L`événement - Boulogne
Transcription
L`événement - Boulogne
L’ é v é n e m e n t Urbanisme Terrains Renault : l’aménagement se poursuit Après l’annonce par François Pinault de l’abandon de sa fondation sur l’île Seguin, le sénateur maire Jean-Pierre Fourcade réaffirme sa volonté de poursuivre, selon le calendrier prévu, l’aménagement des terrains Renault. « La fondation Pinault était l’élément phare du projet d’aménagement de l’île Seguin et de ses berges. Toutefois elle ne représentait que 3 % de l’ensemble des constructions. Le projet urbain demeure. La ville n’a pas l’intention d’arrêter les travaux », a affirmé le sénateur maire de Boulogne-Billancourt lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 10 mai à l’hôtel de ville, en réponse à la déclaration de François Pinault, parue dans Le Monde de la veille. L’homme d’affaires y annonçait sa volonté de réaliser à Venise sa fondation d’art contemporain prévue depuis 2000 sur la pointe aval de l’île Seguin. Une décision que déplore profondément Jean-Pierre Fourcade. « Le départ de la fondation Pinault modifie le projet d’aménagement mais ne le condamne pas », tempère cependant le maire, conforté par le communiqué publié par l’agence de notation financière Standard & Poors dès l’annonce du retrait de François Pinault (voir encadré). Aujourd’hui, où en sommes-nous ? L’aménagement continue. Tel est le message répété par le maire depuis sa conférence de presse : « En ce qui concerne les terrains de Billancourt, nous avons déjà engagé des discussions avec leur propriétaire et les promoteurs pour obtenir une renégociation des prix au m2, et nous allons démarrer les premières réalisations sur le Trapèze. Je ne reste pas les bras croisés. » Jean-Pierre Fourcade et Dorothée Pineau maire adjoint chargée de l'Urbanisme, lors de la conférence de presse du 10 mai dernier. sud entre le quartier du Pont-de-Sèvres, le Trapèze, les berges et l’île est l’épine dorsale de cette première phase d’aménagement. Surtout on va lancer d’ici la fin de l’année la construction de quatre à cinq projets d’importance : le pont de Marc Barani qui reliera la rive de Billancourt à l’île, un parking de 600 places situé sous l’envol du pont, l’immeuble de l’architecte Jean-Paul Viguier, ainsi que deux lots – celui du britannique Norman Foster et d’Atelier 234, et celui de Diener et Diener – comprenant à la fois des logements, des bureaux, des commerces et des équipements publics. Ce sont ainsi près de 100 000 m2 de programmes qui vont bientôt sortir de terre (voir aussi pages suivantes) et qui accueilleront leurs premiers habitants en 2008. L’avenir de l’île Seguin repensé Quatre projets démarrent sur le Trapèze C’est en priorité sur les 44 hectares de Billancourt que la municipalité va, dans l’immédiat, porter ses efforts. Cette gigantesque friche qui s’étend de la place Jules-Guesde à la Seine va progressivement se transformer pour devenir un nouveau quartier. Les travaux de voiries indispensables vont débuter, et en tout premier lieu ceux du cours de l’île Seguin. Cet élément de liaison nord- Standard & Poor’s : les notes et la perspective de la ville de Boulogne-Billancourt ne sont pas affectées par l’abandon du projet de François Pinault. Au lendemain du désistement de François Pinault, l’agence de notation financière Standard & Poor’s confirme, dans le communiqué joint, la notation de la ville de Boulogne-Billancourt. Paris (Standard & Poor’s) le 11 mai 2005 – Les notes et la perspective de la ville de Boulogne-Billancourt (AA/Stable/A-1+) ne sont pas affectées par l’abandon du projet de musée d’art contemporain de François Pinault sur l’île Seguin, indique aujourd’hui Standard & Poor’s Ratings Services. Bien qu’elle en ait été la vitrine, la fondation Pinault ne représente qu’une petite partie (3ha sur 52) du plus grand projet urbanistique de la région Ile-de-France. Cette opération ambitieuse prévoit sur 12 ans la construction de bureaux, de logements, d’hôtels et d’une Cité des Arts et des Sciences sur un site unique à quelques kilomètres de Paris. La ville a prévu de financer les aménagements et équipements publics à hauteur de 144 millions d’euros, soit environ un tiers du coût global partagé avec d’autres collectivités et les promoteurs. La programmation des travaux sera adaptée et certains investissements seront différés suite à la décision de M. Pinault. Les notes de Boulogne-Billancourt traduisent la diversité et l’important potentiel de l’économie boulonnaise, les bonnes performances financières de la ville, ainsi que la politique d’investissement volontariste mais prudente de l’équipe dirigeante. Standard & Poor’s continuera de surveiller étroitement l’avancement des opérations d’aménagement des anciens terrains Renault, et les risques qui lui sont associés. « L’annulation d’un projet aussi emblématique que celui de la fondation Pinault nous impose de trouver, pour le remplacer, une opération ayant un pouvoir d’attraction et de mobilisation comparables. Il nous faut aujourd’hui relancer cette recherche avec vigueur mais sans précipitation, car il ne s’agit pas de remettre en cause la cohérence intellectuelle et urbanistique de l’île », a précisé Jean-Pierre Fourcade qui veut se donner le temps de la réflexion. « Les propositions affluent, certaines fantaisistes comme l’accueil du paquebot France, d’autres intéressantes. » Le 24 mai, le président du conseil général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy, et le sénateur maire de Boulogne-Billancourt décidaient d’unir leurs efforts et annonçaient la création d’un groupe d’experts de haut niveau en matière de culture, d’architecture et d’aménagement. Ce groupe a pour mission de définir « l’équipement majeur de nature à marquer le début du siècle et renforcer l’attractivité de l’ouest parisien. » En attendant, on continue de travailler au renforcement des berges et à leur reconstitution, à l’aménagement d’une promenade basse pour les piétons tout autour de l’île ; la construction de la passerelle reliant l’île à Sèvres sera prochainement attribuée. Ainsi, selon les mots mêmes du maire: « Personne ne doit imaginer que le projet Renault est en panne.» Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 5 Te r r a i n s R e n a u l t : l ’ a m é n a g e m e n t s e p o u r s u i t Quatre questions à Dorothée Pineau, Les grandes dates maire adjoint chargée de l’Urbanisme, des Grands projets, de l’Environnement et des Espaces verts. Que visait François Pinault dans son article en parlant de « lenteurs administratives » ? Je ne crois pas que l’on puisse parler de lenteur administrative dans le traitement de ce projet. Bien au contraire. Le POS de la ville a été modifié en juillet 2002 afin de permettre l’accueil de la fondation sur l’île Seguin. Ce n’est pourtant que 16 mois plus tard, en novembre 2003, que François Pinault a déposé son permis de construire, et que Jean-Jacques Aillagon, alors ministre de la Culture, – et aujourd’hui conseiller de François Pinault... – a donné l’autorisation de démolir les bâtiments de l’île. Sans attendre la création des statuts de la fondation (statuts qui n’ont d’ailleurs jamais été déposés par François Pinault), ce qui aurait effectivement pu rallonger les délais, le permis de construire a été accordé le 13 septembre 2004 à une filiale d’Artemis, la holding de François Pinault. Celui-ci ayant mis plusieurs mois à boucler ses appels d’offres, les travaux de la fondation ne pouvaient pas commencer, en tout état de cause, avant le 1er avril 2005. Les recours des associations ont-ils joué un rôle dans le départ de François Pinault ? Très certainement, même si ce n’est pas la raison principale de ce départ. Car ces recours, d’abord déposés en juin 2004 sous forme de recours gracieux, rejetés par la ville le 30 juillet 2004, n’ont été déposés que le 24 décembre 2004 sous forme de recours contentieux, soit plus de huit mois après l’adoption du PLU. Ces recours, qui sont aussi l’expression de la démocratie locale, n’ont donc pas rallongé les délais de quatre mois, mais bien d’un an (adoption du PLU en avril 2004 ; levée des recours en avril 2005) en créant une incertitude juridique. La ville, confortée dans son analyse par celle du ministère de l’Équipement et de nombreux conseils juridiques, considérait que les recours des associations étaient tardifs et donc irrecevables. Malgré tout, pour ne pas encore rallonger l’incertitude juridique qu’elle jugeait préjudiciable pour le projet Pinault, elle a préféré entamer une procédure de concertation avec les associations, procédure qui a abouti au retrait de ces recours. On a évoqué un manque d’intérêt de la ville pour le projet de la la fondation ; on dit aussi qu’elle n’aurait pas tout fait pour garder le projet à Boulogne-Billancourt. Qu’en pensez-vous ? Cet argument ne me semble pas raisonnable. D’ailleurs, dans un article publié dans Le Monde du 20 mai dernier, une vingtaine d’architectes et d’urbanistes ont rappelé que les élus de la ville et la SAEM avaient lancé tous les travaux, les concours et les financements pour accueillir au moment de l’ouverture de la fondation – début 2008 – les programmes qui devaient l’entourer : galeries d’artistes, hôtel, résidences pour artistes et chercheurs, Scène de musiques actuelles. Depuis 2000, le projet de fondation a été présenté plusieurs fois aux élus et aux Boulonnais, sous la forme de communications au conseil municipal et d’articles dans le BBI. En 2003, lorsque l’équipe de Tadao Ando et de Michel Macary a achevé le projet architectural, la maquette a été présentée au conseil municipal et dans les expositions publiques organisées à la mairie. Puis, ce sont des dizaines de réunions techniques qui se sont tenues à la SAEM, pour la mise au point du projet, mais aussi pour l’environnement de la fondation. Les collaborateurs ou architectes de François Pinault faisaient partie du jury de la façade-enveloppe, de celui pour le concours de la passerelle et du concours de l’hôtel qui sera réalisé sur l’île. Tadao Ando avait d’ailleurs été retenu pour faire également l’aménagement des berges de l’îIe ; le 27 avril dernier, il faisait encore une visite du chantier, et avait d’ailleurs constaté que celui-ci avançait très vite ! Alors, pourquoi ce départ ? Les responsabilités sont sûrement partagées, et plusieurs facteurs expliquent ce départ. Les journaux en ont pointé certains : le projet de fondation de 32 000 m2 sur l’île Seguin était sans doute disproportionné pour accueillir de l’art contemporain (le projet de Venise sera de 3 000 m2, soit 10 fois moins grand), et surtout trop coûteux en investissement (150 millions d’euros au lieu des 29 millions d’euros du palais Grassi) et en fonctionnement (que l’on estimait à 15 millions d’euros par an.) • 1992 : fermeture de l’usine Renault sur l’île Seguin • 1995 : Jean-Pierre Fourcade est élu maire de Boulogne-Billancourt • septembre 2000 : François Pinault annonce sa volonté de créer, à ses frais, sur la pointe aval de Seguin – près de trois hectares sur les 11 que compte l’île – une fondation privée pour sa collection d’art contemporain dont il confie le projet en octobre 2001 à l’architecte japonais Tadao Ando, à l’issue d’un concours international. • octobre 2001 : le jury désigne les deux projets d’aménagement lauréats des études de définition : Patrick Chavannes/Jacques Ferrier pour les rives de Billancourt, Christian Devillers pour le secteur Pont-de-Sèvres. • hiver 2001-2002 : exposition « Aménager Billancourt - concours et consultations 2001. » • juillet 2002 : création de l’association pour la préfiguration et la promotion de l’île Seguin, île des deux cultures : art et sciences. Modification du POS de l’île Seguin pour permettre d’accueillir un équipement culturel. • 30 janvier 2003 : lancement de la consultation sur le PLU, adressée aux 41 000 foyers boulonnais, en partenariat avec l’institut CSA. • février 2003 : exposition « Choisissons demain » à l’hôtel de ville. Lancement de la concertation préalable de la ZAC Seguin-Rives de Seine. • avril 2003 : sélection de Marc Barani, après concours international, pour la construction du pont reliant Billancourt à l’île. • juillet 2003 : création de la ZAC SeguinRives de Seine incluant les terrains Renault et le quartier du Pont-de-Sèvres, et de la SAEM Val-de-Seine aménagement, présidée par Jean-Pierre Fourcade, chargée de la conduite des aménagements de la ZAC. Jean-Louis Subileau, grand prix de l’Urbanisme 2001, est nommé directeur général délégué. • octobre 2003 : après un an d’attente, le ministre de la Culture donne son accord pour la démolition de l’usine Seguin. La ville délivre le permis de démolir les bâtiments de l’île Seguin. • novembre 2003 : dépôt du permis de construire de la fondation Pinault. Lancement par la SAEM du concours international pour la façade-enveloppe, dont le lauréat, ARM Architecture, est choisi en 2004. • 29 mars 2004 : début des travaux de démolition de l’usine sur l’île qui s’achèveront en mars 2005. • avril 2004 : le conseil municipal adopte le Plan local d’urbanisme (PLU). La ville ouvre un point d’information au 202, bd jean-Jaurès. • 13 septembre 2004 : signature des promesses de vente Renault/Luba pour la fondation Pinault, Renault/SAEM pour le reste de l’île. Convention SAEM-DBS (Développement Boulogne Seguin, consortium des promoteurs Hines, Nexity et Sorif) pour lancer une première phase de construction. Le permis de construire de la fondation est délivré. • 24 décembre 2004 : trois associations déposent un recours contentieux contre le PLU. • février-mars 2005 : désignation des premiers architectes retenus. • 22 avril 2005 : la ville et les associations parviennent à un accord au terme duquel le recours est levé. • 9 mai 2005 : François Pinault annonce sa décision de ne pas construire sa fondation sur l’île Seguin. Boulogne~Billancourt 6 ➛ été 2005 Information Les premiers programmes de construction Projet d’immeuble de bureaux à l’angle du futur cours de l’île Seguin et de la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres (Agence Viguier). A1 Bureaux Agence Jean-Paul Viguier Situé à l’angle du futur cours de l’île Seguin et de la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, cet immeuble de bureaux de 11 800 m2 se distingue par une volumétrie fragmentée, plus basse sur la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres et par sa toiture végétalisée. Une césure dans le bâtiment permettra aux piétons d’avoir une vue transversale et donnera à l’ensemble une plus grande légèreté. Des commerces sont prévus en rez-de-chaussée. On doit notamment à l’agence de Jean-Paul Viguier le siège de France Télévision, les tours de Cœur Défense, et à Boulogne-Billancourt l’Atrium, siège de la Caisse des dépôts et consignations. Jean-Paul Viguier est titulaire de nombreux prix en France (notamment l’Équerre d’argent pour le bâtiment « Métropolis 19 » à Paris) et à l’étranger. D2 Bureaux et logements Agence Norman Foster et Atelier 234 Le britannique Norman Foster est chargé de la réalisation d’un immeuble de bureaux de 20 000 m2, situé en façade sur la Seine, à l’angle du quai de Stalingrad et du futur cours de l’île Seguin : un bâtiment en deux corps regroupés autour d’un atrium central qui offre une transparence entre le parc et les berges. L’immeuble comprend des commerces en rezde-chaussée. Norman Foster est également chargé de la cohérence de l’ensemble du macro-lot D2, sur lequel sera réalisé par le cabinet français Atelier 234, un ensemble de logements d’environ 14 000 m2 – dont un tiers de logements sociaux – ouverts sur le parc. Sir Norman Foster est un des architectes les plus prolifiques et les plus importants de notre époque. Son travail a été récompensé par le Pritker Prize en 1999, souvent comparé au prix Nobel de littérature. Parmi ses réalisations, citons le viaduc de Millau, le nouveau parlement allemand à Berlin, l’extension du British Museum à Londres, des entrées de métro à Bilbao... A2 Logements, bureaux, crèche et commerces Diener & Diener C’est l’agence suisse Diener & Diener qui a été désignée pour coordonner la réalisation d’un ensemble de programmes de 45 000 m2, regroupés autour d’un grand jardin central, comprenant six opérations différentes : logements, bureaux, commerces et une crèche. Roger Diener devra veiller à la cohérence de ce vaste programme, et également Profil du nouveau pont reliant la berge de Billancourt à l’île Seguin (Atelier Marc Barani - SETEC TPI). Début des travaux automne 2005. Projet d’immeuble de logements et de bureaux à l’angle du futur cours de l’île Seguin et du quai de Stalingrad (Agence Norman Foster - Atelier). construire l’un des immeubles. Grande médaille d’or de l’académie française d’architecture en 2002, Roger Diener a notamment construit le centre Pasqu’Art à Bienne (Suisse), l’ambassade de Suisse à Berlin et de nombreux immeubles de bureaux et de logements à Bâle. Le pont Marc Barani C’est à la rentrée que démarreront les travaux de construction du pont qui reliera le futur cours de l’île Seguin à l’île, dont le maître d’œuvre choisi par la ville est Marc Barani avec SETC TPI. Cet ouvrage de grande portée franchira la Seine sans appui intermédiaire. Long de 205 mètres, le pont comprendra une partie centrale, réservée à la circulation automobile, bordée d’un large trottoir, d’une piste cyclable et de deux parcours piétons. Marc Barani est notamment l’auteur avec le sculpteur Bernard Pagès de la passerelle du Millénaire à Contes (Alpes-Maritimes), et réalise le tramway de Nice. ■ Exposition d'île en île L’Institut français d'architecture présente du 29 juin au 11 septembre l'exposition Ile de Nantes-Ile Seguin Rives de Seine, deux stratégies de reconquête urbaine. • 293, avenue Daumesnil Paris 12e (métro Porte-Dorée). Tous les jours de 10h à 17h, sauf le mardi. Entrée gratuite. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 7 L’ é v é n e m e n t Portrait Programme culturel Victor Cosson, 3e du Tour de France en 1938 « Allez petit, met le nez à la fenêtre !» Juste ce doigt qui gratte légèrement le front pour aider la mémoire à se mettre en ordre. 90 ans c’est pas rien... Rencontrer Victor Cosson, c’est entrer de plain-pied dans la malle aux souvenirs. Parler d’un temps que les moins de 65 ans ne peuvent pas connaître. « Je vais avoir 90 ans au mois d’octobre, c’est pas de ma faute ! », lâche-t-il voix guillerette et regard mutin du haut de son 4e étage sans ascenseur. Le vélo conserve l’homme incroyablement vert. Et pour cause, Victor Cosson, c’est la coqueluche des amateurs de cyclisme de l’Entre-deux-guerres. Troisième au classement général du Tour de France de 38, juste derrière l’Italien Gino Bartali et le Belge Félicien Vervaecke, respectivement 1er et 2e. Dans son appartement boulonnais, dans lequel part en fumée une écorce d’orange posée sur le poêle du salon, coupes et photos jouent les témoins tenaces de l’époque. La plupart des clichés sont l’œuvre de Victor Cosson, qui a reconstitué chez lui son propre laboratoire de développement et de reproduction. Près des bains de fixateur Victor et des deux roues en Cosson bois, un vélo d’apparen dix dates tement crâne fièrement au centre de la Octobre 1915 pièce. Si le cœur a de Naissance à Villemuzard la mémoire, 60 à 65 dans le Loir-et-Cher. pulsations à la minute, 1922 les artères protestent, Arrivée à Boulogne« Le médecin m’a dit de Billancourt. freiner un peu, j’ai tel1932 lement forcé, j’ai failli Première licence faire une phlébite. » d’indépendant. Son amour du vélo 1935 date de 1927, quand Champion de l’ACBB. il reçoit sa première 1937 « petite reine » pour 1er Tour de France. son certificat d’études. 1939 « J’avais à peine 13 ans, Mariage et dernier je venais de rentrer Tour de France. comme apprenti chez 1940 et 1943 Renault et tous les Naissance samedis et les dimande ses deux filles. ches nous partions dans 1948 la vallée de Chevreuse Arrêt définitif avec des copains de la de la compétition Bicyclette boulonnaise. et début comme Je courais toutes les motocycliste de presse. courses du club. J’étais 1977 le plus jeune, mais je Départ en retraite. battais déjà les plus 1997 vieux. Ensuite, l’assoMédaille d’or de la ciation cycliste a disJeunesse et des Sports. paru et j’ai intégré Boulogne~Billancourt 8 ➛ été 2005 Information l’ACBB, qui était le plus grand club de la région. les plus amers, la séparation de son ménage Je suis monté de catégorie tous les ans, j’ai gagné et cette histoire, en 1939, avec le directeur ma première course en 32 et je suis devenu cham- du Tour, Henri Desgranges, qui lui reste en trapion de l’ACBB en 35. » Il s’en est fallu de peu vers du pédalier. « Il voulait que je lâche mon qu’il soit sélectionné pour les Jeux Olym- manager, j’ai refusé et il m’en a voulu. Il m’a piques de Berlin en 36. À la place, Victor est dit, “Faites ce que je vous dis, sinon je vous parti faire le Tour du Portugal avec Marcel briserai, d’un tocard j’en fais un champion et Laurent, glorieux vainqueur de Bordeaux- d’un champion j’en fais un tocard !” Il m’a Paris. « Je me suis ouvert le bras en tombant et mis au ban, interdit de Vel d’hiv et de Parc des j’ai abandonné. Je me trouvais dans la voiture Princes, les deux grands vélodromes parisiens. du directeur de la course, quand j’ai entendu à J’ai pu courir le Tour de 39 grâce à la mobilila radio : la guerre d’Espagne a éclaté. Du coup, sation de la presse. J’ai été victime d’une intoxinous sommes restés blocation et d’une dysenqués six semaines à Listerie, mais je n’ai pas bonne où un bateau abandonné et j’ai teranglais nous a récupéminé 25e. Un jour, j’ai rés pour nous ramener dit à mon copain Jean par San Sébastien. » Il Leulliot, tu crois pas enchaîne l’année suiqu’ils m’ont filé quelque vante avec son premier chose ? Il m’a répondu, Tour de France. Il y tu avais la tête dure, tu ne voulais pas comjoue de malchance, à prendre...» cause d’une autre La déconvenue de 39 vilaine chute sur route lui a sapé le moral et la détrempée qui lui guerre est à quelques coûte sa place dans tours de piste de Boule peloton de tête. Mais logne-Billancourt. c e l u i q u e t o u t l e 1938, arrivé 3e du Tour de France, Victor Cosson Pour fuir les bombarmonde a surnommé embrasse sa maman au Parc des Princes. dements de 42 et 43, Totor va démontrer qu’il est déjà un grimpeur bien en cuisse à un ami mécène de Roger Lapébie le fait venir e 22 ans, en remontant jusqu’à la 17 place au en famille, près de Carcassonne, avec quelques classement général. coureurs. Au retour sur Boulogne-Billancourt, « Allez petit, met le nez à la fenêtre ! » Dans le « J’ai continué à courir à droite à gauche, mais jargon du vélo, sort du peloton et attaque. je n’avais plus le feu sacré. Je m’occupais surCe qu’il ne manque pas de faire en 38, en se tout à trouver du ravitaillement. C’était fini classant 3e du Tour. Le seul Français du tiercé pour moi. » En 46, le Boulonnais est victime gagnant, loin devant Antonin Magne. C’est d’un accident de moto en revenant du Parisencore l’époque des roues en bois et des boyaux Tours, bilan : mollet écrasé et crâne ouvert. en toile à raccommoder au gros fil, des jambes « À l’époque, il n’y avait pas d’assurance et la en béton pour pousser au maximum les per- fédération ne nous couvrait pas. » formances des vélos à quatre vitesses et des Il devient alors motocycliste de presse, étapes de 320 kilomètres avec réveil à 2 heures, livre les journaux en semaine et suit les courses départ à 4 heures et arrivée le soir vers 20 cyclistes le dimanche. « J’ai commencé à suivre heures. Et le dopage Victor, vous en parliez mon premier Tour de France en 50, avec le jourà l’époque ? « Ce n’était pas les mêmes pro- nal L’Humanité, puis il y a eu Ce soir, Georges duits. Il y en avait deux que les gars prenaient, Briquet et ses premiers radio reportages, Robert l’un à base de strychnine et l’autre d’arsenic. Il Chappatte, Jean Leulliot de L’Aurore, Antenne s’agissait de millièmes de milligrammes qu’il 2 et TF1 jusqu’en 76, année de mon dernier fallait prendre progressivement. Mon soigneur Tour, à 61 ans. » À vélo ou à moto, l’homme a dû m’en donner pendant le Tour. » À 90 ans, a côtoyé au moins dix générations de couc’est sûr, plus rien n’est tabou. « J’ai connu reurs. Mais que pense-t-il des femmes dans le des gens qui n’ont jamais fait de sport et qui vélo ? « Ça casse la ligne comme on dit, mais sont morts à 50 ans et des coureurs qui se sont elles peuvent avoir la classe comme Janie Longo, dopés qui ne sont partis qu’à 85 ans. Question même si les résultats sont différents. Vers 1915d’organisme. » 1920, on prenait les femmes qui faisaient du Parmi les souvenirs il y a les plus beaux, son vélo pour des cocottes, cela choquait les menmariage et la naissance de ses deux filles, et talités... » ■ Amélia Vilar Del Peso À l’affiche boulonnaise Cet été Cet été, BBsortir se transforme en poster. Vous y retrouverez bien sûr les derniers rendez-vous de la saison, mais aussi les prochains spectacles de la rentrée, avec la possibilité de vous abonner dès maintenant et de profiter des meilleures places. Expositions Donner à voir • Art contemporain. Jusqu’au 3 juillet dans la salle des Fougères. Un design américain, le Streamline de 1930 à nos jours • Jusqu’au 24 juillet au musée des Années 30. En quête d’Irlande Reflets sensibles - 1913 • Jusqu’au 18 décembre au musée départemental Albert-Kahn. Fête de la musique Avec Boulogne Harmonie, le Big band du CNR et l’orchestre de musique brésilienne Siba sur la Grand-Place, ainsi que trois films musicaux au cinéma Landowski. • Mardi 21 juin, à partir de 19h. Fête nationale Samba, fanfare, feu d’artifice et grand bal : la nuit du 13 au 14 juillet promet d’être animée ! • Mardi 13 juillet de 20h30 à une heure du matin. Face à l’hôtel de ville. Retrouvez tous ces rendez-vous dans BBsortir. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 9 L’ é v é n e m e n t Ils font l’actualité Le centre culturel et cultuel musulman inauguré sous le signe de la tolérance « Je souhaite que ce centre soit un lieu de rencontre et de convivialité pour tous ceux qui partagent le même idéal de tolérance, de respect, d’ouverture et d’amitié. J’espère que tous trouveront ici la paix de Dieu promise aux âmes de bonne volonté », a déclaré jeudi 12 mai Dalil Boubaker, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris, et président du Conseil français du culte musulman, invité par le sénateur maire Jean-Pierre Fourcade à l’inauguration du centre culturel et cultuel musulman de Boulogne-Billancourt. Ce lieu polyvalent, qui comprend deux salles de prière, des salles de classe et des bureaux, est situé dans un ancien atelier – prêté gracieusement par Renault et réaménagé par la ville – qui sera reconstruit à la fin de l’aménagement de Billancourt. « Un lieu enfin digne pour les musulmans boulonnais qui peuvent désormais pratiquer leur religion dans le calme, la tolérance et des conditions de sécurité convenables », a insisté Jean-Pierre Fourcade. Mêmes propos pour Abdelsselem Mabrouk, président de l’Association des musulmans de BoulogneBillancourt, qui se bat depuis 1981 pour la création d’un tel lieu : « Nous sommes la 3e, voire la 4e génération à vivre en France, nous sommes des citoyens français musulmans qui avons la volonté de cohabiter harmonieusement avec tous nos concitoyens et celle de pratiquer un islam de tolérance et de fraternité, tout en respectant les lois de la République. » Michel Delpuech préfet des Hauts-de-Seine, François Lamelot sous-préfet, Jacques Gautier premier vice-président du conseil général, qui représentait Nicolas Sarkozy, Pierre-Christophe Baguet député, les élus du conseil muni- cipal, François Kosciusko-Morizet, maire de Sèvres, Mohammed el Hamdi, Imam de Boulogne-Billancourt, les représentants des cultes catholique, protestant, israélite et orthodoxe assistaient également à cette cérémonie. Dalil Boubaker, accueilli chaleureusement par Jean-Pierre Fourcade et par Abdelsselem Mabrouk. Nuit de folie, de paillettes et de « world music » fortement teintée de samba du 13 au 14 juillet sur le parvis de l’hôtel de ville. Le pays du Pain de Sucre s’invite cette année à la Fête Nationale boulonnaise, en préfiguration de la saison culturelle brésilienne qui débutera en novembre prochain. Les huit musiciens cariocos de Jiripoca Band vont enflammer leurs cuivres et vous faire chalouper sur les rythmes à deux temps de la samba. Après les cadences nourries de la culture et des nuits de Rio de Janeiro, la fanfare tout terrain No Water Please va faire danser la rue. Ici, sept musiciens et un déluge de cuivres pour un mélange de funk, d’afro et de rock sur cerLa fanfare No Water Please. Dalil Boubaker, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris, aux côtés de François Banvillet, curé de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, de Jean-Paul Morley, pasteur de l’Église réformée de Boulogne et de Alain Lotodé, curé de l’Immaculée-Conception. Jiripoca Band tains textes à éclater de rire. Le D.J. qui ouvre la soirée, la clôture avec un bal à tendance latino. Qu’on se le dise, la Fête’Nat sera jaune soleil à Boulogne-Billancourt. • Mardi 13 juillet, parvis de l’hôtel de ville, de 20h30 à 1h du matin. Entrée libre. 20h30 : D.J. ; 21h30-23h : samba avec Jiripoca Band ; 23h : feu d’artifice ; 23h20 : fanfare avec No Water Please ; 0h30-1h : D.J. et bal. ❷Fête de la musique samba toujours, classique et jazz En avant-goût de la Fête Nationale, la fête de la musique du 21 juin, célèbre elle aussi les rythmes « do Brazil » jusque tard dans la soirée. Comme tous les ans, la musique descend dans la rue à la rencontre des Boulonnais. La première partie du programme « officiel » est plus classique et assurée par l’Harmonie de Boulogne. Une vingtaine d’élèves du Conservatoire, feront ensuite chauffer les cuivres pour interpréter des grands standards du jazz, de ses origines jusqu’aux années 80. Comme annoncé, la musique brésilienne prendra le relais avec la voix rauque et chaude de Siba entouré de ses musiciens. Les amateurs de samba pourront s’essayer pendant le grand bal qui clôturera la soirée. • Mardi 21 juin, sur la Grand-Place. 19h, Harmonie de Boulogne ; 20h, Big band du CNR ; 21h, concert-bal par Siba, orchestre brésilien. Entrée libre. Siba et ses musiciens. ❷ Chambre de métiers des Hauts-de-Seine le 1er vice-président et le trésorier sont Boulonnais Réunie le 11 avril dernier en présence de Michel Delpuech, préfet du département, l’assemblée générale de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Hauts-de-Seine a procédé à l’élection du président, Gérard Goupillat, maçon de métier, et des membres du bureau parmi lesquels comptent de nombreux Boulonnais. Ainsi, Gérard Dansac (ci-contre), serrurier-métallier installé à Boulogne-Billancourt depuis 1980, a été élu 1er vice-président pour une durée de cinq ans. Depuis dix ans, il est trésorier adjoint de l’Association des commerçants et des artisans de Boulogne-Billancourt. Auparavant, il était également administrateur de la Chambre des métiers et président d’une commission économique. Fernand Lemour, (ci-contre) boulanger depuis 23 ans boulevard Jean-Jaurès, a été élu trésorier, lui aussi pour une durée de cinq ans. Il est administrateur de la Chambre de métiers depuis cinq ans, président des boulangers des Hautsde-Seine et membre du bureau de la Chambre professionnelle des artisans boulangers de l’Ilede-France. Les autres élus boulonnais de la Chambre de métiers sont Pierre-Yves Chantron, maçon ; Florian Lohezic, boulanger ; Thierry Marcou, serrurier ; Marie-Jésus Manduit, coiffeuse ; Miguel Paniagua, maçon ; deux membres suppléants, Alain Cosemans, boulanger, et Jacques Courdier serrurier. Précision Nicole Ameline, (à gauche) ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle, a été accueillie le 23 mars dernier par Marie-Josèphe Lamar, présidente du Centre d’information féminin et familial-Centre d’information sur les droits de la femme des Hauts-de-Seine (CIFF-CIDF), lors du colloque que celle-ci a organisé à l’espace Landowski sur le travail des femmes. Boulogne~Billancourt 10 Fête nationale samba, fanfare et feux d’artifice ➛ été 2005 Information ❷Déguis’mai por favor ! La fièvre do Brasil s'est emparée des rues de la ville et des 1 800 enfants qui y défilaient le 18 mai dernier pour la 10e édition de Déguis'mai. Sous un soleil de plomb des plus brésiliens, le vert et le jaune (les couleurs officielles du pays) rivalisaient de gaieté avec les petits chats moustachus et autres jolies princesses des mille et une nuits au rythme endiablé de la samba. Une journée entière consacrée au carnaval brasileiro pour le plus grand bonheur des enfants des centres de loisirs municipaux et de l'externat pédagogique de la CroixRouge française. ❷ Karine Aron-Brunetière mention spéciale du jury au Festival de la mode de Dinard La créatrice boulonnaise Karine Aron-Brunetière a remporté, le 23 avril dernier, le prix « Mention spéciale » du jury, lors du 12e Festival international des jeunes créateurs de mode de Dinard. Cette distinction marque le coup de cœur d’un jury (présidé par Stéphane Roland, directeur artistique de la maison Jean-Louis Scherrer et Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris) fortement impressionné par la richesse de sa créativité polyculturelle. Dès son plus jeune âge, Karine, aujourd’hui âgée de 25 ans, se passionne pour la mode et les voyages à travers le monde, où elle puise l’essence de son inventivité. Ce prix lui permettra de bénéficier pendant deux ans du soutien de la mairie de Paris et du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, pour son projet de création d’entreprise, sous la marque Manon De Salomé, avec son associé cambodgien Phoumaly Phann, comme elle, diplômé d’ESMOD international. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 11 L’ é v é n e m e n t Ils font l’actualité Suez : Éric Vincent nommé directeur à la direction du développement et de la stratégie Éric Vincent, conseiller municipal chargé des Relations avec les entreprises, vient d’être nommé directeur à la direction du développement et de la stratégie de Suez. Diplômé de l’Institut français de Presse de Paris (IFP) et du Centre de formation à l’analyse financière de la SFAF (Société française des analystes financiers) et titulaire d’un DEA de droit public, il a de 1984 à 1995 occupé différents postes à la BNP, puis à la direction des marchés de capitaux à la Banque Indosuez. Il entre en 1995 à la direction financière de la Compagnie de Suez, pour devenir en 2000 directeur général de Suez Nov Invest. Il occupait depuis 2003 le poste de directeur à la direction financière de Suez, avant de rejoindre ses nouvelles fonctions à l’âge de 46 ans. Éric Vincent est conseiller municipal de Boulogne-Billancourt depuis 1995. ❷ Le design américain au musée des Années 30 Carton plein pour l’exposition consacrée au design américain de l’entre-deux-guerres, inaugurée le 11 mai dernier à l’espace Landowski par Jean-Pierre Fourcade en présence de l’ambassadeur du Canada, Claude Laverdure. « Un design américain, le Streamline de 1930 à nos jours », est une exposition conçue à Montréal, par Liliane et David M. Stewart. Elle réunit 180 objets de la collection d’Éric Brill, jamais présentés au public auparavant. Le courant Streamline a notamment donné naissance à des objets de la vie quotidienne comme ces magnifiques ventilateurs, grillepain ou simple sèche-cheveux en chrome et Bakélite que chacun garde en mémoire. De gauche à droite, Claude Laverdure, ambassadeur du Canada, son épouse et Odile Fourcade, vice-présidente du conseil général. Solidays ou la solidarité au secours des enfants atteints du Sida Solidays revient les 8, 9 et 10 juillet prochains sur la pelouse de Longchamp. 150 000 spectateurs y sont attendus cette année encore pour cette 7e édition musicale gonflée à l’énergie solidaire de plus de 200 artistes présents aux côtés de Solidarité Sida. Notamment au programme : Tiken Jah Fakoly, Patti Smith, Starsailor, Mickey 3D, Arno, Juliette,Vincent Delerm, Camille, Saez, Sinsemilia, Calogero, Kassav’, Kool Shen, Hollywood Porn Stars, Steel Pulse, Jeanne Cherhal, Les Cowboys Fringants... • Les 8, 9 et 10 juillet sur l’hippodrome de Longchamp. Tarifs : pass 3 jours, 40 € ; pass 2 jours 35 € ; pass vendredi et dimanche, 20 € ; pass samedi, 25 € (hors frais de location). Ambroise-Paré lance L’Amusette pour les enfants hospitalisés C’est un si joli projet démarré il y a un peu plus de trois ans, par de jeunes étudiants de la faculté de médecine de Paris Ile-de-France Ouest, qui a vu le jour le 10 mai à l’hôpital Ambroise-Paré. Faire sourire les enfants et dédramatiser la difficile épreuve de l’arrivée à l’hôpital, en leur offrant une mallette gracieusement nommée L’Amusette. À l’intérieur, un livret explicatif en dessins, un autre pour le coloriage avec ses crayons de couleur et un kit de médecin, avec thermomètre, tensiomètre, stéthoscope et l’indispensable seringue, le tout en plastique et aux normes de sécurité pour les enfants au-dessus de trois ans à qui L’Amusette est destinée. L’objectif est simple, permettre aux enfants de mieux connaître ceux qui les soignent et comprendre leurs gestes médicaux, leur offrir la possibilité de se divertir en diminuant leur angoisse face à cet univers étranger qu’est l’hôpital. Pour Bertrand Chevallier, chef du service de pédiatrie d’Ambroise-Paré, « Il est très important que de jeunes étudiants se mobilisent pour ce genre d’action, que personne n’avait entrepris jusqu’à présent. Cela correspond en partie au souhait que nous avons, les pédiatres, d’apporter un peu de douceur. Merci pour cette excellente idée.» Au total, 5 000 mallettes seront distribuées sur deux ans dans le service pédiatrique boulonnais, grâce au soutien financier apporté par l’Institut des Hauts-de-Seine (à hauteur de 12 000 €) à l’association POEMES (Paris Ouest étudiants en médecine solidarité). • Responsable du projet L’Amusette, Justine Lanneaux : 01 47 95 41 59. L’équipage formé du pilote boulonnais Sakuna Koy Kok et du co-pilote Arnaud Roggwiller s’est classé premier du championnat de France 2005 d’hélicoptère sportif qui s’est déroulé du 5 au 7 mai dernier à Rouen, conservant ainsi le titre remporté déjà l’année dernière (voir BBI 336). Un beau doublé pour ces pilotes chevronnés qui ont triomphé de 25 équipages et qui ont maintenant à cœur de remporter les championnats du monde qui se dérouleront en août, toujours à Rouen. • Espace Landowski, du 12 mai au 24 juillet 2005. «Un design américain, le Streamline de 1930 à nos jours», au musée des Années 30. «Variations autour d’une chaise peinte», dans la nef. Renseignements : 01 55 18 53 00. Arnauld Roggwiller, copilote (à gauche) et Sakuna-Koy Kok, pilote. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information Ivan Curkovic, a été nommé chevalier, au titre du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. Boulonnais depuis de nombreuses années, diplômé de l’École supérieure d’architecture de Mostar en ex-Yougoslavie, où il est né en 1944, Ivan Curkovic est surtout connu des Français pour son inoubliable passage par l’AS Saint-Étienne, en devenant le gardien de but le plus populaire du stade Geoffroy-Guichard. Titulaire d’un diplôme de la faculté de Culture physique de Belgrade et d’un diplôme d’entraîneur supérieur de football, l’ex-gardien du F.C. Partizan de Belgrade, dont il est aujourd’hui président, Ivan Curkovic compte au total 22 ans de carrière sportive et comptabilise 1 190 matchs joués, sans jamais avoir reçu de carton jaune ou rouge, ni le moindre avertissement. Son palmarès est une succession de titres de champion. Il a également été conseiller et adjoint de Michel Hidalgo dans l’équipe nationale de France pendant les qualifications et la Coupe du monde en Espagne en 1982. Depuis 2003, il est vice-président de la commission technique du Comité international des Jeux méditerranéens. Dans le domaine de l’industrie, il a été directeur des relations publiques pour la France et l’étranger, d’abord chez Sigour Frères à Roanne, entre 1982 et 1986, dans le secteur du traitement des déchets domestiques ou industriels, puis chez Stimex à Paris, de 1986 à 1991, dans le domaine des machines-outils et l’outillage de métallurgie. À partir de mai 1991, il a été chargé d’assister la direction du service commercial international de la Compagnie générale de bâtiment de construction (CBC) avec les ex-pays de l’Est et l’ex-Yougoslavie. Il a été nommé, en 1995, président du conseil d’administration de la société mixte Imprelko-Impregilo. Ivan Curkovic, qui est marié et père de deux enfants, est également chevalier de l’ordre national du Mérite, consul honorifique de la République des Seychelles en Yougoslavie et titulaire de la médaille d’or de la Jeunesse et des sports. Une partie des initiateurs du projet autour du chef de service de pédiatrie, Bertrand Chevallier, stéthoscope en main. ❷ Sakuna Koy Kok champion de France d’hélicoptère sportif Cette exposition, pour laquelle BoulogneBillancourt représente la seule étape européenne, quittera ensuite la ville pour une longue tournée nord-américaine. Parallèlement, une variation sur la célèbre chaise Fourmi d’Arne Jacobsen, revue et habillée de peinture ou de collage par 32 artistes français, est présentée dans la nef de l’espace Landowski . 12 Légions d’honneur Décret du 25 mars 2005 Cérémonies du souvenir Deux cérémonies commémoratives ont rassemblé au cimetière PierreGrenier, les élus de Boulogne-Billancourt, le sous-préfet François Lamelot, des personnalités civiles et militaires, les associations d’Anciens Combattants et plusieurs enfants des écoles. • En cette année marquant le 60e anniversaire de la libération des camps de concentration, la cérémonie consacrée le 24 avril à la journée de la Déportation fut particulièrement empreinte d’émotion et de recueillement. L’hommage rendu par la ville à tous les Boulonnais qui ont péri dans les camps avait débuté par un service religieux, célébré pour la première fois au temple protestant de Boulogne-Billancourt. • Le 8 mai, le sénateur maire a présidé le 60e anniversaire de la victoire des Alliés. ➛Précision Hors série La liste des Boulonnais déportés pendant la Seconde guerre mondiale, établie par Nadine Claverie et publiée dans le Hors série d’avril consacré au 60e anniversaire de la libération des camps, comportait une omission. Celle de Robert Schneider, arrêté en 1941 à la sortie du métro Marcel-Sembat. Ce Boulonnais qui habitait 32, boulevard Jean-Jaurès a ensuite été emprisonné à Drancy puis à Compiègne. Déporté à Auschwitz par le convoi n°2 du 5 juin 1942, il est décédé dans ce camp un mois et demi plus tard, le 18 juillet. Dominique Bénard, a été nommé chevalier, au titre du ministère de la Culture et de la Communication. Boulonnais depuis l’âge de quatre ans, il a fait toutes ses études à Boulogne-Billancourt. Titulaire d’un DESS de droit et diplômé en sciences politiques, Dominique Bénard a été rapporteur du Conseil supérieur de l’emploi, des revenus et des coûts (CSERC) et au secrétariat général de la société de communication et d’électronique TRT jusqu’en 1976. Il intègre ensuite le groupe Bayard Presse, dans lequel il occupe successivement les postes de directeur juridique, de secrétaire général et de directeur général. Marié et père de trois enfants, Dominique Bénard a été fan absolu de la section football de l’ACBB pour y soutenir son fils chaque week-end. Claude Eliaszewicz, a été nommé chevalier, au titre du ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale. Boulonnais de naissance, il est licencié en droit, diplômé en droit public et en sciences politiques. Il entre en 1978 à la Confédération générale des cadres où il occupe différentes fonctions pendant 24 ans. Il est notamment directeur de cabinet des quatre derniers présidents. Depuis 2003, Claude Eliaszewicz est directeur de cabinet d’Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne et vice président du conseil général des Hauts-de-Seine. Cet ancien champion d’Ile-de-France de volleyball de la fin des années 60, avec le COB (Club olympique de Billancourt), est aujourd’hui père de trois enfants. Il est également chevalier dans l’ordre national du Mérite, depuis 1984. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 13 L’ é v é n e m e n t Ils font l’actualité ❷ Quatre Boulonnais dans les rayons des libraires Le roman poétique Tableau d’honneur pour Stéphane Audeguy, professeur d’histoire des arts en lycée et en BTS au lycée Jacques-Prévert, qui signe un premier roman salué par l’ensemble de la critique littéraire. La théorie des nuages est une ode à l’espace céleste c’est sûr, mais pas seulement, d’ailleurs le bandeau d’appel rouge précise... Et des corps. Poétique, suffisamment scientifique et romantique, il est bien sûr question de nuages, mais également d’une belle histoire d’amour. Virginie Latour, fil conducteur derrière les nimbus et autres stratocumulus, est engagée par Akira Kumo, couturier japonais qui collectionne tous les livres consacrés aux nuages. La jeune femme doit classer sa bibliothèque, il lui raconte alors des histoires de chasseurs de nuages. Elle va comprendre que des hommes anonymes et muets les ont regardés, respectés et tout simplement aimés. C’est beau. • La Théorie des nuages, aux éditions Gallimard, 291 pages, 19,90 €. La cuisine L’auteure boulonnaise Régine Teyssot, comédienne et scénariste de formation, revient avec un nouveau livre, écrit une nouvelle fois à quatre mains avec le docteur Henry Puget, généraliste associant les techniques de pointes aux thérapies naturelles. Après Mes remèdes de grand-mère et Les secrets de beauté d’autrefois, ils récidivent pour un nouveau succès avec Bien-être mode d’emploi. Des conseils et des astuces pour garder la forme toute la journée du lever au coucher, de la recette de cuisine jusqu’aux bons exercices respiratoires pour être bien dans son corps et dans sa tête. Régine Teyssot a également signé en solitaire son ouvrage Hot Cuisine, sur une idée originale de cuisine aphrodisiaque en 2003. • Bien-être mode d’emploi, 238 pages, aux éditions Minerva, 23 €. Un homme de rêve Olympio, que tout le monde surnomme Oly, est un doux rêveur et c’est tout naturellement que sa destinée le conduira dans les étoiles. Ce personnage hors normes (dont la naissance donne lieu à une scène incroyablement cocasse) ne se résignera jamais à ce que le monde tourne en rond. Entouré d’une bande de farfelus, Oly partira en croisade contre la faim dans le monde. Journaliste, scénariste, écrivain – il a déjà publié Les Jurés de l’ombre et Amants de guerre aux éditions Robert Laffont –, Patrick Hutin signe avec ce troisième ouvrage un roman burlesque et attachant, drôle et poétique que l’on ferme à regret. ❷ Jean-François Deblon à l'assaut du grand bleu à bord d'un Optimist La vie est faite de défis. Après un long parcours chaotique de malade alcoolique, Jean-François Deblon n'a jamais baissé les bras jusqu'à devenir abstinent total, et cela depuis sept ans. Agent technique d'entretien au lycée boulonnais Étienne-Jules-Marey depuis six ans, il est fermement décidé à porter sa cinquantaine à peine dépassée, 52 ans ce mois-ci, en voile d'espoir à travers la Manche, pour toutes les personnes qui tentent, comme il l'a fait, de sortir de leur dépendance. Entre le 4 et le 9 juillet au plus tard, en fonction de la meilleure fenêtre météorologique, il entreprend de rallier l'anglaise Poole à la cotentine Cherbourg, à bord de son Optimist de 2,34 mètres. C'est la deuxième tentative du genre de Jean-François, qui avait cassé peu après le départ, en juillet 2003, en essayant de rejoindre l'île de Wight depuis Ouistreham. Il compare sa coque de noix de moins de 3 m2 ballottée par les flots, à la lutte difficile qu'entreprennent les malades dépendants qui veulent sortir de leur addiction et se sentent isolés au sein de la société, « L'infiniment petit, face à l'infiniment grand. » Au total, 24 à 30h non-stop, à la vitesse moyenne de 2,5 nœuds pour parcourir les 60 milles marins qui séparent les deux ports. La ville de BoulogneBillancourt est partenaire du projet de cet insolite navigateur solitaire, « La mairie m'a accordé une superbe subvention de 1 500 €, mais je suis encore à la recherche de partenaires pour boucler mon budget. » • J.-F. Deblon 06 81 57 99 16. ❷ Boulogne-Billancourt, ville de tournages La ravissante actrice Kristin Scott Thomas a fait une courte apparition place Abel-Gance le 19 mai dernier. Le temps de tourner une scène du film La doublure, réalisé par Francis Veber. Alice Taglioni, Virginie Ledoyen, Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Richard Berry et Dany Boon sont les autres vedettes de ce long-métrage. • Un homme de rêve, éditions Anne Carrière, 260 pages, 18 €. L’anticipation fiction Avec Les Terrasses de la nuit, Dominique Rocher signe un texte d’anticipation dans la droite lignée des romans publiés dans la collection « Angoisse » du Fleuve Noir. Il s’agit ici de l’enfer de la drogue vécu par Thierry et ses amis pour qui la seule issue est celle des Terrasses de la nuit... Dominique Rocher est une romancière reconnue de la collection Fleuve Noir. Elle a également publié des romans policiers avec sa nouvelle héroïne La Rouquine dont plusieurs aventures ont été éditées en 2004 chez Manuscrits.com, La Rouquine traque les Méchants, a été au Palmarès « Polar » en 2001. • Les Terrasses de la nuit, aux éditions Rivière Blanche, 252 pages, 17 €. Boulogne~Billancourt ➛ été 2005 Information 15