De la puissance à l`intimité
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De la puissance à l`intimité
16 LA LIBERTÉ SUD - BROYE - LAC LUNDI 17 AOÛT 2015 Bulle manque de place pour la pétanque SPORT • Les deux principaux boulodromes de Bulle devront déménager à l’horizon 2017. Faute de place en ville, les boulistes doivent chercher plus loin. Peut-être à Broc, qui a reçu plusieurs demandes de clubs bullois. JÉRÉMY RICO «On a peur de recevoir une lettre qui dit que c’est fini.» Président du club de pétanque de Bulle, Michel Risse sait qu’il ne pourra pas fouler éternellement le gravier du boulodrome du Terraillet. Le terrain sur lequel il est installé, aux mains de la commune, fait partie intégrante du grand remaniement parcellaire qui touche cette zone à l’extrémité nord de Bulle. A terme, un quartier de 2000 à 2500 habitants y verra le jour, ainsi qu’une école primaire. «Cela fait environ 6 ou 7 ans que nous savons que nous allons devoir partir», lâche Michel Risse. «Quand nous avons fêté nos 50 ans, à la fin juin, les autorités nous ont dit que ce serait fini vers 2017.» Autres boulistes, même problème. Derrière l’Hôtel de Ville de La Tour-deTrême, l’amicale de pétanque Les Grenouilles prépare également ses bagages. Comme au Terraillet, la date de départ est fixée à 2017. Ici aussi, un immeuble remplacera les pistes, toutes situées en extérieur. Ailleurs ensemble Liés par un destin commun, les boulistes bullois et tourrains ont décidé de s’unir. Objectif: «Réaliser une infrastructure pour tous les amateurs de boules de la Gruyère», explique Bernard Guisolan, membre du comité de l’amicale tourraine. «Si possible, il nous faudrait la même surface qu’actuellement, soit environ 3000 m2», poursuit Michel Risse, dont le club se dit prêt à participer financièrement aux travaux du futur boulodrome, estimés entre 300 000 et 500 000 francs. «Nous avons aujourd’hui 8 pistes à l’intérieur et 20 pistes en extérieur, 40 avec le parking.» Inquiets quant à leur avenir, les boulistes du Terraillet profitent de leurs infrastructures. ALAIN WICHT pas beaucoup de terrains en zone d’intérêt général.» Dans l’impasse, les amateurs de pétanque sont alors partis en quête d’une terre d’accueil à l’extérieur du chef-lieu. Mais le choix est limité. Seule option actuellement: Broc. Là-bas, la commune mène une étude pour la construction d’une salle de gymnastique. Un projet auquel les STÉPHANE PHILIPONA boulistes auraient souPour trouver leur bonheur, les ama- haité se greffer. «Nous réfléchissons acteurs de boules se sont d’abord dirigés tuellement au futur emplacement de vers la commune de Bulle. Diverses cette salle», explique Stéphane Philioptions incluant une intégration au fu- pona, conseiller communal brocois en tur centre sportif régional ou à la zone charge des sports. «Nous avons bien de Bouleyres ont été envisagées ces reçu une demande pour un boulodrome dernières années. Puis abandonnées. et nous en prenons note. Mais on ne Le constat est finalement tombé: Bulle promet rien.» Partie prenante de ce dosmanque de place pour les accueillir. sier, le préfet de la Gruyère, Patrice Bor«L’avenir du boulodrome est une card, confirme de futures discussions préoccupation constante pour nous», entre les boulistes, les communes de affirme Sylvie Magne, conseillère com- Bulle et de Broc et l’Association régiomunale bulloise en charge des sports. nale de la Gruyère (ARG). Prévues à l’automne, ces discussions «Mais ce genre de structure demande une grande emprise et nous n’avons devront également aborder la question «Nous prenons note de la demande mais on ne promet rien» des délais. Car avec des départs agendés autour de 2017, les boulodromes bullois n’ont pas de temps à perdre. A Broc, l’agenda estimatif de Stéphane Philipona table sur une construction de la future salle dans le courant 2017 ou 2018. Solution intermédiaire Soit probablement trop tard. A La Tour-de-Trême, l’amicale Les Grenouilles est formée d’amateurs, qui peuvent se contenter de jouer uniquement en extérieur. Ils devraient donc pouvoir trouver des pistes prêtes à les accueillir. Au Terraillet par contre, les infrastructures intérieures sont indispensables. Avec une soixantaine de licenciés, le club bullois est le plus grand du canton. Ses membres participent toute l’année à des concours cantonaux et nationaux. Ils en organisent également. «Il faudra peut-être passer par une étape intermédiaire», concède Sylvie Magne. Aucune précision par contre sur la nature de cette possible solution intermédiaire. «Avec l’ARG, nous allons élargir le cercle de recherche», conclut la Bulloise. I PAYERNE Jean-Daniel Rapin est le roi du tir Le stand du Vernex à Payerne a accueilli ce week-end la 279e édition du Tirage. En tout, 539 tireurs à la cible ont accompli leur devoir de sociétaire. La remise des couronnes du tir de société, des fanions et des channes, habituellement à la place du Marché, s’est déroulée hier sur la place du Général-Jomini en raison des travaux de réfection de l’Abbatiale. La couronne du roi du tir est revenue pour une deuxième année consécutive à Jean-Daniel Rapin avec 95 points. «Outre ces deux dernières années, il avait déjà été nommé roi du tir auparavant», informe Pascal Maillat, abbé-président. Alexandre Gorgerat a quant à lui été désigné roi du tir à la mouche avec un tir à 350 degrés. Julien Gonthier, né en 1996, s’est quant à lui vu décerner le titre de roi des jeunes, avec 85 points. Les festivités se poursuivent aujourd’hui avec le cortège des enfants. Le départ se fait de la place du Tribunal et sera suivi d’une heure gratuite sur les manèges de la place de Fête. Le cortège de la Jeunesse se déroule quant à lui à 18 h 15, suivi de la levée des danses de la Jeunesse et de la danse des rois à 21 h 45. CR BROC FACE AUX CLUBS BULLOIS Victime du manque de terrains disponibles à Bulle, la pétanque n’est pas le seul sport à tourner son regard vers Broc. «Nous avons eu des demandes des judokas, des karatékas et d’autres sociétés qui souhaiteraient des heures dans la future salle de gymnastique», lâche Stéphane Philipona. Le conseiller communal brocois en charge des sports ne cache d’ailleurs pas son irritation: «Bulle n’arrive pas à gérer sa démographie et c’est aux autres à le faire. C’est facile de renvoyer les soucis aux communes gruériennes.» De l’autre côté de la forêt de Bouleyres, Sylvie Magne concède que sa ville souffre de sa démographie fulgurante. Football, natation, grimpe, patinage, tir à l’arc, VTT: la conseillère communale bulloise en charge des sports cite de tête de nombreuses sociétés sportives qui souhaiteraient se développer. Sauf qu’en attendant le futur centre sportif régional et la réorganisation de la zone de Bouleyres, il faudra patienter. Pour la Bulloise, la solution ne peut venir que d’une régionalisation des sports. Une option qui permet de partager les coûts et d’éviter de construire à double. «Dans les périphéries, des communes pourraient être intéressées à accueillir telle ou telle infrastructure. Notre chance est que nous disposons de l’Association intercommunale Sports en Gruyère, qui essaie de contenter tout le monde.» Régionaliser les sports: le leitmotiv est aussi partagé par Patrice Borcard, préfet de la Gruyère. «Nous constatons d’ailleurs que la plupart des personnes actives dans ces clubs viennent de nombreuses communes. En matière de sport, la problématique régionale a son sens.» JER CRITIQUE De la puissance à l’intimité MORAT • Le charisme du chef d’orchestre Kaspar Zehnder a donné vie à Haydn, Mozart et Haendel jeudi dernier à l’église allemande. DANIEL FATTORE Un baiser pour le vainqueur du jour qui a conquis son deuxième titre consécutif avec 95 points. ALAIN WICHT Galerie photo >www.laliberte.ch Du Mozart avant toute chose: emplie d’un public nombreux et chaleureux, l’église allemande de Morat a résonné des notes du génie salzbourgeois jeudi. Dans le cadre du festival Murten Classics, le chef Kaspar Zehnder a dirigé la «Messe du couronnement» de Mozart, mais aussi l’hymne «Zadok the Priest» de Haendel et la symphonie «Impériale» numéro 53 de Haydn. Cette œuvre offre au Georgisches Kammerorchestrer Ingolstadt l’occasion de briller. Animé par Kaspar Zehnder, il est solide et massif dans les tutti et les unissons. Le registre des bois, quant à lui, se montre cristallin. Adepte de tempos soutenus, le chef d’orchestre sollicite avec brio tout le potentiel des timbales pour souligner le caractère d’urgence de certains passages. sés sont dessinés avec exactitude: chaque sforzando est rendu avec vigueur, sans écraser les autres interprètes pour autant. Exécuté dans un climat intimiste et enjoué, l’andante de la symphonie «Impériale» est l’un des beaux moments du concert. Les cordes ont un beau rôle et se font dansantes. La finesse de leur phrasé n’est jamais pris en défaut. Quant aux interventions des bois, elles amènent une discrète note de mélancolie. Pièce majeure du concert, la «Messe du couronnement» de Mozart dévoile tout le brillant talent de l’ensemble vocal parisien Sequenza 9.3. Celui-ci affectionne un son plein et éclatant. Les phra- Quant au quatuor de solistes, il fait preuve d’une cohérence irréprochable. La force empreinte d’élégance de la basse Nuno Dias et les interventions raffinées du ténor Christian Baumgärtel sont mémorables, de même que le brillant de la soprano Elodie Kimmel. Jouant le contraste avec une interprétation généralement puissante aux tempi rapides, la mezzo-soprano Claude Eichenberger installe quant à elle une sérénité bienvenue dans l’Agnus Dei, rendu dans l’esprit méditatif d’une prière. I