56 carnavals au compteur
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56 carnavals au compteur
4 LUNDI 23 FÉVRIER 2009 SUDPRESSE - CE WWW.SUDPRESSE.BE Centre Aujourd'hui La chouette info Vous voulez réagir? Rendez-vous sur http://blogs.sudpresse.be/communes BINCHE CARNAVAL Le carnaval aussi peut être rock’n roll l D.C. Le doyen met la main à la pompe Le curé de Binche sert aussi des bières le dimanche gras Le carnaval de Binche 2009 est lancé. Et b comme tous les ans, les LE CARNAVAL EST LANCÉ ! Le carnaval de Binche a débuté ce dimanche matin avec l’habituelle sortie des gilles en costume. Si le temps n’a pas été au rendez-vous toute la journée, les gens s’étaient quand même déplacés nombreux. Comme le veut la tradition, le gille ne sort dans son costume que le mardi gras. Dès lors, le dimanche, il se promène dans les rues dans des déguisements rivalisant d’ingéniosité et d’originalité. Outre les Tokio Hôtel, on pouvait croiser des gardes du palais royal grec, des Gargamel, des costumes issus des carnavals du monde entier, des épouvantails, des travestis... Le cinéma d’animation était aussi représenté avec l’écureuil fou d’Ice Age. Toute une série de Geppetto promenaient aussi leurs pinocchios. Mais le carnaval peut aussi surfer sur l’actualité: des bagnards de Cayenne étaient notamment décorés aux couleurs des différentes banques de notre pays. l O.H. confettis pleuvaient autant que les bières qui, à l’Oasis en tout cas, pouvaient vous être servies par le doyen de Binche en personne. Michel Diricq est le doyen de Binche depuis 1995. Mais il connaissait déjà le carnaval plus tôt: “ J’étais ami avec l’an- cien vicaire qui a lancé le bar de l’Oasis qui est tenu par les mouvements de jeunesse de Binche ”. Le carnaval pour les scouts, guides et patro, c’est l’occasion de gagner un peu d’argent. Occasion que ne rate “ ABUS NON TOLLIT USUM : L’ABUS N’ENLÈVE PAS L’USAGE” La photo Michel Diricq, le doyen de Binche, ne fait pas de messe le dimanche gras, il sert à boire. l DAVID CLAES pas le prêtre de Binche. Et pour surveiller un peu les animateurs et les aînés des animés, le doyen passe derrière le bar depuis déjà trois ans: “ L’an- Des petits Coluche dans les rues de Binche l D.C. De toute évidence, Coluche garde toujours autant d’influence sur les jeunes générations puisque tout un groupe d’enfants avait décidé de se déguiser comme le regretté humoriste. #17.000 En euros, c’est la somme remportée vendredi par les Ecaussinnois Nathalie et Benoît. Le couple a participé à un concours organisé par radio Contact et dont l’objectif était de gagner les frais d’organisation de son mariage. $ =7%7( Y " $ Z7(([ =Y\ $ Z767&& " $ ](^7" ; Y$(! >_ " $ \8" $ %(` Y = 6 ?@ 8 ;;; (>F&%* *&GH+KG<MO& $ !(7?w Y CÉLÉBRATION DE LA VIE Mais le carnaval, ce n’est pas juste une fête païenne pour le ministre du culte binchois: “ C’est avant tout une commu- nionavec la nature. C’estla célébration du retour du printemps, de la générosité de la nature. Le gille, de par son costume orné d’étoiles, est une ode au cosmos et donc, pour les croyants, au divin ”. LES GILLES N’EXAGÈRENT PAS Pas de contradiction donc entre la fête du carnaval et la religion: “ Au contraire, c’est une fête du peuple, qui représente toutes les grandes valeurs chrétiennes. C’est non seulement une communion avec la nature mais c’est aussi une réunion entretoutes lescouches de lasociété. Les classes sociales n’existent pas au carnaval. Comment ne pas se réjouir face à une telle entente entre tout le monde? ” Quant à la consommation d’alcool, plus importante qu’à l’ac- coutumée, le doyen considère que ce n’est pas ça qui caractérise le carnaval de Binche:“ Abus non tollit usum ”, “ l’abus n’enlève pas l’usage ”. “ Certains exa- gèrent mais ce ne sont pas les vrais Binchois, ou en tout cas pas les vrais gilles. De toute façon une bière n’a jamais tué personne ”. Lui-même d’ailleurs ne dit pas non à un peu de houblon en période carnavalesque. Et comme le carnaval est une fête liée au calendrier liturgique, monsieur le curé ne devra même pas se confesser: le carême ne commence que mercredi. « OLIVIER HENSKENS BINCHE JUBILÉ 56 carnavals au compteur Le chiffre " $ 6787( ;< = = > %& ' (& )*+%,.5*&6 7 8 7;; < +%=>5*& (%?!($866@J!!#"$%&("" QQQ6$866@J!! cienneéquipe commençait à fatiguer et il fallait relancer un peu l’initiative pour qu’elle puisse continuer à aider les mouvements. Aujourd’hui, il y a de nouveau une équipe de parents qui vient aider ”. Ce qui n’empêche pas monsieur le curé de continuer son office carnavalesque: “ Je suis tombé dedans dès ma première année à Binche. J’aime bien le folklore.Avant, j’étais à Mons et le doudou, c’est quelque chose aussi. Mais à Binche, le carnaval c’est toute l’année. Dès le mercredi des cendres, les Binchois comencent à préparer le carnaval de l’année suivante”. La fête pour lui, ce n’est finalement que la manifestation de quelque chose qui se vit tout au long de l’année. !"#"$%&("" ) * )+14)5 " Henry Deprez est président de la plus ancienne société b de gilles de Binche, les “ Récalci- trants ”, qui fête ses cent dix ans d’existence. Avec ses cinquantesix carnavals, il est aussi le plus ancien de la troupe. Pour lui, le carnaval est avant tout un moment incontournable, un rituel familial:“ Je suis le sixième gille de la famille. Pour moi, être gille c’est naturel. Je suis né gille et je peux déjà vous dire que je mourrai gille ”. Son grand-père faisait d’ailleurs partie des fondateurs de la société des “ Récalcitrants ”, il y a de ça cent dix ans. Il est donc le garant d’une tradition bien ancrée dans le folklore binchois: “ Nous n’avons pas attendu l’UNESCO pour respecter les traditions. Depuis toujours dans notre société, nous mettons un point d’honneur à respecter le gille et nos statuts. Être patrimoine mondial de l’huma- nité,c’est surtoutunereconnaissance du travail de nos aïeux qui ont faitdu mardi gras ce qu’il est aujourd’hui ”. Plus de cinquante ans de carnavals et pourtant Henry n’a toujours pas vécu son meilleur souvenir: “ Comme on dit à Binche, “ plus outre ”! Mon meilleur souvenir sera pour l’année prochaine ”. Malgré tout, même si tous les carnavals sont exceptionnels pour lui, certains l’ont quand même marqué plus que d’autres. Son premier grand moment, il l’a vécu en 1957: “ C’est la première fois que j’ai porté le chapeau. Normalement, chez les “ Récalcitrants ”, le port du chapeau à plumes d’autruche est obligatoire à partir de douze ans mais la plupart ne tiennent pas jusqu’à cet âge-là, ils veulent le porter plus jeune. J’étais de ceux-là ”. Son autre grand souvenir, c’est son premier carnaval en compa- Henri Deprez est le plus ancien gille des “ Récalcitrants ”. l D.C. gnie de son petit-fils âgé de quatre ans: “ C’est la preuve que la bourrage et l’entrée à l’hôtel de ville: “ C’est la maison de tous les traditionseperpétue. Noussommes une famille de gilles et nous le restons ”. Pour Henry, mais pour la plupart des gilles binchois également, deux moments clés sont particulièrement émouvants: le Binchois et le gille étant indissociable de la ville, c’est comme s’il rentrait chez lui ”. Des moments forts qu’Henry compte bien vivre encore de nombreuses années. « O.H.