pas de fonds pour les élections
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pas de fonds pour les élections
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com PAS DE FONDS POUR LES ÉLECTIONS ! KOD salye klas ouvriye yo nan okazyon Premye Me a Page 5 English Page 9 L’insécurité: n’est-elle pas l’œuvre du pouvoir tètkale ? Page 7 Voir page 4 Le jeudi 23 Avril, le Premier ministre de facto, le sinistre opportuniste Evans Paul a révélé, aux bailleurs de fonds, sans aucun décorum, que 50 % des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections n'ont toujours pas été mobilisées. L’ARGENTINE SE RETIRE DE L’OCCUPATION D’HAÏTI ! Entretien du Président syrien Bachar al-Assad avec le quotidien suédois Expressen ! Page 10 Voir page 4 Le contingent Argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement Haïti. Des milliers de morts dans le séisme au Népal Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 La banalisation de la société citoyenne! Par Berthony Dupont T oute société qui se respecte ne devrait pas accepter n’importe quoi de ses dirigeants. La situation qui prévaut en Haïti bien qu’elle soit très préoccupante pour certains n’a pourtant aucune portée réelle pour d’autres, au sein de cette même société civile. Dans tous les pays qui se respectent, quelque soient les évènements ou incidents qui s’y passent, le gouvernement ou l’institution responsable ou concerné se doit de donner des explications à la Nation et de prendre des mesures convenables afin que les coupables ne restent pas impunis et que les victimes, s’il y en a, trouvent justice pleine et entière. Dans un pays civilisé et épris de justice, la société civile devrait être de plus en plus une instance politique publique constamment en éveil, qui observe et critique les agissements de l’Etat. D’après John Locke, « il est du devoir de l’Etat de garantir au citoyen l’égalité devant le droit, la liberté, l’intégrité et la propriété. Tant qu’il ne se conforme pas à ce principe, les citoyens ont le droit, au titre de société citoyenne, de se rebeller ». Comment peut-on croire qu’on vit dans un pays où personne n’ait à rendre compte, alors qu’un tas de choses non-conformes se répètent sans cesse, pour que sa société civile elle-même n’en demande pas plus ? Pourtant, elle se doit constamment d’être à l’affut d’explications de sorte que des mesures appropriées soient prises chaque fois que le bât blesse pour éviter qu’à l’avenir les mêmes dérives ne se répètent. Depuis l’avènement du régime Martellyste, nous ne pouvons pas compter les incidents, les violations, les dérives qui sont restés sans suite ou passés dans l’oubli comme une lettre à la poste. Parmi tant d’autres, prenons le cas de la disparition d’Evinx Daniel. Comment se fait-il qu’un homme, proche du président soit porté disparu dans son pays depuis le 5 janvier 2014, alors que jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait ni dit sur son sort ? Même quand sa famille aurait lâché du lest ou abandonné le dossier pour une raison quelconque, ce serait son choix ; mais la société haïtienne ne devrait pas s’y complaire aussi facilement et si docilement. Comme quoi, ce qui est arrivé à Evinx ne la concerne pas, du fait qu’il avait telle ou telle autre renommée. Non, ce n’est pas normal, et ce n’est pas possible ! La société citoyenne haïtienne doit exiger une réponse claire sur la disparition du citoyen, Evinx ou de tout autre. C’est inacceptable, et quelque soit les travers qu’on lui attribue, il a également droit à la justice et la société haïtienne doit le défendre. Ne pas le faire, c’est donner des ailes aux forces obscures, aux escadrons de la mort pour agir à leur guise et commettre toutes sortes d’exactions répréhensibles, sachant que personne ne va questionner personne ! Le président Martelly dormait chez Evinx le 26 septembre 2013, alors que la disparition de celui-ci n’a même pas suscité même un petit mot de celui-là, voire une enquête. Une telle attitude revient à banaliser le rôle du citoyen. Un comportement aussi indigne de la part du régime est un acte d’insouciance non seulement à l’égard de la victime, mais à l’égard de nous tous et devrait être dénoncé. C’est presque nous forcer à croire même que la disparition d’un individu fait partie des mœurs du régime, voire de la culture haïtienne. Notre société a donc immanquablement droit à une explication sur la disparition de n’importe de nos citoyens honnêtes ou pas. Sans aucun doute, sur ce dossier, nous devons rendre les dirigeants du pays responsables, si des explications concrètes et claires à travers une enquête ne peuvent être données à la Nation. Il est temps que la société haïtienne prenne ses responsabilités et mette fin à cette mentalité de sans-scrupule, de manfouben pour tolérer n’importe quoi. Et c’est à cause de toute cette faiblesse, que tout récemment par un jugement éclair, Martelly, nous a encore bafoués. Il sait en effet qu’après quelques agitations de la presse tout rentrera dans les registres de l’oubli comme à l’accoutumée. Ainsi, après avoir libéré la femme de Sonson Lafamilia le 29 mars 2014, dans des conditions inappropriées et que la société haïtienne n’a pas riposté, Martelly a récidivé, avec ce verdict infâme du juge zafra Lamarre Belizaire pour libérer le kidnappeur Woodly Ethéart et son complice Renel Nelfort dans cette énième entorse flagrante à la justice. Les faits qui leur sont reprochés sont bien sûrs sans commune mesure avec le jugement mascarade du vendredi 17 avril. De tels faits extrêmement graves à l’endroit de la société, peuvent ils en tout état de cause justifier la libération des kidnappeurs ? Assurément, non ! Il faut être assurément lâche et par-dessus tout méprisable pour oser proclamer un verdict aussi inique. Un tel comportement, si ce n’est une provocation, ne peut être que de l’incitation à la violence contre la société. Et pour maquiller la mascarade, les puissances impérialistes ont fait semblant de protester alors qu’ils savent déjà que tout est bien qui finit bien. Le gouvernement pour nous tourner en dérision a déclaré qu’il va en appel quand pour lui tout a été tout bonnement classé. Et ce n’est pas la première fois que ce régime essaie de bluffer la population. Rappelons que lors de la libération d’Evinx Daniel, dans un dossier de drogue, le Gouvernement Martelly/Lamothe, pour cacher la main du pouvoir avait annoncé, le 17 septembre 2013, la création d’une commission indépendante devant enquêter sur la libération de Daniel. Cette commission était composée de trois institutions à savoir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’Unité de lutte contre la corruption et la Police nationale d’Haïti. L’enquête se poursuit encore d’autant plus que Daniel a disparu depuis. Voilà la situation qui devrait être à l’ordre du jour. Comment la vie peut-elle continuer quand il y a ces zones d’ombres dans la réalité politique du pays ? Ce n’est pas l’affaire de ce beau monde assis au bord de la même table, discutant des dossiers électoraux servant de diversion comme par exemple la candidature de Sophia Martelly et la question des décharges, afin de tout oublier. En le faisant, en préférant se jeter dans l’électoralisme politique, les politiciens montrent clairement que ce n’est pas la santé du pays qui les concerne, mais celle de leur poche. Ils ne pensent uniquement qu’à être président, sénateurs, députés et magistrats pour continuer à cautionner la bêtise que les puissances tutrices nous ont léguée. Ces opportunistes qui s’apprêtent à prendre langue avec Martelly et Evans Paul s’arrangent tout bonnement dans la lignée de la continuité et de la légitimité de la corruption sans aucun souci réel pour le pays. Notre responsabilité à tous, de la société citoyenne, c’est d’empêcher qu’on nous vassalise ; particulièrement vous, les militants de la justice et de la liberté. Votre devoir, c’est de les combattre aussi bien que leur patron de la communauté internationale. La société haïtienne doit prendre ses destinées en main pour empêcher qu’aucun dirigeant ne continue à duper l’opinion publique et l’héroïque peuple haïtien. Bulletin d'Abonnement Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Oxygène David Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. 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La prudence est, en effet, de mise pour analyser les choses politiques dans ce pays même quand plusieurs éléments portent à croire que les choses avancent apparemment dans la bonne direction. Ceci pour dire que le processus électoral engagé depuis un certain temps passe à une phase avancée dans la mesure où l’autorité régulatrice des élections ne chôme pas depuis qu’elle a été mise en place. Tout un ensemble de mesures a été prise en vue d’arriver à la réalisation effective des élections proprement dite selon les prévisions. Si le scepticisme est encore de mise chez plusieurs acteurs politiques, les décideurs locaux et internationaux semblent n’avoir qu’un seul objectif : respecter le calendrier qu’ils ont eux-mêmes fixé il y a quelques mois. Le pouvoir exécutif qui est en fait le maître d’œuvre de ces joutes et dont l’organisme électoral en est l’exécutant se met un peu en retrait. Peut-être pour mieux manipuler le processus en sous main. En tout cas, la présidence de la République ne se montre pas partie prenante comme elle avait l’intention de le faire il y a deux, trois années auparavant. Après son échec à accaparer tout le dispositif, le pouvoir met une sourdine à ses prétentions. Personne ne va pleurer ni regretter cette sage décision. Quant au Conseil Electoral Provisoire (CEP), dirigé par le controversé Pierre-Louis Opont, controverse due à son passé de Directeur général du CEP le plus décrié de l’histoire présidé par son ami Gaillot Dorsainvil, garde le profil bat. Si certaines de ses décisions sont contestables et contestées par la plupart des responsables politiques, sa crédibilité n’est pas, pour le moment, entachée d’irrégularités pouvant provoquer une crise politique au sein de cette crise préélectorale. Car, il faut garder à l’esprit que ce CEP a été enfanté dans la douleur après bien des déboires de la présidence de la République qui voulait agir de manière unilatérale. Le chef de l’Etat oubliait que le temps des élections contrôlées à cent pour cent par le pouvoir n’est plus possible en Haïti. Le Conseil électoral de PierreLouis Opont garde donc le cap jusqu’au moment où nous écrivons cette chronique et tout semble indiquer qu’il essaie de ne pas commettre trop de gaffes afin de garder la confiance de l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus : partis politiques, Société civile, acteurs sociaux. La preuve que cette stratégie a plus ou moins séduit, le nombre record de partis et de plateformes politiques qui s’est inscrit au Registre du Conseil Electoral. Pas moins de 188 entités officiellement enregistrées. Le CEP en a agréées 126. Mais ce nombre élevé de formations politiques ne représente pas seulement un problème pour l’organisme électoral qui a dû inventer de nouveaux systèmes afin de permettre une meilleure gestion de ce flux de partis. Un mode d’inscription des candidats sur une base de donnée informatique par leurs organisations politiques respectives avant d’être validés par le CEP avait été mis en place. (Voire chronique # 49). Ce qui devait réduire conséquemment le nombre de postulants aux législatives et certainement ceux à la présidentielle. Les autorités électorales ont aussi organisé, de concert avec les pouvoirs publics, la Société civile et naturellement les premiers concernés, les partis politiques des réunions de travail en vue de parvenir à une réduction par regroupement de cette avalanche de candidatures. Curieusement, pour un scrutin dont tout le monde se méfie compte tenu des précédentes élec- Jean Max Bellerive tions dans ce pays durant ces trente dernières années, ce sont surtout les responsables des partis qui ont été surpris en premier pour la quantité de candidats à la candidature qu’ils ont aussi enregistrée pour ces joutes électorales. Non seulement ils ne s’étaient L’ancien ministre de l’Agriculture Joanas Gué pas préparés à affronter cette vague humaine, mais ils ne s’attendaient point à un tel appétit de la part des personnalités de toute sorte souhaitant briguer un poste électif. Outre les militants ou membres de ces partis dont il faut satisfaire l’ambition, ces dirigeants devraient aussi gérer un nombre important de demandes de bannière par des individus venus d’horizons divers mais Jacques Edouard Alexis accompagnés de très grandes valises remplies de liasses de dollars. Ces candidats arrivés de toute part savent qu’avec leurs poches bourrées de millions, ils n’auront aucune difficulté à trouver un parti ou plateforme politique pour les héberger. Le phénomène n’est pas nouveau en Haïti. Des dizaines de candidats qui émergent du jour au lendemain sur la scène politique haïtienne en l’espace d’une élection, il y en a toujours eu. Sauf que pour ces scrutins, l’offre et la demande se rejoignent. Il en aura pour tout le monde, pour toutes les sensibilités politiques et surtout pour toutes les bourses, avec tout de même une grande nouveauté dans la vie politique d’Haïti : la Primaire. En effet, s’il existe énormément de partis et de plateformes politiques comme nous le disons plus haut, toutes ces mouvances politiques disposent Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 elles aussi de leurs propres prétendants à tous niveaux. Mais sachant que leurs candidats n’ont aucune chance d’assister au tirage comme on dit en Haïti, c’est-à-dire de pouvoir gagner le moindre scrutin, les chefs de ces partis préfèrent mettre en concurrence des individus venus de l’extérieur face à leurs propres militants ou face à euxmêmes pourvu qu’ils arrivent avec de quoi payer la couleur du parti. Ainsi, depuis la période d’enregistrement des partis au CEP, le marchandage se fait en plein jour. Des milliers de candidats à la candidature se mettent en quête d’une structure politique pour se présenter aux élections. Ils ne cessaient de faire du porte à porte auprès de ces organisations politiques dont en grande partie le but est d’engranger le maximum de sous et ce, par tous les moyens y compris par la vente de leur nom et de leur logo aux plus offrants. On l’imagine, la population et les observateurs politiques ont été stupéfaits de constater que la plupart des regroupements politiques ont été inscrits non pas avec le nom de leurs responsables connus, mais avec celui d’autres personnalités totalement inconnues du grand public ou n’ayant rien à voir avec ces formations politiques en question. Le regroupement et alliance encouragés et suggérés par le Collège électoral en vue de parvenir à un nombre acceptable d’organisations politiques au Registre électoral n’ont pas facilité la tache aux candidats sans parti que ce soit pour les législatives que ce soit pour la présidence de la République. Surtout qu’il faut préalablement inscrire sur Internet par une organisation politique avant d’avoir le sésame du CEP. Ce système de pré-inscription fait dans un sens, les affaires des propriétaires des partis et chefs des plateformes qui ramassent la mise de la dotation de l’Etat (financement des campagnes électorales) et aussi l’argent venu de ces loups solitaires rêvant un jour de se porter candidat au Sénat, à la Chambre des députés ou à la Présidence de la République. Pour arriver à satisfaire cette pléthore de prétendants au titre de chef d’Etat, seul le système des élections « Primaires » au sein des partis pourrait apporter la solution en mettant tout le monde d’accord sans créer des ennemis intérieurs. Du coup, pratiquement tous les partis et plateformes politiques s’activent à appliquer le principe des « élections primaires » qui a déjà fait ses preuves ailleurs. Aux Etats Unis d’Amérique d’une part, au sein des deux grands partis politiques : Démocrate et Républicain et d’autre part, en France, depuis quelque temps au Parti socialiste (PS) d’abord et ensuite à l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Aujourd’hui, presque tous les partis et plateformes plus ou moins conséquents en Haïti et bénéficiant d’un coup de main des candidats ayant un peu d’argent doivent avoir recours à ce système pour départager plusieurs candidats à la candidature. On en parle au MOPOD entre la constitutionnaliste, Mirlande Hyppolite Manigat, candidate malheureuse en 2011 face au Président Martelly, Me Samuel Madistin, ancien sénateur et l’ex-Premier ministre Jacques Edouard Alexis, une ancienne victime politique de l’ancien Président René Préval. Sans oublier d’autres qui sont en embuscade au sein de cette plateforme d’opposition radicale au Président Michel Martelly. En attendant de possible regroupement avec la plateforme Justice de André Michel, la plateforme Pitit Desalin de l’ancien sénateur Moïse JeanCharles et de Assad Volcy qui a récupéré au passage le journaliste Daly Valet n’exclut pas non plus de recourir à une élection en interne « primaire » si plusieurs candidats se déclarent. D’ailleurs, si Moïse Jean-Charles envisage de sauter le pas, son nouveau camarade poli- ans l’après-midi du mercredi 22 Avril 2015 dernier, aux environs de 2 heures, dans la localité de Carrefour Alphonse, St Michel de l’Attalaye, l’Artibonite, lors d’une cruelle scène de violence provoquée par des bandits de la ville circulant à moto, deux habitants de la dite commune (St Michel) ont été tragiquement assassinés. Il s’agit, en effet, de Samuelda Désir, 11 ans, atteinte d’une balle à la tête et de Justin Adulma, 44 ans criblé de 15 projectiles. Il était presque 2 heures quand des voyous lourdement armés, juchés sur des motos, ont croisé Justin Adulma du côté de la petite contrée appelée Haut Guerrier. Alors, dans une violence de rage, ils ont déchargé sur l’homme une pluie de projectiles. Une fillette de 11 ans, Samuelda Désir, qui était tout proche, se trouva fauchée d’une balle à la tête. Selon Pedro, juge de paix de la ville de St Michel, monsieur Adulma avait déjà déposé des plaintes au bureau du tribunal de paix, contre ces bandits de qui il avait reçu beaucoup de menaces. A noter que le juge de paix Pedro n’a révélé aucune précision sur l’identification des malfrats. Certains autres natifs de St Michel ont confirmé que «ces galapiats, travaillant sous la solde des bandits légaux au pouvoir à Port-au-Prince, des Martelly, Lamothe et K-Plim, agissent à leur guise, tuant ou bastonnant qui ils veulent, aux regards des agents de la police locale qui ne les ont jamais sanctionnés. Ces voyous sont membres de la milice du gouvernement et du chef de l’exécutif dénommée « Lepolice ». L’année dernière ils avaient reçu d’eux (le gouvernement et le chef de l’exécutif) des motos et des armes lourdes », ont-ils précisé. Conséquence : deux morts dont une fillette de 11 ans, une jeune vie, un avenir, un des jeunes parmi tous ceux qui sont fauchés par la violence inouïe des sacripants au pouvoir dans une Haïti devenue la république des voyous. Par ailleurs, la semaine dernière, un habitant de la Commune de Carrefour répondant au nom de Marck Sony Porcénat a dénoncé une situation accablante survenue dans la dite commune depuis le jeudi 2 Avril 2015. Il s’agit du cas d’un accident tragique de glissement de terrain au cours duquel 3 enfants d’une seule et même famille, ont trouvé la mort. A cause de graves problèmes économiques de ces pauvres parents, l’inhumation des 3 cadavres n’a jamais eu lieu, il y a de cela un mois près. Selon monsieur Porcénat, les autorités de l’Etat Haïti, à travers la mairie de Carrefour, avaient endossé la prise en charge des funérailles des 3 enfants. Néanmoins, jusqu’au mercredi 22 Avril, les cadavres étaient toujours en morgue. Vraiment navrant, décevant pour ces malheureux parents, ayant perdu d’un trait, 3 enfants. Ils ne sont qu’incapables de se résoudre à pouvoir enterrer les cadavres, alors que les autorités de leur pays (Haïti), continuent de se moquer d’eux. tique Daly Valet qui parcourt le pays depuis bien des années dans le but de s’engager publiquement dans la politique, le voit bien porter le flambeau de Pitit Desalin jusqu’à chez Pétion, voire au-delà. L’on s’attend aussi à beaucoup de mouvement de primaires dans les innombrables mouvances lavalasiennes entre autres, Renmen Ayiti du Notaire Jean Henri Céant, Ayisyen Pou Ayiti de Jonas Cofi ou encore la plateforme PONT de l’ancien Premier ministre Jean-Marie Chérestal et de l’ancien sénateur Evallière Beauplan, voire le parti LAPEH de l’ex-sénateur Jean Hector Anacacis qui a déjà pour candidat Jude Célestin, l’ancien poulain du Président Préval. Car plusieurs partis de tendance lavalassienne sont inscrits et entendent présenter des candidats à tous les échelons. On voit mal qu’ils partent à la conquête du Palais national de cette façon, c’est-à-dire en émiettement, en courant le risque de tout perdre. Alors que la plupart de ces groupes dispose de candidats de haut niveau. Sinon de candidats de poids aux ressources financières quasi illimitées. Les différentes plateformes politiques, entre autres VERITE de l’ancien Président René Préval qui a déjà dans ses rangs au moins deux à trois candidats à la présidence. Les noms de l’ancien Premier ministre Jean Max Bellerive, de l’ancien ministre de l’Agriculture Joanas Gué, du Recteur de l’Université Quisqueya Jacky Lumarque et tant d’autres sont déjà dans la balance ou sur le starting block. D’ailleurs, l’ex-Président René Préval est déjà, paraît-il, à la manœuvre avec Jacky Lumarque soit pour rééditer le coup de l’ancien Premier Jacques Suite à la page (13) Par Jackson Rateau D Avis Par ces motifs, sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le défaut déjà accordé à l’audience du onze février deux mille quatorze ; pour le profit, accueille l’action en divorce ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les époux Binet Dupré, la femme née Kifena Cassandra Azor, pour les motifs susdits ; Revoie le demandeur par devant l’Officier de l’Etat Civil de Saint-Louis du Sud, les formalités légales préalablement remplies, pour la transcription du dispositif de cette décision et la rédaction de l’acte de divorce ; Compense les dépens ; commet, enfin l’Huissier Fritz Bernard de ce siège à la capitale sous peine de dommage intérêts envers les tiers, s’il y échet. Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Michel Glaude, en présence de Me. Numa Frazile, Substitut Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance de Jean Claude Novembre, Greffier du siège ce jour 26 février 2014, An 211e de l’indépendance. Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution ; aux officiers Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis. En foi de quoi, la minute du présent jugement fut signée du Doyen et du Greffier susdit.Ainsi signé : Michel Glaude, av ; Jean Claude Novembre.Collationné pour expédition conforme à la minute Jean Claude Novembre, Greffier Haiti Liberté/Haitian Times 3 Pas de fonds pour les élections ! L’Argentine se retire de l’occupation d’Haïti ! Le Premier ministre Evans Paul au centre et le Président du Cep PierreLouis Opont uite à une rencontre avec les bailleurs de fonds le jeudi 23 Avril dernier, le Premier ministre de facto, le sinistre opportuniste Evans Paul a révélé, sans aucun décorum, que 50 % des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections municipales, législatives et présidentielle n'ont toujours pas été mobilisées. Les représentants des pays contributeurs du processus électoral notamment les ambassadeurs mem- nait pas encore son sort, continue d’avancer dans l’incertain. Ainsi, juste après l’enregistrement des principaux candidats à la vente du pays pour refaire leur petite vie, les autorités électorales s’adonnent à traiter des contestations révélant que 111 candidats sont contestés dans les 11 régions électorales. Le cas le plus notoire de contestation est celui de la candidate au poste de sénateur pour le département de l’Ouest de l’épouse du président, Sophia Saint Rémy Martelly. C’est l’un des complices de la mentalité duvaliéri- Sophia Saint Rémy Martelly Me Grégory Mayard-Paul bres du Core Group étaient présents à cette rencontre avec les différents représentants de la communauté internationale. Où en est le prestige du pays quand pour organiser ses propres élections, il ne lui faut que quémander la charité ? Alors que du coté des bailleurs de fonds rien n’a été encore dit de concret. Il nous faut aussi rappeler que l’argent disponible pour les élections n’est pas contrôlé par le gouvernement haïtien, mais bien par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud). Pour montrer la bonne volonté du gouvernement, le ministre de l'information, Rotchild François Junior a souligné aux manitous étrangers que la semaine écoulée son gouvernement de trafiquants et de kidnappeurs a décaissé 13 millions de dollars qui ont été versés dans le « basket fund ». Malgré tout, le CEP qui ne con- ste, et conseiller spécial du chef de l’État, Me Grégory Mayard-Paul, qui a pris la défense du dossier de Madame, au Bureau du contentieux électoral. Dans le cas des décharges pour les anciens fonctionnaires, particulièrement les anciens ministres, il se pourrait qu’ils reçoivent une simple lettre en lieu et place du document administratif régulier de décharge. C’est ce qu’a fait savoir le sénateur Steven Benoit. Jocelerme Privert pour sa part a laissé comprendre à ceux et celles en attente de décharge que ce ne sera pas possible, faute d’assemblée dans les deux chambres ; tout en soulignant que le sénat doit fournir des explications à ces ministres. Ce qui revient à dire que sans nul doute une lettre sera donnée à tous pour leur faciliter la participation aux élections. Par Thomas Péralte S GREAT LEGACY AUTO SCHOOL LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE “At Great Legacy We Convert Your Fears Into Confidence” 8402 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 (718) 676-4514 (718) 942-4242 Martine Dorestil, Owner Danny Dorestil, General Manager 5 Hour Classes Defensive Course Saturday 9AM 4 La Différence Auto School 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 Manager: Ernst Sevère Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 Haiti Liberté/Haitian Times Les casques bleus Argentins Par Marie Laurette Numa I l était temps que certains pays latinos américains ayant une vision progressiste comme celle de la présidente Christina Kirchner comprennent le sens de la présence de cette humiliante et honteuse force d’occupation prétendant être de stabilisation en Haïti. Force que les Etats-Unis utilisaient pour faire son travail en Haïti en lieu et place des soldats Yankees. C’est une chose extrêmement grave, de constater que des militaires des pays frères latinos tels que la Bolivie, l’Equateur et l’Argentine aient accepté de se prêter à la propagande ou aux diktats des Etats-Unis pour occuper Haïti et satisfaire les intérêts des multinationales, sous couverture de l’ONU. C’est ainsi que, suite à la déclaration finale du Sommet des peuples qui a eu lieu à Panama les 9, 10 et 11 avril 2015 dernier, dont une résolution avait exigé le retrait immédiat des troupes d’occupation de la Minustah en Haïti, le gouvernement argentin finalement s’est déjà arrangé pour se soumettre à cette exigence, un processus qui prendra fin au mois de mai prochain. En effet, le contingent Argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement Haïti. Un total de 431 soldats de la paix du 20e bataillon argentin (ARGBATT) a participé à une cérémonie d'adieu officielle dans la ville de Gonaïves en présence de Sandra Honoré Cheffe civile de la Minustah elle-même, Représentante du Secrétaire général des Nations Unies, de l'Ambassadeur de l'Argentine en Haïti, Alejandro Guillermo del Mundo Escobal, du secrétaire de la coordination de l'aide militaire au ministère argentin de la Défense, Pedro Roberto Corti, du Commissaire Serge Therriault de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que de Berson Soljour, Directeur départemental de la PNH. Au cours de cette cérémonie, la Minustah a rappelé que « depuis sa première rotation, pas moins de 8,560 soldats de la Paix de l'Argentine ont participé à la Minustah, y compris plus de 200 femmes ». Outre les patrouilles, le prochaines semaines. Nous espérons que les autres pays latinos américains encore partie prenante de ce processus de la honte suivent les traces du gouvernement argentin pour ne plus jamais prendre au sérieux à l’avenir les propagandes impérialistes, et pour ne plus trahir les principes de non-ingérence dans les affaires internes d’aucun autre pays. Surtout quand ces pays ne sont eux- mêmes pas à l’abri Un soldat argentin de la minustah contingent sud-américain aux Gonaïves, fournissait de l’eau et de l’assistance médicale aux orphelinats et aux habitants des communes reculées du département de l’Artibonite (Nord-Ouest). Les soldats du contingent argentin stationné aux Gonaïves se joindront aux 47 autres de l'aviation, stationnés à Port-au-Prince qui vont également terminer leur mission et qui retourneront en Argentine au cours de deux ou trois des menées impérialistes, d’autant qu’ils sont presque dans la même situation que nous autres. Nous profitons de ce moment pour saluer les gouvernements cubain et vénézuélien qui n’ont jamais cessé d’aider Haïti selon leur capacité soit au niveau de la santé, soit à travers le programme de Petro Caribe, mais qui n’ont eu aucune force militaire au service des intérêts impérialistes dans le pays de Dessalines. CABINET BEAUVOIR No 34, Rue Cadet Jérémie, Port-au-Prince, Haïti, Tel 3671 5397/ 4714 9525 Le Tribunal de Paix de la Commune de Pétion-Ville ompétemment réuni a rendu en audience civile et publique en ses attributions civiles le jugement dont teneur suit : Entre :La dame Pierre Simone Miché propriétaire, démeurant et domiciliée à Pétion Ville, identifiée au No 01-04-99-1966- 0900003, ayant constitué pour défenseurs Mes Barany Dorcéus, Roosevelt Jean et Mario Beauvoir, identifiés, patentés et imposés respectivement aux numéros 003-395-726-2, 890924,68830 avec élections de domicile au No 34, Rue Cadet Jérémie, Port-au-Prince. Et le sieur Prédélis Cantave, démeurant et domicilié à Pétion-Ville, défendeur : Par ces motifs, Le Tribunal après avoir délibéré conformement à la loi, maintient le défaut requis et octroyé à l’audience contre le sieur Prédélis Cantave, déclare fondée la dite action, ordonne en conséquence son expulsion des lieux de la dite propriété qu’il occupe illégalement, le condamne à vingt mille gourdes 20.000 gourdes de dommages intérêts. Ainsi jugé et prononcé par nous Me André Gertin, juge, assisté de la greffière Marie Michèle Paul le mardi onze Novembre deux mille quatorze (2014) Il est ordonné etc, etc, etc. Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Kwonik Kreyòl Antoine Thurel KOD salye klas ouvriye yo nan (ban m nouvèl moun lakay) okazyon Premye Me a Guy-Gérald Ménard ranmoun nan fè yon grimas, li ajiste zòrye a dèyè tèt li epi li kage sou dodin nan. Je li fè tou chanm nan, anvan yo vin tonbe sou yon anvlòp ki pa fin blanch ankò sou kwafez la. Anvlòp la pa chanje plas depi twa mwa. Depi lèt doktè a te vin konfime sa granmoun nan te gentan sispèk. Sa fè kèk tan li te santi maladi a ap fè ravaj. Twa mwa depi li konstate fòs li k ap kite l tankou tè lan mòn dlo lapli ap bwote nan lanmè. Ansyen sendikalis la bije admèt ak lapenn, li pa t ap ka kenbe pwomès li te fè pou tounen lakay, lè li te kite Ayiti karantan anvan . Chante ki anonse editotyal emisyon an te deja ap fè lamadèl nan tèt li, lè li avanse yon men atrit defòme pou vire bouton radyo a. La menm nòt mizik anvayi pyès la kou sant ilan ilan ak jasmen labriz diswa soufle, nan yon lòt kay, yon lòt peyi, yon lòt epòk. (ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay) Setè di maten, dènye lendi mwa dawou. Yon solèy parese louvri pòpyè l sou vil Boston, leta Masachousèt. Lavi te fenk koumanse pran fòs ; kè li t ap bat piti piti lè boulvès anvayi poumon laprès. Nouvèl la pete tankou abse : Thurel chwazi alimèt ak gazolin pou di n orevwa. Teletip tonbe kriz malkadi. Mikwo radyo AM/FM antre lan sengi. Telefòn gen dyare, lafyèv frison travèse fil kab pak an pak. Nouvèl la gaye kou dife lan pay sèch. Lendi 31 dawou, granmtimaten, anvan lavi koumanse bwete Antoine Thurel antre an flanm dife kay Jeneral Listwa. Tan ret pandye pandan yon minit ki dire yon etènite, tankou dra pwòp ki pann sou liy pou pase solèy. Machin estope, ayewoplàn pa vole, tren pa mache, tout moun gadavou. Distans yon minit lafimen monte kouvri syèl la, pote mesaj ale. « Thurel ale…li pa mouri. N ap pote lanmò l tankou on fizi ». (ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay) Antoine Thurel tounen chabon yon maten, sou pewon Palè Lejislatif nan vil Boston. Yon jan, yon fason pou fòse je klere sou yon sosyete k ap debat ak malsite. Pou li met toutouni devan tout pèp, tout nasyon, reskonsab rad chire ki sou do Ayiti. Zwazo mechan ki mare sosis ak fòs fènwa, patripòch lakay ki ap peze souse mwèl pitit peyi a. Sann Thurel tonbe lan kè Site Solèy. L ap farinen sou Raboto, Lafosèt e latriye. Li tounen fimye pou lespwa jèmen nan Fò Touwon, Tibwa, Site Katon ; tout kote malere ap wouke ak lavi pou lanp diyite yo ret limen. (ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay) Lanmò Thurel jennen. Li lonje dwèt sou tout malfini bèk fè, ansasen dwèt long ki gen nostalji marinkò 1915. Lanmò Thurel jennen. Li denonse mekreyan, malpouwont, malfezan san fason, kit sendenden kit sa ki galonnen, ki ap vann peyi a kou vòlè nan jaden manyòk. Lanmò Thurel jennen. Li deranje patatis/opòtinis/kolaborasyonis/KNGpis san koutya, k ap bay machann lanmò lanmen pou restan lasibab ak fotèy kowonpi nan konsè maskawon. Lanmò Antoine Thurel se yon bwapen ki limen nan konsyans lemonn antye. Yon koukouy nan fènwa endiferans k ap klere kangrenn k ap wonyen Ayiti Cheri. Yon java ayisyen ti koulout vle kase fèy kouvri. (ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay) Jodi a sakrifis patriyòt sa a kontre lan memwa n ak mati Turenne Deville. De jès dezespere anfas yon sitiyasyon dezespere. Zak de gason vanyan ki te deside fè yon gwo pa pou lezòt ka mache. De nèg ki te renmen lavi sitèlman yo te deside mouri pou li. Pou nou pa viv ajenou, tèt bese ak mantalite pitimi san gadò. Turenne Deville mouri pandye yon maten nan prizon Krome Avenue Miyami. Se te yon jan, yon mannyè, pou li te di non devan politik dappiyanp krazezo ki t ap donnen lamizè nan lakou lakay. Li te pito mouri tan pou l tounen lakay. Setè di maten dènye lendi mwa dawou, Thurel ale li pa tounen. Li fè sakrifis total kapital pou sonnen kòn lanbi liberasyon total peyi d Ayiti. Nou pa gen dwa bliye zak sa a. Non patriyòt sa a gen pou rete grave lan memwa n. N ap chofe rèv liberasyon sa a lan fon kè nou tankou bwa chabon lan mitan sann dife. (ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay) Granmoun nan fèmen je l ak yon soupi reziyen. Lè lide l depoze l nan katye li te leve Ayiti, li pa sonje depi ki lè, yon souri fèb adousi vizaj Excellent Senior Care Christine M. Mosse G N an okazyon jounen entènasyonal travayè yo, premye me 2015, Kòdinasyon Desalin (KOD) ap salye tout ouvriye ak peyizan pòv k ap bourike pou yo siviv. Dat sa a, se jou pou tout ouvriye nan faktori, chomè ak peyizan pòv yo kanpe nan kat kwen peyi a, pou yo marye fòs yo ansanm nan yon kokenn solidarite djanm pou yo revandike dwa yo. Dat sa a genyen yon gwo iwoni paske Etazini se sèl peyi nan lemonn ki pa janm selebre Jounen premye Me a; alòske li se peyi orijin dat istorik sa a. Raple nou, se nan lane 1886, klas travayè meriken an te revandike pou yo travay sèlman 8tè chak chak jou, apati Premye Me . Klas boujwa meriken an nan vil Chikago pat dakò, yo te rele lapolis pou vin tire sou manifestasyon ki t ap fèt pou revandikasyon sa a te pase. Anpil ouvriye mouri, plizye lòt yo egzekite. Se rezon sa yo ki fè klas ouvriye atravè lemonn rekonèt dat sa a 129 lane aprè? Jounen jodia, se menm gouvènman meriken sa a, k ap toupizi klas ouvriye lakay li, k ap fè menm represyon sa a an Ayiti. Depi ane 70 yo, kòpòrasyon meriken yo ap voye travay mendèv yo an Ayiti paske ouvriye isit travay pou selman $5 yon jou. Tandiske Ozetazini salè minimòm nan se $7.25 chak lè. Nan lane 2011, gouvènman meriken te fè yon koudeta elektoral pou mete rejim Martelly a sou pouvwa an Ayiti dekwa pou li kapab toujou kontinye kenbe klas ouvriye a nan mizè, kontinye vòlè tè peyizan yo nan Ilavach ak nan santvil Pòtoprens, takse lajan y ap resevwa ak koutfil ki sòti Etazini, ak yon pakèt lòt vol, koripsyon ak represyon. Kounyea, yo bezwen fè yon lòt maskarad elektoral pou moun ki pa konprann jwèt la. KOD di “NON,” pèp ayisyen pap pran nan gètapan ankò. KOD mande pou Martelly ak MINUSTAH ale pou peyi a ka fè bonjan eleksyon lib, onèt, ak souvren. Afè se MINUSTAH, OEA, Wachintonn ki pou deside kiyès ki genyen eleksyon an Ayiti, pa dwe gen sa ankò! Afè se kòb ki pou achte yon eleksyon, jan boujwazi a fè l Ozetazini, bagay sa a pa bon pou Ayiti, sa pa bon pou demokrasi! Eleksyon/seleksyon y ap eseye vann pèp ayisyen an, se pou yo kache tout lòt kriz tankou: kriz manje, kriz travay, kriz dlo, kriz lekòl, kriz lopital, se kriz sou kriz ! KOD ap di tout travayè ak peyizan pa kite eleksyon fè nou bliye revandikasyon nou yo. An nou reprann peyi nou an men, an nou sispann pran bè pou mantèg dekwa pou n chanje leta kowonpi sa a, kraze sistèm peze souse a. Konsa n ap kapab fè bonjan eleksyon, eleksyon Wachintonn pap ka kontwole. An nou konstwi pwòp altènativ nou, pou nou bati yon peyi kote tout moun kapab travay, tout moun kapab al lekòl, tout moun kapab wè doktè, kote tout moun se moun. KOD ap di tout ouvriye, malere peyizan pòv yo ak chomè yo, si nou bezwen chanje lavi nou, se pou n òganize nou epi rete mobilize. Pou nou kenbe flanbo Mobilizsyon an djanm, pou farinay lapli eleksyon pa etenn li. Lendi 18 Me 2015, Gwo Rasanbleman nan Fò Nasyonal. Nou pral mache ak tout etidyan konsyan, konsekan, tout moun ki vle yon lavimiyò nan peyi a, pou Ayiti, peyi manman libète a reprann dwa granmoun tèt li. Lendi 18 Me jou drapo a ; KOD ap tann tout moun pou n al remonte drapo mobilizasyon an. li ki te deja fin blenm. Yon fwa ankò li wè li timoun ap kouri nan mitan frè ak sè. Li rekonèt figi fanmi, figi zanmi, ansyen kanmarad, pwofesè, kòlèg epi toudenkou blakawout. Fènwa gaye nan sèvo granmoun nan jis li pa santi anyen ankò. Sou kwafez la radyo a konti- nye chante kòmsi deryennetè : « Ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl moun lakay ». Administrator: Mercedes Narcisse Free Consultation! Nou pale kreyòl! 1488 New York Avenue Brooklyn, NY 11210 718.928.7505 “We Care” www.excellentseniorcarebrooklyn.com Aba Okipasyon Aba eleksyon/Seleksyon Viv yon Ayiti endepandan Greater Brooklyn Gastroenterology Care MD Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Adult Daycare •Exercise • Meals • Recreation • Dancing • Massage Therapy • Computer Classes • Health Screenings • Yoga • ESL • Bingo • Hair Cuts • Manicures • Bowling • Door-to-Door Transportation Mobilizasyon KOD devan Ministè Lajistis pou denonse liberasyon Sonson Lafamilia Board Certified Gastroenterology Internal Medicine Board Certified 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Office hours by appointment 212.987.5200 Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 By Appointment Only Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] “Giving care, one patient at a time.” Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl Rekiyèm Mwen di onè respè Pou nou tout k anba tè Nan testaman listwa Non nou ekri twa fwa Wi nou tout ki te brav Nan radiyès kadav Lavil kou lan chan kann Mwen bese tèt devann Vye frè vye sè ou pa mouri O non non non non non ou pa mouri Tou sa ou te di n kenbe l Tou sa ou te fè n sonje l Tou sa ou te kwè n pote l Pou demen pou tout tan Mwen di pou yo chante Pou nou tout ki tonbe Chak grangou n te kontre Nou te vle ba l manje Nou tout ki te goumen Pou pèp la wè demen Nou tout ki te bay san n Mwen bese tèt devan n Rezolisyon Kòdinasyon Desalin (Kòd) Vye frè vye sè ou pa mouri O non non non non non ou pa mouri Tou sa ou te di n kenbe l Tou sa ou te fè n sonje l Tou sa ou te kwè n pote l Pou demen pou tout tan Mwe di solèy klere Pou nou tout ouvriye Pou nou tout peyizan Pou nou tout etidyan Nou te kwè nan lavi Nou menm ki te mouri Pou tou sa n t ap defann Mwen bese tèt devan n Vye frè vye sè ou pa mouri O non non non non non ou pa mouri Tou sa ou te di n kenbe l Tou sa ou te fè n sonje l Tou sa ou te kwè n pote l Pou demen pou tout tan Tanbou Libète DÈYÈ MÒN GEN MÒN Nou pa p dòmi bliye Tout nèg kit e tonbe Nan chen manje chen Kote libète Tounen flè sonje Nan koze malere Gade solèy nan je Se plezi nèg ki brav Kout zam ap tire Mache tèt bese Se viv pitiman Vlope nan rad kapon Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe pi wo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe pi wo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Kazal nèg te kanpe Pou yo te jwenn yon jan Pou Ti Jan manje Sam Gwo Jan pa t di Taks sou pitimi Kouray o vye frè m yo Si nou vanse devan Se devan pou n rete Rale kò n dèyè Se vole gadjè Nou vanse devan Pou n pa manje sote Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe pi wo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe piwo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Foul moun te rasanble Lò Peral t ap goumen Pou n pa t rete Bouki dan griyen Ak yon Ayiti Rad chire toutouni Jodi a se twòkèt Men li deja twò lou Nou bezwen ponyèt Pou ride n leve Yon biskèt tonbe Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe pi wo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Dèyè mòn gen mòn K ape kanpe piwo Dèyè mòn gen mòn Boujwa anba pye malere Georges Castera RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 J ou ki te 14 avril 2015, nan ‘’ Bar de l’Ere’’ Kòdinasyon Desalin (KÒD) te òganize yon gwo fowòm popilè pou te ka chita reflechi ansanm ak mas yo, pou wè ki wout nou dwe kontinye pran nan moman istorik sa, nan moman lafyèv Elektoral la. Kote gwo peyi enperyalis yo lage yon zo eleksyon pou kapab dewoute mas yo nan vrè batay ki nan enterè yo. Nan twazyèm fowom popilè KÒD te oganize a te gen plizyè reprezantan pati a, ki te sòti nan plizyè depatman. Te gen reprezantan KÒD nan Nò, Sid, Nip, Latibonit ak nan Lwès, te gen reprezantan KÒD ki te soti nan plizyè komin tankou : Potoprens, Petyonvil, Kafou, Delma, Taba, Pòsali, Kavayon, Plezansdinò, Akildinò, Gwomòn ak Plezansdisid. Te gen plizyè òganizasyon manm KÒD ki te prezan se : MOLEGHAF, OJPAP, PROTEINE, OIRDP, MPJD, OCDD, Potoprens jwèt pou ou ak FANM KÒD YO. Nan gwo fowòm sa a te gen anviwon 400 militan ki te prezan, pami yo se te manm KÒD, patizan, senpatizan ak zanmi KÒD yo. Twazyèm fowòm lan te derape, aprè pwopo Byenvini, prezantasyon plizyè reprezantan ak delege, aprè prezantasyon yon komite pwovizwa ki gen pou travay mete pati a nan tout 10 depatman peyi a epi òganize premye kongrè pati a. KÒD te prezante nasyon an yon pwopozisyon, yon altènativ revolisyonè devan plizyè medya tankou : Radyo Tele Timoun, Radyo Tele Galaksi, Radyo Karayib, Radyo Melodi, Radyo Twopik, Radyo Boukmann, Radyo Vizyon 2000, Radyo RCH 2000, Radyo Siyal, Radyo RD Plus. Aprè pwopozisyon KÒD la, te gen 3 zèdtan deba ak travay an atelye, te gen plizyè gwoup atelye sou non Makandal, Desalin, Bwa Kayiman, Pyesili, Peralt, Jean Domink, Anil Lwijis ak Rozalvo Bobo. Chak atelye te fè pwopozisyon pa yo, chak atelye te gen 3 minit pou te prezante rezolisyon yo te pran nan atelye pa yo. KÒD te prepare yon komisyon pou resevwa Rezolisyon atelye yo, yon komisyon ki te gen ladan l 5 kanmarad ki se : Oxygene David Thomas Jean Dieufaite Pierre Chaperon Chery Manette Avril Rodolph Senk kamard sa yo te gen pou te prepare Rezolisyon final twazyèm fowòm popilè KÒD la. Fò k nou raple w tou, te gen plizyè lòt òganizasyon zanmi KÒD ki te prezan, kèk nan yo se : MONOP,FOPARK, MECHAN, ANBAKE POU CHANJE, Twazyèm fowòm popilè Kòdinasyon Desalin (KOD) GRENADYE 07, MELA, UNNOH ak Batay Ouvriye. MEN REZOLISYON AN Jodi 14 avril 2015 nou menm nan KÒD , patizan ak senpatizan KÒD, nou reyini nan ‘’Bar de l’Ere’’ nan yon kalfou danjere, glise, nan yon moman ki gen twoub politik, nan yon moman sitiyasyon sosyal ak ekonomik mas yo ap fin depafini nèt, nan yon moman JETCO Shipping 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 6 Haiti Liberté/Haitian Times ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 gwo peyi enperyalis yo ap simaye zo eleksyon, nan yon moman peyi Etazini, Kanada ak Lafrans ap foure bouch yo byen fon na zafè entèn politik peyi a, nan yon moman okipasyon peyi a ap kontinye , nan yon moman aplikasyon politik neyoliberal la ap vale teren, nan yon moman kote peyizan yo ap mouri anba kolera MINUSTAH, nan yon kalfou kote ouvriye ap kontinye sibi eksplwatasyon nan men patron yo, nan yon moman tout pati politik ki te nan mobilizasyon pou kapote Martelly sou pouvwa kite mas yo pou kont yo nan wout mobilizasyon epi pran yo wout eleksyon-seleksyon ak Martelly. Noumenm nan KÒD jodia devan mas yo, nou pran desizyon pou nou akonpaye yo, kanpe bo kote yo epi kontinye pote revandikasyon yo jiskaske yo jwenn satisfaksyon. Nou menm nan KÒD ak plizyè òganizasyon prezan nan Fowòm lan jodi a nou pran rezolisyon sa yo : 1)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a, deside reprann chimen mobilizasyon an 2)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodia deside batay pou kapote Martelly ak Evans Paul sou pouvwa a 3)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodia, deside kontinye mennen batay kont okipasyon peyi a, kont prezans fos okipasyon an MINUSTAH 4)KÒD ak ansanm oganizasyon ki prezan jodi a, deside kontinye mennen batay kont politik Neyoliberal la kont piyaj min peyi a, kont degèpisman nan zile Ilavach, kont kay moun yo te kraze nan santvil peyi a Suite à la page (13) Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Perspectives L’insécurité: n’est-elle pas l’œuvre du pouvoir tètkale ? Par Isabelle L. Papillon P endant qu’on parle d’élections jour et nuit, le débarquement d’un bateau de drogue à la terminale de Varreux et la libération spectaculaire de deux chefs de gang, les bandits s’occupent à semer le deuil dans les familles haïtiennes. Au sein des habitants de la zone métropolitaine de la capitale, notamment dans les banlieues Nord, les bandits armés règnent en maitre et seigneur, comme si la Police n’existe plus. A Croix-des-Missions et à Croix-des Bouquets, les bandits armés attaquent les commerçants, les orphelinats et tous autres citoyens paisibles. Dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 avril passé, des individus armés ont pénétré par effraction dans le local du commerçant Francisque Denis. Ce dernier a été assassiné. Par la suite, les assaillants ont violé une jeune fille, volé de l’argent pour se retire en toute quiétude. Après la communauté religieuse, ce sont les orphelinats qui sont devenus la proie des bandits armés. Au moins, 2 orphelinats ont été attaqués par des malfrats dans la soirée du samedi 25 avril dernier. Ils ont violé des fillettes, agressé les responsables puis volé des objets importants. Les habitants ne savent à quel saint se vouer pour mettre fin à cette vague d’insécurité qui ne cesse de faire couler des larmes aux yeux. Ils ont fait savoir que même les policiers ont peur, puisque quand on procède à Woodly Ethéart alias Sonson La Familia des arrestations, quelques jours après ils sont libérés sous les yeux de tout le monde. La majorité des haïtiens estiment que la libération de plus de 300 bandits de grand chemin à la fin de l’année de 2014 sous prétexte de grâce présidentielle est la clef de voute qui fait remonter de tant de crans l’insécurité au point que personne n’est épargné. Des policiers, des journalistes, des commerçants et autres citoyens, tous sont régulièrement frappés par l’insécurité grandissante. La vassalisation de la justice par le régime tètkale depuis son arrivée au pouvoir contribue largement à cette flambée d’insécurité, du banditisme et de ce climat de violence dans le pays. La dernière action en date au niveau de la justice est la libération spectaculaire de deux chefs du gang Galil, Woodly Ethéart alias Sonson La Familia et Renel Nelfort, alias Renel Le Recif. C’est un message favorable que le gouvernement de facto-Macoute-GNBiste Martelly-Paul envoie aux bandits et aux chefs de gang. Le comportement des proches du pouvoir contribue également à la montée récurrente de l’insécurité. Par ailleurs, le dimanche 26 avril dernier, dans les parages de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) couramment appelé l’Hôpital Général, un policier CATEAM répondant au nom de Mackenson Denis, affecté au Palais national, a menacé à mort un médecin de service, François Berthony dudit centre hospitalier, suite à un accident de circulation. Après l’accident, le policier agresseur a fait chercher du renfort pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte de l’Hôpital à la recherche du médecin. Le policier Evens Joseph qui était en poste à l’Hôpital a été désarmé et agressé. L’instabilité politique que connait le pays depuis l’arrivée de SweetMicky au pouvoir facilite la montée de l’insécurité dans le pays ; quand d’un autre coté, le fonctionnement boiteux de la justice encourage les bandits dans leurs entreprises. Le comportement dépravé des détenteurs du pouvoir tètkale donne carte blanche aux bandits pour imposer leurs lois. La population est livrée à elle-même. Voilà donc dans quelle situation le peuple haïtien vit actuellement. Le peuple haïtien doit rester mobilisé et vigilant pour contrecarrer toute forme de complot des forces anti-changement. Tout moun ki aksepte prezans MINUSTAH nan peyi a se konze Peter Ronald Berlus M wen renmen mizik anpil sitou mizik kilti peyi mwen, mizik ki makonnen ak reyalite nap viv yo, men sa ki pi enpòtan pou mwen se Ayiti, se la tout kò mwen, tout nanm mwen vibré. Ayiti bay nesans ak yon pakèt moun nan domèn mizik, pami yo, gen anpil nan atis yo enplisitman ki DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience kontribye nan moun ke mwen ye jodi ya atravè zèv yo. Mwen grandi avek mizik Ansy Derose, e mizik Ansy yo, a chak fwa mwen tande yo, yo fè mwen reflechi an pwofondè, mwen remèsye Ansy Derose dèske nan vivan li, li pat janm chanje pozisyon li anvè Ayiti. Li transande ak Ayiti anndan li. Mwen renmen moun ki gen nanm e ki chante ak nanm. Mwen te fou pou Emeline Michel, men jounen jodi a foli ya transfòme an apresyasyon, paske mwen desu lè mwen wè Emeline Michel, Beethova Obas, James Germain aksepte patisipe nan yon inisyativ MINUSTAH ki rele : Trio de Voix pour la paix. Eske MINUSTAH gen ase kredibilité anndan peyi ya pou pwojte lapè bay pep la, pandan ke MINUSTAH ki se lamé miltinasyonal ki okipe Ayiti e ki komèt anpil masak sitou sou pep nan katye defavorize yo? Se yon ensilt lè mwen wè Eme- PAUL J. JOURDAN Menez Jean-Jerome ATTORNEY AT LAW 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Attorney at Law Real Estate Immigration-Divorce Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Communiqué de presse de la Conférences des pasteurs Haïtiens (COPAH) L a Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) est profondément préoccupée par la décision des autorités haïtiennes qui, par un procès d’exception, ont blanchi et facilité la libération de deux proches du pouvoir en place, Woodly Ethéard, alias Sonson la familia et Renel Telfort alias Renel le Récif, tous deux accusés de kidnapping, de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Il s’agit d’une prime à l’impunité qui, depuis quelque temps, a été institutionnalisée en Haïti. Compte tenu de la façon et les circonstances dans lesquelles ce pseudo procès a été préparé, tout semble indiquer qu’il a été organisé uniquement pour libérer les deux hommes. Ce procès à caractère exceptionnel constitue une honte et un scandale de trop pour l’appareil judiciaire déjà fortement vassalisé par le pouvoir en place éclaboussé par d’autres scandales. Il est même dit qu’une réunion a eu lieu au Palais National la veille dudit procès en vue de passer des instructions aux autorités judiciaires impliquées dans la forfaiture du 17 Avril 2015. Le caractère sélectif et expéditif du procès vient confirmer une fois de plus le niveau d’asservissement de la justice haïtienne par le pouvoir politique qui s’en est servi à volonté, soit pour persécuter ses adversaires soit pour protéger ses proches impliqués dans des dossiers louches. Une fois de plus, la justice a été avilie. Jamais dans l’histoire récente d’Haïti la justice n’a été aussi décriée et affaiblie. Les pratiques de justice sélective et d’exception mises en œuvre dans le cadre du traitement de plusieurs affaires mettant en cause des proches du pouvoir en place constituent une menace grave sur l’avenir du fragile processus démocratique et de l’Etat de droit en Haïti. Pire encore, ces pratiques tendent à transformer la justice en une véritable source d’insécurité pour l’ensemble de la société. Les victimes et leurs proches, les policiers qui arrêtent les bandits ont de quoi s’inquiéter pour leur sécurité dans la mesure où les bandits sont les mieux protégés. Avec l’évasion spectaculaire de plus de trois-cents (300) prisonniers de la prison civile de la Croix-desBouquets le 10 août 2014 dont seuls quelques-uns ont été rattrapés, la grâce présidentielle accordée en décembre 2014 à plus de trois-cents (300) prisonniers dont des bandits notoires, on est en droit d’être plus inquiet pour l’avenir. Il est vrai que le commissaire du gouvernement qui représentait la société lors du procès du 17 Avril a été mis à pied ; mais, cette décision ne suffira pas à réparer les préjudices causés à la fois à l’appareil judiciaire et à la société. Etant considéré comme un fusible, le commissaire du gouvernement a sauté. La décision de blanchir les inculpés du gang Galil a été prise au plus au niveau de l’Etat. Enfin, la COPAH appelée à la conjugaison des efforts des forces démocratiques du pays afin de faire échec aux initiatives du pouvoir en place destinées à démanteler toutes les institutions du pays. Le banditisme, légal ou pas, ne doit, sous aucune forme, être accepté comme normal dans notre société. Au contraire, il doit être combattu sous toutes ses formes pour éviter que le pays ne se transforme en un Etat bandit. Rév. Ernst Pierre Vincent Président Rév. Tranquilus Dénavard Secrétaire général Port-au-Prince, le 21 Avril 2015 line Michel, Beethova Oba ak James Germain ap sipòte e kolabore nan aktivite MINUSTAH. Eske yo bliye nan vil okap, MINUSTAH pann Gerald Jean Gilles nan lakou yo nan mwa septanm 2010? Eske yo pat okouran ke 5 ajan Uruguayen MINUSTAH te matirize e vyolé Johnny Jean? Pandan 11 ané prezans MINUSTAH an Ayiti, nou paka konte konbyen ka vyol yo komèt sou sitwayen nou yo. Depi MINUSTAH/L'ONU nan peyi ya, kisa yo janm regle pou kwape ensekirite ak enpinité? A chak fwa dat manda MINUSTAH pral rive nan tèm li, nou remake vyolans lan ogmante a 100 mil a lè nan 4 kwen peyi ya, pi presizeman nan katye defavorize yo. Nan mwa oktob 2010 lan, twoup Nepalais sou lobedyans MINUSTAH/L'ONU komèt youn nan pi gwo krim kont pep ayisyen an aprè pil ak pakèt krim yo te fè deja, kote yo kontaminen dlo nan vale latibonit lan, plato santral jouktan li vini kontamine tout peyi ya, lakoz plus ke 8000 moun mouri e kite plus ke 1 milyon ayisyen ap viv ak virus KOLERA. Malgre ekspè lòt peyi fè tout kalite tès e pwouve ke se MINUSTAH ki detwi Ayiti ak KOLERA, MINUSTAH pa janm vle dedomaje viktim yo, e menm vini an èd ak viktim yo. Okontrè se deresponsabilize yo vle deresponsabilize tèt yo nan zak jenosid sa. Map mande ak ki moral pou MINUSTAH/L'ONU ap fè pwopagann pou : Trio de Voix pour la paix. Mwen se enmi fawouch MINUSTAH e tout moun ki kontribye ak MINUSTAH nan yon fason ou on lòt, mwen konsidere moun sa yo kòm enmi Ayiti, moun sa yo se konzé. Pa bliye kreyon listwa pa gen gòm. Mwen sonje nan lané 1991 peryòd premye koudeta, Michel François tap reye an mèt e sèyè, Mizik mizik te soti nan kanaval, Emmanuel Obas ki te chantè vedèt Mizik Mizik, Beethova Obas pat padone Emmanuel Obas pou patisipasyon li nan kanaval lamé ya, e sa te lakoz Beethova te pase anpil tan li pat ni an amoni, ni kominike ak Emmanuel, paske li twouve se te yon dezonè pou Emmanuel Obas aksepte patisipe nan kanaval lamé, paske papa yo se te yon ansyen militè e se pwop militè parèy li ki te pran vi papa yo, RIP mesye Obas. Mwen te renmen lojik Beethova ki te kanpe ankwa kont patisipasyon Manno nan kanaval lamé ya. Mwen te renmen fredone ti mizik Beethova Obas ki di: "kote moun sa yo pile, se lòbèy, se traka", sitou lè Beethova di "Lamé se fatra" jounen jodi mwen sezi wè Beethova Obas kap patisipe nan inisyativ MINUSTAH ki se yon lamé miltinasyonal KOLERA. Poukisa James Germain, Emeline Michel, Beethova Obas pat fè yon feso, pou yo fè yon pledwaye pou fòse MINUSTAH pran responsablite e dedomaje fanmi viktim Kolera yo. Tout moun ki aksepte prezans MINUSTAH nan peyi ya se konze, e tout moun ki aksepte bay MINUSTAH kote pou yo abite sou tè papa Dessalines nan, merite pou yo repiye yo. olye pou MINUSTAH ap planifye vye toune demagog li ya ki rele: "Trio de Voix pour la paix". Li tap fè Ayisyen byen si li te ale kite Ayiti anpè. Pa bliye lajan paka achté Souverènté, Diyité, Pèsonalité, ak Konesans. Viv Ayiti! VIJILANS ak REZISTANS ! Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives La souveraineté de l’Etat à l’épreuve des droits de l’homme comme expression d’une idéologie Par Me Clément NOEL, Av.2ème partie et fin A insi, la diplomatie chinoise a pris une résolution qui traduit son aversion pour la question des droits de l’homme en affirmant : « nous ne permettrons à quiconque de se servir des droits de l’homme pour nous imposer son propre système politique et ses propres valeurs, et en aucun cas nous ne lui permettrons de s’ingérer dans nos affaires internes ». Car, en réalité, la question des droits de l’homme devrait être prise en charge par un Etat, vu qu’il est non seulement souverain, mais encore il dispose d’une compétence exclusive et singulière, appelée sous la plume de Serge SUR « la compétence de la compétence », qui est un droit absolu d’auto organisation. D’ailleurs, les Traités de Westphalie de 1648, bien avant l’adoption du Traité de Versailles en 1919, ont évoqué un ensemble de principes directeurs encadrant les relations internationales modernes, à savoir « le principe de l’inviolabilité de la souveraineté nationale », « le principe de la non-ingérence dans les affaires d’autrui » et celui de l’équilibre des puissances( tout Etat, petit ou grand, a la même importance sur la scène internationale).Par application de ces principes directeurs découlant de ces traités dont on vient de faire mention, on peut admettre, avec raison, qu’ils marquent l’émergence de la question de la souveraineté des Etats comme règle fondamentale du droit international. Toutefois, il a fallu attendre la fameuse année 1945, toute suite après la deuxième guerre mondiale, pour voir ces principes westphaliens intégrer la Charte des Nations Unies. Dans cette Charte étant l’affirmation des droits de la personne humaine et ayant déplacé vraisemblablement le centre de gravité de tout le système juridique international, il est précisé, aux termes des articles 2-7, que : « les nations unies ne sont pas autorisées à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat ». Partant, aucune instance étrangère ne devrait s’arroger le droit d’indiquer le chemin à emprunter en matière de la protection de ces droits à un Etat souverain. Malheureusement, cette même année a favorisé tristement la disparition scandaleuse et intenable des prin- vlc auto repair • Engines • Transmissions • Brakes • Starters • Oil Change • Alternators • Inspections 547 Albany Ave.Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! cipes westphaliens, sous la couverture des droits de l’homme, avec la prolifération des traités entre les Etats du monde occidental. En réalité, avec cette approche purement idéologique qu’on se fait de la question de droits de l’homme, la souveraineté de l’Etat se trouve heurtée à une situation d’entrave se traduisant comme une sorte d’impedimenta à son plein et entier exercice ; et ce, sous prétexte que l’exercice de cette souveraineté ne doit constituer une contrariété aux droits de l’homme. Ce faisant, la dimension absolue dont est revêtue cette dernière s’inscrit dans un processus d’effacement continu pour ouvrir la voie à une forme de souveraineté, appelée « souveraineté relative ». La relativisation de la souveraineté d’un Etat nait du fait que l’Etat, personne morale de droit public et détenteur d’un pouvoir légal reconnu sur le plan international, se trouve obligé d’adopter ou de singer les normes juridiques internationales qui, à leur tour, intègrent la législation interne du pays, et ceci peu importe la procédure de la réception de ces normes dans le droit interne. L’Etat, une fois signé ces normes, doit obligatoirement les respecter. Car, il est question des obligations internationales de l’Etat auxquelles il doit nécessairement obéir. Cela est consacré par un principe en droit international public appelé « le pacta sunt servenda ». Ce qui signifie que les traités ou conventions relatifs aux droits de l’homme, une fois signés et ratifiés, l’Etat a l’impérieuse obligation de les respecter. Il va sans dire que cela exerce une contrainte certaine sur la souveraineté d’un Etat, puisque le fait par ce dernier de le signer traduit non seulement son engagement vis-à-vis de la communauté internationale, mais surtout sa volonté de protéger et de garantir l’exercice des droits insérés dans les Traités. Par ailleurs, il est vrai que l’Etat, théoriquement en vertu de la doctrine du droit international appelé « le volontarisme de l’Etat », n’est pas forcé à signer des conventions juridiques internationales, d’ailleurs la Cour Internationale de Justice affirme : « Un Etat ne peut, dans ses rapports conventionnels, être lié sans son consentement », mais, dans les faits, il peut se voir imposer une norme de droit international non seulement qu’il n’a pas signée, mais encore qui peut ne pas représenter un intérêt majeur pour lui. C’est le cas des TECHNIC DRIVING SCHOOL LEARN TO DRIVE CAR, BUS, TRACTOR TRAILER 718.363.2873 Car & Limo Service • 24 Hour Radio Dispatched • Fast Response • All Airports 528 Empire Blvd., Bklyn, NY 11225 718.771.2299 8 30 HRS BASIC DRIVER COURSE CPR & FIRST AID TRAINING 5 HR CLASSES 6 HR DEFENSIVE DRIVING 19A CERTIFICATION 1207 ROGERS AVENUE BROOKLYN, NY 11226 718.282.7792 Haiti Liberté/Haitian Times normes internationales impératives connues sous le principe du« jus cogens ». Plus concrètement, il va de soi qu’avec la signature des Traités dans le domaine des droits de l’homme, cette notion constitue une entrave relative au respect de la souveraineté dès qu’on s’en sert pour contrôler un Etat souverain, puisqu’il ne saurait prétendre adopter une norme juridique contraire à une norme de droit international. De ce point de vue, ils sont une arme mise entre les mains de la communauté internationale, plus particulièrement les grandes puissances étrangères pour contrôler les petits pays, en témoigne la question de la diplomatie des droits de l’homme, une diplomatie caractérisée par un rapport de force, et qui se veut, comme l’a écrit Bernard Badie: «un rendez-vous du cynisme, de l’hypocrisie, des manipulations, de la soumission et de la domination ». Cette dimension internationale est certes l’affirmation de l’épanouissent de ces droits, mais elle n’est que l’expression d’une couverture idéologique crasseuse et édentée, car elle ne tient pas compte des particularités culturelles, religieuses, ethnographiques et sociales de chaque pays, sous prétexte qu’ils sont universels, et donc on doit absolument les imposer aux petits pays. Vus sous cet angle, ils sont un instrument idéologique« au service des intérêts géopolitiques » des grandes puissances. Force est de se rendre à l’évidence que la question de droits de l’homme scelle avec son sceau de légalisation l’inégalité de puissance. Cette situation de la manipulation dont sont l’objet les droits de l’homme par rapport à la souveraineté crée une sorte de dilemme insurmontable et encombrant, mais combien nécessaire et incitatif, qui surpasse celui de Corneille au 17eme siècle. Etant donné que la souveraineté absolue est devenue, de nos jours, très problématique, vu qu’aucun pays ne saurait évoluer en autarcie, c’està-dire qu’il est obligé d’entretenir des relations, à multiples dimensions, avec d’autres pays, lesquelles relations ont une incidence sur la souveraineté de l’Etat. Pour le dire autrement, ce concept de souveraineté absolue apparait, à ce titre, illusoire, utopique, voire farfelue. Car elle est en train de subir la loi de la question de droits de l’homme. En effet, ces derniers ne sont que l’expression de « l’impérialisme de la culture occidentale », comme dit Amartya Sen. Autrement dit, les droits de l’homme qui privilégient, dans leur ontologie, la dignité sacrée et la rationalité dont l’être humain est porteur, ne sont devenus purement et simplement qu’une affaire d’idéologie façonnée et manipulée diplomatiquement par les grandes puissances pour mieux asseoir leur hégémonie au détriment des petits pays. C’est donc une forme de néocolonialisme maquillé auquel ces derniers sont en proie. En conclusion, après tout ce qui vient d’être évoqué, on peut donc dire que la question de la souveraineté de l’Etat est dépouillée totalement de son caractère absolu. Cela est dû au fait qu’il ne revient plus à l’Etat de déterminer quelle norme du droit adoptée en fonction de ses propres priorités. Cela doit se faire de préférence en fonction des exigences des droits de l’homme imposées par la communauté internationale qui s’en accapare au nom d’une prétendue éthique fondée sur la dignité humaine. En effet, il convient de s’inscrire dans un processus consistant à redéfinir le concept de souveraineté de l’Etat. Cette redéfinition ne fait qu’animer la flamme mortelle des droits de l’homme, Suite à la page (13) 25 vérités sur le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa Le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa Par Salim LAMRANI Suite et Fin L’opposant cubain participe au Sommet des Amériques les 10 et 11 avril 2015 au Panama et portera la parole de Washington, son principal soutien. 14 - Pour Manuel Cuesta Morúa, l’hostilité des Etats-Unis vis-à-vis de Cuba est une fabrication des autorités de La Havane : « Le gouvernement cubain a construit un ennemi formidable pour masquer un régime autoritaire [10] ». Ainsi, l’invasion de la Baie des Cochons de 1961, la menace de désintégration nucléaire en 1962, le financement du terrorisme contre Cuba (3 478 décès et 2 099 handicapés à vie), les sanctions économiques, l’agression politique, diplomatique et médiatique ne sont qu’un « mur narratif » inventé par « le régime cubain ». 15 - Selon lui, la politique des Etats-Unis vis-à-vis de La Havane depuis 1959 a « aidé à mettre en relief le thème des droits de l’homme à Cuba [11] ». 16 - Manuel Cuesta Morúa soutient la loi d’Ajustement cubain adoptée par le Congrès des Etats-Unis en 1966, destinée à fomenter l’émigration illégale et la fuite des cerveaux. Unique au monde, elle stipule que tout Cubain qui entre légalement ou illégalement aux Etats-Unis, pacifiquement ou par la violence, après le 1er janvier 1959, obtient automatiquement au bout d’un an et un jour le statut de résident permanent. Pour le dissident, l’élimination de ladite législation « serait contre-productive… pour le contrôle du flux migratoire [12] ». 17 - Manuel Cuesta Morúa minimise l’impact des sanctions économiques contre la population cubaine. Selon lui, il s’agit d’un simple « embargo » et non pas d’un « blocus », omettant de signaler ainsi le caractère extraterritorial, c’est-à-dire contraire au droit international, de l’état de siège imposé à l’île depuis 1960 [13]. 18 - Le dissident cubain est proche des cercles de pouvoir étasuniens. Il a ainsi été auditionné au Sénat, à l’invitation du sénateur Marco Rubio, farouche opposant à tout rapprochement avec Cuba, et a exigé que l’on cesse « accuser le voisin du Nord pour les problèmes de l’île [14] ». Selon lui, les sanctions économiques sont une excuse utilisée par le gouvernement cubain pour justifier les difficultés du pays, prenant ainsi le contre-pied de la communauté internationale qui a condamné en 2014, à une écrasante majorité de 188 voix contre 2 (Etats-Unis et Israël), pour la 23ème année consécutive, l’état de siège imposé aux Cubains, qui constitue le principal obstacle au développement de l’île. 19 - Selon Cuesta Morúa, le rapprochement entre Washington et La Havane constitue une « victoire stratégique des Etats-Unis face au gouvernement cu- bain [15] ». Le Président Obama, quant à lui, ne partage pas cet avis et reconnaît que la politique d’hostilité vis-à-vis de Cuba est un échec total : « Nous allons mettre un terme à une approche obsolète qui a échoué pendant des décennies à promouvoir nos intérêts. […] Aucune nation ne nous a rejoints dans l’imposition de ces sanctions […] Après tout, ces 50 dernières années ont montré que l’isolement n’a pas marché. Il est temps d’adopter une nouvelle approche. […]. La politique américaine vis-à-vis de Cuba a isolé les Etats-Unis de ses partenaires régionaux et internationaux, a limité [la] capacité d’influence à travers le continent américain [16] ». John Kerry, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, est sur la même longueur d’onde : « Non seulement cette politique a échoué […], mais elle a également isolé les Etats-Unis au lieu d’isoler Cuba [17] ». 20 - Le dissident cubain est un grand admirateur du modèle étasunien. Selon lui : « le modèle de succès et de bien-être, et pas seulement pour la génération de nos enfants, se trouve aux Etats-Unis. Beaucoup de nos parents et grands-parents s’y rendent pour s’insérer dans la généreuse structure de sécurité sociale que ce pays offre aux personnes âgées [18] ». Peu importe si tous les indicateurs contredisent cette affirmation. A titre d’exemple, selon les statistiques officielles, alors que les Etats-Unis sont le plus riche pays au monde, pas moins de 14,5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit 45,3 millions de personnes. De la même manière, 19,9% des enfants de moins de 18 ans souffrent de la pauvreté [19]. 21 - Manuel Cuesta Morúa dénonce les pays de la Nouvelle Amérique latine, à savoir le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie, le Nicaragua, le Brésil et l’Argentine, et fustige « l’antiaméricanisme historique de la région [qui] retarde la défense intègre des valeurs démocratiques dans l’hémisphère [20] ». Selon lui, aucun des présidents arrivés au pouvoir lors de scrutins reconnus pour leur transparence par les institutions internationales ne sont légitimes : « Croit-on vraiment que la Kirchner, les Lula, Correa, Morales, Ortega et Maduro sont démocrates ? ». 22 - En revanche, le dissident cubain salue l’Organisation des Etats américains, « unique organisation qui dispose de mécanismes consolidés, avec une référence et une expérience traditionnelle [21] ». Pourtant, cette entité, traditionnellement soumise aux Etats-Unis au point d’être surnommée le « Ministère des colonies », suscite un rejet croissant en Amérique latine, au profit de nouvelles structures d’intégration basés sur l’égalité souveraine et la réciprocité telle que la Communauté des Etats d’Amérique latine et de la Caraïbe (CELAC) fondée en 2011, qui regroupe les 33 pays du continent américain – au-delà des différences politiques et idéologiques – à Suite à la page (13) Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 This Week in Haiti Has the Release of Accused Criminals Fueled Haiti’s Latest Crime Wave? By Isabelle L. Papillon T he release of a number of high profile accused criminals has been followed by a spike in crime, especially in the capital’s northern suburbs. On Apr. 17, the government stirred outrage when it released Woodly Ethéart alias Sonson Lafamilia and Renel Nelfort alias Renel le Récif, both of whom were accused of kidnapping at least 17 people and netting some $1.49 million in ransoms. Although the Justice Ministry feigned consternation, filed an appeal, and fired prosecutor Kherson Darius Charles after the irregular ruling, most Haitians believe that government authorities orchestrated the release of Ethéart, who is a long-time friend and business associate of President Michel Martelly. The release comes after over 300 alleged bandits were freed at the end of 2014 under the pretext of a presidential pardon. Meanwhile, on Mar. 2, Justice Minister Pierre Richard Casimir announced “Operation Punch,” which aims to empty more prisoners from Haiti’s overcrowded prisons. The releases, both those planned and done, seem to have spurred a crime wave. In the towns of Croix- des-Missions and Croix-des Bouquets north of Port-au-Prince, gunmen have carried out a series of attacks. On the night of Apr. 22, gunmen broke into the home of Francisque Denis, a merchant, whom they murdered. The assailants then raped a girl, stole money, and calmly left without any police intervention. Then on the evening of Apr. 25, thugs attacked at least two orphanages. They raped girls, beat up those running the orphanages, and stole several valuables. People feel that even the police are afraid. When the police sometimes make arrests after a crime, the bandits are often released a few days later in front of everyone. And sometimes, the police are the problem. On Apr. 26, following a traffic accident, a counter-ambush team (CAT) police officer named Mackenson Denis, assigned to the National Palace, threatened with death Dr. François Berthony, who was on duty at the Hospital of the State University of Haiti (HUEH), commonly called the General Hospital. After the accident, Officer Denis sought back-up to get into the hospital in search of the doctor. Policeman Evens Joseph, who was providing security at the hospital, was disarmed and assaulted. Accused kidnappers Woodly “Sonson La Familia” Ethéart (left) and Renel “Le Récif” Nelfort were released in a highly irregular two-hour hearing on Apr. 17, provoking shock and outrage. HBO’s Vice Follows the Money in Haiti crete, roofs that are not properly attached and broken sanitation system that causes sewage to flood the area during rains. Both USAID contractors involved have been suspended from receiving further contracts while a legal investigation is being conducted. With only around 9,000 new homes built by international donors and NGOs since the earthquake, hundreds of thousands of residents have taken to the outskirts of Port-auPrince, to an area known as Canaan, without government services or infrastructure of any kind. While little has been done to address the burgeoning crisis, from the hills of Canaan, one can see a new $18 million sports complex built by the Olympic Committee. Johnston tells Gandhi that while billions were spent, much of the funds went to the short-term emergency response, which left little lasting impact. Meanwhile, Haitian organizations were largely bypassed in favor of beltway firms. “The big question that’s been on everyone’s mind is where did the money go? And I think that’s when we enter this sort of ‘black box’,” Johnston says in the episode. “For every dollar that USAID spends, less than a penny actually goes directly to any Haitian organizations,” he added. Yesterday, the Chronicle of Philanthropy published an interview with Gandhi. “Do we understand what aid is, for real? And is there really a system of accountability that is out there?” Mr. Gandhi told The Chronicle. “I think the answer is no, after being in Haiti and seeing how money was spent there.” HAÏTI EN ONDES & SÉRUM VÉRITÉ HBO’s Vice correspondent Vikram Gandhi (left) interviewing Haitian economist Camille Chalmers in Haiti. Vice sharply criticizes the shortfalls of U.S. aid in Haiti. By Center for Economic and Policy Research (CEPR) V ikram Gandhi, VICE on HBO correspondent traveled to Haiti to see just what happened with the $10 billion in aid pledged after the earthquake that occurred more than five years ago. The episode aired at 11 PM EST on Apr. 24. In a sneak peek, Gandhi goes to the site of a housing expo held in 2011. Organized by the Interim Haiti Reconstruction Commission led by Bill Clinton, the expo was meant to showcase model homes that could be built across the country. With more than a million made homeless, and hundreds of thousands of homes damaged or destroyed, providing new housing was seen as key to “building back better.” “If we do this housing properly, it will lead to whole new industries being started in Haiti, creating thousands and thousands of new jobs and permanent housing,” Clinton stated after the earthquake. But, as Gandhi shows, the expo never had the intended impact. Instead, the homes were abandoned and left to decay. Now, years later, the model houses have been occupied by residents, creating a new community in the rubble of the international community’s broken promises. Gandhi speaks with CEPR Research Associate Jake Johnston, who explains how the U.S.’ premier aid agency, USAID, had an ambitious plan to build some 15,000 houses. Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 But while costs nearly doubled to over $90 million, currently only 2,600 are planned and only 900 have been built thus far. USAID is no longer involved in new housing construction. Seven hundred and fifty of the 900 houses were built far from the earthquake, in Caracol, the site of the international community’s flagship reconstruction project, the Caracol Industrial Park. Since the filming of the VICE investigation, more information has to come to light about the houses in Caracol. While residents are being asked to pay rent and eventually take ownership of the houses, internal assessments conducted by the Army Corp of Engineers and USAID revealed that the houses were poorly constructed, with substandard con- Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m. Deux heures dʼinformation et dʼanalyse politiques animées par des journalistes chevronnés haïtiens à la pointe de lʼactualité tels: Guy Dorvil, Henriot Dorcent, Bedwit Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis, Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti Liberté, Kim Ives. En direct avec Jean Claudel Merismas depuis Haïti. Soyez à lʼécoute sur Radyo Panou, Radyo Miramar, et plusieurs autres stations à travers le monde. Haiti Liberté/Haitian Times 9 ENTRETIEN DU PRÉSIDENT SYRI QUOTIDIEN SUÉD Le Président syrien, Bachar al-Assad, a accordé une entrevue télévisée au quotidien suédois Expressen. Elle a été publiée en anglais et en arabe par l’Agence syrienne Sana, le 17-18 avril dernier. Voici la traduction du texte intégral à partir de la version anglaise originale. Question 1 : Monsieur le Président, je tiens à vous exprimer mes plus sincères remerciements et ceux du quotidien Expressen pour nous avoir accordé cet entretien. Merci beaucoup. En ce moment même, l’organisation terroriste EIIL, et même Al-Nosra, ont envahi le camp de réfugiés d’Al-Yarmouk, alors qu’Al-Nosra qui contrôlait la frontière syro-jordanienne a pris le contrôle de Idleb. Comment décririez-vous la gravité de la situation actuelle ? Le Président Al-Assad : Lorsque vous parlez de terrorisme, c’est toujours grave, parce que le terrorisme est toujours dangereux, n’importe quand, n’importe où, et peu importe comment il se manifeste. Il en est toujours ainsi, non seulement pour l’exemple que vous venez de mentionner qui n’est finalement que l’une de ses manifestations. C’est un long processus qui a commencé depuis des années, bien avant la crise en Syrie. Le terrorisme est grave et dangereux car il n’a ni frontières, ni limites. Il pourrait frapper n’importe où. Ce n’est pas un problème local. Ce n’est même pas un problème régional. C’est un problème mondial et c’est pourquoi il est toujours dangereux. Dans notre cas, disons que le danger est pire qu’ailleurs, non seulement à cause de la situation militaire que vous évoquez dans votre question, mais parce que le fait est qu’il bénéficie d’une couverture politique de la part de nombreux pays, de nombreux dirigeants et hauts fonctionnaires, notamment en Occident. Au tout début, nombre de ces responsables n’ont pas vu la réalité de la situation. Et aujourd’hui, cette réalité est devenue encore plus dangereuse, en raison du non respect du droit international et faute d’une organisation internationale efficace qui protégerait un pays contre un autre pays utilisant des terroristes pour le détruire par procuration. C’est ce qui se passe en Syrie. Par conséquent, je vous répondrai par l’affirmative. Oui, la situation est dangereuse ; mais, en même temps, réversible. Aussi longtemps qu’elle restera réversible, il ne sera pas trop tard pour y remédier. Avec le temps, elle deviendra d’autant plus grave que les terroristes auront endoctriné les cœurs et les esprits. Question 2 : Sauf qu’ils envahissent davantage de zones en Syrie. L’Armée et les Forces syriennes seraient-elles affaiblies ? Le Président Al-Assad : C’est là une répercussion natu- relle et normale pour n’importe quelle guerre sur n’importe quelle armée, aussi forte et moderne soit-elle. Elle sape et fragilise n’importe quelle société dans tous ses aspects, son économie, son moral, et évidemment son Armée en tant que partie de cette société. Question 3 : Mais l’Armée est-elle plus faible qu’avant ? Parce que l’année dernière, nous avions constaté du gagnant-gagnant en votre faveur, du côté de l’Armée. Vous contrôliez davantage de zones du Qalamoun et ailleurs. Et aujourd’hui, par exemple, ils ont pris Idleb. Le Président Al-Assad : Ceci n’est pas directement lié au fait que l’Armée soit plus ou moins forte ou affaiblie. Comme je viens de le dire : toute guerre sape n’importe quelle armée, c’est le cours normal des événements. Dans notre cas, si vous analysiez la situation sur les quatre dernières années, vous constateriez des hauts et des bas. Parfois vous gagnez, parfois vous perdez, et cela dépend de nombreux critères ou facteurs, certains spécifiquement nationaux d’ordre interne ou militaire, d’autres en relation avec le niveau de soutien dont bénéficient les terroristes. S’agissant du récent exemple d’Idleb, le facteur déterminant a été l’énorme support fourni par la Turquie aussi bien du point de vue logistique que militaire et, bien sûr, le soutien financier RED HOOK SHIPPING Boxes ● Barrels ● Containers ● Vehicles Direct shipping from Brooklyn, NY to Haiti We own 3 ships: Sloman Rover, Trans Gulf & Glamor. Direct to Port-au-Prince, Miragoâne & St. Marc Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne et le journaliste de l’Expressen fourni par l’Arabie saoudite et le Qatar. Question 4 : C’est là une information ou une opinion ? Le Président Al-Assad : Une information. Ils sont tous apparus comme une seule armée. Dans cette bataille d’Idleb, les terroristes d’Al-Nosra faisant partie d’Al-Qaïda, le gouvernement ou les institutions et les services du renseignement turcs, ont agi comme une seule et même armée. Par conséquent, votre exemple ne dépendait pas de l’affaiblissement de notre Armée, mais du soutien apporté aux terroristes par la Turquie. Question 5 : Il y a quatre ans, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite, avaient leur agenda. Est-ce que cela a changé ? Ont-ils changé cet agenda ? Le Président Al-Assad : Tout d’abord, ce ne sont pas des pays indépendants, de sorte qu’ils ne peuvent pas avoir leur propre agenda. Ils ont leur propre comportement borné, vindicatif ou haineux, parfois mis à profit pour servir d’autres agendas. Ici, soyons francs, et disons qu’il s’agit plus particulièrement de celui des États-Unis. Nous ne pouvons donc pas dire qu’ils ont leur propre agenda. En revanche, nous pouvons dire qu’ils n’ont pas changé. Ils soutiennent toujours les mêmes terroristes, leur comportement n’étant pas lié à la crise en Syrie. Ils ont soutenu les terroristes en Afghanistan, ils ont soutenu l’idéologie wahhabite et l’extrémisme qui a récemment conduit au terrorisme en Europe. Depuis des décennies, ils soutiennent la même idéologie et les mêmes factions sous différents noms et labels en Syrie. Rien n’a donc changé, car c’est leur comportement naturel. Question 6 : De quelle idéologie parlez-vous ? Le Président Al-Assad : De l’idéologie wahhabite qui constitue la base de tout terrorisme dans le monde. Ces dernières décennies, aucune opération terroriste au Moyen-Orient et dans le monde n’a échappé à cette idéologie. Tout terroriste fonde sa doctrine sur l’idéologie wahhabite. Question 7 : L’idéologie wahhabite est liée au « 11 septembre » ainsi que tous les groupes terroristes. Les ÉtatsUnis ne sont-il pas au courant de ce lien et continuent à soutenir l’Arabie saoudite ? Le Président Al-Assad : C’est une question très importante puisque dans les années 1980, les États-Unis désignaient ces mêmes groupes d’Al-Qaïda et de Talibans, en Afghanistan, de « Saints combattants » [Holy fighters]. C’est ainsi qu’ils étaient présentés par le Président Bush. Ce n’est qu’après le 11 Septembre 2001 qu’ils les ont qualifiés de terroristes. Le problème avec les États-Unis et, bien sûr avec certains responsables occidentaux, c’est qu’ils pensent pouvoir utiliser le terrorisme comme une carte en poche, une carte politique. En fait, le terrorisme est tel un scorpion ; dès qu’il aura une chance de vous mordre, il le fera. Par conséquent, ils sont au courant, mais n’ont pas mesuré le danger de l’usage du terrorisme comme carte politique. Question 8 : Monsieur le Président, une délégation officielle syrienne et une partie de l’opposition se sont récemment réunies à Moscou. Cette rencontre a-t-elle débouché sur un quelconque résultat positif ? Le Président Al-Assad : Oui. Nous pouvons dire oui, parce qu’alors que, comme vous le savez, elle a été précédée de nombreuses autres rencontres. C’est la première fois que l’on est parvenu à un accord sur certains principes de base pour le futur dialogue inter-syrien. Nous ne les avons pas encore finalisés, le calendrier étant très chargé et faute de temps. Deux jours de dialogue entre les représentants de l’opposition, suivis de deux jours de dialogue avec les représentants du gouvernement, d’où quatre jours qui n’ont pas été suffisants pour finaliser le calendrier. Mais une percée, même partielle, signifie que la prochaine rencontre sera prometteuse quant à un accord complet sur les principes du dialogue en vue d’une solution syrienne au conflit. Question 9 : Ce que vous dites, Monsieur le Président, est très important étant donné que l’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Staffan de Mistura, est en train de planifier une série de consultations qui devraient débuter en mai, ou en Juin, pour tenter de trouver un terrain d’entente entre les principaux États ayant un intérêt dans le conflit. Qu’en pensezvous ? Le Président Al-Assad : Je suis d’accord avec De Mistura sur ce point, parce qu’il n’est ni logique, ni objectif, de con- Citadelle Bar Lounge Fine Food • Events • Catering Spencer Cinéus, CEO 9230 Avenue L, Brooklyn, NY 11236 718.975.0176 Red Hook Terminal, 70 Hamilton Ave., Brooklyn, NY 11231 Phone: 718.855.1555 • Fax: 718.855.1558 www.redhookshipping.com 10 Haiti Liberté/Haitian Times Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 IEN BACHAR AL-ASSAD AVEC LE DOIS EXPRESSEN ! Plus de 3 millions de Syriens, de déplacés ou de réfugiés ont fui la guerre selon des chiffres publiés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) sidérer que le conflit est purement interne et entre factions syriennes. En fait, le problème n’est pas très compliqué, mais il l’est devenu en raison de l’intervention extérieure, et tout plan que vous voudriez appliquer dans le but de le résoudre sera voué à l’échec à cause de cette ingérence extérieure. C’est ce qui s’est passé à Alep quand les Turcs ont invité les factions de terroristes, qu’ils soutiennent et dirigent, à refuser de coopérer avec De Mistura. Je pense donc qu’il est parfaitement conscient que s’il n’arrive pas à convaincre ces pays de cesser leur soutien aux terroristes et de laisser les Syriens résoudre leur problème, il ne réussira pas. Question 10 : Quelle est votre opinion sur les efforts de De Mistura ? Le Président Al-Assad : Nous avons discuté ensemble de son plan pour Alep, lequel s’est révélé compatible avec nos efforts pour la réconciliation [Mousalaha] dans plusieurs régions syriennes. C’est un domaine où nous avons pu réussir et où nous pouvons mieux faire encore, à partir du moment où les gens reviennent vers la normalité, bénéficient de l’amnistie gouvernementale et déposent leurs armes… Le plan de De Mistura repose donc sur ce même principe de réconciliation. C’est pour cela que nous l’avons soutenu dès le début et que nous continuons à le soutenir. Question 11 : Monsieur le Président, la Suède est le seul pays d’Europe qui accorde un droit de séjour permanent aux personnes qui fuient la guerre en Syrie. Qu’est-ce que cela signifie pour vous, et comment voyez-vous la politique suédoise ? Le Président Al-Assad : Sur ce sujet ou en général ? Question 12 : Sur ce sujet précis. Le Président Al-Assad : Je pense que la position de la Suède face à plusieurs conflits SHIPPING FULL CONTAINER LOADS & VEHICLES TO HAITI, JAMAICA, GUYANA AND THE REST OF THE CARIBBEAN ISLANDS 973-690-5363 YON KONEKSY O N DIREK POU HAITI WEEKLY SAILING FROM NY & NJ PORTS FASTEST TRANSIT TIME IN THE INDUSTRY 12 DAYS TO HAITI We specalize in shipping full container loads with personal effects, household goods, commercial cargo, cars, trucks, buses from NY port to Haiti every week, sailing time 10-12 days. Please call GABRIEL or ROBERT Email: [email protected] www.HaitiShipping.com Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 dont le conflit syrien, est appréciée partout dans le monde, non seulement dans notre pays. Maintenant, c’est une bonne chose d’accorder un refuge à ces personnes qui fuient la guerre, mais si vous demandiez à ces Syriens ce qu’ils souhaitent, ils vous répondront qu’ils veulent qu’on mette fin à cette guerre. C’est leur objectif et c’est par conséquent le nôtre. Comment ? La Suède étant un pays important de l’Union européenne, je pense qu’elle peut jouer un rôle majeur dans la levée des sanctions, car nombre de Syriens qui ont rejoint la Suède ou d’autres pays n’ont pas quitté en raison des seules actions terroristes, mais aussi à cause de l’embargo qui les privent de leurs moyens de subsistance au quotidien. Donc : lever cet embargo qui affecte chaque Syrien et, en même temps interdire à tout pays européen de servir de couverture aux terroristes, qu’ils soient présentés comme une opposition pacifique ou une opposition modérée. Aujourd’hui, il est prouvé et parfaitement clair que cette dite opposition revient au même qu’Al-Nosra, AlQaïda ou les Frères Musulmans. Troisièmement, faire pression sur les pays qui soutiennent les terroristes et empêchent la mise en œuvre de tout plan de paix en Syrie -comme dans le cas d’Alep et du plan de De Mistura que vous venez d’évoquer- principalement l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. Je pense que c’est la meilleure aide humanitaire et politique que la Suède pourrait offrir au peuple syrien. Question 13 : Embargo, guerre, des millions de déplacés ou de réfugiés qui ont fui le pays. Ceci a été décrit comme la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans ces conditions, quelle est votre part de responsabilité, Monsieur le Président ? Le Président Al-Assad : Même d’un point de vue humanitaire, je pense que comparer ce qui se passe en Syrie à ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale est une énorme exagération. Pour des raisons politiques, il n’y a pas de comparaison possible. Mais indépendamment de cela, les opérations terroristes font que nous avons des millions de personnes déplacées d’une région à une autre et c’est une énorme charge, dont nous avons assumé la plus grosse part jusqu’ici. Vous entendez beaucoup parler des sommes qu’offriraient les organisations internationales et ceux qui s’autoproclament « Amis de la Syrie » pour soutenir les Syriens. Au cas où la réalité vous intéresse, en 2014, ces pays n’ont contribué qu’à 22% de ce que l’État syrien a assuré en temps de guerre. C’est une énorme différence, le rapport étant de 1/5. Question 14 : À l’intérieur du pays ? Le Président Al-Assad : Oui, à l’intérieur de la Syrie. Quant au secteur de la Santé, ce rapport passe à 1/18. Ici aussi, nous portons le plus gros poids. En sachant qu’en plus de tout cela, nous continuons à verser les salaires, à envoyer les vaccins pour enfant, et à fournir les nécessités de base aux hôpitaux, même en zones contrôlées par les terroristes. Donc, nous dirigeons le pays et en assumons la charge. Question 15 : Selon SAPO, l’Agence du renseignement suédois, il y aurait actuellement beaucoup de djihadistes suédois en Syrie, leur retour en Suède étant considéré comme la plus grande menace nationale. Êtes-vous d’accord ? Le Président Al-Assad : Comme je l’ai déjà dit, je ne regarde pas le terrorisme sous l’angle national ou régional, mais sous un angle mondial. S’il est vrai que la Suède fait partie de l’Europe ou du groupe des pays scandinaves en Europe, sachez que les plus dangereux des dirigeants de l’EIIL qui se trouvent en Syrie, sont scandinaves. Question 16 : C’est une information ? Le Président Al-Assad : Oui, c’est une information. C’est ce que nous possédons comme information. Vous ne pouvez pas isoler le groupe des pays scandinaves ou la Suède de l’Europe et, par conséquent, tant que le terrorisme se développe dans différents pays européens, la Suède n’est pas en sécurité. De même, tant que l’arrière-cour de l’Europe -notamment la zone méditerranéenne et l’Afrique du Nord- sont plongées dans le chaos grouillant de terroristes, l’Europe n’est pas en sécurité. Oui, je suis donc d’accord avec vous sur le fait que la Suède est face à une menace de première importance, mais vous ne pouvez pas en parler comme d’une menace strictement nationale. Question 17 : Est-ce que la Suède vous a demandé de lui communiquer vos informations sur ces combattants de l’EIIL ou d’autres djihadistes ? Le Président Al-Assad : Non, il n’y a aucun contact entre nos agences de renseignement. Question 18 : Monsieur le Président, en Décembre 2010, Taimour Abdulwahab, un terroriste suédois formé en Irak et en Syrie, a mené une attaque suicide à Stockholm. Récemment, le même scénario s’est produit à Paris contre Charlie Hebdo, puis à Copenhague. Pensez-vous que les pays occidentaux devront faire face à un tel scénario dans le futur ? Le Président Al-Assad : Tout ce qui s’est passé en Europe -je parle des attaques terroristes- nous l’avions appréhendé dés le tout début de la crise. J’avais dit : « La Syrie est une ligne de faille. Si vous jouez avec, les vibrations engendrées par le séisme se propageront dans plusieurs directions dont l’Europe et non seulement dans notre région ». À l’époque, ils ont répondu : « Le Président syrien menace… ». En fait, je ne menaçais pas. Je décrivais ce qui risquait d’arriver. Il ne fallait pas être un génie, car vu l’ensemble des événements que nous avons vécus à plusieurs reprises, nous avons l’expérience de ce type de terroristes depuis bientôt cinquante ans. Ils n’ont donc pas écouté, mais ils avaient été prévenus. Et ce que nous avons vu en France contre Charlie Hebdo, les attentats suicides récents à Copenhague, les attentats à Londres et en Espagne il y a dix ans, ne sont que la pointe de l’iceberg, le terrorisme étant une énorme montagne. Ce ne sont donc pas des événements isolés. Lorsqu’ils se produisent, vous devez savoir que la montagne existe sous la mer et que vous ne la voyez pas. Par conséquent, oui ; aussi longtemps que cette montagne est là et que nombre de responsables européens continuent à aduler des pays comme l’Arabie saoudite et le Qatar, juste pour leur argent, et vendent leurs valeurs, permettant à l’obscurantisme de l’idéologie wahhabite d’infiltrer certaines communautés en Europe, nous devons nous attendre à davantage d’attaques de ce genre. Question 19 : Quel est le moyen le plus efficace pour lutter contre le terrorisme ? Le Président Al-Assad : Premièrement, le terrorisme ce n’est pas la guerre. C’est avant tout un état d’esprit, une culture à laquelle vous devez faire face. Vous devez composer avec de manière idéologique, notamment par l’éducation et la culture. Deuxièmement, le terrorisme exploite les pauvres. Vous devez donc traiter la pauvreté en portant une attention particulière à la croissance économique et au développement. Troisièmement, vous devez régler la question politique que les terroristes utilisent pour endoctriner les jeunes en prétendant résoudre les problèmes politiques de notre région. Par exemple, la question de la paix est l’une des principales raisons exploitées pour leur recrutement. Question 20 : Quelle paix ? Vous voulez dire le processus de paix ? Le Président Al-Assad : Je veux parler de la résolution du problème entre Arabes et Israéliens, parce que c’est l’une des raisons du désespoir de ces jeunes qui veulent mourir pour aller vers le paradis et une vie meilleure. C’est ainsi qu’ils raisonnent et vous devez régler les causes de ce désespoir. Et enfin, un dernier moyen de lutte contre le terrorisme est l’échange d’informations entre les services de renseignement. Pour conclure, vous ne pouvez pas lutter contre le terrorisme par la guerre. La guerre ne peut servir qu’à vous défendre contre le terrorisme armé. Question 21 : Monsieur le Président, l’EIIL a demandé à tous ses partisans à travers le monde de se rendre en Syrie et en Irak pour peupler son soidisant califat. Comment voyezvous l’avenir de l’EIIL ? Le Président Al-Assad : Bien que l’EIIL ne soit pas un problème spécifiquement syrien et qu’il est présent en Irak, au Liban, en Égypte et dans beaucoup d’autres pays, permettezmoi de parler de la Syrie en premier, car je ne peux pas parler au nom d’autres sociétés de la région. Concernant la Syrie, je pense que l’EIIL n’a toujours pas réussi à se construire un milieu réellement incubateur dans notre société. À court terme, il n’a donc pas de futur en Syrie. En revanche, à moyen et long termes, quand il aura endoctriné les cœurs et les esprits, en particulier les jeunes et les enfants, cet espace n’aura qu’un seul avenir ; l’avenir d’Al-Qaïda, de l’EIIL, d’Al-Nosra et des Frères Musulmans à la fois. Ce sera votre arrière-cour. Ce sera l’arrière-cour de l’Europe. Suite à la page (14) Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives La cécité de l’Union européenne face à la stratégie militaire des États-Unis Par Thierry Meyssan Les responsables de l’Union européenne se trompent complètement sur les attentats islamistes en Europe et les migrations vers l’Union de gens fuyant les guerres. Thierry Meyssan montre ici que tout ceci n’est pas la conséquence accidentelle des conflits au Moyen-Orient élargi et en Afrique, mais un objectif stratégique des ÉtatsUnis. Par Morvan Burel C L es dirigeants de l’Union européenne se trouvent soudainement confrontés à des situations inattendues. D’une part des attentats ou tentatives d’attentats perpétrées ou préparées par des individus n’appartenant pas à des groupes politiques identifiés ; d’autre part un afflux de migrants via la Méditerranée, dont plusieurs milliers meurent à leurs portes. En l’absence d’analyse stratégique, ces deux événements sont considérés a priori comme sans relation et sont traités par des administrations différentes. Les premiers ressortent du Renseignement et de la police, les seconds des douanes et de la Défense. Ils ont pourtant une origine commune : l’instabilité politique au Levant et en Afrique. L’Union européenne s’est privée des moyens de comprendre Si les académies militaires de l’Union européenne avaient fait leur travail, elles auraient étudié depuis une quinzaine d’années la doctrine du « grand frère » états-unien. En effet, depuis de très longues années, le Pentagone publie toutes sortes de documents sur la « théorie du chaos » empruntée au philosophe Leo Strauss. Il y a quelques mois encore, un fonctionnaire qui aurait dû être à la retraite depuis plus de 25 ans, Andrew Marshall, disposait d’un budget de 10 millions de dollars annuels pour mener des recherches à ce sujet [1]. Mais aucune académie militaire de l’Union n’a sérieusement étudié cette doctrine et ses conséquences. À la fois parce que c’est une forme de guerre barbare et parce qu’elle a été conçue par un maître à penser des élites juives états-uniennes. Or, c’est bien connu, les États-Unis-qui-nous-ont-sauvésdu-nazisme ne peuvent préconiser de telles atrocités [2]. Si les hommes politiques de l’Union européenne avaient voyagé un tant soit peu, non seulement en Irak, en Syrie, en Libye, dans la corne de l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs propres yeux l’application de cette doctrine stratégique. Mais, ils se sont contentés de venir parler dans un bâtiment de la zone verte à Bagdad, sur une estrade à Tripoli ou sur la place Maïdan de Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations et, sur requête de leur « grand frère », ont souvent fermé leurs ambassades de sorte qu’ils se sont privés d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils ont souscrit, toujours à la requête de leur « grand frère », à des embargos, de sorte qu’aucun homme d’affaire n’ira non plus sur place voire ce qui s’y passe. Le chaos n’est pas un accident, c’est le but Contrairement à ce qu’a dit le président François Hollande, la migration des Libyens n’est pas la conséquence d’un « manque de suivi » de l’opération « Protecteur unifié », mais le résultat recherché par cette opération dans laquelle son pays jouait un rôle leader. Le chaos ne s’est pas installé parce que les « révolutionnaires libyens » n’ont pas su se mettre d’accord entre eux après la « chute » de Mouammar el-Kadhafi, il était le but stratégique 12 La reconquête de la souveraineté des peuples doit devenir le cœur battant de la gauche Le Conseil européen du 23 avril 2015 observe une minute de silence en mémoire des migrants perdus en Méditerranée. Un nombre indéterminé de migrants est mort en Méditerranée. Parfois, les vagues rapportent des corps sur les plages italiennes où les douanes saisissent une embarcation remplie de cadavres. Le 8 mai 2007 (date anniversaire de la chute du régime nazi allemand), à Ternopol (ouest de l’Ukraine), des groupuscules nazis et islamistes créent un prétendu Front anti-impérialiste afin de lutter contre la Russie. Des organisations de Lituanie, de Pologne, d’Ukraine et de Russie y participent, dont les séparatistes islamistes de Crimée, d’Adyguée, du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du KaratchaïévoTcherkessie, d’Ossétie, de Tchétchénie. Ne pouvant s’y rendre du fait des sanctions internationales, Dokka Umarov, y fait lire sa contribution. Le Front est présidé par Dmytro Yarosh, devenu aujourd’hui conseiller au ministère de la Défense ukrainien. des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus. Il n’y a jamais eu de « révolution démocratique » en Libye, mais une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y a jamais eu d’application du mandat de l’Onu visant à « protéger la population », mais le massacre de 160 000 Libyens, dont trois quart de civils, sous les bombardements de l’Alliance (chiffres de la Croix-Rouge internationale). Je me souviens, avant que je n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne, avoir été sollicité pour servir de témoin lors d’une rencontre à Tripoli entre une délégation états-unienne et des représentants libyens. Lors de cette longue conversation, le chef de la délégation US a expliqué à ses interlocuteurs que le Pentagone était prêt à les sauver d’une mort certaine, mais exigeait que le Guide leur soit livré. Il a ajouté que lorsque elKadhafi serait mort, la société tribale ne parviendrait pas à valider un nouveau Haiti Liberté/Haitian Times leader avant au moins une génération, le pays serait alors plongé dans un chaos qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet entretien dans de nombreuses circonstances et n’ai cessé, dès le lynchage du Guide, en octobre 2011, de prédire ce qui advient aujourd’hui. La « théorie du chaos » Lorsqu’en 2003, la presse étatsunienne a commencé à évoquer la « théorie du chaos », la Maison-Blanche a riposté en évoquant un « chaos constructeur », laissant entendre que l’on détruirait des structures d’oppression pour que la vie puisse jaillir sans contrainte. Mais jamais Leo Strauss, ni le Pentagone jusque-là, n’avaient employé cette expression. Au contraire, selon eux, le chaos devait être tel que rien ne puisse s’y structurer, hormis la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau, les États-Unis [3]. Suite à la page (14) hômage élevé, augmentation de la pauvreté, généralisation de la précarité, explosion des inégalités… La crise financière de 2007-2008 a exacerbé en Europe une crise économique, sociale et politique déjà structurellement installée depuis plusieurs décennies. Elle prend racine dès le début des années 1980. A cette époque, alors que le monde du socialisme réellement existant s’écroule, les libéraux radicaux accèdent au pouvoir. Profitant d’une victoire dans la confrontation idéologique, ils parviennent facilement à imposer leur programme, garanti selon eux par une forme d’inéluctabilité historique. Les socialistes alors aux commandes de la France choisissent de se mettre au pas dès 1983. C’est le fameux « tournant de la rigueur » : en choisissant de se rattacher à l’ordre économique néolibéral, la France oriente le projet européen dans cette même voie et contribue à diffuser l’idée d’une impuissance progressive des Etats face à la mondialisation économique. Désormais, qu’ils soient conservateurslibéraux ou sociaux-démocrates (puis sociaux-libéraux), les gouvernements n’ont plus vocation à agir sur l’état du monde. Au contraire, au nom de la poursuite de la compétitivité nationale dans un monde sans frontières, le politique déconstruit méthodiquement et systématiquement les acquis sociaux, arrachés durement par le mouvement ouvrier. La mondialisation économique, impulsée par les gouvernements, a pourvu les détenteurs de capitaux d’un extraordinaire levier pour favoriser leurs intérêts au détriment de ceux des salariés. La dérégulation des échanges de marchandises et de capitaux a permis aux multinationales de mettre en concurrence les travailleurs dans un espace plus vaste que celui des Etats, et donc de mettre en concurrence les Etats eux-mêmes, les législations de ces Etats elles-mêmes. Les gouvernements n’ont plus d’autre ambition que de rendre leur territoire le plus compétitif possible pour retenir ou attirer les détenteurs de capitaux. Ceux-ci n’hésitent plus à exercer un chantage permanent dans le but de réduire ou supprimer les dispositifs qui nuisent à la rentabilité maximum de leurs investissements. De nombreux salariés ont déjà fait les frais des fermetures de sites industriels occasionnées par les délocalisations, beaucoup ont dû accepter des dégradations de leurs conditions de travail face à des situations de chantage à l’emploi et tous ont subi des législations sociales en recul (santé, retraite, accès aux services publics, etc.). La poursuite de la compétitivité économique comme objectif pour une société constitue la négation absolue de la souveraineté populaire. La souveraineté peut en effet se définir comme la capacité du peuple de se doter et de mettre en œuvre des règles de vie commune choisies librement. Ces normes concernent bien évidemment le champ économique et social. En effet, c’est dans ce domaine que se définissent des concepts aussi importants que la répartition des richesses, la solidarité entre les individus, la protection face aux aléas de la vie (maladie, invalidité au travail, vieillesse), etc. Les choix effectués par le peuple souverain en matière économique et sociale représentent d’ailleurs une grande partie de son identité culturelle. La France s’est caractérisée par la construction d’une très forte solidarité, contraignant, plus que dans les pays anglo-saxons par exemple, les détenteurs de capitaux au bienêtre commun. L’érection de la compétitivité en dogme rend précisément ces choix impossibles. Les normes économiques et sociales s’alignent toutes sur une norme présentée comme incontournable, à laquelle il convient de s’adapter, afin d’attirer ou de retenir sur son territoire les capitaux, et donc les emplois. Et comme cette norme est définie par les capitalistes, elle s’aligne toujours sur le moins-disant. En établissant cette règle de la vie économique, en détruisant au nom de cette sacro-sainte compétitivité leurs normes sociales, les Etats renoncent de fait à ce qui doit être leur rôle, c’est-à-dire l’exercice de la souveraineté déléguée par le peuple. Restaurer la souveraineté perdue doit donc figurer au coeur du corpus revendicatif des organisations de la gauche de transformation sociale, à part égale avec la description de la nouvelle société qu’elle appelle de ses vœux. En France, les causes de la crise, la nécessité de dénoncer fermement les politiques de dérégulation et de privatisation, la prise en compte de la nouvelle donne environnementale ont été analysées par les organisations de la gauche de transformation sociale, partis et syndicats. Ils ont élaboré un discours cohérent autour d’un modèle alternatif de société : plus de justice sociale, rééquilibrage du rapport capital/ travail, renforcement des services publics, révolution énergétique, etc. Ce que les citoyens n’ont pas perçu, c’est leur capacité politique à mettre en œuvre une alternative, ici et maintenant. Soit les moyens de la souveraineté pour appliquer de manière effective les idées proposées. L’échec du Front de gauche aux élections de 2014 et 2015 (municipales, européennes et départementales) et du mouvement social à créer les conditions d’une contestation d’ampleur (aucune grève majeure n’a eu lieu depuis l’opposition à la « réforme » sur les retraites en 2010 menée par Nicolas Sarkozy et François Fillon) peut s’analyser ainsi. Les citoyens sont demeurés incrédules sur la capacité de ces organisations à renverser le rapport de forces imposé par les multinationales dans une économie mondialisée. Comment expliquer sinon que la crise permanente, l’ampleur destructrice prise par celle-ci depuis 2008 n’aient pas permis à ses dénonciateurs de rencontrer une adhésion auprès des citoyens les plus durement touchés ? La restauration de la souveraineté implique inévitablement une dénonciation de l’ordre européen actuel. Sur ce point crucial, le discours des syndicats et des partis politiques de gauche est demeuré beaucoup trop flou, timide et ambigu. L’Union européenne (UE) a en effet précisément dilué la souveraineté populaire, grâce à la libre circulation des marchandises et des capitaux, et imposé ainsi une domination des intérêts économiques privés. La politique de libre-échange est au coeur du projet européen. Elle est garantie par les traités constitutifs de la construction européenne (traité de Rome de 1957 et Acte unique européen de 1986 principalement). L’absence de régulation des flux marchands Suite à la page (18) Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Suite de la page (8 ) appréhendés comme instrument idéologique mis au service de la géopolitique et expression de la volonté de puissance de grandes nations pour nous imposer leur culture. Autrement dit, la flamme idéologique des droits de l’homme est en train de pâlir, voire embraser les espoirs de la garantie de la souveraineté dont le point d’ancrage se situe au niveau de la capacité de l’Etat à édicter des normes jugées essentielles pour assurer le bien-être de ses citoyens. Cette logique d’imposition de valeur, de la vision et d’idéologie, ne vise, en effet, qu’à polluer la dimension éthique, politique et juridique de droits de l’homme, compris comme le reflet de la légitimité de la dignité de l’être humain. On est amené à parler, de ce point Manifestasyon devan ministè lajistis koulè tankou : sit-in, manifestasyon, konferans deba, konferans pou laprès, trak, grèv, grafiti, denonsyasyon nan medya, dezobeyisans civil; ajitasyon ak pwopagann. 9) KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran angajman pou konstwi yon pwojè anti-divalyeris, anti-tètkale, anti-kapitalis, anti-opotinis ak anti-enperyalis ansanm ak mas yo. 10) KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a lanse yon kokenn envitasyon bay tout moun, tout oganizasyon, tout pati politik ki vle mennen yon batay ki chita sou lit klas vin pote kole nan tout mouvman ki pral relanse mobilizasyon kont Martelly ak Evans Paul sou pouvwa, kont fòs okipasyon peyi a. MEN LIS OGANIZASYON KI SIYEN MOLEGHAF------------------------ Domini Raisin OJAP--------------------------------Donald Clairy MJPD-------------------------------Ronald J.Bely PROTEINE-------------------------Samuel St Jean FANM KÒD YO------------------- Chery Manette GRENADYE 07-------------------- Lucien Gymps Anbake pou chanje----------------- Pascal Dieujuste Potoprens jwèt pou ou------------- Tines Lavache Grenah KJA Suite de la page (3) Edouard Alexis/Jude Célestin soit pour favoriser un autre candidat inconnu sorti de sa manche. L’on n’oublie pas non plus l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) qui, le premier, avait parlé de « Primaire » pour départager ses candidats à la présidence. Ce parti n’avait pas tors. Quatre membres influents ont fait acte de candidature pour la prochaine présidentielle et commencent à s’affronter en interne dans les urnes. Il s’agit de son Coordonnateur général, le professeur Sauveur Pierre-Etienne, de l’ancien Président du Sénat, Edgard Leblanc Fils aussi ancien dirigeant de l’OPL, du sénateur François Anick Joseph de l’Artibonite et enfin du sénateur du Centre, Francisco de la Cruz. D’autres plateformes, INITE, PHTK, KID, PAC et toute une liste de partis satellites gravitant autour de la planète Martelly et Evans Paul doivent quant à eux se positionner sous peu sur la question de primaire. Surtout, l’on commence à parler de l’arrivée de l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe dans la course. Ce mastodonte, ami personnel et de longue date du chef de l’Etat, s’il arrive à obtenir les décharges pour sa gestion en tant que Le Recteur de l’Université Quisqueya Jacky Lumarque ministre de la Planification peut faire très mal aux autres prétendants avec les millions dont il dispose, dit-on. Il ne fait aucun doute, le Président Michel Martelly ne devrait avoir aucun mal pour disposer de plusieurs candidats se réclamant de son héritage politique donc bénéficiant de son soutien et son appui. Après l’inscription des candidats pour les législatives qui s’est achevée le 23 avril 2015, ce sera la course pour celle de la présidentielle à partir de ce mois de mai. La plus sollicitée jusqu’à Me Clément NOEL, Av.Linguiste et Avocat Au Barreau de Port-au-Prince Suite de la page (8 ) 25 vérités sur le dissident cubai.. Suite de la page (6) 5)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a, pran desizyon pou yo pa pran wout eleksyon ak Martelly anba okipasyon peyi a 6)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a deklare Eleksyon pa posib ak Martelly sou pouvwa, Eleksyon pa posib ak prezans MINUSTAH nan peyi a 7)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran desizyon pou relanse Mobilizasyon an a pati premye Me ansanm ak ouvriye eksplwate yo epi 18 Me gwo manifestasyon pou kapote Martelly sou pouvwa 8)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran angajman pou batize relansman mobilizasyon an sou non ‘’ Mobilizasyon lakansyèl’’ yon mobilizasyon ki pral pran tout de vue, de la question de la souveraineté comme l’expression d’une idéologie ou d’une utopie dans son effectivité, en raison de grandes manipulations auxquelles elle est en train d’être confrontée relativement aux droits de l’homme. Aussi, la souveraineté de l’Etat, deviendra-t-elle quelque chose d’universel. De plus, serons-nous appelés à parler d’une souveraineté universelle au même titre que les droits de l’homme qui sont qualifiés d’universels, malgré les contraintes auxquelles ils font face, à savoir contraintes culturelles, idéologiques, sociales et économiques ? maintenant et l’on dirait comme toujours. Entretemps, ils se préparent toutes et tous pour un affrontement en interne, c’est-à-dire, s’affronter dans les diverses « primaires » qui seront organisées pour désigner les candidates ou candidats qui porteront l’emblème des dizaines de partis, de plateformes et de regroupements politiques aux élections 2015. Si toutefois les autorités électorales et les pouvoirs publics arrivent à tenir leur promesse et l’agenda qu’ils se sont donnés. Car pour le moment, les rumeurs qu’il n’y aura pas d’élections cette année refont surface. Sans oublier l’écho qu’on entend de plus en plus dans le pays sur une probable période de gouvernement de transition. Ce qui fait que le scepticisme gagne du terrain et que la prudence demeure donc la règle. Somme toute, les « Primaires » pour départager des candidats à la candidature s’imposent aussi dans la vie des partis politiques en Haïti comme un signe d’évolution de la vie politique et institutionnelle haïtienne. Là aussi, c’est une première pour le pays et une preuve de l’enracinement de la démocratie en Haïti. C.C l’exception du Canada et des EtatsUnis. 23 - D’ailleurs, Manuel Cuesta Morúa exprime son opposition aux processus d’intégration en Amérique latine, s’ils ne se font pas sous la tutelle étasunienne. Pour lui, la CELAC est un « fantôme politique récent », « sans mécanismes, institutions [ni] représentativité politique », « dont aucune personne sensée ne parlera dans le futur [22] ». 24 - Depuis 1959, l’un des principaux piliers de la politique étrangère des Etats-Unis vis-à-vis de Cuba a consisté à organiser, conseiller et financer une opposition interne afin d’obtenir un « changement de régime ». Si cette politique a été clandestine de 1959 à 1991, elle est désormais publique et assumée par Washington. Ainsi, la loi Torricelli de 1992, la loi Helms-Burton de 1996, la Commission d’assistance à une Cuba libre dans ses rapports de 2004 et 2006, prévoient un financement de l’opposition interne à Cuba, à hauteur de 20 millions de dollars par an. 25 - En un mot, Manuel Cuesta Morúa, qui réside à Cuba et qui bénéficie de tous les avantages du système de protection sociale en vigueur dans le pays, est un dissident lié au pouvoir étasunien par le biais de la NED, une officine écran de la CIA, qui contribue financièrement au développement de ses activités d’opposition au gouvernement de La Havane. Salim Lamrani Al Mayadeen GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). 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English • French • Kreyòl • Spanish Tel: 718-363-1585 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 Haiti Liberté/Haitian Times 13 La cécité de l’Union européenne... Suite de la page (12) Le principe de cette doctrine stratégique peut être résumé ainsi : le plus simple pour piller les ressources naturelles d’un pays sur une longue période, ce n’est pas de l’occuper, mais de détruire l’État. Sans État, pas d’armée. Sans armée ennemie, aucun risque de défaite. Dès lors, le but stratégique de l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige, l’Otan, c’est exclusivement de détruire des États. Ce que deviennent les populations concernées n’est pas le problème de Washington. Ce projet est inconcevable pour des Européens qui, depuis la guerre civile anglaise, ont été convaincus par le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il est nécessaire de renoncer à certaines libertés, voire même d’accepter un État tyrannique, plutôt que d’être plongé dans le chaos. L’Union européenne dénie sa complicité dans les crimes US Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont déjà coûté la vie à 4 millions de personnes [4]. Elles ont été présentées au Conseil de sécurité comme des ripostes nécessaires « en légitime défense », mais il est admis aujourd’hui qu’elles avaient été planifiées bien avant le 11-Septembre dans un contexte beaucoup plus large de « remodelage du Moyen-Orient élargi » et que les raisons évoquées pour les déclencher n’étaient que des fabrications de propagande. Il est d’usage de reconnaître les génocides commis par le colonialisme européen, mais rares sont ceux qui aujourd’hui admettent ces 4 millions de morts malgré les études scientifiques qui l’attestent. C’est que nos parents étaient « mauvais », mais nous sommes « bons » et ne pouvons pas être complices de ces horreurs. Il est commun de se moquer de ce pauvre peuple allemand qui conserva jusque à la fin sa confiance dans ses dirigeants nazis et ne prit conscience qu’après sa défaite des crimes commis en son nom. Mais nous agissons exactement pareil. Nous conservons notre confiance dans notre « grand frère » et ne voulons pas voir les crimes dans lesquels il nous implique. Surement, nos enfants se moqueront de nous… Les erreurs d’interprétation de l’Union européenne - Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les réfugiés d’Irak, de Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique, du Nigeria et du Mali ne fuient pas des dictatures, mais le chaos dans lequel nous avons volontairement, mais in- Suite de la page (10) Question 22 : À moyen et long termes ? C’est très dangereux. Le Président Al-Assad : Bien sûr que c’est dangereux, parce que vous pouvez contrôler beaucoup de choses, mais pas une idéologie. Une fois quelle a été instillée, il est très difficile de s’en débarrasser. Et quand elle le sera suffisamment, elle sera le seul avenir de la région. Question 23 : L’EIIL et Al-Nosra sont aidés et bénéficient d’un soutien extérieur, vous avez cité la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres qui les couvrent. Mais c’est pareil de votre côté, vous avez le Hezbollah qui se bat pour vous. Avez-vous besoin du Hezbollah ici, en Syrie ? Le Président Al-Assad : En tant que citoyen suédois, vous n’accepteriez pas que quiconque compare un terroriste tel que Taimour Abdulwahab, par exemple, à votre gouvernement, que vous soyez d’accord ou pas avec ce dernier. Idem, pour les terroristes ayant attaqué Charlie Hebdo et le gouvernement français. Vous ne l’accepteriez pas. En tant que Syriens, nous non plus, nous n’acceptons pas que l’on compare notre État aux organisations terroristes. Notre mission est d’aider le pays et de défendre ses citoyens, alors qu’il ne me semble pas que ce soit la mission de l’EIIL, d’AlNosra ou des Frères Musulmans. Dans les faits, leur rôle se résume à tuer des gens et à les terroriser. Vous ne pouvez donc pas comparer. Deuxièmement, en tant que gouvernement, nous avons le 14 consciemment, plongé leurs pays. - Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les attentats « islamistes » qui touchent l’Europe ne sont pas l’extension des guerres du « Moyen-Orient élargi », mais sont commandités par ceux qui ont également commandité le chaos dans cette région. Nous préférons continuer à penser que les « islamistes » en veulent aux juifs et aux chrétiens, alors que l’immense majorité de leurs victimes ne sont ni juives, ni chrétiennes, mais musulmanes. Avec aplomb, nous les accusons de Leo Strauss (1899-1973) était un spécialiste de la philosophie politique. Il constitua autour de lui un petit groupe d’élèves dont la plupart travaillèrent ultérieurement pour le secrétariat à la Défense. Ils formèrent une sorte de secte et inspirèrent la stratégie du Pentagone. promouvoir la « guerre des civilisations », alors que ce concept a été forgé au sein du Conseil de sécurité nationale des États-Unis et reste étranger à leur culture [5]. - Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que la prochaine étape sera l’ « islamisation » des réseaux de diffusion de drogues sur le modèle des Contras du Nicaragua vendant des drogues dans la communauté noire de Californie avec l’aide et sous les ordres de la CIA [6]. Nous avons décidé d’ignorer que la famille Karzaï a retiré la distribution de l’héroïne afghane à la mafia kosovare et l’a transmise à Daesh [7]. Les États-Unis n’ont jamais voulu que l’Ukraine rejoigne l’Union Les académies militaires de l’Union européennes n’ont pas étudié la « théorie du chaos » parce qu’elle se le sont vu interdire. Les quelques enseignants et chercheurs qui se sont aventurés sur ce terrain ont été lourdement sanctionnés, tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes » les auteurs civils qui droit de demander le soutien de tout État, organisation ou entité, qui nous aiderait dans notre guerre contre le terrorisme. Troisièmement, si vous admettez que le terrorisme n’est pas un strict problème interne, la bonne solution devient la coopération entre les différentes forces de la région. Par exemple, une coopération entre Syriens et Irakiens, au niveau des services du renseignement et des Armées, a existé bien avant l’émergence de l’EIIL à Mossoul, l’année dernière. Et cela pour l’unique raison que les Irakiens étaient conscients que le terrorisme en Syrie pourrait s’étendre à l’Irak ; ce qui est arrivé à Mossoul. La même chose avec le Liban ; le Hezbollah étant conscient que le terrorisme en Syrie signifie le terrorisme au Liban et que le chaos ici signifie le chaos là-bas. Par conséquent, ce type de coopération régionale est très important pour nous tous. Question 24 : Monsieur le Président, une fois de plus vous êtes accusé d’avoir utilisé des armes chimiques en Syrie. Deux séries de tests effectués pour le The Times et un organisme médical de bienfaisance révèlent que vos forces ont usé de chlore et de cyanure. C’est ce que dit le The Times et, je crois, Amnesty International. Que répondez-vous à ce sujet ? Le Président Al-Assad : Depuis le premier jour, nous disons qu’il s’agit d’une propagande contre la Syrie, visant à diaboliser l’État et le Président, dans le but d’amener les cœurs et les esprits du peuple syrien à adhérer à leur agenda. Cela n’a pas fonctionné. Si vous voulez Haiti Liberté/Haitian Times s’y intéressaient. Les politiciens de l’Union européenne pensaient que les événements de la place Maïdan étaient spontanés et que les manifestants souhaitaient quitter l’orbite autoritaire russe et entrer dans le paradis de l’Union. Ils ont été stupéfaits lors de la publication de la conversation de la sous-secrétaire d’État, Victoria Nuland, évoquant son contrôle secret des événements et affirmant que son but était de « baiser l’Union » (sic) [8]. À partir de ce moment-là, ils n’ont plus rien compris à ce qui se passait. S’ils avaient laissé la recherche libre dans leurs pays, ils auraient compris qu’en intervenant en Ukraine et en y organisant le « changement du régime », les États-Unis s’assuraient que l’Union européenne resterait à leur service. La grande angoisse de Washington, depuis le discours de Vladimir Poutine à la Conférence sur la sécurité de Munich de 2007, c’est que l’Allemagne réalise où se trouve son intérêt : pas avec Washington, mais avec Moscou [9]. En détruisant progressivement l’État ukrainien, les États-Unis coupent la principale voie de communication entre l’Union européenne et la Russie. Vous pourrez tourner et retourner dans tous les sens la succession d’événements, vous ne pourrez pas leur trouver d’autre sens. Washington ne souhaite pas que l’Ukraine rejoigne l’Union, comme l’attestent les propos de Madame Nuland. Son unique but est de transformer ce territoire en une zone dangereuse à traverser. La planification militaire US Nous voici donc face à deux problèmes qui se développent très rapidement : les attentats « islamistes » ne font que commencer. Les migrations ont triplé en Méditerranée en une seule année. Si mon analyse est exacte, nous verrons au cours de la prochaine décennie les attentats « islamistes » liés au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique se doubler d’attentats « nazis » liés à l’Ukraine. On découvrira alors qu’alQaïda et les nazis ukrainiens sont connectés depuis leur congrès commun, en 2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité, les grands-parents des uns et des autres se connaissaient depuis la Seconde Guerre mondiale. Les nazis avaient alors recruté des musulmans soviétiques pour lutter contre Moscou (c’était le programme de Gerhard von Mende à l’Ostministerium). À la fin de la guerre, les uns et les autres avaient été récupérés par la CIA (le programme de Frank Wisner avec l’AmComLib) pour conduire des opérations de sabotage en comparer, c’est pratiquement la même propagande que celle qui sévit en Occident à la faveur de la crise ukrainienne : diabolisation de Poutine et fabrication d’un tas de vidéos et de mensonges dans ce seul but. C’est la réalité. Les peuples occidentaux devraient en être conscients. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a ni erreurs, ni méfaits de notre côté ; mais plutôt que cette propagande médiatique ne reflète pas la réalité de notre région. Ainsi, concernant les armes chimiques, ils ne disposent toujours pas d’une seule preuve en faveur de leurs accusations et les chiffres publiés par de nombreuses organisations européennes, dans le cadre de cette propagande, varient de 200 à 1400 victimes sans rien qui prouve que ces chiffres correspondent réellement à ceux ayant succombé à cause de ce type d’attaque. Ils ne sont donc ni précis, ni objectifs. La seule preuve dont nous disposons, depuis la visite d’une délégation de l’Organisation des Nations Unies, c’est que du gaz sarin a été utilisé sur le territoire, sans pouvoir dire qui l’a utilisé ni comment. Mais ils ont quand même continué à accuser la Syrie, alors que ce n’est franchement pas réaliste de vouloir utiliser une arme de destruction massive, censée tuer des dizaines de milliers de personnes, pour n’en tuer que quelques centaines et à la limite de votre capitale de surcroît, au risque de toucher tous ses habitants. Un : toutes ces histoires qui circulent sont donc inexactes. Deux : c’est la Syrie qui a demandé aux Nations Unies d’envoyer une délégation pour vérifier cette allégation. Question 25 : Et c’est ce que vous La secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland, et l’ambassadeur étatsunien à Kiev, Geoffrey R. Pyatt. Dans une interception téléphonique révélée par les partisans de la légalité, elle lui indique vouloir « baiser l’Union européenne » (sic). URSS. Les migrations en Méditerranée, qui pour le moment ne sont qu’un problème humanitaire (200 000 personnes en 2014), continueront à croître jusqu’à devenir un grave problème économique. Les récentes décisions de l’Union d’aller couler les navires des trafiquants en Libye ne serviront pas à enrayer les migrations, mais à justifier de nouvelles opérations militaires pour maintenir le chaos en Libye (et non pour le résoudre). Tout cela provoquera des troubles importants dans l’Union européenne qui paraît aujourd’hui un havre de paix. Il n’est pas question pour Washington de détruire ce marché qui lui reste indispensable, mais de s’assurer qu’il ne se placera jamais en compétition face à lui, et de limiter son développement. En 1991, le président Bush père chargea un disciple de Leo Strauss, Paul Wolfowitz (alors inconnu du grand public), d’élaborer une stratégie pour l’ère post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz » expliquait que la suprématie des États-Unis sur le reste du monde exige, pour être garantie, de brider l’Union européenne [10]. En 2008, lors de la crise financière aux États-Unis, la présidente du Conseil économique de la Maison-Blanche, l’historienne Christina Rohmer, expliqua que le seul moyen de renflouer les banques était de fermer les paradis fiscaux des pays tiers, puis de provoquer des troubles en Europe de sorte que les capitaux refluent vers les États-Unis. En définitive, Washington se propose aujourd’hui de faire fusionner l’Alena et l’Union européenne, le dollar et l’euro, et de rabaisser les États membres de l’Union au niveau du Mexique [11]. Malheureusement pour eux, ni les Peuples de l’Union européenne, ni leurs dirigeants n’ont conscience de ce que le président Barack Obama leur prépare. faites encore ? Le Président Al-Assad : Nous l’avons fait. La Syrie l’a fait. C’est la Syrie qui a demandé aux Nations Unies de venir vérifier et nul autre pays ; en sachant que même lorsqu’ils avaient eu la preuve que les terroristes avaient déjà utilisé ce type d’arme dans le nord de la Syrie, ils n’avaient même pas essayé de vérifier, ni même voulu le faire savoir. Cela fait donc partie de l’agenda politique contre la Syrie. Le Président Al-Assad : Beaucoup de journalistes et de nombreuses organisations sont venus en Syrie. Mais si vous intéressez à une organisation en particulier, cela dépend de la nature de sa coopération avec notre gouvernement et de sa crédibilité. En principe, nombreuses sont les organisations et les personnes qui peuvent visiter nos prisons. Question 26 : Comme vous le savez, des accusations graves concernant des violations des droits humains sont formulées contre votre gouvernement. Que savez-vous des tortures commises dans vos prisons ? Le Président Al-Assad : Concernant la torture, nous devons faire la différence entre une politique de torture et des cas de tortures commis incidemment par n’importe quel individu. Ce qui s’est passé à Guantanamo en est le meilleur exemple. À Guantanamo, l’Administration américaine a pratiqué une politique de torture approuvée par le Président Bush et par son ministre de la Défense ; ce qui n’a jamais été la politique de la Syrie. S’il y a violation des droits, torture, vengeance, ou quoi que ce soit de cet ordre, ce seraient des incidents commis par des individus qui doivent en répondre. Cela arrive partout dans le monde, comme n’importe quel autre crime. Question 27 : Amnesty International ou la Croix-Rouge peuvent visiter vos prisons ? Notes [1] « Après 42 ans, Andy Marshall quitte le Pentagone », Réseau Voltaire, 7 janvier 2015. [2] “Selective Intelligence”, Seymour Hersch, The New Yorker, May 12, 2003. [3] “Stumbling World Order and Its Impacts”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire Network, 5 April 2015. [4] « 4 millions de morts en Afghanistan, au Pakistan et en Irak depuis 1990 », par Nafeez Mosaddeq Ahmed, Traduction Maxime Chaix, Middle East Eye (RoyaumeUni), Réseau Voltaire, 11 avril 2015. [5] « La "Guerre des civilisations" », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2004. [6] Dark Alliance, The CIA, the Contras and the crack cocaine explosion, Gary Webb, foreword by Maxime Waters, Seven Stories Press, 1999. [7] « La famille Karzaï confie le trafic d’héroïne à l’Émirat islamique », Réseau Voltaire, 29 novembre 2014. [8] « Conversation entre l’assistante du secrétaire d’État et l’ambassadeur US en Ukraine », par Andrey Fomin, Oriental Review (Russie), Réseau Voltaire, 7 février 2014. [9] « La gouvernance unipolaire est illégitime et immorale », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 11 février 2007. [10] Le document est toujours classifié, mais son contenu a été révélé dans « US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals Develop » par Patrick E. Tyler, New York Times du 8 mars 1992. Le quotidien publie également de larges extraits en page 14 : « Excerpts from Pentagon’s Plan : "Prevent the Re-Emergence of a New Rival" ». Des informations supplémentaires sont apportées dans « Keeping the US First, Pentagon Would preclude a Rival Superpower » par Barton Gellman, The Washington Post du 11 mars 1992. [11] « Attaque contre l’euro et démantèlement de l’Union européenne », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 6 juillet 2010. Réseau Voltaire international | Damas (Syrie) | 27 avril 2015 Question 28 : Monsieur le Président, j’ai couvert la guerre en Syrie durant ces quatre dernières années. J’ai rencontré différents groupes de militants impliqués dans le conflit. J’ai même rencontré des soldats de votre armée. Certains de ces militants ne sont pas des islamistes et disent se battre pour la liberté. Que voudriezvous leur dire ? Le Président Al-Assad : Nous n’avons jamais dit que tous les combattants étaient des islamistes. Cela, nous le savons. Mais ceux qui dominent actuellement sont les terroristes de l’EIIL et d’Al-Nosra. Quant à la liberté, c’est un besoin naturel et quelque chose de divin qui habite tout être humain depuis notre ancêtre, Adam. Dès lors, nous devons nous poser quelques questions simples. Est-ce que tuer les gens fait partie de cette liberté ? Est-ce que détruire les écoles et interdire aux enfants de s’y rendre font partie de cette liberté ? Est-ce la liberté que de détruire l’infrastructure, les lignes électriques, les communications, les Services de la santé ? Est-ce la liberté que de décapiter et de démembrer ses victimes ? C’est cela la liberté ? Je pense que les réponses à ces questions sont claires pour tout un chacun, quelle que soit sa culture. Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 Je dis que nous soutenons toute personne qui agit pour plus de liberté, à condition qu’elle travaille dans le cadre des institutions et de la Constitution de la Syrie, non par la violence, le terrorisme et la destruction du pays. Cela n’a rien à voir avec la liberté. Question 29 : Pourtant, ils accusent l’Armée syrienne de commettre ces mêmes crimes, comme les assassinats et tout le reste. Le Président Al-Assad : Ils doivent le prouver. Je veux dire que l’Armée se bat depuis quatre ans. Comment aurait-elle pu résister dans une guerre menée par autant de pays si puissants et si riches en tuant son peuple ? Comment se fait-il qu’elle soit autant soutenue par ce même peuple ? C’est impossible, irréaliste et même indigeste. Question 30 : Si vous pouviez remonter le temps au tout début de la crise en 2011 et avec le bénéfice du recul, en quoi auriez-vous agi différemment ? Le Président Al-Assad : Nous devons commencer par les priorités, c’està-dire les deux décisions que nous avons adoptées dès le début : combattre le terrorisme et instaurer le dialogue en même temps. Un dialogue que nous avons démarré dès la première année et dans les premiers mois du conflit. Nous y avons invité toutes les parties et nous avons coopéré avec l’Organisation des Nations Unies, la Ligue arabe et de nombreux pays. Nous avons pris en considération toutes les initiatives, quel que soit leur degré de crédibilité, pour ne rater aucune chance de réussite et aussi pour ne donner à quiconque l’excuse de prétendre que nous n’aurions pas fait ceci ou cela. Nous avons tout essayé. Donc, en ce qui concerne ces deux priorités, je pense que personne ne peut dire que nous aurions dû agir autrement. Combattre le terrorisme et promouvoir le dialogue sont les principaux piliers de notre politique depuis le début de la crise. Maintenant, l’exécution et la mise en œuvre de toute politique peuvent toujours comporter certaines erreurs. C’est dans la nature des choses. Par conséquent, agir différemment pourrait éventuellement porter sur certains détails ; mais je ne pense pas que les Syriens vous diraient que nous ne voulons pas du dialogue ou que nous ne voulons pas combattre le terrorisme. Question 31 : Monsieur le Président, la Suède vient de se brouiller avec l’Arabie saoudite. Quel est votre analyse de la crise diplomatique entre ces deux pays ? Le Président Al-Assad : À chaque fois que vous avez à discuter des relations entre deux pays, vous devez commencer par vous demander quels sont leurs points communs et quelles sont les valeurs qu’ils partagent. Dans le cas de l’Arabie saoudite et de la Suède, je demanderais simplement : « Partagentils des valeurs communes en matière de système politique, de démocratie, de systèmes électoraux, de droits humains ou de droits des femmes qui n’ont même pas celui de conduire une voiture ? Ou encore, est-ce que les décapitations sur les places publiques et les flagellations pour simple délit d’opinion, sur Twitter ou tout autre FRANTZ DANIEL JEAN réseau social, sont des valeurs partagées entre ces deux pays ? ». Tant que les Saoudiens resteront tels qu’ils sont et que vous vous en tiendrez à vos valeurs, nous nous attendons à ce type de brouille avec eux. Le seul moyen de l’éviter est de les aduler ou de leur vendre les valeurs qui font votre fierté contre leurs pétrodollars. Question 32 : Vous n’êtes pas surpris ? Le Président Al-Assad : Non, pas du tout. Pour être franc, nous avons été plutôt agréablement surpris, car nous sommes habitués à ce que les fonctionnaires européens, qui parlent de démocratie en Syrie, glorifient et comptent les Saoudiens ainsi que leur état médiéval parmi leurs meilleurs amis. C’est un des exemples de leurs doubles standards. D’où notre agréable surprise face au standard unique adopté par la Suède. Question 33 : Vous voulez dire que la Syrie et la Suède, par exemple, partagent davantage de valeurs que l’Arabie saoudite et la Suède ? Le Président Al-Assad : Je ne veux pas exagérer et prétendre que notre système politique est au même niveau que la Suède, car nous avons notre propre société et nos propres circonstances. Mais le moins que je puisse dire est que la Syrie est sur le chemin de la démocratie. Vous ne pouvez donc pas comparer la Syrie à l’Arabie saoudite. Nous avons un Parlement depuis huit décennies avec des parlementaires femmes depuis sa création ; les femmes ayant acquis le droit de vote depuis le début du siècle dernier. Quant à la démocratie, elle ne se prescrit pas et ne se résume pas à des lois et des décrets. C’est un long processus naturel, social et législatif, à la fois. Nous allions dans cette direction, alors que les Saoudiens n’ont jamais bougé et ignorent tout de ce vocabulaire. Ils n’ont jamais essayé de le comprendre et le refusent par principe. Voilà ce que je peux dire à ce sujet. Question 34 : Vous venez de dire une chose très importante. La Syrie était sur le chemin de la démocratie. L’Occident n’aurait donc pas compris cela avant la guerre ? Le Président Al-Assad : Beaucoup l’avaient compris. Mais le fait est qu’au début de la crise ils ont été influencés par la propagande qatarie ainsi que par la propagande et les services de renseignement saoudiens. Donc, certains le savaient et d’autres l’ignoraient. Et ceux qui savaient qu’avant la crise nous allions dans cette direction ont été trompés par ce que leur racontaient ces deux pays. Le problème avec les Occidentaux est qu’ils regardent la démocratie comme un objectif. Ce n’est pas un objectif. C’est un processus. L’objectif est la prospérité. La démocratie est un outil pour atteindre cette prospérité, outil que nous utilisons pour avancer dans ce sens. Par conséquent, il faut du temps, et c’est normal. cas ? Question 35 : Et c’est toujours le Le Président Al-Assad : Avec cette crise, la priorité du peuple syrien est de survivre parce que c’est leur existence qui est menacée. Le terrorisme est une menace existentielle. Les gens pensent d’abord à leur sécurité et à celle de leur pays. Comment pourriez-vous promouvoir la démocratie sans qu’ils restent en vie ? Vous avez d’abord besoin d’assurer leur sécurité, ensuite vous pourrez parler de démocratie. Vous ne pouvez pas inverser l’ordre des choses. Question 36 : Que conseillerezvous à la Suède en ce qui concerne cette brouille avec l’Arabie saoudite ? Le Président Al-Assad : Nous aimerions que tous les pays du monde s’accrochent à leurs valeurs comme la Suède, surtout en Occident, où nous sommes habitués aux deux poids deux mesures. Nous aimerions que la Suède persiste dans cette voie, car c’est dans ces valeurs que résident vos intérêts de citoyen suédois, comme c’est dans nos propres valeurs de pays en développement que résident les nôtres. Il en est de même pour nous tous, alors que les doubles standards ne garantissent pas nos intérêts et qu’il faudra en payer le prix. C’est mon seul conseil. Nous voulons qu’ils s’en tiennent à leurs valeurs. Question 37 : Revenons à l’Arabie Saoudite qui a récemment tenté une politique de censure sur les médias locaux et la télévision d’État au Liban, de même que sur les chaînes de télévisions syriennes. Serait-elle devenue une puissance clé dans le monde d’aujourd’hui ? En Suède, au Liban, en Syrie, partout ? Le Président Al-Assad : Dire d’un pays qu’il est une puissance clé implique que vous vous intéressiez à sa position géopolitique, à son histoire et à son degré d’indépendance ; s’il n’est pas indépendant, il ne peut être une puissance clé. En quatrième lieu, vous devez vous intéresser à son héritage. Qu’en estil de son Histoire et de ce qu’il laisse en héritage ? Revenons quelques décennies en arrière : soutien du terrorisme en Afghanistan à l’origine de problèmes dont nous payons encore aujourd’hui le prix en Afghanistan, mais aussi au Pakistan et dans le monde entier ; l’Algérie dans les années quatre-vingt-dix ; et maintenant la Syrie et la Libye. Toujours la même idéologie. C’est cela leur héritage : décapitation, obscurantisme et ainsi de suite. C’est le seul héritage qu’ils aient offert, avec récemment leur agression contre le Yémen, tuant de pauvres gens, détruisant les infrastructures, les usines alimentaires et les aéroports. Le Yémen est un pays très pauvre. Qu’est-ce que vous gagnez en vous attaquant aux biens publics ? Ces biens n’appartiennent pas aux Houthis ou à tout autre. Ce sont des biens du peuple. Qu’attendez-vous d’un pays qui a un tel héritage ? Je ne dirais pas d’un pays qui déstabilise sa région qu’il est une puissance clé. N’importe quel terroriste peut en faire autant, n’importe où. Nous ne pouvons pas qualifier des terroristes, qu’ils s’agissent d’individus, d’organisations ou d’États, de puissance clé. Je ne qualifierai pas l’Arabie saoudite de puissance clé. Question 38 : Selon les déclarations de votre gouvernement, l’Arabie saoudite soutenait et soutient toujours les terroristes en Syrie. Maintenant, elle est officiellement en guerre au Yémen. Comment voyez-vous cette situation ? Guarino Funeral Home FUNERAL SERVICES INC. Le Président Al-Assad : Je viens juste d’aborder ce sujet. Lorsque vous attaquez illégalement un pays et que vous n’avez pas de mandat du Conseil de sécurité parce qu’il n’y a aucune menace contre la sécurité mondiale ou régionale, il s’agit d’une agression, sans plus. C’est ainsi que nous voyons cette situation. Une agression qui va créer, sans aucune raison et entre deux peuples qui vivent côte à côte, une animosité durable qui engendrera plus d’instabilité dans tous les pays de la région. Tous en paieront les frais, d’autant plus que tous les plans politiques de l’Arabie saoudite se fondent sur un discours de division dans un contexte sectaire. C’est leur seul discours, notamment depuis les années quatrevingt du siècle dernier, alors qu’il est très dangereux pour notre région de susciter, de promouvoir et d’attiser n’importe quel type de sectarisme. Question 39 : Que pensez-vous de l’avenir de l’Arabie saoudite, maintenant, qu’elle est donc officiellement impliquée dans cette guerre au Yémen ? Le Président Al-Assad : En bref, cet avenir n’est pas seulement lié à cette seule guerre contre le Yémen, mais à l’ensemble des comportements de l’Arabe saoudite depuis des décennies. Quand vous adoptez la vengeance haineuse et que vous nourrissez l’extrémisme ainsi que le terrorisme, nuisibles partout dans le monde, vous ne pouvez que vous détruire. Question 40 : Ces comportements vont détruire l’Arabie Saoudite ? Le Président Al-Assad : Oui, terrorisme, extrémisme, haine et comportement vindicatif la détruiront. visé ? Question 41 : Et le pays sera di- Le Président Al-Assad : Personne ne le sait, mais ces comportements les détruiront. Comment ? Les scénarios sont nombreux. Je ne peux prédire, mais le résultat de tout cela est qu’ils finiront par se détruire. Question 42 : Monsieur le Président, la guerre en Syrie est entrée dans sa cinquième année. Nous avons parlé de Idleb, de la zone frontalière entre la Jordanie et la Syrie. Quelle est la surface demeurant sous votre contrôle ? Certains parlent de 10 % du territoire. Le Président Al-Assad : Ce pourcentage n’est pas réaliste. Si tel était le cas, vous ne seriez pas à Damas avec moi, mais avec l’un des leaders de l’opposition qui dirigerait le pays. Encore une fois, ces chiffres ne sont pas significatifs qu’il s’agisse de 50%, 60% ou 70%. Ce n’est pas une guerre conventionnelle entre deux armées régulières, l’une ayant fait incursion dans le territoire de l’autre. C’est une guerre non conventionnelle où les terroristes peuvent combler le vide là où l’Armée et les Forces de sécurité ne sont pas sur place. Comme vous le savez, l’Armée ne peut se déployer partout et dans chaque région du pays. Par conséquent, les terroristes peuvent exister partout où l’Armée est absente. Ceci dit, presque à chaque fois que l’Armée a lancé une bataille pour reconquérir un territoire, elle a gagné. Il n’empêche que, là aussi, les terroristes pourraient s’être rendus ailleurs dans le pays. Voilà à quel type de guerre nous avons affaire. Elle a commencé par une propagande médiatique extérieure, très vite suivie d’attaques terroristes, son seul objectif étant de gagner les cœurs et les esprits pour se débarrasser du gouvernement, de l’État et du Président. C’est là qu’ils ont échoué. Je pense que s’ils ont échoué jusqu’ici, c’est parce que le peuple syrien l’a bien compris, une majorité soutenant le gouvernement contre ces interventions étrangères. C’est de ce type de contrôle dont vous pourriez parler. Suite à la page (16) Manhattan Community Media Manhattan Neighborhood Network is Manhattan's public access cable network, with studios in Midtown and East Harlem. We offer all Manhattan residents FREE state-of-the-art studios and equipment and media education classes in studio and field production and digital video editing. We also offer a youth program with production and internship opportunities! 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Pourquoi vous contentez-vous d’attaques aériennes ? Le Président Al-Assad : Parce que quand vous faites face à une guerre aussi vicieuse, menée sur votre territoire par l’intermédiaire de terroristes recrutés dans une centaine de pays, alors que vous n’êtes qu’un petit pays aux moyens limités, vous devez dresser une liste de priorités fondée sur des critères militaires. Sinon, vous vous disperseriez sans gagner aucune bataille. Vous fixez vos priorités dans le but ultime de regagner tout le territoire syrien, que ce soit une grande ville ou un petit village, une zone peuplée ou inhabitée. Et la ville de Raqqa est une ville que nous voulons regagner. Question 44 : Permettez-moi de passer à un autre sujet. Comment décririez-vous la relation entre la Syrie et l’Iran aujourd’hui ? Le Président Al-Assad : La même relation que nous aurions pu décrire quand la Syrie a soutenu la révolution islamique en Iran en 1979, il y a 35 ans, alors que de nombreux pays, principalement en Occident et parmi les Pays du Golfe, ont pris position contre ; puis, plus tard, quand nous l’avons soutenu alors que Saddam Hussein l’avait attaqué. Aujourd’hui, l’Iran soutient la Syrie. C’est donc une alliance mutuelle. C’est ainsi que je décrirais cette relation. Question 45 : Certains critiques disent que vous avez vendu votre pays à l’Iran, et que vous ne pourriez pas survivre sans l’aide de l’Iran et du Hezbollah. Est-ce vrai ? Le Président Al-Assad : Si j’étais parti de ce principe et si j’avais été prêt à vendre mon pays, je l’aurais vendu aux États-Unis, ou peut-être à Israël, ou peut-être encore à l’Arabie Saoudite ; car depuis l’indépendance de la Syrie [17 avril 1946, NdT] nombreux sont les pays qui aimeraient contrôler la Syrie pour des raisons géopolitiques. Autrement dit, si je voulais vendre mon pays, je le vendrais en premier aux États-Unis. Donc, et c’est le premier point, puisque j’ai refusé de le vendre à qui que ce soit, je ne voudrais pas le vendre à l’Iran. Le deuxième point est que l’Iran n’a jamais essayé de contrôler mon pays. Jamais. Sans oublier que, par nature, le peuple syrien ne l’acceptera pas. Par conséquent, que l’Iran soutienne la Syrie ne signifie pas qu’il la contrôle ou qu’il tente d’imposer ses quatre volontés au gouvernement syrien. Quant à dire que nous ne pourrions pas survivre sans l’Iran et le Hezbollah, la question est hypothétique, pour la bonne raison qu’un petit soutien dans une grande guerre peut vous mener à de grands résultats. Que ce soutien ait été petit ou grand, le résultat est là, et nous ne pouvons pas nier qu’il a été vital pour nous. Qu’en serait-il si nous n’en n’avions pas bénéficié ? Les choses auraient été probablement plus difficiles, ce qui ne veut pas dire que nous n’aurions pas pu survivre. Question 46 : Quelle influence l’Iran a-t-il en Syrie ? Le Président Al-Assad : Cela dépend comment nous comprenons ce terme, une influence pouvant être positive ou négative. Ainsi, si nous nous intéressions à la France et à l’Allemagne, il est clair que l’une est une puissance politique et que l’autre est une puissance économique. L’Iran est un pays important pour notre région. C’est un grand pays. C’est en tout cas, un pays développé par rapport à d’autres. Je considère que son influence est positive, parce qu’il cherche plus de stabilité pour ses propres intérêts. Tout pays a des intérêts. Donc si l’Iran est influent, son influence est positive. Question 47 : Je comprends que l’Iran est un pays important pour la Syrie, mais avez-vous besoin de l’aide du Hezbollah ? Le Président Al-Assad : Encore une fois, un petit soutien dans une grande guerre peut vous mener à de grands résultats. Par ailleurs, le Hezbollah a une bonne expérience en matière de guerre non conventionnelle ; ce dont nous pouvons avoir besoin. Cependant, son aide est avant tout qualitative. Par conséquent, vous ne devez pas le comparer à l’Armée syrienne. Ses effectifs sont moindres en effet, mais son expérience pourrait avoir un grand impact. Question 48 : Désormais, on sait bien que le Hezbollah est présent en Syrie. Quel contrôle avez-vous sur ses combattants ? Le Président Al-Assad : Tous les combattants de toutes les factions qui se battent aux côtés de l’Armée, certaines n’en faisant pas partie, mais la soutiennent, travaillent sous sa direction. Ils n’ont pas leur propre bataille ou leur propre front. Nous n’avons donc aucun problème. Question 49 : Khaled Mechaal [dirigeant politique du Hamas, NdT] a vécu entre 11 et 12 années en Syrie. Aujourd’hui, il se retrouve au Qatar. Où en est cette relation aujourd’hui ? Le Président Al-Assad : Nous n’avons aucune relation et à aucun niveau. Les événements récents au camp de Yarmouk ont prouvé qu’une partie des cadres du Hamas, qui est essentiellement une organisation des Frères musulmans, soutient Al-Nosra à l’intérieur du camp. Question 50 : Ils soutiennent une organisation terroriste ? Le Président Al-Assad : Oui, une partie d’entre eux collabore avec Al-Nosra. C’est pourquoi leurs dirigeants appellent, depuis le Qatar, les organisations palestiniennes séculaires à venir en Syrie, pour secourir leurs factions présentes dans le camp de Yarmouk, aux côtés d’Al-Nosra, contre l’attaque de Daech. Question 51 : Donc le Hamas en Syrie, c’est désormais de l’histoire ancienne ? CATERING & TAKE-OUT Now 2 Locations in Brooklyn 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 16 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 Haiti Liberté/Haitian Times Le Président Al-Assad : Oui. Je pense que désormais le peuple syrien ne leur fera plus confiance. Question 52 : Monsieur le Président, passons aux États-Unis et à Aïn al-Arab. Les États-Unis attaquent l’EIIL par les airs. En fait, ils vous soutiennent. Comment décririez-vous cette coopération militaire avec un pays censé être votre ennemi ? Le Président Al-Assad : Mon ennemi, c’est d’abord les terroristes. Ensuite, il n’y a pas de coopération entre la Syrie et l’Armée américaine. Question 53 : Même indirectement ? Le Président Al-Assad : Aucune coopération, même si parfois nous menons des raids aériens dans une même zone et sur un même endroit. Question 54 : Pas même une coordination ? Le Président Al-Assad : Non, pas de coordination. Mais revenons sur votre hypothèse consistant à dire qu’ils nous soutiennent. Disons qu’ils le font théoriquement et sur papier, mais certainement pas dans la réalité. Si vous voulez une comparaison, sachez que cette alliance de 60 pays, dont certaines grandes puissances, mènent plus ou moins dix attaques par jour, alors qu’un petit pays comme la Syrie peut, certains jours, en mener plus d’une centaine. Donc, dix fois plus. Question 55 : Des attaques dans une même zone et sur un même endroit ? Le Président Al-Assad : Disons que c’est généralement le cas. D’où la question que nous nous posons : sontils sérieux dans leur guerre contre le terrorisme ? Question 56 : Sont-ils sérieux ? Le Président Al-Assad : C’est parce qu’ils ne sont pas sérieux qu’ils ne peuvent pas nous aider. C’est une simple conclusion. S’ils étaient sérieux, nous aurions peut-être discuté ensemble de la meilleure façon d’agir, ne serait-ce que pour un modeste résultat. Il leur a fallu quatre mois pour libérer une petite ville, que vous nommez Kobané dans vos médias, quand dans des conditions similaires notre Armée y est arrivée en deux à trois semaines. Ou alors, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans leur plan. En réalité, non seulement ils ne nous aident pas, mais l’expansion nonstop de l’EIIL et d’Al-Nosra touche désormais différents pays. Par conséquent, si vous insistez sur leur coopération et leurs succès, dites-moi où les trouver. Jusqu’ci, nous n’avons rien vu. Question 57 : Mais ils n’ont pas la permission de survoler la Syrie. Le Président Al-Assad : Non, c’est illégal. Nous avons dit publiquement que c’était illégal et qu’ils le font sans autorisation [*]. Question 58 : Monsieur le Président, comment voyez-vous l’avenir de la Syrie ? Le Président Al-Assad : Malgré toute la douleur, la destruction et le carnage, à quelque chose malheur est bon. Cette crise fera que tout Syrien réfléchira à tous les points faibles de notre société. Par exemple, beaucoup n’ont pas vu la ligne fine qui sépare le fanatisme de l’extrémisme, et l’extrémisme du terrorisme. Je pense, que cela poussera toute la société vers plus de modération, bien que je parle d’une société modérée qui, comme toute société, n’est pas exempte de quelques recoins de fanatisme et d’extrémisme. Cela poussera notre société, mosaïque de toutes les couleurs syriennes, à chérir la modération et l’intégration que nous avons connues tout au long de notre histoire ; ce qui à mon avis aidera à sa reconstruction. La reconstruction du pays n’est pas le problème, c’est toujours possible. Le principal défi est de trouver comment traiter les fêlures psychologiques et morales de la prochaine génération qui aura vécu toutes ces atrocités. Mais je ne suis pas pessimiste, à condition que nous nous débarrassions des terroristes. Question 59 : Vous parlez de la reconstruction du pays. Qui va payer pour cela ? Le Président Al-Assad : Le pays lui-même pour commencer. Dès que les premiers projets démarreront, la roue de l’économie avancera générant des ressources financières pour elle-même. Ensuite, les investissements de pays qui ont soutenu la Syrie, comme la Russie, la Chine, l’Iran, et bien d’autres. Et enfin les investisseurs de tous les pays qui n’ont pas participé à l’effusion du sang syrien. Question 60 : Ces quatre dernières années, j’ai voyagé de Daraa à Lattaquié et partout dans le pays. Il me semble que la reconstruction du pays est une mission impossible. Est-ce le cas ? Le Président Al-Assad : Non, ce n’est pas une mission impossible, car nombre de pays ont été détruits lors de diverses crises, comme les guerres, les séismes, etc… Non, la reconstruction des infrastructures et des bâtiments n’est pas un défi difficile à relever. Le défi le plus important est de reconstruire l’humain. Question 61 : C’est justement le sujet dont je voudrais vous parler. J’ai visité beaucoup de familles syriennes. J’en suis arrivé à penser que chaque foyer syrien a été affecté par cette guerre. Les enfants, les hommes, les femmes, les personnes âgées, ont tous besoin de se reconstruire. Que pouvez-vous faire ? Que peut faire le monde pour les aider ? Le Président Al-Assad : Nous n’avons pas à attendre la fin de la guerre pour les aider. Nous avons déjà commencé à le faire par des subventions, des dons, des crédits et d’autres services destinés à ces familles dépossédées dans des circonstances diverses et multiples. Mais le plus important est l’aide morale et comment la société et le gouvernement adoptent et soutiennent ces familles qui ont perdu des êtres chers accidentellement ou au combat dans les rangs de l’Armée, de la Police et des Comités de défense. Je pense que c’est ce que la société syrienne a donné et que c’est pour cela que nous avons pu résister pendant ces quatre dernières années, alors que nous sommes entrés dans la cinquième, comme vous l’avez rappelé. Question 62 : Vous parlez de la société syrienne. À quel point est-elle divisée aujourd’hui ? Le Président Al-Assad : Si la société était divisée, le pays aurait été automatiquement divisé. Ce ne sont pas les frontières qui peuvent le diviser. Seule la société le peut, au cas où des lignes de séparation claires apparaitraient entre les gens de différentes ethnies et confessions. Aujourd’hui, si vous observez la population des zones sécurisées où se sont réfugiés de très nombreux déplacés, vous verriez que des gens appartenant à tout le spectre de la diversité syrienne vivent ensemble, côte à côte. Si la société était divisée, ce n’eut été pas le cas. Question 63 : Donc, le pays n’est pas divisé ? Le Président Al-Assad : Non, le pays n’est pas divisé et les médias occidentaux parlent à tort de guerre civile. Il n’y a pas de guerre civile en Syrie. La guerre civile se traduit par des lignes de démarcation claires et nettes entre les différentes ethnies, confessions, religions ou autres groupes d’une même société. C’est une guerre entre la société syrienne et les terroristes. Telle est la réalité de cette guerre. Vous pouvez vérifier par vous-mêmes qu’absolument toutes les composantes du peuple syrien vivent ensemble, sans aucune exception. En général, je n’aime pas user du terme « absolument », mais dans ce cas c’est l’absolue vérité. Je dirais même que cette cohésion est plus forte qu’avant la guerre car, comme je vous l’ai dit précédemment, les Syriens en ont tiré les nombreuses leçons. Ils sont plus proches les uns des autres. Question 64 : Monsieur le Président, je pense que peu de gens souhaiteraient être à votre place. C’est une très grande responsabilité envers la Syrie vu ce qui s’y passe aujourd’hui. Avez-vous jamais souhaité être resté à Londres à exercer votre métier de praticien ophtalmologue ? Le Président Al-Assad : Je suis devenu ophtalmologue parce que j’aimais ce métier et ce secteur professionnel. Je n’ai exercé que dans le secteur public et j’avais prévu d’y rester. Finalement, je n’ai fait que passer d’un secteur public à un autre plus large ; lequel, comme vous le savez, consiste aussi à aider les gens. Il n’y a donc pas une grande différence, puisqu’il s’agit du même principe appli- qué par des méthodes différentes. Ai-je jamais souhaité être resté à Londres à exercer la médecine, après trois ans de pratique en Syrie ? Je ne regarde pas en arrière. Ce qui compte le plus pour moi est d’aider le peuple syrien. Question 65 : Qu’est-ce que vous manquez le plus de votre séjour londonien ? Le Président Al-Assad : Nous parlons d’un autre âge, j’étais jeune. Peut-être ai-je la nostalgie de ma jeunesse. Mais en réalité, quand vous allez vivre dans un autre pays pour perfectionner vos connaissances, vous chérissez cette relation qui vous offre le savoir nécessaire au développement de votre pays. C’est ce sentiment qui vous manque, maintenant que la France et la Grande Bretagne sont devenues un fer de lance contre la Syrie alors que vous pensiez qu’ils pouvaient aider les Syriens, non les tuer. C’est ce qui me manque. Question 66 : Monsieur le Président, vous n’êtes pas seulement président et médecin. Vous êtes aussi un père. Comment expliquez-vous à vos enfants ce qui se passe en Syrie ? Le Président Al-Assad : En toute transparence, parce qu’ils vivent dans cette société, fréquentent les élèves de leur école, regardent différentes chaînes, utilisent l’Internet qui leur montre certaines opinions et même des atrocités. Des valeurs qui ne sont plus aussi évidentes dans notre société, en raison des circonstances. Lorsqu’ils ont vu une tuerie, vous devez vous concentrer sur la bonne conduite et la bonne volonté. Lorsqu’ils ont vu des terroristes tuer des personnes parce qu’elles ne partagent pas leur idéologie, vous devez davantage vous concentrer sur la tolérance et l’acceptation de l’autre, abstraction faite de son idéologie ou de son affiliation. Ce sont là les points importants à aborder au sein de la famille. Question 67 : Est-ce que les enfants posent des questions au sujet de la guerre ? Le Président Al-Assad : Je pense que c’est un sujet de dialogue quotidien dans chaque foyer syrien. Désormais cela fait partie de notre vie. La crise est notre vie, la vie de nos enfants, de nos jeunes, de nos aînés, de nous tous. Question 68 : Nous savons, Monsieur le Président, que vous avez perdu des amis et des proches au cours de cette guerre. Comment cela vous a-t-il affecté ? Le Président Al-Assad : Comme n’importe qui au Moyen-Orient où les relations entre les membres de la famille et les amis sont très émotionnelles et très chaleureuses, de sorte que toute perte vous affecte profondément et vous plonge dans la tristesse. En même temps, et en fonction du poste que vous occupez, cela vous incite à réfléchir davantage aux moyens de protéger la vie de vos concitoyens et à agir efficacement pour les aider. Ceci, parce que des millions de Syriens souffrent des mêmes sentiments que moi. Voilà ce qui m’affecte tout en m’incitant à aider les Syriens. Question 69 : À moins d’un miracle, que faut-il pour arrêter cette guerre ? Le Président Al-Assad : Arrêter l’ingérence extérieure. Comme je vous l’ai déjà dit, notre problème n’est pas très compliqué. La solution est claire, mais devient plus compliquée à cause des interventions étrangères. Arrêtez. Arrêtez le terrorisme et le flot de terroristes en provenance d’Arabie saoudite et du Qatar via la Turquie, avec la bénédiction et l’aide d’Erdogan. Arrêtez l’afflux d’armes et d’argent vers les terroristes. Arrêtez de les couvrir de votre parapluie occidental quel que soit l’adjectif dont vous les affublez, notamment celui de « modérés ». C’est alors que le problème syrien se résoudra en quelques mois. Cela ne prendra pas plus de temps. Dr Bachar al-Assad Président de la République arabe syrienne Sources : Sana / Expressen 17-18 avril 2015 Texte traduit par Mouna Alno-Nakhal Le Grand soir 20-24 avril 2015 Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015 A travers le monde Des milliers de morts dans le séisme au Népal USA : Les démocrates renforcent la répression des manifestations contre le meurtre policier de Freddie Gray Par W.A. Sunil P lus de 4000 personnes sont mortes et plus de 7500 blessées, suite à un séisme majeur qui a frappé le Népal samedi dernier, juste avant midi, heure locale. Le nombre de morts est susceptible d'augmenter encore fortement à mesure que des corps sont extraits des décombres et que les équipes de secours commencent à atteindre les villages reculés actuellement coupés du monde. Des dizaines de milliers de personnes sont sans abri et la plupart des gens vivent dehors par crainte de nouvelles répliques. 30 des 75 districts du pays ont été touchés. Le séisme a atteint une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter et son épicentre était situé à environ 80 kilomètres à l'ouest de la capitale népalaise Katmandou. Douze répliques se sont produites pendant la seule journée de samedi ainsi qu’un autre séisme important de magnitude 6,7 dimanche. Le séisme a été ressenti jusque dans la capitale indienne New Delhi et a fortement touché les Etats du Bihar et de l'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde où 58 personnes sont mortes. Au Bangladesh, deux personnes ont été tuées dans la capitale Dhaka et dans le district de Pabna dans le nord-ouest du pays. L’onde de choc a également été ressentie au Pakistan et dans les régions avoisinantes de la Chine. La zone de Katmandou et ses alentours, où vivent plus de 5 millions de personnes, a été parmi les plus durement touchés. La mauvaise qualité des bâtiments, aggravée encore par l'absence de normes de construction imposées, signifiait que la majeure partie de la ville était menacée. De nombreux bâtiments anciens ont été transformés en ruines. Les neuf étages de la Tour Bhimsen, édifice historique reconstruit en 1832 après un tremblement de terre cette année, se sont effondrés, ce qui aurait tué ou piégé 250 personnes. Une grande partie de la capitale est sans transport, électricité ou carburant. Selon un rapport de l'ONU, « Dans la vallée de Katmandou, les hôpitaux sont surpeuplés, manquent de place pour entreposer les cadavres et se trouvent aussi à court de fournitures d'urgence. Bir Hospital, un grand hôpital de Katmandou prodigue des soins aux gens dans les rues ... La majorité de la population reste en dehors des maisons par crainte de répliques et des dommages structurels des bâtiments ». Gary Shaye, un responsable de KATOU RESTAURANT Le rassemblement devant l'hôtel de ville Par Nick Barrickman T Le Népal est un des pays les plus pauvres du monde. Ce n’est pas seulement le gouvernement népalais qui porte la responsabilité du sort de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide financière dérisoire l’ONG Save the Children, a expliqué au New York Times que Katmandou était « densément, très densément peuplé. » Il a averti que les travailleurs humanitaires devaient livrer « une course contre le temps » car la mousson doit commencer en juin. « Même si nous avions toutes les bâches en plastique et tous les abris temporaires, est-ce que ce sera suffisant?» a-t-il demandé. En dehors de la capitale, de nombreux villages ne sont accessibles qu'à pied ou par hélicoptère. Matt Darvas, travailleur humanitaire de World Vision a déclaré au New York Times: « Des villages de ce genre sont régulièrement touchés par des glissements de terrain, et il n'est pas rare que des villages entiers de 200, 300, et jusqu'à 1000 habitants soient complètement enterrés sous des chutes de pierres. » Une avalanche déclenchée par le tremblement de terre a tué au moins 18 personnes et en a blessé 61 au camp de base du Mont Everest. La région de l'Himalaya, où est situé le Népal, est particulièrement sujette aux tremblements de terre. Le dernier séisme majeur à frapper la région eut lieu au Sichuan dans le sudouest de la Chine en 2008, où quelque 90.000 personnes ont été tuées. Le Népal a été frappé en 1934 par un Suite à la page (18) AMBIANCE EXPRESS Bar du Boulevard rente-quatre personnes ont été arrêtées et six policiers blessés au cours du week-end après que des milliers de personnes ont défilé contre la brutalité policière dans le centre-ville de Baltimore, Maryland. On avait appelé à l’action de protestation de samedi, près d'une semaine après que Freddie Gray, un jeune afro-américain battu par la police, est mort de ses blessures dans l'ouest de Baltimore. La manifestation, à laquelle avait appelé une coalition de groupes militants locaux et qui fut pacifique dans son ensemble, était la plus importante d’une série de manifestations contre les violences policières ayant eu lieu dans la ville depuis que Gray a succombé à ses blessures la semaine dernière. Dimanche 26 avril, des milliers de personnes ont assisté à une veillée pour Gray qui devait être enterré hier. Lors de la manifestation de samedi, un groupe de manifestants s’est détaché du défilé principal et a commencé à commettre des actes de vandalisme mineurs contre des vitrines et des véhicules de police. La police a réagi en Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant envoyant des policiers casqués pour arrêter des manifestants et casser la manifestation. Les affrontements entre les manifestants et la police ont continué toute la nuit dans certains quartiers de l'ouest de Baltimore, proches de celui où Gray a été battu et tué. Le nombre de policiers qui a déferlé dans les rues de la ville durant le week-end était comparable au nombre total de manifestants. Le chef de la police de Baltimore, Anthony W. Batts, a mobilisé plus de 1200 policiers. Il a lancé l’affirmation ridicule que le déploiement de la police à travers la ville permettrait de préserver le droit des manifestants à « s’exprimer pacifiquement ». Samedi soir, un photographe du Baltimore City Paper a été arrêté et Suite à la page (18) Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel Une voiture de police mise en flammes • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. 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Suite de la page (17) Des Miller battu par la police devant le commissariat de police du District Ouest. « Ils se sont mobilisés », a relaté le photographe JM Giordano au sujet de l'épreuve que lui et un passant ont subi, littéralement emportés par la police lourdement armée au milieu d'une manifestation. « Ils ont juste déferlé sur moi ... J’ai été frappé. Ma tête a heurté le sol. Ils me frappaient, puis quelqu'un m'a retiré de là » at-il dit. Sait Serkan Gurbuz, journaliste photographe pour l'agence Reuters, a été arrêté par la police au même moment. Freddie Gray avait été battu par la police de Baltimore le 12 avril après avoir eu, est-il dit, un contact visuel avec un policier et puis s’être enfui. Six policiers ont poursuivi et maîtrisé le jeune homme dans une position qui a gravement blessé sa colonne vertébrale. Gray a ensuite été jeté à l'arrière d'un fourgon de police et conduit à travers la ville sans être retenu par des ceintures de sécurité pour plus d'une demi-heure avant de recevoir une aide médicale. La ville a refusé de divulguer les noms des policiers impliqués, tout en les suspendant temporairement sans perte de salaire en attendant le résultat d’une enquête. À la manifestation de samedi, les représentants de groupes militants locaux liés aux démocrates se sont relayés pour lancer des appels explicites à des personnalités du Parti démocrate. Malik Z. Shabazz, dirigeant de l'un des groupes organisateurs de l'événement, les Avocats noirs pour la Justice, a appelé Barack Obama et le procureur général Eric Holder à venir adresser la parole à leurs « électeurs démocrates noirs » à la manifestation et a même exigé de Hillary Clinton, candidate démocrate présumée à l’élection présidentielle de 2016 qu’elle fasse de même. Les responsables du Parti démocrate, cependant, ont pris la direction dans l’adresse des louanges à la police. « Je pense qu'ils font du mieux qu'ils peuvent dans les circonstances », a dit le député Elijah E. Cummings, parlant de la police de Baltimore; il a ajouté que la manifestation avait été perturbée par « quelques personnes, principalement des gens extérieurs à la ville ». Le Service de police de Baltimore a publié une déclaration disant: « Bien que la grande majorité des arrestations concerne des gens de la ville, le nombre total d'arrestations ne tient pas compte de tous les incidents d'activité criminelle ». Il ajoute que le service « estime que des agitateurs extérieurs continuent d'être les instigateurs de ces actes de violence et de destruction ». L'affirmation que les soi-disant désordres sont le produit d’« agitateurs extérieurs » a été utilisée par les autorités contre les mouvements de protestation depuis le mouvement des droits civiques des années 1960. L'utilisation de ce terme par les responsables afroaméricains et les soi-disant groupes « de droits civiques » actifs dans les milieux du Parti démocrate signifie que de l'establishment politique noir de la ville, tout comme les responsables blancs à une autre époque, se préparent à une vague de répression massive contre la population. Le décalage entre les sentiments des organisateurs et ceux qui protestent contre la violence policière était clair dans les discussions avec ceux qui participaient à la manifestation. Un habitant du quartier de Baltimore Ouest où Freddie Gray a été tué a confié au World Socialist Web Site que les policiers étaient « un gang en bleu » et que toute intervention du gouvernement fédéral pour établir les circonstances de la mort de l'homme ne serait qu'une « affaire étouffée » Un autre habitant de Baltimore a dit, « Si vous n'êtes pas totalement soumis devant eux [la police], ils font escalader la situation ... cela fait partie du plan pour militariser le pays et intimider la population ». Mardi dernier, le ministère américain de la Justice a déclaré qu'il ouvrirait une enquête fédérale sur la mort de Gray après une lettre ouverte des sénateurs démocrates Barbara Mikulski et Ben Cardin, ainsi que de Cummings et deux autres membres du Congrès, Dutch Ruppersberger et John Sarbanes. Les cinq démocrates ont suggéré qu'une telle démarche servirait à « restaurer la confiance du public dans le Service de police de Baltimore ». Ceci est dans la ligne d’enquêtes similaires du ministère de la Justice dans des villes comme Ferguson, Cleveland, Albuquerque et d’autres, qui révèlent une histoire de corruption et de brutalité policière et contre lesquelles aucune mesure n’est prise. En fait, l'administration Obama est entièrement complice de la violence policière qui règne aux ÉtatsUnis. Le Washington Post a noté la semaine dernière que, malgré la compassion affichée pour les victimes de violences policières, « à la Cour suprême… le ministère de la Justice [de l'administration Obama] a soutenu des policiers à chaque fois qu’une affaire d’utilisation de force excessive a donné lieu à une confrontation des arguments ». L'administration Obama a établi des records dans ses efforts pour militariser les agences de maintien de l’ordre par des mesures telles que le programme 1033 du ministère de la Défense, qui, dans les quatre dernières années, a remis des quantités records de matériel militaire aux forces de police locales. WSWS 27 avril 2015 “Marie, Fleurs de Lys” Dans le but d’aider à la construction de la Cathédrale de la Médaille Miraculeuse, Jérémie, Haïti. séisme massif qui a tué plus de 10.000 personnes, plus 7000 personnes dans l'Etat de Bihar en Inde. Si le séisme est le produit d'énormes forces naturelles, l'étendue de la mort et de la destruction a des racines sociales déterminées – elle résulte de l'absence de préparation et de planification, de bâtiments et d’une infrastructure qui ne sont pas antisismiques. Les zones les plus touchées et les plus négligées sont invariablement les plus pauvres. Bien qu'il soit difficile de faire des prédictions précises sur quand, où et avec quelle intensité un tremblement de terre frappera, des prévisions plus générales ont été faites. En 2013, le sismologue Vinod Kumar Gaur a averti dans l'Hindou: « Les calculs montrent qu'il y a une énergie accumulée suffisante maintenant pour produire un séisme de magnitude 8. Je ne peux pas dire quand. » Cependant, le gouvernement népalais a peu fait pour se préparer à cette éventualité. Le pays est embourbé dans une crise politique prolongée depuis une décennie après que la monarchie a été abolie et le Parti communiste du Népal maoïste (PCN-M) intégré dans l'establishment politique. De durs marchandages entre sections rivales de l'élite dominante ont bloqué les tentatives de rédiger une nouvelle constitution et aucun des principaux partis n'a la moindre préoccupation pour le sort des travailleurs et de la population rurale pauvre. Le ministre de l'Information et de la Radiodiffusion Minendra Rijal a déclaré à la télévision indienne que le gou- Suite de la page (12) sur l’ensemble du continent, au-delà des frontières des Etats, permet de contourner efficacement les législations porteuses d’un modèle économique et social solidaire exigeant : il suffit pour les détenteurs de capitaux de substituer à la production de biens sur ces territoires l’importation de ces mêmes biens depuis des Etats où les normes en vigueur sont beaucoup plus faibles. Simultanément, la libre-circulation des capitaux permet à des entreprises européennes de placer leurs unités de production sur des territoires « moins-disant » d’un point de vue réglementaire. Cette double tendance, au cœur de la stratégie économique des grands groupes, rend la production de biens, et donc le maintien de l’emploi, de plus en plus difficile dans les Etats qui défendent encore des législations sociales ambitieuses. Dans ce contexte, la dénonciation du traité de libre-échange en cours de négociation avec les Etats-Unis (projet de grand marché transatlantique, dit GMT – TAFTA ou TTIP selon les acronymes anglophones) permet d’illustrer opportunément tous les enjeux liés à la problématique de la souveraineté tels qu’ils pourraient être intégrés dans un discours rénové de la gauche radicale. Ce traité est négocié par la Commission européenne, avec l’accord et le soutien du Parlement européen et du Conseil européen. Il a vocation à étendre dans un espace conjoint Europe/Etats-Unis les règles de circulation non régulée des marchandises et des capitaux en vigueur aujourd’hui sur les ter- vernement avait « lancé un plan d'action massif de sauvetage et de réhabilitation et il y a beaucoup à faire. » Toutefois, en raison du manque d'équipement lourd et d’avions, les opérations de secours ont été lentes, ce qui risque d’entraîner de nombreux décès supplémentaires. Le Népal est un des pays les plus pauvres du monde. La directrice générale d'Oxfam Winnie Biyanyima a expliqué que « la moitié de la population de 28 millions d’habitants du Népal n'a pas accès à un assainissement amélioré et vit en dessous du seuil de pauvreté, et environ un sur trois vit dans une pauvreté extrême. » Ce n’est pas seulement le gouvernement népalais qui porte la responsabilité du sort de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide financière dérisoire, y compris pour ce qui est de se préparer à un séisme majeur. La revue d'affaires britannique, The Economist a fait remarquer: «Théoriquement, il y avait largement de temps pour que de nombreuses agences internationales et d'autres bailleurs de fonds fassent des plans pour un séisme au Népal, dont on dit qu’il a 92 lignes de faille actives. Le Népal pullule d'experts étrangers, recrutés pour se concentrer précisément sur ce genre de problème. « Pourtant, mis à part le renforcement de quelques bâtiments scolaires et hospitaliers, très peu a été fait. » Malgré leur solidarité de façade, les grandes puissances n’ont fourni que peu d'aide d'urgence à ce jour. L'Inde a déployé 13 avions de transport militaires et une équipe d'intervention d'urgence de 40 per- sonnes tandis qu'une équipe chinoise de recherche et de sauvetage est déjà arrivée à Katmandou. Le gouvernement britannique a mis $7,5 millions à la disposition des organismes de bienfaisance travaillant au Népal et la Norvège a promis $4 millions. Toutes ces promesses sont loin de ce qui serait nécessaire dans l'immédiat, sans parler de l'aide financière dont on aura désespérément besoin pour la reconstruction. À ce jour, les États-Unis, par l'intermédiaire de leur ambassade à Katmandou, ont offert une aide misérable d'un million de dollars et envoient une équipe d'intervention d'urgence de 62 personnes. La principale motivation de cette offre d’aide est de promouvoir des intérêts économiques et stratégiques. Au cours de la dernière décennie, le Népal, qui borde la Chine et l'Inde, est devenu le centre de rivalités géopolitiques croissantes. Cela s’est intensifié par l'intervention des ÉtatsUnis qui, dans le cadre de leur « pivot vers l'Asie », cherchent à encercler la Chine par une série de partenariats et de liens militaires, y compris avec le Népal. Ce n'est pas un hasard si, lorsque le séisme a frappé, deux équipes de forces spéciales américaines étaient déjà dans le pays effectuant un exercice d'entraînement. Washington augmentera sans doute dans les prochains jours sa proposition d'aide dérisoire qui sera soigneusement calibrée pour maintenir le Népal plus fermement dans la sphère d'influence américaine. WSWS 27 avril 2015 ritoires de l’UE et de l’Amérique du Nord [1] pris séparément. La lutte contre le GMT est d’abord justifiée par les conséquences immédiates et inacceptables qu’il impliquerait sur la vie des peuples européens. L’alignement des normes en vigueur sur des standards américains représenterait ainsi un recul social irrémédiable en matière d’environnement (exploitation des houilles de schiste), de droit du travail (fin du système généralisé de protection sociale), d’accès aux services publics (privatisation progressive des services de santé ou d’éducation), d’agriculture et d’alimentation (utilisation d’intrants chimiques, d’hormones de synthèse, etc.). Mais la dénonciation de ce traité se justifie aussi en elle-même par la fin de la souveraineté populaire qu’il compte imposer. L’ampleur du champ social que le texte a vocation à englober (la totalité, en réalité), l’étendue des populations qu’il concerne et les moyens imaginés par ses promoteurs pour en assurer le fonctionnement réduisent à néant la souveraineté des peuples. L’instauration de tribunaux d’arbitrage privés et d’un mécanisme de coopération réglementaire [2] chargés d’assurer la bonne application du traité constitue la manifestation la plus outrancière d’une perte de souveraineté insidieuse et calculée. L’application dans le temps du traité sera confiée à des organismes non démocratiques. Les Etats deviennent des justiciables placés au même rang que les personnes privées. Leurs décisions sont susceptibles d’être contestées, car non conformes aux intérêts économiques d’opérateurs privés, représentés dans ces instances arbitrales. Avec ce projet, les détenteurs du capital parviennent à se débarrasser habilement et silencieusement de « l’aléa démocratique » : aucun gouvernement, aucune élection ne pourra plus menacer leurs intérêts. La plupart des forces du mouvement social se sont regroupées pour empêcher la signature de ce traité. La gauche radicale doit maintenant amplifier la lutte et la contestation autour du GMT. L’importance des enjeux, le caractère frappant de certaines de ses conséquences (fin de l’interdiction d’importation de poulets aux hormones américains, impuissance juridiquement organisée des Etats avec le recours aux tribunaux d’arbitrage) doit servir de catalyseur pour dénoncer la mondialisation économique et revendiquer ainsi la restauration de la souveraineté du peuple. Au-delà de ce seul projet de traité, ce sont tous les traités de libre-échange qui doivent être remis en cause. Le GMT, ou l’AECG (Accord économique et commercial global, accord de libre-échange avec le Canada, en cours de ratification – CETA en anglais) vont certes beaucoup plus loin que les autres accords caractérisant la politique commerciale européenne (dont les traités de l’UE eux-mêmes). Cependant, ils s’inscrivent dans la même logique et poursuivent le même objectif que les accords de libre-échange précédents : l’annihilation des moyens des peuples et des Etats afin que plus rien ne s’oppose au libre jeu du marché et à la maximisation des profits des acteurs économiques et financiers. La destruction de l’exercice réel de la souveraineté des peuples par les puissances économiques et financières s’inscrit donc dans une longue et patiente mise en place d’accords de libreéchange. Ce phénomène connaît une forte accélération ces dernières années avec l’émergence de ces nouveaux projets de traités, comme l’AECG ou le GMT. S’ils sont mis en place, la souveraineté des peuples risque d’être totalement détruite. Sa reconquête doit donc devenir un enjeu central pour la gauche de transformation sociale. A ce titre, les organisations qui la composent vont devoir de nouveau appréhender des questions cruciales susceptibles de produire des clivages. La souveraineté s’exerce par définition sur un territoire défini, la délimitation de celui-ci revêt donc une importance fondamentale. Pour la gauche, aujourd’hui, cela consiste bien sûr à répondre à cette question : le continent européen peut-il être ce territoire ? Si l’on veut bien écarter un présupposé idéologique répandu à gauche qui déconsidère la nation pour n’y voir qu’un concept réactionnaire et qui, par opposition, valorise l’espace européen, une analyse pragmatique des faits historiques démontre que la Communauté européenne, puis l’UE, se sont construites autour des seules idées de concurrence, Muretteʻs BANQUET HALL Une fois encore, le Groupe «Marie Fleurs de Lys» vous invite à son 10ème Diner Annuel, «Gala dansant Fundraising» le Samedi 30 Mai 2015, 9Pm-2AM au New Hyde Park Lodge, 901 Lakeville Road, New Hyde Park, NY 11040 Téléphone 516 332 6620, Mgr Willy Romélus 18 Avec l’animation de DJ SKETCH. Donation 50.00 dollars par personne Tenue de Gala. 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L’UE à vingt-huit Etats membres rassemble des objectifs politiques, des réalités économiques, sociales et historiques trop disparates pour se réformer spontanément et incarner subitement un espace où la souveraineté populaire pourra se rétablir immédiatement. Au contraire même, parce que l’idée européenne s’est construite sur la seule compétitivité, ses institutions telles qu’elles existent sont devenues un obstacle contre lequel les peuples doivent se dresser. Cela s’avère d’autant plus néces- saire que la disparation de la capacité d’agir du politique, actée et constatée depuis maintenant trois décennies, a créé une nouvelle menace : la montée en puissance des extrêmes droites dans de nombreux pays d’Europe, en Belgique, aux Pays-Bas, en Autriche, au Royaume-Uni, et bien évidemment en France. Le Front national se nourrit des abandons successifs de souveraineté entérinés par toutes les autres forces politiques en présence. Il axe son discours sur cette seule thématique, en affichant une capacité d’agir sans ambiguïté : sortie immédiate de l’euro, rupture avec l’UE, rétablissement des frontières nationales, retour du protectionnisme, etc. Il est capital pour la gauche radicale de ne pas refuser de s’emparer de ces revendications précisément parce que le Classified Directory Tel: 718-421-0162 [email protected] ADOPTION Unplanned Pregnancy? Caring licensed adoption agency provides financial and emotional support. Choose from loving pre-approved families. Call Joy toll free 1-866-9223678 or confidential email:Adopt@ ForeverFamiliesThroughAdoption.org HELP WANTED Can You Dig It? Heavy Equipment Operator Career! Receive Hands On Training And National Certifications Operating Bulldozers, Backhoes & Excavators. Lifetime Job Placement. Veteran Benefits Eligible! 1-877-9262441 AUTO DONATIONS Donate your car to Wheels For Wishes, benefiting Make-A-Wish. 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Il est diamétralement opposé aux intérêts des classes sociales ouvrières, victimes de la mondialisation, dont une partie lui apporte pourtant son soutien électoral. La conquête de la souveraineté populaire, aujourd’hui sa restauration, est une des revendications historiques de la gauche, qui a tout à perdre si elle choisit de tourner le dos à cet héritage, issu de la Révolution française, au seul motif que l’extrême droite a récupéré et dévoyé ce débat depuis plusieurs années. Aujourd’hui, en Europe, des forces politiques de progrès sont au pouvoir, ou en sont aux portes. Des mouvements Eastern Shore. Amenities include community pier, boat ramp, paved roads and private sandy beach. May remind you of the Jersey Shore from days long past. Great climate, boating, fishing, clamming and National Seashore beaches nearby. Absolute buy of a lifetime, recent FDIC bank failure makes these 25 lots available at a fraction of their original price. Priced at only $55,000 to $124,000. 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C’est lorsque les sociétés se seront enfin durablement orientées vers le progrès social dans un nombre significatif d’Etats nations en Europe (territoires sur lesquels la souveraineté populaire s’est construite, où existent des compromis sociaux, des institutions et des services publics efficaces et immédiatement mobilisables) que la construction européenne pourra être repensée entièrement. Il ne doit plus s’agir de la construction d’une souveraineté technocratique supranationale, mais de la définition d’objectifs politiques acres-$59,900. 400 feet of pristine frontage on bass lake! All woods, town rd, utils, gorgeous setting! EZ terms. 888-479-3394 newyorklandandlakes.com MORTGAGES Your Homeownership Partner. The State of NY Mortgage Agency offers funds available for renovation. www.sonyma.org. 1-800-382HOME(4663) PERSONAL Looking for Cayes, Camp Perrin individuals to become parts of a group, a non-profit organization club. 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Voir « TAFTA, une attaque camouflée sur la démocratie et les normes de réglementation » http://corporateeurope.org/ sites/default/files/ttip_fr.pdf Mémoire des luttes 26 avril 2015 772-581-0080, www.beach-cove. com VACATION RENTALS OCEAN CITY, MARYLAND. Best selection of affordable rentals. Full/ partial weeks. Call for FREE brochure. Open daily. Holiday Resort Services. 1-800-638-2102. Online reservations: www.holidayoc.com WANTED CASH for Coins! Buying Gold & Silver. Also Stamps, Paper Money, Comics, Entire Collections, Estates. Travel to your home. Call Marc in NY: 1-800959-3419 WANTED $WANTED$ COMIC BOOKS Pre-1975: Original art & movie memorabilia, sports, non-sports cards, ESPECIALLY 1960’s Collector/Investor, paying cash! Call WILL: 800-2426130 [email protected]. FOR SALE Privacy Hedges - SPRING Blowout Sale 6ft Arborvitae (cedar) Reg $129 Now $59 Beautiful, Nursery Grown. FREE Installation/FREE delivery 518536-1367 www.lowcosttrees.com Limited Supply! 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Vous ne le regretterez jamais ! 20 Haiti Liberté/Haitian Times Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015