Bilans en eau en Tunisie centrale - Ministère de l`Environnement et

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Bilans en eau en Tunisie centrale - Ministère de l`Environnement et
Publié par :
En coopération avec :
Ministère de l’Agriculture,
des Ressources Hydrauliques
et de la Pêche
Bilans en eau en Tunisie centrale
1. Contexte
L’eau est une ressource sollicitée par l’ensemble des individus
et secteurs économiques d’une société, il est donc nécessaire
de connaître, mesurer et suivre les ressources et les usages en
eau d’une zone afin d’y assurer un développement économique
durable. L’allocation des ressources aux différents usages est un
exercice d’arbitrage compliqué et potentiellement conflictuel.
Son caractère complexe et conflictuel est exacerbé dans les pays
arides comme la Tunisie où les ressources en eau sont limitées et
limitent le développement du pays.
La Tunisie centrale est caractérisée par :
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un climat semi à sub-aride (200 à 450mm de précipitations
moyennes annuelles) où les ressources en eau sont très
majoritairement dédiées à l’agriculture ;
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un secteur agricole très dynamique qui contribue fortement
à la production nationale : les trois gouvernorats du centre
Ouest génèrent environ 15% de la valeur totale de la
production agricole du pays (ODCO, 2011) ;
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des ressources en eau de moins en moins accessibles : on
observe en l’espace de 40 ans un rabattement des niveaux de
nappes de 20m dans le plaine de Kairouan ; de 25m à
El Halem et de 40m à Sisseb, au Nord de la plaine*;
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des pressions très fortes s’exerçant aujourd’hui sur les
ressources en eau et qui tendront à s’accroitre dans le futur
étant donné :
- le contexte climatique (aridification du milieu),
- le contexte économique (un développement quasi exclusivement basé sur le secteur agricole, très fort consommateur d’eau, et qui mettra du temps à se réorienter)
- le contexte sociopolitique (une situation où de nombreuses
formes de gouvernance passées sont remises en question
et où les règles et sanctions d’autrefois n’ont plus de prise
sur la situation).
Les services publics assurent un suivi de ces ressources ce qui les
aide sur le court terme à arbitrer l’allocation et sur le long terme
à orienter les politiques publiques et les stratégies sectorielles de
développement pour garantir la durabilité de ces ressources.
Cependant, le suivi des ressources et la définition d’une vision
commune se heurtent aujourd’hui à de très grands défis : défis
techniques et matériels pour un suivi fiable, défis de concertation multisectorielle et d’établissement de priorités partagées.
C’est dans ce contexte que la GIZ a appuyé deux zones de la Tunisie Centrale, Kairouan et Sidi Bouzid, pour améliorer et actualiser
l’analyse du bilan en eau existant et initier une concertation entre
acteurs sur la problématique de la gestion des ressources en eau.
2. Faits et chiffres clés
Le gouvernorat de Sidi Bouzid connait depuis les années 1970 une
mobilisation croissante et massive de ses ressources souterraines:
nappes phréatiques d’abord puis nappes profondes à partir des
années 1990/2000. Les ressources renouvelables contenues dans
les 10 nappes phréatiques sont estimées à 55 Mm3/an et celles
contenues dans les 17 nappes profondes à 82,2Mm3/an. En 2010
l’exploitation estimée était de 84Mm3 sur les nappes phréatiques
et 61.5Mm3 sur les nappes profondes**. Cependant, le réseau de
suivi indique des niveaux de rabattement des nappes qui sont,
majoritairement, bien supérieurs aux rabattements qu’occasionneraient les volumes estimés d’exploitation. Ainsi, les estimations
des volumes prélevés sont entachées d’erreur et le réseau de suivi
présente lui aussi des limites notamment du fait d’un positionnement des piézomètres qui ne permet pas toujours une bonne
estimation de l’état de la nappe.
A gauche : Puits (photo : Mustapha Besbes)
A droite : Relevés piézométriques dans la plaine de
Kairouan de 1968 à 2009. Source : CRDA Kairouan/GIZ 2014.
*Source : CRDA Kairouan/GIZ 2014 : Etablissement d’un diagnostic
concerté et bilans actualisés des trois barrages de Kairouan dans un
contexte de changement climatique.
** Source CRDA Sidi Bouzid/GIZ, 2014 : Bilan des ressources et usages
en eau du Gouvernorat de Sidi Bouzid dans un contexte de changement climatique.
Photo: © M.Besbes
Contact
Photo: © Firas Ben Khlifa
CRDA Sidi Bouzid, Mr Saad,
[email protected]
CRDA Kairouan, Mr Ridha Beji,
[email protected],
Mr Ayoub, [email protected]
GIZ en Tunisie,
[email protected]
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Dans la région de Kairouan les gestionnaires sont confrontés au
même défi de quantification des volumes exploités auquel s’ajoute
une problématique d’arbitrage. Le système aquifère de Kairouan
est rechargé essentiellement par les crues des oueds Zeroud et
Merguellil : il s’agit, depuis la construction des barrages, de lâchés
de crues artificielles. Cependant les lâchés de crues artificielles
sont très rares car les périmètres irrigués situés directement en aval
des barrages réclament l’eau. Le système aquifère se trouve donc
en déséquilibre : peu rechargé et soumis à des prélèvements accrus.
Ceci met en péril la durabilité de la ressource, assise de toute la
dynamique économique de la région. Il est donc nécessaire d’intensifier et d’argumenter davantage le dialogue d’arbitrage entre
recharge versus allocation agricole de l’eau des barrages.
-extrapolation sur la base d’enquêtes de terrain,
- prise en compte de taux de transformation de puits en
forage,
-recours à l’imagerie satellitale pour l’estimation des
surfaces irriguées,
-recours à la modélisation hydrogéologique.
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Un suivi exhaustif de l’exploitation n’est envisageable nulle part au
monde: le recours aux estimations est incontournable mais il est
nécessaire de se reposer sur plusieurs méthodologies afin de quantifier l’incertitude et pouvoir ainsi optimiser la prise de décision.
4. Résultats et recommandations
Ainsi, dans ce travail, nous avons travaillé sur :
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L’initiation d’un dialogue inter-usagers et inter-gouvernorats:
cette concertation entre gestionnaires a permis de dégager
plusieurs scnéarii qui ont été testé :
-des scenarii d’évolution des apports de surface,
conséquence de divers scénarios de gestion des barrages et
de scénarios de changement climatiques,
-des scenarii d’évolution des prélèvements dans la nappe
(tendance des prélèvements pour l’eau potable, l’industrie,
l’agriculture).
3. Approche
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Le développement et l’expérimentation de méthodologies
indirectes pour estimer l’exploitation :
Sur le plan de la gouvernance des ressources en eau ce travail
met en lumière l’urgence d’une rationalisation des usages en
Tunisie centrale qui passera nécessairement par davantage de
concertation inter-acteurs et sur des entités hydrologiques/
hydrogéologiques communes.
Le développement et l’installation de bases de données
géoréférencées où sont positionnés les puits, forages,
piézomètres de suivi, etc. Ces bases de données sont livrées
aux gestionnaires, formés à leurs usages
Sur le plan de la gestion des données et des méthodes d’analyse
du bilan, ce travail a souligné l’intérêt du développement et
de l’opérationnalisation systématique de méthodes indirectes
permettant de mieux approcher le bilan que les méthodes
employées actuellement. Cela requiert un important travail de
renforcement de capacités.
L’équipement des gestionnaires en systèmes de suivi de la
ressource : GPS, sonde, base de données
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Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
En coopération avec Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques
et de la Pêche (Tunisie)
Siège de la société : Bonn et Eschborn
Sur mandat du
Ministère fédéral de la Coopération économique
et du Développement (Allemagne)
Projet « Appui à la mise en œuvre
de la Convention Cadre des Nations Unies
sur le Changement Climatique en Tunisie»
B.P. 753, 1080 Tunis-Cédex, Tunisie
T +216. 70 728 622
F +2016 70 728 417
www.giz.de
Division Afrique du Nord, Politique de la méditerranée
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F +49 228 99 535 - 3500
Responsable
Anselm Duchrow
Texte
Anne Chaponnière
[email protected]
www.bmz.de
Mise à jour Juin 2014
Impression/ Conception Kréa - 1002 Tunis
Le contenu de la présente publication relève de la responsabilité de la GIZ.
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