UE, sans aucun doute Par Alenka Kotnik Ce texte a été écrit dans le

Transcription

UE, sans aucun doute Par Alenka Kotnik Ce texte a été écrit dans le
UE, sans aucun doute
Par Alenka Kotnik
Ce texte a été écrit dans le contexte des efforts de Media Online pour offrir un
meilleur apercu de la présentation de l’Union européenne par les médias des pays
candidats: Bulgarie, Slovénie et Roumanie.
Contrairement à ce qui a été observé dans le rapport de l'OTAN, les médias
slovènes expriment peu ou pas de doute dans le processus d’aggrandissement de l'
UE. Puisque les standards de l'UE affecteraient les agriculteurs slovènes
négativement, une critique des politiques de l'UE semble être exprimée uniquement
lorsque des ajustements dans l'agriculture sont impliqués. D'autres préoccupations
ont aussi été exprimées concernant des demandes sur l'accord de Schengen et des
problèmes frontaliers entre la Slovénie et la Croatie.
Pendant 3 mois, du 20 mai au 8 juin, les principaux sujets abordés par la télé et la
presse écrite furent: les réfugiés, les politiques de migration les plus fréquentes de
l'UE, les ajustements agricoles, le processus d'aggrandissement et le sommet des
présidents de l'Europe centrale en Slovénie. Plus de 80 articles, nouvelles,
reportages, commentaires et caricatures publiés en trois semaines prouvent que l'UE
est devenue une réalité pour le public slovène. Des analyses hypothétiques ont été
publiées dans le journal Delo (qui a la plus grande publication du marché, de 80 000
à 107 000 copies), Dvenik (deuxième plus grande publication), l'hebdomadaire
Mladina & Mag et deux émissions de nouvelles télévisées en soirée; 24 ur (station de
télévision POP TV), Dnevnik et Odmevi (deux bulletins de nouvelles de la télévision
nationale TV Slovenia). Ils ont tous des cotes d'écoutes variant quotidiennement de
10 à 15 %. L'esprit dominant qui se dégage des rapports et commentaires publiés
dans la presse écrite, affirme que l'aggrandissement de l'EU était chose positive et
donc, qu'aucune manifestation contre était nécessaire, comme dans le cas de
l'OTAN. Le seul aspect dont la majorité des journalistes semblent être sceptiques et
critiques était celui de l'agriculture.
«Tous les petits fermiers possèdent leur plaisir, mais cela ne durera pas,» a écrit le
commentateur de Mladina en parlant d'agriculture. Pendant les 12 dernières années,
il a écrit d'un regard cynique au sujet du rendement slovène par rapport aux
demandes de l'UE dans tous les domaines de négociations. Il a décrit la Slovénie
comme « la fiancée la plus assidue... cognant en vain et sans résultats sur les portes
d'une forteresse européenne » alors qu'au lieu d'obtenir un support financier, elle
obtiendra un petit peu de monnaie. (Mladina, 03 juin 2002). Dans les rapports de
subventions pour agriculteurs, Dvenik a décrit les interminables négociations comme
un «marathon à l'UE» (Dvevnik, 31 mai 2002). Le commentateur de Delo, Boris Jež,
connu pour son sens critique, a écrit sur les standards unitaires des produits
agricoles. Il décrit l’UE comme un « projet d’une méga Yougoslavie » où il n’existe
qu’un standard pour tout, « des tomates et des bananes, aux carottes et aux
condoms ». L’UE reste donc « égoïste et d’esprit étroite », promouvant uniquement
« les tomates néerlandaises et les carottes belges ». (Delo, 25 mai 2002).
Les journalistes de la télé ont également mis en garde contre les réformes des
politiques agricoles, puisque les fermiers slovènes n’auront pas de droits et d’accès
égaux aux subventions européennes (Dnevnik, TV Slovenia, 5 et 6 mai 2002). Les
membres de l’UE ont eu des désaccords concernant les subventions pour
agriculteurs et Delo a affirmé que des membres auront à couvrir ces frais. (Delo, 31
mai 2002). Au sujet de l’agriculture, les journalistes en général sont pessimistes et
critiques des demandes de l’UE, ils traitent principalement des hauts coûts et de
faillites inévitables des fermiers slovènes. La caricature de Delo montrant une jeune
fille vêtue de bleu accompagnée d’étoiles jaunes reposant sur le dos d’un taureau en
colère, en train d’avoir une conversation téléphonique, donne naissance à un
message sensé; alors que l’UE discute des technologies informatiques et flatte la
Slovénie à posséder un pourcentage européen des téléphones cellulaires,
l’agriculture reste dans de sérieux problèmes. (Delo, 4 juin 2002). Le gouvernement
slovène était aussi à blamer, puisque « l’agriculture a toujours été un sac sans
fond… et même aujourd’hui, lorsque l’UE nous force a être plus rationnels, nous ne
pouvons pas changer la mentalité des officiels qui sont sensé tirer profit de la
nature. » (Delo, 7 juin 2002).
L’UE en tant que forteresse égoïste
Les politiques de migration et les parties d’extrême droite gagnant du pouvoir
semblent mettre en danger le processus d’aggrandissement de l’UE. Il y avait
beaucoup de pessimisme spécialement au sujet du référendum irlandais, des
élections françaises et hollandaises. Cette semaine, le commissaire Günter
Verheugen était le plus cité, disant : « Les fenêtres d’opportunités pour
l’aggrandissement se ferment. » (Dvevnik, 3 juin 2002). Les médias slovènes
expriment une peur; les objectifs ne seront pas atteints en 2004. Les politiques
d’immigration sont devenues plus sévères depuis l’attacque du 11 septembre, et
précédant le sommet à Séville à la fin juin, des demandes pour des politiques joints
anti-immigratoires européennes sont devenues plus criantes. « Un nouveau rideau
de fer » a amené des connotations négatives sur les frontières se refermant et les
membres de l’UE devront couvrir des frais élevés. (Delo, 31 ami 2002.) Les
nouveaux coûts engagés dans la conclusion de l’entente Schengen affecteront la
Slovénie et ses politiques internes. Des journalistes affirment avec ironie : « Afin que
les citoyens de l’UE dorment plus paisiblement, sur les frontières polonaises,
tchèques ou slovènes, ‘leur police’ aussi patrouilleront. » (Delo, 22 mai 2002). « Le
rideau de fer » et « leur police » associent le contrôle, la police de l’État et les
interférences de l’UE à « big brother. » Tous au nom de la bataille contre le
terrorisme… Boris Jež, à la charge et sceptique, a écrit: «L'UE est un cercle
d'égoïstes qui aimeraient voir de nouveaux marchés quelque part dans l'Est, mais
Dieu défend que quelqu'un mette le pied sur un tapis rouge réservé uniquement pour
les chaussures de l'UE.» (Delo, 3 juin 2002).
C'était les écrits du commentateur de Delo au sujet du sommet des présidents des
pays de l'Europe centrale en Slovénie à la fin mai. En général, les médias ont
commenté positivement sur ce sommet concernant la sécurité et les demandes de
logistique. Par contre, les caricatures étaient moins flatteuses. Précédant le sommet
des présidents, une caricature est apparue dans le journal Delo; à l'entrée d'un
aéroport, sur une inscription cynique, on pouvait lire: «Par les règles européennes :
Citoyens de l'EU, candidats et autres. » (Delo 1 juin 2002). Une autre caricature
montrait le président allemand Johannes Rau faisant des commentaires historiques:
« Nous referons de cette terre, un territoire européen.» Hitler, ayant exprimé une
remarque du genre lorsqu'il envahissait Maribor lors de la deuxième guerre
mondiale: «Rendez-moi cette terre allemande.» Qu'importe le cynisme et la force de
ce message, le fait que le président slovène Milan Kučan est illustré étant si près de
Rau telle une marionnette, rend les effort slovènes encore plus critiques.
UE – Objectifs politiques et médiatiques
En général, les médias expriment optimisme et fierté en parlant du progrès que l’État
a fait dans les négociations ou coordonnations de législations. Ils critiquent le
gouvernement pour ne pas avoir été assez prompt dans les ajustements législatives :
« La Slovénie devrait mettre tous les efforts afin de préparer la législation à temps »
pour la fin juin. « Presque 100 lois attendent encore pour être traitées, » a rapporté
un journaliste (24 ur, POP TV, 6 juin 2002.) Il semble que les journalistes assimilent
le langage politique et affirment la nécessité de l’aggrandissement de l’UE. En citant
la coopération nouvellement apparue entre la Suisse et l’UE, les commentateurs
clament que la neutralité n’était pas un choix pour la Slovénie. (Delo, 7 juin 2002). Le
seul domaine où les Slovènes ne voulaient pas que l’UE y interfère, était l’entente
des frontières avec la Croatie. Des critiques ont été entendues envers un arbitrage
possible de l’UE. Une ridiculisation des Croates tentant un freinage de l’arbitrage
international se lit : « Ils (les Croates) ne sont pas contents que la Slovénie sera
bientôt dans l’UE… Leur pression concernant les frontières est possiblement une de
leurs dernières manœuvres afin d’extirper le plus qu’ils peuvent, malgré qu’une
centaine de mètres de la mer n’est pour eux qu’une goutte d’eau, en comparaison
avec le reste de la mer croate! » (Delo, 29 mai 2002). Le point d’exclamation adosse
les croyances fermes des Slovènes de protéger le peu de mer qu’il leur reste.
OTAN no, UE oui
Les eurobaromètres restent toujours un exemple intéressant des reportages
médiatiques.
Il
est
difficile
pour
les
journalistes
de
rester
objectifs
puisqu’habituellement les Européens ne les connaissent pas ou suggèrent que leur
présence n’est pas souhaitée dans l’UE. Les médias clament alors que le manque de
promotion slovène est à blamer. Les eurobaromètres étaient le sujet d’une époque
d’analyse bien enjambée. Les médias ont une fois de plus constaté que la Slovénie
n’était pas bien connue des Européens et ni des membres non-désirés.
Correspondant de Delo de Bruxels, a écrit comme si c’était réconfortant : « La
Slovénie n’est plus seule au bas de l’échelle des candidats pour l’UE » La Turquie
nous ayant dépassée, était une surprise étonnante. (Delo 30 mai 2002).
Comparant de manière analytique la relation entre l’OTAN et les médias, nous
observons des différences intéressantes sur les reportages de l’UE. Les médias ont
pris conscience d’un manque total de débats publics dans le cas de l’OTAN, ils ont
donc pris pour acquis le rôle de la voix du peuple. Des sondages de l’opinion
publique ont démontrés une légère préférence pour l’UE sur l’OTAN, est-ce que les
médias ont pris pour acquis le rôle de la propagande de l’UE? Les arguments contre
l’UE devraient être semblable à ceux contre l’OTAN; la perte de l’indépendance
politique et économique, de hauts coûts, de petits états contre une bureaucratie
complexe, etc. Les arguments contre ne pèsent pas tant que dans le cas de l’OTAN.
L’explication réside probablement dans le fait que le débat de l’UE n’est pas un débat
politique aussi nouveau et en vogue que celui de l’OTAN. La détermination
gouvernementale de joindre l’UE fut établie depuis plusieurs années. Par
conséquent, les médias ont peut-être senti l’obligeance de supporter l’idée. Par
contre, dans le cas de l’OTAN, il existe encore une possibilité de référendum.
Alenka Kotnik est journaliste a la TV de Slovénie et collabore régulierement a
Medijska preza, journal sur les médias de Slovénie. Traduction: Jacqueline Bui. @
Media Online 2002. All rights reserved.

Documents pareils