concours externe 2013 pour le recrutement de - Cefil
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CONCOURS EXTERNE 2013 POUR LE RECRUTEMENT DE CONTRÔLEURS STAGIAIRES Janvier 2013 ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES ET STATISTIQUES (Durée : 3 heures, coefficient 4) Le sujet comporte 5 pages *** NOTA : a) Les représentations graphiques demandées sont à effectuer au crayon à papier sur papier millimétré. b) Les 4 exercices sont indépendants et sont tous à traiter, dans l’ordre de votre choix. c) Sauf mention du contraire, les réponses doivent être justifiées : les formules utilisées énoncées et les étapes de calcul détaillées. d) L’usage de la calculatrice est autorisé. ère e) Tous les intercalaires doivent être numérotés et le nombre total doit être reporté sur la 1 18 bd Adolphe Pinard - 75675 PARIS CEDEX 14 - FRANCE - www.insee.fr Tél. standard : 01.41.17.50.50 - N° SIRET : 120 0 27 016 00019 - Code APE : 84.11Z - Service Insee Contact : 09 72 72 4000 - (tarification "appel local") RÉPUBLIQUE FRANÇAISE page. Exercice 1 Les deux parties de l’exercice sont indépendantes. Partie A (Les questions 3 et 5 sont indépendantes des autres questions. ) Soit f la fonction définie sur [0;+∞[ par f ( x) = ( 15 9 − x) x + x . 2 2 1) Déterminer la limite de f en + ∞ 2) Soit g la fonction définie sur [0;+∞[ par g ( x ) = 18 x − 6 x + 15 . a) Déterminer la limite de g en + ∞ . b) Étudier le signe de la dérivée de g . c) Dresser le tableau de variations de g (en indiquant les bornes). d) Démontrer que l’équation g ( x ) = 0 , sans la résoudre, admet une solution unique dans On notera α cette solution. [0;+∞[ . α à 10 −3 près. f) Rechercher la valeur exacte de α (on pourra poser X = x ). g) En déduire le signe de g sur [0;+∞[ . g ( x) 3) Démontrer que pour tout réel x > 0 , f ' ( x ) = . 4 x 4) Établir le tableau de variations de f (en indiquant les bornes). e) A l’aide de la calculatrice déterminer un encadrement de 5) Résoudre l’équation f ( x) = x . Partie B 6) Représenter graphiquement f et g dans un repère adapté. 7) A quelle aire l’intégrale suivante fait-elle référence ? Représenter graphiquement cette aire en hachurant la surface concernée sur la figure. 9 21 ∫ (− 2 x−x x+ 5 21 x − 15)dx 2 8) Calculer cette intégrale. Exercice 2 11 4 et pour tout naturel n non nul, u n +1 = u n + 1 . 2 5 Soit ( vn ) la suite définie, pour tout entier naturel n non nul, par v n = u n − 5 . On considère la suite ( un ) définie par : u1 = 1) Vérifier que ( vn ) est une suite géométrique. Donner sa raison et son premier terme. + ∞ . Justifier le résultat. 3) En déduire la limite de la suite ( un ) quand n tend vers + ∞ . 2) Déterminer la limite de vn quand n tend vers Page 2 / 15 Exercice 3 Dans l’ensemble de l’exercice, on ne demande pas de justifier les réponses (indiquer simplement sur la copie la réponse associée au numéro de la question). Pour chacune des questions suivantes, une seule proposition est exacte. Une réponse incorrecte fait perdre des points (la moitié de ce que rapporte une réponse correcte), tandis qu’une absence de réponse ne fait pas perdre de point. Le score total de l’exercice ne peut pas être négatif. 1) Si f est une fonction strictement croissante sur [ 0 , + ∞ [ , alors lim f ( x) = +∞ x →+∞ a. Vrai b. Faux ( ) 2) L’inéquation ln 2 x 2 − 2 > ln ( 3 x ) a pour ensemble la solution : − ∞;− 1 ∪ ]2; ∞[ 2 a. Vrai b. Faux 3) Soit la fonction f = e x + e−x 2 a. la fonction f est impaire b. la fonction f est paire c. la fonction f n’est ni paire ni impaire e x + e−x ∫0 2 dx a comme valeur : 1 4) L’intégrale suivante e 1 − e −1 a. 2 e1 b. 2e1 e1 1 c. + −1 − 1 2 2e 5) Quand Jeanne appelle Gabrielle sur son portable le soir à 21 heures, Gabrielle répond une fois sur deux quand ce n’est pas le samedi et seulement une fois sur cinq quand c’est le samedi. Jeanne appelle un certain soir à 21 heures. On définit les événements : S : « c’est samedi » R : « Gabrielle répond au téléphone » 1) la probabilité a. 2) 1 2 P( R S ) est : b. 1 5 c. 1 7 d. 1 10 c. 1 7 d. 1 10 la probabilité P (S ) est : a. 1 2 b. 1 5 Page 3 / 15 3) la probabilité a. P( R S ) est : 1 2 b. 4 5 c. 9 10 d. 3 7 c. 1 35 d. 16 245 c. 3 5 d. 16 35 c. 1 16 d. 32 35 la probabilité P ( R ∩ S ) est : 4) a. 7 5 b. 5 7 la probabilité P (R ) est : 5) a. 6) 3 7 b. la probabilité a. 1 35 P( S R) est : 1 5 b. 4 5 Exercice 4 Le tableau suivant donne la population d’une ville française d’après les données des différents recensements de la population, entre les années 1975 et 2009. Année Rang de l'année xi Population de l'année en millers d'habitants yi 1975 0 57 1982 7 59 1990 15 63 1999 24 77 2004 29 82 2009 34 94 On donne aussi les quantités suivantes : 6 A = ∑ xi = 109 i =1 6 6 B = ∑ y i = 432 i =1 6 6 C = ∑ xi2 = 2847 i =1 6 6 D = ∑ y i2 = 32188 i =1 6 E = ∑ xi y i = 8780 F = ∑ xi2 y i = 239044 G = ∑ xi3 = 81235 H = ∑ xi4 = 2428419 i =1 i =1 i =1 i =1 1) Représenter le nuage de points associé à la série statistique (xi ; yi) dans un repère orthonormal. 2) Calculer les coordonnées du point moyen et placer sur ce point sur le graphique. 3) Ajustement linéaire a. Déterminer l’équation y = ax + b de la droite d’ajustement linéaire de y en x grâce -2 à la méthode des moindres carrés (les coefficients de la droite seront arrondis à 10 près). Une justification précise et détaillée des étapes du calcul est demandée. Indication : on pourra exprimer a et b en fonction des quantités A, B, C, et E. b. Tracer cette droite sur le graphique Page 4 / 15 c. Soit ri (1) = y i − ( ax i + b) le résidu associé à l’ajustement linéaire déterminé précédemment, calculé pour l’observation i. Exprimer la somme des carrés des 6 résidus S (1) = ∑ ( ri (1) )² en fonction des quantités A, B, C, D, E, F, G et H, puis en i =1 déduire sa valeur. d. Proposer, à partir de cet ajustement, une estimation de la population de cette ville en 2007 (arrondie au millier). 4) Un autre ajustement On considère l’ajustement y = 0,03 x ² + 0,05 x + 57 . obtenu par la branche de parabole d’équation a. Tracer, sur le repère précédent, cette branche de parabole sur l’intervalle [0 ; 34]. On peut s’aider du tableau suivant : xi 0 7 15 24 29 34 0,03 xi² + 0,05 xi + 57 b. Déduire de ce deuxième ajustement une nouvelle estimation de la population de cette ville en 2007 (arrondie au millier). c. A quoi correspond ri ( 2) , le résidu associé au deuxième ajustement, pour l’observation i? d. Exprimer la somme des carrés des résidus S ( 2) = ∑ (ri( 2) )² en fonction des i quantités A, B, C, D, E, F, G et H, puis en déduire sa valeur. 5) Des deux estimations de population pour l’année 2007, laquelle est la plus pertinente ? Justifier la réponse. Page 5 / 15 CONCOURS EXTERNE 2013 POUR LE RECRUTEMENT DE CONTRÔLEURS STAGIAIRES Janvier 2013 ÉPREUVE DE RÉSUMÉ DE TEXTE ET DE RÉPONSES À DES QUESTIONS (Durée : 3 heures, coefficient 5) Le sujet comporte 5 pages *** Partie I : Résumer en 350 mots (une marge de plus ou moins 10% est admise) le texte de Nathalie Guichard paru dans Réalités familiales (n°78 - 05/10/2006) Rappel : le résumé de texte est une miniaturisation qui respecte la structure du texte initial. Le candidat indiquera obligatoirement à la fin du résumé, le nombre de mots utilisés. Le non-respect de cette consigne, ainsi que celle portant sur la longueur du résumé seront sanctionnés par le jury. Il est rappelé que les articles élidés comptent pour un mot. Partie II : Répondre aux deux questions suivantes : 1. Pour l’auteur, en quoi le rôle de l’enfant dans les décisions économiques est-il multi-facettes ? 2. D’après l’auteur, quels sont les produits dont l’impact publicitaire est le plus grand chez les jeunes enfants ? Partie III : En quoi la publicité influence-t-elle votre comportement de consommateur au quotidien? Vous argumenterez votre réponse. NOTA : 1° Dans cette épreuve, il sera tenu compte de la cl arté de la rédaction, de l’orthographe et de la présentation. 2° La réponse à la question de la partie III devra être structurée et rédigée. 3° Le barème de notation sera le suivant : Partie I : 10 points Partie II : 2 points(1 point par question) Partie III : 8 points Page 6 / 15 Les enfants et la publicité C’est un fait, tous les médias ne sont pas égaux aux yeux des enfants. La télévision est le média ami des enfants et domine largement les autres médias, tant du point de vue de la notoriété que de l’intérêt. L’activité télévisuelle occupe aujourd’hui la première place des loisirs d’intérieur des enfants. « Lorsqu’ils atteignent leur majorité, les enfants ont passé plus de temps à regarder la télévision qu’à n’importe quelle autre activité ». Si la télévision conditionne désormais l’existence de nombreux enfants, les spots publicitaires télévisés conditionnent les émissions et le rythme avec lequel elles s’enchaînent. La télévision constitue ainsi le contact essentiel des enfants avec la publicité. Cette dernière s’est progressivement intronisée dans la vie de l’enfant et occupe chaque jour un espace plus étendu, jouant un rôle socialisant pour l’enfant à l’instar de la famille, de l’école ou des pairs. Les chercheurs et les praticiens s’accordent aujourd’hui sur le fait que les enfants sont susceptibles d’entrer très tôt dans le « monde des marques ». La télévision, vitrine perpétuelle, participe à cette entrée de plus en plus précoce. Cette jeune population, avide de communication et d’affectivité, est en permanence, souvent inconsciemment, à la recherche de modèles auxquels s’identifier. Or les marques sont aujourd’hui un aspect important et bien visible du paysage de la consommation ; elles renvoient des images qui constituent des référents de plus en plus naturels pour les enfants. Désormais, l’univers de consommation des enfants n’est plus limité, comme il l’était par le passé aux seuls produits les concernant directement. La sphère d’influence enfantine s’est considérablement élargie jusqu’à toucher des produits qui ne les intéressent pourtant pas au premier chef. Leur pouvoir de prescription s’étend imperceptiblement à de nombreux domaines de la consommation familiale. Ainsi, en plus d’intervenir directement lors des achats concernant des produits qui leur sont précisément destinés (céréales, jouets), ils jouent un rôle de plus en plus actif dans des décisions d’achat, et ce à toutes les étapes de la décision, pour des produits de consommation plus familiale (produits alimentaires, voiture, vacances), voire même pour des produits touchant plus spécifiquement leurs parents (cosmétiques, liquide vaisselle). De plus, les enfants ont désormais un pouvoir d’achat moyen important qui les porte à jouer le rôle d’acheteur, plus ou moins autonome selon leur âge. Ils ont de surcroît un intérêt prononcé pour ce qui est nouveau et peuvent naturellement faire entrer dans la famille de nouveaux produits, de nouvelles marques, et partant de nouvelles pratiques de consommation, jouant ainsi, par le phénomène de socialisation inversée, un rôle de pionnier que leurs parents, parfois réticents à la nouveauté, ont parfois plus de mal à endosser. Un rôle croissant est donc dévolu aux enfants dans les décisions économiques de la famille. Rôle multifacettes puisque les enfants peuvent en effet être simultanément consommateurs, acheteurs et influenceurs (actifs ou passifs). Les enfants, compte tenu de leur position au sein de la famille constituent de fait une cible privilégiée pour les publicitaires. Par ailleurs, l’actuel désarroi quant aux proportions de l’obésité enfantine conduit à en chercher les causes. La publicité est montrée du doigt, ce qui rappelle des débats déjà anciens sur le rôle de la publicité dans la transmission de stéréotypes chez l’enfant ou encore celui de la télévision dans la génération de comportements violents par la jeune population. Ces inquiétudes légitimes conduisent certains à envisager le rôle que pourrait jouer la publicité dans l’acquisition de tels attitudes ou comportements. La prise de conscience de l’omniprésence des enfants dans la consommation familiale et de l’hégémonie de la télévision dans leurs loisirs d’intérieur conduit naturellement à s’interroger sur les relations qui unissent les enfants à la publicité : l’intérêt qu’ils lui manifestent, sa compréhension et l’étendue de l’influence publicitaire. Parce que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain, il paraît raisonnable de s’interroger sur les effets à long terme de la publicité télévisée et la nécessité d’interdire ou non la publicité pour le jeune public. Si une attitude favorable à l’égard de la publicité télévisée semble être la règle chez les jeunes enfants, de nombreuses études suggèrent que l’intérêt manifesté décroît avec l’âge, conduisant parfois même à son rejet, notamment lorsque sa dimension persuasive est perçue. Cette attitude non unanimement positive dans la population enfantine, ne dissuade pas pour autant les enfants de manifester leur adhésion sans condition à certains messages publicitaires. À la télévision, la publicité est avant tout un spectacle. Certains éléments sont ainsi particulièrement appréciés : l’humour, les messages sous forme de dessins animés, une jolie chanson, des jingles aisément reconnaissables, la présence d’animaux ou de leurs héros favoris. D’autres peuvent conduire au rejet du message : l’exploitation de la naïveté supposée des enfants par des démonstrations trop spectaculaires pour être vraies, un rythme trop lent, l’abstraction, l’utilisation de références qui leur sont inconnues, le ressort de la peur. Page 7 / 15 Pour autant appréciation ne signifie pas compréhension de tous les éléments constitutifs de l’intention persuasive. Pour que la publicité télévisée joue pleinement son rôle, il importe que les enfants lui manifestent une attention, préalable indispensable à une quelconque influence sur les attitudes et comportements. Un certain nombre de stimuli (effets visuels et sonores évidents, faible utilisation d’information linguistique, complexité dynamique) favorisent cette attention sans que celle-ci soit nécessairement orientée vers la compréhension ou une quelconque acquisition d’information. D’autres vont retenir l’attention en transmettant un contenu informatif (le chant, la musique, le dialogue entre enfants). À partir de 8 ans, la majorité des enfants est apte à distinguer les spots publicitaires des autres programmes télévisuels, la discrimination s’affinant avec l’âge, notamment grâce à la forme et la durée des messages qui les différencient des autres émissions. Pour certains, l’aptitude des enfants aurait ainsi un caractère artificiel puisque uniquement fondé sur les éléments de style. Dans le cas où une émission et un message publicitaire adopteraient un style assez proche et des personnages similaires, la confusion serait donc plausible. La plupart des études reconnaissent le caractère fondamental de l’âge dans la compréhension des intentions persuasives de la publicité même si des différences de milieux économiques et socioculturels jouent logiquement un rôle sur la compréhension des messages publicitaires par les enfants. Vers 10 ans, une grande majorité des enfants perçoit ainsi les intentions commerciales du discours publicitaire. De surcroît, les études les plus récentes enregistrent en moyenne de meilleurs scores d’attribution d’intention persuasive que les plus anciennes, ce qui amène à conclure à un accroissement de la lucidité des enfants, s’expliquant sans doute par des efforts d’éducation des enfants à la publicité et le contrôle des pratiques publicitaires mais aussi par le bain publicitaire dans lequel baignent les enfants depuis leur tendre enfance. La confiance que les enfants accordent au discours publicitaire tend à décroître avec l’âge, s’expliquant par une perception plus aiguë du caractère commercial de la diffusion. Les débats sur la réglementation de la publicité s’adressant aux enfants reposent notamment sur l’argument que ces derniers ne disposent pas des capacités cognitives nécessaires pour ériger des défenses à l’encontre de la publicité (comprendre son intention persuasive, être capable de contre-argumenter, de critiquer les annonceurs et la publicité). Même si l’âge semble être un facteur essentiel pour acquérir cette compétence, l’éducation (donnée par les parents et l’école) et l’expérience accumulée de l’enfant à la publicité semblent être déterminantes. De plus, la façon dont les enfants utilisent leurs connaissances lorsqu’ils sont exposés à une annonce particulière est aussi importante. Les enfants, tout en étant très critiques à l’encontre du discours publicitaire dans sa globalité, peuvent être séduits par une annonce publicitaire spécifique et en oublier leur attitude préalable pour manifester leur adhésion au message et à la marque vantée. Les recherches qui se sont intéressées à l’impact de la publicité sur les enfants sont nombreuses. Certaines ont permis de montrer le lien entre l’attitude envers l’annonce et ce que l’enfant pense de la marque - en particulier lorsqu’il s’agit d’une marque inconnue de l’enfant - mettant en évidence l’importance des éléments d’exécution (personnages, musique, histoire, décor, etc.) pour expliquer ces deux attitudes. Les conclusions de ces études convergent sur l’importance de la mise en scène du produit dans l’annonce. Ce qui est montré semble ainsi plus déterminant que ce qui est dit sur le produit. L’enfant a une réaction affective lorsqu’il voit la publicité, cette réaction se traduisant ensuite en comportement (intention de requête par exemple). Ce n’est que plus tard, au contact direct avec le produit, que l’enfant développera de réelles croyances à l’égard de ce dernier. La prescription enfantine, est évidemment au cœur de l’étude des effets publicitaires à plus long terme : les enfants, grands influenceurs, sont-ils eux-mêmes influencés par la publicité ? Les parents seraient alors influencés deux fois : directement par le discours publicitaire et indirectement par le relais de leur progéniture. Le consensus est loin d’être atteint concernant l’influence publicitaire sur le comportement prescripteur des enfants, même si les chercheurs concluent majoritairement vers une influence effective dans le cas où les publicités concernent des produits destinés aux enfants. Cette influence ne semble cependant pas avoir ce caractère automatique qu’on lui reproche souvent. Cette influence est parfois difficile à évaluer : un slogan chanté ou répété par l’enfant à longueur de journée peut faire entrer la marque dans l’ensemble évoqué de ses parents, parents qui n’ont peut-être même pas été exposés au message publicitaire. Il s’agit bien sûr d’influence publicitaire et d’influence enfantine liées mais ces dernières sont bien délicates à appréhender. Certains facteurs modèrent l’influence publicitaire sur le comportement des enfants : le produit (selon qu’il les concerne directement ou non), l’âge (plus l’enfant grandit, plus l’impact est faible), une faible exposition télévisuelle (la répétition, moteur de la persuasion ne pouvant alors plus s’exercer). Page 8 / 15 L’impact publicitaire semble donc particulièrement fort chez les jeunes enfants (autour de 6 ans) et pour les produits les concernant directement : boissons sucrées, barres chocolatées, bonbons, céréales. Le danger vient d’une assimilation aisée de ce régime alimentaire à la norme, conduisant les enfants à n’aimer que ce type de produits avec un risque fort de carences et/ou de déséquilibres pondéraux. Là encore, le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants est à rappeler. N’est-ce pas à eux qu’il revient d’apprendre à distinguer les produits sains pour la santé de ceux plus néfastes et dont il ne faut pas abuser ? Point n’est besoin d’un niveau élevé d’instruction pour percevoir la différence énergétique entre des haricots verts et des cookies au chocolat, pour savoir que l’abus de certains aliments fait grossir et qu’une alimentation équilibrée est un préalable indispensable à une bonne santé. Certes le média peut participer à cette éducation et aider les parents dans leur tâche. Mais il est illusoire de faire peser la responsabilité complète, notamment des problèmes d’obésité enfantine, sur les simples « épaules télévisuelles ». Les modes de vie ont changé : les enfants ne courent plus dans les rues après l’école (problèmes de sécurité, parents qui travaillent) et l’énergie qu’ils dépensaient naturellement autrefois se trouve aujourd’hui davantage canalisée dans des activités d’intérieur, au premier rang desquelles la télévision, avec en corollaire un grignotage excessif. Dans un autre registre, la publicité télévisée est souvent accusée de présenter à ses différents publics un monde idéal, fermé sur lui-même, où chacun désire les mêmes produits que son voisin. Un univers parfait, correspondant, selon Chombart de Lauwe, à une « déréalisation bien-pensante qui gomme les conflits sociaux, sur-représentant les couches sociales favorisées ». La conséquence en serait une vision du monde tronquée et une grande déception de l’enfant une fois confronté à la dure réalité, éloignée des stéréotypes véhiculés par la publicité. Peu d’études, de nature transversale, se sont penchées sur ces effets potentiels. Le bain culturel que constituent les médias en général et la publicité en particulier est indéniable. Mais ce qui forge l’adulte de demain ne se limite pas aux seuls médias : l’éducation et l’environnement de l’enfant ont leur rôle à jouer... La publicité est souvent désignée pour engendrer des frustrations chez les enfants et pire encore chez les adolescents en suscitant chez eux de nombreux désirs qu’un pouvoir d’achat limité ne peut bien évidemment parfaitement satisfaire. Sans doute la publicité donne-t-elle envie d’acquérir certains produits. Mais a-t-elle plus de pouvoir qu’une présentation bien orchestrée de produits dans une vitrine de magasin, que le désir de rentrer par la consommation dans un groupe de pairs identifiables par leur marque de baskets ou de jeans commune ou encore que le désir de détenir le cadeau présent dans le packaging de telle marque de céréales ? L’encadrement sévère des pratiques publicitaires, notamment autour des émissions enfantines est un débat récurrent. Mais cette interdiction est-elle souhaitable ? Les tentatives de réglementation ont été nombreuses mais il faut bien le reconnaître peu d’entre elles ont abouti. Une des mesures souvent proposée, et déjà en application dans certains pays européens, concerne l’interdiction d’annonces pour enfants autour et pendant les programmes qui les concernent. Si le but est de limiter la quantité d’annonces auxquelles sont exposés les enfants, une telle mesure est justifiable. Par contre, d’un point de vue efficacité publicitaire, rien ne permet à l’heure actuelle d’avancer qu’une annonce pour enfants est plus efficace dans le contexte d’un programme qui leur est destiné que dans un autre programme. Il a été seulement démontré qu’un programme induisant une humeur positive conduit les enfants à évaluer de façon plus positive les annonces publicitaires qui y sont insérées que des annonces proches d’un programme n’ayant pas d’effet sur l’humeur. Par contre l’appréciation positive ne se propagerait pas sur la marque elle-même. Autrement dit, l’attitude des enfants à l’égard de la marque, objet de la publicité n’est pas plus favorable lorsque l’annonce publicitaire est proche d’un programme pour les enfants que lorsqu’elle est insérée dans un programme qui ne les concerne pas. Plutôt que d’interdiction, ne faut-il pas prôner une limitation ? Un enfant décode d’autant mieux le discours publicitaire qu’il y a été confronté et qu’on le lui a expliqué. Les interactions parents-enfants au sujet de la publicité sont donc souhaitables puisqu’elles aident l’enfant à décoder les messages et identifier correctement les objectifs publicitaires. L’école a également un rôle plus actif à jouer. D’abord par la transmission aux enfants d’éléments leur permettant d’analyser un discours publicitaire. Une annonce publicitaire peut à cet égard constituer un support de travail tout à fait intéressant. D’autre part en s’interrogeant sur la présence des marques dans ses établissements sous couvert d’actions éducatives (brossage des dents, semaine du goût). Ainsi de nombreuses écoles américaines utilisent d’ores et déjà du matériel pédagogique parrainé par des entreprises, donnant lieu, notamment, à la distribution d’échantillons ou de coupons de réduction permettant aux marques d’entrer dans les familles. Si la publicité télévisée fait l’objet de nombreux débats éthiques, ces interrogations sont sans doute encore plus légitimes lorsqu’il s’agit de publicité à l’école. L’enfant comprend-t-il qu’il s’agit de publicité ? N’y a-t-il pas un risque qu’il transfère la confiance dont il fait preuve à l’égard de ses enseignants à ces messages commerciaux ? Comment faire la part des choses entre ce qui est éducation et ce qui est communication commerciale ? Ces actions sponsorisées menées dans les écoles s’accompagnent-elles de discussions avec les enfants sur la publicité ? Autant de questions pour lesquelles il existe bien peu d’éléments de réponse. Pourtant ces Page 9 / 15 campagnes publicitaires pourraient être utilement exploitées par les enseignants pour éduquer les enfants à la communication marketing. Interdire toute publicité du média télévision est utopiste. De même qu’il n’est pas possible d’empêcher les enfants de regarder la télévision si elle est allumée. Les enfants sont ainsi nombreux à regarder des émissions qui ne leur sont pas destinées. Celles-ci comportent leur lot de messages publicitaires et compte tenu de l’étendue de la prescription enfantine ces messages vus incidemment ont sans doute une influence sur les enfants et donc sur sa famille. Les enfants, comme les adultes au demeurant, sont parfois séduits par le discours publicitaire. Ce qui importe sans doute c’est qu’ils le soient consciemment et que leur entourage (affectif, pédagogique) les ait préparés ou armés pour comprendre les mécanismes de cette séduction. Même un enfant très jeune peut comprendre que la publicité n’est pas l’absolue vérité. Les parents doivent aider les enfants à développer un sens critique en profitant par exemple de la diffusion de spots pour des produits concurrents pour développer une contre-argumentation ou en comparant avec lui les caractéristiques d’un produit vantées à la télévision et leur réalité, moins merveilleuse qu’il n’y paraissait. La télévision doit être utilisée pour ce qu’elle est, une fenêtre sur le monde, et ne pas trop souvent servir de baby-sitter..., baby-sitter bavarde mais qui ne répond jamais aux questions que l’enfant se pose au moment où il se les pose... Au demeurant, même les plus réfractaires se doivent de l’admettre, tout n’est pas négatif dans la publicité : elle est souvent ludique, belle et initie ainsi l’enfant à une certaine forme d’esthétique, elle exerce ses facultés de mémoire et peut provoquer au sein de la famille un dialogue fructueux entre l’enfant et ses parents ou ses frères et sœurs plus âgés. Nathalie Guichard, Maître de Conférences Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne Laboratoire de Recherche PRISM-Sorbonne Page 10 / 15 CONCOURS EXTERNE 2013 POUR LE RECRUTEMENT DE CONTRÔLEURS STAGIAIRES Janvier 2013 ÉPREUVE DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES (Durée : 3 heures, coefficient 5) Le sujet comporte 5 pages *** NOTA : Les membres du jury accorderont la plus grande attention à la clarté de l’expression, à la grammaire, à l’orthographe et à la présentation de la copie. L’usage de la calculatrice est strictement interdit. *** Question 1 (sur 5 points) - Répondez brièvement aux questions suivantes : (une demi-douzaine de lignes au maximum pour chaque question) 1- En économie, qu’appelle-t-on le secteur secondaire ? Quels sont les autres secteurs ? 2- Qu’est ce que le taux de fécondité ? Donnez à 0.1 point près le taux de fécondité en France en 2011. 3- Quelle différence faites-vous entre Union Européenne, zone Euro, espace Schengen ? Donnez deux pays appartenant à l’espace Schengen mais pas à l’Union Européenne. 4- Qu’est-ce que la socialisation primaire ? 5- Qu’est-ce qu’une externalité ? Donnez un exemple d’externalité positive et un exemple d’externalité négative. Question 2 (sur 3 points) - La mobilité sociale en France (annexes 1 et 2). (une page au maximum pour l’ensemble des questions) a- Comment s’interprète une ligne de la table de destinée sociale (annexe 1) ? Comment s’interprète une colonne de la table de recrutement social (annexe 2) ? b- À quoi ressemblerait la table de recrutement si la mobilité sociale était totale ? Si la mobilité sociale était nulle ? Page 11 / 15 c- À la lecture de ces tableaux, quelles sont les catégories sociales les plus mobiles et celles qui sont les moins mobiles? Comment expliquer ces disparités ? d- Selon vous, l’analyse des tables de recrutement et de mobilité permet-elle d’avoir une vision réaliste de la reproduction sociale ? Question 3 (sur 2 points) – Le retard scolaire des enfants en France (annexes 3 et 4). (une page au maximum pour l’ensemble des questions) Note : Le taux de retard scolaire correspond au pourcentage des élèves scolarisés à un niveau donné qui ont un âge supérieur à l’âge théorique requis pour ce niveau. Par exemple, le taux de retard en CM2 est le pourcentage d’élèves de CM2 âgés de 11 ans et plus. a-) Définissez un quintile puis expliquez ce que décrit le tableau de l’annexe 3. Comment s’interprète la colonne « ensemble » ? b-) Qui sont les enfants qui ont le taux de retard scolaire le plus élevé ? Le plus faible ? Comment expliquer de telles différences ? c-) Selon vous, pourquoi le taux de retard scolaire est plus faible chez les filles que chez les garçons ? Question 4 (sur 10 points) : Dissertation. Faut-il lutter contre les délocalisations ? À partir de vos connaissances, vous répondrez à la question ci-dessus. Votre travail, structuré et argumenté, ne devra pas excéder quatre pages. Page 12 / 15 ANNEXES : 1 - Table de destinée sociale (source : Insee, enquête FQP 2003) page 4 2 - Table de recrutement social (source : Insee, enquête FQP 2003) page 4 3 – Taux de retard scolaire selon la CSP des parents (source : Insee, IVQ 2004) page 5 4 – Taux de retard scolaire en primaire en 2011, selon le niveau (source : Depp) page 5 Page 13 / 15 Annexe 1 : Table de destinée sociale (source : INSEE, enquête FQP 2003) CSP du père Artisans, Cadres et Agriculteurs commerçants professions Professions Employés Ouvriers Ensemble exploitants et chefs intellectuelles intermédiaires d'entreprise supérieures Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entreprise CSP Cadres et professions du intellectuelles sup. fils Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble 27% 1% 0% 0% 0% 1% 3% 6% 17% 5% 5% 5% 5% 7% 9% 18% 7% 33% 100% 22% 25% 11% 24% 100% 51% 25% 10% 9% 100% 30% 34% 12% 19% 100% 18% 28% 20% 29% 100% 9% 23% 14% 48% 100% 19% 25% 13% 33% 100% Champ : Français âgés de 25 à 59 ans ayant déjà exercé une activité professionnelle CSP = catégorie socio-professionelle Annexe 2 : Table de recrutement social (source : INSEE, enquête FQP 2003) CSP du père Artisans, Cadres et Agriculteurs commerçants professions Professions Employés Ouvriers Ensemble exploitants et chefs intellectuelles intermédiaires d'entreprise supérieures C Agriculteurs exploitants SArtisans, commerçants et Pchefs d'entreprise Cadres et professions dintellectuelles sup. u Professions intermédiaires fEmployés iOuvriers l sEnsemble 87% 3% 1% 2% 1% 6% 100% 10% 32% 8% 10% 8% 32% 100% 6% 8% 7% 11% 15% 12% 10% 9% 25% 9% 7% 2% 23% 21% 13% 8% 11% 12% 19% 9% 20% 38% 44% 61% 100% 100% 100% 100% 12% 12% 10% 14% 11% 41% 100% Champ : Français âgés de 25 à 59 ans ayant déjà exercé une activité professionnelle CSP = catégorie socio-professionelle Page 14 / 15 Annexe 3 : Taux de retard scolaire selon le milieu parental En % En % Ensembe En % Père Mère Profession Aucune ou inconnue 50 Agriculteur 25 52 Artisan-commerçant 28 23 33 Cadre supérieur 23 23 20 Profession intermédiaire 27 28 24 Employé 35 36 33 Ouvrier 43 44 39 Aucun ou CEP 53 55 52 BEPC-Cap-BEP 34 31 35 Bac 23 23 21 Supérieur au bac 18 16 15 Premier quintile 50 51 49 Deuxième quintile 41 44 36 Troisième quintile 35 34 35 Quatrième quintile 25 24 25 Cinquième quintile 18 22 15 Ensemble 34 34 32 Diplôme Niveau de vie (1) (1) le niveau de vie est le revenu total du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation Lecture : Le taux de retard des enfants de père ouvrier est de 44%. Le taux n'a pas été présenté pour les groupes rassemblant moins de 30 personnes Champ : enfants de 7 à 18 ans vivant chez leurs parents en France métropolitaine Source : enquête Information et Vie Quotidienne 2004, Insee Annexe 4 : Taux de retard scolaire dans le primaire en 2011, selon le niveau Source : Depp, ministère de l’éducation nationale. Page 15 / 15