comment s`en sortir - 40 Millions d`automobilistes
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comment s`en sortir - 40 Millions d`automobilistes
avec Usurpation d’immatriculation : comment s’en sortir ? Avec le système de sanctions automatisées, l’usurpation d’immatriculation est en pleine croissance. Comment agir lorsqu’on en est victime ? eux méthodes sont utilisées par des automobilistes peu scrupuleux pour échapper aux infractions relevées sans interception (stationnement, PV à la volée, radar automatique ou de feu rouge) : ne pas procéder au changement de carte grise d’un véhicule acquis d’occasion, ou c irculer avec l’immatriculation d’un autre v éhicule. La loi n° 20111862 du 13 décembre 2011 devrait mettre un coup de frein à la première pratique. Elle édicte que lorsque le véhicule a été cédé, mais n’a pas encore fait l’objet d’un changement de carte grise, la responsabilité pécuniaire des infractions pèse désormais sur l’acquéreur du véhicule. Dans le délai octroyé au vendeur pour déclarer la cession (15 jours), en cas de constatation d’une infraction sans interception avant l’enregistrement de la cession, l’ancien propriétaire peut être exempté de responsabilité en produisant – via une contestation – le certificat de cession. Rappelons que ce document précise désormais l’heure de la transaction et permet donc de prouver son absence de responsabilité passé cet horaire. Mais surtout, une fois l’enregistrement de la déclaration en préfecture fait par le vendeur, dans le délai donné à l’acheteur (un mois) pour établir la nouvelle carte grise à son nom, et aussi au-delà de cette limite, la loi du 13 décembre 2011 facilite la contestation du vendeur. En effet, si l’avis d’amende forfaitaire a été adressé à l’ancien titulaire du certificat d’immatriculation, sa requête en exonération est désormais recevable, dès lors qu’elle est adressée par lettre recommandée avec accusé de réception et accompagnée des copies de la déclaration de cession du v éhicule et de son accusé d’enregistrement dans le système d’immatriculation (docu- Article paru dans auto moto n° 197, mars 2012 ment délivré sur demande en préfecture). Notons enfin que la requête en exonération n’exige pas de consignation. Les doublettes Un autre véhicule que le vôtre (identique pour une doublette parfaite, différent pour une incomplète), circule avec une fausse plaque reprenant le numéro de votre voiture. Si vous recevez un PV pour une infraction que vous n’avez pas commise, vous pouvez être victime d’une doublette. Attention ! Il peut aussi s’agir d’une simple erreur de retranscription de la plaque sur le PV. Dans ce cas, comme pour une doublette incomplète, la production de votre carte grise – via une contestation – suffit à prouver qu’il ne s’agit pas de votre véhicule. En revanche, si le véhicule utilisé est identique au vôtre, rien ne permet de distinguer le vrai du faux. Il est toujours possible de contester l’infraction. Le moyen le plus efficace est de prouver (par attestations écrites ou témoignages, billets de train ou d’avion, tickets de péage avec paiement par carte bancaire) que vous étiez à un endroit éloigné de l’infraction lorsqu’elle a été commise. Par ailleurs, vous devez déposer une plainte pour usurpation de plaque minéralogique, car il s’agit d’un délit. Votre contestation risque de ne pas être retenue si elle n’est pas accompagnée de la preuve du dépôt de plainte. Enfin, pour éviter que cela se reproduise, il est possible de demander un changement d’immatriculation. Cette démarche est gratuite (mais il en coûte plus de 20 € pour faire poser de nouvelles plaques) et s’opère auprès des services préfectoraux, muni du justificatif de dépôt de plainte. l Par M. Lesage (avocat, membre de la commission juridique de 40 Millions d’automobilistes)