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Drawing
FR
10.10.2015 … 31.01.2016
The Bottom Line
a
A
1 / Adel ABDESSEMED
2 / Tomma ABTS
°1971, Constantine, Algérie
°1967, Kiel, Allemagne
Adel Abdessemed est né en Algérie et est venu
Le dessin constitue l’épine dorsale dans l’oeuvre de
s’établir à Paris en 1994 en raison de la guerre civile.
Tomma Abts. L’échelle intime de ses peintures ab-
C’est ce qui explique sa fascination pour la violence,
b
B
5 / Anna BARRIBALL
6 / Marc BAUER
°1972, Plymouth, Royaume-Uni
°1975, Genève, Suisse
Les fragiles dessins d’Anna Barriball expriment le
Marc Bauer a créé pour le S.M.A.K. un nouveau dessin
temps qui passe. Les répétitions quasi méditatives,
mural basé sur A Viso Aperto, une série d’oeuvres qu’il
straites, qui ont fait sa célébrité, était le résultat de sa
presque obsessionnelles de motifs détaillés sont
a réalisées en 2005 à partir de vieilles photos de famille
un phénomène qui est indissociablement lié à la
pratique du dessin. Bien que l’oeuvre d’Abts semble
nettement le produit d’un processus de travail très
et qui relate l’histoire de son grand-père qui a émigré
nature et à l’homme. En partant de cette dynamique
planifiée et contrôlée, elle affirme qu’elle se crée
intense et provoquent les limites de la perfection et
d’Italie après la Première Guerre Mondiale. Bauer a
biosociale, l’artiste développe des situations de
spontanément. Pour elle, un dessin n’est rien d’autre
de la patience. L’artiste a développé Soundproof II
ranimé cette histoire personnelle et l’associe à la crise
recherche sur le fil du rasoir. Dans la vidéo Enter the
qu’une représentation de soi, une réminiscence du
(2015) spécialement pour le S.M.A.K., un dessin mu-
actuelle en Europe et autour de l’Europe: la prolifération
Circle (2009), on le voit accroché à l’envers à un
processus de création, la reproduction d’une pensée
ral temporaire et délicat dans lequel non seulement
de flux migratoires à travers le continent ou le saccage
hélicoptère tout en essayant de dessiner un grand
improvisée à voix haute. Abts crée parfois une série
la dimension ‘temps’ occupe une place importante,
du patrimoine culturel mondial, comme le temple de
cercle. Les travaux qui ont en résulté témoignent
de dessins plus petits au cours d’une seule session
mais aussi ‘l’espace’ et le ‘son’. Le modèle abstrait
Palmyre en Syrie qui n’est plus qu’un souvenir, une
de la lutte physique absurde exigée par le dessin.
de travail ininterrompue. Des oeuvres plus grandes
des traits de crayon a été placé sur le mur avec des
image. Les ruines dans les dessins de Bauer ne renvoi-
L’artiste préfère ne pas parler d’une ‘performance’,
sont également réalisées d’un seul mouvement, mais
panneaux acoustiques de récupération. Les traits
ent pas uniquement à ces destructions récentes, mais
mais plutôt d’un ‘acte’, en raison de sa connotation
dans ce cas, elles s’étendent sur plusieurs semaines.
renvoient au son absorbé par les cavités et les trous
aussi à la ruine en tant que motif de l’histoire de l’art,
politique. Le fondamentalisme religieux est un des
Abts commence par tracer des paramètres: une série
des panneaux. Leur reflet argenté se déplace parallè-
synonyme de la ‘fugacité’ et de la ‘tragédie de la cultu-
thèmes de prédilection dans l’oeuvre d’Abdesse-
limitée de formes, une sélection de couleurs, une idée.
lement à vous dans l’espace.
re’. Bauer associe l’histoire collective à une anecdote
med. Le cercle est ici synonyme de simplicité et de
Ensuite, elle explore les possibilités parmi cet ensem-
communauté.
ble d’éléments définis. Cette méthode réductrice
b
autobiographique jusqu’à des intrigues fragmentées de
souvenirs fictifs et réels. Le dessin est pour lui un moyen d’enregistrer, d’étudier et de créer une atmosphère.
aboutit à des variations, où une image passe à l’autre.
3 / Francis ALŸS
4 / William ANASTASI
7 / Thomas BOGAERT
°1959, Anvers, Belgique
°1933, Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis
°1967, Dendermonde, Belgique
8 / Monica BONVICINI
Au milieu des années ’80, Francis Alÿs a exploré
A chaque dessin qu’il fait, William Anastasi s’interro-
Dans le fiIm d’animation 64 Skiers, plus de 3000
Mexico City au cours d’intenses promenades. Il a
ge sur ce qu’il fait et comment il dessine. Il invente à
dessins filent à toute allure sur la bande sonore
progressivement commencé à interpréter la ville
chaque fois de nouvelles méthodes de dessin. Il se sert
du japonais Kawabata Makoto. Thomas Bogaert
comme un canevas et ses promenades comme
de différents matériaux et formats, il expérimente avec
vous entraîne dans un torrent d’images à un rythme
voir et le contrôle. Relation qu’elle relativise par de
des lignes. Alÿs découvrait aussi des dessins et
les deux mains en même temps, il travaille en écoutant
envoûtant. A l’instar des skieurs qui laissent des
l’ambiguïté et une pointe d’humour. Outre la sculptu-
des sculptures dans les traces des autres. Il les a
de la musique et des sons d’ambiance et dans des
traces de glisse temporaires dans la neige, les traces
re, la peinture et l’installation, le dessin occupe aussi
photographiés et filmés. En 1995, l’artiste a effectué
situations différentes. C’est ainsi qu’ont été créés
dessinées tourbillonnent autour de vos oreilles.
une place importante dans son oeuvre. Parfois, en
une promenade nocturne dans la ville de Gand avec
ses Subway Drawings, Walking Drawings, Pocket
Les contours des montagnes se mêlent aux traces
fonction de la réalisation de sculptures, mais souvent
un pot de peinture jaune qui coulait. Le parcours de
Drawings, Theatre, Cinema et Taxi Drawings. Les
laissées par les mouvements. Les taches, les sauts
de manière autonome. Le dessin est pour Bonvicini
la route s’est fait de manière intuitive. En 2004, Alÿs
mouvements physiques associés aux situations dans
de couleurs, les passages en saccades, les numéros
un moyen de philosopher, de tester des idées et de
a recommencé son action de ‘gouttes’: The Green
lesquelles il dessine – en se promenant, dans un métro
des pages – imperfections du processus de réalisa-
fixer des pensées isolées et momentanées. La série
Line suit exactement la ligne de démarcation entre la
ou un taxi, une main en poche ou en étirant à peine
tion des films d’animation – n’ont pas été effacés,
Smart Quotations n’a pas été dessinée sur du papier
Jérusalem juive et palestinienne et elle se réfère au
le bras – déterminent le caractère de chaque dessin.
ils confèrent du caractère à la vidéo. La musique et
à dessin classique mais sur du papier d’emballage
crayon vert qui a servi au commandant en chef isra-
Dans la mesure du possible, Anastasi dessine les yeux
l’image jouent un rôle équivalent. Elles déterminent
britannique. Ce qui renforce le caractère temporaire
ëlien Moshe Dayan pour dessiner cette frontière sur
fermés, dans le but d’opprimer sa pensée intellectuelle
toutes les deux l’énergie, le rythme, la structure, la
de ce que pourrait être l’enregistrement visuel de
la carte en 1948. Alÿs a mené une action poétique
et d’activer la pensée subconsciente de son corps.
forme et la couleur du film et créent des moments de
fragments de journaux intimes.
chargée d’une connotation politique.
Assez ironiquement, cela le rapproche davantage de
tension. Des mouvements fluides et des moments
l’essence ou de la nature même du dessin que lorsqu’il
chaotiques sont alternés.
°1965, Venise, Italie
Monica Bonvicini s’interroge sur le rôle de l’artiste
dans une perspective féminine. Elle s’intéresse au
thème de la relation triangulaire entre le sexe, le pou-
tenterait d’imiter la nature tout en dessinant.
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B/D
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9 / Michaël BORREMANS
10 / Andrea BOWERS
13 / Thierry DE CORDIER
14 / Edith DEKYNDT
°1963, Grammont, Belgique
°1965, Wilmington, Ohio, Etats-Unis
°1954, Oudenaarde, Belgique
°1960, Ypres, Belgique
L’oeuvre de Michaël Borremans hésite entre le
Les dessins photoréalistes d’Andrea Bowers trouvent
Thierry De Cordier présente des dessins récents
Les dessins ne sont pas le produit exclusif d’une ac-
réalisme absurde et le mystère lugubre. La série The
leur inspiration dans les images des mass media. Si
qui n’ont pas encore été exposés à ce jour. Il a écrit
tivité humaine. Edith Dekyndt laisse le monde dessi-
House of Opportunity présente une maison – qui
la photographie est une manière pour notre culture
des locutions à l’encre sur d’énormes surfaces,
ner. Dans sa vidéo Dead Sea Drawings (2010), nous
symbolise généralement un environnement fami-
de traiter les informations, le dessin est pour elle une
où il a systématiquement remplacé le sujet par le
voyons apparaître des dessins sur papier que l’artis-
lier – comme un objet intrigant et étrange. Dans
manière de pouvoir comprendre ces informations.
mot ‘Dieu’. La dimension religieuse et la banalité
te a plongés dans la Mer Morte. L’eau tres salée se
une des œuvres de la série, on voit une maison
L’activisme constitue un des éléments de fond dans
quotidienne se pollinisent mutuellement de nou-
dessine dans le matériau. La recherche de Dekyndt
comme œuvre d’art dans une salle du S.M.A.K. Elle
l’oeuvre de Bowers. Elle isole des individus dans des
velles significations. Les phrases sont manuscrites
se concentre sur l’action physique des matériaux et
est disproportionnée par rapport à l’espace dans
masses de manifestants et les dessine dans un format
en tout petits caractères. Au début, elles sont bien
son effet sur leur forme. Nous l’observons clairement
laquelle elle se trouve et elle adopte une échelle
modeste sur de grandes feuilles de papier blanc. De
ordonnées et contrôlées. Au fur et à mesure que le
dans Graphite 15 (2015). En répétant inlassablement
variable par rapport aux visiteurs du musée. Dans
manière très minutieuse comme un ancien maître, mais
texte progresse, elles deviennent de plus en plus
des mouvements méditatifs de dessin de graphite
la nouvelle série d’esquisses Sculptural Installation
avec une netteté critique actuelle. Les variantes de
hystériques et moins lisibles. L’écriture conçue
sur une toile, le matériau est saturé et il ondule. Les
for Abandoned Airport, Borremans pousse encore
gris créent une atmosphère intemporelle et documen-
comme une action méditative dégénère en posses-
plis font songer à des effets d’ombre et de lumière.
plus loin la relation étrange entre le corps humain et
taire. Les dessins constituent un élément important
sion obsessive. Dans ces oeuvres, De Cordier tâte
Dekyndt expérimente aussi de l’argile sur une toile,
l’architecture. La patine du papier recyclé conduit
dans l’oeuvre de Bowers, qui se compose par ailleurs
la limite entre le langage et l’image. Écrire devient
du fromage blanc sur du jute et de la tempera sur du
le spectateur dans l’univers de l’artiste coloré par le
notamment d’installations consacrées à l’histoire du
dessiner et inversement.
papier aluminium. Elle intègre dans son vocabulaire
temps, qui commente notre société de contrôle, où
mouvement ouvrier, des ouvrages sur le féminisme et
la violence nous guette partout et où notre corps
des conférences sur sa participation personnelle à des
constitue le dernier refuge.
actions d’insubordination civile et sans violence.
11 / Tacita DEAN
12 / Manon DE BOER
15 / Johan DE WILDE
16 / Trisha DONNELLY
°1965, Canterbury, Royaume-Uni
°1966, Kodaicanal, Inde
°1964, Zele, Belgique
°1974, San Francisco, Californie, Etats-Unis
visuel les craquelures, la matière qui s’effrite, les
taches, les faux plis, et les plis qui forment les traces
fortuites d’un processus physique.
Les Sixteen Blackboards (1992) de Tacita Dean se
Maud B. est une collectionneuse d’art. Elle possède
Les dessins de Johan De Wilde sont conçus comme
L’oeuvre de Trisha Donnelly se déploie dans une
composent de 16 photos de dessins effectués à la
notamment deux sérigraphies abstraites d’Agnes
des peintures. Les lignes horizontales et vertica-
zone vague où le temps, l’espace, l’image et le bruit
craie sur un tableau. Des instantanés d’un dessin
Martin, une des artistes favorites de Manon de Boer.
les sont méticuleusement appliquées couche par
interagissent d’une manière alternative. A l’aide de
dans un changement continu. Le tableau fait office
Les oeuvres sont protégées par un verre et sont
couche. Cela semble mécanique, comme si elles
dessins, de photos, de sculptures, de films et d’oeu-
d’écran de projection de la pensée de l’artiste et sert
accrochées dans son appartement à proximité d’une
sortaient d’une imprimante. Mais les mots et les
vres sonores, l’artiste active les espaces entre les
de support à des esquisses et des notes dessinées
fenêtre. De Boer a placé une caméra 16 mm devant
images rigides et minimalistes sont enveloppés dans
disciplines visuelles et en recherche les limites. Les
rapidement et effacées tout aussi rapidement. Les
un des dessins, le diaphragme étant réglé sur une
une brume sensible. Le travail de Johan De Wilde
vagues – aussi bien les ondes électromagnétiques
traces nébuleuses de passages effacés et retra-
luminosité moyenne. Elle a demandé à Maud B. de
est parfois défini comme celui d’une ‘imprimante
(ondes sonores, par exemple) que les vagues de la
vaillés en témoignent et montrent ouvertement le
brancher la caméra chaque fois qu’elle prenait le
humaine’, car il combine complexité et sensitivité.
mer – constituent un motif central. Elles expriment la
temps de création et les strates du processus de
temps de regarder le jeu de la lumière sur l’oeuvre.
De Wilde traite un large éventail de thèmes: e.a. les
fascination de Donnelly pour les fréquences, les vi-
réalisation. La manière de dessiner de Tacita Dean
Les nuances de couleur et de lumière du film sont
symboles, le langage, le temps, l’histoire de l’art et
brations et la transmission d’informations. Son travail
s’inscrit dans les arts du temps, la ‘performance’
la conséquence du réglage inchangé de la caméra
le souvenir. L’artiste explique la raison pour laquelle il
rend ces phénomènes immatériels visibles, audibles
et le ‘film’. Elle parle elle-même de ‘storyboards
et du temps qui passe. De Boer utilise l’oeuvre d’art
appelle tous ses dessins History, suivi d’un numéro:
et perceptibles. Les dessins de Donnelly oscillent
disfonctionnels’, une collection inutilisable de prises
de Martin comme une surface de projection qui
“Je dessine le temps, et cela dans une échelle de un
entre la figuration et l’abstraction. On a souvent
de vues dessinées pour un éventuel script de film.
reflète l’espace réel devant l’oeuvre. Ce qui ajoute
sur un. Chaque ligne correspond à une seconde.”
l’impression que des informations manquent pour
Les images statiques de 16 stades d’un seul tableau
au dessin rationnel et minimaliste de Martin un
suggèrent une intrigue qui se développe dans l’ima-
nouveau dessin en mouvement qui ébauche un récit
gination du spectateur.
personnel.
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d
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pouvoir les comprendre dans leur entièreté.
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gl
G
17 / Ellen GALLAGHER
18 / Andrea GALIAZZO
°1965, Providence, Rhode Island, Etats-Unis
°1983, Camposampiero, Italie
Ellen Gallagher vous entraîne dans un monde
Andrea Galiazzo reçoit dans un petite pièce isolée. Il
sous-marin raffiné où évoluent des êtres hideux et
doodle un motif de traits et de lignes sur votre main.
charmants: des méduses en forme de cerveau, des
L’artiste perçoit la performance Inky Way (2014-15)
monstres marins, des bouches, des yeux et des oreil-
comme un rituel initiatique. Il vous introduit de la
les détachées et des crânes couverts de pustules.
manière la plus directe qui soit dans son oeuvre,
Elle trouve aussi son inspiration dans des faits, des
convaincu que chaque compréhesion exige un point
fables et des fantaisies provenant de zones situées
de départ, un rite de passage qui dégage une autre
au-dessus du niveau de la mer, comme l’Afrique,
façon de regarder. Participer signifie être membre
l’Amérique, ou le féminisme et la psychanalyse. Ces
d’un sous-groupe, caractérisé par une ‘marque
zones inconnues et mystérieuses attisent l’imagina-
rituelle’. Par ailleurs, l’artiste renvoit au rôle implicite
tion et le subconscient. La fusion et la tranformation
et intensif des jeunes artistes qui consiste à faire leur
sont des notions clés dans l’oeuvre de Gallagher. El-
promotion. La performance du dessin exige la pré-
les se manifestent aussi dans son matériel de dessin:
sence de Galiazzo pour toute la durée de l’expositi-
de l’aquarelle et de l’encre sur des feuilles de papier
on. Par contraste, il fait dépendre la durée de vie de
transparentes et perforées. Des dessins se dévelop-
ses dessins de ce que le destinataire en fait.
pent des deux côtés à partir de taches de couleurs
H/J/L/M
21 / Roni HORN
22 / Henri JACOBS
°1955, New York, Etats-Unis
°1957, Zandoerle, Pays-Bas
h
But 2 (2013) se compose d’une concentration de lig-
Dans ses Journal Drawings – une série de dessins
nes, de couleurs, de signes et de mots. Le vide entoure
qu’Henri Jacobs continue à développer presque
le motif. Horn veut avant tout nous faire ressentir de
tous les jours – il transforme en un univers personnel
manière intense ‘le lieu de son dessin’ ou ‘son dessin
les images issues principalement des arts moder-
en tant que lieu’. L’identité fragmentée constitue un
nistes et des formes en marge de ceux-ci. L’artiste
thème essentiel de son oeuvre. But 2 est le produit de
classe ses dessins dans un ordre chronologique,
formes en pigment pur, en fusain et en vernis sur du
il les numérote systématiquement et il complète
carton découpé et recomposé d’une autre manière.
aussi chaque année des Depots avec des images
Les fragments se relient dans un ensemble global de
qui l’inspirent. Cette approche très méthodique se
méandres et de lignes. C’est comme si l’artiste s’était
reflète dans ses images qui penchent parfois vers
laissé conduire par des marquages et des mots pour
l’ésotérisme: des reprises illimitées de modèles
réaliser la reconstruction. Ils suggèrent des liens qui
répétitifs, élaborés jusque dans les détails, et leurs
maintiennent les yeux constamment en mouvement. La
lignes de construction. Certains dessins évoquent
sensibilité particulière de Horn pour la tactilité de la ma-
des mandalas indiens ou des déformations caléïdis-
tière contribue à la sensualité de ses textures visuelles.
copiques. La création de cette oeuvre exige une
Les regarder ressemble à la lecture d’un paysage. Les
discipline quasi stoïcienne. C’est la rencontre entre
hésitations, les empreintes digitales, les bords décou-
la rationnalité et l’obsession.
j
en recouvrant et/ou révélant leurs contre-formes.
La performance d’Andrea Galliazo au cours de cette exposition aura lieu chaque vendredi, samedi et dimanche
de 11h à 17h.
19 / Nikolaus GANSTERER
20 / Julian GÖTHE
23 / Mark LOMBARDI
24 / Mark MANDERS
°1974, Klosterneuburg, Autriche
°1966, Berlin, Allemagne
°1951 - +2000, New York, Etats-Unis
°1968, Volkel, Pays-Bas
A l’instar de la pensée qui précède l’idée, dessiner
Julian Göthe a une formation de créateur de décors
Les structures soigneusement dessinées de Mark
L’oeuvre de Mark Manders a débuté en 1986 avec un
précède le dessin, et le processus précède le résultat.
de films d’animation. Ses sculptures, ses dessins et
Lombardi montrent les liens politiques, économiques
plan au sol, constitué de matériel d’écriture devant
Nikolaus Gansterer analyse l’identité de la pensée et
ses installations dénoncent le glamour et les clichés
et sociétaux. L’artiste construit des théories de com-
servir de base à un autoportrait écrit. L’artiste a
du dessin comme des processus et il thématise leur
du monde du théatre et du cinéma par une géométrie
plots avec une objectivité apparente. UPI Saga, par
été fasciné par sa cohésion, dictée par les objets,
relation mutuelle. Son oeuvre se cristallise dans les
stricte qui enferme l’expression et le drame dans une
exemple, tente d’éventer les liens entre l’agence de
leur couleur, leur langage et leur forme, qu’il est
traces d’une chorégraphie complexe entre la pensée
structure rigide. Différents motifs se retrouvent dans
presse UPI et le fondamentaliste américain de droite
impossible de capter avec le langage. Il a décidé de
et la matière. Les dessins sont à la fois présents et
les dessins de Göthe: ses sculptures en forme de
Pat Robertson. Tous les éléments des diagrammes
dessiner son autoportrait avec des objets pour en
absents. Gansterer transposera son installation de
robots apparaissent comme les premiers rôles sur la
de Lombardi sont reliés entre eux. Ils forment un
faire une ‘maison’ imaginaire dans laquelle il héber-
dessins et d’objets au cours d’une performance en
scène, les acteurs humains donnent de la structure
microcosme qui semble rendre compréhensibles
gerait des pensées. Manders considère chacune de
un ‘diagramme multidimensionnel’ qui incarne le pro-
au décor et les ornements géométriques animent
des systèmes complexes. Lombardi a commencé à
ses oeuvres comme une nouvelle facette de ce Zelf-
cessus créatif complexe. La forme et la fonction des
la scène. Le dessin mural de Göthe isole le dernier
développer ses ‘nuages avec faits’ au début de l’in-
portret als gebouw (Autoportrait comme bâtiment).
composantes vacilleront et leur signification oscillera
motif cité et en déploie les lignes dans l’espace. Des
ternet qui a mis en marche des mouvements massifs
L’installation Silent Studio (1989-2015) peut s’inter-
entre définition et imperfection. L’installation, écrite et
cordes fixées dans un modèle géométrique se ba-
d’informations, d’argent virtuel et d’individus. Pour
préter comme un instantané tridimensionnel d’un
nommée à moitié, restera instable sans jamais devenir
lancent entre la deuxième et la troisième dimension.
mieux saisir cette dynamique, l’artiste a développé
atelier d’artiste, comme un lieu où les pensées sont
un dessin concret et achevé. Parce que dessiner s’est
L’oeuvre évoque des constructions géométriques ou
ses sociogrammes qui sont considérés comme une
gelées. On y voit notamment des dessins réalisés sur
se développer, douter, changer, renoncer, se transfor-
architecturales, où il est impossible de distinguer la
importante contribution à l’art conceptuel.
du plâtre et une sculpture en plâtre avec des projets
mer et continuer à dessiner.
perspective réelle de la perspective illusoire.
sales et suggestives et de traits de plume minutieux,
Le samedi 24 octobre 2015 (s.r.), Gansterer active son
installation au S.M.A.K. Pour des informations actualisées
sur cette performance: www.smak.be
8
The Bottom Line
pés et les petites taches créent un relief fascinant.
m
de dessin. Le dessin constitue pour Manders “plutôt
une recherche de la pensée que de l’observation. Ce
sont des pensées qui sont recopiées”.
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9
m
M
M/N/O
n
25 / Nick MAUSS
26 / Paul MCCARTHY
29 / Matt MULLICAN
°1980, New York, Etats-Unis
°1945, Salt Lake City, Utah, Etats-Unis
°1951, Santa Monica, Californie, Etats-Unis
30 / Marc NAGTZAAM
Le dessin est un fondement dans l’oeuvre de Nick
Paul McCarthy, qui a monté une exposition en
L’oeuvre de Matt Mullican est une réflexion sur la
Mauss. Il ouvre des possibilités qui lui permettent de
solo particulièrement controversée en 2007-‘08 au
connaissance, le langage, l’observation et la reproduc-
opposées: l’arbitraire vs. l’ordre, la régularité vs. le cha-
tester différents stades de finition et de développer des
S.M.A.K., se sert du dessin comme exutoire aussi
tion du monde. Son étude du comportement et des
os intuitif, les règles préétablies vs. l’improvisation avec
formes entre les disciplines. Mauss utilise du pastel,
bien de la pensée consciente que des pulsions
aspects constitutifs d’une personnalité l’a conduit dans
intention. Elle apparaît dans l’espace entre la pensée
des crayons de couleur, de la gouache et du fusain sur
inconscientes. C’est pour lui un important moyen
les années ’70 à des performances de dessin sous
et l’émotion, entre le contrôle et la perte de contrôle.
papier, parfois aussi des miroirs et de la céramique.
de prise de notes pour étudier le développement
hypnose. C’est ainsi qu’il cherche un contact avec son
En échouant face aux règles de base, il cherche tout le
Le mouvement de la ligne rend les objets visibles,
de ses performances. C’est aussi le cas de ses
subconscient qu’il appelle ‘that person’ et qu’il décrit
temps à s’améliorer. La vibration et l’imprévisibilité de la
assoupis ou dissimulés à travers ces matériaux. Mauss
Bunker Basement Drawings (2003). Les dessins de
comme un médium sans âge et asexué. La transe peut
main qui dessine, ainsi que la variation des traces de la
reproduit notamment des traces provenant de l’histoire
McCarthy comportent des esquisses, des modèles,
durer des heures et permet à Mullican de dépasser ses
pointe du crayon atténuent la logique stricte d’un sys-
de l’art et de la culture. Ses dessins sont parfois
des diagrammes, des études de personnages, des
limites. Au cours de ses performances, il applique des
tème sous-jacent. A l’instar des abstraits géométriques
comparés à des “mots oubliés qui sont sur le bout de
plans, des indications de mises en scène, des analy-
techniques de dessin surréalistes, telles que l’écriture
et des (post)minimalistes, Nagtzaam crée un langage
la langue”. Ce qu’ils suggèrent ne se dit justement pas.
ses pour éléments de décor et des structures, ainsi
automatique ou le dessin sans idée préconçue, et le
Les images vulnérables et fermées hésitent entre une
que des textes sous la forme de listes, de notes, de
frottage consistant à frotter sur une texture avec du
introversion apparente et un flou calculé. Mauss est
jeux et d’associations de mots, et de fragments de
matériel de dessin jusqu’à ce que des traces soient
surtout connu pour ses dessins, mais il réalise aussi
scripts. Ils reproduisent les phases du processus de
visibles. L’hypnose dans l’oeuvre de Mullican se
des peintures et des sculptures; en 2014, il a surpris le
création et forment des étapes cruciales entres les
manifeste comme le pendant chaotique des tentatives
papier comme des composantes d’un dessin mural, ils
Frieze Art Fair London en proposant une performance
idées de l’artiste et ses performances live provocan-
très ordonnées et presque encyclopédiques de l’artiste
semblent – comme des fenêtres – offrir une vue sur un
grandiose montée avec ballet.
tes et critiques de la société.
pour présenter le monde comme un ensemble.
nouvel espace extérieur à l’espace réel de l’exposition.
27 / Lucy MCKENZIE
28 / Julie MEHRETU
31 / Jockum NORDSTRÖM
32 / Henrik OLESEN
°1977, Glasgow, Royaume-Uni
°1970, Addis Abeba, Ethiopie
°1963, Stockholm, Suède
°1967, Esbjerg, Danemark
Les maquettes dessinées de Lucy McKenzie ont
Julie Mehretu est surtout connue pour ses peintures
Jockum Nordström est connu pour ses collages,
Depuis le milieu des années ’90, Henrik Olesen
initialement été exposées en rapport avec des en-
dynamiques, souvent monumentales réalisées vers
ses peintures, ses dessins et ses sculptures qui se
s’intéresse à l’homophobie et au racisme dans la
vironnements consacrés à l’Alhambra et la Villa Müller
l’an 2000. Ses oeuvres partaient d’une exploration
réfèrent entre autres au folklore, à l’art brut et au
logique patriarcale de la démocratie européenne. La
d’Adolf Loos. Face à cette architecture proche de la
approfondie du dessin en tant que processus et
jazz. Il a également écrit et illustré des livres pour
série de dessins A.T. étudie la biographie oubliée du
‘perfection’, l’artiste a placé des enregistrements d’in-
la qualification de ‘peintures dessinées’, voire de
enfants et a conçu des pochettes pour disques et
mathématicien britannique Alan Turing (1912-’54),
térieurs de la vie quotidienne. Comment l’esthétique
‘dessins peints’ leur convient mieux. L’ADN abstrait
cd. Ses oeuvres ont un aspect très associatif. La
qui a développé la machine Turing, un instrument de
traduit-elle et colore-t-elle la vie quotidienne? C’est
de ses oeuvres se développait couche par couche à
manière détachée dont les personnages sont répar-
calcul qui est à l’origine de la logique informatique.
un thème essentiel dans l’oeuvre de McKenzie. Bedsit
partir d’images figuratives. Le dessin offre à Mehretu
tis sur la feuille de papier permet une interprétation
L’homme a été discrédité en raison de son ho-
Glasgow est une copie de l’appartement d’un ancien
une intimité qui permet plus de liberté que la peintu-
libre. Le style populaire, intuitif, presque enfantin du
mosexualité et il a fait l’objet de poursuites pénales.
colocataire. Extrêmement sensible au bruit, il avait
re. Le dessin donne plus de spontanéité à ses pein-
découpage et du collage confère aux oeuvres un
Ce qui peut vraisemblablement expliquer son suicide
équipé son flat d’isolants sonores. Apartment Gallery
tures. Les récentes images de l’artiste se composent
caractère naïf. Mais l’exécution gauche est feinte.
présumé. La vie de Turing semble lier étroitement son
est basé sur Cabinet Gallery, une galerie d’art/atelier
de structures graphiques gestuelles, d’ensembles
Les images sont raffinées par leur manière de per-
histoire personnelle à l’histoire du 20ème siècle. Ole-
aménagé dans un flat privé à Londres des années
de caractères agités. Elle parle elle-même de ‘signes
mettre le hasard. Nordström a un oeil sensible pour
sen a apporté des ‘corrections’ manuscrites sur des
’90. Les deux maquettes sont une réponse à la villa
graphiques’. Ils portent en eux l’histoire de l’art du
les ‘petits malheurs’ et le bruissement matériel qui
documents originaux. Il s’agit de traces authentiques
de Loos qui a volontairement été conçue comme une
dessin, depuis la calligraphie chinoise mystique sé-
prennent la forme de taches, de zones affectées, de
de l’interaction directe de l’artiste avec le matériel de
scène qui influencerait fortement la vie quotidienne de
culaire à la peinture informelle des années ’50, avec
déchirures et de plis dans le papier altéré.
recherche. Il ne présente pas les originaux dessinés,
ses habitants. Avec Origami Studio, McKenzie établit
e.a. Michaux, Hartung, Soulages et Mathieu.
°1968, Helmond, Pays-Bas
L’oeuvre de Marc Nagtzaam évolue entre deux forces
universel sans références sur le contenu en se servant
de formes géométriques primaires. Même les lettres
ne servent pas à lire, mais à être regardée comme des
formes. Lorsque Nagtzaam réalise des dessins sur
o
mais des scans, de nouvelles images dans lesquelles
le lien entre la géométrie de l’art du pliage de papier
il attribue une valeur historique identique aux docu-
et les motifs décoratifs arabes de l’Alhambra.
ments et à leurs corrections.
10
The Bottom Line
The Bottom Line
11
o
O/P/R
R/S
s
33 / Gabriel OROZCO
34 / Raymond PETTIBON
37 / Robin RHODE
38 / Salam Atta SABRI
°1962, Jalapa, Veracruz, Mexique
°1957, Tucson, Arizona, Etats-Unis
°1976, Capetown, Afrique du Sud
°1953, Bagdad, Irak
Gabriel Orozco reproduit de manière précise et
La combinaison image-texte est fondamentale dans
L’oeuvre de Robin Rhode brille par son approche
Avant 2005, Salam Atta Sabri était céramiste.
poétique la volatilité du quotidien. Ses dessins sont
l’oeuvre de Raymond Pettibon. Ses dessins des années
directe. L’artiste a grandi en Afrique du Sud, dans la
Lorsqu’il retourna dans sa ville natale Bagdad cette
détachés de ses installations et ses objets nettement
’70 s’apparentent très fort aux bandes dessinées. Il
période post-apartheid. L’influence e.a. du hip hop,
année-là, la situation était très problématique:
plus connus et ils sont plus intimes. Le lien entre eux
s’en est vite distancé en réalisant des dessins indépen-
du breakdance, des graffiti et des skate-boards, et de
des combats entre milices, une extrême violence,
pourrait être qualifié de ‘hasard’, au sens où l’oeuvre
dants et en affinant le lien entre l’image et le texte.
la tradition de raconter par des dessins muraux ont
l’instabilité politique, la corruption et le chaos. Par
sculpturale d’Orozco est le produit de découvertes
Pettibon s’attribue des images et les combine avec des
stimulé le développement de l’esthétique de la rue
manque de matériel de base pour ses céramiques,
aléatoires au cours de ses promenades en ville et
citations de la littérature mondiale, de la culture popu-
chez Rhode. Ses actions animent la vie quotidienne.
Atta Sabri s’est mis au dessin. Letters from Baghdad
où ses dessins sont le fruit de petits malheurs et de
laire et underground. Son thème principal est le côté
Elles métamorphosent des endroits urbains en mondes
est une série de dessins qui raconte, sous la forme
hasards. Dans ses dessins récents, il transforme
sombre de l’American Dream: drogues, sexe, religion,
imaginaires où l’espace et le temps sont ressentis au-
d’un journal intime, la tragédie du retour de l’artiste
des feuilles d’arbres combinées à des taches et des
violence et des mythes actuels de Woodstock en pas-
trement et où un performer – Rhode en personne ou un
à Bagdad. Les images expriment aussi bien des
empreintes de mains en pastel. Les images qui en
sant par Manson jusqu’à la lutte contre le terrorisme.
acteur – active des dessins muraux. Le dessin est pour
éléments modernistes que des motifs provenant
Deux personnages sont ses alter ego: Gumby, qui se
Rhode une expérience physique explicite et le moteur
des civilisations antiques entre le Tigre et l’Euphrate.
glisse dans toutes les situations possibles, et Vavoom,
de son oeuvre. Le moyen d’expression est à l’origine
La série se compose de deux types de dessins. Un
qui ne peut produire qu’un seul son, mais en donnant
de ses photos, de ses vidéos en stop motion et de
premier type, où la structure de la feuille se compose
une signification à l’ensemble. Avant sa participation à
ses performances qui fusionnent des récits personnels
d’une grille extrêmement pleine de formes et de
l’exposition Helter Skelter: L.A. Art in the 1990s (1992),
avec des thèmes socio-économiques. Son oeuvre ré-
signes. Et un deuxième type, qui semble suggérer
Pettibon était un inconnu dans le monde de l’art et il
cente comporte aussi des références à l’histoire de l’art
les tourbillons d’une tornade. Un ordre relatif et un
s’est fait un nom dans le monde du rock punk avec
et dépasse ainsi le fossé entre la rue et le musée.
chaos apocalyptique s’entremêlent.
résultent sont suggestives, riches en matière et en
mouvement. Ici le dessin est moins une question
de lignes que de traces spontanées. C’est la main
qui crée le dessin. Plus fort encore: la main ‘est’ le
dessin. Dessiner pour Orozco c’est partir des objets
et du corps. La présence de l’artiste pendant le processus du dessin est incontestablement cruciale.
p
r
des ‘fanzines’ (revues faites par des amateurs) et des
pochettes de disques.
35 / Chloe PIENE
°1972, Stamford, Connecticut, Etats-Unis
Les dessins et les sculptures de Chloe Piene
renvoient à l’érotisme et la mort. Les lignes fragiles
dessinées par l’artiste font apparaître des mains, des
pieds, des bras, des jambes et des corps entiers. Les
personnages sensuels dessinés par Piene évoluent
entre la vie, le désir et la fugacité. Ils se détendent,
évoluent dans le bien-être, sont euphoriques et
quittent leur corps. La Petite Mort. L’ambiance est
sombre, rebelle et existentielle. Les femmes nues de
Piene font songer aux squelettes de la marche de la
mort d’Albrecht Dürer et aux modèles affamés dans
l’oeuvre d’Egon Schiele, mais alors avec une petite
touche gothique.
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Rhode envisage de réaliser une performance au cours de
l’exposition. Pour des infos actualisées: www.smak.be
36 / Carol RAMA
39 / Thomas SCHÜTTE
40 / Mithu SEN
°1918, Turin, Italie
°1954, Oldenburg, Allemagne
°1971, Burdwan, Ouest du Bengale, Inde
La première exposition de Carol Rama à Turin en
Thomas Schütte a suivi une formation de peinture,
Mithu Sen fait des dessins délicats et provocants qui
1945 a provoqué un scandale. Avant son inaugu-
mais il s’est très vite désintéressé de ce moyen
semblent raconter des histoires. Les personnages
ration, la police a fait retirer toutes ses oeuvres. La
d’expression. Dans sa recherche d’une relation plus
– des hommes, des animaux et des êtres fabuleux –
reproduction crue de Rama d’obsessions, de rêves,
directe entre l’art et la réalité, il a développé, outre
habitent un univers onirique entre la partie incons-
de fantaisies sexuelles, de fétiches, de violence et
des peintures, aussi des sculptures, des installations,
ciente de la psyché et le corps conscient. Dans
d’agression choquait. Son oeuvre radicale et obscè-
des aquarelles, des photos, des décors de théâtre
certaines images, Sen intègre du texte, tel un signal
ne est autobiographique. Elle trouve sa source dans
et des dessins. Il réalise de temps en temps des
graphique sans signification narrative. Par ce langa-
les traumatismes personnels. Le fait que l’artiste soit
versions en céramique de ses travaux sur papier.
ge abstrait, elle renforce le caractère impénétrable
autodidacte renforce la crudité, le naturel authenti-
Relief 19.02.2015 est une esquisse libre réalisée avec
de ses images, tout en ouvrant des possibilités. Les
que et la sensualité naïve de ses images, apparen-
le doigt qui n’a pas été précédé par un travail sur
dessins de Sen vont de fantaisies féeriques vers des
tées à l’animisme et à l’art brut. Les dessins subtils
papier. Schütte pense en images. Lorsqu’il dessine,
scènes explicitement érotiques en passant par des
et souvent ironiques de Rama revêtent une élégance
il suit le parcours de la ligne et cherche le hasard.
études semi-anatomiques. Ils sont réalisés sur du
scandaleuse et une rebellion songeuse.
Ses lignes ne sont jamais raisonnées. Dessiner pour
papier au crayon et à l’aquarelle. Les accents obte-
Schütte c’est regarder, découvrir ce qu’il ne connaît
nus avec de la peinture transparente et les cadres
pas, continuer à regarder et continuer à dessiner.
de plexi activent la lumière et l’ombre en tant que
Essayer à chaque fois de capter ce qui est proche et
matériel de dessin immatériel générant momentané-
familier et constater que c’est encore loin et inconnu.
ment une signification supplémentaire.
The Bottom Line
The Bottom Line
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s
S
S/T/U
41 / Jim SHAW
42 / Paul SIETSEMA
45 / Elly STRIK
46 / Ante TIMMERMANS
°1952, Midland, Michigan, Etats-Unis
°1968, Los Angeles, Californie, Etats-Unis
°1961, Den Haag, Pays-Bas
°1976, Ninove, Belgique
Les Dream Drawings de Jim Shaw offrent un regard
Le dessin constitue pour Paul Sietsema un moyen
Elly Strik a construit autour de son oeuvre Freuds
Ante Timmermans réalise e.a. des sculptures, des
approfondi et cohérent inhabituel des mécanismes
de concrétiser des idées pour ses œuvres dans
Sofa un cadre intime avec des dessins inspirés
performances et des installations, mais il est avant
visuels des rêves. Depuis 1992, l’artiste ‘capte’ ses
d’autres médias. Dans ses films, ses peintures et
des idées de Darwin sur l’évolution et de Freud sur
tout dessinateur. Il perçoit ses installations comme
rêves en les racontant et les enregistrant le matin. En
ses dessins, l’artiste choisit comme thème le statut
l’inconscient. Le sofa ne réfère pas à une séance de
des dessins dans l’espace. Ils surgissent de manière
se basant sur ces prises de son, il tente de dévelop-
et l’histoire stratifiée des images. Il étudie la relation
psychanalyse, mais il associe l’imagination aux rêves
directe, spontanée et associative à partir de questions,
per des images concrètes de ses rêves incohérents.
entre la création d’une image, la forme et le matériel
et aux désirs. Les dessins de Strik rappellent l’origine
de doutes et d’idées sur des sujets existentiels et per-
Cela aboutit souvent à une succession d’associati-
qui influence fortement notre regard du monde. En se
de la vie, ils veulent toucher l’essence de l’être et
sonnels. Timmermans analyse l’absurdité quotidienne
ons bizarres et contradictoires similaire à une bande
basant sur des images et des objets qu’il a collecti-
montrent sa vision d’une société idéale tournée vers
de la routine, du contrôle et de l’ennui, en l’associant à
dessinée. Shaw note chaque fois la trame de l’his-
onnés ou réalisés lui-même, Sietsema s’interroge sur
l’avenir. Il ne s’agit pas seulement d’être fort dans le
la question existentielle de sens de la vie. La base de
toire au dos de ses dessins. L’artiste est conscient
son double rôle de consommateur et de réalisateur
mécanisme de survie. Il est crucial de coopérer. De
Der Souffleur des Ichts est une scène, le théâtre de
de l’impossibilité de saisir de manière complète et
d’images. Il réactive également des méthodes de
plus, la créativité est un principe de survie qui peut
l’univers artistique de Timmermans. L’âne est un com-
claire la schizophrénie de ses rêves, mais il continue
reproduction antérieures à l’époque numérique.
fusionner les êtres individuels et les histoires les plus
pagnon de l’artiste depuis plusieurs années déjà, une
inlassablement à compléter son journal des rêves.
Par exemple, il simule la similigravure typique aux
diversifiés pour en faire de nouvelles formes de vie:
bête de somme qui représente l’homme empêtré dans
Des images surgissent aussi de plus en plus du
quotidiens avec une extrême précision en utilisant de
les plantes s’associent aux animaux, les machines
le web kafkaïen et dans l’inévitable train-train quotidien.
processus du dessin.
l’encre sur papier. Le style de dessins de Sietsema est
aux vers, les cellules font songer à des yeux d’hu-
Le souffleur est l’artiste en personne. Caché dans le
photoréaliste. Les heures consacrées par l’artiste à la
mains.
trou du souffleur, il dialogue avec l’âne, avec vous et
t
réalisation progressive de ses dessins reflètent pour
avec lui-même à la recherche du ‘Ichts’, une fusion
lui la stratification de l’histoire.
entre ‘ich’ (je), ‘Ichts’ (quelque chose) et ‘Nichts’ (rien).
u
43 / Alexandre SINGH
44 / Bart STOLLE
47 / Rosemarie TROCKEL
48 / Ignacio URIARTE
°1980, Bordeaux, France
°1974, Eeklo, Belgique
°1952, Schwerte, Allemagne
°1972, Krefeld, Allemagne
Qu’il fasse du théâtre, des collages ou des sculptures,
Bien que Bart Stolle dessine tous les jours, il n’expose
Rosemarie Trockel conserve ses observations et ses
Inspiré par son ancienne carrière d’administrateur des
qu’il dessine, écrive ou réalise des performances,
ses esquisses que depuis peu de temps. L’artiste est
expériences, ses pensées et ses sentiments dans
affaires, Ignacio Uriarte fait des dessins qui reflètent
Alexandre Singh est avant tout un raconteur d’histoires.
davantage connu pour ses films d’animation avec des
des esquisses et des notes. Ses ‘dessins sculptures’
l’esthétique des bureaux. L’artiste transpose des
Il étudie comment notre esprit se construit une vision
figures géométriques qui forment des objets et des
documentent sa manière visuelle de penser et n’a-
informations, des actes, des compétences et des
cohérente du monde à partir de nos observations sen-
personnages, mais il réalise aussi des peintures com-
boutissent pas nécessairement à des oeuvres d’art
matériaux dans un style abstrait pur. Il utilise du matériel
sorielles, des souvenirs, des récits, des rêves, des faits
plexes qui évoquent des associations avec des situati-
achevées. Bien qu’ils fassent partie du processus de
de bureau typique, p.e. des stylos à bille de couleur. Sa
personnels et historiques. Sa série Assembly Instruc-
ons techniques, sociales et urbaines. Très conscient
développement d’objets, de sculptures et d’instal-
manière improvisée de dessiner présente de nombreux
tions se compose de collages de scans et de copies
de l’impact fort important de la numérisation sur la
lations, ils diffèrent des dessins-sculptures traditi-
points communs avec du gribouillage, qui consiste
de livres, de revues et d’internet. Singh y a ajouté des
manière dont nous observons, Stolle réagit avec son
onnels par leur esthétique inachevée qu’elle laisse
à dessiner tout en pensant à autre chose, pendant
notes qu’il a organisées en schémas disparates. Des
langage lent et épuré à la production et à la diffusion
libre et ouverte, comme des idées. Trockel a réalisé
une conversation téléphonique, par exemple. De tels
pointillés relient les assemblages sans établir de liens.
de plus en plus rapide d’images. Il analyse notamment
des assemblages de ses esquisses et de ses notes
griffonnages qui surgissent du subconscient donnent
The Pledge: Danny Rubin fait partie de la série et est
la manière dont les ordinateurs ‘dessinent’: au moyen
pour cette exposition. Les combinaisons semblent
naissance parfois à des dessins simples, parfois à des
basé sur une interview de Singh avec Rubin, scéna-
d’une dispersion aléatoire, de traçages et de répétiti-
générer des liens sur le contenu, mais ce n’est pas
motifs plus élaborés. Des variations dans la pression
riste du film Groundhog Day (1993). Singh joue avec
ons de formes, et de la création de séries rythmiques
ce qui importe pour l’artiste. Elle perçoit ses assem-
exercée sur la plume, des groupes très méticuleux de
des idées puisées dans le film: une intrigue circulaire,
des chiffres binaires 0 et 1. De nombreux dessins de
blages comme des “réservoirs d’idées sculpturales”
lignes qui s’entrecroisent et des variations de couleurs
la transformation d’un caractère, l’écriture en tant
Stolle sont des variations de points, de traits et de
qui offrent un regard sur son riche pouvoir associatif.
sensibles et graduelles affinent davantage le gribouil-
qu’acte, le cinéma, les limites réelles et métaphysiques
lignes. Parfois ces éléments s’entremêlent, à d’autres
lage d’Uriarte. Ses formes biomorphes et ses réseaux
de l’histoire, Janus qui regarde le passé et le futur, la
endroits ils s’éparpillent. “Séparation infinie et liaison
organiques de lignes évoquent des micro-organismes,
marmotte (grounhog) et l’imagination du spectateur.
infinie”, c’est ainsi que Stolle résume la dynamique.
des fossiles, des tissus animaux ou les trajets de nerfs.
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The Bottom Line
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v
V
W
49 / Anne-Mie VAN KERCKHOVEN (AMVK)
50 / Erik VAN LIESHOUT
53 / Kemang WA LEHULERE
°1951, Anvers, Belgique
°1968, Deurne, Pays-Bas
°1984, Cape Town, Afrique du Sud
Dans des livres d’images d’anciens chefs-d’oeuvre
Dans les années ’90, Erik van Lieshout a acquis la
Les dessins muraux de Kemang Wa Lehulere
religieux du Louvre, c’est surtout le jeu des mains qui a
notoriété avec des peintures expressives et des
témoignent de son intérêt pour les récits locaux ou
inspiré AMVK pour la réalisation de ces dessins. Elle a
dessins crus qui présentent un mélange de sexe,
personnels et pour l’histoire et l’actualité politique
également été touchée par un article sur l’importance
de drogues, de culture de la rue et de personnages
collective. Il est surtout fasciné par des récits perdus
du rôle des mains dans le contact avec les personnes
médiatiques. Il réalise dans l’intervalle des instal-
ou non écrits et par la manière dont ils subissent la
démentes. Les mains peuvent relier, aider, mettre de
lations multimédiales avec des sculptures qui sont
perte de mémoire et la décoloration. Wa Lehulere
l’ordre, apporter le repos et donner de la chaleur. Mais
bricolées grossièrement, des vidéos et des dessins.
se sert d’une craie effaçable pour dessiner les récits
elles sont aussi capables de détruire. Les images de
Ils dénoncent d’une manière engagée et confrontan-
passagers, inexprimés ou invisibles qu’il découvre.
la crise actuelle en Europe et autour de l’Europe sont
te unique les effets des problèmes politiques actuels
Sa manière associative de dessiner a l’énergie d’une
choquantes. Son indignation et son désir de proposer
et des conflits sociaux. Les dessins de Van Lieshout
performance improvisée. Wa Lehulere donne à ses
des contre-images ont amené AMVK à reproduire des
dans la série After the Riot II montrent le moment
dessins le statut public de graffiti, tout en laissant
réflexions personnelles. Elles sont colorées de codes
qui suit les émeutes provoquées par le radicalisme
l’espace nécessaire pour les compléter, les adapter
mystérieux issus de citations inconscientes et théori-
religieux, la crainte de l’étranger et l’intolérance. Le
ou les effacer. L’artiste ne juge pas, mais il montre
ques, et de reproductions de l’histoire de l’art ancrées
langage imagé de l’artiste est vif, critique et agité.
des scénarios potentiels où coexistent des points
dans la mémoire collective et dont les clés permettant
Par le dessin, qui constitue pour lui un des moyens
de référence planifiés et des idées instantanées,
de comprendre leur message ont disparu. C’est une
d’expression les plus directs et les plus honnêtes,
effacées ou non.
réaction à l’Islam, qui considère chaque reproduction
l’efficacité l’emporte sur la perfection technique.
d’Allah comme un blasphème et qui, par ses excès
récents, a une attitude très hostile face à la tradition
chrétienne et à notre culture occidentale.
51 / Sandra VÁSQUEZ DE LA HORRA
52 / Jorinde VOIGT
°1967, Viña del Mar, Chili
°1977, Frankfurt am Main, Allemagne
Dans les images de Sandra Vásquez de la Horra, des
En pratiquant une écriture et un dessin codés, Jorin-
personnages issus de contextes divers jouent des rôles
de Voigt a tenté au début de sa carrière de percer
dans de nouveaux mythes sur le temps, la naissance, la
des phénomènes invisibles de la vie quotidienne, de
vie et la mort. L’artiste puise des citations dans les my-
la culture et des sciences. Par exemple, l’horizon,
thes classiques et présente dans son monde fantaisiste
la ligne imaginaire entre le ciel et la terre. Elle a jeté
sombre des personnages d’histoires naturelles, d’en-
visuellement ses idées sur papier. Dans ses oeuvres
vironnements urbains et du monde politique. La Santa
récentes, Voigt se tourne davantage vers le monde
Muerte, un croisement entre le personnage chilien de
intérieur des idées. Elle trouve de l’inspiration dans
‘la Mort’ et le cavalier de l’Apocalypse, est une figure
les textes littéraires, théoriques et philosophiques
clé. Il jette un pont entre le culte indigène de la mort
e.a. de Schopenhauer, d’Epicure, de Celan et de
et la colonisation catholique du Chili. Vàsquez de la
Jung. Elle commence souvent par noter des frag-
Horra ajoute parfois du texte à ses dessins: des dictons
ments de textes qui évoquaient des idées spécifi-
populaires qui font résonner la voix collective d’une
ques au moment de la lecture. Elle développe des
manière souvent ironique. L’artiste dessine au crayon
formes à partir de ces fragments. Elle les découpe,
sur du papier recyclé qu’elle trempe ensuite dans de
les travaille et les remet à leur place initiale pour con-
la cire. Ainsi, ses dessins sont stratifiés matériellement
tinuer ensuite à dessiner. Cela donne des structures
et revêtent l’aspect vulnérable de la peau. Ses dessins
de formes pulsatoires qui s’attirent, se rejetent et
sont parfois pliés en objets tridimensionnels.
tournent prudemment autour de l’autre.
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The Bottom Line
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The Bottom Line
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MUSEUMCULTUUR STROMBEEK/GENT
A LINE IS A LINE IS A LINE
MER. Station 17: A NEW SPIRIT IN BOOKING
02.10… 13.12.2015
02.10… 13.12.2015
MER. Station 17: A New Spirit in Booking est une exposition du MER. Paper Kunsthalle,
une maison d’édition indépendante qui conçoit le livre comme une forme artistique ou un
lieu pour exposer l’art. MER. est une initiative de Studio Luc Derycke.
Cultuurcentrum Strombeek
Gemeenteplein
1853 Strombeek-Bever
www.ccstrombeek.be
Ouvert 7/7
lu-sa 10-22h, di 10-18h
entrée gratuite
Transports publics Bruxelles > Strombeek
tram 3 (Esplanade)
bus 230, 231, 232
© Bart Lodewijks
Parallèlement à l’exposition Drawing | The Bottom Line, l’exposition A line is a line is a
line met en lumière des formes actuelles de dessin.
Avec Mario Airo, Francis Alÿs, Joseph Beuys, Marinus Boezem, Kasper Bosmans, Marcel Broodthaers,
James Lee Byars, Jacques Charlier, Anne Teresa De Keersmaeker, Peter Downsbrough, Humane Groene Boontjes, Bart Lodewijks, Gwendolyn Lootens, Yola Minatchy, Meret Oppenheim, Blinky Palermo,
Royden Rabinowitch, Gerhard Richter, Salam Atta Sabri, Thomas Schütte, Walter Swennen, Jan Van Imschoot, Philippe Van Snick, Lore Vanelslande, Georges Vantongerloo, Hans Verhaegen et Andy Warhol.
18
19
S.M.A.K. PROGRAMME 2016
WWW.SMAK.BE
(sous réserve de modifications)
Vous souhaitez des informations de première main sur le S.M.A.K.? Inscrivez-vous à notre
DE LA COLLECTION | SOL LEWITT
lettre d’informations S.M.A.K. sur www.smak.be/fr/inscrivez-vous
11.04.2015... 14.02.2016
DRAWING | THE BOTTOM LINE
10.10.2015… 31.01.2016
AYSE ERKMEN & ANN VERONICA JANSSENS
A
31.10.2015… 14.02.2016
DONATION KORAKRIT ARUNANONDCHAI
MSK GENT
TANGENTES
10.10.2015… 05.03.2016
LETTERS TO CHANTRI #1
The lady at the door/The gift that keeps on giving (feat. boychild)
23.02… 08.05.2016
DE LA COLLECTION | NOUVEAU!
23.02… 08.05.2016
MICHAEL BUTHE | RETROSPECTIVE
05.03… 05.06.2016
RINUS VAN DE VELDE
05.03… 05.06.2016
INVISIBLE BEAUTY
28.05… 04.09.2016
LEE KIT
28.05… 04.09.2016
ZVI GOLDSTEIN
© Maria Laet, Milk on pavement, 2008 (detail)
25.06… 30.10.2016
COMING PEOPLE 2016
25.06… 30.10.2016
CHRISTOPH BÜCHEL
24.09.2016… 08.01.2017
NAIRY BAGHRAMIAN
19.11.2016… 26.02.2017
20
Où se situent les tangentes entre le passé et le présent, entre le ‘je’ et ‘les autres’? Le
MSK a invité des artistes contemporains à explorer cette zone d’ombre. Utilisant diverses
techniques, ils esquissent un monde animé dans lequel les relations (humaines) dominent
de nouveau, remettant en question notre vision du monde dans une société mondialisée,
apparemment sans bornes.
Avec Edith Dekyndt, Aslan Gaisumov, Monika Grzymala, Tim Knowles, Maria Laet, Sarah Sze, Pieter
Vermeersch, Gosia Wlodarczack et John Wolseley.
21
Anna Barriball a réalisé son dessin mural Soundproof II avec le soutien de
La performance d’Andrea Galiazzo est supporté par
22
23
beeld/image: Michaël Borremans, The House of Opportunity (The Chance of a Lifetime), 2003
© Michaël Borremans; collectie S.M.A.K.

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