genetique n°55

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genetique n°55
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page1
Génétique
& reproduction
C O O P E L S O
I N F O S
N ° 6 7
J A N V I E R
2 0 1 3
Dossier :
Le Génotypage
des femelles
Une stratégie gagnante
EPERON (charolais)
Marius x Hivan
Muscularité précoce : 120
Facilité de naissance : 115
Pour tous les éleveurs à la recherche d’une plus-value à la vente
du veau à trois semaines. Garanties sanitaires, sérénité et rentabilité.
Extrait des catalogues 2012/2013.
Contactez votre inséminateur pour toute information complémentaire.
DALTON (charolais)
Ormeaux x Malakof
Muscularité précoce : 122
Facilité de naissance : 108
Editorial
Vie de la Coop
2/3
Actualités
4/6
Dossier :
Le génotypage des femelles
N
N
DAKOTA (charolais)
16/19
Simmental
20/23
Brune
24/26
Prim’Holstein
27/37
● Editeur : COOPELSO
Le Tournal - 81580 SOUAL
● Directeur de la publication :
G. Péralta
● Rédacteur en chef : J.C. Mayar
participation de J.Auclert
● Crédit Photographique :
COOPELSO, MIDATEST,
UCEAR, Auclert,
Pulvéry, Soldi, GEFP, UMOTEST,
CREAVIA, MEDRIA, FOTOLIA
● Réalisation : caracara
● Impression :
Art & Caractère Lavaur.
ISSN 1622-9819
Dépôt légal : à parution.
CAMPO (INRA95)
Spike x Jadis
Conformation : 156
Facilité de naissance : 110
Robe claire : 8%
CASIMIR (INRA95)
Naudor x Gaudin
Conformation : 135
Facilité de naissance : 109
Robe claire : 40%
N Nouveau
Conduite
du troupeau
38/41
La parole à…
42/48
Génétique
& reproduction
Le Tournal, 81580 Soual
Tél. 05 63 82 52 00, Fax. 05 63 82 52 01
www.coopelso.fr
7/15
Montbéliarde
Monzy x Hivan
Muscularité précoce : 116
Facilité de naissance : 111
N
1
Vie pratique
49
Les coopératives
sont de retour.
Avec la crise, beaucoup de monde, la presse n’étant pas
la dernière, retrouve des avantages au modèle coopératif. Au sein des
plus hautes instances, françaises et européennes, on reconnaît les
spécificités des coopératives et leur rôle économique majeur au niveau
local et même à l’international. L’ONU en a fait un de ses thèmes
majeurs en 2012. Non, la coopération n’est pas ringarde !
Que signifie la coopération aujourd’hui pour nous
éleveurs et surtout pour les plus jeunes,
nouvellement installés ou en cours de projet.
Au-delà des clichés, plus ou moins galvaudés,
il existe une réalité quotidienne dans nos
campagnes : unis, nous sommes toujours plus
forts pour surmonter les difficultés.
La coopération est largement représentée dans le monde agricole.
Personne ne peut remettre en question les formidables avancées
techniques à finalité économique qu’a permis par exemple
l’amélioration génétique dans les troupeaux. Depuis une cinquantaine
d’années, des hommes et des coopératives d’insémination travaillent
pour que chaque éleveur puisse bénéficier des mêmes services au sein
de son élevage. Ces bénéfices sont partagés par tous.
Nous devons aussi agir et gérer COOPELSO dans un monde qui bouge
sans cesse. L’adaptation est une nécessité, mais nous avons aussi
à nous inscrire dans la durée. Bâtir sur notre métier assurera l’avenir de
la coopérative et sera la meilleure réponse aux attentes et aux besoins
des adhérents. Notre mission est de vous fournir la meilleure génétique
au meilleur rapport qualité prix tout en maîtrisant les coûts de mise en
place. L’unique but est de participer à l’amélioration de la rentabilité
économique des exploitations de nos adhérents.
Notre objectif demeure inébranlable et consiste à vous aider à procréer
des vaches faciles à vivre, résistantes aux maladies pour vous permettre
à travers les services et conseils de gérer au mieux votre troupeau.
Ce nouveau numéro de notre revue en apporte plusieurs témoignages.
En tant qu’éleveurs, nous savons très bien que les vaches dont
on n’entend pas parler sont les plus rentables.
Adhérer à une coopérative n’a rien de démodé. Participer à la vie de
sa structure, de près ou de loin, reste un acte volontaire qui fait
de chaque éleveur un acteur. La décision repose sur un Conseil
d’Administration élu démocratiquement. Le modèle coopératif n’est pas
« opéable » puisqu’il appartient à ses adhérents. La coopération est
un modèle économique moderne.
Ce n’est pas le hasard si l’ONU a voulu que 2012 devienne l’année de
la coopération.
En ce début d’année, je vous adresse mes vœux de santé, de bonheur
et de prospérité au nom du Conseil d’Administration, de la direction et
de l’ensemble des salariés.
Le Président
René Garrigues
édito
Croisement viande
sommaire
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Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
1
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L’exercice 2011/2012 s’est achevé avec la stabilité du nombre de
femelles inséminées dans son ensemble. La restructuration laitière
se poursuit, avec des effectifs qui se stabilisent, voire augmentent
légèrement, dans les bassins spécialisés Est et Nord du Tarn et
de l’Aveyron alors que le nombre de vaches laitières présentes et
inséminées continue de s’effriter dans les autres zones.
L’activité a été maintenue en troupeaux allaitants. Elle est très largement orientée à la hausse dans les cheptels de races rustiques.
Un printemps 2012 moins précoce a permis à de nombreux éleveurs
de poursuivre leur période d’insémination efficacement.
LAIT
VIANDE
RUSTIQUES
DIVERS
TOTAL
IAP
Femelles inséminées
nombre
67 313
76 614
5 349
évolution %
-2%
+0,1%
+15,3%
149 275
-0,4%
En 2012 COOPELSO a édité
et envoyé à tous ses adhérents
une plaquette de prévention
des risques d’accidents lors de
l’acte d’insémination.
Réalisé avec la MSA,
ce livret permet à chaque éleveur
de trouver toutes les réponses
aux principales questions
concernant l’hygiène,
la contention et l’accès aux
animaux ainsi que la circulation
au sein de l’exploitation.
FIDEL’IA
Insémination bovine
Exercice
2010/2011
Sécurité et IA
nombre
82 181
49 767
9 628
7 704
149 275
évolution %
-1,6%
-0,2%
+10,2%
+0,3%
-0,4%
Le nouveau catalogue
2013 a été élaboré avec
comme ambition de
satisfaire le maximum
d’adhérents.
Fruit du Conseil
d’Administration,
le programme FIDEL’IA regroupe 5827 éleveurs qui représentent
94% du chiffre d’affaires de COOPELSO.
En 2012, 230 000 euros ont été attribués sous forme de points,
ce qui représente un montant équivalent à 3% du chiffre d’affaires
insémination des adhérents de COOPELSO. A partir de ce nouvel
exercice, le chiffre d’affaires lié à l’activité de génotypage
femelles est pris en compte au même titre que la transplantation
embryonnaire, les achats de doses extérieures à COOPELSO
et bien sûr le inséminations (SORI + génétique).
Les adhérents sont de plus en plus nombreux à consulter en ligne
les articles FIDEL’IA et à passer directement leur commande
via le site internet.
Pour cela, il suffit de se rendre à l’adresse suivante :
http://fidelia.coopelso.fr et de rentrer votre identifiant et votre
mot de passe. Attention à bien noter correctement l’adresse
Email afin d’avoir la confirmation de commande.
coopelso.fr
Le site internet de la coopérative
www.coopelso.fr, est régulièrement actualisé.
Un espace a été uniquement réservé aux
adhérents qui peuvent y retrouver
des informations techniques ou générales
regroupées par production ainsi que des
informations à caractères plus administratifs
(tarifs en vigueur, capital social au 30 septembre
de l’exercice précédent, etc.).
Autres nouveautés, les adhérents peuvent
accéder en avant-première à des véhicules
d’occasion mis en vente par la coopérative.
Bien que non garantis, ces véhicules récents ont
été régulièrement entretenus et sont entièrement
révisés avant la vente.
Pour toute commande, s’adresser au siège de COOPELSO.
Offre spéciale
adhérents
390 €
et recevez
2500 points
sur votre compte
FIDEL’IA.
2
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
en bref
Limitez
les risques d’accident !
Choisissez un escabeau de sécurité,
maniable, léger, très polyvalent.
en bref
Activité COOPELSO
en bref
VIE DE LA COOP
PAM
Le logiciel d’aide aux accouplements en
races laitières a bénéficié de quelques
améliorations. Plébiscité par les techniciens et les éleveurs, le PAM permet de gérer
rationnellement l’ensemble de l’offre
génétique disponible (en semences sexées
et conventionnelles) en tenant compte
de l’objectif de l’élevage et des caractéristiques
des femelles à inséminer.
Les principales évolutions de l’année
concernent l’intégration du nouvel ISU et des nouveaux
index fonctionnels. Le PAM utilise aussi de nouvelles règles
de gestion des accouplements liées à l’intégration
de la génomique dans l’ensemble
des races laitières.
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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ACTUALITÉS
Détection des chaleurs
MIDATEST
2 évolutions
Nouveau site,
pour le HEATPHONE
nouveau look,
nouveaux services
COOPELSO équipe depuis plus d’un an les éleveurs
d’un système d’aide à la détection des chaleurs,
le HEATPHONE. L’éleveur peut recevoir un SMS de
prédiction ou de confirmation de chaleurs. Ces informations sont aussi consultables sur le portail internet
Daily Web Service mis en place pour chaque éleveur.
La nouvelle version du Daily Web Service présente 2 évolutions
significatives :
● L'intégration de la séparation de phases dans la détection,
● La mise en place d'un nouveau SMS : « Chaleurs confirmées
cyclées. »
A l’occasion du Sommet de l’Élevage 2012, le logo et
le site Internet de MIDATEST ont fait peau neuve.
actualités
Ces évolutions ont été annoncées par le jeu « Qui est porteur du
gène de votre réussite ? » dans le cadre du dernier Sommet de
l’Elevage à Cournon (63). De nombreux joueurs ou lecteurs des
revues agricoles ont déjà pu se connecter sur ce nouveau site, dès le
3 octobre dernier.
Les objectifs
MIDATEST souhaite partager avec les éleveurs ses savoirs-faire et
ses connaissances de façon interactive sur l’insémination animale, la
sélection des animaux et la génétique bovine. Le site internet
(www.midatest.fr) est destiné à informer en temps réel sur les
taureaux disponibles.
Il a vocation à offrir des services en plus en permettant à chacun de
chercher rapidement le taureau qu’il lui faut, de découvrir des
photos ou des informations inédites qui n’apparaissent sur aucun
autre support.
La mise en ligne de ce nouveau site va se réaliser
progressivement.
Il est dès à présent possible
de se familiariser avec sa
mise en page et de s’inscrire
à la newsletter qui sera
expédiée à chaque mise à
jour importante.
Bonne navigation !
4
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Biotechnologies
Génotypage des embryons
Le département R&D de l'UNCEIA a mis au point une
série de tests et de traitements des biopsies embryonnaires qui permettent aux entreprises de sélection
françaises d'optimiser en routine le génotypage
des embryons. Ce nouveau service comporte la
pré-amplification de l'ADN embryonnaire ainsi qu’un
test spécifique (Qualiamp) qui permet d'estimerrapidement la qualité des ADN génomiques pré-amplifiés,
couplé au sexage de l'embryon.
Les travaux menés sur l’embryon par les équipes de recherche de
l’UNCEIA en collaboration avec les entreprises de sélection adhérentes au programme de recherche (dont MIDATEST) ont permis de
génotyper un embryon biopsié et d’en déterminer ses index.
Quelques mois plus tard, le veau issu de cet embryon transplanté a
lui aussi été génotypé et a reçu ses index. Tous deux ont été indexés
à 152 points d’ISU (index de synthèse résumant l’ensemble des objectifs de sélection de la race). Ce premier résultat en race Holstein
a été confirmé par d’autres génotypages et indexations en race
Montbéliarde. Il est désormais possible de déterminer de façon
fiable la valeur génétique d’un animal dès le stade embryonnaire
par une simple biopsie de l’embryon.
Les résultats montrent que les index génomiques des premiers
embryons génotypés présentent des CD quasiment équivalents aux CD des jeunes
veaux à la naissance. Ainsi
l’embryon GASTON biopsié
puis génotypé et le veau GASTON, issu de cet embryon, né
à MIDATEST, ont été tous deux indexés sur la base de leur génotypage. Cet embryon a été indexé à 152 points d'ISU tout comme le
veau GASTON (cf. ci-dessous).
Ces résultats, très satisfaisants, sont le fruit d’un travail de qualité
réalisé par les équipes de l’UNCEIA, celles des entreprises de
sélection et de l’INRA qui ont développé des techniques et un savoirfaire uniques dans les biotechnologies de l’embryon, les méthodes
de génotypage et de sélection génomique.
Cet outil offre de nouvelles perspectives aux entreprises de
sélection dans la gestion de leurs schémas de sélection. Il sera
désormais possible de sélectionner les futurs reproducteurs de la
race dès le stade embryonnaire, augmentant du même coup la
pression de sélection et le progrès génétique.
En outre, la connaissance précoce des animaux à haut potentiel
génétique permettra de les intégrer plus rapidement dans les
stations d’élevage puis dans les centres de production de semence
et permettra ainsi de mieux préparer leur future carrière de
reproducteurs. ■
INDEX GÉNOMIQUES
Des travaux menés par la société MEDRIA sur l'étude des
mesures enregistrées par le boîtier Axel (axéléromètre qui enregistre les mouvements) ont permis de séparer les phases de vie
de l'animal telles que l'ingestion, la rumination, le repos, l'activité
sociale et la locomotion.
Il a été observé que, durant les jours de chaleurs, les temps de
repos et de rumination des animaux diminuaient. Afin de renforcer
la détection de chaleurs et dans le but d'améliorer la sensibilité et
la fiabilité du HEATPHONE, ces nouveaux paramètres ont été intégrés aux algorithmes en complément de l'activité sociale.
Le DWS a toujours été capable de prévenir l'éleveur de la probabilité de cyclicité de l'animal grâce au SMS « Chaleurs probables
cyclées ». Dorénavant, le système est également en mesure de
confirmer à l'éleveur que son animal est cyclé. Exemple de SMS :
« 7646 (Génisses), 05/04/2012 12h30, chaleurs cyclées confirmées »
Celui-ci indique que les nouvelles chaleurs détectées
sont correctement cyclées avec les précédentes chaleurs détectées il y a
22 jours à ± 4 jours.
ISU
INEL
MO
MA
CC
FERv
CEL
LGF
Embryon
152
39
2
1.6
1.2
-0.5
0.4
1.2
Veau GASTON
152
40
1.9
1.4
1.4
-0.5
0.5
1.1
Semences sexées : bilan et conseils d’utilisation
1) Très forte progression
En une année, le nombre d’inséminations réalisées
avec des doses sexées s’est accru de plus de 35% en
France (2010 comparé à 2011). Les résultats de fertilité
semblent supérieurs aux attentes.
Selon les statistiques officielles de l’UNCEIA et de l’Institut de
l’Elevage, 150 000 inséminations ont été effectuées avec de la semence sexée en 2011. Les chiffres semblent se confirmer en 2012. La
race Montbéliarde est celle qui utilise le plus fortement cette
technique (10% des inséminations premières). Cependant, la race
Prim’Holstein arrive en tête avec près de 75 000 IA en semence sexée.
La baisse de fertilité annoncée se retrouve dans les résultats observés sur le terrain, mais l’écart avec la semence conventionnelle a
tendance à se réduire. Les évolutions constatées au niveau national
sont identiques sur la zone COOPELSO. Concernant l’étude des taux
de non retours à 90 jours, les écarts constatés entre la fécondance
des doses sexées et celles des doses conventionnelles est désormais
en relation avec les résultats attendus. Sur le millier de doses sexées
utilisées sur la zone de la coopérative, les écarts constatés sont de
l’ordre de -6%.
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page6
ACTUALITÉS
DOSSIER
2) Comment optimiser la fertilité ?
La semence sexée ne ressemble pas tout à fait à la semence conventionnelle. Pour obtenir de la réussite,
quelques règles doivent être rigoureusement appliquées. Cela débute avec la planification de l’insémination et la
préparation soignée de l'animal.
actualités
En respectant quelques recommandations simples, la semence
sexée permet d'obtenir des génisses supplémentaires pour le
renouvellement du troupeau.
Retenir les femelles adaptées
La semence sexée est idéalement adaptée pour féconder les
génisses, car les vêlages suivants vont réduire la fertilité. Les
génisses présentent en effet une plus grande intégrité de l’appareil
génital que d’autres femelles multipares.
Il faut écarter toutes les femelles qui ont des problèmes de santé.
Quand inséminer ?
1 - Observation des chaleurs
● Observer les génisses ou les vaches au moins 3 fois par jour,
pendant au moins 15 minutes, particulièrement entre les heures
de traite et d'alimentation. Beaucoup de vaches peuvent montrer
des périodes très courtes de chaleurs. La détection des chaleurs
le soir est essentielle. Enregistrer les chaleurs (chevauchement
accepté) précisément pour vérifier que les cycles sont réguliers
en longueur. Les vaches ou génisses avec une durée anormale de
cycle sont moins fertiles.
● Les autres signes de chaleurs, tels que le chevauchement, la
pose de la tête sur un autre animal, les beuglements, sont des
signes moins fiables de chaleur mais, s’ils se répètent au cours
d’une période, sont des indicateurs précieux. En cas de doute sur
l’expression réelle d’une chaleur, il est préférable d’utiliser de
la semence conventionnelle.
● Les aides à la détection des chaleurs sont très utiles pour
augmenter la détection, par exemple : détecteurs de chevauchements, taureau vasectomisé, podomètres, Heatphone, Heatime.
Nutrition et santé
Pendant au moins un mois avant l'insémination, l'objectif est
de maintenir les génisses et les vaches sans stress, et en phase de
reprise d'état corporel si besoin.
1 - Gestion de la période d'avant insémination et alimentation
● Les génisses doivent être mises en lots facilement manipulables. Les groupes trop grands sont difficiles à manipuler et vont
causer du stress.
● Les vaches qui produisent beaucoup, qui sont en balance
énergétique négative, et qui perdent du poids ont moins de
chance de devenir gestantes.
● Maintenir les animaux sur une ration constante, équilibré pour
l'énergie, la protéine, et les minéraux.
● Ne pas faire de changements de ration pendant 1 mois avant et
1 mois après la période d'insémination.
Le Génotypage des femelles
Une nouvelle façon
de gérer
le renouvellement
COOPELSO propose un service innovant pour améliorer
la connaissance du patrimoine génétique des femelles,
mieux les accoupler et augmenter la performance
technico-économique de son exploitation.
Le génotypage
des femelles
est un très bon outil
de tri des génisses.
2 – Sanitaire et reproduction des vaches et génisses
● Réduire les maladies connues pour leur effet négatif sur la
reproduction, en faisant du diagnostic précoce, des traitements,
ou de préférence en faisant de la prévention avec la vaccination
(ex : BVD, Leptospirose, etc.)
● Vérifier que la période d'après vêlage permette un retour
de l'activité cyclique normale, et que l'utérus soit préparé pour
une prochaine gestation, ou qu’il ne soit pas infecté ou endommagé (endométrite). Les vaches avec des maladies concurrentes
comme les mammites, les boiteries, sont moins fertiles et une
attention particulière doit leur être portée avant d'inséminer. ■
2 - Le moment de l'insémination
● Pendant l’insémination, il faut disposer d’une contention sans
stress. Pour assurer les meilleurs résultats, l'insémination doit
être faite selon les recommandations habituelles (environ 12 à 24
heures après le début des chaleurs).
● Les génisses et vaches doivent être maintenues correctement
pour qu'elles ne puissent pas bouger en avant, en arrière ou sur
les côtés. Une zone d'insémination étudiée est essentielle.
Amener calmement les animaux vers le lieu de contention pour
l'IA en petits groupes. Les animaux seuls peuvent être effrayés ou
stressés.
6
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page8
DOSSIER
La puce LD permet de génotyper
et d’évaluer efficacement le potentiel génétique
des génisses et des vaches.
Qui peut en bénéficier ?
Depuis l’automne 2011, COOPELSO permet
d’évaluer le potentiel génétique des
femelles dès leur naissance avec la même
fiabilité que les jeunes taureaux diffusés par
insémination. Pour en bénéficier, les vaches
ou les génisses doivent être de race pure et
inscrites à la certification de la parenté
bovine de façon à connaître les parents et les
quatre grands-parents de l’animal.
Comment procéder
et pour quels résultats ?
Le génotypage des femelles est disponible
en Prim’Holstein et Montbéliarde.
Il conduit au calcul d’index de valeurs
génétiques que l’on retrouve dans les documents officiels et qui sont basculés dans le
Système d’Information Génétique. Ces index
sont calculés par l’INRA à partir des résultats de génotypage (transmis par le laboratoire LABOGENA) et des pedigrees des
parents et grands-parents.
Les index sont calculés tous les trois mois.
L’éleveur a un retour après le prélèvement
de sang sous forme d’index officiels. Ces
index concernent l’ensemble des caractères
disponibles aujourd’hui (production, morphologie et surtout fonctionnels : fertilité,
cellules, mammites cliniques, longévité,
facilité de vêlage, naissance), les mêmes
que pour les taureaux.
8
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Quels retours
sur investissement ?
● POTENTIEL DE PRODUCTION.
Avec le génotypage femelle, tous les éleveurs peuvent trier plus rapidement et avec
plus de précision les animaux à fort potentiel de production. L’INRA a montré (Delaby
et al 2009) que les vaches ayant les index
Lait les plus élevés produisent 600 à 1 000 kg
de lait supplémentaire, pour une complémentation identique (capacité d’ingestion et
de démobilisation des réserves accrue).
● ACCOUPLEMENTS PLUS EFFICACES
Un effet encore décuplé si on associe
génotypage, semence sexée et croisement
pour rentabiliser plus rapidement le coût de
l’insvestissement.
Quel montant investir ?
Pour le producteur de lait, les index géno- La mise au point d’une nouvelle puce de
miques sont un très bon outil de tri des 7000 marqueurs (puce LD) a permis de
animaux. Ils permettent de déterminer sans réduire le coût du génotypage tout en
attendre et avec une meilleure fiabilité les conservant une bonne efficacité et avec une
animaux prioritaires à accoupler en race perte de précision très faible (1 à 2 %).
pure. L’intérêt des index génomiques Actuellement en race Prim’Holstein, le coût
d’un génotypage revient à 78 euros HT
femelles est d’améliorer :
l’unité (hors déplacement). Jusqu’au
● TAUX DE RENOUVELLEMENT
Il est possible de dépister grâce au génoty- 31 janvier 2013, COOPELSO offre 1 dose
page des femelles, celles qui n’ont pas sexée Prim’Holstein (à choisir dans le catad’avenir dans le troupeau. Cela conduira à logue CREAVIA) par tranche de 5 génotydiminuer le nombre de réformes involon- pages réalisés. Pour la race Montbéliarde
taires et à baisser le taux de renouvellement le coût du génotypage est de 95 euros HT. ■
(de 35% à 30% par exemple).
● SANTE
Une vache indexée à -1 en cellules a 30% de
chances supplémentaires de se retrouver
avec plus de 300 000 cellules ; une vache
indexée à +1 a 10 % de chances en
OFFRE
moins de se retrouver avec plus de
PROMOTIONNELLE
300 000 cellules.
COOPELSO
● LONGEVITE
Une femelle indexée à -1 en
1 dose sexée Prim’Holstein offerte
longévité a 1 chance sur 5 d’arriver
pour
5 génotypages femelles réalisés
en fin de 3e lactation ; une femell
indexée à +1 a plus d’une chance
Contactez le technicien d’insémination
sur deux d’y arriver.
de votre secteur ou COOPELSO au
● REPRODUCTION.
Le taux de conception d’une femelle
indexée à +1 en fertilité est de 12%
supérieur à une autre femelle indexée à -1.
EARL de la Prairie (31)
« Être plus précis et plus efficace
dans les accouplements
et dans son renouvellement »
Jean-Luc Verdier est producteur laitier à Labarthe de Rivière (sud Haute-Garonne) où il élève 70 Prim’Holstein
(8450 Kg de lait par vache). L’utilisation du génotypage se développe dans son troupeau.
Il explique son intérêt pour le génotypage femelle : « Quand mon inséminateur Nicolas
Suspène m’en a parlé, j’ai tout de suite vu
’intérêt pour connaître le niveau génétique
précis de ma meilleure vache que j’avais dans
l’idée de collecter. Résultat, je ne l’ai pas mise
en donneuse d’embryons car ses index ont
tous été moins bons, surtout en cellules et
fertilité. Finalement, elle reste une bonne
vache qui fait beaucoup de lait, mais pas
intéressante pour la TE. Ensuite, j’ai fait génotyper plusieurs génisses. Cela permet de
connaître précisément le niveau génétique
des animaux sur tous les caractères mais
c’est vraiment un plus pour les caractères
fonctionnels. On peut ensuite accoupler plus
efficacement. Je vais continuer le génotypage
de toutes les génisses. Si j’en trouve une au
dessus du lot, je la ferai collecter pour
remplacer d’autres génisses plus moyennes.
Les meilleures génisses seront inséminées
avec de la semence sexée pour sécuriser le
renouvellement. L’objectif final est de croiser
un peu plus les vaches moins intéressantes et
de diminuer le taux de renouvellement. » ■
Nicolas Suspène (Inséminateur COOPELSO)
et Jean-Luc Verdier. Une collaboration efficace
au bénéfice de l’élevage.
05 63 82 52 00
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page10
DOSSIER
Christian Bastide (12)
GAEC de la Commune (31)
« On est plus près de la réalité »
« Le retour sur investissement
peut être rapide »
Installé à Boussac (Aveyron) avec son épouse, Christian Bastide est un passionné de la race Montbéliarde.
Son troupeau se compose de 43 vaches et 12 à 15 génisses de renouvellement (7650 Kg de lait par vache).
Le génotypage est devenu un outil de sélection. Témoignage.
Christian Bastide : « Le génotypage
est un investissement rentable
car il permet de faire moins d’erreurs,
d’être plus précis et donc plus efficace. »
pour garder mon renouvellement. Le reste
est inséminé en croisement. Je veux travailler
avec les générations les plus récentes.
G&r. Quel retour en attendez-vous ?
CB. Elever des génisses a un coût. Le génotypage permet de garder les meilleures. J’évite
d’élever des génisses trop moyennes. C’est
un investissement rentable assez rapidement
car il permet de corriger les défauts dès le
premier veau et de ne pas attendre que la
génisse ait ses propres résultats. On a ainsi
de meilleures génisses et on ne travaille que
les plus intéressantes. Le reste est croisé.
Cette année, j’ai eu des jumelles par trois fois.
Le génotypage est une aide au choix et permet
d’éviter les surprises.
Génétique & reproduction :
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au génotypage des femelles ?
Christian Bastide :
Grâce à la transplantation, j’ai obtenu des
souches très intéressantes dans mon
troupeau et qui sont suivies dans le cadre du
programme de sélection. Depuis que le génotypage a été réalisé par les Entreprises de
Sélection, J’ai 4 ou 5 génisses qui sont chaque
année génotypées par UMOTEST. Je me suis
aperçu que les index sont plus précis que des
index sur ascendance. Le génotypage permet
de faire un tri précoce et très fiable. Je travaille
dans mon troupeau avec des souches et des
pères différents. Or, il arrive que des animaux
10
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
qu’on croyait moyens se retrouvent très bien
indexés. L’inverse est vrai aussi. Avec le génotypage, ces erreurs sont très réduites et je
peux vraiment travailler avec les meilleures
génisses.
G&r. Comment utilisez-vous
le génotypage ?
CB. L’inséminateur fait le prélèvement sur
les petites génisses de l’année. On reçoit les
index environ tous les trois mois. Jusqu’à
présent, je choisissais les filles des taureaux
les plus récents et les plus intéressantes sur
origine ainsi que des génisses issues des
meilleures vaches. J’accouple en semence
sexée les meilleures génisses génotypées
G&r. Le génotypage des femelles,
ça marche ?
CB. Avec le recul, j’ai pu vérifier que les résultats des premières génisses génotypées dans
le cadre du schéma de sélection étaient plus
proches de leurs performances qu’avec de
simples index sur ascendance. L’année
passée, sur une collecte, j’ai obtenu trois
pleines sœurs, donc avec le même index
ascendance. Après génotypage, une était
dans le quart supérieur, une autre dans le
3e quart et la dernière était dans le dernier
quart. Il y avait 18 points d’ISU d’écart entre
elles. On peut penser que, si la mère est
bonne, la fille le sera, mais parfois on se
trompe. Avec le génotypage, on est plus près
de la réalité. ■
Jean-Pierre Rouzes et son frère Marc gèrent un troupeau Prim’Holstein de 75 vaches et 25 à 30 génisses
(8000 Kg / vache) à Seysses (au sud de Toulouse). Les deux éleveurs ont utilisé le service de génotypage des
femelles dès son apparition en 2011. Explication.
« Avec le génotypage, on sait où l’on va »%
remarque d’entrée Jean-Pierre. L’éleveur a
déjà génotypé 10 génisses pour son compte.
MIDATEST a pour sa part procédé à 20
génotypages femelles dans le cadre du
programme CREAVENIR. « Notre objectif est
de repérer les meilleures génisses et de les
collecter pour les démultiplier ou de les
accoupler avec de la semence sexée. Nous
voulons travailler les femelles qui sortent
bonnes et pratiquer des accouplements plus
précis et donc plus efficaces. » précise JeanPierre. Pour l’instant le choix des animaux
s’est porté sur des génisses issues de
souches connues au sein du troupeau.
L’éleveur précise : « Avec le génotypage, on
veut repérer les toutes meilleures génisses et
ainsi progresser fortement. On peut aussi
espérer avoir des animaux pour le programme de sélection. C’est ce qui nous est arrivé
avec une génisse qui a vu son index ascendance progresser de 9 points d’ISU. Elle a pu
intégrer le schéma CREAVENIR pour bénéficier d’accouplements programme et même
d’une collecte d’embryons. »
Au-delà de l’aspect collectif, Jean-Pierre
Rouzes est conscient de la portée de cette
nouvelle technique. « Grâce au génotypage
des vaches et des génisses, nous allons
pouvoir être plus efficaces pour accoupler les
postes de morphologie et les fonctionnels.
On accouple précisément en fonction des
qualités et des points faibles de chaque lignée. Au tarif actuel [NDLR : 78 euros HT
l’unité pour 5 génotypages Prim’Holstein],
on peut avoir un retour sur investissement
rapidement dans son troupeau si on accouple
correctement. » ■
Jean-Pierre Rouzes
en compagnie de Jean-François Floucat
(Inséminateur COOPELSO)
avec une génisse de Winbrook x O-Man.
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page12
DOSSIER
GAEC Boyreau (31)
GAEC de l’Espoir (12)
« Nous travaillons autrement »
« On vise la rentabilité
avant tout »
Christian Boyreau est installé avec son frère Gilles et son fils Jérôme à Montsaunes (sud Haute-Garonne). Leur
exploitation compte 140 montbéliardes à 9100 Kg de moyenne. Ils sont aidés par Aurélie Thouy, salariée du GAEC.
L’élevage se situe parmi les meilleurs troupeaux de la race. Les éleveurs développent le génotypage au sein de leur
cheptel.
Lionel Laporte et sa mère sont associés au sein du GAEC de l’Espoir. L’exploitation laitière de 35 vaches
Prim’Holstein se situe à Escandolières (près de Decazeville) en Aveyron. L’éleveur a fait génotyper 7 génisses
en 2012 et 13 sont programmées pour 2013.
Lionel explique : « C’est lors d’une réunion
d’information faite au lycée de Laroque
à Rodez, que j’ai entendu parler pour la première fois de l’existence du génotypage pour
les femelles. Les techniciens de COOPELSO
expliquaient que la technique allait être disponible pour les vaches en élevage après
avoir été utilisée pour évaluer les jeunes
taureaux. J’en ai alors parlé à mon inséminateur Gilles Carrel qui m’a expliqué qu’il suffisait d’une prise de sang. Il m’a ensuite
conseillé de génotyper les génisses pour
connaître parfaitement leurs défauts et leurs
qualités. On peut ainsi les améliorer grâce à
une meilleure connaissance de leur potentiel. »
Les prélèvements sont réalisés sur de jeunes
génisses (moins d’un an). Ils peuvent être faits
dans les premiers mois de vie afin de disposer
des résultats du génotypage suffisamment tôt
pour décider de la mettre ou non à la reproduction et de prévoir l’accouplement. Lionel
Laporte précise : « Mon objectif est d’avancer
vite et mieux. Je pense génotyper toutes les
génisses du troupeau chaque année, car les
index génomiques sont plus fiables. Il y a
moins de risque de surprises qu’avec des index sur ascendance. Le lait, le TP, les cellules
et la reproduction sont les critères que je
privilégie. »
Le GAEC de l’Espoir compte augmenter
la taille du troupeau à 60 vaches. « Notre
objectif est d’avoir des vaches qui produisent
le mieux possible d’un point de vue technique
et économique. La génétique est un facteur
de production important. Je ne cherche pas
à faire des concours, je vise uniquement
l’économie. En investissant dans le génotypage, on investit à long terme. Je pense que
ce sera rentable assez rapidement. » ■
Lionel Laporte
« Le génotypage permet de faire
de très bons accouplements. »
Mathieu Legay (Inséminateur COOPELSO),
Christian Boyreau et Aurélie Thouy.
« Le génotypage s’amortit rapidement avec les veaux
croisés produits par les vaches
les moins intéressantes. »
Les premiers génotypages faits dans le
troupeau du GAEC Boyreau concernaient
les jeunes mâles sélectionnés pour le programme de sélection UMOTEST. Christian
Boyreau remarque : « Le génotypage permet
12
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
d’avoir des résultats très tôt. On y prend goût
et cela motive à faire la même chose pour les
femelles. Au départ, le génotypage répondait
à un besoin de curiosité. Nous voulions mieux
connaître nos animaux. Mais, on s’est aperçu
que cette nouvelle technique permet
d’évaluer efficacement le potentiel génétique
des vaches ou des génisses et donc de faire
avancer l’ensemble des postes qui comptent,
comme les taux, le lait, les fonctionnels et la
morphologie. On a remarqué que les index
génomiques font évoluer les index ascendances dans les deux sens. Les meilleures
génisses peuvent intéresser le schéma de
sélection ou être collectées.Cela permet de
produire tout notre renouvellement. »
Les associés du GAEC veulent faire progresser tout leur cheptel. Ils souhaitent aussi
remettre en avant quelques lignées du
troupeau. « Actuellement, nous faisons génotyper 10 femelles par an pour notre compte
auxquelles il faut ajouter une autre dizaine
par UMOTEST dans le cadre du programme
de sélection. Notre objectif est de faire 20
génotypages par an sur génisses. Cela doit
nous permettre d’avancer rapidement en
accouplant les génisses en conséquence et
sur tous les postes. Nous allons aussi utiliser
de la semence sexée. Les animaux les moins
bons vont être croisés. » ■
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page14
DOSSIER
La méthode
Gaec des Piades (12)
« Un outil
qui va être indispensable »
Installé à Séverac le Château en limite du département de l’Aveyron, Samuel Maymard a rejoint son père en 1996
pour constituer le GAEC des Piades. Animés de la même passion et de la même rigueur, les deux éleveurs ont bâti
leur troupeau pas à pas. L’utilisation du génotypage des femelles marque une nouvelle étape.
« Nous avons commencé par génotyper trois
vaches issues d’une même lignée maternelle,
celle de la vache Victoire [NDLR, voir l’article
en page 30]. Deux ont confirmé, le troisième
génotypage a été une déception, car les résultats ont été moins bons. » affirment ensemble
Samuel Maymard et son père Pierre qui poursuivent : « Le génotypage est un sacré outil
pour travailler la génétique femelle dans son
troupeau. Cela permet de taper juste et
de bien accoupler. On fait moins d’erreurs
sur les accouplements et on peut vraiment
améliorer des critères difficiles à sélectionner comme la fertilité, les cellules ou la
longévité. Notre objectif est d’avoir des
bonnes vaches, des vaches qui durent avec
des bonnes pattes et du lait. On ne veut pas
des bêtes de concours. »
Le troupeau de 42 vaches Prim’Holstein
produit en moyenne 8000 Kg par animal.
L’alimentation est essentiellement constituée
d’herbe (en vert ou ensilée). Plusieurs femelles ont intégré le programme CREAVENIR
de MIDATEST-CREAVIA. Les deux éleveurs
commentent : « Les premiers animaux génotypés l’ont été par MIDATEST dans le cadre du
programme de sélection. Maintenant, nous
allons le faire sur les femelles hors schéma
pour peaufiner les accouplements et confirmer le travail fait depuis des années. Le génotypage apporte très tôt des informations
fiables sur le potentiel des animaux. »
Pourquoi utiliser le génotypage
des femelles dans son élevage ?
Optimiser le progrès génétique
au sein de son élevage
possibilité de réaliser un progrès génétique
plus rapide et plus important.
Gagner en rentabilité
avec les index fonctionnels
Le génotypage des femelles permet, grâce à
la connaissance du potentiel génétique des
génisses, de réaliser dès le premier accouplement un choix plus précis et encore
mieux adapté du taureau à utiliser. Avec l’indexation classique sur ascendance, le CD
d’une génisse lors de son premier accouplement est de 0,25. Grâce au génotypage, les
index disposent d’un CD de 0,70. C’est la
Sélectionner les animaux
en meilleure santé
Avec le génotypage femelle, les producteurs
laitiers ont accès aujourd’hui à un niveau
d’informations pour leurs femelles équivalent à ce qu’ils connaissaient sur la voie
mâle et avec la même précision. Dès sa
naissance, la génisse possède des index
fiables sur 36 caractères dont les Fonctionnels. La connaissance de la Longévité, de la
Fertilité, de la Facilité de Vêlage, de la
Vitesse de Traite, des Cellules… permettra
de diminuer rapidement le taux de réforme
subie, de faire vieillir davantage les animaux
afin d’accroître la rentabilité du cheptel. ■
La connaissance de l’index Cellules dès
le plus jeune âge permet de ne conserver
que les animaux qui présentent le moins
de risque face à ce problème. Une étude
réalisée par CREAVIA de 2003 à 2010 et
concernant 11 millions de contrôles montre
que les vaches indexées à -2 en Cellules
réalisent plus de 60 % de leurs contrôles
à plus de 300 000 cell/ml, alors que seulement 8 % des contrôles des vaches à + 2
présentent ce risque. En génotypant ses
génisses, un éleveur peut ainsi réduire les
mammites et mieux valoriser le lait produit.
Source : CREAVIA.
Choisir les animaux adaptés
à sa conduite de troupeau
Le génotypage femelle permet de connaître
dès la naissance le potentiel génétique
des femelles. Chaque éleveur peut ainsi, dès
les premiers mois de vie, disposer de toutes
les informations nécessaires (longévité, cellules, production, morphologie...) pour améliorer la productivité et la rentabilité de son
troupeau. Cela permet de choisir les
femelles qui ont le plus d’avenir dans son
troupeau.
Pierre et Samuel Maymard
« Le génotypage est indispensable
pour bien accoupler. »
14
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page16
Catalogue 2013
MONTBÉLIARDE
Catalogue 2013
● EPONA (Triomphe x Masolino) ISU 141, Lait
Un large choix de géniteurs
L’offre 2012/2013 se compose de nouveaux géniteurs qui se répartissent au sein de l’ensemble de la gamme génétique. Parmi
les taureaux indexés sur descendance, CALGARY est la nouveauté de la fin d’année 2012. Avec 150 d’ISU, il se classe n°1
en Lait et sera disponible très prochainement. Il complète le panel mené par BOURGUEIL, n°2 en ISU Montbéliard et n°1 en
morphologie. A ces taureaux viennent s’ajouter une large offre génomique disponible en semences sexées ou conventionnelles et une nouvelle gamme de taureaux génomiques avec index diffusés.
Le catalogue issu du schéma Umotest est donc constitué de taureaux évalués par sélection génomique et de jeunes taureaux
indexés selon le modèle polygénique. Ils sont répartis au sein de 4 grands groupes.
Taureaux génomiques
> GENUMO SELECT
est la nouveauté apparue au cours de l’été
2012 dans laquelle sont regroupés des
taureaux génomiques avec des index publiés :
les premiers en service sont CAMPOS, DOKI,
DOMBINATOR, CORTIL et CRASAT complétés
depuis peu par ELASTAR, EXTRAFIN,
ETERLOU, EDEN PARK, ESTERLIN. Ces
anciens taureaux GENUMO PROFILS
affichent en moyenne 148 points d’ISU et un
index de 111 en MO. Cette gamme très séduisante dans les fonctionnels propose des
taureaux avec un niveau laitier compris entre
500 et 900 kg de lait. Elle offre donc une large
potentialité d’utilisation sur les supports
femelles (NAI ≥ 89 et 4 origines paternelles
représentées).
Ces taureaux ne sont disponibles qu’en
semence conventionnelle et pour certains, ils
composent l’attribution 2012/2013.
Moyenne de la gamme Select : ISU 148, Lait
+857, MO 111, LP 102, MA 110, AP 112 et
surtout santé de la mamelle +0,6, Repro +0,3,
LGF +0,7, NAI 90.
> GENUMO PRIVILEGE
se compose d’un panel de taureaux à la
pointe de la génomique et disponibles exclusivement en semence sexée. Certains taureaux de la gamme PRIVILEGE constituent
l’attribution de doses 2012/2013.
88 taureaux PRIVILEGE sont disponibles :
EPONA, FAUCIGNY, FUZZY, FAYA,
FELINDRA, FRASER et FICASTONE auxquels
va s’ajouter GUISSENY.
16
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
ETERLOU
+1147 kg et MA 107.
● FAUCIGNY (Urbaniste x Redon) le meilleur
fils d’Urbaniste culmine au sommet du classement ISU avec 167 points, TP +1,3, fonctionnels et morphologie (MO 122, MA 120).
● FELINDRA est le plus laitier des fils
d’Urbaniste (Urbaniste x Piombo) : Lait
+1117, TP +0,3, ISU 152, MO 113, MA 118.
● FRASER (Valfin jb x Oran jb x Litteraire) :
C’est une première, Fraser est originaire de
Suisse. Ce taureau est issu d’une famille
de championnes qui se sont illustrées notamment lors de Swiss Expo. Variable et
Performant : ISU 151, TP 1,9, MA 114,
Cel +1,1, TEM 116.
● FICASTONE (Urbaniste x Oxbow) : Souche
Emathone, championne Mamelle de l’Expo
Umotest 2012, FICASTONE a été utilisé dans
la gamme GENUMO PROFIL et est désormais disponible en semence sexée. Il talonne
FAUCIGNY avec 159 points d’ISU.
● FAYA (Bogoro jb x Redon) : avec Linou comme AGP, FAYA présente un faible taux de
parenté à la population de la zone UMOTEST,
il sera le partenaire idéal des filles de
Triomphe. ISU 146, MO 120, Lait 730, MA 122,
VT 117.
● FUZZY (Saturne x Redon), N°1 des fils de
Saturne, ISU 149, TP +2.
● GUISSENY (Cortil x Ralban), ISU 162, Lait
+1295 kg (N°1 génomique Lait) et mamelle
115, 1er fils d’un taureau génomique.
> GENUMO PROFILS
EXTRAFIN
Il s’agit de jeunes taureaux génomiques
connus à travers leur profil d’index pour une
utilisation facile et économique. Cette gamme ouvre un accès privilégié à des géniteurs
d’élite identifiés individuellement. L’utilisation recommandée est fixée à hauteur de 30%
des accouplements.
Une quarantaine de nouveaux taureaux
PROFILS est disponible avec un ISU moyen
de 148 et une vingtaine de pères différents
dont la moitié sont des jeunes taureaux à
l’image de GUISSENY.
On retrouve les premiers fils de VERCEL,
ULEMO, DANGELO (Ralban), DEVOLUY
(Riparien), DOMBINATOR, VALFIN…
GENUMO PROFILS permet d’accéder à un
niveau génétique toujours plus élevé avec
plus de précision et en nouveauté cette année, les notions de tempérament et de vites-
GUISSENY
se de traite. Les pedigrees proposés sont
novateurs avec des fils de BETSEN, CARTER,
CHRISTIANO, COOL…et toujours plus d’origines représentées : TRICASTIN, UDIL,
URBANISTE, UROCHER, URSANS…
Certains taureaux GENUMO PROFILS sont
même disponibles en semences sexées. Les
éleveurs peuvent contacter leur technicien
inséminateur pour plus de précision.
Semence sexée
La demande s’amplifie
L’engouement pour la semence sexée ne se dément pas. Plus de 1000 doses
ont été utilisées au cours de la campagne 2011/2012 sur la zone de COOPELSO.
Les résultats de reproduction sont conformes à ceux qui étaient attendus dans le cas d’une utilisation sur
génisses (perte de 6 à 10 points de fertilité). En moyenne, 9 femelles sur 10 naissances sont obtenues (résultats zone UMOTEST).
L’utilisation de la semence sexée répond à des attentes diverses. Dans la conduite du troupeau, cela permet
en général d’obtenir plus de vêlages faciles. Faire naître plus de femelles et moins de mâles, c’est moins de
stress au moment de la période de mise bas des génisses et moins de frais vétérinaires au vêlage.
Utilisée à grande échelle depuis deux années, plus de 90% de femelles en moyenne naissent de gestations
suite à une insémination avec de la semence sexée. Cette technique reste réservée en priorité aux génisses
et aux élevages ne connaissant pas de problèmes particuliers de fertilité. Dans ce cas, la baisse des taux
moyens de fertilité est minimisée par rapport à ce qu’ils seraient en semence conventionnelle.
Economiquement, les avantages de la semence sexée demeurent importants. Des calculs récents permettent d’envisager une augmentation finale de la MARGE BRUTE de plus de 40% en faveur de la semence
sexée malgré une hausse du coût de l’IA de 19%
[NDLR : voir Génétique & reproduction 65]. Couplée
au génotypage, la semence sexée accroit le progrès
génétique et la rentabilité du troupeau.
+ de vêlages faciles
+ de sérénité
+ de progrès génétique
+ de génisses à vendre
+ de rentabilité
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page18
MONTBÉLIARDE
Croisement viande
> Gamme
PERFORMANCE
Catalogue 2013
Taureaux indexés
sur descendance
composée de taureaux ayant au moins 40
filles (Urbaniste, Triomphe, Branly, Brink…).
● BRINK (Papayou x Joblandin) ISU 154
Taureau complet MA 117, AP 115 et TP +0,8.
BRINK est la révélation de cette indexation. Il
est parfait pour une utilisation sur génisses
(NAI 93) et ses filles sont calmes (TEM 119).
● BRANLY (Plumitif x Lecuyer) ISU 146. Fils
de Plumitif sur la pleine sœur de Triomphe
(Usa). BRANLY entre directement dans le Top
20 racial. Il allie production et qualité : Lait
700, TP 1,7 et MP 36 kg. Il est kappa Caséine
BB. BRANLY ravira les éleveurs des zones
fromagères. Utilisable sur génisses.
● BOURGUEIL (Oyama x Micmac) ISU 163
N°1 Morphologie et N°1 ISU. Il a gagné 5
points d’ISU depuis l’évaluation de juin 2012.
Excellent dans les fonctionnels (Repro 1,4), il
est utilisable sur génisses (NAI 90).
● CALGARY (Ralban x Natif), nouveauté bientôt disponible, ISU 150, est le 1er fils de
Ralban indexé et fait ses premiers pas dans la
gamme PERFORMANCE (22 filles, CD 78).
Lait +835, TP +1, MO 119, CO 120.
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Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
BRINK
BOURGUEIL
Un choix calculé
Croiser une partie de son troupeau avec un
taureau, issu d’une race à viande, sélectionné
par insémination permet de dégager une
marge intéressante. Cette pratique a retrouvé
un intérêt grandissant avec le développement
de la semence sexée et surtout l’arrivée du
génotypage des femelles en élevage.
Des taureaux ont été spécialement procréés
(Charolais issu du programme excellence ou
INRA 95) pour permettre de répondre aux
exigences des éleveurs et du marché. Les
objectifs de sélection visent en priorité la
facilité de naissance et la qualité du veau
(conformation bouchère, finesse, croissance…).
Le croisement d’une partie de son troupeau
peut être associé de façon pertinente à
l’usage de la semence sexée. Economiquement, les avantages sont importants. La
simulation technico-économique suivante
s’appuie sur les données ci-jointes (chacun
peut reprendre cet exemple de calcul en
l’adaptant à son propre contexte) :
Conduite de l’IA
Femelles montbéliardes
nées
Mâles montbéliards nés
Veaux croisés nés
Investissement IA
Vente veaux
MARGE BRUTE
Semence
conventionnelle +
20% de croisement
Génisses en semence
sexée, 60% des vaches
en race pure
et 40% en croisement
19
19
7
2 200 euros
5 650 euros
3 450 euros
18
13
14
2 620 euros
7 550 euros
4 830 euros
● 40 vaches laitières et 10 génisses de renouvellement à intégrer au troupeau,
● Prix moyen de vente d’un veau croisé
charolais : 400 euros,
● Prix moyen de vente d’un mâle race pure :
150 euros.
Le calcul laisse apparaître une hausse du
coût de l’IA de 19% et une augmentation finale de la MARGE BRUTE de 43% en faveur
de la semence sexée.
CALGARY
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Catalogue 2013
Catalogue 2013
SIMMENTAL
un peu volumineuses avec des trayons un
peu forts (certainement hérités de son GPM).
Pour les génisses on pourra utiliser APACHE.
Plus modeste en ISU que les autres nouveautés en raison d'index taux négatifs et d'un
manque de Musculature, il laissera cependant une descendance assez laitière de
grande taille très solide sur les Aplombs.
Parmi les taureaux déjà en service, VIADUC
reste la référence pour améliorer le lait.
Utilisable sur génisses, on pourra l'envisager
sur les nombreuses filles de TOMBOIS qui
seront à accoupler cet hiver. VELOUGA a
perdu un peu de lait. AXEL présente un bon
index lait. ADRI a perdu un peu de TP. Il reste
toutefois le taureau à génisses du catalogue.
FORBAN
Une campagne sous le signe
de la nouveauté
La nouvelle offre génétique s’étoffe
avec 4 nouveaux taureaux qui se positionnent dans le Top 5 dont BARNUM
avec 169 points ISU. L'offre génétique
2012/2013 s'enrichit également d'une
nouvelle gamme de taureaux. L'aire du
Testage sur descendance est terminée.
Elle fait place aux taureaux évalués par
les méthodes génomiques.
+956 Kg de Lait, +1.2 TP avec un rapport de
taux inversé, 128 en Morphologie et +0.6 en
Cellules, autant dire que BARNUM a élevé de
manière très spectaculaire le niveau des
taureaux disponibles. Très positif sur tous les
postes de morphologie, on pourra donc l'envisager sur tout type de vaches. Attention,
toutefois son index de 86 en facilité de naissance empêchera une utilisation sur
génisses. Ses filles sont de couleur claire
mais tachées avec beaucoup de blanc.
Trois autres fils de Winnipeg font aussi leur
apparition. Ils sont issus du même montage
(sur Malhax) mais avec des profils un peu
différents. BROCARD (158 ISU) présente un
excellent rapport morphologique. On pourra
BROCARD
FIDJY
l'utiliser pour ramener de la solidité. Brocard
se maintient avec l’arrivée de filles supplémentaires et se révèle être excellent en
cellules.
BAZOUKA (148 ISU) et BARAKOUDA (137 ISU)
seront utilisés de façon plus ciblée pour
corriger le TB ou ramener de la solidité sur
les Aplombs.
20
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Autre nouveauté intéressante, BASTA (143
ISU) laissera une descendance assez laitière
et complète en morphologie. Ses filles sont
racées, jaunes, manteau couvert et avec des
bassins assez plats. Grâce à un montage original, on pourra facilement l'utiliser sur la
souche Malf. Les mamelles sont bien attachées avec un bon support, mais quelquefois
Offre génomique
FAX
Les taureaux diffusés par sélection génomique vont remplacer la gamme de taureaux
de testage. L’offre génomique se compose de
deux groupes :
● Taureaux génomiques allemands ou autrichiens. Il s’agit de RAVE, REFRAIN, MOHICANER, POLARBAER, ERZENGEL et VITALY.
Leurs index sont calculés dans leur pays
d’origine et convertis en base française. Ils
représentent 15% de l’activité. Ces jeunes
taureaux font partie de ce qui se fait de mieux
dans leur pays. Ils sont issus de pères peu ou
pas utilisés en France.
● Taureaux génomiques français. Ils ne sont
pas disponibles sous publication de leur
index mais avec des points forts ou des points
faibles identifiés. Ces index étant calculés en
GRENAND
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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Catalogue 2013
SIMMENTAL
Nouveauté
Allemagne, ils ne peuvent pour le moment
être officialisés en France. Ils sont toutefois
très fiables et permettent de proposer les
taureaux génomiques français avec un profil
(+++, +, =, -) sur tous les postes.
Cette gamme sera renouvelée régulièrement
au fur et à mesure que de nouveaux jeunes
taureaux seront disponibles en doses.
L’objectif est de proposer aux éleveurs 4 à 5
taureaux par an.
Pour la première année, 4 fils de Rawalf sur
des origines très différentes et avec des
profils très variés sont proposés.
● GRENAND sera utilisé pour ses qualités de
production et les fonctionnels. Il est issu d’un
montage très laitier par la mère. Sa morphologie est équilibrée.
● FAX : équilibre production et morphologie.
Il peut être utilisé sur génisses.
● FORBAN : morphologie et potentiel laitier.
● FIDJY : TP et morphologie.
Ces quatre taureaux sont disponibles à
hauteur de 15% des accouplements.
Pour plus de fiabilité, il est recommandé de
ne pas faire plus de 5% des inséminations
avec un même taureau.
Le catalogue français est traditionnellement
complété par des taureaux étrangers retenus
par la commission génétique Simmental
de COOPELSO dans laquelle se retrouvent
techniciens, éleveurs et membres du syndicat Simmental de l’Aveyron. Les taureaux
attribués en fonction de l’effort testage sont
VANADIN, WILLENBERG et ROMAN.
BARNUM
Sélection génomique
Par les partenariats qu’elle entretient,
l’entreprise de sélection Simmental France
peut proposer aux éleveurs français d’accéder à la sélection génomique. La taille de la
population Simmental française ne permet
pas d’avoir son propre programme de sélection génomique. L’Allemagne a, quant à elle,
pu développer un programme génomique
fiable qui s’appuie sur une population de
référence composée de 6000 taureaux.
Simmental France a donc entamé une
démarche de collaboration avec les structures allemandes et autrichiennes. Un outil
de tri des jeunes taureaux candidats a été mis
en place. Depuis août 2011, les veaux mâles
de Mères à Taureaux sont génotypés (lecture
du génome). Les génotypages sont ensuite
envoyés en Allemagne pour permettre le
calcul d’index génomiques dans leur base
de sélection. Ces index sont ensuite utilisés
pour ne retenir que les jeunes taureaux qui
présentent les meilleurs résultats.
Population de référence
Les progrès scientifiques et technologiques
permettent d’estimer la valeur génétique
d’animaux candidats à la sélection dès leur
naissance, sans attendre la collecte de
phénotypes : production laitière, qualité
du lait, taille, réussite à l’IA…. La sélection
génomique s’appuie sur une population de
référence formée d’animaux génotypés et
ayant des performances précises, par
exemple la performance moyenne de leurs
filles pour les taureaux d’insémination. Cette
population permet d’établir des équations de
prédiction qui permettront par la suite de
calculer les index à partir des informations
obtenues à l’issue du génotypage. ■
BASTA
22
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
23
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:52 Page24
BRUNE
Catalogue 2013
Catalogue 2013
● TRACTION poursuit sa progression en ma-
Catalogue 2013
Renouvellement de l’offre
et confirmation
pour le schéma français
La campagne 2013 voit l’apparition des premiers taureaux bruns évalués par la
méthode génomique. Le testage est abandonné. Ces taureaux sont remplacés
par une dizaine de taureaux génomiques aux index connus.
L’objectif est de réaliser 30% des accouplements avec ces jeunes taureaux. Les doses
des taureaux génomiques seront diffusées au
fur et à mesure de la constitution d’un stock
de semence suffisant.
L’attribution de doses en fonction de l’engagement testage est maintenue provisoirement en conservant la logique testage des
années précédentes.
Quant à l’offre génétique classique, elle est
renouvelée avec l’apparition de deux nouveautés française BINGO et BALOU.
● BALOU (Jupaz x Prelude x Ensign)
Il est issu d'une lignée américaine bien
connue, celle qui a donné Ace, Denmark, etc.
Sa mère Tifaine TB 88, née au GAEC des
Brunes (Ariège), était issue d'un embryon importé de la vache R Hart Ensign Crystal.
BALOU a dans ses gènes un cumul extrêmement laitier. Ses index sont solides en production (498 Kg Lait) mais plus faibles en taux
(-0,8 TP et - 1,9 TB). Son profil morphologique
est très attrayant. Sa descendance de testage
présente une excellente homogénéité, avec
comme point fort la mamelle (+2.1), mais
aussi les membres (+1,6) et des bassins
idéaux : larges, bien inclinés avec des
trochanters bien positionnés. Sa note morphologique globale de 2,3 traduit des animaux
complets et capables de montrer beaucoup
de longévité. Ses index Cellules et Longévité
sont favorables et il devrait obtenir son propre
index fertilité au cours des prochaines indexations.
Il dispose d’un excellent linéaire morphologique et constitue donc l'un des taureaux les
plus complets du catalogue, sur les traces de
Traction dans le même registre. Son père
Jupaz offre également un maximum de
possibilités d'accouplements sur les filles de
24
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Rubis, Sagittaire, Pedigree, Talc, etc.
● BINGO (Dynasty x Denmark x Jetway)
C'est le plus élevé en ISU, avec 137 pts, grâce
à une bonne combinaison de production, de
morphologie et de santé de la mamelle. Il est
né au GAEC Salomon (Côte d'Or), issu d'un
embryon importé du Canada, de l'élevage
Swiss Dream au Manitoba. BINGO dispose
d’un bon équilibre lait et TP. Ces index fonctionnels en progression en Cellules et
Longévité, ainsi qu'un index REPRO positif
(+0,2) en font l'un des rares taureaux combinant idéalement tous les critères de santé.
La morphologie n'est pas en reste avec une
des meilleures notes de largeur de poitrine
et des mamelles bien attachées, notamment
à l'arrière. Il a hérité du très bon potentiel
morpho de sa souche maternelle, avec
d'excellents squelettes (+1.7). C'est un
taureau facile d'emploi sur les origines avec
une bonne inclinaison de bassin, telles que
les filles de Traction.
Récemment, BGS a mis en testage
Flambeau, un autre taureau issu de cette
souche : c'est un fils de Traction sur Bergère,
la pleine-sœur de BINGO qui est au GAEC
de Belayre dans l'Aveyron.
Les autres taureaux français du catalogue
montrent une bonne stabilité de leurs index.
ASTERIX, le plus utilisé, gagne même encore
un peu de points grâce aux bons résultats
des filles en 3e lactation. Son index naissance
est maintenant officiel, avec 91 il est facile.
Il ne change pas de profil et demeure un solide apporteur de critères fonctionnels.
● VOLTAIRE effectue une belle progression
en ISU et en lait avec ses filles en 2e et 3e lactation : si son potentiel lait est modeste en
1ère lactation, celui-ci évolue favorablement au
fil du temps. Un signe de longévité, allié à une
melle pour atteindre 2,4. Son index Fertilité
vaches augmente de 0,4 et son ISU gagne
ainsi quelques points supplémentaires. Sa
semence n'est plus disponible, en revanche
un de ses fils, GINGER, sera disponible en
semence sexée, avec un index génomique.
Nouvelle indexation morphologique
avec 7 nouveaux postes
Depuis la mise en place en 2008 de la table de
pointage unique pour la Brune partout en
Europe, environ 10 000 pointages ont été réalisés par les techniciens français. Dans cette
table apparaissent 7 nouveaux postes qui
n'étaient pas encore indexés ainsi que les
appréciations sur 100 pts pour MA, DV, BA et
ME qui n'étaient pas prises en compte dans les
index calculés précédemment.
Ces 7 nouveaux caractères sont présentés
dans le tableau ci-dessous :
Les index de synthèses morphologie (MA, DV,
BA, ME) sont désormais calculés à partir des
notes sur 100 pts pour MA, DV, BA, ME au lieu
d'utiliser une pondération des index linéaires.
Poste
LP : Largeur de Poitrine
IS : Largeur aux Ischions
PT : Position du Trochanter
FAA : Force de l’Attache Avant
DT : Diamètre Trayons
EC : Etat Corporel
TE : Tempérament
Favorable
Large
Large
Au centre
Ferme
Gros
Enrobé
Calme
Défavorable
Etroite
Etroite
En arrière
Relâchée
Fins
Maigre
Nerveux
A l’heure de la génomique
excellente morphologie (2.1) et une bonne
santé de la mamelle (MACL +0.7).
● VOLVIC voit lui aussi son ISU grimper avec
les filles en 2e et 3e lactation. Un taureau
très complet qui sera encore très utilisé cette
année.
On attendait aussi avec impatience les
résultats de TRACTION et TALC qui ajoutent
beaucoup de filles de service avec l’indexation
d’octobre 2012 : elles viennent confirmer
leurs index.
● TALC est très stable dans tous les postes.
Il gagne beaucoup de filles de 2e génération et
voit ses valeurs se confirmer pleinement.
C'est un taureau très laitier et ses filles ont
une morphologie très plaisante capable de
soutenir de fortes productions : une bonne
profondeur, de bons membres, une ligne de
dos forte. Le poste mamelle est dans
la moyenne mais avec de bonnes attaches
arrière. ■
La campagne d’insémination est
marquée par l’arrivée des premiers
taureaux bruns évalués par sélection
génomique. Comme pour les races
Prim’Holstein, Montbéliarde et
Normande, la race Brune s’apprête
à vivre une révolution génétique.
Tout a commencé en 2009 lorsque les associations nationales de race Brune en Europe
se sont regroupées pour lancer le projet
INTERGENOMICS. L'objectif fixé était de
mettre en commun les populations de référence de chaque pays. Assez vite, les EtatsUnis ont également rejoint le projet. Après
une phase de développement et de tests à
Interbull, les index génomiques sont devenus
officiels avec le traitement d'avril 2012.
Aujourd'hui, la Brune dépasse les 5000
taureaux dans sa population de référence internationale. Ceci la place en 2e position des
races laitières au niveau mondial après la
Holstein en terme de taille de population de
référence.
génotyper chaque année 130 à 150 veaux
mâles pour en retenir 15 à 20 dont une
dizaine par an sera diffusée.
Un grand nombre d'accouplements raisonnés sont nécessaires pour générer des
naissances intéressant le programme. La
voie femelle est aussi un axe de sélection important, même si les index femelles ne sont
pas encore officiels : le but est de génotyper
environ 130 femelles pour identifier les 10 à
15 femelles les plus intéressantes à démultiplier par transplantation embryonnaire.
L'objectif sera de réaliser environ 30% des IA
lors de la prochaine campagne avec les
jeunes taureaux. La recommandation de BGS
est d'utiliser tous les taureaux à part égale, et
de ne pas dépasser 5% des IA
nationales pour le
taureau génomique
le plus utilisé.
Jeunes taureaux génomiques
L’offre en jeunes taureaux génomiques
s’appuie sur ESPOIR (Vigor x Zeus CH),
GREENWICH (Prohuvo x Emerup) l’un des
premiers fils de Prohuvo disponibles et complet en morphologie et GAVROCHE (Prohuvo
x Zeus CH).
● GENTLEMAN (Payssli x Hucos) est le premier fils de Payssli disponible en France. Ces
taureaux sont diffusés en début de campagne. Il sera disponible en doses sexées à
partir du mois de janvier 2013.
Ils seront suivis de ELAN (Emerog x Camaro),
GALILEE (Alibaba x Huray), ENZO (Vasir x
Zeus CH), FISTON (Joël x Poldi) et EDEN
(Huray x Payoff).
BGS intègre la génomique
dans son programme
Dès le mois de septembre 2011, BGS a débuté l'utilisation des index génomiques pour
choisir ses jeunes veaux mâles en ferme.
Ce nouvel outil redéfinit l'organisation du
programme « BGS Création ». La partie création génétique s'intensifie : l'objectif est de
BALOU
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page26
BRUNE
● ESPOIR (Vigor x Zeus CH x Westgate). Son
ESPOIR
pedigree solide et ses index élevés placent
ESPOIR parmi les taureaux phare de la
campagne. Très équilibré, c’est le taureau
zéro défaut puisqu'il dispose de très bons
index de valeur génétique pour la production,
la morphologie et les fonctionnels.
Génomique et sexé
Pour répondre à la demande croissante en
semence sexée, la gamme BGS sera renouvelée fréquemment. Après FUN ABF l'année
dernière, deux nouveautés sont récemment
apparues :
● FESTIVAL (Ellection x Vigor x Payoff). Issu
de la célèbre souche Pirouette, c'est un
taureau laitier, améliorateur en Cellules et
Fertilité, avec une morphologie très complète.
Son père apporte une touche d'originalité
dans les pedigrees.
● GINGER (Traction x Premium x Gordon). Le
1er fils du très confirmé Traction, qui à l'image
de son père, excelle dans la mamelle. C'est
un apporteur solide de morphologie, sa mère
Usuelle représenta la France au concours
européen de Vérone en 2010.
Parmi l'offre génomique, les plus jeunes
taureaux (lettre G…) arriveront en cours de
campagne à partir de décembre 2012. A
ce moment, de nouveaux taureaux seront
proposés en semence sexée, dans un souci
de renouvellement régulier de l'offre. C’est le
cas de GENTLEMAN qui sera disponible en
janvier 2013 au tarif de 45 euros HT la dose
rendue éleveur.
BINGO
26
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Catalogue 2013
Une offre génétique complète
de filles en lactation (voire plus pour certains
géniteurs plus anciens).
Après l’indexation d’octobre, CREOL TOY
(Toystory x Ford) et COMEDIEN (Goldwyn x
O-Man) occupent toujours le haut du tableau
avec près de 100 filles à leur actif. BALMAIN
(Ronly x Ford) progresse en lait et conserve
ses atouts en morphologie fonctionnelle et
caractères de santé. BOHEME SHO (Shottle x
Jesther) réalise la meilleure évolution dans
cette catégorie avec 162 ISU (+4) au profit de
FESTIVAL
Catalogue 2013
Catalogue 2013
PRIM’HOLSTEIN
l’index Lait. UMANOIR (Negundo x Aaron)
progresse fortement pour la 2e fois consécutive grâce à ses filles de seconde génération
et se replace avec 144 en ISU et 2.6 en MO.
Parmi les fils d’O-MAN qui voient arriver
leurs filles, VOSAC MAN (O-Man x Jocko
Besn) reste conforme aux attentes.
La gamme OR rassemble selon leur profil
(Complet, Fonctionnel ou Morphologie) des
taureaux Français figurant parmi l’élite
CREOL TOY
FUN ABF
La campagne 2012/2013 voit l’arrêt
de la gamme AVENIR, qui assurait à ce
jour le prolongement du TESTAGE vers
un complément d’évaluation des taureaux génomiques. Les progrès et les
résultats obtenus par la sélection
génomique permettent de diffuser les
jeunes taureaux de façon plus classique. Cela entrainera une refonte des
critères d’attribution de doses pour la
campagne 2013/2014. La nouvelle
offre génétique associe taureaux
évalués à partir des résultats de leurs
filles et taureaux sélectionnés par
méthode génomique.
OR
GA M M E
Gamme OR
La gamme OR repose sur un panel de
taureaux polygéniques indexés dans le cadre
d’une évaluation sur descendance classique.
Certains avaient déjà bénéficié d’une évaluation génomique qui s’est confirmée avec les
résultats des filles issues du testage. Le
niveau de précision de leur valeur génétique
est très élevé grâce aux dizaines ou centaines
COQUELICOT
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
27
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page28
PRIM’HOLSTEIN
Catalogue 2013
Ballade, mère de Gelly P RF.
GELLY P RF
mondiale. Les autres taureaux disponibles
sont COQUELICOT (Encino x Igniter), BIJAN
OFF (Offroad x Ford), AVIC SHO (Shottle x
Negundo), BEETLE (FBI x Durham),
ABRIBUS (Shottle x Montu), etc…
Gamme ARGENT
ARG
ENT
G AM M E
La gamme ARGENT est composée de jeunes
taureaux spécialement recrutés, issus de
pères à taureaux récents et dont la variabilité
génétique est la marque de fabrique. Issus de
la sélection génomique, ces jeunes taureaux
disposent d’un niveau de fiabilité suffisant
pour une diffusion très large. Cette gamme
regroupe l’excellence des tout nouveaux
taureaux disponibles : FELISIO (Niagra x
Artic), FONTOY (Man-O-Man x Baxter),
FAUTEIL (Lion King x Roumare), FRENE
(Via Thelo x Baxter), FEELING (Man-O-Man x
Stol Joc), GAMIN (Niagra x Steward), GO MAN
(Man-O-Man x Baxter), FANIVILLE (Usonet x
28
COMEDIEN
Randview), ERMES
(Million x Mascol),
FOLLIK (Cricket x
Shottle), FERIVAL
(Super x Baxter), GASY
(Time x Stol Joc) etc…
La diffusion de ces
jeunes taureaux est
découpée en plusieurs
périodes. Certains
taureaux ne seront disponibles qu’en
janvier 2013.
Le progrès génétique permis
par l’offre MIDATEST CREAVIA
illustré dans 3 élevages
GA M M E
Gamme SEXEE
Réunion d’éleveurs
SEXÉ E
Avec la semence sexée, la maîtrise du renouvellement devient possible. Sont encore
disponibles actuellement : COMEDIEN
(Goldwyn x O-Man), EOLIEN (Goldwyn x
Shottle), DEXEL (Survivor x Titanic HL) et
GINGO (Z-Duke x Baxter).
Disponibles par achat de doses, ils sont
la réponse aux
éleveurs désirant optimiser la
gestion de leur
troupeau.
Couplées au génotypage des femelles, les
doses sexées permettent de maximiser le
progrès génétiques et par la gestion du
renouvellement d’optimiser le potentiel
technico-économique des troupeaux.
G AM M E
Gamme SANS CORNE
S A N SE
C O RN
Pour améliorer le confort et la sécurité au
sein des élevages, COOPELSO a étoffé la
gamme de taureaux sans corne avec GECKO
P RF (Magna p x Burns), GELLY P RF (Mitey
west x FBI), GERONIMO P (Mitey west x
O-Man), GLOBULE P (Dassy x Toy story),
GLACIER (Mitey West x FBI), GANADERO
(Afran Ger x Lawn Boy), GNOCCHI (Dassi x
Rouki) et GARGAN (Dassi x Ottawa) le
premier taureau homozygote sans corne.
GA M M E
Gamme ROUGE
ROC-HAPPY,
mère de COMÉDIEN.
BIJAN OFF
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
COOPELSO a organisé mi-novembre plusieurs rencontres techniques autour de la pertinence du schéma de sélection
Prim’Holstein CREAVIA et de ses résultats. Une centaine d’éleveurs se sont retrouvés sur trois exploitations du département.
RO U G E
Les amateurs de Red Holstein ont la possibilité d’utiliser CELAYO RED (Elayo red x
September), FENO RED (Fiction x Canvas) et
FRANC RED (Jerudo x Elayo red).
Ces taureaux ne sont disponibles qu’à l’achat.
En savoir plus : www.coopelso.fr
COMEDIEN
Une centaine d’éleveurs et de techniciens se sont retrouvés
dans 3 élevages Prim’Holstein en novembre.
Au cours de trois après-midi, les techniciens
de COOPELSO avaient réuni leurs adhérents
pour des rencontres en élevage, chez
Bernard Calmels à Moyrazes, Sébastien
Frayssinhes à Prades de Salars et M. Cerles à
Almon les junies, sur le thème de la sélection
génétique. Mathieu ST Blancat, directeur
technique de la coopérative d’insémination, a
tout d’abord rappelé que l’objectif de
COOPELSO était d’aider les éleveurs à
produire des vaches durables au service de la
rentabilité économique de ses adhérents. Il a
ensuite montré les outils à la disposition des
éleveurs : le nouvel index de synthèse ISU, la
sélection génomique, la semence sexée et
son couplage au croisement viande.
L’ISU, dans sa nouvelle formulation, est actif
depuis le début de l’année. Il accentue la
sélection vers les caractères qui permettent
aux vaches de produire longtemps sans
souci. La fertilité, la santé de la mamelle, la
longévité ont donc davantage de poids mais
sans détériorer le progrès génétique attendu
sur le lait et les taux. Autre nouveauté récente : la sélection génomique et ses applications sur la voie femelle. Pour Mathieu
ST Blancat : « Il ne faut pas hésiter à utiliser
cet outil sur la voie femelle pour améliorer la
pertinence des accouplements. Cela permet
d’intégrer l’utilisation de la semence sexée et
de mieux raisonner le croisement. » Sur la
voie mâle, l’impact de la sélection génomique
a été rappelé, en particulier sur la diffusion
de l’offre génétique.
La réunion s’est poursuivie au milieu des
troupeaux avec une présentation de quelques
vaches pour illustrer les thèmes abordés
précédemment. Pascal Fraysse, technicien
Prim’Holstein, a mis en avant des vaches
exemplaires par leur longévité et leur
production. Les éleveurs présents ont pu apprécier des filles de Bubba, Melkior, Jarny,
Lenny ou Nikopol pour les souches plus anciennes ainsi que leurs filles issues d’accouplements de taureaux CREAVIA plus récents
(Stol Joc, Umanoir, Tartare, Tolbiac, Turcat…).
D’autres réunions sont prévues dans les semaines à venir. ■
Mathieu St Blancat : « Le génotypage des femelles
améliore la pertinence des accouplements. »
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page30
Gaec des Piades à Séverac le château (12)
interview
PRIM’HOLSTEIN
Une passion
qui se conjugue au pluriel
Pierre et Samuel Maymard
conduisent avec beaucoup
d’enthousiasme leur élevage
Prim’Holstein. La conduite
et les orientations de leur
troupeau reposent sur un travail
collectif mené avec les
différents partenaires.
Ce travail se traduit par
l’émergence de plusieurs
souches au plus haut niveau.
Reportage.
Samuel et Pierre Maymard :
« L’alimentation du troupeau repose
sur l’herbe ensilée ou en vert. »
Les génisses en 2e année et les taries pâturent des prairies situées
à 10 Km du siège d’exploitation, sur le causse Sauveterre.
Samuel Maymard et ses deux filles avec Coupe (Victoire x
Bolton), qui a remporté le dernier concours Prim’Holstein
de l’Aveyron.
Pierre Maymard et son fils Samuel ont la
même passion de l’élevage et une vision
commune du fonctionnement de leur exploitation. « On ne conçoit pas notre travail sans
une approche collégiale. La réussite de notre
troupeau est tout autant celle de notre
contrôleur laitier, que notre inséminateur,
notre vétérinaire ou des différents techniciens de COOPELSO ou MIDATEST. » Le cheptel se compose de 42 vaches Prim’Holstein
(8000 Kg de moyenne). L’élevage est situé sur
la commune de Séverac le château en
Aveyron et en bordure de la Lozère. Une
grande majorité de l’exploitation se trouve
sur le causse de Sauveterre, à proximité des
gorges du Tarn. « Le pointage moyen est de
82,6 points avec une moyenne de 85 points
en mamelle. C’est un des points forts de
l’élevage » note Samuel. « En matière de
reproduction, les résultats sont satisfaisants
puisqu’il faut 1,8 dose par IA fécondante.
Notre objectif est d’avoir des vaches qui
durent avec de bonnes pattes et du lait. »
La construction du troupeau s’est établie sur
l’achat de quelques vaches, mais surtout
sur l’utilisation de la transplantation
embryonnaire. Samuel et Pierre Maymard
expliquent : « Tout a démarré avec la formation au transfert direct de notre inséminateur
Bertrand Martin. Il était motivé et ça nous a
intéressé de travailler à partir des chaleurs
naturelles de nos receveuses. On s’est pris
au jeu et comme nous avons eu de bons
résultats au niveau des donneuses et des
gestations, nous avons continué. »
Actuellement, une dizaine d’accouplements
sont réalisés avec les techniciens de
MIDATEST dans le cadre du programme
CREAVENIR. « Notre travail de la génétique
est vraiment une approche collective. Nous
discutons avec les techniciens de COOPELSO
et de MIDATEST des choix d’accouplements. »
Une vache remarquable
Parmi les lignées marquantes du GAEC des
Piades, Victoire tient, sans conteste, une place à part. Cette fille de Finley x Hairy Breiz x
Esquimau est issue d’un embryon acheté.
« Nous avions acheté des embryons de
la banque d’embryons du programme
MIDATEST. Une génisse est née. Il s’agissait
de Victoire. Elle était pointée 89 points. Elle a
été travaillée en transplantation et par IA.
Malheureusement, elle s’est cassée une
patte après sa troisième lactation. Parmi ses
filles, Coupe s’est distinguée en remportant
le titre de championne adulte, meilleure
mamelle et grande championne du concours
départemental 2012. » confient les deux
éleveurs. Coupe est une fille de Victoire par
Bolton. Née en 2007 et pointée à l’heure
actuelle 86 points (87 Ma), elle a produit
en 3e lactation plus de 10 000 Kg de lait en 250
jours et elle est gestante par Bijan Off
de sa 1ère IA. Pascal Fraysse, technicien Lait
de COOPELSO, précise : « Coupe présente un
fort développement et une solidité extrême
dans le squelette. Elle possède en plus
une superbe mamelle. C’est une vache harmonieuse. » Coupe a engendré 4 mâles au
cours de ses trois gestations.
D’autres vaches se font également remarquer. « Nous avons une fille de Falerne Star,
Osiris, qui est en cours de 11e lactation.
Elle devrait produire plus de 80 000 kg cette
année. Parmi les vieilles vaches, une Bubba
avec 6 lactations. Echarpe, une fille de
Restell, s’est classée 2e du Top 100 à St Flour
en 2011. » ■
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
31
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page32
PRIM’HOLSTEIN
6791 (Shottle x Negundo X Jocko Besn
x Leadman).
Cette arrière-petite fille de Pauline
s’est distinguée en remportant
le championnat adulte du dernier
concours départemental du Tarn.
A cette occasion, elle a aussi
été consacrée grande championne.
GAEC Ravaille à Florentin (81)
interview
Une vache très particulière
32
13 ans et 8 lactations n’ont pas
altéré le tempérament de cette vache
Pauline (Formation x Labelle)
entourée de Cyril et André Ravaille.
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Il existe des vaches remarquables
qui laissent une emprunte très
profonde dans certains troupeaux,
soit par le niveau de leurs
performances ou par le nombre
et la valeur de leurs descendances.
Pauline fait indiscutablement partie
de cette catégorie en réunissant
ses différentes qualités. Histoire
d’une vache et de ses éleveurs
ravis.
Aux portes d’Albi dans le Tarn, sur la commune de Florentin, le GAEC Ravaille abrite une
cinquantaine de Prim’Holstein. André Ravaille
et son fils Cyril, qui vient de le rejoindre en
2011, gèrent le troupeau et veillent sur 190 Ha
de SAU. En 2001, suite à l’abattage total du
cheptel (pour cause d’ESB), André a décidé de
poursuivre la production laitière et a reconstitué son troupeau à partir d’achats réalisés
dans des élevages locaux. Certaines vaches
provenaient du troupeau SOVAGENETIQUE
conduit par COOPELSO. L’histoire est en route.
L’une d’entre-elles se prénomme Pauline.
Cette fille de Formation a rejoint le troupeau
d’André Ravaille en février 2001 juste après
son premier vêlage. Elle a produit en 8 lactations près de 85 000 Kg de lait soit en moyenne plus de 10 500 kg par lactation avec un
premier vêlage à 24 mois. André précise :
« C’est une vache qui a un énorme potentiel
laitier et qui le prouve. Elle est aussi très
résistante. Fin 2002, elle a été victime d’une
virulente mammite colibacillaire. Nous avons
bien cru la perdre à ce moment. Elle s’était
même tarie. Après s’être remise, j’ai pris la
décision de lui donner une dernière chance
et elle a été de nouveau pleine. L’aventure a
continué. » Pauline a eu au total 5 filles dans
sa carrière. « En transplantation, Pauline
produisait peu d’embryons et elle a eu beaucoup de mâles. Actuellement, on compte
6 descendantes en vie dans le troupeau. C’est
une vache vraiment attachante et bourrée
de qualités. Elle a un très bon niveau de production et une très bonne mamelle. Elle est
Le mot du technicien
Prim’Holstein
Pascal Fraysse
est le technicien Prim’Holstein de COOPELSO.
rustique et a de la longévité malgré son
problème de colibacillaire. »
Pauline a engendré une descendance qui aujourd’hui se fait remarquer à double titre.
C’est la seule souche du troupeau exploitée
dans le cadre du programme génétique
conduit par MIDATEST - CREAVIA. Une arrière
petite-fille (Pauline x Jocko Besn x Negundo x
Shottle) vient d’être sacrée championne
adulte et grande championne du concours
départemental du Tarn, qui s’est déroulé en
avril dernier. Pointée TB87 NG et TB85 MA et
indexée à 171 ISU, elle a produit au cours de
ses 2 premières lactations 17 200 kg de
moyenne. Travaillée en transplantation et
dans le cadre du programme génétique de
MIDATEST - CREAVIA, cette jeune vache a
déjà plusieurs mâles en station (par Ullier
Champ, Bolton et Thoiry).
André remarque : « La souche a été travaillée.
C’est maintenant à ses descendantes de se
révéler. Pauline est âgée de 13 ans. Elle est en
fin de carrière. Je ne prendrai pas le risque
d’une nouvelle lactation. » Une page est en
train de se tourner au GAEC Ravaille. ■
Il a également en charge le suivi génétique du
troupeau collectif SOVAGENETIQUE. A ce titre,
il connaît très bien la souche de Pauline.
Témoignage.
« Au départ de cette famille, on trouve la vache
Bell Etta de la souche Leadman (sa mère est la
sœur de la mère du taureau Leadman).
Ensuite par Cleitus, Labelle et Formation, on
obtient la mère de Pauline. Il s’agit donc d’une
famille réputée qui a produit de nombreux
taureaux indexés et de très bonnes vaches de
concours dans le monde.
Cette souche a tout de suite été exploitée
dans le cadre du programme MIDAGENE.
Pauline a ainsi été collectée avec Champion et
Goldwyn. Elle a eu 5 filles : 1 Jocko Besn,
3 Champion et 1 Goldwyn. Elle constitue une
vache phare du troupeau qui marque cet
élevage et dont les produits sont encore
accouplés dans le programme. Son pointage
morphologique est sans équivoque : TB87 MA
et TB85 NG. Sa descendance est imprégnée
par beaucoup de solidité, de rusticité et de
résistance avec de très gros niveaux de production associés. Cette famille se démultiplie car ces
animaux produisent beaucoup et longtemps.
La fille de Pauline par Jocko Besne a ainsi produit 54 000 Kg de lait en 4 lactations (TB87 MA
et B+84 NG). La fille de cette dernière avec
Negundo a produit 46 000 Kg de lait en
3 lactations et a été pointée B+84 NG (elle a été
réformée après s’être cassée une patte). Pauline
a transmis ses qualités en lait, mamelle ainsi
qu’en capacité corporelle et en développement.
Son seul point faible reste le TB. »
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
33
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page34
PRIM’HOLSTEIN
Diffusion du progrès génétique
La génétique CREAVIA MIDATEST
est au rendez-vous !
En moins de dix ans, la sélection Prim’Holstein a connu plusieurs bouleversements majeurs : nouvel ISU, diffusion de jeunes
taureaux évalués par génomique, utilisation accrue de la semence sexée et enfin génotypage des femelles en élevage.
Génétique & reproduction a voulu faire le bilan du progrès génétique diffusé au cours de cette décennie et envisager les
perspectives d’utilisation de ces nouveaux outils. Rencontre avec Mathieu Saint Blancat, Directeur Technique de COOPELSO.
Quels sont les objectifs de sélection au sein
de CREAVIA MIDATEST pour la race
Prim’Holstein ?
ment de baisser le taux de renouvellement
ce qui agira directement sur les coûts de production et la quantité de travail.
Depuis 2012, la race Prim’Holstein s’est doté
d’une nouvelle formule d’ISU pour
répondre au plus près de la réalité des
élevages. Les changements de pondérations
au sein du nouvel ISU (graphique 1) doivent
permettre de bâtir des vaches plus efficaces
et plus durables. Le but recherché vise la productivité, l’efficacité et la durabilité, pour cela
notre programme s’appuie sur l’ISU. En
sélectionnant dans cette direction, nous
allons allonger les carrières des vaches afin
d’amortir l’élevage des génisses sur de nombreuses lactations. Cela permettra égale-
Le nouvel ISU est-il un indicateur efficace
pour sélectionner les animaux ?
La réponse, nous l’avons trouvée en étudiant
les carrières productives des vaches
Prim’Holstein sur la zone de la coopérative
ayant commencé une première lactation
entre le 01/01/2001 et le 31/12/2005
(graphique 2). Ces bornes permettent de
s’assurer que les animaux ont eu le temps
matériel de réaliser la totalité de leur carrière productive et que les pères de ces animaux
possèdent tous un ISU exprimé dans sa nou-
velle formule avec un haut niveau de fiabilité.
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la
corrélation qui existe entre l’ISU moyen des
pères de ces animaux étudiés et la quantité
de lait produite par vie productive.
On distingue une relation quasi linéaire : plus
l’ISU est haut et plus la vache, en général,
produira de lait dans sa vie. Ce phénomène
s’explique par deux paramètres essentiels.
Les vaches vieillissent davantage ; elles font
en moyenne plus de lactations au cours de
leur vie et elles produisent plus de lait pendant leurs lactations. Donc au final, une
meilleure productivité et une rentabilité plus
forte. L’ISU est donc un outil cohérent et efficace. Les nouvelles pondérations vont renforcer son utilité.
Graphique 2. Corrélation entre le nouvel ISU et le lait par vie productive
(vaches ayant débuté une 1ère lactation entre le 01/01/01 et le 31/12/05 - zone COOPELSO)
34
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
La pertinence du nouvel ISU est d’autant plus
importante qu’il est désormais associé à un
nouvel outil de sélection, qui permet de
mieux travailler l’ensemble des critères fonctionnels. C’est le principal enjeu de la sélection génomique.
A-t-on assez de recul pour connaître
l’efficacité de la sélection génomique ?
Lorsque l’on compare les évaluations génétiques des jeunes taureaux calculées à partir
de l’analyse génomique et les résultats obtenus par la suite avec les filles issues du testage, on remarque en moyenne des corrélations élevées. Sur des aspects de production
et de morphologie, la prise de risque quant à
l’utilisation de jeunes taureaux est identique
dans les deux cas : évaluation génomique
avec des CD de 0,7 et utilisation des taureaux
à l’issue du testage avec des CD de 0,7.
Comme avec le modèle précédent (calcul
d’index à partir des résultats des filles), les
taureaux sont soumis à des variations, cependant celles-ci sont plus faibles et moins
nombreuses pour ce qui concerne les taureaux génomiques. Il convient malgré tout de
prendre les mêmes précautions, c'est-à-dire
d’utiliser en quantité limitée les jeunes taureaux et d’utiliser un maximum de taureaux.
Mettre en place des taureaux génomiques
aujourd’hui, c’est travailler avec une fiabilité
égale ou supérieure à celle qu’avaient les
taureaux lors de leur première diffusion massive après testage.
Les gains les plus spectaculaires sont obtenus pour les caractères fonctionnels. Dans
l’ancien système, jusqu’à l’obtention des premiers index de testage, la précision était très
faible. Actuellement, on diffuse des jeunes
taureaux avec des index fonctionnels très largement supérieurs en termes de fiabilité à
ceux qu’ils auraient obtenus après testage.
Ce gain de temps et de précision joue la faveur des éleveurs.
tissement du génotypage par un accroissement de la durée de vie productive des animaux et une diminution des besoins en renouvellement du troupeau.
Une utilisation de la semence sexée sur les
génisses génotypées correspondant le mieux
à l’objectif de sélection de l’éleveur.
Et l’emploi des gammes croisées INRA 95 ou
Excellence Charolais sur les femelles nécessaires à la production laitière mais non prioritaires en tant que support de renouvellement.
Pouvez-vous nous donner un exemple
concret ?
Pour mieux illustrer ce que permet le génotypage, je vous propose d’examiner le cas de
trois génisses nées de même père et même
mère (graphique 3). Pourtant issues de même parents, ces trois pleines sœurs génotypées possèdent des potentiels génétiques
différents qu’elles expriment dans un même
troupeau au cours de trois premières lactations réalisées en même temps…
Mathieu Saint Blancat, Directeur Technique de COOPELSO.
Graphique 3. Comparaison des index et des productions
en 1ère lactation de 3 pleines sœurs
L’évaluation génomique est désormais utilisable pour sélectionner ses femelles. Quel
en est l’intérêt pour les éleveurs ?
Les index calculés grâce aux génotypages
sont-ils fiables ?
L’intérêt principal réside dans l’association de
trois actions complémentaires :
Le génotypage pour mieux connaître ses animaux et construire sur des bases d’index
fonctionnels solides son futur renouvellement. L’objectif étant de rentabiliser l’inves-
Les premiers éléments de réponse sur la voie
femelle sont fournis par la comparaison des
premières lactations de 500 vaches avec
leurs index génomiques. Ces résultats récents étudiés au niveau de MIDATEST sont
obtenus sur la population des femelles génoGénétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page36
PRIM’HOLSTEIN
typées dans le cadre du programme de sélection (graphique 4).
Il y a une très bonne corrélation entre le niveau d’index génomique et les performances
laitières, morphologiques voire même cellules dès la première lactation.
Quel est l’impact des taureaux du schéma
CREAVIA MIDATEST ?
L’évolution comparée des vaches ayant débuté une lactation entre 2001 et 2007 montre un
gain de 4,5 Tonnes de lait par vache sur
quatre lactations (graphique 5). Cela représente 190 Kg de Matières Utiles produites en
plus. Il faut souligner que ces gains ont été
obtenus avec une amélioration de la fertilité
puisque dans ce même intervalle, le Taux de
Vêlage par Insémination première est passé
qui s’est améliorée. Dans cette étude, on a
observé également que 11% de vaches supplémentaires avaient fait une 4e lactation. Ces
Avez-vous mesuré l’impact
économique du progrès permis
par l’offre génétique diffusée ?
Notre étude a permis de mesurer l’impact des taureaux que
nous sélectionnons à
travers les quantités de
lait produites et le
nombre de lactations
réalisées (graphique 6).
Il s’agit bien de deux
facteurs qui comptent
pour les éleveurs et qui
impactent fortement
l’économie de l’élevage. Nous
avons pu nous rendre compte
que les filles des taureaux
CREAVIA MIDATEST (73908 vaches
dans l’étude) avaient produit
2 Tonnes de lait en plus par rapport
aux filles des taureaux de Monte
Naturelle (1459 vaches). Donc pour un
investissement moyen de 55 euros
(coût de l’IA = SORI + Génétique), l’éleveur
peut espérer commercialiser 2 Tonnes de lait
supplémentaires. Si l’on ne conserve que les
taureaux leaders de cette génération (21371
vaches dans l’étude), le gain monte à
4 Tonnes de lait pour un investissement
moyen de 65 euros. ■
Graphique 4. Comparaison de 500 index génomiques
et résultats de 1ères lactations (source MIDATEST)
de 47,4% à 49,9%. Les vaches CREAVIA MIDATEST ont produit plus, mieux en termes de
qualité, plus longtemps et avec une fertilité
Graphique 6. Résultats sur vaches ayant débuté une 1ère lactation entre 01/01/01 et 31/12/05
indicateurs sont encourageants. Ils traduisent ceux que de nombreux éleveurs ont déjà
constaté dans leur élevage.
Graphique 1. Nouvelles pondérations ISU 2012
Graphique 5. Performances comparées Taureaux CREAVIA MIDATEST et Monte Naturelle
(vaches ayant débuté une 1ère lactation entre le 01/01/01 et le 31/12/07 - zone COOPELSO)
36
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page38
CONDUITE DU TROUPEAU
Agrandissement des élevages
(
Les éleveurs
adaptent la conduite des élevages
L’évolution des structures d’exploitation a conduit de manière assez générale à un agrandissement de la taille des
exploitations et des cheptels. Une des clés de la réussite d’un élevage réside dans la gestion technique du troupeau.
Face à ce phénomène, le management des élevages a dû s’adapter à la taille des troupeaux et à la main d’œuvre disponible.
L’organisation du travail devient un enjeu important. COOPELSO apporte quelques éléments à partir de deux témoignages.
■
Gaec de Vindrac à Montans (81)
Christian retrace rapidement l’historique de la
propriété familiale : « Mes grands-parents
sont arrivés ici avant la dernière guerre mondiale. Ensuite différentes générations se sont
succédées. D’abord mon père et son frère,
ensuite je suis arrivé à la place de mon père
pour m’associer avec mon oncle et ma tante.
Mon épouse, venant du Nord de la France,
nous a rejoint et ensuite, Guillaume, ce qu’on
appelle un hors cadre familial, un pur parisien
qui s’occupe principalement du troupeau. »
Pendant que Blandine est affairée dans son
bureau pour remplir plusieurs tâches administratives et comptables de la ferme,
Guillaume se présente : « Je suis né à Paris
17e. Les études agricoles m’ont toujours
intéressé. Je voulais un métier au grand air,
plutôt que d’être enfermé dans un bureau.
C’est pendant les études que j’ai rencontré
mes futurs associés. On s’est connu à l’école
d’agriculture. De là est née une amitié.
Le GAEC de Vindrac en compagnie
de Romain Pupo (COOPELSO) : Christian et Blandine Mare
et Guillaume Alby.
38
Au Gaec de Vindrac, à Montans sur
les plaines du Gaillacois, la coopération
fonctionne parfaitement entre trois
partenaires d’origine distincte et aux
fonctions bien établies. L’exploitation de
170 ha nourrit 57 laitières et autant de
génisses, 11 ha sont réservés au
vignoble et les excédents de production
céréalière sont vendus. On se trouve
ici chez Christian Mare et son épouse
Blandine, lesquels se sont associés
avec Guillaume Alby. Rencontre.
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Ensuite j’ai travaillé comme salarié agricole
pendant 7 à 8 ans. Lorsque la tante et l’oncle
de Christian ont pris leur retraite, je suis venu
m’installer à Montans avec ma famille. Après
une expérience en industrie alimentaire,
ensuite au sein d’une coopérative laitière dans
l’ouest, puis la responsabilité de l’exploitation
agricole dans un lycée, je voulais me rapprocher de la production. »
Christian Mare, explique le fonctionnement de
la collaboration : « Pour ma part je m’occupe
davantage de la partie culture et aussi de la
vigne. On travaille avec la coopérative de
Técou. Le troupeau laitier, c’est plus l’affaire
de Guillaume. Une centaine d’hectares
servent à produire du maïs, du tournesol et du
soja. Une partie est auto consommée, le reste
c’est en pâture et 11 Ha de vigne. »
Pour Guillaume Alby, la gestion du troupeau
est prépondérante : « On a plus d’une
cinquantaine de vaches pour 470 000 kg de
lait. On pratique l’insémination à 100 % et avec
le nouveau bâtiment en cours de réalisation,
on continuera avec l’IA. On ne veut pas de
taureau. Une des raisons, il y a beaucoup
d’enfants sur l’exploitation. Autre chose, on a
la chance d’avoir assez de femelles pour le
renouvellement. Je suis venu en dernier sur
l’exploitation, je ne me voyais pas prendre une
ferme tout seul. Christian et Blandine avaient
un objectif de qualité de vie, de temps libre.
C’est un de nos objectifs et il faut l’améliorer
parce qu’on se laisse toujours happer par le
travail. Se retrouver tout seul sur une exploitation avec des vaches laitières, ce n’était
pas ma conception, avec tout ce que ça
représente comme astreintes et difficultés au
jour le jour. A plusieurs, il y a un partage avec
sa famille et ses associés. On ne pratique pas
de groupage de chaleurs, d’abord on a peu de
place dans la nurserie, et surtout on cherche à
avoir un travail réparti sur l’année. Produire
régulièrement du lait toute l’année, c’est ce
que recherchent nos laiteries. On est dans un
système avec des fourrages conservés, on fait
vêler toute l’année. »
Des projets pour améliorer
la production
Guillaume poursuit ses explications :
« La base de l’alimentation est classique avec
ensilage de maïs et ensilage d’herbe. On complète avec de l’orge aplatie et on achète du
tourteau de colza. Le troupeau représente
60 % du chiffre d’affaires mais 80 % du temps
de travail. Il faut donc améliorer la gestion du
temps. Cela viendra avec le nouveau
Christian Mare :
« On vise
une exploitation
rationnelle»
)
bâtiment. Certaines tâches sont répétitives,
on va venir à l’automatisation de certaines qui
n’apportent aucune valeur ajoutée, comme le
raclage des déjections. On va aussi installer
des moyens de contention pour les soins des
animaux, ainsi on peut gagner du temps,
du confort, et de la sécurité avec moins de
risques. Cette gestion du temps, c’est
vraiment une volonté de notre part.
Actuellement, une personne salariée vient
nous aider deux jours par semaine. Cela
permet de faire ce que l’on n’a pas le temps de
faire au quotidien et cela libère aussi Christian
pour s’atteler à ses tâches sur les vignes et les
grandes cultures ».
L’exploitation rationnelle des 170 HA, c’est le
leitmotiv au GAEC de Vindrac. ■
Le mot
de l’inséminateur
Romain Pupo est technicien inséminateur au GAEC de Vindrac : « L’exploitation ne veut pas produire à
l’extrême, il faut du résultat. Ici,
le fonctionnel est privilégié. Notre but
est de faire faire aux vaches une
production régulière sans problème
et pendant de nombreuses années.
En matière de reproduction, 70% des
vaches sont remplies en IA 1, 90 % en
IA 2, 10 % en IA 3. Dans le renouvellement, on recherche la qualité. »
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
39
GENETIQUE N°67_GENETIQUE N°64 26/12/12 10:53 Page40
CONDUITE DU TROUPEAU
■
Gaec du vent d’autan à previnquieres (12)
A Milharès sur la commune de Prévinquières dans l’Aveyron, le Gaec du vent d’autan, a pris une réelle dimension grâce à une
union de voisinage et de compétence. L’entreprise est florissante et les objectifs de progression sont fixés.
« Je suis installé depuis 1987. J’ai repris la
succession de mes parents et je suis resté
exploitant individuel jusqu’en 1992. Ensuite,
je me suis mis en GAEC avec un voisin et
cela a duré 6 ans. Il a souhaité se retirer pour
changer de profession et je me suis retrouvé
seul. Le 22 mars 2006, on a fait un regroupement avec 5 voisins. Sans aucun lien
de parenté, on a créé le GAEC du vent
d’autan. Il y avait les actuels Pascal Tarayre,
Anne-Marie Ros, Michel Vessiere, Sébastien
Lacombe, le 5e c’était moi. Puis Anne-Marie
Ros est partie à la retraite en 2010 », raconte
Didier Cayssials lequel fait un peu fonction de
porte-parole du groupe.
Il poursuit : « L’objectif de production est de
1,3 million de litres de lait. Actuellement on
produit 1 million, mais c’est en train de grandir. D’ici à 2 ans, je pense que l’objectif sera
atteint. A côté de ça, on a un petit atelier
de veaux de repousse et une quarantaine de
vaches limousines. Tout est parti d’une
(
40
Didier Cayssials :
« D’ici à 2 ans,
je pense
que l’objectif
sera atteint »
)
Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
Michel Blanchard (COOPELSO)
entouré par une partie des membres
du GAEC du vent d’autan.
ferme familiale de 35 ha, aujourd’hui on
exploite 220 ha. La coopération est fructueuse. On a très nettement amélioré la qualité
de vie dans la mesure où l’exploitation est
difficile à travailler en raison du morcellement. Cette situation en regroupement nous
permet d’avoir une vie familiale un peu plus
équilibrée et confortable par rapport à une
exploitation individuelle. »
Une immense évolution
Sur le site, les dernières décennies ont
été marquées par une impressionnante
évolution, comme le rappelle Didier : « Il y a
toujours eu une production laitière, les
grands parents faisaient un peu de mouton et
de la polyculture. Mes parents se sont mis au
lait en 1970, mais évidemment ce n’est pas
comparable. Aujourd’hui le troupeau est
composé d’une centaine de laitières, à la
traite on tourne à 90, voire un peu plus.
L’objectif, c’est au moins 130 vaches à la
traite, si on se maintient à ce niveau c’est tout
à fait réalisable. Les génisses sont gardées
sur l’exploitation, on n’achète rien. En fait,
on n’achète que la matière azotée, c'est-àdire les tourteaux. Tout le reste est produit
sur l’exploitation. Pour le bâtiment, on vient
de passer d’une aire paillée à des
logettes. On mise sur 45 % de renouvellement, on garde toutes les femelles.
L’alimentation de base est constituée d’ensilage maïs toute l’année. Cela représente
70 % de l’alimentation, 10 % de foin de luzerne, 20 % d’ensilage d’herbe et des céréales
produites sur l’exploitation. Seuls les tour-
Le mot
de l’inséminateur
Michel Blanchard : « Didier Cayssials
nous demande d’être présents et de
répondre à ses attentes. On s’est vu,
il n’y a pas longtemps, on a trié les
vaches et on a vu ce qu’il fallait faire.
Un planning a été fait à partir des
critères qu’il vient de citer. On va faire
attention à la locomotion, aux pattes.
Il faut faire attention au passage de la
stabulation libre aux logettes. Ici il y a
totale insémination en production
laitière, pour l’atelier limousin on y
réfléchit. L’inséminateur et les éleveurs font le plan d’accouplements,
on fait toutes les IA étalées sur toute
l’année et tous les constats de gestation. L’éleveur essaie d’étaler les
vêlages toute l’année pour des
raisons sanitaires et pour l’équilibre
du travail. Pour les jeunes, on essaie
de les grouper à la fin de l’été, début
d’automne afin qu’elles commencent
la lactation en début d’été. »
teaux de colza sont achetés. »
Sur le plan de la génétique, au GAEC du vent
d’Autan, on apprécie les services de
COOPELSO : « Jusqu’à maintenant on a
privilégié la production, on a amélioré la
quantité. On sait que COOPELSO met sur le
marché des taureaux qui ne détériorent pas
trop les autres critères. Ce qu’il faudrait
gagner, c’est au niveau de la vitesse de traite,
Service de la coopérative
En matière de reproduction,
l’inséminateur apporte une aide précieuse
Véritable cheville ouvrière dans la conduite de la reproduction, le technicien
d’insémination COOPELSO apporte une aide et un conseil qui vont bien au-delà de l’acte
d’insémination. En amont, il participe à l’élaboration du plan d’accouplements (choix
des réformes, accouplements en race pure ou en croisement) dans le respect des
objectifs de l’éleveur. L’utilisation du logiciel PAM permet de gérer sereinement
l’ensemble de l’offre disponible au cours de la campagne. L’éleveur a la possibilité de
faire un second plan d’accouplements en milieu de campagne, s’il le souhaite, pour tenir
compte des doses consommées par exemple.
L’outil informatique est un précieux allié. Il permet à l’éleveur et son technicien de consulter plusieurs documents très utiles en termes de conduite du troupeau : taux de
fertilité, liste des vaches non inséminées, listes des vaches ou génisses à plus de 3 retours,
etc. A partir de ces documents, les constats de gestation seront réalisés. Une prise de
rendez-vous permet de planifier ces opérations afin de ne pas perdre de temps.
Des échéances régulières assurent un suivi tout au long de la campagne, sans surprise
et sans oubli. C’est l’objet des contrats REPRO CONFIANCE.
Dans le cadre des visites régulières pour réaliser les constats de gestation, l’inséminateur fait le point avec l’éleveur. Le regard extérieur et l’expérience du terrain sont aussi
des atouts pour aider l’éleveur à surmonter les difficultés que l’on peut parfois rencontrer.
L’inséminateur participe aux programmes de maîtrise des cycles (synchronisation
des chaleurs par spirales vaginales) quand c’est nécessaire.
attention aussi aux aplombs en raison du
passage en logette. Au niveau production,
on attend simplement de se maintenir à
notre niveau actuel et si possible améliorer
de 9500 l à 10 000 l par vache. » ■
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LA PAROLE À...
Actu
L’année internationale des coopératives
L’ONU met en avant
le rôle des coopératives
(
L’année internationale est l’occasion de mieux faire connaître les particularités des coopératives, leur gouvernance démocratique, leur finalité de réponse aux besoins de leurs adhérents, leur mode de fonctionnement qui privilégie le long terme, la pérennité de l’entreprise et son impact sur la communauté. Le secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon affirmait lors du lancement officiel de l’année internationale des
coopératives à New-York : « cette année mettra en évidence les points forts du modèle d’entreprise coopérative
comme un moyen alternatif de créer de la richesse et de favoriser le développement socio-économique. » Cette
année internationale sonne comme une reconnaissance pour le monde coopératif.
L’entreprise coopérative agricoleest une organisation économique d’agriculteurs qui ont
décidé de mutualiser les moyens de production, de transformation et de commercialisation de leurs produits agricoles. Associés
(donc porteurs de capital social) et fournisseurs de leur entreprise, les agriculteurs la
gèrent démocratiquement selon le principe
« un homme, une voix ». Pour la part no
distribuée, les bénéfices réalisés sont affectés
à des « réserves » dont le caractère impartageable sert leur projet collectif sur le long
terme. Sociétés d’hommes et non de capitaux,
les coopératives ne sont pas OPAbles. Elles
restent attachées aux territoires de leurs
agriculteurs-sociétaires, elles ne sont pas non
plus délocalisables.
Fondées par et pour les agriculteurs, les
coopératives agricoles sont des sociétés de
personnes, gérées démocratiquement en
élisant leurs dirigeants parmi leurs pairs :
c’est une démocratie de délégation. Dans les
coopératives agricoles dont la circonscription
territoriale est étendue, les coopérateurs
délibèrent en section territoriale et élisent
leurs délégués à l’assemblée générale plénière. Beaucoup de coopératives complètent
cette organisation de délégation par une
démocratie « participative » : les agriculteurs
échangent et débattent sur leurs métiers,
l’amélioration de leurs pratiques culturales ou
d’élevage au sein de commissions ou de
groupes spécialisés par production.
Au cœur de cette organisation se trouve
l'administrateur de la coopérative. Il est
membre d'un Conseil d'Administration et se
voit doté par la loi des pouvoirs les plus
étendus pour diriger, définir les orientations
stratégiques de la coopérative. Il est l'incarnation d'un système de gouvernance original.
Il exerce une responsabilité exigente qui
Ce qui rassemble
et distingue
les coopératives
des autres sociétés,
c’est leur gouvernance
fondée sur la double
qualité d’associé
et de coopérateur
utilisateur selon la règle :
une personne - une voix.
Elles ont aussi
un caractère «inopéable»
grâce à leurs réserves
impartageables
et leur ancrage
dans un territoire.
Les coopératives sont un facteur de stabilisation de l’économie même si elles ne sont pas non plus des solutions miracles
dans n’importe quelle situation.
)
demande écoute, anticipation, discernement,
capacité d'engagement et de décision, intégrité et crédibilité. Ces qualités sont au service
d'un engagement vital pour l'existence du
projet coopératif.
Toutes les coopératives sont ancrées dans les
bassins de production agricole de leurs sociétaires. Acteur majeur du tissu économique et
social, le modèle coopératif agricole maintient
aussi une vie professionnelle et collective dans
les zones rurales défavorisées. ■
Source : coop de France.infos
Avec les coopératives, c’est toute une économie
qui est fondée sur la non appropriation des richesses créées.
42
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Génétique & reproduction N°67/janvier 2013
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Rencontre
Zohra Bouamra :
« La coopération est un maillon
essentiel de l’agriculture »
Pour Zohra Bouamra,
chercheur à l’INRA,
les coopératives ont un avenir.
Née à Castelnaudary, Zohra Bouamra effectue sa scolarité
dans cette ville. Après un DEA d’économie mathématique
obtenu à l’université des sciences sociales à Toulouse,
l’équivalent actuellement d’un Master 2 de recherche,
elle entreprend une thèse appliquée sur la politique laitière
agricole à l’INRA. Elle est désormais chercheur à l’INRA
où elle a travaillé sur la PAC (Politique Agricole Commune),
notamment sur les politiques laitières. Zohra Bouamra
travaille également sur la contractualisation au sein des
filières alimentaires, sur les problèmes de qualité liés aux
labels de type AOC, ainsi que sur la problématique de
la contractualisation entre les industries agroalimentaires
et la grande distribution. Interview.
Qu’est-ce qui vous a conduit dans ces domaines
de recherche ?
Disons que ce qui m’intéresse le plus dans mes recherches, c’est de
regarder la problématique des filières alimentaires dans leur
ensemble, comprendre les liens entre tous les acteurs de la filière.
Les filières agricoles sont souvent organisées
en coopératives, quelle en est la raison à votre sens ?
Et pourquoi la coopération fonctionne plutôt bien ?
L’agriculture est composée d’une somme d’exploitations réparties
sur le territoire. Depuis longtemps, les agriculteurs ont compris qu’il
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était impossible de rester isolés. Que ce soit, pour la commercialisation de leur production, pour leurs besoins où comme c’est le cas
dans l’élevage avec les coopératives créant et diffusant la génétique,
la structure des coopératives a bien des avantages. On peut évoquer
les problèmes d’économie d’échelle, en se regroupant, les agriculteurs peuvent réduire leurs différents coûts à travers des actions
collectives, pour en profiter de façon individuelle. Cela revient toujours moins cher de mettre les ressources en commun, qu’il s’agisse
des techniques de production ou des investissements. L’idée est de
mutualiser les coûts en partageant, soit les services, soit en effectuant des investissements en commun au sein d’une coopérative
agricole, les économies d’échelle sont primordiales, pour ne pas dire
vitales. C’est un élément fondamental. L’autre élément qui vient ensuite,
est résumé par l’adage « l’Union fait la force », disons que plus on est
nombreux plus on peut peser sur un marché, équilibrer les forces du
marché. En mettant en commun leurs ressources à travers la structure
coopérative et les services liés à l’insémination animale, les adhérents
peuvent améliorer à la fois le rendement et la qualité de leur cheptel.
Quels sont les points forts de la coopération ?
Ceux que l’on vient de citer mais aussi, le pouvoir décisionnaire de la
base au sein d’une coopérative. Les adhérents d’une coopérative,
doivent garder à l’esprit qu’ils détiennent les rênes de la politique
générale de leur coopérative, qu’ils ont le droit, pour ne pas dire le
devoir de participer aux assemblées et que la coopérative a le devoir
de répondre à leurs attentes. Le succès et la profitabilité de la coopérative dépendent des efforts de chacun. Au sein d’une coopérative,
on veut créer un gâteau collectif et on veut que le gâteau soit le plus
conséquent possible parce que c’est l’intérêt de tous les différents
acteurs de la coop. Les adhérents créent ce gâteau et ensuite le
partagent. Les dirigeants de la coopérative, en termes de management et de communication, doivent inciter les adhérents à s’engager
dans la politique de la coopérative. Une fois que la richesse est créée,
on peut la partager et en profiter. Chose importante, dans une coopérative, on se partage le gâteau, une entreprise privée, fait en sorte
que le gâteau soit important, mais elle le garde pour elle ou ses
actionnaires. Globalement, on peut résumer ainsi.
Et les points faibles ?
La complexité d’organisation des coopératives, le chevauchement de
certaines parfois, et les liens multiples entre elles, les partenariats et
les prises de participation, font que l’agriculteur peut se sentir un peu
perdu parmi les structures et moins bien comprendre les objectifs
des coopératives. Cela peut amener à desservir cet agriculteur. C’est
un des points sur lesquels dirigeants et adhérents administrateurs
des coopératives doivent rester vigilants. Il faut beaucoup communiquer, expliquer, réexpliquer, aux adhérents tout l’intérêt qu’ils ont à
être regroupés et ce dans bien des domaines.
Y a-t-il des domaines auxquels ils ne pensent pas
forcément ?
Certainement, je pense à l’instant, à la démarche de protection de
l’environnement. C’est un autre aspect et un avantage des coopératives qui sont en liens direct avec les exploitations. Au niveau des
tissus ruraux, régionaux, elles peuvent infléchir les comportements
et organiser une réflexion commune des problèmes qui peuvent
surgir dans le domaine de l’environnement d’une manière générale.
Ceci en termes de développement rural durable, en termes de pollution pour certaines activités. La production animale a un impact environnemental. Une réflexion commune doit pouvoir permettre de
faire face pour le futur. Il faut savoir que l’orientation des politiques
agricoles européennes pousse vers des productions plus durables.
La coopérative agricole, par son statut, peut aborder cet aspect plus
facilement que dans des organisations de type privé où les producteurs ne sont pas partenaires de la filière. Les éleveurs, au niveau individuel, ont le plus souvent un impact positif sur leur environnement
immédiat, sans en avoir forcément conscience, ni une volonté
réfléchie. Par le biais de leurs coopératives, cette action peut être
réfléchie à l’échelle supérieure. N’oublions pas que l’agriculture et
l’élevage se nourrissent de la terre, de la nature, et qu’en la préservant, ils assurent leur avenir.
COOPELSO, est une coopérative créant et diffusant
la génétique, ces principes s’appliquent-ils à elle ?
Bien sûr, cela s’applique à toutes les structures coopératives avec
chacune leurs spécificités. Sans être spécialiste de la génétique, on
sait ce qu’ont apporté les progrès génétiques à l’élevage depuis plus
d’une cinquantaine d’années. D’abord en termes d’éradication des
maladies sanitaires ou à caractère génétique qui étaient transmises
par la monte naturelle et maintenant davantage en termes de qualité, de volume et de confort de production pour les éleveurs. C’est
d’ailleurs un bel exemple de coopération, on ne voit pas comment un
éleveur isolé aurait pu y parvenir. Les progrès génétiques par la
sélection ne peuvent être réalisés qu’à grande échelle et lorsqu’ils
sont réalisés avec la participation des éleveurs ou à travers l’implication des éleveurs, c’est l’ensemble qui en profite. C’est une vraie
valeur de pouvoir contribuer aux biens de la collectivité. Beaucoup
d’éleveurs assurent la continuité d’une exploitation familiale, s’ils
parlent des progrès apportés par la génétique à leurs prédécesseurs,
ils mesureront à quel point c’est considérable. Sans coopérative,
sans génétique, la production laitière ne serait pas ce qu’elle est,
c’est certain. La génétique, qui demande des techniques et des
recherches, cela ne se fait pas du jour au lendemain et sans moyens
collectifs. A mon sens d’ailleurs, les progrès que peut apporter la
génétique ne s’arrêtent pas aujourd’hui. La science, la recherche,
les moyens techniques, vont encore apporter de nouvelles choses,
adaptées aux exigences du siècle. Pour cela, les éleveurs devront
continuer à se donner la main.
rencontre
LA PAROLE À...
Quels autres aspects de la coopération
vous semblent importants ?
On a évoqué, les enjeux économiques pour les agriculteurs, l’aspect
environnemental, on pourrait aussi parler d’occupation du territoire.
On peut avancer avec quelques certitudes que sans les coopératives,
beaucoup d’exploitations, reculées ou en zone de montagne auraient
disparues, avec les conséquences que cela aurait sur l’ensemble de
l’équilibre territorial. Seule, la mutualisation des moyens et des coûts
a pu permettre de maintenir l’élevage et l’agriculture sur la plus
grande partie du territoire. C’est un enjeu social majeur pour
l’ensemble de la population.
Les coopératives ont donc un bel avenir ?
Absolument ! La coopérative est un maillon essentiel entre le territoire, l’agriculteur, l’action publique, la recherche et le développement. Ce maillon central s’il venait à disparaître voire s’affaiblir par
la concurrence d’entreprises (dont le but est de faire le plus de profit
pour l’entreprise et non pour les agriculteurs, l’agriculture et l’élevage), serait fortement impacté. Il y a d’ailleurs des précédents dans le
domaine de la distribution alimentaire. Dans certains départements,
la distribution s’était construite autour d’une coopérative. Il y avait un
épicier coopérateur dans les bourgades et il assurait une tournée
dans les hameaux. Cette forme de coopération a disparu avec la
rationalisation des réseaux de distribution et de service.
Actuellement, le rôle des coopératives et plus généralement des
organisations de producteurs est mis en avant dans les politiques
publiques. L’émergence de ces organisations est à l’initiative d’un
ensemble d’agriculteurs qui se regroupent dans l’objectif de mutualiser leurs moyens afin de rééquilibrer les relations commerciales
qu’ils entretiennent avec les acteurs économiques de l’aval de leur
filière. Par exemple, un peu plus en aval dans la filière laitière, le
regroupement des producteurs laitiers au sein d’organisations de
producteurs est une question d’actualité. La suppression des quotas
laitiers va fragiliser les producteurs dans leurs relations avec l’aval et
ces derniers peuvent trouver un intérêt à se regrouper au sein d’une
structure pour rééquilibrer leur pouvoir de négociation avec les
transformateurs laitiers. Mais les mêmes rééquilibrages existent
pour les coopératives telles que COOPELSO. En amont de la filière, il
n’existe que très peu d’acteurs privés dans la sélection génétique et
une atomisation des adhérents au sein de la filière conduirait à une
perte de leur poids dans la filière. » ■
Chiffres clés 2011
2 900 entreprises coopératives, unions et SICA
dans le secteur agricole, agroalimentaire et agro-industriel
13 400 CUMA (Coopératives d'utilisation de matériel agricole)
82,8 Milliards d'euros de chiffre d'affaires global
des coopératives et de leurs filiales en 2010
40% de l'agroalimentaire français
Plus de 160 000 salariés
3/4 des agriculteurs adhèrent au moins à une coopérative
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LA PAROLE À...
Gaec de la Cantaloubie (12)
Gaec de Monteils (12)
Francis Cambon :
« La collaboration avec COOPELSO
remonte loin »
Sur les hauteurs dominant Saint-Sernin-sur-Rance dans l’est Aveyron, Francis Cambon travaille 95 ha SAU et élève 75 laitières
et 45 génisses pour un renouvellement se situant entre 25% et 30 %. Il est installé en GAEC avec sa sœur Sylvie et son frère
Michel sur l’un des plus anciens GAEC de l’Aveyron puisqu’il fonctionne depuis 1966. Avant que les enfants ne reprennent
le GAEC, le père était associé avec un voisin et élevait des ovins. En 1973, l’élevage s’est orienté vers les vaches laitières.
Rémy Bouteille (COOPELSO),
avec Francis et Michel Cambon :
« On travaille
en confiance. »
L’éleveur témoigne : « La collaboration avec
COOPELSO remonte loin. Mon père utilisait
déjà les services de la coopérative », et il se
souvient : « L’inséminateur arrivait en moto
avec la cuve sur le porte-bagage. A ce
moment-là, on avait des vaches brunes et on
inséminait avec des taureaux viande. C’était
au début de la coop ». Francis ajoute « on est
resté fidèle à la coop et on utilise différents
services, d’abord avec l’insémination, on a
aussi un contrat de contrôle de gestation avec
l’inséminateur et on a également fait un peu
de transplantation embryonnaire avec les
techniciens de la coop. On participe également aux programmes de testage ».
Pour Francis Cambon, COOPELSO représente beaucoup plus que des services : « Il y a des
compétences, des acquis bien ancrés, une
génétique appréciable, l’essentiel vient
aussi de la proximité de COOPELSO avec ses
adhérents. En plus, il y a les liens avec
MIDATEST, CREAVIA, dont on profite. J’essaie
de participer au maximum aux assemblées
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de section. On y rencontre le directeur et le
président, c’est l’occasion d’échanger sur les
sujets qui nous intéressent. On peut poser
toutes les questions qui
nous préoccupent.
J’aime aussi suivre les concours, même si
je n’y participe pas, c’est l’occasion de se
rencontrer avec d’autres éleveurs. Cela a
également un côté festif, c’est un côté convivial intéressant. De temps en temps il faut
souffler » explique Francis Cambon avec le
sourire.
Une coopération précieuse
Le GAEC de Monteils apprécie les services
procurés par les coopératives : « On fonctionne beaucoup avec les coopératives, on nous
ramasse le lait, chaque coop a son secteur
d’activité. J’apprends aussi beaucoup à
travers les articles de la revue. Il y a beaucoup
d’évolutions, entre autre avec la génomique,
les articles sont intéressants, je lis Coopelso
Infos du début à la fin, même s’il y a des
choses qui sont un peu ardues. L’histoire de
l’ADN, et tout ça, c’est compliqué, mais c’est
bien d’avoir des explications ».
L’éleveur profite au maximum des ressources
de son exploitation, et envisage l’avenir de la
ferme sous de bons auspices : « Pour
l’alimentation, on est en zone sèche. Le maïs
ne représente que 30% de l’alimentation,
après c’est du foin. On a quelques soucis à ce
niveau là, Il y a un projet de lac pour arroser le
maïs, mais les vicissitudes administratives
font que cela n’avance pas vite. On a aussi la
possibilité d’utiliser les dernières techniques
comme le génotypage de nos animaux.
L’année dernière, j’ai fait suivre des génisses.
Parmi les services de la coop, il y a aussi le
troupeau collectif SOVAGENETIQUE. Je pose
des embryons issus de la Ricardarié. Mais la
grande satisfaction vient de la succession. Le
fils de mon frère, Jean-Baptiste se prépare à
prendre la suite. L’avenir est assuré. On approche de la retraite, je ne compte plus le
nombre de générations qui œuvreront sur la
propriété, c’est très bien ainsi. » ■
Le mot
de l’inséminateur
Rémy Bouteille est le technicien inséminateur travaillant avec Francis
Cambon. Il apprécie la conduite du troupeau : « Leur choix, c’est primordial
pour eux, c’est la fonctionnalité. On réalise environ 70 IAP, et le troupeau est
calme. On a travaillé beaucoup sur les
mamelles et puis on parle aussi des
améliorations qui peuvent être apportées sur les installations. On a pu régler
des hauteurs de barre au garrot mal positionnée, par exemple. Ici on travaille
en toute confiance et c’est porteur
d’avenir avec la succession qui se
prépare doucement. »
Claude Falip :
« L’élevage fait vivre le pays »
Situé au Nord de Rodez, à quelques kilomètres du superbe et très touristique village de Conques, le GAEC de La Cantaloubie
aurait pu aussi se nommer le GAEC des trois frères, en effet Claude Falip le mène en compagnie de Serge et Patrice, ses deux
frères.
L’exploitation familiale possède 75 ha et
accueille 50 vaches laitières et un élevage
porcin (une cinquantaine de truies). Les
frères Falip sont naisseurs et engraisseurs.
Avec une certaine tendresse, Claude relate
l’évolution de la propriété : « A l’origine, mes
grands-parents, puis mes parents, exploitaient les châtaigniers et les vignes. Mais le
terrible hiver de 1956 a détruit la majeure
partie des vignes, et dans les années 60 on
s’est dirigé vers les vaches laitières. Dès
1966, avec mon père, nous avons travaillé
avec l’IA sur le troupeau laitier. Aujourd’hui,
on a un quota de 500 000 litres. Avec 9200 Kg
par vache, ça marche bien et avec des bons
niveaux de taux. On a d’abord travaillé sur la
conformation, la mamelle, après sur la vitesse de traite, la quantité de lait et de bons taux.
On a aussi utilisé les embryons. Dans ce cas,
je laisse faire les spécialistes de COOPELSO.
J’ai une totale confiance. Et puis pour les
petits équipements, on regarde Fidel’IA.»
Claude Falip constate aussi l’évolution de ces
dernières années : « En 2004, on a repris une
exploitation à 11 km et on a fait ce bond en
Le mot
de l’inséminateur
Jean-Luc Boudou : « Claude Falip est
un éleveur qui utilise les services
coopératifs depuis toujours, c’est ancré
dans sa façon de voir les choses. Il s’est
basé sur COOPELSO, sur nos produits
pour construire son troupeau et sa
génétique. Aujourd’hui, c’est arrivé à la
hauteur de ce qu’il attendait. Il me
demande surtout de la morphologie, de
la mamelle, de la capacité et de la
production. Avec l’alimentation basée
sur le maïs, il est capable de valoriser
le potentiel génétique de ses animaux. »
Claude Falip
et Jean-Luc Boudou :
« La coopération fonctionne. »
n’achetant que 5 ou 6
vaches. Si on est pasé de
150 000 à 500 000 litres de
production comme ça, en
faisant l’essentiel grâce
au renouvellement avec
nos génisses, c’est parce
que l’on a hérité des performances du troupeau.
On a progressé de 500
litres par vache et par an.
6500 litres dans les
années 2003 à 9200 litres actuellement, en
équivalent adulte cela correspond à plus de
10 500 litres. J’ajoute que j’utilise le
Heatphone et le Velphone, c’est très récent
chez moi, je n’ai pas de recul pour en parler,
mais je sais que ça marche bien chez les
autres. »
Comme dans d’autres GAEC composés de
voisins, dans la famille Falip, on mise sur une
bonne coopération entre frères. « On est
deux sur les vaches laitières et un avec les
cochons, après on se répartit le travail.
Patrice, le plus jeune, fait la traite, moi c’est
plutôt l’alimentation et les génisses et puis
l’un est un peu plus branché mécanique,
l’autre les cultures et les travaux dans les
champs. Sur le plan de l’alimentation, c’est
du pâturage du 15 mars jusqu’au 20 juin, ensuite il y a les stocks avec 75 % de maïs. On
recherche au maximum l’autonomie fourragère avec 15 % d’herbe et foin en plus. On
utilise du tourteau pour compléter le maïs. »
Impliqué dans la vie du pays
Claude Falip exprime avec aisance sa
passion pour son travail, mais il montre
également l’attachement à ses racines :
« Avec COOPELSO, ce qui est intéressant
c’est que la coop a gardé les assemblées de
section avec une base territoriale. C’est
important, les éleveurs ont leur mot à dire.
Il faut s’inscrire dans le territoire. C’est un
point fondamental pour les adhérents. Dans
l’Aveyron, s’il n’y a pas l’élevage, il n’y a plus
rien. Conques est un village très touristique,
mais sur l’ensemble du canton, c’est l’élevage qui fait vivre le pays. S’il n’y a plus d’agriculteurs, il n’y a plus de tourisme, j’espère
que tout le monde en est conscient. »
A travers ces propos, on perçoit l’amour de
Claude Falip pour sa contrée et il revendique
: « On est écolo, il y en a qui le disent et qui ne
le font pas. Nous, on pratique l’écologie au
quotidien. Parfois on est accusé de maltraiter la nature, mais s’il y a des gens qui
connaissent la nature, ce sont bien les
agriculteurs. Aujourd’hui, même dans les
exploitations où la conduite est intensive,
tout le monde est devenu très précis dans les
différents dosages, par souci d’économie
mais aussi pour préserver les terres qui
nous nourrissent. » ■
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LA PAROLE À...
VIE PRATIQUE
Les types de coopératives
Surveillance des vêlages
Le paysage coopératif
est très divers
Jérémy Tarayre à Montjaux (12)
« Je ne me lève plus pour rien »
Les coopératives se regroupent en différentes familles. La typologie la plus simple tient
compte de deux critères : Qui est l’associé, membre de la coopérative et détenteur d’au
moins une part du capital et quelle est l’activité exercée ?
On distingue ainsi :
● Les coopératives d’utilisateurs ou
d’usagers (les associés sont les utilisateurs
des biens et des services produits)
Coopératives de consommateurs,
coopératives scolaires, copropriétés
coopératives, coopératives HLM.
● Les banques coopératives (les associés
sont les clients, déposants ou emprunteurs).
● Les coopératives d’entreprises
(les associés sont des entrepreneurs)
Coopératives agricoles, coopératives
maritimes, coopératives d’artisans,
coopératives et groupements de
transporteurs, coopératives de
commerçants...
● Les coopératives de production
(les associés sont les salariés)
Scop (Sociétés coopératives et
participatives), coopératives d’activités
et d’emploi,
Scic (Sociétés coopératives d’intérêt
collectif), coopératives multisociétariales
(associant plusieurs parties prenantes
dont a minima les salariés et les
bénéficiaires de l’activité).
● La société coopérative européenne (SCE)
permettant de créer une coopérative
pour une activité commune sur plusieurs
pays de la Communauté vient aujourd’hui
compléter le dispositif législatif.
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Jérémy Tarayre « Je n’ai plus
besoin de me lever la nuit pour
surveiller les vêlages.
Le VELPHONE le fait pour moi. »
Jean-Luc Verdier
à Labarthe de Rivière (31)
« Un bon investissement »
C’est en fin d’année 2011 que Jean-Luc Verdier a décidé d’investir dans
un VELPHONE : « J’ai eu une période de vêlages marquée par de gros
veaux et les problèmes qui sont liés. Jusqu’à présent, j’utilisais une
caméra mais cela posait des problèmes par rapport à l’éloignement de
ma maison d’habitation. Je cherchais une solution plus souple et qui
fonctionne parfaitement. Avec la caméra, il me fallait surveiller et
parfois je me levais pour rien. Avec le VELPHONE, j’interviens quand
il le faut. »
Le troupeau compte 70 vaches. 20 génisses mettent bas en moyenne
chaque année. Des collectes d’embryons sont réalisées régulièrement. Jean-Luc est seul sur l’exploitation sauf deux jours par mois où
il fait appel à un salarié. Il précise : « Je place les thermomètres sur
toutes les génisses et la plupart des vaches, en général une semaine
avant le vêlage. Cela me permet de recevoir la prédiction de vêlage
grâce à l’évolution de la température corporelle enregistrée par le
capteur. C’est très intéressant car les vaches taries vont au pré. Quand
je reçois le SMS qui m’annonce l’imminence du vêlage, je rentre la
vache. »
Pour la prise en main, l’éleveur note : « la pose des thermomètres n’est
pas compliquée. Pour les appendices, j’utilise essentiellement le
modèle Turquoise avec les génisses et Blanc pour les vaches. Je n’ai
pas eu de perte avant vêlage. La base radio est dans le bureau à côté
Installé hors cadre familial depuis 2010, Jérémy Tarayre élève une
trentaine de vaches (Brunes, Prim’Holstein et Montbéliardes). Le
troupeau pâture suivant les années du mois de mars à novembre, sur
des prairies situées à 1000 m d’altitude. Ce jeune éleveur habite à une
dizaine de kilomètres de son exploitation. « Le VELPHONE est un outil indispensable, car cela me permet de me lever la nuit uniquement
lorsque le vêlage commence. Je me lève dès l’expulsion de la
sonde et j’arrive à tant. » explique Jérémy. « Je pose le
thermomètre vaginal 8 jours avant le vêlage. La prise en
main de l’appareil et la pose des thermomètres se font
très facilement. C’est un système simple et efficace.
C’est reposant et plus sûr. »
Jérémy Tarayre a pu réaliser près de trente vêlages
depuis son installation. Le thermomètre vaginal
communique régulièrement avec la base radio qui gère
l’envoie des SMS à l’éleveur. « Je suis rassuré avec le
VELPHONE. C’est très fiable et facile à utiliser. Je reçois
un SMS matin et soir qui m’avertit que tout va bien.
J’apprécie surtout la prédiction de vêlage sous
48 heures pour se préparer à l’arrivée du vêlage. C’est un
investissement très rentable que je ne regrette pas. » ■
de la laiterie. » L’éleveur ne tarie pas d’éloge sur ce système innovant :
« C’est reposant, surtout quand on n’habite pas à côté de la stabulation.
Je suis seul sur le troupeau et pour moi les vêlages sont sources de
stress et de fatigue. Maintenant, je ne me lève qu’à bon escient
la nuit. » remarque Jean-Luc Verdier qui poursuit : « J’ai fortement
diminué le nombre de visites la nuit. C’est rassurant surtout quand on
a plusieurs génisses qui mettent bas dans la même période et qui sont
pleines d’embryons. Je suis plus tranquille. » ■
Jean-Luc Verdier
« Savoir que la vache est sous
la surveillance du VELPHONE,
c’est une sécurité. »
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