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CE QUE NOUS APPREND L’ANTHROPOLOGIE
Entretien avec Al Ayachi,
moqaddem de Marrakech
Enregistré en 1988 par Jacques Willemont
Transcription des sous-titres
Français
Production
UNIVERSITE DE STRASBOURG (DUN) / ESPACES
Version du 21 September 2013
Tous droits réservés à Espaces – 29, rue des boulets 75011 Paris – [email protected]
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Générique
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Espaces présente
dans la série
Vanishing worlds
Entretien avec Al Ayachi.
Al Ayachi était l’un des
moqaddem les plus
réputés et respectés
de Marrakech.
L’entretien a été réalisé par
Jacques Willemont, sous la
direction de l’anthropologue
Viviana Paques.
15 avril 1988 – 11 h 30
Séquence 1 : L’origne de la derdeba (00 00 29 01 - 00 02 59 23)
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La derdeba vient d’Abyssinie (Ethiopie).
Oui, d’Abyssinie.
Les esclaves sont venus de là-bas.
Ils ont été amenés ici par plusieurs chemins.
Ils sont venus avec les anciens Rois
(ceux de l’époque saâdienne).
Certains esclaves travaillaient dans les Palais,
d’autres étaient libres,
comme les gens de …
les gens de …
… Boukhara
Les Rois ont ramené ces gens d'un peu partout
et ils les ont distribués,
dans les Palais, dans les familles nobles,
où il sont restés.
Ça s’est passé comme cela pour les esclaves.
Les esclaves ont été soumis par les Rois,
pour travailler au palais,
chez les Caïd ou les Chorfa (les nobles),
mais tous les esclaves
dépendaient de la Tagnawite.
La Tagnawite (le chant gnawi).
Tous dépendaient de la Tagnawite.
Il y a deux sortes de Gnawa :
d’une part, …
les enfants de Lalla Krima,
c’est-à-dire de Lalla Mimouna.
Les autres, ce sont …
ceux de Sidna Bilal.
Le mot derdeba concerne ceux de Sidna Bilal.
D’une part, les Gnawa de Lalla Krima
(ceux qui jouent sur les places publiques),
et nous, les Gnawa de Sidna Bilal
(qui jouent pour les rituels dans les maisons).
Nous, on suit la voix, « l’esprit » de Sidna Bilal,
car Bilal …
était le muezzin du Prophète Mohamed.
Le Prophète a donné sa bénédiction et a dit :
« Va Bilal, là où tu poseras tes mains
tu obtiendras la guérison ».
C’est comme cela qu’a été créée la derdeba.
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Séquence 2 : La derdeba, c’est l’assemblée (00 02 59 24 - 00 04 26 13)
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Chez nous les anciens, la derdeba,
c’est l’assemblée
(la réunion des adeptes).
Si dans cette assemblée, il en manque un,
tu dois aller le chercher.
L’assemblée, c’est aussi la tbika, la mida,
la mida autour de laquelle on se réunit.
La moqaddema de cette assemblée,
c’est la moqaddema de la tbeq.
L’homme dans la derdeba,
s’appelle l’erqsou.
L’erqsou.
Lorsque le maâlem joue avec son groupe, …
l’erqsou veille
au bon déroulement de la derdeba.
L’erqsou, c’est lui qui fait la derdeba.
S ’il n’y a pas d’erqsou,
le maâlem …
il ne peut rien.
Il ne peut pas travailler (jouer).
Dans la derdeba, il y a l’arifa, …
la moqaddema, …
l’erqsou, …
ce sont eux, qui font la derdeba.
Séquence 3 : Il faut un erqsou pour la derdeba (00 04 26 14 - 00 07 09 17)
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Si la moqaddema a son erqsou, …
ou si elle ne l’a pas …
Il faut un erqsou pour la derdeba !
C’est lui qui ouvre la rahba
(l’espace où les adeptes dansent).
C’est lui aussi qui veille
à l’enchaînement des couleurs des mlouk.
Il danse aussi,
et si le maâlem oublie un chant,
il le lui rappelle.
Voilà pour l’erqsou.
Vous avez compris ?
Les gens se rassemblent pour une derdeba,
et, parmi eux, il y en a qui sont malades.
Celui qui est possédé,
il vient voir la moqaddema
qui l’examine
pour connaître l’origine de sa maladie.
Elle lui demande d’apporter
4 mètres de tissus
de la couleur du melk qui le possède,
deux poulets, …
et le biod (l’offrande) …
et toutes sortes de choses, …
et c’est l’erqsou qui égorge.
S’il n’y a pas d’erqsou
il n’y a pas d’égorgement.
Pour guérir, le malade mange le lahlou
(un plat de poulet « sucré »), …
et il frictionne son corps
avec un peu de sauce.
Mais la guérison dépend de Dieu.
Parlons maintenant de …
l‘arifa.
La moqaddema est aidée par une femme,
qui s’appelle l’arifa.
Lorsque la moqaddema danse
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et qu’elle tombe en transe,
l’arifa veille sur la moqaddema.
Elle veille sur les voiles de couleurs,
elle fait ce qu’il faut,
pour la moqaddema.
Elle est l’adjointe de la moqaddema.
L’erqsou ne fait rien
sans l’accord de la moqaddema.
La moqaddema,
s’il y a beaucoup de monde,
demande à l’arifa de transmettre ses messages
au moqaddem, si celui-ci ne l’entend pas.
S’il est d’accord avec elle, on continue, …
S’il n’est pas d‘accord, …
il prend ses distances et ne fait plus rien.
Séquence 4 : Les couleurs (00 07 09 18 - 00 08 41 07)
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S’il n’y a pas de foi, il n’y a pas de derdeba.
Son origine, c’est la foi.
Ensuite …
Chaque hanta
comporte sept mhalla
(ensemble de chants d’une couleur).
En premier, il y a les Chorfa (les Blancs).
Ils jouent … après, il y a …
les Noirs, …
les Rouges, …
les Blancs encore, …
les Verts ensuite, …
puis on jouie pour Mira (les Jaunes).
Il y a une autre hanta qui s’appelle …
sebtienne
(« sebt », c’est samedi, « shabbat »).
Pour les sebtienne,
il n’y a pas de mida devant le maâlem.
On enlève les encens
lorsqu’on joue les sebtiennes
Ils ont 4 ou 5 melk, …
on les appelle les sebtiennes,
du côté des fils d’Israël, les juifs.
Il y a aussi des mlouk musulmans et chrétiens …
et, parmi les génies,
il y en a qui sont tolérants,
et d’autres, qui ne le sont pas.
T’as compris, c ’est la réalité.
Séquence 5 : La lila (00 08 41 08 - 00 10 39 22)
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Lorsqu’on prévoit une lila (une nuit rituelle)
la moqaddema achète selon ses moyens.
Un mouton, …
ou un bouc, …
ou même un veau, si elle en a les moyens.
Les filles qui viennent chez elle,
donnent un peu, pour l’aider.
C'est comme ça que la moqaddema
peut achèter la baraka (l’animal du sacrifice).
Puis elle contacte l’erqsou
et elle lui fait une avance.
L’erqsou transmet cet argent au maâlem
qui réunit le groupe de musiciens pour jouer.
Le malade, on le place là …
et le maâlem joue
jusqu’à évoquer le melk qui habite le malade.
Le malade se dresse, inconsciemment.
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Il se met debout
et il entre en transe.
Le melk qui le possède …
est découvert.
A ce moment là, on connaît celui qui …
on connaît le melk qui l’habite.
On le soigne …
La moqaddema le soigne
jusqu’à ce que Dieu le guérisse.
Et si Dieu le guérit, il doit organiser une lila.
S’il meurt, c’est le destin.
La mort est notre destin.
La derdeba a été créée pour cela.
Séquence 6 : C’est Dieu qui donne la guérison (00 10 39 23 - 00 12 06 20)
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Je ne suis pas le seul à faire des derdeba, …
J’ai 74 ans.
Grâce à Dieu,
j’ai été éduqué par une femme gnawi,
je suis né ici, chez elle, dans sa maison.
On l’appelait la Saharaouia.
L’origine de notre famille, c’est le Sahara,
mais mes parents ont vécu ici (à Marrakech),
comme leurs parents, avant eux.
J’ai commencé comme gnawi en …
la date est écrite sur la photo, …
en 1935.
Dieu, merci !
Cette femme …
(Viviana Pâques, l’anthropologue)
travaille avec moi depuis 20 ans.
Elle et moi,
on parle des Gnawa
et elle a trouvé ce qu’elle recherchait.
On récite la fatiha
(la sourate d’ouverture du Coran)
mais tout dépend de Dieu.
Je ne dis pas « je fais ça » et je guéris, …
On fait le geste,
mais c’est Dieu qui donne la guérison.
FIN PREMIERE PARTIE
Séquence 7 : Chaâbane (00 12 06 21 - 00 16 09 19) DEBUT DE LA SECONDE PARTIE
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le mêm jour
15 avril 1988 – 11 h 45
début vidéo
La tanguia (la purification) a lieu à Chaâbane,
uniquement au mois de Chaâbane.
Elle n’a pas lieu au Mouloud.
A Chaâbane.
Les filles invitées par la moqaddema
viennnent et elles font la tanguia
comme pour célébrer une naissance.
le sbouû
ème
jour après la naissance de l’enfant).
(le 7
Chaque personne vient d’un endroit different.
Celui-ci vient d’ici, celui-là de là, …
Ils viennent et ils préparent la mida.
On met du sésame, …
des pois chiches, …
des fèves et un peu de lentilles, …
du blé et un petit peu de millet.
[ Explique-moi, la première tanguia. ]
La première tanguia ?
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La première tanguia, c’est celle du blé.
La première, c’est celle du blé.
Le blé, si on ne le nettoie pas,
on ne peut pas le porter au moulin.
Si on ne le nettoie pas, …
si on ne le nettoie pas dans le champ,
on n’aura pas une bonne récolte.
Il faut enlever les mauvaises herbes
pour que le blé pousse.
T’as compris ?
Le blé, s’il est gêné par les mauvaises herbes,
il meurt.
La tanguia …
Hé, vous …
arrêtez de taper !
[ D’où vient le premier blé ? ]
Dieu a créé le premier blé,
lors de la création de la dounia (le Monde).
D’où vient le premier blé ?
[ Oui, d’où vient-il ? ]
De Dieu !
Sept épis viennent de Dieu,
sept épis qui ont donné le blé en abondance.
En abondance,
parce qu’il a beaucoup de gens, ...
[ D’où vient-il ? ]
Le blé vient de l’Orient.
Tout cela provient de l’Orient.
[ Où va-t--il ? ]
Le blé monte au Ciel où il va mourir, …
Quand le muezzin fait l’appel à la prière, .
il y a des gens qui vont à la mosquée,
et d’autres qui n’y vont pas.
Le blé est en quantité illimitée,
on le porte au moulin lorsqu’il est sec,
mais Sidna Bibal doit recevoir
ème
le 1/5
de tout.
ème
Depuis 500 ans, il a droit au 1/5
de tout …
Vous comprenez ?
ème
de tout …
Le 1/5
Sidna Bilal, …
Il faisait l’appel à la prière.
Si quelqu’un travaille pour toi,
à la fin de l’année,
ème
tu lui dois aussi 1/5 .
C’est comme ça qu’était Sidna Bilal.
Bilal travaillait trois moments dans la nuit
et deux dans la journée.
Trois moments la nuit, deux le jour.
Sidna Bilal, …
Parce que c’est lui qui fait l’appel.
C’est lui qui monte au minaret.
Séquence 8 : L’égorgement de la vache (00 16 09 20 - 00 17 50 15)
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[ En quoi consiste l’égorgement de la vache ? ]
L’égorgement de la vache …
L’égorgement de la vache,
il y a trois manières de le faire.
L’égorgement se fait …
Il y a ceux qui égorgent pour un mariage,
pour …
pour unir un homme et une femme.
Il y a aussi ceux qui égorgent le mouton
pour la circoncision.
Il y a ceux qui égorgent
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lorsqu’on donne un nom à l’enfant.
Un homme, pour donner un nom à son enfant,
il dit : « Dieu est grand » et il égorge.
Il invite aussi des tolba qui lisent le Coran,
puis, il donne le nom à l’enfant.
Les Gnawa égorgent sur la mida,
pour ceux qui sont là,
pour que tous reçoivent leur part,
la part que Dieu a prévu pour chacun.
Quand on distribue le contenu de la mida,
c’est comme …
c’est comme …
comme lors de la cérémonie,
le lendemain d’un enterrement.
Les gens amènent des dattes, …
des dattes, …
des figues, …
du pain, …
et les distribuent au cimetière.
Chacun reçoit sa part,
selon la volonté de Dieu.
C’est pareil lors de nos rassemblements
(lors des derdeba).
Séquence 9 : La adda (00 17 50 16 - 00 19 59 09)
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[ La adda ? ]
La adda ?
La adda , …
Il y en a qui disent que la adda, …
Nous, les Gnawa,
on dit : « la adda, c’est l’entrée » …
C’est comme le soir d’un mariage
lorsque l’homme entre dans la chambre,
pour coucher avec sa femme.
C’est ça le mariage.
C’est la adda.
T’as compris ?
La adda, chez nous, c’est la « proclamation ».
Le tambour « annonce » …
il dit : « telle personne célèbre un mariage »,
ou « telle autre, annonce aussi un mariage »
C’est l’annonce, la célébration.
Il y en a qui disent
que la circoncision doit être discrète,
mais que la nuit de noce
doit être connue de tous.
Tu n’es pas obligé d’inviter des gens
pour la circoncision …
Non, …
Mais un mariage, ça s’annonce,
et la derdeba est une célébration.
La derdeba, on doit l’annoncer.
Tout le monde sait cela,
ceux qui prient et ceux qui ne prient pas.
Tout le monde.
[ Où va-t-elle ensuite ? ]
La procession revient dans la maison.
On revient où on fait la derdeba.
Son origine ?
La adda vient de la mida.
La mida, c’est la dounia
(le monde d’ici-bas)
S’il n’y a pas la dounia, il n’y a rien.
S’il n’y a pas de dounia, il n’y a pas de mida.
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Il faut la dounia, mon travail
(le travail du moqaddem) et la foi.
Même si tu as de l’argent,
mais que tu n’as pas la foi,
tu n’as rien.
Séquence 10 : Les bougies (00 19 59 10 - 00 21 39 08)
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[ Et les bougies ? ]
Les bougies, c’est la lumière.
C’est la lumière.
Les bougies, c’est la lumière, mais …
ce n’est pas simple.
L’être humain qui n’a pas de lumière,
il n’a pas de vie.
La lumière …
La lumière, c’est comme les yeux,
celui qui perd la vue, il perd la vie.
Même s’il a encore la parole, il n’a plus rien.
Pour nous, les bougies,
c’est la lumière de la mida, pendant la lila.
Si quelqu’un emmène une bougie chez lui
et qu’il l’allume,
Dieu réalise tous ses vœux.
T’as compris ?
C’est le rôle de la lumière.
La lumière concerne surtout un Saint,
Sidi Mimoun.
Ce Sidi Mimoun
est associé à la lumière.
Il y a aussi un melk, Foufou Denba,
qui lui aussi, est associé à la lumière …
Mais lui, c’est un melk du Soudan.
Il n’est pas d’ici, il est du Soudan.
Par contre, en Orient, … ici …
lorsqu’on évoque Sidi Mimoun,
les gens dansent avec les bougies.
Ensuite la moqaddema récupère les bougies,
et les propose aux adeptes
Celui qui en prend une,
Dieu accomplira tout ce qu’il demande.
Continuez, madame …
Séquence 11 : La rhaba (00 21 39 09 - 00 22 42 08)
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[Ftouh rahba ? ]
Ftouh rahba ?
Ftouh rahba (le marché aux grains) …
Ftouh rahba, monsieur …
La rahba, ……
Dans la rahba, il y a l’orge,
le blé,
le maïs,
le sel,
il y a aussi …
les haricots blancs, …
La rahba réunit tout cela …
Celui qui veut organiser quelque chose,
il va au marché et il achète ce qu’il peut.
Deux kilos, s’il veut, trois, quatre kilos …
celui qui cherche quelque chose,
le trouve dans la rahba.
Chez nous, la rahba, c’est la tbiqa.
On ouvre la rahba,
avec le chant Laâfou ya moulana.
et des louanges sur le Prophète.
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Séquence 12 : La soumission (00 22 42 09 - 00 26 56 17)
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[ Les premiers mlouk … ]
[ ils ouvrent par le haut, ou par le bas ? ]
Par le haut.
Par le haut.
Le Haut vient de l’Orient.
« Il n’y a qu’un seul Diieu … »
la profession de foi vient de l’Orient.
Les gens d’ici l’ont reçue,
et grâce à Dieu,
l’Islam se porte bien au Maroc, …
mieux qu’en Orient.
On respecte tout ce qui vient de l’Orient,
car le Prophète vient de là-bas.
On se réfère toujours à l’Orient,
parce que tout vient de l’Orient, …
et tout retourne vers l’Orient.
Qui a de l’argent, va là-bas (à La Mecque)
et celui qui n’en a pas,
il y ira, après sa mort.
Vous avez compris ?
C'est la raison de tout ce que l’on fait.
Par contre, concernant l’autre sujet …
lors de la derdeba,
on retrouve tout cela.
Dieu seul sait ce que chacun possède,
et ce que chacun deviendra.
Un savant, un coupable …
Dieu seul le sait.
C’est comme pour cette dame
qui travaille avec moi depuis 20 ans …
[ Al Ayachi ! C’est quoi le tasslim ? ]
Le tasslim ?
Celui qui se soumet à la dounia.
Si tu te soumets, tu es sauvé !
Si tu es soumis, tu es sauvé.
Mais, il y a plusieurs préceptes …
D’abord, ne pas parler pour ne rien dire !
Celui qui se soumet, est sauvé.
Même si tu as raison, si tu te soumets,
plus tard au Ciel, Dieu te récompensera.
Le tasslim dans la derdeba,
c’est la soumission au guembri et à Allah.
Le plus important : la soumission au Prophète
et à Dieu, l’Unique.
Tu es soumis, et la vie continue …
Si tu ne veux pas avoir de problème
fait des concessions.
Si quelqu’un t’invite à manger,
tu le remercie, mais tu t’en vas.
Ne cherche pas la querelle.
laisse tomber et va-t-en.
Laisses-le !
C'est ça la soumission, madame Pâques.
[ On se soumet aussi au guembri ? ]
Oui.
Le guembri,
dès que le maâlem commence à jouer,
le guembri est soumis aux qarqabou, …
parce que le guembri est un « mâle »
et celles qui l’entourent, des « femelles ».
Le guembri, à l’origine, est masculin.
C’est un homme !
Mais, sans les qarqabou à côté de lui …
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… alors …
Ce sont ses femmes.
Ses femmes, oui.
Et si elles manquent,
à quoi sert ce guembri ?
On ne peut rien faire …
Il faut les qarqabou.
Avant, les qarqabou étaient en bois,
maintenant, elles sont en fer.
Avant, elles étaient en bois.
Le maâlem est au milieu,
il a trois personnes à sa gauche,
trois à sa droite. Ça fait sept …
Le maâlem est le septième,
et la tbiqa, au milieu, règne (dirige l’ensemble) …
La tbiqa, quand tu la poses,
c’est comme la mida, …
c’est une invitation à manger.
Séquence 13 : Les 7 couleurs (00 26 56 18 - 00 29 37 05)
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[ Pourquoi le chiffre « 7 » ?
« 7 » ou « 8 » ou « 10 » …
(Al Ayachi n’a pas compris la question)
Le maâlem et les « filles » à côté de lui, …
les qarqabou, quoi …
[ C’est quoi les Blancs ? ]
[ Les tissus blancs ? ]
Les Blancs, en premier.
[ Combien de mlouk dans les Blancs ? ]
Ça dépend du nombre de gens, …
(Al Ayachi a compris :
« le nombre de voiles blancs »)
S’ils sont 6, tu donnes 6 tissus,
s’ils sont 7, 8, 10, etc.
Les habits sont blancs,
et il y a 7 melk.
Les mlouk sont 7.
Lorsqu’on a fini de jouer les 7 melk,
on change …
et Lalla Mimouna arrive.
Dans Lalla Mimouna, il y a 4 melk.
Il y a Marhba, Lalla Mimouna,
Laghmani et Lalla Mimouna.
Quatre melk (noirs)
parmi les Blancs.
Ce sont les esclaves du Makhzen (le Palais).
Ce sont les esclaves,
parmi les Chorfa (les nobles).
Leur origine ?
A côté des Chorfa, …
Au milieu, entre les Blancs
et les moussaouienne.
Les moussaouienne, ici,
les Chorfa, là.
et les Noirs au milieu.
[ Quelle couleur les moussaouienne ? ]
Leur couleur, c’est comme cette chemise,
comme ça …
Voilà la couleur des moussaouienne.
Ces moussaouienne ...
Ces moussaouienne, ce sont les gens …
les mlouk de la mer.
Ce sont des pêcheurs au bord de la mer.
Parmi eux, celui qui est sauvé, est sauvé,
celui qui ne l’est pas, est perdu.
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Voilà pour les moussaouienne.
Voilà !
Ils sont 7 aussi.
Le maâlem joue la musique de ces 7 melk.
Certains maâlem
arrêtent ici, la première nuit,
d’autres continuent à jouer.
Séquence 14 : La seconde nuit (00 29 37 06 - 00 36 07 08)
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[ Et les Rouges ? ]
La seconde nuit commence avec les Rouges …
(les derdebas sur deux nuits se font rares)
Il y a Sidi Hamou et Sidi Koumi,
et, dans cette partie, il y a aussi 7 melk.
Il y a Sidi Hamou et Sidi …
Baba Koumi …
7 melk !
Sept melk en tout.
Il y en a un qui « égorge »
(qui passe le couteau sur le bras ou la jambe).
Il y a également 7 hanta,
ils viennent de la région de Hmar.
Ils sont rouges.
Ils ne sont pas seulement d’ici,
on en trouve même au delà de l’Orient.
Dès qu’une femme a ses règles …
le sang …
tout cela, c’est les Rouges ..
Vous avez compris ?
Le sang précède l’enfant qui va naître.
Si le sang ne suit pas les eaux,
le nouveau-né ne naîtra pas.
[ Et les Verts ? ]
Les Verts, ce sont les Saints.
Comme Moulay Brahim,
Moulay Abdellah Ben Hssain …
ces gens accèdent à
la sainteté par la prière.
Les gens visitent leurs tombeaux,
chacun selon sa foi.
Chacun à sa convenance.
Eux aussi sont 7 melk,
et les Gnawa jouent les Verts.
Les Hajjaj (les pélerins) maintenant.
Il y a ceux qui vont vers l’Orient,
à La Mecque,
avec leurs encens …
ils partent là-bas …
puis ils reviennent.
Mais il y en a qui meurent là-bas.
Il y a ceux qui arrivent à La Mecque,
et ceux dont Dieu reprend l’âme.
La derdeba se déroule
autour des Saints et des Prophètes.
La derdeba, ce n’est pas pour se distraire …
ce n’est pas impur, …
Non !
Ce n’est pas une distraction.
Tu y participes sérieusement,
ou tu la laisses aux autres.
Voilà ce que je peux dire de la derdeba.
[ Les Noirs ? ]
Les Noirs viennent du « Soudan »
(les pays « au sud du Maroc »).
Ils sont originaires du Soudan.
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Ils sont 7 melk aussi.
On les joue jusqu’à la fin.
[ Le premier melk ? ]
Le premier, c’est Sergou.
Ce sont des gens de la forêt.
Leur hanta comporte 7 melk.
Il y a Bouganga et Foullani, …
tout un groupe …
il y a aussi Bala Bala Dima.
Tout ça, ce sont des mlouk.
Des mlouk !
Il y a aussi … Mama …
Kobayli Mama …
Après avoir joué Kobayli Bala,
ils continuent avec Bala Bala Dima.
La femme précède et l’homme suit.
La femme doit toujours être en bas,
et l’homme toujours en haut.
L’homme à l’énergie pour être en « haut »,
il ne peut pas être en « bas ».
Quand les Noirs sont terminés,
on reprend avec Lalla Mira.
Cette Lalla Mira …
il y a une partie d’elle qui vient d’Orient,
(La Mecque)
une partie du Maghreb,
et une partie de la région de Souss.
Lalla Rkia, dite Al Majdouba (la possédée), …
cette Lalla Rkia, elle vient de la ville.
Saâdi …
Lalla Meriem Chelha, elle vient de Souss, …
… Chelha veut dire « de Souss ».
Une hanta aussi,
mais la musique gnawi a des différences.
Lalla Malika …
Vous avez compris …
A la fin de tout ça, vous avez
Saâdi Bi Lalla Fatima Zohra.
Lalla Aïcha, ce n’est pas un melk gnawi,
Lalla Aïcha, elle est de Bni Dghough.
Ce sont eux qui jouent Lalla Aïcha.
Chez les Gnawa, il n’y a pas de Lalla Aïcha.
On ne l’a jamais joué.
Ceux qui veulent Lalla Aïcha,
vont chez les Bni Dghough.
Ce sont des Hmadcha.
Les Hmadcha et les Bni Dghough, …
C’est leur style (leur coutume).
Pas celui des Gnawa.
Dans la musique gnawi, il n’y a
que Lalla Meriam Chalha.
Tout à la fin, on joue
Saâdi Bi Lalla Fatima Zohra.
La « parfumeuse ».
D’où vient-elle ?
Elle vient de l’Orient.
Lalla Fatima Zohra vient de l’Orient.
Où est enterré Sidna Bilal ? En Orient !
Voilà l’origine de la derdeba.
Une autre question ?
FIN DE LA SECONDE PARTIE
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Séquence 15 : Les poulets (00 36 07 09 - 00 39 12 07) - DEBUT DE LA TROISIEME PARTIE
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après une nouvelle pause,
15 avril 1988 – 12 h 20
Début de la vidéo
[ Les poulets ]
Les poulets …
On égorge un poulet pour un malade.
Si une personne est malade
on prend une volaille
pour que le malade la mange.
On l’égorge
et on ajoute tous les ingrédients de la tbiqa.
On cuit l’ensemble
et on prend la sauce
et on l’étale sur son corps.
Pendant trois jours.
Celui qui mange la volaille
en prend autant qu’il veut,
parce que c’est pour lui
qu’elle a été égorgée.
S’il veut en donner à quelqu’un,
personne ne l’empêchera.
Il prend la sauce de la volaille
et s’en enduit tout le corps.
Toutes ses articulations,
qu’il soit femme ou homme !
Et c’est Dieu qui se charge du reste :
il le guérit ou il ne le guérit pas.
C’est Dieu le Très Haut qui guérit.
Mais …
on a le même résultat avec du poulet,
qu’avec du mouton, du veau, etc.
Voilà comment se déroule une derdeba.
Lorsque Dieu a accompli son oeuvre,
le malade amène un mouton et dit :
« Je suis guéri, voilà un mouton,
faites-moi une derdeba ».
S’il est riche, il donne de l’argent et dit :
« Va acheter une vache et égorge-la pour moi ».
Vous avez compris ?
En réalité, …
tout depend de la volonté de Dieu.
Sans sa bénédiction, rien ne se passe.
Il ne se passera rien !
[ Al Haddia ]
Al Hdiyya ?
El Hadi ?
[ … de la derdeba ... ]
Hadi est un melk des hajjaj.
Les hajjâj, ce sont des mlouk.
Par contre,
pour Lahlou …
certains exigent que le poulet
soit égorgé en jouant du guembri,
d’autres ne veulent pas du guembri.
Ils l’égorgent sans façon, et le font cuire.
Si le malade a un peu d’argent
et qu’il paye les musiciens,
c’est parfait.
Si on égorge avec le guembri,
on peut trouver le melk
qui habite le malade.
On le trouve,
et on dit au malade :
« On a trouvé ton melk ».
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« On sait ce que tu as ! »
Si … le melk pardonne au malade,
le mal qu’il lui a fait …
- parfois, il ne pardonne pas du moment que le melk est mal-en-point,
le malade l’est aussi.
Si l’un meurt, l’autre meurt aussi.
Quoi d’autre ?
Séquence 16 : La Fatiha (00 39 12 08 – 00 42 09 20)
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Maintenat, je vais vous dire une chose, …
C’est d’accord ?
On va conclure avec la Fatiha.
C’est d’accord, non ?
« Que Dieu ait pitié de nous »
« Qu’il accomplisse nos voeux »
« Madame Pâques, que Dieu
vienne en son aide »
« Que Dieu favorise le destin
de ce jeune homme »
« Qu’il lui donne un bébé
pour son bonheur ».
« Un enfant pour qu’il soit heureux »
« Toi qui est venu,
que Dieu accomplisse tous tes souhaits »
« Que Dieu réalise tes rêves »
Dieu accomplit ...
On demande,
mais le succès est dans la main de Dieu.
« Que Dieu réalise tous nos vœux »
« Que Dieu glorifie notre Roi »
« Que Dieu soutienne
celui qui aide les autres »
« Que Dieu nous guide vers l’Islam »
« Que Dieu nous guide »
« Comme disent les anciens :
« Il y en a qui ont les moyens
de faire beaucoup de bien. »
« Celui qui n’en a pas les moyens,
fait ce qu’il peut »
L’erreur est humaine,
on en commet de toutes manières.
« Que Dieu nous guide ! »
« Que Dieu arrange nos affaires
et que nous soyons parmi les nations
de Sidna Mohamed, notre Prophète »
« Que réussissent, ceux qui font des projets ... »
« Que Dieu protège ce frère,
comme la bouche protège la langue »
« Que Dieu arrange ses affaires »
« Mohamed, que Dieu te guérisse »
« Que Dieu guérisse sa maladie »
« Que Dieu soulage sa souffrance,
l’éclaire et lui pardonne »
« Paix à l’âme des parents »
« Que Dieu libère les prisonniers »
« Que Dieu accomplisse tous les souhaits »
« Que Dieu aide la moqaddema »
« Que Dieu arrange les affaires
de tous ceux qui sont présents »
« Le visible et l’invisible »
« Que la vipère se tue avec son venin »
« Que le serpent se tue avec son propre venin »
… Prières en l’honneur du Prophète …
Levons-nous pour aller manger.
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41 : 56
42 : 00
42 : 03
42 : 09 : 21
Allons manger.
Prise de vues
Jacques Willemont
Prise de sons
Anna Perini
Traduction
Mohamed Boussacsou
Khadija Taoujni
Dallel Ziour
Remerciements
Marina Galimberti
Copyright – Jacques Willemont – 1988-2011
[email protected]
FIN
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