CONDENSÉ UTILE DE LA CYBER CONTRE

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CONDENSÉ UTILE DE LA CYBER CONTRE
CONDENSÉ UTILE DE LA CYBER CONTRE-DESINFORMATION
1/ Pourquoi veut-on faire passer les terroristes pour ‘sectaires’ ? (Pages : 2-6)
2/ La politique dans tous ses états. (Pages 4-20)
3/ La déconstruction du mur de Berlin et des dictatures de l'est. (Pages 21-22)
4/ Le déferlement de mensonges des responsables politiques et religieux. (Pages 23-25)
5/ La vérité sur les grands concepteurs du communisme. (Pages 26-27)
6/ De l'origine des francs-maçons à l’hégémonie des illuminati. (Pages 28-41)
7/ Des noms de rues françaises célébrants des tyrans. (Pages 42-46)
8/ Les nouvelles de Russie laissent-elles présagées une autre dictature? (Pages 43-52)
9/ L'héritage de mai 68 dans la dégradation des mœurs. (Pages 53-61)
10/ L’origine des 40 traditions les plus répandues. (Pages 62-94)
11/ Doit-on s'attendre à ce que les grandes religions évoluent ...? (Pages 95-99)
12/ La religion derrière la plupart des conflits encore aujourd'hui. (Pages 100-108)
13/ Les jésuites et la compagnie de Jésus, un puissant réseau... (Pages 109-115)
14/ Les véritables fomenteurs de l'antisémitisme. (Pages 116-119)
15/ Les scandales pédophiles: le silence des églises fait bruit. (Pages 120-122)
16/ Le grand sacrilège de Benoit XVI (nom de Dieu). (Pages 123-125)
17/ Quand la religion justifie la violence. (Pages 126-136)
18/ La Bible pour les musulmans. (Pages 137-174)
19/ Des 'maisons de l'enfer' aux Etats-Unis... (Pages 175-177)
20/ L'influence française en Afrique. (Pages 178-185)
21/ Le génocide du Rwanda: entre complicité des Églises et échec... (Pages 186-199)
22/ L'Algérie le pays aux mille empreintes coloniales. (Pages 200-212)
23/ L'Algérie française: histoire d'une colonisation avortée. (Pages 213-228)
24/ L'esprit communautaire en France: une bombe à retardement. (Pages 229-230)
25/ Historique de la lutte antisecte en France. (Pages 231-259)
26/ Le point sur la reconnaissance des témoins de Jéhovah en France (Pages 260-263)
27/ Le triomphe des Témoins de Jéhovah devant la CEDH. (Pages 264-266)
28/ Audition choc de Didier Leschi devant la commission... (Textes). (Pages 266-283)
29/ Le témoignage d'1 syndic de police envers les Témoins de Jéhovah. (Pages 284)
30/ Les mensonges de la MIVILUDES dévoilés par la presse russe. (Pages 285-286)
31/ Qui est vraiment formaté ? (Pages 287-289)
31/ Quand la loi sur la manipulation mentale noie le poisson. (Pages 290-292)
33/ Le refus du sang est-il toujours préjudiciable ? (Pages 293-297)
34/ Le scandale caché des transfusions sanguines. (Pages 298-302)
35/ De nombreuses transfusions sont inutiles et risquées. (Pages 303)
36/ Les parents d'Ashya King traqués comme des criminels... (Pages 304-308)
37/ La question de l'origine des êtres vivants. (Pages 309-311)
38/ Aux origines de l’évolutionnisme. (Pages 312-315)
39/ L'évolutionnisme à la lumière des faits. (Pages 316-322)
40/ La vérité sur Charles Darwin. (Pages 323-327)
41/ Pour en finir avec Darwin. (Pages 328-332)
42/ La vie provient-elle du hasard ou d'une conception ? (Pages 333-337)
43/ Des Noël et des Nouvel-An encore sur médiatisés. (Pages 340-341)
44/ Quel est le nom de Dieu ? (Pages 342-344)
45 Sous la torture de voisins malveillants. (Pages 345-350)
46/ Êtes-vous victimes de pervers narcissiques ? (Pages 351-355)
47/ Des alternatives au monde virtuel. (Pages 356-363)
48/ Le bonheur: voulez-vous être ou avoir ? (Pages 364-365)
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1/ Pourquoi veut-on faire passer les terroristes pour ‘sectaires’ ?
D
epuis quelques années, troublés par des actions terroristes djihadistes à répétition la
plupart des autorités, médias, chercheurs, et spécialistes-en cours de réveil et de
désenchantement- tentent désespéramment d’exonérer la religion de ces redoutables
menaces. Dans l'espoir de classer ces meurtriers derrières des termes péjoratifs ils
essaient en même temps de les relier à ceux qui représentent dans l'imaginaire collectif ce
qui a de plus détestable dans la quête spirituelle. Dans cette course à l'étiquetage parfois
pitoyable, il ressort quelques analyses intéressantes.
Quel rapport entre les groupes perçus comme sectes et les djihadistes ?
C'est décidément une dérive constante observée dans l'émission C dans l'air; de soient disant
spécialistes de la question du terrorisme ne cessent de prétendre que le mécanisme de
recrutement des djihadistes est non seulement semblables à ce qu'on voit dans certaines
"sectes" mais encore que ces croyances sont parallèles (fin du monde etc...)
Dans l'émission du 27 avril consacré au terrorisme, interrogé par Yves Calvi, Pierre Conesa,
ex-haut fonctionnaire au ministère de la Défense se hasarde à dire que 'le genre de bourrage de
crâne que subissent les djihadistes concernant la fin du monde se voient également dans les
sectes comme chez les Témoins de Jéhovah...'. Quel rapport ? Et la plupart des musulmans dits
modérés ainsi que les Évangéliques ne croient-ils pas aussi en la fin du monde ? En effet
et pas de la même façon !
L'amalgame est tellement gros que personne n'a réagi...C'est le genre de raccourcis que font
hélas si souvent les personnes ayant peu de culture sur les croyances en pensant que le message
des Évangiles est comme celui de la Charia; ça mènerait à la même finalité...alors qu'en réalité il
y a tout qui les séparent ! En effet aller voir comment vivent les Témoins de Jéhovah à
Warwick (leur nouveau siège mondial: voir www.JW.org) avec la façon dont vivent les
djihadistes à Mossoul; vous voyez une ressemblance quelque part ? Pour les gens bien
informés ça fait plutôt sourire...
Comme ce blog n'a cessé de pointer cette manie, on a subtilement glissé du terrain dangereux de
la manipulation mentale vers celui des croyances ! Pourtant dans la réalité comparer un Témoin
de Jéhovah à un djihadiste c'est comme chercher un point commun entre un anarchiste et un
franc-maçon ! Il y en a aucun excepté que tous deux ont des convictions; ils croient tous les deux
en l'homme et pourtant pas de la même façon. Même le secrétaire de la MIVILUDES en
décembre 2012 avait reconnu que les Témoins de Jéhovah n’avaient pas prédit la fin du monde à
proprement parlé !
Pourquoi ces dérives médiatiques ? Comme le révèle un récent article de Libération, "les Témoins
de Jéhovah et les scientologues" étaient des "symboles répulsifs forts" idéals pour "sensibiliser
le public à une cause" expiatoire (bouc-commissaire)...Cette simple déclaration résume à elle
seule les réelles motivations de la campagne antisecte des années 90 qui s'est acharnée à
médiaboliser des minorités qui en réalités ne présentaient pas plus de danger que les autres
groupes religieux.. Le virus de l'intolérance a du mal à lâcher prise...
C'est assez paradoxal de voir que des français s'émeuvent de la situation des minorités
chrétiennes persécutés au Moyen-Orient quand dans le même temps ils n'hésitent pas à
continuer à jeter dans le discrédit d'autres minorités chrétiennes considérant qu'elles sont
un bouc-émissaire bien commode en période de crise identitaire !
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On se rend compte qu'à chaque fois que des dérives islamistes déclenchent des sujets
d’inquiétudes en France les autorités sous la pression des médias obsédés d'en découdre
avec le phénomène religieux (bien incarné par les Témoins de Jéhovah dans l'imagerie
populaire) de nouvelles lois et polémiques affectent directement ces derniers.
Par exemple la polémique sur le voile à amener des lois qui interdisent aux élèves de parler de
leur religion dans les écoles. Les Témoins de Jéhovah de France se sont adaptés à cette loi et
l'ont bien respecté. Ensuite on a eu les questions concernant la piscine, le choix des médecins
femmes dans les hôpitaux; mais ces derniers avaient pris de l’avance dans une sorte de
dispositions permettant un dialogue apaisé et constructif avec le corps médical. Ainsi de suite,
et il faut croire que ça va continuer. Pourtant il n'y a absolument aucun rapport entre l'islamisme
et les Témoin de Jéhovah. C'est le jour et la nuit ! Qu'en est-il vraiment de ce phénomène qui
inquiète vraiment ?
L'effacement sémantique de la réalité
Quel terme pourrait qualifier précisément les terroristes islamistes tout en les rendant
étranger à l'islam tant vantée comme étant une religion 'de paix et d'amour' ? 'Radicaux',
'fondamentalistes', 'extrémistes', 'intégristes', 'rigoristes', 'fous', 'paumés', 'faibles
d'esprits', 'jeunes désœuvrés' ?
On se souvient des vaines tentatives visant à mettre sur le même plan les meurtriers des milices
de Boko Haram, les terroristes tués en France et... les dites 'sectes'. Vaste programme n'estce pas ? Pourtant certains s'y sont essayés ou continuent dans la même rengaine ! Il faut croire
que pour certains c'est l'étiquette subliminale la plus abjecte et la plus efficace dans
l'échelle de la conscience collective. Aujourd'hui ils veulent pouvoir confirmer que les
djihadistes sont une 'secte' comme les autres. Demain ils diront: 'toutes les sectes doivent
être interdites' ! C'est la leur objectif car certains mouvements qualifiés de sectes les
gênent plus que tout. Le véritable amalgame est là.
Le totalitarisme islamiste ne vient pas de la misère mais est inné
Connu depuis des années pour ses thèses consacrées au terrorisme islamiste, Alexandre del
Valle a également répondu aux questions de Mazarine Pingeot concernant la notion de
“Totalitarisme islamiste » qu’il a forgée en 2001. Il répond que cette notion est bien plus
adaptée que celle “d’intégrisme », laquelle met trop souvent sur un même pied d’égalité « tous
des intégristes » traditionalistes non violents (catholiques, protestants, juifs, bouddhistes,
hamiches, etc…) et des barbares totalitaires adeptes de la Charia qui poursuivent un projet
théocratique de conquête-soumission totale du genre humain par la violence et le prosélytisme.
Pour Alexandre del Valle, les islamistes sont bien plus comparables aux totalitaires nazis et
communistes qu’à des croyants “intégristes”. L'analyse d'Alexandre del Valle est intéressante à
plus d'un titre. Elle est objective et elle reflète la réalité.
En effet, on ne peut plus dire que les djihadistes soient des "intégristes" puisque ce mot
comporte une connotation morale sur ce qui est communément toléré sans être pour autant
répréhensible par la loi. Or aujourd'hui tuer au nom d'une religion n'est plus acceptable (elle l'a
été par le passé) ni par la société par la loi. C'est ainsi que des intégristes comme il le dit si
bien peuvent pratiquer en toute intimité ou de façon privée des actes qui peuvent être
jugés extrêmes sans toutefois être condamnés en justice (rites de purification, flagellation,
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jeunes, observance du sabbat, spiritisme, maraboutisme, etc...) quelques soient les religions.
Cependant l'aspect totalitaire de la cause djihadiste est évidente et personne ne peut le nier.
Dans le reste de l'émission, l’auteur du « Complexe Occidental » et du « Chaos Syrien » rappelle
que les « 5 familles de djihadistes français » de Lunel partis récemment en Syrie rejoindre
les coupeurs de tête de Daech ne sont pas le résultat de la « pauvreté », du « racisme” ou de
“l’islam persécuté des caves », mais ont été fanatisés de la façon la plus officielle et « légale »
du monde par la mosquée flambant neuve de Lunel... Celle-ci serait tenue par des fanatiques du
mouvement indo-pakistanais Tabligh, duquel transitent depuis les années 1980 moult futurs
terroristes. Cette mosquée distillait régulièrement des discours djihadistes. Pas étonnant
qu'après cela ils passent aux actions !
Ces faits tordent le cou à une vieille idée reçue selon laquelle le chômage, la pauvreté et
l'exclusion sociale fabriqueraient des assassins djihadistes: d'ailleurs il n'y a qu'à se rendre
compte de l'intégration sociale dont faisaient preuve les frères Kouachi ! Contrairement à ce
qu'on nous cesse de dire, ils n'avaient pas besoin de longs bourrages de crâne pour commettre
ces horreurs; l'actualité au Proche-Orient et le coran suffisent.
L'islam prendrait-il le même chemin que l’Église catholique du temps de l'Inquisition ? C'est
possible mais on ne peut pas mettre le christianisme et l'islam dans le même sac.
En effet, ceux qui ont mené l'Inquisition ne se sont nullement appuyés sur les Évangiles qui
enseignent tout le contraire. Aucun pays n'a jamais eu l'audace ni la possibilité d'instituer
pleinement comme code civil les Évangiles. Or, il n'en est pas de même du coran. Certains pays
d'Afrique et du Moyen-Orient ont instauré la Charia qui découle de l'application de ce livre.
Pourquoi n'a-t-on pas fait de même pour les Évangiles ? Parce que le coran n'a pas seulement
un message religieux mais aussi politique. La politique ne pouvait donc pas s’accommoder des
Évangiles pour trouver sa place dans le concert des nations. Et pour cause; un pays
chrétien avec des frontières qui ne prend pas les armes et qui ne fait pas la guerre ne
résiste pas longtemps. Ce qui n'est pas le cas de ces 'pays musulmans'.
Ainsi, pour ce qui est de l'islam il s’agit bien d'une ‘idéologie politico-religieuse, non de foi
individuelle, comme en témoigne la déclaration publique des Frères musulmans selon laquelle
leur constitution politique n’est, ni plus ni moins, que l'application du coran, de la sunna et de la
charia qui en découlent.
D'ailleurs les chercheurs souhaitant modérer et adapter la religion à notre époque sont fort
contrariés par le fait que dans le coran, les sourates violentes dites « médinoises » abrogent les
sourates dites « mecquoises », sensiblement plus tolérantes. Leurs travaux tardifs sont donc
rejetés comme une menace pour la pérennisation et l'existence même de la religion musulmane.
Il ressort de tout cela qu'il est indéniable que l'islam porte intrinsèquement les germes de la
haine et de la violence. Le fanatisme qui en ressort se voit d'ailleurs dans d'autres religions.
Toute religion peut être porteuse de violence quand quel que soit la cause qu'elle défend elle
distille la haine. Nos amis musulmans ont donc besoin plus que jamais d'aide pour faire le point
comme l'ont fait par exemple la plupart des Irlandais suite aux violences interreligieuses là-bas.
Une notion d'ennemi intérieur à géométrie variable
Certaines personnalités médiatiques, par clientélisme, dénoncent 'la fabrique' d'un ennemi
intérieur quand ça peut rassurer ce qui affecte une majorité de gens, mais quand il s'agit d'une
minorité on ne les entend plus. On ne peut nier qu'il y ait une islamophobie mais peut-on vraiment
comparer les mécanismes qui l'y ont amené à ceux de la sectophobie ? Sur le fond qu'avait-on
reproché aux "sectes" ? Fondamentalement de se nuire à eux-mêmes ! Que reproche-t-on aux
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radicaux ? De nuire aux autres. La différence majeure est déjà là. De quoi relativiser, si l'en est
besoin, pour ce qui est du danger contre l’État ! Sur la forme contrairement à ce qu'on
entendait sur les sectes, en France, il n'y a aucune mesure discriminatoire envers les musulmans
et personne ne réclame leur interdiction. D'un côté on a des nouvelles religions émergentes
quand dans le même temps on a des groupes religieux submergeant...Pour les gens peu friands de
détails sur les visées et croyances religieuses l'amalgame est facile.
'Manipulation mentale' ou fanatisme religieux ?
La directrice du nouveau Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam,
ounia Bouzar répète had nauséum dans les médias que les musulmans
radicaux voulant soutenir le djihad à l’étranger sont 'victimes' de " lavages de
cerveau" au même titre de ce qu’on voit "dans les sectes"... Elle prétend que 130
000 personnes seraient concernées. Ce glissement sémantique est
tendancieux pour 4 raisons:
1/Tout d'abord, réserver à leur égard le vocabulaire de la manipulation qui a une
vaste application autour de nous (écoles, équipes sportives, publicités etc...) fait
de ces individus des 'victimes' ...Dans les faits: avec quoi 'bourre-t-on
le crâne' des djihadistes ? Le même coran que les musulmans
"modérés" sont censés lire !
2/ Le plus gros, c'est que cette stratégie vise à faire passer les djihadistes pour des personnes qui n'ont
rien à voir avec le coran ou la religion musulmane tout en occultant les aspects embarrassants de la
confession au profit d'une image plus acceptable.
3/Dans cette optique certains voudraient que ce terme reste chargé de connotations négatives dans le
but d'affaiblir des mouvements à qui on ne peut plus rien reprocher. (C'est pourquoi, surfant sur la
vague, la MIVILUDES se met tout d'un coup à s'intéresser à cette frange de la population qu'elle a
longtemps ignorée)
4/Enfin, sur le plan de l'inconscient collectif ce vocable a pour but de mettre sur le même plan des
individus très différents sur la forme. Quel rapport entre les actions d'un djihadiste et ceux d'un
scientologue ?
Or comme l'arsenal législatif est suffisant pour s'attaquer à ces dérives, ce procédé reste de
l'enfumage car dans la réalité il s'agit de fanatisme religieux qui gagne des personnes voulant
sciemment (quelques soient les conséquences pour les autres) appliquer ce qu'on leur apprend sur
l'islam...L’Arabie saoudite et d'autres pays regorgent de cela ! Ce phénomène ne se cantonne
pas uniquement dans le registre de la suggestion mentale mais aussi dans celui du sacrifice
volontaire (fanatique) purement religieux de l'individu et des autres.
Aussi, on perçoit aisément dans les interventions médiatiques peu objectives de Mme Bouzar son
obsession à lutter contre "les amalgames" et l'islamophobie comme si les fanatiques tiraient leur
motivation ailleurs que dans le coran. D'ailleurs, la plupart de ceux qui l'ont interrogés ont
vite remarqué la tendance de l'anthropologue à utiliser ses 'connaissances' pour faire
du prosélytisme en faveur de l'islam ...
Dans 'l'esprit du 11 janvier 2015'
La France semble continuer à respirer l’air du 11 janvier, jour
de la grande marche citoyenne visant à promulguer comme
ultime cri d'espoir l'appel à ne pas faire des amalgames suite
aux attentats terroristes sur les lieux de rédaction du Charlie
Hebdo.
Pour les Échos, "les Français seraient un peu plus indulgents
avec l’islam qu’ils ne l’étaient avant les attentats. Comme si la
pédagogie anti-amalgames à l’œuvre depuis trois semaines
avait en partie porté ses fruits. " Le quotidien cite deux récents sondages successifs, IFOP,
puis Ipsos [réalisée les 21 et 22 janvier 2015 auprès de 1.003 personnes de plus de 18 ans] pour
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Le Monde et Europe 1 selon lesquels "47 % des Français jugeraient que l’islam est compatible
avec les valeurs de la société française. [Ce qui est] loin derrière les religions catholique (93 %)
et juive (81 %), mais c’est deux fois plus qu’il y a deux ans. En 2013, seuls 26 % des sondés
[contre 47 % faisaient part de cette crainte sur l'islam]. L’Ifop la semaine dernière donnait la
même tonalité (pour Atlantico) : 66% des Français considéraient que les musulmans vivent
paisiblement en France, seuls les islamistes radicaux représentant une menace."
Il y a tout juste 2 an, près de trois Français sur
quatre estimaient que l'islam était une religion
"intolérante", incompatible avec les valeurs de la
société française. Les contre-manifestations, les
films, les débats, les réactions publiques pour
encenser l'islam semblent donc avoir façonné l'opinion
publique beaucoup plus que les attentats ! Qui peut
donc réellement parler de montée de l’islamophobie ?
Reste que parallèlement à ce phénomène de société qui
semble fragile il y a des musulmans sincères qui
s'interrogent sur leur héritage et qui voudraient le
remettre en question. Certains pour le réformer. Mais
ne serait-ce pas un leurre quand la vie du fondateur est
remplie de violences ? Revenir à l'islam originel c'est
relancer les croisades. D'autres plus courageusement
pour le rejeter. On a vu quelques-uns pleurer après avoir
réfléchi et vu l'étendue des dégâts que cause l'islam du
fait qu'il s'est plus que tout emparé de l'ADN des
cultures. En effet il est encore interdit de changer de religion sous peine de mort en Arabie
saoudite, en Iran et au Soudan. Les nouvelles générations vont-elles ouvrir les yeux à ce sujet ?
Un projet de reconquête politique
Le porte-parole du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France ) Marwan Muhamad résume
bien ce que beaucoup attendent par cette question:« Qui a le droit de dire que la France dans
trente ou quarante ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? Personne dans
ce pays n’a le droit de nous enlever ça. Personne n’a le droit de nous nier cet espoir-là.
De nous nier le droit d’espérer dans une société globale fidèle à l’islam. Personne n’a le
droit dans ce pays de définir pour nous ce qu’est l’identité française ». Depuis septembre
2014, Marwan Muhammad est conseiller spécial auprès de l’OSCE (Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe), en charge des questions d’islamophobie dans les 57 pays membres
de l’organisation.
On se rend compte qu'à chaque fois que des dérives islamistes déclenchent des sujets
d’inquiétudes en France (exemple: le voile) les autorités sous la pression des médias obsédés
d'en découdre avec le phénomène religieux (bien incarné par les Témoins de Jéhovah dans
l'imagerie populaire) de nouvelles lois et polémiques affectent directement ces derniers. C'est
curieux ! Reste que les choses peuvent basculer rapidement. En effet, le contexte que nous
vivons rappelle étrangement les tentatives qui ont été faites par le passé pour imposer une vision
pan-arabique (aujourd'hui panislamiste) de la société franco-algérienne. Entre assimilation et
intégration les projets en coulisse des élites chrétiennes contre celles des élites musulmanes
restent toujours d'actualité. Ils peuvent vite dégénérer.
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2/ LA POLITIQUE DANS TOUS SES ETATS...
D
epuis des milliers d'années, les hommes ont essayé différentes formes de dominations.
Or l'échiquier politique est tellement bouleversé aujourd'hui qu'on se demande encore quel
est le meilleur mode de gouvernance efficace. Alors que certains dirigeants semblent
animés de bonnes intentions peux-t-on s'attendre à ce que cette expérience humaine
débouche sur un système satisfaisant pour l'humanité ? Ce dossier délicat mérite une
attention toute particulière.
"L'asile de fous" de Louis Raemaekers (1915)
Notre histoire est marquée par des millénaires de domination de toutes sortes que l'on peut
parcourir comme si on avait devant nous une fascinante pièce de théâtre dans laquelle se
succèdent différents personnages revêtant différents habits en fonction du temps...
L'odyssée de la domination de l'espèce humaine
Depuis que les hommes ont été livrés au pouvoir de leur conscience ils ont en quelque sorte mis
leur vie entre les mains d'une boussole à géométrie variable. Comment se sont-ils organisés ?
Selon les premières traces écrites fiables qu'on en a, au départ il semble que les humains furent
regroupés en fonction de leur corporation (bétail, cultures, fabricants de tentes, forgerie,
etc...) et dirigé par une domination de type patriarcale. Ils habitaient des tentes.
Il est intéressant de noter que les plus anciennes découvertes de
fonderies de minerais de cuivre et d'autres métaux remontent au
5eme millénaire avant notre ère dans ce qui correspond aujourd'hui à
la Turquie. Établissant ainsi des distinctions, les premiers hommes se
mirent donc à créer des armes en métaux pour leur protection. Ils
n'allaient pas tarder à établir des frontières sources de
tensions...Dans quelles conditions vivaient les premiers hommes ? On a
des sources disparates, mais plusieurs récits mythologiques semblent
concomitants; elles rapportent l'existence de géants. Les plus forts
ont probablement commencé à asservir les plus faibles. Les premières
civilisations ont apparemment été assujetti par des 'dieux-tyrans' qui
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ont laissé leurs traces dans les plus vieux récits retrouvés. (Ci-contre le Titan 'Atlas qui soutint
le ciel'). C'est principalement en Asie mineure et au Proche orient qu'on a retrouvé des vestiges
d'anciennes villes avec leurs activités au 4 ème millénaire avant notre ère.
De la domination patriarcale à la royauté
Contrairement à ce qu'on pense les premiers balbutiements politiques ne se sont donc pas
développés en Grèce avec la propagation de la pensée philosophique. Les premières traces de
dominations humaines à grande échelle ont été visibles chez les peuples mésopotamiens et
égyptiens.
Avant les premières fouilles archéologiques en 1842, en Irak, nous ne connaissions pas
l’existence des Sumériens. A cette époque nous avions découvert quelques objets
archéologiques assyriens et babyloniens, uniquement dans les premières strates du sol.
Selon le professeur Jean Louis Huot, "il y a belle lurette que Sumer a été supprimée des
programmes d'histoire de sixième et des concours de recrutement de l'Éducation nationale. On
ne l'aborde plus que dans quelques universités". L’intérêt de cette connaissance, c’est qu’elle est
à l’origine de notre propre civilisation occidentale. Une origine oubliée à dessein, afin de faire
croire que notre seul héritage venait de la Grèce antique.
Le premier fondateur du premier empire régional connu fut un
homme qui porta le titre de Nimrod (nom ayant pour racine "se
rebeller"). Il fit de sa mère une déesse. Abandonnant donc la
domination patriarcale, il bâtit les premières citées-états en
Mésopotamie (Babel, Erek, Akad et Kalné) puis en Assyrie vers
2500 avant notre ère. Si l'hypothèse selon laquelle il fut
déifié en dieu-soleil est vrai cela indique que son royaume fut
une monarchie idolâtrique. Dans tous les cas son pouvoir pris
une teinte religieuses. En quête de gloire, de pouvoir et
d'adoration, il voulut étendre sa domination sur toute
l'humanité par la force en chassant hommes et bêtes. La
tradition arabe fait mention de lui. Des poèmes suméro-akkadien font mentions de ces hauts
faits. Son empire n'a pas résisté aux divisions, et en se disloquant ses sujets se sont mis à
migrer ailleurs. En résumé bien qu'affaiblit vers la fin de sa vie Nimrod fut le premier dirigeant
à associer la politique et la religion établissant ainsi le premier modèle de tyrannie axé sur le
culte de la personnalité.
La première grande puissance politique
Par la suite coexistèrent plusieurs grands royaumes.
L’Égypte aurait commencé à sa première dynastie connue
(vers -2 920 à -2 686), sous le règne de Ménès, où le
pays s'est organisé autour de Thinis dans un premier
temps, puis Memphis dans le delta du Nil. Il est important
de préciser que dès cette période, Osiris est déjà très
vénéré, et que le roi prend automatiquement le nom
d’Horus, fils d’Osiris, pour renforcer sa légitimité. Les
rois étaient souvent liés à des triades de divinités. On
les écoutait donc comme si c'étaient des dieux. On reste donc dans la sphère théocratique.
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Entre le XVIIIe et le XVIe siècle avant notre ère la grande dynastie chinoise des Shang
(ou Yin) régnait dans une vaste contrée en Asie. Ce fut une réelle monarchie sans aspect
théologique.
La démocratie dans 'le berceau du savoir'
Pour beaucoup, le concept de la démocratie (gouvernement par le peuple) serait né dans les
cités-États de l'Antique Grèce au Ve siècle avant notre ère. Dans cet empire les femmes, les
esclaves et les enfants n'avaient aucun droit politique ce qui représente tout de même près de
80 % de la population qui n'avaient pas voix au chapitre (A cet époque pour une cité-État comme
Athènes de plus de 200 000 habitants cela correspond à seulement 43 000 citoyens masculins.)
Aristote désapprouvait ce type d'élections puisque selon lui en sélectionnant "les meilleurs
administrateurs" il introduisait un système aristocratique contraire à l'esprit du gouvernement
par le peuple. D'un autre côté, Platon considérait ce régime faible car il serait confié à des
"ignorants qui se laissent facilement influencés par les belles paroles des démagogues".
La démocratie représentative commença à faire son chemin en Angleterre au XVIIIe siècle.
Même les auteurs de la constitution des États-Unis de 1787 étaient inquiets de voir le peuple
participer à la vie politique ! C'est pourtant aujourd'hui le système politique le plus vanté et le
plus répandu.
L'épineuse question du "choix" électorale en démocratie
Dans une grande partie des pays démocrates, la plupart des modes de scrutins politiques sont
tellement complexes qu'un individu qui veut se présenter comme candidat à une élection doit
avoir des fonds financiers et de solides appuis médiatiques quitte à gagner à tout prix la
sympathie de ce '4 ème pouvoir'. Certains commentateurs dénoncent plutôt une médiacratie
voire une 'médiocratie'.
Ce mode de choix des candidats demeure aussi tabou pour une autre raison; l'offre politique
est si souvent limitée voire décevante que la plupart des gens préfèrent l'abstention ou le vote
blanc. Pour eux se contraindre à répondre aux nombreuses sollicitations pour aller voter
reviendrait à "choisir entre la peste et le choléra" pour reprendre le dicton populaire.
Autre difficulté majeure dans bon nombre de pays; la fraude électorale. Comme le dit si bien le
comédien Mohamed Fellag en Algérie "chaque fois qu'on met un bulletin dans l'urne c'est le
contraire qui sort !"
LA DÉMOCRATIE UNE "TYRANNIE DES IGNORANTS" ?
Pour Platon, la démocratie est fondamentalement démagogique. C'est la domination de l'opinion c'est-à-dire du
langage des préjugés, et de l'incompétence. Si Seul le savoir permet l'ordre, La démocratie est donc le règne du
désordre. Il n'est rien de pire que d'être gouverné par des ignorants. On est dans la "médiocratie".
Enfin l'expérience indique que l'honnêteté politique est rare, et donc qu'elle coûte cher. C'est
ce que confirme la loi de Murphy; en pariant sur un cheval aussi bon soit-il on le ralentit. Les
défis, l'énorme pression des responsabilités que l'on met sur les épaules d'un élu, auquel on
attend beaucoup et aussi honnête soit-il, peut l'écraser au point qu'il en perde son
intégrité et ses moyens pour réaliser ses idéaux.
"Le meilleur moyen pour ralentir un cheval est de parier sur lui."-Loi de Murphy
9
Si certains élus ont fait montre de désintéressement pour leurs concitoyens tel que le député
Jean Lassale (qui a fait un tour de France de 5000 km à pieds en avril 2013 pour aller
recueillir les sentiments et les attentes des gens qu'il croisa) d'autres ont plutôt terni l'image
des politiques de par leurs agissements.
« On n'a plus confiance en nous; c'est un rejet total »
Jean Lassale, le député qui a sillonné une grande partie de la France durant 8
mois à la rencontre des français " fut qualifié d'éponge de la société, le témoin
d'un ras-le bol de certains Français: "les Français sont désespérés, ils n'ont
plus l'impression de parler la même langue que les politiques".
Le décalage étant énorme, il renchérit: "Neuf personnes sur dix me disent: ça
va péter. Et encore, j'ai du mal à trouver la dixième. On nous déteste, nous les
politiques, on n'a plus confiance en nous. Alors, tout y passe: les affaires, le
mariage gay, l'actualité. Mais l'on sent que le rejet est plus profond, c'est un
rejet total". -Sources L’Express
Cette 'traversée du désert' en dit long sur la crise de confiance que traversent les élus
en France comme à l'étranger vivant en pleine démocratie.
Une désaffection croissante envers la politique sur fond de scandales
La plupart des scandales politiques entachent l'ensemble de la classe politique. Quelles
répercussions ont-elles sur l'opinion publique ? La façon dont certains élus agissent pour garder
coute que coute leur fonction sonne comme un aveu de faiblesse morale aux yeux des gens. Ces
scandales ad nauseam sont souvent liés à des intérêts financiers ce qui trahi un certain appétit
pour la cupidité matérielle. Du coup la plupart des citoyens misent davantage sur l'image
d'intégrité des candidats que les médias veulent bien renvoyer. Là aussi les espoirs se révèlent
souvent navrants.
Face à une hausse des affaires de
corruption politiques, des injustices sociales
et à l'incompétence des partis politiques
pour y remédier beaucoup sont toujours à la
recherche d'alternatives politiques.
Comment savoir quelle est la meilleure
"La moitié des hommes politiques sont des
bons à rien. Les autres sont prêts à
tout."-Michel Colucci, dit Coluche -
10
La collusion entre le pouvoir et l'argent dérape vite en dégoût pour la politique
Le point sur les régimes politiques expérimentés
Après des milliers d'années de domination humaine par différents systèmes politiques aussi
différents les uns des autres en a-t-on trouvé un qui soit vraiment satisfaisant ?
NATURE DE RÉGIME
EXEMPLES
ANARCHIE
Système "sans chef".
C'est le réformiste protestant
anglais Gerrard Winstanley
(1609-76) qui établit les
principes fondamentaux de
l'anarchie comme alternative
politique en expérimentant une
communauté basée sur le troc.
ARISTOCRATIE
Système établit par le choix
"des meilleurs" personnes;
des nobles. S'ils sont riches
c'est une PLOUTOCRATIE,
s'ils sont de même filiation
c'est une OLIGARCHIE.
Le philosophe Aristote
considérait l'aristocratie pure
comme un idéal élevé qui
permettrait à des dirigeants
dotés de grandes qualités
morales de faire le bien. Par la
suite il admit que c'est la
combinaison de ce système
avec la démocratie qui
L'esprit libertaire remonte très
loin, à l'image des Inuits, des
Pygmées, des Guaranis, des
Santals, des Tivs, des Piaroa ou
des Merina, de nombreuses
sociétés fonctionnent depuis
longtemps sans autorité politique
(État ou police) revendiquant
l'autonomie, l'association
volontaire, l'auto-organisation,
l'aide mutuelle ou la démocratie
directe. Mais les premières
expressions de cette philosophie
peuvent être trouvées dans le
taoïsme et le bouddhisme qui
véhiculèrent le principe de noninterférence avec les flux des
choses et de la nature, un idéal
collectiviste et la critique de
l'État, la recherche de
l'accomplissement personnel et
le rejet de la propriété privée.
A un moment donné de leur
histoire, la Chine, Rome,
l'Angleterre et le Japon ont eu
aussi ce type de régime. Athènes
était auparavant une aristocratie
avant de baigner dans une
révolution culturelle.
11
BILANS
Si cette conception promet une liberté
absolue limitant les pouvoirs, en réalité
l'absence d'autorité qui comporte des règles
et des principes, comme dans toute famille,
entraîne le chaos social, moral et
économique.
L'homme ne peut compter sur sa conscience
comme s'agissant de sa seule hiérarchie
puisqu'il est lui aussi soumis au "pouvoir
corrupteur du temps"
Aujourd'hui certains mouvements
anarchistes sont en révolution perpétuel
contre des autorités et prônent des actions
ciblées et des insurrections sanglantes.
En Chine, sous le règne de la dynastie des
Zhou (1046 à 256 avant N.E), une société
féodale, il y avait une stabilité et une paix
relative. Mais les aléas de la filiation royale
a apporté des complications puisque
l'empire se morcela partagé par plusieurs fils
rivaux qui y mêlèrent querelles et intrigues.
Le concept de la supériorité biologique qui
prévalait favorisa la corruption et entraîna
comme à Rome la perte du respect du
peuple.
Si ce système veut promouvoir les
dirigeants les plus capables, il n'a donné
que des élites sélectionnés sur le rang, la
richesse ou la puissance et non sur de
réelles qualités humaines.
produirait les meilleurs
résultats. Confucius (551-470
avant N.E) plus tard vanta 'la
compétence et l'excellence
morale' de ce système.
AUTOCRATIE/
DICTATURE/
TOTALITARISME
Régime ou un seul individu
détient un pouvoir illimité
sans être de droit divin.
Bien que le pouvoir oligarchique soit
détenu par un petit groupe de personne de
façon familiale cela n'empêche pas ce type
de régime de concentrer des ambitions
égoïstes et malhonnêtes.
Certains se sont illustrés par leur
totalitarisme. Exemples; Adolph
Hitler, Bachar El Assad en
Syrie qui gouverne de façon
autoritaire. Aussi certains
considèrent l'actuel régime russe
de Vladimir Poutine comme de
plus en plus autocratique en
raison de la disparition
mystérieuse des contestataires
politiques gênants.
La dictature pétrolière
d'Azerbaidjan
Ces types de système ont été
très répandus. Des Tsars russes
furent considérés comme des
"autocrates de toutes les
Russies".
Un des plus illustres est le Tsar
Nicolas II (ci-contre) qui a
régné de 1868 à 1918, année
où il abdiqua avant d'être
détenu puis assassiné avec
toute sa famille par les
révolutionnaires communistes.
Le président Aliev semble agir
comme un despote en tenant
d'une main de fer son pays par la
répression brutale et la censure
sur tous ceux qui ne se
soumettent pas à son système de
pensée. Pour ce qui est des
autres dictatures modernes
(Corée du Nord etc....) elles
font se reposer leur pouvoir sur
la propagande idéologique
véhiculée essentiellement par les
médias qu'elles contrôlent.
12
Si ce régime prévoit des résultats sans délai
(sans passer par une représentation par
exemple) ce système dépend entièrement
d'un homme qui même s'il est animé de
bonnes intentions au départ peut être
enivré d'ambitions personnelles au risque
de devenir très autoritaires voire
tyranniques ne serait-ce que par l'attrait
du pouvoir.
Même s'il détient un pouvoir absolu et
illimité un dictateur qui contrôle
totalement ses forces de sécurité et de
sureté peut en faire un instrument de
terreur qui brise les libertés les plus
fondamentales.
Dans ces types de régimes totalitaires les
libertés de pensée, d'opinion et de
conscience des individus sont reniés et
fortement réprimés.
Enfin, le culte de la personnalité des
dictateurs leur servent souvent d'exercice
sur la mainmise qu'ils ont sur les foules
CAPITALISME
Système économique dans
lequel la répartition des
biens est privatisée au profit
de propriétaires
A la fin du moyen-âge
l'effondrement du système
féodal permit l'essor du
commerce dans les villes. Les
idées du protestantisme
favorisèrent la recherche du
profit comme un moyen de
bénédiction
Le libéralisme s’est surtout
répandu au XVIIIe siècle lors de
la révolution industrielle.
En Angleterre il a produit de
nombreux millionnaires et a
contribué à élever de façon
considérable le niveau de vie.
Aux États-Unis le monde
cupide des marchands d'armes
a souvent profité des guerres
pour faire du profit sur le dos des
victimes de ces conflits.
13
Ce système a permis d'élargir davantage
les fossés qui existaient entre riches et
pauvres occasionnant de nombreuses
injustices sociales.
Il a engendré un système financier
instable. De par ses impératifs de
production il a occasionné d'énormes
quantités de rejets polluants dans la
nature. Il a aussi engendré l'exploitation
des travailleurs et la lutte des classes.
Il a développé une société de
consommation uniquement accès sur le
profit matériel et vide de sens.
Enfin il a étendu la mondialisation qui
entraîne en retour la montée des
communautarismes.
COMMUNISME/
SOCIALISME
Régime social prônant la
propriété collective, la
répartition équitable des
biens et l'absence de la
propriété privée et des
classes, étant dirigé par un
parti unique.
Le socialisme vise une
réforme progressive au sein
d'une société démocratique
dans laquelle la privatisation
ne se fait que sur les
principaux moyens de
production et de
distribution.
Dès 1813, l'entrepreneur
Robert Owen (1771-1858)
proposa en Angleterre un
système coopératif dans lequel
hommes et femmes vivraient
du fruit de leur travail en
commun.
Le courant du 'socialisme
utopique' fit des émules
auprès d'autres théoriciens
parmi lesquels Karl Marx et
Friedrich Engels qui
élaborèrent le communisme.
Des socialistes opposés à la
révolution violente préférèrent
collaborer avec un système
démocratique parlementaire
pour créer une espèce d'Etatprovidence pour le peuple
comme en Allemagne, en
Grande Bretagne et en
France dans les années 80.
En France après la Révolution
de 1789 les idées libertaires ont
entraîné une remise en question
des idées traditionnelles sur le
travail. La révolution
industrielle posait des
problèmes sociaux au point que
les idées de répartition plus juste
des profits soient envisagées si
ces biens devenaient la
propriété de l’État.
De nombreux réformateurs
français tels que Pierre-Joseph
Proudhon (1809-65) affirmaient
que le socialisme n'est que le
fruit de la théologie chrétienne
radicale. Il alla plus loin en
prônant le socialisme libertaire
ou le libertarianisme.
Les esprits étaient donc préparés
à faire bon accueil aux idéaux
communistes de Karl Marx et
Engels parues principalement
dans le Manifeste du parti
communiste en 1847.
Dès 1917, s'appuyant sur ces
idées Lénine mène une
révolution socialiste en Russie,
et rejette le tsarisme en légalisant
la terreur de masse. Il souhaita
néanmoins établir un
centralisme démocratique dans
ses instances qu'il voulait dirigés
ce qui n'était pas du goût de
Joseph Staline qui finit par le
faire tuer et prendre la tête du
parti.
L'opportuniste Staline se
conduisit en cruel dictateur en
éliminant systématiquement tous
ces rivaux, ses détracteurs et tous
ceux qui ne voulaient pas se
soumettre à son idéologie. Ce
criminel fut probablement
l'homme qui a assassiné le plus
de gens sur terre de 1920 à 1956
souhaitant exporter le marxismestalinisme dans le monde.
Le dirigeant du PCF, Maurice
Thorez, se proclamait « premier
stalinien de France »
Ce concept a donné en Chine le
Maoïsme qui a dominé de 1949
à 1976 et au Cambodge les
Khmers rouges (de 1975 à 79)
qui sont responsables de la
purge de millions de civiles.
14
Le socialisme n'est pas une idée nouvelle;
les philosophes grecs Platon et Aristote
l'évoquait déjà à leur époque.
Le communisme avait reproché à la libre
entreprise d'engendrer le chômage, la
pauvreté les injustices sociales, les luttes
salariales et les inégalités. Pourtant il n'a pas
fait mieux pour éviter que tous les gens
vivent dans la misère.
Dans certains pays encore communistes la
corruption fait des ravages dans la
population.
Si le communisme vante une société sans
classe dans laquelle les citoyens jouissent
d'une égalité totale l'expérience montre que
c'est une réelle utopie qui se transforme
vite en machine à uniformiser les gens
aux dépens des libertés individuelles.
Le communisme depuis ses débuts (1917)
est à l'origine de plus de 85 millions de
morts dans le monde.
Plus près de nous dans les banlieues tenues
par le parti communiste des élus, de par
leurs décisions et leurs choix politiques
(choix des contenus pédagogiques par
exemple) ont entretenu la haine des riches,
des entrepreneurs et des commerçants. Ils
ont favorisé un esprit de misère en
développant l'assistanat et en plébiscitant
les métiers de la fonction publique pour
limiter la libre entreprise.
La République démocratique
est aujourd'hui la forme la plus
répandue de régime politique.
Régime prônant le pouvoir
L'une des premières Républiques
par le peuple par
de l'histoire fut établie dans la
l'intermédiaire de
Rome antique bien avant qu'elle
représentants élus.
La République est tout ce qui soit une monarchie.
est propre à l’État au service Aujourd'hui bon nombre de
démocraties sont des
du public.
Républiques pas toujours
directement représentatives (ce
qui est le cas des États-Unis qui
sont une Fédération)
Abraham Lincoln a défini luimême la démocratie comme "le
gouvernement du peuple, par le
peuple pour le peuple"
DÉMOCRATIE/
RÉPUBLIQUE
Au temps de Mouammar Kadhafi
les gens semblaient vivre bien mais
n’étaient pas vraiment libres :
Bien que les droits humains
furent réprimées, la Libye fut
en réalité une sorte de
démocratie communiste
originale dé-soviétisée. Il y
existait des mécanismes de
contrôle populaire et de
démocratie: des conseils des
élus de citoyens et des
communautés autonomes.
FASCISME/
POPULISME
Ces systèmes combinent
aussi bien le populisme, le
nationalisme avec
l'autoritarisme au point
d'être centré sur le culte de
la personnalité comme
moteur des réformes du pays
.
Si ce système donne au peuple le choix de
déterminer ce qui est le mieux pour la
société, en réalité celui-ci n'a pas toujours
les connaissances ni le désintéressement
requis pour prendre de bonnes décisions
pour tous. Ce qui peut paraître bien pour
quelques-uns ne l'est pas forcément pour les
autres. De plus le fait même qu'un mode de
scrutin souvent complexe propose de faire
un choix limité parmi quelques candidats
va à l'encontre de la notion même de la
liberté de choix. Au final ce n'est pas le
peuple qui décide vraiment mais le mode
de scrutin basé souvent sur des éléments
subjectifs comme l'argent, la puissance ou
la notoriété médiatique.
La 'loi de la foule' a parfois dégénérée en
tyrannie.
L'éducation, l’eau à usage
domestique, la médecine et
l'électricité à usage domestique
étaient gratuite. Les banques
libyennes accordaient des prêts
sans intérêts. La Libye ne doit de
l’argent à personne et ne doit pas
un centime à personne. La
France a 233 milliards de dettes
en janvier 2011, soit 67% du
PIB. Lorsqu’un couple se marie,
l' "État" paie le premier
appartement ou maison (150
mètres carrés). Les citoyens
n'ont pas d'impôts à payer, et la
TVA n'existe pas.
Malheureusement la corruption a
gangrené la société notamment
son clan familial.
L'exemple type fut celui de
Mussolini en Italie de 1920 à
1945.
Tout en maintenant une
économie dirigiste le dictateur
maintint une économie privée et
capitalistes.
Sa devise fut: « Tout par l'État,
rien hors de l'État, rien contre
l'État ! ». Son modèle fut copié
par la suite.
Si le terme fasciste a pris une
connotation négative certains
partis politiques qui s'y
approchent sont mieux connus
sous le nom de populistes.
15
Même s'il prône le bonheur pour tous par
une économie guidée ce système exalte le
culte de la personnalité et agit aux dépens
des libertés individuelles. Il se transforme
facilement en tyrannie glorifiant la guerre
et le nationalisme.
MONARCHIE
Système sous lequel le
dirigeant est un roi ou un
empereur consacré par
hérédité et concentrant tous
les pouvoirs (3 types: de
droit divin, absolue et
constitutionnelle)
Souvent considérés comme un
facteur d’homogénéité de
nations, ce régime fut
probablement la première
structure en place dès les
premiers débuts de l'organisation
politique des hommes.
Chez les grecs et les romains
l'idée antique qui associait la
La monarchie absolue a évolué fonction de roi à celles de
avec le temps au point que les magistrat et grand prêtre
rois soient devenus des 'dieux faisait de lui un être transcendé
et sacré.
réduits à des rôles de
figurants' dans les monarchies Ces détails sont très
intéressants puisque les
de types constitutionnelles
empereurs ou les rois avaient
aujourd'hui.
pour fonction d'être des
Au Moyen-âge les rois
garants aussi bien de l'ordre
déléguaient une partie de leur
physique que de l'ordre
autorité à de grands
naturel en étant une forme
propriétaires terriens.
d'intermédiaire avec ce qui
Ce régime fut largement
transcende l'homme (un Être
répandu dans l'histoire.
Divin ou 'les dieux'). Cette forme
de domination se veut donc en
accord avec l'ordre naturel des
choses ce qui lui rattache un
sens existentiel. . Les régimes
des pétrodollars dans le Golfe
ont contribué à la pollution de la
région et à l'extension des
conflits sanglants.
Ce sentiment a amené des
puissances
à coloniser de
NATIONALISME
nombreux territoires. Ainsi alors
qu'en 1800 des nations
Système qui exalte la nation
comme au-dessus de tous les européennes exerçaient leur
pouvoir sur 35 % du globe elles
autres
ont fini par l'étendre sur 84 %
en 1914. Auparavant concentré
dans les pays arabes où il recule
face à l'islamisme, l'esprit
nationaliste est encore bien
implanté dans les pays slaves et
baltes. Au sein de l'Union
européenne de nombreux partis
populistes semblent prendre
ancrage dans la société en
réaction au mondialisme et au
communautarisme grandissant.
16
Seul ce système peut être rattaché à
l'ordre naturel des choses et a pu, dans
certains cas, transcender aussi bien
l'homme que le dirigeant
La monarchie est un gage de stabilité
mais l'unité de ce système dépend
entièrement des capacités et des qualités
du roi. S'il est bon ce système dépend de
la longévité du dirigeant.
Le sang royal ne vaccine pas contre la
sottise; dans certaines dynasties les
enfants furent tellement proches sur le
plan consanguin que cela a aggravé les
choses...
L'Arabie saoudite est l'exemple type de
l'échec de la royauté quand elle ne repose
sur aucune source de valeurs supérieures
aux intérêts égoïstes humains et à la
supercherie. Il n'est pas rare que des gens
qui vivent dans un faste scandaleux
côtoient des gens qui vivent dans une
misère criante quand ils ne les exploitent
pas ! De plus dans ce type de royaume la
tyrannie envers les femmes, les restrictions
imposées envers les non-musulmans,
côtoient la corruption de certaines autorités
qui mènent une vie fastueuse, excentrique et
hypocrite.
Ce système a amené des gens à penser en
tant que patriote avant de penser en tant
qu'humains.
Il a largement contribué à encourager
l'orgueil et la fierté raciale qui dans la
plupart des cas a dégénéré en haines
meurtrières et en violences xénophobes.
THÉOCRATIE
C'est un système qui prétend
être dirigé par Dieu
Contrairement à ce qu'on pense
c'était ce qu'il y a de plus
répandu dans l'histoire.
L'antique nation d’Israël était
connue comme étant dirigé par
Dieu au temps du prophète
Moïse. Ensuite elle fut organisée
en Royaume théocratique qui
s'est détourné de ces obligations
scellées par plusieurs alliances
selon la Thorah.
De 1642 à 1959 le Tibet a
fonctionné comme une théocratie
dirigée par le Dalaï Lama !
Ce système existe encore au
Bhoutan et en Iran avec les
résultats que l'on connaît.
Il est aussi actuellement mis en
place en Irak avec l’État
Islamique
Ce système qui se veut transcendant
l'homme a connu une expérience positive
dans l’Israël antique au temps du règne de
Salomon ou la prospérité et le commerce
furent à leur apogée. Ce fut une monarchie
théocratique particulière sans rapport avec
ce qu'on put voir par ailleurs.
Les autres expériences n'ont guère apportée
mieux si ce n'est pire. On a vu que les
traditions, la superstition ont souvent
berné les gens.
Que conclure de tout ceci ? La monarchie est le régime qui a tenu le
plus longtemps dans la durée avec quelques petits résultats isolés
pour ce qui est de la stabilité, de la prospérité et de la paix. C'est
un système qui a pu transcender le pouvoir de l'homme en
accord avec l'ordre naturel des choses. Bien qu'en général on lui
a transcendé des fausses valeurs et des supercheries toute la
différence repose sur le respect et la force de ces idéaux.
Reste que les différents régimes tentés et mis en place par les hommes ont tous en commun
d'être éphémères, instables et inefficaces contre l'insécurité économique, l’injustice et la
corruption.
En France des partis prétendent que leur opposants politiques ont les mêmes programmes et
vice-versa; et il est vrai que des partis qui s'affrontent et se détestent ont bien souvent les
mêmes discours et parfois ils ne sont pas cohérents avec leurs idéaux; par exemple le secrétaire
du parti communiste Georges Marchais en 1974 critiquait la politique d'immigration officielle
mené par le gouvernement estimant qu'il y a trop d'immigrés alors que le nombre de chômeurs
augmentait. Aujourd'hui le même parti tient des propos différents.
Quel que soit leur nature, leur forme ou leur couleur en réalité les différents régimes politiques
font partie de la même lessive qui a asservi les hommes au détail prêt que c'est juste la
couleur des paquets et donc la forme qui a changé. Certains pensent que même après ces
évidences on peut tout de même en attendre une amélioration...
Entre humanismes et progrès
Pour endiguer les nombreuses dérives possibles du progrès scientifiques certains revendiquent
plus d'humanisme pour l'accompagner. C'est le cas de l'ingénieur agronome alternatif Claude
Bourguignon (ayant quitté l'INRA) pour qui les hommes politiques se servent des statistiques en
baisse pour ce qui est de la malnutrition pour parler de progrès; pour eux s'il n'y avait que 200
millions de personnes qui meurent de faim en 1800 et qu'aujourd'hui il n'y en a plus que 15 %
(soit 1 milliards de personnes) cela est une avancée !
17
Ils ne se préoccupent plus de ce problème mais ils l'ont laissé aux agro-industriels qui eux ne
pensent qu'en termes de profit au détriment de la terre et des gens.
"Les statistiques sont des êtres sensibles et délicats qui, à force d'être torturés, finissent par
avouer tout ce que l'on veut leur faire dire" -Le démographe Alfred Sauvy
La plupart des partis politiques finissent par agir par opportunisme et jouent sur l'ère du temps.
Ils suivent la tendance en vogue à revêtir les habits de l'humanisme en les combinant avec les
progrès social et scientifique. Ils s'accaparent de plus en plus l'espace culturel jusque-là
réservé au monde du divertissement. C'est ce que fait remarqué l’essayiste, le docteur Thierry
Michaud Nerard: "L’idéologie socialiste est une idéologie religieuse, car imaginée par rapport
à une référence religieuse absolue : l’idée d’une omniscience politique dont la religion
socialiste est supposée être la dépositaire"
Autre réalité étonnante; les gens ont actuellement une vision des querelles de partis en crise
de légitimité comme celle qu'on voit dans les cours de récréation pour enfants; ils se
disputent plus en fonction de ce que l'autre fait qu'en fonction de leurs idées. Ce que fait
remarqué le même auteur précité; "le professionnel de la politique se comporte non pas les
yeux fixés sur son public, mais par référence à ses concurrents". En réalité qu'est-ce qui
les rends vraiment différents sur le fond entre eux ?
Cette crise de confiance en la politique peut amener des dirigeants à renforcer leur pouvoir sur
la scène internationale en se réfugiant dans différentes alliances.
Les jeux d'alliance des 'grands fauves politiques'
Dans quel état est le monde politique aujourd'hui ? La superpuissance qui agit comme un chef
d'orchestre reste les États-Unis. Elle continue à dépenser des sommes colossales pour
maintenir ses intérêts et contre le terrorisme. Face à son hégémonie se dressent de grands
monstres de la politique telle que la Russie et la Chine.
Ainsi en Russie Vladimir Poutine a vu sa côte de popularité grandir quand il envoya l'armée en
Ukraine empêché des milices néo-nazies d'accomplir leur nettoyage ethnique.
“Il y a deux manières de combattre : l’une avec les lois ;
l’autre avec la force. La première est celle des hommes ; la
seconde celle des bêtes. Mais comme très souvent la première
ne suffit pas, il est besoin de recourir à la seconde”Machiavel
Par ailleurs au sujet de la Chine, David Shambaugh (une sommité américaine reconnue en science
politique et relations internationales) déclare:
« La phase finale du règne communiste en Chine a commencé et les mesures brutales de Xi
Jinping ne font qu’amener le pays plus près du point de rupture. »- (L’effondrement prochain
de la Chine). Citant le proverbe chinois « waiying, neiruan », « dur dehors, faible dedans »
l'expert pointe du doigt 5 facteurs qui montrent cette fragilité:
1/ Les élites économiques fuient le pays et investissent à l'étranger
2/ Le nouveau pouvoir intensifie la répression envers la presse, internet, les groupes religieux,
les artistes et les étudiants
3/ L'ennui des cadres victimes d'un système vide de sens
4/ La corruption qui gangrène tous les échelons de la société
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5/ Des réformes économiques limitées avec une croissance au point mort.
Il est encore impossible de savoir ce que fera la Chine demain mais son cas est très
intéressant. Elle doit affronter au moins 3 défis :
Alors que sa politique de non-interventionnisme l'a mise à l'écart des tensions du Moyen-Orient
elle a su développée ses exportations commerciales même là où on ne l'attendait pas. La
deuxième puissance économique du monde se retrouve donc en formidable concurrence avec
les États-Unis qui adaptent en conséquence une géopolitique visant à s'implanter en Asie face à
elle. En plus de cette difficulté, le géant chinois fait aussi face à une immense surpopulation qui
l'amène à être en conflit territorial avec quelques-uns de ces pays voisins comme Taïwan, la
Corée du Sud, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et le Japon.
Enfin les revendications communautaires au sein de son propre empire (qui comporte pas moins
de 56 ethnies différentes) sont toujours aussi fortes bien que réprimés; Ouïgours, moines
tibétains etc...
Face à ses difficultés, la Chine a donc besoin de trouver
des soutiens parmi des pays alliés sur lesquels elle peut
compter dans la tribune de l'ONU et contre l'influence
des États-Unis et de l'Union Européenne (que certains
considèrent comme 'une province américaine'). Ainsi un
partenariat de pays émergents comme elle appelé
B.R.I.C.S fut créé en avril 2011. Il regroupe avec elle
la Russie, l'Inde, le Brésil, et l'Afrique du Sud. C'est
ainsi que la Chine et la Russie se servent de leur position
privilégiée au sein de l'ONU pour se maintenir dans la cour des grands... Cette officine est bien
commode puisque derrière elle des puissances rivales peuvent s'allier avec d'autres États qui
pourront les soutenir sur la scène internationale.
Un échiquier politique fragile
Quelles sont les perspectives d'avenir ? Pierre Rousselin, rédacteur chargé de la politique
internationale au Figaro, décrit bien la situation: "L'interdépendance économique spectaculaire
de notre époque sera le vecteur d'une pacification et d'une démocratisation planétaires (...) Face
aux régimes autoritaires, le recours à la force est présenté comme un anachronisme, ce qui ne
peut que les encourager. Reste l'arme très aléatoire des sanctions. Elles ont bien amené l'Iran à
négocier sur le dossier nucléaire, mais rien ne dit qu'elles conduiront la République islamique à
changer de comportement. Boudée par Washington, l’Égypte des militaires songe à s'armer chez
Poutine au moment où la Turquie lorgne vers la Chine. Quant à la Russie, elle est à l'abri de toute
mesure qui pénaliserait l'Europe avant de la toucher vraiment. L'interdépendance est
décidément une arme à double tranchant." Lors de sa séance annuelle de questions-réponses
avec ses concitoyens en direct à la télévision aujourd’hui, celui qui est considéré comme l'homme
le plus riche au monde ( avec une fortune estimée à 200 milliards de dollars) assure à son pays,
le premier fournisseur d'armes au monde, une reprise économique.
'Les chefs d’État de notre époque sont comme des rois assis sur un tapis agité; il y a quelqu’un qui
ne cesse de tirer sous le tapis...'
Dans la quête du meilleur régime politique, on voit bien qu’aucun système humain n’a été
satisfaisant. Ils se ressemblent tous dans le fond puisque toutes les réformes apportées n’ont
rien changé à l’injustice, à la corruption ou à l’insécurité. Chercher à en remplacer un par un
autre reviendrait à repeindre le navire alors qu’il est en train de couler !
19
3/ La déconstruction du mur de Berlin et des dictatures de l'est
I
l y a plus de 25 ans qui aurait pu imaginer qu'on verrait s’effondrer l'un après l'autre
les 9 régimes communistes à l’œuvre derrière rideau de fer ? Pour cet extraordinaire
revirement de situation, on a beaucoup parlé du délitement de l’appareil soviétique ainsi que
de celui de l'Allemagne de l'est. En réalité l’effondrement de ces tyrannies s'est opéré
suite à l'accumulation de plusieurs facteurs concomitants. Il y a de grandes leçons à tirer
de la conduite de certains acteurs de cet incroyable et spectaculaire écroulement des
dictatures marxistes...
La vie derrière le rideau de fer
Selon les témoignages de personnes ayant vécu
derrière le rideau de fer il y a plus 25 ans la
vie était rude et ennuyante. Dans cette
atmosphère de guerre froide, loin d'être "un
paradis sur terre" (comme le régime
bolchévique le prétendait à l'époque) il y avait
très peu de libertés mais beaucoup de misères
et de suspicions. Les opposants et les éléments
jugés indésirables voire hostiles au régime
furent traqués, emprisonnés et parfois
éliminés. Dans ce contexte tyrannique, par la
Providence, certains hommes politiques
hongrois ont catalysé intelligemment,
l'inéluctable décomposition du bloc soviétique.
Les acteurs du basculement
GYULA HORN était ministre des affaires étrangères, en 1989, dans un gouvernement hongrois
qui s'efforçait d'améliorer ses relations avec les Occidentaux sans pour autant mettre en
danger la coopération avec les autres pays du « camp socialiste ». Dans un geste symbolique, il
avait coupé, le 2 mai, avec son collègue autrichien Aloïs Mock, les fils de fer barbelés qui
marquaient l'emplacement du rideau de fer entre l'Autriche et la Hongrie.
A l'été 1989, dans une Hongrie au bord de la banqueroute, Miklós Németh, un économiste de 40
ans, Premier ministre que depuis quelques mois, découvre des informations sidérantes tenues
secrètes par le Parti. Il avait rompu ses relations avec ses parents- des paysans meurtris par les
exactions staliniennes-qui lui reprochaient d'entrer au parti communiste. En réalité, s'il le fit
c'est pour mieux en appréhender ces dérives...Gênant il fut sérieusement menacé par les
apparatchiks de l'appareil communiste hongrois. Lors d'une entrevue mémorable avec
Gorbatchev, Németh annonce qu'il veut alléger le dispositif de sécurité à la frontière entre son
pays et l'Autriche, autoriser le multipartisme et organiser des élections libres. Lors d'une une
réunion avec les dirigeants de l'est, le dictateur Ceausescu présent se fit menaçant envers la
Pologne et la Hongrie et suggéra à Moscou d'envoyer des chars...Gorbatchev rejeta ce scénario
et couvrit le premier ministre hongrois. Németh rencontra plus tard Elmut Kohl qui fut émut
jusqu'aux larmes de voir un homme prendre de grandes décisions aussi courageuses. Finalement,
20
le 19 août, Budapest autorise l'ouverture de la frontière austro-hongroise à Sopron. C'est ainsi
que lentement mais sûrement, la chute du bloc de l'Est s'est amorcée...
Le quart de l'humanité encore privé de liberté de conscience
Ci-dessous la liste (exclusif) en 2014 des 31 dictatures méprisant la liberté de conscience (dans
lesquelles 'vivent' environ 1 milliard et 700 millions d'habitants)
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Afghanistan : Ashraf Ghani
Algérie : Abdelaziz Bouteflika
Arabie saoudite : Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud
Bahreïn (Monarchie): Hamed ben Issa al-Khalifa
Chine : Xi JInping
Corée du Nord : Kim Jong-un
Djibouti : Ismail Omar Guelleh
Egypte: Général Al-Sissi
Émirats arabes unis : Khalifa ben Zayed Al Nahyane
Érythrée : Issayas Afewerki
Irak : Fouad Massoum
Iran: Ali Khamenei
Jordanie (monarchie) : Abdallah II
Koweit: Sabah IV
Kurdistan autonome d'Irak: Massoud Barzani (en cours d'évolution ?)
Lybie : Ali Zeidan
Maroc : Mohamed VI
Mauritanie: Mohamed Ould Abdel Aziz
Oman (sultanat) : Qabus Ibn Saïd
Ouzbékistan : Islom Karimov
Qatar (Emirat) : Tamim ben Hamad Al Thani
Russie : Vladimir Poutine
Somalie : Hassan Sheikh Mohamoud
Syrie : Bachar el-Assad
Tchétchénie : Ramzan Kadyrov
Tunisie : Moncef Marzouki (en cours d'évolution ?)
Turkménistan : Gurbanguly Berdimuhamedow
Tadjikhistan : Emomalii Rahmon
Thaïlande: Le général Prayuth Chan-ocha vient d'instaurer la loi martiale face aux divisions internes
Vietnam: Trương Tấn Sang
Yemen: Ali Abdallah SalehSur ces 30 systèmes despotiques 24 sont musulmans (en vert), 3
dirigés par les communistes (en rouge), 3 par des nationalistes (en noir) et un seul la
Russie (en bleu) reste une fédération spécifique aux élans militaristes nationalistes (il
reste le premier exportateur d'armes et le plus grand détendeur d'ogives nucléaires).
La liberté de conscience face à l'endoctrinement des masses
Ces exemples intéressants démontrent qu'on peut vivre sous une dictature ou dans un système
hermétique étant sous l'influence d'une forte propagande conditionnant les esprits sans pour
autant la suivre ! L'expérience de Milgram; l'a démontré; 2 personnes sur 3 seraient prêtes à
obéir à d'horribles instructions émanant d'une autorité populaire quand une minorité de gens
utiliseraient leur conscience. Même si on fait partie d'un appareil arbitraire on peut y vivre à
contre-courant; c'est ce qui s'est passé en Hongrie ! L'exercice de la liberté de conscience
fut le facteur majeur de la dislocation des régimes tyranniques de l'est de novembre 1989
à 1991. Tous ceux qui sont victimes de systèmes politiques vide de sens où règnent la terreur,
l'embrigadement, l'ennui, le manque de spiritualité et la suspicion pourront tirer de grandes
leçons de ces exemples qui montrent qu'on peut rejeter et dire non à la propagande venant de
ces systèmes, combien même on y fait partie...Reste que comme l'actualité le montre, aucun
système politique humain à l'est comme à l'ouest n'a été exempt de corruption ou
d'incompétence.
21
4/ Le déferlement de mensonges des politiques et religieux
C'
est aussi répandu que l'air et pourtant ces derniers temps on assiste à un cortège de
révélations sur les mensonges cachés des puissants de ce monde. Nul n'en est à l'abri;
depuis l'institution catholique "gardienne de la foi et de la morale", la finance, jusqu'aux
responsables politiques en passant par le grand rabbin de France. Sous prétexte de sauver
les institutions beaucoup préfèrent démissionner. Faut-il s'en étonné ?
Les détournements de Don Saluste, Louis de Funès dans la "Folie des grandeurs"
Des dirigeants espagnols embourbés sur fond de scandales
L’exécutif espagnol, empêtré dans une récession qui ne cesse
d’empirer, vit aussi une crise de légitimité tous azimuts : non
seulement il est mis en cause dans une affaire de corruption
éclaboussant tous les dirigeants du parti au pouvoir - dont le
chef du gouvernement, Mariano Rajoy -, mais il doit venir au
secours de la monarchie, une institution en perte de vitesse
depuis un an, qui, ces jours-ci, vit ses heures les plus noires,
car elle est soupçonnée d’être partie prenante, ou complice, de
fraudes.
Les ennuis de la monarchie sont liés à l’ancienne star de handball et gendre préféré du roi, Iñaki
Urdangarin - l’époux de l’infante Cristina. L’été dernier, le juge José Castro a obtenu la preuve
qu’entre 2003 et 2008, celui-ci et son associé Diego Torres ont détourné au moins dix millions
d’euros (fausses factures, budgets gonflés…) versés par des gouvernements régionaux à Nóos, sa
fondation à but soi-disant non lucratif. Au moins, jusqu’alors, les activités délictueuses du
«gendre idéal», écarté de l’agenda officiel en décembre 2011, ne contaminaient pas le reste de la
famille royale. Mais de nouveaux éléments sont récemment apparus : l’infante Cristina aurait été
«très impliquée» dans les négoces de la fondation Nóos, tout comme Carlos Garcia Revenga,
homme de confiance du roi.
L’étau se resserre donc sur la figure du roi et sur l’institution monarchique dans son ensemble.
Selon l’institut de sondages Metroscopia, quelque 86% des Espagnols sont convaincus que
l’infante Cristina avait «parfaite connaissance» des activités illicites de son mari, et 86%
estiment que cette affaire a «sali l’image» de la Casa Real. Le chef du gouvernement Mariano
Rajoy serait aussi mouillé dans ces magouilles. Dans un tel contexte, il est de plus en plus
difficile pour lui d’exiger des sacrifices à des Espagnols qui - tous les sondages le disent - ont
perdu foi dans leurs institutions au point d'exiger la démission du roi d'Espagne et du
gouvernement ! Démission d'un ministre français suite à un mensonge
22
Jérôme Cahuzac alors ministre délégué au Budget (depuis mai 2012) fut accusé en décembre
dernier par le site d'information Mediapart d'avoir possédé des fonds non déclarés sur un
compte en Suisse, puis à Singapour. Le ministre clame à plusieurs reprises son innocence, y
compris devant les députés à l'Assemblée nationale. Le jour de l'ouverture d'une information
judiciaire, le 19 mars 2013, il démissionne du gouvernement puis finit par reconnaître les faits le
2 avril 2013 devant les juges d'instruction. Il est alors mis en examen pour blanchiment d'argent
provenant de fraude fiscale.
Contrairement aux promesses de justice sociale faites par les politiques nous n'aurions pas
évolué depuis la monarchie; combien y aurait-t ‘il encore de 'Don Saluste' dans les milieux
fiscaux ? Bien qu'il y a des élus et des ministres honnêtes, ce qui est frappant c'est que le
mensonge fut tellement gros, menaçant même la stabilité du gouvernement, que la démission du
ministre sous pression s'imposa comme preuve d'aveu et de volonté d'apaisement...Ce scandale a
permis de mettre à jour au cours de l'année 2012 une fraude fiscale de plus de 18 milliards
d'euros, 10% de plus que l'année précédente.
Suite à cette affaire un sondage révèle que 70 % des français n'ont pas confiance dans les
politiques ! Reste cette démission précipitée est une pratique ne se limite pas à l'affaire Jérôme
Cahuzac...
Le silence et l'opacité de l'Eglise catholique sur ses dérives
Le 11 février 2013, le pape Benoit XVI annonce sa renonciation pour le 28 février
prétextant une mauvaise santé. La plupart des commentateurs font remarquer que cette
décision précipitée fut en réalité contrainte à cause des scandales qui risquent d'éclabousser
davantage le Vatican.
Déjà en 2007 la chaîne italienne La7 filme, en caméra cachée, un prêtre semblant faire des
avances à un jeune homme. L'ecclésiastique, un des responsables de la prestigieuse Congrégation
pour le clergé, "ministère" vaticanais chargé des 400.000 prêtres officiant dans le monde, est
suspendu.
Puis en 2010, un article de l'hebdomadaire Panorama lie la papauté à un réseau de prostitution.
Un choriste du Vatican aurait fourni des hommes à un haut dirigeant italien, Angelo Balducci !
Citons aussi les affaires de pédophilie aux États-Unis et en Europe ; l'opacité totale de la
banque du Vatican et ses 44 000 comptes secrets qui lui ont valu d'être épinglée sur la liste
noire des paradis fiscaux ; les intrigues de couloirs dans la curie romaine; les rencontres
« mondaines » de certains prélats dans des saunas, centres esthétiques du centre de Rome, et
les pots-de-vin versés à des entreprises italiennes. Hélas, la liste s'est encore allongée depuis
l'annonce de la démission du pape. Pas plus tard que la semaine dernière, la presse italienne
révélait les chantages orchestrés par un lobby gay à l'encontre de plusieurs prélats de la curie.
Et encore, l'un des cardinaux, qui devait participer au conclave pour choisir le futur pape, s'est
vu rattrapé par son passé, accusé d'«actes inappropriés» de nature sexuelle. En effet, le chef
de l'Église catholique d'Écosse, Mgr Keith O'Brien, aurait eu des relations sexuelles avec
plusieurs prêtres, parfois lors de soirées arrosées. Il dû démissionner avant le conclave.
Selon La Repubblica, la décision de Benoît XVI de renoncer à sa charge pourrait avoir été
renforcée par sa vive contrariété après avoir pris connaissance des résultats de l'enquête ultrasecrète menée au sein de la Curie par une commission de trois cardinaux à la retraite concernant
le Vatileaks. On ne voit là que la partie visible de l'iceberg ! Selon le journal, le cardinal espagnol
Herranz aurait évoqué le 9 octobre devant lui le dossier "le plus scabreux", à savoir "un réseau
23
transversal uni par l'orientation sexuelle" et, "pour la première fois, le mot homosexualité était
prononcé" dans l'appartement pontifical. D'après La Repubblica, le rapport indiquerait que
certains prélats auraient subi "l'influence extérieure" (autrement dit le chantage) de laïcs
auxquels ils seraient unis par des liens de "nature mondaine". Deux jours plus tard, le pape, dans
un discours improvisé au ton pessimiste, évoquait sous forme de métaphore "les mauvais
poissons" qui sont pêchés dans le filet de l'Eglise, le soir même de l'ouverture de l'Année de la
foi. Evidemment le porte-parole du Vatican a annoncé qu'il n'y aurait ni "démentis, ni
commentaires, ni confirmations" sur les "affirmations et opinions" diffusées par la presse. Il
juge, par ailleurs, faux ou fantaisistes plusieurs points de l'article. Mais comme on le sait bien il
n'y a jamais de fumée sans feu !
Les mensonges du grand rabbin de France
passe plus.
Le 12 avril dernier, lors d’un Conseil extraordinaire du Consistoire réunissant
une trentaine de membres du corps rabbinique à Paris, le grand rabbin Gilles
Bernheim, qui avait jusque-là refusé de démissionner, a finalement accepté de
se retirer. Depuis plusieurs jours, les révélations s’enchaînent et accablent
Gilles Bernheim, 60 ans. S’empêtrant dans des explications laborieuses, il a dû
reconnaître plusieurs plagiats révélés sur le net et qu’il n’était pas agrégé de
philosophie contrairement à ce qu’il a «laissé dire». Encore un mensonge qui ne
Après quelques jours de flottement, la communauté juive est en train de se diviser sur le cas
Bernheim. Les pétitions commencent à circuler pour soutenir le grand rabbin ou, à l’inverse,
réclamer son départ. Même parmi les soutiens de Bernheim, un doute s’est installé après les
nouvelles révélations, lundi, démontrant que son texte contre le mariage homosexuel contenait
plusieurs plagiats. En fait, parmi ses supporteurs, beaucoup redoutent une crise de succession.
Un cortège de révélations embarrassantes
Et la liste est encore longue...Jour après jour nous voyons défiler tel sur un cortège antique le
spectacle des grands de ce monde convaincus de mensonge ou tromperie, "exposés en public
comme vaincus" (selon une pratique rapportée en Colossiens 2:15). Leur trône reçoit une coupe
amère qui se déverse continuellement pour dévoiler l'incompétence de leur système imparfait et
cynique. Comme le dit si bien Jean Dypréau « La vérité que l'on trouve dans le vin redevient
mensonge dans l'eau claire. » Et c'est bien normal puisqu'aux mains des hommes le pouvoir
corrompt bien souvent les hommes et fait couler le bateau. Il ne sert à rien de jeter par-dessus
bord ces individus si on ne change pas de bateau ! Nous avons donc plus que jamais besoin d'un
autre type de pouvoir d'une autre nature qui transcendera les limites de l'homme. Et il n'y a pas
d’autres alternatives possibles.
24
5/ La vérité sur les grands concepteurs du communisme
S
ocialisme, communisme, capitalisme, libéralisme des concepts politiques qui aujourd'hui
sont tellement banalisés qu'ils ont perdus de leurs sens. Et pourtant si toutes ses
politiques-aussi opposées soient elles- ont failli, il est intéressant de se plonger dans le
contexte dans lesquelles certaines d'entre elles ont été échafaudées...
Il voulait ‘chasser Dieu du ciel’...
Avant de devenir économiste et communiste de renom Karl Marx était chrétien protestant
(1818-83) ! En effet, né en Allemagne dans une famille juive aisée de 8 enfants, il suivit sa
maman dès 1825 qui se converti au Luthéranisme (son père avocat et rabbin s'était converti plus
tôt en 1817 pour des raisons professionnelles). Il devint par la suite un simple humaniste séduit
par les convictions socialistes du philosophe Moses Hess en 1841 (un des fondateurs du
sionisme). C'est plus tard, dès 1847 qu'il développa la notion d'exploiteurs contre les exploités
de façon manichéenne, dans son manifeste sur Les principes du Parti communisme. Ayant pour
ami le philosophe Proudhon (précurseur de l'anarchisme) et Bakounine (autre théoricien de
l'anarchisme révolutionnaire) ils s'allient à eux pour des messes noires sataniques. En d'autres
termes Marx n'était pas à ce qu'on croit athée mais viscéralement antireligieux !
Une inspiration machiavélique
L'économiste et sociologue Karl Marx, à l'origine de la théorie
du communisme, n'avaient pas 20 ans quand il a écrit: "Je veux
me venger de Celui qui règne au-dessus de nous"
Plus tard ; écrira de façon plus claire son crédo:
•"La destruction de la religion, en tant que bonheur illusoire
des hommes, est indispensable à leur bonheur réel"
•Son bras droit Engels qui était chrétien disait de lui qu'il
"était possédé de mille démons". Cela ne l'empêchera pas de pondre avec lui le Manifeste du
parti communiste…
•"La destruction de la religion, en tant que bonheur illusoire des hommes, est indispensable à leur
bonheur réel"
•Son bras droit Engels qui était chrétien disait de lui qu'il "était possédé de mille démons". Cela
ne l'empêchera pas de pondre avec lui le Manifeste du parti communiste..
•Marx lui-même juif avait des propos antisémites et considérait "les peuples slaves [comme les
russes] comme des rebuts ethniques" ou des "infra humains" (de condition humaine inférieure)New York Times du 25 juin 1963. Compte tenu de son opinion sur eux, il est étonnant que
plusieurs millions de russes aient mis leur espoir dans son idéologie politique !
•Ayant composé le poème 'Oulanem' qui vante les vertus des messes noires du satanisme il
s'inspira des paroles du Méphistophélès de Faust : "Tout dans l'existence mérite d'être
détruit". Tout, y compris le prolétariat et les camarades. Marx cita ces paroles dans "Le 18
Brumaire". Staline les mit en pratique, et détruisit jusqu'à sa propre famille !
Des bourreaux révolutionnaires au service d'une idéologie antireligieuse
Lénine a écrit : "Un demi-siècle après lui, pas un seul Marxiste ne peut se vanter d'avoir
25
vraiment compris Marx". Et pour cause, la vie de ce premier a été balisée par son mentor
idéologique.
"Des millions de péchés, de méfaits, d'oppressions et d'épidémies
sont...moins dangereux que la plus vague idée, la notion la plus ténue d'un
quelconque dieu, fût-elle déguisée sous l'apparence du plus bel idéal"
(Œuvres complètes de Lénine, édition en russe, volume 48, p 226).
"Si pour l’œuvre du communisme il nous fallait exterminer les neuf dixièmes de la
population, nous ne devrions pas reculer devant ces sacrifices » -Lénine
Pourtant des milliers de personnes -parmi elles des chefs de gouvernement ainsi que des
autorités religieuses- font chaque jour la queue pour visiter son mausolée à Moscou où se trouve
son corps momifié pour lui rendre hommage !
Le premier pseudonyme choisi par Staline dans ses écrits était: Demonoshvili
(l'équivalent de l'émule du démon en géorgien) et Besoshvili (le démoniaque)Selon The provenience of partocraty Posev, Allemagne.
La fille de Staline, Svetlana Alliluyeva, écrivit " Un terrible démon avait pris
possession de l'âme de mon père...Il considérait la bonté, la miséricorde
qui pardonne, comme pires que le plus grand crime"-Twenty Letters to a
Friend, Doubleday
En Tchécoslovaquie, et en Bulgarie notamment "le Parti communisme [avait]
investit des sommes énormes à des recherches secrètes en métapsychique. Il [existait] 20
Instituts de parapsychologie en Union Soviétique, mais un rideau de fer hermétique
empêcha l'occident d'avoir la moindre idée de ce qui s'y passa" (Novoie Russkoie Slovo, 30
juillet 1975)
On peut lire dans la Pravoslavnaia Rus n° 20-1977 :"La cathédrale orthodoxe d'Odessa, si
aimée des habitants de la ville, est devenue un lieu de rassemblement de satanistes peu
après la prise du pouvoir par les communistes...ils se réunissent aussi à SlobodkaRomanovka et dans l'ancienne maison du comte de Tolstoï"
Mao déclara: "Dès l'âge de huit ans, j'ai haï Confucius. Il avait son temple
dans notre village et de tout mon cœur je ne désirai qu'une chose, sa
destruction de fond en comble" -Mao Tsé Toung par Zach Berchtel. Il est
étonnant qu'à cet âge on puisse nourrir des projets aussi violents ! Avant
Staline, Mao a inventé la purge communiste à large échelle durant l'hiver 193031. Chasse aux éléments «antibolchéviques», tortures souvent baptisées avec
des noms poétiques («s'asseoir dans un fauteuil de plaisir», «l'ange jouant de la
cithare»...), exécutions, massacres. Au total, plus de 10000 morts, soit un quart de l'armée alors
sous ses ordres. Il reste le plus grand meurtrier humain de l'histoire avec près de 70 millions de
morts en temps de paix !
Ces précisions sur la vie de ces criminels qui ont tant bouleversé le monde, de par leurs
révolutions sanglantes, nous éclairent sur la dimension éminemment maléfique qui les a habités.
26
6/ De l'origine des francs-maçons à l'hégémonie des illuminati
D
ans quelle mesure existe-t-il des plans secrets visant à contrôler
les masses, à créer des guerres et à générer des divisions, des camps
et des stratégies sur le plan international ? Bien qu'étant fortement
cloisonnée, la franc-maçonnerie a fait beaucoup parlait d'elle ces
derniers temps. Alors que des faits divers entachent les confréries, des
théories du complot alimentent les doutes et les inquiétudes. D'où
viennent-elles et en quoi serions-nous concernés ? Par-delà les
nombreuses théories conspirationnistes en vogue voici un décryptage intéressant des faits:
Origine indirecte de la franc-maçonnerie
Pour Albert Mackey, ancien membre d'une loge, le
premier franc-maçon fut le Tubal-Caïn de la Bible qui
"forgeait toutes sortes d'outils de cuivre et de fer" selon
la Genèse (4:22) et Nimrod l’un des fondateurs de la
franc-maçonnerie.
Bien plus tard au VI ème siècle avant notre ère
apparurent en Grèce les artisans de Dionysos, (dieu de la
vigne, du vin et de ses excès). La particularité de ces
rites est qu'il existait un important culte secret,
représenté par des Mystères, qui comportaient des
cérémonies initiatiques. Le bonnet phrygien rappelle son
origine asiatique (Inde). On trouve aussi la flûte, les
cymbales et les tambourins. Le culte privé de Dionysos
avait lieu entre initiés, c'est un culte à Mystères. Le
regroupement de ces initiés porte le nom de thiase. Ceuxci pratiquaient un culte caché et initiatique, souvent dans
des cavernes et la nuit, au cours desquels on initiait les
nouveaux membres du thiase (ou groupe).
Ces offices comportaient des initiations successives qui leur apprenaient à chaque fois quelque
chose de plus sur les secrets de la divinité et les faisaient progresser dans des grades ou
niveau d'initiation. On manque de sources pour savoir ce qui s'y passait exactement, mais ces
cérémonies secrètes et nocturnes ont perduré jusque sous l'Empire romain. Elles comportaient
des sacrifices, mais aussi des délires dus à l'ivresse ou à la consommation de drogues végétales,
et des excès de toutes sortes, notamment sexuels.
Origine directe de la FM; depuis les bâtisseurs de cathédrales
Les historiens francs-maçons admettent le lien avec les rosicruciens des 'chrétiens' membres
d'une fraternité se référant aux templiers. Nombres d’entre eux sont d’accord pour dire que la
franc-maçonnerie doit beaucoup à certaines sociétés ou groupes occultes qui ont prospéré vers
la fin du Moyen Âge. Certains de leurs dirigeants étaient rosicruciens ou chevaliers du temple.
Sans rentrer dans les détails, les chevaliers du templier furent les premiers moines soldats à
27
protéger les pèlerins en visites sur la terre sainte pendant les croisades. Ils ont vite grandi en
puissance et beaucoup d’occultisme et de rituels faisant appel à la magie s’est engouffré dans
l’organisation.
Quand la sagesse occulte des rosicruciens rencontra les associations de maçon dès le XVII ème
siècle, ce fut le début du culte de la franc-maçonnerie moderne. La majorité des premiers
francs-maçons étaient des rosicruciens. Les célèbres rosicruciens tels que Elias Ashmole furent
parmi les premiers et les plus importants francs-maçons « spéculatifs ». Il édita l’un de ses
manuscrits et devint célèbre en tant que médium. Il fut initié à la franc-maçonnerie en 1646.
Les premiers francs-maçons à proprement parlé étaient des maçons qui formèrent une
association qui avait un rôle de syndicat. L’augmentation de la demande de construction de
cathédrale en Europe par l’église au Moyen Âge créa un marché pour les artisans de la pierre
expérimentés. Ces associations garantissaient que leurs ouvriers étaient qualifiés. Rien n’est
inquiétant dans tout ça. Toutefois, après la chute des templiers, d’étranges idées commencèrent
à se refléter dans le travail des artisans -distinctement de nature occulte. Si on examine les
grandes cathédrales du Moyen Âge, comme celle de Chartres ou de Notre-Dame, on y trouve
des chefs-d’œuvre de leur art. Ils sont remplis de symboles occultes - des gargouilles
démoniaques, des licornes, et d’autres choses difficiles à décrire. Pourquoi ça ? Bien que l’Europe
médiévale fût catholique, un grand pourcentage du peuple était païen. Beaucoup de fêtes, de
saint et même de lieux de cathédrales de l’église médiévale étaient en fait des fêtes païennes,
des dieux, et des lieux de culte. Notre-Dame de Paris a été construite sur un lieu où se situait
à un temple important du dieu cornu de la sorcellerie, Cernunos.
Les premières loges; œuvre des Jésuites
Jusqu’au 17ème siècle, il n’y avait que des ouvriers francs-maçons. Cependant la francmaçonnerie commença à initier et à incorporer dans ses rangs des gens qui n’étaient pas artisans
de la pierre. Cela forma le catalyseur final qui donna naissance à la franc-maçonnerie moderne.
Selon la plupart des francs-maçons, sa fondation remonte à la première loge mère, composée de
jésuites qui se réunissait dans une taverne de Londres en 1717. Gardant leurs liens avec les
templiers, ces premiers francs-maçons s’assemblèrent le 24 juin 1717, à la fête de la SaintJean, un jour considéré comme sacré par les chevaliers du temple. C’est également un grand jour
pour les satanistes ! En 1726, cette loge devint la Grande loge de toute l’Angleterre. Puis
s’ensuit une scission avec d’autres grandes loges, en Angleterre et sur le continent. En 1773, la
deuxième plus influente grande loge, le Grand Orient, fut fondée en France.
Le 1er mai 1776, Adam Weishaupt un jésuite et obscur enseignant de
la loi canon à l’université d’Ingoldstadt, fonde l'ordre des prophètes
anciens et illuminés de Bavière. Ce jour considéré comme la naissance
des illuminati est aussi un jour important pour les sorcières, et fut la
date sélectionnée pour la fondation de cette société secrète. Elle fut
créée avec un mélange de secrets maçonniques, de mysticisme et de
discipline mentale jésuite. L’illumination fut longtemps l’ingrédient chéri
de la franc-maçonnerie et des autres groupes occultes. Ce que recherche
le candidat franc-maçon est ce qu’offre la franc-maçonnerie, « sa
lumière ». Tandis qu’il gravit l’échelle de l’initiation, il reçoit plus de
lumière. C’est en raison de l’insistance de cette société sur l’illumination
que l’ordre des prophètes anciens et illuminés de Bavière devint connu sous son titre le plus
célèbre, les illuminati.
28
Un illuminati est une personne qui a passé toutes les initiations en vigueur dans la francmaçonnerie. Techniquement, un illuminati est un maître maçon qui a reçu toute la lumière que la
franc-maçonnerie peut donner. Il est au 33ème degré ! Ces personnes sont connues sous le titre
de maître ou maître du temple, et sont appelés collectivement sous plusieurs autres noms. Quel
que soit la manière dont ces gens sont appelés, ils forment une élite supérieure.
Des symboles forts et des divergences
Les signes, symboles et gestes sont utilisées pour perpétuer
un système de favoritisme archaïque dans le business et dans
le gouvernement. C’est comme ça que les francs-maçons se
reconnaissent entre eux sans qu’un mot n’ait été prononcé.
Aussi on explique, dans le premier degré, la signification de
l’équerre et du compas pour cadrer les actions et
circonscrire les limites de l’humanité. Le tablier serait lié à
une symbolique en rapport avec la tenue que Dieu donna à
Adam nu. Le maillet et le ciseau, le niveau, le fil à plomb, la règle et le levier, la truelle et
bien d'autres symboles appartiennent à la tradition. Ils sont protégés par des serments de sang
et censés être fondés sur les principes de la paternité de Dieu et de la confrérie des
hommes. Le symbolisme maçonnique est un mélange des symboles de l’Ancien Testament qui
prennent leur source dans la construction du temple du roi Salomon et d’autres religions
antérieures aux nôtres actuelles.
L’illumination est souvent représentée par le prétendu « troisième œil » qui
lorsqu’il est ouvert, complètement, permet d’expérimenter les pouvoirs
psychiques. « L’œil qui voit tout ». C’est un symbole de l’illumination que l’on
retrouve sur tous les billets de un dollar. Vous noterez que l’œil est perché
au-dessus d’une pyramide inachevée à la base de laquelle est inscrite la date de
1776; l'année ou Weishaupt fonda l’ordre des illuminati ! Le trapézoïdal (ce qui
est réellement la pyramide inachevée) est un symbole important dans le satanisme.
Les fondateurs des États-Unis d'Amérique qui adoptèrent initialement le sceau étaient maçons
et embrassaient donc la philosophie humaniste.
29
Une élite qui baigne dans l'occultisme
La franc-maçonnerie n’est pas entièrement versée dans le spiritisme,
certains membres le sont mais pas les membres des trois premiers
degrés. Il existe une élite, au-dessus de la pyramide maçonnique (les
illuminati), qui contrôle la franc-maçonnerie.
Albert Pike (1809-1891) est un avocat, un général confédéré et un
écrivain américain qui dirigea pendant trente-deux ans l'une des plus
importantes composantes de la franc-maçonnerie des États-Unis : le
Suprême Conseil de la Juridiction Sud du Rite écossais ancien et
accepté (REAA). Membre des jésuites il considérait néanmoins Lucifer
comme le véritable Dieu. En outre il voyait dans le Dieu biblique un Dieu maléfique. Il a tout
simplement inversé les rôles. Il participa à la demande de Mackey à une profonde réécriture des
rituels, de 1855 à 1861. Selon l'historien Walter Lynwood Fleming, et d'autres auteurs Albert
Pike aurait occupé la position de chef de la Justice au sein du Ku Klux Klan (une faction
criminelle et raciste contre les noirs), ou même qu'il aurait été l'un des pères fondateurs de
cette société secrète !
“Les sciences occultes de la magie antique se trouvent enveloppées dans les rites du plus
haut degrés de la Franc-Maçonnerie”- (Albert Pike, Père de la Franc-Maçonnerie)
Guiseppe Mazzini était l’un des homologues franc-maçon de Pike en
Europe. Comme c’est typique chez les francs-maçons, il fonda un ordre
dans un ordre, désigné par un terme bien plus familier pour les lecteurs :
la mafia ! Bien que la plupart des gens sachent ce qu’est la mafia,
peu savent qu’elle a été créée en tant qu’organisation terroriste
franc-maçonne. Le nom mafia émergea aux environs de 1860 et est un
acronyme de « Mazzini autorizza furti, incendi, avvelenamenti », c’est-àdire « Mazzini autorise les vols, les incendies et l’empoisonnement ». Il
est donc intéressant de noter que la mafia a également ses vœux de
sang, son code du silence, l’omerta, et le fait qu’elle « prend soin des siens » Pike et Mazzini
achevèrent un traité pour créer un rite suprême, universelle, de franc-maçonnerie, qui
chapeauterait tous les autres rites, même les différents rites nationaux. Il centraliserait toutes
les grandes institutions maçonniques dans le monde sous une seule tête. À cette fin, le rite
palladium fut créé comme étant le sommet de la pyramide du pouvoir. La franc-maçonnerie
occulte moderne s’est véritablement développée au niveau mondial depuis plus de 200 ans et
comme par hasard, cela fait un peu plus de 2 siècles que le monde connaît un engouement pour
l’occultisme...
William Schnoebelen, ancien franc-maçon du 33ème degré affirme ceci : " Je souhaite vous
partager ce que j’ai appris de mes années d’expérience dans l’occultisme et dans la francmaçonnerie : la loge fait partie d’un vaste réseau mondial d’organisation de sorcellerie."
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Des rites d'initiations propres aux sociétés secrètes ésotériques
Quel est le mode de recrutement le plus courant ? Il faut savoir qu'il y a très
peu de loges de femmes. En général les hommes sont accueillis s'ils n'ont pas de
tares mentales et ont des moyens financiers conséquents. Puis on demande au
candidat ce qu'il désire. Il doit répondre « la lumière ». Ce n’est qu’après ce
serment que les secrets maçonniques lui seront révélés. Ils consistent
essentiellement à des mots de passe, l’apprentissage des poignées de main, de
gestes, du comportement typiquement maçon à connaître. Car si un maçon fait signe d’être en
danger, les autres doivent voler à son secours, même s’il est coupable et qu'on risque sa vie. Ce
serment est plus puissant que le serment d’un soldat envers sa patrie. Le nouveau maçon
apprendra à reconnaître un de ces collègues grâce aux insignes tels que celui du compas, de
l’équerre et de la lettre G (le principe de Générativité : le pouvoir qu’ont les gens de se
reproduire). Certains font remarquer que la définition du mot Illuminati en sumérien
correspondrait aux " deux arcs polaires qui maintiennent la force" qui si on les rapporte à
l’équerre et au compas deviendraient un ciel et une terre qui s’inverse; exactement comme
l’inversion du pôle sud et du pôle nord…Le renversement de l'ordre moral semble confirmer cette
devise.
'En général vous êtes contacté par des gens qui pensent que vous avez le profil (...) `tu es un
type intelligent` (...) ça vous flatte et donc vous y allez (…) `je suis élu` (...) vous remplissez un
papier (...) deux membres de la loge font un rapport sur vous (...) vous comparaissez devant
l'atelier les yeux fermés et on vous pose des questions (..) ils veulent savoir si le type est
malléable ou pas (...) on soumet l'initiation du profane à l'avis de la loge, on distribue des boules
noires et blanches aux frères présents et ils mettent dans le sac aux propositions une boule
(banc = oui, noir = non) (...) ensuite on vide le sac aux propositions sur le bureau du vénérable et
on compte les votes. ‘-Serge de Beketch qui les a vu travailler durant 5 ans
31
Les "ouvrages" et les vestiges de la franc-maçonnerie
Si la franc-maçonnerie puise ces sources dans la religion (au départ les
athées étaient bannis) elle a par la suite fortement été influencée par
les sciences et les philosophies (critiques à l'égard de la religion).
D'ailleurs certains philosophes des Lumières qui avaient remis en
question les pouvoirs du clergé évoquent leur appartenance aux idées
maçonnes; Montesquieu, Kant, Le Breton (l'éditeur de l'Encyclopédie),
Rousseau (photo ci-contre) et Voltaire. Cela aboutira à leur
condamnation par le pape Clément XII en 1738 dans sa bulle (In
Eminenti) qui déclare excommuniés de l’Église tout franc-maçon. Cette
dernière ne sera pas appliquée par ses successeurs.
Fait intéressant Pike a écrit ceci dans un chapitre consacré au 32 ème degré:
« Une loge inaugurée sous les auspices de Rousseau, le fanatique de Genève, devint le centre du
mouvement révolutionnaire français, et un prince de sang royal s'y rendit pour jurer la
destruction des successeurs de Philippe le Bel sur la tombe de Jacques de Molai. Les registres
de l'Ordre des Templiers attestent que le Régent, le Duc d'Orléans, était Grand-Maître de
cette formidable société secrète et que ses successeurs ont été le Duc de Maine, le Prince de
Bourbon-Condé et le Duc de Cossé-Brissac. »
Le drapeau français, la Révolution française, la marseillaise, le
jacobinisme, la guillotine, la déclaration universelle des droits de
l'homme, et les fondements de la République sont donc des
œuvres de la franc maçonnerie. Cela a débouché sur d'abominables
massacres; les révolutionnaires populaires qui jouxtent les noms des
rues françaises dans la plupart des communes sont des francsmaçons qui ont les mains pleines de sang: Marat, Robespierre,
Danton, Diderot, Mirabeau, Desmoulins, La Fayette, et Rouget
de l'Isle. Les religieux furent recherchés et tués. Les monastères
ou églises détruites. Leurs biens confisqués. Au vus des objectifs
des illuminati certains pensent que ce qui s'est passé durant la révolution française notamment
sous le règne de la terreur n'est qu'un précédent de ce qui va bientôt arriver à l'échelle
planétaire.
De même on sait que Napoléon Bonaparte était entré en contact avec
la Fraternité Hermétique de Louxor lors de la campagne d’Égypte. Il
aurait atteint le plus haut degré de l'Ordre des Illuminés. Pour preuve
lors de ses campagnes militaires en Russie parmi les plus grandes
stratégies adoptées et saluées par les nazis il s'adressait semble-t-il à
un certain "esprit rouge" qui lui parlait depuis la tente pour l'inspirer
dans ses calculs géostratégiques...Dans les archives du Siège suprême
de l'Ordre Rosi-Crucien A.M.O.R.C., à San José, en Californie, se
trouve conservée une charte attestant que Napoléon Ier avait atteint
la dignité suprême de l'Ordre de la Rose-Croix : celle d'Imperator, au
sens initiatique de ce mot latin qui signifie également Empereur .{Livre, Gouvernants invisibles et
sociétés secrètes, Serge Hutin, Ed. J'Ai Lu}
En dehors des ouvrages architecturales qui sont surtout en forme pyramidale (comme la
Pyramide du Louvre) il ne faut pas négliger le rôle important qu'ont jouaient les loges
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maçonniques dans les plans de colonisation de masse des continents ainsi que de leur
surexploitation au détriment des populations autochtones ! Cependant la décolonisation a
entraîné un reflux de la maçonnerie en pays d'islam comme en Iran.
A Cuba, où de nombreux francs-maçons avaient participé à la révolution, la
Grande Loge de Cuba a pu reprendre ses travaux, malgré le départ en exil de
ses dirigeants précédents et la fondation en Floride d'une obédience
nommée Grande Loge de Cuba en Exil.
La pyramide illuminati à Dubay
La statue de la liberté à New York est un cadeau de la France aux États-Unis pour le
centenaire de leur indépendance. Son concepteur, Frédéric Gustave Bartholdi, (né à Colmar en
1834) était Franc-maçon, tout comme Gustave Eiffel qui en a conçu l’ossature en fer de l’édifice.
La statue représente l’Ishtar Babylonienne, couronnée, brandissant une torche, porteuse de
lumière des enfers, représentée avec une coupe ou avec une torche en main, une couronne sur la
tête car Ishtar était considérée comme la ” reine des cieux chargée de bijoux et vêtue de
pourpre et d’écarlate". C’est en 1867 que le Grand Orient tranche en la faveur de l’existence de
Dieu (le grand architecte de l’univers) et de l’existence de l’âme. Mais dès l’écroulement du
second empire, en 1870, les libres penseurs et les athées, puisant dans le bouillonnement
idéologique de la commune, reprendront leur travail de sape et finiront par imposer, quelques
années plus tard, la mise au rancart du « Grand architecte ». (Une France en Méditerranée p.
349)
Une Franc-maçonnerie 'humaniste', 'progressiste' contre les conservatismes religieux.
La mission maçonnique se veut mondiale, universelle en commençant par une réforme européenne
notamment en France et en Angleterre. La déchristianisation de l’Europe a été leur objectif
premier afin de libérer, selon eux, les esprits des carcans de l’obscurantisme religieux et
progresser ainsi vers un monde meilleur. C'est ainsi que des sociétés occultes franc-maçonnes
ont incités des adeptes de différentes religions procéder aux réformes de leur contenu
religieux. Depuis le XVIII ème siècle ce sont des attaques acharnées contre le christianisme,
qui sont menées sur plusieurs fronts. Dans cette stratégie de lutte antireligieuse, toujours au
nom de la liberté de l’individu et du progrès, la franc-maçonnerie s’est fixée aussi pour mission
de substituer la morale religieuse par une morale dite « laïque et républicaine ».
Les pays arabo-musulmans colonisés d’Orient et d’Afrique du nord attirent les saint-simoniens
après 1832. Certains Saint-Simoniens (des francs-maçons) partent pour l'Égypte afin d'y
appliquer leurs idées et d'y réaliser un projet considérable qui leur permettrait de rentrer en
France auréolés par un grand succès : ils lancent les travaux du canal de Suez. L’Égypte est
certainement l’un des premiers pays à subir la présence notable de contingents maçonniques
européens avec l’expédition de l’Empereur français Napoléon Bonaparte.
D’après Patrick Cabanel, il faudra attendre l’expansion coloniale du second empire pour voir les
loges maçonniques européennes fonder des ateliers en terres d’islam. Cette colonisation
maçonnique, tient évidemment pour beaucoup au fait que les obédiences européennes croient à la
mission civilisatrice de la franc-maçonnerie ; porteuses d’une religion universelle et d’une vision
du monde issue des lumières, elles entendent participer pleinement à l’aventure coloniale et faire
bénéficier de leurs idées les peuples nouvellement gagnés à la civilisation, en échange, autant que
faire se peut, de substantiels avantages politiques et économiques.
33
Le rôle des francs-maçons dans le génocide arménien :
Le parti politique nationaliste révolutionnaire des jeunes Turcs dont la
plupart de leurs chefs ont fait leurs études en France étaient de grands
admirateurs de la Révolution française. Ces élites qui étaient tous des
francs-maçons ont planifié le génocide arménien, le premier du XXè
siècle. Un de ses leaders, Talaat Pacha, ministre de l’Intérieur au moment
des faits était Grand maitre de la franc-maçonnerie turque. Ce génocide
perpétré entre avril 1915 et juillet 1916 a touché plus de 1,2 million
d’arméniens tués par déportation, famines et massacres. Certains
arméniens de l'empire Ottoman avait pris conscience de l'inégalité de leurs
droits face aux autres citoyens Ottomans ; ils se sont soulevés suite à plusieurs
mouvements en faveur de l’indépendance des minorités. Ils étaient vus comme des ennemis de
l'intérieur qui étaient un obstacle majeur à l'unification ethnique des Turcs.
L’un des produits majeurs résultant du travail de la franc-maçonnerie, en
terre d’islam, est Mustapha Kémal Ataturk (photo ci-contre). Ce dernier a
contribué à la chute de l’empire Ottoman dès 1923 avec d’autres
réformateurs d’inspiration maçonnique comme l’iranien Jamal ed-Dîn elAfghanî, l’égyptien Muhammad Abdu, etc., et à l’éradication de la culture et
de la pensée islamique en Turquie. Si la franc-maçonnerie était déjà présente
en Égypte, Ce n’est qu’en 1876 que La Grande Loge Égyptienne a été fondée
et ce pendant le protectorat britannique. Notons que les loges maçonniques
sont aussi présentes dans le reste des pays arabes (Afrique du nord : Algérie, Tunisie, Maroc
et au moyen Orient : Liban, Jordanie, Syrie, Irak, etc.).
Des francs-maçons, dont l’arrière-boutique reste obscure pour les indigènes, affichent en
apparence "des objectifs humanitaires visant à cultiver l’amour entre les hommes, à la recherche
de la paix, du bien et du progrès de l’humanité. Cet idéal philanthropique lui a permis d’étendre
son influence partout dans le monde et de gagner la sympathie d’un nombre considérable de
hautes personnalités en occident comme en Orient."-« Cahiers de l’Orient » d’Antoine Sfeir,
article intitulé « L’équerre et le croissant, enquête sur la franc-maçonnerie en terre d’Islam »
Pour atteindre efficacement leur objectif, les francs-maçons vont initier les gens appartenant à
des professions libérales comme la médecine, la magistrature, l’enseignement, etc. L’initiation
maçonnique est en marche en terre d’islam. Mais ce qui importe le plus les francs-maçons, c’est la
très ancienne université religieuse d’al-Azhar qui semble avoir une grande influence sur le
monde musulman, une sorte de Vatican islamique. C’est sur celle-ci qu’il faut se concentrer afin
de lui porter le coup fatal et ainsi ébranler l’orthodoxie islamique. Les francs-maçons passent
par les hommes politiques initiés afin de convaincre voire de contraindre les hauts dignitaires
musulmans à les rejoindre dans leur initiation. Au fur et à mesure que l’initiation progresse dans
la société arabe et en particulier en Égypte, les francs-maçons préparent la déconstruction de
l’orthodoxie musulmane.
Hassan el-Benna (grand père de Tariq Ramadan) un instituteur égyptien
fonde la confrérie des frères musulmans en 1928 qui s'engage
politiquement pour un islam social. Celle-ci va recevoir des subventions des
loges britanniques. A l’instar des francs-maçons, les frères musulmans
vont recruter des gens dans les professions libérales : avocats, médecins,
pharmaciens ou encore ingénieurs.
Dans la revue « World In Review » John Coleman précise que
l'organisation des frères musulmans serait "un ordre créé en secret par la
34
franc-maçonnerie britannique avec l'aide de Thomas Edward Lawrence (Laurence d’Arabie),
Bertrand Russell, St. John Philby, E.G. Browne (en) et Arnold Toynbee, afin de maintenir le
Moyen-Orient sous-développé pour que ses ressources, en particulier son pétrole, puissent
continuer à être pillées par la Grande-Bretagne".
Le résultat de cette surexploitation des ressources et des terres est la grande vague de
décolonisation brutale qui a livrés à eux-mêmes des peuples non préparés à d'autres formes
de gouvernance et qui se sont résigner aux dictatures 'laïques' ou 'religieuses' !
Comme en occident, les rationalistes musulmans, autrement dit la confrérie des Frères
Musulmans ont trouvé dans les idées progressistes un moyen d’émancipation vis à vis que
certaines pratiques religieuses jugées trop orthodoxes et conservatrices à leur gout. Les frères
musulmans ne sont qu’un échantillon représentatif de cette nouvelle pensée rationaliste et
progressiste en milieu musulman. Ils ne savent pas pourtant que ce qui se trame au sommet de la
pyramide dépassent largement leurs aspirations aussi nobles soient-elles...
La composante hiérarchique des illuminati connue à ce jour
La franc-maçonnerie est structurée en grades appelés degrés. Les 3 premiers degrés sont
souvent appelés « degrés bleus », en rapport à la couleur des loges dans lesquelles les francsmaçons se rassemblent. Ces 3 degrés sont administrés par les obédiences (organisations
maçonniques regroupant plusieurs loges) en tant que:
- Apprenti Maçon, 1°
- Compagnon Maçon, 2°
- Maître Maçon, 3°
Ces trois degrés existent internationalement, c’est ce qui fait la franc-maçonnerie une
opération internationale. Mais il existe d’autres degrés ou grades: les « hauts grades ». Un Rite
est un ensemble de symboles et de rituels associés à différents degrés, organisés en
progression graduelle. Ces Rites se composent en 3 différentes catégories, le Rite Écossais
Ancien et Accepté (R.E.A.A) (la plus grande opération secrète active dans le monde), le
Sanctuaire (Shrine, Shriners, en anglais), et le Rite d’York, ce sont les 3 principaux Rites de la
franc-maçonnerie.
Notons que jusqu'en 1921 le parti communisme était affilié depuis ses débuts à la francmaçonnerie (Karl Marx était franc-maçon)! Traqués, environ un millier vont périr dans les camps
nazis ce qui va aboutir à une plus grande reconnaissance des loges dans le bloc communiste.
Source : www.nouvelordremondial.cc
En parallèle les loges auraient des ramifications planétaires plutôt consternantes :
35
''Il y a la Grande Loge unie d'Angleterre, qui contrôle la quasi-totalité des pays anglo-saxons
(...) et le système du Grand Orient (...) qui contrôle beaucoup de loges dans les pays de la
méditerranée, le monde arabe, et d'Amérique du sud (..) ils sont en concurrence (...) Les loges
sont en guerre les unes contre les autres (grande loge de France, grand orient de France)
(...) toutes les grandes loges actives des USA descendent de la grande loge d'Angleterre" Serge de Beketch
Sans oublier les Ordres de la Jeunesse : DeMolay, l'Arc en Ciel, les Grands Cèdres du
Liban, les Filles du Nil, etc.
Une société secrète dénoncée par John Kennedy 10 jours avant sa mort...
John Fitzgerald Kennedy, 35 ème président des États-Unis, fut assassiné le 22 novembre 1963 à
Dallas (Texas), à l'âge de 46 ans. Bien qu'il soit évident que ces déclarations visaient la francmaçonnerie, il a été impossible à la justice d'établir un lien direct entre sa mort et les sociétés
secrètes que le président Kennedy dénonça dans son discours. La liste des éventuels
complotistes a été rallongée. L'inculpé Oswald n'a pas parlé et lors de son transfert a été tué
par un certain Jack Ruby qui lui-même après avoir été arrêté et emprisonné meurt bizarrement
d'une embolie pulmonaire pendant l'instruction de son procès ! Hasard ou coïncidence ? Le doute
demeure. La bonne question qu'on doit se poser aujourd'hui est pourquoi John Kennedy
s'inquiétait-il autant du pouvoir de ces sociétés secrètes ? Il suffit de se rendre compte de
l'ampleur de leurs dérives et de leurs influences…
Les dérives sectaires
Du fait de la prééminence des symboles phalliques dans leurs rites, les sociétés secrètes ont
développés un fort esprit sexuel. En Belgique où les confréries sont nombreuses, bien qu'on ait
pas encore les preuves il y a eu probablement connivence entre ces réseaux et l'affaire du CD
'disparu' de Zandvoort (au Pays Bas) qu’interpole recherche toujours ou bien d'autres horreurs
de ce type. Ce CD Rom comme pièce à conviction contenait en 1998 8000 photos d'enfants
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torturés et violés à travers le monde suivis de 7 autres de 80 000 photos abominables
transférés au Parquet général d'Anvers le 13 avril 1999. Ce dernier classe le dossier en
secret le 18 juillet 1999 pour cause de « coupables inconnus », suite à quoi les sept CD-ROMS
disparaissent du dépôt du Parquet général, selon le Conseil supérieur de la Justice belge. Le
président d’une association sans but lucratif belge, Marcel VERVLOESEM signifie à la justice
française que la photo n° 9 du fichier Zandvoort est identique à la photo qui a illustré l’AFFAIRE
CORAL, où 342 personnes ont été mises en cause, principalement des politiques, des magistrats,
des fonctionnaires de la protection de l’enfance et des gérants de homes d’enfants. La juge
Danielle RINGOT rend un non-lieu le 20 mars 2003, sur base du seul premier CD-ROM, en
avançant qu’on ne peut identifier formellement les enfants sur les photos et qu’on a affaire à des
sosies, ni plus ni moins. Mettant en cause des crimes satanistes, l’affaire classée sans suite fit
scandale. Une vidéo sur TF1 parle de Véronique et de ses trois sœurs qui sont prostituées jeunes
entre 1984 et 1997 par leurs parents dans le village de Jallais, près d’Angers. Tout le village
savait ou participait à des orgies pédophiles. Pire encore, la victime rapporte des voyages durant
lesquelles elle a assisté et vue pratiquer des sacrifices d’enfants (Nanterre, Londres, Bruxelles,
Agen…) sur des enfants nés de viols, sous x et qui ne sont destinés qu’aux sacrifices.(-source ici)
Cela paraît délirant mais pourtant réel, le comble de l’horreur existe et des personnes liées à la
franc-maçonnerie sont réellement impliqué dans le satanisme de haut niveau allant même jusqu’à
faire des viols et des sacrifices d’enfants filmés en direct pour en faire un commerce vidéos à
prix d’or.
Voir également le témoignage vidéo (ici) de Marie Laforêt chez Thierry Ardisson qui révèle que
la Franc maçonnerie serait une organisation qui aurait 250 fois le budget de la France
(total: 75 000 milliards) !
''Si un journaliste veut des explications sur un événement type Crozemarie, on remplace le
journaliste par un qui appartient à la communauté. C'est un système d'étouffement généralisé.
Les franc-maçon de la base en loge pensent travailler au mieux-être de l'humanité (...) Chacun y
fait un discours à sa mesure, tout le monde se félicite, (...) . ''Mon frère, on s'échange des
services (policier -> contraventions annulées d'un des participants, etc..(...) 60 a 70% des juges
du tribunal de commerce sont franc-maçon, donc si vous êtes vous-même franc-maçon, vous êtes
a peu près sûr de gagner le procès.(...) Le pouvoir que représentent ces loges, c'est un pouvoir
qui rapporte beaucoup d'argent, d'énormes sommes d'argent transitent par les réseaux
maçonniques (...) les obédiences tirent les bénéfices ''-Serge de Beketch
En 1888 le célèbre Jack l'éventreur tua 8 prostituées londoniennes en utilisant des gestes
rituels maçonniques. Il a été difficile de l'arrêter en raison du trafic d'influence avec le préfet
de police lui-même franc-maçon !
Dans les années 30 Albert Vigneau fut un franc-maçon très influent : Maître de la Grande Loge
de France et fondateur et député de cinq loges, il a quitté les ordres en expliquant pourquoi :
"Les Ateliers maçonniques ne sont pas des lieux où l’on donne une initiation philosophique, où
« l’on fait des hommes dignes de ce nom, des citoyens conscients et éclairés » comme « ils » le
prétendent dans leurs publications….Non ! Dans les Ateliers maçonniques, on s’occupe
essentiellement d’intrigues politiques, d’anticléricalisme, de laïcité au sens le plus péjoratif du
mot, et…d’antimilitarisme…C’est ce qu’ils appellent « lutter contre les erreurs, contre les
fictions…La Patrie est une erreur. Dieu est une fiction. » La laïcité est devenue un cheval de
bataille pour eux et pour cause; pour ne pas être catalogués de secte ils ont dû utiliser leurs
réseaux pour s'extraire du champ de la propagande antisecte qu'ils ont insidieusement alimenté !
Résultat bizarrement on ne retrouve aucunes loges sur la liste du rapport parlementaire sur les
37
sectes de 1995 ! 'La secte au cœur de l’État' l'avait échappée belle...D'autant plus que la
plupart des antisectes comme Alain Vivien ne cachait par leur appartenance à l'Union
rationaliste un concept franc-maçon !
Enfin il est admis que certains ne rentrent en franc-maçonnerie que pour obtenir des avantages
au niveau business. Ils s’en servent comme un réseau. Ils y sont particulièrement nombreux dans
le milieu judiciaire (juges et avocats) et dans la police. Ce qui pour le juge Éric Montgolfier a
posé problème. Il remit en cause cette religion du secret, qui ne peut qu’encourager certains
maçons, à faire des choses illégales...
"Une partie des dirigeants, de la fonction publique, de l'armée (colonels), gendarmerie
(commissaire divisionnaire) et hommes d'affaires puissants sont franc-maçons"-Serge de
Beketch
Le 7 avril 1994, le lendemain du missile qui abattu l'avion où se trouvaient les
présidents rwandais et burundais- qui a déclenché le génocide rwandais-François
de Grossouvre le conseiller international des avions Marcel Dassault du
président Mitterrand se suicide à l’Élisée ! Tous deux étaient francs-maçons et
amis très proches. La thèse du suicide reste contestée d'autant plus qu'un an
auparavant Pierre Bérégovoy s'était "suicidé" dans des conditions mystérieuse
(surtout après avoir brandit la menace de citer publiquement des hautes
personnalités corrompues au sein du gouvernement qui comptait à son époque pas moins de 13
francs-maçons !) Le rapport d'autopsie précise que le corps de Grossouvre présentait « une
luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la face », alors que le corps de François de
Grossouvre a été retrouvé assis dans son fauteuil. Celui qui était comme les yeux du président et
qui avait tissé de grands réseaux d'affaires et politiques était devenu subitement la bête noire
du président avant sa mort. Nous voici plonger dans les méandres de l'ombre du pouvoir dans
toute sa cruauté. Et compte tenu des procédés des journalistes, avocats, juges commissaires
maçons rien ne permet de penser que cela soit différent aujourd'hui...
L'ordre des 'Skull and Bones'
L’ordre de ‘Skull & Bones’ est une société secrète américaine fondée en 1833 basée sur le
campus de l’université de Yale, dans le Connecticut, et elle a des connexions avec la francmaçonnerie, les Jésuites et les Illuminati.
C’est aussi une des plus vieilles sociétés secrète pour étudiants aux USA. Ils doivent garder le
secret. Le groupe recrute seulement 15 nouveaux membres par an, ce qui fait un très petit
nombre de membres actifs, il y a aujourd’hui moins de 800 membres dans l’ordre et ce nombre
ne varie pratiquement jamais. Lors de l’initiation les 15 nouveaux membres se jurent fidélité
jusqu’à la fin de leurs jours. Ce qui veut dire que dans leur mentalité, si quelque chose arrive
à l’un de ces membres, les 14 autres seront là pour le supporter et l’aider. Un pour tous et tous
pour un.
Or la plupart des membres du club ont actuellement un pouvoir incroyable;
Georges Bush père et Junior respectivement les 41éme et 43 ème président
des États-Unis en ont fait partie ainsi que John Kerry ! (-Sources)
38
La marque jésuite de l'ordre des 'Skull and bones' est un crâne avec des os en
au-dessus du chiffre 322 (22 mars étant l'arrivée du printemps) en référence
avec le crâne de Geronimo qu'aurait retrouvé le grand père de Georges Bush
père; Prescott. Ce symbole qui a été repris pour identifier le poison dans les
emballages était aussi porté par la Waffen SS et la Gestapo durant la seconde
guerre mondiale. Notons au passage que si les nazis ont reçus le soutien du franc maçon Henri
Ford et de bien d'autres ils firent la chasse aux francs-maçons une fois arrivés à Paris (rue
Cadet).
Les apports de ce groupe sont diversifiés; à l'origine les fondateurs de cet ordre dont l'un des
membres Noadah Russell appartient à l'église congrégationaliste, sont impliqués dans la guerre
de l'opium vendu en Chine avec de gros bénéfices sous la bénédiction de la 'Compagnie des
Indes orientales' et de la reine d'Angleterre qui y voit une importante manne financière de
1815 à 1837. Samuel Russel avait fondé la Russell & Company en 1813 qui prit plus tard le
monopôle du trafic avec Warren Delano, Jr, le grand-père de Franklin Delano Roosevelt.
Aujourd'hui le clan Bush a de grandes accointances avec l'industrie de l'armement (Carlyle).
L’organisation dispose d’importantes connexions dans le milieu diplomatique, et notamment au
sein du Council on Foreign Relations. Ainsi, Henry Stimson, secrétaire à la Guerre de Franklin
Delano Roosevelt, l’ambassadeur des États-Unis en Union soviétique, Averell Harriman, ou J.
Richardson Dilworth, gestionnaire des intérêts de la famille Rockefeller, étaient membres des
Skull and Bones
"La franc-maçonnerie a mis en place un système de contrôle de l'administration qui fait que les
ministres sont sans pouvoir (...) et que ce sont les cabinets ministériels et les directions
administratives qui ont le pouvoir «-Serge de Beketch
Une véritable pieuvre mondiale
Les franc maçons seraient plusieurs millions de personnes actuellement dans le monde (2 à 4
millions en selon des statistiques de 2005). Les francs-maçons ont également les pleins pouvoirs
dans la quasi-totalité des multinationales.
39
En France, [Les francs-maçons détiennent de nombreux bastions, comme
les médias, les assurances et les mutuelles (AXA...), le « paradis des
frères », ou Bouygues, ou encore Eiffage. Malgré la privatisation de
nombreuses entreprises publiques où les francs-maçons étaient très
présents, ces derniers ont conservé leur place à tous les étages de la
hiérarchie, conseils d’administration compris. C’est le cas de La Poste et
de France Télécom, qui ont succédé au ministère des PTT, véritable
pépinière fraternelle. Idem pour Air France, où les dirigeants comme les pilotes connaissent un
taux d’initiation bien supérieur à la moyenne nationale.] (Extrait de Le Point.fr - Publié le
12/03/2009 - article complet en bas de page). Ils sont aussi régulièrement sollicités par les
gouvernements en place pour les assister dans leur œuvre idéologique.
Des hauts cadres de l’administration de l’État aux commissaires
Combien de commissaire seraient franc-maçon ? Interrogé sur France Info, Alain Bauer ex
membre de la Grande loge de France a avoué ceci : "C’est en général un cinquième des
commissaires et cela est dû à une tradition simple : la maçonnerie impériale a fait en sorte
que tous les hauts cadres de l’administration de l’État aient eu une sorte d’obligation
d’appartenance, un peu comme en Grande-Bretagne." Une tradition aujourd’hui extrêmement
réduite, affirme Alain Bauer. "Il doit y avoir, peut-être, un dixième des cadres de la
police qui appartiennent à une des nombreuses loges disponibles." -Sources : France Info.
'Tous les ans a lieu la réunion de la fraternelle parlementaire, par exemple celle de l'hôtel
d’Issy-les-Moulineaux, ou étaient présents des députes et sénateurs. ‘-Serge de Beketch
Quelques grandes figures publiques de la franc-maçonnerie
On sera surpris de rencontrer parmi les francs-maçons des dignitaires musulmans tel
qu'Attaturk, Hussein de Jordanie (mort en 1999), les élites des confréries des 'frères
musulmans' et les Assad !
Ainsi, des gens comme Barak Obama, Hillary et Bill Clinton, Georges Bush père et fils, Tony
Blair, Jean Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Gérard Collomb, Jérôme Cahuzac, Xavier
Bertrand, Brice Horteufeux, Alain Bauer, François Roussely, Henri Proglio, Vincent
Lamanda, pour ne citer qu'eux, sont ou étaient des Francs-Maçons actifs.
Lady Gaga et Madonna, le symbolisme subversif et occulte entourant son art atteint tout de
même le subconscient des fans. Citons également David Bowie, Dan Quayle, Kate Perry, Brad
Pitt, et Rihanna etc...La liste semble s'allonger.
40
Un formatage des esprits qui gagne même l’Éducation nationale
Le 22 janvier 2015, le ministre, l’extrémiste Najat Vallaud-Belkacem, a
annoncé la nomination de 1000 « ambassadeurs de la laïcité ». Sous ce
titre se cachent de véritables commissaires politiques qui devront parfaire le
formatage idéologique des enfants, dont l’affaire Charlie Hebdo aurait
révélé certaines limites. En outre, pour être sûr d’avoir des enseignants bien
imprégnés de l’idéologie dominante, leur concours de recrutement évaluerait
désormais « systématiquement la capacité de ces derniers à faire partager
les valeurs de la République ».
Ces enseignants et personnels d’éducation suivront une «
formation à la laïcité » avant d’être déployé « pour aider les
enseignants à aborder avec les élèves les questions relatives à
la “citoyenneté, à la laïcité, à la lutte contre les préjugés” »
(Ci-contre une reproduction tri-pontée de la signature du
ministre de l’Éducation nationale en France -Sources)
Début de la marche du 11 janvier 2015 à Paris suite aux attentats en forme de pyramide
Un plan pour contrôler les masses ?
En 2010, l’ancien Secrétaire général de l’OTAN et membre de la confrérie Bilderberg Willy
Claes a admis que les participants Bilderberg ont pour obligation de mettre en œuvre les
décisions politiques qui sont formulées lors de la réunion. Bilderberg a influencé à l’avance de
grands événements mondiaux, comme sélectionner des présidents et premiers ministres sur
une base régulière avec un total mépris à l’égard des processus démocratiques . A noté que le
député François Baroin, les ministres Fleur Pellerin et Emmanuel Macron y étaient en 2014 ! Le
prochain sommet aurait lieu du 9 au 14 juin 2015. Pourquoi les médias traditionnels n'en parlent
pas ? Ils prétextent que ce ne sont que des palabres sans grand intérêts. En réalité,
l'explication est tout en autre.
41
N'importe quel groupe qui contrôle les médias du monde peut conditionner le monde à sa
manière de penser soit de façon directe soit de façon subliminale !
Il semble que les plus grands médias soient sous l'emprise des Illuminati ! Au vus de
l'actualité et d'expériences passés on peut s'interroger sur la véritable intention de ces
sociétés secrètes dans le but de consolider les sociétés telles qu'elles sont. Le but semble de
faire appel à l'émotion plutôt qu'à la réflexion en maintenant les masses dans l'ignorance.
L'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir les portes de l'inconscient pour y implanter
des idées, des désirs, des peurs, des comportements. Enfin habituer les gens à se complaire dans
la médiocrité semble aussi être la norme ! En encourageant le public à trouver "cool" une vedette
vulgaire et inculte on le rend plus malléable pour abaisser ses normes morales.
Finalement, la plus grande supercherie des francs-maçons c'est d'imposer leurs croyances et
leurs idéaux de telle manière que nous pensons que ce sont les nôtres ! La franc-maçonnerie
n’hésite pas à faire de la publicité sur son image noble et Sainte, et beaucoup de personnes
sincères pensent honnêtement que c’est une organisation véritablement philanthropique et
philosophique. Elle s’arrange pour participer à de bonnes œuvres y compris donner des bourses à
des lycées. « La franc-maçonnerie rend les hommes meilleurs » c’est ce que beaucoup de francsmaçons ont l’habitude de dire. Cependant rares sont leurs œuvres qui permettent de qualifier les
loges de véritablement bonnes. Le conditionnement indigne des sociétés révèle plutôt des
objectifs ignobles.
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7/ Des noms de rues françaises célébrant des tyrans
C'
est une curieuse spécificité française dans un pays qui a accueilli la plupart des plus
grands génocidaires que de leur accorder un semblant d'honneur sur des avenues, des rues
, des bâtiments publics ou des places ! Quel paradoxe au pays des droits de l'homme;
voyez par vous-mêmes !
1/Avenue de Stalingrad
Avenue de Stalingrad à Bruxelles
Stalingrad est l'ancienne appellation de la ville de Volgograd en Russie
sur la rive ouest du fleuve Volga. En avril 1925, la ville fut baptisée
Stalingrad (littéralement : « la ville de Staline »). Ce nom est très
répandu dans les rues, boulevards, avenues et stations de bus ou de
métro...en France !
Pourtant Joseph Staline dirigea d'une main de fer l'union Soviétique de
1925 à 1953 et fut le plus grand criminel humain de tous les temps, après
Mao, en envoyant à la mort directement près de 20 millions de personnes
soit en les exécutant soit en les jetant aux goulags ou en les affamant. Le
Livre noir du communisme (qui évalue le nombre de morts imputables aux
régimes communistes à près de 100 millions en comptant les massacres de
guerres, les purges et les disparitions subites comparés aux 25 millions
d’Hitler et du fascisme). Les chercheurs spécialisés dans la comparaison de
la malfaisance soulignent souvent que Staline a causé davantage de morts qu’Hitler, même si l’on
ne tient pas compte des victimes de la famine; ces morts n’ont pas été envisagées de la même
manière que ses autres crimes, ou que les meurtres et les gazages d’Hitler dans les camps de la
mort. Fusiller ou gazer quelqu’un est plus direct et immédiat qu’affamer une nation entière.
2/ Rue Lénine (comme à Thénon en Dordogne)
Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine maître du Kremlin de 1917 à
1924 fit arrêter, torturer, déporter et même tuer des centaines
de milliers de personnes pour imposer par la terreur sa dictature à
la Russie ! (Entre 500 000 et 5 millions selon des estimations).
Au nom de la lutte anti capitaliste Lénine décrète de nouveaux
"droits":
Interdiction de manifester
 Pas de presse syndicale libre
 Pas de droit d'association, donc pas de syndicat indépendant
 Pas le droit de changer de ville ou de province...
Rue "Lénine" à Thénon en Dordogne

Malgré sa santé déclinante, en 1922 Lénine appliqua une politique de terreur contre les
opposants. Créant la première police secrète, il prôna une extension de la terreur à toutes les
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menaces réelles ou potentielles contre le pouvoir soviétique considérées selon son vocable comme
des « insectes nuisibles », des « poux », des « vermines », des « microbes », dont il faut
« épurer », « nettoyer », « purger » la société russe. Il créa même en 1919, en pleine guerre
civile, un système de camps de concentration pour eux ! S'ensuivit une horrible politique de
déportation de populations entières comme les Cosaques.
Lénine déclara: "Pas de révolution sans bain de sang. Nous ne faisons pas la guerre contre
les personnes en particulier, nous exterminons la bourgeoisie comme classe"
3/Avenue Karl Marx
Rue Karl Marx à Bobigny et collège Karl Marx à Villejuif
En 1867, quand Karl Marx publia sa grande œuvre, Le Capital, à l’âge de quaranteneuf ans, il connaissait Engels depuis que celui-ci avait travaillé pour son journal à
Cologne vingt-cinq ans plus tôt. Deux ans après leur rencontre, les deux hommes
s’étaient retrouvés à Paris – où Marx résidait alors – et après dix jours d’intenses
débats philosophiques, apparemment copieusement arrosés au vin rouge, ils
s’étaient juré une amitié éternelle. Mais, à l’époque, peu de gens savaient que
Marx dépendait du fils fortuné d’un capitaliste pour vivre et se délectait de sa vie
indolente d’homme entretenu. Quel paradoxe pour celui qui a répandu le virus des
révolutions sanglantes anticapitalistes du XXème siècle !
" S'il y a quelque chose capable de détruire,
Je m'y jetterai à corps perdu,
Quitte à mener le monde à la ruine.
Oui, ce monde qui fait écran entre moi et l'abîme,
Je le fracasserai en mille morceaux
A force de malédictions ;
J'étreindrai dans mes bras sa réalité brutale,
Dans mes embrassements il mourra sans un mot
Et s'effondrera dans un néant total,
Liquidé, sans existence :
Oui, la vie, ce sera vraiment cela ! "
Citation sont tirées du livre de Robert Payne, The Unknown Karl Marx, - Karl Marx inconnu
- New York University Press, 1971
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« Toute révolution dissout l'ancienne société ; en ce sens, elle est sociale. Toute révolution
renverse l'ancien pouvoir ; en ce sens, elle est politique [...] La révolution en tant que telle
- le renversement du pouvoir établi et la dissolution des conditions anciennes - est un acte
politique. Or, sans révolution le socialisme ne peut devenir réalité. Cet acte politique lui est
nécessaire dans la mesure où il a besoin de détruire et de dissoudre. »-Karl Marx
Les révolutions socialo-communistes auraient entraîné la mort d'au moins 100 millions de
personnes dans le monde.
4/ Avenue Barère
A Tarbes une avenue lui est consacrée avec une plaque mémorielle à son effigie...
Qui est Bertrand Barère ?
Bertrand Barère de Vieuzac nait en 1755 à Tarbes dans une famille bourgeoise
liée à l'aristocratie. Avocat de profession, il est en 1789 député de Tarbes. Il
préside le procès de Louis XVI et entraîne par ses discours les députés à voter
la mort. Il entre ensuite au Comité de Salut Public. Il justifiera avec éloquence
tous les massacres, toutes les exterminations. Environ 23% des habitants de la
Vendée (hommes, femmes, enfants) sera exterminée en quelques mois : 175 000
morts sur 770 000 habitants (Source : Emmanuel Leroy Ladurie. Vérités sur le
génocide vendéen. 1999) ainsi que 23 000 toulonnais massacrés...Au 9 thermidor, quand le vent
tourne, il lâche Robespierre. Il sera néanmoins proscrit par le Directoire. Pendant le Consulat et
l'Empire, il vivra comme délateur, faisant chaque semaine un rapport à Napoléon Bonaparte sur
l'état de l'opinion publique. Il édite un journal xénophobe, le Mémorial antibritannique. Il sera
exilé sous Louis XVIII et reviendra en France en 1830. Il mourra en 1841, à l'âge de 86 ans.
" Les royalistes veulent du sang. Ils l'auront. Ils l'auront, organisé par l'armée
révolutionnaire qui selon le mot de la Commune de Paris mettra la Terreur à l'ordre du
jour. " " Le vaisseau de la révolution ne pourra arriver au port que sur une mer de sang "Bertrand Barère (franc-maçon)-1793
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5/ Rues des 'révolutionnaires' Marat, Danton, et Robespierre...
Quel est le point commun entre ces 3 personnages qui fleurissent les noms des rues françaises ?
Ce sont tous des francs-maçons révolutionnaires ayant plein de sang dans leurs mains. Ils firent
partie du Comité de salut public, un organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la
Convention en 1793, pour faire face aux dangers qui menaçaient la République. Formé de 749
membres dont la plupart des francs-maçons, ce comité va orchestrer plusieurs grands génocides
en France dont celui des vendéens. Jean Pierre Marat s'illustra comme le publiciste qui appela
au massacre de "royalistes" de Septembre; plus de 1 300 morts à Paris et 150 morts dans le
reste de la France...
Georges Jacques Danton organisa la prise des tuileries le 10 aout 1792 ce fut le début de la
Terreur; des centaines d'exécutions sommaires eurent lieu, dans les prisons de Paris et en
province, du 2 au 6 septembre 1792. Bilan: près de 1100 victimes.
Quand à Maximilien Robespierre il orne le tableau de par la violence de ses propos digne d'un
bourreau froid et sanguinaire. Il affirma que le ressort de la démocratie est à la fois terreur et
vertu. Il élimina en 1794 les hébertistes, inaugura la Grande Terreur et imposa le culte de l'Être
suprême (référence à Dieu le 8 juin 1794) tout en dénonçant la déchristianisation comme une
manœuvre contre-révolutionnaire. Il fut guillotiné par la suite. Comment en est-il arrivé là ?
Le 10 mars 1793, la Convention avait créé le tribunal révolutionnaire destiné à juger les crimes
commis contre la République. Au début, le tribunal travailla avec une relative modération, mais
après la promulgation de la loi sur les suspects (17 septembre 1793) tout changea. Robespierre
érigea la terreur en système en proclamant la légitimité du nouveau gouvernement
révolutionnaire.
Le bilan de ces terreurs sont lourds; si l'on met de côté les massacres vendéens, entre juillet
1792 et juillet 1794, il y a de 100 000 à 300 000 arrestations et peut-être 35 000 à 40 000
morts ; 16 594 morts (chiffre sûr, celui-là) sont ordonnées par les différents tribunaux
révolutionnaires. La grande vague se situe entre le 10 juin et le 21 juillet 1794, après les lois de
prairial : 2 554 condamnations à mort en six semaines !
Les crimes les plus odieux sous un paravent de "morales" et de "justices"...
Il y aurait bien d'autres exemples mais on remarque aisément chez tous ceux-ci des points
communs frappants. Jésuitisme, franc-maçonnerie, Léninisme, marxisme, communisme sont
finalement un seul et même produit sauf que c'est juste son emballage qui change tout comme la
lessive.
Tout cela explique les déclarations de soutien du Grand orient de France envers les idéologies
marxistes.
46
Si ces idéaux de pouvoir fort séduisent les francs-maçons il ne faut pas oublier qu'ils puisent
leur essence dans la théologie 'chrétienne' radicale selon l'approche philosophique qu'en fit
Hégel. Marx qui était animé d'une conviction quasi religieuse lança en réalité un appel moral pour
un monde plus équitable. Il s'approcha donc de la théologie chrétienne radicale des Jésuites
qui est le ciment des sociétés secrètes franc-maçonnes. La corrélation est tellement évidente
que le Grand Orient de France ne s'en cache pas. D'où la présence des noms de ces "exécutants
«-quelles que soient leurs abominations- sur les places publiques là où les francs-maçons et les
Jésuites détiennent le véritable pouvoir...C'est ignoble ! Finalement, les crimes que ces
idéologues ont perpétré sous prétexte de mener de "justes" révolutions utopistes sont
d'inspiration diabolique ou trompeuse. Reste que ceux qui ont concocté et appuyé ces
"révolutions" à travers la théologie se sont pourtant fait très discrets; cela fera l'objet de la
prochaine note fort intéressante à ce sujet...
47
8/ LES 'NOUVELLES' DE RUSSIE LAISSENT-ELLES PRESAGER
UNE AUTRE DICTATURE ?
Que se passe-t-il en Russie ? Comme ailleurs en Eurasie, les droits des minorités
religieuses « non traditionnelles » ne cessent d’être bafoués par le gouvernement. Pour
alerter leurs concitoyens des menaces qui planent sur les libertés fondamentales, du 26 au
28 février 2010, des dizaines de milliers de Témoins de Jéhovah ont distribué un tract en
12 millions d'exemplaires intitulé "Cela pourrait-il se reproduire ? Questions pour les
russes" (Voir traduction en français).Or, la dernière fois que la Watch Tower publia ce
genre de document remonte au 2 octobre 1938 avec la brochure 'Fascisme ou liberté" qui
dénonçait la répression nazie et la montée du fascisme à l'époque. Les avertissements sur
ce qui se passe en Russie devraient donc être pris très au sérieux. De quoi s'agit-il ?
Il semble que les Témoins de Jéhovah de Russie – qui ont connu la persécution durant 70 ans
auparavant – aient eu peu de répit au sortir de l’URSS. En effet, le 20 Juin 1996, une enquête
fut entamée concernant les accusations formulées par l’association antisectes "Comité pour la
Défense de la Jeunesse"(CDJ) [1] alléguant que les Témoins de Jéhovah se rendaient coupables
d'actes criminels. Quatre enquêtes indépendantes furent entreprises sans qu'aucune évidence
de tels actes ne soit établie ; au contraire, elles démontrent plutôt que les Témoins de Jéhovah
sont bien un groupe de personnes pacifiques souhaitant pratiquer leur religion paisiblement et
librement. Sources
L'influence de l'Eglise orthodoxe sur la justice et la politique
Des rapports internes signalent que de septembre 1998 à mars 1999 des
‘opposants résolus’ avaient tenté de faire interdire leurs activités
religieuses dans la ville de Moscou dans un tribunal exigu, en s'appuyant sur
la plainte de parents de membres de ce mouvement religieux. Le procès fut
repoussé au 17 novembre 1998, puis ajourné pour manque de preuves ! Qui
est derrière tout cela ? En haut lieu le bureau du procureur de Moscou,
rejoint plus tard par le Ministère de la justice de Moscou, et dans les
coulisses, l’organisation antisectes CDJ liée à l’Eglise orthodoxe russe [2].
Or, le fond des accusations concernant une analyse critique des enseignements, des croyances et
des pratiques des Témoins de Jéhovah aurait dû inciter la Cour de justice à juger irrecevables
les plaintes du procureur. M.Yuriy A. Rozenbaum, qui a participé à la rédaction de la loi Russe de
1991 sur la religion, exprima qu'il s'agissait en fait d'un procès politique.
Le procès de Moscou: moteur de l'Inquisition
Le procès a finalement eu lieu le 9 février 1999 soit après 5 mois pour réunir des motifs
d’accusation! Lors de ce procès lorsque le juge demanda qu'on lui fournisse les preuves que leur
doctrine suscite la discorde religieuse, la partie civile ne put fournir que l'argument selon lequel
les Russes n'étaient pas préparés à recevoir ce type de publications religieuses ! Le 11 février,
les 5 chefs d’inculpation furent rejetés. Le lendemain, alors que la cour civile examine le dossier
qui pourrait déboucher sur l'interdiction des Témoins de Jéhovah de Russie, les médias
rapportent un nombre croissant d'histoires montées de toutes pièces à leur propos (accusations
d'apologisme du suicide puis d'avoir été collaborateurs des nazis - allégations montées de toutes
48
pièces par la Stasi comme nous l'avions déjà évoqué. Il s'est avéré que les jeunes filles n'avaient
aucun lien avec les Témoins et ceux qui étaient à l'origine de l'accusation se sont ensuite
rétractés).
Plus tard, alors que les plaignants ne s'étaient pas présentés au procès, le 1er mars 1999, le
département de justice de Moscou fait marche arrière par rapport à sa précédente prise de
position concernant son respect de la liberté religieuse. Cela confirme la dimension politique de
ce procès.
Les jurisprudences de la Cour européenne des droits de l'homme
Finalement, la juge suspend le procès en tenant compte de 3 décisions de justice en faveur des
Témoins de Jéhovah par la Cour européenne des droits de l'homme qui indiquent que ceux-ci
constituent une religion devant être protégée par la Convention Européenne. Ce qui a conduit le
gouvernement à reconnaître officiellement l'Association religieuse des témoins de Jéhovah le6
mai 1999.
Mais comme l'Eglise et le CDJ n'ont cessé de faire campagne contre les Témoins de Jéhovah, la
situation à Moscou s’est dégradée, si bien que le 12 février 2001, on a chargé des experts
d'analyser durant 5 mois leurs enseignements, en reprenant l'ancienne procédure lancée en
septembre 1998. Entre temps Alain Vivien, alors président de la MILS, s’est rendu en Russie en
avril 2001… [3] Ceci explique sans doute cela !
Un procès unique sur les croyances !
Le tribunal de Moscou a entendu les rapports de 5 spécialistes en religion, en
psychologie et en linguistique dont un seul a rendu un jugement positif. A
l'issue des audiences, l'avocat des TJ, Me Galina Krylova a déclaré que " le
premier expert (...) ne cachait pas qu'elle est orthodoxe et a affirmé qu'une
minorité religieuse n'a pas le droit de critiquer une religion dominante (...) ce
qui est inadmissibles pour un expert". De son côté Tatiana Kondratieva,
assistante du procureur, a indiqué que "l'expert convoqué (...) a confirmé que [l'organisation des
Témoins de Jéhovah] est dangereuse. Le Parquet va chercher à obtenir la liquidation de
l'organisation et l'interdiction de son activité à Moscou (...) [Les Témoins sont accusés] de briser
les familles, inciter leurs adeptes au suicide et au refus d'une aide médicale pour des raisons
religieuses". [4]
En décembre 2001, les Témoins de Jéhovah avaient introduit une requête devant la CEDH afin
de lui soumettre ces poursuites civiles et pénales récurrentes engagées contre eux.
En février 2002, le procès de Moscou s'est poursuivi en se transformant en débat
théologique !
Le 16 juin 2004, le tribunal de Moscou a par la suite confirmé la décision d’un de ces tribunaux
inférieur d’interdire les activités des témoins dans la ville et de dissoudre leur association. Bien
que la plupart des Témoins de Moscou pouvaient toujours se réunir et prêcher tant à Moscou et
ailleurs des réunions et des assemblées pour le culte ont été perturbées en faisant subir des
mauvais traitements à certains fidèles. A Tchekhov, un lieu de culte a été incendié.
En aout 2004, 300 000 russes signent une pétition adressée à Vladimir Poutine pour protester
contre cette interdiction. Le 12 avril 2006, à Moscou, une congrégation de 200 Témoins de
Jéhovah a été perturbée par l’irruption de 50 policiers armés qui ont embarqué 14 Témoins dans
des conditions indignes ; on leur a refusé tous droits.
49
Deux jours plus tard, une plainte a été déposée contre la police de Lyublino. Le 16 mai, lors du
procès, 50 objections soulevées par les avocats des Témoins furent rejetées.
Censure sur des publications de la Watch Tower
Le 11 mars 2009, le Procureur général a ordonné aux procureurs locaux dans toute la Russie
d'enquêter sur les activités religieuses et les croyances des Témoins de Jéhovah. Pour ne rien
arranger, le 17 juillet 2009, des opposants ont accusé les Témoins de Novoshakhtinsk, dans la
région de Rostov, d’extrémisme.
Finalement, le 27 janvier 2010 la Cour suprême de la République de l'Altaï a confirmé la
décision d'une juridiction inférieure visant à interdire 18 publications religieuses des Témoins de
Jéhovah en Russie [5], en vertu d'une loi sur l'extrémisme'! A la suite de cette injustice, ceux-ci
ont décidé de proposer le tract mentionné en introduction. Des organismes des droits de
l'homme s'inquiètent des répercussions que cela aura sur d'autres confessions "non
traditionnelles".
Pour mieux comprendre tous les enjeux qui sont liés à cette menace, et sa répercussion sur le
monde, il est important de remettre les choses dans leurs contextes en tenant compte du fait
que la Russie est un pays complexe et varié.
Une dictature peut-elle se lever en Russie ?
En situation de crise, l'instabilité politique peut conduire des hommes d'influences à fomenter
une dictature. Impossible en Russie diriez-vous. Pourtant, c'est bien ce qui s'est passé quand
l'U.R.S.S. connu une période agitée.
L'homme qui fit trembler le monde
Guennadi IANAIEV le chef des membres du Comité des
conservateurs putschistes communistes qui ont fait trembler le
monde du 17 au 19 aout 1991, en tentant de prendre le pouvoir et
en prétextant "sauver la Révolution et restaurer la vision léniniste".
Alors que le président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev est en
vacances en Crimée, l'état d'urgence est proclamé et un Comité
d'Etat prend tous les pouvoirs. Vous en souvenez-vous ? Certains
ont accusé Gorbatchev d'avoir fermé les yeux puisque tous les
ministres de Gorbatchev, sauf un, étaient impliqués dans les préparatifs du coup d'Etat. Ce jourlà," le Comité remet à l'honneur la censure. Il interdit également les journaux et les revues
politiques des partis non communistes.
S'il n'en prend pas la même forme que ce jour-là, différents indicateurs inquiétants (pots de vin,
trafic d'armes, pauvreté, mafias, corruption, nostalgies du passé etc...) montrent un net recul
des libertés voire un possible durcissement du régime. Il semble même que la Russie ne soit pas
la seule dans ce cas dans cette partie du monde. A l'heure actuelle, on ne sait pas si c'est la
Chine qui suit le modèle russe ou si c'est l'inverse...
50
Qui gouverne la Russie en 2010 ?
" Le gouvernement de Mr Poutine est unique dans l’Histoire "
Le Kremlin est en partie oligarchique et fonctionne comme un
gang numériquement restreint de dirigeants opulents tous liés
entre eux. C’est aussi en partie un système féodal, divisé en
fiefs semi-autonomes et dont les serfs, privés de droits, sont
taxés abondamment. Le tout est recouvert d’un vernis
démocratique tout juste suffisamment rutilant pour justifier
l’appartenance au G8 et assurer la tranquillité de l’argent des
oligarques dans les banques Occidentales. «Selon le Wall
Street Journal (aout 2007). "En fin tacticien, [Poutine] a en effet miné le Kremlin en créant un
équilibre précaire entre les différents clans qui gravitent autour de la présidence: les
oligarques, les bureaucrates mais surtout les "siloviki", ces représentants des "ministères de la
force", l'Intérieur, la Défense, mais surtout le tout-puissant FSB (ex-KGB). Ceux-ci ont investi
le champ économique et possèdent désormais des intérêts importants qu'ils souhaitent
préserver. Si Medvedev devait toucher à cet équilibre, les règlements de comptes pourraient
s'avérer sanglants -JDD du 24 février 2008
"Poutine avait choisi Medvedev essentiellement pour son extrême loyauté, explique le
politologue indépendant Dmitri Orechkine. Cela fait dix-sept ans que les deux hommes se
connaissent et c'est Poutine qui a fait sa carrière." (...). C'est encore Poutine qui l'a fait venir à
Moscou (...). Medvedev ne peut donc pas trahir le pacte qu'ils ont scellé. Comme promis, s'il est
élu, il choisira Poutine comme Premier ministre (...). "Medvedev n'est pas une marionnette, il a
beaucoup plus d'ambition que Poutine et aime vraiment le pouvoir. Et puis, il a eu deux ans pour
se préparer à la fonction", explique l'analyste Boris Kagarlitsky (...)." Suite à cela Dmitri
Orechkine affirme que "dans les prochains mois, la Russie risque de traverser une zone de
turbulences qui peut se révéler dangereuse." Selon plusieurs témoignages, dans les couloirs du
Kremlin si habitués aux intrigues de palais, chaque clan fourbit déjà ses armes". C'est dans ce
contexte que le président Medvedev tente de calmer le jeu sur la question des droits de
l'homme à Moscou comme à Paris.
Le processus de la dictature est-il en route ?
"Pour ceux qui l'ignoraient encore, l'Eglise orthodoxe a favorisé le nationalisme récent en Russie.
Mais elle n'est pas la seule sur ce terrain.Vladimir Ryzkhov, député à la Douma de 1993 à 2007
vient de publier un passionnant article dans le Moscow Times sur la révision « poutinienne » des
manuels d’Histoires. "Pourquoi Poutine & Co s’échinent-ils à réécrire l’Histoire, à magnifier le
régime soviétique et à l’acquitter de ses crimes? (...)
Par exemple, le chapitre sur Leonid Brejnev et Youri Andropov, ne mentionne pas la répression
des dissidents, la pratique des isolateurs psychiatriques et des camps de prisonniers (...).
Des centaines de milliers de lycéens recevront un nouveau manuel d’histoire, tout juste approuvé
par le ministère de l’Education et des Sciences qui contient une version largement déformée de
l’Histoire du XXe siècle.(...)
Ce manuel essaie, entre autre, de justifier les crimes de Staline, pendant la 2e Guerre Mondiale,
y compris la signature du pacte Germano-Soviétique (...).
51
Poutine est décrit comme réussissant spectaculairement contre la corruption, la lutte en justice
contre les oligarques ou dans la résolution des problèmes démographiques, ou encore dans
l’achèvement de programmes immobiliers à coûts abordables." Le révisionnisme refait bien
surface...
Un cocktail d'injustices qui menace l'avenir de la région
Le président Sarkozy avait félicité Dmitri Medvedev pour "son
attachement à l'État de droit, à la sécurité juridique et à la défense
des droits de l'homme". Ce dernier "a souligné hier qu'il travaillait
d'arrache-pied à l'établissement d'un système judiciaire équitable,
affirmant : « Nous continuerons à améliorer la législation. J'y
veillerai personnellement. Je vous le dis très franchement, je suis
très mécontent de ce que nous avons actuellement » en la matière.
Une promesse que Nicolas Sarkozy lui avait demandé courtoisement, lundi soir, d'étendre aux
engagements internationaux de la Russie" - Sources
Mais les autorités françaises auraient-elles mauvaise conscience et se sentiraient-elles mal à
l'aise devant ce défi de dénoncer l'entrave aux libertés religieuses dans d'autres pays que le
leur, alors qu'elles-mêmes bafouent ces libertés fondamentales (lois passées en force, fichiers
de citoyens et autres) ? Quid de l'Union Européenne ? Serait-elle devenue aphone?
Le jugement de la Cour suprême de la Fédération de Russie est complètement opposé aux
déclarations du président Medvedev. Même s'il a de bonnes intentions, il semble qu'il attende
que l'opinion soit rameutée sur les injustices contre les minorités religieuses. On retrouve, ici
encore, cette même attitude qui fut celle d'un certain gouverneur de Judée, nommé Pilate, se
lavant les mains, devant ce juste qui allait être mis à mort, préférant se conformer à la pression
de l'opinion publique.
Reste que la corruption est un phénomène complexe en Russie. Vedomosti, quotidien d'affaires
de Moscou, a diffusé des informations de RIA Novosti selon laquelle deux anciens procureurs de
Moscou avaient été condamnés à une peine d'emprisonnement de quatre ans pour avoir accepté
un pot-de-vin de 10 000 dollars américains (27 nov. 2006).
L'année prochaine, 2011, verra la commémoration de l'anniversaire des 20 ans du morcellement
de l'U.R.S.S. Le Putsch de Moscou, commencé le 19 août 1991 se sera vu avorté moins de trois
jours plus tard. La chrysalide soviétique s'était transformée en papillon... Allait-il voler vers la
liberté? Un paradis de tolérance allait-il s'épanouir? L'histoire des Témoins de Jéhovah de ces
presque vingt dernières années allait pouvoir nous répondre. En effet, la température de la
liberté et de la tolérance se mesure principalement auprès des minorités religieuses. Et là elle
est dangereusement basse. Cela a commencé, explique le tract précité, par des rumeurs (on
connaît ce processus), des déclarations n'ayant aucun fondement, très vite transformées en
mensonges puis en calomnies. En réalité à force de discréditer la spiritualité, l'Eglise orthodoxe
renforce encore plus la désaffection de ses ouailles. Elle se tire une balle dans le pied et oublie
vite que son soutien à l'état n'est qu'un 'paravent de sainteté' que le pouvoir sait se défaire
quand il n'en voit plus l'utilité. Le vent pourrait bien donc se retourner contre elle...
52
[1] Massimo Introvigne signalait qu’il existe deux sortes de mouvement antisectes : un
mouvement “contre les sectes” (counter-cult movement) d’origine chrétienne et un mouvement
“antisectes” (anti-cult movement) d’origine laïque. Selon Johannes Aagaard, “il faut se rendre
compte qu’une croyance est déjà un comportement. Si l’on veut arrêter les comportements
erronés, il faut tout d’abord réagir contre les croyances erronées. Mais cela rend nécessaires
d’autres croyances (alternative creeds) ! Et c’est ici que le mouvement antisectes entre en
crise”. En Russie, c’est le mouvement antisectes d’origine chrétienne qui cause autant de
troubles.
[2] L'Eglise orthodoxe, étant en perte de vitesse depuis que sa collaboration avec l'ancien
régime, a été dévoilée mais elle subit la concurrence d'autres mouvements religieux. Néanmoins,
elle n'a cessé d'influencer les hommes de lois et les politiques contre ces derniers. Parmi les
opposants, on retrouve le théologien orthodoxe rapatrié Aleksandr Dvorkine, un vrai "croisé" en
ce qui concerne le combat contre les sectes, et le jeune diacre et écrivain Andreï Kouraev.
Sources. C'est curieux de voir le même procédé avec ce qui s'est passé en France. Le siège de
l’A.D.F.I. fut très fréquenté par le clergé, par l’abbé Trouslard qui y représente le Vatican, mais
aussi par Mgr Vernette, l’abbé Yvon Lemoine, et l’évêque de Tours…. A l’origine, l’A.D.F.I.
bénéficiait de locaux gracieusement offerts par une paroisse catholique.
[3] "Selon les sources d’Éthique et Liberté, A. Vivien aurait également participé en avril 2001 à
une conférence en Russie, à Nijni-Novgorod, où il aurait cosigné avec des participants chinois et
russes et des membres d’organisations antireligieuses de cinq autres pays, un document
demandant l’adoption d’une législation type loi About-Picard contre les groupes religieux
étiquetés sectes. La visite d'Alain Vivien en Chine s'est effectuée sur invitation officielle du
gouvernement chinois. Si un groupe est mis hors-la-loi en France, il serait considéré comme tel
en Chine. Or il semble que même Hong Kong n'ait pas suivi l'exemple français. Selon un rapport
sur les libertés aux Etats-Unis "les pouvoirs publics français – et surtout les responsables de la
MILS – se sont rendus dans plusieurs de ces pays pour promouvoir leurs initiatives contre les
mouvements sectaires. Cependant, ces pays qui ont déjà un lourd passé de répression religieuse
ne disposent pas des mécanismes de protection des droits de l’homme tels que ceux qui existent
en France. » Le plus surprenant, c'est qu'il existe aussi une association de lutte contre les
sectes en Chine alors que là-bas la police est connue pour être une des plus oppressive
aujourd'hui...
[4] Ce genre d'accusations reprend un discours fallacieux bien rôdé; celui des officines
antisectes. Tout comme dans le cas du CDJ, le fondement pseudo-scientifique de l’A.D.F.I. n’est
pas porté à la connaissance de ses membres, pour la plupart sincères. Un discours leur est
diffusé. Grâce à un astucieux habillage, le message est rendu crédible, attrayant, voire empreint
d’altruisme. Derrière cette vitrine se cache en réalité une idéologie de l’exclusion et de la haine.
L’A.D.F.I. s’attaque généralement à des groupes soigneusement sélectionnés pour leur petitesse
et leur pacifisme. Son objectif est de démontrer la nocivité et l’extrême dangerosité des
nouveaux mouvements religieux, afin de ramener les brebis égarées vers l’enclos déserté de
l’Eglise. En fait, elle entre dans le plan de ré-évangélisation de l’Église. Elle se livre à une
véritable Croisade.
[5] Cette liste qui compte aujourd'hui "543 œuvres extrémistes" s'est étendue récemment à 34
concernant les Témoins de Jéhovah, avec les nouvelles éditions des périodiques.
53
9/ L’héritage de mai 68 dans la dégradation des mœurs
D
ans son rapport de 2010; "Standards pour l’éducation sexuelle en Europe", la branche
européenne de l'OMS préconise (sources ici) d’apprendre la « masturbation enfantine » aux
enfants dès la maternelle en les laissant exprimer « leurs besoins, leurs désirs et leurs
limites » sexuels tout en « jouant au docteur » ! Comment en est-on arrivé là ? Personne
ne peut nier que depuis quelques décennies nous assistons à de gros bouleversements des
mœurs et des valeurs qui divisent profondément les gens. Un petit rappel des faits sur
cette crise de civilisation rendra compte de l'étendue de ce processus idéologique qui
semble irréversible et mener au chaos moral...
Les premiers précurseurs du combat utopiste
Bien des régimes politiques ont vu leur existence à la suite de révolutions (France, États-Unis,
etc...) Pourtant, la plupart des mouvements de contestation tirent leur racine dans le socialisme
utopique qui se caractérise par la volonté de mettre en place des communautés idéales soient
radicales soient libertaires. On pourrait faire remonter les premières expériences socialistes
utopiques aux mouvements franciscains et dominicains du XIV ème siècle dont celui du moine
Tommaso Campanella (1568-1639).
Dominicain à 15 ans, Tommaso Campanella quitta son couvent et préconisa
une forme de christianisme unissant tous les peuples. Traduit devant le
Saint-Office, il abjura et, libéré, organisa un soulèvement paysan en Calabre
(1599). Arrêté et torturé, il simula la folie, et sa peine fut commuée en
prison à vie (1600). Il y passa 27 ans ; protégé par Urbain VIII grâce à
l'astrologie, à laquelle tous deux s'intéressaient, il finit sa vie en France,
avec l'appui de Richelieu. C'est en prison qu'il écrivit son œuvre majeure, la
Cité du soleil, utopie communiste où famille et propriété, distinctions professionnelles et sociales
n'ont pas de place.
Autre grand précurseur; la Mission jésuite du Paraguay qui est à la fois une entreprise de
mission catholique telle qu'il en a existé d'innombrables à partir du XVI ème siècle, et un
véritable État théocratique gouverné par les Jésuites où ces derniers ont mis sur pied entre
1609 et 1763 une organisation sociale "utopique" sans équivalent dans l'Histoire. La zone
géographique de ces missions fut à cheval sur les États contemporains du Paraguay, de
l'Argentine, du Brésil et de l'Uruguay. Elle est le fondement de la théologie de la libération qui
ont marqués les révolutions en Amérique latine depuis les années 1950, en particuliers celles
menées par le célèbre Ernesto 'Che' Guevarra ou le révérend Camillo Torrès prêtre guérillero
de Colombie.
Un mouvement de contestation intergénérationnel et international
Au XXème siècle les révolutions utopiques ont pris un tournant moral à travers la littérature et
les arts. William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac sont les précurseurs de la
libération sexuelle et du mode de vie de la jeunesse des années 1960, notamment par le biais du
54
'Beat Génération', le courant littéraire et artistique "qui a ébranlé la société américaine dans
ses certitudes".
En 1959 le triomphe de la révolution cubaine, conduite par Castro et Guevara (assassiné en
1967) fait naître d'immenses espoirs chez les peuples opprimés et chez tous ceux qui rejettent
les exploitations impérialistes et capitalistes.
La cruelle guerre du Viêt-Nam avec son cortège d'horreurs et le
massacres des populations civiles pour renforcer de grands intérêts
économiques, telle que le rapporte la presse, provoquèrent stupeur et
émoi dans la population américaine. C'est alors que commença une
révolution de la culture américaine et que s’installe le mouvement
'hippie' qui est le courant majeur de contre-culture des années 1960
aux États-Unis, avant de se diffuser dans le reste du monde
occidental dès 1966. Les hippies, issus en grande partie de la
jeunesse nombreuse du baby-boom de l'après-guerre, en vinrent à
rejeter les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la génération de
leurs parents et la société de consommation.
Le mouvement a eu une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine musical. Les
membres de ce courant n'utilisaient pas ce terme pour se désigner eux-mêmes. Ils se disaient
plutôt « flower children » (« enfants fleurs »), « beautiful people » (« belles personnes » ou
« bels gens ») et ils aspiraient à une sorte de fraternité universelle pour laquelle ils espéraient
trouver idées et techniques dans des sociétés traditionnelles. Aux États-Unis mêmes, les
premiers hippies commencent à s’installer à San Francisco, dans le quartier de Haight Ashbury.
C’est le temps de Bob Dylan et du LSD. Les grands prêtres de l’époque, Timothy Leary, Allen
Ginsberg, William Burroughs et Jack Kerouac déclarent ouverte la révolution psychédélique
(ou hallucinogène)...
Emmett Grogan (1943-1978) de son vrai nom Kenny Wisdom, était l'une des
figures marquantes du mouvement Hippie. Ancien camé à l’héroïne, à 15 ans
il est jeté en prison puis est libéré pour étudier chez les Jésuites. Débarqué
sur le Vieux Continent, il devient cinéaste de courts-métrages expérimentaux en
Italie, écrit des romans pornos à Londres, aide quelques terroristes de l’IRA à
faire sauter des passerelles à Dublin, tue à la carabine celui l’a donné, est jeté
en prison deux fois pour de menus larcins et frôle même les dix ans de pénitencier. On comprend
que, revenu aux Etats-Unis en 1965, Grogan ait la fibre révolutionnaire. Il fut l'un des
fondateurs des Diggers qui ont pris leur nom des Anglais Diggers (1649-1650), un mouvement
radical opposition à la féodalité, l’Église d'Angleterre et la Couronne britannique. Selon lui
«Quand on fait les lois, on n'a pas besoin de les transgresser». C'est ainsi qu'en 1968 les
55
Diggers et les Yippies présentent à la convention Démocrate de Chicago leur mascote - un cochon
- comme candidat aux élections présidentielle ("pig for président" !
Quel est le message des hippies ? Des pacifistes en un mot, objecteurs de conscience le plus
souvent, sinon même anarchistes. Ils sont aussi anti-commercial, anti-intellectuel, anticulturel. Ils professent une subversion par la jouissance du bonheur. Ils rêvent de croissance
zéro, de retour à la nature, de décloisonnement social. Ils sont bien entendu des réfractaires
antinucléaires.
Jack Weinberg, membre du « Free Speech Movement » qui en 1964 sur le
campus de l'Université de Berkeley réclamait la reconnaissance de la liberté
d'expression et de la liberté académique des étudiants, protesta contre la
guerre du Viêt-Nam et contre l'interdiction prise par l'administration de
l'université d'exercer des activités politiques sur le campus... Il fut l'auteur
de la célèbre phrase : « Ne faites pas confiance à quelqu'un de plus de trente
ans » qui traduisait sans équivoque la volonté de se distinguer de la génération
précédente envers laquelle il fallait se méfier...
Le mouvement pacifiste hippie ("Peace and love") véritable révolution culturelle et populaire
issue de la jeunesse véhicule une puissante utopie remettant en cause les fondements de la
société occidentale capitaliste et puritaine. Libre sexualité, vie communautaire, drogues
"psychédéliques", mystiques orientales, sont autant d'expériences foisonnantes vers une
conception radicalement autre de la société et de la vie qui est actuellement reprise par le New
Age...Les hippies se sont beaucoup inspirés de Gandhi pour son pacifisme, sa non-violence et sa
façon de résister au système ainsi que de Martin Luther King pour sa lutte pacifique contre le
racisme. En août 1969 eut lieu le célèbre festival de musique de Woodstock, un rassemblement
emblématique de la culture hippie qui eut lieu sur les terres du fermier Max Yasgur, à une
soixantaine de kilomètres de Woodstock dans l'État de New York et qui rassembla durant 3
jours 500 000 spectateurs. Avec la fin de la guerre du Viêt-Nam en 1975, les médias perdirent
leur intérêt pour les hippies. Ils furent plus tard désignés sous le terme de « baba cool ». Le
mouvement punk qui vient après eux est un autre type de révolte qui revendique son désespoir à
travers l'expression nihiliste « no future »…
La perte des repères moraux a été moins marquante aux États-Unis qu'ailleurs. En effet, la
culture anglo-saxonne doit sa richesse que parce qu'elle a gardé quelques repères de l'héritage
biblique (du point de vue cinématographique) tandis que les autres cultures qui les ont abandonné
ont décliné plus rapidement.
Des mouvements de révolte de la jeunesse (étudiante et lycéenne) ont lieu presque
simultanément dans divers pays du Monde. Selon le dossier de Courrier International n°894-895
du 20 déc. 2007, p.39-62 :
- Aux Pays-Bas, le mouvement Provo (1965-1967), précurseur des mouvements écologistes,
anticipe les mouvements de 1968 en manifestant de manière festive contre la pollution, le travail
aliéné, le racisme ou le militarisme. Lire une présentation sur le site de la revue Multitudes.
- En Allemagne (RDA), où les anciens bureaucrates du régime nazi sont toujours en place, les
étudiants se mobilisent contre la guerre du Vietnam, face à "l'indifférence criminelle" de la
population, et contre l'immobilisme étouffant d'une société autoritaire et sans morale, refoulant
un passé sordide, et tout entière tournée vers la réussite matérielle. L'un des leader syndicaux
étudiants, stigmatisé par la presse du pouvoir, fut victime d'un attentat. Berlin 1968 du collectif
56
A.R.C. (1968).
- En Angleterre aussi les étudiants manifestèrent contre la guerre du Vietnam.
- Aux Pays-Bas, la contestation est inspirée par le mouvement Provo.
- L'Italie est un pays sous le contrôle direct de la C.I.A. depuis la fin de la guerre (mise en place
du réseau Gladio pour faire face au "péril communiste"). Celle-ci s’appuie localement sur la mafia,
les groupes fascistes et les dirigeants corrompus de la démocratie-chrétienne (cf. le scandale
de la loge P2). Dans cette société verrouillée les étudiants se révoltent et font face comme
ailleurs à une répression violente.
- En Grèce, en Espagne, au Portugal où règnent trois dictatures militaro-fascistes, la contreculture de 1968 s'oppose à un pouvoir plus directement oppressif (y compris sur le plan des
moeurs) mais qui n'en a plus que pour quelques années.Au Brésil, la police investi les campus dans
la capitale, il y aura quelques morts et de nombreuses arrestations. Barra 68 - Sem perder a
ternura, de Vladimir Carvalho (2001).
- Au Mexique, avant la tenue les Jeux Olympiques en 1968, alors qu'un mouvement étudiant
accompagné d’enseignants s'est rassemblé contre la dictature à Tlatelolco; l'armée et la police
qui encerclaient la place ont ouvert le feu sur les assistants désarmés. Le bilan sera de plusieurs
centaines (plusieurs milliers ?) de morts. La reconstitution du massacre est dans le film Rojo
amanecer, de Jorge Fons (1989).
- Le Japon est lui aussi le théâtre de révoltes estudiantines et sociales. Kashima paradise de
B.Deswarte & Y.Le Masson (1973)
- Même dans le monde arabe, l'influence de la libération sexuelle se fait sentir dans les milieux
étudiants : on voit des minijupes à Beyrouth.
Il est vrai que de tout temps le fossé des générations tend à attiser les conflits sociaux mais
aucun n'a laissé autant de traces dans la civilisation comme ceux des années 60; voyons une
autre preuve avec ce qui s'est passé dans une France très catholique...
Du bouillonnement social français à la crise de civilisation
Quel contexte a conduit à cette crise ?
1/En France, dans les années 1960, alors qu'elle est très influente, le mouvement de la
Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC) [dont firent parti François Mitterrand, Jean-Yves Le
Drian] prend position contre la guerre en Algérie. Pendant cette guerre, la JEC s'illustre en
dénonçant la torture et en militant pour l'autodétermination du peuple algérien. Les prises de
positions du mouvement et la politisation de la branche étudiante engendrent des tensions avec
l'épiscopat qui en 1965 retire son mandat au mouvement. Ces dissensions interviennent alors que
la plupart des gens viennent de suivre avec passion le Concile de Vatican II (1962-65), qui a
profondément rénové mais aussi ébranlé le catholicisme traditionnel et surtout les mouvements
d'action catholique...Le mouvement des prêtres-ouvriers, dont la condamnation est levée en
1965, reprend son essor. Beaucoup de chrétiens se préoccupent de rénover les relations des
fidèles aux autorités religieuses, de revisiter les pratiques et les dogmes, voire de concilier foi
et révolution. Une crise spirituelle s'est durablement amorcée.
2/Dans le même temps le contexte économique fut préoccupant, le nombre de chômeurs s'est
accru régulièrement : début 1968, ils furent près de 500 000. Les jeunes se trouvaient les
premiers touchés et en 1967, le gouvernement doit créer l'ANPE. Un nombre important de
57
grèves se tiennent aussi entre 1966 et 1967, en région parisienne comme en province. Deux
millions de travailleurs sont payés au SMIG et se sentent exclus de la prospérité, dont beaucoup
d'ouvriers des usines, de femmes ou de travailleurs immigrés. Les salaires réels commencent à
baisser et les travailleurs s'inquiètent pour leurs conditions de travail. En réalité, la crise est
survenue au terme d'une décennie de prospérité inégalée. Sur le plan économique, c'est l'apogée
des « Trente Glorieuses ». La société de consommation s'est installée dans les mœurs, sans que
l'on prenne vraiment conscience de toutes ses implications ni des déséquilibres mondiaux qui se
développent. Une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique,
dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l'impérialisme et, plus immédiatement,
contre le pouvoir gaulliste en place.
3/Les clivages sociaux furent extrêmement rigides. 92 % des étudiants viennent encore de la
bourgeoisie. Le paternalisme autoritaire est omniprésent. On commence à ouvrir des lycées
« mixtes », mais beaucoup d'établissements scolaires sont encore réservés aux garçons ou aux
filles seulement. Les filles ne sont pas autorisées à porter le pantalon. Il est impossible de fumer
dans un établissement ou, dans les universités, d'accéder pour les hommes aux internats de
filles.
Pour comprendre le contexte rude et rétrograde* de ces années ; voici des extraits d’un
"manuel scolaire de l’économie domestique pour les femmes" de 1960 :
"Si votre mari suggère l’accouplement, acceptez alors avec humilité en gardant à l’esprit
que le plaisir d’un homme est plus important que celui de la femme" -Source
Précisons que ce dogme est absent de la Bible qui encourage le contraire (1ère Lettres aux
Corinthiens 7 :5)
4/La jeunesse est en rapide mutation idéologique; l'avènement de la culture des loisirs, du
spectacle et des masses médias représentent des changements accélérés et sans précédents
en moins d'une génération. Les années 1960 sont aussi celles de l'affirmation de la jeunesse en
tant que catégorie socio-culturelle et politique à part entière. En particulier, la jeunesse a
maintenant sa propre culture, avec une presse qui lui est destinée (Actuel !, Hara-Kiri !), des
émissions de radio très suivies (Salut les copains !) ou ses chanteurs attitrés (les Beatles, les
Rolling Stones, etc.). Elle a aussi ses propres malaises et ses propres revendications (notamment
en matière de liberté sexuelle) que les pouvoirs publics et le monde adulte tardent à
comprendre.
Une partie de la jeunesse radicalisée regarde avec fascination vers les mouvements
révolutionnaires du Tiers-Monde : Che Guevara, Fidel Castro, Ho Chi Minh servent de modèle,
tandis que l'irruption sur la scène chinoise des jeunes gardes rouges donnent l'impression que la
jeunesse en tant que telle peut avoir un pouvoir politique dans la société et remettre en cause
l'autorité des adultes et des pouvoirs. On suit aussi attentivement les luttes menées aux États-
Unis par le mouvement d'émancipation des Noirs, ou encore par les sit-in et les diverses
recherches du mouvement hippie et étudiant (Berkeley). Le caractère international de ces
mouvements permet de replacer les événements français au sein d'une dynamique mondiale.
Qu'est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
'Mai 1968'chronnique d'une révolution toujours en cours
Les premiers incidents annonciateurs de la crise se produisent début 1968 à la Faculté de
Nanterre, ouverte en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris. Isolé au milieu d'un
immense bidonville, ce campus s'avère propice à la fermentation politique et au développement
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de mouvements d'extrême gauche, qui prônent la révolte contre l'institution universitaire,
considérée comme un des rouages de la société capitaliste. Ainsi naît le Mouvement du 22 mars,
conduit par Daniel Cohn-Bendit (en photo ci-dessous).
Le 20 mars 1968, à l'occasion d'une manifestation organisée
par le Comité Viêtnam national (CVN) « pour la victoire du
peuple vietnamien contre l'impérialisme américain », 300
étudiants saccagent le siège de l'American Express, à l'angle
de la rue Scribe et de la rue Auber à Paris. Six personnes sont
arrêtées du service d'ordre de la Jeunesse communiste
révolutionnaire. Le 22 mars 1968, à 15 heures, une Assemblée
générale étudiante constitue un mouvement de soutien, le Mouvement du 22 mars pour la
libération des militants interpellés et en garde à vue. A 21 heures, ces étudiants occupent le
huitième et dernier étage du bâtiment administratif de l'université, la salle du conseil des
professeurs. Le 28 mars, en riposte à cette initiative, le doyen Grappin suspend tous les cours
pour deux jours, mais sans réussir à empêcher l'organisation de plusieurs journées de débats
parmi les étudiants. La multiplication des incidents à Nanterre conduit à la fermeture de
l'université, le 2 mai.
Dès lors, l'agitation se transporte au centre de Paris ; ce qui n'était qu'une série d'incidents
devient une crise nationale. Tout bascule le 3 mai quand la police intervient brutalement pour
disperser le meeting de protestation tenu par les étudiants dans la cour de la Sorbonne. La
répression (500 arrestations) provoque immédiatement la solidarité du milieu estudiantin avec la
minorité militante. La révolte étudiante commence dans les rues du Quartier latin. Barricades,
pavés, cocktails Molotov, contre-charges de CRS, matraques et gaz lacrymogènes : les
affrontements s'amplifient de jour en jour, suivis en direct à la radio par la population.
Le point culminant est atteint dans la nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS
s'affrontent en de véritables combats de rues (voitures incendiées, rues
dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. Au lendemain de
cette « nuit des barricades », le pays est stupéfait. L'agitation étudiante,
jusque-là isolée, rencontre alors la sympathie de l'opinion publique : le 13
mai, à Paris et dans toute la France, les syndicats manifestent avec les
étudiants pour protester contre les brutalités policières. La crise prend alors
une nouvelle dimension, car le lendemain, de façon tout à fait inattendue et spontanée, une vague
de grèves s'enclenche : à la révolte étudiante succède une véritable crise sociale.
C’est le temps où l’on crie, rue Gay-Lussac, « CRS SS », « Vivre sans temps mort, jouir sans
entraves », « Il est interdit d'interdire ! », « détruire, par tous les moyens hyper-politiques,
l’idée bourgeoise du bonheur », « l’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier
bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste. ». La fièvre libertaire
commença à enflammer les esprits par une étonnante contagion.
La contre-offensive prend les apparences d'un drame spectaculaire : le 29 mai, le président de
Gaulle disparaît de l’Élysée, créant un sentiment d’affolement dans la population. Le lendemain,
dans une brève allocution radiodiffusée, le général annonce la dissolution de l'Assemblée et la
tenue d’élections anticipées. La manifestation organisée le soir par les gaullistes sur les
Champs-Élysées rassemble 500 000 personnes ; elle marque le retournement d'une opinion
inquiète et lasse qui, à défaut d'alternative claire, n'entrevoit d'autre débouché à la crise et à la
paralysie économique que le retour à l'ordre.
59
Bien que sur le moment, en France, les évènements s'achèvent avec les accords de Grenelle qui
ne concèdent qu'une augmentation de pouvoir d'achat aux travailleurs, quelques jours de congés
payés et quelques facilités pour les syndicats, l'influence de 68 sera profonde et durable sur la
décennie qui va suivre, et elle se fait sentir encore jusqu'aujourd'hui.
Comment la révolution des mœurs s'est prolongée dans les esprits
Le milieu des années 60 est marqué par une intense floraison culturelle, utopique et
révolutionnaire. Les œuvres littéraires et cinématographiques portent peu à peu l'empreinte de
cette révolution idéologique. Une véritable culture populaire (par le peuple, pour le peuple,
mettant en scène le peuple) fait irruption sur une scène culturelle "dominée par la médiocrité
bourgeoise (exception faite bien sûr de quelques géniaux précurseurs)". Le cinéma, qui est le plus
jeune des arts n'avait pas encore atteint la maturité. Dans les années 1950 il était dominé par le
classicisme des productions propagandistes hollywoodiennes vendant le rêve américain, où celui
du "cinéma de papa" en France. Aujourd'hui la révolution des mœurs a envahi le cinéma et la
culture !
Intellectuel, et militant actif, Jean Paul Sartre s'est fait l'écho de la
révolte dans la rue, sur les estrades, dans les journaux, et jusqu'aux portes
des usines en grève. A 73 ans, il interviewa le leader Daniel Cohn-Bendit
dans le Nouvel Observateur, lui donnant l'occasion de s'expliquer dans un
grand hebdomadaire. Il dénonce ensuite les « élections pièges … » de de
Gaulle. Il écrira : "Ces jeunes gens ne veulent pas d'un avenir qui sera celui
de leurs pères, c'est-à-dire le nôtre, un avenir qui a prouvé que nous étions
des hommes lâches, épuisés, fatigués, avachis par une obéissance totale et complètement
victimes d'un système clos, qui se referme sur le travailleur dès le moment où il a l'âge de
travailler. [...] La violence est la seule chose qui reste, quel que soit le régime, aux étudiants qui
ne sont pas encore rentrés dans le système que leur ont fait leurs pères et qui ne veulent pas y
entrer. [...]"
La culture hippie est le phénomène culturel majeur des années 60/70 : libre sexualité, vie en
communauté, pacifisme, proximité avec la nature, écologie, drogues psychédéliques, musique
folk et influences orientales (et amérindiennes) en sont les principales lignes de forces. De fait
la décennie 1970 a été marquée par les luttes féministes notamment pour "le droit à disposer de
son propre corps " : notamment pour la GPA, la contraception et l'avortement - autorisé
qu'avec la loi Veil du 29 novembre 1974.
« On nous a appris à aimer tout ce que nous détestions et à détester tout ce que nous
aimions »- Marcel Gauchet
Une idéologie morale relativiste qui montre ses limites
Dans tous les domaines ces années furent un âge d'or de courte durée. Depuis la fin des années
70 force est de constater un tarissement général de la créativité artistique et de la pensée
critique. On constate que les principales organisations de défense des droits humains et de
l'environnement sont apparues dans la lignée du mouvement soixante-huitard (Amnesty, Survival,
Greenpeace...).
60
La parcellarisation des luttes en une myriade de causes et d'associations
permettra certes à la critique et l'engagement politique de se diffuser
largement au sein de la société. Néanmoins les objectifs de transformation
sociale radicale sont dans la plupart des cas évacués au profit d'une vision
réformiste qui ne remet pas en cause le système dans sa globalité mais
seulement ses prétendus "dysfonctionnements".
Ébranlé dans ses bases, le système capitaliste "libéral" (les classes
dominantes, les États) a souvent utilisé ses moyens répressifs (police,
armée, milices, presse réactionnaire et syndicats) pour survivre. La
désillusion est à la mesure des espoirs soulevés par la mobilisation
populaire. Les drogues des désespérés (héroïne - dont la diffusion serait à
mettre à l'actif du F.B.I. qui l'aurait utilisé pour briser le mouvement noir
américain) ont remplacés leurs utopies...
Ce sont les effets du relativisme ! Il est notoire que l'idée selon laquelle il n'y a
pas d’autres vérités absolues que celles de l'intérêt de l'individu crée un vide
spirituel profond puisqu'il amène justement à développer l’individualisme que
cherchait à combattre le mouvement hippie ! Bien qu'aujourd'hui des soixante-
huitards occupent des postes politiques, leur base idéologique semble être en
contradiction avec 'l'art de diriger'. En effet par définition, gouverner, c’est
fixer des limites et c’est donc parfaitement incompatible avec le trop
fameux « Il est interdit d’interdire ». D'un autre côté, le relativisme morale a montré ses
limites puisqu'on constate qu'aucun individu ne peut savoir ce qui est vraiment bien pour lui
et donc pour les autres !!!
Témoignage d’une personne qui avait 26 ans en mai 1968 : « Qu’est-ce que Mai 68 a apporté ? A
part un joyeux bordel, une perte des valeurs, l’illusion d’une liberté chèrement gagnée qui n’a
fait que les choux gras que pour une certaine tranche de la société, les autres sont retournés au
boulot…»
Des soixante-huitards qui s'étaient battus contre l'exploitation dominent !
61
Il est vrai qu'en toile de fond lutter contre la guerre et l'obscurantisme est une noble cause
puisque c'est une horreur pour tous !
Mais consciemment ou non, la référence au mouvement de mai 68 (et aux luttes et réformes qui
ont suivis dans les années 70) évoque :



La remise en cause de l'autorité (de l'autoritarisme)
La remise en cause du travail obligatoire, de la consommation, de la course au profit ;
Mais avant toute chose cela évoque la libération sexuelle.
On se rend compte que les révolutions des années 60 visant à libérer les individus de toutes
contraintes et asservissement ont fini dans le fond à verser dans l'autre extrême-le diktat
du plaisir selon une pensée unique pré formatée-avec toutes les dérives que cela implique. Il
a été difficile de trouver un juste équilibre et cette recherche dépasse largement les
compétences humaines.
En effet la plupart de ceux qui ont pris part aux manifestations de mai 1968 sont aujourd'hui
aux commandes dans les entreprises, à l'Assemblée Nationale, dans les ministères et au Sénat !
C'est semble-t-il ce paradoxe qui fait bondir aujourd'hui la jeunesse actuelle selon l'écrivain
Ivan Rioufol...Les personnes ayant vécu jeunes adultes ces événements auraient aujourd'hui
entre 65 et 75 ans (bien que tous n'ont pas pris part à ces revendications) et, pour la plupart, ils
auraient profité d'une époque privilégié ne serait-ce que pour la facilité à laquelle ils auraient
accédé à l'immobilier (devenu un or rare aujourd'hui), ce qui fait penser la célèbre formule:
"après eux le déluge !". Ils ne resterait plus rien du gâteau...Reste que des soixante-huitards
affirment encore que l'époque qu'ils vivaient étant jeune avait préparé ce retournement de
situation, et en cela ils n'ont pas tort; ils en ont été des acteurs-victimes d'un processus qui
a été orchestré en haut lieu. Peut-on s'attendre à d'autres crises de ce genre ? C'est possible
mais celle-ci ne semble pas achevée; de nouvelles revendications ne feront que prolonger celle-ci.
On en voit d'ailleurs la preuve tous les jours avec de nouvelles propositions de loi visant à
'moderniser' la vie sociale sur le modèle de l'idéologie des révolutions des années 60...Cela
prouve que ces dogmes ont gagnés profondément les esprits malgré qu'une partie de la jeunesse
soit en quête de nouveaux repères...
62
10/ L’origine des 40 traditions les plus répandues
B
ien qu'ils soient parfois sincères dans leur démarche beaucoup ne semblent pas
conscient de la portée des fêtes, rites et coutumes qu'ils observent. Bercés dans leur
héritage culturel ils se contentent de les pratiquer sans pour autant connaître leur véritable
sens. Au travers du tableau inédit exposé ci-dessous (imprimable en 32 pages PDF ici),
vous êtes invités à réaliser l'étonnant voyage aux sources des principales traditions et
fêtes observées autour de nous :
La plupart des sources non citées proviennent des célèbres travaux d'Alexandre Hislop exposés dans son
livre « les deux Babylones » (1853) :
Traditions
1/Anniversaires
de naissance
Origines
La Mésopotamie et l’Égypte ont été les
premiers pays où les hommes se sont
souvenus du jour de leur naissance pour lui
rendre honneur. Ce rite païen était bien
souvent accompagné de mise à mort chez
les dirigeants. Dans l’Antiquité, on
établissait des registres de naissances
indispensables pour pouvoir tirer un
horoscope.
oooObservations0000000
« A l’origine, l’idée [des vœux
d’anniversaire et de bonheur] tire ses
racines de la magie. L’exploitation des
enchantements en faveur du bien ou du
mal est le principal usage de la sorcellerie.
La personne [qui fêtait son anniversaire]
était principalement sujette aux sortilèges,
car elle était alors environnée par les
esprits. La veille de son anniversaire, ses
anges gardiens, qui planaient au-dessus du
lit, lui apportaient des prédictions sous
forme de songes. Les vœux avaient une
puissante influence sur la bonne ou
mauvaise santé de la personne, car elle
était plus proche du monde des esprits, ce
jour-là. De bons vœux étaient synonymes
Le jour le plus important chez les
satanistes est l’anniversaire de naissance
car les satanistes estiment que chaque
individu est un dieu, du moment qu’il
décide de se considérer comme tel. De
plus une personne âgée qui célèbre un an
de plus n'est pas forcément une bonne
nouvelle pour elle...
63
De telles croyances sont une mine d’or
commerciale pour l’astrologie.
Aujourd'hui célébrée par la majorité,
cette fête flatte surtout l’amour-propre.
Le Vatican possède la plus grande
bibliothèque astrologique au monde.
2/ Annonciation
(25 mars) et la
fête des mères
(février à mai
selon les pays).
3/Assomption (15
août)
de réussite, mais le contraire était
également vrai. Le jour de son
anniversaire, il fallait donc éviter ses
ennemis et ne s’entourer que d’amis.
“Happy Birthday”, “Joyeux anniversaire”,
“Bon anniversaire” étaient les vœux
traditionnels ». (The Lore of Birthdays,
Linton, page 20) -Lien ici
A l’origine, on ne célébrait que les
anniversaires des dieux et des souverains,
c’était important pour les gens. On croyait
que le dieu particulier avait une influence
spéciale sur la personne qui naissait ce
jour-là. On croyait aussi que le destin
personnel du souverain, et celui de la
nation étaient suspendus à sa date de
naissance.
La fête de l'Annonciation du 25 mars (9
mois avant Noël) est censée rappeler
l'annonce faite à Marie de sa maternité
divine. En réalité elle est une réplique de la
fête des matrones qu'on célébrait dans la
Rome païenne précisément le 25 mars en
l'honneur de la déesse Cybèle-AMMIEN
MARCELLIN, liv. XXIII, ch. 3, p. 355.
Le titre ordinaire de Cybèle à Rome était
Domina, ou la Dame, (OVIDE, Fastes, liv.
IV, 340) comme à Babylone c'était Beltis
(EUSÈBE, Proepar. Évang., liv. IX, vol.
XI, ch. 41, p. 58) ; et de là vient sans doute
le nom de jour de la dame, comme c'est le
cas en Angleterre.
Dans le système romain, on y enseigne
que le dieu BACCHUS (dieu du vin et de
la luxure) descendit en enfer, y arracha sa
mère des puissances infernales et l'emporta
avec lui en triomphe dans les airs
(Apollodore, III, 5). Les chinois possèdent
aussi dans leur panthéon le même récit. Ils
fêtent cette légende en août avec des
candélabres et des lanternes.
L’Assomption, la fête la plus importante
en l'honneur de Marie est célébrée le 15
août. Elle est censée rappeler l'élévation de
Marie "immaculée" au ciel avec son corps
de chair pour intercéder auprès de Dieu et
écouter les prières. Elle est donc la copie
exacte du culte de la déesse-mère Artémis
pratiqué en Asie Mineure il y a plus de
2000 ans ! Le temple qui été dédié à cette
déesse de la fécondité est considéré
comme l'une des 7 merveilles du monde.
C'est qu'à l'époque on s'en servait pour
organiser d'énormes processions publiques
64
La politique, aussi bien que la religion,
était fortement influencée par
l’astrologie. Peu de rois se seraient
risqués à déclarer la guerre sans avoir
d’abord consulté leurs astrologues. Et la
plus grande partie de ce qui était
considéré comme de la médecine et de la
science à cette époque-là, était basé sur
l’astrologie.
C'est au VI ème siècle que l'empereur
byzantin Justin II instaura officiellement
la commémoration de l'Annonciation
dans le calendrier liturgique.
La date du 25 mars, choisie par la
tradition catholique romaine, est la date
observée par le culte de la Rome païenne
en l'honneur de CYBELE, la mère du
messie babylonien.
Le 8 mars est la journée internationale
des femmes.
Au IVème siècle des œuvres apocryphes
relatives à l'Assomption ont circuler..
On lui a donné des titres pompeux
comme "Médiatrice" ou "Reine des
cieux" croyant que la vierge n'a pas
connu la corruption en chair ni en os
mais qu'elle aurait été élevée au ciel
investie de la toute-puissance divine. Le
1er novembre 1950 le Pape Pie XII fit de
cette croyance un dogme officiel de
l’Église catholique avec le sceau de
l'infaillibilité pontificale ce qui l'a rendu
populaire au point d'y consacré un jour
férié en France et ailleurs. Ce n'est qu'en
Artémis symbole de
fécondité a un pendant
chez les babylonien;
Ishtar
4/Auto
flagellation et
auto mutilations
comme aujourd'hui.
suivant dans ses conséquences logiques
la doctrine païenne déjà adoptée et
mélangée avec tout le système de Rome
que ce décret a été lancé et que la
madone romaine a été formellement
appelée, dans le sens le plus complet du
mot, "vierge immaculée".
Cette pratique repose sur l’idée qu’en
mortifiant sa chair ou en faisant couler son
sang on pouvait s’attirer les faveurs d’un
dieu, très courant en période de deuil. Elle
était répandue chez les adorateurs de
Baal. Dans l'antiquité Hérodote (II, 61)
rapporte que lors de la fête d’Isis les
Cariens qui séjournaient en Égypte se
tailladaient le front à coups d’épéesSelon les Histoires d'Hérodote (II, 61) au
Vème siècle avant notre ère
Chez les rédemptoristes
L'Achoura chez les chiites
5/Baptême des
nouveau-nés
Le Talmud donne cette précision
intéressante : "Une non-Israélite devientelle une prosélyte durant sa grossesse, son
enfant n'a pas besoin de bain de
purification" (Talmud de Babylone, Yeb
78a). On considérait donc qu'en recevant le
bain de purification, l'enfant que la mère
portait en son sein est purifié par elle. C'est
laisser entendre que si l'enfant naissait
avant la conversion et le baptême de sa
mère, il était baptisé avec elle. Cette
pratique semble directement provenir du
judaïsme décadent. Elle possède
néanmoins des similitudes avec les
baptêmes d'enfants babyloniens. "Les
adorateurs d'Odin pratiquaient le rite du
baptême, qui, si on le rapproche de leur but
avoué, montre qu'au moins à l'origine, ils
ont dû croire qu'on pouvait purifier le
péché naturel et la corruption de leurs
nouveau-nés en les aspergeant d'eau ou en
les plongeant immédiatement après leur
naissance dans des lacs ou des rivières «Les 2 Babylone d'Alexandre Hislop ;
chapitre 4.
65
Si l'on doit considérer le baptême
comme un engagement sérieux; peut-on
considérer un nourrisson comme un
disciple de son plein gré ?
Les premiers apôtres chrétiens n'ont pas
baptisé d'enfants: cette pratique fut
introduite par la suite au Concile de
Carthage en 417 par Augustin
6/Cierges
7/ Clés de
"Saint" Pierre
Suivant les rites établis par Zoroastre, c'est
ainsi qu'on adorait le dieu Soleil. Quand
chaque Égyptien, à un jour fixé, était tenu
d'allumer une lampe en plein air sur sa
porte, c'était un hommage rendu au soleil
qui avait caché sa gloire en revêtant une
forme humaine. Quand aujourd'hui les
Yezidis du Khurdistan célèbrent chaque
année leur fête des lampes allumées, c'est
aussi en l'honneur du Sheik Shems, ou du
soleil.
Les anciens croyaient que la flamme des
bougies avait des propriétés magiques. Ils
priaient et faisaient des vœux pour qu’ils
soient transmis aux dieux par la flamme
des bougies. Cette tradition, qui consiste à
faire un vœu en soufflant les bougies, est
encore largement pratiquée aujourd’hui.
Les Grecs célébraient l’anniversaire de la
déesse de la lune, Artémis, avec des
gâteaux ornés de bougies allumées (The
Love of Birthdays, page18).
L'écrivain chrétien Lactance écrivait au
IVe siècle sur les stupidités contenues dans
les rites païens et il se moquait des
Romains "qui allument des cierges pour
Dieu comme s'il vivait dans l'obscurité" !
(Lactance, Institut. Liv. VI, 2). Selon le
livre de Baruch (apocryphe antique) "les
Babyloniens allument devant leurs dieux
des lampes innombrables, bien plus qu'ils
ne le font pour eux-mêmes, quoique les
dieux ne puissent en voir une seule, et
qu'ils soient aussi insensibles que les
poutres de leur maison"
Vers 378, le pape devint héritier des clefs
qui étaient les symboles des deux divinités
païennes bien connues à Rome. Janus avait
une clef Cybèle avait aussi une clef et ce
sont là les deux clefs que le pape porte
dans ses armes comme emblème de son
autorité spirituelle. Comment le pape en
vint il à être considéré comme jouissant du
pouvoir de ces clefs ? On le verra plus
loin ; mais il est certain qu'à l'époque dont
nous parlons l'opinion populaire lui
attribua ce pouvoir. Lorsque, aux yeux des
païens, il eut occupé la place des
représentants de Cybèle et de Janus, et qu'il
eut le droit de porter leurs clefs, le pape vit
66
L'utilisation des cierges est très répandue
dans la plupart des églises orthodoxes et
catholiques aujourd'hui.
Dans certaines églises d’Amérique latine
on brûle un cierge à tel saint pour lui
demander telle faveur...Très utilisés
aussi par les prêtres vaudou.
Les bougies qu'on allume la veille de
Noël et qui doivent rester allumées
pendant les fêtes correspondent au culte
du dieu babylonien dont la naissance
était célébrée dès la veille en illuminant
ses autels
En l'an 378 de notre ère, le pape
Damase 1er, dont le pouvoir était
contesté par deux autres "antipapes",
Félix et Ursinus, fut le premier à
prétendre avoir droit au pouvoir des clés.
En 431, avec Célestin 1er, la formulation
des clés de Saint-Pierre fut ouvertement
adoptée pour conférer au Pape un
pouvoir suprême, donné par Christ à
travers la figure de Pierre.
que s'il pouvait faire seulement croire aux
chrétiens que Pierre seul avait le pouvoir
des clefs et qu'il était le successeur de
Pierre, la vue de ces clefs
Les 2 clés de "saint Pierre" en haut à
droite de Benoit XVI ci-dessus.
Le double visage de Janus est associé au
mot chaldéen Belathri le dieu des espions.
Janus lui est associé car il est le dieu
voyant, celui qui voit tout. Dans la
mythologie Janus était paré des emblèmes
du portier, le bâton et la clé.
8/Chapelets et
rosaires
Sur l'illustration, le blason officiel du
Vatican, qui incorpore la Tiare papale et
les deux clés comme symboles de sa
puissance universelle sur les peuples de
la terre. Selon le livre des "Actes des
apôtres" Jésus a remis 3 clés
symboliques à l'apôtre Pierre et non 2.
Le parallèle ici avec les 2 clés des dieux
Janus et Cybèle est frappant puisqu'elles
étaient portés par les grands prêtres
romains !
Le chapelet, et les prières répétées étaient Des religions encouragent le chapelet ou
déjà en usage dès la plus haute antiquité.
le rosaire, (dont le nom médiéval a pour
En Grèce antique, la statue de Diane
origine la guirlande de fleurs dont on
d'Ephèse lui faisait tenir un chapelet dans couronnait la vierge). Celui-ci aide à
les mains. Dans la Rome païenne, les
compter une à une les prières que l'on
matrones portaient un collier de graines qui récite en boucle (par exemple quinze
descendaient sur leur poitrine, comme les
dizaines d'Ave Maria, séparées chacune
rosaires actuels, et son nom explique son
par un Pater Noster). Le chapelet fait
usage : Monile (celui qui fait souvenir).Les partie du culte dans la méditation et les
Brahmanes de l'Hindouisme en font
mantras Bouddhiste.
également usage et leurs livres sacrés en
parlent sans cesse. En racontant la mort de
Sati, femme de Siva, les textes sacrés
l'évoquent flottant à la surface de l'eau un
chapelet de prière entre les mains.
(Kennedy, Vawashi-Puran, p. 332).Dans la
Chine bouddhiste, on trouve un chapelet de
108 grains qui fait partie du vêtement
cérémonial des Lamas tartares (Sir John F.
Misbaha ou chapelet musulman
Davis, la Chine, Vol. 1, p. 391)
67
Chapelet catholique
Diane ou Artémis
Le chapelet, et les prières répétées étaient
déjà en usage dès la plus haute antiquité.
Des religions encouragent le chapelet ou le
rosaire, (dont le nom médiéval a pour
origine la guirlande de fleurs dont on
couronnait la vierge). Celui-ci aide à
compter une à une les prières que l'on
récite en boucle (par exemple quinze
dizaines d'Ave Maria, séparées chacune
par un Pater Noster). Dans la Chine
bouddhiste, on trouve un chapelet de 108
grains qui fait partie du vêtement
cérémonial des Lamas tartares (Sir John F.
Davis, la Chine, Vol. 1, p. 391)
Cette pratique provient donc des cultes
bouddhistes et a été reprise dans les
cultes païens gréco-romains.
Chapelet Bouddhiste
Le chapelet est aussi utilisé chez certains
musulmans. Les prières répétitives sont
contraires à l'enseignement de Jésus.
Comment trouver un meilleur joug
sacerdotal que de faire croire aux fidèles
que leur salut et leur exaucement
dépendent de leurs efforts incessants et
non pas de leur simple foi ! Les prières
répétitives sont contraires à
l'enseignement de Jésus. Comment
trouver un meilleur joug sacerdotal que
Le chapelet est entré dans le rite catholique de faire croire aux fidèles que leur salut
et leur exaucement dépendent de leurs
au cours du XIIIe siècle, lorsque les
premiers grands voyageurs occidentaux ont efforts incessants et non pas de leur
simple foi !
ramené du monde arabe des manuscrits
anciens gréco-arabes et des rites de
paganisme.
Une triple couronne se retrouve dans le
La triple couronne se retrouve sur les
culte babylonien associé au dieu Shamash,
armoiries du pape Jean-Paul II avec les
dieu solaire représentée dans chacun des 2
clés de "Saint-Pierre" et le symbole de
taureaux sacrés placés aux portes du palais
de Marie qu'il honore par-dessus tout.
de Babylone. Cette triple couronne
symboliserait la royauté universelle.
9/ Coiffure
royale (triple) du
pape et tiare
Benoit XVI couronné et Krishna
Colosse aux portes de Babylone (British
muséum)
68
10/ Croix
Une des croix en or en haut
de la Cathédrale du Christ
Saint-Sauveur à Moscou
On lit dans le livre "The Cross in Ritual,
Architecture, and Art" : “ Fait étrange mais
incontestable, dans les siècles qui ont
précédé la naissance de Christ et, depuis
lors, dans des pays qui n’ont pas été
touchés par l’enseignement de l’Église, la
croix a été utilisée comme symbole sacré.
[...] Les adorateurs de Bacchus, en Grèce,
de Tammouz, à Tyr, de Bel, en Chaldée, et
d’Odin, en Norvège, représentaient
chacune de ces divinités par un symbole en
forme de croix” (Par G. Tyack, Londres,
1900, p. 1).
“Les monuments et les tombeaux
égyptiens sont ornés de diverses
représentations de la croix. De nombreuses
autorités en la matière les considèrent
comme des symboles du phallus
[représentation du membre viril] ou du
coït.” ( A Short History of Sex-Worship
(Londres, 1940) de H. Cutner, pp. 16, 17;
voir aussi The Non-Christian Cross, p.
183).
Selon les Evangiles et plusieurs
chercheurs Jésus n'a pas été exécuté sur
une croix mais sur un poteau; voir article
The Daily Telegraph du 23/06/2010.
Exécution romaine du Ier au IIème de
notre ère trouvée à Halicarnassus (en
Turquie)
Croix en or du Pape
La croix de la chrétienté n'est pas un
emblème chrétien, c'est le TAU mystique
des Chaldéens et des Egyptiens, la
première forme de la lettre T de Tammuz,
le dieu sauveur des Chaldéens. En Egypte
elle symbolisait le phallus.
Tombeau de Horemheb, dans la vallée des
rois, vers 1319-1307 av notre ère ; on y
voit le roi offrant du vin à Horus qui tient
le signe de vie (la croix ou le phallus) dans
sa main droite.
69
Représentation d’Astarté ou d’Ishtar
Représentation du dieu Tammouz avec
ses croix
11/Crosse papale
Les successeurs divinisés de Nimrod, ont
été généralement représentés avec le croc
ou la crosse. Ce fut le cas à Babylone et à
Ninive, comme le montrent les monuments
encore debout. La figure ci-dessous tirée
de Babylone, montre la crosse sous sa
forme la plus grossière.
Cette crosse n'est pas un bâton de berger.
C'est l'attribut sacré avec lequel les grands
prêtres païens officiaient dans leurs cultes
divinatoires.
Cela se fait aujourd'hui dans le Tibet, où
les Lamas portent une crosse, comme
emblème de La crosse que porte le pape,
comme emblème de son office de grand
berger du troupeau, n'est donc ni plus ni
moins que le bâton recourbé de l'augure
ou le bâton magique des prêtres de
Nimrod.
La plupart des édifices religieux ont été
construits en forme pyramidale sur le
modèle de la Tour de Babel qui jadis fut
disposée pour mieux s'approcher des corps
célestes dans le but de leur vouer un culte.
12/Edifice
religieux en
forme
pyramidale et
clochers
Pagode en Birmanie
70
Des réminiscences de la tour de Babel ont
données lieux aux ziggourats
babyloniennes et perses.
Mosquée de Kérouane
Cathédrale de Strasbourg
Ancien ziggourat en Iran
Les clochers sont apparus bien longtemps
avant le christianisme. Les premiers
carillons chinois étaient liés au spiritisme.
Les clochers dateraient des anciens rites
égyptiens de fertilité en l'honneur du dieu
Osiris.
En ce qui concerne les cathédrales en
France bien souvent elles ont été
construites avec l'argent des biens que
l'Eglise a confisquée aux mouvements
hérétiques en particuliers les cathares.
C'est au Vème siècle que Paulin, un
évêque de Nola, aurait introduit des
cloches dans les églises. Dès lors l'usage
des cloches va se répandre dans les
Dès l’époque des Xia (2100 avant J.C.), les villages et devenir indispensable à la vie
Chinois maîtrisaient la fonte du bronze et
de la communauté Elles montraient
fabriquaient des cloches, utilisées lors de
qu'elles voulaient être au centre de la vie
cérémonies pour appeler les forces
des gens quitte à emprunter une fois de
magiques. L'origine des clochers est
plus une pratique païenne...
ancienne le jésuite Kircher (au XVIIème
siècle) l'attribua aux "Egyptiens, qui
faisaient un grand bruit de cloches pendant
la célébration des fêtes d'Osiris". Chez les
Athéniens les prêtres de Proserpine
appelaient le peuple aux sacrifices avec
une cloche.
Clocher d'Ansignan (PyrénéesOrientales)
Carillons chinois
71
Les édifices en forme de ziggourats sont
devenus en quelque sorte la marque de
fabrique de ceux qui veulent réussir,
gravir les sommets ou échelons en
bâtissant avec leurs dieux et finalement
contre Dieu.
Cette tendance s'est vu notamment parmi
les premiers bâtisseurs de cathédrales;
les francs-maçons puis les Illuminati. Ce
symbole prend donc tout son sens à
travers les entreprises de la Francmaçonnerie sous ses différents aspects !
13/Enfer de feu
La notion d'un enfer où l'on brûle
éternellement semble tirée de
l'interprétation au premier degré de
certains passages du Nouveau Testament
mais provient en réalité de la philosophie
grecque platonicienne mais puise ses
racines dans la religion de l'Egypte
antique.
Dans la croyance babylonienne et
assyrienne des temps antiques, l’“enfer
(...) est dépeint comme un lieu plein
d’horreurs où dominent des dieux et des
démons particulièrement puissants et
violents”. (The Religion of Babylonia and
Assyria, Boston, 1898, de Morris Jastrow
Jr., p. 581.) Histoire des enfers, Paris,
Fayard, 1991, page 50.
Les âmes dans le monde souterrain,
selon les égyptiens
72
Des peintures de l’enfer que l’on peut
voir en Italie, dans certaines églises
catholiques, sont d’inspiration étrusque.
— La civiltà etrusca (Milan, 1979) de
Werner Keller, p. 389
L'enfer dans l' Hortus Deliciarum de
Herrade de Landsberg (autour de 1180).
14/Etoiles (culte
des)
15/Gui
16/ Hosties et
eucharisties
L'origine de l'étoile comme symbole
religieux zoroastrien, juif ou musulman
(puis communiste etc...) vient de
Babylone. Le svastika est utilisé par les
bouddhistes probablement dès la
fondation de cette religion aux alentours du
VIe siècle av. J.-C puis chez les hindous,
les indiens d'Amérique, les africains, les
slaves puis les grecques...
L'étoile de la déesse babylonienne Inanna
ou Ishtar (Vénus)
"La branche de gui, dans la superstition
druidique, qui nous l'avons vu, venait de
Babylone, était une représentation du
Messie, l'homme-branche. Le gui passait
pour une branche divine, une branche qui
venait du ciel et poussait sur un arbre qui
sortait de la terre. Ainsi en greffant la
branche céleste sur un arbre terrestre, le
ciel et la terre que le péché avait séparés,
étaient réunis, et ainsi la branche de gui
devint le gage de la réconciliation de Dieu
avec l'homme "
Dans les pays anglo-saxons, on embrasse
la branche de gui, selon une tradition
laissée par les druides. C'est une
représentation héritée de l'homme-branche
babylonien. Les Celtes utilisaient
beaucoup le houx pour calmer les lutins en
hiver. Il pouvait conjurer le mal, aider à
interpréter les rêves, protéger une maison
de la foudre...
La doctrine de la transsubstantiation trouve
son fondement dans ces paroles de Jésus.
Selon cette doctrine, au moment où les
catholiques l’avalent lors de la célébration
de la messe, l’hostie devient, au sens
propre, le corps ou la chair du Christ. Elle
est considérée comme sacrée et revêt un
caractère miraculeux. Etant non biblique,
elle provient du culte romain de Mithra !
73
Le pentagramme, ou l'étoile à 5
branches, est le symbole le plus
commun de la Sorcellerie néo-païenne
Dans certaines églises, un plat d'argent
étincelant, de la forme d'un soleil, est
placé sur l'autel de telle manière que tous
ceux qui viennent à cet autel doivent
s'incliner humblement devant cette
image.
L’une des principales caractéristiques du
culte romain de Mithra était un repas
sacrificiel, au cours duquel l’on mangeait
la chair et buvait le sang d’un taureau.
Mithra, dit-on, était “présent” dans la
chair et le sang du taureau qui, lorsque
consommé, donnait le salut à ceux qui ont
participé au repas sacrificiel (la
théophagie, le fait de manger son dieu).
17/ Images,
icônes (cultes
des) considérées
comme
intermédiaires
auprès de(s)
dieu(x) et culte
de la
personnalité.
Les femmes idolâtres de Juda sont
représentées comme brûlant l'encens,
versant des libations, et offrant des gâteaux
à la reine du ciel.
Dans la Grèce païenne : les Egialéens
furent victimes d'une épidémie. Les prêtres
déclarèrent que les divinités Apollon et sa
sœur Diane avaient été offensées. Ils
envoyèrent donc 7 jeunes filles et 7 jeunes
gens en procession pour supplier les dieux
de revenir chasser l'épidémie. Ces
processions furent renouvelées d'année en
année jusqu'au temps de l'auteur Pausanias
[IIème siècle] qui les évoque (Cf Potter,
vol. 1, p. 334).
Le pape Benoît XVI, parlant au nom des
catholiques, a déclaré que la cérémonie
de l'eucharistie est “ le résumé et la
somme de notre foi ”
L'église catholique a souvent recours
aux processions des idoles. Le Pape
Grégoire le Grand semble avoir été le
premier à introduire dans l'église
romaine les processions religieuses sur
une grande échelle. En 590, Rome
souffrait de la peste et ce pape
commanda au peuple de se regrouper en
7 groupes par classes d'âge pour marcher
dans 7 processions différentes. En
portant une statue de la vierge, ils
récitaient des litanies pour implorer la
clémence divine, et les 7 processions
convergèrent vers un même lieu.
Dieux jumeaux Diane et Apollon
Icône de Ste Geneviève de Paris
Image de Baal-Hadad, le dit
‘ Chevaucheur des nuées ’ et‘ Seigneur de
74
la terre ’. Pour les Cananéens, seul Baal
pouvait les préserver de la sécheresse et de
la mort, incarnée par le dieu Môt. Il semble
que la religion ougaritique présentait de
nombreuses similitudes avec celle des
Cananéens voisins.
Presque toutes les religions ont utilisés des
images comme intermédiaires pour
s'adresser à une divinité. La religion
germanique avait ses sources dans la
nature. On offrait souvent des sacrifices en
plein air, dans des bosquets et des forêts.
Les autels à Bouddha et Confucius sont
légions dans le monde. Le paradoxe de ces
images c'est qu'elles sont devenues des
fétiches au point de remplacer Dieu quitte
à le faire oublier.
Icône de Saint Martin
Temple hindou
Image de Bouddha à Ling Shan (Chine)
Effigies des dictateurs modernes Kim
Il Sung et de Kim Jong II
18/Immortalité
de l'âme
Les peuples de culture assyrobabylonienne et égyptienne croyaient à
une vie après la mort. Cette croyance avec
ses variantes a traversée plusieurs
millénaires. Les Aztèques, les Incas et les
Mayas croyaient également à l’existence
de l’âme, à 13 cieux et à 9 enfers. Les
Égyptiens croyaient fort à l’immortalité de
l’âme. Selon eux avant d’accéder à un lieu
de repos et de bonheur, l’âme devait être
mise en balance avec Maât, la déesse de la
Vérité et de la Justice, symbolisée aussi par
une plume, image de la vérité. La pesée
s’effectuait avec le concours d’Anubis, le
dieu à tête de chacal, ou d’Horus, le dieu
Faucon. Si Osiris rendait un arrêt
favorable, l’âme s’en allait goûter la
félicité auprès des dieux.
75
En Chine certains rois de la dynastie
Shang furent inhumés avec un groupe de
cent à trois cents personnes, immolées
pour les servir dans l’autre monde !
Cette croyance a servi de fondement à la
divination et au spiritisme. Dans la
Genèse le serpent fit croire à Eve qu'elle
ne mourrai pas si elle désobéit à Dieu
mais au contraire qu'elle serait comme
lui alors que son âme serait ensevelit
dans la poussière d'où elle a été tirée
selon le récit.
Immortalité de l’âme dans l’Egypte
antique
Conception de l'immortalité de l'âme
chez les Egyptiens (en rouge on voit le
dieu Anubis portant une petite croix)
Ce n’est pas dans la Bible que les premiers
Pères de l’Église ont trouvé des arguments
en faveur de l’âme immortelle, mais dans
la pensée grecque influencée par Platon et
Aristote.
19/Lancement de
riz festif
Œuvre de Platon expliquant l'âme
immortelle
Cette pratique babylonienne serait
inspirée de la croyance que la nourriture
apaise les esprits méchants, qui se gardent
alors de faire du mal aux mariés. Le riz est
depuis longtemps un symbole mystique
païen de la fécondité, du bonheur et de la
longévité. Dans le Shintoïsme il est très
utilisé au cours de plusieurs rites
différents.
Par exemple pendant la fête du Kannamesai, l’empereur offre le riz nouveau. Lors
des épousailles on jetait sur les jeunes
mariés des graines lors conférant
automatiquement leur force et surtout leur
fécondité au mois d’octobre.
76
Cette tromperie a fait croire à des
millions de gens qu'ils peuvent
communiquer avec leurs ancêtres ou
bien se réincarner ou bien considérer les
individus comme des âmes réincarnées
sous formes de castes. Elle a fait couler
beaucoup de sang.
20/Lune (et culte
du croissant de)
et culte des
pierres
Toutes les civilisations, toutes les religions
ont vénéré la lune puisque le culte des
corps célestes était important. Le culte
lunaire se développe très tôt en
Mésopotamie. C’est le dieu Nannar chez
les Sumériens, Sîn chez les Babyloniens
(protecteur de la ville d'Our). Dans la
civilisation égyptienne elle s’apparente à
l’œil gauche blessé d’Horus. Les Grecs y
voyaient la ’ résidence des âmes ’. Les
religions accordent à la lune une
importance variable. Elle marque le début
du Nouvel An chinois.
Quand Mahomet détruisit les 360 idoles
contenues dans la Ka'ba, il conserva
toutefois la « Pierre noire », en déclarant
qu'elle était un ancien cadeau de Dieu.
C'est ainsi que cette pierre aurait le
pouvoir surnaturel d'absorber les péchés
de celui qui la touche, d'où sa couleur
noire, alors qu'à l'origine elle aurait été
blanche. En 631 il institua un calendrier
purement lunaire, et le croissant devient
alors un symbole important.
La pierre noire à la Mecque censée
absoudre les péchés
Figure du dieu babylonien Sîn de la lune
(VIII ème siècle avant notre ère)
A Babylone, le dieu-lune Sîn était associé
à une triade avec Shamash, le dieu-soleil
(représenté souvent avec une longue barbe
et un haut turban), et d’Ishtar, la déesse de
la fertilité et la maîtresse ou épouse de
Tammouz (symbolisée souvent par une
étoile)
Les archéologues ont découvert des
temples du dieu lune dans tout le MoyenOrient. Au sud de l'Arabie les
archéologues ont même découvert le
Temple de Hureidha (un temple dédié au
"dieu lune").
La principale divinité du temple qui
existait à la Kaaba de la Mecque était
le "dieu lune" aussi connu comme
"Hubal"; les trois filles, al-Lat, al-Uzza
et Manat sont parfois représentées avec
"le dieu lune" avec un croissant de lune audessus d'eux.
Le culte préislamique des pierres peut être
rapproché à des cultes lithiques des bétyles
qui furent répandus dans tout le Proche
Orient dès la plus haute antiquité. En effet
ce culte rendu à une pierre n'est pas isolé
dans l'Antiquité : on peut citer la pierre
77
Ce croissant et l'étoile étaient les
symboles du drapeau de la ville de
Constantinople dès sa création sous
l'empire byzantin chrétien L'Islam utilise
donc un drapeau CHRETIEN !
Au Moyen-Orient, le dieu de la lune est
Ilah. Il ne s’agit pas du nom propre
d’un dieu spécifique mais d’une
appellation générique pour « le dieu ».
Chaque tribu arabe locale se rapportait à
son propre dieu tribal local en le
nommant Al-Ilah qui est devenu plus
tard Allah. D’après le lexique arabe de
Lane de 1893, Al-Ilah fait référence « au
grand serpent ». La plupart des lexiques
étymologiques arabes reconnaissent que
le mot Allah tire son origine d’Al-Ilah
par contraction. Nous apprenons ainsi
que Ilah (ou Allah) est adoré sur une
noire d'Émèse dont Héliogabale fut le
grand-prêtre avant de devenir empereur
romain, la pierre noire de Dusares à Petra,
et c'est sous la forme d'un bétyle qu'en 204
avant J-C que Cybèle, la déesse-mère
phrygienne de Pessinonte, fait son entrée à
Rome.
Les anciens chroniqueurs rapportent
qu'avant l'avènement de l'islam (jahilya), il
y avait 24 Ka’ba (lieux idolâtriques) dans
la péninsule arabique, mais celle de La
Mecque était vénérée par toutes les tribus.
longue période préislamique, parfois
sous d’autres appellations de Allah.
le mot Ka'aba désignant aujourd'hui celle
qui est la Mecque est dérivé du mot grec
" Kaabou ", qui signifie ‘jeune fille’, et
désigne la déesse Astarté, c’est-àdire Aphrodite dans la mythologie
grecque qui correspond à la Vénus
Romaine et l'Al-'Uzza (‫ )ىزعلا‬des
Arabes considérée comme la déesse de
la fertilité.
Ka'aba de Zoroastre (Iran)
Au VIème siècle avant notre ère, au
moment où la troupe de Cyrus voulait
traverser la Mer Rouge pour aller vers
l'Egypte, ils ont créé un temple du feu à la
Mecque, qu'on le nomme aujourd'hui la "
Kaaba Mohammadienne ", les iraniens
l'ont nommé " l'endroit de feu " (ateshgah)
et c'était un lieu sacré pour les Iraniens
dont la religion était le zoroastrisme mais
qui fut plus tard influencé par les pratiques
religieuse.
Le maraboutisme est un ensemble de
21/
pratiques occultes nées du sûfisme, des
Maraboutisme mouvements politico-religieux comme
celui des chorfa au Maroc, des idéaux
messianiques issus de l'islam shi’ite,
comme celui du mahdisme, et, d'autre part,
des pratiques populaires superstitieuses,
voire magiques, où se retrouve l'influence
de vieilles croyances et de vieux cultes
antéislamique.
Les premiers marabouts d'Afrique étaient
des maîtres religieux musulmans qui
avaient une influence sur le pouvoir en
place. Ensuite leur gestion du mysticisme
Prêtre magicien de
l'Egypte antique avec ses local est devenue un système pour en tirer
des revenus sur les âmes simples et
remèdes.
manipuler les pouvoirs locaux.
78
Le Maroc compte sans complexe des
milliers de marabouts. Ils sont aussi très
répandus dans le reste de l'Afrique, en
Côte d'Ivoire et ailleurs. De manière
générale, les marabouts font de
l'exorcisme et prescrivent des remèdes,
jettent des sortilèges, orientent pour
toute raison, par exemple avant la
création d'une entreprise, pour un
mariage, ou à la veille d'un examen
difficile...C'est devenu un business pour
certains.
Des marabouts
tirent de grandes sommes d'argent de
leur service et certains ont été rattrapés
par la justice pour escroquerie ou viol.
On retrouve à l'identique cette coiffe
religieuse à Babylone, associée au dieupoisson Dagôn que beaucoup considèrent
comme le père du dieu babylonien Baal.
C'est lui qui aurait recréé le monde vivant.
22/Mitre papale
Représentations du dieu Dagôn
23/Noël, Saint
Nicolas, arbre de
noël et cadeaux
Cette coiffe ne ressemble-t-elle pas
étrangement à la gueule ouverte d'un
poisson ? Cette coiffe était connue en
Orient, environ cinq cents ans avant l'ère
chrétienne.
"On ignore la date de la naissance du
Christ. Les Évangiles n'en révèlent ni le
jour ni le mois. (...) Selon l'hypothèse qu'a
avancée H. Usener (...) et qui est
aujourd'hui acceptée par la plupart des
exégètes, on a fixé la naissance du Christ
au solstice d'hiver (25 décembre pour le
calendrier julien ; 6 janvier pour le
calendrier égyptien) parce que ce jour-là,
alors que le soleil amorce son retour vers le
ciel septentrional, les dévots païens de
Mithra célébraient le dies natalis Solis
Invicti (naissance du soleil invincible).
Le 25 décembre 274, Aurélien proclamait
le dieu-soleil principal dieu protecteur de
l'empire et lui dédiait un temple dans le
campus Martius. La Noël est née à une
époque où le culte du soleil était
particulièrement florissant à Rome." - New
Catholic Encyclopedia (1967), tome III,
page 656.
"Les Égyptiens représentaient la
79
Quand le pape préside une cérémonie en
tant qu'évêque de Rome, il se coiffe de la
mitre épiscopale héritée du culte
babylonien. Il n'y a pas de coiffe plus
luxueuse, couverte d'or et de pierreries.
Celui qui se prétend le vicaire
(remplaçant) de Christ...
Jésus n'est pas né le 25 décembre
puisque le soir de sa naissance il y avait
des bergers dehors. Or ces derniers
descendaient toujours leurs troupeaux de
la montagne et des hauts pâturages au
plus tard le 15 octobre, pour les protéger
de la pluie et du froid qui faisaient alors
leur apparition. L'hiver était une saison
pluvieuse qui ne permettait pas aux
bergers de demeurer aux champs à ciel
ouvert la nuit. Tout porte à croire qu'il
soit né au début de l’automne.
Au début du règne de la reine
d'Angleterre Victoria (dès 1837)
jusqu'en 1870 la fête de noël fut rejetée
puis a commencé par prendre forme avec
l'apparition du personnage de saint
Nicolas à travers tout le vaste empire
britannique. Faire croire au Père Noël à
des enfants, c’est, ni plus ni moins, leur
mentir : il s’agit bien en effet d’une
" assertion sciemment contraire à la
renaissance du soleil par l’image d’un
nouveau-né. Lorsqu’ils célébraient
l’anniversaire du soleil, lors du solstice
d’hiver, les enfants qui venaient au monde
ce jour-là étaient présentés. La vierge qui
conçut et mis au monde un fils le vingtcinq décembre était sans doute la grande
déesse orientale, que les Sémites
appelèrent la vierge du ciel ou la déesse du
ciel ; c’était une forme d’Astarté dans le
pays » (The Golden Bough, part IV,
“Adonis, Attis, Osiris”, vol. I, page 303).
vérité faite dans l’intention de tromper "
(Petit Robert)
À partir du XIIe siècle, est apparue la
tradition de saint Nicolas, cet évêque
qui, dans la nuit du 5 au 6 décembre,
vient apporter des friandises aux enfants
sages : fruits secs, pommes, gâteaux,
bonbons, chocolats, pain d'épice...Il
aurait réalisé plusieurs miracles, comme
celui d'avoir ressuscité trois enfants. Il
devint le "saint patron protecteur des
enfants".
En Égypte, le fils d'Isis, titre égyptien de la
reine des cieux, naquit à cette même
époque, au moment du solstice d'hiver.
Le père Noël a été subtilisé à la mythologie
germanique puisqu'on représentait Thor le
dieu du tonnerre comme un robuste
Fête romaine antique des vieillard, jovial, qui portait une longue
saturnales le 25
barbe, une ceinture magique et des gants. Il
décembre à Rome
conduisait justement un chariot et habitait,
célébrant le règne de
selon la légende, les pays nordiques. Il
Saturne, dieu des
était habillait de couleur rouge. Le foyer de
semailles et de
chaque maison était pour lui un lieu sacré,
l'agriculture.
et l’on disait qu’il y descendait par la
cheminée tout comme le père noël !
A cette occasion les
romains s'échangeaient
des cadeaux, notamment
des figurines en terre
cuite ou en cire.
Représentations antiques
de Thor
Chez les romains, le houx, le pin ou le
sapin avaient — pensait-on — des vertus
magiques ou médicinales qui protégeaient
des maladies. Les coutumes païennes
scandinaves consistant à décorer la maison
et l’étable avec des plantes à feuilles
persistantes au nouvel an pour chasser le
démon et à ériger un arbre pour les
oiseaux. Durant les saturnales romaines le
25 décembre on échangeait aussi des
cadeaux.
On retrouve cette BÛCHE, tronc sans
branche, entouré par le dieu-serpent
ESCULAPE qui rend la vie. Ce serpent est
le symbole de la médecine. Il est
représenté autour de la bûche et il fait
naître un palmier, symbole de victoire du
80
Saint Nicolas le "père noël"
Bien qu’il soit interdit en islam de fêter
noël, le sapin de noël le plus cher au
monde se trouve à Abou Dhabi. Cette
fête est devenue hyper commerciale.
SOLEIL invaincu (voir plus loin Noël). A
Rome, le poète Ovide confirme que la
déesse médiatrice mère d'Adonis avait été
changée en arbre pour enfanter son fils
(Ovide, les métamorphoses, X,V). Ce fils,
Homme-branche, était symbolisé par une
BÛCHE. La bûche symbolisait donc le
tronc mort de Nimrod déifié en tant que
dieu soleil, mais renversé par ses ennemis.
L'arbre de Noël n'est donc rien d'autre que
l'honneur rendu à Nimrod, le dieu mis à
mort et rendu à la vie.
Durant les saturnales romaines le 25
décembre on échangeait aussi des
cadeaux…Tertullien vers l'an 230, écrira:
"C'est nous, qui sommes étrangers aux
sabbats, aux nouvelles lunes, et aux fêtes,
nous qui étions autrefois agréables à Dieu,
c'est nous qui fréquentons maintenant les
Saturnales, les fêtes du solstice d'hiver, les
Matronales ; on porte çà et là des présents,
les cadeaux du nouvel an se font avec
fracas, les jeux, les banquets se célèbrent
avec des cris ; oh ! comme les païens sont
plus fidèles à leur 140 religion; comme ils
prennent soin de n'adopter aucune
solennité chrétienne !"
Noël est populairement connu en
Angleterre sous le jour d'Yule qui est le
nom chaldéen pour "enfant, ou petit enfant
" observé le 25 décembre longtemps avant
que les saxons ne furent en contact avec le
christianisme.
24/Nouvel An
« L’échange des présents […] est associé
avec l’importance de s’insinuer dans les
bonnes grâces des fées, bienveillantes ou
malveillantes »- Funk & Wagnalls
Standard Dictionary of Folklore,
Mythologie and Legend
En 46 avant notre ère, l'empereur romain
Jules César décida que le 1er janvier serait
le Jour de l'An. Les Romains dédiaient ce
jour à Janus, le dieu des portes et des
commencements. D’ailleurs le mois de
janvier doit son nom au dieu romain païen
Janus dieu dit de la paix. Celui-ci avait
deux faces, l'une tournée vers l'avant (le
futur), l'autre vers l'arrière (le passé).
81
Plusieurs auteurs romains ont rapportés
que lors de ces fêtes païennes on se
livrait à des orgies sexuelles et aux
beuveries. On prétendait à l'époque que
celui qui saluait l'arrivée de ce jour en
s'amusant, en riant et en faisant bonne
chère passerait une année heureuse et
prospère. Cette superstition a perduré
jusqu'aujourd'hui
En France les festivités du Nouvel an
sont souvent suivis de débordements en
tout genre (feu de véhicules y compris)...
25/Œufs de
Pâques
"Autrefois les œufs étaient en usage dans
les rites religieux des Égyptiens et des
Grecs, et on les suspendait dans les
temples pour des cérémonies mystiques «Alexander Hislop dans Les Deux
Babylone.
On dit aussi que les œuf étaient teints et
mangés lors des fêtes printanières qui se
tenaient en Égypte, en Perse, en Grèce et à
Rome.
Les anciens druides portaient un œuf
comme emblème sacré de leur ordre. Dans
les mystères de Bacchus, tels qu'on les
célébrait à Athènes, la consécration d'un
œuf formait une partie de la cérémonie
nocturne.
Enfin les monuments de Babylone nous
apprennent que l'oie avait en Chaldée un
caractère mystique, et qu'on l'y offrait en
sacrifice aussi bien qu'à Rome ou en
Égypte, car on y voit le prêtre tenant dans
une main une oie, et dans l'autre son
couteau de sacrifice.
Voici ce qu'a écrit Alexander Hislop, dans
son livre Les Deux Babylone concernant la
fête de de Pâques: "Les coutumes
populaires qui caractérisent encore
l'époque où on la célèbre confirment
amplement le témoignage de l'Histoire sur
son caractère babylonien. Les galettes
chaudes marquées d'une croix le VendrediSaint, et les œufs coloriés de Pâques,
figuraient dans les rites chaldéens,
exactement comme aujourd'hui." - Condé
82
L’Église Romaine adopta cet œuf
mystique d'Astarté et le consacra comme
un symbole de la résurrection du Christ.
Une formule de prière fut même
désignée pour être faite à ce sujet par le
pape Paul V, qui faisait ainsi prier à
Pâques ses superstitieux partisans :
"Bénis, ô Dieu, nous t'en supplions, cette
création qui est la tienne ces œuf qui
sont l'œuvre de tes mains afin qu'ils
deviennent une nourriture fortifiante
pour tes serviteurs, qui les mangent en
souvenir de notre Seigneur Jésus-Christ
«-Sans commentaires.
26/Oie de Noël
(ou dinde)
sur Escaut, 1972, traduction de J.-E.
Cerisier, pages 151, 157
L'oie en Asie Mineure était le symbole de
Cupidon, comme elle était aussi le
symbole de Seb en Égypte. Dans l'Inde,
l'oie occupait une position semblable ; on
nous dit qu'il y avait dans ce pays des oies
de Brahma, ou des oies consacrées à ce
dieu. Wilkinson, parlant de l'Égypte, nous
apprend que "l'offrande préférée d'Osiris
était une oie, et de plus que l'oie ne pouvait
se manger que dans le cœur de l'hiver. À
Rome, nous dit Juvénal, si l'on offensait
Osiris, on ne pouvait l'apaiser que par une
belle oie et un gâteau mince"
Figure du dieu Égyptien Seb et son
symbole, l'oie. À droite, le sacrifice de l'oie
sacrée.
27/Papauté
Des monuments de Babylone nous
apprennent que l'oie avait en Chaldée un
caractère mystique durant le solstice
d'hiver, et qu'on l'y offrait en sacrifice
aussi bien qu'à Rome ou en Égypte, car on
y voit le prêtre tenant dans une main une
oie, et dans l'autre son couteau de sacrifice
(Wilkinson -Les Égyptiens, vol. V, p. 227)
Dans les contrées où le système
Babylonien s'est développé le plus
complètement, nous trouvons le souverain
pontife du dieu Babylonien investi des
mêmes attributs que le pape. Le roi
d'Égypte qui était souverain pontife était
regardé avec le plus grand respect comme
le représentant de la divinité sur la terre.
Le pontife chaldéen était jugé infaillible.
On avait le plus grand respect pour la
sainteté des anciens édits ; c'est là sans
doute l'origine de cette coutume "qui ne
permettait pas de changer les lois des
Mèdes et des Perses"
83
En 1870, le Concile catholique de
Vatican I consacre le dogme de
l'infaillibilité pontificale. Voici le
passage de la bulle papale "Pastor
aeternus" :"Lorsque le pontife romain
parle ex cathedra, c'est-à-dire lorsque,
remplissant sa charge de pasteur et
docteur de tous les chrétiens, il définit en
vertu de sa suprême autorité apostolique
qu'une doctrine en matière de foi ou de
morale doit être tenue par toute l'Eglise,
il jouit, en vertu de l'insistance qui lui a
été promise en la personne de saint
Pierre, de cette infaillibilité dont le divin
Rédempteur a voulu que soit pourvue
son Eglise".
Procession du prêtre roi égyptien
La Rome antique possédait déjà son grandprêtre du paganisme qu'elle appelait le
"Pontifex Maximus"lui-même formé sur le
modèle du grand concile de pontifes de
Babylone avec son clergé.
Procession
de Paul VI
Les papes ont basé leur volonté de
pouvoir sur le mensonge de la primauté
de Saint-Pierre.
Le Pontifex Maximus Hadrien
Sur le gant du pape le symbole du soleil
comme les prêtres babyloniens !
Monnaie romaine portant l'inscription
de l'empereur romain considéré comme
le grand Pontife.
Prêtres païens lançant de l'eau bénite
A ne pas confondre avec la Pâque au
singulier, fête observée par les hébreux en
mémoire de leur libération d'Egypte ! En
anglais, cette fête porte le nom de "Easter"
84
Le pape lançant de l'eau bénite
Lorsque le culte d'Astarté (nom
cananéen de la déesse babylonienne
Ishtar) devint prépondérant, on prit des
mesures pour faire observer le jeûne
parce que cette fête remonte directement
au culte d'Astarté, appelé "Ishtar" sur les
monuments assyriens de Ninive. Le culte
de Bel et d'Astarté (Bel et Moloch sont les
même divinités, transposées de Canaan en
Assyrie) fut introduit en Grande-Bretagne
par les druides, "prêtres des bocages". Les
Pâques sont un mélange de traditions
bibliques et de traditions païennes.
chaldéen de 6 semaines (soit 40 jours)
dans tout l'empire romain d'Occident. La
voie fut préparée par le Concile tenu à
Aurélia vers l'année 519, qui décréta que
le carême serait solennellement observé
avant Pâques. Les galettes chaudes
marquées d'une croix le vendredi saint et
les œufs coloriés figuraient dans les rites
chaldéens, exactement comme ils le sont
encore aujourd'hui en Occident.
L’église apostate mit plusieurs siècles
avant d’établir une date pour la
célébration des Pâques – une évidence
de plus que cette fête ne tire pas ses
origines de l’Eglise originelle des
apôtres. La seule fête que Jésus a
demandé d'observer selon l’Évangile est
celle qui commémore sa mort.
28/Pâques (au
pluriel) et
carême.
Dans la mythologie babylonienne,
Tammuz et son épouse Ishtar (Easter)
ressuscitaient ensemble chaque année
« afin que la nature puisse revivre grâce à
leur retour » (The New Golden Bough,
Criterion Books, page 285).Voici ce qu'a
écrit Alexander Hislop, dans son livre Les
Deux Babylone : "Que veut dire le mot
Easter lui-même ? Ce n'est pas un nom
chrétien : il porte en lui-même son origine
chaldéenne. Pâques (en anglais Easter)
n'est pas autre chose qu'Astarté, l'un des
titres de Beltis, la reine des cieux, dont le
nom, (...) tel que Layard l'a retrouvé sur les
monuments assyriens, est 'Ishtar'. (...)
Voilà l'histoire d'Easter."
Les quarante jours de jeûne du carême ont
été directement empruntés aux adorateurs
de la déesse babylonienne. Le jeûne
égyptien de quarante jours était
expressément pratiqué en souvenir
d'Adonis (ou Osiris), le grand dieu
médiateur. Chez les païens, ce jeûne paraît
avoir été le préliminaire indispensable de
la grande fête annuelle célébrée en
souvenir de la mort et de la résurrection du
dieu Tammouz, par des larmes et des
réjouissances.
La doctrine du purgatoire introduit par
Origène au IIème siècle trouve ses racines
dans la philosophie grecque. Il s'agirait
d'un état intermédiaire dans lequel, au
moyen de châtiments, on expierait dans un
monde futur les péchés passés pour aller au
ciel. En Grèce, la doctrine d'un purgatoire
85
Les lapins sont réputés pour être très
prolifiques et les œufs sont considérés
comme étant un symbole de fertilité.
"Les prêtres entraînaient leurs fidèles à
dépenser de grosses sommes pour la
célébration des rites funèbres, et
beaucoup de personnes, qui avaient à
peine assez pour se procurer les choses
indispensables à leur existence,
s'efforçaient d'économiser quelque chose
était enseignée par le chef lui-même des
philosophes.
29/Purgatoire
Représentation du purgatoire
"Platon, parlant du futur jugement des
morts, croit à une délivrance finale, mais il
affirme que parmi ceux qui sont jugés, les
uns doivent aller d'abord dans un lieu
souterrain, où ils recevront le châtiment
qu'ils ont mérité, tandis que les autres,
après un jugement favorable, étant élevés
aussitôt dans un certain lieu céleste,
passeront leur temps d'une manière
appropriée à la vie qu'ils ont menée sous
une forme humaine "-Alexander Hislop,
Les 2 Babylone.
Les reliques, ces restes matériels qu'a ou
qu'aurait laissé derrière lui une personne
vénérée en mourant sont couramment
préservées dans une multitude de religions.
Les avis sont partagés dans l'islam et le
bouddhisme. Reste que l'existence des
reliques répond d'abord à un besoin
collectif d'identité et de sécurité. Encore
une fois Origène au II ème siècle semble
avoir été le premier à respecter le culte des
reliques pratiqué déjà en Égypte et à
Babylone.
30/Reliques
pour payer les dépenses de leur
ensevelissement. En effet, outre les frais
de l'embaumement, qui s'élèvent parfois
à un talent d'argent [une très grande
somme d'argent], le tombeau lui-même
coûtait fort cher ; et on faisait beaucoup
de questions sur la position de fortune
du défunt, avant de faire des prières et
autres services pour le repos de son âme
."- Sources. Aujourd'hui 3000 ans après
rien n'ont changé !
Le culte des reliques est le fondement de
ces nombreux pèlerinages que les
dévots catholiques font dans le monde
entier. Que ce soit vers Saint-Jacques de
Compostelle, ou vers le Saint-Sépulcre
de Jérusalem, les pèlerins voient là une
manière de se purifier et d'obtenir des
grâces particulières de la part de Dieu.
Les reliquaires font l’objet d’un véritable
culte des fidèles qui leur attribuent des
vertus miraculeuses (protection contre
les mauvais esprits, pouvoir de
guérison...). Au Moyen Age, il existe
même un trafic de ces reliques, très
convoitées. Pie XI et XII portaient sur
eux les reliques de la Sainte de Lisieux !
Relique de la dent de Bouddha
Osiris, dieu égyptien, tué par le dieu Seth,
avait vu son corps divisé en 14 reliques
qui avaient été envoyées de part et d'autre
du royaume d’Égypte pour y fonder des
cultes en son honneur.Dans la tradition
gréco-romaine le palladium est une statue
de Pallas-Athéna tombée du ciel et
récupérée par le fondateur mythique de la
cité de Troie. Elle rendait inexpugnable la
86
Relique catholique
cité qui le détenait, Athéna étant la déesse
des citadelles.Saint-Augustin lui-même
était imprégné de cette vénération
superstitieuse et inculquait le culte des
morts capables d'opérer des prodiges (Cf
La Cité de Dieu, Liv. 22, 8). Il est luimême devenu à son tour l'objet d'un culte
idolâtre des dévots catholiques ! Le culte
des reliques est entré dans le Catholicisme
dès le IVe siècle, pour atteindre un sommet
dans leur vénération aux XIIe et XIIIe
siècles.
31/ Saint
Valentin
La Saint Valentin tombe
le jour de la fête de 2
martyrs nommés
Valentin au III ème
siècle. Son observation
provient d'une autre fête
romaine nommée
Lupercal qui était
célébrée le 15 février en
l'honneur de Junon, la
déesse romaine des
femmes et du mariage
ainsi que de Pan le dieu
de la nature.
L’Encyclopaedia Britannica à ce sujet : «
Le fait de considérer le jour de la Saint
Valentin comme la fête des amoureux ou
la tradition de s’envoyer des cartes de
Valentin n’a aucun rapport avec les saints,
au contraire, cela semble coïncider avec la
fête [sexuelle] romaine de la fertilité des
Lupercales (le 15 février) ou avec la
période de conception de masse des
enfants » (15ème édition, Volume 10, page
336. Traduction de l’anglais).
Dans ces « Lupercales […] les noms des
jeunes femmes étaient placés dans une
urne, puis tirés au sort par des hommes »
(Encyclopedia Americana, « St.
Valentine’s Day »). Bien sûr, ces mariages
allaient de pair avec une immoralité
sexuelle. C’est de la que provient la phrase
« soit ma Valentine ». En 496, le pape
Gélase a « christianisé » les Lupercales
païennes en changeant leur nom. Il a aussi
déplacé sa date d’observance du 15 février
– d’un coucher de soleil à l’autre – au 14
février du calendrier romain, ne modifiant
pas la date de la soirée où étaient célébrées
les Lupercales.
87
Reliquaire de la tête de Sainte
Prassède, du XIe siècle, conservé au
musée chrétien de la Bibliothèque
Apostolique du Vatican.
Dans la bible Dieu a caché les corps de
Moïse et de Jésus afin qu'on ne les
vénère pas. Aujourd'hui les reliques de
Saint-Paul et de Saint-Pierre, ou de
Saint-Thomas Beckett et Saint-Laurent
O'Toole, occupent dans le culte de la
papauté la même place que les reliques
d'Osiris en Égypte ou de Zoroastre à
Babylone.
En 496 apr. J.-C., le pape Gélase a «
christianisé » les Lupercales païennes en
changeant leur nom. Il a aussi déplacé sa
date d’observance du 15 février – d’un
coucher de soleil à l’autre – au 14 février
du calendrier romain, ne modifiant pas la
date de la soirée où était célébrée cette
fête.
L’Eglise catholique primitive recherchait
l’allégeance des populations païennes en
christianisant la fête romaine des
Lupercales ainsi que d’autres
célébrations païennes populaires. Vidées
de leurs éléments « méprisables » et
recevant des noms « chrétiens », ces
fêtes populaires venant de l’antiquité
païenne ont continué à être célébrées par
les populations les impliquant dans des
fêtes commerciales, qui sont simplement
des versions adoucies des anciens rites
sexuels païens.
32/Saints (culte
des)
Tant le catholicisme que
les religions africaines
comportent la croyance
en de nombreux
intercesseurs entre
Dieu et les hommes.
33/Statues
couronnées et
habillées
Le culte des saints vient encore une fois
du paganisme babylonien puis romain.
Par exemple les villes de Babylonie
antique avaient leur propre divinité
gardienne en quelque sorte des 'saints
patrons' (A Our c'était Sîn, à Borsipa Nébo
et Babylone Mardouk). En Afrique les
tribus des Yorubas ont leur Orisha. Chez
les orthodoxes c'est devenu la règle.
Avec le catholicisme les héros et même
les dieux grecs survécurent sous la forme
de saints ! Par ailleurs, comme le
nombre des saints adorés se multipliait
dans les pays que l'Eglise conquit, on
éprouva le besoin de les identifier et de
les fixer dans la mémoire en en
produisant un grand nombre de saints
devenus 'patrons'.
Culte de Saint Nicolas avec le nimbe
circulaire dans l'Eglise orthodoxe de
Le dieu-soleil Hélios et les empereurs
Clermont-Ferrand
romains sont souvent représentés avec le
Avec le catholicisme les héros et même
nimbe circulaire. Une encyclopédie
les dieux grecs survécurent sous la forme
explique: “L’attribut qui caractérise le plus de saints ! Par ailleurs, comme le
souvent tous les saints est le nimbe (nuage) nombre des saints adorés se multipliait
ou zone lumineuse autour de leur tête. Le
dans les pays que l'Eglise conquit, on
nimbe a des origines préchrétiennes. Il
éprouva le besoin de les identifier et de
avait déjà sa place dans l’art hellénistique
les fixer dans la mémoire en en
d’inspiration païenne; on a retrouvé des
produisant un grand nombre de saints
mosaïques et des médailles sur lesquelles
devenus 'patrons'.
l’auréole couronnait des demi-dieux et des Le culte des saints renvoi au désir de
divinités comme Neptune, Jupiter,
s'attacher à des héros qui intercèdent
Bacchus, et surtout Apollon (dieu
auprès de Dieu, héros dont on veut
solaire).” — New Catholic Encyclopedia,
garder la mémoire. On leur a conférer un
1967, tome XII, p. 963.
certain pouvoir de protection qui par
"Dans l’art hellénique et romain, le dieusuperstition les ont rendus populaire au
soleil Hélios et les empereurs romains sont point d'en faire un véritable commerce.
souvent représentés avec une couronne
Beaucoup de rumeurs et de légendes
rayonnante. les empereurs chrétiens se sont circulent à leur sujet concernant les
fait orner d’un simple nimbe circulaire
miracles qu’aurait occasionnés la
dans leurs portraits officiels. À compter du présence d'icônes de saints sur tel lieux.
milieu du IVe siècle, le Christ aussi a été
On n’a pas tardé çà en faire un véritable
représenté doté de cet attribut impérial. (...) commerce dans le monde entier en
Ce n’est qu’au VIe siècle que l’auréole est particuliers au moyen orient et dans les
apparue dans la plupart des représentations pays de la chrétienté.
de la vierge Marie et des autres saints.” —
The New Encyclopædia Britannica, 1976,
Micropædia, tome IV, p. 864.
Part importante du cérémonial romain,
Tout comme les Eglises orthodoxes, le
l'habillement et le couronnement des
Catholicisme romain est rempli de
statues est l'héritage direct du paganisme
sacrifices d'adoration au pied des statues
babylonien et grec. On habillait ces dieux
de vierges, de saints, d'anges et de dieux
car -dit-on-ils avaient été victimes de la
qu'il revêt d'or et de vêtements précieux.
nudité selon les conceptions du paganisme On adore ces statues, au point de les
antique. Ils avaient eux aussi subi le
habiller de vrais vêtements, selon une
châtiment ancestral de nos parents Adam et coutume païenne qui occupait une
Eve, dépouillés de leur gloire par le
grande place dans le cérémonial de la
premier péché.
Grèce ancienne.
88
A Babylone la figure divine de Nimrod
avait aussi été dépouillée de sa gloire. Il
était l'incarnation de ce "père des dieux"
dont les prêtres habillaient la statue en
signe de triomphe et de gloire. Tous les
initiés du culte babylonien devaient, eux
aussi, être dépouillés, marcher nus, puis
être rhabillés !
Notre-Dame-du- Grand-Retour,
patronne des marins-pêcheurs de
Boulogne, part en procession navale
accompagnée de fleurs.
34/Samain/
Halloween
Samain fut un
important précurseur
de l'Halloween qui est
célébrée à la veille de
Toussaint.
Cybèle, marbre romain, Ier siècle av NE
Dans la Grèce antique Pauanias évoque les
offrandes faites à Minerve par Laodicée,
fille d'Agapenor (Pausanias, VIII, Arcadica
5). Il s'agissait d'un voile pour en recouvrir
la statue. Les inscriptions de la célèbre
Pierre de Rosette nous informent que les
principaux prêtres grecs étaient seuls
admis à rentrer dans la présence des dieux
pour en revêtir leurs statues. Celles-ci
étaient sur terre le lieu où ces dieux
résidaient. Homère aussi, dans l'Iliade
(Livre VI) raconte comment Hécube, reine
de Troie, vint avec le voile le plus précieux
de ses trésors pour l'offrir au temple de
Minerve. Chez les grecs Bacchus qui fut le
premier dieu à recevoir une couronne
(Pline, Histoires Naturelles, Liv. 16).
Osiris, en Egypte, possédait également une
couronne de trèfle, symbole de la trinité
égyptienne (Plutarque, d’Iside, Vol. 2). Le
trèfle était une plante sacrée symbolisant la
trinité des dieux.
Samain qui signifie "fin de l'été" était une
fête gaélique marquant le début de l’hiver,
en l'honneur du dieu de la lumière Lug (qui
a donné son nom à Lugdunum, l’ancien
nom de la ville de Lyon), fête qui durait 48
h, soit du 31 octobre au 2 novembre, dès le
IVème siècle avant notre ère.
A la pleine lune la plus proche du 1er
novembre les anciens celtes de Grande
Bretagne et d'Irlande la célébraient en
disposant à l'extérieur des habitations de la
nourriture et de la boisson pour apaiser les
âmes des morts qui revenaient.
89
Statue "Notre-Dame de la Victoire" a
une légende qui remonte au temps de
Charlemagne.
La tradition d'offrir des fleurs aux dieux
chez les grecs a été reprise dans bien des
religions aujourd'hui pour les mêmes
raisons qu'autrefois. Selon Lucrèce,
poète romain, en offrant des fleurs à la
déesse Vénus, on invoquait l'intercession
de la déesse d'amour pour retrouver des
bénédictions temporelles. Aujourd'hui
cette pratique s'est perpétuée pour
d'autres icônes parfois politiques.
La quête de friandise ou "Trick or
treat" est tirée de la tradition celte, selon
laquelle un homme conduisait une
procession pour prélever des
contributions chez les fermiers, de peur
que leurs récoltes ne soient
endommagées par les démons.
La tradition gaélique affirme que les
portes de l’enfer s’ouvraient lors de
Samain – permettant ainsi aux morts et aux
mauvais esprits d’entrer dans notre monde.
Samain fut un important précurseur de
Les masques ont, traditionnellement, été
l'Halloween qui est célébrée à la veille de
des moyens animistes pour se protéger
Toussaint.
d'une manière superstitieuse des esprits
mauvais ou pour que celui qui le porte
puisse changer de personnalité, afin de
communiquer avec le monde des esprits.
Les mascarades d'Halloween sont en fait
des cérémonies sacrées.
Les origines d’Halloween sont donc
Pour éclairer leur chemin en allant de
complètement païennes, puisqu’il s'agit
maison en maison, les prêtres celtes
portaient des navets évidés et découpés en de célébrer les esprits des morts.
Les Américains dépensent 2,5 milliards
forme de visage, où brûlait une bougie
de dollars pour l’Halloween chaque
faite avec de la graisse humaine de
année. Il s’agit de la deuxième fête la
sacrifices précédents. Ces navets
plus importante après Noël. En France
représentaient l'esprit qui allait rendre
c'est aussi un juteux commerce basé sur
leurs malédictions efficaces.
une fête occulte celtique.
Au 18ème et 19ème siècle, quand cette
Ce sont des rites de Samain que les
coutume est arrivée aux Etats-Unis, les
enfants perpétuent sans le savoir quand
navets ont été remplacés par des
ils font du porte à porte, déguisés en
citrouilles. Le nom donné à l'esprit qui
fantômes ou en sorcières, pour menacer
habitait dans la citrouille était: "Jock" qui
les occupants d'être livré aux mauvais
est devenu "Jack qui habite dans la
sorts s'ils ne leur remettent pas des
lanterne", d'où le nom de "Jack-ofriandises. Pour être plus clair : "Une
Lantern", tiré d'un conte dans lequel un
homme célèbre, nommé Jack, fut chassé à offrande, sinon la malédiction"!
Les satanistes pratiquent des sacrifices
la fois du ciel et de l'enfer.
humains, cette nuit-là, aux Etats-Unis et
Les druides avaient aussi coutume
en Australie.
d'allumer de grands feux dans le but
d'éloigner tous les mauvais esprits.
Cette fête tombant le même jour où l'on
célébrait les morts emportés par les eaux
du déluge dans différentes cultures, elle en
vient à les incorporer de facto dans sa
liturgie, fêtant ainsi les dieux païens qui
souvent les représentaient.
35/ Toussaint
Cette fête accouplée à
celle d'Halloween a pris
forme dès la fin du IIe
siècle. La Toussaint est
la fête instituée par
l'Eglise catholique par le
pape Boniface IV le 13
mai 610 quand il
consacra le Panthéon de
Rome- le temple romain
de tous les dieux -à
Marie et à tous les
martyrs.
Mosaïque sur le déluge dans la basilique
Saint-Marc, à Venise
Cette fête accouplée à celle d'Halloween a
pris forme dès la fin du IIe siècle. La
Toussaint est la fête instituée par l'Eglise
catholique par le pape Boniface IV le 13
mai 610 quand il consacra le Panthéon de
90
Procession catholique en faveur des
Saints
Il existe près de 500 légendes relatives
au déluge qui eut lieu un mois de
novembre; des myriades de légendes sur
les dieux païens qui y font référence. Et
si ces dieux n'étaient tout simplement
pas des personnes qui ont vécus avant le
déluge ? La Bible parle de fils d'anges
sur la terre; cette notion n'est pas
étrangère au fait qu'on ait voulu honorer
la mémoire de ces "demi-dieux" qui ont
péri dans les eaux du déluge.
Elle fut d'abord
célébrée le 13 mai
jusqu'en 830 quand
Grégoire IV décida de la
transférer au 1er
novembre en l'honneur
de tous les "saints
"connus ou inconnus.
36/ Trinité
Shamash, Sîn et Ishtar
Osis, Isis et Horus
Triade divine :
Aglibol, BaalShamin et
Malakbêl. (Palmyre
Xème s. av notre ère)
Rome- le temple romain de tous les dieux à Marie et à tous les martyrs. Elle fut
d'abord célébrée le 13 mai jusqu'en 830
quand Grégoire IV décida de la transférer
au 1er novembre en l'honneur de tous les
"saints "connus ou inconnus.
Chaque 1er novembre beaucoup placent
des fleurs, des cierges parfois de la
nourriture sur les tombes de leurs chers
disparus, un prolongement des
superstitions liés aux fêtes de Samain.
La construction de dizaines de lanternes
des morts (pour certaines de véritables
ouvrages de maçonnerie) dans diverses
localités de France (principalement dans le
Massif central et terres adjacentes, ainsi
qu'en Bretagne) est une réminiscence du
culte celtique.
Le concept de la trinité tire directement
son origine de Babylone où l'on adorait
une triade constituée de 3 dieux; Shamash
le dieu soleil, Sîn le dieu lune et Ishtar la
reine des étoiles. On retrouve le même
modèle en Egypte avec Osiris, Isis et
Horus ainsi qu'en Assyrie avec le dieu à
trois têtes Ashour.
Les bases du dogme de la trinité reprises
par les églises catholique, protestantes et
orthodoxes ne furent posées qu'à partir des
4 premiers conciles de l'Eglise catholique
Romaine qui ont eu lieu entre 325 et 421
de notre ère avec le symbole d'Athanase
(archidiacre de l’église d’Alexandrie) !
D'après ce concept il y aurait trois
personnes divines (le Père, le Fils et le
Saint-Esprit); chacune d’elles serait
éternelle, toute-puissante, aucune ne serait
supérieure ni inférieure aux autres,
chacune serait Dieu, mais elles ne
formeraient toutes ensemble qu’un seul et
même Dieu. Les partisans de la trinité à
cette époque avaient été influencés par les
philosophies grecs qui eux-mêmes avaient
tirés leur propre conception aux triades
païennes.
Symbole d'Athanase
91
Quelles sont les conséquences de cette
doctrine ? A en voir les faits elle laisse
entendre que la compréhension du
christianisme est un mystère qui
s'élucide avec le temps, que l'Eglise
évolue vers la vérité alors qu'elle a
connu une période d'obscurantisme sans
précédent. Ainsi Jésus n'aurait pas
abordé la question avec ses apôtres mais
l'aurait fait avec ceux du IIIème siècle !?
La trinité éloigne les gens de Dieu et
entretient la confusion au sujet des rôles
de Jésus. (Comment pourrait-on
s'approcher de Dieu comme Il nous le
demande s'Il était si mystérieux ?) Elle
laisse aussi entendre que l'homme peut
revêtir une partie de Dieu et être comme
Dieu en s'adorant lui-même. C'est
pourquoi le fait d'enseigner que Jésus est
bien une personne distincte de Dieu peut
ébranler la relation qu'un trinitaire
entretient avec Dieu; mais c'est pourtant
le portrait que dressent les Evangiles.
Or les faits démontrent qu'elle s'inscrit
dans une entreprise de
dépersonnalisation de Dieu qui est
étranger au christianisme primitif et qui
survient au moment ou certains ont
commencé à enterrer le nom de Dieu en
le substituant par des titres trop vagues.
Il suffit pour s'en rendre compte de poser
ces questions simples mais assez
embarrassantes à certains protestants:
qui est désigné par Yahvé ( ‘Alléluia’
dans leurs chants); Jésus ou la trinité ?
Pourquoi Jésus aurait-il un nom et pas
Son Père ? L'appellent-ils en hébreu ou
dans leur langue ?
“Les doctrines du Logos et de la Trinité,
lit-on, ont reçu leur forme à partir des
Pères grecs qui, s’ils n’avaient pas été
formés dans les écoles de philosophie
platoniciennes, en ont tout au moins subi
fortement l’influence directe ou indirecte.”
-The New Schaff-Herzog Encyclopedia of
Religious KnowledgeTome IX, p. 91.
L’“Encyclopédie britannique” (tome VI, p.
386): “Intimidés par l’empereur, les
évêques, à l’exception de deux, signèrent
le credo [de Nicée], ce que beaucoup firent
contre leur gré.” Les dissidents (absents
mais majoritaires) furent bannis.
Le mystère de la trinité
“Il est difficile, dans cette deuxième moitié
du vingtième siècle, de présenter un récit
clair, objectif et franc de la révélation, de
l’évolution doctrinale et de l’élaboration
du mystère de la Trinité. (...) On ne devrait
pas parler de l’enseignement de la Trinité
dans le Nouveau Testament sans de
sérieuses réserves. (...) Pour trouver une
croyance sans réserve à la Trinité, il faut
quitter la période du christianisme primitif
et se placer dans le dernier quart du
quatrième siècle.” — New Catholic
Encyclopedia (1967), tome XIV, page 295.
37/ Vatican
(citée du)
Le mot Vatican est tiré des mots latins
‘Vatis’ (devin) et ‘Can’ (serpent) et
signifie en réalité ‘Serpent devin’ !
Le palais du Vatican est construit sur un
ancien cimetière païen, que les fouilles de
de Rome ont identifié comme un ensemble
de mausolées constituant une vaste
nécropole.
Symbole du dragonserpent sur le blason
au-dessus de la porte
du musée du Vatican
Dans ce cimetière, on pratiquait le culte
des morts et la divination. C'est sur des
ossements transformés en reliques que les
papes ont construit leur palais.
92
Depuis le Moyen-Age, l'Eglise
catholique a toujours associé l'astrologie
avec son culte faussement chrétien. La
même astrologie mystique que l'on
retrouve sur les monuments de nos villes
aujourd'hui. Christ était assimilé au dieusolaire Apollon, maître du temps et
source de vie.
Tout comme la Kaa'ba à la Mecque fut
un ancien temple païen consacré au culte
des astres l'endroit où fut édifié la cité du
Vatican fut un ancien cimetière de
sorciers associé à l'astrologie ; curieuses
coïncidences...
39/ Vierge Marie
(culte Marial)
Ishtar "la sainte
vierge" chez les
babylonien
La déesse Isis (Egypte)
Voici sous quel nom de
déesse le culte de la
vierge se retrouve:
La salle de la Tour des Vents, au Vatican
est un centre de divination astrologique.
Sur la photo ci-dessus a été dessiné le
phénomène solaire qui se produit le 21
mars, quand le rayon du soleil passe sur le
méridien qui a été perforé sur un mur de
cette salle. La lumière vient éclairer le
parquet où une constellation.
Le culte de la Déesse-Mère est peut-être la
manifestation la plus ancienne du concept
de divinité.
A Babylone, les adorateurs d’Ishtar
l’appelaient « la Sainte Vierge », et ils la
priaient d’intercéder auprès des dieux
irrités.
De Babylone le culte de la Mère et de
l’Enfant se répandit jusqu’au bout du
monde.
"De Babylone le culte de la Mère et de
l'Enfant se répandit jusqu'au bout du
monde. En Égypte, la Mère et l'Enfant
étaient adorés sous les noms d'Isis et
d'Osiris. Dans l'Inde, même aujourd'hui,
sous les noms d'Isi et d'Iswara). En Asie,
c'est Cybèle et Deoius . Dans la Rome
païenne, la Fortune et Jupiter Puer, ou
Jupiter l’enfant. En Grèce, Gérés la grande
Mère avec un nourrisson au sein , ou Irène,
la déesse de la paix, avec l'enfant Plutus
dans les bras , et même au Thibet, au
Japon, en Chine, les missionnaires Jésuites
ont été bien surpris de trouver la
contrepartie de la Madone et son enfant
adorés aussi dévotement que dans la Rome
papale elle-même ; Shing-Moo, la Sainte
Mère des Chinois était représentée avec un
enfant dans les bras, et entourée d'une
gloire, absolument comme si un artiste
catholique Romain avait pris soin de la
peindre "-Les 2 Babylone d'Alexander
Hislop, p34,35.
La Nouvelle Encyclopédie britannique :
"La vénération de la mère de Dieu a reçu
son élan lorsque l'Église chrétienne est
devenue sous Constantin l'Église de
l'empire et que les païens l'ont ralliée en
masse. (...) Leur piété et leur conscience
religieuse avaient été forgées par le culte
93
Benoit XVI et la vierge
François 1er devant la vierge
Les notions catholiques de ‘mère de
Dieu’ et de ‘reine du ciel’, bien que
postérieures au Nouveau Testament,
nous reportent à des pratiques
historico-religieuses orientales bien plus
anciennes. Ces traces sont trop
nombreuses et précises pour que l’on
puisse parler de coïncidences.
"Les pratiques religieuses sont souvent,
pour des communautés ou des individus,
en des circonstances difficiles de la vie,
un moyen de libération de l’émotion."Louvrebible.org.
A travers ces images doucereuses et
naïves de la Vierge catholique,
"vénérée" comme la Reine du ciel, le
Catholicisme fait de Jésus, le Fils unique
de Dieu, un enfant irresponsable et
faible, qui ne peut rien sans la protection
Inanna, Ishtar, Isis,
Aphrodite, Vénus,
Anat, Ashérat,
Astarté, Asharot,
Ashthoreth, Kiririsha,
Nanaïa, Anahita,
Artémis, Hécate, Rhéa,
Cybèle, Artémis
d’Ephèse, Diane, Ma,
Atargatis, Myletta,
Marie ‘ Mère de Dieu’.
40/ Vœux de fin
d'année et de
santé en
trinquant
Le monde célèbre
généralement le 1er
janvier comme premier
jour de l’année. La
plupart des gens
s’amusent à prendre de
bonnes résolutions au
nouvel an ; et certains
même le font
sérieusement.
plusieurs fois millénaire de la 'grande
mère' et de la 'divine vierge', culte qui
remontait aux anciennes religions
populaires de Babylone et d'Assyrie."
Ephèse fut le creuset où le culte païen de la
déesse-mère fut christianisé
et transformé en dévotion fervente vouée à
Marie faite « Mère de Dieu »
Le culte de la Vierge Marie est répandu
partout. Des statues, des médailles de
vierges en fer, en or, argent, étain, bronze,
bois, argile, porcelaine, plâtre, textile,
carton, papier... sont essaimées dans le
monde entier.
Les Ecossais, connus pour « ne jamais
refuser un verre », célèbrent la fête
d’Hogmanay (signifiant "dernier jour de
l'an ") lors du passage à la nouvelle année.
Des enfants autrefois patrouillaient les rues
ce soir-là en criant Hogmanay! Cette
célébration trouve son origine dans leur
histoire passée, à l’époque des invasions
vikings, dans les superstitions et les
anciens rites païens. Elle est réputée pour
ses excès d’alcool et pour faire la fête
jusqu’au petit matin.
"Les vœux avaient une puissante influence
sur la bonne ou mauvaise santé de la
personne, car elle était plus proche du
monde des esprits, ce jour-là. De bons
vœux étaient synonymes de réussite, mais
le contraire était également vrai. Le jour de
son anniversaire, il fallait donc éviter ses
ennemis et ne s’entourer que d’amis.
“Happy Birthday”, “Joyeux anniversaire”,
“Bon anniversaire” étaient les vœux
traditionnels ». (The Lore of Birthdays,
Linton, page 20).
La coutume de boire à la santé de
quelqu’un ou de trinquer dans son usage
varie d’un pays à l’autre. Elle tire
probablement son origine à un ancien rite
Païen gréco-romain pratiqué lors des repas
ou de beuveries pendant lequel on buvait
en levant le verre au ciel en l’honneur des
dieux et des morts.
Ceux qui trinquaient à ce moment-là
offraient une sorte de libation à leurs
dieux en formulant un vœu de bonne santé
ou de longue vie-Guide internationale
des alcools et des cultures de 1995
(anglais).
94
de sa mère. Comme la Reine du ciel, le
Catholicisme fait de Jésus, le Fils unique
de Dieu, un enfant irresponsable et
faible, qui ne peut rien sans la protection
de sa mère.
Le Nouvel An déclenche une nouvelle
ronde de manifestations et aussi des
prises de bonnes résolutions – peut-être
sont-elles les mêmes depuis dix ans –
afin de devenir meilleur dans le courant
de l’année !
Boire à la santé de quelqu’un en
levant le verre au ciel provient d’un rite
païen idolâtrique durant lequel en
échange d’un geste vers le ciel (vers les
dieux) pour le donner en libation du vin
on formulait des vœux de bonheur lors
d’occasions bien arrosées…
Le constat est effarant ! Nous retrouvions dans les cultes païens babyloniens puis
chinois, égyptiens, grecs, romains, celtes les fondements des principales traditions
observée aujourd'hui ! Comment expliquer que l'on retrouve les mêmes sortes de
légendes et dieux dans les plus anciens peules alors qu'ils parlaient des langues
différentes ? La seule explication possible nous disent les spécialistes c'est ce qui
s'est passé à Babel ; aux sources communes de la rébellion vis à vis de Dieu selon la
Genèse. Si l'on recoupe bon nombre de mythes et légendes gréco-romaines il
semble que les plus anciennes divinités païennes semblent représenter des
personnages forts, des géants qui font penser aux fils des démons morts au
déluge. Le premier homme à être déifié semble être Nimrod (selon son titre) le
fondateur du système babylonien sous le titre de Mardouk et Baal, et sa mère
épouse (par une relation incestueuse) Sémiramis la déesse mère sous les titre
d'Ishtar et Isis. La déification et le culte voué à ce couple incestueux sont la
trace de la naissance du mythe de la Mère et de l'Enfant commun à de très
nombreuses religions. Ce qui a fait dire au Cardinal Newman que « L’Eglise a
commencé en Chaldée.»
Les rites et coutumes vus plus haut tirent donc leur origine d'un curieux
compromis entre les principales religions et les cultes païens qu'elles ont
incorporés dans leurs pratiques ! Fallait-il vraiment les assimiler ? Si l'on en
juge par leurs cruautés et leurs immoralités ça serait un non-sens total !
Nimrod le rebelle représenté par les dieux Mardouk, Eléa, Osiris, Bacchus, Dionysos...
On se rend compte qu'en réalité toutes les figures que les païens du passé ont
adorées sont peu respectables exactement comme dans notre société
d'aujourd'hui ! Finalement, il suffit à un astre de briller qu'une fois pour qu’une
fois le mystère entretenu on y allume sa bougie...Mais après avoir fait ce voyage;
pourquoi ne pas éteindre sa bougie pour mieux voir la lumière naturelle ?
95
11/ Doit-on s’attendre à ce que les grandes religions évoluent
U
ne grande tromperie semble gagner les esprits: l'idée
selon laquelle les religions sont forcées de s'adapter aux
progrès sociaux de l'humanité au point de faire table rase de
tout ce qui est perçu comme dépassé. Les mauvais élèves qui
ne veulent pas s'acclimater à ces changements sont vite
taxés d'obscurantistes, de fondamentalistes, de radicaux ou
de sectaires. Les transformations qu'ont opérés les
principales religions dans ce sens montrent-elles que
l'évolution se poursuit ? Si cette question retient l'attention
des politiques, vous serez surpris de la réponse.
L'immersion du judaïsme dans la politique
Les Juifs sont reconnus comme citoyens français à la Révolution, à la suite de deux décrets, l'un
en 1790 et l'autre l'année suivante. Cette première émancipation est abrogée à la chute
de Napoléon Ier. Ce n'est qu'au cours du XIX ème siècle que beaucoup d'États européens
accordent la pleine 'citoyenneté' aux Juifs.
L'émancipation entraîne alors en France mais aussi ailleurs en Europe ou en Amérique, la
« confessionnalisation » du judaïsme, c'est-à-dire l'alignement de ses pratiques sur le
modèle des confessions chrétiennes : le concept de « nation juive » disparaît. Les
interprétations laborieuses de la Loi mosaïque sont alors disputées entre le judaïsme rabbinique
(modérés) et le judaïsme orthodoxe.
Mais c'est en Allemagne que le judaïsme réformé apparaît dans la première moitié du XIX ème
siècle. Il remet assez largement en cause la 'Torah', nie son origine divine, en admettant
toutefois qu'elle ait pu être inspirée (mais non codifiée, encore moins rédigée) par Dieu. C'est
ainsi que la halakha reste donc sujette au choix personnel du fidèle. Très répandu aux ÉtatsUnis, en France, il connaît un moindre succès que le judaïsme orthodoxe, une grande partie de la
population juive étant séfarade et assez encline à conserver ses traditions !
La fin du XIXème siècle voit la montée du sionisme comme une idéologie politique en réaction à
la montée de l'antisémitisme dans le monde (notamment en Russie, en Allemagne, et en France).
A notre époque l'antagonisme entre Juifs « laïcs » et « religieux » reste d'actualité et, il
comprend le post-sionisme, qui veut donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser
les relations avec les Palestiniens, et le néo sionisme, qui milite pour la migration des Palestiniens
et des Arabes israéliens vers les autres pays arabes. Ce combat pour rétablir le "grand Israël"
s'inspire de certaines interprétations de la Thora (loi du Talion par exemple).
Au demeurant la vie quotidienne juive est souvent centrée sur les interprétations de la
Thora, du Talmud et de la Mishna (fêtes, kippa, circoncision, alimentation, pureté, rites
funéraires, sabbat etc...). C'est son ADN; si on la modifiait on change son essence même.
96
Des juifs orthodoxes attendent toujours le Messie ou l'élu Dieu :
En réalité, ayant rejeté Jésus Christ, à toute époque des juifs ont attendu leur
messie. La plupart de ses 'sauveurs' n'ont été que des opportunistes politiques:
•Sabbataï Tsevi, (un mystique) Né à Smyrne en 1626, il s'autoproclama Messie en 1660, puis se
converti à l'islam. Conduit devant le Sultan.
Celui-ci lui dit le mit devant l'alternative suivante : se faire couper la tête, entendu que si
vraiment il était le messie, sa tête se remettrait forcement en place toute seule, ou se convertir
à l'Islam. Il fit le contraire de Jésus...Toujours est-il qu'il existe toujours des adorateurs
musulmans de Tsevi; l'association juive des Donmeh qui en Turquie agiraient sur le pouvoir pour
réformer la société ...
•Jacob Frank (1726-91), fondateur des franquistes en Pologne et Bohême, se convertit au
catholicisme... Frank prétendait recevoir des révélations directes du Seigneur. S'étant établit
vers 1786 à Francfort il conclut une alliance avec Weishaupt le fondateur des illuminati ainsi que
de Rothschild.
D'une façon générale, les "messies" apparaissent généralement lorsque le peuple juif traverse
une période d'incertitude ou de persécution.
Le dépoussiérage de Vatican II pour sauvegarder des doctrines usées
De 1962 à 1965 quand eut lieu le Concile de Vatican II, le pape Jean XXIII souhaitait un
nouveau souffle pour l’Église catholique. Aujourd'hui ce qui devrait régir la foi de plus d'un
milliard de catholique puise encore ses fondements dans ce synode !
 Ayant par le passé interdit la traduction de la Bible, ce n'est qu'en 1966 que le Vatican en
encouragea la lecture dans les autres langues que le latin. Dans la pratique ce sont les
missels qui contiennent d'anciennes liturgies aux références païennes. Un Manuel biblique
de quatre volumes, publié à Paris en 1905 à l’usage des séminaires, disait : “L’Église ne
permet pas indistinctement la lecture des Livres Saints et en particulier de l’Ancien
Testament.” Il n’y a pas très longtemps, en 1955, Daniel-Rops, auteur catholique, écrivait
qu’il était devenu “courant d’entendre répéter qu’un ‘catholique ne doit pas lire la
Bible’” !
Le célibat des prêtres est maintenu
 La contraception est déconseillée
 l’œcuménisme est souhaité
 Le dogme de l'infaillibilité papale confirmé
 l’Église catholique est la seule véritable Église
 les dogmes se fonderont aussi bien sur la tradition que sur la Bible
 le baptême des nouveau-nés pour le salut n'est plus obligatoire
 Marie proclamée 'Mère de Dieu'
Hormis le fait que l’Église est, par la suite, revenu sur sa conception de l'enfer, elle est resté
ancrée sur ses traditions. Pendant longtemps, les croyants qui sortaient des sentiers battus de
la curie romaine furent marginalisés comme sectes fondamentalistes. Cependant l'implication
politique du clergé dans les génocides africains et guérillas sud-américaines, la double vie et
l'enrichissement de certains membres du clergé et le scandale des milliers de prêtres

97
pédophiles indiquent que l’Église patauge en pleine crise jusque dans ses fondements. Depuis son
origine, la recherche du pouvoir et du prestige était tellement ancrée dans ses gènes
qu'elle s'est permise d'incorporer dans son culte des fêtes et des traditions païennes qui
ont définitivement éloigner ses fidèles de la morale chrétienne. Cela l'a également menée à
de nombreuses croisades et guerres d'inquisition.
L'impossible réforme de l’Église catholique:
Auteur de « L’empire des papes, une sociologie du pouvoir dans l’Église » (CNRS éditions), Olivier
Bobineau, sociologue professeur à Sciences Po et à l’Essec, explique que : « l’Église catholique
romaine n’est pas réformable parce que depuis 1.500 ans, elle se fonde sur un mode de
gouvernement que j’appelle le principe hiérarchique romain avec, à sa tête, le pape, vicaire
du Christ, représentant de Dieu sur terre ».
Le code de droit canon, le droit de l’Église, stipule que l’évêque de Rome, chef du collège des
évêques, dispose d’un « pouvoir ordinaire, immédiat, suprême, universel qu’il exerce librement
». Ainsi, estime le chercheur du Groupe société, religions, laïcité de l’École pratique des hautes
études-CNRS, « comme il bénéficie d’une méta-légitimité, au-dessus de toutes les
légitimités, personne ne peut la remettre en cause »
Dans ces conditions, qu’attendre du pape François, qui « n’a jamais vécu dans un système
démocratique, puisqu’il a grandi en Argentine sous un système national-catholique »(...) Il n’a pas
réagi et pas soutenu ses frères [jésuites]; il n’ira pas jusqu’au bout et ne réformera pas.
Pour lui, la fin de toutes choses, c’est la conservation de l’ordre social et moral ». Et la
conclusion tombe, logique, à rebours de l’enthousiasme qui entoure le début de ce pontificat : «
Des gestes n’ont jamais fait une conviction »-Sources : L’Est Républicain. D'autres historiens
partagent le même constat.
Ce qu'établissent les docteurs de la loi coranique
Pour beaucoup de musulmans la religion se résume à l'observation des 5 piliers de l'islam. Ce
raisonnement faux et simpliste revient à dire qu'un juif ne doit observer que les 10
commandements ! Il y aurait 2 grands courants, les shiites (20%) et les sunnites (la majorité). Si
le corpus théologique du coran (interdiction du porc, circoncision, fêtes, prédestination,
enfer, jour du jugement dernier, paradis, Dieu créateur...) est connu de la plupart des
musulmans les prescriptions de la charia restent largement méconnues (barbe, interdiction
de l'alcool, voile, polygamie, djihad, notion de Dhimmi etc...).
Une forte concurrence se joue entre différentes écoles d'interprétation des textes coraniques
au Moyen Orient. Parmi les plus influentes, d'un côté les savants de la pensée musulmane en
Arabie saoudite et de l'autre celle dite modérée des Frères musulmans en Égypte. Tout est
basé sur la datation des sourates; les plus récentes viendraient abroger les plus anciennes qui
posent problème. Cette méthode appelée "loi de l'abrogation" serait une instruction venant...du
coran. Face à ce casse-tête théologique, la plupart des fidèles dépassés s'en réfèrent aux
autorités religieuses de leur pays. En France, des imams prennent de grande largesse avec les
interprétations; ils sont soutenus par des chercheurs qui ont produits quantité de livres pour
tenter de remettre les comportements et paroles du prophète de l'islam dans leur contexte...
98
Cet exercice visant à relativiser les côtés négatifs de la religion (violence, haine, inégalité des
sexes etc...) tout en occultant les récits historiques reste un exercice très difficile voire
impossible. L'exemple le plus révélateur est cette sourate du coran que réitère Dahlil Boubaker,
le Recteur de la grande Mosquée de Paris: "celui qui tue un homme, tue toute l’humanité"
(S5.V32). S'il en est ainsi alors l'humanité a été décapitée des milliards de fois ! Quel est
le contexte de cette sourate ?
La phrase entière est : "C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que
quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre,
c'est comme s'il avait tué tous les hommes" Ce qui ne veut déjà plus vraiment dire la même
chose. D'autres versions remplacent cette précision par: "sans que celui-ci ait commit un
meurtre ou sème le désordre sur terre ".
La suite (Verset 33) dit ceci: " La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son
messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués,
ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient
expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au-delà, il y aura pour
eux un énorme châtiment."
Cette incise, omise volontairement par ces falsificateurs, est capitale. En effet, pour un
musulman, celui qui critique, met en doute, ou combat la religion de Mahomet est coupable
de semer le désordre et la corruption, comme l'atteste d'autres versets, qui, eux, disent
explicitement de tuer les mécréants.
Donc non seulement ces trompeurs ne citent pas les versets guerriers qui contredisent la phrase
ci-dessus, mais en plus ils tronquent celle-ci quand ils la citent à destination des non-musulmans.
De plus, l'islam, loin d'être une religion d'amour, de paix et de tolérance" contraint le nonmusulman, en terre d'islam, à la dhimmitude ou la soumission à la Oumma. Par conséquent, celui
qui se révolterait contre cela créerait des "désordres", et par conséquent son éventuel
meurtrier n'entre pas dans la condamnation coranique.
Dans son Manifeste pour un islam des Lumières, l'anthropologue Malek Chebel non seulement
épure le verset pour n'en citer que la partie la plus convaincante mais il se permet d'ajouter à la
traduction ceci : "Celui qui a tué un homme (innocent) est considéré comme s'il avait tué tous les
hommes"-(Manifeste pour un islam des Lumières. 27 propositions pour réformer l'islam,
Hachette Littératures, 2004, p. 39.
Il est peu probable que la majorité des musulmans acceptent que des chercheurs, quelques
soient leurs diplômes, se mettent à modifier les passages du coran surtout si c'est pour
leur faire dire le contraire !
Plus étonnant on s'aperçoit qu'en approfondissant le contexte de la vie du prophète de l'islam on
obtient une contre-application des principes de la Thora ; l'inverse du christianisme. Ce retour
en arrière est illustré entre autres par le principe immanent de soumission total (c'est à dire
sans chercher à comprendre pourquoi) alors que dans le christianisme on tend vers l'inverse. Les
droits et récompenses des croyants s'opposent au service humble et désintéressé du chrétien.
Comment comprendre autrement par exemple qu'un converti américain, Alton Alexander
Nolen, se mette à égorger une de ses ex-collègues en Oklahoma parce qu'il se sentait critiqué
de soutenir la lapidation des femmes ?
99
Ce qui est interdit aux Dhimmi selon le successeur de Muhammad :
Citation du calife Umar b. al-Khattâb« Ils [les chrétiens] ne bâtiront pas de nouvelle église,
ni de couvents ni de cellules (...) Ils ne donneront pas l’hospitalité à des espions,(...) ils
n’empêcheront pas leurs proches d’embrasser l’Islam, s’ils le désirent.
Ils montreront du respect aux musulmans, et ils se lèveront de leurs sièges quand ceux-ci [les
musulmans] voudront s’y asseoir ; ils ne se feront semblables aux musulmans en rien de ce qui
concerne le vêtement, le chapeau, le turban, les sandales et la coiffure ; ils ne prendront ni les
noms ni les titres des musulmans (...) ils ne porteront pas d’épée à la ceinture, et ils ne
posséderont pas d’autre genre d’armes (...) ils ne vendront pas de boisson alcoolisées ; (...).
Ils n’exhiberont ni leurs croix ni leur livres dans les rues parcourues par les musulmans ; ils
n’enterreront pas leurs morts à côté des morts musulmans, ils ne feront sonner leurs cloches que
très doucement, ils n’élèveront pas la voix en lisant dans leurs églises, qui sont proches des
musulmans.
Ils ne feront pas de tours [en procession], ils n’élèveront pas la voix en accompagnant leurs
morts [aux funérailles] et ils n’allumeront pas de feu [des bougies] en faisant cela. Ils
n’achèteront pas les esclaves qui ont étés destinés aux musulmans.
Au cas où ils transgresseront une quelconque de ces capitulations (shurût) qui leur sont
imposées, ils [les chrétiens] n’auront plus de droit de protection (dhimma), et dans ce cas-là il
sera licite aux musulmans de les traiter comme des gens rebelles et séditieux».
C'est ce qui est encore en vigueur aujourd'hui dans certains pays comme en Arabie
saoudite !
Qui souhaiterai replâtrer un vieux mur calciné avec du neuf ?
Nous avons survolé ici 3 des grandes religions, on pourrait étendre ces exemples à bien
d'autres...Les interprétations traditionnelles des textes sacrés constituent l'essence ou les
fondations mêmes des grandes religions si ce n'est leur perspective. Ces fondations sont très
fragiles puisque dès le début ces interprétations ont en germe la haine et la violence; comment
donc les réformer sans toucher à la tradition et donc à leur histoire ? Elles peuvent donc
difficilement être remise en question surtout quand depuis longtemps on les a appliqué de la
sorte. Ces traditions restent donc un poids fragile ! De ce fait attendre qu'elles se réforment
en profondeur pour coller aux changements de mœurs de la société actuelle revient à croire
qu'un maçon peut replâtrer un ancien mur de chaux calciné avec de l'enduit neuf de basse
qualité...Dans une société qui ne propose rien d'autres comme repères que la politique, le
matérialisme ou hédonisme, ces attentes seraient tout aussi fragiles et absurdes ! C'est
pourquoi beaucoup de fidèles des grandes confessions qui sont déboussolés choisissent leur
façon de pratiquer leur religion à la carte selon leur conscience éduquée bien souvent par les
médias ou leur environnement social. La pratique individuelle peut certes évoluer mais pas la
religion en tant que telle. Combien de temps cette coexistence avec ces contradictions va-t-elle
tenir ? Là est la vraie question.
100
12/ La religion derrière la plupart des conflits encore aujourd’hui
L
a religion est le catalyseur de haines, de divisions et de
violences qui a marqué le siècle et la décennie passée. Depuis la
fin de la deuxième guerre mondiale, la décolonisation a débouchée
sur de nouvelles tensions qui ont profondément divisé les
communautés religieuses, ethniques et raciales. Il est intéressant
d'en décrypter les mécanismes afin de mieux comprendre la
tournure que prennent actuellement les événements pour tenter de
parer à une spirale de violences qui semble inévitable. Décryptage.
Selon Francetvinfo, les conflits religieux au sein d'un même pays ont augmenté en 2012 dans
toutes les régions du monde, à l'exception des Amériques, pour connaître un niveau jamais
atteint depuis six ans, affirme une étude du think-tank américain Pew, publiée mardi 14 janvier
2014. Un tiers des 198 pays étudiés (comprenant plus de 99,5% de la population mondiale) ont
connu un "haut" ou "très haut" niveau de conflits religieux internes (violence sectaire,
terrorisme, brimades…) en 2012, contre 29% en 2011 et 20% en 2010.La progression la plus
forte est enregistrée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, deux régions qui ressentent
toujours les effets du Printemps arabe de 2010-2011, selon l'institut Pew, qui donne pour
exemple la montée des attaques contre des églises coptes et des entreprises chrétiennes en
Égypte. Parmi les vingt-cinq pays les plus peuplés, l’Égypte, l'Indonésie, la Russie, le Pakistan
et la Birmanie sont ceux qui ont connu le plus de conflits religieux.
La poudrière du proche orient
Le départ des britanniques de la Palestine en 1947 a permis de raviver
de vives tensions confessionnelles entre nationalistes sionistes et
nationalistes palestiniens, tensions qui existaient depuis les années 20
pour le contrôle de Jérusalem. Ainsi le parti panarabiste Baas (qui
signifie 'résurrection')-et qui est issu du mouvement laïc portant le
même nom fondé par le chrétien orthodoxe Michel Aflak - fut créé la même année à Damas
ayant pour but l'unification des différents États arabes en une seule et grande nation. Le
nationalisme était fort exacerbé de tous côtés. Cela a débouché sur le partage de la Palestine
par l'ONU décrété le 29 novembre 1947 et la création de l’État d’Israël le 14 mai 1948. Plus de
350 000 arabo-palestiniens fuient les combats tandis que l'armée israélienne prend 77 % du
territoire palestinien. A la fin de cette occupation, environ 725 000 Arabes palestiniens sur les
900 000 qui vivaient dans les territoires qui forment Israël sont devenus réfugiés ! C'est ainsi
que les éléments faisant penser à une immense poudrière se sont installés au proche orient...
Michel Aflak (1910-mort à Paris en 1989) fut au départ un écrivain qui dans sa jeunesse lisait
les livres d'auteurs de Nahda (mouvement panarabiste du XIXeme siècle inspiré des
conquêtes de Napoléon), et d'autres livres sur Mahomet et ses compagnons. Étudiant à la
faculté d'histoire de la Sorbonne à partir de 1928, il s'y passionne pour l'histoire des idées
politiques et devient franc-maçon. Cet écrivain d'origine 'chrétienne' revendiquait l'héritage
du prophète et expliquait que pour les Arabes, l'islam est l'expression de leur personnalité.
L'islam est une religion révélée en terre arabe, à un prophète arabe en langue arabe, c'est donc
une partie fondamentale du patrimoine commun de l'identité arabe. En 1940, il explique
« Arabisme et Islam ne sont pas antagonistes et ils ne peuvent pas l'être puisqu'ils sont tous
101
deux de même nature. (...) Un jour viendra où les nationalistes arabes seront les seuls à défendre les vraies
valeurs de l'islam.» Aujourd'hui le Parti Baas qui s'éloigne du parti originel et a plutôt une conception autoritaire
du rôle de l'État dans l'économie a des branches au Liban, au Yémen, en Jordanie, au Soudan, et en Irak
(actuellement coupée en deux factions). En posant les bases idéologiques du nationalisme et du panarabisme
militants dès 1943, cet enseignant chrétien orthodoxe syrien n'imaginait certainement pas que son discours laïc
fortement teinté de marxisme allait servir de base aux revendications de décolonisation en Afrique
(Algérie,etc...) et aux discours antisémites des mouvements terroristes sunnites d'aujourd'hui !
En 1967 face au blocus égyptien empêchant de ravitailler Israël, l'armée juive mène une percée
chez ses ennemis qu'on nomme la "guerre des six jours"; du 5 au 10 juin 1967 pour mettre un
terme à cet embargo. Le soir de la première journée, la moitié de l'aviation arabe était détruite;
le soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes étaient défaites. Les
chars de l'armée israélienne bousculèrent leurs adversaires sur tous les fronts. En moins d'une
semaine, l'État hébreu tripla sa superficie : l'Égypte perdit la bande de Gaza et la péninsule du
Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de JérusalemEst. Finalement Jérusalem, qui était divisée entre Israël et la Jordanie depuis 1949, passe
entièrement sous contrôle israélien. C'est durant cette période que se développent des groupes
activistes palestiniens perpétrant attentats, prises d'otages et détournements d'avions au nom
de la 'cause palestinienne'. Ces hostilités qui ont toujours cours, ont causés la mort de
plusieurs dizaines de milliers de personnes !
Une ville aux enjeux confessionnels et culturels considérables
Jérusalem est une ville dite "trois fois sainte" et la 3ème ville sainte pour les musulmans (après
la Mecque et Médine) puisqu'elle comprend la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher .D'aucuns
croient que c'est de là que Mahomet a effectué l'ascension céleste. Cette ville est aussi celle qui
abrite l'Esplanade du Temple; le premier lieu saint pour les juifs. En tout la ville est partagée en
4 parties comme indiqué sur le plan ci-dessous:
Le quartier sud-ouest arménien; le quartier sud-est juif; le quartier nord-ouest chrétien, le
quartier nord est musulman qui comprend des lieux de cultes de l'Islam, sauf le Mont du Temple
qui se situe à l'extérieur des frontières de la vieille ville avec son célèbre Dôme du Rocher et sa
mosquée Al-Aqsa:
102
En 2000, l'Autorité palestinienne vote une loi établissant Jérusalem capitale d'un futur État,
cette loi est ratifiée en 2002. Pour les parties en présence, le statut de Jérusalem reste une
question clé de la résolution du conflit israélo-palestinien. Israël craint que si ses troupes
quittent les territoires les radicaux musulmans ne se renforcent pour prendre le contrôle des
cellules terroristes. Pour les Palestiniens, plus le temps passe et plus ils perdent du territoire,
car Israël fait des colonies en Cisjordanie qui ne pourront pas par la suite être évacuées
facilement. La situation tend donc à se figer en faisant le jeux des extrémistes.
Une intervention armée de l’ONU comme solution de dernier recours ?
Si la situation s'enlise dans la violence et s’étend dans la région, en impliquant toutes les
communautés religieuses, il est possible que l'ONU autorise les 2 parties a décréter l'état
d'urgence selon l'article 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté
par l'Assemblée générale de l'ONU le 16 décembre 1966 et en vigueur depuis le 23 mars 1976:
" 1. Dans le cas où un danger public exceptionnel menace l'existence de la nation et est
proclamé par un acte officiel, les États parties au présent Pacte peuvent prendre, dans la
stricte mesure où la situation l'exige, des mesures dérogeant aux obligations prévues dans
le présent Pacte, sous réserve que ces mesures ne soient pas incompatibles avec les autres
obligations que leur impose le droit international et qu'elles n'entraînent pas une
discrimination fondée uniquement sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou
l'origine sociale."
L'alinéa 3 de l'article 12 stipule aussi:
"3. Les droits mentionnés ci-dessus ne peuvent être l'objet de restrictions que si celles-ci
sont prévues par la loi, nécessaires pour protéger la sécurité nationale, l'ordre public, la
santé ou la moralité publiques, ou les droits et libertés d'autrui, et compatibles avec les
autres droits reconnus par le présent Pacte."
Ces dispositions si elles sont rapidement adoptés permettraient aux états de prendre toutes les
mesures d'urgences qui s'imposent afin de maintenir leur propre sécurité comme le couvre-feu,
l'arrestation des extrémistes et la fermeture de leurs lieux de culte éventuellement avec l'aide
des casques bleus présents. C'est l'ultime scénario peu envisageable mais possible.
Des soutanes derrière la politique de l'apartheid en Afrique du sud
En Afrique du sud, quand le pasteur calviniste Daniel Malan fut nommé premier
ministre le 4 juin 1948, à 74 ans. Et qu'il prit le pouvoir au bout de trente
années de carrière parlementaire, il s'exclama « Aujourd'hui l'Afrique du Sud
nous appartient une fois de plus... Que Dieu nous accorde qu'elle soit
toujours nôtre.». En tant que membre du parti National, le thème de sa
politique était axé sur l'identité, la sécurité et la suprématie du 'peuple blanc'
ainsi que de la défense de la culture afrikaner enracinée dans l'histoire « d'un
peuple élu ».Il fut aussi membre du Broederbond (" Ligue des frères
afrikaners" ) qui est une organisation fraternelle secrète de type franc-maçonne qui dès 1918
se consacre à la promotion des intérêts de la communauté blanche sud-africaine (Afrikaners). De
1948 à 1994, tous les premiers ministres et présidents furent membres du Broederbond ainsi
que près de 80 % des membres des gouvernements afrikaners. La politique de l'Apartheid qui
s'ensuit dura 43 ans de 1948 à 1991. Avant 1948, la politique indigène des gouvernements de
l'Union Sud-Africaine avait constamment été présentée comme un expédient provisoire en
103
attendant que, devenues « civilisées, les masses indigènes » aient accès à la citoyenneté. Après
1948, l’Apartheid, ou développement séparé des races, vient rompre avec ce concept avec des
mesures radicales; les individus sont classés en quatre groupes (blancs, noirs, métis et indiens)
qui déterminent leur vie (résidence, études, mariage, etc…). Les Noirs sont progressivement
expulsés de quartiers entiers tels Sophiatown et obligés de vivre dans des townships construits
pour eux à la périphérie lointaine des villes les contraignants à parcourir de longues distances
pour se rendre sur leur lieu de travail. Alors que selon un recensement fait en 1980 les Blancs ne
représentaient que 12% du total des chrétiens, ces discriminations ont causés la mort de
plusieurs dizaines de milliers de victimes !
En 1975, la 5ème assemblée du World Church Council (WWC) réunit à Nairobi, condamna le
racisme en ces termes: "Le racisme est "un péché contre Dieu et contre les autres êtres
humains (...) Pratiqué par des chrétiens il est la négation de la vraie foi que nous professons et
détruit la crédibilité de l’Église en tant que témoin de Jésus Christ. Aussi nous condamnons le
racisme sous toutes ses formes à l'intérieur et à l'extérieur de l’Église". Reste que durant cette
session, l'assemblée confessa la complicité consciente et inconsciente de l’Église dans le
développement du racisme et son incapacité à l'éradiquer à l'intérieur de sa propre maison.
La guerre Iran-Irak
La guerre qui a opposé l'Iran à l'Irak entre septembre 1980 et août 1988 aurait fait entre
500 000 et 1 200 000 victimes. L’ayatollah Khomeiny s'était exilé en France jusqu'au mois de
janvier 1979, après avoir été expulsé d'Irak pour son activisme pro-chiite. Après le succès du
référendum sur l'installation d'un régime islamique en Iran, remporté officiellement à 98 % par
le « oui », il appelle dès 1980 les Irakiens à renverser le régime sunnite mais 'laïc' de Saddam
Hussein arrivé au pouvoir un an plus tôt. Son objectif est de promouvoir le mouvement islamique
à travers tout le Proche-Orient; la révolution iranienne a fait plus de 80 000 victimes. C'est
pourquoi, Saddam Hussein redoutant l'ascension de Khomeiny et son regain de popularité dans le
monde musulman, attaque l'Iran le 22 septembre 1980, sous le motif du désaccord frontalier.
Lorgnant depuis longtemps plusieurs territoires iraniens, il espère ainsi faire disparaître le
régime fondamentaliste et réduire son influence sur le mouvement islamique, souhaitant luimême prendre le leadership dans le monde arabe...
104
Enfants 'soldats' iraniens envoyés au combat dans les tranchées
Qu’est-ce qui différencie les musulmans sunnites des chiites ?
Dans le monde, les musulmans se divisent entre environ 85% de sunnites contre 15% de
chiites. Les chiites sont toutefois majoritaires en Iran, en Irak (de peu), au Bahreïn et au
Liban, les chiites sont aussi devenus récemment la communauté majoritaire (ils sont maintenant
plus nombreux que les chrétiens et les musulmans sunnites). Comment expliquer ces divisions ?
La mort du prophète Muḥammad, subitement tombé malade en 632, laisse totalement ouverte la
question de sa succession. Trop absorbé par les conquêtes militaires et par la prédication, le
prophète n'a pas eu le temps de désigner son successeur. Ses fidèles vont alors se déchirer sur
son identité. Tandis que certains militent pour désigner quelqu'un au sein de sa famille proche le candidat évident demeurant le jeune Ali, fils spirituel du prophète (il est le cousin et le
gendre de Muḥammad) -, d'autres plaident au contraire pour un retour aux traditions tribales :
celles-ci voudraient que ce soit le plus digne et courageux compagnon de Muḥammad qui soit
nommé. Le candidat idéal est Abou Bakr, le plus fidèle et expérimenté des amis du prophète. La
deuxième option remporte une majorité de soutiens, et Abou Bakr est nommé en 632 premier
"calife" (successeur du prophète) d'un territoire qui s'étend de l'Arabie à l'Égypte.
L'assassinat, en 646, du troisième calife Othman ibn Affan, va lui permettre d'accéder au
pouvoir. Ali est désigné quatrième calife, vingt-quatre ans après la mort du prophète
Muḥammad. Son règne, qui durera cinq ans, va définitivement sceller le clivage entre sunnites
(fidèles de la sunna, la tradition du prophète) et les chiites (partisans d'Ali). Sur le plan
théologique, les chiites reconnaissent 12 imams, réputés infaillibles dans l’interprétation du
Coran. Parmi ces 12 imams se trouvent les deux fils d’Ali. Les chiites croient que le douzième
imam reviendra à la fin des temps pour juger les hommes. Pour les chiites, le Coran est une
œuvre humaine, alors que pour les sunnites il a un caractère divin. Au-delà du Coran, les sunnites
sont également fidèles à la "sunna", les faits et gestes de Muḥammad. À travers la sunna, les
sunnites tentent d'imiter le prophète. Ils considèrent que l'Histoire est prédéterminée, alors
que les chiites accordent plus d'importance à la liberté individuelle. Le chiisme se distingue
également du sunnisme par l’existence d’un clergé très hiérarchisé. Alors que les sunnites
acceptent que l’autorité politique et religieuse soit fondue dans une même personne (comme au
Maroc où le roi est commandeur des croyants), chez les chiites le pouvoir politique doit
compter avec le pouvoir, distinct, des autorités religieuses (les ayatollahs en Iran, par
exemple).
Si on parle souvent de la grande rivalité au Moyen-Orient qui oppose les juifs et les musulmans
on oublie un conflit millénaire fratricide autrement plus sanglant, et dont on voit encore les
répercussions quotidiennes aujourd'hui. Irak, Pakistan, Syrie, Liban ou Bahreïn, pas un jour ne
passe sans que des sunnites et chiites s'entretuent. Pourtant, ces deux populations sont bel et
bien issues de la même confession !
Le génocide du Rwanda
Le génocide des Tutsi par les Hutus qui a fait entre 900 000 et 1 million de morts au Rwanda
(composé alors de plus de 60 % de catholiques) en moins de 100 jours entre avril et
juillet 1994. Il a encore des répercussions avec ce qui se passe au Zaïre et au Congo Kinshasa.
105
Un exemple parmi d'autres; le 'père' Wenceslas Munyeshyaka officiait au
moment du génocide rwandais à Kigali. Il est accusé par le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda et par des rescapés du génocide, d’avoir organisé
plusieurs massacres, notamment parmi les Tutsis réfugiés dans sa paroisse, et
d’en avoir tué plusieurs lui-même. Réfugié à Goma (Congo) il signe, le 2 août
1994, la Lettre des prêtres du diocèse du Rwanda réfugiés à Goma (Zaïre)
adressée au pape Jean-Paul II dans laquelle le génocide des Tutsi est nié. Avec
l'appui de l'Église de France, le prêtre vit en exil en France, depuis septembre 1994, en
particulier à Gisors, depuis 2001 où il officie comme prêtre coopérateur et aumônier des Scouts
de France. Faisant l’objet d’un mandat d'arrêt international délivré par le TPIR, Wenceslas
Munyeshyaka a été interpellé à Gisors le 20 juillet 2007, puis libéré le 1er août 2007. Arrêté à
nouveau le 5 septembre 2007 sur la base d'un deuxième mandat d'arrêt du TPIR, il a été à
nouveau remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d'appel de Paris, le 20 septembre
2007. Cette seconde remise en liberté a été qualifiée de « péripétie judiciaire » par le porteparole du TPIR.
Selon Christian Terras, interrogé par RFI, « une partie non-négligeable de responsables - je
pense à une centaine de personnes dont certains évêques, prêtres et sœurs - ont été engagés de
manière très active dans le génocide des Tutsis. C'est d'autant plus grave que ces religieux ont
agi forts de l'impunité de leurs congrégations qui les ont exfiltré notamment vers Rome, avec
des bourses d'études pour nombre d'entre eux au Vatican, voire certains en Suisse, en France
ou je pense au père Wenceslas, ou en Belgique. (…) L’Église par les moyens financiers,
immobiliers, les écoles, d'agricultures notamment, tenaient le pays à 90%. Pendant trente ans à
quarante ans, l’Église et le pouvoir se nourrissaient l'un l'autre de positions confortables,
privilégiées. L’Église n'a donc pas su se mettre à distance d'un pouvoir qui a dégénéré.»
Ce génocide a poussé les milices Hutues (Interahamwe) à s'enfuir au Zaïre par crainte de
représailles dans des camps de réfugiés. Comme elles ont continué à faire des incursions contre
les Tutsis aussi bien au Rwanda qu'au Zaïre oriental, avec l'aide des forces armées zaïroises la
guerre civile s'est installée jusqu'au Congo Kinshasa en 1996. Mobutu président du Zaïre était
visé à présent par les Hutus et l'Ouganda. Cette coalition, dirigée par Laurent-Désiré Kabila,
prit le nom d'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL). Des
négociations intervinrent en mai 1997 entre Kabila et Mobutu, sous l'égide de Nelson Mandela,
qui ne permirent pas à Mobutu de se maintenir au pouvoir. L'AFDL entra à Kinshasa le 17 mai.
Kabila s'autoproclama président, transforma l'AFDL de force militaire en organe de gestion du
pouvoir et rendit au pays son nom de « République démocratique du Congo. ». Aux côtés du
Congo sont venues combattre des troupes de l'Angola, du Zimbabwe et de la Namibie contre le
Rwanda et l'Ouganda. En février 2001, un accord de paix est signé entre Kabila, le Rwanda et
106
l'Ouganda, suivi de l'apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la paix
de l'ONU, MONUC, arrivent en avril. L'essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle
des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le
coltan. Le conflit a repris si bien qu'en juin 2003, l'armée rwandaise est la seule de toutes les
armées étrangères à ne pas s'être retirée du Congo. L'essentiel du conflit était centré sur la
prise de contrôle des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le
cuivre, le zinc, et le coltan. Un foyer conflictuel s'est donc installé qui risque d'éclater à tout
moment...Actuellement, l'ONU maintient la présence de militaires de différents pays dans le
cadre de la MONUC (puis MONUSCO depuis juillet 2010), mais plusieurs dissidences et révoltes
persistent et de nombreuses violences continuent. Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013,
l'armée congolaise a chassé les rebelles du M23 des dernières positions qu'ils occupaient dans
les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda. Ces derniers se sont
déplacés en RDC du Congo ! Ce 30 décembre 2013, un illuminé du nom de prophète Joseph
Mukungubila (un ancien malheureux candidat à la présidence congolaise) converti en prêcheur
d’une "Église" a tenté de réaliser un Coup d’État en RDC du Congo. Les hommes de
Mukungubila ont pris d’assaut le siège de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC),
l’aéroport de N’djili et le siège de l’état-major de l’armée congolaise à Kinshasa. Le président de
la RDC, S.E. Kabila, a appelé les Congolais à la vigilance en ce début d’année 2014 et l'armée du
Burundi qui est concernée sur le plan géostratégique serait sur les dents !
En définitive, après le premier génocide, ces conflits toujours en cours ont déjà causé près
de 50 000 viols et environ 4 millions de morts en tenant compte des famines qui
s'ensuivirent !
La guerre au Soudan
Ce conflit s'analyse le plus souvent comme une guerre de religion entre le Nord musulman et le
sud protestant. Le Nord se réclame d'être arabe et a tiré bénéfice de l'activité économique
durant la colonisation britannique. Le Sud en revanche se présente comme une communauté
africaine traditionnelle qui va réclamer un partage équitable des richesses tout au long de la
première guerre civile qui durera jusqu'en 1972. Mais la paix n'a été que de courte durée. Vers
la fin des années 70, la compagnie pétrolière américaine Chevron découvre d'importants
gisements de pétrole au Soudan. Le président de l'époque, Numeiri, va alors vouloir changer les
frontières de l'État fédéral pour permettre à l'autorité centrale de contrôler les richesses
pétrolières. Cette violation de l'accord de paix va relancer la guerre entre le Nord et le Sud du
pays en 1980 avec pour catalyseur la religion. Cette guerre a duré jusqu'en 2005. Ces conflits
dont tous les foyers ne sont pas encore éteints aujourd'hui ont fait près de 2 millions de
morts !
L'Ouganda 'la perle de l'Afrique' face aux dirigeants fanatiques
Ce petit pays fut naguère entre les mains du dictateur musulman sunnite
Ammin Dada entre 1971 à 1979, qualifié de fou, violent, et sanguinaire
(300 000 victimes). L'Excentrique s’attribua de nombreux titres comme
celui de « roi d’Écosse » déclarant avoir vaincu les Anglais et portant la
décoration de « Conquérant de l’Empire britannique ». Fuyant en Arabie
saoudite en 1979, il est alors hébergé à Djeddah par le gouvernement
saoudien « par charité islamique et en remerciement pour son rôle dans
107
la diffusion de l’islam » sous réserve qu’il ne se mêle plus de politique. L’État saoudien lui
fournit une maison, assez modeste, mais aussi un chauffeur et du personnel de maison, pourvoit à
sa subsistance et lui verse une pension. Le nouveau gouvernement ougandais choisit de le laisser
en exil là-bas où il mourra en 2003.
En 1986 le chrétien évangélique Yoweri Museveni (photo ci-contre) mis sur pied l'Armée de
Résistance Nationale et prend le pouvoir en Ouganda avec l'aide des exilés Tutsi rwandais. (En
février dernier, il fit passer une nouvelle loi durcissant la répression de l'homosexualité.).
C'est dans ce contexte qu'est créé l'insurrection de l'Armée de
résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army - LRA) en 1988 afin de
mettre en place un régime fondé sur les Dix Commandements de la Bible.
Son chef est Joseph Kony (photo ci-contre).
Ce mouvement rebelle, créé dans le Nord de Ouganda s'est distingué par la
violence de ses attaques, les atrocités commises sur les civils et son recours
extensif aux enlèvements d'enfants dans le but d'en faire des soldats ou
des esclaves.
Environ 2 millions de personnes sont déplacées par ce conflit et, au plus fort du conflit, jusqu'à
1,7 million d'entre elles ont vécu dans des camps où elles dépendent de l'aide humanitaire.
Le mouvement du 23 mars (M23)
Ce groupe est fondé par un évêque catholique rwandophone,
Jean-Marie Runiga suite à un accord de paix signé le 23 mars
2009 avec Kinshasa. Il a été placé le 13 novembre par les ÉtatsUnis sur leur « liste noire », car tenu pour responsable
« d'horreurs à grande échelle » contre les civils. Pour les
autorités de Kinshasa et certains observateurs, l'un des
organisateurs, sinon le véritable chef du Mouvement serait en
fait le général Bosco Ntaganda, surnommé « Terminator », un
chef de guerre accusé par la Cour pénale internationale de recrutement d’enfants soldats, de
crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Les milices de l'ADF
Parmi les opposants au président Museveni figure aujourd'hui
les Forces démocratiques alliées (en anglais ADF), qui sont un
groupe armé fondé en Ouganda en 1995 et qui sévissent
surtout en RDC. Essentiellement composé d'islamistes du
mouvement tabligh, l'ADF-Nalu est dirigé depuis 2007 par
Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Le mouvement qui
conserve une certaine capacité militaire (autour de
500 combattants établis en RDC en 2005) est placé sur la liste
des associations terroristes par les États-Unis.
Selon le quotidien Jeune Afrique "l'ADF est soupçonnée d'être responsable d'une série de
récents massacres dans l'est de la République démocratique du Congo. Le territoire de Beni a
été endeuillé par une succession de massacres de civils ayant fait plus de 260 morts depuis le
début du mois d'octobre."
108
"Des civils qui avaient été précédemment détenus dans des camps des ADF ont décrit avoir vu
des meurtres par crucifixion, des exécutions de captifs ayant tenté de s’échapper (...)" selon
Afrik.com.
"Les opérations continuent et viennent d'être élargies [...] afin de démanteler les résidus des
ADF qui sont encore dans la zone, a déclaré le colonel Célestin Ngeleka, porte-parole de
l'opération Sokola 1, l'offensive congolaise lancée en janvier contre les groupes armés au NordKivu (dont le fameux M23). Les opérations ont été lancée d'abord sur les principaux axes que
l'on croyait tenus par les ADF mais nous n'avons pas rencontré de résistance et les troupes
progressent dans la forêt".
"Certains témoins ont affirmé n’avoir obtenu aucune réponse, ou qu’une réaction tardive,
lorsqu’ils ont sollicité la protection de l’armée. Les officiels des Nations Unies ont indiqué que
l’armée s’est opposée aux tentatives de l’ONU de coordonner la protection des civils, et a
empêché les troupes de l’ONU d’effectuer des patrouilles dans certaines zones pour
protéger les civils, selon Human Rights Watch. Des défenseurs congolais des droits humains
ont documenté les meurtres de plus de 230 civils dans la région de Beni, depuis le début du mois
d’octobre."
"De son côté, le gouvernement congolais a assuré avoir arrêté plusieurs combattants des ADF
présumés et d’autres personnes soupçonnées de collaborer avec les ADF ou de les soutenir. Mais
en attendant, les massacres se poursuivent en silence, dans l’impunité."
Selon une étude sérieuse, un tiers des 198 pays étudiés ont connu un "haut" ou "très haut" niveau
de conflits religieux internes (violence sectaire, terrorisme, brimades…) en 2012, contre 29% en
2011 et 20% en 2010. La progression la plus forte est enregistrée au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord, deux régions qui ressentent toujours les effets du Printemps arabe de 20102011, selon l'institut Pew, qui donne pour exemple la montée des attaques contre des églises
coptes et des entreprises chrétiennes en Egypte. Parmi les vingt-cinq pays les plus peuplés,
l'Egypte, l'Indonésie, la Russie, le Pakistan et la Birmanie sont ceux qui ont connu le plus de
conflits religieux. Les religions ont assurément beaucoup de sang dans leurs mains.
109
13/ LES JESUITES OU LA COMPAGNIE DE JESUS : UN RESEAU
PUISSANT ET INFLUENT AU SERVICE DU PAPE
A
border objectivement les œuvres politiques de la Compagnie de Jésus, cette société
secrète composée de "Jésuites initiés", s’avère être un exercice périlleux et complexe au
vu des nombreuses rumeurs et caricatures qui circulent à leur sujet. La tentation est tout
aussi facile pour cet ordre très puissant de brouiller les pistes...Qui sont-ils vraiment et
que sait-on à leur sujet ? Par-delà les polémiques qui prennent souvent des allures
excessives, il reste néanmoins quelques zones d'ombres surprenantes. Un petit récapitulatif
historique permettra de s'en faire une idée plus réaliste et plus précise.
Un ordre au service du pape
Íñigo López de Loyola, francisé en Ignace de Loyola est né le
24 décembre (jour du réveillon) 1491 dans le Pays basque espagnol.
Trésorier de la Reine de Castille, Isabelle la Catholique, il mena pendant
dix ans une vie de Cour "adonné aux vanités du monde et principalement
en se délectant dans l'exercice des armes". Renvoyé en 1516 de la Cour il
entre dans l'armée du vice-roi de Navarre. À l’issue d’un accident de
guerre, en 1521, au siège de Pampelune, grièvement blessé à la jambe par
un boulet de canon, il resta longtemps allongé ce qui lui permit d’analyser
ses mécanismes psychiques les plus subtils. Il sublima l’énergie sexuelle
de manière contrôlée sur la base d'exercices spirites, ce qui va
l'amener à codifié un système de développement occulte. Dans un mélange de ferveur et
d'anxiété, il voit en songe lui apparaître « Notre-Dame avec le Saint Enfant Jésus », il
rejette « sa vie passée et spécialement les choses de la chair». En 1522, dans un geste de
rupture avec sa vie ancienne de chevalier, il accroche ses habits militaires et ses armes devant
la statue de la Vierge Noire devant laquelle il y déposa ses larmes.
Il mena jusqu'au début de 1523 une vie d'ermite, de mysticisme et
d’ascétisme au cours de laquelle il commence la rédaction de ce qui
deviendra les "Exercices spirituels". Il rejoint par la suite la prestigieuse
université de Salamanque et décide à se rendre à Paris en février 1528.
Ordonné prêtre en 1537, ses compagnons et lui firent vœu d'allégeance
au pape dans une Église en crise et menacée par la Réforme protestante.
C'est ainsi qu’ils se proposèrent de fonder un ordre de prêtres savants,
rigoureux, intègres et d’un immense volontarisme réformateur. Le projet de créer la Compagnie
de Jésus est accepté par le pape Paul III le 27 septembre 1540. Il promit au pape de sauver
son trône du danger de la Réforme, établit une milice totalitaire camouflée en ordre religieux et
partit à la conquête de l’univers « Pour la plus grande gloire de Dieu » selon sa formule qui
deviendra l'adage de l'ordre. Le 22 avril 1541, Ignace est élu premier Supérieur général de la
Compagnie de Jésus. La spiritualité ignacienne est l'une des principales sources d'introspection
religieuse dans le catholicisme. À la tête des Jésuites, il devint le fer de lance de la lutte
contre le protestantisme et un ardent promoteur de la Réforme catholique, aussi appelée
Contre-Réforme.
110
Il orienta sa congrégation vers l'œuvre 'missionnaire', en particulier vers les Indes et la Chine.
" J’irai même jusqu’à ne pas croire aux Évangiles si la Sainte Église devait les interdire "François Xavier, le plus grand missionnaire jésuite (1506-52).
Un dessein clair depuis les origines
Comme les autres religieux, les Jésuites professent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et
d’obéissance mais prononcent également un quatrième vœu qui leur est propre, celui de
l'obéissance absolue au pape. Ce vœu ne concerne pas le pape, mais les missions que le souverain
pontife donne à l‘un ou l’autre jésuite ou à l’ensemble de la Compagnie. La priorité fut donnée à
l'instruction de la jeunesse car elle serait un gage de pouvoir et d'influence énorme sur
l'éducation des élites. C'est ainsi que certains 'auteurs, poètes, nobles ou savants ont reçu cette
'éducation'. Le but inavoué était donc d'asseoir par tous les moyens la suprématie du
catholicisme dans le monde par la culture, et par extension la conversion, l’œcuménisme et
les intrigues politiques.
" Je n'aime pas l'Institut des Jésuites. Élevé dans leur sein, je savais discerner, dès cette
époque, l'esprit de séduction, d'orgueil et de domination qui se cache, ou qui se révèle dans leur
politique, et qui, en immolant chaque membre au corps et en confondant ce corpus avec la
religion, se substitue habilement à Dieu et aspire à donner à une secte surannée le gouvernement
des consciences et la monarchie universelle de la conscience humaine. "-Alphonse de Lamartine,
poète et romancier (1790-1869).
"Les jésuites ont répandu dans l’Église les ténèbres les plus épaisses qui soient jamais sorties du
puits de l'abîme." - Blaise Pascal, mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et
théologien français (1623-62)
Tous les jésuites se distinguent par une formation intellectuelle poussée. Alors que les autres
ordres ne réclament qu'un an de noviciat avant la profession solennelle, le futur jésuite doit
d'abord subir une probation de deux années, au bout desquelles il émet les premiers vœux qui
constituent le premier degré, celui des « scolastiques » pour ceux qui se destinent à la prêtrise,
celui des « coadjuteurs temporels approuvés » pour ceux qui seront employés aux offices
domestiques. Ils doivent ensuite consacrer cinq années à l'étude de la philosophie et des
sciences (scolasticat), puis cinq années où ils doivent s'adonner au professorat, et quatre à cinq
années encore à étudier la théologie, qui les mènent vers le sacerdoce. Enfin, chaque jésuite doit
prononcer les quatre vœux, dont celui d'obéissance au pape. Au final chaque jésuite initié aura
passé au moins 15 années d'études avant d'être comptés parmi les profès.
L'écrivain théoricien Éric Phelps écrivit:
"Lorsque Loyola se présenta au Pape pour lui offrir ses services, il lui dit en substance: "Que les
Augustins continuent à faire des monastères pour que les esprits contemplatifs s'y retirent; que
les Bénédictins continuent à se donner à l'œuvre littéraire; que les Dominicains maintiennent la
responsabilité de l'Inquisition; mais nous, les Jésuites, nous allons capturer les collèges et les
universités. Nous prendrons le contrôle de l'instruction sur la loi, la médecine, la science,
l'éducation, ainsi nous extirperons tous les livres d'instruction injurieux à Rome. Nous moulerons
les pensées et les idées de la jeunesse. Nous nous engagerons comme des prédicateurs
111
Protestants et des professeurs dans les diverses croyances du Protestantisme. Tôt ou tard,
nous réussirons à faire discréditer l'autorité du Nouveau Testament Grec d'Érasme, ainsi que
les traductions de l'Ancien Testament qui osent s'opposer à la Tradition. De même nous
déprécierons la Réforme Protestante"
Une 'police secrète' à la conquête du monde
Quand Ignacio de Loyola fonde la Compagnie de Jésus, il faut comprendre le mot “compagnie”,
comme l’équivalent d’un “régiment” dans l’armée. Ce sont des soldats, des missionnaires du
Vicaire du pape. Le Jésuite François Xavier débarque en Inde à Goa dès 1542 et y fonde le
premier collège de jésuites, avant de se rendre au Japon plus tard. À Goa, les jésuites se lancent
dans une opération de christianisation massive, visible dès la fin du XVIème siècle. En 1582,
commence la mission jésuite en Chine puis aux Amériques et enfin en Océanie.
À la mort d'Ignace de Loyola (1556), la Compagnie compte plus d'un millier de membres. En 1615,
elle en regroupe 13 000 et en 1749, 22 500 dont 15 000 professeurs pour 649 collèges créés.
Aujourd'hui les Jésuites sont présents sur tous les continents dans plus de 112 pays et
compteraient environ 19 200 membres (chiffres 2007).
Comme pour la plupart des ordres religieux catholiques, leur nombre est en
diminution : les jésuites étaient 36 000 en 1966 et encore 30 000 en 1973.
En perte de vitesse en Europe, ils sont maintenant majoritairement
répartis en Asie (3 800 en Inde), en Amérique latine et en Afrique. La
Compagnie est également confrontée à la concurrence d'instituts religieux
plus récents. Son actuel supérieur, élu par la 35 ème congrégation générale
de janvier 2008, est Adolfo Nicolás (photo ci-contre). L'immense pouvoir
du « Supérieur général » nommé à vie appelé le pape noir en raison de son rôle obscur derrière
les décisions du Vatican n'est pas sans contrôle : au-dessus de lui la « Congrégation générale »
contrôle son administration et peut le révoquer si nécessaire. La société secrète est active dans
l'enseignement scolaire (dix-sept établissements dont le lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris)
et supérieur (cinq établissements, dont les célèbres classes préparatoires du lycée privé SainteGeneviève à Versailles). Elle possède ses propres facultés de théologie et de philosophie,
regroupées dans le Centre Sèvres, à Paris ainsi qu'une faculté de théologie à Bruxelles.
Un enseignement fortement teinté d'occultisme
Les Jésuites ont contribué puissamment à répandre la croyance à
la magie et à la sorcellerie. Éric Phelps précise que "par les
"Exercices Spirituels" de Loyola, les Jésuites devinrent des
experts dans la distorsion de la volonté. Ce système de
mysticisme témoigne de toutes sortes de phénomènes occultes
étranges. Les mystères, la méditation, les visions, les
apparitions qui proviennent des sensations d'illuminations y
jouent un grand rôle.(...) Ces différentes formes d'illuminations
occultes furent orchestrées par Loyola dans une idéologie
grandiose qu'il nomma "les Illuminati", c'est à dire "les
Illuminés".
112
Un ancien Jésuite, le Dr. Alberto R. Rivera indique qu': "avec l'aide d'un Directeur, les fils de
Loyola se dévouent aux "Exercices Spirituels" et deviennent imprégné de ses forces psychiques
dans un but très précis, dévoilé par H. Boehmer (Les Jésuites):"Nous injectons dans l'homme
des forces spirituelles qu'il trouvera très difficile de se débarrasser plus tard; des forces plus
tenaces que tous les meilleurs principes ou doctrines. Ces forces reviendront à la surface même
après plusieurs années, et deviendront si importantes que la volonté ne pourra plus s'y opposer
et elle en suivra les moindres impulsions".
"Les jésuites constituent la seule organisation occidentale disposant de pouvoirs occultes, à côté
de laquelle les sociétés secrètes ne sont que des boy-scouts" - Rudolf Steiner, philosophe,
occultiste et penseur social (1861-1925).
Le ciment de la franc-maçonnerie moderne
En 1754 des jésuites rédigèrent les 25 premiers degrés du Rite Ecossais de Franc-Maçonnerie,
depuis le Collège de Clermont, qui devint le Collège Louis Le Grand, à Paris. Adam Weishaupt, qui
était jésuite et maçon fut le premier. Des jésuites étaient impliqués dans la rédaction des 8
derniers degrés du Rite Ecossais de la Franc-Maçonnerie. "
Weishaupt était professeur de théologie (professeur de droit canon). Le 1er mai 1776 il fonda
l'ordre des Illuminés de Bavière (NDLR: illuminati). Il est probable que les idées de Weishaupt
jouèrent un rôle important dans l'origine de la "Révolution française". Selon lui, il faut
supprimer la propriété, la religion et la morale. Tout doit être détruit, après quoi le monde
pourra être réorganisé. Le but de l'ordre: faire de l'humanité un seul corps, dirigé par les
initiés, autrement dit un "Gouvernement Mondial". Les doctrines nihilistes et révolutionnaires de
Weishaupt se sont largement répandues en Allemagne et ailleurs. Elles ont été la cause de
grands désordres en Allemagne. En 1784 un document des illuminati à destination de Robespierre
est intercepté par les autorités. Une enquête et des fouilles des loges confirmèrent l'existence
d'une "conspiration" de grande ampleur: En 1785 les Illuminati et les loges du Grand Orient sont
interdits en Bavière.
Interdit en 1763 le pape pie VII rétablit les jésuites en 1814 pour contrer la république
Bonapartiste en France et se partager avec elle l’hégémonie culturelle sur les peuples de la
chrétienté. Le communisme, le nazisme et l'anarchisme se sont inspirés des pensées du
jésuite Weishaupt !
Censure ou désinformation ?
Arrivé à ce stade des informations sur cet ordre particulier, on pourra se demander pourquoi les
encyclopédies et les dictionnaires occultes ses véritables activités ainsi que ses dérives; seraitce par ce que Pierre Larousse lui-même en était un ?
Dans son livre "La piste Jésuite" Joël Labruyère nous livre une explication plausible et
intéressante:
"Lorsqu'on explique à des gens qui se gargarisent avec le complot des illuminati que tout repose
sur la Société des Jésuites, il y a comme un flottement. Les gens ont été conditionnés à ne voir
dans les Jésuites qu'un groupe de prêtres en noir qui rasent les murs. C'est l'image que les
Jésuites ont voulu donner, afin qu'en les prenant pour des religieux au demeurant parfaitement
repérables, on ne puisse imaginer à quel point leur duplicité dépasse les normes".
"Ils sont experts dans de nombreux domaines de pointe. Ils sont pauvres avec les pauvres et
riches avec les riches. Mais ils peuvent faire exactement le contraire que ce qu'on les croit
occupés à faire. Depuis quatre siècles, ils ont pris à la fois l’Église catholique et la Franc113
maçonnerie en otage pour faire avancer leur grand projet : le Grand Œuvre de l'Ordre
Mondial. Le nouvel ordre mondial est leur invention.
La Compagnie de Jésus est la société secrète la plus structurée et sans doute la plus active
sur la terre. C'est en tout cas le seul groupe qui ait réellement des pouvoirs occultes concentrés
et efficaces. Cela est ignoré par la plupart des gens qui croient que les Jésuites sont un ordre
ecclésiastique dédié à l'éducation de la belle jeunesse issue de la bourgeoisie"
"Les illuminati sont de vrais Jésuites et vice-versa. Il ne peut pas en être autrement. Les
jésuites ont fondé le célèbre ordre des Illuminés de Bavière qui est devenu un leurre pour
amateur de curiosités initiatiques. Si cet ordre était vraiment une société secrète, vous ne le
connaîtriez pas. Car ce qui est vraiment secret demeure secret. Par contre, l'ordre intérieur
des Jésuites est une véritable société secrète.
Les Jésuites mènent une guerre terrible depuis plusieurs siècles, et tous les conflits ont été
directement ou indirectement déclenchés par leur volonté avec le soutien financier de leur
généreuse banque, rien moins que l'honorable maison Rothschild. Ce sont les Rothschild qui ont
financé les Illuminés de Bavière, et encore les Rothschild qui offrent des cadeaux somptueux
aux Jésuites, tel le château de chantilly. L'origine de la fortune des Jésuites est inconnue,
mais si on cherche un peu du côté de la mafia, alors tout s'éclaire, et l'on réalise que les fils
d'Ignace de Loyola sont les plus grands trafiquants de drogue et de chair humaine de ce coin du
système solaire."
" Les bons sentiments, l'humanitarisme, le progrès scientifique et social, voilà les meilleures
armes des Jésuites. Pourtant lorsqu'on suit leur action à la trace, il n'y a que des larmes et du
sang, depuis le massacre des indiens d'Amérique jusqu'à la boucherie de Pol Pot, en passant par
les purges de Staline et les massacres de la révolution culturelle de Mao. C'est signé. A chaque
fois, les illuminati jésuites sont à l'arrière-plan, et si l'on ne comprend pas la raison d'un
génocide, eux le savent. C'est toujours " Pour la plus grande gloire de Dieu ", selon leur folle
devise dont l'application pratique exige que " la fin justifie tous les moyens "
Des 'robes noires' experts en manœuvres politiques
Leur formation diplomate et leur position amènerait les jésuites initiés à
s'immiscer habilement dans les affaires politiques en vue de satisfaire les
plans de la Curie romaine. D'ailleurs, certains sont devenus des hommes
d’État, des courtisans ou des confesseurs très recherchés. Ces succès leur
ont rapidement procuré beaucoup d'argent et un pouvoir énorme.
Ayant, avec son ordre, fait vœu de pauvreté et d'humilité perpétuelle, Loyola
ne recherchaient la fortune et le pouvoir que pour les faire servir à la suppression du
Protestantisme et au rétablissement de la suprématie papale sur le monde entier. L'un des
principes fondamentaux pour y arriver est que "la fin justifie les moyens". En vertu de ce
principe, le mensonge, le vol, la parjure, la torture et le meurtre étaient non seulement
pardonnables, mais méritoire quand ils servaient les intérêts de l'Église et du Pape.
" Les gens ne peuvent pas s’imaginer jusqu’à quel point ils peuvent être diaboliques et combien de
destructions ils ont pu causer et en causeront encore, tout en utilisant en même temps la
couverture parfaite de se cacher derrière des robes noires et en se proclamant des hommes de
Dieu »-Abraham Lincoln
Éric Phelps nous apprend que "sous des déguisements divers, les Jésuites s'insinuaient dans les
bureaux de l'État et devenaient conseillers des rois et des chefs des nations et en dirigeaient la
114
politique, comme ils le font encore d'ailleurs aujourd'hui. Ils fondaient des collèges pour les fils
des princes et des nobles et, pour le peuple, des écoles, où ils attiraient les enfants de parents
protestants, qu'ils accoutumaient à observer les rites de l'Église Catholique. "Cette pratique
existe encore dans notre temps moderne, particulièrement ici au Québec.".
" Aucun événement politique ne peut être correctement appréhendé sans considération de
l'implication du Vatican. Et aucun événement d'importance dans le monde ne se produit sans que
le Vatican n'y participe, que ce soit de manière explicite ou implicite. " (Avro Manhattan, "
Chevalier "de l'Ordre de Malte, Historien britannique / 1960 - Le Vatican et la Politique dans le
Monde)
Les Jésuites s'étaient octroyé le monopole de la confession des princes et des rois catholiques
de l'Europe. C'est ainsi qu'ils savaient tout sur tout le monde, dressant à volonté un roi contre
son cousin, jusqu'à ce qu'excédés par ces manœuvres, les princes les expulsent régulièrement de
leur pays...
Aujourd'hui il serait évidemment difficile d'établir une liste précise -avec preuves à l'appui-de
leurs intrigues politiques, voire leurs crimes, mais selon plusieurs auteurs, ils auraient contrôlés
Hollywood, la presse, le FBI, les services secrets britanniques, et CBS ...De nombreux élites
politiques sont passés par leurs écoles : Bill Clinton, Jacques Delors, Fidel Castro...
Les œuvres 'théologiques' des Jésuites
Sous la houlette des jésuites, les décrets du Concile de Trente (1542-60) établirent la voie à
suivre pour des siècles à venir. Ils indiquèrent le front de la bataille que le Catholicisme livrait
contre la Réforme. Premièrement il fallait que la Bible soit discréditée afin de détruire
l'enseignement et la doctrine Protestante, ce qu'ils firent vers 1880 en produisant nombre
de nouvelles versions issues de la Critique Textuelle néologique et humaniste. Depuis
l'ouverture des sessions du Concile de Trente en 1545, jusqu'à l'apparition de la première Bible
Jésuite en 1582, quarante années s'écoulèrent dans lesquelles les Jésuites se préparèrent en
s'instruisant dans cette science particulière de subversion. Ils réalisèrent très rapidement
qu'en semant la confusion sur l'origine et l'authenticité des Écritures, que la certitude des
Réformateurs sur ces choses qui confondirent la Papauté, pouvait être dévalorisée afin
qu'elle soit négligée et abandonnée. Ainsi les érudits Jésuites produisirent une Bible anglaise
dans le but de supplanter celle de Tyndale et semer la confusion.
En 1572 la reine Catherine de Médicis convoqua un colloque pour tenter de concilier le
Catholicisme et la Réforme. Face au cardinal Charles de Guise et au général Jésuite
Lainez...L'entrevue de Bayonne entre Catherine de Médicis et le duc d'Albe orienta la politique
française dans un sens hostile à la Réforme ... Le fait le plus marquant de cette histoire est la
massacre de la Saint-Barthélemy. Pendant trois jours, ce ne fut qu'une série de massacres,
outrages, viols, pillage. La cour du Louvre ruisselait de sang. Les eaux de la Seine étaient rougies,
tant on y jetait de cadavres ensanglantés. Le nombre des victimes atteignit entre 30 à 100 000
morts.
Sous l'instigation des Jésuites, un prêtre Catholique français, Richard Simon (1632-1712), fonda
l'école de la Critique Textuelle. J.M. Nicole écrivit à ce sujet:
"Le mouvement rationaliste français débute avec le prêtre oratorien Richard Simon qui ouvre la
voie à la critique biblique. Simon ne croyait pas que le Pentateuque fut de Moise. L'initiateur de
cette critique fut le Français Jean Astruc (1684-1766), qui se basait sur le fait que Dieu est
115
appelé tantôt Elohim, tantôt Yahweh. Eichhorn, de Wette, Kuenen et Reuss élaborèrent toujours
plus cette hypothèse". Ce mouvement s'est amplement développé dans les loges maçonniques au
XX ème siècle et est en partie à l'origine de la campagne antisecte moderne en France.
Les jésuites sont aussi en pointe sur les questions de bioéthiques et d’éthiques. Ils sont aussi
très sensibles aux questions environnementales et écologiques. Les jésuites sont aussi engagés
dans le face à face avec l’islam.
Jésuites au Liban (durant la 1er guerre mondiale)
Certains jésuites ont adhéré et encouragé la théologie de la libération (marxiste). Ils ont pris
fait et cause pour les guerres révolutionnaires Cela a été le cas par exemple au Salvador et au
Nicaragua avec les sandinistes.
Une 'mafia mystico-religieuse' avec un évangile politique
Il faut rappeler qu'à récemment avec l'élection d'un pape jésuite, les relations des Papes avec
les Jésuites s'étaient dégradées depuis 1967 et le Concile de Vatican II. En effet, les Jésuites
étaient devenus les principaux partisans du courant "libéral" au sein de l'Église Catholique, en
opposition au courant "traditionaliste" qui s'est imposé par la suite, en la personne du Pape JeanPaul II et de Benoît XVI. Aujourd'hui les jésuites semblent se montrer révolutionnaires non
plus sur le plan politique mais doctrinal; allant jusqu'à défendre l'ordination des femmes et la
contraception. L’élection du nouveau pape François ancien jésuite suffira-telle à contenir ces
ardeurs ?
L'immixtion politique de la compagnie de Jésus à travers les âges n'est plus à démontrer; elle a
tenté d'apporter un évangile politique au plus grand nombre d'élites possible dans le but de les
assujettir à l'influence du pape. Cela a entraîné des changements et révolutions qui ont fait
couler beaucoup de sang. Ces missions ont insidieusement occulté l'esprit du véritable
christianisme en lui substituant des traditions et des philosophies humaines.
116
14/ Les véritables fomenteurs de l’antisémitisme
L
a recherche d’un bouc-émissaire facile aux maux de la société a été une constante de
toutes les civilisations en crise. Il y a quelques décennies en arrière les juifs ont été livrés
à un véritable lynchage médiatique. Mais savez-vous qui sont les véritables instigateurs de
cette haine ? Un petit retour en arrière nous le révélera.
Du Sionisme à l'antisémitisme.
L’histoire des juifs est particulière. Héritiers d’une riche et belle culture ils ont connus
plusieurs diasporas. Le judaïsme qui est la religion dominante existait bien avant la venue de
Jésus Christ et se basait essentiellement sur le talmud [1]. Jusqu’au moyen âge les juifs
attendaient la venue d’un Messie. D’après l’Encyclopédie juive (angl.), entre 132 de notre ère et
1744 il y aurait eu 28 faux messies qui se sont présentés pour « sauver » le peuple juif.
Au XIIe siècle, le philosophe juif Moïse Maimonide échafauda l’idée selon laquelle le règne
Messianique tant attendue n’est peut-être que l’image d’une société plus élaborée. On
commença à abandonner l’idée d’un Messie personnifié vers le XIXe siècle, en lui substituant
l’attente d’une ère messianique, synonyme de paix et de sécurité.
Vers 1896 le journaliste autrichien Theodore Herzl (1860-1904 ; un des fondateurs du
Sionisme) expliqua que l’assimilation des juifs dans la société non juive était impossible à réaliser
en raison de l’antisémitisme. Selon lui « si les juifs sont contraints par les pressions extérieures
à former une nation, ils ne pourront mener une vie normale qu’en se groupant dans un même
territoire ». Ce rêve s’est traduit en réalité par une attente politique. Depuis cette époque, à
quelques rares exceptions près, on peut difficilement dire que l’ensemble des Juifs attendent un
Messie personnel.
Mais les Tsars étaient influencés par l’Église orthodoxe, et donc avaient une certaine hostilité
vis-à-vis des juifs. En réaction aux pogroms tsaristes de 1881 à 1903 des juifs d’Europe
orientale ont encouragés l’installation de cultivateurs et d’artisans juifs en Palestine... L’horreur
de la première Guerre mondiale et l’escalade de l’antisémitisme en poussèrent plus d’un à
pressentir la catastrophe pour eux. La Grande-Bretagne prévoyait à cet effet l’établissement
d’un foyer national juif en Palestine; la déclaration de Balfour en 1917 paraissait pour eux une
issue de salut.
Les choses auraient pu se calmer avec le temps s’il n’y avait pas l’influence d’un document qui
avant de se révéler n’être qu’un faux à allumer un incendie planétaire jusqu’à aujourd’hui difficile
à éteindre…
Les protocoles de la manipulation de masse.
Ce n'est qu'en 1999 avec l'ouverture des archives de l'ex union
soviétique, que l'on découvrira le nom du faussaire des Protocoles. En
1903 Mattieu Golovinski –journaliste, faussaire et auteur russe- conçoit
de façon partielle les Protocoles des Sages de Sion à Paris. Cet avocat
radié pour détournement de fonds, et journaliste à scandales élabora ce
document fallacieux à la demande de la police secrète du tsar
(antisémite) pour en faire un instrument de propagande. [2] L’idée était
de faire croire que des juifs influents s’étaient réunis secrètement
pour comploter une domination mondiale…Ce fantasme a bien marché.
117
Le support est composé de récits supposés être les comptes rendus d'une vingtaine de réunions
secrètes exposant un plan secret de conquête du monde.
L’objectif: devenir «maîtres du monde» après la destruction des monarchies et de la civilisation
chrétienne. Ce plan machiavélique prévoit d’utiliser la violence, la ruse, les guerres, les
révolutions, la modernisation industrielle et le capitalisme pour mettre à bas l’ordre existant, sur
les ruines duquel s’installera le pouvoir juif…
A la fin du 19 ème siècle, au moment de l'Affaire Dreyfus, "les jésuites conduisent en France
la campagne de démonisation des Juifs et passent vite au " complot sioniste mondial ". L'historien Georges Bensoussan
Le protocole sera édité d’abord en Russie, par Serge Nilus, un moine très
intime de Nicolas II. Celui-ci verra dans le complot judéo-maçonnique
l’Antéchrist. Son protocole sera par la suite repris par le Times de Londres du 8
mai 1920, dont un éditorial intitulé « ‘Le Péril juif’, un pamphlet dérangeant.
Demande d’enquête». Ce dernier évoque ce « singulier petit livre », auquel il
semble accorder du crédit. En 1921 le même journal revient sur son article en
avertissant que c’est un faux ; mais trop tard : le poison de la rumeur qui tue avait fait son
effet…
La Première Guerre mondiale, la révolution russe et le chaos en Allemagne semblent confirmer
les prophéties du faux document: l’histoire dramatique dans laquelle sont plongées l’Europe et la
Russie ont un effet d’authentification de ce texte, dont un exemplaire est d’ailleurs trouvé dans
la chambre de la tsarine après le massacre de la famille de Nicolas II — indice, pour certains
Russes blancs antisémites, qu’il s’agit bien d’un crime « judéo-bolchevique »...
Des fantasmes qui alimentent toujours l'antisémitisme
Les Protocoles ne cessent d’être présentés en Europe comme la « preuve » du « complot juif
international », tout au long des années 30. Le faux fait l’objet de nombreuses éditions, qui ne se
limitent plus aux organes antisémites, même des maisons d’édition française tel que Grasset vont
l’éditer. En 1923, la mention des Protocoles revenait régulièrement dans les
discours d'Hitler: "Suivant les Protocoles des Sages de Sion, c’est en affamant [les classes
118
ouvrières et moyennes] qu’on soumet les peuples". Dans Mein Kampf (1925), il écrit que « les
Protocoles des Sages de Sion — que les juifs renient officiellement avec une telle violence — ont
montré de façon incomparable combien toute l’existence de ce peuple repose sur un mensonge
permanent », ajoutant que s’y trouve exposé clairement « ce que beaucoup de juifs peuvent
exécuter inconsciemment ». Hitler était donc convaincu qu’un véritable complot se tramait. Dès
leur arrivée au pouvoir, en 1933, les responsables nazis confient à leur office de propagande la
tâche de diffuser les Protocoles et de défendre la thèse de leur authenticité.
La propagande nazie exploite et diffuse largement les Protocoles. Des idéologues comme
Rosenberg ou Eckart s’en inspirent généreusement et Hitler était lui-même convaincu de la
véracité du texte. Il se sentit investi alors d’une mission universelle : éradiquer les Juifs, source
de tous les maux de l’Allemagne et de la race aryenne. Le Juif était aussi l’ennemi de l’Eglise. Une
fois Hitler nommé chancelier, le régime invoqua le contenu des Protocoles pour justifier le
boycott obligatoire des magasins juifs, le 1er avril 1933. Dans l’édition allemande de 1933, les
nazis rappelaient que c’est "le devoir de chaque Allemand que d’étudier les terribles aveux des
Sages de Sion et de les comparer avec l’effroyable misère de notre peuple ; de tirer ensuite les
conclusions qui s’imposent (...) La première tâche consiste à désintoxiquer le peuple allemand, et
de lui faire prendre conscience de la noblesse de la race aryenne". Goebbels, le ministre de la
Propagande, exploita fortement ce texte dès 1942.
Quant à Himmler, il distribua des exemplaires aux commandants des camps d’extermination.
L´objectif de la propagande hitlérienne était clair : il s’agissait de conditionner la conscience
des individus et l’opinion publique, et ainsi d´inhiber tout esprit critique. L’Église catholique
soutenait fermement ses visées dans la mesure où cela lui permettait de se promouvoir et de
saper le judaïsme.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Protocoles, désormais interdits dans la plupart
des pays européens, entament une seconde carrière, consécutive à la création de l’Etat
d’Israël. [3] Une première édition en arabe paraît au Caire en 1951. Suivie de nombreuses
autres, dans toutes les langues, y compris en français, dans la plupart des pays musulmans. [4]
Les Protocoles servent alors à dénoncer un "complot sioniste".
"La référence publique aux Protocoles est, par exemple, aujourd’hui présente dans les textes et
les discours du FIS algérien et du Hamas palestinien" ajoute le chercheur Pierre-André
Taguieff, qui a établi la plus importante bibliographie des éditions récentes de ce faux
insubmersible.
Le texte reparaît publiquement dans beaucoup d’États ex-communistes — il est en vente libre à
Moscou. Certains l’utilisent même récemment pour entretenir l’anti-américanisme. Dans
certaines banlieues françaises dont le terreau est favorable à la haine des juifs et des
capitalistes on voit souvent des slogans propres au message subliminal que laissent encore
aujourd’hui les Protocoles !
C’est finalement un cercle vicieux : la montée de l’antisémitisme et des nationalismes renforcent
le Sionisme et celui-ci radicalise la haine du juif. [5] Par-delà ce fait, on ne peut donc que
déplorer que cette lutte entre Sionisme et antisémitisme trouve sa source dans l’influence
qu’ont laissée des membres du clergé sur les peuples de la chrétienté. Pourtant le
christianisme en lui-même n'est pas à incriminé. La recherche d’un bouc-émissaire facile aux
maux de la société a été une constante de toutes civilisations en crise [6]. Cette traque
s’accompagne hélas de la manipulation et des mensonges les plus odieux. Les enjeux sont
évidents: certains de ceux qui accusèrent les juifs de vouloir contrôler le monde avait cette
envie en eux ! Ce n'était que la projection de leur propre fantasme (par exemple Hitler).
119
Leurs propagandes contiennent les raccourcis les plus abjectes. Combien de gens aussi se sont
convaincus d’une chose par ce qu’ils désiraient y croire ? Les véritables chrétiens rejettent
toutes idéologies racistes tout comme ils ne se sont pas laissés manipuler par les propagandes
malfaisantes de l’époque.
[1] Les juifs orthodoxes considèrent que lorsque Dieu a donné la Loi (Thora) à Moïse au Mont Sinaï il lui a
révélé aussi des explications précises sur la manière de l’appliquer; ces instructions orales ont
augmentées avec le temps par maintes explications et commentaires, jusqu’à être compilés par des
rabbins à partir du IIème siècle de notre ère.
[2] Il faut préciser qu’à l’époque sous Alexandre III (antisémite) plusieurs membres du clergé orthodoxe
avaient fomenté la haine envers le peuple juif et avait réussi à influencer le Tsar dans ce sens. Par
exemple la Sainte-Fraternité, organisation secrète fut l’une des premières « forgeries » de faux
documents, fabricant notamment de faux journaux révolutionnaires. L’historien Mikhail Lépekhine écrira
que « Constantin Pobiedonostsev [membre du synode orthodoxe] est obsédé par l’invasion de l’appareil
d’Etat par les juifs, qu’il juge “plus intelligents et plus doués” que les Russes ». La Sainte Fraternité
voulait convaincre le tsar qu’un complot judéo-maçonnique se cache derrière le courant libéral et
réformateur. Tout en dissimulant cette hyperactivité sous les apparences tranquilles d’un banlieusard
résidant à Bourg-la-Reine jusqu’en 1910 Golovinski sera aidé par Pierre Ratchkovski, qui dirige les services
de la police politique russe en France. Or selon la Bible les juifs sont l'objet de la vengeance de
l'adversaire de Dieu qui leur fait payer cher l'engagement de leurs ancêtres, comme c'est écrit (en
Romains 11:28) "par rapport au choix [divin], ils sont bien-aimés à cause de leurs ancêtres"
[3] L'ouvrage a été interdit en France par un arrêté de mai 1990 alors qu’il l’était déjà interdit en Suisse
depuis 1935. Il jouit d'une certaine popularité parmi les populations du Moyen-Orient où il est
régulièrement réédité dans la plupart des pays musulmans.
[4] Sur le plan culturel il existe depuis des millénaires une rivalité entre juifs et arabes du fait du
désaccord entre le choix de l’enfant béni d’Abraham à savoir Ismaël (né d'une servante égyptienne et
descendant des arabes) et Isaac (par qui devait venir "l'enfant de la promesse")… La Genèse établit que
c’est Isaac alors que le coran penche plutôt pour Ismaël en condamnant les juifs. Cette rivalité va être
ravivée avec les revendications sur Jérusalem, « la ville des prophètes » selon les différentes traditions
juives ou musulmanes. Juifs et arabes veulent en faire un lieu symbolique et jusqu’à aujourd’hui ne se
résignent pas à la partager. Dans les faits cela se traduit par la haine et les clichés qu’on véhiculés à la foi
certains prêcheurs musulmans et le message du Protocole. Ce dernier va donc dans leur sens et a donc de
beaux jours devant lui, la plupart des arabes confondant souvent antisionisme et antisémitisme. Sans
compter avec les revendications des Églises de Jérusalem; le Vatican a refusé de reconnaître l’Etat
d’Israël de 1948 à 1993.
[5] Le sionisme étant « la sécularisation du messianisme juif » ; une idéologie politique nationaliste et
non religieuse -conception qui selon l’ONU a abouti à l’expulsion de milliers d’Arabes palestiniens de leur
pays natal dès 1947...C’est pourquoi le 10 novembre 1975 l’Assemblée générale de l’ONU adopta une
résolution qui assimilait le sionisme à une forme de racisme et de discrimination raciale.
[6] A ce sujet on peut remarquer une étonnante corrélation entre tous les "rois du nord "que mentionnent
la Bible dans le livre de Daniel au chap. 11; ils ont tous à un moment donné de leur histoire commis des
génocides juifs (Syrie avec Antiochus IV, Rome avec Titus, Allemagne avec Hitler, et URSS avec
Staline pour ses purges de dirigeants, écrivains, écoles et organisations juives entre 1948 à 1953 ...)
120
15/ Les scandales pédophiles: quand le silence de l’Eglise fait bruit
D
epuis quelques années, les affaires de pédophilie, longtemps soumises à la loi du
silence, sortent au grand jour, révélant les abus perpétrés par certains prêtres. Dix ans
après, le sujet est toujours tabou. En présence de Robin Renucci, interprète du prêtre
pédophile dans le film «Le Silence des Eglises», de spécialistes mais aussi de victimes,
Benoît Duquesne aborde cette délicate question dans Complément d'Enquête. Quelles sont
les défaillances hiérarchiques au sein des ordres et des tribunaux qui ont causées autant de
jeunes victimes en France ? Un petit décryptage sur les faits sera édifiant.
Outre le fait que la plupart des invités ont tenté de défendre de façon peu convaincante leur
propre religion de souche seul Robin Renucci et 2 victimes de pédophilie ont su être objectif et
clairvoyant en pointant du doigt les dysfonctionnements de l'Eglise. L'émission n'était pas à
charge comme elle l'aurait pu l'être avec un autre groupement et bizarrement à aucun moment
on a invoqué les dérives sectaires alors que la communauté a été épinglée par l'UNADFI et la
MIVILUDES comme présentant un danger de dérives sectaires ! Il n'y a eu aussi aucune remise
en question du célibat des prêtres qui est devenu tabou. Enfin comme le dit si bien un internaute
(censuré aussi) bien que le film soit d'excellente qualité les belges et les canadiens sont moins
complexés pour évoquer ce phénomène vu la portée d'autres films sortie à l'étranger sur ce
sujet récemment. En France ce silence reste entouré d'une chape de plomb que peu de médias se
risquent à briser. Il n'y a pas de doute; tous ces éléments indiquent qu'il y a eu très
probablement l'intervention de l'épiscopat pour étouffer les choses jusqu'au plateau télévisé.
Concernant l'affaire Pierre Etienne justement revenons sur ses détails.
Une affaire parmi d'autres
En octobre 2011, pour l'émission 'Pièces à conviction' (elle aussi censurée) les journalistes
d'investigation Linda Bendali et Romain Icard ont enquêtés au sein de la communauté
catholique des Béatitudes dans la région toulousaine.
Celle-ci fut créée en 1973 et dirigé par Gérard Croissant, dit frère Ephraïm, parti en Afrique
depuis le mois de février 2008. Cet ordre, qui mêle à la fois des familles, des laïcs et des
religieux, est critiqué pour son mode de fonctionnement.
Les journalistes se sont penchés sur la vie de Pierre Etienne, membre de la communauté
précitée, qui pendant plus de 20 ans, aurait commis des agressions sexuelles sur 57 enfants de
5 à 14 ans dans toute la France entre 1985 et 2000. Il dit avoir pourtant averti sa
hiérarchie et demandé de l’aide pour soigner ses pulsions.
Pendant toutes ces années, il n’a jamais été dénoncé ou arrêté.
Pour résumer, connaissant la loi sur le délai de prescription, le clergé semble vouloir faire régner
la loi du silence. Les dirigeants de la communauté en question se sont tus. Murielle Gauthier, une
femme courageuse, témoin des faits a été réduite au silence, l’évêque a refusé d’entendre les
faits et ne les a pas dénoncés comme la loi l’y obligeait. Les gendarmes n’ont pas cru les victimes.
Et alors que le moine avait tout avoué de son côté, la juge d’instruction a fini par obtenir le
classement après avoir demandé au moine de s’excuser par lettre auprès des parents des petites
victimes. Heureusement, d’autres victimes se sont fait connaître. En 2011, il a écopé seulement
de 5 ans de prison ferme.
121
Une véritable omerta
Quelle a été la réaction de l'Eglise ? L’enquête met en lumière la manière dont un pan entier de
l’Église aurait organisé le silence autour de cette affaire. Pour y parvenir elle n’aurait pas hésité
à sanctionner en son sein ceux qui se sont opposés au secret. Quitte à laisser cet homme, avec
les risques qu’il pouvait présenter, au contact des enfants.
L'AFP du 2 octobre 2008 citait le Parquet qui indiquait que "six responsables ou membres de la
communauté catholique des Béatitudes ont été remis en liberté après une garde à vue dans une
instruction ouverte à Rodez pour « non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans
par personne ayant autorité".
"Trois d’entre eux ont reconnu avoir été informés des agissements du mis en examen », PierreEtienne Albert, un des frères de la communauté, « sans toutefois avoir connaissance de la
gravité réelle des faits et du nombre de victimes », a précisé le procureur de la République de
Rodez, Manuela Garnier, dans un communiqué. « Ils seront convoqués ultérieurement pour
audition par le magistrat instructeur », ajoute le communiqué.
Curieusement la juge d'instruction a demandé quelque chose d'inhabituel: que Pierre Etienne
écrive aux victimes pour leur demander pardon dans cette affaire en lui faisant une copie ! Ce
n'est pourtant pas ce qu'on attend d'un juge ! Pierre Etienne n'a même pas été mis en examen
mais seulement entendu comme témoin assisté par elle dans un cadre très conciliant, alors qu'il a
reconnu avoir pratiqué des attouchements sexuels sur des mineurs..
Et cela s'explique puisque Fernand Sanchez, un moine de la communauté, a selon un procès-verbal
eu "un entretien avec le Procureur de la république d'Avranches pour que les victimes ne soient
pas contactés".
Cette histoire qui confine au scandale et que l’Église aurait tenté d’étouffer révèle de graves
dysfonctionnements au sein du clergé et de la justice. Certains crimes pédophiles sont commis
avec l'assentiment du clergé et la complaisance de la justice.
L'Eglise se terre derrière un mur d'indifférence
Jamais celle-ci ne s’est excusée dans ce dossier, jamais elle n’a reconnu ses fautes, jamais elle
n’a daigné tirer les conséquences des faits qu’elle a couverts et encouragés par son silence
complice. Aucun des évêques mis gravement en cause dans le reportage n’a été appelé à
témoigner, ni entendu en vue du procès qui s’annonce.
Ce reportage est troublant. La pédophilie n’est pas, loin de là, le seul fait de l’Eglise. L’école, les
colonies de vacances, tous les lieux d’accueil de la jeunesse sont potentiellement dangereux à cet
égard. Et dans certaines religions du Moyen-Orient, on peut certes marier de vieux messieurs à
des fillettes de huit ans.
122
Mais ce qui s’est passé ici est inqualifiable parce que les personnes qui ont tenté de dénoncer ces
crimes, remplissant leurs obligations de citoyens, ont été exclues de la communauté. Seule
Murielle Gauthier, simple membre des Béatitudes à l’époque des faits, a accepté de témoigner
devant la justice et â la télévision. L’Eglise aurait dû la féliciter, mais non. Elle a tout enduré
pour avoir osé rompre la loi du silence : comme dans la mafia. Pire elle fut même menacée de
mort ! L’accusé, le moine Pierre-Étienne, attend son procès qui va avoir lieu dans quelques
semaines. Les enfants victimes, eux, n’ont reçu aucun soutien de l’Eglise.
Ne serait-ce que la partie visible de l'iceberg ?
Une autre enquête pour « non-dénonciation de mauvais traitements » est aussi en cours et
concerne une série de suicides parmi des élèves d'un collège d'Autrey (Vosges) dirigé par la
communauté.
Le SNAP, une association américaine de victimes de pédophilie, a engagé une procédure pour
traîner le pape devant la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », se fondant
sur le lien hiérarchique entre Rome et les prêtres mis en cause. Elle a récemment fait cette
déclaration: ""Nous voulons dire aux prélats qu'ils arrêtent de prétendre que le pire est passé,
malheureusement le pire est sûrement à venir"!
Aux Etats-Unis, on estime que, depuis 2002, les diocèses américains ont versé plus de deux
milliards de dollars à 12 000 victimes de pédophilie pour les agissements de 5000 prêtres. Cinq
diocèses sont maintenant en faillite, dont Boston et San Diego.
Le cardinal brésilien Claudio Hummes, préfet de la congrégation du clergé, a reconnu que le
pourcentage de pédophiles serait de 4% dans les rangs du clergé, soit beaucoup plus que dans
l’ensemble de la population. Ce qui peut s’expliquer d’ailleurs de différentes façons. Soit le clergé
attire des personnes de cette tendance soit le refoulement de la sexualité incite à se fixer sur
des objets plus faciles.
Ce « crime abominable » selon les mots du cardinal, est donc très fréquent dans le clergé, en
Europe, ainsi qu'en Amérique (Mexique y compris) même s’il ne faut faire peser un quelconque
soupçon systématique sur tous ! Selon ce pourcentage sur 400 000 prêtres catholiques il y
aurait 20.000 de par le monde qui seraient impliqués.
Dans un entretien accordé à la revue « Vida Nueva », Claudio Hummes a tenu à souligner que
l’Église ne pouvait fermer les yeux sur ce problème. « Il n’y a pas de place dans le ministère
sacerdotal pour des personnes qui ont commis ces crimes. Les prêtres pédophiles doivent être
sanctionnés par des lois civiles comme par des lois canoniques. L’Église ne peut accepter la
pédophilie. »
En France il existe hélas plusieurs cas d'immixtion de la hiérarchie catholique sur d'anciennes
affaires de justice concernant des "prêtres" mis en cause dans des attouchements sur des
enfants. L'Eglise semble s'en accommoder en silence sans remettre en cause le célibat des
prêtres. Qui peut réellement croire qu'il n'y a aucun lien de causalité entre cette restriction et
ces déviations ? Peut-on rappeler ici que la non dénonciation de crime est un délit, même quand
il est commis par un évêque ?
123
16/ Le grand sacrilège de Benoit XVI
Q
u'aura apporté pour les générations futures le 265ème pape de l'Eglise catholique ?
Pour nombre de catholiques bien des choses. Pour les plus réalistes, outre ses propres
turpitudes et contradictions, il commit une invraisemblable profanation qui sera bientôt
corrigée. Après 3 ans de pontificat seulement, il s'en prit au nom propre de Dieu pour
tenter de le rayer des usages au sein de la chrétienté. Certains y verront un mal pour un
bien considérant que ce grand nom prestigieux et sacré ne doit pas être prononcé par
n'importe qui*. Reste qu'à ce sacrilège s'ajoute bien des remous qui auront marqué son
pontificat. Voyez les faits.
Entre ombres et lumières
La nouvelle qui est passée presque totalement inaperçue au début de l’été 2008. Suite au Synode
des évêques catholiques tenu durant le courant de l’été 2008 , la Congrégation vaticane pour le
Culte divin a envoyé, le 29 juin 2008, une lettre aux Conférences épiscopales du monde entier,
leur demandant de ne plus prononcer le nom de Dieu " Yahvé" et que ce nom doit être effacée
dans la liturgie.
Cette lettre, signée par le cardinal Francis Arinze préfet et de la
Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, est
explicitement présentée comme une directive du pape Benoît XVI. "La
Congrégation rappelle son document "Liturgiam Authenticam", de 2001, sur
les traductions liturgiques, où il était stipulé que le nom du Dieu toutpuissant exprimé par le tétragramme hébreu et rendu en latin par le mot Dominus doit être
rendu dans les langues vernaculaires par un mot de sens équivalent. Et elle déplore le fait que
malgré une norme aussi claire, la pratique s’est répandue de « prononcer le nom propre au Dieu
d’Israël », de le vocaliser dans la lecture des textes bibliques repris dans les lectionnaires ainsi
que dans les hymnes et les prières, sous diverses formes comme Yahweh, Jahweh ou Yehovah."
L'Église reconnaît donc implicitement que Dieu a un nom mais souhaite qu'il ne soit désormais
plus utilisé; pourquoi ? [Voir l'Encyclopedie catholique qui reconnaît ce nom]
Une décision dictée par les traditions juives et ecclésiales
La pratique de prononcer le nom « Yahvé » est particulièrement courante au Etats-Unis et de
nombreux chants liturgiques telles que ”You Are Near," ”I Will Bless Yahweh" et ”Rise, O
Yahweh", seront bientôt bannies des messes aux Etats-Unis selon l'évêque de Paterson (New
Jersey) Arthur Joseph Serratelli. Il a explicitement demandé que le nom de ”Yaweh" soit
supprimé des hymnes et des diverses prières d’intercession au cours de la messe ou des
autres sacrements.
124
Comme le souligne un article de Zénith, "les différents courants du judaïsme moderne
maintiennent cette tradition que le Tétragramme ne peut être prononcé que par le Grand Prêtre
dans le Temple, et même que celui-ci ne le prononçait généralement qu'à Yom Kippour”.
Le Temple de Jérusalem ayant été détruit, ce Nom n'est jamais prononcé par les Juifs lors de
rituels religieux, ni lors de conversations privées. Par conséquent c’est cette tradition du
judaïsme que reprend et impose l’église conciliaire.
C'est ce qu'a révélé depuis le Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi,
président du Conseil pontifical de la culture, bibliste, et président de la
commission du Message du synode des évêques, en présentant ce message à
la presse et en répondant aux questions des journalistes.
Le document affirme : « En plus d'un motif d'ordre purement philologique, il y
a aussi celui de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale, puisque le
tétragramme sacré n'a jamais été prononcé dans le contexte chrétien, ni
traduit dans aucune des langues dans lesquelles on a traduit la Bible ».
Dans cette affirmation il n'y a rien de vrai. Plusieurs traductions anciennes de la
Bible ont traduit le tétragramme en latin et d'autres langues (anglais, français,
italien, portugais etc...) comme la version synodale, la Bible de Jérusalem, la Bible de Crampon
(1905) par exemple.
De plus les premiers chrétiens connaissaient et prononçaient le nom de Dieu. C'est ce qui ressort
de l'étude des copies fragmentaires connues aujourd'hui. A ce propos le professeur George
Howard de l'université de Géorgie, aux États-Unis, a écrit : “ Comme la Septante utilisée et
citée par l'Église du Nouveau Testament contenait le nom divin sous sa forme hébraïque,
les rédacteurs du Nouveau Testament ont sans doute conservé le Tétragramme dans leurs
citations."-Biblical Archaeology Review, mars 1978, page 14. Si les traditions humaines occultent
ces faits à quoi sert alors la Bible que des ecclésiastiques arborent comme sacrée ?
L'importance du nom de Dieu
Est-il important de connaître la prononciation exacte en Hébreu du Tétragramme divin ? Non car
la transcription de son verbe (qui signifie "il fait devenir" ) dans d'autres langues est suffisante.
Prenons l'exemple du nom de Jésus; qui est une traduction de son nom hébreu Yehôshoua; il ne
viendrait à l'idée d'aucuns européens de l'appeler Yehôshoua sous prétexte que c'est ainsi qu'on
le nommer en hébreu !
Il doit en être de même pour le nom de Dieu. Si nous ne savons pas exactement comment il se
prononce il doit y avoir une bonne raison. Le catholicisme a utilisé la transcription « Yahvé »
durant tout le XXe siècle.
Aussi des écoles Juives qui recopièrent en grec le canon des Ecritures n'ont pas traduits le
Tétragramme mais l'ont laissés tel quel en Hébreu, ce qui montre qu'ils étaient influencés par la
tradition mais aussi qu'ils en connaissaient la prononciation sinon comment pouvaient-ils lire les
versets?
Il semble donc que sa prononciation s'est perdue avec le temps. Si l'on considère la prière que
Jésus Christ a donnée comme modèle, elle commence de cette façon : “ Notre Père dans les
cieux, que ton nom soit sanctifié. ” (Matthieu 6:9). L'honore- t-on vraiment en interdisant de
l'utiliser ?
Non car selon Jérémie Dieu condamna ceux qui 'pensaient à faire oublier son nom' (Jérémie
23:27) !
125
Au sujet de l'usage du nom personnel de Dieu chez les juifs aujourd’hui, il est intéressant de
noter cette remarque de l'écrivain A. J. Kolatch : "La référence biblique à Dieu comme Ye.
Ho. Va. (Jéhovah), écrite avec les lettres hébraïques Yod, Hé, Vav, Hé est généralement
considérée être le nom authentique de Dieu." - "Le livre juif du pourquoi", préfacé par le Grand
Rabbin Joseph Sitruk, page 347, Genève 1990, Editions MJR.
Au-dessus d'une porte de l'église de Fermarn, en Allemagne
Une Église "sur des eaux agitées"
Le 27 février dernier, lors de son discours d'adieu devant 150 000 personnes, Benoît XVI a
déclaré, en faisant allusion aux scandales et controverses (pédophilie, Vatileaks notamment) : "Il
y a eu aussi des moments pas faciles, dans lesquels les eaux étaient agitées et le vent
contraire, comme dans toute l'histoire de l’Église, et le Seigneur semblait dormir. Mais j’ai
toujours su que dans cette barque, il y a le Seigneur et j’ai toujours su que la barque de
l’Église n’est pas la mienne, n’est pas la nôtre, mais est la sienne et qu'Il ne la laisse pas
couler", a-t-il souligné. Evoquant du même coup l'hypocrisie religieuse et les divisions au sein du
corps ecclésiastique. Jésus dormirait-il au milieu des loups ?
Le sociologue et historien des religions, Frédéric Lenoir, lève le voile sur les raisons de ce
départ: le Vatican est "'un gouvernement très particulier, dans lequel de nombreux
cardinaux très influents n'en réfèrent pas forcément très correctement au pape. A quoi
s'ajoute la Banque du Vatican, très opaque également. Elle a été au cœur de plusieurs
scandales ces dernières années, accusée de traiter en grande partie l'argent de la
mafia…Benoît XVI voulait réformer profondément ces institutions mais il n'y est pas
parvenu."
Joseph Ratzinger avait déclaré en 1977 : " L’Eglise est en train de devenir l’obstacle principal de la foi. On n’y
voit plus que l’ambition humaine du pouvoir, le petit théâtre des hommes qui, avec leur prétention
d’administrer le christianisme officiel, semblent barrer la route au véritable esprit du christianisme. »
Après sa renonciation, Benoît XVI, devenu "pape émérite"» conserve sa soutane blanche (mais
sans mantelette, petite capeline qu'il porte sur les épaules) mais remplace ses chaussures rouges
(rappelant le sang des martyrs) par des souliers mexicains marron. Le dernier pape à avoir
renoncé à la papauté avant lui fut Grégoire XII, il y a 6 siècles en 1406. En attendant le
"Pontife" reste au Vatican ce qui le met à l'abri d'éventuelles poursuites judiciaires (affaires de
pédophilie, manipulations mentales, blanchiment d'argents etc...). La citée serait-elle devenue un
nouveau refuge pour criminels ? Remarquons que le simple fait qu'il y ait aujourd'hui deux
pontifes pour ce même empire nous rappelle l'époque du déclin de l'empire Babylonien qui survint
subitement contre toute attente alors que régnaient deux régents; Belshatsar et Nabonide son
père en 537 avant notre ère...
*On trouve à juste titre ce passage dans la 2ème lettre à Timothée (2:19):"Jéhovah connaît ceux qui lui
appartiennent ”, et : “ Que tout homme qui nomme le nom de Jéhovah renonce à l’injustice. ”-TMN
"Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de
l'iniquité."-Bible de Segond
126
17/ Quand la religion justifie la violence
D
ans le vol qui l’emmenait aux Philippines jeudi 15 janvier aux Philippines dernier le pape
François a fait une déclaration qui en dit long sur sa conception de la paix. Notre société
est tellement imprégnée de violence qu'elle en constitue l'essence même. La plupart des
religions ont une grande part de responsabilité dans ce fléau.
Ce qui était censé être "des laboratoires de fraternité" se trouvent être des catalyseurs
de violences.
La gaffe du pape François
Faisant référence au massacre à Charlie Hebdo, le chef de l’Église catholique a estimé que la
liberté d’expression était « un droit, une obligation » mais « sans offenser ». « Il y a des
limites ». « Si un grand ami dit du mal de ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup
de poing ! », a-t-il donné deux fois en exemple. « On ne peut provoquer, on ne peut insulter la
foi des autres, on ne peut la tourner en dérision », a-t-il martelé.
On imagine mal le Christ demander aujourd'hui qu'on rende la pareil. Il a même dit le contraire.
De plus si on se rappelle comment il enseignait et s'attaquait aux faux enseignements des
Pharisiens, il ne laissait pas les foules s’empêtrer avec un discours relativiste. Ces propos sont
donc bien en dehors de l'esprit du christianisme
De plus la corruption qui sévit dans les ordres catholiques en Afrique a laissée place à une
grande indifférence à l'égard de plusieurs populations massacrées en Afrique. Aucun prélat n'a
dénoncé ces manquements graves.
Réactions de certaines autorités musulmanes
Au cours d’un sermon diffusé sur Internet le 10 janvier 2015, le cheikh religieux Bechir Ben
Hassen déclare que toute personne qui maudit le prophète Mahomet doit être exécutée. Dans
une vidéo dernièrement mise en ligne sur MEMRI.fr, il faisait l’éloge, devant la Cour pénale
internationale de La Haye, de la liberté d’expression en Europe, plus grande que dans les pays
arabes, qui permet aux musulmans de prêcher librement leur foi en Allah.
Le prédicateur égyptien Mostafa Al-Adwy sur l’attentat de Charlie Hebdo :
"Les gens se moquaient des prophètes d’Allah, mais les moqueurs ont été punis par Allah pour
leur moquerie. C’est comme ce qui est arrivé aujourd’hui [en France], Allah soit loué. Ceux qui se
moquent de notre Prophète Mahomet… Même si le monde entier est en train de pleurer sur ce
qui leur est arrivé, nous sommes heureux, par Dieu. Nous sommes heureux que Dieu ait semé la
vengeance sur les moqueurs de notre Prophète Mahomet. [...]Ceux qui se sont moqués du
Prophète Mahomet ont trouvé la mort, mais [leur châtiment] ne se limite pas à ce monde. Allah a
127
en réserve un châtiment beaucoup plus sévère pour ceux qui ont humilié le Prophète Mahomet ou
lui ont déclaré la guerre."
A l'étranger alors que la plupart des chefs d’État se sont joint physiquement indirectement à la
manifestation contre les attentats sur Charlie Hebdo, dans leur propre pays des autorités
musulmanes ont justifié ces meurtres. C'est le retour à la case départ et nier ces évidences
c'est vouloir avancer les yeux fermés.
Les visions mystiques derrières les conflits religieux
Si beaucoup en occident commençaient à se lasser de l'éternel conflit israélo-palestinien une
information importante qui permet de comprendre les derniers relents d'hostilités dans tout
l'orient fut bizarrement passée sous silence. Le 29 octobre 2014 un membre du Jihad islamique
palestinien tente d'assassiner et blesse grièvement un activiste politique et rabbin israélien
d’extrême-droite, Yehuda Glick qui milite« depuis des années afin d’obtenir l’autorisation pour
les Juifs de prier sur le Mont du Temple ». Sa présence sur l'esplanade des Mosquée face à la
mosquée sacrée d'al Aqsa (le troisième lieu saint de l'Islam) fut perçue comme une provocation.
Le 30 octobre, à la suite de cette attaque, les autorités
israéliennes ordonnent la fermeture de cette esplanade
aux juifs et musulmans pour des raisons de sécurité. Le
porte-parole du président de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas a assimilé la fermeture des sept
portes qui conduisent à l'Esplanade à «une déclaration
de guerre». La police a justifié sa décision par son
souhait de prévenir des violences. Le site est rouvert le
lendemain aux musulmans pour la prière du vendredi
avec une limitation aux personnes âgées de plus de 50 ans, sans limitation d'âge pour les femmes,
tandis que de nombreux incidents opposent des Palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes.
Pour la première fois depuis 33 ans, le calendrier lunaire des deux religions faisait coïncider ce
samedi les fêtes de Yom Kippour et de l'Aïd Al-Adha.
Le 2 novembre Benjamin Netanyahou, sous la pression internationale, s'est engagé à préserver le statu quo qui
permet aux non-musulmans de visiter le site mais autorise seulement les Musulmans à y prier bien qu'il s'agisse
« du site le plus saint pour les Juifs » «Je suis très inquiet. Les extrémistes juifs semblent résolus à prendre
le contrôle de notre mosquée. Ce serait, à coup sûr, le début d'une nouvelle intifada»-Islam Younès, jeune
professeur d'anglais
Le Figaro rapporte que "l'Esplanade, qui domine la vieille ville de Jérusalem, dénommée «noble
sanctuaire» par les musulmans et «mont du Temple» par les juifs, est depuis plusieurs années
l'objet de tensions récurrentes. Si le grand rabbinat interdit de fouler ce plateau où s'élevait, il
y a 2000 ans, le Temple d'Hérode, une minorité de sionistes religieux réclament le droit d'y
pratiquer leur culte. Autorisés à y déambuler sans prier, ils s'y rendent en groupe toujours plus
nombreux et exercent sur le gouvernement une pression constante pour obtenir la révision de ce
statu quo. Leurs visites donnent lieu à de fréquents accès de violence entre fidèles musulmans et
policiers israéliens."
En d'autres termes, Mahmoud Abbas veut revenir aux frontières d' "avant 1967" tandis que
Netanyahou veut revenir aux frontières d' "avant 70 " Voilà de quoi occuper les fonctionnaires
de l’ONU... Dany Seidemann, avocat et spécialiste de Jérusalem, souligne que la pression de
juifs radicaux rend la situation chaque année un peu plus explosive. En effet ces derniers
fondent leurs convictions à partir de croyances bien ancrées au sujet de l'avènement d'un
128
nouveau Temple comme l'ancien construit par Salomon en lieu et place de la mosquée d'Al
Aqsah ! Ces tensions et ses heurts devant ce qui est considéré comme un lieu saint de l'islam a
fait s'enflammer d'avantage de haines et d'hostilités non seulement contre Israël mais aussi
envers "ses alliés" dans toute la région aussi bien en Iran, en Turquie, en Syrie qu'en Irak !
"Un troisième Temple qui descendra des cieux"
Interrogé par le journal Le Monde, le rabbin du Kotel (le mur des Lamentations), Shmuel
Rabinowitz, explique "avoir lui-même placé une pancarte au bas de la [porte] des Maghrébins qui
relie [le mur des Lamentations] à celle des Mosquées, pour signifier qu’il est interdit aux juifs
d’y monter. Cela pour des raisons d’impureté religieuse, et parce que le 3e Temple n’est pas
encore reconstruit. Il le sera par Dieu, et non par les hommes, assure Shmuel Rabinowitz."
L'article poursuit: "Il est écrit que le 3e Temple descendra des Cieux. C’est pour cela que je leur
dit [aux juifs extrémistes], Dieu n’a pas besoin de votre aide."
Cette mouvance extrémiste et messianique regroupe des organisations comme les "Fidèles du
mont du Temple", l’"Institut du Temple", situé dans la Vieille Ville de Jérusalem, le "Forum des
femmes pour le Temple", les "Amis du Temple", le "Mouvement pour l’établissement du
Temple", etc...Les islamistes ont mis leur troisième structure la plus sainte juste au-dessus du
lieu le plus saint d’Israël; c’est la coutume des conquérants islamiques. Si Israël détruit le
complexe du Dôme du Rocher pour construire leur nouveau Temple sur le même emplacement que
leur premier et deuxième Temple, on imagine fort bien la suite explosive pour la région et même
pour le monde entier...
 Questions: Comment dans ces conditions hostiles un temple qui descendrait du ciel sur
l'actuel Jérusalem pourraient-il être une bonne chose pour les hommes ? Comment cette
ville pourrait-donc être facteur de paix ? Pourquoi Dieu aurait-il laissé cette ville
plusieurs fois envahie si elle était vraiment le siège de son culte et de la paix dans le
monde ? Pourquoi se servirait-il de lobbies politiques pour accomplir ses desseins ?
Une ville très disputée qui ne représente plus son emblème
Jérusalem est une ville qui symbolise la paix (son nom signifie 'fondement d'une double paix'). Pourtant la
ville actuelle ne peut plus représenter cette emblème et ce depuis l'an 70 comme l'histoire de ses temples
l'atteste. En réalité il n’y pas eu 2 temples à Jérusalem mais 3. La ville de Jérusalem a subi de nombreuses
occupations (14 au total) après la destruction de son premier temple -celui construit ‘par’ Salomon- en 607 av
notre ère:
•
Babylonienne de -607 à -537 : 70 ans
•
Perse de -537 à -332 on rebâtit le 2ème temple, celui ‘par’ Zorobabel en -515
•
Grec de -332 à -323
•
Égyptienne de -323 à -198
•
Syrienne de -198 à -168
•
Macchabéenne sous le juif Juda Macchabée qui repris la ville en -168 jusqu’en -160
•
Romaine de -160 à 332 ; durant ce temps le deuxième temple a été rénové par Hérode le Grand
vers -18 en ce que beaucoup considèrent comme le troisième temple* (par son embellissement et un
agrandissement de ses cours). Ce troisième temple fut à nouveau détruit en 70 de notre ère.
•
Byzantine de 313 à 636
•
Arabe de 636 à 1099
•
Croisés (catholiques) de 1099 à 1291
•
Mamelouk de 1291 à 1516
•
Ottomane de 1517 à 1917
•
Britannique (mandat SDN) de 1917 à 1948 31 ans
•
Souveraineté israélienne/jordanienne de 1948 à 1967
•
Souveraineté israélienne depuis 1967
129
*Le Temple d’Hérode n’eut pas l’adhésion du peuple, qui considérait ce roi comme usurpateur et traître
(collaborateur des Romains), d’où le refus de lui attribuer le nom de "3eme Temple". Reste que la
seconde diaspora des juifs a duré près de 1900 années (de 70 à 1967) sans Messie. Les huit dernières
occupations depuis ces 19 siècles ont empêché les juifs de rebâtir le Temple; cela n'indique-t-il pas que la
ville actuelle n'a plus le même rapport spirituel avec Dieu que dans l’antiquité ?
‘Un étendard noir au-dessus du Vatican’
S'appuyant sur des hadiths (ceux d'Ibn Qatîl par exemple) nombres de musulmans sunnites
croient que l'islam finira par dominer le monde. Le cheik Al-Qaradhawi, président de l'Union
Internationale des Savants Musulmans (oulémas), membre de la confrérie des frères
musulmans précise: "Le hadith dit que la ville de Constantinople, ville d’Héraclès, sera conquise
d’abord. Nous avons conquis Constantinople, mais la deuxième partie de la Prophétie reste à
accomplir — la conquête de Romiyya [Rome]. Celle-ci implique le retour de l’Islam en Europe. (...)
L’Europe [finira par] se rendre compte qu’elle souffre de sa culture matérialiste et se cherchera
une solution de remplacement, une échappatoire, un canot de sauvetage; elle ne trouvera rien qui
puisse la sauver, si ce n’est le message de l’Islam, le message du Muezzin qui lui transmettra la
Religion sans renier le monde, la conduira aux cieux sans la déraciner de la terre. Avec la volonté
d’Allah, l’Islam retournera en Europe, et les Européens se convertiront à l’Islam."
La notion de Dhimmi dans l'Islam
Un dhimmi est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un traité de
reddition (dhimma) déterminant ses droits et devoirs.
Le terme dhimmi s'applique essentiellement aux « gens du Livre » (Ahl al-kitâb), qui, dans le champ de
la suprématie islamique, moyennant l'acquittement d'un impôt de capitation (jizya), d'un impôt foncier
(kharâj), d'une incapacité juridique et du respect de règles édictées dans un "pacte" conclu avec les autorités,
se voient accorder une liberté de culte restreinte, une dispense de certaines obligations propres aux
musulmans (comme l'aumône obligatoire zakât ou servir dans l'armée) ainsi que la garantie de sécurité pour
leur personne et pour leurs biens.
En échange, certaines contraintes sont imposées, comme l'interdiction de construire de nouveaux lieux de culte
ou l'interdiction du prosélytisme.
Notons que le statut juridique imposé par les musulmans aux populations soumises s'inspire de citations du
Coran et d'accords que Mahomet avait conclus avec des populations non musulmanes, ainsi que d'opinions
religieuses attribuées au calife Omar !
Cette conversion idéologique semble paradoxale si on en croit les autres prétendues signes de 'la
dernière heure' (celle du 'jugement dernier') selon les hadiths:
Ceux-ci évoquent plutôt une grande guerre lors de la bataille de Dabiq (au nord de la Syrie)
menée par des porteurs d'étendards noires près à se sacrifier venus combattre '80 nations'
chacune de 12 000 hommes avant que n'apparaissent à Damas le Mahdi ('le guidé' ou 'celui qui
montre le chemin') comme directeur de la sunna et Jésus comme destructeur de l'Antéchrist
(borgne) à Jérusalem. Curieux programme non ?
Certains pensent que le Calife Al-Baghdâdî est le Mahdi qui conduit les étendards noirs à "la
bataille de Dabiq" contre "Gog et Magog" ! C'est pourquoi ils n'hésitent pas à vouloir soutenir
l’État Islamique en Irak et en Syrie pour planter leur emblème jusqu'à Jérusalem puis à Rome !

Questions: Pourquoi un Dieu "grand" et puissant se servirait-il des hommes pour
combattre la méchanceté ? Dieu n'est-il pas capable de mener ses propres guerres ?
Pourquoi demanderait-il qu'on sacrifie sa vie pour tuer des infidèles ? Comment un Dieu
grand et miséricordieux peut-il s'imposer aussi violemment à des masses d'incroyants
(dans l'ignorance) sans les avoir prévenus ou avisés avant ?
130
Des drapeaux qui annoncent le jugement dernier
Quelle est donc l’origine de l’étendard noir prisé par tous les
islamistes radicaux du monde: Shebabs somaliens, talibans
afghans, djihadistes caucasiens, salafistes tunisiens ou les
membres d'AQMI ?
Il est noir et frappé de la formule de la Chahada —la profession
de foi en Islam—qui signifie «il n’y a de divinité que Dieu et
Mahomet est son messager». Il se confond dans l’imaginaire
occidental à celui des nihilistes, aux tenants d’attaques anarchiques contre l’ordre établi, à
la guérilla. Ses origines historiques et symboliques plongent pourtant dans l’Islam médiéval où il
était arboré par le califat combattant.
Le prophète Muhamad, pour des raisons politiques, était tenu de représenter la communauté
musulmane naissante sous un ou plusieurs drapeaux, particulièrement en temps de guerre. Selon
plusieurs sources historiques, deux étendards auraient été hissés à diverses occasions, le
premier entièrement noir, appelé Al-Raya (pour le combat), et le deuxième intégralement blanc,
appelé Al-Liwae (pour l’oumma ou les rassemblements de foi). Le drapeau Al-Raya est considéré
par les chiites comme le futur étendard de l’islam, lors du retour du Mahdi.
Le Mahdi fut annoncé par de nombreux hadiths (selon Tarmidhi et Abu Hurairah):
•«Du Khurassan (province d’Afghanistan) émergeront les bannières noires que nul ne pourra
refouler. Les armées qui les porteront continueront d’avancer jusqu’à ce qu’elles atteignent
‘Illya (Jérusalem) et qu’elles plantent leurs drapeaux dans sa terre».
•Selon le Hadith deThawban: «Quand vous verrez les étendards noirs venant du Khurasan
(Afghanistan), allez à eux même si cela signifie ramper sur la neige. Le représentant
d'Allah, le Mahdi, sera parmi eux.»
La prophétie du retour du Mahdi face aux '80 bannières' coalisées
Quand le général américain Martin Dempsey avait évoqué la possibilité d'envoyer des troupes au
sol beaucoup de djihadistes de Daech ont vu un signal de la future bataille de Darbiq.
Ils ont d'ailleurs planté leur drapeaux noire à Darbiq dans l'attente d'en découdre avec les 80
nations croisées qui ne sont qu'en réalité au grand maximum 60 (dont 28 nations de l'Otan, 22
provenant de pays arabes et quelques nations comme la Russie qui y prendraient part
indirectement) !
En attendant plus de 70 000 djihadistes mènent leurs exactions contre tous ceux qui ne pensent
pas comme eux et imposent de force la charia là ils passent. Des nombreuses sources rapportent
que ceux qui tentent de déserter sont exécutés et des dizaines de jeunes femmes recrues ou
séquestrées servant de maîtresses sont régulièrement violées ou vendues, mises enceintes pour
les retenir, tandis que ces combattants (avec parfois des cheveux aussi longs que des femmes)
131
sèment la terreur partout où ils passent, violent, battent les femmes qui ne sont pas
correctement voilées, les molestent, décapitent, volent, pillent et enlèvent des étrangers pour
faire du chantage. Comble de l'horreur, pour s'assurer de leur loyauté il a été demandé à
certaines recrues qui sont 'de la chair à canon' à tenir la tête d'un homme égorgé !
Questions: Quelle grandeur peut-on donner à une cause ou à un Dieu quand on est encouragé à
tuer ou à brutaliser comme un animal sauvage ? Pourquoi tuer des gens parce qu'ils adorent
d'autres dieux sans essayer de leur parler ? Pourquoi Jésus sur terre n'a-t-il pas prôné cette
façon de convertir les gens ? Quel monde paradisiaque le califat peut-il offrir à tous surtout aux
femmes ?
« Si l’islam n’est pas politique, il n’est rien »- l’ayatollah Khomeyni
Grandeur et décadence d’une grande ville opulente
Quand on voit la désolation quotidienne que laissent les
guerres et les attentats sur cette grande région depuis
Mossoul jusqu’à Falluja on ne peut qu’être stupéfait. En effet
près de Mossoul se dressait une des plus grandes villes de la
prestigieuse civilisation assyrienne : sa capitale Ninive. Le
périmètre de la grande ville (avec ses périphéries) était
étendu sur plus de 500 km2 (5 fois celle de Paris). Et la ville
intérieure était entourée de grandes murailles de 13 km de
pourtour et de 30 mètres de haut surmontées de 1500 tours de 20 étages ! Elle est aujourd'hui
enfouie sous 12 mètres de terre !
Cette cruelle hyperpuissance de l’époque avait détruit de nombreuses villes au nord de
Jérusalem au VIIIème siècle avant notre ère et avait semé la terreur pendant plus de 15 siècles
dans tous le Moyen-Orient antique. Elle fut dans la Bible imagée comme une ville condamnée à
rester désolée et habitée par des « bêtes sauvages » et des « troupeaux » (prophétie de
Tsephania). Des troupeaux paissent souvent sur le tell de Kouyoundjik.
Des croyances sulfureuses en contradiction avec la raison
La ville de Jérusalem actuelle ressemble plus à une bombe à retardement génératrice des pires
conflits qu'à une "ville de paix". Les religieux radicaux agissent souvent par provocation dans le
but de faire pression sur les médias et les politiques. Les djihadistes qui prêchent un Dieu grand
le déshonorent en lui donnant un petit rôle; ils combattent à sa place comme s'il était incapable
d'éliminer lui-même la méchanceté. Ils se comportent en barbares de la pire espèce ce qui en dit
long sur la conception qu'ils ont de Dieu. Ne dit-on pas que "la violence appartient à ceux qui
n'ont plus d'arguments" ? Dieu ne serait-il pas capable de nous faire raisonner ? Le fanatisme a
hélas de beaux jours devant lui. Il s'appuie souvent sur des interprétations ou des visions
sacrées sulfureuses pour saper la vraie foi. Elles n'aident pas à rendre plus humain les individus
mais les rabaissent dans leur folie et leur dignité.
132
L’exemple de l’Arabie saoudite
La réaction d'Abdel Aziz Al-Cheikh, sur la progression de l’Etat
Islamique en Iraq, le grand mufti d’Arabie saoudite était tant attendu
puisque en matière d'autorité sunnite c'est la référence. L’Arabie
saoudite, charmante et ensoleillée contrée qui, il est utile de le rappeler
abrite les deux plus importants lieux saints de l’islam, sis
respectivement à La Mecque et à Médine, et dont la devise nationale
est « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète » applique
déjà la charia à sa façon. Y-aurait-il vraiment des différences de fond
entre les idéologies de cette monarchie et celles des djihadistes qui
massacrent aveuglément en Irak ?
La manière dont l’Arabie saoudite, la référence dite ‘modérée ', applique le Coran
En Arabie saoudite, où l’application de la charia et des dogmes coraniques atteint sa quintessence,
l’apostasie est systématiquement punissable de mort. La terreur revêt plusieurs autres formes:
•L’entrée du pays est interdite aux personnes de confession juive ou tout simplement sans confession.
•Les deux villes saintes-La Mecque et Médine- sont interdites aux non-musulmans sous peine
d’emprisonnement ou de mort.
•Les « délits de mœurs » tels que l’adultère, les relations hors mariage ou l’homosexualité sont très
sévèrement punis (également de mort)
•Les femmes doivent impérativement être accompagnées de leur époux ou d’un parent masculin. En
effet, il y a des restrictions au fait qu’un homme et une femme, sans lien de parenté, voyagent dans le
même véhicule
•Il est interdit aux femmes de conduire, de pratiquer certains métiers, de voyager sans la permission
de leur mari.
•Sont interdits toutes formes d’alcools et dérivés, et évidemment tous produits à base de porc, les
livres à caractère « subversif » ou « immoral » ou contredisant le Coran, tout article religieux de toute
autre religion que l’islam est proscrit, de même que porter une croix ou tout autre signe religieux non
islamique, construire une église – et évidemment une synagogue.
•La simple possession de drogue est passible de décapitation publique.
•50 prénoms ont été récemment interdits car considérés comme non islamiques.
Il ne faut pas oublier que c'est l'Arabie saoudite et le Qatar qui ont officiellement
financés les djihadistes de l’État Islamique au départ !!! La France a d'ailleurs récemment
accueillit en grande pompe le prince Salman ben Abdel Aziz qui à cette occasion osa
déclarer que "l'Etat Islamique est l’ennemi numéro un de l'islam" ! Un des hommes les plus
riches de la planète qui reconnaît avoir financé le plus grand ennemi de sa religion
! Chercher l'erreur !
Des violences coraniques sans communes mesure avec la Thora
Quand des spécialistes de l’islam ose évoquer les violences des premiers musulmans ils n’oublient pas
d’évoquer-pour les justifier-celles qu’on retrouve dans la Bible. Pourtant elles n’ont rien en commun. En effet
selon le Pentateuque les guerres que menaient Israël en Canaan avait pour but d’établir une nation spécifique
dans le beau pays que Dieu avait promis aux descendants d’Abraham. Loin d’avoir une soif de conquête et de
pouvoir, les Israélites proposaient la reddition à la population avant de l’attaquer et se conformer aux
instructions de la Loi mosaïque : le viol et les tueries aveugles étaient bannis (ainsi que la prostitution en faveur
des soldats). Souvent, les femmes et les petits enfants avaient la vie sauve. Les hommes qui se rendaient étaient
employés à différents travaux avec un salaire à la clef. Ils étaient tous protégés par la Loi mosaïque et donc
justiciable ! Les soldats au-dessous de 20 ans n’étaient pas enrôlés et on ne devait pas non plus s’en prendre à
l’environnement…Aucune conquête ne devait être mené en dehors du territoire visé. Les prosélytes étrangers
venaient d'eux-mêmes adorer au Temple sans qu'on les contraignent. Évidemment, le premier christianisme qui
n’est plus sous la loi mosaïque fut exempt de toute violence à l’exemple de son fondateur.
133
Le djihad : une conception à géométrie variable :
Quelle est le vrai sens du mot « djihad » selon la conception du
fondateur de l’Islam ?
Dans le Coran, on retrouve l'expression sous deux formes
différentes ; al-ǧihād bi anfusikum (« lutter avec votre âme ») ou
encore l'expression al-ǧihād fī sabīl Allāh (« faites un effort dans le
chemin de Dieu »). Ce mot arabe ‫ داهج‬signifie effort vers un but
déterminé" ou "exercer une force".
Il faut d'abord différencier le petit Djihad (al-Djihad al-Asghar, litt.
"La guerre") qui est temporel du Grand Djihad, ou al-Djihad alAkbar, litt. "La Grande Guerre" qui évoque un combat sur soit en vue d'un perfectionnement dans les voies
de "Allah" et qui dans l'islam aurait 3 applications différentes (par le cœur, par la langue, par la main). Pour
bien comprendre la notion coranique du Petit Djihad il faut en saisir son but. Lequel ? Dans l'esprit du Coran, le
petit Djihad n’a rien à voir avec une guerre spirituelle intérieure pour combattre de mauvais penchants mais la
faveur d'Allah par le combat contre ses ennemis ! Ce but est d'ailleurs clairement déterminé. En effet le Coran
promet plutôt le paradis à ceux qui meurent au combat (S. 4, V. 74) : “ Qu’ils combattent donc dans le chemin
de Dieu, ceux qui vendent la vie présente contre l’ultime. Et quiconque combat dans le chemin de Dieu, tué ou
vainqueur, nous lui donnerons bientôt un énorme salaire ”.
S. 8, V. 39 : “ Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de luttes doctrinales (guerre civile, désordre civil) et
qu’il n’y ait pas d’autre religion que celle de Dieu. S’ils cessent Dieu le verra. ”
S. 9, V. 5 : “ Lorsque les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles partout où vous les trouverez. Faites-les
prisonniers ! Assiégez-les ! Placez-leur des embuscades ! S’ils font amende honorable, célèbrent l’office de la
prière et payent la dîme, laissez-les poursuivre leur chemin ! Dieu est clément et miséricordieux. ”
S. 9, V. 29: “ Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, au jour dernier, qui ne considèrent pas comme illicite
ce que Dieu et son Prophète ont déclaré illicite, ainsi que ceux qui, parmi les gens des Ecritures, ne pratiquent
pas la religion de la vérité, jusqu’à ce qu’ils paient, humiliés, et de leurs propres mains, le tribut. ”
S. 9, V. 123 : “ O Croyants ! Combattez les infidèles qui sont près de vous. Qu’ils trouvent en vous de la rudesse
! Et sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent. ”
S. 47, V 4 : “Lors donc que vous rencontrez ceux qui mécroient, alors frappez aux cols. Puis quand vous avez
dominé, alors serrez le garrot. ”
S. 47, V. 35 : “Ne faiblissez pas et ne demandez pas la paix quand vous êtes les plus forts et que Dieu est avec
vous ! Il ne vous privera pas des conséquences de vos œuvres. ”
Tout au long de l’histoire, cette affirmation est reprise par les commentateurs musulmans:
Al Bokhari (810-870) : “ Lorsque vous rencontrez l’ennemi, soyez endurants et sachez que le paradis est à
l’ombre des sabres ”… C'est pourquoi le sabre est devenu un symbole de cette version agressive du djihad fait
ou perpétré au nom d'Allah. On le rencontre dans la plupart des pays "musulmans" dans les mosquées , dans
certains Corans ou dans les symboles publics. (Voir ci-dessus avec le drapeau d'Arabie saoudite avec la formule
en arabe selon laquelle Muḥammad est le messager d'Allah)
Al Tabarî (838-923) : cet historien cite la lettre de Khalil ibn al-Walid, envoyée en 633 aux chefs perses,
responsables de la surveillance des frontières : “ Devenez musulmans et soyez sauvés. Sinon, acceptez notre
protection et payez la Gizya. Sinon, je viendrai contre vous avec des hommes qui aiment la mort autant que
vous le vin ”. (C’est dans le même état d’esprit que le GIA a envoyé au Président Jacques Chirac, en 1996, une
lettre de menace et d’exhortation à la conversion...)
Les 4 conditions nécessaires pour que le jihad par les armes devienne une obligation pour chaque musulman
(fard ʿayn) sont :
Quand les non-musulmans envahissent une terre musulmane.
Quand les lignes de bataille commencent à se rapprocher.
Quand l'imam appelle une personne ou un peuple pour se lancer au combat.
Quand les non-musulmans capturent et emprisonnent un groupe de musulman
134
La plupart des musulmans dits "modérés" expliquent ces lois suivant leur contexte ; les musulmans étaient
persécutés et devaient se défendre. C'est une explication à l'emporte-pièce puisque ces lois sont claires; elles
appellent à soutenir le prosélytisme guerrier. Il est donc clair que le Djihad temporel n'est pas toujours une
réaction à la persécution mais une prescription pour étendre l'islam de façon à ce qu'il n'y ait qu'une seule
religion.
En résumé le Djihad devrait donc être surtout spirituel dans le Dar al-Islam (pays musulmans), alors que son
application coranique agressive et prosélyte est principalement tournée vers le Dar al-Harb où vivent les nonmusulmans (mécréants, infidèles, athées, polythéistes). Cette dernière conception n'est pas du tout une mauvaise
interprétation du Coran !
D'ailleurs pourquoi ceux qui essaient d'appliquer le Coran concernant le châtiment des apostats et bien d'autres
pratiques qu'on ne voit que dans les pays arabes seraient-ils vus comme des "faux musulmans" par les
musulmans occidentaux ? Ces derniers d'ailleurs n'hésitent pas à venir faire leur pèlerinage en Arabie saoudite et
à soutenir financièrement cet islam qu'il qualifie facilement de déviant dès lors qu'il ne correspond plus à leur
vision occidentale des choses...C'est vraiment une manière de voir à géométrie variable !
Le but de ce 'rouleau compresseur' Daech est de constituer dans un premier temps un État
Islamique en peau de léopard : le calife l'a dit, le califat doit s'étendre de l'Indonésie à
l'Espagne via le Nord Nigeria (ou sévit le virus de l'Ebola), La Libye, la Somalie etc... Car le
calife auto-proclamé ne vise pas que l'occident judéo-chrétien, il veut aussi détruire les
musulmans chiites "c'est un devoir" dit-il, donc l'Iran et bien sûr Israël et le peuple juif qui sont
à ses yeux l'horreur absolue.
Le point de vue des nazis sur les guerriers de l’islam :
Voici ce qu’a dit Adolf Hitler, dans son 187 ème propos tenu au Werwolf, un après-midi du 27/8/1942 :
« Si Charles Martel n'avait pas vaincu à Poitiers : nous aurions bien mieux reçu le Mahométisme, cette
doctrine de la récompense de l’Héroïsme: le Combattant seul a le septième ciel ! Les Germains auraient,
avec cela, conquis le monde.... »
« Toutes les religions détruisent la fierté guerrière de l'homme. Une seule me parait possible : l’islam. La
foi musulmane n'empêche pas les fidèles de se battre »-Heinrich Himmler, Reichsfuhrer
Les Églises orthodoxes derrières le conflit russo-ukrainien
La guerre civile gangrène l'Ukraine entre l'armée nationaliste
ukrainienne et les milices pro russes. Aux yeux du Patriarche de Moscou
Cyrille Ier et de Poutine, la déstabilisation de l'Ukraine est l’œuvre de
l’Occident. Pour résumé la situation, à côté du clivage ethnicolinguistique qui divise l’Ukraine, il en existe un autre, de nature religieuse
qui attise les tensions et la haine. La majorité des Ukrainiens est
orthodoxe, mais répartie en deux Églises. La première, l’Église
orthodoxe ukrainienne, relève du patriarcat de Moscou, tandis que la
seconde, le patriarcat orthodoxe de Kiev, dirigé actuellement par le
Primat Philarete [photo ci-contre], s’en est détaché en 1991, dans une
démarche d’indépendance par rapport aux Russes. L’autre grand groupe religieux qui rassemble
les gréco-catholiques à Kiev se retrouve aux côtés du patriarcat de Kiev pour défendre
l’orientation pro-occidentale du pays.
Le patriarcat de Moscou n’a plus aucun doute : ces deux Églises, dont l’une dépend de Rome, se
sont lancées dans une croisade antirusse. Le climat se refroidit dès la fin du mois de décembre
2013, avec la publication d’un document du patriarcat de Moscou réaffirmant avec fermeté son
refus de la primauté de l’évêque de Rome sur l’Église universelle.
135
En avril dernier, Cyrille Ier a appelé à prier pour le peuple russe vivant en Ukraine, quand celui
de Kiev a assuré que l'"ennemi" russe était condamné à l'échec ! C'est ainsi que par la suite des
responsables de l'Église orthodoxe de Russie sont personae non gratae dans certaines parties de
l'Ukraine. La chute de Viktor Ianoukovitch (protecteur de l’Église orthodoxe ukrainienne) et la
radicalisation de la crise n’arrangent rien. Peu après, le nouveau Premier ministre ukrainien, de
confession gréco-catholique, Arseni Iatseniouk est reçu au Vatican par le pape lui-même. La
guerre est lancée...
L’Église orthodoxe de Kiev (une des 3 officielles) a écrit des lettres à plusieurs banques et
établissements financiers afin de lever des fonds pour soutenir l'armée ukrainienne.
Un membre du clergé orthodoxe de Kiev bénissant, ce mardi 19 août, des soldats du
bataillon de Donbass, des militaires pro-Kiev qui tentent de repousser les bastions prorusses dans l'est du pays
L'ampleur des divisions confessionnelles sur la population ukrainienne :
Le vendredi 24 janvier 2014, le président Victor Ianoukovitch a rencontré les
représentants du Conseil ukrainien des Églises et des organisations religieuses
(CUEOR). Deux jours plus tôt, ce même Conseil avait publié une offre de médiation
entre le peuple révolté et le gouvernement. Un texte de consensus était signé par son
président, le métropolite Antoine de Borispil et Brovary, numéro deux de l’Église
Orthodoxe ukrainienne (sous juridiction du patriarcat de Moscou). Conscient des visées
du président russe à diviser l'Ukraine en deux pays distincts, le CUEOR insistait sur un
point non négociable, l'unité de la nation ukrainienne :« Nous appelons à défendre
l'intégrité territoriale de l'Ukraine et de se défaire résolument de toute tentation de
séparatisme au sein de notre patrie, car nous formons un seul peuple ! Il est indispensable d'exprimer un
amour fraternel à nos concitoyens quelles que soient leurs origines, leurs langues et leurs religions. La
propagation de la haine au prétexte des appartenances ethniques ou religieuses est intolérable. ». Le crédit
dont jouissent les Églises en Ukraine au sein de la population est important, mais elles font face à un
État extrêmement sécularisé et méfiant vis-à-vis d'elles. Depuis 1991, date de l'indépendance du pays, les
Ukrainiens sont revenus massivement à la foi de leurs ancêtres. Le pays compte plus de 34.000 paroisses et
communautés religieuses à 97% "chrétiennes", dont la moitié sont "chrétiennes orthodoxes", et dont l'autre
moitié sont catholiques et protestantes. On estime à 25 millions le nombre de personnes qui se déclarent comme
orthodoxes (à part à peu près égales entre les Églises pro-ukrainiennes et l’Église relevant du patriarcat de
Moscou), 6 millions de fidèles catholiques (dont 5 millions de grecs catholiques, ce qui en fait la principale
Église catholique de rite oriental dans le monde).
«La pire des paix vaut mieux que la guerre»
Une rencontre historique entre le patriarche Cyrille et le pape, en
préparation depuis longtemps, est remisée aux calendes grecques. « Encore
136
début février, le projet semblait bien avancé. La crise ukrainienne l'a rendu impossible », a
confirmé pour l'AFP Yves Hamant, expert français de l'orthodoxie et de la Russie. Un
conservateur ouvertement prorusse Onoufriï [photo ci-contre] a été élu le 13 aout dernier
nouveau dirigeant de l’Église orthodoxe d'Ukraine subordonnée au Patriarcat de Moscou qui
devra la positionner face au séparatisme dans l'Est et la montée des sentiments anti-russes
dans le reste du pays.
Une influence considérable dans les jeux de pouvoirs politiques:
L'Église orthodoxe ukrainienne dépendant du Patriarcat de Moscou n'a
pas hésité à s'immiscer dans le jeu politique, en soutenant ouvertement le
candidat pro-russe Viktor Yanoukovitch, tandis que sa rivale du Patriarcat
de Kiev ainsi que l'Église gréco-catholique d'Ukraine n'ont pas ménagé
leur soutien au candidat d'opposition. Lors de certains rassemblements
pro-Yanoukovitch, des manifestants brandissaient des icônes, en
affirmant le lien religieux entre l'Ukraine et la Russie. Le conflit entre
l'Ukraine occidentale et l'Ukraine orientale, traditionnellement tournée vers la Russie, a été
fréquemment présenté comme un conflit de religion, même si la plus grande prudence demeure
de mise: Viktor Youchtchenko est lui-même issu d'Ukraine orientale, et il a confirmé
publiquement son allégeance à l'Église orthodoxe du Patriarcat de Moscou. L’Église orthodoxe du
patriarcat de Moscou revendique toujours, au moins sur un plan symbolique, l'unité de toutes les
terres russes (Russie, Ukraine, Biélorussie)...
"Pour [Cyrille 1er photo ci-dessus], la perte de l'Ukraine est un drame: ce n'est pas seulement
celle d'une partie du troupeau rejoignant les 'schismatiques', c'est la perte de sa place dans
l'orthodoxie, du mythe du 'monde russe' rassemblant sous sa houlette tous les orthodoxes de
Russie, Ukraine, Biélorussie", relève Yves Hamant.
La difficulté russe d’intégrer le Saint-Siège dans son combat géopolitique
Le combat géopolitique de Poutine a pour but de renforcer les valeurs traditionnelles,
abandonnées par l’Occident. Ce dernier partage avec le patriarche Cyrille Ier, la conviction que
l’Occident sombre dans la décadence. La Russie doit être protégée d’une telle influence, que
l’installation d’une démocratie libérale ne manquerait pas de favoriser. Tout cela se déroule au
moment où Vladimir Poutine amorce sa politique de restauration de la puissance de la Russie.
L’exaltation de l’orthodoxie, comme vecteur identitaire et ciment de la nation russe, occupe une
place centrale dans son programme politique. Son attachement à la défense des valeurs
traditionnelles et surtout son hostilité aux États-Unis le poussent à regarder du côté du
Vatican. Comme si face au projet mondialiste des Américains, fruit de la pensée libérale et
protestante, Rome et Moscou devraient s’unir...
137
18/ La Bible pour les musulmans
L’importance de la signification des noms des prophètes
Il est intéressant pour un croyant de s'arrêter aux noms des prophètes, car comme leur
fonction l'indique ils seraient choisis par Dieu pour transmettre Son message et donner
l'exemple. Que nous apprend le sens de leur nom ?
Comparer ci-dessous le sens des noms des messagers de la Bible avec Ceux de l'islam; que
remarquez-vous ?
Noms
Significations
Caractéristiques
En arabe ce nom illustre
signifie " le très loué ", " celui
Prophète de l'islam; Selon la tradition
Muḥammad
qui, par excellence, est digne
musulmane, c'est le grand père du
de louange " -Sources
Prophète, Abd al Muttalib, qui le
"Le pas loué" en arabe; cette nomma Muḥammad en expliquant : "
Mahomet
traduction paraît donc
Je l'ai nommé ainsi car j'ai voulu qu'il
incorrecte ou impropre,
soit loué au Ciel, par Dieu, et sur
Terre par les créatures de Dieu. "
Ahmed (diminutif de
"Le plus loué" en arabe
Muḥammad)
Ali
"L'élevé" ou le "haut" en arabe
Gendre de Muḥammad et 4ème Calife
et 1er des Imams pour les chiites.
Omar
"La vie" en arabe
Ami proche de Muḥammad; 2ème
Calife.
Othman
"Jeune serpent" en arabe
1er Mecquois converti à l’islam et
3ème Calife.
Prophète de Dieu à l'époque du
"Repos" ou "consolation" en
déluge, il survit lui et sa famille d'un
Noé/ Nouh
hébreu
monde en perdition ce qui réjouit
Dieu
"Père d'une multitude" en
Prophète de Dieu à qui Dieu a fait la
Abraham/ Ibrahim hébreu (Abram signifiait:
promesse de multiplier ses
"Père est élevé"
descendants Isaac et Ismaël
Prophète qui annonça aux rois judéens
Isaïe/ Ishaïa
"Salut de Jéhovah" en hébreu le salut futur de Dieu à leur époque
et de nos jours
3eme roi d'Israël qui régna à une
Salomon/ Suleïman/ "Paix" en hébreu
époque de grande paix et de
prospérité pour son peuple
David/ Daoud
2eme roi d'Israël que Dieu choisit en
raison de ses qualités
"Bien aimé" en hébreu
138
Prophète sauvé des eaux à sa
naissance
Moïse/ Moussa
"Sauvé des eaux" en hébreu
Jésus/ Issa/
Yeshoua
"Jéhovah est salut" en hébreu Prophète par qui Dieu donne le salut
Jean/ Yehya/
Yéhohanân
Joseph/ Youcef/
Yosiphia
"Jéhovah a témoigné de la
faveur" ou "Jéhovah a été
compatissant"
"Que Yah [diminutif de
Jéhovah]
ajoute [ou accroisse]" en
hébreu
Zacharie/ Zacharia/ "Jéhovah s'est souvenu" en
Zekaria
hébreu
Apôtre de Jésus que Jésus aima
Prophète en Égypte qui permit de
sauvegarder le peuple de Dieu en
période de famine par l'abondance
des réserves qu'il fit recueillir
Père de Jean le Baptiste qui
attendait le Messie et l'a vu enfant
En comparant la signification des noms des prophètes hébreux et ceux de l'islam (étant entendu
que les califes sont des successeurs du prophète) le moins qu'on puisse dire c'est que ces
derniers ont des sens péjoratifs en rapport avec Dieu alors que les premiers ont un sens qui
correspond à leur utilisation par Dieu.
En effet concernant le sens du nom Muḥammad; qui doit-on en premier louer ? Qui doit-être le
plus loué ? Qui "par excellence est vraiment digne de louange" ? N'est-ce pas Dieu ?
Honnêtement, ne serait-ce pas faire offense à Dieu que d'être l'objet par excellence de
louanges ?
Concernant le sens du nom Ali; qui est élevé ? N'est-ce pas Dieu ?
Concernant le sens du nom Omar; qui donne ou représente la vie ? N'est-ce pas Dieu ?
Avez-vous remarqué sur qui ces noms attirent-ils l'attention ?
Quelqu'un objectera: 'd'accord mais ce sont des noms que leurs parents leur ont attribués à la
naissance !'
Supposons que Dieu n'en tienne pas compte, Il aurait dans ce cas procédé comme il a fait pour
Abraham. En effet son premier nom était Abram qui signifie "Père est élevé " (hébreu Avram).
C'est Dieu qui a changé son nom en Abraham qui signifie "Père d'une multitude" (Genèse 17:5).
D'autres diront; 'mais ce sont deux cultures différentes dans le monde arabe on donne ces noms
là...' Absolument pas! Voyez ces exemples ci-dessous:
Abdallah : serviteur de Dieu
Abdelaziz : serviteur du Tout-Puissant
Anis : aimable
Abida : se consacre à l'adoration de Dieu
Chahid : témoin de la vérité
Fazlullah : Le don de Dieu
Hamid : qui loue dieu
Moktar : L'élu, celui qui est choisi
Mouad : Protégé par Dieu
Nadir : Avertisseur, Zénith
Noureddine : Lumière de la religion. Redouane : Comblé
Shakir : Reconnaissant
Soufiane : dévoué
Ces noms attirent l'attention soit sur Dieu soit sur une qualité que Dieu aime ou donne.
Coran 64 :1 (Al-Hajj): «Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifient Allah. A
Lui la royauté et à Lui les louanges. Et Il est Omnipotent.»
139
Que dire de la représentation de Muḥammad ? Les exégètes ont souvent associé l’interdiction
qui frappe la représentation figurative dans certains hadiths au danger de l’idolâtrie que l’on
trouve dans le Coran. Pourtant, plusieurs peintres ont fait fi de cette interdiction, et des
peintures et enluminures du prophète Muḥammad enrichissent l’histoire de l’art islamique.
Il y a donc une grande différence entre la signification des noms des prophètes juifs et ceux
des noms des fondateurs de l'islam. Ce sont deux conceptions tout à fait différentes. Cela ne
s'apparente-t-il pas à une certaine déification ?
Le Coran résume-t-il la Bible ?
On entend souvent dire que le Coran serait un résumé de la Bible, étant le dernier livre
que Dieu aurait envoyé pour énoncer son message à l'humanité. Est-ce vrai ?
Deux conceptions différentes de 'message'
 Premièrement, le Coran est différent de la Bible sur son mode d'utilisation. Le Coran
n'est pas un livre au sens où les occidentaux entendent ce terme. Sa dénomination arabe
est « Al Coran » ce qui signifie « la récitation » (ou « la dictée », « la lecture »). Ceci fait
référence à des paroles (prononcées ou écoutées) et non pas à un texte. En arabe, « le
livre », au sens occidental d'objet composé de feuillets reliés couverts d'écriture, se dit «
Al Kitab ».
 Deuxièmement, le Coran est différent de la Bible si on considère sa composition et sa
traduction; il n'est pas chronologique et ne peut être correctement compris s'il est
traduit dans une autre langue que l'arabe.
 Enfin, autre différence de fond c'est que contrairement à la Bible, dans son style; le
Coran n'est pas narratif mais affirmatif. Il est impossible d'adapter le coran en bande
dessinée car le coran ne raconte aucune histoire à proprement parler. (Tout au plus peuton illustrer en BD certains « crois-y ou sinon... » édictés par Muḥammad). En revanche, il
est possible d'adapter la Bible en bande dessinée car la Bible raconte une histoire (depuis
la « création » du monde, la Genèse, jusqu'à sa « destruction », l'Apocalypse). Ainsi le
Coran n'explique pas mais il affirme ! Que dire maintenant de leurs contenus ?
Comparatif des 'mots thèmes'* les plus courants dans le Coran et la Bible:
Termes dans le Coran (86 721 Nombre de Termes dans la Bible (305
Nombre de fois
mots)
fois
101 mots; 5 fois plus)
Miséricorde/miséricordieux...
548
Bon
637
Châtier/châtiment
402
Royaume/ royauté
509
Message(r)
396
Juste
390
Mécréants(520)/injustes(215)
735
Louange
340
Coran
154
Sage/ sagesse
333
Récompense
152
Prier/Prière
317
Feu/ fournaise
129
Joie/ joyeux
301
Enfer
96
Aimer
280
140
Combat
Diable
Mensonge/menteur-égaré(s)
Douloureux
Soumettre
Tuer/ combattre
Punir/ rétribuer
Infidèle
Maudit/malédiction
Maître
Hypocrite
Bon
Amour
92
90
350
72
70
157
133
48
43
34
33
10
10
Bonté/ bonté de cœur
Diable
Justice
Salut
Amour
Confiance
Miséricorde/ miséricordieux
Foi
Bonne nouvelle
Prière
Humble/ humilité
Patient/Patience
Dieu lent à la colère
268
33
252
203
166
146
132
391
144
121
56
31
18
*Ces mots thèmes ne comprennent pas les noms propres très courants tels qu’Allah, Dieu etc....
La liste ci-dessus repend 3753 mots du Coran soit 4.3 % du texte coranique et 5068 mots de
la Bible soit 1,7 % du texte biblique.
En ce qui concerne le Coran, si nous écartons tous les petits mots « outils » comme les articles,
les prépositions, les verbes être et avoir, les pronoms, les conjonctions, etc...(28519 mots) il
resterait que 58562 mots « signifiants » qui transmettent le message du Coran. Les mots
thèmes ci-dessus correspondraient à 6.4 % soit en moyenne 1 mot sur 15 ou un de ces mots par
verset ! Si l'on compare les contenus de ces livres avez-vous vraiment l'impression que le
Coran résume la Bible ? Absolument pas ! On note que la notion de bonne nouvelle ou de
Royaume de Dieu qui est le thème central de la Bible est étranger au Coran tandis que les
qualités positives comme l'amour, la bonté ou l'humilité sont pratiquement
inexistantes...Que dire des similitudes ?
Une récupération partielle du texte biblique
Muḥammad semblait apprécier la Bible dont il isola certains personnages; Adam, Noé, Abraham,
Ismaël, Isaac, Agar, la servante d'Abraham, Israël (Jacob), Joseph, Job, Moïse, Aaron, David,
Salomon, Jonas, Zacharie, Marie (citée 34 fois), Jésus (Isa; cité 37 fois sous différentes
formes), Jean-Baptiste (Yahya). Qui deviennent musulmans (soumis).
Il emprunte aussi au Sermon sur la montagne (Matthieu V-VII 27, Luc VI 17-49) trois des cinq
piliers du Mahométisme : la prière, l'aumône (zaka), le jeûne (ramadan), et y ajoute le pèlerinage
(hadjdj) - commun à la plupart des religions - et surtout la shahada (« J'atteste qu'il n'y a pas
de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est l'envoyé de Dieu ») La pratique des cinq
prières journalières à genou à des périodes précises de la journée fait penser aux habitudes du
prophète Daniel qui priait à genoux 3 fois par jour (Daniel 6:10) et à celles de Zoroastre qui
priait 5 fois par jour à des horaires précis. Non seulement ces récits ne collent pas avec les
anciens mais ils en occultent bien souvent leur sens. Ces emprunts et ajouts concernant la
vie de ses prophètes soulèvent un autre problème; pourquoi Dieu aurait-il attendu 600 ans
voir plus pour donner d'autres détails au sujet de ces prophètes voire d'autres consignes ?
Si Muḥammad semblait avoir du charisme, l'histoire atteste qu'en trois ans, il ne s'est entouré
que d'une petite cinquantaine de disciples qui sont devenus une centaine au bout de cinq ans.
L'efficacité des armes est venue au secours de son verbe. Le livre des Actes (1:15; 4:4) par
contre nous apprend qu'à la mort de Jésus après seulement 3 ans de ministère ses disciples sont
141
passés de 120 à 5000 ! En clair alors que le message biblique est prosélyte et argumenté celui du
Coran est affirmatif en se basant sur la soumission humaine (forcée ou pas) pour accomplir la
volonté de Dieu.
En quel sens Jésus est-il appelé 'Fils unique-engendré de Dieu' ?
Les Évangiles présentent Jésus aussi bien comme l'Envoyé que le 'Fils de Dieu'. Comment
le comprendre alors que le coran laisse entendre que cela s'apparente à de l'idolâtrie voire
à de la stupidité ? Cela signifie-t-il que Dieu s'est marié et a engendré ? Qui est Jésus
pour les chrétiens ?
Le rôle d'un Envoyé de Dieu
Imaginez qu'un ami lointain vous envoi chaque semaine des
lettres; vous vous absentez une année au bled et vous
demandez à la Poste de garder votre courrier pendant cette
période. Quand vous revenez vous attendez le facteur à votre
boîte aux lettres. Celui qui vient est nouveau et ne vous amène
en main propre que la dernière lettre en disant que les autres
sont restés à la Poste. Allez-vous ne vous contenter que de ce
courrier ? Non ! Vous allez aussi chercher les autres !
De la même façon Dieu nous a envoyé d'anciennes lettres (la Thorah, Zabür et Injil). Le Coran
nous demande de les observer (Voir ci-dessous). Allons-nous refuser de les lire parce que nous
avons vu le dernier facteur ? Les prophètes sont des messagers de Dieu ou des facteurs. Qui
écrit et envoie ces lettres ? Celui qui les envoie est le même; c'est Dieu qui les écrits. Ce n'est
donc pas le visage des facteurs qu'il faut considérer avant de lire ce que Dieu nous envoie.
Quand donc on veut comprendre ce que Dieu veut nous dire ce sont toutes ces lettres qu'il faut
considérer ! Dieu a parlé au début et Il ne se trompe jamais ! Si nous ne lisons que les
dernières nous ne comprendrons rien !!!
Certains diront: "la dernière lettre ne pourrait-elle pas résumer toutes les autres ?" C'est
insensé puisque cela voudrait dire que Dieu a mal écrit ses premières lettres, qu'il est
obligé de se répéter et qu'il est incapable de tout voir et de tout dire dès le début !
Les sourates qui encouragent à la lecture de la Bible :
Sourate 5 :44 : « Nous avons fait descendre le Thora dans laquelle il y a guide et lumière.
C'est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les
docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d'Allah, et ils en
sont les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes
enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà
les mécréants. »
Sourate 5 :68: « Dis : "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous
conformez pas à la Thora et à l'Évangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre
Seigneur.»." Et certes, ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur va accroître beaucoup
d'entre eux en rébellion et en mécréance. Ne te tourmente donc pas pour les gens mécréants.»
Sourate 10:94: « Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge
alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t'est venue de ton Seigneur : ne
sois donc point de ceux qui doutent. »
142
Une confusion avec 'le péché de l'association'
Tous les prophètes ont condamnés le grave péché de l'association (l'idolâtrie). La Bible ne dit nul
part que Dieu a une femme au sens physique. Dieu est esprit et nul homme ne peut le voir. Il
n'est pas de cette création et n'a pas été créé. C'est évident qu'Il ne peut donc pas engendrer
quelqu'un d'autre avec l'aide d'une femme. C'est d'ailleurs l'idée fondamentale que rappel le
Coran (voir ci-dessous).
Des sourates sur l’identité de Jésus au VII ème siècle:
Sourate 6:101 : Créateur de cieux et de la terre. Comment aurait-Il un enfant, quand Il n'a pas
de compagne? C'est Lui qui a tout créé, et Il est Omniscient.
Sourate 112: "Il est Allah, Unique... Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il
n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui"
Sourate 9:30-31: « Les Juifs disent : "Uzayr est fils d'Allah" et les Chrétiens disent : "Le
Christ est fils d'Allah". Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des
mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse! Comment s'écartent-ils (de la vérité)? Ils ont
pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors
d'Allah, alors qu'on ne leur a commandé que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui!
Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu'ils [Lui] associent. »
Une métaphore pour un langage spirituel
Comment comprendre cette troublante expression pour une personne qui vivait au VII ème siècle
en Arabie ?
 En réalité quand les Évangiles appellent Jésus 'le Fils de Dieu' c'est pour rappeler qu'il
est non pas égal à Dieu mais qu'il est dans un sens spirituel la toute première créature


de Dieu (Révélation 3:14); "le commencement de la création de Dieu"
Contrairement aux autres créatures Jésus a été produit, crée et formé directement
par Dieu ! C'est en ce sens qu'il est le Fils unique-engendré de Dieu (Jean 17:5,24)
Les Évangiles expliquent aussi qu'après avoir créé Jésus au ciel Dieu se servit de lui
pour créer les autres anges et les autres choses. Il s'agit donc bien d'une créature
à part (Colossiens 1:15-17).
Par contre la bible indique que ne devons pas adorer Jésus mais Dieu seul ! (Matthieu
4:10)
 D'ailleurs Jésus est bien un des rares qui n'ayant pas été touché par le péché est
parfait ! Il a vu Dieu et a fait des miracles.
Si Adam et les anges étaient appelés fils de Dieu au sens spirituel pourquoi pas Jésus ? Jésus
est donc bien le fils spirituel de Dieu.
Pour bien comprendre cela, il est possible qu'à l’époque de Muḥammad le mot 'fils de Dieu'

avait pris une connotation péjorative idolâtrique et que ceux qui le prononçaient croyaient
en la fausse doctrine de la trinité. Ces faux chrétiens pensèrent sans doute que Jésus est
égal à Dieu alors que nul part il en question dans la Bible...Dieu employa souvent dans la
Bible des expressions qui se rapporte à Lui comme si elles pouvaient se rapporter à nous pour
nous mettre à notre portée. Ce sont ce qu'on appelle des expressions anthropomorphiques.
Quand on dit par exemple que Dieu écoute est-ce que cela veut dire qu'il a des oreilles comme
nous ? Non ! C'est pareil pour ce type d'image. D'ailleurs le Coran emploi aussi des expressions
pareil comme 'la main', 'la face' ou 'le trône de Dieu' (voir ci-dessous).
143
Emploi figuré dans le coran qui pourrait être mal compris :
Sourate 43 :3 : « Nous en avons fait un Coran arabe afin que vous raisonniez. Il est auprès de
Nous, dans l'écriture-Mère [l'original du ciel ; ‘l’Umm al-Kitâb’ ou ‘la Mère du Livre’], sublime et
rempli de sagesse. » Cela veut-il dire que le Coran a engendrer ? Non ce n'est qu'une expression
ou une métaphore.
Sourate 2:115: "A Allah seul appartiennent l'Est et l'Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face
(direction) d'Allah est donc là, car Allah a la grâce immense; Il est Omniscient."
Sourate 2:255: "Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "alQayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent."
Sourate 7:54: "Votre Seigneur, c'est Allah, qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis
S'est établi "istawa" sur le Trône."
Sourate 38:75: "(Allah) lui dit : "Ô Iblis, qui t'a empêché de te prosterner devant ce que J'ai
créé de Mes mains? T'enfles-tu d'orgueil ou te considères-tu parmi les hauts placés?""
Dans le langage courant aujourd'hui on n'a en réalité aucun mal à comprendre la métaphore 'Fils
de Dieu'. Ne dit-on pas les fils du bled pour parler des enfants du pays ? Cela veut-il dire
que c'est le pays qui les a engendrés ? Non, c'est simplement une description imagée. De la
même façon, même si les Évangiles indiquent que Jésus est 'le Fils unique engendré de Dieu'
(Jean 3:16); c'est évidemment au sens spirituel qu'il faut le comprendre.
Le Coran est-il vraiment plus fiable que la Bible ?
On remet facilement en cause l'authenticité de la Bible, mais qu'en est-il du Coran que
l'on décrit comme "le miracle des miracles"; peut-on soutenir qu'il est parfaitement fiable
? Son inspiration est-il comparable à celui de la Bible ?
Selon la tradition musulmane, ce livre sacré fut donné sous forme de révélations par un ange à
Muḥammad qui était illettré, de 610 à 632 de notre ère près de La Mecque en Arabie saoudite.
Un petit résumé du contexte s'impose.
Début et présentation de l'islam
Le fondateur de l'islam, Abu-l-Qâsim Muḥammad de son vrai nom est né en 570 à La Mecque,
dans une famille de riches marchands. Vers 611, Muḥammad, retiré sur une montagne, le mont
Hira, près de La Mecque, reçoit la révélation de sa mission. Selon le Coran, l’ange "Gabriel" lui
ordonne d’annoncer aux hommes qu’il n’y a qu’un seul Dieu tout-puissant, Allah. Muḥammad appelle
à la « soumission à Dieu », c’est-à-dire à l’islam, et promet la résurrection. IL est rejeté par sa
tribu parce qu’il menace la religion traditionnelle. Il doit s’exiler de La Mecque. Accompagné des
premiers convertis, les musulmans, il s’installe à Yathrib en 622. Cette période d’émigration,
appelée Hégire, marque le début du calendrier musulman. A Yathrib, devenue Médine, la ville du
prophète, il organise la première communauté musulmane et commence à étendre l’islam. En 630,
il conquiert La Mecque, renverse les 360 idoles de la Kaaba (mais laisse "la pierre noire") et en
fait la première ville sainte de l’islam. Les préceptes du coran en font une religion qui régit la
société mais sans clergé. En claire, pour aller au paradis, les croyants doivent respecter cinq
obligations, appelées les « piliers de l’islam » contenus dans le livre sacré, le Coran :
144





Croire en un dieu unique
Prier cinq fois par jour en se tournant vers La Mecque
Jeûner pendant le mois de Ramadan
Faire l’aumône
Se rendre une fois dans sa vie en pèlerinage à La Mecque.
L'influence du milieu particuliers dans lequel Muḥammad évolua sur le Coran
Certains affirment que le père de Muḥammad Abdallah (mort quand il avait 2 mois) était juif de conviction et
de tradition, tout comme son grand-père Abd al Muttalib (un Hachémites) qui l'a pris en charge et placé à
l'école du temple dès l'âge de six ans. Son oncle Abu Talib l'aurait ensuite recueillit et lui aurait enseigné en
Syrie outre le commerce les Évangiles. Enfin sa mère Amina fille de Wahb (morte quand il avait 6 ans) serait
issue d'une famille de fétichistes, mais, était devenue chrétienne (à l'insu de sa famille). Avant sa mort elle
confia l'enfant à une nourrice bédouine, Halima. Orphelin très jeune, Muḥammad devient conducteur de
caravanes, travaille pour une riche veuve, Khadijah, qu’il épouse (elle avait 40 ans et Mahomet environ 25), ils
se marient et auront quatre filles, dont Fatima, future épouse d'Ali. À noter que Mahomet aurait eu en tout
quinze épouses tout au long de sa vie. (au sujet de la plus jeune, le Hadith, Sahih Bukhari 7,62-64 dit :"Le
Prophète a épousé Aisha quand elle avait six ans et il a consommé son mariage quand elle avait neuf ans, et
alors elle est resté avec lui pendant neuf années (c'est à-dire, jusqu'à sa mort)."). Un autre témoignage révèle
qu'il serait épileptique: « Un jour, Halima (Halîma bintl-llârith) et son mari Abou Kabcha retrouvent
Muḥammad étendu par terre, le corps couvert de sueur, la bouche écumante, les yeux égarés, ses vêtements
déchirés. Ils pensent à une crise d'épilepsie, mais le jeune Mahomet leur explique que deux hommes grands et
robustes sont venus et l'ont obligé de lutter contre eux ; que malgré la faiblesse de son âge, il avait longtemps
combattu, mais qu'enfin ils l'avaient terrassé, lui avaient ouvert la poitrine pour lui laver son âme. (...) Quand
Mahomet a douze ans, son oncle Abu-Taleb l'emmène en Syrie. Arrivés à Bostra (El Basra), ils visitent un
monastère. Ils sont accueillis par un moine nestorien, connu sous le nom de Bahira. Ce moine prit par la suite
une part notable à la composition du Coran. »-Biographie de Muhammad. Concernant Bahira ou Sergius
venu de Rome on dit qu'il était aussi le "précepteur" ou le tuteur de Muḥammad; voir sources ici. Cette
information mérite d'être soulignée.
Le fait que Muḥammad soit illettré accomplit-il la prophétie Isaïe ?
Il est intéressant de savoir comment Muḥammad a-t-il reçu la première révélation. Selon la tradition
musulmane, la révélation aurait commencé dans la grotte de Hira où il avait pour coutume de se retirer,
vraisemblablement dans un but de méditation. "Lorsque l’ange Gabriel apprit à Muḥammad à faire ses
ablutions et lui demanda de lire, celui-ci lui répondit : « je ne sais pas lire. » Il le prit dans ses bras et le serra
très fort [me frappa -selon d’autres traductions] avant de le lâcher et lui demander encore une fois de lire.
Muḥammad dit : « mais je ne sais pas lire. » L’ange le serra de nouveau et plus fort, puis lui demanda de
lire ; et il répondit qu’il ne savait pas lire Il le prit dans ses bras pour la troisième fois, le serra très fortement,
puis le relâcha et dit : « Lis par le nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’un caillot de sang !
Lis ! Car ton Seigneur, le Très Noble, c’est Lui qui a enseigné par la plume. Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne
savait pas. » Commentaires au sujet de la Sourate 96, v1-5. Des chroniqueurs signalent que quand Gabriel
s’en alla, il laissa ‘Muḥammad en état de choc, ce qui entraîna une interruption momentanée (fatrah) de la
révélation après le premier, ou les premiers messages'. Pendant les deux ou trois ans qui suivirent, il resta terrifié
par ces révélations... Certains croient que cela réalise la prophétie d'Isaïe 29:12 concernant la personne 'qui
connaît pas l'écriture et qui ne peut pas lire', or selon le contexte cette prophétie décris plutôt l'engourdissement
spirituel des chefs religieux de Juda; leur aveuglement moral.
Le Coran est le livre sacré des musulmans. Ce mot signifie « récitation » en arabe. Pour les
musulmans, il s’agit des révélations que Dieu a faites, en langue arabe, à Muḥammad par
l’intermédiaire de l’ange Gabriel. La première révélation eut lieu sur le mont Hira vers 611 et il y
en eut jusqu’à la mort du Prophète. Le Coran contient la révélation à Muḥammad de la parole
d’Allah. Il a été rédigé en arabe bien après la mort du Prophète. Il se compose de 114
sourates ou chapitres, divisées en 6 236 ayâts ou versets et classées par ordre de longueur
décroissante dès 1923, à l’exception de la première qui porte le nom de « Fatiha ». Les
145
premières sourates définissent les bases de la religion musulmane, les autres règlent la vie
quotidienne et sociale des croyants. En essayant de comprendre comment il a été rédigé nous
aurons une meilleure idée de son degré de fiabilité.
Rédaction du Coran
Muḥammad a reçu les premiers versets du Coran vers 610 de notre ère. Il semble qu'au tout
début de la révélation, le Coran ait été d'abord mémorisé. La tradition parle même de certains
compagnons de Muḥammad venant l'interroger sur la manière de réciter tel ou tel chapitre. Au
cours des treize années suivantes les deux tiers du Coran avaient déjà été récités. Les textes
étaient écrits sur des omoplates d'animaux domestiques, sur des morceaux de cuir, sur des
pierres blanches, sur tout support à portée de la main, puis ils étaient appris par cœur. Combien
étaient-ils ?
Dans sa traduction anglaise du Coran, J.M. Rodwell partage le même point de vue : " Le nombre
de ceux qui émigrèrent en même temps que Muhammad s'élève à environ 150 personnes. "-The
Koran, trad. J.M. Rodwell, Everyman's Librairy, 1978, p. 338, notes. Le problème c'est
qu'à l'époque il n'y avait pas de compilation seulement des copies de sourates éparses !
L'érudit musulman sunnite perse Al Bukhari (810-870) déclare qu'un an environ après la mort
de Muhammad, vers 634, le Coran fut rassemblé en un seul recueil par Zaïd ibn Thabit, à la
demande du calife Abou Bakr. Voici comment Al Bukhari rapporte le récit de Zaïd :
"Lors du massacre de la population d'Al Yamamah, Abou Bakr me fit chercher et voici, Omar ibn
Khattab était avec moi. Abou Bakr dit : " En vérité, Omar est venu vers moi et m'a déclaré :
'Vraiment, le massacre perpétré à l'époque d'A1 Yamamah a causé des pertes cruelles parmi les
Narrateurs du Coran et je crains vraiment qu'il y ait eu des ravages dans les rangs des
Narrateurs ; c'est pourquoi une bonne partie de la matière du Livre est en train de se perdre.
Aussi j'estime que tu devrais donner des ordres pour rassembler le contenu du Coran.' (...) En
conséquence, je me mis à rechercher le Coran. Je rassemblai les textes écrits sur les nervures
médianes de palmiers, sur des pierres blanches plates ou conservés dans le cœur des hommes,
jusqu'à ce que j'aie trouvé la fin de la Sourate Al-Tauba (9.128-129) avec Abu Khuzaimah le
Ansar. Ce n'est qu'avec lui que je trouvai ce texte : " Un messager, très certainement est venu
de vous ", jusqu'à la conclusion de Bara'ah. Les feuilles restèrent auprès de Abou Bakr jusqu'au
moment où Dieu le fit mourir ; ensuite les textes furent gardés par Omar pendant sa vie, puis
par Hafsa, la fille d'Omar". Comment cela s'est fait ?
Dans l'introduction à sa traduction française du Coran Hamidullah dit : "Les sources sont
unanimes pour dire qu'Abou Bakr ordonna à Zaïd de ne point se fier uniquement à la mémoire,
mais de chercher pour chaque verset deux témoins, copies écrites chez deux personnes ".Hamidullah, op. cit, p. XXIX et XXX. Ensuite, on peut se poser la question; s'il a été tenu sous
bonne garde comment a-t-il pu être recopié ?
Pour autant que l'on sache, c'était là le seul exemplaire officiel du Coran avant qu'Othman ne
devienne calife, original que nous n'avons pas retrouvé !!! Il y avait bien d'autres hommes, par
la suite tels que Ubai b. Ka`b à Médine et Ibn Mas`ud à Kufa en Iraq qui avaient fait leur propre
recueil presque complet du Coran, mais la plupart des hommes et des femmes étaient tributaires
de ce qui avait été appris par cœur.
Il ne reste donc plus de nos jours aucune version antérieure à celle d'Othman, ni même aucune
version contemporaine d'Othman, et il n'a bien entendu jamais existé de version contemporaine
à Muḥammad. L’un des plus anciens exemplaires connus est un coran du Xe siècle (donc datant de
146
plus de deux cents ans après le califat d'Othman) qui est conservé en Iran au musée Pars de
Chiraz. Il y en a un autre au musée Topkapi d'Istanbul.
On peut donc affirmer que pendant 40 ans, de l'an 610 date à laquelle la première
révélation fut accordée jusqu'à 649, date à laquelle Othman procéda à sa recension
officielle, la transmission du Coran se faisait presque uniquement oralement.
La question fondamentale se pose: Comment sait-on que le Coran est demeuré sans altération
pendant toutes ces années où sa transmission reposait essentiellement sur le témoignage
oral ? Après tout, quelqu'un aurait pu omettre quelque vérité ? QUI SAIT SI LE TEXTE
N'A PAS ÉTÉ MODIFIÉ ? Certains répondrons: " Il est impossible que dès l'an 27 de
l'Hégire, quelqu'un ait pu altérer le contenu du Coran dont la connaissance s'était déjà répandue
de l'Arabie en Turquie, au nord, et de l’Égypte à la Perse, à l'est. "
On ne peut que respecter ce point de vue, en faisant néanmoins remarquer que c'est une
question de foi ! Nul ne possède la copie du Coran rassemblée par Zaïd Ibn Thâbit en 634,
n'est-ce pas ? II n'y a rien de faux ni d'illogique à croire ces choses. En étudiant
comment l’Évangile s'est constitué et s'est répandu, on s'aperçoit que ce sont les mêmes
raisonnements et les mêmes actes de foi qui caractérisent les étudiants de la Bible à ceci
près qu'ils s'appuient non pas sur quelques copies récitées oralement mais des milliers de
copies recopiés et comparées entre elles sur des siècles ! Il y a aussi une autre difficulté de
taille en ce qui concerne la transmission du Coran...
"Une copie du Coran" de Othman ibn 'Affan est considérée comme la plus ancienne copie au
VIII eme siècle à la bibliothèque de la mosquée Telyashayakhà à Tachkent (Ouzbékistan)Ce ne peut être l'original car à l'époque de Muḥammad les arabes n'écrivaient pas sur du papier...
Les problèmes posés par la langue arabe
Le Coran contient beaucoup d'emprunts de termes non arabes, surtout de la langue syroaraméenne. En particulier, les termes Qur'ân (coran), sûra (sourate), âyât (verset)
correspondent aux mots syriaques qeryânâ (lectionnaire), sûrtâ (témoignage) et âthâ (signe).
Cela pose un problème dans la compréhension des copies parvenues ainsi que dans leur
traduction. On peut citer aussi Al-Suyūtī qui dénombre 119 mots non-arabe dans le Coran
empruntés à l’éthiopien, au persan, au grec, à l'indien, au syriaque, à l'hébreu, au nabatéen, au
copte, aux langues soudanaises, et au berbère selon lui.
Selon le philologue Christoph Luxenberg : « Au commencement du III ème siècle, les chrétiens de Syrie ne se
contentaient pas de porter leur mission évangélique aux pays limitrophes, comme l’Arménie ou la Perse. Ils
allaient jusque dans des contrées éloignées, jusqu'aux confins de la Chine et la côte Ouest de l'Inde, en plus de la
totalité de la Péninsule arabique, jusqu'au Yémen et l'Éthiopie. Il est ainsi plus probable que, en vue de porter le
message chrétien aux peuples arabes, ils aient utilisé, entre autres langues, la langue des Bédouins, c'est-à-dire
l'arabe. Afin de répandre les Évangiles, il leur fut nécessaire d'utiliser un mélange de langues. Mais à une
147
époque où l'arabe était un ensemble de dialectes qui n'avaient pas de forme écrite, les missionnaires n'avaient
pas d'autre choix que de recourir à leur propre langue littéraire et à leur propre culture, c'est-à-dire au syroaraméen. Le résultat fut que la langue du Coran est née dans une langue arabe écrite, qui cependant était une
langue dérivée de l'arabo-araméen. (…) Selon la tradition musulmane, le Coran daterait du VI ème siècle, alors
que les premiers exemples de littérature en arabe dans le plein sens du terme ne se trouvent que deux siècles
plus tard, au temps de la « Biographie du Prophète », c'est-à-dire de la vie de Muḥammad telle qu'elle a été
écrite par Ibn Hichâm, décédé en 828. On peut ainsi établir que la littérature post-coranique a été développée par
degrés dans la période qui a suivi le travail de Khalil ibn Ahmad, mort en 786, fondateur de la lexicographie
arabe (« kitab al-ayn ») et de Sibawayh, mort en 796, à qui l'on doit la grammaire de l'arabe classique.
Maintenant, si nous considérons que la composition du Coran s'est achevée à la mort de Mahomet, en 632, nous
avons devant nous un intervalle de 150 ans, durant lequel nous ne trouvons pas trace de littérature arabe. »Dictionnaire du Coran, de Mohammad Ali Amir-Moezzi, éd. Robert Laffont (2007) pages 735-739.
Ainsi, le philologue Christoph Luxenberg affirme aussi que le passage de la sourate 33, qui est
traduit habituellement par « sceau du prophète » signifie en réalité « témoin » . Par cette
lecture, Muḥammad n'est plus le plus grand des prophètes, celui qui en clôt la lignée, mais
seulement un témoin de ces prophètes qui vinrent avant lui. A côté de cela demeurent aussi des
contradictions flagrantes jusque dans les préceptes mêmes du Coran...
Versets abrogés et versets abrogeant
On accuse souvent la Bible de contradictions mais il y en a beaucoup dans le Coran ; a tel point
que certaines sourates expliquent ce phénomène. Les 'savants musulmans' appréhendent cette
difficulté par le principe des versets abrogés (Mansukh) et des versets abrogeant (Nasikh) : les
versets les plus récents relatifs à un sujet donné abrogent les versets les plus anciens sur le
même sujet. Le principe de l'abrogation repose sur deux versets du Coran (Coran 2:106 et
16:101) La difficulté est de connaître, pour chaque sujet étudié, le verset révélé en dernier
alors que les versets du Coran ne sont pas classés par ordre chronologique. Selon l'islamologue
français Jacques Berque sur les 114 sourates du Coran, 71 sont plus ou moins concernées par
l'abrogation. Globalement, concernant les prescriptions de vie, les premiers versets dictés à La
Mecque ont souvent été abrogés par des versets dictés plus tard à Médine, jugés plus "durs".
L'exemple le plus souvent cité de l'évolution des prescriptions du Coran en fonction de la règle
de l'abrogation est celui de l'interdiction de l'alcool. Sur d'autres points sensibles comme la
tolérance avec le fameux verset "point de contrainte en religion" menacé d'être abrogé, 'les
autorités' musulmanes sont divisées sur la question.
Il ressort de cette analyse partielle de la façon dont nous est parvenu le Coran que des zones
d'ombre subsistent entre la fiabilité des récitations par cœur de 6 236 versets recueillis un an
après la mort de Muḥammad puis perdus, puis compilées 17 ans plus tard, et finalement
correctement traduites 200 ans plus tard, les querelles sur les traductions de certains mots et
les abrogations; même si des versets assurent qu''Allah est le gardien du Livre' on ne peut
que le croire mais non le prouver. Dans les faits, cette certitude n'est basée que sur la
fiabilité de la mémoire des individus ! Et sur ce plan-là on ne peut pas dire que le Coran soit
plus fiable que la Bible. De plus quel livre est vraiment le plus fiable; celui qui a été recopié à
tout -va et sur des siècles par des scribes et eu de nombreux vains adversaires ou celui qui a été
récité par cœur et recopié par-ci par-là et dont l'étude, la promotion et la préservation est
financée par le puissant Royaume d'Arabie Saoudite ? Chacun pourra y répondre selon son
honnêteté.
148
Est-ce Ismaël ou Isaac que Dieu choisit ?
Qui d'Ismaël (plus exactement Yshmaël) ou d'Isaac était le fils promis qui devait hériter
des promesses de Dieu à Abraham ? Qui a vraiment été emmené comme sacrifice ?
Pourquoi s'intéresser à ce détail ? La réponse à cette question est l'enjeu majeur que se
disputent juifs et arabes depuis des siècles, question de fond qui confirmerait ou
infirmerait de quelle nation viendrait le prophète tel que Moïse ! Elle oppose donc encore
les juifs et les chrétiens contre les musulmans. Comment savoir qui fut réellement celui que
Dieu choisit ?
Un immense enjeu devenu un symbole de fierté raciale et communautaire
Disons toute suite que c'est probablement la question historique la plus sensible et la plus
délicate a traité puisqu'elle divise profondément des communautés raciales qui de part et
d'autre revendiquent une légitimité divine ! Ces revendications sont à l'origine de haines et de
luttes constantes dans l'histoire qui ont fait et font encore couler beaucoup de sang !
 Dire aux juifs que c'est Ismaël qui a été choisi et non Isaac c'est en quelque sorte leur
dénier leur histoire et leur privilège d'avoir été choisi comme ancien peuple élu.
 Dire aux chrétiens que c'est Ismaël qui a été choisi c'est leur faire occulter le message
du Christ au profit de celui de Muḥammad qui deviendrait ainsi le dernier messager de
Dieu qu'il faudrait suivre.
 Dire que c'est Isaac qui a été choisi c'est remettre en question le choix privilégié et
l’honneur de la nation arabe à recevoir 'l'ultime prophète', cela entretiendrait l'état
'd'abaissement' des Ismaélites devant celui des juifs conformément à ce qu'en dit la
Genèse quand elle mentionne qu'Ismaël et Agar sa mère furent chassés d'auprès
d'Abraham...
Puisqu'on ne peut départager ce casse-tête sur la base des récits sacrés (Bible et Coran) qui se
contredisent on ne peut le faire qu'en mettant de côté ses querelles, sa race, ses préjugés et
ses croyances. Il faut faire appel à l'histoire et à notre intelligence.
Ce qu'en dit l'histoire

L'histoire vient tordre le coup à des idées reçues; Ismaël premier fils d'Abraham par
Agar ne peut pas être l'ancêtre des arabes puisque ceux-ci existaient bien avant
l'époque d'Abraham. Les arabes descendent en grande partie de Sem et certains (basanés
du sud de la péninsule) de Cham fils de Noé (par Koush). C'est ainsi que des historiens ont
émis l'hypothèse que Yoqtân fut l'ancêtre de la plupart des premiers peuples de l'Arabie
149


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

dont certains vivaient en nomade vers 2200 avant notre ère. (Selon la Genèse cet homme
avait 13 fils).
D'ailleurs, les fouilles ont démontrés qu'il existait des tribus arabes présentes dans la
péninsule arabique avant qu'Ismaël ne s'y installe vers 1913 avant notre ère. De plus
Abraham a vécu à Our en Chaldée (ce qui correspond à une région qui englobe l'actuel
Iraq). Ce ne sont donc pas les descendants d'Ismaël qui ont peuplé l'Arabie dont les
tribus arabes existaient bien avant. Par contre les Yshmaélites se sont installés comme
bédouins à l'est de l’Égypte, dans toute l'Arabie du nord et jusqu'aux frontières de
l'Assyrie, ce qui correspond aujourd'hui à l'Arabie saoudite, la Jordanie, et l'Iraq. Ce fait
montre que les Ismaélites convoitaient déjà la "terre promise".
Si on retrouvé de nombreuses archives (tablettes d’argile) prouvant que le nom
« Abraham » se retrouve à différentes époques et en différents lieux de Mésopotamie-ce
qui correspondrait à ses pérégrinations dans le désert depuis Our -on en retrouve aucune
de sa présence à La Mecque ! De plus les archéologues ont retrouvés sur un tell à Béer
Schéba le fameux "Puits du serment" où Abraham et Abimelk ont conclu leur alliance
(Genèse 21:31)-Biblical Archaeologie Review !
De très anciennes inscriptions assyriennes et babyloniennes parlent de ces tribus en
particuliers celle de Salmanasar III et de Tiglath-Piléser III (rois d'Assyrie) comme des
tribus organisés et se rivalisant. Et curieusement on y trouvait des reines dont Samsi "la
reine du pays d'Arabi". Il est intéressant de noter que les savants arabes considèrent
Ismaël comme un "moust'aarib" (arabisé), et ses descendants comme les "moustaa'riba"
(les arabisés) par opposition aux "aariba" (les arabes d'origine).
En ce qui concerne Agar la mère d'Ismaël, elle était égyptienne; d'ailleurs parlant de
l'Egypte, Muhammad aurait dit à ses Compagnons qu'ils y avaient "un lien de parenté"
("rahim") (Selon le Haddith rapporté par Muslim n° 2543). Le Prophète faisait
probablement allusion, écrit An-Nawawî, au fait que Agar était d'origine égyptienne
(Shar'h Muslim). Ainsi, si une fois adulte Ismaël épousa une égyptienne ses descendants
furent donc au trois quart égyptiens et un quart sémite.
Enfin, les dépouilles d'Abraham, d'Isaac et de leurs femmes furent déposées dans la
grotte de Makpéla (à Hébron en Israël). Rien n'indique qu'y soit aussi entreposée celle
d'Ismaël...
Tombes d'Abraham, d'Isaac et leurs femmes dans le Caveau des Patriarches à Hébron
Ce que dit la logique

D'où vient la langue arabe (très ancienne) ? N'est-ce pas de la confusion des langues à
Babel à l'époque de Noé ?
150
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Ismaël étant né vers 1932 avant notre ère soit près de 300 ans après la confusion des
langues à Babel (2239 avant notre ère), il ne peut donc pas être l'ancêtre des arabes
mais d'une partie des arabes.
Dans la tradition musulmane, le premier enfant à avoir été circoncis est Ismaël cela
explique pourquoi la plupart des enfants sont circoncis lorsqu’ils sont âgés entre 4 et
13 ans. En Iran, elle a lieu le plus souvent le jour même de la naissance. Ailleurs, l’âge où
l’enfant est circoncis est très variable, même si le plus souvent sept ans est considéré
comme le meilleur âge. Chez les juifs selon la Torah (Lévitique 12:3) la circoncision a lieu
le 8ème jour, jour où il est prouvé que le bébé commence à synthétiser la vitamine k est
nécessaire à la cicatrisation !
La tradition musulmane veut qu'Ismaël reconstruisit avec son père Abraham la Ka'aba
dont il ne restait que les fondations et que parmi les 12 fils d'Ismaël (que la bible
énumère comme Cheikhs) 2 fixèrent leur demeure à La Mecque; Qédar et Nébaïoth (cités
en Genèse 25:13). De ces derniers proviendraient les fameux Quraychites, la tribu de
Muḥammad. S'il en est ainsi pourquoi la dépouille d'Abraham aurait été enterrée à Hébron
? Si les musulmans tiennent Ismaël et Isaac pour deux prophètes d'une importance égale.
Pourquoi Isaac n'aurait-t-il donc pas suivi Ismaël et Abraham en Arabie saoudite ?
Le Coran ne nomme pas le fils « sacrifié » de façon explicite à la Sourate 37 qui rapporte
l'histoire du sacrifice d'Abraham ; le nom d'Ismaël en effet n'y apparaît pas mais celui
d'Isaac y est mentionné à deux reprises ! Donc il n'y a pas de preuves formelles que c'est
Ismaël qui ait été mis en sacrifice.
Paroles qu'Abraham aurait prononcé selon le coran:
« Seigneur, fais-moi don d'une [progéniture] d'entre les vertueux". Nous lui fîmes donc la bonne
annonce d'un garçon (nom d'Ismaïl ajouté) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de
l'accompagner, [Abraham] dit : "Ô mon fils, je me vois en songe en train de t'immoler. Vois donc
ce que tu en penses". (Ismaël) dit : "Ô mon cher père, fais ce qui t'es commandé : tu me
trouveras, s'il plaît à Allah, du nombre des endurants". Puis quand tous deux se furent soumis (à
l'ordre d'Allah) et qu'il l'eut jeté sur le front. Voilà que Nous l'appelâmes "Abraham! . Tu as
confirmé la vision. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants". C'était là certes,
l'épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes
son renom dans la postérité : "Paix sur Abraham". Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants.
Car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète
d'entre les gens vertueux. Et Nous le bénîmes ainsi que Isaac. Parmi leurs descendances il y a
[l'homme] de bien et celui qui est manifestement injuste envers lui-même.»-Sourate 37 :100113. On remarque que le nom d’Ismaël est sous-entendu entre parenthèse alors que le nom
d’Isaac est cité deux fois.
Si donc Ismaël était vraiment l'enfant héritier d'Abraham pourquoi Dieu aurait-il attendu
2542 ans (de 1932 avant notre ère à 610 de notre ère) pour s'occuper de la nation arabe
?
Réconcilier les frères ennemis dans leur rivalité qui perdure ?
Sur le plan historique et logique il est évident qu'Ismaël n'a pas pu être l'héritier des promesses
faites à Abraham quand Dieu a déclaré qu'il ferait de ses descendants son bien particulier. Les
juifs ayant été rejetés en tant que nation élue, on le voit bien aujourd'hui; ni eux ni les
151
musulmans ne peuvent prétendre être une nation à part comme l'était Israël aux temps de
Salomon.
Néanmoins l'animosité qu'Ismaël nourrissait envers Isaac semble s'être transmise à ses
descendants au point même que ceux-ci haïssaient le Dieu d'Isaac. Nous avons ainsi l'impression
que chacun se revendique être le peuple dont est issu le prophète promis, par fierté raciale. Il
est vrai que tous les arabes ne sont pas musulmans et que tous les musulmans ne sont pas arabes.
D'ailleurs, dans les faits fait, il y a significativement plus de musulmans non-arabes (dans des
pays tels que l’Indonésie et la Malaisie) que d’arabes musulmans. La notion de race et de langue
devrait être donc relativisée. Le Coran met aussi en doute l’identité du fils héritier de la
promesse faite à Abraham. Et il contient des instructions quelque peu contradictoires aux
musulmans envers les juifs. Dans des passages, il donne instruction aux musulmans de traiter les
juifs comme des frères, dans d’autres, il commande aux musulmans de s’en prendre aux juifs qui
refusent de se convertir à l’Islam.
Cette ancienne racine d’amertume n’explique pas toute l’hostilité entre juifs et arabes
aujourd’hui. En fait, pendant plusieurs millénaires de l’histoire du Moyen-Orient, les juifs et les
arabes vécurent en relative paix ou indifférence entre eux. La cause principale de leur hostilité
a une origine moderne. Après la Seconde Guerre Mondiale, quand les Nations Unies donnèrent
une portion de la terre d’Israël au peuple juif, cette région était principalement habitée par des
arabes (les palestiniens). La plupart des arabes protestèrent avec véhémence contre l’occupation
de leur territoire par la nation d’Israël. Les nations arabes se liguèrent et attaquèrent Israël
pour tenter de chasser la nation d’Israël de cette terre – mais ils furent battus. Et depuis, il y a,
hélas, une grande hostilité entre Israël et ses voisins arabes.
Pourtant si on examine de près le litige de fond on se rend compte qu'il s'agit pour chacun
simplement de réhabiliter l'image de sa nation dans sa fierté à se revendiquer comme
privilégiée...Or Dieu le Créateur de l'homme est forcément impartial. Le christianisme à ce sujet
permet de passer justement au-delà de ses revendications raciales et culturelles.
Y aurait-il "50 000 erreurs dans la Bible" ?
Certains font circuler autour d'eux l'affirmation selon laquelle il y aurait 50 000 erreurs
dans la Bible sans les avoirs personnellement vérifiés. Il est vrai que se livrer à une telle
analyse serait un énorme défi. Néanmoins retrouver l'origine de ces accusations graves
permet de comprendre ce qu'il en est vraiment...Décryptage.
En 1975 le médecin gastroentérologue français (de la famille du roi
Fayçal d’Arabie saoudite) Maurice Bucaille publie un livre qui fera le
tour des pays 'musulmans' et des banlieues françaises à plusieurs
millions d'exemplaires; "La Bible, le Coran et la Science". Un livre
qui prétend apporter objectivement "des preuves de la falsification
et de l'inexactitude scientifique de la Bible"...
Était-ce une trouvaille de sa part ? Pas du tout; en réalité bien avant
lui il y avait d'autres détracteurs de ce genre; ce que révèle un
article de "Réveillez-Vous !" du 22 août 1958 (édité par les Témoins de Jéhovah) avait titré:
"La Bible renferme-telle 50000 erreurs?" Cette revue reprenez une accusation que venait de
lancer le périodique anglais "Look" dans un article du 26 février 1952 s'intitulant: "La vérité
sur la Bible". On pouvait y trouver certaines des '50 000' fautes selon deux anciennes versions
152
de la Bible (anciennes de plus de 300 ans); celle du roi Jacques (1611) et la Douay Version
(1600). Était-ce une sorte de contrecoup des découvertes des manuscrits de la Mer morte
entre 1947 à 1956 qui venaient justement confirmer l'authenticité scriptural de la Bible ?
Comme l'indique bien "Réveillez-Vous !" ces erreurs furent répertoriées sur la base
d'anciens manuscrits en grec Koinè en cours de correction au vu des nouvelles découvertes
archéologiques. L'analyse de ces copies permet de relativiser ces critiques:
Quelques extraits de l'article du 'Réveillez-Vous!' du 22 aout 1958 en question
En réponse à l'ouvrage du docteur Bucaille, le docteur anglais (généraliste) William Campbell
publie le livre ; "Le Coran et la Bible à la lumière de l'histoire et de la science" en 1989 aux
éditions Farel (révisé en 2003). La particularité de son intervention est qu'elle est basée sur un
examen personnel des copies complètes des Évangiles exposées au British Muséum en particulier
celle du fameux Codex Sinaïticus (datant du IV ème siècle) ! Dans ce livre il montre que Maurice
Bucaille (décédé en 1998) n’évalue pas le Coran selon les critères à l’aide desquels il juge la Bible
153
tout en attendant de celle-ci qu’elle se conforme aux exigences et au langage scientifiques du
XX ème siècle, alors qu’il jugerait acceptable que le Coran soit écrit sans cette même rigueur
scientifique. « L’objectivité dont se réclame le docteur Bucaille reste ainsi toute théorique »
écrit-il.
Quelques contradictions apparentes:
Si on analyse brièvement quelques-unes des 50 000 erreurs présupposées dans la Bible on se
fera une idée de ce que sont le reste...Si on prend les accusations les plus courantes on peut
aisément y répondre en attirant l'attention sur le contexte, la culture, la géographie et
l'histoire du peuple juif :
 L'évangile de Matthieu (20:29) ainsi que celui de Marc (10:46) décrivent une guérison
miraculeuse de Jésus guérissant alors qu'il sortait de Jéricho tandis que l'évangile de Luc
(18:35) indique qu'il s'approchait de Jéricho à cette occasion. Y-a-t-il une contradiction ?
En réalité non puisque Monsieur Bucaille ignore qu'à l'époque il y avait 2 Jéricho; une
petite et une grande Jéricho tout comme Paris et sa couronne. La nouvelle Jéricho
romaine avait été rebâtie à environ 1 kilomètre et demi au sud de la Jéricho juive
ancienne. Ce fut une double ville si bien que Jésus est entré par l'une pour en ressortir
par l'autre. Le fait que nous ne connaissons que le nom d'un des 2 aveugles montre que la
scène a été rapportée par plusieurs témoins différents. Cela confirme tout au moins que
les 2 évangélistes ne se sont pas concertés, ni copiés et ont rapporté, retranscrivant
comme des témoins, une scène d'un point de vue différent. Un témoin qui se trouve à
l'avant verra l'incident par devant et celui qui est à l'arrière l'incident vu de derrière..
Panorama de l'emplacement de l'ancienne "double-ville" de Jéricho


On lit dans en Genèse 11:17 : " Et quant à l'arbre du bien et du mal, tu n'en
mangeras point, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ". Cela semble en
contradiction avec le reste du récit selon lequel Adam vécut plus de neuf cents ans après
avoir mangé du fruit défendu. En réalité comme l'indique le reste harmonieux de la Bible;
pour Dieu "mille ans sont comme un jour" selon II Pierre 3:8.
On lit dans la Genèse 6:3 : " Mon esprit ne demeurera pas éternellement dans l'homme,
car il est de chair et sa vie ne dépassera pas la cent vingtième année ". Cela aussi
semble être en contradiction avec le fait que certains par la suite vécurent plus longtemps
comme Noé qui vécut encore 350 ans soit en tout 950 ans (Genèse 9:28,29) et
Aparkshad 438 ans (Genèse 11:13)...En réalité le contexte indique que Dieu ne parlait pas
de limiter la durée moyenne de la vie des hommes à 120 ans mais de l'humanité en général
en faisant arriver le déluge dans 120 ans ! Dieu a fait cette déclaration en 2490 avant
notre ère soit 120 ans avant le déluge.
154
Ahmed Deedat, autre célèbre pourfendeur de la Bible
Le célèbre et charismatique Cheikh Ahmed Deedat Hussein (1918-2005)
surfa sur la vague de la haute critique biblique moderne pour prêcher à
travers le monde que la Bible (pourtant à ses yeux tout aussi falsifiée) avait
annoncé la venue de Muḥammad ! Originaire de l'inde ce conférencier et
écrivain dès 36 ans parcourra l'Europe, l'Afrique, les États-Unis et
l'Australie pour défendre l'islam. En 1957, il fonda l'International Islamic
Propagation Center (IIPC) avec le but d'imprimer une grande variété de
livres sur l'islam. Et en 1958, il établit un centre islamique appelé l'Institut d'éducation AsSalaam pour la formation de futurs intellectuels islamiques. Il dirigea des cours de théologie
biblique et mena de nombreuses conférences sur la Dawa (prosélytisme envers les nonmusulmans) qui devint le facteur dominant de sa vie.
Il écrivit également un grand nombre de livres, bénéficiant d'un gros tirage, et certains furent
même distribués gratuitement. Notons que la plupart de ces débats sont intentionnellement
enregistrés en vidéo pour être distribués à travers le monde et que ceux-ci se trouvaient
parfois même dans les étalages de marché dans la plupart des banlieues françaises.
Le succès du prédicateur vient surtout du fait qu'il défia des 'prédicateurs chrétiens'
étant eux-mêmes dans l'erreur quant à la compréhension des enseignements du Christ.
Ainsi on apprend qu'en 1988 Ahmed Deedat eut un débat avec le missionnaire 'chrétien' et
américain d'origine palestinienne, le docteur Annis Shorrosh avec pour sujet: « Jésus est-il
Dieu ? ». Or tous les chrétiens ne croient pas que Jésus est Dieu le Tout Puissant; certains
comprennent ce que la Bible dit réellement à ce sujet; qu'il a été créé par Dieu (Révélation
3:14; Colossiens 1:15).
Aussi lors de sa tournée en Amérique du Nord, Deedat débattit également contre le docteur
Robert Douglas, à l'Université du Kansas en novembre 1986, autour du thème « Jésus a-t-il
été crucifié ? ». Là aussi tous les chrétiens ne croient pas que Christ a été crucifié mais
certains pensent qu'il a été mis sur un poteau; voir note précédente à ce sujet.
En 1984, Ahmed Deedat enjoignit au pape Jean-Paul II de discuter publiquement avec lui,
devant tout le Vatican, place du Vatican. Le pape refusa mais lui proposa une audience privée. Il
fut interdit en France pour menace à l'ordre public.
En 1996 Ahmed Deedat eut un accident vasculaire cérébral qui le laissa tétraplégique avec
lésions du tronc cérébral, sans possibilités de parler ou de déglutir. Il fut hospitalisé dans un
grand hôpital de Riyad, où il apprit à communiquer par le biais d'une série de mouvements
oculaires et d'une machine lui permettant de former ainsi des phrases complètes. Il passa les
neuf dernières années de sa vie chez lui, rivé à son lit, à Verulam en Afrique du Sud, où il mourut
en aout 2005.
Aujourd'hui ce sont ces deux générations 'd'expertises critiques sur la Bible', financées par
l'Arabie saoudite, qui ont, hélas, largement véhiculé auprès de la jeunesse musulmane actuelle
des clichés stéréotypés à l'égard de la parole de Dieu inspirée.
155
Le paradis originel était-il au ciel ou sur la terre ?
D'où nos premiers ancêtres Adam et Eve ont-ils étés chassés par Dieu ? Du ciel ou de
la terre ? La réponse à cette question est essentielle pour savoir où est-ce que Dieu avait
placé à l'origine le paradis ou le 'Jinnath'...
L'expulsion du paradis selon le coran
"Et Nous dîmes : "O Adam, habitez, toi et ton épouse, le Paradis. Et mangez de (ce qui)
s'y (trouve) en toute aisance ; et ne vous approchez même pas de cet arbre [= pour en
manger quelque chose], sinon vous serez du nombre des injustes. Descendez [en arabe
'nazalou'], les uns ennemis des autres. Et vous aurez sur la Terre un lieu de demeure et un
profit jusqu'à un certain temps""- Coran 2:35,36
Ce passage correspond à quelques détails près à ce que dit la Genèse concernant cet épisode
(Genèse 3:1-24). En effet pour certains cette sourate semble indiquer qu'Adam et Eve étaient
dans un paradis au ciel et qu'ensuite ils en ont été chassés vers la terre. Qu'en est-il en réalité ?
Remarquons que le verbe arabe pour indiquer que le premier couple devait descendre, 'nazalou'
est utilisé couramment pour un déplacement géographique. Ainsi quand on veut dire qu'on
descend de la montagne' on dit 'nzal min jabal'; c'est pareil quand on veut dire qu'on descend
en ville...
Pourquoi cette remarque ?
La Genèse indique clairement que le jardin d’Éden (ou le Jinneth) était au moyen-orient ou plus
exactement traversé par 4 fleuves qu'elle cite dont deux sont connus et identifiables
aujourd'hui: le Tigre et l'Euphrate. Comment s'imaginer un beau jardin traversé par 4 grands
fleuves ?
La plupart des géographes sont d'accord pour admettre que pour que 4 fleuves traversent
un terrain il faut qu'il y ait sur le plan topographique une élévation. Ainsi cela indique tout
simplement que le paradis était bien sur terre; sur une sorte de montagne de laquelle
sortaient 4 grands fleuves comme l'illustre la carte ci-dessous:
156
Une descente ou une expulsion dramatique pour l'humanité
Nous nous rendons compte ainsi que si Dieu avait demandé à Adam et Eve de "descendre" du
paradis il pouvait tout simplement s'agir pour eux de descendre de la montagne où se trouvait le
jardin d’Éden. De cette façon eux et leurs enfants pouvaient l'observer de loin.
Cela s'accorde logiquement avec ce que déclare le reste du récit inspiré selon Genèse 3:24:
"Ainsi [Dieu] chassa l'homme et posta à l'est du jardin d’Éden les chérubins et la lame
flamboyante d'une épée qui tournoyait sans arrêt pour garder le chemin de l'arbre de vie"
Si le paradis était au ciel on se demanderait alors pourquoi Dieu aurait-il pris la peine de
sécuriser l'entrée au paradis par des anges alors qu'Adam et Eve étaient sur terre ? A n'en pas
douter 'le jardin de délices' ne pouvait pas être au ciel ! Sur terre Dieu n'avait-il pas donné
assez de 'délices' pour les humains si l'on ne tient pas compte de leurs labeurs actuellement ?
Dans une autre note on verra comment se réalisera le dessein de Dieu concernant le Jinneth...
Où est passé le corps de Jésus ?
Beaucoup de personnes croient que Sidna Aïssa (Jésus) est monté au ciel avec son corps
de chair, du fait qu'on ne l'ait pas retrouvé dans la tombe. Que sait-il vraiment passé ?
D'après les Évangiles ses disciples ont en effet trouvé sa tombe vide. Le coran indique que "les
juifs ne l'ont pas tué" et "qu'il n'a pas été crucifié" mais "Dieu l'a élevé à lui" -Sourate
4:156-160.
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

En effet les juifs n'ont pas tué Sidna Aïssa puisqu'ils ne pouvaient le faire le jour du
sabbat. D'après les Évangiles, ce sont les romains qui l'ont tué !
Il n'a pas non plus été crucifié puisqu'on la mis sur un poteau et non sur une croix !
Enfin Dieu l'a élevé à lui en le ressuscitant au ciel et en le plaçant tout près de lui à sa
droite...
Dans les Hadiths il est dit que Jésus-Christ descendra avant la fin du monde pour tuer le Dadjal
(l'Antéchrist). S'il descendra c'est qu'il est bien monté au ciel ! Ceci étant personne ne peut nier
que Sidna Aïssa est retourné près de Dieu. Mais Comment ?
Dieu a donné à Moïse une vérité universelle et incontournable en disant: "nul homme ne peut me
voir et demeurer en vie" -Exode 33:20. Aucun homme avec son corps de chair ne peut donc se
placer devant Dieu.
Si donc Sidna Aïssa a été élevé à Dieu il est forcément venu en tant qu'esprit; qu'a-t-il
donc fait de son corps de chair ? Là est la question...
Qu'en disent les Évangiles ? Au départ il est venu sur terre non pas en s'étant matérialisé mais
en étant né parfait, étant porté dans le ventre de Myriam...Bien après il a été assassiné par les
romains et a été ressuscité 3 jours plus tard en tant qu'esprit. Il a donc revêtu un corps de
chair en se matérialisant pour se montrer à ses disciples. Et comment les a-t-il quitté ? En
s'élevant dans le ciel progressivement; c'est ainsi qu'il a été élevé à Dieu...
En réalité cela accomplit la prophétie de Sidna Daoud en Psaumes 16:10:
"Car tu n’abandonneras pas mon âme au Schéol [la tombe]. Tu ne permettras pas que ton
fidèle voie la fosse"
157
Il est donc logique d'en conclure que conformément à cette promesse Dieu a fait disparaître le
corps de Sidna Aïssa comme il l'a fait pour Moïse selon Deutéronome 34;5,6 où nous lisons que
Dieu "l'enterra dans la vallée, au pays de Moab (...) et personne n'a jamais connu sa tombe
jusqu'à ce jour".
Dieu ne souhaite pas qu'on retrouve leur tombe probablement afin que nul ne se mette à les
adorer...
Que dit le Coran concernant la mort de Jésus ? Il est sans ambiguïtés; Sourate 19 :33
[Maryam] : "Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je
serai ressuscité vivant". Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent."
Jésus fut bien mort puisqu'il a été ressuscité !
Quelles preuves avons-nous que Sidna Aïssa subit bien une mort momentanée ?
Premiers disciples du Christ martyres à Rome-peinture selon J L Gérôme
1/ Les juifs n'ont pas pu laisser un autre homme prendre sa place sur le poteau de supplice
puisqu'ils le connaissaient bien et qu'une fois ressuscité, il leur a montré les marques de clous
sur ses mains...(Jean 20:27)
2/ Les premiers disciples de Jésus n'auraient pas risqué leur vie sur de simples allégations
mais ayant été témoins oculaires eux-mêmes de la résurrection de Sidna Aïssa (plus de 500
témoins selon les Évangiles; I Corinthiens 15:6) la plupart d’entre eux ont préférés mourir en
martyre dans les cruelles arènes romaines plutôt que renier leur foi en Sidna Aïssa !
3/Enfin l'opinion des juifs à ce sujet est digne d'intérêt puisque c'était ainsi qu'ils traitaient
les faux prophètes; et nul doute à ce sujet (sur le plan historique c'est incontestable) Jésus
étaient bien un faux prophète pour eux...
Pourquoi Dieu a-t-il permit cela ?
En Exode 21:23 Dieu stipule qu'on "doit donner âme pour âme" autrement dit "vie pour vie".
Ainsi comme Adam a perdu la perfection dans son corps de chair condamnant par la même
ses descendants à l'imperfection, le corps de chair parfait de Sidna Aïssa a bien servi de
rançon pour racheter les descendants d'Adam de la condamnation qui pesait sur eux. C'est
vraiment là une grande preuve de la grande miséricorde de Dieu !
158
Jésus recommanda-t’ il d'observer la Loi mosaïque ?
Que voulait dire Jésus quand il a déclaré: "Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la
Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Amen, je vous le
dis, en effet, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota ou un seul trait
de lettre de la Loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l'un
de ces plus petits commandements et qui enseignera aux gens à faire de même sera appelé
le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les
enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux." - Matthieu 5 :17 et 19
(NBS) ? Est-ce à dire que les chrétiens doivent suivre loi mosaïque ?
Pour comprendre ces déclarations il faudrait les replacer dans leur contexte; Jésus est entrain
de donner son sermon sur la montagne dans lequel il tire des principes à partir de préceptes de
la loi mosaïque.
Par exemple, il dit par la suite : «Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout : ni par le
ciel, parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est son marchepied, ni
par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car
tu ne peux en rendre un seul cheveu blanc ou noir. Que votre parole soit « oui, oui »,
« non, non » ; ce qu'on y ajoute vient du Mauvais. » -Matthieu 5 :33-37. Avez-vous
remarqué le nombre de fois où apparaît la conjonction d’opposition « mais [ou cependant] moi je
vous dis» ? 6 fois : V 22, 28, 32, 34, 39, 44 ! Cela soulève 4 questions essentielles :
1/A qui Jésus s’adresse-t-il ?
2/Pourquoi fit-il d’autres applications de la Loi ?
3/Comment Jésus a-t-il observé la loi mosaïque au point de ‘l’accomplir’ ?
4/Devons-nous encore observer les plus de 600 lois donné à Moïse ?
Envoyé pour rassembler d’abord les « enfants d’Israël »
Il y avait des foules de personnes venues écouter son sermon ; certaines ont fait plus de 100 km.
Qui visait-il en premier lieu dans son sermon sur la montagne ? Il confiera plus tard ; « je n'ai
été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. »-Matthieu 15 :24 (TOB). En effet
quand il a formé ses apôtres pour prêcher le Royaume il leur commanda ceci : « allez plutôt vers
les brebis perdues de la maison d'Israël.»-Matthieu 10 :6 (TOB)
Il est donc clair que la prédication de Jésus visait d’abord les Israélites de son époque. La loi
mosaïque était encore en vigueur pour Israël tant que Jésus était là comme nous allons le
voir plus loin. A quoi donc servait-elle ?
Une loi parfaite
159
Cela voulait-il dire que la loi devait être d'être reformulée plus tard ? Non sinon ce serait un
aveu d'impuissance de la part de Dieu ! « La loi du SEIGNEUR est parfaite, elle restaure la
vie » selon Psaumes 19 :7 (NBS). Ces lois sont parfaites et contenaient des principes qui
émanent de Dieu. Leur but étant de protéger et de guider les Israélites afin qu'ils soient prêts à
accepter le Christ. Dans cette optique celui-ci voulait aider les juifs en leur montrant qu’ils
avaient à pratiquer de façon beaucoup moins contraignante ces lois que leur imposaient leurs
chefs religieux.
Ainsi la loi mosaïque avait un sens bien particuliers ; non pas celui que voulaient en donner les
Pharisiens autour de laquelle ils ont échafaudés tout un carcan de règles rigides difficiles à
observer et qui écrasait le peuple d’un fardeau bien lourd. En disant « moi je vous dis » Jésus
s’opposait à leurs interprétations ; il donnait ainsi une application pratique bien plus simple dans
la vie de tous les jours ; étant ainsi en contradiction avec leurs traditions qu’il dénonça souvent.
En même temps il donnait le point de vue immuable de Dieu.
D’ailleurs au verset 19 il dit bien que « celui qui les mettra en pratique et les enseignera,
celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux». Jésus a montré comment les mettre
en pratique, c'est-à-dire comment les comprendre au sens spirituel pour les observer dans les
différents aspects de la vie de tous les jours.
Ainsi que plutôt que de s'arrêter sur la Loi à la lettre il en fit ressortir l'esprit. D’ailleurs
il résume la loi par ces mots tout simple mais très profond:
"Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même
pour eux : c'est là la Loi et les Prophètes. ”-Matthieu 7 :12.
Selon Matthieu 22:39-40 il dit: aussi «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ton intelligence. C'est là le grand commandement, le premier.
Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces
deux commandements dépendent [ou sont suspendues] toute la Loi et les Prophètes."
Mais comment Jésus accomplit-il lui-même ‘la Loi et les Prophètes’ ?
Jésus: un être parfait
Selon la sourate 3:36 Jésus et Marie sont les seuls êtres parfaits sur terre. Le Tafsir El
Jalaleyn reconnaît que Jésus fait partie des personnes qui ne sont pas touchés par le péché et
qui par conséquent sont parfaites. Cela s'explique par le fait que c'est Dieu qui a créé
directement Jésus dont il a transféré la vie dans le sein de Marie.
Une fois qu’il s’est remémoré son existence pré humaine il a pu se rappeler comment Dieu avait
traité par le passé avec les juifs comme par exemple Abraham dont il cite comme étant témoin
quand Dieu lui a parlé selon Jean 8 :58 :
« Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, Je
Suis [ou j’étais].»
Le constat ainsi posé en accord avec les Evangiles c’est que Jésus est venu sur terre comme
étant parfait ; il a été élevé par des parents qui devaient observer la Loi mosaïque à la
différence que lui l’observait à la perfection en toute connaissance de cause! C’est ce qu’indique
qu’à l’âge de douze ans il était capable de s’asseoir au milieu d’enseignants pour les interroger. Le
récit de Luc 2 : 47 ajoute : «Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son
intelligence et de ses réponses.»
Qu’en est-il d’une partie du verset qu’on oublie souvent : « les Prophètes » ? Voyez par exemple
Luc 4 :18-21:
160
« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a conféré l'onction pour annoncer la
bonne nouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux
aveugles le retour à la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année
d'accueil de la part du Seigneur. Puis il roula le livre, le rendit au servant et s'assit. Les
yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire :
Aujourd'hui cette Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. »
Comme celles-ci Jésus a réalisé pas moins de 300 prophéties messianiques rapportées dans les
Prophètes et les Psaumes !
Jésus a donc ‘accomplit la Loi et les Prophètes’ en ce sens qu'il observa parfaitement la
lettre de la Loi tout en faisant ressortir l’esprit qu’elle renfermait et qu'il réalisa les
Prophéties messianiques confirmant qu’il est bien l’Envoyé de Dieu qui va mener à bien son
dessein éternel. Il a donc en quelque sorte remplit son ‘contrat’.
‘La loi du christ’ ou l'esprit de la Loi
Quel modèle Jésus nous laisse-t-il ? Par la façon dont il accomplit la Loi nous avons un modèle :
«car je vous ai donné l'exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi j'ai fait pour
vous » dit-il en Jean 13 :15.
C’est pourquoi Jésus conclut une ‘alliance nouvelle’ avec ses apôtres selon Luc 22 :20 ; il ajoute
au verset 30 ‘qu’ils s’assoiront avec lui pour juger les douze tribus d’Israël’. Ainsi la ‘nouvelle
alliance’ concernerait un Israël spirituel et non pas un Israël selon la chair selon Galates 6 :16.
Mais Pourquoi ‘nouvelle’ ?
En l’an 33 Dieu a rejeté son peuple juif en tant que nation élu et donc mit fin à l’alliance de la loi
mosaïque quand celui-ci a rejeté le Messie ; ce que confirme Matthieu 23 :37-39 :« Jérusalem,
Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de
fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses
ailes ! Mais vous ne l'avez pas voulu. Eh bien, votre maison vous est laissée déserte. Car,
je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur ! »
En effet Dieu prévoyait une autre alliance qui n’était pas encore conclu entre Lui et son peuple
selon Jérémie 31 :33 (NBS):
« Mais voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël, après ces jours-là —
déclaration du SEIGNEUR : Je mettrai ma loi au dedans d'eux, je l'écrirai sur leur
cœur ; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple. »
On pourrait comparer ce changement par la mise à jour d’une nouvelle constitution qui s’appuie
sur l’ancienne. Mais objecterait-on, ce passage de la Loi de Moïse à la loi du Christ signifie-t-il
que Dieu n’est pas fidèle à ses principes ? Non. Tout comme des parents adaptent les règles
qu’ils imposent à leurs enfants en fonction de leur âge et de leur situation, Dieu a adapté les lois
qu’il souhaitait que son peuple respecte. C’est ce que l’apôtre Paul a expliqué en ces termes :
“Avant que la foi vienne, nous étions gardés sous la loi, enfermés, en vue de la foi qui allait
être révélée. Ainsi la loi a été notre surveillant jusqu'au Christ, pour que nous soyons
justifiés en vertu de la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus soumis à un
surveillant” —Galates 3:23-25. (NBS)
161
Ainsi la Bible indique clairement que la Loi ne devait plus être en vigueur une fois que Christ
retourna au ciel mais elle parle de la "loi du Christ" (Galates 6:2); celle qui accomplit
spirituellement la loi de Moïse non pas machinalement mais dans les pensées; du plus profond de
la personne. Alors que la Loi condamnait les péchés, Jésus dénonça les sentiments et les pensées
qui motivent ces mauvaises actions.
Ne dit-on pas que pour élever une nation il faut d'abord élever ses pensées ? Le christianisme
est donc une émanation de l'esprit de la Loi mosaïque. Et l'esprit de cette Loi se traduit par des
principes.
Quel est la différence entre une loi et un principe ? Si une mère dit a son enfant : ‘ne met pas
les mains sur la plaque électrique’ ; elle donne une loi ou un ordre. Mais si quand une fois plus
grand elle lui dit ‘la plaque est chaude’; elle lui communique un principe d’ordre général : la plaque
est chaude : il ne faut pas la toucher avec les mains ou bien elle est chaude ; on peut y mettre
des plats…Contrairement à une loi, le principe connaît donc plusieurs applications possibles en
fonction du contexte et fait appel à notre intelligence. Dieu veut donc que nous l’adorions de
tout cœur avec notre intelligence.
Quels sont quelques-uns de ces principes (liste non exhaustive):
La règle d'or: Matthieu 7:12 (Faire aux autres ce qu'on voudrait qu'on nous fasse)
Contre la fornication : extirper cela dans les pensées...: Matthieu 5:28
Pour ses ennemis: aimer ses ennemis: Matthieu 7:43-48
Pour les relations: régler vite les différents, être doux et humbles, maîtriser sa langue: Matthieu 5:23,24,
Colossiens 3:12, Philippiens 2:3, Jacques 1:26
Sur la colère : Colossiens 3:8; Ephésiens 4:26
Sur le respect des autorités supérieures: Romains 13:1-5
Sur la neutralité: Jean 17:15; 18:36
Sur le mensonge: Colossiens 3:9
Sur la jalousie et les rivalités: Jacques 3:14
Sur l'impartialité: Jacques 2:5-9
Pour les familles: Ephésiens 6:1-4; Colossiens 3:18-19
Sur le matérialisme: I Timothée 6:9-11; 17-19...
Après le retour au ciel de Jésus les choses devaient donc changer; le but du code de lois divines
et des prophètes fut accompli de sorte que ce soit une bonne nouvelle pour toutes les
nations. La loi mosaïque avait donc un sens; le christianisme est la traduction de ces lois dans le
cœur et l'esprit non plus au moyen d'un code mais de principes !
C’est ce que confirme Luc 16:16:“ La Loi et les Prophètes ont été jusqu’à Jean [le Baptiste].
Depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle, et toutes sortes de
gens se pressent vers lui"(NBS)
CONCLUSION
Au vu de tout ceci il est donc impossible de comprendre qu’en Matthieu 5 :17 à 19 Jésus dise
qu’il faut observer la loi comme lui le fait ! A considérer que ce soit le cas pourrions-nous
réellement le faire, nous étant imparfait ? Non c'est impossible. La Loi mosaïque n'est plus
en vigueur depuis le retour au ciel de Jésus puisqu'elle a atteint son objectif en préparant
le nouveau peuple de Dieu a une nouvelle alliance basée non plus sur un code protocolaire
parfait mais sur l'esprit de cette Loi c'est à dire la 'Loi du christ'. Dieu sait que les
hommes imparfaits ne peuvent pas observer parfaitement la Loi et donc ont besoin d’un autre
moyen de salut (Galates 3 :19) qui est l'essence même de cette Loi. Si aujourd'hui on devait
mettre en pratique les commandements d'une Loi ce serait plutôt l'esprit des commandements
de la Loi mosaïque qu'il faudrait donc observer et ne pas violer d'un iota !
162
Qui est le 'consolateur' annoncé par Jésus ?
Selon Jean 16:7 Jésus dit à ses apôtres: "je vous dis la vérité : Il est de votre intérêt
que je m’en aille. Car si je ne m’en vais pas, non l’assistant ne viendra pas vers vous, mais
si je m’en vais, je vous l’enverrai." (TMN). Que voulait-il dire ?
Le terme grec original pour l'expression "l'assistant" est "ho paraklêtos" qui signifierait
"consolateur" et qui peut être traduit selon les traducteurs par "assistant", "Paraclet",
"défenseur", "avocat", "conseiller", "assistant". Tous ces qualificatifs évoquent la même idée:
celle d'être assisté, c'est pourquoi le mot qui traduit le plus exactement la pensée est
"assistant".
Or le coran affirme dans la sourate (61:6), que Jésus a explicitement mentionné le Mohamed par
son autre nom "Ahmed" :
"Et [Rappelez-vous] quand Jésus le fils de Marie a dit :’Ô, enfants d’Israël ! Je suis
l’Apôtre d’Allah, qui vous a été envoyé pour vous confirmer la Torah [qui est venue] avant
moi, et pour vous annoncer la bonne nouvelle d’un Apôtre qui doit venir après moi, et qui
aura pour nom "Ahmed" ’
Certains commentateurs musulmans voient donc dans les paroles de Jésus en Jean 16:7,12; et
14:16, 26 des allusions à Mohamed. Que montrent les faits ?
Dans le livre intitulé “Vie de Mahomet”paru chez Plon. L’auteur, C. Virgil Gheorghiu, explique
ceci:
““La naissance de Mahomet, ainsi qu’il est écrit dans le Coran, a été annoncée par tous les
prophètes antérieurs et même par Jésus Christ. [Le Coran : Sourate 61, v. 6)]. Dans
l’Évangile selon saint Jean, Jésus annonce à ses disciples qu’il va mourir, mais qu’il enverra
Paraclet, c’est-à-dire un consolateur. (...) Le mot grec Paraclêtos est traduit par
consolateur, défenseur, avocat, conseillé, assistant. (...) Ce Paraclêtos, (...) c’est le
Saint-Esprit. Ceci est l’interprétation chrétienne. (...) Les musulmans n’ont pas lu
Paraclêtos, mais Périclétos — mot qui signifie exactement: Ahmet ou Mohamet. Mohamet
ou ‘Plus loué’ est le superlatif du mot ‘Ahmet’ = ‘loué’, qui en grec se dit ‘périclitos’.”
S'agirait-il tout simplement d'une mauvaise lecture depuis une mauvaise copie disponible à
l'époque de Mohamed ?
À ce propos, on trouve une explication similaire dans une note marginale publiée dans la
traduction du Coran par le professeur Hamidullah, où nous lisons:
“La tradition musulmane entend donc, là, de la bouche de Jésus l’annonce de Muhammad
[c’est-à-dire Mahomet]. (...) Signalons qu’un auteur du huitième siècle, Ibn Ishâc, cite le
passage de Jean 14:16 pour dire que ‘Biriklutus’ en langue des Roums signifie ‘Muhammad’.
Qui sait si dans les évangiles de son époque il ne lisait pas Périklitos au lieu de Paraklêtos?”
Par conséquent, notons que cette interprétation de Jean 14:16 date du huitième siècle de notre
ère et a pour base la mauvaise prononciation d’un terme grec.
163
Ce qu'est le 'consolateur'
Le contexte des Ecritures est clair sur ce que Jésus voulait dire:
1/Le consolateur "ne peut pas être vu par le monde" et qu'il "est en ses disciples" selon Jean
14:15-17:
"Et moi j’adresserai une demande au Père, et il vous donnera un autre assistant, afin qu’il
soit avec vous pour toujours, l’esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce
qu’il ne le voit ni ne le connaît. Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous et
qu’il est en vous."
Il existait déjà donc à l'époque des apôtres et il ne peut pas être vu donc ce n'est pas une
personne ! Donc ce ne peut pas être Mohamed.
2/ Le consolateur est 'l'esprit saint' ou la force active de Dieu selon Jean 14:26:
"Mais l’assistant, l’esprit saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera
toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites." -Traduction du
monde Nouveau (TMN)
"Mais c'est le Défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous
enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit".-(LSG)
"Le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses
et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit." (TOB)
Ces disciples avaient d'une certaine mesure l'esprit de Dieu mais celui-ci ne leur avait pas
encore tout révélé...Il leur fallait attendre le dénouement des événements touchants Jésus.
3/ Il leur enseignera toutes choses qu'ils ne peuvent porter à l'époque et ce que Christ a
commandé selon Jean 16:12-15:
“ J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter à
présent. Cependant, quand celui-là arrivera, l’esprit de la vérité, il vous guidera dans
toute la vérité, car il ne parlera pas de son propre mouvement, mais tout ce qu’il entend, il
le dira, et il vous annoncera les choses qui viennent. Celui-là me glorifiera, parce qu’il
recevra de ce qui est à moi et vous l’annoncera."
Certains y voient là des allusions directes à Mohamed. Or il faut se remettre dans le contexte.
Les disciples de Jésus ne pouvaient pas porter tout ce que Jésus avait à leur dire puisqu'à
l'heure où il leur parlait ils ne comprenaient pas qu'il devait rejoindre son Père comme c'est
écrit en Luc 9:44,45 :
“Mettez-vous bien ces paroles dans les oreilles, car le Fils de l’homme doit être livré aux
mains des hommes. ” Mais ils ne comprenaient toujours pas cette parole. En fait, elle leur
était voilée pour qu’ils n’en saisissent pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur
cette parole."
Ce n'est que 40 jours après son départ que les disciples allaient réaliser toute la portée des
enseignements de Jésus; à la Pentecôte de l'an 33 le "consolateur" est venu selon Actes 2:1-18:
"Or, tandis que s’écoulait le jour de la [fête de la] Pentecôte, ils étaient tous ensemble
dans le même lieu, et tout à coup il vint du ciel un bruit semblable à celui d’un violent coup
de vent, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et des langues comme de feu
devinrent visibles pour eux et se distribuèrent, et il s’en posa une sur chacun d’eux, et ils
se remplirent tous d’esprit saint et commencèrent à parler en d’autres langues, comme
l’esprit leur accordait de s’exprimer (...) Mais Pierre se leva avec les onze, il éleva la voix
164
et leur déclara : “ Hommes de Judée et vous tous habitants de Jérusalem, sachez ceci et
prêtez l’oreille à mes paroles. Vraiment, ces [gens] ne sont pas ivres, comme vous le
supposez, car c’est la troisième heure du jour. Au contraire, c’est ici ce qui a été dit par
l’intermédiaire du prophète Yoël : ‘ Et dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai une
partie de mon esprit sur toute sorte de chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et
vos jeunes gens verront des visions, et vos vieillards rêveront des rêves ; et même sur mes
esclaves mâles et sur mes esclaves femelles je répandrai une partie de mon esprit en ces
jours-là, et ils prophétiseront."
En conclusion aucun verset ne laisse supposer que Mohamed avait été annoncé dans l'Evangile de
Jean. Le "consolateur" est l'esprit de Dieu qui guide, assiste, soutient, enseigne ses fidèles quel
que soit le moment où l'obstacle. Le fruit de cet "esprit" se manifeste par des qualités
spirituelles; une personne qui le possède se voit de par ces actions qui sont empreintes d'
"amour, de joie, de paix, de patience, de bienveillance, de bonté, de foi, de douceur et de
maîtrise de soi" selon Galates 6:22,23. A méditer...
Quel est le prophète 'tel que Moïse' qui devait arriver ?
Selon Deutéronome 18: 18 Dieu dit à Moïse: "Je susciterai pour eux, parmi leurs frères,
un prophète comme toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que
je lui ordonnerai " (Nouvelle Bible de Louis Segond : LSG) De quel prophète s'agit-il ?
Certains commentateurs musulmans voudraient appliquer ce verset à Mohammed; suivant ce
raisonnement:
'1) Il sera comme Moïse, c'est à dire qu'ils reçurent tous deux une loi et un code de vie détaillés
(...) '
'2) Il sera issu des frères des Israélites, c'est-à-dire les Ismaélites. '
'3) Dieu mettra Ses paroles dans la bouche de ce prophète et ce dernier dira tout ce que Dieu
lui commandera.'
Analysons chacun de ces arguments à la lumière de ce tableau des similitudes entre ces 3
personnages:
Moïse
Issu d’Israël, fils de Lévi –Exode
2 :1-3
Jésus Christ
Descendant d’Abraham par Juda fils
d’Israël : Matthieu 1 :1-16
Parla « face à face avec Dieu »Jésus communique directement avec
Nombres 12 :6-8
Dieu- Jean 12 :27,28 ; ‘Intercède’ :
Intercesseur : voir Nombres 21 :7 voir I Jean 2 :1
Miracles et signes accomplis
Nombreux miracles et signes:
Ex 4 : 1-9 ; 8:16-19 ; 9:10-12 ; Mat. 8:23-27 ; 11 :5 ; 14:23-25 …
14 :21-31 ; Deut.34 :10-12
Médiateur de l’alliance de la loi-
Médiateur d’une nouvelle alliance
165
Mohamed
Descendant
d’Ismaël frère
d'Isaac, fils
d'Agar une
égyptienne.
?
Aucun si ce
n’est le coran
?
Exode 20 :19, Gal. 3 :19 Exode
19 :3-9,
Hébreux 8 :6, 9 :15, Luc 22 :20
Attendu comme Libérateur
Exode 4:31
Idem : Matthieu 1 :21 ; Actes 5 :31
Tentative de meurtre à la
naissance-Exode 1 :22 ; 2 :1-10
Idem pour Jésus: Matthieu 2 :1318
Fut appelé d’Egypte Exode
4 :22,23
Idem : Matthieu 2:19-21
Jeûna pendant 40 jours dans le
désert- Exode 34 :28
Jésus jeûna 40 jours dans le désert :
Matthieu 4 :1,2
Montra une humilité exceptionnelle- Idem : Matthieu 11 :28-30
Nombres 12 :3
Non
?
Oui
?
?
Appelé Juge, législateur et
conducteur-Exode 18 :13, 32 :34
Idem: Matthieu 23 :10, II Cor 5 :10
Utilisé par Dieu pour nourrir de
grandes foules
Exode 16 :12
Idem : Jean 6 :48-51...
Non
Enonça des prophéties à venir –
Deut.32 :35-43
Exode 19 :6 ; Deut. 18 :15-19
Idem : des prophéties pour notre
époque même ! Matthieu 24 :3-51,
Matthieu 25
Non
Son visage a reflété la gloire de
Dieu:
Exode 34:29
Son visage illumina de la gloire de Dieu:
Matthieu 17:2
Non
Il a fait entendre la voix de Dieu- Dieu a parlé devant lui par une voix Exode 19:19
Jean 12 :28
Non
A donné la ‘loi’ au peuple’ –Exode
A donné ‘la loi du Christ’ des principes Reçu une loi et
20 ; lévitique et Deut.
tirés de la loi écrite 'sur les cœurs' par un code de vie
Dieu a écrit les 10 commandements Dieu-Jérémie 31 :33
détaillés
de ‘Son doigt’- Ex 31 :18
Son corps a été caché par Dieu –
Deut
34 :5,6
Idem : Actes
2 :31
Enterré dans
un tombeau à
Médine
Mena avec succès les guerres de
Dieu de façon miraculeuse –Exode
14, Nombres 21 :33-35
Mènera avec succès la guerre de Dieu- Mena la
Révélation 19 :11-21
plupart de ses
guerres avec
succès
Reprenons chacun des 3 'arguments' précédents à la lumière des faits:
1/'Jésus n'aurait apporté aucune loi ' Est-ce le cas ? Si Moïse a reçu un code de 600 lois
détaillés pour le peuple juif, c'est pour indiquer ce que le Tout-Puissant attendait des hommes
166
atteint par le péché. Ces lois sont parfaites et contenaient des principes qui émanent de Dieu.
Elles n'avaient donc pas besoin d'être reformulées plus tard, ce qui serait un aveu d'impuissance.
Jésus Christ est venue 'non pas pour la détruire mais pour l'accomplir ‘-Matthieu 5:17.
Comment ? C'est tout simple; en observant à la perfection la Loi et en réalisant les Prophéties
messianiques. Jésus a 'accomplit' la 'Loi et les Prophètes'. Pourquoi ?
Matthieu 22:39-40 nous le dit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de
toute ton âme et de toute ton intelligence. C'est là le grand commandement, le premier.
Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces
deux commandements dépendent [ou sont suspendues] toute la Loi et les Prophètes." (LSG)
Le but de la loi étant de protéger et de guider les Israélites afin qu'ils soient prêts à accepter
le Christ. Après sa mort les choses devaient donc changer; le but de ce code de lois divines fut
accompli de sorte que ce soit une bonne nouvelle pour les nations.
Et Luc 16:16 nous le confirme:“ La Loi et les Prophètes ont été jusqu’à Jean. Depuis lors, le
royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle, et toutes sortes de gens se
pressent vers lui"
Ainsi la loi mosaïque a un sens; le christianisme est la traduction de ces lois dans le cœur et
l'esprit non plus au moyen d'un code mais de principes (énoncés par exemple dans le Sermon sur
la Montagne: Matthieu chap. 5 à 7). Comme Paul nous le rappel dans sa lettre en Romains 13:9:
"En effet le [code de lois] : “ Tu ne dois pas commettre d’adultère, Tu ne dois pas
assassiner, Tu ne dois pas voler, Tu ne dois pas convoiter ”, et tout autre commandement,
se résume dans cette parole, à savoir : “ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ”
C'est pourquoi on parle de la "loi du Christ" (Galates 6:2) ; celle qui accomplit spirituellement la
loi de Moïse non pas machinalement mais dans les pensées; du plus profond de la personne. Ne
dit-on pas que pour élever une nation il faut d'abord élever ses pensées ?
Quels sont quelques-uns de ces principes (liste non exhaustive):
La règle d'or: Matthieu 7:12 (Faire aux autres ce qu'on voudrait qu'on nous fasse)
Contre la fornication : extirper cela dans les pensées...: Matthieu 5:28
Pour ses ennemis: aimer ses ennemis: Matthieu 7:43-48
Pour les relations: régler vite les différends, être doux et humbles, maîtriser sa langue:
Matthieu 5:23,24, Colossiens 3:12, Philippiens 2:3, Jacques 1:26
Sur la colère : Colossiens 3:8; Ephésiens 4:26
Sur le respect des autorités supérieures: Romains 13:1-5
Sur la neutralité: Jean 17:15; 18:36
Sur le mensonge: Colossiens 3:9
Sur la jalousie et les rivalités: Jacques 3:14
Sur l'impartialité: Jacques 2:5-9
Pour les familles: Ephésiens 6:1-4; Colossiens 3:18-19
Sur le matérialisme: I Timothée 6:9-11; 17-19...
Plus loin Jésus dira :"Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe
dans les intestins, puis s’évacue dans la fosse d’aisance ? Cependant, ce qui provient de la
bouche sort du cœur, et c’est cela qui souille l’homme. Par exemple, c’est du cœur que
sortent raisonnements mauvais, meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages,
blasphèmes. C’est là ce qui souille l’homme ; mais prendre un repas avec des mains non
lavées ne souille pas l’homme. ”-Matthieu 15:18 (LSG)
167
La loi du christ allait donc au fond des choses et s'adresse vraiment au cœur, ce qui est
vraiment en accord avec la prophétie de Jérémie 31:33:
“Mais voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël, après ces jours-là —
déclaration du SEIGNEUR : Je mettrai ma loi au dedans d'eux, je l'écrirai sur leur
cœur ; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple.”(LSG)
2/ 'Moïse aurait fait allusion aux Ismaélites ' Faire croire que l'expression 'parmi tes
frères ' ou 'du milieu de tes frères' selon les traductions s'applique aux Ismaélites qui
seraient 'frères de Moïse' est un peu tirer par les cheveux...En effet, Dieu s'adresse ici à Moïse
et à son peuple en leur disant qu’Il suscitera un prophète 'pour eux ' c'est à dire pour les juifs !
Toutes les traductions mettent bien "pour eux"! Peut-on honnêtement dire que Mohamed est
venu pour les juifs ? Non. Par contre Jésus oui: il n’a été 'envoyé qu'aux brebis perdues de la
maison d'Israël' -Matthieu 15:24; 10:6. Ce sont ses disciples qui part la suite ont étendu le
message aux nations...
De plus ce prophète ne devait donc pas s'écarter de la ligne directrice qu'a donnée Moïse. C'est
ce qu'a fait Jésus comme cela a été expliqué auparavant.
3/'Dieu aurait parlé directement à Mohamed'. Mais Dieu a parlé aussi à d'autres. Et d'autres
ont prétendus parler de sa part (Joseph Smith en 1820 pour les Mormons par exemple)...
Comment en être sûr ? Ce n'est pas parce quelqu'un dit qu'il est envoyé par Dieu qu'il l'est
réellement. Le contexte du verset examiné nous rappel ceci:
"Peut-être diras-tu dans ton cœur: Comment connaîtrons-nous la parole que l'Éternel
n'aura point dite? Quand ce que dira le prophète n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera
une parole que l'Éternel n'aura point dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite:
n'aie pas peur de lui." (LSG)
Conclusion, c'est donc au prophète de prouver son mandat ne serait-ce que par le témoignage
de la réalisation de ses prophéties ...Mais avons-nous besoin de chercher loin ? Actes 3:19-26
indique carrément de qui il s'agit:
"Changez donc radicalement, faites demi-tour, pour que vos péchés soient effacés ; (...),
et qu'il envoie le Christ qui vous a été destiné, Jésus. C'est lui que le ciel devait accueillir
jusqu'aux temps du rétablissement de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints
prophètes d'autrefois. Moïse a dit : Le Seigneur, votre Dieu, suscitera pour vous, d'entre
vos frères, un prophète comme moi ; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Mais
quiconque n'écoutera pas ce prophète sera détruit, il disparaîtra du peuple. Tous les
prophètes, depuis Samuel et ses successeurs, ont aussi parlé de ces jours-là et les ont
annoncés. Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a établie avec vos
pères en disant à Abraham : Toutes les familles de la terre seront bénies en ta
descendance. C'est à vous d'abord que Dieu, après avoir suscité son serviteur, l'a envoyé
pour vous bénir, en détournant chacun de vous de sa méchanceté." (LSG)
Jésus est donc, sans conteste, le prophète 'tel que Moïse' qui devait venir selon la
prophétie contenue en Deutéronome 18:15-18!
168
Les textes bibliques nous sont-ils fidèlement parvenus ?
Comme nous n'avons pas retrouvé, à ce jour, les originaux des 66 livres qui forment
aujourd'hui la Bible; qu’est-ce qui nous prouve donc que leur contenu n’a pas été altéré?
La réponse à cette question pourrait se résumer à cet exemple:
Un maître d'école lit une dictée à ses 30 élèves. Par la suite, il
perd son texte original. Comment peut-t-il le retrouver ? Il y
parviendra s'il compare les 30 copies entre elles de façon à
retrouver le texte dans son intégralité ... Ainsi, si des mots on
été ajouté ou mal recopié ou bien s'il y a des fautes d'orthographe
ou de syntaxe il pourra les localiser puisque ceux-ci ne devraient
pas se trouver aux mêmes endroits...Ayant reproduit l'original il
peut donc corriger les copies...Il en va de même des copies de la
Bible. Leur compilation, leur canonicité et leur correction ont été
l'objet d'un long et minutieux processus de vérification.
Préservée grâce à des copistes méticuleux
Peu après leur rédaction, on commença à recopier à la main les textes originaux. Dans l'ancien
Israël, reproduire les Écritures devint un métier extrêmement encadré par des règles
rigoureuses (Ezra 7:6; Psaume 45:1). Mais ces copies étaient elles aussi réalisées sur des
supports périssables (papyrus ou vélin ou cuir), et demandaient à leur tour à être remplacées.
Après la disparition des originaux, ces copies servirent de texte de base des futurs manuscrits.
On procéda ainsi pendant des siècles. On pourrait supposer que, de copie en copie, des erreurs
modifièrent en profondeur le texte de la Bible. Les faits montrent qu'il n'en est rien.
Les copistes professionnels étaient des hommes dévoués qui révéraient le texte qu'ils
reproduisaient. Ils étaient de surcroît extrêmement appliqués. Le mot hébreu rendu par
"copiste", sophér, évoque l'idée de compter ou de recenser. Le cas des Massorètes illustre bien
cette méticulosité. Le bibliste Thomas Hartwell Horne a dit de ces copistes qu''ils repérèrent
la lettre médiane du Pentateuque [les cinq premiers livres de la Bible], la section centrale de
chaque livre, et qu'ils signalèrent le nombre d'occurrences de chaque lettre de l'alphabet dans
l'ensemble des Écritures hébraïques.
Des copistes habiles élaborèrent d'ailleurs divers systèmes de vérification. Dans leur souci de
ne rien oublier du texte biblique, ils comptèrent non seulement les mots, mais aussi les
lettres. Pour avoir une idée du travail que cela représentait, sachez qu'ils recensèrent 815 140
caractères dans les Écritures hébraïques. Pareille minutie est une garantie de fiabilité.
Les copistes n'étaient toutefois pas infaillibles. Peut-on affirmer que le texte biblique nous est
fidèlement parvenu malgré des siècles de reproduction ? Il y aurait beaucoup de preuves à
avancer mais par souci de simplicité nous irons à l'essentiel.
169
Un travail de fourmis
Les preuves de la transmission fidèle de la Bible jusqu'à nos jours sont apportées par les
quelques 11 000 manuscrits en notre possession: environ 6000 manuscrits complets ou
partiels des Écritures hébraïques et 5000 des Écritures grecques chrétiennes. Les plus
anciennes copies sur papyrus des Écritures hébraïques qu'on ait retrouvé remontent au II ème
siècle avant notre ère (Papyrus appelé Nash, ou Rylands ) et pour les Écritures grecques on en a
retrouvé en Papyrus qui datent du IIème siècle de notre ère (Cheaster Beatty) ! Ces copies se
sont faites sur des siècles; jusqu'au X ème siècle. Ce qui est intéressant c'est qu'on les a
retrouvés éparpillées dans des régions du monde très éloignées (Mer Morte, Italie, Egypte,
Turquie, Palestine etc...). Celui qui aurait voulu falsifier un verset devait pour cela
s'atteler à retrouver toutes les copies éparpillées dans les 4 coins du monde pour s'assurer
que la 'modification' soit sûre !!! Ce qui est impossible.
Par exemple le Papyrus 52 Rylands incomplet datant de 125 de notre ère comprend quelques
verset de l’Évangile de Jean ainsi que le Papyrus 66 Rylands qui comprend en totalité ce même
Évangile mais qui est daté de la fin du II ème siècle de notre ère (selon le spécialiste Karyn
Berner ce dernier serait le fruit du travail de trois individus: un scribe professionnel, un
correcteur principal et un correcteur secondaire). Si on tient compte du fait que l'original de
l’Évangile de Jean date de 98 de notre ère, entre ces copies entreposées à la Bibliothèque
Rylands à Manchester et l'original il n'y aurait que 27 années d'écart !
Est-ce vraiment problématique si on n'a pas encore trouvé les originaux ? En réalité à l'époque il
était courant de ne retrouver que des copies des œuvres importantes.
Sir Fréderic Kenyon (1863-1952), célèbre bibliste aujourd’hui décédé, a écrit qu’“en ce qui
concerne les livres de la Bible, comme pour les auteurs classiques et presque toutes les
œuvres médiévales, la totalité des autographes originaux et des premières copies ont
disparu”.
Ce fait ajouté à la grande rigueur des Massorètes explique pourquoi l'authenticité de ces copies
est largement reconnue et rarement remises en question par les spécialistes. Mais qu'est-ce qui
nous prouve la canonicité de ces 66 livres ?
On a retrouvé des catalogues ou des listes de compositions reconnus comme faisant partie du
canon des Écritures inspiré accompagné de critiques sur d'autres livres considéré comme
170
apocryphes et datant de 170 de notre ère (Canon de Muratori) ou de II ème siècle. Ceux-ci
nous permettent de limiter le canon de la Bible à 66 livres. Le critère était simple; seul le
témoignage en harmonie avec le reste de la Bible de ceux qui ont côtoyé Jésus et ses apôtres
étaient crédibles, qui eux-mêmes citaient les Écritures Hébraïques...
La Septante est une compilation hébreu des Écritures Hébraïques faites par au moins 72
savants juifs en 280 de notre ère (on y trouve le nom divin sous la forme d'un Tétragramme).
Ensuite La Vulgate de Jérôme est une autre compilation en latin de la Bible entière datant de
405 de notre ère. Ces copies furent ensuite traduites en latin et imprimées grâce à l'invention
de l'imprimerie au XV ème siècle. En Suisse, le célèbre bibliste Erasme en 1516 se met à
comparer les différents manuscrits grecs découverts par une étude minutieuse et en fait une
traduction latine. D'autres après lui firent de même durant cette ère de critique textuel.
Ensuite c'est le célèbre éditeur français Robert Estienne en 1551 qui va diviser les Écritures en
chapitres et en versets comme on les connaît aujourd'hui, pour en produire une des première
Bible en Français en 1553 ! (Les Massorètes avaient déjà divisé en versets auparavant les
Écritures hébraïques)Pour produire les premières Bibles dans d'autres langues par exemple , la
Valera (1602) en portugais, la Douay (1610) en anglais ou la King James version (1611), les
biblistes ont dû regrouper tous ces différents travaux.
Mais dira-t-on qu'est-ce qui nous prouve que ces copies n'ont pas été altérées avec le temps? Si
quelqu'un voulait corrompre ces copies il faudrait qu'il retrouve toutes ces copies (réalisées sur
des siècles) et les altère au même endroit ! Ce qui est impossible.
La "plus grande découverte de manuscrit des temps modernes "
Vers le début de l'année 1947, alors qu'il s'occupait de ses troupeaux, un jeune berger bédouin
découvrit une grotte des alentours de la mer Morte. Il y trouva plusieurs jarres en terre cuite,
vides pour la plupart. L'une d'elles, bien fermée, contenait toutefois un rouleau de cuir
soigneusement enveloppé dans un linge, et dont le texte correspondait à l'intégralité du livre
biblique d'Isaïe. Le rouleau, usagé mais bien conservé, portait des marques de consolidation.
Notre jeune berger était à cent lieues d'imaginer que le vieux rouleau qu'il avait entre les mains
attirerait les regards du monde entier.
Qu'avait de si important ce document? En 1947, les plus anciens manuscrits complets des
Écritures hébraïques dont on disposait remontaient aux alentours du X ème siècle de notre ère.
Le rouleau découvert datait, lui, du IIe siècle avant notre ère, ce qui représentait un écart
de plus de mille ans. Les paléographes étaient impatients de comparer ce rouleau avec les
manuscrits plus tardifs. Des biblistes ont confronté le chapitre 53 d'Isaïe du Rouleau de la mer
Morte au texte massorétique produit mille ans plus tard. Résultat; le professeur Millar Burrows,
qui a travaillé sur les rouleaux pendant des années, est arrivé à cette conclusion:
'Plusieurs des différences qui séparent le rouleau [d'Isaïe] de la recension massorétique
peuvent s'expliquer par des erreurs de copie. Ces erreurs mises à part, il présente dans
l'ensemble un accord remarquable avec le texte des manuscrits du Moyen Âge. Cet accord
avec un manuscrit tellement plus ancien témoigne de façon rassurante de l'exactitude
générale du texte traditionnel.'
Les faits attestent donc la grande méticulosité des copistes. Ceux-ci firent néanmoins des
erreurs. Aucun manuscrit n'est parfait, pas plus le Rouleau d'Isaïe de la mer Morte que les
autres. Cela dit, les biblistes ont pu repérer et corriger ces divergences par rapport à l'original.
171
On corrige les erreurs de copie
Comme chacun peut le constater des traductions de la Bible sont moins fidèles que d’autres au
texte original. Quelques versions modernes à 'paraphrases' ont pris des libertés avec le texte
au point qu’elles en altèrent parfois le sens. Les croyances personnelles du traducteur
transparaissent quelquefois dans sa façon de rendre l’original. Mais on peut facilement repérer
ces erreurs par une comparaison avec d'autres versions.
Ainsi, certains ont tenté de changer la Parole de Dieu. Citons l’exemple de I Jean 5:7. Dans la
Bible de Glaire, il se lit ainsi: “Ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel: le Père, le
Verbe, et l’Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.” Or, aucun des manuscrits les
plus anciens ne contient ces mots. Ils furent ajoutés pour appuyer la doctrine de la trinité.
Comme il est évident que ces mots ne font pas partie de la Parole de Dieu, ils ne figurent pas
dans les versions récentes.
Les copistes de la Bible n'ont pas fait les mêmes erreurs. L'étude comparative des milliers de
manuscrits bibliques aujourd'hui disponibles a permis à la critique textuelle de repérer les
erreurs, de déterminer les leçons originales et d'apporter les corrections voulues. Ce gros
travail de recherche textuelle a rendu possible l'édition de textes de référence dans les langues
originales. Ces éditions affinées des textes hébreu et grec retiennent la leçon généralement
attestée comme étant l'originale, ajoutant souvent en notes les autres leçons éventuelles, ou
variantes, de certains manuscrits. Ces éditions passées au crible de la critique textuelle
constituent ainsi les textes de travail sur lesquels on traduit la Bible dans les langues modernes.
Plus de 5 000 manuscrits grecs donnent largement les moyens de reconstituer le texte primitif.
Deux exégètes de l’Université de Cambridge, Bishop Westcott et Fenton Hort, présentèrent
vers 1881 un texte épuré qui fut largement accepté. On a appelé leur œuvre “la plus importante
contribution qui ait jamais été apportée à la critique scientifique du Nouveau Testament”. De
même pour les biblistes Kurt Aland et Eberhard Nestlé en 1979 plus récemment.
Ce sont en partie grâce à leurs travaux scientifiques qu'on a pu élaborer des traductions de la
Bible plus épurées et fidèles aux originaux.
172
Une accusation absolument illogique
Admettons que des copistes aient falsifié plusieurs copies aux mêmes endroits, ce qui paraît peu
probable. Pourquoi le feraient-ils ? Il est évident que quand quelqu'un cherche à modifier un
texte il enlève ce qui le dérange ou rajoute ce qui l'arrange. Si des Juifs avaient voulu corrompre
les textes, pourquoi n’ont-ils pas modifié ceux qui dénoncent leur désobéissance et leur rébellion
contre Dieu ? Et pourquoi n'ont-ils pas touché les passages qui révèlent que Dieu allait se
rapprocher d’autres nations et mettre fin à l’alliance par laquelle il avait fait d’eux son peuple
particulier (Isaïe 1:2-20 ; Jérémie 31:31-34 ; Daniel 9:24-27) ? De plus, pourquoi les Juifs
n’ont-ils pas modifié le texte des nombreuses prophéties concernant Christ, ce qui leur aurait
permis de se justifier de l’avoir rejeté ? Enfin, si la chrétienté avait réussi à falsifier la Bible,
pourquoi n’aurait-elle pas été capable de dénaturer les textes qui réfutent carrément ses
croyances ? Autant de questions qui laissent peu de doute sur l'intégrité des Saintes Écritures !
Conclusion
Quand donc vous ouvrez une traduction récente, vous avez toutes les raisons de penser que les
textes hébreux et grecs sur lesquels elle a été réalisée sont remarquablement proches du texte
original de la Bible. La façon dont la Bible a survécu à des milliers d'années de reproduction
manuelle est proprement extraordinaire.
Un ancien livre épuré, exact et sûr comme aucun autre:
Après avoir consacré toute sa vie à étudier ces vieux manuscrits,
Frédéric Kenyon, bibliste et ancien directeur du British Museum,
aboutit à cette conclusion: “C’est assurément une preuve éclatante que
la traduction était bonne, quand on voit que tous ces milliers de
copies qui proviennent de régions éparses sur la terre et qui ont été
rédigées dans des conditions très diverses, présentent des variantes
textuelles qui ne portent que sur des questions de détail, mais rien
d’essentiel sur le fond.
"On ne dira jamais assez que, substantiellement, le texte de la Bible
est sûr [...]. On ne peut pas dire autant d'aucun autre livre de
l'Antiquité."
“Cet examen [des papyrus] nous permet de tirer une première conclusion importante et
satisfaisante, savoir qu’ils confirment l’exactitude générale des textes déjà existants. Ils
ne présentent aucune variante frappante ou fondamentale, que ce soit dans l’Ancien ou le
Nouveau Testament. Il n’y a ni omission ni addition importante, et aucune variante
n’affecte des doctrines ou des faits de première importance. Les variations du texte ne
concernent que des choses mineures, telles que l’ordre de certains mots ou les termes
précis utilisés. (...) Mais leur importance essentielle est qu’ils confirment, en apportant une
preuve plus ancienne que les textes disponibles auparavant, l’intégrité des textes dont nous
disposons actuellement. À cet égard, ils constituent une acquisition d’une grande valeur
historique.”— Histoire de la Bible (angl.). Préface de ses sept volumes sur les “Papyrus bibliques
Chester Beatty”
Ayant à présent une idée plus précise de la valeur de ces ouvrages que penser donc de la
prophétie de Moïse concernant la venue ultérieure d'un 'prophète tel que lui' selon Deutéronome
18:15 ? Cette question fera l'objet de la prochaine note.
173
Moïse a-t'il écrit le Pentateuque ?
Certains prétendent que Moïse n'a pas pu écrire le Pentateuque (ou les 5 premiers livres de la
Bible appelé aussi Thora) pour la simple raison que ces livres sont écrits à la 3ème personne
('Dieu dit à Moïse') et que le dernier de ces livres évoque sa mort et son enterrement.
Or c'est un raisonnement erroné pour 7 raisons:
1/Tout d'abord il faut se rappeler du contexte; à l'origine le
Pentateuque ne formait qu'un seul rouleau et le premier de ces
livres, la Genèse, étant un condensé d'histoires antérieures à Moïse,
l'écrivain jugea logique de poursuivre ce récit avec la partie sur
l'Exode à la troisième personne en s'incluant dans cette histoire
comme un des acteurs de cette chronologie d'événements touchant
le peuple d'Israël.
2/Suivant le contexte ou le style, il était courant pour un rédacteur d'écrire à la 3ème personne
comme par exemple Ezra, ou bien le prophète Daniel, qui écrivit de cette manière dans les 6
premiers chapitre de son livre.
3/ Le témoignage du Pentateuque lui-même :
On lit en Exode 34 :27 l’injonction divine suivante : “ ‘ Écris pour toi ces paroles. ’ ”. C’est
donc Dieu qui communiqua avec Moïse et qui lui dit de rédiger et de préserver les cinq premiers
livres du canon de la Bible vers 1513 avant notre ère.
La phrase d’introduction présente le Deutéronome comme “ les paroles que Moïse dit à tout
Israël ”, et par la suite les expressions “ Moïse écrivit cette loi ” et “ Moïse écrivit donc ce
chant ” attestent clairement que Moïse est bien le rédacteur du Deutéronome. Deut. 1:1 ;
31:9, 22, 24-26.
Nombres 33:2 : " Moïse consignait par écrit les points de départ, d’après leurs étapes, sur
l’ordre de Jéhovah ; voici leurs étapes par points de départ "
“Il advint, aussitôt que Moïse eut achevé d’écrire dans un livre les paroles de cette loi,
jusqu’à ce qu’elles fussent complètes, que Moïse commença à donner ordre aux Lévites,
porteurs de l’arche de l’alliance de Jéhovah, en disant: ‘Prenez ce livre de la loi et vous devrez le
placer à côté de l’arche de l’alliance de Jéhovah, votre Dieu.’” — Deutéronome 31:24-26.
4/ Dans la Bible elle même nous avons les plus grands des témoignages :
Il dit " En effet, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez, car celui-là a écrit à mon sujet "Jean 5:46
Luc 24:44: " Il leur dit alors : “ Ce sont ici mes paroles que je vous ai dites quand j’étais encore
avec vous : qu’il fallait que s’accomplissent toutes les choses qui sont écrites à mon sujet dans
la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes. ”
Marc 12:19:“ Enseignant, Moïse nous a écrit que si le frère de quelqu’un meurt et laisse après
lui une femme mais ne laisse pas d’enfant, son frère prenne la femme et de [cette femme]
suscite une descendance à son frère."
Marc 12:26-27: "Mais au sujet des morts, qu’ils sont relevés, n’avez-vous pas lu dans le livre
de Moïse, dans le récit concernant le buisson d’épines, comment Dieu lui a dit : ‘ Je suis le Dieu
d’Abraham et [le] Dieu d’Isaac et [le] Dieu de Jacob ’ ? "
Tout comme en Ezra 6:18 on retrouve encore l'expression "le livre de Moïse". Or qu'est-ce que
cela signifie sinon que c'est bien Moïse qui en est l'écrivain ?
174
5/ Le fait que nous n’avons pas l’original n’empêche pas que nous ayons des copies conformes.
Quand Moïse avait annoncé le temps où Israël serait gouverné par un roi, il avait transmis cet
ordre : “Lorsqu’il s’assiéra sur le trône de son royaume, (...) il devra écrire pour lui sur un livre
une copie de cette loi, d’après celle qui est sous la garde des prêtres, les Lévites.” (Deutéronome
17:18). Ainsi, pour suivre cette injonction il fallait forcément produire des copies fiables de
cette loi.
Ainsi on apprend qu'un rouleau de la Loi de Moïse était conservé dans l’arche de l’alliance.
Qu’est-il devenu ? Nous l’ignorons. À l’époque du roi Josias, des ouvriers du temple découvrirent
par hasard “le livre de la loi”, peut-être le document écrit de la main même de Moïse (2 Rois
22:8).
Plus tard, le temple fut détruit, et tout ce qu’il renfermait de précieux fut emporté à Babylone.
On ne sait pas ce qu’il advint alors de l’Arche ou du document précieux découvert sous Josias.
Des années plus tard, cependant, quand de nombreux Juifs qui avaient regagné leur pays furent
encouragés à rebâtir Jérusalem et à rétablir leur culte, le prêtre Ezra (et “ habile copiste dans
la loi de Moïse ”selon Ezr 7:1-11) et d’autres leur firent une lecture publique du “livre de la loi
de Moïse”. (Néhémie 8:1-8.) C’était donc qu’il y avait des copies des écrits originaux
Il existe encore aujourd’hui quelque 1 700 copies manuscrites de livres bibliques écrits avant la
naissance de Jésus. Certains sont d’avis que si nous avions retrouvé l’original, la tentation de
l’adorer aurait effleuré plus d’un… Sans doute pour la même raison, le corps de Moïse fut
enterré par Dieu lui-même dans un endroit non révélé, ce qui rend impossible tout pèlerinage sur
sa tombe
6/Cependant, en plus des Juifs qui reconnaissaient l’authenticité mosaïque du Pentateuque, il y a
le témoignage d’auteurs de l’Antiquité, dont certains étaient ennemis des Juifs. Par exemple
citons Hécatée d’Abdère, Manéthon, historien égyptien, Lysimaque d’Alexandrie, Eupolème,
Tacite et Juvénal attribuent tous à Moïse l’institution du code de lois qui distinguait les Juifs
des autres nations, et la majorité d’entre eux affirment qu’il mit ces lois par écrit. Ces auteurs
ont vécu sur une période qui s’étend de l’époque d’Alexandre (IVe siècle av. n. è.), lorsque les
Grecs commencèrent à s’intéresser à l’histoire juive, à celle de l’empereur Aurélien (IIIe siècle
de n. è.).
7/Le livre se termine avec le récit détaillé de la mort de Moïse ; ces dernières lignes furent
probablement écrites par Josué ou par Éléazar, le grand prêtre.
Au vu de toutes ces preuves non exhaustives, il ne fait donc aucun doute que Moïse est bien
l'écrivain du Pentateuque à l'exception des derniers versets de cette compilation. Mais quelle
preuve a-t-on de la fiabilité de ces copies ou encore des manuscrits de la Bible ? Cela fera
l’objet de la prochaine note.
175
19/ Des 'maisons de l'enfer' aux Etats-Unis pour entretenir la peur
de Dieu
Q
ui n'a jamais dit ou entendu cette réplique; "j'espère qu'il brûlera en enfer"? Encore
aujourd'hui certains croient que sous nos pieds brûlent les âmes damnées liés par des
démons en queues rouges armés de fourches vérifiant que la peau des condamnés
repoussent pour re-souffrir à nouveau. Face à la décadence morale la croyance
traditionnelle en 'l'enfer de feu' refait surface tout en générant des dérives qui tendent à
mettre toutes les religions dans le même panier. Qu'en est-il ? La peur de l'enfer est-elle
l'antidote contre le mal et le vice ? C'est ce que beaucoup pensent...
Des 'maisons de l'enfer' comme moyen d'évangélisation
Le 4 novembre 2010 Julie-Marie Peyrard et Charlotte Lassale ont réalisées pour France 2 un
reportage de plus de 30 minutes aux Etats-Unis sur une nouvelle méthode d'évangélisation au
sein de l'Eglise de la Trinité, une branche des Evangéliques:
Selon le reportage, l'Eglise de la Trinité aux Etats-Unis rassemble plus de 65 millions de fidèles
dans le monde et faisait en 2009 plus de 10 000 "conversions" par jour. A Dallas pour 8 euros on
propose à des milliers de visiteurs annuels de pénétrer dans des lieux effrayants appelés
"maisons de l'enfer" pour les remettre dans le droit chemin. C'est la nouvelle méthode
d'évangélisation. Il s'agit de mettre en scène par des volontaires les tourments de l'enfer afin
que les visiteurs se morfondent de peur devant des images choc. Ensuite dans une "salle de
prières" les visiteurs troublés sont invités à se recueillir et sont vite pris en charge par des
évangéliques qui tentent de les amener à la pénitence...Si ces scènes de 'théâtre' tentent de
dénoncer l'appât du gain; devant la caméra un responsable ne cache pas joie de faire 890
entrées par heure soit environ 7000 euros multiplié par 2; il se réjouit dit-il d'encaisser plus de
14 000 euros...Cherchez l'erreur !
Une doctrine chrétienne ou une thèse humaine ?
En réalité l'image populaire du feu de l'enfer nous vient des poèmes de Dante (' la Divine
comédie' écrit en 1307) et de Milton ('Paradis perdu' écrit en1667) qui s'inspirèrent des
philosophies grecques en particuliers celle de Platon. L'idée de tourments dans des flammes de
feu souterrains avec des diables est vraiment humaine et non biblique*.
Les anciens peuples païens d'Egypte et d'ailleurs croyaient aussi en des souffrances après la
mort; d’où la présence d’innombrables rites païens pour apaiser les morts…
Les hindous, les taoïstes et les bouddhistes y voient par contre un lieu de purification spirituel
qui amène l’individu à se rétablir. La tradition musulmane le considère comme un lieu de
châtiments éternels. La doctrine a été officiellement adoptée au Vème siècle par l'Eglise
catholique. Rejetée par Calvin elle s'est imposée aux protestants deux siècles après. La
conception de l'enfer a toutefois changée dans la pensée moderne. Pour ne pas choquer celle-ci,
en 1999 le Pape Jean Paul II est revenu sur la définition de l'enfer en l'assimilant à "une
situation de vacuité sans Dieu" ! L'Eglise d'Angleterre a fait de même. Elle reste néanmoins très
défendue dans le protestantisme. Par exemple chez les Baptistes et les Evangéliques entres
autres mais elle est rejetée par les Témoins de Jéhovah, les unitariens et certains adventistes.
176
Des interprétations sources de fantasmes
En cause, parmi d'autres, la parabole de Jésus selon l'évangile de Matthieu chap 25:41: "allez-
vous en loin de moi, vous qui avez été maudits dans le feu éternel préparé pour le diable et
ses anges". Jésus parle non pas d'enfer de feu mais de "Géhenne" et il s'adresse à des juifs qui
en connaissance de cause peuvent pêcher gravement au point d'être traité comme ces criminels
qu'on jetait dans la vallée de Hinom, sans sépulture digne; ce qui est mal vu en Israël. Il faisait
plutôt référence à la mort dont on ne revient jamais. Il est bien question de "feu éternel" mais
c'est une image car comment des esprits comme les anges peuvent-ils brûler ? Sinon il faudrait
penser que Jésus juge des animaux; de véritables brebis et chèvres ! De même selon le dernier
livre de la Bible "l'Hadès" (traduit faussement par "Enfer") sera jeté dans un lac de feu !
Comment peut-on brûler du feu si l'Hadès (ou l'Enfer) était fait réellement de feu ?
On aurait d'ailleurs du mal à croire que le Christ demande à ses disciples d'aimer leurs ennemis,
de bénir ceux qui les maudissent, de faire du bien à ceux qui les haïssent et de prier pour ceux
qui les persécutent, en somme qu’il leur demande d’être indulgents et miséricordieux, si lui-même
ne manifesterait aucune miséricorde et jugerait sans justice et sans compréhension à l’égard de
la faiblesse humaine. En réalité, ne serait-ce pas ceux qui sont si peu miséricordieux qui en sont
venus à projeter leur propre désir de justice déraisonnée sur Dieu lui-même ?
D’autre part quel est le but de brûler une personne éternellement ? Pour en tirer quoi ? Va-t’elle
changer ? Va t’elle apprendre quelque chose ? Ou ne serait-ce qu’une façon de se faire du bien ?
Quand on punit quelqu’un c’est souvent dans l’espoir qu’il change.
Penser que Dieu a besoin de laisser s'exprimer sa colère pour se sentir mieux en se défoulant
après notre mort c'est projeter nos propres émotions sur les siennes et en faire un boxeur de
putching ball ! Or pourquoi faire de Dieu un boxeur ?
Aurait-on des comptes à rendre qu'après la mort ?
Certains défenseurs du 'grand barbecue' arguent que s'il n'y a pas d'enfer alors il n'y a pas de
justice. Pourtant l'histoire regorge de tyrans qui ont finis par se suicider. Néron arrivé au terme
de sa vie a beaucoup souffert. Hitler qui a dû pousser sa famille au suicide a mis fin à ses jours
dans la défaite la plus affreuse pour lui. Ses officiers, se sont exécutés les uns après les
autres…Son armée qui a fait sa fierté a perdue de façon indigne…quoi de pire ?
Enfin, n’est-ce-pas disproportionné que d’infliger un châtiment sans fin et une souffrance
perpétuelle pour des péchés commis dans le temps parfois par faiblesse ou par ignorance ? A
supposé qu'une personne ait péchée gravement durant 80 ans pourquoi la punir pendant des
milliards d'années ? C'est contraire même à la loi du talion 'œil pour œil dent pour dent' !
Le bilan de la thèse du 'grand barbecue'
Comment peut-on aimer un Dieu qui menace de tourments et de tortures éternels ceux qui lui
désobéissent ? Où est la liberté quand il n’y a aucune alternative possible ? Ce n’est plus un choix
mais du chantage ! A cause de cette conception, certains en sont venus à haïr Dieu ! Pourtant du
point de vue de la morale cette idée est indéfendable car elle construit une représentation
d’un Dieu totalitaire et tyrannique à côté de qui les inquisiteurs les plus zélés feraient figures de
simples enfants de chœurs!
177
Un père peut certes punir un enfant désobéissant mais quel est celui qui brûlerait la main de son
enfant ? Peut-on vraiment soutenir qu’un Dieu d’amour puisse envoyer des hommes dans un lieu
de souffrances et de tortures, une sorte de camp de concentration éternel, parce qu’ils auront
refusé de croire en Lui et de le suivre ? On se demande comment font ceux qui croient à la
thèse de l'enfer pour arriver à être heureux en vivant avec cette idée angoissante que le Dieu
qu’ils aiment risquent d’envoyer leur propre fils, frère, père, mari, dans un lieu de tourment
conscient et éternel. Cette idée répugnante a entretenue une mentalité qui justifie les
châtiments les plus odieux !
En conclusion Victor Hugo avait très bien résumé les choses: 'Enfer chrétien, du feu. Enfer
païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les
religions, Dieu est né rôtisseur.' Cette conception humaine qu'est l'enfer de feu est éloignée
de l'image d'un Dieu d'amour; elle en fait un bourreau! Elle amène les gens à avoir une peur
morbide de Dieu plutôt qu'à l'aimer, alors que le message des Evangiles parle de la Géhenne
comme de la mort éternelle. Cette déformation des images du Christ a influencée les esprits au
point qu'elle se retrouve dans la plupart des cultures, dans les médias et les livres et
encouragent certains religieux à commettre des châtiments inhumains sur des personnes qui
font parfois moins de mal qu'eux. Pourtant, le message des Evangiles indiquent clairement que
ceux qui observent un mode de vie juste se procurent le bonheur et s'épargnent des remords de
conscience, du chagrin, des problèmes, une conscience troublée, un cœur insensible, et une
absence de paix de l’esprit; autant de choses qui tourmentent déjà la vie d'une personne...
*En réalité le mot enfer (du grec infernus) n’apparaît pas une seule fois dans la Bible. Le terme enfer traduit
parfois le mot hébreu “schéol” et le mot grec “hadès” qui désignent tous deux la tombe auquel toute la race humaine
est condamnée à cause du péché d'Adam. "Car le salaire que paie le péché c'est la mort" dit la Bible (Romains 6:23)
Ailleurs le mot enfer traduit aussi le mot "Géhenne" ou la vallée de Hinnom qui se situait en dehors de Jérusalem et
était entretenu par un feu de souffre avec des vers…Elle désigne la mort sans espoir de retour c'est à dire
l'anéantissement éternel.
D'ailleurs, un des versets sur lequel s'appuient les partisans de l'enfer est Marc 9:48 :"Où leur larve ne meure pas
et le feu ne s'éteint pas". On pourrait se demander ce qu'une réelle larve peut faire ? Bref ce verset reprend Isaïe
66:24 dont le contexte évoque non pas d'éventuelles âmes mais des "cadavres".
Autre preuve de la déformation du mot "hadès"; Job 14:13 :
“Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, M’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée, Et me
fixer un terme auquel tu te souviendras de moi!”
Certains traducteurs ont remplacé séjour des morts par enfer (la Sainte Bible-1841) ce qui ne peut s’appliquer à
Job que Dieu a qualifié de juste et droit.
En Jérémie 32:35 on trouve cette précision intéressante concernant la pensée de Dieu sur cette question: “Ils ont
bâti des hauts lieux à Baal dans la vallée de Ben Hinnom, Pour faire passer à Moloch leurs fils et leurs filles: Ce que
je ne leur avais point ordonné; Et il me n’était point venu à la pensée Qu’ils commettraient de telles horreurs Pour
faire pécher Juda. ”Bible de Segond (Je souligne)
En ce qui concerne la parabole de Jésus sur Lazar selon Luc 16:14-31 Jésus faisait plutôt allusion à un feu
symbolique et non réel car l’homme riche en train de bruler demande qu’on lui apporte un peu d’eau pour se
rafraîchir la langue ce qui en réalité est inconcevable pour une personne prise dans des flammes. Jésus a donné cet
exemple pour montrer les tourments qui frappent les méchants parmi les juifs (pharisiens par exemple qui
transgressent l’esprit de la loi mosaïque).
Jésus a parlé de la Géhenne comme d’une image c’est évident:
“Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans paraboles, afin que s’accomplisse ce qui
avait été dit par le prophète : J’ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je proclamerai des choses cachées
depuis la fondation du monde ”-Matthieu 13:34.
S’il y avait un enfer de feu aujourd’hui pour les morts alors la résurrection est un mensonge, alors Jésus nous a
invité à boire son sang et manger sa chair en vraie: qui l'a vraiment fait ?
178
20/ L’influence française en Afrique
L
a France qui fut la première puissance coloniale en Afrique a mené les luttes
expansionnistes parmi les plus meurtrières. 40 années après l'indépendance de ces peuples
le continent continue d'être agité par des guerres civiles qui font encore beaucoup de
victimes. Il est très intéressant de se pencher sur les liens qui existent encore entre les
différents acteurs de ces conflits et l’État français qui non seulement les a soutenu mais a
participé aux différents bouleversements de la région. Pour y voir plus claire, voici quelques
dossiers de synthèse sulfureux et troublant sur les drames qu'on subit nombre d'Africains
ces dernières décennies. Leurs tribulations forcent le respect et la compassion.
De "l'Union française" à la "Mafiafric"
Loin de vouloir critiquer la politique française en Afrique ainsi que son armée (qui
ne faisait qu'obéir aux ordres), il s'agit simplement de constater comment de
puissants réseaux idéologiques ont pu avoir la mainmise sur les plus grandes
autorités africaines afin qu'elles obéissent à leurs idéaux et à leurs intérêts. Dans
le contexte de l'époque de la guerre froide, l'Otan a encouragé ses membres à
barrer la route en Afrique au communisme. Il y avait aussi des intérêts
économiques à défendre. C'est pourquoi, la France s'est investie implicitement du rôle de
« gendarme de l'Afrique » dans une espèce de diplomatie parallèle. Dès 1952, le conseiller
politique Jacques Foccart (photo ci-contre) est coopté par le groupe sénatorial gaulliste pour
participer à l'Union française, censée gérer les rapports de la France avec ses colonies. Cette
politique menée depuis l’Élysée est péjorativement perçue comme "la
Françafrique". Paradoxalement, l'objectif de la décolonisation menée à bien par le général de
Gaulle n'était pas véritablement de quitter l'Afrique, mais de partir pour mieux y rester. En
d'autres termes, il fallait que « tout change pour que tout reste la même chose ». La cellule
élyséenne comprenait une centaine de fonctionnaires.
Elle commença par avoir la mainmise sur le Gabon, eldorado pétrolier de l'époque, comme pierre
angulaire de la politique africaine de la France. Elle est également considérée comme
l'instigateur d'interventions militaires (« politique du Jaguar »), de conspirations et coups
d'État dans les autres pays de l'ancien Empire colonial français en Afrique. En Guinée, elle
appuie les opposants de Sékou Touré ; au Congo-Kinshasa, elle soutient le maréchal Mobutu.
Elle a également dès 1967 apporté son concours aux sécessionnistes biafrais du Nigeria, par
livraisons d'armes et mercenaires interposés (Bob Denard).
Pierre Biarnès, cité par Philippe Gaillard, a résumé ainsi les constantes de la politique de la
France à l'égard de ses anciennes colonies qu'il a été chargé d'appliquer : « Consolider le
pouvoir des dirigeants qui jouaient loyalement le jeu de l'amitié franco-africaine… et faire
sentir le mors à ceux qui regardaient un peu trop dans d'autres directions ; contrer en
même temps les visées des puissances concurrentes dès qu'elles étaient jugées
menaçantes »-Les Français en Afrique noire de Richelieu à Mitterrand, Paris, Armand Colin,
1987. C'est ce qui s'est passé au Rwanda...
179
Un continent surexploité en perpétuelle effervescence
Il y aurait plus de 10 000 militaires français en Afrique. En Afrique centrale, 97% des états
sont francophones et la majorité sont des régimes dictatoriaux entretenue par la France. C'est
d'ailleurs l'Afrique francophone qui regroupe le plus grand nombre de dictateurs dans le
continent noir. Certains parlent de dé-civilisation. De 1960 à 2013, la France est intervenue 50
fois en Afrique francophone et 7 fois en Centrafrique
Le nombre de victimes des guerres civiles ou ethniques (sans parler des autres violences, des
femmes violées et des millions de déplacés) en Afrique en dit long sur la politique adoptée par
l'Union française depuis les années 80 d'autant plus quand on sait qui a armé les différentes
milices en faction ! La France figure en peloton de tête avec la Russie, la Chine, les États-Unis, le
Royaume-Uni et l'Allemagne.
Cartes des conflits en Afrique depuis 1960:
Le continent subissant des troubles tous azimuts la moitié des missions de l'Onu avec leurs
déploiements de casques bleus concerne l'Afrique !
180
Guerres en Afrique depuis 1960
Pays
Nombre
de morts (1)
Types
Afrique du Sud 1983-1996
20 000
Guerre civile
Algérie
1991-2004
60 000
Guerre civile
Angola
1961-1975
50 000
Guerre d'indépendance
Angola
19752002
1 000 000
Guerre civile
Burkina Faso /
Mali
1985 1986
200
Guerre entre états dite "Guerre
de Noël"
Burundi
19932005
100 000
Violences ethniques
Centrafrique
20042007
?
Guerres civiles
Centrafrique
2012-2013
500
Guerres civiles
?
Troubles politiques
10 000
Répression dissidents
Congo
Brazzaville
Congo Kinshasa 1977-1983
Congo Kinshasa
19962005
4 000 000
Guerres civiles
Côte d'Ivoire
20002007
3 000
Guerre civile
Djibouti
1991-1994
1 000
Rébellion
Egypte
1967
10 000
Guerre avec Israël
Erythrée /
Ethiopie
19982000
100 000
Guerre entre états
Guinée-Bissau
1962-1974
15 000
Guerre d'indépendance
Guinée-Bissau
1998-1999
10 000
Guerre civile
Libéria
1985
5 000
Répression dissidents
Libéria
1990-1997
40 000
Guerre civile
Libye
2011
20 000
Guerre civile
Mali
2012-2013
1 000
Guerre civile
Mauritanie /
Maroc
1975-1989
15 000
Guerre entre états
Mozambique /
Portugal
1965-1975
30 000
Guerre d'indépendance
Mozambique
1981-1992
500 000
Guerre civile
25 000
Guerre d'indépendance
300 000
Guerre ethnique (Biafra)
Namibie /
1965-1990
Afrique du Sud
Nigeria
1967-1969
181
Nigeria
20012004
55 000
Violences ethniques
Ouganda
1971-1978
250 000
Guerre ethnique
Ouganda
1981-1986
100 000
Répression dissidents
Rwanda
1994
1 000 000
Violences ethniques
1991-2001
100 000
Guerre civile
Somalie
19882005
100 000
Guerre civile
Soudan
19832002
1 000 000
Guerres ethniques
Soudan
20032007
300 000
Guerre civile
Tanzanie /
Ouganda
1978-1979
30 000
Guerre entre états
Tchad
1965-1994
75 000
Guerre civile
Sierra Leone
Nombre de morts (1)
9 275 700
(1) Estimations selon plusieurs sources
On remarque que la quasi-totalité des pays pétroliers africains sont souvent en guerre civile !
Pourquoi les principaux acteurs de l’affaire Elf – les Sirven, Marchiani, Tarallo, Lethier – sontils autant dans les armes que dans le pétrole ? Pourquoi l’affaire Elf a d’abord été une affaire de
ventes d’armes à Taiwan ? Tout simplement parce que le pétrole et les armes sont les secteurs
de la plus grande corruption, avec des pourcentages de commissions importants, et que cette
corruption passe forcément par les paradis fiscaux. Au Congo la guerre entre le nord et le sud
en 1997 se résuma entre la lutte pour le pouvoir entre Lissouba soutenu par Oxxy, une
compagnie pétrolière américaine, et Sassou NGuesso soutenu par Elf ! Une fois rétabli dans son
palais présidentiel ce dernier souhaita s'émanciper de la tutelle d'Elf qui détient de grosses
réserves de pétrole au Congo. On s'est aperçu que cette compagnie avait utilisé au moins 350
millions d'euros en caisses noires ou commissions, ce qui fit scandale au point que pour y
échapper la compagnie fut absorbée par Total.
Dépenses d'armement en 2012
1
1er Fournisseurs: Russie
2
3
4
5
6
7
8
9
10
(en millions de dollars)
Algérie
9 325 000 000
Afrique du Sud
4 470 000 000
Égypte
4 372 000 000
Angola
4 146 000 000
Maroc
3 402 000 000
Libye
2 987 000 000
Nigeria
2 327 000 000
Sud Soudan
964 000 000
Kenya
798 000 000
Tunisie
709 000 000
Total: 33 500 000 000 de dollars
Les 10 pays africains ayant dépensé le plus en armement y ont consacré 33,5 milliards de
dollars en 2012.
182
Voici la liste des 19 pays actuellement (16 en bleu) et anciennement (3 en rouge) concernés par
la politique de la France en Afrique:
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
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
Bénin (Thomas Yayi Boni: Franc-maçon ou FM)
Burkina Faso (ex Blaise Compaoré: FM)
Burundi
Cameroun (Paul Biya: FM-Rosicrucien)
Centrafrique (François Bozizé: FM)
Comores
Congo-Brazzaville (Denis Sassou-Nguesso: FM)
Côte d'Ivoire (Alassane Ouattara + la moitié du gvt: FM)
Djibouti
Gabon (avec Ali Bongo Ondimba: FM)
Guinée (Alpha Condé: FM)
Madagascar
Mali (Ibrahim Boubacar Keïta: FM)
Niger (Mamadou Tandja: FM)
République Démocratique du Congo (Joseph Kabila: FM)
Rwanda
Sénégal (Abdoulaye Wade: FM)
Tchad (Idriss Déby Itno: FM)
Togo (Faure Gnassingbé: FM)
La plupart de ces pays font partie des 14 pays qui sont encore forcés par la France à
payer "l’impôt colonial pour les avantages de l’esclavage et de la colonisation". (La France
aurait fait payer à Haïti l’équivalent moderne de 21 milliards de dollars de 1804 à 1947 pour les
pertes causées aux marchands d’esclaves français suite à l’abolition de l’esclavage et à la
libération des esclaves haïtiens.) Les Pays africains paient la taxe coloniale depuis les 50
dernières années.
Histoire d'une colonisation inversée
En 2004 Omar Bongo président du Congo de 1967 à 2009 vient en France avec de grosses valises d’argent en
franc CFA. Il reçut quelques élus à l’ambassade (qu’on lui a présentée comme étant des futurs grands de la
politique après Chirac). Selon Robert Bourgi qui servit d’intermédiaire, il écrivit dans un papier le nom de 7
élus (parmi lesquels François Copé, Pierre Bédier) et les envoya à Jacques Chirac. Parmi les 7 noms 5 sont
devenus des ministres du gouvernement Raffarin ! Le président congolais voulait s’assurer financièrement du
soutien des élites françaises. Certains politiciens ont profité de ce genre de "largesses". C'est pourquoi il dit luimême: «La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant.»
La partie cachée de l’iceberg de l'exploitation franco-africaine
Pour les pays liés avec la France, celle-ci est le premier partenaire commercial,
le premier exportateur ainsi que le premier investisseur. Les accords de
coopération et de protection masquent une réalité consternante: la volonté
d'exploiter de fond en comble ! Selon les sources du MEDEF le commerce avec
l'Afrique a atteint en 2001 un solde positif de 3,2 milliards d'euros, soit
autant que celui réalisé avec l'ensemble des pays européens (3,3 milliards).
Sans parler des énormes profits réalisés sur des gisements miniers et
183
pétrolifères par ELF et Total ainsi que ceux engrangés par les marchands d'armes (qui ont été
remises aux mains des génocidaires) ! En Afrique il est plus facile de blanchir l'argent sale. En
Centrafrique sous l'ère Bokassa (1966-1979) la France et la Suisse exploitaient gratuitement
les gisements d'uranium et de diamants. Cela rapportait tellement que le premier voyage officiel
de Valéry Giscard d'Estaing nouvellement nommé à la tête de l’État fut la République
Centrafricaine en 1974 ! Cinq ans après suite à une révélation du Canard enchainé sur l'affaire
des diamants le président perdit sa réélection en 1981. Aujourd'hui le Centrafrique est le
théâtre d'un jeu politique menaçant de dégénéré en génocide !
Aussi à travers les affaires des marchés publics d'île de France, des financements des
partis, des HLM de Paris, de Schuller, de Méry, et celle d'Elf, des voiles se lèvent sur
d'énormes sources de financement politique et l'enrichissement personnel dans les années 80-90
: le détournement de fonds publics et le soutien des réseaux françafricains. Les enquêtes de
l'affaire Elf ont montré que chaque année environ 100 millions d'euros étaient détournés sur les
rentes pétrolières non seulement pour soutenir les régimes "amis de la France" mais aussi pour
financer des partis politiques français. Qui est derrière tout ça ? Plusieurs réseaux dont ceux
de Foccart comme on l'a vu depuis l’Élysée, mais le plus implanté et le plus idéologique (voire
religieux) est assez surprenant.
Une Afrique logée à la même enseigne
Depuis les années 60, la plupart des chefs d’État d'Afrique centrale furent initiés dans la
franc-maçonnerie. Le réseau franc-maçon qui a tissé sa toile depuis Paris semble influencer la
politique extérieure de la France à l'étranger. Étrange coïncidence que le président de la
République française de 1981 à 1994, François Mitterrand soit un franc-maçon notoire au
moment ou d'autres dirigeants connus des loges prennent le pouvoir.
Les obédiences africaines et françaises ont entretenu des liens étroits, ce qui indique que
la plupart des dirigeants tri-pontés des pays africains ont été portés au pouvoir par des
hommes politiques français eux-mêmes adeptes du compas et de l'équerre !
C'est que très tôt, les autorités coloniales ont vu le parti qu'elles pouvaient tirer de l'initiation
des pontes africains. En retour, la protection maçonnique leur fut souvent utile: c'est, dit-on, à
sa qualité d'initié que Léon M'Ba, premier président gabonais, dut son sauvetage par l'armée
française lors du coup d'Etat de 1964. Plusieurs ministres français de la Coopération et autres
"Mr. Afrique" appartenaient à une loge maçonnique: Jacques Godfrain (1995-97), Bernard
Debré (novembre 1994-95), Michel Roussin (1993-94), Guy Penne (1981-86) avec Christian
Nucci (1982-86)."La tendance à l'initiation des hautes personnalités se renforce", confirme un
membre du GoLuc (Grand Orient et Loges unis du Cameroun)-Sources
184
"On compte entre 25 000 et 30 000 francs-maçons en Afrique francophone, dont 15 % de
femmes, estime Hervé-Emmanuel Nkom, initié au Grand Orient. Nos sœurs sont bien implantées
en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Gabon et à Madagascar. » Elles sont avocates, médecins,
pharmaciennes, journalistes..." rapporte le quotidien Jeune Afrique (je souligne). C'est sidérant
de voir autant de musulmans francs-maçons comme Ali Bongo au Gabon et Alassane
Ouattara en Côte d'Ivoire ! Au Gabon cette "religion d’État" est devenue une sorte
d’ascenseur social. » Impossible, quand on n’est pas passé sous le bandeau, d’accéder à
certains postes, réservés aux « frères ». Quid de la quête de spiritualité ? D'ailleurs, que
ce soit lors de sommets africains pour des investitures ou pour la francophonie on voit souvent
des chefs d’État porter des colliers francs-maçons.
Burkina Faso.
Depuis 4 ans il semble que la Franc-maçonnerie africaine tente
de se débarrasser de l'influence de la "Françafrique". Or au
Gabon les dommages collatéraux causés par les vieilles
pratiques de ces adeptes continuent de susciter la colère des
victimes. Dans ce pays où les meurtres rituels, de plus en plus
nombreux surtout en période électorale, restent
systématiquement impunis, les gabonais tentent d’ailleurs de se
mobiliser. Dans ce contexte la situation semble se retourner au
Le ministre français qui voulut en finir avec la Françafrique
Nommé en juin 2007 secrétaire d’Etat chargé de la coopération et de la francophonie par le président Sarkozy
Jean Marie Bockel s’était agacé du train de vie luxueux d’une minorité d’élites africaines vivant de rentes
pétrolières quand la population vivait dans la misère comme en Côte d’Ivoire. Omar Bongo furieux fit part à
Sarkozy de son désir de le voir quitter le gouvernement. Ce fut chose faite peu de temps après; il fut remplacé
par le franc-maçon Alain Joyandet le 18 mars 2008. Ce dernier, après être intervenu pour le règlement de la
crise politique à Madagascar, soutint l'arrivée au pouvoir du putschiste Andry Rajoelina. Il fut aussi critiqué
pour s'être montré en 2008 aux côtés de putschistes; le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et le Guinéen
Moussa Dadis Camara.
La fin du monopole français sur le Burkina Faso ?
Le 30 octobre dernier, le chef de l’État Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire
contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de
mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015 (il était au pouvoir depuis 27 ans). À la
suite des émeutes, lâché par la France, Blaise Compaoré quitte le pouvoir et le chef d’état-major
des armées, Honoré Traoré, annonce la création d’un «organe de transition», chargé des
pouvoirs exécutif et législatif, dont l’objectif est un retour à l’ordre constitutionnel «dans un
délai de douze mois». Le 17 novembre, le diplomate Michel Kafando est nommé président de
transition (encore un franc-maçon selon la médaille qu'il porte le jour de son investiture). Il
nomme Isaac Zida, premier ministre. Or qui a protégé Blaise Compaoré ? Les Français (rassuré
?) envoient alors un hélicoptère Gazelle des forces spéciales basées à Ouagadougou. L'appareil
exfiltre l'ancien président et quelques proches, puis atterrit à Fada N'Gourma tandis que le
reste du convoi fait route vers le Bénin. À Fada N'Gourma, Blaise Compaoré embarque ensuite
sur un avion français qui décolle pour Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, où il est accueilli par
Alassane Ouattara. Il s’apprête à rejoindre le Maroc. Soit on veut le protéger par devoir
maçonnique soit parce qu'il en sait trop et qu'on ne veut pas qu'il soit remis à la justice pour
185
divulguer des informations sensibles...N'est-ce pas la preuve que la petite cellule élyséenne pour
l'Afrique est toujours sous influence franc-maçonne ?
Le renouveau colonial largement inspirée par les francs-maçons
Si certaines contributions de la pensée Franc-maçonne sur la société ont
été appréciés, d’autres l'ont moins été. Par exemple Jules Ferry (183293), le franc-maçon connu pour avoir défendu l’école libre, gratuite et
obligatoire est aussi celui qui a clamé le renouveau colonial en Afrique. Il
fut un partisan actif de l’expansion colonial française. En juillet 1885, Il
évoqua "le droit et le devoir des races supérieures de civiliser les races
inférieures". Si les jésuites avaient encouragé et accompagné les premières
vagues de colonisations, dès le XVIII ème siècle, la plupart des
conquérants et administrateurs coloniaux étaient francs-maçons. L'histoire
montre que ce renouveau ne s'est pas fait sans violence mais que
l'esclavagisme fut une pratique courante. (Les 2 ordres secrets ont
longtemps œuvré en toute complicité, l'un pour maintenir culturellement
les masses dans la chrétienté l'autre pour y inoculer 'la civilisation
occidentale'). Il est donc curieux de retrouver encore aujourd’hui des francs-maçons d'origine africaine dans les
loges. Voyez les processions, les chants et hymnes à la gloire de colonialistes; bien que certains soient croyants,
la pensée qui y est véhiculé s'articule essentiellement sur l'idée que l'homme doit faire progresser la société (sans
Dieu) exactement le contraire de ce qu'on retrouve dans l'esprit du christianisme.
Après la Françafrique la Chinafrique ?
Que peut-il aujourd'hui rester de la Françafrique ? Devenu obsolète officiellement elle se
cantonne à opérer au sein des loges. D'autant plus que sur la scène internationale la donne a
changé depuis la chute du mur de Berlin en novembre 1989, la fin de la menace communiste et la
construction européenne qui ouvrit la voie à d'autres perspectives économiques. Les chefs d’État
français ne sont plus que des représentants de commerce attentionnés des grands groupes
industriels installés en Afrique. De plus selon hautcourant.com, la France affronte une
concurrence nouvelle sur « sa chasse gardée »: l’empire du Milieu. La publication prochaine du
rapport du Conseil des affaires étrangères, qui analyse la pénétration chinoise en Afrique, pose
la question des conséquences sur les intérêts économiques français. Troisième partenaire
commercial de l’Afrique, la Chine bouscule les États-Unis et la Grande-Bretagne. Bientôt la
France. Aujourd'hui la Chine importe 35% du pétrole africain et construit à tour de bras dans
35 pays de ce continent. Enverra-t-elle aussi des francs-maçons pour s'assurer de la loyauté des
dirigeants africains ? C'est possible.
Combien de cadavres et de troublantes énigmes les placards de la maçonnerie franco-africaine
recèlent-elles encore ? Il est difficile d'en évaluer l'ampleur au vu de l'instabilité qui a marqué
ce continent longtemps meurtri par des luttes d'influence. Reste que les derniers événements
qui secouent encore l'Afrique centrale révèlent que l'implication française dans ces
bouleversements ne se limite pas à des renversements de régime mais à bien plus grave encore.
Ils affectent encore toute la région. Dans la prochaine note nous verrons comment cela a
complètement désolé dans l'horreur un pays tout entier: le Rwanda malgré des années de
censure en France sur ce sujet.
186
21/ Génocides du Rwanda: entre la complicité des églises et l'échec
de l'ONU
(En mémoire à toutes les victimes innocentes des génocides du Rwanda à qui on devra la
vérité)
C
omment peut-on quitter une école retranchée qui abrite des centaines de familles et
enfants quand derrière ses murs circulent des centaines de criminels, assoiffés de sang,
armés de machettes, pour la plupart ivres et drogués ? C'est pourtant ce qu'a fait un
contingent d'une centaine de casques bleus belges de l'ONU le 11 avril 1994 ! La suite fut
une désolation horrible pour les plus de 2000 réfugiés qui se sont fait massacrés
sauvagement sur place...Alors que le Rwanda a connu plusieurs génocides un Tribunal pénal
international pour ce pays (TPIR) vient d'établir des faits qui ont été longtemps
renié...Voici le décryptage saisissant du carnage insoutenable qui en dit long sur les
mécanismes de la manipulation des foules. Les récentes révélations font froid dans le dos
(âme sensible s'abstenir).
Le Rwanda l'un des plus beaux petits pays d'Afrique qui comptait environ 7,9 millions
d'habitants en 1994 a perdu en seulement 2 mois un huitième de sa population dans des
massacres d'une sauvagerie qui dépasse l'entendement humain. Comment en est-il arrivé là ?
Les racines du génocide du Rwanda
On ne peut pas comprendre cette effroyable tuerie aveugle si on ne met pas les
événements dans leur contexte.
Le Rwanda est probablement le dernier pays d'Afrique exploré et colonisé par les
européens. C'est à la Conférence de Berlin, en 1884, que les puissances coloniales
vont se partager le continent africain. Les allemands vont s'atribuer le RuandaUrundi. Le comte allemand Gustav von Götzen (photo ci-contre) sera le premier
Européen à traverser le Rwanda et être reçu à la cour du roi (Mwami) Kigeri IV
Rwabugiri. Il sera le premier gouverneur du Rwanda sous mandat germanique. En 1894 il traversa
le pays en 4 semaines et trouva les hutu dans une dépendance d'esclaves des Tutsi.
Bien qu'on ne possède que très peu de traces de son histoire plus lointaine, le Rwanda est
composé de 3 ethnies différentes: les Hutu (majoritaires à 80% en 1994), les Tutsi (15%) et
l'infime minorité Twa (1 %).
Les premiers colons allemands trouvèrent la population du Rwanda divisée en trois groupes :
 Les agriculteurs Hutu (ou Bantou)
 les chasseurs, cueilleurs et potiers pygmées Twa (ou Batwa)
 les éleveurs, et chefs des armées Tutsi (ou Batutsi)
Les premiers colons furent très impressionnés par la monarchie rwandaise, et
considérèrent cette catégorie, les Tutsi, comme une « race » supérieure,
assimilant aussi tous les Tutsi à ceux de la cour royale. Pour eux, les Tutsi sont
plus grands (avec une taille de 1m80 à 2m10), plus clairs de peau, avec un nez
plus long, plus beaux, plus intelligents, plus fiables, plus travailleurs, plus
187
semblables aux européens en somme, ce qui les rendrait plus aptes à diriger. Ils constituaient un
intermédiaire idéal utile c'est pourquoi les colons envoyèrent leurs enfants à l'école pour en
faire une élite. Notons que certains Hutu pouvaient devenir Tutsi (en fonction de leur bétail) et
vice versa.
Ces stéréotypes confortèrent l'idéologie ethniste et génocidaire. Des
siècles de brassage entre ces trois groupes ont été parasités par de forts
préjugés encouragés en partie par des colonisateurs occidentaux influencés
par la théorie de Darwin sur la supériorité des races sur d'autres.
Pour contrecarrer les missionnaires anglicans le gouvernement allemand
avait encouragé la fondation d’une première mission catholique. Celle-ci se
révèlerait utile également dans l'éducation des foules. Dans cet œuvre d'exploitation,
l'entreprise colonisatrice bénéficia d'un précieux pilier; le clergé catholique très présent.
Pour garder la mainmise, à l'unisson ils vont contribuer à implanter localement de forts préjugés
tribaux. Les premières missions catholiques à s'établir furent des Jésuites de l'OPUS DEI qui
y voyaient l'occasion de créer une dictature catholique par le biais du Vicariat du Nyanza
(Territoire sous juridiction de l’Église catholique indépendamment de l'autorité coloniale), lequel
s'implanta de 1894 à 1929.
Les missionnaires qui semèrent la haine tribale
Le cardinal Charles Martial Lavigerie (1825-92) fut le fondateur de la
Société des missionnaires d'Afrique (les Pères blancs; une branche des
Jésuites) qui devait pousser des études ethnographiques sur place pour
les besoins de la science. En 1874, il déclarait à ses missionnaires qu’ils
sont 'destinés par Dieu à être des instruments de ses miséricordes pour
tant d’âmes plongées dans les ténèbres les plus affreuses de la barbarie'.
A cela s’ajoute la fameuse malédiction des "Noirs" qui seraient les
descendants de Cham le "maudit" fils de Noé (ce qui est bibliquement
erroné). Dans ce contexte, dès 1890 le Cardinal charge l’Évêque Jean
Joseph Hirth de consolider l’Église catholique dans la région et en
particuliers au Rwanda. Alors que les membres du clergé avaient une
influence considérable sur les administrateurs et la royauté locale, dès 1919 des pères blancs
ont changé d'attitude à l'égard des Tutsi. Selon un témoignage, "le père Brard admirait les
Tutsi pour leur air intelligent, éveillé, curieux, mais discrets cependant, convenables dans leurs
manières et méprisait les Hutu. Mais après quelques mois de relations fréquentes et frustrantes
avec les Tutsi, [il] se mit à détester les chefs Tutsi: certains furent humiliés et contraints de
transporter des briques..." En 1922, les pères Brard, Schumacher, Barthélémy déclenchèrent
donc un vaste programme d'Inquisition, soutenu en sourdine par l'Evêque Léon-Paul Classe au
Rwanda et le père Canonica au Burundi. Dans le contexte antisémite de l'époque le clergé
stigmatisa les Tutsi 'd'ancêtres des juifs et d’envahisseurs'. Il y avait alors 30 000
missionnaires dans ce petit pays de plus de 4 millions d’habitants !
L'administrateur du Rwanda Richard Kandt écrira: "Si l’on fait abstraction de ce qu’il
conviendrait plutôt d’attribuer à leur personnalité, tous les supérieurs [de missions catholiques],
dans les premiers années de leur mission, avaient en commun une solide haine couplée à la
méfiance envers les Watussi et des prises de position injustes contre les chefs ".
L’évangélisation du Rwanda a été mise en œuvre dans la perspective d’évincer en même temps le
pouvoir des Batutsi.
188
Plus tard (1923), suite à la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, la
Belgique se verra confier l'administration du territoire Ruanda-Urundi par la Société des
Nations (ancêtre de l’ONU). La Belgique confiera l'éducation de la population à L’Église. Elle
était donc en terrain "fertile". L'éducation étant faite par l’Église, le Rwanda était appelé
à être l'idéal chrétien: "le royaume de Dieu" sur terre".
La question controversée de l'origine juive des Tutsis
Pour certains historiens tout comme l'Institut Havilah (du nom de la célèbre région biblique
selon la Genèse difficilement localisable les Batutsis sont d'origine hébraïques et descendraient
de Salomon. « Nous lançons un appel à Israël et à la Communauté Internationale pour condamner
et prendre des actions contre toute violence anti israélite, perpétrée par les non-israéliens à
travers l'Afrique, sur plus de 500.000 Tutsi-Hébreux Israéliens au Rwanda. »- Le journal
Jérusalem Post du 23 novembre 1998. D'autant plus que les Tutsis étaient réputés plus grands
de tailles que les hutus ce qui correspondait à l'idée qu'on se faisait de ses ancêtres juifs. Ne
voulant pas créer de nouveaux mythes sur les cendres des anciens, la Fondation Ntarama
estime que l’enjeu de la théorie « radicaliste » de l’Institut Havila est plus de nature
politique qu’historique. S'il y a bien des juifs d'Afrique, il est difficile de bien retracer leur
généalogie. Certains musulmans maliens ont, par exemple, des patronymes hébreux qui furent
arabisés. Certains de leurs rites rappellent des pratiques religieuses juives.
Les Belges vont s’appuyer sur le Roi pour gouverner et favoriseront les Tutsi à qui ils confieront
des tâches administratives importantes, quoique toujours subalternes.
Alors que les pères blancs trouvaient les Hutu plus dociles pour en faire des adeptes les
missionnaires protestants misaient sur les Tutsi. Les chefs Tutsi finirent par mépriser
ouvertement les missionnaires étrangers. Du même coup, aux yeux de ces derniers, la "race
supérieure" devenait "hautaine", "arrogante" et "hypocrite"... Les prêtres se faisaient donc
un malin plaisir de maltraiter et d'humilier les chefs Tutsi !
"Les chefs, nous les avons laissés à l'écart. On a trop dit, un chrétien vaut mieux que dix
Batutsi...nous avons souvent laissé à l'écart les Batutsi: trop riches, trop hostiles, ils ne
sont pas encore mûrs pour notre sainte religion"- Note de l’évêque Léon-Paul Classe dans une
lettre au supérieur général en 1907 ; Rutayisire, p.41.
La plupart de ceux qui étudient l'histoire des haines tribales du Rwanda accusent ouvertement
les missionnaires qui ont évangélisé le Rwanda d’en être en partie responsables, pour avoir voulu
à la fois semer et entretenir le bon grain et l’ivraie. En 1994 plus de 90% de la population se
réclamait du christianisme, avec environ 73% de catholiques et 20 % de protestants.
Reste qu'en Kinyarwanda, la langue du pays, il n'existe pas de terme pour désigner l'ethnie. Les
cartes d'identité « ethniques », instituées par les colons belges en 1931, utilisent le mot
ubwoko, qui désigne en fait le clan. Comment ces stéréotypes ont-ils conduit aux massacres les
plus sauvages du XX ème siècle ?
189
Chronologie du génocide tribal
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Dans les années cinquante, l’élite tutsi formée en Europe était acquise aux idéaux tiersmondistes et manifestait sa volonté d’indépendance, en allant jusqu’à contester
l’omnipotence de l’Église. Dans ce pays devenu une théocratie catholique, c’était
littéralement insupportable pour l’Église qui faisait du Rwanda-Urundi son fief et sa base
d’implantation en Afrique centrale. Elle inversera donc ses critères de valeurs, idéalisant
les Hutu comme « un peuple de Bantou très croyants, simples mais honnêtes et
travailleurs », assujettis par « de cruels féodaux tutsi »
En 1956, le roi Mutara Rudahiga commence à discuter avec l’ONU afin d’obtenir
l’indépendance du Rwanda. Il mourra 3 ans après dans des conditions mystérieuses.
En 1957, un séminariste catholique hutu, Grégoire Kayibanda (qui deviendra président du
Rwanda) fait publier des Notes sur l’aspect social du problème racial indigène au Rwanda
connu sous le nom de Manifeste des Bahutu. Ce texte fondateur des deux premières
Républiques rwandaises a été rédigé par deux Pères Blancs belges, les Pères Ernotte et
Dejemeppe, sous la supervision de Mgr Perraudin. Ce texte traduit bien le racisme
« biologique » de leurs auteurs occidentaux.
Le 11 février 1959, l’Évêque André Perraudin fait lire une
lettre pastorale qui confortera l'intégrisme ethnique dans toutes les
paroisses (ce qui fera de lui un des principaux idéologue et
inspirateur de la Révolution sociale): « Dans notre Rwanda les

différences et les inégalités sociales sont pour une grande part liées
aux différences de race, en ce sens que les richesses d’une part et
le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité
entre les mains d’une même race » Ayant une énorme influence politique, il sera l'un des
inspirateurs de la politique génocidaire en place. Il assimilera le retour des tutsis
exilés à une "menace communiste qui vient de Satan".
190
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En 1959 Kigeli V Ndahindurwa devient roi ce ne plaît ni aux représentants de l’Église, ni
aux Hutu qui désirent être intégrés au nouveau gouvernement.Les manifestations vont
dégénérer en guerre civile et beaucoup de Tutsi sont tués. Les principaux promoteurs de
la violence raciste sont les Pères Bellomi, Duchamp, Noti, de Vincke, Paul Klep, Jules
Guyssens, Aelvoet, Dejemeppe, Endriatis, Ernotte et Perraudin — ce dernier en étant
l’animateur principal —, tous mis en cause par des prêtres rwandais« pour avoir prêché
ouvertement la haine contre les Tutsi, avoir encouragé et aidé les groupes responsables
des violences».
Le 25 septembre 1960, un référendum est organisé. Ceux qui y participeront voteront à
80% pour la mise en place d’une république chrétienne et ethnique. L'ancien gouvernement
quitte le pays vers l'Ouganda, ainsi que plus de 200 000 tutsi.
Aussi, en 1961, le parti politique hutu Parmehutu obtiendra 78% des sièges à l’Assemblée
nationale du Rwanda. Pour la Belgique et l’Église catholique c’était, face à la volonté
d’indépendance de l’élite tutsie, un moyen politique astucieux de préserver leur tutelle. Il
formera le premier gouvernement hutu. Suite à ces événements, le Conseil de tutelle des
Nations Unies insistera pour que la Belgique accorde l’indépendance au Rwanda.
L’indépendance du Rwanda sera donc proclamée le 1er juillet 1962. Le 26 octobre 1962,
Grégoire Kayibanda devient le premier président de la République du Rwanda.
En décembre 1963 suite à des combats à la frontière avec des exilés qui reviennent, par
représailles entre 8 000 et 12 000 hommes, femmes et enfants tutsi sont massacrés au
pays. Le journal Le Monde évoque un génocide (édition du 4 février 1964)
En 1973, à la suite d'une violente campagne anti-tutsi dans les institutions scolaires, un
coup d’État a lieu, et Grégoire Kayibanda est remplacé par son ministre de la défense, le
général Juvénal Habyarimana. Le nouveau président Habyarimana ne sera pas aussi
drastique dans sa politique de discrimination ethnique qui empêchait les Tutsi d’accéder à
des postes de responsabilité politique. Il appliquera plutôt un système de quotas. Seuls
10% des Tutsi seront admis dans les écoles, les universités et les emplois, et presque
aucun Tutsi ne pourra accéder à un poste de maire ou de préfet. Une nouvelle vague de
Tutsi prendront le chemin de l'exil à la suite de ces événements.
En 1975, Habyarimana fondera son parti, le Mouvement révolutionnaire national pour le
développement (MRND) dont la politique ethniste et raciste sera soutenue par
l’Internationale Démocrate 'Chrétienne' (IDC) dont le secrétariat est basé à Bruxelles.
Sur place les prêtres géraient les affaires du parti ! Pour aller à l'école les enfants
devaient être baptisés.
En 1980 l'IDC organise sa première réunion publique international en Afrique à Kigali
alors que le parti était une dictature qui enfermée en prison tous ceux qu'elle jugeait
gênant. Grisée par son pouvoir l’Église possédait les meilleures terres du pays alors que
le menu peuple connaissait la misère. Il n'était pas question de mettre en place une
politique de contrôle des naissances (vu que la contraception fut interdite) en royaume
chrétien. Ce qui explique la forte croissance démographique du pays.
En 1987, les exilés tutsi s’organisent et forment le Front patriotique rwandais (FPR).
Après avoir été formé dans des écoles militaires aux Etats-Unis et à Cuba, Paul Kagame
lance au début des années 1990 des opérations militaires du Front patriotique rwandais
(FPR) depuis l'Ouganda avec d'autres exilés tutsis rwandais
Le Pape Jean Paul II se rend au Rwanda très catholique en septembre 1990.
191
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
L’Armée patriotique rwandaise (APR), la branche armée du FPR, attaqua le nord du Rwanda
le 1er octobre 1990. Environ un million de personnes essentiellement des hutu fuient les
combats et se déplacent vers le sud.
Aussitôt, le président Habyarimana demanda l’aide des pays alliés, dont la France, la
Belgique et le Zaïre. En même temps, à Kigali, les Tutsi sont traqués, car ils sont
considérés comme des traîtres qui supportent le FPR. Pour Mitterrand le FPR est une
menace de la prépondérance anglo-saxonne sur un territoire francophone, un ennemi
des intérêts de la France.

Dès le 4 octobre 1990, la France, le Zaïre et la Belgique interviennent brièvement
pour aider à évacuer des occidentaux. Le soutien militaire français fort de 688 hommes
est maintenu sous la dénomination opération Noroît jusqu'à la mise en place des troupes
de l'ONU. Le ministre de la coopération Robert Galley témoignera que l'armée française a
bien été utilisée afin de stopper l'avancée du FPR. De 1990 à 1993 les FAR sont formées
et réorganisées par l'armée française, pour contrer les attaques du FPR. Au nom
d'une opération secrète, les livraisons d'armes qui ont été effectuées pour cela vont
finalement servir aux génocidaires !
Des machettes financées par une association vaticane
Au moins cinq cent mille machettes avaient été achetées par le Rwanda entre 1992 et
1994 pour une valeur de 725.669 dollars américains, provenant du détournement des aides
extérieures. Parmi ces machettes, 816 auraient été achetées en commande spéciale par
Caritas-Rwanda, le 5 août 1993, auprès d’une société locale de Kigali, RwandexShillington. Ces machettes ont ensuite été distribuées dans tous les centres de santé et
centres nutritionnels de l’Église catholique du Rwanda, partout dans le pays. Caritas est
une association vaticane à laquelle est affilée le Secours Catholique français.

Le général Varret, de l'armée française, a rapporté aux députés français avoir entendu
en 1990 du principal responsable de la gendarmerie rwandaise l'explication suivante à
propos des Tutsis : « ils sont très peu nombreux, nous allons les liquider »
192

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

Les autorités de Kigali entament dès octobre 1990 une politique de traque des Tutsi à
l'intérieur du Rwanda. Plus de 10 000 Tutsi sont emprisonnés. La majorité d'entre eux
échappe aux exécutions envisagées grâce aux interventions de la communauté
internationale et des ONG. L'ambassadeur de Belgique prendra spectaculairement et
courageusement la parole au nom des Droits de l'Homme au milieu de milliers de Tutsi
détenus dans le stade Amahoro à Kigali. Malgré ces interventions, plusieurs dizaines de
prisonniers succombèrent aux tortures pendant les interrogatoires dans les diverses
prisons du pays.
Le 15 octobre 1990, l'ambassadeur de France au Rwanda, Georges Martres, adresse un
télégramme au chef d'état-major particulier du président Mitterrand, dans lequel il
mentionne le risque d'un génocide contre les Tutsi. Malgré cet avertissement, le
gouvernement français va continuer d'aider le régime d'Habyarimana.
En décembre 1990 sont publiés et diffusés les 10 commandements hutu parmi lesquels
celui de "cesser d'avoir pitié des tutsi".
Dès janvier 1991, dans le Nord-ouest du pays le massacre de la tribu minoritaire
Bagogwe (apparenté aux tutsi) est organisé dans des camps où sont aussi installés les
formateurs de l'armée française qui prétendent n'avoir rien remarqué. Ce massacre sera
perçu comme une répétition du génocide. Les autres Tutsi sont traqués par leur voisinage,
au gré de l'obéissance des autorités locales aux injonctions gouvernementales. La
Fédération internationale des Droits de l'Homme fera deux rapports en 1992 et 1993
sur ces événements pré-génocidaires.

« Là il y avait une queue de véhicules qui attendait un contrôle. La tension était à vous
couper le souffle. De loin j’ai aperçu les autos blindées [...] avec comme chauffeurs des
militaires blancs. Mes amis canadiens ont chuchoté : “les Français”… Nous avons vu les
militaires qui contrôlaient, les miliciens qui tenaient les barrières en agitant les machettes
dans tous les sens. [...] Je me suis rendu compte que parmi les militaires il y avait aussi
des Français qui demandaient aussi les cartes d’identité des Rwandais où figurait la mention
“Hutu, Tutsi, Twa”. Les Tutsi se faisaient sortir de la voiture et les militaires français les
remettaient aux mains des miliciens agacés qui les coupaient à coups de machettes et les
jetaient [...] au bord de la grande route [...]. »-Témoignage d'une rescapée dans un bus
fuyant le pays en avril 1991 à Ruhengeri, au croisement de la route de Kigali et de la montée
vers les volcans.(cité dans le Communiqué de presse du 22 mars 2004 de la « Commission
d’enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 »,
Paris du 22-26 mars 2004)

En 1992, le MRND créera la tristement célèbre milice Interahamwe (qui signifie en
kinyarwanda « ceux qui combattent ensemble »). Les partis d’opposition remporteront les
élections et le président Habyarimana perdra progressivement une grande partie de ses
pouvoirs. Mais le président avec les milices Interahamwe et la Radiotélévision Libre des
Mille Collines (RTLM) qui seront les principaux organes du génocide s'auto qualifieront
d’Hutu Power. La radio qui appelle au meurtre des Tutsi dès 1992 est un élément
important du conditionnement des esprits. Parmi ses animateurs un belge Georges Riggiu
proche de l'IDC qui lança des prêche haineux contre les tutsi sur fond religieux !
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Au début de 1993, le FMI et la Banque mondiale mettent fin à l’aide monétaire qu’ils
offraient au gouvernement en place. Le Président Habyarimana est donc contraint de
signer les accords d’Arusha (Tanzanie) qui prévoient la mise en place de nouvelles
institutions de transition. La mise en œuvre de ces accords est partiellement retardée par
le président Habyarimana dont les alliés extrémistes de la CDR (Coalition de défense de la
République) n’acceptent pas les termes.
Le 3 mars 1993, face aux accusations de la presse sur place, « pour renverser les
charges », le général Quesnot propose au président Mitterrand d'incriminer la rébellion
en exigeant « une réorientation forte et immédiate de l'information des médias [français]
sur notre politique au Rwanda en rappelant notamment (…) les graves atteintes aux droits
de l'homme du FPR : massacres systématiques de civils, purification ethnique,
déplacement de population… ».
A la fin de l'année 93 le pouvoir ne pourra plus contrôler les
milices ou escadrons de la mort qui font régner la terreur dans les
rues sous la direction du colonel de l'armée Theoneste Bagosora. Il
a organisé "dans l'ombre" la distribution des machettes et les
mouvements des milices sanguinaires pour qu'elles "tuent 1000 tutsi
à la minute".
 Arrivée de la MINUAR, le contingent des casques bleus
commandée par le général Dallaire en décembre 1993 avec environ 2 300 hommes,
essentiellement des Bangladais, des Belges et des Ghanéens.
Dans un câble crypté le général Dallaire, commandant la MINUAR, informe le Secrétaire
général de l'ONU, le 11 janvier 1994, de la mise en place de listes de Tutsis dressées.
Dans un télégramme diplomatique du 12 janvier 1994, l'ambassadeur de France à Kigali
rapporte les confidences d'un informateur du représentant des Nations unies, qui lui a
livré les détails « graves et plausibles » d'un plan de déstabilisation radicale du pays
grâce à des provocations contre les troupes du FPR à Kigali, pour susciter une riposte.
« Les victimes rwandaises que ne manqueraient pas de provoquer ces réactions seraient
alors le prétexte à l'élimination physique des Tutsis de la capitale », explique le diplomate
En mi-mars 1994, selon ses aveux qu'il fera plus tard, le père Theunis connaissait le but
des extrémistes de la CDR (la Coalition pour la défense de la République et de la
démocratie) : « recommencer les massacres de 1959 »
Le 3 avril 1994, un message bizarre est diffusé sur la RTLM: "Le 4 et 5 avril il va se
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passer un petit quelque chose à Kigali en ces journées de Pâques; une petite chose est
prévue à Kigali, cette chose va continuer les jours suivants". Pour certains c'est un aveu

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de planification du génocide.
Le 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu par des missiles sol-air
alors qu’il s’apprêtait à atterrir à Kigali. Les deux parties antagonistes vont s'accuser
mutuellement pour cet assassinat. Les membres dissidents du gouvernement, dont la
première ministre Agathe Uwilingiyimana ainsi que des opposants, sont éliminés dès le
lendemain et un gouvernement intérimaire est mis en place à l'ambassade de France,
avec Jean Kambanda pour premier ministre. C’est le début du génocide.
Le jour même la Radio RDMC ('radio machette') utilise le drame pour inciter les hutu à
éradiquer les tutsi en diffusant la liste des noms des personnes à éliminer.
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« Les Inyenzi-inkotanyi [cafards-Tutsi] sont une race de gens très mauvais. Je
ne sais pas comment Dieu va nous aider à les exterminer…Continuons à les
exterminer pour que nos petits enfants n’entendent plus parler d’Inkotanyi. »
« Réjouissons-nous, amis ! Les Inkotanyi ont été exterminés…Dieu est juste ! »Déclaration chantée de Kantano Habimana (probablement drogué), Radio
Télévision Mille Collines, 2 juillet 1994.
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Le 7 avril, la garde présidentielle assassine le premier ministre qui s'apprêtait à lancer un
appel au calme à la radio nationale. Dix casques bleus belges qui assuraient sa
protection sont désarmés et eux-mêmes assassinés plus tard dans la matinée.
Les journalistes à la radio RTLM en train de fumer de la drogue appelèrent la population
hutue à dresser des barrages pour servir "d’abattoirs". Ils encouragent les tueurs à
prendre de la drogue "pour avoir plus de courage et à ne laisser passer aucuns cafards
qu'il faut massacrer."
 Selon plusieurs sources Paul Barril (ancien responsable du GIGN et
conseiller du Président Juvénal Habyarimana) aurait été l’intermédiaire
dans l’achat de deux missiles sol-air, entre novembre 1993 et février 1994,
pour le compte du Hutu Power. L'ex-gendarme affirmera plus tard agir sur
les ordres de François de Grossouvre (de l'Elysée). Il se vanta d'avoir
assuré la défense de Kigali face aux rebelles du FPR sous l'opération
appelé "Insecticide" financée par l’État français (ce fut sous le
qualificatif de cafards qu'on traitait les tutsi)
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Le 7 avril, le jour même, François de Grossouvre, le conseiller international des avions
Marcel Dassault du président Mittérand est retrouvé mort à l'Elysée ! Celui qui était
comme les yeux du président et qui avait tissé de grands réseaux d'affaires et politiques
en Afrique (étant franc-maçon) était devenu subitement la bête noire du président. La
thèse du suicide est officielle alors que le rapport d'autopsie précise que le corps de
Grossouvre présentait « une luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la
face ». En réalité étant proche d'Habyarimana il fut probablement impliqué dans le
génocide. En savait-il trop ? Le mystère demeure. La coïncidence est tellement évidente
qu'elle amène à penser que l’Élysée était tellement impliqué qu'elle a voulu cacher
certaines choses gênantes en rapport avec le Rwanda.
Beaucoup d'églises dans lesquelles viennent se réfugier des milliers de Tutsi deviennent
"des chambres de la mort" où des miliciens viennent achever un par un les tutsi, femmes
enfants compris, avec la complicité et parfois l'aide des membres du clergé !
Du 7 au 10 avril des milliers de Rwandais cherchent refuge dans les divers
cantonnements de la MINUAR. Celle-ci se trouve débordée et n'a pas les moyens de leur
apporter eau et nourriture.
Le 8 avril 1994 la France et la Belgique évacuent leurs ressortissants. Les soldats n'ont
pas le droit de confisquer les armes ni d'intervenir. Le colonel Marchand du contingent
belge avouera plus tard que "si ses supérieurs avaient une vision plus responsable des
choses, il avait suffisamment de troupes sur place pour empêcher que le génocide démarre
à Kigali"
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Le 9 avril, madame Agathe Habyarimana la veuve du défunt président est exfiltrée en
France et reçoit une gerbe de fleurs, un appartement en dotation et 200 000 francs pour
195
frais de bouche- (L’Inavouable, Les Arènes, 2004, de Patrick de Saint-Exupéry, page
259.)
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Dans un communiqué du 10 avril 1994, publié dans l'Osservatore Romano, les évêques de
l’Église catholique du Rwanda, apporte clairement leur soutien au nouveau gouvernement
intérimaire et aux forces armées rwandaises.
Le 11 avril 1994, sur ordre de l'état-major belge, les soldats belges de la MINUAR
cantonnés dans l’École technique officielle Don Bosco (ETO) , dans l’est de la capitale, se
replient pour aller renforcer l'aéroport, abandonnant de fait les plus de 2000 rwandais
qui s'étaient réfugiés à l'ETO à leur sort. Ceux-ci sont aussitôt massacrés (voir en
introduction). Une centaine de rescapé a réussi à survivre.
Alors que les appels à envoyer des hommes de Boutros Ghali le secrétaire général de
l'ONU restent lettre morte pour des raisons financières, le 21 avril 1994, la
résolution 912 de l'ONU réduit les effectifs de la MINUAR à 270 personnes, soit 10 %
de ce qu'elle était sur le terrain et 5 % de ce qui avait été prévu initialement. Le
représentant du Rwanda à l'ONU fait passer son pays comme "victime d'une invasion
étrangère" pour susciter la sympathie des autres pays. La secrétaire aux affaires
étrangères Madeleine Albright, et l'ambassadeur français à l'ONU firent pression
pour que le terme génocide ne soit pas employé tout en parlant de "guerres ethniques".
Les troupes doivent se retirer ce qui suscite la colère des casques bleus sur place.
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
L'armée française qui a évacué les ressortissants vers la métropole avait reçu la mission
secrète de protéger la famille du président déchu et le directeur de la radio des mille
collines en les exfiltrant sous protection ! Elle devait aussi empêcher le FPR de
progresser. Elle livra donc des minutions aux soldats rwandais qui ont les mains plein
de sang.
Le 27 avril, au milieu du génocide, Jean-Bosco Barayagziwa, idéologue et leader du Hutu
Power fut reçu officiellement à l'Élysée, à Matignon et au Quai d' Orsay, par
François Mitterrand, Édouard Balladur et Alain Juppé . Pourquoi s’en offusquer ? «
Dans ces pays-là, un génocide, c'est pas trop important », confiera le Président à des
proches, durant l'été 1994.
Le 8 juin 1994, 2 mois après que ses observateurs soient sur place, le Conseil de sécurité
de l'ONU dénonce des actes de génocide commis au Rwanda.
Le 22 juin 1994, la France intervient au Rwanda dans le cadre de l'opération Turquoise,
autorisée par la résolution 929 des Nations-Unies (Action en cas de menace contre la
paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression), elle est dotée du mandat de pouvoir
agir par la force, mandat qui a toujours été refusé à la MINUAR qui intervenait au titre
du chapitre VI. Les zones d'intervention de la France, au sud-ouest du Rwanda, sont
négociées avec le FPRL. Mais l'opération Turquoise fut ainsi un formidable trompe-l'œil.
L'alibi humanitaire ne trompait que les caméras complaisantes. Le corps expéditionnaire
français de plus de 2500 militaires était équipé de véhicules blindés, pour le combat. Il
s'avéra souvent incapable de transporter et sauver les survivants Tutsis qu'il découvrait :
drôle d’opération humanitaire ! Les organisateurs du génocide préparèrent un accueil
triomphal aux troupes françaises. Leur station de radio, RTLM, avait même pensé aux
détails. Plusieurs jours avant l'arrivée des Français, elle diffusait des messages du genre :
« Vous, les filles hutu, lavez-vous et mettez une belle robe pour accueillir nos alliés
français. Toutes les filles tutsi sont mortes, vous avez vos chances.»
196
La complicité de la France dans le génocide
Pour Annie Faure de l’association sur place des Médecins du Monde, « l’opération Turquoise a
permis de tuer plus de Tutsi, elle a été faite pour sécuriser les tueurs et leur permettre
d’exterminer les Tutsi restant. Par cette opération la France a entérinée sa solution finale
à elle. ».

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
Le 28 juin 1994 les soldats français arrivent dans la forêt du Bisesero pour aider 50
000 tutsi entourés par des meutes de tueurs sauvages hutus lourdement armés et
épaulés par des militaires et gendarmes rwandais formés eux-mêmes par des instructeurs
français. Comme les tueurs s'étaient cachés, ils repartent et promettent de revenir
dans 3 jours. En revenant, ils découvrent malgré les tueries parfois à la grenade, une
sorte de foyer de résistance qui ressemblera au ghetto de Varsovie. Ils installent les
quelques centaines de rescapés dans un camp.
De son côté les troupes du général Belge Dallaire vont sauver environ 30 000 tutsi.
Tout au long du mois de juillet l'armée française va permettre à des milliers de
génocidaires hutu de fuir au Zaïre (actuel Congo) dans des camps de réfugiés pour
éviter les poursuites et représailles du FPR qui en avançant par le nord en exécutant des
hutu (entre 25 et 45 000). Des exactions génocidaires furent donc commises des 2
côtés.
Le 4 juillet, les troupes du Front patriotique rwandais (FPR), conduites par l’actuel
président Paul Kagamé, s’emparent de Kigali après une longue avancée depuis l’Ouganda, au
nord du pays. Ils mettent un terme à 100 jours de génocide contre les Tutsi et les
opposants hutu, en faisant tomber le régime de Juvénal Habyarimana. Le génocide aura
fait entre 800 000 et un million de morts en grande partie tutsi.
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
Le 17 juillet l’état-major tactique français organisa l’évacuation vers le Zaïre du
gouvernement génocidaire rwandais
La plupart des médias français à la grande déception des journalistes sur place se
focaliseront sur l'épidémie de choléra qui affectait les réfugiés hutu pourtant
génocidaires au Zaïre, alors que 3 km de l'autre côté de la frontière le pays était tapissé
de cadavres. La tentative pour occulter le génocide réussit mais pas pour longtemps.
197
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
À partir du 15 septembre, la force africaine présente en Centrafrique passe le flambeau
aux Casques bleus de l’ONU. La nouvelle mission onusienne, la Minusca, va déployer 7 600
hommes, dont une grande partie se trouve déjà sur place. À terme, elle devrait compter
12 000 hommes.
Une fois que le FPR pris le contrôle du pays il mit en prison de nombreux génocidaires.
L'IDC a exigé à plusieurs reprises leur libération ! Ce qui lui fut refusé.
Le 25 mars 1998 le président Bill Clinton s'est déplacé jusqu'à Kigali pour présenter ses
excuses au nom de sa nation. Il expliquera qu'il n'était pas intervenu parce qu'il n'y avait
aucuns intérêts en jeu pour les américains tout en reconnaissant sa part de responsabilité
dans la tragédie du Rwanda.
Le 15 janvier 2005, huit mille nouvelles juridictions gacaca (tribunaux populaires chargés
de juger les auteurs présumés du génocide rwandais de 1994 — prononcer « gatchatcha »)
ont entamé la phase administrative de leur travail. Elles s'ajoutent aux sept cent
cinquante gacaca pilotes mises en place depuis 2001 dans certaines régions du pays. Les
gacaca sont inspirées des anciennes assemblées villageoises sauf qu'ici certains jugent ont
de la famille parmi les inculpés. Elles ont été créées pour juger tous les présumés auteurs
du génocide à l’exception des planificateurs et des personnes accusées de viols qui sont
jugés par les tribunaux conventionnels ou par une juridiction de l'ONU.
Le guêpier rwandais qui implique la complicité internationale
La décision de l'ONU de ne pas intervenir au Rwanda partait du constat d'échec de ses casques
bleus à Mogadiscio en Somalie qui étant sous couvert du fameux paragraphe 7 stipulant qu'ils
pouvaient utiliser la force s'est soldé par la mort d'une cinquantaine de soldats onusiens. L'ONU
de guerre lasse a donc cédé le terrain aux tueries les plus folles...Paradoxalement se sont les
militaires français dépêchés un peu tard pour protéger les civiles (en réalité principalement les
hutus des représailles des forces rebelles) qui ont agi sous le paragraphe 7 de l'ONU ! Les
responsables politiques de gauche comme de droite vont jusqu'à ce jour toujours nier ou
minimiser leur responsabilité dans ce génocide, allant jusqu'à dire que "si c'était à refaire ils
referaient la même chose". Aujourd'hui les politiques concernés continuent de réfuter les
accusations de complicité. A supposé que ce soit faux on ne peut pas dire que les opérations
militaires françaises soient une réussite. Ce carnage insoutenable à grande échelle sur 3 mois
démontre plutôt l'incompétence de toutes les autorités qui auraient pu l'éviter.
Du côté des français et de l'Onu auquel ils étaient affiliés, les militaires furent obligés d'obéir
aux ordres; ils ne pouvaient pas faire usage de leur conscience ou de leur humanité sans en
avoir à en rendre compte à leur hiérarchie: ils fonctionnaient donc comme une espèce
d'instrument ou de machine. Ce "machin" comme disait De Gaule ou cette "chose" a hélas
causé une horrible désolation en Afrique.
Le fait que des milliers de génocidaires aient traversé la frontière au Congo a participé à la
déstabilisation toute entière de la région qui a encore des répercussions aujourd'hui. Les
tensions perdurent (voir ancien article à ce sujet). Même si les conflits interethniques ou
interraciaux se sont estompés, il demeure une force de motivation beaucoup plus grande qui
malheureusement entraîne encore des guerres. Ces tensions sont encore de nature religieuses.
198
La complicité des églises
Concernant le cas spécifique du Rwanda, on a constaté qu’une distance de façade est affichée
publiquement par l’Église vis-à -vis de ses membres impliqués dans le génocide. Mais en même
temps, cette soi-disant distance s’accompagne d’une forte solidarité discrète de la hiérarchie
catholique, envers ces hommes et ces femmes aux mains criminellement souillées.
Jusqu’à maintenant, aucune mesure ne serait-ce que disciplinaire (encore moins un châtiment
canonique) n’a été prise à leur endroit, de la part de l’Église. Pire encore, on leur confie divers
ministères pastoraux, et toute dénonciation de leurs crimes est considérée comme une
persécution de l’Église. Parmi les cas connus du grand public, il y a celui du tristement célèbre
Abbé Wenceslas Munyeshyaka qui vit à Gisors, près à Évreux en France. Son cas est un symbole
vivant de l’impunité bénie et soutenue par l’Église catholique. Le cas de l’Abbé Wenceslas a même
valu à la France une condamnation par la cour européenne des Droits de l’Homme, pour ne l’avoir
pas jugé dans un délai raisonnable. Ce verdict date d’il y a dix ans, c’était le 8 juin 2004.
D'autres affaires récentes concernant des responsables religieux sont en cours.
"S’il est effectivement certain que la France aura été le bras armé du génocide, il est non
moins avéré que – avant, pendant, comme après – le Vatican et l’église catholique au
Rwanda auront eu des responsabilités tout aussi décisives. Il n’est pas exclu qu’en tournant
nos regards vers Rome, on découvre un jour les ressorts de ce crime inconcevable"- Jean
Paul Gouteux, chercheur en entomologie médicale à l’Institut de recherche pour le
développement.
Des protestants sont aussi impliqués. Par exemple, Michel Twagirayesu, président de l'Église
presbytérienne du Rwanda et ancien vice-président du Conseil Œcuménique des Églises a été
accusé par des membres de la municipalité et par des paroissiens d'avoir eu une participation
active.
Il est fort intéressant de noter que la première liste officielle des présumés génocidaires
concernait quelques deux mille personnes toutes responsables du crime de génocide, or parmi
celles-ci figuraient onze ecclésiastiques de l’Église Catholique dont deux missionnaires
européens: l'abbé Maindron Gabriel (de France) et le prêtre Bellomi Carlo (d'Italie) ! L'affaire
du génocide au Rwanda est clairement à rattacher à toute une idéologie extrémiste catholique
qui s'est installée en un laps de temps d'au moins 30 ans.
Certains parlent de filières vaticanes (Opus Dei ?) qui auraient permis à une cinquantaine de
prêtres rwandais génocidaire de fuir vers l'étranger en particulier au Canada. Reste qu'en
1997 le Pape Jean Paul II a envoyé une lettre publique pour absoudre l’Église catholique de toute
responsabilité au sujet du drame rwandais ! Trois ans après avoir fait disparaître les preuves ?
L’attitude du Vatican sur le Rwanda en 1994 en question:
« N'avoir jamais condamné la discrimination raciale dans le pays, pis, l'avoir pratiquée
activement sur le terrain et au plus haut niveau dans les instances officielles de l’Église
rwandaise, puis se taire alors qu'on peut et qu'on doit défendre les victimes tutsi pendant
et après le génocide, enfin demander avant leur procès la clémence pour les bourreaux
hutus armés avec le silence complice des autorités religieuses du pays - ce qu'a fait JeanPaul II -, voilà qui ressemble étrangement au comportement de Pie XII avec les juifs
pendant le IIIe Reich, non ? »-Michel Onfray
199
Dans ce contexte, la folie funeste à gagner tous les courants religieux, à l'exception des
Témoins de Jéhovah. Même des pasteurs de l’Église pentecôtistes ont participé aux massacres.
Le Rwanda l'exemple typique de l’échec de l’Église catholique
Rappelons que le pays était presque qu'un territoire à 73 % catholique avec des élites le plus
souvent gagné à ces enseignements implantés depuis plus d'un siècle. Comme le reconnaîtrons des
ecclésiastiques les foules de tueurs n'ont pas comprises le message du christianisme; elles
étaient chrétiennes pour la forme. On ne leur avait pas enseigné les valeurs simples de
fraternité et d'impartialité. Pire la plupart des membres du clergé avaient soutenu, quand ils ne
les ont pas fomentés, les idéologies racistes et anti tutsi. C'est l’échec tout entier de ce qui
était une dictature catholique. Aujourd'hui le nombre de rwandais qui se disent catholiques
est estimé à moins de 43 % au lieu de 73 % il y a 20 ans. C'est dire combien la
désaffection fut importante. Loin de conforter leur religion les jésuites ont lamentablement
échoué dans leur entreprise qui s'est retournée contre leurs propres plans.
L’exploitation des peurs et complexes à l’origine de la haine ethnique
Au lieu d’enseigner les vraies valeurs, les pères blancs ont exploité les plus bas instincts pour
parvenir à leurs fins. Il est arrivé que des hutu de petites tailles qui s'en prirent à des tutsi de
plus grandes tailles les narguaient en leur coupant les pieds pour qu'ils soient de mêmes tailles !
Ce qui est surprenant dans ce drame c'est de voir comment des frustrations naissant de
complexes de petites tailles ou d'infériorité peuvent conduire à une haine aussi ridicule et
monstrueuse ! Ces incidents ignobles en disent long sur le fond du génocide: une profonde
jalousie malsaine qui affecte l'ensemble d'un groupe ethnique. Certains hutu pratiquaient
toujours leurs rites sorciers dans les camps de réfugiés de Ngara dans le nord de la Tanzanie en
sacrifiant la nuit des individus. Autre détail significatif; le sentiment d'appartenir à une caste
pauvre qui serait exploité par une riche là aussi c'est un autre facteur de haine. Beaucoup se
sont vengés par cupidité en volant tout à leurs victimes.
Enfin l'effet miroir; j'accuse donc je suis. Sous l'effet de la propagande et de la peur les
génocidaires ont attribués à leurs victimes leurs propres intentions meurtrières. L'effet de
groupe a fait s'enflammer la haine.
Par contre tuer des enfants, des nourrissons, des femmes après les avoir violé et éventré; tout
ceci est proprement inhumain. On ne peut expliquer cette folie démoniaque que par
l'intervention d'esprits cruels et profondément malfaisants.
Le dernier génocide du XX ème siècle fut sans doute le plus rapide et il a entre autres rayé de la
carte plus de 70 % d'un groupe ethnique dans l'indifférence totale de la communauté
internationale. Les médias français ont réussi à berner l'opinion publique pendant des mois
en 1994; l’histoire montre que cela peut se répéter, obéissant aux diktats de la pensée
unique. Pire ils peuvent toujours aussi facilement basculer dans la stigmatisation et la
haine. Le temps écoulé nous permet de saisir, a posteriori les raisons qui ont poussé les Pères
Blancs, à recourir à la politique du bâton et de la crosse, lors de leur apostolat au Rwanda. De
mon point de vue, mais je veux rester humble, car il est très facile de parler vingt ans après les
faits, toute la lumière n'a pas été faite sur ceux qui ont plus ou moins échafaudé ce macabre
plan. Néanmoins on ne peut que saluer le courage et l'endurance des rescapés qui dans leur
silence sont un témoignage vivant de l'extrême cruauté possible qui peut encore gagner les
humains. Leurs souffrances relativisent largement les nôtres.
200
22/ L’Algérie, le pays aux mille empreintes coloniales (1ère partie)
D
e l'autre côté de la Méditerranée s'étend un vaste pays presque cinq fois plus grand
que la France qui a connu une succession de colonisateurs. Et pour cause, la variété des
paysages de l'Algérie ainsi que ses climats sont attrayants. Si chacun y a laissé ses
traces, il y en a un en particuliers qui a réussi à implanter durablement et en profondeur
ses croyances, son mode de vie, sa langue à ce pays pourtant très diversifié. Quel est ce
conquérant et comment a-t-il fait ?
Une splendide terre d'accueil pour les conquérants
Parmi les premiers occupants du pays auraient figuré les gétules puis les berbères, bien avant
l'arrivée des phéniciens. Les premiers rois berbères gouvernaient les Numides, Gétules, et
Bavares qui ont survécu jusqu'à l'époque romaine. Les Numides formaient une civilisation avancé.
Les Berbères, qu'on a aussi appelés Libyens, apparaissent dans l'histoire 3000 ans avant notre
ère.
Vers 2700 avant N-E, apparut, pour la première fois, une croyance en un Dieu unique, fondée
par l'Hébreu Abraham. Certaines familles juives d’Égypte qui étaient groupées en tribus, au
moment de "l'Exode", allèrent vers la partie occidentale de l'Afrique du Nord et gagnèrent à
leur croyance de nombreuses populations berbères.
201
Au IXe siècle avant N-E, les Phéniciens dépendant de Carthage en Tunisie (carthaginois)
s'établirent sur le littoral algérien et fondèrent la puissance carthaginoise. Au fil des siècles
les Gétules développèrent une cavalerie efficace, et devinrent un peuple nomade et migrant du
Sahara vers le Nord de l'Afrique face aux numides.
Au IIIe siècle avant N-E Massinissa unifie les royaumes numides (berbères) et fait de Cirta
(Constantine) sa capitale.
En 146 avant N-E., à la suite de la destruction de Carthage, les Romains prirent possession du
pays, qu'ils conservèrent pendant 575 ans et dont ils firent le principal grenier de l'Italie. On
voit encore les ruines des villes nombreuses qu'ils bâtirent dans la région du Tell et jusque dans
le bassin du Hodna, jusqu'au pied du versant Nord de l'Aurès.
De 112 à 105 avant N-E Jughurta, petit-fils de Massinissa, se rebelle contre Rome. Il
combina des manœuvres militaires face aux Romains avec son voisin de l'ouest, le roi Bocchus
Ier de Maurétanie. Ce dernier le trahit et aide les romains à le capturer. Après l'exécution de
Jugurtha, la Numidie occidentale est offerte à Bocchus pour être rajoutée à son royaume de
Maurétanie, tandis que la Numidie orientale est gouvernée encore quelque temps par des princes
Numides soumis à Rome (voir carte ci-dessous).
Qui sont les berbères ?
Le nom de « berbère » est issu du mot barbarus, par lequel les Grecs, puis les
Romains, désignaient tout peuple ignorant les coutumes et la civilisation grécoromaines. Connus depuis l’antiquité pharaonique sous d'autres noms, les Berbères
subsistent dans un immense territoire qui commence à l’ouest de l’Égypte. Les
Berbères ou Imazighen ('hommes libres') sont un ensemble d'ethnies qui
occupaient un large territoire allant de l'ouest de la vallée de Nil jusqu'à
l'Atlantique. Ils y fondèrent de puissants royaumes, Organisés en tribus. Par la
suite, les Romains ont maintenu l'usage du mot « Berbères » pour désigner les
peuples d'Afrique du Nord qu'ils n'ont jamais réussi à soumettre totalement.
L'avènement de Jésus-Christ fit connaître une nouvelle croyance en un Dieu
unique. Cette religion fit de nombreux adeptes parmi les populations berbères du
Nord Occidental de l'Afrique. Plus tard, les Hillalis leur donneront un autre nom en
Algérie : les "Kabyles" c'est à dire "soumis". Une forme de christianisme se
développa rapidement parmi les populations berbères, prit un grand essor et dura
jusqu'à l'arrivée des Arabes en 640. Il y a eu 3 papes chrétiens d'origine berbère. La plupart des Berbères
furent sédentaires. Ils se désignent d'abord par leur ethnie régionale et par leur parlé berbère : en Algérie, on
trouve les Chaouis, les Kabyles, les Mozabites, les Touaregs, les Beni Snous, les Chenouis, les Banou Ifren
et Maghraoua, etc). Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle
appartenait la Kahena. Plusieurs ethnies d'origine berbères parlent l'arabe et ne s'identifient pas aux régions
cités. L'ensemble des ethnies Imazighen (le pluriel d’« Amazigh ») a pour territoire la Tamazgha. Dans ces
groupes il faut différencier les tribus qui ont des coutumes souvent différentes. Aujourd'hui sur une population
algérienne de 40 millions d'habitants il y aurait 12 millions de berbères (plus du tiers). Ce pays est le 2eme
pays francophone au monde.
202
En 17 le chef de guerre numide Takfarinas se révolte contre Rome après avoir été enrôlé dans
son armée. La guérilla qui s’ensuivit dura 7 années et fut écrasée dans l’œuf. Pour coloniser cette
partie de l'Afrique, Rome s’appuya sur l'intégration des aristocrates locales qui connaissaient
bien la culture hellénique.
Les romains ont bâti des villes, tracé des voies, édifié des aqueducs, fertilisé des terres arides
et le pays, peu à peu, s'est épanoui dans la Pax Romana. Alors que le latin devenait la langue
officielle de l'Algérie, on a vu y naître penseurs, philosophes et poètes tandis qu'insensiblement,
les Berbères et les Numides s'éloignaient des cultes sanguinaires et païens pour se tourner vers
une forme de christianisme en vogue.
La romanisation profonde de la population berbère s'amorce au point que de nouvelles méthodes
de cultures rendent plus productives les terres jusque vers 235 l'époque où la crise frappe de
plein fouet le pays en pleine période de 'christianisation'.
De 311à 314 un berbère fut élu pape: Miltiade (ci-contre). En 347,
les tribus berbères insurgées s’allient aux donatistes, une secte
chrétienne opposée à Rome (ceux-ci refusaient d'accepter l'autorité
religieuse de l'Empereur, et exigeant la séparation de l'État et de la
religion.)
En 354 "saint" Augustin naît à Thagaste, dans le nord-est de l’Algérie.
Cet évêque berbère catholique d'Annaba essaya de calmer la colère de
l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain
des donatistes. Il influencera profondément la pensée de la chrétienté.
A l'époque, le pays comptait plus de quatre cents églises et des milliers
de fidèles.
En 429 les Vandales, venus d'Espagne, mirent fin à la domination
romaine et devinrent les maîtres du sol pendant 104 ans. Ils atteignirent l'Algérie par l'Espagne
en traversant le Maghreb.
De 439 à 533 les Vandales (venus d'Espagne mais sont à l'origine des germains du nord)
règnent sur le Maghreb romain. Alors que les Romains avaient su admirablement mettre en
valeur la terre africaine, celle-ci, après l'invasion arabe, était redevenue inculte et improductive.
Le général Bélisaire, en 534, anéantit leur empire et soumit le pays au sceptre des empereurs
de Constantinople. L'Algérie est sous la domination byzantine (Empire romain d'Orient).
Des coutumes païennes 'christianisés' encore en vogue:
Aujourd’hui il n’est pas rare de voir des femmes berbères avec des tatouages
enforme de croix sur le front, les mains, le menton, les tempes ou les joues. Elles
le font soit avec un crayon spécial soit avec du henné lors d'événements
importants (rituel de la “nuit du henné” avant le mariage, à la naissance, au
baptême, ou à la circoncision.). Pourtant ces tatouages appelés “el-âyacha”
étaient lié à un ensemble de rites païens de sorcellerie et de magie. Dessiné
sur les enfants avec du noir de fumée on pensait qu'ils les protégeaient du
mauvais sort et de la malchance. On retrouve cette coutume lorsque le jour de la naissance d’un
enfant coïncide avec un événement néfaste. Ainsi, la croix était très répandue dans la culture
berbère; elle symbolisait les 2 jambes ou les deux bras de l'homme. Sa généralisation fut
facilitée grâce au culte de la croix païen très présent dans le reste de l'Afrique avant que
l’Église catholique ne l'officialise. Hormis son côté embellissant, le tatouage dans la culture
203
berbère est aussi un symbole d'appartenance à une tribu particulière, ou à un groupe social, ou
un statut. Bien qu'on lui prête encore des vertus guérissantes (maux de têtes etc...), il était
aussi un signe de démarcation. Les Imazighen par exemple se démarquaient des arabes en
traçant des symboles propres à eux comme le signe Amazigh. Il peut être aussi un moyen
d'expression comme la douleur puisque certaines femmes berbères du Maghreb ayant perdue
leurs mari à la guerre, se faisaient un tatouage du menton jusqu'aux oreilles: comme une
représentation de l'homme qu'elles ont perdues. L'interdiction islamique des tatouages sous
peine d'être "enlevés en enfer avec des pinces rougies au feu" n'a pas réussie à endiguer cette
habitude. En effet, il suffisait, pour ne plus redouter ce châtiment, de recouvrir les tatouages
au henné après la mort. En effet, pour pallier cette contrainte religieuse, on lui a substitué le
henné (non mutilant) qui faisait déjà partie de la culture arabe.
D’autre part une ancienne tradition berbère est souvent perpétuée dans la façon
de langer les nourrissons avec des bandelettes blanches du pied jusqu’au ventre
pour éviter qu’il ne bouge (ma propre mère nous bandait ainsi étant tout petit, moi
et mes frères et sœurs en faisant le signe de croix avec ses avant-bras sur notre
ventre). Après être langé de la sorte la mère fait des signes de croix avec ses
avant-bras sur le ventre du bébé. D’après-vous d’où viennent ses coutumes ? Nul
ne peut nier qu'elles ont un lien avec le culte de la croix. Pourquoi emmaillotait-on
les petits ainsi ? Hormis ces vertus sécurisants tant pour l'enfant que la mère,
c'est une coutume hérité des païens. En effet dans la Rome antique, à la naissance,
l’enfant recevait des soins pour son nombril, avec un linge imbibé d’huile, aidant à la
cicatrisation. Ensuite, il était emmailloté, selon soit la technique en spirale ou en
rectangle. Partie intégrante de l’éducation romaine, l’emmaillotement a une
signification particulière. Les Romains considèrent l’enfant proche de l’état
animal. En emmaillotant le bébé, il passe de la position fœtale à la verticale,
ce qui l’humanise. Cette tradition 'christianisée' s'est répandue sous différentes formes en
occident où elle fut observée jusqu'au début XX ème siècle dans certaines parties de l'Europe.
La rude transformation de la Berbèrie en Maghreb arabe
En Orient, le califat omeyyade d’Abd al Malik
débute en 685 jusqu'en 707. Celui-ci nomme Hassan
Ibn Numan gouverneur au Maghreb, lequel mènera la
reconquête de cette région en 686 avec le cruel
général Oqba Ibn Nafa (illustration ci-contre).
Celui-ci conquit la Maurétanie en convertissant par la
force ses habitants à l'islam. En 693 malgré la
résistance de la plupart des berbères qui se
retranchèrent dans les montagnes, la plupart de la
population accepta les nouveaux dirigeants arabes.
204
Une islamisation plus rapide et ancrée dans les cultures:
Comment expliquer que les anciennes provinces romaines
d’Afrique, en grande partie christianisées et constituant la
région la plus prospère de l’Occident latin, soient devenues en
quelques siècles le Maghreb arabe ? Serait-ce la langue arabe
imposée comme lecture du coran qui aurait surpassée les
langues locales ? Non car plusieurs populations islamisées
ailleurs (perses, turcs, afghans, pakistanais, africains, irakiens,
syriens, etc...) ont non seulement conservées leurs langues mais
aussi la plupart de leurs populations chrétiennes. Deux
facteurs ont aidés:
Premièrement Rome avait réussi, pendant quatre siècles, à contrôler les petits nomades des
steppes africaines par la fortification de leurs garnisons et provinces. Cette irruption de la vie
nomade dans l’Afrique du nord devait avoir des conséquences incalculables. Modifiant
durablement les genres de vie, elle prépare et annonce l’arabisation. Quand les arabes
coutumiers de la vie migratoire sont venus envahir l'Afrique du nord la plupart de ces
peuples étaient préparés à cette vie nomade qu'ils ont facilement incorporés en adéquation
avec l'islam qui s'inspire de ce mode de vie.
Deuxièmement, les querelles théologiques sont un autre ferment de désordre, elles ne furent
pas moins fortes chez les Chrétiens d’Afrique que chez ceux d’Orient. L’Église, qui avait eu
tant de mal à lutter contre le schisme donatiste, est affaiblie, dans le royaume vandale,
par les persécutions, car l’arianisme (d'Arius le berbère qui rejeta la trinité dès 312) est
devenu religion d’État pour le royaume vandale d'origine germanique.
Kuseyla, le chef de la résistance à la conquête musulmane du Maghreb entra en conflit avec
Oqba Ibn Nafaa jusqu'en 688, année ou Kahina prit la tête de cette résistance.
Une 'Jeanne D'arc' et féministe d'avant l'heure
La reine guerrière Berbère Kahina des Aurès qui régna de 686 à 693
combattit les omeyyades (syriens musulmans) lors des invasions
islamiques au VII eme siècle. Elle fut en même temps une des première
reine guerrière et féministe de l'histoire. Les auteurs sont partagés sur
sa confession; nombreux sont ceux qui la considèrent comme juive alors
que pour d'autres elle est 'chrétienne'. Elle aurait pratiqué la divination.
La difficulté vient du fait que plusieurs historiens arabes qui ont écrit à
son sujet n'étaient pas objectifs.
Selon Mohamed ALAOUI elle fut en réalité "une païenne au sens non
idolâtre ou polythéiste, mais dont le paganisme s’apparente à un
matérialisme moderne (...) Une adoratrice de la terre, seule divinité
qu’elle reconnaisse. Cette passion pour la terre est synonyme de patriotisme."- Source
Vaincue en 693 par l'émir Hassan Ibn Numan, elle est faite prisonnière et décapitée en 704.
En 711 les Arabes sont maîtres de l’ensemble du Maghreb, qui devient une province omeyyade
(de Syrie). Les populations se convertissent à l’islam.
205
En 911 les Fatimides (une dynastie califale égyptienne) détruisent le royaume berbère de
Tahert (région d’Oran). La domination des Arabes dura environ 400 ans: elle prit fin à
l'extinction de la dynastie des Fatimides en 1171. Alors le pays tomba dans un état d'anarchie à
la suite duquel les Berbères, dirigée par la dynastie marocaine des Almohades, sont
redevenus maîtres chez eux, se divisèrent en un certain nombre de principautés dont les plus
florissantes furent celles qui se livrèrent à la piraterie. En 1269, la chute des Almohades
marque un tournant dans les relations avec les puissances chrétiennes. Ces dernières profitant
des divisions au sein des musulmans, s'organisent pour la Reconquista. Au 13e siècle, de
nombreux pirates opèrent en méditerranée.
De 1492 à 1609 entre 300 à 400 000 musulmans espagnols et quelques juifs forcés de se
convertir au catholicisme fuient l'Espagne dont une partie se réfugient en Algérie; on les
surnommera les Morisques.
En 1509 une armée espagnole commandée par Pedro Navarro prend la ville d'Oran. Au fil des
années ils y établissent une place forte en y chassant les Morisques. (La présence de cet autre
envahisseur va durer jusqu'en 1555).
206
Un pays molesté par la domination turc et les pirates
On fit appel aux pirates pour empêcher l'Espagne de s'approprier l'Algérie.
Le résultat c'est que ce sont eux qui ont exploité ces plus beaux quartiers.
Les pirates des mers furent la terreur et le fléau des côtes de la
Méditerranée. Tous les chrétiens qu'ils capturaient subissaient un dur
esclavage. Au début du I6ème siècle la régence d'Alger fit appel à des
corsaires turcs, les fameux frères Aroudj (photo ci -contre) cet Khayral Din
tout deux plus connus sous le nom de Barberousse pour chasser les espagnols
et rattacher cette contrée à l'Empire Ottoman. Par la suite, le pays devînt le fief de l'esclavage
organisé de main de maître et la base arrière de la piraterie qui faisait de la Méditerranée
l'objet de tous les dangers. Ils s'emparèrent de plusieurs villes: Djidjelli, Alger, Cherchell,
Ténès et Tlemcen. Ils devinrent par la suite gouverneurs de la régence d'Alger; pour le
premier de 1515 à 1518 et le second de 1518 à 1533. Pour s'assurer un appui tant contre les
indigènes que contre les États chrétiens, ils se firent vassaux des Turcs. Pendant cette période
le commerce des femmes et des esclaves se développa considérablement.
L'imprégnation profonde du maraboutisme
Avant l'arrivée des arabes, certains marabouts d'Afrique noire étaient venus s'installer en
Algérie (Le mot « marabout » signifie en arabe 'l'homme vivant dans un ribat' ou 'couvent
fortifié'). Ils proposaient leurs services de guérisons pour de l'argent en utilisant toutes sortes
de rites magiques païens. Avec l'islamisation des peuples le maraboutisme s'est adapté et a
incorporé les croyances religieuses musulmanes avec ses pratiques lucratives. Par la suite pour
avoir une plus grande emprise sur les gens, les marabouts finirent par être les gardiens de
l'islamisation des villages éloignés des villes plus ancrées dans les pratiques religieuses. Bien
que timidement condamné par l'orthodoxie islamique, le maraboutisme fut en réalité le deuxième
bras de l'islamisation. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre l'influence considérable de
l’islam sur les cultures locales.
La culture berbère matriarcale
Saviez-vous que certains villages berbères étaient administrés par des femmes ?
Fatma Tazoughert (la rouquine?). Nous lisons dans une contribution de
Nadhir Sbaâ: «Guerrière redoutable, elle sacrifia ses deux frères pour
exalter le respect de la discipline.» «Née dans la montagne de Hitaouine
(Merouana, les Aurès inférieurs, Titaouine), Fatma «la Rousse», (15441641) prêtresse et reine, réussit sous son règne, non seulement à unir
plusieurs groupes berbéro-arabes, mais à perpétuer le matriarcat en
désignant uniquement des femmes au sein du conseil des sages. Unique
femme, dit-on, des siècles après la Kahina, qui ait régné sur les Aurès et
perpétué le matriarcat, on la retrouve partout dans les chansons des
«Rahabas» et les «contes». Ses caractères distincts, sa forte personnalité
et son instruction avaient fait d’elle, comme écrit Nadhir Sbaâ, une femme
«crainte, prêtresse admirée, jouissant d’un grand prestige grâce à sa culture ancestrale». Pas
étonnant que la culture berbère continue de rester difficilement conciliable avec les
préceptes de l'islam sur la condition de la femme.
207
En 1587 L’Algérie finit par devenir une régence dépendant directement de l’Empire ottoman.
De 1804 à 1827 plusieurs tribus et confréries se révoltent à travers toute l'Algérie.
Le 29 avril 1827, à la suite d’une dispute au sujet d’une dette française impayée, le dey d’Alger
convoque Deval, le consul de France. Pour l'histoire officielle cette crise diplomatique francoalgérienne déboucha sur la conquête de l'Algérie. En réalité cet affront n'est qu'un prétexte. La
régence d'Alger abritait un immense trésor; l’équivalent de plus de 500 millions de francs de
l’époque !
A la recherche de 'la France nouvelle'
Le 11 mai 1830, le roi de France Charles X ordonna la conquête de l’Algérie avec le soutien du
Pape et de l’Église catholique ce qui transformait l’action de l’armée française en une lutte de la
chrétienté contre l’Islam dans la filiation directe des croisades. La France prétexta l'insulte
faite au consul français par le dey d'Alger pour envoyer une flotte et une armée de
débarquement qui prit terre à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, et s'empara d'Alger. La prise de
la ville signifie la fin de l'administration de l'empire ottoman et le début de la colonisation
française.
Le 5 juillet 1830, le dey d'Alger signa sa capitulation et fut considéré prisonnier. Une
convention signée entre le Bey local et le général de Bourmont engageait la France à respecter
la liberté de tous les habitants de l’Algérie, leur religion et leur propriété.
208
Débarqué à Alger, de Bourmont, s’adressant aux aumôniers militaires au cours d’une cérémonie
religieuse, déclarait : « Vous venez de rouvrir avec nous la porte du christianisme en Afrique.
Espérons qu’il y viendra bientôt faire refleurir la civilisation chrétienne qui s’est éteinte »
Le roi de France prend sa place, y compris la propriété de tous ses biens (et ils sont
innombrables). Le dey a la vie sauve avec une partie de ses femmes, de ses enfants et de son
entourage, avec une partie de son trésor, il gagne la Turquie.
Deux mois après la prise d’Alger et malgré la convention signée par le général de Bourmont, le
général Clauzel inaugura une politique de lutte contre la religion musulmane en la privant de ses
moyens d'existence par la confiscation des biens habous. Environ deux millions d'hectares de
terre furent confisqués et plusieurs dizaines de mosquées furent fermées. Un grand nombre de
cimetières furent labourés afin de les transformer en terres arables pour les colons. Les
religieux, qui refusaient de faciliter ces confiscations, furent voués à l'internement et à l'exil,
comme le mufti malékite Belkebabti qui fut déporté puis emprisonné en Corse avant d'être
expulsé plus tard à Alexandrie. (-Sources). Aussi des mosquées furent transformées en églises.
Profitant de la misère créée par la colonisation, qui avait détruit le tissu social existant avant
1830 entraînant un processus de « clochardisation » des régions rurales, les missionnaires
recueillaient les orphelins algériens pour les christianiser. Les orphelinats de Ben Aknoun et de
Boufarik furent créés dans cette optique par le père jésuite Brumault.
Regards croisés de quelques écrivains sur l’Algérie avant 1830 :
"Toute l'instruction qu'on donne aux enfants consiste à les envoyer à l'école, où ils apprennent
à lire et à répéter cinquante ou soixante aphorismes du Coran. Quand un enfant est susceptible
de ce gigantesque effort d'instruction et de science, son éducation est finie." (…) "Les sectateurs
de Mahomet trouvent plus convenable à leur politique barbare de couvrir les yeux du cheval
condamné à moudre le blé." -Pananti
"Les gens de lettre, appelés alfagui et talbi, sont pour l'ordinaire des imposteurs qui font usage
du peu de talents qu'ils possèdent avec la seule vue de maintenir la plus profonde ignorance
dans la populace. Les Imams et les Musulmans, exclusivement dévoués à l'étude du Coran,
forment une barrière impénétrable contre la connaissance."-Pananti
"Très peu de femmes ont ici quelque idée de religion. On regarde comme tout à fait indifférent
qu'elles prient ou non; qu'elles aillent à la mosquée ou qu'elles restent chez elles. Elles sont en
conséquence élevées dans l'ignorance la plus grossière. Elles ne semblent faites que pour être
les dupes des hommes. «Laugier de Tassy
"Les Algériens se sont toujours fait gloire de négliger toutes les précautions employées par les
chrétiens pour prévenir la communication de la peste. C'est, à leur avis, s'opposer aux décrets
éternels de la Providence et au cours de la prédestination absolue qui en est le résultat."
Laugier de Tassy, Histoire des Etats barbaresques qui exercent la piraterie, 1757 -Sources.
209
Le Souk d'Alger
'La mission civilisatrice' de la France
Dans le Bled de ce pays que les Français ont trouvé sans médecins et sans hôpitaux, des fléaux
tels que le trachome, la diphtérie, le typhus, le tétanos avaient régressé et presque disparu.
Chaque fermette, chaque école rurale, chaque petite exploitation avait son officine, chaque «
Roumia » ou homme blanc (allusion aux romains) apportait au voisinage les conseils d'hygiène et
de premiers soins vitaux qu'on lui avait enseignés.
"On ne voit pas un seul médecin à Alger, ni dans le reste du royaume. Les bigots mahométans en
censurent l'usage. Ils prétendent que c'est tenter Dieu que de prendre dans les maladies
internes des remèdes prescrits par l'art de l'homme. J'ai vu le dey Baba Hali emporté par une
fièvre violente sans qu'on pût l'engager à prendre aucun remède; quoi qu'un habile chirurgien
français, qui était son esclave, lui promît guérison, il rejeta tout secours sous prétexte que le
nombre de ses jours était fixé par les décrets éternels."- Laugier de Tassy en 1757
Dès l'occupation de l'Algérie en 1830, la France avait aboli l’esclavage, position officialisée plus
tard lors du Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848, qui devait s'appliquer également
dans les colonies. Cependant, afin de ménager les susceptibilités et les intérêts des chefs de
tribu et des marabouts, l'esclavage est maintenu.
En novembre 1832, l’émir Abd El-Kader proclame le djihad contre les Français. Il s'efforce de
créer une force militaire permanente. Voyant l'armée française composée en grande partie
d'infanterie, il forme un corps de cavalerie capable d'attaquer et de poursuivre ou d'éviter un
combat inégal. Ce premier corps ne compte d'abord que 400 hommes. En réponse à une lettre du
général Desmichels, l'émir répondit que l'Islam lui interdisait de se soumettre aux envahisseurs,
mais qu'il lui permettait d'accepter une paix si elle lui était proposée.
210
La France reconnaît par le traité de la Tafna, signé le 30 mai 1837, la souveraineté d’Abd ElKader sur les deux tiers de l’Algérie. Elle conserve toutefois plusieurs « possessions », dont
Alger, Blida et Oran. Le 13 octobre, les troupes françaises s’emparent de Constantine.
Le 5 mai 1839, l’émir demanda et obtint l'appui du sultan du Maroc, ainsi que la concession du
territoire situé entre Oujda et Tafna. Il voulut annexer le Constantinois en y nommant un
« khalifa ». En réaction, la France organisa l'expédition des « Portes de Fer » en Kabylie en
octobre 1839, expédition qui fut considérée comme une violation du traité de Tafna. À partir de
ce moment, la guerre reprit avec violence.
Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de
l'Algérie en 1842. Celui-ci changea complètement la tactique de l'armée française, aidée de
nombreuses troupes composées d'Algériens : troupes régulières (zouaves et spahis) et corps
irréguliers.
A cette époque, le général de Lamoricière expliquait : « une fois installés à Alger, nous avons
pris les collèges pour les changer en magasins, casernes ou écuries. Nous avons fait main basse
sur les biens des mosquées et des collèges. On prétendait appliquer au peuple arabe les principes
de la Révolution française. Malheureusement, les musulmans n’ont vu là qu’une attaque brutale à
leur religion et un manque de foi »
«Je crois que notre nouvelle conquête est chose heureuse et grande. C’est la civilisation qui
marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. Nous
sommes les Grecs du monde, c’est à nous d’illuminer le monde.» - Victor Hugo dans une
conversation avec le maréchal Bugeaud
La conquête du pays qui ne fut pour l'essentiel terminée que le 23 décembre 1847, jour où
Abd-el-Kader se livra à la France. Après quinze ans de vaine tentative pour évangéliser le
peuple algérien, le père Brumault renonça à son projet qui fut repris par les évêques d’Alger,
Dupuch et Pavy.
Une colonisation approuvée par les précurseurs du communisme
En 1848, Friedrich Engels, qui sera bientôt le complice de Karl Marx, est
correspondant à Paris pour le journal britannique Northern Star. Sous le
titre "Défense de l'impérialisme progressif en Algérie", voilà ce qu'il
écrit dans l'édition du 20 janvier 1848:
"A notre avis, c'est très heureux que ce chef arabe [Abdelkader] ait
été capturé. La lutte des Bédouins était sans espoir et bien que la
manière brutale avec laquelle les soldats comme Bugeaud ont mené la
guerre soit très blâmable, la conquête de l'Algérie est un fait
important et heureux pour le progrès de la civilisation."
Cet exemple pour montrer que ce parti qui milita plus tard contre le
colonialisme s'appuie sur une idéologie qui au départ encourager le
peuplement et les missions dites 'civilisatrices'.
211
La « francisation »
De 1850 à 1870 des Insurrections dans les Aurès et en Kabylie, sont réprimées dans le sang. La
famine ravage l’Algérie entre 1866 et 1868.
Le 31 août 1858, le prince Jérôme, ministre responsable de l’Algérie expliquait sa politique
d’assimilation en ces termes : « nous sommes en présence d’une nationalité armée et vivace qu’il
faut éteindre par l’assimilation ». Louis Veuillot, qui fut secrétaire du maréchal Bugeaud,
écrivait : « Les Arabes ne seront à la France que lorsqu’ils seront Français et ils ne seront
Français que lorsqu’ils seront chrétiens ».
En 1862, il ne restait plus que 4 grandes mosquées, contre 17
chapelles à Alger.
La République continua à soutenir l’Eglise dans sa politique
d’évangélisation menée, notamment, par le fondateur de la
société des Pères Blancs, le cardinal Lavigerie. Celui-ci
débarqua à Alger le 15 mai 1867, explique: «ma mission est de
faire de la terre algérienne le berceau d'une nation grande,
généreuse, chrétienne, d'une autre France en un mot: de
répandre autour de nous les vraies lumières d'une civilisation
dont l'Évangile est la source et la Loi; de les porter au-delà
du désert, jusqu'au centre de cet immense continent, encore
plongé dans la barbarie.»
Une politique d’évangélisation fut activement mise en place par le cardinal tout en profitant de la
grande famine de 1867 à 1868, qui fit environ 300.000 morts, pour tenter d’imposer sa religion.
A l'école on interdit d'employer l'arabe.
‘‘ Le fondateur magnanime de l’État algérien ‘’
Figure majeure de l’histoire des relations coloniales franco-algériennes, l’émir
Abdelkader est généralement présenté par ses compatriotes comme le modèle
politique, militaire et religieux du résistant au colonialisme français du 19ième
siècle. En pleine guerre de conquête, il négocie les échanges de prisonniers
avec Antoine-Adolphe Dupuch, évêque d’Alger, dans des conditions qui lui
valent de durables amitiés. En 1852, Napoléon Bonaparte enverra Abd-elKader en Turquie avec une énorme somme d'argent: 150 000 francs. En 1860
il sauve des centaines de chrétiens en Syrie ce qui lui vaut ce qui lui vaut une
notoriété mondiale et la cravate de commandeur de la Légion d’honneur. L'émir devint par la
suite franc-maçon dès 1864 au contact de la loge « Les Pyramides » d'Alexandrie et a rendu
visite en 1865 à la loge parisienne « Henri IV ». Il y renonça par la suite et mourra à Damas en
1883.Même s’il est porté comme membre honoraire de la loge La Syrie, à l’Orient de Damas,
ses contacts avec la franc-maçonnerie se relâchent. La cause de cette attitude réside surtout
dans l’évolution de la Franc-Maçonnerie française. Celle-ci avait en effet abandonné
progressivement la philosophie religieuse pour une philosophie laïque étrangère à l’esprit d’Abd
el-Kader, qui avait vu dans l’institution maçonnique une société de pensée pouvant être le trait
d’union entre chrétiens et musulmans. Ayant fréquenté d'autres loges au Liban il fut considéré
par les francs-maçons comme une preuve d'une possible accointance entre la pensée soufiste de
l'islam (dans sa dimension intérieure) et l'humanisme du XIX ème siècle. Aujourd'hui c'est
chose impossible avec l'emprise de la laïcité depuis 1905. L'orthodoxie islamique voit dans les
loges une œuvre sioniste.
212
Le décret Crémieux, promulgué le 24 octobre 1870, accorde la nationalité française aux juifs
d’Algérie afin de pouvoir les incorporer à l'armée et étoffer son effectif. La formule finalement
retenue par la République restaurée après 1871 est celle du gouvernement civil, de la
colonisation massive et de l'« assimilation » de l'Algérie à la France. Seuls les colons (environ
220 000) ont les mêmes droits que les citoyens de la métropole. Les populations arabo-berbères
sont quant à elles « à peu près totalement dépourvu[e]s de pouvoir économique, politique et
social. »
« Nous les avons réduits, je ne dis pas à la condition d’esclaves, mais à celle de bêtes de somme ;
et nous sommes raisonnables ! Et nous sommes chrétiens ! »-Diderot
En mars 1871débute la révolte kabyle des frères Mokrani contre les projets de confiscation
des terres. Mokrani est tué le 5 mai. Près de 500 000 hectares de terres sont confisqués et
attribués aux colons.
En 1881 Jules Ferry fait adopter en juin le code de l’indigénat, qui instaure un régime juridique
spécial pour les Algériens de confession musulmane. L’Algérie est entièrement intégrée à la
France par le « système des rattachements ». Ces lois anti-arabes avaient pour inconvénients
de poser des problèmes de retranscription des noms des citoyens en Algérie dans leur état-civil
!
La loi du 26 juin 1889 accorda la nationalité française à tous les descendants d’Européens
présents en Algérie, mais pas aux musulmans.
En janvier 1912, les musulmans sont astreints au service militaire en vertu de nouveaux décrets
promulgués. Ceci marque le début d'une autre époque. En effet, les années suivantes viennent
préparer la 'grande guerre', celle qui affectera durablement la plupart des soldats algériens
engagés dans cette tourmente mondiale.
Si nous récapitulons, d'après les sources que nous possédons, ce pays a connu au moins 8
occupants qui ont chacun laissé leur héritage; carthaginois, romains, byzantins, vandales,
arabes, espagnols, turcs et français. Les faits sont là: excepté les arabes aucun autre n'a
réussi à assimiler religieusement et socialement les berbères. Et pour cause la colonisation
forcée des musulmans a opéré de façon totale par absorption et fusion des modes de vie.
Elle a bénéficié aussi du soutien non négligeable du maraboutisme. Pour ce qui est de la
culture la tentative semble avoir échouée pour les raisons invoquées plus haut. Pourtant par le
passé les colons européens avaient plus ou moins réussi à assimiler des peuples en les
'christianisant' au mépris des droits de l'homme comme au Rwanda ou ailleurs. Si l'Algérie a
également reçu de nombreux immigrés, paradoxalement les choses vont être inversées suite à la
présence française en Algérie. Ne manquez pas de lire le dénouement de cette fascinante
histoire dans la 2 ème partie qui est toute au plus assez instructive pour notre époque.
213
23/ L'Algérie française: l'histoire d'une colonisation avortée
(2 ème partie)
L'
Algérie, ce petit joyau de paysages aux multiples facettes, après des milliers
d'années de colonisation tous azimuts et d'exploitations commence tout juste à montrer un
regain économique malgré des années de gestion calamiteuses. Pourtant son histoire
moderne est marquée par une expérience d'assimilation assez bouleversante. Décryptage.
L'épineuse question de l'identité des algériens
C'est la France qui en en 1839 a officiellement donné son nom
à l'Algérie. Autrefois, on l'appelait aussi Régence d'Alger.
Pourtant ses autochtones ne sont pas considérés comme
français. Ni français, ni étrangers jusqu’en 1962, les algériens
sont tour à tour "indigènes", "sujets français" puis "français
musulmans d’Algérie". C'est que le territoire était devenue
une colonie de peuplement et une terre d’immigration
attirant des centaines de milliers d’Européens (français,
espagnols, italiens, maltais, militaires, exilés politiques, ceux
qui fuirent le régime de Franco etc...). La mise en place du système colonial sur ce territoire
aggrave considérablement la situation des populations autochtones (celui-ci fut administré et
divisé en 4 départements français dès 1848: le 91 pour Alger, le 92 pour Oran, le 93 pour
Constantine et le 94 dès 1955 pour les Territoires du Sud, devenus par la suite 'départements
français du Sahara').
Au début, la France octroyait des concessions gratuites et des prêts avantageux à la charge
des contribuables ce qui attira les gens de la métropole. En Algérie ces français et étrangers
formait une communauté de pionniers qui ont trouvé une patrie qui les ont mis en valeur. Par la
vertu de l'exil ces citoyens parfois rejeté sont devenus des nationaux de premières catégories.
Les signes jaunes antisémites hérités des arabes et des chrétiens :
En 634 (12 ans après l'Hégire) en application d'une charte attribuée
u Calife Omar, successeur de Mahomet, les "gens du Livre" doivent
payer la dîme (on les nomme "dhimis"), et porter un signe distinctif,
jaune pour les juifs (déjà !), bleu pour les chrétiens et rouge pour
les zoroastriens. Leurs bâtiments doivent être moins élevés que
ceux de leurs voisins musulmans (c'est pourquoi toutes les églises
grecques orthodoxes ont été construites, durant quatre siècles
d'occupation ottomane, sur des plateformes encaissées au-dessous
du niveau du sol). Si un musulman les frappe, ils ne doivent pas
répondre. Il leur est interdit de pratiquer publiquement leur religion
et bien entendu d'approcher une femme musulmane. En 1215, le
Concile de Latran tenu par le pape Innocent III oblige les Juifs à porter « un habit ou un
signe distinctif » : la rouelle (voir image ci-contre), symbolisant les 30 deniers de Judas, en
tissu de couleur jaune.
214
Les indigènes considérés comme des citoyens serviles de seconde zone
Comme on l'a vu précédemment, les autorités françaises firent appel aux européens pour peupler
l'Algérie. En effet, la population de cette vaste terre comptait à peine 6 millions d'habitants
en 1914, avec environ 700 000 européens alors que plus de 90 % d'habitants occupent le nord
du pays. Les beaux quartiers étaient réservés aux seuls européens tandis que les terres pauvres
et les tâches les plus serviles étaient réservées aux indigènes.
De plus les pouvoirs disciplinaires étaient exercés par les militaires. D’après des statistiques
rassemblées à l’époque, entre 1890 et 1914, 600 000 journées de travail ont été infligées à
des algériens par des administrateurs usant de leur pouvoir disciplinaire.
Près de 100 000 travailleurs d’Algérie auxquels s’ajoutent 175
000 soldats coloniaux (tirailleurs tunisiens et algériens pour
l'essentiel; la Tunisie étant une colonie française jusqu'en 1956)
sont recrutés entre 1914 et 1918. 25 000 Algériens musulmans
et 22 000 Européens sont tués au cours de guerre. Les pouvoirs
publics renvoient après l’armistice tous les travailleurs et
soldats dans leurs colonies d’origine, même si quelques-uns
parviennent à rester en France. Auparavant des algériens
avaient aussi été incorporés dans d'autres unités notamment en
Cochinchine (Vietnam) mais la particularité de cette guerre
c'est qu'elle a amené les aspirations nationalistes. En effet entre 1916 et 1917, éclata une
insurrection dans le Sud-Constantinois dirigée par des élites rurales, en protestation contre
la conscription obligatoire généralisée suite à la Grande guerre.
Lettre d'un 'père blanc', qui révèle les craintes de l'époque:
"Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord
de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de
la Turquie: une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la
française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique,
mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la
masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement
mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par
les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants),
contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. (...) Si nous n'avons pas
su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent
Français est qu'ils deviennent chrétiens. (...) Des musulmans peuvent-ils être vraiment
français ? Exceptionnellement, oui. D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes
fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec
l'un, celui du Mehdi, il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres penseurs qui ont
perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le Mehdi surviendra, déclarera la guerre
sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non
musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non
musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants.»
Charles de Foucauld à René Bazin, le 29 juillet 1916. L'impossibilité à mettre en œuvre la
christianisation des algériens n'a pas incité les européens nationalistes à renoncer à leur
entreprise colonialiste-Sources
215
Les premières revendications indépendantistes organisées
Le nationalisme algérien se développa après la Première Guerre mondiale non seulement au sein
de la bourgeoisie musulmane urbaine, mais également dans les usines de France où les
travailleurs algériens, au contact de leurs collègues français, apprirent à défendre leurs droits
au sein des syndicats et du Parti communiste français. Autrement dit, la langue française
contribua paradoxalement au nationalisme algérien !
Pourtant, l’inauguration de la Grande Mosquée de Paris (1926) puis de l’hôpital francomusulman (1935) et du cimetière musulman (1937) situés à Bobigny témoigne d’une intention des
pouvoirs publics d’assister et de protéger ses "sujets musulmans". Cependant, ces initiatives ne
sont pas exemptes d’une volonté de contrôle et de surveillance de la communauté immigrée. Un
service est même spécifiquement créé dès 1925 pour remplir cet objectif : le Service des
affaires indigènes nord-africaines (SAINA) avec une Brigade nord-africaine. C’est qu’au sein
de la communauté algérienne, les idées nationalistes et anticolonialistes se répandent…
En juin 1926 Ahmed Messali Hadj fonde à Paris le mouvement "l’Étoile
nord-africaine" à l’initiative des milieux communistes français, très
attentifs alors à l’organisation des « travailleurs coloniaux » en
métropole. Ses militants s’implantent profondément au sein de la communauté
algérienne en prenant appui sur le réseau des cafés-restaurants, des hôtels
meublés et des foyers de travailleurs. Le parti nationaliste dénonce le
système colonial et revendique l’indépendance de l’Algérie et de l’ensemble
des pays du Maghreb. Réunions, tractages, affichages, meetings, journal du
parti : les activités nationalistes prennent de l’ampleur autour du Zaïm (guide)
et ses 3600 militants actifs.
Emilie Busquant et le père du nationalisme algérien
Combien savent-ils qu’Emilie Busquant fut l’épouse de Messali Hadj, tenu pour être le père du
nationalisme algérien, qu’elle est considérée comme la mère du drapeau
algérien qu'elle aurait confectionné à Paris ? Dans les manuels scolaires,
dans l’Histoire officielle, Émilie Busquant n’existe pas. Tout comme était
banni son mari pendant des années de cette Histoire lui qui n’obtiendra sa
nationalité algérienne qu’en 1965, trois ans après l’indépendance du pays.
Fille d’un mineur et syndicaliste communiste en Lorraine (nord-est de la
France), vendeuse au rayon « Parfumerie et objets pour dames » Émilie Busquant rencontre
Messali Hadj en octobre 1923. Lui, travaillant comme manœuvre à l’usine de la rue de Vitruve.
Elle participera à de nombreuses manifestations en Algérie et en France et organisera la
défense de Messali pour ses nombreux procès en 1934, en 1937, en 1939 ou en 1941.
En 1927 un étudiant en pharmacie à l'université d'Alger,
Fehrat Abbas, s’intéressa aux questions nationalistes. Il finit
par présider l’Association des étudiants musulmans nordafricains (AEMNA). Il deviendra une importante figure
politique nationaliste.
Dès 1930, les colons européens établis en Algérie ont créé des
établissements agricoles modèles, dotés d'un outillage
perfectionné.
216
En 1933, l’Administration coloniale décide de retirer la puissance des Mosquées à la culturelle
d’Alger et confie à un Français non musulman la présidence du "Conseil consultatif musulman".
En novembre 1936, le projet Blum-Violette sur l’octroi de la pleine citoyenneté française à une
élite de 21 000 Algériens musulmans est refusé par les colons et par les indépendantistes.
Le 11 mars 1937 Messali Hadj crée à Alger, le Parti du peuple algérien (PPA). Il sera dissous
2 ans après, et ses principaux leaders arrêtés
En 1938, sous le gouvernement Blum, la politique de la république est l'assimilation, à titre
individuel, par l'obtention de la pleine citoyenneté. Cette politique fût un échec, de 1865 à 1937,
seuls 4300 personnes demandèrent à accéder à la pleine citoyenneté, en général des convertis à
la religion chrétienne et /ou des hommes mariés à des européennes.
Quand l’adaptation des cultes au code civil offrait plus de droits:
En France, Napoléon 1er avait, le 9 février 1807, convoqué l'instance suprême de la religion
juive, le Grand Sanhédrin composé de soixante et onze docteurs de la foi. Le 8 mars de la
même année, du haut de son autorité religieuse, cette Assemblée avait "décidé" que si, dans les
lois de Moïse, les dispositions religieuses sont, par leur nature, absolues et indépendantes des
circonstances, rien en revanche ne s'opposait à ce que les dispositions politiques soient
alignées sur la loi française (...) Il s'agissait de la polygamie, de la répudiation, du partage des
héritages etc. - en fait, celles du Code civil. "(Nos) dogmes se concilient avec les lois civiles
sous lesquelles (nous vivons)", tranche-t-il sans appel. (-Compte-rendu paru dans le Moniteur
Universel du 11 avril 1807).
Par cette décision, le Grand Sanhédrin français faisait traverser le 'Siècle des Lumières' à tous
les Juifs de France. Il séparait la Synagogue de l'État. Il permettait à Napoléon 1er d'accueillir
les Juifs au sein de la Nation française. Ce n'est qu'en 1865 que les musulmans furent déclarés
" français régis par la loi musulmane" L'article 1 ajoutait qu'il "peut, sur sa demande, être
admis à jouir des droits de citoyen français; dans ce cas, il est régi par les lois civiles et
politiques de la France". Cette façon de faire devait entraînait ce qu'on appel l'assimilation
intégrale, mais elle se heurta à l'orthodoxie islamique. Plus tard la loi de 1905 sur la
séparation du culte et de l’État n’a pas été appliquée en Algérie pour le culte musulman puisque
les imams et les muftis ont été des fonctionnaires sous contrôle et bridés.
En 1942 les alliés débarquent à Alger. Ils mettent fin au pouvoir du régime de Vichy sur
l'Algérie. Dès novembre, des régiments de Zouaves, Tirailleurs, Spahis, sont levés en hâte pour
aller contrer les Allemands qui viennent de débarquer en Tunisie.
En mai 1943 Ferhat Abbas présente le Manifeste du peuple algérien, qui revendique l’égalité
totale entre musulmans et Européens d’Algérie. Ce texte fut rejeté par la plupart des colons. En
décembre, le général de Gaulle annonce dans un discours prononcé à Constantine une série de
réformes concernant les droits civiques des Algériens.
217
Le 7 mars 1944, de Gaulle signe une ordonnance qui supprime le code de l’indigénat et accorde
la citoyenneté française à 65 000 Algériens. A cette époque sur 1.076.000 d'européens,
l'effectif sous les drapeaux représentait 15,6 %, soit une personne sur six !
La fin d’un ‘idéal républicain’ : l’assimilation
«L’assimilation aurait pu constituer une sorte d’idéal républicain. [Mais à l’époque] la majorité
de la population indigène vit en territoire militaire (…) L’assimilation, quelle qu’elle soit, est de
toute façon une violence parce que si elle est incomplète, elle est une discrimination (...)
Prenons l’exemple de l’école : si la quasi absence de scolarisation des enfants algériens est le
résultat de la politique coloniale, il y avait aussi des réticences, notamment dans les élites
algériennes avant 1914, à l’idée d’envoyer les enfants à l’école française, parce que l’éducation
française était synonyme d’une dépersonnalisation. L’assimilation n’était donc pas un idéal
généreux qui aurait pu permettre à l’Algérie française de survivre, mais l’expression d’une
violence.»- Todd SHEPARD, professeur associé au département d’histoire de la John’s Hopkins
University. Dans sa finalité la culture arabo-islamique semble déstructurer les individus et les
familles. Une quelconque assimilation ne serait ni plus ni moins qu'une greffe d'une pousse déjà
coupé de ces racines mortes.
Pourquoi le processus de décolonisation en Algérie ne s'est pas fait plus en douceur comme en
Égypte (1922), en Inde (1947) ou en Tunisie et au Maroc (1956) ?
Le déclenchement de la répression des nationalistes
Le 8 mai 1945, pour fêter la fin des hostilités de la seconde Guerre
mondiale et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, un défilé est
organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l'audience
particulière donnée à cette journée, décident de manifester d'abord
pacifiquement puis de rappeler leurs revendications patriotiques. Mais à
Sétif un policier tire sur Saâl Bouzid, jeune scout musulman tenant un
drapeau de l'Algérie et le tue, ce qui déclenche une émeute meurtrière
des manifestants, avant que l'armée n'intervienne. S'ensuit une
répression d’émeutes insurrectionnelles au cours desquelles une
centaine d’Européens sont tués et plusieurs milliers de morts (entre
15 000 et 45 000 selon les estimations) parmi les Algériens dans les
régions de Sétif, Guelma et Kherrata. Le général Duval, qui avait dirigé
cette terrible répression, averti après avoir fait cette prédiction : « Je vous ai donné la paix
pour dix ans à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés ». Constat qui
fut exact à 6 mois près.
En 1946 Ferhat Abbas fonde l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) en mai, et
Messali Hadj le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en octobre.
La tension était à son comble.
Dans les premiers relents indépendantistes :
En juin 1946, le député de Sétif, Ferhat ABBAS lors d’une assemblée Constituante à Alger : " Il y a cent seize
ans que nous attendons cette heure, c'est-à-dire l'occasion d'être ici et de nous faire entendre parmi vous. Il y a
cent seize ans pourtant que l'Algérie est française ! Alors ayez patience, je vous le demande et vous en supplie...
Nous sommes une toute petite minorité. Soyez généreux ! Il est possible que nous n'ayons pas la manière. Si
vous nous aviez fait l'honneur de nous admettre depuis cent seize ans au milieu de vous, nous l'aurions
acquise..."
218
Par la suite les départs vers la métropole ont repris à partir de 1946, exils facilités par la
liberté de circulation, instituée par la loi du 20 septembre 1947 qui reconnaît le statu du culte
musulman.
De la misère en pays riche au bastion du repli
Les disparités sociales et les discriminations étaient importantes. Un enfant indigène avait 12
fois moins de chance d'aller à l'école qu'un enfant européen. Le chômage était élevé pour les
musulmans et ceux qui travaillaient était mal payé. En 1950 environ 500 000 d'entre eux
émigrent en France métropolitaine à la recherche d'un travail mieux rémunérant pour soutenir
leur famille en Algérie. Pour les colons la vie était plutôt confortable.
Des historiens tels que Jacques Frémeaux notamment, ont montré que la colonisation avait, de
1830 à 1871, fait disparaître environ le tiers de la population de l’Algérie, soit environ
800 000 à 900 000 personnes sur trois millions d’habitants en comptant la grande famine de
1867-1868. On ne comprend pas le fond des rancœurs algériennes si l’on n’a pas à l’esprit la
détresse économique et sociale de ce peuple. Sur 7 millions d’hectares de terres cultivables,
la colonisation s’est emparée en un siècle de 2,9 millions d’hectares – lesquels étaient, aussi,
les terres de meilleure qualité. Ces spoliations expliquent, d’une part, les grandes insurrections
qui se succèdent, d’autre part, les vagues d’émigration vers le Proche-Orient. La commune
d'Alger aurait compté 120 bidonvilles avec 70 000 habitants en 1953 pour une population
219
totale de moins de 9 millions d'habitants. Le chômage est important; 1,5 millions de personnes
sans emplois en 1955. Pourtant à cette époque, l'historien Daniel Lefeuvre rapporte qu'environ
600 000 Algériens musulmans « appartiennent aux groupes sociaux les plus favorisés »
(grands propriétaires fonciers, professions libérales, membres de l'armée et de la fonction
publique). Il y avait tout pour diviser les gens entre eux.
D'où vient 'ce vent de décolonisation' ?
La presse française officielle présenta volontiers le 1er novembre 1954
comme l’émanation de la main du Caire, de Nasser, n’agissant que sous les
directives de Moscou. Or, les raisons de cette explosion de violence en
1954 sont plus profondes que cela. Les nationalistes arabes algériens se
sont inspirés des idées de décolonisation et d'indépendance largement
répandus depuis la Syrie jusqu'en Égypte qui en devint le leader. Le
projet de Nasser d’unifier la « nation arabe » suscite la création de 'partis
nasséristes' dans plusieurs pays: c’est notamment le cas du FLN algérien,
qui poursuivit ce projet politique. En outre ce concept a renforcé la
solidarité entre pays arabes ce qui leur a permis de le mettre en œuvre !
Qui en a eu l'idée ? Cette idéologie du panarabisme provient du parti Baas cofondé en 1947 en
Syrie, par un 'arabe chrétien', Michel Aflak peu avant la décolonisation du Moyen-Orient et
de l'Afrique du nord. L'idée était de réunir les nations arabes en une seule plus forte.
Baasisme et Nassérisme tentent, dans la seconde moitié du siècle, de concilier arabisme et
laïcité. L’idéologie fondée par Nasser mêle le panarabisme à un socialisme "arabe"» (non
marxiste) et sensibilisera des nationalistes comme Ahmed Ben Bellah. En interne, cet idéal
combat l’islamisme des Frères musulmans. A l’échelle internationale, le nassérisme est d’abord un
anticolonialisme qui considère Israël comme un état ennemi, symbole de l’impérialisme occidental.
Or le rapprochement avec l'islam est évident puisque l'arabité à l'époque ne pouvait se séparer
de sa dimension religieuse qui l'incarne. Il n'est pas étonnant que du panarabisme le monde
oriental a vite basculé dans l'islamisation des masses. De ce fait l'arabisme est un corps
dont l'islam en est l'âme.
D'ailleurs Michel Aflak écrivit lui-même que « L'Islam est la meilleure expression du désir
d'éternité et d'universalité de la Nation arabe. Il est arabe dans sa réalité, et universel
de par ses idéaux et sa finalité. Le message de l'Islam, c'est de créer l'humanisme
arabe » -A la mémoire du Prophète arabe », avril 1943. On en a vu le résultat...
« Dès que les Algériens sont perdus, ils se réfugient dans l’islam » note l’historien
Mohammed Harbi. Cela converge avec l’expression de Jacques Berque : l’islam fut le « bastion
de repli » pour les Algériens face la conquête et la domination coloniale.
Dans ce contexte, plusieurs penseurs algériens vont critiquer les plus importantes personnalités
du régime colonial français. Résultat; la plupart des figures du mouvement algérien vont être
surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres
pays (Syrie, Égypte..). Par la suite l'Association des oulémas musulmans algériens fut interdite.
L'étincelle de la guerre sans nom
Le 10 octobre 1954 en pleine crise du mouvement national, Mohamed Boudiaf et ses 5
compagnons (Mustafa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Larbi Ben M’Hidi, Krim Belkacem et Rabah
Bitat, des hommes rompus à la clandestinité) créent le FLN, le Front de libération National.
220
Ils fixèrent les objectifs de la lutte armée pour l'indépendance nationale par la restauration de
l’État algérien souverain. L’ALN, la branche armée du FLN, ne disposait que de quelques
centaines d’hommes et d’armes récupérées dans les stocks de l’armée italienne. Dans son
extension le FLN compta 22 responsables dont Ahmed Ben Bellah.
Le 31 octobre 1954 Krim Belkacem fait reproduire la proclamation du 1er novembre dans
laquelle le FLN invitait le peuple d'Algérie à s'associer à la « lutte nationale » Une trentaine
d'attaques terroristes plus ou moins désordonnées ont lieu le jour même dans tout le territoire
algérien. Le bilan est de sept morts. Ces massacres de la Toussaint furent un tournant qui prit
des allures de déclaration de guerre. Voici la suite chronologique des principaux événements:
L'escalade dans la terreur
Le 1er novembre 1954 une vague d'attentats contre les Français en Algérie marqua le début de
la guerre. Quelques jours après le gouvernement français envoie des renforts militaires en
Algérie.
Le 24 novembre François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, prône le recours à la force.
En décembre Messali Hadj crée le Mouvement nationaliste algérien (MNA). Ce parti rejeté par
le Caire est vite apparu comme le concurrent du FLN. En quelques mois la confrontation entre
nationalistes prend un tour d’une violence inouïe. Sur le terrain, c’est le FLN qui cause les
premiers affrontements, afin de conquérir une suprématie détenue depuis des décennies par le
messalisme. En Algérie, il détruit les bases supposées du MNA.
Le 26 janvier 1955 Jacques Soustelle est nommé gouverneur général d'Algérie.
En mai 1956, Ferhat Abbas rejoint le FLN dans sa lutte pour l'indépendance.
Le 16 mai les effectifs de l'armée française en Algérie sont portés à 100 000 hommes.
Le 20 août les massacres à Philippeville entraînent le soulèvement de musulmans est
sévèrement réprimé, faisant une centaine de morts.
Le 30 août en raison de l'extension de la rébellion armée, l'état d'urgence est proclamé dans
l'ensemble de l'Algérie.
Le ministre de l’intérieur François Mitterrand, apparemment bien informé, décide en septembre
1955 de transférer Messali Hadj dans une nouvelle résidence surveillée, aux Sables-d’Olonne,
ce qui renforce son isolement.
En Novembre 1955 la création des SAS, Sections administratives spécialisées permettait. Ces
képis bleus au nombre de 400 devaient apporter une aide sociale aux indigènes. Certains
organisaient des classes d'écoles.
221
Le 6 février Guy Mollet, président du Conseil, est accueilli à Alger par les manifestations
d'hostilité des Européens. Il déclare que "la France doit rester en Algérie et elle y restera".
Des pères blancs soutenant les indépendantistes
Parmi les pères blancs militants pour l'indépendance de l'Algérie figurait l’abbé Bérenguer,
curé de Montagnac près de Tlemcen. Outré par l’exclusion dont faisaient l’objet
les Algériens, il soutiendra leur lutte jusqu’à la libération de leur pays. Dès 1936,
alors jeune prêtre, il s’engage publiquement pour dénoncer l’ordre colonial par la
parole, dans ses prêches et par écrit dans la revue engagée. Dénoncé, il sera
expulsé d’Algérie en 1958 et se met à la disposition du Croissant rouge algérien
qui le délègue en Amérique latine pour faire connaître le bien-fondé de la
révolution algérienne et recueillir des fonds pour les réfugiés algériens du Maroc
et de la Tunisie, ayant fui la guerre d’indépendance. Il sera en fait un
ambassadeur itinérant du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) en
Amérique latine. Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, il est élu député à l’Assemblée
constituante mais, en 1965, il reprend son ministère de prêtre à Oran. Dans ce même combat en
Algérie figurait aussi Jobic Korlan, ancien abbé de Souk Ahras et bien d'autres.
Un système politique militarisé
Le 11 avril 1956 le service militaire est porté à 27 mois, 70 000 "disponibles" du contingent
de 1953 sont rappelés.
Le 18 mai en Algérie, 19 appelés français, arrivés depuis seulement une semaine, sont
massacrés. Le 19 mai l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie (UGEMA) lance un
mot d'ordre de grève pour une durée illimitée, et invite les étudiants et les intellectuels à
rejoindre le FLN et son bras armée l'ALN.
En septembre les effectifs militaires sont portés à 600 000 hommes en Algérie !
Le 22 octobre 1956 les officiers de l'armée française arraisonnent un DC-3 de Royal Air
Maroc qui transporte plusieurs dirigeants du FLN de Rabat à Tunis. Ben Bella, Aït Ahmed,
Boudiaf, Khider et Lacheraf sont faits prisonniers. En représailles, plusieurs dizaines de
Français sont tués à Meknès (Maroc).
222
Un chef 'combattif'
Après des études secondaires à Tlemcen, Ahmed Ben Bella part en France pour y faire son service militaire. Il
adhère en 1937 au Parti du peuple algérien (PPA).
En 1944, il est cité quatre fois à la bataille de Monte Cassino (Italie), où
il faisait partie d'une unité d'élite, le 5e régiment de tirailleurs marocains.
Il y a perdu deux de ses frères. Il a été décoré de la Médaille militaire par
le général de Gaulle, chef de la France Libre.
Ce sous-officier de l'armée française est bouleversé à son retour en
Algérie en 1945 par l'ampleur de la répression française des
manifestations d'"indigènes". Il rejoint alors le messaliste, le MTLD.
Il se distingua alors en organisant le hold-up de la poste d'Oran pour
remplir les caisses de son parti. Arrêté en 1950 et condamné à 7 ans de
prison, il s'évade de la prison de Blida en 1952 et rejoint un premier
noyau de dirigeants nationalistes algériens installés au Caire. Dans la
capitale égyptienne, il se lie d'amitié avec le président Nasser, patron
des "officiers libres", qui deviendra son mentor politique et apportera un
soutien multiforme à sa demande au soulèvement algérien. En novembre
1954, il fit partie des 22 chefs historiques initiateurs du FLN contre la France coloniale.
En octobre 1956, son avion est intercepté par l'armée française au-dessus d'Alger. Il est emprisonné en France
jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie, en 1962.
En 1957 prison il rencontrera un de mes amis emprisonné pour objection de conscience au château du
Turquant. Celui-ci lui parla des Évangiles et de sa situation. Ben Bella respecta sa position et lui enverra de
l'argent une fois devenue président de l'Algérie en 1963. Il décéda âgé de 95 ans en 2012.
Le 1er novembre 1956 à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la lutte
armée, une grève générale est massivement suivie dans l'Algérois. Les premiers attentats à la
bombe sont perpétrés à Alger par le FLN. En représailles, les civils français procèdent à des
'ratonnades' dans Alger.
Dès le 2 novembre 1956, disposant d'informations selon lesquelles le FLN serait en lien avec les
services spéciaux égyptiens, François Mitterrand veut des représailles envers le Caire. C'est
l'expédition de Suez. La France et la Grande-Bretagne attaquent l’Égypte, bombardent ses
aéroports et les installations du canal de Suez après l'attaque de l’Égypte par Israël.
En décembre le général Raoul Salan est nommé commandant en chef en Algérie. Le
gouvernement français dissout les conseils généraux et les municipalités en Algérie.
L'hégémonie du FLN
Les messalistes furent défaits dès 1957 en Algérie, et à partir de 1959-1960 en métropole. Le
FLN avait établi son hégémonie
Le 7 janvier 1957: la 10e division de parachutistes du général Massu est chargée du maintien de
l'ordre à Alger. Début de la bataille d'Alger.
A la fin février de nombreux dirigeants du FLN sont arrêtés.
Le 7 janvier 1958 la France commence à exploiter le pétrole saharien et procèdera par la suite
à des essais nucléaires dans cette région.
Le 8 février le groupement aérien de Constantine décide, avec l'accord du général Salan, mais
sans que le gouvernement français en soit averti, le bombardement de Sakhiet-Sidi-Youssef en
Tunisie. L'opération fait 70 morts, dont 21 enfants d'une école.
Le 13 mai des Européens s'emparent du gouvernement général d'Alger. Un Comité de salut
public est créé sous la présidence du général Massu, et on fait appel au général de Gaulle.
223
Certains militaires français vont utiliser la torture pour soutirer des informations sur le
FLN.
Le 1er juin 1958 l'Assemblée nationale investit de Gaulle par 339 voix contre 224. Il deviendra
ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République.
Le 4 juin il se rend à Alger et proclame aux européens dans un discours "Je vous ai compris".
Le 19 septembre au Caire des membres du FLN avec Ahmed Ben Bella forme officiellement
le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Ferhat Abbas est désigné
pour en être son premier président.
Le 28 septembre une nouvelle Constitution est approuvée par référendum (79% de oui en
métropole, 95% en Algérie). Naissance de la Ve république le 5 octobre.
Le 3 octobre de Gaulle annonce à Constantine un plan de développement en 5 ans pour l'Algérie.
Le 23 octobre dans une conférence de presse, de Gaulle propose au FLN la paix des braves. Il
est élu président de la République le 21 décembre.
Le 18 avril 1959 le journal Le Monde divulgue le rapport accablant qu'a présenté Michel
Rocard, jeune énarque socialiste, sur les camps de regroupement organisés par l'armée française
en Algérie.
La mise en œuvre de 'l'Algérie algérienne'
Le 16 septembre de Gaulle proclame le droit des Algériens à l'autodétermination par
référendum, propose sécession, francisation, association. Le 28 septembre le GPRA refuse la
proposition de de Gaulle. Il exige l'indépendance totale avant toute discussion.
Le 28 novembre Ben Bella et les dirigeants arrêtés en 1956 sont désignés comme négociateurs
par le FLN
Le 19 janvier 1960 le général Massu est muté en métropole pour avoir critiqué la politique du
général de Gaulle.
Le 13 février la première bombe atomique française explose au Sahara
Le 9 juin à lieu une rencontre entre de Gaulle et Si Salah, le chef de l'ALN à l’Élisée. Le chef
de l’État prononcera plus tard un discours en déclarant que "l'Algérie algérienne est en route".
En octobre eurent lieu des rafles d'Algériens à Paris et en banlieue
Le 23 novembre Paul Delouvrier est remplacé par Jean Morin, comme délégué général du
gouvernement en Algérie.
Le 20 décembre 1960 les Nations unies reconnaissent à l'Algérie le droit à
l'autodétermination.
Expliquant le rôle central de l’Islam dans la résistance à la colonisation française, Ahmed Ben
Bella affirmait que « si la colonisation a finalement échoué, cela est dû à un fait
irréfragable : l'Islam. Qui n'a pas compris cela, n'a rien compris à la révolution algérienne,
n'a pas saisi l'intelligence profonde des événements qui se sont déroulés sur notre terrain.
[…] Depuis environ quatorze siècles, le facteur islamique est le nœud gordien de nos
latences, le noyau dur de notre identité »
Le 8 janvier 1961 par référendum, les Français se prononcent à 75% pour le droit à
l'autodétermination du peuple algérien.
En fin janvier est créée l'Organisation armée secrète (OAS) dirigée par Salan rassemblent des
activistes européens contre l'indépendance de l'Algérie
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan ont
tenté sans succès de s'emparer du pouvoir par un putsch en Algérie. De Gaulle assume les pleins
pouvoirs, aux termes de l'article 16 de la Constitution.
224
En juillet on observa une recrudescence des attentats de l'OAS tandis que de nouveaux
entretiens entre la France et le FLN ont lieux au château de Lugrin. Les discussions achoppent
sur la question du Sahara. Par la suite eurent lieux de nombreux attentats du FLN et de l'OAS
en Algérie.
Le 6 octobre le couvre-feu est instauré à Paris et en région parisienne pour les seuls Algériens,
de 20 h 30 à 5 h 30 du matin, avec fermeture à 19 heures des débits de boissons tenus et
fréquentés par les Algériens.
Le 17 octobre plusieurs dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement dans les
rues de Paris. La répression est brutale: des dizaines de morts, des centaines de blessés et plus
de 10 000 arrestations. Des corps sont jetés dans la Seine. Pendant ce temps l'OAS commet
des attentats en Algérie. La France dépêche des brigades spéciales anti-OAS, les "barbouzes".
En janvier 1962 plusieurs attentats sont commis à Alger et en métropole par l'OAS et les
anti-OAS.
Enfin le 7 mars 1962 débutent les négociations d'Evian entre le FLN et le gouvernement
français. Ceux-ci aboutissent à la signature des accords d'Evian le 16 mars 1962. Ils
comprennent un accord de cessez-le-feu, applicable le 19 mars à 12 h, et des déclarations
publiées par les 2 parties. La version française mentionne des pourparlers avec le FLN, la version
algérienne avec le GPRA. Il ne s'agit pas d'un traité entre deux Etats, mais d'un programme
commun proposé à la ratification par référendum (le 8 avril 1962 en France et le 1er juillet
1962 en Algérie).
Délégation algérienne à Evian
Ces 'pieds noirs' qu'on ne voulait pas voir
Si la perspective de l'indépendance de l'Algérie fait la joie des nationalistes algériens, les pieds
noirs et les supplétifs algériens de l'armée sont déçus et inquiets. Ils redoutent les représailles.
Déjà, le 26 mars 1962 à Alger, alors que l'OAS manifesta violemment son désaccord, les
troupes françaises ouvrent le feu sur une foule d'Européens qui manifestent contre les accords
d’Évian et font 46 morts et 200 blessés. Cette reprise des combats est vu comme une
violation de ces accords.
Le 8 avril se tient un référendum en métropole. 90,7% des votants approuvent les accords
d'Evian. Le 1er juillet selon le référendum truqué d'autodétermination en Algérie
l'indépendance est approuvée par 99,72 % des votants. Ce vote fut truqué puisque la plupart
des autochtones ne savant pas lire et qu'il n'y avait qu'une seule possibilité de répondre selon le
témoignage de mon propre père qui y a participé !
225
Le 3 juillet 1962 de Gaulle reconnaît l'indépendance de l'Algérie. Bilan de la guerre: de 300 000
à 600 000 morts selon les sources; entre 150 000 et 400 000 morts du côté des partisans de
l'indépendance de l'Algérie et près de 25 000 militaires français tués. Entre 1954 et 1962 la
France aurait envoyé en tout 1,3 millions de militaires ! Du côté des civils européens il y aurait
2 000 tués, sans compter les représailles que subirent les 'pieds noirs'; à la fin de la guerre
10 000 d'entre eux furent tués et 3000 personnes disparurent (dont 1282 seront
retrouvés).
Des horribles massacres du FLN en représailles
Alors qu'il restait à Oran, environ 100 000 Européens, le 5 juillet 1962, soit quelques mois après
les accords, des massacres ont été commis dans cette ville par des partisans de l'indépendance.
Les témoignages recueillis sont accablants ; les chiffres varient de quelques centaines à
quelques milliers de victimes en quelques heures, dont beaucoup ont disparu sans laisser de
traces. Cet événement va accélérer le départ des européens vers la métropole.
Le Paris Match publie le 14 juillet 1962 le témoignage alarmant de ses reporters Serge Lentz
et Jean-Pierre Biot, qui avaient failli partager le sort tragique des disparus d’Oran. Dans les
jours qui suivirent, la multiplication des enlèvements de Français d’Algérie et de « harkis »
devint une évidence impossible à nier ; mais le tragique événement d’Oran se perdit dans la
masse des mauvaises nouvelles d’Algérie.
La France n'avait prévu ni de protéger ni de rapatrier les 160 000 Harkis et leur famille qui
furent livrés à eux-mêmes. En conséquence la majorité d'entre eux furent massacré dans des
conditions épouvantables. On estime que seul 41 000 en comptant les familles réussirent à
rejoindre la métropole emmenés par des officiers de l'armée ayant désobéit aux ordres officiels
le plus souvent via la voie maritime. On leur avait menti; ce sont eux qu'on a trahi, abandonné
et livré à leurs bourreaux. Le regroupement et le transfert préventifs des anciens «harkis»
menacés vers la métropole ont été refusés, puis ils ont été autorisés sous la pression de
l’urgence, mais avec beaucoup de réticence.
Le génocide des "Harkis"
Contrairement à ce qu'on entend souvent le mot harkis ne signifie pas "traître" ou "apostat"
mais vient du mot arabe haraka signifiant littéralement « mouvement». Il désignait bien avant la
guerre, au sens strict, un individu servant en Algérie coloniale dans une formation
paramilitaire, une harka. En Algérie, le terme est devenu synonyme de traître et collaborateur.
A la fin du conflit, l'armée française pouvait comptabiliser 160 000 harkis ou autochtones
supplétifs ou auxiliaires des troupes de l'armée française. En comptant les pieds noirs et
toutes les familles on approcherait donc le nombre de 1,2 millions de personnes menacées de
mort sur 8 millions d'habitants. A la fin de la guerre 1 habitant sur 8 fut menacé de représailles.
En conséquence, le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu, victimes de représailles,
fut estimé entre 75 000 et 100 000. Sans parler des 13 500 qui selon la Croix-Rouge furent
incarcérés dans les prisons civiles ou militaires algériennes. Enfin jusqu'en 1965 plus de 41 000
d'entre eux (familles comprises) furent rapatriés incognito vers la métropole pour être parqués
soient dans des camps de transit soit dans des centres d'accueil insalubres qui fermeront tous
en 1975.
226
'La valise ou le cercueil'
Le Paris Match publie le 14 juillet 1962 le témoignage alarmant de ses reporters Serge Lentz
et Jean-Pierre Biot, qui avaient failli partager le sort tragique des disparus d’Oran. Dans les
jours qui suivirent, la multiplication des enlèvements de Français d’Algérie et de « harkis »
devint une évidence impossible à nier ; mais le tragique événement d’Oran se perdit dans la
masse des mauvaises nouvelles d’Algérie.
Finalement dans un tel climat de haine et de peur, d'avril à juillet 1962 environ 900 000
Français d'Algérie décident de quitter le pays en se faisant « rapatrier » en France.
Les Harkis qui ont pu échapper aux massacres sont arrivés en France dans la misère dans des
camps de fortunes.
Après la formation du premier gouvernement de
l’Algérie indépendante par Ahmed Ben Bella, les
dirigeants algériens s’efforcèrent de mettre fin aux
enlèvements de Français et de retrouver les disparus.
Ils mirent beaucoup plus de temps à empêcher les
massacres d’anciens «harkis», et continuèrent à les
détenir en prison, contrairement aux garanties d’Évian.
Au début des années 80 certains parents en Algérie
optent pour les appellations berbères, mais à ce jour
plus de 300 prénoms Amazighs sont toujours interdits
par l’état civil, sous le motif qu'ils ne sont pas de la culture arabe. Toutefois, des prénoms
d’origine arabes, européennes et même juives sont autorisées par les autorités algériennes, à
l’instar de Sabrina, Lynda, Sarah,…pour ne citer que ces exemples, mais pas ceux qui ont une
connotation amazighe.
Un accord non respecté en Algérie
"Dans les accords d’Évian, document de 93 pages plusieurs déclarations particulières promettaient l’amnistie
pour tous les actes commis en relation avec les événements politiques avant le cessez-le-feu et l’immunité pour
toutes les opinions émises jusqu’à l’autodétermination, l’exercice des droits civiques algériens pour les citoyens
français d’Algérie (avec représentation proportionnelle à leur nombre) pendant trois ans avant de choisir leur
nationalité définitive, le respect de leurs biens, de leurs droits civils, et de leur religion. Les accords d’Évian ontils été appliqués ? Ils l’ont été formellement. Du côté français, le gouvernement les a aussitôt publiés, avec leurs
décrets d’application, et a organisé en métropole (mais pas en Algérie) le référendum du 8 avril 1962, destiné à
ratifier les accords, à donner au gouvernement les pleins pouvoirs pour les appliquer, et à l’autoriser à conclure
des actes de coopération avec l’Algérie indépendante." -Sources
Le FLN, ayant un projet socialiste, et recevant de l'aide militaire de l'URSS, gouverne le pays.
Mais les chefs du FLN entrent en conflit. Ahmed Ben Bella et Houari Boumédiène aidés par 4
Wilaya (Aurès, constantinois, Oran et Sud), font la guerre contre Mohamed Boudiaf et Krim
Belkacem. Les premiers sortent vainqueurs et prennent Alger le 4 septembre 1962. C'est
toutefois Ferhat Abbas qui préside l'Algérie du 25 septembre 1962 au 15 septembre
1963.Abbas est remplacé en 1963 par Ahmed Ben Bella, qui dirige le pays jusqu'en 1965 et
instaure un pouvoir fort. Il nationalise les terres des colons.
En 1965, Houari Boumédiène prend le pouvoir à l'issue du putsch de 1965, qu'il présente
officiellement comme un « correctif » décidé par le Conseil de la révolution algérienne.
Au fil du temps, la dictature FLN s’est accaparé du pouvoir et a spolié les biens des
européens, instituant la corruption, le bac chiche, l’oppression.
227
La réconciliation franco-algérienne
Il faudra attendre le 5 octobre 1999 pour que le Parlement français adopte une proposition de
loi reconnaissant "l'état de guerre en Algérie" dans les années 1950. Il aura fallu près d'un
demi-siècle pour requalifier des faits jusque-là définis comme des "événements".
Le 16 juin 2000, à la télévision française, alors qu'il est en visite officielle en France, le
président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que le peuple algérien
n’était « pas encore prêt » à accepter que des harkis puissent revenir en Algérie. Le président
algérien a comparé les harkis aux "collaborateurs" français sous l’occupation nazie. Plus tard il
nuança ses propos.
"Nous avons commis des erreurs à l’encontre des familles et des proches des harkis et
n’avons pas fait preuve de sagesse. Nous avons suscité en eux un sentiment de haine et de
rancœur, portant ainsi un préjudice au pays", a reconnu le président Bouteflika en 2005.
Le 10 juillet 2014, sur requête d'un fils de harki soutenu par le «Comité Harkis et Vérité», le
tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rendu un jugement qui reconnaît la responsabilité
de l'État français dans l'abandon et les massacres de harkis et les conditions d'accueil des
familles de harkis dans des camps en France.
Un travail de mémoire comme point d'ancrage
Ce qui est paradoxal est qu'il y avait 180 000 musulmans engagés dans l’armée française alors
qu’ils n’étaient que 150 000 dans le FLN et l’ALN ! Le pouvoir évoque aussi les « martyrs » : 1,5
million de morts ! C’est une vraie surenchère dans les chiffres. Mais faut-il compter les
musulmans tués par le FLN parmi ces martyrs comme les 75 000 "harkis" ? Pour le général
Faivre (qui à l'époque a sauvé de nombreux harkis dont mon propre père) : « un débat ouvert
entre des historiens de tendances différentes permettrait des avancées de la recherche
historique. » Aujourd'hui, l'affaiblissement du FLN libère les souvenirs et les nouvelles
générations sont avide de leur passé : avec la fin des idéologies, les jeunes se tournent vers le
passé pour trouver des points de repère. Et la nouvelle histoire se fait par le récit des victimes
et non plus par le discours de l’État.
En effet le travail n'est pas fini. Une association de harkis en France souhaite la création d'une
commission d'enquête sur les responsabilités de l’abandon de l’État français. Sans parler de
leurs souffrances post-traumatiques comme celles que vivent les anciens soldats du Vietnam,
l'attention est attirée sur tout ce que leur a couté leur engagement envers l'armée française à
savoir la perte de leurs terres et demeures ainsi que l'abandon dont ils ont fait l'objet. Et pour
quels résultats ? Un système a remplacé un autre système aussi arbitraire, aussi, injuste
l’un que l’autre.
L'islam en fin d'hibernation
Sur fond de révolte sociales, issus du terreau du FLN des individus utilisent
l'islam pour faire face à la corruption et aux injustices sociales. Parmi ceux-là
Ali Belhadj et Abbassi Madani qui vont fonder dans une mosquée de Babel
oued le 18 février 1989 le Front du Salut Islamique du Salut (FIS). Ce
mouvement financé par l'Arabie saoudite va se développé dans les mileux
universitaires et va gagner de personnalités influentes du courant islamique
228
algérien. Son but est d'instaurer un État islamique et la charia. Pour gagner en popularité, il
eut recours à des actions de bienfaisance et de lutte contre la pauvreté et les autres malaises
de la société. C'est ainsi que lors des élections locales du 12 juin 1990, premières élections
libres en Algérie depuis son indépendance le FIS remporte la majorité des communes et obtient
près de 54% des suffrages exprimés.
Le 26 décembre 1991 le FIS obtient 188 sièges de députés sur 231. Prenant acte de la
situation qui prévalait, et qui risquait de tourner à son désavantage, l'armée décide le 11 janvier
1992 de pousser le chef de l'État, le président Chadli Bendjedid à la démission et d'interrompre
le processus électoral.
En représailles s'est formé dès juin 1992 le Groupe Islamique armée, le GIA se lance dans la
lutte armée, ses activités se caractérisent par la violence, les attentats et par une position
intransigeante exprimée dans sa devise « Du sang, du sang, de la destruction, de la destruction.
Ni trêve, ni dialogue, ni réconciliation ! » Ce mouvement fondé par Abou Abd Ahmed et Djamel
Zitouni commettra plusieurs attentats en France en 1994 et assassinera le chanteur Matoub
Lounès le 25 juin 1998.
Les premières attaques envers la contre-culture islamique:
L'écrivain Tahar Djaout fut la première victime de la décennie du terrorisme algérien. Il fut Assassiné en 1993
pour ses idées "progressistes" et son rejet de l'obscurantisme islamiste. Matoub Lounès fut une autre cible.
Artiste de grande dimension, poète, chanteur, et compositeur, il a été militant de la cause identitaire Amazigh en
Algérie et a apporté sa contribution dans la revendication et la popularisation de la culture Amazigh ainsi que
pour l'introduction de la laïcité en Algérie. Violemment opposé au terrorisme islamiste, il condamna l'assassinat
d'intellectuels.
Tout comme le FIS, le GIA finira par se diviser en deux clans, les salafistes qui cherchent à
mettre au point une révolution islamique mondiale et les djazaristes qui cherchent à prendre le
pouvoir en Algérie. Ce binôme travaillant en symbiose, fruit de l'islamisation des masses va
devenir un copié collé un peu partout dans le monde musulman entre idéologues islamistes
opportunistes voulant prendre le pouvoir et islamistes voulant perpétuer le panarabisme
islamique au niveau mondial (Frères musulmans, Forsane Alizza, Ansar Dhine, Talibans, Al
Qaida, AQMI, EI, Chebabs, Boko Haram etc...). En occident nombreux sont ceux qui pensent
que la charia n'a rien à voir avec l’islam mais est utilisé par des gens sectaires; comme ils se
trompent ! Le réveil va être dur.
Depuis, l'actualité le confirme bien, le monde regorgent de réseaux islamistes comme des toiles
tissé étant plus ou moins imbriquées les uns sur les autres pour défendre finalement une seule
vision; l'hégémonie de l'islam sur les peuples. L'assimilation n'est pas la solution puisque comme
le prouve les attentats commis au Danemark. Ce pays a beaucoup fait pour intégrer les
populations étrangères pourtant la haine et la défiance est de mise pour la plupart des
musulmans (au vu des sympathies qu'ils ont manifesté pour le tueur). En réalité aucune autre
civilisation ne peut assimiler l'islam puisque son message politique qui est expansionniste est
prééminent sur tout et ne s’accommode sur rien d'autres.
Du temps de ses colonies, la France fut jadis la première puissance musulmane au monde.
Napoléon III caressait l’espoir d’un royaume français d’Orient. L’Algérie française fut l’un des
derniers soubresauts d’un destin qui aurait pu devenir commun mais l'histoire montre que cela
demeure irréalisable.
229
24/ L'esprit communautariste en France; une bombe à
retardement...
A
l'occasion du cinquantenaire du célèbre discours de Martin Luther King, on pourrait
penser que le racisme a fortement reculé dans les sociétés occidentales. En réalité les
tensions communautaires axées sur les différences raciales restent encore très ancrés
d'autant plus avec l'effet du brassage ethnique et de la mondialisation. Comment en est on
arrivé là ?
Un phénomène insidieux
Didier * fait la queue dans la boucherie "hallal" de son quartier; il
s'avance et demande de la viande et une galette de pain. Recevant des
portions maigres il s'en va quand celui qui est derrière lui salue le
boucher en arabe. Ce dernier lui rétorque: "mon frère bien sûr je t'ai
gardé le meilleur" et lui donne de grandes portions. Cette scène de la
vie courante fait hélas partie du paysage français depuis quelques
années et l'esprit communautariste qui se répand si vite en période de
crise semble gagner la société dans toutes ces composantes au point de
représenter une réelle menace pour l'avenir. Aujourd'hui, qu'elles
soient juives, arabes, blancs, ou noirs la plupart des communautés
transmettent inconsciemment leurs codes et leurs principes dans
l'esprit de ceux qui sentent leur héritage culturel menacé par le brassage lié à la mondialisation.
Le phénomène semble gagner insidieusement la société...
L'esprit communautaire peut avoir du bon quand il est lié à solidarité entre 'compatriote' en
temps de guerre ou quand celui-ci a besoin d'aide. Mais quand il vise uniquement à consolider un
bloc communautaire dans le but de s'opposer à d'autres il révèle tout autant la fragilité de sa
culture que son côté belliqueux et haineux à l'égard des autres. A ce niveau-là ce n'est plus de
l'esprit communautaire mais du communautarisme dans son aspect péjoratif.
Selon l'écrivaine Catherine Halpern le terme communautarisme qui fut utilisé la première fois
dans les années 80 aux États-Unis indiquerait que « l'individu n’existe pas indépendamment de
ses appartenances, soient-elles culturelles, ethniques, religieuses ou sociales »Communautarisme, une notion équivoque.
Au Liban par exemple, un des pays les plus confessionnalisés, des membres du clergé orthodoxe
ont acheté des terres pour ne les revendre à bas prix qu'aux gens de leur confession. En France
nous ne sommes plus dans un registre de confessionnalisme-étant entendu que les grandes
religions n'ont plus autant d'influence- mais dans un contexte communautaire grandissant. La
crise économique a accentué les différences sociales et raciales en accentuant les tensions
internes.
230
Se rattacher fièrement à ses racines en période de crise sociale
Au-delà des polémiques républicaines contre les revendications communautaires il faut
reconnaître que les tensions Le développement des écoles privées confessionnelles montre une
tendance à revendiquer sa religion comme porteuse de valeurs morales nécessaires à
l'enseignement scolaire.
La France a toujours eu ses communautés géographiques et historiques, avec ses cultures et
traditions régionales, chacune s’attachant à mettre en valeur ses modes de vie différents
(traditions culinaires, architecturales, culturelles…), et ses traditions particulières, apport des
différentes populations d’émigrés.
Il y a aussi certaines communautés qu’on peut classer selon les sociologues dans la mouvance
"néo-tribaliste", par exemple les groupes de fans qu’engendre le système d’idolâtrie des
stars de cinéma, de la chanson etc... Ou encore les rassemblements de "ravers" etc. Elles
fluctuent selon les modes, ne sont nullement agressives ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont
pas excluant même si elles revendiquent de ne pas l’être, l’appartenance générationnelle fait
d’emblée le tri.
Enfin n'oublions de citer les conséquences de ces tensions; la jeune génération numérique qui a
fait tomber des dictatures dans le monde arabe et qui remet en question les valeurs du passé...
Le 28 aout 1963, Martin Luther King avait déclaré: "Je fais le rêve qu'un jour, sur les collines de
terre rouge de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires
d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité." Et encore : "Je fais le rêve
que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de
leur peau mais à la mesure de leur caractère." On en est hélas encore très loin.
*Le prénom a été changé
231
25/ Historique de la lutte antisectes en France
L
'histoire moderne de l’anti-sectarisme en France est porteuse de leçons considérables
pour les générations futures. Elle est intrinsèquement liée à la liberté de conscience; un
bien fondamental très précieux qui donne à l'humanité toute son essence. Beaucoup par le
passé ont dû mourir pour défendre ce droit; il y a quelques années il a été au centre
d'enjeux cruciaux agitant dans les coulisses une chasse aux sorcières qui ne dit pas son
nom...Tentons d'y voir plus clair tout au long de ce long et âpre combat qui a ébranlé
jusque dans ses fondements les sociétés occidentales et même au-delà...
En 1199 le Pape Innocent III établit un tribunal spécialisé pour juger les hérésies par la voie
d'une procédure d'enquête ce qui a pour résultat de mettre à l'index des centaines de milliers
de personnes qui seront pourchassés et massacrés pour une grande partie (Cathares, Vaudois et
Albigeois...) en Europe. L'Inquisition fut officiellement supprimée au début du XVIIIème siècle
mais l’Église catholique a toujours gardée une instance chargée spécialement de dépister
l'hérésie et de la dénoncer; le Saint Office crée en 1542 par Paul III (renommée Congrégation
pour la doctrine de la foi en 1965). En 1598 l’Édit de Nantes signé par le roi de France Henri
IV permit aux hérétiques de bénéficier d'une relative liberté de culte.
Quatre cent ans plus tard le virus de l'inquisition est toujours présent mais a muté. Avant 1945,
la question des « sectes » est quasiment inexistante. Dans les années 1950, outre l’utilisation
sociologique et descriptive, on voit apparaître la polémique catholique contre les groupes
religieux non catholiques en expansion en France parmi lesquels les Témoins de Jéhovah, les
adventistes, les baptistes et les mormons.
En 1949, deux universitaires américains, George Counts et Nucia Lodge, dénoncent dans une
étude « le système soviétique de contrôle mental ». Selon The American Catholic Sociological
Review, dans les années 50 le nombre d'études réalisées en sociologie des religions en France et
en Belgique sont nombreuses. Les études modernes en France et en Belgique sont en majorité
conduites par des Catholiques qui n'ont pas reçu de formation sociologique préalable. » Ils vont
avoir un soutien de poids avec le développement de théories psychiatriques américaines sur la
manipulation mentale.
« L'expression brainwashing (lavage de cerveau) apparaît pour la première fois le 24 septembre
1950 dans un article du Miami Daily News traitant de méthodes utilisées par les communistes
chinois pour « retourner » des prisonniers de guerre ou des détenus politiques. Il était signé par
Edward Hunter, journaliste qui fut aussi agent de l'OSS puis de la CIA. (Dick Anthony et
Massimo Introvigne distinguent trois périodes dans l'histoire de la notion de « lavage de
232
cerveau » : la période anticommuniste de 1950 à la fin des années 1960, la période de la
« première guerre antisectes » dans les années 1970-1980 et la période de la « seconde guerre
antisectes » dans les années 1990. »)
Ces méthodes peu efficaces sont contestées. Pour reprendre une métaphore de Edward Hunter,
citée par les auteurs, on peut « décolorer » un cerveau en le « lavant » - réduisant le sujet a un
état d'hébétude - mais il est impossible de le « recolorer » en créant une nouvelle personnalité
avec des idées opposées aux idées précédentes. Selon Massimo Introvigne, l'idée de « lavage de
cerveau » s'est largement répandue dans le grand public. Comme des méthodes « légitimes »
d'influence mentale se développent, comme l'hypnose pour arrêter de fumer, les thérapies
comportementales pour lutter contre les phobies, ou la programmation neurolinguistique, il
apparait que c'est moins la méthode elle-même qui doit être jugée que l'objectif poursuivi.
Sans compter, évidemment, ces techniques ordinaires d'influence que sont l'éducation, la
catéchèse, la publicité et la propagande...
Pendant les années 1950 Margaret Singer, tout comme la CIA s'intéresse au
lavage de cerveau en étudiant les soldats américains ayant été faits prisonniers en
Corée. Vers les années 50-60, l’Occident voit une soif de verticalité s’exprimer
soudain en de nombreuses personnes hors des Églises traditionnelles. À partir des
années 1960 les mouvements hippies amènent une progressive déliquescence des
valeurs traditionnelles aux États-Unis jusqu'à porter sa contre-culture au cinéma
et dans la musique. Ce mouvement pour l'émancipation totale de l'individu gagne l'étranger et
touche la France.
La révolution de mai 1968 qui en résulte traduit un tournant dans les mentalités locales comme
dans le reste du monde occidental. La jeunesse étudiante se montre à l'écoute de penseurs
radicaux comme Michel Foucault, Jean-Paul Sartre, Louis Althusser, Noam Chomski et
Herbert Marcuse qui prônent tous un détachement envers les valeurs morales. Aux vues de ses
dérives les gens fuient en masse la religion.
En 1971 est fondé le premier groupe antisectes historique organisé aux États-Unis; le
FREECOG (Free the Children of God : Libérez les Enfants de Dieu, groupe dirigé par le
polygame David Berg appelé par la suite Moïse David). Ce groupe a été dissous officiellement
vers 1978 pour ses excès immoraux dépravant laissant une "famille" d'environ 7500 membres. Le
Freecog a été formé en grande partie en réponse au dévouement total demandé aux membres
des Enfants de Dieu et aux supposées techniques de contrôle mental utilisées par ce groupe.
Parmi les fondateurs de FREECOG se trouvaient Ian Haworth, William Rambur, John Moody
et Ted Patrick, l’un des pionniers du deprogramming. Ce dernier fut un ancien psychologue de
l'armée américaine, qui a adopté les méthodes brutales de "déprogramming" pour réinsérer dans
le droit chemin les membres des "sectes" (enlèvement, séquestration, violence...). Comment en
est-il arrivé là ?
En juillet 1971, des membres des Enfants de Dieu entrèrent en contact avec le fils et le neveu
de Ted Patrick sur la Mission Beach, en Californie, et ceux-ci se préparèrent à rejoindre
l’organisation. Quand Patrick entendit leur récit et qu’il commença par la suite à recevoir des
plaintes de parents au sujet de leurs enfants qui rejoignaient le groupe, il se sentit de plus en
plus concerné par cette organisation et décida d'enquêter sur ses activités. Dans le cadre de son
enquête, il infiltra le groupe et en devint membre en tant que nouveau disciple. Peu de temps plus
tard, il fonda, avec plusieurs parents concernés de membres des Enfants de Dieu, une
organisation appelée The Parents' Committee to Free Our Children from the Children of God
233
(renommée par la suite Free the Children of God ou FREECOG). Patrick était largement reconnu
comme le premier déprogrammeur et l’initiateur du terme « deprogramming ». Cet ancien
assistant du Dr Lindemann de la C.I.A. a été sanctionné par le Conseil de l’Ordre des médecins
du Massachusetts pour avoir interné de force une personne en raison de ses croyances
religieuses. En 1983, il aurait proposé un plan visant à faire disparaître les « nouvelles
religions ».
Dans le même temps, le Dr Louis West qui adhère à ces théories psychiatriques préconisa la
stérilisation des Noirs et des Hispano-américains pour lutter contre la criminalité. Il est souvent
cité dans les publications de l’A.D.F.I. (ex : Bulles). Les thèses défendues par ces psychiatres
suscitent l’indignation de la psychiatrie américaine qui les considère comme marginales.
L’Association pour l’Unification du Christianisme Mondial s’implante en France vers le milieu
des années 70. Prenant ses distances avec certains points issus de la tradition chrétienne, elle
affirme que le Révérend Moon est le « Seigneur du Second avènement », venu achever l’œuvre
de Jésus-Christ sur terre, en fondant une famille parfaite.
Les Enfants de Dieu s’implantent en France à partir de 1972. Ils rejettent les institutions de
ce monde (famille, société) et prônent la libération sexuelle.
En 1973, le Conseil permanent de l’Église catholique nomme le "père" Jean Vernette délégué
de l’épiscopat pour les questions sur les sectes et les nouveaux courants religieux. Jusqu'à sa
mort en 2002 il rédigera de nombreux ouvrages sur ce sujet.
En France, quand Yves Champollion, fils d'un médecin de Bretagne, rejoint en 1974 l’Église de
l'Unification, ses parents bourgeois catholiques s'insurgent contre cette conversion. Claire et
Guy Champolion déposèrent, le 18 décembre 1974 à la préfecture d'Ille-et-Vilaine, les statuts
de l'Association pour la défense des valeurs familiales et de l'individu; l'ADFI (Association de
Défense de la Famille et de l'Individu) à Rennes pour fédérer autour d'eux les plaignants
comme eux, avec la collaboration du psychiatre André Badiche qui adhère aux méthodes de
déprogramming. A Nancy, L'association DEFI (Défense de l'Enfant, de la Famille et
d'Individu) s'occupait spécialement des Enfants de Dieu.
C'est ainsi qu'en France de 1974 à 1975, deux projets de mission d'information
parlementaire sont lancés mais n'aboutissent pas, et c'est dans le cadre de la
commission des lois qu'est lancée en 1978 une action d'information. Alain Vivien,
député de la Seine-et -Marne, et franc-maçon est le parlementaire le plus
impliqué dans le sujet. En 1975 paru le livre de Jean-Pierre Morin, capitaine de
gendarmerie : Le viol psychique - La psychopolémologie : un nouveau procédé de la
subversion, aux Nouvelles Éditions Roger Garry.
En 1976, Madame Lidwine Ovigneur, dirigeante de l’ADFI de Lille, déclare au journal L’Aurore à
propos de Brigitte Backeland, une jeune adepte de l’Église de l’Unification, qu’après
"l'enlèvement" elle "se repose maintenant à la campagne où elle va être déprogrammée". Ce n’est
pas le premier cas, d’après Madame Ovigneur, qui ajoute : “Nos techniques de déprogrammation
sont maintenant bien au point, grâce notamment aux expériences américaines“ Francis Schull,
"L’étonnante histoire d’un patron ‘mooniste’", L’Aurore, 27 janvier 1976. La jeune femme
« déprogrammée » a porté plainte pour coups et blessures volontaires, tentatives de viol et
menaces de mort. Source : « Sectes, Religions et Libertés Publiques » de Christian Paturel.
234
En 1977 paraît le livre d’Alain Woodrow sur Les nouvelles sectes, qui symbolise la mutation
d’une polémique essentiellement doctrinale contre les groupes religieux non catholiques à une
présentation des groupes religieux minoritaires « bientôt accompagnée de leur dénonciation
comme associations totalitaires à masque religieux.
En France, l'A.D.F.I déclare immédiatement son attachement aux théories 'pseudoscientifiques' des psychiatres du C.A.N et de l'A.F.F. visant à la normalisation de la société qui
serait en péril à cause des mouvements sectaires ou des nouvelles religions. Mais contrairement
à leurs homologues américains leurs références ne vont pas se cantonner à ce genre de
psychiatrie mais à une vieille tradition ecclésiastique...
Cette association va éditer son journal Bulles qui expose des critiques doctrinales et des
jugements théologiques sur certains mouvements. Par exemple concernant la Rose-Croix d'Or on
y lit que sa doctrine 'n'est pas sans influence sur son comportement social (...) Elle puise son
inspiration chez (...) les cathares'. Avis aux hérétiques: la chasse est lancée !
L’ADFI se ramifie jusqu’au début des années 1980 et obtient en même temps une reconnaissance
des pouvoirs publics : subvention du Ministère de la Santé en 1977 puis en 1978 qui lui permet
d’ouvrir un centre d’accueil et un secrétariat permanent, d’engager des permanents, subvention
de la DASS, de la Fondation de France, du Ministère de la Jeunesse et des Sports, agrément du
Ministère du Temps libre.
« Le phénomène de résonance entre le cri du cœur des proches et l’effet tam-tam de la presse
locale serait incomplet sans l’entrée en scène du 'père' Pierre Le Cabellec. Dans une Bretagne
catholique, le verbe d’un prêtre de paroisse donne à la croisade de l’ADFI et de Ouest-France le
côté inquisitorial qui manquait pour susciter une panique collective" selon Laurent Ladouce.
En 1978, le 'suicide collectif' de 914 adeptes de Jim Jones leader du groupe le 'Temple du
peuple' à Johnstown (Guyana) suscite la frayeur et l'indignation générale. Certains
soupçonnèrent le docteur Ewen CAMERON père du programme de contrôle mental MK-Ultra
(d’inspiration nazie) d'avoir expérimenté ces techniques sur cette communauté notamment sur
Jim Jones à Indianapolis avant que celui-ci ne parte pour la Guyane et que ne s’ensuive le
drame...) Cet événement constitue le premier traumatisme collectif qui servira de fondation à la
campagne antisectes mondiale qui se mit en branle à cette époque. Les journalistes font
rapidement un lien entre le drame et les mouvements spirituels dans leur ensemble, alors
désignés par le terme « sectes » (cults en Anglais), qui n’avait encore aucune charge péjorative.
Cinq mille organisations recensées sous cette dénomination aux États-Unis font soudain l’objet
d’une méfiance généralisée
Suite à cet horrible massacre fut créé le C.A.N. (Cult Awareness Network: réseau de vigilance
sur les cultes), par Cynthia Kisser associée à Ted Patrick. Ayant eu recours au déprogramming,
une méthode qui tentait de convaincre les adeptes d'abandonner leurs croyances et leur
affiliation aux groupes critiqués, l'association fut mise en liquidation judiciaire en 1996 et Ted
Patrick, a purgé une peine de prison pour y avoir participé.
Puis en 1979 a été fondée l'A.F.F. (American Family Fondation) par Kay Barney dont la fille
était devenue membre de l'Église de l'Unification. Peu après Kay Barney s'associe avec le
docteur John G Clark, (photo ci-contre) psychiatre qui collabora aussi avec la CIA pour élaborer
le déprogramming, puis avec Margaret Singer et Jolly West. À la suite de ces drames ces
courants psychiatriques américains ont forgés un discours alarmiste "antisecte", qui regroupé
au sein de structures internationales, vont occuper une place de premier plan. Ces dernières sont
235
des spécialistes du contrôle mental humain; (hypnose, électrochocs, injection de drogues), des
techniques de manipulation des foules, du "déprogramming" qui, par des pratiques diverses et
violentes, vise à rétablir la "santé mentale" des individus concernés. Les thèses défendues par
les psychiatres de L'A.F.F. suscitent l'indignation de la psychiatrie américaine qui les considère
comme des marginaux.
Le siège de l'ADFI est très fréquenté par le clergé, par l'abbé Trouslard
(photo ci-contre) qui y représente le Vatican, mais aussi par Mgr Vernette,
l'abbé Yvon Lemoine, et l'évêque de Tours...). À l'origine, l'A.D.F.I. bénéficiait
de locaux gracieusement offerts par une paroisse catholique. L'A.D.F.I. tenta
régulièrement d'imposer ses thèses aux autorités publiques, aux médias....
Elle posséda ses entrées dans les Ministères. Par ailleurs, elle fut membre de
nombreux organismes : la Commission Consultative Nationale des Droits de l'Homme (rattachée
au Premier Ministre en France) ! L'ex-présidente Jeanine Tavernier l'a quittée en dénonçant
l'influence des francs-maçons et une 'chasse aux sorcières'.
En 1980 une première demande pour une commission d'enquête à l'Assemblée Nationale est
formulée. Elle a été refusée mais a donné lieu, en 1981, à la création au sein de la Commission des
lois d'une mission d'information présidée par M. Philippe Marchand (député PS de la Charente
maritime). Selon le rapport Vivien de 1983 «à partir de 1981, une volonté se manifeste
clairement. Le Premier ministre Pierre Mauroy souhaite initier d'autres méthodes de travail.
D'un autre côté, l'écrivain Roger Ikor va fonder le C.C.M.M. (Centre Contre les Manipulation
Mentales) en 1981, suite au suicide de son fils à l'âge de 21 ans suspectant une secte
professant le régime macrobiotique de l'avoir conduit à la pendaison... Monsieur Ikor fut le
secrétaire général d'un groupe de militants qui s'appelle l'Union Rationaliste. Ce qui a fait dire à
Joël Labruyère que "la distance entre raison et rationalisme ressemble à celle qui sépare foi et
fanatisme." (L'Etat Inquisiteur p148). Le Docteur en psychiatrie Jean Marie Abgrall sera
souvent invité sur les plateaux pour promouvoir la sectophobie qui légitimerait que des
organismes décident de 'l'intégrité' mental des individus.
De ce courant rationaliste proche de la franc-maçonnerie sortira un certain Alain Vivien qui va
tisser son propre réseau. En septembre 1982 il présidera le CCMM. Le premier rapport sur les
sectes commandé par Pierre Mauroy en 1982, rédigé en 1983 par Alain Vivien ne sera rendu
public qu'en 1985, après avoir interrogé...50 témoins seulement. Le rapport a le mérite de
classifier en 3 catégories les mouvements sectaires et s’est bien gardé de donner une définition
juridique de la secte. Son rapport discriminatoire fut très critiqué. D'autant plus qu'il ne cachait
plus son souhait d'éliminer non seulement les sectes mais aussi les grands ordres religieux qu'il
appelait les "sectes qui ont réussies"!
« J'ai été choquée un jour lorsque j'ai entendu une personne très impliquée dans la
lutte contre les sectes dire avec beaucoup de conviction : "Il faut éradiquer l'idée de
Dieu". »-Jeanine Tavernier
En 1982 le commandant Jean-Pierre Morin publie son livre : Sectarus – Le violeur de
conscience aux éditions Eboli (autorisé par le Ministère de la Défense), dans lequel il écrit :
« Tant qu'il n'y aura pas en France une affaire identique à celle de Guyana, on peut être certain
que ce texte proposé au Parlement n'obtiendra pas l'assentiment des députés et des
sénateurs. »
236
En 1982, paraît un travail sérieux; le Rapport Ravail inédit et confidentiel.« Un rapport est tout
d'abord établi, en janvier 1982, par la mission interministérielle Intérieur-Santé, dirigée par M.
Jean Ravail, inspecteur général de l'Administration. Elle constitue le premier effort sérieux de
clarification tenté par les pouvoirs publics.» (Source : Rapport Vivien)
En 1982, les ADFI se fédèrent en UNADFI, qui se situe dans la perspective de la défense de la
famille et des droits de l'homme.
En 1983 sous la pression des associations antisectes, les parlementaires se sont penchés sur le
phénomène des sectes. Un premier rapport établi sous la direction du député Alain Vivien a été
déposé en 1983. Ce rapport intitulé Les sectes en France - Expressions de la liberté morale
ou facteurs de manipulations ?, commandé par Pierre Mauroy, Premier ministre, à Alain Vivien,
en 1982, a été achevé en 1983 mais rendu public seulement en 1985 (le 9 avril).
Ce rapport contenait neuf propositions visant 116 sectes recensées en trois catégories :
"orientales, syncrétiques et ésotériques, racistes et fascistes".
Le Parlement Européen consacra un rapport aux sectes en 1984 (Rapport Cottrell). En mars
1984, la commission de la Jeunesse du Parlement européen approuvait ce rapport sur l’activité
de certains « nouveaux mouvements religieux ». Il conduisit tout de même à l’adoption par le
Parlement européen, le 22 mai 1984, de la résolution sur une action commune des États
membres de la Communauté Européenne visant à contrôler les activités des nouveaux
mouvements religieux dans les pays de l’Union européenne.
A la demande de la Cour Suprême des U.S.A, l'American Psychological Association a déclaré,
dans un mémorandum daté du 11 mai 1987, que les informations étaient insuffisantes pour
prendre position sur la question de la fiabilité scientifique des théories de la manipulation
mentale appliquées aux « Nouveaux Mouvements Religieux.
En 1990, 5837 cas d’abus sexuels à l’égard des mineurs ont été enregistrés en France par la
police et la gendarmerie. Ils sont commis en dehors de « sectes »
En 1991 le Rapport Hunt, à l’instar du rapport Cottrell de 1984, énonce : « La liberté de
conscience et de religion garantie par l’article 9 de la Convention européenne des droits de
l’homme rend inopportun le recours à une législation majeure pour les sectes […] »
Dans sa recommandation 1178 ( en 1992) relative aux sectes et aux nouveaux mouvements
religieux en Europe, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, « prenant en compte
l'invitation, adressée par le Parlement européen au Conseil de l'Europe dans le rapport Cottrell, à
se pencher sur ce problème », estime que « la liberté de conscience et de religion garantie par
l'article 9 de la Convention européenne des Droits de l'Homme rend inopportun le recours à une
législation majeure pour les sectes, qui risquerait de porter atteinte à ce droit fondamental et
aux religions traditionnelles. »
Elle recommande au Comité des Ministres d'inviter les Etats membres du Conseil de l'Europe à
adopter plusieurs mesures visant à garantir les droits de chacun ainsi que celui des enfants.
Cette recommandation sera souvent exploitée par M.Vuilque.
Au début des années 90 certains mouvements comme celui des Témoins de Jéhovah
connaissaient un net accroissement. Ces derniers étaient autant que le nombre de militants de
certains partis politiques (120 000 proclamateurs enregistrés). Ce succès est devenu inquiétant
en haut lieu...
237
Jusqu'au 29 mars 1993 Pierre Bérégovoy était le premier ministre puis suite à sa 'mort' il a été
remplacé par Edouard Balladur (qui y restera jusqu'en mai 1995).
Dès 1992, l'ADFI avait révélé ses plans lors d'une conférence à caractère
juridique. Le colonel de gendarmerie Jean-Pierre Morin qui fut instructeur dans
une école militaire, collaborait avec l'ADFI depuis ses origines et entreprit
d'exposer à ses invités ses théories et son plan. Il expliqua que les membres des
"sectes" étaient victimes de "sujétion". Il avait développé cette thèse dans son
livre Le viol psychique écrit en 1978. Il devait ignorait que la communauté
scientifique dans son ensemble avait depuis longtemps discrédité les théories de "manipulation
mentale" ou "lavage de cerveau". Les théories en question étaient trop vagues. Leur principal
défaut était qu'elles ne reposaient sur aucune preuve.
Lors de cette conférence de l'UNADFI en 1992, l'officier exposa sa théorie : « les mouvements
religieux minoritaires devaient être combattus avec les techniques des services secrets. Des
fonctionnaires utiliseraient les médias pour diffuser des rapports alarmistes dans le public afin
de créer un climat de peur. Cela apporterait un "soutien" aux mesures adoptées contre les
"sectes
Un groupe d'étude sur les « sectes » fut mis en place, composé de membres de la police et des
Renseignements Généraux, avec à sa tête Jean Albouy, assistant du député Jacques Guyard.
Un psychiatre, Jean-Marie Abgrall, fut également consulté dès le début pour apporter une
caution « scientifique » au mouvement. Cependant, les thèses des deux « spécialistes », MM.
Abgrall et Morin, ont été clairement invalidées par les membres de la communauté scientifique,
notamment en ce qui concerne la théorie du lavage de cerveau, après des études menées sur
d'anciens prisonniers de guerre ou des études cliniques et quantitatives menées aux Etats-Unis
sur les membres de nouveaux mouvements religieux.
Le 13 avril 1993 à Waco, au Texas, un assaut des forces de l'ordre dans la communauté des
Davidiens du Mont Carmel tourne à la tragédie et conduis à la mort 74 Davidiens.
Le 30 septembre 1994, 5 membres de l'OTS (Ordre du Temple solaire) meurent dans
l'incendie d'une maison à Morin Heights, au Québec. Le 5 octobre 1994, 48 corps carbonisés
sont retrouvés en Suisse, 23 à Cheiry et 25 aux Granges-sur-Salvan, dont les deux maîtres de
l'OTS, Luc Jouret et Joseph Di Mambro. Autant au Canada qu’en Suisse, l’enquête est
rapidement close et la thèse du suicide collectif est officiellement admise. Suite à cela une
intense campagne de presse hystérique s'est déchaînée contre toutes les minorités pointées du
doigt. Le mot 'secte' a pris une autre dimension. Le premier ministre à l'époque était Edouard
Balladur.
En janvier 1995 Le ministre de la Défense François Léotard ouvre aux Témoins de Jéhovah le
droit au service civil en remplacement du service national obligatoire qui sera maintenu jusqu'au
8 novembre 1997 date du décret officiel. Les derniers objecteurs de conscience sont libérés en
juillet 2002.
En 1995 sur son plateau 7 sur 7 la journaliste Anne Sinclair interpelait régulièrement les
hommes politiques au sujet des sectes et des Témoins de Jéhovah. Le sujet des "sectes" était
devenu le marronnier qui cachait les vrais problèmes de la société en crise.
Le 20 mars 1995, un attentat terroriste a été perpétré dans le métro de Tokyo par
quelques membres d’Aum Shinri-Kyo, un groupe fondé en 1984 par Shoko Asahara, tuant 12
238
personnes et en blessant plusieurs milliers. L'événement a été largement médiatisé et récupéré
par les activistes de la destruction des minorités spirituelles qui semblaient détenir, avec cet
événement, la preuve de la nocivité des « sectes ».
Suite à la médiabolisation l'administration fiscale dirigée par le ministre de l'époque Jean
Arthuis, catholique pratiquant, décide de soumettre à un contrôle fiscal pendant 3 années
l'Association des Témoins de Jéhovah du 28 novembre 1995 au 18 janvier 1999.
Le 4 juin 1997 ce dernier fut remplacé à Bercy par Dominique Strauss Khan, le compagnon
d'Anne Sinclair, qui y resta jusqu'en novembre 1999. C'est donc sous son ministère que fut
rendue la décision de taxer à hauteur de 60 % les dons manuels reçus par l'Association visée .
Bizarrement le 15 décembre 1995 (10 jours avant la mise en place de la commission sur les
sectes), furent découverts les corps des 16 victimes carbonisés du « suicide collectif » de
l'Ordre du temple solaire, dans une clairière du Vercors ce qui contribua à lui donner un
retentissement particulier. Sur les lieux du crime on a retrouvé les preuves de l'utilisation de
lance-flamme au phosphore que seule l'armée possède, ce qui accrédite plutôt la thèse du
meurtre. Tous avait semble-t-il était bien ficelé !
Le ministre de l'Intérieur à l'époque fut Jean Louis Debré jusqu'en juin 1997 il sera remplacé
par Jean Pierre Chevènement. Après ce carnage, le sujet des sectes a tenu en haleine les
médias. Les RG, sur la question, n'avaient pas grand-chose. En catastrophe, il a fallu fabriquer un
« rapport ». Un fonctionnaire s'est chargé de compiler les travaux faits par d'autres,
notamment par les gendarmes. Un rapport avait déjà été écrit, notamment par la Cellule
interministérielle de recherche et d'exploitation du renseignement de la zone centre-est
(CIRER). Il a en grande partie été « recopié ». Le rapport des RG sur les sectes a ensuite inondé
toutes les rédactions, comme un document de référence. Cette hystérie médiatique a fini par
occasionner la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les
sectes présidée par Alain Gest qui livra son rapport.
Un second rapport (N° 2468) confié à Jacques Guyard est intitulé : Les sectes en France a
été remis au gouvernement le 22 décembre 1995. Y figurait une "liste des sectes" regroupant
172 associations pour le moins hétéroclites. Elle a été largement critiquée et discréditée par
de nombreux chercheurs étrangers et français. Le nouveau président de la République Jacques
Chirac (depuis mai 1995) venait d'installer son ministre Alain Juppé.
Au lieu de faire appel à des experts, Jean Pierre Morin sera cité comme membre du Conseil
d'Orientation de la Commission. Charles Pasqua est alors Ministre de l’Intérieur. Or voici
comment on a fabriqué le rapport Gest-Guyard qui a jugé des milliers de personnes :

Sur 30 membres seulement 7 députés présents pour voter ce rapport pour une assemblée
qui comporte 600 députés!

Aucune investigation judiciaire, aucune étude de terrain sinon la récolte de "plaintes "
déposées à l'ADFI depuis 15 ans par...des gendarmes !

21 heures d'audition, à huis clos, de 20 personnes, qui souvent sont adversaires les plus
acharnées des minorités incriminées

2 réunions de la Commission en assemblée plénière pour une durée totale de...50 minutes!
Dans cette liste les Témoins de Jéhovah ne firent pas partie des 172 " mouvements à caractère
sectaire" recensés par la DCRG et répondant à l'un des critères de dangerosité ". Ils sont
239
seulement considérés parmi les 173 " sectes" retenues dans l'étude indépendamment par les
Renseignements Généraux et seulement cités à titre indicatif.
Les 172 sectes dangereuses sont supposées répondre à l'un au moins de ces dix critères : la
déstabilisation mentale ; le caractère exorbitant des exigences financières ; la rupture induite
avec l'environnement d'origine ; les atteintes à l'intégrité physique ; l'embrigadement des
enfants ; le discours plus ou moins antisocial ; les troubles à l'ordre public ; l'importance des
démêlés judiciaires ; l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ; les
tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.
Loin d'accomplir un travail minutieux et exhaustif, la commission s'est très largement inspirée
de documents des Renseignements Généraux et de l'IHESI rattaché au Ministère de
l'Intérieur et dont fait partie M.Morin Cette commission n'a pas jugé utile de consulter des
experts en sociologie des religions.
En conséquence, ses conclusions dénotent une ignorance fondamentale du sujet. Par exemple,
alors qu'aucun groupe satanique ou islamiste radical n'est visé, le rapport s'étend longuement
sur des groupes chrétiens, hindouistes ou bouddhistes. Aussi bizarrement, on n'y retrouve
aucuns francs-maçons! Bien qu'il n'ait aucune valeur juridique, le rapport a finalement servi de
justification à des élus ou des journalistes pour stigmatiser tel ou tel groupe, tel ou tel membre,
et prendre des mesures discriminatoires à leur encontre, constituant ainsi de graves injustices
sous l'étendard de la 'laïcité'. Des politiques, des magistrats, des banques, des médias (L’AFP
et France Télévisions « sont de grandes pépinières maçonniques »), des organismes publics se
sont investis dans cette propagande. C'est là certainement l'indice que des franc-maçons (et
leurs illuminatis) furent aussi derrière cette machination. Parmi ceux qui font partie du Grand
Orient de France figurent Arnaud Montebourg (ex avocat de l'ADFI), Jérôme Cahuzac
(jusqu'en avril 2013; il fit partie de l'équipe de campagne de Jospin en 1995 étant son mentor
sur les questions de santé), Gérard Collomb (maire de Lyon engagé dans 'l'anti sectarisme')et
Marylise Lebranchu (garde des sceaux de 2000 à 2002).
Des chercheurs et des gens bien informés se sont rendu compte des dangers et des
exagérations de la Miviludes. (Par exemple, le rapport d'Alain Gest prétendait que l'inscription
des Témoins de Jéhovah sur une liste de sectes se fondait sur une « analyse très complète et
très fine » des Renseignements généraux. Or, 10 ans après la Cour administrative d'appel de
Paris et le Conseil d'État ont révélé que cette soi-disant analyse est purement laconique (CAA
Paris, 1.12.2005 ; Conseil d'État 3.07.2006). Elle « comprend uniquement une fiche de
présentation et la liste de leurs lieux de culte »-Le Monde, 20.12.2006.)
« Le rapport Guyard est tellement bâclé que, comme l’a justement fait remarquer le journaliste
François Devinat, dans un article de Libération du 9 février 1996, les auteurs ont
mystérieusement oublié de mentionner l’Ordre du Temple Solaire parmi les mouvements
dangereux ! » (Source) Une citation du sociologue Louis Hourmant paraît également dans cet
article de Libération : « Une bonne part de la controverse antisectes peut s’analyser comme un
produit de l’illettrisme croissant de nos contemporains en matière de religion, y compris parmi
les gens qui s’affirment nominalement croyants ».
A la suite de la publication de ce rapport, de nombreuses organisations spirituelles ou religieuses
protestent de différentes manières contre la stigmatisation de leur mouvement.
Dans ce contexte hystérique, la stratégie du colonel Morin se devait d'être avalisée par
l'Assemblée Nationale pour obtenir une crédibilité. La création d'une commission fut votée à la
240
hâte, alors que la plupart des députés étaient dans leur circonscription. Les membres de cette
commission ne firent pas mystère de leurs positions extrémistes, comme Alain Gest et JeanPierre Bard. Le dernier réclamait de créer purement et simplement un "délit de secte" !
Le 15 janvier 1997 Lydwine OVIGNEUR, la Présidente de l’A.D.F.I. fut condamnée
symboliquement par la cour d'appel de Douai pour diffamation à partir d'une plainte des Témoins
de Jéhovah. Elle les insulta de "proxénètes" et d'"esclavagistes"...
En février 1996 paraît l'excellent livre de Christian Paturel : Sectes, Religions et Libertés
publiques aux éditions La Pensée Universelle. La sortie de ce livre entraînera neuf années de
poursuites judiciaires qui se termineront par une condamnation de la France par la Cour
Européenne des Droits de l’Homme en décembre 2005.
Les conclusions alarmantes auxquelles aboutissait la commission d’enquête incitèrent le Premier
Ministre de la droite revenue au gouvernement, Alain Juppé, à créer un Observatoire
interministériel des sectes placé sous la direction de M. Guerrier de Dumast selon le décret
(n° 96-387) du 9 mai 1996.
A la suite du colloque organisé par le CESNUR à la Sorbonne en 1996 et la publication du livre
Pour en finir avec les sectes (Dervy, 1996), ils ont pris conscience de la nécessité d'un débat sur
le terrain scientifique face à des universitaires tels que R. Dericquebourg ou M. Introvigne (en
écoutant ces chercheurs, en rencontrant des responsables des sectes) et ont proposé cette
démarche au CCMM qui a estimé que là n'était pas l'objet d'une association d'information et de
défense.
Le 4 novembre 1997 Jean-Pierre Brard fait la fameuse proposition de loi n°402 visant à
restreindre l'attribution de permis de construire à des associations à caractère sectaire : « Il
apparaît indispensable de donner, d'une manière très précise et ponctuelle, le moyen de refuser
un permis de construire sollicité par des associations se réclamant de la législation relative aux
associations cultuelles et dont l'activité constitue une menace à l'ordre public. Il conviendra à
cet effet d'établir une liste de ce type d'associations, dont les méfaits sont d'ailleurs très bien
connus de l'opinion et des pouvoirs publics. Sous le bénéfice de ces observations, nous vous
demandons, Mesdames et Messieurs, d'adopter la proposition de loi suivante. Article unique :
L'article L. 421-1 du code de l'urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Le permis
peut être refusé à toute association se réclamant de la législation relative aux associations
cultuelles dont l'activité constitue une menace à l'ordre public et figurant, en conséquence, sur
une liste fixée par décret en Conseil d’État. »
Par la suite en 1998, le gouvernement se dote d'un nouvel organisme interministériel, la MILS
(Mission Interministériel de Lutte contre les Sectes), présidé par M. Vivien.
La lumière n'a jamais été faite publiquement sur l’affaire de Jonestown en 1978. En 1997, le
FBI est contraint de rendre public 39 000 pages sur cette affaire. Ces documents font aux
Etats-Unis l'effet d'une bombe tant ils s’opposent à la vision véhiculée par les médias pendant
vingt ans. Ils montrent surtout que le gouvernement américain est impliqué dans cette affaire et
a tenté de garder secret certains faits.
Le 22 mars 1997, 5 adeptes du Temple solaire, dont 3 Français, sont retrouvés carbonisés à
Saint-Casimir, au Québec. Le 26 mars 1997, les corps de 39 jeunes hommes sont trouvés dans
une propriété de San Diego, au sud de la Californie. Ces hommes appartenaient à un groupe
appelé Heaven's Gate (la Porte du Paradis) dont le leader s'appelait Marshall Applewhite. On a
rapidement entendu parler de suicide collectif, dans la foulée du temple solaire.
241
Le rapport annuel 1997 de l'Observatoire Interministériel sur les Sectes publiait en annexe (p.
51) les recommandations des députés J.-P. Brard, J. Guyard et A. Gest pour « renforcer le
contrôle scolaire et la protection sanitaire des enfants. Cette proposition a pour but la
sauvegarde des enfants hébergés dans des sectes, dont l'éducation et la santé sont souvent
compromises. ».
En 1998 le rapport suédois (« In Good Faith » 1998) déplorait que, « en France, l’État a, dans
l’ensemble, fait cause commune avec le mouvement antisectes », ignorant le fait que « la grande
majorité des membres des nouveaux mouvements religieux tirent des expériences positives de
leur appartenance ».
Le rapport de 1998 du Canton de Ticino en Suisse (Dipartimento delle Istituzioni 1998, 17 et
39) déclare que, bien qu’une coopération avec des groupes antisectes soit occasionnellement
appropriée, les gouvernements « devraient éviter de devenir complices d’un travail qui répand
des préjugés » ou qui fait la promotion « du terrorisme antisectes ».Sources
En 1998 une deuxième commission d’enquête parlementaire sur le thème « Secte et
argent » conduit à la publication en 1999 du rapport du même nom. La liste des sectes est
complétée avec quelques mouvements supplémentaires dont le mouvement anthroposophe.
Le 30 juin 1998 le fisc réclame aux témoins de Jéhovah 300 millions de francs correspondant
à une taxe de 60% sur les sommes versées par les fidèles en un peu plus de quatre ans,
augmentée de pénalités pour non-paiement dans les délais. La Fédération Chrétienne des
Témoins de Jéhovah de France estime que cette mesure relève d'une "interprétation erronée"
de la loi et annonce qu'elle va" contester cette décision discriminatoire devant les tribunaux".
Le 18 juillet 1998 l’évêque Jean Vernette, délégué de l'Épiscopat pour les questions d'ordre
religieux dénie le caractère chrétien aux Témoins de Jéhovah au motif "qu'ils ne croient pas à la
divinité de Jésus, ni à la Trinité" - La Croix, 18 juillet 1998. Ces propos seront repris et
amplifiés dans la Pastorale et sectes de l'antenne du diocèse de Metz.
Le 7 octobre 1998 paru le décret (n° 98-890)pour créer la Mission Interministérielle de Lutte
contre les Sectes (MILS) sous le gouvernement de Lionel Jospin : « De nouveau au pouvoir, le
gouvernement socialiste a créé, en 1998, à côté du Bureau central des Cultes (mais sans lien
officiel avec lui), un organisme chargé de lutter contre le sectes, placé sous la direction du
premier ministre et appelé Mission interministérielle de lutte contre les sectes, dont le
responsable fut Alain Vivien, ancien dirigeant d’un mouvement antisectes, le Centre contre les
manipulations mentales (CCMM), fondé par l’écrivain rationaliste Roger Ikor. Les pouvoirs de
cette mission étaient mal définis. En principe, elle coordonne la lutte contre les sectes, ce qui
signifie que le premier ministre de l’époque officialisait un combat contre les sectes en
détachant ce rôle du ministère de l'Intérieur. Ce clivage va perdurer. Cette mission était
composée de quarante personnes. Elle entretenait des liens étroits avec les groupes antisectes,
dont elle était le relais officiel. Elle eut un rôle de conseil auprès des ministères pour établir un
maillage d’agents chargés de contrer les sectes par le biais de cellules antisectes dans les
administrations de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, des affaires sociales.
Dans leur livre 'Sectes : mensonges et idéaux', Nathalie Luca, Frédéric Lenoir écrivent:"
Certains ne manquerons pas de nous reprocher de faire entrer les Témoins dans cette catégorie
des sectes traditionnelles de terrain chrétien et non dans la catégorie des « nouvelles sectes »
qui se définissent principalement par le mensonge et la dangerosité. Pour avoir étudié en
profondeur ce mouvement, il est clair pour nous que les Témoins de Jéhovah sont de nature très
242
différente de ces nouvelles sectes. Ils affichent clairement leurs objectifs réels, l'argent sert
à construire des lieux de culte et non à enrichir quelques nababs, le pouvoir est collégial et n'est
pas entre les mains d'un gourou tout-puissant, etc. Cela ne signifie pas pour autant que ce groupe
ne présente aucune dangerosité. "Chez Bayard Éditions, 1998, p. 36-37.
En octobre 1998, le Ministère de l'Intérieur dirigé par Jean Jacques Queyranne publiait une
circulaire objective définissant les moyens mis en place pour lutter contre les dérives
sectaires. Dans ce document, adressé à tous les préfets, il est précisé : « Ces rapports
parlementaires ne constituent qu'un élément d'information et de proposition, ils ne prétendent
pas avoir valeur normative et ne sauraient fonder ni des distinctions entre les associations
qualifiées de « sectaires » et celles qui ne le sont pas au regard desdits rapports ni des
sanctions quelconques. Tant qu'une association ne fait pas l'objet d'une dissolution
administrative ou judiciaire, elle jouit des libertés constitutionnellement reconnues et peut
exercer l'activité correspondant à son objet dans le strict cadre des lois en vigueur ».
Le 20 novembre 1998 une proposition de loi (N°79) est présentée au Sénat par M. Nicolas
About, dans le but de renforcer le dispositif pénal à l'encontre des associations ou groupements
à caractère sectaire qui constituent, par leurs agissements délictueux, un trouble à l'ordre
public ou un péril majeur pour la personne humaine ou la sûreté de l’état. Cette proposition de loi
débouchera en juin 2001 sur la loi About-Picard (voir « 2001 », plus loin).
Les 29, 30 et 31 janvier 1999 suite aux propos calomnieux de certains députés et leur
intention de créer une autre commission d'enquête sur les finances des "sectes" les témoins de
Jéhovah entament avec succès une immense campagne de désinformation en distribuant à
plus de 12 millions d'exemplaire dans toute la France le tract "Français on vous trompe !".
Cet événement spectaculaire est relayé par certains médias et fut l'un des plus grands contrefeux médiatiques.
Suite à cette campagne Charline Delporte indique dans un communiqué: "
"La secte, association loi 1901, ne veut évidemment pas payer les 300 millions de francs et
prévient qu'elle en appellera à la cour européenne des droits de l'homme. Classique !(...) Il y a
tout lieu de penser que la cour européenne, saisie, n'infirmera pas pareille jurisprudence au
risque de détruire l'idée même de la vie en société." (Elle est loin d'imaginer que c'est le
contraire qui arrivera avec un apaisement dans une vision pluraliste de la laïcité...)
Le 10 juin 1999 est constituée une commission d'enquête sur la situation financière,
patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que sur leurs activités économiques et leurs
relations avec les milieux économiques et financiers. Elle présente son rapport (N° 1687) à
l’Assemblée Nationale. Le rapporteur Jean-Pierre Brard indique que la liste des sectes du
rapport de 1996 est toujours valide, mais que de nouvelles « sectes », exclues à l'origine, car
elles avaient (à tort) été déclarées non dangereuses, devraient à présent y être incluses, tout
particulièrement l'Anthroposophie et l'ordre de la Rose-Croix AMORC. Trois ans après; quelle
plaisanterie ! Ici, des noms sont donnés. Des informations budgétaires et financières de nature
évidemment confidentielle (y compris un nombre conséquent de noms d'individus) sont jetées au
grand public. Un questionnaire a été envoyé à 60 groupes.
Quelques jours plus tard, le 23 juin 1999, Jean-Marie Bockaert, président du Consistoire
national des Témoins de Jéhovah a rendu public cet après-midi un livre blanc intitulé " Le
Financement du culte des chrétiens Témoins de Jéhovah de France " lors d'une rencontre
avec la presse.
243
Le 22 juillet 1999, le gouvernement chinois annonce officiellement l’interdiction du Falungong.
En septembre 1999 l'écrivain Joel Labruyère publie son livre L'Etat Inquisiteur aux Éditions
des 3 Monts; il y dénonce en profondeur toute la mécanique antisecte qui sévit en France depuis
les années 80 et dévoile son lien avec les Églises, les intérêts politico-commerciaux, les théories
psychiatriques américaines et la franc-maçonnerie, ce qu'il lui vaudra l’antipathie de Christophe
de Chavanne (le présentateur télé connu pour son intolérance envers les minorités religieuses).
Ce dernier lui refuse la parole sur un plateau télévisé en 2001.
En septembre 1999 une institutrice Témoin de Jéhovah retrouve son poste dans une école
maternelle de Liffré en Ille-et-Vilaine après avoir subie la pression des parents d'élève et de la
FCPE pour faire des remplacements ailleurs.
Le 31 décembre 1999 des antisectes défilent à Paris pour marquer le passage dans le nouveau
millénaire et faire un pied de nez à 'la fin du monde'.
En 2000, une loi sur la manipulation mentale a d'abord été présentée par le sénateur centriste
des Yvelines (apparenté Républicains Indépendants), Nicolas About, puis, après quelques
remaniements, à l'Assemblée Nationale par la députée socialiste de l'Eure, Catherine Picard.
Cette dernière proposition de loi « tendant à renforcer la prévention et la répression à
l'encontre des groupements à caractère sectaire », a été adoptée, le 22 juin 2000, en première
lecture par les députés. La navette parlementaire a donc repris, et un nouveau texte, préparé en
commun par M. About et Mme Picard, a été présenté au Sénat le 25 janvier 2001 puis paru au
JO le 12 juin 2001. » Cette loi explicitement contre les sectes est très critiquée ne sera jamais
appliquée sur les groupes visés.
Dans le même temps le 23 juin 2000 le Conseil d'État dans son arrêt du 23 juin 2000 établit
que l'association cultuel des témoins de Jéhovah de Riom ne menace pas l'ordre public et par
jurisprudence reconnaît à ce type d'association leur caractère cultuel et "leur droit de
bénéficier, au titre de l'année 1995, de l'exonération prévue à l'article 1382 du code général
des impôts".
En novembre 2000, Alain Vivien et sa femme avaient été invités à un symposium du
gouvernement chinois à Pékin sur les « sectes destructrices ». La femme d’Alain Vivien, Patricia
Casano, était alors à la tête du Centre contre les manipulations mentales (CCMM.) présidé
autrefois par son mari. Peu de temps après leur visite en Chine, le bulletin du CCMM expliquait
qu’en Chine « la France est souvent citée en exemple en raison de l’ampleur et de la cohérence
des mesures prises pour répondre à la menace sectaire » et reproduisait deux pages de
propagande du gouvernement chinois contre le Falun Gong.
Le 29 novembre 2000 des élus à Noisy-le-Sec avec quelques noiséens (et l'association
ANDPS) manifestent devant la nouvelle salle du royaume des Témoins de Jéhovah construite en
1999.
« Au début de l'année 2001, l'épouse de Vivien s'était elle-même chargée de négocier à
Matignon, dans le bureau du chef de cabinet de Lionel Jospin, une subvention de 4,5 millions de
francs pour l'achat d'un nouveau siège de l'association antisectes. La somme lui a été allouée en
février 2001, sur la ligne budgétaire de la défense des droits de l'homme, du ressort du Premier
ministre. « En bonne logique, Alain Vivien a été consulté », note un proche du dossier. Or Vivien
est président de la Mils, mais aussi de la commission DOM-TOM de la Ligue des droits de
l'homme depuis 1996. » (Le Point, 19 octobre 2001).
244
Janine Tavernier, La plus connue des chasseuses de sectes, préfère quitter un combat qui prend une tournure
trop idéologique et trop sectaire. Elle explique sa décision: «SI ON EN VEUT A SON VOISIN, ON L'ACCUSE
D'APPARTENIR À UNE SECTE.» - Technikart Numéro 57 de Novembre 2001
Le 5 septembre 2001, la statue du Mandarom est dynamitée par les forces de l'ordre qui se
présentent lourdement armées sur la propriété de la communauté pour évacuer « les fidèles » et
6 jours plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 plongent le monde dans la terreur.
En novembre 2001, Janine TAVERNIER, préfère quitter un combat qui prend une tournure trop
idéologique, trop sectaire". Elle déclara même que «si on en veut à son voisin, on l'accuse
d'appartenir à une secte".
« Les observateurs américains sont inquiets de l'atmosphère d'intolérance qui semble se
développer aujourd'hui en Europe. En France, l'attitude à l'égard des sectes (les Américains
parlent de cults) inquiète la Commission sur la liberté religieuse internationale. (...) la Commission
nationale de contrôle des droits de l'homme a estimé que la liberté de conscience garantie par la
Déclaration des Droits de l'Homme et par la Convention Européenne des Droits de l'Homme rend
inopportun ce type de lois ou de rapports. Le même constat a été fait aux États-Unis :
l'application de la loi pénale existante permet de punir les actes sans stigmatiser les croyances
religieuses. » (« Les États-Unis et la liberté religieuse dans le monde », 5 juin 2002)
Après la mort du prêtre Jean Vernette l'évêque Denis Lecompte est désigné pour le remplacer
en tant que "responsable national épiscopale sur les « nouvelles croyances et dérives sectaires ».
Il affirma "siéger à ce Conseil avec des Évêques et quelques experts", ajoutant: «Moi-même,
j'ai investi beaucoup en ces domaines de l'athéisme, montrant également que l'être humain est
un « animal religieux » et que les sectes en sont une manifestation honteuse et païenne.(...) Plus
que jamais, l’église se doit de mettre en garde, d'éclairer et surtout de nourrir le cœur et la vie,
comme elle l'a toujours fait. Ceci étant, elle n'a pas à partir 'en croisade'. L'Etat et les
Associations sont là pour ce faire.(...) La plupart des diocèses de France comportent un délégué
ou une équipe « Pastorale, Nouvelles croyances et dérives sectaires »." Des aveux bien
troublants et révélateurs !
En 2002 lors d'une émission publique Bernard Tapie s'en prend aux Témoins de Jéhovah en
relançant les clichés habituels de l'époque sur les sectes. La même année, Alain Vivien dut se
résoudre à démissionner après avoir été sévèrement critiqué par des collaborateurs et les
institutions internationales des droits de l'homme, ayant causé un embarras considérable pour le
gouvernement de son pays et après avoir été mis en cause dans de faramineuses dépenses lors
de ses voyages. Le Ministre de l'Intérieur de l'époque, M. Nicolas Sarkozy le critiqua aussi
pour avoir causé une polémique contre-productive et embarrassante.
Pour remplacer la MILS, par décret n° 278 du 29 novembre 2002, le nouveau gouvernement
Raffarin crée la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les
Dérives Sectaires). Son premier président, Jean-Louis Langlais, entrera en fonction en janvier
2003. La mission est dotée d’un conseil d’orientation composé de 30 membres, nommés par
arrêté du Premier ministre : parlementaires, représentants de la haute fonction publique, du
mouvement associatif, du monde médical ou du secteur économique et social.
Cet organisme produit dès lors ses propres études, qui sont fréquemment confondues avec les
rapports parlementaires en ne s'appuyant sur aucunes expertises sérieuses.
Selon une bulle datée de décembre 2002 de l'UNADFI, les philosophies orientales seraient des
sources de dérives sectaires : « Il semble donc bien, à la suite d’études et de témoignages, que
245
nous nous devons d’être vigilants sur les dérives sectaires qui résultent de l’acculturation des
religions venues d’Asie. (…) Le bouddhisme tibétain commence à poser aussi quelques questions,
dues essentiellement à un recrutement parfois sans nuance et au manque de discrimination des
lamas eux-mêmes et qui de par leur célèbre compassion sont peu regardant sur leurs alliances. »
Le secrétaire de la commission, Jean-Pierre Brard, a été condamné par des juridictions
pénales pour avoir « publiquement diffamé » les Témoins de Jéhovah-Cour d’appel de
Versailles 18.12.2002 ; Cour de cassation, Chambre criminelle, 30.09.2003.
En février 2003, Jean-Marie Abgrall, expert psychiatre dans l’affaire de l’OTS, déclare au
journal Nice matin : « L'Ordre rénové du Temple (ORT), ancêtre de l'OTS, a été un relais du
réseau Gladio, soit l'AMORC, qui aurait contribué au financement du service secret français en
Afrique et en particulier ce que l'on a appelé les réseaux Foccart. (…) C'est une vérité qui nous
dépasse, qui va jusqu'au secret d’État, je m'exprimerai un jour, comme le juge on a tous des
versions officielles ! »
3 ans avant d'être élu président de la République, dans son livre, La république, les religions,
l’espérance, publié en 2004, Nicolas Sarkozy est sans équivoque. « Le mot ”secte” est parfois
utilisé abusivement contre des mouvements spirituels nouveaux, mais qui ne posent pas de
problèmes en matière d’ordre public », écrit-il alors. « Si les gens ont envie d’être Témoins de
Jéhovah, c’est tout à fait leur droit. Tant que leurs activités ne sont pas contraires à l’ordre
public, je ne vois pas au nom de quoi on le leur interdirait ».
En 2004 L'UNADFI est présidée par Catherine Picard, une franc-maçonne. Celle-ci fera entrer
d'autres francs-maçons dans cette techno-inquisition dont son compagnon Gérard Contremoulin
qui demanda des fonds publics pour aider l'association. Ce qui est paradoxal c'est que les
précurseurs des 'lumières' furent les 'hérétiques' que les 'lumières' d'aujourd'hui veulent
chasser ! La croisade qu'avaient échafaudé des membres du clergé a bel et bien été poursuivi
par des francs-maçons à cette différence près que l'arroseur se retrouve arrosé aujourd'hui !
L'Opus Dei et d'autres composantes de l’Église catholique, par exemple, sont régulièrement mis
en cause pour leurs "dérives sectaires"...
En décembre 2004 L’AFF (American Family Foundation change officiellement de nom pour
devenir l’International Cultic Studies Association ou ICSA (Association International pour
l’Etude des Sectes)
Le 13 décembre 2004 96 % des votants du village vosgien de Deyvillers ont répondu « contre »
l'implantation d'un grand lieu de culte des Témoins de Jéhovah. Le 4 janvier 2005, René
Crozat, le maire de Deyvilliers refuse leur permis de construire une grande salle d'assemblée de
1500 places sur 6 hectares. Le 10 janvier Philippe Vuilque, Georges Fenech et Jean-Pierre
Brard ont fait le déplacement jusque dans la petite localité vosgienne pour jeter de l’huile sur le
feu de la polémique et rameuter le voisinage. Le 14 février, une note du ministre de l'Intérieur
rappel aux préfets leur devoir de neutralité laïque en ce qui concerne l'examen d'une demande
d'édification de lieu de culte.
Suite à la confirmation en cassation de la taxation et au dépôt d'un recours devant la Cour
européenne des droits de l'homme, les Témoins de Jéhovah ont lancé durant le mois de mars
2005 une campagne de sensibilisation à la discrimination dont ils sont l'objet par le Fisc. Une
pétition nationale a recueilli en cette occasion 874 130 signatures ! (-La Croix du lundi 7
novembre 2005)
246
Le 27 mai 2005, le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin publiait une circulaire relative à la
lutte contre les dérives sectaires dans laquelle il est dit:" L'expérience a montré qu'une
démarche consistant, pour les pouvoirs publics, à qualifier de « secte » tel ou tel groupement et
à fonder leur action sur cette seule qualification ne permettrait pas d'assurer efficacement
cette conciliation et de fonder solidement en droit les initiatives prises (...) le recours à des
listes de groupements sera évité au profit de l'utilisation de faisceaux de critères."
Le 1er octobre 2005 Jean-Michel Roulet remplace Jean Louis Langlais à la tête de la
MIVILUDES sur demande de Jacques Chirac.
Le 21 octobre 2005, le Ministre de l’Intérieur (Nicolas Sarkozy) qui, en France, à la charge des
« cultes » (désignation juridique pour parler des religions) a confié au professeur Jean-Pierre
Machelon, qui est un éminent juriste et historien des institutions européennes, la mission de
former une Commission pour examiner la loi de 1905 (Commission de réflexion juridique sur les
relations des cultes avec les pouvoirs publics).
Dans un colloque national organisé en octobre 2005 par le GEMPPI à Marseille sur le thème :
« Les refus de soins pour causes idéologiques », des différences d’approche apparaissent assez
clairement entre les discours des membres d’associations antisectes et les professionnels
(psychothérapie, psychiatrie, philosophie) qui étaient invités à présenter leur point de vue. Leurs
déclarations semblent plus nuancées et offrent parfois des éléments pour universaliser la
réflexion, sortant ainsi du cadre « secte ou pas secte » pour entrer dans le champ, plus vaste, de
ce qui peut ou non sembler « raisonnable » et s’appliquer à toute personne, dans le cadre de la loi.
Le 22 décembre 2005, un témoin de Jéhovah et ancien avocat qui avait été condamné pour
diffamation envers l’UNADFI obtient réparation à Strasbourg. Dans un arrêt rendu à l'unanimité
des juges, la Cour Européenne des Droits de l'Homme estime que le requérant a été victime
d'une violation de son droit à la liberté d'expression. Elle condamne la France à lui verser
6.900 euros pour dommage matériel. Christian Paturel, avait publié en 1996 à compte d'auteur
un ouvrage intitulé « Sectes, religions et libertés publiques ». Il y dénonçait en termes virulents
les mouvements antisectes, et l'UNADFI en particulier, qu'il comparait aux mouvements
antisémites et antimaçonniques d'avant-guerre, voire à l'Inquisition, et qu'il accusait de
pratiquer la violence pour « déprogrammer » certains adeptes.
Le commissaire de police Bernard Geigercanton du Valais (Suisse) qui a participé à l’enquête
sur la mort des membres du Temple Solaire 10 jours avant le rapport sur les sectes de 1996
déclare dans un reportage:« Je le vois davantage comme un meurtre collectif. Je rejette
formellement la thèse du suicide collectif décidé par tous – cette idée est du pur cinéma. » Extrait du documentaire d’Yves Boisset, Les mystères sanglants de l’OTS, diffusé sur France
2 le 2 février 2006 à 22h55.
Mme Katz (secrétaire générale de la Miviludes), lors de son intervention à Bratislava le 25 mai
2006 a déclarait ceci: « Nous n'avons pas à apprécier de la réalité ou non des dérives (...) Nous
n'avons aucun rôle d'investigation...»
Le 30 mai 2006 Jeanine Tavernier, ancienne présidente de l'UNADFI de 1993 à 2001, défend
la liberté spirituelle de l'AMORC
Le 6 juin 2006: « C'est non ! Sébastien Fath, l'un des meilleurs spécialistes du protestantisme
évangélique, a décliné le poste que lui proposait la Mission interministérielle de vigilance et de
lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) dans son conseil d'orientation. Ce membre du
247
CNRS refuse de servir de caution scientifique à un organisme qui, selon lui, fait « un usage trop
réduit, et comme suspicieux, des travaux des chercheurs spécialisés » dans le religieux. »
« Une répression de la part de l’État est donc nécessaire si un certain nombre de critères
doivent être satisfaits : - Une ou plusieurs personnes commencent à croire en certaines
idées qui s'écartent de celles généralement acceptées par la société. (…)»-Rapport 2008
de la MIVILUDES.
« Le 28 juin 2006, la proposition de résolution du député Philippe Vuilque « tendant à la
création d'une commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère
sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des
mineurs » a donc été adoptée à l'unanimité des députés présents. C'est la 3ème en 11 ans. Soit
deux jours avant la fermeture estivale de l'Assemblée nationale. Tout a été fait pour que, sous
la pression d'un député, M. Philippe Vuilque (PS), qui, selon les termes de Mme Martine David
(PS) a réussi à « arracher la création de cette commission d'enquête » et « n'a pas ménagé sa
peine pour emporter la conviction », cette résolution adoptée dans l'urgence au point de
« bousculer l'ordre du jour de l'Assemblée », soit votée à l'unanimité, « unanimité dont nous
sommes sûrs, au fond », selon M. Guy Geoffroy (UMP). »
Le sujet fit la une des journaux. Le premier ministre De Villepin désigna le député du Rhône
Georges Fenech pour présider cette commission. Il préconisa ouvertement de soustraire les
enfants des 'mauvaises croyances' de leurs parents en laissant le soin de leur éducation à l’État.
Certains des groupes visés ont reçu un questionnaire dont on ignore les modalités de
dépouillement. En particulier, la focalisation de nombreuses interventions sur les Témoins de
Jéhovah laisse perplexe. Les personnalités entendues étaient majoritairement acquises à un
discours justifiant pleinement la lutte contre des « dérives sectaires » considérées comme un
véritable fléau social. A noter : l’absence de sociologues, d’historiens des religions et
d‘ethnologues.
Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis où les droits humains fondamentaux sont
davantage respectés, la MIVILUDES ne cherche aucun dialogue avec ceux qu'elle doit
"surveiller", par contre elle va uniquement se baser sur des témoignages à charge de victimes qui
se sont constitués en associations (composées essentiellement d'anciens membres des minorités
visées). Par exemple l'association Prévensectes présidée par Xavier-Martin Dupont via son site
faisait apparaître le numéro de portable de son directeur; c'est dire le danger que
représentaient les soit-disantes "sectes" pour "l'intégrité physique" !
Un député membre de cette commission, M. Christian Vanneste, a refusé de voter le rapport.
Dans une « contribution au rapport de la commission d’enquête, publié sur son blog le 6 décembre
2006, il explique notamment : « Il faut toutefois émettre quelques réserves qui, je l’espère,
permettront d’approfondir la réflexion, et notamment sur un problème de fond que j’avais déjà
souligné lors de nos réunions : la secte n’est pas définie sur le plan juridique. Les mots ou
expressions « sectes », « dérive sectaire », « fait sectaire », sont utilisés sans différentiation
et recouvrent des situations et des personnes les plus diverses. Finalement, une confusion est
entretenue. L’absence de définition conduit à la fois à une conception trop large qui
embrasserait des mouvements religieux minoritaires dénués de la moindre nocivité et exclurait
paradoxalement des dérives thérapeutiques qui se situent davantage dans le domaine des
médecines alternatives (…) Je m’inquiète, dans la partie « Éducation », de la première
proposition relative à l’instruction à domicile : il me semble que « limiter l’instruction à domicile à
deux familles » et exiger « un recours à l’enseignement à distance » constituent une intrusion
248
dans l’autonomie de la famille et dans la vie privée. (...) En outre, il convient de mieux
circonscrire les dangers effectifs quant à la santé morale, mentale, psychologique et matérielle
de l’enfant.(...) La contradiction du rapport qui cite les mouvements à exigence morale forte et
ceux à transgression, relèvent de l’ambiguïté et de la subjectivité. La potentialité du danger
laisse apparaître le risque d’une attitude de suspicion difficilement compatible avec une société
démocratique et libérale. »
Au début de juillet 2006 Madame Delporte (de l'Adefi Nord; photo ci-contre)
sembla disposer de relais parmi les journalistes puisque ceux de France 3 Nord-Pas
de Calais-Picardie lui on concoctés un sujet sur mesure. Une formidable machine à
propagande avec des titres accrocheurs fut utilisée contre le rassemblement
annuel des témoins de Jéhovah à Lens au stade Bollaert. Il a fallu que le président
de la République Nicolas Sarkozy lui-même intervienne à la radio le 18 juillet,
interrogé par Jean Pierre Elkabach sur Europe 1 pour rappeler que "les Témoins de
Jéhovah sont une association cultuelle reconnue expressément par le Conseil d’État et qui
bénéficie à ce titre de la liberté de réunion (...) qui est un droit constitutionnel".
Sur TF1, après des reportages extrêmement caricaturaux sur les sectes et les témoins de
Jéhovah, le député maire communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jean-Pierre Brard s'en
est pris aux responsables des Témoins de Jéhovah, jeudi 20 juillet 2006 sur TF1, les accusant
de "se soustraire à l'impôt, de condamner des personnes à mort en leur refusant la transfusion
sanguine et de couvrir des délits très graves comme la pédophilie" tout en les qualifiant de
« parfaits délinquants » tandis que le maire de Lens (62) souhaitait faire interdire leur
assemblée qui se tient ce week-end au stade Bollaert à Lens (Pas-de-Calais).
Les témoins de Jéhovah ont annoncé, vendredi 21 juillet, qu'ils allaient porter plainte en
diffamation contre le député et maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
En réponse à cette campagne indigne, un communiqué de presse de Michel Thooris, secrétaire
général du syndicat Action Police CFTC datant du 23 juillet 2006 déclarait que « les Témoins
de Jéhovah sont des citoyens respectueux des lois républicaines. II n'y a aucun critère dans
leur vie de tous les jours qui permet de les classer « secte » estime Michel Thooris, secrétaire
général du syndicat Action Police CFTC. Ils ne créaient aucun trouble à l'ordre public. Ils
travaillent, paient des impôts, participent au développement économique de notre pays et font
des dons à des associations caritatives. Le mélange de ces personnes issues de toutes les races
et de toutes les origines se rassemblant dans la paix fait plaisir à voir. Nous n'avons jamais
constaté lors de leurs rassemblements, même si l'on remonte très loin dans le temps, la moindre
bagarre ou altercation qui aurait justifié notre intervention. Si tout le monde était Témoin de
Jéhovah, nous policiers, nous serions au chômage. Nous comprenons mal la polémique autour du
rassemblement des Témoins de Jéhovah au stade Bollaert à Lens (62). Vouloir interdire ce type
de rassemblement pacifique est une très grave atteinte à la liberté de culte dans notre pays et
une remise en cause très profonde de la loi de 1901 sur les associations. (…). »
Jusqu'en octobre 2006 aucun des groupes spirituels « à caractère sectaire » n’a été auditionné
devant la 3ème commission d'enquête parlementaire. L’intervention de Didier Leschi, chef du
Bureau Central des Cultes au Ministère de l’Intérieur, mérite d’être mentionnée comme
ayant été potentiellement de nature à équilibrer un débat partiel et partial. Un certain
nombre d'autres intervenants ont su également avoir des propos assez mesurés souvent mal
reçus par la commission. Les preuves du danger sectaire – un prétendu fléau social pour les
mineurs -, sous forme d’enquêtes scientifiques, statistiques, croisées et vérifiables par des tiers
249
indépendants, étaient inexistantes ou en tous cas non référencées lors des auditions. Les
chiffres fournis pendant les auditions étaient approximatifs et leur interprétation aléatoire,
voire insuffisante, quand ils ne dénotaient pas tout simplement le caractère inexistant de ce
problème de société.
Une Mise au point du chef du bureau des cultes le17/10/2006:
Georges Fenech : « Vous avez, et j’ai besoin d’explications pour qu’on aille jusqu’au bout de
cette information, qui me paraît aujourd’hui véritablement « historique », puisque c’est la
naissance des Témoins de Jéhovah en tant que religion à part entière. »Didier Leschi :
« Monsieur le Président, d’abord il faut être très clair et très précis dans les termes. Je sais
qu’on fait parfois, on a fait cet été une fausse polémique au ministre de l’Intérieur à propos des
Témoins de Jéhovah. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur ou le ministère de l’intérieur qui
reconnaît les Témoins de Jéhovah, comme ça : c’est l’application des décisions, des arrêts
du Conseil d’État. Et comme je vous l’ai indiqué dans mes propos préliminaires, nous avons mis 7
ans avant de nous mettre en conformité avec la jurisprudence du Conseil d’État, donc je vous le
redis, dans cette affaire, nous n’avons pas fait preuve d’un très grand libéralisme. Nous sommes,
comme tout fonctionnaire, soumis au contrôle du juge dans nos actes administratifs et en
l’occurrence, le juge administratif est très clair : les Témoins de Jéhovah ont le droit de
bénéficier des avantages des associations cultuelles. »Georges Fenech : « Il n’y a aucune
raison de traiter autrement les Témoins de Jéhovah que l’Église catholique, juive ou protestante,
oui ou non ? »Didier LESCHI : « Tout à fait. »
Le rapport de cette commission d’enquête (L’Enfance volée, rapport N°3507), présenté par M.
Philippe Vuilque (PS), rapporteur, à la présidence de l’Assemblée Nationale le 12 décembre
2006 a été adopté à l’unanimité des présents. Il comporte 50 propositions pour lutter plus
efficacement contre la menace de ce prétendu « fléau social ».
« La commission Machelon a rendu son rapport mercredi 20 septembre. Elle préconise un
« toilettage » de la loi de 1905 portant séparation des Églises et de l’État : 1. Elle se prononce
pour un financement des lieux de culte par les collectivités territoriales ; 2. Elle propose
d'assouplir le fonctionnement des associations cultuelles en élargissant leur objet social par une
modification de l'article 19 de la loi de 1905 qui préconise l'exercice du culte comme « objet
exclusif », ce qui rend difficile d'intégrer des activités annexes telles que vente de livres,
activités sociales ou culturelles ; 3. Elle traite ensuite de la législation funéraire : plutôt que de
préconiser l'extension des carrés confessionnels dans les cimetières publics, elle suggère
« d'autoriser l'agrandissement » des cimetières privés existants, voire « d'ouvrir la faculté d'en
créer de nouveaux », ce qui est interdit par la loi du 14 novembre 1881. » (Adapté d’un article du
journal Le Monde, 21 septembre 2006)
Le Nouvel Économiste du 2 novembre 2006 titre:« Les députés de la commission se comportent
en talibans de la laïcité. »
Un député membre de cette commission, Christian Vanneste a refusé de voter le rapport. Dans
une « contribution au rapport de la commission d’enquête, publié sur son blog le 6 décembre
2006, il explique notamment : « Il faut toutefois émettre quelques réserves qui, je l’espère,
permettront d’approfondir la réflexion, et notamment sur un problème de fond que j’avais déjà
souligné lors de nos réunions : la secte n’est pas définie sur le plan juridique. Les mots ou
expressions « sectes », « dérive sectaire », « fait sectaire », sont utilisés sans différentiation
et recouvrent des situations et des personnes les plus diverses. Finalement, une confusion est
250
entretenue. L’absence de définition conduit à la fois à une conception trop large qui
embrasserait des mouvements religieux minoritaires dénués de la moindre nocivité et exclurait
paradoxalement des dérives thérapeutiques qui se situent davantage dans le domaine des
médecines alternatives.(…) Je m’inquiète, dans la partie « Éducation », de la première proposition
relative à l’instruction à domicile : il me semble que « limiter l’instruction à domicile à deux
familles » et exiger « un recours à l’enseignement à distance » constituent une intrusion dans
l’autonomie de la famille et dans la vie privée. Au même titre que lorsque le rapport exige une
certaine « moralité » dans les organismes à distance, il m’apparaît utile de définir la notion au
préalable pour une meilleure sécurité juridique.
En novembre 2006 la lutte antisecte s'intensifie jusqu'à son paroxysme; outre qu'elle trouve
une réponse importante par le biais de conférence de presse organisé par la Fédération
Chrétienne des Témoins de Jéhovah des fidèles témoignent à la télévision pour démentir des
rumeurs infondées. La propagande antisectes commence alors à se déplacer jusque sur la toile
où l'on voit des sites comme Stop à la désinformation ou celui-ci mis en place pour tenter
d'apporter des réponses plus exactes à ceux qui s'interrogent sur le phénomène: les discussions
dérapent vite et d'anciens fidèles des témoins de Jéhovah, par revanche, commencent à
s'emparer des sujets à polémique avec de grossiers amalgames en vue de mettre de l'huile sur le
feu.
Le 22 novembre 2006 la Cour d'Appel de Versailles condamne M. Brard ainsi que M. Hakim
Benhalima, le directeur de publication du mensuel 15-25ans.com pour avoir diffamé les
Témoins de Jéhovah en les accusant de" fonctionner "sur le mode de la criminalité internationale
avec des ramifications insoupçonnées et un immense pouvoir, y compris de lobbying".
Le 18 décembre 2006, après 2 ans de procédures, les Témoins de Jéhovah ont rendu public le
dossier préparé par les Renseignements généraux à leur sujet pour la commission d'enquête
parlementaire sur les sectes de 1995, lors d'une conférence de presse à Paris. Selon le
quotidien Le Monde, « Cette "note blanche", qui leur a été communiquée après huit années de
procédures, comprend uniquement une fiche de présentation et la liste de leurs lieux de culte »
L'affaire « Gettliffe » défraye la chronique. Nathalie Gettliffe, française, est en conflit ouvert
avec son ex-mari canadien Scott Grant qu'elle accuse d'être dans une secte et de l'empêcher de
voir ses enfants. Elle est condamnée en février 2006 par la justice canadienne pour avoir enlevé
sans autorisation ses enfants afin de les ramener en France. Cette affaire illustre le décalage
des points de vues français et canadiens sur les groupements minoritaires.
Selon le quotidien La Croix du 10 janvier 2007, à l'Elysée « les effets néfastes de la
commission parlementaire sur les sectes et les enfants », présentés « comme un glissement
extrêmement dangereux », ont été évoqués avec le Président de la République.
En janvier 2007 après qu'on ait accusé les sectes d'infiltrer la formation professionnelle et les
thérapies traditionnelles, la Fédération protestante de France a écrit à Nicolas Sarkozy pour
l'informer que «les travaux de la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes touchent
les associations cultuelles».
Le 1er mars 2007, la Cour européenne des droits de l'homme signale au gouvernement
français qu'elle se charge de l'affaire de la taxation litigieuse des Témoins de Jéhovah.
Depuis qu'il est à la tête de la MIVILUDES (dès 2008), M. Fenech ne cesse de répéter qu'entre
''20 000 et 80 000" enfants sont « en danger » à cause des sectes quand M.Jankovici membre
de la CCMM déclare n'avoir que "très peu de plaintes". De plus Jean-Yves Dupuis, Inspecteur
251
général du ministère de l'Éducation nationale, a signalé que sur 19 000 signalements aux
procureurs de la République, concernant des enfants qu'on estimait être en danger, seul 8
concernaient des mouvements dits 'sectaires' ! Qu'a-t'on fait pour les 18 992 autres ?
Le 16 mars 2007 le Tribunal administratif de Lyon condamne la mairie de Lyon pour avoir
refusé de louer la salle Victor Hugo dans le 6e arrondissement aux Témoins de Jéhovah pour une
cérémonie religieuse prévue pour le 2 avril 2007. Il a estimé, dans son jugement du 16
mars 2007, que la décision de la municipalité est discriminatoire, puisque cette dernière a déjà
prêté d'autres salles municipales à des associations religieuses. La ville a donc été condamnée à
mettre la salle Victor Hugo à disposition des Témoins de Jéhovah et à verser 800 € à leur
association locale.
Le 20 juillet 2007 la Cour d'Appel de Rouen condamne Catherine Picard (présidente de
l'Unadfi) à verser 6.750 euros aux Témoins de Jéhovah pour les avoir diffamés en les accusant
"d'être structurés de manière pyramidale comme tous les mouvements mafieux" lors d'un
entretien accordé en octobre 2005 à la Dépêche d’Évreux.
Le 22 décembre 2007 les Témoins de Jéhovah réclament le droit d’exercer la fonction
d’aumônier de prison.
Le 20 février 2008, les déclarations d'Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président
Nicolas Sarkozy, dans un entretien publié aujourd'hui dans l'hebdomadaire VSD, concernant
l'exagération de la campagne antisecte provoquent une polémique médiatique. "La lutte contre
les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets. Mais, en France, les sectes sont
un non-problème", juge cette proche du chef de l’État. "La liste établie en 1995 est
scandaleuse", ajoute-t-elle, évoquant la liste des "mouvements sectaires" mise au point alors par
la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes.
Dans un "chat" sur Le Monde.fr, lundi 25 février 2008, Nathalie Luca, chargée de recherche
au Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux à l'EHESS, revient sur la polémique
ouverte par la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon. Pour Mme Luca, la
liste des sectes établie en 1995 "n'a aucune crédibilité".
Aux JO de Pékin en août 2008 le ministre chinois de la Sécurité publique a appelé les services
de sécurité à intensifier la répression contre les « forces hostiles » (sectes religieuses et
mouvements séparatistes) pour créer une « société harmonieuse » avant les Jeux olympiques.
La sectophobie frappait la France. Pour s'en rendre compte il suffit de jeter un œil à la liste
d'organisations similaires citées par l'UNADFI comme « partenaires » en France ; il y en a 20.
Or si on consulte leur liste de « partenaires » dans le reste du monde ; il y en a 28. Ce qui veut
dire que la France, dont la population constitue 1% de la population mondiale, possède 42% des
organisations « antisecte » dans le monde !
D'autant que le phénomène sectaire est loin d'être le problème majeur de la société française.
Et la stigmatisation de certains groupes peut aboutir à des débordements : après la publication
par le Parlement, d'une liste des sectes, des dizaines de lieux de culte des Témoins de Jéhovah
ont été brûlées ou vandalisées, et certains de leurs membres battus sans que cela n'émeuve le
moindre des médias !
Le 18 décembre 2008 Jean-Pierre Brard est condamné pour avoir censuré une élue parée
d'une croix, par ces mots : « Je prierais Mme Vayssière de faire disparaître toute forme
d'exhibitionnisme religieux provocateur qui est une violation de la laïcité. » « L'ex-maire de
Montreuil avait privé de micro une élue parée d'une croix chrétienne, lors d'une séance du
252
conseil municipal en 2006. Il devra verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante.
(…) Le député le plus consulté sur les questions de laïcité a été reconnu coupable de « refus du
bénéfice d'un droit par chargé de mission de service public à raison de la religion »
(discrimination réprimée par l'article 432-7 du code pénal)-NouvelObs.
En février 2009 suite à la polémique concernant une liste noire des "sectes" Michèle Alliot
Marie demande à François Fillon de recadrer la Miviludes.
Le 19 mars, dans une interview qui lui est accordée, David Sénat, le Conseiller pour les
questions juridiques et les cultes auprès de Madame la Ministre de l’Intérieur déclare:« Les
pouvoirs publics refusent de désigner des groupes comme sectes. En France, en effet, nul ne
peut être inquiété pour ses croyances. C’est un des fondements de notre République. Les
opinions ne sont pas punissables, seuls les actes peuvent l’être. Notre ligne de conduite est
ferme et claire. »
Le 7 mai 2009 : « le mouvement des Témoins de Jéhovah a obtenu jeudi le statut officiel de
religion en Autriche, en application d'un jugement de la Cour européenne des droits de l'Homme
(CEDH), a annoncé le ministère de l'Education et des Cultes. Cinquième communauté religieuse
par son importance dans le pays, avec 20.000 adeptes, ce mouvement millénariste d'inspiration
chrétienne né aux États-Unis au 19e siècle, devient la quatorzième religion officiellement reconnue par
l’État autrichien. Cette décision fait suite à un arrêt de la CEDH, qui a mis fin en juillet 2008 à 30
années de démarches du mouvement pour sa reconnaissance par Vienne. »-Le Point du7/5/2009
Les 16 et 17 mai 2009, la Fecris (Fédération antisectes européenne crée en 1994 à Marseille)
organisait son colloque annuel à St Petersbourg. Ce colloque était organisé en collaboration avec
l’association « antisectes » russe « Religious and Cultic Studies Centers» (RCS). Le centre a
été créé, en 1993, avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Alexis II. Le RCS est aussi
membre de la Fecris. Dans le même temps le rapport de la Miviludes nous apprend que M. Fenech
a rencontré le 13 et le 25 mai un représentant de l’Académie de la fonction publique de Russie.
Le président de la Miviludes était aussi présent lors du colloque de la Fecris à Saint SaintPétersbourg.
Aussi M. Fenech était présent lors du colloque de la Fecris (Fédération antisectes européenne)
à Saint Pétersbourg. Alexander Dvorkin, vice-président de la Fecris, est un personnage très
controversé. Membre du C.D.J. (association antisectes russe) il a été nommé président de la «
Commission pour la mise en œuvre d’une expertise d'État sur les sciences religieuses » au
département de la Justice. Il est aussi dans cette affaire le représentant de l’église orthodoxe
russe. Ses cibles ne sont pas seulement les Témoins de Jéhovah, la Scientologie, la communauté
Hare Krishna, le Falun Gong ou l’Église de l'Unification. Il est connu pour ses attaques contre les
groupes chrétiens, comme les baptistes, les pentecôtistes et beaucoup d'autres Églises
chrétiennes qui ont connu un développement impressionnant au cours des deux dernières
décennies dans l'ère post-communiste.
« Des élus du Congrès américain ont écrit, jeudi 21 mai, à l'ambassadeur de France à
Washington pour protester contre la création éventuelle d'un répertoire ou « référentiel »
des pratiques sectaires à risque en France, comme l'a recommandé la Miviludes « En tant qu'allié
des États-Unis, engagé envers notre préoccupation commune pour les libertés humaines
fondamentales, nous encourageons sincèrement le gouvernement français à s'assurer que toute
nouvelle politique affectant la liberté religieuse soit en conformité avec les obligations
internationales de la France », écrivent les membres du Congrès à l'ambassadeur Pierre Vimont.
Pour les parlementaires, la recommandation de la Miviludes est une « liste noire ». Par ailleurs,
253
ils rappellent qu'une telle « liste », établie en 1995, avait été rejetée en 2005 par le
gouvernement français de Jean-Pierre Raffarin. » Parallèlement, suite à la publication du guide
de la MIVILUDES, La justice face aux dérives sectaires, un article de Janey DeMeo intitulé :
« La liberté religieuse en France à nouveau attaquée » paraît sur le site ASSIST.
Le 24 mai 2009 Jean Baubérot écrivit: « … le rapport de l’admirable MIVILUDES. D’après elle,
il y avait environ 150 « sectes » en France il y a 13 ans, grâce à son travail si intelligent, il y en
aurait aujourd’hui environ 600 ! Dans 10 ans, elle nous en annoncera 2000 ! »
Le 2 juin 2009 Eric Besson le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité
nationale et du développement solidaire répond au député Michel Zumkeller, député de
Belfort: « L'appartenance à un mouvement considéré comme sectaire n'est pas en soi une
infraction, ni même une menace pour l'ordre public. Il a toujours été considéré par le législateur
que les incriminations existantes du droit pénal permettaient suffisamment d'appréhender et, le
cas échéant, de sanctionner, les activités contraires à l'ordre public des mouvements à
caractère sectaire. »
Le 8 juin 2009 interviewé Olivier Bobineau, sociologue et ancien conseiller à la MIVILUDES
indique que "« (La Miviludes) entend mener une politique publique moderne, mais elle est pourtant
la seule à ne pas en respecter les trois critères fondamentaux : une définition de l'objet de son
travail (…), l'exposition d'une méthodologie (…), une véritable évaluation de son action (…). (Le
référentiel) est une véritable mise à l'index, un document qui prétend désigner le bien et le mal,
ce qui est difficilement admissible de la part d'une politique publique. »
En juin le Courrier des Maires publie un long article sur « l’arsenal juridique pour lutter contre
les sectes »
Le 10 juin Jean-Pierre Brard condamné en appel pour diffamation envers les Témoins de
Jéhovah à leur verser à titre de dommages-intérêts et de 5.000 € sur le fondement de l’article
475-1 du code de procédure pénale : « Les termes de « parfaits délinquants » [leur caractère
péremptoire] dénote une absence suffisante de mesure, et dépasse d’autant plus les limites
admissibles en matière de liberté d'expression qu'ils émanent d'un parlementaire spécialiste des
dérives sectaires (...) Comment donc, dans un pays qui est à la pointe en matière de législation en
matière de lutte contre les mouvements dits « sectaires », un député « spécialiste des dérives
sectaires » peut-il qualifier des fidèles d'une communauté contestée de « parfaits délinquants »
sans pouvoir fournir la moindre preuve ?
Le 15 juillet 2009, Georges Fenech président de la MIVILUDES a reçu, dans les locaux de la
Miviludes, une délégation, de l’ambassade de Chine pour étudier la possibilité de la rédaction
d’une loi similaire et basée sur le modèle français !
Le 30 juillet 2009, l'AFP publiait une dépêche précisant que : « La Miviludes (...) ne publiera pas
son « référentiel » sur les sectes, qui sera tout de même accessible aux professionnels sur
demande (...) La Miviludes a indiqué que Matignon avait tranché en faveur de la non
publication » (L'Express)
Le 4 août 2009, dix associations des Témoins de Jéhovah à la Réunion ont reçu une lettre
recommandée émanant de leur banque - le Crédit Agricole (sous obédience franc-maçonne)- afin
de leur spécifier que leurs comptes bancaires seraient clôturés sous un délai de soixante jours
(certaines d’entre elles possèdent un compte bancaire depuis 1967). Les responsables de ces
associations affirment être victimes de discrimination, ce qui les a poussés à déposer plainte. La
justice fut donc saisie.
254
Le 7 aout 2009 « La Fédération Européenne des Centres de Recherche et d'Information sur
le Sectarisme (FECRIS), déjà présente au sein du Conseil de l'Europe, vient en effet d'être
reconnue par l'ONU. Créée en 1994, cette organisation basée à Marseille regroupe une
cinquantaine d'associations européennes travaillant sur les sectes. La décision du Comité des
organisations non gouvernementales de l'ONU octroie à cette fédération un accès privilégié aux
instances onusiennes grâce au « statut consultatif spécial » Cette organisation est financée en
partie par les contribuables français !!!
En Août 2009 interviewé sur Rue89, Olivier Bobineau spécialiste des religions et anciens
membre de la MIVILUDES déclare que selon son « dernier rapport rendu public le 17 mai, la
MIVILUDES surestime le phénomène sectaire en France. » Ce même mois le quotidien La Croix
titrait: "Les Témoins de Jéhovah se sentent mieux acceptés". L’assemblée internationale des
Témoins de Jéhovah a pris fin dimanche 2 août après avoir rassemblé près de 150 000 personnes
en France.
« Depuis le 1er septembre 2009, six enquêteurs de police judiciaire (PJ) travaillent à plein
temps sur les dérives sectaires. Ils appartiennent à l’Office Central pour la répression des
violences aux personnes (OCRVP), une structure créée en 2006. Or, depuis 2007, l’Office avait
été saisi à plusieurs reprises de plaintes concernant les sectes. D’où la décision de créer un
groupe spécialisé de six policiers, « volontaires ». Jusqu’ici, les enquêtes liées aux sectes
« étaient essentiellement gérées par les services locaux de la PJ. L’objectif est de centraliser
les affaires et de recouper les informations, y compris à l’échelon international, explique le chef
de l’OCRVP. Des psychologues et des psychiatres expliquant le phénomène d’emprise sur les
victimes pourront être appelés en renfort et pour ce qui est du « volet financier », les
enquêteurs pourront faire appel à d’autres services de police judiciaire. »-Le Monde, Isabelle
Mandraud, 19.09.2009.
Le 8 octobre un livre paraît pour révéler qu' « en France, les ados sont plus ouverts que les
autres jeunes Européens à l'enseignement des religions à l'école. La tolérance caractérise leur
génération en matière de pluralisme religieux. Ces éléments ressortent d'une enquête menée par
les sociologues Jean-Paul Willaime et Céline Béraud . Le livre 'Les jeunes, l’école et la religion'
résume une recherche en France centrée sur le point de vue des adolescents de 14-16 ans : « S’il
est vrai que 45 % d’entre eux considèrent qu’il ne s’agit pas d’une chose importante dans leur vie
personnelle et que 33 % avouent même que la religion les ennuie, ils sont 82 % à reconnaître que
la religion a une place importante dans l’histoire et 59 % à penser que parler de religion les aide
à mieux comprendre ce qui se passe dans le monde.
Le 26 octobre un Rapport du département d'État américain sur la liberté religieuse dans le
monde pour 2009 déclare qu'en France:« le traitement des groupes religieux minoritaires
considérés comme des sectes dangereuses reste un sujet d'inquiétude »
Jeudi 26 novembre 2009 Georges Fenech crée une police antisectes: « 250 personnes environ
se sont rassemblées à l'Hôtel de Ville de Lyon pour dresser un état des lieux des sectes en
France. L'occasion de présenter la première police européenne spécialisée en la matière. (…) La
CAIMADES, la Cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérives sectaires [est] un
petit groupe de six fonctionnaires (police et gendarmerie) qui a vocation à « porter assistance à
tous les services de police et de gendarmerie qui seraient confrontés à des dossiers de dérives
sectaires ». « Traiter un vol, un braquage, voire un viol, c'est facile, ajoute le commandant
Malfay. Traiter de l'emprise mentale s'avère un peu plus compliqué ». La CAIMADES dispose
donc de « canevas d'audition », sorte de guidelines qui permettent aux fonctionnaires
255
d'auditionner les personnes sur leur passé, de façon à aider les experts psychiatres à
déterminer s'il y a eu ou non une emprise mentale, une allégeance à un gourou, une altération de
la liberté de choix, etc…, autrement dit des critères qui permettent de spécifier l'infraction
d'emprise mentale. A titre de formation spéciale, le groupe en question fait notamment appel au
Professeur Parquet, médecin psychiatre à l'Université de Lille II. »
Le 22 janvier 2010, la Mission parlementaire sur le voile intégral établie une vingtaine de
préconisations aux implications diverses, dont celle-ci : « La Mission interministérielle de
vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) pourrait être amenée à établir un
état des lieux des dérives sectaires au sein de l'islam. » 8 ans après sa création...
Une proposition de loi tendant à « renforcer les cours d’instruction civique et à instituer un
enseignement du fait religieux » a été présentée par une quarantaine de députés UMP et a été
enregistrée le 5 février à la présidence de l’Assemblée nationale.
Le 9 mars en réponse à la question N° 50823 du député Michel Zumkeller qui souhaitait
« connaître les actions menées pour lutter contre l'emprise des sectes dans les domaines
relevant de sa compétence », la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie
associative (DJEPVA) indiquait sans détour, dans une réponse publiée au JO page 2803, outre
son appartenance au « comité exécutif opérationnel de la MIVILUDES » et sa contribution « au
rapport annuel d'activité de cette dernière », que « pour l'année 2009, aucune déclaration de
signalement de dérives sectaires n'a été transmise à la DJEPVA »
En mars 2010 Georges Fenech motive ainsi son déplacement en Nouvelle Calédonie : « Je vais
rencontrer les différentes autorités, les élus et les magistrats, ainsi que l’unique association de
lutte contre les dérives sectaires. Je vais également rencontrer les Témoins de Jéhovah dont
certaines pratiques posent difficulté. Ils ont accepté de me recevoir. »
Le 28 juin 2010 paraît une enquête d’Opinion Way de juin 2010 qui indique qu’un jeune sur
deux est en difficulté psychologique en France (à comparer aux chiffres de M. Fenech, pourtant
déjà gonflés, d'enfants en danger dans les sectes)... Où sont les députés et leurs commissions
d'enquêtes pour prendre en compte ce problème ? Peut-être en chasse de ceux qui font des
propositions pour aider ces jeunes ? Qui sait ?
Jeudi 9 décembre 2010, l'émission de Jean-Luc Delarue présentée par Sophie Davant « Toute
une histoire » avait pour thème : Ils ont été happés par une secte, comment les libérer ? JeanLuc Delarue a maltraité à de nombreuses reprises le thème des « sectes » et cette émission
qu'il produit ne fait pas exception. Il est devenu l'un des principaux illustrateurs médiatiques de
la posture victimaire avec tout ce qu'elle comporte de racolage émotionnel. Il ne s'agit pas bien
entendu de nier la souffrance exprimée par ses invités mais de dénoncer la façon dont cette
souffrance est utilisée pour faire de l'audimat (probablement son principal objectif) mais
également pour dérouler insidieusement le discours officiel antisectes, qui, il est vrai, est
soutenu au plus haut de l’État français à travers la MIVILUDES.
En septembre 2010 un sondage IPSOS/service d'information du gouvernement commandé par la
MIVILUDES (qu’elle finance avec l’argent public), auprès d’un échantillon de 962 Français, révèle
que 66% des français croient que les « sectes » sont une menace importante pour la démocratie.
Reconnaissons à la MIVILUDES d’avoir pleinement rempli un objectif qui est également sa
marque de fabrique : faire peur aux citoyens.
Selon une intervention de Georges Fenech au Sénat, les dissensions visibles entre le Ministère
de l'Intérieur et la MIVILUDES indiquent que la perception des minorités spirituelles n'est
256
(heureusement) pas la même partout. La MIVILUDES regrette notamment que toutes les
préfectures n'aient pas mis en place de groupes spécifiques de lutte contre les dérives
sectaires et que les associations de défense de victimes ne puissent faire entendre leur voix que
dans le cadre du conseil départemental de prévention de la délinquance, leurs compétences,
étant particulièrement larges, le volet « dérives sectaire » est souvent négligé. La Mission se
plaint de n’être pas systématiquement conviée aux réunions des groupes départementaux et de
ne plus être destinataire des notes et documents des services de renseignement du ministère de
l'intérieur !
Le 25 septembre 2010 Georges Fenech affirme dans une émission : « Il n'y a pas d'autorité en
France qui labellise : vous êtes une religion ou vous êtes une secte » mais... « Les Témoins de
Jéhovah sont une organisation à caractère confessionnel qui incontestablement pose des
difficultés. » (Émission « envoyé spécial »)
En octobre 2010 le nouveau guide de la MIVILUDES annonce qu’entre 50 000 et 60 000
enfants sont victimes de dérives sectaires, tandis qu’elle en annonçait 60 000 au printemps
2008, 80 000 en octobre 2008 et 85 000 en novembre 2008. Ces chiffres pourraient laisser
supposer une forte diminution du nombre d’enfants en danger en deux ans mais Georges Fenech
ne le mentionne pas, les chiffres fournis n’ayant aucun fondement. Ils sont d’ailleurs repris à la
hausse par certaines associations (le Réseau parental évoque quant à lui 100 000 enfants en
danger). Puisqu’on peut dire n’importe quoi, pourquoi se priver ? La quasi-totalité des grands
médias ont relayé sans esprit critique ces chiffres donnés sans preuve par Georges Fenech. Par
leur attitude, ils ont fait la promotion de ce guide qui démontre, de la part de la MIVILUDES,
une machiavélique volonté d’exclusion.
En novembre 2010, le conseil d’administration de l’université Paris-Descartes s’est
apparemment prononcé favorablement pour la création d’un diplôme universitaire 3ème cycle
traitant de l’ « emprise sectaire et processus de vulnérabilité », dont la description est
présente, avec le logo de la MIVILUDES, sur le site de l’ADFI, un signe révélateur de la
mainmise de l’État sur ce sujet (à noter que les ADFI sont financées à plus de 90% par
l’État). Selon l'ADFI, le cours débutera en décembre 2011.
Le 30 mai 2011, la Cour administrative d'appel de Paris avait reconnu le droit des Témoins de
Jéhovah d’avoir des aumôniers dans les prisons. Dans la motivation de ces arrêts, la Cour
confirme, par ailleurs, le statut cultuel conféré aux Témoins de Jéhovah depuis juin 2000. Le
ministère de la justice a fait appel devant le Conseil d’État qui doit statuer prochainement sur la
question. Sur son site l'avocat Gilles Devers explique que c'est un droit qui est garanti par l’État
au titre du libre exercice du culte en précisant que les Témoins de Jéhovah ne sont pas une
secte car ils sont "liés entre eux par des croyances partagées, qui incluent une réflexion sur la
transcendance. Donc, il faut parler de croyance religieuse. Si les responsables de la
communauté commettent des infractions sociales ou fiscales, notamment pour le travail
dissimulé, ou des infractions pénales, par exemple l’abus de faiblesse ou la non-assistance à
personne en danger, ils seront poursuivis par les autorités publique"
Par une décision historique prise à l'unanimité la Cour européenne des droits de l’homme a
condamné pour la première fois la France pour violation de la liberté de pensée, de conscience et
de religion, dans un arrêt paru le 30 juin 2011. Elle a conclu que la taxation à hauteur de 60 %
des dons consentis à l’Association les Témoins de Jéhovah constituait une violation de l’article 9
de la Convention européenne des droits de l’homme. Ne constatant aucun trouble à l’ordre public
qui justifierait une mesure d’exception, la Cour Européenne des Droits de l’Homme vient de
257
censurer, à l’unanimité, cette loi fiscale qui les visait de par son imprévisibilité et son
ingérence dans leur ‘religion’. En même temps, elle conforte la position du Conseil d'État,
inchangée depuis 1993, reconnaissant leur statut cultuel.
Lundi 25 juillet 2011 sur France 24 la journaliste Aude Soufi commente cet événement:
"une victoire après 15 ans de procédure, la CEDH pour la première fois, a admis que les
Témoins de Jéhovah ne sont pas une secte comme la France le retenait mais bien une
religion; une très bonne nouvelle pour les témoins de Jéhovah".
Le 28 octobre 2011, au vu des multiples dérives de la lutte antisectes française, plusieurs
membres du parlement américain (US Congress), en tant qu' « allié de la France et pour la
protection des libertés fondamentales », ont envoyé, le 28 octobre 2011, un courrier
officiel au Premier Ministre, François Fillon, demandant la dissolution de la MIVILUDES et
la fin des subventions gouvernementales aux associations antisectes dont les actions sont
« contraires à la Constitution de la République française et aux obligations internationales de la
France »
Le 18 juin 2012 après avoir perdu la mairie de Montreuil qu'il occupait depuis 24 ans Jean
Pierre Brard perd aussi son mandat de député de la 7ème circonscription de Seine Saint
Denis.C'est donc une figure importante de l'anti-sectarisme français qui disparait du paysage
médiatique tournant ainsi la page d'une époque intolérante révolue.
Par une décision prise à l'unanimité le 5 juillet 2012 la Cour européenne des Droits de
l'Homme condamne l’État français à rembourser plus de 4,6 millions d'euros indûment
perçus à l'Association des Témoins de Jéhovah. Me Philippe Goni déclare à France-Soir:"C'est
une nouvelle victoire pour les Témoins de Jéhovah qui sont dénigrés et stigmatisés depuis
1995, date du premier rapport d'enquête parlementaire sur les sectes en France. La Cour
européenne condamne cette distinction franco-française entre les religions traditionnelles
et les prétendues sectes" Interrogé par l'Associated Press, il ajoute: " Au-delà de l'aspect
financier, il s'agit de la reconnaissance définitive et pleine du statut de religion des
Témoins de Jéhovah".
Le 1er aout 2012 Serge Blisko nommé nouveau président de la Miviludes applique une autre
gestion moins idéologique et plus impartiale des dérives sectaires.
Un article du Monde du 3 septembre 2012 retrace l'intéressante réinsertion d'un ex détenu
jugé irrécupérable. Celui-ci avait été inlassablement visité en prison durant une décennie par
Pascal Stanger, le membre des Témoins de Jéhovah qui, à la demande de la mère du récidiviste
condamné à perpétuité (pour un meurtre et deux viols). Une fois sortie Michel il déclare que les
"textes sacrés [l'ont] complètement changé (..) J'y ai pris conscience que l'autre n'était pas un
objet mais un être souffrant. Et qu'il y avait la possibilité de remettre les choses en ordre. Cela
m'a pacifié (...) Mes dix premières années de prison n'avaient pas pu me ramener à la raison. J'en
étais sorti comme j'y étais entré, se souvient Michel, incapable de reconnaître ma culpabilité."
Le mardi 12 décembre 2012 après 15 années de procédure, le Fisc français a finalement
remboursé 6 373 987, 31 euros avec les intérêts aux Témoins de Jéhovah concernant la
taxation indûment perçue sur les dons manuels et jugée illégale par la Cour Européenne des
Droits de l'Homme.
En 2013, de sources sûres un proche de Laurent Fabius confie à un employé extérieur au Quai
d'Orsay que la plupart des hommes politiques qu'il côtoie se livrent régulièrement à des séances
de "spiritisme"...
258
A la suite de sa publication au journal officiel le 8 janvier 2013, l'UMP dénonce le cadeau fait
au président de la Miviludes qui voit son indemnité doubler. Celui-ci passe de "1.800 euros" à
"4.000 euros". Le texte polémique est cosigné par Matignon, par le ministère de la Fonction
publique et par celui délégué au Budget.
Le 23 février 2013 le Conseil d’État a annulé les jugements du 28 janvier 2010 du tribunal
administratif de Paris et renvoyé les affaires devant la même juridiction pour que les Témoins
de Jéhovah puissent obtenir la communication des documents de la Miviludes les incriminant.
Ces derniers leur avaient été interdit pour raison d’État. Le 5 mars suivant ils obtiennent une
autre victoire devant le tribunal administratif qui leur autorise l'accès aux documents
demandées. Selon francetvinfo " le président de la Miviludes a reconnu que cet arrêt
était "source de tracas" et a précisé que les documents ne comporteraient en aucun cas les noms
de ses sources. RTL ajoute que "beaucoup d'informations" proviennent "de personnes ayant
dans leur entourage quelqu'un sous l'influence d'un mouvement sectaire". "Pour ne pas citer
des anciens fidèles; il fallait s'y attendre...
Le 12 mars 2013 deux représentants des Témoins de Jéhovah, Guy Canonici et Hervé Ramirez
sont auditionnés devant la commission sénatoriale d'enquête sur les dérives thérapeutiques
sectaires afin de détailler les interventions des comités de liaison hospitaliers. En France la
médecine qui privilégie le traitement allopathique néglige parfois l'individu dans sa globalité et
les avancées thérapeutiques pratiquées dans d'autres pays.
L'inquisition est toujours là; le 17 mai une réunion interdicastérielle sur les sectes s’est
déroulée au Vatican, sous l’égide du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. Selon le
dicastère, il s’agissait de réfléchir aux "réponses pastorales" aux défis présentés par les
nouveaux mouvements religieux. Un thème, déclare un communiqué, qui mérite attention et
réflexion. Une quarantaine de participants issus de différents dicastères, des universités
pontificales, de la Conférence épiscopale italienne ou encore du Vicariat de Rome ont travaillé
ensemble sur ce thème des sectes.
"Dans une ordonnance du juge des référés, le tribunal administratif de Paris a demandé jeudi 13
juin au ministère de la justice de délivrer un "agrément provisoire" à l’un des membres de
l’association des témoins de Jéhovah, afin qu’il puisse intervenir auprès d’un prisonnier qui
demandait "une aide spirituelle" avant de passer en jugement le 18 juin. La chancellerie estimait
que cette demande ne revêtait pas de caractère d'urgence. Elle a finalement délivré un
agrément provisoire d'un mois au membre des Témoins de Jéhovah qui le demandait sous
astreintes de 200 à 500 euros par jour de retard. La chancellerie a décidé de faire appel. Le
ministère de la justice reprend en cela la stratégie des gouvernements précédents, qui ont
systématiquement fait appel de décisions de plusieurs tribunaux de France allant dans le sens
des demandes de témoins de Jéhovah, qui restent globalement suspects de "dérives sectaires"
en dépit de leur statut d'association cultuelle. Une décision du Conseil d’Etat est attendue dans
les prochaines semaines." -Le Blog de Stéphanie Le Bars, du Monde du 14 juin 2013.
Le 31 juillet un lieu de culte des Témoins de Jéhovah à Ajaccio en Corse (près de la rocade) fut
l'objet d'un ignoble attentat ayant occasionné des dégâts matériels sur la porte d'entrée. Si
l'incendie a été immédiatement maîtrisé, les conséquences auraient pu être bien plus
dramatiques s'il y avait eu des fidèles à l'intérieur au moment de l'explosion. Aucune réaction
du côté des autorités ou des médias, alors que 2 jours après le ministre de l'intérieur s'était
déplacé à Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne pour afin de pourfendre les actes antimusulmans
259
(seulement des inscriptions racistes) qui auraient été commis par des extrémistes dans une
mosquée locale " forte de 150 à 200 fidèles".
Une autre victoire juridique importante; mercredi 16 octobre 2013, le Conseil d’État s'est
prononcé et a jugé illégaux les refus d’agrément d’aumôniers des établissements pénitentiaires
qu'opposait aux Témoins de Jéhovah le ministère de la justice depuis des années, arguant de
l’insuffisance du nombre de détenus pratiquants. Les Témoins de Jéhovah peuvent donc envoyer
des aumôniers en prison comme les autres cultes dûment établis conformément à l'article
premier de la constitution française qui assure l’égalité de traitement des citoyens et des cultes
ainsi que leur liberté de choisir et de pratiquer leur culte. "Les Témoins de Jéhovah devrait
rapidement demander au ministère de la justice l'agrément pour un aumônier national." Pour leur
avocat Philippe Goni cette victoire sonne comme "la consécration du statut cultuel des
Témoins de Jéhovah" ! C'est aussi "une confirmation que le principe de laïcité ne signifie pas la
disparition de la pratique religieuse mais au contraire que ce concept d’équilibre permet la prise
en compte de toutes les croyances dans le respect de l’ordre public !" En l'absence de
l'application de ce verdict le ministère de la Justice fut condamné à payer des astreintes
financières quotidiennes correspondant au préjudice causé par le retard d’agrément des
aumôniers Témoins de Jéhovah nommés pour ce service.
Le 22 octobre 2013 la Cour d'Appel de Bordeaux condamne le ministre de la Justice a versé
1500 euros à un ministre du culte Témoins de Jéhovah pour lui avoir refusé l'agrément comme
aumônier. Par cette décision qui fait jurisprudence la cour confirme que l’administration
pénitentiaire ne peut refuser d’agréer un aumônier du culte des « Témoins de Jéhovah » au
simple motif que les détenus ayant déclaré leur appartenance à ce culte sont peu nombreux. Le
recours du garde des Sceaux ayant été rejeté, la Fédération des Témoins de Jéhovah indique
par un courrier spécial lu en décembre 2013 que l'Etat s'est enfin vu contraint d'accorder le
statut d'aumônier à tous les ministres du culte témoins de Jéhovah préalablement désignés .
Compte tenu des répercussions immense de cette reconnaissance on peut dire que c'est le coup
de semonce qui met à mal de façon irrémédiable à des décennies de lutte antisecte en France !
En février 2014, le Conseil d’État rejeta le pourvoi en cassation du Garde des Sceaux- Mme
Taubira- visant à refuser le statut d'aumônier aux Témoins de Jéhovah. Cette grande victoire
juridique étant définitive on peut dorénavant considérer les Témoins de Jéhovah de France
comme indiscutablement un 'culte reconnu' ou une religion faisant partie de l'espace public.
260
26/Le point sur la reconnaissance des témoins de Jéhovah en France
L
es témoins de Jéhovah ont remporté plusieurs victoires juridiques en
France et au niveau européen pour protéger leurs droits à pratiquer leur culte
paisiblement. Taxation abusive, demande de renseignements sur un rapport
parlementaire, déni de statut cultuel, de droits à visiter les prisonniers qui en
font la demande; tout cela a été tranché par les plus hautes juridictions...De
grandes victoires en cascade qui embarrassent tous ceux se plaisaient à vivre
dans 'une sorte d'inquisition purificatrice' mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Un combat anormal pour confirmer un statut cultuel
Au début des années 1990, l'administration a été confrontée à une nouvelle question concernant
les Témoins de Jéhovah : leurs lieux de culte peuvent-ils être exonérés de la taxe d'habitation.
Le Conseil d'État a jugé dans 2 arrêts du 13 janvier 1993 que " les locaux affectés
exclusivement à l'exercice public d'un culte " ne peuvent être considérés comme " occupés à
titre privatif " et dès lors ne sont pas soumis à la taxe d'habitation reconnaissant implicitement
à ce type d'association leur caractère cultuel. Il faut savoir que pour bénéficier de la capacité à
recevoir des libéralités ou d'autres avantages fiscaux, une association doit remplir les 3
conditions suivantes :

l'exercice public d'un culte ;

le caractère exclusivement cultuel des stipulations statutaires et des activités réelles ;

la conformité à l'ordre public de ses activités réelles ou celles de ses membres en rapport
direct avec son objet.
Cette reconnaissance a été confirmée dans le cas d'une affaire concernant une association à
Clamecy qui a donné lieu à une jurisprudence au plus haut niveau rendu le 23 juin 2000, par le
Conseil d'État qui a confirmé le statut cultuel des associations des Témoins de Jéhovah. Les
juges se sont surtout prononcés en constatant une absence d'atteintes à l'ordre public, estimant
que l'administration ne doit pas " prendre en considération le contenu de la doctrine " des
Témoins de Jéhovah, mais s'attacher seulement aux activités et au comportement propres des
associations locales souhaitant obtenir le statut d'association cultuelle. Dans cette même
logique, depuis 2005 plus de 700 ministres du culte Témoins de Jéhovah sont affiliés à la
CAVIMAC (organisme de Sécurité Sociale de l’État chargé de recouvrer les cotisations sociales
etc...). Ils font donc partie des 9 cultes en France à bénéficier de cette affiliation et donc
peuvent prétendre en toute logique également au statut d’aumônier.
261
Un long combat pour connaître... les 'documents' des RG
S'étant vu refuser l'accès aux documents établis par les Renseignements généraux auxquels se
réfère le rapport parlementaire de la Commission d'enquête Gest-Guyard de 1995, les Témoins
de Jéhovah ont saisi la juridiction administrative. Dans son arrêt du 16 juin 2005, la Cour
administrative d'appel de Paris a demandé la production de ces documents pour examiner le
bien-fondé du refus de ministre, qui invoquait le risque d'atteinte à la sécurité publique. Le
Conseil d'État a rejeté le 3 juillet 2006 le recours du ministre de l'Intérieur, qui se trouve
désormais dans l'obligation de leur communiquer les documents détenus par les Renseignements
généraux qui la concernent et qui ont servi de base aux travaux de la commission d'enquête
parlementaire sur les sectes. Dans le même temps, le Conseil d'État a confirmé l' arrêt rendu le
16 juin 2005 par la Cour administrative d'appel de Paris. Finalement après 2 ans de procédures,
le 18 décembre 2006, les Témoins de Jéhovah ont rendu public le dossier préparé par les
Renseignements généraux à leur sujet pour la commission d'enquête parlementaire sur les sectes
de 1995, lors d'une conférence de presse à Paris. Selon le quotidien Le Monde, « Cette "note
blanche", qui leur a été communiquée après huit années de procédures, comprend uniquement une
fiche de présentation et la liste de leurs lieux de culte ». À la question d'une journaliste sur le
fait que les Témoins de Jéhovah auraient été placés en 1995 sur la liste des mouvements
sectaires sur la base d’une note des Renseignements Généraux vide, lors de la conférence de
presse de la Commission d'Enquête parlementaire du 19/12/2006, le député Alain Gest a
réconnu : « Je ne connais pas cette note. Ce que je peux vous dire, c’est que lorsqu’en 1995, nous
avons choisis de faire publier la liste des 173, à l’époque, mouvements sectaires, auxquels
s’ajoutaient un certain nombre de mouvements filiales, ce qui portait à peu près le nombre
d’organisations à environ 1000, nous l’avons fait sur la foi d’informations qui ont été données par
les services des Renseignements Généraux de la Police Nationale". Sur une note reposant sur une
simple cartographie des lieux de cultes des témoins de Jéhovah ! Reste que récemment devant la
Cour d'Appel de Paris, ces derniers n'ont pas obtenu la rectification du fameux rapport
parlementaire de 2005 les mettant en cause sans preuves. Est-ce vraiment important ? Non car
même s'il est perfide et tendancieux, il n'a de toute manière absolument aucune valeur juridique.
Un combat pour dénoncer une taxation arbitraire injuste
Par une décision historique prise à l'unanimité la Cour européenne des droits de l’homme a
condamné pour la première fois la France pour violation de la liberté de pensée, de conscience et
de religion, dans un arrêt paru le 30 juin 2011. Elle a conclu que la taxation à hauteur de 60 %
des dons consentis à l’Association les Témoins de Jéhovah constituait une violation de l’article 9
de la Convention européenne des droits de l’homme. Ne constatant aucun trouble à l’ordre public
qui justifierait une mesure d’exception, la Cour Européenne des Droits de l’Homme vient de
censurer, à l’unanimité, cette loi fiscale qui les visait de par son imprévisibilité et son ingérence
dans leur ‘religion’. En même temps, elle conforte la position du Conseil d'État, inchangée depuis
1993, reconnaissant leur statut cultuel. C'est une reconnaissance dont la portée est considérable
! Elle reste une véritable onde de choc et une énorme défaite pour la plupart des militants
antisectes qui depuis 1995 s’échinaient à les salir chaque fois que les projecteurs étaient
braqués sur un fait divers sur le thème des "sectes". Interrogé par le député Jean-Pierre Brard
sur les suites à donner à cet arrêt et l'éventuelle possibilité de renvoyer l'affaire devant la
Grande chambre de la CEDH, Valérie Pécresse, ministre du Budget a répondu que la décision ne
répondait pas aux critères de gravité permettant de demander un réexamen par la Grande
chambre. Elle a expliqué à l'occasion que la cour a jugé que l'imposition des dons constituait " une
262
ingérence dans l'exercice d'une liberté religieuse, qui, dès lors que la CEDH estime qu'elle était
imprévisible à l'époque des faits, est injustifiée ". Aucun appel n'ayant été engagé dans les trois
mois, l'arrêt européen est devenu définitif laissant aux deux parties le soin de trouver un
accord. Mais au vu des élections présidentielles de mai dernier, le gouvernement a joué la
montre, et la Cour européenne des droits de l'homme s'est de nouveau saisie de l'affaire. Par
une autre décision prise à l'unanimité le 5 juillet 2012 celle-ci a condamné l'Etat français à
rembourser les plus de 4,6 millions d'euros indûment perçus à l'Association des Témoins de
Jéhovah. Cette jurisprudence définitive au niveau européen protège et reconnaît leur droit à
pratiquer leur religion conformément à l'article 9 de la convention européenne des droits de
l'homme. Sur la base de la satisfaction équitable (Convention, art. 41) les Témoins de Jéhovah
ont demandé l’annulation du redressement fiscal, la levée des mesures d’hypothèques prises sur
ses biens à Louviers et la restitution des « sommes saisies » à l’occasion du contrôle fiscal, soit 4
590 295 euros, outre les frais. Les autorités françaises n’ayant pas remboursé cette somme, la
Cour la condamne et ajoute des intérêts de retard et 55 000 € comme participation aux frais
de défense. Le gouvernement avait jusqu’au 5 octobre dernier pour saisir la Grande chambre; or
de toute évidence il ne l'a pas fait. Aujourd'hui, nous ne savons pas ce qu'il en est des
négociations entre les deux parties. Ce que nous pouvons en déduire c'est que le
gouvernement ne souhaite pas rembourser cette somme pour des raisons électorales et qu'il
attend de ce fait une intervention prochaine des ministres du Conseil de l'Europe pour
l'obliger à rendre les biens saisis ce qui le disculperait de toutes accusations de
complaisance envers les Témoins de Jéhovah...*
Un combat pour un droit au statut d'aumônier bénévole
Le 30 mai 2011, la Cour administrative d'appel de Paris avait reconnu le droit des Témoins de
Jéhovah d’avoir des aumôniers dans les prisons. Dans la motivation de ces arrêts, la Cour
confirme, par ailleurs, le statut cultuel conféré aux Témoins de Jéhovah depuis juin 2000. Le
ministère de la justice a fait appel devant le Conseil d’Etat qui doit statuer prochainement sur la
question. A ce jour nous sommes toujours en attente de sa décision...
Il semble donc qu'il y ait de la part des autorités actuelles une volonté politique d'étouffer ces
reconnaissances juridiques en cherchant à gagner du temps pour se conformer à la justice. Il
faut dire qu’on n’efface pas d'un revers de main des décennies de lavage de cerveaux
médiatiques contre des minorités de conviction.
La 4 ème religion en importance du point de vue de ces lieux de cultes
Dans un rapport d’information enregistré le 17 mars 2015 au Sénat, la délégation aux collectivités territoriales
et à la décentralisation a effectué un état des lieux de la répartition des lieux de culte en France. Les sénateurs
constatent que « la France est un pays où la diversité religieuse est très affirmée » et que « l’installation de
nouvelles religions plus récentes a conduit à une redéfinition du paysage religieux » (Sources :
http://www.droit-tj.fr). Le ministère de l’Intérieur a ainsi recensé :
- 45 000 églises catholiques, dont 40 000 appartiennent aux communes.
- 4 000 temples protestants.
- 2 450 mosquées.
- 1 040 édifices cultuels témoins de Jéhovah.
- 420 synagogues.
- 150 églises orthodoxes.
- 380 temples bouddhistes.
- 110 lieux de culte mormons.
263
*Pour ce qui est de l'affaire de la taxation l'arrêt est bien définitif. Dans ce cas les textes
officiels stipulent ceci: "Dès qu’un arrêt devient définitif, il est transmis au Comité des
Ministres du Conseil de l’Europe qui en surveille l’exécution. Selon le Service de l’exécution des
arrêts de la Cour européenne des Droits de l’Homme, le paragraphe 46 indique que "le processus
de versement de la satisfaction équitable n’est pas instantané mais peut durer plusieurs
semaines, voire plusieurs mois. Les raisons à cela tiennent à plusieurs types de facteurs :
collecte auprès du requérant des informations nécessaires pour procéder au paiement, respect
des règles de comptabilité publique, délais techniques inhérents au traitement de l’opération par
les banques, choix des modalités du transfert, etc."
264
27/ Le triomphe des Témoins de Jéhovah devant la Cour Européenne
des Droits de l'Homme
C
e mardi 12 décembre 2012 après 15 années de procédure, le Fisc français a
remboursé 6 373 987, 31 euros avec les intérêts aux Témoins de Jéhovah concernant la
taxation indûment perçue sur les dons manuels et jugée illégale par la Cour Européenne des
Droits de l'Homme (Sources: site officiel).
Cette restitution est un heureux dénouement pour les Témoins de Jéhovah qui pendant 15
années furent l'objet d'injustes pressions fiscales. Cette somme correspond au remboursement
des premiers versements effectués. En effet, l’administration fiscale avait réclamé un paiement
partiel de la taxe sur les dons manuels bien avant l’issue du dernier recours engagé au niveau
européen. Les Témoins de Jéhovah avaient alors versés 4 590 000 euros au Trésor Public. Le 5
juillet dernier la CEDH avait alors enjoint la France à rembourser cette somme ainsi que 55 000
euros pour frais et dépens. La somme totale due s'élevait donc à 4 645 000 euros.
Le Parisien du 5 juillet dernier révélait qu'à cela s'ajoute les «intérêts au taux légal que le
gouvernement ne conteste pas en plus du remboursement intégral des sommes saisies» en 1998
conformément à l'arrêt. La différence équivaut donc à 1 728 987, 31 euros au titre d'intérêts
de retards et de frais de justice. C'est ce qu'a en définitive coûté au gouvernement cette
mesure injuste. De plus la procédure comprend également la levée des mesures d’hypothèques
prises sur ses bien à Louviers !
Béthel de Louviers
Pour rappel il y a un an, la CEDH avait jugé que la France avait violé «l'article 9 sur le droit à la
liberté de pensée, de conscience et de religion en taxant des dons manuels faits à la requérante
de 1993 à 1996». Ayant taxé le denier du culte à hauteur de 60 % durant 4 ans, l'administration
fiscale demandait plus de 40 millions d'euros à l'Association des Témoins de Jéhovah au 30
décembre 2011, dégrèvement compris des intérêts et des pénalités de retard.
265
L'avocat des Témoins de Jéhovah Me Philippe Goni, interrogé par l'Associated Press analyse
cette affaire en précisant que «c'est une très belle victoire pour les Témoins de Jéhovah.
Au-delà de l'aspect financier, il s'agit de la reconnaissance définitive et pleine du statut
de religion des Témoins de Jéhovah (...) La Cour européenne condamne cette distinction
franco-française entre les religions traditionnelles et les prétendues sectes (...) La
motivation de la Cour constitue un sérieux rappel à l'ordre pour tous ceux qui s'opposent au
pluralisme religieux ».
Cette injustice fiscale ayant été réparée, il reste le préjudice moral qui demeure et qui est
considérable. Ce dénouement reste néanmoins une grande avancée en faveur de la liberté de
conscience et de religion malmenée en France depuis quelques décennies !
266
28/ Audition choc du chef du bureau des cultes devant une
commission parlementaire
U
ne audition publique qui fera date; celle de Didier LESCHI, chef du bureau central
des cultes au ministère de l’Intérieur, le 17 octobre 2006 devant une commission
parlementaire sur les sectes. Sa retranscription ci-dessous fut faite à partir de
l’enregistrement original, sachant que le compte-rendu publié en annexe du rapport
parlementaire sur les sectes de 2006 a été volontairement tronqué ! La vidéo a été retirée
du site de La Chaîne parlementaire mais est disponible ci-dessous. Rappelons qu'à la suite
de son témoignage le fonctionnaire d’État fut l'objet de fortes pressions, de critiques
odieuses et de rumeurs insensées (comme quoi il serait de connivence avec les témoins de
Jéhovah) et que parmi les rares vidéos disponibles il ne reste que celles faites par des
opposants qui en ont fait des montages de façon à minimiser au maximum sa valeur...Pour
parer à cette ignoble censure voici reproduite ci-dessous la véritable audition dans son
intégralité (dialogues) :
"M. le Président, Georges FENECH : Je vous remercie, M. Didier Leschi, d’avoir répondu à
la convocation de notre commission d’enquête relative à l’influence sur les sectes... sur les mineurs,
pardon, des mouvements à caractère sectaire. Vous êtes chef du bureau central des cultes au ministère
de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire.
Je dois vous rappeler tout d’abord qu’aux termes de l’article 142 du Règlement de notre Assemblée, la
commission pourra décider de citer dans son rapport tout ou partie du compte-rendu qui en sera fait et
ce compte rendu vous sera préalablement communiqué. Les observations que vous pourriez faire seront
soumises à la commission.
Par ailleurs, en vertu de l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958 modifiée relative au
fonctionnement des assemblées parlementaires, les personnes auditionnées sont tenues de déposer sous
réserve des dispositions de l’article 226-13 du code pénal réprimant la violation du secret professionnel
et de l’article 226-14 du même code qui autorise la révélation du secret en cas de privations ou de
sévices, dont les atteintes sexuelles.
Cette même ordonnance exige des personnes auditionnées qu’elles prêtent serment de dire la vérité,
toute la vérité, rien que la vérité. Je vais donc vous demander de lever la main droite et de dire : « Je le
jure ».
(M. Didier LESCHI prête serment.)
Je vous remercie. Mêmes recommandations à la presse en application de la loi du 29 juillet 1881.
Donc la commission va procéder maintenant à votre audition, M. Leschi. Je pense que vous avez un exposé
préliminaire...
M. Didier LESCHI : M. le Président, merci ! Tout d’abord, je vous remercie d’avoir sollicité mon audition
dans le cadre de vos travaux.
Cette audition permettra, je l’espère, de lever des interrogations sur la pratique administrative du
bureau central des cultes (BCC) en matière de dérives sectaires, interrogations qui se sont exprimées
lors des réunions de la MIVILUDES, où siègent certains membres de votre commission et de manière
publique lors d’événements liés aux Témoins de Jéhovah.
267
Le bureau central des cultes face à la question des supposées sectes et à la santé physique et mentale
des enfants.
Je crois qu’il me semble important pour apprécier cette question de vous indiquer dans quel cadre
normatif se situe ma pratique administrative que votre commission souhaite interroger, pratique qui
intervient dans le domaine de la protection de la liberté de conscience et de son articulation avec la
protection des mineurs.
Comme vous le savez, la règle en matière cultuelle de notre régime juridique est celle de la liberté du
culte ; son fondement est la loi de 1905 qui affirme dans son article 1er que « la république assure la
liberté de conscience et les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public ».
La deuxième grande notion de ce régime est le fait que l’activité cultuelle est publique. C’est la notion du
libre exercice public du culte, c’est à dire le fait que si la loi de 1905 a privatisé le fonctionnement des
cultes en mettant fin au système des cultes reconnus, elle a aussi précisé que les fidèles ont le droit de
pratiquer leur culte de manière publique et non dans la seule sphère privée, comme le précise notamment
les titres 3 et 5 de la loi de 1905. C’est ainsi que pour bénéficier des avantages fiscaux, les bâtiments
cultuels doivent être des lieux de culte ouverts au public.
Cette liberté de croyance s’articule avec le droit des parents de choisir ce qu’ils souhaitent transmettre
à leurs enfants, car notre cadre juridique comprend aussi le droit pour les parents d’éduquer les enfants
dans les valeurs de leur choix, dès lors qu’elles ne portent pas atteinte à l’intégrité physique et morale
des enfants. C’est ce que rappelle l’article 371-1 du code civil : l’autorité parentale appartient aux père et
mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé, sa
moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne. Il
faut y ajouter la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui indique que l’état respectera le droit
des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses
ou philosophiques. Le cas échéant, le non-respect de ces obligations pourrait constituer une atteinte aux
personnes susceptibles de sanctions et un trouble à l’ordre public si ce non-respect est systématisé dans
un cadre associatif.
Les atteintes à la protection de l’enfance exercées pour des raisons cultuelles peuvent être multiples : le
fait de soustraire des enfants de 6 à 16 ans à l’instruction obligatoire, ne pas répondre à l’obligation de
soins ou de vaccination, ne pas pourvoir aux besoins matériels des enfants, etc.
Quelles sont les responsabilités du bureau central des cultes face à ce cadre normatif ?
L’activité du bureau central des cultes est bien de rappeler aux administrations, aux collectivités locales,
aux différents pouvoirs publics, par le biais de circulaires, de réponses à des questions parlementaires ou
de courriers émanant d’autorité publique, que notre régime juridique est d’abord celui de la liberté de
conscience et du libre exercice du culte. Il est aussi de rappeler que cette liberté de conscience implique
le droit pour les parents d’éduquer leurs enfants en fonction des valeurs qui sont les leurs. Dans ce cadre,
des demandes de courants qui se veulent cultuels et qui concernent des enfants, la question posée au
bureau central des cultes est de savoir s’ils respectent les obligations inscrites par la loi en matière
d’éducation, de santé ou si l’activité associative cultuelle est bien conforme au droit, et de signaler toute
dérive pour que soient réprimés les troubles à l’ordre public que les fidèles de toute confession
pourraient occasionner.
Faut-il rappeler que l’action du bureau central des cultes ne porte pas sur des organismes qui exercent
des activités dont certaines peuvent être délictueuses, sans rapport avec une quelconque activité
cultuelle et qui ne cherchent pas à bénéficier des avantages consentis aux associations cultuelles. Je
veux parler de toutes les activités pseudo-médicales, paranormales, psychologisantes, etc. Elles ne sont
pas dans la compétence de mon bureau. Il peut cependant exister ici et là des groupements qui pratiquent
des formes dangereuses d’exorcisme ou de guérisons par la prière. Aucun, à ma connaissance, n’a jamais
demandé à bénéficier des avantages des associations cultuelles. Dans ce domaine il faut s’en tenir au fait
268
et en particulier aux atteintes à la personne et non à la manifestation de la conscience ou de la foi. Je
rappelle par exemple que l’Église catholique reconnaît la pratique de l’exorcisme.
Quels sont les moyens légaux du bureau central des cultes pour contrer les dérives sectaires ?
Le principal moyen du bureau s’exerce à travers ce qu’on appelle la « petite reconnaissance », qui donne à
l’administration le pouvoir de contrôler les associations cultuelles demandant à bénéficier d’avantages
essentiellement d’ordre fiscal. Car si la liberté de conscience fait que la république ne reconnaît aucun
culte, elle n’en méconnaît aucun dès lors que ce culte demande à bénéficier des avantages qui visent à
favoriser le libre exercice du culte. Je rappelle pour mémoire que ce que l’on nomme parfois la petite
reconnaissance ouvre droit d’une part à des exonérations fiscales qui vont de la taxe d’habitation à la
taxe foncière, la taxe d’équipement, d’autre part à l’exonération des droits de mutation pour les dons et
legs, et enfin dans le cadre du régime des libéralités et des dons manuels, la petite reconnaissance ouvre
droit à la capacité de délivrer des reçus fiscaux qui ouvrent droit aux donateurs à des dégrèvements
d’impôts (ce sont les fameux articles 200 et 238 bis du Code général des impôts).
C’est à propos de cette procédure de petite reconnaissance, qui ouvre des droits pour les activités
cultuelles, que des critiques se font entendre vis-à-vis du ministère de l’Intérieur et du bureau central
des cultes en particulier, notamment cet été à propos du rassemblement des Témoins de Jéhovah à Lens.
En effet, si la procédure d’autorisation préfectorale donnée à une association de recevoir des libéralités
ou de délivrer des reçus fiscaux est d’abord une procédure déconcentrée, il y a une forme d’unification
de la politique administrative du ministère au niveau national, puisque lorsqu’il y a un doute le préfet
interroge le bureau pour savoir s’il existe ou non un trouble à l’ordre public connu au niveau national qui
pourrait justifier un refus.
Cette petite reconnaissance est bien dans ce cadre un instrument utilisable pour contrôle des éventuelles
dérives sectaires d’un groupement et cela d’autant plus qu’à n’importe quel moment nous pouvons
demander au préfet d’abroger son arrêté si l’association ne remplit plus les critères nécessaires, en
particulier d’ordre public.
L’ordre public et les dérives sectaires
Le ministère de l’Intérieur est parfois accusé de sous-estimer le trouble à l’ordre public que généreraient
par nature certains mouvements, focalisant l’attention de la Miviludes. Je veux parler de mouvements qui
pour certains ont des décennies, voire des siècles d’existence, et sont issus de grands courants spirituels
ou s’y attachent, comme les frères de Plymouth, une des branches du protestantisme, les Témoins de
Jéhovah, et depuis quelques mois les Loubavitch, qui sont l’expression d’une vieille tradition du hassidisme
juif.
Au bureau central des cultes, nous pensons qu’il faut aborder les problématiques d’ordre public avec la
plus grande rigueur et de privilégier les faits plutôt que la rumeur ou la parole douloureuse d’anciens
fidèles en rupture dès lors que sont mises en cause des personnes ou leur dignité.
Tous les courants cultuels sont susceptibles de connaître des dérives sectaires. Seul l’examen des faits
légitime la notion de vigilance sans quoi on risque fort de s’écarter de l’impartialité laïque au profit d’un
clivage entre religions reconnues et religions stigmatisées.
Le juge administratif ne cesse de rappeler cela en sanctionnant des collectivités qui licencient des
Témoins de Jéhovah dont la seule faute professionnelle est l’appartenance à ce mouvement. De même, il
rappelle qu’on ne peut refuser la location d’une salle à ce mouvement, uniquement parce qu’il ne serait pas
agréé.
La pratique administrative des fonctionnaires est soumise au contrôle du juge et elle doit obéir dans le
domaine des cultes à une double exigence : la protection de l’ordre public et le respect de l’article 1er de
la Constitution en vertu duquel « la République respecte toutes les croyances ».
Les Témoins de Jéhovah et la non-assistance à enfance en danger : la question des transfusions
269
C’est autour de l’appréciation du trouble à l’ordre public que constitue le refus de transfusion sanguine
que se focalise désormais l’accusation de dérive sectaire à l’encontre des Témoins de Jéhovah.
En effet, le refus de voter ne saurait constituer un trouble à l’ordre public dans un pays où le vote n’est
pas obligatoire. Au demeurant, nul ne demande la dissolution de la Fédération anarchiste au motif que ses
adhérents font du prosélytisme en faveur du refus de vote et bénéficie pour cela d’une fréquence radio
accordée par le CSA.
De même la question du refus du service national ne se pose plus depuis sa suppression.
Enfin, le prosélytisme, c’est-à-dire le fait de militer pour faire connaître et défendre ses opinions dans la
rue ou en faisant du porte à porte, n’est pas en soi condamnable, si bien sûr il ne s’agit pas de
harcèlement. Par analogie, on n’imagine pas retirer à un vendeur bénévole de L’Humanité dimanche la
garde de son enfant, pas plus qu’à un syndicaliste qui défile le 1er mai sa fille.
C’est donc bien le refus de la transfusion sanguine qui pourrait constituer un trouble à l’ordre public, s’il
s’avérait que l’affirmation de cette croyance impérieuse entravait le fonctionnement du service public
hospitalier.
Il n’appartient pas à l’administration de porter un jugement sur les croyances ou sur la conscience des
personnes, à moins de renvoyer à un autre temps ou à un autre régime politique. L’église catholique peut
condamner l’IVG prévue par la loi, mais elle ne troublerait l’ordre public que si, par ses manifestations,
elle empêchait l’accès des femmes au service hospitalier.
Je rappelle que le Conseil d’État, dans une décision du 16 août 2002, a estimé que le refus de recevoir une
transfusion sanguine constitue l’exercice d’une liberté fondamentale et que la loi Kouchner de mars 2002
a renforcé le droit du patient majeur à discuter de son traitement, droit déjà consacré par la
jurisprudence du Conseil d’État.
L’un des critères permettant à une association cultuelle de bénéficier des avantages fiscaux reconnus à
cette catégorie d’association repose sur l’absence de trouble à l’ordre public. J’ai demandé lors d’un
comité de pilotage de la Miviludes que soit lancée une enquête auprès des agences régionales
d’hospitalisation et des hôpitaux, afin de recenser éventuellement les faits constitutifs de trouble à
l’ordre public à travers des perturbations du service public hospitalier liées au refus de transfusion
sanguine. Le représentant du ministère de la santé au sein des instances de la Miviludes nous a indiqué à
l’époque que ce recensement était impossible, car, de peur des procédures, les responsables hospitaliers
hésiteraient à dénoncer les troubles à l’ordre public.
Cette explication me semble légère, surtout si l’on considère que la vie de milliers d’enfants est en jeu.
On a parfois cité le chiffre de 45 000 enfants Témoins de Jéhovah en danger. Les fonctionnaires
hospitaliers sont en effet protégés par leur statut et ont l’obligation dans le cadre de l’article 40 du
Code de procédure pénale de signaler les faits délictueux au procureur de la République.
En vue de cette audition, il m’a semblé nécessaire de demander aux préfectures des départements de
faire le recensement sur les 3 dernières années des incidents liés à la transfusion. Au vu des résultats
obtenus, ce qui remonte, c’est un petit nombre d’incidents souvent réglés par la discussion.. Jamais
d’incident, qui met en cause des enfants ou le pronostic vital ou le fonctionnement du service public
hospitalier, ne m’a été signalé ces trois dernières années.
En ce qui concerne plus spécifiquement les enfants et la transfusion sanguine, je rappelle qu’en cas
d’urgence, l’alinéa 5 de l’article L. 111-4 de la loi de mars 2002 prévoit que « le consentement du mineur ou
du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché, s’il est apte à exprimer sa volonté et à
participer à la décision. Dans le cas où le refus d’un traitement par la personne titulaire de l’autorité
parentale ou par le tuteur risque d’entraîner des conséquences graves sur la santé du mineur ou du
majeur sous tutelle, le médecin délivre les soins indispensables ».
Par conséquent, la loi est claire : le droit de l’enfant à s’exprimer est respecté, mais c’est sa santé qui est
privilégiée même en cas d’opposition des parents. La loi de 2002 a donc apporté une amélioration certaine,
270
puisqu’elle permet au médecin d’agir sans avoir à demander à l’autorité judiciaire d’ordonner les mesures
d’assistance éducative qui étaient auparavant nécessaires à son intervention.
En situation d’urgence, le médecin est juridiquement habilité à se substituer en toute légitimité et
légalité à l’autorité parentale et la question des soins à prodiguer encadre ce suspens de l’autorité
parentale.
J’ajoute que si l’on se pose la question des hôpitaux, c’est bien parce que les Témoins de Jéhovah se
rendent en milieu hospitalier et n’hésitent pas à utiliser les structures publiques, de la même manière
qu’ils scolarisent leurs enfants dans les écoles publiques. On est donc loin d’une volonté de se couper du
monde.
L’évolution de la pratique administrative vis à vis des Témoins de Jéhovah
Tous ces éléments attestent de l’absence de trouble à l’ordre public et justifie notre pratique
administrative vis-à-vis des Témoins de Jéhovah. Mais j’aimerais rappeler que, contrairement à ce qui se
dit régulièrement sur l’action du ministère de l’Intérieur vis-à-vis des Témoins de Jéhovah, la pratique
administrative n’a pas toujours été des plus libérales. Elle s’est lentement modifiée sous l’effet de la
jurisprudence.
Si nous comparons la manière dont nous avons spontanément traité la mouvance bouddhiste, qu’au fond
nous connaissons très mal, et les Témoins de Jéhovah, la différence d’approche et de traitement est
manifeste. Pour les premiers, nous avons très facilement accordé le statut d’association cultuel et dès les
années 80 nous avons reconnu des congrégations bouddhistes, 11 à ce jour, donnant ainsi une très large
interprétation à la définition du culte, stabilisée par le Conseil d’Etat, les Bouddhistes ne vénérant pas
exactement de divinité et développant des formes de croyances particulières.
A cette occasion nous avons aussi élargi la définition de ce qu’est une autorité cultuelle, puisque pour
reconnaître ces congrégations, nous sollicitons l’avis du ministère des Affaires étrangères sur la filiation
spirituelle dont se réclame la congrégation afin de bien vérifier qu’elle est ancienne et sérieuse.
C’est en janvier 1993 que le Conseil d’État a jugé que les Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah
étaient des lieux de culte et qu’à ce titre elles devaient être exonérées de la taxe foncière. Et le libre
exercice du culte suppose naturellement la liberté d’ouvrir des lieux de culte. C’est l’objet de la circulaire
du bureau central des cultes du 14 février 2005, qui demandait aux préfets de rappeler ce droit
fondamental aux maires, compte tenu des pratiques abusives du droit de préemption et des refus de
permis de construire qui tendaient à se multiplier.
Cependant, ce n’est qu’à partir de deux autres décisions du Conseil d’État en 2000, 7 ans après, que nous
nous sommes mis en conformité avec la jurisprudence en accordant systématiquement le bénéfice des
dispositions prévues pour les associations cultuelles, aux associations des Témoins de Jéhovah et en
abandonnant l’argument selon lequel la doctrine même des Témoins de Jéhovah était constitutive d’un
trouble à l’ordre public, conforté par la jurisprudence antérieure du Conseil d’État.
La stabilisation par la justice administrative des droits des Témoins de Jéhovah est un fait indéniable.
Elle implique une prise en compte de ce droit par l’administration et je crois par les intervenants
associatifs.
Le bureau central des cultes est naturellement attentif à la maltraitance des enfants ou des adolescents
ou développement de pratiques qui sont contraires à la liberté de conscience dans un cadre qui recouvre
des mineurs, pour apprécier la capacité juridique des associations cultuelles. C’est en fonction de ces
critères et au regard de la dangerosité pour l’ordre public que l’attention du BCC se porte sur les dérives
sectaires qui se réclament en particulier de l’Islam. À titre d’exemple, s’agissant de courant, de ces
courants, les traits les plus saillants des dérives sectaires sont le mauvais traitement aux enfants et aux
adolescents et en particulier aux jeunes femmes, par l’enfermement, la déscolarisation, le mariage forcé.
Il n’est pas rare non plus que des incidents aient lieu dans les services publics qu’ils soient hospitaliers ou
scolaires à partir du refus de la mixité. Ces dérives liées à l’Islam, peuvent chez des jeunes, présenter un
271
caractère mortifère, dangereuses non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour autrui, puisqu’elles
peuvent déboucher, après que ces jeunes aient quitté leur famille et parfois leur pays, sur des actes
extrêmement violents et suicidaires.
Ces dérives sectaires posent à la fois des problèmes d’intégration d’ordre public, comme l’atteste
l’incident récent survenu à Lyon où une lycéenne qui ne s’astreignait pas au jeûne du Ramadan, a été
violemment prise à partie.
Cette attention nous voudrions la faire partager à la foi par la Miviludes et par les associations de
défense des victimes. Or, force est de constater que ce segment des dérives sectaires suscite peu
l’attention ; manifestement les familles de ces jeunes n’intéressent pas, pas plus que les victimes.
Pourtant, il nous semble que l’action dans ce domaine serait complémentaire de l’action strictement liée à
la sécurité et l’appréhension du terrorisme. Il y aurait une certaine urgence à s’y attarder.
Le droit d’éduquer ses enfants selon ses principes
Je voudrais l’aborder à partir de deux mouvements, qui aujourd’hui préoccupent la Miviludes : les Frères
de Plymouth, qui ont fait l’objet d’une mention dans le dernier rapport de la Miviludes, et les Loubavitch,
qui font l’objet depuis quelques mois d’une attention particulière de la mission.
En effet, cette problématique englobe des domaines particulièrement délicats, où s’articulent le droit
des enfants, le droit des familles à éduquer selon les valeurs qu’elles estiment devoir transmettre,
conformément à leur conviction religieuse et philosophique, comme je l’ai dit tout à l’heure, et le regard
que peuvent porter les sociétés et les pouvoirs publics sur certaines familles en fonction de l’évolution
des normes éducatives et sociales. Le tout est rendu encore plus difficile à apprécier du fait que les
familles appartenant à ces courants sont traversées comme tous les groupes sociaux par des tensions
internes, des conflits, des séparations.
Dans plusieurs procédures de divorce, on constate que l’appartenance religieuse d’un des parents est
invoquée auprès du juge par son conjoint, à tort et à travers. La jurisprudence y a mis un peu d’ordre, en
rappelant que l’on devait apprécier d’abord le bien être de l’enfant, en précisant les conséquences
néfastes avérées sur l’enfant et non en les présupposant du fait de l’appartenance spirituelle du parent.
Les Frères de Plymouth
C’est justement à partir de procédures de divorce que s’est constitué l’Association d’aide aux victimes
des Frères exclusifs, association qui a popularisé de manière négative les Frères de Plymouth,
communauté de tradition protestante existant en France et en particulier à Chambon-sur-Lignon depuis
plus d’un siècle. L’association luttant contre les Frères de Plymouth révèle ainsi des comportements
atypiques, en particulier à propos des enfants. Dans les faits, les membres de cette communauté ne
doivent pas regarder la télévision ou n’utiliser Internet qu’à des fins professionnelles. Ils lisent par
ailleurs la Bible en anglais.
Sur la base de tels développements et de l’existence d’une procédure devant le TGI de Lyon pour
enlèvement d’enfants, nous avions demandé au préfet du Rhône de refuser aux Frères de Plymouth le
bénéfice des articles 200 et 238 du Code général des impôts. Dans le cadre de ce mouvement, le
ministère de l’Intérieur n’a donc pas agi par excès de libéralisme, alors même que les Frères de Plymouth
avaient bénéficié devant le Tribunal administratif de Lyon en 1999 d’un jugement faisant droit à leur
demande de voir leurs bâtiments cultuels exonérés de la taxe foncière.
Cependant cet opprobre ne correspond pas aux sentiments des populations locales qui côtoient les
adeptes. C’est à partir de ce constat que Jacques Barrault, alors député de Haute-Loire, avait demandé
en accord avec les Frères de Plymouth à une spécialiste des mouvements religieux de faire une étude sur
ce mouvement, qui puisse être rendue publique. C’est l’étude de M me Blandine Chelini-Pont de l’Université
d’Aix. Cette étude n’a pas été suffisante et les Frères de Plymouth ont demandé à un chercheur au CNRS,
Sébastien Fath, de réaliser une autre étude sur eux dans un souci de transparence.
272
A cet égard, cette volonté de transparence de la part de mouvements qui se sentent injustement
stigmatisés se retrouvent aussi chez les Témoins de Jéhovah, qui se sont toujours dits favorables à une
étude sur les jeunes de leur mouvement, dès lors qu’elle serait confiée à des universitaires reconnus,
comme ceux qui travaillent avec la présidente de l’EHESS, M me Hervieu-Léger, ou encore dans le
laboratoire du CNRS étudiant les religions et la laïcité, dirigé par Jean-Paul Willaime. Une telle volonté
de transparence, je crois, doit être soulignée.
Fort donc de ces études scientifiques et de témoignages de personnes fréquentant les Frères de
Plymouth, l’ancienne équipe de la Miviludes avait modéré son jugement sur ce mouvement, en
reconnaissant que les accusations portées contre eux ne correspondaient pas tout à fait à la réalité.
Cependant, le rapport 2005 de la Miviludes fait réapparaître les Frères de Plymouth comme étant
susceptibles de dérives sectaires dans l’éducation des enfants. Cela n’est naturellement pas à exclure,
mais encore faut-il étayer les dossiers de manière rigoureuse et précise. Or, dans cette affaire, nous
sommes une fois de plus dans des formes d’approximation qui peuvent à terme discréditer la nécessaire
et légitime action des pouvoirs publics contre les dérives sectaires.
Plus précisément, le nouveau dossier à charge est alimenté par trois éléments qui posent question.
Premier élément : les déclarations de l’ancien président de l’AVIFE sont mises en valeur alors qu’il a été
condamné pour propos diffamatoires envers les Frères de Plymouth par le TGI de Lyon le 4 janvier 2005.
Deuxième élément : il est indiqué dans le rapport que les Frères de Plymouth refusent toute scolarisation
publique. Ceci est factuellement inexact et, du reste, l’actuel président de l’AVIFE a suivi une partie de
sa scolarité obligatoire dans l’enseignement public, alors qu’il avait expliqué le contraire à la Miviludes.
Troisième élément, important également pour apprécier la dérive sectaire à l’égard des enfants Frères de
Plymouth : il n’est pas indiqué que le centre d’enseignement par correspondance, le lycée Le Chêne, qu’ils
ont constitué, a obtenu l’agrément de l’Éducation Nationale. Ce centre est contrôlé par l’inspecteur
pédagogique régional du ministère de l’Éducation nationale rattaché à l’Académie de Lille.
D’après les indications fournies au préfet du Rhône, les contrôles effectués montrent que les enfants
connaissent un développement intellectuel et physique conforme à ce que l’on est en droit d’attendre à
leur âge. Cet inspecteur déclare que, je cite : « les travaux sont rigoureux sur la forme et sur le fond,
que le cours donne une impression de sérieux, que le responsable est un ancien principal de collège, qui du
reste n’est pas un adepte des Frères de Plymouth, comme d’ailleurs 90 % des enseignants qui
interviennent dans ce centre ».
J’ajouterais que les élèves Frères de Plymouth sont systématiquement bilingues dès le plus jeune âge et
pour certains trilingues, ce qui prouve pour le moins un certain développement intellectuel, même s’il est
vrai que l’intellect ne protège pas des dérives sectaires ou autres.
Là encore il s’agit d’un problème de méthode et de crédibilité de l’action publique. Au fond, lorsqu’on est
imprécis dans les faits évoqués et que l’on se remet au seul témoignage de personnes qui ont quitté les
groupes, on ne peut pas élaborer une appréciation juste des faits en cause et réaliser une administration
rigoureuse de la preuve particulièrement nécessaire dans une enquête, qui, dépourvue des garanties
propres à la procédure judiciaire, peut néanmoins mettre en cause l’honneur des personnes. L’enjeu est
pourtant de taille, bien au-delà des questions des dérives sectaires, il s’agit de l’équilibre entre la
nécessaire protection de l’enfance et le droit des familles à choisir l’éducation de leurs enfants.
Et j’en viens aux Loubavitch : L’État peut-il légitimement qualifier les Loubavitch de mouvement à dérive
sectaire, en d’autres termes, peut-on considérer qu’un comportement communautaire revendiqué, suffise
à caractériser le trouble à l’ordre publique constitutif de la dérive sectaire ? Certes, le mode d’éducation
des enfants Loubavitch peut sembler les couper du monde, cependant, il n’est pas démontré que cette
longue tradition ait produit des difficultés sur le plan éducatif, ni à ma connaissance de trouble à l’ordre
publique dans les quartiers de Paris où se concentre la population Loubavitch. Les Loubavitch sont à
l’image d’un phénomène qui se manifeste dans notre pays depuis quelques dizaines d’années ; on assiste au
large développement d’une remise en cause des normes et principes communément admis en vue de se
273
mettre à l’écart ou de rester entre soi, phénomène qui avait été déjà observé par Tocqueville, alors même
que l’origine américaine des sectes est souvent mise en avant.
Des religiosités nouvelles, du moins dans notre pays, et des pratiques sociales non conventionnelles voient
le jour. Confrontés à une telle diversification de notre paysage spirituel et philosophique, il est essentiel
pour nous de ne pas confondre « non conformisme » et « dangerosité », et par conséquent de distinguer
les pratiques sociales originales, de pratiques à risques. Certes, chez les Loubavitch, il existe une forte et
solennelle reconnaissance du leader aujourd’hui disparu, ce n’est pas en soi condamnable. Certes, pour en
revenir aux problèmes qui préoccupent votre commission, les enfants portent un chapeau à partir de 13
ans et ont l’obligation d’étudier la Thora, obligation respectée plus assidûment sans doute que par
d’autres juifs.
De tels comportements peuvent, peut-être, étonner l’observateur. Toutefois, ils n’en constituent pas
pourtant un problème d’ordre public. Je rappelle en outre que les établissements d’enseignement
Loubavitch sont tous sous contrat avec l’État. Dès lors, il serait pour le moins paradoxal que, ce que l’État
accorde sous le contrôle des inspecteurs de l’Éducation nationale, d’autres le mettent en cause alors que
ce n’est pas leur domaine de compétence.
En conclusion, j’aimerais souligner un paradoxe essentiel du point de vue de l’action des pouvoirs publics.
Je crains fort que la stigmatisation de mouvements comme les Loubavitch ou Les Frères de Plymouth
risque de faciliter le passage à l’acte de personnes qui auront bon jeu de se couvrir d’une bonne
conscience antisectes pour justifier leurs actes de malveillances ou antisémites.
A ce titre, nous voyons augmenter les agressions contre les Témoins de Jéhovah. Autrement dit, je crains
fort que cette stigmatisation, ce type de dénonciation, ne constitue à terme des troubles à l’ordre
publique ou, pour le moins, des manifestations d’intolérance à l’égard de l’une des libertés les plus
fondamentale de tout homme et de tout citoyen : la liberté de conscience.
M. le Président : Je vous remercie M. Leschi. Aujourd’hui, M. Leschi, 17 octobre 2006, je crois que c’est
la première fois, en ce qui me concerne, que j’entends un discours public, qui plus est, qui a le mérite
effectivement de la clarté, une labellisation, une reconnaissance officielle de la religion des Témoins de
Jéhovah. Je crois qu’aujourd’hui, après vous avoir entendu, nous pouvons dire ici, et vous allez nous le
confirmer, que les Témoins de Jéhovah sont la cinquième religion de France.
M. Didier LESCHI : Monsieur...
M. le Président : Vous avez... Laissez-moi terminer, s’il vous plaît. Vous avez, et j’ai besoin d’explications
pour qu’on aille jusqu’au bout de cette information, qui me paraît aujourd’hui véritablement « historique »,
puisque c’est la naissance des Témoins de Jéhovah en tant que religion à part entière. Vous avez passé en
revue tout ce qui pouvait constituer un trouble à l’ordre public et qui ne le constitue plus au regard du
ministère de l’Intérieur, et qui donc peut donner parfaitement le statut d’association cultuelle. Vous avez
énuméré le refus de vote, en disant que le refus de vote n’est pas un trouble à l’ordre publique, puisque le
droit de vote n’est pas obligatoire ; le vote n’est pas obligatoire. Vous avez évoqué le service national,
dont la question ne se pose plus. Et vous avez abordé aussi d’autres points plus, je dirais, plus
anecdotiques, tels que le porte à porte, qui n’est pas en soi constitutif d’un trouble à l’ordre public. Et
vous en êtes arrivés à la question de la transfusion sanguine, qui est beaucoup plus délicate, en rappelant
la jurisprudence de la Cour de Cassation 2002, selon laquelle chaque individu est libre de refuser une
transfusion sanguine. Ce n’est pas ça ? C’est le Conseil d’État, pardon, la jurisprudence du Conseil d’État,
tout à fait, et vous avez même évoqué le consentement possible du mineur en capacité également de
consentir un refus de transfusion sanguine.
Vous avez ensuite expliqué que lorsque des préfectures vous demandent si, ce qui est normal dans une
coordination du ministère de l’Intérieur, si elle peut accorder cette « petite reconnaissance » à une
association cultuelle locale, en définitive en éliminant tous ces troubles à l’ordre public supposés, en
rappelant la jurisprudence du Conseil d’État, c’est une somme de ce qui se passe dans notre pays
actuellement, du Conseil d’État sur la qualification de lieux de culte des Salles du Royaume, vous avez
274
conclu de manière extrêmement claire, en disant que c’est un fait indéniable, aujourd’hui, qu’il n’y a aucune
raison pour que votre bureau refuse le statut d’association cultuelle lorsqu’une préfecture est saisie d’une
demande de « petite reconnaissance » locale.
Alors, moi j’ai besoin, et je pense que mes collègues ici présents ont besoin d’avoir cette confirmation, ou
alors c’est une interprétation erronée de ma part, vous considérez donc au Ministère de l’intérieur, que
les Témoins de Jéhovah sont juridiquement aujourd’hui à même de bénéficier du statut d’association
cultuelle à part entière. Et il faudra que vous nous disiez pourquoi l’administration fiscale réclame 50
millions d’euros, je crois, à peu près, de redressement fiscal, puisque les dons manuels dont ils ont eu
bénéfice sont quand même tombés sous la coupe fiscale. Pourquoi cette contradiction ? Et je vous
demande, mais alors très clairement, parce que je crois que le moment est très important, si
effectivement vous êtes en train de nous dire qu’aujourd’hui l’administration n’a aucun grief à faire aux
Témoins de Jéhovah, pour leur refuser le statut d’association cultuelle, au même titre que n’importe
quelle religion.
M. Didier LESCHI : Monsieur le Président, d’abord il faut être très clair et très précis dans les termes.
Je sais qu’on fait parfois, on a fait cet été une fausse polémique au ministre de l’Intérieur à propos des
Témoins de Jéhovah. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur ou le ministère de l’intérieur qui reconnaît les
Témoins de Jéhovah, comme ça : c’est l’application des décisions, des arrêts du Conseil d’État. Et comme
je vous l’ai indiqué dans mes propos préliminaires, nous avons mis 7 ans avant de nous mettre en
conformité avec la jurisprudence du Conseil d’État, donc je vous le redis, dans cette affaire, nous n’avons
pas fait preuve d’un très grand libéralisme. Nous sommes, comme tout fonctionnaire, soumis au contrôle
du juge dans nos actes administratifs et en l’occurrence, le juge administratif est très clair : les Témoins
de Jéhovah ont le droit de bénéficier des avantages des associations cultuelles.
En ce qui concerne le mineur, je vous ai simplement rappelé les textes qui ont été votés par la
représentation nationale, c’est-à-dire que le mineur, dans le cadre de la loi Kouchner, et bien, on lui
demande son avis et puis le médecin peut passer outre, et je vous ai indiqué que c’était sans doute un
dispositif qui renforçait la protection du mineur, puisque le médecin peut passer outre, sans passer par
l’étape de l’autorisation de justice comme il y avait avant. Donc, je vous ai dit que la loi 2002 protégeait
tout à fait les enfants mineurs, Témoins de Jéhovah, qui seraient confrontés à un problème de
transfusion sanguine une fois qu’ils sont à l’hôpital. Donc là, la question n’est pas celle, de la manière dont
vous la posez.
Enfin en ce qui concerne le redressement fiscal des Témoins de Jéhovah qui est un redressement
technique opéré dans la période 96-97 sur la base d’un texte qui a été modifié à la fin des années 80, en
ce qui concerne la taxation des dons manuels, l’administration fiscale a, sur la base d’une assiette qui
était de 18 millions, opéré les redressements qui étaient juridiquement inscrits dans le code général des
impôts. Cela dit, les dites associations aujourd’hui sont tout à fait en conformité avec le droit fiscal,
puisqu’elles ont le bénéfice du droit des associations cultuelles. Alors certes, il y a un contentieux fiscal
passé entre l’administration fiscale, entre l’Etat et les Témoins de Jéhovah, il n’y a pas de contentieux
présent sur ces dons manuels.
Cela dit, ce qui a compliqué la discussion en ce qui concerne les Témoins de Jéhovah et les dons manuels,
c’est que la loi, le cadre juridique, en ce qui concerne le droit des cultes, ne suppose pas l’existence d’une
association pour exercer une activité cultuelle. C’est la loi de 1907 dans son article 4, qui prévoit qu’on
peut avoir une activité cultuelle sans association, avec une association loi 1901, avec une association loi
1905. Aujourd’hui par exemple, 90 % des associations qui gèrent des lieux de culte musulman ne sont pas
des associations loi 1905 mais loi 1901, et indéniablement elles reçoivent des dons manuels, et je pense
qu’il faut mesurer avec une extrême attention une application peut-être par trop systématique d’une
législation, qui serait à terme vécue par les fidèles musulmans comme ponctionnant leurs dons pour la
construction par exemple des lieux de culte, alors qu’elles sont en association loi 1901.
M. le Président : Donc, M. Leschi, je ne me suis pas trompé dans l’interprétation de votre exposé, de
votre texte fondateur aujourd’hui ?
275
M. Didier LESCHI : Mon interprétation, M. le Président, c’est que je ne vois pas, mais je suis prêt à
tout examiner, je ne vois pas aujourd’hui de dossier montrant un trouble à l’ordre public. Je veux dire que
je ne confonds pas la liberté de conscience et le trouble à l’ordre public.
M. le Président : Comprenez bien que c’est très important...
M. Didier LESCHI : Et quand j’ai demandé à la Miviludes d’essayer de constituer ces éléments de
preuves, de troubles à l’ordre public, par exemple en interrogeant les ARH, les directeurs d’hôpitaux,
pour savoir si, par exemple, dans le cas d’un refus de transfusion sanguine, il y avait une entrave au
fonctionnement du service public hospitalier. Je n’en ai pas. Donc je ne vais pas inventer un trouble à
l’ordre public, qui plus est qui serait durement sanctionné par le juge, et je sais que vous y serez sensible,
alors que l’on n’a pas apporté un dossier étayé.
M. le Président : Monsieur Leschi, on n’est pas en train de faire le procès de votre bureau, on n’est pas
en train... on veut comprendre, non, non...
M. Didier LESCHI : J’ai eu le sentiment à travers votre question que…
M. le Président : Pas du tout, non, non, nous sommes là pour essayer de comprendre, vous avez fait un
exposé d’une extrême importance que je considère vraiment comme une première, je ne pense pas avoir
entendu un discours aussi net et clair sur la question des Témoins de Jéhovah, je parle sous le contrôle
des plus anciens que moi, que ce soient M. Alain Gest ici présent ou Martine David et d’autres. C’est la
première fois que, officiellement, l’administration vient nous dire, les Témoins de Jéhovah doivent être
considérés, étant précisé que nous sommes dans un régime de séparation de l’Église et de l’État, mais il
n’y a aucune raison de traiter ….
M. Didier LESCHI : Je vous explique la pratique administrative.
M. le Président : Oui, vous êtes en train de m’expliquer la pratique administrative...
M. Didier LESCHI : Tout à fait. Je la défends.
M. le Président : Il n’y a aucune raison de traiter autrement les Témoins de Jéhovah que l’Église
catholique, juive ou protestante, oui ou non ?
M. Didier LESCHI : Tout à fait.
M. le Président : Je crois que ça a le mérite de la clarté.
M. Didier LESCHI : Tout à fait, tout à fait, tout à fait !
M. le Président : Je crois que vous, votre position aujourd’hui est vraiment fondatrice puisque à ma
connaissance c’est la première fois...
M. Didier LESCHI : Je dirais : mais comme les Témoins de Jéhovah, l’Église Catholique, le
Protestantisme, d’autres courants peuvent être susceptibles à travers certaines de leurs associations à
un moment donné, de constituer des troubles à l’ordre public.
M. le Président : Très bien, simplement, et je pense que mes collègues veulent, ont le souhait aussi de
vous poser quelques questions. Je voudrais vous dire, et que faites-vous, vous avez parlé beaucoup de la
maltraitance, que faites-vous de la maltraitance psychologique des enfants ? Nous avons ici entendu des
jeunes Témoins de Jéhovah, des jeunes majeurs, qui nous ont raconté leur parcours d’enfermement
psychologique. Vous savez comme nous quel est le traitement social du mineur au sein des Témoins de
Jéhovah qui ne peut pas participer à un certains nombres de manifestations laïques, qui vit entre la Salle
du Royaume et sa famille et qui d’un certain point de vue, qui nous a été exposé ici, ne correspond pas aux
normes internationales, notamment celle de la convention de New York sur le droit de l’enfant, qui exige
que l’enfant soit élevé et éduqué pour atteindre un esprit critique pour en faire un citoyen libre. Est-ce
que cela fait partie de la problématique qui puisse constituer un trouble à l’ordre public aux yeux de votre
administration ?
276
M. Didier LESCHI : Écoutez, vous savez bien que ce sont des questions qui sont extrêmement difficiles
et délicates, cela dit moi je suis tout à fait preneur d’un dossier étayé, par exemple il y a un défenseur
des enfants, il n’a jamais saisi l’administration du ministère de l’Intérieur pour, en indiquant qu’il y avait
manifestement quelque chose qui était un trouble à l’ordre public. En ce qui concerne la liberté de
conscience et le droit d’éduquer ses enfants selon les valeurs que l’on souhaite transmettre, vous savez
bien qu’il y a toujours une appréciation qui peut être très différente en fonction des personnes. Il fut un
temps où l’on expliquait, on pouvait expliquer, que quelqu’un qui adhérait à un mouvement communiste était
dépouillé de sa personnalité et quand il en sortait il avait le sentiment d’une extrême douleur, puisque ses
anciens camarades refusaient de leur parler. Et du reste, quand j’étais étudiant en sciences politiques, il
y avait un ouvrage qui était donné en usuel dans une salle célèbre, des usuels qui s’appelaient « la secte »,
à propos du parti communiste et qui étaient écrits par un sociologue que l’on entend souvent dans les
ondes, qui s’appelle Marc Lazar. Voilà, tout ça est une question d’appréciation.
M. le Président : Je crois qu’il faut quand même éviter de tomber dans la comparaison qui risque de
banaliser…
M. Didier LESCHI : Mais si vous avez... pour l’instant aucune procédure judiciaire...
M. le Président : l’intérêt de notre commission pour ces sectes…
M. Didier LESCHI : Aucune procédure judiciaire, aucun fait, aucune condamnation, ne nous a été
présentée, mais si elle nous l’est présentée, eh bien on en tiendra compte, et qui indiquerait, qu’il y a là
quelque chose de systématique et sui generis au mouvement considéré.
M. le Président : M. le Rapporteur.
M. le rapporteur, Philippe VUILQUE : Merci M. le Président ! Monsieur Leschi, votre audition est
inquiétante et édifiante et nous ne regrettons pas de vous avoir invité à cette audition. Pour compléter ce
que vient de dire le Président, vous avez l’air de faire fi complètement de la convention internationale des
droits de l’enfant que la France a signé en 1990. Et ce qui nous inquiète c’est que le Conseil d’État dans sa
jurisprudence ne fait pas, ne fait jamais référence, sauf à ce que je me trompe, à la Convention
internationale des droits de l’enfant, encore une fois signée par notre pays. Et pour illustrer mes propos,
question très simple : si demain la Scientologie ou le mouvement Raëlien demandent au ministère de
l’Intérieur, créent une association et demandent au ministère de l’Intérieur de reconnaître cette
association, association cultuelle au régime existant aujourd’hui, puisque vous vous fondez sur l’ordre
public, sans autre procédure, qu’est-ce que fait le ministère de l’Intérieur ?
M. Didier LESCHI : Il appliquera les conclusions fameuses du rapporteur Arrighi Casanova, qui
expliquait que la définition d’un culte et ce qui permettait la reconnaissance pour les associations des
droits des associations cultuelles, c’est le fait que les gens s’assemblent pour vénérer une divinité et, par
ailleurs, qu’il y ait une manifestation suffisamment ancienne et stabilisée du culte considéré. Ça ne me
semble pas le cas des Raëliens et de l’Église de Scientologie.
M. le rapporteur : Alors pourquoi également... donc si je comprends bien, aujourd’hui, lorsqu’un Préfet
interroge le bureau des cultes, notamment aujourd’hui avec les Témoins de Jéhovah... donc si je
comprends bien systématiquement, par rapport à la jurisprudence, il est conseillé à ce Préfet, qui
s’interroge par rapport à cette... à tout ce que l’on connaît aujourd’hui sur le mouvement, donc le
ministère de l’Intérieur lui dit très clairement : « allez-y M. le Préfet, reconnaissez et acceptez la
demande de l’association locale des Témoins de Jéhovah d’être reconnue association cultuelle ».
M. Didier LESCHI : M. le Rapporteur, je veux dire : ce que va faire le Préfet, c’est d’appliquer le cadre
normatif, sachant que ses actes sont contrôlés par le juge administratif et le Conseil d’État.
M. le rapporteur : Justement, je me permets de vous interrompre...
M. Didier LESCHI : Et comme je l’ai rappelé, tout ça n’est pas descendu du ciel, si je puis me
permettre...
277
M. le rapporteur : Alors, si vous permettez...
M. Didier LESCHI : C’est plus de 10 ans de procédures devant le tribunal administratif.
M. le rapporteur : D’accord, alors imaginons que le ministère de l’Intérieur ait une attitude différente,
il dit au préfet : « refusez ». Donc les Témoins de Jéhovah vont aller devant le tribunal administratif.
M. Didier LESCHI : Ce qu’on a fait pendant 7 ans, et on a perdu.
M. le rapporteur : Voilà ! Et ensuite, ils vont aller au Conseil d’État ! Et qu’est-ce qui vous empêche, le
ministère public, d’invoquer la convention internationale des droits de l’enfant ? Qu’est-ce qui vous
empêche ? Pour que le Conseil d’État prenne enfin en compte la convention internationale des droits de
l’enfant ?
M. Didier LESCHI : Écoutez, la question que vous évoquez, le droit de l’enfant, je vous rappelle quand
même que le Bureau central des cultes n’est pas en charge de la protection de l’enfance, mais si des
Conseils généraux, si les associations spécialisées, si les autorités administratives qui ont été mises en
place pour protéger les enfants constituent un dossier suffisamment étayé qu’ils peuvent transmettre au
ministre de l’Intérieur en lui disant : « voilà, sur la base de l’ensemble de ces faits avérés, de ces
dossiers, nous avons un mouvement dont la philosophie fait que systématiquement les enfants sont élevés
en contradiction avec les conventions internationales signées par la France », mais nous examinerons le
dossier. Pour l’instant je ne l’ai pas vu, je ne vais pas l’inventer. Et je vous signale que dans le cadre des
compétences qui sont dévolues, tant à l’État qu’aux collectivités locales, je ne suis pas en charge de la
PMI.
M. le rapporteur : D’accord, ce n’est pas une question M. Leschi, mais je vous fais part quand même de
mon étonnement de votre conclusion, je suis, et je pèse mes mots, scandalisé par ce que vous avez dit,
parce que vous parlez du trouble à l’ordre public et vous avez évoqué le fait qu’un certain nombre
d’associations et d’autres personnes luttant contre les organisations sectaires seraient elles-mêmes à
même de participer au trouble à l’ordre public en stigmatisant un certain nombres d’organisations.
Permettez-moi de vous dire... Ah ! Excusez-moi mais je ne suis pas, en tout cas, moi, c’est ce que j’ai
compris... vous avez cité les Frères de Plymouth, vous avez cité un certain nombres d’autres organisations
sectaires et en fait c’est un renversement de la charge de la preuve, comme si ceux qui luttaient contre
les organisations sectaires étaient eux-mêmes, participaient eux-mêmes au trouble à l’ordre public.
Permettez-moi, j’ai peut-être mal compris, permettez-moi là d’exprimer par mon étonnement et ma
colère, pour ne pas dire plus sur une telle affirmation et ça confirme nos inquiétudes, nous vous avions,
M. Leschi, il y a quelques mois de ça, entendu dans le cadre du groupe d’étude « sectes » à l’Assemblée
nationale et vous nous aviez déjà tenu des propos qui nous avaient interpellés. Encore une fois je le dis :
nous ne regrettons pas de vous avoir invité aujourd’hui.
M. le Président : Martine David.
Mme Martine DAVID : Oui, je vais pas, enfin je vais un peu participer à la curée quand même. Excusezmoi, mais on se connaît un peu par ailleurs. On est, oui effectivement, ici un petit peu atterré quand
même, mais c’est temporisé par le fait qu’effectivement on était inquiet depuis votre audition par le
groupe d’étude, qui remonte à 2005 je crois, début 2005, et même 2004 puisque tout de suite après je
crois nous avions demandé rendez-vous à M. le ministre de l’Intérieur, qui nous avait reçu d’ailleurs,
c’était à ce moment-là M. Sarkozy, et on avait essayé de lui faire partager notre sentiment d’inquiétude.
On avait quand même eu le sentiment qu’il y avait eu de sa part compréhension et écoute, alors ça ne veut
pas dire systématiquement derrière mesures, et d’ailleurs il n’y a pas eu mesure, mais en tout cas à ce
moment-là, on avait quand même eu le sentiment qu’il prenait conscience quand même des risques qui
s’attachaient au fait qu’une éventuelle reconnaissance, au niveau par exemple des Témoins de Jéhovah,
entraînerait inévitablement vraiment un positionnement très fort, et de ce mouvement sectaire, et je dis
bien « mouvement sectaire », voire d’autres mouvements.
278
Alors moi, M. Leschi, je voudrais vous demander : vous avez parlé de la Miviludes, vous avez indiqué que
vous travaillez avec la Miviludes. Vous êtes, je crois, dans le comité de pilotage ou en tout cas vous avez
assez régulièrement travaillé avec eux. Je comprends mal que vous donniez le sentiment d’être
totalement imperméable aux témoignages qui ont pu être livrés à la Miviludes à plusieurs reprises par des
adeptes sortis de différents mouvements : Témoins de Jéhovah ou d’autres, je vois pas que les témoins
qu’ici, des anciens adeptes qu’on a reçus n’aient pas livré de témoignages dans d’autres instances et
notamment la Miviludes. D’ailleurs, pour certains, c’est la Miviludes qui nous les a indiqués. Donc je
comprendrais mal que vous, vous ne soyez pas au courant de la nature de ces témoignages, nature de ces
témoignages sur lesquels je suis un peu étonné que là aussi vous ne soyez pas attentif au caractère de
maltraitance psychologique ; parce que quand même vous donnez, vous dites à chaque fois, c’est la liberté
des parents d’éduquer. On est d’accord. Jusqu’à quel point la liberté des parents ou plutôt sur ce
phénomène-là, la société doit fermer les yeux totalement, alors que nous disposons déjà depuis de
nombreuses années de témoignages avérés, que bien entendu, il faut prendre avec précaution comme tout
témoignage, mais ça c’est le cas devant la justice à n’importe quel moment. Enfin, quand même, quand ici
sous le sceau du serment, des anciens adeptes obligés d’ailleurs, parce qu’en général ils sont placés aux
Témoins de Jéhovah depuis leur plus tendre enfance, et ils sont maintenus par leurs parents et sont donc
obligés de se soustraire en fait à la société. Est-ce qu’on peut considérer que vous n’avez pas
connaissance de ces témoignages, jamais, et donc moi, ça c’est la première question que je vous pose
parce qu’elle est très simple : vous pouvez quand même pas nous dire que de ça vous n’avez aucune
connaissance, ce n’est pas possible ou alors il y a quelque chose qui dysfonctionne ou c’est le Bureau des
cultes, je ne vous met pas en cause vous personnellement, mais le Bureau des cultes depuis longtemps,
vous n’occupez pas cette direction depuis si longtemps, mais ça veut dire que depuis longtemps le Bureau
des cultes dysfonctionne, ou bien alors il y a d’autres maillons faibles, si j’ose dire, mais on peut quand
même pas laisser penser, laisser dire que ces anciens adeptes ont tout inventé, que ça sort de leur
imaginaire et qu’il n’y a rien de possible.
Je reviens aussi sur le positionnement du juge administratif, vous dites : « on ne peut pas faire
autrement que de se soumettre, évidemment, à ces jugements répétés », sauf que je me pose un petit peu
la question quand même : ces jugements, ils sont alimentés par quoi et par qui ? Parce que si jamais ne
remontent des départements, des préfectures, des cellules de coordination de lutte contre les sectes, si
jamais ne remontent ou ne sont transmis des éléments qui sont de nature à apporter au moins un équilibre
dans le jugement, au moins des vrais faits qui pourraient laisser penser au juge que, y compris ce qu’on
pense, n’est pas complètement non plus sorti de notre imagination, peut-être que l’on avancerait d’une
façon un peu plus équilibrée dans ce dossier et qu’en tout cas le droit des enfants soit véritablement
respecté.
Moi, aujourd’hui, je doute. Je voudrais bien M. Leschi qu’avec nous de temps en temps, vous acceptiez de
douter sur le véritable respect du droit des enfants qui sont dans des sectes comme les Témoins de
Jéhovah ou comme la Scientologie et que vous acceptiez de regarder en face cette réalité, c’est-à-dire
qu’aujourd’hui, oui, il y a des enfants en France, je ne sais pas combien, ça je ne peux pas le dire, mais il y
a quand même un certain nombre de milliers d’enfants en France qui, pour lesquels le droit à la vie en
société, le droit à l’accès à l’éducation dans toute sa plénitude et son épanouissement n’est pas respecté.
Alors, est-ce que là-dessus on peut discuter ou pas et est-ce que vous acceptez de penser qu’à partir du
moment où on entrerait dans la véritable reconnaissance des Témoins de Jéhovah comme un culte, c’est
fini tout ça, c’est terminé, il n’y a plus moyen de s’en sortir.
M. Didier LESCHI : Mme la députée, moi j’applique un cadre juridique et je ne suis pas en charge des
décisions de justice. La question n’est pas celle-là, la question ce n’est pas de savoir si le bureau central
des cultes reconnaît ou pas les Témoins de Jéhovah, je vous dis que tout ça était tranché par la
jurisprudence administrative. La deuxième chose que j’aimerais vous dire c’est que si votre commission
étaye un dossier à charge avec des éléments précis, systématiques, des preuves qui en plus pourront être
transmis aux juges pour éventuellement des poursuites, puisque il y aura maltraitance à enfant, eh bien il
279
y a aura là peut être un début de dossier, pour l’instant on ne m’a jamais avancé de choses précises ces
dernières années.
Vous parlez des commissions locales, bien évidemment les rapports remontent, à chaque fois, tout ça
remonte, je constate l’imprécision, voilà ! Maintenant s’il y a des adeptes ou des anciens adeptes qui à un
moment donné considèrent qu’ils ont été spoliés dans leurs droits, soit quand ils étaient mineurs, soit
quand ils étaient majeurs, et qui engagent des procédures, eh bien il y aura des condamnations et à ce
moment-là on en tiendra compte.
Je vous ai dit par exemple que pour les Frères de Plymouth, nous avions arrêté tout le dossier de
demandes pour bénéficier des avantages cultuels, simplement parce qu’il y avait une instance en cours au
TGI de Lyon pour une affaire d’enlèvement d’enfant, nous n’avions même pas attendu le résultat, nous
avons dit : « il y a une instance en cours, on ne connaît pas le résultat, on n’instruit pas le dossier ». À la
fin, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
M. le rapporteur : Sinon vous l’auriez accordé bien volontiers.
M. Didier LESCHI : Si vous voulez la question, pour un courant aussi ancien, qui par ailleurs ne l’avait pas
demandé jusqu’à présent. Mais si il n’y pas trouble à l’ordre public, si il n’y a pas de choses qui attestent,
si il n’y a pas de dossiers qui remontent, ça veut dire quoi « c’est bien ce qui pose problème ».
M. le rapporteur : C’est bien ce qui pose problème.
M. Didier LESCHI : Ça veut dire quoi « c’est bien ce qui pose problème » ?
Mme Martine DAVID : M. Leschi, juste un point, quand nous constatons dans nos communes, pour
certains maires, qu’on fait faire à des enfants, des adolescents du porte à porte, est-ce que vous trouvez
que c’est normal ? Moi je vous pose des questions très simples, au-delà même de votre fonction de
directeur des cultes, parce que quand même vous n’êtes pas, vous n’êtes pas comme ça simplement... vous
êtes aussi, tout d’abord vous êtes préfet, vous avez eu des responsabilités, vous en aurez d’autres, vous
ne serez pas toujours là, est-ce que vous accepterez de considérer que nous n’inventons pas tout ça, que
c’est la réalité et qu’en plus il n’est pas si simple de témoigner quand on a été adepte, est-ce que ça aussi
vous voulez le regarder en face, et que peut-être ça explique que certains éléments d’information ont un
petit peu de mal à remonter, parce qu’il y a des témoignages, il y a des anciens adeptes qui ont des
difficultés à engager des procédures juridiques, c’est évident aussi, ça veut pas pour autant dire qu’il ne
s’est rien passé.
M. Didier LESCHI : Si vous voulez, je crois qu’il est difficile pour le ministère de l’Intérieur en tant que
ministère de se substituer aux personnes pour faire des dossiers qui incriminent d’autres personnes. Ce
n’est pas sa fonction, je vous le rappelle. Par ailleurs il y a des institutions qui sont faites pour ça. Si le
défenseur des enfants, qui existe, qui a été mis en place, par exemple, m’envoie un dossier en disant :
« ben voilà : j’ai 50 cas à travers la France, 50 cas à travers la France, d’enfants Témoins de Jéhovah qui
manifestement ont été maltraités dans leur jeunesse » et qu’il l’envoie et que le dossier est étayé, eh
bien on en tiendra compte, je ne vous dis pas que je n’en tiens pas compte...
M. le Président : On a bien compris monsieur.
M. Didier LESCHI : Je vous dis simplement que le Bureau central des cultes, il n’est pas en charge de
procédures de ce type, il est en charge d’examiner du point de vue du droit, du point de vue de la
jurisprudence du Conseil d’État une demande formulée par une association.
M. le Président : Merci M. Leschi, merci ! Nous allons passer la parole à M. Alain Gest.
M. Alain GEST : M. Leschi, d’abord permettez-moi de vous dire de manière très... très directe que je
suis très surpris, au-delà de vos propos, par, comment dirais-je, la passion que vous manifestez depuis
votre arrivée ici, au point même de couper la parole au Rapporteur. Premier point : je pense que ce sujet
peut se traiter, M. Leschi, avec sérénité, même s’il est, ô combien, difficile.
280
La deuxième chose que je voulais vous dire, c’est que, du fait que vous êtes arrivé ici dans un état d’esprit
de... extrêmement défensif, c’est le moins qu’on puisse dire, vous venez de nous faire une déclaration qui
effectivement prend une importance considérable et je vous laisse mesurer le formidable appel d’air que
ce genre d’annonce va susciter en ce qui concerne d’autres mouvements, quand la presse, qui est présente
ici, aura porté à la connaissance générale ce que vous venez d’indiquer.
Troisième élément, vous venez d’évoquer, non pas les Témoins de Jéhovah, mais un autre mouvement pour
lequel vous avez dit : « nous savions qu’il y avait une procédure en cours, avant même de connaître le
résultat, on a mis un frein ». Pour moi, ça, ça s’appelle le doute et le doute, en l’occurrence, de mon point
de vue, doit souvent être pris en considération dans des affaires de sectes qui, par définition,
malheureusement, sont difficiles à définir, si je puis m’exprimer ainsi.
Si des tas de groupes, de commissions d’enquête, de missions, se sont réunis depuis bientôt 25 ans
maintenant et ont eu des difficultés à caractériser les choses, ce n’est pas tout à fait un hasard et c’est
la raison pour laquelle ça mérite, de mon point de vue, d’avoir un regard particulier. Alors vous me direz,
un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, ou d’un autre ministère d’ailleurs, il est là pour appliquer, j’en
conviens volontiers, mais, à titre personnel, ça n’engage que moi, mais, avec ce que vous m’avez dit là, vous
nous avez dit là, ça me pose quand même un vrai problème sur la méthode actuellement existante pour
définir si oui ou non on accorde le statut cultuel à une association. En clair, le simple fait que vous ayez à
en décider dans, comment dirais-je, pour faire la suite de décisions de tribunaux administratifs ou
autres, du Conseil d’État, mais que c’est vous qui prenez cette décision, avec toutes les conséquences que
ça peut avoir derrière en termes de conséquences sur les autres mouvements, qui pourraient
éventuellement vous solliciter et qui, pour certains, vous ont déjà sollicité, vous ou vos prédécesseurs, je
vous le dis, ça me paraît extrêmement grave. Et contrairement, ce n’est pas une question, vous voyez, que
je vous pose, mais vous pourrez réagir, contrairement à ce que vous disiez tout à l’heure, je ne vois pas
bien sur quels fondements vous pourrez dire non à d’autres demandes, parce que, ce que vous avez évoqué
comme sujet, c’est-à-dire le fait qu’il y ait des réunions, je ne sais plus quels sont les termes exacts que
vous avez utilisés, mais des réunions visant à reconnaître une personnalité importante ou un homme
fédérateur ou quelque chose de fédérateur, ou en tout cas c’était cela que vous avez évoqué tout à
l’heure, à l’extrême limite, des tas de mouvements pourront utiliser ce genre d’appréciation et encore une
fois, vous allez avoir à mon avis de bien grandes difficultés pour éviter d’ouvrir grand la porte, et par
conséquent, quand on voit ce genre de conséquences poindre, on fait preuve de prudence. Je m’étonne que
vos propos soient éloignés de la prudence.
M. le Président : M. Leschi, oui.
M. Didier LESCHI : Merci, M. le Président ! M. le Député, d’abord, je suis peut-être un peu vif, d’abord
c’est dans ma nature, mais peut-être, mais aussi parce que bien souvent je sais entendre et écouter, et
j’ai bien vu que sur les Témoins de Jéhovah il y avait une mise en cause quasi-systématique et parfois
dans des termes extrêmement violents de la part de certains de vos collègues, de l’action de mon bureau
et de la mienne en particulier. Donc, permettez-moi, pour une fois, je suis là devant vous, donc j’y
réponds. La deuxième chose que je voulais dire, c’est que nous avons agi avec une très grande prudence
puisque, je vous l’ai dit, en ce qui concerne les Témoins de Jéhovah, c’est plus de 10 ans de procédure, 10
ans de procédure, et que tout çà a d’abord commencé par des refus quasi-systématiques, quasisystématiques, et c’est le juge administratif, c’est le Conseil d’État, qui a obligé l’administration et le
Ministère de l’Intérieur à changer sa pratique administrative.
M. le Président : C’est faux ! C’est faux ! M. Leschi, vous ne pouvez pas dire ça !
M. Didier LESCHI : Pourquoi ?
M. le Président : Parce que le Conseil d’État n’a jamais dit cela. Le Conseil d’État a confirmé quelques
décisions de quelques tribunaux administratifs, qui exonéraient fiscalement, mais jamais le Conseil d’État
a dit que les Témoins de Jéhovah ne troublaient pas l’ordre public et devaient être considérés comme un
281
culte à part entière. Jamais. Il faudra me produire cette décision, il n’y a pas de décision du Conseil
d’État qui ait dit cela. Donc, ne dites pas ce qui n’est pas.
M. Didier LESCHI : M. le Député, M. le Président, si un des critères pour accorder les bénéfices de la
loi de 1905, c’est justement qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public. Donc si le Conseil d’État nous dit :
« eh bien, cette association, vous avez eu tort puisque nous la justifions », à chaque fois nous avions
justifié le refus justement parce qu’il y avait un trouble à l’ordre public, si à chaque fois le Conseil d’Etat,
dans 3, 4 décisions, nous dit : « bien non, votre appréciation du trouble à l’ordre public comme le fait qu’il
existe un trouble à l’ordre public est fausse », ça s’appelle une jurisprudence. Donc, on peut continuer de
dire, eh bien vous refusez, et puis après on se fera de nouveau reprendre par le Conseil d’État. Donc,
pendant 10 ans nous avons motivé le refus du bénéfice des articles 200 et 238 pour les associations
Témoins de Jéhovah en expliquant qu’elles constituaient un trouble à l’ordre public. Plusieurs fois, le
Conseil d’État nous a dit : « Non, appréciation erronée de l’autorité préfectorale. » Ça s’appelle une
jurisprudence, alors, ou sinon je ne sais pas de quoi on parle. Et par ailleurs...
M. le Président : Question importante.
M. Didier LESCHI : Excusez-moi, mais, deuxième chose, c’est que bien évidemment, moi, en tant
qu’administration laïque, je ne porte pas de jugement sur les croyances. C’est quelque chose qui est
effectivement difficile, tout à fait d’accord, mais parce que...
M. Alain GEST : C’est bien ça le problème, d’ailleurs. Permettez-moi juste de vous couper, c’est un peu
difficile, mais...
M. le Président : Micro, s’il vous plaît !
M. Alain GEST : Le problème c’est que vous n’aviez pas commencé votre intervention depuis 30 secondes
que déjà vous évoquiez le terme « croyances », et « liberté de... » Reprenez votre texte et vous verrez,
et à partir de là et religion.
M. Didier LESCHI : Liberté de conscience.
M. Alain GEST : Et quand on examine les problématiques de sectes, je le disais à votre prédécesseur à
cette place tout à l’heure, on sait très bien qu’il y a un écran de fumée qui souvent est organisé autour de
la croyance religieuse, parce que c’est évidemment le moyen, justement, de rejeter les éventuelles
accusations de certains. Par conséquent, quand vous êtes, dès le départ, dans cette logique, et que d’une
certaine façon, dès le départ, vous placez sur le même plan d’égalité les Témoins de Jéhovah et les autres
églises qui à ce jour étaient reconnues par l’État français comme associations cultuelles, c’est ça le
problème, c’est que si vous partez de votre raisonnement de base, il est de mettre à égalité les choses,
évidemment le résultat il est connu d’avance. C’est-à-dire vous rentrez dans le discours de ceux qui nous
disent : « Il n’y a pas de problème de culte, de secte en France, il n’y a pas de problème. »
M. Didier LESCHI : Moi, je pense que...
M. Alain GEST : Tous les gens sont des affabulateurs, il ne s’est jamais rien passé, le Temple Solaire
est une aimable plaisanterie, etc, etc, etc. Eh bien, si vous pensez ça, pardonnez-moi, je répète ce que je
disais tout à l’heure, je considère que c’est peut-être la remise en cause même de l’organisation selon
laquelle vous décidez de donner oui ou non l’appellation « association cultuelle » à tel ou tel mouvement.
M. le Président : M. le Rapporteur.
M. Didier LESCHI : Je peux répondre à M...
M. le Président : Oui, excusez-moi, M. Leschi, çà appelait effectivement une réponse, oui.
M. Didier LESCHI : D’abord, dans mon texte, je dis bien, je parle bien de liberté de conscience et de
libre exercice du culte, donc de ce point de vue-là, il n’y a pas de...
M. Alain GEST : Oui, mais c’est quoi un culte ?
282
M. Didier LESCHI : Mais c’est une question difficile et c’est tout simplement suivant la jurisprudence.
Tout cela a été défini par le Conseil d’Etat, oui et c’est pour cela que je m’en réfère. La définition a été
faite par le Conseil d’Etat, pas par l’administration. D’autant que, je vous le rappelle, le régime juridique
de la loi de 1905 est un régime qui indique très clairement, très clairement, qu’on peut faire du culte,
c’est-à-dire s’assembler pour faire du culte sans association, avec une association 1901 ou avec une
association 1905. Donc c’est effectivement un régime de très grande liberté, et toute la difficulté c’est
de ne pas revenir à une notion de culte reconnu, parce que c’est l’inverse du cadre juridique de 1905.
Alors, en ce qui concerne les mouvements sectaires, moi, je pense que la meilleure approche, celle qui a
été synthétisée par la dernière circulaire, qui est toujours en vigueur, qui est celle de l’approche en
terme de dérives sectaires. Je considère moi, que tous les cultes, toutes les activités de ce type sont
susceptibles de dérives sectaires. Je pense que l’appréciation simplement par liste est une appréciation
qui réduit la focale et qui évite de s’interroger sur ce que c’est vraiment qu’une dérive sectaire et sur le
fait que ce n’est pas cantonné à tel ou tel mouvement. Je ne dis pas qu’il ne peut pas y en avoir aux
Témoins de Jéhovah, ce n’est pas ce que je vous dis. Je vous dis que la stigmatisation sur la base d’un
critère qui est la simple appartenance ne permet pas de faire avancer la question et par ailleurs, c’est
pour ça qu’on avait fait évoluer la Miviludes vers justement la notion de dérive sectaire et pas de se
cantonner simplement sur un problème de liste.
M. le Président : Oui, M. Leschi, nous prenons acte de toutes les explications qu’en tant que chef du
Bureau des cultes vous venez de nous donner et de votre souci, ce qui est tout à fait naturel, d’être en
conformité avec la jurisprudence administrative de notre pays. Ceci dit, les choses peuvent évoluer, elles
ne sont pas figées. J’ai sous les yeux une décision de la Cour de Cassation première Chambre civile du 18
mai 2005, qui vise parmi les articles qui fondent sa décision, non seulement les articles du code civil et du
code de procédure civile mais également les articles 3-1 et 12-2 de la Convention de New York du 26
janvier 1990 relative aux droits de l’enfant. C’est-à-dire que la Cour de Cassation intègre dans notre
droit interne la convention de New York. Ai-je besoin de vous rappeler les articles 12 et 13 que vous
connaissez aussi bien que moi sur les droits de l’enfant : citoyen libre, capacité de jugement, éveil, etc.
Est-ce que cela, puisque vous demandiez des faits tout à l’heure, est-ce que cette décision qui intègre la
convention des droits de l’enfant n’entre pas en ligne de compte dans votre appréciation pour accorder ici
ou là des petites reconnaissances.
M. Didier LESCHI : C’est une décision qui fait référence aux Témoins de Jéhovah, c’est ça ?
M. le Président : Absolument pas. Je dis que la Convention...
M. Didier LESCHI : Moi, je dis que je ne suis pas le juge, si j’ai des décisions officielles, je les
appliquerai...
M. le Président : Vous n’êtes pas le juge. Vous n’êtes pas le juge, vous êtes le représentant du
gouvernement au ministère de l’Intérieur, chargé de coordonner une action publique en matière de culte.
Bon, à partir de là, vous ne pouvez pas ignorer d’un trait de plume, comme çà, d’un revers de la main, ce qui
est la convention internationale qui a été ratifiée par la France.
M. Didier LESCHI : Je l’intègre tout à fait, j’en ai fait référence dans mon texte. Ce que je dis
simplement c’est que : si on m’apporte des décisions de justice qui démontrent que les Témoins de
Jéhovah sont un mouvement qui éduquent de manière systématique leurs enfants dans quelque chose qui
est l’inverse des textes internationaux qu’a signés la France et bien, bien évidemment, vous avez là un
dossier qui peut constituer un trouble à l’ordre public. Il y aura une atteinte aux droits des personnes.
M. le Président : Donc le dossier peut évoluer ?
M. Didier LESCHI : Ce que je vous dis, c’est que pour l’instant je constate qu’il y a systématiquement
imprécision des faits, impossibilité d’avancer des décisions de justice et que je ne suis pas en droit de me
substituer à cette absence de preuves.
M. le Président : Monsieur le Rapporteur ?
283
M. le rapporteur : Oui M. Leschi je voudrais rapporter, rappeler, pardon, puisqu’on parle beaucoup des
Témoins de Jéhovah que les Témoins de Jéhovah ce n’est pas notre problème, c’est pas du tout notre
problème. Notre problème ce sont les pratiques des organisations, que ce soit les Témoins de Jéhovah ou
d’autres, par rapport au sujet qui nous intéresse, notamment les enfants. Et ces pratiques par rapport
aux valeurs de la République et au respect de la loi. Le reste, comme vous l’aviez dit, chacun a sa liberté
philosophique, de conscience, on n’en a rien à faire, ce n’est pas notre problème. Mais c’est notre
problème lorsqu’il y a enfance en difficultés, enfance en danger, d’accord ?
Ceci étant dit, moi je voudrais vous poser une question sur le rapport Machelon, vous savez qu’il y a un
rapport qui circule, le rapport Machelon, qui fait comme propositions notamment de modifier la loi de
1905 et d’étendre l’origine du bail emphytéotique administratif réservé aujourd’hui aux seules
associations de la loi 1905 à toutes les associations, y compris à vocation cultuelle de la loi de 1901 ou de
la loi de 1905. Est-ce que vous ne croyez pas que c’est une porte ouverte là aussi, comme mon collègue
Gest le disait tout à l’heure, une sorte d’appel d’air à des organisations sectaires qui verraient un intérêt
évident de demander le statut d’association cultuelle.
Et puis, cette affaire d’association cultuelle... laissez-moi terminer, laissez-moi terminer ! Et puis, cette
affaire d’associations cultuelles, parce que pour ceux qui nous écoutent ils sont en train de se dire :
« mais qu’est-ce que c’est cette histoire d’association cultuelle ? » À la limite pour dire : « mais ce n’est
pas méchant d’être reconnue association cultuelle ». Mais on connaît l’agissement des organisations
sectaires, parce que « association cultuelle » c’est uniquement une reconnaissance fiscale, des avantages
fiscaux. Or, comment s’en servent les organisations sectaires, c’est là notre problème, c’est là le fond du
problème. Ils disent : « on a obtenu de la part de l’état une reconnaissance association cultuelle,
association cultuelle, donc culte, donc religion : nous sommes une religion ». Pourquoi vous venez nous
chercher des poux dans la tête, que ce soit les parlementaires, associations et autres, c’est là la question,
c’est là la question qui se pose. Et la question qui se pose aussi, je reviens sur ce que vient de dire le
Président, c’est de dire : vous, vous avez la capacité aussi peut-être de faire évoluer la jurisprudence du
Conseil d’État en refusant, en refusant et en donnant les instructions aux Préfets en refusant le statut
d’association, d’association cultuelle, en évoquant la convention internationale des droits des enfants et
on verra ce que le Conseil d’État va dire, mais faites-le ! Qu’est-ce que vous attendez pour le faire ?
Faites-le !
M. Didier LESCHI : Écoutez M. le Député, il y a deux choses alors : parmi tous les mouvements dont les
noms ont été cités, le seul qui bénéficie des articles 200 et 238 et des autres articles ce sont... enfin,
des articles 200 et 238 en l’occurrence, pas des exonérations de la taxe foncière, ce sont les Témoins de
Jéhovah. Il n’y en a pas d’autres. On est bien d’accord donc la discussion en ce qui concerne l’association
cultuelle se limite aux Témoins de Jéhovah.
Deuxième chose, ce que dit le rapport Machelon, ce n’est pas l’extension des baux administratifs
emphytéotiques aux associations cultuelles, puisque les associations cultuelles peuvent déjà le faire, ce
sont des associations à caractère culturel ou social, c’est-à-dire d’étendre un droit qui existe aujourd’hui
pour les 1905 à des 1901, c’est ça que propose le rapport Machelon.
M. le rapporteur : M. Leschi, c’est bien ce que je dis, ça veut dire qu’une association de 1901...
M. Didier LESCHI : C’est un rapport commandé par le ministre de l’Intérieur. Je veux dire, si vous me le
permettez : je réserverai mon appréciation sur le rapport Machelon au ministre de l’Intérieur. Voilà !
M. le Président : Nous devons rencontrer M Machelon la semaine prochaine, donc, nous lui poserons la
question. Pas d’autres questions mes chers collègues ? Je vous remercie M Leschi, vous pouvez disposer,
merci !
M. Didier LESCHI : Merci M. le Président !
M. le Président : La séance est levée."
FIN
284
29/ Le point de vue d'un syndicat de Police sur la 'dangerosité'
des Témoins de Jéhovah
U
n document d'un syndicat de police lui aussi difficile à retrouver qui a paru
suite aux polémiques sur la location du stade Bollaert à Lens; il a vite fait taire
les calomnies sur une communauté pourtant exemplaire et paisible.(Disponible en
PDF ici)
SYNDICAT ACTION POLICE - CFTC
Communiqué de presse 23/07/2006 à 02h 15
«Le député maire communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jean-Pierre Brard s'en est
pris aux responsables des Témoins de Jéhovah, jeudi 20 juillet sur TF1, les qualifiant de
"parfaits délinquants" tandis que le maire de Lens (62) souhaitait faire interdire leur assemblée
qui se tient ce week-end au stade Bollaert à Lens (Pas-de-Calais).
" Les Témoins de Jéhovah sont des citoyens respectueux des lois
républicaines. II n'y a aucun critère dans leur vie de tous tes jours
qui permet de les classer " secte " estime Michel Thooris,
secrétaire général du syndicat Action Police CFTC. Ils ne
créaient aucun trouble à l'ordre public. Ils travaillent, paient
des impôts, participent au développement économique de notre
pays et font des dons à des associations caritatives. Le mélange de
ces personnes issues de toutes les races et de toutes les origines se
rassemblant dans la paix fait plaisir à voir. Nous n'avons jamais
constaté lors de leurs rassemblements, même si l'on remonte très
loin dans le temps, la moindre bagarre ou altercation qui aurait justifié notre intervention. Si
tout le monde était Témoin de Jéhovah, nous policiers, nous serions au chômage. Nous
comprenons mal la polémique autour du rassemblement des Témoins de Jéhovah au stade
Bollaert à Lens (62). Vouloir interdire ce type de rassemblement pacifique est une très grave
atteinte à la liberté de culte dans notre pays et une remise en cause très profonde de la loi de
1901 sur les associations. C'est la porte ouverte sur un clientélisme religieux et une inégalité de
traitement entre les différentes confessions, notamment les trois grands monothéismes en
France: Juifs, Chrétiens et Musulmans. C'est contraire au principe républicain d'égalité. Demain,
en fonction d'Intérêts politiques personnels propres, on interdira à tels ou tels groupements
religieux de se réunir, c'est inacceptable. Pendant qu'on massacre les Chrétiens du Darfour dans
l'indifférence générale, on tente d'interdire une religion chrétienne en France. "
-Michel Thooris, secrétaire général du syndicat Action Police CFTC.
285
30/ Les mensonges de la MIVILUDES dévoilés par la presse russe
V
oici retranscrit, un article très drôle de Jean Langlais pour Sapienta et qui en dit long
sur la MIVILUDES, avec en fin d'article un commentaire très pertinent de l''interprète
russe:
Georges Fenech pris en flagrant délit de mensonges
Georges Fenech, fraichement élu député quelques jours après sa
condamnation par le tribunal de grande instance de Paris (dont il a annoncé
faire appel), a eu droit à quelques articles dans la presse russe, à cause de
ses amitiés avec Alexander Dvorkin, son ami et pendant ex-soviétique, qui
se bat là-bas contre tous les "concurrents" de l'Eglise orthodoxe
moscovite, tous taxés de "sectes". La presse a relaté cette relation entre
les deux hommes mais surtout la récente condamnation du Président de la
Miviludes.
L'un des articles russes qui parle de cela, publié par le Centre Slave pour la Loi et la Justice
(ici), est fort intéressant, en cela qu'il contient les propos de l'évêque Konstantin Bendas, à son
retour de France, après sa rencontre avec Georges Fenech.
Il faut savoir que dans sa lettre d'information de mai/septembre 2011 (ici ), le Président de la
Miviludes se vantait d'avoir reçu Konstantin Bendas, vice-président de l'Union des chrétiens
évangéliques de Russie, en ces termes :
"L’entretien qui s’est déroulé dans des conditions très cordiales a permis de préciser les
approches russe et française de la question. Mgr Bendas a exprimé le souhait d'inviter le
président de la Miviludes en Russie, notamment pour expliquer à la Douma l'organisation, les
missions et le fonctionnement de la Miviludes, ainsi que le dispositif législatif français en la
matière. M. Fenech a répondu qu'il accepterait volontiers une invitation à se rendre à Moscou."
Bien sûr, personne n'allait aller vérifier auprès de l'évêque une fois qu'il était retourné dans son
pays.
Mais, la vérité est ailleurs, et l'article susnommé (ici) cite Konstantin Bendas :
"La réunion avec le chef de la Miviludes m'a laissé dans une grande perplexité. (...) J'ai été tout
d'abord extrêmement surpris de la quantité de services de sécurité qui entouraient Monsieur
Fenech. Sur le bâtiment qui abrite la Miviludes, il n'y a aucun signe qui l'indique, mais par contre
il y a une grande quantité de caméras de surveillance. A l'entrée de l'immeuble, nous avons été
accueillis par des officiers de gendarmerie, équipés de gilets par balles et d'armes
automatiques. A l'intérieur, il y a des caméras de surveillance partout, même dans le petit
ascenseur, et un gendarme nous a escortés jusqu'au bureau du Président.
Le bureau de Monsieur Fenech est fourni avec ce qu'il y a de plus cher, et est au-delà de
tout ce que j'ai pu voir dans les bureaux d'autres hauts fonctionnaires français que j'ai pu
visiter tels que celui du Secrétaire d'Etat à l'éducation, celui de la tête d'un département du
Ministère de défense, du Ministère de l'intérieur, etc. Nulle part je n'ai vu un tel luxe couteux
dans le mobilier et la décoration. Aucun des hauts fonctionnaires de l'Etat français que j'ai pu
rencontrer ne se permettait un tel lieu de "travail" ainsi qu'une telle provocation dans le
costume et la montre en or si ostensiblement chers et luxueux.
286
J'ai sincèrement essayé de comprendre quel genre de menace justifiait de telles mesures de
sécurité et de tels investissements financiers. Hélas, après une heure et demie de
conversation, je n'avais toujours pas de réponse claire.
Il y avait bien un langage, inventé et inconstitutionnel, comme la "menace sectaire", ou la "dérive
sectaire". Lorsque j'ai demandé ce que cela voulait dire, là encore je n'ai pas obtenu de réponse
claire. (...)
Selon l'expression de Monsieur Fenech, la "menace sectaire" est une tentative d'influencer
toute personne qui se trouverait dans un état de "faiblesse" où on pourrait la "manipuler". Alors,
ses doigts ont énumérés les situations suivantes : ceux qui viennent de perdre un être proche,
une personne malade, une personne handicapée, récemment divorcée, une personnes qui a des
problèmes familiaux, des conflits familiaux, ainsi que tous les enfants, les adolescents, les
jeunes, les élèves et étudiants, les femmes enceintes, ceux qui servent dans l'armée, ceux qui
purgent une peine de prison, les subordonnés dans une relation de travail... En dehors de cette
liste, il ne restait que "ceux qui se lèvent le matin du pied gauche". Pratiquement toute la
population de la planète tombait dans la catégorie de ceux qui sont susceptibles d'être
"influencés sectairement". Le champ d'application de cette « menace », comme vous pouvez le
voir, est très large, et les critères sont uniquement fixés par la Miviludes elle-même.
A mon avis, ces gens ont mis au point une terrible menace certainement pour recevoir
d'importantes quantités d'argent, en échange d'une "recherche" et d'une "lutte". Aux frais de
l'Etat, aux frais du contribuable... (...)
M. Fenech a décrit comme l'une de ses réalisations son influence sur d'autres pays. Il a aussi
laissé entendre qu'il avait des disciples en Russie. Lorsque la réunion a pris fin et que nous
sommes sortis, j'ai entendu un soupir de soulagement de mon interprète féminine. Je lui ai
demandé son impression et elle m'a dit : "Je n'ai jamais fait partie d'aucune secte, mais si
elles existent réellement, elles doivent être comme la Miviludes".
Ces déclarations n'engagent que lui, mais pas sûr que Monseigneur Bendas ait envie de présenter
Georges Fenech à la Douma... "
287
31/ Qui est vraiment formaté ?
M
oon est mort à 92 ans! La presse s'en gausse à cœur joie...On parle encore de
manipulations mentales pour perpétuer l'idée complètement tendancieuse selon laquelle le
formatage mental n'existe que dans les sectes et faire oublier ses ravages autour de nous !
Qui est vraiment formaté ?
Formatage au plus haut sommet de l'Etat !
Le banquier suisse naguère ami de François Mitterrand, Jean Pierre
François a bien côtoyé la classe politique dans les années 80. Voilà ce qu'il
avoue dans une interview consacrée à Libération: "Les hommes politiques ?
Des marionnettes au bout d'une ficelle, manipulées par les groupes
industriels et financiers (...) Une campagne législative coûte au
minimum 800 000euros. Pas un homme politique sur 50 ne les possède."
Pas étonnant que selon le rapport 2011 de Transparency International, une organisation non
gouvernementale chargée de lutter contre la corruption, la France est classée...en
25ème position !
Ainsi les hommes politiques français s'achètent régulièrement
les faveurs des banquiers et des industriels soit pour garder
leur pouvoir soit pour se faire élire; sur ce sujet ils n'ont donc
aucune leçon à donner aux américains. Cela se traduit par un
lessivage des cerveaux dans le but de promouvoir un commerce
lucratif et cela tout en blanchissant le monde politique !
Il suffit de se rappeler des scandales liés aux ventes d'armes notamment
à l'Angola dans l'affaire Karachi, la fameuse grippe A dont beaucoup y ont
crus à tort...C'est ainsi que certains millionnaires pour se soustraire à
l'administration fiscale n'hésitent pas à s'acoquiner avec des Ministres de
Bercy (aujourd'hui il y en a sept !).
On vend des guerres à l'opinion publique! Des francs-maçons contrôlent le
pouvoir politique. Des sondages mettent au pas les pouvoirs exécutifs et législatifs. On cache la
vérité, ment, manipule l'opinion publique; le citoyen lambda peut-il vraiment s'en prémunir ? Et
cela n'a pas l'air de s'améliorer !
L'impact de la télé viciée
La téléréalité a fait son apparition en France en 2001. Sachant que les Français consomment
quatre heures de télévision par jour en moyenne, et que la part annuelle réservée à ce type
d’émission reste relativement importante, il serait naïf de croire que cela est indolore. Qu’on
l’admette ou pas, la télé-réalité produit de réels impacts dans la société française et modifie les
mentalités. Un article sur Slate décrypte: «si au début les conversations autour de la machine
à café avaient pour thème le Prime de la veille, force est de constater que le phénomène
288
s’est aujourd’hui nettement essoufflé, sauf que les réunions d’équipes, les briefings et
débriefings, individuels ou de groupe, ressemblent de plus en à ces séances de coaching
retrouvés communément dans toutes les émissions de télé-réalités."
Qui contestera le fait que la télévision conditionne
l'esprit au point de l'empêcher de penser par lui même.
Par exemple les journaux télévisés influencent nos modes
de vies et de pensées. Les médias nous livrent ce que nous
pensons être « une représentation du monde ».
Enlèvements, accidents d’avions, maladies, meurtres….
tout cela est bien vrai, puisque ça passe à la télé ! Il est
rare que nous remettions en cause ces informations.
Pourtant, les journalistes ne se privent pas d’user et d’abuser d’approximations d'amalgames et
de montages. Il semblerait que le téléspectateur tienne pour vrai toutes ces informations
diffusées sur un mode rapide et via un flux continu. Autrement dit, le plus un flux d’information
est rapide et continu, le moins le téléspectateur a le temps d’y réfléchir.
Autre dérive: la répétition d'une information exagérée sans recul. Cette technique de
« bourrage de crâne », a énormément été utilisée lors de la crise aviaire : tout le monde pensait
qu’un poulet contaminé allait sonner à sa porte et le contaminer. Et ce, à cause des centaines
d’images et de détails que les médias télévisuels nous ont mis dans la tête.
Bombardé en permanence d'images subliminales
La crème de la manipulation: l'omniprésence de la publicité ! C'est une technique de manipulation
sournoise qui souvent fait appel à nos sens, nos souvenirs et nos sentiments. Qu'on le veuille ou
non la publicité conditionne nos pensées, nos désirs et façonne nos goût ! Dans une expérience,
"on a présenté à 223 volontaires des stylos identiques de coloris différents : un bleu, un beige.
On leur a demandé d’étudier ces stylos, de les essayer… Quand un volontaire essayait le stylo
bleu, on diffusait dans la pièce une musique hindoue assez dissonante pour une oreille
occidentale. Quand un volontaire essayait le stylo beige, on diffusait une musique populaire
agréable et entrainante. Suite à cela, on a distribué aux volontaires un questionnaire afin de
savoir quel stylo ils ont préféré, et combien ils seraient prêt à investir pour les acquérir. Une
grande majorité de volontaires ont préféré le stylo beige et serait prêt à investir dans cet
objet. Très peu de volontaires ont choisis le stylo bleu. Pour confirmer cette étude, l’expérience
a été tenté en inversant les musiques et les stylos : c’est toujours le stylo étudié avec un fond de
musique populaire qui l’a remporté."
289
Qui n'est pas formaté ?
Tout cela n'est qu'un petit aperçu qui montre qu'il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir
grandissant des médias, des publicités et autres puissants manipulateurs en coulisse ! Ce lavage
de cerveau continu obéit à la stratégie suivante: qui contrôle les médias créé l'opinion publique.
Qui fait l'opinion majoritaire tient le monde politique. Qui tient le monde politique fait la loi
(dans les deux sens du terme). Qui fait la loi impose la sienne ! C'est ce qu'on appelle la
médiacratie. D'un autre côté les écoles, les Eglises, les entreprises, les partis, les équipes
sportives, les armées, les troupes ne sont pas épargnées par la sujétion et la déstabilisation
mentale... Même les équipes de sport ont un code de conduite, un certain engagement, qui lie les
joueurs les uns aux autres avec un certain objectif. Les militaires aussi avec leurs chants, leurs
cérémonies et leurs engagements...Mais que fait donc la CCMM ?
Un parfait exemple de formatage s'est vu en France depuis 30 années les médias ont jetés en
pâture des milliers de croyants en les enfermant dans l’impitoyable dénomination péjorative
qu'est le mot "secte". Beaucoup sont tombés dans ce délire. Aujourd'hui à ce sujet nous
assistons à une période de sevrage ! Démonter le mythe sectaire, c'est priver trop de monde
d'un bouc émissaire d'autant plus commode qu'il est silencieux. Les français sont toujours en
quête d'un méchant qui incarne ce qu'ils aiment tant détester. Le spectre de l'ogre communiste
a disparu, celui du juif a fait son temps, celui de l'étranger ne fait plus autant fantasmer depuis
que nous vivons dans un 'village planétaire'. La valeur qui a monté à la bourse des boucs
émissaires est le grand méchant loup gourou psychopathe avec son troupeau de moutons
décérébrés. Aujourd'hui il semble que l'arroseur* se retrouve arrosé et qu'un dangereux virage
s'amorce pour mettre toutes les religions sous ce vocable méprisant de "secte qui a réussie" que
l'on retrouve partout sur internet mais pas encore dans la presse ! Ce qui est déjà à l'œuvre
dans le subconscient va t'il trouver bientôt une occasion de se répandre de façon fulgurante
dans les médias ?
*Dans un de ses documents l'association Omnium des Libertés signale qu'en été 1996 elle avait
contacté le grand Maître d'une loge maçonnique (qu'elle ne cite pas) qui lui aurait répondu par
téléphone ceci: "Je n'ai pas voulu engager mon obédience quand des Dominicains sont venus me
proposer de collaborer à la campagne contre les sectes" précisant qu'ils étaient deux...
290
32/ Quand la loi sur la manipulation mentale noie le poisson.
L
a célébration des 10 ans de la loi About-Picard sur le délit de sujétion mentale le 26
octobre dernier a- telle permis de tirer un bilan concluant ? En réalité les faits indiquent
que contrairement à ce qui a été avancé les manipulations mentales ne sont pas
circonscrites aux soit- disantes "sectes" mais qu'elles sont largement répandues dans notre
société. Décryptage.
Le site Ouvertures.net révèle l'éloquent résultat de 10 ans d'application de cette loi: 35
condamnations dont 4 à 5 décisions seulement auraient été prononcées au titre des dérives
sectaires. De quoi rameuter toute la presse...
Pourtant derrière cet aveu d'échec se profile une énorme machine de manipulation mentale qui
sévit chaque jour. L'excellent film "I comme Icare" réalisé par Henri Verneuil avec Yves
Montant dans le rôle d'un Procureur enquêtant à la trace des Services secrets en est un parfait
exemple, il reprend très bien une série d'expériences qui ont été réalisée dans les années 60...
Le conflit entre la conscience et la soumission aveugle à une autorité
Le Docteur Stanley Milgram (1933-1984) est le célèbre psychologue social américain qui a
réalisé dès 1960 des expériences sur plusieurs centaines de sujets (636 au total) pour analyser
les mécanismes de soumission d'un individu face à une autorité. Il ressort de toutes les
variantes de l'expérience réalisée dans un laboratoire qu’environ 62,5 % des personnes
seraient prêtes à envoyer des décharges de 135 à 405 volts à un joueur (comédien
complice) qui réponds mal, pour se soumettre docilement à une autorité; en l'occurrence celle
représentée par des blouses blanches.
L'intérêt de ce test c'est qu'on a même proposé aux "moniteurs" d'aller prendre contact
physiquement avec la "victime" afin de la soulager pour tenter de mesurer le degré d'empathie
sur la conscience de l'individu !
Des détracteurs prétendent que ces expériences ont été menées avant la révolution hippie aux
Etats-Unis en 1966 et en France en 1968, époque où l'on se soumettait facilement aux autorités.
C'est surestimer notre génération.
D'autres indiquent que le faible appât du gain expliquerait que des 'gens faibles' s'y inscrivent
(4,5 dollars à l'époque alors que le revenu hebdomadaire moyen d'un citoyen américain en 1960
était de 25 dollars; aujourd'hui il est cent fois plus élevé). C'était plutôt une belle affaire qui ne
laisse aucune place à ce genre de cliché.
Pour trancher avec ces critiques le département de l'information du réseau de télévision
américain (ABC) a reproduit l'expérience de Milgram en 2006 avec les mêmes résultats (plus de
65 %) !
Ces expériences ont le mérite d'expliquer tout en partie les incompréhensibles atrocités nazies
puisque lors du procès de Nuremberg la plupart des bourreaux justifiaient leurs crimes en
déclarant qu'ils 'obéissaient aux ordres de leur hiérarchie'. Mais aujourd'hui, outre le fait qu'on
291
soit toujours subordonné à différentes institutions qu'en est-il du pouvoir des médias ?
La puissance de l'autorité audiovisuelle
Chaque Français de plus de 5 ans passerait en moyenne 3h30 par jour devant le petit écran,
faisant de cette activité la deuxième après le sommeil. Notre espérance de vie étant de 80 ans,
nous y consacrons quatorze années entières de notre existence. Peut-on donc nier l'impact
qu'elle peut avoir sur nous ? Non, en réalité elle modélise les comportements.
En 2009 France Télévisions produit le documentaire "le Jeu de la mort" mettant en scène un
test scientifique déguisé en jeu télévisé animé par Tania Young où des candidats croyaient
infliger des décharges électriques à un concurrent (Zone Xtrême) en référence à l'expérience
de Milgram. La différence notable est que l'autorité scientifique représentée par le technicien
en blouse grise est remplacée par une présentatrice de télévision.
Les résultats sont consternants; sur les 80 candidats le taux d'obéissance pour aller
jusqu'au bout, c'est à dire pour administrer une décharge de 460 volts est de 81 % ! Ce qui
est supérieur à l'expérience de Milgram. Le producteur de l'émission, Christophe Nick, présente
son documentaire comme une preuve que la télé peut faire faire n’importe quoi à n’importe qui...
(Voir le témoignage d'un candidat 'sain d'esprit').
L'avis d'un internaute qui a pour pseudo Artemiss est intéressant: "Le Jeu de la Mort n'est que
le reflet d'une banalisation de la violence. "La torture est acceptée et pratiquée aux Etats-Unis,
dans les prisons secrètes de la CIA en Europe, chez les forces de l'Otan... On se gave même de
sang (vampires), de meurtres (Dexter), de manipulation (Desperate Housewives) à la télévision.
Le tout avec bonne conscience, voire...de l'humour."
Le constat du Professeur de psychologie sociale Jean-Léon Beauvois est sans appel; il souhaite
qu'un jour on puisse mettre "des limites à ce que la télé donne à voir, notamment la mort en
direct. Depuis les années 1950, on sait que la vision répétée de telles scènes n'est pas anodine,
qu'elle détermine nos comportements. Il faudrait aussi se débarrasser de ce stéréotype selon
lequel nous vivons sous le signe de la liberté et de la démocratie. C'est une illusion dangereuse.
Cette expérience, qui démontre que 80% des gens se comportent comme de possibles
tortionnaires si la télévision le leur demande, reflète un pouvoir terrifiant. Quand une masse
est gérée au niveau de ses pensées, de ses attitudes, de ses comportements, j'appelle ça un
totalitarisme. Un totalitarisme tranquille, parce qu'on ne nous tape pas dessus et qu'on ne nous
met pas en prison. Mais un totalitarisme quand même (...) Les psychologues sociaux savent
parfaitement que si l’illusion de liberté n’induit aucune rébellion, preuve que cette liberté est
illusoire, elle est le préalable aux manipulations, à l’internalisation et à la rationalisation des
comportements. On obéit autant qu’avant, mais en se donnant de bien meilleures raisons d’obéir
(...) On pourrait réduire sensiblement les chiffres de la délinquance en diminuant, de 50 %
la quantité d'hémoglobine à la télévision. Mais est-ce que les producteurs seraient d'accord ?"
Un pouvoir qui conditionne la pensée
La télévision a donc un réel pouvoir prescriptif sur les gens. Elle en exerce en tout cas sur ceux
qui passent dans ses studios comme Tania Young a exercé du pouvoir sur les candidats. La
question est « que va faire la télévision de ce pouvoir ? » Nous constatons déjà qu’elle peut s’en
servir pour amener les gens à donner au téléthon comme elle peut s’en servir pour leur faire
292
manger des araignées ou se mouvoir parmi des rats. Dans les faits quotidiennement elle prescrit
ce qui doit être dans la norme en matière de mœurs, de mode, d'habillement, d'usage et de goût.
Elle façonne les mentalités et les comportements que nous voyons ce développer autour de
nous. De ce fait il est évident que le petit écran conditionne l'opinion publique! C'est un bien
triste constat.
Que dire des 19% qui n'ont pas été jusqu'au bout ? Malgré les pressions, leur conscience était la
plus forte. Ces personnes ont su écouter leur conscience en dépit des pressions exercées sur
elles: c'est la liberté de conscience précisément qui était en jeu. Une soumission à des valeurs
morales qui font office d'autorité sur la conscience peut très bien amener un sujet à désobéir à
une autorité institutionnalisée. La différence tient à ce que l'individu considère comme le plus
sacré.
Quand des institutions manipulent les masses...
Il est prouvé que la publicité touche notre mémoire implicite. Les images et les messages que
nous envoient des institutions comme les médias et les politiques sont d'autant plus efficaces.
Mais la personnalité de chacun est déterminante.
Au milieu des années 1990 nous avons constaté qu'une poignée de parlementaires (dont certains
francs-maçons) a fait croire à des millions de citoyens que seules les "sectes listées" sont
potentiellement dangereuses en commettant des dérives sectaires ce qui dédouane de façon
implicite toutes les autres associations (loges comprises) de ce type de délits. Beaucoup y ont
crus. Une machine à stigmatisation sans précédent a frappée des centaines de milliers de
citoyens du seul fait de leurs croyances. Ces institutions se sont substituées à la justice qui est
pourtant suffisamment armée pour réprimer tous délits que peut causer une association ou un
individu. Ce qui est paradoxal c'est que ne pouvant caractériser leurs accusations autrement
elles ont fait voter un délit de sujétion mentale arbitraire et spécifique !
La liberté de conscience contre la manipulation mentale
Bien au contraire; les individus qui apprennent à obéir à leur conscience plutôt qu'à des "codes"
reçues se prémunissent contre toute endoctrinement de masse. Ce fut le cas de nombreux
citoyens allemands dans les années 30 qui n'ont pas laissé le climat de propagande revancharde
et antisémite les influencer au point de rentrer dans les jeunesses hitlériennes. Parmi ces gens
les Bibelforshers qui sont appelés aujourd'hui les Témoins de Jéhovah. Ils ont opposés une
résistance spirituelle qui dépasse l'entendement à ces démons de l'intolérance ! Cette fermeté
est tout simplement un droit qui est souvent bafoué; la liberté de conscience. C'est cette liberté
qui est un rempart contre toutes les tyrannies. Pourtant ce qui est paradoxal c'est
qu'aujourd'hui des réseaux secrets ('sectaires'?) d'endoctrinement en France comme ailleurs
tentent de mettre au ban de la société ceux qui justement font usage de leur conscience pour ne
pas se plier aux diktats de la société ! On fait même passer ces derniers pour des manipulateurs
! Chercher l'erreur...
293
33/ Le refus du sang est-il toujours préjudiciable ?
Le principal reproche qui revient actuellement à l'encontre des témoins de Jéhovah
réside dans leur refus sélectif de la transfusion sanguine. Ce choix thérapeutique
fondé avant tout sur des convictions religieuses est régulièrement utilisé pour traiter
ces chrétiens comme des criminels, accusant notamment les parents de mettre en
péril la vie de leurs enfants mineurs. Que se passe-t ‘il ? A-t ‘on de vrais chiffres
? Y a-t-il vraiment toujours préjudice à refuser une transfusion sanguine (TSF) ?
Une nouvelle rumeur diffusée en boucle
En dehors des rumeurs colportées dans quelques sites internet, nous ne
disposons d'aucuns chiffres statistiques précis du nombre de fidèles ou de leurs
enfants qui seraient morts suite à leur refus de transfusion sanguines.
En France le chef du Bureau des cultes, Didier Leschi, a indiqué un chiffre
officiel et révélateur entre 2003 et 2006, lors de son audition parlementaire:
"il m’a semblé nécessaire de demander aux préfectures des départements de faire le
recensement sur les 3 dernières années des incidents liés à la transfusion. Au vu des résultats
obtenus, ce qui remonte, c’est un petit nombre d’incidents souvent réglés par la discussion.
Jamais d’incident, qui met en cause des enfants ou le pronostic vital ou le fonctionnement du
service public hospitalier, ne m’a été signalé ces trois dernières années." On est bien loin du
cliché véhiculé sur l'hécatombe parmi les témoins de Jéhovah !
Le 'sang providence'
Tout serait parti de reportages télévisés sur Tf1 et France 2 sur les Témoins de Jéhovah à la
fin des années 80. Des journalistes avaient interrogé certaines mères Témoins de Jéhovah sur
le vif du sujet par cette question: "si votre enfant a besoin un jour d'une TSF, préfèreriez-
vous qu'il meure ou bien choisiriez-vous qu'il se fasse soigner ?"
Ajoutons à cela, la sur médiatisation du don du sang comme vital et sans danger. A partir de là,
l'opinion publique a été habilement formatée sur la certitude qu'il n'y avait pas de 3ème
possibilité et que les Témoins - bien que fort méconnus - sont des fanatiques meurtriers. Il
faut dire que dans l'imaginaire collectif: le sang = la vie. L'instinct de conservation est
entretenu par la sacralisation du geste du donneur qui apparaît comme altruiste, solidaire et
donnant la vie. Mais pour moi qui ai étudié la biologie appliquée et la biochimie à l'université, je
sais qu'en médecine, les choses ne se passent pas exactement ainsi.
Il n'est pas question ici de dire que la transfusion est inutile mais de la relativiser.
Remettons les pendules à l'heure: on sait que le sang a pour fonction vitale de transporter
l'oxygène dans le corps. Or, quand bien même il resterait la moitié seulement de nos globules
rouges, le transport de l’oxygène peut se faire à environ 75 % de la normale, sachant qu'au
repos on n’utilise que 25 % de l’oxygène disponible dans le sang. N'aurait-on donc pas un peu
trop exagéré le problème de la perte de sang ?
En effet, pendant longtemps les chirurgiens ont pensé que le seuil du taux d'hémoglobine
acceptable pour un patient ne devait pas descendre à 10 g par dl. Or, avec les avancées de la
médecine, on a compris qu'un patient, selon son état, pouvait facilement survivre à 8 (voir dans
certains cas à 4). Ce détail est intéressant puisque, selon des chirurgiens, cela permet de
réduire de moitié les TSF quand on sait les nombreuses complications qu'elles entraînent !
294
D'ailleurs, un témoin de Jéhovah, sous le pseudo DMA témoigne sur un site: "Je suis passé de 7.7
g d’hémo à 9.8 g en 5 jours... Grâce à l’EPO et un corps sain. 10 jours après j’étais à 11,5..." Qu'en
est-il des enfants ?
Le cliché de l'enfant privé de soin vital
Prenons l'exemple d'un enfant en France qui perd beaucoup de sang suite à un grave accident.
Le SAMU intervient; même s'il arrive tard, peut-il transporter dans son véhicule des produits
sanguins ? Non; c'est interdit. Encore moins l'administrer à la va-vite. Si on doit le transfuser,
il faudra faire des examens de compatibilité ce qui prend au moins une heure. Dans la pratique,
que font les urgentistes ? Ils essaient de stopper l'hémorragie, ensuite restaurent le volume
sanguin. Parfois, ils administrent de l'oxygène à forte concentration. Ensuite, selon la pratique,
ils transfusent ou non.
Dans le cas où on se trouve devant une clinique qui utilise les méthodes d'épargnes sanguines, on
utilise des restaurateurs recombinants qui vont apporter de l'oxygène à l'organisme, de sorte
que le cœur en pompant davantage de sang maintient les fonctions vitales. Le sang perdu ayant
été remplacé par un liquide approprié, la circulation du sang maintenant dilué se fait plus
facilement, même dans les petits vaisseaux. Les transformations chimiques qui s’opèrent
permettent que davantage d’oxygène soit libéré dans les tissus et avec le temps la moelle
osseuse reconstitue le sang perdu. Cela arrive très souvent. Plus l'enfant est jeune, plus son
système sanguin est moins volumineux, et donc plus fragile pour supporter les effets posttransfusionnels. Le cas se complique quand il s'agit d'opérations programmées lourdes comme
pour les hémophiles. Mais là encore, il existe des procédés éprouvés pour agir sans TSF allogène.
Si un enfant a besoin de sang et que les parents s'y opposent le médecin peut transfuser sans
passer par un tribunal [1] ...La question ne se pose donc plus.
Pourtant, en France, cela fait trente ans qu'on entend que ‘les Témoins de Jéhovah laissent
mourir leurs enfants’ mais depuis aucun décès imputable au refus de TSF n’a été recensé chez
ces derniers ! Faut-il pour autant croire qu'il n'existe que la transfusion comme méthode pour
stopper les hémorragies ou maintenir le volume sanguin lors d'opérations chirurgicales ?
Une avalanche de découvertes de risques post-transfusionnels
Si chaque année, en France 500 000 patients bénéficient de 2,5 millions de transfusions
sanguines, le sang ne se conserve que 40 jours au maximum, et doit être compatible entre le
receveur et le donneur [Sources] et dans 70 % des cas s’avère dangereux s''il est utilisé après 2
semaines. De plus avec la pénurie des dons, la prise en charge globale est onéreuse. D'où l'idée
de se passer des dons...
Tout d'abord, pour de nombreux scientifiques, l'Hépatite C sera un des grands problèmes de
santé publique dans les prochaines années. En France, selon des estimations de 2002 il y aurait
au moins 600 000 personnes atteintes d'Hépatite "C" !
Selon la même source sur ce chiffre 250 000 des malades porteurs du virus "C" auraient
été infectés par transfusion ! Et sur ce nombre 200 000 personnes, sont potentiellement
contaminants et susceptibles de développer une Hépatite chronique. Ces porteurs chroniques du
virus peuvent évoluer vers une cirrhose et celle-ci vers un cancer du foie dans 20% des cas. Si
40 % des cas sont difficiles à traiter cela veut dire que 80 000 porteurs chroniques vont
développer une cirrhose et finalement 16 000 personnes contaminées vont avoir un cancer du
foie mortel, en latence ! L'Association des victimes ajoute: "la contamination transfusionnelle
par le virus "C" fera, à terme, beaucoup plus de mort que la contamination par le virus du SIDA ".
Comment cela? L'Hépatite C progresse lentement dans le corps. Il arrive que les symptômes
295
ressurgissent 20 à 30 ans après la transmission ! Les complications de l'Hépatite "C", la cirrhose
et le cancer du foie, sont moins rapides et moins spectaculaires que les complications liées au
Sida, ce qui explique en partie le désintéressement des médias pour ces milliers de victimes.
Voyez ici le témoignage de Daniel qui a contracté une maladie lourde suite à une TSF dans cette
vidéo.
Selon deux études du Centre médical de l'Université de Duke, révélée à l'AFP le 8 octobre
2007, 'les transfusions sanguines causeraient plus de mal que de bien', car le sang, quand il est
stocké, perd de l'oxyde nitrique, un composant clé, dans les 3 heures qui suivent son
prélèvement. Or ce dernier facilite le transfert d'oxygène des cellules des globules rouges du
sang aux tissus. Les cellules des globules rouges deviennent plus dures alors que le taux d'oxyde
nitrique diminue, rendant le passage dans les petits vaisseaux encore plus difficile." Si les
vaisseaux sanguins ne peuvent pas s'ouvrir, les cellules des globules rouges refluent dans les
vaisseaux et les tissus ne sont pas oxygénés." Des patients transfusés auraient une plus grande
propension à faire des attaques ou défaillances cardiaques, ce qui peut entraîner la mort.
Un récent article du Wall Street Journal (en anglais) nous informe qu’un comité consultatif de
l'Administration américaine des aliments et des médicaments recommande d'interdire aux
personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique [de plus en plus nombreux] de donner leur
sang, un rétrovirus étant soupçonné d'avoir un lien avec cette maladie"
Selon l'anesthésiologiste cardiaque Bruce Spiess "Probablement 40 à 60 % des transfusions
sanguines ne sont pas bonnes pour les patients" (De la Virginia Commonwealth University de
Richmond) [Lien ici.]
Un intérêt croissant pour des alternatives à la TSF
Les TSF ne sont pas la panacée. Depuis 'les affaires du sang contaminé' on a pris conscience que
le sang peut devenir un produit dangereux. Evoquant un article du New Scientist sur ce
problème, Le Figaro du 26 septembre 2002 signale que des "centaines de personnes meurent
chaque année au cours d'accidents de transfusion qui pourraient être évitées".
Le professeur Bernard Glorion, déclara en tant que président de l'Ordre des Médecins en
1996:"Dans les années à venir, la chirurgie sans transfusion devrait connaître une évolution
importante, pour des raisons financières d'une part, et dans l'intérêt des patients, d'autre part.
C'est un domaine qui dépasse largement le simple cadre des Témoins de Jéhovah" (Le Quotidien
du Médecin, 19 février 1996 p 34)
Au Canada, à la fin de l’année 2002, 30% des demandes d’opérations sans transfusions émanaient
de personnes qui n’étaient pas Témoins de Jéhovah !
La France va-t-elle suivre l'exemple du Canada ? En tout cas, on espère que les profits réalisés
par les banques de sang [2] ne vont pas l'emporter sur l'amélioration des techniques médicales.
Ainsi avec l’avènement de nouvelles épidémies infectieuses, l’amenuisement des dons, et le
développement de la recherche médicale, de plus en plus de méthodes alternatives à la
transfusion sanguines sont proposées, voire préférées dans certains cas pour limiter les effets
secondaires post-transfusionnels qui souvent surviennent bien après.
Rappelons que l’armée américaine, et plus de 120 cliniques dans le monde ont décidés de
développer les alternatives à la TSF en souhaitant éviter l'utilisation du sang sur leurs patients.
[3] Quels sont ces alternatives [4] ?
Les stratégies d'épargnes sanguines d'aujourd'hui:
296
Nous avons résumé par le tableau ci-dessous une partie des alternatives à la TSF à disposition
de tous [5]:
ALTERNATIVES
INDICATION
RESULTATS
SOLUTIONS RESTAURATRICES OU DE REMPLISSAGE DE VOLUMES SANGUINS
LE RINGER LACTATE
Ni toxiques ni chers, facilement
disponibles, pouvant être stockés
à température ambiante, ne
nécessitent pas d'épreuves de
compatibilité et sans risque de
Restaurateur en cas de perte maladie lié aux transfusions.
LE DEXTRAN
sanguine massive suite à un
accident ou bien pendant une
intervention chirurgicale pour
combler rapidement les pertes.
L'HEMACEL
LES HYDROETHYLAMIDONS Prévention du choc
ET HYDROXYETHELS
hypovolémique
OXYGENT (sang artificiel
Opération à cœur ouvert, facilite Emulsion dans de l'eau salée,
contenant des Per fluorocarbures le transport de l'oxygène
rapidement éliminée par
(PFC). [Lien]
momentanément
l'organisme [6]
SUBSTANCES RECOMBINANTES STIMULANTS LA PRODUCTION DE GLOBULES ROUGES
L'ERYTHROPOIETINE
RECOMBINANTE (Rhu-EPO)
Pour pallier à l'anémie suite à Excellente tolérance, mais chez le
une forte hémorragie (surtout prématuré il faut pallier à la
du prématuré) par exemple
carence en fer. Rares réactions
(Lien)
anaphylactiques
Réduit le temps de saignement
Efficacité limité selon les cas
(Hémophilie de type A)
LES COLLES BIOLOGIQUES POUR STOPPER LES HEMORRAGIES
LE COLLAGENE
Couvre de vastes zones de
Ont prouvé leur efficacité
LES GAZES DE CELLULOSES saignement des tissus
TECHNIQUES CHIRURGICALES POUR STOPPER LES SAIGNEMENTS
CHIRURGIE AU LASER,
Sceller ou cicatriser des
ELECTROCAUTERISATION,
saignements sur de grandes
Permet de sceller les vaisseaux
CHIRURGIE PAR BISTOURI
surfaces de tissus pour réaliser, sanguins en même temps.
AUX RAYONS GAMMA
par exemple, des greffes
FACTEURS DE COAGULATION Permet de former des caillots
SYNTHETIQUES,
pour gagner du temps. Pour
Rémission rapide
EMBOLISATION ARTERIELLE certains types d'Hémophilie
QUELQUES TECHNIQUES CHIRURGICALES POUR OPERER SANS TRANSFUSION
L'arthroplastie totale de hanche
HEMODILUTION
Très efficace (Lien)
par exemple
Permet de couper et de
COAGULATION À FAISCEAU
coaguler en même temps. Sur Les cancéreux évoluent mieux et
ARGON ET SCALPEL À
des organes qui saignent
les récidives sont moins
ULTRASONS
abondamment, comme le foie fréquentes.
ou la rate.
LA DESMOPRESSINE
297
OXYGENOTHERAPIE
Réduire de fortes pertes de sang
Efficace et utilisée par des pompiers
HYPERBARE ET
(cas jusqu'à 1.8 g/dl !)
HYPOTHERMIE
TRANSFUSION AUTOLOGUE OU TECHNIQUE DE RECUPERATION [7]
CELL SAVER
Le sang est nettoyé et peut être
retourné pour le patient dans un
circuit fermé.
Jusqu'à 60 % du sang épanché peut
ainsi être récupéré avec quelques
risques pour les (fœtus) césariennes.
Au vu de ces éléments, il est donc temps d'abandonner le raisonnement binaire selon lequel soit
on accepte le sang, soit on meure. Non; il y a d’autres possibilités ! Des Témoins de Jéhovah
hémophiles, ou gravement accidentés, ont été soignés avec succès à l'aide de ces techniques.
Mais la médecine, hélas, ne guéri pas tout; beaucoup de gens sont morts alors qu’ils avaient
accepté une transfusion et, inversement, d'autres sont en vie alors qu'ils avaient refusé cette
thérapeutique ! Même si en France quelques Témoins adultes sont morts après avoir refusé du
sang, cela ne prouve pas qu'ils seraient encore en vie s'ils les avaient accepté.
En réalité, on se rend bien compte qu'on a assisté à une vaste escroquerie médiatique française
visant à entretenir des tabous et des idées reçues sur la TSF alors que sur le terrain des
chirurgiens consciencieux expérimentent de nouvelles alternatives d'avenir moins risquées pour
les patients, parce qu'elles ont fait leurs preuves.
[1] Actuellement, la loi ne permet pas de transfuser une personne adulte contre son gré. Il y a toutefois
jurisprudence pour les mineurs, enfants de Témoins de Jéhovah. Les médecins n’ont pas à demander l’autorisation
des parents ou du jeune patient pour le transfuser si cela s’avère nécessaire.
[2] Jean-Pierre Brard et Alain Gest sont membres de l'OPECST, l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (organisme de contrôle des informations qui met en œuvre des programmes d'études
et procède à des évaluations concernant des choix à caractère scientifique et technologique). Nous ignorons
évidemment ce qui motive, là, leur présence, mais rien n’est à exclure compte tenu de leur acharnement contre les
Témoins de Jéhovah. (Lien)
[3] Il y a quelques années, on a répertorié dans le monde plus de 120 hôpitaux qui ont mis sur pied des services
spécialisés dans la médecine et la chirurgie sans TSF. Dans le monde, plus de 100 000 chirurgiens et médecins se
sont engagés à respecter les croyances des Témoins de Jéhovah en les soignants sans TSF. Ils sont prêts à
collaborer avec près de 1500 Comités de Liaison Hospitalier, composés de Témoins qui travaillent les uns avec les
autres pour proposer, en synergie, les meilleures solutions alternatives aux nombreux cas qu'ils rencontrent. La
clinique parisienne Alleray-Labrouste, par exemple, vient de développer un service chirurgical sans transfusion de
sang (lien ici). Aux Etats-Unis, l’Englewood Hospital Medical Center (EHMC) dispose d’un budget de 4,69 millions de
dollars pour le programme de médecine sans TSF dont 1,49 million de dollars ont été débloqués par Steven Rothman,
politicien américain républicain et membre de la Chambre des représentants des États-Unis (Lien ici). Toujours dans
ce pays, il existe des cliniques où on trouve à l'entrée cet avertissement : " Ici on soigne sans transfusions
sanguines".
[4]Les Témoins de Jéhovah ont élaboré un DVD qui reprend quelques-unes de ces alternatives. Des critiques (dont
des médecins consultés par M.Brard) ont fustigé un manque de preuves, alors que la plupart des membres du
comité scientifique ayant collaboré à la fabrication du DVD sont des sommités mondiales et des références dans
leur domaine: citons parmi eux le Professeur J. Scheele, chef du service de chirurgie générale digestive et de
transplantation, à Iéna en Allemagne; Professeur Van Der Linden, du Département d'anesthésie cardiaque à
l'hôpital Brugmann-HUDERF, Bruxelles; le Dr R. K. Spence, Directeur de programme de formation en chirurgie à
Birmingham (Alabama) aux Etats-Unis; et le Dr T. K. Rosengart, chef du service cardiothoracique à Evanston
Northwestern Healthcare dans l'Illinois. Les faits montrent que ces thérapeutiques ont fait leur preuve.
[5] En octobre 1980, une Témoin de Jéhovah gravement blessée au cours d’un accident de la route en Hollande
risquait de perdre la vie par suite des pertes sanguines subies. Comme ses convictions religieuses ne lui
permettaient pas d’accepter une transfusion de sang allogène, il semblait y avoir peu d’espoir de survie. Pourtant, sa
vie a été sauvée, grâce à du sang artificiel reçu du Royaume-Uni (Lien ici).
[6] La plupart des Témoins, selon leur conscience, acceptent ce type de transfusion considérant que c'est une
prolongation de leur système sanguin.
298
34/ Le scandale caché des transfusions sanguines
Le retournement de situation avec une nouvelle prise de conscience
Il faut aller jusqu'en Suisse pour trouver ce genre d'information! Ainsi l'Association des
Médecins du canton de Genève signalait ce cas malheureux:
"UN ENFANT MEURT AUX HUG À LA SUITE D'UNE TRANSFUSION":
Téo, un "garçon de 3 ans et demi est décédé le 21 février 2009 après avoir reçu des
plaquettes sanguines trois jours avant (...). Il semble bien que c’est l’hypothèse d’une réaction
immunologique aux plaquettes qui soit la plus probable (c’est du reste le problème le plus
fréquent) (…). ‘Ces plaquettes, qui étaient censées sauver ce petit malade, ont infecté l’entier de
son organisme', poursuit Me Hornung. 'Il a fait un malaise, puis un premier arrêt cardiaque, dans
les bras de sa maman' (Les globules rouges ont une durée de vie de 35 jours et les plaquettes de
5 jours seulement).
Le 18 février, un adulte avait fait une réaction suite à une transfusion de plaquettes sanguines
dans le même canton. L'enquête semble traîner en longueur alors que visiblement il y a un
dysfonctionnement: pourquoi ? Mystère...
Certains diront qu'au moins les parents auront tout fait, mais la question n'est pas là; en réalité,
si ce garçon atteint d'un cancer du sang et "dont l'état de santé s'améliorait" est mort, c'est
par réaction post-transfusionnelle. Donc, on peut mourir suite à une transfusion de sang !
Ce cas dramatique serait-il une première ou un cas isolé ? Si l'on s'en tient aux faits: absolument
pas !
Le Digital Journal rapporte «une étude récente menée dans le Centre du Cœur maritime à
Halifax, en Nouvelle-Écosse qui montre que les transfusions de sang pour les patients stables en
chirurgie cardiaque accroit leur risque de décès, d'insuffisance rénale de septicémie ou d'une
infection. (...) Après avoir fait les ajustements pour l'âge, le sexe et autres facteurs, l'étude a
conclu que les transfusions sanguines augmentent de façon spectaculaire la morbidité et la
mortalité par rapport à ceux qui ont reçu une chirurgie sans transfusion (...). Selon le site
AllSands, les gens sont devenus si conscients du fait "que notre approvisionnement en sang ne
peut jamais être totalement sûr et que, dans un récent sondage, 89 % des Canadiens préfèrent
avoir une alternative aux dons de sang. (...). Il y a une vague croissante de dédain pour les
transfusions sanguines et les dangers qui y sont associés."
Une avalanche de découvertes de risques post-transfusionnels
Le sang doit être compatible entre le receveur et le donneur, de plus avec la pénurie des dons, la
prise en charge globale est onéreuse. D'où l'idée de se passer des dons [1]
Tout d'abord, pour de nombreux scientifiques, l'Hépatite C sera un des grands problèmes de
santé publique dans les prochaines années. En France, selon des estimations de 2002 il y aurait
au moins 600 000 personnes atteintes d'Hépatite "C" !
Les complications de l'Hépatite "C", la cirrhose et le cancer du foie, sont moins rapides et
moins spectaculaires que les complications liées au Sida, ce qui explique en partie le
299
désintéressement des médias pour ces milliers de victimes. Un des risques les plus importants, le
moins maîtrisé, et pouvant aboutir à des accidents mortels est essentiellement l'infection
bactérienne, la contamination lors du prélèvement pouvant aboutir chez le receveur à des
septicémies ou des chocs toxi-infectieux, surtout pour les concentrés de plaquettes qui se
conservent à température ambiante (22°C) favorisant le développement des bactéries. En outre,
il ne faut pas perdre de vue que les examens bactériologiques demandent beaucoup de temps,
chose parfois difficilement compatible avec des produits à durée de vie très limitée, comme les
plaquettes (5 jours) et que certaines souches de virus comme le HIV chez les donneurs ne sont
visibles dans les tests sanguins que bien après les prélèvements effectués [2] !
La Société Canadienne de Pédiatrie signale aussi que « La transfusion de produits sanguins peut
provoquer diverses réactions transfusionnelles telles qu’une surcharge circulatoire, une
anaphylaxie, une contamination bactérienne et un syndrome respiratoire aigu posttransfusionnel (TRALI), une complication rare mais potentiellement fatale. Le TRALI était la
principale cause de décès post-transfusionnels déclarés à la Food and Drug Administration des
États-Unis en 2003, représentant 22,3 % de ces décès. Puisque le TRALI représente la
principale cause de décès post-transfusionnels, il est important de mieux caractériser son
incidence et son issue (morbidité et mortalité) au sein de la population pédiatrique. »
Il est difficile de comptabiliser les morts suite à la TSF parce qu’une personne qui décède à la
suite de cela sera souvent inscrite sur le rapport avec la mention : « mort par arrêt cardiaque »
ou par autre chose, surtout en France où la TSF est sacrée ! Signalons aussi que certains des
membres du personnel soignant ne reconnaissent pas toujours les symptômes du TRALI ! Entre
2001 et 2005, 11 décès ont quand même été signalés en France.
Selon deux études du Centre médical de l'Université de Duke, révélée à l'AFP le 8 octobre
2007, les transfusions sanguines causeraient plus de mal que de bien, car le sang, quand il est
stocké, perd de l'oxyde nitrique, un composant clé, dans les 3 heures qui suivent son
prélèvement. Or ce dernier facilite le transfert d'oxygène des cellules des globules rouges du
sang aux tissus. Les cellules des globules rouges deviennent plus dures alors que le taux d'oxyde
nitrique diminue, rendant le passage dans les petits vaisseaux encore plus difficile. "Si les
vaisseaux sanguins ne peuvent pas s'ouvrir, les cellules des globules rouges refluent dans
les vaisseaux et les tissus ne sont pas oxygénés."
Des patients transfusés auraient une plus grande propension à faire des attaques ou
défaillances cardiaques, ce qui peut entraîner la mort.
En France, un accident post-transfusionnel ABO (d’origine humaine), une cinquantaine de cas
par an, se traduirait par un taux de décès de 10 à 20 % : soit au moins 5 décès par an. Hors ce
cas, la transfusion est considérée comme "sûre à 98 %" en France ce qui équivaut à 2% de
risques de complications lourdes et onéreuses, voire même à la mort dans certains cas ; soit plus
de 8000 français chaque année concernés par les ABO ! Pourtant, régulièrement des patients
portent plainte contre leur hôpital suite à ces contaminations [3]
Enfin, une autre étude américaine a révélé que les transfusions allogènes sont liées à un nombre
accru d'infections des systèmes génito-urinaire, respiratoire, circulatoire, digestif, ainsi qu'à
des infections de la peau. Davantage de septicémies et d'infections par Clostridium difficile ont
également été observées.
300
Selon l'anesthésiologiste cardiaque Bruce Spiess "Probablement 40 à 60 % des transfusions
sanguines ne sont pas bonnes pour les patients" (De la Virginia Commonwealth University de
Richmond) [Lien ici.]
Tableau de quelques risques liés à la transfusion sanguine allogène en France:
RISQUES POSTTRANSFUSIONNELS
Hépatite B
COMPLICATIONS
MORTALITE
Des maladies 'différées' car les
Maladies du foie: traitements
virus peuvent évoluer vers une
très onéreux
infection du foie !
Hépatite C
Cirrhose et cancer du foie
250 000 personnes contaminées
par transfusion en France dont
80 000 développeront à la suite
de cela une cirrhose puis 16 000
un cancer du foie et la mort !
Hépatite G
On ignore l’ampleur du
risque que cela représente
Mortalité inconnue à ce jour
Virus TTV (découvert en 1997) ,
HTLV I
TTV: affection du foie et
TTV: 10 % des donneurs
HTLV I responsable de la
japonais infectés; pathogénicité
leucémie des Lymphocytes
à découvrir
T
Réactions d'immunosuppression
Affaiblissements des
défenses naturelles; avec
souvent des traitements
lourds à la sortie des soins. Cas souvent fatal chez l'enfant.
Réaction hémolytique
Quelques décès constatés dont
transfusionnelle retardée en l'origine est douteuse
réactivant les virus déjà
présent chez le receveur et
"cliniquement silencieux"
TRALI
Voies respiratoires
Une dizaine de décès estimé
mais maladie pas toujours bien
associée à la TSF
Infections, septicémie
Germes du Paludisme ou de
la syphilis qui, par exemple, Septicémies pouvant entraîner la
allongent la durée
mort
d'hospitalisation
Accident ABO, d'origine humaine
Fièvre, frissons et mises
sous antibiotiques
(prolongement des soins)
Infections virales pandémiques
Maladie de Chaggas ou
Augmente le risque de
infection à cytomégalovirus récurrence du cancer
301
Au moins 8000 français/an
concernés par ces incidents. Au
moins 5 décès par an
Anaphylaxie
Allergies à un constituant
étranger mais connu par
l'organisme comme
allergène
Le choc en état fébrile peut
provoquer la mort
HIV
Symptôme grippal qui
évolue vers l'attaque
immunodéficiente
Nombre de morts difficile à
évaluer en raison de l'invisibilité
du virus dans certains
échantillons
Prion
Maladie de CreutzfeldtJacob
3 morts au Royaume Uni
Thrombose
Le sang n'arrive plus au
cerveau
Mort assurée selon l'état du
malade
Infections des systèmes génitourinaires
Contamination par un MST
Traitement long
Surcharge circulatoire
Hypertension
Traitement long
Infections digestives
Infection gastrique due à
Yersinia enterocolitica
présent dans les poches de Intoxication en état de choc et
sang, même à une
parfois mort
température proche de la
congélation
Infections de la peau
Muqueuses affectées
fragilisées
Conséquences nuisibles, cancer
de la peau.
Qu'en conclure ? Les défenseurs du 'sang' - qui y trouvent leurs intérêts - avouent qu'il est 'sûr
à 98 % '(cela fait tout de même 2% de risques) ! Or, si l'on s'en tient aux faits, rien que 80 000
personnes seraient contaminées chroniquement dont 16 000 pourraient mourir de l'hépatite C;
8000 autres par ABO sont concernées, sans compter les nombreux autres cas difficiles à
évaluer. Cela fait au moins 88 000 sur 500 000 personnes contaminées soit un risque minimum
de 18 % !!! C'est donc que la transfusion de sang allogène est sûre à 82 % et présente un
risque potentiel voire mortel dans au moins 18 % des cas ! Qui pourrait alors critiquer un
patient qui désire une autre thérapie ? Il est un fait qu'en refusant la TSF allogène, les Témoins
de Jéhovah se sont protégés du Sida et de l'hépatite B (dont le traitement curatif est onéreux)
ou C et de nombreuses autres infections. Sans être Témoin de Jéhovah, de nombreuses
personnes refusent également les transfusions. Sont-elles sectaires ? Difficile de le penser. Au
vu de tous les risques connus de la TSF allogène, gageons que si aujourd'hui elle se présentait
comme une nouvelle thérapie, elle n’obtiendrait certainement pas son autorisation de mise sur le
marché. Il est grand temps de changer les mentalités !
Le Pr Glorion précise : «Dans les années à venir, la chirurgie sans transfusion devrait connaître une évolution
importante, pour des raisons financières d'une part, et dans l'intérêt des patients, d'autre part. C'est un
domaine qui dépasse largement le simple cadre des Témoins de Jéhovah.» -Le " LE QUOTIDIEN DU
MÉDECIN"(N° 5793, lundi 19 février 1996, p. 39).
302
[1] Il faut aussi savoir qu’avant de donner son sang, il y a une sélection par des médecins qui écartent évidemment
les donneurs « non-sains » qui représenteraient 10 à 25 % des cas !!! Une analyse des coûts générés par une
transfusion aux Etats-Unis et publiée au American Journal of Surgerya conclu que même si le don de sang lui-même
est ‘gratuit’, les frais de préparation, la conservation, le transport, et le déballage et le sang transfusé sont
estimés entre 1003 et 1043 $ (environ 900 euros) par patient ( et ce chiffre ne comprend pas les frais occasionnés
par les complications qui en résultent).
Succès dans certains cas extrêmes
Aussi pour aller au fond des choses on peut dire qu'aujourd'hui on est en mesure de réaliser
de très lourdes interventions chirurgicales sans TSF : sur les reins, le foie et même le cœur ;
considérons quelques exemples parmi d'autres:
En Belgique grâce à une nouvelle machine les chirurgiens de l'HUDERF (hôpital public des
enfants à Bruxelles) peuvent désormais opérer un bébé sans recourir aux transfusions sanguines
grâce à un matériel miniature (ce qui représente 3 ou 4 cas par an) ! Bien sûr la presse en fait
rarement écho.
En Espagne: "Quatorze Témoins de Jéhovah espagnols souffrant de lésions cardiaques
congénitales ou acquises ont été opérés avec succès. Les chirurgiens en ont conclu que, “ sous
circulation extracorporelle, on peut opérer efficacement de diverses malformations cardiaques
un pourcentage important de ces malades, le non-recours à la transfusion n’entraînant pas
d’augmentation sensible du taux de mortalité ”. — Revista Española de Cardiología, septembre-
octobre 1981.
En Italie: Nicolas La Tosa, 15 ans, un Témoin de Modene, a subit une transplantation cardiaque
avec succès grâce à l'utilisation des techniques alternatives à la transfusion sanguine-La
Republica - Bologna page 1 Corriere della Sera, page 17
"Il est possible d’effectuer des opérations cardiaques, vasculaires, gynécologiques, obstétriques
et urologiques sans utiliser de sang ni de produits sanguins ”, écrit David Wong dans le Canadian
Journal of Anaesthesia
Un témoin de Jéhovah de 49 ans souffrant de spondylarthrite ankylosante et d'une maladie
hépatique terminale secondaire à une cholangite sclérosante a subi une greffe du foie ! Aucun
produit sanguin n'a été nécessaire et le patient a quitté l'hôpital trois semaines après
l'opération sans complication.
Un garçon de 14 ans et demi souffrant d’hémophilie de type B et présentant des
antécédents d’inhibiteurs anaphylactiques du facteur IX a subit une chirurgie de correction de
scoliose, avec succès sans TSF. Il n’a pas nécessité de transfusion sanguine et il n’y a pas eu
d’éffets indésirables.
Aux Etats-Unis. Un TJ de 47 ans, atteint d'un hypernéphrome (cancer du rein), devait subir
une néphrectomie. Le plan chirurgical comprenait des stratégies de conservation du sang
intéressantes afin d'en réduire les pertes: parmi elles: l'hypothermie profond
Dans la réalité, comme le constate Frédéric-Jérôme Pansier, magistrat au Tribunal de grande
instance de Bobigny, « la situation d’une personne refusant toute transfusion sanguine alors que sa
vie en dépend, demeure marginale »
Aussi au vu de l'efficacité des alternatives à la transfusion sanguine, il est faux de prétendre
qu'en refusant la transfusion c'est la mort assurée. Au contraire les faits montrent que le
recours au sang peut parfois être dommageable à plus ou moins long termes et qu'il n’est pas
toujours la solution pour sauver la vie même dans les cas extrêmes ! Dans bien des cas il est
remplaçable.
303
35/ De nombreuses transfusions sont inutiles et risquées.
U
n article du Figaro du 11 mai dernier s'intéressait à une étude américaine sur l'utilité
des transfusions de sang. Le constat c'est qu'aux États-Unis de nombreuses transfusions
sont bel et bien délivrées inutilement, 'ce qui expose le patient à un risque inutile'. Quelles
sont les raisons avancées par cette étude ?
Sous l'intertitre "Un acte médical non dénué de risque" on peut lire ceci:
«Selon le chercheur [le professeur Steven Franck, anesthésiste à l'hôpital Johns Hopkins de
Baltimore], l'usage excessif de la transfusion est pourtant problématique. Non seulement le sang
est une denrée rare et coûteuse, mais les patients ne se portent pas mieux et même parfois plus
mal, lorsque la transfusion est faite prématurément ou inutilement».
«L'introduction de sang étranger dans le corps initie une série de réactions immunitaires chez le
patient qui développe des anticorps contre les globules rouges importés. Ce mécanisme de
défense rend l'obtention d'une compatibilité plus difficile lors d'éventuelles transfusions
ultérieures. La transfusion a également un effet suppressif sur le système immunitaire, qui
augmente le risque de contracter des maladies opportunistes. Sans compter le risque, rarissime
mais pas inexistant, de transmission d'une infection virale ou bactérienne ou encore d'être
victime d'une erreur de groupe sanguin».
«Les recommandations américaines indiquent qu'une transfusion est nécessaire lorsque le taux
d'hémoglobine chute au-dessous de 6 ou 7 g/dL» alors qu'en France le seuil est plus haut soit
entre 7 à 9 g/dL, ce qui signifie qu'en France on transfuse plus facilement vu que le seuil
critique est porté plus haut !
Un autre article du 30 janvier 2011 donne quelques précisions intéressantes en matière de
risques post-transfusionnels:
«Il persiste néanmoins un risque variable de transmission virale par transfusion. En France, le
risque résiduel est devenu très faible pour les virus pathogènes majeurs qui sont testés
(hépatite B, VIH, hépatite C), inférieur à 1 pour 2 à 8 millions de dons. Mais il persiste un risque
pour des virus connus, mais non testés systématiquement et des virus nouveaux émergents. Ce
risque est accru chez les malades immunodéficitaires et après une chimiothérapie, une greffe de
moelle ou une transplantation. Les modifications épidémiologiques des populations de donneurs et
de receveurs consécutives aux modifications mondiales liées aux migrations des populations par
la guerre, la famine ou les voyages et aux changements du climat font craindre l'apparition de
virus nouveaux, émergents ou ré émergent pour lesquels il n'existe pas de test de dépistage
facilement utilisable à grande échelle en transfusion.
Les modifications du climat, les migrations des oiseaux et les voyages ont pour conséquences
l'extension des zones d'habitat des moustiques vecteurs des arbovirus et la survenue de
nouvelles épidémies. (…). Ces causes ont également favorisé l'apparition récente de foyers
épidémiques autochtones du virus chikungunya et du virus de la dengue dans les Balkans, l'Italie
du Nord et la région Paca autour de Marseille».-Je souligne
Ces données trouvées récemment dans le Figaro sont intéressantes puisque Le Figaro du 26
septembre 2002 signalait que des "centaines de personnes meurent chaque année au cours
d'accidents de transfusion qui pourraient être évitées".
Cela rend le développement des alternatives à la transfusion d'autant plus nécessaire et
souhaitable.
304
36/ Les parents d'Ashya King traqués comme des criminels...
A
lors qu'une 'presse sélective' tente de polariser l'opinion publique sur 'les transfusions
sanguines' concernant le cas d'Ashya King, les nouvelles restent plutôt rassurantes pour le
petit enfant et sa famille. Pour un journaliste tout est dans l'art de poser les mauvaises
questions...Si des "médias" continuent à pointer les informations négatives pour leur
confession en occultant les détails positifs de l'affaire il est intéressant de revoir les
grandes lignes de cette histoire touchante au vu des dernières nouvelles...
Quand la question du sang reste hors sujet
D'ailleurs aux dernières nouvelles le docteur qui va soigner Ashya déclare que la transfusion
est inutile. Rappelons brièvement les faits:
L'historique d'une odyssée médico-judiciaire poignante

Jeudi 28 aout 2014, Brett King et sa femme se heurtent à l'échec et à l'abus de
pouvoir des médecins anglais qui estiment qu'il n'y a pas d'autres thérapies valables que
celle qu'ils proposent; une chimiothérapie qui a entre 70 et 80 % de chance de prolonger
la vie d'Ashya de seulement 5 ans...Les parents King soutiennent qu'il existe une autre
méthode qui peut durablement prolonger la vie de leur enfant avec autant de chance de
réussite. Comme l'établissement ne propose pas ce type de traitement, la famille décide
d'y retirer leur enfant et de l’emmener trouver à l'étranger une autre structure mieux
adaptée pour traiter la tumeur au cerveau d'Ashya.

Vendredi 29 aout, alertée par l'hôpital sur le risque de mort de l'enfant dans les 24
heures si on ne le retrouvait pas, la justice britannique obtient à sa charge la levée
provisoire de la tutelle de l'enfant jusqu'à l'âge de 16 ans et lance contre les parents un
mandat d'arrêt internationale dans 190 pays via Interpole pour retrouver l'enfant
qu'elle estime "kidnappé". Aussitôt, tandis que des membres de la Miviludes dénoncent les
croyances des parents sectaires indignes à la télévision ou sur la toile, Georges Fenech,
par un communiqué de presse, alerte les autorités sur les "dangers de l'organisation
[des Témoins de Jéhovah] porteuse de dérives sectaires". Face à une polémique
médiatique qui a vite enflé, le communiqué du Bureau d'information des Témoins de
Jéhovah de France le jour même, a vite réagit comme pour dresser un contre-feu
médiatique.
305

Des parents peuvent-ils vraiment kidnapper leur enfant ? Des officiels et des médias se
sont au départ élevés contre ce qu’ils appelaient ‘un kidnapping’ et beaucoup de gens y ont
cru sans recul. Pourtant selon une dépêche de l’AFP du vendredi 29 août 2014 :
« L’hôpital a précisé que l’enfant avait été autorisé à quitter sa chambre sous la
surveillance de ses parents mais que le personnel avait fini par donner l’alerte lorsque
la longueur de leur absence a commencé à les inquiéter”.

Vendredi soir on repère les parents, avec leurs sept enfants, sur un ferry en direction de
la France, où la police lance un appel à témoin. Outre-Manche, la presse se déchaîne.
"Trouvez ce garçon", titraient samedi 31 août le Sun et le Daily Mail. Les tabloïds anglais
mais surtout français font leurs gros titres avec cette famille prête, selon eux, à laisser
mourir un enfant pour des raisons religieuses. Car un procès d'intention est rapidement
monté par la presse à scandale.

Samedi soir, après que Naveed frère d'Ashya King ait posté des vidéos sur You tube,
reprises par Sky News, exprimant les motivations de la famille, celle-ci est finalement
localisée dans l'extrême sud de l'Espagne et arrêtée dans la soirée par la police locale.
Ashya est emmené en urgence à l'hôpital le plus proche.
Dimanche 31 aout c'est un retournement de situation
extraordinaire quand les parents King s'expliquent aux médias
sur la façon dont ils se sont bien occupés de leur enfant, ainsi
que sur leurs projets visant à trouver des fonds en vendant leur
maison en Espagne et décident, assisté d'un avocat, maître Juan
Isidro Fernandez Diaz (Photo ci-contre), de porter plaintes
contre les médecins britanniques qui les ont injustement
traités. Ils dévoilent le prix de la proton-thérapie en Autriche
(environ 65 000 euros) et montre leur détermination. Peu après,
le Premier Ministre David Cameron et plusieurs parlementaires
britanniques témoignent leur soutien à la famille King et
déplorent la criminalisation de ces parents, ainsi que l'utilisation
excessive du mandat d'arrêt européen.

Lundi 1er septembre, selon l'avocat, un magistrat de l'Audience nationale espagnole a
prolongé de 72 heures au maximum la détention des parents alors que Naveed lance un
appel aux dons en ligne à travers plusieurs sites. La famille commence à susciter de vifs
élans de sympathie dans la presse et l'opinion publique. Plusieurs pétitions ont été lancées
pour "s'excuser auprès de la famille d'Ashya King et les autoriser à choisir librement
l'hôpital pour traiter leur fils malade" ou encore pour "réunir Ashya et ses parents".
Le directeur médical de l'hôpital de Southampton, le docteur Michael Marsh, a publié une
déclaration disant tard ce lundi soir qu'un traitement a été discuté avec la famille.

Mardi 2 septembre, alors que la justice britannique vient d'ordonner la levée du mandat
d'arrêt contre les parents du petit Ashya King, la justice espagnole ordonne aussitôt la
remise en liberté immédiate des parents interpellés. Ils donnent une brève conférence de
presse dans le cabinet de leur avocat à Séville.

Mercredi 3 septembre, les parents d'Ashya King retrouvent leur fils à l'hôpital de
Malaga, en restant à son chevet mais ne pourront pas le sortir de l'hôpital tant que la
question de la tutelle n'a pas été résolue. Le centre médical de Prague, la capitale
306
tchèque, le Proton Therapy Center Czech (PTC), confirme avoir examiné le dossier de
l'enfant. Les tractations ont lieu...

Vendredi 5 septembre, la Haute Cour de Londres "autorise" le transfert du petit garçon
à Prague. Un porte-parole des cours et tribunaux de justice a par ailleurs précisé que « la
tutelle de la cour le concernant cessera[it] à son arrivée » à Prague.

Lundi 8 septembre, la famille King affrète un avion privé originaire de Malaga à sa charge
et se rend à Prague après 13 heures de vol accompagné de leur avocat et d'un médecin...
L'enfant est transporté à l'hôpital infantile de Motol. Il y est déposé dans le département
de soins intensifs, où il reste accompagné par ses parents. Le docteur Jan Stary, chef de
la section d'hématologie de la clinique pédiatrique donne une conférence de presse le
même jour. L'enfant sera hospitalisé dans un premier temps dans une unité de soins
intensifs. «La mère sera avec lui pendant toute la journée. La nuit, elle sera dans un autre
département ou à l'hôtel».

Mardi 9 septembre, Ashya subi ses premiers examens au Proton Therapy Center. «Une
bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de signes visibles de reprise du cancer», a
déclaré à la presse le père du garçon. «Dans les prochains jours, après une ponction
lombaire, nous saurons s'il y a ou non un cancer microscopique dans son liquide
céphalo-rachidien. Nous espérons que non », a-t-il ajouté, alors que son fils était
transporté en civière vers l'ambulance, un ourson en peluche offert par l'hôpital dans les
bras.

Mercredi 10 septembre interviewés, les médecins de Prague-Motol ont évalué les
chances de guérison de l'enfant à 70 %, à condition que la tumeur ne se propage pas:
«Nous avons effectué aujourd'hui les premiers examens nécessaires pour commencer la
thérapie, c'est-à-dire une tomographie, une imagerie par résonance et la préparation des
outils de fixation», a précisé le Docteur Jiri Kubes, médecin-chef du PTC. La thérapie
devrait débuter lundi 15 septembre. Selon lui, l'enfant aura une anesthésie générale
pour chacune des 30 séances de proton-thérapie, d'une durée prévue de six semaines.
«Nous parlons d'une méthode très précise de l'irradiation. Si l'enfant bouge, le
faisceau manquera sa cible. Il est donc nécessaire qu'il soit absolument immobile
pendant ces quelque 30 minutes que dure une séance d'irradiation», a expliqué le Dr
Kubes."Il doit subir une tomographie et une imagerie par résonance magnétique. Nous
allons également préparer le lit et le masque, pour son traitement", a déclaré à la presse
Iva Tatounova, une des responsables de PTC.

«Je pense que mon fils reçoit le meilleur traitement possible, nous sommes très
heureux ici », s'est félicité M. King, ajoutant qu'«Ashya n'est pas tout à fait conscient
de ce qui se passe autour de lui, mais il n'est plus tellement paniqué comme il l'était
avant. Il voit que nous sommes plus à l'aise maintenant. Il ne parle pas, mais peut
percevoir nos sentiments».

Le Professeur Jan Stary et son équipe à l'Hôpital Universitaire Motol indiquent
qu'Ashya est entre de bonnes mains. Selon le Dr Barbora Ondrova du PTC avec un taux
de survie de 70 à 80 %,"il y a maintenant toutes les raisons d'espérer qu'il sera
pleinement rétabli. ( ...) Nous n'avons pas prévu de séances de chimiothérapie très
intense, de sorte qu'aucune transfusion de sang ne sera nécessaire".
307

Lundi 15 septembre, ayant subi la première des trente séances de proton-thérapie
prévues au PTC -« sans complications pour Ashya » selon une source médicale- des
examens ont montré que sa tumeur au cerveau ne se propage pas ! "Nous avons procédé
aujourd'hui à une première irradiation, conformément à nos plans. Il n'y a eu aucune
complication imprévue, on va continuer demain ", a déclaré à la presse Jiri Kubes,

médecin-chef du PTC.
Le dénouement de l'affaire est intéressant puisque par-delà les préjugés du corps médical
et les dérapages médiatiques qui s'ensuivirent les parents loin de vouloir sacrifier leur
enfant lui ont sauvé la vie ! Le jeune Ashya King a quitté le centre tchèque de Proton
thérapie en bien meilleur santé.
Une affaire qui bouscule des préjugés
Les autorités britanniques estimaient qu’ils avaient mis la vie de leur enfant en danger tandis que
les parents voulaient que leur fils bénéficie d’un meilleur traitement que celui proposé en
Angleterre.
Considérant que le traitement appliqué à Southampton était trop agressif, ses parents, qui ont
passé 4 jours en prison en Espagne, ont décidé de lui faire suivre une protonthérapie à Prague.
Cette thérapie, non disponible en Grande-Bretagne, consiste à détruire les cellules cancéreuses
en les irradiant avec un faisceau de protons, focalisé sur les lésions et épargnant ainsi les tissus
sains.
L’évolution de l'état de santé d'Ashya réjouissante
Au début avec un taux de survie évalué entre 70 à 80 %, les
médecins tchèques avaient fait part de leur conviction que le
jeune enfant serait pleinement rétablit.
Depuis 6 mois il communique avec ses parents et s'est mis peu à
peu à manger normalement. Depuis quelques jours il semble que
la tumeur est totalement neutralisée. "Elle ne contient plus
de cellules cancéreuses grâce à la proton thérapie », a
déclaré à l’AFP l’avocat espagnol de la famille d’Ashya King, Juan
Isidro Fernandez Diaz. « Il doit encore faire de la
rééducation mais il se rétablit très bien », a-t-il assuré,
indiquant qu’il pouvait marcher et manger.
Un traitement réussi avec "peu d’effets secondaires"
"Il a perdu quelques cheveux et il a aussi une petite rougeur ici, mais ce sont les seuls
effets secondaires qu'il a eus ", a confié à la presse le père de l'enfant, Brett King.
Au sein de la clinique tchèque où l’enfant a été reçu, on confirme les bons résultats biologiques
du jeune patient, mais on tempère. « Il est prématuré d’évaluer cette information d’un point de
vue médical » a ainsi indiqué Iva Tatounova, directrice de la stratégie du Proton Therapy Centre.
En outre, le risque de rechute ne peut pas être écarté. Néanmoins, pour les parents, il ne fait
aucun doute que cette stratégie était à suivre et ils estiment que l’agressivité des traitements
mis en œuvre en Grande-Bretagne aurait fait succomber leur enfant.
Les parents restent néanmoins convaincus d'avoir fait ce qu'il fallait. «Si nous avions laissé
Ashya avec le NHS (service public de santé britannique, NDLR) en Angleterre, il ne serait
plus avec nous aujourd'hui. Il était trop faible et n'aurait pas survécu », a estimé sa mère,
Naghmeh, citée par The Sun. «Nous savons que nous avons fait ce qu'il fallait pour Ashya
308
(…). Nous avons été arrêtés pour négligence et cruauté envers un enfant. Mais laisser
Ashya dans le NHS aurait été encore plus cruel», a asséné le père de l'enfant dans le même
journal.
La proton thérapie sauve des vies:
Une mère de famille a témoigné que cette méthode a sauvé son fils du cancer ! Contrairement à ce que disent
certains médias à la télévision française la famille King ne refuse pas la radio thérapie pour leur enfant ! Au
contraire il la souhaitent. La thérapie de rayonnement à protons est un type ciblé de radiothérapie qui
augmente la chance de tuer des cellules cancéreuses en envoyant une dose plus haute de radiation directement
à la tumeur. Contrairement à d'autres types de traitement du cancer, il ne tue pas le tissu sain environnant.
Ainsi il pourrait y avoir moins d'effets à long terme. En Grande-Bretagne, cette thérapie est actuellement
disponible dans un seul centre pour traiter chez certains patients le cancer des yeux alors que dans d'autres
pays (les États-Unis, la Suisse et le Japon) elle est utilisée pour soigner les cancers de la moelle épinière,
le cerveau, la prostate, le poumon et ceux qui affectent les enfants.
D'ailleurs, le département de santé britannique a annoncé en 2011 qu'il construira deux centres de traitement
pour offrir cette thérapie à Londres et Manchester dès 2018. En attendant que ces installations soient
disponibles, la Grande-Bretagne payera pour les patients qui ont besoin de ce traitement et qui doivent pour ce
faire aller aux États-Unis ou en Suisse.
Des parents qui ont agi par amour et non par fanatisme
Dans cette incroyable odyssée qui a douloureusement mise à l'épreuve une brave famille anglaise,
traquée par Interpole au départ par erreur, le retournement de situation a été surprenant.
Du reste les réelles raisons qui ont conduit cette famille désemparée à fuir vers l’Espagne ont
suscité la sympathie du public. On ne peut que déplorer que les médias qui ont dramatisé les
choses en mentionnant le risque de maltraitance n'aient plus mentionné l’appartenance religieuse
des personnes incriminées une fois l'emballement médiatique retombée. C'est très tendancieux.
Dans cette affaire c'est la liberté de choix thérapeutique qui a primé au nom de la liberté
de conscience, un exercice difficile et courageux guidée par l'amour de parents responsable
pour leur enfant.
Une attitude qui loin d'être sectaire favorise le progrès médical
Avant cette histoire peu de gens s'interrogeaient sur les dangereuses carences dans l'offre
de soin proposé par la plupart des hôpitaux publics et qui en même temps demeuraient
soumis à une sorte de doxa médico-éthique peu ouverte aux alternatives médicales en
expansion ailleurs.
Le Professeur Gordon McVie, consultant à l'Institut européen d'Oncologie a reconnu que le
dénouement sensationnel de cette affaire est 'important pour l'offre des traitements des
cancers au Royaume-Uni'. En effet suite au cas d'Ashya 3 centres de Proton thérapie
devraient voir le jour en Angleterre dont le premier se situerait à Cardiff. Il serait
opérationnel dès 2016. Le coût des séances de proton thérapie est évalué à 1 000 euros contre
200 euros pour la radiothérapie classique et plus encore des installations nécessaires (entre 30
et 40 millions par machine). Or aujourd'hui la santé n'a pas de prix.
Même si à l'heure actuelle il n'existe que 40 centres de ce type dans le monde, il est
important que les équipes médicales tiennent compte des différentes avancées dans la
recherche des techniques alternatives limitant les effets secondaires.
Dans certains endroits, il reste néanmoins difficile voire impossible de choisir son traitement
lorsqu’on a un cancer, car souvent les protocoles conventionnels sont fixés entres autres par les
laboratoires pharmaceutiques même si le traitement choisi est plus efficace voire salvateur.
309
37/ La question de l'origine des êtres vivants.
D
'où venons-nous ? Cette question aussi vieille que le monde a engendrée tout un tas
d'opinions contrastées, de croyances et de théories. La science a tenté d'apporter des
réponses. Aujourd'hui encore différents courants de pensées s'affrontent dans les
universités ou dans les émissions. En France, malgré qu'elles soient basées sur de fortes
contradictions, les théories de l'évolution sont officiellement enseignées à l'école comme un
fait. Pour y voir plus claire, ce sujet vaste et complexe sera traité ici en 5 parties:
1/ "Aux origines de l'évolutionnisme"
2/ "Ce qu'on ne nous dit pas sur Darwin"
3/ "L'évolutionnisme à la lumière des faits"
4/ "Pour en finir avec Darwin"
5/ La vie provient-elle du 'Hasard' ou d'une 'Conception' ?
La position paradoxale du Vatican sur ce sujet
Le 22 octobre 1996, après plusieurs décennies de tergiversations, le Pape Jean Paul II
expliqua la position officielle de l’Église romaine en ces termes:
"L’Encyclique Humani generis considérait la doctrine de l’" évolutionnisme " comme une hypothèse
sérieuse, digne d’une investigation et d’une réflexion approfondies à l’égal de l’hypothèse
opposée. Pie XII ajoutait deux conditions d’ordre méthodologique : qu’on n’adopte pas cette
opinion comme s’il s’agissait d’une doctrine certaine et démontrée, et comme si on pouvait faire
totalement abstraction de la Révélation à propos des questions qu’elle soulève. (...). Aujourd’hui,
près d’un demi-siècle après la parution de l’Encyclique, de nouvelles connaissances
conduisent à reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse. (...). La
convergence, nullement recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés
indépendamment les uns des autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur
de cette théorie."
310
Ainsi le Vatican soutint cette théorie au seul motif qu'elle se soit imposée à la communauté
scientifique ! Cela n'étonnera pas tous ceux qui connaissent bien les méthodes de cette
institution pour garder les faveurs des masses...Cela en dit long aussi sur les efforts qui sont
déployés pour inculquer ces hypothèses comme des vérités établies.
Une dictature scientifique ?
Pourquoi cette question est taboue et peu médiatisée ? Tout est fait pour l'attribuer au 'camp
des créationnistes' jugés par les médias occidentaux comme fondamentalistes. C'est une vision
binaire des choses. Y-aurait-t-il que deux camps de pensée dans ce domaine ? Comme nous allons
le voir fort heureusement non ! Bien qu'il y ait des conceptions assez loufoques (venues de
plusieurs extra-terrestres pour concevoir les êtres dans un laboratoire et repartir...-si c'était
le cas d'où viennent-ils et qui a créé l'univers ?) il en existe un troisième camp qui soit en accord
avec les récentes découvertes scientifiques. Pourquoi alors les journalistes continuent-ils de lier
les antiévolutionnistes aux créationnistes ? Dans le "meilleur des mondes", Aldous Huxley écrit :
"Sous une dictature scientifique, l'enseignement fonctionnerait vraiment -avec pour résultat que
la plupart des hommes et des femmes en viendraient à aimer leur servitude et ne rêveraient
jamais de révolution. Il semble qu'il n'y ait aucune raison valable pour qu'une dictature
scientifique soit jamais renversée."
C'est le cas aujourd'hui; il subsiste une pensée unique à ce sujet en France sous prétexte de
vouloir 'enterrer Dieu', et qui tranche vraiment avec d'autres pays 'modernes'. C'est ainsi que
selon un sondage réalisé en 2011 seuls 28 % croient en l'évolutionnisme aux États-Unis, contre
55 % en France ! Les français seraient-ils plus rationnels que les américains ? Voyez d'autres
exemples types de ces divergences de vues avec le tableau ci-dessous (chiffres de 2011):
Pays
Turquie
Indonésie
Afrique du Sud
Brésil
États-Unis
Russie
Inde
Mexique
Argentine
Pologne
Corée du Sud
Canada
Italie
Australie
Hongrie
Allemagne
Grande-Bretagne
Chine
Espagne
Japon
Suède
France
Belgique
Total
Créationnistes
%
60
57
56
47
40
34
33
32
26
25
24
22
21
15
13
12
12
11
11
10
10
9
8
28 %
Évolutionnistes
%
19
11
18
22
28
26
39
34
37
38
41
45
40
51
55
65
55
64
53
60
68
55
61
41 %
311
Sans opinion tranchée
%
21
32
26
31
32
40
28
34
38
37
35
33
39
34
33
23
34
25
37
30
21
36
31
31 %
Reste que le 4 octobre 2007, le Conseil de l'Europe, a adopté un projet de résolution visant à
dénoncer le créationnisme dans l’Éducation des enfants. Au paragraphe 3 on lit :"Le
créationnisme, né de la négation de l’évolution des espèces par la sélection naturelle, est
longtemps demeuré un phénomène presque exclusivement américain. Aujourd’hui, les thèses
créationnistes tendent à s’implanter en Europe et leur diffusion touche un nombre non
négligeable d’Etats membres du Conseil de l’Europe."
Pourquoi se poser la question de nos origines ?
La recherche de nos origines peut sembler une entreprise hasardeuse qui dépasse notre
intelligence ou nos conceptions. Pourtant, ce sujet est d’une importance capitale dans un monde
hyper-matérialiste en perte de repère, puisque tout le sens et le but de la vie pourrait en
dépendre. A ce sujet, le philosophe Friedrich Nietzsche a écrit ce que beaucoup pensent tout
bas: « La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est partie, et même
objet de litige ; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison ».
Pourtant la valeur de la vie peut être évaluée par quelque chose d'extraordinaire ! Notre
conscience. La prise de conscience que nous existons nous relie à notre environnement tout
comme nous sommes conscients que nous avons (ou avons eu) des parents qui nous ont conçus. Le
fait de les renier ne les rend pas pour autant inexistants !
"Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de
son sens " - Arthur Schopenhauer, philosophe allemand.
Il est donc primordial de s'interroger sur notre relation avec notre univers. C'est ce que se
propose de faire ce vaste dossier qui a pour but d'apporter quelques éléments de réponse peu
connus du public. Dans cette quête il faut bien comprendre que tout aussi paradoxal que cela
peut paraître nous entrons dans le domaine de la conscience et donc des croyances des
scientifiques ! Pourquoi des scientifiques de renom ne croient-ils pas aux théories de l'évolution
tandis que d'autres les défendent de façon catégorique ? C'est le comble de la science ! Si votre
conscience est assez forte pour ne pas vous laisser polariser par les préjugés tenaces ambiants,
vous pourrez alors profiter de cet étonnant voyage à la recherche de vos origines.
Ce grand dossier de 5 notes mises à jour, argumentées et documentées a pour but d'avancer
dans notre compréhension de ces questions. Vous serez surpris par leur contenu. Ainsi parmi les
nombreux courants de pensée en vogue, on apprendra pourquoi on ne parle plus de la théorie de
l'évolution mais des théories de l'évolution. Vous saurez pourquoi ces hypothèses sont devenues
des dogmes sacrés. Même si une grande désinformation subsiste à ce sujet dans les médias, au
point que ceux qui remettent en question ces 'découvertes' passent pour des fondamentalistes,
ces précieux articles n'ont pas vocation à manquer d'objectivité ou à verser dans la théologie.
N'hésitez pas à apporter vos commentaires qui j'en suis certain pourront éclairer d'avantage
ces questions...
312
38/ Aux origines de l’évolutionnisme.
O
n pense généralement que les fondateurs de la première théorie de l’évolution sont le
biologiste français Jean Lamarck (XVIIIème siècle) et le naturaliste anglais Charles Darwin
(XIXème siècle). C'est sans compter l'important terreau dans lequel ils ont puisé; le
naturalisme ! Comment de ce courant en est-on venue à échafauder une telle hypothèse ?
Le développement antique de la pensée évolutionniste
Le concept évolutionniste selon lequel les espèces évoluent au cours du temps
remonte à l'Antiquité, dans les idées de penseurs sumériens, égyptiens, grecs,
romains, et Chinois. Ainsi le philosophe grec Empédocle (490-435 av. J-C- photo
ci-contre) défendit le concept selon lequel les êtres vivants ont une origine nonsurnaturelle; il suggéra que l'adaptation n'avait pas besoin de guide ou de cause
finale. Il affirma aussi que les hommes et les animaux se sont développés à
partir de formes antérieures: des trompes sans cou, des bras sans épaule, des
êtres avec deux visages et deux torses etc...Des monstres qui périrent. Les mythes grecs et
sumériens vont enraciner ces concepts. Plus tard, les penseurs Épicure (341 -270 av .J-C) et
Lucrèce (99-55 av. J-C) vont enseigner une doctrine selon laquelle le hasard intervient d’une
certaine façon dans le développement de la nature. Pline l'ancien (23-79 de notre ère) sera le
premier naturaliste. Ces philosophes, tous matérialistes, donnaient ainsi une explication de la vie
par un processus d'évolution matérialiste, qui offrait une alternative à la croyance populaire en
une création surnaturelle. La pensée évolutionniste fut consolidée par le Zoroastrisme et le
Shamanisme. Cependant avec la diffusion du Christianisme, cette philosophie païenne fut, en
grande partie, abandonnée.
L'évolutionnisme à travers 'le courant naturaliste'
Le naturalisme croit que l'essence de l'univers repose dans la nature qui possède une force
créatrice. Il provient de la pensée transformiste et semble aussi absurde que l’idée d’une
bibliothèque qui se créerait sans écrivains. En 1744, Buffon annonce que l’âge de la Terre serait
d’environ 74 000 ans, un calcul qui éloigne de beaucoup les estimations que l’Église fit à partir de
la Bible selon lesquelles Dieu aurait créé le monde il y a un peu plus de 5 000 ans (or il s'agissait
en réalité de la date de création du premier homme Adam). Disciple de Buffon, Lamarck (1744 –
1829) formula une théorie du transformisme qui explique l’évolution des êtres vivants depuis
l’origine en tenant compte d’une progression qui irait du plus simple au plus complexe.
En 1830 les principes de géologie de Charles Lyell (1797-1875), émirent des doutes sur le récit
de 'la création en 6 jours'. Le fondement du scepticisme fut posé. De nouveaux instruments
furent découverts qui enthousiasmèrent les gens et les incitèrent à s'intéresser aux travaux
des savants et à la science; le télescope, le microscope, la machine à vapeur, l’électricité etc...
313
Le terreau naturaliste franc-maçon
Celui qui joua un rôle important dans l’origine de la théorie de
l’évolution fut bien Erasmus Darwin (1731-1802), grand-père de
Charles Darwin. Erasmus Darwin était un franc-maçon contemporain
de Lamarck. Physicien, psychologue et poète, il était reconnu comme
une autorité. Il s’est surtout fait remarqué comme l’un des plus
célèbres naturalistes d’Angleterre. Dans les années 1780-1790,
Erasmus Darwin développa les grandes lignes de la théorie de
l’évolution, selon laquelle toute vie provient, par hasard et selon les
lois de la nature, d’un seul ancêtre commun. Il fit ses recherches
dans un jardin botanique de 32.000 m2 qu’il avait préparé, et
chercha des preuves qui prouvent sa théorie. Il l’expliqua dans deux
livres intitulés Le Temple de la Nature et La Zoonomie où se trouvaient pour la première fois
exposées des idées transformistes assez voisines de celles que le Français Lamarck allait
soutenir avec un grand courage et assez peu de succès à partir de l’année 1800. C'était une
résurrection de l'ancienne croyance païenne qui maintient que la nature possède une force
créatrice. Ainsi, Erasmus développa la logique fondamentale qui a donné forme au darwinisme. En
1784 il fonda la Société Philosophique de Derby pour promouvoir ces idées. Elle deviendra un
des plus grands et des plus passionnés supporters des idées de Charles Darwin.
Erasmus Darwin fut un des maîtres de la loge maçonnique de Canongate
Kilwinning à Edinbourgh, en Ecosse. De plus, il semble qu'il ait eu des liens à un
moment donné avec les Clubs Jacobins de France, ou avec les Illuminati, qui
étaient connectés à certaines loges maçonniques de France et dont le devoir
principal était de s'opposer à la religion. Erasmus a enseigné à son fils Robert
Darwin (le père de Charles Darwin; photo ci-contre) à être comme lui librepenseur et a fait de lui un membre des loges maçonniques. Robert de son côté,
au départ plus tolérant envers la religion donnera naissance à Charles, celui qui
élaborera la théorie sujette à controverse...
La théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin
Le plus célèbre des naturalistes anglais, Charles Robert Darwin (180982) auteur de la théorie de la descendance modifiée par le moyen de
la sélection naturelle (plus couramment désignée sous les termes de
« théorie de l’évolution »), à laquelle s’est rallié l’ensemble de la pensée
transformiste moderne, naquit à Shrewsbury (Angleterre) dans une
famille aisée, cinquième enfant de Robert Waring Darwin, médecin connu,
et de Susannah Wedgwood, céramiste renommé et patron d’industrie.
Après de pénibles études de médecine à Édimbourg, puis de théologie à
Cambridge où il s’adonne à sa passion des Insectes puis à la chasse. En
1831, le révérend John Stevens Henslow le recommande pour un poste
de naturaliste, dans le cadre d’une expédition visant à élaborer la
cartographie de la côte d’Amérique du Sud. Il s’embarque pour ce voyage en décembre, à bord du
vaisseau le Beagle. Lors de ce voyage, il lira les Principes de géologie de Lyell dans lesquels il
trouvera une importante source d'inspiration pour élaborer sa théorie de la sélection naturelle.
314
En 1839, Darwin devient membre de la Royal Society de Londres (société franc-maçonne),
épouse sa cousine Emma Wedgwood (avec laquelle il s’installera trois ans plus tard à Down, au
sud-est de Londres). En 1859, préoccupé par le risque de voir son ami dépouillé de la paternité
de sa découverte, Lyell intervient pour convaincre Darwin de publier sa théorie. Darwin
entreprend alors la réalisation d’un immense ouvrage qui deviendra, après allégement, L’Origine
des espèces. Le 19 avril 1882, Darwin s’éteint à Down, laissant une immense correspondance,
des notes inédites et une Autobiographie rédigée en 1876 à l’intention de ses enfants. La
dépouille de Darwin, accompagnée par des personnalités éminentes, sera inhumée une semaine
plus tard, au terme d’un cérémonial imposant, dans le « Panthéon anglais » de l’Abbaye de
Westminster, à la suite d'un arrangement avec le doyen anglican de cette abbaye.
Le postulat fondamental de Charles Darwin:
Dans son livre De l'origine des espèces, Charles Darwin a développa la
théorie scientifique selon laquelle l’homme est le résultat d’une très lente
évolution biologique – et non une création divine comme on le croyait jusquelà. Darwin affirmait que pour survivre, les espèces animales et végétales
n’ont pas eu d’autre choix que d’ « évoluer » ; ou s’ « adapter » à leur nouvel
environnement et climat. Ainsi, au fil de cette lente « évolution biologique »,
est apparu l’être humain. Cette évolution est très lente et requiert plusieurs
milliers, voire millions d’années. C’est ce que le naturaliste appelle la
« sélection naturelle », mécanisme principal de l’évolution des espèces
(sélection de survie et sélection sexuelle). L’amalgame entre micro et macroévolution
trompent beaucoup de personnes dans la recherche de la vérité. Les règles de l’hérédité sont
décrites par les lois de Mendel, qui constituent aujourd’hui l’une des bases de la génétique
expérimentale. Si l’on considère en plus les influences climatiques ainsi que d’autres paramètres,
on obtient des nouvelles variantes d’animaux existants ou aussi d’hommes, qui ne constituent pas
une évolution supérieure au sens des théories de Charles Darwin mais tout simplement une
microévolution au sein d’une espèce déjà toute créée. Car passer de la microévolution
(modifications que peuvent subir certaines espèces et qui est prouvée par la science) à la
macroévolution (celle qui explique l’origine des espèces) est un pas de foi dans le néant.
La sélection sexuelle
Darwin découvrit que la sélection naturelle n'expliquait pas tout
: à côté de la lutte pour la survie, les espèces déployaient des
caractères secondaires dans la compétition pour la
reproduction. La sélection sexuelle a l'avantage d'expliquer
pourquoi certains attributs ou comportements représentent des
handicaps au regard de la survie ; elle éclaire aussi l'origine du
dimorphisme sexuel. Un fait curieux est que, contrairement à
ce que l'on pourrait penser, il n'y a pas de déséquilibre
important entre le nombre de femelles et de mâles dans la
nature.
315
En effet, que les mâles rivalisent pour plaire aux femelles paraît impliquer que les premiers
soient en surnombre par rapport aux secondes. Inversement, un seul mâle pouvant féconder
plusieurs femelles, on pourrait aussi bien s'attendre à un déséquilibre dans l'autre sens. Or les
statistiques disponibles à l'époque de Darwin montraient que, sauf cas particulier, il n'en est
rien.
Les dispensateurs de la théorie de la sélection naturelle
En pensant que le darwinisme pourrait servir leur cause, les francs-maçons
jouèrent un grand rôle dans sa propagation parmi les gens. Dès que la théorie
de Darwin fut publiée, un groupe de propagandistes volontaires se constitua, le
plus célèbre d’entre eux fut Thomas Huxley surnommé le "bouledogue" de
Darwin. Huxley, "dont l’ardent soutien à cette théorie était la seule cause
responsable de sa rapide acceptation" attira l’attention mondiale sur la théorie
de l’évolution, lors d’un débat qui eut lieu au musée de l’Université d’Oxford,
Université où il était entré le 30 juin 1860 avec l’évêque anglais Samuel Wilberforce. Le grand
dévouement d’Huxley dans la diffusion de l’idée de l’évolution, avec l’aide de ses contacts avec
l’establishment", s’explique de la façon suivante : Huxley était membre de la Royal Society, l’une
des plus prestigieuses institutions scientifiques et, comme pratiquement tous ses membres qui la
composaient, il était un franc-maçon de haut rang. D’autres membres de cette société prêtèrent
à Darwin un appui solide avant et après la publication du livre. Cette communauté maçonnique
adopta Darwin et sa théorie à un tel point, qu’à l’instar du Prix Nobel, la médaille de Darwin fut
attribuée annuellement à un scientifique considéré digne de cet honneur.
Julian Huxley petit-fils de Thomas Huxley, "le bouledogue de Darwin" et ancien président de
l'UNESCO (United Nations Educational Scientific Cultural Organization) a déclaré lors d’une
émission télévisée:
"Nous avons tous sauté sur l'origine parce que la notion de Dieu faisait obstacle à nos
mœurs sexuelles" Chacun appréciera l'objectivité derrière cette farce !
Un courant de pensée devenue une nouvelle croyance religieuse
Les simples observations de Darwin allaient pourtant être admises sans preuves comme étantLA vérité absolue - et ce à l’heure où certaines sociétés secrètes voulaient en découdre avec les
valeurs morales et les règles de l’Eglise pour leur substituer celles du laxisme de la décadence
morale. Les théories de l'évolution vont souvent être défendues becs et ongles sans
fondements pour enterrer l'idée d'un Dieu créateur; elles deviendront une sorte de religion
qui favorisa amplement l'athéisme !
Bien entendu, de nombreux articles scientifiques, sérieux et pertinents présentent la théorie
de l’évolution comme une hypothèse impossible avec les récentes découvertes scientifiques qu'il
devient difficile d'y adhérer. Les faits sont nombreux; certains seront développés un peu plus
loin. Nous espérons que cet article vous aura aidé à y voir plus clair. La prochaine note montrera
d'autres facettes que l'on ne souhaite pas dire au sujet des travaux de Charles Darwin.
316
39/ L'évolutionnisme à la lumière des faits.
E
n juillet 2007 le pape Benoit XVI avait déclaré "qu'il existe de nombreuses preuves
scientifiques en faveur d’une évolution qui apparaît comme une réalité que nous devons voir,
et qui enrichit notre connaissance de la vie et de l’être en tant que tel." De quelle sorte
d'évolution parlait-il ? Quelles en sont les preuves ? Pour le savoir examinons sérieusement
ce concept évolutionniste à la lumière de la science !
La réalité de la micro évolution
Selon les biologistes les mutations génétiques sont largement répandues dans les mondes animal
et végétal. La micro évolution porte sur ce type de changement; au sein d'une même espèce. Elle
se distingue de la macro évolution (théorie de Darwin selon laquelle les espèces en donnent
d'autres différentes en fonction d'une 'sélection naturelle pour la survivance du plus apte') !
La micro évolution est un fait vérifiable et le premier a en avoir utilisé le terme serait
l'entomologiste russe Yuri Filipchenko en 1927: l'exemple le plus flagrant est celui des bactéries
ou des virus qui s'adaptent et se transforment génétiquement pour survivre à de nouvelles
'agressions extérieures' comme les produits antiseptiques...Ou bien les insectes qui développent
une forme de résistance (d'origine génétique) aux pesticides et herbicides...Pour ces formes de
vie nous avons des spécimens et donc des preuves. Mais en ce qui concerne les paroles du pape
elles font référence à la macro évolution qui est plus difficile à démontrer. Les espèces ont-elles
vraiment évolué en d'autres formes ? Que nous apprennent les scientifiques ?
Quand l’épigénétique contredit la théorie de Darwin
L’épigénétique, la discipline récente qui étudie les changements génétiques à l’intérieur d’une espèce
pour s’adapter à l’environnement contredit les théories de l’évolution. En effet si on peut comparer la
génétique aux informations contenus dans un livre (ADN) l’épigénétique est l’interprétation faite de
cette lecture suivant le milieu ou les molécules vivent. Ainsi en 1988, trois biologistes
britanniques ont remarqué que des plantes avaient réussi à survivre au pied de pylônes
électriques au Pays de Galle qui, avec les années, avaient laissé échapper le zinc contenu dans leur
peinture dans le sol. Le taux de zinc dans la terre atteignait alors des proportions énormes, jusqu’à 10
mg contre 125µg aux alentours. Or, dans ces conditions, aucun végétal ne peut normalement survivre.
On serait donc en présence d’une évolution des espèces telle que l’explique Darwin si la plante s’était
vraiment transformé ce qui n’a pas été le cas ! Aussi comment expliquer qu’une mutation aléatoire,
favorable à la résistance contre le zinc ait pu se produire partout sur des dizaines de kilomètres en
aussi peu de temps ? Le darwinisme classique en est incapable. L’épigénétique contredit également
l’autre pilier de la théorie de l’évolution selon lequel un organisme ayant réussi à s’adapter à
l’environnement ne peut transmettre cette adaptation à sa descendance ; ce qui est faux puisqu’il a été
amplement démontré (selon plusieurs expériences sur des rats par exemple) que le marquage des
caractères génétiques se transmet d’une génération à une autre !
317
Les évolutionnistes supposent que les variations au sein d'une espèce sont une preuve qui
corrobore la théorie. Ceci dit, la variation ne constitue pas une preuve de l'évolution car les
variations ne sont que le résultat de combinaisons de l'information génétique déjà présente
et n'ajoutent aucune autre caractéristique à l'information génétique.
Le leurre du chaînon manquant
Qui dit évolution des espèces dit forcément formes de vies
intermédiaires; or à ce jour parmi les centaines de milliers
d'espèces il n'existe absolument aucun chaînon reliant ces
différentes formes de vie actuelles !
Voici un exemple typique avec un vieux poisson dont a retrouvé
les fossiles qui dateraient de 80 millions d'années; le
cœlacanthe. On l'a représenté comme tel (voir schéma cidessous):
Les paléontologistes qui ont retrouvés les fossiles représentés par la figure 1
ont imaginés que le cœlacanthe (qui signifie « épine dorsale creuse ») avait
évolué sous la forme selon la figure 2. Comme il paraissait avoir un poumon
régressé et des pattes rudimentaires on pensait qu'il était le chaînon
manquant entre les poissons et les animaux terrestres !
Jusqu'au jour où en 1938 un pêcheur d'Afrique du sud remonte de l'eau un cœlacanthe et
surprise... il n'avait ni pattes ni poumon :
L’information déterminant les espèces existe déjà dans les gènes et il est impossible à la
sélection naturelle de produire de nouvelles espèces à travers l’introduction de changements
dans les gènes !
Il n’y a pas de différence entre les anciens fossiles de reptiles et leurs
équivalents actuels. La tortue de mer de 100 millions d’années à gauche
est exactement la même que son équivalent moderne.
318
Des failles considérables dans la radio datation au carbone 14
Une forme rare de carbone possède des atomes qui sont 14 fois plus lourds que les atomes
d’hydrogène : c’est le carbone 14 qui est dans l’air et radioactif. Le taux de désintégration du carbone
14 est tel que la moitié d’une quantité quelconque se convertit en azote 14 en 5 730 années environ (à
40 ans près). C’est ce qu’on appelle sa « demi-vie ». Ainsi, en deux demi-vies, soit 11 460 ans, il ne
restera plus que le quart et ainsi de suite. À la mort d’une plante ou d’un animal, les atomes de
carbone 14 qui se désintègrent ne sont plus remplacés, de sorte que la quantité de carbone 14 dans
l’être jadis vivant décroît avec le temps. En d’autres mots, le rapport carbone 14/carbone 12 diminue.
Si la quantité de 14C par rapport au 12C dans un échantillon est un quart de celle présente dans les
organismes vivants actuels, il a un âge théorique de 11 460 ans. Or, tout ce qui est âgé de plus de
50 000 ans ne doit théoriquement plus contenir de 14C détectable. C’est la raison pour
laquelle la datation au radiocarbone ne peut donner des millions d’années.
Autre faille; cette méthode ne tient pas compte des changements climatiques ainsi que de
la pollution ! En effet e rapport carbone 14/carbone 12 dans l’atmosphère n’a pas toujours été
constant ; par exemple, il était plus élevé avant l’ère industrielle au cours de laquelle la combustion
massive de combustibles fossiles (houille, hydrocarbures) a libéré une grande quantité de dioxyde de
carbone dépourvu de 14C. Aussi, des études indiquent que l’intensité du champ magnétique
terrestre a doublé depuis 5 500 ans jusqu’à il y a environ 1 000 ans et que depuis elle
décroît…En conséquence, les êtres morts à une certaine époque apparaissent souvent plus vieux par la
méthode de datation au carbone 14.
C’est ainsi qu’en 1980, selon le Sunday Times, Mme Ahrens, une peintre sud-africaine avait réalisé
une belle peinture rupestre imitant l’art traditionnel bochiman. Peu après cette œuvre a été retrouvée
et remise entre les mains du musée de Pietermarisburg qui en ignorant son origine l’a envoyé à
l’université d’Oxford pour la radio dater au carbone 14. Les experts ont évalué cette œuvre à…1200
ans ! Une erreur de plus de 1000 ans pour une peinture qui n’en avait que quelques
années en réalité ; alors on imagine aisément ce que cela donne sur des vieux fossiles…Les autres
méthodes qui font intervenir d'autres radioéléments pour dater les roches (Potassium, Uranium,
thorium radioactif) et qui reposent sur le même principes sont également sujettes à caution pour
les mêmes raisons.
Même avec la meilleure volonté, il est difficile de ne pas tenir compte des illogismes flagrants
qui érodent les fondations de la théorie de Darwin. Les fossiles, de nos jours, ont produit des
résultats différents des attentes de Darwin. En fait, aujourd’hui encore, les fossiles réfutent à
eux seul toute sa théorie. Il pensait que ses successeurs finiraient par trouver les formes
intermédiaires expliquant les transformations lentes et régulières des espèces (gradualisme). Au
contraire, les faits révélèrent que d’innombrables êtres vivants n’avaient subi aucun
processus d’évolution, qu’ils étaient restés identiques pendant des millions d’années,
conservant leurs nombreuses caractéristiques complexes.
Une encyclopédie avoue: "Le fait que la plupart des mutations sont
néfastes à l'organisme semble difficile à concilier avec l'idée selon
laquelle elles sont la source des matériaux nécessaires à l'évolution.
En effet, les mutants reproduits dans les manuels de biologie
constituent une collection de bizarreries et de monstruosités, et les
mutations semblent bien être un processus destructeur plutôt que
constructeur." The Encyclopedia Americana (1977), tome X, p. 742
Que montrent les découvertes sur la théorie de Darwin ?
Les considérables avancées et découvertes scientifiques dans des domaines tels que
l’archéologie, la paléontologie, la biologie ou encore la génétique, semblent rendre la théorie de
l’évolution tout simplement invalide, incohérente, impossible et inadaptée à expliquer l’origine de
la vie. Avec des arguments toujours plus convaincants en faveur d’une conception intelligente de
319
l’univers et de l’homme, même si des tentatives de falsification visant à démontrer que des
formes transitionnelles existent ont desservie la théorie évolutionniste.
L'apparition soudaine des espèces enterre la théorie !
Charles Darwin a reconnu que : "Si des espèces nombreuses (...) avaient réellement apparu
tout à coup, ce fait anéantirait la théorie de l'évolution." (L'origine des espèces, 1983,
Maspero, II, p. 378.
Les chercheurs ont creusé les couches de fossiles pendant environ 150 ans cherchant ces
formes hypothétiques. Ils ont trouvé des millions de fossiles invertébrés et de fossiles de
poissons ; mais, personne n'a jamais trouvé un seul qui soit à mi-chemin entre les deux.
"Toutes les trois subdivisions des poissons osseux apparaissent d'abord dans le
registre fossile approximativement au même moment… Comment ont-ils surgi ?
Qu'est-ce qui leur permet de diverger si largement ?… Et pourquoi n'y a-t-il pas de
forme intermédiaire antérieure ?" -Le paléontologiste Gerald T. Todd, "Evolution of the Lung
and the Origin of Bony Fishes: A Casual Relationship", American Zoologist, vol. 26, no. 4, 1980, p.
757
« L’extrême rareté des formes de transition est le secret de
fabrique de la paléontologie... L’historique de la plupart des
espèces fossiles comprend deux caractéristiques allant à
l’encontre du gradualisme :
La fixité. La plupart des espèces ne démontrent aucun
changement de direction tout au long de leur durée sur terre.
Dans le registre fossile, leur apparence est à peu près la même à
leur disparition; les changements morphologiques sont habituellement limités et sans direction.
L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement,
à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup
et « complètement formées »- Stephen J. Gould, paléontologue américain, professeur de géologie et
d'histoire des sciences à l'université Harvard.
Une autre preuve non négligeable de l'apparition soudaine des
espèces est celle des dinosaures. Les dinosaures étaient les
plus grands animaux terrestres n’ayant jamais vécu. Avec
leurs corps parfaitement conçus, ils ont vécu sur Terre
pendant une longue période. Selon un consensus parmi les
scientifiques, ils se seraient éteints à cause d’un désastre
météorique. Leur appétit phénoménal a été bien utile compte
tenu de l'abondance de végétation qui devait couvrir la terre à l'époque. Le fait qu'ils soient
apparus soudainement dans les registres fossiles sans rien qui les relie à des fossiles plus
anciens contredit la théorie de Darwin !
Le paléontologiste évolutionniste, Mark Czarnecki, fait le commentaire suivant sur l'échec des
évolutionnistes de trouver les fossiles des formes de transition qu'ils recherchent :
"Un problème majeur pour prouver la théorie concerne les archives fossiles ; les
empreintes d'espèces disparues conservées dans les formations géologiques de la
Terre. Ces archives n'ont jamais révélé de traces des variantes intermédiaires
hypothétiques de Darwin -au contraire, les espèces apparaissent et disparaissent
soudainement "
320
Des 'preuves' qui se révèlent des fraudes...
Les peintures découvertes dans les grottes de Lascaux ne
prouvent pas l'existence d'homo sapiens proche de l'homme.
Au contraire; elles sont loin d'être l'œuvre d'un homme soidisant primitif qui viendrait tout juste de descendre du singe.
Ces découvertes archéologiques révèlent cependant que
l'homme a toujours été doté d'une compréhension artistique
qui s'exprime différemment.
Si les générations futures devaient évaluer les œuvres d'art
actuelles à la lumière des préjugés évolutionnistes, il en
ressortirait une myriade d'opinions à propos de notre société.
Les évolutionnistes du futur considéreront peut-être les
œuvres de Pablo Picasso, de Salvador Dali, ou d'autres
surréalistes, et par extension notre société comme étant
plutôt primitives. Cela ne refléterait pourtant pas la réalité
des faits.
Au siècle dernier, un certain nombre de squelettes furent
découverts dans la vallée de la Neander près de Düsseldorf, en
Allemagne. Ils furent reconstruits par un paléontologue du nom de
Boule. Ces reconstitutions commencèrent alors à orner les murs
des musées et les manuels scolaires partout dans le monde!
L'homme de Neandertal était un homme qui souffrait de
rachitisme et d'ostéoarthrite (ce qui explique son dos rond), mais
aussi que Boule, qui avait à sa disposition tout un assortiment d'os,
les avait assemblés de telle façon que l'homme de Neandertal avait
plutôt l'apparence d'un singe. En fait, le squelette fut reconstruit
d'une façon incroyable; par exemple, le gros orteil fut retourné et
placé à l'extérieur du pied comme si ce fût un orteil opposé, comme celui d'un singe: cette
particularité était présumée obliger l'homme de Neandertal à marcher sur le bord extérieur de
la plante du pied.
On peut difficilement s'empêcher de conclure que Boule avait
prémédité de reconstruire ces créatures pour leur donner
une apparence simiesque. Les savants modernes sont tout
naturellement arrivés à la conclusion qu'il s'agissait là d'une
erreur colossale. C'est le moins en effet qu'on puisse dire.
Mais, en attendant, des millions de personnes ont été (et
continuent d'être) trompées. Et il y a eu de nombreux cas
comme celui-là qui une fois médiatisés se révèlent en réalité
des canulars...
321
Une fraude parmi d’autre pour démontrer la théorie de Darwin !
Pendant 40 ans des millions d'étudiants ont contemplé des
représentations de l'homme de Piltdown (ou de Dawson)
"reconstitué", dont la silhouette ornait les parois de tous les musées
du monde. On avait trouvé (en 1912) le "chaînon manquant" de
l'évolution: l'homme - singe de Darwin !
Quarante ans plus tard, lorsqu'on eut découvert le test au fluorure, on y soumit
la mâchoire et le crâne. Il en résulta que le crâne (d'homme) n'était pas
vieux de 500.000 ans comme on l'affirmait, mais seulement d'environ 2 000
ans! Quant à la mâchoire (de singe), elle n'avait que quelques douzaines
d'années! On l'examina ensuite au microscope et on découvrit que les dents avaient été
soigneusement limées afin de leur donner une apparence humaine. Le tout avait été
badigeonné au bichromate et aux sels de fer afin de lui donner une apparence de grand âge. La
mâchoire avait été enterrée en vue d'être "découverte", probablement par le Dr. Dawson (le
"découvreur"), lequel devint célèbre grâce à cet "homme de Piltdown"... une mystification destinée à
prouver la théorie de l'évolution. L'Homme de Piltdown s'avéra être une fraude de A à Z.
Que dire du fameux crâne de Lucy, un "australopithèque" découvert en Afrique par Donald
Johanson ? Lord Solly Zuckerman, un des anatomistes anglais les plus en vue, a passé quinze ans
à étudier les restes de l'Australopithèque. Il est arrivé à la conclusion qu'il
s'agit d'un singe à cent pour cent ! C'était du bluff...une de plus dans la longue
liste des fraudes visant à faire briller des carrières au dépens de la vérité
scientifique.
Une théorie de l'évolution à géométrie variable
Chaque nouvelle découverte oblige à replâtrer et rafistoler la théorie de
l'évolution. On parle aujourd'hui de Néodarwinisme, de la théorie synthétique, du neutralisme,
des équilibres ponctués, ou du mutationnisme...C'est pourquoi on ne compte plus une mais
plusieurs théories de l'évolution. Comme quoi la théorie de l'évolution évolue quant à elle !
Selon Charles Darwin, les divers êtres vivants n’étaient pas créés séparément par Dieu mais
descendaient tous d’un ancêtre commun et sont devenus différents les uns des autres à cause
des conditions naturelles. L’hypothèse de Darwin ne reposait sur aucune découverte ni
expérience scientifique. Il était lui-même, parfaitement conscient que sa théorie recouvrait
plusieurs grandes lacunes et anomalies. Ces difficultés concernaient, en premier chef, les
archives fossiles, des organes complexes d’êtres vivants qui ne peuvent pas être expliqués par la
coïncidence. Le niveau primitif de la science à l’époque de Darwin (XVIII ème siècle) telles que la
génétique, la microbiologie, la biochimie et d’autres n’existaient pas encore. Si celles-ci avaient
été découvertes avant que Darwin ne construise sa théorie, ce dernier n’aurait sans doute pas
osé avancer ses hypothèses.
"Cette situation dans laquelle des hommes s'unissent pour défendre une doctrine qu'ils
sont incapables de définir scientifiquement et encore moins de démontrer avec toute la
rigueur scientifique, essayant d'en maintenir le mérite auprès du public par la
suppression des critiques et l'élimination des difficultés, cette situation est anormale
et indésirable en science (…) Le succès du darwinisme a eu comme conséquence un
déclin de l'honnêteté scientifique «-Docteur Thompson-Préface de l’origine des espèces de
Darwin.
322
Mais comme certains anthropologues affirment que nous descendons du cochon, de la souris, des
cétacés, des lémuriens placentaires et peut-être demain du tabouret, tout peut être avancé
puisque ces dits doctes n‘étaient pas présents aux époques concernées de la Pangée, du
Paléozoïque, du Mésozoïque ni même ai début du Cénozoïque. Il n'en demeure pas moins qu' à la
lumière de la science moderne, et de ses récentes découvertes la théorie de Charles
Darwin est fausse jusque dans ses fondements ! Mais alors pourquoi une partie de la
communauté scientifique s'acharne-t-elle à la préserver ? La prochaine note nous éclairera
davantage sur ce sujet.
EST-CE QUE TOUT CELA EST DU AU HASARD ?
323
40/ La vérité sur Charles Darwin.
D
e nos jours, lorsque l’on mentionne la question de l’évolution des espèces, le premier
nom qui vient à l'esprit est celui de Charles Darwin. Il fut longtemps présenté comme "le
plus grand scientifique", le "génie du siècle" ou un homme de science brillant, couronné de
succès, et un chercheur objectif. Or quand on scrute ses idées et sa vie, il devient clair
que ce n'est pas le cas.
Un chercheur sur l'origine de la vie avec un diplôme de...théologie !
Que sait-on des études de Charles Darwin ? Après quelques années de
pensionnat, il se destine à la médecine et entre à l’université d’Edimbourg
(Ecosse). Au cours de ses études, il se passionne de plus en plus pour
l’histoire naturelle mais néglige les branches médicales. Mécontent des
résultats médiocres de son fils, le père de Charles Darwin décide d’inscrire
ce dernier à Cambridge afin qu’il y obtienne un diplôme de...théologie !
A Cambridge, Charles Darwin se lie d’amitié avec le révérend John Stevens
Henslow, professeur de botanique. Sa fascination pour la nature, les
insectes, le monde animal, continue à le dévorer et c’est avec difficulté qu’il
obtiendra tout de même, en 1831, sa maîtrise ès Arts (Master of Arts)
dans le domaine de la...théologie (à l'époque avec les matières générales).
Darwin, contrairement à ce que tout le monde croît a échoué dans ses études de médecine.
Il n'a ni diplôme de biologie, ni ceux de naturaliste, de géologue ou d'anthropologue !!! Il
s'est en quelque sorte improvisé autodidacte dans le naturalisme. On ne peut donc pas le
classer dans la catégorie des scientifiques.
Une scolarité subie et mal orientée
Bien qu'il ait grandi dans une famille riche et cultivée, Charles Darwin n’a
pas toujours éprouvé le désir de devenir scientifique, malgré l’intérêt qu’il
portait aux êtres vivants qui l’entouraient. À l’école, sa matière préférée était
la chimie. Il déclara plus tard "La chimie m’intéressait beaucoup... c’était
mon cours préféré à l’école ". Charles faisait collection de scarabées, d’œufs
d’oiseaux, de coquillages, de pierres et de fossiles et passait une grande
partie de son temps à la chasse.
À seize ans, son père le retira de l’école, considérant que Charles perdait son
temps. Il fut envoyé à l’Université d’Edimbourg pour y suivre des études de
médecine. Mais Charles n’aimait pas cette matière. Il trouvait les
cours rébarbatifs et se sentait mal à l’étude des différentes maladies. Il ne
pouvait pas assister aux opérations chirurgicales, qui se passaient alors sans
anesthésie. Deux ans plus tard, comprenant que son fils ne serait jamais
médecin, son père l’envoya à l’Université de Cambridge pour prendre l’habit ecclésiastique.
Charles vécut trois ans à Cambridge. Bien que ces études ne lui plurent pas, il parvint à obtenir son
diplôme. Il se fit également plusieurs amis, conserva l’habitude de collectionner les scarabées et
commença à s’intéresser à la géologie, la science qui examine la formation de la terre et de ses couches
ou strates.
Son éducation 'religieuse'
Pendant sa jeunesse, Darwin n'a pas manqué de contact avec la religion. On a enseigné la prière
au jeune Charles, baptisé dans la foi anglicane et immergé dans l'unitarisme de sa mère.
324
Avec sa femme Emma, ils auront dix enfants, dont deux mourront en très bas âge. Sa fille Annie
succombera à une maladie à l’âge de 10 ans ; cet événement ébranlera sérieusement la foi en
Dieu de Charles Darwin, jusqu’alors très croyant.
"Suite à ces différentes constatations j'en suis peu à peu venu à ne plus croire que le
christianisme soit d'inspiration divine". -Charles Darwin
"Le vrai matérialisme fait de Dieu une impossibilité, de la révélation une vue de
l'esprit, et de la vie future une absurdité." -Charles Darwin
Les doutes et les états d'âmes révélateurs du 'chercheur'
Darwin était en réalité ce qu'on pourrait qualifier 'un chercheur
amateur' affligé par de nombreuses maladies non diagnostiquées. Il
était taciturne et solitaire, vivait dans un monde spirituel confus et
évitait les discussions. Il était plein de doutes, et avait des
difficultés à penser logiquement.
Dans une lettre, Darwin confesse qu'il y avait de graves défauts dans
la théorie qui l’ont amené au bord du suicide :"Vous me questionnez
à propos de mon livre, et tout ce que je peux dire est que je suis prêt à me suicider ; je
pensais que c'était écrit correctement mais j'y ai trouvé tellement de besoins de
réécriture…"
"Je suis plutôt conscient que mes spéculations dépassent largement les limites de la
véritable science "-Charles Darwin, L’origine des espèces, GF Flammarion, Paris, 1992, p. 223
"Je me rappelle parfaitement l'époque à laquelle la pensée de
l'œil me faisait frissonner, mais j'ai dépassé cette étape d’étonnement. Maintenant de
petites particularités insignifiantes de certaines structures me font souvent me sentir
mal à l'aise. Chaque fois que je regarde fixement une plume dans une queue de paon,
cela me rend malade "-Charles Darwin
"Je ne peux cependant pas être satisfait de voir cet univers merveilleux, et
particulièrement la nature de l'homme… J'ai tendance à voir toutes choses comme la
conséquence de lois préconçues… Toutes ces lois peuvent avoir été conçues
expressément par un Créateur omniscient, qui a prévu chaque événement et
conséquence futurs. Mais plus je réfléchis, et plus je suis confus" -Charles Darwin-Michael
Denton, Evolution: une théorie en crise, Flammarion, 1992, p 362
L'autocritique de son œuvre
Dans une lettre à son ami intime Asa Gray, il a défini sa théorie comme une spéculation
extrascientifique :"Je suis plutôt conscient que mes spéculations dépassent largement les
limites de la véritable science"- Charles Darwin, L’origine des espèces, GF Flammarion, Paris,
1992, p. 223
"Une foule d’objections se sont sans doute présentées à l’esprit du lecteur avant qu’il
en soit arrivé à cette partie de mon ouvrage. Les unes sont si graves, qu’aujourd’hui
encore je ne peux y réfléchir sans me sentir quelque peu ébranlé (…) En pensant à tous
les cas d'hommes poursuivant une illusion pendant des années, j’ai été bien souvent
325
parcouru par un frisson glacé et je me suis demandé si je n'avais pas dévoué ma vie à
une idée fantaisiste(...) Je peux donner de nombreuses illustrations plutôt frappantes
et curieuses dans toutes les classes [d'êtres vivants] ; tellement que je pense que ce ne
peut être le fruit du hasard "-La vie et les lettres de Charles Darwin, vol. II, p. 25, 395, 146
Darwin ne publiera sa théorie qu'après 20 ans de réflexion, en 1859, dans son ouvrage : de
l'Origine des espèces. Cette attente était due au désir de Darwin d'accumuler le plus de preuves
possibles en faveur de sa théorie, et aussi, parce que, nous le verrons plus loin, Darwin
commencera à douter de plus en plus de sa théorie. Six éditions différentes se succéderont
jusqu’en 1872, au fil desquelles le texte de l’ouvrage évoluera de façon considérable. Charles
Darwin prend en effet soin de modifier son texte pour répondre de façon argumentée aux
critiques qui lui sont faites, pour corriger des erreurs, pour parachever sa théorie. Aussi la
sixième édition comporte-t-elle, au final, 150 pages de plus que la première, et quinze chapitres
au lieu de quatorze
Qu’est-ce qui explique qu’un homme qui étudie la nature comme Charles Darwin en vienne à perdre
son émerveillement vis-à-vis de sa beauté ? Il l’avoue lui-même : « J'ai également dit
qu'autrefois, la peinture me plaisait beaucoup, et la musique me transportait. Mais
désormais, depuis de nombreuses années, je ne supporte pas de lire un seul vers de
poésie : dernièrement, j'ai essayé de lire Shakespeare et je l'ai trouvé si horriblement
ennuyeux que j'en ai été écœuré. De même, j'ai perdu quasiment tout goût pour la
peinture ou la musique. […] Mon esprit semble être devenu une sorte de machine à
marteler des lois générales à partir de vastes ensembles de données ; mais je ne
comprends pas pourquoi il fallait que cela atrophie uniquement la partie du cerveau
dont dépendent les goûts supérieurs. […] La perte de ces dispositions affecte le bonheur
; elle peut être préjudiciable à l’intellect, voire davantage au caractère moral, car elle
affaiblit la part émotionnelle de notre nature. » Certains ont suggéré que ses problèmes de
santé étaient psychogéniques, résultats du conflit intérieur né de ses idées. Son épouse et son ami le
Professeur Henslow étaient de fervents croyants en Dieu, ce qui a pu nourrir son malaise, d’autant
qu'il ne voulait pas les offenser.
Des postulats dangereux et controversés
Il faut savoir que l'opposition à la théorie de Darwin au tout début est venue non pas des
théologiens mais de savants qui se basaient sur des faits ! Voici entre autres ce qui les
inquiétait:
1/L'homme descendrait d'une forme simiesque inférieure...
"Ainsi, ce sont bien nos ancêtres qui sont à l'origine de nos mauvaises passions ! Le
diable, sous l'apparence du babouin, est notre grand-père. "-Charles Darwin
Il faut savoir que l'opposition à la théorie de Darwin au tout début est venue non pas des
théologiens mais de savants qui se basaient sur des faits !
2/ Certaines races seraient supérieures à d'autres...
Anti-créationniste, Darwin ne croyait pas à l'unité du genre humain. Il distingue parmi les races
humaines celles qui sont 'civilisées' (que d'autres appelleront races supérieures) et 'les races
sauvages' (ou inférieures) !
"Dans quelque période future, pas très éloignée si l’on compte par siècles, les races
civilisées de l’homme extermineront et remplaceront presque certainement les races
sauvages dans le monde entier. En même temps, les singes anthropomorphes… seront
sans doute exterminés. La rupture entre l’homme et ses plus proches voisins sera alors
plus ample, car elle interviendra entre l’homme dans un état plus civilisé, comme nous
326
pouvons l’espérer, que même le Caucasien, et quelque singe aussi peu élevé que le
babouin, au lieu d’intervenir comme à présent entre le nègre ou l’Australien et le
gorille." (Charles Darwin, The Descent of Man, 2e édition, New York, A L. Burt Co., 1874, p. 178)
L'idée selon laquelle les Caucasiens seraient supérieurs aux autres races, a infligé une
souffrance incroyable sur les générations et a engendré la perpétration de plusieurs actes de
sauvagerie qui ont laissé une tâche noire sur l’histoire de plusieurs pays européens.
"Les communistes russes, qui ont emboîté le pas à Marx
et à Engels, tels que Plekhanov, Lénine, Trotski et
Staline, ont tous accepté la théorie de l'évolution.
Plekhanov, considéré en tant que fondateur du
communisme russe, a vu le marxisme comme
l'application du darwinisme aux sciences sociales"Robert M. Young, Darwinian Evolution and Human
History, Historical Studies on Science and Belief,
1980."Mao, qui a établi le règne communiste en Chine et
tué des millions de personnes, a énoncé ouvertement que
le socialisme chinois était fondé sur la théorie de l'évolution de Darwin"- K. Mehnert,
Kampf um Mao's Erbe, Deutsche Verlags-Anstalt, 1977.
"L'historien Hickman explique l'influence du darwinisme sur Hitler: "Hitler était un
croyant fervent en l'évolution. Quelles que soient les complexités profondes de sa
psychose, il est certain que son livre Mein Kampf expose plusieurs idées
évolutionnistes, particulièrement la lutte pour la survie des plus adaptés et
l'extermination des faibles, afin de former une meilleure société." (Hickman, R.,
Biocreation, Science Press, Worthington, OH, pp. 51–52, 1983;
Dans une lettre à un ami, Darwin exprima ainsi sa vision de l’avenir: “Partout dans le monde les
races les plus civilisées auront éliminé d’innombrables races inférieures.”
Le racisme qui considère les noirs comme des "singes"
L’image sur le côté est un reflet de la théorie darwiniste sociale qui s’est développé
au 19ème siècle. Un chimpanzé, un gorille, un orang-outan et un homme noir sont
montrés sur les branches d’un arbre. Cette haine dégoûtante affichée contre les
personnes à la peau sombre, décrites comme une race inférieure, représente
l’idéologie fondamentale du darwinisme.
La notion de races inférieures et l'esprit de compétition propre à cette théorie ont encouragé
les rivalités et les guerres et massacres les plus effroyables !
3/ Certaines femmes seraient inférieure biologiquement aux hommes
Résumé de a conception darwinienne sur l’infériorité des femmes
"Puisque les humains avaient évolué à partir des animaux, et que 'nul ne s’oppose au
fait que le taureau a une disposition différente de celle de la vache, le sanglier de la
truie, l’étalon de la jument, comme il est bien connu des teneurs de ménageries que les
primates mâles sont plus larges que les femelles', il doit en être de même pour les
femelles humaines" (Darwin, 1896:563). De plus, certains traits des femmes “sont
caractéristiques des races inférieures, et sont donc issues d’un passé et d’un état de
327
civilisation inférieurs.” (1896:563,564). En résumé, Darwin en conclut que les hommes
atteignent: «une éminence plus grande, dans tout ce qu’ils entreprennent, et qu’ils
surpassent les femmes – qu’il soit question de réflexion profonde, de raison,
d’imagination ou simplement de l’usage des sens ou des mains. Si l’on dressait deux
listes des hommes et des femmes les plus éminents en poésie, peinture, sculpture,
musique (performance et composition), histoire, science, et philosophie, avec une
demi-douzaine de noms sous chaque catégorie, les deux listes ne pourraient être
comparées. L’on peut aussi déduire de la loi de la déviation des moyennes – si bien
illustrée par M. Galton dans son ouvrage sur “le Génie Héréditaire” – que … la
moyenne de puissance mentale chez l’homme doit être au-dessus de celle des femmes”.
(Darwin, 1896:564)
Pour Darwin la femme est biologiquement inférieure à l'homme. Darwin voyait dans la femme
une certaine infériorité, qu'il argumentait en regardant la vie animale. Plusieurs
anthropologues du temps de Darwin ont conclu que “le cerveau des femelles était analogue à celui
des animaux”, que les femmes avaient “développé à l’excès leurs organes sensibles au détriment
du cerveau”
Selon une étude d'opinion menée en 2013 un tiers d'Américains ne croient pas à la théorie de
l'évolution mais sont convaincus que les êtres humains "existent sous leur forme actuelle depuis
l'origine" tandis que 32% estiment que l'évolution est le fruit de "processus naturels", précise le
centre de recherches Pew, qui a conduit ce sondage !
Au vu de tous ces clichés et postulats de Charles Darwin, on peut se demander pourquoi ce
personnage reste encore une référence en matière scientifique ! Charles Darwin était un homme
tragiquement engoncé dans l'erreur, pour se plonger dans un abîme de désespoir et
d'agnosticisme. Bien que son voyage à bord du Beagle fut encouragé par un révérend (ou pasteur)
botaniste, sa théorie a été défendue par des francs-maçons pour servir de base idéologique
(quasiment "religieuse") à leurs systèmes de pensée humanistes "athées". Le darwinisme a jeté
les bases des principales théories modernes sur l'évolution, et en particulier de son courant
majeur : la théorie synthétique de l'évolution, ou néodarwinisme. Ces courants d'investigations
n'ont toujours pas validé la théorie de Charles Darwin ! Bien au contraire comme le montrera les
notes suivantes. Ils restent néanmoins une nouvelle religion en perte de fondement, comme
l'indique fort bien le zoologiste français Pierre P. Grassé, étant lui-même un évolutionniste
passionné: "Le hasard devient une sorte de providence, laquelle, sous le couvert de
l'athéisme, n'est pas nommée mais est secrètement vénérée."
328
41/ Pour en finir avec Darwin.
A
u début du XXème siècle, des générations entières ont été bluffé par les arguments
apportés par Charles Darwin et d'autres évolutionnistes pour défendre leur concept, alors
que la science n'en été qu'à ses premiers balbutiements. Aujourd'hui, bien des personnes
qui ne sont pas familiarisés avec les sciences sont tout autant bluffées par les nouveaux
arguments sur le marché pour défendre l'évolutionnisme. Tout est fait pour entretenir le
doute quant à une conception de la vie...Pourtant même avec les nouvelles hypothèses
évolutionnistes ce sont les fondations des théories de Darwin qui volent en éclats ! Voyez
par vous-même...
Ce que disent les fossiles retrouvés
Il y aurait de par le monde environ 200 millions de
fossiles étudiés. Même les plus anciens sont d'une
grande complexité ! Un des exemples les plus
flagrants de cela est donné par les trouvailles
paléontologiques de la période du cambrien. C'est le
nom donné à la période datant d’environ 550 millions
d'années, et au cours de laquelle les premiers signes
de vie ont été rapportés. Toutes les formes de vie qui
existaient à cette époque étaient des créatures
pleinement développées possédant des systèmes
hautement complexes.
Par exemple, une créature, aujourd’hui' hui éteinte, appelée
trilobite possédait une structure d’œil composé très
compliqué. Constitué de 100 lentilles, cette structure optique
est identique à celle de certains insectes modernes comme la
libellule. Ce qui est "gênant" pour les évolutionnistes est que
cette créature, affichant des structures complexes, est
apparue à cette période d'un coup et sans ancêtre.
De l’étude systématique et approfondie des fossiles, trois
choses se dégagent :

L’absence systématique des formes intermédiaires, ce qui est une indication très claire
de la discontinuité entre les différents types de plantes et d’animaux.

La complexité évidente de tous les fossiles jamais trouvés, qui défie l’idée d’évolution
de formes simples vers des formes complexes.

La remarquable stabilité des espèces au cours du temps.
Non seulement ces 3 faits contredisent complètement la théorie de l'évolution développée par
Charles Darwin mais ils s'opposent au néodarwinisme et autre théories qui s'y apparentent
comme l'illustre la vidéo de 9 min ci-dessous:
329
Que démontre l'étude de la 'matière inanimée' ?
« Si l'on arrivait à démontrer qu'il existe un organe complexe
qui n'ait pas pu se former par une série de nombreuses
modifications graduelles et légères, ma théorie ne pourrait
certes plus se défendre. Mais je ne peux trouver aucun cas
semblable »-Charles Darwin
Prenons Charles Darwin au mot et intéressons-nous à des choses moins complexes qu'un
'organe'; la matière inertes et ses constituants...
Les évolutionnistes soutiennent que les créatures vivantes se
sont formées spontanément à partir de matière inanimée. Ainsi
certains pensaient que les asticots survinrent " spontanément "
de la viande. Cependant, c'est un postulat qui contredit les
principales lois de la biologie. Les protéines (figure ci-contre)
sont des blocs complexes de construction de la cellule. Si nous
comparons une cellule à un énorme gratte-ciel, les protéines en
sont les briques. Dans la nourriture que nous mangeons, les
protéines sont cassées et ces morceaux, les aminoacides, sont
recombinés selon les codes de l’ADN. Ainsi, les nouvelles
protéines dont le corps a besoin sont fabriquées. Cette opération appelée " la synthèse de
protéine " est beaucoup plus complexe que l’illustration ci-dessous. Aucun laboratoire ne peut
réussir la synthèse de protéine, aussi bien que la cellule ! Combien moins le hasard ! La vie
ne peut donc provenir de la matière inerte !
« Mais même si la seule question qui se posait sur l’origine de la vie était celle de
l’apparition d’une macromolécule d’ADN contenant les instructions codées pour la
construction d’un organisme vivant, elle ne saurait être résolue, au regard des
connaissances scientifiques actuelles, par le seul hasard et le libre jeu des lois connues de
la nature. Tout le temps et la matière de l’univers n’aurait pas suffi pour cela, parce qu’ils
ne permettent pas de donner à l’éventualité que ce soit produit au hasard un tel
événement, une probabilité de 10 puissance moins 200, qui est le seuil d’impossibilité
cosmique. » (Chalmel : l’évolution : mythes et réalités page 76-77).
On comprend donc pourquoi qu'une une seule protéine, tout aussi "inerte" qu'elle peut paraître,
ne peut se former par hasard. Certains évolutionnistes admettent ce fait. Par exemple, Harold
Blum, un célèbre scientifique évolutionniste, déclare que " la formation spontanée d'un
330
polypeptide de la taille de la protéine la plus petite connue, semble au-dessus de toute
probabilité ".W. R. Bird, The Origin of Species Revisited, Nashville: Thomas Nelson Co., 1991, p.
304.
“La revendication que la matière inanimée peut produire la vie est enterrée dans l’histoire
pour toujours.” –Louis Pasteur
« Avec l'arrivée de la biochimie moderne, nous sommes désormais capables
d'observer le fin fond de la vie. Nous avons aujourd'hui la possibilité d'évaluer
clairement si les petites étapes supposées nécessaires à la réalisation
d'évolutions importantes sont encore suffisamment découpées. [...] La
biochimie a poussé la théorie de C. Darwin à l'extrême. En effet, elle a ouvert la
dernière boîte noire, la cellule, nous permettant ainsi de comprendre le
fonctionnement de la vie. C'est l'étonnante complexité des structures
organiques sous-cellulaires qui suscite l'interrogation suivante : « Comment
tout cela a-t-il pu évoluer ? (...) Quelqu'un qui ne se sent pas obligé de restreindre ses
recherches à des causes dénuées d'intelligence conclura sans détours que de nombreux
systèmes biologiques ont été conçus. Ils l'ont été ni par les lois de la nature, ni même par hasard
ou par nécessité ; ils ont été planifiés.»-Michael Behe, professeur de biologie moléculaire.
La découverte de l'ADN ou l'effondrement de l'arbre de Darwin
L’ADN n’inclut pas seulement le plan des cellules mais également l’organisation complète du corps
des créatures vivantes. Qu’il s’agisse de la structure de nos organes intérieurs ou de la forme
des ailes d’un oiseau, tout est codé dans l’ADN et ce, jusqu’au plus petit détail. L'ADN est une
énorme molécule cachée dans le noyau de chaque cellule vivante. Tous les traits physiques d'une
créature sont codés dans cette molécule hélicoïdale. Toutes les informations concernant nos
corps, depuis la couleur de nos yeux, jusqu'à la structure de nos organes internes et la forme et
les fonctions de nos cellules, sont recensées dans des sections appelées gènes en ADN. Ainsi le
noyau de chacune des trillions de cellules composant un être humain inclut une banque de
donnée assez grande pour remplir une encyclopédie de 900 volumes ? Qui peut bien croire
qu'une encyclopédie se soit constituée toute seule ?
« La proposition que les programmes génétiques des plus hauts
organismes, consistant en quelque chose de près de mille millions de
morceaux d'informations, équivalents à la série de lettres dans une
petite bibliothèque de mille volumes, contenant dans une forme codée
d'innombrables milliers d'algorithmes compliqués contrôlant, spécifiant et
ordonnant la croissance et le développement de milliard et milliard de
cellules sous forme d'organisme complexe, ont été composés par un
processus purement hasardeux, est simplement un affront à la raison. Mais pour les
darwinistes, l'idée est acceptée sans un murmure de doute » (Le biochimiste Michael
Denton, Evolution: A Theory in Crisis, Londres: Burnett Books, 1985, p. 351)
Les molécules extraordinairement complexes d'une cellule-ARN, ADN et protéines-semblent
conçues pour collaborer par une étonnante synchronisation ! Leurs programmes et constitutions
hautement élaborées montrent qu'elles ne peuvent pas être le produit d'une lente évolution !
Le médecin mathématicien Schützenberger fait remarquer que « si on regarde l’histoire de
l’évolution, cela fait des dizaines et des dizaines de milliers de miracles dont la théorie de
l’évolution ne saurait rendre compte«. Dans une autre interview, il faisait l’observation suivante
331
: « supposons que des mutations ont fait apparaître des plumes. Il faut la foi darwinienne
du charbonnier pour croire que c’est par hasard qu’est apparue la lignée des oiseaux qui en
font des machines volantes aussi performantes »
« Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits. »- Albert Einstein
Des tentatives pour ressusciter la croyance de Darwin
Pour trouver une solution à l'impasse, des darwinistes ont avancé vers la fin des années 1930
l’idée de “la théorie synthétique moderne”, ou comme on la connaît plus généralement, sous le
nom de néodarwinisme, bien qu’ils soient conscients de son invalidité scientifique. A la sélection
naturelle, le néodarwinisme a ajouté les mutations, en tant que “cause de variations favorables”,
qui sont des altérations formées dans les gènes des créatures vivantes en raison de facteurs
externes comme la radiation ou des erreurs de reproduction.
La théorie maintient que des millions de créatures vivantes sur
la terre se sont formées suite à un processus par lequel de
nombreux organes complexes de ces organismes comme les
oreilles, les yeux, les poumons et les ailes, ont subi “des
mutations”, c’est-à-dire des désordres génétiques. Pourtant,
une évidence scientifique contredit cette théorie. Les
mutations n’aident pas les créatures vivantes à se
développer; bien au contraire, elles leur ont toujours été nuisibles.
De plus en plus de biologistes, de biochimistes, et d’autres scientifiques, et pas seulement des
chrétiens, ont soulevé ces dernières années de sérieuses objections au sujet de la théorie de
l’évolution, déclarant que ses conclusions sont quelquefois basées sur des données incomplètes,
sommaires et erronées. En d’autres termes, ce qui semble de prime abord comme un argument
scientifique infaillible en faveur de l’évolution commence à s’effilocher complètement et
irrémédiablement après un examen plus approfondi.
Des découvertes à contrario des postulats évolutionnistes
On a longtemps prétendu que le mammouth préhistorique est
un animal ancêtre de l'éléphant. Plusieurs découvertes à leur
sujet indiquent qu'ils ont disparus 'subitement'. Ainsi en mai
2007 on a découvert intact un bébé mammouth femelle âgée de
3 ou 4 mois, nommée Liouba, dans les glaces du district des
Lamal-Nénets (en Russie) avec 'de la vase dans ses organes
respiratoires'. Selon Alexei Tikhonov, le directeur adjoint de
l'Institut de zoologie de Saint-Pétersbourg, l'animal serait
mort "noyé ou a été pris dans de la boue liquide" il y a "42 000"
ans (selon la méthode controversée de radio datation au
carbone).
D'autres mammouths pourtant laineux ont été découverts dans
les glaces de Sibérie et d'Alaska, décrits par les scientifiques
comme mort subitement. Pour expliquer cela des savants ont
avancé l'idée d'une extinction de masse par une comète. Or
c'est une façon de tourner autour du pot...Le mammouth
découvert par exemple en Sibérie, près de la rivière
332
Berezovka, en 1901 avait encore de l'herbe dans la bouche et dans l'estomac ! L'animal fut
mort de froid, rapidement congelé, en plein été il y a environ 12 000 ans. Le contenu de son
estomac était si bien conservé qu'il fut facile d'identifier les herbes qu'il avait absorbées : des
boutons d'or, des haricots sauvages en pleine floraison, c'est-à-dire dans l'état où cette plante
se trouve fin juillet ou début août. La mort avait été subite : dans la gueule de l'animal il y avait
encore des brins d'herbe et des fleurs. Sans aucun doute, il avait été surpris par une force
prodigieuse, brusquement déchaînée, qui l'avait transporté à des kilomètres de distance de son
pâturage habituel. Une patte et le bassin fracturés, il était tombé à genoux et il était mort de
froid... dans la saison la plus chaude de l'année.
On a trouvé dans une même strate les restes fossilisés d'autres animaux comme les rhinocéros,
les tigres, les lions, les bisons et les élans ce qui indique clairement qu'ils ont tous disparus en
même temps dans un brusque cataclysme (au passage ces espèces existent toujours ce qui
contredit les thèses évolutionnistes). Presque toutes les anciennes civilisations font état de cet
événement soudain avec des versions plus ou moins proches comme une réminiscence lancinante
qui marque de façon universelle les cultures et les légendes. Le seul événement plausible reste
donc un déluge d'eaux (Selon le récit de la Genèse le déluge eut lieu le 9ème mois; en juinjuillet). Tous les spécialistes s'accordent à reconnaître qu'il y a eu de grands changements
climatiques. Mais la plupart des chercheurs préfèrent se tourner vers d'autres pistes pour la
même raison qui les a conduit à rester cramponner à la fausse théorie de Darwin...En
conséquence, ne pouvant prouver qu'il n'y a pas eu de déluge, ils ne savent toujours pas ce qui
s'est passé.
Le mythe de l'évolution demeure un acte de foi
N'oublions pas que la théorie de l’évolution est un dogme occidental. En
Chine, ou en Inde, par exemple, nombreux sont ceux qui pensent que les
premiers hommes naquirent dans ces régions et qu'ensuite ils colonisèrent
les autres parties de la terre, rejetant l’idée qu'ils descendent
d'anthropoïdes.
Malgré les avancés remarquables issues de la génétique ou de la science
quantique, par exemple, qui mettent à mal cette théorie, les adeptes de la
pensée darwinienne s’efforce de la faire vivre à tout prix en tentant
désespérément de trouver le gradualisme manquant. Certains magazines soidisant scientifiques ainsi que des reportages colportent des « fausses
vérités ». Pour appuyer leurs conceptions des chercheurs utilisent de
nouvelles appellations compliquées ou un langage scientifique très teinté mais en réalité vide !
Ainsi, le culte du progressisme et du matérialisme triomphant est encore fortement ancré dans
les esprits du commun des mortels.
Pourtant l'histoire de notre espèce ressemble moins à une évolution qu'à une involution. Et c'est
bien normal, tout se dégrade. Notre espèce comme le reste vers une déchéance inéluctable.
Reste que de nouvelles découvertes depuis ces 30 dernières années ont poussé un nombre
toujours plus important de chercheurs à contredire Darwin en concluant qu’il devait y avoir un
concepteur intelligent derrière la création et le développement de la vie. C'est ce que
développera la prochaine note.
333
42/ La vie provient-elle du hasard ou d'une conception ?
Q
uelle personne censée croira qu'une usine d'automobiles pourra bien tourner toute
seule sans intelligence ou par le plus grand des hasards ? C'est pourtant ce qu'on veut
faire croire pour expliquer les prouesses des cellules des êtres vivants ! Elles seraient
apparues par hasard après des millions d'années de lentes évolution dans une soupe
chimique organique...Cette conception officielle est largement enseignée dans les écoles
françaises comme ailleurs. Pourtant aucun autre dogme scientifique aussi fantaisiste et
controversé n'a été autant défendu becs et ongles en dépit du bon sens et des graves
lacunes qu'il comporte ! Sur ce sujet beaucoup préfèrent s'en tenir à ce qui est convenu
car ils estiment qu'on ne peut découvrir la vérité. Existe-t-il vraiment une zone d'ombre
quand à cette question ? Voyez-vous par vous-même...
La racine des préjugés qui entretiennent la propagande évolutionniste
Dans les médias francophones, on voit de plus en plus
d'étonnement, voire d'incrédulité à l'égard de la montée de
ceux qui remettent en question l'évolutionnisme dans la
population aux États-Unis. Voici une nation à la fine pointe de
la technologie, dont les élites gagnent régulièrement des prix
Nobel en sciences et dont une tranche très importante de la
population rejette catégoriquement la théorie de l'évolution.
Évidemment, l'explication est toute trouvée. Les Américains
sont religieux, c'est donc leur religion qui est en cause. Les
préjugés ont la vie dure... On pourrait avoir une vision
simpliste des choses; d’un côté la foi, de l’autre la science. Nous avons malheureusement
tendance à oublier un peu vite que la foi et la science peuvent être intimement liés et
complémentaires. L’un n’exclut pas l’autre. La version officielle, admise, médiatisée et enseignée
dans les écoles est celle de l’évolution. Alors, pourquoi ne pas explorer l’autre version des faits,
celle que les médias passent sous silence ?
Mais encore faut-il s’y pencher sérieusement, travailler son esprit critique
et outrepasser le cloisonnement de la pensée unique afin d’en saisir la
véritable profondeur. Pourquoi un abandon éventuel du darwinisme serait
exclu ? D'autres théories scientifiques ont, par le passé, été critiquées et
abandonnées et la planète continue de tourner malgré tout...
Souvent les élites évolutionnistes affirment que si le créationnisme devenait dominant, ce
serait la fin de la science et le retour à l'obscurantisme du Moyen Âge. Mais ce n'est rien
d'autre que de la propagande, car ils connaissent mal l'histoire de la science. Les plus grande
découvertes furent faites par des croyants ! Si on ne prend que le cas de l'informatique, les
premiers à faire des recherches dans ce domaine étaient créationnistes. On peut citer beaucoup
de noms, tels que Blaise Pascal et sa Pascaline, la première machine à calculer, Copernic,
(cosmologie), Johannes Kepler (fondateur de l’astronomie physique), Galilée (fondateur de la
physique expérimentale), William Harvey (fondateur de la médecine moderne), Robert Boyle
334
(fondateur de la chimie moderne), John Ray (fondateur de la biologie moderne), Isaac Newton
(fondateur de la physique classique), Louis Pasteur (fondateur de la microbiologie), William
Thomson Kelvin (fondateur de la thermodynamique), et Albert Einstein (fondateur de la
physique théorique moderne) Sans compter la liste des 3000 scientifiques modernes qui ne
soutiennent pas la théorie de l'évolution établie par Jerry Bergman. Voilà de quoi relativiser et
mettre fin au faux débat science contre religion !
“L’univers m’embarrasse et je ne puis songer qu’une telle horloge existe et n’ait pas
d’horloger”- Voltaire
La vie hors de portée du hasard
Un des axiomes de la science est qu'un effet a toujours une
cause et cette cause doit avoir la capacité de produire un tel
effet, elle doit avoir les propriétés requises. Si on regarde
donc les effets de l'origine (diversité biologique, design des
structures et mécanismes) il faut constater que la cause
attribuée par les évolutionnistes est nettement insuffisante
pour produire les résultats que nous observons. En effet la
théorie de Charles Darwin insiste sur le moteur de l'évolution
qui est constitué du 'couple temps et hasard'. On ne sait pas
expliquer ce moteur donc on invente tout un tas d'hypothèses de ce fonctionnement qui n'est
pas démontrable ! En d'autres termes la vie proviendrait du couple temps et hasard qui
n'est pas observable !
Quelles sont les probabilités pour que cela puisse se faire ? Le Dr. B. G. Ranganathan dit :
« La probabilité que la vie ait une origine accidentelle est équivalente à celle de constituer
un dictionnaire en version intégrale suite à une explosion dans une imprimerie » (Origins ? P.15)
Un autre scientifique renommé Sir Fred Hoyle, astronome anglais et
professeur d’astronomie à l’université de Cambridge a déclaré : « La
probabilité qu’une forme avancée de vie émerge de façon
aléatoire est comparable à la probabilité qu’apparaisse un
Boeing 747 tout assemblé suite au passage d’une tornade
dans une cour d’ordures de pièces mécaniques » (Nature, Vol.
294, 12 novembre, 1981, “Hoyle on Evolution,” p. 105).
Quelle conclusion peut-on donc logiquement en tirer ?
« Plus une chose est statistiquement improbable, plus il est difficile d’attribuer son
existence au hasard aveugle. Si l’on analyse les choses de manière superficielle,
l’alternative évidente au hasard est celle d’une Intelligence créatrice. »-Dawkins un des
plus grand défenseur de l’évolutionnisme !
335
Prenons l'exemple du cerveau humain; il traite plus d’un million de messages par
seconde. Il évalue l’importance de toutes ces données, filtrant ce qui est
relativement peu important. Cette fonction de tri vous permet de vous concentrer
et de vivre en interaction efficace avec votre environnement. Il est capable de
raisonnement, de sentiments, de rêves et de projets. Il vous permet
d’entreprendre une nouvelle action et d’entrer en relation avec d’autres personnes.
Serait-ce le produit du couple hasard et temps ? Impossible !
Honnêtement comment analyser ces choses qui dépassent l'intelligence humaine ? Pour Dawkins
on rentre dans le champ métaphysique c'est à dire dans un domaine qui lui paraît superficiel.
Aurait-il une autre alternative ? Et si cela dépassait largement les capacités humaines ? Le
zoologiste français Pierre-Paul Grassé affirme : « lorsque le savant découvre les lois et
l’ordre de la nature, il se demande parfois quel ouvrier a conçu les unes et dressé l’autre.
Cette question est légitime en soi, mais elle ressort du domaine de la métaphysique et non de
celui de la science ». Comme lui, la plupart des scientifiques 'libres' sont obligé d'admettre
qu'il y a forcément eu conception, tout en avouant les limites de leur investigation. Mais ils
ne nient pas les réalités qui s’affirment au-delà de leur domaine. Quelles sont ces réalités ?
Toute conception requiert un CONCEPTEUR
« La partie la plus extraordinaire de l’appareil oculaire est son « film » ou rétine.
Cette mince couche de tissu sensible à la lumière recouvrant l’arrière de la cavité de
l’œil est plus mince qu’une pellicule de papier d’emballage transparent. Elle est
sensible à un écart beaucoup plus étendu de clarté que tout film fabriqué par l’être
humain. (…). La rétine, placée dans l’obscurité, est capable de distinguer la lumière
produite par un seul photon. À l’inverse, sous un éclairage éclatant, celle-ci s’ajuste
afin d’empêcher toute saturation (…) On estime qu’il doit y avoir dix milliards
d’opérations à chaque seconde au niveau de la rétine avant même que l’image
lumineuse puisse être transmise au cerveau». Chose qu’aucun ordinateur ne peut faire !-Docteur en Biologie
David Menton (sans commentaires).
336
L'activité cellulaire plus ingénieuse qu'une usine !
Une des raisons principales pour lesquelles la théorie de l'évolution ne peut pas expliquer
comment la cellule a été produite est sa "complexité irréductible". Une cellule vivante, telle
une usine, se maintient parfaitement avec la coopération harmonieuse de plusieurs
organites. Si seulement un de ces organites cessait de fonctionner, la cellule ne pourrait plus
demeurer en vie. La cellule n'a pas la possibilité d'attendre des mécanismes inconscients comme
la sélection naturelle ou la mutation pour lui permettre de se développer. Donc, la première
cellule sur terre était nécessairement une cellule complète possédant tous les organites et
fonctions nécessaires et cela veut dire sans aucun doute que cette cellule devait avoir être
créée.
« Chaque cellule du corps humain contient plus information que dans 30 volumes d’une
encyclopédie moderne. N’est-il donc pas raisonnable d’en déduire que nous ne nous trouvons
pas en face d’un produit du hasard, d’un processus spontané de la nature, mais plutôt d’une
preuve de l’existence d’un concepteur intelligent ?»- L'astronome John F.W Hershel.
Qui pourrait affirmer qu'une usine tourne toute seule, sans l'aide de personnes ou pire qu'elle
se soit monté toute seule avec le temps ? C'est pourtant ce que croient les partisans de
l'évolutionnisme en soutenant que les premières cellules sont le résultat d'une lente évolution !
337
D’où vient Dieu ?
C’est une question difficile à appréhender pour nous qui vivons dans un monde matérialisé. Pour
tenter de comprendre cette Réalité qui nous échappe. Prenons
l’exemple d’un électron qui tourne autour d’un noyau atomique ;
avec les plus grands microscopes si l’on devait suivre son
déplacement se serait impossible. Il se déplace à plusieurs millions
de kilomètre heure. L’impression visuelle qu’on aurait c’est que son
déplacement est tellement rapide qu’il semblerait être à plusieurs
endroits à la fois. Si on devait comprendre ce phénomène à notre
échelle on rentre là dans une autre dimension. Or le fait est que le
temps dans lequel nous dépendons est une création ! Donc il existe un autre monde
parallèle qui n’est tout simplement par régit par notre temps; et qui sait s'il n’existe
pas d'autres paramètres encore inconnus ? ! Nos perceptions physiques et notre intelligence
ne peuvent donc en comprendre toutes les répercussions sur notre monde physique. C'est donc une
réalité spirituelle qui peut nous apparaître comme une évidence que grâce à notre spiritualité.
Il est temps de rejeter les mythes scientifiques !
Bien que les discussions touchant les origines soient souvent posées en termes scientifiques, il
faut voir plus loin pour se rendre compte que le "problème" fondamental est, en réalité, d'ordre
idéologique. Bon nombre de personnes de notre époque ne sont pas intéressées de vivre dans un
monde où "Quelqu'un" pourrait regarder au-dessus de leur épaule et faire des remarques sur
leur style de vie, leurs attitudes, leurs priorités dans la vie ou sur leur façon de se comporter
avec les autres. Ça, on n'en veut pas, à aucun prix, sinon on préfère un dieu "politiquement
correct" et lointain que l'on peut manipuler à souhait et à qui l’on peut faire dire ce qu'on veut.
Bon nombre de théologiens catholiques et protestants de notre époque préfèrent une divinité de
ce type. Notre siècle à donc besoin d'un mythe d'origines scientifique qui permet d'éliminer
(sinon éloigner) le Créateur et c'est ce que nous fournis la théorie de l'évolution. Dans les
milieux francophones, très souvent, on réagit de manière strictement émotive aux critiques
créationnistes, en général sans jamais prendre la peine d'examiner les arguments avancés ou de
lire un livre sérieux à ce sujet. On a entendu, par ouïe dire, que les créationnistes sont des
charlatans, des incompétents, des fanatiques religieux qui représentent un danger pour la
démocratie et on met de côté le plus tôt possible tout questionnement scientifique à ce sujet.
« J'éprouve l'émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite
l'art et la science […] Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion […] Des
hommes s'avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection. Et cette connaissance et cet
aveu prennent le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux, tout comme
ces hommes.(...) Un homme qui n'est plus capable de s'émerveiller a pratiquement cessé de vivre. »-Albert
Einstein. Extrait : Discours et entretiens (1879-1955)
“ Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une
société qui honore le serviteur et a oublié le don (...) Je veux connaître les pensées de Dieu ; tout le reste
n'est que détail (…) J'affirme que le sentiment religieux cosmique est le motif le plus puissant et le plus noble
de la recherche scientifique." -Albert Einstein.
En réalité, la science et Dieu ne sont pas, et ne seront jamais ennemis sauf entre les mains de
ceux qui souhaitent anéantir soit l’un, soit l’autre. Il y a des choses que la science ne peut
expliquer aujourd'hui; on a sûrement beaucoup à apprendre. Par exemple comment s'est mis en
place le temps (qui est une création) ? Qu'est-ce que la 4eme dimension ? Combien existent-t-ils
de mondes parallèles ? Ces questions sont importantes pour comprendre le Grand Auteur de la
vie. On espère que ces articles pourront aider les personnes désireuses de voir plus claire
concernant l'origine de la vie.
338
43/ Des Noël et des Nouvel-An encore surmédiatisés.
A
u risque d'être censuré, pourquoi ne pas reconnaître, que comme chaque année, les
médias nous gavent de messages encourageant à préparer les fêtes de fin d'années comme
si c'était un devoir absolu pour tous ? Sous l’amas asphyxiant d'un tintamarre imposant, les
festivités de Noël et du jour de l'an apparaissent comme un passage obligé pour rentrer
dans le moule sociétal de surconsommation...Les journaux, la télévision et le web nous en
rabattent les oreilles à longueur de journée: pourquoi tant de contraintes et de dépenses
inutiles et forcées ? Pourtant ces fêtes lucratives ne sont pas appréciées par tous...
Des fêtes hyper mercantiles
"On savait déjà que Noël était un calvaire pour les Français-commente le Huffinton Post. On se
doutait donc que certains ne fêtaient pas Noël, mais on ne soupçonnait peut-être pas un tel
chiffre. Selon un sondage LCL en ville/OpinionWay publié ce vendredi 21 décembre, 1 urbain sur
4 déclare ne pas célébrer systématiquement Noël. Pas étonnant donc que, comme nous le
révélions, près de 2 Français sur 10 (19%) affirment se sentir seuls au moment de Noël..."
En cause des tensions familiales, de fortes exigences, la crise économique ou la solitude.
Beaucoup de personnes aux revenus modestes sont tout de même prêt à se ruiner en fin d'année;
pourquoi ?
Un dîner presque trop parfait
Chaque foyer français dépensera cette année environ 350 euros en moyenne pour les
cadeaux de Noël, selon une récente étude de CSA pour l'émission Capital. Hormis les
nombreuses suggestions de banquet offertes dans les médias, les recettes, les astuces le faste
est de mise. Le tout durant les 2 tiers du temps des journaux d'actualité ! Accompagné d'un
339
programme télévisé ultra noëlisé ! Le CSA aurait- t'il donné des consignes en la matière pour
rebooster l'esprit de Noël ? Ainsi sur la TNT le soir du réveillon et les jours suivant on a eu pas
moins de 30 films sur le thème de "Noël" ! Derrière tout ce battage médiatique, l'overdose est
pourtant bien là; jamais on n’aura autant conditionné les gens !
Des traditions qui soufflent le froid
"Selon un sondage YouGov rendu public en exclusivité pour Le
HuffPost, les Français n'aiment pas Noël. Derrière notre convenance
et toute cette bonne humeur affichée, Noël semble s'apparenter
davantage à un véritable calvaire. Plus d'1 Français sur 2 (51%)
n'est jamais allé(e) à une fête de Noël organisée par son
entreprise. C'est près de 30 points de plus que dans les autres pays."
Selon le même article ce sondage réalisé dans plusieurs pays
européens indique que "parmi tous les sondés, les Français sont les
moins impatients fêter de Noël et n'ont d'ailleurs pas prévu de boire.
Les Français seraient-ils tout simplement réalistes, ou déprimés? Il
faut dire que Noël offre des perspectives peu réjouissantes, en tout
cas dans l'imaginaire collectif. Prévoir des cadeaux, les acheter, faire
ses valises, aller se geler dans une maison mal chauffée à l'autre bout du pays pour dîner
solennellement avec des gens qu'on n'a pas forcément envie de voir, voilà à quoi Noël pourrait se
résumer."
De plus en plus de gens qui ne font pas partie de la chrétienté avouent qu'ils sont lassés
d'entendre parler de la fête de Noël et de supporter les sempiternels vœux convenus...De plus
les autorités restent toujours préoccupés par les débordements occasionnés par l'abus d'alcool;
l'ivresse sur les voies publiques, les rixes, les suicides, les incendies de voitures, les tapages, la
gueule de bois du lendemain et les dépôts sauvages de détritus... Serait-ce la seule finalité ?
N'y-a-t ‘il pas meilleur moyen de passer de meilleurs moments inoubliables et chaleureux en
famille ?
Que sont devenues les vraies valeurs, celle du cœur et de l'âme, sans mimétisme et sans
asservissement ?
340
44/ Quel est le nom de Dieu ?
La plupart aujourd’hui n’osent plus s’y arrêter de peur de faire référence aux témoins de
Jéhovah ; que ce soit dans les émissions, les dictionnaires ou les livres. Pourtant le nom de
Dieu était bien utilisé avant même la découverte de l’imprimerie, et bien avant l’existence
des témoins de Jéhovah en tant que mouvement religieux au XIXème siècle ! D’où vient-il ?
Pourquoi a-t-il été substitué dans la plupart des Bibles aujourd’hui ?
D’où vient le nom de Dieu ?
Parmi les quelques 11 000 manuscrits des 66 livres de la Bible qui nous sont parvenus en hébreu,
en araméen, en grec on retrouve de façon systématique soit le Tétragramme hébreu sacré (1)
‫ יהוה‬désignant le nom de Dieu, soit sa transcription (JHVH ou YHWH), soit un titre qui le
remplace comme « Seigneur » ou « Eternel » en grec . Le Tétragramme apparaît en tout 7210
fois dans la Bible. Il est vrai que certains historiens préfèrent le traduire par Yahvé mais la
prononciation la plus répandue est Jéhovah.
Notons à ce propos la remarque du professeur George Buchanan, qui partant du constat que des
dizaines de nom bibliques contenaient le nom Divin avec la voyelle centrale arrive à la conclusion
que cela devrait exclure d’emblée la traduction Yahvé qui ne contient pas cette voyelle.
Ainsi: Yonathân ou Yehonathan en hébreu contient la voyelle centrale ‘Ou’ ou ‘Ô’, ce qui n’est pas
le cas de "Yahvé". Il explique aussi que quand le tétragramme était prononcé en une syllabe,
c'était 'Yah' ou 'Yo', une contraction du nom de Dieu -Biblical Archaelogy Review. (L’expression
tellement chantée dans les milliers d’Eglise ‘Alléluia’ signifie donc ‘louange à Jéhovah’). De plus si
le Tétragramme contenait 4 consonnes il avait 3 voyelles même si on n’est pas sûr de sa
prononciation on ne peut le rendre parfaitement par le nom Yahvé qui ne comprend que 2 voyelles
et 3 consonnes. Reste que si nous ne sommes pas certain comment les juifs nommaient Dieu en
hébreu, cela ne devrait pas nous empêcher de le rendre dans une autre langue. Sinon il nous
faudrait toujours appeler Jésus Yehôshoua en hébreu ou Iêsous en grec...Si la signification
profonde de JHVH ou YHWH est bien rendu dans d'autres langues pourquoi ne pas l'utiliser?
Rendu ineffable par une superstition
Reste que si les hébreux connaissaient la prononciation exacte du nom de Dieu une tradition
établie au premier siècle en interdisait l’usage. Ainsi, dans le Sanhédrin 10 : 1 (IIème siècle) on
lit que celui qui prononce le Nom avec les lettres exactes ne participerait pas au monde futur. Il
semblerait que cet interdit soit venue conforter une superstition basée sur le 3ème des dix
commandements qui interdisait l’utilisation ‘de façon indigne’ du nom sacré selon Exode 20 :7
(2). Or chacun en conviendra, il y a une grande différence entre utiliser futilement le nom de
Dieu et le prononcer respectueusement. C’est pourquoi chez les juifs cette tradition a perdurée
au point qu’ils en aient limités voire oubliés l’usage en parole et dans les écrits (3). Mais qu’en
est-il dans les autres cultures les plus répandues ?
Alors que ce n’est que vers 1440 que née l’imprimerie certains hommes courageux entreprenaient
de traduire la Bible en d’autres langues que le latin, pour la rendre plus accessible au menu
peuple.
Le saint Nom ‘réhabilité’ par des traducteurs intrépides:
Dans la Bible de Luther en 1533 Johannes Bugenhagen employa le nom de ‘Jéhovah’ dans sa
préface indiquant que « c’est le saint nom de Dieu ».
341
Dans la traduction du théologien Hans Paulsen Resen datée de 1604 on lit à propos de Genèse
2 :45 que Jéhovah désigne « l’Être suprême, le seul Seigneur ».
Dans la version du King James en anglais en 1705 apparaît le nom de ‘Jéhovah’ en Gen 6 :3 et en
Exode 17:15.
Avant 1530 l’’ancien rabbin Alphonse de Zamora est l’un des précurseur parmi les nombreux
biblistes du XVIe siècle qui ont translitéré en latin le nom divin en Jéhovah. Des traducteurs
de la chrétienté els Jérôme, l’auteur de la Vulgate l’avait par ignorance substitué par des
termes comme ‘Seigneur‘ ou ‘l’Eternel’.
Quand le Nom sacré baignait les différentes cultures.
Parmi les ouvrages les plus anciens (Cf. www.godsnaam.be):
Le Tafsir Al Jalalayn (1459), un commentaire du Coran mentionne implicitement ce qui est
connu pour être le 100ème nom ou le nom divin. Il évoque ‘Asaph’ selon la Sourate 27 :40 (et selon
I Chroniques 6 :39) dit qu’ « Asaph, fils de Bérékiah, était un homme juste. Il connaissait le plus
grand des noms, celui de Dieu, et chaque fois qu’il invoquait ce nom, Dieu lui répondait ». Fait
intéressant Asaph a composé le 83ème Psaumes ou on lit au verset 18 :’Qu’ils sachent que ton nom,
que toi seul, Jéhovah, tu es le Très-Haut sur toute la terre’ (Traduction de la Sainte Bible de
Crampon-1905). Notons au passage que le mot Allah est un titre et non un nom propre : il signifie
‘le Dieu’.
Tomasso de Vio ou Cajetanus (1468-1534) utilise « Iehouah » dans plusieurs de ses livres dont
«Les commentaires illustrés » publiés en 1539.
Augustin Calmet(1672-1757) le savant dans son "Dictionnaire historique, critique, chronologique,
géographique et littéral de la Bible" en 1756 mentionne le nom de ‘Jéhovah’ comme « le nom de
Dieu » en citant d’autres variantes en fonction des langues des peuples.
Parmi les poètes les plus célèbres:
Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) en 1814 s’inspire de poèmes persans écrit en
Farsi par Hafiz (1320- 1390) pour composer ‘le Divin’ dans lequel il emploie une fois le nom de
‘Jehova’.
Victor Hugo (1802-1885) dans un de ses poèmes intitulé ‘La conscience’ (1883) il cite le nom de
‘Jéhovah’ et va l'employer dans une trentaine de ses œuvres.
Alphonse de Lamartine (1790- 1869) utilise à de nombreuses reprises le nom de ‘Jéhovah’ dans
plusieurs de ses poèmes dont l'un sera titré 'Jéhovah' à l'instar de Victor Hugo.
Parmi les musiciens les plus célèbres:
Jean-Sébastien Bach (1685-1750 en Allemagne) utilise 1 fois le nom de ‘Jehova’ dans une de ses
cantates intitulée : “Dir, dir, Jehova will ich singen”, inspirée par Crasselius (1667-1724).
Ludwig van Beethoven (1770-1827 en Allemagne). Dans « Le Christ sur le Mont des Oliviers »
inspiré par Franz Xaver Huber, le nom ‘Jehova’ figure trois fois...
Georg Friedrich Händel (1685 – 1759). Dans son oratorio “Samson” (1741), il utilise 5 fois le
nom de Jéhovah.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) .Dans une de ses cantates "Die ihr des unermeßlichen
Weltalls Schöpfer ehrt" inspiré par Franz Heinrich Ziegenhagen en 1791 il cite 1 fois le nom
‘Jehova’.
Franz Peter Schubert (1797-1828). Dans une chanson composée en 1826 par Johann Ladislaus
Pyrker apparaît 5 fois le nom de ‘Jehova’.
Giuseppi Fortunino Franscesco Verdi (1813-1901 en Italie). Dans son célèbre ‘Nabucco’ (1842) il
prononce une fois le nom de 'Jéhovah’ dans le fameux couplet : « Inginocchiati, Immenso
Jéhovah, chi non ti sente? »
342
En 2013, ce livre des Psaumes datant de 1640 est le plus cher vendu aux enchères (14 millions de
dollars); sur la page de gauche en bas (Ps 86:6) on aperçoit le nom de Dieu: 'Iehovah' !
Au sujet de l'usage du nom personnel de Dieu chez les juifs aujourd’hui, il est intéressant de
noter cette remarque de l'écrivain A. J. Kolatch : "La référence biblique à Dieu comme Ye.
Ho. Va. (Jéhovah), écrite avec les lettres hébraïques Yod, Hé, Vav, Hé est généralement
considérée être le nom authentique de Dieu." - "Le livre juif du pourquoi", préfacé par le Grand
Rabbin Joseph Sitruk, page 347, Genève 1990, Editions MJR.
Ce ne sont là que quelques exemples qui montrent que le nom de Jéhovah était largement connu
et utilisé dans les différentes cultures européennes et autres, bien avant que les témoins de
Jéhovah modernes ne l’utilisent. Il est dommage d'entendre certains l'utiliser au pluriel (les
"J...") pour dénigrer les Témoins de Jéhovah. Nous espérons que ces éléments amèneront à plus
de respect pour ce nom sacré. Reste que, récemment, le poids de la tradition a encore refait
surface puisque le Vatican vient de recommander aux Evêques de ne plus le prononcer. Mais
heureusement qu'ils n'ont pas le monopole de l'évangélisation ! N'est-ce pas un miracle que ce
beau Nom chargé de sens et de grandeur ait pu tout de même survivre en dépit des nombreuses
tentatives pour le dissimuler ?
Le nom divin sur une statue de Cempuis (Oise) datant du XIVe s, à une centaine de
kilomètres de Paris et Au-dessus d'une porte de l'église de Fehmarn, en Allemagne.
343
L’église de Fehmarn, en Allemagne (XVIIe s)
Eglise Santa Agatha – Italie (XVIIe s)
Eglise St Lorenzo de Parme – Italie (XVIes)
Notes :
(1). “Tétragramme” signifie “quatre lettres” et désigne habituellement les
quatre lettres du nom divin. JHVH ou YHWH sont apparentés au verbe
hébreu "hâwâh", "devenir", et signifient "Il fait devenir". L’alphabet
Hébraïque (l’écriture la plus ancienne dans laquelle la Bible était écrite)
existait originalement en 22 consonnes dont certaines pouvaient
représenté 2 sons ce qui donnait un total de 28 sons. Il n’y avait pas des
voyelles- ceux-ci devaient être ajouté par le lecteur, selon le contexte.
(2)L'Encyclopédie judaïque reconnaît, d'ailleurs, que "si l'on évite de
prononcer le nom divin YHWH, c'est (...) à cause d'une mauvaise
compréhension du troisième commandement". Dans The Old Rabbinic
Doctrine of God le Rabbin A .Marmorstein écrit: "Il fut un temps où cette
interdiction était parfaitement étrangère aux Juifs (...) [faisant allusion à l'influence grec sur le judaïsme]. Pourtant, entre le IIIe siècle avant
notre ère et le IIIème siècle de notre ère, une telle interdiction existait et était partiellement observée" -Nous soulignons
(3).Ainsi des écoles Juives qui recopièrent en grec le canon des Ecritures n'ont pas traduits le Tétragramme mais l'ont laissés tel quel en
Hébreu, ce qui montre qu'ils étaient influencés par la tradition mais aussi qu'ils en connaissaient la prononciation sinon comment pouvaient-ils
lire les versets? Il semble donc que sa prononciation s'est perdue avec le temps.
344
45 Sous la torture de voisins malveillants.
L
es nuisances sonores, le tapage nocturne, les bruits de voisinage sont la première gêne
des Français et la première cause de plaintes en France. Si la plupart doivent composer
avec un environnement bruyant d'autres se font régulièrement agresser par des tapageurs
compulsifs ! Dans leur cas comme il est souvent difficile de défendre leurs droits ils se
résignent à laisser pourrir la situation ou à déménager. Voyez pourquoi dans ce dossier
complet.
Les troubles anormaux des 'pollueurs parasites'
Roberto*, un gardien d'immeuble HLM dans le Val de marne, vivait avec sa famille au-dessus
d'un jeune alcoolique qui arrosait régulièrement ses soirées jusqu'à 4 heures du matin avec
cris, musiques, beuveries, bagarres et tapages. En début de matinée, celui-ci faisait du vélo
d'appartement sur un parquet craquelant et dormait ensuite. L'enfant de Roberto de 8 ans qui
avait du mal à dormir arrivait souvent à l'école en retard et avec de grosses difficultés de
concentration à l'école et de mauvais résultats. Cela a duré 3 ans malgré ses interventions, ses
lettres, et ses plaintes à la Police. Bien que le 'locataire' en question occupait l'appartement de
sa sœur, il n'a pas été expulsé mais protégé par un élu local qui le connaît personnellement. De
plus quand le jeune porta plainte contre lui pour harcèlement, il est convoqué au commissariat
comme un malfaiteur et a du se payer un avocat pour sa défense ! Le juge classa l'affaire...
Roberto a dû se résigner à changer de travail jusqu'au jour où son employeur, souhaitant le
garder lui propose un autre logement...L’intéressé accepte pour finalement habiter au-dessous
d'une retraitée insomniaque ! Celle-ci prend l'habitude de marcher frénétiquement la nuit
avec des sabots sur un sol qu'elle a illégalement carrelé... Roberto indique que 'c'est comme
si elle lui donnait des coups de pieds quand elle le réveille de force chaque matin'...Le
gardien entame une médiation mais sans succès; plus il s'en plaint plus son bourreau s'en donne à
cœur joie ! Comme beaucoup de sédentaire, elle l'épie, le surveille, écoute à travers les
murs...bref lui pourrit la vie. Finalement il décide de saisir le Conciliateur de justice; la
tapageuse nie les faits et se fait passer pour une victime auprès de l'élu local et de ses
autres voisins en laissant entendre que Roberto a des problèmes psychologiques !...Devant
les pressions de son employeur et du même élu pour cesser ses démarches, Roberto cède à la
résignation et fit poser des faux-plafonds qui lui coûtent 4000 euros. Comme le bruit est coupé
par deux, il plonge dans une profonde dépression...Ce cas n'est qu'un exemple de ce que j'ai
entendu autour de moi de harcèlement de voisinage que subissent de plus en plus de gens à la
faveur de lois difficiles à respecter ! *Le prénom a été changé par souci d'anonymat.
Le marché des élus pour acheter les voix
Un autre scandale peu médiatisé est ce chantage que font la plupart des élus pour
se faire réélire dans certaines villes de la banlieue parisienne. En échange d’un
logement (la plupart siègent dans les commissions d’attribution) ou de
protection face à des ennuis judiciaires (ils connaissent des policiers gradés)
ils demandent une certaine 'fidélité électorale'. Ainsi on a souvent vu dans des
villes tenus par des communistes des gens qui venaient avec leur carte du parti
pour demander un logement. De cette façon leur demande est rapidement exaucée !
D'autres soudoient pour obtenir un poste dans la fonction publique ou autre et travailler
pour une municipalité ouverte à ce type de marchandage. Il n'est donc pas rare de trouver
dans un personnel municipal le plus gros vivier de voix ou de militants (dixit le val de Marne ou la
Seine saint-Denis). Ces pratiques malhonnêtes existent toujours.
345
L’article R. 1334-31 dudit code dispose que « aucun bruit particulier ne doit par sa durée, sa répétition ou son
intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé,
qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne d’une chose
dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité. »
Le fléau de la pollution du bruit en chiffres:
Le sondage SOFRES de 2010 révèle que deux Français sur trois se plaignaient du
bruit à leur domicile dont 19% souvent et 4% en permanence à tel point que 15%
pensaient à déménager (16). Une enquête du CIDB réalisée en 2010 étab

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