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Un nouveau projet de règlement américain pourrait avoir une incidence sur les filiales américaines de sociétés mères canadiennes Avril 2016 Stratégie fiscale Le 4 avril 2016, le département du Trésor des États-Unis et l’Internal Revenue Service (IRS) ont publié un projet de règlement (le projet de règlement) qui, s’il est adopté dans sa forme actuelle, pourrait limiter la capacité des entreprises canadiennes à financer leurs activités américaines au moyen de capitaux empruntés. Les entreprises canadiennes ont souvent cherché à obtenir des capitaux empruntés pour leur filiale américaine afin d’étendre leurs activités et de financer des acquisitions aux États-Unis. Des sociétés mères canadiennes ont obtenu du financement par capitaux empruntés pour leurs filiales américaines par différents moyens, comme un prêt direct à une filiale américaine ou un prêt indirect par l’intermédiaire d’une société de crédit d’un pays tiers. L’avantage fiscal du financement d’activités américaines au moyen de capitaux empruntés réside dans la baisse de l’impôt américain découlant de la déduction d’intérêt qui peut compenser les bénéfices d’exploitation. Il existe de nombreuses règles fiscales canadiennes et américaines à prendre en considération avant d’emprunter des capitaux pour une entreprise américaine. Le projet de règlement a été publié la même journée que les règles visant à empêcher les opérations dites « d’inversion ». Consultez notre publication In search of better tax outcomes (en anglais seulement) pour de plus amples renseignements sur les inversions. Le projet de règlement s’applique aux entités non américaines qui n’ont effectué aucune inversion ainsi qu’à toutes les entités non américaines qui cherchent à obtenir du financement par capitaux empruntés pour leurs filiales américaines. Le projet de règlement : traite comme des actions certaines participations dans des parties liées qui seraient autrement traitées en tant que dette aux fins de l’impôt fédéral; autorise le commissaire de l’IRS à traiter certaines participations de parties liées dans une société en partie en tant que dette et en partie en tant que capitaux propres aux fins de l’impôt fédéral; établit des exigences de documentation élevées qui doivent être satisfaites pour que certaines participations de parties liées dans une société soient traitées en tant que dette aux fins de l’impôt fédéral. Comme il est décrit ci-après, le projet de règlement serait lourd de conséquences pour les sociétés non américaines qui émettent des titres d’emprunt liés à des sociétés et à des sociétés de personnes américaines. En vertu de ce projet de règlement, un soi-disant titre d’emprunt émis par une société américaine serait traité en tant que capitaux propres aux fins de l’impôt fédéral américain s’il n’est pas échangé contre une somme d’argent ou un bien et qu’il est plutôt utilisé i) pour financer une distribution à une société liée actionnaire, ii) pour obtenir des actions d’un membre du même Avril 2016 groupe affilié ou iii) pour restructurer les actifs entre les membres du même groupe affilié. Ainsi, un billet émis par une filiale américaine à sa société mère étrangère afin d’obtenir davantage de fonds pour sa structure de capital ne serait plus considéré comme une dette aux fins de l’impôt fédéral américain, même si la filiale américaine est dotée d’une structure de capital qui respecte le principe de pleine concurrence. Cette règle, si elle est adoptée, empêcherait de nombreux refinancements typiques des filiales américaines de sociétés mères canadiennes. Il existe trois exceptions à cette règle des « capitaux propres réputés » : 1) les distributions et acquisitions décrites ci-dessus dans une année donnée n’excèdent pas les revenus et les profits de l’exercice courant de la société; 2) lorsque le prix d’émission global de tous les titres d’emprunt de parties liées émis par une société, lesquels seraient autrement traités comme des actions en vertu de ce projet de règlement, n’excède pas 50 millions de dollars; 3) les acquisitions d’actions de sociétés affiliées lorsque la dette a été émise dans le cadre d’une opération distincte, si l’acquisition découle d’un échange de biens contre des actions et que, durant la période de 36 mois suivant l’émission, l’auteur du transfert détient, directement ou indirectement, plus de 50 % des droits de vote et de la valeur de l’émetteur de la dette. Pour une société mère canadienne qui a financé une filiale américaine par capitaux empruntés, cette règle des « capitaux propres réputés » interdirait toute déduction d’intérêt aux fins d’impôt américain pour les intérêts payés sur la dette d’une partie liée traitée en tant que capitaux propres aux termes de cette règle, et elle imposerait une retenue d’impôt sur les dividendes relativement aux intérêts supposément payés. instruments transfrontaliers. Le projet de règlement exige une certaine discipline dans la création de la documentation nécessaire ainsi que dans la réalisation de contrôles diligents financiers raisonnables indiquant la réelle relation débiteurcréancier, particulièrement dans un contexte de parties liées. Si cette preuve n’est pas fournie à l’IRS sur demande, l’IRS traitera le soi-disant titre d’emprunt de la partie liée en tant que capitaux propres aux fins de l’impôt fédéral américain. En général, la documentation doit être préparée au plus tard 30 jours civils (120 jours civils dans le cas de la preuve d’une relation débiteur-créancier continue) suivant la date d’émission ou de l’émission réputée du soi-disant titre d’emprunt. Ces exigences de documentation ne sont censées s’appliquer qu’aux « grands groupes de contribuables » et s’appliquent seulement si i) l’action d’un membre du groupe est négociée en bourse, ii) les états financiers du groupe indiquent un total des actifs supérieur à 100 millions de dollars, ou iii) les états financiers du groupe indiquent un total des revenus annuels supérieur à 50 millions de dollars. Incidence du projet de règlement Les sociétés canadiennes seront encore en mesure de financer leurs filiales américaines au moyen d’une dette envers une partie liée si le projet de règlement est adopté dans sa forme actuelle ou s’il est adopté sous une forme qui est essentiellement la même que celle qui est proposée. Toutefois, pour ce faire, les entreprises canadiennes devront tenir compte de nouvelles règles, et certaines transactions typiques déjà amorcées pourraient ne pas apporter les conséquences fiscales américaines désirées. Ce test de l’« objectif principal » fait l’objet d’une présomption extrêmement large et irréfutable voulant qu’un objectif principal soit de financer une opération décrite ci-dessus si le titre d’emprunt est émis au cours de la période débutant 36 mois précédant une distribution ou une acquisition décrite ci-dessus et se terminant 36 mois après une telle distribution ou acquisition. En raison de la vaste portée des règles de présomption, les sociétés émettant des dettes à des membres du groupe affilié à compter du 4 avril 2016 ne pourront généralement plus s’appuyer uniquement sur le fait que le produit tiré d’un prêt à une partie liée sert en fait à investir dans les activités de la société ou à acquérir des actifs de tierces parties. Ces sociétés devront déterminer si elles ont pris part ou non à des distributions ou acquisitions décrites ci-dessus depuis le 4 avril ou après l’émission d’un tel prêt à une partie liée afin d’évaluer si une partie ou la totalité du produit est affectée. Documentation et preuves requises pour le classement de la dette Le projet de règlement précise également les documents et l’information qui doivent être préparés par le contribuable à savoir si un instrument constitue une dette ou des capitaux propres. Il réitère et codifie les meilleures pratiques concernant le fait de posséder la documentation juridique et les analyses financières adéquates prouvant le traitement fiscal des Page 22