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Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 1 Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 2 Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 3 Editorial LL EE V VO O YY A AG G EE D D EE S S V EE R V R TT U U EE U U XX C hers lecteurs, nous voil l'entame d'un nouveau n : votre magazine ASSIROU. Prolongement de votre site www.assirou.net, Assirou Magazine dont vous parcourez les premires lignes est le fruit de la passion d'une quipe soucieuse de mettre votre disposition des informations fiables, authentiques et diversifies sur l'Islam, le Mouridisme et l'volution de notre socit et de ses acteurs. Assirou, du nom de l'lgie de Cheikh Ahmadou Bamba en partance pour le Gabon, retentira tout au long de nos publications dans le sillage d'un appel pour une socit vertueuse et dveloppe. Nous vous demandons de nous accompagner dans ce voyage et de le guider pour son affirmation dans le paysage mdiatique sngalais. Pour la parution de ce premier numro, l'honneur revient Cheikh Ahmadou Bamba d'occuper l'actualit, au seuil de ce mois de septembre. Devant le conseil priv du 5 septembre 1895, le Cheikh nous a indiqu le chemin suivre, nous sngalais par Serigne Fallou MBACKE en particulier et africains en gnral. De Darou khoudoss, partir de 1927, Gouye Mbind, avec le khalifat de Serigne Sidy Mokhtar, le Mouridisme a su rester constant et dynamique, au service de la Nation toute entire. Ce dynamisme, on le sent chaque jour, notamment avec la dimension conomique d'un viatique d'exil: le caf Touba qui fera l'objet d'un dossier dans ce numro. L'espoir en Cheikh Sidy Mokhtar, le 7me Khalife de Serigne Touba, est intact et les dossiers laisss par son prdcesseur, Cheikh Mouhamadou Lamine Bara MBACKE Falilou, seront grs de main de matre: en atteste la nouvelle configuration de l'quipe de gestion de la ville sainte de Touba. Autant la problmatique de la gestion de l'espace sacr de Touba retient notre souffle, autant l'Islam sur le plan international nous interpelle. Le Nigria, confront un vritable problme de cohabitation entre musulmans et chrtien, nous replonge dans les discours d'un guide religieux exceptionnel: Serigne Abdou Aziz SY ÇDabakhÈ. Le monde islamique, au milieu des mutations et des dfis mondiaux, doit y faire face pour une vision stratgique et prospective pour la sauvegarde des intrts de l'un des plus grands pays d'Afrique. Chers lecteurs, Assirou magazine a pour sacerdoce d'informer juste et vrai, de voyager avec vous tous les mois en vous livrant des informations fiables, des analyses, des dossiers et interviews sur la marche de notre pays et du monde. Les sngalais disposeront dsormais d'une source d'informations qui les aidera bien connatre nos guides religieux, les problmatiques de la socit sngalaise, l'actualit en gnral. Il sera un magazine pour ceux et celles qui aimeraient dcouvrir vritablement les phnomnes de nos diffrentes confrries. Bonne lecture. Magazine Mensuel d’informations Page 3 Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 4 S o m m a i re Le mois d’Assirou P. 6-7 Brouille des tlcommunications La pression lectrique au Sngal A là une P. 8-9 Le 7 me KHALIFAT A TOUBA LES HOMMES DE CONFIANCE Constat P. 25-26 DEVITRIFICATION POLITIQUE AU SENEGAL International P. 27-28 Nigria Les Berom et les fulani s'entredchirent Projecteur P. 29-30 Actualité P. 10-11-12-13-14-15 LES ACTEURS ET LE PREMIER MAGAL DES DEUX RAKAAS 05 SEPTEMBRE 1895 Le ÒPril vertÓ lÕassaut du Conseil Priv SERIGNE MBACKE SOKHNA LO LE SOLDAT INTRANSIGEANT DE L'ISLAM 21 SEPTEMBRE 1895 L'EXALTATION DE LA PRIERE PAR CHEIKH AHMADOU BAMBA Leader à l’affiche P. 16-17 Pour le contrle de lÕAssemble Nationale Kara se dvoileÉ Dossier P. 18-19-20 CAFE TOUBA : VIATIQUE D'EXIL Entre nous P. 21-22-23-24 ADIEU CHEIKH MOUHAMADOU LAMINE BARA MBACKE FALILOU CHEIKH IBRA FALL MODELE DE SORTIE DE CRISE POUR LES PAYS PAUVRES LÕACTION POLITIQUE DU GUIDE RELIGIEUX ENTRE VECU SPIRITUEL ET TEMPOREL Magazine Mensuel d’informations Page 4 SERIGNE MOUSTAPHA NDIAYE L'EXPERT DES DEUX EXTRæMES Edition P. 31-32 ISLAM ET DIPLOMATIE : LA POLITIQUE AFRICAINE DU MAROC ÇLA UMMAH ISLAMIQUE : UNE COHESION SANS CONSCIENCEÈ Coin du Poéte P. 31-32 BISMILAHI RAHMANI RAHIIMI Un parfait cadeau pour les musulmans BISMILAHI RAHMANI RAHIIMI La merveille de Ramadan ASSIROU MAGAZINE édité par le Groupe Assirou SARL au capital de 1 000 000 FCFA Président : Cheikh Alassane SENE Administrateur : Malick SOW Directeur de Publication : Serigne Fallou MBACKE Rédacteur en Chef : Abdoulaye DIOP Rédaction : Bacary NDIAYE, Ibrahima NDIAYE, EL Bachir THIAM, Raymond SAGNA, Djibril NDAO, Abdoulaye DIOP, Amadou Mokhtar SAMB Directeur Commercial : Moustapha DIOP 77 354 27 87/ 33 864 51 14 Infographie : Abdoukarim Dramé Impression et Distribution : Assirou Adresse : ASSIROU MAGAZINE, Sacré 2 «133 Immeuble Sokhna Astou LO» Tel: 33 864 51 14 - Fax: 33 864 51 15 E-mail: [email protected] Site web: www.assirou.net Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 5 Le 7me KHALIFAT DU MOURIDISME SERIGNE TOUBA CHEIKH SIDY AL MOUKHTAR MBACKE LES HOMMES DE CONFIANCE DU KHALIFE SERIGNE MBACKE SOKHNA LO LE SOLDAT INTRANSIGEANT DE L'ISLAM Pour le contrle de lÕAssemble Nationale Kara se dvoileÉ ISLAM ET DIPLOMATIE: LA POLITIQUE AFRICAINE DU MAROC ÇLA UMMAH ISLAMIQUE : UNE COHESION SANS CONSCIENCEÈ Magazine Mensuel d’informations Page 5 Mont Assirou Le 3/09/10 16:30 Page 6 mois d’Assirou Le paysage des tlcommunications au Sngal est en phase de connatre une guerre sans merci. En effet, ce conflit oppose deux mastodontes de la communication, en occurrence Sonatel et Global Voice. A l'origine de ce conflit aux relents financiers, le contrle de la tarification des appels internationaux entrants que l'Etat du Sngal a dcid de confier la structure hatienne. Brouille des tlcommunications Brouilleur Pour rappel, l'Etat du Sngal a sign un contrat avec Global Voice, le 28 mai dernier par le Prsident de la Rpublique et publi au Journal officiel le 20 juin 2010. Le dcret n¡ 2010-632 instituait un systme de contrle et de tarification des communications tlphoniques internationales entrant au Sngal. Cet accord d'une dure de cinq ans, prvoit d'attribuer Global Voice group (GVG) 49% des recettes dcoulant d'une nouvelle taxe dont le montant annuel est estim 60 milliards de FCFA, en change de la mise disposition de l'Etat d'un quipement d'un cot de 10 milliards de FCFA. Tels sont les termes du contrat. Mais voil, en dehors des protestations de l'Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, de l'opposition de la Sonatel, des dnonciations de l'opi- nion publique et des rserves de la grande majorit des experts du secteur, les choses sont encore un peu plus compliques. En effet, les ministres en charge des tlcommunications au sein de l'Union conomique et montaire ouest-africaine (UEMOA), ont exprim leur intention de requrir l'avis technique de l'Union Internationale des tlcommunications (UIT), propos de cette taxe et demand qu'elle ne s'applique pas aux autres tats membres par solidarit. Mais alors, ceci quivaudrait dire que le discours des autorits sngalaises tentant de faire croire que l'instauration de cette taxe, laquelle la Cte d'ivoire et le Burkina Faso ont renonc aprs l'avoir instaure, serait sans effet sur le cot des communications tlphoniques, pour les consommateurs comme pour les oprateurs de tlcommunications, est bien peu crdible. D'autant plus que le fait que l'augmentation du prix des tlcommunications qui en dcoulera va inciter vraisemblablement les fraudeurs redoubler d'ingniosit pour contourner le systme mis en place, si on sait que leurs gains seront encore plus levs que par le pass. Ainsi donc, la baisse du volume du Magazine Mensuel d’informations Page 6 trafic tlphonique entrant, qui risque de survenir, du fait du surenchrissement de la destination Sngal, entrainera de facto une baisse des recettes fiscales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le syndicat des travailleurs de la Sonatel, aprs moult tractations et autres discussions qui ont abouti un niet catgorique de l'Etat de revenir sur sa dcision, a initi une marche de protestation la fin du mois de juillet prcdent, dans la perspective de trouver un terrain d'entente avec l'Etat. Sans rsultat. Alors, se sentant ls, ils ont dcid de passer la vitesse suprieure en brouillant le service Internet et les appels tlphoniques durant deux jours, le jeudi 05 Aot et le vendredi 06 du mme mois. Ce qui leur a valu une amende de huit milliards inflig par l'ARTP (l'agence de rgulation des tlcommunications et des postes), qui s'est runie le 6 aot dernier, sans oublier les diffrentes plaintes enregistres contre la structure nationale. Au regard de tout ceci, force est de reconnatre que la seule solution qui vaille est le consensus car, n'oublions pas que la Sonatel est une socit nationale qui contribue, plus d'un titre, l'conomie nationale et que, partant de ce fait, l'Etat qui est garant de la stabilit conomique de ce pays, devrait tout mettre en Ïuvre pour la survie de nos socits nationales, mais surtout, dfendre l'intrt suprieur de la nation moins queÉ Raymond SAGNA Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 7 Le mois d’Assirou Dans ce contexte o l'lectricit est revendique de partout, parce que servie compte gouttes aux consommateurs, la pression est forte, la limite, menaante sur l'Etat. L'alibi d'un mauvais combustible est servi pour expliquer les pannes qui seraient la base de la conjoncture nergtique. La pression lectrique au Sngal Dans un pass rcent, le ministre de l'nergie Samuel SARR tait auditionn par l'Assemble Nationale afin d'apporter des explications sur les vraies raisons qui sont la base des coupures rcurrentes d'lectricit. L'audition a donn lieu un dbat parlementaire passionnant. Les dputs de toute obdience politique qui ont bien suivi le ministre de l'nergie dans sa tentative de rponse la question du jour, s'en sont courageusement pris l'Etat qui n'aura pas inscrit en priorit le rglement de la crise nergtique l'ordre des urgences. Le fond du problme, c'est de reconnaitre que la centrale lectrique du Cap des Biches, avec tout ce qu'elle compte comme installations, est un parc vtuste. Et Samuel SARR, sur qui l'tau se resserre, de prendre les dputs tmoin pour dire aux sngalais comment il sera possible de mettre fin aux dlestages dans un court ou moyen terme. Aprs un long discours qui peine fournir des explications sur les coupures d'lectricit, le ministre a fini par lcher que le 15 Aot sera une date symbolique devant marquer la fin des coupures. On n'est pourtant au-del du 15 Aot, et ils sont encore nombreux les sngalais qui sont dus de constater que l'Etat n'a pas tenu la promesse. Dans tous les cas, la pression est forte et les autorits en sont conscientes. Seulement, les dclarations les plus rcentes faites par le directeur gnral de la SENELEC repoussent l'chance fvrier 2011, tandis que le ministre de l'nergie, quant lui, se ddit, en parlant de mise en fonction trs prochainement de quatre autres machines. Monnaie courante, les coupures d'lectricit au Sngal poussent les populations s'terniser dans une vie d'infortune. Elles pigent la marche progressive de l'conomie par le ralentissement des activits majeures surtout pendant la journe. La nuit, c'est l'obscurit qui s'invite partout et dans les foyers pour y apporter sa dose de prcarit, histoire de faire vivre l'angoisse combine la pauvret. Les 103 milliards dpenss par le rgime de l'alternance de 2000 nos jours n'ont pu remettre la SENELEC sur les rails. Et on est tent de croire que c'est l'Etat du Sngal qui aura coup le souffle la SENELEC. Par le dcret 2002-01 du 10 janvier 2002, il est dit en rsum que tous les biens de production de l'lectricit de la SENELEC appartiennent l'Etat. La SENELEC tant une socit anonyme relevant du droit priv, a, sous ce rapport, perdu la confiance des bailleurs de fonds pour dsormais fonctionner sans garantie. Face cette situation chaotique, l'Etat qui ne semble pas dtenir la solution en main, dispose d'une cartouche dont la tonalit divertit par moment le peuple, pompe des discours de nature meubler le temps pour entretenir l'espoir quant un rglement dfinitif de la crise nergtique. Pendant longtemps, on a promis la fin du calvaire mais, au fil du temps, toutes les promesses ont fait preuve de leur absence de ralisation et les sngalais d'apprcier l'Etat que dans les actes. Dans ce contexte o l'lectricit est revendique de partout, parce que servie compte gouttes aux consommateurs, la pression est forte, la limite, menaante sur l'Etat. L'alibi d'un mauvais combustible est servi pour expliquer les pannes qui seraient la base de la conjoncture nergtique. En tout cas, on vit les moments les plus tendus de la protestation contre les coupures d'lectricit au Sngal. Les populations, sur un ton ferme, jouent la pression, en exigeant non seulement le retour la normale de la situation mais surtout que les gouvernants arrtent de surfer sur leur tte. a gronde de partout sur fond d'appels et menaces de non paiement des factures d'lectricit. La polmique est, aujourd'hui, un stade lectrique, ds lors que le combat du peuple est port, en partie, par certains leaders d'opinion comme les imams de la banlieue dakaroise de Gudiawaye regroups dans un collectif activement agissant et prts jouer le rle d'instigateur du dsordre ; on ne tarit pas pour autant de lucidit de constater qu'une certaine Ç opposition de salon È tente de rcuprer ce mouvement de protestation populaire dont les imams sont en droit de rclamer la paternit. A cette race de politiciens de comprendre qu'ils ne seront jamais dans les grces du peule qu'elle souhaite transformer en lectorat. Sans jouer au complice du complot du dsordre, nous osons dire que cette pression qu'exercent les populations sur l'Etat n'est que la consquence d'une communication qui a longtemps entretenu la nbuleuse. A l'Etat de comprendre que l'nergie est une affaire si srieuse devant tre prioritaire dans les options politiques de tout gouvernement soucieux des enjeux du dveloppement. Mais force de promettre et de ne rien raliser, l'autorit perd de sa crdibilit qui demeure sa force. Nous ne serons pas optimistes autant, mais nous croyons fermement que le ministre de l'nergie Samuel SARR et compagnie sauront sauver la situation au moins aprs le 15 Aot, afin de nous pargner d'un dsordre programm n du dficit de perspectives, de volont, de conviction et de clart de l'Etat dans les actions envers les opportunits de progrs. Bacary Diarra NDIAYE Magazine Mensuel d’informations Page 7 Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 8 A la une Le 7me KHALIFAT DU MOURIDISME sera l'occasion pour Serigne Sidy Mokhtar, comme ses prdcesseurs, d'assumer avec la dernire nergie la bonne marche de la confrrie. La droiture, la cohsion, la concertation, l'quit et la justice seront de mise. Sa feuille de route qui revt l'empreinte de l'engagement de Serigne Abdoul Ahad et la vision de Serigne Saliou MBACKE, invite guides religieux, chefs de quartier, prsidents de dahiras et disciples s'unir dans le discernement, dans l'engagement et dans l'unit, pour relever les grands dfis de l'heure. SERIGNE TOUBA CHEIKH SIDY AL MOUKHTAR MBACKE Fils de Khadim Touba, Serigne Serigne Bara MBACKE ibn Rassoul, l'actuel khalife de communment, appel Cheikh Maty LEYE est issu de la noble famille des Almamy qui ont su, trs tt, joindre le spirituel au temporel. N le 25 Octobre 1925 Mback Kadior au 12me jour du mois bni de Ramadan, son illustre pre lui donna le nom de son frre et ami Serigne Cheikh Sidy Moukhtar, plus connu sous le nom de Cheikh Awa Balla. Son pre l'amena voir Serigne Touba, alors en rsidence surveille Diourbel, pour qu'il prie pour lui. Son pre Serigne Bara entama son ducation avant de le confier son homonyme Cheikh Awa Balla. Quelque temps aprs, il regagna Touba et se voit confi Serigne Niane DIOP pour la mmorisation du Saint Coran. Aprs Touba, Il fut envoy Ndiarme chez Serigne Mouhamadou Lamine DIOP Dagana qui lui inculqua les sciences religieuses et les autres tudes thologiques. De l, il retourne chez son parrain jusqu'en 1948 o il reoit le ndigl d'riger son propre village du nom de Keur Ngana pour s'adonner Magazine Mensuel d’informations Page 8 l'ducation et la formation de ses disciples. Il s'esseule dans cette localit pour ne jamais se mler des choses mondaines et de la vie tumultueuse des grandes agglomrations. Devenu khalife de Serigne Bara en 1990, Cheikh Maty LEYE s'installe Mback Kadior et entreprend de moderniser la localit. Il procde au bitumage des routes, y construit un poste de sant et fait riger le village en chef lieu de communaut rurale. C'est alors qu'il va se lancer dans l'acquisition de rsidences Serigne Bara partout au Sngal, hauteur de centaine de millions et qui seront la proprit de tout khalife de Gouye Mbind. Rien que la maison de HLM1 Dakar a cot plus de 220 millions. Chaque anne, il envoie des dizaines de petit-fils, talibs ou proches de Serigne Bara en plerinage la Mecque prenant entirement en charge les frais de voyages. Ce nombre atteint aujourd'hui prs de 100 personnes. Humble et trs modeste, Cheikh Sidy Moukhtar est rput tre un homme courageux mais rserv et retir. Fervent croyant, il est placide et pos avec une cohrence extrme dans ses ides. Il dteste l'injustice dans toutes ses formes, aime le travail bien fait et tient l'ducation des talibs et leur formation spirituelle. C'est pourquoi, en dehors de Mback Kadior et de keur Ngana, il a cr des daraas Touba Tawfekh, Ndindi Bougoul etc. Puisse Dieu le laisser longtemps avec nous! Djibril NDAO Mont Assirou 3/09/10 16:30 Page 9 A la une LES HOMMES DE CONFIANCE DU KHALIFE Serigne Mountakha MBACKE Serigne Mountakha MBACKE est le fils de Serigne Bassirou et l'actuel khalife de Darou Minane. Il joue, aujourd'hui plus qu'hier, un important rle dans l'organisation et la gestion de la confrrie. Trs dvou, tous les talibs lui reconnaissent cette dvotion, cette constance et son amour incommensurable envers Cheikh Ahmadou Bamba. Fervent et pieux il a, depuis la disparition de Serigne Mourtalla MBACKE, dirig les prires d'Ad et les prires mortuaires des grands dignitaires mourides. Son engagement et sa franchise font de lui un meneur d'hommes. Courtois et ouvert, il est irrprochable tant dans ses relations avec les humains qu'avec son Seigneur. Le nouveau khalife qui a mis l'accent sur la droiture et la justice lui confie la gestion de la Grande Mosque de Touba. Serigne Sidy MBACKE Fils de Serigne Abdou Lahad MBACKE, 3me Khalife Gnral des mourides qui sonna l're de la modernisation de la ville sainte de Touba, Serigne Sidy a jou un grand rle aux cts de son pre. Le nouveau Khalife vient de le remettre au devant de la scne en lui confiant la communaut rurale et le foncier. Rput tre trs direct et vridique, on dit de lui qu'il se suffit de ses biens. Il a notifi tous les chefs de villages et dlgus de quartier son intention de remettre de l'ordre dans l'attribution des terres Touba. L'ordre de mission lui indique de freiner la spculation et de retourner aux principes fondamentaux du rve urbain de Cheikhoul Khadim qui consiste offrir tout musulman un asile, un havre de paix et de srnit loin de toutes tracasseries aussi bien financires que sociales. Beaucoup de dossiers l'attendent et il sera hauteur de la tche quant on sait qu'il peut compter sur des soutiens de taille avec des guides de la dimension de Serigne Cheikh Saliou et de Serigne Cheikh Souhaibou. Serigne Ahmadoul Mokhtar Khalife de Darou Khoudoss, le dernier des fils de Serigne Modou Moustapha est un diplomate de formation. D'un abord facile et trs l'coute de tout ce qui se dit autour de lui, Il est au cÏur de l'volution du monde. En charge des grands chantiers de la ville sainte, il va dployer tout son savoir-faire et son exprience pour booster l'amnagement de Touba. Mais, il a au sein de sa famille les ressources et les comptences requises pour bien mener cette mission. Qui vous parle de Serigne Abdou Fatah Gainde Fatma. Serigne Mame Mor MBACKE Mourtalla Serigne Mame Mor MBACKE Falilou Cet minent intellectuel, fils de Serigne Fallou, a en charge l'ducation. Sa mission portera surtout veiller sur la formation morale et religieuse des enfants de la communaut. Un secteur qui tient trs cÏur le Khalife car, conscient des dfis qui l'attendent dont seule l'ducation et le retour aux idologies du fondateur permettront de faire face. Il sera alerte par rapport aux influences extrieures contraires la vision du Fondateur du Mouridisme. Il peut se fliciter de bnficier de l'appui de son grand frre Serigne Abo, khalife de Serigne Fallou, qui aurait mme dsign Serigne Ahmadou Rafahi pour l'assister dans sa tche. Serigne Bassirou Abdou Khadr minent rudit, ce fils de Serigne Abdou Khadr MBACKE a le verbe facile. Sa matrise des lgies de Serigne Touba et de l'histoire du Mouridisme ont fini par le propulser au devant de la scne avec l'avnement du khalifat des petits fils. Charg de porter la parole du Khalife et l'organisation du Grand Magal de Touba. Il va coordonner toutes les commissions techniques intervenant dans le magal, harmoniser le travail afin que le message de Serigne Touba soit peru par tout le monde. Serigne Bass n'est pas en terrain inconnu mais saura certainement apporter une nouvelle touche ce poste stratgique dans l'volution du Mouridisme. L'on se souviendra des longs priples de son dfunt pre qui avait saisi son bton de plerin pour conqurir le monde et amener le message de Serigne Touba dans les contres les plus recules du monde. Depuis sa disparition, cette mission est assure par son fils Serigne Mame Mor MBACKE. En bon diplomate, il a coutume de rencontrer les autorits locales des pays trangers dans ses dplacements et de les entretenir des proccupations des Sngalais qui vivent sous leurs cieux. Il n'hsite pas aussi de rappeler ses compatriotes l'ordre quand leur comportement n'est pas conforme aux enseignements de l'Islam. Il est charg de travailler sur l'image du Mouridisme, de veiller sur les expatris de la diaspora, de dvelopper des mcanismes d'insertion et de prolifration des maisons de l'islam partout dans le monde, d'offrir aux mourides de tous les pays un cadre d'panouissement et de pratique de leur foi, dans la libert et le respect des lois et rglements du pays hte. Sa mission est de promouvoir les relations entre le Mouridisme et le monde extrieur. Magazine Mensuel d’informations Page 9 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 10 Actualité Regroupement des Mourides pour la Commmoration de la Prire de Cheikh Ahmadou Bamba dans le Palais de l'ex Gouverneur Colonial, le 5 septembre 1895 LES ACTEURS ET LE PREMIER MAGAL DES DEUX RAKAAS Le kureel des deux rakaas de Cheikh Ahmadou Bamba est le principal instigateur de cet vnement religieux mouride que clbrent, chaque 5 septembre, des milliers de disciples venus des quatre coins du Sngal la gouvernance de Saint-Louis. Ce fut un soir du 28 mai 1976 que s'tait tenue la runion qui a fini d'inscrire dans l'agenda des grandes manifestations religieuses au Sngal la clbration de la prire effectue par Serigne Touba, devant le Conseil Priv colonial du 5 septembre 1895. Comme principaux acteurs de ce moment fort de l'histoire du Mouridisme SaintLouis nous pouvons citer: Abdou Khadr THIOUNE, Cheikh THIOUNE (ancien footballeur de la saint-louisienne), Madik WADE, Adja Mame NDIAYE, lieutenant 5 SEPTEMBRE 1895 Macodou THIOUNE, Yrim Cod DIOP, Abdoulaye SARR, un exgte mouride, Serigne Touba THIOUNE, Ngagne SYLLA, Moustapha NDIAYE dit ÇDiosÈ, Mafaly SENE, Mambaye MBAYE, Doudou MBAYE, Abdoulaye GUEYE, Cheikh DIOP tailleur, TOURE, un ancien sergent de l'arme franaise, Madik SAMBA de Ndar Toute, Ndiaga DIOP, Kba MBAYE. Cette rencontre, tenue dans la salle de l'ex Assemble Rgionale, ex Conseil Colonial et ex Conseil gnral, a vu la proposition de Madik WADE sur l'appellation de l'association adopte l'unanimit. Dsormais, il fallait parler de ÇRegroupement des Mourides pour la Commmoration de la Prire de Cheikh Ahmadou Bamba dans le Palais de l'ex Gouverneur Colonial, le 5 septembre EXTRAIT DU DISCOURS DE 1982 Prsident du Regroupement des Mourides pour la Commmoration des 2 rakaas de Serigne Touba Saint-Louis, Madick WADE a tenu un discours montrant tout son attachement et son engagement envers Serigne Touba. Revenant sur cet vnement important de l'Islam au Sngal, il nous replonge dans la conscience et les sentiments qui ont anim tout un chacun durant le 5 septembre 1982. Ç Nous voici runis, pour la 7me fois conscutive, pour clbrer un grand vnement pour rendre hommage un grand homme. Nous voici, face au palais du gouverneur o, justement l'vnement a eu lieu. (...) Le 25 septembre 1895, aprs 25 jours d'internement, les colonialistes amenrent Serigne Touba dans ce palais pour lui faire un procs. En vrit, leur dcision tait dj priseÉ mais ils poursuivaient d'autres desseins machiavliques: pour les colonialistes franais, il fallait, travers ce procs de Khadimou Rassoul, dvier les sngalais vers leurs religions eux, dcourager les rsistants sngalais pour qu'ils oublient jamais leur personnalit et leur dsir d'indpendance, bafouer enfin l'honneur de l'homme noir qui, pendant des sicles, a continu d'tre tran dans la boueÉ Nous avions bien compris les intentions des Lamoth, Moutet, Coppe et consortsÉ eh bien c'est le 5 septembre 1895, le mme jour, pendant le mme procs que Cheikh Ahmadou Bamba a dfendu et honor l'Islam! C'est ce mme jour que Cheikh Ahmadou Bamba a sau- vegard la personnalit africaine, ce qui nous a valu de lutter et d'arracher notre indpendance ! Et c'est cette mme occasion que le Cheikh a hiss encore plus haut la dignit et l'honneur de l'homme noirÉ En tout cas, il a fallu ce fils du Baol pour exprimer par le courage, la conscience, l'abngation, toute la plnitude de l'homme sngalais. Qui aurait os afficher pareil caractre en 1895 alors que tous les rsistants se fussent rsigns? C'est grce son exemple que les musulmans, les Sngalais ont partout relev la tte et vaincu les destins. Assurment, Borom Touba, en confondant ses juges et tonnant le monde, avait trac son peuple, sa religion la voie qu'il fallait suivre et sauvegarder. C'est pourquoi, en dehors de toute autre considration mystique que nous ne matrisons pas, nous lui rendons hommage chaque 5 septembre(É). Mais chaque fois que nous rendrons hommage Cheikh Ahmadou Bamba, nous nous souviendrons aussi d'un des membres de sa famille ou d'un de ses compagnons. Aprs Serigne Modou Moustapha, le premier khalife et Serigne Falilou MBACKE, nous associons, cette anne, l'hommage de notre vnr matre et guide Khadimou Rassoul celui de son frre et compagnon Mame Thierno Birahim MBACKE. En effet, c'est Mame Thierno Birahim MBACKE qui porta la rponse de son frre au gouverneur de Ndar. C'est justement face ce Gouverneur que Mame Thierno a fait montre Magazine Mensuel d’informations Page 10 1895È. Le premier prsident de cette structure a t Madik WADE, fervent mouride et disciple de Serigne Souhaibou MBACKE ibn Cheikhoul Khadim et de Sokhna Astou Gawane bintou Cheikhoul Khadim. La date du 12 juin 1976 fut arrte pour la premire clbration du Magal des 2 rakaas Saint-Louis la Grande Mosque du Nord. Cette date, aprs celle de 1974 ponctue par une grande confrence sur Serigne Touba organise par Serigne Moustapha Abdourahmane LO la Chambre de Commerce, allait constituer le troisime rveil dfinitif du Mouridisme dans la capitale du Nord. Abdoulaye DIOP de tout son amour et de toute sa fidlit Serigne Touba: il a demand au Gouverneur, ce jour l, l'insu du marabout, d'pargner Cheikh Ahmadou Bamba, de lui dire tout ce qu'on voulait dire son frre et de le laisser subir plus que ce qui lui serait destin. Par son dpassement et par son altruisme, il impressionna si profondment les autorits que ces dernires se figuraient dj ce que serait Serigne Touba (É). Cheikh Ahmadou Bamba est si profondment riv dans notre cÏur que nous ne pouvons parler de lui sans frmir. Oui un adage a dit: Ç que chacun adore son guide et ensemble nous aimerions Dieu È. Du reste, tout ce que nous faisons n'est qu'une contribution au dveloppement et au renforcement de l'Islam. Comme Khadimou Rassoul nous voulons raffermir ici l'Islam afin qu' jamais il soit la proccupation majeure de tout le mondeÉ Alors seulement Serigne Touba sera satisfait de nous (É). Quant vous tous, qui tes venus rpondre notre invitation, nous formulons le vÏu suivant: que Cheikh Ahmadou Bamba nous fasse bnficier aujourd'hui et demain de tout le rsultat de son travail. Qu'il obtienne de Dieu longvit, prosprit et bonne sant pour tous ceux qui sont venus et tous ceux qui ont voulu venirÉEt que nos familles, leurs familles, le Sngal et Ndar continuent de recevoir sa bndiction la plus large et la plus durableÉ Par Madick Wade Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 11 Actualité 05 SEPTEMBRE 1895, Serigne Touba a honor l'Islam devant ses oppresseurs, par la prire des deux rakaas dans l'enceinte mme de l'antre du Gouverneur gnral de l'Afrique Occidentale Franaise. Le colonialiste voulait l'amener renoncer la conviction fondamentale du musulman: Çil n'y a de Dieu qu'Allah! Et Mohamed (PSL) est son ProphteÈ, sans vritablement cerner les dimensions du Fondateur du Mouridisme. Le ÒPril vertÓ lÕassaut du Conseil Priv L'itinraire mystique de Serigne Touba Dram va succomber aux apparait, en fait, comme une rgle de vie assauts des colons pour tout musulman la recherche de Toubacouta. Du nord au sud, son crateur. Cheikhoul Khadim ne cherd'autres rsistants suivirent. cha que Dieu, il n'aima que Dieu et son Le territoire sngalais coloProphte (PSL). Son amour passionn et nis, l'conomie confisque, l'exaltation de sa fidlit envers l'Envoy les populations brimes, tait de Mdine ont fait de lui le Rnovateur compltement sous le joug de de l'Islam et l'Abreuvoir des assoiffs. Il la France. Il ne nous restait tait un saint exceptionnel par le respect que notre culture, notre vie des prescriptions du Ç Musharaf È et de la spirituelle et nos pratiques Sunna, via une foi surnaturelle et par un cultuelles. Les blancs nous mysticisme fondamentalement marqu avaient vids de notre hispar l'imitation du Prophte (PSL). Il est un toire, d'une bonne partie de rassembleur de la Ouma qui, par le tranotre culture, de nos valeurs vail, la discipline et la prire, a su rattaet de notre personnalit. Nul cher la crature humaine Dieu, tout en n'ignore comment taient les le rconciliant avec la socit dans Ç ceddos È dans leurs pratilaquelle elle volue. ques. Beaucoup de marabouts Son avnement dans la socit wolof s'taient coaliss avec eux d'alors, dans le Baol et le Cayor a permis pour leur servir de Ç cadi È ou une organisation religieuse, conomique, juge et de conseillers pour sociale et culturelle de ses adeptes, comceux d'entre eux qui s'taient munment appels mourides. Cette nouconvertis l'Islam et qui prvelle plateforme socitale institue par tendaient se conformer la Cheikh Ahmadou Bamba, allait constilgislation musulmane. tuait la vritable barrire contre la politiLes autres taient alls se que d'assimilation et de domination de liguer avec les blancs et le l'administration coloniale. Cette nouvelle reste avait des disciples qui donne dans l'avance des colonialistes va leur servaient de main d'Ïuexacerber la lutte implacable de ces dervre dans les travaux champniers contre lui, en particulier et les tres o ils amassaient des musulmans en gnral, dans les deux richesses partir des produits provinces cites plus haut. de la rcolte. Les Ç band kat È A partir de 1880, l'expansion coloniale ou danseurs et les disciples allait transformer le Sngal en un des coles coraniques s'adonnaient aux Ç immense lawaan È Les torts de Serigne Touba taient d'tre ou flattechamp de bataille. Les l'espoir de tout un peuple, d'ouvrir une ries et au sngalais autre forme de rsistance par la science et Ç takhuopposrent È ou la foi, d'tre investi d'une mission divine et raan une rude chansons rsistance de serviteur du socle de la Vrit: profanes. la France. En Mohamed (PSL). Les Ç 1886, Samba domou Laob tomba, suivi le 27 octobre de la sokhna È ou fils des familles religieuses se mme anne par son oncle Lat Dior consacraient au Ç wagnane È ou charlataDkheul. En 1887, Mamadou Lamine nerie pour hiberner les individus afin de leurs soutirer leurs biens ou les mettre leurs services. Cheikhoul Khadim est apparu dans ce contexte o, il ne restait aux colonisateurs que le temps de s'emparer de toutes nos valeurs culturelles et religieuses. L'administration coloniale, dcide et affole, voyait en Serigne Touba l'homme venu sur terre, pour sauver son peuple par une remise en cause d'un plan de domination savamment orchestr. Dj en 1891, l'administration coloniale se signalait par une dcision expulsant tous les adeptes du Fondateur du Magazine Mensuel d’informations Page 11 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 12 Actualité Mouridisme de leur terroir. Serigne Touba fut tax de mener une guerre sainte par les blancs. Il rpondit en ces termes: Ç quand vous dclarez que je mne une guerre sainte, je vous donne entirement raison. Oui, je fais la guerre sainte pour plaire Allah, le majestueuxÈ; Çmais je la fais avec la science et la pit en rendant un culte sincre Dieu et en tant le serviteur de Mohamed (PSL), le Gardien par Excellence m'est tmoinÈ. Les torts de Serigne Touba taient d'tre l'espoir de tout un peuple, d'ouvrir une autre forme de rsistance par la science et la foi, d'tre investi d'une mission divine et de serviteur du socle de la Vrit: Mohamed (PSL). La tche de Cheikhoul Khadim tait si ardue, sa responsabilit norme et lourde pour une rhabilitation de l'homo sengalensis, tant sur les plans endognes qu'exognes. Il fut arrt le 10 aot 1895 Jwal par un dtachement de la force militaire franaise. Le 05 septembre 1895 Saint-Louis, au nord du Sngal, le Conseil Priv dcrta sa dportation vers le Gabon. Serigne Touba a honor l'islam devant ses oppresseurs par la prire des deux rakaas dans l'enceinte mme de l'antre du gouverneur gnral de l'Afrique Occidentale Franaise. Le colonialiste voulait l'amener renoncer la conviction fondamentale du musulman: Çil n'y a de Dieu qu'Allah! Et Mohamed (PSL) est son ProphteÈ, sans vritablement cerner les dimensions du Fondateur du Mouridisme. Cet attachement aux prceptes de l'Islam tait suffisant pour l'amener loin de sa famille et de son terroir: ÇMa place est devenue vide dans mes palais, on m'a spar de Dieu et de son Prophte (PSL) la garantie que les ennemis ne pourront le nuire aucunement. C'est ainsi que dans son ÇLissanul HaalÈ le hadith suivant: Çs'appuyer sur notre Crateur est mon Haal È, Çmontrer une volont ferme pour russir dans ce monde est ma SunaÈ. Qui plus est, nous l'avons suivi travers ses termes: ÇDieu m'a montr ce Son avnement dans la socit wolof qui existait avant la craÈ. Dans l'lgie d'alors, dans le Baol et le Cayor a permis tion ÇJawartouÈ qui constitue une organisation religieuse, conomique, le ÇKhatimatal MatafÈ, sociale et culturelle de ses adeptes, com- Serigne Touba fait allusion ÇAssiroul MassouneÈ munment appels mourides. savoir la forme de rvlama familleÈ; Çpourtant, cet exil rpond tion la plus complexe. Celui qui l'a vcue la volont de pouvoir chanter celui qui ne ne connatra plus de notion temporelle saurait tre assez louÈ; Çje suis Captif de ou spatiale. A l'ayant droit de cette rvDieu et je ne reconnais d'autre autorit lation, le Crateur lui fera connatre le que luiÈ; Çsi ce n'tait pour sauver l'huCoran. Donc, Serigne Touba connaissait manit, je n'aurais jamais pass une seule ce qui se passait avant la cration de nuit sur terreÈ, a-t-il soutenu travers ses notre grand pre Adama, comme il mailgies. trisait ce qui se droulait sous ses yeux. Le dtenteur de tel propos dpasse l'enEn ralit, les colonialistes taient partis tendement humain. Sa raction de refus, pour chouer devant un saint si proche face une force destructrice extraordide Dieu et soucieux du legs de Ta Ha: naire, ne relve pas d'un homme ordil'Islam. naire. A. DIOP Cheikhoul Khadim avait sollicit auprs de son Crateur ce voyage, car ne pouvant obtenir tout ce qu'il voulait en restant entre les murs du Sngal. Il reut de AGENDA AGENDA AGENDAÉ GUINEE: le second tour de lÕlection prsidentielle est prvu le dimanche 19 septembre. Ce second tour opposera lÕancien premier ministre Cellou Dalein DIALLO lÕopposant historique Alpha CONDE. MADAGASCAR: une confrence nationale se tiendra du 30 aot au 3 septembre. SAINT-LOUIS: 5 septembre 2010: commmoration de la prire des 2 rakaas de Cheikh Ahmadou Bamba devant le conseil priv du 5 septembre 1895. YOFF DAKAR: 21 septembre 2010: commmoration de la prire de Cheikh Ahmadou Bamba sur lÕocan en route vers le Gabon. PARIS France: 18 septembre 2010: 8me DEFISTIVAL de la diversit et de la mixit et qui sÕinscrit dans le cadre de ÇlÕanne internationale de la biodiversitÈ et de ÇlÕanne europenne de lutte contre la pauvret et lÕexclusion socialeÈ. Ce festival relve le dfi du handicap. CHINE: 27 septembre 2010: Journe Mondiale du Tourisme avec pour thme ÇTOURISME ET DIVERSITE BIOLOGIQUEÈ LEYLATOUL QADR: ce 2 septembre 2010, la communaut mouride clbre la Nuit de la Destine. Magazine Mensuel d’informations Page 12 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 13 Actualité SERIGNE MBACKE SOKHNA LO. D'une silhouette et d'une prestance double d'un charisme impressionnant, d'une belle figure radieuse qu'illuminait un sourire si doux, l'ombre de Serigne Mback Sokhna Lo plane jamais sur ce village de Taif qu'on imagine difficilement sans lui, tant il faisait corps avec l'ambiance des lieux. Et c'est tout naturellement que son mausole, qui ne dsemplit jamais, est situ la devanture de la rsidence Cheikh Moustapha, btie hauteur de milliards dans ce bourg fond il y a plusieurs dcennies par son grand-pre, tranchant avec le dcor rustique de ce village qu'il a servi jusqu' son dernier souffle. Cette dition du Magal des 2 Rakaas mrite bien de porter son nom! LE SOLDAT INTRANSIGEANT DE L'ISLAM grand rudit doubl d'un homme de culture ouvert au monde. Ce visionnaire politique et conomique avait, avec ses qualits d'homme de science, tiss des relations cordiales avec des Ç grands È de ce monde. Il a su entretenir, fructifier et largir les relations que Gand Fatma avait tisses partout dans le monde. Ce qui a fait que Serigne Mback Sokhna Lo comptait des amis partout y comprirent des chefs d'Etats, des Responsables politiques, des hommes d'Affaires mais aussi des milliers de disciples et sympathisants travers les continents. Il avait mis son intelligence et sa fortune au service de sa patrie et de l'Islam. En effet, toute sa vie durant Cheikh Mouhamed Mback a gard ce que l'homme a de plus noble, sa dignit. LES DIMENSIONS DU SAINT DE TAìF Serigne Mback Sokhna LO est n en 1934 Nad Mback. La naissance de ce premier fils de Gand Fatma provoqua un moi de la part de son illustre grand pre Cheikh Moustapha Al Karim, premier Khalife de Cheikhoul Khadim, qui prdt en lui un destin de btisseur du village de Taf. Il dbuta ses humanits coraniques auprs de ce dernier Taf, avant d'aller continuer ses tudes pour la mmorisation du livre Saint Darou Rahmane, auprs de Serigne Ibra DIENG dont l'rudition est reste clbre. Ce fut ensuite la Mauritanie et l'Algrie qui l'accueillent pour parfaire sa formation. Ce qui a fait, certainement, de Serigne Mouhamed MBACKE un Empreint d'une stricte neutralit, ÇJe ne suis d'aucun parti politique, ni ne soutiens aucun candidat. Ma seule proccupation, c'est que le Sngal aille de l'avant. Je suis avec quiconque pose des actes pour faire avancer notre paysÈ, aimait-il souvent laisser entendre. Sa mission fondamentale tait d'Ïuvrer pour un Sngal prospre et fort dans une Afrique unie et respecte. Serigne Mback a ralis des merveilles en donnant un cachet particulier aux activits de la Fdration des Groupements Religieux et Culturels des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, cre par son illustre ascendant Serigne Cheikh Gand Fatma. Magazine Mensuel d’informations Page 13 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 14 Actualité En effet, ces entits (Sections, Willaya jeunes et femmes) qui s'identifient aux villages et villes de leurs membres, sont de vritables organisations de dveloppement conomiques, culturelles, ducatives et sociales. A leurs actifs l'implantation de plusieurs coles dans toutes les localits du pays et de la sous rgion, le dveloppement d'activits agricoles, d'levage, etc. au profit de ses membres qui n'ont pas un emploi rmunr. L'EDUCATION ET LA MORALE AU CÎUR DE SON ACTION Il saisissait toutes les occasions, surtout lors des moments de rassemblement, pour recevoir tour tour les dahiras et organisations, des groupes de disciples venant de partout du pays et mme de l'tranger, pour raffermir leur foi. En ducateur humble, Serigne Mouhamed Mback recevait les disciples et les entretenait de Dieu et de son Prophte (PSL) en leur rappelant les vertus qui sont les seules aptes faire d'eux des mourides sincres. Il insistait beaucoup ce que la solidarit et l'entraide soient les piliers, la base d'action de toutes les fdrations de disciples qui sont sous sa charge. Pour Serigne Mouhamed, les recommandations de Serigne Touba sont celles de Dieu, il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre l'ensemble de ses disciples. Partout o il passait, il semait la foi, l'amour du travail et de son prochain dans les sentiers de Dieu, conformment ceux qui l'ont prcd. Il demeurait ainsi un dfenseur sans faille des valeurs mourides, tout en se rfrant en toute occasion au fondateur de la confrrie. Ses nombreux prches peuvent en tmoigner. Tous ceux qui, parmi les disciples, ont pous ces valeurs se prsentent aujourd'hui comme la souche la plus dynamique, la plus discipline, la plus ardente au travail dans la communaut mouride. Ce qui explique en grande partie l'adhsion massive des intellectuels dans ses diffrentes organisations. LA PERSONNIFICATION DE LA GENEROSITE Serigne Mback tait d'une gnrosit et d'une grandeur de cÏur ingalables. Il savait rgler les problmes qu'on lui soumettait sans calcul aucun. Pour lui, la gnrosit ne se limite pas ce qu'il appelait Çfaire son devoirÈ car, selon lui, aider son prochain est un devoir naturel et ne peut pas tre considr comme de la gnrosit. Son entendement de la gnrosit tait plus large et allait jusqu' aider des gens dont on est sr qu'ils ne disaient pas la vrit par rapport leur requte. Borom Taf tait un exemple. Il faisait de sorte que tous ceux qui vivaient dans sa maison avaient accs lui. Aucune barrire, aucun intermdiaire n'existait entre sa famille, ses talibs et lui. Il discutait avec tout le Magazine Mensuel d’informations Page 14 monde, se proccupait des problmes des uns et des autres. L'ambiance des Ç khadara È (veilles nocturnes o le marabout discutait librement avec les htes et les membres de la famille) tait toujours bonne. Serigne Mback l'image de son illustre pre Gainde Fatma transcendait tous les clivages confrriques et mme ethniques pour se mettre la disposition de l'homme tout court: Ç ma mission ici bas consiste aider les ncessiteux È, rtorquait-il, souvent, ceux qui lui reprochaient ses largesses. Ç Tout ce qui me tombe sur la main je n'hsiterai pas le redistribuer, tout ce que vous ne voulez pas que je donne, ne me le remettez pas È: telles taient sa vision et sa philosophie des choses. PARTIR POUR NE PAS PARTIR Serigne Mouhamed semblait nous prparer cette triste ralit en nous dsignant maintes reprises celui qui allait prendre la relve, son frre Serigne Abdoul Fatah Mback, qu'Allah le garde longtemps parmi nous afin qu'il puisse perptuer l'Ïuvre colossale de ses prdcesseurs. A l'ge de 71ans, Serigne Mback est parti pour ne plus revenir, laissant pantois un peuple abasourdi, encore incrdule d'avoir compt dans ses rangs un homme d'une telle dimension. Une vritable icne. Au paradis, cot de Cheikh Mouhamadou Moustapha, celui qui fut son repre et guide, il doit goter avec flicit la rcompense promise par le Seigneur ceux qui ont persvr dans la droiture et accomplissaient de bonnes actions uniquement pour la face de Dieu. Tout de mme il y a une attnuation notre dtresse, quand nous savons qu'il est Ç parti sans partir È. Il est rest dans Serigne Fatah et Serigne Ndiagne. Djibril NDAO Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 15 Actualité 21 SEPTEMBRE 1895, Cheikh Ahmadou Bamba, dans sa qute pour sauver les musulmans, tait en partance pour le Gabon, en compagnie des vertueux. Il menait le jihad pour que la crature humaine obtienne une paix ici et l'au-del. C'est ainsi que son acte de haute porte, prescrit en plein ocan, montre son courage, son espoir et sa confiance en Dieu, malgr les difficults qui l'ont assailli durant ce priple. L'EXALTATION DE LA PRIERE PAR CHEIKH AHMADOU BAMBA Ocean Atlantique La prire est l'action la plus importante parmi toutes les actions d'adoration, a affirm le Prophte Mohamed (PSL), en ses termes: Çce qui me satisfait rellement, c'est la prireÈ. La prire dans l'Islam comporte des chartes et des exigences difficiles remplir. Elle constitue le principal pilier qui sous-tend la dernire religion rvle. Selon un hadith rapport par Muahd Ibn Djabal, Seydina Mohamed (PSL) a dit: Ç la soumission constitue la base de l'affaire (religieuse), la prire son pilier et le jihad son point culminant È. Cheikh Ahmadou Bamba, dans sa qute pour sauver les musulmans, tait en partance pour le Gabon, comme il l'a dit dans Assirou, en compagnie des Vertueux. Il menait le jihad pour que la crature humaine obtienne une paix ici bas et l'au-del. C'est ainsi que son acte de haute porte, prescrit en plein ocan, montre son courage, son espoir et sa confiance en Dieu. En ralit, chez Serigne Touba, la taille de la difficult ne faisait que renforcer sa foi. Le chemin vers l'exil, la prsence du bateau et des blancs, l'ocan et la solitude ont rehauss la valeur de cette prire effectue le 21 septembre 1895. L'exclusivit de cette prire que personne part lui n'a faite et que personne ne fera l'avenir, prouve qu'il tait dot de capacits insouponnables, de lumires indescriptibles. Parmi celles-ci, le Ç Sabru È ou la patience. Mame Cheikh Ibrahima FALL disait du Guide de Touba: Ç Vous Serigne, votre patience est au dessus de celle des tres adamiques. C'est pourquoi, notre Seigneur vous a lev au grade le plus haut de Ses distinctions È. Mais galement, sa passion pour la prire, sa concentration, son Ç hakhul yakhin È car, il avait la mme considration pour l'ocan, le blanc et le feu. En ralit, personne ne peut connatre le pre de Serigne Saliou MBACKE. En affirmant: Ç aux yeux de ceux-l qui sont les amis de Dieu, je suis un miracle que notre Seigneur a fait descendre sur terre È, Cheikhoul Khadim a transcend les espaces et les poques. Par cet acte, Cheikh Ahmadou Bamba a fait preuve de l'orthodoxie Ç istiqama È par l'application de faon permanente de la voie droite. Abou Seid Al-Hassan ben AboullHassan en a fait allusion: Ç les degrs de la crainte rvrencielle sont au nombre de trois: le premier consiste dire toujours la vrit; le second priver de sa personne toutes les Ïuvres que n'aime pas le Seigneur Trs Haut ; le troisime se conduire de manire voir ses actes agres de Lui (Huwa) È. Observer la prire signifie la perptuer en parole et en actes aux heures qui lui sont fixes comme Allah le trs Haut nous le dit dans le Coran: Ç quand vous avez accompli la salaat (normalement), car la salaat demeure, pour les croyants, une prescription, des temps dtermins È. Nous musulmans devons savoir que la meilleure des Ïuvres est celle qui va avec une crainte et une mditation. Serigne Touba nous a montr le chemin indiqu par Abou Seid Al-Hassan Ç celui dont le cÏur ne va pas de pair avec la langue, dont l'extrieur et l'intrieur ne sont pas l'unisson, porte sur lui l'empreinte de l'hypocrisie. Le vrai fidle est celui qui s'applique constamment ne pas tomber dans l'hypocrisie, qui ne fait rien de ce qu'il ne doit pas faire, qui ne prononce jamais une parole qu'il ne doit pas dire È. Cheikhoul Khadim nous a enseign que le musulman doit veiller l'accomplissement de la prire aux heures qui lui sont fixes et viter de la ngliger par paresse ou par inadvertance. Abdoulaye DIOP Magazine Mensuel d’informations Page 15 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 16 Leader à l’affiche CÕest un Serigne Modou Kara disponible et relax qui a reu lÕquipe de Assirou Magazine dans sa suite prsidentielle de lÕhtel Mridien de Dakar. Dans cette interview, le guide religieux, dÕun abord facile et jovial, a accept de se confier. Et, de mmoire de talib, jamais le marabout ne sÕest, de la sorte, ouvert un organe de presse. Le fait mrite dÕtre soulign, car Assirou Magazine est all au fond des choses avec le chikory, du nom du village de son pre. Il sÕest panch sur sa jeunesse, ses passions, ses ambitions politiques, bref, tout sur Kara. EntretienÉ Pour le contrle de lÕAssemble Nationale Kara se dvoileÉ Assirou : Qui est Kara? Serigne Modou Kara : Avant de rpondre cette question, permettez-moi de saluer votre courage et votre persvrance, mais surtout de fliciter votre nouveau journal qui se penche sur les problmes de Touba. Je prie pour vous, afin que Serigne Touba vous apporte ses grces. Pour rpondre votre question, je suis n This, en 1954. Quatre ans plus tard, mes parents sont venus me chercher, en ce moment, nous habitions une localit qui portait le nom de Thiounkouly. Il existe nanmoins deux Thiounkouly. Il y a Thiounkouly Mback et Thiounkouly Diop. Mon grand pre Serigne Fallou MBACKE et Raymond SAGNA nous a demand de le rejoindre Darou Moukhty parce que cela faisait longtemps quÕil y rsidait (environ 16 ans). Mame Thierno Birahim Mback habitait Thiounkouly. Mback et Thiounkouly Diop taient les localits de Seydina Ousmane. Ces deux localits taient distantes dÕenviron 300 350 mtres. A lÕge de quatre ans, il a envoy Ismeu Bye nous chercher pour le trouver Keur Demba une localit qui tait prs de Tchilmakha. Ensuite, nous nous sommes rendus Thiounkouly Mback o jÕai commenc mes classes. Il mÕa confi la famille de Mademba Tour dans la localit de Serigne Mor Nar Tour. JÕy ai pass un moment avant de partir au Daara de Tchilmakha Darou, celui de Thierno Guye, celui de Serigne Dame Diop qui a enregistr le passage de plusieurs Marabouts de Darou Moukhty. Par la suite, je suis revenu This o mon oncle avait install un Daara, pour y continuer mon apprentissage du Coran. Je suis reparti un moment Darou, jusquÕ lÕavnement de Serigne Cheikh Ahmadou Moustapha Mback la tte du Khalifat. Que peut-on retenir de votre jeunesse? RiresÉ A propos de mes passions de Magazine Mensuel d’informations Page 16 jeunesse, jÕaimais bien jouer au football, pour tout vous dire, jÕtais un excellent footballeur; mais le Marabout me lÕinterdisait et jÕai arrt. Je suis aussi un trs bon joueur de Baby-foot. DÕailleurs, je le pratique jusquÕ prsent, jÕen ai un dans ma salle de musculation Daraye Cheikhoul Khadim Dakar. JÕadorais aussi la pratique de la boxe. Pouvez-vous nous parler de vos rapports avec les khalifes de Serigne Touba, en particulier avec le dfunt Serigne Saliou Mback ? Bien sur !!! Vous savez tous les membres de la famille de mon Saint Grand pre pensaient que Serigne Ousmane tait de leur cot, tellement il tait un talib humble. On mÕa racont que du temps de mon dfunt grand pre Mame Thierno Birahim Mback, il avait rendu visite Serigne Modou Moustapha Mback Taif. Durant tout le temps de son sjour, il partait la chasse et ramenait trs souvent du gibier Serigne Modou Moustapha. Il a aussi rendu une fois visite Serigne Fallou Mback Ndindy qui lÕa retenu un mois durant Ndindy. Un jour, le Marabout disait ses proches quÕil avait la nostalgie du riz, car cela faisait longtemps quÕil nÕen avait pas mang. Ayant entendu cela, Serigne Ousmane sÕest rendu Mback pour vendre un de ses boubous et se procurer du riz quÕil a fait cuire pour le Marabout. On raconte aussi quÕ une poque, il avait eu se raser la tte en compagnie de Serigne Saliou Mback et quÕ la fin du rasage, ils ont mis ensemble leurs cheveux dans un trou. Ce geste avait une grande signification parce quÕ une poque, Cheikh Ibra avait demand Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 17 Serigne Touba de trouver un mari ma grand-mre Mame Marma SEYE, ce que ce dernier a fait en la donnant en mariage Mame Thierno Birahim Mback. Je me rappelle un jour, jÕtais en compagnie de Serigne Bassirou Mback Abdoul Khoudoss et Serigne Saliou disait quÕil avait lÕintention dÕaccomplir un vÏu lÕendroit de Serigne Ousmane, mais le bon Dieu en avait dcid autrement. Nanmoins, il avait pris la dcision dÕaccomplir cette volont sur ma personne. Un jour, jÕai confi Serigne Saliou que je ne pouvais plus partir la Mecque pour un plerinage, parce que lorsque je me rends la Mecque, cÕest comme si jÕtais toujours Touba et vice versa, alors il mÕa parl dÕun Çaya È que Serigne Touba avait rdig pour dire que Touba et la Mecque taient pareils sur le plan religieux. Pourquoi chantez-vous diffremment les khassaides? Vous savez, les Ç khassaides È interprts par la troupe, contribuent au spiritualisme du talib. Serigne Touba a toujours combattu le diable, qui est lÕinventeur des instruments de musique qui poussent les personnes la drive. JÕai dcid aprs rflexion, de mettre ces instruments la disposition des khassaides, pour combattre le diable. CÕest--dire, jÕai pris les armes quÕil a cres pour combattre le diable. Maintenant, certaines personnes qui ne comprennent pas ma philosophie peuvent se permettre de jeter des pics mon endroit, cela ne me drange pas du tout. Etes-vous candidat la prsidentielle de 2012? Vous savez, nous vivons toujours avec le systme colonial. Ainsi, avec ce systme, cela deviendra difficile pour que je sois, un jour, le Prsident de ce pays car, nous nÕavons pas les mmes rfrences. Eux, ils se rfrent au systme colonial, tandis que moi je me rfre Serigne Touba. Donc, partant de ce fait, nous ne pouvons pas avoir les mmes objectifs et ambitions. JÕai mis sur pied une coalition dnomme Çcoalition du sicleÈ qui runit des personnes apolitiques soucieuses du dveloppement de ce pays. Cette structure est en train de faire de bonnes choses pour le pays. Leader à l’affiche Mon principal objectif, cÕest dÕtre majoritaire lÕAssemble nationale pour pouvoir contrer le Prsident dans ses dcisions. Ce nÕest que par ce moyen que nous pourrons combattre valablement le systme. Je ne dis pas que tout le systme est mauvais, je dis simplement que ce nÕest pas ma rfrence. Cela dit, les gens sont libres de me dsigner comme tant leur candidat car, se reconnaissant dans mes actions. Pourquoi prconisiez-vous le remplacement du systme colonial par celui de Serigne Touba? Les politiciens de ce pays sont tous pareils. Ils se valent. LÕopposition et le pouvoir sont pareils car, ils ont les mmes rfrences. PuisquÕils nÕont pas pris les rfrences de Serigne Touba qui nous a indiqu la manire de grer une socit et qui nous a inculqu les vertus de bont, de partage et dÕabngation. Pour ce fait, jÕaimerais bien que ceux qui se rclament de Benno Siggil Sngal soient unis au sens propre du terme et quÕils ne se laissent distraire par des futilits et des intrts personnels. Quelle analyse faites-vous propos du monument de la Renaissance? L o rside le problme, cÕest que le gouvernement nÕa pas clarifi ds le dpart lÕobjectif de ce monument. Une campagne de sensibilisation aurait d tre mene par les autorits, afin de dire lÕopinion que ce monument nÕest pas une idole, mais plutt un symbole qui reprsente la renaissance de lÕAfrique. JÕai le sentiment que les gens sÕoffusquent pour peu de choses, alors que nous voyons chaque jour la tlvision des images qui nous choquent et que nos mÏurs sont en train de se dtriorer au profit de lÕoccident. Nos enfants ont perdu leurs repres, en adoptant les coutumes et traditions des europens et, pourtant, personne nÕa organis de marche de protestation allant dans le sens de combattre ce flau. Le monument est fait de pierres, donc destructible mais, lÕducation et nos mÏurs volent en clats et cela est plus dangereux que nÕimporte quel monument. Certains accusent le Prsident Wade de penchants monarchistes. QuÕen dites-vous? Un peu pensifÉ Je lÕaime beaucoup parce que dÕabord cÕest un mouride, il a beaucoup de courage et dÕabngation. Nous avons des rapports de grand-pre et de petit-fils. Il arrive parfois que nos points de vue divergent, cause du systme. Quant Karim, je nÕai jamais entendu son pre tenir ce genre de discours. Personnellement, Me Wade ne mÕa jamais dit quÕil voulait mettre son fils la tte du pays et Karim ne mÕa jamais dit quÕil voulait tre un jour prsident du Sngal. Je lÕai entendu des gens. Que pensez-vous du nouveau magazine Assirou? CÕest une bonne chose parce que ce magazine est diffrent des autres. Le nom que porte votre magazine est trs symbolique car, cela a un rapport avec lÕexil de Serigne Touba. Que le Bon Dieu protge Assirou Magazine, votre journal et vous bnisse. Que la paix et la stabilit rgnent dans notre Sngal. Que les cÏurs sÕunissent pour le meilleur de notre pays. Magazine Mensuel d’informations Page 17 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 18 Dossier Réalisé par Raymond SAGNA et Abdou Khadr BA CAFE TOUBA : VIATIQUE D'EXIL Le caf est entr au Sngal par le fait des colonisateurs surtout durant la priode de la traite ngrire en Afrique. Aussi, appert-il que consommer un tel nectar tait un luxe et un privilge, l'poque, hors de porte du commun des mortel. C'est la communaut Mouride qui le vulgarisera et en fera la promotion sous l'appellation ÇCaf ToubaÈ, par l'intermdiaire de son fondateur Cheikh Ahmadou BambaÉ Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 19 Dossier ÉL'histoire rapporte que, lors de son exil au Gabon, le Cheikh constatait que les blancs dbordaient d'nergie, du fait d'une grande consommation de Caf. Les questionnant sur les motivations d'une telle consommation, le Cheikh apprit des colons que le caf les tonifiait davantage et leur donnait plus d'nergie, leur permettant de mieux faire leur travail. Et Serigne Touba leur rpondt: Çsi vous, qui ne vous souciez que de ce bas monde, consommez le caf dans le but de rester veiller afin de mieux et bien faire votre travail, alors nous, qui sommes la qute de la russite dans les deux mondes, devrions plus que vous nous approprier ce cafÈ. Par l, le Cheikh montre que le musulman peut adopter les bons actes, coutumes, traditions et civilisations d'autrui, mme si ce dernier n'est pas musulman, tant que cela n'est pas en contradiction avec l'Islam. Comme disait le prophte Mouhamad(PSL), La sagesse appartient au musulman, il la prend o il la trouve. Ajoutons cela que son serviteur ternel Khadim Rassoul dira ses disciples: "Je vous ordonne d'imiter les blancs sur ces 3 bonnes qualits: ainsi vous devez bien garder le secret, veiller au respecter de la hirarchie dans vos groupes pour qu'il y ait plus d'ordre et aimer votre travail" Pour les mourides, le Çcaf ToubaÈ reprsente, au-del de sa qualit de boisson, l'expres- sion concrte de leur appartenance au Mouridisme et, audel, un moyen qui les rapproche de la bndiction du Cheikh. Dans les dahiras, dans les maisons et mme les lieux de travail, talib Serigne Touba rime avec caf Touba. Toutefois, depuis un certain temps, le Caf Touba a ses entres dans les habitudes des Sngalais. De nos jours, plus de 70 % des Sngalais, de tout ge et sexe (mourides, autres confrries et autres non musulmans), consomment le caf Touba, moulu et mlang au piment noire (Diar en Wolof), qui est aussi, en mdecine traditionnelle, rput tre bon pour les yeux. Dans son livre intitul Wakhtani Serigne Touba, S. El Hadji Mback, petit-fils de Serigne Saliou (5e khalife du Cheikh) nous enseigne qu'il a t rapport que le cheikh disait: o Celui qui boit du Caf avec l'intention d'avoir plus d'nergie pour mieux servir dans le chemin d'Allah le tout puissant c'est--dire l'islam aura la rtribution de la personne qui a dit : "Laa ila ha ila lah" (Il n'y a d'autre divinit qu'Allah), au moment de sa consommation, et de mme, celui qui boit du th pour la mme intention aura la mme rcompense de celui qui a dit: " Muhamadu Rassulu Laah" (PSL) (Muhamad est l'envoy d'Allah). o Il dira aussi: que le caf Touba est un remde. Si, sous l'influence d'un certain cartsianisme, le doute aurait pu tre permis, face de telles affirmations ÇsotriquesÈ, il ne le serait plus, face de rcentes tudes scientifiques affirmant que le caf serait bnfique galement contre la maladie d'Alzheimer, le Diabte de type2 aussi appel Çdiabte insulino-rsistantÈ ou Çdiabte de l'ge mrÈ, le cancer du foie et, sans doute, certains autres cancers (l'tude se poursuit). Un mdecin allemand, Leonhard Rauwolf, dcrit le Caf: " une boisson aussi noire que l'encre, utile contre de nombreux maux, en particulier les maux d'estomac ". Toujours dans son livre, El Hadji Mback nous dit que son grand pre Serigne Saliou lui a affirm que: o Serigne Touba disait : Celui qui boit un verre de Caf toujours avec l'intention de rester veiller pour mieux pratiquer les obligations et recommandations enseignes par l'islam, bnficiera de la totalit des rcompenses des Franais, s'ils adoraient Allah, de mme, celui qui boit du Th bnficiera de la rcompense totale des Anglais, s'ils adoraient Allah. o Le Cheikh disait aussi: j'ai un secret qui, si je le mettais dans le caf, tous les mcrants viendront embrasser l'Islam. FAVEURS ET BIENFAITS DU CAFE TOUBA Magazine Mensuel d’informations Page 19 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 20 COMMENT PREPARER LE CAFE TOUBA? Dossier Un jour, les disciples demandrent aux Cheikh des recommandations sur le mode de prparation du caf Touba. Le Cheikh leur rpondt qu'il faut d'abord dire Bismilah, avant chaque tape de la prparation, puis rciter la Sourate Mre Al Fatiha et les versets suivants sur la poudre: ÇAlif, Lm Mim, zalikal kitaab, Laa rayba fiihi hudan lil mutaxiine, Alaziina yuu mi nuuna bil xaybi, wa yu ximuuna salaata wa mimaa razaxnaahum yunfixuun, Wa laziina yuminuuna bima unzila ilayka wa maa unzila min xablika wa bil axirati hum yuxinuuna, Ulaa i ka ala hudan min rabihim wa u laa i ka hum al MuflihuunÈ.(2/1-5). RESPECT DES NORMES D'HYGIENE Nous ne pouvons pas parler du caf Touba, sans pour autant voquer cet aspect. En effet, selon certaines personnes, le caf Touba ne rpondrait pas aux normes d'hygine requises. Ces derniers pensent que les vendeurs de caf Touba ne se soucient pas trop souvent, de la prparation la vente, de l'hygine. Ce qui ne les encourage pas en consommer. Toutefois, la plupart des vendeurs interrogs, dans ce sens, s'ils assurent respecter les rgles lmentaires d'hygine, reconnaissent tout de mme la prsence de patates pourries qui desservent la grande communaut de vendeurs de caf touba et, par voie de fait, l'esprit originel dudit produit. Toujours est-il que nombre de consommateurs ont affirm avoir, plusieurs reprises, achet un caf qui avait un got infect cause du riz que certains vendeurs n'hsitaient pas mettre dans le produit. Dans le lot des griefs contre les vendeurs vreux, il a t cit la malencontreuse tendance commercialiser un caf invendu et donc impropre la consommation. Cela est souvent la cause de malaises gastriques. Cependant, les vendeurs rencontrs sont favorables des causeries entreprendre par les professionnels du caf Touba pour combattre ces mfaits et, ainsi, aller vers une formalisation plus industrielle de la commercialisation de ce produit. L'ASPECT ECONOMIQUE DU CAFE TOUBA Indniablement, le caf Touba participe de manire directe l'conomie de ce pays. Cette activit gnratrice de revenus est prise par les jeunes baol-baol qui, sans conteste, ont un sens aigu du monde des affaires, en gnral et de la vente, en particulier. Aussi, la majorit des vendeurs de caf Touba sont-ils originaires du Baol. Mais, autant la consommation du caf Touba a intgr les habitudes sngalaises, autant la commercialisation a largi son rseau. Ainsi, retrouve-t-on, parmi les vendeurs toutes les couches ethniques du pays, parfois mme de la sous-rgion. Les revenus gnrs sont assez substantiels. On estime le bnfice journalier entre 4000 et 5000 FCFA. Alors que les dpenses pour l'achat du matriel ncessaire la prparation du caf Touba ne dpassent gure 5000 FCFA. Aussi, cette activit a-t-elle beaucoup contribu la baisse du chmage qui demeure un flau au Sngal. C'est d'ailleurs pour cette raison que les vendeurs rencontrs sur le terrain en appellent-ils l'assistance de l'Etat. Certains ont mme mis l'ide d'une syndicalisation de leur activit, pour pousser le gouvernement, cens leur venir en aide, discuter avec eux de leurs problmes. Magazine Mensuel d’informations Page 20 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 21 Entre nous ADIEU CHEIKH MOUHAMADOU LAMINE BARA MBACKE FALILOU Le 6me khalife de Cheikh Ahmadou Bamba est dcd le 30 juin 2010, entre 21 heures et 22 heures Touba Alieu, l'ge de 86 ans. Depuis quelques temps, votre tat clinique tait sujet plusieurs commentaires et laissait sceptiques les mourides les plus avertis. Vous comptez dsormais parmi les pionniers du Ç Nouveau Touba È parmi les disparus. Aprs plus d'un demi-sicle d'activit continue au service de l'islam, du Mouridisme et concernant tous les secteurs de la vie conomique et sociale du Sngal, vous laissez derrire vous un bilan prcieux et enviable. Diplm des hautes coles de Serigne Bara MBACKE, votre homonyme, et de Serigne Fallou MBACKE, votre pre, vous avez dmarr votre vie active au service de Cheikh Ahmadou Bamba. Au service de vos pres et khalifes de Serigne Touba, vous avez acquis une exprience qui forge vos exigences sur l'thique, la foi et les valeurs du vritable guide religieux que vous n'avez cess d'afficher tout au long de votre vie de lumire. Devenu khalife de votre illustre pre Serigne Fallou, Cheikh Ahmadou Bamba vous confie la destine du Mouridisme le 28 dcembre 2007, aprs le rappel Dieu de Serigne Saliou MBACKE. Une place de laquelle vous n'avez certes plus grand-chose apprendre mais beaucoup apporter. L'amlioration des infrastructures de voirie, le complexe socio ducatif d'une capacit de 3000 lves, la nouvelle rsidence Cheikhoul Khadim estime prs de 2 milliards de francs CFA, l'ouvrage hydraulique de keur Niang, la cit Serigne Fallou avec prs de 2500 habitants, la Grande mosque Mouride de Dakar, le symposium international sur le Mouridisme en 2009, en Mauritanie, les visites de courtoisie dans les autres cits religieuses, l' assistance aux confrries du Sngal lors du Gamou, entre autres en sont une parfaite illustration. Dans cette activit dbordante, tout le Sngal, l'Afrique et le monde vous a admir d'avoir toujours su trouver le temps pour cultiver une passion sans borne: l'amour et le legs de Serigne Fallou. Pour cela aussi, vous avez su associer l'utile et l'agrable. Je me souviens d'un ziar chez vous avec un ami artiste, Ousmane SEYE, o on vous avez remis un tableau en collage de Serigne Fallou. Vous tiez si honor que vous nous avez donn l'opportunit de tenir entre nos mains la fameuse canne de votre pre. En plus d'une canne, c'tait une arme feu que vous disiez Ç bonne pour tirer sur un petit Mboussob È. Ce qui ressort le plus de votre personnalit hors du commun, c'est votre attachement la seule valeur qui en vaille la peine: la relation humaine. Tous vos disciples et vos amis -ils sont nombreux- vous pleurent aujourd'hui aux cts de votre famille, avec beaucoup d'amertume et d'affection. Adieu Aladji Bara! Abdoulaye DIOP Magazine Mensuel d’informations Page 21 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 22 Entre nous Cheikh Ibrahima FALL, 40me disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, Il a su dvelopper tous les paradigmes de la voie de Cheikh Ahmadou Bamba. Le Mouridisme constitue inluctablement une survie pour la marche du monde. MODELE DE SORTIE DE CRISE POUR LES PAYS PAUVRES Chres frres en Dieu C'est un tre mu, qui s'adresse vous, pour parler de ce grand homme qui marqua de manire indlbile l'histoire du Sngal. J'ai pris le temps de visiter l'tre dans toutes ses dimensions, spirituelle et temporelle. J'ai pris le temps d'couter, de manire approfondie, les hommes de Dieu parlant de Cheikh Ibra avec ferveur, admiration et amour pur. Je pourrai crire des livres sur cet homme, tellement son histoire est intressante; tellement elle est riche d'enseignements. J'en dduis, aujourd'hui, qu'il est inluctablement un modle de rfrence pour notre gnration et celle du futur. Il avait une personnalit sans commune mesure exerant sur sa propre personne une volont de domination; montrant que le corps ne devrait pas le conditionner et qu'il devait faire preuve de respect inconditionnel aux preuves de la foi. Cheikh Ibrahima FALL avait une dmarche d'homme majestueux. Le sable accueillait ses pas dans une ambiance frique et religieuse. On sentait chez ce grand homme une grande personnalit, une noblesse dans les ides et une profonde connaissance du Coran et des prceptes de l'Islam. Il aimait profondment le Prophte Mohamed (PSL) et matrisait dans les moindres dtails le pass glorieux de l'Etre Exceptionnel. Son dvouement envers Cheikhoul Khadim, Khadimou Rassoul en est une parfaite illustration. Quand j'ai foul le sol de Ndiarme, l'unique question que je me suis pos tait de savoir s'il existerait un Magazine Mensuel d’informations Page 22 homme aussi dvou, aussi noble, aussi fidle en amiti que Cheikh Ibrahima FALL dans ce Sngal d'hier ou d'aujourd'hui. Les rponses seront nombreuses et diverses mais, tt ou tard, elles rejoindront ma dmarche car, Cheikh Ibra, personne ne pourra l'galer ni dans sa noblesse, ni dans sa fidlit, ni dans son engagement sans faille ni limite. Dans ce monde marqu par la crise financire qui n'a pas pargn nos pays sous dvelopps, il existerait une grande alternative qui ne sera emprunte ni du capitalisme, ni des pratiques hsitantes des pays mergents mais plutt, d'une volont ferme de nous inculquer davantage les valeurs auxquelles croyait Cheikh Ibra FALL. Ferme et endurant dans le travail, plein de dvouement et de vertus sans lesquels l'homme ne peut pas s'affirmer, Cheikh Ibrahima FALL a montr le chemin pour une sortie de crise de nos pauvres pays. Sans l'alternative qu'il constitue, le cercle entre pays du Nord et pays du Sud sera de plus en plus vicieux. Cheikh Ibra donc, dans sa grande stratgie d'homme intgre et d'rudit, a su concrtiser les valeurs morales pour en faire le levier principal du dveloppement. Sheikh Alassane SENE Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 23 Entre nous La vie politique de ces vingt dernires annes a vu se poser, avec acuit, la problmatique de lÕentrisme de certains guides religieux dans la politique. Le plus commun des sngalais, les non initis, se retrouvent dans un imbroglio total face cette situation. Certains pensent que la place du religieux est la mosque avec son chapelet, dÕautres trouvent normale cette incursion en politique. De tout temps rserve une certaine lite et des personnes dÕune Ç moralit douteuse È. Les chefs religieux sont venus bousculer les donnes. Parmi les plus proches de notre gnration, Serigne Cheikh MBACKE Gaind Fatma, Cheikh Abdoulaye DIEYE, Serigne Ousseynou FALL, Serigne Mamoune NIASSE, Ahmed Khalifa NIASSE, Cheikh Ahmadou Kara MBACKE Noreyni, Serigne Bara Doly MBACKE, Imam Mbaye NIANG, Cheikh Bamba DIEYE, entre autres. Pour voir plus clair dans cette rencontre spirituelle du religieux et de la politique, nous avons fait un saut dans lÕhistoire, prcisment en 1997, pour avoir la ÇRponseÈ dÕun musulman, Cheikh Abdoulaye DIEYE. Natif de Saint-Louis en 1938, guide spirituel de la chane initiatique du saint Deymani Cheikh Sidy Mohamed, il sÕest toujours engag briguer les suffrages des sngalais. Entretien posthumeÉ LÕACTION POLITIQUE DU GUIDE RELIGIEUX ENTRE VECU SPIRITUEL ET TEMPOREL Hamid Al Ghazali, nÕest autre que la dmarche du Prophte (PSL). CÕest un devoir qui incombe tous, une collaboration solidaire qui doit raliser la mission la fois spirituelle et temporelle du Prophte (PSL). LÕapostolat du Prophte Mohamed consistait transmettre le message universel que lui rvlait son Seigneur et, par voie de consquence, organiser temporellement la communaut de croyants qui sÕtaient rallis lui. Ce mandat faisait donc de lui la fois un guide et Cheikh Bamba Dieye héritier spirituel et un chef dÕEtat, rendant politique de Cheikh Abdoulaye Dieye indissociables, ds le dbut de la rvlation, le ASSIROU : QuÕest ce que la politique? pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. La mission prophtique avait Cheikh Abdoulaye DIEYE :Dans la comme finalit le bonheur des deux Grce Antique, la Ç politique È tait mondes, comme Dieu le suggre dans lÕart de grer la Cit. Mais on peut aller le Coran (Q.II, 201), certains hommes plus loin et dire que la politique est disent : Ç Seigneur ! Accorde nous lÕart de grer cette plante, et cela des biens en ce monde et des biens aussi longtemps que Dieu voudra que dans la vie future. Prserve-nous du les hommes vivent. chtiment du feu È. La politique, selon lÕImam Abdul Grce la politique lÕhomme doit avoir la flicit sur terre et la flicit dans lÕau-del, et doit pouvoir viter sa perte dans ce monde et dans lÕau-del. Le musulman ne doit pas vivre dans la pauvret et la mendicit dans ce bas monde. Il a droit la fois au Paradis terrestre sÕacqurant par le travail licite et sincre quÕil fait conformment la loi de Dieu, et au Paradis dans lÕau-del, qui est la rcompense son obissance. QuÕAllah nous rcompense demain! Les structures de la cit idale se rsument en deux matres mots: organisation et raison. On peut la comparer une tariqa (confrrie) dont les membres, pourtant dissemblables par leur prdestination, vivent la solidarit agissante. LÕhomme nÕa donc, pour amliorer son existence, quÕune seule garantie: lÕentraide de la vie communautaire. Mais une collectivit ne peut vivre dans le dsordre et lÕanarchie ; un principe dÕordre et dÕorganisation est donc impensable. Et cette science qui permet lÕhomme de vivre paisiblement et pacifiquement tant sur le plan spirituel que temporel, cÕest la politique. QuÕen est-il de lÕengagement politique du musulman? Depuis le Prophte Muhammad (saws), la plupart des hommes de Dieu Magazine Mensuel d’informations Page 23 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 24 Entre nous qui ont voulu raliser la corrlation sensible du spirituel et du temporel ont failli y perdre leur spiritualit. Et cÕest pourquoi certains ont prfr abandonner le temporel au profit de leur vie spirituelle comme lÕavait conseill le Prophte (PSL): Ç si vous ne pouvez pas mettre en adquation les deux mondes, abandonnez le bas monde au profit de lÕau-del È. Quelles sont les conditions de cet engagement? Al Ghazali dfinit quatre conditions indispensables lÕengagement politique de lÕhomme de Dieu afin de ne pas tomber dans le gouffre de la Ç politique politicienne È enseigne par lÕOccident : lÕhabitat, lÕautosuffisance alimentaire, le vtement et la paix. Sans ces quatre conditions lÕhomme ne peut prtendre faire ses Ç far-id È, cÕest--dire accomplir sincrement ses dvotions. Le problme de lÕhabitat se pose quand une vritable dichotomie existe entre les habitants dÕune mme nation, quand certains vivent dans des gratte-ciel et des palais qui aiguisent lÕenvie de leurs voisins des taudis. La communaut se prsente alors comme si Dieu lÕavait faite pour dire aux uns Ç jouissez È et aux autres Ç enviez È. Nous vivons quotidiennement cette contradiction flagrante et injurieuse dans notre pays. Une minorit vit lÕheure des pays les plus industrialiss, et leurs enfants jouent dans les aires de golf, de tennis, de piscines, etc., alors que la majorit vit dans les rigoles des bidonvilles construites en caisses dÕemballages recycls. Le Prophte Muhammad disait ; Ç nÕest pas des ntres celui qui dort rassasi alors que son voisin est affam È. Or, dans certains quartiers rsidentiels de notre pays, des gens mangent leur faim au point de jeter dans les poubelles des quantits honteuses de Ç riz rouge bien huil È. Il est trs frquent de voir dÕautres musulmans venir fouiller dans ses mmes poubelles pour y rcuprer les restes. CÕest dire combien certains vivent dans lÕabondance et dÕautres dans le dnuement ! Non seulement les conditions dÕauto suffisance alimentaire ne sont pas remplies dans notre socit mais, comble de Les structures de la cit idale se rsument en deux matres mots: organisation et raison. On peut la comparer une tariqa (confrrie) dont les membres, pourtant dissemblables par leur prdestination, vivent la solidarit agissante. les rassembler. Demain, je ne veux pas me prsenter devant le Seigneur et quÕil me dise : Ç O mon serviteur, ces dons incommensurables que jÕavais cachs en toi, croyais-tu que cÕtait pour toi ? CÕtait pour la socit que tu devais en faire usage È. cynisme, les dons des ONG sont Quand lÕhomme sent quÕil a des potendtourns vers les marchs pour y tre tialits quÕil pourrait mettre au profit vendus! de ses semblables, sÕil ne le fait pas, il Quand on voit aussi que certains nÕont est fautif devant Dieu et devant son plus la quitude dans leur famille, et Prophte (saws). que lÕon peut tuer les personnes au En rflchissant sur la pense de Saint pouvoir sans tre inquit, on peut augustin, de Cheikh Oumar Al affirmer que lÕinscurit rgne. Foutiyou, de Muhammad Lamine Alors comme le dit Ghazali, si les quaDRAME et de tant dÕautres croyants, tre conditions ne sont pas remplies, on se rend compte quÕils avaient tous tout musulman sincre qui a la possibiune vision sincre de la religion qui lit de parler ou dÕagir, nÕa plus le droit consiste, par son travail, Ïuvrer au devant Dieu de rester indiffrent. profit et lÕavantage de tous les Toutes les personnes capables dÕaider croyants. DÕautre part, je suis leur pays, ne serait-ce quÕ lÕchelle conscient, (É), que le redressement dÕune aiguille, doivent prendre cette que jÕenvisage de ma communaut, ou aiguille et venir coudre l o il leur est du moins de mon quartier, ne peut se possible de le faire; cela ne signifie pas faire sans argent. Mais je sais galeque la socit va en tre obligatoirement que tous ceux qui ont eu une ment transforme, mais le musulman mission quÕils ont sacralise en lÕofconscient doit toujours essayer dÕagir frant Dieu, nÕont pas eu sÕinquide sorte que lorsquÕil comparatra terÉ devant son Seigneur, il aura fait son Sur le plan financier, je ne compte que devoir dÕautant plus que Dieu dit dans sur la Misricorde Divine. JÕai le Coran quÕil a enlev son Amour de confiance en ma communaut et en celui qui gaspilleÉ mon pays ; je sais que nous sommes tous des Ç domou-gor È, Al Ghazali dfinit quatre conditions indispen- de vrais croyants, de bons sables lÕengagement politique de lÕhomme musulmans, et que si un de Dieu afin de ne pas tomber dans le gouffre homme pauvre mais sinde la Ç politique politicienne È enseigne cre se prsente devant eux, ils comprendront sa par lÕOccident : lÕhabitat, lÕautosuffisance parole. alimentaire, le vtement et la paix. Sans ces Je ne cherche, en vrit, quatre conditions lÕhomme ne peut prtendre rien dÕautre quÕ me renfaire ses Ç far-id È, cÕest--dire accomplir dre utile. Aprs avoir tudi et cherch le savoirsincrement ses dvotions. faire, je me tourne maintenant vers la socit pour lÕaider, et Je ne voudrais, (É), quÕau jour de la ce au Nom de Dieu. Rsurrection, mon seigneur me LÕhomme au service des autres comcompte parmi ceux qui ont gaspill les prendra que le pouvoir et la puissance dons quÕil leur avait donns. nÕappartiennent quÕ Dieu, lÕEternel. Dieu, dans Sa Misricorde et Sa Alors que le mortel doit sÕen servir Grandeur, mÕa fait grce du don de pour chercher lÕagrment de son pouvoir parler aux gens, de les conseilSeigneur aprs une vie terrestre faite ler, et mme si je nÕai pas dÕargent, de de science, dÕactions de pit, et de pouvoir les consoler et galement de gnrosit. Magazine Mensuel d’informations Page 24 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 25 Constat A la lecture de la presse nationale depuis avril 2009, je suis rest sidr: Ç Wade-Idy la nouvelle alliance È, Ç PDS/REWMI, les plnipotentiaires accordent leurs violons È, Ç PDS-REWMI, une fusion des lus locaux pour prparer la grande retrouvaille È, Ç rapprochement PDS-REWMI, Idy verse ses voix dans la corbeille librale È, Ç Decroix est-il du PDS ou de And Jf ? È, Ç le PDS doit respecter les autres partis de la mouvance prsidentielle È, Ç La dmarche singulire de Talla SYLLA dnonce È. Autant de titres et de titrailles qui troublent le sngalais lambda dans sa qute d'une rfrence politique sre. DEVITRIFICATION POLITIQUE AU SENEGAL A force de jouer avec les mots, on finit par jouer avec le feu et, par s'y brler ! A force de jouer avec la politique, on finit par jouer avec le peuple et par sombrer dans un foss sans retour! Dans les institutions de sciences politiques, les tudiants apprennent que dans un Etat de droit, on trouve, en principe, une certaine organisation: une gauche et une droite et, parfois, un centre, une majorit et une opposition, des alliances logiques, un gouvernement pour gouverner et un parlement pour lgifrer, un domaine rglementaire et un domaine lgislatif. Qui plus est des lecteurs qui s'expriment librement, des partis pour encadrer leurs lecteurs, pour prsenter et dfendre des programmes de gouvernement, avec des projets de socits, des choix fondamentaux, qui pouvaient tre totalement diffrents, d'un parti un autre. L'activit politique, rgie en ces termes, montre tout un intrt, tout un charme, tant elle est noble. Au Sngal, force est de noter que tout ce qui a t dit plus haut a compltement disparu du paysage politique. A la lecture de la presse nationale depuis avril 2009, je suis rest sidr: Ç Wade-Idy la nouvelle alliance È, Ç PDS/REWMI, les plnipotentiaires accordent leurs violons È, Ç PDS-REWMI, une fusion des lus locaux pour prparer la grande retrouvaille È, Ç rapprochement PDS-REWMI, Idy verse ses voix dans la corbeille librale È, Ç Decroix estil du PDS ou de And Jf ? È, Ç le PDS doit respecter les autres partis de la mouvance prsidentielle È, Ç La dmarche singulire de Talla SYLLA dnonce È. Autant de titres et de titrailles qui troublent le sngalais lambda dans sa qute d'une rfrence politique sre. Au Sngal, les politiciens jonglent avec des formules qu'on pourrait qualifier de compromis historiques. Toutes les alliances politiques noues sont illogiques jusqu' faire croire la population que c'est a la politique. En ralit, je retrouve, dans cet tat de fait, toute la lucidit d'un vieux avec qui j'avais partag le minibus Tata qui, suite la sortie de Monsieur Pape DIOUF de REWMI sur les ondes d'une radio de la place, a affirm que les politiciens sont des lches. Le mot n'est pas assez fort, mais vous conviendrez avec moi qu'il n'a pas tort. Pour corroborer son assertion, il dit avoir fait plu- Magazine Mensuel d’informations Page 25 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 26 Constat sieurs pays en Afrique et en Europe, a vcu aux Etats-Unis, au Japon et je ne sais quels autres pays. La manire de faire de la politique, la pratique de la gestion de la chose publique, les arcanes du dveloppement conomique et social, toutes ces sciences ont t dvolues nos actuels dirigeants, qui ont meurtri le fond de leurs pantalons sur les bancs des amphithtres des universits les plus huppes du monde, de surcrot bards de diplmes en tout genre. Ds que nos chers diplms flirtent avec la politique et le pouvoir, ils changent compltement, usant de subterfuges, de nouveaux concepts politiques, de nouvelles pratiques politiques tout fait originales pour tromper, changer la volont populaire des urnes, Çrien que pour des postes de sincuresÈ, soutient-il. L'avnement de coalitions de partis politiques dans le landerneau politique pour briguer des suffrages a montr toutes ses limites au sortir des lections rgionales, municipales et rurales du 22 mars 2009. Comment expliquer ces retrouvailles entre And Ligey Sngal et la coalition Sopi 2009? Comment apprhender la gestion des collectivits locales par la coalition Benno Siggil Sngal? Comment expliquer le pro- bable clatement de Benno Siggil Sngal? Comment expliquer la venue de Benno Taxawal Sngal? Comment apprhender la monte en puissance de la Gnration du Concret dans le PDS? Que dire Idrissa Seck et Djibo Leyti KA qui rvent chacun de devenir le quatrime prsident du Sngal en tant qu'ex et actuel ministre de WADE ? Ce qui est sr c'est qu'aucun dterminant commun n'est partag par les partis qui forment les Benno sauf peut tre celui de faire partir un groupe et rien que a. Aprs avoir atteint cet objectif, bonjour les querelles. En tout cas, rien ne semble motiver objectivement ces coalitions: problmes de personnes, problmes de postes au sein des conseils, problme de distribution des rles politiques, etc. Les coalitions des lections locales du 22 mars 2009, l'AST, la Cap 21, n'auraient donc pas d'autre but que de mener automatiquement au partage du gteau gouvernemental: la politique ne serait plus des ides, des convictions, des projets mais juste de l'arithmtique. Du fait de certaines pratiques dceles de manire nette aprs l'avnement de l'alternance, le Sngal se trouve dans la situation que le plus machiavlique des politologues Magazine Mensuel d’informations Page 26 n'aurait pas imagine: abstention leve depuis les dernires lections lgislatives et prsidentielles, un parlement sens dessus-dessous, une majorit dchire et cartele par des rivalits pour le moins personnelles, des coups bas, des dnonciations calcules (affaire Diombasse DIAW), une chasse aux sorcires et devant jongler avec des alliances conjoncturelles, un gouvernement impopulaire et plthorique (41 ministres) une opposition tatillonne (Benno Siggil Sngal-Benno Taxawal Sngal) Face cette situation, les politiciens croient que seuls les citoyens avertis de questions politiques sont en mesure de faire la part des choses et le reste, ceux que mon professeur en analyse du discours politique, monsieur Abdou Aziz DIOP, appelait Ç le peuple du trou È n'y voient que du noir. Et bien non ! La Ç perce È de Benno Siggil Sngal, les manifestations contre les coupures et les inondations, la signature des ptitions dans l'affaire dite de la SUDATEL, l'mergence de mouvements citoyens en donnent une autre situation. Celle d'un peuple averti dont le souci premier est de voir ses enfants recevoir une ducation valable, de voir ses revenus couvrir les besoins de la famille, de voir sa dignit respecte, de pouvoir se soigner, de pouvoir se dplacer, d'avoir de l'lectricit et du gaz butane, de ne pas vivre dans les eaux, d'avoir des habitations dcentes et non vivre sous des tentes, etc. Les magouilles politico-politiciennes ne l'intressent plus et n'engagent que ceux qui les font et surtout, ce peuple semble n'avoir plus Ç aucune confiance aux hommes politiques, de quelque bord qu'ils soient È. Alors de grce messieurs les politiques, il est temps de se ressaisir et d'claircir l'opacit politique et ses acteurs et de ne pas verser dans la pleutrerie. Abdoulaye DIOP Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 27 International Le Nigeria, secou depuis la fin du rgime militaire en 1999, est sous le feu des violences dont les principales causes sont l'ethnie, l'appartenance religieuse et l'influence politique. La ville de Jos, entre le nord et le sud du pays, est un lieu de massacre entre les chrtiens Berom et les musulmans fulani. Plus de 13 500 personnes ont perdu la vie dans ces violences ethniques ou religieuses. Les Berom et les fulani s'entredchirent Scéne de violence à Jos Au Nigeria, Les citoyens ne dorment plus du sommeil du juste du fait de la frquence des reprsailles intercommunautaires qui peuvent se dclencher tout moment. La ville de Jos, dans l'Etat du plateau, est la plus touche par ces tueries organises. Il faut rappeler que l'Etat du Plateau, au centre du Nigeria, compte 150 millions d'habitants partags entre chrtiens, au sud et musulmans, au Nord. Les causes de ces violences rptes sont multiples et les esprits comptents se dsolent de ce conflit opposant les ethnies Berom, des cultivateurs sdentaires et les fulani, des leveurs nomades. Le massacre de Jos La tuerie de JOS, en ce 18 juillet 2010, est la dernire d'une srie qui a, ces dix dernires annes, caus la mort de plus de 2000 personnes, entre le nord et le sud du Nigeria. Des villages attaqus, des citoyens innocents tus, mosques et glises brles sont, entre autres le triste spectacle auquel on assiste quotidiennement au Nigria. Interpelles, les forces de l'ordre sont souvent impuissantes maintenir la stabilit. Aussi, devant l'ampleur de la menace des violences ethniques et religieuses qui ont dj fait des centaines de morts depuis le dbut de l'anne, les responsables religieux en appellent-ils la tolrance. Le lieutenant colonel Kingsley Umoh, porte-parole de l'arme, revenant sur l'attaque de Jos, indiquera que les assaillants taient entrs dans le village entre 01H30 et 05H00 GMT, tirant des coups de feu en l'air pour faire sortir les habitants et ensuite les tuer. Ce 18 juillet 2010, la famille d'un pasteur a t dcime dans le village de Mazzah, au centre du Nigeria, par les assaillants. Parmi les huit morts de cette attaque, l'pouse du pasteur, ses deux enfants et son petit-fils. L'agression a t attribue des musulmans fulani d'un village situ 14 km de Jos, la capitale de l'Etat du Plateau. Le religieux plor, le rvrend Nuhu Dawat de l'Eglise du Christ du Nigria, a d, pour son salut, s'enfuir vers une ferme proche de sa maison. ÇMon pouse et Magazine Mensuel d’informations Page 27 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 28 International mes deux enfants ont t massacrs dans la maison, alors que mon petit-fils a rendu l'me au moment de son vacuation l'hpitalÈ, fera savoir l'homme de Dieu. Pour prvenir de nouvelles reprsailles ethno-religieuses, la police monte la garde 15 km de la ville de Jos, rgion qui a enregistr des milliers de morts depuis le dbut de cette dcennie. VIOLENCE SUR FONDS DE REVENDICATIONS SOCIO-ECONOMIQUES, TRIBALES ET CULTURELLES De l'avis des spcialistes, la religion n'est pas la principale cause de ces violences. Les frustrations politiques, les rivalits sculaires interethniques et autres conflits lis opposant paysans sdentaires et bergers nomades sont, leurs yeux, plus dterminants. Pour preuve, la dernire attaque, mene dans la nuit du dimanche 18 juillet au lundi 19 juillet par des leveurs musulmans de l'ethnie fulani, qui a caus la mort de 500 chrtiens de l'ethnie Berom, survient moins de 60 jours aprs le massacre de plus de 300 musul- mans par des chrtiens habitant Jos et dans ses environs. Les Berom, des leveurs du Nord la recherche de pturages, ont migr au cours des annes dans cette rgion. Ces migrations sont les vecteurs de conflits rptitifs lis la terre. Si ce conflit entre locaux et nomades a une coloration religieuse, selon Tajudeen Akanji, directeur du Centre pour la paix et la rsolution des conflits l'universit d'Ibadan (ouest), il serait plutt issu d'un Çsentiment d'injusticeÈ chez les Berom, qui craignent d'tre domins par les Hausa et Fulani musulmans, selon Akanji de l'universit d'Ibadan. Mgr John Onaiyekan, archevque catholique d'Abuja, est d'avis, lui qui prcise qu'on ne se tue pas cause de la religion, mais pour des revendications sociales, conomiques, tribales, culturelles. ÇC'est ethnique et politique, cela n'a rien voir avec la religionÈ, confirmera Sulaiman Nyang, spcialiste de l'Afrique et de l'islam Howard University Washington qui est pour la piste de ceux qui, au Nigeria, Çne voulant pas de la stabilit, jouent toutes sortes de jeuxÈ. Un dput de l'Etat du Plateau a aussi mis en cause des raisons politiques, voquant notamment les frustrations de la communaut chrtienne. ÇA chaque lection, ce sont les Hausa Magazine Mensuel d’informations Page 28 (ethnie musulmane) qui gagnent, c'est beaucoup plus difficile pour les natifs de la rgion. Aucun des administrateurs rgionaux n'est beromÈ, a-t-il inform. Les lignes de partage ethnique pousant les diffrences confessionnelles, les violences prennent souvent une coloration religieuse. "Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes) sont tous chrtiens", a expliqu l'archevque d'Abuja. A son tour, un porte-parole de la communaut musulmane au Nigeria a avanc que les gens ne se battent pas pour le droit ou les lieux de prire; ce qui indique que la cause religieuse de ces violences n'est pas fondamentale. Ces confrontations interethniques ont donn suite de nombreuses condamnations de la part des autorits religieuses qui, trs souvent, cartent la thse de l'appartenance une religion particulire, mais voquent plutt la thse de gangs organiss au profit de forces politiques rivales. En janvier 2008, aprs les lections locales Jos, capitale de la Middle Belt, dans l'tat du Plateau, le feu des violences a clat entre les partisans du parti au pouvoir Pdp dans cet tat et l'opposition, sous prtexte d'irrgularit des lections. Jets de pierres, incendies criminels, meurtres ayant conduit de lourdes pertes en vies humaines et des dgradations de biens, la police, dpasse, a t soutenue par la brigade de l'arme nigriane base dans la ville. A moins d'un an des lections prsidentielles et des gouverneurs des 26 tats de la fdration, il n'y a toujours de solution dfinitive ces massacres organiss. Ibrahima NDIAYE Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 29 Projecteur SERIGNE MOUSTAPHA NDIAYE. Sincrement convaincu que l'Ïuvre et les missions historiques de Cheikh Ahmadou Bamba sont universelles, Il est l'un des principaux matres d'Ïuvres du Festival International de Khassades et de la Culture de Diourbel. Dsormais ÇrevenuÈ dans les activits de vulgarisation du Mouridisme, il engage une croisade au strict retour des disciples sur les enseignements de Serigne Touba. Va-t-il russir le pari? L'EXPERT DES DEUX EXTRæMES Quel dommage que Serigne Moustapha NDIAYE ait dlaiss les tudes philosophiques pour se consacrer au management des grands projets, au coaching de plusieurs responsables de groupes en France, aux Etats-Unis, au Canada et aujourd'hui superviseur et coordonnateur de la cellule des grands projets la Prsidence de la Rpublique. Il aurait d avoir un grand apport dans l'aspect philosophique de l'Ïuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Originaire de Diourbel, au centre du Sngal, Serigne Moustapha NDIAYE a grandi devant un pre acquis la cause de Cheikhoul Khadim. Homonyme de Serigne Moustapha Bassirou MBACKE, il a t duqu ÇmilitairementÈ par un pater ancien militaire de l'arme franaise et dtenteur de la mdaille d'officier de la lgion d'honneur du mme pays. Son cursus scolaire, l'lmentaire comme au moyen secondaire au CES Moustapha Bassirou MBACKE, est sanctionn presque dans toutes les disciplines par le sceau de l'excellence. En quittant Ndiarme, cette cit de lumire o Cheikh Ahmadou Bamba a vcu une bonne partie de son existence en rsidence surveille, Moustapha va rejoindre la vie urbaine et les mirages du modernisme Dakar, au lyce Maurice de la Fosse o il dcrocha son parchemin pour les tudes suprieures: le baccalaurat avec mention. D'ailleurs, son passage au lyce faisait de lui l'un des meilleurs lves du Sngal. Brillant et ambitieux, Moustapha quitte le Sngal pour entreprendre ses tudes suprieures en France en cours prparatoires et pour les grandes coles comme l'Ecole Nationale de Commerce dans le 17me arrondissement. La rputation des universits canadiennes et amricaines le mne en Amriques du Nord toujours sous le sceau de l'excel- Magazine Mensuel d’informations Page 29 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 30 Projecteur lence, notamment, au Concordia University. Aprs ses tudes, le monde du travail lui ouvre ses portes au pays de l'oncle Sam. Revenu en France, Moustapha passe le concours l'Ecole Nationale d'Administration. Bien que retenu pour cause de bgaiement, il intgre l'administration franaise. Du ministre de l'Education, il passe celui de la Culture, celui du budget et finit par atterrir l'Agence Franaise de Modernisation. La monotonie de l'administration publique le pousse quitter le corps des fonctionnaires pour se retrouver dans une grande socit de coaching de l'Hexagone. Trs expriment et muni d'une grande expertise en mthodologie de conduite de projets, en management, en stratgie et en planification, Moustapha aura sous sa frule plusieurs responsables de groupes bancaires comme le Crdit Lyonnais, des directeurs et chefs de projets. Moustapha NDIAYE, ce brillant intellectuel que tous ceux qui le connaissent s'accordent trouver attentionn et perspicace, va coordonner un grand projet d'envergure mondiale: Europeaid Card Visa entre la France, les pays europens et les Etats-Unis. Ayant fait des conomies substantielles, Moustapha se lance dans la cration de socit comme SENEGAULOIS avec l'Union Europenne. Dynamique et innovateur, il va participer l'effort de formation de la France, en mettant en place le concept d'Atelier au Prparation de l'Entreprise (APE). Il s'agit d'une entreprise virtuelle qui recevait des jeunes de la banlieue parisienne pour les former aux diffrents mtiers de l'entreprise. Cette volont de persvrance et de cration rsulte d'une ducation rigoureuse acquise dans les vastes champs de son pre o l'austrit et les difficults de survie et de culture de la terre ont forg en lui un homme de dfi que rien n'arrte. En effet, la cration ex-nihilo d'un village en pleine fort par son pre avec ses propres ouvriers agricoles lui a permis, sans doute, d'acqurir et d'assimiler, ds le bas-ge, ces notions de mthode et de management de projets ou de programmes. N'ayant pas eu le privilge de jouer au football comme tout jeune de son ge et de passer Noel dans des cadres enchanteurs, Moustapha NDIAYE a grandi dans l'environnement typique d'une Magazine Mensuel d’informations Page 30 cole ou ÇDaraaÈ religieux o on allie tudes et travail. Il a connu la richesse et la pauvret entre la vie l'cole et les champs Ndiarme. Ce dualisme de la cration qu'il a vcu dans tous ces aspects lui a permis de cultiver l'humilit, l'quilibre et l'altruisme et de ctoyer de grands hommes au Sngal, en France et un peu partout dans le monde et particulirement son homonyme et guide Serigne Moustapha Bassirou, son fils Serigne Moussa Nawel et le Prsident de la Rpublique, Me Abdoulaye WADE. D'ailleurs, le fils de Serigne Cheikh Mouhamadoul Bachir l'a moulu aux enseignements de Serigne Touba, faisant ainsi de lui un mouride averti et duqu pour un intellectuel de sa dimension. Aujourd'hui, il travaille la prsidence de la Rpublique dans le cadre des grands projets de l'Etat. Au fond, Moustapha NDIAYE est la personnification de la russite d'un musulman. Sa vie religieuse et sa carrire professionnelle sont inextricablement mles. Au-del du rsultat de ses actions de disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, initiateur de la confrence sur le Mouridisme l'Unesco, de facilitateur dans l'acquisition de la Rsidence Serigne Touba d'Aulnay sous Bois, etc., le plus important reste peut tre son dsir d'amener les disciples mourides, en particulier et les sngalais, en gnral, faire des enseignements de notre vnr Abdoulahi Wa Khadimou Rassoul notre livre de chevet et le conserver comme unique alternative dans notre monde ici-bas et l'au-del. Pourquoi pas? Peut tre que le Mouridisme est en train de faire sa mue pour l'affirmation de sa dimension universelle par les intellectuels d'ici et d'ailleurs. A.DIOP Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 31 Edition Un essai du Docteur Bakary SAMBE, chercheur la Fondation Europenne pour la Dmocratie Bruxelles. La rencontre avec le public dakarois, le 3 aot 2010, a permis lÕauteur de se pencher sur la problmatique de son ouvrage, savoir lÕapplication des sciences sociales la religion, le ÇPril VertÈ, la rorientation du champ politique international et la place de lÕIslam et de la confrrie Tidjanya dans les relations sculaires entre le Maroc et lÕAfrique subsaharienne, marques par un Çbilatralisme slectifÈ et une Çmanipulation des symboles religieuxÈ. La publication de lÕouvrage dans son pays dÕorigine lui a permis dÕchapper un certain cercle de penseurs europens ayant des prjugs sur sa problmatique et de battre en brche lÕapproche institutionnelle des relations internationales. En marge de cette rencontre, il sÕest exprim sur la cohsion de la Ummah Islamique. Entretien ISLAM ET DIPLOMATIE: LA POLITIQUE AFRICAINE DU MAROC ÇLA UMMAH ISLAMIQUE : UNE COHESION SANS CONSCIENCEÈ Assirou : Pourquoi avoir convoqu le fait religieux pour apprhender la diplomatie? Bakary Sambe : LÕIslam, comme une religion prestation universaliste, avec des variantes et des coles dans une parfaite diversit, est quelque chose qui entre dans le cadre du sacr. Et quand on parle de diplomatie quÕon pourrait considrer comme un art profane de rguler et de faciliter ou en tout cas de grer des rapports entre Etats ou entre des socits, faire la connexion entre les deux, cela renvoie cette ternelle question de rapport entre le religieux et le politique. Ce rapport est quelque chose dÕinhrente dans toutes les religions. Si je convoque le facteur religieux pour apprhender la question diplomatique, cÕest pour souligner cette manipulation positive ou ngative de lÕlment religieux dans lÕapproche des faits internationaux ou dans la gestion des rapports des faits internationaux. Quels sont les objectifs de cet ouvrage? La deuxime partie du titre ÇLa politique africaine du MarocÈ sert de cadre dÕillustration. CÕtait dans un premier temps sur le plan acadmique de rompre avec cette conception trs institutionnaliste des relations internationales, pour dire que, finalement, dans lÕanalyse des rapports internationaux, on doit prendre en compte des faits trs importants comme le religieux et le croire. Alors le Maroc, pourquoi ce choix pour qui connait cette proximit avec la Mditerrane, avec la civilisation occidentale, peut-on parler dÕafricanit dans le cadre du Maroc? Hassan II disait que le Maroc est un vieillard dont les branches tendent vers la Mditerrane et dont les racines sont plonges en Afrique noire. Et que le Sahara nÕa jamais t une barrire infranchissable mais une mer intrieure qui a t toujours invit passer dÕun rivage un autre. Et le Maroc sÕest toujours dfini dans cette triple identit dÕarabit revendique par le biais de lÕhistoire, dÕune certaine appartenance lÕislam mais aussi la revendication assume dÕune africanit. Les politologues marocains vous diront que mme le combat marocain pour la rcupration du Sahara occidental est un combat pour son africanit. Voil un pays qui a quitt lÕOrganisation de lÕUnit Africaine (OUA) depuis 1984 mais qui est aussi prsent en Afrique subsaharienne par le biais de ce bilatralisme slectif et la slection de ses partenaires privilgis dont le Sngal. Magazine Mensuel d’informations Page 31 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 32 Edition Comment se manifeste ce fait religieux dans le concert international? Depuis la disparition de lÕempire sovitique et la fin de la guerre froide, on a rompu avec lÕide dÕun pril rouge, on parle plutt dÕun pril vert, cÕest--dire cet islam qui serait un lment dstabilisateur, un lment perturbant dans la marche des affaires internationales. Et comme lÕOccident a toujours fonctionn sur le modle selon lequel il se fixe un ennemi commun abattre, avec la disparition de lÕennemi communiste, voil quÕon se focalise sur un autre ennemi qui serait lÕennemi islamique avec des thories de Samuel Huntington qui a parl du choc des civilisations, dÕune possible collusion entre le domaine islamique et le domaine confucen, contre le bloc occidental. On a commenc voir dans lÕislam, les musulmans, ces nouveaux barbares venus pour tre lÕassaut de lÕempire prserver qui serait lÕOccident. Vous avez parl de manipulation de symbole religieux, quÕen est-il exactement? Quand jÕutilise le terme manipulation, ce nÕest pas sous une forme tout fait ngative. La manipulation peut tre positive ou ngative, dans le sens dÕun usage. On peut user du symbole religieux pour produire des asctes de sorte promouvoir une certaine fraternit religieuse comme cÕest le cas avec la notion dÕUMMAH, comment la question dÕappartenance une religion commune est souleve sur la question palestinienne o on oublie Gaza et on se focalise sur Jrusalem parce que le symbole est fort, le symbole est runificateur. CÕest dans ce sens que jÕutilise la notion de symbole religieux pour des motifs religieux. Quels sont les traits dominants de cette manipulation dans le cas du Maroc par rapport lÕAfrique subsaharienne? Mais le Maroc sÕappuie sur son pass historique comme les Almoravides, les vagues dÕislamisation dÕAfrique noire, la prsence marocaine en Afrique noire et, aujourdÕhui, le facteur Tidjanya. L o cÕest intressant, cÕest que la Tidjanya nÕest pas une confrrie qui est ne au Maroc mais en Algrie. Cheikh Ahmed Tidiane Chrif, le fondateur de la Tidjanya, sÕest rfugi au Maroc, au temps de Moulay Souleymane, lorsquÕil tait perscut par les ottomans; et le Maroc sÕest impos comme la capitale de la Tidjanya. Les algriens ont tent, de temps en temps, de ragir comme en 1984 avec lÕorganisation du colloque dÕAinomadi et que les marocains ont rpliqu, ds 1985, avec lÕorganisation dÕun grand colloque avec tous les oulmas et khalifes gnraux. Et voil que le facteur religieux est au cÏur des relations bilatrales, au cÏur dÕun conflit dÕintrt entre deux pays qui se disputent lÕminence ou le prestige religieux prvaloir; ce capital religieux investir sur le champ diplomatique pour le convertir en capitale politique et diplomatique. Comment sÕest droule cette diplomatie marocaine en Afrique; taitelle slective? Au dbut, cÕtait une tentative continentale qui ne marchait plus partir de 1984, quand le Maroc a quitt lÕOUA. De l, ils ont inaugur lÕre du bilatralisme slectif parce que le Maroc sÕest toujours cru investi dÕune mission pour protger et propager lÕislam en Afrique noire. JÕai cit la grande mosque de Dakar qui a t inaugure en 1964 par Hassan II, cette rdition des classiques du zikr Malikite et distribuer en Afrique noire pour justement faire face au Hanbalisme et au Wahhabisme propags par lÕArabie Saoudite. On voit que le terrain africain et musulman est devenu un terrain dÕaffrontement entre les idologies venues du monde arabe. Et l, cÕest intressant, avec lÕarrive des chiites au Sngal et en Afrique de lÕOuest. Toujours est-on dans le cadre de la manipulation des symboles religieux pour des motifs politiques pour une ingrence ou une forme de pres- Magazine Mensuel d’informations Page 32 sion diplomatique faire valoir. Quels sont les pays qui ont t beaucoup plus touchs par cette diplomatie marocaine? Le Sngal est un pays trs touch par cette diplomatie. Mais, le Maroc nÕarrive pas encore conqurir le Nigria qui est beaucoup plus proche de lÕAlgrie et de lÕAfrique du Sud, des rivaux du Maroc. Par contre, au Sngal, la diplomatie marocaine sÕappuie sur des acquis comme cette allgeance des tidjanes. Quand Mohamed VI tait au Sngal, il tait accueilli par le cheikh tidjane qui a donn lÕordre tous les disciples dÕaccueillir le souverain marocain. AujourdÕhui, dans les confrences quÕorganise le Roi du Maroc au mois du Ramadan quÕon appelle les DROUSS HASSANIYIA, cÕest vritablement les minences de la Tidijaniya comme Barham Diop et Maodo Sy, le fils dÕEl Hadji Abdoulaye Aziz. On voit que le Sngal reprsente un enjeu trs important, non seulement, pour les marocains mais aussi, les saoudiens. Le Sngal est le sige de la ligue islamique mondiale, de la Libye, lÕAppel Mondial Islamique et les chiites aussi qui sÕinstallent avec la communaut mous dahi. Il faut tre vigilant et attentif ces signes, faire de lÕanticipation pour pouvoir grer dÕventuels affrontements sÕappuyant sur le Sngal comme base arrire. LA UMMAH islamique existe-t-elle? Politiquement cohrente, la UMMAH islamique nÕexiste pas. Elle serait beaucoup plus proche comme elle se prsente aujourdÕhui de ce que disait Maxime Rodenson, en parlant dÕun patriotisme de communauts, ce sentiment dÕappartenance une communaut transnationale et transversale qui, de lÕAtlantique la Mer de Chine, runit un milliard et quelques musulmans et ce que soutenait Samuel Huntington, en parlant dÕune conscience sans cohsion malheureusement. Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 33 BISMILAHI RAHMANI RAHIIMI Le Coin du Poete Un parfait cadeau pour les musulmans Ciel pur ciel dcouvert ! Hommes de foi et combls la vue de la lune est presque couverte Annonant lÕarrive du mois tant attendu Nous vous souhaitons Chahrou Ramadan, le bienvenu Ralentissez la vitesse de vos jours. O ! Que nous avons impatiemment attendu le passage de ton tour. Un mois qui gaie les esprits et purifie les cÏurs. Ramadan meilleur des mois Ahlan wa sahlan. Mouhamad, notre amour vous observait avec une parfaite dvotion. Ahmadou, Khadim notre sauveur avec les meilleures invocations. Dans une de vos nuits bnies, ALLAH, le MISERICORDIEUX a dissimul une des meilleures nuits, Nombre en valeur gale mille mois. Ah quel cadeau ! Un trsor cach une nuit parfaite. Leylatoul Qadr, Ahlan Wa Sahlan. Mettez nous en rapport avec ces anges qui descendent dans cette nuit bnie, O Allah le matre du trne. Ulmas et hommes de sciences nous lÕont toujours rappele. Bamba la lumire de Touba nous a sans cesse interpells. Alkhour-ne a eu sa descente salvatrice dans cette nuit parfaite. Redoublons lÕeffort durant le mois avec les meilleures pratiques. Allah, LÕOMNIPOTENT, rappelons-nous, a certes donn de meilleures dfinitions, Khairoune min alfi chahrine: que tout nos vÏux soient exaucs. Amiin ! BISMILAHI RAHMANI RAHIIMI La merveille de Ramadan LÕheure de couper le jene a sonn. Aprs la prire du Maghreb, on est tous press. Ya ALLAHOU, oh ! Que lÕon est enthousiasme ! Leylatoul Khadr nous a fascins. Apres Icha on y est, Tous aux lieux saints pour prier. O ALLAHOU YA MALIKAL MOULK Un aspirant vous demande de par le ÇFOULK È, La nuit semble certes si courte pour notre passion, Khadim Rassoul nous conseille de demander pardon. Hadith rapport par notre mre Acha, exhorte sans faon Allahouma innaka afouwoune touhiboul hafwa fahfouhanni Donnez nous O matre les cls de vos trsors. Rassoul, nous offrirons tout en ÔhadiyaÕ, par soumission mais surtout par amour. Par Fallou GAYE Magazine Mensuel d’informations Page 33 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 34 Mont Assirou 3/09/10 16:31 Page 35 Mont Assirou 3/09/10 16:32 Page 36 ASSIROU Ce Poster vous offert par votre magazine