message pré campagne 2016 n°1 - Chambre d\`agriculture des

Transcription

message pré campagne 2016 n°1 - Chambre d\`agriculture des
Message irrigation Aquitain – pré
campagne 2016
n° 1
Message irrigation de pré-campagne 2016
En ce mois de février et au vu du remplissage tardif de
certaines retenues d’eau, nous pouvons craindre des difficultés
sur certains axes réalimentés, si la pluviométrie vient à
manquer ce printemps.
Etat des remplissages au 25 janvier 2016 : Bassin Adour :
60%, de la Neste : 39% , du Dropt : 59%
Ce printemps, il sera encore temps de réfléchir aux prévisions
d’assolement pour la campagne qui s’annonce. Afin de garantir
des volumes d’eau suffisants sur les cultures irriguées, mieux
vaut limiter la surface pour satisfaire un besoin minimum
prévisionnel de 1000 m3/ha sur les terres lourdes, 1800 m3/ha
sur les sols limoneux, et 3000 m3/ha sur les sols plus légers.
L’année 2015, très exigeante en terme d’évapotranspiration,
rappelle combien les apports d’irrigation sont vitaux pour
garantir une production, et que l’impasse sur un tour d’eau
peut s’avérer pénalisante si le quota de départ est trop juste.
Pour économiser de l’eau, donc de l’énergie, pensez à vous
équiper de brise-jet sur vos canons d’enrouleur, ou encore de
télégestion sur vos stations de pompage pour piloter à distance
le démarrage ou l’arrêt avec votre Smartphone. Ces outils,
aussi modestes soient-ils, seront malgré tout très efficaces
pour améliorer les performances et la gestion de vos appareils
d’irrigation.
Réutilisation des eaux traitées issues
de STEP : ressource en eau d’avenir
Le 24 juin 2014, un arrêté modificatif a enfin autorisé la
valorisation agricole des eaux issues de stations
d’épuration pour l’irrigation des cultures. Un arrêté du 2
août 2010 avait déjà entrouvert la possibilité de réaliser
des expérimentations, mais dans un cadre réglementaire
inapplicable. Maintenant c’est possible, moyennant la
garantie que la qualité de l’eau soit compatible avec des
productions visées. Tout est possible, mais avec un coût
de traitement variable selon les productions.
Le principe quant à lui est simple, une collectivité qui
dispose d’une station d’épuration peut décider de
valoriser ces eaux par l’irrigation. Le plus délicat reste le
stockage de ces eaux dans un bassin (en terre ou bâché)
afin de mettre cette ressource à disposition d’un ou
plusieurs irrigants l’été. Il n’y a ainsi plus de rejet dans
le milieu naturel, et si le ou les irrigants disposaient de
pompage dans des cours d’eau déficitaires, ils peuvent
ainsi substituer leur pompage au profit de cette nouvelle
ressource pérenne et sans restrictions. Actuellement,
des aides de la Région ALPC et de l’Europe peuvent aider
jusqu’à 80% pour la création de ces projets d’avenir.
Economie d’énergie en irrigation : des solutions existent !
On peut réduire la consommation énergétique d’une installation d’irrigation de plusieurs manières :
•
En diminuant la consommation d’eau, du fait d’une meilleure appréciation des besoins réels de la culture grâce
aux Services de conseil pour l’Irrigation, la tenue d’un bilan hydrique pour apporter la bonne dose au bon moment, et
l’utilisation de capteurs d’humidité pour redémarrer de façon optimale lorsque la RFU est consommée.
•
En modifiant les systèmes d’arrosages (passer d’enrouleurs à pivots par exemple lorsque le parcellaire le
permet).
•
En modernisant son installation pour assurer la meilleur adéquation entre toutes les composantes du système
irrigation. Ainsi, il est possible selon les cas :
d’installer un variateur de fréquence sur une pompe desservant différents matériels d’irrigation
(pivot et enrouleur par exemple) afin d’adapter le débit et la pression aux besoins du matériel.
Améliorer le rendement du moteur de pompe en ajustant la turbine hydraulique, pour retrouver le
débit d’équipement du matériel d’irrigation,
Equiper la station de télégestion pour la stopper à distance s’il se met à pleuvoir par exemple.
-
Faire la chasse aux pertes de charges en ligne en augmentant le diamètre des conduites quand
cela est possible (en aérien) et les pertes de charges singulières en remplaçant les coudes à 90°
par 2 de 45°).
Goutte à goutte enterré sur maïs
Déjà 4 campagnes d’irrigation réalisées sur l’essai de 1.3
ha à Villeneuve de Marsan dans les Landes, ce qui permet
de faire un premier bilan de cette technique d’irrigation.
Les gaines ont été enterrées à 33 cm dans le sol,
espacées de 1 mètre, avec un goutteur tous les 50 cm.
Il n’y a pas eu de difficulté de fonctionnement depuis 4
ans, les pressions à l’entrée des peignes de dessertes sont
restées similaires à la première campagne de 2012 (2.1
bars), signe que les gaines ne présentent pas de
colmatage. Pour ce qui est de l’irrigation, comme les trois
années précédentes, il a été réalisé des apports
journaliers de 3.6 mm d’eau en 3 séquences d’une heure
de fonctionnement toutes les 8h00. Ce fractionnement
quotidien, à très faible dose, a permis de maintenir le
bulbe d’humidité de façon homogène sur l’horizon 10 à 60
cm de profondeur.
Ainsi, en comparaison avec la parcelle de 8.8 ha irriguée
par pivot et attenante à l’essai, il a été constaté une
économie d’eau moyenne sur 4 ans de 24% entre les
deux systèmes : l’irrigation des deux parcelles a été
conduite de façon à conserver des taux d’humidité
similaires à 30cm de profondeur soit 35 cbars. Concernant
les rendements, il a été constaté une baisse moyenne de
8% sur 4 ans avec le goutte à goutte par rapport au
témoin, largement compensée par les économies (eau et
énergie). Malgré la durée de vie du matériel annoncée
pour 20 ans, l’investissement reste un frein au
développement de cette méthode (4500€ /ha).
Message irrigation Aquitain – pré campagne
2016
n° 1
Anticiper le changement climatique, c’est créer des retenues
d’eau !
Tensiométrie au service du pilotage de l’irrigation:
Le changement climatique que nous constatons, engendre une augmentation des
températures et influence de plus en plus la répartition annuelle de la pluviométrie. Si
dans notre région, cela ne devrait pas modifier à court terme le cumul annuel des pluies,
cela devrait néanmoins accentuer des hivers et printemps plus pluvieux. Les sécheresses
estivales seraient donc plus marquées. Nous aurons aussi de plus en plus de pluies
intenses qui augmenteront les risques d’inondations. La seconde conséquence directe
sera l’augmentation de l’évaporation donc du besoin en eau des cultures. Ce constat doit
nous inciter à anticiper dès maintenant les difficultés à venir par un plan d’urgence de
création de retenues collinaires individuelles ou collectives afin d’assurer la pérennité de
notre agriculture. Pour ce faire, il faut faciliter l’obtention des autorisations nécessaires à
leur réalisation, et on est encore très loin du compte… Si vous avez des projets,
contactez les conseillers hydrauliques des chambres d’agriculture.
Evolution de la pluviométrie à PISSOS (commune au Nord des Landes) - Simulation du GIEC :
Vos contacts en Aquitaine :
Landes :
Gironde :
Pyrénées- Atlantiques :
Lot-et-garonne :
Dordogne :
Julien RABE
Thomas LARRIEU
Julien BOYER
Ouafa YEBBA
Nicolas FEDOU
06
06
06
06
06
74
76
70
08
83
52
23
88
63
82
40
49
44
40
37
18
59
90
35
56