Rapport Général Revue PEV CI 2006 final
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Rapport Général Revue PEV CI 2006 final
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Union - Discipline - Travail MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE DIRECTION GENERALE DE LA SANTE --------------DIRECTION DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE --------------DIRECTION DE COORDINATION DU PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION Revue externe 2006 du Programme Elargi de Vaccination Rapport final Agence de Médecine Préventive Comité de rédaction APLOGAN A., BOUKALO K., KANDOLO P., KONDJI KONDJI D., OUATTARA SIGUIFOTA C., SATOULOU A., SAWADOGO A., YAO K., ZIAO A. M. C. Abidjan, décembre 2006 Remerciements L'équipe de coordination de la revue externe du PEV de 2006 composée des Docteurs APLOGAN Aristide et OUATTARA SIGUIFOTA Coulibaly Germaine, exprime sa gratitude à Monsieur le Docteur ALLAH KOUADIO Rémi, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire, pour les facilités accordées dans la mise en œuvre de cette revue. L’équipe de coordination de la revue présente ses sincères remerciements aux : • Institutions partenaires du PEV en Côte d'Ivoire pour leurs appuis techniques et financiers à la revue notamment : • o l’Agence de Médecine Préventive (AMP) o l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) o le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) Personnes qui ont facilité les travaux de la revue par leur disponibilité et leur appui administratif, en particulier : o Dr BLEDI TROUIN Félix, Directeur de Cabinet Adjoint, o Dr DRAME Kandjoura, Conseiller PEV OMS Côte d’Ivoire o Dr VANDENENT Maya, Conseiller PEV UNICEF Côte d’Ivoire. • Directeurs et responsables PEV des régions et districts sanitaires pour leur collaboration • Experts internationaux et nationaux de la revue pour la qualité de leur travail • Superviseurs et enquêteurs de la revue pour leur dévouement • Personnes qui ont accepté de répondre aux questions de la revue ii Liste des sigles et abréviations AMP ANR ASC AVS BCG BGE BS CAP CCIA CFC CHR CHU CI CICR CIP CNO COGES CPD CPEV CS CSE CSR CSU DAF DC PEV DC PNN DDS DEPS DGS DIEM DIPE DPHP DPM DS DSC DRS DTC-Hep B ECD GAVI GIVS GTV HG IC ICP IEC IgM INHP INSP IPCI JNV LCR LNSP MAPI : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : Agence de Médecine Préventive Autorité Nationale de Réglementation Agent de Santé Communautaire Activités Supplémentaires de Vaccination Bacille Calmette Guérin Budget général de l’Etat Boîte de Sécurité Connaissance Attitude et Pratique Comité de Coordination Inter-Agence Chlorofluorocarbone Centre Hospitalier Régional Centre Hospitalier Universitaire Côte d’Ivoire Comité International de la Croix Rouge Communication Inter Personnelle Centre Nord Ouest Comité de Gestion de Santé Communication Pour le Développement Chargé du PEV Centre de Santé Chargé de la Surveillance Epidémiologique Centre de Santé Rural Centre de Santé Urbain Direction des Affaires Financières Direction de Coordination du PEV Direction de Coordination du Programme National de Nutrition Direction Départementale de la Santé Direction des Etudes et de la Planification Sanitaire Direction Générale de la Santé Direction des Infrastructures, des Equipements et de la Maintenance Direction de l’Information, de la Planification et de l’Evaluation Direction de la Prévention et de l’Hygiène Publique Direction de la Pharmacie et des Médicaments District Sanitaire Direction de la Santé Communautaire Direction Régionale de la Santé Diphtérie Tétanos Coqueluche Hépatite B Equipe Cadre de District Global Alliance for Vaccines and Immunization Global Immunisation Vision and Strategy Groupe Thématique Vaccination Hôpital Général Intervalle de Confiance Inter Country Program Information Education Communication Immunoglobuline M Institut National de d’Hygiène Publique Institut National de Santé Publique Institut Pasteur de Côte d’Ivoire Journées Nationales de Vaccination Liquide Céphalo Rachidien Laboratoire National de Santé Publique Manifestation Adverse Post Immunisation iii MEF MICS MLM MLS MSHP ND NS OMS ONG PCV PEV PFA PNDS PNLP PNN PPAC PSP PVF RCSE SAB SIDA TAG TMN TV UNICEF US USAID VAA VAR VAT VIH VPO : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : Ministère de l’Economie et des Finances Enquête à Indicateurs Multiples Mid Level Management Ministère de la Lutte contre le Sida Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique Non Disponible Non Significatif Organisation Mondiale de la Santé Organisation Non Gouvernementale Pastille de Contrôle du Vaccin Programme Elargi de Vaccination Paralysie Flasque Aiguë Programme National de Développement Sanitaire Programme National de Lutte contre le Paludisme Programme National de Nutrition Plan Pluri Annuel Complet Pharmacie de la Santé Publique Plan de Viabilité Financière Responsable Chargé de la Surveillance Epidémiologique Seringue Auto Bloquante Syndrome d’Immuno Déficience Acquise Technical Advisory Group Tétanos Maternel et Néonatal Télévision Fonds des Nations Unies pour l’Enfance United States United States Agency for International Development Vaccin Anti Amaril Vaccin Anti Rougeoleux Vaccin Anti Tétanique Virus d’Immunodéficience Humaine Vaccin Polio Oral iv Comités de la revue COMITE DE COORDINATION DE LA REVUE 1. APLOGAN Aristide 2. OUATTARA SIGUIFOTA Coulibaly AMP DC PEV Coordonnateur Coordonnateur Adjoint COMITE TECHNIQUE DE LA REVUE 1. APLOGAN Aristide 2. ATTEMENE Godiskine 3. BLEDI Trouin Félix 4. BOHOUSSOU Philibert 5. BONGBRI Amian Barthélémy 6. BOUKALO Kouassi 7. COULIBALY Eric Richard 8. DENOMAN Kouamé Jean 9. DJEREHE CADJO Catherine 10. DRAME Kandjoura 11. GUESSAN Bi Goussan Bernard 12. JAILLARD Philippe 13. KANDOLO Pierre 14. KONAN Diby 15. KONDJI KONDJI Dominique 16. KOUACOU Epa 17. KOUAKOU Paulin 18. KROMAN SAVANE Sita 19. NIANGUE Joseph 20. OUATTARA SIGUIFOTA Coulibaly 21. SATOULOU Alexis 22. SAWADOGO Adama 23. SORO Zoumana 24. SOUMAHORO Assata 25. VANDENENT Maya 26. YAO Kossia 27. YAO N’GUESSAN Honoré 28. YESSOH Bogui Théodule 29. YOH Marina 30. ZIAO Antoine Marie Cyrille COMITE DE REDACTION DU RAPPORT 1. APLOGAN Aristide 2. BOUKALO Kouassi 3. KANDOLO Pierre 4. KONDJI KONDJI Dominique 5. SATOULOU Alexis 6. SAWADOGO Adama 7. YAO Kossia 8. ZIAO Antoine Marie Cyrille AMP OMS CI MSHP, Cabinet Président DC PEV DC PEV INHP PSP MSHP, DG DC PEV OMS CI DIPE AMP OMS, ICP PEV INSP UNICEF, Consultant UNICEF CI DIPE AMP CI MSHP, DSC DC PEV Secrétaire OMS ICP PEV OMS ICP PEV DIEM MEF UNICEF CI DC PEV DC PEV DC PEV MSHP, DAF DC PEV COMITE DE REVISION DU RAPPORT 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. ATTEMENE Godiskine DJEREHE CADJO Catherine DRAME Kandjoura KOUACOU Epa OUATTARA SIGUIFOTA Coulibaly VANDENENT Maya YESSOH Bogui Théodule v Résumé Introduction En vue de l’élaboration de son plan pluri annuel complet 2007-2011 du Programme Elargi de Vaccination (PEV), le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (MSHP) de Côte d’Ivoire a décidé de réaliser une revue externe portant sur les performances, la gestion opérationnelle, la logistique, la communication, le plaidoyer, la mobilisation sociale, les aspects institutionnels et financiers du PEV. Les objectifs de cette revue sont de : • estimer la couverture vaccinale des enfants (12-23 mois) et des mères d’enfants de 0-11 mois • identifier les raisons de non vaccination des enfants de 0 à 11 mois • déterminer l’accessibilité au PEV, la qualité des services et de la logistique du PEV • analyser les aspects de communication, de plaidoyer et de mobilisation sociale pour le PEV • analyser la cohérence institutionnelle, les mécanismes financiers et de pérennisation du PEV Matériel et méthodes Les méthodes d’échantillonnage utilisées sont pour les performances du PEV, le sondage en grappes à 2 degrés, à raison de 30 grappes de 7 enfants et de 7 mères. Pour la gestion opérationnelle, la logistique, la communication et la mobilisation sociale, l’échantillonnage est raisonné pour la direction de coordination du PEV (DC PEV), l’institut national d’hygiène publique (INHP), la pharmacie de santé publique (PSP), le fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’organisation mondiale de la santé (OMS) et aléatoire simple pour les directions départementales de la santé (20% des DDS) et les centres de santé (15% des CS). En ce qui concerne les aspects institutionnels et financiers, l’échantillonnage est raisonné pour le MSHP, le ministère de l’économie et des finances (MEF), les partenaires et aléatoire simple pour les directions régionales de la santé (DRS) et les DDS. Les techniques utilisées lors de la revue sont l’entretien individuel, l’entretien de groupe, l’observation non participative, l’inventaire des équipements et matériels et la revue documentaire. La collecte des données qui a eu lieu du 1er au 11 août 2006 a été précédée par la formation des enquêteurs et la pré-enquête les 26, 27 et 28 juillet 2006. Le traitement et l’analyse des données sont réalisés du 16 au 31 août 2006 à l’aide des logiciels Cosas, Epi Data, Epi Info et Excel. Résultats et recommandations sur les performances du PEV Les résultats sur les performances du PEV concernent 207 enfants de 12 à 23 mois et 217 mères d’enfants de 0 à 11 mois. Les indicateurs de performance du PEV ne sont pas satisfaisants car : • 71% des enfants ne sont pas complètement et correctement vaccinés • 12% d’enfants n’ont jamais été vaccinés • 10% des doses de DTCHepB1, DTCHepB3 et VAR administrées ne sont pas valides • 20% de taux d’abandon sont observés entre BCG et VAR et entre DTCHepB1 et DTCHepB3 • 50% des enfants vaccinés par le BCG n’ont pas la cicatrice vaccinale. • 20% des mères n’ont reçu aucune dose de VAT • 40% des mères ne sont pas protégées contre le tétanos • 49% des enfants ne sont pas protégés contre le tétanos à la naissance • 18% de taux d’abandon est observé entre VAT1 et VAT2. Les principales raisons de non vaccination ou de vaccination incomplète évoquées sont : • le manque d’information (ignorance, peur, idées erronées) dans 36% des cas, • le manque de motivation (négligence, report, voyage, occupation) dans 32% des cas • les obstacles dus au PEV (éloignement, absence, rupture, coût, refus) dans 21% des cas. vi Les principales recommandations pour améliorer les performances du PEV sont : • améliorer la compétence des vaccinateurs par la formation et la supervision • renforcer l’approche « Atteindre Chaque District » dans tout le pays • mettre en œuvre une véritable communication de proximité et de mobilisation sociale • assurer la gratuité effective de la vaccination des populations cibles du PEV • réaliser une étude sur la faible proportion de cicatrice de BCG observée. Résultats et recommandations sur la gestion opérationnelle et logistique Pour la gestion opérationnelle du PEV au niveau DDS, il existe un plan d’action intégré PEV (85%), une carte sanitaire (95%), un comité de gestion de santé ou COGES (55%), un COGES fonctionnel (45%). La majorité des vaccinateurs (75%) est formée pour le PEV. Des insuffisances sont observées dans : • l’estimation des besoins en vaccins, la gestion des stocks ; • la distribution et le suivi des stocks de vaccins. Ceci se caractérise par le non respect des plans de livraison des vaccins aux antennes INHP, le non respect des calendriers d’approvisionnement des DDS et la non uniformité du système suivi des stocks de vaccins au niveau des DDS ; • la gestion de la chaîne du froid et la conservation des vaccins notamment l’absence d’enregistrement continu de température, l’absence de thermomètre dans 10% des DDS et 20% des CS et le rangement inadéquat des vaccins dans 15% des CS ; • la documentation des taux de perte de vaccins car il n’est pas calculé systématiquement dans 20% des DDS et 40% des CS. Par ailleurs, il n’existe pas de profil des taux de perte de vaccins au niveau central ; • l’offre des services de vaccination et les raisons d’interruption des services de vaccination sont la rupture des stocks de vaccins, la panne des réfrigérateurs et le manque de moyens de transport ; • la connaissance des vaccinateurs sur les conditions de conservation des vaccins, la politique du flacon entamé et les maladies cibles sous surveillance ; • la supervision en termes de calendrier, guide, rétro-information et de taux d’exécution ; • le monitorage en termes de suivi de la couverture vaccinale par graphique et de fixation des objectifs de couverture vaccinale. Durant les 6 mois précédant l’enquête, des ruptures de stocks vaccins et consommables sont observées dans 75% des CS, 85% des DDS et au niveau central pour le BCG et le VAA. En matière de sécurité des injections vaccinales, 96% des CS utilisent des seringues auto bloquantes (SAB) et les boîtes de sécurité (BS). L’incinération des BS est faite dans 45% CS. Les recommandations faites à la DC PEV pour améliorer la gestion opérationnelle et logistique du PEV sont les suivantes : • faire le plaidoyer auprès du MSHP et du Ministre de l’Economie et des finances (MEF) pour garantir un approvisionnement adéquat en vaccins & consommables • renforcer les aspects de gestion des vaccins notamment l’estimation des besoins, la gestion des stocks, le contrôle des pertes par la formation des chargés du PEV et des vaccinateurs • assurer la diffusion large des directives techniques sur le PEV, des définitions standards et profanes de cas des maladies cibles du PEV • renforcer la supervision par la diffusion du guide de supervision, l’élaboration de calendrier de supervision, la formalisation de la rétro information écrite • doter les CS en moyens de transport Les recommandations faites aux DDS pour améliorer la gestion opérationnelle et logistique du PEV sont les suivantes : • assurer le plaidoyer auprès des partenaires locaux (conseils généraux, mairie, ONG…) pour un appui au PEV vii • • • • renforcer la supervision par l’élaboration systématique de calendrier de supervision, la rétro information écrite et la diffusion du guide de supervision PEV à tous les membres des équipes cadres de district (ECD) relancer les activités des stratégies avancées et mobiles diffuser les fiches techniques et définitions standards des maladies cibles du PEV aux CS former les vaccinateurs en gestion PEV Résultats et recommandations sur la communication et la mobilisation sociale Les principaux résultats sur le cadre institutionnel de la communication et de la mobilisation sociale en faveur du PEV sont : • le document de politique nationale d’IEC en santé de 1997 nécessite une actualisation ; • l’organisation et le cadre institutionnel de la communication des programmes au MSHP ne sont pas propices à son expression optimale ; • l’absence d’une véritable coordination des activités de communication pour le PEV ; • la non harmonisation des relations fonctionnelles entre la direction de la prévention et de l’hygiène publique (DPHP), le service de communication et des relations publiques du MSHP et le service de communication de la DC PEV ; • l’organisation actuelle du service de communication de la DCPEV ne peut pas répondre efficacement aux exigences du management de la communication pour le développement ; • l’absence de points focaux aux niveaux régional et départemental ne favorise pas le suivi de la mise en œuvre des activités de communication sur le terrain. • l’absence de représentant du Ministère de la communication et de représentant des médias au CCIA PEV ; Pour le management de la communication et de la mobilisation sociale en faveur du PEV, les principaux résultats sont : • la nécessité d’actualiser le plan stratégique intégré de communication 2006-2008 par rapport à la nouvelle vision de la vaccination dans le monde ; • l’absence d’un système managérial organisé de la communication dans la mesure où les niveaux régional et départemental n’élaborent pas de plans intégrés de communication ; • la supervision, le monitorage et l’évaluation des activités de communication ne sont faites que lors des activités de vaccination supplémentaire (AVS) contre la poliomyélite • la recherche et la documentation des expériences restent les parents pauvres de la communication • l’absence d’organisation rationnelle de la communication de proximité caractérisée par l’absence de cahier de charge, de plan de mise en œuvre, d’indicateurs de suivi/évaluation lors de la sensibilisation des populations ; • l’absence de collaboration formelle avec les médias pour une sensibilisation continue en faveur de la vaccination ; • l’absence de supports éducatifs sur la vaccination de routine pourtant réclamés par les parents notamment les affiches, les dépliants et les prospectus ; • la faible utilisation des canaux traditionnels et de la communication communautaire ; • la faible capitalisation en faveur du PEV de routine, des acquis de la communication et de la mobilisation sociale des campagnes de vaccination contre la poliomyélite ; • la perception négative des populations vis à vis des services de vaccination en rapport avec le mauvais accueil, le manque de respect, les rendez-vous non respectés et surtout l’irrégularité des séances de vaccination dans les centres de santé ; • l’insuffisance de connaissances des parents sur les maladies cibles et le calendrier du PEV. • l’insuffisance d’informations données aux parents sur les effets secondaires liés à la vaccination et la conduite à tenir. Pour le financement de la communication et de la mobilisation sociale en faveur du PEV, les principaux résultats sont : • le faible taux d’exécution des plans de communication pour cause de financement insuffisant • l’apport insuffisant du budget de l’Etat au profit de la communication en faveur du PEV ; viii • • • l’appui financier des partenaires traditionnels du PEV est mobilisé en faveur des activités de communication des AVS la faible contribution des fonds GAVI à la mise en œuvre des plans de communication l’absence de plaidoyer visant à obtenir l’adhésion permanente des autorités, des partenaires locaux et des célébrités nationales pour toutes les activités du PEV Les recommandations sur le cadre institutionnel de la communication sont : mettre en place un cadre de coordination des actions de communication • appliquer le modèle de communication pour le développement en Côte d’Ivoire • former les acteurs et les partenaires sociaux en communication pour le développement • réviser le document de politique nationale d’information, éducation et communication (IEC) par rapport à la problématique de la communication pour le développement (CPD); • harmoniser les relations fonctionnelles entre les différentes structures de communication du MSHP, la DSC et les services de communication des programmes. • mettre en place une commission centrale chargée de valider les messages et d’autres productions devant être diffusés dans les médias. • procéder à une définition claire des missions du service de communication de la DC PEV ainsi qu’à une description précise des postes de travail et de responsabilité aux niveaux central et décentralisé (points focaux) • renforcer les compétences du personnel devant assurer la gestion de la communication • veiller à ce que tous les messages éducatifs ou promotionnels émanant des structures du MSHP et destinés à être diffusés par les médias soient validés par le service central chargé de la coordination des activités de communication • Intégrer au CCIA, le ministère de la communication et un représentant de la coalition des ONG nationales afin de les intéresser davantage à la promotion de la vaccination. • Les recommandations sur le management de la communication sont : • actualiser le plan stratégique intégré de communication PEV en prenant en compte les éléments de la vision stratégique mondiale pour la vaccination (GIVS 2006-2015) ; • élaborer chaque année un plan intégré de communication PEV au niveau district en respectant le principe de la planification de la base au sommet ; • veiller à ce que toutes les activités de communication du PEV soient supervisées, suivies, évaluées et documentées ; • recourir à la sous-traitance des tâches spécialisées telles que la recherche, la conception des supports, la formation en matière de communication • mettre en place une véritable communication de proximité en faveur du PEV élaborer avec la participation des partenaires un paquet minimum d’activités intégrées de communication en faveur du PEV élaborer des cahiers de charge sur l’organisation et la mise en œuvre des activités de communication de proximité avec une définition précise des tâches et des indicateurs de suivi et d’évaluation. développer et expérimenter une approche de communication visant à promouvoir la responsabilisation et l’appropriation par les communautés et la société civile des actions de promotion de la vaccination. renforcer les structures communautaires de communication de proximité (formation et dotation en matériels de communication (supports, mégaphones); organiser une compétition entre départements sur « les enfants les mieux protégés par la vaccination » avec une prime aux départements les plus performants ; encadrer, suivre, évaluer et documenter la mise en œuvre de l’approche ; sensibiliser les responsables sanitaires et les partenaires en organisant un atelier national d’orientation sur l’approche de responsabilisation des communautés en matière de vaccination • mettre en place un cadre de collaboration avec les médias d’Etat à travers le Ministère de la communication et l’appui des partenaires et les médias privés. • formaliser la collaboration avec MEDIAVAC en veillant à ce que privilège en matière de production et de diffusion des supports et programmes en faveur du PEV soient réservés aux organes de presse ayant signé des protocoles de partenariat avec le MSHP ix • • • • élaborer et diffuser sur le plan national, des spots et microprogrammes radio et TV conjoints INHP et PEV en français et dans les langues locales les plus usitées. concevoir et produire des messages et des supports pour la vaccination de routine sur la base des résultats de l’enquête CAP réalisée au cours de la présente revue du PEV. documenter les acquis de la communication polio, en définissant les contenus et les processus de mise en œuvre, de suivi/évaluation pour en faire un paquet à mettre en œuvre dans un certain nombre de districts dans le cadre d’une expérience pilote. désigner au niveau de la DC PEV, un point focal chargé de suivre et de documenter les expériences de communication mises en œuvre dans la zone de convergence de l’UNICEF. Les recommandations sur le financement de la communication sont : • faire un plaidoyer ciblé pour l’augmentation du budget de l’Etat en vue du financement des activités de communication de proximité • intéresser au PEV de routine, les opérateurs économiques, les municipalités et les élites nationales en leur proposant par exemple le parrainage des districts et communes en matière de vaccination ; • veiller à ce que les fonds GAVI contribuent de manière significative à la mise en œuvre des activités de communication dans le cadre de l’approche Atteindre Chaque District ; • promouvoir l’intégration des activités de communication au niveau du district pour plus d’efficience dans la gestion des ressources. Résultats et recommandations sur les aspects institutionnels et financiers Les résultats sur les aspects institutionnels et financiers du PEV sont les suivants : • engagement politique en faveur du PEV à travers le document de politique de santé (PNDS 1996-2005) • lisibilité du positionnement de la DC PEV qui est rattachée à la direction de la santé communautaire (DSC) • difficulté de lisibilité du rôle de la DC PEV dans le MSHP (textes multiples) • plans d’action du PEV validés par le comité de coordination inter agence (CCIA) alors qu’aux niveaux régions et départements, il n’y a pas de document d’orientation pour servir de guide à la planification des activités du PEV • réunions trimestrielles organisées par le niveau central pour le suivi de la surveillance épidémiologique et de la gestion du PEV routine alors qu’au niveau décentralisé il n’y a pas de cadre formel de suivi des activités du PEV • existence d’un CCIA fonctionnel mais dont les textes de création sont à revoir du fait de l’absence des autres ministères et du secteur privé • existence de trois instances de coordination inopérantes à savoir le comité national du PEV, le groupe thématique élargi et le groupe d’études et de réflexions • insuffisance de ressources humaines au niveau régional (globalement) et au niveau central pour la logistique • relations non formalisées entre la DC PEV et les autres institutions INHP : mécanisme informel de concertation pour la commande et la gestion des vaccins DIPE : pas de texte formalisant le cadre de concertation sur la surveillance épidémiologique DPM : examen d’appels d’offre pour achat vaccins et suivi des MAPI post injections DIEM : relation non fonctionnelle PSP : commande des vaccins PNLP & PNN : intégration des activités INHP, PSP, DPM : gestion des vaccins mal coordonnée avec ruptures fréquentes des stocks • difficultés dans l’exécution du budget de l’État et faible taux d’absorption des fonds GAVI • faible taux d’exécution du budget des partenaires : Les recommandations sur les aspects institutionnels sont les suivantes : • réviser les nombreux textes définissant le rôle du PEV dans le MSHP • réviser le texte créant le CCIA en intégrant les autres acteurs clés du PEV x • • • • • • • • mettre en place un cadre de planification intégrée avec les délais et les types d’appuis à apporter aux régions et districts sanitaires mettre en place un cadre de monitorage à différents niveaux du système de santé formaliser par un texte le cadre de concertation et coordination de la surveillance des maladies cibles du PEV entre la DIPE, la DC PEV, l’IPCI et l’INHP renforcer les capacités de la DIPE pour lui permettre de jouer son rôle de coordination du système d’information sanitaire et de la surveillance épidémiologique renforcer les capacités de la DIEM pour assurer la maintenance des équipements et matériels du PEV alléger la procédure de gestion du budget pour l’approvisionnement en vaccins, en transférant le budget achat des vaccins sur le compte de la PSP pour le compte de la DC PEV ou en créant directement une ligne achat de vaccins et matériels de vaccination pour le compte du MSHP. réviser les textes de gestion des fonds GAVI en créant soit un compte en Régie placé sous la tutelle du MSHP ou soit en transférant les ressources dans le compte d’une banque commerciale avec double signature réduire le nombre des signataires des chèques des fonds GAVI de quatre à deux. xi Sommaire 1. GENERALITES SUR LA COTE D’IVOIRE ................................................................ 13 1.1. Données géographiques..................................................................................... 14 1.2. Données administratives et politiques................................................................. 14 1.3. Données socio sanitaires.................................................................................... 14 1.4. Présentation du Programme Elargi de Vaccination (PEV) .................................. 15 1.5. Données de couverture vaccinale....................................................................... 17 1.6. Données de surveillance des maladies prioritaires du PEV................................ 21 2. TERMES DE REFERENCE DE LA REVUE .............................................................. 22 2.1. Contexte et justification de la revue .................................................................... 23 2.2. Objectifs de la revue ........................................................................................... 23 2.3. Résultats attendus de la revue ........................................................................... 24 2.4. Méthodologie de la revue.................................................................................... 25 3. PERFORMANCES DU PEV ET RAISONS DE NON VACCINATION ....................... 27 3.1. Introduction ......................................................................................................... 28 3.2. Méthodes de l’enquête de couverture vaccinale................................................. 28 3.3. Couverture vaccinale chez les enfants de 12 à 23 mois ..................................... 30 3.4. Couverture vaccinale antitétanique des mères ................................................... 33 3.5. Comparaison des résultats à d’autres sources de données ............................... 34 3.6. Conclusions et recommandations sur la couverture vaccinale ........................... 39 4. GESTION OPERATIONNELLE ET LOGISTIQUE DU PEV ...................................... 41 4.1. Introduction pour la gestion opérationnelle et logistique du PEV ........................ 42 4.2. Méthodes pour la gestion opérationnelle et logistique du PEV ........................... 42 4.3. Résultats et recommandations sur la gestion opérationnelle du PEV................. 43 4.4. Résultats et recommandations sur la gestion logistique du PEV ........................ 53 4.5. Résultats et recommandations sur la surveillance des maladies du PEV........... 67 5. COMMUNICATION, MOBILISATION SOCIALE ET PLAIDOYER POUR LE PEV.... 70 5.1. Introduction pour le volet Communication, mobilisation et plaidoyer .................. 71 5.2. Méthodes pour le volet Communication, mobilisation et plaidoyer ..................... 71 5.3. Résultats du volet Communication, mobilisation et plaidoyer ............................. 73 5.4. Conclusions sur la communication, la mobilisation et le plaidoyer...................... 85 5.5. Recommandations sur la communication, la mobilisation et le plaidoyer ........... 89 6. ASPECTS INSTITUTIONNELS ET FINANCIERS..................................................... 93 6.1. Introduction ......................................................................................................... 94 6.2. Méthodologie de travail et déroulement de la mission ........................................ 95 6.3. Résultats et recommandations sur aspects institutionnels et financiers ............. 96 xii 1. GENERALITES SUR LA COTE D’IVOIRE 13 1.1. Données géographiques La Côte d’Ivoire est située en Afrique de l’Ouest entre le 10ème degré de latitude Nord, le 4ème et le 8ème degré de longitude Ouest. Elle s’étend sur une superficie de 322 462 Km² et est limitée au nord par le Mali et le Burkina Faso ; au sud par l’0céan Atlantique, à l’est par le Ghana, et à l’ouest par la Guinée et le Liberia. La Côte d’Ivoire jouit d’un climat de type équatorial au sud (forêt dense) et d’un climat de type tropical au nord (savane et forêt claire). Le réseau hydrographique Nord-Sud est assez important. Le relief est constitué de plateaux cristallins ou schisteux qui se relèvent au NordOuest (1752 mètres au Mont Nimba) et s’abaissent vers la plaine côtière bordée de lagunes. La population totale de la Côte d’Ivoire en 2006 est estimée à 19 924 269 habitants dont : 587 766 enfants de 0 à 11 mois 02,95% 3 464 830 enfants de 0 à 5 ans 17,39% 3 006 572 enfants de 6 à 59 mois 15,09% 9 141 255 enfants de 0 à 14 ans 45,88% 996 213 femmes enceintes 05,00% 4 702 127 femmes en âge de reproduction 23,60% Le taux moyen de croissance annuelle est de 3,3% et le taux d’urbanisation est estimé à 45% en 2004. En Côte d’Ivoire, les principales ethnies sont les Agni, les Baoulé, les Krou, les Lobi, les Malinké, les Sénoufo et les religions les plus pratiquées sont l’animisme, le christianisme et l’islam. En 2004, le taux d’alphabétisation (personnes âgées de 15 ans et plus sachant lire et écrire) était estimé à 48% (60% pour les hommes et 38% pour les femmes). 1.2. Données administratives et politiques Au plan administratif, le pays est divisé en 19 régions, 68 départements, 2 districts autonomes, 56 conseils généraux, 333 sous préfectures, 718 communes et plus de 14 000 villages. La situation socio politique que vit la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002 a pour conséquence la partition du pays en deux zones : zone ex-assiégée et zone libre. La persistance de cette situation continue de perturber l’ensemble des activités sanitaires au niveau national et en particulier dans les zones nord et ouest. La faible immunisation des enfants et des femmes contre les maladies évitables par la vaccination prend de l’ampleur depuis le début de la crise. Cette situation mérite que des efforts soutenus, des stratégies de communication et des ressources appropriées soient mis à profit pour maîtrise les épidémies qui pourraient survenir. Depuis 2004, des efforts notables de sortie de crise sont observés. Le pays se trouve dans une phase de réconciliation nationale malgré les difficultés dans la mise en œuvre du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. La volonté des acteurs politiques et de la communauté internationale d’aboutir à la réunification du pays constitue une opportunité pour la relance des activités de santé en général et du PEV en particulier. 1.3. Données socio sanitaires La pyramide sanitaire nationale comprend trois niveaux. Le premier niveau est celui de premier contact et est constitué d’une gamme variée d’établissements offrant des prestations de base (formation sanitaire urbaine, centre de protection maternelle et infantile, centre de santé urbain, 14 dispensaire urbain, maternité urbaine, centre de santé rural, dispensaire rural, maternité rurale). Le niveau secondaire est celui de premier recours ou de première référence et comprend les hôpitaux généraux et les centres hospitaliers régionaux. Le niveau tertiaire comprend les centres hospitaliers universitaires et les centres et instituts spécialisés Les niveaux de déconcentration administrative et technique sont représentés par 19 directions régionales de la santé (DRS) et 79 directions départementales de la santé (DDS) ou districts sanitaires (DS) couvrant environ 8 538 localités dont 123 de plus de 10 000 habitants. Le pays compte environ 1 560 formations sanitaires avec 1 420 centres vaccinateurs. Cependant il existe un grand déséquilibre entre les districts sanitaires. Ainsi les régions des Lagunes 1 et 2 réunissent environ 40% des centres de santé urbains, 65% des maternités urbaines et compte près de 20% de la population cible du PEV. Le tableau ci-dessous présente quelques indicateurs de santé de base de la Côte d’Ivoire en 2004 (Sources : Situation des enfants dans le monde, 2006, UNICEF et Rapport d’enquête sur les indicateurs du SIDA en RCI, 2005, MLS) Tableau I : Quelques indicateurs de santé de la Côte d’Ivoire Indicateurs Mortalité spécifique (2004) Infantile Infanto juvénile Maternelle Ratio Personnel de Santé : Population* Médecin (2004) Sage femme Infirmier Soins Santé Primaires Taux de fréquentation (2000 & 2002) Accès à l’eau potable Couverture Santé de la Reproduction Couverture prénatale (2004) Accouchement assisté Utilisation contraception Séroprévalence VIH* VIH Population générale (2005) VIH Femme Malnutrition Valeurs 117 p. 1 000 194 p. 2 000 690 p. 100 000 naiss. viv. 1 : 8 333 habitants 1 : 2 080 femmes 15-49 ans 1 : 1 667 habitants 21% (2000) 84% (2002) 88% 68% 15% 4,7% 6,4% Hypotrophie néonatale Anémie infanto juvénile 17% (2004) 2,8% (2000) * Enquête sur les indicateurs du SIDA en RCI 2005, MLS 1.4. Présentation du Programme Elargi de Vaccination (PEV) Lancé en 1978 sous la responsabilité de l’Institut d’Hygiène, le PEV en Côte d’Ivoire a connu une évolution rapide. Démarré à titre pilote d’abord à Abengourou, le PEV a été mis en œuvre progressivement dans le reste du pays. En 1986, les 28 Bases de santé rurale existantes avaient été couvertes par le PEV avant la campagne d’accélération du PEV en 1987. En 1990, des actions visant la protection antitétanique des femmes en âge de procréer, la mobilisation sociale et le démarrage de la stratégie avancée ont été menées avec le soutien des partenaires au développement pour accroître la couverture vaccinale. Un plan d’accélération du PEV a également été mis en œuvre. En 1991 une enquête de couverture vaccinale avait mis en évidence des faibles taux de couverture vaccinale et une stagnation des performances malgré les actions entreprises. De 1991 à 1995, le PEV avait été placé sous l’entière responsabilité de l’Institut National d’Hygiène Publique qui assurait la coordination, le suivi des activités et la surveillance épidémiologique des maladies cibles du PEV. 15 C’est en 1993, à la suite d’une mission d’évaluation du PEV effectuée par une équipe de l’OMS que l’idée d’un renforcement et d’une restructuration du PEV a été évoquée, au moment même où des réflexions étaient en cours pour la mise en place des districts sanitaires en Côte d’Ivoire. Entre 1994 et 1995, les Districts sanitaires ont été créés et mis en place. C’est l’arrêté n° 175 MSPAS/CAB du 27 mars 1995 pri s au moment de la restructuration du PEV qui définit le Programme et l’organise. Le PEV a été réorganisé et sa gestion confiée à une Direction Exécutive rattachée au cabinet du Ministre de la santé, comme l’ensemble des autres programmes de santé, quelques semaines avant le lancement du programme d’éradication de la poliomyélite en Côte d’Ivoire. Cette Direction exécutive avait pour tâche immédiate, la relance des activités du PEV, l’intégration des activités du programme au niveau des districts sanitaires et le suivi. Un autre arrêté n° 277/MSP/CAB du 25 avril 1997 org anise et indique les modalités de fonctionnement de la Direction Exécutive du PEV. C’est le décret n° 2000-542 du 02 août 2000 qui a c réé en lieu et place de la Direction Exécutive du PEV, la Direction de Coordination du PEV. Cette disposition a été entérinée par le Décret n° 2001-12 du 03 janvier 2001. La Direction de Coordination du PEV (DC-PEV) reçoit un appui de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP) pour la gestion des vaccins, la Pharmacie de la Santé Publique (PSP), la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) pour les approvisionnements en vaccins et en matériels d’injection et le contrôle de la qualité, de la Direction des Équipements et du Matériel (DIEM) pour les équipements et la maintenance. Les partenaires du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, pour le PEV, se concertent au sein du Groupe Thématique Vaccination Restreint ou Comité de Coordination Inter Agences (CCIA) qui est fonctionnel depuis 2001. Les services d’immunisation en charge de l’application du PEV se retrouvent à tous les niveaux du système de santé ivoirien, primaire (centre de santé urbain ou CSU, centre de santé rural ou CSR), secondaire (centre hospitalier régional ou CHR, hôpital général ou HG) et tertiaire (institut national d’hygiène publique ou INHP, institut national de santé publique ou INSP, centre hospitalier universitaire ou CHU). Sa gestion au niveau intermédiaire et périphérique est assurée par les directions régionales de la santé (DRS) et les directions départementales de la santé (DDS) ou districts. Au niveau du district, la gestion du PEV relève du médecin chef. Il est assisté d’une équipe cadre au sein de laquelle on trouve entre autres, un infirmier Coordonnateur Chargé du PEV (CPEV) et un infirmier Responsable Chargé de la Surveillance Epidémiologique (RCSE). Au niveau des établissements sanitaires de premier contact tels que les centres de santé ruraux (CSR) et les centres de santé urbains (CSU), la gestion du PEV est assurée par l’agent de santé responsable du centre. Il transmet ses données mensuelles de vaccination au district sanitaire. Les forces et les opportunités pour le PEV sont : • la phase de réconciliation et le début de la mise en œuvre du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, • la volonté des acteurs politiques et de la communauté internationale pour la réunification • l’engagement politique en faveur de la vaccination qui se traduit par un engagement financier de l’Etat pour la pérennisation du PEV • la mise en œuvre de l’approche « Atteindre Chaque District » • l’appui technique et financier des partenaires du PEV (OMS, Unicef) • l’existence de relais communautaires et d’ONG pouvant contribuer à la mobilisation sociale Il existe des faiblesses au niveau du PEV notamment : • l’irrégularité des stratégies avancées et mobiles dans la plupart des districts 16 • • • • • • • • • • • • • l’insuffisance dans l’utilisation des canaux traditionnels de communication à tous les niveaux pour la communication en faveur du PEV les insuffisances dans la gestion des données du PEV l’insuffisance et le vieillissement du matériel roulant l’absence de matériel informatique dans certains nouveaux districts l’insuffisance de supervision des activités du PEV à tous les niveaux les insuffisances dans la maintenance des matériels et équipements du PEV la faible coordination de l’intervention des partenaires notamment depuis le début de la crise l’implication insuffisante des COGES dans les activités du PEV les insuffisances dans la micro planification et le monitorage du PEV au niveau des districts l’absence de budget général de l’Etat (BGE) dans les zones centre, nord et sud du pays la faible implication du niveau central dans le suivi des activités de routine la présence non permanente des médecins chefs de district dans leurs sites de travail l’insuffisance de personnel qualifié dans les centres vaccinateurs de la majorité des districts. Le PEV rencontre un certain nombre de contraintes à savoir : • le départ massif du personnel qualifié des zones Centre, Nord et Sud du pays • l’exécution des activités du PEV par du personnel non qualifié dans ces zones du pays • le retard ou l’absence d’allocation de certaines ressources • la mobilité des agents de santé ayant reçu une formation • la difficulté dans la maîtrise de la population cible du PEV surtout depuis les mouvements massifs des populations. Les menaces pour le PEV sont essentiellement : • l’instabilité de la situation socio politique • la réforme abusive et prématurée du matériel roulant (auto, moto) du PEV • le départ de certains CSE après leur qualification • la rupture de stocks persistante de certains vaccins et matériels d’injection. 1.5. Données de couverture vaccinale Dans le cadre de l’immunisation universelle des enfants, une campagne a été organisée en 1987 qui a permis d’atteindre une couverture vaccinale de plus de 70%. Cette couverture vaccinale élevée n’a pas pu être maintenue après 1990 comme le montre les données du tableau II. La restructuration du PEV en 1995 avec la création d’une Direction Exécutive, a contribué à relever le niveau des couvertures vaccinales jusqu’en 1999. L’instabilité socio politique depuis 1999 a entraîné la diminution des couvertures vaccinales. Tableau II : Couverture Vaccinale administrative de 1994 à 2005 (en %) 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 BCG 44 49 68 73 71 77 74 72 66 DTC3 41 41 60 70 65 60 61 56 Hep B3 2004 2005 61 51 61 54 47 50 56 47 47 50 56 VAR 47 57 65 68 66 59 60 57 56 47 49 50 VAA 38 44 53 59 57 50 53 53 51 46 47 51 VAT2+ 19 22 23 25 49 69 55 60 41 45 40 34 Données de routine, DCPEV 17 Dans le plan stratégique pluriannuel PEV (2001-2005), les objectifs suivants sont fixés : • • • • 80% de taux de promptitude des rapports du PEV 90% de taux de complétude des rapports du PEV 80% de couverture vaccinale pour chaque antigène 10% de taux d’abandon pour DTCHepB1-DTCHepB3 et BCG-VAR Le calcul des couvertures vaccinales de routine est fait en appliquant un taux de 3,95% à la population totale pour déterminer le nombre d’enfants cibles du PEV (0 à 11 mois). Par lettre n°2545/MSHP/CAB/DC PEV du 26 mai 2006, le MSHP a ra mené ce taux à 2,95% avec effet rétroactif à partir de janvier 2006. L’analyse qui suit, est basée sur les indicateurs de performance des districts sanitaires, pour l’année 2005 et le premier semestre de 2006. Les indicateurs utilisés pour cette analyse sont : • • • • les taux de complétude et de promptitude des rapports du PEV la couverture vaccinale brute par antigène chez les enfants de 0 à 11 mois les taux d’abandon DTCHepB1 - DTCHepB3 et BCG - VAR la couverture vaccinale antitétanique (VAT2+) chez les femmes enceintes 1.5.1. Données vaccinales de routine de 2005 Les données du PEV de routine de 2005 disponibles à la DC PEV et en provenance des districts sanitaires montrent qu’au niveau national : • la complétude des rapports du PEV est bonne puisqu’elle est de 97% ; • la promptitude des rapports du PEV n’est pas satisfaisante car elle est de 32% ; • les couvertures vaccinales brutes sont inférieures aux objectifs fixés dans le plan stratégique 2001-2005 du PEV à savoir 80% pour chaque antigène. Ces couvertures vaccinales sont de 61% pour le BCG, 71% pour le DTCHepB1, 56% pour le DTCHepB3, 52% pour le VAA, 50% pour le VAR et 35% pour le VAT2+ ; • le taux moyen d’abandon DTCHepB1-DTCHepB3 est de 22% ; il est de 14% pour BCG-VAR ; Selon les données présentées dans les tableaux III et IV, il s’avère que : • 92% des districts ont une complétude ≥ 90% donc ont atteint l’objectif fixé par le PEV ; • 1% des districts ont une promptitude ≥ 80% qui est l’objectif visé par le PEV. Il faut préciser que 76% des districts ont eu une promptitude < 50%, ce qui est une mauvaise performance ; • les proportions de districts ayant eu une couverture vaccinale ≥ 80% sont respectivement de 20% pour le BCG, 37% pour le DTCHepB1, 9% pour le DTCHepB3, 8% pour le VAA, 5% pour le VAR et 1% pour le VAT2+ ; • les proportions de districts ayant eu une couverture vaccinale < 50% sont respectivement de 37% pour le BCG, 19% pour le DTCHepB1, 39% pour le DTCHepB3, 47% pour le VAA, 47% pour le VAR et 87% pour le VAT2+ ; • un taux d’abandon inférieur à 10% qui est l’objectif fixé par le PEV, est observé dans 18% des districts en ce qui concerne DTCHepB1-DTCHepB3 et dans 29% des districts pour BCG-VAR. 18 Tableau III : Proportion des 79 districts de Côte d’Ivoire selon le niveau des couvertures vaccinales en 2005 et au 1er semestre 2006 Couverture vaccinale (CV) au 1er semestre 2006 Couverture vaccinale en 2005 Proportion de districts en % < 50% 50-79% ≥ 80% < 50% 50-79% ≥ 80% BCG 37 43 20 14 32 54 DTCHepB1 19 44 37 1 20 79 DTCHepB3 39 52 9 15 43 42 VAR 47 48 5 14 42 44 VAA 47 45 8 18 48 34 VAT2+ 87 12 1 95 5 0 Tableau IV : Proportion des 79 districts de Côte d’Ivoire selon le niveau des taux d’abandon en 2005 et au 1er semestre 2006 Taux d’abandon en 2005 Taux d’abandon au 1er semestre 2006 Proportion de districts en % < 10% ≥ 10% < 10% ≥ 10% DTCHepB1 / DTCHepB3 18 82 81 19 BCG / VAR 29 71 46 54 19 1.5.2. Données vaccinales de routine du 1er semestre 2006 Par lettre n°2545/MSHP/CAB/DC PEV du 26 mai 2006, l a proportion d’enfants de 0 à 11 mois est passée de 3,95% à 2,95% et ce à partir de janvier 2006. Ce changement intervenu au niveau du dénominateur (diminution du nombre d’enfants cibles) fera augmenter les couvertures vaccinales de routine de façon sensible. Les données du PEV de routine du premier semestre 2006 disponibles à la DC PEV et en provenance des districts sanitaires montrent qu’au niveau national : • la complétude des rapports du PEV est bonne puisqu’elle est de 100% ; • la promptitude des rapports du PEV n’est pas satisfaisante car elle est de 57% ; • les couvertures vaccinales brutes sont inférieures aux objectifs fixés dans le plan stratégique 2001-2005 du PEV à savoir 80% pour chaque antigène. Ces couvertures vaccinales sont de 78% pour le BCG, 91% pour le DTCHepB1, 72% pour le DTCHepB3, 67% pour le VAA, 73% pour le VAR et 21% pour le VAT2+ ; • le taux moyen d’abandon DTCHepB1-DTCHepB3 est de 26% ; il est de 6% pour le BCG-VAR ; Selon les données présentées dans les tableaux III et IV, il s’avère que : • 100% des districts ont une complétude ≥ 90% donc ont atteint l’objectif fixé par le PEV ; • 43% des districts ont une promptitude ≥ 80% qui est l’objectif visé par le PEV. Il faut préciser que 35% des districts ont eu une promptitude < 50%, ce qui est une mauvaise performance ; • les proportions de districts ayant eu une couverture vaccinale ≥ 80% sont respectivement de 54% pour le BCG, 79% pour le DTCHepB1, 42% pour le DTCHepB3, 34% pour le VAA, 44% pour le VAR et 0% pour le VAT2+ ; • les proportions de districts ayant eu une couverture vaccinale < 50% sont respectivement de 14% pour le BCG, 1% pour le DTCHepB1, 15% pour le DTCHepB3, 18% pour le VAA, 14% pour le VAR et 95% pour le VAT2+ ; • un taux d’abandon inférieur à 10% qui est l’objectif fixé par le PEV, est observé dans 81% des districts en ce qui concerne DTCHepB1-DTCHepB3 et dans 46% des districts pour le BCG-VAR. Du fait de la diminution du dénominateur (nombre d’enfants cibles) sans modification du numérateur, plusieurs districts sanitaires ont présenté des couvertures vaccinales infantiles aberrantes. En effet, des couvertures vaccinales supérieures à 100% sont enregistrées dans 27% des districts pour le BCG, 39% des districts pour le DTCHepB1, 13% des districts pour le DTCHepB3, 9% des districts pour le VAR et 6% des districts pour le VAA. Par ailleurs, des taux d’abandon négatifs sont enregistrés dans 73% des districts pour le DTCHepB1DTCHepB3 et dans 35% des districts pour le BCG-VAR. 1.5.3. Comparaison des données de routine de 2005 et du 1er semestre 2006 La complétude des 948 rapports PEV attendus en 2005 est moins élevée que celle des 474 rapports attendus au 1er semestre 2006 (97% versus 100%, p<2.10-4). Il en est de même pour la promptitude de ces rapports (32% versus 57%, p<10-6). Aucune conclusion valide ne peut être tirée sur l’évolution des couvertures vaccinales infantiles entre 2005 et le 1er semestre 2006, du fait de la diminution du dénominateur sans modification du numérateur. 20 Aucune différence significative n’a été mise en évidence en ce qui concerne la proportion de districts ayant une couverture vaccinale VAT2+ inférieure à 50% entre 2005 et le 1er semestre 2006 (87% versus 95%, p= 0,09). La proportion de districts ayant un taux d’abandon DTCHepB1-DTCHepB3 inférieur à 10% en 2005 est moins élevée que celle du 1er semestre 2006 (18% versus 81%, p<10-6). Il en est de même pour le taux d’abandon BCG-VAR (29% versus 46%, p<0,03). Il faut rappeler ici que pour le 1er semestre 2006, plusieurs districts ont présenté des taux d’abandon négatifs. 1.6. Données de surveillance des maladies prioritaires du PEV La situation sur les maladies prioritaires du PEV de 1995 à 2005 est la suivante (tableau VII). Depuis le début de la crise on note une réémergence de certaines maladies avec 17 cas de poliovirus sauvages en 2004, plus de 6 cas de fièvre jaune depuis 2002 et 31 cas de tétanos néonatal en 2005. Tableau VII : Nombre de cas des maladies prioritaires du PEV déclarés par an de 1995 à 2005 Rougeole TNN PFA 1995 1996 1997 1998 45 878 20 858 9 665 12 289 356 363 241 95 81 117 67 11 73 3 13 Polio ND 2 confirmé FJ suspect FJ confirmé Données de routine, DCPEV 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 4 775 5 729 5 842 7 633 5 113 3 993 4 731 30 19 20 12 8 31 135 130 200 241 116 161 290 9 1 0 0 1 17 0 ND ND 280 158 76 116 126 ND ND 30 5 1 0 0 Durant l’année 2005 : • 290 cas de PFA sont notifiés avec 0 cas de poliovirus sauvage. Le taux de PFA non polio est à 3,2 pour 100 000 (cible >2) et la proportion de cas de PFA avec 2 échantillons de selles collectés dans les 14 jours est de 80% (cible 100%). • 4 729 cas suspects de rougeole ont été notifiés ; Sur les 211 prélèvements de sang collectés, 117 sont positifs à IgM confirmant ainsi la rougeole. • 126 cas suspects de fièvre jaune sont notifiés par 40 districts soit 51 % (cible : 80%). Les 126 échantillons de sérum prélevés, pour la confirmation par le laboratoire de référence (Institut Pasteur de Côte d’Ivoire) se sont avérés négatifs (IgM virus amaril négatif). • 31 cas de tétanos néonatal sont déclarés par 14 districts ; 3 cas sont investigués et la riposte vaccinale est effectuée pour 2 cas. • 528 cas de méningite à Haemophilus influenzae b sont notifiés avec 97% de ponction lombaire (cible 80%). La proportion d'échantillons de LCR purulent avec une croissance bactérienne est de 50 % (cible 20%). La proportion d’isolats avec un Haemophilus influenzae b est de 20% (cible 20%). La proportion de LCR dont les résultats de laboratoire figurent sur la base de données est de 99% (cible 90%). La promptitude (entre le 1er et le 7 de chaque mois) de notification mensuelle des données au MSHP et à l’OMS est de 100% (cible 80%). 21 2. TERMES DE REFERENCE DE LA REVUE 22 2.1. Contexte et justification de la revue La dernière revue externe du PEV en Côte d’Ivoire remonte à juillet 2001. Cette revue a révélé des insuffisances dans tous les domaines programmatiques du PEV notamment sur les aspects : • institutionnels • de prestation des services de vaccination • de communication, plaidoyer et mobilisation pour le PEV • de supervision, suivi et évaluation des activités de vaccination Cette revue avait recommandé la formalisation, de manière périodique, des revues internes et externes. Suite à cette revue, des actions ont été entreprises dans les sens du renforcement des différents domaines du programme. La situation socio politique de la Côte d’Ivoire a connu de « grands bouleversements » depuis 2002 avec des répercussions négatives sur le système socio sanitaire du pays. Le dernier plan stratégique pluri annuel du PEV est arrivé à terme en décembre 2005 et la Côte d’Ivoire prévoit d’élaborer un plan pluri annuel complet (PPAC) pour la période 2007-2011. Le PPAC est le premier critère pour la soumission des requêtes à l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI). Or la Côte d’Ivoire souhaite soumettre des requêtes à GAVI en 2006 notamment pour : • la fourniture de vaccins contre la fièvre jaune • la sécurité des injections • l’introduction du vaccin contre Haemophilius Influenzae b • le renforcement du système de santé Pour une meilleure efficacité du PEV et pour l’élaboration du plan pluri annuel complet 2007-2011, il est important de réaliser une revue externe en vue de déterminer la situation réelle et de disposer d’informations récentes sur le programme. Le rapport de la revue sera un document de référence pour le PEV dans la conduite des activités et la détermination des objectifs à atteindre. Il permettra enfin de réorienter le plan d’action 2006. La présente revue externe va évaluer les domaines suivants : • La couverture vaccinale • Gestion opérationnelle et logistique • Communication, plaidoyer et mobilisation sociale pour le PEV • Aspects institutionnels et financiers du PEV 2.2. Objectifs de la revue 2.2.1. Objectif général de la revue L’objectif général de la revue est de faire le diagnostic de la situation du PEV en Côte d’Ivoire en ce qui concerne sa gestion et ses performances. 2.2.2. Objectifs spécifiques de la revue Les objectifs spécifiques retenus pour la revue du PEV en Côte d’Ivoire sont de : Estimer la couverture vaccinale des enfants (12-23 mois) et des mères d’enfants de 0-11 mois Identifier les raisons de non vaccination des enfants de 0 à 11 mois Déterminer l’accessibilité au PEV, la qualité des services et de la logistique du PEV Analyser les aspects de communication, de plaidoyer et de mobilisation sociale pour le PEV Analyser la cohérence institutionnelle, les mécanismes financiers et de pérennisation du PEV • • • • • 23 2.3. Résultats attendus de la revue 2.3.1. Résultats en matière de couverture vaccinale Les résultats attendus en matière de couverture vaccinale pour l’ensemble du pays sont : • • • • • • • • • • Couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois et à l’âge de 1 an Proportion de mères d’enfants de 0 à 11 mois protégés contre le tétanos Proportion d’enfants protégés à la naissance contre le tétanos néo-natal Taux de détention des cartes de vaccination Couverture du programme (Toutes doses valides à 1 an) Utilisation du programme (Couverture brute de BCG : carte + histoire) Continuité du programme (Taux d’abandon) Respect du calendrier vaccinal (Proportion de doses invalides) Capacité du programme à atteindre les enfants de moins d’1 an (Proportion VAR valide à 1 an) Répartition des raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois 2.3.2. Résultats en matière de gestion opérationnelle et logistique du PEV Les résultats attendus en matière de gestion opérationnelle et logistique du PEV sont : • • • • Qualification, formation et supervision des agents vaccinateurs Gestion des vaccins, de la chaîne du froid et du parc auto moto du PEV Sécurité vaccinale (conservation des vaccins, sécurité des injections et gestion des déchets) Système de gestion des données du PEV 2.3.3. Résultats en matière de communication, plaidoyer et mobilisation sociale pour le PEV Les résultats attendus en matière de communication, plaidoyer et mobilisation sociale sont : • • • • • • • • • • Structure, planification, coordination, financement Comportements des vaccinateurs par rapport au PEV Canaux d’information pour les activités du PEV Matériels et supports éducatifs utilisés et leur production et distribution CAP de la communauté par rapport à la vaccination Perception des services de vaccination y compris la qualité des injections par la population Participation effective de la communauté y compris des leaders et groupes organisés CAP des prestataires de service dans le domaine de la communication avec les mères Capitalisation des acquis de la mobilisation sociale JNV pour le PEV de routine Raisons de non vaccination des enfants de 0 à 11 mois 2.3.4. Résultats sur les aspects institutionnels et financiers du PEV Les résultats attendus sur les aspects institutionnels et financiers du PEV sont : • • Structure, fonctionnement, mécanisme de coordination du PEV y compris le CCIA Structure, fonctionnement, liens institutionnels des autres structures qui interviennent dans le PEV et recommandations pour son amélioration • Mécanismes et sources de financement du PEV • Evaluation de la mise en œuvre du plan de viabilité financière du PEV de 2002 • Plan Budgétisé Pluriannuel 2007-2011. 24 2.4. Méthodologie de la revue La revue consistera à réaliser une étude documentaire et une enquête sur la couverture vaccinale, les aspects institutionnels, financiers, opérationnels, logistique, de communication, de plaidoyer et de mobilisation sociale. 2.4.1. Méthodologie pour la couverture vaccinale Une étude documentaire basée sur les données de routine du PEV de l’année 2005 et du premier semestre 2006 sera réalisée pour chaque région sanitaire. Les informations obtenues à partir des données brutes de vaccination des enfants de 0 à 11 mois et des femmes enceintes seront synthétisées et analysées. Cette étude documentaire sera réalisée par le groupe thématique « Couverture vaccinale » du Comité Technique de la Revue. Une enquête de couverture vaccinale de type OMS (sondage en grappes à 2 degrés) sera réalisée sur l’ensemble du pays avec comme cibles les enfants de 12 à 23 mois et les mères d’enfants de 0 à 11 mois. La collecte des données sera assurée par 3 équipes de 3 enquêteurs et 3 superviseurs, pendant 10 jours et concernera : • 30 grappes de 7 enfants de 12 à 23 mois sur tout le pays • 30 grappes de 7 mères d’enfants de 0 à 11 mois sur tout le pays Le choix de ces méthodes est guidée par le fait qu’une enquête à indicateurs multiples (MICS) de type l’Unicef est actuellement en cours en Côte d’Ivoire. Cette enquête MICS dont les résultats seront disponibles en décembre 2006, estimera les couvertures vaccinales des enfants de 12 à 23 mois et des mères d’enfants de 0 à 11 mois pour le milieu rural et milieu urbain de chacune des 10 anciennes régions du pays. 2.4.2. Méthodologie pour la gestion opérationnelle et logistique du PEV Les informations sur la gestion opérationnelle et logistique du PEV seront collectées par : • l’interview directe structurée pour les aspects opérationnels et les CAP des vaccinateurs • l’observation non participative pour les causeries, les vaccinations et l’inventaire La collecte des données sera assurée par 5 équipes de 2 enquêteurs et 2 superviseurs, pendant 10 jours et concernera : • les antennes locales INHP des districts retenus et l’antenne nationale de l’INHP • 20% des directions départementales de la santé (16) tirées au sort parmi les 79 DDS • 15% des centres fixes de vaccination (50), tirés au sort parmi les 287 centres fixes de vaccination des 16 DDS retenues pour la revue par tirage aléatoire simple 2.4.3. Méthodologie pour la communication et la mobilisation sociale pour le PEV Les connaissances attitudes pratiques (CAP) des parents d’enfants de 0 à 23 mois en matière de vaccination et les raisons de non vaccination seront collectées par des interviews structurées dans les 30 grappes de l’enquête de couverture vaccinale. Ces données seront collectées par les agents chargés de l’enquête de couverture vaccinale. Les autres aspects du volet « Communication & Mobilisation Sociale » se dérouleront dans les districts sanitaires retenus pour le volet Gestion Logistique de la revue, où un certain nombre de localités seront tirées au sort. 25 La collecte des données par Focus Group concerne les pères et les mères d’enfants de 0 à 23 mois. Le choix des parents pour les Focus Group, sera raisonné. Quatre cibles sont prévues : • Pères d’enfants complètement vaccinés • Pères d’enfants non vaccinés ou partiellement vaccinés • Mères d’enfants complètement vaccinés • Mères d’enfants non vaccinés ou partiellement vaccinés Dans les mêmes districts sanitaires, des informations sur la communication, la mobilisation sociale et le plaidoyer seront collectées par interview directe, auprès des : • directeurs régionaux et départementaux de la santé • leaders administratifs et religieux • responsables locaux des institutions partenaires du PEV La collecte des données sera assurée par 5 équipes de 2 enquêteurs et 2 superviseurs durant 10 jours. 2.4.4. Aspects institutionnels et financiers du PEV Les informations sur les aspects institutionnels et financiers du PEV seront collectées par les experts internationaux et nationaux par : • la revue documentaire (documents techniques, administratifs, comptables et financiers) • des interviews directes semi structurées Ces informations seront collectées auprès des acteurs du PEV que sont : • le ministère de la santé et de l’hygiène publique (Cabinet, DC-PEV, INHP, PSP, DIEM, Direction Régionale, District Sanitaire) • le ministère du plan • le ministère de l’économie et des finances • le ministère de la femme et des affaires sociales • les partenaires de la coopération bi et multilatérale • les organisations non gouvernementales • les structures décentralisées de l’administration • les communautés locales 26 3. PERFORMANCES DU PEV ET RAISONS DE NON VACCINATION 27 3.1. Introduction L’enquête nationale de couverture vaccinale de la présente revue externe du PEV est une nécessité compte tenu du fait que la précédente remonte à 2001 et que la crise socio politique que traverse la Côte d’Ivoire depuis 2002, a eu des répercussions négatives sur le système socio sanitaire du pays. Il est donc important d’avoir la situation réelle de la performance du PEV en termes de couverture vaccinale en vue de l’élaboration du plan pluri annuel complet 2007-2011. Il s’agit pour ce volet de la revue externe du PEV de : • estimer la couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois révolus • estimer la couverture vaccinale antitétanique des mères d’enfants de 0 à 11 mois révolus • identifier les raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois révolus • comparer les couvertures vaccinales des revues externes du PEV de 2001 et de 2006 • comparer les couvertures vaccinales de la revue de 2006 à celles des données de routine. 3.2. Méthodes de l’enquête de couverture vaccinale Dans le cadre de la présente revue, nous avons réalisé une enquête nationale portant sur 30 grappes de 7 enfants de 12 à 23 mois et 30 grappes de 7 mères d’enfants de 0 à 11 mois. Ce choix est guidé par le fait qu’une enquête à indicateurs multiples (MICS) de type Unicef, est actuellement en cours en Côte d’Ivoire. Cette enquête MICS dont les résultats seront disponibles en décembre 2006, estimera les couvertures vaccinales des enfants de 12 à 23 mois et des mères d’enfants de 0 à 11 mois pour le milieu rural et le milieu urbain de chacune des 10 anciennes régions. 3.2.1. Echantillonnage et populations cibles La couverture vaccinale est estimée au niveau national selon la méthode classique de l’OMS à savoir le sondage en grappe à 2 degrés. Cette estimation est faite à 10% près avec un intervalle de confiance à 95%. Conformément à la méthode de sondage OMS, les grappes sont sélectionnées pour tout le pays à partir de la liste des villages, proportionnellement à la taille de leurs populations. La base de sondage (liste des villages avec leurs populations) utilisée est celle qui a été actualisée en 2005 à partir des données du dernier recensement général de la population et de l’habitat de 1998. Les cibles de l’enquête de couverture vaccinale sont les : • enfants de 12 à 23 mois, donc nés entre le 1er août 2004 et le 1er août 2005 • mères d’enfants de 0 à 11 mois, donc nés entre le 1er août 2005 et le 1er août 2006. La taille des échantillons au niveau national, est de 30 grappes de 7 enfants de 12 à 23 mois (210 enfants) et 30 grappes de 7 mères d’enfants de 0 à 11 mois (210 mères). 3.2.2. Collecte des données L’enquête de couverture vaccinale a collecté les informations d’une part sur les vaccins reçus par les enfants contre les 8 maladies cibles du PEV et d’autre part sur les doses de vaccin antitétanique reçues par les mères ayant accouché durant l’année précédant l’enquête. La collecte des données a été précédée d’une formation des enquêteurs et superviseurs, qui s’est déroulée à la salle de réunion de la DC PEV (Abidjan), du 26 au 28 juillet 2006. Elle a permis aux 28 enquêteurs et aux superviseurs de se familiariser avec la technique de sélection des foyers et avec celle du remplissage des fiches d’enquête. Elle a comporté une pré enquête réalisée le 27 juillet 2006 dans la ville d’Abidjan qui a permis de tester les fiches d’enquête, les enquêteurs et les superviseurs. Trois équipes de trois enquêteurs et d’un superviseur ont collecté des données avec l’appui de trente guides, soit un guide par grappe. La collecte des données a eu lieu du 1er au 10 août 2006, à raison d’une grappe par équipe et par jour. Un véhicule est attribué à chaque équipe. Les outils utilisés pour la collecte des données ont été élaborés selon les modèles proposés par l’OMS en l’occurrence : • une fiche pour la vaccination des enfants de 12 à 23 mois révolus • une fiche pour les raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois révolus • une fiche pour la vaccination antitétanique des mères d’enfants de 0 à 11 mois révolus. Ces fiches prennent en compte aussi bien les actes vaccinaux enregistrés dans les documents de vaccination, que ceux déclarés par la mère. Un guide a été mis à la disposition des équipes de collecte des données pour les aider à accomplir correctement les tâches suivantes : • la sélection du foyer de départ et des foyers suivants pour compléter la grappe • l’identification des enfants de la tranche d’âge retenue • le remplissage des fiches d’enquête. 3.2.3. Saisie et analyse des données Nous avons saisi et analysé les données de couverture vaccinale avec le logiciel WinCosas 1.5.5 et celles des raisons de non vaccination avec le logiciel Epi Data 3.1 et Epi Info 6.04d fr. Trois types de couverture vaccinale sont pris en compte dans cette enquête : • la couverture valide obtenue à partir des doses valides sur carte • la couverture brute obtenue à partir des doses brutes sur carte • la couverture brute obtenue à partir des doses brutes sur carte ou histoire en l’absence de carte Les indicateurs calculés pour tout le pays sont les suivants : • couverture vaccinale (brute et valide) des enfants par antigène et à l’âge d’un an • couverture du programme : proportion enfants complètement vaccinés (brute, valide, à 1 an) • respect du calendrier vaccinal : proportion de doses non valides • accès au programme : couverture BCG et DTC1, non vacciné • continuité du programme : taux d’abandon BCG-VAR, DTC1-VAR, BCG-DTC3, DTC1-DTC3 • capacité du programme à atteindre les enfants de moins d’1 an : proportion VAR valide à 1 an • technique vaccinale : proportion d’enfants avec cicatrice chez les vaccinés au BCG • taux de détention des cartes de vaccination : proportion d’enfants vaccinés avec une carte • intégration des vaccins sous utilisés : différence entre VAR et VAA • répartition des raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois • proportion de mères d’enfants de 0 à 11 mois ayant reçu au moins 2 doses de VAT • proportion de mères d’enfants de 0 à 11 mois protégés contre le tétanos • proportion d’enfants protégés à la naissance contre le tétanos néo-natal • fréquence des principales catégories de raison de non vaccination des enfants • fréquence des raisons spécifiques de non vaccination des enfants. 29 3.3. Couverture vaccinale chez les enfants de 12 à 23 mois Sur les 214 enfants de 12 à 23 mois inclus dans l’enquête, les informations sont exploitables chez 207 enfants. Six enfants sont hors cibles et pour 1 enfant, les données sur les actes vaccinaux sont incohérentes donc inexploitables. 3.3.1. Couverture vaccinale infantile par antigène Les couvertures vaccinales brutes et valides par antigène chez les enfants de 12 à 23 mois sont présentées dans le tableau VIII. Les couvertures valides varient selon les antigènes de 43,0% pour le VAR à 71,5% pour le BCG. Elle est de 47,3% pour le DTC-HepB3. Pour les couvertures valides à 1 an, ces chiffres varient de 35,3% pour le VAR à 65,2% pour le BCG avec 44,9% pour le DTC-HepB3. Les couvertures brutes basées sur la carte uniquement varient selon les antigènes de 52,2% pour le VAA à 71,5% pour le BCG. Elle est de 58,9% pour le DTC-HepB3. Si on associe l’histoire aux données brutes sur carte, ces chiffres varient de 56,5% pour le VAR à 74,4% pour le BCG avec 63,3% pour le DTC-HepB3. En d’autres termes, si toutes les doses de vaccins administrées étaient valides, la proportion d’enfants correctement vaccinés par antigène serait augmentée d’au moins 10 points. Tableau VIII : Couvertures vaccinales (en %) par antigène chez les enfants de 12 à 23 mois en CI selon l’enquête de 2006 (n = 207) BCG Couverture brute Couverture brute (Carte ou Histoire) (Carte) 74,4 71,5 Couverture valide (Carte) 71,5 Polio 1 81,2 72,5 64,3 Polio 2 73,4 66,2 54,6 Polio 3 62,8 58,0 46,4 DTC-Hep B 1 80,2 72,5 64,3 DTC-Hep B 2 73,0 67,2 56,0 DTC-Hep B 3 63,3 58,9 47,3 VAR 60,9 55,6 43,0 VAA 56,5 52,2 52,2 Couverture valide à 1 an (Carte) 65,2 [56,7 – 75,8] 63,8 [54,1 – 73,4] 53,1 [43,9 – 62,3] 44,0 [35,4 – 52,6] 63,8 [53,8 – 73,7] 54,1 [44,4 – 63,8] 44,9 [35,7 – 54,1] 35,3 [27,9 – 42,7] 43,5 [34,1 - 52,8] 30 3.3.2. Indicateurs de performance du PEV chez les enfants Les indicateurs de performance du PEV chez les enfants sont présentés dans le tableau IX. Tableau IX : Indicateurs de performance du PEV (en %) chez les enfants de 12 à 23 mois selon l’enquête de 2006 en CI Couverture du programme (couverture vaccinale) Complètement vacciné à 1 an (dose valide) Complètement vacciné (dose valide) Complètement vacciné (carte ou histoire) Respect du calendrier vaccinal (doses non valides) VAR (carte) DTC-Hep B1 (carte) DTC-Hep B3 (carte) Accès au programme de vaccination BCG (carte ou histoire) DTC-Hep B1 (carte ou histoire) Non vacciné (carte ou histoire) Continuité du programme de vaccination Taux d’abandon BCG-VAR (carte ou histoire) Taux d’abandon DTCHepB1-VAR (carte ou histoire) Taux d’abandon BCG-DTCHepB3 (carte ou histoire) Taux d’abandon DTCHepB1-DTCHepB3 (carte ou histoire) Capacité à atteindre les moins d’1 an Enfant ayant reçu 1 dose valide de VAR avant 1 an Présence de cicatrice chez les vaccinés au BCG (carte ou histoire) Présence de cartes de vaccination Enfant ayant reçu au moins 1 vaccin avec 1 carte Intégration des vaccins sous utilisés Différence entre VAR et VAA (carte ou histoire) Proportion (n = 207) IC à 95% 25,1 29,0 49,8 [18,5 - 31,7] [21,7 - 36,3] [38,8 - 60,8] 12,6 08,2 11,6 74,0 80,2 12,1 [65,0 - 83,8] [72,8 - 87,6] [06,0 - 18,2] 18,2 24,1 14,9 21,1 82,0 50,2 97,3 [91,2 - 103,4] 07,1 La proportion d’enfants complètement et correctement vaccinés est de 29%. Cette proportion à un an est de 25,1%. Si on tient compte des doses brutes par carte ou l’histoire, la proportion d’enfants complètement vaccinés est de 49,8%. La proportion de doses non valides est d’environ 10% (DTC-Hep B1=8,2% ; DTC-Hep B3=11,6% ; VAR= 12,6%). L’accès au PEV ou taux d’utilisation du PEV mesuré par la couverture vaccinale brute du DTC-Hep B1 est de 80,2%. Ce taux passe à 74% si on utilise la couverture du BCG. Il est important de signaler 12,1% d’enfants n’ont jamais été vaccinés. Le taux d’abandon des vaccinations est d’environ 20% (BCG-VAR= 18,2% ; DTCHepB1-VAR= 24,1% ; DTCHepB1-DTCHepB3= 21,1%). La capacité du PEV à atteindre les enfants de moins d’un an est de 82%. Le taux de détention des supports de vaccination est de 97,3%. 31 La cicatrice de BCG est présente chez 50,2% des enfants. La technique vaccinale n’est correcte que chez la moitié des enfants vaccinés ou alors le BCG n’est pas assez réactogène. Il faut signaler que depuis 2003, le vaccin BCG d’Aventis est remplacé par celui du Serum Institute of India Ltd. 3.3.3. Raisons de non vaccination des enfants Les principales raisons évoquées par les mères des 109 enfants de 12 à 23 mois non vaccinés ou partiellement vaccinés (tableau X) sont surtout le manque d’information (36%) et le manque de motivation (32%). Les obstacles liés aux services de vaccination sont évoqués dans 21% des cas (24% des enfants partiellement vaccinés et 14% des enfants non vaccinés). Tableau X : Principales catégories de raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois selon leurs parents au cours de l’enquête de 2006 en CI (en %) Manque d’information Manque de motivation Obstacles Autres Non vaccinés (n = 29) 38 38 14 10 Partiellement vaccinés (n = 80) 35 30 24 11 Partiellement & non vaccinés (n = 109) 36 32 21 11 De façon plus spécifique, les raisons de non vaccination les plus fréquemment évoquées (tableau XI) sont l’ignorance de la nécessité de vacciner (20%), la négligence des parents (18%) et l’ignorance de la nécessité de revenir (11%). Quant aux obstacles liés aux services de vaccination, le coût élevé (8%) et la non disponibilité des vaccins (7%) sont les raisons les plus souvent citées. Tableau XI : Raisons spécifiques de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois selon leurs parents au cours de l’enquête de 2006 en CI (en %) Manque d’information Ignore la nécessité de la vaccination Ignore la nécessité de revenir Ignore le lieu et l’heure des séances A peur des réactions secondaires Idées erronées sur contre indications Enfant malade non amené Manque de motivation Reporté à une date ultérieure Ne fait pas confiance à la vaccination Négligence des parents Mère trop occupée Parents absents ou en voyage Obstacles Lieu de vaccination trop éloigné Vaccinateur absent ou a dit de revenir Vaccins non disponibles Enfant malade amené mais non vacciné Coût élevé Non vaccinés (n = 29) Partiellement vaccinés (n = 80) Partiellement & non vaccinés (n = 109) 35 03 - 15 15 01 01 01 01 20 11 01 02 01 01 03 03 28 03 04 15 05 06 04 01 18 04 06 03 10 03 03 10 03 08 03 02 07 02 08 32 3.4. Couverture vaccinale antitétanique des mères Sur les 217 mères d’enfants de 0 à 11 mois enquêtées, 2 sont exclues de l’analyse parce que leurs enfants sont en dehors de la cible. 3.4.1. Couverture vaccinale antitétanique des mères par dose Les couvertures antitétaniques valides sont de 75,8% pour VAT1, 59,5% pour VAT2 et 24,7% pour VAT3. La proportion des doses non valides étant faible les couvertures brutes par carte et par carte ou histoire sont similaires aux couvertures valides (tableau XII). Tableau XII : Couverture vaccinale antitétanique par dose en CI selon l’enquête de 2006 (n = 215) VAT 1 Couverture brute (Carte ou Histoire) 80,5 Couverture brute (Carte) 75,8 Couverture valide (Carte) 75,8 VAT 2 66,0 62,3 59,5 VAT 3 29,8 27,4 24,7 VAT 4 20,9 19,1 16,7 VAT 5 09,8 09,3 08,4 3.4.2. Indicateurs de performance du PEV chez les mères d’enfants Les indicateurs de performance du PEV chez les mères (tableau XIII) sont : • proportion de mères n’ayant reçu aucune dose de VAT= • proportion de mères avec au moins 2 doses de VAT = • proportion de mères protégées contre le tétanos = • proportion d’enfants protégés à la naissance contre le tétanos = • proportion de doses non valides de VAT2 et VAT3 ≈ • taux d’abandon entre VAT1 et VAT2 = • taux de détention de carte de vaccination = 19,5% 59,5% 42,3% 50,7% 03,0% 17,9% 91,6% Tableau XIII : Indicateurs de performance du PEV (en %) pour la vaccination antitétanique des mères d’enfants de moins d’1 an en CI selon l’enquête de 2006 (n = 215) Couverture vaccinale antitétanique Mères avec au moins deux doses de VAT Mères protégées contre le tétanos (carte) Enfants protégés à la naissance (carte) Respect du calendrier (doses non valides) Mères avec 1 dose non valide de VAT2 (carte) Mères avec 1 dose non valide de VAT3 (carte) Accès au programme de vaccination Mères ayant reçu 1 dose VAT1 (carte ou histoire) Mères non vaccinées par le VAT (carte ou histoire) Continuité du programme de vaccination Taux d’abandon VAT1-VAT2 (carte ou histoire) Taux d’abandon VAT2-VAT3 (carte ou histoire) Taux d’abandon VAT1-VAT3 (carte ou histoire) Présence de cartes de vaccination Mère ayant reçu au moins 1 VAT avec 1 carte Proportion IC à 95% 59,5 42,3 50,7 [33,8 - 50,9] [41,9 - 59,6] 2,8 2,3 80,5 19,5 [73,0 - 88,0] [12,0 - 27,0] 17,9 45,1 63,0 91,6 [84,6 - 98,6] 33 3.5. Comparaison des résultats à d’autres sources de données L’enquête de couverture vaccinale de 2001 a été réalisée comme celle de 2006 par sondage en grappes à 2 degrés de type OMS. L’enquête de 2001 a concerné 3 157 enfants de 12 à 23 mois (dont 1 398 non vaccinés ou partiellement vaccinés) et 3 204 mères d’enfants de 0 à 11 mois. La comparaison des résultats des deux enquêtes, permet de mesurer l’évolution des indicateurs de performance du PEV. 3.5.1. Comparaison de la couverture vaccinale infantile entre 2001 et 2006 En considérant les données brutes (tableau XIV) et les données valides (tableau XV), le constat est que, quel que soit l’antigène, les couvertures vaccinales ont diminué d’environ 10 points. Tableau XIV : Comparaison des couvertures vaccinales brutes par antigène entre 2001 et 2006 (en %) Couverture brute (Carte ou Histoire) 2001 (n= 3157) 87 2006 (n= 207) 74,4 Polio 1 87 Polio 2 p Couverture brute (Carte) 0,000000 2001 (n= 3157) 81 2006 (n= 207) 71,5 0,0008 81,2 0,01 82 72,5 0,0006 80 73,4 0,02 75 66,2 0,004 Polio 3 70 62,8 0,02 66 58,0 0,01 DTC-Hep B 1 87 80,2 0,005 82 72,5 0,0006 DTC-Hep B 2 80 73,0 0,01 75 67,2 0,01 DTC-Hep B 3 70 63,3 0,04 66 58,9 0,03 VAR 69 60,9 0,01 66 55,6 0,002 VAA 63 56,5 0,06 61 52,2 0,01 BCG p Tableau XV : Comparaison des couvertures vaccinales valides par antigène entre 2001 et 2006 (en %) Couverture valide (Carte) 2001 (n= 3157) 81 2006 (n= 207) 71,5 0,000000 2001 (n= 3157) 81 2006 (n= 207) 65,2 0,0008 Polio 1 77 64,3 0,01 75 63,8 0,0006 Polio 2 67 54,6 0,02 64 53,1 0,004 Polio 3 57 46,4 0,02 54 44,0 0,01 DTC-Hep B 1 77 64,3 0,005 75 63,8 0,0006 DTC-Hep B 2 67 56,0 0,01 64 54,1 0,01 DTC-Hep B 3 57 47,3 0,04 54 44,9 0,03 VAR 55 43,0 0,01 43 35,3 0,002 VAA 60 52,2 0,06 48 43,5 0,01 BCG p Couverture valide à 1 an (Carte) p 34 3.5.2. Comparaison des indicateurs du PEV chez les enfants entre 2001 et 2006 Selon les données du tableau XVI, entre les revues de 2001 et 2006 : • les proportions d’enfants complètement vaccinés ont diminué de 10 points pour les doses valides (39% vs 29%, p= 4.10-3) et les doses brutes (58% vs 49,8%, p= 2.10-2) • la couverture vaccinale à 1 an n’a pas changé • les proportions de doses non valides de VAR et de DTC1 n’ont pas changé • la proportion de doses non valides de DTC3 a augmenté (3% vs 11,6%, p= 10-7) • l’accès au PEV a diminué pour BCG (87% vs 74%, p= 10-7) et DTC1 (87% vs 80,2%, p= 5.10-3) • la proportion d’enfants non vaccinés n’a pas changé • les taux d’abandon BCG-VAR (26% vs 18,2%, p= 10-2) et BCG-DTC3 (24% vs 14,9%, p= 2.10-3) ont diminué • les taux d’abandon DTC1-VAR et DTC1-DTC3 n’ont pas changé • la capacité à atteindre les enfants de moins d’un an a augmenté (76% vs 82%, p= 4.10-2) • la proportion d’enfants vaccinés ayant une cicatrice de BCG a diminué (84% vs 50,2%, p= 10-7) • la proportion d’enfants ayant reçu au moins un vaccin et ayant sa carte n’a pas changé • la différence entre les couvertures de VAR et VAA n’a pas changé. Tableau XVI : Comparaison des indicateurs du PEV chez les enfants entre 2001 et 2006 (en %) Couverture du programme (couverture vaccinale) Complètement vacciné à 1 an (dose valide) Complètement vacciné (dose valide) Complètement vacciné (carte ou histoire) Respect du calendrier vaccinal (doses non valides) VAR (carte) DTC1 (carte) DTC3 (carte) Accès au programme de vaccination BCG (carte ou histoire) DTC1 (carte ou histoire) Non vacciné (carte ou histoire) Continuité du programme de vaccination Taux d’abandon BCG-VAR (carte ou histoire) Taux d’abandon DTC1-VAR (carte ou histoire) Taux d’abandon BCG-DTC3 (carte ou histoire) Taux d’abandon DTC1-DTC3 (carte ou histoire) Capacité à atteindre les moins d’1 an Enfant ayant reçu 1 dose valide de VAR avant 1 an Présence de cicatrice chez les vaccinés au BCG (carte ou histoire) Présence de cartes de vaccination Enfant ayant reçu au moins 1 vaccin avec 1 carte Intégration des vaccins sous utilisés Différence entre VAR et VAA (carte ou histoire) 2001 (n= 3157) 2006 (n= 207) p 31 39 58 25,1 29,0 49,8 NS 0,004 0,02 16 08 03 12,6 08,2 11,6 NS NS 0,0000001 87 87 13 74,0 80,2 12,1 0,0000001 0,005 NS 26 26 24 21 18,2 24,1 14,9 21,1 0,01 NS 0,002 NS 76 82,0 0,04 84 50,2 0,0000001 98 97,3 NS 09 07,1 NS 35 3.5.3. Comparaison des raisons de non vaccination des enfants entre 2001 et 2006 Entre 2001 et 2006 et selon les données du tableau XVII, les raisons de non vaccination par : • manque d’information sont plus fréquentes (18% versus 35%, p= 10-5) • manque de motivation et obstacles liés aux services de vaccination n’ont pas changé. Tableau XVII : Comparaison des principales catégories de raisons de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois entre 2001 et 2006 en CI (en %) Manque d’information Manque de motivation Obstacles Autres 2001 (n = 1398) 18 39 24 19 2006 (n = 109) 35 32 22 11 p 0,00001 NS NS 0,03 Plus spécifiquement entre 2001 et 2006 (tableau XVIII) : • pour le manque d’information les fréquences de l’ignorance de la nécessité de la vaccination (5% versus 20%, p= 10-6) et de revenir pour les autres vaccins (7% versus 11%, p= 7.10-3) ont augmenté les fréquences des autres éléments du manque d’information n’ont pas changé • pour le manque de motivation les fréquences des différents éléments n’ont pas changé • pour les obstacles liés aux services de vaccination la fréquence de l’éloignement du lieu de vaccination a diminué (12% versus 3%, p= 3.10-3) la fréquence de coût élevé a augmenté (1% versus 8%, p= 10-7) les fréquence des autres éléments n’ont pas changé Tableau XVIII : Comparaison des raisons spécifiques de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois entre 2001 et 2006 en CI (en %) 2001 (n = 1398) 2006 (n = 109) p Manque d’information Ignore la nécessité de la vaccination Ignore la nécessité de revenir Ignore le lieu et l’heure des séances A peur des réactions secondaires Idées erronées sur contre indications Enfant malade non amené 07 05 04 02 01 03 20 11 01 02 01 01 0,000001 0,007 NS NS NS NS Manque de motivation Reporté à une date ultérieure Ne fait pas confiance à la vaccination Négligence des parents Mère trop occupée Parents absents ou en voyage 02 20 07 10 04 01 18 04 06 NS NS NS NS NS Obstacles Lieu de vaccination trop éloigné Vaccinateur absent ou a dit de revenir Vaccins non disponibles Enfant malade amené mais non vacciné Coût élevé 12 04 04 01 01 03 02 07 02 08 0,003 NS NS NS 0,0000001 36 3.5.4. Comparaison des couvertures vaccinales antitétaniques entre 2001 et 2006 En considérant les données brutes et les données valides (tableau XIX), le constat est que, pour VAT1 et VAT2 les couvertures vaccinales ont diminué d’environ 10 points. Les couvertures brutes de VAT3 et VAT5 sont plus faibles en 2006 qu’en 2001. Pour les couvertures valides de VAT3, VAT4 et VAT5 aucune différence n’est observée. Tableau XIX : Comparaison de la couverture vaccinale antitétanique des mères entre 2001 et 2006 en CI (en %) Couverture brute (Carte ou Histoire) Couverture valide (Carte) 2006 p 2006 p 2001 2001 (n= 3204) (n = 215) (n= 3204) (n = 215) VAT 1 91 80,5 0,000000 82 75,8 0,02 VAT 2 80 66,0 0,000001 70 59,5 0,001 VAT 3 37 29,8 0,03 29 24,7 NS VAT 4 25 20,9 NS 18 16,7 NS VAT 5 15 09,8 0,03 10 08,4 NS 3.5.5. Comparaison des indicateurs du PEV chez les mères entre 2001 et 2006 La comparaison des indicateurs du PEV pour la vaccination antitétanique des mères entre 2001 et 2006 sont présentées dans le tableau XX. Tableau XX : Comparaison des indicateurs du PEV pour la vaccination antitétanique des mères entre 2001 et 2006 en CI (en %) 2001 (n = 3204) 2006 (n = 215) p Couverture vaccinale antitétanique Mères ayant reçu au moins VAT2 valide (carte) Mères protégées contre le tétanos (carte) Enfants protégés à la naissance (carte) Respect du calendrier (doses non valides) Mères avec 1 dose non valide de VAT2 (carte) Mères avec 1 dose non valide de VAT3 (carte) 70 70 57 59,5 59,5 50,7 0,001 0,000000 NS 3,1 2,9 2,8 2,3 NS NS Accès au programme de vaccination Mères ayant reçu 1 dose VAT1 (carte ou histoire) Mères non vaccinées par le VAT (carte ou histoire) 91 10 80,5 19,5 0,000000 0,00001 12 48 60 17,9 45,1 63,0 0,01 NS NS 89 91,6 NS Continuité du programme de vaccination Taux d’abandon VAT1-VAT2 (carte ou histoire) Taux d’abandon VAT2-VAT3 (carte ou histoire) Taux d’abandon VAT1-VAT3 (carte ou histoire) Présence de cartes de vaccination Enfant ayant reçu au moins 1 VAT avec 1 carte 37 Selon les données du tableau XXI, entre les revues de 2001 et 2006 : • la proportion de mères ayant reçu au moins VAT2 valide a diminué (70% vs 59,5%, p= 10-3) • la proportion de mères protégées contre le tétanos a diminué (70% vs 42,3%, p= 10-7) • la proportion d’enfants protégés à la naissance contre le tétanos n’a pas changé • les proportions de doses non valides de VAT2 et VAT3 n’ont pas changé • l’accès au PEV a diminué pour VAT1 (91% vs 80,5%, p= 10-7) • la proportion de mères non vaccinées contre le tétanos a augmenté (10% vs 19,5%, p= 10-5) • le taux d’abandon VAT1-VAT2 a augmenté (12% vs 17,9%, p= 10-2) • les taux d’abandon VAT2-VAT3 et VAT1-VAT3 n’ont pas changé • la proportion de mères ayant reçu VAT1 et ayant sa carte n’a pas changé 3.5.6. Comparaison des résultats de l’enquête aux données de routine L’enquête de couverture vaccinale a concerné les enfants de 12 à 23 mois c’est-à-dire nés entre le 1er août 2004 et le 1er août 2005. Leurs couvertures vaccinales sont estimées à 10% près. La cible du PEV étant les enfants de 0 à 11 mois révolus, les vaccinations des enfants nés entre le 1er août 2004 et le 1er août 2005 figurent dans les rapports de vaccination de routine de la période correspondante. Or les statistiques du PEV sont présentées par année civile. Afin de faciliter la comparaison des données de l’enquête aux données de routine, nous faisons l’hypothèse que la situation du PEV entre août 2004 et décembre 2004 est similaire à celle du PEV entre août 2005 et décembre 2005. Ainsi nous pourrons comparer les résultats de l’enquête à ceux des données de routine de l’année 2005. Les couvertures vaccinales brutes par carte de l’enquête concordent avec celles obtenues par la méthode administrative de routine quel que soit l’antigène (tableau XXII). Tableau XXII : Comparaison des couvertures vaccinales par antigène de l’enquête de 2006 à celles des données de routine de 2005 en CI (en %) Couverture par enquête sur carte (n= 207) 71,5% ± 10 Couverture par données de routine (n= 761 867) 61,0 Polio 1 72,5% ± 10 71,0 Polio 2 66,2% ± 10 60,0 Polio 3 58,0% ± 10 56,0 DTC-Hep B 1 72,5% ± 10 71,0 DTC-Hep B 2 67,2% ± 10 60,0 DTC-Hep B 3 58,9% ± 10 56,0 VAR 55,6% ± 10 50,0 VAA 52,2% ± 10 52,0 BCG Il en est de même pour la couverture VAT2 et plus des mères d’enfants (59,5% ± 10 vs 70%). Les taux d’abandon obtenus lors de l’enquête concordent avec ceux de la méthode administrative de routine ; BCG-VAR (18,2% vs 14%) et DTCHepB1-DTCHepB3 (21,1% vs 22%). 38 3.6. Conclusions et recommandations sur la couverture vaccinale 3.6.1. Conclusions sur la couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois Selon les résultats de l’enquête chez les enfants de 12 à 23 mois, les indicateurs de performance du PEV ne sont pas satisfaisants et les objectifs du PEV ivoirien ne sont pas atteints. En effet : • 71% des enfants ne sont pas complètement et correctement vaccinés • 12% d’enfants n’ont jamais été vaccinés • 10% des doses de DTCHepB1, DTCHepB3 et VAR administrées ne sont pas valides • 20% de taux d’abandon sont observés entre BCG et VAR et entre DTCHepB1 et DTCHepB3 • 50% des enfants vaccinés par le BCG n’ont pas la cicatrice vaccinale. Les principales raisons de non vaccination des enfants sont dues à l’insuffisance de la qualité des services notamment le manque d’information (36%) et les obstacles liés aux services (21%). Par rapport aux résultats de l’enquête de 2001, la plupart des indicateurs de performance du PEV a connu une évolution défavorable notamment : • la proportion d’enfants complètement et correctement vaccinés • la proportion de doses non valides de DTCHepB3 • la proportion d’enfants vaccinés par le BCG ou le DTCHepB1 • la proportion d’enfants vaccinés par le BCG et présentant la cicatrice vaccinale. Les résultats de l’enquête de 2006 concordent avec les données de routine notamment en ce qui concerne les couvertures vaccinales brutes par antigène et les taux d’abandon BCG-VAR et DTCHepB1-DTCHepB3. 3.6.2. Conclusions sur la couverture vaccinale antitétanique des mères Selon les résultats de l’enquête chez les mères d’enfants de 0 à 11 mois, les indicateurs de performance du PEV ne sont pas satisfaisants et les objectifs du PEV ivoirien ne sont pas atteints. En effet : • 20% des mères n’ont reçu aucune dose de VAT • 40% des mères ne sont pas protégées contre le tétanos • 49% des enfants ne sont pas protégés contre le tétanos à la naissance • 18% de taux d’abandon est observé entre VAT1 et VAT2. Par rapport aux résultats de l’enquête de 2001, la plupart des indicateurs de performance du PEV a connu une évolution défavorable notamment : • la proportion de mères ayant reçu au moins VAT2 • la proportion de mères protégées contre le tétanos • la proportion de mères ayant reçu VAT1 • la proportion de mères jamais vaccinées contre le tétanos • le taux d’abandon VAT1-VAT2. 3.6.3. Recommandations pour la couverture vaccinale Compte tenu des conclusions qui précèdent, nous suggérons les recommandations suivantes pour accroître la couverture vaccinale : • Améliorer la compétence de tous les agents vaccinateurs par la formation ou le recyclage et la supervision, en mettant l’accent sur le respect du calendrier vaccinal et la réduction des taux d’abandon et des occasions manquées 39 • Mettre en œuvre ou renforcer les composantes de l’approche « Atteindre Chaque District » sur toute l’étendue du territoire national • Mettre en œuvre un véritable programme de communication de proximité et de mobilisation sociale en faveur du PEV sur toute l’étendue du territoire national • Prendre les dispositions administratives et réglementaires pour assurer la gratuité effective des prestations de vaccination chez les enfants de 0 à 11 mois et les femmes enceintes. • Réaliser une étude pour expliquer la faible proportion de cicatrice de BCG observée dans l’enquête (mauvaise technique vaccinale ou vaccin moins réactogène). 40 4. GESTION OPERATIONNELLE ET LOGISTIQUE DU PEV 41 4.1. Introduction pour la gestion opérationnelle et logistique du PEV Les éléments de la gestion opérationnelle et logistique du PEV sont essentiels pour l’élaboration du PPAC et les requêtes que la Côte d’Ivoire souhaite soumettre à GAVI en 2006 à savoir la fourniture de vaccins contre la fièvre jaune, la sécurité des injections, l’introduction du vaccin contre Haemophilus Influenzae b et le renforcement du système de santé. Il s’agit pour le volet gestion opérationnelle et logistique de la revue, de déterminer l’accessibilité au PEV, la qualité des prestations de service de vaccination et la qualité de la logistique du PEV. Les résultats attendus en matière de gestion opérationnelle et logistique du PEV portent sur : • la planification, la coordination des activités et la prestation des services de vaccination • la qualification, la formation en PEV et la compétence des vaccinateurs • la supervision et le monitorage des activités de vaccination • la surveillance des maladies-cibles du PEV • la gestion des vaccins, de la chaîne du froid et du parc auto moto du PEV • la sécurité vaccinale (conservation des vaccins, sécurité des injections et gestion des déchets) 4.2. Méthodes pour la gestion opérationnelle et logistique du PEV 4.2.1. Populations cibles et échantillonnage Les cibles du volet gestion et logistique du PEV sont au niveau central : la DC PEV, la direction de l’INHP, la pharmacie de santé publique (PSP), la direction de la pharmacie et du médicament (DPM), l’UNICEF et l’OMS. Aux niveaux intermédiaire et périphérique il s’agit des antennes régionales de l’INHP, des DDS et des centres de vaccination. L’échantillonnage est de type raisonné au niveau central. A la périphérie, 20% des 79 DDS sont tirés au sort. Dans ces DDS sélectionnées, 15% des 287 centres de vaccination sont tirés au sort. 4.2.2. Collecte et analyse des données Avant la collecte des données, les enquêteurs et les superviseurs ont été formés à l’Institut National de Santé Publique (Abidjan), du 26 au 28 juillet 2006. La formation a permis aux enquêteurs et aux superviseurs de se familiariser avec les techniques de recueil des données et a comporté une préenquête réalisée le 28 juillet 2006 à Abidjan. Les informations sur la gestion opérationnelle et logistique du PEV ont été collectées par : • l’interview directe structurée pour les aspects opérationnels et les CAP des vaccinateurs • l’observation non participative des causeries éducatives et des séances vaccinations • l’inventaire des équipements et matériels de vaccination. Les outils de collecte des données sont les suivants : un guide d’entretien approfondi pour les cibles du niveau central, un questionnaire pour les centres de vaccination et un questionnaire pour les districts et antennes régionales de l’INHP. La collecte des données qui a eu lieu du 02 au 12 août 2006 (10 jours), a été réalisée par : • 5 équipes de 2 personnes, déployées aux niveaux intermédiaire et périphérique. Chaque équipe est encadrée par 1 superviseur • 1 consultant international au niveau central Les données ont été saisies et analysées avec les logiciels Epi Data 3.1 et Epi Info 6.04d fr. 42 4.3. Résultats et recommandations sur la gestion opérationnelle du PEV Dans ce chapitre sont abordés les constats et les recommandations en matière de gestion opérationnelle du PEV dans les domaines suivants : • Planification, coordination et prestation des activités de vaccination • Qualification, formation et compétence du personnel vaccinateur • Monitorage et supervision des activités de vaccination • Surveillance des maladies-cibles du PEV 4.3.1. Résultats sur la planification et la coordination des activités de vaccination Des plans d’action intégrant le PEV sont disponibles dans 85% des 20 districts visités et des plans d’actions spécifiques PEV dans 60% des districts. La majorité des districts (95%) dispose d’une carte sanitaire. Pour le PEV de routine, un district sur 47 (2%) bénéficie de l’appui de partenaire et ONG. Cet appui est essentiellement une contribution financière. Pour les journées nationales de vaccination (JNV Polio) contre la poliomyélite, les ONG et partenaires apportent une contribution aux districts sous forme de don de matériels (55% des districts), de ressources humaines (50% des districts) et de ressources financières (25% des districts). Un comité de gestion santé (COGES) existe dans 55% des 47 centres vaccinateurs. Depuis le début de l’année 2006, la moitié des COGES n’a jamais tenu de réunion; 31% ont tenu une à deux réunions et 19% ont tenu six à huit réunions. Par ailleurs, 73% des COGES fonctionnels n’ont jamais évoqué le thème de la vaccination au cours de leurs réunions. Pour le PEV de routine, la participation communautaire a été sous forme de don en nature (2% des centres), de ressources humaines (15% des centres) et de ressources financières (4% des centres). Pour les JNV Polio, la participation communautaire est sous forme de don en nature (6% des centres), de ressources humaines (34%) et de ressources financières (4%). Les effectifs des populations cibles du PEV sont connus par les responsables des centres ou leurs remplaçants dans les proportions suivantes : • enfants de 0 à 11 mois = 79% • enfants de 0 à 5 ans = 53% • femmes enceintes = 79 % • femmes de 15 à 49 ans = 55% Les fiches techniques relatives au PEV sont disponibles dans les centres vaccinateurs dans les proportions suivantes : • pratiques de la vaccination = 38% • surveillances des maladies = 53% • sécurité des vaccinations = 55% • gestion de déchets = 40% • maintenance de la chaîne du froid = 17% • IEC = 19% Un centre vaccinateur (2%) n’utilise aucun support pour enregistrer les vaccinations effectuées. Pour les 46 autres centres vaccinateurs, les supports utilisés sont : • carte/carnet de vaccination = 40% • registre = 94% • cahier/fiche pointage = 82% En conclusion, les principaux constats dans le domaine de la planification et de la coordination des activités de vaccination au niveau opérationnel sont : 43 • • • • • • • • la planification des activités du PEV est faite dans la majorité (85%) des districts les activités du PEV sont intégrées dans les plans d’action annuels du district certains éléments de base pour une planification ne sont pas pris en compte notamment les objectifs de couverture vaccinale, qui ne sont pas fixés dans 32% des centres vaccinateurs près de la moitié (45%) des centres vaccinateurs n’a pas de COGES l’appui des partenaires locaux dans le PEV de routine est faible les fiches techniques sur le PEV sont insuffisamment diffusées au niveau périphérique, la majorité des agents (98%) utilise un ou plusieurs supports pour enregistrer les vaccinations effectuées 21% des responsables des centres ne connaissent pas leurs populations cible pour le PEV de routine (enfants de 0 à 11 mois et femmes enceintes) 4.3.2. Résultats sur la prestation des services de vaccination Dans 70% des 20 districts visités, il existe des équipes qui font la stratégie mobile. En 2006, 80% des districts n’ont réalisé aucune sortie de vaccination en stratégie mobile. Les principales raisons pour lesquelles la stratégie mobile n’a pas été exécutée sont les suivantes : • manque de moyen de transport = 63% • manque de carburant = 25 % • manque de personnel = 13% • manque de moyen financier = 13% • activité non planifiée = 12% Pour la stratégie fixe, la fréquence des séances de vaccination organisées par les centres est : • 5 séances par semaine (20 séance par mois) = 11% des centres • ≥ 1 séance par semaine (4 à 12 séances par mois) = 62% des centres • 1 séance par semaine (20 séance par mois) = 49% des centres • < 1 séance par semaine (1 à 3 séances par mois) = 19% des centres • 0 séance par semaine (pas de vaccination fixe) = 2% des centres Pour la stratégie avancée, la fréquence des sorties de vaccination organisées par les centres est : • 4 à 12 séances par mois = 19% des centres • 1 à 3 séances par mois = 40% des centres • 0 séance par mois (pas de stratégie avancée) = 21% des centres Tous les antigènes sont administrés durant les séances de vaccination en stratégie fixe par 62% des centres vaccinateurs et en stratégie avancée par 43% des centres. Les principales raisons pour lesquelles tous les antigènes ne sont pas administrés lors d’une séance de vaccination sont : • le souci de réduire les pertes de vaccin = 50% • la rupture du stock de vaccin = 30% • la non maîtrise de la technique vaccinale du BCG = 10% • le manque de temps (évoqué par un CHR) = 5% • aucune raison = 5% Les activités de vaccination en stratégie fixe ont été interrompues au cours des 6 mois précédant l’enquête dans 26% des centres vaccinateurs pour les raisons suivantes : • le manque de gaz = 17% • la rupture de stock de vaccin = 33% • le manque de matériel d’injection = 8% • la panne de réfrigérateur = 25% • la coupure d’électricité = 8% • le manque de personnel = 25% 44 Les activités de vaccination en stratégie avancée ont été interrompues au cours des 6 mois ayant précédé l’enquête dans 45% des centres vaccinateurs pour les principales raisons suivantes : • • • • • le manque de moyen de transport le manque de carburant la rupture de stock de vaccin le manque de personnel autres raisons = 57% = 29% = 14% = 38% = 29% Pour l’application de la politique du flacon entamé, 81% des centres vaccinateurs déclarent réutiliser pendant plusieurs jours des flacons entamés de vaccins. Les antigènes pour lesquels cette politique est appliquée sont les suivants : • DTC-HepB = 97% des centres • VPO = 84% des centres • VAT = 92% des centres • VAR = 3% des centres Si pour le BCG et le VAA la politique du flacon entamé est bien appliquée, ce n’est pas le cas pour le DTC-HepB, le VPO, le VAT et le VAR. Les principales conclusions en matière de prestation des services de vaccination au niveau opérationnel sont les suivantes : • l’offre des services de vaccination est insuffisante pour toutes les stratégies car : 30% des districts ne disposent pas d’équipe mobile de vaccination la stratégie mobile de vaccination n’a été effectuée que dans 20% des districts en 2006 la vaccination en stratégie fixe a été interrompue dans 26% des centres durant les 6 mois précédant l’enquête et dans 45% des centres en ce qui concerne la stratégie avancée tous les antigènes ne sont pas administrés lors des séances de vaccination dans 38% des centres pour la stratégie fixe et dans 57% des centres pour la stratégie avancée • la politique du flacon entamé est encore mal appliquée dans certains centres vaccinateurs • les principales raisons d’interruption ou de non réalisation des vaccinations sont : le manque de moyen de transport (63%) et de carburant (25%) pour la stratégie mobile la rupture de stock de vaccin (33%), la panne de réfrigérateur (25%) et le manque de personnel (25%) pour la stratégie fixe le manque de moyen de transport (57%), le manque de personnel (38%) et le manque de carburant (29%) pour la stratégie avancée • les principales raisons évoquées pour la non administration de tous les antigènes lors des vaccinations sont la réduction des taux de perte (50%) et la rupture des vaccins (30%). 4.3.3. Résultats sur la qualification du personnel impliqué dans la vaccination La qualification professionnelle du personnel vaccinateur est présentée dans le tableau XXIII Sur les 542 agents de santé des 47 centres vaccinateurs, 34% sont impliqués dans les activités de vaccination. Cette proportion est de 65% pour les 246 agents de santé des 20 districts sanitaires visités. Sur les 186 vaccinateurs des centres de vaccination, 31% sont du personnel qualifié, 37% sont des filles ou garçons de salle et 10% des aides soignants (es). Au niveau des districts, sur les 160 vaccinateurs, 48% sont du personnel qualifié et 21% sont des filles ou garçons de salle. 45 Tableau XXIII : Proportion du personnel de santé impliqué dans les activités de vaccination par catégorie professionnelle 47 Centres vaccinateurs 20 Districts sanitaires Effectif agents 43 Proportion vaccinateurs 16% Effectif agents 19 Proportion vaccinateurs 95% Sage femme 65 38% 5 100% Infirmier (ère) 96 26% 63 86% Technicien Assainissement 4 25% 18 28% Accoucheuse traditionnelle 59 41% 0 - Aide soignant (e) 65 29% 4 75% Assistant (e) social (e) 26 42% 5 80% Fille / garçon de salle 128 54% 57 60% Manœuvre 39 10% 18 11% Chauffeur 17 6% 23 87% Autre 0 - 34 44% Total 542 34% 246 65% Médecin Les responsables des 47 centres vaccinateurs sont du personnel qualifié (infirmier, sage femme, médecin) dans 89% des cas et des filles ou garçons de salle dans 11% des cas. 4.3.4. Résultats sur la formation en PEV du personnel impliqué dans la vaccination Sur les 47 vaccinateurs responsables des centres interrogés à l’aide du questionnaire « Agent vaccinateur », 47% sont infirmiers, 19% sages femmes, 17% filles ou garçons de salle, 15% aides soignants et 2% des assistants sociaux. Environ 75% de ces vaccinateurs responsables des centres ont reçu une formation formelle en PEV, dont la plus récente date de moins d’un an et la plus ancienne de 8 ans. Les vaccinateurs formés le sont dans tous les domaines clés du PEV à l’exception du monitorage des activités du PEV (40% formés), de la surveillance des maladies-cibles et des MAPI (75% formés). Parmi les agents formés en PEV dans les districts, 85% disposaient de l’outil de formation dans les domaines concernés. 46 Tableau XXIV : Formation en PEV des vaccinateurs des centres et des districts en Côte d’Ivoire Formation formelle en PEV Formés Non formés Années depuis dernière formation PEV Non formés < 1 an 1 - 4 ans > 4 ans Domaines de la formation PEV Gestion de vaccins et matériels Conservation et manipulation vaccins Logistique et entretien chaîne du froid Surveillance des maladies-cibles Sécurité des injections MAPI IEC et mobilisation sociale Monitorage du PEV Techniques de vaccination Gestion des déchets Vaccinateurs des centres (n = 47) Vaccinateurs des districts (n = 20) 75% 25% 100% - 25% 21% 43% 11% 60% 30% 10% 68% 72% 68% 68% 72% 72% 60% 34% 72% 77% 100% 95% 90% 75% 85% 75% 85% 40% 85% 4.3.5. Résultats sur la connaissance en PEV des responsables des centres vaccinateurs Les éléments clés pour la gestion des activités de vaccination ne sont pas connus par tous les 47 responsables des centres de vaccination (Tableau XXV). En effet : • 11% n’ont pas cité les enfants de 0 à 11 mois et 17% n’ont pas cité les femmes enceintes • 32% ne connaissent pas le mode de calcul de la couverture vaccinale administrative et 21% celui de l’estimation des besoins en vaccins • 30% font l’estimation des besoins en vaccins sur la base de la consommation antérieure • 6% ne connaissent pas le calendrier vaccinal de tous les antigènes infantiles • 53% n’ont pas pu citer toutes les maladies cibles du PEV • 40% n’ont pas pu citer toutes les maladies du PEV à déclaration obligatoire Les vaccins du PEV ne sont pas bien connus par tous les 47 responsables des centres de vaccination (Tableau XXVI) car : • 13% des vaccinateurs ignorent que le BCG est un vaccin lyophilisé ; 2% pour le VAR • 19% ignorent que le VPO est réutilisable ; cette proportion est de 5% pour le DTC-HepB et 6% pour le VAT • 11% ignorent que le DTC-HepB est sensible à la congélation et 13% l’ignorent pour le VAT • 11% à 34% (selon les antigènes), ignorent que les vaccins sont altérés par la chaleur • 57% ignorent que le BCG est sensible à la lumière et 47% l’ignorent pour le VAR • 6% à 15% (selon les antigènes) ignorent que la péremption peut altérer l’efficacité des vaccins. 47 Tableau XXV : Connaissance en PEV des responsables des 47 centres de vaccination Proportion en % Populations cibles du PEV citées Enfant de 0 à 11 mois Femmes enceintes Femmes de 15 à 49 ans Modes de calcul connus Couverture administrative Besoins en vaccins Modes d’estimation des besoins Consommation antérieure Population cible Calendrier vaccinal infantile connu BCG DTC-HepB, VPO, VAA VAR Connu pour tous les antigènes infantiles Calendrier vaccinal antitétanique connu Intervalle VAT1 - VAT2 Intervalle VAT2 - VAT3 Maladies cibles du PEV citées Tuberculose Diphtérie Coqueluche Tétanos, Rougeole, Fièvre jaune Poliomyélite Hépatite B 8 maladies citées Maladies à Déclaration Obligatoire citées Tétanos néonatal Poliomyélite Rougeole Fièvre jaune 4 maladies citées 89 83 47 68 79 30 70 98 96 100 94 98 83 83 89 87 100 96 72 47 68 85 92 87 60 48 Tableau XXVI : Connaissance des vaccins par les responsables des 47 centres de vaccination Proportion en % Vaccins lyophilisés BCG VAR VAA Vaccins entamés réutilisables VPO DTC-HepB VAT Vaccins altérés par la congélation DTC-Hep B VAT Vaccins altérés par la chaleur BCG VPO DTC-HepB VAR VAT VAA Vaccins altérés par la lumière BCG VAR Vaccins altérés par la péremption BCG VPO DTC-HepB VAR VAT 87 98 100 81 95 94 89 87 89 81 66 89 66 75 43 53 89 87 85 94 87 Au vu de ces résultats nous pouvons conclure ce qui suit : • le niveau de connaissance des responsables des centres de vaccination ou leurs remplaçants en matière de PEV est insuffisant pour garantir une prestation optimale et assurer une vaccination sûre et efficace. • la mauvaise connaissance des conditions de conservation des vaccins et la méconnaissance de la politique du flacon entamé sont autant d’éléments qui augmentent les pertes en vaccin. Ceci a un impact négatif sur la qualité et donc sur l’efficacité du vaccin. • les insuffisances dans l’estimation des besoins en vaccins et la gestion des stocks sont sources de rupture de stocks de vaccins ou de sur-stockage dans les centres de santé. • la méconnaissance des maladies sous surveillance ne garantit pas les performances de leur surveillance. 49 4.3.6. Résultats sur la supervision des activités de vaccination des centres La supervision des activités de vaccination dans les 47 centres est insuffisante car en 2006 : • 36% des centres n’ont pas été supervisés • 57% des centres ont reçu 1 à 4 supervisions • 2 % des centres ont reçu plus de 5 supervisions • 4% des centres sont incapables de dire le nombre de supervisions reçues. Les délais écoulés depuis la dernière supervision des centres de vaccination varie de moins d’un mois à 15 mois avec la répartition suivante : • < 1mois = 30% • 1-3 mois = 27% • ≥ 4 mois = 32% • ne sait pas = 11% La dernière supervision reçue dans les 47 centres de vaccination a porté sur : • la gestion des stocks des seringues = 57% • la gestion des stocks des vaccins = 78% • les conditions de stockage des vaccins = 78% • le fonctionnement des réfrigérateurs = 80% • le fonctionnement des moyens de transport = 22% • le déroulement d’une séance de vaccination = 30% La rétro information de ces supervisions a été faite dans 57% des cas. Elle était sous forme de : • rétro information orale immédiate = 85% • rétro information écrite (rapport de supervision) = 39% • note dans le cahier ou registre = 12% • rétro information lors d’une réunion = 0% Pour le suivi des recommandations issues des supervisions, les outils utilisés par les districts sont : • registre ou cahier = 30% • fiche de supervision = 50% • autres = 20% La supervision des activités du PEV dans les centres de vaccination est assurée par : • les coordonnateurs PEV du district = 54% • les membres de l’équipe cadre du district = 48% • le médecin chef de district = 52% • le médecin chef du centre de santé urbain = 4% Dans 80% des districts, les superviseurs des activités de vaccination sont formés en technique de supervision et dans 70% des districts visités, il existe un guide de supervision. Un calendrier de supervision des activités de vaccination des centres de santé existe dans 65% des districts. Mais ce calendrier n’a été complètement exécuté que dans 31% des 13 districts qui ont une planification des supervisions. Les raisons évoquées par les 9 districts qui n’ont pas exécuté complètement leur calendrier de supervision : • le manque de carburant = 5 districts sur 9 • le manque de moyen de transport = 5 districts sur 9 • le manque de superviseur = 5 districts sur 9 • le manque d’argent pour la collation des superviseurs = 3 districts sur 9 50 4.3.7. Résultats sur la supervision des activités de vaccination dans les districts La supervision des activités de vaccination des 20 districts est insuffisante car en 2006 : • 65% des districts n’ont pas été supervisés • 20% des districts ont reçu 1 à 4 supervisions • 5% des districts ont reçu plus de 5 supervisions • 10% des districts sont incapables de dire le nombre de supervisions reçues. Les délais écoulés depuis la dernière supervision reçue par les districts varie de 0 à 12 mois avec la répartition suivante : • < 1 mois = 25% • 1-3 mois = 15% • ≥ 4 mois = 5% • ne sait pas = 55% La dernière supervision reçue dans les 20 districts a porté sur : • la gestion des stocks des seringues = 35% • la gestion des stocks des vaccins = 35% • les conditions de stockage des vaccins = 35% • le fonctionnement des réfrigérateurs = 35% • le fonctionnement des moyens de transport = 30% • le déroulement d’une séance de vaccination = 25% • le rapport d’activités PEV = 35% La rétro information des dernières supervisions a été faite pour 30% des districts. Dans les 6 districts où il y a eu une rétro information, celle-ci était sous forme de : • rétro information orale immédiate = 83% • rétro information écrite (rapport de supervision) = 33% • rétro information lors d’une réunion = 17% • note dans le cahier ou registre = 0% Les supervisions des activités PEV des districts, réalisées en 2006 ont été assurées par : • la direction régionale de la santé = 25% • les partenaires du PEV = 25% • la direction de coordination du PEV = 10% • l’Institut National d’Hygiène Publique = 0% 4.3.8. Résultats sur le monitorage des activités du PEV Les outils pour le monitorage des activités du PEV sont disponibles dans la majorité des centres. Un seul centre de vaccination ne dispose d’aucun support pour l’enregistrement des activités de vaccination. La disponibilité des supports pour les activités du PEV est la suivante : • registre = 94% des centres • cahier et fiches de pointage = 82% des centres • carte de vaccination et carnet de santé = 40% des centres • support de transmission des données du PEV = 98% des centres • support pour retrouver les cas d’abandon = 68% des centres • support pour la situation des vaccins = 92% des centres La couverture vaccinale par antigène est calculée dans 87% des 47 centres de vaccination visités. Les responsables des centres qui ne calculent pas la couverture vaccinale, n’évoquent aucune raison particulière pour expliquer cette situation. 51 La réalisation de graphique pour le suivi de couverture vaccinale par antigène est faite dans 55% des centres de vaccination. Il faut signaler que seulement 68% des centres ont fixé des objectifs de couverture vaccinale à atteindre. En conclusion, la supervision des activités du PEV a été insuffisante car : • 65% des districts et 36% des centres de vaccination n’ont pas été supervisés en 2006 • la supervision n’a pas couvert systématiquement tous les aspects clés du PEV • 65% des districts ont un calendrier de supervision dont 69% ne sont pas totalement exécutés ; le manque de moyen de transport, de carburant et d’argent pour la collation, sont les raisons évoquées pour la non exécution des supervisions • 20% des districts ont des superviseurs non formés en technique de supervision et 30% des districts non pas de guide de supervision. • la rétro information des supervisions n’a pas été faite pour 43% des centres de vaccination et pour 70% des districts. • la rétro information post supervision quand elle est faite est immédiate et surtout orale. 4.3.9. Recommandations sur la gestion opérationnelle du PEV 4.3.9.1. Au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et à la DC PEV • • • • Assurer la disponibilité permanente des vaccins et consommables de vaccination Elaborer et diffuser largement les directives techniques sur le PEV et sur le monitorage Diffuser largement les définitions de cas standards et profanes des maladies-cibles du PEV Renforcer la supervision par : l’élaboration systématique de calendrier de supervision la formalisation de la rétro information écrite post supervision la diffusion large du guide de supervision PEV la mise à disposition des districts des moyens matériels et financiers pour la supervision Doter la totalité des formations sanitaires en moyens de transports roulants pour la mise en œuvre des activités du PEV Mettre à disposition des districts, les moyens pour former et recycler les vaccinateurs sur la politique des flacons entamés et la surveillance des maladies et des MAPI. • • 4.3.9.2. Aux Directions Régionales de la Santé • Assurer la supervision des districts dans la mise en œuvre des activités du PEV 4.3.9.3. Aux Districts Sanitaires • • • • • • Faire un plaidoyer auprès des partenaires locaux (conseils généraux, mairie, ONG…) pour un appui au PEV Elaborer systématiquement un plan d’action pour les activités du PEV Renforcer la supervision par : l’élaboration systématique de calendrier de supervision la formalisation de la rétro information écrite post supervision la diffusion du guide de supervision PEV à tous les membres des équipes de supervision la réalisation effective et régulière des activités de supervision Relancer/renforcer les activités des stratégies avancée et mobile par : la mise à disposition du carburant aux agents de santé la maintenance régulière du parc automobile Diffuser les fiches techniques et définitions standards des maladies aux centres de santé Former et recycler les vaccinateurs en gestion du PEV notamment sur la politique des flacons entamés et la surveillance des maladies et des MAPI 52 4.4. Résultats et recommandations sur la gestion logistique du PEV 4.4.1. Résultats sur la disponibilité adéquate en vaccins et consommables Une disponibilité adéquate en vaccins et consommables est essentielle pour la mise en œuvre d’un programme de vaccination car sans vaccins et consommables il n’y a pas de vaccination. La disponibilité adéquate en vaccins et consommables est analysée aux regards de la qualité de l’estimation des besoins, de l’adéquation de l’approvisionnement en vaccins et consommables par rapport aux besoins. Au niveau central, l’estimation des besoins annuels par antigène et intrants au plan national et par district est faite en utilisant la méthode de la population cible c'est-à-dire utilisant pour chaque antigène les paramètres suivants : la population cible du PEV, l’objectif de couverture vaccinale, le nombre de contacts dans le calendrier vaccinal, le taux de perte et le stock de réserve de 25%. C’est au cours du dernier trimestre de l’année en cours (septembre-octobre) qu’un comité restreint de membres de l’INHP, de la DC PEV et appuyé par l’UNICEF et l’OMS, fait l’estimation des besoins de l’année à venir, dégage les besoins à commander en tenant compte des stocks existants et soumet pour validation aux directions du PEV et de l’INHP. Au niveau des districts les estimations des besoins sont également basées sur la méthode de la population cible mais des différences significatives sont généralement constatées entre les estimations faites au niveau des districts et celles établies au niveau central. Les résultats de la revue montrent en effet que seulement 45% des DDS (n= 20) avaient une estimation correcte de leurs besoins en DTC-HepB pour 2006. Le processus d’approvisionnement du pays en vaccins et consommables est différent selon la source du financement de l’achat des vaccins et consommables pour le PEV. Vaccins et consommables dont l’achat est financé par l’Etat Les besoins à commander sont transmis à la PSP par l’INHP. La PSP en collaboration avec la direction des marchés publics (DMP) et la DPM organisent un appel d’offre pour la commande des besoins reçus de l’INHP. L’INHP et la DC PEV participent à la commission d’analyse technique des offres de fournisseurs des vaccins et ils s’assurent que des vaccins qui figurent sur la liste à jour des vaccins pré qualifiés par l’OMS et munis de pastille de contrôle du vaccin (PCV) soient retenus. Vaccins & consommables dont l’achat est financé par les Partenaires (GAVI, UNICEF, OMS) Ce sont les vaccins et consommables fournis dans le cadre de l’appui de GAVI à l’introduction d’antigènes spécifiques dans le PEV (DTC-HepB) ou dans le cadre des campagnes de vaccination de masse (polio, rougeole) ou dans le cadre d’appuis directs de l’UNICEF ou de l’OMS à certains districts du pays. Les besoins à commander sont transmis à l’UNICEF pays qui utilise le circuit d’approvisionnement du Système des Nations Unies pour garantir au pays un approvisionnement en vaccins de qualité. Rapports de Réception des vaccins (RRV) Que ce soit les vaccins acquis sur fonds publics de l’Etat ou sur financement des partenaires, c’est à l’INHP que ces vaccins sont livrés. Un rapport de réception des vaccins (RRV) est établi par l’INHP. Le problème majeur porte sur la maîtrise des périodes de livraison ; l’INHP n’a pas une maîtrise des dates de livraison des vaccins et consommables acquis sur fonds publics La commande définitive des vaccins acquis sur financement de l’Etat n’est envoyée aux fournisseurs qu’après la mise en 53 place du budget de l’Etat. Généralement en place au cours du premier trimestre de chaque année, la mise en place de ce budget connaît depuis la crise de 2002 d’énormes retards qui perturbent ainsi les commandes et les livraisons de vaccins. Ci dessous sont présentées les quantités de vaccins commandées en 2005 dans le cadre de la routine et les proportions reçues ; les sources de financement pour l’acquisition de ces vaccins sont indiquées. Tableau XXVII : Quantités de vaccins commandées et reçues en 2005 avec la source de financement BCG DTC-HepB VAR VAA VAT SAB Seringue dilution Boîte de sécurité Quantité commandée Quantité reçue Quantité reçue / Quantité commandée 1 416 620 1 120 000 700 000 700 000 1 700 000 4 847 976 238 727 6 000 630 000 1 114 500 309 000 304 000 0 2 000 000 0 0 44,5% 99,5% 44,1% 43,4% 0% 41,2% 0% 0% Source de Financement Budget national GAVI Budget national Budget national Budget national Budget national Budget national Budget national Il ressort qu’en dehors du DTC-HepB acquis sur financement GAVI, la réception des autres commandes de vaccins a été problématique en 2005. En 2006 la situation entre janvier et juillet ne se présente pas mieux car aucun vaccin n’a été acquis sur financement de l’Etat. Le PEV de routine fonctionne sur les stocks reliquats d’approvisionnements antérieurs (campagnes de vaccination de masse notamment) et sur les stocks provenant des dons de partenaires (GAVI, UNICEF et OMS) Cette problématique de l’approvisionnement en vaccins du PEV de routine a fait l’objet d’un atelier sur l’approvisionnement en vaccins en Côte d’Ivoire tenu au mois d’avril 2006 et un certain nombre de pistes pour améliorer la situation ont été dégagées. Il convient d’exploiter et de mettre en œuvre ces pistes de solutions notamment un fort plaidoyer auprès des Autorités du Ministère de la Santé et du Ministère de l’Economie et des Finances est recommandé pour trouver les voies et moyens pour assurer au PEV un approvisionnement adéquat en vaccins et consommables et mettre cet approvisionnement à l’abri des perturbations. Avec toutes ces perturbations que connaît l’approvisionnement en vaccins, la disponibilité des vaccins et consommables du PEV n’a pas été satisfaisante et cela à tous les niveaux. Au niveau central, des ruptures ont été constatées en 2005 pour le VAT (11 mois) et en 2006 pour le BCG (5 mois), VAA (8 mois) et le VAT (8 mois). La durée des ruptures constatées pour certains antigènes (VAT, VAA) dépasse la période maximum de 6 mois prévue pour un réapprovisionnement du niveau central. Au niveau des districts, la disponibilité des vaccins et consommables a également été précaire. On note que 84% des districts ont connu des ruptures en 2005 et déjà au cours du premier semestre de 2006, la même proportion a connu une rupture de vaccins. La durée de rupture varie selon les antigènes ; elle va de quelques jours (4-6 jours) à plusieurs mois (4-5 mois) pour le VAT et le BCG. Tous les antigènes ont été concernés par les ruptures. Les raisons évoquées vont de la non disponibilité prolongée de vaccins (rupture de stocks) au niveau central qui a eu des répercussions au niveau de tout le système, aux retards de distribution quand bien même le vaccin est disponible. Au niveau des centres de santé, la disponibilité des vaccins n’était pas adéquate en 2005. Sur les 47 centres de vaccination enquêtés, 75% ont connu une rupture de vaccins. Cette situation s’est aggravée au cours du premier semestre 2006 ; la proportion des centres de vaccination qui a connu des ruptures de vaccins au cours de cette période est déjà de 85%. 54 Dans ce décor de non disponibilité de vaccins assez généralisée, les résultats de la revue montrent que lorsque du vaccin lyophilisé est livré, 95% des 20 districts déclarent recevoir une quantité identique de diluant correspondant à ce vaccin ; il y a donc une adéquation entre les quantités de vaccins lyophilisés et les diluants distribués. En conclusion, la disponibilité adéquate en vaccins et consommables pour le PEV de routine n’est pas assurée ; elle s’est traduite en 2005 et en 2006 (premier semestre) par des ruptures de vaccins à tous les niveaux. 4.4.2. Résultats sur le système de distribution des vaccins et consommables L’efficacité du système de distribution des vaccins et consommables est analysée aux regards de : • l’existence d’un plan de distribution élaboré et suivi, • la maîtrise du principe « 1er à expirer -1er à sortir » • l’utilisation d’outils de gestion de la distribution. Au niveau national, il existe un plan de distribution établi ; ce plan prévoit que le niveau central approvisionne les antennes régionales de l’INHP tous les 3 mois (système push), que les districts viennent s’approvisionner en vaccins au niveau des antennes de l’INHP tous les mois et que les centres de santé s’approvisionnent au niveau des dépôts de districts tous les mois (système pull). En pratique, la situation est loin de suivre ce plan de distribution établi ; depuis 2005, le niveau central ne se déplace que pour ravitailler en réalité 3 des 9 antennes régionales de l’INHP. Les 3 antennes (Bouaké, Man et Korhogo) sont situées dans les zones dites de convergence appuyées par l’UNICEF et l’OMS et couvrent au total 26 districts sur les 79 que compte le pays. La disponibilité régulière de vaccins pour ces zones et la mise à disposition régulière de carburant ainsi que le perdiem pour ces déplacements expliquent ce « privilège ». Pour les autres antennes, ce sont leurs chefs qui en venant chercher au niveau central les vaccins hors PEV profitent de l’occasion pour s’approvisionner en vaccins PEV si disponibles. La distribution mise en œuvre au niveau central respecte le principe de « 1er à expirer-dommage1er à sortir » ; le gestionnaire du dépôt central sait également interpréter l’état de la PCV et sait utiliser le statut de la PCV (stade 2) pour faire une exception à cette règle. Pour assurer la gestion de la distribution, des bons de commande et d’accusé de réception sont utilisés comme support manuel de gestion, en plus de l’enregistrement sur support informatique des opérations. Un rapport mensuel de gestion des stocks est établi et partagé avec la DCPEV, qui depuis seulement le début de l’année 2006 gère les stocks de vaccins avec l’INHP. Au niveau District, le calendrier établi des approvisionnements n’est pas respecté. Les niveaux de stock mini et stock maxi pour chaque antigène ne sont pas toujours connus pour permettre un suivi de l’adéquation de l’approvisionnement des dépôts de districts. L’existence de niveaux de stocks critiques, le respect du principe de distribution « 1er à expirer -1er à sortir », l’utilisation des outils de gestion, sont mis en œuvre dans les proportions ci-dessous des districts enquêtés. Tableau XXVIII : Eléments de gestion des vaccins dans les districts enquêtés Stocks minimal et maximal établis Plan de réception/distribution établis et suivis Principe « 1er expiré – 1er sorti » en vigueur Bons de commande/réception utilisés Rapport de distribution de vaccins institué Districts (n= 20) 30% IC 95% [12-54] 13% IC 95% [41-85] 70% IC 95% [46-88] 55% IC 95% [32-77] 85% IC 95% [62-97] 55 4.4.3. Résultats sur le système de suivi de stocks de vaccins et consommables Le suivi et le contrôle des stocks des vaccins et consommables sont essentiels pour la qualité des services de vaccination. La qualité de ce suivi repose d’abord sur la : • définition d’un ensemble d’informations clés pour le suivi de l’état des vaccins et consommables ainsi que des mouvements de leurs stocks • mise en place d’un système fiable d’enregistrement de ces informations • mise en place et suivi de dispositifs adéquats de contrôle de la qualité de leur conservation. Au niveau central, les données à rapporter sur les supports de suivi portent sur la désignation du vaccin ou du consommable, les numéros des différents lots, les dates de péremption, les différents mouvements de stocks. Les supports pour assurer le suivi des stocks des vaccins et consommables sont constitués d’un système informatisé de gestion des données mais également des registres de stocks, des fiches de stocks, des bons de commande. La DCPEV a récemment mis en place un système informatisé pour suivre avec l’INHP la gestion des stocks ; cet effort de suivi et de collaboration devra être renforcé par une identification des outils informatiques utilisés et une formation plus approfondie sur ces outils de tout le personnel utilisateur Des inventaires mensuels des stocks de vaccins et consommables sont régulièrement faits au niveau de l’INHP et les rapports sont discutés avec la DCPEV. La visite des chambres froides a toutefois montré l’existence de flacons de vaccins en vrac provenant du terrain (reliquats de campagne de vaccination de masse contre la polio notamment) non encore inventoriés. Ces vaccins risquaient de périmer ou de virer car certains lots de VPO devaient expirer dans 2 mois (octobre 2006) tandis que d’autres avaient une PCV au stade 2. Un inventaire exhaustif est à faire rapidement et des dispositions à prendre pour ne pas perdre ces vaccins. Au niveau des districts, les supports de gestion utilisés sont les registres de stocks, les fiches de stocks et les bons de commandes. Il ressort toutefois de la revue que les outils de gestion utilisés ne sont pas uniformisés pour l’ensemble des districts. Sur les 20 districts visités les supports utilisés sont : les registres de stocks (50% des cas), les fiches de stocks (70% des cas) et les bons de commande (55% des cas). Au niveau des centres de santé, les supports utilisés pour le suivi de l’utilisation des stocks sont des registres de stock, des fiches de stocks, et des bons de commandes. Sur les 47 centres de santé, 85% utilisent des fiches de stocks, 8% des registres et 38% des bons de commandes. L’enregistrement des informations sur les outils de gestion n’est pas systématique. Les proportions de districts et de centres de santé dont les supports ont les informations à jour sont indiquées ci-après. Tableau XXIX : Proportions de districts et de centres de santé avec inventaires et rapports réguliers de gestion de stocks de vaccins. Situation des mouvements de stocks à jour dans le support de gestion pour tous les vaccins, diluants et matériel d’injection Numéros de lot enregistrés Dates de péremption enregistrées Inventaires physiques mensuels réguliers Rapports mensuels réguliers de gestion des vaccins et des consommables Districts (n= 20) 90% [68-99] Centres de santé (n= 47) 66% [51-79] 85% [62-97] 80% [56-94] 70% [46-88] 85% [62-97] 66% [51-79] 60% [44-74] - 56 4.4.4. Résultats sur le système de suivi des taux des pertes de vaccins Selon les résultats de l’enquête la majorité des centres de santé et des districts déclare savoir calculer les taux de pertes de vaccins. Tableau XXX : Eléments de suivi des taux de perte des vaccins dans les districts et centres de santé Taux de perte calculé mensuellement pour tous les antigènes Connaissance de la formule de calcul des taux de perte Taux de perte discuté au moins une fois au cours des réunions mensuelles avec les CS Districts (n= 20) Centres de Santé (n= 47) 80% [56-94] 60% [51-79] - 77% [62-88] 47% [24-71] - L’examen des formulaires de la fiche de coche ainsi que celui du rapport mensuel de district montre que ces outils récemment révisés renferment les informations nécessaires au suivi des taux de perte des différents antigènes des niveaux opérationnel et national. Il demeure que la complétude et la promptitude des rapports transmis doivent être améliorées afin de permettre au niveau hiérarchique supérieur de dégager les profils de taux de perte par antigène. La politique des flacons entamée est mise en œuvre mais cette mise en œuvre devra être renforcée sur le terrain. En conclusion, au niveau national, il n’y a pas encore une maîtrise des taux de perte et le programme n’est donc pas capable de donner un profil national de taux de perte par antigène découlant de son expérience terrain. Les taux de perte utilisés jusque là pour l’estimation des besoins en vaccins et consommables sont les taux standard suggérés par l’OMS et GAVI pour différents antigènes et leur conditionnement lorsqu’il n’y a aucune maîtrise des taux. Les formulaires de collecte des informations nécessaires au suivi des taux de perte sont disponibles ; il reste à mettre un accent sur leur utilisation adéquate (guide d’utilisation) la complétude et la promptitude de leur transmission. 4.4.5. Résultats sur la gestion de la chaîne du froid 4.4.5.1. Flexibilité de la chaîne du froid pour tous les vaccins Elle mesure la disponibilité en capacité de stockage à tous les niveaux et l’aptitude du gestionnaire à utiliser de façon optimale les capacités existantes. La flexibilité est analysée dans ce qui suit aux regards de la qualité en terme de conformité aux normes OMS-UNICEF des caractéristiques des équipements mis en place pour le stockage, de la suffisance des capacités de stockage disponibles pour les besoins, de l’existence de chaîne du froid alternative en cas de besoin. La conformité des équipements aux normes OMS-UNICEF Pour le niveau central et les antennes du niveau régional, l’INHP dispose au total de 12 chambres froides positives et 10 chambres froides négatives pour le stockage des vaccins du PEV et des vaccins hors PEV. Deux chambres froides positives (niveau central) sont de « type construction en dur » ; elles sont vieilles (construites depuis 1992) mais sont encore fonctionnelles. Les autres chambres froides positives comme négatives sont de « types préfabriqués et montés sur site » (ex type HURRE). Quelques unes sont installées en 2005. 57 Toutes les chambres froides sont équipées chacune de 2 unités frigorifiques mais seules les unités frigorifiques des nouvelles chambres installées en 2005 fonctionnent sans chlorofluorocarbone (CFC). Elles sont les seules à être dotées d’enregistreurs continus de température fonctionnelles quoique non exploitées par les utilisateurs par manque de papier enregistreur. Toutes les autres chambres ont des unités frigorifiques qui fonctionnent avec du réfrigérant contenant du CFC. Au niveau des districts et des centres de santé, le nombre exact et l’état actuel des équipements de chaîne du froid dans plusieurs régions ne sont pas connus car aucun inventaire exhaustif récent n’est disponible. L’analyse se fonde sur les résultats de l’enquête et ceux de l’inventaire général de 2001 et de l’état des lieux de la chaîne du froid fait en 2004 par l’UNICEF dans les régions de la vallée du Bandama, des Savanes, des Lacs, du Nzi Comoé, du Zanzan et du Denguelé. Les résultats de l’enquête et de l’état des lieux fait en 2004 par l’UNICEF montrent que les équipements chaîne de froid au niveau de tous les districts fonctionnent à l’électricité ; au niveau des centres de santé par contre les équipements fonctionnent soit à l’électricité soit au gaz. Le parc d’équipements est en majorité constitué de modèles d’équipements rencontrant les normes OMSUNICEF ; il s’agit surtout d’appareils Electrolux (modèles TCW1990, RCW50, TCW1151, TCW1152). L’étude de l’état des lieux faite en 2004 par l’UNICEF montre que des modèles homologués d’autres marques comme le MK144, le MF214 de Westfrost sont également sur le terrain mais des équipements non homologués (équipements domestiques) sont aussi en utilisation dans plusieurs centres de santé. La capacité de stockage est elle suffisante à tous les niveaux Le tableau ci-dessous présente un résumé des capacités de stockage disponibles aux niveaux central et régional. Tableau XXXI : Capacités de stockage disponibles aux niveaux central et régional Capacité Chambre froide positive en m3 Capacité Chambre froide négative en m3 40 20 20 20 20 - 40 12 8 8 8 8 8 8 12 8 20 20 20 20 20 20 20 20 - Dépôt central INHP Abidjan Antennes régionales INHP Yamoussokro Daloa Man Odienne Korhogo Bouaké Bondoukou Abengourou San Pedro Gagnoa La chambre froide positive de 40 m3 et deux chambres froides négatives de 20 m3 sont réservées pour la conservation exclusive des vaccins du PEV. La deuxième chambre froide positive (20 m3) est réservée aux vaccins hors PEV. La troisième chambre froide positive de 20 m3 (HURRE) est en phase d’installation. Au niveau des régions, l’INHP dispose de 9 antennes régionales équipées de chambres froides pour le stockage des vaccins PEV et hors PEV et une nouvelle antenne sera ouverte à Gagnoa avec l’installation d’une chambre froide positive. 58 L’analyse des implications d’une introduction du pentavalent La capacité de stockage disponible en ce moment est suffisante pour le stockage des besoins pour vacciner la population cible actuelle selon le calendrier vaccinal en vigueur en ce moment. L’introduction du pentavalent dans le calendrier ainsi que l’actualisation de la population cible pour les 5 ans à venir vont créer des besoins supplémentaires de stockage des vaccins et consommables et il convient de cerner dès maintenant ces implications en vue de prendre les dispositions de renforcement nécessaire. Avec l’introduction du pentavalent le nombre de contacts est: BCG= 1 ; VPO= 3 ; VAR = 1 ; VAA=1 ; DTC-HepB + Hib= 3 ; VAT=2. L’introduction du pentavalent dans le programme PEV peut être envisagée sous sa forme de pentavalent en 10 doses ou de pentavalent en 2 doses : • pentavalent en 10 doses : (DTC-HepB liquide en flacons de 10 doses et Hib lyophilisé en flacons de 10 doses à reconstituer) • pentavalent en 2 doses : (DTC-HepB liquide en flacons de 2 doses et Hib lyophilisé en flacons de 2 doses à reconstituer) La stratégie d’introduction peut également être envisagée sous la forme d’une introduction simultanée dans l’ensemble du pays ou sous forme d’une introduction qui va s’étaler à l’ensemble du pays de manière progressive. L’une ou l’autre des situations (présentation des flacons, stratégie d’introduction) aura des implications qui sont analysées ci-dessous : Disponibilité et coûts En ce moment les sources consultées ne montrent pas de problèmes de disponibilité de DTC-HepB en flacons de 10 doses, de Hib lyophilisé en flacons de 10 doses ; de même la disponibilité de DTC-HepB en flacons de 2 doses et de Hib lyophilisé en flacons de 2 doses ne serait pas un problème. Toutefois la situation de l’offre mondiale est à suivre. En ce qui concerne les niveaux de coûts, le coût de la dose de pentavalent en 2 doses est estimé à 3,654 USD (source : UNICEF forecasts 2006). Le coût de la dose de pentavalent en 10 doses n’est pas indiqué mais on peut estimer qu’il revienne quelque peu moins cher. Implication sur les taux de perte Le risque de faire des taux de perte plus élevés est plus grand avec le conditionnement en flacons de 10 doses qu’avec le conditionnement en flacons 2 doses. En effet, l’application de la politique des flacons entamés impose de jeter le restant de doses de vaccins reconstitué après la session ou après 6 heures. Toutefois on devrait s’attendre à un niveau de taux de perte au plus égal à celui de la rougeole (VAR de 10 doses) ; malheureusement, le PEV au stade actuel ne maîtrise même pas le taux de perte du VAR pour permettre de se faire une bonne idée de ce niveau de perte. Implication sur la chaîne du froid Sans l’introduction du pentavalent, les capacités de stockage au niveau central comme au niveau des antennes sont suffisantes pour la population cible actuelle. 59 Cependant en prenant en compte une population cible actualisée pour les 5 prochaines années, la capacité de stockage positif actuelle dédiée aux vaccins du PEV au niveau central aura besoin d’un renforcement d’au moins 20 m3 ou d’un réaménagement du rythme d’approvisionnement (exemple : réduire la période d’approvisionnement de 6 mois à 4 mois). L’introduction du pentavalent va se traduire par un accroissement du volume net de stockage requis pour un enfant complètement vacciné. Comparé à celui requis pour un enfant complètement vacciné dans le calendrier actuel l’accroissement se présente comme indiqué dans le tableau ci-dessous. Tableau : XXXII : Capacités de stockage requises pour l’introduction du pentavalent dans le PEV Volume net de stockage requis avec le calendrier actuel Stockage vaccins en entrepôt positif à 5°C Stockage vaccins en entrepôt négatif à -20°C Stockage au niveau Centre de santé Stockage en entrepôt sec pour diluant & matériel d’injection Accroissement du volume net de stockage requis dû à l’introduction du pentavalent 59 cm3 10 doses 0% 2 doses 10% 18 cm3 0% 0% 80 cm3 0% 7% 590 cm3 4% 19% C’est l’introduction du pentavalent en 2 doses qui requiert un besoin de renforcement/réaménagement plus important de la chaîne du froid. D’autres implications logistiques sont à prendre en compte ; ainsi dans le cas d’une introduction simultanée généralisée, une introduction du pentavalent en 2 doses impliquera que des dispositions soient prises pour assurer que le stock de tétravalent (DTC-HepB) sur le terrain soit totalement consommé ou alors que tout stock restant soit retiré du terrain. Dans le cas d’une introduction progressive, une introduction du pentavalent en 2 doses peut commencer dans les districts où les stocks de tétravalent sont consommés et s’étaler progressivement à l’ensemble du pays. Quelque soit la forme de pentavalent introduit, une révision des supports de gestion ainsi que la formation à leur utilisation constitueront également des volets à appréhender sérieusement L’existence de chaîne du froid alternative Au niveau central comme au niveau des districts, il existe des possibilités de chaîne de froid alternative pour le stockage des vaccins. Au niveau central la PSP, l’aéroport possèdent des chambres froides qui peuvent être sollicités pour un stockage en cas d’urgence. Au niveau districts, l’enquête montre que 71% des districts possède une solution alternative ; dans tous les districts enquêtés, tous les gestionnaires de vaccins connaissent la conduite à tenir en cas de rupture de la chaîne du froid et dans 35% des districts enquêtés, des directives existent en cas de rupture de la chaîne du froid. En conclusion : La flexibilité de la chaîne du froid est satisfaisante ; la nécessité d’un inventaire exhaustif et une planification des capacités des dépôts aux différents niveaux permettra de dégager les besoins de renforcement de capacité en terme d’acquisition de nouveaux équipements pour augmenter la capacité ou simplement en terme de renouvellement de l’existant pour cause d’âge ou de non fonctionnement. 60 L’introduction du pentavalent en 2 doses, présente plus de contraintes de mise en œuvre (coût, chaîne du froid, gestion de reliquats de stocks de DTC-HepB 10 doses sur le terrain) que celle du pentavalent en 10 doses ; toutefois l’introduction du pentavalent 10 doses présente un risque réel de taux de perte élevés puisque le Programme ne maîtrise pas encore ces taux de perte. Ceci constitue un gros souci qui annule le bénéfice de son introduction au stade actuel du Programme. 4.4.5.2. Fiabilité de la chaîne du froid Elle caractérise la qualité de la chaîne du froid c'est-à-dire l’aptitude de la chaîne du froid, sa mise en condition pour maintenir à tout moment des températures adéquates de conservation des vaccins. La fiabilité est analysée dans ce qui suit aux regards de la qualité des températures de stockage, du suivi de la qualité de conservation par l’utilisation de moniteurs de chaîne du froid, l’existence de source d’énergie de secours, la qualité de maintenance de la chaîne du froid. Au niveau central, le relevé de températures fait 2 fois par jour montre que au cours des 3 derniers mois la température de stockage des vaccins dans les chambres positives est demeurée entre +2°C et +8°C. Dans les chambres froides négatives les températures relevées sont demeurées en dessous de -15°C. Les relevés de température n’ont pas tou jours été faits les jours non ouvrables ; un effort de prise en charge du personnel chargé d’assurer que ces relevés de températures soient faits pendant les jours non ouvrables est amorcé et mérite d’être renforcé. Les sondes de températures devraient faire l’objet de calibrage périodique, au moins une fois tous les 6 mois pour augmenter le degré de fiabilité des températures indiquées. Toutes les chambres froides ne sont pas équipées d’enregistreurs continus de température, et d’alarme ; seules les nouvelles chambres froides (HURRE) en sont équipées. Les enregistrements continus ne sont pas exploités car le papier enregistreur n’a jamais été renouvelé. Aucun indicateur de congélation n’est disponible dans les chambres froides positives. Seuls quelques moniteurs de chaîne du froid (3M) sont disponibles. L’enquête montre que les outils simples de monitorage de la température que sont les thermomètres ne sont pas toujours disponibles au niveau des districts et des centres de santé. La disponibilité d’un thermomètre dans les réfrigérateurs est de 90% IC 95% [68-99] pour les districts et de 80% IC 95% [65-90] pour les centres de santé. Dans ces conditions, il y a lieu de craindre qu’il n’y ait pas de suivi régulier de température de stockage dans plusieurs districts et centres de santé du pays. La présence d’une source alternative d’alimentation électrique pour les chambres froides augmente le critère de fiabilité de la chaîne du froid. A ce sujet, même si les coupures d’électricité rares et sont de courte durée dans la zone où sont situées les chambres froides centrales de l’INHP, un groupe électrogène de secours à démarrage automatique est disponible pour prendre en charge l’alimentation électrique des chambres froides en cas de rupture de la fourniture électrique. Au niveau des districts l’enquête montre qu’une source alternative d’alimentation électrique est disponible dans seulement 10% des 20 districts visités et l’existence en réserve d’au moins une bouteille de gaz remplie dans seulement 2% des 47 centres de santé visités. Une maintenance régulière assure la fonctionnalité de la chaîne du froid et renforce sa fiabilité. Au niveau central, l’INHP dispose de 2 techniciens de maintenance régulièrement en charge de la maintenance préventive (hebdomadaire et mensuelle) sur les chambres froides et le groupe électrogène de secours. Ils interviennent également pour les réparations et si nécessaire une société privée est appelée et les interventions sont immédiates. 61 Tableau XXXIII : Fonctionnalité de la chaîne du froid dans les districts et les centres de santé Districts (n= 20) 100% Centres de Santé (n= 47) 85% [72-94] 50% [27-73] 83% [79-99] Présence de givre dans le compartiment réfrigération Système de réfrigération empoussiéré 35% [15-59] 32% [19-47] 30% [12-54] 17% [8-31] Nombre de fois la chaîne du froid est tombée en panne dans les 6 derniers mois Existence de pièces de rechange 1 1 5% [0.1-25] 2% [0.1-11] Un responsable chargé de la maintenance de la chaîne du froid existe Le responsable est formé Au niveau des districts et des centres de santé, l’analyse aux regards de quelques indicateurs de maintenance montre des résultats peu brillants. Les réparations au niveau des équipements du district sont faites par un technicien du secteur privé dans 75% des districts. Bien que l’enquête révèle que tous les 20 districts visités sont équipés d’appareil Electrolux/Dometic, on note que la dernière visite de maintenance préventive de la SODETAP au cours des 6 derniers mois n’a été effective que dans seulement 4 districts. La réparation d’appareils Electrolux tombés en panne au cours des 6 derniers mois n’a été assurée par la SODETAP que dans 10% des districts concernés. Le délai d’attente avant réparation est en moyenne de 7 jours ; les réparations de l’équipement de chaîne du froid en panne est faite par un technicien du secteur privé pour la majorité des 47 centres de santé visités. Bien que 94% des centres de santé soient équipés d’appareils Electrolux/Dometic, la dernière visite de maintenance préventive de la SODETAP, au cours des 6 derniers mois, n’a été effective que dans 16% de ces centres de santé (n= 44). Plusieurs éléments doivent être améliorés pour augmenter la fiabilité de la chaîne du froid : • doter les chambres froides d’enregistreurs continus de température, d’alarme et de dispositifs d’indication de congélation (dans les chambres froides positives) ; • calibrer au moins une fois tous les 6 mois les sondes de température des chambres froides ; • s’assurer que le relevé bi quotidien des températures soit fait tous les jours sans exception ; • doter les dépôts des districts de thermomètres et d’indicateurs de congélation ; • doter les centres de santé de thermomètres ; • s’assurer que chaque centre de santé dispose d’une dotation suffisante en gaz. En ce qui concerne les aspects maintenance, une planification du renforcement de la chaîne du froid prenant en compte le souci de standardisation des équipements, la disponibilité de pièces de rechange et la mise en place d’une maintenance effective mérite d’être élaborée en collaboration avec des partenaires institutionnels de la DCPEV sur ces questions. 62 4.4.6. Résultats sur la sécurité de la vaccination 4.4.6.1. Qualité du vaccin Il n’y a pas de contrôle aléatoire de vaccins réceptionnés par un laboratoire. L’assurance qualité du vaccin est un souci qui est pris en compte, d’une part, en associant la DPM qui assure le rôle d’Autorité Nationale de Réglementation (ANR), pour l’analyse et la vérification des certificats de libération des lots et d’enregistrement des lots, d’autre part, en ne commandant que du vaccin pré qualifié par l’OMS, puis en faisant le contrôle physique du vaccin à l’arrivée. Le remplissage systématique par lot d’un rapport de réception de vaccin qui consigne les constats et qui servira de base de réclamation le cas échéant pour toute anomalie identifiée. 4.4.6.2. Qualité de la conservation des vaccins Sur la base des inventaires disponibles, l’âge moyen des équipements de chaîne de froid est de 6 ans ; le système de maintenance n’est pas fiable. Les résultats de la revue montrent que la température est relevée 2 fois par jour dans 75 % des districts et elle se situe dans la bonne plage entre 2 et 8°C. La température de conservation des vaccins est donc insuffisamment suivie dans plusieurs centres de santé. L’enquête révèle que 10% des districts et 20% des centres de santé ne sont pas pourvus de thermomètres et aucun dépôt de vaccins n’utilise d’indicateur de congélation. Le rangement des vaccins dans les équipements de chaîne du froid est jugé satisfaisant dans 85% des centres. Le suivi des dates de péremption est effectif dans seulement 80% des districts et 60% des centres de santé (CS). Tableau XXXIV : Anomalies relevées dans les équipements de chaîne du froid des districts et des centres de santé Flacons de vaccin sans étiquette Flacons entamés de BCG Flacons de VPO sans PCV Flacons de VPO avec PCV virée Flacons de vaccins périmés Aliments dans le réfrigérateur Districts (n= 20) 15% [3-38] 5% [0.1-25] 5% [0.1-25] 10% [1-32] 10% [1-32] 4% [0.5-15] Centres de Santé (n= 47) 18% [8-32] 9% [3-21] 16% [7-30] 4% [0.5-15] 4% [0.5-15] 18% [8-32] Les responsables de centres de santé déclarent que durant les séances de vaccination les vaccins sont posés sur un accumulateur de froid (91%), sur mousse de la partie supérieure du porte vaccin (7%) et dans un bol de glace (2%). Tous ces constats montrent qu’il y a une faiblesse dans le contrôle de la qualité des vaccins au niveau opérationnel. 4.4.6.3. Qualité des injections vaccinales et du traitement des déchets L’utilisation de seringues autobloquantes pour la vaccination doit être la norme exclusive selon le document de politique sur la sécurité des injections vaccinales. Pourtant les résultats de la revue indiquent que ce n’est pas le cas et les proportions sont inquiétantes : il ressort des déclarations des responsables de centres de santé (n=47) que en centre 63 fixe, 96% avec IC95% [86-100] des centres de santé utilisent des seringues autobloquantes alors qu’en stratégie avancée seulement 66% avec IC95% [51-79] l’utilisent. Pour la préparation des injections 91% des 47 centres de santé utilisent une table/plateau propre; 82% utilisent un diluant à une température correcte (entre 2 et 8°C). Des piqûres accidentelles d’aiguilles sont notifiées dans 13% des centres de santé au cours des 6 derniers mois. C’est au cours du déballage des aiguilles et du remplissage des seringues que sont survenus les cas de piqûres accidentelles. Après l’injection, les seringues usagées sont récupérées dans des boîtes de sécurité ; elles sont généralement bien montées (96% des CS), remplies correctement aux ¾ et fermées correctement (89% des CS). La destruction des boîtes de sécurité remplies de seringues usagées est faite en utilisant un incinérateur (45% des CS) et d’autres méthodes (brûlage, fosses …) 4.4.6.4. Manifestations Adverses Post- Immunisation (MAPI) Un système de notification des MAPI existe. Au cours des 6 derniers mois, des MAPI sont observées dans 6% des CS. Un enregistrement régulier des cas de MAPI est fait dans 47% des CS ; un rapport est établi régulièrement sur les MAPI par 60% des CS. La disponibilité des fiches de notification est problématique au niveau des CS visités ; seulement 11% des CS ont déclaré disposer de fiches de notification. 4.4.7. Résultats sur la gestion des moyens de transport L’INHP au niveau central possède 4 camions frigorifiques pour le transport des vaccins du niveau central aux antennes ; 3 camions sont à ce jour en état de fonctionnement. Ces camions ont 7 ans d’âge (1999) et la consommation moyenne est de 30 litres / 100 kms. Des pannes ont souvent immobilisé ces camions ; ils ne possèdent pas de carnet de bord ; les interventions préventives et les réparations sont cependant enregistrées sur un support informatique. Les conducteurs sont formés à l’entretien préventif qui est fait régulièrement. Les déplacements sont surtout planifiés pour livrer les vaccins du PEV et hors PEV ainsi que certains intrants. En raison de la vétusté de ces camions et des distances et l’état actuel de certains axes routiers que ces camions doivent emprunter, il faut planifier le renouvellement de parc automobile afin de diminuer le risque de panne au cours du transport de vaccins Ces moyens sont utilisés pour divers déplacements planifiés en intégrant les volets : mise en œuvre de la stratégie de vaccination, la supervision l’approvisionnement en vaccins etc… Tableau XXXV : Proportions de districts et de centres de santé intégrant les activités suivante dans la planification des déplacements District (n=20) Stratégie mobile Supervision Approvisionnements en vaccins Distribution des intrants Autres activités Proportion 55% [32-77] 65% [41-85] 40% [19-64] 20% [06-47] 35% [15-59] Centre de santé (n=47) Stratégie avancée Autres activités Proportion 30% [17-45] 11% [04-23] 64 L’utilisation des outils de gestion et la situation de la maintenance dans les districts et centres de santé sont rapportées ci-dessous en termes de proportion de districts et de centres de santé Suivi des véhicules et moto au niveau district Tableau XXXVI : Eléments de suivi des véhicules et motos au niveau des districts Enregistrement des interventions Existence carnet de bord sur chaque véhicule Documents (livres /cahier) de bord à jour Conducteurs formés à l’utilisation Entretien préventif régulier Panne ayant immobilisé pour plus de 24h Districts (n= 20) Véhicules 45% [23-69] 40% [19-64] 15% [3-38] 30% [12-54] 75% [51-91] 60% [36-81] Districts (n= 20) Motos 45% [23-69] 10% [1-32] 0% 10% [1-32] 70% [46-88] 55% [32-77] Suivi des véhicules et moto au niveau centre de santé Dans beaucoup de centres de santé, le suivi des moyens roulants n’est pas fait ; les proportions de centres de santé qui déclarent faire l’enregistrement des interventions et l’entretien préventif de leur véhicule et moto est faible. Tableau XXXVII : Eléments de suivi des véhicules et motos au niveau des centres de santé Enregistrement des interventions Entretien préventif régulier Centre de santé Véhicules (n= 47) 11% [4-23] 17% [7-31] Centre de santé Moto (n= 47) 17% [7-31] 23% [12-38] 4.4.8. Recommandations sur la gestion logistique du PEV La DC PEV doit renforcer la formation des coordonnateurs PEV, des gestionnaires PEV et des vaccinateurs dans tous les aspects de mise en œuvre du programme élargi de vaccination. 4.4.8.1. Recommandations sur la gestion des vaccins et consommables (DC PEV et INHP) Pour la gestion des vaccins et consommables, la DCPEV et l’INHP doivent : • renforcer les aspects suivants liés à la gestion des vaccins : estimation des besoins, gestion des stocks à tous les niveaux et contrôle des pertes de vaccins. • mener (en collaboration avec les Partenaires du PEV) un fort Plaidoyer auprès des Autorités du Ministère de la Santé et du Ministère de l’Economie et des Finances pour trouver les voies et moyens pour assurer au PEV un approvisionnement adéquat en vaccins et consommables et mettre cet approvisionnement à l’abri des perturbations • susciter la collaboration de l’UNICEF et l’OMS dans l’établissement d’une liste valide des vaccins pré qualifiés pour servir de source d’informations lors de l’analyse de l’appel d’offre des fournisseurs de vaccins à laquelle participent la DC-PEV et l’INHP • partager avec la DPM les rapports de réception des vaccins & consommables (RRV) pour un enregistrement par la DPM des lots de tous les vaccins qui seront mis en circulation dans le cadre du PEV 65 • harmoniser par niveau les types d’outils ainsi que leur contenu pour le suivi correct des stocks de vaccins et consommables à tous les niveaux • élaborer et diffuser un guide de remplissage et d’utilisation des outils de gestion des stocks (fiches et registre/cahier de stock, fiche de rapport mensuel…) pour meilleur suivi des stocks et des pertes 4.4.8.2. Recommandations sur la chaîne du froid (DC PEV et INHP) En matière de chaîne du froid, la DC-PEV et l’INHP doivent : • mettre aux normes les équipements de chambres froides (appareils d’enregistrement continu de température, alarme et type de réfrigérant (réfrigérant sans CFC), calibration périodique des sondes de température (au moins 2 fois par an) • équiper tous les dépôts de vaccins de dispositifs adéquats de monitorage de température de stockage • assurer que les relevés manuels de température soient faits tous les jours même les jours non ouvrables et à tous les niveaux • réaliser un inventaire de la chaîne du froid à tous les niveaux • élaborer un plan de renforcement de la chaîne du froid prenant en compte le souci de standardisation des équipements, la disponibilité de pièces de rechange. • élaborer en collaboration avec les partenaires institutionnelles de la DCPEV (DIEM et/ou Sociétés contractuelles) un plan de maintenance des équipements chaîne du froid • assurer le plaidoyer pour que le MSHP équipe le Laboratoire National de la Santé Publique (LNSP) pour le contrôle de la qualité des vaccins 4.4.8.3. Recommandations sur la sécurité de la vaccination / gestion des MAPI (INHP et DC PEV) Pour la sécurité vaccinale et la gestion des MAPI, l’INHP et la DC PEV doivent : • • • • • assurer la disponibilité adéquate de matériels autobloquants d’injection renforcer le cadre de concertation DCPEV/INHP/DIPE pour la surveillance des MAPI veiller à la diffusion large des directives sur la sécurité des injections renforcer la gestion des déchets issus des injections vaccinales par : l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de construction des incinérateurs la formation du personnel la supervision régulière assurer la disponibilité adéquate de fiches de notification des MAPI 4.4.8.4. Recommandations sur la gestion du transport (DC PEV et INHP) En matière de gestion du transport, la DC PEV et l’INHP doivent : • consolider les inventaires des moyens roulants à tous les niveaux et élaborer un plan de renouvellement. • élaborer en collaboration avec des partenaires institutionnelles de la DCPEV (DIEM et/ou Sociétés contractuelles) un plan de maintenance des équipements de transport. 66 4.5. Résultats et recommandations sur la surveillance des maladies du PEV 4.5.1. Organisation de la surveillance des maladies cibles du PEV La surveillance épidémiologique des maladies à potentiel épidémique est effectuée par le service de surveillance épidémiologique de l’INHP, qui a mis en place un système d’alerte précoce. La notification des maladies cibles du PEV se fait mensuellement par un rapport de morbidité produit au niveau des centres de santé, collecté et compilé au niveau du district par le responsable du centre de surveillance épidémiologique (RCSE), puis transmis à la DC-PEV. Dans le cadre de l’initiative d’éradication de la poliomyélite, le système de surveillance des paralysies flasques aiguës (PFA) a été mis en place depuis 1997 sur l’ensemble du territoire. Cette surveillance est conduite au niveau district par les RCSE et les coordonnateurs PEV (CPEV) sous la supervision du médecin chef de district. Ceux-ci effectuent aussi la recherche des cas, de tétanos maternel et néo-natal (TMN) dans le cadre de la surveillance intégrée des maladies. Un appui logistique en kits de prélèvement (PFA, cas suspects de rougeole et de fièvre), en fiches de notification et en carburant pour la recherche active et l'investigation des cas, est apporté par l’OMS à ces acteurs de la surveillance. Pour le suivi des activités de surveillance, des réunions trimestrielles sont organisées à l’intention des chargés de surveillance du niveau régional et district. 4.5.2. Fonctionnement actuel de la surveillance des maladies cibles du PEV 4.5.2.1. Complétude et promptitude des rapports du PEV La majorité des centres vaccinateurs (85%), des DDS et des DRS (85%) établissent régulièrement des rapports sur les maladies cibles du PEV. En 2006, au niveau des centres vaccinateurs la complétude des rapports transmis est de 99,8% avec une promptitude à 92% (rapports transmis à temps). Au niveau des districts et régions la complétude des rapports transmis à la hiérarchie supérieure est de 97% avec une promptitude de 77%. En 2006, la complétude des rapports reçus au niveau des districts et régions en provenance des centres de vaccination est de 94% avec une promptitude de 77%. Cette complétude des rapports reçus au niveau central en provenance des districts et régions est de 99% avec une promptitude de 58%. Il existe une légère différence entre la complétude et la promptitude des rapports transmis et des rapports reçus par le niveau hiérarchique supérieur. Ceci pourrait être dû à un problème d’archivage des rapports transmis ou des rapports reçus. 4.5.2.2. Transmission des rapports du PEV Ces rapports sont transmis tous les mois par 90% des centres vaccinateurs et 71% des districts et régions. Une transmission hebdomadaire de ces rapports est signalée par 20% des centres vaccinateurs et 69% des districts et régions. 67 Les moyens utilisés par les centres de vaccination pour la transmission des rapports PEV sont le personnel de santé (85%), le transport en commun (40%) et le messager (10%). Aucun centre de vaccination n’utilise la télécopie pour la transmission des rapports du PEV. Au niveau des districts et régions, les moyens utilisés pour la transmission des rapports PEV sont le personnel de santé, le transport en commun, le messager et la télécopie. Sur les 20 districts, 45% déclarent avoir des difficultés pour la transmission de ces rapports. Sur les 40 centres qui transmettent les rapports, 43% déclarent avoir des difficultés pour la transmission de ces rapports. 4.5.2.3. Surveillance des maladies-cibles du PEV à déclaration obligatoire Les responsables des centres de santé déclarent qu’il existe des définitions de cas standards pour la paralysie flasque aiguë (62%), la rougeole (45%), la fièvre jaune (45%) et le tétanos néonatal (36%). Peu d’entre eux déclarent qu’il existe des définitions de cas communautaires pour ces maladies ; paralysie flasque aiguë (2%), la rougeole (2%), la fièvre jaune (2%) et le tétanos néonatal (4%). Les responsables des centres de santé déclarent qu’il existe des personnes dans la communauté chargées de reporter les cas de paralysie flasque aiguë (54%), de rougeole (53%), la fièvre jaune (47%) et le tétanos néonatal (47%). Ce sont les ASC (49%), tradipraticiens (2%) et autres (14%). Les responsables des districts et régions déclarent qu’il existe des définitions de cas standards pour la paralysie flasque aiguë (80%), la rougeole (75%), la fièvre jaune (75%) et le tétanos néonatal (75%). Peu d’entre eux déclarent qu’il existe des définitions de cas communautaires pour ces maladies ; paralysie flasque aiguë (30%), la rougeole (25%), la fièvre jaune (25%) et le tétanos néonatal (25%). Les responsables des districts et régions déclarent qu’il existe des personnes dans la communauté chargées de reporter les cas de paralysie flasque aiguë (65%), de rougeole (65%), la fièvre jaune (65%) et le tétanos néonatal (65%). Ce sont les ASC (87%), tradipraticiens (20%) et autres (47%). Selon leurs responsables peu de centres disposent de fiche d’enquête/notification paralysie flasque aiguë (29%), rougeole/fièvre jaune (26%), tétanos néonatal (28%). Les fiches de rapport PEV sont disponibles dans 51% des centres vaccinateurs. Au niveau des districts et régions la disponibilité des formulaires est la suivante : fiche d’enquête/notification paralysie flasque aiguë (50%), rougeole/fièvre jaune (45%), tétanos néonatal (45%). Les fiches de rapport PEV sont disponibles dans 45% des districts et régions. En 2005, il y a eu des épidémies de rougeole dans 35% des districts avec une riposte vaccinale dans 86% des cas, Fièvre jaune dans 5% des districts sans riposte vaccinale. Il n’y a pas de rapport sur la riposte vaccinale faite pour la rougeole. 4.5.3. Conclusion sur la surveillance des maladies-cibles du PEV Dans la plupart des centres vaccinateurs, les rapports sur les maladies cibles du PEV sont régulièrement établis. Néanmoins il existe quelques centres qui ne les établissent pas. La transmission des rapports est mensuelle et quelque fois hebdomadaire. Mais il convient de noter qu’il pourrait y avoir confusion entre les rapports hebdomadaires transmis à l’INHP et les rapports d’activités de surveillance transmis à la DCPEV. La plupart des rapports sont transmis au niveau supérieur avec une bonne complétude (99%) et une bonne promptitude (92%). 68 Ces rapports sont transmis par l’agent de santé (85%) et parfois par le transport en commun (40%). Près de la moitié des centres (42%) estiment avoir des difficultés de transmission de ces rapports. Ces difficultés sont d’ordre : Peu de centres de santé déclarent qu’il existe des définitions des cas standards pour la PFA, la rougeole, la fièvre jaune et le tétanos néonatal. Aucun centre ne déclare l’existence de définitions de cas communautaires pour ces maladies. Dans la moitié des centres vaccinateurs, il existe des personnes chargées de reporter les 4 maladies sous surveillance du PEV ; il s’agit surtout des ASC. La moitié des centres vaccinateurs dispose des fiches de rapport PEV alors que moins du tiers des centres disposent de formulaires d’enquête / notification de PFA, tétanos néonatal et rougeole / fièvre jaune. 4.5.4. Recommandations sur la surveillance des maladies cibles du PEV • Mettre à la disposition de tous les centres de santé, districts et régions, les directives sur la surveillance des maladies cibles du PEV et les définitions standards des cas. • Mettre en place au niveau des régions et districts les canaux modernes (Fax, Internet) pour faciliter la transmission des rapports PEV. • Elaborer et diffuser des affiches et prospectus sur les définitions profanes des maladies cibles du PEV pour la communauté. • Rendre disponible les formulaires de notification des cas de maladies au niveau districts et de tous les centres de santé. • Former les relais communautaires à la surveillance des maladies cibles du PEV • Mettre en œuvre dans tous les districts la surveillance à base communautaire en mettant à contribution les relais communautaires et les autorités traditionnelles pour la sensibilisation et la recherche actives des cas de maladies. 69 5. COMMUNICATION, MOBILISATION SOCIALE ET PLAIDOYER POUR LE PEV 70 5.1. Introduction pour le volet Communication, mobilisation et plaidoyer La nécessité d’avoir la situation réelle en matière de communication, de mobilisation Sociale et de plaidoyer en faveur du PEV est d’autant plus importante que : • lors de la revue de 2001, ce volet présentait déjà de nombreuses insuffisances • la crise socio politique a eu un impact négatif sur le système socio sanitaire du pays. Il s’agit pour ce volet de la revue externe du PEV, d’analyser les aspects de communication, de mobilisation sociale et de plaidoyer en faveur du PEV. Les résultats attendus portent sur : • le cadre institutionnel, le management et le financement de la communication • l’engagement des décideurs et l’implication des partenaires sociaux • l’organisation de la communication de proximité • les canaux de communication et les supports éducatifs • la participation effective des communautés aux activités de vaccination • la capitalisation des acquis de la communication Polio en faveur du PEV systématique • le comportement des vaccinateurs • la perception des services de vaccination par les parents • les connaissances, attitudes et pratiques des parents en matière de vaccination • les raisons de non vaccination des enfants • la responsabilisation et l’appropriation par les communautés des activités de communication • les principaux problèmes qui entravent l’efficacité de la communication pour le PEV • les principales suggestions visant à renforcer le volet communication pour le PEV. 5.2. Méthodes pour le volet Communication, mobilisation et plaidoyer Le volet Communication, Plaidoyer et Mobilisation sociale pour le PEV avait pour cadre de référence sur les plans normatifs et méthodologiques : • le modèle conceptuel de la Communication Pour le Développement (CPD) adopté pour le PEV par l’UNICEF, l’OMS, BASICS et le ROTARY (en 2003) qui est contenu dans le guide de communication pour l’éradication de la poliomyélite et le PEV systématique1 2 • la méthodologie de la communication pour la santé développée par BASICS et l’USAID 3 • les principes directeurs de la « Vaccination dans le monde pour 2006-2015: vision et stratégie » ème approuvée lors de la 58 Assemblée Mondiale de la Santé en avril 2005 (voir doc 58/12 Add.1). 5.2.1. Populations cibles et échantillonnage Les cibles du volet Communication sont : • au niveau central o Directeur Coordinateur du PEV, Chargés de la communication à la DC PEV o Directeur de la Santé Communautaire o Chef du Service de communication et des relations publiques au MSHP o Partenaires en communication (UNICEF, OMS, ROTARY, Croix Rouge, Médiavac) • aux niveaux intermédiaire et périphérique o Directeurs régionaux et départementaux de la santé et Chefs de centre de santé o Autorités administrative, traditionnelle, religieuse, municipale, représentant d’association o Parents (de sexe masculin et féminin) d’enfants de 0 à 23 mois. 1 UNICEF, OMS, BASICS, ROTARY (2003). Guide de communication pour l’éradication de la poliomyélite et le PEV de routine ; 2003 BASICS (HEALTHCOM) : Méthodologie de la communication pour la santé ; boite à outils. 3 Initiative commune de l’OMS et de l’UNICEF 2 71 L’échantillonnage est de type raisonné au niveau central et aléatoire simple aux niveaux intermédiaire et périphérique. Pour le volet Communication, il s’agit des mêmes régions, districts et centres de santé que ceux retenus pour le volet « Gestion et Logistique ». Au niveau de ces régions, districts et centres de santé tous les DRS, DDS et Chefs de centre de santé présents sont interviewés. Dans les localités de ces districts et centres de santé, le choix est raisonné pour les : • parents d’enfants de 0 à 23 mois destinés aux discussions de groupe o pères d’enfants complètement vaccinés o pères d’enfants non vaccinés ou partiellement vaccinés o mères d’enfants complètement vaccinés o mères d’enfants non vaccinés ou partiellement vaccinés • autorités administrative, traditionnelle, religieuse, municipale, représentant d’association • aléatoire simple pour les régions, districts et centres de santé. L’échantillonnage est de type aléatoire pour l’enquête sur les connaissances attitudes et pratiques des parents d’enfants de 0 à 23 mois en matière de vaccination. Cette enquête est réalisée dans les 30 grappes de l’enquête de couverture vaccinale. Dans chaque grappe, les parents présents le jour de la collecte des données sont inclus dans l’échantillon. 5.2.2. Collecte et analyse des données Avant la collecte des données, nous avons fait la formation des enquêteurs et superviseurs, qui s’est déroulée à la salle de réunion de l’UNICEF et à l’Institut National de Santé Publique (Abidjan), du 26 au 28 juillet 2006. La formation a permis aux enquêteurs et aux superviseurs de se familiariser avec les techniques de : • • • • la conduite des entretiens approfondis l’animation des discussions de groupe la prise des notes l’utilisation des grilles d’analyse et des grilles de synthèse des données. La formation a comporté une pré enquête réalisée le 28 juillet 2006 à Abidjan centre qui a permis de tester les outils d’enquête, les enquêteurs et les superviseurs. Pour le volet Communication nous avons eu recours aux méthodes quantitative et qualitative de recherche notamment : • • • • la revue documentaire les entretiens individuels approfondis les entretiens individuels structurés les discussions de groupe ou focus group. Nous avons utilisé des outils testés lors de la pré-enquête notamment les : • guides de discussion de groupe (parents d’enfants de 0 à 23 mois révolus) • guides d’entretien approfondi pour les : o directeurs et chargés de communication du niveau central o DRS, DDS et chefs de centre de santé o autorités administrative, religieuse, municipale et représentants d’association locale) o partenaires du PEV impliqués dans la communication • questionnaires pour o l’enquête CAP des parents d’enfants de 0 à 23 mois révolus o les données des centres de santé et des districts en matière de communication. Chaque équipe d’enquêteurs est dotée d’un dictaphone avec des cassettes audio pour enregistrer les entretiens et discussions de groupe afin de compléter la prise de notes. 72 La collecte des données qui a eu lieu du 02 au 12 août 2006 (10 jours), est réalisée par : • 5 équipes de 2 personnes déployées aux niveaux intermédiaire et périphérique. Ces équipes sont encadrées par 3 consultants (2 nationaux, 1 international) et 2 superviseurs • le consultant international en communication au niveau central Nous avons compilé les données collectées dans les grilles de synthèse aux niveaux communal, départemental et régional. Nous avons procédé à une analyse / confrontation des données issues des entretiens et des discussions de groupe, pour disposer des résultats au niveau de chaque région. Nous avons ensuite fait une synthèse nationale par groupe de cible à partir des données du niveau central (revue documentaire et entretiens approfondis) et des synthèses régionales. Pour l’enquête CAP des parents, nous avons saisi et analysé les données avec les logiciels Epi Data 3.1 et Epi Info 6.04d fr. 5.3. Résultats du volet Communication, mobilisation et plaidoyer La taille des échantillons pour les cibles du volet Communication sont : • au niveau central o 3 pour la DC PEV (Directeur Coordonnateur et 2 chargés de communication) o 1 pour la DSC (Directeur) o 1 pour le service communication et relations publiques au MSHP (Chef service) o 3 pour l’UNICEF (Officier PEV et chargés de communication) o 2 pour l’OMS (chargé du PEV et Chargé Promotion Santé et Communication) o 1 pour le Rotary o 1 pour la Croix Rouge o 1 pour Médiavac. • aux niveaux régional et départemental o 3 directeurs régionaux de la santé o 14 directeurs départementaux de la santé o 31 chefs de centres de santé o 16 autorités administratives o 12 maires o 16 autorités traditionnelles o 13 autorités religieuses o 10 responsables d’ONG o 8 présidents de COGES o 9 présidents d’association • au niveau communal o 66 groupes de discussion ayant réuni 323 pères et 373 mères d’enfants de 0-23 mois. • au niveau des ménages o 178 parents d’enfants de 0 à 23 mois pour l’enquête CAP 5.3.1. Synthèse de la revue documentaire 5.3.1.1. Cadre institutionnel de la communication PEV Il existe un document de politique nationale d’IEC pour la santé, élaboré en 1996 /1997 qui nécessite d’être actualisé. Il n’existe pas de structure de coordination des activités de communication des programmes au niveau de la DSC (Direction chargée de la coordination des programmes) ; par contre il y a une S/Direction de la communication au niveau de la Direction de la Prévention et de l’Hygiène publique 73 et un service de communication et de relations publiques au Cabinet qui n’ont pas de liens fonctionnels directs avec la DCPEV. Il existe au sein de la DCPEV, un service de communication, mobilisation sociale et IEC directement rattaché au Directeur au même titre que les autres services4 Il existe depuis 2001, un Groupe Thématique Vaccination5 (instance consultative, plate-forme de dialogue) ; il est composé de trois structures à savoir : le Groupe Thématique Elargi, le Groupe Thématique Restreint ou Comité de Coordination inter Agences (CCIA) et le Groupe Etudes et Réflexions. Aucune de ces trois structures ne compte en son sein un représentant du Ministère de la Communication ni des médias. 5.3.1.2. Management de la communication PEV Le PEV a élaboré en 2006, un plan stratégique intégré de communication 2006-20086 avec un plan opérationnel. La supervision de la communication est faite seulement lors des JNV polio. Les activités de communication sont évaluées lors des JNV polio (évaluation rapide). Les activités de communication ne sont pas documentées. Il n’y a pas de recherches menées sur le plan de la communication. 5.3.1.3. Financement de la communication PEV Il existe une ligne intitulée : « Communiqués radio TV et frais de publicité » dans le budget de l’Etat alloué au PEV7. Le PEV bénéficie du financement des partenaires tels que l’UNICEF, l’OMS, GAVI et le Rotary dont une part est allouée aux activités de communication. Il est rapporté dans la documentation, un faible taux de réalisation des activités des plans de communication (validés par le CCIA) du fait d’une insuffisante de ressources financières allouées à cette composante. 5.3.1.4. Mobilisation sociale, Partenariat et Multisectorialité Le PNDS de Côte d’Ivoire 1996-2005 avait défini les orientations stratégiques en matière de partenariat et de multisectorialité ; son objectif général était d’« améliorer l’état de santé et le bien être de la population par une meilleure adéquation qualitative et quantitative entre l’offre des prestations sanitaires et les besoins essentiels de la population ». Cet objectif général postulait déjà la fin de la primauté de l’offre sur la demande et l’annonce d’une politique résolument tournée vers la satisfaction de la demande en prestations sanitaires de base. Parmi les mutations que devait connaître le système de santé sur le plan stratégique figurait : « Promouvoir la multisectorialité et le partenariat avec les autres acteurs » 5.3.1.5. Responsabilisation et appropriation8 par les communautés et la société civile des actions de promotion de la vaccination Poursuivant l’énoncé de ses orientations stratégiques visant un partage de responsabilités entre le secteur sanitaire et d’autres acteurs, le PNDS 1996-2005 précise ce qui suit : « Il est opportun de promouvoir l’engagement de la société civile par la voie des ONG dans le développement de la politique sanitaire ; la promotion de la participation de la communauté à la gestion et au financement de la santé ; la Côte d’Ivoire s’acheminera ainsi vers un nouveau schéma de partage des responsabilités, basé sur un partenariat entre l’Etat, les communautés et les organisations qui représentent leurs intérêts et l’ensemble des professionnels de la santé tous agissant dans le cadre du système sanitaire national ». 4 Ref : Projet d’organigramme de la DCPEV Arreté N°106/MSP/CAB du 22 Mars 2001 portant créat ion et fonctionnement du Groupe thématique Vaccination en Cote d’Ivoire. 6 Ref : Plan Intégré de communication pour le Programme Elargi de vaccination Côte d’Ivoire 2006-2008 ; Ministère de la Santé. 7 Ref : Budget PEV (financement de l’Etat) 8 Participation directe et engagement des individus, des communautés et des institutions au niveau local, au point de devenir eux-mêmes (et non des groupes extérieurs), l’élément moteur du changement. 5 74 5.3.1.6. Mise en œuvre des recommandations de la revue de 2001 Le plan stratégique de communication a été élaboré et adopté ; il n’est pas encore mis en œuvre. 450 agents de santé communautaires et 50 assistants sociaux ont été formés en communication inter personnelle (CIP) en 2002. Deux cadres de la DCPEV sont formés en communication (11e Cours régional de communication pour la promotion de la santé, à l’Institut Régional de Santé Publique de Ouidah). Des affiches pour le PEV de routine ont été conçues et produites en 2002 par la DCPEV. Quelques ONG ont été impliquées dans les AVS polio en 2005 ; les radios communautaires et les médias traditionnels ont contribué à la sensibilisation pendant les AVS polio seulement. Par contre, l’étude qualitative rapide pour approfondir l’influence des tabous et rumeurs sur la vaccination des enfants n’a pas été menée. 5.3.2. Résultats des entretiens menés au niveau central 5.3.2.1. Responsables de la DCPEV et du MSHP Organisation structurelle de la communication à la DCPEV Il existe un service Communication, Mobilisation sociale et IEC à la DCPEV ; il a une relation hiérarchique directe avec le Directeur Coordinateur du PEV ; il nécessite d’être renforcé en ressources humaines (il ne dispose que de deux personnels permanents formés en communication), mieux structuré et équipé avec des termes de référence bien définis. Au niveau régional et départemental, il n’y a pas de points focaux communication PEV. Coordination des activités de communication des programmes de santé Des entretiens menés avec les responsables rencontrés, il n’existe pas une structure de communication au niveau de la DSC ; le service de communication et des relations publiques situé au Cabinet est chargé de la communication institutionnelle du ministère et de la coordination des activités de communication des directions générales de l’hygiène publique et de la santé. A ce titre, elle devrait suivre les activités de communication des programmes ; ce qui n’est pas le cas tout au moins pour l’instant. Pour le PEV, il existe une sous commission communication/mobilisation sociale (émanation du CCIA) qui fonctionne beaucoup plus dans le cadre des AVS polio. Apport de la communication dans la performance du PEV La performance globale du volet communication n’est pas satisfaisante ; les plans de communication validés par le CCIA ne sont pas financés d’une année à l’autre ; la communication pourrait mieux faire si elle bénéficiait de ressources suffisantes pour la mise en œuvre. Toutefois, sa contribution en faveur des AVS est très positivement appréciée par les responsables du programme. Planification et gestion des activités de communication Il existe un plan stratégique de communication élaboré et adopté en 2006 qui intègre toutes les composantes du PEV ainsi qu’un plan opérationnel national ; mais des plans de communication ne sont pas élaborés aux niveaux régional et départemental. Il n’y a de supervision de la communication que lors des AVS polio. Il n y a pas un système d’évaluation des activités de communication. Il n y a pas de recherche en communication Financement des activités de communication Il existe une ligne « communiqués radios, TV et frais de publicité» dans les différents budgets de l’Etat alloué au PEV dont la provision est de 30.000.000 FCFA. 75 L’UNICEF, l’OMS, GAVI et le ROTARY apportent un appui aux activités de communication ; cet appui reste insuffisant pour assurer la mise en œuvre des plans de communication. Des opérateurs économiques (SOLIBRA, MTN, ORANGE) ont apporté un appui financier lors de la campagne rougeole. Plaidoyer et mobilisation sociale Les décideurs administratifs et politiques s’impliquent généralement dans les AVS polio quand elles sont sollicitées ; il est question de les responsabiliser et les intéresser au PEV de routine. Une action réelle n’a pas encore été engagée auprès de célébrités nationales ; seuls deux artistes musiciens (JOSS KEZO et ISMAEL ISAAC) s’impliquent lorsqu’ils sont sollicités. La société civile nationale n’est pas représentée au sein du CCIA ; un secteur connexe important comme la Communication n’y est non plus représenté ; Il n’existe pas de partenariat formel entre le PEV et les ONG/Associations pourtant les ONG s’impliquent quand elles sont sollicitées surtout lors des JNV. Par ailleurs, il existe une ligne budgétaire pour les ONG à la DSC. Seul l’UNICEF utilise les ONG pour la communication intégrée dans ses zones de convergence. Medias et supports éducatifs La contribution des médias n’est pas jugée satisfaisante ; ils interviennent occasionnellement à la demande et coûtent très cher ; pourtant la radio est l’un des canaux qui informe le plus les parents sur la vaccination ; il n’y a pas de partenariat formel entre le PEV et les Médias. La collaboration entretenue avec MEDIAVAC est récente et n’est pas encore formalisée. Quant aux médias traditionnels (ASC, crieurs et autres relais), leur travail n’est pas évalué. Les supports éducatifs les plus utilisés sont : l’affiche, la boîte à images et les dépliants. Capitalisation des acquis Les principaux acquis de la communication pour la polio sont : la sensibilisation par les radios communautaires, l’implication des ONG dans certains districts (UNICEF), la collaboration de certains secteurs connexes (ANADER), l’implication des autorités administratives et traditionnelles, le monitorage communautaire. Certains de ces acquis sont capitalisés en faveur du PEV systématique (l’action des ASC et d’autres relais communautaires, les radios communautaires dans certains districts) Responsabilisation et appropriation par les communautés et la société civile des actions de promotion de la vaccination Les responsables du PEV interrogés sont tout à fait d’accord pour reconnaître que le transfert de compétences aux communautés et la société civile ainsi que leur responsabilisation en matière de communication de proximité est de nature à favoriser une augmentation durable de la demande vaccinale et partant une meilleure utilisation des services de vaccination. Ils se disent prêts à promouvoir ce transfert dans le système PEV de Côte d’Ivoire. Cette dynamique du partage de responsabilité entre le Ministère de la Santé et les partenaires sociaux et communautaires serait déjà amorcée au niveau de la DSC. Suggestions des responsables du PEV Renforcer les ressources humaines au niveau du service de communication Equiper ce service en matériels technique ; Mobiliser des financements internes et externes de manière à ce que la communication dispose d’un budget consolidé chaque année. 76 5.3.2.2. Partenaires au développement du niveau central Types ou domaines d’appui à la communication PEV L’appui technique et financier de la plupart des partenaires au développement porte sur la production des supports et les médias ; seul, l’UNICEF et dans une moindre mesure l’OMS apportent un appui en matière de planification, supervision et de renforcement des capacités en communication Stratégies ou composantes bénéficiaires de l’appui L’appui des partenaires porte surtout sur les campagnes de vaccination ; seul l’UNICEF mène des activités de communication dans ses zones de convergence (38 districts de santé) qui bénéficient de l’appui des consultants en communication. Appréciation de l’organisation de la communication au niveau de la DCPEV Pour les partenaires l’organisation de la communication dans la structure du PEV n’est pas propre à garantir son efficacité opérationnelle pour les raisons suivantes : le service existe mais sa fonctionnalité est faible du fait de l’insuffisance quantitative et qualitative en personnel, absence d’un chef de service devant donner l’impulsion et prendre des initiatives, l’insuffisance du financement des plans de communication pourtant validés par le CCIA Appréciation de la contribution du volet communication dans la performance globale du PEV La contribution du volet communication est bonne en ce qui concerne l’appui aux campagnes de vaccination ; elle est faible pour la vaccination de routine. Existence d’une structure de coordination des activités de communication impliquant la société civile Il existe une sous commission mobilisation sociale qui fonctionne beaucoup plus dans le cadre des campagnes polio et non pour le PEV de routine ; cette structure n’a pas en son sein des ONG nationales opérationnelles. Appréciation de l’engagement des décideurs et leaders nationaux Les partenaires notent un engouement de la part des autorités administratives et traditionnelles à l’occasion des campagnes de vaccination lorsque leur appui est sollicité ; l’engagement des religieux, des opérateurs économiques restent faible même pendant les campagnes ; il est marginal en ce qui concerne les célébrités nationales. D’une manière générale, il manque une impulsion en matière de plaidoyer au niveau central du PEV. Appréciation de l’implication des ONG/associations et groupes organisés (PEV de routine) L’apport des ONG dans la promotion de la vaccination est indéniable ; mais leur implication dans l’ensemble reste faible et occasionnelle du fait de l’absence d’un cadre organisationnel de partenariat approprié ; la plupart d’entre elles ont leurs bases à Abidjan et n’ont qu’une connaissance sinon nulle du moins limitée des réalités des districts de santé auxquels elles devraient apporter un appui en communication ; l’expérience de mise à contribution des ONG lors du premier tour des AVS polio de 2005 par l’OMS en dépit des problèmes subséquents a globalement été positive. De l’expérience de l’UNICEF sur l’évaluation des capacités des partenaires sociaux en Côte d’Ivoire, il ressort que trois ONG nationales ont un potentiel et un apport significatif sur le terrain ; il s’agit de ARK au Nord, ODAFEM à l’Ouest et ASAPSU au Sud et au Centre Sud. Les associations de femmes sont des structures sur lesquelles le PEV peut compter et parmi les secteurs connexes, l’ANADER est un partenaire à fidéliser. 77 Appréciation de la contribution des medias La contribution des médias est limitée aux campagnes de vaccination et à certains événements spéciaux du programme ; elle est insignifiante en ce qui concerne la vaccination de routine ; seules les radios communautaires diffusent sporadiquement des messages sur la vaccination de routine ; les actions de l’Association Mediavac bien que positivement appréciées doivent s’inscrire dans la logique de la continuité et sous tendues par une collaboration formelle avec des actions planifiées de concert avec le programme, suivies, supervisées et évaluées ; Les productions médiatiques et leur diffusion ont un coût très élevé qu’aucun programme ne saurait supporter à moyen ou long terme ; il importe que le PEV envisage de négocier des protocoles de partenariat avec les médias d’Etat et privé afin de minimiser les coûts. Capitalisation des acquis la communication Polio en faveur de la routine Les acquis des JNV Polio ne sont pas suffisamment capitalisés en faveur de la vaccination de routine ; en dehors des actions visibles COGES, des ASC et des radios rurales dans la sensibilisation en faveur du PEV, il importe qu’une évaluation de ces acquis soit faite afin d’en maîtriser les processus et de promouvoir leur capitalisation à grande échelle. Pour l’instant, seul l’UNICEF expérimente cette capitalisation dans ses zones de convergence (38 districts de santé) Responsabilisation et appropriation communautaire Tous les partenaires s’accordent sur le fait qu’un transfert de compétences aux communautés et la société civile ainsi que leur responsabilisation en matière de communication est de nature à favoriser une augmentation durable de la demande vaccinale et partant une amélioration d l’utilisation des services de vaccination. Ils considèrent cette approche comme incontournable pour la pérennisation de la vaccination. Ils se disent tous prêts à promouvoir ce transfert à travers le PEV ; cependant il est nécessaire que les responsables et les équipes de santé soient bien formés et conditionnés pour adhérer à cette approche novatrice. Problèmes majeurs entravant efficacité de la communication PEV Insuffisance d’acteurs qualifiés, faible financement interne et externe, Absence d’orientations politiques claires et valides sur la communication pour la santé, problèmes structurels, non fidélisation des relais, Valorisation insuffisante de la communication qui est pourtant l’une des cinq composantes opérationnelles du PEV. Suggestions Rendre la vaccination totalement gratuite pour les parents ; Mettre en place un cadre de coordination des actions de communication, appliquer rigoureusement le modèle de communication pour le développement en Côte d’Ivoire ; Former les acteurs et les partenaires sociaux nationaux en communication pour le développement ; La DCPEV doit prendre le leadership, valoriser la communication en son sein, impulser la démarche à suivre et solliciter l’appui technique des partenaires. 78 5.3.3. Résultats des entretiens et focus group des niveaux décentralisés 5.3.3.1. DRS, DDS et Chefs de centre de santé Importance de la communication pour le PEV Les responsables sanitaires à tous les niveaux sont unanimes sur le fait que la communication est une composante importante qui contribue à l’augmentation de la couverture vaccinale. Plaidoyer (soutien des autorités) Les autorités soutiennent le PEV mais uniquement pendant les JNV ; on note par exemple que 56% des personnes interviewées reconnaissent le soutien de l’autorité administrative, 71% celui des autorités traditionnelles et 65% celui des autorités religieuses. Organisation de la communication et de la mobilisation sociale Points focaux : Sur le plan formel, il n’existe pas de points focaux de mobilisation sociale PEV dans 65% des cas ; cependant dans certains districts, les agents de l’INHP jouent ce rôle. Implication des ONG/Associations : 54% des districts disposent soit d’ONG soit d’autres groupes organisés qui s’impliquent dans la sensibilisation lors des campagnes, 46% des districts visités ne disposent ni d’ONG ni d’autres organisations qui les appuient dans les activités de sensibilisation. Médias (couverture et diffusion des messages sur la vaccination) La plupart des régions et départements sont couverts en totalement ou partiellement par des radios de proximité ; Plus de la moitié des districts sanitaires visités ( 54%) disposent de radios communautaires. Plus des ¾ des districts qui disposent de radio communautaire (76%) diffusent des informations ou messages sur la vaccination. Néanmoins les responsables sanitaires n’ont pas de relation de collaboration formelle avec ces radios communautaires. Communication de proximité Existence et activités des relais communautaires Dans la quasi totalité des départements sanitaires, il y a des relais communautaires ; il existe en moyenne 20 relais communautaires dans les districts visités. La sensibilisation de proximité est réalisée dans 81% des cas par ces relais qui manquent de formation, de moyens de motivation et de déplacement. Capitalisation des acquis des JNV en faveur du PEV de routine Les acquis des JNV sont moyennement capitalisés en faveur de la vaccination de routine notamment dans 69% des cas; on peut tout de même citer la sensibilisation continue par les agents de santé communautaires (ASC). Problèmes et contraintes liés à la communication PEV - Financement insuffisant pour la mise en œuvre des activités de communication Manque de formation des ASC Non responsabilisation des chefs traditionnels de manière continue pour le PEV de routine Relations parfois conflictuelles entre personnel de santé et communauté. Rumeurs 79 Responsabilisation/appropriation communautaire La plupart des responsables sanitaires (88%) affirment qu’un transfert de compétences aux communautés et à la société civile et leur responsabilisation sont de nature à contribuer à une augmentation durable e la couverture vaccinale. Ils se disent tous prêts à faire ce transfert si les communautés sont disposées à assumer ces responsabilités. 5.3.3.2. Autorités administrative, traditionnelle, religieuse, maire et représentant d’ONG Connaissance de l’existence du PEV en Côte d’Ivoire La plupart des autorités, maires, responsables d’ONG et autres leaders locaux (81%) sont informés sur l’existence d’un programme de vaccination en Côte d’ivoire. Les principaux canaux par lesquels ils sont informés sont : les agents de santé (81%), les médias avec la radio (38%) suivie de la télévision (36%) et la presse écrite (28%). Connaissance des maladies contre lesquelles l’enfant doit être vacciné ; Les partenaires locaux ont une connaissance insuffisante des maladies contre lesquelles l’enfant doit recevoir des vaccins ; dans la plupart des cas seul la poliomyélite (75%) et la rougeole (54%) et à un moindre degré la fièvre Jaune (38%) sont énumérées. La plupart confondent le PEV et les vaccinations de l’INHP. Très souvent, ils parlent de méningite, de typhoïde et de varicelle Implication dans les activités du PEV La plupart des partenaires locaux (74%) s’impliquent dans le PEV notamment dans les activités de mobilisation sociale (92%). Ceux qui ne s’impliquent pas (26%) le justifient par le fait qu’ils ne sont pas souvent sollicités par les agents de santé. Participation à la prise de décision dans le cadre de la mobilisation sociale PEV Environ 51% des partenaires disent être impliqués dans la prise de décision dans le cadre de la mobilisation sociale en faveur du PEV. Et cela se fait dans 72% des cas dans le cadre d’un comité de mobilisation sociale. Par contre 49% des partenaires ne s’impliquent pas dans les activités du PEV et ils l’expliquent par le fait que les agents de santé ne les y convient pas et considèrent qu’il s’agit là d’un domaine technique qui ne relève pas de leurs compétences. En vue d’améliorer leur participation les partenaires suggèrent que des moyens tels que des mégaphones, les supports éducatifs et les moyens de déplacement soient mis à leur disposition. Soutien spécifique apporté à la mobilisation sociale pour la vaccination Le soutien apporté par les partenaires locaux est d’ordre matériel (25%), et parfois financier (13%) et technique (14%). Par contre dans environ 30% des cas, les partenaires locaux avouent n’apporter aucun appui. Participation à la mobilisation de ressources pour la vaccination en 2006 50% des partenaires participent à la mobilisation des groupes organisés, notamment les groupes religieux (54%), les associations de femmes (48%) et les ONG (30%); par contre 59% des leaders déclarent participer à la mobilisation des ressources au niveau local. Existence des populations difficiles d’accès sur le plan géographique Généralement en zone rurale, il y a des populations d’accès difficile sur le plan géographique dans 61% des cas du fait du mauvais état des pistes et de l’enclavement de certaines zones. 80 Suggestions pour atteindre les populations difficiles d’accès Doter les services déconcentrés en moyens roulants adaptés (véhicules 4X4 et motos). Existence des populations difficiles à convaincre En dehors d’un certain nombre d’intellectuels, des groupes religieux bien spécifiques et d’étrangers (les Libanais en l’occurrence), il n’existe pas de populations difficiles à convaincre pour la vaccination dans 48% des cas. Suggestions pour convaincre ces populations Il s’agit d’intensifier la communication interpersonnelle ciblant les leaders de ces groupes. Suggestions pour renforcer la mobilisation sociale en faveur du PEV Garantir la gratuité de la vaccination des enfants et des femmes telle que déclarée par l’Etat ; Impliquer et responsabiliser les autorités locales. Mettre à leur disposition des moyens nécessaires pour faire de la mobilisation sociale Appropriation/Responsabilisation des partenaires en faveur du PEV La quasi-totalité des partenaires (96.7%) sont disposés à prendre des responsabilités et de s’approprier les activités de communication en faveur du PEV ; plus spécifiquement, les autorités administratives et traditionnelles estiment que cela constitue un de leurs rôles d’information, de sensibilisation et d’encadrement des communautés. 5.3.3.3. Résultats des focus groups avec les parents d’enfants de 0 à 23 mois. Importance de la vaccination et raisons de non vaccination ou de vaccination incomplète Les parents des deux sexes reconnaissent l’importance de la vaccination comme moyen de protection des enfants contre les maladies. Les principales raisons de non vaccination et de la vaccination incomplète des enfants sont : le manque d’information sur les vaccinations et le programme, la négligence des parents, le manque de moyens financiers, l’influence de certains groupes religieux, l’état morbide des enfants (non vaccination des enfants malades), le manque de temps dû aux travaux champêtres et le refus des maris vis à vis de la vaccination. Plaidoyer et mobilisation sociale Les parents déclarent que les différentes autorités et les partenaires locaux leur annoncent la vaccination et surtout les JNV mais ne les exhortent pas en tant que tel à faire vacciner leurs enfants d’une manière continue. Moyens de sensibilisation (canaux d’information des parents) Les principaux moyens de sensibilisation des parents sont : les agents de santé, griots, la radio, les chefs de villages, la télévision et les lettres. Les parents ont déplorés dans certaines communes, l’absence de supports de sensibilisation tels que les affiches et les dépliants. Appréciation de l’offre de service de vaccination D’une manière générale, l’accessibilité géographique aux services de vaccination ne semble pas constituer un problème majeur pour les parents quel que soit le sexe .; par contre, l’irrégularité des séances de vaccination, les ruptures de vaccins, le paiement des actes vaccinaux et parfois les rendez-vous manqués ont été décriés. 81 Relation entre personnel de santé et population Qualité de la relation : les parents ne sont pas satisfaits des prestations des services de vaccination à cause des attitudes discourtoises du personnel (surtout les sages femmes) de santé à l’égard des mères d’enfants. Ces attitudes se caractérisent par un mauvais accueil, un manque de respect de leurs personnes. Suggestions pour améliorer cette relation : améliorer l’accueil des parents, organiser les séances de vaccination selon un calendrier à respecter, diminuer le coût de la vaccination. Participation à la mobilisation sociale et appropriation/responsabilisation Une large majorité des parents se disent disposés à contribuer à la sensibilisation des autres parents en faveur de la vaccination complète des enfants et même à prendre des responsabilités dans l’organisation des séances de vaccination des leurs localités ; certains ont souhaité que cela se fasse dans le cadre de comité de mobilisation sociale au sein desquels il pourrait avoir une mobilisation de ressources (exemple des cotisations) Disposition à faire recevoir de nouveaux vaccins du PEV aux enfants A l’unanimité, les parents se disent disposés à faire recevoir à leurs enfants de nouveaux vaccins que l’Etat PEV pourra introduire dans le Programme Elargi de Vaccination ; cependant, certains parents de sexe masculin ont suggéré que le Ministère rassure les parents sur la gratuité, la qualité et l’innocuité de ces vaccins. Participation aux frais de vaccination Dans tous les focus groups, parents ont déclaré qu’ils participent aux frais de vaccination de leurs enfants dans les centres de vaccination (la vaccination n’est pas totalement gratuite) ; ces frais payés varient de 100 CFA à 1000 FCFA. Raisons du paiement (charge supportée par ce coût) : les raisons suivantes ont été citées : coût de la seringue, coût du carnet, coût du timbre, collation de l’agent vaccinateur ; Certains ne savent pas toujours à quoi servent ces sommes payées. 5.3.4. Résultats des entretiens et observation dans les centres de santé 5.3.4.1. Structures et activités de communication, mobilisation sociale et plaidoyer Les résultats présentés ici sont collectés dans les 47 centres de santé tirés au sort pour le volet « Gestion et logistique du PEV » de la revue. Environ ¼ des centres de santé (23%) ont un comité de mobilisation sociale pour la vaccination. En 2006, les centres de santé ont mené des activités de communication à type de causerie et IEC (77% des centres) et de sensibilisation à domicile ou au village (47% des centres). Sur les 320 causeries mensuelles faites par les 47 centres, 67% sont consacrées à la vaccination. Durant les causeries, 17% des centres n’utilisent aucun matériel éducatif, 45% utilisent les affiches et 3% les boîtes à images. Les centres de santé ont bénéficié pour leurs activités de vaccination du soutien des leaders religieux (53% des centres), des leaders communautaires (51% des centres) et des autorités administratives et politiques (17% des centres). 82 Pour la sensibilisation, les centres de santé ont reçu l’appui des groupes organisés comme les confessions religieuses (60% des centres), les leaders d’opinion (45% des centres), les groupements de femmes (30% des centres) et les ONG (15% des centres). La communication de proximité sur le PEV en dehors du centre de santé est assurée par les relais communautaires (53% des centres), les groupes religieux (36% des centres), les ONG et associations locales (36% des centres) et les COGES (26%). Il faut préciser que les 47 centres de santé ont au total 282 agents de santé communautaire, matrones, accoucheuses traditionnelles actifs. Les moyens et canaux de communication les plus utilisés pour la mobilisation sociale au niveau des centres de santé sont : les crieurs publics et griots (72%), les leaders communautaires et religieux (51%), les affiches et posters (47%) et la radio (13%). 5.3.4.2. Obstacles à la vaccination Sur les 47 centres de santé, 58% déclarent avoir des populations difficiles d’accès sur le plan géographique et la proportion moyenne de cette population est de 17% avec IC95% [10 - 25]. Par ailleurs, 45% des centres de santé déclarent avoir des populations difficiles à convaincre pour la vaccination et ils estiment leur proportion moyenne à 8% avec IC95% [3 - 13]. Pour ces populations difficiles à convaincre, il s’agit de certaines ethnies (40%), nationalités (30%), confessions religieuses (30%) et certains groupes ayant eu des rumeurs (30%). 5.3.4.3. Observation d’une causerie éducative Huit centres de santé sur 47 ont réalisé une séance de causerie qui a pu être observée. Le thème de la vaccination, est développé dans sept des huit séances de causerie observées. Le cadre est adéquat pour la causerie car le lieu est bien aéré, bien ventilé, propre (à l’exception d’un centre), calme, avec suffisamment de sièges qui sont disposés de façon à ce que l’auditoire puisse voir l’animateur. Dans sept centres sur huit, l’animateur a salué l’auditoire, il est facile à comprendre, il est entendu par tout l’auditoire, le langage utilisé est approprié et les informations données sont correctes. Durant les causeries, la vérification des connaissances, l’incitation des participants à poser des questions, les félicitations aux participants qui répondent bien, les remerciements aux participants à la fin de la séance et l’annonce de la date de la prochaine causerie ne sont observés que dans deux centres de santé sur huit. Dans les centres, la méthode d’animation utilisée est l’exposé - discussion à l’exception d’un centre où la méthode démonstrative est utilisée. 5.3.5. Résultats de l’enquête CAP des parents d’enfants de 12 à 23 mois. L’enquête CAP a permis d’interroger 136 mères et 42 pères d’enfants de 0 à 23 mois soit au total 178 parents dont 79% se déclarent mariés. Environ 39% des parents sont sans instruction et 34% aurait un niveau d’instruction primaire. Ils sont chrétiens à 50%, musulmans à 26% et animiste à 21%. Ils sont le plus souvent sans emploi (41%), cultivateur (30%) ou commerçant (16%). La plupart des répondants vit en milieu rural (55%). 83 5.3.5.1. Connaissances des parents en matière de vaccination des enfants Maladies contre lesquelles l’enfant doit être vacciné Environ 34% des parents déclarent ne pas savoir les maladies contre lesquelles l’enfant doit être vacciné. Les maladies les plus citées par les parents sont la poliomyélite (48%), la rougeole (32%), la fièvre jaune (23%) et le tétanos (11%). Nombres de fois qu’on doit se présenter à la vaccination Deux tiers des parents (66%) déclarent ne pas savoir le nombre de fois qu’un enfant doit se rendre à la vaccination pour qu’il soit complètement vacciné. Seulement 14% des parents savent que l’enfant doit se rendre 5 fois à la vaccination pour être complètement vacciné. Environ 60% des parents ne savent pas le nombre de fois qu’une femme en âge de reproduction (1549 ans) doit se rendre à la vaccination pour être complètement vacciné contre le tétanos. Seulement 13% des parents savent qu’il faut qu’il faut qu’elle se rende 5 fois à la vaccination pour être complètement protégée contre le tétanos. Ages d’administration des doses de vaccin chez les enfants Un quart des parents (23%) déclarent ne pas savoir l’âge auquel l’enfant doit recevoir la première dose de vaccin. Toutefois, 58% des parents déclarent que l’enfant doit recevoir sa première dose de vaccin à la naissance. Environ ¾ des parents (71%) ne savent pas à quel âge l’enfant doit avoir reçu toutes les doses requises pour être complètement vacciné. Seulement 9% des parents savent qu’à 9 mois l’enfant doit avoir reçu toutes les doses de vaccin pour être complètement vacciné. Effets secondaires possibles post vaccination chez l’enfant Environ un tiers des parents (31%) déclarent ne pas savoir les effets secondaires qui peuvent survenir après une vaccination. Les effets secondaires post vaccination les plus cités par les parents sont la fièvre (62%), la douleur au point d’injection (17%), les abcès (17%) et la plaie (9%). Certains parents ont néanmoins cité la diarrhée (5%) et les vomissements (3%). En cas d’effet secondaire post vaccination, les parents déclarent ne rien faire (37%), donner de l’aspirine (33%) et amener l’enfant au centre de santé (22%). Canal / moyen d’information des parents sur la vaccination Les principaux moyens ou canaux par lesquels les parents sont le plus souvent informés sur la vaccination sont : le chef traditionnel (40%), la télévision (33%), la radio (15%), le centre de santé (15%), les églises/mosquées (10%), le COGES (9%) et la presse écrite (6%). JNV peuvent-elles remplacer la vaccination au quotidien ? Plus des ¾ des parents (78%) déclarent que les JNV ne peuvent pas remplacer les vaccinations de routine. 5.3.5.2. Attitudes et pratiques des parents en matière de vaccination des enfants Importance de la vaccination de l’enfant La décision de faire vacciner l’enfant incombe à la mère dans 53% des cas, au père dans 28% des cas et aux deux parents dans 16% des cas. 84 La plupart des parents (96%) déclare être convaincu que la vaccination est le moyen de protection le plus sûr contre les maladies des enfants évitables par la vaccination. Par ailleurs, 78% des parents déclarent discuter de la vaccination de leurs enfants avec leur conjoint. La majorité des parents (98%) est disposée à faire recevoir toutes les doses de vaccins requises à leurs enfants Existence de croyance, de tabou et de rumeur limitant la vaccination de l’enfant La majorité des parents (95%) estime qu’il n’y a pas ni croyance, ni tabou qui les empêche de faire vacciner leurs enfants. En revanche, 12% des parents déclarent qu’il y a des rumeurs sur la vaccination qui limitent la vaccination de leurs enfants. Qualité de l’accueil et des séances de vaccination Environ 90% des parents déclarent bénéficier d’un bon accueil durant les séances de vaccination ; toutefois 7% des parents trouvent moyen ou mauvais l’accueil qui leur est réservé lors des séances de vaccination. Par ailleurs, 97% des parents jugent satisfaisants la qualité des séances de vaccination dont bénéficient leurs enfants. Pratiques vis-à-vis de la vaccination des enfants Dans la majorité des cas, c’est la mère seule (88%) qui emmène l’enfant se faire vacciner versus 3% pour le père seul et 7% pour les 2 parents. Les frais de vaccination sont payés surtout par le père (75%) versus 16% pour la mère et 4% pour les deux parents. Les documents de vaccination des enfants sont gardés surtout par la mère (65%) versus 29% par le père et 5% par les deux parents. 5.4. Conclusions sur la communication, la mobilisation et le plaidoyer 5.4.1. Conclusions sur le cadre institutionnel, le management et le financement 5.4.1.1. Conclusions sur le cadre institutionnel Bien qu’il existe un service de communication dans l’organigramme (encore informel)l de la DCPEV, son organisation structurelle et le cadre institutionnel général de la communication de programmes de santé au sein du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique ne sont pas propices à son expression optimale. En effet, il existe un document de politique nationale d’IEC pour la santé élaboré en 1996/97 qui nécessite d’être revisité et actualisé compte tenu de sa désuétude. L’absence d’une coordination centrale effective des activités de communication des programmes peut donner lieu au développement d’une communication pour la santé manquant de contrôle de qualité ; à titre d’exemple, la promotion à travers les médias audiovisuels de la vaccination payante que propose l’INHP, a créé une confusion dans l’esprit des populations qui s’accommodent au monnayage des vaccinations du PEV à un coût moindre. Une harmonisation des relations fonctionnelles entre la Direction de la Prévention et de l’hygiène Publique (DPHP) qui a une S/direction de la communication, la DSC, le service de communication et des relations publiques du Cabinet et le Service de communication de la DCPEV est nécessaire. L’unicité de la source des messages de santé à diffuser dans les médias est une condition de qualité de la communication. 85 Au stade actuel de son organisation (structuration et ressources humaines insuffisantes), le service de communication de la DCPEV ne peut pas répondre efficacement aux exigences du management de la communication pour le développement. L’absence de points focaux aux niveaux régional et départemental ne favorise pas le suivi de la mise en œuvre des activités sur le terrain. Il existe depuis 2001 un Groupe Thématique Vaccination9 (instance consultative, plate-forme de dialogue) ; il est composé de trois structures à savoir : le Groupe Thématique Elargi, le Groupe Thématique Restreint ou Comité de Coordination inter Agences (CCIA) et le Groupe Etudes et Réflexions. Aucune de ces trois structures ne compte en son sein un représentant du Ministère de la Communication ni un représentant des médias. 5.4.1.2. Conclusions sur le management de la communication PEV La DCPEV a le mérite de disposer d’un plan stratégique intégré de communication 2006-2008 qui nécessite d’être actualisé ; cependant, elle ne dispose pas d’un système managérial de la communication organisé dans la mesure où les niveaux régional et départemental n’élaborent pas de plans intégrés de communication, la supervision, le monitorage et l’évaluation des activités de communication ne sont faites que lors des AVS polio et la recherche et la documentation des expériences restent les parents pauvres de la communication. 5.4.1.3. Conclusions sur le financement des activités de communication Les plans de communication élaborés et adoptés par le CCIA connaissent un faible taux d’exécution du fait d’une insuffisance de ressources financières allouées à cette composante ; l’apport du budget de l’Etat au profit de la communication PEV se limite à une ligne budgétaire destinée à supporter en partie les coûts des activités médiatiques ( communiqués radios, TV et frais de publicité» pour une provision de 30 000 000 FCFA. En général, l’appui financier des partenaires traditionnels du PEV est mobilisé en faveur des activités de communication des AVS (OMS, ROTARY). L’UNICEF appuie les activités de communication du PEV de routine dans ses zones de convergence. La contribution des Fonds GAVI à la mise en œuvre des plans de communication est peu significative. Les ressources diverses mobilisées au niveau local par les communautés et d’autres partenaires locaux ne sont pas souvent évaluées et prises en compte. Des opérateurs économiques tels que SOLIBRA, MTN et ORANGE ont apporté un appui financier lors de la campagne rougeole. Cette initiative mérite d’être poursuivie et étendue à d’autres opérateurs notamment pour les vaccinations au quotidien. 5.4.2. Conclusions sur l’engagement des décideurs et implication des partenaires Le fait que les décideurs et autres leaders ivoiriens sont disposés à soutenir la vaccination quand ils sont sollicités, constitue une opportunité à capitaliser par un plaidoyer actif et une responsabilisation. Une démarche de plaidoyer visant à obtenir leur adhésion permanente ainsi que celle des célébrités nationales pour toutes les activités du PEV n’est pas encore entreprise. En ce qui concerne les partenaires sociaux, malgré des orientations stratégiques précises en faveur de la promotion du partenariat et de la multisectorialité prescrites dans le Plan national de Développement Sanitaire 1996-2006, le PEV dont la performance dépend en grande partie de la demande communautaire, n’a pas jusqu’ici mis en place un cadre approprié à cet effet. Il ne dispose d’aucun partenaire avec lequel il est lié par un protocole de collaboration ou une convention de partenariat. Pourtant l’expérience du partenariat avec les ONG menée par l’UNICEF dans ses zones de convergence devrait être évaluée pour en apprécier l’efficacité, documentée et capitalisée et par le PEV. 9 Arrêté N°106/MSP/CAB du 22 Mars 2001 portant créat ion et fonctionnement du Groupe thématique Vaccination en Cote d’Ivoire. 86 La société civile nationale n’est pas représentée au sein du CCIA ; un secteur connexe important comme la Communication n’y est non plus représenté. 5.4.3. Conclusions sur l’organisation de la communication de proximité La communication de proximité n’est pas rationnellement organisée ; la sensibilisation des populations sur la vaccination est faite par les Comités de Gestion (COGES), les ASC, les radios communautaires lors de AVS mais aussi dans le cadre de la vaccination de routine (dans une moindre mesure) sans cahier de charges, ni plan de mise en œuvre, ni plan média avec des indicateurs permettant de suivre et d’évaluer leurs interventions. 5.4.4. Conclusions sur les canaux de communication et les supports éducatifs La plupart des parents sont informés sur la vaccination par les agents de santé et par les médias, ce qui dénote de la faible efficacité des relais communautaires et la place que continue d’occuper le centre de santé dans les Soins de Santé Primaires (SSP) au détriment des activités à base communautaire. La contribution des médias aux événements spéciaux et aux campagnes de vaccination est appréciable; par contre, elle est très insuffisante en ce qui concerne la vaccination de routine ; seules les radios communautaires diffusent sporadiquement des messages sur la vaccination de routine ; les actions de MEDIAVAC bien que positivement appréciées par les acteurs et partenaires centraux doivent s’inscrire dans la logique de la continuité et doivent être sous tendues par une collaboration formelle avec des termes de référence consensuelle ment adoptés, suivis, supervisé et évalués. Les productions médiatiques et leur diffusion ont un coût très élevé qu’aucun programme ne saurait supporter à moyen ou long terme ; il importe que le PEV envisage de négocier des protocoles de partenariat avec les médias d’Etat et privés afin de minimiser les coûts. L’absence de supports éducatifs tels que les affiches, les dépliants et les prospectus sur la vaccination de routine, décriée par les parents au cours des focus group confirme l’inconsistance du processus de communication en milieu communautaire. 5.4.5. Conclusions sur la participation effective des communautés Les communautés participent aux activités de vaccination comme bénéficiaires des services de vaccination et non comme acteurs ou participants suffisamment conscientisés, sensibilisés et motivés pour y adhérer et prendre une part active dans l’organisation et la mise en œuvre. Il est nécessaire que la DCPEV engage les communautés dans un processus d’habilitation devant mener vers l’appropriation. 5.4.6. Conclusions sur la capitalisation des acquis des JNV Polio pour le PEV de routine Il existe des acquis importants de la communication pour l’éradication de la poliomyélite qui ne sont pas suffisamment capitalisés en faveur de la vaccination de routine. Il importe que ces acquis soient recensés, documentés, mieux organisés, formellement institutionnalisés et intégrés dans les plans opérationnels pour leur mise en œuvre effective. Au nombre de ces acquis, on pourrait citer : l’implication des médias dans la sensibilisation en faveur de la vaccination, l’engagement des autorités et quelques opérateurs économiques, l’implication des ONG/Associations et d’autres groupes organisés, la micro planification des activités à la base du système, le monitorage, la supervision et l’évaluation des activités etc... 87 L’expérience menée par l’UNICEF dans ses zones de convergence n’est pas rigoureusement suivie par la DCPEV pour en tirer les leçons, s’en approprier et l’étendre dans l’ensemble du système national de santé après évaluation. 5.4.7. Conclusions sur les comportements des vaccinateurs et la perception des services de vaccination par les parents La perception des populations vis à vis des services de vaccination est globalement négative ; il est reproché aux vaccinateurs le mauvais accueil des parents (surtout les mères), le manque de respect pour leurs personnes, les rendez-vous non respectés et même l’irrégularité des séances de vaccination dans les centres. Cette perception négative des services de vaccination par les parents constitue un des facteurs qui influenceraient leur utilisation et pourraient justifier en partie les taux d’abandon élevés dans certaines zones. Il s’agit ici de comportements organisationnels qui influencent la qualité de l’offre de service de vaccination. 5.4.8. Conclusions sur les CAP des parents et les raisons de non vaccination L’enquête CAP réalisée auprès des parents dans les ménages, les focus group avec les parents et les entretiens approfondis avec les partenaires locaux du programme ont révélé des connaissances insuffisantes sur les maladies cibles et le calendrier du PEV. On note une sous information sur la vaccination des enfants et des femmes notamment en ce qui concerne, les maladies pour lesquelles on vaccine, l’âge des premiers vaccins à administrer, le nombre de doses pour qu’un enfant soit complètement vacciné et surtout l’âge requis pour avoir une vaccination complète. Les effets secondaires liés à la vaccination et la conduite à tenir ne sont pas suffisamment expliquer aux parents et ceci pourrait être un des facteurs qui limitent la vaccination des enfants Les parents jugent la vaccination comme un moyen efficace de prévention des maladies mais ne communiquent pas souvent sur la vaccination de leurs enfants. La plupart des mères ont pour la plupart du temps la responsabilité de la vaccination des enfants mais on note aussi que les mères n’ont pas toujours le pouvoir de décision quant à faire vacciner les enfants et doivent se référer dans la plupart des cas au maris. Les pères interviennent le plus souvent au niveau des frais de vaccination. Ce qui montre encore une fois que les parents ne sont pas informés de la gratuité des vaccinations PEV. 5.4.9. Conclusions sur la responsabilisation et l’appropriation par la communauté des activités de communication en faveur du PEV A l’unanimité toutes les parties interrogées à tous les niveaux du système de santé au cours de la présente revue sont convaincues qu’un transfert de compétences aux communautés et aux organisations de la société civile ainsi que leur responsabilisation en matière de communication de proximité est de nature à augmenter de manière durable la demande vaccinale et partant d’améliorer l’utilisation des services de vaccination. Les responsables en charge du programme à tous les niveaux ainsi que les partenaires se disent prêts à promouvoir ce transfert ; les communautés aussi se disent prêtes à assumer ces responsabilités pourvu que le processus soit suivi de mesures d’accompagnement. 88 5.4.10. Conclusions sur les principaux problèmes qui entravent l’efficacité de la communication PEV Les principaux problèmes qui entravent l’efficacité de la communication sont liés : aux aspects institutionnels, organisationnels, financiers, mais aussi au développement du partenariat et la multisectorialité, au développement des capacités en communication chez les acteurs et partenaires, au marketing du PEV en tant qu’enjeu social et à l’habilitation10 des communautés en matière de vaccination. Plus spécifiquement les acteurs et partenaires ont cité : Insuffisance d’acteurs qualifiés, faible financement interne et externe, Absence d’orientations politiques claires et valides sur la communication pour la santé, problèmes structurels, non fidélisation des relais, monnayage de la vaccination, et valorisation insuffisante de la communication qui est pourtant l’une des cinq composantes opérationnelles du PEV. 5.4.11. Conclusions sur les principales suggestions visant à renforcer le volet communication du PEV Rendre la vaccination totalement gratuite Mettre en place un cadre de coordination des actions de communication Appliquer rigoureusement le modèle de communication pour le développement en Côte d’Ivoire Former les acteurs et les partenaires sociaux nationaux en communication pour le développement La DCPEV doit prendre le leadership, valoriser la communication en son sein, impulser la démarche à suivre et solliciter l’appui technique des partenaires 5.5. Recommandations sur la communication, la mobilisation et le plaidoyer 5.5.1. Recommandations sur le cadre institutionnel Compte tenu de l’évolution qu’a connu la communication depuis 1998 notamment avec l’avènement du concept de Communication Pour le Développement (CPD), il y aurait lieu de revisiter le document de politique nationale d’IEC élaboré en 1996 pour l’adapter à la nouvelle donne communicationnelle afin qu’il constitue le modèle de référence nationale et la boussole de toutes les actions de communication des programmes de santé y compris le PEV. Harmoniser les relations fonctionnelles entre les structures de communication au niveau du MSHP et clarifier leurs liens sur le plan technique avec le service de communication de la DCPEV de manière à ce que ce service bénéficie d’un suivi et d’un encadrement lui permettant d’améliorer ses performances. Procéder à une définition claire des missions du service de communication de la DCPEV ainsi qu’à une description précise des postes de travail et de responsabilité aux niveaux central et décentralisé (points focaux) et renforcer les compétences des personnels appelés à en assurer la gestion en management de la communication (formation de type MLM communication PEV). Veiller à ce que tous les messages éducatifs ou promotionnels émanant des structures du Ministère de la santé et de l’Hygiène Publique et destinés à être diffusés par les médias soient 10 Processus de facilitation qui permet aux communautés d’acquérir les compétences, les connaissances et la confiance nécessaires pour opérer des choix responsables et les concrétiser ; il permet de créer un environnement favorable à l’autonomie. 89 validés par le service central chargé de la coordination des activités de communication appuyé par une commission de validation. Compte tenu de l’importance de la communication de masse dans le PEV, l’intégration du Ministère de la communication au CCIA serait un atout stratégique pour faciliter l’accès aux médias d’Etat à moindre coût. Y intégrer aussi un représentant de la coalition des ONG nationales/locales afin de les intéresser/motiver davantage en faveur de la promotion de la vaccination. 5.5.2. Recommandations sur le management de la communication Le plan stratégique intégré de communication PEV doit être actualisé, adapté à la nouvelle vision stratégique mondiale sur la vaccination 2006-2015 et intégré dans le plan pluri annuel PEV à élaborer. La planification de la communication doit se faire de la base au sommet ; chaque district de santé doit élaborer son plan intégré de communication PEV chaque année ; Il importe que toutes les activités de communication des différentes composantes du PEV soient monitorées, supervisées, évaluées et documentées ; des plans et outils nécessaires à cet effet doivent être élaborés, validés et utilisés. La communication pour le développement est basée sur les résultats des études et enquêtes, la recherche doit être une priorité Procéder à un inventaire des travaux de recherche réalisés dans les instituts de formation sur la vaccination pour en exploiter les résultats et promouvoir cette activité. Elargir les termes de référence de la sous commission communication du CCIA à toutes les composantes du PEV. Compte tenu de l’insuffisance de ressources humaines et du niveau de compétence spécifique que requièrent certaines activités, il y aurait lieu de recourir à la sous-traitance des tâches spécialisées telles que la recherche, la conception des supports, la formation et en assurer le suivi et le contrôle. 5.5.3. Recommandations sur le financement des activités de communication Face au financement toujours insuffisant depuis des années, un Plaidoyer ciblé doit être fait pour obtenir l’augmentation du budget actuel de l’Etat afin qu’il constitue la base du financement des activités de communication de proximité car seule une combinaison des canaux de communication (multimédia) peut produire des résultats durables en termes de changement de comportement. Négocier avec les opérateurs économiques pour les intéresser au PEV de routine en proposant par exemple le parrainage des districts et communes en matière de vaccination et engager le plaidoyer auprès d’autres partenaires tels que les municipalités et les élites nationales à s’y impliquer. Veiller à l’avenir à ce que les fonds GAVI contribuent de manière significative à la mise en œuvre des activités de communication dans le cadre de l’approche Atteindre Chaque District (ACD). Promouvoir l’intégration des activités de communication au niveau du district de santé pour plus d’efficience dans la gestion des ressources. 90 5.5.4. Recommandations sur le plaidoyer et la mobilisation sociale Mener un plaidoyer auprès de la haute administration, des opérateurs économiques et des célébrités nationales en vue de les intéresser à la promotion de la vaccination des enfants par des actions de parrainage des districts sanitaires. Développer le partenariat avec les ONG et Associations disposant de compétences reconnues et avec une assise communautaire vérifiable. Renforcer les compétences des ces ONG et associations en matière de PEV et de communication pour le développement. 5.5.5. Recommandations sur les canaux de communication et les supports éducatifs Mettre en place un cadre de collaboration (protocole, convention) avec les médias d’Etat à travers le Ministère de la Communication et l’appui des partenaires au développement mais aussi avec les médias privés. Formaliser la collaboration avec MEDIAVAC sur la base des termes de références bien spécifiques en veillant à ce que force et privilège en matière de production et de diffusion des supports et programmes en faveur du PEV soient réservés aux organes de presse ayant signé des protocoles de partenariat avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. En vue de donner à l’opinion publique la bonne information sur les vaccinations du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, élaborer et faire diffuser sur le plan national, sous la coordination du service de communication et des relations publiques, des spots et microprogrammes radio et TV conjoints INHP et PEV en Français et dans les langues locales les plus usitées. Concevoir et produire des messages et des supports (affiches, des dépliants et un aide mémoire du vaccinateur) pour la vaccination de routine sur la base des résultats de l’enquête CAP réalisée au cours de la présente revue externe PEV. 5.5.6. Recommandations sur la capitalisation des acquis Documenter les acquis de la communication polio, en définissant les contenus et les processus de mise en œuvre, de suivi/évaluation pour en faire un paquet à mettre en œuvre dans un certain nombre de districts dans le cadre d’une expérience pilote. Désigner au niveau de la DCPEV, un point focal chargé de suivre et de documenter les expériences de communication mises en œuvre dans la zone de convergence de l’UNICEF. 5.5.7. Recommandations sur l’organisation de la communication de proximité, l’appropriation et la responsabilisation des communautés Elaborer avec la participation des partenaires un paquet minimum d’activités intégrées de communication en faveur du PEV (y compris d’autres interventions liées à la survie de l’enfant) à tous les niveaux ; Elaborer des cahiers de charge sur l’organisation et la mise en œuvre des activités de communication de proximité avec une définition précise des tâches et des indicateurs de suivi et d’évaluation applicables dans tous les départements sanitaires. Développer et expérimenter dans les districts de santé ayant des performances peu satisfaisantes, une approche de communication visant à promouvoir la responsabilisation et l’appropriation par les communautés et la société civile des actions de promotion de la vaccination. 91 Préparer et conditionner les responsables sanitaires et les partenaires au développement à cette approche en organisant un atelier national d’orientation sur l’approche de responsabilisation des communautés en matière de vaccination. NB : La Vision stratégique de l’approche de responsabilisation des communautés dans la promotion permanente de la vaccination pourrait être la suivante : « Des communautés et une société civile nationale qui s’approprient sous la coordination des responsables sanitaires l’organisation et la mise en œuvre pérenne des activités de communication de proximité en faveur de la vaccination des enfants en Côte d’Ivoire en vue d’une augmentation durable de la couverture vaccinale » Implications de l’approche : Entreprendre des actions de plaidoyer et de marketing visant à faire de la vaccination des enfants, un enjeu social qui nécessite la contribution de tous et non une exclusivité du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et ses partenaires au développement traditionnels. Le résultat attendu sera le soutien et la mobilisation de ressources. Eveiller la conscience et la fierté nationales au sein de l’élite ivoirienne pour la vaccination en vue de susciter un engouement et une adhésion populaire. Susciter le sens de la responsabilité et celui du devoir chez les professionnels de la santé, les partenaires et les bénéficiaires secondaires du programme de vaccination. Susciter une saine émulation au sein des équipes de santé et des communautés qui doivent ensemble avoir un même objectif : « vacciner tous les enfants de 0-11 mois et toutes les femmes en âge de procréer vivant dans leurs circonscriptions sanitaires. Promouvoir la gestion participative des activités de vaccination en général et de communication en particulier en veillant à ce que la coordination soit assurée par les responsables sanitaires locaux et mise en œuvre par les structures communautaires bénéficiant des soutiens de personnes et groupes de bonne volonté. Processus d’opérationnalisation de l’approche Encourager la mise en place ou le renforcement de structures locales de communication de proximité du genre comités de mobilisation sociale ayant pour socle les structures de dialogue de districts (COGES), les représentants des municipalités, des associations locales, des groupes religieux sous la présidence d’une autorité administrative ou traditionnelle selon les usages socioculturels du milieu. Renforcer les capacités des structures locales constituées en matière de communication de proximité en faveur du PEV (formation et dotation en matériels de communication tels que les mégaphones et les supports éducatifs) en y intégrant d’autres interventions liées à la survie de l’enfant ; les ONG crédibles peuvent appuyer cette activité.. Développer un système de parrainage des communes et départements disposant de structures communautaires de communication par les municipalités, les opérateurs économiques engagés, les députés et autres élites. Organiser une compétition entre communes et entre départements sur « la circonscription sanitaire aux enfants les mieux protégés par la vaccination » Encadrer/coacher, suivre, superviser, évaluer et documenter la mise en œuvre des activités des structures communautaires. (ONG et DCPEV). Primer les communes et départements les plus performants (opération à markétiser). 92 6. ASPECTS INSTITUTIONNELS ET FINANCIERS 93 6.1. Introduction Dans le cadre de la revue externe du PEV de Côte d’Ivoire, le volet « Aspects institutionnels et financiers a été confié à l’équipe composée des experts de l’OMS (bureau OMS/CI et Equipe inter pays du bloc épidémiologique de l’Afrique de l’Ouest) et des cadres nationaux du Ministère de la santé et de l’hygiène publique notamment de la Direction administrative et financière et de la Direction de la coordination du PEV. (cf. Liste des membres de l’équipe en annexe). 6.1.1. Objectifs et des résultats attendus 6.1.1.1. Sur le plan institutionnel L’objectif était d’évaluer les aspects ci-après : • le cadre politique notamment l’engagement politique du Gouvernement en faveur de la vaccination • le cadre de planification, monitorage et évaluation du PEV • le cadre de gestion du PEV • le positionnement du PEV (organigramme dans le Ministère de la Santé) • les organes de gestion du PEV • les ressources humaines du PEV • la relation avec les autres institutions (Cabinet, DGS, DSC, INHP, PSP, DIEM, DPM) • la gestion des vaccins • le cadre du partenariat du PEV y compris le CCIA, GAVI Il était attendu un rapport sur l’analyse du volet institutionnel concernant la structure, le fonctionnement et le mécanisme de coordination du PEV avec des recommandations pour être intégrées dans le rapport global de la revue. 6.1.1.2. Sur le plan financier Les objectif consistaient à : • évaluer le financement du PEV notamment au travers des aspects ci-dessous : - l’analyse du cadre macroéconomique et la situation des finances publiques - l’évolution du financement du secteur de la santé - l’évolution du financement du PEV par source de financement et par rubrique pour l’année 2005 • évaluer la mise en œuvre du plan de viabilité financière élaboré en 2002 • analyser les difficultés et contraintes de financement du PEV en termes de programmation et de procédures de mise à disposition au niveau central et décentralisé • estimer les coûts pour le prochain plan pluriannuel • déterminer les opportunités pour le financement futur du PEV Un rapport sur l’analyse du volet financier en ce qui concerne notamment les mécanismes et sources de financement du PEV, l’évaluation de la mise en œuvre du plan de viabilité financière était attendu avec des recommandations pour être intégré dans le rapport global de la revue 6.1.1.3. Sur le plan de l’approvisionnement et de la gestion des stocks des vaccins L’objectif était d’analyser le système d’approvisionnement, de gestion de stock et de distribution des vaccins. Un rapport sur le système d’approvisionnement, de gestion des stocks et de distribution des vaccins était également attendu pour être intégré dans le rapport global de la revue. 94 6.2. Méthodologie de travail et déroulement de la mission 6.2.1. Méthodologie de travail La méthodologie de travail a consisté en une revue documentaire suivie d’une série d’entretiens réalisés avec des responsables du Ministère de la Santé au niveau national, régional et départemental ainsi qu’avec les responsables du volet santé des organisations et autres partenaires impliqués dans l’organisation et le financement du secteur de la Santé en général et de la vaccination en particulier en Cote d’Ivoire. En ce qui concerne les entretiens, et la collecte des informations financières, un guide d’entretien et un support de collecte des données pour les informations financières ont été élaborés. Tableau XXXVIII : Déroulement des travaux sur les aspects institutionnels et finaciers Résultats attendus Guide d’entretien pour les 2 volets Activités réalisées Périodes Elaboration et adoption des outils 24 et 26 juillet 2006 (guide d’entretien et fiche de Support de collecte de données collecte de données financières) pour les informations financières ainsi que d’un plan de travail Liste des documents à consulter Confection de la liste des 24 et 26 juillet 2006 pendant la phase de la revue documents à consulter11 documentaire composition des équipes et des Définition de la composition des 24 et 26 juillet 2006 sites/personnes à visiter/rencontrer équipes Constitution d’une base de données sur le niveau central, régional et départemental Identification des forces et faiblesses du Système de santé et du Programme de vaccination Draft du rapport sur les aspects institutionnels et financiers Discussion du Draft du rapport en plénière Rencontre des personnes 26 juillet au 03Aout ressources au niveau central, régional et départemental12 Analyse et interprétation des 04-11/08/2006 données récoltées Elaboration du rapport préliminaire 12-25/08/2006 Présentation du Draft du rapport à A déterminer la plénière de la coordination. 6.2.2. Déroulement de la mission Trois équipes ont été constituées pour la visite des sites : • La première équipe composée du Dr Pierre Kandolo, Epidémiologiste à l’équipe inter pays, Monsieur Alexis Satoulou, Economiste à l’équipe inter-pays de l’OMS et du Dr Bogui Théodule responsable de la formation à la Direction de la Coordination du PEV, avait pour mission de visiter les institutions du niveau central, les partenaires (cf. Liste en annexe) et la région sanitaire de la Lagunes 1. • La deuxième équipe était composée du Dr Hilaire Bassakouaou, Epidémiologiste au bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire et Mme Yoh Marina, Economiste au Ministère de la Santé de Côte d’Ivoire et avait pour mission de collecter les données dans la région sanitaire de Nzi Comoé et le district de Daoukro. 11 12 La liste des documents consultés figure en annexe. La liste des personnes rencontrées figure en annexe 95 • La troisième équipe composée du Dr Souley Kalilou, Epidémiologiste au bureau de l’OMS en Cote d’Ivoire et de Mr Kanga, Economiste à la DC PEV devait visiter la région sanitaire de Worodougou avec ses districts de Séguéla et Mankono. Il a été retenu que chaque équipe devait visiter deux districts et dans chaque district deux centres de santé. 6.3. Résultats et recommandations sur aspects institutionnels et financiers Dans les lignes ci-après, sont repris les principaux résultats à l’issue de la revue documentaire et des entretiens avec les principales parties intéressées au programme. Il s’agit de dégager les faiblesses, les forces, les opportunités et les menaces avant de proposer des recommandations. 6.3.1. Résultats sur les aspects institutionnels 6.3.1.1. Engagement politique en matière de vaccination De nombreux actes et documents de politique permettent de confirmer l’engagement politique du gouvernement Ivoirien en faveur du PEV. Le gouvernement Ivoirien a élaboré en 1996 un document de politique de santé pour une période de 10 ans (1996-2005) dont l’un des objectifs prioritaires est le renforcement du PEV13. Les activités prévues dans le cadre de cet objectif devaient consister entre autres à : poursuivre l’intégration des activités du PEV dans les SSP étendre les activités de vaccination dans l’ensemble des formations sanitaires, poursuivre la décentralisation des pouvoirs de décision en faveur des niveaux intermédiaires et périphériques, assurer le renouvellement du matériel de la chaîne de froid et de moyens roulants renforcer la formation du personnel sur la gestion, la supervision, la chaîne de froid, les techniques de vaccination, la surveillance des maladies, renforcer la coordination au niveau central des activités entre la direction exécutive du PEV et les autres institutions impliquées dans le PEV. Dans le cadre de la mise en œuvre de la composante « PEV » du Plan de Développement Sanitaire 1996-2005, une revue externe du PEV a été réalisée en 2001. Au niveau de l’analyse institutionnelle, la revue a fait mention de l’engagement constant du gouvernement en faveur du PEV marqué par la transformation de la Direction exécutive du PEV en Direction de coordination et la mise en place d’un Groupe thématique vaccination jouant le rôle de Comité de Coordination Inter-Agence (CCIA) ; ce qui marque une avancée institutionnelle en terme de clarification des rôles. Cependant la revue a observé que autant la transformation de la direction exécutive en direction de coordination a été une avancée, autant certains changements intervenus dans l’organisation du ministère de la santé publique au cours de la même période ont engendré une certaine complexité des relations fonctionnelles entre des structures clés comme la direction de la santé communautaire (DSC), la direction des études et de la planification sanitaire (DEPS), et l’institut national d’hygiène publique (INHP). La revue de 2001 a recommandé sur le plan institutionnel entre autres : la poursuite de la réflexion sur le positionnement du PEV allant dans le sens de la recherche d’un avantage comparatif entre le rattachement ou non du PEV à l’INHP, la clarification des rôles respectifs du Groupe thématique Elargi et du Groupe restreint en matière de gestion des ressources du PEV. 13 Plan National de Développement Sanitaire (1996-2005), Tome II page 10. 96 A l’issue de la revue, un plan stratégique portant sur la période 2001-2005, a été élaboré. Bien que l’analyse de situation ait identifié comme point critique sur le plan institutionnel, la non clarification des responsabilités entre la Direction exécutive du PEV, l’INHP et la PSP, aucune action n’a été définie dans le cadre des objectifs prioritaires du Plan Stratégique pour résoudre ce problème. Les objectifs assignés au plan stratégique 2001-2005 sont les suivants : • poursuivre et améliorer les activités du PEV de routine afin d’atteindre au moins 80% de couverture vaccinale chez les enfants de moins d’un an ; • éradiquer la poliomyélite ; • éliminer le tétanos néonatal ; • contrôler la rougeole et les autres maladies cibles du PEV d’ici l’an 2005. Les stratégies retenues dans ce plan se présentent comme suit : • le renforcement du PEV de routine en utilisant la combinaison de la stratégie fixe et avancée. La stratégie mobile étant réservée aux zones difficilement accessibles ; • l‘organisation des activités supplémentaires de vaccination contre la poliomyélite • l’introduction de nouveaux vaccins • le renforcement des activités de soutien dont i) le renforcement de la logistique ii) l’amélioration de la surveillance ; iii) le renforcement de la mobilisation sociale/plaidoyer/IEC et iv) le renforcement des capacités gestionnaires (planification, suivi, supervision, ressources humaines). 6.3.1.2. Positionnement du PEV dans le ministère de la santé et de l’hygiène publique Avec le changement intervenu à la tête du ministère de la santé et de l’hygiène publique en décembre 2005, la DC PEV et tous les autres programmes sont désormais rattachés à la direction de la santé communautaire (DSC) depuis mars 2006. Bien que le groupe n’ait pas pu entrer en possession du texte signé du nouveau Décret portant organisation du MSHP, selon les textes de base de cette restructuration, la DSC est chargée de : i. réactiver et promouvoir la mise en œuvre de la stratégie nationale des soins de santé primaire, ii. organiser et coordonner l’action humanitaire dans le domaine de la santé, iii. promouvoir l’approche multisectorielle dans la résolution des problèmes de santé, iv. assurer la coordination d’ensemble, le suivi et l’évaluation des activités des programmes prioritaires de santé. La DSC est rattachée à la direction générale de la santé. Sur cette base on devrait procéder à une révision des textes existants qui rendent difficile la lisibilité de la place et du rôle du PEV dans le Ministère. Il s’agit notamment de : • l’arrêté n° 175 MSPAS/CAB du 27 mars 1995 portant o rganisation du PEV. Selon son article 2, l’administration, l’animation et le contrôle du PEV sont assurés par i) un comité national du PEV, ii) une direction nationale du PEV et des comités régionaux du PEV. Ces comités avaient pour mission notamment de définir les objectifs et les stratégies du programme, de valider les plans nationaux de vaccination à moyen et long terme, d’évaluer périodiquement les activités du programme (comité national), de suivre et évaluer l’exécution du programme (comité régional). • l’arrêté n° 381 du 17 décembre 2001 portant organis ation et fonctionnement du programme (dont nous n’avons reçu copie); • Le décret n° 2000-542 du 2 août 2000 créant la dire ction de la coordination du PEV en lieu et place de la direction exécutive du PEV ; • l’arrêté n° 106/MSP/CAB du 22 mars 2001 portant cré ation, attribution et fonctionnement du Groupe Thématique Vaccination en Côte d’Ivoire (GTV). Le GTV est défini comme une plate forme de dialogue sur le suivi de toutes les activités de vaccination au sein du ministère de la santé et entre le ministère de la santé, les autres ministères concernés et les partenaires au 97 développement. C’est une instance consultative, de coordination interne et externe. Il est un comité de validation des études. Il est composé de trois structures, à savoir le Groupe Thématique Elargi (chargé de l’organisation et du fonctionnement des services de vaccination), le Groupe Thématique Restreint au Comité Inter Agence (qui constitue le conseil de gestion des ressources nationales et internationales destinées à la vaccination) et le Groupe d’Etudes et Réflexions (en charge de préparer les projets et études). Dans sa composition se retrouvent les principaux partenaires nationaux (INHP, PSP, DIEM, DSC, DEPS) et externes. Le Groupe thématique Vaccination est rattaché au Secrétariat Technique Permanent du PNDS. Cette révision devrait permettre de clarifier définitivement les rôles de la DC PEV, de l’INHP, et de la pharmacie de santé publique (PSP). Dans la réalité des faits, la DC PEV est en charge de la coordination des opérations techniques du programme. C’est la structure qui assure la planification stratégique, la planification annuelle et les programmations trimestrielles ainsi que le suivi de l’exécution du plan stratégique. La planification opérationnelle et la micro planification sont du ressort des régions, districts et centres de santé. L’INHP assure la fonction de commande, de stockage et de distribution des vaccins en collaboration avec la PSP. La délimitation des tâches des différentes structures notamment en ce qui concerne l’INHP et la DC PEV est source de plusieurs confusions en ce sens que l’INHP pourtant en charge de la distribution à l’intérieur du pays ne se sent pas responsable des pertes en vaccin. 6.3.1.3 Coordination interne et externe En dehors du Groupe Thématique Restreint (CCIA) qui a fonctionné de façon satisfaisante au cours de ces dernières années, les autres instances (le comité national du PEV, le Groupe Thématique Elargi et le Groupe d’Etudes et de Réflexions) sont restées inopérantes durant les cinq dernières années. Aucun compte rendu des réunions de ces structures n’a été rendu disponible. Le texte portant création du CCIA mérite d’être revu à la lumière de la situation actuelle ou certains membres ne sont plus sur le terrain en Cote d’Ivoire alors que d’autres acteurs qui sont arrivés en faveur de la crise ne sont pas membres du CCIA. 6.3.1.4. Cadre de planification, de monitorage et d’évaluation du PEV Les cinq dernières années ont été couvertes par le plan stratégique 2001-2005. Il s’agit d’une émanation du PNDS couvrant la période 1996-2000. Le processus est que la DC PEV élabore les plans annuels en collaboration avec les autres services techniques du MSHP et les partenaires au développement. Le plan est examiné et adopté par le Groupe Thématique Restreint ou Comité de Coordination Inter agences (CCIA). L’implication du niveau décentralisé dans le processus ne semble pas claire car le groupe n’a eu connaissance d’aucun document d’orientation pour l’élaboration des plans d’action au niveau décentralisé. Aussi, l’implication du comité national dont pourtant les textes officiels actuels reconnaissent la mission notamment de définir les objectifs et les stratégies du programme, de valider les plans nationaux de vaccination à moyen et long terme n’est pas effective. En ce qui concerne le monitorage, le niveau central organise des réunions bimestrielles dans le cadre de la surveillance des PFA. Ces réunions sont une opportunité pour assurer le suivi des activités de vaccination également. 98 Selon les informations obtenues sur le terrain, certains districts sanitaires organisent des rencontres périodiques, souvent mensuelles, au cours desquelles le suivi des activités de vaccination se fait . Mais il n’existe pas un cadre formel de suivi. Il serait donc souhaitable qu’un document d’orientation en matière de planification, monitorage et évaluation soit mis à la disposition des structures décentralisées pour servir de Guide dans ces domaines précis. 6.3.1.5. Ressources humaines Au regard de la situation actuelle de la DC PEV, l’effectif du personnel actuel est suffisant pour assurer une coordination efficace du programme. Cependant, un renforcement en ressources humaines sera nécessaire dans le domaine de la logistique afin de permettre au programme d’avoir le contrôle des aspects de gestion des vaccins. Par contre les effectifs en personnel sont limités dans la plupart des directions régionales sanitaires. L’on a noté par exemple que le Directeur régional de la santé de la Lagune 1 était tout seul, sans secrétaire, ni chauffeur encore moins un cadre de direction. Un besoin de renforcement est souhaitable étant donné leur mission de suivi et d’évaluation des activités de vaccination dans leurs entités respectives. 6.3.1.6. Relation avec les autres institutions (Cabinet, DGS, INHP, PSP, DIEM, DPM, PSP) • Relation avec le cabinet et la DGS Comme signalé plus haut, la DC PEV était directement rattachée au Cabinet du ministère de la santé jusqu’en mars 2006. Depuis le début de l’année 2006, une restructuration du ministère de la santé est en cours. A l’issue de celle-ci, la DC PEV, en l’instar de tous les autres programmes, est désormais rattachée à la DSC qui est chargée notamment d’assurer la coordination d’ensemble, le suivi et l’évaluation des activités des programmes prioritaires de santé. Elle est rattachée elle-même à la direction générale de la santé (DGS). • Relation avec l’INHP L’INHP est institutionnellement chargé d’assurer la commande, le stockage et l’approvisionnement des districts en vaccin. Mission dont la structure s’acquittait sans difficultés avant la crise sociopolitique que connaît le pays depuis septembre 2002. Il semble qu’aucun problème ne se posait au moment où le PEV était encore une composante de l’INHP. Toutefois, depuis la séparation des deux structures, de nombreux problèmes ont été constatés ces derniers mois (fréquentes ruptures de stock, non maîtrise des stocks réels au niveau des districts, non maîtrise de taux de perte en vaccin). Certes, il a été fait mention d’un mécanisme informel de concertation marqué par (i) la tenue des réunions de concertation entre la DC PEV et l’INHP pour échanger les informations sur la gestion des vaccins et (ii) l’obligation de visa de la DC PEV sur toutes les commandes des vaccins des districts sanitaires avant la livraison par l’INHP. Mais ces arrangements qui ne sont pas régis par des textes ne sauraient remplacer un mécanisme clairement établi qui définit la limite des responsabilités entre les deux structures. Il y’a donc nécessité urgente de revoir le rôle de l’INHP (délivrance des certificats internationaux de vaccination, commande et gestion des stocks de recouvrement des coûts) en faisant la séparation avec les fonctions désormais dévolues à la DC PEV. 99 • Relation avec la DIPE Les relations fonctionnelles entre la DC PEV et la direction de l’information, de la planification et de l’évaluation (DIPE) concernent le système d’information sanitaire et de la surveillance épidémiologique. En effet, la DIPE est en charge notamment de la mise en place du système d’information sanitaire, de l’élaboration et de la promotion du système d’évaluation épidémiologique. Des outils de collecte des données ont été harmonisés avec la participation de différents services et programmes. Ces outils seront bientôt mis à la disposition des régions dès leur adoption par l’autorité ministérielle. En matière de surveillance épidémiologique, un cadre de concertation a été mis en place suite à la réunion du groupe technique consultatif polio (TAG) tenue à Abidjan en juin 2005, avec la participation de la DC-PEV, l’INHP, la DIPE, l’IPCI et l’OMS. Ce cadre permet d’harmoniser les données de surveillance épidémiologique disponibles au niveau des services concernés. Cependant, aucun texte officiel n’a été pris pour formaliser ce cadre. En plus de la formalisation de ce cadre, il serait souhaitable à l’avenir que dans le cadre du renforcement des services de santé que les besoins de la DIPE soient pris en compte pour mieux s’acquitter de sa tâche. • Relation avec la DPM La direction de la pharmacie et du médicament (DPM) est chargée de la conception et de l’application de la réglementation en matière des médicaments en Côte d’Ivoire. Dans ses relations fonctionnelles avec la DC PEV, elle est membre du comité chargé d’examiner les appels d’offres pour l’achat des vaccins. Dans ce comité siègent aussi l’INHP, la PSP et la DC PEV. Un cadre de concertation entre ces quatre services a été mis en place sous le leadership de l’INHP. D’autre part, un délégué de la DPM participe avec ceux de la DC PEV et de l’INHP au suivi des manifestations adverses post-immunisation (MAPI) principalement lors des activités supplémentaires de vaccination. • Relation avec la DIEM La direction de l’infrastructure, de l’équipement et de la maintenance (DIEM) dispose de compétence pour la maintenant des équipements biomédicaux et des infrastructures. La DIEM dispose également d’une équipe de maintenance (CREM) dans six régions du pays. Ces centres disposent d’un personnel qualifié dans les domaines du froid, de la plomberie, de l’électricité et de la mécanique. Il serait souhaitable que les moyens de la DIEM soient renforcés pour assurer la maintenance des équipements du PEV. • Relation avec la PSP La pharmacie de la santé publique (PSP) a des relations fonctionnelles avec la DC PEV dans la commande des vaccins. A l’instar des autres médicaments, les commandes des vaccins sont passées par la PSP au profit de l’INHP à qui sont livrés les vaccins pour le compte du PEV. Au regard de ses statuts et ses missions, la PSP est plus indiquée pour commander les vaccins et les mettre à la disposition de la DC PEV. 100 6.3.1.7. Système d’approvisionnement et de gestion des vaccins Le système d’approvisionnement et de gestion des vaccins fait intervenir l’INHP, la PSP, la DC-PEV et la DPM. Les estimations des besoins en vaccins sont faites en général au dernier trimestre de l’année par l’INHP et la DC-PEV avec la collaboration de l’UNICEF. Ensuite les commandes sont passées par la PSP en collaboration avec la DPM. Les livraisons sont faites à l’INHP qui par ailleurs en assure le stockage et l’approvisionnement aux districts sanitaires. Un inventaire physique est fait tous les vendredis et un rapport mensuel sur la distribution. Jusqu’à un passé récent, les districts venaient s’approvisionner à l’INHP à l’insu de la DC PEV. Mais depuis quelques semaines, un mécanisme a été en mis place exigeant le visa de la DC PEV à toute commande des vaccins provenant d’un district sanitaire avant que l’INHP ne procède à la livraison des quantités demandées. Au moment du déroulement de la collecte des informations, il se profilait une rupture en stock des vaccins BCG, VAR, VAA et VAT au niveau national. Les dernières commandes des vaccins n’ont pas été livrées par suite de non paiement des factures par l’INHP. En ce qui concerne les vaccins fournis par GAVI (DTC-HepB), les approvisionnements sont assurés par le canal de l’UNICEF. Enfin, il nous été donné de constater que d’autres vaccins entrent en Côte d’Ivoire et sont distribués à certains districts ( Mankono et Séguela) sans que la DC-PEV en soit tenue informée. 6.3.1.8. Système d’information sanitaire Comme mentionné précédemment, c’est la DIPE qui est chargée de gérer le système d’information sanitaire national. Dans ce système, les données de routine sont enregistrées au niveau des établissements sanitaires puis elles sont compilées au niveau des districts sanitaires par les CSE. Ces informations sont ensuite transmises à la Direction Régionale puis au niveau central. Parallèlement à ce système, il existe au niveau de chaque district un système d’enregistrement des données de vaccination avec production des rapports. Au niveau des districts, les coordonnateurs PEV (CPEV) sont responsables de ces rapports qui sont transmis à la DC-PEV. Un effort d’harmonisation et de coordination a été fait avec l’élaboration des outils de collecte consensuels sous la direction de la DIPE et la participation des services concernés. Ces outils seront diffusés une fois qu’ils sont validés par le ministère de la santé. 6.3.1.9. Système de surveillance épidémiologique Trois services du MSHP sont institutionnellement chargés de gérer la surveillance épidémiologique, il s’agit de la DC-PEV (en charge de la surveillance des maladies cibles du PEV), de l’INHP (en charge des maladies à potentiel épidémique) et la DIPE (chargée d’élaborer la politique et les stratégies dans le domaine de la surveillance). Un cadre de coordination a été mis en place portant sur la tenue des rencontres régulières de tous les services concernés par ce volet sous la coordination de la DIPE. Sa finalité est d’harmoniser les données disponibles au niveau de chacun des structures. 6.3.1.10. Relation avec les autres programmes Le groupe a eu à s’entretenir avec la direction du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et celle de la Direction de Coordination du programme national de nutrition (DC PNN). 101 Le PNLP s’est félicité de la réhabilitation de la DSC dans ses fonctions de coordination des programmes de santé. En effet, tous les programmes se retrouvent au sein de cette direction favorisant de ce fait l’intégration à ce niveau. Il a été aussi signaler quelques contacts entre le PNLP et la DC PEV dans le cadre de la planification des activités de façon intégrée notamment dans le cadre de la distribution de la moustiquaire imprégnée contre un enfant complètement vacciné. La DC PNN a déploré le manque de concertation franche entre les deux programmes pourtant hébergés dans les mêmes locaux. Toutefois depuis la récente réhabilitation de la DC PEV, la DC PNN déclare avoir d’excellentes relations de collaboration notamment dans les activités d’intégration de la vitamine A dans le PEV de routine. 6.3.1.11. Cadre du partenariat du PEV y compris le CCIA L’unique cadre de partenariat opérationnel est constitué par le Groupe Thématique Restreint ou Comité de Coordination Inter agence qui constitue aussi le conseil de gestion des ressources nationales et internationales. Ce CCIA est constitué des représentants des services du ministère de la santé impliqués dans le PEV ainsi que des partenaires au développement. Cependant, il sied de faire remarquer que les autres ministères, le secteur privé et les autres partenaires internationaux au développement ne sont pas représentés dans ce comité. 6.3.1.12. Menaces. Le risque de la persistance de la crise politique et militaire reste la principale menace aux perspectives nouvelles et porteuses d’espoir manifestées à travers la restructuration du ministère de la santé et de l’Hygiène Publique. 6.3.2. Recommandations sur les aspects institutionnels Au terme de ces résultats les recommandations suivantes sont faites. En vue de permettre à la DCPEV de fonctionner sur des bases saines avec des objectifs clairement définis, réviser les textes existants qui rendent difficile la lisibilité de la place et du rôle de la DC PEV dans le MSHP. En vue de prendre en compte la situation actuelle de crise caractérisée par l’arrivée de nouveaux partenaires et le départ de certains, procéder à la révision du texte portant création du CCIA en intégrant de nouveaux acteurs comme le CICR et autres. En vue d’améliorer la performance du Programme tant au niveau central que décentralisé, mettre en place un cadre de planification avec les délais et les types d’appuis à apporter aux régions et districts sanitaires et mettre en place un cadre de monitorage à différents niveaux du système de santé. En vue de permettre à la DC PEV de jouer pleinement son rôle de coordination technique, planification, suivi et évaluation, placer la commande et la gestion des stocks de vaccins désormais directement sous la responsabilité de la Direction du PEV en renforçant les capacités en logisticiens pour la gestion de la chambre froide. Cela pourra se faire en deux étapes. A court et moyen termes, il s’agirait de placer le personnel chargé de la gestion des vaccins sous la responsabilité de la DC PEV, les vaccins étant stockés dans la chaîne de froid disponible à l’INHP. A long terme, il faudra doter la DC PEV en matériel de la chaîne de froid. En vue d’alléger les procédures d’acquisition des vaccins et de faciliter la commande des vaccins en diminuant les délais relatifs à la procédure actuelle, confier la commande des vaccins directement à 102 la PSP après l’estimation des besoins faite par la DC PEV. Il y a nécessité d’étudier la filière de l’UNICEF. En vue de pérenniser le cadre de concertation créé par le nouvel organigramme, formaliser par un texte le cadre de concertation et coordination de la surveillance épidémiologique entre la DIPE, la DC-PEV et l’INHP. En vue de permettre aux autres structures d’appui de renforcer le PEV dans les autres domaines, il est nécessaire de renforcer les capacités de la DIPE pour lui permettre de jouer son rôle de coordination du système d’information sanitaire et de la surveillance épidémiologique; d’utiliser l’expertise de la DIEM pour la maintenance des matériels ; de profiter de la disponibilité des autres programmes de nutrition pour planifier des activités de façon intégrée. 6.3.3. Résultats sur les aspects financiers 6.3.3.1. Contexte Le Gouvernement de Côte d’Ivoire dans le cadre la mise en œuvre du Plan National de Développement Sanitaire 1996-2000, a élaboré à la suite du Plan Stratégique 2001-2005, un Plan de Viabilité Financière (PVF) couvrant la période 2003-2008. L’objectif de ce plan était d’analyser les coûts du Programme de vaccination au regard des ambitions et d’évaluer ressources nécessaires à la mise en œuvre des objectifs du Programme. Sur le plan financier, les objectifs suivants ont été retenus au regard des objectifs : i. Augmentation et d’extension de la couverture vaccinale à tous les Districts y compris les zones d’accès difficiles ii. Introduction progressive du vaccin pentavalent (Hépatite B, DTC et Haemophilus influenzae b), iii. Amélioration de la sécurité des injections (construction des incinérateurs, introduction des seringues autobloquantes. Tableau XXXIX : Financement projeté de la vaccination de 2003 à 2006 en US dollars (US $) 2003 Coût total du Programme 10 807 072,87 Financement assuré 5 717 358,32 dont 2 115 529,75 Financement de l’Etat 20,08% Autres financement 3 601 828,57 Financement à rechercher 5 089 714,55 48% Source : Plan de Viabilité Financière. 2004 10 643 747,48 4 621 012,34 2 270 698,05 23,65% 2 305 314,29 6 022 735,14 56% 2005 10 317 304,15 4 694 862,18 2 344 547,89 25,52% 2 350 314, 29 5 622 441,97 54% 2006 10 898 065,71 4 534 663,97 2 420 243,91 25 % 2 114 420 6 363 401,74 58% En vue de faire face non seulement à ce déficit de financement mais aussi à l’accroissement des engagements de l’Etat, le Gouvernement avait misé sur la croissance économique et l’allègement de la Dette extérieure. 6.3.3.2. Evolution de l’économie ivoirienne de 2003 à 2006 et son impact sur la mise en œuvre du plan de viabilité financière. L’économie ivoirienne subit les conséquences de la crise militaro-politique qui secoue le pays depuis 2002 et qui ne permet pas une exploitation rationnelle et une utilisation judicieuse des ressources du Pays. 103 Ainsi alors que le pays semblait avoir retrouvé une certaine stabilité en 2001, illustrée par un raffermissement de l’Economie dont le taux de croissance était passé de (2,3%) en 2000 à (0,1%) en 2001 avec une prévision de (3%) en 2002, la situation s’est plutôt détériorée avec la persistance de la crise. Au lieu d’un taux de croissance moyen positif de 1,6% comme le prévoyait le cadrage macroéconomique 2001-2005, on a observé plutôt une mauvaise performance de l’Economie sur la période marquée par une croissance négative moyenne de (-1,5%.)14 . Cette situation a eu comme conséquence, une chute de la contribution de l’Etat aux dépenses de santé qui est passé de 8 % en ce qui concerne les dépenses courantes (hors intérêt de la dette) à 6% sur la période 2002-2005. Pendant ce temps les dépenses de vaccination se sont maintenues à un niveau correspondant à 4, 5% en moyenne des dépenses de santé sur la période. Certes GAVI a honoré ses engagements en matière de fourniture des vaccins tétravalents dont le Groupe n’a pas pu obtenir les montants décaissés chaque année auprès de l’UNICEF qui est l’agence d’exécution. Cependant en raison de la crise Militaro-politique que traverse la Cote d’Ivoire depuis 2002, le pays n’à plus d’accord avec le Fonds Monétaire International ; ce qui pourrait ouvrir la voie à des appuis budgétaires ou à des possibilités d’allègement de la Dette. En plus de ces facteurs externes, l’évolution de l’Economie de l’ivoirienne a eu également un impact négatif sur le plan du financement de la Santé sur la période de 2003 à 2006. Tableau XXXX : Evolution des principaux indicateurs macro-économiques de la CI de 2002 à 2005. (Milliards de FCFA) 2002 2003 2004 2005 Recettes totales y compris Dons 1496,2 1401,4 1514,1 1582,4 Recettes domestiques 1467,8 1352 1438,2 1509,5 Dépenses totales 1566,5 1601,9 1654,3 1593 Dépenses courantes (hors intérêt dettes) Dépenses de Santé 68,247 70.109,0 72.966 67.805 6,63% 6% 6% 5,44% Dépenses de santé en % des dépenses courantes (hors intérêts dettes) Dépenses de vaccination : 3,492 2,961 2,733 4,233 5,11% 4,22% 3,74% 6,24% Dépenses de vaccination en % dépenses de santé Source : Direction du Budget du Ministère des Finances, DAAF/Santé, Bulletin de l’UEMOA. Il convient de noter cependant que ces données masquent de nombreux problèmes qui sont liés surtout aux questions de procédures budgétaires tant au niveau du budget de l’Etat que du financement des partenaires. 6.3.3.3. Programmation et exécution du Budget de l’Etat. Le financement de la Santé d’une manière générale et de la vaccination en particulier en Cote d’Ivoire est assuré par trois sources dont l’Etat, les partenaires et les communautés. En ce qui concerne le Budget de l’Etat, l’attribution des enveloppes budgétaires est basée chaque année sur les paramètres suivants : i. le cadrage macroéconomique qui prend en compte l’évolution des recettes de l’Etat et la nécessité de contenir les Dépenses, 14 Indicateurs économiques de l’UEMOA 104 ii. les priorités du Gouvernement notamment l’importance accordée aux secteurs dits prioritaires. Pour l’année 2005 par exemple, les secteurs prioritaires étaient par ordre d’importance les suivants : l'éducation nationale, l’Economie et les Finances, la Défense, la Santé, l’enseignement supérieur, et la sécurité. En ce qui concerne la vaccination, il convient de noter que la Cote d’Ivoire est l’un des premiers pays de l’Afrique de l’Ouest a avoir expérimenté l’Initiative pour l’Indépendance Vaccinale en mettant en place dans le budget national une ligne budgétaire consacrée à l’achat des vaccins et consommables du PEV. Cette initiative qui a démarré à la fin des 90 avec le soutien financier de la Commission de l’Union Européenne au travers des Fonds de contrepartie dans le cadre de l’Appui à l’Ajustement structurel s’est poursuivie au-delà de l’an 2000 avec la prise en charge des dépenses d’achat des vaccins sur les ressources propres de l’Etat. A ce titre, l’Etat ivoirien consacre depuis l’an 2000 chaque année environ 1, 3 milliards de FCFA pour l’achat des vaccins. Toutefois Il y a lieu de noter que ce facteur positif est souvent mis à mal par la confusion qui règne autour de la non définition des limites de responsabilité entre la DC/PEV, l’INHP et la PSP. En effet, alors que la DC PEV est l’institution supposée disposer de la maîtrise de la population cible, de la fixation des objectifs de couverture vaccinale et du suivi des taux de perte sur le terrain, l’estimation des besoins continue d’être faite par l’INHP en collaboration avec la DC PEV et ce, en tenant compte des populations cibles, semble-t-il, basées sur la consommation de l’année précédente. Ce qui comporte d’importants risques de biais en termes de sous-estimation ou de surestimation. En termes de procédure, les ressources pour l’achat des vaccins sont inscrites sur le budget de l’INHP. L’INHP soumet ses besoins à la PSP qui prépare le dossier d’appel d’offres en collaboration avec la DPM (autorité de régulation nationale). La PSP lance l’avis d’appel d’offres auprès des fournisseurs, et une fois le marché attribué, le fournisseur est préfinancé par la PSP qui fait livrer les vaccins à l’INHP et se fait rembourser. Le délai minimum pour faire aboutir toute la procédure est de 6 mois, ce qui pourrait être réduit si on confiait directement la commande soit à la PSP ou la DCP/PEV via l’UNICEF étant donné que les vaccins achetés sur les ressources de GAVI sont commandées par le circuit de l’UNICEF. Au cours des deux dernières années, l’INHP n’ayant pas honoré ses engagements vis-à-vis de la PSP qui elle aussi ne pouvait honorer ses engagements vis des fournisseurs, il s’est posé des problèmes d’approvisionnement qui ont entraîné des ruptures de certains antigènes en 2006. 6.3.3.4. Programmation et exécution du budget des partenaires. La situation de crise en Cote d’Ivoire depuis 2002, a entraîné le départ de nombreux partenaires avec comme conséquence la suspension de l’aide. Ainsi des partenaires comme la Coopération Technique Allemande (KFW), l’Union Européenne, et la Banque Mondiale ont suspendu leur appui financier à la Cote d’Ivoire depuis le début de l’année 2000. Les appuis extérieurs actuels proviennent essentiellement de l’OMS, de l’UNICEF de GAVI et de certaines ONG comme Rotary, la Croix Rouge international et HKI (nutrition). La commission de l’Union Européenne a certes suspendu officiellement son aide à la Côte d’Ivoire mais continue d’appuyer certains secteurs d’activités dans le cadre de programme d’urgence (PUR) En ce qui concerne le secteur de la Santé par exemple, l’UNICEF est l’agence d’exécution de ce programme. 105 La programmation des dépenses est faite en concertation avec le Ministère de la Santé qui assure la coordination de l’Aide extérieure en ce qui concerne les autres partenaires mais pour ce qui est du Programme d’urgence de la Commission de l’Union Européenne, le choix des secteurs de concentration est réalisé par la primature qui joue le rôle d’ordonnateur national. La principale contrainte en matière de gestion des ressources provenant de l’aide est la transparence qui constitue un véritable facteur de blocage. A titre d’exemple dans le cadre du Programme d’urgence, la Commission de l’Union Européenne a dû annuler l’achat des glacières pour le programme PEV en 2004 pour raison de surfacturation (plus de 40%). Il existe une volonté d’appuyer la restructuration de la PSP pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de centrale d’achat des médicaments mais cela demande que son statut soit bien clarifié. Le plus grave problème de gestion des ressources extérieures concerne la gestion des Fonds GAVI. En effet les fonds GAVI (Renforcement des services de Vaccination) sont des fonds catalyseurs dotés d’une certaine flexibilité dans leur allocation pour permettre aux Gouvernements de les utiliser plus facilement pour améliorer les services de vaccination. A ce titre, il est laissé la latitude au gouvernement de chaque pays de s’organiser avec les partenaires membres du Comité de Coordination Inter Agences pour mettre en place un mécanisme de financement alliant efficacité et transparence. La Côte d’Ivoire par souci de rigueur dans la gestion a mis en place un mécanisme qui est devenu désormais une contrainte majeure pour l’utilisation des ressources. En effet les ressources de GAVI sont logées au Trésor public. Le Ministère des Finances a nommé un Comptable qui gère le compte. La procédure est que les paiements ne sont effectués qu’après service fait ; ce qui conduit à l’utilisation de ces ressources uniquement pour l’acquisition du matériel au détriment des activités opérationnelles de terrain (supervision, monitorage, formation). En effet il est impossible de demander à des Districts sanitaires de mener ce genre d’activités sur des ressources supposées ne pas exister avant d’être remboursés. Cet état de chose a comme conséquence une très faible consommation des ressources GAVI (57%) en quatre ans soit de 2002 à 2005. L’ensemble des partenaires réunis dans le cadre d’un Comité de Coordination Inter Agence en date du 24 Avril 2006, a reconnu la nécessité de revoir les procédures de gestion de ces ressources pour qu’elles puissent servir effectivement au renforcement des services de vaccination. Deux solutions sont envisagées : 1) Les fonds demeurent au Trésor Public mais sont gérés en Régie ; ce qui signifie qu’après approbation du Programme d’activités et du Budget par le CCIA, les Fonds sont mis à la Disposition des structures (DC/PEV et Districts sanitaires) qui mettent en œuvre les activités et apportent les justificatifs des dépenses. Cette mesure suppose l’élaboration et la mise à disposition des Districts d’un manuel de procédures pour que la justification des dépenses ne puisse pas connaître de problèmes majeurs. 2) Les Fonds sont désormais logés dans un compte à double signature (un représentant du Ministère de la Santé, et un représentant des partenaires) d’une Banque commerciale avec un Gestionnaire nommé par le Ministère des Finances et travaillant sous la responsabilité du Ministère de la Santé (Direction Administrative et Financière). Cette solution a le mérite de la souplesse. Une des mesures importantes à perdre est la réduction du nombre de signataires du chèque. Deux signataires (dont un représentant du Ministère de la Santé et un représentant des partenaires) suffisent au lieu de quatre comme actuellement. 106 6.3.3.5. Financement communautaire En Côte d’ivoire les ménages participent au financement de coûts de Santé au travers du recouvrement des coûts des actes et des médicaments. La réglementation en vigueur en ce qui concerne l’utilisation des ressources provenant du recouvrement établit la clé de répartition suivante. En ce qui concerne les centres de santé urbains, 65 % des ressources générées sont reversées à la structure sanitaire, 20% sont versés au Trésor Public et 15 % au Fonds d’action Sanitaire. En ce qui concerne les centres de santé ruraux, 90% des fonds recouvrés sont reversés à la structure sanitaire et 10% au Fonds d’Action Sanitaire (FAS) Le Groupe n’a pas pu entrer en possession du texte portant création et fonctionnement du Fonds d’action Sanitaire pour connaître l’utilisation qui est faite des ressources du Recouvrement des Coûts. L’un des problèmes majeurs est de savoir comment est faite la comptabilité des ressources provenant du recouvrement des coûts dans le cadre du financement du secteur de la santé par l’Etat. On ne connaît pas le poids de ces ressources dans l’enveloppe que l’Etat accorde chaque année au secteur de la Santé. Cela pouvait constituer un bon facteur motivant pour le recouvrement des coûts si au moins on rendait compte aux utilisateurs des services de Santé de leur contribution au financement des services de Santé par le biais du recouvrement des coûts. 6.3.4. Recommandations sur les aspects financiers Au regard de toute situation décrite ci-dessus et de certaines contraintes évoquées, les recommandations suivantes s’avèrent nécessaires. Pour le Budget de l’Etat, réaliser dans les meilleurs délais une revue des dépenses publiques du secteur de la santé, en vue d’une meilleure lisibilité et de mieux suivre la traçabilité des dépenses. En ce qui concerne le financement de l’approvisionnement en vaccins, alléger la procédure de gestion du budget en transférant le Budget consacré à l’achat des vaccins sur le compte de la PSP pour le compte de la DC/PEV s’il n’est pas possible de créer directement une ligne achat de vaccins et matériels de vaccination pour le compte du Ministère de la Santé. En ce qui concerne l’approvisionnement, compte tenu du marché particulier des vaccins, envisager d’utiliser la filière de l’UNICEF pour des gains d’économie d’échelle et le contrôle de la qualité. Pour le financement extérieur notamment les fonds GAVI, deux mesures sont nécessaires : procéder à la révision des textes en créant soit un compte en Régie placé sous la tutelle du Ministère de la Santé ou au transfert des ressources dans le compte d’une Banque commerciale avec double signature. Réduire le nombre des signataires des chèques de quatre à deux. 107 Liste des personnes rencontrées Noms et prénoms Dr BLEDI Félix Dr DENOMAN Jean Pr. AKE Michèle Dr AHIMON Hérodias Pr. ODEHOURI Koudou Paul Dr DAGNAN N’CHO Simplice Dr EKRA Kouadio Daniel Dr GUESSAN-Bi Gouzan Bernard Dr DAMEY Florence Dr TUHO Z. Moise Dr KOUAME Ignace Mr BAH Ezéchiel Mme Soumahoro Aïssata Dr M’BENGUE Antoinette Dr SAN Koffi Moise Dr ADJE Edouard Mr ASSANDE Assandé Dr TRA BI Yrié Denis Dr NIANGUE Joseph Mr COULIBALY Abou Dr OUATTARA SIGUIFOTA Coulibaly Germaine Dr COULIBALY Soltié Dr KOUAKOU Affoué Elisabeth Dr DIARRA Souleymane Dr N’GUESSAN Yao Dr COULIBALY Seydou Dr POE Pascal Dr LADJI Nazaguehi Patrice Dr BROU Tanoh Adjoba Dr NDRI Siméon Fonctions Directeur de Cabinet Adjoint Directeur Général Adjoint de la santé Directrice de la Pharmacie et du Médicament (DPM) Chef de service à la DPM Directeur de l’INHP Sous Directeur Vaccination à l’INHP Sous Directeur à l’INHP Direction de l’Information de la Planification et de l’évaluation Direction de l’Information de la Planification et de l’évaluation Direction de l’Information de la Planification et de l’évaluation Direction de l’Information de la Planification et de l’évaluation Directeur du Budget Chargé du secteur Santé à la Direction du Budget Directrice du Programme National de Nutrition Directeur Coordonnateur National du Programme de Paludisme Directeur Régional de la Lagune1 Sous Directeur à la DIEMM Directeur de la Direction des Infrastructures et de la Maintenance Directeur de la santé communautaire Chargé de commande à la PSP Directeur coordonnateur du PEV Directeur du district sanitaire d’Abidjan Ouest Directeur du district sanitaire d’Abidjan Centre Directeur Régional du N’ZI Comoé Directeur du district sanitaire de M’Bahiakro Directeur du district sanitaire de Séguela Directeur du district sanitaire de Mankono Directeur du district sanitaire de Daoukro Représentant résident Responsable de Programme Institutions Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère des Finances Ministère des Finances Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Mme MALAGUTI Francesca Chargé de Programmes (secteurs sociaux) Mme Richmond Ahoua Hélene Présidente du Rotary Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé Ministère de la Santé HKI Cote d’Ivoire Coopération Technique Belge Délégation Commission Européenne en CI Rotary Côte d’Ivoire Mr DAIPO Guy Dr BROALET Dr BENDID ABDELHAK Dr EPA Kouacou Dr VANDENENT Maya Dr DRAME Kandjoura Vice-Président du Rotary Chargé de Programme Administrateur Santé Administrateur PEV Conseiller PEV Conseiller PEV / Représentant ai Rotary Côte d’Ivoire CICR UNICEF UNICEF UNICEF OMS 108 Liste de la documentation consultée 1. Plan National de Développement Sanitaire 1996-2005 2. Draft de Cadre de Cadre Stratégique de Réduction de la Pauvreté (05/09/02 3. Rapport de la Revue Externe du PEV (Décembre 2001) 4. Plan Stratégique 2001-2005 5. Plan de Viabilité Financière 2002-2010 6. Plan d’action 2006-08-25 7. Rapport de l’atelier sur l’approvisionnement en vaccins en Cote d’ivoire (19-20 Avril 2006, Bassam) 8. Draft de Décret n° 2006-33 portant organisation du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique 9. Arrêté N° 175/MSP/CAB du 27/03/1995 portant Orga nisation du Programme Elargi de Vaccination 10. Arrêté N° 277 /MSP/CAB du 25/04/1997 portant or ganisation et fonctionnement de la Direction Exécutive du Programme Elargi de Vaccination, 11. Arrêté N° 172/MSP/CAB du 21 Août 2000 portant r attachement de la Direction exécutive du PEV à l’institut National d’Hygiène Publique (INHP) 12. Arrêté N° 909/MSP/CAB portant rattachement de la Direction de la Coordination du PEV au Cabinet du Ministre de la Santé. 13. Arrêté N° 381 du 17/12/2001 portant organisatio n et fonctionnement du Programme Elargi de Vaccination. 14. Arrêté N° 106 /MSP/CAB du 22/03/2001 portant cr éation, attribution et fonctionnement du groupe thématique de vaccination . 109