Synthèse - Agence de l`eau Loire

Transcription

Synthèse - Agence de l`eau Loire
Comment communiquer, sensibiliser sur le Sdage ?
Préparation de la consultation du public
Mardi 2 octobre 2012 -Tours
Synthèse de la rencontre
Rappel des objectifs :
- informer sur la consultation, faciliter l’appropriation du Sdage
- échanger sur les pratiques de sensibilisation,
- mutualiser et valoriser les expériences.
270 personnes, représentants des collectivités, des associations, du monde agricole ou industriel et de l’Etat, des
commissaires enquêteurs, des étudiants en formation de techniciens milieux aquatiques, ont découvert l’appel à
initiatives lancé par l’agence de l’eau Loire-Bretagne pour accompagner la consultation sur l’eau qui se déroulera du
1er novembre 2012 au 30 avril 2013.
Ils ont pris connaissance de l’objet de la consultation, les 4 questions importantes qu’il faudra traiter pour poursuivre
la reconquête du bon état des eaux de 2016 à 2021 :
-
Que faire pour garantir des eaux de qualité pour la santé des hommes et la vie des milieux aquatiques,
aujourd’hui et pour les générations futures ?
-
Comment préserver et restaurer des milieux aquatiques vivants et diversifiés, des sources à la mer ?
-
Comment gérer la ressource disponible ? Comment adapter les activités humaines aux inondations et aux
sécheresses ?
-
Comment s’organiser ensemble pour gérer l’eau et les milieux aquatiques sur les territoires, aujourd’hui et
demain ? Comment mobiliser nos moyens de manière équitable et efficace ?
Le comité de bassin invite le public et les acteurs du bassin Loire-Bretagne à dire s’ils partagent ces 4
questions et les pistes d’action qui structureront le prochain Sdage 2016-2021.
Les participants ont découvert les outils et actions de l’agence de l’eau pour faire connaître cette consultation et
animer le débat public : information large des acteurs, forums de l’eau, affiche d’annonce de la consultation, notice
d’information, vidéos sur les questions importantes, questionnaire en ligne, site www.prenons-soin-de-leau.fr refondu
pour permettre le partage d’information sur les réseaux sociaux et les échanges entre les partenaires...
Ils ont partagé leurs expériences pour sensibiliser le public au Sdage et l’inciter à donner son avis lors des
consultations sur l’eau.
Les expériences présentées
Les acteurs ont présenté les actions qu’ils mènent pour accompagner les consultations, faciliter la concertation et
sensibiliser les habitants.
2 outils pédagogiques pour sensibiliser sur les rivières
 la malle pédagogique sur la dynamique fluviale coordonnée par la LPO Auvergne (Ligue pour la protection
des oiseaux) sera diffusée dans 70 structures d’éducation à l’environnement. Elle capitalise les ressources
pédagogiques sur ce thème sur l’ensemble du bassin de la Loire et de ses affluents. Elle permet d’aborder les
champs d’expansion de crue, l’hydrologie de la Loire, le bassin versant, les acteurs de l’eau à travers des
maquettes, des représentations graphiques, un photo langage, un jeu de rôle…
 la boîte à outils sur l’hydromorphologie réalisée par l’union nationale des CPIE (centres permanents
d’initiatives pour l’environnement) est une plateforme internet mise à disposition des acteurs de la
sensibilisation. Elle propose différents outils pédagogiques et techniques (des diaporamas, des expositions, des
vidéos, des livrets et brochures) spécifiques pour sensibiliser les élus, le grand public, les techniciens. Les outils
expliquent le fonctionnement des petits cours d’eau de plaine et sont adaptables aux contextes locaux.
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2 actions pour sensibiliser et animer le débat sur l’eau :

l’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement) a expliqué sa méthode pour
animer le débat : avoir une posture d’animateur (et non de militant), formuler des questions précises dont le
public peut se saisir, travailler en petits groupes, recourir aux experts pour apporter un éclairage mais laisser aux
citoyens le soin de formuler une expertise d’usage. Ce qui est stratégique, c’est de recueillir l’avis des citoyens,
le mettre en forme, valoriser les productions et les transmettre aux acteurs de l’eau et aux décideurs ; puis de
faire un retour au citoyen.

le Sage estuaire de la Loire, a expliqué comment il a mis en place une stratégie pour sensibiliser et
mobiliser des élus pour permettre l’appropriation du Sage (schéma d’aménagement et de gestion des eaux).
Les thèmes du Sage ont été croisés avec les compétences des élus pour identifier les moyens de les intéresser.
Des quiz en ligne ont permis de mesurer les connaissances des habitants pour adapter les messages à
délivrer…
Les participants ont fait part d’une méthode intéressante pour sensibiliser le public et accompagner la consultation :
le jury citoyen. C’est un moyen de toucher des gens non initiés, qui ne viennent pas habituellement aux débats
publics. Après une formation, ils peuvent donner leur point de vue sur des questions de fond, débattre et formuler un
avis collectif. On touche peu de monde mais on vise la pertinence.
Ils ont souligné l’importance d’user, d’abuser de toutes les méthodes qui permettent de consulter le citoyen en direct
afin de lui donner la possibilité de comprendre les différents points de vue.
Ils ont soulevé quelques difficultés :
- Comment mobiliser les habitants qui sont consultés à plusieurs reprises sur l’eau à des échelles de territoire
différentes (par exemple enquêtes publiques sur les Sage, consultations sur les Sdage) ?
- Pour les territoires ruraux, le manque de moyens rend difficile la mise en place d’une stratégie de
communication.
Les ateliers sur les questions importantes.
Les participants ont échangé sur les actions pour faciliter la participation du public au débat sur l’eau au sein de 4
ateliers. Ils ont fait ressortir les points qui nécessitent un travail de pédagogie et les moyens à mettre en œuvre pour
faciliter la compréhension.
Atelier 1 : « Comment parler au public de la question sur la qualité des eaux »
A partir de leurs expériences de terrain, les participants ont identifié les points sur lesquels le public a besoin d’être
informé :

le coût de l’eau (pourquoi on la paie, à quoi cela sert-il ?), les coûts engendrés par l’assainissement non
collectif pour les particuliers,

la responsabilité de chacun des usagers dans l’émission des différentes pollutions, les alternatives et les
solutions possibles.
Les participants ont évoqué les actions à mener : sensibiliser au grand cycle de l’eau (d’où vient l’eau que je
consomme et où va-t-elle après ?) pour faire comprendre l’impact de nos activités sur les milieux aquatiques, et
inversement le rôle des milieux aquatiques sur la qualité de notre eau.
Ils ont mis en avant le fait de communiquer positivement en montrant des exemples, des solutions plutôt que des
problèmes, et d’adapter son discours aux différentes catégories d’usagers.
Pour intéresser le public, l’inciter à débattre, il faut trouver des accroches : aborder des enjeux locaux avec des
outils attractifs comme par exemple, le film « Evre, rêve de versants ».
Atelier 2 - « Comment parler au public de la question sur les rivières et les milieux aquatiques vivants »,
Pour parler au public de la question des rivières et des milieux aquatiques, il faut d’abord lui permettre de
comprendre le fonctionnement de la rivière et les services rendus par des milieux aquatiques en bon état, expliquer
simplement l’objectif visé dans les opérations de restauration et bien communiquer sur leurs résultats, au travers
d’indicateurs concrets. Il faut également expliquer comment les milieux interagissent (l’eau de la rivière et les eaux
souterraines sont en relation) et quelles sont les obligations (réglementation).
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Pour faciliter la compréhension, il faut adapter son langage aux différents publics, faire des visites de terrain pour
permettre aux élus et aux habitants de s’approprier les modifications engendrées par les travaux. Il ne faut pas
négliger le volet économique : parler du coût des opérations de restauration.
Les participants soulignent l’importance de sensibiliser en continu pour accompagner le projet et de s’entendre sur le
vocabulaire (des notions partagées).
Atelier 3- « Comment parler au public de la question sur le partage de l’eau et la question des inondations »,
Les participants ont identifié les points à expliquer au public:

en quoi les différents aménagements ont un impact sur la ressource en eau, et l’importance de mettre en
cohérence les politiques d’aménagement avec la politique de l’eau,

les évolutions des politiques publiques : pourquoi ce qui était préconisé hier est interdit aujourd’hui ?

le fonctionnement des rivières (lit mineur/ majeur, bassin versant…) pour comprendre que les crues sont
des phénomènes naturels et mesurer la notion de risque.
Ils ont souligné l’importance de faire connaître les nombreux outils existants sur les inondations (carte de zones
inondables, suivi des risques, prévention…) qui sont méconnus du public, et la difficulté d’intéresser les habitants
lorsqu’ils ne se sentent pas immédiatement et directement concernés par le risque d’inondation.
Les actions de sensibilisation proposées concernent la réappropriation de la culture du risque et de la culture de
l’eau par les élus, les jeunes et plus généralement les « non avertis ». Pour cela, il faut faire le lien avec le quotidien
de chacun (repères de crues, photos…) et faciliter l’accès aux données objectives, aux outils existants (y compris
réglementaires).
Atelier 4 - « Comment parler au public de la question sur l’organisation pour gérer l’eau »
Les participants ont souligné la méconnaissance par les habitants du rôle des acteurs de l’eau, du cycle de l’eau
naturel et domestique (d’où vient l’eau du robinet, où va-t-elle ?), du prix de l’eau et de la nécessité d’expliquer ces
notions, pour permettre aux habitants de comprendre les enjeux et les pistes d’actions proposés.
Il faut communiquer de façon pédagogique sur l’état des eaux et sur les résultats des politiques de l’eau.
Le retour au public de la prise en compte de leur avis est une des conditions de réussite de la consultation.
Ils ont insisté sur l’importance de simplifier les messages et de bien préciser de quoi on parle. Par exemple, il faut
préférer « gestion de l’eau » au terme de gouvernance qui n’est pas compris.
Pour intéresser le public à la consultation, il faut des leviers, c’est-à-dire des sujets mobilisateurs comme la santé, le
prix de l’eau, l’éco citoyenneté (conseils pratiques).
Il est nécessaire d’adapter les actions pédagogiques aux différents publics : maires, consommateurs, scolaires,
Les médias, les associations, les maires, les services d’eau et d’assainissement (ou délégataires) sont des relais
importants pour parler au public.
Pour toucher un large public, il ne faut pas hésiter à utiliser les nouvelles technologies de l’information (réseaux
sociaux…), les bulletins municipaux qui sont lus, l’information avec la facture d’eau. Une campagne sur l’eau
d’envergure nationale dans les médias serait un réel plus.
Quelques mots saillants de la journée
Les débats étaient animés par Frédéric Tricot, président de la commission communication du comité de bassin
Loire-Bretagne, et Noël Mathieu, directeur général de l’agence de l’eau. Il s’en dégage quelques mots saillants :
Etre partenaire pour informer sur la consultation
L’agence de l’eau ne pourra pas aller seule vers le public, elle a besoin de relais de proximité pour aller vers la
presse locale, dans les radios, dans les services des collectivités.
Il faut se saisir des outils pour aller vers le public.
Il faut capitaliser les expériences.
Le retour des acteurs locaux est indispensable pour que l’agence de l’eau puisse faire évoluer les messages, les
outils.
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Intéresser le public
Il faut être pragmatique, mettre en place des actions qui touchent les gens.
Il faut faire passer des messages plus simples.
Avoir conscience que les défis seront encore plus compliqués à gérer en raison du contexte économique.
Animer le débat sur l’eau
L’important c’est que le débat ait lieu. Il faut privilégier la qualité des avis plus que la quantité.
Le plus difficile est de parler à ceux qui méconnaissent le plus l’eau ; ce sont les plus difficiles à faire venir et à
intéresser.
Avoir une bonne capacité d’écoute est indispensable pour faciliter le débat. Nous avons collectivement progressé
dans ce sens.
Faire émerger les différents points de vue entre les différentes catégories de publics.
Informer sur les résultats
Le public est en attente d’information sur les résultats, ce qui a été fait, si la situation s’améliore
Nous devons apporter des réponses sur l’évolution de l’état des eaux.
Nous devons aussi dire quels ont été les résultats des précédentes consultations.
Paroles d’acteurs
J’attends beaucoup d’échanges, de retours d’expériences de cette journée.
La consultation nous donne un cadre pour agir, c’est un bon prétexte pour ne pas laisser l’eau au spécialiste.
On souhaite participer à cette consultation de façon à ce qu’un maximum de gens y participe.
On se veut partie prenante de ce dispositif éminemment important.
On a maintenant tous les outils à notre disposition pour en parler.
Pour apporter sa contribution à la politique de l’eau, il faut comprendre et c’est un peu compliqué pour le citoyen.
Pour atteindre le public, il faut s’appuyer sur des acteurs proches du terrain pour interpeller directement les
habitants.
Il faut aller à la rencontre des publics. Le public cela n’existe pas. Il n’y a pas un public mais des publics.
Dans ma commune, on fera une double page dans le bulletin municipal, l’avantage c’est qu’on touchera 2 000
foyers, on relaiera aussi sur internet …
Le plus important est de faire des réunions publiques sur cette question.
On a une diversité d’acteurs, de points de vue.
Malgré toute la réflexion des membres associés à la rédaction des questions importantes, nous devons être sûrs de
ne pas laisser échapper quelque chose de très important.
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