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Des bruyères pour passer d’une saison à l’autre
Infolettre – Jardinage
Volume 1, numéro 1 - septembre 2015
Une splendide bruyère d’hiver avec ses fleurs rose pâle et son feuillage orangé.
À proprement parler, deux genres de plantes sont généralement associés au terme bruyère :
le genre Erica (Erica spp.) et le genre Calluna (Calluna vulgaris), que l’on connaît aussi
sous les noms de bruyère commune ou de fausse bruyère. Le plus souvent cependant, on
utilise le nom bruyère pour l’un comme pour l’autre. Quoi qu’il en soit, il existe davantage de
similitudes que de différences entre ces deux genres. Erica et Calluna appartiennent tous les
deux à la famille des éricacées (Ericaceæ), et leurs couleurs, leurs formes ainsi que leur port
se ressemblent très souvent. Impressionnantes, ces plantes sempervirentes nécessitent peu
d’entretien et prospèrent dans des conditions similaires. Elles s’épanouissent avec une bonne
exposition au soleil de même qu’un sol plutôt acide et bien drainé.
Très prolifique, le genre Erica compte plus de 700 espèces. Son feuillage persistant prend
la forme de petites aiguilles verticillées douces au toucher. La plupart des espèces ont
un feuillage vert, mais certaines ont aussi un feuillage bleu, brun ou doré. En formes de
clochettes, les fleurs apparaissent généralement en grand nombre et peuvent être blanches,
roses, mauves, cerise, magenta ou encore violettes. Certains cultivars du genre Erica
produisent même des fleurs doubles ou bicolores, et, à l’occasion, légèrement parfumées.
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Un cultivar non identifié de bruyère commune en pleine floraison au mois de septembre.
Contrairement au genre Erica, le genre Calluna ne comprend qu’une seule espèce. Il en
existe cependant plus de 1000 cultivars différents. Aussi incroyable que cela puisse paraître,
toutes ces variantes se sont développées à l’intérieur des caractéristiques génétiques d’une
seule espèce, la bruyère commune (C. vulgaris). Disposées par paires opposées le long
de branches droites et flexibles, ses feuilles sont plus petites que celles du genre Erica et
ressemblent à de petites écailles qui se chevauchent. Le feuillage persistant est couvert de
petits poils qui lui donnent une teinte grisâtre, bien que plusieurs cultivars arborent différentes
couleurs, comme l’argent, le vert citron, le vert jaune, le jaune primevère ou l’or. Qui plus est,
les baisses de température pendant la saison froide peuvent entraîner des changements
de couleur spectaculaires. En hiver, la bruyère commune peut ainsi se parer d’argent, de
jaune, d’orange ou de bronze, voire de rouge vif. Ressemblant à de petites urnes délicates,
ses fleurs vont du blanc pur au rose pourpre en passant par le rose pâle, le bleu lavande et
le violet. De la même manière que certaines espèces d’Erica, certains cultivars de bruyère
commune produisent des fleurs doubles.
Les cultivars à boutons fermés constituent une façon relativement récente, et extrêmement
intéressante, de s’initier à la bruyère commune. Les boutons de ce type de bruyère se
gonflent et se colorent sans toutefois s’ouvrir pour révéler la fleur. Paradoxalement, ces
fleurs fermées sont aussi attrayantes que les fleurs qui s’ouvrent normalement. Le plus grand
avantage de ces cultivars est certainement leur temps de floraison extraordinairement long.
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Une bruyère hybride (Erica x darleyensis ‘Silberschmelze’) produisant des fleurs d’un blanc immaculé.
Des massifs de bruyères fleuries à l’année, voilà qui est plus facile qu’il n’y paraît, bien
que cela dépende aussi du climat. Dans les zones tempérées où les chutes de neige sont
minimes, la nouvelle année est accueillie par une bruyère hybride (E. x darleyensis) déjà
bien en fleurs. Cette dernière est reconnue pour avoir l’une des plus longues floraisons. Ses
cultivars les plus communs, le ‘Silberschmelze’ à fleurs blanches et le ‘Furzey’ à fleurs rose
foncé, peuvent fleurir dès novembre et jusqu’à la fin avril. En janvier, ils sont rejoints par les
premières bruyères d’hiver (E. carnea), avec des cultivars tels que le ‘Myretoun Ruby’ ou le
‘Pink Spangles’. La bruyère d’hiver, qui pousse plutôt près du sol, est sans conteste l’espèce
qui résiste le mieux au froid. Puis, en février, c’est au tour du ‘Springwood White’ de fleurir,
suivi de près par le ‘Springwood Pink’.
En plus de leur floraison hivernale, les bruyères offrent également des feuillages aux coloris
magnifiques pendant la saison froide. Parmi ces coloris, les oranges vifs et les riches tons
de bronze semblent être les plus populaires. La bruyère d’hiver ‘Vivellii’ (E. carnea ‘Vivelli’)
est particulièrement éclatante, avec ses fleurs d’un magenta profond et son feuillage d’hiver
couleur bronze. Bien qu’elle ne fleurisse pas durant l’hiver, la bruyère commune (C. vulgaris)
présente elle aussi un feuillage changeant et attrayant. De nombreux cultivars, tels que le
‘Orange Queen’, le ‘Roland Haagen’ et le ‘Sesam’, possèdent un feuillage aux tons orangés
brillants. D’autres cultivars présenteront plutôt un feuillage rouge vif; c’est le cas par exemple
des ‘Robert Chapman’, ‘Sunset’, ‘Firefly’, ‘Spitfire’ et ‘Sir John Carrington’.
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Le feuillage rouge brique de la bruyère commune ‘Firefly’ offre un contraste saisissant dans un décor
enneigé.
Au printemps, lorsque la présence de l’hiver s’estompe, la bruyère arborescente (E. arborea)
entre en scène avec une multitude de fleurs blanches au parfum de miel. Cette variété de
bruyère arbustive peut atteindre quatre mètres de hauteur, à l’exception de cultivars comme
le ‘Alpina’ ou le ‘Albert’s Gold’, qui sont considérablement plus petits. Puis, vers la fin du
printemps, la bruyère de l’Ouest (E. erigena) prend les devants de la scène. Ses fleurs
adoptent une couleur qui peut varier du blanc à un rouge rosé étincelant.
L’été se place quant à lui sous le signe de deux autres espèces de bruyère : la bruyère
cendrée (E. cinerea) et la bruyère ciliée (E. ciliaris). Bien qu’elles soient de petite taille
avec de minces tiges allongées, les bruyères cendrées sont considérées comme étant les
plus époustouflantes. Spectaculaires au moment de leur floraison, elles se couvrent alors
de centaines de fleurs. La variété ‘Velvet Night’, avec ses fleurs rouge violacé, en est un
magnifique exemple. Si sa floraison n’est pas aussi prolifique, la bruyère ciliée possède
toutefois des fleurs plus grandes dont la forme en vase ne manque pas d’intérêt. Vers la fin
de l’été, c’est au tour de la bruyère vagabonde (E. vagans) de prendre la relève. Appelée
ainsi à cause de ses longues branches qui se ramifient au-dessus du sol, la bruyère
vagabonde compose d’attrayants arrangements de fleurs coupées.
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Le dernier mot revient cependant à la bruyère commune (C. vulgaris). Le choix des cultivars
dont la floraison a lieu à la fin de l’été ou à l’automne est tout simplement énorme. Si la
plupart fleurissent en août et en septembre, certains cultivars, comme le ‘Loch Turret’ à fleurs
blanches, peuvent fleurir dès le mois de juin. À l’opposé, des cultivars plus tardifs donneront
des fleurs jusqu’en janvier, selon la région. C’est le cas par exemple du ‘Bronze Beauty’ à
fleurs mauves, du ‘Johnson’s Variety’ à fleurs bleu lavande ainsi que des ‘Hiemalis’ et ‘Finale’
dont les fleurs sont d’un violet améthyste. Certains cultivars sont particulièrement prisés
pour leur longue floraison, notamment le ‘Tib’, le ‘Foxii Floribunda’ et le ‘Alba Minor’, qui
offrent respectivement des fleurs violettes, mauves et blanches. Pour ceux qui raffolent des
fleurs doubles, la bruyère commune offre des variétés, comme la ‘County Wicklow’ à fleurs
roses en clochettes, la ‘Kinlochruel’ à fleurs blanches, la ‘Flore Pleno’ à fleurs bleu lavande,
et plusieurs autres. Le feuillage extrêmement coloré de la bruyère commune est réellement
dans une catégorie à part et son changement de couleur une fois l’hiver arrivé n’est pas une
exception, mais bel et bien la norme.
Même un léger givre et la neige ne peuvent ternir la floraison de la bruyère d’hiver.
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Les bruyères s’intègrent bien dans une rocaille ou une plate-bande ceinturant une terrasse,
et les variétés arbustives conviennent bien à la formation de haies. Il n’est pas nécessaire
de créer un parterre qui leur est exclusif. Au contraire, vous obtiendrez un meilleur effet
en les agençant avec d’autres plantes, comme un bouleau en guise de point central de
la composition, ou des conifères nains pour compléter leur feuillage. L’ajout de petits
arbrisseaux leur donnera un peu de hauteur. Les potentilles leur feront de bonnes compagnes
pendant l’été, alors que de petits cotonéasters ou des épines-vinettes (Berberis vulgaris)
prendront la relève à l’automne. En optant pour une sélection de différents cultivars de
bruyère, vous aurez la chance d’admirer un éblouissant agencement de fleurs et de feuillages
en continuelle transformation.
Texte et photos : Gina Dobrodzicka
Gina Dobrodzicka est rédactrice indépendante et horticultrice de formation. Pendant cinq ans,
elle a œuvré bénévolement auprès de l’association Master Gardeners d’Ottawa-Carleton.
Actuellement, elle est bénévole à la section régionale de Vancouver de cette association ainsi
qu’au South Surrey Garden Club et à la Darts Hill Garden Society. Vous pouvez consulter son
site Web à l’adresse suivante : www.gdgardendesign.com (en anglais).
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