colson, Directeur affaires publiques et développement durable de Lafarge Granulats & Bétons France. Nous avons d’ailleurs nommé un responsable environnement, Guillaume Ternynck, chargé de veiller à la mise en place de ces orientations ». Concrètement, cet ingénieur de formation s’appuiera sur les expertises locales détenues par les chefs de centrales et les directeurs d’agences, et sur un réseau d’experts qui pourra sensibiliser les équipes et former les responsables. « Nous attendons des résultats concrets très rapidement, reprend Arnaud Colson. D’ici à 2011, nos 280 centrales à béton vont bénéficier chacune d’un audit interne qui recensera leurs points faibles et forts, et permettra de déterminer des objectifs d’amélioration à travers des plans d’actions validés par les directeurs d’agences. À fin mars 2010, nous avons déjà procédé à l’audit de 120 centrales. Nous savons que la gestion de l’eau et des déchets, l’intégration architecturale et la prise en compte du transport par toupie sont des axes forts. » Par ailleurs, Lafarge Bétons participera à des réunions communes avec l’activité Granulats, afin de profiter de l’expérience en la matière des carrières, notamment concernant la gestion des impacts industriels communs aux deux activités. n LApoLitiquEENviroNNEmENtALELAFArGE >Les5engagements Faire du respect de la loi et de la réglementation un objectif prioritaire • Faire respecter nos « incontournables environnements » • maintenir nos sites propres et ordonnés • minimiser l’impact de notre exploitation sur l’environnement • assurer une gestion rigoureuse de nos ressources en eau. >Les12résolutions Conformité réglementaire • Limitation de la consommation d’eau • recyclage des bétons de retour • Bassins de décantation • Traitement des rejets • Contrôle des hydrocarbures • réduction de l’émission des poussières • Diminution de la nuisance sonore • Tri sélectif • Transport optimisé • Plan d’actions (en cas d’accident environnemental) • affichage et contrôle. PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 7 ACtuALitéS iNtErvENtioNS Le ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de la mer, Jean-Louis Borloo, a participé au congrès. Denis maître a, quant à lui, exprimé son point de vue d’industriel. ConGrèS Fne De l’insupportable au désirable: vers une économie respectueuse de l’homme et de l’environnement France nature environnement (Fne) a tenu son 34e congrès national à Toulouse les 25 et 26 mars 2010 en présence, entre autres, des ministres Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno. Cet évènement avait pour objectif de stimuler la réflexion sur la conciliation entre économie, écologie et social, des termes souvent considérés comme antinomiques. Lafarge s’est associée à la réflexion… A u cours du congrès ont été présentées les premières propositions du groupe de travail des partenaires de Fne associés à cette réflexion. Ce groupe de travail rassemblait syndicats de salariés, associations de consommateurs et entreprises, parmi lesquelles Lafarge, premier industriel partenaire de Fne sur cette thématique. Denis maître, président des activités Granulats et Bétons de Lafarge en France, est intervenu dans le cadre de la table ronde « en route vers une économie désirable ? » qui a réuni différentes personnalités du monde syndical, associatif, politique et économique. Auxgrandsmauxlesbonsmoyens La table ronde a été l’occasion pour Denis maître de rappeler qu’un industriel comme Lafarge a une double responsabilité : produire des matériaux qui permettent de construire plus durablement et maîtriser les impacts environnementaux de ses exploitations. Le béton est non seulement le matériau de construction le plus utilisé au monde, mais il a aussi su évoluer pour s’adapter aux enjeux de la construction durable. Les systèmes constructifs bétons répondent aujourd’hui aux exigences du Grenelle de l’environnement et permettent la construction des Bâtiments à Basse Consommation (BBC). en outre, Denis maître a rappelé l’importance de la prise en compte de l’environnement par la filière dans ses modes de production afin que le béton continue à se développer de manière durable. Lafarge a pleinement pAGE 8 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 intégré, sur un plan stratégique comme dans ses procédés de fabrication, la nécessité de produire en maîtrisant ses impacts sur l’environnement. Pour cela, l’entreprise, qui a développé une expertise dans le réaménagement des carrières et le développement de la biodiversité, travaille en concertation avec les communautés locales, met en place des partenariats avec les associations et développe des transports plus écologiques avec une implication forte dans le transport de matériaux par fer ou par voie fluviale. enfin, Lafarge est consciente de la nécessité de réduire l’empreinte écologique de ses produits : en amont en économisant l’eau et la ressource minérale, en diminuant les impacts environnementaux de la production (Lafarge a réduit ses émissions nettes de CO2 par tonne de ciment de 20,7 % sur la période 1990 – 2009) et en augmentant le recyclage et le transport plus propre ; en aval en innovant dans des bétons plus performants qui réduisent les impacts énergétiques des bâtiments et permettent de répondre, à coût raisonnable, aux exigences de la construction durable. Labonnevoie Lafarge a donc pu partager son expertise et s’inscrire dans le débat afin de formuler des propositions communes aux autres partenaires en présence pour une nouvelle économie, notamment dans le but d’envisager la transition vers une économie plus supportable pour l’homme et l’environnement. n DÉVeLoPPemenT DeS TranSPorTS Par VoIe FerrÉe En voiture ! en novembre dernier, Hubert du mesnil, Président de Réseau Ferré de France (RFF), et Denis maître, Président des activités Granulats et Bétons de Lafarge en France, ont signé un protocole de partenariat pour le développement des transports par voie ferrée. Le partenariat mis en place marque le premier engagement significatif et concret entre le gestionnaire de l’infrastructure et une grande entreprise privée en faveur du Grenelle de l’environnement depuis l’adoption de la loi Grenelle 1. Lafarge et RFF coopèrent déjà depuis plusieurs années sur des projets logistiques locaux visant à développer le transport de granulats par voie ferrée. économiser60 000livraisons parcamionsparan L’objectif de Lafarge est d’augmenter de plus de 50 % le transport de granulats par fer avec le réseau RFF, sur 9 nouveaux sites, d’ici à 10 ans. Cela représente 1,5 million de tonnes par an supplémentaires transportées par rail, soit l’équivalent de 60 000 livraisons par camions évitées chaque année. D’ici 10 ans, Lafarge transpor- SiGNAturE Denis maître et Hubert de mesnil. tera un total de 4 millions de tonnes de granulats par fer au départ de ses carrières. Soutienaufretferroviairedeproximité : unpartenariatnivernais Sur les communes d’epiry et de Sardy-les-epiry (58), Lafarge et eiffage exploitent des carrières de granulats qui présentent des perspectives significatives de développement. Les deux groupes ont réalisé des investissements importants dans leurs outils industriels et ont besoin, pour les accompagner dans ce développement, d’une infrastructure ferroviaire performante et d’opérateurs efficaces et fiables. RFF, Lafarge et eiffage ont ainsi récemment signé un accord de partenariat afin de créer le premier opérateur ferroviaire de proximité dans le morvan, la Compagnie Ferroviaire Régionale (CFR). Cet accord définit une nouvelle ambition dans le développement du fret ferroviaire de proximité et favorise une nouvelle politique de maintenance visant à préserver les petites lignes fret. en effet, RFF se mobilise pour mettre en œuvre les conditions favorables au renouveau du fret ferroviaire en France et soutient notamment les initiatives en matière d’Opérateurs Ferroviaires de Proximité (OFP)1. Convaincu des potentiels de développement du fret ferroviaire dans le morvan, il a investi 5 millions d’euros au cours de l’été 2009 pour la modernisation de la ligne Corbigny – Cercy-la-Tour. n 1) Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, lors de la présentation de l’Engagement National pour le Fret Ferroviaire en septembre 2009, le Gouvernement avait fixé comme objectif de créer des Opérateurs Ferroviaires de Proximité (OFP). oBJECtiF augmenter de plus de 50 % le transport de granulats par le fer avec rFF d’ici à 10 ans. LeS CARRièReS De LAFARGe uTiLiSAnT LA VOie FeRRÉe • Sainte-Julie (01) • Cusset (03) • Givet (08) • Pont de Colonne (21) • Gaillon (27) • Igoville (27) • La roche-en-Brenil (58) • montauté (58) • moulin neuf (58) • Longueuil Saintemarie (60) • Vallée Heureuse (62) • espira de l’agly (66) • La Patte (69) unIon naTIonaLe DeS ProDuCTeurS De GranuLaTS Le point sur la Charte Sur les 945 carrières engagées dans la démarche de progrès « Charte unPG » en France, Lafarge Granulats en exploite 135. Au 31 décembre 2009, 45 d’entre elles étaient recensées à l’étape 4, la plus haute, soit le tiers des sites. Parmi celles à avoir rejoint dernièrement le peloton de tête citons : Baudreix (64), Cabanac (33), Parcay-sur Vienne (37), Château-Gontier (53), Triel-sur-Seine (78), Fercé-sur-Sarthe (72). Cette année, le thème professionnel retenu pour la formation sur les carrières est la biodiversité. À l’initiative des régions, cette démarche s’articule autour d’une journée sur site animée par des naturalistes d’associations reconnues. elle a été labellisée par le meDDm à l’occasion de l’année pour la biodiversité. n PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 9 DoSSiEr Biodiversité: Lafarge s’engage L’Onu a proclamé 2010 « année internationale de la biodiversité ». L’objectif est de sensibiliser l’opinion aux richesses de la nature et d’encourager les actions menées pour sa sauvegarde. engagée depuis longtemps en faveur du respect des espèces et de leurs milieux de vie, Lafarge se fait le relais de cette initiative et participe à plusieurs manifestations mettant à l’honneur la biodiversité. A fin de l’aider à bâtir sa stratégie de biodiversité, Lafarge a sollicité une collaboration avec L’union internationale pour la Conservation de la nature (UICN voir encadré). « Le groupe Lafarge, soucieux des milieux naturels, a souhaité disposer d’une expertise élargie, explique François Letourneux, Président du comité français de l’uiCn. Depuis plusieurs années, il fait donc partie de ceux qui œuvrent pour la biodiversité, à tous les niveaux de son activité : politique de l’entreprise, travaux avec des parties prenantes, applications concrètes sur le terrain. » Ainsi, une vraie relation de confiance s’est établie entre l’institution et le Groupe, et de nombreux travaux sont exécutés. « Un bon partenariat, c’est : 1/3 de demande de l’entreprise, 1/3 d’engagement pAGE 10 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 de l’entreprise dans les actions de l’UICN et 1/3 de projection dans l’avenir, ensemble, pour construire une stratégie de progrès. Selon cette équation Lafarge est un bon partenaire ! » Au sein du réseau, Lafarge enrichit donc les débats en dialoguant avec les scientifiques, les OnG, les organismes publics, etc., et participe activement à valoriser ses actions dans le cadre de manifestations comme, par exemple, la Fête de la nature. Lanatureenfête en effet, il y a 4 ans, l’uiCn, associée à la revue Terre Sauvage, a souhaité mettre en valeur la nature et sensibiliser les populations urbanisées à ses enjeux en créant la fête de la nature. ••• StrAtéGiE La biodiversité répond à une gestion durable des sites. FrANçoiSLEtourNEuX Président du comité français de l’uICn. L’UICN Première organisation environnementale mondiale créée en 1948, l’uiCn est le plus vaste réseau mondial de protection de l’environnement. elle rassemble gouvernements, agences gouvernementales et OnG, elle appuie la recherche scientifique et gère des projets sur le terrain afin de développer des stratégies et des bonnes pratiques en matière de biodiversité. Créé en 1992, le comité français regroupe le meeDem (ministères de l’Écologie, du Développement Durable et de la mer) et le ministère des affaires étrangères, des organismes publics, des organisations non gouvernementales ainsi qu’un vaste réseau d’experts. Ses deux missions principales sont de répondre aux enjeux de la biodiversité en France et de valoriser l’expertise française à l’international. il entretient des rapports de travail permanents avec les entreprises et les collectivités locales. ••• elle se tiendra cette année du 19 au 23 mai partout en France. « Les atteintes à l’environnement sont dues à l’ignorance et à la négligence plus qu’à une véritable volonté de nuire, précise François Letourneux. Amener le public à renouer avec la nature près de chez lui et rencontrer des passionnés lui permet de mieux comprendre et d’agir sur ses comportements. Nous voulons que cet événement festif soit l’occasion pour tous les citoyens de découvrir les espèces végétales et animales remarquables présentes au pas de leur porte ! » Cette grande fête sera donc l’occasion pour Lafarge d’ouvrir certains de ses sites et d’y accueillir un public de scolaires et de curieux au cours de visites guidées et d’ateliers sur le thème de la biodiversité. « Au même titre que la fête de Lalisterougedesespècesprotégées Cet inventaire mondial est le plus complet quant à l’état de conservation global des espèces végétales et animales dont elle évalue très précisément le risque d’extinction. Fondée sur une solide base scientifique, la liste rouge de l’uiCn est reconnue comme l’outil de référence le plus fiable sur l’état de la diversité biologique. Sur la base d’une information précise sur les espèces menacées, son but consiste, entre autres, à mobiliser l’attention du public et des responsables politiques sur l’urgence et l’étendue des problèmes de conservation. n pourensavoirplus :www.uicn.fr la musique, l’objectif est que la fête de la Nature voie chacun proposer des manifestations et que l’ensemble des Français puisse vivre un moment privilégié dans son environnement naturel. » Pour avoir la liste des sites ouverts, rendez-vous sur www.lafarge-france.fr. ColloqueNatureparif : lesmotspourconvaincre Les 4 et 5 mai prochains, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France (natureparif) organise un colloque dans le but d’établir un argumentaire concret destiné aux acteurs de la biodiversité au sein des collectivités et des entreprises. Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la mer, ouvrira l’événement qui accueillera ensuite des intervenants venant du monde scientifique, associatif, éducatif, industriel ou politique. Bernard Cressens, ex-directeur des programmes du WWF-France, interviendra aux côtés d’Arnaud Colson, directeur affaires publiques et développement durable de Lafarge Granulats & Bétons France, dans le cadre d’un débat sur la biodiversité et le réaménagement des carrières. « Il s’agit de promouvoir la biodiversité à travers des réalisations pratiques, explique ce dernier, et de faire connaître l’expertise de Lafarge en évoquant, entre autres, la mise en place d’indicateurs comme notre Indice Biodiversité Long terme. » Carrièresetbiodiversité LAFêtEDELANAturE Lafarge accueillera un public curieux sur ses sites. « Ouvrir une carrière est une opération chirurgicale lourde, constate François Letourneux. Cela demande un important travail en amont pour limiter les impacts d’exploitation sur l’environnement. » Lafarge applique donc des ••• L’INDICE BIODIVERSITÉ LONG TERME Lafarge a développé en 2005 avec l’aide d’un comité scientifique un indice de biodiversité visant à surveiller et à orienter l’évolution écologique des sites et carrières du Groupe. une note de 1 à 7 est attribuée aux carrières selon la rareté des espèces identifiées et la surface des milieux naturels. Les notes débouchent ensuite sur des programmes d’actions. Plusieurs tests ont été menés dans diverses carrières pour fournir une méthodologie globale. « Cet outil montre qu’en termes de biodiversité on analyse, on quantifie, on agit, on gère, puis on donne un positionnement, s’enthousiasme Arnaud Colson. Il nous permet également d’intégrer tous les éléments environnementaux dans la conduite de notre stratégie industrielle. » « L’indice est actuellement en cours d’amélioration, conclut François Letourneux, nous aidons Lafarge à faire en sorte que ce remarquable indicateur soit appliqué par étapes pour le rendre accessible à l’ensemble des 800 sites que compte le Groupe. » PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 11 DoSSiEr ••• techniques d’observation préalables et travaille à diminuer les conséquences liées à ses travaux. « Sur une carrière, le rapport à la biodiversité est quotidien, explique Cédric de Colasson, responsable foncier envrionnement sur le secteur Seine-Oise de Lafarge Granulats nord, mais aussi spécialiste d’entomofaune. Nous mettons tout en œuvre pour protéger l’environnement dans le respect de la nature et de notre activité. La biodiversité est pour nous synonyme de compatibilité. En cas d’obstacle, on le déplace (voir l’opération menée à Gaillon page 13) ou on l’évite. » en phase de réhabilitation, l’apport des carrières à la biodiversité peut concerner la recréation d’un milieu naturel qui n’existait plus. Par exemple, dans des secteurs dédiés préalablement à l’agriculture intensive, des mosaïques de zones humides et de boisements peuvent être réimplantées : les impacts négatifs sont donc réparés et la situation améliorée. enfin, la biodiversité répond aussi à une gestion durable des sites. « À Sotteville-sous-le-Val (76), nous devions réaménager puis rétrocéder un plan d’eau à vocation piscicole, poursuit Cédric de Colasson. Or, nous nous sommes rendu compte de son fort intérêt ornithologique. Soutenus par les associations locales (dont la LPO), nous avons rencontré la Mairie, qui a été très réceptive. Du coup, le réaménagement du site a été modifié avec la création d’un observatoire, d’une falaise à hirondelles des rivages et d’un chemin piéton pour faire découvrir la nature. Notre expertise a permis de tirer le meilleur parti des lieux ! Aujourd’hui, nos partenaires se sont appropriés le site et assurent son devenir. » « Lafarge peut être légitimement fière des réalisations qu’elle accomplit et qu’elle souhaite valoriser en faveur de la biodiversité, conclut le Président du comité français de l’uiCn. L’entreprise peut aller encore plus loin. Il faut donc qu’elle poursuive ce dialogue constructif avec ses partenaires et relève le défi de laisser chacun de ses sites plus beaux et plus riches qu’avant ! » n pourensavoirplus :www.fetedelanature.com www.natureparif.fr LACArrièrED’ArAXoSENGrèCE un site à la richesse végétale exceptionnelle. ConSerVaToIre BoTanIque naTIonaL De BreST Un partenariat qui s’exporte L’accord signé en 2007 entre le Conservatoire Botanique national de Brest (CBnB) et Lafarge traverse la méditerranée et s’étend à la Grèce. L’objectif de préservation du patrimoine naturel floristique, par la mise en place de programmes locaux et internationaux pour la sauvegarde de la flore et des habitats menacés, trouve en 2010 une nouvelle application, cette fois en Grèce. Lafarge Granulats Grèce, en effet, s’engage dans ce partenariat pour mieux répondre aux attentes des autorités en matière de gestion environnementale sur la carrière d’Araxos. Située à 30 km de l’agglomération de Patras (au nord-ouest du Péloponnèse) et ouverte depuis plusieurs dizaines d’années, elle se trouve dans un vaste site naturel protégé reconnu d’intérêt international depuis 1975. La convention – signée en avril 2010 – s’appuie sur la réhabilitation de l’ancienne carrière d’Araxos en donnant la priorité à son intégration dans son environnement naturel exceptionnel. réhabilitation Le plan de réhabilitation qui a été élaboré vise l’emploi exclusif de végétaux autochtones offrant de meilleures perspectives d’intégration écologique et paysagère que les espèces exotiques importées jusqu’alors sur le site. Concrètement, il s’agira de favoriser le développement de Pinus halepensis et Pinus pinea en bord de lagune, de Quercus macrolepis en retrait du littoral, de fourrés (Juniperus, Pistachia, Myrtus, etc.) et de phryganes (Phlomis…) en clairières et sur les hauteurs. Conservation Le montage d’un plan de conservation concerne plus spécifiquement la Centaurea niederi (inscrite dans la convention de Berne et dans la directive « Habitats »), présente sur les falaises d’Araxos. Ce plan devrait assurer la réhabilitation de son habitat. Collaborations Pour mettre en œuvre ce projet, le CBnB travaillera avec l’union internationale pour la Conservation de la nature (uiCn) et m. Georgiadis, de l’institut Botanique de Patras, spécialiste de la conservation de la flore et des habitats de Grèce et plus particulièrement de cette région du Péloponnèse. n pourensavoirplus :www.cbnbrest.fr Contact :[email protected] pAGE 12 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 GuiDEmEDEF : ENtrEpriSES Et BioDivErSité. EXEmpLES DEBoNNES prAtiquES GaILLon (27) Transplantation réussie ! Sur la carrière de Gaillon (27), l’étude d’impact avait révélé la présence de pelouses acidophiles et de prés maigres d’intérêt patrimonial, éligibles au titre de la directive « Habitats ». Consciente de leur valeur, Lafarge a donc imaginé les moyens nécessaires à leur préservation avant l’exploitation des secteurs concernés… Le Grenelle de l’environnement a mobilisé plus de 300 personnes du meDeF. Dans son prolongement sa présidente, Laurence Parisot lançait un groupe de travail sur la biodiversité. L’ensemble des corporations de l’énergie, du bois, de la chimie, de la pharmacie et de la construction a apporté sa contribution à une réflexion de fond sur le sujet. Suite aux projets de loi Grenelle avec la « Trame verte et bleue » et au Grenelle de la mer, un guide a été publié pour faire connaître et promouvoir les bonnes pratiques des entreprises dans le domaine de la biodiversité. Il s’agit d’un recueil de fiches rédigées par des entreprises sur leurs initiatives et réalisations sur le sujet. Lafarge a fourni 20 exemples sur les 79 présentés dans le guide. rédigées avec enthousiasme par les responsables fonciers environnement, qui sont aussi souvent les concepteurs de ces nouveaux milieux, ces fiches mettent en valeur et font découvrir les merveilles de la nature recréée. pourensavoirplus : www.medef.com E n 1999, Lafarge Granulats Seine nord a sollicité un bureau d’études spécialisé en génie écologique pour examiner la reconstitution de ces milieux par déplacement des formations végétales. Le protocole expérimental a consisté à prélever trois formations sur trois parcelles de la carrière puis de les réimplanter à l’extérieur. Après cinq ans de suivi floristique, il a été décidé, en concertation avec la DiRen et les associations régionales de protection de l’environnement, d’étendre la transplantation aux 5 hectares de pelouse acidophile identifiés sur la carrière. Lesopérationsdetransfert trAvAuX Les milieux à déplacer ont été découpés en plaques puis acheminés à l’aide d’une chargeuse. Les opérations de transfert ont débuté en mai 2007. Le faciès type est constitué d’une structure de végétation rase dominée par des espèces vivaces telles que la flouve odorante (Anthoxantom odoratum), l’agrostide capillaire (Agrostis capilaris) ou la luzule campestre (Luzula campestris) et des espèces vivaces comme le thym couché (Thimus praecox), la potentille printanière (Potentilla neumanniana) ou la laiche printanière (Carex caryophylea). Ce cortège végétal ne comporte donc aucune espèce protégée, mais l’ensemble est remarquable en Hautenormandie avec un intérêt spécifique pour certains insectes (4 espèces rares d’orthoptères). unterrainpropice La cote retenue pour l’implantation conserve les milieux déplacés à une hauteur toujours supérieure au niveau de crue centennale. La souscouche est constituée d’une épaisseur de 3 mètres de matériaux sableux favorables à l’implantation des pelouses. Le modelage de la zone favorise l’écoulement des eaux de surface prévenant toute hydromorphie des sols reconstitués, phénomène néfaste au développement des végétaux. Des pentes douces favorisent l’intégration paysagère de l’ensemble aménagé. Les milieux à déplacer sont découpés en plaques de 3 m x 2 m prélevées à l’aide d’un godet spécialement rallongé de chargeuse sur pneus. Ces travaux sont intégralement réalisés par les équipes de la carrière. Les milieux sont ensuite acheminés par cette même chargeuse jusqu’au site réceptacle situé à l’extérieur de la carrière à une distance d’environ 1 km. Lesrésultatsobtenus Depuis 2007, le suivi floristique mis en place confirme des caractéristiques comparables à celles des milieux initiaux. Prochainement, une évaluation des insectes (orthoptères) sera lancée afin de cerner les potentialités de recolonisation par l’entomofaune. Les pelouses reconstituées ont déjà permis la nidification en 2007 et 2008 de plusieurs couples d’œdicnèmes criards, espèce inscrite à l’annexe 1 de la directive européenne « Habitats ». unsiteremarquable La réussite de ces transplantations initiées de longue date réoriente le réaménagement de la carrière de Gaillon vers un espace à fort intérêt écologique : l’exploitation du gisement alluvionnaire aura permis la réalisation d’une mosaïque de milieux – prairies mésophiles, prairies mesohygrophiles, hauts fonds, milieux sablo graveleux – propice à un réaménagement de qualité qui bénéficiera, à l’issue de l’exploitation, à l’ensemble de la population locale. n Contacts :[email protected] [email protected] PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 13 DoSSiEr CenTraLe à BÉTon eT BIoDIVerSITÉ Provocation ou réalité? 22 % des centrales à béton de Lafarge se situent à moins de 1,5 km de zones sensibles présentant des enjeux forts en matière de biodiversité (milieux aquatiques délicats, potentiels importants, paysages, qualité de vie, etc.). L’implantation d’un site dans ces environnements représente donc un réel engagement et chacun doit être conscient de l’impact de ses décisions et de ses actions. Si prendre conscience de la biodiversité est une chose, comment contribuer à sa préservation ? en effet, les centrales à béton qui sont des sites purement industriels sur des surfaces modestes, intègrent de plus en plus cette approche environnementale. Deux axes sont développés : la réduction des effets de l’exploitation et l’ouverture aux techniques favorisant la biodiversité. réduireleseffetsdel’exploitationc’est : – se fixer des objectifs contraignants en termes de consommations d’eau et d’énergie ; – évaluer les effets directs et indirects des rejets et des déchets évacués ; – stopper tout risque de pollution chimique en installant des bacs de rétention préventifs pour les adjuvants et en respectant les procédures d’urgence. quantàlacréationd’habitats, onpeutciter : – la plantation et l’entretien de haies ou de petits espaces verts en préférant des essences locales plutôt que espèces exotiques et en luttant contres les variétés invasives – des indicateurs de bonne santé du milieu, ce dont témoigne l’introduction des végétaux représentatifs de milieux sensibles dans les plans d’eaux qui jouxtent certaines centrales (ou encore, comme à Lombreuil, des truites Salmo gairdneri) ; – le choix, parmi les végétaux, de variétés florifères et pollinisatrices pour aider le développement des abeilles – Apis mellifera, espèces sensibles aux pollutions et aux traitements chimiques. Sur des sites industriels comme les centrales à béton, on voit donc que la biodiversité peut être intégrée dans son ensemble à travers des actions simples et concrètes. n LACENtrALEDELomBrEuiL(45) pAGE 14 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 PraSVILLe (28) « La vallée aux ânes » Dans le repli de l’infini de la Beauce se trouve un lieu hors du commun: « La vallée aux ânes » A réAméNAGEmENt Les travaux concernent le prolongement topographique de la vallée. ux portes de la carrière de Prasville (28) se trouve une vallée sèche dont l’espace peu cultivé recèle une faune et une flore d’un intérêt certain. en effet, la Beauce étant un lieu privilégié d’accueil d’une avifaune de plaine, celle-ci trouve dans cette vallée des zones propices à l’hivernage et, pour certaines espèces, à leur nidification. Cette zone est donc répertoriée natura 2000 en zone de protection spéciale (ZPS) « Beauce et vallée de la Conie » au titre de la directive « Oiseaux ». Quant à la vallée, elle constitue un corridor biologique de grand intérêt. S’y côtoient depuis les coteaux secs sur sol calcaire jusqu’aux fonds de vallée marécageux près d’une vingtaine d’habitats d’intérêt européen. Relevons que ces milieux sont également attractifs pour un cortège d’insectes intéressants. partenariats Afin de conforter cette richesse, le réaménagement de la carrière actuelle permet le prolongement topographique de la vallée avec reconstitution de ces milieux aux fortes potentialités naturelles. engagé sur une quarantaine d’hectares, ce projet sera suivi par la rétrocession du foncier au Conservatoire du patrimoine naturel de la région Centre avec lequel une convention est en cours d’élaboration. Ce partenariat assurera ainsi le maintien de ces hauts lieux de la biodiversité beauceronne que les actions de la Société des matériaux de Beauce, filiale de Lafarge (SmB) auront pu préserver et étendre. n Contact :[email protected] CarrIère De CaLLaS (83) Connaissez-vous la tortue d’Hermann? LesuiviécologiquemenésurlacarrièredeCallasdepuis2001amisenévidencelaprésence delatortued’Hermann,espèceemblématiqueprotégéeauniveaunational. La tortue d’Hermann est présente dans la plaine et le massif des maures ainsi qu’en Corse. Les populations recensées sur Callas sont les plus septentrionales de France. elles affectionnent tout particulièrement les milieux ouverts ou en mosaïque, comme on en trouve aux alentours de la carrière la Joyeuse. protégerlestortues un partenariat technique et scientifique a été signé en 2008 avec la Station d’observation et de protection des tortues et de leurs milieux (SOPTOm), association qui milite pour leur préservation. Concrètement, ce programme comprend : – la définition des aires de protection et des mesures de gestion le plus adaptées ; – l’étude des méthodes pour recréer les milieux favorables à cette espèce ; – des propositions pour anticiper la conservation voire le développement des habitats (maîtrise foncière des terrains périphériques) ; – la sensibilisation du personnel, des partenaires et du grand public dans le cadre de formations à la biodiversité ou de journées portes ouvertes sur la carrière. LAtortuED’HErmANN une espèce protégée au niveau national. Ce partenariat répond à l’engagement pris par la SOPTOm (programme LiFe) en faveur de la tortue d’Hermann. n pourensavoirplus :www.villagetortues.com Contact :[email protected] PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 15 EXpErtiSE|SpéCiALGEStioNDEL’EAu SDaGe Nouveaux crus à déguster jusqu’en 2015 ! Les nouveaux Schémas Directeur d’Aménagement et de Gestion des eaux (SDAGe) sont entrés en vigueur fin 2009. ils visent une meilleure gestion de l’eau d’ici 2015 et définissent des plans d’actions dont les dispositions concrètes touchent de plus en plus les carrières. en France, la loi sur l’eau et le Grenelle de l’environnement ont entraîné une mise à jour des obligations. Fin 2009, chacune des six agences de l’eau a ainsi révisé son SDAGe pour la période 2010-2015, avec comme engagements : – la réduction des pollutions ponctuelles et diffuses; – la réduction des impacts sur l’hydromorphologie; – la préservation et la restauration des fonctionnalités des milieux aquatiques (zones humides) ; – la maîtrise de la gestion quantitative de l’eau dans la perspective du changement climatique. Denouvellescontraintes pourlescarrières Si les grandes orientations demeurent inchangées par rapport aux versions antérieures, les actions (techniques, financières, organisationnelles ou de gouvernance) comprennent, quant à elles, des dispositions qui auront des conséquences majeures pour les carrières. Citons par exemple les mesures compensatoires obligatoires pour lutter contre la diminution des zones humides, la limitation et l’encadrement lors de la création de plans d’eau, ou encore, plus spécifiquement pour le bassin Loire-Bretagne, la réduction chiffrée des extractions alluvionnaires en lit majeur de 4 % par an. L’avenirdescarrières sejoueaussidanslesSAGE Le document de référence pour toute extraction reste le schéma départemental des carrières. mais comme pour les autres outils de planification (schémas de cohérence territoriale ou SCOT, plans locaux d’urbanisme ou PLu, cartes communales), il doit être compatible avec les SDAGe et les SAGe sans que la loi ne donne la suprématie à l’un ou à l’autre. il est donc indispensable de suivre la rédaction des SAGe de très près car ils sont la traduction concrète et locale les principes énoncés dans les SDAGe. Lafarge doit donc continuer à défendre les aménagements auxquels les carrières contribuent en conservant leur fonction économique de proximité : l’alimentation en matière première du marché du bâtiment et des travaux publics. n GAiLLoN(27) Découverte et réaménagement en zone humide. pAGE 16 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 SDAGEEtSAGE Défini par la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, le Schéma Directeur d’aménagement et de Gestion des eau (SDaGe) est l’outil premier de planification élaboré par chaque agence de l’eau, avec une révision tous les six ans. L’objectif prioritaire est le retour au bon état écologique des masses d’eaux souterraines et de surfaces à l’horizon 2015. Chaque SDaGe conforte donc, avec des orientations adaptées à chacun des six bassins versants de la métropole, la protection de l’environnement en devenant la référence permanente dans les décisions d’aménagement du territoire. Dans leur sillage, les 147 Schémas d’aménagement de Gestion des eaux (SaGe) qui se mettent actuellement en place, incitent Lafarge à poursuivre la mobilisation de ses équipes à travers les instances de dialogue et de concertation que constituent les CLe (Commissions locales de l’eau). Les carrières se mouillent ! Lorsduréaménagement d’unecarrière,ilfautanticiper lesdifférentesfonctionsdel’eau surunsite :volumescréés, capacitésd’échange, topographie,etc.pourvaloriser unprojetsurlelongterme. Suite aux orientations réaffirmées dans les nouveaux documents des SDAGe (voir ci-contre), les carriers ont travaillé dans deux grandes directions: les services rendus et la gestion technique des eaux. Ainsi, des exemples significatifs de cette ingénierie industrielle ont été mis en place comme la création de zones humides qui permettent la restauration de milieux à haute valeur environnementale, le creusement de bassins d’expansion qui limitent les effets de crues pour les populations riveraines ou encore celui de réservoirs appréciés pour l’alimentation en eau brute et facilement potabilisable. Àconsommeravecmodération Au quotidien, la fabrication de granulats consomme peu d’eau: moins d’une centaine de litres à la tonne en moyenne. D’abord, beaucoup de carrières (roches massives) n’utilisent pas d’eau dans le process de fabrication en dehors de la brumisation des poussières, l’arrosage des pistes ou l’entretien des matériels. ensuite, lorsque les matériaux nécessitent la séparation de fines indésirables, le recours au lavage n’est plus systématique: les technologies de scalpage, de criblage à sec (crible à haute énergie par exemple) réalisent tous les jours de grands progrès dans les circuits de traitement. enfin, lorsque l’eau reste indispensable pour laver et trier les matériaux, là aussi d’importantes avancées ont été faites en ce qui concerne l’essorage des produits et la clarification des eaux chargées. Aujourd’hui donc, le carrier contrôle avec de plus en plus de précisions (volumes et qualité), toutes les eaux sur ses sites, pleinement conscient que ces actions quotidiennes contribuent à valoriser le rôle qu’il jour en faveur de l’environnement. n LACENtrALE DELomBrEuiL(45) SITeS InDuSTrIeLS Quand les centrales se jettent à l’eau Les centrales à béton récemment inaugurées voient vert. en 2009, Lafarge a inauguré trois nouvelles centrales : Wissous (91), Lombreuil (45) et Gonfreville l’Orcher (76). Sur chacun des sites, des dallages ont été conçus afin de séparer les eaux de procédé des eaux de pluie. « Les eaux de procédé une fois récupérées passent dans des bassins de décantation où elles sont filtrées avant d’être recyclées puis réintégrées dans la fabrication des bétons, explique Thomas Thierry, directeur industriel de Lafarge Bétons nord. Les eaux de pluie passent, quant à elles, dans un débourbeur et un déshuileur avant d’être évacuées vers le réseau. » un bac d’égouttage permet également de récupérer les boues de béton issues du curage des bassins. une fois par mois, ces déchets qui ont été séchés, sont évacués vers un centre de déchets inertes. en outre, à Lombreuil, la centrale se trouve à proximité d’un étang où se reproduisent des truites, indicateurs de bonne santé du milieu. n Pour produire du béton, les centrales ont besoin de matières premières. Par exemple en 2008 elles ont consommé 2,5 millions de m3 d’eau, 2,8 millions de tonnes de ciment et 15 millions de tonnes de matières minérales. Par comparaison, ces 2,5 millions de m3 d’eau consommés correspondent à la consommation moyenne annuelle de 45 000 français (soit des villes telles que St-Brieuc ou Carcassonne). PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 17 pAroLESDEréGioN TourISme VerT Après les sablés bretons, la sablière bretonne ! rANDo-FErmE La sablière de radenac a ouvert ses portes aux randonneurs. Le 20 septembre dernier, 280 randonneurs ont participé à une « rando-ferme » organisée par le Groupement de Vulgarisation Agricole (GVA) de Locminé sur les communes de moréac, Réguiny et Radenac (56). Q u’est-ce qu’une « rando-ferme » ? eh bien, cette nouvelle formule de découverte du tissu local s’est déroulée sur le principe d’un circuit guidé de 8 km, commenté et organisé par les agriculteurs. Plusieurs thèmes ont été abordés : les productions agricoles locales, l’installation de panneaux photovoltaïques et bien sûr les interactions entre carrières et agriculture à travers le réaménagement. Larecettedumarchanddesable Les promeneurs ont longé la sablière du moulin. Ce gisement a été laissé par la mer dans un recoin du littoral breton, au temps du Pliocène, il y a 5 millions d’années. Pour passer du matériau brut au produit fini, il faut débarrasser les grains de quartz qui le composent de leur gangue argileuse : une pincée de broyage, aucun explosif, beaucoup d’eau (totalement recyclée) et de multiples contrôles autour des pompes, des tam- ALiCEmorEAuX responsable foncier environnement Bretagne, alice pilote les projets de partenariats tels que la visite de la sablière en association avec le GVa de Locminé. pAGE 18 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 bours laveurs, des essoreurs et autres appareils de traitement. Les randonneurs ont pu appréhender toutes les étapes de la vie d’une terre à sable, exemple réussi de réaménagement coordonné sur Radenac. Les produits issus de la sablière (sables et gravillons) étaient exposés et leurs utilisations présentées. ils ont également appris que le site pourvoyait, à lui seul, 30 % des besoins en sables de construction du département du morbihan. LesgranulatsdelaSablièrederadenac • Les sables (0/4 et 0/2) permettent de fabriquer des bétons et des mortiers pour réaliser des travaux de maçonnerie (dallage, chape, pose de pavés, fondations…). ils sont également utilisés pour des travaux d’assainissement (drains, tertre filtrant, etc.). • Les gravillons (4/8 et 8/16), servent à la fabrication des bétons pour le marché de la construction (murs, dallages, fondations aménagement allées…). ils sont aussi destinés au marché de l’assainissement (sous-couche, drain filtrant…) et sont très appréciés pour la décoration (aménagements extérieurs, allées, jardinières, jardins japonais). n Contact :[email protected], [email protected] un habitant du morbihan utilise chaque année 9 tonnes de granulats, dont 18 % sont issus des roches meubles. SIGneS (83) Croquefigue est enfin mûr ! Sur la commune de Signes, la carrière de Croquefigue a été autorisée par arrêté préfectoral du 14 février 2008. Deux ans séparent l’autorisation d’exploiter et la pose symbolique de la première pierre. Le temps de mûrir… L e projet Croquefigue vise à approvisionner le marché de la construction du Var (Toulon, Saint-Cyr, La-Seyne-sur-mer, La Ciotat, etc.). implanter un nouveau site en remplacement de ceux qui s’épuisent, a demandé une analyse fine et longue en raison de multiples contraintes géologiques, environnementales, urbanistiques ou économiques. Croquefigue a été ainsi identifié comme l’endroit optimum par les différents acteurs concernés par le projet. préambule LACArrièrE DECroquEFiquE Le site approvisionne le marché de la construction du Var. L’autorisation obtenue, les premiers travaux ont été lancés, guidés par une démarche de qualité répondant à la sensibilité régionale. Ainsi, dans le domaine de l’environnement, une réserve naturelle a été sauvegardée pour préserver les stations de Gagée de Granatelli, espèce protégée au niveau national. L’extraction a également été réduite sur une part du massif afin de conserver des secteurs particulièrement riches en biodiversité (chiroptères, entomofaune, Circaète Jeanle-Blanc…). Les vallons environnants ont été remis en culture (blé, luzerne, etc.) pour revenir à l’usage initial du site et maintenir des milieux ouverts favorables à la biodiversité. Des réserves d’eau ont été creusées pour lutter contre les incendies avec une capacité totale de 17 000 m3. en ce qui concerne l’activité industrielle, les zones dédiées à l’unité de production ont été aménagées et le montage des équipements est en cours avec une mise en service qui devrait inter- venir début 2011. Dans ce cadre, une zone d’accueil est prévue pour des activités aval comme la préfabrication ou le béton prêt à l’emploi. un mas a été restauré pour être reconverti en bureaux et un accès routier commun a été créé. enfin, les vestiges archéologiques découverts vont être valorisés sous forme de projets pédagogiques. premièrepierre La pose de la première pierre a eu lieu le 26 avril dernier, en présence des acteurs institutionnels (mairie, préfecture, DReAL, CCi du Var, communauté de communes Sud Sainte-Baume, etc.) et des acteurs locaux concernés par le projet (associations, riverains, partenaires commerciaux…). n iNAuGurAtioN La première pierre a été posée le 26 avril en présence de michel Dross, DG de Lafarge Granulats Sud, Denis maître, Président des activités Granulats et Bétons de Lafarge en France, Patrick rolland, Directeur du secteur Provence de Lafarge Granulats Sud, madame Pons, Députée du Var, m. Bianchi, Président de la CCI du Var et m. michel, maire de Signes. Contact :[email protected] [email protected] ÀrEtENir L’implantation de la carrière de Croquefigue représente un investissement de 30 millions d’euros, le plus important pour Lafarge en France dans le domaine du granulat en 2010. Le projet assurera la création d’environ 20 emplois directs et de 80 emplois induits. PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 19 pAroLESDEréGioN trANSport Les 3 pièces monumentales ont été acheminées en un seul bateau. Rénovation monumentale pour une centrale… un dispositif exceptionnel de transport fluvial et de préfabrication de pièces monumentales en atelier a été mis en place pour rénover la centrale à béton de Gennevilliers (92) en un temps record tout en préservant la sécurité des hommes et l’environnement. L a centrale à béton de Gennevilliers, deuxième plus importante de Lafarge en France, constitue un élément essentiel du dispositif industriel francilien grâce à ses deux lignes de production et sa capacité de 140 000 m3/an. Construite dans les années 60, elle demandait une rénovation complète de ses tours à agrégats, attaquées par le frottement naturel des granulats. unerénovationd’exception La rénovation a dû s’effectuer en un temps limité pour ne pas pénaliser la production tout en prenant en compte différentes spécificités de la centrale : un process comprenant un élévateur à godets, plus difficile à démonter qu’un simple tapis roulant, et un accès difficile aux tours à agrégats, encastrées entre le quai, la salle technique et les silos à ciment restant en place. Le chantier, confié à la société Taillefer1, s’est déroulé en 5 étapes. 1.préfabricationenatelier La préfabrication en atelier réduit le temps de travaux sur site et donc la période d’arrêt de production. elle limite également les interventions humaines en hauteur diminuant ainsi les risques pAGE 20 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 sur chantier. Les deux tours à agrégats ont été réalisées en tôle d’acier. Leur partie basse est équipée d’un blindage en tôle anti-abrasion, d’une dureté de 400 brinnels. Chaque tour comprend 6 compartiments de 50 m3, tous munis de déflecteur pour une vidange intégrale, permettant d’accueillir ainsi 6 sortes de granulats différents par LACENtrALE ÀBétoN DEGENNEviLLiErS C’est la deuxième plus importante centrale à béton de Lafarge en France. pLANtAtioN Chaque enfant a planté son arbre. CHaZÉ-Henry (49) Les petites mains vertes Aprèslarudessedel’hiver,Lafargeaprofitédespremièresdouceurs dumoisdemarspourinviterlesenfantsdesdeuxécolesdelacommunedeChazé-Henry(49)àparticiperàlareconstitutiond’unehaie bocagère. tour. Le cabanage, qui se place au-dessus des tours, intègre en son sein le process complet pour distribuer les agrégats dans chaque tour (distributeur rotatif, tapis convoyeur à 2 sens de rotation…). 2.Livraisonparbateaudespièces Disposant d’un accès direct aux quais du port maritime de Caen, Taillefer a pu acheminer en un seul bateau les 3 pièces monumentales jusqu’à la centrale de Gennevilliers située sur une darse reliée à la Seine. Ce mode de transport, obligatoire compte tenu de la taille des pièces préfabriquées, a contribué à limiter les émissions de CO2. 3.précâblageélectrique Après avoir été installés provisoirement sur le quai de la centrale à béton, tour et cabanage ont été précâblés. 4.Démontagedestoursexistantes en laissant les silos à ciment et les élévateurs à godets en place, la partie haute a été nettoyée et décâblée. 5.installation Les nouvelles tours à agrégats et le nouveau cabanage ont été installés à l’aide d’une grue mobile de 600 tonnes pour permettre leur positionnement sans difficulté dans un endroit difficile d’accès. Grâce à l’ensemble de ce dispositif, la rénovation des tours s’est effectuée en un temps record : du 7 décembre 2009 au 11 janvier 2010, soit 4 semaines d’arrêt d’activité seulement ! n 57 élèves des écoles Sainte-marie et Les petits cailloux sont venus planter un arbre chacun de façon à créer une haie en bordure de la carrière du Tertre exploitée par Lafarge Granulats Ouest à Chazé-Henry. opérationplantation À leur arrivée, les écoliers ont eu droit à une « leçon de chose » par Paul-Émile Bouron, responsable foncier environnement du site : présentation des différentes essences d’arbres, d’une haie bocagère, préparation des plants avant plantation, etc. ils se sont ensuite dirigés vers le lieu de la plantation. Pour respecter la séquence des essences à planter, celles-ci étaient repérées au sol et sur un plan. enfin, chaque enfant a identifié son arbre et pourra revenir le voir grandir au fil du temps. Bien entendu, comme après l’effort vient le réconfort, un goûter était proposé à tous les participants avant qu’ils ne repartent dans leur établissement. Despublicsenthousiastes Cette opération s’inscrit dans les actions que Lafarge s’est engagé à réaliser conformément à son nouvel arrêté préfectoral obtenu en 2009 pour 30 ans. Cette démarche a été soutenue par un fort engouement local : étaient présents le maire et ses adjoints, des journalistes (HautAnjou, L’Éclaireur, Le Courrier de l’Ouest), sans oublier bien sûr les papas et les mamans. n 1) Taillefer, basée à Caen, est spécialisée depuis plus de 50 ans dans la réalisation d’ensembles de chaudronnerie industrielle destinés au stockage. PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 21 pAroLESDEréGioN PorTe-JoIe (27) La machine à remonter le temps en juillet dernier, Lafarge Granulats Seine nord a obtenu l’autorisation préfectorale d’ouvrir une carrière à Porte-Joie (27). niché dans une boucle de la Seine, le site correspond sans doute à une ancienne confluence de l’eure et de la Seine. il y a quelques milliers d’années, ces lieux étaient déjà très occupés… réAméNAGEmENt Le plan d’état final du site. A u démarrage du projet, en concertation avec le service régional de l’archéologie et l’institut national de Recherches Archéologiques Préventives (inRAP), Lafarge a lancé un diagnostic pour identifier précisément les contraintes qui pourraient peser sur sa réalisation. Les fouilles, qui ont démarré en août, mobilisent une équipe constituée d’une dizaine de personnes de l’inRAP. elles dureront jusqu’à l’été 2010 et feront l’objet d’un rapport complet au printemps 2011. unmuséeenpleinair FouiLLES relevé de matériel dans une tranchée (céramiques, éclats de silex…). Bien entendu, ces travaux de diagnostic intriguent riverains et passionnés. LGSn et l’inRAP ont donc installé des banderoles pédagogiques sur le site et font régulièrement visiter les travaux. Au printemps, une journée est prévue pour exposer les découvertes. elle permettra au conseil municipal de Porte Joie et aux habitants de faire connaissance avec leurs ancêtres à la faveur de cette machine à remonter le temps que peut constituer une carrière. n ilétaitunefois… À ce jour, plusieurs périodes d’occupation ont été repérées. Lenéolithique(9 000ansav.J.C.) : les équipes ont découvert de nombreux morceaux de céramiques et d’éclats de taille de silex avec notamment plus d’un millier de pièces sur quelques mètres carrés ! Laprotohistoire :des nécropoles, des fossés de parcellaires et des fours de cuisson ont été mis à jour. Lehautmoyen-âge :plusieurs inhumations à faible profondeur ont été découvertes ainsi que des objets comme des colliers, bagues en bronze… pAGE 22 | vErtL’AvENir I PrInTemPS 2010 DéCouvErtES Les travaux ont mis à jour des nécropoles datant de la protohistoire. BauDreIx (64) Un transport loin d’être bête ! La BaLuSaIS (35) SiGNAturE Lafarge a transmis le site au Conseil général. La société Lacrouts, filiale de Lafarge Granulats disposait d’un relais radio perché à 1360 m au sommet des Toupiettes, dans une zone inaccessible en voiture. L’arrivée du téléphone portable ayant rendu cette installation obsolète, l’antenne et ses accessoires devaient être démantelés. Pour mener cette opération, trois volontaires travaillant sur le site de Baudreix, ont décidé d’adopter une solution respectueuse de l’environnement. Après démontage et découpage, une équipe de six ânes bâtés a acheminé, trois jours durant, les lots de 20 kg vers une zone de reprise par camion. Le site et la cabane, une fois nettoyés, ont été mis à disposition de la commune d’Asson pour servir d’abri aux randonneurs et aux bergers. Félicitations à tous pour cette belle conjugaison d’efforts ! n Contacts :[email protected] [email protected] Une démarche de partenariat pérenne « à L’eau La Terre ? ICI STraSBourG » AprèsladéclarationdefindetravauxsurlacarrièredeLaBalusais (35),LafargeacédécetespaceprivilégiéauConseilgénéral,àla conditionquecelui-cipoursuivelepartenariatmisenœuvredepuis 15ansavecBretagnevivante.Explications. Dans les années 1995, Lafarge avait étudié une carrière de sable datant du Pliocène, au lieu-dit La Balusais sur les communes de Gahard et Vieux-Vy-sur-Couesnon (35). Consciente de la sensibilité écologique du lieu, l’entreprise s’était alors rapprochée de l’association Bretagne Vivante pour établir des suivis naturalistes sur des zones humides et une tourbière, en cohérence avec l’exploitation. La qualité du gisement s’étant révélée trop médiocre, Lafarge avait alors dû reconsidérer son projet et modifier le réaménagement final. L’expertisedel’associationBretagnevivante L’expérience et l’historique de Bretagne Vivante ont été précieux pour réorienter les travaux, en permettant notamment de recréer une mosaïque très variée de milieux humides, depuis la pleine eau, sur sol tourbeux, sur zones sableuses ou argileuses, jusqu’aux milieux environnants plus secs. Le site de 25 hectares comprend aujourd’hui 11 hectares de zones humides, dont l’une des dernières tourbières parmi la petite dizaine que compte l’ile-et-Vilaine. Cette tourbière abrite des espèces animales et végétales protégées : triton marbré, lézard vivipare, sympétrum méridionale, Ishnura pumilio, hibou moyen duc ou hyppolaïs polyglotte pour la faune ; l’emblématique droséra, plante carnivore pour la flore. Ici Gerstheim… Les étudiants de l’École nationale du Génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (enGeeS), ont organisé du 19 au 22 mars, une manifestation « À l’eau la Terre ? ici Strasbourg ». Cet événement exceptionnel avait pour objectif de faire connaître au grand public, à travers des interventions d’experts, l’univers de l’eau, ses enjeux et ses problématiques. Lafarge, associé au projet, a donc proposé une visite de la gravière de Gerstheim le samedi 20 mars. « Le fossé d’effondrement rhénan abrite la plus grosse nappe alluviale d’Europe, précise martine Balogun, responsable foncier environnement du secteur Alsace. Nous mettons donc en place sur le site les mesures nécessaires pour maintenir sa qualité. À travers cette matinée portes ouvertes, le grand public a découvert l’exploitation et notre activité qui a particulièrement à voir avec l’eau, puisque nous prélevons des granulats directement dans la nappe alluviale, sans la détériorer. » en outre, les aménagements autour des sites sont modelés pour reconstituer les milieux qui bordaient le Rhin avant sa canalisation. Les carrières deviennent ainsi des refuges pour des espèces qui disparaitraient du fait de la pression foncière, comme par exemple l’hirondelle des rivages qui, au fil des années, a profité des stocks de sable pour y construire son nid. un exemple de plus à verser au maintien de la diversité écologique ! n Cession en octobre dernier, Lafarge a transmis le site au Conseil général et une convention a été établie pour trois ans avec pour objectifs de : – assurer la conservation et le développement des intérêts patrimoniaux du site à travers un plan de gestion ; – mettre en œuvre un comité de gestion associant le Conseil général, Bretagne Vivante, les collectivités locales, les acteurs et les usagers locaux et bien sûr, Lafarge ; – mener des actions expérimentales de gestion, transposables à d’autres sites du département ; – valoriser les intérêts du site et les opérations de gestion auprès des élus, gestionnaires, scolaires, universitaires et grand public. n BernIèreS-Sur-SeIne (27) 250 km en ballon Deux enfants de Saint-Christophe-des-Bois (49), Laurent Guerry et Victor Combat, qui avaient participé à un lâché de ballons ont vu ces derniers se poser délicatement après 250 km de vol dans le secteur réaménagé de la carrière de Bernières-sur-Seine (27). Pour cette belle performance, nos deux petits lauréats ont reçu la panoplie complète du parfait carrier : plaquettes, crayons de couleur, casquettes, tee-shirt… n PrInTemPS 2010 | vErtL’AvENir I pAGE 23 LAFArGEGrANuLAtS/LAFArGEBétoNS 5boulevardLouisLoucheur–Bp302 92214Saint-Cloud–France tél. :0149114343 www.lafarge-france.fr