pas de fonds pour les élections

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pas de fonds pour les élections
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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PAS DE FONDS POUR LES
ÉLECTIONS !
KOD salye klas
ouvriye yo nan
okazyon Premye
Me a
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English
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L’insécurité:
n’est-elle pas
l’œuvre du pouvoir
tètkale ?
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Voir page 4
Le jeudi 23 Avril, le Premier ministre de facto, le sinistre opportuniste Evans Paul a révélé, aux bailleurs de fonds, sans aucun décorum,
que 50 % des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections n'ont toujours pas été mobilisées.
L’ARGENTINE SE RETIRE DE
L’OCCUPATION D’HAÏTI !
Entretien du
Président syrien
Bachar al-Assad
avec le quotidien
suédois Expressen !
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Voir page 4
Le contingent Argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement Haïti.
Des milliers de
morts dans le
séisme au Népal
Page 17
Editorial
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La banalisation de la société citoyenne!
Par Berthony Dupont
T
oute société qui se respecte ne devrait pas accepter n’importe quoi
de ses dirigeants. La situation qui prévaut en Haïti bien qu’elle
soit très préoccupante pour certains n’a pourtant aucune portée réelle
pour d’autres, au sein de cette même société civile.
Dans tous les pays qui se respectent, quelque soient les évènements ou incidents qui s’y passent, le gouvernement ou l’institution
responsable ou concerné se doit de donner des explications à la Nation et de prendre des mesures convenables afin que les coupables ne
restent pas impunis et que les victimes, s’il y en a, trouvent justice
pleine et entière.
Dans un pays civilisé et épris de justice, la société civile devrait
être de plus en plus une instance politique publique constamment
en éveil, qui observe et critique les agissements de l’Etat. D’après
John Locke, « il est du devoir de l’Etat de garantir au citoyen l’égalité
devant le droit, la liberté, l’intégrité et la propriété. Tant qu’il ne se
conforme pas à ce principe, les citoyens ont le droit, au titre de société citoyenne, de se rebeller ».
Comment peut-on croire qu’on vit dans un pays où personne
n’ait à rendre compte, alors qu’un tas de choses non-conformes se
répètent sans cesse, pour que sa société civile elle-même n’en demande pas plus ? Pourtant, elle se doit constamment d’être à l’affut
d’explications de sorte que des mesures appropriées soient prises
chaque fois que le bât blesse pour éviter qu’à l’avenir les mêmes
dérives ne se répètent.
Depuis l’avènement du régime Martellyste, nous ne pouvons
pas compter les incidents, les violations, les dérives qui sont restés sans suite ou passés dans l’oubli comme une lettre à la poste.
Parmi tant d’autres, prenons le cas de la disparition d’Evinx Daniel. Comment se fait-il qu’un homme, proche du président soit porté
disparu dans son pays depuis le 5 janvier 2014, alors que jusqu’à
aujourd’hui, rien n’a été fait ni dit sur son sort ? Même quand sa
famille aurait lâché du lest ou abandonné le dossier pour une raison
quelconque, ce serait son choix ; mais la société haïtienne ne devrait
pas s’y complaire aussi facilement et si docilement. Comme quoi, ce
qui est arrivé à Evinx ne la concerne pas, du fait qu’il avait telle ou
telle autre renommée. Non, ce n’est pas normal, et ce n’est pas possible !
La société citoyenne haïtienne doit exiger une réponse claire sur
la disparition du citoyen, Evinx ou de tout autre. C’est inacceptable,
et quelque soit les travers qu’on lui attribue, il a également droit à la
justice et la société haïtienne doit le défendre. Ne pas le faire, c’est
donner des ailes aux forces obscures, aux escadrons de la mort pour
agir à leur guise et commettre toutes sortes d’exactions répréhensibles, sachant que personne ne va questionner personne !
Le président Martelly dormait chez Evinx le 26 septembre
2013, alors que la disparition de celui-ci n’a même pas suscité même
un petit mot de celui-là, voire une enquête.
Une telle attitude revient à banaliser le rôle du citoyen.
Un comportement aussi indigne de la part du régime est un acte
d’insouciance non seulement à l’égard de la victime, mais à l’égard
de nous tous et devrait être dénoncé. C’est presque nous forcer à
croire même que la disparition d’un individu fait partie des mœurs du
régime, voire de la culture haïtienne.
Notre société a donc immanquablement droit à une explication
sur la disparition de n’importe de nos citoyens honnêtes ou pas. Sans
aucun doute, sur ce dossier, nous devons rendre les dirigeants du
pays responsables, si des explications concrètes et claires à travers
une enquête ne peuvent être données à la Nation.
Il est temps que la société haïtienne prenne ses responsabilités
et mette fin à cette mentalité de sans-scrupule, de manfouben pour
tolérer n’importe quoi. Et c’est à cause de toute cette faiblesse, que
tout récemment par un jugement éclair, Martelly, nous a encore bafoués. Il sait en effet qu’après quelques agitations de la presse tout
rentrera dans les registres de l’oubli comme à l’accoutumée.
Ainsi, après avoir libéré la femme de Sonson Lafamilia le 29
mars 2014, dans des conditions inappropriées et que la société haïtienne n’a pas riposté, Martelly a récidivé, avec ce verdict infâme du
juge zafra Lamarre Belizaire pour libérer le kidnappeur Woodly Ethéart et son complice Renel Nelfort dans cette énième entorse flagrante
à la justice. Les faits qui leur sont reprochés sont bien sûrs sans
commune mesure avec le jugement mascarade du vendredi 17 avril.
De tels faits extrêmement graves à l’endroit de la société, peuvent ils
en tout état de cause justifier la libération des kidnappeurs ? Assurément, non ! Il faut être assurément lâche et par-dessus tout méprisable pour oser proclamer un verdict aussi inique. Un tel comportement, si ce n’est une provocation, ne peut être que de l’incitation à
la violence contre la société.
Et pour maquiller la mascarade, les puissances impérialistes ont
fait semblant de protester alors qu’ils savent déjà que tout est bien qui
finit bien. Le gouvernement pour nous tourner en dérision a déclaré
qu’il va en appel quand pour lui tout a été tout bonnement classé. Et
ce n’est pas la première fois que ce régime essaie de bluffer la population. Rappelons que lors de la libération d’Evinx Daniel, dans un
dossier de drogue, le Gouvernement Martelly/Lamothe, pour cacher
la main du pouvoir avait annoncé, le 17 septembre 2013, la création
d’une commission indépendante devant enquêter sur la libération
de Daniel. Cette commission était composée de trois institutions à
savoir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’Unité de lutte contre la corruption et la Police nationale d’Haïti. L’enquête se poursuit
encore d’autant plus que Daniel a disparu depuis.
Voilà la situation qui devrait être à l’ordre du jour. Comment la
vie peut-elle continuer quand il y a ces zones d’ombres dans la réalité politique du pays ? Ce n’est pas l’affaire de ce beau monde assis au
bord de la même table, discutant des dossiers électoraux servant de
diversion comme par exemple la candidature de Sophia Martelly et
la question des décharges, afin de tout oublier. En le faisant, en préférant se jeter dans l’électoralisme politique, les politiciens montrent
clairement que ce n’est pas la santé du pays qui les concerne, mais
celle de leur poche. Ils ne pensent uniquement qu’à être président,
sénateurs, députés et magistrats pour continuer à cautionner la bêtise que les puissances tutrices nous ont léguée. Ces opportunistes qui
s’apprêtent à prendre langue avec Martelly et Evans Paul s’arrangent
tout bonnement dans la lignée de la continuité et de la légitimité de
la corruption sans aucun souci réel pour le pays.
Notre responsabilité à tous, de la société citoyenne, c’est
d’empêcher qu’on nous vassalise ; particulièrement vous, les militants de la justice et de la liberté. Votre devoir, c’est de les combattre aussi bien que leur patron de la communauté internationale. La
société haïtienne doit prendre ses destinées en main pour empêcher qu’aucun dirigeant ne continue à duper l’opinion publique et
l’héroïque peuple haïtien.
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (50) Violence cruelle à St Michel
Le temps des « Primaires » !
de l’Attalaye, 2 morts
Par Catherine Charlemagne
D
ans le domaine institutionnel
quand on parle d’Haïti, il faudrait
prendre ses précautions. La prudence
est, en effet, de mise pour analyser les
choses politiques dans ce pays même
quand plusieurs éléments portent à
croire que les choses avancent apparemment dans la bonne direction. Ceci
pour dire que le processus électoral engagé depuis un certain temps passe à
une phase avancée dans la mesure où
l’autorité régulatrice des élections ne
chôme pas depuis qu’elle a été mise en
place. Tout un ensemble de mesures a
été prise en vue d’arriver à la réalisation effective des élections proprement
dite selon les prévisions. Si le scepticisme est encore de mise chez plusieurs acteurs politiques, les décideurs
locaux et internationaux semblent
n’avoir qu’un seul objectif : respecter le
calendrier qu’ils ont eux-mêmes fixé il
y a quelques mois. Le pouvoir exécutif
qui est en fait le maître d’œuvre de ces
joutes et dont l’organisme électoral en
est l’exécutant se met un peu en retrait.
Peut-être pour mieux manipuler le processus en sous main.
En tout cas, la présidence de la
République ne se montre pas partie
prenante comme elle avait l’intention
de le faire il y a deux, trois années auparavant. Après son échec à accaparer
tout le dispositif, le pouvoir met une
sourdine à ses prétentions. Personne
ne va pleurer ni regretter cette sage
décision. Quant au Conseil Electoral
Provisoire (CEP), dirigé par le controversé Pierre-Louis Opont, controverse
due à son passé de Directeur général du
CEP le plus décrié de l’histoire présidé
par son ami Gaillot Dorsainvil, garde le
profil bat. Si certaines de ses décisions
sont contestables et contestées par la
plupart des responsables politiques, sa
crédibilité n’est pas, pour le moment,
entachée d’irrégularités pouvant provoquer une crise politique au sein de cette
crise préélectorale. Car, il faut garder à
l’esprit que ce CEP a été enfanté dans
la douleur après bien des déboires de la
présidence de la République qui voulait
agir de manière unilatérale. Le chef de
l’Etat oubliait que le temps des élections
contrôlées à cent pour cent par le pouvoir n’est plus possible en Haïti.
Le Conseil électoral de PierreLouis Opont garde donc le cap jusqu’au
moment où nous écrivons cette chronique et tout semble indiquer qu’il
essaie de ne pas commettre trop de
gaffes afin de garder la confiance de
l’ensemble des acteurs impliqués dans
le processus : partis politiques, Société
civile, acteurs sociaux. La preuve que
cette stratégie a plus ou moins séduit,
le nombre record de partis et de plateformes politiques qui s’est inscrit au
Registre du Conseil Electoral. Pas moins
de 188 entités officiellement enregistrées. Le CEP en a agréées 126. Mais ce
nombre élevé de formations politiques
ne représente pas seulement un problème pour l’organisme électoral qui a
dû inventer de nouveaux systèmes afin
de permettre une meilleure gestion de
ce flux de partis. Un mode d’inscription
des candidats sur une base de donnée
informatique par leurs organisations
politiques respectives avant d’être validés par le CEP avait été mis en place.
(Voire chronique # 49).
Ce qui devait réduire conséquemment le nombre de postulants aux législatives et certainement ceux à la
présidentielle. Les autorités électorales
ont aussi organisé, de concert avec les
pouvoirs publics, la Société civile et naturellement les premiers concernés, les
partis politiques des réunions de travail
en vue de parvenir à une réduction
par regroupement de cette avalanche
de candidatures. Curieusement, pour
un scrutin dont tout le monde se méfie compte tenu des précédentes élec-
Jean Max Bellerive
tions dans ce pays durant ces trente
dernières années, ce sont surtout les
responsables des partis qui ont été
surpris en premier pour la quantité de
candidats à la candidature qu’ils ont
aussi enregistrée pour ces joutes électorales. Non seulement ils ne s’étaient
L’ancien ministre de l’Agriculture
Joanas Gué
pas préparés à affronter cette vague humaine, mais ils ne s’attendaient point à
un tel appétit de la part des personnalités de toute sorte souhaitant briguer un
poste électif.
Outre les militants ou membres
de ces partis dont il faut satisfaire
l’ambition, ces dirigeants devraient
aussi gérer un nombre important de
demandes de bannière par des individus venus d’horizons divers mais
Jacques Edouard Alexis
accompagnés de très grandes valises
remplies de liasses de dollars. Ces
candidats arrivés de toute part savent
qu’avec leurs poches bourrées de millions, ils n’auront aucune difficulté à
trouver un parti ou plateforme politique
pour les héberger. Le phénomène n’est
pas nouveau en Haïti. Des dizaines de
candidats qui émergent du jour au lendemain sur la scène politique haïtienne
en l’espace d’une élection, il y en a
toujours eu. Sauf que pour ces scrutins,
l’offre et la demande se rejoignent. Il en
aura pour tout le monde, pour toutes les
sensibilités politiques et surtout pour
toutes les bourses, avec tout de même
une grande nouveauté dans la vie politique d’Haïti : la Primaire.
En effet, s’il existe énormément
de partis et de plateformes politiques
comme nous le disons plus haut, toutes
ces mouvances politiques disposent
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
elles aussi de leurs propres prétendants
à tous niveaux. Mais sachant que
leurs candidats n’ont aucune chance
d’assister au tirage comme on dit en
Haïti, c’est-à-dire de pouvoir gagner le
moindre scrutin, les chefs de ces partis préfèrent mettre en concurrence des
individus venus de l’extérieur face à
leurs propres militants ou face à euxmêmes pourvu qu’ils arrivent avec de
quoi payer la couleur du parti. Ainsi,
depuis la période d’enregistrement des
partis au CEP, le marchandage se fait en
plein jour. Des milliers de candidats à la
candidature se mettent en quête d’une
structure politique pour se présenter
aux élections.
Ils ne cessaient de faire du porte à
porte auprès de ces organisations politiques dont en grande partie le but est
d’engranger le maximum de sous et ce,
par tous les moyens y compris par la
vente de leur nom et de leur logo aux
plus offrants. On l’imagine, la population et les observateurs politiques ont
été stupéfaits de constater que la plupart des regroupements politiques ont
été inscrits non pas avec le nom de
leurs responsables connus, mais avec
celui d’autres personnalités totalement
inconnues du grand public ou n’ayant
rien à voir avec ces formations politiques en question. Le regroupement et
alliance encouragés et suggérés par le
Collège électoral en vue de parvenir à
un nombre acceptable d’organisations
politiques au Registre électoral n’ont
pas facilité la tache aux candidats
sans parti que ce soit pour les législatives que ce soit pour la présidence de
la République. Surtout qu’il faut préalablement inscrire sur Internet par une
organisation politique avant d’avoir le
sésame du CEP. Ce système de pré-inscription fait dans un sens, les affaires
des propriétaires des partis et chefs des
plateformes qui ramassent la mise de
la dotation de l’Etat (financement des
campagnes électorales) et aussi l’argent
venu de ces loups solitaires rêvant un
jour de se porter candidat au Sénat, à
la Chambre des députés ou à la Présidence de la République. Pour arriver à
satisfaire cette pléthore de prétendants
au titre de chef d’Etat, seul le système
des élections « Primaires » au sein des
partis pourrait apporter la solution en
mettant tout le monde d’accord sans
créer des ennemis intérieurs. Du coup,
pratiquement tous les partis et plateformes politiques s’activent à appliquer
le principe des « élections primaires »
qui a déjà fait ses preuves ailleurs.
Aux Etats Unis d’Amérique d’une
part, au sein des deux grands partis
politiques : Démocrate et Républicain et
d’autre part, en France, depuis quelque
temps au Parti socialiste (PS) d’abord
et ensuite à l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Aujourd’hui,
presque tous les partis et plateformes
plus ou moins conséquents en Haïti
et bénéficiant d’un coup de main des
candidats ayant un peu d’argent doivent avoir recours à ce système pour
départager plusieurs candidats à la candidature. On en parle au MOPOD entre
la constitutionnaliste, Mirlande Hyppolite Manigat, candidate malheureuse
en 2011 face au Président Martelly, Me
Samuel Madistin, ancien sénateur et
l’ex-Premier ministre Jacques Edouard
Alexis, une ancienne victime politique
de l’ancien Président René Préval. Sans
oublier d’autres qui sont en embuscade
au sein de cette plateforme d’opposition
radicale au Président Michel Martelly.
En attendant de possible regroupement avec la plateforme Justice
de André Michel, la plateforme Pitit Desalin de l’ancien sénateur Moïse JeanCharles et de Assad Volcy qui a récupéré
au passage le journaliste Daly Valet
n’exclut pas non plus de recourir à une
élection en interne « primaire » si plusieurs candidats se déclarent. D’ailleurs,
si Moïse Jean-Charles envisage de sauter le pas, son nouveau camarade poli-
ans l’après-midi du mercredi 22
Avril 2015 dernier, aux environs
de 2 heures, dans la localité de Carrefour Alphonse, St Michel de l’Attalaye,
l’Artibonite, lors d’une cruelle scène
de violence provoquée par des bandits de la ville circulant à moto, deux
habitants de la dite commune (St Michel) ont été tragiquement assassinés.
Il s’agit, en effet, de Samuelda Désir,
11 ans, atteinte d’une balle à la tête et
de Justin Adulma, 44 ans criblé de 15
projectiles.
Il était presque 2 heures quand
des voyous lourdement armés, juchés
sur des motos, ont croisé Justin Adulma du côté de la petite contrée appelée
Haut Guerrier. Alors, dans une violence
de rage, ils ont déchargé sur l’homme
une pluie de projectiles. Une fillette de
11 ans, Samuelda Désir, qui était tout
proche, se trouva fauchée d’une balle
à la tête.
Selon Pedro, juge de paix de la
ville de St Michel, monsieur Adulma
avait déjà déposé des plaintes au bureau du tribunal de paix, contre ces
bandits de qui il avait reçu beaucoup de
menaces. A noter que le juge de paix
Pedro n’a révélé aucune précision sur
l’identification des malfrats. Certains
autres natifs de St Michel ont confirmé
que «ces galapiats, travaillant sous la
solde des bandits légaux au pouvoir à
Port-au-Prince, des Martelly, Lamothe
et K-Plim, agissent à leur guise, tuant
ou bastonnant qui ils veulent, aux
regards des agents de la police locale
qui ne les ont jamais sanctionnés. Ces
voyous sont membres de la milice du
gouvernement et du chef de l’exécutif dénommée « Lepolice ». L’année
dernière ils avaient reçu d’eux (le gouvernement et le chef de l’exécutif) des
motos et des armes lourdes », ont-ils
précisé.
Conséquence : deux morts dont
une fillette de 11 ans, une jeune vie,
un avenir, un des jeunes parmi tous
ceux qui sont fauchés par la violence
inouïe des sacripants au pouvoir dans
une Haïti devenue la république des
voyous.
Par ailleurs, la semaine dernière,
un habitant de la Commune de Carrefour répondant au nom de Marck Sony
Porcénat a dénoncé une situation accablante survenue dans la dite commune
depuis le jeudi 2 Avril 2015. Il s’agit
du cas d’un accident tragique de glissement de terrain au cours duquel 3
enfants d’une seule et même famille,
ont trouvé la mort. A cause de graves
problèmes économiques de ces pauvres
parents, l’inhumation des 3 cadavres
n’a jamais eu lieu, il y a de cela un
mois près. Selon monsieur Porcénat,
les autorités de l’Etat Haïti, à travers
la mairie de Carrefour, avaient endossé
la prise en charge des funérailles des
3 enfants. Néanmoins, jusqu’au mercredi 22 Avril, les cadavres étaient
toujours en morgue. Vraiment navrant,
décevant pour ces malheureux parents,
ayant perdu d’un trait, 3 enfants. Ils
ne sont qu’incapables de se résoudre
à pouvoir enterrer les cadavres, alors
que les autorités de leur pays (Haïti),
continuent de se moquer d’eux.
tique Daly Valet qui parcourt le pays
depuis bien des années dans le but de
s’engager publiquement dans la politique, le voit bien porter le flambeau de
Pitit Desalin jusqu’à chez Pétion, voire
au-delà. L’on s’attend aussi à beaucoup de mouvement de primaires dans
les innombrables mouvances lavalasiennes entre autres, Renmen Ayiti du
Notaire Jean Henri Céant, Ayisyen Pou
Ayiti de Jonas Cofi ou encore la plateforme PONT de l’ancien Premier ministre Jean-Marie Chérestal et de l’ancien
sénateur Evallière Beauplan, voire le
parti LAPEH de l’ex-sénateur Jean Hector Anacacis qui a déjà pour candidat
Jude Célestin, l’ancien poulain du Président Préval.
Car plusieurs partis de tendance
lavalassienne sont inscrits et entendent présenter des candidats à tous les
échelons. On voit mal qu’ils partent à
la conquête du Palais national de cette
façon, c’est-à-dire en émiettement, en
courant le risque de tout perdre. Alors
que la plupart de ces groupes dispose
de candidats de haut niveau. Sinon
de candidats de poids aux ressources
financières quasi illimitées. Les différentes plateformes politiques, entre autres VERITE de l’ancien Président René
Préval qui a déjà dans ses rangs au
moins deux à trois candidats à la présidence. Les noms de l’ancien Premier
ministre Jean Max Bellerive, de l’ancien
ministre de l’Agriculture Joanas Gué,
du Recteur de l’Université Quisqueya
Jacky Lumarque et tant d’autres sont
déjà dans la balance ou sur le starting
block. D’ailleurs, l’ex-Président René
Préval est déjà, paraît-il, à la manœuvre
avec Jacky Lumarque soit pour rééditer
le coup de l’ancien Premier Jacques
Suite à la page (13)
Par Jackson Rateau
D
Avis
Par ces motifs, sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le
défaut déjà accordé à l’audience du onze février deux mille quatorze ; pour le profit,
accueille l’action en divorce ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les époux Binet Dupré, la femme née Kifena Cassandra Azor, pour les
motifs susdits ; Revoie le demandeur par devant l’Officier de l’Etat Civil de Saint-Louis du
Sud, les formalités légales préalablement remplies, pour la transcription du dispositif de
cette décision et la rédaction de l’acte de divorce ; Compense les dépens ; commet, enfin
l’Huissier Fritz Bernard de ce siège à la capitale sous peine de dommage intérêts envers
les tiers, s’il y échet.
Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Michel Glaude, en présence de Me. Numa Frazile,
Substitut Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance de Jean Claude
Novembre, Greffier du siège ce jour 26 février 2014, An 211e de l’indépendance.
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution ;
aux officiers Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront
légalement requis.
En foi de quoi, la minute du présent jugement fut signée du Doyen et du Greffier susdit.Ainsi signé : Michel Glaude, av ; Jean Claude Novembre.Collationné pour expédition conforme à la minute
Jean Claude Novembre, Greffier
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Pas de fonds pour
les élections !
L’Argentine se retire
de l’occupation d’Haïti !
Le Premier ministre Evans Paul au centre et le Président du Cep PierreLouis Opont
uite à une rencontre avec les bailleurs de fonds le jeudi 23 Avril
dernier, le Premier ministre de facto,
le sinistre opportuniste Evans Paul a
révélé, sans aucun décorum, que 50
% des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections
municipales, législatives et présidentielle n'ont toujours pas été mobilisées.
Les représentants des pays
contributeurs du processus électoral
notamment les ambassadeurs mem-
nait pas encore son sort, continue
d’avancer dans l’incertain. Ainsi, juste
après l’enregistrement des principaux
candidats à la vente du pays pour refaire leur petite vie, les autorités électorales s’adonnent à traiter des contestations révélant que 111 candidats sont
contestés dans les 11 régions électorales.
Le cas le plus notoire de contestation est celui de la candidate au
poste de sénateur pour le département
de l’Ouest de l’épouse du président,
Sophia Saint Rémy Martelly. C’est l’un
des complices de la mentalité duvaliéri-
Sophia Saint Rémy Martelly
Me Grégory Mayard-Paul
bres du Core Group étaient présents
à cette rencontre avec les différents
représentants de la communauté internationale. Où en est le prestige du
pays quand pour organiser ses propres
élections, il ne lui faut que quémander
la charité ? Alors que du coté des bailleurs de fonds rien n’a été encore dit
de concret.
Il nous faut aussi rappeler que
l’argent disponible pour les élections
n’est pas contrôlé par le gouvernement
haïtien, mais bien par le Programme
des Nations Unies pour le Développement (Pnud). Pour montrer la bonne
volonté du gouvernement, le ministre
de l'information, Rotchild François Junior a souligné aux manitous étrangers
que la semaine écoulée son gouvernement de trafiquants et de kidnappeurs
a décaissé 13 millions de dollars qui
ont été versés dans le « basket fund ».
Malgré tout, le CEP qui ne con-
ste, et conseiller spécial du chef de
l’État, Me Grégory Mayard-Paul, qui a
pris la défense du dossier de Madame,
au Bureau du contentieux électoral.
Dans le cas des décharges pour
les anciens fonctionnaires, particulièrement les anciens ministres, il se
pourrait qu’ils reçoivent une simple
lettre en lieu et place du document administratif régulier de décharge. C’est
ce qu’a fait savoir le sénateur Steven
Benoit.
Jocelerme Privert pour sa part a
laissé comprendre à ceux et celles en
attente de décharge que ce ne sera pas
possible, faute d’assemblée dans les
deux chambres ; tout en soulignant
que le sénat doit fournir des explications à ces ministres. Ce qui revient à
dire que sans nul doute une lettre sera
donnée à tous pour leur faciliter la participation aux élections.
Par Thomas Péralte
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Haiti Liberté/Haitian Times
Les casques bleus Argentins
Par Marie Laurette Numa
I
l était temps que certains pays latinos
américains ayant une vision progressiste comme celle de la présidente Christina Kirchner comprennent le sens de
la présence de cette humiliante et honteuse force d’occupation prétendant être
de stabilisation en Haïti. Force que les
Etats-Unis utilisaient pour faire son travail en Haïti en lieu et place des soldats
Yankees.
C’est une chose extrêmement
grave, de constater que des militaires
des pays frères latinos tels que la Bolivie,
l’Equateur et l’Argentine aient accepté de
se prêter à la propagande ou aux diktats
des Etats-Unis pour occuper Haïti et satisfaire les intérêts des multinationales,
sous couverture de l’ONU.
C’est ainsi que, suite à la déclaration finale du Sommet des peuples qui a
eu lieu à Panama les 9, 10 et 11 avril
2015 dernier, dont une résolution avait
exigé le retrait immédiat des troupes
d’occupation de la Minustah en Haïti, le
gouvernement argentin finalement s’est
déjà arrangé pour se soumettre à cette
exigence, un processus qui prendra fin
au mois de mai prochain.
En effet, le contingent Argentin
de la Mission des Nations Unies pour la
Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement
Haïti. Un total de 431 soldats de la paix
du 20e bataillon argentin (ARGBATT)
a participé à une cérémonie d'adieu officielle dans la ville de Gonaïves en
présence de Sandra Honoré Cheffe civile
de la Minustah elle-même, Représentante du Secrétaire général des Nations
Unies, de l'Ambassadeur de l'Argentine
en Haïti, Alejandro Guillermo del Mundo
Escobal, du secrétaire de la coordination
de l'aide militaire au ministère argentin
de la Défense, Pedro Roberto Corti, du
Commissaire Serge Therriault de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que de
Berson Soljour, Directeur départemental
de la PNH.
Au cours de cette cérémonie, la
Minustah a rappelé que « depuis sa
première rotation, pas moins de 8,560
soldats de la Paix de l'Argentine ont participé à la Minustah, y compris plus de
200 femmes ». Outre les patrouilles, le
prochaines semaines.
Nous espérons que les autres pays
latinos américains encore partie prenante
de ce processus de la honte suivent les
traces du gouvernement argentin pour
ne plus jamais prendre au sérieux à
l’avenir les propagandes impérialistes,
et pour ne plus trahir les principes de
non-ingérence dans les affaires internes
d’aucun autre pays. Surtout quand ces
pays ne sont eux- mêmes pas à l’abri
Un soldat argentin de la minustah
contingent sud-américain aux Gonaïves,
fournissait de l’eau et de l’assistance
médicale aux orphelinats et aux habitants des communes reculées du département de l’Artibonite (Nord-Ouest).
Les soldats du contingent argentin stationné aux Gonaïves se joindront
aux 47 autres de l'aviation, stationnés à
Port-au-Prince qui vont également terminer leur mission et qui retourneront
en Argentine au cours de deux ou trois
des menées impérialistes, d’autant qu’ils
sont presque dans la même situation que
nous autres.
Nous profitons de ce moment pour
saluer les gouvernements cubain et vénézuélien qui n’ont jamais cessé d’aider
Haïti selon leur capacité soit au niveau de
la santé, soit à travers le programme de
Petro Caribe, mais qui n’ont eu aucune
force militaire au service des intérêts impérialistes dans le pays de Dessalines.
CABINET BEAUVOIR
No 34, Rue Cadet Jérémie, Port-au-Prince, Haïti, Tel 3671 5397/ 4714 9525
Le Tribunal de Paix de la Commune de Pétion-Ville ompétemment
réuni a rendu en audience civile et publique en ses attributions
civiles le jugement dont teneur suit :
Entre :La dame Pierre Simone Miché propriétaire, démeurant et
domiciliée à Pétion Ville, identifiée au No 01-04-99-1966- 0900003, ayant constitué pour défenseurs Mes Barany Dorcéus,
Roosevelt Jean et Mario Beauvoir, identifiés, patentés et imposés
respectivement aux numéros 003-395-726-2, 890924,68830
avec élections de domicile au No 34, Rue Cadet Jérémie,
Port-au-Prince. Et le sieur Prédélis Cantave, démeurant et domicilié à Pétion-Ville, défendeur : Par ces motifs, Le Tribunal après
avoir délibéré conformement à la loi, maintient le défaut requis et
octroyé à l’audience contre le sieur Prédélis Cantave, déclare
fondée la dite action, ordonne en conséquence son expulsion des
lieux de la dite propriété qu’il occupe illégalement, le condamne à
vingt mille gourdes 20.000 gourdes de dommages intérêts. Ainsi
jugé et prononcé par nous Me André Gertin, juge, assisté de la
greffière Marie Michèle Paul le mardi onze Novembre deux mille
quatorze (2014) Il est ordonné etc, etc, etc.
Papeterie &
Imprimerie
Nouvelle adresse:
101 Lalue,
Port-au-Prince, HAITI
Tel:
4269-2770
3643-2906
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
Kwonik Kreyòl
Antoine Thurel
KOD salye klas ouvriye yo nan
(ban m nouvèl moun lakay) okazyon Premye Me a
Guy-Gérald Ménard
ranmoun nan fè yon grimas, li
ajiste zòrye a dèyè tèt li epi li kage
sou dodin nan. Je li fè tou chanm nan,
anvan yo vin tonbe sou yon anvlòp ki
pa fin blanch ankò sou kwafez la. Anvlòp la pa chanje plas depi twa mwa.
Depi lèt doktè a te vin konfime sa granmoun nan te gentan sispèk. Sa fè kèk
tan li te santi maladi a ap fè ravaj. Twa
mwa depi li konstate fòs li k ap kite l
tankou tè lan mòn dlo lapli ap bwote
nan lanmè. Ansyen sendikalis la bije
admèt ak lapenn, li pa t ap ka kenbe
pwomès li te fè pou tounen lakay, lè li
te kite Ayiti karantan anvan . Chante
ki anonse editotyal emisyon an te deja
ap fè lamadèl nan tèt li, lè li avanse
yon men atrit defòme pou vire bouton
radyo a. La menm nòt mizik anvayi
pyès la kou sant ilan ilan ak jasmen
labriz diswa soufle, nan yon lòt kay,
yon lòt peyi, yon lòt epòk.
(ban m nouvèl moun lakay, ban
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl
moun lakay)
Setè di maten, dènye lendi
mwa dawou. Yon solèy parese louvri
pòpyè l sou vil Boston, leta Masachousèt. Lavi te fenk koumanse pran
fòs ; kè li t ap bat piti piti lè boulvès
anvayi poumon laprès. Nouvèl la pete
tankou abse : Thurel chwazi alimèt ak
gazolin pou di n orevwa. Teletip tonbe
kriz malkadi. Mikwo radyo AM/FM
antre lan sengi. Telefòn gen dyare,
lafyèv frison travèse fil kab pak an
pak. Nouvèl la gaye kou dife lan pay
sèch.
Lendi 31 dawou, granmtimaten, anvan lavi koumanse bwete Antoine Thurel antre an flanm dife kay
Jeneral Listwa. Tan ret pandye pandan
yon minit ki dire yon etènite, tankou
dra pwòp ki pann sou liy pou pase
solèy. Machin estope, ayewoplàn pa
vole, tren pa mache, tout moun gadavou. Distans yon minit lafimen monte
kouvri syèl la, pote mesaj ale. « Thurel ale…li pa mouri. N ap pote lanmò l
tankou on fizi ».
(ban m nouvèl moun lakay, ban
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl
moun lakay)
Antoine Thurel tounen chabon
yon maten, sou pewon Palè Lejislatif
nan vil Boston. Yon jan, yon fason
pou fòse je klere sou yon sosyete k ap
debat ak malsite. Pou li met toutouni
devan tout pèp, tout nasyon, reskonsab rad chire ki sou do Ayiti. Zwazo
mechan ki mare sosis ak fòs fènwa,
patripòch lakay ki ap peze souse mwèl
pitit peyi a.
Sann Thurel tonbe lan kè Site
Solèy. L ap farinen sou Raboto, Lafosèt e latriye. Li tounen fimye pou lespwa jèmen nan Fò Touwon, Tibwa,
Site Katon ; tout kote malere ap wouke
ak lavi pou lanp diyite yo ret limen.
(ban m nouvèl moun lakay,
ban m nouvèl moun lakay, ban m
nouvèl moun lakay)
Lanmò Thurel jennen. Li lonje
dwèt sou tout malfini bèk fè, ansasen dwèt long ki gen nostalji marinkò
1915.
Lanmò Thurel jennen. Li denonse mekreyan, malpouwont, malfezan san fason, kit sendenden kit sa ki
galonnen, ki ap vann peyi a kou vòlè
nan jaden manyòk.
Lanmò Thurel jennen. Li
deranje
patatis/opòtinis/kolaborasyonis/KNGpis san koutya, k ap bay
machann lanmò lanmen pou restan
lasibab ak fotèy kowonpi nan konsè
maskawon.
Lanmò Antoine Thurel se yon
bwapen ki limen nan konsyans lemonn antye. Yon koukouy nan fènwa
endiferans k ap klere kangrenn k ap
wonyen Ayiti Cheri. Yon java ayisyen
ti koulout vle kase fèy kouvri.
(ban m nouvèl moun lakay, ban
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl
moun lakay)
Jodi a sakrifis patriyòt sa a
kontre lan memwa n ak mati Turenne
Deville. De jès dezespere anfas yon
sitiyasyon dezespere. Zak de gason
vanyan ki te deside fè yon gwo pa pou
lezòt ka mache. De nèg ki te renmen
lavi sitèlman yo te deside mouri pou
li. Pou nou pa viv ajenou, tèt bese ak
mantalite pitimi san gadò. Turenne
Deville mouri pandye yon maten nan
prizon Krome Avenue Miyami. Se te
yon jan, yon mannyè, pou li te di non
devan politik dappiyanp krazezo ki t
ap donnen lamizè nan lakou lakay. Li
te pito mouri tan pou l tounen lakay.
Setè di maten dènye lendi
mwa dawou, Thurel ale li pa tounen.
Li fè sakrifis total kapital pou sonnen
kòn lanbi liberasyon total peyi d Ayiti.
Nou pa gen dwa bliye zak sa a. Non
patriyòt sa a gen pou rete grave lan
memwa n. N ap chofe rèv liberasyon
sa a lan fon kè nou tankou bwa chabon lan mitan sann dife.
(ban m nouvèl moun lakay, ban
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl
moun lakay)
Granmoun nan fèmen je l ak
yon soupi reziyen. Lè lide l depoze l
nan katye li te leve Ayiti, li pa sonje
depi ki lè, yon souri fèb adousi vizaj
Excellent Senior Care
Christine M. Mosse
G
N
an okazyon jounen entènasyonal
travayè yo, premye me 2015, Kòdinasyon Desalin (KOD) ap salye tout
ouvriye ak peyizan pòv k ap bourike
pou yo siviv. Dat sa a, se jou pou tout
ouvriye nan faktori, chomè ak peyizan
pòv yo kanpe nan kat kwen peyi a, pou
yo marye fòs yo ansanm nan yon kokenn solidarite djanm pou yo revandike
dwa yo.
Dat sa a genyen yon gwo
iwoni paske Etazini se sèl peyi nan
lemonn ki pa janm selebre Jounen
premye Me a; alòske li se peyi orijin
dat istorik sa a. Raple nou, se nan
lane 1886, klas travayè meriken an
te revandike pou yo travay sèlman
8tè chak chak jou, apati Premye Me
. Klas boujwa meriken an nan vil
Chikago pat dakò, yo te rele lapolis
pou vin tire sou manifestasyon ki
t ap fèt pou revandikasyon sa a te
pase. Anpil ouvriye mouri, plizye lòt
yo egzekite. Se rezon sa yo ki fè klas
ouvriye atravè lemonn rekonèt dat
sa a 129 lane aprè?
Jounen jodia, se menm gouvènman meriken sa a, k ap toupizi
klas ouvriye lakay li, k ap fè menm
represyon sa a an Ayiti. Depi ane 70
yo, kòpòrasyon meriken yo ap voye
travay mendèv yo an Ayiti paske ouvriye isit travay pou selman $5 yon
jou. Tandiske Ozetazini salè minimòm nan se $7.25 chak lè.
Nan lane 2011, gouvènman
meriken te fè yon koudeta elektoral
pou mete rejim Martelly a sou pouvwa an Ayiti dekwa pou li kapab
toujou kontinye kenbe klas ouvriye
a nan mizè, kontinye vòlè tè peyizan
yo nan Ilavach ak nan santvil Pòtoprens, takse lajan y ap resevwa ak
koutfil ki sòti Etazini, ak yon pakèt
lòt vol, koripsyon ak represyon.
Kounyea, yo bezwen fè yon
lòt maskarad elektoral pou moun ki
pa konprann jwèt la. KOD di “NON,”
pèp ayisyen pap pran nan gètapan
ankò. KOD mande pou Martelly ak
MINUSTAH ale pou peyi a ka fè bonjan eleksyon lib, onèt, ak souvren.
Afè se MINUSTAH, OEA, Wachintonn ki pou deside kiyès ki genyen
eleksyon an Ayiti, pa dwe gen sa
ankò! Afè se kòb ki pou achte yon
eleksyon, jan boujwazi a fè l Ozetazini, bagay sa a pa bon pou Ayiti, sa
pa bon pou demokrasi!
Eleksyon/seleksyon y ap eseye vann pèp ayisyen an, se pou
yo kache tout lòt kriz tankou: kriz
manje, kriz travay, kriz dlo, kriz lekòl, kriz lopital, se kriz sou kriz !
KOD ap di tout travayè ak peyizan pa kite eleksyon fè nou bliye
revandikasyon nou yo. An nou reprann peyi nou an men, an nou
sispann pran bè pou mantèg dekwa pou n chanje leta kowonpi sa
a, kraze sistèm peze souse a. Konsa
n ap kapab fè bonjan eleksyon,
eleksyon Wachintonn pap ka kontwole. An nou konstwi pwòp altènativ nou, pou nou bati yon peyi kote
tout moun kapab travay, tout moun
kapab al lekòl, tout moun kapab wè
doktè, kote tout moun se moun.
KOD ap di tout ouvriye, malere
peyizan pòv yo ak chomè yo, si nou
bezwen chanje lavi nou, se pou n
òganize nou epi rete mobilize.
Pou nou kenbe flanbo Mobilizsyon an djanm, pou farinay lapli
eleksyon pa etenn li. Lendi 18 Me
2015, Gwo Rasanbleman nan Fò
Nasyonal. Nou pral mache ak tout
etidyan konsyan, konsekan, tout
moun ki vle yon lavimiyò nan peyi
a, pou Ayiti, peyi manman libète a
reprann dwa granmoun tèt li.
Lendi 18 Me jou drapo a ; KOD
ap tann tout moun pou n al remonte
drapo mobilizasyon an.
li ki te deja fin blenm. Yon fwa ankò
li wè li timoun ap kouri nan mitan frè
ak sè. Li rekonèt figi fanmi, figi zanmi,
ansyen kanmarad, pwofesè, kòlèg epi
toudenkou blakawout. Fènwa gaye
nan sèvo granmoun nan jis li pa santi
anyen ankò.
Sou kwafez la radyo a konti-
nye chante kòmsi deryennetè : « Ban
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl
moun lakay, ban m nouvèl moun lakay ».
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
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Kwonik Kreyòl
Rekiyèm
Mwen di onè respè
Pou nou tout k anba tè
Nan testaman listwa
Non nou ekri twa fwa
Wi nou tout ki te brav
Nan radiyès kadav
Lavil kou lan chan kann
Mwen bese tèt devann
Vye frè vye sè ou pa mouri
O non non non non non ou pa mouri
Tou sa ou te di n kenbe l
Tou sa ou te fè n sonje l
Tou sa ou te kwè n pote l
Pou demen pou tout tan
Mwen di pou yo chante
Pou nou tout ki tonbe
Chak grangou n te kontre
Nou te vle ba l manje
Nou tout ki te goumen
Pou pèp la wè demen
Nou tout ki te bay san n
Mwen bese tèt devan n
Rezolisyon Kòdinasyon Desalin (Kòd)
Vye frè vye sè ou pa mouri
O non non non non non ou pa mouri
Tou sa ou te di n kenbe l
Tou sa ou te fè n sonje l
Tou sa ou te kwè n pote l
Pou demen pou tout tan
Mwe di solèy klere
Pou nou tout ouvriye
Pou nou tout peyizan
Pou nou tout etidyan
Nou te kwè nan lavi
Nou menm ki te mouri
Pou tou sa n t ap defann
Mwen bese tèt devan n
Vye frè vye sè ou pa mouri
O non non non non non ou pa mouri
Tou sa ou te di n kenbe l
Tou sa ou te fè n sonje l
Tou sa ou te kwè n pote l
Pou demen pou tout tan
Tanbou Libète
DÈYÈ MÒN GEN MÒN
Nou pa p dòmi bliye
Tout nèg kit e tonbe
Nan chen manje chen
Kote libète
Tounen flè sonje
Nan koze malere
Gade solèy nan je
Se plezi nèg ki brav
Kout zam ap tire
Mache tèt bese
Se viv pitiman
Vlope nan rad kapon
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe pi wo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe pi wo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Kazal nèg te kanpe
Pou yo te jwenn yon jan
Pou Ti Jan manje
Sam Gwo Jan pa t di
Taks sou pitimi
Kouray o vye frè m yo
Si nou vanse devan
Se devan pou n rete
Rale kò n dèyè
Se vole gadjè
Nou vanse devan
Pou n pa manje sote
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe pi wo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe piwo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Foul moun te rasanble
Lò Peral t ap goumen
Pou n pa t rete
Bouki dan griyen
Ak yon Ayiti
Rad chire toutouni
Jodi a se twòkèt
Men li deja twò lou
Nou bezwen ponyèt
Pou ride n leve
Yon biskèt tonbe
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe pi wo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Dèyè mòn gen mòn
K ape kanpe piwo
Dèyè mòn gen mòn
Boujwa anba pye malere
Georges Castera
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PA NOU
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J
ou ki te 14 avril 2015, nan ‘’ Bar de
l’Ere’’ Kòdinasyon Desalin (KÒD) te
òganize yon gwo fowòm popilè pou te
ka chita reflechi ansanm ak mas yo,
pou wè ki wout nou dwe kontinye pran
nan moman istorik sa, nan moman lafyèv Elektoral la. Kote gwo peyi enperyalis yo lage yon zo eleksyon pou kapab
dewoute mas yo nan vrè batay ki nan
enterè yo. Nan twazyèm fowom popilè
KÒD te oganize a te gen plizyè reprezantan pati a, ki te sòti nan plizyè depatman. Te gen reprezantan KÒD nan
Nò, Sid, Nip, Latibonit ak nan Lwès, te
gen reprezantan KÒD ki te soti nan plizyè komin tankou : Potoprens, Petyonvil, Kafou, Delma, Taba, Pòsali, Kavayon, Plezansdinò, Akildinò, Gwomòn ak
Plezansdisid.
Te gen plizyè òganizasyon manm
KÒD ki te prezan se : MOLEGHAF, OJPAP, PROTEINE, OIRDP, MPJD, OCDD,
Potoprens jwèt pou ou ak FANM KÒD
YO.
Nan gwo fowòm sa a te gen anviwon 400 militan ki te prezan, pami
yo se te manm KÒD, patizan, senpatizan ak zanmi KÒD yo. Twazyèm
fowòm lan te derape, aprè pwopo Byenvini, prezantasyon plizyè reprezantan ak delege, aprè prezantasyon yon
komite pwovizwa ki gen pou travay
mete pati a nan tout 10 depatman peyi
a epi òganize premye kongrè pati a.
KÒD te prezante nasyon an yon
pwopozisyon, yon altènativ revolisyonè devan plizyè medya tankou : Radyo
Tele Timoun, Radyo Tele Galaksi,
Radyo Karayib, Radyo Melodi, Radyo
Twopik, Radyo Boukmann, Radyo Vizyon 2000, Radyo RCH 2000, Radyo
Siyal, Radyo RD Plus.
Aprè pwopozisyon KÒD la, te
gen 3 zèdtan deba ak travay an atelye,
te gen plizyè gwoup atelye sou non
Makandal, Desalin, Bwa Kayiman, Pyesili, Peralt, Jean Domink, Anil Lwijis
ak Rozalvo Bobo.
Chak atelye te fè pwopozisyon
pa yo, chak atelye te gen 3 minit pou
te prezante rezolisyon yo te pran nan
atelye pa yo.
KÒD te prepare yon komisyon
pou resevwa Rezolisyon atelye yo, yon
komisyon ki te gen ladan l 5 kanmarad
ki se :
Oxygene David
Thomas Jean Dieufaite
Pierre Chaperon
Chery Manette
Avril Rodolph
Senk kamard sa yo te gen pou
te prepare Rezolisyon final twazyèm
fowòm popilè KÒD la.
Fò k nou raple w tou, te gen plizyè
lòt òganizasyon zanmi KÒD ki te prezan, kèk nan yo se : MONOP,FOPARK,
MECHAN, ANBAKE POU CHANJE,
Twazyèm fowòm popilè Kòdinasyon Desalin (KOD)
GRENADYE 07, MELA, UNNOH ak
Batay Ouvriye.
MEN REZOLISYON AN
Jodi 14 avril 2015 nou menm
nan KÒD , patizan ak senpatizan KÒD,
nou reyini nan ‘’Bar de l’Ere’’ nan yon
kalfou danjere, glise, nan yon moman
ki gen twoub politik, nan yon moman
sitiyasyon sosyal ak ekonomik mas yo
ap fin depafini nèt, nan yon moman
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gwo peyi enperyalis yo ap simaye zo
eleksyon, nan yon moman peyi Etazini, Kanada ak Lafrans ap foure bouch
yo byen fon na zafè entèn politik peyi
a, nan yon moman okipasyon peyi
a ap kontinye , nan yon moman aplikasyon politik neyoliberal la ap vale
teren, nan yon moman kote peyizan yo
ap mouri anba kolera MINUSTAH, nan
yon kalfou kote ouvriye ap kontinye
sibi eksplwatasyon nan men patron yo,
nan yon moman tout pati politik ki te
nan mobilizasyon pou kapote Martelly
sou pouvwa kite mas yo pou kont yo
nan wout mobilizasyon epi pran yo
wout eleksyon-seleksyon ak Martelly.
Noumenm nan KÒD jodia devan
mas yo, nou pran desizyon pou nou
akonpaye yo, kanpe bo kote yo epi
kontinye pote revandikasyon yo jiskaske yo jwenn satisfaksyon.
Nou menm nan KÒD ak plizyè
òganizasyon prezan nan Fowòm lan
jodi a nou pran rezolisyon sa yo :
1)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a, deside reprann
chimen mobilizasyon an
2)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodia deside batay pou
kapote Martelly ak Evans Paul sou
pouvwa a
3)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodia, deside kontinye
mennen batay kont okipasyon peyi a,
kont prezans fos okipasyon an MINUSTAH
4)KÒD ak ansanm oganizasyon ki prezan jodi a, deside kontinye mennen batay kont politik Neyoliberal la kont piyaj min peyi a, kont
degèpisman nan zile Ilavach, kont kay
moun yo te kraze nan santvil peyi a
Suite à la page (13)
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
Perspectives
L’insécurité: n’est-elle pas
l’œuvre du pouvoir tètkale ?
Par Isabelle L. Papillon
P
endant qu’on parle d’élections
jour et nuit, le débarquement d’un
bateau de drogue à la terminale de
Varreux et la libération spectaculaire
de deux chefs de gang, les bandits
s’occupent à semer le deuil dans les
familles haïtiennes. Au sein des habitants de la zone métropolitaine de la
capitale, notamment dans les banlieues Nord, les bandits armés règnent
en maitre et seigneur, comme si la
Police n’existe plus. A Croix-des-Missions et à Croix-des Bouquets, les bandits armés attaquent les commerçants,
les orphelinats et tous autres citoyens
paisibles. Dans la nuit du mercredi 22
au jeudi 23 avril passé, des individus
armés ont pénétré par effraction dans
le local du commerçant Francisque
Denis. Ce dernier a été assassiné. Par
la suite, les assaillants ont violé une
jeune fille, volé de l’argent pour se retire en toute quiétude.
Après la communauté religieuse, ce sont les orphelinats qui
sont devenus la proie des bandits
armés. Au moins, 2 orphelinats ont
été attaqués par des malfrats dans la
soirée du samedi 25 avril dernier. Ils
ont violé des fillettes, agressé les responsables puis volé des objets importants. Les habitants ne savent à quel
saint se vouer pour mettre fin à cette
vague d’insécurité qui ne cesse de
faire couler des larmes aux yeux. Ils
ont fait savoir que même les policiers
ont peur, puisque quand on procède à
Woodly Ethéart alias
Sonson La Familia
des arrestations, quelques jours après
ils sont libérés sous les yeux de tout
le monde.
La majorité des haïtiens estiment que la libération de plus de 300
bandits de grand chemin à la fin de
l’année de 2014 sous prétexte de
grâce présidentielle est la clef de voute
qui fait remonter de tant de crans
l’insécurité au point que personne
n’est épargné. Des policiers, des journalistes, des commerçants et autres
citoyens,
tous sont régulièrement
frappés par l’insécurité grandissante.
La vassalisation de la justice par
le régime tètkale depuis son arrivée au
pouvoir contribue largement à cette
flambée d’insécurité, du banditisme
et de ce climat de violence dans le
pays. La dernière action en date au
niveau de la justice est la libération
spectaculaire de deux chefs du gang
Galil, Woodly Ethéart alias Sonson La
Familia et Renel Nelfort, alias Renel
Le Recif. C’est un message favorable
que le gouvernement de facto-Macoute-GNBiste Martelly-Paul envoie
aux bandits et aux chefs de gang. Le
comportement des proches du pouvoir
contribue également à la montée récurrente de l’insécurité.
Par ailleurs, le dimanche 26
avril dernier, dans les parages de
l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti
(HUEH) couramment appelé l’Hôpital
Général, un policier CATEAM répondant au nom de Mackenson Denis,
affecté au Palais national, a menacé
à mort un médecin de service, François Berthony dudit centre hospitalier, suite à un accident de circulation.
Après l’accident, le policier agresseur
a fait chercher du renfort pour pouvoir
pénétrer dans l’enceinte de l’Hôpital
à la recherche du médecin. Le policier Evens Joseph qui était en poste à
l’Hôpital a été désarmé et agressé.
L’instabilité politique que connait le pays depuis l’arrivée de SweetMicky au pouvoir facilite la montée de
l’insécurité dans le pays ; quand d’un
autre coté, le fonctionnement boiteux
de la justice encourage les bandits
dans leurs entreprises. Le comportement dépravé des détenteurs du pouvoir tètkale donne carte blanche aux
bandits pour imposer leurs lois. La
population est livrée à elle-même. Voilà donc dans quelle situation le peuple
haïtien vit actuellement. Le peuple
haïtien doit rester mobilisé et vigilant
pour contrecarrer toute forme de complot des forces anti-changement.
Tout moun ki aksepte prezans
MINUSTAH nan peyi a se konze
Peter Ronald Berlus
M
wen renmen mizik anpil sitou
mizik kilti peyi mwen, mizik ki
makonnen ak reyalite nap viv yo,
men sa ki pi enpòtan pou mwen se
Ayiti, se la tout kò mwen, tout nanm
mwen vibré.
Ayiti bay nesans ak yon pakèt
moun nan domèn mizik, pami yo,
gen anpil nan atis yo enplisitman ki
DENNIS MULLIGAN,
Attorney-at-Law
All aspects of Immigration Law
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Over 20 years experience
kontribye nan moun ke mwen ye jodi
ya atravè zèv yo. Mwen grandi avek
mizik Ansy Derose, e mizik Ansy yo,
a chak fwa mwen tande yo, yo fè
mwen reflechi an pwofondè, mwen
remèsye Ansy Derose dèske nan vivan li, li pat janm chanje pozisyon
li anvè Ayiti. Li transande ak Ayiti
anndan li. Mwen renmen moun ki
gen nanm e ki chante ak nanm.
Mwen te fou pou Emeline
Michel, men jounen jodi a foli ya
transfòme an apresyasyon, paske
mwen desu lè mwen wè Emeline
Michel, Beethova Obas, James Germain aksepte patisipe nan yon inisyativ MINUSTAH ki rele : Trio de Voix
pour la paix. Eske MINUSTAH gen
ase kredibilité anndan peyi ya pou
pwojte lapè bay pep la, pandan ke
MINUSTAH ki se lamé miltinasyonal
ki okipe Ayiti e ki komèt anpil masak
sitou sou pep nan katye defavorize
yo? Se yon ensilt lè mwen wè Eme-
PAUL J. JOURDAN
Menez Jean-Jerome
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
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Communiqué de presse
de la Conférences des
pasteurs Haïtiens (COPAH)
L
a Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) est profondément
préoccupée par la décision des autorités haïtiennes qui, par un procès
d’exception, ont blanchi et facilité la
libération de deux proches du pouvoir
en place, Woodly Ethéard, alias Sonson
la familia et Renel Telfort alias Renel
le Récif, tous deux accusés de kidnapping, de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Il s’agit d’une prime à
l’impunité qui, depuis quelque temps, a
été institutionnalisée en Haïti.
Compte tenu de la façon et les
circonstances dans lesquelles ce pseudo procès a été préparé, tout semble
indiquer qu’il a été organisé uniquement pour libérer les deux hommes.
Ce procès à caractère exceptionnel
constitue une honte et un scandale de
trop pour l’appareil judiciaire déjà fortement vassalisé par le pouvoir en place
éclaboussé par d’autres scandales. Il est
même dit qu’une réunion a eu lieu au
Palais National la veille dudit procès
en vue de passer des instructions aux
autorités judiciaires impliquées dans la
forfaiture du 17 Avril 2015.
Le caractère sélectif et expéditif
du procès vient confirmer une fois de
plus le niveau d’asservissement de la
justice haïtienne par le pouvoir politique qui s’en est servi à volonté, soit
pour persécuter ses adversaires soit
pour protéger ses proches impliqués
dans des dossiers louches. Une fois de
plus, la justice a été avilie. Jamais dans l’histoire récente
d’Haïti la justice n’a été aussi décriée
et affaiblie. Les pratiques de justice sélective et d’exception mises en œuvre
dans le cadre du traitement de plusieurs
affaires mettant en cause des proches
du pouvoir en place constituent une
menace grave sur l’avenir du fragile
processus démocratique et de l’Etat de
droit en Haïti. Pire encore, ces pratiques
tendent à transformer la justice en
une véritable source d’insécurité pour
l’ensemble de la société. Les victimes et
leurs proches, les policiers qui arrêtent
les bandits ont de quoi s’inquiéter pour
leur sécurité dans la mesure où les bandits sont les mieux protégés.
Avec l’évasion spectaculaire de
plus de trois-cents (300) prisonniers
de la prison civile de la Croix-desBouquets le 10 août 2014 dont seuls
quelques-uns ont été rattrapés, la grâce
présidentielle accordée en décembre
2014 à plus de trois-cents (300) prisonniers dont des bandits notoires, on
est en droit d’être plus inquiet pour
l’avenir. Il est vrai que le commissaire du
gouvernement qui représentait la société lors du procès du 17 Avril a été mis
à pied ; mais, cette décision ne suffira
pas à réparer les préjudices causés à la
fois à l’appareil judiciaire et à la société.
Etant considéré comme un fusible, le
commissaire du gouvernement a sauté.
La décision de blanchir les inculpés du
gang Galil a été prise au plus au niveau
de l’Etat. Enfin, la COPAH appelée à la
conjugaison des efforts des forces
démocratiques du pays afin de faire
échec aux initiatives du pouvoir en
place destinées à démanteler toutes les
institutions du pays. Le banditisme, légal ou pas, ne doit, sous aucune forme,
être accepté comme normal dans notre
société. Au contraire, il doit être combattu sous toutes ses formes pour éviter
que le pays ne se transforme en un Etat
bandit.
Rév. Ernst Pierre Vincent
Président
Rév. Tranquilus Dénavard
Secrétaire général
Port-au-Prince, le 21 Avril 2015
line Michel, Beethova Oba ak James
Germain ap sipòte e kolabore nan aktivite MINUSTAH. Eske yo bliye nan
vil okap, MINUSTAH pann Gerald
Jean Gilles nan lakou yo nan mwa
septanm 2010? Eske yo pat okouran
ke 5 ajan Uruguayen MINUSTAH te
matirize e vyolé Johnny Jean? Pandan 11 ané prezans MINUSTAH an
Ayiti, nou paka konte konbyen ka
vyol yo komèt sou sitwayen nou yo.
Depi MINUSTAH/L'ONU nan
peyi ya, kisa yo janm regle pou
kwape ensekirite ak enpinité? A
chak fwa dat manda MINUSTAH pral
rive nan tèm li, nou remake vyolans
lan ogmante a 100 mil a lè nan 4
kwen peyi ya, pi presizeman nan
katye defavorize yo. Nan mwa oktob 2010 lan, twoup Nepalais sou
lobedyans MINUSTAH/L'ONU komèt
youn nan pi gwo krim kont pep ayisyen an aprè pil ak pakèt krim yo
te fè deja, kote yo kontaminen dlo
nan vale latibonit lan, plato santral
jouktan li vini kontamine tout peyi
ya, lakoz plus ke 8000 moun mouri
e kite plus ke 1 milyon ayisyen ap
viv ak virus KOLERA. Malgre ekspè
lòt peyi fè tout kalite tès e pwouve
ke se MINUSTAH ki detwi Ayiti ak
KOLERA, MINUSTAH pa janm vle
dedomaje viktim yo, e menm vini
an èd ak viktim yo. Okontrè se deresponsabilize yo vle deresponsabilize
tèt yo nan zak jenosid sa.
Map mande ak ki moral pou
MINUSTAH/L'ONU ap fè pwopagann
pou : Trio de Voix pour la paix. Mwen
se enmi fawouch MINUSTAH e tout
moun ki kontribye ak MINUSTAH
nan yon fason ou on lòt, mwen konsidere moun sa yo kòm enmi Ayiti,
moun sa yo se konzé. Pa bliye kreyon
listwa pa gen gòm. Mwen sonje nan
lané 1991 peryòd premye koudeta,
Michel François tap reye an mèt e
sèyè, Mizik mizik te soti nan kanaval, Emmanuel Obas ki te chantè vedèt Mizik Mizik, Beethova Obas pat
padone Emmanuel Obas pou patisipasyon li nan kanaval lamé ya, e sa
te lakoz Beethova te pase anpil tan
li pat ni an amoni, ni kominike ak
Emmanuel, paske li twouve se te yon
dezonè pou Emmanuel Obas aksepte
patisipe nan kanaval lamé, paske
papa yo se te yon ansyen militè e
se pwop militè parèy li ki te pran vi
papa yo, RIP mesye Obas.
Mwen te renmen lojik
Beethova ki te kanpe ankwa kont
patisipasyon Manno nan kanaval
lamé ya. Mwen te renmen fredone
ti mizik Beethova Obas ki di: "kote
moun sa yo pile, se lòbèy, se traka",
sitou lè Beethova di "Lamé se fatra"
jounen jodi mwen sezi wè Beethova Obas kap patisipe nan inisyativ
MINUSTAH ki se yon lamé miltinasyonal KOLERA. Poukisa James
Germain, Emeline Michel, Beethova
Obas pat fè yon feso, pou yo fè yon
pledwaye pou fòse MINUSTAH pran
responsablite e dedomaje fanmi viktim Kolera yo. Tout moun ki aksepte
prezans MINUSTAH nan peyi ya se
konze, e tout moun ki aksepte bay
MINUSTAH kote pou yo abite sou tè
papa Dessalines nan, merite pou yo
repiye yo. olye pou MINUSTAH ap
planifye vye toune demagog li ya ki
rele: "Trio de Voix pour la paix". Li
tap fè Ayisyen byen si li te ale kite
Ayiti anpè. Pa bliye lajan paka achté
Souverènté, Diyité, Pèsonalité, ak
Konesans. Viv Ayiti! VIJILANS ak
REZISTANS !
Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
La souveraineté de l’Etat à l’épreuve
des droits de l’homme comme
expression d’une idéologie
Par Me Clément NOEL, Av.2ème partie et fin
A
insi, la diplomatie chinoise a pris
une résolution qui traduit son
aversion pour la question des droits de
l’homme en affirmant : « nous ne permettrons à quiconque de se servir des
droits de l’homme pour nous imposer
son propre système politique et ses propres valeurs, et en aucun cas nous ne
lui permettrons de s’ingérer dans nos
affaires internes ». Car, en réalité, la
question des droits de l’homme devrait
être prise en charge par un Etat, vu
qu’il est non seulement souverain, mais
encore il dispose d’une compétence exclusive et singulière, appelée sous la
plume de Serge SUR « la compétence
de la compétence », qui est un droit
absolu d’auto organisation. D’ailleurs,
les Traités de Westphalie de 1648, bien
avant l’adoption du Traité de Versailles
en 1919, ont évoqué un ensemble de
principes directeurs encadrant les relations internationales modernes, à
savoir « le principe de l’inviolabilité de
la souveraineté nationale », « le principe de la non-ingérence dans les affaires
d’autrui » et celui de l’équilibre des
puissances( tout Etat, petit ou grand,
a la même importance sur la scène
internationale).Par application de ces
principes directeurs découlant de ces
traités dont on vient de faire mention,
on peut admettre, avec raison, qu’ils
marquent l’émergence de la question
de la souveraineté des Etats comme
règle fondamentale du droit international. Toutefois, il a fallu attendre la
fameuse année 1945, toute suite après
la deuxième guerre mondiale, pour voir
ces principes westphaliens intégrer la
Charte des Nations Unies. Dans cette
Charte étant l’affirmation des droits de
la personne humaine et ayant déplacé
vraisemblablement le centre de gravité
de tout le système juridique international, il est précisé, aux termes des
articles 2-7, que : « les nations unies
ne sont pas autorisées à intervenir dans
les affaires qui relèvent essentiellement
de la compétence nationale d’un Etat
». Partant, aucune instance étrangère
ne devrait s’arroger le droit d’indiquer
le chemin à emprunter en matière de la
protection de ces droits à un Etat souverain. Malheureusement, cette même
année a favorisé tristement la disparition scandaleuse et intenable des prin-
vlc
auto
repair
• Engines • Transmissions
• Brakes • Starters
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Nou pale kreyòl!
cipes westphaliens, sous la couverture
des droits de l’homme, avec la prolifération des traités entre les Etats du
monde occidental.
En réalité, avec cette approche
purement idéologique qu’on se fait de
la question de droits de l’homme, la
souveraineté de l’Etat se trouve heurtée
à une situation d’entrave se traduisant
comme une sorte d’impedimenta à son
plein et entier exercice ; et ce, sous
prétexte que l’exercice de cette souveraineté ne doit constituer une contrariété aux droits de l’homme. Ce faisant,
la dimension absolue dont est revêtue
cette dernière s’inscrit dans un processus d’effacement continu pour ouvrir la
voie à une forme de souveraineté, appelée « souveraineté relative ».
La relativisation de la souveraineté d’un Etat nait du fait que l’Etat,
personne morale de droit public et détenteur d’un pouvoir légal reconnu sur
le plan international, se trouve obligé
d’adopter ou de singer les normes juridiques internationales qui, à leur tour,
intègrent la législation interne du pays,
et ceci peu importe la procédure de la réception de ces normes dans le droit interne. L’Etat, une fois signé ces normes,
doit obligatoirement les respecter. Car, il
est question des obligations internationales de l’Etat auxquelles il doit nécessairement obéir. Cela est consacré par
un principe en droit international public
appelé « le pacta sunt servenda ». Ce
qui signifie que les traités ou conventions relatifs aux droits de l’homme,
une fois signés et ratifiés, l’Etat a
l’impérieuse obligation de les respecter.
Il va sans dire que cela exerce une contrainte certaine sur la souveraineté d’un
Etat, puisque le fait par ce dernier de
le signer traduit non seulement son engagement vis-à-vis de la communauté
internationale, mais surtout sa volonté
de protéger et de garantir l’exercice des
droits insérés dans les Traités.
Par ailleurs, il est vrai que l’Etat,
théoriquement en vertu de la doctrine
du droit international appelé « le volontarisme de l’Etat », n’est pas forcé à
signer des conventions juridiques internationales, d’ailleurs la Cour Internationale de Justice affirme : « Un Etat ne
peut, dans ses rapports conventionnels,
être lié sans son consentement », mais,
dans les faits, il peut se voir imposer
une norme de droit international non
seulement qu’il n’a pas signée, mais
encore qui peut ne pas représenter un
intérêt majeur pour lui. C’est le cas des
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normes internationales impératives
connues sous le principe du« jus cogens ».
Plus concrètement, il va de soi
qu’avec la signature des Traités dans le
domaine des droits de l’homme, cette
notion constitue une entrave relative
au respect de la souveraineté dès qu’on
s’en sert pour contrôler un Etat souverain, puisqu’il ne saurait prétendre
adopter une norme juridique contraire
à une norme de droit international. De
ce point de vue, ils sont une arme mise
entre les mains de la communauté internationale, plus particulièrement les
grandes puissances étrangères pour
contrôler les petits pays, en témoigne la
question de la diplomatie des droits de
l’homme, une diplomatie caractérisée
par un rapport de force, et qui se veut,
comme l’a écrit Bernard Badie: «un rendez-vous du cynisme, de l’hypocrisie,
des manipulations, de la soumission et
de la domination ». Cette dimension
internationale est certes l’affirmation de
l’épanouissent de ces droits, mais elle
n’est que l’expression d’une couverture idéologique crasseuse et édentée,
car elle ne tient pas compte des particularités culturelles, religieuses, ethnographiques et sociales de chaque
pays, sous prétexte qu’ils sont universels, et donc on doit absolument les imposer aux petits pays. Vus sous cet angle, ils sont un instrument idéologique«
au service des intérêts géopolitiques »
des grandes puissances. Force est de se
rendre à l’évidence que la question de
droits de l’homme scelle avec son sceau
de légalisation l’inégalité de puissance.
Cette situation de la manipulation dont
sont l’objet les droits de l’homme par
rapport à la souveraineté crée une sorte
de dilemme insurmontable et encombrant, mais combien nécessaire et incitatif, qui surpasse celui de Corneille au
17eme siècle.
Etant donné que la souveraineté absolue est devenue, de nos jours,
très problématique, vu qu’aucun pays
ne saurait évoluer en autarcie, c’està-dire qu’il est obligé d’entretenir des
relations, à multiples dimensions,
avec d’autres pays, lesquelles relations
ont une incidence sur la souveraineté
de l’Etat. Pour le dire autrement, ce
concept de souveraineté absolue apparait, à ce titre, illusoire, utopique,
voire farfelue. Car elle est en train de
subir la loi de la question de droits de
l’homme. En effet, ces derniers ne sont
que l’expression de « l’impérialisme
de la culture occidentale », comme dit
Amartya Sen. Autrement dit, les droits
de l’homme qui privilégient, dans leur
ontologie, la dignité sacrée et la rationalité dont l’être humain est porteur, ne
sont devenus purement et simplement
qu’une affaire d’idéologie façonnée et
manipulée diplomatiquement par les
grandes puissances pour mieux asseoir
leur hégémonie au détriment des petits
pays. C’est donc une forme de néocolonialisme maquillé auquel ces derniers
sont en proie.
En conclusion, après tout ce qui
vient d’être évoqué, on peut donc dire
que la question de la souveraineté de
l’Etat est dépouillée totalement de son
caractère absolu. Cela est dû au fait qu’il
ne revient plus à l’Etat de déterminer
quelle norme du droit adoptée en fonction de ses propres priorités. Cela doit se
faire de préférence en fonction des exigences des droits de l’homme imposées
par la communauté internationale qui
s’en accapare au nom d’une prétendue
éthique fondée sur la dignité humaine.
En effet, il convient de s’inscrire dans
un processus consistant à redéfinir
le concept de souveraineté de l’Etat.
Cette redéfinition ne fait qu’animer la
flamme mortelle des droits de l’homme,
Suite à la page (13)
25 vérités sur le
dissident cubain
Manuel Cuesta Morúa
Le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa
Par Salim LAMRANI
Suite et Fin
L’opposant cubain participe au Sommet des Amériques les 10 et 11 avril
2015 au Panama et portera la parole de
Washington, son principal soutien.
14 - Pour Manuel Cuesta Morúa,
l’hostilité des Etats-Unis vis-à-vis de
Cuba est une fabrication des autorités de
La Havane : « Le gouvernement cubain
a construit un ennemi formidable pour
masquer un régime autoritaire [10] ».
Ainsi, l’invasion de la Baie des Cochons
de 1961, la menace de désintégration
nucléaire en 1962, le financement du
terrorisme contre Cuba (3 478 décès et
2 099 handicapés à vie), les sanctions
économiques, l’agression politique, diplomatique et médiatique ne sont qu’un
« mur narratif » inventé par « le régime
cubain ».
15 - Selon lui, la politique des
Etats-Unis vis-à-vis de La Havane depuis
1959 a « aidé à mettre en relief le thème
des droits de l’homme à Cuba [11] ».
16 - Manuel Cuesta Morúa soutient
la loi d’Ajustement cubain adoptée par le
Congrès des Etats-Unis en 1966, destinée à fomenter l’émigration illégale et la
fuite des cerveaux. Unique au monde,
elle stipule que tout Cubain qui entre légalement ou illégalement aux Etats-Unis,
pacifiquement ou par la violence, après
le 1er janvier 1959, obtient automatiquement au bout d’un an et un jour le statut
de résident permanent. Pour le dissident,
l’élimination de ladite législation « serait
contre-productive… pour le contrôle du
flux migratoire [12] ».
17 - Manuel Cuesta Morúa minimise l’impact des sanctions économiques
contre la population cubaine. Selon lui, il
s’agit d’un simple « embargo » et non pas
d’un « blocus », omettant de signaler ainsi le caractère extraterritorial, c’est-à-dire
contraire au droit international, de l’état
de siège imposé à l’île depuis 1960 [13].
18 - Le dissident cubain est
proche des cercles de pouvoir étasuniens. Il a ainsi été auditionné au Sénat,
à l’invitation du sénateur Marco Rubio,
farouche opposant à tout rapprochement avec Cuba, et a exigé que l’on
cesse « accuser le voisin du Nord pour
les problèmes de l’île [14] ». Selon lui, les
sanctions économiques sont une excuse
utilisée par le gouvernement cubain pour
justifier les difficultés du pays, prenant
ainsi le contre-pied de la communauté internationale qui a condamné en 2014, à
une écrasante majorité de 188 voix contre 2 (Etats-Unis et Israël), pour la 23ème
année consécutive, l’état de siège imposé
aux Cubains, qui constitue le principal
obstacle au développement de l’île.
19 - Selon Cuesta Morúa, le rapprochement entre Washington et La Havane constitue une « victoire stratégique
des Etats-Unis face au gouvernement cu-
bain [15] ». Le Président Obama, quant
à lui, ne partage pas cet avis et reconnaît que la politique d’hostilité vis-à-vis
de Cuba est un échec total : « Nous allons mettre un terme à une approche
obsolète qui a échoué pendant des décennies à promouvoir nos intérêts. […]
Aucune nation ne nous a rejoints dans
l’imposition de ces sanctions […] Après
tout, ces 50 dernières années ont montré que l’isolement n’a pas marché. Il est
temps d’adopter une nouvelle approche.
[…]. La politique américaine vis-à-vis de
Cuba a isolé les Etats-Unis de ses partenaires régionaux et internationaux, a
limité [la] capacité d’influence à travers
le continent américain [16] ». John Kerry,
secrétaire d’Etat des Etats-Unis, est sur la
même longueur d’onde : « Non seulement cette politique a échoué […], mais
elle a également isolé les Etats-Unis au
lieu d’isoler Cuba [17] ».
20 - Le dissident cubain est un
grand admirateur du modèle étasunien.
Selon lui : « le modèle de succès et de
bien-être, et pas seulement pour la génération de nos enfants, se trouve aux
Etats-Unis. Beaucoup de nos parents et
grands-parents s’y rendent pour s’insérer
dans la généreuse structure de sécurité
sociale que ce pays offre aux personnes
âgées [18] ». Peu importe si tous les indicateurs contredisent cette affirmation. A
titre d’exemple, selon les statistiques officielles, alors que les Etats-Unis sont le
plus riche pays au monde, pas moins de
14,5% de la population vit en dessous du
seuil de pauvreté, soit 45,3 millions de
personnes. De la même manière, 19,9%
des enfants de moins de 18 ans souffrent
de la pauvreté [19].
21 - Manuel Cuesta Morúa dénonce
les pays de la Nouvelle Amérique latine,
à savoir le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie, le Nicaragua, le Brésil et l’Argentine,
et fustige « l’antiaméricanisme historique
de la région [qui] retarde la défense intègre des valeurs démocratiques dans
l’hémisphère [20] ». Selon lui, aucun
des présidents arrivés au pouvoir lors de
scrutins reconnus pour leur transparence
par les institutions internationales ne
sont légitimes : « Croit-on vraiment que
la Kirchner, les Lula, Correa, Morales,
Ortega et Maduro sont démocrates ? ».
22 - En revanche, le dissident
cubain salue l’Organisation des Etats
américains, « unique organisation qui
dispose de mécanismes consolidés, avec
une référence et une expérience traditionnelle [21] ». Pourtant, cette entité, traditionnellement soumise aux Etats-Unis au
point d’être surnommée le « Ministère des
colonies », suscite un rejet croissant en
Amérique latine, au profit de nouvelles
structures d’intégration basés sur l’égalité
souveraine et la réciprocité telle que
la Communauté des Etats d’Amérique
latine et de la Caraïbe (CELAC) fondée
en 2011, qui regroupe les 33 pays du
continent américain – au-delà des différences politiques et idéologiques – à
Suite à la page (13)
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
This Week in Haiti
Has the Release of Accused Criminals Fueled
Haiti’s Latest Crime Wave?
By Isabelle L. Papillon
T
he release of a number of high profile accused criminals has been followed by a spike in crime, especially
in the capital’s northern suburbs.
On Apr. 17, the government
stirred outrage when it released Woodly Ethéart alias Sonson Lafamilia and
Renel Nelfort alias Renel le Récif, both
of whom were accused of kidnapping
at least 17 people and netting some
$1.49 million in ransoms. Although
the Justice Ministry feigned consternation, filed an appeal, and fired prosecutor Kherson Darius Charles after the
irregular ruling, most Haitians believe
that government authorities orchestrated the release of Ethéart, who is a
long-time friend and business associate of President Michel Martelly.
The release comes after over
300 alleged bandits were freed at the
end of 2014 under the pretext of a
presidential pardon. Meanwhile, on
Mar. 2, Justice Minister Pierre Richard Casimir announced “Operation
Punch,” which aims to empty more
prisoners from Haiti’s overcrowded
prisons.
The releases, both those planned
and done, seem to have spurred a
crime wave. In the towns of Croix-
des-Missions and Croix-des Bouquets
north of Port-au-Prince, gunmen have
carried out a series of attacks.
On the night of Apr. 22, gunmen broke into the home of Francisque Denis, a merchant, whom they
murdered. The assailants then raped
a girl, stole money, and calmly left
without any police intervention.
Then on the evening of Apr. 25,
thugs attacked at least two orphanages. They raped girls, beat up those
running the orphanages, and stole
several valuables.
People feel that even the police
are afraid. When the police sometimes
make arrests after a crime, the bandits
are often released a few days later in
front of everyone.
And sometimes, the police are
the problem. On Apr. 26, following
a traffic accident, a counter-ambush
team (CAT) police officer named
Mackenson Denis, assigned to the National Palace, threatened with death
Dr. François Berthony, who was on
duty at the Hospital of the State University of Haiti (HUEH), commonly
called the General Hospital. After the
accident, Officer Denis sought back-up
to get into the hospital in search of the
doctor. Policeman Evens Joseph, who
was providing security at the hospital,
was disarmed and assaulted.
Accused kidnappers Woodly “Sonson La Familia” Ethéart (left) and Renel “Le Récif” Nelfort were released in a
highly irregular two-hour hearing on Apr. 17, provoking shock and outrage.
HBO’s Vice Follows the Money in Haiti
crete, roofs that are not properly attached and broken sanitation system
that causes sewage to flood the area
during rains. Both USAID contractors
involved have been suspended from
receiving further contracts while a legal investigation is being conducted.
With only around 9,000 new
homes built by international donors
and NGOs since the earthquake, hundreds of thousands of residents have
taken to the outskirts of Port-auPrince, to an area known as Canaan,
without government services or infrastructure of any kind. While little has
been done to address the burgeoning
crisis, from the hills of Canaan, one
can see a new $18 million sports
complex built by the Olympic Committee.
Johnston tells Gandhi that while
billions were spent, much of the funds
went to the short-term emergency response, which left little lasting impact.
Meanwhile, Haitian organizations
were largely bypassed in favor of beltway firms. “The big question that’s
been on everyone’s mind is where did
the money go? And I think that’s when
we enter this sort of ‘black box’,” Johnston says in the episode. “For every
dollar that USAID spends, less than
a penny actually goes directly to any
Haitian organizations,” he added.
Yesterday, the Chronicle of Philanthropy published an interview with
Gandhi. “Do we understand what aid
is, for real? And is there really a system
of accountability that is out there?” Mr.
Gandhi told The Chronicle. “I think the
answer is no, after being in Haiti and
seeing how money was spent there.”
HAÏTI EN ONDES &
SÉRUM VÉRITÉ
HBO’s Vice correspondent Vikram Gandhi (left) interviewing Haitian economist Camille Chalmers in Haiti. Vice
sharply criticizes the shortfalls of U.S. aid in Haiti.
By Center for Economic and Policy Research (CEPR)
V
ikram Gandhi, VICE on HBO correspondent traveled to Haiti to see
just what happened with the $10 billion in aid pledged after the earthquake
that occurred more than five years
ago. The episode aired at 11 PM EST
on Apr. 24.
In a sneak peek, Gandhi goes
to the site of a housing expo held in
2011. Organized by the Interim Haiti
Reconstruction Commission led by Bill
Clinton, the expo was meant to showcase model homes that could be built
across the country. With more than a
million made homeless, and hundreds
of thousands of homes damaged or destroyed, providing new housing was
seen as key to “building back better.”
“If we do this housing properly,
it will lead to whole new industries being started in Haiti, creating thousands
and thousands of new jobs and permanent housing,” Clinton stated after the
earthquake.
But, as Gandhi shows, the expo
never had the intended impact. Instead, the homes were abandoned
and left to decay. Now, years later, the
model houses have been occupied by
residents, creating a new community
in the rubble of the international community’s broken promises.
Gandhi speaks with CEPR Research Associate Jake Johnston, who
explains how the U.S.’ premier aid
agency, USAID, had an ambitious
plan to build some 15,000 houses.
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
But while costs nearly doubled to over
$90 million, currently only 2,600 are
planned and only 900 have been built
thus far. USAID is no longer involved
in new housing construction.
Seven hundred and fifty of the
900 houses were built far from the
earthquake, in Caracol, the site of the
international community’s flagship
reconstruction project, the Caracol Industrial Park. Since the filming of the
VICE investigation, more information
has to come to light about the houses
in Caracol. While residents are being asked to pay rent and eventually
take ownership of the houses, internal assessments conducted by the
Army Corp of Engineers and USAID
revealed that the houses were poorly
constructed, with substandard con-
Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.
Deux heures dʼinformation et dʼanalyse
politiques animées par des journalistes
chevronnés haïtiens à la pointe de
lʼactualité tels:
Guy Dorvil, Henriot Dorcent, Bedwit
Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis,
Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti
Liberté, Kim Ives.
En direct avec Jean Claudel Merismas
depuis Haïti.
Soyez à lʼécoute sur Radyo Panou, Radyo
Miramar, et plusieurs autres
stations à travers le monde.
Haiti Liberté/Haitian Times
9
ENTRETIEN DU PRÉSIDENT SYRI
QUOTIDIEN SUÉD
Le Président syrien, Bachar
al-Assad, a accordé une entrevue télévisée au quotidien
suédois Expressen. Elle a été
publiée en anglais et en arabe
par l’Agence syrienne Sana,
le 17-18 avril dernier. Voici la
traduction du texte intégral à
partir de la version anglaise
originale.
Question 1 : Monsieur le
Président, je tiens à vous exprimer mes plus sincères remerciements et ceux du quotidien
Expressen pour nous avoir accordé cet entretien. Merci beaucoup. En ce moment même,
l’organisation terroriste EIIL, et
même Al-Nosra, ont envahi le
camp de réfugiés d’Al-Yarmouk,
alors qu’Al-Nosra qui contrôlait
la frontière syro-jordanienne a
pris le contrôle de Idleb. Comment décririez-vous la gravité
de la situation actuelle ?
Le Président Al-Assad
: Lorsque vous parlez de terrorisme, c’est toujours grave,
parce que le terrorisme est
toujours dangereux, n’importe
quand, n’importe où, et peu
importe comment il se manifeste. Il en est toujours ainsi,
non seulement pour l’exemple
que vous venez de mentionner
qui n’est finalement que l’une
de ses manifestations. C’est un
long processus qui a commencé
depuis des années, bien avant
la crise en Syrie. Le terrorisme
est grave et dangereux car il
n’a ni frontières, ni limites. Il
pourrait frapper n’importe où.
Ce n’est pas un problème local.
Ce n’est même pas un problème
régional. C’est un problème
mondial et c’est pourquoi il est
toujours dangereux. Dans notre
cas, disons que le danger est
pire qu’ailleurs, non seulement
à cause de la situation militaire
que vous évoquez dans votre
question, mais parce que le fait
est qu’il bénéficie d’une couverture politique de la part de nombreux pays, de nombreux dirigeants et hauts fonctionnaires,
notamment en Occident. Au
tout début, nombre de ces responsables n’ont pas vu la réalité
de la situation. Et aujourd’hui,
cette réalité est devenue encore
plus dangereuse, en raison du
non respect du droit international et faute d’une organisation
internationale efficace qui protégerait un pays contre un autre
pays utilisant des terroristes
pour le détruire par procuration.
C’est ce qui se passe en Syrie.
Par conséquent, je vous répondrai par l’affirmative. Oui, la
situation est dangereuse ; mais,
en même temps, réversible.
Aussi longtemps qu’elle restera
réversible, il ne sera pas trop
tard pour y remédier. Avec le
temps, elle deviendra d’autant
plus grave que les terroristes
auront endoctriné les cœurs et
les esprits.
Question 2 : Sauf qu’ils
envahissent
davantage
de
zones en Syrie. L’Armée et les
Forces syriennes seraient-elles
affaiblies ?
Le Président Al-Assad :
C’est là une répercussion natu-
relle et normale pour n’importe
quelle guerre sur n’importe
quelle armée, aussi forte et
moderne soit-elle. Elle sape et
fragilise n’importe quelle société
dans tous ses aspects, son économie, son moral, et évidemment son Armée en tant que
partie de cette société.
Question 3 : Mais
l’Armée est-elle plus faible
qu’avant ? Parce que l’année
dernière, nous avions constaté
du gagnant-gagnant en votre
faveur, du côté de l’Armée.
Vous contrôliez davantage de
zones du Qalamoun et ailleurs.
Et aujourd’hui, par exemple, ils
ont pris Idleb.
Le Président Al-Assad
: Ceci n’est pas directement lié
au fait que l’Armée soit plus ou
moins forte ou affaiblie. Comme
je viens de le dire : toute guerre
sape n’importe quelle armée,
c’est le cours normal des événements. Dans notre cas, si
vous analysiez la situation sur
les quatre dernières années,
vous constateriez des hauts et
des bas. Parfois vous gagnez,
parfois vous perdez, et cela
dépend de nombreux critères
ou facteurs, certains spécifiquement nationaux d’ordre interne
ou militaire, d’autres en relation avec le niveau de soutien
dont bénéficient les terroristes.
S’agissant du récent exemple
d’Idleb, le facteur déterminant a
été l’énorme support fourni par
la Turquie aussi bien du point
de vue logistique que militaire
et, bien sûr, le soutien financier
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Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne et le journaliste de l’Expressen
fourni par l’Arabie saoudite et le
Qatar.
Question 4 : C’est là une
information ou une opinion ?
Le Président Al-Assad : Une information. Ils sont
tous apparus comme une seule
armée. Dans cette bataille d’Idleb, les terroristes d’Al-Nosra
faisant partie d’Al-Qaïda, le
gouvernement ou les institutions et les services du renseignement turcs, ont agi comme
une seule et même armée. Par
conséquent, votre exemple ne
dépendait pas de l’affaiblissement de notre Armée, mais du
soutien apporté aux terroristes
par la Turquie.
Question 5 : Il y a quatre
ans, la Turquie, le Qatar et
l’Arabie saoudite, avaient leur
agenda. Est-ce que cela a changé ? Ont-ils changé cet agenda ?
Le Président Al-Assad : Tout d’abord, ce ne sont
pas des pays indépendants,
de sorte qu’ils ne peuvent pas
avoir leur propre agenda. Ils
ont leur propre comportement
borné, vindicatif ou haineux,
parfois mis à profit pour servir
d’autres agendas. Ici, soyons
francs, et disons qu’il s’agit plus
particulièrement de celui des
États-Unis. Nous ne pouvons
donc pas dire qu’ils ont leur
propre agenda. En revanche,
nous pouvons dire qu’ils n’ont
pas changé. Ils soutiennent toujours les mêmes terroristes, leur
comportement n’étant pas lié
à la crise en Syrie. Ils ont soutenu les terroristes en Afghanistan, ils ont soutenu l’idéologie
wahhabite et l’extrémisme qui
a récemment conduit au terrorisme en Europe. Depuis des
décennies, ils soutiennent la
même idéologie et les mêmes
factions sous différents noms et
labels en Syrie. Rien n’a donc
changé, car c’est leur comportement naturel.
Question 6 : De quelle
idéologie parlez-vous ?
Le Président Al-Assad
: De l’idéologie wahhabite qui
constitue la base de tout terrorisme dans le monde. Ces dernières décennies, aucune opération terroriste au Moyen-Orient
et dans le monde n’a échappé
à cette idéologie. Tout terroriste
fonde sa doctrine sur l’idéologie
wahhabite.
Question 7 : L’idéologie
wahhabite est liée au « 11
septembre » ainsi que tous les
groupes terroristes. Les ÉtatsUnis ne sont-il pas au courant
de ce lien et continuent à soutenir l’Arabie saoudite ?
Le Président Al-Assad
: C’est une question très importante puisque dans les années 1980, les États-Unis désignaient ces mêmes groupes
d’Al-Qaïda et de Talibans, en
Afghanistan, de « Saints combattants » [Holy fighters]. C’est
ainsi qu’ils étaient présentés
par le Président Bush. Ce n’est
qu’après le 11 Septembre 2001
qu’ils les ont qualifiés de terroristes. Le problème avec les
États-Unis et, bien sûr avec certains responsables occidentaux,
c’est qu’ils pensent pouvoir utiliser le terrorisme comme une
carte en poche, une carte politique. En fait, le terrorisme est
tel un scorpion ; dès qu’il aura
une chance de vous mordre, il le
fera. Par conséquent, ils sont au
courant, mais n’ont pas mesuré
le danger de l’usage du terrorisme comme carte politique.
Question 8 : Monsieur
le Président, une délégation officielle syrienne et une partie de
l’opposition se sont récemment
réunies à Moscou. Cette rencontre a-t-elle débouché sur un
quelconque résultat positif ?
Le Président Al-Assad
: Oui. Nous pouvons dire oui,
parce qu’alors que, comme vous
le savez, elle a été précédée de
nombreuses autres rencontres.
C’est la première fois que l’on
est parvenu à un accord sur
certains principes de base pour
le futur dialogue inter-syrien.
Nous ne les avons pas encore
finalisés, le calendrier étant
très chargé et faute de temps.
Deux jours de dialogue entre les
représentants de l’opposition,
suivis de deux jours de dialogue
avec les représentants du gouvernement, d’où quatre jours
qui n’ont pas été suffisants pour
finaliser le calendrier. Mais une
percée, même partielle, signifie
que la prochaine rencontre sera
prometteuse quant à un accord
complet sur les principes du
dialogue en vue d’une solution
syrienne au conflit.
Question 9 : Ce que vous
dites, Monsieur le Président,
est très important étant donné
que l’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Staffan de Mistura, est en train de planifier
une série de consultations qui
devraient débuter en mai, ou en
Juin, pour tenter de trouver un
terrain d’entente entre les principaux États ayant un intérêt
dans le conflit. Qu’en pensezvous ?
Le Président Al-Assad :
Je suis d’accord avec De Mistura
sur ce point, parce qu’il n’est
ni logique, ni objectif, de con-
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10
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
IEN BACHAR AL-ASSAD AVEC LE
DOIS EXPRESSEN !
Plus de 3 millions de Syriens, de déplacés ou de réfugiés ont fui la guerre selon des chiffres
publiés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR)
sidérer que le conflit est purement interne et entre factions
syriennes. En fait, le problème
n’est pas très compliqué, mais
il l’est devenu en raison de
l’intervention extérieure, et tout
plan que vous voudriez appliquer dans le but de le résoudre
sera voué à l’échec à cause de
cette ingérence extérieure. C’est
ce qui s’est passé à Alep quand
les Turcs ont invité les factions
de terroristes, qu’ils soutiennent
et dirigent, à refuser de coopérer
avec De Mistura. Je pense donc
qu’il est parfaitement conscient
que s’il n’arrive pas à convaincre ces pays de cesser leur
soutien aux terroristes et de
laisser les Syriens résoudre leur
problème, il ne réussira pas.
Question 10 : Quelle est
votre opinion sur les efforts de
De Mistura ?
Le Président Al-Assad
: Nous avons discuté ensemble
de son plan pour Alep, lequel
s’est révélé compatible avec
nos efforts pour la réconciliation [Mousalaha] dans plusieurs régions syriennes. C’est
un domaine où nous avons
pu réussir et où nous pouvons
mieux faire encore, à partir du
moment où les gens reviennent
vers la normalité, bénéficient de
l’amnistie gouvernementale et
déposent leurs armes… Le plan
de De Mistura repose donc sur
ce même principe de réconciliation. C’est pour cela que nous
l’avons soutenu dès le début et
que nous continuons à le soutenir.
Question 11 : Monsieur
le Président, la Suède est le seul
pays d’Europe qui accorde un
droit de séjour permanent aux
personnes qui fuient la guerre
en Syrie. Qu’est-ce que cela
signifie pour vous, et comment
voyez-vous la politique suédoise ?
Le Président Al-Assad :
Sur ce sujet ou en général ?
Question 12 : Sur ce sujet précis.
Le Président Al-Assad
: Je pense que la position de la
Suède face à plusieurs conflits
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
dont le conflit syrien, est appréciée partout dans le monde,
non seulement dans notre pays.
Maintenant, c’est une bonne
chose d’accorder un refuge à ces
personnes qui fuient la guerre,
mais si vous demandiez à ces
Syriens ce qu’ils souhaitent, ils
vous répondront qu’ils veulent
qu’on mette fin à cette guerre.
C’est leur objectif et c’est par
conséquent le nôtre. Comment ?
La Suède étant un pays important de l’Union européenne, je
pense qu’elle peut jouer un rôle
majeur dans la levée des sanctions, car nombre de Syriens qui
ont rejoint la Suède ou d’autres
pays n’ont pas quitté en raison
des seules actions terroristes,
mais aussi à cause de l’embargo
qui les privent de leurs moyens
de subsistance au quotidien.
Donc : lever cet embargo qui affecte chaque Syrien et, en même
temps interdire à tout pays européen de servir de couverture
aux terroristes, qu’ils soient
présentés comme une opposition pacifique ou une opposition modérée. Aujourd’hui, il
est prouvé et parfaitement clair
que cette dite opposition revient au même qu’Al-Nosra, AlQaïda ou les Frères Musulmans.
Troisièmement, faire pression
sur les pays qui soutiennent les
terroristes et empêchent la mise
en œuvre de tout plan de paix
en Syrie -comme dans le cas
d’Alep et du plan de De Mistura
que vous venez d’évoquer- principalement l’Arabie saoudite, le
Qatar et la Turquie. Je pense que
c’est la meilleure aide humanitaire et politique que la Suède
pourrait offrir au peuple syrien.
Question 13 : Embargo,
guerre, des millions de déplacés ou de réfugiés qui ont fui le
pays. Ceci a été décrit comme la
pire crise de réfugiés depuis la
Seconde Guerre mondiale. Dans
ces conditions, quelle est votre
part de responsabilité, Monsieur
le Président ?
Le Président Al-Assad
: Même d’un point de vue humanitaire, je pense que comparer ce qui se passe en Syrie à ce
qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale est une
énorme exagération. Pour des
raisons politiques, il n’y a pas
de comparaison possible. Mais
indépendamment de cela, les
opérations terroristes font que
nous avons des millions de personnes déplacées d’une région
à une autre et c’est une énorme
charge, dont nous avons assumé la plus grosse part jusqu’ici.
Vous entendez beaucoup parler
des sommes qu’offriraient les
organisations
internationales
et ceux qui s’autoproclament «
Amis de la Syrie » pour soutenir
les Syriens. Au cas où la réalité
vous intéresse, en 2014, ces
pays n’ont contribué qu’à 22%
de ce que l’État syrien a assuré
en temps de guerre. C’est une
énorme différence, le rapport
étant de 1/5.
Question 14 : À l’intérieur du pays ?
Le Président Al-Assad
: Oui, à l’intérieur de la Syrie.
Quant au secteur de la Santé, ce
rapport passe à 1/18. Ici aussi,
nous portons le plus gros poids.
En sachant qu’en plus de tout
cela, nous continuons à verser
les salaires, à envoyer les vaccins pour enfant, et à fournir
les nécessités de base aux hôpitaux, même en zones contrôlées
par les terroristes. Donc, nous
dirigeons le pays et en assumons la charge.
Question 15 : Selon
SAPO, l’Agence du renseignement suédois, il y aurait actuellement beaucoup de djihadistes
suédois en Syrie, leur retour en
Suède étant considéré comme la
plus grande menace nationale.
Êtes-vous d’accord ?
Le Président Al-Assad
: Comme je l’ai déjà dit, je ne
regarde pas le terrorisme sous
l’angle national ou régional,
mais sous un angle mondial.
S’il est vrai que la Suède fait
partie de l’Europe ou du groupe
des pays scandinaves en Europe, sachez que les plus dangereux des dirigeants de l’EIIL
qui se trouvent en Syrie, sont
scandinaves.
Question 16 : C’est une
information ?
Le Président Al-Assad :
Oui, c’est une information. C’est
ce que nous possédons comme
information. Vous ne pouvez pas
isoler le groupe des pays scandinaves ou la Suède de l’Europe
et, par conséquent, tant que le
terrorisme se développe dans
différents pays européens, la
Suède n’est pas en sécurité. De
même, tant que l’arrière-cour de
l’Europe -notamment la zone
méditerranéenne et l’Afrique
du Nord- sont plongées dans le
chaos grouillant de terroristes,
l’Europe n’est pas en sécurité.
Oui, je suis donc d’accord avec
vous sur le fait que la Suède est
face à une menace de première
importance, mais vous ne pouvez pas en parler comme d’une
menace strictement nationale.
Question 17 : Est-ce que
la Suède vous a demandé de lui
communiquer vos informations
sur ces combattants de l’EIIL ou
d’autres djihadistes ?
Le Président Al-Assad
: Non, il n’y a aucun contact
entre nos agences de renseignement.
Question 18 : Monsieur le Président, en Décembre
2010, Taimour Abdulwahab, un
terroriste suédois formé en Irak
et en Syrie, a mené une attaque
suicide à Stockholm. Récemment, le même scénario s’est
produit à Paris contre Charlie
Hebdo, puis à Copenhague.
Pensez-vous que les pays occidentaux devront faire face à un
tel scénario dans le futur ?
Le Président Al-Assad : Tout ce qui s’est passé en
Europe -je parle des attaques
terroristes- nous l’avions appréhendé dés le tout début de la
crise. J’avais dit : « La Syrie est
une ligne de faille. Si vous jouez
avec, les vibrations engendrées
par le séisme se propageront
dans plusieurs directions dont
l’Europe et non seulement dans
notre région ». À l’époque, ils
ont répondu : « Le Président
syrien menace… ». En fait, je
ne menaçais pas. Je décrivais
ce qui risquait d’arriver. Il ne
fallait pas être un génie, car vu
l’ensemble des événements que
nous avons vécus à plusieurs
reprises, nous avons l’expérience de ce type de terroristes
depuis bientôt cinquante ans. Ils
n’ont donc pas écouté, mais ils
avaient été prévenus. Et ce que
nous avons vu en France contre
Charlie Hebdo, les attentats
suicides récents à Copenhague,
les attentats à Londres et en
Espagne il y a dix ans, ne sont
que la pointe de l’iceberg, le terrorisme étant une énorme montagne. Ce ne sont donc pas des
événements isolés. Lorsqu’ils se
produisent, vous devez savoir
que la montagne existe sous
la mer et que vous ne la voyez
pas. Par conséquent, oui ; aussi
longtemps que cette montagne
est là et que nombre de responsables européens continuent à
aduler des pays comme l’Arabie
saoudite et le Qatar, juste pour
leur argent, et vendent leurs
valeurs, permettant à l’obscurantisme de l’idéologie wahhabite d’infiltrer certaines communautés en Europe, nous devons
nous attendre à davantage d’attaques de ce genre.
Question 19 : Quel est le
moyen le plus efficace pour lutter contre le terrorisme ?
Le Président Al-Assad
: Premièrement, le terrorisme
ce n’est pas la guerre. C’est
avant tout un état d’esprit, une
culture à laquelle vous devez
faire face. Vous devez composer
avec de manière idéologique,
notamment par l’éducation et
la culture. Deuxièmement, le
terrorisme exploite les pauvres.
Vous devez donc traiter la pauvreté en portant une attention
particulière à la croissance économique et au développement.
Troisièmement, vous devez
régler la question politique que
les terroristes utilisent pour
endoctriner les jeunes en prétendant résoudre les problèmes
politiques de notre région. Par
exemple, la question de la paix
est l’une des principales raisons
exploitées pour leur recrutement.
Question 20 : Quelle
paix ? Vous voulez dire le processus de paix ?
Le Président Al-Assad
: Je veux parler de la résolution
du problème entre Arabes et Israéliens, parce que c’est l’une
des raisons du désespoir de ces
jeunes qui veulent mourir pour
aller vers le paradis et une vie
meilleure. C’est ainsi qu’ils raisonnent et vous devez régler les
causes de ce désespoir. Et enfin,
un dernier moyen de lutte contre le terrorisme est l’échange
d’informations entre les services de renseignement. Pour
conclure, vous ne pouvez pas
lutter contre le terrorisme par la
guerre. La guerre ne peut servir
qu’à vous défendre contre le
terrorisme armé.
Question 21 : Monsieur
le Président, l’EIIL a demandé
à tous ses partisans à travers
le monde de se rendre en Syrie
et en Irak pour peupler son soidisant califat. Comment voyezvous l’avenir de l’EIIL ?
Le Président Al-Assad
: Bien que l’EIIL ne soit pas un
problème spécifiquement syrien
et qu’il est présent en Irak, au
Liban, en Égypte et dans beaucoup d’autres pays, permettezmoi de parler de la Syrie en premier, car je ne peux pas parler
au nom d’autres sociétés de la
région. Concernant la Syrie, je
pense que l’EIIL n’a toujours
pas réussi à se construire un milieu réellement incubateur dans
notre société. À court terme, il
n’a donc pas de futur en Syrie.
En revanche, à moyen et long
termes, quand il aura endoctriné les cœurs et les esprits, en
particulier les jeunes et les enfants, cet espace n’aura qu’un
seul avenir ; l’avenir d’Al-Qaïda, de l’EIIL, d’Al-Nosra et des
Frères Musulmans à la fois. Ce
sera votre arrière-cour. Ce sera
l’arrière-cour de l’Europe.
Suite à la page (14)
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
La cécité de l’Union européenne face à
la stratégie militaire des États-Unis
Par Thierry Meyssan
Les responsables de l’Union européenne se trompent complètement sur
les attentats islamistes en Europe et
les migrations vers l’Union de gens
fuyant les guerres. Thierry Meyssan
montre ici que tout ceci n’est pas la
conséquence accidentelle des conflits
au Moyen-Orient élargi et en Afrique,
mais un objectif stratégique des ÉtatsUnis.
Par Morvan Burel
C
L
es dirigeants de l’Union européenne se trouvent soudainement confrontés à des situations inattendues.
D’une part des attentats ou tentatives
d’attentats perpétrées ou préparées par
des individus n’appartenant pas à des
groupes politiques identifiés ; d’autre
part un afflux de migrants via la Méditerranée, dont plusieurs milliers meurent à leurs portes.
En l’absence d’analyse stratégique, ces deux événements sont considérés a priori comme sans relation
et sont traités par des administrations
différentes. Les premiers ressortent
du Renseignement et de la police, les
seconds des douanes et de la Défense.
Ils ont pourtant une origine commune
: l’instabilité politique au Levant et en
Afrique.
L’Union européenne s’est privée
des moyens de comprendre
Si les académies militaires de l’Union européenne avaient fait leur travail, elles
auraient étudié depuis une quinzaine
d’années la doctrine du « grand frère
» états-unien. En effet, depuis de très
longues années, le Pentagone publie
toutes sortes de documents sur la «
théorie du chaos » empruntée au philosophe Leo Strauss. Il y a quelques
mois encore, un fonctionnaire qui aurait dû être à la retraite depuis plus de
25 ans, Andrew Marshall, disposait
d’un budget de 10 millions de dollars
annuels pour mener des recherches à ce
sujet [1]. Mais aucune académie militaire de l’Union n’a sérieusement étudié
cette doctrine et ses conséquences. À la
fois parce que c’est une forme de guerre
barbare et parce qu’elle a été conçue
par un maître à penser des élites juives
états-uniennes. Or, c’est bien connu,
les
États-Unis-qui-nous-ont-sauvésdu-nazisme ne peuvent préconiser de
telles atrocités [2].
Si les hommes politiques de
l’Union européenne avaient voyagé un
tant soit peu, non seulement en Irak,
en Syrie, en Libye, dans la corne de
l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais
aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs
propres yeux l’application de cette doctrine stratégique. Mais, ils se sont contentés de venir parler dans un bâtiment
de la zone verte à Bagdad, sur une estrade à Tripoli ou sur la place Maïdan de
Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations et, sur requête de leur « grand
frère », ont souvent fermé leurs ambassades de sorte qu’ils se sont privés
d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils
ont souscrit, toujours à la requête de leur
« grand frère », à des embargos, de sorte
qu’aucun homme d’affaire n’ira non
plus sur place voire ce qui s’y passe.
Le chaos n’est pas un accident,
c’est le but
Contrairement à ce qu’a dit le président François Hollande, la migration
des Libyens n’est pas la conséquence
d’un « manque de suivi » de l’opération
« Protecteur unifié », mais le résultat recherché par cette opération dans
laquelle son pays jouait un rôle leader.
Le chaos ne s’est pas installé parce
que les « révolutionnaires libyens »
n’ont pas su se mettre d’accord entre
eux après la « chute » de Mouammar
el-Kadhafi, il était le but stratégique
12
La reconquête de la
souveraineté des peuples
doit devenir le cœur
battant de la gauche
Le Conseil européen du 23 avril 2015 observe une minute de silence en
mémoire des migrants perdus en Méditerranée.
Un nombre indéterminé de migrants est mort en Méditerranée. Parfois,
les vagues rapportent des corps sur les plages italiennes où les douanes
saisissent une embarcation remplie de cadavres.
Le 8 mai 2007 (date anniversaire de la chute du régime nazi allemand),
à Ternopol (ouest de l’Ukraine), des groupuscules nazis et islamistes
créent un prétendu Front anti-impérialiste afin de lutter contre la Russie.
Des organisations de Lituanie, de Pologne, d’Ukraine et de Russie y
participent, dont les séparatistes islamistes de Crimée, d’Adyguée,
du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du KaratchaïévoTcherkessie, d’Ossétie, de Tchétchénie. Ne pouvant s’y rendre du fait des
sanctions internationales, Dokka Umarov, y fait lire sa contribution. Le
Front est présidé par Dmytro Yarosh, devenu aujourd’hui conseiller au
ministère de la Défense ukrainien.
des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus. Il n’y a jamais eu de « révolution démocratique » en Libye, mais
une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y
a jamais eu d’application du mandat de
l’Onu visant à « protéger la population
», mais le massacre de 160 000 Libyens, dont trois quart de civils, sous les
bombardements de l’Alliance (chiffres
de la Croix-Rouge internationale).
Je me souviens, avant que je
n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne, avoir été sollicité pour servir de témoin lors d’une
rencontre à Tripoli entre une délégation
états-unienne et des représentants libyens. Lors de cette longue conversation,
le chef de la délégation US a expliqué
à ses interlocuteurs que le Pentagone
était prêt à les sauver d’une mort certaine, mais exigeait que le Guide leur
soit livré. Il a ajouté que lorsque elKadhafi serait mort, la société tribale ne
parviendrait pas à valider un nouveau
Haiti Liberté/Haitian Times
leader avant au moins une génération,
le pays serait alors plongé dans un chaos qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet
entretien dans de nombreuses circonstances et n’ai cessé, dès le lynchage
du Guide, en octobre 2011, de prédire
ce qui advient aujourd’hui.
La « théorie du chaos »
Lorsqu’en 2003, la presse étatsunienne a commencé à évoquer la «
théorie du chaos », la Maison-Blanche
a riposté en évoquant un « chaos constructeur », laissant entendre que l’on
détruirait des structures d’oppression
pour que la vie puisse jaillir sans contrainte. Mais jamais Leo Strauss, ni le
Pentagone jusque-là, n’avaient employé cette expression. Au contraire,
selon eux, le chaos devait être tel que
rien ne puisse s’y structurer, hormis
la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau, les États-Unis [3].
Suite à la page (14)
hômage élevé, augmentation de la
pauvreté, généralisation de la précarité, explosion des inégalités… La
crise financière de 2007-2008 a exacerbé en Europe une crise économique,
sociale et politique déjà structurellement installée depuis plusieurs décennies. Elle prend racine dès le début des
années 1980.
A cette époque, alors que le
monde du socialisme réellement
existant s’écroule, les libéraux radicaux accèdent au pouvoir. Profitant
d’une victoire dans la confrontation
idéologique, ils parviennent facilement
à imposer leur programme, garanti
selon eux par une forme d’inéluctabilité
historique. Les socialistes alors aux
commandes de la France choisissent
de se mettre au pas dès 1983. C’est
le fameux « tournant de la rigueur » :
en choisissant de se rattacher à l’ordre
économique néolibéral, la France oriente le projet européen dans cette même
voie et contribue à diffuser l’idée d’une
impuissance progressive des Etats face
à la mondialisation économique. Désormais, qu’ils soient conservateurslibéraux ou sociaux-démocrates (puis
sociaux-libéraux), les gouvernements
n’ont plus vocation à agir sur l’état
du monde. Au contraire, au nom de la
poursuite de la compétitivité nationale
dans un monde sans frontières, le politique déconstruit méthodiquement et
systématiquement les acquis sociaux,
arrachés durement par le mouvement
ouvrier.
La mondialisation économique,
impulsée par les gouvernements, a
pourvu les détenteurs de capitaux d’un
extraordinaire levier pour favoriser
leurs intérêts au détriment de ceux des
salariés. La dérégulation des échanges
de marchandises et de capitaux a permis aux multinationales de mettre en
concurrence les travailleurs dans un
espace plus vaste que celui des Etats, et
donc de mettre en concurrence les Etats
eux-mêmes, les législations de ces Etats
elles-mêmes. Les gouvernements n’ont
plus d’autre ambition que de rendre leur
territoire le plus compétitif possible pour
retenir ou attirer les détenteurs de capitaux. Ceux-ci n’hésitent plus à exercer
un chantage permanent dans le but de
réduire ou supprimer les dispositifs qui
nuisent à la rentabilité maximum de
leurs investissements.
De nombreux salariés ont déjà
fait les frais des fermetures de sites industriels occasionnées par les délocalisations, beaucoup ont dû accepter des
dégradations de leurs conditions de travail face à des situations de chantage à
l’emploi et tous ont subi des législations
sociales en recul (santé, retraite, accès
aux services publics, etc.).
La poursuite de la compétitivité
économique comme objectif pour une
société constitue la négation absolue de
la souveraineté populaire. La souveraineté peut en effet se définir comme
la capacité du peuple de se doter et de
mettre en œuvre des règles de vie commune choisies librement. Ces normes
concernent bien évidemment le champ
économique et social. En effet, c’est
dans ce domaine que se définissent des
concepts aussi importants que la répartition des richesses, la solidarité entre
les individus, la protection face aux
aléas de la vie (maladie, invalidité au
travail, vieillesse), etc. Les choix effectués par le peuple souverain en matière
économique et sociale représentent
d’ailleurs une grande partie de son
identité culturelle. La France s’est caractérisée par la construction d’une très
forte solidarité, contraignant, plus que
dans les pays anglo-saxons par exemple, les détenteurs de capitaux au bienêtre commun.
L’érection de la compétitivité
en dogme rend précisément ces choix
impossibles. Les normes économiques
et sociales s’alignent toutes sur une
norme présentée comme incontournable, à laquelle il convient de s’adapter,
afin d’attirer ou de retenir sur son territoire les capitaux, et donc les emplois.
Et comme cette norme est définie par
les capitalistes, elle s’aligne toujours sur
le moins-disant. En établissant cette règle de la vie économique, en détruisant
au nom de cette sacro-sainte compétitivité leurs normes sociales, les Etats
renoncent de fait à ce qui doit être leur
rôle, c’est-à-dire l’exercice de la souveraineté déléguée par le peuple.
Restaurer la souveraineté perdue doit donc figurer au coeur du corpus revendicatif des organisations de
la gauche de transformation sociale,
à part égale avec la description de la
nouvelle société qu’elle appelle de ses
vœux.
En France, les causes de la crise,
la nécessité de dénoncer fermement
les politiques de dérégulation et de
privatisation, la prise en compte de la
nouvelle donne environnementale ont
été analysées par les organisations de
la gauche de transformation sociale,
partis et syndicats. Ils ont élaboré un
discours cohérent autour d’un modèle
alternatif de société : plus de justice sociale, rééquilibrage du rapport capital/
travail, renforcement des services publics, révolution énergétique, etc. Ce que
les citoyens n’ont pas perçu, c’est leur
capacité politique à mettre en œuvre
une alternative, ici et maintenant. Soit
les moyens de la souveraineté pour appliquer de manière effective les idées
proposées.
L’échec du Front de gauche aux
élections de 2014 et 2015 (municipales, européennes et départementales)
et du mouvement social à créer les conditions d’une contestation d’ampleur
(aucune grève majeure n’a eu lieu
depuis l’opposition à la « réforme » sur
les retraites en 2010 menée par Nicolas Sarkozy et François Fillon) peut
s’analyser ainsi. Les citoyens sont demeurés incrédules sur la capacité de ces
organisations à renverser le rapport de
forces imposé par les multinationales
dans une économie mondialisée. Comment expliquer sinon que la crise permanente, l’ampleur destructrice prise
par celle-ci depuis 2008 n’aient pas
permis à ses dénonciateurs de rencontrer une adhésion auprès des citoyens
les plus durement touchés ?
La restauration de la souveraineté implique inévitablement une dénonciation de l’ordre européen actuel.
Sur ce point crucial, le discours des syndicats et des partis politiques de gauche
est demeuré beaucoup trop flou, timide
et ambigu.
L’Union européenne (UE) a en
effet précisément dilué la souveraineté
populaire, grâce à la libre circulation
des marchandises et des capitaux, et
imposé ainsi une domination des intérêts économiques privés.
La politique de libre-échange est
au coeur du projet européen. Elle est
garantie par les traités constitutifs de
la construction européenne (traité de
Rome de 1957 et Acte unique européen
de 1986 principalement). L’absence
de régulation des flux marchands
Suite à la page (18)
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
Suite de la page (8 )
appréhendés
comme
instrument
idéologique mis au service de la géopolitique et expression de la volonté
de puissance de grandes nations pour
nous imposer leur culture. Autrement
dit, la flamme idéologique des droits
de l’homme est en train de pâlir, voire
embraser les espoirs de la garantie de
la souveraineté dont le point d’ancrage
se situe au niveau de la capacité de
l’Etat à édicter des normes jugées essentielles pour assurer le bien-être de
ses citoyens. Cette logique d’imposition
de valeur, de la vision et d’idéologie, ne
vise, en effet, qu’à polluer la dimension
éthique, politique et juridique de droits
de l’homme, compris comme le reflet de
la légitimité de la dignité de l’être humain. On est amené à parler, de ce point
Manifestasyon devan ministè lajistis
koulè tankou : sit-in, manifestasyon,
konferans deba, konferans pou laprès,
trak, grèv, grafiti, denonsyasyon nan
medya, dezobeyisans civil; ajitasyon
ak pwopagann.
9) KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran angajman
pou konstwi yon pwojè anti-divalyeris,
anti-tètkale, anti-kapitalis, anti-opotinis ak anti-enperyalis ansanm ak mas
yo.
10)
KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a lanse yon kokenn
envitasyon bay tout moun, tout oganizasyon, tout pati politik ki vle mennen
yon batay ki chita sou lit klas vin pote
kole nan tout mouvman ki pral relanse
mobilizasyon kont Martelly ak Evans
Paul sou pouvwa, kont fòs okipasyon
peyi a.
MEN LIS OGANIZASYON KI SIYEN
MOLEGHAF------------------------ Domini Raisin
OJAP--------------------------------Donald Clairy
MJPD-------------------------------Ronald J.Bely
PROTEINE-------------------------Samuel St Jean
FANM KÒD YO------------------- Chery
Manette
GRENADYE 07-------------------- Lucien Gymps
Anbake pou chanje----------------- Pascal Dieujuste
Potoprens jwèt pou ou------------- Tines
Lavache
Grenah
KJA
Suite de la page (3)
Edouard Alexis/Jude Célestin soit pour
favoriser un autre candidat inconnu
sorti de sa manche.
L’on n’oublie pas non plus
l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL)
qui, le premier, avait parlé de « Primaire » pour départager ses candidats à
la présidence. Ce parti n’avait pas tors.
Quatre membres influents ont fait acte
de candidature pour la prochaine présidentielle et commencent à s’affronter
en interne dans les urnes. Il s’agit de
son Coordonnateur général, le professeur Sauveur Pierre-Etienne, de l’ancien
Président du Sénat, Edgard Leblanc
Fils aussi ancien dirigeant de l’OPL,
du sénateur François Anick Joseph de
l’Artibonite et enfin du sénateur du Centre, Francisco de la Cruz. D’autres plateformes, INITE, PHTK, KID, PAC et toute
une liste de partis satellites gravitant autour de la planète Martelly et Evans Paul
doivent quant à eux se positionner sous
peu sur la question de primaire. Surtout,
l’on commence à parler de l’arrivée de
l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe dans la course. Ce mastodonte,
ami personnel et de longue date du
chef de l’Etat, s’il arrive à obtenir les
décharges pour sa gestion en tant que
Le Recteur de l’Université
Quisqueya Jacky Lumarque
ministre de la Planification peut faire
très mal aux autres prétendants avec les
millions dont il dispose, dit-on.
Il ne fait aucun doute, le Président
Michel Martelly ne devrait avoir aucun
mal pour disposer de plusieurs candidats
se réclamant de son héritage politique
donc bénéficiant de son soutien et son
appui. Après l’inscription des candidats
pour les législatives qui s’est achevée
le 23 avril 2015, ce sera la course pour
celle de la présidentielle à partir de ce
mois de mai. La plus sollicitée jusqu’à
Me Clément NOEL, Av.Linguiste et Avocat
Au Barreau de Port-au-Prince
Suite de la page (8 ) 25 vérités sur le dissident cubai..
Suite de la page (6)
5)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a, pran desizyon
pou yo pa pran wout eleksyon ak Martelly anba okipasyon peyi a
6)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a deklare Eleksyon
pa posib ak Martelly sou pouvwa,
Eleksyon pa posib ak prezans MINUSTAH nan peyi a
7)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran desizyon pou
relanse Mobilizasyon an a pati premye
Me ansanm ak ouvriye eksplwate yo
epi 18 Me gwo manifestasyon pou kapote Martelly sou pouvwa
8)KÒD ak ansanm òganizasyon ki prezan jodi a pran angajman
pou batize relansman mobilizasyon
an sou non ‘’ Mobilizasyon lakansyèl’’ yon mobilizasyon ki pral pran tout
de vue, de la question de la souveraineté comme l’expression d’une idéologie
ou d’une utopie dans son effectivité, en
raison de grandes manipulations auxquelles elle est en train d’être confrontée relativement aux droits de l’homme.
Aussi, la souveraineté de l’Etat, deviendra-t-elle quelque chose d’universel.
De plus, serons-nous appelés à parler d’une souveraineté universelle au
même titre que les droits de l’homme
qui sont qualifiés d’universels, malgré les contraintes auxquelles ils font
face, à savoir contraintes culturelles,
idéologiques, sociales et économiques ?
maintenant et l’on dirait comme toujours. Entretemps, ils se préparent
toutes et tous pour un affrontement en
interne, c’est-à-dire, s’affronter dans les
diverses « primaires » qui seront organisées pour désigner les candidates ou
candidats qui porteront l’emblème des
dizaines de partis, de plateformes et de
regroupements politiques aux élections
2015. Si toutefois les autorités électorales et les pouvoirs publics arrivent à
tenir leur promesse et l’agenda qu’ils se
sont donnés. Car pour le moment, les
rumeurs qu’il n’y aura pas d’élections
cette année refont surface. Sans oublier l’écho qu’on entend de plus en plus
dans le pays sur une probable période de
gouvernement de transition. Ce qui fait
que le scepticisme gagne du terrain et
que la prudence demeure donc la règle.
Somme toute, les « Primaires »
pour départager des candidats à la candidature s’imposent aussi dans la vie
des partis politiques en Haïti comme un
signe d’évolution de la vie politique et
institutionnelle haïtienne. Là aussi, c’est
une première pour le pays et une preuve
de l’enracinement de la démocratie en
Haïti.
C.C
l’exception du Canada et des EtatsUnis.
23 - D’ailleurs, Manuel Cuesta
Morúa exprime son opposition aux
processus d’intégration en Amérique
latine, s’ils ne se font pas sous la tutelle étasunienne. Pour lui, la CELAC
est un « fantôme politique récent »,
« sans mécanismes, institutions [ni]
représentativité politique », « dont
aucune personne sensée ne parlera
dans le futur [22] ».
24 - Depuis 1959, l’un des
principaux piliers de la politique
étrangère des Etats-Unis vis-à-vis
de Cuba a consisté à organiser, conseiller et financer une opposition interne afin d’obtenir un « changement
de régime ». Si cette politique a été
clandestine de 1959 à 1991, elle est
désormais publique et assumée par
Washington. Ainsi, la loi Torricelli de
1992, la loi Helms-Burton de 1996,
la Commission d’assistance à une
Cuba libre dans ses rapports de 2004
et 2006, prévoient un financement
de l’opposition interne à Cuba, à hauteur de 20 millions de dollars par an.
25 - En un mot, Manuel Cuesta Morúa, qui réside à Cuba et qui
bénéficie de tous les avantages du
système de protection sociale en vigueur dans le pays, est un dissident
lié au pouvoir étasunien par le biais
de la NED, une officine écran de la
CIA, qui contribue financièrement
au développement de ses activités
d’opposition au gouvernement de La
Havane.
Salim Lamrani
Al Mayadeen
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
Director: Florence Comeau
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Haiti Liberté/Haitian Times
13
La cécité de l’Union européenne...
Suite de la page (12)
Le principe de cette doctrine stratégique peut être résumé ainsi : le plus
simple pour piller les ressources naturelles d’un pays sur une longue période, ce n’est pas de l’occuper, mais de
détruire l’État. Sans État, pas d’armée.
Sans armée ennemie, aucun risque de
défaite. Dès lors, le but stratégique de
l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige,
l’Otan, c’est exclusivement de détruire
des États. Ce que deviennent les populations concernées n’est pas le problème de Washington.
Ce projet est inconcevable pour
des Européens qui, depuis la guerre
civile anglaise, ont été convaincus par
le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il
est nécessaire de renoncer à certaines
libertés, voire même d’accepter un État
tyrannique, plutôt que d’être plongé
dans le chaos.
L’Union européenne dénie sa
complicité dans les crimes US
Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont
déjà coûté la vie à 4 millions de personnes [4]. Elles ont été présentées au
Conseil de sécurité comme des ripostes
nécessaires « en légitime défense »,
mais il est admis aujourd’hui qu’elles
avaient été planifiées bien avant le
11-Septembre dans un contexte beaucoup plus large de « remodelage du
Moyen-Orient élargi » et que les raisons
évoquées pour les déclencher n’étaient
que des fabrications de propagande.
Il est d’usage de reconnaître les
génocides commis par le colonialisme
européen, mais rares sont ceux qui
aujourd’hui admettent ces 4 millions
de morts malgré les études scientifiques
qui l’attestent. C’est que nos parents
étaient « mauvais », mais nous sommes « bons » et ne pouvons pas être
complices de ces horreurs.
Il est commun de se moquer de
ce pauvre peuple allemand qui conserva jusque à la fin sa confiance dans ses
dirigeants nazis et ne prit conscience
qu’après sa défaite des crimes commis
en son nom. Mais nous agissons exactement pareil. Nous conservons notre
confiance dans notre « grand frère » et
ne voulons pas voir les crimes dans
lesquels il nous implique. Surement,
nos enfants se moqueront de nous…
Les erreurs d’interprétation de
l’Union européenne
- Aucun dirigeant ouest-européen,
absolument aucun, n’a osé envisager
publiquement que les réfugiés d’Irak, de
Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique,
du Nigeria et du Mali ne fuient pas des
dictatures, mais le chaos dans lequel
nous avons volontairement, mais in-
Suite de la page (10)
Question 22 : À moyen et long
termes ? C’est très dangereux.
Le Président Al-Assad : Bien sûr
que c’est dangereux, parce que vous pouvez contrôler beaucoup de choses, mais
pas une idéologie. Une fois quelle a été
instillée, il est très difficile de s’en débarrasser. Et quand elle le sera suffisamment,
elle sera le seul avenir de la région.
Question 23 : L’EIIL et Al-Nosra
sont aidés et bénéficient d’un soutien extérieur, vous avez cité la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres qui les
couvrent. Mais c’est pareil de votre côté,
vous avez le Hezbollah qui se bat pour
vous. Avez-vous besoin du Hezbollah ici,
en Syrie ?
Le Président Al-Assad : En tant
que citoyen suédois, vous n’accepteriez
pas que quiconque compare un terroriste
tel que Taimour Abdulwahab, par exemple, à votre gouvernement, que vous
soyez d’accord ou pas avec ce dernier.
Idem, pour les terroristes ayant attaqué Charlie Hebdo et le gouvernement
français. Vous ne l’accepteriez pas. En
tant que Syriens, nous non plus, nous
n’acceptons pas que l’on compare notre
État aux organisations terroristes. Notre
mission est d’aider le pays et de défendre ses citoyens, alors qu’il ne me semble
pas que ce soit la mission de l’EIIL, d’AlNosra ou des Frères Musulmans. Dans
les faits, leur rôle se résume à tuer des
gens et à les terroriser. Vous ne pouvez
donc pas comparer. Deuxièmement, en
tant que gouvernement, nous avons le
14
consciemment, plongé leurs pays.
- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les attentats
« islamistes » qui touchent l’Europe ne
sont pas l’extension des guerres du «
Moyen-Orient élargi », mais sont commandités par ceux qui ont également
commandité le chaos dans cette région.
Nous préférons continuer à penser que
les « islamistes » en veulent aux juifs et
aux chrétiens, alors que l’immense majorité de leurs victimes ne sont ni juives, ni chrétiennes, mais musulmanes.
Avec aplomb, nous les accusons de
Leo Strauss (1899-1973) était
un spécialiste de la philosophie
politique. Il constitua autour de lui un
petit groupe d’élèves dont la plupart
travaillèrent ultérieurement pour le
secrétariat à la Défense. Ils formèrent
une sorte de secte et inspirèrent la
stratégie du Pentagone.
promouvoir la « guerre des civilisations
», alors que ce concept a été forgé au
sein du Conseil de sécurité nationale
des États-Unis et reste étranger à leur
culture [5].
- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que la prochaine
étape sera l’ « islamisation » des réseaux de diffusion de drogues sur le
modèle des Contras du Nicaragua vendant des drogues dans la communauté
noire de Californie avec l’aide et sous
les ordres de la CIA [6]. Nous avons décidé d’ignorer que la famille Karzaï a retiré la distribution de l’héroïne afghane
à la mafia kosovare et l’a transmise à
Daesh [7].
Les États-Unis n’ont jamais voulu
que l’Ukraine rejoigne l’Union
Les académies militaires de l’Union européennes n’ont pas étudié la « théorie
du chaos » parce qu’elle se le sont vu
interdire. Les quelques enseignants et
chercheurs qui se sont aventurés sur ce
terrain ont été lourdement sanctionnés,
tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes » les auteurs civils qui
droit de demander le soutien de tout État,
organisation ou entité, qui nous aiderait
dans notre guerre contre le terrorisme.
Troisièmement, si vous admettez que le
terrorisme n’est pas un strict problème
interne, la bonne solution devient la coopération entre les différentes forces de
la région. Par exemple, une coopération
entre Syriens et Irakiens, au niveau des
services du renseignement et des Armées,
a existé bien avant l’émergence de l’EIIL
à Mossoul, l’année dernière. Et cela pour
l’unique raison que les Irakiens étaient
conscients que le terrorisme en Syrie
pourrait s’étendre à l’Irak ; ce qui est arrivé à Mossoul. La même chose avec le
Liban ; le Hezbollah étant conscient que
le terrorisme en Syrie signifie le terrorisme
au Liban et que le chaos ici signifie le
chaos là-bas. Par conséquent, ce type de
coopération régionale est très important
pour nous tous.
Question 24 : Monsieur le Président, une fois de plus vous êtes accusé
d’avoir utilisé des armes chimiques en
Syrie. Deux séries de tests effectués pour
le The Times et un organisme médical de
bienfaisance révèlent que vos forces ont
usé de chlore et de cyanure. C’est ce que
dit le The Times et, je crois, Amnesty International. Que répondez-vous à ce sujet
?
Le Président Al-Assad : Depuis
le premier jour, nous disons qu’il s’agit
d’une propagande contre la Syrie, visant
à diaboliser l’État et le Président, dans le
but d’amener les cœurs et les esprits du
peuple syrien à adhérer à leur agenda.
Cela n’a pas fonctionné. Si vous voulez
Haiti Liberté/Haitian Times
s’y intéressaient.
Les politiciens de l’Union européenne pensaient que les événements
de la place Maïdan étaient spontanés
et que les manifestants souhaitaient
quitter l’orbite autoritaire russe et entrer dans le paradis de l’Union. Ils ont
été stupéfaits lors de la publication de
la conversation de la sous-secrétaire
d’État, Victoria Nuland, évoquant son
contrôle secret des événements et affirmant que son but était de « baiser
l’Union » (sic) [8]. À partir de ce moment-là, ils n’ont plus rien compris à ce
qui se passait.
S’ils avaient laissé la recherche libre dans leurs pays, ils auraient
compris qu’en intervenant en Ukraine
et en y organisant le « changement du
régime », les États-Unis s’assuraient
que l’Union européenne resterait à
leur service. La grande angoisse de
Washington, depuis le discours de
Vladimir Poutine à la Conférence sur
la sécurité de Munich de 2007, c’est
que l’Allemagne réalise où se trouve
son intérêt : pas avec Washington,
mais avec Moscou [9]. En détruisant
progressivement l’État ukrainien, les
États-Unis coupent la principale voie de
communication entre l’Union européenne et la Russie. Vous pourrez tourner
et retourner dans tous les sens la succession d’événements, vous ne pourrez
pas leur trouver d’autre sens. Washington ne souhaite pas que l’Ukraine
rejoigne l’Union, comme l’attestent les
propos de Madame Nuland. Son unique
but est de transformer ce territoire en
une zone dangereuse à traverser.
La planification militaire US
Nous voici donc face à deux problèmes
qui se développent très rapidement :
les attentats « islamistes » ne font que
commencer. Les migrations ont triplé
en Méditerranée en une seule année.
Si mon analyse est exacte, nous
verrons au cours de la prochaine décennie les attentats « islamistes » liés
au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique
se doubler d’attentats « nazis » liés à
l’Ukraine. On découvrira alors qu’alQaïda et les nazis ukrainiens sont connectés depuis leur congrès commun, en
2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité,
les grands-parents des uns et des autres se connaissaient depuis la Seconde
Guerre mondiale. Les nazis avaient alors recruté des musulmans soviétiques
pour lutter contre Moscou (c’était le
programme de Gerhard von Mende à
l’Ostministerium). À la fin de la guerre,
les uns et les autres avaient été récupérés par la CIA (le programme de
Frank Wisner avec l’AmComLib) pour
conduire des opérations de sabotage en
comparer, c’est pratiquement la même
propagande que celle qui sévit en Occident à la faveur de la crise ukrainienne
: diabolisation de Poutine et fabrication
d’un tas de vidéos et de mensonges dans
ce seul but. C’est la réalité. Les peuples occidentaux devraient en être conscients. Ce
qui ne veut pas dire qu’il n’y a ni erreurs,
ni méfaits de notre côté ; mais plutôt que
cette propagande médiatique ne reflète
pas la réalité de notre région. Ainsi, concernant les armes chimiques, ils ne disposent toujours pas d’une seule preuve en
faveur de leurs accusations et les chiffres
publiés par de nombreuses organisations
européennes, dans le cadre de cette propagande, varient de 200 à 1400 victimes
sans rien qui prouve que ces chiffres correspondent réellement à ceux ayant succombé à cause de ce type d’attaque. Ils ne
sont donc ni précis, ni objectifs. La seule
preuve dont nous disposons, depuis la
visite d’une délégation de l’Organisation
des Nations Unies, c’est que du gaz sarin a été utilisé sur le territoire, sans pouvoir dire qui l’a utilisé ni comment. Mais
ils ont quand même continué à accuser
la Syrie, alors que ce n’est franchement
pas réaliste de vouloir utiliser une arme
de destruction massive, censée tuer des
dizaines de milliers de personnes, pour
n’en tuer que quelques centaines et à la
limite de votre capitale de surcroît, au risque de toucher tous ses habitants. Un :
toutes ces histoires qui circulent sont donc
inexactes. Deux : c’est la Syrie qui a demandé aux Nations Unies d’envoyer une
délégation pour vérifier cette allégation.
Question 25 : Et c’est ce que vous
La secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland, et l’ambassadeur étatsunien à Kiev, Geoffrey R. Pyatt. Dans une interception téléphonique
révélée par les partisans de la légalité, elle lui indique vouloir « baiser
l’Union européenne » (sic).
URSS.
Les migrations en Méditerranée,
qui pour le moment ne sont qu’un
problème humanitaire (200 000 personnes en 2014), continueront à croître jusqu’à devenir un grave problème
économique. Les récentes décisions de
l’Union d’aller couler les navires des
trafiquants en Libye ne serviront pas à
enrayer les migrations, mais à justifier
de nouvelles opérations militaires pour
maintenir le chaos en Libye (et non
pour le résoudre).
Tout cela provoquera des troubles
importants dans l’Union européenne
qui paraît aujourd’hui un havre de paix.
Il n’est pas question pour Washington
de détruire ce marché qui lui reste indispensable, mais de s’assurer qu’il ne se
placera jamais en compétition face à lui,
et de limiter son développement.
En 1991, le président Bush père
chargea un disciple de Leo Strauss, Paul
Wolfowitz (alors inconnu du grand public), d’élaborer une stratégie pour l’ère
post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz » expliquait que la suprématie des
États-Unis sur le reste du monde exige,
pour être garantie, de brider l’Union
européenne [10]. En 2008, lors de la
crise financière aux États-Unis, la présidente du Conseil économique de la
Maison-Blanche, l’historienne Christina Rohmer, expliqua que le seul moyen
de renflouer les banques était de fermer
les paradis fiscaux des pays tiers, puis
de provoquer des troubles en Europe de
sorte que les capitaux refluent vers les
États-Unis. En définitive, Washington
se propose aujourd’hui de faire fusionner l’Alena et l’Union européenne, le
dollar et l’euro, et de rabaisser les États
membres de l’Union au niveau du Mexique [11].
Malheureusement pour eux, ni
les Peuples de l’Union européenne, ni
leurs dirigeants n’ont conscience de
ce que le président Barack Obama leur
prépare.
faites encore ?
Le Président Al-Assad : Nous
l’avons fait. La Syrie l’a fait. C’est la Syrie
qui a demandé aux Nations Unies de venir vérifier et nul autre pays ; en sachant
que même lorsqu’ils avaient eu la preuve
que les terroristes avaient déjà utilisé ce
type d’arme dans le nord de la Syrie, ils
n’avaient même pas essayé de vérifier,
ni même voulu le faire savoir. Cela fait
donc partie de l’agenda politique contre
la Syrie.
Le Président Al-Assad : Beaucoup de journalistes et de nombreuses
organisations sont venus en Syrie. Mais
si vous intéressez à une organisation en
particulier, cela dépend de la nature de sa
coopération avec notre gouvernement et
de sa crédibilité. En principe, nombreuses
sont les organisations et les personnes qui
peuvent visiter nos prisons.
Question 26 : Comme vous le
savez, des accusations graves concernant
des violations des droits humains sont
formulées contre votre gouvernement.
Que savez-vous des tortures commises
dans vos prisons ?
Le Président Al-Assad : Concernant la torture, nous devons faire la différence entre une politique de torture et
des cas de tortures commis incidemment
par n’importe quel individu. Ce qui s’est
passé à Guantanamo en est le meilleur exemple. À Guantanamo, l’Administration
américaine a pratiqué une politique de
torture approuvée par le Président Bush et
par son ministre de la Défense ; ce qui n’a
jamais été la politique de la Syrie. S’il y
a violation des droits, torture, vengeance,
ou quoi que ce soit de cet ordre, ce seraient des incidents commis par des individus qui doivent en répondre. Cela arrive
partout dans le monde, comme n’importe
quel autre crime.
Question 27 : Amnesty International ou la Croix-Rouge peuvent visiter
vos prisons ?
Notes
[1] « Après 42 ans, Andy Marshall
quitte le Pentagone », Réseau Voltaire, 7 janvier 2015.
[2] “Selective Intelligence”, Seymour
Hersch, The New Yorker, May 12, 2003.
[3] “Stumbling World Order and Its
Impacts”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire
Network, 5 April 2015.
[4] « 4 millions de morts en Afghanistan, au Pakistan et en Irak depuis 1990 »,
par Nafeez Mosaddeq Ahmed, Traduction
Maxime Chaix, Middle East Eye (RoyaumeUni), Réseau Voltaire, 11 avril 2015.
[5] « La "Guerre des civilisations" »,
par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin
2004.
[6] Dark Alliance, The CIA, the Contras and the crack cocaine explosion, Gary
Webb, foreword by Maxime Waters, Seven
Stories Press, 1999.
[7] « La famille Karzaï confie le trafic
d’héroïne à l’Émirat islamique », Réseau Voltaire, 29 novembre 2014.
[8] « Conversation entre l’assistante
du secrétaire d’État et l’ambassadeur US en
Ukraine », par Andrey Fomin, Oriental Review (Russie), Réseau Voltaire, 7 février
2014.
[9] « La gouvernance unipolaire est illégitime et immorale », par Vladimir Poutine,
Réseau Voltaire, 11 février 2007.
[10] Le document est toujours classifié, mais son contenu a été révélé dans «
US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals Develop » par Patrick E. Tyler, New York
Times du 8 mars 1992. Le quotidien publie
également de larges extraits en page 14 : «
Excerpts from Pentagon’s Plan : "Prevent
the Re-Emergence of a New Rival" ». Des
informations supplémentaires sont apportées dans « Keeping the US First, Pentagon
Would preclude a Rival Superpower » par
Barton Gellman, The Washington Post du 11
mars 1992.
[11] « Attaque contre l’euro et démantèlement de l’Union européenne », par
Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 6 juillet
2010.
Réseau Voltaire international |
Damas (Syrie) | 27 avril 2015
Question 28 : Monsieur le Président, j’ai couvert la guerre en Syrie durant
ces quatre dernières années. J’ai rencontré
différents groupes de militants impliqués
dans le conflit. J’ai même rencontré des
soldats de votre armée. Certains de ces
militants ne sont pas des islamistes et disent se battre pour la liberté. Que voudriezvous leur dire ?
Le Président Al-Assad : Nous
n’avons jamais dit que tous les combattants étaient des islamistes. Cela, nous
le savons. Mais ceux qui dominent actuellement sont les terroristes de l’EIIL
et d’Al-Nosra. Quant à la liberté, c’est un
besoin naturel et quelque chose de divin
qui habite tout être humain depuis notre
ancêtre, Adam. Dès lors, nous devons
nous poser quelques questions simples.
Est-ce que tuer les gens fait partie de cette
liberté ? Est-ce que détruire les écoles et
interdire aux enfants de s’y rendre font
partie de cette liberté ? Est-ce la liberté
que de détruire l’infrastructure, les lignes
électriques, les communications, les Services de la santé ? Est-ce la liberté que
de décapiter et de démembrer ses victimes
? C’est cela la liberté ? Je pense que les
réponses à ces questions sont claires pour
tout un chacun, quelle que soit sa culture.
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
Je dis que nous soutenons toute personne
qui agit pour plus de liberté, à condition
qu’elle travaille dans le cadre des institutions et de la Constitution de la Syrie, non
par la violence, le terrorisme et la destruction du pays. Cela n’a rien à voir avec la
liberté.
Question 29 : Pourtant, ils accusent l’Armée syrienne de commettre
ces mêmes crimes, comme les assassinats
et tout le reste.
Le Président Al-Assad : Ils doivent le prouver. Je veux dire que l’Armée
se bat depuis quatre ans. Comment
aurait-elle pu résister dans une guerre
menée par autant de pays si puissants et
si riches en tuant son peuple ? Comment
se fait-il qu’elle soit autant soutenue par
ce même peuple ? C’est impossible, irréaliste et même indigeste.
Question 30 : Si vous pouviez remonter le temps au tout début de la crise
en 2011 et avec le bénéfice du recul, en
quoi auriez-vous agi différemment ?
Le Président Al-Assad : Nous
devons commencer par les priorités, c’està-dire les deux décisions que nous avons
adoptées dès le début : combattre le terrorisme et instaurer le dialogue en même
temps. Un dialogue que nous avons démarré dès la première année et dans les
premiers mois du conflit. Nous y avons
invité toutes les parties et nous avons
coopéré avec l’Organisation des Nations
Unies, la Ligue arabe et de nombreux
pays. Nous avons pris en considération
toutes les initiatives, quel que soit leur
degré de crédibilité, pour ne rater aucune
chance de réussite et aussi pour ne donner à quiconque l’excuse de prétendre que
nous n’aurions pas fait ceci ou cela. Nous
avons tout essayé. Donc, en ce qui concerne ces deux priorités, je pense que personne ne peut dire que nous aurions dû
agir autrement. Combattre le terrorisme
et promouvoir le dialogue sont les principaux piliers de notre politique depuis le
début de la crise. Maintenant, l’exécution
et la mise en œuvre de toute politique
peuvent toujours comporter certaines erreurs. C’est dans la nature des choses. Par
conséquent, agir différemment pourrait
éventuellement porter sur certains détails ; mais je ne pense pas que les Syriens
vous diraient que nous ne voulons pas
du dialogue ou que nous ne voulons pas
combattre le terrorisme.
Question 31 : Monsieur le Président, la Suède vient de se brouiller avec
l’Arabie saoudite. Quel est votre analyse
de la crise diplomatique entre ces deux
pays ?
Le Président Al-Assad : À
chaque fois que vous avez à discuter des
relations entre deux pays, vous devez
commencer par vous demander quels
sont leurs points communs et quelles
sont les valeurs qu’ils partagent. Dans le
cas de l’Arabie saoudite et de la Suède, je
demanderais simplement : « Partagentils des valeurs communes en matière de
système politique, de démocratie, de systèmes électoraux, de droits humains ou
de droits des femmes qui n’ont même pas
celui de conduire une voiture ? Ou encore,
est-ce que les décapitations sur les places
publiques et les flagellations pour simple
délit d’opinion, sur Twitter ou tout autre
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réseau social, sont des valeurs partagées
entre ces deux pays ? ». Tant que les
Saoudiens resteront tels qu’ils sont et que
vous vous en tiendrez à vos valeurs, nous
nous attendons à ce type de brouille avec
eux. Le seul moyen de l’éviter est de les
aduler ou de leur vendre les valeurs qui
font votre fierté contre leurs pétrodollars.
Question 32 : Vous n’êtes pas
surpris ?
Le Président Al-Assad : Non,
pas du tout. Pour être franc, nous avons
été plutôt agréablement surpris, car nous
sommes habitués à ce que les fonctionnaires européens, qui parlent de démocratie en Syrie, glorifient et comptent les
Saoudiens ainsi que leur état médiéval
parmi leurs meilleurs amis. C’est un des
exemples de leurs doubles standards.
D’où notre agréable surprise face au standard unique adopté par la Suède.
Question 33 : Vous voulez dire
que la Syrie et la Suède, par exemple,
partagent davantage de valeurs que
l’Arabie saoudite et la Suède ?
Le Président Al-Assad : Je ne
veux pas exagérer et prétendre que notre
système politique est au même niveau
que la Suède, car nous avons notre propre société et nos propres circonstances.
Mais le moins que je puisse dire est que
la Syrie est sur le chemin de la démocratie. Vous ne pouvez donc pas comparer la
Syrie à l’Arabie saoudite. Nous avons un
Parlement depuis huit décennies avec des
parlementaires femmes depuis sa création
; les femmes ayant acquis le droit de vote
depuis le début du siècle dernier. Quant à
la démocratie, elle ne se prescrit pas et ne
se résume pas à des lois et des décrets.
C’est un long processus naturel, social
et législatif, à la fois. Nous allions dans
cette direction, alors que les Saoudiens
n’ont jamais bougé et ignorent tout de
ce vocabulaire. Ils n’ont jamais essayé de
le comprendre et le refusent par principe.
Voilà ce que je peux dire à ce sujet.
Question 34 : Vous venez de dire
une chose très importante. La Syrie était
sur le chemin de la démocratie. L’Occident
n’aurait donc pas compris cela avant la
guerre ?
Le Président Al-Assad : Beaucoup l’avaient compris. Mais le fait est
qu’au début de la crise ils ont été influencés par la propagande qatarie ainsi
que par la propagande et les services de
renseignement saoudiens. Donc, certains
le savaient et d’autres l’ignoraient. Et
ceux qui savaient qu’avant la crise nous
allions dans cette direction ont été trompés par ce que leur racontaient ces deux
pays. Le problème avec les Occidentaux
est qu’ils regardent la démocratie comme
un objectif. Ce n’est pas un objectif. C’est
un processus. L’objectif est la prospérité.
La démocratie est un outil pour atteindre
cette prospérité, outil que nous utilisons
pour avancer dans ce sens. Par conséquent, il faut du temps, et c’est normal.
cas ?
Question 35 : Et c’est toujours le
Le Président Al-Assad : Avec
cette crise, la priorité du peuple syrien est
de survivre parce que c’est leur existence
qui est menacée. Le terrorisme est une
menace existentielle. Les gens pensent
d’abord à leur sécurité et à celle de leur
pays. Comment pourriez-vous promouvoir la démocratie sans qu’ils restent en
vie ? Vous avez d’abord besoin d’assurer
leur sécurité, ensuite vous pourrez parler
de démocratie. Vous ne pouvez pas inverser l’ordre des choses.
Question 36 : Que conseillerezvous à la Suède en ce qui concerne cette
brouille avec l’Arabie saoudite ?
Le Président Al-Assad : Nous
aimerions que tous les pays du monde
s’accrochent à leurs valeurs comme la
Suède, surtout en Occident, où nous
sommes habitués aux deux poids deux
mesures. Nous aimerions que la Suède
persiste dans cette voie, car c’est dans ces
valeurs que résident vos intérêts de citoyen suédois, comme c’est dans nos propres
valeurs de pays en développement que
résident les nôtres. Il en est de même pour
nous tous, alors que les doubles standards ne garantissent pas nos intérêts et
qu’il faudra en payer le prix. C’est mon
seul conseil. Nous voulons qu’ils s’en tiennent à leurs valeurs.
Question 37 : Revenons à
l’Arabie Saoudite qui a récemment tenté
une politique de censure sur les médias
locaux et la télévision d’État au Liban, de
même que sur les chaînes de télévisions
syriennes. Serait-elle devenue une puissance clé dans le monde d’aujourd’hui ?
En Suède, au Liban, en Syrie, partout ?
Le Président Al-Assad : Dire
d’un pays qu’il est une puissance clé
implique que vous vous intéressiez à sa
position géopolitique, à son histoire et à
son degré d’indépendance ; s’il n’est pas
indépendant, il ne peut être une puissance clé. En quatrième lieu, vous devez
vous intéresser à son héritage. Qu’en estil de son Histoire et de ce qu’il laisse en
héritage ? Revenons quelques décennies
en arrière : soutien du terrorisme en Afghanistan à l’origine de problèmes dont
nous payons encore aujourd’hui le prix
en Afghanistan, mais aussi au Pakistan
et dans le monde entier ; l’Algérie dans
les années quatre-vingt-dix ; et maintenant la Syrie et la Libye. Toujours la
même idéologie. C’est cela leur héritage
: décapitation, obscurantisme et ainsi de
suite. C’est le seul héritage qu’ils aient
offert, avec récemment leur agression
contre le Yémen, tuant de pauvres gens,
détruisant les infrastructures, les usines
alimentaires et les aéroports. Le Yémen
est un pays très pauvre. Qu’est-ce que
vous gagnez en vous attaquant aux biens
publics ? Ces biens n’appartiennent pas
aux Houthis ou à tout autre. Ce sont des
biens du peuple. Qu’attendez-vous d’un
pays qui a un tel héritage ? Je ne dirais
pas d’un pays qui déstabilise sa région
qu’il est une puissance clé. N’importe quel
terroriste peut en faire autant, n’importe
où. Nous ne pouvons pas qualifier des
terroristes, qu’ils s’agissent d’individus,
d’organisations ou d’États, de puissance
clé. Je ne qualifierai pas l’Arabie saoudite
de puissance clé.
Question 38 : Selon les déclarations de votre gouvernement, l’Arabie
saoudite soutenait et soutient toujours les
terroristes en Syrie. Maintenant, elle est
officiellement en guerre au Yémen. Comment voyez-vous cette situation ?
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Le Président Al-Assad : Je viens
juste d’aborder ce sujet. Lorsque vous attaquez illégalement un pays et que vous
n’avez pas de mandat du Conseil de sécurité parce qu’il n’y a aucune menace
contre la sécurité mondiale ou régionale,
il s’agit d’une agression, sans plus. C’est
ainsi que nous voyons cette situation.
Une agression qui va créer, sans aucune
raison et entre deux peuples qui vivent
côte à côte, une animosité durable qui
engendrera plus d’instabilité dans tous
les pays de la région. Tous en paieront
les frais, d’autant plus que tous les plans
politiques de l’Arabie saoudite se fondent sur un discours de division dans un
contexte sectaire. C’est leur seul discours,
notamment depuis les années quatrevingt du siècle dernier, alors qu’il est très
dangereux pour notre région de susciter,
de promouvoir et d’attiser n’importe quel
type de sectarisme.
Question 39 : Que pensez-vous
de l’avenir de l’Arabie saoudite, maintenant, qu’elle est donc officiellement impliquée dans cette guerre au Yémen ?
Le Président Al-Assad : En bref,
cet avenir n’est pas seulement lié à cette
seule guerre contre le Yémen, mais à
l’ensemble des comportements de l’Arabe
saoudite depuis des décennies. Quand
vous adoptez la vengeance haineuse et
que vous nourrissez l’extrémisme ainsi
que le terrorisme, nuisibles partout dans
le monde, vous ne pouvez que vous détruire.
Question 40 : Ces comportements
vont détruire l’Arabie Saoudite ?
Le Président Al-Assad : Oui, terrorisme, extrémisme, haine et comportement vindicatif la détruiront.
visé ?
Question 41 : Et le pays sera di-
Le Président Al-Assad : Personne ne le sait, mais ces comportements
les détruiront. Comment ? Les scénarios
sont nombreux. Je ne peux prédire, mais
le résultat de tout cela est qu’ils finiront
par se détruire.
Question 42 : Monsieur le Président, la guerre en Syrie est entrée dans
sa cinquième année. Nous avons parlé
de Idleb, de la zone frontalière entre la
Jordanie et la Syrie. Quelle est la surface
demeurant sous votre contrôle ? Certains
parlent de 10 % du territoire.
Le Président Al-Assad : Ce
pourcentage n’est pas réaliste. Si tel
était le cas, vous ne seriez pas à Damas
avec moi, mais avec l’un des leaders de
l’opposition qui dirigerait le pays. Encore
une fois, ces chiffres ne sont pas significatifs qu’il s’agisse de 50%, 60% ou 70%.
Ce n’est pas une guerre conventionnelle
entre deux armées régulières, l’une ayant
fait incursion dans le territoire de l’autre.
C’est une guerre non conventionnelle où
les terroristes peuvent combler le vide
là où l’Armée et les Forces de sécurité
ne sont pas sur place. Comme vous le
savez, l’Armée ne peut se déployer partout et dans chaque région du pays. Par
conséquent, les terroristes peuvent exister
partout où l’Armée est absente. Ceci dit,
presque à chaque fois que l’Armée a lancé
une bataille pour reconquérir un territoire,
elle a gagné. Il n’empêche que, là aussi,
les terroristes pourraient s’être rendus ailleurs dans le pays. Voilà à quel type de
guerre nous avons affaire. Elle a commencé par une propagande médiatique
extérieure, très vite suivie d’attaques terroristes, son seul objectif étant de gagner
les cœurs et les esprits pour se débarrasser
du gouvernement, de l’État et du Président. C’est là qu’ils ont échoué. Je pense
que s’ils ont échoué jusqu’ici, c’est parce
que le peuple syrien l’a bien compris, une
majorité soutenant le gouvernement contre ces interventions étrangères. C’est de
ce type de contrôle dont vous pourriez
parler.
Suite à la page (16)
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
718-257-2890
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (15)
Question 43 : L’Armée irakienne
s’est effondrée quand l’EIIL a lancé son
attaque contre Mossoul l’été dernier.
Vous savez que l’Armée syrienne est
plus solide. Pour ne prendre qu’un exemple, pourquoi n’avez-vous pas repris
la ville de Raqqa à l’EIIL ? Pourquoi vous
contentez-vous d’attaques aériennes ?
Le Président Al-Assad : Parce
que quand vous faites face à une guerre
aussi vicieuse, menée sur votre territoire
par l’intermédiaire de terroristes recrutés dans une centaine de pays, alors
que vous n’êtes qu’un petit pays aux
moyens limités, vous devez dresser une
liste de priorités fondée sur des critères
militaires. Sinon, vous vous disperseriez
sans gagner aucune bataille. Vous fixez
vos priorités dans le but ultime de regagner tout le territoire syrien, que ce soit
une grande ville ou un petit village, une
zone peuplée ou inhabitée. Et la ville de
Raqqa est une ville que nous voulons
regagner.
Question 44 : Permettez-moi
de passer à un autre sujet. Comment
décririez-vous la relation entre la Syrie et
l’Iran aujourd’hui ?
Le Président Al-Assad : La
même relation que nous aurions pu
décrire quand la Syrie a soutenu la
révolution islamique en Iran en 1979,
il y a 35 ans, alors que de nombreux
pays, principalement en Occident et
parmi les Pays du Golfe, ont pris position contre ; puis, plus tard, quand nous
l’avons soutenu alors que Saddam Hussein l’avait attaqué. Aujourd’hui, l’Iran
soutient la Syrie. C’est donc une alliance
mutuelle. C’est ainsi que je décrirais cette
relation.
Question 45 : Certains critiques
disent que vous avez vendu votre pays
à l’Iran, et que vous ne pourriez pas survivre sans l’aide de l’Iran et du Hezbollah. Est-ce vrai ?
Le Président Al-Assad : Si
j’étais parti de ce principe et si j’avais été
prêt à vendre mon pays, je l’aurais vendu aux États-Unis, ou peut-être à Israël,
ou peut-être encore à l’Arabie Saoudite
; car depuis l’indépendance de la Syrie
[17 avril 1946, NdT] nombreux sont les
pays qui aimeraient contrôler la Syrie
pour des raisons géopolitiques. Autrement dit, si je voulais vendre mon pays,
je le vendrais en premier aux États-Unis.
Donc, et c’est le premier point, puisque
j’ai refusé de le vendre à qui que ce soit,
je ne voudrais pas le vendre à l’Iran. Le
deuxième point est que l’Iran n’a jamais
essayé de contrôler mon pays. Jamais.
Sans oublier que, par nature, le peuple
syrien ne l’acceptera pas. Par conséquent, que l’Iran soutienne la Syrie ne
signifie pas qu’il la contrôle ou qu’il tente
d’imposer ses quatre volontés au gouvernement syrien. Quant à dire que nous
ne pourrions pas survivre sans l’Iran et le
Hezbollah, la question est hypothétique,
pour la bonne raison qu’un petit soutien
dans une grande guerre peut vous mener
à de grands résultats. Que ce soutien ait
été petit ou grand, le résultat est là, et
nous ne pouvons pas nier qu’il a été vital
pour nous. Qu’en serait-il si nous n’en
n’avions pas bénéficié ? Les choses auraient été probablement plus difficiles, ce
qui ne veut pas dire que nous n’aurions
pas pu survivre.
Question 46 : Quelle influence
l’Iran a-t-il en Syrie ?
Le Président Al-Assad : Cela
dépend comment nous comprenons ce
terme, une influence pouvant être positive ou négative. Ainsi, si nous nous intéressions à la France et à l’Allemagne,
il est clair que l’une est une puissance
politique et que l’autre est une puissance
économique. L’Iran est un pays important pour notre région. C’est un grand
pays. C’est en tout cas, un pays développé par rapport à d’autres. Je considère
que son influence est positive, parce qu’il
cherche plus de stabilité pour ses propres
intérêts. Tout pays a des intérêts. Donc
si l’Iran est influent, son influence est
positive.
Question 47 : Je comprends que
l’Iran est un pays important pour la Syrie, mais avez-vous besoin de l’aide du
Hezbollah ?
Le Président Al-Assad : Encore une fois, un petit soutien dans une
grande guerre peut vous mener à de
grands résultats. Par ailleurs, le Hezbollah a une bonne expérience en matière
de guerre non conventionnelle ; ce dont
nous pouvons avoir besoin. Cependant,
son aide est avant tout qualitative. Par
conséquent, vous ne devez pas le comparer à l’Armée syrienne. Ses effectifs
sont moindres en effet, mais son expérience pourrait avoir un grand impact.
Question 48 : Désormais, on sait
bien que le Hezbollah est présent en
Syrie. Quel contrôle avez-vous sur ses
combattants ?
Le Président Al-Assad : Tous
les combattants de toutes les factions
qui se battent aux côtés de l’Armée,
certaines n’en faisant pas partie, mais
la soutiennent, travaillent sous sa direction. Ils n’ont pas leur propre bataille ou
leur propre front. Nous n’avons donc
aucun problème.
Question 49 : Khaled Mechaal
[dirigeant politique du Hamas, NdT] a
vécu entre 11 et 12 années en Syrie.
Aujourd’hui, il se retrouve au Qatar. Où
en est cette relation aujourd’hui ?
Le Président Al-Assad : Nous
n’avons aucune relation et à aucun niveau. Les événements récents au camp
de Yarmouk ont prouvé qu’une partie
des cadres du Hamas, qui est essentiellement une organisation des Frères musulmans, soutient Al-Nosra à l’intérieur du
camp.
Question 50 : Ils soutiennent une
organisation terroriste ?
Le Président Al-Assad : Oui,
une partie d’entre eux collabore avec
Al-Nosra. C’est pourquoi leurs dirigeants
appellent, depuis le Qatar, les organisations palestiniennes séculaires à venir
en Syrie, pour secourir leurs factions
présentes dans le camp de Yarmouk,
aux côtés d’Al-Nosra, contre l’attaque
de Daech.
Question 51 : Donc le Hamas
en Syrie, c’est désormais de l’histoire
ancienne ?
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Le Président Al-Assad : Oui. Je
pense que désormais le peuple syrien ne
leur fera plus confiance.
Question 52 : Monsieur le Président, passons aux États-Unis et à Aïn
al-Arab. Les États-Unis attaquent l’EIIL
par les airs. En fait, ils vous soutiennent.
Comment décririez-vous cette coopération militaire avec un pays censé être
votre ennemi ?
Le Président Al-Assad : Mon
ennemi, c’est d’abord les terroristes. Ensuite, il n’y a pas de coopération entre la
Syrie et l’Armée américaine.
Question
53
:
Même
indirectement ?
Le Président Al-Assad : Aucune
coopération, même si parfois nous menons des raids aériens dans une même
zone et sur un même endroit.
Question 54 : Pas même une coordination ?
Le Président Al-Assad : Non,
pas de coordination. Mais revenons sur
votre hypothèse consistant à dire qu’ils
nous soutiennent. Disons qu’ils le font
théoriquement et sur papier, mais certainement pas dans la réalité. Si vous
voulez une comparaison, sachez que
cette alliance de 60 pays, dont certaines
grandes puissances, mènent plus ou
moins dix attaques par jour, alors qu’un
petit pays comme la Syrie peut, certains
jours, en mener plus d’une centaine.
Donc, dix fois plus.
Question 55 : Des attaques dans
une même zone et sur un même endroit
?
Le Président Al-Assad : Disons
que c’est généralement le cas. D’où la
question que nous nous posons : sontils sérieux dans leur guerre contre le terrorisme ?
Question 56 : Sont-ils sérieux ?
Le Président Al-Assad : C’est
parce qu’ils ne sont pas sérieux qu’ils ne
peuvent pas nous aider. C’est une simple
conclusion. S’ils étaient sérieux, nous
aurions peut-être discuté ensemble de la
meilleure façon d’agir, ne serait-ce que
pour un modeste résultat. Il leur a fallu
quatre mois pour libérer une petite ville,
que vous nommez Kobané dans vos
médias, quand dans des conditions similaires notre Armée y est arrivée en deux
à trois semaines. Ou alors, il y a quelque
chose qui ne tourne pas rond dans leur
plan. En réalité, non seulement ils ne
nous aident pas, mais l’expansion nonstop de l’EIIL et d’Al-Nosra touche désormais différents pays. Par conséquent,
si vous insistez sur leur coopération et
leurs succès, dites-moi où les trouver.
Jusqu’ci, nous n’avons rien vu.
Question 57 : Mais ils n’ont pas
la permission de survoler la Syrie.
Le Président Al-Assad : Non,
c’est illégal. Nous avons dit publiquement que c’était illégal et qu’ils le font
sans autorisation [*].
Question 58 : Monsieur le Président, comment voyez-vous l’avenir de
la Syrie ?
Le Président Al-Assad : Malgré
toute la douleur, la destruction et le carnage, à quelque chose malheur est bon.
Cette crise fera que tout Syrien réfléchira
à tous les points faibles de notre société.
Par exemple, beaucoup n’ont pas vu
la ligne fine qui sépare le fanatisme de
l’extrémisme, et l’extrémisme du terrorisme. Je pense, que cela poussera toute
la société vers plus de modération, bien
que je parle d’une société modérée qui,
comme toute société, n’est pas exempte
de quelques recoins de fanatisme et
d’extrémisme. Cela poussera notre société, mosaïque de toutes les couleurs
syriennes, à chérir la modération et
l’intégration que nous avons connues
tout au long de notre histoire ; ce qui à
mon avis aidera à sa reconstruction. La
reconstruction du pays n’est pas le problème, c’est toujours possible. Le principal défi est de trouver comment traiter
les fêlures psychologiques et morales de
la prochaine génération qui aura vécu
toutes ces atrocités. Mais je ne suis pas
pessimiste, à condition que nous nous
débarrassions des terroristes.
Question 59 : Vous parlez de la
reconstruction du pays. Qui va payer
pour cela ?
Le Président Al-Assad : Le pays
lui-même pour commencer. Dès que les
premiers projets démarreront, la roue
de l’économie avancera générant des
ressources financières pour elle-même.
Ensuite, les investissements de pays qui
ont soutenu la Syrie, comme la Russie, la
Chine, l’Iran, et bien d’autres. Et enfin les
investisseurs de tous les pays qui n’ont
pas participé à l’effusion du sang syrien.
Question 60 : Ces quatre
dernières années, j’ai voyagé de Daraa
à Lattaquié et partout dans le pays. Il me
semble que la reconstruction du pays est
une mission impossible. Est-ce le cas ?
Le Président Al-Assad : Non, ce
n’est pas une mission impossible, car
nombre de pays ont été détruits lors de
diverses crises, comme les guerres, les
séismes, etc… Non, la reconstruction des
infrastructures et des bâtiments n’est pas
un défi difficile à relever. Le défi le plus
important est de reconstruire l’humain.
Question 61 : C’est justement le
sujet dont je voudrais vous parler. J’ai visité beaucoup de familles syriennes. J’en
suis arrivé à penser que chaque foyer
syrien a été affecté par cette guerre. Les
enfants, les hommes, les femmes, les
personnes âgées, ont tous besoin de se
reconstruire. Que pouvez-vous faire ?
Que peut faire le monde pour les aider ?
Le Président Al-Assad : Nous
n’avons pas à attendre la fin de la guerre
pour les aider. Nous avons déjà commencé à le faire par des subventions, des
dons, des crédits et d’autres services destinés à ces familles dépossédées dans des
circonstances diverses et multiples. Mais
le plus important est l’aide morale et
comment la société et le gouvernement
adoptent et soutiennent ces familles qui
ont perdu des êtres chers accidentellement ou au combat dans les rangs de
l’Armée, de la Police et des Comités de
défense. Je pense que c’est ce que la société syrienne a donné et que c’est pour
cela que nous avons pu résister pendant
ces quatre dernières années, alors que
nous sommes entrés dans la cinquième,
comme vous l’avez rappelé.
Question 62 : Vous parlez de la
société syrienne. À quel point est-elle
divisée aujourd’hui ?
Le Président Al-Assad : Si la société était divisée, le pays aurait été automatiquement divisé. Ce ne sont pas les
frontières qui peuvent le diviser. Seule
la société le peut, au cas où des lignes
de séparation claires apparaitraient entre
les gens de différentes ethnies et confessions. Aujourd’hui, si vous observez la
population des zones sécurisées où se
sont réfugiés de très nombreux déplacés,
vous verriez que des gens appartenant
à tout le spectre de la diversité syrienne
vivent ensemble, côte à côte. Si la société
était divisée, ce n’eut été pas le cas.
Question 63 : Donc, le pays n’est
pas divisé ?
Le Président Al-Assad : Non, le
pays n’est pas divisé et les médias occidentaux parlent à tort de guerre civile.
Il n’y a pas de guerre civile en Syrie. La
guerre civile se traduit par des lignes de
démarcation claires et nettes entre les
différentes ethnies, confessions, religions
ou autres groupes d’une même société.
C’est une guerre entre la société syrienne
et les terroristes. Telle est la réalité de
cette guerre. Vous pouvez vérifier par
vous-mêmes qu’absolument toutes les
composantes du peuple syrien vivent
ensemble, sans aucune exception. En
général, je n’aime pas user du terme «
absolument », mais dans ce cas c’est
l’absolue vérité. Je dirais même que cette
cohésion est plus forte qu’avant la guerre
car, comme je vous l’ai dit précédemment, les Syriens en ont tiré les nombreuses leçons. Ils sont plus proches les
uns des autres.
Question 64 : Monsieur le Président, je pense que peu de gens souhaiteraient être à votre place. C’est une très
grande responsabilité envers la Syrie vu
ce qui s’y passe aujourd’hui. Avez-vous
jamais souhaité être resté à Londres à
exercer votre métier de praticien ophtalmologue ?
Le Président Al-Assad : Je suis
devenu ophtalmologue parce que j’aimais ce métier et ce secteur professionnel.
Je n’ai exercé que dans le secteur public
et j’avais prévu d’y rester. Finalement, je
n’ai fait que passer d’un secteur public à
un autre plus large ; lequel, comme vous
le savez, consiste aussi à aider les gens.
Il n’y a donc pas une grande différence,
puisqu’il s’agit du même principe appli-
qué par des méthodes différentes. Ai-je
jamais souhaité être resté à Londres à
exercer la médecine, après trois ans de
pratique en Syrie ? Je ne regarde pas en
arrière. Ce qui compte le plus pour moi
est d’aider le peuple syrien.
Question 65 : Qu’est-ce que vous
manquez le plus de votre séjour londonien ?
Le Président Al-Assad : Nous
parlons d’un autre âge, j’étais jeune.
Peut-être ai-je la nostalgie de ma jeunesse. Mais en réalité, quand vous allez
vivre dans un autre pays pour perfectionner vos connaissances, vous chérissez cette relation qui vous offre le
savoir nécessaire au développement de
votre pays. C’est ce sentiment qui vous
manque, maintenant que la France et
la Grande Bretagne sont devenues un
fer de lance contre la Syrie alors que
vous pensiez qu’ils pouvaient aider les
Syriens, non les tuer. C’est ce qui me
manque.
Question 66 : Monsieur le Président, vous n’êtes pas seulement président et médecin. Vous êtes aussi un
père. Comment expliquez-vous à vos
enfants ce qui se passe en Syrie ?
Le Président Al-Assad : En
toute transparence, parce qu’ils vivent
dans cette société, fréquentent les élèves
de leur école, regardent différentes
chaînes, utilisent l’Internet qui leur
montre certaines opinions et même des
atrocités. Des valeurs qui ne sont plus
aussi évidentes dans notre société, en
raison des circonstances. Lorsqu’ils ont
vu une tuerie, vous devez vous concentrer sur la bonne conduite et la bonne
volonté. Lorsqu’ils ont vu des terroristes
tuer des personnes parce qu’elles ne partagent pas leur idéologie, vous devez davantage vous concentrer sur la tolérance
et l’acceptation de l’autre, abstraction
faite de son idéologie ou de son affiliation. Ce sont là les points importants à
aborder au sein de la famille.
Question 67 : Est-ce que les enfants posent des questions au sujet de la
guerre ?
Le Président Al-Assad : Je
pense que c’est un sujet de dialogue quotidien dans chaque foyer syrien. Désormais cela fait partie de notre vie. La crise
est notre vie, la vie de nos enfants, de
nos jeunes, de nos aînés, de nous tous.
Question 68 : Nous savons,
Monsieur le Président, que vous avez
perdu des amis et des proches au cours
de cette guerre. Comment cela vous a-t-il
affecté ?
Le Président Al-Assad : Comme
n’importe qui au Moyen-Orient où les
relations entre les membres de la famille
et les amis sont très émotionnelles et
très chaleureuses, de sorte que toute
perte vous affecte profondément et
vous plonge dans la tristesse. En même
temps, et en fonction du poste que vous
occupez, cela vous incite à réfléchir
davantage aux moyens de protéger la
vie de vos concitoyens et à agir efficacement pour les aider. Ceci, parce que
des millions de Syriens souffrent des
mêmes sentiments que moi. Voilà ce qui
m’affecte tout en m’incitant à aider les
Syriens.
Question 69 : À moins d’un
miracle, que faut-il pour arrêter cette
guerre ?
Le Président Al-Assad : Arrêter
l’ingérence extérieure. Comme je vous
l’ai déjà dit, notre problème n’est pas très
compliqué. La solution est claire, mais
devient plus compliquée à cause des
interventions étrangères. Arrêtez. Arrêtez le terrorisme et le flot de terroristes
en provenance d’Arabie saoudite et du
Qatar via la Turquie, avec la bénédiction et l’aide d’Erdogan. Arrêtez l’afflux
d’armes et d’argent vers les terroristes.
Arrêtez de les couvrir de votre parapluie
occidental quel que soit l’adjectif dont
vous les affublez, notamment celui de «
modérés ». C’est alors que le problème
syrien se résoudra en quelques mois.
Cela ne prendra pas plus de temps.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République
arabe syrienne
Sources : Sana / Expressen
17-18 avril 2015
Texte traduit par Mouna Alno-Nakhal
Le Grand soir 20-24 avril 2015
Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
A travers le monde
Des milliers de morts dans
le séisme au Népal
USA : Les démocrates
renforcent la répression des
manifestations contre le
meurtre policier de
Freddie Gray
Par W.A. Sunil
P
lus de 4000 personnes sont mortes
et plus de 7500 blessées, suite à
un séisme majeur qui a frappé le Népal
samedi dernier, juste avant midi, heure
locale. Le nombre de morts est susceptible d'augmenter encore fortement à
mesure que des corps sont extraits des
décombres et que les équipes de secours
commencent à atteindre les villages reculés actuellement coupés du monde.
Des dizaines de milliers de personnes
sont sans abri et la plupart des gens
vivent dehors par crainte de nouvelles
répliques. 30 des 75 districts du pays
ont été touchés.
Le séisme a atteint une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter et
son épicentre était situé à environ 80
kilomètres à l'ouest de la capitale népalaise Katmandou. Douze répliques se
sont produites pendant la seule journée
de samedi ainsi qu’un autre séisme important de magnitude 6,7 dimanche.
Le séisme a été ressenti jusque
dans la capitale indienne New Delhi
et a fortement touché les Etats du Bihar et de l'Uttar Pradesh dans le nord
de l'Inde où 58 personnes sont mortes.
Au Bangladesh, deux personnes ont été
tuées dans la capitale Dhaka et dans le
district de Pabna dans le nord-ouest du
pays. L’onde de choc a également été
ressentie au Pakistan et dans les régions avoisinantes de la Chine.
La zone de Katmandou et ses
alentours, où vivent plus de 5 millions
de personnes, a été parmi les plus durement touchés. La mauvaise qualité
des bâtiments, aggravée encore par
l'absence de normes de construction
imposées, signifiait que la majeure partie de la ville était menacée. De nombreux bâtiments anciens ont été transformés en ruines. Les neuf étages de la
Tour Bhimsen, édifice historique reconstruit en 1832 après un tremblement de
terre cette année, se sont effondrés, ce
qui aurait tué ou piégé 250 personnes.
Une grande partie de la capitale
est sans transport, électricité ou carburant. Selon un rapport de l'ONU, «
Dans la vallée de Katmandou, les hôpitaux sont surpeuplés, manquent de
place pour entreposer les cadavres et
se trouvent aussi à court de fournitures
d'urgence. Bir Hospital, un grand hôpital de Katmandou prodigue des soins
aux gens dans les rues ... La majorité
de la population reste en dehors des
maisons par crainte de répliques et des
dommages structurels des bâtiments ».
Gary Shaye, un responsable de
KATOU
RESTAURANT
Le rassemblement devant l'hôtel de ville
Par Nick Barrickman
T
Le Népal est un des pays les plus pauvres du monde. Ce n’est pas
seulement le gouvernement népalais qui porte la responsabilité du sort
de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide
financière dérisoire
l’ONG Save the Children, a expliqué au
New York Times que Katmandou était
« densément, très densément peuplé. »
Il a averti que les travailleurs humanitaires devaient livrer « une course contre le temps » car la mousson doit commencer en juin. « Même si nous avions
toutes les bâches en plastique et tous
les abris temporaires, est-ce que ce sera
suffisant?» a-t-il demandé.
En dehors de la capitale, de nombreux villages ne sont accessibles qu'à
pied ou par hélicoptère. Matt Darvas,
travailleur humanitaire de World Vision
a déclaré au New York Times: « Des villages de ce genre sont régulièrement
touchés par des glissements de terrain,
et il n'est pas rare que des villages entiers de 200, 300, et jusqu'à 1000 habitants soient complètement enterrés
sous des chutes de pierres. »
Une avalanche déclenchée par le
tremblement de terre a tué au moins 18
personnes et en a blessé 61 au camp de
base du Mont Everest.
La région de l'Himalaya, où est
situé le Népal, est particulièrement
sujette aux tremblements de terre. Le
dernier séisme majeur à frapper la région eut lieu au Sichuan dans le sudouest de la Chine en 2008, où quelque
90.000 personnes ont été tuées. Le
Népal a été frappé en 1934 par un
Suite à la page (18)
AMBIANCE
EXPRESS
Bar du Boulevard
rente-quatre personnes ont été arrêtées et six policiers blessés au
cours du week-end après que des milliers de personnes ont défilé contre la
brutalité policière dans le centre-ville de
Baltimore, Maryland. On avait appelé à
l’action de protestation de samedi, près
d'une semaine après que Freddie Gray,
un jeune afro-américain battu par la
police, est mort de ses blessures dans
l'ouest de Baltimore.
La manifestation, à laquelle avait
appelé une coalition de groupes militants locaux et qui fut pacifique dans
son ensemble, était la plus importante
d’une série de manifestations contre les
violences policières ayant eu lieu dans
la ville depuis que Gray a succombé à
ses blessures la semaine dernière.
Dimanche 26 avril, des milliers
de personnes ont assisté à une veillée
pour Gray qui devait être enterré hier.
Lors de la manifestation de samedi, un groupe de manifestants s’est détaché du défilé principal et a commencé
à commettre des actes de vandalisme
mineurs contre des vitrines et des véhicules de police. La police a réagi en
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envoyant des policiers casqués pour arrêter des manifestants et casser la manifestation. Les affrontements entre les
manifestants et la police ont continué
toute la nuit dans certains quartiers de
l'ouest de Baltimore, proches de celui
où Gray a été battu et tué.
Le nombre de policiers qui a
déferlé dans les rues de la ville durant
le week-end était comparable au nombre total de manifestants. Le chef de la
police de Baltimore, Anthony W. Batts,
a mobilisé plus de 1200 policiers. Il a
lancé l’affirmation ridicule que le déploiement de la police à travers la ville
permettrait de préserver le droit des
manifestants à « s’exprimer pacifiquement ».
Samedi soir, un photographe
du Baltimore City Paper a été arrêté et
Suite à la page (18)
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17
Suite de la page (17) usa..
Suite de la page (17) Des Miller
battu par la police devant le commissariat de police du District Ouest.
« Ils se sont mobilisés », a relaté le
photographe JM Giordano au sujet de
l'épreuve que lui et un passant ont
subi, littéralement emportés par la
police lourdement armée au milieu
d'une manifestation. « Ils ont juste
déferlé sur moi ... J’ai été frappé. Ma
tête a heurté le sol. Ils me frappaient,
puis quelqu'un m'a retiré de là » at-il dit.
Sait Serkan Gurbuz, journaliste
photographe pour l'agence Reuters, a
été arrêté par la police au même moment.
Freddie Gray avait été battu
par la police de Baltimore le 12 avril
après avoir eu, est-il dit, un contact
visuel avec un policier et puis s’être
enfui. Six policiers ont poursuivi et
maîtrisé le jeune homme dans une
position qui a gravement blessé sa
colonne vertébrale. Gray a ensuite
été jeté à l'arrière d'un fourgon de
police et conduit à travers la ville
sans être retenu par des ceintures de
sécurité pour plus d'une demi-heure
avant de recevoir une aide médicale.
La ville a refusé de divulguer les
noms des policiers impliqués, tout en
les suspendant temporairement sans
perte de salaire en attendant le résultat d’une enquête.
À la manifestation de samedi,
les représentants de groupes militants locaux liés aux démocrates se
sont relayés pour lancer des appels
explicites à des personnalités du
Parti démocrate. Malik Z. Shabazz,
dirigeant de l'un des groupes organisateurs de l'événement, les Avocats
noirs pour la Justice, a appelé Barack
Obama et le procureur général Eric
Holder à venir adresser la parole à
leurs « électeurs démocrates noirs » à
la manifestation et a même exigé de
Hillary Clinton, candidate démocrate
présumée à l’élection présidentielle
de 2016 qu’elle fasse de même.
Les responsables du Parti
démocrate, cependant, ont pris la direction dans l’adresse des louanges
à la police. « Je pense qu'ils font du
mieux qu'ils peuvent dans les circonstances », a dit le député Elijah
E. Cummings, parlant de la police de
Baltimore; il a ajouté que la manifestation avait été perturbée par «
quelques personnes, principalement
des gens extérieurs à la ville ».
Le Service de police de Baltimore a publié une déclaration disant:
« Bien que la grande majorité des arrestations concerne des gens de la
ville, le nombre total d'arrestations
ne tient pas compte de tous les incidents d'activité criminelle ». Il ajoute
que le service « estime que des agitateurs extérieurs continuent d'être les
instigateurs de ces actes de violence
et de destruction ». L'affirmation
que les soi-disant désordres sont le
produit d’« agitateurs extérieurs » a
été utilisée par les autorités contre les
mouvements de protestation depuis
le mouvement des droits civiques
des années 1960. L'utilisation de
ce terme par les responsables afroaméricains et les soi-disant groupes
« de droits civiques » actifs dans les
milieux du Parti démocrate signifie
que de l'establishment politique noir
de la ville, tout comme les responsables blancs à une autre époque, se
préparent à une vague de répression
massive contre la population.
Le décalage entre les sentiments des organisateurs et ceux qui
protestent contre la violence policière
était clair dans les discussions avec
ceux qui participaient à la manifestation. Un habitant du quartier de Baltimore Ouest où Freddie Gray a été tué
a confié au World Socialist Web Site
que les policiers étaient « un gang en
bleu » et que toute intervention du
gouvernement fédéral pour établir les
circonstances de la mort de l'homme
ne serait qu'une « affaire étouffée »
Un autre habitant de Baltimore a dit,
« Si vous n'êtes pas totalement soumis devant eux [la police], ils font
escalader la situation ... cela fait partie du plan pour militariser le pays et
intimider la population ».
Mardi dernier, le ministère
américain de la Justice a déclaré qu'il
ouvrirait une enquête fédérale sur la
mort de Gray après une lettre ouverte
des sénateurs démocrates Barbara
Mikulski et Ben Cardin, ainsi que de
Cummings et deux autres membres
du Congrès, Dutch Ruppersberger et
John Sarbanes. Les cinq démocrates
ont suggéré qu'une telle démarche
servirait à « restaurer la confiance
du public dans le Service de police de
Baltimore ».
Ceci est dans la ligne d’enquêtes
similaires du ministère de la Justice
dans des villes comme Ferguson,
Cleveland, Albuquerque et d’autres,
qui révèlent une histoire de corruption et de brutalité policière et contre
lesquelles aucune mesure n’est prise.
En fait, l'administration Obama
est entièrement complice de la violence policière qui règne aux ÉtatsUnis. Le Washington Post a noté la
semaine dernière que, malgré la compassion affichée pour les victimes de
violences policières, « à la Cour suprême… le ministère de la Justice [de
l'administration Obama] a soutenu
des policiers à chaque fois qu’une affaire d’utilisation de force excessive
a donné lieu à une confrontation des
arguments ».
L'administration Obama a
établi des records dans ses efforts
pour militariser les agences de maintien de l’ordre par des mesures telles
que le programme 1033 du ministère
de la Défense, qui, dans les quatre
dernières années, a remis des quantités records de matériel militaire aux
forces de police locales.
WSWS 27 avril 2015
“Marie, Fleurs de Lys”
Dans le but d’aider à la construction de la
Cathédrale de la Médaille Miraculeuse,
Jérémie, Haïti.
séisme massif qui a tué plus de 10.000
personnes, plus 7000 personnes dans
l'Etat de Bihar en Inde.
Si le séisme est le produit d'énormes
forces naturelles, l'étendue de la mort et de
la destruction a des racines sociales déterminées – elle résulte de l'absence de préparation et de planification, de bâtiments et
d’une infrastructure qui ne sont pas antisismiques. Les zones les plus touchées et
les plus négligées sont invariablement les
plus pauvres.
Bien qu'il soit difficile de faire des
prédictions précises sur quand, où et avec
quelle intensité un tremblement de terre
frappera, des prévisions plus générales
ont été faites. En 2013, le sismologue
Vinod Kumar Gaur a averti dans l'Hindou:
« Les calculs montrent qu'il y a une énergie accumulée suffisante maintenant pour
produire un séisme de magnitude 8. Je ne
peux pas dire quand. »
Cependant, le gouvernement népalais a peu fait pour se préparer à cette éventualité. Le pays est embourbé dans une
crise politique prolongée depuis une décennie après que la monarchie a été abolie
et le Parti communiste du Népal maoïste
(PCN-M) intégré dans l'establishment
politique. De durs marchandages entre
sections rivales de l'élite dominante ont
bloqué les tentatives de rédiger une nouvelle constitution et aucun des principaux
partis n'a la moindre préoccupation pour
le sort des travailleurs et de la population
rurale pauvre. Le ministre de l'Information
et de la Radiodiffusion Minendra Rijal a
déclaré à la télévision indienne que le gou-
Suite de la page (12)
sur l’ensemble du continent, au-delà des
frontières des Etats, permet de contourner
efficacement les législations porteuses
d’un modèle économique et social solidaire exigeant : il suffit pour les détenteurs
de capitaux de substituer à la production
de biens sur ces territoires l’importation
de ces mêmes biens depuis des Etats où
les normes en vigueur sont beaucoup plus
faibles.
Simultanément, la libre-circulation
des capitaux permet à des entreprises européennes de placer leurs unités de production sur des territoires « moins-disant
» d’un point de vue réglementaire. Cette
double tendance, au cœur de la stratégie
économique des grands groupes, rend la
production de biens, et donc le maintien
de l’emploi, de plus en plus difficile dans
les Etats qui défendent encore des législations sociales ambitieuses.
Dans ce contexte, la dénonciation
du traité de libre-échange en cours de
négociation avec les Etats-Unis (projet de
grand marché transatlantique, dit GMT
– TAFTA ou TTIP selon les acronymes
anglophones) permet d’illustrer opportunément tous les enjeux liés à la problématique de la souveraineté tels qu’ils
pourraient être intégrés dans un discours
rénové de la gauche radicale. Ce traité est
négocié par la Commission européenne,
avec l’accord et le soutien du Parlement
européen et du Conseil européen. Il a vocation à étendre dans un espace conjoint
Europe/Etats-Unis les règles de circulation
non régulée des marchandises et des capitaux en vigueur aujourd’hui sur les ter-
vernement avait « lancé un plan d'action
massif de sauvetage et de réhabilitation
et il y a beaucoup à faire. » Toutefois, en
raison du manque d'équipement lourd et
d’avions, les opérations de secours ont été
lentes, ce qui risque d’entraîner de nombreux décès supplémentaires.
Le Népal est un des pays les plus
pauvres du monde. La directrice générale
d'Oxfam Winnie Biyanyima a expliqué
que « la moitié de la population de 28 millions d’habitants du Népal n'a pas accès à
un assainissement amélioré et vit en dessous du seuil de pauvreté, et environ un
sur trois vit dans une pauvreté extrême. »
Ce n’est pas seulement le gouvernement
népalais qui porte la responsabilité du sort
de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide financière
dérisoire, y compris pour ce qui est de se
préparer à un séisme majeur.
La revue d'affaires britannique, The
Economist a fait remarquer: «Théoriquement, il y avait largement de temps pour
que de nombreuses agences internationales et d'autres bailleurs de fonds fassent
des plans pour un séisme au Népal, dont
on dit qu’il a 92 lignes de faille actives.
Le Népal pullule d'experts étrangers, recrutés pour se concentrer précisément sur
ce genre de problème. « Pourtant, mis à
part le renforcement de quelques bâtiments scolaires et hospitaliers, très peu a
été fait. »
Malgré leur solidarité de façade, les
grandes puissances n’ont fourni que peu
d'aide d'urgence à ce jour. L'Inde a déployé
13 avions de transport militaires et une
équipe d'intervention d'urgence de 40 per-
sonnes tandis qu'une équipe chinoise de
recherche et de sauvetage est déjà arrivée
à Katmandou. Le gouvernement britannique a mis $7,5 millions à la disposition
des organismes de bienfaisance travaillant
au Népal et la Norvège a promis $4 millions.
Toutes ces promesses sont loin de
ce qui serait nécessaire dans l'immédiat,
sans parler de l'aide financière dont on
aura désespérément besoin pour la reconstruction. À ce jour, les États-Unis,
par l'intermédiaire de leur ambassade à
Katmandou, ont offert une aide misérable
d'un million de dollars et envoient une
équipe d'intervention d'urgence de 62 personnes.
La principale motivation de cette offre d’aide est de promouvoir des intérêts
économiques et stratégiques. Au cours de
la dernière décennie, le Népal, qui borde
la Chine et l'Inde, est devenu le centre de
rivalités géopolitiques croissantes. Cela
s’est intensifié par l'intervention des ÉtatsUnis qui, dans le cadre de leur « pivot vers
l'Asie », cherchent à encercler la Chine par
une série de partenariats et de liens militaires, y compris avec le Népal.
Ce n'est pas un hasard si, lorsque
le séisme a frappé, deux équipes de
forces spéciales américaines étaient
déjà dans le pays effectuant un exercice
d'entraînement. Washington augmentera sans doute dans les prochains jours
sa proposition d'aide dérisoire qui sera
soigneusement calibrée pour maintenir
le Népal plus fermement dans la sphère
d'influence américaine.
WSWS 27 avril 2015
ritoires de l’UE et de l’Amérique du Nord
[1] pris séparément.
La lutte contre le GMT est d’abord
justifiée par les conséquences immédiates et inacceptables qu’il impliquerait sur la vie des peuples européens.
L’alignement des normes en vigueur sur
des standards américains représenterait ainsi un recul social irrémédiable en
matière d’environnement (exploitation
des houilles de schiste), de droit du travail (fin du système généralisé de protection sociale), d’accès aux services publics
(privatisation progressive des services de
santé ou d’éducation), d’agriculture et
d’alimentation (utilisation d’intrants chimiques, d’hormones de synthèse, etc.).
Mais la dénonciation de ce traité
se justifie aussi en elle-même par la fin
de la souveraineté populaire qu’il compte
imposer. L’ampleur du champ social que
le texte a vocation à englober (la totalité,
en réalité), l’étendue des populations
qu’il concerne et les moyens imaginés
par ses promoteurs pour en assurer le
fonctionnement réduisent à néant la souveraineté des peuples. L’instauration de
tribunaux d’arbitrage privés et d’un mécanisme de coopération réglementaire [2]
chargés d’assurer la bonne application du
traité constitue la manifestation la plus
outrancière d’une perte de souveraineté
insidieuse et calculée. L’application dans
le temps du traité sera confiée à des organismes non démocratiques. Les Etats
deviennent des justiciables placés au
même rang que les personnes privées.
Leurs décisions sont susceptibles d’être
contestées, car non conformes aux intérêts économiques d’opérateurs privés,
représentés dans ces instances arbitrales.
Avec ce projet, les détenteurs du capital
parviennent à se débarrasser habilement
et silencieusement de « l’aléa démocratique » : aucun gouvernement, aucune
élection ne pourra plus menacer leurs intérêts.
La plupart des forces du mouvement social se sont regroupées pour
empêcher la signature de ce traité. La
gauche radicale doit maintenant amplifier
la lutte et la contestation autour du GMT.
L’importance des enjeux, le caractère frappant de certaines de ses conséquences (fin
de l’interdiction d’importation de poulets
aux hormones américains, impuissance
juridiquement organisée des Etats avec
le recours aux tribunaux d’arbitrage)
doit servir de catalyseur pour dénoncer
la mondialisation économique et revendiquer ainsi la restauration de la souveraineté du peuple.
Au-delà de ce seul projet de traité,
ce sont tous les traités de libre-échange qui
doivent être remis en cause. Le GMT, ou
l’AECG (Accord économique et commercial global, accord de libre-échange avec
le Canada, en cours de ratification – CETA
en anglais) vont certes beaucoup plus loin
que les autres accords caractérisant la politique commerciale européenne (dont les
traités de l’UE eux-mêmes). Cependant,
ils s’inscrivent dans la même logique et
poursuivent le même objectif que les
accords de libre-échange précédents :
l’annihilation des moyens des peuples et
des Etats afin que plus rien ne s’oppose
au libre jeu du marché et à la maximisation des profits des acteurs économiques
et financiers.
La destruction de l’exercice réel
de la souveraineté des peuples par les
puissances économiques et financières
s’inscrit donc dans une longue et patiente mise en place d’accords de libreéchange. Ce phénomène connaît une forte
accélération ces dernières années avec
l’émergence de ces nouveaux projets de
traités, comme l’AECG ou le GMT. S’ils
sont mis en place, la souveraineté des
peuples risque d’être totalement détruite.
Sa reconquête doit donc devenir un enjeu
central pour la gauche de transformation
sociale. A ce titre, les organisations qui la
composent vont devoir de nouveau appréhender des questions cruciales susceptibles de produire des clivages.
La souveraineté s’exerce par définition sur un territoire défini, la délimitation
de celui-ci revêt donc une importance fondamentale. Pour la gauche, aujourd’hui,
cela consiste bien sûr à répondre à cette
question : le continent européen peut-il
être ce territoire ? Si l’on veut bien écarter
un présupposé idéologique répandu à
gauche qui déconsidère la nation pour
n’y voir qu’un concept réactionnaire et
qui, par opposition, valorise l’espace européen, une analyse pragmatique des faits
historiques démontre que la Communauté
européenne, puis l’UE, se sont construites
autour des seules idées de concurrence,
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de compétitivité, de libre-échange, qui ont
pour vocation de supprimer la souveraineté.
L’urgence sociale et politique est
aujourd’hui absolue et la conquête d’une
Europe sociale, si tant est qu’elle soit possible, n’est pas envisageable à très court
terme. L’UE à vingt-huit Etats membres
rassemble des objectifs politiques, des réalités économiques, sociales et historiques
trop disparates pour se réformer spontanément et incarner subitement un espace où
la souveraineté populaire pourra se rétablir
immédiatement. Au contraire même, parce que l’idée européenne s’est construite
sur la seule compétitivité, ses institutions
telles qu’elles existent sont devenues un
obstacle contre lequel les peuples doivent
se dresser.
Cela s’avère d’autant plus néces-
saire que la disparation de la capacité
d’agir du politique, actée et constatée
depuis maintenant trois décennies, a créé
une nouvelle menace : la montée en puissance des extrêmes droites dans de nombreux pays d’Europe, en Belgique, aux
Pays-Bas, en Autriche, au Royaume-Uni,
et bien évidemment en France. Le Front
national se nourrit des abandons successifs de souveraineté entérinés par toutes
les autres forces politiques en présence.
Il axe son discours sur cette seule thématique, en affichant une capacité d’agir
sans ambiguïté : sortie immédiate de
l’euro, rupture avec l’UE, rétablissement
des frontières nationales, retour du protectionnisme, etc.
Il est capital pour la gauche radicale de ne pas refuser de s’emparer de ces
revendications précisément parce que le
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Front national les a intégrées à son discours. Ce dernier se garde d’ailleurs bien
de décrire le projet qu’il porte, dans la
mesure où il s’agit d’un programme de
droite classique, préservant les intérêts du
capital. Il est diamétralement opposé aux
intérêts des classes sociales ouvrières, victimes de la mondialisation, dont une partie
lui apporte pourtant son soutien électoral.
La conquête de la souveraineté
populaire, aujourd’hui sa restauration, est
une des revendications historiques de la
gauche, qui a tout à perdre si elle choisit
de tourner le dos à cet héritage, issu de
la Révolution française, au seul motif que
l’extrême droite a récupéré et dévoyé ce
débat depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, en Europe, des forces
politiques de progrès sont au pouvoir, ou
en sont aux portes. Des mouvements
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sociaux de grande ampleur, comme en
Espagne, ont rassemblé des millions de
citoyens contre l’austérité. Ces forces sont
enfin prêtes à bouleverser l’ordre social réactionnaire qui enferme les peuples dans
une crise sans fin. En Grèce, en Espagne,
ce changement s’exerce dans le cadre de
l’État nation. C’est lorsque les sociétés se
seront enfin durablement orientées vers le
progrès social dans un nombre significatif
d’Etats nations en Europe (territoires sur
lesquels la souveraineté populaire s’est
construite, où existent des compromis
sociaux, des institutions et des services
publics efficaces et immédiatement mobilisables) que la construction européenne
pourra être repensée entièrement. Il ne doit
plus s’agir de la construction d’une souveraineté technocratique supranationale,
mais de la définition d’objectifs politiques
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NOTES
[1] Dans le cadre de l’Alena, accord
de libre-échange regroupant les Etats-Unis,
le Canada et le Mexique.
[2] Ce mécanisme complexe aura pour
vocation de soumettre, une fois le traité ratifié, toutes les décisions politiques ultérieures
à l’examen de leur conformité aux règles
commerciales fixées par le traité. Un « conseil de coopération réglementaire », composé
de membres non élus, sera chargé de le faire
fonctionner. Le processus tiendra les peuples
à l’écart laissera toute la place aux lobbyistes et groupes d’intérêts privés d’influer
sur le contenu final des textes législatifs et
réglementaires. Voir « TAFTA, une attaque
camouflée sur la démocratie et les normes de
réglementation » http://corporateeurope.org/
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