Description des principales caractéristiques de l`œuvre Cette photo
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Description des principales caractéristiques de l`œuvre Cette photo
Description des principales caractéristiques de l’œuvre Cette photo fait partie d’une série de onze clichés ayant survécu à une erreur du laboratoire chargé du développement des 106 photos initialement captées par Robert Capa au Jour-J. Au premier regard, on remarque un grain apparent, et puis un flou qu’il faut apprivoiser en s’éloignant les yeux de l’épreuve pour mieux comprendre les divers éléments qui composent la scène. La photo en noir et blanc représente un homme, un soldat américain, le corps à moitié submergé, regardant intensément devant lui. En arrière du soldat, prenant tout le centre de l’image, de l’eau tout en tonalité de gris et puis tout en haut, des masses noires que l’on devine solidement implanté dans l’eau dont les ressacs nous laissent deviner une mer agitée. Ces masses noires sont en réalité des obstacles antichar ou anti-débarquement. Dans le côté droit en haut on croit apercevoir la silhouette, perdue dans le brouillard, d’un navire. Un peu partout à l’entour du soldat on aperçoit des détritus qui flottent. Le soldat révèlera plus tard que c’était des amis soldats, morts (1). (1) Kershaw, Alex; traduit de l'anglais par Daniel Roche. (2003). Robert Capa :l'homme qui jouait avec la vie. Paris : JC Lattès. p194. Situation de l’œuvre dans l’ensemble du parcours de l’artiste Déjà « auréolé » du prix du meilleur photographe de guerre en 1938 (2), à la suite entre autres, de sa photo mythique de la mort d’un carabinier espagnol prise en 1936 lors de la guerre d’Espagne, Omaha beach ne fait que confirmer le statut de légende de Capa. Cette façon de transmettre l’émotion du moment et ce point de vue unique qu’il obtient grâce à la grande proximité qu’il aime avoir avec ses sujets, font d’Omaha beach un cliché typique de Robert Capa. En 1944, il est déjà reconnu pour ses reportages puissants et émouvants et son goût du danger (3). Avec sa compagne Gerta Taro et son complice David Seymour, ils sont les photographes les plus téméraires et respectés de leur profession. Bien en phase avec l’opulence et l’optimisme de New York, Londres et Paris, il côtoie les plus grands artistes et les gens les plus célèbres et riches de son temps ; il mène une vie de Casanova moderne (4). Quelques années plus tard en 1947, il fonde Magnum, célèbre première agence photo qui permet aux photographes d’obtenir de meilleures conditions et dont il est la figure de proue : «Il semble plus avide chaque jour de surpasser sa légende de plus grand des carnassiers d’images, de risques …et de femmes.»(5). (2) Whelan, Richard. (1996). Robert Capa photographies. Paris : F.Nathan. Intro. (3) Ibid., Intro. (4) Op.cit. Kershaw, Alex. Intro. (5)Voir introduction: Capa, Robert. (1988). Robert Capa. Paris: Centre national de la photographie. Situation dans le contexte socio-historique La guerre civile d’Espagne en 1936, où le photographe a le statut d’envoyé spécial, marque un tournant dans l’histoire du photojournalisme. Jusqu’alors, la photographie de guerre était utilisée surtout à des fins d’archivage. Dans les grands pays occidentaux, de grands magazines illustrés de diffusion de masse voient le jour, ils se servent de la photographie comme élément central de leurs nouvelles. Le matériel photographique, plus sophistiqué et moins lourd permet au photoreporter de suivre la guerre au côté des troupes militaires. Grâce à la grande liberté journalistique que certains reporters auront prise à partir de la Seconde Guerre, l’apparente objectivité du photoreporter fera place dans les décennies suivantes à des photoreporters engagés, dénonçant la guerre et ses effets collatéraux.(6)internet partie 3) La guerre du Vietnam et les conflits modernes en sont de bons exemples. Le 6 juin 1944, Robert Capa fit partie des six photographes envoyés par le réputé magazine LIFE pour couvrir le débarquement de Normandie. La tangente amorcée depuis plusieurs années par Capa à vouloir démontrer le réalisme cru de la guerre lui permettra d’être le seul photographe à rapporter des images en direct du champ de bataille, sur les Côtes normandes. (6) Rio, Alain. 2009. La photographie de guerre (3). # 81 Magazine Photophiles. Internet. Analyse synthétique La photo du soldat que ramène Capa « d’Omaha la sanglante » se fait au prix d’effort, de courage et d’abnégation. Elle représente également ce qu’une image peut faire ressentir par son langage plastique. « Nos nations combattent mieux quand nos peuples sont bien informés. » disait le colonel Ike aux photographes responsables de ramener des images du Jour-J (7). Les populations durant la Seconde Guerre se sentaient «vivre la guerre» à travers les reportages photographiques et ces mêmes reportages, étant donnés leur large diffusion contribuait à la mobilisation internationale. Le reportage que ramena Capa des plages normandes bien qu’il se soit presque entièrement fait détruire, en montrait suffisamment pour que les images fassent le tour du monde et qu’il renforce le sentiment d’unité habitant les populations des forces alliées. Les éléments qui composent cette photographie et le contexte l’entourant la rendent représentative de toute une guerre, mais aussi de la vie de Capa. Le flou des photos de Capa représente encore mieux l’effet de nervosité et de terreur qui régnait autant ce jourlà que durant toute la guerre. Le caractère résolument terne et glauque de l’image fait craindre le pire sur les conditions faisant rage sur la plage. Capa à réussi à ramener des images d’un entre-deux monde, de ce moment où l’humanité retenait son souffle. Le soldat, figure presque anonyme, qui dans son isolement et son langage corporel apporte la compassion et l’empathie, permet au spectateur de se le représenter comme un proche. Les qualités plastiques de l’image permettent cette interprétation libre du spectateur et renforce le symbole de soldat universel, grand défenseur du monde allié. Capa réussi par l’image à capter ce que les soldats, mais aussi les civils ressentaient en ce jour fatidique. Le réalisme qu’il recherchait n’était pas plastique, il était au niveau des émotions ressenties. John Steibeck, un ami, dit de lui à sa mort : « …il pouvait même photographier les sentiments. Il saisissait un monde et ce monde était le sien. »(8). Plus qu’une représentation de la guerre, ce cliché représente bien la vie de Capa, un pari, pour trouver la liberté, l’identité et le bonheur. Capa comme le soldat ventre à terre, envahi par la peur, mais aussi la volonté de faire un monde meilleur. (7) Op. cit. Kershaw, Alex. P178. (8) Capa, Robert. (2003). Slightly out of focus = Juste un peu flou. Paris : Delpire. P9. Conclusion Son désir de montrer le courage des soldats et la souffrance des civils (9)lui ont permis très tôt de développer ce style de photoreporter engagé et c’est par des photos comme Omaha beach que l’on peut le constater. Robert Capa par son approche humaniste, fit prendre conscience du rôle éditorial que les photographes pouvaient exercer. Il n’était pas seulement un photographe de guerre ou un outil au service de la patrie ou de la presse, il était un humain qui voulait un monde juste. Omaha beach est la manifestation par l’image d’un monde en mouvement qui cherche à repartir sur de nouvelles bases. (9) Op.cit.Whelan, Richard. p13. UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE 1 PRÉSENTÉ À MADAME ÉMILIE HOUSSA COMME EXIGENCE PARTIELLE DU COURS PARADIGMES ET ENJEUX DE L’ART DU XXe SIÈCLE(FAM1500) PAR SÉBASTIEN MICHAUD MICS18057909 OMAHA BEACH, 6 JUNE 1944 DE ROBERT CAPA LE 19 OCTOBRE 2009 Table des matières Identification de l’œuvre....………………………………..……………………….……...3 Description des principales caractéristiques…………...……………………………….....4 Situation de l’œuvre dans l’ensemble du parcours de l’artiste……………………………5 Situation dans le contexte socio-historique.………………………………………………6 Analyse synthétique….……………………………………………………………………7 Conclusion……………………………………………………………………………...…8 Bibliographie………………………………………………………………………………9 Références Capa, Robert. (2004). D-Day. Bonsecours : Éditions Point de vues Capa, Robert. (2003). Slightly out of focus = Juste un peu flou. Paris : Delpire. 303p. Capa, Robert. (1988). Robert Capa. Paris: Centre national de la photographie. Kershaw, Alex; traduit de l'anglais par Daniel Roche. (2003). Robert Capa :l'homme qui jouait avec la vie. Paris : JC Lattès. 370p. Whelan, Richard. (1996). Robert Capa photographies. Paris : F.Nathan. 191p. Webographie Rio, Alain. 2009. La photographie de guerre (3). # 81 Magazine Photophiles. http://www.photophiles.com/index.php?option=com_content&task=view&id=999&I temid=370 Identification de l’œuvre