Châteaulin. Engrais : Doux a-t-il dépassé les normes ? (Le

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Châteaulin. Engrais : Doux a-t-il dépassé les normes ? (Le Télégramme)
04-06-2010
Pour économiser sur le
traitement de ses déchets, l'usine Doux de Châteaulin a-t-elle sciemment omis
de demander l'homologation d'un engrais durant dix ans ? La question était
posée, hier, au tribunal correctionnel de Quimper.
Cet engrais, issu des déchets de
poulets récupérés dans ses eaux industrielles de Châteaulin, était
commercialisé depuis 2000. Vendu autour de 1€ la tonne aux agriculteurs, le
groupe en écoulait près de 1.500 tonnes chaque année. En février dernier, sur
décision préfectorale, l'engrais a été retiré du marché. Faute d'homologation.
Ce que le directeur du site conteste. «Cela a été fait en toute transparence,
assure Nicolas Fabre. Un laboratoire accrédité, avec délégation de service
public, a confirmé, en 2000, que cet engrais était conforme. Depuis février,
les déchets sont brûlés, alors qu'ils pourraient être épandus dans un champ à
remplacer les ammonitrates et éviter les algues vertes». «Ce n'est pas un
problème de composition ou de destination, rétorque la procureure adjointe, Bérengère
Prud'homme. Le produit est, sans doute, très bon à l'arrivée mais peu importe.
Il provient des eaux usées, donc il doit répondre aux normes des eaux usées. Il
faut soit une homologation, soit un épandage avec traçabilité. Et Doux s'y
refuse».
35.000€ d'amende requis
Des responsables des anciens
services vétérinaires et de la répression des fraudes confirment que l'engrais
n'a jamais bénéficié de la bonne norme. «C'est un déchet, il doit faire l'objet
d'un compostage ou d'une méthanisation. Le groupe cherche des solutions
d'élimination de déchets à moindre coût». L'économie réalisée serait de l'ordre
de 200.000€ par an. Ce qui pourrait expliquer que le groupe n'ait jamais déposé
son dossier d'homologation, contrairement à son concurrent. Malgré un rappel à
l'ordre en 2005. Une peine d'amende de 30.000€ a été requise. L'affaire devait
être mise en délibéré dans la soirée.
Yves Madec
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