Quels indicateurs pertinents pour gérer la Satisfaction client ?
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Quels indicateurs pertinents pour gérer la Satisfaction client ?
Quels indicateurs pertinents pour gérer la Satisfaction client ? Bill Gates déclarait: "les clients les plus mécontents sont les meilleures sources d'information". La "voix du client" peut donc s'avérer un avantage concurrentiel si tant est que l'entreprise sache bien recueillir et exploiter celle-ci. Tout d'abord, l'Afnor vient de créer un label [Norme NF Z74-501] encadrant la fiabilisation du traitement des ("vrais") avis de consommateurs, qui impose l'identification de tout auteur d'avis pour qu'il puisse être contacté aux fins de vérification éventuelles. La norme recommande la combinaison de plusieurs méthodes d'identification de l'auteur via adresses: électronique, postale ou téléphone. Une avancée majeure pour valider les "avis" avant publication, et un signal fort à l'attention des réseaux sociaux et les points de vues plus ou moins anonymes. Toutefois, ce principe d'expression avérée existe déjà au sortir de toute interaction avec un centre de contacts. En effet, solliciter l'avis d'un client identifié a postériori du traitement - bon ou mauvais - de son besoin, offre l'opportunité d'analyser et de réagir dans un contexte empirique et pragmatique réel. La pratique du sondage, si possible à chaud [de préférence vers le mobile toujours à portée de main] devrait progressivement se généraliser*. Non seulement parce que ce mode participe à minimiser l'attrition de consommateurs se déclarant insatisfaits, mais surtout parce qu'elle permet à l'entreprise de disposer en permanence d'un échantillon représentatif des problèmes - ou des pratiques à succès - rencontrés par la clientèle. (*aux USA le "quick survey" est systématique) D'où l'équation : écoute du client = source de valeur. Mais comment évaluer et suivre la "satisfaction" des clients ? Quels indicateurs référents et prédictifs concourent à maitriser le churn ? La Relation Client se caractérise par des pratiques métiers quasi identiques dans le monde. Ainsi, la mesure de la satisfaction s'articule essentiellement autour de 2 outils "internationalisés" : le NPS (Net Promoter Score) et le CES (Customer Effort Score). Toute entreprise cherchant à s'étalonner concurrentiellement sur son marché, ou entre filiales, se doit de suivre ces KPI's référents et standardisés. Le NPS, indicateur de fidélité basé sur la notion d'intention de recommandation offre une réelle lisibilité de la perception du consommateur dans son rapport avec la marque. Toutefois, il ne permet pas de discerner les causes de l'infidélité. Comment, par exemple, corréler les faits à l'origine du problème qui décide un répondant à se déclarer détracteur ? Ou encore, comment interpréter et mettre en perspective la valeur d'un score de "+15" identique entre 2 sociétés concurrentes, mais obtenu de façon antinomique; l'une disposant de 55% de promoteurs et 40% de détracteurs, et l'autre respectivement de 20% et 5%, le NPS délivre bien la note commune : "+15". Mais l'écart de niveaux entre promoteurs et détracteurs est trop important pour que les actions correctives soient identiques; de plus les causes originelles non décelées auront des conséquences rédhibitoirement différentes sur le potentiel de fidélisation. Le véritable enjeu du NPS réside dans de sa progression dans le temps, pour valider si la politique qualité mise en place donne ou pas "satisfaction" aux clients … et à l'entreprise Le CES mesure le niveau d'effort sur le parcours consenti et ressenti par un client pour résoudre son besoin; un avis à pondérer selon l'objectivité de chaque client à évaluer son "expérience". Néanmoins, cette mesure d'avis client instantané sur une problématique donnée est concluante pour détecter le dysfonctionnement; par exemple en associant le choix opéré sur le SVI pour déterminer quelle "branche" (voire quel acteur) de l'entreprise fait l'objet de ce jugement. Parallèlement, le score obtenu, pour couvrir largement le spectre de la Relation Client doit inclure des questions/indicateurs jugeant du ressenti client dans la qualité du contact et de l'efficacité dans le traitement du besoin. En revanche cela n'induit pas nécessairement la prédictivité quant à la fidélité du sondé. Globalement, toute action proactive d'un client vers un centre de contacts est une occasion unique de déceler s'il se trouve ou pas en point de rupture vis à vis de la marque; d'où l'intérêt d'administrer régulièrement des sondages à chaud pour connaître son de niveau de satisfaction délivrée et détecter la (les) raison(s) d'un possible churn. Matrice proposée d'actions /réactions : sur la base de sondages à chaud (3 à 4 questions max.) automatisés via SMS ou SVI dont les taux de retours sont supérieurs à 40%; lancer 1 sondage sur 10% max. des interactions suffit au départ pour obtenir un échantillon représentatif du niveau global de satisfaction des clients. Instrument > indicateurs NPS : 0 ≤ ? ≤ 10 0 ≤ Détracteurs ≤ 6 Les notes de 0 à 3 sont discriminantes > danger de rumeur sur les réseaux sociaux CES : 1 ≤ ? ≤ 5 Si note > 3 = niveau d'effort trop élevé (Fid. en danger) Rechercher l'avis sur le parcours sur l'Accès et la Résolution Questions : en 2/3 clics 1 à 3 max. sur items précis; ex. : • Qualité accueil • Temps attente • Traitement besoin Notation (0>10) ou smileys ou pouces, étoiles … Analyse Action à chaud Complément Suivre l'évolution et agir en cas de rendement décroissant du NPS sur la relation sur 1 trimestre Rappeler les détracteurs via une cellule "experte" pour déterminer le(s) problème(s) et le(s) résoudre > re-contetement Re-sonder via mail les détracteurs sous 15 jours pour réétudier leur niveau de confiance vs. la marque ? Si plus de 30% des sondés notent 3 ou plus, c'est un signal fort de difficultés fonctionnelles vs. parcours client Rappeler les mécontents via une cellule "experte" pour comprendre les signaux faibles. > analyse dysfonctionnements Vérifier les correctifs sur dysfonctionnements et le cas échéant informer via mail les insatisfaits pour les remercier de leur concours. Des questions précises (RC ou autre); sonder aussi sur les problèmes relevés dans les enquêtes annuelles > afin de savoir si les actions correctives sont efficientes [Baromètre permanent] Rappeler les mécontents via une cellule "experte" si par exemple l'item est discriminant : "traitement de la demande non avérée" Opérer du Quality Monitoring orienté > écouter / évaluer chaque interaction où le client se déclare mécontent de sa GRC, et débriefer avec l'Agent "incriminé" Suggestions : • Remonter les infos/résultats de chaque sondage comme Data Dynamique dans la fiche client (CRM) afin que lors de la prochaine interaction l'agent demande au client si son besoin a finalement été satisfait. • Proposer aux insatisfaits d'intégrer un Panel sur 6 mois pour suivre mensuellement (email) leur niveau de satisfaction. • Afficher quotidiennement le baromètre satisfaction "j-1" aux agents (individuellement / collectivement) • Produire des rapports consolidant ces indicateurs intégrant la certification de la norme qualité "NF Service" Conclusion : Les entreprises qui gèrent leur relation client par un suivi qualité adapté obtiennent des gains de performances individuelles et collectives avérés et des scores de satisfaction client positifs. La satisfaction client devient alors un outil de management et de motivation des équipes. Pour plagier la pensée Kantienne je dirais que : "la satisfaction du sujet doit toujours être subordonnée au contentement de l'objet ! " Philippe MERLE Président de TELEMETRIS, éditeur de Logiciels métiers en Relation Client. www.telemetris.com