Jean-François Dusigne (PR) - Scènes du monde, création, savoirs
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Jean-François Dusigne (PR) Extrait du Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 http://www.scenes-monde.univ-paris8.fr/spip.php?article1197 Jean-François Dusigne (PR) - Menu - EQUIPE - Membres permanents - Date de mise en ligne : mardi 10 septembre 2013 Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 Université Paris 8Université Paris 8 ©2011 - Tous droits réservés Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 1/8 Jean-François Dusigne (PR) <span class='spip_document_123 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:191px;'> Jean-François DUSIGNE Professeur en arts du spectacle, théâtre, ethnoscénologie, directeur de l'axe « Ethnoscénologie » de l'équipe EA1573 « Scènes du monde, création et savoirs critique », co-directeur d'ARTA e-mail : [email protected] téléphone : 0616268053 Son parcours d'enseignant-chercheur en arts du spectacle et en ethnoscénologie a pris appui sur l'expérience artistique et internationale. D'abord acteur, notamment au Théâtre du Soleil (dont il fut membre de 1983 à 1991), Jean-François Dusigne est ensuite devenu metteur en scène et pédagogue. Parallèlement à ce parcours artistique professionnel, ses travaux universitaires l'ont conduit à l'habilitation à diriger des recherches. Ses études furent motivées par l'aspiration à mieux situer les enjeux et défis de la création contemporaine, jointe à l'intérêt pour les pratiques spectaculaires du monde et leurs échanges, suivant une perspective non limitée à une vision eurocentrique, et soucieuse de contextualiser la conception occidentale du théâtre. Par suite, le souci de clarification épistémologique et la quête de méthodes l'ont amené à interroger transmissions et apprentissages en articulant théorie et pratique. Sa thèse sur le destin de la notion de théâtre d'art au XXème siècle en Europe le fit interroger les processus de création scénique dans leurs relations aux autres arts, et à porter son intérêt sur la circulation des idées, l'échange ou la confrontation des pratiques à travers l'Europe, suivant les contextes historiques, esthétiques, sociaux ou politiques. D'abord maître de conférences et directeur du Département arts de la scène et de l'écran à l'Université de Picardie Jules Verne, il y a contribué à développer une filière complète, dont la spécificité fut de développer enseignements et recherches autour des passages entre scènes et écrans, pratiques et formations croisées. En 1999, Ariane Mnouchkine lui a proposé de prendre la direction artistique de l'association de recherche des traditions de l'acteur, située à la Cartoucherie de Vincennes. Cette école visant à régénérer, explorer, transmettre l'art de l'acteur, a pour vocation l'ouverture internationale. Subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication, disposant grâce au concours de la Ville de Paris d'un studio joint à une salle de documentation, la maison d'ARTA constitue un lieu de recherches, de formation et d'expérimentation. Provenant d'horizons les plus divers, les artistes du spectacle vivant viennent y questionner leur pratique. Personnalités et pédagogues étrangers issus des traditions et cultures scéniques européennes et extra-européennes sont régulièrement invités. Les étudiants, les élèves de différentes écoles de théâtre, les chercheurs fréquentent l'association régulièrement, pour consulter son fonds documentaire, participer à ses rencontres, ses tables-rondes et ses conférences ou encore observer le travail d'atelier en cours. Habilité à diriger des recherches en 2000, il est devenu professeur des universités en 2003, puis a rejoint l'Université Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 2/8 Jean-François Dusigne (PR) de Paris 8 en 2008. DIPLOMES UNIVERSITAIRES Habilitation à Diriger des Recherches, "Acteurs et maîtres d'art", soutenue le 4 décembre 2000, devant un jury présidé par M. Gérard Lieber, Professeur, Etudes théâtrales, UFR I, Montpellier III ; et composé de Mme Béatrice Picon-Vallin, Directeur de l'HDR, Directeur du Laboratoire de recherches sur les arts du spectacle du CNRS ; M. Georges Banu, Professeur, Etudes théâtrales, IET, Paris III ; M. Dominique Avron, Professeur, Arts du spectacle, Etudes cinématographiques, Faculté des Arts, UPJV Amiens ; M. Alain Schaffner, Professeur, UFR Lettres, UPJV Amiens. Docteur de l'Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), Etudes théâtrales. Thèse : « Le destin de la notion de Théâtre d'Art au XXème siècle », soutenue le 6 juin 1995 devant un jury présidé par M. Jean-Pierre Sarrazac et composé de M. Georges Banu, directeur de thèse, M. Robert Abirached et M. Gérard Lieber. Mention très honorable avec félicitations du jury à l'unanimité. La thèse est publiée aux éditions Théâtrales sous le titre : Le Théâtre d'Art, aventure européenne du XXème siècle. Prix Poncetton de la Société des Gens de Lettres 1997. Titre de « Cassal Speaker » pour l'année 1999 décerné par The University of London School and advanced Study. AUTRES DIPLOMES - Diplôme de Sophrologue et de Relaxologue, délivré en juin 2002 par l'Académie de psychothérapie et de sophrologie caycédienne de Paris. - Juin 2003 : Diplôme de spécialisation, délivré en juin 2003 par l'Académie de psychothérapie et de sophrologie caycédienne de Paris : « Relaxation et anxiété - Gérer le trac ». - Diplôme de l'Ecole internationale de mime, mouvement, théâtre Jacques Lecoq, 1981. THEMES DE RECHERCHE Ethnoscénologie. Scènes européennes, et extra-européennes, russes, asiatiques, américaines, africaines, entre traditions et modernité. Les questions d'empathie et d'émotion au théâtre et dans les pratiques performatives. Considérations sur l'acteur (performeur-créateur ou modèle) et le rapport au spectateur. Espaces dynamiques. Les passages entre scène et écrans. Les impulsions du texte, du souffle à l'acte de parole. Les nouvelles voies de création performative, collaboratives et interdisciplinaires, de l'expérimentation des corps et des voix dans des espaces non conventionnels à l'expérience publique. Les processus de directions d'acteur, de transmission et d'échanges. PUBLICATIONS PERSONNELLES ET ARTICLES RECENTS - Les passeurs d'expérience, ARTA, école internationale de l'acteur, Editions Théâtrales, 2013. Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 3/8 Jean-François Dusigne (PR) Depuis 1989, ARTA poursuit son aventure singulière, nichée au coeur de la Cartoucherie à Paris. Partageant l'esprit des studios d'acteurs créés en Russie, en Europe et aux États-Unis au cours du XXème siècle, elle est un lieu de pratique scénique visant à ressourcer, transmettre et explorer. L'accompagnement, le dialogue avec les maîtres du monde entier, l'initiation et le croisement de traditions scéniques étrangères visent à aider chacun à cultiver son propre terreau créatif. C'est une certaine idée de l'acteur qui est développée dans cette ruche : son épanouissement plutôt que ses besoins immédiats. Favoriser la rencontre, tel est l'objet : un tremplin pour imaginer, libérer la substance, ouvrir la saveur. C'est l'aventure de cette maison de formation et de recherche à vocation internationale que Jean-François Dusigne a entrepris d'éclairer à travers ce livre. Stimulant la découverte, les rencontres et les croisements entre pratiques scéniques du monde entier, ARTA invite à s'exercer autrement, portée par un projet pour l'acteur.(Comment l'accompagnement pratique, l'initiation à des approches non familières et les passerelles entre traditions scéniques étrangères peuvent-elles aider chacun à cultiver son propre terreau créatif ? L'initiation aux pratiques étrangères incite à porter un regard d'étonnement sur nos propres pratiques ; se tourner vers l'ailleurs pour s'initier à des pratiques scéniques qui ne nous sont pas familières, et ainsi, fuir la routine, le pire fléau du métier. Ces ouvertures étrangères visent ainsi en retour à jouer comme « étranger à sa propre langue » : reconnaître dans l'autre l'étranger qui est en soi. Les traditions asiatiques et indiennes nous apprennent qu'il faut commencer par faire. Le corps engramme l'expérience, mémorise et, en connaissant, comprend. L'entendement vient ensuite. Puis ce peut être le temps de l'analyse, et beaucoup plus tard de l'éventuelle explication. Cette dernière n'est pas nécessaire. Stimulant la découverte, les rencontres et les croisements entre pratiques scéniques du monde entier, ARTA invite à s'exercer autrement, porté par le projet d'un acteur joueur et créateur, qui bien sûr peut aussi être chanteur, musicien, danseur, circassien, pour concevoir et préparer un théâtre encore en devenir. - Le Théâtre d'Art, aventure européenne du XXème siècle & Du théâtre à l'art du théâtre, Editions Théâtrales,1997. Prix Poncetton, Société des Gens de Lettres,1997. Cassal Speaker, University of London School and advanced Study, 1999. A l'origine du concept, né à la fin du XIXème siècle, la fonction de mise en scène apparaît comme la seule garantie de l'art. D'Antoine à Vitez, en passant par Stanislasvski, Meyerhold, Craig, Copeau, Jouvet, Vilar ou Strehler, tous affirment leur statut d'artiste, en se nourrissant des grands textes et de l'oeuvre des poètes. Dans toute l'Europe, studios, écoles, ateliers grandissent, formulent leurs programmes, explorent des voies nouvelles, échangent leurs différences : l'école française fera prévaloir le texte ; l'école russe développera le jeu de l'acteur ; l'architecture sera l'incontestable apport de l'école allemande. Conquérir un large public sans rien céder des exigences les plus hautes, renvoyant dos à dos les partisans d'un strict théâtre d'avant-garde ou ceux d'un théâtre militant, tel sera le défi permanent du « théâtre d'art ». - Le Théâtre du Soleil, des traditions orientales à la modernité occidentale, Sceren, CNDP, commande de la DESCO, Ministère de la Jeunesse, de l'Education et de la Recherche, 2005. 64 pages, accompagnées de 45 iconographies. Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 4/8 Jean-François Dusigne (PR) Depuis 1964, le Théâtre du Soleil vit, autour d'Ariane Mnouchkine, une aventure de création exceptionnelle. Héritier de l'esprit de service public et des penseurs d'un théâtre d'art, le Théâtre du Soleil se reconnaît des maîtres -Copeau, Jouvet, Vilar, Meyerhold, Brecht... - et, pour parler de notre temps, de l'actualité brûlante, puise aux sources les plus lointaines du théâtre. Ainsi Eschyle, Euripide, Shakespeare, Molière, la commedia dell'arte sont-ils des territoires d'apprentissage pour mettre en forme craintes et espoirs devant la marche du monde. Le grand fleuve oriental des traditions masquées et dansées, de la célébration d'un art stylisé de l'acteur, inspire les recherches du Théâtre du Soleil, qui interrogent la nécessité et la force politique et poétique du Théâtre. Ce livre fait valoir les différentes étapes d'un processus de création sans cesse en évolution, où figures inspirantes, sources orientales, références éclairantes sont données comme autant de repères. - L'Acteur naissant. La passion du jeu. Paris, Editions Théâtrales, 2008, 198 pages. Résultant des recherches menées notamment à ARTA, et de la rencontre d'artistes-pédagogues comptant parmi les plus importantes personnalités de la scène à travers le monde, ce livre tente de porter un nouvel éclairage sur les processus de travail de l'acteur. Il est fréquent d'entendre dire que, dépourvu de tradition, la plupart des acteurs, notamment en France, ne savent pas travailler. Si musiciens ou chanteurs peuvent pratiquer leurs gammes, comment les acteurs se préparent-ils ? Comment se tenir prêt, à l'instant requis ? Comment aborder personnellement le texte ou le scénario ? A rebours des lieux communs qui entretiennent pêle-mêle l'idée tenace que tout se résume à une affaire de talent, l'envie de se retrancher derrière l'ineffable, le souci d'affirmer son originalité ou encore de préserver sa spontanéité, ce livre invite à prendre davantage conscience des différentes voies qui peuvent tour à tour être empruntées. Au-delà des questions concernant la formation de l'acteur-interprète, c'est le développement d'un acteur-créateur qui est ici mis en avant, dans la mesure où il parvient à une plus grande autonomie de préparation, condition indispensable à toute exploration collective. Par leur vigilance proprioceptive à ce qui les entoure, leur faculté de s'adapter à ce qui survient (que ce soit réel ou imaginé), leur perception commune des enjeux jointe à l'esprit joueur, les acteurs réalisent les différentes partitions initiées par le texte ou le scénario, sous l'impulsion et les choix d'orchestration du metteur en scène. - Les passages entre la scène et l'écran : pratiques et formations croisées, SCEREN, CRDP, Département Art et Culture de la DMDTS, Centre de Recherches en Arts, Amiens, 2009. Introduction et contribution personnelle : "De Cassavetes à Chéreau : briser l'écran, sortir du cadre, toucher l'intime." Cet ouvrage rassemble les actes du colloque que j'ai organisé en mars 2007. Il interroge les croisements du théâtre, de la danse, du cinéma et de la vidéo, tant en ce qui concerne la pratique que la formation. « Le cinéma est né du théâtre et je suis né du cinéma » dit Jacques Lassalle. Les relations entre théâtre et cinéma n'ont jamais cessé d'évoluer, de l'emprunt à la rivalité, de la fascination au rejet, de la méconnaissance au malentendu, du croisement des pratiques au mélange des genres. Il paraissait d'autant plus nécessaire d'engager une réflexion sur les pratiques et formations croisées entre scènes et écrans que les artistes passent de plus en plus fréquemment d'un langage à l'autre. Au-delà des influences esthétiques qui en résultent, les échanges entre disciplines inspirent de nouveaux processus de création. A travers leurs oppositions, chaque discipline contribue également à la mise en valeur de l'autre, en rendant plus perceptible leur spécificité. L'évolution des rapports entre la scène et l'écran a également des incidences sur la pratique de l'acteur, sur les modes de jeu et les conceptions du rôle. Il en est de même pour le danseur. Les questions concernant la mémoire du spectacle vivant sont également abordées, notamment quand la trace de la performance scénique ne se réduit pas à une captation et débouche sur une nouvelle création, vidéo ou filmique. Il convient alors de s'interroger sur l'usage pédagogique qui peut être fait des images quand il s'agit d'aborder le spectacle vivant. - Scénographie, 40 ans de créations, ouvrage conçu et coordonné par J-F Dusigne et Luc Boucris, Editions de l'Entretemps, 2010, introduction "variations sur l'espace et le temps", contribution "Richard Peduzzi, Patrice Chéreau : l'espace sous tension", et "entretien avec Anatoli Vassiliev" Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 5/8 Jean-François Dusigne (PR) Guy-Claude François, Yannis Kokkos, Richard Peduzzi : ces trois noms à eux-seuls pourraient servir de symbole pour rendre compte de ce volume. Voilà trois scénographes qui, à travers des compagnonnages notoires (Ariane Mnouchkine, Antoine Vitez, Patrice Chéreau) et, bien au-delà, se sont imposés dans le paysage en tant qu'artistes au sens plein du mot au cours des quarante dernières années. Leur parcours est représentatif d'un mouvement profond, celui de la scénographie tout entière. Voilà pourquoi il convient d'interroger ces quarante années de création. Bouleversements théoriques, pratiques, esthétiques, hybridations entre les arts, révolutions dans le rapport au public, mutations de notre rapport sensible à l'espace : tous ces chamboulements donnent son sens à cet ouvrage qui, par le texte et par l'image, noue analyse générale et approches singulières, prise de champ historique et regard immédiatement contemporain. Il se pourrait bien que cette traversée ouvre des perspectives sur la situation du théâtre lui-même et, plus largement encore, sur la sphère spectaculaire dans son ensemble. De nombreuses illustrations enrichissent cet ouvrage qui contient notamment un portfolio du grand photographe Nicolas Treatt. - La veine musicale de Patrice Chéreau, orchestrateur d'histoires, Double Jeu, N°9, D'un Chéreau l'autre, 2013. - Créer ensemble, ouvrage coordonné par Marie-Christine Autant-Mathieu, éd. L'Entretemps, 2013. - Les Voyages ou l'Ailleurs du théâtre, Alternatives théâtrales- Sorbonne Nouvelle-Paris 3, 2013. ACTIVITES D'ENSEIGNEMENT - L1 T1 Esthétique EN51T14B Ouvrir le jeu : défis et enjeux de la création scénique contemporaine - T6 EN53T22B Performance/jeu/mise en scène Jouer, étranger à sa propre langue : gestes et paroles en résonance - T11/T12 EN56T23A Ethnoscénologie : la rencontre des pratiques scéniques, par delà les frontières - M100 EN5WGASA Acteurs en création 1 : les joueurs, sur scène et pour la caméra - M200 EN5WNVPA Acteurs en création 2 : processus créatifs et directions d'acteur RESPONSABILITES ARTISTIQUES Codirecteur artistique d'ARTA, Cartoucherie, Route du Champ de Manoeuvre, 75012 Paris. Lien vers le site internet : http://artacartoucherie.com/ RESPONSABILITES ADMINISTRATIVES UNIVERSITAIRES Responsable des masters théâtre Coordonnateur auprès du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique Coordonnateur MSH Paris Nord, axe 1, thème 5, « créations, pratiques, publics. » Coordonnateur du partenariat avec l'USP, Sao Paulo, Brésil RESPONSABILITES SCIENTIFIQUES Porteur du projet « les processus de directions d'acteur, de transmission et d'échange », Labex ARTS H2H laboratoire d'excellence des arts et médiations humaines, l'Université Paris 8, mené avec le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, En partenariat avec AKT-ZENT research centre of ITI, Universidad Nacional Autonoma de Mexico (UNAM) CUT - CENTRO UNIVERSITARIO DE TEATRO,( Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 6/8 Jean-François Dusigne (PR) Koïnè Langages Transartistiques, ARTA, Association de Recherche des Traditions de l'Acteur. Il est responsable du Laboratoire « Ethnoscénologie », axe thématique de l'EA 1573. Ses recherches visent : 1) D'une part, à contribuer, par la théorisation des expériences pratiques, à une meilleure connaissance des pratiques performatives et spectaculaires de groupes et communautés culturels du monde entier. Ce faisant, l'approche ethnoscénologique veille à lever les pièges de l'ethnocentrisme en incitant à mieux contextualiser chaque domaine, en repérant spécificités et interférences entre les cultures. Déjà, la notion de théâtre, spécifique de la culture occidentale, est à relativiser puisqu'elle recouvre des conceptions et pratiques qui n'ont cessé de varier en fonction des contextes, notamment historiques, esthétiques, sociaux et politiques, et des conditions matérielles et économiques qui en résultent. La mise en perspective des échanges internationaux et des expériences qui en résultent conduit à se demander comment appréhender dans leur altérité l'étonnante diversité de pratiques spectaculaires inventées par l'humanité, sans les édulcorer ni réduire leur complexité originale à l'aune de nos présupposés perceptifs, idéologiques et esthétiques. En s'attachant à contextualiser et à cadrer les conditions de l'enquête, la démarche s'appuie sur le témoignage, l'observation participante et l'expérimentation, pour spécifier les outils, préciser les protocoles les plus adéquats pour décrire et analyser des processus d'incarnation de l'imaginaire qui, tout en reflétant une vision du monde, relèvent de l'éprouvé, de l'expérience relationnelle et de l'échange sensible. 2) D'autre part, à mieux situer les enjeux et défis de la création scénique contemporaine : - en retraçant la circulation des idées et des pratiques à travers l'Europe, - en interrogeant les processus dans une perspective transdisciplinaire, en relation aux autres arts, - en analysant les aspirations récurrentes à se tourner vers l'ailleurs, qui ont motivé découvertes, rencontres interculturelles, et échanges internationaux. 3) Au-delà de l'analyse des oeuvres et des formes, il s'agit de prêter attention non seulement aux pics émergents que sont les spectacles, mais aussi aux processus de leur élaboration. Le souci de clarification épistémologique et la quête de méthodes conduisent ainsi à interroger les modalités d'apprentissages et de transmissions. Cette attention particulière porte également sur les processus de création individuels et collectifs de la scène à l'écran. En faisant valoir les dimensions culturelle, idéologique ou encore historique du corps expressif, à l'appui d'exemples de réalisations, de manifestations, de performances, de cérémonials, de rites qui impliquent ou mettent en jeu des personnes agissant devant témoins (en vue d'intentions variables qu'il convient de spécifier), il s'agit de prêter attention au développement de la conscience de soi, à la manière dont la culture, l'éducation et le vécu interfèrent pour forger habitus et schémas corporels, qui exercent une incidence dans la mise en forme du corps sensible, et dans la manière de circonscrire l'espace-temps où il évolue. 4) Les questions d'organicité et de stylisation sont posées, ainsi que les voies d'entraînement préparatoires visant à la maîtrise ou à la libération psycho-physique. Il convient de distinguer ce qui relève de l'implication liée à l'histoire personnelle et ce qui appartient au thème et à son traitement, ce qui résulte de la collaboration (consciente ou dérobée) des « performers », la manière dont ils sont (ou se sont) investis dans le processus selon leurs multiples statuts (de créateur, de médium, de passeur, d'interprète, de modèle, de matière vivante, etc.) 5) En fonction des contextes, les conditions et modalités de réception de l'expérience performative sont Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 7/8 Jean-François Dusigne (PR) également questionnées, notamment les processus d'empathie. Là encore il faut distinguer l'émotion que « l'artiste-maître d'oeuvre » a souhaité ou non provoquer et ce qui a été effectivement éprouvé soit collectivement, soit individuellement, de manière partagée ou non, plus ou moins avouée, plus ou moins autorisée, ce qui reste dans le souvenir, suivant le contexte et la place conférée à chacun. Les réponses ne peuvent être que plurielles. La complexité de l'objet de recherche en ethnoscénologie a pour corollaire la nécessité d'adopter une perspective transdisciplinaire. Le thème associe donc dans ses travaux les disciplines scientifiques vouées à l'exploration et à l'analyse du comportement humain - sciences humaines, (notamment l'anthropologie, l'ethnologie et les disciplines associées) et sciences du vivant, (notamment les neurosciences), les sciences de l'art, le savoir et le point de vue des praticiens et des publics. Copyright © Scènes du monde, création, savoirs critiques - EA 1573 - Université Paris 8 Page 8/8