The fishing cane - Site officiel des Ceméa

Transcription

The fishing cane - Site officiel des Ceméa
The fishing cane
R.E.J. - CONGRÈS CEMÉA AMIENS 2005
28 août 2005
É D I T O
we are looking
for tools...
Monika (Pologne)
Que faites-vous lorsque vous avez une idée,
lorsque vous trouvez une solution ? Vous la partagez très certainement avec vos amis et collègues afin d’entendre des points de vue différents, des critiques constructives.
Certains d’entre nous travaillent au sein d’organisations pour la jeunesse, d’autres sont simplement des participants. Mais une même chose
nous unit : nous sommes tous engagés. «
Engagé », un adjectif comme leitmotiv de nos
quotidiens.
Nos débats et activités nous amènent à certaines
pensées, idées, suggestions. Des idées qui sont
bien trop précieuses pour que nous les gardions
pour nous. Des idées que nous voulons aujourd’hui partager avec vous.
Vous, participants du Congrès des CEMEA, vous
nous avez prouvé que vous vouliez écouter et
comprendre, que vous étiez ouverts aux propositions. Aux propositions de nous tous, et ce
même si nous autres, étudiants, n’avons pas
nécessairement une idée très concrète de ce que
sont, seront ou doivent être les méthodes d’enseignement.
De nombreuses décisions dépendent de vous,
lecteurs. J’espère donc que vous découvrirez à
travers nos articles certains aspects de notre travail qui vous donneront envie de ramener ce
journal dans votre pays , tout en gardant à l’esprit nos suggestions lorsque vous agirez en
faveur d’une éducation active.
Nous espérons pouvoir apporter notre aide et
vous remercions de nous avoir permis de participer à votre congrès.
Rendez-vous dans quatre ans.
Translation : Violaine (France)
“… dépasser les a-priori et vaincre les préjugés à
l’encontre de nos voisins européens.”
Anton i Weyssenhoff (Director of the Youth Centre in
Krakowy -Poland)
Parles-tu
européen ?
European young people
are speaking to you !
What do you do if you have had an idea or
found a solution ? You will probably share it
with friends or colleagues in order to hear a distinctive opinion or constructive critics.
And that’s what we want to do. Some of us are
working in youth organizations, others are just
participants. But we are all involved. The adjective “INVOLVED” as a common motive of our
daily lives.
Our debates and activities are leading us to
some thoughts, ideas, suggestions… Ideas
which are too precious to keep them only for
ourselves. Ideas that we now want to share with
you.
YOU, AS PARTICIPANTS OF THE
CEMEA CONGRESS, have proved that you
wanted to listen and understood, that you were
open to proposals. Proposals of each one of us,
even if we are students and have so no concrete
idea of what teaching methods are, will be or
should be.
Many decisions are dependent on YOU, OUR
READERS. I hope you will discover through
this paper some aspects of our work, you will
bring it to your country and keep in mind our
reflections while acting in favour of the active
education.
We hope to be helpful and thank you for having
us allowed to take part in your congress.
SEE YOU IN FOUR YEARS!
“… écouter les jeunes et prendre en compte leurs
riches idées.”
VORBESTI
EUROPEANA
?
SPRICHST DU EUROPÄISCH ?
FALAS EUROPEN ? CZY MOWISZ
PO EUROPEJSKU ? PARLI LA LINGUA EUROPEA ? MLUVÌS
EVROPSKY ? AR JUS KALBATE
EUROPIETISKAI ? DO YOU
SPEAK EUROPEAN ?
The Fished Fish
« If you really want to help
someone don’t give him the fish,
teach him how to fish”
This oriental quotation of popular
wisdom could sum up my vision
on active education, and the difference between charity and a social
measure.
Being sure that you cannot teach
someone who doesn’t have enough
energy, even to listen, it is necessary to solve the immediate need.
Maybe you have to give the fish,
but have you helped to solve the
problem? What about tomorrow?
It is not fair to make someone
depend on your good will. By
doing so you are not really helping
you are creating an addiction.
Is it fair to have the knowledge
and not share it? Giving the tool
is far more important than giving
the fish. This tool can be both the
fishing cane and the know-how
necessary to use it. However, it is
also about personal experience:
this new knowledge has to make
sense for the one that is learning.
It has to be connected and integrated with previous life experience.
By giving the fish you solve the
problem for one day, by teaching
how to fish you solve a problem
for life.
« Si tu veux réellement aider quelqu’un, ne lui donne pas le poisson,
mais apprends-lui comment pêcher »
Cette citation orientale de la sagesse
populaire pourrait résumer ma vision
de l’éducation active, et de la différence entre charité et mesures
sociales.
Bien-sûr, on ne peut pas enseigner
des choses à quelqu’un qui n’a pas
assez d’énergie, ne serait-ce que pour
écouter, il faut donc résoudre le problème immédiat.
Il faut peut-être donner le poisson,
mais aurez-vous aidé l’Autre à
résoudre son problème ? Qu’en est-il
de demain ? Ce n’est pas juste de
rendre quelqu’un dépendant de votre
bon vouloir. En agissant ainsi, vous
n’aidez pas réellement la personne,
vous créez une dépendance.
Est-il juste de posséder une connaissance et de ne pas la partager ?
Donner l’outil est bien plus important
que donner le poisson. Cet outil peut
être à la fois la canne à pêche et le
savoir-faire nécessaire pour l’utiliser.
Cependant, c’est aussi une question
d’expérience : cette nouvelle connaissance doit faire sens pour celui qui
l’acquiert. Elle doit être liée et intégrée
à son expérience de vie.
En donnant le poisson, on résout le
problème pour un jour, en enseignant
comment pêcher, on règle le problème pour toute une vie.
Translation : Vania (Portugal)
Vania (Portugal)
La Mer
La mer, c’est toujours fort,
La mer, c’est l’énergie.
Au bord de la mer, je me sens humaine,
Au bord de la mer, j’oublie plus le
temps.
Si je peux être un élément de la mer, je
voudrais être une vague bleue comme
celles que l’on voit au Cap Vert.
Si je peux être un élément de la mer, je
voudrais être du sable fin sur la côte
bretonne.
Si je peux être un élément de la mer, je
voudrais être l’odeur enivrante de la
mer portugaise.
Et au bord de la mer de la Picardie,
que puis-je être ?
Peut-être un phoque qui joue avec les
vagues et flotte le regard en direction
des falaises blanches.
Maria (Portugal)
The sea, it’s always strong,
The sea is energy.
On the seaside, I feel human,
On the seaside, I forget the time.
If I could be an element of the sea, I
would be a blue wave like those we see
in the green cap.
If I could be an element of the sea, I
would be the fine sand on the Breton
coast.
If I could be an element of the sea, I
would be the enivrante smell of the
Portuguese sea.
And on the seaside in the Picardie, what
could I be ?
Perhaps a phoque which is playing with
waves and … looking at the white coat.
translation: Maria (Portugal)
“… ces rencontres européennes de jeunes doivent partir d’une envie
militante, dans un contexte associatif : l’Europe se crée ensemble.”
“… permettre aux jeunes européens engagés et militants des Ceméa
français de se rencontrer, d’échanger, de partager, et de FAIRE
ensemble, d’être dans un militantisme d’action pour une E urope
sociale et interculturelle.”
“… l’interculturel doit être ne démarche, un projet de société et doit,
comme le disait hier Jacques Demorgon, permettre de construire, de
penser le monde. ”
“… Il nous faut penser les enjeux autour de l’éducation, de la
jeunesse, du droit aux vacances et au loisir éducatif pour tous, etc.
dans une dimension européenne et in ternationale”
Nathalie Guegnard ( Chargée de Mission Europe – Dé partement
des pratiques et politiques européennes et internationales au sein
des Ceméa)
« L’IMPORTANT, CE N’EST PAS DE CONVAINCRE, MAIS DE DONNER À RÉFLÉCHIR » B. WERBER - Phrase proposée par Jack Grimaud
AVEC LE SOUTIEN DE
Huit nationalités, des hommes, des
femmes, des grands, des petits, des
blonds, des bruns, mais une même
ambition : Apprendre l’Européen et
l’enseigner…
Mais qu’est-ce que cette nouvelle
langue ? Se résume-t-elle à l’anglais
approximatif qui, depuis dimanche dernier, fait écho au dessus des quarantedeux têtes européennes venues participer au congrès ? « Parler européen »
signifierait-il finalement « parler
anglais », ironie du sort au regard de
l’engagement britannique au sein de
l’Union, ou simple solution de facilité ?
Devrait-on alors afficher un multilinguisme enviable pour pouvoir prétendre
maîtriser cette langue commune si
impalpable… ?
Si impalpable… Et si irréelle…
Non, il n’existe pas une langue européenne… Il coexiste des langues. Des
langues plus belles les unes que les autres
dont les infimes subtilités, que seul un
natif est à même de ressentir, font partie
intégrante de nos identités. Des langues
qui s’emmêlent, s’entrechoquent, se
complètent… Des langues qui, les unes
à côté des autres, nous rendent européens…
Que sommes-nous donc venus
apprendre, enseigner ?
Une chose que chacun d’entre nous
possède, un témoin de l’ouverture de
chacun à son environnement, aux
autres, un lien indéchirable entre nos
huit nationalités, un petit plaisir qui
pourrait permettre de faire de grandes
choses… :
LE SOURIRE EUROPÉEN !
ZÂNIBETUL EUROPEAN ! DAS
EUROPÄISCHE LÄCHELN ! O
SORRISO EUROPEU ! EUROPEJSKI USMIECH ! IL SORISO EUROPEO ! EVROPSKY’ USMEV !
EUROPIETISKA SYPSENA ! THE
EUROPEAN SMILE ! Violaine (France)
The fishing cane R.E.J. Congrès Ceméa Amiens 2005
28 août 2005
L’éducation
L’Éducation, ce n’est pas…
L’Éducation c’est…
L’Éducation, ce n’est pas donner
sans enseigner.
L’Éducation, ce n’est pas seulement aimer.
L’Éducation, ce n’est pas, sans
objectif, changer pour changer.
L’Éducation, c’est donner, aimer
et changer.
L’Éducation, c’est avoir des objectifs et multiplier le respect.
L’Éducation, c’est la profonde
connaissance de celui d’à côté.
Et grâce à tout cela on peut s’affirmer
Citoyen de plein droit, et peu
importe où l’on est né.
What is… is not… education…
Education is not giving without teaching.
Education is not only loving.
Education is not changing things
without purpose.
Education is giving, loving and changing.
Education is having goals and multiplying respect.
Education is the deep knowledge of
the others.
And thanks to all these things, we can
affirm
We are citizens, wherever we are
born.
translation: Maria (Portugal)
Maria (Portugal)
Voyage
Aucune image de la côte picarde.
Absolument aucune. C’est drôle :
je n’avais même jamais imaginé
cette côte : Y a-t-il des gens qui
s’y baignent ? De grosses vagues ?
Des galets ? Du sable ? Comme
quoi, le voyage lui-même nourrit
sans cesse l’imaginaire, parce que,
dans notre environnement habituel, pressé par les urgences de
quotidien, nous finissons par ne
même plus imaginer. Je rêve
d’ailleurs, de toujours voyager. Et
je m’aperçois ici que j’ai beaucoup moins voyagé que certains
des participants, pourtant beaucoup plus jeunes que moi. Alors,
qu’est –ce qui m’a retenue ? Le
manque d’argent ? Non : je n’ai
pourtant pas à me plaindre de
mon pouvoir d’achat. Alors quoi
? C’est quand même drôle ! Le
temps ? Non : mon métier me le
permet.
Alors
quoi
?
L’attachement à un lieu ? Non :
j’aime mon jardin, ma maison,
ma ville, ma région. Mais pas tant
que ça ; je n’ai pas besoin de ce
cadre pour respirer, au contraire.
Je veux dire, je ne les aime jamais
autant que lorsque je suis loin.
Alors quoi ? Le manque de curiosité ? Certainement pas. Au
contraire. On dirait que c’est
même cela qui me ronge, me
dévore, me cloue sur place. Le
désir d’ailleurs devenu une
angoisse, insurmontable.
La rencontre fait naître de nouvelles motivations : apprendre
d’autres langues, connaître
d’autres pays, d’autres cultures ;
toujours plus. Et je ne connaissais
même pas la côte picarde ! J’ai
peur du retour à la maison ; revenir, enlever ses chaussures, enfiler
ses chaussons. Et rester. Le désir
s’enrichit dans le mouvement,
dans le voyage, l’énergie vient
dans l’action, comme l’appétit en
mangeant. Il faudrait ne jamais
perdre l’élan.
Je suppose que c’est ça, l’éducation active. Donner de l’élan,
encourager l’action, accompagner
le mouvement, pour ne jamais
qu’il s’arrête.
Myriam (France)
No picture of the Picardie coast.
Absolutely none. It’s funny: I had ever
imagined there was even one: Is there
people swimming? Big waves?
Peebles? Sand? That proves that travelling always sustains imagination,
because, in our everyday lives, with all
our obligations, we finally forget to
imagine. I dream of elsewhere, of a
permanent trip. And I discover here
that I have travelled far less than some
other participants, some of them being
younger than I am. So what? What did
keep me from travelling? Money? No:
I can’t complain about my financial
situation. So what? Strange… So?
Time? No: thanks to my job, I have
time. So what? Is it because I feel
bound to a place? No, I like my garden,
my house, my city, and my region. But
not that much: I don’t need this frame
to breathe. I mean, I love it, and even
more when I am far away. So what?
Lack of curiosity? Certainly not. On
contrary. It seams that all these things
consume me, eat me up, and nail me
to one place. The desire of elsewhere
became a fear, an unbearable fear.
Meeting people brings new ambitions
up: to learn other languages, to discover new countries, other cultures, and
even more. And I did even know the
Picardy coast! I fear my comeback at
home. To come back, put my shoes
away to wear “comfortable socks”.
And to stay.
The desire enriches itself in movements, in trips. Energy comes with
action, as the appetite comes by
eating. We should never lose our
impulse.
I suppose, this is the meaning of active
education. To give impulse, to encourage action, to follow the movement
and ensure that it never stops.
Translation Myriam et Violaine (France)
“… contribuer à une réflexion commune européenne audelà des préoccupations franco-françaises.”
“… intégrer la FICEMEA au congrès et rencontrer des
membres impliqués dans l’éducation, la citoyenneté et le
développement durable.”
Des milliards d’êtres humains
et moi et moi et moi….
Ceci n’est pas un essai philosophique mais plutôt
une réflexion personnelle sur la notion d’identité
en tant que jeune fille issue de cultures différentes
– de ce que l’on appelle plus communément l’immigration.
Lorsque les gens me demandent d’où je viens, ils
ne s’imaginent pas à quel point cette question peut
être difficile ! De quel endroit mes interlocuteurs
me parlent- ils ? De ma ville française ou de mon
pays d’origine ? De la ville où je réside ou de celle
où mes parents vivaient ? La France ou l’Algérie ?
Paris ou Alger ?
Je ne suis pas en train de parler de racisme ou de
xénophobie mais plutôt d’un sentiment étrange…
Ce sentiment, c’est comme être un cheval blanc
bossu dans un désert de fiers étalons noirs. En
somme, la question est de savoir qui et ce que je
suis.
Moi je le sais ! Je suis française d’origine algérienne
et européenne de surcroît. Toutes ces cultures qui
se mélangent en moi sont- elle antithétiques, antagonistes ou belligérantes ? La réponse me semble
évidente, mais l’est-elle pour les autres ? Que pensent les autres chevaux du cheval bossu : est-il leur
égal, leur frère, leur ennemi ? Sa différence est-elle
un atout ou un handicap ? Sa présence est-elle une
insulte à leur race pure ? Suis-je seulement une
jeune issue de l’immigration qui a la nationalité
française, qui vit en Europe et qui n’a rien à faire
dans la métropole, ou bien une citoyenne française de seconde zone qui a de l’éducation ? Ou une
« racaille » éduquée qui a la nationalité française et
le statut d’européenne, mais qui n’est ni française
ni européenne parce que ses racines naissent en
Afrique dans une ancienne colonie où l’homme
blanc s’est nommé sultan ?
Je ne sais pas si comme moi, toi lecteur, tu navigues
en eaux troubles mais en tout cas tu as un petit
aperçu de ce casse-tête chinois perpétuel qui me
taraude l’esprit !
Que suis-je ? Un pot pourri où se mélangent senteurs et couleurs ? Une mosaïque où se rencontrent
des formes issues de mondes voisins ? Ou alors un
conte des mille et une nuits où Aladdin doit s’allier
à Mulan pour sauver la Belle au bois dormant ? Un
conte où ils se marient et s’installent dans une maison en pain d’épice entourés de leurs amis, les sept
nains et Bambi ?
En fait, je suis tout ça : un mélange de cultures
aussi différentes que riches, je suis un hymne ; une
louange, une prière où se côtoient des valeurs et des
principes de respect, d’égalité, de fraternité et de
liberté. Toutes les cultures qui font ce que je suis
s’unissent dans la diversité. C’est ce que je suis et ce
que je veux être : l’image d’un monde où tous les
êtres humains vivent main dans la main et où les
préjugés et la haine n’ont pas de place !
Chaque jour devient un combat permanent. Pour
faire reculer la peur et la haine de ce qui est différent, nous devons lutter quotidiennement
ensemble ! L’éducation n’est plus un droit ni un
devoir, mais un besoin de première nécessité. Elle
est le breuvage du démuni et l’arme du militant.
L’éducation est le drapeau qui flotte fièrement audessus du monument de la fraternité et de la solidarité internationale ! Elle est la tour d’ivoire où se
rencontrent politiques, poètes et ouvriers pour travailler à un monde plus juste et plus égal !
L’éducation est ton outil de travail parce que toi,
lecteur, tu défriches et laboures ton champs au
quotidien pour que la terre nous donne ses
meilleurs fruits !
Le chemin est long et tortueux mais nous savons
que les valeurs que nous défendons sont celles qui
feront que demain sera plus juste. Pour que
demain nul n’ait à se préoccuper de savoir si sa différence est un fardeau nous devons ériger l’éducation au statut de valeur républicaine et humaine et
la faire entrer au Panthéon de la gloire. Bien loin
d’être un ancien combattant, elle est le glaive qui
trône dignement entre les fruits de la laïcité et de
l’égalité.
Jean-Marie Michel (Secrétaire général de la FICEMEA)
Charazad (France)
This is not a philosophical essay, rather a personal
reflection about the idea of identity as a young girl
who comes from diverse cultures – from what we
usually call “the immigration”.
When people ask me where I am from, they don’t
imagine how much such a question is difficult for me
to answer! About which place are they talking?
About the French city where I was born or about the
country I come from ? About the city where I live or
the one in which my parents lived? France or Algeria?
Paris or Alger?
I am not speaking about racism or xenophobia, but
rather about a strange feeling, especially when you
don’t know anything about it! That feeling, it is like
being the sole hunched-backed white horse in a
desert of proud black stallions… In brief, the question
is to know who I am and what I am made of.
I know the answer! I am a French girl with Algerian
roots, and also a European one. All these cultures,
that are mixed in me… Are they antithetic, antagonist, or do they fight against each other? The answer
seems obvious to me, but is it the same for the
others? What do the other horses think about the
hunched-backed horse? Is it their equal, their brother
or their enemy? Is its difference a trump or a handicap? Is its presence among them an insult to their
pure race? Am I only a young woman coming from
immigration who has the French nationality, who
lives in Europe and has nothing to do in the Mother
country? Or a French citizen of second zone who has
some kind of education? Am I some educated
“rabble” who has the French nationality and the
European status but who is neither French nor
European because her roots are somewhere in Africa
in an ancient colony where white men have called
themselves sultans…
I don’t know whether you, reader, rail in turbid
waters but you can catch here a little sight of the perpetual Chinese puzzle that obsesses me.
Who am I? A melting pot of colours and smells? A
mosaic where different shapes coming from neighbouring countries meet? Or a fairy tale from the 1001
nights where Aladdin must ally with Mulan in order
to save the Sleeping Beauty? A fairy tale, in which
they marry and settle in a little spice cake house
among their friends, the seven dwarves and Bambi?
In fact, I am all of these: a mixture of culture as different as they’re rich. I am an hymn. A praise. A prayer
in which values and principles of respect, equality, fraternity and freedom coast along each other. All the
cultures that make me what I am connect themselves
in diversity. That’s what I am and what I want to be:
a picture of a world where all human beings live hand
in hand and in which prejudices and hate have no
room!
Each day is a permanent struggle. To put fear and
hate towards the difference away, we have to fight
with each other every day! Education is not a right or
a duty but a need of prime necessity, it is the drink of
poor people and the weapon of activists. Education is
the flag that is proudly floating above the monument
of fraternity and international solidarity! It is the ivory
tower where politicians, poets and workers are meeting in order to build a better and fairer world!
Education is your working tool because you, reader,
you weed and plough your field every day so that the
soil gives us its best fruits!
The way is long and crooked but we know that the
values we are defending are the ones that will give us
more justice. So that tomorrow, nobody has to think
about his/her difference as a burden we have to raise
education to the status of a republican and human
value and make it enter in Pantheon of glory. Far from
being an veteran, it is the sword that thrones with
dignity among the fruits of secularism and equality.
[translation: Myriam (France)]
Tour du monde
des langues
« Aktivni vzdelani v
Ceske republice je velice dulezitou slozkou
celkoveho vzdelani.
Diky aktivnimu vzdelani se zaci a studenti
vice setkavaji s praxi,
maji moznost potkavat
nove lidi, ziskavaji
nove zkusenosti a setkavaji se s novymi
nazory a pristupy. » Czech Republic
« Parle avec moi » France
« O Encontro da diversidade ; a desigual
igualdade ; educação
activa; nova sociedade.» - Portugal
« Pasikalbekime ! » Lithuania
« Nazwa „aktywna
edukacja” moze byc
interpretowana
na
mnóstwo róznych sposobów. Wiadomo, ze
wymaga zaangazowania z obu stron. To inspirowanie do zdobywania wiedzy, zdobywania i dzielenia sie
nia – wykorzystywania
w zyciu. » - Poland
« Parlami » - Italia
« Pentru unii dintre noi
a fost prima întâlnire
cu tineri din toata
Europa. Am avut ocazia sa învatam lucruri
noi despre celelalte
natiuni dar si sa ne descoperim pe noi însine.
Speram ca în urma
acestei
experiente
s_aputem schimba si
noi ceva. » - România
« Speak with me »
« Für uns bedeutet
aktive Bildung praxisorientiert zu lernen. Das
heißt den zu vermittelnden Inhalt durch
aktiven interkulturellen Austausch mit
allen Sinnen – sehen,
hören,
riechen,
schmecken und fühlen
– nicht nur theoretisch,
sondern
durch
Eigenerfahrung
im
Austausch mit anderen
zu vermitteln. » Deutschland
“… different people
from diverse generations who are communicating together.”
“… a great event happening in the nice city
of Amiens with its
interesting history and
beautiful landscapes.”
“… exchanges between people whose
common ambition is to
reflect on different
ways to educate.”
Valdas
Jankauskas
(Director of the Lithuanian Youth Centre &
Chairman of EAICY
Control Commission)
Un grand merci à Jacques Demeulier, à Jean-François Magnin, à tous les membres du GDC, à toute l’A.T de Picardie, à l’Agence Française du Programme Européen Jeunesse ainsi qu’à
l’ensemble de l’équipe d’encadrement de la rencontre européenne de jeunes.
Rédactrice en chef : Violaine Varin - Equipe de rédaction : Monika Zamojska, Charazad Abderrahmani, Katerina Klimesova, Vania Alvares, Marilia Frias, Sabine Lenz, Catalina Chira, Maria Joao
Portas, Myriam Borel, Svana Engelhardt.
Illustrations : Irene Cerrone et Monica Rad - Photos : Gérald Clerq et Vania Alvares.
Et enfin merci à Béatrice Jean à qui nous devons cette si belle maquette !