Les vacances? Un dessert à goûter ensemble
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Les vacances? Un dessert à goûter ensemble
francese LUGLIO/AGOSTO_francese FEBBRAIO.qxp 06/06/16 14.10 Pagina 12 ÉTÉ de Domenico Volpi Les vacances? Un dessert à goûter ensemble Il faut cultiver au sein de la famille et de l’école, quand c’est possible, le sens de l’étonnement qui parfume d’amour, la fantaisie et aussi un peu les mathématiques. P 12 lus que ses trois sœurs, l’été est la saison de l’étonnement. L’explosion de la vie, l’épanouissement de la nature, les panoramas qui nous coupent le souffle, les œuvres d’art admirées durant une excursion ou dans notre ville, les nouvelles rencontres et les expériences humaines, sont plus intenses en cette saison. On recherche davantage les occasions, l’attention est plus vive car on est moins opprimé par la hâte. Le temps est un dessert à savourer et non un cauchemar à poursuivre. C’est avec cet esprit que nous devrions éduquer nos enfants et nos petitsenfants afin qu’ils puissent jouir du don de l’été. Cultiver le sens de l’émerveillement est une œuvre éducative précieuse car l’étonnement pousse à voir la beauté, à aller aussi au-delà du visible pour saisir des valeurs qui sont au-delà de la simple apparence. La merveille est l’ouverture de l’âme au surnaturel. Pour cela il faut rendre chaque journée et chaque activité une occasion à exploiter avec joie, harmonie, disponibilité, aussi pour l’imprévu, avec le plaisir d’être “là” (et non “dans” le portable), l’envie de voir, de savoir, de demander, de chercher et de faire. Et tout cela dans tous les lieux des vacances scolaires des jeunes et des nôtres, même sans bouger de la maison puisque le pire connaisseur d’une ville et de ses trésors (art, histoire, traditions, travail...) est celui qui y habite. Les vacances peuvent nous conduire dans une ville d’art, au bord de la mer, sur une colline durant une journée de pique-nique ou en vivant un mois dans un hôtel: elles pourront être infructueuses sur le plan existentiel (temps et argent gaspillés) et même ennuyeuses ou par contre riches et vivantes. Par exemple, nous choisissons un lieu qui pour les enfants a un charme qui vient aussi des contes de fées et pour les adolescents des récits d’aventure: le bois (ou le parc de la ville pour ceux qui ont moins de moyens). Les habitants d’une grande ville pourront en trouver un pas trop loin. Il y a diverses manières d’y entrer: avec la mentalité d’un cow-boy qui gâche et détruit tout ou avec celle du cosmonaute qui garde et utilise. Si un panorama peut nous étonner car il est spectaculaire, à chaque recoin du bois nous trouvons la merveille de mille et une observations à faire à portée de main. Les arbres de toutes les dimensions ont une silhouette différente (en forme de cône, de coupole, de parapluie) qui les rend reconnaissables francese LUGLIO/AGOSTO_francese FEBBRAIO.qxp 06/06/16 14.10 Pagina 13 es paroles du Pape François sont pour toutes les saisons, Lmaisvalables l’été nous offre les meilleures oc- casions pour les mettre en pratique surtout pour ce qui concerne les rapports interpersonnels. Les périodes dédiées au travail et à l’école sont frénétiques, les personnes sont surmenées à cause des engagements et des horaires, elles s’alternent sans se rencontrer vraiment, les villes n’offrent pas de lieux et de moments de pause. En particulier les enfants et les adolescents sont transportés par des parents très occupés, de l’école à la maison à faire du sport, de la musique, de la danse, des cours d’anglais... L’été offre aux élèves le temps libre des vacances: pour les adultes ce serait la période idéale pour se comprendre enfin... si certains ne remplissaient pas le temps libre de programmes et d’horaires astreignants. Quelles sont les paroles du Pape à garder dans nos esprits cet été? Je fais allusion surtout à celles qu’il conseille pour l’harmonie familiale et je les étends à toutes les relations humaines les plus variées: pardon, merci, excuse-moi. Le Pape précise que «pardon» «est la requête gentille de pouvoir entrer dans la vie d’un autre avec respect et attention. Il faut apprendre à demander: puis-je faire ceci? Aimes-tu que je fasse cela?». En l’appliquant à l’été par exemple cela veut dire de ne pas imposer aux autres ses goûts et préférences. Il est important que les pro- grammes de la journée et de la semaine en famille soient organisés en tenant compte de l’Autre et des Autres; donc il faut les programmer et les réaliser en écoutant aussi les enfants par rapport à leur âge. Cela veut dire créer le plaisir d’être ensemble. Donc il faut éloigner l’égoïsme, l’entêtement, la mauvaise humeur et laisser la place à la disponibilité, à l’acceptation réciproque, à la fantaisie et au sens de l’humour, une qualité que j’aime beaucoup. Ne pas être envahissant, ne pas harceler, ne pas être esclave des habitudes, tolérer les nouveautés et les apprécier quand il s’agit d’un plat inconnu, d’un dialecte que nous ne comprenons pas, d’une coutume peu usuelle. Pour les jeunes cette parole a aussi un aspect perceptif qu’aujourd’hui, où tout est permis, on délaisse souvent. Ils doivent demander pardon quand ils se déplacent, quand ils fréquentent un groupe d’amis que les parents ne connaissent pas et parce qu’ils ont le droit de savoir avec qui et où leurs enfants sortent. Merci signifie ne pas considérer escompté chaque geste de l’autre mais apprécier chaque gentillesse même la plus usuelle et commune, comme un don. Voyager, avoir de nouveaux voisins de table ou à la plage doit nous amener à remercier fréquemment de manière sincère et non formelle. Dire merci surtout à ceux qui travaillent pour nous, qui sommes en vacance: au jeune garçon de café, à la femme de ménage, au maître-nageur, à l’agent de police qui dirige la circulation. Nous devons faire remarquer aux jeunes qui jouissent justement de leurs vacances, mais qui pensent que tout leur est dû, que leurs journées libres dépendent du travail des autres, dans les domaines du transport, de la santé, de l’hôtellerie, de la sécurité. Donc, merci à tous et à chacun. Un remerciement à nourrir dans le cœur comme une attitude et à exprimer à haute voix. Excuse-moi est la parole magique pour éviter les malentendus, les incompréhensions, les bouderies, qui annoncent les disputes dont on ne connaît pas les conséquences. Si les vacances entraînent pour une période plus ou moins longue toute la famille, la cohabitation durant diverses journées amène à remarquer davantage les défauts. Voyager et rester ensemble dans des lieux inhabituels peuvent être la cause de fautes et d’énervement. Supporter et demander pardon sont d’excellentes manières pour apaiser les tensions et faire face avec sérénité aux imprévus avec un sens de l’humour sain, j’ose dire. Surtout en été ces paroles du Pape sont très significatives: «Vivre ensemble est un art, un chemin patient mais beau et séduisant». Tout se ce que nous avons recommandé jusqu’ici ne signifie pas que tous les membres de la famille doivent être toujours «collés»: chacun doit avoir son espace d’autonomie, pouvoir faire ses choix personnels et disposer de son temps. Même les jeunes, avec de nouvelles amitiés et de nouvelles expériences. Même les enfants. Tout consiste à savoir doser avec amour et confiance les horaires et les compagnies, en essayant de connaître sans harceler, en favorisant de bonnes rencontres, les activités et les entourages sains. à distance: il pourra être amusant de les dessiner sur un carnet. À partir de leur forme, de leur dimension et consistance on comprend si leur chevelure tombera en automne (caduque) ou si elle résistera à l’hiver (sempervirent). Ils ont des feuilles différentes (à rassembler pour faire des dessins avec le spray ou pour les collectionner). Dans un même arbre les feuilles sont aussi différentes: plus petites et plus claires si elles sont plus exposées au soleil, plus vertes et plus grandes si elles sont protégées par l’ombre et ainsi de suite. Puis nous pouvons faire remarquer que le bois est comme un édifice à divers étages: au niveau de la cave il y les racines, au niveau du rez-de-chaussée les couches d’herbe, du musc et des lichens (à respecter car ils représentent une défense contre les fortes pluies); au premier étage voici les arbustes et les buissons, plus haut encore les arbres qui ont des baies et des fruits, et aux étages supérieurs les arbres géants. Une structure admirable. Mais une fleur ou un fil d’herbe nous offrent la même merveille. Voici alors que l’observation devient contemplation et celle-ci se fait prière. On pourrait vivre les mêmes sentiments et faire les mêmes réflexions en contemplant les dessins d’un coquillage ou la structure d’une feuille, en remontant du très petit au très grand. Mais il faut justement, cultiver au sein de la famille et à l’école, le sens de l’étonnement qui parfume d’amour, la fantaisie et aussi un peu les mathématiques. Il faut habituer à l’observation, faire admirer la beauté, respecter la création, l avoir un cœur disponible. Pardon, merci, excuse-moi! 13