Sortie d`ce cours n°18 (pdf, 591.9 ko)

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N° 18
Octobre
2008
Sommaire
Dossier : Beach, ô ma
beach !p.2/3
Livres p.4
Ciné p.5
Musique p.6
Portrait : Nous, et
seulement nous ! p.7
La petite histoire : Chaos et
confusion p.8
L'inconnue du mois p.9
Ici et là p.10
Sortie D'Ce Cours interactif
p.11
Bons plans p.12
Édito'
Sur la plage abandonnée, fuel et capotes usagées ... lalalala ... (pardon Brigitte !)
Et oui, les vacances sont terminées ! Il est temps de reprendre sa place sur les bancs des amphitéâtres, ou de se replonger dans les lectures ennuyeuses de nos
bonnes vieilles bibliothèques clermontoises (ou pas ...), le tout afin de se remettre au travail ...
Et cela signifie aussi pour nous, tes rédacteurs chéris, adorés, que tu vénères le soir en secret dans ton petit cagibi étudiant, seul avec ton magazine ... (on se passera
des détails sur le « gros loup »), bref, cela veut dire que nous, on doit se remettre à déblatérer tout un nouveau tas d'inepties, afin de remplir ton journal favori.
Ce mois-ci, comme on est un peu / beaucoup / totalement provocateur (rayer les mentions inutiles), ben on repart à la plage, mode « beach boys » et « beach bitches »
activé, sous le soleil d'octobre (au moins, on chopera pas de coups de soleil !!!).
Alors sors ton maillot de bain lecteur adoré, et avec nous, plonge-toi dans dans la lecture de ce nouveau numéro. C'est reparti pour une année encore plus déjantée
que la précédente ...
Nous
Beach, ô ma beach !
2
Révoltée, face à la mer
La Sicile au début des années 80. Une famille modeste de pêcheurs. Une mère de famille, révoltée. Une histoire basée sur une
légende sicilienne. Un film aux aspects néo-réalistes.
Ainsi seraient les phrases les plus justes pour se figurer l’atmosphère dans laquelle Emanuele Crialese tente de nous amener.
Respiro, ce sont des décors paradisiaques au sud de l’île italienne, la peau tannée des siciliens, le quotidien des familles vivant de
la pêche.
Mais c’est surtout une femme, Grazia, interprétée par la belle Valeria Golino, qui veut s’affranchir de sa condition, de la
tradition à la sicilienne. Car comme dans la plupart des pays au sud, les coutumes à cette époque laissent peu d’indépendance
au deuxième sexe. Grazia est qualifiée de maniaco-dépressive à cause de son comportement singulier : elle incarne le démon,
ses idées et ses actes sont blasphématoires à en juger par les propos des habitants de Lampedusa. Mais Grazia est une femme
sensible et libre avant tout. La journée quand elle n’est pas occupée à vider les poissons, la jeune mère se prélasse en écoutant
de la musique, musarde dans le village, se baigne nue dans la mer. Tout ceci, sous l’œil indigné de ses enfants qui veulent la
préserver des mauvais jugements. Tous la voudraient bonne ménagère, son mari amoureux s’efforce de cacher le mal de vivre
de son épouse derrière une pathologie mentale.
Devant les injustices, devant la violence et face à la rigidité dont son mari fait preuve avec leurs enfants, elle hurle, convulse,
pleure, frappe seule contre tous. Courageuse elle parvient peu à peu à faire entendre son manque d’indépendance et d’identité.
Ces scènes, c’est à travers l’œil ému de son fils de 13 ans que nous les vivons. Il est à la fois l’enfant innocent qui aime sa mère,
mais aussi le fils aîné qui tente de la raisonner lorsqu’une impulsion lui vient. Jamais une femme n’a été plus vivante, plus jolie,
plus émouvante, plus adorable que le personnage de Grazia, cet être fragile dont la force réside dans ses attitudes
provocatrices et burlesques.
Ainsi, il y a ce dilemme entre la liberté et les devoirs, la mer azure où elle se baigne nue contre l’odeur de ces poissons qu’elle noie. L’ennui, le dégoût de sa
condition lui vaudront bien souvent des crises de larmes dans lesquelles elle exprimera son envie de mourir. C’est sa façon à elle d’envoyer au diable les
convenances, sa maladie c’est le cri de milliers de femmes qui, à cette époque, conditionnées à l’obéissance et aux exigences de leur mari n’ont jamais eu ni la force
d’être, ni la possibilité de se rebeller.
A travers les paysages enchanteurs de la Sicile, l’atmosphère chaleureuse, la musique étonnante et émouvante on est transporté au cœur de ce cadre, paisible puis
dérangeant. Il fait beau à Lampedusa, mais combien il est triste d’y être née femme. Emotions garantie à l’issue de ce film, mais aussi une réflexion sur la liberté,
sur le combat féminin, sur la maternité, sur les mœurs mais également un voyage dans l’espace, avec des prises de vue à couper le souffle.
Sorti en Janvier 2003 en France, il a été jugé novateur dans ce savant mélange que le réalisateur fait entre l’humour et le tragique. Ce film a reçu 5 récompenses et
prouve bien que le cinéma italien n’est pas mort.
B.B
Coke-illages
« Il était une fois » … Ah … Non ça ne
commence pas comme ça, mais
plutôt sur un « Et alors » puisqu’il
commence dans un contexte bien
connu, nos vie à tous. Qui n’a jamais
rêvé de se retrouver sur une plage
déserte et paradisiaque aux alentours
de la Thaïlande, qui n’a jamais rêve de
liberté totale dans une communauté
avec un idéal hippie ? Ce livre narre
l’histoire d’un jeune anglais qui
rencontre en vacances un couple de
français dans le Sud-Est asiatique et
tous les trois ils se mettent à chercher
une plage paradisiaque légendaire, et
très vite il vont se retrouver dans une
communauté au style définitivement
très hippie, sur une plage paradisiaquement cerné et contrôlé à moitié
par des narcotrafiquants.
Bon nombre de choses vont venir pourrir la vie de ces jeunes gens, et
cela amène alors chacun à garder des secrets envers les autres, les
empêchant de parler de leur passé, d’envisager des relations sexuelles
entre eux, ce qu’on pourrait attendre d’un livre parlant d’une
communauté de hippies. Tout ceci permet au lecteur de bien trouver
sa place au milieu de tout ça, et le lecteur devient même la plage ellemême pour assister en direct et aux premières loges à la déchéance, à
la prostitution du genre humain pour ne devenir plus qu’un pauvre
produit commercial. Au lieu de nous bercer de douces illusions
maritimes, Alex Garland nous emmène faire un tour sur cette plage où
les personnages arrivent tous avec leurs rêves, et repartent avec moins
d’illusions quant à ce qu’ils sont et ce que le monde est vraiment.
Roman qui se voulait roman de loisirs devient roman de métaphysique
qui vous fera vous arracher vos cheveux sur votre conditions plus que
sur ce qui se passe dans le livre !
Panda
Ephémères comme nos vacances…
Ah, la plage ! La mer à perte de vue, ses étendues de
sable chaud, la vie rythmée par les marées…Oui à
Sortie D’Ce Cours on est sadique et on aime ça…
Bon, venons en au fait : que faites-vous quand vous
êtes à la plage, dans cet espace de tranquillité et de
douce volupté ?… Désolé, c’est plus fort que moi !
… Vous vous baignez, vous prenez des bains de
soleil, vous draguez…Eh bien, certaines personnes y
exercent leur talent artistique. La plage est pour bon
nombre d’artistes amateurs ou professionnels un
atelier naturel où ils peuvent s’exprimer et libérer
leur créativité.
Certains vont se poser au bord de l’eau avec un
chevalet pour peindre la majesté de la nature dans de
grandes compositions naturalistes . D’autres
réaliseront des sculptures de sables, variantes adulte
des châteaux de sable, pour le plaisir, pour la contemplation ou dans le cadre de
concours aux thèmes imposés comme au Touquet, en France, à Brighton, en
Angleterre, etc. La sculpture sur sable est plus proche de l’attraction touristique que de
l’Art à proprement parlé. Réaliste avant tout elle reproduit des monuments, des
personnages, des personnages réels ou mythiques, des animaux ou des scénettes
inspirées de la littérature ou du cinéma. Le thème peut être personnel mais le style reste
appliqué et lisse, consensuel, cherchant à plaire au plus grand nombre. Le but est
d'impressionner le visiteur par une grande virtuosité technique et une simplicité de
moyen : du sable, de l'eau, des mains et des outils communs. Il n’y a aucun message à
déchiffrer contrairement aux œuvres des artistes du land art.
Le land art est une tendance de l'art contemporain. Il consiste à réaliser des œuvres
d'art dans la nature, en général avec des éléments naturels tels que des branchages, des
fleurs, des cailloux… Pour ces artistes, la nature n’est plus simplement représentée
mais c’est au cœur d’elle-même (in situ)que les créateurs travaillent. Parmi les artistes se
réclamant du land art, qui utilisent ou ont utilisé la plage comme scène de leurs
installations artistiques il y a Michel Davo, Jim Denevan, Shiro Hayami.
Les sculptures sur sable et les œuvres des artistes du land art ont pour point commun
d’être éphémères. Elles sont exposées aux éléments, soumises à l’érosion naturels. Elles
sont périssables, vouées à disparaître ou en tout cas évoluent avec les saisons et les
aléas climatiques. La photographie est le seul moyen pour que ces œuvres passent à la
postérité.
NG
La maison de la
plage
3
Nous ne sommes
que des grains de sable
mais nous sommes ensemble.
Nous sommes comme les grains de sable
sur la plage,
mais sans les grains de sable
la plage n'existerait pas.
Bernard Werber, Les Thanatonautes
Kitano à la plage
Victoria Legrand, chanteuse-compositrice de
Beach House, aime dire que sa musique est
d’inspiration spirituelle. Naturellement, je me
tourne vers la pochette de son dernier album,
Devotion. Une photo : deux jeunes gens - les deux
membres du groupe - assis à une table ronde, face
à face, à la lumière d’une bougie, les yeux fermés,
la main de l’un prête à rejoindre celle de l’autre...
Communion sentimentale ? Moment de prière ?
Séance de spiritisme ? Au centre de la table, au
milieu des couverts, un gros gâteau décoré de
chantilly où figure le mot « devotion » écrit en crème
mauve. Tout cela n’est-il qu’un jeu de grands
enfants qui refusent de grandir ? Que cherchentils à rappeler, à réveiller, concentrés ainsi, dans ce
lieu cloisonné et intime ? L’atmosphère de l’album
est à l’image de cette pochette : une douce rêverie
éveillée. Beach House compose ses tableaux sonores
à base de pop psychédélique, hypnotique et
lancinante. Les accords d’un orgue illuminent de
leur omniprésence cette ambiance vaporeuse et
irréelle, l’éclairant parfois d’un jour sépulcral
comme dans le somptueux Gila.
Mais la grâce étrange qui se dégage de cet album
doit également beaucoup à la voix grave,
androgyne et profonde de Victoria Legrand,
singulière comme peut l’être celle d’une Nico à la
différence près que la première est une magnifique
chanteuse, capable de moduler sa voix sur une
riche gamme d’émotions, glissant sans cesse d’une
mélodie apaisante à un chant déchirant, de la
douceur à la douleur. La musique de Beach House
est totalement habitée ou plutôt hantée par
l’ambivalence de ce personnage musical, sensible,
sentimental mais parfois aussi menaçant, à la
limite de la folie, dans tous les cas absolument
fascinant...
Bref c’est un album envoûtant (le deuxième !) que
nous livre ici Beach House , aussi séduisant et hors
du temps que peut l’être un soleil couchant
d’octobre sur une plage, face à la mer. Pour vous
laisser prendre dans la subtile toile sonore de
Devotion, écoutez en priorité Gila et Heart of
chambers.
EF
On tend tous vers la mer… Cet instant précieux où la plage, devenant espace privilégié, se fait gradin
du théâtre des vagues et du vent, répit à la saveur unique. Mais la plage n’est-elle considérable qu’en
tant qu’assise confortable, où peut-elle être indépendamment de sa relation avec la mer ? Takeshi
Kitano, réalisateur japonais, aime intégrer à ses films, des drames ayant souvent pour base une histoire
de Yakusas, la mafia nippone, et une scène de clôture balnéaire. Si la mer occupe une place importante
dans la majeure partie de son œuvre, il confie que ce n’est que pour l’apaisement spirituel et l’intensité
dramatique qu’offre sa contemplation, et non pour une utilité concrète (à part dans Scene at the sea,
histoire de surf) puisqu’il avoue ne jamais s’y baigner. L’essentiel de
l’action se passe donc sur la plage en elle-même, lieu spontané d’élection
des bandits cherchant un refuge à l’aura meurtrière de la ville corrompue,
véritable espace scénique à part, permettant aux adultes de retourner en
enfance, dans une esthétique théâtrale traditionnelle chère à Kitano. On
assiste alors au spectacle de grandes personnes incarnant le comble de la
virilité jouer à des jeux enfantins (L’été de Kikujiro, Sonatine), s’émerveiller
devant des feux d’artifice (Hana-bi), rencontrer l’amour de leur vie (Dolls).
Cette renaissance est malheureusement une illusion, et souvent le sable
éponge le sang de ceux que la réalité a rattrapé, sous la forme de
combats, de meurtres et de suicides (Zatoichi, Sonatine, Hana-bi) sans pour
autant faire de la plage un lieu mortifère, puisqu’elle a offert une
accalmie, certes éphémère, mais essentielle aux gens cherchant un refuge.
Le message de Kitano serait donc que si la plage et la mer qui s’étend à
ses pieds ne sont pas des espaces à la fiabilité garantie, qui peuvent se
pervertir à l’action de l’homme, ils demeurent tout de même ce qui
s’approche le plus de la perfection.
Larsen
Et on repart ...
Livres
4
Mon nez, mon chat, l’amour
et… moi ! Confessions de
Georgia Nicholson (volume 1)
de Louise Rennison
- attention, livre à s’étrangler de rire !
- à mettre entre toutes les mimines…
Mon nez, mon chat, l’amour et… moi nous plonge dans la vie quotidienne
de Georgia, une adolescente qui ne manque pas de ressources ! Elle et
ses copines ne manquent pas d’idées quand il s’agit de résoudre les
petites épreuves de la vie. Entre la loi martiale du béret du Stalag 14
(le collège), le règne de terreur instauré par les sœurs Craignos ou encore les parents, leur imagination
tourne à plein régime (à base de roulé à la confiture). Mais quand Georgia tombe amoureuse de Super
Canon, Robbie de son vrai nom, les véritables difficultés apparaissent… pour notre plus grand plaisir !
Écrit d’un ton léger et avec un humour ravageur (mais surtout ravagé), Mon nez, mon chat, l’amour et…
moi fera se plier de rire tout un chacun. Dès la première page, il est impossible de ne pas s’attacher à
Georgia qui provoque notre hilarité jusqu’à la dernière page, volontairement… ou pas !
Que l’on soit ado ou qu’on l’ait été, on lit avec grand plaisir et larmes de rire ce petit roman qui se
présente sous la forme d’un journal intime (surprise !). A travers les déboires sentimentaux (ou autres)
de notre héroïne de 14 ans, ce sont ses propres premiers pas dans l’âge adulte que l’on revit. L’auteur,
Louise Rennison, s’est d’ailleurs largement inspirée de sa propre adolescence pour écrire sa série du
Journal intime de Georgia Nicholson. Qui a dit que l’adolescence était l’âge ingrat ? Outre la rigolade de
grande ampleur provoquée par sa lecture, Mon nez, mon chat, l’amour et… moi possède un pouvoir
caché : il est capable de dérider même le plus grognon des ados, qui se reconnaîtra en la personne de
cette chère et désopilante Georgia. De quoi dédramatiser une période qui n’est pas toujours la plus
marrante de la vie.
Enfin, sachez que si vous aimez Mon nez, mon chat, l’amour et… moi, les six autres tomes constituant la
suite des aventures rocambolesques de Georgia Nicholson sont également disponibles !
Pink Lady
Tome 1 : Born to be a larve
De Boulet
- Carnet de blog
- Pandas, Kébabs et Kazou
Pour les inconditionnels de la « blogosphère », comme disent
les théorisateurs élitistes, Boulet est devenu le personnage
incontournable, avec près de 40 000 visiteurs uniques chaque
jour. Attention, nous ne parlons pas des skyblogs, où le lycéen
lambda montre la photo de sa petite copine et de ses poteaux
toujours prêts à délirer grave, avec milles détails passionnants
de sa vie quotidienne (la durée de vie moyenne d’un blog est
de trois mois, comme quoi c’était pas si intéressant que ça),
non, je parle de l’univers fascinant des blogs BD, c’est à dire
raconter sa vie, mais en dessins ! (dit comme ça, le concept n’a
pas l’air révolutionnaire). Normalement, je devrais vous parler
d’un livre, mais vu que ce tome 1 est l’édition papier si
attendue qui regroupe les notes de la première année du blog (qui a quatre ans), les deux sont
étroitement mêlés. Parce que, comme dit Trondheim, « Internet, c’est très bien, mais les livres, c’est très
mieux » (et puis ça rapporte plus). Pour ceux qui connaissent Boulet par l’intermédiaire de ses albums
« traditionnels » (Raghnarok, Rubrique scientifique, Womoks,…), le blog en est assez éloigné, mis à part
quelques trips récurrents. Pour le reste, l’inspiration proviens de l’univers geek dans le sens large du
terme (informatique, héroïc fantasy , jeux vidéos, zombies), otaku (manga), servi par un humour qui
fait très souvent mouche, avec un dessin tout à fait différent du style BD (moins travaillé
conformément au principe du blog) mais original et très attachant. Avoir l’exemplaire papier permet
de mieux se rendre compte de l’évolution du dessin et d’avoir en permanence ses strips préférés
sous la main. Pour les bonus, les planches ont été retravaillées et quelques inédites ont été rajoutées,
mais rien de très original. Les cultes sont évidemment présents (cycle de la raclette, Djembé-man).
Pour vous faire une idée, passez faire un tour sur le blog (www.bouletcorp.com), il y a fort à parier
que vous deviendrez très vite fan, et que vous devrez apprendre le fonctionnement magique des flux
RSS, car les blogs-bd constituent un univers intertextuel, où souvent des notes renvoient à d’autres
dessinateurs amis de l’auteur, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on passe une heure par jour à lire tous
les blog mis à jour.
Larsen
Rua
de Miguel Torga
-Portugal & Soledad
Rua est bien plus qu’un livre. Cette œuvre du grand
écrivain portugais Miguel Torga va au delà d’une
évocation ou d’une vulgaire compilation de tranches
de vie. Treize nouvelles simples, sans fard ni artifice,
qui projettent le lecteur au cœur de l’intimité des
habitants d’une rue de Lisbonne. La rue devient le
théâtre où personnages ambiguës et troubles côtoient
des policiers dépressifs, des filles « de mauvaise vie »
aux cœurs brisés avec une grande simplicité et une
délicatesse qui permet au lecteur d’observer à leur
insu les personnages mais sans les juger. Ces
nouvelles sont l’écho d’une vie urbaine qui tend à
disparaître Petit à petit on se sent presque appartenir
à cette rue mystérieuse qui regorge de secrets et
d’intrigues. Torga est un humaniste convaincu et sa
foi inébranlable en l’être humain s’attache à dresser
des portraits humbles et aimants sur les modestes
habitants d’une rue anonyme. Ce sont des histoires
sensibles qui ne tombent jamais dans la mièvrerie de
seconde zone, ni dans l’effet « roman de gare ».
Chaque mot employé a son importance donc pas de
descriptions abyssales, les récits sont courts mais
élégants et il peut sembler que l’auteur prend de la
distance avec ses propres personnages. Il ne les juge
pas et ne cherche pas à les rendre plus sympathiques
qu’ils ne sont au moment où nous les surprenons
dans leur quotidien. Il n’y a pas d’analyse sur le
comment et le pourquoi, Torga nous invite juste à
regarder, peu importe le passé et l’avenir, ce qui
compte c’est de rester attentif au moment présent car
« si les choses étaient comme on se les figure, c’est ça qui serait
étonnant ». A propos de l’auteur Miguel Torga alias
Miguel Adolfo Correira da Rocha (1907-1995) était à
la fois médecin ORL et écrivain, sa vie a été une
succession d’aventures et de combats. Il a passé son
adolescence au Brésil où il a été tour à tour gardien
de vache et chasseur de serpents, puis retour au
Portugal où il devint médecin, et où ses positions
anti-salazaristes lui ont valu une censure active des
autorités. Un classique de la littérature portugaise.
EL
Cinéma
5
Entre les murs
De Laurent Cantet
- une année scolaire que vous n’oublierez pas
En 2006 paraissait un très bon livre justement récompensé et par la critique et par les lecteurs : Entre les murs de
François Bégaudeau. Ce roman racontait le quotidien de ce jeune professeur de lettres au sein de son collège
« difficile » du 19ème arrondissement de Paris.
Aujourd’hui adapté au cinéma par Laurent Cantet, on souhaite qu’Entre les murs le film connaisse le même succès
tant cette œuvre est réussie et mérite d’être vue .Au diable les pseudo-polémiques sur la pédagogie, l’autorité,
l’école et autres considérations parasites. Ce film doit être considéré pour ce qu’il est : un vrai film réussi, une
oeuvre passionnante, vivante.
L’essentiel du film se passe dans la salle de classe, en huis clos, entre ces fameux murs où le professeur est
parfois tellement seul face à l’entité classe à l’affût de la faille, du mot de trop. La contrainte de l’unité de lieu a
été dépassée et transcendée par le réalisateur. Chaque nouvelle scène avec les élèves est différente de la
précédente. Rien n’est jamais joué d’avance un mot peut faire basculer l’ambiance de classe dans un sens ou
dans l’autre, les rapports sont toujours dominés par la tension, à laquelle le spectateur n’échappe pas.
Et il y a bien sûr ces joutes verbales parfois très drôles parfois très violentes, l’utilisation constante de ce langage
qui fait peur, déroute, crée des barrières, des incompréhensions, fait tout déraper mais permet aussi de gagner
du temps ou de sauver une situation tendue.
Les scènes de cours sont alternées avec les moments où les enseignants se retrouvent entre eux. Alors que Bégaudeau avait, dans son roman, fait le choix de
traiter les scènes dans la salle des professeurs de manière très distanciée et froide, en se reléguant au rang de simple spectateur, le film redonne une coloration
plus humaine à ces séquences, même si le propos est parfois assez manichéen. Ainsi l’opposition entre le personnage de Bégaudeau, idéaliste et opposé à toute
forme de sanction et son collègue professeur d’histoire géographie, au discours beaucoup plus ferme, manque un peu de subtilité. Un tout petit bémol dans un
ensemble qui sonne très juste.
En résumé : une vraie histoire, un vrai réalisateur qui sait se servir d’une caméra (c’est de plus en plus rare), des acteurs extraordinaires, de l’émotion en
pagaille… Je promets de rembourser la place de cinéma avec l’argent du journal à tous ceux qui n’aiment pas ce film ! Ne rêvez pas, c’était juste pour faire
transpirer notre trésorier.
Anne de Beaumont
Head On
de Fatih Akin
Be happy (Happy Go-Lucky)
de Mike Leigh
- Don’t worry, be happy !
-Chaos et Désespoir
-Ours d’or à Berlin
en 2004
C’est dans un tourbillon de chaos et de désespoir que Sibel, belle jeune fille
issue de la communauté turque d’Hambourg rencontre Cahit. Sa vie, les
traditions, les obligations lui semblent incompatibles avec ses rêves de
liberté et c’est dans l’hôpital où elle est internée après une tentative de
suicide qu’elle jette son dévolu sur Cahit, homme d’âge mûr complètement
déstructuré, paumé et fauché. Son point fort : il est turc. Ce mariage de
circonstances sera sa fuite vers une vie où elle sera libre de « boire, de danser,
de baiser ». Nos deux paumés suicidaires vivent ensemble comme des
colocataires, mais l’accord vole en éclats quand Cahit réalise qu’il est
amoureux de Sibel et la descente aux enfers commence… L’amour de
Cahit se transforme en jalousie meurtrière, tandis que Sibel multiplie les
amants et les expériences sans vraiment réaliser que tout acte entraîne des
conséquences. Les deux personnages principaux refusent obstinément
d’accepter une partie d’eux même, se cherchant dans l’automutilation et
l’autodestruction. Les deux évoluent dans un monde où ni l’un ni l’autre ne
trouve sa place ; la paix et le salut semblent pourtant à portée de main, mais
la destruction les attire trop.
Sans révéler la totalité de l’intrigue du film, la déchéance amènera Sibel à
quitter l’Allemagne pour retourner en Turquie à Istanbul. Ville paradoxale
comme l’héroïne, divisée par un bras de mer qui sépare les quartiers huppés
des quartiers populaires, de l’ombre et de la lumière. Istanbul sera le théâtre
du dénouement final, des retrouvailles et de l’ultime douleur. Leur amour a
commencé dans le sang de Sibel et finira par les larmes de Cahit, leur
histoire est du départ vouée à l’échec. Le réalisateur Fatih Akin nous offre
une histoire d’amour faite de passion, de frustration et de contradiction. On
voit et on devine l’évolution intérieure des personnages tout en laissant une
part d’interprétation aux spectateurs, certains éléments (émotionnels) de
l’histoire sont intégrés par un orchestre de musique traditionnel qui
intervient entre les scènes clefs. Sensible et magistral. Déjà un classique.
EL
En cette rentrée 2008, ce n’est pas
Hollywood qui nous donne le plus
envie de se faire une toile. C’est plutôt
du côté du vieux continent qu’il faut
chercher des curiosités. Je vais vous
parler de l’une d’entre elle, Be Happy, du
réalisateur britannique Marc Leigh.
Ce film raconte le quotidien de Poppy, jeune femme, institutrice, aussi drôle et
fantaisiste que rationnelle et déterminée à prouver que le bonheur peut être
contagieux. La philosophie de cette grande bringue, aux fringues chatoyantes, est,
comme vous pouvez vous en douter, la positive attitude (Lorie, sors de ce corps
…). Elle garde le sourire à tout instant, prend la vie du bon coté, ce qui peut être
déstabilisant, déconcertant pour nous simples mortels. En plus, comme si ce
n’était pas déjà assez, la vie lui sourit en retour : elle prend son pied avec sa coloc
Zoé, ses amies et sa sœur cadette. Elle adore son job, sa vie et elle s’éclate en
prenant des cours de trampoline et de flamenco. Ombres au tableau, car oui il y en
a, Poppy a aussi ses problèmes : un célibat qui se prolonge, une deuxième sœur
conventionnelle, une vertèbre déplacée et des cours de conduite avec un moniteur
d’auto-école coincé et agressif. Mais ce n’est pas ces petites contrariétés qui vont
venir à bout de la bonne humeur qui caractérise la jeune femme.
L’optimisme de ce film tranche avec la noirceur qui caractérise la plupart des films
de Marc Leigh. Le réalisateur qui d’habitude est plutôt enclin à donner dans le
drame ou les situations délicates, a décidé de positiver. Il esquisse le portrait d’une
jeune femme que l’on aimerait tous avoir pour copine. Entièrement axé autour de
ce magnifique personnage, excentrique, généreux et attachant au possible, Be
Happy redonnerait le sourire à n’importe quelle âme en peine (c’est vrai qu’on a
bien besoin ces temps-ci). Egalement scénariste, Mike Leigh se fend d’un script
aussi drôle que tendre. Il apporte un soin tout particulier aux dialogues, et aux
situations, souvent dantesques. Débordante d’énergie, l’actrice Sally Hawkins, déjà
aperçue dans Layer Cake ou le rêve de Cassandre, est habitée par le personnage. Elle a
d’ailleurs remporté le prix de la meilleure actrice au Festival de Berlin pour son
interprétation. D’autre part au grès des pérégrinations de l’héroïne, on croise une
galerie de personnages hauts en couleurs. Mention spéciale à Eddie Marsan qui
joue le rôle du moniteur d’auto-école hystérique.
NG
6
Musique
Ce à quoi la jeunesse
occupe ses samedis
Electro galactique
Rares sont les albums qui valent vraiment le coup ces
derniers mois. Saturdays=Youth, le dernier né de M83 fait
partie des heureux élus. « M83 ? » me direz-vous avec
étonnement. Et pourtant il s’agit du duo français d’électro
- récemment réduit à une seule personne, Anthony
Gonzalez - le plus reconnu de la planète avec bien sûr, les
incontournables Daft Punk et Air. Et certainement aussi le
meilleur : plus de sensibilité que chez Daft Punk, moins de facilités que chez Air.
Saturdays=Youth part donc sur une base électro mais on s’aperçoit très vite à l’écoute
que la substance du disque se compose d’un savant alliage synthétique de pop eighties,
de rock new wave, ... Pourtant ce n’est ni un disque hommage, ni un vulgaire mixage
et encore moins un album de reprises que nous propose ici Anthony Gonzalez. Son
opus se construit plutôt comme une réminiscence du paysage sonore de ces années
qu’il regrette peut-être parce qu’elles représentent son enfance, une époque bénie et
perdue. Il a parfaitement digéré et assimilé ses influences et les intègre dans ce qu’on
pourrait appeler une véritable conscience subjective musicale. Son disque se présente
comme un palimpseste où il aurait gravé les plus intimes de ses souvenirs, la
mélancolie d’une prime jeunesse que l’on regrette déjà alors qu’elle vient tout juste de
nous quitter. Le début de l’album commence par les quelques notes au piano de
« You, Appearing » puis monte peu à peu en puissance avec notamment le sensuel
« Skin Of The Night », se poursuit avec l’enthousiaste « Grayeyard Girl », atteint son
apogée avec « Couleurs », morceau de 8 minutes magnifiquement construit. La tension
retombe peu à peu dans la deuxième moitié du disque et plus la fin approche plus la
mélancolie se fait prégnante. La sensation que quelque chose ou quelqu’un s’en va
inéluctablement et hantera désormais seulement notre mémoire. Anthony murmure
alors ces paroles, dans le sublime « Too Late » : « And if you are a ghost, I’ll call your name
again... »
EF
Saturdays=Youth (EMI)
www.myspace.com/m83
La vie en ki(l)t
Pop des Highlands
Ô rage, ô désespoir ! Une année !
C’est le temps qu’il aura fallut
attendre avant qu’une radio française
ait la bonne idée de promouvoir cette
artiste dont la carrière avait déjà
explosé de l’autre côté de la Manche
(peut-être une panne d’Eurostar … ).
Parlons donc d’elle, de la magnifique,
de la sublime, de l’enchanteresse :
Amy MacDonald.
Depuis toute jeune, elle triture des
instruments de musique, dont sa
guitare (enfin celle de son papa, ouh
la vilaine fille !). Elle hante aussi les salles de concerts, en tant qu’artiste,
mais aussi en tant que spectatrice. Et c’est après avoir écouté Pete
Doherty lors d’un de ses concerts des Libertines (et oui, Pete, le Pete !)
qu’elle va composer le single que vous avez fredonné tout l’été, car elle
hante nos radios avec ce titre : « This is the life ». Un morceau dédié à ses
amis, à son bonheur, à sa bonne humeur et son envie de faire la fête, car
oui c’est ça la vie ! Mais ce titre est aussi celui de son album, où Amy
livre toutes ses qualités musicales, et nous charme aux mélodies de sa
guitare, par des morceaux animés et exaltants (« Poison prince ») ou
certains plus calmes (« Footballer’s wife »).
Dans les petits conseils du jour, songez à écouter la dernière piste, « The
road to home », jusqu’au bout, un petit bijou vous y attend, avec une petite
chanson cachée se concluant au son des cornemuses de Calédonie. Allez
sortez votre meilleur scotch whisky du placard, lancez la lecture dans
votre player, et planez au-dessus des vertes collines des Highlands
Korgon
This is the life (Vertigo)
www.myspace.com/amymacdonald
Salade de têtes de chauvesouris
Heavy Metal pour films gores et Hard-rock pour Metal-Hurlant
Ce groupe britannique formé en 1968 était constitué à ses origines de Ozzy Osbourne au chant, Tony Iommi à
la guitare, Geezer Butler à la basse et Billy Yard à la batterie, autant de musiciens devenus légendaires
aujourd’hui. Les modifications de line-up furent très fréquentes, si bien que seul Tony Iommi, le mage de la
guitare aux deux phalanges de prothèse, restera membre constant du groupe jusqu’à nos jours. Au début des
années 80, un nouveau chanteur, Ronnie James Dio, remplace Ozzy Osbourne dévasté par la drogue, donnant un tour plus hard-rock aux compositions du
groupe. Pour la petite histoire, c’est Dio qui, lors des concerts, lança la mode de la « corne du diable », le fait de lever l’index et l’auriculaire en signe de
ralliement, inspiré par la jettatura, superstition italienne censée conjurer le sort. Comme entre les deux chanteurs mon cœur balance (on peut dire que Ozzy
représente la véritable atmosphère de Black Sabbath, même si la période Dio est devenue incontournable), je vous présenterais les deux albums mythiques de
Black Sabbath, Paranoid (Osbourne) et Heaven and Hell (Dio).
Premier album à trouver un véritable succès, longtemps numéro un des charts, Paranoid pose véritablement les bases du groupe et plus largement du Doom
métal, un style puissant, lourd et lent, dans le but de créer une atmosphère malsaine. Le premier morceau de l’album, « War Pigs », contestation de la guerre du
Vietnam, met en valeur la voix chevrotante d’Ozzy et les solos ravageurs de Iommi. Le deuxième titre, « Paranoid », qui inspira des générations de musiciens, est
court et accrocheur, aux rifs de basse et de guitare désormais cultes. La troisième piste, « Planet Caravan », est une sorte de ballade mélancolique très douce.
« Iron Man », qui suit, contient peut-être le rif de guitare le plus connu au monde, avec « Smoke on the Water » de Deep Purple, les deux groupes ne cessant
d’interagir entre eux. « Electric Funeral » donne la part belle au wah-wah, accompagné du chant nasillard caractéristique au leader, en passant par un rock
endiablé, tout comme dans le morceau suivant, « Hand of Doom », cependant plus sombre. « Rat Salad » est une piste de 2min30 constituée essentiellement d’un
solo de batterie démoniaque. Enfin, l’album s’achève sur « Jack the Reeper/Fairies Wear Boots », titre très rythmé, 6 minutes nécessaires au déploiement de tous les
artifices du heavy.
Heaven and Hell (1980) est le premier album de Black Sabbath avec un chanteur autre que Ozzy. Dés la première chanson, « Neon Knights », on sent que Dio a
fait prendre une orientation différente au style qui a fait le succès du groupe, Même si des fragments de Paranoid percent sous le rythme ininterrompu, on sent
que l’esprit n’est pas exactement le même, impression surtout due à la voix plus aiguë, des solos plus rapides, moins marqués, le tout plus mélodique. La piste
suivante, « Children of the sea », très langoureuse, est l’occasion pour Dio de démontrer son habileté vocale, alternant une voix rauque sauvage et un ton grave
plus modulé. L’influence hard rock se fera surtout ressentir sur « Lady Evil », plus « funky ». Le hit éponyme, « Heaven and Hell », est une chanson lourde, portée
par la voix puissante de « Lord Dio ». La cinquième piste, « Wishing Well », est une chanson très accrocheuse, rapide, portée par une basse et une guitare
rythmées, une de mes préférées. « Die Young », morceau incontournable et jubilatoire, commence par une introduction calme pour partir très vite dans le hardrock sauvage des rifs de Iommi, ponctuée par les cris sauvages de Dio, ralentissant sur le refrain pour repartir de plus belle. « Walk Away » reprend le petit hardrock sautillant de « Wishing Well », sans pour autant se démarquer. Finalement, « Lonely is the world » annonce les longues et lentes compositions (« Falling off the
Edge of the World », « Over and Over ») de l’album suivant, « The Mob Rules ». Une chanson aux rifs infinis, qui semble se recommencer éternellement, superbe.
Au final, malgré leurs différents, les deux principaux chanteurs de Black Sabbath offrent l’occasion à un grand groupe de varier sur le même thème afin de le
faire entrer définitivement dans la légende, deux styles différents qui combleront forcément l’un ou l’autre public.
Larsen
Paranoid (Warner Bross Records) / Heaven and Hell (Warner Bross Records)
www.blacksabbath.com
Portrait : Nous, et seulement Nous !
7
« Marre des stars ! Faut parler des inconnus célèbres !!! » Tels sont les mots que
nous avons unanimement prononcé lors du débat sur la page Portrait. Et quels
sont les inconnus célèbres que tu adores et vénères, cher lecteur adoré ! Ben oui !
Nous ! Alors admires, critiques, vénères ... Nous on s'aime et on se portraitise sur
le trottoir du journal. Mais on reste trop cher pour toi ...
Panda
La petite histoire
8
Chaos et Confusion
Les cheveux de Linda étaient emmêlés et formaient un arbre étrange, furieux comme sculpté par la force des vents. Allongée sur le sol devant cette porte dont la
couleur carmin faisait l'écho aux portes d'un monde infernal, les mains sur le visage et son cœur meurtri. Elle pleurait un fils qui venait de lui être arraché, non
pas par le destin mais par la malveillance et la perfidie d'un Damné. Une atmosphère de fin du monde régnait dans l'appartement, un silence enchâssé par les
pleurs et les hurlements.
Plus tôt dans la soirée au crépuscule naissant, avachis devant la télé, dans un canapé en imitation cuir bon marché et largement usé, les deux filles de Linda
mangeaient à même le saladier et sans grande conviction une mixture nourricière pour passer le temps mais surtout parce que leur mère leur avait dit de rester
dans le salon. La chaleur d'août était telle que l'aînée Liby avait revêtu son pyjama en légère cotonnade et Salomé la cadette avait fait de même par mimétisme.
Depuis la naissance du petit dernier Aaron, il régnait dans l'appartement une atmosphère malsaine, agressive, où à chaque moment de la journée il fallait faire
attention à ne pas L'énerver. Lui dont les colères étaient aussi violentes qu’imprévisibles. Ne rien dire, « Faites comme si vous n’existiez pas, et quoi que vous fassiez
n’oubliez pas que c’est notre ennemi » : c’étaient les derniers conseils de leur mère, ultime protectrice, mais c’était avant …
La tension allait crescendo ces dernières semaines, et le sort voulu que le déchaînement de fureur se produise ce même soir devant la porte d'entrée rouge.
Comment différencier des hurlements habituels de dispute de hurlements de rage et de désespoir ? Qui aurait pu savoir? Comment auraient-elles pu ?
Toujours amorphes dans ce stupide canapé, les filles n'avaient pas pipé mots, pas même un regard échangé comme si inconsciemment elles savaient que le
charme sécurisant de l'apathie se romprait, aussi sûrement que leur univers bâti sur des silences, de la crainte et l'habitude. Liby se leva la première, ses yeux
sombres d'enfant avaient beaucoup trop de noirceur pour présager quelque chose de bon ou un miracle espéré qui ne se produisit jamais. Alors en attendant
l'intervention divine, d'un pas sûr et décidé, elle quitta le salon pour se diriger vers le couloir, un couloir sans fin menant aux chambres à coucher, un couloir où
la meilleure partie de son être est restée à jamais engloutie entre deux réalités.
La télé venait d'être éteinte, Salomé se retrouva seule dans cette pièce terrorisée à l'idée de rester assise à ne rien faire et angoissée à l'idée d'une quelconque
intervention qui de toute façon ne changerait rien à la catastrophe annoncée. Pourtant elle décida à son tour de se lever et de voir ... Ses jambes ou son instinct
se stoppèrent devant le téléphone, elle pensa que cette fois elle devait appeler les secours, la police, les voisins, que cette fois tout serait différent. Elle se saisit du
combiné, tapa les deux chiffres appris par cœur, entendit une voix féminine et raccrocha. « Non ... pas de scandale se dit-elle, rien ne changera de toute façon ». Salomé
reprit son chemin vers le couloir pour découvrir une mère aux lamentations, aux hurlements acerbes, brisée comme une promesse faite mais jamais tenue.
Les murs du couloir étaient peint en blanc, cynique clin d'œil à la folie qui les guettait et attendait sagement le moment opportun pour insuffler son mal.
Le visage de Linda qui d'habitude était si sécurisant et qui aurait du être rayonnant comme toutes les jeunes mères, paraissait ce soir corrompu par le venin du
chagrin. IL était en train de lui voler sa chair. Linda fit sincèrement tout son possible pour reprendre l'enfant, mais ses forces l'avaient abandonnées. IL affichait
un visage haineux rehaussé d'un mortel sourire de fiel, tenant Aaron du bras gauche qui s'époumonait au travers la vélocité du chaos et de la confusion. IL
projeta Linda contre le mur adjacent de l'entrée, donnant par ce mouvement vif des taches rougeâtres sur la cloison ayant une pigmentation similaire à celle de la
porte, les deux couleurs n'en formant désormais plus qu'une. Il fallait éviter qu'IL ne lui enlève son bébé.
Les cieux ne sont cruels qu'avec les malheureux qui les conjurent mais sont indifférents aux sorts des autres. Le rouge venait d'envahir leurs vies et leurs esprits.
Personne ne viendrait à leur secours. L'enfant devenait un pantin ridicule et sordide dans la comédie grotesque où son rôle était imposé d'avance. Faisant
barrage de son corps Liby ressenti un bruit sourd, un bref silence et un étrange serpent sortit de la bouche de la jeune fille, expulsé par surprise tachant ainsi le
sol et ses vêtements. Le plus effrayant était ses yeux qui ne ressemblaient plus du tout à ceux d'un humain mais à certains condamnés qui savent qu'aucun retour
en arrière n'est possible et quoi qu'ils fassent les ténèbres gagneront sur leur volonté, leur foi et leur raison. Les gens qui dormaient dans l'appartement du dessus
drapés dans leurs certitudes et dans leurs préjugés ignoraient et ignorent encore la quantité incroyable de sang qu'un humain peut cracher en une seule
expiration. Venant de perdre foi et raison, ce fut la seule à agir efficacement ou à tenter une quelconque action pour préserver ce qui pouvait encore l'être. La
fureur vient toujours du désespoir : ainsi un œil froid et impartial aurait vu la jeune Liby prendre le couteau à viande dans la cuisine, mais devant La Masse, la
bravoure d'une enfant était vaine, car à tort ou à raison elle ne s'en est pas servie et n'eut que le temps de le menacer.
La mère effondrée ne faisait que supplier et implorer tentant avec l'énergie que seules les mamans ont dans les tripes, de reprendre le bout de chair hurlant et
reniflant. Le même spectateur omniscient aurait remarqué que Salomé était en retrait de la représentation qui se jouait devant elle, ne bougeait pas, ne réagissait
pas, ne faisait que voir et comprendre que le noir l'avait emporté sur toutes les autres couleurs y compris le rouge qui s'incarnait dans ce tableau de nature morte
par le sang répandu de Liby, le cœur ôté de leur Madone de mère et le rouge maudit de cette porte ... Une porte qui fût inéluctablement franchie par Aaron et
son père. De l'autre côté de cette nouvelle frontière, se tenaient la famille de Damnés qui attendaient tels des charognes extatiques la venue du père et de
l'enfant-volé unique descendant mâle. En accord avec la souffrance qu'ils avaient engendré et laissant sans scrupules trois âmes en suspend. Les Orientaux
pensent que faire délibérément du mal à des orphelins ou à des personnes en état de faiblesse est l'un des pires crimes qui soit en ce monde et condamnent le
malheureux auteur de ces actes à être damné.
En attendant La prophétie salvatrice, certains textes mystiques expliquent que le monde a été crée en 6 jours et au 7 e Dieu s'est reposé. La veille du soir rouge
devant la porte de la voisine, Salomé entendit la voix métallique de la télévision à travers la cloison appelant comme un écho. Cette étrange voix annonciatrice a
affirmé que les choses les plus terribles arrivaient le Dimanche pendant que Dieu ne regardait pas. Rapportant la phrase à sa mère, celle-ci lui dit « Des choses
horribles arrivent tout les jours et le Ciel voit très bien se qui se passe ici bas ».
EL
L'inconnue du mois
9
Ce qui suit est une « interview d’inconnu ».
C’est-à-dire qu’un pool d’intervieweurs se promène en ville à la recherche d’une personne au faciès
engageant et d’apparence disponible, puis l’approche amicalement et le convainc de répondre aux
questions. Cela permet ainsi de faire connaître le journal à une personne (Hallelujah !!!) mais aussi pour
nous d'aller à la rencontre du monde, car comme tu le sais lecteur, hormis pour cette interview et de temps
en temps une rencontre avec une star, nous autres rédacteurs sommes enfermés dans une cave au sous-sol,
condamnés à rédiger articles sur articles. Mais revenons à nos inconnus ...
Alors que nos deux chasseurs d’inconnus erraient dans la brousse clermontoise, désespérés de ne voir aucune
proie à leur convenance, leur regard perçant fut attiré par une jeune damoiselle assise près du cinéma Le
Capitole. Après une première prise de contact, ils apprennent que l’inconnue se prénomme Alexine, arborant
fièrement ses 21 printemps. Et la discussion s’engage ...
SDCC : Es-tu étudiante ?
Alexine : Non.
SDCC : Donc tu fais quoi dans la vie ?
Alexine : Je travaille à Nature et Découvertes.
SDCC : Et sinon, un hobby en plus de tout ça ?
Alexine : Non, pas spécialement, j’aime bien les sorties sans plus.
SDCC : Dis-nous, as-tu un cactus chez toi ?
Alexine : Non. (« Mais pourquoi !!! ») C’est un truc que j’ai pensé à avoir chez moi.
SDCC : Question polémique : ça t’emmerde pas trop qu’on nourrisse les animaux
domestiques alors qu’ils font rien de la journée ?
Alexine : Non (« Développes ? ») Y a des humains qui font rien de la journée et qu’on nourrit quand
même, alors pourquoi pas les animaux ? (C’est pas faux)
SDCC : Une phrase prophétique là maintenant ?
Alexine : « La guerre » (Tous aux abris !)
SDCC : Sans transition, un film ou un livre que tu as vu/lu et que tu ne nous conseillerais
pas ?
Alexine : … (réflexion, les interviewers lui disent qu’elle est libre de parler, aucune censure chez nous) Peut-être le
dernier film de Jamel Debouzze, mais je ne l’ai pas vu, et comme c’est pas trop dans son style … A
voir
SDCC : Tu vas où la ?
Alexine : Je suis en pause déjeuner là (Iark ! Méchants interviewers qui pompent sur le temps de pause !) Je vais retourner travailler dans peu de temps (Vite vite vite !)
SDCC : Est-ce qu’il y a un truc que tu as appris aujourd’hui que tu voudrais faire partager au monde, un savoir particulier ?
Alexine : Pas aujourd’hui non. (« Un autre jour ? ») … (soupir) Comme ça là, à réfléchir … le premier truc qui me passe par la tête … savoir se retenir : comme je
travaille dans le monde du commerce, des fois on a envie de l’ouvrir, mais il
faut savoir prendre sur soi (Très bonne phrase)
SDCC : Quelqu’un de connu dans ta famille ?
Alexine : Non pas quelqu’un de connu … un champion de lutte (Ah ben
quand même !) Champion de France
SDCC : As-tu une œuvre d’art chez toi, ou quelque chose que tu
considères comme tel ?
Alexine : Oui. Enfin c’est une œuvre d’art parce que c’est ma tante qui peint
des tableaux, et c’est quelque chose qu’on voit pas souvent (s’en suit une
explication assez longue, où notre inconnue nous présente l’art de sa tante, à savoir des
toiles avec du relief crée par collage et fabrication d’objet.)
SDCC : Notre dossier du mois traite de la plage. Un petit souvenir de
plage à partager ?
Alexine : Oui, je me suis fait piquer par les méduses (grimaces des interviewers)
SDCC : Un mot pour finir ?
Alexine : Bonne continuation, et bon courage. (« Merci »)
EL & Korgon
10
Ici et là
Rétro ... c'est trop !
Médiaquète
Ici et là, il y a une faculté
d'histoire, avec ses histoires drôles,
ses secrets d'anciens, ou ses mystères
établis . Petit détour sur les bancs
embrumés des siècles passés ...
Nous à Sortie D’Ce Cours, on aime le risque. C’est ainsi que l’équipe
spéciale du journal (toute température, toute latitude, tout terrain) a
poussé la porte d’un lieu…culturel!!! Mystérieux aussi, chaque objet est
à portée de main et les CD sont dans une pochette bizarre. J’ai nommé :
la médiathèque de Jaude (tsoin)! Mais ce mois-ci notre intérêt se porte
sur un DVD…
Le cochon et la fleur de Lys !
Les morts bêtes, on en
connaît tous ! On en
entend autour de nous,
ou sur notre petit
écran. Mais combien en
connaisse au sujet de
nos monarques ? Oui
vous savez, ces mecs
avec une couronne sur la tête qui ont, ou auraient dû
gouverner notre pays, il y a longtemps… Je te vois
lecteur avisé saisi d’effroi, tu te rends compte de ta
carence d’informations ! Mais n’ait nulle crainte, car
ton serviteur dévoué est là pour abreuver une fois de
plus ta culture G !
En 1131 … plus précisément … en octobre … et
encore plus précisément …le 13 (c’est pour la trame
les …), Philippe, 14 ans, fils de Louis VI (dit « le
Gros »), destiné à devenir roi, se promène à cheval
dans une rue de Paris, prés du Châtelet. Mais soudain
… un PORC, l’animal le plus vil à l’époque (Bouh !)
fonce dans les pattes du cheval du prince. Philippe
tombe, et manque de chance pour lui, sa tête heurte
une grosse pierre. Ce dernier, quelques heures plus
tard, succombera à sa blessure. Suger, un conseiller
de Louis VI, dans ses mémoires ne pourra que se
lamenter de la perte d’un futur roi qui avait été selon
lui, « si bien préparé à ses futures fonctions ». Mais c’était
sans compter sur l’avis de Babe …
Ryo
No Man’s Land
de Danis Tanovic
Deux soldats pendant la guerre de Bosnie en
1993 se retrouvent dans le no man’s land. L’un
est serbe, Nino et l’autre est Bosniaque, Ciki.
Les deux frères ennemis se font face seuls avec
leurs ressemblances et leurs différences, tandis
que le monde en dehors de la tranchée s’agite,
discute en vain. Et évidemment les choses se
compliquent davantage quand le presse
internationale s’empare de l’affaire.
Ce film use avec férocité de l’humour, de l’irone et du comique de situation pour prendre avec beaucoup
de recul une histoire délicate et récente. Tourné en Belgique et en Slovénie, No man’s land nous offre le
spectacle de casques bleues totalement démotivés qui préfèrent écouter de la musique et lire des
journaux que de s’intéresser au sort de nos deux malheureux. L’humour est partout notamment avec une
scène d’anthologie où une bidasse lit dans une tranchée un journal en s’exclament avec conviction «Quel
bordel au Rwanda !». Les dirigeants des forces armées comme la FORPRONU qui préfèrent mater leurs
secrétaires que de bosser, se préoccupant davantage de l’opinion des médias occidentaux que de la réalité
du terrain.
Danis Tanovic dresse également un portrait sans pitié des médias et des journalistes arrivistes qui
courent après le sensationnel, sans jamais faire d’enquête de terrain approfondie. No man’s land est un
film très sombre sur le conflit bosniaque même si l’humour et l’ironie sont remarquablement maniés, au
final on z plus vraiment envie de rire, l’amateurisme de certains et le carriérisme des autres scelleront le
destin des deux soldats. Sorti en 2001, ce film a une intrigue originale qui permet au réalisateur-scénariste
Danis Tanovic d’explorer l’individu et sa conscience dans le conflit mais aussi d’avoir une vue
d’ensemble. Par ailleurs No man’s land a reçu de nombreuses récompenses comme le prix du meilleur
scénario au festival de Cannes 2001, ainsi que l’Oscar du meilleur film étranger en 2002.
EL
Tartines et gourmandises
Salon de thé mais également restaurant, cet établissement se
plante aisément dans ce décor qui fait le charme des rues
pavées clermontoises. Situé 4 rue Terrasse, tout proche de
notre belle cathédrale - notre grande fierté patrimoniale Tartines et Gourmandises nous dévoile un cadre convivial, raffiné
dans une atmosphère paisible. La carte, bien que restreinte en
choix, se compose essentiellement d’un assortiment de tartines
chaudes et de salades. Les assiettes, gracieusement servies, sont
présentées avec soin ; c’est une cuisine traditionnelle, dont le
cachet et le prestige résident dans le « fait maison ». C’est ainsi
que l’on goûte à l’authenticité de préparations locales,
mitonnées avec cet amour maternel qui ramène au souvenir
propre du fumet embaumant la salle à manger des auberges de
campagne.
Après avoir dégusté goulûment le plat de résistance, il vous sera
tout aussi plaisant d’assouvir vos papilles en commandant des
douceurs sucrées - elles aussi cuisinées dans ce même état
d’esprit familial. Votre bien-aimée grand-mère ne ferait pas
mieux !
Enfin, lorsque rassasié de gourmandises - votre péché mignon
préféré - votre ventre comprimé dans le pantalon vous
implorera de desserrer d’un cran votre ceinture ou carrément
d’ôter le bouton, sachez le faire élégamment et discrètement en
demandant une tasse de thé qui en plus vous aidera à digérer…
.Tartines et Gourmandises / 4 Rue Terrasse
B.B
SDCC recrute …
… des lecteurs ! Car oui, en effet nous sommes une très bonne équipe de rédaction
désormais, produisant sans cesse des articles à la pelle pour meubler les sacro-saintes
pages que tu tiens dans tes mains.
Mais notre plaisir serait encore plus grand si tout le monde nous lisait, de la Cathédrale
aux Usines Michelin, de la Place de Jaude au stade Gabriel Montpied. Et là, TU as le
pouvoir cher lecteur adoré ! Parle de nous, montre fièrement que tu es lecteur de SDCC,
et fais nous connaître ! Pour cela, tu recevras alors notre gratitude incommensurable …
Saches aussi que tu peux toujours nous donner ton avis grâce à notre mail (cf. page 12,
en bas à droite). Tout mail de congratulations sera lu publiquement à l’assemblée des
rédacteurs, et une réponse y sera faite. Tout mail de critique engage des représailles
menées par notre commando de lapins nains ninja.
Tu sais ce qu’il te reste à faire lecteur …
Nous
Sortie d'ce cours interactif
11
Le petit monde merveilleux de MySpace
C'est le retour des fureteurs virtuels ! Myspace
déborde encore et toujours de groupes à
voir/écouter. Pour ce mois-ci, je vous propose une
petite sélection typiquement auvergnate ! Parce
que oui : on est chauvins, et comme on a de bons
musiciens, ben on en parle ! Et pis c'est tout !
HSH : ou Home Sweet Home pour les intimes. Trio vichyssois aux
compositions décalés dirons-nous, à la fois personnelles et
enivrantes. Une délice pour les oreilles, bien mieux que les
pastilles … Musique et vidéos vous permettront de découvrir leur
monde. Attention : un ancien de SDCC se cache parmi eux !
www.myspace.com/hshtheband
Babayaga : Après avoir fait la première partie du No Smoking Orchestra lors de sa venue à
Clermont, ce groupe mêlant les rythmiques des musiques des pays d’Europe de l’Europe de l’Est
à celle du rock actuel continue son petit bonhomme de chemin en proposant encore et toujours
une musique enjoleuse et si douce.
www.myspace.com/babayagarock
Iynx : Très influencé par l’esprit dub, Iynx a su aussitôt sortir de ces bases pour rajouter à cela
de nombreuses composantes électroniques, et teinter ses compositions d’influences diverses,
comme le laissent suggérer les morceaux à l’écoute.
www.myspace.com/iynx
Korgon
Un grand classique du web, mais bon faut bien en parler,
des fois que tu ais oublié ce site cher lecteur !
www.griffor.com, ou le site d’une bande de potes unis par
une caractéristique commune : ils ont tous mangé du
Griffor. Mais qu’est ce que le Griffor ? De la pâté pour
chat !
Maintenant que tu as bien vomi lecteur, laisses moi donc
te décrire leur site. Tu peux déjà y retrouver une petite
histoire du groupe, toujours très marrante à lire. Des
photos en pagaille, des interfaces de communication. Mais
ce site est surtout réputé pour deux choses. La première,
c’est le topic des citations. Le niveau est tellement élevé
que certaines te passeront au-dessus sans que tu les
comprennes (« L'imprévu, c'est tellement mieux qu'une
plume dans le cul ! » … no comment).
Mais la section à lire (et à faire), c’est bien sûr le fameux
test de pureté de Griffor. Fais toi peur en découvrant à
quel point tu es damné et hanteras le Purgatoire ! Car oui
lecteur : on a tous un côté … « impur » !
Korgon
Pas de pot, Pierre !
Situations embarrassantes, cocasses, humiliantes, désespérantes que vous soyez acteurs, victimes ou simplement friands de ces faits,
viedemerde.fr est fait pour vous !
Il regroupe les témoignages de différents websurfeurs qui eux-mêmes n’ont pas honte d’admettre que leur vie a tout de même
certains aspects merdiques ! L’humilité, l’impassibilité avec lesquelles sont racontées ces anecdotes ajoutent un caractère comique et
Sortie d’ce cours se fait un plaisir de vous sélectionner le meilleur cru :
·
Aujourd'hui, c'était mon premier jour de fac. Du moins, ça l'aurait été si la poignée de la porte de ma salle de bain ne s'était pas cassée et si je
n'étais pas restée enfermée dedans pendant plus de 6h, jusqu'à ce que ma mère rentre du travail. VDM
·
Aujourd'hui, et pour la 10e fois cette semaine, des chats viennent miauler juste en dessous de ma fenêtre. Exaspéré, je me lève, vais prendre un verre
d'eau et décide de le lancer par la fenêtre. Demain, je réessaye avec la fenêtre ouverte. VDM
·
Aujourd'hui, et depuis 1 an, j'ai des vues sur une amie du théâtre. Célibataire invétéré aux 25 râteaux, je lui demande de sortir avec moi. Elle
refuse. 26. Le soir, je reçois un message de sa part me disant qu'elle m'aime. Bizarre, mais bon. Plus tard, je vais la voir. C'était sa cousine qui s'amusait. 27. VDM
Il est également possible de s’inscrire et faire partager vos « ras-le-bol ». Qui n’a jamais vécu l’improbable coup de déveine, cette singulière situation qui vous fait
penser que vous êtes maudits, que le ciel s’acharne sur votre petite personne ? Rassurez-vous, c’est un mal pour un bien comme ces oreilles et ces yeux
moqueurs qui trouvent à rire de vous. Assumons donc notre maladresse, ce côté boulet qui sommeille en nous peut enfin rendre service à l’humanité en faisant
l’objet d’anecdotes hilarantes.
Par conséquent avant de mettre fin à vos jours pour une raison X ou Y, songez qu’il existera toujours pire dans la vie (j’en profite pour saluer mon cher
Diongay fan invétéré de Céline Dion à qui j’emprunte si souvent cette expression), en témoigne ce site extraordinairement, riche de véritables histoires
grotesques.
http://www.viedemerde.fr
B.B
Le Louvre ? D'la daube ouai ...
www.deviantART.com est une communauté artistique internationale, lancé le 7 Aout 2000. Le site a très
vite acquis une renommée internationale, ce site est comme une immense galerie d’art, un gigantesque
musée, où tous peuvent exposer leurs dessins, photos, graphismes, poèmes, etc. Le jour de son 8ème
anniversaire (7 août 2008), le site comptait plus de 8 millions d'inscrits et plus de 60 millions de déviations. Ce
succès peut s’expliquer par le fait qu’absolument tout le monde, et toute forme d’art a sa place, donc même
si vous êtes trop timide pour vous exposer dans une galerie d’art « réelle » (ou tout simplement trop
mauvais, hein) deviantART vous donne l’occasion de montrer vos œuvres à des millions de personne (après
si vous êtes vraiment si mauvais que ça, je dis pas que ça rend le dessin meilleur, z’êtes mauvais un point
stou !) . Le site contient aussi bon nombre de personnes qui mettent à disposition des photos, ou de
nombreux tutoriaux, pour apprendre à dessiner différentes choses ou trouver une photo dont on a besoin
pour finir une œuvre planétaire. deviantART regroupe aussi des communautés, ainsi vous pouvez peut être
trouver une ou plusieurs personnes avec qui collaborer et (sait-on jamais) vous faire remarquer par un
publicitaire ou tout autre requin du même genre (peut être la porte vers la gloire, … ou pas !)
Panda
Bons plans
12
Cinéma, cinéma
tchi tcha
On veut du THÉÂÂÂÂÂTRE !!!
La Cour des Trois Coquins : Dimanche 19 Octobre à 17h : Le sommeil
délivré qui est une lecture et découverte du texte d’Andrée Chedid sur une vie
détruite par la soumission aux autres.
Entrée libre / Renseignements au 04 73 19 47 98
Étudiants, étudiantes laissez-moi verser
un peu de baume sur vos cœurs
meurtris par la rentrée et la fin de l’été.
Car le mois de septembre, synonyme
Le Petit Vélo : Désormais le Petit Vélo se met à l’heure du Jazz en organisant
de reprise des cours, n’est pas exempt
le 3 et 17 Octobre (d’autres dates sont prévues pour l’année) à partir de 22h
de possibilités de distractions et ce
des soirées très « jazzy » avec au programme des artistes survoltés et des
même pour les budgets riquiquis.
improvisations mémorables !
Petit rappel fort nécessaire pour les distraits ou les petits nouveaux :
Tarif unique 10 € / Renseignements au 04 73 36 36 36
que va-t-il se passer le 30 septembre 2008 à 20h30 à l’amphithéâtre
Gergovia ? Un indice peut-être : cela commence par Ciné et finit par
La Comédie : La Danse, une histoire à ma façon… Un spectacle pour les fac. Bravo vous êtes très doué il s’agit bien de Cinéfac, véritable
amateurs de « création chorégraphique ». Le chorégraphe-interprète institution de la vie estudiantine clermontoise.
Dominique Boivin retrace l’histoire de la danse, de la préhistoire aux Ballets Le principe en est très simple : de bons films diffusés en VO sur
russes avec l’aide ingénieuse de divers accessoires. A voir les 13, 14, 15, 16 et grand écran pour la modique somme de 1,5 € si vous êtes étudiants
17 Octobre à 20h30.
et 3 € pour le reste du monde, ce qui reste très raisonnable. Et cette
Tarif pour étudiants 10 € / Renseignements au 04 73 29 08 14
année encore la programmation est de haute volée.
EL Après une séance d’ouverture musclée (Apocalypse Now version
longue), on enchaîne à partir du 7 octobre sur un cycle des plus
passionnant, la télévision vu par le cinéma, où l’on peut voir que, au
Avec
début des années 80 les réalisateurs avaient parfaitement anticipé
(entre autres) :
l’avènement de la fameuse « téléréalité » et des ses excès. Ces
quelques séances vous auront permis de tester l’incroyable confort
Ravi Coltrane+ Misja
des strapontins de l’amphi Gergo et vous auront convaincu de venir
Fitzgerald Michel trio
avec un coussin.
N’en faites rien car à partir du 4 novembre débute le cycle » Sévices
et autres délices », qui ne manquera pas de ravir notre chère
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présidente. Il est même conseillé de rajouter des pointes en fer rouillé
sur ces mêmes sièges pour se mettre véritablement dans l’ambiance.
Richard Galliano, Gonzalo
Vous pourrez ainsi voir le très contesté Salo ou les 120 jours de Sodome
Rubalcaba & Charlie Haden
de Pasolini. Comme le dit la formule consacrée : âme sensible
s’abstenir.
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Mais il n’y a pas que la torture dans la vie c’est pour cela qu’on
pourra savourer aussi un cycle braquage avec que du légendaire : Le
Laïka Quintet
cercle rouge de Melville ou encore Un après midi de chien de Lumet avec
un Pacino de classe intergalactique.
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Pour les historiens (mais pas que, les autres peuvent venir aussi), un
cycle film français sous l’occupation avec entre autre Le Corbeau de
Plus d'informations sur :
Clouzot, un film où délation, lâcheté et paranoïa sont les maîtres
www.jazzentete.com
mots. Mais je ne vais pas tout vous dévoiler, à vous de découvrir le
reste de la programmation, elle est disponible dans toutes les bonnes
Nous
crémeries ou à l’adresse suivante http://cinefac.clermont.free/fr.
Je conclurai en proposant de canoniser la personne qui a décidé de
programmer Gremlins, le 14 octobre, un des meilleurs faux films pour
enfant de tout le temps. Enfin en VO, enfin sur grand écran merci à
Il va falloir coopérer
Les concerts immanquables de la Coopérative de Mai toi que je ne connais pas, je t’aime déjà. Et bon vingtième
anniversaire Cinéfac.
10/10> Nada Surf : Les Frenchies les plus popular aux States reviennent à
Clermont pour vanter leur dernier opus intitulé Lucky. Grâce et violence habitent
leurs chansons, le tout restant d’une homogénéité parfaite. 20€
Cinéfac, séance en général le mardi à 20H30,
amphi Gergovia à la Fac de lettres (36 Bvd Gergovia)
Anne de Beaumont
16/10> Patrice : Allemand de naissance, mais mondial de musique ! Patrice mêle
avec brio le blues, le jazz, le hip hop, le reggae … La liste est trop longue : allez en
jugez par vous même, et profitez de l’incroyable présence scénique de l’artiste,
qu’on compare déjà facilement au grand Bob. 22€
17/10> Hocus Pocus : Passer de Gainsbourg à IAM ? Hocus Pocus le réusit très
bien, avec son hip-hop facilement teintée de rythmiques blues jazz ou chanson,
qui séduira tous les amateurs de ce genre … nouveau ! 19€
21/10> The Kills : Brrrr ! Des frissons
rien que de repenser à leur rock si
piquant, que les deux anglo-américains
vont venir distiller pour vos oreilles ce 21
octobre. La URA fever va envahir la
Coopé ! 20€
Rédaction : Areal Thomas, Bonnin Barbara, Fourré Estelle,
Giraud Nicolas, Lollia Émeraude, Severac Julien, Taillandier Anne,
Turlier Laurent, Valeriano Michaël, Ydri Naïma
Dessins : Turlier Laurent
Logo : Gauthier Lafont
Pour nous contacter : [email protected]
Myspace : www.myspace.com/sortiedcecours
The Kills
Korgon
Dépôt légal en cours.