De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler

Transcription

De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler
De la montgolfière au dirigeable :
le pouvoir de voler
Musée-Promenade Marly-le-Roi / Louveciennes
La Grille Royale / Parc de Marly
78430 Louveciennes
Tél. : 01 39 69 06 26
[email protected]
www.musee-promenade.fr
Table des matières
- Présentation de l’exposition
p. 3
- Repères historiques et scientifiques
- Vous avez dit voler
- Les aventuriers du ciel
- Ballomanie
- Le ballon : instrument stratégique
- Diriger….
p.
p.
p.
p.
p.
4
5
6
7
8
- Chronologie
p. 9
- Les pistes de travail
p. 10
- Pour préparer ou poursuivre l’exploitation en classe
p. 10
- Bibliographie
p. 11
- Filmographie
p. 12
- Sitographie
p. 12
- Musée pratique
p. 13
- Le Musée-Promenade hors exposition temporaire
p. 14
Incendie de la flotte anglaise,
© BNF
2
De la montgolfière au dirigeable :
le pouvoir de voler
Présentation
L’exposition retrace l’histoire de l’aérostation depuis les premiers envols de
montgolfières et de ballons en 1783 jusqu’à l’apparition du dirigeable dans les
années 1880.
L’homme s’affranchit des lois de la pesanteur. Cette révolution résulte du progrès
des sciences ainsi que des recherches empiriques d’hommes talentueux. Elle a
donné lieu à un engouement populaire digne de celui de nos contemporains pour
l’exploration de la lune, il y a quarante ans.
A travers plus de 250 pièces, le visiteur découvre l’enthousiasme et la peur mêlés qui
accueillent les premiers vols des frères Montgolfier (en ballon à air chaud), comme
ceux de Charles et Robert (en ballon à hydrogène).
Aérostation
© Musée Carnavalet / Roger Viollet
Le phénomène s’étend bientôt à toute l’Europe. Les aéronautes, tels des saltimbanques, se produisent devant les
cours d'Espagne, d'Allemagne, en Belgique, en Italie et même à Constantinople. Au-delà du spectaculaire, des
divertissements de fête foraine ou des célébrations publiques, les ballons sont mis au service de l'armée, de la
science et de la photographie.
Peintures, estampes, maquettes, objets d'art et correspondances, ces dernières
sonorisées pour rendre palpable cette fièvre inventive, rendent compte du merveilleux
de ces découvertes.
Le règne des ballons s'achève avec l'arrivée du
dirigeable à moteur, qui s'affranchit, ou
presque, des contraintes du vent. Les ballons
ont conduit à la découverte de l’aviation, « du
plus lourd que l’air », permettant de vaincre
définitivement la gravité et donnant à
l’homme ce que Nadar appelait « le droit au
vol » !
Les ballons, devenus inutiles aux armées,
retrouvent alors leur sens premier : celui de
donner à leurs passagers le bonheur de glisser
dans l'air et de rêver. La vraie liberté n’est-elle
pas de voler par l’imagination ?
Nadar s’accroche à son ballon,
A. Gill, une de La Lune, 2 juin 1867,
© Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Chaise à la montgolfière, J.B. Demay,
© Musée Carnavalet / Roger-Viollet
3
Vous avez dit voler ?
« Cependant, il fallait trouver le moyen de traverser l’Atlantique en bateau - à moins de le traverser en
ballon -, ce qui eût été fort aventureux, et ce qui, d’ailleurs, n’était pas réalisable. »
Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingt jours
L
’homme a toujours cherché à s’affranchir de
la pesanteur terrestre, à imiter les oiseaux
pour se rapprocher du domaine des dieux.
Le pouvoir de voler
Le mythe d’Icare témoigne de ce désir mais
constitue également un avertissement : le ciel est le
domaine des dieux. Ce rêve est pourtant récurrent et
de loin en loin, des tentatives se font jour. Léonard
de Vinci conçoit des machines volantes. Le XVIIIe
siècle est particulièrement favorable à l’émergence
de l’aérostation du fait de la curiosité insatiable pour
les sciences et les techniques qui anime les sociétés
européennes des Lumières, curiosité nourrie des
nombreuses expérimentations et démonstrations
publiques, de la circulation rapide des idées et des
progrès techniques.
Une idée dans l’air
En 1766, Henry Cavendish découvre l’hydrogène,
ce gaz inflammable quatorze fois plus léger que
l’air. Cette découverte, conjuguée à l’invention du
métier automatique à tisser la soie, conduisent à
l’invention de la montgolfière et du ballon à gaz.
La part de rêve
Le vol et ses possibilités exercent sur les hommes
une fascination. En 1858, Nadar prend la première
photographie aérienne à partir d’un ballon captif
contribuant à changer la vision du paysage. Dans la
littérature, les récits d’Edgar Poe, de Jules Verne ou
d’Albert Robida s’emparent de cette nouvelle
technologie. Sous leur plume, les ballons deviennent
de nouveaux objets volants.
Une constance
Les œuvres contemporaines continuent à s’inspirer
du vol et de l’imaginaire qui lui est associé. Les
œuvres d’Yves Klein et de Laurent Grasso, prix
Marcel Duchamp 2008, témoignent de cette
pérennité
La montgolfière et le ballon :
Montgolfière : elle se compose d’une enveloppe de
papier verni, d’un réchaud, d’une nacelle / galerie et
a, à l’origine, pour combustible, de la paille. La
montgolfière redescend quand l’air refroidit.
Ballon à gaz ou charlière (du nom de Charles son
inventeur) : c’est un ballon fermé, composé d’une
enveloppe de taffetas vernie, d’un filet qui recouvre
l’enveloppe et auquel est attachée une nacelle. Une
soupape permet d’évacuer la pression et de lâcher du
lest. Le gaz utilisé est d’abord l’hydrogène puis le
gaz d’éclairage.
1m3 d’hydrogène permet de soulever 1000 g.
1m3 d’air chaud à 100° permet de soulever 200 g.
L’application du principe d’Archimède
l’air chaud plus léger que l’air froid
Un gaz plus léger que l’air monte en proportion
du volume d’air déplacé.
Paris photographié en
ballon,
© Musée Carnavalet /
Roger Viollet
4
Les aventuriers du ciel
Ingéniosité, perspicacité et témérité qualifient les pionniers de l’aérostation. Il faut souligner le
courage de ces hommes, des personnalités, qui s’élèvent dans des engins rudimentaires.
Les Montgolfier
Ce sont les plus célèbres des aérostiers en raison de
leur invention éponyme. Comme bien souvent, leur
découverte tient en partie au hasard même si ces fils
de papetier, Joseph (1740-1810) et Etienne (17451799), s’intéressent aussi aux sciences. Ils cherchent
à produire eux-mêmes de l’hydrogène pour faire
envoler un ballon. Cependant, l’impossibilité de
rendre étanche l’enveloppe du ballon les conduit à
utiliser de l’air chaud. En décembre 1782, le premier
aérostat s’envole d’Annonay (Ardèche). Après
plusieurs essais, les deux frères choisissent de
présenter officiellement leur invention le 4 juin
1783, jour de la réunion des Etats du Vivarais. Un
procès-verbal relate l’événement repris le 26 juillet
dans Le Mercure Galant. Le Roi Louis XVI veut
voir une telle chose !
Etienne part à Paris et
s’installe chez Réveillon,
un autre papetier dont la
propriété va lui permettre
de se livrer à différents
essais
avant
la
présentation devant le roi.
Cette
montgolfière
embarque
pour
la
première fois des êtres
vivants : un coq, un
Expérience aérostatique
faite à Lyon en 1784,
canard et un mouton sont
© Musée Carnavalet /
élevés dans les airs.
Roger Viollet
Une conquête disputée
Au même moment à Paris, ayant eu vent de
l’expérience d’Annonay, le physicien Jacques
Charles utilise la légèreté de l’hydrogène dans un
« globe volant ».
Il parvient à produire de l’hydrogène en grande
quantité avec l’aide des frères Anne-Jean et MarieNoël Robert, constructeurs d’appareils de physique
et découvreurs de la
dissolution de la gomme
élastique
qui
permet
d’imperméabiliser l’enve-loppe du ballon. Ils
s’installent aux Tuileries
le 24 août 1783.
Pendant quatre jours, ils
gonflent le ballon qui
s’envole du Champs-deMars le 27 août 1783.
Ascension de Charles et Robert
aux Tuileries le 1er décembre
1783, © Musée Carnavalet /
Roger Viollet
La compétition
Les frères Montgolfier avec Charles et Robert se
livrent à une véritable course à la conquête de l’air.
Les Montgolfier l’emportent mais ayant promis à
leur père de ne jamais monter à bord de leur engin,
ce sont Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes
qui sont les premiers hommes à voler en novembre
1783. Charles et Robert s’envolent le 1er décembre
1783, après quoi Charles ne s’intéresse plus jamais
à l’aérostation.
Jean-Pierre Blanchard effectue
seul, en 1784, un vol d’1h15 où il
tente de diriger son ballon. Il est
aussi le premier à traverser la
Manche le 7 janvier 1785 et passe
ainsi à la postérité.
Aérostation
© Musée Carnavalet /
Roger Viollet
Deux usages pour deux appareils
Si la montgolfière, de construction facile, devient le
clou de nombreux spectacles, les ballons à gaz, plus
puissants mais plus techniques, s’imposent pour
effectuer des mesures scientifiques à l’aide
d’instruments - baromètres, thermomètres, boussoles
- qui permettent à l’aéronaute de connaitre la
composition en altitude, la température, l’électricité
de l’air...
5
Ballomanie
Les premières expériences suscitent un engouement populaire sans précédent, reflet de la fascination et
de l’angoisse créées par ces engins au cours des XVIIIe et XIXe siècles. La foule se presse à Paris et en
province pour assister aux premiers envols.
C
ette fièvre incite chaque spectateur à
conserver un souvenir de l’événement
exceptionnel auquel il vient d’assister. Des
objets commémoratifs apparaissent et concourent au
développement de la « mode au ballon ».
Volomanie
Les estampes constituent le premier support et le
relais de ces exploits. Elles varient en qualité ainsi
qu’en précision et deviennent la source d’inspiration
des artisans.
Le « motif au ballon »
se décline dans la
mode féminine et
masculine : costumes,
coiffures, accessoires
(bijoux,
chapeaux,
éventails, cannes…).
Les merveilleux physiciens
© Musée Carnavalet / Roger Viollet
Le mobilier - chaises, commodes -, les objets
décoratifs - boites, tabatières, étuis, almanachs s’approprient également ce décor.
Les faïences
L’exemple le plus représentatif est constitué par les
faïences. Les artisans privilégient le thème du ballon
de Charles et Robert ainsi que celui de Blanchard
avec ses rames. Des détails - un chapeau envolé, une
gerbe de feu - permettent d’associer le décor à un
événement célèbre.
Les
familles
modestes
suspendent au mur leur
assiette « au ballon ». La
bourgeoisie et la noblesse
acquièrent des faïences plus Modèle de chocolatière,
fines avec des décors plus © Musée Carnavalet /
Roger Viollet
sophistiqués.
La Manufacture de Sèvres reçoit aussi quelques
commandes de prix comme la chocolatière, en
porcelaine, du musée des Beaux-Arts et
d’Archéologie J. Déchelette de Roanne.
Cette « mode au ballon » dure de 1783 à 1785 et
s’arrête en raison de l’imminence de la Révolution.
Fêtes aérostatiques
Au XIXe siècle, la ballomanie revient sous la forme
spectacles. Du Directoire à la Restauration, les
nombreuses fêtes organisées par le pouvoir proposent
des spectacles accompagnés d’aérostats. Des
estampes, des affiches évoquent ces réjouissances où
les ballons constituent la principale attraction sous
forme d’acrobaties aériennes.
André-Jacques Garnerin,
premier
parachutiste,
occupe
le
poste
d'
« aérostatier des fêtes
publiques » et Madame
Blanchard, première fem- Entrée dans la ville de Paris de
-me
aérostier
profes- sa majesté Louis XVIII, le 4 mai
1814 © Musée Carnavalet /
sionnelle, se spécialise Roger Viollet
dans les feux d’artifice en
ballons pour les festivités officielles. Testu-Brissy
s’élève dans les airs monté sur un cheval. D’autres
l’imitent avec des cerfs, des biches…
Baptême de l’air
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle apparaissent
les ballons captifs qui permettent à chacun
d‘effectuer son « baptême de l’air ». Le spécialiste de
ce domaine s’appelle Henri Giffard. Il remet à ses
voyageurs une médaille commémorant l’ascension.
Pour l’Exposition universelle de Paris, en 1878, plus
de 35.000 personnes ont effectué une ascension. Les
ballons captifs se multiplient dans le ciel de Paris en
cette fin du siècle de l’industrialisation.
Cet enthousiasme vis-à-vis des ballons aux XVIIIe et
XIXe siècles se manifeste sous tant de formes dans la
société que les caricaturistes s’emparent de cette
thématique.
6
Le ballon : instrument stratégique
En 1738, le marquis d’Argenson alors secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères écrit « Il y aura des
armées aériennes, nos fortifications actuelles deviendront inutiles ». Vision prophétique puisque par
deux fois, sous la Révolution et lors du conflit de 1870, les ballons deviennent les héros de la guerre.
Les aérostiers de la République
Pour pallier les faiblesses des armées face aux
puissances européennes coalisées, le Comité de salut
public, instauré en mars 1793, reprend les réflexions
apparues dès les premières ascensions sur l’usage
militaire de l’aérostation. Rapidement, un ballon
captif est construit dans lequel deux observateurs
peuvent prendre place pour observer les manœuvres
de l’ennemi et les communiquer aux alliés à terre.
Fleurus ou le succès du ballon
Le 2 avril 1794, une compagnie d’aérostiers est créée.
Elle rejoint, avec le ballon L’Entreprenant, l’armée de
Sambre-et-Meuse. En juin, Coutelle, ancien assistant
de Charles et capitaine de la compagnie, commence
ses ascensions au-dessus de Maubeuge et Charleroi.
Le rôle du ballon s’avère décisif le 26 juin à Fleurus.
Bataille de Fleurus
© Musée Carnavalet /
Roger Viollet
Coutelle informe le général Jourdan des mouvements
des troupes autrichiennes qui battent alors en retraite.
Ce succès, commémoré par des peintures et des
estampes, entraîne la création d’une seconde
compagnie d’aérostiers dont la formation est assurée
dans l’école d’aérostation nouvellement fondée à
Meudon, en octobre 1794.
1799 : la fin des troupes aériennes
L’usage du ballon ne convainc pas totalement les
militaires qui font désormais face à une guerre de
mouvement. Ces déplacements incessants sont en
conflit avec le transport fastidieux du ballon ainsi
qu’avec les fours en brique nécessaires à la
fabrication de l’hydrogène. Ces fours sont longs à
construire et le gonflement du ballon peut prendre
jusqu’à 60 heures. En 1799, Napoléon dissout les
deux compagnies et ferme l’école de Meudon.
Après le désastre de Sedan, le 2 septembre 1870, les
troupes prussiennes marchent sur Paris qui se trouve
rapidement encerclé et coupé de la province où s’est
installé un gouvernement de Défense Nationale.
Le premier pont aérien
Pour résoudre ce problème de communication,
l’administration des postes se rapproche de célèbres
aérostiers dont Nadar. Celui-ci est chargé de mettre en
place la « première compagnie des aérostiers
militaires ». Le 23 septembre 1870, Le Neptune quitte
la place Saint-Pierre de Montmartre pour rejoindre la
province. Commence alors dans Paris la construction
de ballons dont le pilotage est en partie assuré par des
marins. Témérité et courage sont nécessaires pour
embarquer dans un ballon dont nul ne connaît la
route. La Ville d’Orléans atterrit en Norvège !
Pigeon vole !
Les ballons transportent des passagers, du courrier et
des pigeons en cage. En province, le courrier microphotographié est fixé sur les ailes des pigeons dont on
espère qu’ils reviendront à leur pigeonnier parisien.
400 pigeons voyageurs sont ainsi emmenés.
A l’issue des 133 jours de siège, les
pigeons sont élevés au rang de héros
et baptisés tel le pigeon Gambetta
en hommage au ministre de
l’Intérieur qui avait quitté Paris à
bord de L’Armand Barbès le 7
octobre 1870. Deux peintures de
Puvis de Chavannes commémorent Puvis de Chavannes, Le
ballon, © Musée
ces événements.
Carnavalet / Roger
Viollet
La réaction prussienne
Narguée par les aérostiers français que les fusils ne
peuvent atteindre, l’armée prussienne réplique par le
« mousquet à ballon », un canon anti-ballon, inventé
par Krupp.
7
Diriger
A quoi sert un ballon s’il est le jouet des vents ? Dès les premiers envols, la question de la dirigeabilité
des aérostats devient d’actualité. A la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, des projets –
suivis, pour certains, de réalisation - s’efforcent de résoudre ce problème de direction.
D
ès 1783, à l’issue des premiers vols
humains, Jean-Pierre Blanchard et les
frères Robert s’essaient à des vols dirigés.
Blanchard conçoit un ballon doté d’un gouvernail et
de rames ainsi que d’un parachute pour faciliter la
descente. Malheureusement, lors du décollage, un
spectateur fébrile casse une partie du dispositif.
Blanchard s’envole mais atterrit à l’opposé de la
direction choisie. Il effectue un autre essai avec une
hélice propulsive.
Les frères Robert s’inspirent des déplacements des
poissons et allongent ainsi l’enveloppe de leur ballon
pour lui donner la forme d’un cylindre. Ils l’équipent
également d’un gouvernail et de rames. Le vol ne
remplit pas toutes leurs espérances.
Contributions scientifiques
Ces tests s’avèrent peu donc concluants mais les
savants et curieux contribuent à aider les aérostiers.
Fin 1783, l’Académie des sciences de Lyon lance un
concours à ce sujet.
Plus de cent mémoires lui parviennent. De
nombreuses lettres sont aussi adressées aux frères
Montgolfier. Leurs auteurs proposent des conseils,
des améliorations techniques ou de nouveaux
procédés pour réussir à diriger, et les accompagnent
de schémas explicatifs.
dans une « thilorière » - une montgolfière géante -, ou encore renflouer, à l’aide d’un ballon, l’épave
d’un navire et sa cargaison.
Appareil utopique formé de
trois étages de ballons,
© BNF
Le dirigeable de Giffard
Le premier essai d’un aérostat en partie dirigeable
revient à Henri Giffard, le spécialiste des ballons
captifs. Le 24 septembre 1852, son dirigeable en
forme de cigare s’élève au dessus de l’hippodrome
de Paris. D’une longueur de 44 m, l’appareil est
équipé d’un moteur de 3 CV, situé dans la nacelle,
qui actionne une hélice placée sous le ventre de
l’aérostat. Il parvient à modifier à plusieurs reprises
sa direction. En 1855, il construit un nouvel aérostat,
plus long et plus volumineux. Les résultats ne sont
pas probants.
Le moteur électrique
En 1883, Albert et Gaston Tissandier fabriquent un
ballon dirigeable, avec une hélice mue par un moteur
électrique de 1.5 CV. L’alimentation de ce dernier se
fait par des piles. Les frères Tissandier parviennent à
remonter un courant aérien.
Science-fiction
Les estampes et dessins
forment les sources les
plus originales, proches
parfois
de
la
fantasmagorie,
des
moyens inventés pour L’Oiseau aérostatique
diriger les ballons : atte- © Musée Carnavalet / Roger Viollet
-lage d’oiseaux, enveloppe en forme de poisson,
d’oiseau…
La victoire du « plus lourd que l’air »
Le 9 août 1884, La France effectue le premier vol en
circuit fermé. Ce dirigeable part de l’établissement
aérostatique de Chalais-Meudon, parcourt 7 km et
revient en 23 min à son point de départ. Ce premier
dirigeable manœuvrable a été conçu par les
capitaines Charles Renard et Arthur Krebs. Sa
propulsion se fait par un moteur électrique de 44 kg,
d’une puissance de 8 CV, lui-même fonctionnant
grâce à de lourds accumulateurs. Les changements
de direction ne sont toutefois possibles que par vents
moyens.
Ces documents témoignent aussi des usages
utopiques des ballons : envahir l’Angleterre avec un
transport de troupes par ballon, élever 3.000 hommes
Les dirigeables se développent réellement avec
l’invention du moteur à explosion à la fin du XIXe
siècle.
8
CHRONOLOGIE
Survol des dates clés
4 juin 1783 :
1ère ascension d’un aérostat à air chaud, lancé par Joseph et Etienne Montgolfier à Annonay
27 août 1783:
1ère ascension d’un ballon à hydrogène lancé par Charles et les frères Robert au Champs-de-Mars
19 septembre 1783:
1ère ascension d’animaux vivants : un coq, un canard et un mouton sont élevés dans une montgolfière à
Versailles
21 novembre 1783:
1ère ascension humaine en montgolfière par Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes à La Muette
1er décembre 1783:
1ère ascension humaine en ballon par Charles et Robert aux Tuileries
2 mars 1784 :
1er essai de dirigeabilité d’un ballon par Jean-Pierre Blanchard au Champ-de-Mars
7 janvier 1785 :
Jean-Pierre Blanchard et John Jeffries traversent la Manche de Douvres à Guînes en ballon
15 juin 1785 :
1er accident mortel : Pilâtre de Rozier et Romain trouvent la mort en tentant la traversée de la Manche
10-11 juin 1785 :
Premier voyage aérien nocturne en ballon par Testu-Brissy de Paris à Breteuil
2 avril 1794
Création de la 1ère compagnie d’aérostiers
26 juin 1794 :
Bataille de Fleurus durant laquelle le ballon captif L’Entreprenant renseigne l’Etat-major
22 octobre 1797 :
1ère descente en parachute, depuis un ballon, par André Jacques Garnerin à Paris
1821 :
1ère utilisation du gaz d’éclairage pour gonfler les ballons par le Britannique Charles Green
24 septembre 1852 :
Ascension du ballon dirigeable à vapeur d’Henri Giffard : 1er engin aérien à propulsion mécanique
1858 :
Premières photographies aériennes en ballon captif par Nadar
23 septembre au 28 janvier 1870 :
1er service postal aérien entre Paris assiégé et la province par 66 ballons-poste
9 août 1884
Le dirigeable La France réalise le premier voyage aérien du monde en circuit fermé
3 juillet 1900
1ère ascension d’un Zeppelin, dirigeable rigide
Homme urinant depuis un ballon,
© Musée Carnavalet / Roger Viollet
9
LES PISTES DE TRAVAIL
L’exposition se déroule selon un parcours chronologique et thématique.
Elle permet ainsi d’aborder :
l’histoire
les grandes découvertes scientifiques et leurs applications parfois inattendues
les sciences : la physique comme la météorologie
la culture de l’époque : littérature, arts décoratifs
les arts visuels : les arts décoratifs bien sûr mais aussi les créations contemporaines et les
différents supports
la photographie
Assiette en faïence avec l’ascension de
Testu Brissy, Moustiers, vers 1784
© Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie J
Déchelette, Roanne
POUR PREPARER OU POURSUIVRE L’EXPLOITATION EN CLASSE
€ Jeux d’écriture
Comme en 1870, où les ballons transportent le courrier en province, imaginer de courts billets où
chacun transpose en quelques mots le contenu d’une lettre écrite au préalable : quelles informations
retenir, quelles sont les attentes du destinataire…. Opter pour un style télégraphique.
Dans le cadre de l’atelier La montgolfière messagère, ces messages pourront être utilisés.
€ Le paysage
Les enfants auront découvert dans l’exposition la « terre vue du ciel ».
Préparer ou prolonger ce thème sur la vision de la ville / du territoire en combinant plans historiques /
photographies aériennes / photographies actuelles (à l’occasion d’un reportage dans la ville)
Travail avec des caches en arts visuels.
€ Des expériences scientifiques
Aborder les propriétés de l’air froid / l’air chaud, faire des calculs, des conversions voire de la
météorologie.
Le musée propose un atelier sciences L’air de rien pour découvrir les gaz, la matière…
€ Une approche pratique
Réaliser une montgolfière en concevant les fuseaux (avec calculs éventuels), choix des matériaux,
assemblage (travail en groupe), détails décoratifs inspirés des estampes découvertes dans l’exposition.
10
BIBLIOGRAPHIE
€ Pour les enseignants
-Catalogue d’exposition, De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler, 2009 (édité en lien avec
l’exposition).
- Catalogue collectif, Le Temps des ballons, Paris, Ed. de la Martinière, 1994.
- Pierre Muller et Denis Quênot, Les Ballons, Issy-les-Moulineaux, Muller édition, 2007.
- Pierre-Louis Clément, Les Montgolfières, leur invention, leur évolution, du XVIIIe siècle à nos jours, Tardy,
Paris, 1982.
- Alain Dégardin, Jérôme Giacomoni, Matthieu Gobbi, Paris en ballons, Le Cherche-Midi éditeur, Paris, 1999.
Ces ouvrages sont consultables au centre de documentation du musée.
€ pour le jeune public, pour s’immerger :
- pour les plus jeunes :
€ Le petit ours qui voulait voir la lune, Jasmine Brook, Anthony Lewis, 1999
€ Marta au pays des montgolfières, de Gros, Zullo, 2000
€ En ballon les Passiflore, Geneviève Huriet, Loïc Jouannigot, 1999
- Dès 6 ans :
€ Nom d’une poule, on a volé le soleil !, Christian Jolibois, Christian Heinrich, 2005
€ Le voyage de Basile, Christine Wendt, 1999
€ La montgolfière, Gabrielle Vincent,
€ Le voyage en ballon, Albert Lamorisse
€ Le tour du monde en nacelle, de Scullard, 1992
€ Le marquis tombé du ciel, Jacques Delval, Pierre Fouillet 2001
€
€
Voler comme l’oiseau, Gallimard Jeunesse, 1994
Kididoc : l’espace
€ Les incontournables
- Cinq semaines en ballon, Jules Verne
- Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Jules Verne
- Le XXe siècle, Albert Robida
- Les aventures du baron de Münchhausen
€ BD
- Chocolats et Coups fourrés, t.12 des Aventures de Benoit Brisefer
- Hindenburgh D-LZ 129, Dimitri
- La montgolfière, Buri
Affiche de l’ascension du 2 juillet 1865,à Lyon, à Perrache
© Musée Carnavalet / Roger-Viollet
11
FILMOGRAPHIE :
- Les Aventures du baron de Münchhausen, Terry Gilliam, 1989 (version de 1943 de Joseh Von Baky)
- Le ballon rouge, Albert Lamorisse, 1956 (en livre en 1976)
SITOGRAPHIE :
€ Histoire
- http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Chromos.html : histoire de l’aérostation racontée
par Tintin avec des illustrations d’Hergé : histoire de l’aérostation de l’origine à 1940
- www.ffaerostation.org : bref historique, bibliographie
- www.ballons-chaize.com/pages/histoire.html : bref historique et vocabulaire
- www.momes.net/dictionnaire/m/montgolfiere/montgolfiere.html : histoire, lexique, adresses d’autres
sites
€ Sciences et expériences
- http://www.wikidebrouillard.org/index.php/Accueil : pour des expériences
- www.lamap.fr : matériaux et matières, air
€ Fabrication de montgolfières :
- http://lewebpedagogique.com/regisgaudemer/sciences-et-technologie/fabriquer-une-montgolfiere/
- http://www.lamap22.net/La-montgolfiere.html
Le cheval aéronaute ou ascension de Testu Brissy à Meudon,
© BNF
12
MUSEE PRATIQUE
Les activités
Deux formules :
La visite découverte :
La visite - atelier :
- durée : 1h à 1h15.
- en classe entière.
- durée : 2h.
- la classe est séparée en deux groupes.
Le premier groupe travaille en atelier pendant que le second découvre l’exposition. Au bout d’une heure, le
premier groupe part à son tour explorer l’exposition et le second rejoint l’atelier.
La découverte de l’exposition se concentre sur les œuvres ou le thème qui sera abordé dans l’atelier.
Les ateliers proposés pendant la durée de l’exposition (arts plastiques, danses, théâtre-mime, sciences) sont
téléchargeables sous forme de brochure : www.musee-promenade.fr, rubrique, Activités, Jeune Public,
Groupes : les activités (en pdf).
Les ressources
€ Le centre de documentation est accessible uniquement sur rendez-vous du lundi au vendredi, de 9h30
à 12h30 et de 14h00 à 17h30.
€ Deux livrets jeux sont disponibles à l’accueil du musée pour s’amuser dans le parc
0.50 € / livret. Merci de nous contacter, une semaine à l’avance, si vous en voulez plus de 10.
€ Le site internet du musée : www.musee-promenade.fr
Accueil des scolaires
Animations du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h00.
Les enfants sont reçus de préférence le lundi et le mardi (toute la journée), ou le matin (jeudi, vendredi).
Tarifs
Visite découverte : 60 €, durée 1h - 1h15.
Visite – atelier :
75 €, durée 2h.
S’informer et réserver
Du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30.
Tél. 01 39 69 06 26
E-mail : [email protected]
Réservations exclusivement par téléphone.
Passer la journée dans le parc de Marly ?
- le musée peut accueillir deux classes au même moment
- il n’est pas possible de pique-niquer au musée et le parc ne propose aucun espace abrité en cas d’intempérie
- des sanitaires sont disponibles dans le parc près des maisons des gardiens.
13
HORS EXPOSITION TEMPORAIRE
Le Musée-Promenade :
« l’autre musée » du Roi-Soleil
« Sire… Marly ! ». Cette expression, chuchotée tout au long du règne de Louis XIV, témoigne du
prestige du domaine de Marly, l’autre palais du Roi Soleil, une version intime, un site unique créé
par et pour le souverain.
E
n 1679, Louis XIV décide de construire dans
le vallon de Marly, un château destiné à être
un ermitage de chasse dans lequel le
souverain peut se retirer loin des tumultes de la Cour
versaillaise. Il transforme le vallon marécageux en
un écrin de verdure pour y bâtir un palais envié de
toute l’Europe.
Château jardin
Son originalité réside dans son architecture éclatée
qui ressemble à un décor de théâtre. Les colonnades
de verdure dissimulent les bâtiments colorés à
fresque ; les statues animent les bosquets et les
nombreux bassins. La merveilleuse machine de
Marly, objet de toutes les attentions, approvisionne
en eau les deux résidences du Roi Soleil : Marly et
Versailles.
Plaisir du Roi
A Marly, on s’amuse. Le souverain divertit ses
invités par des promenades dans ses jardins
enchanteurs, des jeux comme l’escarpolette, le mail
ou encore la ramasse, « ancêtre » des montagnes
russes. Le soir, les courtisans dansent, écoutent de la
musique, jouent au billard, aux cartes… Etre invité à
un Marly constitue un privilège réservé à la noblesse
d’épée.
La fin
A la mort de Louis XIV, le domaine délaissé par le
Régent perd de son éclat. Louis XV et Louis XVI y
viennent encore chasser mais le domaine ne jouit
plus de la préférence royale. La Révolution
n’épargne pas Marly qui est mutilé et disparaît
définitivement sous l’Empire.
Originalité
Le domaine de Marly bénéficie dans l’imaginaire
collectif d’un statut particulier. Lieu de plaisirs,
l’absolutisme royal s’y exprime librement :
l’aménagement du site, la création de jardins
exceptionnels, le développement de l’hydraulique
somptuaire avec bassins, jets d’eaux et cascade, la
statuaire d’un genre nouveau. Tous ces éléments
font de Marly un lieu unique.
Les collections
Situé dans le domaine présidentiel de Marly, le
musée propose à ses visiteurs de découvrir l’histoire
de ce site par ses collections d’objets d’art,
d’archéologie et de sciences et techniques.
Une maquette, des tableaux, des estampes et des
sculptures permettent d’appréhender le domaine
royal ainsi que son décor sous Louis XIV et ses
successeurs.
Des objets archéologiques témoignent des
particularités du lieu : un pavillon des bains, des
bassins de faïence destinés à des carpes…
Le XVIIIe siècle est évoqué par une salle consacrée
d’une part, à la favorite de Louis XV, Madame Du
Barry, et d’autre part, à Elisabeth Vigée-Lebrun,
portraitiste de Marie-Antoinette, toutes deux
résidentes de Louveciennes.
Le musée présente par des maquettes, des plans, des
gravures, la machine de Marly qui reste ancrée dans
les mémoires et participe à l’imaginaire du lieu.
14

Documents pareils