L`événement - Boulogne

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L`événement - Boulogne
L’ é v é n e m e n t
Urbanisme
Terrains Renault :
l’aménagement se poursuit
Après l’annonce par François Pinault de l’abandon de sa fondation sur l’île Seguin, le sénateur maire Jean-Pierre Fourcade
réaffirme sa volonté de poursuivre, selon le calendrier prévu, l’aménagement des terrains Renault.
« La fondation Pinault était l’élément phare du
projet d’aménagement de l’île Seguin et de ses
berges. Toutefois elle ne représentait que 3 % de
l’ensemble des constructions. Le projet urbain
demeure. La ville n’a pas l’intention d’arrêter
les travaux », a affirmé le sénateur maire de
Boulogne-Billancourt lors de la conférence
de presse qui s’est tenue le 10 mai à l’hôtel
de ville, en réponse à la déclaration de François Pinault, parue dans Le Monde de la veille.
L’homme d’affaires y annonçait sa volonté de
réaliser à Venise sa fondation d’art contemporain prévue depuis 2000 sur la pointe aval
de l’île Seguin. Une décision que déplore profondément Jean-Pierre Fourcade. « Le départ
de la fondation Pinault modifie le projet d’aménagement mais ne le condamne pas », tempère
cependant le maire, conforté par le communiqué publié par l’agence de notation financière Standard & Poors dès l’annonce du
retrait de François Pinault (voir encadré).
Aujourd’hui, où en sommes-nous ? L’aménagement continue. Tel est le message répété
par le maire depuis sa conférence de presse :
« En ce qui concerne les terrains de Billancourt,
nous avons déjà engagé des discussions avec
leur propriétaire et les promoteurs pour obtenir une renégociation des prix au m2, et nous
allons démarrer les premières réalisations sur
le Trapèze. Je ne reste pas les bras croisés. »
 Jean-Pierre Fourcade et Dorothée Pineau
maire adjoint chargée de l'Urbanisme, lors de
la conférence de presse du 10 mai dernier.
sud entre le quartier du Pont-de-Sèvres, le
Trapèze, les berges et l’île est l’épine dorsale
de cette première phase d’aménagement.
Surtout on va lancer d’ici la fin de l’année la
construction de quatre à cinq projets d’importance : le pont de Marc Barani qui reliera
la rive de Billancourt à l’île, un parking de
600 places situé sous l’envol du pont, l’immeuble de l’architecte Jean-Paul Viguier, ainsi
que deux lots – celui du britannique Norman
Foster et d’Atelier 234, et celui de Diener et
Diener – comprenant à la fois des logements,
des bureaux, des commerces et des équipements publics. Ce sont ainsi près de 100 000
m2 de programmes qui vont bientôt sortir de
terre (voir aussi pages suivantes) et qui accueilleront leurs premiers habitants en 2008.
L’avenir de l’île Seguin repensé
Quatre projets démarrent
sur le Trapèze
C’est en priorité sur les 44 hectares de Billancourt que la municipalité va, dans l’immédiat, porter ses efforts. Cette gigantesque
friche qui s’étend de la place Jules-Guesde à
la Seine va progressivement se transformer
pour devenir un nouveau quartier.
Les travaux de voiries indispensables vont
débuter, et en tout premier lieu ceux du cours
de l’île Seguin. Cet élément de liaison nord-
Standard & Poor’s : les notes et la perspective de la ville de Boulogne-Billancourt
ne sont pas affectées par l’abandon du projet de François Pinault.
Au lendemain du désistement de François Pinault, l’agence de notation financière Standard
& Poor’s confirme, dans le communiqué joint, la notation de la ville de Boulogne-Billancourt.
Paris (Standard & Poor’s) le 11 mai 2005 – Les notes et la perspective de la ville de Boulogne-Billancourt (AA/Stable/A-1+)
ne sont pas affectées par l’abandon du projet de musée d’art contemporain de François Pinault sur l’île Seguin, indique
aujourd’hui Standard & Poor’s Ratings Services. Bien qu’elle en ait été la vitrine, la fondation Pinault ne représente qu’une
petite partie (3ha sur 52) du plus grand projet urbanistique de la région Ile-de-France. Cette opération ambitieuse prévoit
sur 12 ans la construction de bureaux, de logements, d’hôtels et d’une Cité des Arts et des Sciences sur un site unique
à quelques kilomètres de Paris. La ville a prévu de financer les aménagements et équipements publics à hauteur
de 144 millions d’euros, soit environ un tiers du coût global partagé avec d’autres collectivités et les promoteurs.
La programmation des travaux sera adaptée et certains investissements seront différés suite à la décision de M. Pinault.
Les notes de Boulogne-Billancourt traduisent la diversité et l’important potentiel de l’économie boulonnaise, les bonnes
performances financières de la ville, ainsi que la politique d’investissement volontariste mais prudente de l’équipe
dirigeante.
Standard & Poor’s continuera de surveiller étroitement l’avancement des opérations d’aménagement des anciens terrains
Renault, et les risques qui lui sont associés.
« L’annulation d’un projet aussi emblématique
que celui de la fondation Pinault nous impose
de trouver, pour le remplacer, une opération
ayant un pouvoir d’attraction et de mobilisation comparables. Il nous faut aujourd’hui relancer cette recherche avec vigueur mais sans précipitation, car il ne s’agit pas de remettre en
cause la cohérence intellectuelle et urbanistique
de l’île », a précisé Jean-Pierre Fourcade qui
veut se donner le temps de la réflexion. « Les
propositions affluent, certaines fantaisistes
comme l’accueil du paquebot France, d’autres intéressantes. » Le 24 mai, le président du conseil
général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy,
et le sénateur maire de Boulogne-Billancourt
décidaient d’unir leurs efforts et annonçaient
la création d’un groupe d’experts de haut
niveau en matière de culture, d’architecture
et d’aménagement. Ce groupe a pour mission
de définir « l’équipement majeur de nature à
marquer le début du siècle et renforcer l’attractivité de l’ouest parisien. »
En attendant, on continue de travailler au
renforcement des berges et à leur reconstitution, à l’aménagement d’une promenade
basse pour les piétons tout autour de l’île ; la
construction de la passerelle reliant l’île à
Sèvres sera prochainement attribuée.
Ainsi, selon les mots mêmes du maire: « Personne ne doit imaginer que le projet Renault est
en panne.»
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
5
Te r r a i n s R e n a u l t : l ’ a m é n a g e m e n t s e p o u r s u i t
Quatre questions à
Dorothée Pineau,
Les grandes dates
maire adjoint chargée de l’Urbanisme,
des Grands projets, de l’Environnement
et des Espaces verts.
Que visait François Pinault dans son article
en parlant de « lenteurs administratives » ?
Je ne crois pas que l’on puisse parler de lenteur administrative dans le
traitement de ce projet. Bien au contraire. Le POS de la ville a été modifié en
juillet 2002 afin de permettre l’accueil de la fondation sur l’île Seguin.
Ce n’est pourtant que 16 mois plus tard, en novembre 2003, que François
Pinault a déposé son permis de construire, et que Jean-Jacques Aillagon,
alors ministre de la Culture, – et aujourd’hui conseiller de François Pinault... –
a donné l’autorisation de démolir les bâtiments de l’île. Sans attendre la
création des statuts de la fondation (statuts qui n’ont d’ailleurs jamais été
déposés par François Pinault), ce qui aurait effectivement pu rallonger les
délais, le permis de construire a été accordé le 13 septembre 2004 à une filiale
d’Artemis, la holding de François Pinault. Celui-ci ayant mis plusieurs mois
à boucler ses appels d’offres, les travaux de la fondation ne pouvaient pas
commencer, en tout état de cause, avant le 1er avril 2005.
Les recours des associations ont-ils joué un rôle
dans le départ de François Pinault ?
Très certainement, même si ce n’est pas la raison principale de ce départ.
Car ces recours, d’abord déposés en juin 2004 sous forme de recours gracieux,
rejetés par la ville le 30 juillet 2004, n’ont été déposés que le 24 décembre
2004 sous forme de recours contentieux, soit plus de huit mois après
l’adoption du PLU. Ces recours, qui sont aussi l’expression de la démocratie
locale, n’ont donc pas rallongé les délais de quatre mois, mais bien d’un an
(adoption du PLU en avril 2004 ; levée des recours en avril 2005) en créant
une incertitude juridique. La ville, confortée dans son analyse par celle du
ministère de l’Équipement et de nombreux conseils juridiques, considérait
que les recours des associations étaient tardifs et donc irrecevables.
Malgré tout, pour ne pas encore rallonger l’incertitude juridique qu’elle
jugeait préjudiciable pour le projet Pinault, elle a préféré entamer une
procédure de concertation avec les associations, procédure qui a abouti
au retrait de ces recours.
On a évoqué un manque d’intérêt de la ville pour le projet de la
la fondation ; on dit aussi qu’elle n’aurait pas tout fait pour garder
le projet à Boulogne-Billancourt. Qu’en pensez-vous ?
Cet argument ne me semble pas raisonnable. D’ailleurs, dans un article publié
dans Le Monde du 20 mai dernier, une vingtaine d’architectes et d’urbanistes
ont rappelé que les élus de la ville et la SAEM avaient lancé tous les travaux,
les concours et les financements pour accueillir au moment de l’ouverture
de la fondation – début 2008 – les programmes qui devaient l’entourer :
galeries d’artistes, hôtel, résidences pour artistes et chercheurs, Scène de
musiques actuelles.
Depuis 2000, le projet de fondation a été présenté plusieurs fois aux élus et
aux Boulonnais, sous la forme de communications au conseil municipal et
d’articles dans le BBI. En 2003, lorsque l’équipe de Tadao Ando et de Michel
Macary a achevé le projet architectural, la maquette a été présentée au
conseil municipal et dans les expositions publiques organisées à la mairie.
Puis, ce sont des dizaines de réunions techniques qui se sont tenues à la
SAEM, pour la mise au point du projet, mais aussi pour l’environnement
de la fondation. Les collaborateurs ou architectes de François Pinault faisaient
partie du jury de la façade-enveloppe, de celui pour le concours de la
passerelle et du concours de l’hôtel qui sera réalisé sur l’île. Tadao Ando avait
d’ailleurs été retenu pour faire également l’aménagement des berges de l’îIe ;
le 27 avril dernier, il faisait encore une visite du chantier, et avait d’ailleurs
constaté que celui-ci avançait très vite !
Alors, pourquoi ce départ ?
Les responsabilités sont sûrement partagées, et plusieurs facteurs expliquent
ce départ. Les journaux en ont pointé certains : le projet de fondation
de 32 000 m2 sur l’île Seguin était sans doute disproportionné pour
accueillir de l’art contemporain (le projet de Venise sera de 3 000 m2, soit
10 fois moins grand), et surtout trop coûteux en investissement (150 millions
d’euros au lieu des 29 millions d’euros du palais Grassi) et en fonctionnement
(que l’on estimait à 15 millions d’euros par an.)
• 1992 : fermeture de l’usine Renault
sur l’île Seguin
• 1995 : Jean-Pierre Fourcade est élu maire
de Boulogne-Billancourt
• septembre 2000 : François Pinault annonce
sa volonté de créer, à ses frais, sur la pointe
aval de Seguin – près de trois hectares sur
les 11 que compte l’île – une fondation privée
pour sa collection d’art contemporain dont il
confie le projet en octobre 2001 à l’architecte
japonais Tadao Ando, à l’issue d’un concours
international.
• octobre 2001 : le jury désigne les deux
projets d’aménagement lauréats des études de
définition : Patrick Chavannes/Jacques Ferrier
pour les rives de Billancourt, Christian
Devillers pour le secteur Pont-de-Sèvres.
• hiver 2001-2002 : exposition « Aménager
Billancourt - concours et consultations 2001. »
• juillet 2002 : création de l’association pour
la préfiguration et la promotion de l’île Seguin,
île des deux cultures : art et sciences.
Modification du POS de l’île Seguin pour
permettre d’accueillir un équipement culturel.
• 30 janvier 2003 : lancement de la
consultation sur le PLU, adressée aux 41 000
foyers boulonnais, en partenariat avec l’institut
CSA.
• février 2003 : exposition « Choisissons
demain » à l’hôtel de ville. Lancement de la
concertation préalable de la ZAC Seguin-Rives
de Seine.
• avril 2003 : sélection de Marc Barani,
après concours international, pour la
construction du pont reliant Billancourt à l’île.
• juillet 2003 : création de la ZAC SeguinRives de Seine incluant les terrains Renault et
le quartier du Pont-de-Sèvres, et de la SAEM
Val-de-Seine aménagement, présidée par
Jean-Pierre Fourcade, chargée de la conduite
des aménagements de la ZAC. Jean-Louis
Subileau, grand prix de l’Urbanisme 2001,
est nommé directeur général délégué.
• octobre 2003 : après un an d’attente,
le ministre de la Culture donne son accord
pour la démolition de l’usine Seguin.
La ville délivre le permis de démolir
les bâtiments de l’île Seguin.
• novembre 2003 : dépôt du permis de
construire de la fondation Pinault. Lancement
par la SAEM du concours international
pour la façade-enveloppe, dont le lauréat,
ARM Architecture, est choisi en 2004.
• 29 mars 2004 : début des travaux de
démolition de l’usine sur l’île qui s’achèveront
en mars 2005.
• avril 2004 : le conseil municipal adopte
le Plan local d’urbanisme (PLU). La ville ouvre
un point d’information au 202, bd jean-Jaurès.
• 13 septembre 2004 : signature des
promesses de vente Renault/Luba pour
la fondation Pinault, Renault/SAEM pour
le reste de l’île. Convention SAEM-DBS
(Développement Boulogne Seguin, consortium
des promoteurs Hines, Nexity et Sorif) pour
lancer une première phase de construction.
Le permis de construire de la fondation est
délivré.
• 24 décembre 2004 : trois associations
déposent un recours contentieux contre le
PLU.
• février-mars 2005 : désignation
des premiers architectes retenus.
• 22 avril 2005 : la ville et les associations
parviennent à un accord au terme duquel
le recours est levé.
• 9 mai 2005 : François Pinault annonce
sa décision de ne pas construire sa fondation
sur l’île Seguin.
Boulogne~Billancourt
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➛ été 2005
Information
Les premiers
programmes
de construction
Projet d’immeuble de bureaux à l’angle du futur
cours de l’île Seguin et de la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres
(Agence Viguier).
A1 Bureaux
Agence Jean-Paul Viguier
Situé à l’angle du futur cours de l’île Seguin
et de la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, cet
immeuble de bureaux de 11 800 m2 se distingue par une volumétrie fragmentée, plus
basse sur la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres et
par sa toiture végétalisée. Une césure dans le
bâtiment permettra aux piétons d’avoir une
vue transversale et donnera à l’ensemble une
plus grande légèreté. Des commerces sont
prévus en rez-de-chaussée.
On doit notamment à l’agence de Jean-Paul
Viguier le siège de France Télévision, les tours
de Cœur Défense, et à Boulogne-Billancourt
l’Atrium, siège de la Caisse des dépôts et consignations. Jean-Paul Viguier est titulaire de
nombreux prix en France (notamment l’Équerre d’argent pour le bâtiment « Métropolis 19 » à Paris) et à l’étranger.
D2 Bureaux et logements
Agence Norman Foster et Atelier 234
Le britannique Norman Foster est chargé de
la réalisation d’un immeuble de bureaux de
20 000 m2, situé en façade sur la Seine, à
l’angle du quai de Stalingrad et du futur cours
de l’île Seguin : un bâtiment en deux corps
regroupés autour d’un atrium central qui offre
une transparence entre le parc et les berges.
L’immeuble comprend des commerces en rezde-chaussée.
Norman Foster est également chargé de la
cohérence de l’ensemble du macro-lot D2,
sur lequel sera réalisé par le cabinet français
Atelier 234, un ensemble de logements d’environ 14 000 m2 – dont un tiers de logements
sociaux – ouverts sur le parc.
Sir Norman Foster est un des architectes les
plus prolifiques et les plus importants de notre
époque. Son travail a été récompensé par le
Pritker Prize en 1999, souvent comparé au
prix Nobel de littérature. Parmi ses réalisations,
citons le viaduc de Millau, le nouveau parlement allemand à Berlin, l’extension du British
Museum à Londres, des entrées de métro à
Bilbao...
A2 Logements, bureaux,
crèche et commerces
Diener & Diener
C’est l’agence suisse Diener & Diener qui a
été désignée pour coordonner la réalisation
d’un ensemble de programmes de 45 000 m2,
regroupés autour d’un grand jardin central,
comprenant six opérations différentes :
logements, bureaux, commerces et une
crèche. Roger Diener devra veiller à la cohérence de ce vaste programme, et également
Profil du nouveau pont reliant la berge de Billancourt
à l’île Seguin (Atelier Marc Barani - SETEC TPI).
Début des travaux automne 2005.
Projet d’immeuble de logements et de bureaux 
à l’angle du futur cours de l’île Seguin et du quai
de Stalingrad (Agence Norman Foster - Atelier).
construire l’un des immeubles. Grande
médaille d’or de l’académie française d’architecture en 2002, Roger Diener a notamment construit le centre Pasqu’Art à Bienne
(Suisse), l’ambassade de Suisse à Berlin et de
nombreux immeubles de bureaux et de
logements à Bâle.
Le pont
Marc Barani
C’est à la rentrée que démarreront les travaux
de construction du pont qui reliera le futur
cours de l’île Seguin à l’île, dont le maître
d’œuvre choisi par la ville est Marc Barani
avec SETC TPI. Cet ouvrage de grande portée
franchira la Seine sans appui intermédiaire.
Long de 205 mètres, le pont comprendra une
partie centrale, réservée à la circulation automobile, bordée d’un large trottoir, d’une piste
cyclable et de deux parcours piétons.
Marc Barani est notamment l’auteur avec le
sculpteur Bernard Pagès de la passerelle du Millénaire à Contes (Alpes-Maritimes), et réalise le tramway de Nice.
■
Exposition d'île en île
L’Institut français d'architecture présente
du 29 juin au 11 septembre l'exposition
Ile de Nantes-Ile Seguin Rives de Seine,
deux stratégies de reconquête urbaine.
• 293, avenue Daumesnil Paris 12e
(métro Porte-Dorée).
Tous les jours de 10h à 17h, sauf le mardi.
Entrée gratuite.
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
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L’ é v é n e m e n t
Portrait
Programme culturel
Victor Cosson, 3e du Tour de France en 1938
« Allez petit, met le nez à la fenêtre !»
Juste ce doigt qui gratte légèrement le front
pour aider la mémoire à se mettre en ordre.
90 ans c’est pas rien... Rencontrer Victor
Cosson, c’est entrer de plain-pied dans la
malle aux souvenirs. Parler d’un temps que
les moins de 65 ans ne peuvent pas connaître.
« Je vais avoir 90 ans au mois d’octobre, c’est pas
de ma faute ! », lâche-t-il voix guillerette et
regard mutin du haut de son 4e étage sans
ascenseur. Le vélo conserve l’homme incroyablement vert. Et pour cause, Victor Cosson,
c’est la coqueluche des amateurs de cyclisme
de l’Entre-deux-guerres. Troisième au classement général du Tour de France de 38, juste
derrière l’Italien Gino Bartali et le Belge Félicien Vervaecke, respectivement 1er et 2e.
Dans son appartement boulonnais, dans lequel
part en fumée une écorce d’orange posée
sur le poêle du salon, coupes et photos jouent
les témoins tenaces de l’époque. La plupart des
clichés sont l’œuvre de Victor Cosson, qui a
reconstitué chez lui son propre laboratoire
de développement et
de reproduction. Près
des bains de fixateur
Victor
et des deux roues en
Cosson
bois, un vélo d’apparen dix dates tement crâne fièrement au centre de la
Octobre 1915
pièce. Si le cœur a de
Naissance à Villemuzard
la mémoire, 60 à 65
dans le Loir-et-Cher.
pulsations à la minute,
1922
les artères protestent,
Arrivée à Boulogne« Le médecin m’a dit de
Billancourt.
freiner un peu, j’ai tel1932
lement forcé, j’ai failli
Première licence
faire une phlébite. »
d’indépendant.
Son amour du vélo
1935
date de 1927, quand
Champion de l’ACBB.
il reçoit sa première
1937
« petite reine » pour
1er Tour de France.
son certificat d’études.
1939
« J’avais à peine 13 ans,
Mariage et dernier
je venais de rentrer
Tour de France.
comme apprenti chez
1940 et 1943
Renault et tous les
Naissance
samedis et les dimande ses deux filles.
ches nous partions dans
1948
la vallée de Chevreuse
Arrêt définitif
avec des copains de la
de la compétition
Bicyclette boulonnaise.
et début comme
Je courais toutes les
motocycliste de presse.
courses du club. J’étais
1977
le plus jeune, mais je
Départ en retraite.
battais déjà les plus
1997
vieux. Ensuite, l’assoMédaille d’or de la
ciation cycliste a disJeunesse et des Sports.
paru et j’ai intégré
Boulogne~Billancourt
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➛ été 2005
Information
l’ACBB, qui était le plus grand club de la région. les plus amers, la séparation de son ménage
Je suis monté de catégorie tous les ans, j’ai gagné et cette histoire, en 1939, avec le directeur
ma première course en 32 et je suis devenu cham- du Tour, Henri Desgranges, qui lui reste en trapion de l’ACBB en 35. » Il s’en est fallu de peu vers du pédalier. « Il voulait que je lâche mon
qu’il soit sélectionné pour les Jeux Olym- manager, j’ai refusé et il m’en a voulu. Il m’a
piques de Berlin en 36. À la place, Victor est dit, “Faites ce que je vous dis, sinon je vous
parti faire le Tour du Portugal avec Marcel briserai, d’un tocard j’en fais un champion et
Laurent, glorieux vainqueur de Bordeaux- d’un champion j’en fais un tocard !” Il m’a
Paris. « Je me suis ouvert le bras en tombant et mis au ban, interdit de Vel d’hiv et de Parc des
j’ai abandonné. Je me trouvais dans la voiture Princes, les deux grands vélodromes parisiens.
du directeur de la course, quand j’ai entendu à J’ai pu courir le Tour de 39 grâce à la mobilila radio : la guerre d’Espagne a éclaté. Du coup, sation de la presse. J’ai été victime d’une intoxinous sommes restés blocation et d’une dysenqués six semaines à Listerie, mais je n’ai pas
bonne où un bateau
abandonné et j’ai teranglais nous a récupéminé 25e. Un jour, j’ai
rés pour nous ramener
dit à mon copain Jean
par San Sébastien. » Il
Leulliot, tu crois pas
enchaîne l’année suiqu’ils m’ont filé quelque
vante avec son premier
chose ? Il m’a répondu,
Tour de France. Il y
tu avais la tête dure, tu
ne voulais pas comjoue de malchance, à
prendre...»
cause d’une autre
La déconvenue de 39
vilaine chute sur route
lui a sapé le moral et la
détrempée qui lui
guerre est à quelques
coûte sa place dans
tours de piste de Boule peloton de tête. Mais
logne-Billancourt.
c e l u i q u e t o u t l e 1938, arrivé 3e du Tour de France, Victor Cosson
Pour fuir les bombarmonde a surnommé embrasse sa maman au Parc des Princes.
dements de 42 et 43,
Totor va démontrer
qu’il est déjà un grimpeur bien en cuisse à un ami mécène de Roger Lapébie le fait venir
e
22 ans, en remontant jusqu’à la 17 place au en famille, près de Carcassonne, avec quelques
classement général.
coureurs. Au retour sur Boulogne-Billancourt,
« Allez petit, met le nez à la fenêtre ! » Dans le « J’ai continué à courir à droite à gauche, mais
jargon du vélo, sort du peloton et attaque. je n’avais plus le feu sacré. Je m’occupais surCe qu’il ne manque pas de faire en 38, en se tout à trouver du ravitaillement. C’était fini
classant 3e du Tour. Le seul Français du tiercé pour moi. » En 46, le Boulonnais est victime
gagnant, loin devant Antonin Magne. C’est d’un accident de moto en revenant du Parisencore l’époque des roues en bois et des boyaux Tours, bilan : mollet écrasé et crâne ouvert.
en toile à raccommoder au gros fil, des jambes « À l’époque, il n’y avait pas d’assurance et la
en béton pour pousser au maximum les per- fédération ne nous couvrait pas. »
formances des vélos à quatre vitesses et des Il devient alors motocycliste de presse,
étapes de 320 kilomètres avec réveil à 2 heures, livre les journaux en semaine et suit les courses
départ à 4 heures et arrivée le soir vers 20 cyclistes le dimanche. « J’ai commencé à suivre
heures. Et le dopage Victor, vous en parliez mon premier Tour de France en 50, avec le jourà l’époque ? « Ce n’était pas les mêmes pro- nal L’Humanité, puis il y a eu Ce soir, Georges
duits. Il y en avait deux que les gars prenaient, Briquet et ses premiers radio reportages, Robert
l’un à base de strychnine et l’autre d’arsenic. Il Chappatte, Jean Leulliot de L’Aurore, Antenne
s’agissait de millièmes de milligrammes qu’il 2 et TF1 jusqu’en 76, année de mon dernier
fallait prendre progressivement. Mon soigneur Tour, à 61 ans. » À vélo ou à moto, l’homme
a dû m’en donner pendant le Tour. » À 90 ans, a côtoyé au moins dix générations de couc’est sûr, plus rien n’est tabou. « J’ai connu reurs. Mais que pense-t-il des femmes dans le
des gens qui n’ont jamais fait de sport et qui vélo ? « Ça casse la ligne comme on dit, mais
sont morts à 50 ans et des coureurs qui se sont elles peuvent avoir la classe comme Janie Longo,
dopés qui ne sont partis qu’à 85 ans. Question même si les résultats sont différents. Vers 1915d’organisme. »
1920, on prenait les femmes qui faisaient du
Parmi les souvenirs il y a les plus beaux, son vélo pour des cocottes, cela choquait les menmariage et la naissance de ses deux filles, et talités... »
■ Amélia Vilar Del Peso
À l’affiche boulonnaise
Cet été
Cet été, BBsortir se transforme en poster.
Vous y retrouverez bien sûr les derniers rendez-vous de
la saison, mais aussi les prochains spectacles de la rentrée,
avec la possibilité de vous abonner dès maintenant et de
profiter des meilleures places.
Expositions
Donner à voir
• Art contemporain.
Jusqu’au 3 juillet dans la salle des Fougères.
Un design
américain,
le Streamline de
1930 à nos jours
• Jusqu’au 24 juillet au
musée des Années 30.
En quête d’Irlande
Reflets sensibles - 1913
• Jusqu’au 18 décembre
au musée départemental
Albert-Kahn.
Fête de la musique
Avec Boulogne
Harmonie, le Big band
du CNR et l’orchestre
de musique brésilienne Siba sur
la Grand-Place, ainsi que trois films
musicaux au cinéma Landowski.
• Mardi 21 juin,
à partir de 19h.
Fête nationale
Samba, fanfare, feu
d’artifice et grand bal :
la nuit du 13 au
14 juillet promet
d’être animée !
• Mardi 13 juillet
de 20h30 à une heure
du matin.
Face à l’hôtel de ville.
Retrouvez tous
ces rendez-vous
dans BBsortir.
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
9
L’ é v é n e m e n t
Ils font l’actualité
Le centre culturel et cultuel musulman
inauguré sous le signe de la tolérance
« Je souhaite que ce centre soit un lieu de rencontre et de convivialité pour tous ceux qui partagent le même idéal de tolérance, de respect,
d’ouverture et d’amitié. J’espère que tous trouveront ici la paix de Dieu promise aux âmes de
bonne volonté », a déclaré jeudi 12 mai Dalil
Boubaker, recteur de l’Institut musulman de
la Mosquée de Paris, et président du Conseil
français du culte musulman, invité par le
sénateur maire Jean-Pierre Fourcade à l’inauguration du centre culturel et cultuel musulman de Boulogne-Billancourt.
Ce lieu polyvalent, qui comprend deux salles
de prière, des salles de classe et des bureaux,
est situé dans un ancien atelier – prêté gracieusement par Renault et réaménagé par la
ville – qui sera reconstruit à la fin de l’aménagement de Billancourt. « Un lieu enfin digne
pour les musulmans boulonnais qui peuvent
désormais pratiquer leur religion dans le calme,
la tolérance et des conditions de sécurité convenables », a insisté Jean-Pierre Fourcade. Mêmes
propos pour Abdelsselem Mabrouk, président
de l’Association des musulmans de BoulogneBillancourt, qui se bat depuis 1981 pour la
création d’un tel lieu : « Nous sommes la 3e,
voire la 4e génération à vivre en France, nous
sommes des citoyens français musulmans qui
avons la volonté de cohabiter harmonieusement
avec tous nos concitoyens et celle de pratiquer
un islam de tolérance et de fraternité, tout en
respectant les lois de la République. »
Michel Delpuech préfet des Hauts-de-Seine,
François Lamelot sous-préfet, Jacques Gautier premier vice-président du conseil général,
qui représentait Nicolas Sarkozy, Pierre-Christophe Baguet député, les élus du conseil muni-
cipal, François Kosciusko-Morizet, maire de
Sèvres, Mohammed el Hamdi, Imam de Boulogne-Billancourt, les représentants des cultes
catholique, protestant, israélite et orthodoxe
assistaient également à cette cérémonie.
Dalil Boubaker, accueilli chaleureusement par
Jean-Pierre Fourcade et par Abdelsselem Mabrouk.
Nuit de folie, de paillettes et de « world music »
fortement teintée de samba du 13 au 14 juillet
sur le parvis de l’hôtel de ville. Le pays du
Pain de Sucre s’invite cette année à la Fête
Nationale boulonnaise, en préfiguration de
la saison culturelle brésilienne qui débutera
en novembre prochain. Les huit musiciens
cariocos de Jiripoca Band vont enflammer
leurs cuivres et vous faire chalouper sur les
rythmes à deux temps de la samba. Après les
cadences nourries de la culture et des nuits
de Rio de Janeiro, la fanfare tout terrain No
Water Please va faire danser la rue. Ici, sept
musiciens et un déluge de cuivres pour un
mélange de funk, d’afro et de rock sur cerLa fanfare No Water Please.
Dalil Boubaker, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris,
aux côtés de François Banvillet, curé de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus,
de Jean-Paul Morley, pasteur de l’Église réformée de Boulogne et de
Alain Lotodé, curé de l’Immaculée-Conception.
Jiripoca Band
tains textes à éclater de rire. Le D.J. qui ouvre
la soirée, la clôture avec un bal à tendance
latino. Qu’on se le dise, la Fête’Nat sera jaune
soleil à Boulogne-Billancourt.
• Mardi 13 juillet,
parvis de l’hôtel
de ville, de 20h30
à 1h du matin.
Entrée libre.
20h30 : D.J. ;
21h30-23h :
samba avec
Jiripoca Band ;
23h :
feu d’artifice ;
23h20 : fanfare
avec No Water
Please ; 0h30-1h :
D.J. et bal.
❷Fête de la musique
samba toujours, classique et jazz
En avant-goût de la Fête Nationale, la fête de
la musique du 21 juin, célèbre elle aussi les
rythmes « do Brazil » jusque tard dans la
soirée. Comme tous les ans, la musique descend dans la rue à la rencontre des Boulonnais. La première partie du programme
« officiel » est plus classique et assurée par
l’Harmonie de Boulogne. Une vingtaine d’élèves
du Conservatoire, feront ensuite chauffer les
cuivres pour interpréter des grands standards
du jazz, de ses origines jusqu’aux années 80.
Comme annoncé, la musique brésilienne
prendra le relais avec la voix rauque et chaude
de Siba entouré de ses musiciens. Les amateurs
de samba pourront s’essayer pendant le grand
bal qui clôturera la soirée.
• Mardi 21 juin, sur la Grand-Place. 19h,
Harmonie de Boulogne ; 20h, Big band du
CNR ; 21h, concert-bal par Siba, orchestre
brésilien. Entrée libre.
 Siba et ses musiciens.
❷ Chambre de métiers des Hauts-de-Seine
le 1er vice-président et le trésorier sont Boulonnais
Réunie le 11 avril dernier en présence de Michel Delpuech, préfet
du département, l’assemblée générale de la Chambre de métiers et
de l’artisanat des Hauts-de-Seine a procédé à
l’élection du président, Gérard Goupillat,
maçon de métier, et des membres du bureau
parmi lesquels comptent de nombreux Boulonnais. Ainsi, Gérard Dansac (ci-contre), serrurier-métallier installé à Boulogne-Billancourt
depuis 1980, a été élu 1er vice-président pour
une durée de cinq ans. Depuis dix ans, il est
trésorier adjoint de l’Association des commerçants et des artisans de Boulogne-Billancourt. Auparavant, il était également administrateur de la Chambre des métiers et président
d’une commission économique.
Fernand Lemour, (ci-contre) boulanger depuis
23 ans boulevard Jean-Jaurès, a été élu trésorier, lui aussi pour une durée de cinq ans. Il est
administrateur de la Chambre de métiers depuis
cinq ans, président des boulangers des Hautsde-Seine et membre du bureau de la Chambre
professionnelle des artisans boulangers de l’Ilede-France.
Les autres élus boulonnais de la Chambre de
métiers sont Pierre-Yves Chantron, maçon ;
Florian Lohezic, boulanger ; Thierry Marcou, serrurier ; Marie-Jésus
Manduit, coiffeuse ; Miguel Paniagua, maçon ; deux membres suppléants, Alain Cosemans, boulanger, et Jacques Courdier serrurier.
Précision
Nicole Ameline, (à gauche) ministre de la Parité
et de l’Égalité professionnelle, a été accueillie
le 23 mars dernier par Marie-Josèphe Lamar,
présidente du Centre d’information féminin
et familial-Centre d’information sur les droits
de la femme des Hauts-de-Seine (CIFF-CIDF),
lors du colloque que celle-ci a organisé à
l’espace Landowski sur le travail des femmes.
Boulogne~Billancourt
10
Fête nationale
samba, fanfare et feux d’artifice
➛ été 2005
Information
❷Déguis’mai por favor !
La fièvre do Brasil s'est
emparée des rues de la
ville et des 1 800 enfants
qui y défilaient le 18
mai dernier pour la 10e
édition de Déguis'mai.
Sous un soleil de plomb
des plus brésiliens, le
vert et le jaune (les couleurs officielles du pays)
rivalisaient de gaieté
avec les petits chats
moustachus et autres
jolies princesses des
mille et une nuits au
rythme endiablé de la
samba. Une journée
entière consacrée au
carnaval brasileiro pour
le plus grand bonheur
des enfants des centres
de loisirs municipaux
et de l'externat pédagogique de la CroixRouge française.
❷ Karine Aron-Brunetière mention spéciale
du jury au Festival de la mode de Dinard
La créatrice boulonnaise Karine Aron-Brunetière a remporté, le
23 avril dernier, le prix « Mention spéciale » du jury, lors du 12e
Festival international des jeunes créateurs de mode de Dinard.
Cette distinction marque le coup de cœur d’un jury (présidé par
Stéphane Roland, directeur artistique de la maison Jean-Louis
Scherrer et Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris) fortement impressionné par la richesse
de sa créativité polyculturelle.
Dès son plus jeune âge, Karine,
aujourd’hui âgée de 25 ans, se
passionne pour la mode et les
voyages à travers le monde, où
elle puise l’essence de son inventivité. Ce prix lui permettra de
bénéficier pendant deux ans du
soutien de la mairie de Paris et
du ministère de la Jeunesse, des
Sports et de la Vie associative,
pour son projet de création d’entreprise, sous la marque Manon
De Salomé, avec son associé
cambodgien Phoumaly Phann,
comme elle, diplômé d’ESMOD
international.
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
11
L’ é v é n e m e n t
Ils font l’actualité
Suez : Éric Vincent nommé directeur à la direction
du développement et de la stratégie
Éric Vincent, conseiller municipal chargé des Relations avec les entreprises, vient d’être nommé directeur à la direction du développement
et de la stratégie de Suez. Diplômé de l’Institut français de Presse de
Paris (IFP) et du Centre de formation à l’analyse financière de la SFAF
(Société française des analystes financiers) et titulaire d’un DEA de
droit public, il a de 1984 à 1995 occupé différents postes à la BNP, puis à la direction des
marchés de capitaux à la Banque Indosuez. Il entre en 1995 à la direction financière de
la Compagnie de Suez, pour devenir en 2000 directeur général de Suez Nov Invest. Il occupait depuis 2003 le poste de directeur à la direction financière de Suez, avant de rejoindre
ses nouvelles fonctions à l’âge de 46 ans.
Éric Vincent est conseiller municipal de Boulogne-Billancourt depuis 1995.
❷ Le design américain
au musée des Années 30
Carton plein pour l’exposition consacrée au
design américain de l’entre-deux-guerres,
inaugurée le 11 mai dernier à l’espace Landowski par Jean-Pierre Fourcade en présence
de l’ambassadeur du Canada, Claude Laverdure. « Un design américain, le Streamline de
1930 à nos jours », est une exposition conçue
à Montréal, par Liliane et David M. Stewart.
Elle réunit 180 objets de la collection d’Éric
Brill, jamais présentés au public auparavant.
Le courant Streamline a notamment donné
naissance à des objets de la vie quotidienne
comme ces magnifiques ventilateurs, grillepain ou simple sèche-cheveux en chrome et
Bakélite que chacun garde en mémoire.
 De gauche à droite, Claude Laverdure,
ambassadeur du Canada, son épouse et
Odile Fourcade, vice-présidente du conseil général.
Solidays ou la solidarité au
secours des enfants atteints
du Sida
Solidays revient les 8, 9 et 10 juillet prochains sur la pelouse de Longchamp.
150 000 spectateurs y sont attendus cette
année encore pour cette 7e édition musicale gonflée à l’énergie solidaire de plus
de 200 artistes présents aux côtés de Solidarité Sida. Notamment au programme :
Tiken Jah Fakoly, Patti Smith, Starsailor,
Mickey 3D, Arno, Juliette,Vincent Delerm,
Camille, Saez, Sinsemilia, Calogero, Kassav’,
Kool Shen, Hollywood Porn Stars, Steel
Pulse, Jeanne Cherhal, Les Cowboys Fringants...
• Les 8, 9 et 10 juillet sur l’hippodrome
de Longchamp. Tarifs : pass 3 jours, 40 € ;
pass 2 jours 35 € ; pass vendredi et
dimanche, 20 € ; pass samedi, 25 €
(hors frais de location).
œ Ambroise-Paré lance L’Amusette
pour les enfants hospitalisés
C’est un si joli projet démarré il y a un peu plus
de trois ans, par de jeunes étudiants de la
faculté de médecine de Paris Ile-de-France
Ouest, qui a vu le jour le 10 mai à l’hôpital
Ambroise-Paré. Faire sourire les enfants et
dédramatiser la difficile épreuve de l’arrivée
à l’hôpital, en leur offrant une mallette gracieusement nommée L’Amusette. À l’intérieur,
un livret explicatif en dessins, un autre pour
le coloriage avec ses crayons de couleur et
un kit de médecin, avec thermomètre, tensiomètre, stéthoscope et l’indispensable
seringue, le tout en plastique et aux normes
de sécurité pour les enfants au-dessus de trois
ans à qui L’Amusette est destinée. L’objectif
est simple, permettre aux enfants de mieux
connaître ceux qui les soignent et comprendre
leurs gestes médicaux, leur offrir la possibilité de se divertir en diminuant leur angoisse
face à cet univers étranger qu’est l’hôpital.
Pour Bertrand Chevallier, chef du service de
pédiatrie d’Ambroise-Paré, « Il est très important que de jeunes étudiants se mobilisent pour
ce genre d’action, que personne n’avait entrepris jusqu’à présent. Cela correspond en partie
au souhait que nous avons, les pédiatres, d’apporter un peu de douceur. Merci pour cette excellente idée.» Au total, 5 000 mallettes seront
distribuées sur deux ans dans le service pédiatrique boulonnais, grâce au soutien financier
apporté par l’Institut des Hauts-de-Seine (à
hauteur de 12 000 €) à l’association POEMES
(Paris Ouest étudiants en médecine solidarité).
• Responsable du projet L’Amusette,
Justine Lanneaux : 01 47 95 41 59.
L’équipage formé du pilote boulonnais Sakuna
Koy Kok et du co-pilote Arnaud Roggwiller
s’est classé premier du championnat de France
2005 d’hélicoptère sportif qui s’est déroulé
du 5 au 7 mai dernier à Rouen, conservant
ainsi le titre remporté déjà l’année dernière
(voir BBI 336). Un beau doublé pour ces
pilotes chevronnés qui ont triomphé de 25
équipages et qui ont maintenant à cœur de
remporter les championnats du monde qui
se dérouleront en août, toujours à Rouen.
• Espace Landowski, du 12 mai au 24 juillet
2005. «Un design américain, le Streamline de
1930 à nos jours», au musée des Années 30.
«Variations autour d’une chaise peinte»,
dans la nef. Renseignements : 01 55 18 53 00.
Arnauld Roggwiller, copilote (à gauche)
et Sakuna-Koy Kok, pilote.
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
Ivan Curkovic, a été nommé chevalier,
au titre du ministère de la Jeunesse,
des Sports et de la Vie associative.
Boulonnais depuis de nombreuses années, diplômé de
l’École supérieure d’architecture de Mostar en ex-Yougoslavie, où il est né en 1944, Ivan Curkovic est surtout
connu des Français pour son inoubliable passage par l’AS
Saint-Étienne, en devenant le gardien de but le plus populaire du stade Geoffroy-Guichard. Titulaire d’un diplôme de la faculté de
Culture physique de Belgrade et d’un diplôme d’entraîneur supérieur de
football, l’ex-gardien du F.C. Partizan de Belgrade, dont il est aujourd’hui
président, Ivan Curkovic compte au total 22 ans de carrière sportive et
comptabilise 1 190 matchs joués, sans jamais avoir reçu de carton jaune
ou rouge, ni le moindre avertissement. Son palmarès est une succession
de titres de champion. Il a également été conseiller et adjoint de Michel
Hidalgo dans l’équipe nationale de France pendant les qualifications et
la Coupe du monde en Espagne en 1982. Depuis 2003, il est vice-président de la commission technique du Comité international des Jeux méditerranéens. Dans le domaine de l’industrie, il a été directeur des relations
publiques pour la France et l’étranger, d’abord chez Sigour Frères à Roanne,
entre 1982 et 1986, dans le secteur du traitement des déchets domestiques ou industriels, puis chez Stimex à Paris, de 1986 à 1991, dans le
domaine des machines-outils et l’outillage de métallurgie. À partir de mai
1991, il a été chargé d’assister la direction du service commercial international de la Compagnie générale de bâtiment de construction (CBC)
avec les ex-pays de l’Est et l’ex-Yougoslavie. Il a été nommé, en 1995, président du conseil d’administration de la société mixte Imprelko-Impregilo. Ivan Curkovic, qui est marié et père de deux enfants, est également
chevalier de l’ordre national du Mérite, consul honorifique de la République des Seychelles en Yougoslavie et titulaire de la médaille d’or de la
Jeunesse et des sports.
 Une partie des initiateurs du projet autour
du chef de service de pédiatrie, Bertrand Chevallier,
stéthoscope en main.
❷ Sakuna Koy Kok champion de France d’hélicoptère sportif
Cette exposition, pour laquelle BoulogneBillancourt représente la seule étape européenne, quittera ensuite la ville pour une
longue tournée nord-américaine.
Parallèlement, une variation sur la célèbre
chaise Fourmi d’Arne Jacobsen, revue et
habillée de peinture ou de collage par 32
artistes français, est présentée dans la nef de
l’espace Landowski .
12
Légions d’honneur
Décret du 25 mars 2005
Cérémonies du souvenir
Deux cérémonies commémoratives ont rassemblé au cimetière PierreGrenier, les élus de Boulogne-Billancourt, le sous-préfet François
Lamelot, des personnalités civiles et militaires, les associations
d’Anciens Combattants et plusieurs enfants des écoles.
• En cette année marquant le 60e anniversaire de la libération des
camps de concentration, la cérémonie consacrée le 24 avril à la journée de la Déportation fut particulièrement empreinte d’émotion et
de recueillement. L’hommage rendu par la ville à tous les Boulonnais
qui ont péri dans les camps avait débuté par un service religieux,
célébré pour la première fois au temple protestant de Boulogne-Billancourt.
• Le 8 mai, le sénateur maire a présidé le 60e anniversaire de la victoire des Alliés.
➛Précision Hors série
La liste des Boulonnais déportés pendant
la Seconde guerre mondiale, établie par
Nadine Claverie et publiée dans le Hors
série d’avril consacré au 60e anniversaire
de la libération des camps, comportait
une omission. Celle de Robert Schneider, arrêté en 1941 à la sortie du métro
Marcel-Sembat. Ce Boulonnais qui habitait 32, boulevard Jean-Jaurès a ensuite
été emprisonné à Drancy puis à Compiègne. Déporté à Auschwitz par le convoi
n°2 du 5 juin 1942, il est décédé dans
ce camp un mois et demi plus tard, le
18 juillet.
Dominique Bénard,
a été nommé chevalier, au titre du ministère
de la Culture et de la Communication.
Boulonnais depuis l’âge de quatre ans, il a fait toutes ses
études à Boulogne-Billancourt. Titulaire d’un DESS de
droit et diplômé en sciences politiques, Dominique Bénard
a été rapporteur du Conseil supérieur de l’emploi, des
revenus et des coûts (CSERC) et au secrétariat général de
la société de communication et d’électronique TRT jusqu’en 1976. Il intègre
ensuite le groupe Bayard Presse, dans lequel il occupe successivement les
postes de directeur juridique, de secrétaire général et de directeur général. Marié et père de trois enfants, Dominique Bénard a été fan absolu de
la section football de l’ACBB pour y soutenir son fils chaque week-end.
Claude Eliaszewicz,
a été nommé chevalier, au titre du ministère
de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale.
Boulonnais de naissance, il est licencié en droit, diplômé
en droit public et en sciences politiques. Il entre en 1978
à la Confédération générale des cadres où il occupe différentes fonctions pendant 24 ans. Il est notamment directeur de cabinet des quatre derniers présidents. Depuis
2003, Claude Eliaszewicz est directeur de cabinet d’Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne et vice président du conseil général des Hauts-de-Seine. Cet ancien champion d’Ile-de-France de volleyball de la fin des années 60, avec le COB (Club olympique de Billancourt),
est aujourd’hui père de trois enfants. Il est également chevalier dans l’ordre
national du Mérite, depuis 1984.
Boulogne~Billancourt
➛ été 2005
Information
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L’ é v é n e m e n t
Ils font l’actualité
❷ Quatre Boulonnais dans les rayons des libraires
Le roman poétique
Tableau d’honneur pour Stéphane Audeguy, professeur d’histoire des arts en lycée et en BTS au
lycée Jacques-Prévert, qui signe un premier roman
salué par l’ensemble de la critique littéraire. La
théorie des nuages est une ode à l’espace céleste
c’est sûr, mais pas seulement, d’ailleurs le bandeau
d’appel rouge précise... Et des corps. Poétique, suffisamment scientifique et romantique, il est bien
sûr question de nuages, mais également d’une
belle histoire d’amour. Virginie Latour, fil conducteur derrière les
nimbus et autres stratocumulus, est engagée par Akira Kumo, couturier japonais qui collectionne tous les livres consacrés aux nuages.
La jeune femme doit classer sa bibliothèque, il lui raconte alors des
histoires de chasseurs de nuages. Elle va comprendre que des hommes
anonymes et muets les ont regardés, respectés et tout simplement
aimés. C’est beau.
• La Théorie des nuages, aux éditions Gallimard, 291 pages, 19,90 €.
La cuisine
L’auteure boulonnaise Régine Teyssot, comédienne
et scénariste de formation, revient avec un nouveau livre, écrit une nouvelle fois à quatre mains
avec le docteur Henry Puget, généraliste associant les techniques de pointes aux thérapies naturelles. Après Mes remèdes de grand-mère et Les
secrets de beauté d’autrefois, ils récidivent pour un
nouveau succès avec Bien-être mode d’emploi. Des
conseils et des astuces pour garder la forme toute
la journée du lever au coucher, de la recette de cuisine jusqu’aux bons
exercices respiratoires pour être bien dans son corps et dans sa tête.
Régine Teyssot a également signé en solitaire son ouvrage Hot Cuisine, sur une idée originale de cuisine aphrodisiaque en 2003.
• Bien-être mode d’emploi, 238 pages, aux éditions Minerva, 23 €.
Un homme de rêve
Olympio, que tout le monde surnomme Oly, est
un doux rêveur et c’est tout naturellement que
sa destinée le conduira dans les étoiles. Ce personnage hors normes (dont la naissance donne
lieu à une scène incroyablement cocasse) ne se
résignera jamais à ce que le monde tourne en
rond. Entouré d’une bande de farfelus, Oly partira en croisade contre la faim dans le monde.
Journaliste, scénariste, écrivain – il a déjà publié
Les Jurés de l’ombre et Amants de guerre aux éditions Robert Laffont –,
Patrick Hutin signe avec ce troisième ouvrage un roman burlesque
et attachant, drôle et poétique que l’on ferme à regret.
❷ Jean-François Deblon
à l'assaut du grand bleu à bord d'un Optimist
La vie est faite de défis. Après un long parcours chaotique de malade
alcoolique, Jean-François Deblon n'a jamais baissé les bras jusqu'à
devenir abstinent total, et cela depuis sept ans. Agent technique d'entretien au lycée boulonnais Étienne-Jules-Marey depuis six ans, il est
fermement décidé à porter sa cinquantaine à peine dépassée, 52 ans
ce mois-ci, en voile d'espoir à travers la Manche, pour toutes les personnes qui tentent, comme il l'a fait, de sortir de leur dépendance. Entre
le 4 et le 9 juillet au plus tard, en fonction de la meilleure fenêtre
météorologique, il entreprend de rallier l'anglaise Poole à la cotentine
Cherbourg, à bord de son Optimist de 2,34 mètres. C'est la deuxième
tentative du genre de Jean-François, qui avait cassé peu après le
départ, en juillet 2003, en essayant de rejoindre l'île de Wight depuis
Ouistreham. Il compare sa coque de noix de moins de 3 m2 ballottée
par les flots, à la lutte difficile qu'entreprennent les malades dépendants qui veulent sortir de leur addiction et se sentent isolés au sein
de la société, « L'infiniment petit, face à l'infiniment grand. »
Au total, 24 à 30h
non-stop, à la vitesse
moyenne de 2,5 nœuds
pour parcourir les 60
milles marins qui séparent les deux ports. La
ville de BoulogneBillancourt est partenaire du projet de cet
insolite navigateur
solitaire, « La mairie
m'a accordé une superbe
subvention de 1 500 €,
mais je suis encore à la
recherche de partenaires pour boucler mon
budget. »
• J.-F. Deblon
06 81 57 99 16.
❷ Boulogne-Billancourt,
ville de tournages
La ravissante actrice Kristin Scott Thomas a fait une courte apparition place Abel-Gance le 19 mai dernier. Le temps de tourner une
scène du film La doublure, réalisé par Francis Veber. Alice Taglioni,
Virginie Ledoyen, Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Richard Berry et
Dany Boon sont les autres vedettes de ce long-métrage.
• Un homme de rêve, éditions Anne Carrière, 260 pages, 18 €.
L’anticipation fiction
Avec Les Terrasses de la nuit, Dominique Rocher signe
un texte d’anticipation dans la droite lignée des
romans publiés dans la collection « Angoisse » du
Fleuve Noir. Il s’agit ici de l’enfer de la drogue vécu
par Thierry et ses amis pour qui la seule issue est
celle des Terrasses de la nuit... Dominique Rocher est
une romancière reconnue de la collection Fleuve
Noir. Elle a également publié des romans policiers
avec sa nouvelle héroïne La Rouquine dont plusieurs
aventures ont été éditées en 2004 chez Manuscrits.com, La Rouquine
traque les Méchants, a été au Palmarès « Polar » en 2001.
• Les Terrasses de la nuit, aux éditions Rivière Blanche, 252 pages, 17 €.
Boulogne~Billancourt
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Information
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