L`histoire de France dans le monde - Production des enseignants et

Transcription

L`histoire de France dans le monde - Production des enseignants et
L’HISTOIRE DE FRANCE DANS LE
MONDE : REPRESENTATIONS
CONTEMPORAINES ET PEDAGOGIES
INTERCULTURELLES
Par
ERIC BAILBLE
2013
( illustration-couverture appartenant au « Domaine public in. « Wikimédia ŔCommons.»)
1
L’AUTEUR : ERIC BAILBLE
Professeur certifié d‟histoire et de géographie, Eric Bailblé a travaillé pour le lycée français de
Budapest (Hongrie).
Docteur en linguistique (2006) et docteur en Histoire (2013), membre du réseau AUF «
Savoirs en partage », il anime régulièrement des stages et intervient dans le cadre de
rencontres pédagogiques. Il organise des conférences, séminaires et stages dans les universités
d‟Europe centrale et orientale, et en Asie : à Budapest (Hongrie), à Chisinau (Moldavie), à
Kiev (Ukraine), à Minsk (Belarus), à Varsovie (Pologne), à Hué (Vietnam), à Oulianovsk
(Russie), à Istanbul (Turquie), à Tallinn (Estonie).
Il est à l‟origine de la publication de sites sur l‟Internet relatifs à la société française
contemporaine et à l‟enseignement de la civilisation française. Il a publié Ŕen ligne sur
l‟Internet- une large série de manuels didactiques consacrés à l‟enseignement de la civilisation
française pour les enseignants de FLE issus de différents pays dans le monde.
Intervenant régulier, à la demande des « SCAC », (Service Culturel des Ambassades de
France), dans le cadre de la formation de professeurs de sections bilingues, il s‟est spécialisé
dans la direction de stages d‟initiation à l‟écriture de séquences pédagogiques liées à la notion
plurielle de civilisation en classe de Français et de Français Langue Etrangère.
Liens- presse sur conférences récentes :
http://universiteete2013.wordpress.com/les-formateurs/les-conferenciers/
http://www.jfb.hu/node/1285
http://www.lepetitjournal.com/budapest/communaute/158792-eric-bailble-pour-une-approcheinterculturelle-de-la-francophonie
Sitographie :
www.efcs.fr
www.bailble.com/dico
www.bailble.com/Civilisation
2
Auteur de 16 manuels d’auto-formation interculturelle de civilisation française.
Mise en ligne officielle par l‟AUF en 2013, pour les Départements universitaires de français,
les filières bilingues francophones, les Centres universitaires d'enseignement des langues
manuel franco-anglais: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/713/
manuel franco-brésilien: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/714/
manuel franco-chinois: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/715/
manuel franco-coréen: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/716/
manuel franco-espagnol: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/717/
manuel franco-grec: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/718/
manuel franco-hongrois: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/719/
manuel franco-indien: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/720/
manuel franco-italien: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/721/
manuel franco-japonais: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/722/
manuel franco-marocain: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/723/
manuel franco-portugais: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/724/
manuel franco-russe: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/725/
manuel franco-ukrainien: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/726/
manuel franco-vietnamien : http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/727/
manuel franco-allemand: http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/712/
3
Résumé : L’HISTOIRE DE FRANCE DANS LE MONDE : REPRESENTATIONS
CONTEMPORAINES ET PEDAGOGIQUES INTERCULTURELLES.
Cette étude a pour but d’évoquer l’image diplomatique de la France dans le monde à travers son histoire. Et que retient-on
aujourd’hui de l’histoire de France à l’étranger ? A l’heure d’une francophonie qui prône de plus en plus la diversité culturelle et
non plus un universalisme politique, la question n’est pas anodine.
Car quels événements majeurs, quels acteurs clés peuvent être retenus à l’étranger, notamment en Europe ? Quelle « écoute »
historique factuelle peut s’imposer d’un pays à l’autre, d’un peuple à l’autre ?
Notre projet est ici d’étudier les rapports qu’entretiennent les images trop souvent mythiques de l’histoire de France avec les
histoires nationales des différents pays.
Plusieurs interrogations majeures s’imposent pour une telle démarche : peut-on encore écrire une histoire de France ? Que peut
signifier encore aujourd’hui, l’histoire nationale d’un pays « représentée » à l’étranger?
Ces deux questions préliminaires nous ont amené, peu à peu, à la problématique centrale suivante : dans quelle mesure peut-on
dire que l’histoire de France représentée à l’étranger est une histoire souvent fantasmée, voire héroïsée? Ce qui suppose alors une
seconde question en arrière-plan : ces représentations sont-elles liées davantage à un universalisme français référent et postcolonial ou à une universalité plurielle et engagée dans la reconnaissance de l’autre ? Et au-delà, en quoi l’Histoire de France
véhicule t-elle des valeurs constitutives de la francophonie ?
Comment ces valeurs sont-elles transmises actuellement à l’étranger ? Ces valeurs continuent-elles de perdurer aujourd’hui ?
Et si on envisage une baisse d'intérêt pour l'histoire de France, cela reflète t-il la place de la France dans le monde, c'est-à-dire
moins présente ou si au contraire l'intérêt toujours vivace pour cette histoire souvent présentée comme singulière renvoie-t -elle
à une nostalgie d'une France rêvée qui aurait disparu depuis longtemps ? Ces possibilités de réflexion suggèrent alors l'idée que la
France se transformerait éventuellement en un musée vivant dont les seuls dividendes seraient d’explorer son patrimoine et son
histoire dans une mise en scène permanente.
Abstract: French History beyond France : contemporary representations and cross
cultural pedagogies.
This PHd has one aim : analyse the diplomatic impact of France in the World through history. Indeed, what is actually
remembered or simply known of French history outside France, for example in Europe?
This question may sound irrevelant but it is all the more essential since the French Speaking World authorities are now advocating
cultural diversity rather than political universalism which had its day a long time ago- what are the historical figures that are still
very much present in the minds and souls of the people in this or in that country ?
This study aims at analyzing the inter-relations between the too often stereotyped and romantic visions of French history and the
national pasts of other countries.
In order to achieve this goal, we ought to raise a few crucial points:
It is still imaginable to write a national history of France? May the national history of a country which is represented abroad still
be of interest in today’s world as one move with the times?
These two introductory questions have led to the following subject: to what extent can we say the representation of French
history is the combination of romantic fantasy and heroism?
Then another question comes to the surface: are these representations to be linked to some French post-colonial universalism or
are they to be related to some universal principles prone to multiculturalism? How these values are now spread abroad? Are they
still meaningful today? And if one is to acknowledge some certain international loss of interest in France’s past, has it anything to
do with the rank of France in the world? That is to say: are French historic idiosyncrasies still alive? What is often depicted as
being very unique and one of a kind as regards France may, in fact, mirror a feeling of nostalgia for the glorious but foregone past
of France. After saying that, one might conceive France as a living museum of which dividends would come from the exploration
and endless dramatization of its cultural heritage and history.
Mots clés : représentation, histoire, tour linguistique, pédagogie interculturelle, francophonie
key-words : representations, history, cross-cultural education, linguistic turn, French world speaking
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REMERCIEMENTS
Cette étude est le résultat d‟une recherche doctorale. Aussi, je tiens à remercier en premier
lieu, mon directeur de thèse, M. Le Professeur Christian Delporte qui a suivi et recadré mon
travail pendant trois années. J‟aimerais remercier aussi les personnes suivantes :
M. Delahaye, maître de conférences en informatique à l‟Université de Lille, Mme Marie Ŕ
Françoise Chitour, Maître de conférences en littératures francophones à l‟université
francophone Galatasaray d‟Istanbul. M. Thoreau professeur en sciences technologiques au
lycée français de Budapest et M. Ville exerçant aussi dans ce lycée. M. Baudais, professeur
agrégé d‟histoire au lycée français de Porto, et M. Barrault, professeur certifié d‟histoire au
lycée français de Bucarest ainsi que M. Duhotoy Franck, professeur certifié d‟histoire au
lycée français de Varsovie et M. Franck Hivert, IPR d‟Histoire et de français rattaché à
l‟académie de Toulouse.
M. Patrick TENEZE, Chef du service Communication et événements de l‟AEFE
Mme Joëlle JEAN Chef du service Pédagogique de l‟AEFE, et M. HERON, IA-IPR d‟histoire
et de géographie au service de l‟AEFE, qui m‟ont permis de diffuser mes enquêtes, pièce
centrale de ma recherche.
Mais j‟aimerais aussi remercier ceux qui ont répondu à ces enquêtes à savoir tous les
professeurs des lycées français à l‟étranger, qui sous l‟anonymat, ont accepté de participer à
notre questionnaire, à savoir les collègues travaillant dans les écoles françaises suivantes :
Le lycée français de Mexico, le lycée français « Marcel Pagnol » au Paraguay, le lycée
international de « Marie de France » de Montréal, le collège « Mont La salle » de Beyrouth, le
lycée français d‟Agadir, l‟école internationale de Casablanca, le lycée français « Gustave
Flaubert » de la Marsa (Tunisie), le lycée français international de Djeddah (Arabie Saoudite),
le collège français « Charles Nicolle » de Sousse (Tunisie), lycée français de « La
Bourdonnais » de l‟Ile Maurice.
Le lycée français de Pékin, l‟école française de Shanghai, l‟école française de Manille aux
Philippines, le lycée français de New Delhi, le lycée français de Pondichéry, l‟école
internationale française de Denpasar en Indonésie. Le lycée français de Varsovie, le lycée
français de Porto, le lycée français d‟Alicante, le lycée français de Freiburg (Allemagne),
l‟école française de Vilnius (Lituanie), le lycée français de Bucarest en Roumanie, l‟Ecole
française de Palma de Majorque, le lycée français de Bruxelles. L‟ensemble de ces
professeurs nous a permis d‟analyser vingtŔhuit réponses, première vague de notre sondage
fait en février 2011.
5
Puis nous avons réalisé une deuxième vague de diffusion de notre enquête auprès
d‟universitaires et d‟enseignants de l‟enseignement du secondaire et du supérieur, tous
étrangers et exerçant leur métier de professeurs de français en Asie du Sud ŔEst. Ce fut cette
foisŔci dans le cadre d‟un atelier que nous avons animé à l‟Université d‟été
pour la
francophonie, à l‟université de Hué, au Vietnam, en juillet 2012.
Pour cela, nous nous devons de remercier Mme Dao Anh Huong, chargée de mission
linguistique et éducative à l‟Ambassade de France à Hanoi, Mme Nguyen Van Dung,
responsable scientifique de l‟AUF ( Agence Universitaire de la Francophonie) et M. Grivelet
représentant pour le bureau AUF de l‟« Asie-Pacifique ». Puis nous ne devons pas oublier
l‟ensemble des professeurs vietnamiens, laotiens et cambodgiens, malaisiens et thaïlandais,
tous professeurs de français dans leur pays respectifs et qui ont eu la gentillesse de répondre à
ce questionnaire au cours de ce séminaire.
6
Avant-propos
« L’esprit gaulois »
« Qu‟entendons-nous donc couramment aujourd‟hui par esprit ou tempérament « gaulois » et
par gauloiserie? Il y a dans ces mots avant tout une sorte de bonne humeur un peu complice,
et la représentation de toutes les jouissances normales et parfois franchement excessives que
procurent une bonne santé, un équilibre naturel : les heureuses satisfactions offertes par la
condition humaine, l‟absence de refoulement, de complexes, de contraction, de torsion et
même de perversité. Il y a toutefois plusieurs éléments dans cette notion. Tout d‟abord,
l‟ancienneté la plus grande possible de ces ancêtres, puisqu‟ils ont été les premiers. Le temps
de nos origines a toujours raison. L‟Homme reporte dans cette nuit ou plutôt dans cette
aurore ce qu‟il peut rêver de plus désirable et plus réconfortant. : l’âge d’Or, le paradis
terrestre, à la fois le bon vieux temps et le matin de la vie, la jeunesse de la nature, le
printemps de l‟humanité, cette éternelle fraîcheur des époques révolues. Il y a ensuite
l‟énergie des siècles de fer, les calamités vaincues des siècles obscurs, la ténacité d‟une race
destinée à durer jusqu‟à nous. Il en découle un préjugé favorable : solidité, intelligence et
même débrouillardise, de ces ancêtres sans qui notre histoire n‟eût jamais commencé.
D‟autre part, nous ne trouvons rien de chez eux de cette brutalité troublée de morbidesse
qu‟illustrent les légendes germaniques qu‟elles soient d‟outre-Rhin, d‟outre-Baltique, ou
d‟outre-Manche ! Qu‟il est donc bon d‟être normal ! Nous n‟imaginons rien chez nos
ascendants, de ce qu‟un nouvel argot appelle aujourd‟hui maso-sado, schizo et autres
douceurs dont la télé fait les dimanches d‟une jeune classe éberluée. »
Source : Paul -Marie Duval, Pourquoi nos ancêtres les Gaulois?, Paris, Puf, 1982
7
Introduction
Comment penser ou rêver l‟histoire d‟un pays ? Cette question s‟est posée à nous au cours de
multiples séminaires entrepris en Europe et en Asie et consacrés à l‟histoire et à la géographie
de la France. Nous avons donc voulu mener ici une réflexion sur les représentations
contemporaines de l‟histoire de France dans le monde. Ce travail serait par conséquent un
plaidoyer pour l'écriture d‟une histoire interculturelle et transdisciplinaire de la France à
l‟usage des francophones, enseignants et lecteurs.
A l‟heure où l‟on met de plus en plus en avant une francophonie qui prône la diversité
culturelle et non plus un universalisme français démiurgique, cette question des
représentations historiques de la France se pose régulièrement dans les réseaux de la
coopération culturelle du MAE (Ministère des Affaires Etrangères). Ce dernier met en place
aujourd‟hui un positionnement plus ouvert et autocritique de l‟histoire de France. Les
successifs devoirs de mémoire (dont un des derniers fut celui du 16 juillet 2012, lié à la rafle
du Vel d‟Hiv‟) et parallèlement les débats sur le colonialisme français (le deuxième discours
de Dakar, cette fois par François Hollande) modifient actuellement l‟image internationale de
l‟Hexagone, image déjà très bouleversée par les « Printemps Arabes » de 2011. Mais si des
efforts d‟analyse furent opérés pour s‟éloigner d‟une histoire strictement nationale on
continue à percevoir les reliquats issus de l‟œuvre dite « civilisatrice » de Jules Ferry, qui fut
paradoxalement reprise lors des premiers discours du Président Hollande. Le politique est-il
donc toujours constitutif des représentations d‟un pays ? Quand il s‟agit de la France, la
relation est en effet profonde. Les institutions françaises ont depuis longtemps donné une
large place à la construction d‟une histoire nationale. Cette discipline, sacralisée dans les
écoles de Jules Ferry, fut toujours marquée du sceau volontariste de la République. L‟histoire
était alors un catéchisme républicain, avant de peu à peu devenir une discipline autonome qui
emprunte,
aujourd‟hui,
des
méthodologiques
moins
politiques.
Ce
recul
de
l‟instrumentalisation permanente se manifeste par un recentrage des énergies sur les
documents et sur l‟examen des Hommes. La science de l‟Histoire est devenue sensible à
l‟Autre et ne sert plus d‟outil politique, même si une dernière tentative fut opérée par le projet
de la « Maison de l‟Histoire de France », supprimée le 24 août 2012.
8
Ainsi être historien aujourd‟hui, selon Henri Irénée Marrou, c‟est être tout simplement
curieux vis-à-vis de l‟autre. Une position qui fut reprise par Michel de Certeau mais ce dernier
ajoute que l‟histoire, c‟est le « savoir de l‟Autre ». L‟Histoire d‟aujourd‟hui serait donc un
dialogue, un moyen de communiquer avec soi-même (poids des racines, identité nationale)
mais aussi un moyen d‟échanger avec d‟autres cultures. C‟est ce que nous avons voulu
évoquer par l‟expression « pédagogie interculturelle » que nous utiliserons souvent.
Travaillant au MAE, nous avons souvent été amenés à parler de la France et de son histoire.
Aujourd‟hui, nous semble-t-il, et au regard de nos expériences de séminaires, cet échange
interculturel ne peut plus se faire dans un discours suspendu hors du temps, donnant la leçon
aux autres nations. L‟histoire de France devient un moyen pour échanger avec l‟Autre.
Pourtant, à l‟étranger, lors de ces mêmes séminaires, le poids des « représentations » reste un
filtre épais qui perturbe cette communication. L‟image de civilisations en concurrence
demeure une réalité. Face à cette situation de blocage où les représentations sur l‟histoire
restent très souvent nationales, la problématique suivante s‟est imposée : dans quelle mesure
les représentations de l‟histoire de France dans le monde restent-elles dominées par une vision
politique et positiviste, et dans quelle mesure peut-on modifier ces représentations par une
approche interculturelle ?
Pour répondre à cette problématique nous avons choisi de créer nos propres sources. Pourquoi
le choix d‟une enquête comme outil et producteur d‟archives ? Cet exercice ne relève pas
uniquement de la sociologie mais aussi, aujourd‟hui, de la méthode en histoire. En effet,
depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l‟historien a peu à peu changé son habitude de
travail et a identifié de nouvelles sources documentaires, notamment dans le champ de
l‟histoire contemporaine.
A ce titre Françoise Hildeslheimer justifie ainsi le choix de certains historiens de
l‟enquête comme source documentaire de base : « l‟histoire est sortie des salles de lectures
des archives : elle s‟est transportée sur les champs de fouilles, dans les musées, sur le terrain
par le moyen d‟enquête et de collectes de témoignages oraux. (…) cette mutation concerne en
premier chef les époques les plus récentes (…) nous incitant à se tourner vers l‟enquête orale
(…) La nouveauté pour l‟histoire en la matière, c‟est la possibilité de produire ses propres
sources, de rejoindre la notion des sources narratives, tout en ayant le sentiment de collecter
des archives. »[1]
[1]
HILDESLHEIMER (Françoise), Introduction à l‟histoire, Hachette, Supérieur, 1994, pp. 89-90
9
Toutefois, l‟usage de l‟enquête écrite comme outil peut aussi nous faire tomber dans le piège
de « l‟optique des sources », illusion souvent soulignée par Paul Veyne, c‟est pourquoi il nous
a toujours fallu s‟interroger sur la valeur documentaire de notre questionnaire. Une telle
démarche supposait de connaître le « cadre de pensée » de la population interrogée. Or, ce
cadre est institutionnel puisque la population ciblée est constituée d‟enseignants travaillant
pour leurs Etats respectifs. Cette situation n‟est pas anodine. Nous avons donc aussi utilisé
comme boussole les travaux de la célèbre anthropologue anglaise, Mary Douglas qui a rédigé
en 1986 un ouvrage clé : Comment pensent les institutions ? [1]
Cet ouvrage montre à quel point un type spécifique de population (ici des fonctionnaires) se
relie implicitement aux institutions du pays pour lesquelles il travaille. Quelle méthodologie
nous a proposé Mary Douglas sur ce point ?
Dans son ouvrage la grande figure de l‟anthropologie sociale britannique évoque le problème
du lien social, sa nature, ses effets et son contenu. Pour Mary Douglas tous les groupes
humains sont des collectifs légitimes, groupes qu‟elle nomme des « institutions » et qui se
constituent les uns et les autres par des « cadres de pensée communs ». Ceux-ci génèrent des
« savoirs légitimes ». Il y a donc, selon Mary Douglas, une propriété sociale des savoirs dans
chaque groupe et ces derniers ont une « mémoire », c'est-à-dire une information qui permet à
chaque individu d‟exercer sa « rationalité ». Mais ces vérités instituées sont « opaques »,
souvent alimentées par des systèmes coercitifs ou par une idée primaire renvoyant à une
conception du monde. Ces vérités, ajoute-t-elle, peuvent se briser dès lors qu‟elles deviennent
inopérantes à rendre compte de la complexité du monde.
Pour notre projet d‟enquête, la réflexion de Mary Douglas est donc fondamentale car cette
approche souligne que les savoirs représentés (ici l‟histoire de France) sont à la fois institués
collectivement et utilisés de manière rationnelle par chaque individu. Ces « vérités », qui sont
donc toutes relatives, nourrissent néanmoins la production des représentations, ces méta-mises
en intrigue. C‟est dans cette perspective que nous avons analysé les réponses obtenues. Pour
mesurer ce double mouvement de vérités instituées, liées à l‟individuel et au collectif, nous
avons donc échafaudé une série de questions qui s‟inscrit dans une logique interculturelle afin
de souligner le jeu de miroir sur l‟histoire de France et les histoires nationales des pays où les
enquête furent diffusées ou distribuées par nos soins.
[1]
DOUGLAS (Mary), Comment pensent les institutions ?, 2004, Paris, La découverte, 218 pages
10
La structure de notre enquête mobilise des questions dites à la fois« ouvertes » et « fermées ».
Ce double choix permettait de mieux balayer le spectre de populations n‟ayant pas toutes les
mêmes intérêts, les mêmes objectifs professionnels, ni les mêmes itinéraires individuels : les
conditions d‟expatriation diffèrent, les contextes culturels locaux sont évidemment différents,
et le poids des institutions varie selon les cas et la formation universitaire. L‟enquête fut
ouverte à tous, français et étrangers, professeurs du secteur primaire, secondaire et
universitaire. Un large spectre institutionnel et culturel pouvait seul permettre d‟obtenir une
photographie plus complète de notre projet. Il nous fallait anthropomorphiser nos enquêtes en
mobilisant une population diverses par la formation et la culture, et éviter ainsi l‟exotisme des
représentations.
L‟objet de notre étude se cristallise autour de plusieurs substantifs clés et groupes nominaux :
représentations, histoire, pédagogie interculturelle, l‟ensemble gravitant près de la thématique
de la France et de son histoire. Pourquoi parler de ces représentations ? Les historiens français
ont commencé à utiliser plus régulièrement ce mot de « représentation » depuis les années
1960 lorsque des sociologues français tels que S.Moscovici1 l‟ont introduit dans le champ de
la recherche dite active. Trente ans plus tard, des historiens comme Michel Vovelle utilisent
avec aisance ce concept dans un numéro de la revue Sciences Humaines2. L‟idée de
représentation renvoie alors à l‟imaginaire social des individus.
D‟autres avant lui, Georges Duby, Robert Mandrou ou Philippe Ariès, avaient déjà esquissé
cette idée. Cet univers des imaginaires sociaux fut aussi étudié dès les années 1960,
notamment par Louis Trénard et Gaston Bouthoul3. L‟historien Antoine Prost ira même plus
loin et modifiera l‟analyse de Michel Vovelle lorsqu‟il parlera de la « mise en intrigue » de
l‟Histoire. A l‟idée d‟imaginaire social des individus, la « mise en intrigue » va produire une
logique romanesque sur le concept même de représentations. L‟historien se retrouve ainsi
dans une posture d‟énonciation, comme l‟écrivain. Ici, on découvre qu‟analyser des
représentations c‟est aussi analyser une crise épistémologique de l‟histoire, crise qui
s‟amplifie depuis le début des années 1990, encouragée par la rupture géopolitique de 1989.
1
MOSCOVICI (Serge), La psychanalyse, son image et son public, P.U.F., Paris, 1961- Edition de 2004, 506
pages.
2
VOVELLE (Michel), Les représentations : images trompeuses du réel, in. Sciences Humaines, n°27, 1993.
3
TRENARD (Louis), Les représentations collectives des peuples, in. Bulletin de la section histoire Moderne et
Contemporaine, Fascicule IV, 1962, Paris, pp. 9 à 23
11
Le « linguistic turn », proposé par Hayden White a proposé une vision relativiste de l‟histoire
devenu un discours. Tout devient alors fragile. Il n‟y a plus de certitudes. Tout n‟est que jeux
de langage, qu‟une « fiction making operation » nous précise Hayden White. L‟historien
serait donc plus romancier qu‟écrivain ! Face à cet embarras idéologique, l‟histoire, en tant
que science, tremble d‟effroi. Peut-on alors encore écrire l‟histoire d‟un pays, d‟un homme,
d‟une société ? L‟histoire sacralisée de France aurait-elle perdu ses ornements? Changements
géopolitiques et changements épistémologiques ont bousculé bien des certitudes et l‟analyse
des représentations ne serait au final qu‟une méta « mise en intrigue » de l‟histoire.
Et si l‟histoire connaît une telle crise, les représentations seraient-elles en première ligne dans
cet orage? Comment se manifesterait alors cette crise (supposée) des représentations ? Cette
rupture scientifique profonde semble toucher toutes les approches ; structurelle ou positiviste
depuis que l‟histoire est elle-même remise en question. Les représentations de l‟histoire de
France existent pourtant toujours, et elles sont vivaces. Pourtant nous verrons aussi que nous
ne sommes plus dans la logique de l‟universalisme français référent et qu‟il y a bien une
baisse d'intérêt pour l'histoire de France, un pays moins présent dans le monde. Ceux qui
s‟intéressent encore à l‟histoire de France en représentation, en méta-mise en intrigue
semblent le plus souvent séduits par la manifestation nostalgique d'une France rêvée. Nous
identifierons la nature de ces représentations, mais nous verrons aussi qu‟elles relèvent plus
d‟un musée vivant dont les seuls avantages seraient d‟explorer son patrimoine.
Avant de répondre à ces questions qui constitueront l‟arrière-plan de toute notre réflexion, il a
tout d‟abord fallu faire le point sur l‟historiographie de ce sujet mêlant histoire,
représentations et France. Quelle est donc l‟historiographie sur les « représentations » de
l‟histoire de France dans le monde ? Ce sont souvent des travaux de recherche consacrés au
rayonnement historique de la France dans le monde.
Les thèses sur ce sujet sont dans la plupart des cas des études sur les imaginaires collectifs liés
à des coopérations souvent techniques, coloniales ou postcoloniales : nous avons ainsi
identifié des études sur les formations militaires assurées par la France à l‟étranger dans le
cadre de l‟ancien empire français4.
4
BOTTIN (Michel) sous la direction de FRANK (Robert), L‟enseignement militaire français et le rayonnement
de la France : de la troisième république à nos jours, Thèse, 2009, Paris 1, 2 vol, 578 pages.
12
Ces expertises suivent souvent une logique d‟accords bilatéraux entre la France et un pays
partenaire. Nous avons aussi découvert des recherches consacrées à l‟image de la Légion
étrangère dans le monde5 et plus largement des histoires militaires mettant en commun des
intérêts ou des conflits entre la France et un pays tiers6.
Le caractère bilatéral, colonial et militaire, domine dans un premier temps la recherche des
représentations sur le France et son histoire7. Une vision davantage géopolitique que
politique8. Toutefois, le registre culturel n‟est pas exclu. Il représente le deuxième cercle des
productions scientifiques sur les représentations. Quand le filtre culturel se mêle aussi à
l‟aventure, on analyse surtout les opinions collectives cristallisant l‟idée d‟un pays à travers
des supports médiologiques tels que la presse9. Mais ce n‟est pas toujours le cas : quand le
rayon du compas diachronique est plus large, on mobilise alors plusieurs archives pour
comprendre les représentations, ainsi une étude menée en 2007 par Jean-Philippe Genet pour
la France et la Grande-Bretagne10. On souligne ainsi la circulation des opinions entre les deux
pays. « L‟institut d‟histoire du temps présent », à ce titre, organise depuis un certain nombre
d‟années une réflexion sur les représentations de la France au niveau international et les
séminaires organisés sur ce thème se consacrent de plus en plus aux supports images qui
symbolisent, par des allégories, les imaginaires transportant et orchestrant les relations
internationales11.
Dans ce jeu des métonymies sur l‟histoire de France, on découvre souvent des événements
tels que la Révolution Française12 ou mai 196813.
5
LARROUMET (Marie) sous la direction de Jauffret (Jean Charles), Mythes et images de la légion étrangère :
1945-1994, 1997, Montpellier 3, 3 volumes.
6
ALLAIN (Jean-Claude), Représentations du Maroc et regards croisés franco-marocains, Paris, L‟harmattan,
2004, 270 pages
7
LAVOCAT (Françoise), La France et la Pologne : histoire, mythes, représentations, 2000, Presses
Universitaires de Lyon, 385 pages.
8
TEULIERES (Laure) sous la direction de Laborie (Pierre), Français et italiens dans la France méridionale de
la fin de la Grande guerre au sortir de l‟occupation, doctorat histoire, 1997, 3 vol., 384 pages.
9
PEREON (Yves-Marie) sous la direction de Frank (Robert), L‟image de la France dans la presse américaine ;
1936-1947, Paris 1, Doctorat histoire, 2008, 2 vol., 789 pages.
10
GENET (Jean -Philippe) et al. , Les idées passent elles la Manche ? Savoirs, représentations et pratiques :
France-Angleterre du X au XXème siècle, 2007, Paris- Pups, 402 pages
11
FRANK (Robert), Images et imaginaires dans les relations internationales depuis 1938, ed. IHTP, Paris,
1994, 168 pages.
12
BARIETY (Jacques), 1889 : centenaire de la révolution française : réactions et représentations politiques en
Europe, Berne, 1992, 328 pages
13
FAURE (Justine) et al., 1968 : hors de France ; histoire et constructions historiographiques, Paris,
L‟Harmattan, 2009, 416 pages.
13
Dans le projet d‟étude ici proposé, nous avons voulu mesurer le poids de ces thématiques
symbolisant l‟histoire de France à travers l‟analyse de cinquante-neuf enquêtes au total
obtenues. L‟analyse de celles-ci s‟est faite en trois temps.
Dans un premier temps nous avons donc interrogé cinquante-neuf personnes, toutes
enseignantes, françaises ou étrangères, exerçant hors de France et travaillant dans deux
réseaux majeurs de la francophonie, l‟AEFE (Agence de l‟Enseignement français à
l‟Etranger) et l‟AUF (Agence Universitaire de la Francophonie). Nous avons ainsi distribué
une enquête constituée de dix questions leur demandant qu‟elle était leur perception et leur
ressenti de l‟histoire de France. Nous avons diffusé ces enquêtes à deux publics différents et à
deux moments différents. En février 2011 nous avons analysé 28 enquêtes pour le réseau
AEFE, où les personnes étaient des fonctionnaires français détachés par un contrat lié au
MAE. Dans un second temps, en juillet 2012, nous avons proposé ce même questionnaire à
des enseignants laotiens, cambodgiens, thaïlandais, malaisiens et vietnamiens, enseignant le
français dans le secondaire et le supérieur dans leur pays respectifs (au total 31 personnes).
Nous avons ensuite tenté de comprendre pourquoi ces représentations sont marquées par le
sceau du conjoncturel et du politique. Nous verrons que dans toutes ces enquêtes une
dominante positiviste implicite de l‟histoire de France demeure, et que cette dominante
semble s‟apparenter à une demande socio-culturelle.
Nous verrons ainsi le poids idéologique que représente l‟histoire de France pour un
enseignant exerçant à l‟étranger. Nous tenterons d‟expliquer que les représentations de
l‟histoire d‟un pays relèvent plus d‟un « idéal type », formule de Max Weber, et qui signifie
avant tout le « cadre de pensée d‟une civilisation ». Cette structure met souvent en
concurrence les pays. Cela conduit à des discours déterministes comme ce fut le cas de
Thomas Carlyle pour l‟Empire britannique, ou de Camille Jullian qui avait redonné vie à un
héros oublié devenu emblème, Vercingétorix. Chaque civilisation justifie son existence par
ses racines et cela lui permet de justifier sa volonté de domination sur le monde. Nous
tenterons donc de comprendre pourquoi les mises en scènes idéologiques alimentent les
arcanes des représentations d‟un pays et de son histoire.
14
Dans un troisième temps, nous verrons comment ces représentations « positivistes » peuvent
être utilisées d‟une autre façon, dans le cadre actuel de la francophonie, c‟est-à-dire dans un
contexte d‟une diversité culturelle encouragée. C‟est-à-dire dans le cadre de dialogues
interculturels vivants. Nous proposerons ainsi un curriculum interculturel de l‟histoire de
France en annexes, mais aussi trois pistes pédagogiques, à savoir, l‟histoire de France par
l‟angle diachronique, synchronique et enfin par une démarche liée à la linguistique.
Ces trois pistes seront ainsi les voies essentielles de toute notre analyse.
15
PREMIERE PARTIE
COMMENT ANALYSER LES REPRESENTATIONS
CONTEMPORAINES DE L‟HISTOIRE DE FRANCE ?
16
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
Dans cette première partie, nous nous sommes interrogés, avant même d‟analyser nos
enquêtes liées à l‟AEFE et à l‟AUF, sur ce que pensent les historiens français de cette histoire
nationale, devenue un objet étrange et de plus en plus souvent polémique. Nous verrons ainsi
que la mise en intrigue de l‟histoire d‟un pays tel que la France n‟est pas perçue comme telle à
l‟extérieur, notamment au sein d‟une francophonie qui fait face à la mondialisation culturelle
et où le doute épistémologique n‟a pas sa place. Les certitudes et les symboles résistent bien.
Ils sont alimentés par une demande socio-culturelle forte.
Dans le deuxième chapitre de cette première partie, nous verrons quels sont les liens
possibles entre histoire et linguistique et comment cette histoire de France s‟intègre ou pas
dans les processus didactiques actuels des méthodes de « Français Langue Etrangère » en
pleine refonte pédagogique, depuis les trente dernières années. Nous verrons notamment que
les cours de civilisation n‟existent plus car condamnés comme culture trop cultivée. On
évoque l‟histoire de rance dans le cadre d‟une culture action ou une culture partagée qui se
présente dans ces méthodes de FLE par un labyrinthe permanent et ludique, illustrées par des
ballades où les pratiques du quotidien des Français sont devenues centrales. Cette approche a
été construite par ce que l‟on nomme l‟anthropologie culturelle.
Dans un troisième chapitre, nous présenterons le résultat de nos 59 enquêtes menées
tout d‟abord auprès d‟enseignants d‟Asie du Sud-Est (AUF - Juillet 2012 - 31 réponses) puis
auprès d‟enseignants français travaillant à l‟étranger (AEFE Ŕ Février 2011 - 28 réponses).
Ces enquêtes composées de dix questions suivent une logique interculturelle. On présentera
ainsi une cartographie de ces représentations ainsi obtenues. Nous verrons notamment les
points communs et différences entre les enseignants français travaillant pour l‟AEFE et les
approches différentes des enseignants étrangers travaillant dans le cadre de l‟AUF.
17
CHAPITRE 1 / LES HISTORIENS FRANÇAIS ET L’HISTOIRE DE FRANCE
Nous commencerons notre réflexion en nous penchant sur le poids d‟un malentendu.
A savoir, la tendance des historiens français à présenter l‟histoire dans une logique
structuraliste alors qu‟à l‟étranger la lecture lavisienne demeure encore forte. Certes, le débat
épistémologique est moins vif en France aujourd‟hui, mais il n‟en reste pas moins que ces
deux visions de l‟histoire s‟opposent en France et à l‟étranger. En France, l‟histoire est
devenue scientifique et explicative, mais à l‟étranger, cette histoire relève souvent plus du
ressenti et de l‟émotion. La dichotomie est-elle si claire ? Nous verrons que non, et que même
des historiens structuralistes, tel que l‟un de ses pères, Fernand Braudel, sont restés
implicitement sensibles à cette émotion nationale. On est passé ici de l‟histoire de France à
l’histoire de la France. Pourquoi ? Ce n‟est pas anodin…C‟est un héritage.
1.1. L’héritage braudélien : de l’histoire de France à l’histoire de la France.
Dans son introduction à son ouvrage inachevé sur L‟identité de la France, Fernand
Braudel rendait hommage à son pays en déclarant avec une passion non feinte : « Je le dis une
fois pour toutes : j‟aime la France avec la même passion exigeante et compliquée que Jules
Michelet (…) Je tiens à parler de la France comme s‟il s‟agissait d‟un autre pays, d‟une autre
patrie, d‟une autre nature »14. Fernand Braudel citait un article de Charles Péguy qui dès
1904 évoque une analyse sereine de la France qui passe par ce positionnement « comme si on
en était pas ». Fernand Braudel va plus loin et conseille à l‟historien un « silence personnel »
(…) et de se « purger de ses passions »15.
Il juge parfois avec sévérité les « grands historiens » de la France. Selon lui, l‟erreur
d‟Hippolyte Taine fut d‟être passionnelle malgré sa volonté de regarder la France comme « un
insecte qui mue ». Alexis de Tocqueville a en revanche réussi son affaire dans son œuvre sur
« L‟ancien régime et la révolution ». Il considère aussi l‟œuvre de J. Michelet comme
« inégalable » (p.11) et celle de Lavisse comme « indispensable ». Jacques Madaule le
« séduit par son équilibre ».
14
15
BRAUDEL (Fernand), L‟identité de la France, Flammarion, 1990, 1181 pages
BRAUDEL (Fernand), L‟identité de la France, op.cit., pp.9-14
18
Fernand Braudel rappelle ensuite les grands conseils des historiens reconnus tel Jules
Michelet pour qui « l‟histoire totale est la seule véritable histoire ».
Après ces quelques concessions épistémologiques, il revient sur une ligne plus radicale
concernant le récit historique car à ses yeux, « l‟unité de la France, non pas bien entendu
son histoire, ne s‟affirme en rien sur une Jeanne d‟Arc, ni même (...) avec la Révolution
Française, mais sans doute avec (…) les chemins de fer (…) et avec l‟école primaire ».
Ainsi, nous précise-t-il, il ne faut pas « se cantonner dans le temps bref, c‟est le défaut
mignon de l‟histoire récit, de ce feuilleton de l‟histoire de France (…) que nous avons appris
par cœur, enfant, non sans émotion, dans les pages inoubliables du Malet-Isaac. »
Il est vrai que Fernand Braudel semble plus proche de la position d‟histoire globale d‟A.
Toynbee que d‟Hippolyte Taine qui plus qu‟une analyse a davantage opéré une vénération
religieuse pour la révolution française.
Or Braudel protestait contre « cette dévotion ». En ce sens il a encouragé les premiers
pas d‟une histoire globale en reprenant les conseils de Marc Bloch, qui envisageait au moins
l‟histoire dans sa « dimension européenne », Paul Morand (une belle plume qui n‟est pas
historien) dans sa « dimension mondiale » et Edgar Quinet dans sa « dimension universelle ».
Ce jeu des chronologies fut permis et suivi par Braudel, et pourtant l‟Ecole des Annales reste
bien en crise aujourd‟hui. Fernand Braudel n‟aurait-il pas au final adopté une position de
décentrage par défaut contre Hyppolite Taine ou Malet-Isaac ? De l‟émotion, oui, mais pas
trop. Dans son histoire économique de la France16, écrite avec Ernest Labrousse, Fernand
Braudel montre alors le projet originel de la nouvelle histoire, cette histoire économique et
sociale : « D‟autres France surgissent à la surface que l‟histoire traditionnelle, surtout
politique (...) jeter les bases d‟une histoire nouvelle, ce n‟est pas prétendre la construire dans
son ensemble. ». Certes une nouvelle méthode empirique apparaît mais sans vouloir ouvrir la
porte au comparatisme comme le fit romantiquement Isaac de Laffemas en 1606 qui affirmait
que l‟histoire de France était le « raccourcie du Monde » même si au final, Fernand Braudel
se laisse aller à dire que « l‟histoire de notre pays nous tourmente comme elle tourmentait
Jules Michelet ou Lucien Febvre. » 17
On le voit l‟émotion reste cachée, elle est contenue.
16
BRAUDEL (Fernand) et LABROUSSE (Ernest), Histoire économique et sociale de la France, 1450-1660,
Tome : l‟état de la ville, paysannerie et croissance, Quadrige, 1977, Puf, 1029 pages
17
BRAUDEL (Fernand) et LABROUSSE (Ernest), Histoire économique et sociale de la France, 1450-1660,
Tome : l, op.cit, pp.5-7
19
C‟est pourquoi nous avons cherché chez d‟autres historiens des éléments possibles de
décentrage au début et à la fin des années 1990. Nous allons voir qu‟une nouvelle génération
d‟historiens est moins complexée par le retour du diachronique, du politique.
Et en ce sens, il y a chez les historiens français une volonté de donner satisfaction à une
demande sociale oubliée, celle de l‟histoire politique.
Ainsi Pascal Balmand, professeur à l‟IEP de Paris, propose trois secteurs
temporels pour son Histoire de France 18: le temps « lent » (de la préhistoire à 1789), le temps
« rapide » (de 1789 à 1945) et le temps « présent » (de 1945 à nos jours). Son ouvrage,
volontairement didactique, renvoie à un projet alors européen : présenter simplement
l‟histoire de chacun des pays de l‟UE.
Il y a donc dans cette collection une volonté de comparer, de synchroniser au profit d‟une
histoire globale européenne. Mais cette synchronisation reste un projet difficile à construire et
c‟est pourquoi l‟auteur au final rejoint une ligne diachronique classique. Ce dernier s‟en
explique ainsi : « L‟histoire de France idéale serait aussi celle qui fonctionnerait à la mesure
d‟un vaste puzzle chronologique, analyserait des histoires aux temps distincts puis les
rassemblerait au carrefour des civilisations propres à chacune d‟entre elles, une sorte de
synthèse comme garantie universelle». Mais une telle « superposition (…) ne pourrait être
enseignée qu‟à partir d‟une maîtrise préalable des grandes lignes de l‟histoire française »19.
Le diachronique reste par voie de conséquence un préalable classique à tout projet d‟histoire
globale et synchronique. Mais surtout, pour Pascal Balmand, le politique reste la rythmique
majeure de l‟histoire de France qui fut longtemps un « agrégat inconstant de peuple désunis »
(formule de Calonne à Louis XVI). Le politique domine les faits car cela rend visible le pays
à l‟extérieur. Quels sont les arguments de Pascal Balmand ?
C‟est bien sur la base du « traité de Verdun de 843 » que l‟histoire territoriale s‟est
peu à peu fait jour. Traité qui fut renforcé par la décision d‟Otton 1er en 962 d‟exclure la
« Francia Occidentalis » de ses projets géopolitiques. C‟est bien dans la Chanson de Roland
du XIème siècle que l‟on identifie le païen et l‟autre.
Ce sont bien les « légistes » de Philippe le Bel qui construisent l‟armada des lois à la création
d‟un Etat autoritaire, Etat qui peut ainsi lutter pendant la Guerre de Cent ans.
18
19
BALMAND (Pascal), Histoire de France, sous la direction de MILZA (Pierre), Hatier, 1992, 444 pages.
BALMAND (Pascal), Histoire de France, pp. 14-15.
20
Cela aboutit peu à peu à une nation au XVIème siècle puis à l‟Etat moderne du
XIXème qualifié par Pierre Ronsavallon d‟ «instituteur social et producteur de la nation » et
dont le paroxysme se révélera sous la IIIème République sous le sceau volontariste de Jules
Michelet.
Pour le professeur à l‟IEP, le politique permet de souligner les ruptures et crée une
dynamique de lecture. Le politique joue donc un rôle didactique dans l‟histoire et ses
représentations. Cette option chronologique ne séduit pas tous les auteurs. Certains, en lisière,
préfèrent les mémoires des contemporains où les Français parlent d‟euxŔmêmes directement.
C‟est l‟option émotion qui est ici privilégiée.
Quelle autre garantie possible pour se présenter sur l‟extérieur ? Fierro Alfred20 prend
ainsi parti contre les Lettrés ou les historiens.
Il considère toutes mémoires et souvenirs comme la vraie source d‟une histoire
présentable : « Je sais peu d‟ouvrages pour ma part que je mette au-dessus des Mémoires. Les
gens de Lettres n‟écrivent que pour montrer leur esprit (…) Les historiens eux-mêmes me
laissent froid. (..) Les auteurs de mémoires au contraire ont cet art de dire ce qu‟ils font (…)
et en pareil on parle presque toujours bien ».21
Ce refuge vers un tout émotionnel et personnel ou une lecture horizontale et mécanique du
politique suggère surtout une histoire nationale en crise en France même, mais nous nous
éloignons un peu des lignes de chemin de fer de Fernand Braudel.
Lorsque Jacques Revel prend la direction de la collection sur l‟histoire de France22, il
comprend l‟ampleur de la crise qui s‟est ouverte entre les Français et leur histoire. Pierre
Goubert avait entrevu cette crise dès 1984 quand il évoquait la disparition de l‟esprit français.
Moins dramatique mais tout aussi inquiet, Jacques Revel souligne le décalage structurel entre
les attentes et l‟offre de mémoire. Il écrit ainsi en novembre 1999 : « Aux Français, il est
redevenu essentiel de penser que leur présent est enraciné dans une histoire et une
mémoire (…) Cela peut paraître paradoxal dans une société qui à tant d‟égards semble saisie
par l‟historiomanie. » Cela vient d‟un « décalage d‟attentes d‟être rassuré et le « vieux récit
de la Nation que l‟Ecole a fait (…) un apprentissage civique ».23 En d‟autres termes, il y a des
attentes qui ne sont pas ou plus satisfaites malgré les abus de mémoire pratiqués depuis vingt
ans. Pourquoi une telle frustration ?
20
FIERRO (Alfred), Les Français vus par eux-mêmes : le consulat et l‟Empire, 1998, 1317 pages
FIERRO (Alfred), Les Français vus par eux-mêmes : le consulat et l‟Empire, op.cit, p.13
22
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, Seuil, Points
Histoire, sous la direction de REVEL (Jacques), 2000, 620 pages
23
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit, pp.8-9
21
21
Le chef d‟orchestre de cette collection évoque les mythes sentimentaux qui ont
entretenu ce rapport des Français à leur histoire et cite tour à tour la formule de Guy de
Bazoche qui parlait de la « Douce France » au XIIème siècle, ou bien Primat qui, dans ses
grandes chroniques, évoque une « Dame renommée » face aux autres nations. Jules Michelet
personnifie la France face à l‟Allemagne réduite à une race et la Grande-Bretagne à un
Empire. Le Petit Lavisse de 1884 met en scène Jeanne d‟Arc qui rappelle à Charles VII la
mémoire de la filiation de St-Louis et Charlemagne. L‟auteur commente cette mise en scène:
« Ainsi cette fille du peuple savait que la France existait depuis longtemps ». Le souffle
romantique soufflait sur les pages d‟Ernest Lavisse jusqu‟à aboutir à ce que Ernest Renan
nommait un « principe spirituel » de la France, à savoir un certain nombre d‟événements ou
de conditions très singuliers ; « le miracle géographique, les serments de Strasbourg, la
primauté chrétienne, les croisades, Paris nouvelle Athènes pour les arts, (…) ou Valmy ».
La France se retrouve ainsi être « le christ des Nations » qui poursuit sa « marche obstinée
vers la liberté (…) or ce récit fondateur est en crise ».24
Certes il y a une crise des discours universaliste et christique de l‟histoire de France,
mais il y a aussi en France un déficit de l‟histoire politique qui fut trop longtemps exclue du
champ historiographique, ce qui a masqué à une partie du public l‟importance d‟entretenir des
représentations abordables sur son propre pays.
Pierre Bourdelais mesure cette frustration sociale et culturelle, et les réponses
apportées ne sont plus opératoires : ni la lumière du vieux récit incantatoire ni l‟histoire
aplatie des Annales : « Il
y a eu une tendance inégale pour adapter aux collèges les
demandes de « l‟histoire nouvelle » (elle est déjà en fait quinquagénaire) (…) la France n‟est
plus une grande puissance » (…) c‟est le temps des fins et de l‟exceptionnel, ce sont des pages
nostalgiques de l‟histoire immobile, un monde que nous avons perdu (…) encore vifs nous
nous enfouissons dans l‟histoire (…) ». On le voit ici, il y a bien de la nostalgie dans les
représentations de l‟histoire de France qui se manifeste par les remises en question
structurelles de la société française, remises en question qui dépassent largement le champ
historiographique.
24
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit, pp.12-13
22
Puis il juge l‟héritage des Annales : « De la leçon lointaine des Annales (…) il en
résulte un aplatissement de la perception du temps et (…) une désorganisation relative du
discours historique » (…) « Le vieux récit des origines n‟est plus possible (…) mais nous ne
savons pas par quoi le remplacer alors que même ou parce que notre société est saisie
jusqu‟à l‟ivresse du formidable désir de mémoire (…) Le récit de notre nation est celui qui a
été le plus profondément mis en cause par ces incertitudes parce qu‟il n‟intéresse pas
seulement une identité d‟une discipline, mais celle d‟une communauté vivante. »
« Cette communauté attend plus que des commémorations ; des réponses et peut être
aussi des questions correctement posées. Notre projet (…) est de rendre vie (…) à l‟histoire
nationale que l‟on avait perdu de vue (…) et de rendre possible une France au présent. »
L‟auteur reconnaît les efforts de Fernand Braudel pour aimer la France, mais cette passion une
fois déclarée, il « s‟en détache aussitôt ». Cette histoire nouvelle qui a condamné l‟histoire
politique, l‟histoire récit qualifiée de « positiviste » est-elle « une remise en question, durcie
et simplifiée avec le fil du temps » du chronologique. « Doit-on en tirer la conviction d‟un
désintérêt constitutif pour l‟histoire nationale »25 ?
Daniel Nordman rappelle à juste titre que les fondateurs de cette « nouvelle histoire »
étaient des patriotes passionnés; à savoir Marc Bloch et Lucien Febvre. Pour ces derniers, la
nation suggérait une vraie méditation civique, méditation contrôlée par la passion de
l‟historien.
Le même auteur va plus loin et poursuit son analyse vers une synthèse
épistémologique : « On peut analyser l‟évolution du pouvoir thaumaturgique des Rois (…),
mais par le biais de la comparaison, chercher à mettre en évidence et à mesurer une
singularité de notre histoire ».
D‟ailleurs à la veille de sa mort, M. Bloch avait pour projet d‟écrire une « Histoire de
la société française dans le cadre de la civilisation européenne ». Mais ni Marc Bloch, ni
Lucien Febvre, ni Fernand Braudel n‟ont pu finir cette tâche de grande ampleur.
On reconnaît dans cette collection sur l‟histoire de France que le temps de l‟universalisme
français est terminé : « Il nous est difficile de proposer notre parcours historique au reste du
monde». Pourtant, poursuit-il, « le temps est sans doute bien choisi en revanche pour tenter de
comprendre en quoi et pourquoi nous sommes différents des autres (…) de nous attacher à
ces singularités françaises qui fascinent tant les observateurs étrangers et que nous nous
plaisons déjà avec narcissisme à reconnaître dans le regard qu‟ils portent sur nous. »26
25
26
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit, pp.14-17
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit, p.18
23
L‟approche scientifique de ce projet fut donc de lier le projet de Fernand Braudel
(temps long) et les traits originaux d‟un pays (temps court) sans toutefois que cette singularité
ne devienne un principe explicatif du monde, voie démiurgique qui fut choisie aux Etats-Unis,
au Japon ou encore en Allemagne.
1.2 Le succès de Pierre Nora, un malentendu avec les autres historiens.
Jacques Revel sur ce dernier point fut sans doute plus séduit (et le grand public aussi)
par l‟œuvre romanesque de l‟historien Pierre Nora et ses Lieux de mémoire. Ceux-ci furent
sur-interprétés par les autres historiens. On pourrait presque parler d‟un brouillage de
comunication.
Jacques Le Goff juge comme romanesque le travail de Nora qui serait une préparation à un
roman mais au bout de la lecture, la préparation se révèle être le roman lui-même ! Il y a ici
poursuit Jacques Revel « une impossibilité d‟écrire l‟histoire de France, de retrouver autre
chose dans ces fables de la mémoire (…) autre chose que de la production imaginaire ». Si
Pierre Nora a eu du succès c‟est que « sa démarche (…) paraissait transposable à d‟autres
histoires nationales ». Mais les historiens ont-ils lu les précautions de Pierre Nora qui
condamnait toute dérive patrimoniale ou nostalgique. Jacques Revel conclut que son « succès
peut s‟interpréter comme une promesse de comparatisme ou au moins de dépassement de la
simple contemplation projective de l‟identité nationale ». Ainsi « l‟identité de la France n‟est
pas (…) une certitude (…) une réponse (…) mais une question. ». En conclusion générale
Jacques Revel se greffe au débat qui fait polémique, en 1999 comme 2010 : le « devoir de
mémoire » en France, « il n‟est pas inutile de rappeler qu‟il existe un devoir d‟histoire »27.
Lorsque l‟on republie en 2002 la version de 1958 du Malet-Isaac, voici ce que l‟on
peut lire en préface : « Il semble que la réédition du livre d‟histoire qui a formé quatre
générations de Français correspondait à une demande de plus en plus vive. Cet ouvrage allie
la saveur des images d‟Epinal à la rigueur du cours : références essentielles et récits vivants
se côtoient. » L’effet de mode est depuis passé et la suppresion de la « maison de
l’histoire de France » en septembre 2012 en est un exemple confondant.
C‟est Ernest Renan qui demande à Albert Malet d‟entreprendre un ouvrage scolaire
sur l‟histoire, rejoint par Jules Isaac en 1906. L‟ouvrage est mis au point entre 1923 et 1925.
27
BOURDELAIS (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit, pp.28-31
24
Il sera édité jusqu‟en 1963 et touchera 4 générations de jeunes Français. L‟édition de
2002 correspond à la version de 1958 sans les cartes.28 Cette histoire qui est ainsi et surtout
une téléologie, ne doit pas être mise en opposition totale avec l‟histoire structurelle. Les deux
approches ont droit à l‟événement, ce dernier qui apparaît par ailleurs toujours post-ruptures.
On le voit ainsi chez André Burguière.
1. 3 André Burguière en 2000 : les mêmes velléités épistémologiques que Fernand
Braudel en 1986.
Dans la collection Points histoire André Burguière poursuit la réflexion sur l‟histoire
de France29 en présentant la problématique des productions culturelles. Comme Jacques
Revel, il tente quelques timides concessions que l‟on pourrait qualifier de « positivistes ».
L‟auteur refuse tout élitisme culturel ou toute excellence car c‟est « ce que l‟on met en doute »
et il poursuit : « le lecteur ne doit pas s‟attendre à trouver ici le palmarès des auteurs et des
œuvres » (…) » De tels inventaires triomphalistes en réalité (..) s‟appuient sur des auteurs qui
sont de la culture instituée. » « En outre, leur notoriété qui les a fait traduire dans d‟autres
pays a surchargé leurs œuvres de commentaires et d‟interprétation qui en ont dilaté la
signification universelle et quelque peu obscurci en revanche la dimension nationale. » Mais
l‟auteur ensuite se veut rassurant et précis : « nous n‟entendons nullement comme on pourra
le constater dans l‟ouvrage, exclure ceux-ci de notre réflexion » (...) Nous voudrions montrer
qu‟un effort pour dégager les soubassements culturels de la création, loin de les contredire,
les éclaire et les prolonge » 30
Pour nous faire comprendre ce que peut être l‟esprit français dans une production
culturelle, l‟auteur évoque la démarche littéraire de Marcel Proust. Et il décrit ainsi l‟esprit
français : ce sont des « dispositions d‟esprit, des formes de goût qui structurent les habitudes
quotidiennes et construisent à son insu l‟identité d‟une société ; une identité qui se révélera à
l‟improviste dans le plaisir que l‟on éprouve à reconnaître telle saveur culinaire, telle
manière d‟agencer un intérieur ou un jardin. ».31
28
MALET (Albert) et ISAAC (Jules), Histoire 1 : Rome et le moyen âge : 735 av à +1492, Coll., Pluriel, 2002,
285 pages
29
BURGUIERE(André), Histoire de France : choix culturels et mémoire, Coll. Points Histoire, 2000, 470 pages.
30
BURGUIERE (André), Histoire de France : choix culturels et mémoire, op.cit, pp.8-10
25
Plus loin, l‟auteur explique ce qu‟est un intellectuel français. L‟historien nous décrit
comment depuis des siècles tous les talents de France en se concentrant sur la capitale ont
créé un profil particulier : « En changeant de lieu, les talents des provinces que la capitale
attirait à elle (…) étaient incités à rejeter le régional, à préférer les idées générales aux
observations particulières, ils ont construit ce tour d‟esprit abstrait et systématique, ce goût
de l‟universel (…) celui de relayer les clercs comme docteurs de vérité (…) et se dessine la
figure durable et si particulière à la société française, de l‟intellectuel ».
32
L‟auteur nous
rappelle alors la thèse d‟A. De Tocqueville sur la continuité politique entre Ancien Régime et
Révolution française qui sécularise des principes universaux d‟explication du monde.
Cela poursuivra les intellectuels français après 1945. Pour l‟anecdote, l‟auteur signale le
curieux goût de Louis Aragon d‟écrire juste, après la victoire, des textes à la manière de
Ronsard ou de Charles d‟Orléans. André Burguière explique ainsi cette fascination
médiévale : « ce passé procure encore l‟illusion d‟incarner dans sa tension et sa généralité,
le destin de toute l‟humanité ».
Quelle que soit son étiquette politique, l‟intellectuel français reste le porte-drapeau
d‟une singularité universelle. En ce sens André Burguière reconnaît cette demande
structurelle implicite du public et des intellectuels à se démarquer que ce soit dans une
approche positiviste ou dans celle de la nouvelle histoire. Les responsables de la collection sur
cette nouvelle histoire de France comprennent que cette singularité est non seulement une
demande de la part des Français mais aussi une demande extérieure. Si la France ne fait plus
rêver, alors les succès orchestrés par Pierre Nora ne seront bientôt plus possibles.
Et sans ces redécouvertes des lieux, sans ce romantisme, la France peut-elle présenter une
histoire à l‟extérieur ?
D‟ailleurs évoquer Proust, les jardins, ou la passion improbable d‟Aragon pour
Ronsard illustre-t-il la volonté de lire autrement l‟histoire ? Est-ce une mise en roman de
l‟histoire qui s‟annonce ? On le comprend cette mise en intrigue compte, que ce soit pour le
grand public, pour ceux qui ont été formé par Lavisse et pour les professeurs de français
étrangers qui poursuivent dans ce registre positiviste, de Budapest à Hanoï (au regard des
cours et conférences auxquels nous avons participés). Ce désir pour le récit et la fabulation
est intrinsèque à l‟humain. Nancy Huston l‟a très bien démontré dans L‟Homme, espèce
fabulatrice.
32
BURGUIERE (André), Histoire de France : choix culturels et mémoire, op.cit, pp.14-15.
26
Alors que faire face à cette demande ? L‟ignorer ou s‟adapter pour proposer un
compromis pédagogique qui mêlerait histoire conjoncturelle et structurelle ?
Dès 1993, André Burguière, dans un ouvrage sur l‟héritage politique de la France 33, allait
plus loin dans ce retour nécessaire au récit, dans ce qui était présenté comme une originalité :
«
Ce volume présente l‟originalité d‟être davantage structuré selon une trame
chronologique. Car l‟histoire politique de la France est d‟abord celle de la genèse de deux
entités : l‟Etat et la nation. (…) Je suggérerais volontiers que l‟identité française s‟est
constituée sur 3 fondements principaux : le sens de l‟Etat, le sentiment national et la foi
patriotique. » (…) Nous avons préféré suivre l‟élaboration des mots et du vocabulaire qui ont
servi à désigner en France ses concepts fondamentaux. »
Jacques Le Goff poursuit cette posture en rappelant que le droit romain imprègne la
France durant les XIIIème et XIVème siècles et que pour ce qu‟il en est de l‟héritage barbare
l‟Etat n‟a conservé que la loi salique, remise au goût du jour au XVIème siècle.
La langue française n‟est pas un élément constitutif du royaume de France malgré
l‟ordonnance de François 1er. Jacques le Goff dit : « la France fut la France avant même de
parler unitairement français, ce qu‟elle fît tardivement à la fin du XIXème siècle »(…)
Jacques le Goff va encore plus loin et identifie le réel élément de référence : « il existe en
tous les cas, du Moyen-Age à aujourd‟hui, une continuité moyenne qui traverse l‟idéologie
des gouvernements (….) l‟histoire y a été toujours une référence politique et le premier
fondateur de l‟identité collective. De Clovis à De Gaulle, de Saint Louis à la révolution
française, de Jeanne d‟Arc à la résistance, la mémoire historique n‟a cessé d‟être à la fois
référence et enjeu politique. » Chaque Français a une vision politique tirée de cette « histoire
sainte qu‟est l‟histoire de France ».34
Dans cet ouvrage où il décrit l‟histoire de la famille, des paysans et des bourgeois, il
évoque les positions allemandes et françaises sur la nation. Il est ainsi expliqué que l‟état
d‟âme allemand («Volksgeist») s‟oppose à l‟état d‟esprit français plus idéologique qui
suppose un acte d‟adhésion. Pour l‟auteur, cette idéologie est romantique et elle renvoie aussi
bien à Guizot et Michelet qu‟à Augustin Thierry. Tous étaient sensibles à un « modèle
d‟évolution applicable au reste de l‟humanité » (…) « mais en attribuant à l‟histoire
nationale un sens immanent, elle (l‟histoire) justifie les entreprises de conquêtes, celles des
guerres, des révolutions comme de l‟expansion coloniale, qu‟elle assimile à une expansion de
la civilisation. »
33
34
BURGUIERE (André), Histoire de France : héritages, Seuil, points Histoires, 1993, 444 pages.
BURGUIERE (André), Histoire de France : héritages, op.cit, pp.9-15
27
Puis apparaît une curieuse conclusion où la nation peut être abordée comme « un
profond mystère des sciences humaines » et « ce profond mystère » poursuit-il est « peut-être
le territoire de l‟historien.»35
Nous y voilà : une autre modalité de l‟histoire est-elle envisageable ? Peut-on concilier
le « linguistic turn » (tournant linguistique) de Haydn White et la nouvelle histoire des
historiens français ? Une réponse à cette question centrale semble s‟esquisser par André
Burguière : oui, si on peut éviter l‟écueil du légendarisme.
On accepte finalement de présenter des « événements-ruptures » mais sans leur
légende. Concession ultime de l‟auteur.
Ce dernier accepte ainsi la notion de mystère de l‟événement. Il légitime ainsi l‟événement si
on lui soustrait la légende : « une entreprise se réclamant de l‟esprit des Annales doit
s‟efforcer d‟approfondir et non d‟évacuer » l‟événement. Ce dernier est « fondateur et
perturbateur, (…) il se révèle pleinement sous le regard de l‟historien (…) quand celui-ci est
parvenu à la dégager de son légendaire. »36. Cela ne touche pas seulement l‟événement
politique majeur mais aussi les clichés ethnologiques.
L‟historien de l‟EHESS donne deux exemples d‟images ethnologiques figées. Il évoque le
monde paysan français qui se caractérise par son ancienneté mais aussi par sa longévité, à
savoir du XIème siècle au milieu du XXème siècle. Il ajoute à propos de tous ceux qui
regardent les campagnes comme un terrain de jeux anthropologiques qu‟ils se trompent :
« Les folkloristes qui se sont mis depuis la fin du XIXème siècle, à observer la culture festive
et matérielle des campagnes (y voient) un trait de la survivance de référence celtique, dont le
monde paysan aurait été le conservatoire ». Il s‟agit d‟une illusion d‟optique. A cette
première illusion, s‟ajoute une autre représentation sur la France.
André Burguière parle de la « Java des bals musettes » qui serait le symbole culturel
de Paris. Là encore, l‟auteur rappelle que cette musique vient « des limonadiers aubraciens
qui gèrent les bals descendus de leurs montagnes auvergnates »37.
Dans la même collection Jacques Julliard38en 1990 donne des clefs pour accepter la
dimension mystérieuse, mystique voire religieuse des racines politiques en France qui évolue
vers la question plus anthropologique des mœurs (ainsi le pacs en 1998).
35
BURGUIERE (André), Histoire de France : héritages, Seuil, op.cit, pp.10-11
BURGUIERE (André), Histoire de France : héritages, Seuil, op.cit, p.12
37
BURGUIERE (André), Histoire de France : héritages, Seuil, op.cit, pp.16-17
38
JULLIARD (Jacques), Histoire de France : conflits, seuil, Points Histoire, 1990, 479 pages
36
28
1.4 Du politique théologique aux politiques de mœurs : accepter l’anthropologie
culturelle en histoire pour une comparaison réelle.
L‟auteur veut faire comprendre et mesurer la dimension de conflit dans la vie politique
française. Il en dépeint ainsi le fonctionnement : depuis la révolution française, le débat
politique participe « toujours de cette vision principielle, quasi théologique, de la politique
en France, qui frappe tellement les étrangers» et il poursuit en soulignant que « critiquer le
pouvoir (…) peut être assimilé (….) à une véritable fonction publique. »
Les débats sur le rôle de la religion dans la société française ont toujours eu du succès dans les
querelles et l‟auteur évoque même « une place séminale du religieux » qui apparaît et
disparaît comme un vaudeville. Au-delà des querelles, dont beaucoup ont connu leurs termes,
les grèves françaises sont aussi un mythe. Les travaux de Patrick Fridenson montrent, selon
Jacques Julliard, que la France n‟est pas le pays des grèves, mais c‟est le pays qui a un
« usage généralisé de la sonnette d‟alarme ». « Le pays des gréviculteurs ne résiste pas à la
statistique ».
Aujourd‟hui, Jacques Julliard souligne le changement de nature du conflit. Avant, la
nature des ruptures était politique et social alors qu‟elle devient aujourd‟hui beaucoup plus
économique. Aujourd‟hui, nous dit-il, les conflits portent davantage sur « la répartition de la
plus value, non la dévolution du pouvoir ». Auparavant, le défi et les luttes se cristallisaient
sur « la candidature de la classe travailleuse au pouvoir ». Et peu à peu la société a modifié
ses combats sur le champ des questions de mœurs, sur la question de l‟immigration
clandestine avec en parallèle la naissance « d‟un conservatisme de gauche ».39
Le célèbre historien d‟Oxford, Théodore Zeldin va naturellement plus loin lorsqu‟il rédige en
1978 Les passions françaises40. Pour lui, tout est décentrage et introspection, réflexivité.
C‟est pourquoi il invite les lecteurs français à cette déconstruction : « Mon but est de vous
déshabiller. Je veux vous séparer des vêtements dont vous avez hérité (du passé, de votre
famille, de votre métier, de votre pays, de votre milieu, de votre pays) (…) Je voudrais vous
montrer pourquoi vous les portez, ce qui signifie votre apparat aux traditions de la
civilisation française telle qu‟elle est perçue à l‟extérieur. » L‟auteur propose ensuite une
approche plus intuitive de l‟histoire.
39
40
JULLIARD (Jacques), Histoire de France : conflits, seuil, op.cit, pp.11-16.
ZELDIN (Théodore), Histoire des passions françaises, Tome 1, 1848- 1945, Payot, 1994, 1273 pages.
29
On dit souvent que l‟histoire décrit des faits et cherche la causalité et Théodore Zeldin
affirme : « Je suis incapable de rien prouver quand je discute les intentions, les caractères et
les interprétations (…) on a pris trop l‟habitude (d„expliquer tout) par les forces économiques
(…) La chronologie est le moyen le plus commode de les ordonner, mais il ne faut pas subir
sa tyrannie non plus…Un historien étudie l‟essor et le déclin des théories (…) Ce que je vous
offre, c‟est plutôt une attitude. A mon avis, on voit les choses à travers les idiosyncrasies de
sa personnalité. (...) Ce que l‟histoire vous proposera, c‟est de vous rendre compte de la
subjectivité de votre regard, de vos préjugés, de votre besoin d‟individu ou de conformité (…)
je ne veux pas convaincre des dogmatiques (…) les différents surgissent quand on se prend
trop au sérieux, quand on pense connaître la vérité.( …) On est plus libre quand la vie n‟est
pas obscurcie par les chimères dont on a héritées (…) Votre civilisation est d‟une telle
richesse et vous l‟avez discutée avec tant de finesse, que tout étranger qui veut comprendre
les problèmes de la nature humaine et de l‟organisation sociale, est obligé de l‟étudier. »41
Il est ici intéressant de noter à quel point l‟auteur tient du lecteur et de ses envies en
termes de récit. Théodore Zeldin accepte la diachronie (pour des raisons pratiques), pour
mieux faire comprendre l‟attitude d‟un pays, nous dit-il. N‟est-ce pas au final une invitation à
mieux se comprendre en comprenant les autres ? C‟est cette approche que l‟on nomme
« interculturelle » que nous envisagerons dans la troisième partie de notre étude.
1.5 Les contradictions politiques de la civilisation française : universalité et patriotisme.
Dans cet ouvrage de 5 volumes, des pages 425 à 452, Théodore Zeldin évoque le
problème plus avant des arcanes de l‟identité nationale française. Il rappelle l‟anecdote de cet
inspecteur de l‟académie de Lozère qui s‟étonne en 1864 du manque de maîtrise de la langue
française. Cette unité nationale en construction a toujours été fragile et l‟historien d‟Oxford
rappelle l‟existence de curieux concours de 1787 organisé par l‟Académie de Châlons-surMarne qui proposait une réflexion sur la notion de patriotisme. Ces notions d‟unité, de
patriotisme ou civilisation sont peu intégrées. « La civilisation comme la nation étant un mot
nouveau, est employé pour la première fois en 1766 et admis au dictionnaire de l‟Académie
française en 1798 seulement. »
41
ZELDIN (Théodore), Histoire des passions françaises, op.cit, pp.7-9
30
Au XIXème siècle, le concept de civilisation française prend forme : on le voit dans un
discours de Guizot prononcé en 1828 à la Sorbonne: « On peut dire sans flatterie que la
France a été le centre (…) de la civilisation de l‟Europe (…) un instrument de sociabilité et
de sympathie pour les idées généreuses ». Seulement derrière la messe prononcée par Guizot
se cachent les contradictions politiques de la France : comment peut-on être égalitaire et
élitiste ? Comment peut-on être universaliste et patriotique ? Mais il faut croire que le
XIXème siècle aimait ce type de contradiction puisque le Pape condamne la civilisation
moderne en 1864 mais reconnaît dans le même temps l‟entreprise coloniale.
Théodore Zeldin cite Edgar Quinet qui s‟emportait dans de lyriques contradictions.
Dans son ouvrage De l‟Allemagne et la révolution, Edgar Quinet s‟exclame sur la France et
son Empire : « cette force de civilisation, ce besoin d‟influence extérieure (…) c‟est son art,
c‟est son passé, c‟est son bonheur ». Théodore Zeldin conclut par l‟absurde : « c‟est un cri de
guerre dans un message de paix ».
42
Cette construction liée à un déterminisme christique de
la France est-elle perçue ainsi par les historiens français qui ont travaillé sur l‟Outre-mer ?
Le vide a caractérisé assez longtemps l‟analyse sur la colonisation française comme
l‟affirment en 1990 Robert et Marianne Cornevin.43
Les auteurs rappellent que le dernier ouvrage sérieux sur la colonisation française date
de 1964 et fut écrit par Henri Blet. Puis, il y a eu Xavier Yacono qui consacra un ouvrage sur
le même thème en 1969 mais dans le format limité de la collection Que sais-Je ? Une
impression de vide domine et l‟auteur précise : « la francophonie est à l‟ordre du jour. On
parle beaucoup - peut être trop - de son présent et de son avenir. On évoque peu ou jamais
son passé (…) or ce passé est centre de l‟histoire de ce qu‟on appelle le premier empire
colonial français » (à savoir ce domaine que la France perd en 1811 et qui représentait 13
millions de km2 et 30 millions de personnes). Quand l‟ouvrage est édité Robert Cornevin est
décédé et ceux qui lui rendent hommage dans la préface rappellent notamment ce que fut le
mot francophonie pour Robert Cornevin : « Pour lui, la francophonie n‟était pas une fin, mais
un moyen de rencontrer d‟autres cultures différentes que la colonisation avait mis en
contact. »
42
43
ZELDIN (Théodore), Histoire des passions françaises, op.cit, pp.429-432
CORNEVIN (Robert et Marianne), La France et les Français outre mer, Tallandier, 1990, 514 pages.
31
L‟écrivain ivoirien Bernard B. Dadié poursuit l‟hommage à Robert Cornevin : «
Grâce à lui, (…) les peuples prélogiques et sans cultures (…) ont suscité la curiosité (…) et
cette rencontre nous a conduit à une confluence qui se nomme Francophonie, diversité des
cultures qui relie la langue française. »
44
L‟auteur rappelle que l‟entreprise coloniale a eu
quelques velléités d‟intégration dès le XVIIème siècle, notamment avec Richelieu qui voulait
intégrer tous les hommes vivant dans la « nouvelle France » pour qu‟ils deviennent « naturels
Français ». Episode avorté et peu connu.
Tout le monde connaît Champlain ou Duplex mais qui connaît Talon de Frontenac,
Villegagnon au Brésil, Bussy et son rôle dans les Indes, Mgr Pigneau de Béhaine pour
l‟Indochine ou Bouët Willaumez en Afrique ? Cette préface sur l‟ouvrage de Robert Cornevin
propose une lecture optimiste de l‟aventure coloniale. Une vision qui s‟oppose à celle de
Jacques Meyer45, qui plus sévère laisse s‟interroger ainsi Charles Robert Ageton :
« Voici qu‟est arrivé le temps de l‟histoire coloniale critique (….) mais cette France
coloniale, Atlantide engloutie ignorée des jeunes générations, mérite-t-elle encore l‟intérêt
que nous lui portons ? ».
Nous allons poursuivre notre analyse en examinant comment les historiens français
perçoivent chaque grande période et quelles représentations se font jour, de la préhistoire à
l‟histoire contemporaine.
1.6 Une approche diachronique de l’histoire de France est-elle encore possible?
Le mystère des origines est fondamental dans une civilisation. Des mains de Gargas
aux Celtes, il y a toujours une sur-mise en intrigue de l‟histoire. Tout est mythe, religieux.
En 2012, Jean-Pierre Demoule a mis les choses au point dans son ouvrage au titre
provocateur : On a retrouvé l‟histoire de France : comment l‟archéologie raconte notre passé
(Robert Laffont). Pourquoi est-ce difficile de parler des racines ?
Jean Markale, en 1996, publie un ouvrage sur les Celtes46. Dans la préface, il réalise une
étude sur le concept du mythe analysé par Micéa Eliade.
44
CORNEVIN (Robert et Marianne), La France et les Français outre mer, op.cit., pp.21-25
MEYER (Jacques) et al., Histoire de la France coloniale ; des origines à nos jours, Armand Colin, 1991, 846
pages.
45
46
MARKALE (Jean), Les Celtes et la vie celtique, Payot, 1969, Paris, 502 pages.
32
Et il affirme : « quand on veut étudier l‟histoire des Celtes, on se heurte constamment
au mythe ». Jean Markale reprend et critique la formule de Mircéa Eliade qui évoque le
mythe comme « le temps fabuleux des commencements ».
Jean Markale lui répond : « Le mythe ne relate rien du tout », cela donnerait alors une
histoire immatérielle aux Celtes ! Les Celtes ont existé et leur culture en a inspiré d‟autres : «
Les Romains ont pris aux Celtes.»
47
Et c‟est d‟ailleurs la même surprise lorsque Maurice
Bouvier Ajam étudie les Empereurs gaulois48. Il n‟y a pas d‟harmonie entre la Gaule et les
Romains. Ce sont des empereurs gaulois « mal connus » (….) « mes modestes recherches
ont commencé en 1934 » et cet épisode confirme les rapports politiques étroits entre la gaule
et l‟histoire romaine.
L‟auteur justifie ainsi ce point de vue (pp.11-12) : « la preuve en est que le combat
décisif fut mené à Soissons par le patrice romain Syagrius » (…) Les Romains n‟ont pas
dompté des sauvages : Rome n‟a pas apporté à la Gaule une civilisation toute prête (…) La
Gaule loin d‟être modelée par Rome se forge dans l‟aversion de Rome (…) Cette
romanisation de l‟histoire nous fait admettre comme bénéfiques pour la Gaule des règles (…)
qui furent entièrement contraires aux intérêts gaulois ». On retrouve cette dimension
mythique, comme un obstacle épistémologique, dans les représentations historiques des
Francs. Ainsi l‟ouvrage de Patrick Perrin sur les Francs49 datant de 1997 rappelle que la
première fois où le nom des Francs fut utilisé se situa dans l‟Historia Augusta du quatrième
siècle après JC. Grégoire de Tours parle plus tard des Francs avec la plus grande imprécision
en affirmant qu‟ils seraient venus de Hongrie, légende qui fut reprise par la chronique dite de
Frégédaire au VIIIème siècle, puis dans le « Liber Francorum » en 725.
Pourquoi une légende ? Cela est dû à une confusion avec les Frisons qui alimentaient
une légende d‟affiliation avec les descendants de Troie. Ces derniers, avec 12.000 hommes,
auraient construit leur capitale, Sicambre, en Pannonie. Cette légende va durer jusqu‟au
XVIIIème siècle. Le tout vient d‟une confusion morphologique entre Francs, Frisons, Phrygie
et Troie. C‟est Fréret en 1720 qui publia un discours de recadrage à L‟Académie des Belles
Lettres en affirmant que c‟est un « peuple germanique ayant combattu l‟Empire romain ».
Mais cette théorie valut 6 mois de Bastille à Fréret. Fustel de Coulanges lui a rendu hommage
en 1891.
47
MARKALE (Jean), Les Celtes et la vie celtique, op.cit, pp.7, 9 et 16
BOUVIER-AJAM (Maurice), Les Empereurs Gaulois : +260+274, Tallandier, documents-Histoire, 2000, 423
pages
49
PERIN (Patrick) et FEFFLER (Laure-Charlotte), Les Francs, Armand Colin, 1997, 463 pages
48
33
Mythes, remparts épistémologiques majeurs pour construire une histoire de France à
l‟extérieur. Dans ce registre du médiéval, les représentations sont multiples et évanescentes
pour les raisons suivantes : très longue période, rareté des sources, incertitude sur les langues
écrites et parlées, difficulté pour identifier l‟identité politique et culturelle des hommes durant
ces siècles, flou souligné notamment par Jean-Louis Biget. Nous verrons enfin que la
rhétorique des racines alimente les représentations médiévales. C‟est, selon René Rémond,
une demande sociale.
Dans une série d‟ouvrages intitulée Histoire culturelle de la France publiée en 1997,
on découvre le tome 1 qui est consacré au Moyen-Age, rédigé sous l‟autorité de Michel Sot.
Quand commence cette histoire ? Quelle mythologie couronne cette période ? Michel Sot50
nous rappelle que Clovis et son baptême furent un moment majeur : il intégra une nouvelle
religion et la culture romaine, intégration bien décrite par Grégoire de Tours. La difficulté
médiévale majeure reste l‟étendue chronologique et Michel Sot s‟en amuse en soulignant
qu‟il y a autant de siècles entre Grégoire de Tours et Thomas d‟Aquin que ce dernier a de
siècles d‟écart avec Jean-Paul Sartre. Ecrire sur le Moyen Age est donc souvent plus un
« essai » qu‟un « ouvrage exhaustif ».
D‟autre part, les sources manquent ou sont incomplètes car beaucoup d‟hommes au
Moyen-Age n‟écrivaient pas les langues qu‟ils parlaient.
C‟est pourquoi Michel Banniard dit que ce n‟est pas le champ philologique qui compte (à
savoir quand le vieux français apparaît) mais qu‟il faut plutôt centrer le débat sur la façon
dont les hommes s‟exprimaient durant ce haut Moyen Age. Le « linguistic turn » (tournant
linguistique) devient ici central dans les processus de représentations de l‟Histoire. Il est
difficile pour l‟historien de ne pas opérer des transferts mentaux sur les archives qu‟il étudie.
D‟autre part, il faut aussi être vigilant sur les recherches de ses collègues, comme l‟ouvrage
très connu mais mal traduit de l‟historien néerlandais Johan Huizinga. Ce dernier aurait écrit
« l‟automne du Moyen Age », alimentant l‟image eschatologique de la fin du moyen-âge.
Mais tous les clichés ne sont pas faux comme le rappelle dans ce même ouvrage Karl
Ferdinand Werner qui confirme la filiation gauloise : les Français disent qu‟ils ont des
ancêtres gaulois : « ils ont trois fois raison » : ils sont des Gaulois, des Francs et bien un
peuple latin. »51
50
51
SOT (Michel), et al., Histoire culturelle de la France, Tome 1 : le moyen Ŕâge, 1997
SOT (Michel), et al., Histoire culturelle de la France, Tome 1 : le moyen Ŕâge, op.cit, pp. 10, 12, et 19
34
Les vérités se mêlent aux clichés. Si l‟on circonstancie davantage la sémantique, JeanLouis Biget52, médiéviste, affirme en 1999 : « Cette France médiévale n‟existe pas (…)
Clovis n‟est pas le Roi de France mais le Roi des Francs ». Les auteurs ajoutent que
l‟expression France « n‟est ici qu‟une expression, un cadre géographique d‟étude »53.
Les historiens classiques français, sensibles au politique, ne sont pourtant jamais
effrayés par les clichés. Dans son Atlas de l‟histoire de France54 René Rémond met en
couverture de son ouvrage l‟épisode de Bouvines et ajoute : « Saint Louis - Louis IX (12141270) - a bien été près du chêne de Vincennes, mais c‟est surtout pour en souligner le
caractère religieux. Ces images ponctuent tout cet atlas grand public qui contribue
à
alimenter l‟idée de l‟unité du pays, constituée grâce à sa langue et l‟action du pouvoir ». La
preuve, nous explique René Rémond, « c‟est l‟enthousiasme passionné des Français pour les
élections contemporaines.»55
Toutefois, s‟il y a cette demande sociale sur les images d‟Epinal de l‟histoire de
France, cela a eu pour conséquence dans le passé, de Grégoire de Tours à François-René de
Chateaubriand, de créer une histoire christique de la France qui n‟est plus aujourd‟hui
opérationnelle. Que dit François-René de Chateaubriand56 en 1826 ? Dans la préface de son
analyse raisonnée de l‟histoire de France, on découvre un but majeur, une mission quasidivine : « retrouver l‟origine de la noble race de Saint Louis ». Et pour parler de Clovis : « la
première phrase de cette analyse raisonnée : « La vérité religieuse avait fait un pas
immense : le polythéisme était détruit….»57 Cette dimension démiurgique n‟est certes plus
d‟actualité, mais les images d‟Epinal dominent cette période, d‟autant que dans les manuels
d‟histoire en France les illustrations sont souvent des miniatures, ce qui renforce le caractère
hiératique de la période. Qu‟en est-il des Temps Modernes ?
La France des « Temps Modernes » est nettement plus politique et alimentée par des
archives bien plus denses. Et les historiens français reconnaissent davantage les
représentations politiques du grand public sur cette époque.
52
BIGET (Jean Louis) et Boucheron (Patrick,) La France médiévale, 1999, 159 pages
BIGET (Jean Louis) et Boucheron (Patrick,) La France médiévale, 1999, op.cit., p.7
54
REMOND (René), Atlas de l‟histoire de France, Perrin, 1996, 254 pages.
55
REMOND (René), Atlas de l‟histoire de France, Perrin, op.cit, pp. 10-12
56
CHATEAUBRIAND (François René) , L‟analyse raisonnée de l‟histoire de France, ed.Ladvocat, 1826- réédition1998, La Table Ronde, 498 pages
57
CHATEAUBRIAND (François-René) , L‟analyse raisonnée de l‟histoire de France, ed.Ladvocat, 1826- réédition1998, op.cit, p.8
53
35
Lucien Bély le confirme dans son ouvrage sur La France moderne58 : selon lui, « le
temps court » est important car cela crée le récit historique des « actes des rois ou de leurs
conseillers » (Pour l‟auteur, le politique est plus visible que les mutations lentes de
l‟économie).
Tout le livre porte sur des personnages ou des faits majeurs de l‟histoire politique tels
que la Saint-Barthélémy, tout en relativisant la monarchie française présentée comme « une
monarchie parmi d‟autres ».59 Cette lecture du politique est une demande du grand public
comme le rappelle Georges Duby dans son « Histoire de la France » publiée en 1971 : « Dans
la mémoire des Français (…) l‟histoire de France est une suite d‟événements (…) qui
s‟accélèrent (…) mais c‟est une effervescence de surface »60.
Cet attachement à l‟histoire de surface tellement condamnée par Fernand Braudel avait encore
un défenseur farouche aux débuts des années 1980, en la personne de Pierre Goubert61.
Spécialiste du XVIIème siècle, il a toujours regardé avec crainte le Moyen Age, mais en 1984,
il publie un ouvrage sur l‟histoire de France prenant le risque de quitter sa spécialité. Pourquoi
une telle stratégie ? Il décide de régler ses comptes politiques et culturels avec les « cuistres
multiformes du pédagogisme (...) j‟espère que cet ouvrage (...) pourra contribuer à une
reprise (…) de l‟esprit » (p.11).
Ici, un combat était engagé, très idéologique mais
aujourd‟hui abandonné. Toutefois au-delà des combats on oubliait souvent les lecteurs et la
demande sociale en histoire. Ni Pierre Goubert ni Fernand Braudel n‟ont intégré cette
demande dans leurs recherches.
Mais l‟ouvrage reste concentré sur les siècles plus familiers pour l‟auteur qui achève le
livre, amer. Il ne comprend pas que tant se sont sacrifiés pendant la seconde guerre mondiale
pour un pays si mal en point62. Cette France moderne a-t-elle au final existé ? D‟après Daniel
Nordmann63 l‟idée de frontière qui définit la France n‟apparaît réellement que dans la période
contemporaine, non pas moderne. Dans les temps modernes, ce serait la notion de bornes
territoriales qui domine.
58
BELY (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, PUF, 670 pages
BELY (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, op.cit., pp. 2-5
60
BELY (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, op.cit.,, p.9
61
GOUBERT (Pierre), Introduction à l‟histoire de France, Pluriel, 1984, 490 pages.
62
GOUBERT (Pierre), Introduction à l‟histoire de France, Pluriel, 1984, pp. 11 et 372.
63
NORDMAN (Daniel), Frontières de France : de l‟espace au territoire : XVI au XIX, Gallimard, 1998, 641
pages
59
36
Pour illustrer cette idée, il cite Charles Estienne qui au XVIème siècle présente la
France ainsi : « Le royaume de France (…) en forme de losange est de 22 journées de large
et 19 de long est enclos d‟une part de la mer océane (…) de grandes montagnes qui leur
servent de borne et rempart »64.
L‟auteur cite un article de Lucien Febvre (1928) qui rappelle que ce n‟est qu‟au
XIXème siècle qu‟apparaît l‟usage empirique du mot frontière à une époque d‟une « totale
militarisation de la nature ».
Ce décalage entre les représentations de la France des temps modernes et l‟histoire
contemporaine est parfois perçu tragiquement par les historiens universitaires français.
Gabriel Audisio65, professeur à l‟université de Clermont évoque cette terrible anecdote. Il
organisait avec ses étudiants une sortie dans un écomusée des vallées Cévenoles en 1992.
Tout se passe bien jusqu‟au moment où un étudiant demande au guide de ce musée assez âgé,
ce que veut dire le mot « charron » ? L‟homme se mit à avoir des larmes. Il avait compris que
le temps fuyait et que sa jeunesse s‟était envolée, et qu‟un autre monde était né. « Naguère
était devenu jadis ». Et Gabriel Audisio en conclut : « Les professeurs d‟histoire doivent
enseigner les sociétés anciennes qui, jusqu‟au milieu du XXème siècle, étaient (…) avant tout
rurales… Comment répondre à cette difficulté ? ».66
Maurice Agulhon est l‟historien des symboles politiques pour la période
contemporaine. Dans son Histoire vagabonde de la vie politique en France67, il expose une
sémantique des métonymies de la France contemporaine. L‟auteur fait notamment une
analyse sur les couleurs de la France en rappelant que les couleurs peuvent symboliser des
règlements de compte idéologiques entre le Rouge et le Noir de Stendhal (le noir faisant
référence à Charles X). Tout est contestation et symbole politique dans les représentations de
l‟histoire de France, de la fin du XVIIIème siècle au XIXème siècle. M. Agulhon fait ensuite
une analyse de la « Marseillaise » en citant Servan, Ministre de la guerre, qui dans une
communication du 14 octobre 1792, affirme que ce chant est « le te deum de la République.
Celui-ci est plus digne de frapper les oreilles des Français »68. Chant officialisé par Jean
Deby le 26 messidor de l‟an II. Napoléon préférera le « Veillons au Salut de l‟Empire », alors
que la monarchie de juillet aimera « La parisienne ».
64
NORDMAN (Daniel), Frontières de France : de l‟espace au territoire : XVI au XIX,, op.cit , p.61
AUDISIO (Gabriel), Des paysans ; du XV au XIX ème siècle, Arrmand Colin, 1993, 367 pages.
66
AUDISIO (Gabriel), Des paysans ; du XV au XIX ème siècle, op. cit. pp. 8-9
67
AGULHON (Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, NRF, Gallimard,
1996, 284 pages
68
AGULHON (Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, op.cit. p. 186
65
37
Hector Berlioz
relança la Marseillaise qui trouvait avec la Carmagnole et
l‟Internationale un dangereux concurrent au sein des classes populaires.
Ce qui fait dire à M. Agulhon, en fin de parcours, que le patriotisme est déjà une
représentation de l‟histoire de France d‟un autre temps face aux révolutions du tiers-monde.
Faut-il, s‟interroge l‟auteur, « réactiver les pédagogismes républicains d‟antan ? »69. L‟auteur
poursuit sur d‟autres symboles tels que les fontaines (1/3 des fontaines sont prolongées par
des sculptures de Marianne) et la première d‟entre elle qui fut identifiée à Jeanne d‟Arc,
achevée le 25 août 1820.
Cette idée de la révolution comme culture politique en France s‟impose dans toute
l‟histoire contemporaine, quel que soit le dossier historique étudié : Jeanne d‟Arc ou
Marianne. Tout est révolution, notamment Jeanne d‟Arc qui était un symbole de la gauche au
XIXème siècle. C‟est ce qu‟affirme Jean-Jacques Chevallier dès 1952 à travers son Histoire
des institutions 70.
Selon cet auteur, spécialiste de la révolution, peu importe les régimes français étudiés,
on sent « la présence de la révolution française »71. On peut parler d‟omniprésence de l‟acte
révolutionnaire. Cette dimension idéologique souvent binaire amène l‟auteur à insister sur les
questions de combats et de carrefours idéologiques tels que les luttes anticléricales, la
question religieuse, la question de l‟école ou la naissance de la laïcité. Ce sont des
représentations majeures de l‟histoire de France contemporaine, avec un dossier clé :
Napoléon.
Nathalie Petiteau
72
rappelle que, selon J. Cadwell, plus de 26.000 ouvrages sur
Napoléon ont été rédigés à la fin du XXème siècle. Napoléon et son Empire « demeure la
période la plus mal aimée de l‟histoire universitaire : hormis Jean Tulard et avant lui Marcel
Dunan, aucun historien titulaire d‟une chaire n‟a fondé sa carrière sur cette spécialité »
(p.4). Elle cite ensuite Jacques Bainville : « il est insaisissable, non pas parce qu‟il est infini,
mais parce qu‟il a varié comme les situations où le sort le mettait ». Nathalie Petiteau
commence d‟ailleurs son analyse par ce titre : « Napoléon figé dans la matrice du
romantisme »73.
De Gaulle aimait à le dire : « il remue les âmes ».
69
AGULHON(Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, op.cit., p. 215
CHEVALLIER (Jean Jacques) Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958,
2001, Armand Colin, 748 pages.
71
CHEVALLIER (Jean Jacques) Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à
1958,, op .cit, p.9
72
PETITEAU (Nathalie), Napoléon : de la mythologie à l‟histoire, Seuil, UH, 1999, 439, pages.
73
PETITEAU(Nathalie), Napoléon : de la mythologie à l‟histoire, Seuil, op. cit, p. 27
70
38
Jacques Godechot, en 1967, affirmait que Napoléon était un homme difficile à trouver
tant il avait eu des rôles différents, au point que l‟on pourrait presque se restreindre aux
Mémoires de Sainte-Hélène de Las Cases. Max Gallo publie en 1997 un ouvrage en quatre
tomes sur Napoléon qu‟il qualifie du « plus illustre des Français. » Il est étonnant ici de noter
la volonté de refouler Napoléon de la mémoire nationale, processus de refoulement qui, on le
verra plus tard dans les réponses exprimées, n‟est pas du tout partagé. Napoléon marque
encore beaucoup les esprits à l‟étranger.
Là, le bonapartisme reste très visible. Se pose alors la question : comment écrire autant
d‟ouvrage sur Napoléon, et pourquoi autant de succès à l‟étranger et autant de refus et
d‟absence en France ?
Il semblerait que le XIXème siècle français conclut ce que les « Lumières » avaient
proposé au XVIIIème. C‟est ce que dit Françoise Méconio74 sur les représentations que se
font les historiens sur les XVIIIème et XIXème siècles. Elle entame ainsi son analyse : « Le
18ème siècle propose, le 19ème siècle conclut. Le 30 mai 1878, Hugo se glorifie (…) d‟être
le fils de Voltaire, lui-même descendant de Rabelais ».75 Le XVIIIème a désacralisé le
pouvoir. C‟est le siècle de la critique, bien décrit par Kant. Pour ce qui est de la France, « ce
qui (la) caractérise (…) ce n‟est pas tant les idées mêmes des philosophes car les Lumières ne
sont pas circonscrites en France, mais la perception plus large que trouve la démarche
critique dans l‟opinion française. »76 Cette désacralisation générale (du Roi et de l‟Eglise) a
fait que l‟homme de lettre est devenu « le garde laïque de la société ». Paul Bénichou y a
consacré un ouvrage devenu classique, Le sacre de l‟écrivain. D‟ailleurs, dans ses Dialogues
philosophiques, Ernest Renan rêvait d‟une dictature des savants. C‟est ce que fera la IIIème
République en lui demandant de faire de l‟éducation nationale « une religion d‟Etat ».
Cette représentation des Lumières est la toile de fond majeure des représentations de 1789.
Une approche sociétale de la pensée apparaît…
Nous allons voir que le point d‟orgue des représentations de l‟histoire contemporaine
française reste sa révolution, que beaucoup d‟historiens ont du mal à analyser ou à écrire.
Pour le coup on pourrait parler d‟une méta-mise en intrigue de l‟histoire, et au-delà des oublis,
il y a la devise de la révolution, qui une fois déconstruite, montre un visage troublant qui
fissure bien des mythes fédérateurs où se mêlent des passions antagonistes.
74
MEOONIO (Françoise), Naissance et affirmations d‟une culture nationale : 1815- 1880, Points Histoire,
Seuil, 1998, 319 pages
75
MEOONIO (Françoise), Naissance et affirmations d‟une culture nationale : 1815- 1880, op. cit. p. 7
76
MEOONIO (Françoise), Naissance et affirmations d‟une culture nationale : 1815- 1880, op. cit. p .11
39
Pour le bicentenaire Albert Soboul77 reprend l‟idée de Georges Lefebvre, à savoir de
« comprendre la révolution plutôt que de la penser ». G. Lefebvre avait déjà entamé un projet
analogue en 1937, le Dictionnaire biographique de la révolution française, mais il fut
interrompu par la guerre et beaucoup de volumes furent saisis par Vichy. Les critiques
politiques autour de l‟ouvrage furent intéressantes. Le fait de publier ce dictionnaire en 1989
aurait supposé que l‟on aurait voulu faire oublier l‟épisode 1792-1794. Pourtant, les auteurs se
défendent : « Qu‟on ait choisi de célébrer en 1989 l‟année 1789 seulement pour obtenir un
consensus minimum ne peut signifier qu‟on veuille rejeter une prise en compte globale de
l‟épisode révolutionnaire ».78 Exposer 1789 pour oublier la Terreur ? On retrouve cette
déconstruction chez Michel Vovelle79 qui, en 2004 analyse la sémantique et l‟usage politique
de la devise française. L‟auteur souligne et analyse la devise républicaine en commençant par
le mot de fraternité qui est selon lui dans une « dynamique d‟exclusive»80.
Cette notion de fraternité se manifestait par des banquets fraternels qui furent interdits
à partir de l‟été 1794 car considérés comme repas rebelles ou suspects. Cette fraternité fut
dénoncée assez vite. On dit en 1789 que les Français sont des frères et amis et on chante : « Il
n‟est plus de Bastille, il n‟y a plus qu‟une famille ». Dès 1792, Marat critique l‟atmosphère
romantique et il dénonce ce « baiser lamourette » dans la Convention. Pour le mot « égalité »,
l‟auteur suggère que l‟idée fut rarement atteinte et vaguement suggéré dans les lois de
Ventôse esquissées par Saint-Just ou dans la conspiration avortée des « Egaux » de Babeuf.
La liberté est encouragée et on prend pour exemple les libertés données aux Protestants du
Midi, aux Juifs en1791 et la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791. Au-delà de ces
trois mots, Michel Vovelle cite François Furet qui au final affirme que « l‟égalité et la liberté
sont des passions antagonistes immaîtrisées »81. Le choc de ces
mots, de ces notions
mythifiées contribue à de multiples représentations de l‟Histoire de France. Mais qu‟en est-il
à l‟extérieur, à l‟étranger ? Est-on intéressé par ces multiples débats épistémologiques ? Pour
mesurer ce qui en ressort dans les supports pédagogiques spécialisés dans l‟apprentissage du
français pour les étrangers, nous avons étudié différents manuels et supports vidéo spécialisés
FLE (Français -comme - Langue Etrangère).
77
SOBOUL (Albert) et Gendron (François), Dictionnaire historique de la révolution française, PUF, 1989, 1132
pages
78
SOBOUL (Albert) et GENDRON (François), Dictionnaire historique de la révolution française, PUF, pp.3031
79
VOVELLE (Michel), Les mots de la révolution, Puf Du Mirail, 2004, 125 pages.
80
VOVELLE (Michel), Les mots de la révolution, Puf Du Mirail,op.cit, . p. 5
81
VOVELLE (Michel), Les mots de la révolution, Puf- Presses Du Mirail, op.cit. p.40
40
C‟est par ce prisme spécifique de la francophonie que nous avons pu construire nos
questionnaires et une enquête pour identifier quelle histoire de France était véhiculée à
l‟étranger.
41
CHAPITRE 2/ FRANCOPHONIE ET HISTOIRE
Dans ce second chapitre, nous verrons quels sont les enjeux de cette histoire de
France dans les différents processus didactiques des manuels de FLE. Nous verrons
notamment que la demande culturelle en matière historique se réduit peu à peu, et ceci sous
l‟effet conjugué de courants comme l‟anthropologie culturelle et la vision pragmatique de ces
manuels de FLE dits de type « communicatifs » et « actionnels », c‟est-à-dire où tout le
dispositif pédagogique est fait pour mobiliser, par la parole ou l‟écrit, l‟étudiant étranger. La
conséquence directe est que les cours de civilisation ne sont plus des présentations ordonnées
sur l‟histoire et la géographie de la France, mais une découverte culturelle du quotidien des
Français, au cours de laquelle l‟histoire apparaît comme un ornement, vu de loin, à peine
perceptible. Une présentation sourde de l‟histoire de France s‟impose dans ces manuels de
FLE.
C‟est en observant ces manuels de FLE que nous avons pu rédiger des questionnaires
adaptés, dans cette approche culturelle, pour mieux mobiliser les enseignants francophones
sur leurs représentations de l‟Histoire de France. Nous verrons ainsi que les représentations
de l‟histoire d‟un pays peuvent se cristalliser par des substantifs, des métonymies, des
allégories. Le sens de ces mots cristallise une civilisation et la langue d‟un pays peut
sédimenter cette histoire comme un souffle caché, une bibliothèque imaginaire qui serait
constituée de « métaphores de vie », expression du linguiste Alain Rey lorsqu‟il publia son
dictionnaire critique de la langue française. C‟est dans cette perspective que nous avons
envisagé nos questionnaires qui furent soumis aux enseignants au cours des années 2011 et
2012.
2.1 / Le linguiste est un historien et le vocabulaire le porte-drapeau d’une civilisation
C‟est en substance ce que présente Oscar Bloch82 en rééditant l‟ouvrage d‟Antoine
Meillet et son dictionnaire étymologique de la langue française de 1932.
Antoine Meillet abordait son étude en citant Platon : quand « il veut serrer le sens d‟un mot,
il le met souvent en rapport avec d‟autres mots. » Aujourd‟hui, pour le linguiste Antoine
Meillet, on travaille sur l‟arbitraire du mot (…) en vertu d‟une tradition et le linguiste se
propose de déterminer quelle a été en chaque cas cette tradition.
82
BLOCH (Oscar) et VON WARTHBURG (Walther), Dictionnaire étymologique de la langue française, Puf
Quadrige, 3 ème édition, 2008, 682 pages.
42
Il précise ainsi : « le linguiste moderne qui fait de l‟étymologie ne cherche pas le sens
réel du mot, ni même le sens qu‟il a eu dans le passé, mais s‟efforce de suivre l‟enchaînement
des faits de diverses sortes par lesquelles le mot a pris sa forme et sa valeur. En pareille
matière, le linguiste est historien et n‟est qu‟historien ».
Puis il évoque le rapport entre civilisation et langue et affirme : « Tout vocabulaire
exprime une civilisation. Si l‟on a dans une large mesure, une idée précise du vocabulaire
français, c‟est ce que l‟on est bien informé sur l‟histoire de la civilisation française »83.
Or, une langue est un organisme vivant absorbant pendant des siècles de nombreux
« mots voyageurs », mots répertoriés en 1988 par Henriette Walter84. Elle étudie ces « mots
voyageurs », dont une trentaine est issues du pré-indo-européen (Ligures, Ibères…). Puis
viendra la structure indoŔeuropéenne (Gaulois), le latin des savants, les apports germaniques
(Francs, Allemands, Lombards), de l‟arabe, du persan, des turcs, de l‟italien de la Renaissance
au XVIIème siècle, puis une vague anglaise aux XVIIIème, XIXème et XXème siècles.
2.2/ Un musée imaginaire de la langue encore bien seul.
Alain Rey, lorsqu‟il publie en 2005 son dictionnaire culturel de la langue française85,
souligne la sédimentation diachronique des mots qui dépasse les Hommes. C‟est pourquoi
réfléchir sur sa langue est « une reconnaissance sur soiŔmême » nous dit-il.
Car cette langue est tout d‟abord un « corps endormi millénaire que nous croyons utiliser et
qui en fait nous aveugle (…) Elle révèle une vie cachée, un souffle, un esprit, et comme on
disait jadis, un génie, non pas de manière à se rehausser le col, mais à
partager ce
dynamisme, cette énergie vitale avec toutes les langues humaines. » (…) et proposer une
bibliothèque imaginaire comme le musée de Malraux abordant le fait culturel humain ».86
Le linguiste juge avec sévérité les anciennes entreprises de ce type. Le Dictionnaire
académique de 1694 proposait une simple « illusion platonicienne du classicisme ». Au
XXème siècle peu de choses, si ce n‟est « l‟égrotant recueil de l‟Académie qui décrit en 1932
l‟ironie et la vergogne des usages bourgeois de 1850. »
83
BLOCH (Oscar) et VON WARTHBURG (Walther), Dictionnaire étymologique de la langue française, Puf
Quadrige, op.cit., p.4 et p.15.
84
WALTER (Henriette) et WALTER (Gérard), Dictionnaire des mots d‟origine étrangère, Larousse, 1988, 427
pages
85
REY (Alain), Dictionnaire culturel en langue française, Le Robert, A-D, 2005, 4 vol.
86
REY (Alain), Dictionnaire culturel en langue française, op.cit, p.14
43
Le projet de 2005 est surtout un dictionnaire qui doit « peindre, suggérer, illustrer des
pouvoirs », ceux des mots bien sûr…qui sont une « métaphore de la vie ».
Ce dictionnaire, ce sont des « sondes jetées dans le temps et l‟espace (…) Les caravanes de
l‟idée et du savoir ont laissé perdre bien des richesses dans les sables de l‟histoire, de même
que les mots, vieux routiers, se sont usés à porter les symboles ».
Cette usure, Alain Rey la replace dans le contexte international actuel et cela lui pose
un problème de poids et constitue une limite à son entreprise : « Dans cet interculturalisme
(…) l‟expression en français se suffit à elle-même dans ce dictionnaire de langue, manifeste
une infirmité. Un livre en japonais, espagnol, allemand, anglais conçu de manière
comparable, nous n‟en connaissons pas87 ».
Se décentrer en histoire comme en linguistique reste une chose positive lorsque l‟on
veut partager son histoire et sa culture avec l‟Autre. Encore faut-il que ce souhait soit partagé.
Alain Rey devra attendre. Des pédagogues actifs prennent part à ce projet de dialogue avec les
étudiants étrangers.
L‟entreprise d‟un tel dictionnaire culturel sur la langue française a permis en 2005 de
mettre en lumière l‟isolement de cet effort de réflexion sur une langue, un pays et une histoire.
Ce dictionnaire d‟Alain Rey nous a permis aussi de mieux construire notre questionnaire. Car
c‟est ce type d‟œuvre unique qui permet demain de publier et diffuser des manuels pratiques
et innovants en FLE, et au-delà de présenter une nouvelle vision de l‟histoire de France, ce
qui sera esquissé lors de la troisième partie de notre étude. Quelles sont les représentations de
l‟histoire de France proposées dans les manuels de FLE ? Est-ce aussi une bibliothèque
imaginaire ? Ou un simple voyage pour touristes, qui relève plus de l‟émission « Secrets
d‟histoire », à savoir « une introduction à rallonge, comme un sommaire qui n‟en finit pas »88.
Dans un premier temps, nous avons repéré les thèmes de l‟histoire de France dans les vidéos
de FLE publiées de 1994 à 1998. Et nous allons voir que le point commun à toutes ces
méthodes, hormis celle de 1953, est la production d‟une histoire qui suit la logique de la
chronographie évoquée par Krzysztof Pomian en 1984, dans son ouvrage « l‟ordre du
temps », c‟est-à-dire que l‟on identifie des événements sans cadre chronologique ou cycle
temporel.
87
88
REY (Alain), Dictionnaire culturel en langue française, op.cit, pp.19-20
ZILBERTEIN (Olivier), Leçons d‟histoire, in Le Monde du 19 juillet 2012, p.26
44
2.3 / L’histoire, un faire-valoir à des « balades » culturelles.
Après-guerre, et dans une France encore coloniale, les cours de civilisation française
restent pétris de culture verticale où une chronologie littéraire et culturelle de l‟histoire de
France domine. Dans son cours de civilisation française, Gaston Mauger présente en 1953 de
nombreux monuments classés et objet d‟un commentaire : le Pont-Du-Gard (p.228), des
châteaux de la Loire et la tapisserie de Bayeux, des cathédrales et des cloîtres. Mais tout cela
reste confiné en annexes89. Pas d‟intégration dans une leçon.
A la fin des années 1980, les stratégies ont évolué en créant une « histoire voyage ou
vagabonde » au service de l‟apprentissage linguistique. Nous verrons plus tard que dans nos
enquêtes beaucoup de représentations partagent une vision chronographique et chronologique.
Comment se présente cette chronographie dominante dans ces méthodes de FLE ?
Dans la série Mosaïque-vidéo - Clé vidéo, 1994 - constituée de deux volumes avec une seule
séquence d‟histoire (de 2 min 30) et une couverture du Mont-Saint-Michel, nous avons
découvert un coffret décoré par sa couverture des châteaux de la Loire et le portrait de Victor
Hugo et du Louvre.
On y trouve en extrait une séquence de 1 min 15 sur Giverny et une séquence semihistorique sur la Normandie où l‟on évoque par ellipse les Vikings et le Roi danois Ogier (1
min 45). Ainsi sur les 11 photos qui illustraient ces deux vidéos, seules quatre sont
explicitement historiques, soit à peine la moitié.
Dans un autre support vidéo FLE nommé Panorama, nous avons trouvé trois volumes
publiés entre 1996 et 1998. En 1996, une seule unité est consacrée à l‟histoire culturelle
(Claude Monet), le volume 2 (1997) présent encore deux séquences culturelles (Les musées
de Paris et les Châteaux de la Loire), et le volume 3 (1998) évoque l‟idée des racines et du
pays natal. La partie histoire reste souvent confinée à une toile de fond, un décor, un prétexte
à une balade culturelle.
Dans la série « Vidéo Café Crème » FLE Vidéo, 1998, constituée de deux volumes, on
découvre seulement dans le volume 2 deux leçons (sur 16) consacrées à l‟histoire : l‟unité 14
est consacrée à Malraux (1 min 16) et l‟unité 4 est intitulée « les fêtes traditionnelles » (1 min
15). Le volume 1 ne comporte aucune unité sur l‟histoire.
89
MAUGER (Gaston), Cours de langue et de civilisation française, Vol.2, Hachette, Paris, 1967, pp.214-249.
45
Dans une série intitulée Visages de France, de Jean Noël Rey- Didier, 1998, on
découvre une séquence consacrée au Au pays de Rabelais (7 min) sur 10 séquences.
La série vidéo Français dans le monde, la même année 1998, produit quatre cassettes.
Nous découvrons des séquences vidéo plus complexes, qui expriment une approche plus
sociale et patrimoniale de l‟histoire de France :
N°17 «tradition : les compagnons du devoir », 2 min 13
N°18 « histoire : déportation : le devoir de mémoire » 12 min 25
N°19 « événement : les mots pour le dire : mai 68 » 2 min 29
N°20 « patrimoine : Vézelay, une nouvelle vision » 1 min 25
Enfin, la série Kaléidoscope, chez Hachette, propose 11 séquences, dont une seule réellement
connectée à une vision littéraire de l‟histoire française avec un large extrait de film de 17
minutes sur Les Misérables.
On le voit, l‟histoire par l‟image, dans les méthodes FLE est assujettie au rôle de toile
de fond culturelle et littéraire. C‟est une histoire ornement et non une histoire réflexion. En
est-il de même pour les manuels ? Nous allons voir que derrière la rhétorique anachronique
des événements présentés dans ces manuels de FLE, beaucoup reprennent des thèmes que l‟on
retrouvera dans nos enquêtes, notamment la dominante de 1789 et de De Gaulle.
2.4/ L’usage de la métonymie historique au service de la francophonie.
Ross Steele, en 2002, présente ainsi un ouvrage didactique nommé Civilisation
progressive du français90. Or, que constate-t-on ? Un chapitre entier de 15 pages est consacré
à l‟histoire. Et la dominante de ce chapitre divisé en trois thèmes est politique. On y évoque
notamment la révolution française, ainsi que de Gaulle par deux fois.
Dans ce chapitre histoire, on distingue en détail :
90
STEELE (Ross), Civilisation progressive du français, Clé Internationale, 2002, 189 pages
46
1/ L’Etat nation (dates, personnages, et valeurs) avec pour illustration une statue d‟Henri IV
et une photo de Charles de Gaulle à Paris le 26 août 1944,
2/ Un pays de la révolution (République Française et mai 1968) avec pour illustration la
Plantation d‟un arbre de la liberté de Le Sueur, la Déclaration des droits de l‟Homme de
1789, la prise la Bastille (gravure) et une photo de mai 1968.
3/ La France moderne (Seconde Guerre Mondiale, Empire colonial, et Vème république.)
avec pour illustration un monument aux morts de Meulun, une carte planisphère des colonies
et un gros plan sur une statue du musée des arts d‟Afrique et d‟Océanie ainsi qu‟une affiche
électorale où la main de De Gaulle aide la petite IVème république à devenir grande, c‟est-à dire à passer à la Vème République.
Le choix des thèmes et des illustrations relève du symbolisme politique et l‟histoire
contemporaine domine très largement, mise à part la statue bien seule d‟Henri IV. Les
documents hors période contemporaine sont d‟ailleurs réduits à l‟état d‟ornement par rapport
à l‟époque contemporaine. Mais nous avons été plus loin dans notre analyse.
Nous avons également trouvé en annexe le lexique utilisé pour ce cours de civilisation. Nous
y avons découvert 300 mots. 29 mots sont connectés au champ histoire, soit 10 % des mots
comme objectifs de savoir dans cette méthode.
Nous constatons aussi que l‟histoire contemporaine reste l‟histoire vécue : dans cette
méthode elle est constituée de seize éléments, dont huit seulement pour l‟histoire moderne
dont plus de 50 % des substantifs sont consacrés à la révolution française. Puis, plus loin
derrière, le Moyen Age semble perdu entre Rabelais (cité car bénéficiant de « l‟effet
renaissance ») et un beffroi, et l‟antiquité est sauvée in extremis par Astérix et les Celtes.
Cette sur-inflation du contemporain s‟accompagne de deux thématiques majeures : la
dominante de la culture (Rabelais, négritude, impressionnisme) et le domaine du politique
(guerres, révolutions, Etat-Nation…).
47
RECAPITULATIF DES MOTS DE L’HISTOIRE, IDENTIFIES PAR ROSS STEELE
en 2000
Antiquité
Moyen Age
Histoire
Histoire
Hors-Période
moderne
contemporaine
A : Antiquité, B : beffroi
A:
Ancien C : Commune P : Patrimoine
Astérix.
Régime
(1871), congés
H : Hospices de
payés
(1936),
C : celtique
Beaune (1443)
crise
économique
R : Rabelais et J :
Jésuites (1973)
Rabelaisien
1540
(1494-1553)
D : Dreyfusard
J : Jansénisme (1894-1906)
1640
G:
Grands
J:
Jacobin travaux
de
(1789)
F .Mitterrand
(1981-1995)
L:
Lumières Guerre
XVIIIème siècle d‟Algérie 19541962 et Guerre
R:
Réforme d‟Indochine
Calvin (1509- (1954)
1564).
I:
S : Soldats de Impressionnisme
l‟an II -1793
(Monet, Pissaro,
Renoir)
V:
Voltaire
(1699-1778)
L : Laïc 1905
M : Mai 1986,
Marianne, Mont
Valérien (19411962), Mur des
Fédérés.
N : négritudeSenghor,
Césaire, Damas,
et Ben Jalloun
pour l‟arabisme
(i.e.
francophonie
d‟O.
Reclus1837-1916)
U: UE.
V : vache folle
1996
48
Il est ici intéressant de noter les représentations qui émergent. L‟Antiquité
reste accrochée au mythe, où les Celtes ont des racines peu visibles mais où on est
rassuré par les productions d‟Uderzo. Le Moyen Age évoque l‟idée de protection dans
un environnement hostile où l‟on peut trouver refuge entre les hospices de Beaune et
le beffroi. L‟histoire moderne est assez marqué par deux pôles idéologiques : d‟une
part l‟Eglise, encadrée pat les Jésuites et les Jansénistes, et face à elle les Lumières et
leur porte-drapeau, Voltaire. Enfin l‟histoire contemporaine est constituée de trois
thématiques, dont une omniprésente, la politique. Celle-ci se décline à la fois par l‟idée
de la contestation idéologique et révolutionnaire (Mur des Fédérés, Jacobins, Mai
1986, Soldats de l‟an II ou Dreyfus) et la politique de la guerre (Verdun, 1916, Guerre
d‟Algérie et Mont Valérien). Trouve-t-on la même thématique et chronographie dans
d‟autres manuels FLE ?
2.5/ Etude des manuels de FLE : le cas de la série « Nouveau sans Frontières » -
A la fin des années 1980 et au début des années 1990 les méthodes de langue dites
« communicatives », puis « actionnelles », arrivent sur le marché de l‟édition FLE. Il s‟agit à
tout prix de faire parler les étudiants étrangers par des actes de langage ciblés. Les cours de
civilisation classique de Gaston Mauger (histoire et géographie de la France) sont remplacés
peu à peu par une approche culturelle du quotidien, approche qui trouve ses origines dans le
courant dit d‟anthropologie culturelle. C‟est pourquoi nous avons sélectionné un certain
nombre de manuels de FLE des deux dernières décennies du XXème siècle car elles illustrent
bien le basculement épistémologique et didactique au cours duquel la culture du quotidien
remplace la civilisation. Que trouve-t-on ? Comment perçoit-on cette rupture didactique et
pédagogique dans ces manuels destinés aux étudiants étrangers ?
Cette collection constituée de quatre volumes a été publiée de 1988 à 1993. Nous
avons étudié tous les supports iconographiques et les textes pour mesurer l‟importance de
l‟histoire de France dans un processus didactique FLE sur quatre niveaux : débutant,
intermédiaire, avancé, niveau « c2 ».
Lorsque nous étudions cette méthode de FLE qui s‟est longtemps imposée, les leçons
s‟organisent ainsi : on y trouve des leçons liées à des situations de communications, puis une
partie grammaticale, puis un repérage des actes de langage et enfin, à la fin d‟une unité
pédagogique, une partie dite « civilisationnelle ».
49
Dans la collection Nouveau sans frontières n°191, quelles sont les parties sur l‟histoire
de France découvertes ? Tout est dominé par l‟architecture, la capitale et les régions de
France. A la page 168 les auteurs évoquent la fondation de Marseille par les Grecs et
l‟invasion de la Gaule par les Romains, par une seule carte. Puis on trouve une deuxième
illustration sur la Reine de Sara liée aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
En dehors de cette partie isolée sur l‟histoire, on trouve régulièrement des vignettes
qui permettent de comparer en découvrant monuments et/ou personnages clés. Ainsi Yves
Montand cohabite avec Victor Hugo, Edith Piaf et Louis Pasteur92. A la page suivante, la
place de la Concorde cohabite avec les pyramides et le Colisée. Qui est-ce ou qu‟est-ce que
c‟est ? Ce sont les deux modalités basiques qui traitent ces documents. Lorsqu‟il s‟agit de
l‟art, la Cathédrale de Rouen par Monet ou La femme à collerette bleue par Picasso. Les
documents servent à une production écrite ou orale et on demande si l‟étudiant apprécie telle
image ou thème, et quels sont ses sentiments. Les documents ne sont pas datés. Nous sommes
dans l‟émotion et le ressenti culturel d‟où les mariages improbables tels que Hugo / Montand
ou Piaf / Pasteur.
Plus tard, on retrouve le même processus : on observe la Géode, la Seine et NotreDame, la statue de Jeanne d‟Arc et celle de Louis XIV. Pas de dates et une seule question :
« connaissez-vous ? »93 Parfois la littérature se rapproche explicitement de l‟histoire. On
présente cinq gravures non datées qui illustrent le roman Notre Dame de Paris94. Ce sont les
cinq personnages principaux que l‟on demande de décrire. Astérix et Obélix apparaissent par
quatre fois pour illustrer une situation de communication.
Le château de Chenonceau, deux fois le Portrait de François 1er par Jean Clouet95
n‟est là que pour être comparé à L‟homme à l‟oreille coupée de Vincent Van Gogh. Tout est
instrumentalisé pour un objectif linguistique. Une peinture de Napoléon, une de Marat dans sa
baignoire et une de la Dame aux Camélias d‟Alexandre Dumas ne sont là que pour illustrer
les malades célèbres.
91
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1, Clé International, 1988, 223 pages.
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1,op.cit, p.20
93
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1,op.cit, p.37
94
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1,op.cit, p.45
95
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1,op.cit, p.116
92
50
Plus explicitement au sujet de la notion d‟histoire on évoque une réflexion sur le
monde qui change : Est-ce que vous regrettez le passé que vous avez connu ? Est-ce que vous
voudriez vivre à une époque que vous n‟avez pas connue ?
96
On y voit la gravure d‟un bal
musette, un train ancien, une école de la troisième république et un café mondain.
La logique « Connaissez-vous ? » est donc le moteur clé de cette méthode dont le
premier volume a été publié en 1988. Les questions autour de l‟histoire de France sont
souvent fermées et on joue en permanence sur l‟anachronisme en mettant en parallèle portrait
de Rois et de peintres. La forme visible des « objets histoire » est le terrain d‟exploitation de
ce premier volume. A cela s‟ajoute la dimension interculturelle car on demande à l‟étudiant
son rapport au temps passé, notamment en le confrontant au caractère suspendu de gravures
anciennes. Tout est dans l‟accroche et le ludique.
Dans Nouveau sans frontières n°297, peu de vignettes sur l‟histoire si ce n‟est une
explication des symboles politiques de la France : le coq, Marianne, les trois couleurs et le
mot hexagone98. Plus tard, on évoque l‟évolution sociale de la place de la femme et de la
famille avec Les repasseuses de Degas99 et Le fils ingrat de Jean Baptiste Greuze.
Ensuite, nous découvrons deux sites archéologiques : Carnac et Montségur, et les explications
se font plus denses : on y décrit la taille, le poids des mégalithes et on passe au catharisme, de
même pour l‟Hôtel de Cluny à Paris, la forteresse de Salses, le château d‟Azuay le Rideau100.
On découvre parfois quelques batailles 101 : Austerlitz, Crécy et Fontenoy, où l‟on demande
de comparer des différentes modalités de combat. Les noms des stations de métro sont
déconstruits avec des explications et l‟image d‟un personnage clé : la station Alésia est
expliquée par la guerre des Gaules de César et une gravure de Vercingétorix et la station
Louvre par des gravures sur Louis XIV et des témoignages de Saint-Simon, Mademoiselle de
Montpensier ou Bossuet102. Ici, on peut sentir un recadrage thématique et chronologique. Mais
il n‟en reste pas moins que l‟objectif de cette méthode est de mobiliser l‟étudiant étranger
dans la langue française. D‟où l‟exercice d‟anachronisme qui est repris mais cette fois-ci dans
le cadre interne d‟un discours sur l‟histoire.
96
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°1,op.cit, p.189
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, Clé International, 1989, 223 pages
98
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op.cit, pp.48-49
99
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, p. 69
100
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, pp.125-126 ;
101
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, pp152-157
102
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, p.161
97
51
L‟histoire devient ainsi une aire d‟imagination et on demande, « comment aurait vécu
Charles Lindbergh au Moyen Age » ou dans l‟Antiquité ? Pour guider la réponse créative, on
montre une photo des arènes de Nîmes et de la tapisserie de Bayeux 103. Ainsi, de leçon en
leçon, de station de métro en station de métro, l‟étudiant découvre l‟histoire de France. Celleci est finalement résumée en 24 points, dont 90 % sont des événements politiques (guerre,
invasions, libérations)
104
et culturels, à l‟exception des congés payés de 1936 et de la
prospérité économique des Trente Glorieuses.
Les huit documents qui illustrent ces 24 points sont : le pont du Gard, Aigues Mortes,
le Château de Fontainebleau, une fête de Louis XIV intitulée Les Plaisirs de l‟Ile enchantée,
« La poursuite » de Fragonard, un bas-relief de l‟Arc de Triomphe, les grévistes de 1936 et le
drapeau de l‟Europe
Dans le Nouveau sans Frontières n°3 les focales en histoire sont plus précises mais les
apparitions moins nombreuses105. On y évoque la biographie détaillée de Molière, un récit sur
la bête du Gévaudan106, la peinture française en huit tableaux107 avec Clouet, La Tour,
Poussin, Watteau, Sisley, Derain, Braque, et Delaunay. On voit dans le volume 3 un abandon
du jeu anachronique pour une invitation à l‟étude d‟oeuvres.
On demande comme au premier volume de donner ses impressions sur ces œuvres mais de
comparer aussi Sisley et Braque. Le volume 3 est néanmoins encore dominé par l‟histoire
contemporaine du XXème siècle, avec la constitution de 1958, l‟Algérie et ses rapatriés ou
encore mai 1968108.
Dans le volume n°4, le registre culturel utilise l‟histoire de l‟art pour évoquer les
courants littéraires tel le romantisme, avec le tableau de Girodet-Trioson sur Chateaubriand.
Il n‟y a plus de dossiers sur l‟histoire de France mais une réflexion sur l‟art et la littérature
contemporaine, d‟où un aboutissement à une chronologie culturelle qui s‟intitule « de la
préhistoire à la naissance de la langue française (…) jusqu‟à la seconde moitié du 20ème
siècle»109. Ce qu‟il est intéressant de noter c‟est dans ce quatrième volume 4 c‟est la
radicalisation littéraire et linguistique des thèmes en histoire puisqu‟au final la méthode se
termine sur une histoire de la langue française.
103
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, p.167
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°2, op .cit, pp.194-197
105
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°3, Clé International, 1990, 239 pages
106
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°3, op. cit, pp 16-18
107
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°3, op. cit, pp 28-29
108
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°3, op. cit, pp.44-45
109
GIRARDET (Jacky) et al., Le nouveau sans frontières n°4, Clé International, 1993, pp.212-221
104
52
On obtient ainsi de l‟étudiant une démarche réflexive sur son apprentissage de la
langue. En 2002, l‟auteur qui a dirigé la production de cette méthode, produit une nouvelle
approche et un nouveau manuel nommé « Campus ». Nous l‟avons aussi parcouru.
2.6/ Des méthodes FLE sans patrimonialisation impliquant l’étudiant par le « présent
historique » et les « modalités d’énonciation » : « Campus ».110
Contrairement aux Nouveaux Sans frontières il n‟y a plus de parenthèses sur l‟histoire
de France. A partir de la page 103 seulement le chapitre 8 évoque « Découvrir le passé » avec
des photos illustrant les années 1950, 1960, 1970, 1980, puis une autre esquisse revient avec
des monuments qui indiquent que le passé est toujours le présent (Arc-et-Senans, Arènes de
Nîmes, Musée d‟Orsay, et le Palais des Papes)111. C‟est un esprit diachronique qui domine
mais avec une focale temporelle particulière. L‟histoire c‟est le XXème siècle : le passé, c‟est
juste hier ! Ne vous inquiétez pas !
Dans le volume 2112, nous avons à partir de la page 108, soit à la moitié du manuel,
une double page intitulée, « Le musée de l‟Histoire » où l‟on voit le portrait de Louis XIV (ni
auteur, ni date), le serment du Jeu de Paume (idem), le baptême de Clovis et une bataille de
Napoléon. C‟est un test où l‟on doit faire correspondre, dates, acteurs et événements. On
retrouve ici la chronographie de l‟histoire, qui est une notion musée. L‟idée de visite d‟un
musée, du plaisir de l‟égarement. La logique touristique du dédale orchestre ainsi la plupart de
ces méthodes FLE où le passé est au service du présent. D‟ailleurs les modalités des questions
sont très claires.
Les auteurs de ces méthodes FLE utilisent souvent le présent historique pour présenter
les faits. Le linguiste Patrick Charadeau explique pourquoi. Selon lui, le « présent historique »
permet aux lecteurs de rapprocher les faits. Ce sont des « faits du discours ». Ce temps rend
les faits proches dans leur conséquence.113 Ce présent de narration transforme le lecteur en
témoin et ce dernier attend la suite des événements114. Le récit reste une dynamique pour
l‟histoire mais aussi un support didactique particulièrement pertinent en FLE.
110
GIRARDET (Jacky) et al., Campus : méthode de français-vol.1, Clé international, 2002, 191 pages.
GIRARDET (Jacky) et al., Campus : méthode de français-vol.1, op.cit, p.114
112
GIRARDET (Jacky) et al., Campus : méthode de français-vol.2, Clé international, 2002, 191 pages.
113
CHARADEAU (Patrick), Grammaire du sens et de l‟expression, Hachette Education, 1992, pp.465-468
114
MARSON-ZYTO et DESALMAND (Paul), Grammaire bleue ; la grammaire française en 80 leçons,
Armand Colin, 2007, pp.260-269.
111
53
Harald Weinrich l‟explique ainsi 115: « il existe de nombreux types de situations de
récit (…) la littérature en particulier, est dans une large mesure, une littérature de récit
(…) » Puis l‟auteur évoque, au-delà de nombreuses situations narratives : « balade,
témoignage vécu, fable, souvenir de jeunesse, mémoires, mythe, histoire rapportée, nouvelle,
récit de voyage, reportage, roman, constat, déclaration de témoin, bulletin de presse... ».
En conclusion, ces cinq supports didactiques FLE nous ont fait découvrir des
représentations vagabondes de l‟histoire de France, sans cadre chronologique réel où l‟on joue
souvent sur les anachronismes afin que les étudiants étrangers produisent à l‟oral ou à l‟écrit
un discours interculturel sur leur ressenti par rapport à tel ou tel document dans une logique
interculturelle qui met en valeur leur identité. A part la méthode de Gaston Mauger de 1953,
l‟antiquité et le Moyen Age sont quasi absents des méthodes FLE, même si Ross Steele fait
de la résistance en évoquant un beffroi ou Rabelais. La logique d‟une focale basée sur
l‟histoire contemporaine dans ces méthodes dites communicatives a en fait exclu toute vision
diachronique de l‟histoire, pour une vision synchronique et chronographique. Qu‟en est-il en
2012 ? Les manuels les plus récents appartiennent à l'approche communicative, et à l'approche
actionnelle.
Que constate-ton ? La distinction culture/civilisation est de plus en plus forte et on
peut remarquer que si la seconde (histoire et géographie de la France) a toujours sa place,
c‟est surtout la « culture quotidienne » qui est prise en compte. Cette culture est-elle perçue à
l‟étranger dans les représentations sur l‟histoire de France ?
C‟est là qu‟il faut laisser parler ceux qui vivent et travaillent à l‟étranger, tous francophones,
et qui, par leur travail d‟enseignants, reçoivent des messages sur leurs propres représentations
de l‟histoire de France de la part de leurs étudiants.
Nous allons maintenant voir si cette vision concerne les résultats de notre
questionnaire diffusé au sein des réseaux AEFE en février 2011 et AUF en Juillet 2012. Dans
la troisième partie de notre étude, nous verrons que des professeurs étrangers de français
pensent de cette histoire de France, car ces derniers acteurs utilisent ces méthodes de FLE. Ce
regard croisé de l‟histoire à travers deux populations nous permettra ainsi de comprendre
quelle image domine, quelle aperception est entretenue à l‟étranger.
115
WEINRICH (Harald), Grammaire textuel du français, Didier, Hatier, 1989, pp.129-132.
54
CHAPITRE 3 / Les enquêtes dans le réseau AEFE et de l’AUF.
Dans ce troisième chapitre, nous présenterons les résultats de nos enquêtes dans une
logique descriptive, tel un catalogue, afin d‟obtenir une photographie panoramique des
enquêtes menées auprès de nos collègues de l‟Asie du Sud Est et de nos collègues français
répartis sur les cinq continents. Nous pourrons déjà percevoir les différences entre les
différentes nationalités, et ainsi mesurer les différentes conceptions que les uns et les autres
ont de l‟histoire de France vue de l‟extérieur. Mais avant de présenter les réponses obtenues,
nous allons tout d‟abord rappeler la démarche que nous avons suivie pour la construction de
notre questionnaire.
3.1) La genèse de notre questionnaire.
Nous avons construit un questionnaire en prenant soin de cibler nos objectifs. Il fallait
faire parler les enseignants sur leur représentation de l‟histoire de France. Afin de mesurer la
validité de nos questions, nous avons ajouté des questions concernant le pays où exercent les
enseignants interrogés. Dans cette logique interculturelle, la mobilisation serait selon nous
plus forte, car elle mobiliserait un vécu, une réalité, ce qui aurait pour conséquence
d‟apprécier la fiabilité des points de vue. Cette démarche double qui concernait à la fois les
représentations sur l‟histoire de France et sur le pays cible permettait aussi d‟éviter le piège de
la vérité immanente, construite par un questionnaire trop court et unilatéral.
Chaque question a ici un sens car elle compense les autres questions dans une logique
interactive. On parle de l‟histoire de France, mais aussi du pays concerné, de la francophonie
et de ses manifestations. Histoire, langue et culture constituent ainsi la toile de fond de cette
enquête. Cela nous a permis de nous appliquer à nous même un « filtre épistémique », c‟està-dire d‟avoir une distance face à ces questionnaires qui suivent ainsi un tri polarité. Afin de
savoir si notre démarche avait une validité, nous avons aussi choisi deux types de publics. Des
Français vivant à l‟étranger et exerçant dans le réseau AEFE et qui étaient des enseignants du
secondaire ou du primaire, et des collègues étrangers, localisés dans la région de l‟Asie du
sud-est, exerçant dans le secondaire mais aussi dans le supérieur. Deux endroits différents,
donc deux types de publics différents. C‟est là que se situe, nous semble-t-il la fiabilité de
notre questionnaire.
55
Pour construire ce dernier nous avons rédigé des questions ouvertes, puis nous les
avons reformulées de manière plus fermée. Ce qui a facilité le traitement des réponses, même
si à plusieurs reprises nous avons laissé de la place pour d‟éventuels commentaires.
La fonction heuristique de ce questionnaire nous permettra dans la seconde partie de cette
étude d‟émettre de nouvelles hypothèses : pourquoi telle ou telle représentation de l‟histoire
de France ? Est-ce une conception liée à l‟expatriation des Français, est-ce le passé colonial
français de l‟enseignant vietnamien ?
Les dix questions sont réparties ainsi : les questions 1 et 2 mobilisent le concept de
l‟histoire et de la francophonie. Les questions 3 et 4 demandent quels sont les personnages et
événements clés qui illustrent le pays ciblé. Les questions 5 et 6 pratiquent la même démarche
pour l‟histoire de France. Les questions 7 et 8 s‟articulent elles aussi dans cette double
démarche interculturelle car on demande quel est l‟ouvrage clé publié dans le pays ciblé sur
l‟histoire de France et sur l‟histoire du pays. Enfin les questions 9 et 10, plus subjectives,
abordent les valeurs véhiculées par l‟histoire de France et par la francophonie. Une question a
été supprimée à la demande de l‟AEFE pour cause de « Printemps arabes » au moment même
des événements en Tunisie, en février 2011. Elle renvoyait à la mémoire de l‟histoire de
France où était suggéré un héritage. Voici un exemple ci-dessous d‟une enquête réalisée à
Pondichéry :
56
Enquête N°17 / Lycée français de Pondichéry.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Française
Pays et ville où résidez. :
Pays : INDE
Ville : Pondichéry
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Lettres
Niveau : Agrégé
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 50
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ? Si oui, laquelle ? ....................................................... (N° 3)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°1)
2.3/ Une construction politique ?.................................................................................................... (N°4)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?........................... (N°2)
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
Le Traité de rétrocession de l‟Inde
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez un
exemple
(Nom et date.) Gandhi
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La Révolution Française
2/ L‟Histoire des Colonies
3/ Le Traité de Cession
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Ici à Pondichéry
............................................................................................................................................................
2
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence
Sur le pays où vous résidez
1/ Colbert, Les Comptoirs
2/ Dupleix
3/ De Gaulle
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : .................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où
Vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) L‟Histoire de Pondichéry - DAVID
Anoussamy
..................................................................................................................................................... .......………………
…….
57
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi
?......................................................................................
............................................................................................................................................................………………
….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 2)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 4)
9.3/ Des valeurs sociales.... (N° 1)
9.4/ Des valeurs économiques (N° 3)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Festival France « Bonjour India »
............................................................................................................................................................
Nous allons à présent exposer nos résultats concernant les enquêtes menées en juillet 2012, à
l‟université d‟été de Hué, au Vietnam.
3.2) Analyse des réponses rédigées en juillet 2012 - Vietnam - AUF
Ce questionnaire a été distribué et récupéré par nos soins lors d‟un séminaire qui s‟est
tenu au Vietnam, au sein de l‟université de HUE, au cours du mois de juillet 2012. Nous
avions à former une trentaine d‟enseignants vietnamiens, laotiens, cambodgiens, chinois et
thaïlandais sur le thème de l‟enseignement de la civilisation française. Dans ce séminaire,
nous avions 31 professeurs répartis ainsi : 18 Vietnamiens, 3 Laotiens, 5 Cambodgiens, et 4
Thaïlandais, 1 Malaisien. Plus de la moitié venait donc du Vietnam. Quels furent les
résultats ?
Pour ce qui est de la vision de l‟histoire en tant que science, la plupart affirme que
cette discipline est un outil pour comprendre la construction culturelle d‟un pays (plus de 18
réponses sur ce point), alors que 8 réponses affirment que cette discipline sert à relier des
événements.
L‟approche métacognitive critique sur la construction politique est très minoritaire :
seulement 4 réponses. Il faut ici faire une première remarque : tous étaient des professeurs de
français, même ceux enseignants au sein d‟universités techniques.
Le ressenti au niveau de cette première question est une distance prudente face à l‟histoire.
Elle reste la discipline qui sédimente des connaissances précises et qui par conséquent peut
être fragilisée. Concernant la question n°2, sur la perception de la francophonie, plus de 11
réponses proposent une vision linguistique de la francophonie mais basée sur la diversité
culturelle.
58
L‟approche explicitement politique de la francophonie est peu formulée (2 réponses).
Pour la question n°3, qui évoquait quel événement illustre le plus l‟histoire de leur pays, les
réponses furent toutes conjoncturelles et politiques et souvent liées à l‟histoire contemporaine.
Ainsi pour le Vietnam, on évoque 10 fois l‟unification du pays, ou la libération du sud en avril
1975. Parfois, l‟événement identifié est résumé par le substantif « révolution », sans date ni
référence. Une autre réponse vietnamienne est Dien Bien Phû. On retrouve cette idée de
rupture événementielle dans les autres pays.
En Malaisie, on évoque l‟idée d‟indépendance mais sans date ou nom. Au Laos on
parle de la révolution de 1975, alors qu‟en Thaïlande on évoque les réformes structurelles du
coup d‟Etat de 1932. On doit noter ici que la Thaïlande, et ceci pour toutes les questions, est
le seul pays qui se démarque des autres par la nature de ses réponses.
Quant au Cambodge, l‟événement majeur est le règne de Pol Pot de 1975 à 1979 que
l‟on nomme événement « inoubliable », soit 4 réponses sur 5. La dernière réponse
cambodgienne évoque implicitement cet épisode en parlant de l‟importance de l‟histoire
« contemporelle », joli néologisme qui cristallise les soleils noirs de l‟histoire récente de ce
pays. Pour ce qui est des réponses à la question n°4, à savoir quel est le personnage clé de
votre histoire,
sur 18 réponses vietnamiennes, 15 révèlent le nom d‟Ho Chi Minh, et
seulement une réponse Giap. Le Laos répète à nouveau l‟événement de 1975 (sans nom) et
l‟intervention du Prince Rouge (de 1907 à 1909).
Dans ce même registre de personnages ayant construit l‟identité nationale du pays, 3
réponses cambodgiennes évoquent le nom de Choun Nat (1863-1964) qui a rédigé le
dictionnaire national khmer. En Malaisie, on évoque l‟importance du rôle joué par Tunku
Abdul Rahman. En Thaïlande, enfin, tout est joyeusement monarchique : on évoque deux fois
le Roi Rama V (1853- 1910), qui certes a perdu un territoire à l‟est du Mékong au profit de la
France, mais qui par cette opération a préservé l‟indépendance du pays contrairement à
l‟inverse des autres pays de l‟Asie du Sud-Est, voire de l‟Asie entière. D‟autres dynasties
sont évoquées telle celle des rois Maharacha.
La question 5 traite de l‟événement de l‟histoire de France qui aurait touché l‟histoire
de leur pays. On voit tout de suite que la révolution française ne focalise plus les réponses
comme dans les réponses du réseau AEFE. La révolution française n‟occupe plus qu‟un
cinquième des réponses, soit 6 réponses sur 31.
59
Ce qui domine en revanche c‟est la présence coloniale française qui touche 10
réponses réparties autant sur le Cambodge que sur le Vietnam. Pour ce dernier pays, on
évoque quatre fois l‟événement Dien Bien Phû qui est aussi un événement de l‟histoire de
France, la fin d‟une d‟histoire commencée à Dan Nang en 1858 (début de la colonisation
évoquée deux fois).
L‟importance de la seconde guerre mondiale et notamment le débarquement du 6 juin
1944, évoqué deux fois, sont aussi à noter : une réponse au Laos et une au Vietnam. Dans un
registre de confusion, Napoléon est présenté comme un événement (sorte de métonymie sur
les lois), et en Malaisie la francophonie est un événement historique ! Le cas de la Thaïlande
est en revanche plus singulier : en effet toutes les réponses restent ancrées sur les XVIIème et
XVIIIème siècles: 3 réponses soulignent l‟importance de la révolution française et une
réponse est consacrée à Louis XIV. Une focale monarchiste pour un pays monarchiste ?
Trouve-t-on les mêmes tendances concernant les personnages clés de l‟histoire de France qui
auraient influencé l‟histoire de leur pays ? (Question n°6)
On retrouve pour la Thaïlande la dominante de l‟histoire moderne, avec une
importance donnée à Louis XIV (mentionné 3 fois), Napoléon ou le Chevalier Chaumont
(mentionnés 2 fois) qui fut le premier ambassadeur français au Siam pour le compte de Louis
XIV. On retrouve aussi Louis XIV au Laos et au Cambodge Marie-Antoinette qui ajoutent au
registre de l‟histoire moderne. Si la Malaisie ne propose aucune réponse (on notera à ce
propos que le pays s‟efface au fur et à mesure des questions), le Vietnam s‟oppose totalement
à la Thaïlande en restant ancré dans l‟histoire contemporaine, de Gaulle étant répété 7 fois
(parfois avec un « s » à de Gaulle), suivi par François Mitterrand évoqué 3 fois. Toujours au
Vietnam, viennent les figures positives de la présence française avec Alexandre Yersin
(l‟explorateur et scientifique franco-suisse du XXème siècle qui fut un topographe et
anthropologue du pays) et Alexandre de Rhodes (prêtre missionnaire jésuite du XVIIème
siècle, le premier à avoir parcouru la Cochinchine) qui a romanisé la langue vietnamienne, la
langue nationale : le « Quoc ngu ». Dans un même registre de figures françaises anciennes, on
évoque en deuxième position, autant au Vietnam qu‟au Laos, la figure d‟Auguste Pavie,
explorateur des rives du Mékong à la fin du XIX siècle (« Mission Pavie », 1889-1890).
60
Il est intéressant de noter que la présence française ne se cristallise par sur un
ressentiment liée à l‟histoire contemporaine. Le XVIIIème siècle, tout comme le XIXème,
sont bienvenus dans les représentations de l‟histoire de France.
Dans la question n°7, on demande quel est l‟ouvrage publié dans leur pays qui présente
l‟histoire de France. Par quatre fois, on évoque des ouvrages généraux, sans auteur, sans
dates, ou un Que sais-je ? ; on suggère même de consulter le Larousse !
Le Cambodge ne donne aucune réponse, quant au Laos, on évoque les « Missérables »
(avec la faute). Victor Hugo qui à lui seul résume toute la littérature française, puisque qu‟il
est décliné sur plusieurs questions, même si cela est souvent en arrière-plan.
Seule la Thaïlande propose une réponse précise en citant l‟ouvrage de M. Sportès, Pour la
gloire de Dieu qui évoque l‟aventure d‟envoyés du roi Louis XIV à la Cour du Roi Narai.
Dès que l‟on quitte la cour et ses ors, nous retrouvons au Vietnam une approche plus
sociétale et contemporaine avec la citation de l‟ouvrage de Pierre Daum, Immigré de force,
suivi par une Histoire de France de Jean-Joseph Julaud, seule référence directe.
Enfin, toujours au Vietnam, on suggère une seule fois L‟amant de Duras, connu aussi
par le film. A ce titre, on voit l‟importance médiologique de diffuser la littérature ou la culture
française par les nouvelles technologies et par des supports techniques qui mettent en scène
les œuvres classiques. Pour la question n° 8, seul le Vietnam propose un ouvrage précis sur
l‟histoire du pays, notamment celui de H. Ngoc A la découverte du Vietnam (évoqué deux
fois) ou celui de T.B. Lâm, Histoire du Vietnam.
Pour la question n°9, nous avons demandé quelles sont les représentations de l‟histoire
de France ? Cette « question-synthèse » nous a permis de constater que la dominante est une
vision culturelle de l‟histoire de France (16 réponses sur 31), mais il est intéressant de noter
qu‟en deuxième position, la dimension sociale apparaît : cette paire « Culturel/ Social »
apparaît dans 9 cas, soit plus de la moitié. La deuxième paire qui apparaît, c‟est le couple
« politique/culture », qui représente 8 réponses. La vision économique est absente : une seule
réponse sur 31. Pour la question n°10 consacrée aux événements qui alimentent la
francophonie, il est important de noter l‟absence totale de réponses pour le Cambodge et le
Laos. Registre de l‟éloignement ou contexte socio-économique particulier lié à un faible IDH
? Ou encore fracture numérique importante ? Mais on voit d‟autres ruptures au sein de pays
plus dynamiques tel le Vietnam.
61
Beaucoup des professeurs de français exerçant à Hanoi ou sa région sont beaucoup
plus sensibles aux manifestations liées à la francophonie (proximité de l‟ambassade de France
et de l‟institut français) mais apprécient les fêtes du 14 juillet (phénomène de l‟invitation à la
résidence de l‟Ambassade de France) alors que dans d‟autres régions très éloignées, comme
pour ce professeur vivant au sud du pays à Cantho, « n‟a aucune idée des fêtes liées à la
francophonie ». On évoque toujours au Vietnam l‟importance que fut le sommet de la
francophonie en 1997 à Hanoï, consacré à la coopération économique interétatique dans la
zone francophone, (sommet évoqué 4 fois). Un autre point intéressant est la confusion, ou la
fusion, entre la fête de la francophonie le 20 mars et la fête de la musique le 21 juin. La fête
de la francophonie semble en effet concurrencée en terme événementiel par la fête de la
musique aussi bien au Cambodge, en Thaïlande qu‟au Vietnam (4 réponses au total pour la
fête de la musique, contre 3 pour la journée de la Francophonie). Le festival francovietnamien de HUE complète et renforce une idée artistique et musicale de la francophonie
dans la région du sudŔest asiatique (notamment après les succès des sessions de 2000 et
2002).
En conclusion, on peut noter ici le dynamisme des réponses lié au groupe Vietnam et
Thaïlande qui se détachent très nettement des autres pays. Le Vietnam reste polarisé sur une
vision contemporaine de l‟histoire tandis que la Thaïlande reste réfugiée dans l‟histoire
moderne.
Nous avons aussi remarqué l‟importance de la dominante culturelle de l‟histoire de
France dans les 5 pays qui nous ont répondu, mais avec comme toile de fond une dimension
sociale (de Victor Hugo à Alexandre Yersin) ou une dimension politique (1789, de Gaulle ou
Dien Bien Phû jusqu‟au sommet d‟Hanoi de 1997 ou le festival franco-vietnamien de HUE).
Un autre point qui a retenu notre attention fut la sacralisation de l‟histoire que ce soit au
Vietnam avec l‟omniprésence de l‟Oncle Hô ou en Thaïlande avec l‟omniprésence du Roi
Rama V.
Dans les deux cas, ces responsables politiques ont donné la liberté et l‟indépendance à
leur pays.
Mais cette dimension nationale semble moins lisible au Cambodge ou au Laos qui
semblent davantage perturbés dans la lecture de l‟histoire de leur pays, sorte de silence ébahi
par l‟épisode Pol Pot (1975-1979).
Une vision douleur de l‟histoire qui donne ainsi des réponses plus atones que ce soit
dans les représentations de l‟histoire de France ou de l‟histoire nationale du pays.
62
Par contre le rayonnement économique et technologique de la France n‟apparaît qu‟au
Laos et au Cambodge. Nous nommerons cette vision de l‟histoire de France, la vision
« Concorde », voulue par le général de Gaulle.
Suite à la distribution de cette enquête, nous avons animé durant ce séminaire une
approche interculturelle de l‟histoire de France en évoquant l‟histoire de la région Asie avec
la France.
Par un cours dialogué, nous avons sélectionné différents événements et nous avons
tenté de trouver des points d‟accroche (des dates et thématiques communes). Ce regard croisé
a tout de suite mis en valeur les valeurs culturelles des professeurs que nous formions. Le
niveau d‟écoute était totalement différent. L‟approche était particulièrement opérationnelle.
Qu‟avons-nous trouvé ?
Dans l‟antiquité, nous avons mis en parallèle la mise en place de deux futurs empires :
la montée en puissance de Rome et le premier empereur (Si Huang Di) qui impose son règne
de -247 à -221. Un siècle plus tard, en -125, Rome occupe le sud de la France. C‟est la
période en Chine des Royaumes combattants au pays de Qin. C‟est la mise en compétition de
différents royaumes qui deviendront empires. Nous avons montré ce jeu des concurrences
politiques. Nous avons ainsi repéré avec les professeurs des entraves lexicales telles que :
empire, combat, dynastie, extension, territoire, empereur, armée, etc…
Pour les savoir-faire, nous avons identifié des capacités telles que : analyser une carte,
savoir construire une frise chronologique.
La deuxième rupture repérée est la fin de la dynastie des Han en 221, que nous avons
mis en parallèle avec la fin de l‟Empire romain d‟Occident en 476. Avec les professeurs de
français nous avons cherché à comprendre pourquoi des empires s‟étendent puis disparaissent.
Nous avons ainsi évoqué avec ce public l‟ouvrage très important de Jean-Baptiste Duroselle
Tout Empire périra, publié en 1981. Nous avons ensuite identifié des savoirs tels que :
remparts, défaite, barbare, civilisé, civilisation, corruption, impôts. Pour ce qui est des savoirfaire, là encore nous avons retrouvé l‟importance de la frise chronologique, des cartes
géopolitiques mais cette fois-ci avec les flux migratoires.
La troisième rencontre possible entre la région Asie et la France s‟est concentrée sur le
XIIIème siècle. Nous avons en effet découvert que c‟est en 1206 que Gengis Khan soumet
l‟Asie et que c‟est en 1200 qu‟est fondée l‟université de Paris.
Nous avons discuté avec les professeurs des différents processus qui permettent à un
pays de s‟affirmer : parfois par les armes, parfois par l‟esprit et la plume. Nous avons ici
rappelé aux enseignants les différents régimes d‟« historicités » que connaissent des pays.
63
Les dynasties se font et disparaissent selon ces régimes. Après la disparition de Gengis
Khan, l‟empire mongol recule.
Dans un même registre nous avons mis en parallèle la guerre de Cent ans (1337-1453)
avec l‟installation politique de la nouvelle dynastie des Ming qui régna de 1368 à 1644. Là
encore, nous avons souligné les luttes intestines qui frappent les dirigeants de ces empires ou
royaumes toujours en compétition, qui ont mis en concurrence Anglais et Français,
Armagnacs et Bourguignons en France, et en Asie, la dynastie des Yuan dominée par les
Mongols qui perd le pouvoir avec les Ming (dernière dynastie Han par ailleurs). On a trouvé
d‟autres processus de disparitions de symboles tels que la fin de la civilisation d‟Angkor
(1432) et l‟exécution de Jeanne d‟Arc. Angkor fut la capitale de l‟Empire Khmer du IXème
au XVème siècle, alors qu‟après l‟invasion siamoise Phnom Penh devient la capitale,
processus accéléré par des moussons irrégulières. Suite à la disparition de Jeanne d‟Arc le Roi
de France finit par reprendre le contrôle de son territoire là où ailleurs la sécheresse fait
disparaître une civilisation. Les déterminismes climatiques peuvent aussi expliquer les
processus historiques.
Autre point de rencontre thématique, nous avons évoqué les guerres de religion en
France au XVIème siècle et nous les avons mis en parallèle avec la situation en Inde, pour
mettre en lumière l‟esprit de tolérance qu‟avait l‟Empereur mongol Akbar (1556-1605) qui
supprima l‟impôt pour les non-musulmans (la Jijia) dans son Empire en 1563, et épousa une
princesse hindoue, Mariam Am Zama ni, la Marguerite de Valois indienne.
Les exemples se sont davantage multipliés au XVIIème siècle. Nous avons ainsi mis
en parallèle l‟ouverture culturelle et la volonté de rayonnement quand Richelieu crée
l‟Académie française en 1635 alors qu‟en 1636 le Japon se ferme au monde. Dans un autre
registre, nous avons découvert et souligné la longueur du règne de Louis XIV (de 1643 à
1715), le plus long chez les Capétiens, et la longueur de la dynastie Mandchoue qui prend en
main la Chine de 1644 à 1911.
Au XIXème siècle, nous avons mis en parallèle le printemps des peuples de 1848 avec
la révolte des Taiping qui dure de 1851 à 1864. Nous avons surtout souligné que dans les
deux cas ces révoltes internes et politiques sont sévèrement réprimées. Dans un registre
économique, nous avons mis en lumière le traité de libre-échange signé en 1860 par la France
et l‟Angleterre et l‟ère Meiji qui commence en 1867. Pour ce qui est du XXème siècle nous
avons bien entendu évoqué la fin du colonialisme français et la défaite de Dien Bien Phû,
mais aussi le traité de Paris de 1973 qui annonce la libération prochaine de tout le Vietnam.
64
Enfin, pour aller plus loin avec les professeurs, nous avons utilisé le patrimoine local
d‟HUE, en évoquant des parallèles entre le rôle de palais impérial et Versailles, et notamment
la mise en scène architecturale du temple de l‟harmonie suprême avec ses tablettes de bois qui
suggèrent la galerie des glaces dans leur effet miroir et de répétitions, ou encore le rôle de la
rivière des parfums qui se confond avec le grand canal de Versailles. Le Roi-Soleil est
d‟ailleurs présent dans la dynastie des Nguyen (1802-1945) puisque l‟astre solaire est souvent
présent sur les arches qui annoncent un nouveau temple dans la cité impériale.
Nous avons vu ici l‟interaction forte qui existe entre les enseignants interrogés et
l‟histoire de leur pays. Bien sûr, la distance avec la France est plus forte, mais on a surtout
ressenti un fort sentiment national, notamment au Vietnam et en Thaïlande, et un sentiment de
traumatisme et des réponses plus atones au Laos et au Cambodge. Nous allons aborder à
présent les enquêtes AEFE et voir si la perspective est renversée, et si oui dans quel domaine :
réponses moins nationales, regard critique sur la France ? Nous avons classé nos réponses en
suivant le découpage de l‟UNESCO : les Amériques, les Etats Arabes-Afrique, l‟AsiePacifique et enfin l‟Europe.
3.2 Analyse des enquêtes reçues par le réseau AEFE
Les réponses sont cadrées dans un format géographique très déséquilibré. Sur 470
établissements français de l‟AEFE, nous n‟avons reçu que 28 réponses, réceptionnées
principalement en février 2011 et issues de 24 établissements scolaires. Les auteurs des
enquêtes furent principalement des certifiés d‟histoire, mais nous avons eu des réponses de
certifiés de mathématiques, lettres, sciences physiques. A cela s‟ajoutent des professeurs des
écoles et des directeurs d‟école. Les enquêtes issues de l‟Europe dominent (9 au total), puis
vient le secteur « Asie » (7 réponses), et ensuite l‟Afrique et les Etats arabes (7 mais toutes
issues quasiment des Etats arabes) et enfin la zone des Amériques (4 réponses,
principalement d‟Amérique centrale ou du Sud). C‟est par cette dernière zone que nous
commencerons à exposer nos résultats.
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ENQUETE n°1- MEXICO : une dimension socio-politique
La première réponse du lycée de Mexico (un enseignant en histoire) propose une
analyse des représentations de l‟histoire de France dans le cadre d‟une francophonie dominée
par la dimension politique et linguistique.
Les œuvres littéraires de Montesquieu, Montaigne et Flaubert illustrent cette image
face à une histoire qui reste surtout un outil d‟analyse politique. Quand la personne veut
résumer l‟histoire du Mexique, là encore, l‟histoire politique domine avec l‟écrasement de la
commune de Morelos qui illustre la défaite du mouvement zapatiste. Emiliano Zapata (18791919) est la figure qui cristallise l‟imagerie politique du pays. C‟est aussi le XIXème siècle
qui a mis en avant l‟histoire de France et du Mexique, directement ou indirectement.
Que ce soit Napoléon en Espagne ou Napoléon III au Mexique, tous deux font écho à
la Révolution française. Les traces de cette influence française sont donc localisées au
XIXème et se cristallisent dans certains quartiers de Mexico. Napoléon 1er et Auguste Comte
sont les personnages clés qui ont influencé le Mexique : c‟est le mouvement positiviste
français qui a influencé et alimenté le courant mexicain des « cientificos » et le
développement économique du pays, notamment sous Porifrio Diaz.
La personne cite et conseille ensuite l‟ouvrage d‟Octavio Paz qui dans Le labyrinthe
de la solitude cristallise l‟âme du Mexique.
Enfin, l‟enquête souligne surtout l‟importance de l‟image culturelle et politique de la France
régulièrement alimentée par les festivals à l‟institut français de Mexico.
ENQUETE n°2 – MEXICO : une dynamique socio-politique et culturelle
Le deuxième témoignage (un enseignant en économie) commence par une amorce
plus culturelle de la France alors que la francophonie semble davantage un outil politique. La
révolution politique et sociale de Zapata-Villa reste l‟épisode clé selon ce collègue enseignant
l‟économie. En revanche, le personnage retenu est Lázara Cardenas, le « tata », c‟est-à-dire la
figure paternelle et paternaliste, accueillant les républicains espagnols et négociant avec les
communistes mexicains pour mieux contrôler les classes populaires. Figure complexe, à
l‟image du pays. Les événements qui font écho au Mexique restent la Révolution française, la
Commune et la Nouvelle Vague. Que ce soit culturel ou politique, l‟idée de la rupture
épistémologique intrinsèque aux révolutions domine.
66
Pour ce qui est des grandes figures françaises, ce sont les écrivains qui dominent avec
Victor Hugo et Jean-Paul Sartre, donc une image plus contemporaine, mais toujours littéraire.
Suivent les cinéastes, les anarchistes - Victor Serge - et les penseurs contemporains en
sciences humaines, de Bourdieu à Durkheim. Pour l‟enseignant d‟économie, l‟ouvrage
français traduit au Mexique est Ouvriers et immigrés de Georges Noiriel.
Pour ce qui est du Mexique, le livre présentant le pays est celui de Jean Meyer,
Histoire de la révolution mexicaine.
Le poids des révoltions culturelles et politiques et l‟image politique et culturelle de la France
dominent les enquêtes. Culturel avec la littérature et le cinéma, politique avec le jeu miroir
des révolutions socio-politiques qui ont eu lieu dans ces deux pays.
ENQUETE n°3- MONTREAL : une dimension socio-culturelle
Ce témoignage issu d‟un cadre administratif du lycée français de Montréal présente un
éclairage particulier sur l‟histoire d‟un pays qui se penche sur la construction d‟une culture.
Cette approche peut s‟expliquer par le statut particulier du Québec.
Cela est complété par une vision linguistique de la francophonie et une référence au
plurilinguisme (esprit de ce lycée international crée en 1939). En ce qui concerne les
événements historiques pour le Canada et la France, la thématique des conflits domine : la
bataille des Plaines d‟Abraham à Québec le 13 septembre 1759 et le début de la conquête
britannique du Canada français, la guerre de 7 ans et la Seconde Guerre mondiale.
L‟histoire régionale du Québec multiplie des personnages français liés à la conquête
coloniale : Jacques Cartier et Champlain en priorité. De Gaulle arrive en quatrième position.
Le témoignage suggère de lire L‟Histoire du Québec par Yvon Lacoursière (historien du
Québec) qui retrace l‟histoire des débuts à notre monde contemporain et fait comprendre les
enjeux et les différentes cultures des gens de ce pays. Les valeurs culturelles et sociales
dominent dans l‟image de la France.
Il est notable de remarquer l‟aspect anthropologique et culturel des ouvrages conseillés
pour aborder le pays où résident ceux qui répondent aux enquêtes, en opposition ou en
complément de leurs réponses souvent dominées par des événements politiques étroitement
liés aux guerres ou aux révolutions.
67
ENQUETE n°4 – Lycée français du Paraguay
Ce n‟est pas ici un enseignant mais le directeur de l‟école qui rédige les réponses. Ce
dernier a une vision politique de l‟histoire et une vision littéraire de la francophonie. Cette
conception de l‟histoire du pays est très nettement politique avec la guerre de la triple alliance
où le pays perd beaucoup en hommes et en superficie. Le personnage clé est aussi un acteur
politique en la personne du Maréchal Lopez, vainqueur de la Guerre du Chaco. Les
événements perçus du Paraguay concernant la France sont à nouveau la Révolution française,
l‟occupation française de l‟Espagne par Napoléon et la politique d‟ouverture des années 1960
du Général de Gaulle.
Ce sont ces personnages qui se retrouvent pour cristalliser l‟histoire de France avec en
toile de fond les Lumières du XVIIIème siècle. L‟ouvrage suggéré pour comprendre le
Paraguay s‟intitule Le Paraguay, de E. De la Bourgade de la Dardye. Démographie,
ethnographie, développement et missions du pays sont tour à tour analysés. Là encore, il y a
une rupture entre la perception de l‟histoire du pays et celle de la France et la plongée
littéraire de l‟histoire du pays qui se teint automatiquement d‟une dimension ethnique ou
anthropologique.
La fièvre politique tombe dès que l‟encadrement de la réflexion se fait et devient
littéraire.
3.3 Afrique et Etats arabes (total des enquêtes : 7)
ENQUETE n°5– Liban - Beyrouth
L‟enseignant en histoire propose une lecture politique de l‟histoire et une vision
linguistique puis humaniste de la francophonie. La vision politique et idéologique de la
francophonie renvoyant à la notion polémique de domination. Pour ce qui est de l‟histoire du
pays, les conflits restent toujours au premier plan. Pour le Liban, c‟est l‟aspect structurel et
contemporain qui domine avec le conflit civil qui dure de 1975 à 1990. Les accords politiques
et militaires dominent les relations entre les deux
pays : les accords Sykes-Picot, les
Croisades et la signature par la France de la résolution n°1559 (qui appelle au respect de la
souveraineté et de l'indépendance politique du Liban).
68
Les personnages français qui ont influencé les représentations de la France et son
histoire sont : Georges Clémenceau, le général de Gaulle et Napoléon et sa campagne
d‟Egypte. L‟auteur de l‟enquête regrette le rôle perdu de la France qui « était le cœur et
l‟esprit du monde » en opposition avec sa « politique inhumaine à la remorque de
l‟Amérique ». Enfin l‟auteur nous conseille des ouvrages français traduits dans le pays comme
les Croisades vues par les Arabes d‟Amin Maalouf et L‟histoire du Liban de Philippe Hitti.
Ce qui domine ici est une « pâle » nostalgie et un ressentiment profond à l‟égard de la France
Qui aurait intégré une logique anglo-saxonne des affaires du monde.
ENQUETE n°6 – Lycée français d’Agadir - Maroc
L‟enseignant d‟histoire insiste sur une conception culturelle voire interculturelle de
l‟histoire. De nationalité marocaine, travaillant dans un lycée français au Maroc, cette
conception paraît naturelle. Cette optique se retrouve dans une francophonie vue comme un
projet linguistique et littéraire. Cette vision humaniste accorde une place respectueuse à la
royauté marocaine, la marche verte qui fut une allégeance au régime légitimé par l‟exil du feu
Mohamed V en 1953.
Pour les événements politiques, la révolution française retrouve une place de choix,
suivit par la Seconde Guerre mondiale et la création de la CEE. Les personnages qui font
l‟interface sont Charles Martel, de Gaulle et Jacques Chirac.
L‟ouvrage de référence proposé date de 1966 et suggère les grands traits de l‟histoire du pays.
Moins polémique que le conflit au Liban et moins politique, la figure du conflit culturel
suggérée par Charles Martel devance le Général de Gaulle.
ENQUETE n°7 – Casablanca - Maroc
L‟enseignant en histoire présente sa discipline comme une grille d‟analyse politique
où le Maroc présente 14 siècles d‟histoire monarchique dont une apogée au XVIIème siècle et
au début du XVIIIème siècle. On retrouve cette vision culturelle dans la conception de la
francophonie : « véhicule idée de tolérance… ». L‟indépendance de 1956 et le rôle central
d‟Hassan II cristallisent l‟histoire du Maroc dont les contacts avec la France furent encadrés
par la colonisation et le protectorat, l‟exil et le retour de Mohamed V et la fin du protectorat.
Pour les personnages clés, le Maréchal Lyautey arrive en tête, secondé par Eric Labone.
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L‟ouvrage français qui est édité au Maroc sur l‟histoire des deux pays est celui de
Charles André Julian, Le Maroc face aux impérialismes dont l‟optique fait écho à l‟ouvrage
suggéré par l‟enquête menée au Liban (cf. Amin Maalouf). L‟ouvrage au Seuil du Maroc
moderne du Dr Rosenberg est conseillé pour comprendre le rôle de la France qui a
accompagné l‟entrée du pays dans la modernité. Au final, la vision est ici consensuelle et
socio-idéologique.
ENQUETE n°8 – La Marsan- Tunisie
L‟enseignant d‟histoire a une vision technique de sa discipline et il insiste sur
l‟enchaînement des événements et une vision politique et idéologique de la Francophonie,
outil reliquat d‟une tradition de domination. La rupture politique majeure reste bien sûr le 14
janvier 2011, début d‟une Tunisie démocratique et l‟enseignant rappelle que choisir
Bourguiba fut une stratégie par défaut. L‟histoire tunisienne liée à la France est celle du
protectorat, du discours de Carthage de Pierre Mendès France en 1954, puis de
l‟indépendance de la Tunisie en 1956. Pierre Mendès France est d‟ailleurs le seul personnage
français retenu dans cette enquête. Enfin, l‟auteur des réponses suggère les ratés de la
diplomatie française en invitant tout nouveau résident français en Tunisie à lire la Régente de
Carthage, à savoir l‟épouse de Ben Ali.
ENQUETE n°9 – Sousse - Tunisie
L‟enseignant en mathématiques propose une vision culturelle de l‟histoire et une
vision idéologique et humaniste de la francophonie. La fin du protectorat de la Tunisie
s‟inscrit dans cette vision où Habib Bourguiba s‟impose. Tout cela avec pour toile de fond
l‟éternelle Révolution française. De Gaulle s‟impose comme une figure clé de l‟histoire
française, suivi des autres présidents de la Vème république, seule période évoquée avec
1789. Enfin l‟auteur cite à son tour l‟ouvrage polémique sur Régente de Carthage. L‟ouvrage
devient une condamnation collective de l‟ancien régime.
70
ENQUETE n°10 – Djeddah - Arabie Saoudite
Ce qui domine ici, c‟est l‟approche de l‟éloignement extrême et du très peu de choses
perçues sur l‟histoire de France par cet enseignant d‟histoire, si ce n‟est la Première Guerre
mondiale et l‟intervention du GIGN à la Mecque en 1979. Il a conseillé de lire l‟œuvre de
Gilles Kepel pour comprendre la région dont il reconnaît les affiliations politiques avec les
Etats-Unis depuis les années 1930, avec comme point d‟orgue la victoire d‟Ibn Saoud.
ENQUETE n°11 – Lycée français de Curepipe - Ile Maurice
L‟enseignant en histoire a une vision fonctionnaliste de sa discipline (enchaînement
des événements) mais aussi une vision humaniste de la francophonie où les valeurs culturelles
et collectives s‟opposent à l‟individualisme matériel de « l‟American wax of Life ». Cela peut
s‟illustrer en second plan par un certain syncrétisme littéraire entre l‟Afrique et la France.
D‟ailleurs l‟enseignant insiste sur l‟usage de la langue française sur l‟île, compromis
linguistique toléré par les Anglais après leur prise en main de l‟île de France en 1810.
L‟indépendance de 1968 est cristallisée par Sir Seewosagur Ramgoolam. L‟histoire commune
de l‟île avec la France commence en 1715 et elle est bouleversée durant l‟Empire par la prise
de contrôle par les Anglais. Enfin la Seconde Guerre mondiale l‟a isolée, face à Madagascar
et la Réunion sous contrôle de Vichy de 1940 à 1942. Mais c‟est bien la Révolution française
et la première abolition de l‟esclavage qui domine les représentations.
Les personnages clés de l‟histoire de France appartiennent d‟ailleurs à l‟histoire
moderne : Louis XIV, François Mahé de la Bourdonnais, Colbert, Napoléon. Charles de
Gaulle arrive en quatrième position. L‟auteur suggère de lire un ouvrage didactique sur
l‟histoire de l‟île Maurice rédigé par Benjamin Moutou : L‟île Maurice en 25 leçons. On note
enfin l‟ouverture d‟un nouveau centre culturel français à Rose-Hill (au centre de l‟île).
En conclusion, ce sont les valeurs culturelles et sociales qui dominent les représentations de
l‟histoire de France.
La proximité géographique peut tendre les rapports entre les pays et la France, comme
ce fut le cas pour la Tunisie. La proximité temporelle aussi avec le Liban. Cela s‟oppose au
caractère neutre du témoignage de Djeddah, ou au caractère social du témoignage de l‟île
Maurice.
71
3.4 La zone Asie –Pacifique (total enquêtes : 7)
ENQUETE n°12 – Pékin - Chine
L‟enseignant, certifié d‟histoire, présente sa discipline comme une science politique et
comme l‟analyse de l‟enchaînement des événements, tout en citant Fernand Braudel qui
évoque dans la Grammaire des civilisations la capacité à lire le présent. Pour la francophonie,
c‟est surtout l‟approche littéraire et humaniste, où l‟auteur évoque le symbole de Senghor et
les enjeux actuels d‟une France multiculturelle où l‟immigré reste stigmatisé. La Chine reste
dominée historiquement par sa naissance officielle en 1949 et la figure tutélaire de Mao, une
reconnaissance acceptée par De gaulle. Mais la révolution française et Napoléon restent les
deux premières figures de l‟histoire de France. Les personnages clés qui dominent cette
histoire sont Robespierre, Napoléon et De Gaulle. Cette histoire a donc une valeur politique et
culturelle forte en Chine. L‟auteur nous conseille vivement l‟ouvrage de Jacques Gernet Le
Monde chinois pour comprendre la Chine. Enfin l‟enseignant évoque ce que fait le SCAC
pour la France en Chine à travers un festival (que l‟on peut découvrir ici :
http://www.faguowenhua.com).
ENQUETE n°13 – Shanghai - Chine
La personne interrogée est coordonnatrice des TICE à l‟école française de Shanghai et
professeur des écoles. L‟auteur insiste sur la dimension chronologique de l‟histoire et la
dimension politique et littéraire de la francophonie. Suit ensuite un procès sans appel de la
figure de Mao qui a mené le pays à la ruine alors que Taïwan et Hong Kong excellaient.
L‟auteur reconnaît la réussite de la dynastie Song et Ming, du XXème au XVIIème siècle.
L‟ouvrage de Jacques Gernet est de nouveau cité, et ce qui compte c‟est l‟histoire locale de
Shanghai, que ce soit l‟histoire de la concession française ou le pavillon français de
l‟exposition universelle qui a accueilli de grandes toiles de maîtres.
72
ENQUETE n°14 – Shanghai - Chine
Un autre professeur des écoles intervient. Il évoque l‟histoire en tant que science
politique présentant des événements et la francophonie en tant que projet linguistique et
humaniste. Le personnage clé en Chine est le premier empereur de la dynastie Qin, en -221 et
pour ce qui est de l‟histoire de France la Révolution française ainsi que Robespierre restent en
première place. La personne interrogée précise : « Je sais que tous les étudiants chinois
boursiers, quel que soit la formation qu‟ils suivent en France (scientifique ou technique), se
doivent d‟assister au cours d‟histoire sur la Révolution française ».
ENQUETE n°15 – Lycée français de Parañaque - Philippines
La personne interrogée suggère une lecture culturelle de l‟histoire alors que la
francophonie est perçue comme un projet politique, qui serait « contre-récit » face à la vision
anglo-saxonne.
Pour les Philippines, la perception est plurielle et chaotique : l‟auteur parle d‟un « Etat
néant », d‟une double colonisation espagnole et américaine qui a créé « des histoires » aux
Philippines.
Aucun événement historique ou personnage historique français semblent pouvoir être
identifiés. On retrouve une représentation blanche de l‟histoire de France, proche de ce qui a
été vu et ressenti à Djeddah en Arabie Saoudite.
ENQUETE n°16 – Lycée français de New-Delhi - Inde
L‟enseignante d‟espagnol nous propose une perception culturelle de l‟histoire et parle
du caractère humaniste et idéologique de la francophonie qui reste surtout une aventure
linguistique et littéraire encadrée par Aimée Césaire, Victor Hugo et Albert Camus. Mais cette
francophonie ne propose pas un réel échange interculturel. L‟ensemble est souvent à sens
unique. La perception de l‟histoire de France est là aussi blanche. Aucun événement ou
personnage clé. La perception de l‟histoire de l‟Inde se résume à 1974, Nehru et Gandhi et le
livre de Dominique Lapierre, Cette nuit, la liberté. Comme la plupart des réponses concernant
la présence française, ce sont les festivals de films qui sont les plus visibles.
73
Ce sont donc des valeurs économiques et sociales qui déterminent la perception de
l‟histoire de France en Inde selon cette enseignante d‟espagnol.
ENQUETE n°17 – Lycée français de Pondichéry - Inde
L‟auteur, agrégé de lettres, nous décrit une représentation culturelle de l‟histoire mais
aussi une perception directement linguistique de la francophonie. L‟Inde a une histoire
cristallisée par Gandhi et le traité de rétrocession. Pour ce qui concerne la France, on retrouve
comme à Shanghai (enquête n°13) le poids du local, avec le traité de cession de la colonie
française, même si la Révolution française reste citée en première place. Par contre coup, on
retrouve les acteurs clés de la colonisation tels que Dupleix, Colbert et le pragmatisme
économique de de ses « comptoirs » et le Général de Gaulle et son rayonnement international.
Les valeurs sociales et culturelles dominent cette perception de l‟histoire de France. L‟auteur
enfin suggère comme ouvrage l‟Histoire de Pondichéry de David Anoussamy.
ENQUETE n°18 – Ecole française de Denpasar - Indonésie
L‟enseignante exerçant à l‟école primaire propose une vision culturelle de l‟histoire et
linguistique et littéraire de la francophonie, à travers des ouvrages considérés comme
classiques. L‟événement clé du pays est le « puputan », symbole de refus de la défaite et de
l‟occupation, le personnage clé étant Ngurah Rai. La perception de l‟histoire française,
culturelle et sociale, est cristallisée par la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale.
La perception de l‟histoire se fait donc ici sur des ruptures et reconnaissances politiques et
sociales.
3.5/ L’Europe (avec un total de 9 enquêtes)
Ce qui apparaît aussitôt pour la zone Europe c‟est à la fois le nombre plus important
des réponses, mais aussi leur densité et la précision des réponses. Lorsqu‟ils ne sont pas
historiens, les personnes interrogées citent des événements contemporains.
74
ENQUETE n°19 – Lycée français de Varsovie - Pologne
L‟enseignant d‟histoire a une vision politique de sa discipline et il fait
ce commentaire :
« Selon moi, l‟histoire d‟un pays revient à comprendre par quel miracle il est parvenu jusqu‟à
nous. Cela passe par des faits militaires mais surtout par la construction d‟une culture
commune voire d‟une nation. Cela permet ainsi de comprendre les enjeux présents pour la
survie de cet Etat dans le futur ». Pour ce qui est de la francophonie, c‟est la langue et son lien
avec la culture qui est déterminant mais c‟est surtout le message idéologique de 1789 qui
domine.
Pour ce qui est de l‟histoire de la Pologne, c‟est la révolution sociétale de Kociuszko à
la fin du XVIIIème siècle qui prime car en réunissant paysans et noblesse il a esquissé
l‟ébauche d‟une Nation (1794-1795). Pidsudski et Jean Paul II suivent Kociuszko dans la
création du pays. L‟influence française est tout d‟abord liée à son indépendance qui suit la
Première Guerre mondiale, après 123 ans d‟occupation, le Grand-duché de Varsovie permis
par Napoléon et la Révolution française qui a influencé la constitution de 1791 en Pologne.
Les personnages clés qui influencèrent la Pologne furent Napoléon, Chopin, qui vécut et
décéda en France, et de Gaulle et son appel à sortir des deux blocs. Mais aussi des rois et des
reines, comme Henri III, des XVIème et XVIIème siècles qui ont apporté la culture française
en Pologne. L‟ouvrage de Jean Tulard sur Napoléon est disponible en Pologne. Enfin l‟auteur
du questionnaire nous conseille l‟ouvrage de Norman Davies sur le pays, « Histoire de la
Pologne, qui mêle analyse politique et histoire des mentalités.
Donc l‟histoire de France a un fort rayonnement politique et culturel, ce qui s‟est
cristallisé dans les derniers monuments inaugurés à Varsovie : une statue de Gaulle en 2006,
une de Napoléon en mai 2011 et le baptême d‟une rue Foch en 2010, le tout à Varsovie.
ENQUETE n°20 – Lycée français de Varsovie - Pologne
L‟enseignante de français souligne l‟importance de l‟enchaînement des événements
dans la discipline histoire et propose une approche linguistique et littéraire des ouvrages
francophones. Les événements clés en Pologne sont des ruptures contemporaines avec le
syndicat « Solidarnocs » et le personnage clé est Lech Walesa. Le personnage clé pour la
Pologne est Napoléon et l‟événement la constitution de mai 1791. De Gaulle reste aussi une
image importante.
75
Les deux ouvrages proposés
pour comprendre la Pologne sont l‟Histoire de la
Pologne de Michal Tymowski et l‟ouvrage plus politique de Jean-Yves Potel La fin de
l‟innocence : la Pologne face à son passé juif. Enfin les valeurs culturelles et sociales
dominent l‟imagerie de l‟histoire de France.
ENQUETE n°21 – Lycée français de Porto
La personne, certifiée d‟histoire, tient à présenter sa discipline sous le prisme de la
culture et de la genèse d‟un Etat. L‟histoire est donc la logique d‟un sentiment. Pour la
francophonie, le sentiment culturel domine aussi : l‟idéologie humaniste et littéraire domine
sur le projet linguistique. La francophonie serait une alternative face au monde anglo-saxon.
Pour ce qui concerne l‟histoire du Portugal, l‟histoire des grandes découvertes du XVème
siècle et de Magellan sont les mythes nationaux du pays. Pour ce qui concerne l‟histoire de
France au Portugal, l‟invasion napoléonienne de 1808-1809, la révolution de 1789 et les trente
glorieuses en France qui ont attiré de nombreux immigrés portugais illustrent l‟influence
française.
Concernant les personnages clés qui ont influencé ou touché l‟histoire de France,
l‟auteur place Napoléon en première position et Henri de Bourgogne, qui l‟un des premiers
rois du Portugal, en deuxième position. On retrouve ici la même filiation et précision que pour
Varsovie (enquête n° 19).
Pour ce qui est des ouvrages d‟histoire de France accessibles au Portugal, on trouve
souvent l‟Histoire de France de Georges Duby et celle d‟Alain Bourdon pour le Portugal.
Ainsi l‟histoire de France représente des valeurs culturelles et politiques car c‟est un des
« rares pays dans le monde à présenter des valeurs d‟universalité ».
ENQUETE n°22 – Lycée français d’Alicante - Espagne
La personne est un enseignant d‟histoire qui exerce sa profession en espagnol, selon le
modèle des sections européennes. La vision de cet historien et linguiste est une vision
culturelle de l‟histoire et une vision humaniste de la francophonie en tant que référent culturel
universel et laïque, même si la personne évoque une image plus sombre politiquement qui
modifie cette perception « ouverte » sur le monde.
76
Cette sensibilité humaniste se retrouve lorsque cet historien bilingue évoque
l‟expulsion des Juifs d‟Espagne encadré par l‟épisode de 1492 et la Reconquête. Les
personnages qui cristallisent le mieux l‟histoire de l‟Espagne seraient Abd-al-Rahman III
(891-961) ou Alfonso X le Savant (1221-1284). Cette médiévalité contraste avec la modernité
de l‟histoire de France qui influença l‟Espagne : Napoléon présenté certes comme un
conquérant mais aussi un modernisateur, en deuxième position les Lumières et en troisième
position Louis XIV et sa guerre pour la succession au trône d‟Espagne. C‟est d‟ailleurs
pourquoi Philippe V de Bourbon arrive en tête des personnages clés de l‟histoire de France
suivi par Napoléon et Simon IV de Montfort. Cet historien a une vision littéraire de sa
discipline car il conseille aux élèves de lire des classiques de la littérature française et
espagnole pour aborder l‟histoire des pays, et notamment pour l‟Espagne, il conseille la
lecture de Cervantès, Pérez Galdós ou Unamuno. Enfin l‟auteur de l‟enquête, comme
beaucoup, cite des manifestations de la culture française à travers le cinéma (ici au
« MACA », c'est-à-dire au musée d‟art contemporain d‟Alicante).
ENQUETE n°23 – Lycée français d’Alicante – Espagne
Cette personne, certifiée de lettres, nous présente une résonnance politique et culturelle
de l‟histoire et une conception linguistique et littéraire de la francophonie. Elle nous rappelle
la rupture politique en Espagne vers la démocratie, sans préciser de dates, ainsi que la mort de
Franco. L‟événement majeur entre les deux pays est l‟invasion de l‟Espagne par les troupes de
Napoléon, les « massacres » et la population qui « nous en veut encore ».
Napoléon 1er cristallise ainsi les représentations, tout comme les Pyrénées, barrière
naturelle entre les deux pays. Les valeurs culturelles et sociales sont celles qui illustrent le
rayonnement de l‟histoire de France. Aucune bibliographique n‟est conseillée.
ENQUETE n°24 – Lycée français de Freiburg - Allemagne
Cet enseignant, certifié d‟histoire, dépeint une mise en scène culturelle de l‟histoire et
une approche littéraire et linguistique de la francophonie. Pour ce professeur 1945 est
l‟année majeure, par sa rupture en tant qu‟année « 0 » et Bismarck reste l‟homme qui a fondé
le pays « sans l‟Autriche ».
77
Pour ce qui est de l‟histoire de France, Napoléon est en tête avec sa politique qui
influença le pays, ensuite vient De Gaulle avec le traité de l‟Elysée et enfin la politique de
Louis XIV (massacre du Palatinat). Ainsi Napoléon et de Gaulle sont les deux personnages
majeurs, suivis par Louis XIV.
Les conseils bibliographiques suggérés, pour ce qui concerne la France en Allemagne,
l‟ouvrage d‟Ulrich Wickert « Vom Glück Franzose zu sein » et pour le Français qui veut
découvrir l‟Allemagne « Die rätselhaften Deutschen » de Brigite Sauzay. L‟histoire de France
rayonne encore pour des valeurs politiques et culturelles mais une nuance contemporaine s‟est
imposée : l‟enseignant précise ainsi que « l´image de la France en Allemagne est ternie par
certains événements politiques survenus au cours des dernières années et derniers
mois…Certains comportements des politiques français sont très mal perçus par les
allemands, qui continuent à voir en la France « La Grande nation ».
ENQUETE n°25 – Ecole française de Vilnius - Lituanie
Ce professeur des écoles suggère une conception événementielle et politique de
l‟histoire et humaniste de la francophonie car cela représente un monde ouvert et solidaire.
L‟événement clé est l‟indépendance de 1991 et son président d‟alors, Brazauskas (le premier
en tant que tel dans l‟histoire du pays). Les événements qui ont touché le pays sont les accords
de Yalta et les campanes de Napoléon. On voit ici, que comme l‟enquête n°20 à Varsovie, les
événements sont contemporains et parfois peu pertinents, tels ces accords de Yalta liés à
l‟histoire de France. Le livre conseillé pour découvrir la Lituanie est celui d‟Yves Passereau
Histoire de la Lituanie, un millénaire où interviennent des historiens français et lituaniens.
Les valeurs que véhicule l‟Histoire de France sont politiques et culturelles et les
manifestations culturelles sont la semaine de la francophonie et des cycles cinéma.
78
ENQUETE n°26 – Lycée français de Bucarest - Roumanie
Ce certifié de mathématiques nous fait découvrir une vision culturelle de l‟histoire
dans laquelle s‟inscrivent des événements ainsi qu‟une vision politique et linguistique de la
francophonie au cœur de laquelle se trouve la notion humaniste des Droits de l‟Homme.
Les événements de l‟histoire de la Roumanie sont contemporains : la descente des
mineurs des 13-15 juin 1990 (« les minériades») et l‟arrivée de M. Ion Iliescu au pouvoir en
1990.
La première guerre mondiale est l‟événement clé lié à l‟histoire de France et qui a influencé la
Roumanie. Puis on trouve, seulement en troisième position, la révolution française, ce qui est
assez rare. Raymond Poincaré et Clémenceau restent en tête des personnages clé de l‟histoire
de France. Ce qui confirme l‟importance de la première guerre mondiale pour la géopolitique
roumaine. Les valeurs politiques et culturelles dominent l‟image de l‟histoire de France.
ENQUETE n°27 – Lycée français Palma de Majorque - Espagne
Exerçant dans cette école française, cet enseignant nous présente l‟histoire comme une
discipline culturelle et la francophonie comme une entreprise linguistique. L‟événement le
plus important pour l‟Espagne est la découverte de l‟Amérique et le personnage le plus connu
est Franco. Les événements clés qui ont liés l‟Espagne et la France sont les mariages royaux
de l‟époque moderne, les immigrés espagnols pendant la guerre civile de 1936-1939 et enfin
les conquêtes napoléoniennes. Napoléon et Louis XIV arrivent en tête des personnages
marquants. Les valeurs politiques et sociales marquent l‟histoire de France vue d‟Espagne, le
tout couronné par la visite du président français en 2010 à Madrid. Aucune référence
bibliographique n‟est conseillée.
ENQUETE n°28 – Lycée français de Bruxelles - Belgique
L‟enseignant d‟histoire propose une approche culturelle et politique de l‟histoire dans
un sens « constructiviste » qu‟il présente ainsi :
« L‟histoire d‟un pays au sens courant du terme, est indissociable de l‟émergence puis de la
consolidation des Etats-Nations qui ont promu et institué l‟enseignement de « l‟histoire
nationale ».
79
Les anglo-saxons parlent de « nation building ». Comprendre l‟histoire d‟un pays (au sens
d‟Etat-Nation), c‟est donc avant tout réfléchir au second degré, en explicitant les conditions
d‟élaboration du discours national reconstruisant et intégrant le passé dans un récit national
(principe remontant au Lavisse et encore présent dans les manuels scolaires d‟histoire). »
La francophonie est un projet politique mais l‟auteur n‟argumente pas.
Pour ce qui est de l‟histoire belge, l‟événement majeur passe par une anecdote qui cristallise
les tensions d‟aujourd‟hui, à savoir la publication en août 1912 de la Lettre de Jules Destrée
au Roi des Belges (« laissez-moi Vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité : "Il n'y a
pas de Belges, mais des Wallons et des Flamands." »). Révélation publique de la mise en
minorité des Wallons et du français en Belgique et de la montée en puissance du mouvement
autonomiste flamand. Tout ce qui a suivi n‟a fait qu‟aggraver ce fossé jusqu‟à aujourd‟hui.
Face à cette culture de la rupture, l‟historien évoque un roi belge consensuel, le Roi Baudoin
(1930-1993). Pour ce qui concerne les événements français, c‟est la révolution de 1830 qui
arrive en tête car c‟est celle-ci qui a permis la création de l‟Etat belge. En deuxième position
est mentionnée celle de 1789, qui a ouvert les portes à l‟annexion de la Belgique jusqu‟en
1815. On
peut noter que comme pour la Roumanie (enquête n°26), les événements
constitutifs à la création du pays sont de premier ordre. Napoléon et e Gaulle restent des
figures majeures de cette histoire qui n‟intéresse pas du tout la partie flamande : « La partie
francophone de la Belgique reste aujourd‟hui encore très attentive aux événements en
France. Désintéressement total en Flandre. »
Comme beaucoup de nos réponses, l‟historien nous conseille un ouvrage alternatif et
non politique pour comprendre la poésie de la Belgique : il conseille de lire l‟ouvrage de
Rogiers Patrick intitulé La Belgique : le roman d‟un pays, publié en 2006. L‟auteur qualifie
cet ouvrage de « lettre d‟amour au multiculturalisme et à la richesse intellectuelle d‟un pays
baroque ». Les valeurs politiques et culturelles de la France restent cristallisées par 1789,
message confirmé par le CNR en 1944-1945 et avec l‟accord de de Gaulle.
80
3.4 Un bilan contrasté
Que retenir, au niveau purement descriptif, de ces 59 enquêtes issues des réseaux
AEFE et AUF ? Nous avons vu que du côté des enquêtes liées à l‟AUF - région Asie du Sud
Est - les représentations de l‟histoire de France sont surtout culturelles et littéraires.
C‟est une approche classique, factuelle et conjoncturelle de l‟histoire de ces enseignants qui
sont spécialisés dans la langue française. La francophonie est comprise aussi comme un
message de la diversité culturelle dans le monde. Nous avons d‟autre part compris que dans
les enquêtes AUF, un fort sentiment national est exposé, notamment au Vietnam et en
Thaïlande, même si leur modalité est bien différente. Paternaliste avec le Vietnam et l‟Oncle
Hô et divin et royaliste en la personne du Roi Rama IV. Pour le Laos et le Cambodge tout se
complique. Les réflexes dans les réponses sont plus atones. Les tragédies de la fin des années
1970 ont compliqué l‟analyse en histoire.
Nous sommes, nous dirait Boris Cyrulnik, dans un processus de « résilience » encore
en cours. Parler de Pol Pot reste difficile tant ce soleil noir a traumatisé la population. Du
coup le contemporain est évoqué sans détail. On reste dans l‟événement inouï, une page noire
absolue.
Seule la Thaïlande a une vision plus sereine de l‟histoire en remontant jusqu‟au
XVIIème siècle, naviguant entre le Chevalier Chaumont au service de Louis XIV et des
personnages français ayant eu une fonction davantage liée à l‟ethnologie comme Alexandre
Yersin ou Auguste Pavie. Nous n‟avons pas trouvé de ressentiment anti-français et Dien Bien
Phû ne fut que peu évoqué. Peut-on parler alors de bienveillance ? Ce n‟est en tout cas pas la
situation dans les réponses de l‟AEFE. Les tensions sont plus apparentes avec les réponses
formulées par les fonctionnaires français.
Les représentations de l‟histoire de France dans les enquêtes AEFE sont nettement
plus dans une démarche métacognitive qui critique politiquement les symboles d‟une histoire
de plus en plus désincarnée. Nous sommes davantage dans une logique plus politique et plus
sociétale : dès notre première enquête sur Mexico, la révolution « zapatiste » est citée et on
suggère des parallèles avec 1789. Cet universalisme français en revanche est mis à mal dans
nos enquêtes en Afrique du Nord et au Liban. En Asie les résonnances sont beaucoup plus
faibles, ce qui n‟est pas le cas des enquêtes localisées en Europe où la proximité géographique
a mis de nombreux pays sur la « route napoléonienne ». L‟enquête concernant la Pologne est
un exemple confondant. Mais plutôt que de décrire, le temps vient de certaines explications.
Ce qui sera l‟objectif de notre seconde partie.
81
DEUXIEME PARTIE
LES CAUSES EXPLIQUANT LES DIFFERENTES
REPRESENTATIONS DE L‟HISTOIRE
82
Introduction
Face aux 59 réponses, nous nous sommes posé la question de savoir quelles étaient les
modalités d‟énonciation. Qui parle ? D‟où parlent-ils ? Quels sont les grands traits qui s‟en
dégagent ? Comment telle ou telle fonction dans un lycée français ou encore une université
en Asie influence-t-elle des réponses ? Nous avons, en effet, eu une diversité d‟acteurs dans
ceux qui ont répondu : professeurs des écoles, directeurs d‟école, cadre administratif, et
enseignant certifié d‟histoire, professeurs étrangers enseignant le français dans cinq pays de
l‟Asie du Sud - Est. Difficile de trouver une lecture cohérente. Pour cela, il faut se poser des
questions d‟un spectre assez large.
Quelle réflexion peut-on mener sur ce point qui relève du contexte de l‟énonciation lié aux
représentations exprimées ? L‟histoire représentée par ces acteurs vivant à l‟étranger est
spécifique car cette population constitue un système social inscrit dans un contexte temps et
espace. Ils vivent dans la chronologie du pays et dans l‟espace du pays. Ils ont leur propre
« épistème » pour reprendre la formule de Michel Foucault. De toutes ces réflexions, nous
nous avons voulu identifier quelles seraient les causes structurelles qui animent les
différentes représentations de l‟histoire de France.
-
Quelles sont les différences de réponses par aire géographique?
-
Selon les matières enseignées?
-
Selon la proximité avec l‟histoire de France?
-
Selon le degré d‟activité de la francophonie dans le pays?
-
Selon une certaine vision de l'histoire de France?
-
Selon une certaine vision de la francophonie?
-
Selon la nationalité des personnes ?
Pour répondre à toutes ces questions nous verrons dans un premier chapitre quelles
sont les causes structurelles qui motivent telle ou telle représentation. Les matières
enseignées influencent-elles les réponses ? La géographie du pays aŔt-elle un rôle clé ? La
nationalité joue-t-elle aussi une modalité d‟influence? Dans un second chapitre, nous
examinerons d‟autres causes dans une perspective davantage pluridisciplinaire, nécessaire
pour comprendre la nature et les motivations de ceux qui construisent telle ou telle
représentation de l‟histoire d‟un pays, représentations où se rencontrent assez souvent mythes
et héros. Nous verrons à ce titre que l‟anthropologie et la sociologie sont deux sciences utiles
pour mieux cerner le processus de construction et d‟affirmation de ces représentations.
83
Dans un troisième temps nous nous demanderons si un examen cartographique est
possible pour cadrer ces 59 enquêtes. Peut-on dire qu‟il y aurait des représentations
américaines, arabes, africaines, européennes, asiatiques ou du sud-est asiatique de l‟histoire
de France ?
Enfin dans un quatrième chapitre nous tenterons de faire une synthèse de ces 59
enquêtes, ce qui les différencie et les rapproche et nous montrerons notamment l‟aspect
incarnée de l‟histoire vue par nos collègues de l‟Asie du Sud -Est, au contraire de la
dimension plus universaliste, idéologique et politique des réponses des enquêtes de l‟AEFE.
84
Chapitre 1/ LES DIFFERENTS TYPES DE REPRESENTATIONS
Nous allons ici aborder des pistes de réflexion basées sur les origines géographiques
des représentations. Ensuite selon la discipline à laquelle appartiennent les enseignants qui ont
répondu à notre enquête et enfin selon leur nationalité, puisque la vague d‟enquêtes de l‟AUF
s‟est réalisé uniquement avec des enseignants étrangers.
1.1 Selon les aires géographiques
Le plus frappant dans les réponses produites est la thématique de l‟exil. Un exil
souvent romanesque et tragique qui charpente les représentations de l‟histoire de France. En
effet, dans l‟enquête n°1 sur Mexico, on ressent l‟exil et la solitude de la défaite zapatiste par
l‟écrasement de la commune de Morelos, martyre politique collectif qui n‟est pas sans
rappeler la Commune de Paris. Mais l‟idée d‟exil s‟accentue bien qu‟encore implicite avec
l‟action de Napoléon III qui propulse Maximilien d‟Autriche dans le mirage mexicain.
L‟enquête n°2, toujours sur Mexico, reprend la thématique de l‟exil avec les
républicains espagnols qui sont accueillis par Lazara Cardenas, avec un exil de l‟anarchiste
belgo-russe Victor Serge qui n‟est pas sans rappeler celui de Léon Trotsky. Enfin l‟enquête
n°3 sur Montréal exprime l‟exil, volontaire et conquérant, de Jacques Cartier et Samuel de
Champlain, cristallisant une histoire de France stoppée par la bataille des Plaines d‟Abraham
à Québec en 1759. Mais ce qui a le plus symbolisé cette idée de représentations liées à l‟exil
c‟est cette désynchronisation globale du continent américain cité par l‟enquête n°2 que
suggère l‟ouvrage intitulé Le labyrinthe de la solitude de l‟écrivain mexicain Octavio Paz. Il y
a un proverbe mexicain qui résume cette solitude : « si loin de Dieu et si près des EtatsUnis ».
Que se passe-t-il dans les pays arabes et africains ?
Les représentations de l‟histoire de France sont ici davantage dominées par le souvenir
de l‟Empire français. La dimension humaniste implicite peut encore transparaître par
nostalgie, mais le plus souvent c‟est la méfiance ou l‟amertume qui dominent. Cette
dimension entre l‟âme et l‟esprit de la France est profondément regrettée et condamnée dans
l‟enquête n°5 localisée au Liban. L‟enquête n°6 sur Agadir souligne le caractère plus
identitaire de la France, altérité cristallisée par Charles Martel, une seule fois citée dans toutes
nos enquêtes).
85
Certes, on reconnaît les efforts de la France pour créer une dynamique de dialogue
symbolisée par le discours de Pierre Mendès France en 1956 (à La Marsa enTunisie, enquête
n° 8). Mais ce sont surtout les condamnations et les reproches qui dominent les
représentations de l‟histoire de France en Tunisie où Bourghiba est un personnage reconnu
par défaut et où la Régente de Carthage est citée par deux fois (enquêtes n°8, La Marsa et
n°9, Sousse) où implicitement on condamne les errements de la diplomatie française dans la
Tunisie au cours du mois de janvier 2011 (enquête n°8, La Marsa). Impérialisme condamné, il
est ailleurs perçu de manière lointaine, étrange et exogène pour l‟île Maurice (enquête n°11).
C‟est d‟ailleurs pourquoi les représentations sont dominées par l‟histoire moderne
avec Colbert et Louis XIV, là où beaucoup de nos enquêtes sont surtout inscrites dans une
trame contemporaine. Quant à Djeddha (enquête n°10), la perception reste anecdotique avec
l‟intervention du GIGN en 1979 lors d‟un attentat.
Nous allons découvrir une vision plus juridique dans la zone Asie : pourquoi ? Est-ce
pourquoi on nomme la France le « pays de la Loi » en chinois ?
Beaucoup d‟enquêtes issues de la région Asie projettent un film idéologique sur
l‟Histoire de France. Un égalitarisme sociétal transparaît notamment pour New Delhi (enquête
n°16) où on évoque l‟ouvrage français de Dominique Lapierre Cette nuit la liberté. On trouve
un écho idéologique radical avec Robespierre cité par deux fois dans les enquêtes n°12
(Pékin) et n° 14 (Shanghai). Cet égalitarisme s‟inscrit dans l‟héritage non seulement maoïste
mais aussi dans celui d‟une Chine reconnue précocement par de Gaulle. C‟est aussi l‟autre
aspect qui domine ici : une vision géopolitique de l‟Histoire de France, singulière, avec cette
idée de l‟indépendance face aux deux blocs ou à toute autre puissance étrangère. Ainsi
l‟enquête n°18, située en Indonésie, évoque ce rite radical et sacrificiel du « Puputan »
(suicide collectif) face aux occupations étrangères. En revanche, et contrairement à la zone
précédente, l‟impérialisme français est perçu de manière plus juridique et commerciale.
L‟idée de l‟occupation littorale et juridique du comptoir français réunit à la fois Shanghai
(enquête n°13) et Pondichéry (n°17), dernière enquête se cristallisant plus sur Colbert et
Dupleix
Pour ce qui est des représentations dans l‟espace européen, la proximité avec la France
joue un rôle essentiel. Les enquêtes de Varsovie (enquête n°19), Porto (enquête n°21),
Bruxelles (enquête n° 28), Bucarest (enquête n° 26) ou Alicante (enquête n°22) vont assez
loin dans une lecture croisée de la France et du pays d‟accueil dans lequel travaillent les
enseignants interrogés.
86
C‟est souvent une perception de filiation qui est exposée, perception où la
sédimentation historique et la cible choisie sont complexes. On évoque ainsi le rôle d‟Henri
de Bourgogne pour l‟histoire politique du Portugal (enquête n°21) ou Henri III pour l‟enquête
n°19 sur Varsovie. 1789 et l‟aventure napoléonienne touchent quasiment l‟ensemble de ces
enquêtes en zone Europe, mais tous n‟ont pas la même perception de la France
révolutionnaire. Pour Bruxelles (enquête n°28), c‟est plutôt 1830 qui cristallise la rupture
salvatrice (création de l‟Etat belge), pour une Belgique qui est sans Etat depuis avril 2010.
Pour Bucarest (enquête n°26), la perception de l‟Histoire de France se traduit à la fois par la
fin de la Première Guerre mondiale et la création de l‟Etat roumain dans lequel s‟inscrit la
figure de Clemenceau.
1.2 Selon les matières enseignées
Sur nos 28 enquêtes, 7 furent rédigées par des certifiés d‟histoire. Que nous disent-ils ?
La plupart des enseignants d‟histoire mobilisent des connaissances assez précises mais des
périodes sont davantage exposées, notamment l‟histoire contemporaine qui domine nos 28
enquêtes, ce qui n‟est pas sans rappeler ce que nous avons vu dans l‟étude des manuels de
FLE.
On retrouve une mobilisation chronologique issue de l‟histoire moderne pour Porto
(enquête n°21), Varsovie (enquête n° 19) ou encore les représentations de l‟Ile Maurice
(enquête n°11) qui fut française. Les historiens qui restent ancrés sur le contemporain n‟en
restent pas moins assez précis et techniques sur l‟histoire de France en évoquant des accords
internationaux comme au Liban (enquête n°5) ou encore dans les enquêtes sur la Tunisie ou
le Maroc. Le Moyen Age est évoqué sporadiquement, sauf dans le cas d‟Alicante (enquête
n°22), qui s‟appuie sur le rôle de Simon de Montfort ou encore l‟enquête sur Agadir qui
évoque Charles Martel.
Les personnes qui ont rédigé les enquêtes sur Freiburg (enquête n°24) et Bruxelles
(enquête n°28) proposent une vision interculturelle de l‟histoire de France, esprit qui se
rapproche au plus près de la dominante de nos enquêtes.
Une lucidité politique se dégage d‟un regard croisé entre l‟Allemagne et la France où
les connaissances historiques se complètent, avec des références bibliographiques originales.
Quand ils ne sont pas enseignants d‟histoire, le registre des réponses est plus émotionnel.
Pourquoi ?
87
Les exemples choisis pour définir la nature des représentations de l‟histoire de France
se déclinent selon les matières enseignées. L‟enquête n°2 inscrite sur Mexico a été rédigée
par un enseignant en économie et propose une vision sociale de l‟histoire de France et du
Mexique. Outre la révolte sociétale zapatiste, il évoque l‟image paternaliste de Cardenas,
l‟anarchiste Victor Serge, la réputation de Bourdieu ou l‟ouvrage sociologique de Georges
Noiriel intitulé Ouvriers et immigrés. Cette dominante sociale et sociétale sur l‟histoire des
deux pays trouve son point d‟orgue dans l‟ouvrage de Jean Meyer sur l‟Histoire de la
révolution mexicaine. On retrouve ce transfert sur discipline et représentations avec le
témoignage du professeur de Lettres de New Delhi (enquête n° 16) qui aborde la France et
l‟Inde par le truchement des classiques littéraires ainsi que sur Pondichéry (enquête n°17) ou
l‟on est davantage sensible à une vision juridique et pragmatique de l‟histoire, histoire liée au
caractère spécifique d‟un comptoir.
Ce qui domine dans les témoignages des représentations, c‟est une logique de
jugement de l‟Histoire. Une position idéologique, voire démiurgique. L‟enseignant de
mathématiques à Sousse (enquête n°9) reconnaît l‟héritage gaullien mais reproche à la France
son soutien passé au président Bourguiba.
Le professeur des écoles de Shanghai (enquête n°14) souligne également l‟aspect
idéologique que génèrent les représentations de l‟histoire de France en Chine où beaucoup
d‟étudiants chinois ont des cours sur 1789 avant de se rendre en France. On retrouve ce
positionnement idéologique chez un coordinateur des TICE de l‟école française de Shanghai
(enquête n°13) qui condamne l‟héritage maoïste et manifeste une préférence pour une Chine
impériale qui construisait (celle des dynasties Song et Ming).
L‟enquête n°18, inscrite en l‟Indonésie et rédigée par un professeur des écoles,
suggère un parallèle avec la culture d‟indépendance politique croisée avec l‟héritage gaullien.
Ce raccourci aboutit parfois, comme à Vilnius (enquête n°25), aux confusions d‟un autre
professeur des écoles où de Gaulle se trouve par exemple à la conférence de Yalta ou bien
encore dans l‟enquête n°27 de Palma de Majorque qui expose la visite de Nicolas Sarkozy à
Madrid comme un fait historique. Cette focale courte sur l‟histoire apparaît beaucoup dans les
enquêtes rédigées par des non certifiés d‟histoire. Le contemporain prime assez souvent.
L‟enquête n° 20 de Varsovie résume l‟histoire de la France et de la Pologne, de de Gaulle à
« Solidarnosc », comme le certifié de Mathématiques de Bucarest (enquête n° 26) qui
concentre sa représentation sur Clémenceau et 1919.
88
Cette logique du contemporain et de l‟idéologique aboutit souvent à un ressenti,
comme celui de ce certifié de lettres d‟Alicante (enquête n° 23) qui présente l‟invasion de
Napoléon en Espagne comme une tragédie « où on nous en veut encore. » On verra que pour
les enquêtes de l‟AUF le résultat n‟est pas le même.
1.3 Une vision ethnologique de l’histoire de France dans les enquêtes de l’AUF
Pour ce qui est des enseignants interrogés en Asie du Sud-Est, aucun n‟était
enseignant d‟histoire mais tous étaient spécialistes de langue française au niveau du
secondaire et du supérieur. La plupart du temps, les représentations de l‟histoire en tant que
discipline ou bien encore celles sur la francophonie viraient souvent vers le pôle culturel,
voire littéraire, mais très rarement politique. Ce n‟était pas le cas quand ces enseignants
parlaient de leur pays, notamment pour les collègues vietnamiens (18 sujets) et thaïlandais.
L‟oncle Hô cristallisait assez régulièrement les représentations paternalistes sur le Vietnam.
Toutes les représentations des différents pays de cette région orbitant sur la date de 1975 qui
fut une rupture aussi bien pour le Cambodge que pour le Laos. La Thaïlande propose aussi un
regard national, mais celui-ci est moins grégaire que le Vietnam. Cela relève plus de la fierté
de n‟avoir pas été occupée, quitte à avoir fait des concessions territoriales aux Français. Cette
fierté est devenue une force déterminante, ce qui explique l‟aisance et le plaisir à évoquer des
époques de l‟histoire moderne, au moins jusqu‟au XVIIème siècle. Un luxe culturel que ne
peuvent se permettre le Laos ou le Cambodge qui restent prostrés par le traumatisme des
années 1970. Un sourd silence sur certaines de nos questions semblait régner, aussi bien de la
part des Laotiens que de celle des Cambodgiens.
Que retenir au final de ces 28 enquêtes pour ce qui est de cette première piste de
réflexion ? On pourrait dire que nous avons cerné quatre visions principales de cette histoire
de France.
Une vision diplomatique dominée par de Gaulle et Napoléon.
Une vision idéologique alimentée principalement par 1789, empiriquement et
ponctuellement illustré par Robespierre. Des allusions aussi, mais uniquement implicites aux
révolutions sociétales, comme la « Commune de Paris » que l‟on devine dans les enquêtes de
Mexico (enquêtes n°1 et 2) ou d‟Indonésie (enquête n°18), lorsque l‟on évoque l‟extrême
position politique du « Puputan ». Zapatiste et Communards fraternisent naturellement.
89
Une vision filiale, souvent, dans des enquêtes rédigées par des certifiés d‟histoire où
on découvre les stratégies matrimoniales de l‟histoire moderne entre la couronne de France et
les autres dynasties européennes (voir notamment les enquêtes n°21 sur Porto ou n°19 sur
Varsovie). Cette aventure et cette réflexion ne sont pas ou peu empruntées par les autres
enseignants dispensant d‟autres matières.
Enfin la quatrième dominante est la vision grégaire (identitaire) de ces représentations,
où l‟histoire de France est emprise dans son altérité et non perçue comme un partenaire
idéologique. C‟est la vision d‟un pays qui fut un Empire avec sa politique coloniale qui a
laissé des zones orphelines (enquête n°3, Montréal), des régions amères, tel le Maghreb (cf.
enquêtes sur le Maroc et la Tunisie) ou simplement marquées par la présence française
d‟antan, nostalgie juridique proche du syndrome d‟Hong Kong (Pondichéry n°17).
Cette dominante est présente dans les enquêtes de l‟Asie du Sud-Est, mais on ne retrouve pas
le ressentiment des enquêtes de l‟Afrique du Nord, qui vivait alors des événements politiques
sensibles en ce début de l‟année 2011.
90
Chapitre 2/ Expliquer les représentations de l’histoire : entre sociologie et
anthropologie
2.1 Les représentations en histoire peuvent présenter des « zones d’incertitude »
sociologiques
Dans chaque histoire perçue, nous avons découvert des « zones d‟incertitude ». Cette
formule sociologique de Michel Crozier116 représente des zones cachées, difficiles à
interpréter. Dans plusieurs enquêtes les zones d‟incertitude se sont concentrées sur la
perception de l‟histoire du pays d‟accueil où vit la personne interrogée. Beaucoup n‟ont
mobilisé que l‟histoire contemporaine et une mémoire collective classique non endogène au
pays mais exogène, connue de tous : certaines enquêtes sur l‟Espagne ont présenté seulement
Franco comme personnage clé, de même Lech Walesa pour la Pologne. Certains des
enseignants interrogés parlent la langue du pays, voire sont bilingues, mais tous n‟ont pas
accès à la presse quotidienne et politique (sauf dans le cas de l‟enquête au lycée français de
Bruxelles).
A l‟opposé, il existe des zones protégées et proches de la discipline de l‟histoire. Ce
sont des certifiés d‟histoire qui savent mesurer la vision patrimoniale de l‟histoire du pays et
qui comprennent la filiation territoriale et nationale du pays dans lequel ils vivent (enquête sur
Varsovie). Cette perception culturelle et politique de l‟histoire s‟inscrit dans une logique de
lignage bien décrite par Michel Pinçon117 qui étudia la « Grande bourgeoisie ». La position de
ces enseignants d‟histoire à l‟étranger semble leur permettre d‟amplifier la fonction culturelle
de leur métier, à l‟opposé des enseignants en France dont on demande de remplir une
fonction avant tout sociale.
On constate une vision assez violente de l‟histoire où les conflits et les guerres
orchestrent l‟ensemble des perceptions. Les Hommes sont des acteurs politiques assurant des
ruptures politiques pour le moins violentes. On assiste en fin d‟enquête à une décompression
ethnologique, voire anthropologique, à travers laquelle les personnes interrogées conseillent
de découvrir de manière poétique les mœurs et coutumes du pays d‟accueil. Il est curieux de
comprendre à quel point les représentations collectives autour d‟un pays passe par une
perception d‟un Etat fort politiquement et détenteur d‟une violence légitime et implicite.
Ces incertitudes sont liées aux régimes d‟historicités.
116
117
CROZIER (Michel) et Friedberg (Ehrard), L‟Acteur et le Système, 1981, Seuil, 500 pages
PINCON (Michel) et PINCON-CHARLOT (Monique), Les ghettos du Gotha, 2010, France, Seuil, 337 pages
91
Cette désynchronisation est perceptible dans les enquêtes entre les représentations sur
l‟histoire de France et sur le pays d‟accueil. Le sociologue anglais Anthony Giddens, en 1990,
décrit ce décalage en analysant les conséquences de la modernité118. Aujourd‟hui, chaque
société a de plus en plus conscience d‟elle-même et de son histoire via les médias et l‟Internet.
Le printemps des pays arabes en 2011 en est un exemple confondant. Cette évolution sociale
de l‟histoire se fait, selon Anthony Giddens, en suivant quatre dimensions parfois
contradictoires : le capitalisme, l‟industrialisme, la surveillance et le militarisme. Ces temps
sociaux de l‟histoire sont des ruptures partagées de manière inégale, d‟une culture à l‟autre,
d‟un pays à l‟autre.
Les révolutions de 2011 contre le militarisme syrien et libyen sont désynchronisées
avec les révolutions tunisienne et égyptienne liées au capitalisme et à l‟industrialisme. Ce jeu
de désynchronisation se retrouve dans les enquêtes entre l‟histoire de France et l‟histoire du
pays.
Ce jeu temporel peut construire des typifications sociales liées à une approche
subjective (la personne interrogée) et l‟approche objective (connaissance du pays, contact
proche avec la culture du pays). Cette double approche renvoie à l‟analyse de Max Weber
(approche subjective) et à celle d‟Emile Durkeim (approche objective).
Ce phénomène des typifications sociales fut décrit dans l‟ouvrage de Peter L. Berger et
Thomas Luckmann en 1966. Le langage y est présenté comme la pièce maîtresse de ces deux
approches qui entraînent une institutionnalisation de ces typifications sociales qui peuvent
créer, entre autre, les mythes en histoire. Les mythes ainsi objectivés par le langage, et
notamment par des structures telles que les proverbes, participent sociologiquement aux
représentations de l‟Histoire.
2.2 Les représentations en histoire dépendent du positionnement social et ses
contradictions
Daniell Bell119 localise en 1973 des positionnements sociaux qui déterminent des
représentations du monde selon trois niveaux dans les sociétés. Les milieux artistiques
proposent des principes hédonistes et individualistes. La sphère économique propose le
principe de l‟efficacité et la discipline professionnelle. La sphère politique, le principe
d‟égalité.
118
119
GIDDENS (Anthony), Les conséquences de la modernité, 1994, L‟Harmattan, 192 pages
BELL (Daniel), Les contradictions culturelles du capitalisme, 1973, Paris, Puf, 292 pages
92
La « sphère économique » fut parfois suggérée dans les enquêtes liées aux histoires
locales de comptoirs commerciaux tels que Shanghai et Pondichéry. La « sphère du
politique » domine pour le reste l‟ensemble de nos réponses. Est-ce pour autant un principe
d‟égalité qui est revendiqué ? Cette approche du tout politique est orchestrée par deux
visions : la vision humaniste de 1789 et l‟approche identitaire cristallisée par Napoléon et de
Gaulle. Un cri de guerre dans un message de paix avait dit Edgar Quinet !
L‟autre aspect sociologique de nos enquêtes fut l‟aspect non élitaire de l‟histoire de
France en représentation. A ce titre, le sociologue Bernard Lahire120 présente en 2004 un
tableau social de la culture savante qui selon lui, a vécu. Pourquoi ? Car l‟on trouve de
nombreuses « dissonances culturelles » entre la position culturelle privilégiée des enseignants
et le métier qu‟ils pratiquent. Beaucoup de nos enquêtes proposent ainsi une histoire-roman.
Pourtant, ces représentations collectives sont de moins en moins opératives selon François
Dubet121, car on assiste aujourd‟hui à une autonomisation des individus qui ont une approche
plus réflexive face à la communauté, au marché et à la culture. Les représentations ont donc
une tendance sociale à ne plus être assignées à un corps social collectif. On ne peut faire
abstraction de l‟autonomie des acteurs face à leurs représentations. Cette atomisation s‟oppose
à Pierre Bourdieu et au concept présenté d‟habitus exprimé dans La Distinction122 en 1989,
écho lointain au concept « d‟idéal type » de Max Weber123. Pour le sociologue Robert K.
Merton124 il faut inscrire ce type d‟enquête dans une moyenne portée.
Parmi les personnes interrogées, nous n‟avons pas eu affaire à
des individus « extro déterminés »125, c'est-à-dire qui cherchent la norme de comportement
dans le regard des autres et dans les médias du pays dans lequel ils vivent.
Leur expatriation leur a permis plus naturellement d‟avoir un
regard réflexif sur eux-mêmes et sur la culture du pays d‟accueil. Ce pragmatisme singulier et
ce retour au « sujet » nous a permis d‟obtenir une photographie plurielle de l‟histoire de
France.
120
LAHIRE (Bernard), La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, 2004, Editions La
découverte, Paris, 777 pages.
121
DUBET (François), Le déclin de l‟institution, 2002, Paris, Seuil, 421 pages
122
BOURDIEU (Pierre), La distinction. Critique sociale du jugement, 1979, ed Minuit, 670 pages
123
WEBER (Max), Economie et société, 1971, Paris, Plon, 654 pages.
124
MERTON K. (Robert), Eléments de théorie et de méthode sociologique, 1953, Paris, Plon, 250 pages.
125
RIESMAN (David), La foule solitaire. Anatomie de la société moderne, 1971, Paris, Arthaud, 378 pages
93
2.3 Une vision identitaire et une vision universelle de l’histoire de France dans nos
enquêtes
Dans nos enquêtes apparaissent souvent des faits de ruptures politiques, et s‟impose
souvent l‟idée de la Nation française à travers le personnage de de Gaulle et de Napoléon.
Cette vision d‟un roman national éternel de l‟histoire de France ne relève pas de l‟empirique
mais plus souvent de la subjectivité et du sentiment.
Le récit sur la Nation France n‟est pas à voir mais à raconter. C‟est une histoire avec ses
mythes et ses modèles, ou contre-modèle. Napoléon aide la Pologne mais occupe la Belgique.
Ces représentations relèvent souvent plus de la Vie des douze Césars de Suétone. Nous
rentrons dans le domaine de l‟imitation et de la mythologique politique.
A cette dimension mythique s‟ajoute la dimension poétique de l‟histoire où l‟on
évoque l‟âme du pays, que ce soit dans l‟enquête n°1 de Mexico où l‟on évoque l‟œuvre
littéraire d‟Octavio Paz, « la solitude du labyrinthe » jusqu‟à l‟enquête n°28 et l‟ouvrage de
Rogiers Patrick sur La Belgique, le roman d‟un pays. Beaucoup de nos témoignages
proposent une vision romanesque des nations, surtout mise en perspective avec l‟œuvre
d‟Henri Pirenne.
C‟est une histoire qui est souvent présentée comme un instrument politique au
service d‟une idéologie qui à tout moment peut devenir « nationaliste ». Nous rentrons
quasiment dans la logique impériale de Karl Lamprecht et dans sa « Deutsche Geschichte »
préconstruite auparavant par Napoléon, vision militaire de l‟histoire qui fut souvent mal vécue
par les pays directement concernés dans la zone européenne, notamment dans les enquêtes sur
l‟Espagne (enquête n°23, Alicante). L‟aigle protecteur corse n‟est toujours pas le bienvenu.
Longtemps le projet de civiliser le monde fut le porte-drapeau politique des grands
empires et des grandes révolutions. Celle de 1789 occupe une grande place dans nos enquêtes.
Quelle est la logique de cette représentation de l‟histoire ? C‟est une vision évolutionniste des
sociétés qui après 1789 fut reprise par Thomas Carlyle dans son ouvrage « The great elements
of modern civilization : Gunpowder, Printing and the Protestant Religion». L‟écrivain
calviniste est au service de l‟époque victorienne et d‟une philosophie de l‟histoire, c‟est-à-dire
au service d‟une conception européocentrique, comme le furent Bossuet, Voltaire, Herder et
Hegel. Cette approche s‟oppose au diffusionnisme d‟Arnold Toynbee dans son Etude sur
l‟histoire rédigée entre 1934 et 1961.
94
Depuis le début XXème siècle, des voix se font entendre et prennent en considération
le déclin de l'Occident (Spengler, Toynbee, Keyserling, Thomas Mann, etc...) et relativisent
par ce biais la civilisation occidentale et ses révolutions.
Les deux guerres mondiales (et ses quatre-vingt millions de victimes selon les dernières
estimations) et la crise économique structurelle actuelle démontrent la fin des fantasmes
universalistes français et européen.
On est passé à l‟ère du relativisme et du diffusionnisme. La mondialité, c'est donc « la
fin du centre du monde », c'est-à-dire la fin d‟une civilisation centrale comme a pu l‟être un
moment la France. Toutes les grandes prétentions ethnocentriques à l'universalisme ne
fonctionnent plus, mais la nostalgie reste vivace dans les représentations sur l‟histoire de
France. Elle se modifie selon le contexte géographique
2.4 Une autocritique de nos enquêtes.
Sans aller jusqu‟au concept de « médiance », crée par Augustin Berque en 1985, nous
avons voulu mesurer la géographie de ces enquêtes. Chaque secteur géographique peut
construire une vision « civilisationnelle » de l‟histoire de France.
Georges Balandier126, lorsqu‟il présente son Anthropologie politique en 1967, propose
une lecture plurielle de la colonisation. On retrouve cette pluralité dans certaines enquêtes.
L‟enquête n°5 qui évoque le Liban et l‟ouvrage d‟Amin Maalouf va dans ce sens (Les
Croisades vues par les Arabes) ainsi que l‟ n° n°7 sur le Maroc où est évoqué l‟ouvrage du
Dr Rosenberg, Seuil du Maroc moderne.
Car nous avons pu observer dans plusieurs enquêtes la fin d‟une conception
westpahlienne des Etats pour une géoculture mondiale127, qui relativise la place de l‟histoire
de la France dans le monde et ses rapports jusqu‟ici privilégiés et immobiles. L‟effort de
François Hollande à obliger Mme Merkel à discuter avec tous les partenaires européens
montre que l‟approche relativiste s‟impose peu à peu.
Ce relativisme culturel qui concerne l‟actualité concerne aussi les représentations de
l‟histoire de France.
126
BALANDIER (Georges), Anthropologie politique, 2004, Paris, Puf, 240 pages
WALLERSTEIN (Immanuel), Comprendre le monde. Introduction à l‟analyse des systèmes mondes, 2009,
Paris La découverte, 173 pages
127
95
Cela s‟accompagne concrètement d‟une baisse de l‟image humaniste de 1789.
Lorsqu‟il rédige un ouvrage sur le désengagement politique, Olivier Fillieule128 souligne la
faiblesse humaniste de certains engagements.
Or, dans nos enquêtes, on perçoit assez régulièrement que la France ne projette plus
une histoire humaniste dans laquelle on peut s‟investir « avec le cœur et l‟esprit »
(enquêten°5, Liban). Il y aurait alors un certain essoufflement à adhérer à la francophonie. La
rétribution symbolique et idéologique semble moins opératoire, l‟ensemble étant dilué dans
une géoculture mondiale constituée d‟individus ayant moins le sens du collectif que par le
passé.
Est-on face à de nouvelles représentations de l‟histoire de France ? Cette mutation a
été esquissée par le politicien Jean-François Bayart129 qui souligne la nécessité d‟une logique
nouvelle des espaces transnationaux qui réinventent l‟altérité culturelle. Une histoire nouvelle
de l‟Autre serait ainsi en train de se reconstruire. Un « ethos global ». Car l‟imaginaire
national ne semble plus opérer la même fascination. La communauté nationale ne s‟imagine
plus comme avant, précise dès 1983 Benedict Anderson130. Beaucoup de pays ne rayonnent
plus comme avant. Nous sommes dans la bande moyenne de nos existences, dirait Edgar
Morin, ou encore, nous serions condamnés à vivre dans une « pensée tiède » selon le
géopoliticien Perry Anderson131.
Face au repli généralisé, Bertrand Badie132 prône une culture multilatérale pour
demain, seule capable de produire des représentations apaisées de l‟histoire des ex-pays
colonisateurs, une démarche qui pourrait créer de nouveaux imaginaires collectifs pour une
société devenue internationale. Ce fut aussi le message de Cornélius Castoriadis dans son
Institution imaginaire133.
Cela suppose de reconnaître les socles anthropologiques des systèmes familiaux
décrits par Emmanuel Todd lorsqu‟il rédige en 1990, L‟Invention de l‟Europe134.
128
FILLEULE (Olivier), Le désengagement militant, 2005, Paris, Belin, 319 pages
BAYART (Jean-François), Le gouvernement du monde. Une critique politique de la globalisation, 2004,
Paris, Fayard, 448 pages
130
ANDERSON (Benedict), L‟imaginaire national. Réflexions sur l‟origine et l‟essor du nationalisme, 2002,
Paris, la Découverte, 212 pages
131
ANDERSON (Perry), La pensée tiède, 2005, Paris, Seuil, 136 pages.
132
DABIE (Bertrand), L‟impuissance de la puissance. Essai sur les nouvelles relations internationales, 2004,
Paris, Fayard, 293 pages
133
CASTORIADIS (Cornélius), L‟institution imaginaire de la société, 1975, Paris, Seuil, 538 pages.
134
TODD (Emmanuel), L‟invention de l‟Europe, 1996, Paris, Seuil, 685 pages.
129
96
Selon cet historien, le projet européen, ou tout autre projet international, suppose de
comprendre que des représentations de l‟Autre et de son histoire ne deviennent opératoires
que dans la diversité des cultures liées à des « socles anthropologiques familiaux ». Le
paradigme social semble disparaître au profit d‟individus qui sont seuls avec leurs
représentations culturelles. C‟est bien la contradiction interne de ces représentations où
« l‟autre doit être reconnu tel quel, comme différent, mais seulement si cet autre accepte
comme moi, des principes universels »135. Avec 1789, Napoléon ou de Gaulle, nous ne
sommes plus dans une messe démiurgique de l‟histoire de France et de la francophonie, mais
dans un dialogue entre plusieurs histoires nationales comprises par des individus. Ces
enquêtes montrent que la logique de la « bonne parole »136, qui a le monopole des grands
récits géopolitiques mondiaux, s‟épuise.
Le jeu des blocs civilisationnels, déconstruit par Edward Saïd 137 dès 1978, dans son
œuvre polémique, L‟Orientalisme, montre à quel point les logiques impériales se basent sur
des clichés racistes et réducteurs. Raoul Girardet, comme Ernst Cassirer et Maurice Agulhon,
avait compris le poids des mythes dans le langage. En 1986, dans son ouvrage sur
l‟imaginaire national français138, on retrouve tous les personnages clés de nos enquêtes. Mais
les conquêtes, ou les prophéties, ont-elles encore leur place en Europe ? Une autre question
s‟est imposée pour comprendre les réponses à nos enquêtes : le support même de celles-ci estil pertinent ? Diffusion par l‟Internet et avec l‟autorisation (et non l‟autorité) administrative de
l‟AEFE ?
Lorsque Régis Debray139 publie son cours de médiologie en 1991, il pose le problème
du support matériel d‟un message. Qu‟en est-il lorsque l‟on diffuse une enquête sur l‟histoire
d‟un pays représentée et exposée à l‟étranger ?
Au cours de nos enquêtes, nous avons pu découvrir, souvent au cours de la dernière
question (enquête n°10) l‟intervention du SCAC ou des Alliances françaises dans la
promotion de la culture française et de son histoire principalement, par des manifestations
musicales ou cinématographiques. Pour ce qui est des Alliances françaises, dans les villes
dites « régionales », les personnes interrogées se raccrochaient vivement aux médiathèques».
135
TOURAINE (Alain), Un nouveau paradigme. Pour comprendre le monde aujourd‟hui, 2006, paris, Lgf, 412
pages
136
POSTELVINAY(Karoline), L‟occident et sa bonne parole, 2004, Flammarion, Paris, 218 pages
137
SAID (Edward-Wadie), L‟Orientalisme, 1980, Paris, Seuil, 392 pages
138
GIRARDET (Raoul), Mythes et mythologies politiques, 1986, Paris, Seuil, 210 pages
139
DEBRAY (Régis), Cours de médiologie générale, 2001, Paris, Gallimard, 555 pages.
97
Nous avons in fine découvert d‟autres supports de communication de l‟histoire
française, que l‟on pourrait nommer des « supports-archéologiques » locaux : en effet, les
anciennes colonies, protectorats ou comptoirs ont gardé des reliquats matériels lourds de la
présence française : que ce soit au Liban, à Pondichéry, au Maroc, en Tunisie ou encore à
Shanghai.
Cette communication sur la France, sa culture et son histoire représentée peut amener
aussi à une critique de cette communication. Lucien Sfez, lorsqu‟il publie Critique de la
communication140 en 1981, souligne le fait que trop communiquer sur un sujet pose une
confusion entre la réalité et sa représentation. Si tout est représentation dans l‟histoire de
France, tout est-il faux ?
On comprend la dimension idéologique lorsque l‟on communique sur l‟histoire d‟un
pays. Trop de communication sur l‟histoire d‟un pays serait-il un danger ? Jürgen
Habermas141, en 1962, propose une réflexion sur la diffusion des cultures comme savoir dans
l‟espace public. Il démontre ainsi que cette diffusion culturelle se transforme en produits
culturels rendant le public apathique et inactif. Tout deviendrait objet de marketing, même
l‟histoire de France.
Dans nos enquêtes, menées notamment en Chine et en Inde (enquête n°16), on perçoit
surtout ces représentations économiques de l‟histoire d‟un pays, sorte d‟approche
situationniste telle que l‟avait définie par Guy Debord en 1967142.
L‟histoire de France serait-elle réduite en ce début du XXIème siècle à une marchandise
encadrée entre la Révolution française, Napoléon et le Général de Gaulle ?
Qui communique ainsi cet objet ? Les réseaux culturels du MAE et notamment les
SCAC assurent une communication en deux temps nommée « two step flow of
communication » 143. Ce sont des relais qui instrumentalisent les représentations de l‟histoire
de France pour les francophones du pays d‟accueil. Cette communication en deux temps est
typique d‟une communication de l‟influence selon Katz Elihu. On distingue par ailleurs deux
types de médiums au service de cette communication de l‟influence.
140
SFEZ (Lucien), Critique de la communication, 1992, Paris, Seuil, 520 pages
HABERMAS (Jürgen), L‟espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la
société bourgeoise, 1978, Paris, Payot, 324 pages
142
DEBORD (Guy), La société du spectacle, 1992, Paris, Gallimard, 167 pages
143
KATZ (Elihu) et Lazarfeld (Paul), Personnal influence : the part played by people in the flow of mass
communication, 1964, N.Y, Press, 400 pages.
141
98
Il y a la communication d‟influence « froide », selon Marshall MCLuhan144, car les
intervenants étrangers qui viennent assister aux cours, aux conférences, et aux festivals
doivent s‟investir linguistiquement.
Cette communication d‟influence est « chaude » lorsque cela s‟exprime par des festivals de
cinéma ou de musique.
Face au spectacle ambiant, des auditeurs francophones, notamment dans les enquêtes
menées dans le monde des Etats arabes, s‟organisent en réseau et peuvent créer des identités
résistances puis des « identités en projet », des identités qui participent à la francophonie,
mais en constituant un réseau relativisant la culture française dans une géo-culture mondiale,
résistance analysée par le spécialiste des médias, Manuel Castells 145. C‟est en tous les cas la
fin des cérémonies de l‟histoire de France qui semble s‟esquisser : fin des « cérémonies de
couronnements » (Napoléon) ou fin des « cérémonies de conquêtes ». Pour autant, lorsque
nous analysons les événements ou les personnages clés qui reviennent sans cesse dans nos
enquêtes, nous découvrons l‟omniprésence d‟un cérémoniel de l‟histoire, bien analysé par
Daniel Dayan en 1992146.
Cette « mise en intrigue » de l‟histoire de France à l‟étranger reste opératoire car elle
permet de neutraliser le scepticisme des auditeurs de la francophonie et in fine peut permettre
de conquérir encore l‟opinion pourtant de plus en plus séduite par les sirènes anglo-saxonnes.
Cette mise en intrigue est nécessaire, car les « exempla » font vivre l‟intérêt pour l‟histoire.
Les sciences cognitives et l‟anthropologie nous ont notamment dévoilé quelques pistes que
nous allons développer ci-dessous.
2.5 L’importance des héros et de l’émotion dans les représentations de l’histoire
Dans son ouvrage « La contagion des idées » 147 (1996) Dan Sperber spécialiste de
l‟anthropologie cognitive, précise que la culture et ses représentations ne sont pas uniquement
des constructions sociales. Elles sont aussi soumises aux contraintes du cerveau. Cela
donnerait-il à penser que les représentations seraient le produit d‟un processus cognitif
naturel ? Que seraient alors des représentations dites « naturelles » ? Que serait leur nature
profonde ?
144
Mc LUHAN (Marshall), Pour comprendre les médias, 1968, Paris, Seuil, 404 pages.
CASTELLS (Manuel), La société en réseaux, 1998, Paris, Fayard, 613 pages
146
DAYAN (Daniel) et KATZ (Elihu), La télévision cérémonielle, 1996, Puf, Paris, 259 pages
147
SPERBER (Dan), La contagion des idées. Théorie naturaliste de la culture, 1996, Paris, Odile Jacob, 243,
pages
145
99
C‟est ici que nous avons retrouvé l‟utilité de l‟émotion évoquée par Jean-Luc Voisin
lorsqu‟il évoquait les « exempla ». Pourquoi accorder tant d‟importance à l‟émotion ? On peut
trouver une réponse dans les analyses menées récemment par Vinciane Despret, qui a rédigé
Ces émotions qui nous fabriquent148. Il nous montre que nos émotions ont longtemps été
inscrites dans une conception platonicienne de contrôle. Or, ces réflexes sont constitués sur
une base de naturalité, d‟universalité et de spontanéité. Ils résistent à la culture. Ils alimentent
une perception affective, un jugement porté sur une situation, une image, une logique qui fut
analysée et identifiée par Frank Robert, dont l‟axe central se cristallise dans une rhétorique
entre « images et imaginaires ».
Cette naturalité et cette émotion ont aussi existé chez des historiens structuralistes tels
Fernand Braudel, même s‟il a toujours refusé le roman historique.
Lorsque Fernand Braudel écrivait son Identité de la France en 1986, il refusait avec force et
émotion (on le pressent) « l‟effacement de la France » qui ne serait plus qu‟un « secteur du
destin du monde ».
Il évoque même la beauté d‟écrire une histoire de la France. Pour Pascal Boyer149, un
autre tenant de l‟anthropologie cognitive, ces émotions « naturelles » permettent aux Hommes
de faire fonctionner des réflexes cognitifs dans leur perception du monde, en créant par
exemple des dieux, ou des mythes. Ces représentations mythiques, mêmes réductrices, sont
donc nécessaires car elles sont en concordance avec les schémas de pensée naturelle. Aussi,
les hommes ont besoin naturellement de héros, qui ne seraient alors que nécessité cognitive.
Mais cette naturalité a des conséquences politiques importantes.
Emotion et politique furent analysées dans l‟ouvrage collectif dirigé par Françoise Zonabend
et intitulé La fabrique des héros150. Les auteurs construisent leur réflexion critique à partir de
la maxime d‟Hegel : « Malheur au peuple qui a besoin de héros ». Il est vrai que dans les
mythes nationaux les héros sont légion : Vercingétorix, Jeanne d‟Arc ou Jean Moulin. Parfois
on trouve des héros utilisés comme moteur des pulsions nationalistes, tandis que dans d‟autres
pays ils semblent à l‟inverse hors de saison. Des personnages mythifiés changent souvent de
couleur politique selon les périodes. Jeanne d‟Arc, au XIXème siècle, était la figure d‟un
anticléricalisme de gauche et patriotique alors qu‟au XXème siècle elle est tombée dans la
droite populiste et xénophobe. Une opacité temporelle s‟immisce souvent dans la mémoire
des Hommes.
148
DESPRET (Vinciane), Ces émotions qui nous fabriquent, 1999, Le Plessis-Robinson, Synthélabo, 359 pages
BOYER (Pascal), Et l‟homme créa des Dieux, 2003, Paris, Gallimard, 526 pages
150
ZONABEND (Françoise) (sous dir.), CENTLIVRES (Pierre) et FABRE (Daniel), La fabrique des héros,
1999, Edition Maison de la Science, 318 pages.
149
100
Car plus les héros sont lointains, moins on en sait sur eux et plus ils sont aptes à
porter le récit historique national du moment. Aujourd‟hui cependant ces mythes semblent
reculer.
Nous avons vu à travers nos enquêtes l‟importance militaire des héros (Hô Chi Minh, de
Gaulle, Napoléon) mais Daniel Fabre, toujours dans ce même ouvrage collectif, évoque le
déclin actuel des figures patriotiques remplacées aujourd‟hui par des icônes plus éphémères et
souvent liées au monde du sport ou au spectacle. Que ce soit au Vietnam ou en France, Hô
Chi Minh ou de Gaulle ne cristallisent plus comme avant un pays. Pourquoi ?
Eux aussi sont mis en concurrence : mais par quoi ? Est-ce à dire que l‟histoire d‟une nation
se retrouvera demain sans héros politique? Où est-ce l‟annonce d‟une transformation du
rapport qu‟entretient l‟individu avec sa propre communauté? Peut-être que les héros de
demain seront davantage liés aux figures sportives.
Nous verrons ainsi que les représentations identifiées à travers nos enquêtes
portent des héros qui en France se sont éloignés de l‟imaginaire collectif. On les évoque mais
on ne détaille plus les faits ni leur pensée. Ils deviennent un nom marketing résumant
vaguement un passé proche, celui du XXème voire, pour les plus téméraires, le XIXème
siècle !
Les anthropologues furent par exemple mises en cause par Clifford Geertz en 1988,
dans son ouvrage nommé Ici et là-bas : l‟anthropologie comme auteur151. Il y aurait, selon
lui, une littérature cachée ou implicite dans les recherches anthropologiques. Ce monde des
représentations ne serait-il pas alors le miroir déformant d‟une crise épistémologique plus
globale, un tout fictionnel structurel touchant de nombreuses sciences humaines, comme le
suggère Marc Augé ? Dans la Guerre des rêves 152, en 1997, il montre que les imaginaires
collectifs et individuels sont aujourd‟hui menacés d‟absorption par une forme d‟imaginaire
fictionnel qui serait la puissance même de l‟image et qui aurait comme autre conséquence, la
disparition de l‟auteur même de cette image ou des représentations en cours chez les
Hommes. Cette « nouvelle fiction » serait alimentée par les récits du progrès, sorte de
promesse éternelle dépassant les héros d‟antan. Napoléon ou de Gaulle n‟auraient bien sûr
plus de place pour ce type de méta-représentation du monde.
151 GEERTZ (Clifford) , Ici et là bas, Paris , Métaillé, 152 pages
152
AUGE (Marc), La guerre des rêves : exercices d‟ethno-fiction, 1997, Paris, Seuil, 180 pages.
101
Les représentations seraient donc une méta-mise en intrigue, et elles construiraient un
niveau supérieur de représentation dépassant les hommes pour une fiction liée aux nouvelles
technologies permettant un progrès éternel, un grand soir biotechnologique où Hô Chi Minh
et de Gaulle n‟auraient plus leur place, alors réduits à n‟être que de simples figurants d‟un
passé devenu inutile.
Car les héros du passé (les soldats providentiels) nécessitaient de mobiliser des
connaissances qui se sont inscrites dans la mémoire de tous, par leur parcours scolaire, mais
cette logique de la sédimentation des connaissances sera-t-elle encore possible demain, dans
un imaginaire fictionnel qui ne propose plus de passé, mais un avenir éternel ?
Face à la déconstruction des représentations, quel avenir pour nos aperceptions ? Sont-elles
devenues si relatives? Un avenir est encore possible, mais il sera celui d‟une rencontre et
d‟une approche interculturelle, ce qui sera l‟objet de troisième partie.
D‟autres anthropologues comme Jean-Loup Amselle évoque la nécessité pour les
hommes de continuer à comprendre leur histoire en cherchant des origines communes, mais
dans une vision métisse qui s‟oppose aux idéologies de fractures que furent souvent les
représentations de l‟histoire d‟un pays où s‟est imposé le poids des combats, des guerres, ou
des différences culturelles. Plutôt que la disparition classique des représentations de l‟histoire
et de ses héros, nous aurions à faire demain à une génération interculturelle de l‟histoire où
des civilisations vont se rencontrer et non subir le choc hobbesien de Samuel Huntington. Le
monde a souvent été pensé comme fractures. Cette vision-émotion semble disparaître ou
s‟affaiblir dans nos enquêtes.
Certes Rama V a donné à la Thaïlande sa liberté, comme de Gaulle ou Hô Chi Minh,
mais leur présence dans nos enquêtes ne relève plus d‟un certain fondamentalisme
providentiel. Les nouvelles technologies encouragent une unité culturelle. Jean-Loup Amselle
évoque ainsi la logique dite « métisse » qui suggère une approche « continuiste » entre les
cultures, ceci en mettant l‟accent sur l‟indistinction et le syncrétisme originaire entre les
Hommes, ce qu‟il nomme aussi des « logiques » de métissages153.
153
AMSELLE (Jean Loup), Logiques métisses : anthropologie de l‟identité en Afrique et ailleurs, 2010, Ed.
Payot, 313 pages
102
En 1999, l‟historien Serge Gruzinski, complète cette lecture structurelle du monde par
ce qu‟il intitule la Pensée métisse.154 Or nous verrons que pour les représentations de l‟histoire
de France, 1789, Napoléon ou de Gaulle suggèrent implicitement un syncrétisme universel,
une quasi-vision métisse de l‟histoire par le message de la Révolution, relayé par l‟Empire, ou
par le « Québec libre » du Général. Mais tout n’est pas métissage mais aussi rencontres.
Les travaux de Robert Paxton en 1972-1976 avaient déjà ouvert la voie dans ce domaine en
proposant une écriture plus équilibrée de la « France de Vichy », ce qui a abouti au discours
du président Hollande le 16 juillet 2012 sur le Vel d‟Hiv.
Mais la mutation n‟est pas terminée, et les représentations sur l‟histoire de France devront
changer quand se mettront en France ce que l‟on nomme outre-Manche les « postcolonial
studies ». Que sont-elles ?
2.6 Créer des post colonial studies
Elles sont d‟abord une signification politique. Elles supposent d‟admettre l‟existence,
encore aujourd‟hui, dans l‟histoire de France, d‟une « fracture coloniale ».155 Cela exige de
créer en France de véritables « post-colonial studies » encore trop absentes où les « damnés
de la Terre »156, de Frantz Fanon, n‟ont toujours pas trouvé leur place.
Il y a encore peu, on reconnaissait les bienfaits de la colonisation (loi polémique du 23 février
2005 et discours de Claude Guéant du 4 février 2012), on soulignait que toutes les
civilisations ne se valent pas. Pourquoi une telle fracture coloniale est-elle encore
opérationnelle en France ? L‟idéologie de l‟Etat-Nation est, depuis quelques années,
remplacée par l‟idéologie des Droits de l‟Homme, ce qui suppose une tendance à la réécriture
de l‟histoire de chaque pays, du national vers un cadre plus international. De nombreux pays
anglo-saxons ont depuis longtemps entamé une réflexion globale sur Le sujet de
l‟impérialisme.
154
GRUZINSKI (Serge), Pensée métisse, 1999, Paris, Fayard, 345 pages
BLANCHARD (Pascal), BANCEL (Nicolas) et LEMAIRE (Sandrine) (dir.), La fracture coloniale : la
société française au prisme de l‟héritage colonial, 2006, Paris, La Découverte, 315 pages.
156
FANON (Frantz), Les damnés de la Terre, 1968, Maspero, 329 pages.
155
103
Cette approche des « post-colonial studies » est un processus réflexif et critique qui
est peu à peu reconnue par les historiens français qui collaborent avec des historiens étrangers
afin de construire une histoire apaisée comme, par exemple, Mohammed Harbi et Benjamin
Stora sur la guerre d‟Algérie en 2004157. Ce regard croisé (expression que nous avons
souvent rencontré lors de notre bilan historiographique) recouvre en vérité une modernité
indispensable.
L‟ouvrage intitulé Le livre noir du colonialisme écrit par Marc Ferro et publié un an
plus tôt évoquait lui aussi tous les colonialismes.158 Ces mises au point historiques ne doivent
pas pour autant aboutir au Sanglot de l‟homme blanc, dérive sentimentale dénoncée par
l‟essayiste français Pascal Bruckner159 dès 1983. Car cette « sur-émotion », selon lui,
stopperait l‟analyse objective et alimenterait une culpabilisation éternelle, ce qui ne serait pas
non plus solution pour une histoire interculturelle de la France. Un regard global innovant de
l‟histoire nécessite donc une approche autre que le simple jugement émotionnel (même si
l‟émotion reste intrinsèque à l‟Homme). Face à ces perspectives, nous avons tenté de faire une
cartographie des réponses obtenues pour mieux comprendre les représentations obtenues
157
HARBI (Mohammed) et STORA (Benjamin), La guerre d‟Algérie : 1954- 2004 : la fin d‟une amnésie,
2010, Paris, Fayard, 1039 pages
158
FERRO (Marc) (Dir.), Le livre noir du colonialisme : XVI è au XX ème siècle. De l‟extermination à la
repentance, 2003, Paris, Laffont, 843 pages.
159
BRUCNER (Pascal), Le sanglot de l‟Homme blanc, 2002, Paris, Seuil, 344 pages.
104
Chapitre 3/ Un examen géographique des enquêtes est-il possible ?
Nous allons tenter, dans ce troisième chapitre, de construire une carte de nos 59
réponses. Peut-on voir des représentations liées à un éloignement par rapport à la France ? Ou
à l‟inverse, peut-on trouver des liens avec une proximité spatiale ? Et en allant plus loin, peuton identifier des représentations médianes ? Des représentations blanches ou invisibles de
l‟histoire de France sont Ŕelles dues à un trop éloignement ? C‟est cette cartographie que nous
allons présenter ci-dessous.
Commençons par l‟enquête n°1, et donc par le secteur des « Amériques ».
3.1 Les Amériques, une européanisation de l’histoire au service d’une imagerie sociale et
politique
Les quatre enquêtes obtenues dans la zone dite des « Amériques » ont pour le moins eu
le mérite d‟avoir mobilisé quatre acteurs différents : un certifié d‟histoire, un certifié
d‟économie, un cadre administratif, et un directeur d‟école.
Ce qui est mis en évidence dans ces quatre enquêtes, c‟est une européanisation de l‟histoire de
ces Etats américains lorsque des résidents français y évoquent l‟histoire de France. Ainsi
l‟invasion de l‟Espagne par les troupes de Napoléon 1er y est présentée comme un phénomène
rupture qui cristallise les représentations de l‟histoire de France. On retrouve ce ressenti
napoléonien tour à tour dans l‟enquête n°1 (Mexico) et dans l‟enquête n°4 (Paraguay).
Le deuxième point est l‟aspect social et économique des références littéraires. L‟enquête n°1
(Mexique) insiste sur le développement économique du pays sous Porfirio Diaz qui fut
influencé par le courant des « Cientificos », qui se revendiquait du posivitisme français
d‟Auguste Comte. On connaît à ce propos le rayonnement international qu‟il a connu par la
dense correspondance qu‟a entretenue Auguste Comte considéré à ce titre comme « Grand
Prête de l‟Humanité ». La dimension socio-économique est reprise dans l‟enquête n°2
(Mexico) lorsque l‟enseignant en sciences économiques évoque l‟ouvrage qui s‟impose
actuellement au Mexique sur l‟histoire de France, à savoir le travail de Georges Noiriel sur les
Ouvriers et immigrés. Cette couleur sociale est encore accentuée dans l‟enquête n°2 qui
présent P. Bourdieu ou E. Durkheim comme des figures majeures de la culture et de la pensée
française. Cette sensibilité sociale se décline vers la sphère ethnographique dans l‟enquête n°4
complétée au Paraguay et qui cite un ouvrage classique consacré à ce pays, à savoir une étude
régionale du pays par E. De La Bourgade de la Dardye, publié en 1889.
105
Pour le caractère politique, l‟image de la révolution sociétale domine au Mexique dont
les deux enquêtes citent par deux fois le personnage d‟Emiliano Zapata. Cette rupture
révolutionnaire est accentuée dans l‟enquête n°2 qui évoque la place de l‟écrivain français
anarchiste Victor Serge, écrivain politique francophone qui finit sa vie-exil au Mexique. Il est
intéressant ici de mesurer les implicites dans nos réponses.
Victor Serge, par son parcours final au Mexique, devient une sorte d‟ombre répétée de Léon
Trostsky ou de Maximilien 1er.
La toile de fond de ces aventures tragiques reste néanmoins l‟héritage de la révolution
de 1789, qui semble faire écho à L'Histoire de la révolution mexicaine de Jean Meyer, citée
dans notre enquête n°2. A cette cérémonie permanente pour la gloire révolutionnaire s‟ajoute,
toujours dans cette même enquête, la figure paternaliste de Lazar Cardenas qui a accueilli les
républicains espagnols en fuite et a négocié son pouvoir politique avec les communistes
mexicains.
L‟aspect social et révolutionnaire s‟estompe pour le Paraguay (enquête n°4) et
Montréal (enquête n°3) qui offrent davantage une histoire politique, de manière plus régionale
et plus classiquement militaire : que ce soit la « bataille des Plaines d‟Abraham » à Québec du
13 septembre 1759 qui marque le début de la conquête britannique ou bien les actions
militaires du Maréchal Lopez dans la « Guerre du Chaco » (Enquête n°4,Paraguay).
Moins sociale, l‟histoire de ces « pays-régionaux » (Québec et Paraguay) mobilise des
représentations plus diachroniques de l‟histoire de France. Notamment, on cite à plusieurs
reprises des faits liés à l‟histoire moderne de la France : Jacques Cartier et Champlain pour
Montréal et les « Lumières » du XVIIIème siècle pour le Paraguay. En complément, mais
toujours dans un cadre régional, les enquêtes du Paraguay et de Montréal présentent une
vision internationale de de Gaulle dans sa politique contre les « blocs », perçue comme des
dividendes régionaux pour ces deux pays.
Enfin, l‟enquête n°1, en évoquant le Labyrinthe de la solitude d‟Octavio Paz (paru en
1990), résume bien la désynchronisation entre l‟histoire des Amériques et celle de l‟Europe.
Sensibilité ethnologique et sociale au Mexique, approche plus géopolitique au Québec et
Paraguay, ces deux perceptions de l‟histoire de France peuvent s‟expliquer par les différentes
modalités d‟intrusion de la France dans l‟histoire locale des pays : fondateur avec Jacques
Cartier au Canada, interventionniste au Mexique avec Napoléon III qui participa au
couronnement de Maximilien d‟Autriche comme Empereur du Mexique en 1864, l‟histoire de
France se décline à partir de faits souvent politiques.
106
3.2 Etats africains et arabes : une distance critique
Dans ce secteur géographique, seuls les pays d‟Afrique du Nord, deux pays du ProcheOrient et l‟île Maurice nous ont répondu. A l‟instar des Amériques, nous avons tenté malgré
cela de donner un sens aux enquêtes complétées. Là encore, nous avons réparti les réponses
selon que celles-ci présentent une représentation identitaire et nationale de l‟histoire de France
ou selon que ces représentations appartiennent à une logique universelle et mémorielle. Dans
les huit enquêtes obtenues, la vision mémorielle domine. Les enquêtes n°5 (Beyrouth) n°7
(Casablanca), n°8 (La Marsa) et n°11 (Ile Maurice) vont dans ce sens.
Cette vision universaliste s‟exprime de manière singulière au Liban. La personne
interrogée (certifiée d‟histoire) condamne avec force la politique actuelle de la France dans le
monde arabe en présentant, un brin désabusé, les gloires vaines du passé international
français, pâle nostalgie d‟un pays qui a perdu son « cœur » et son « esprit ». Napoléon,
Clemenceau et de Gaulle ne seraient plus ici que les fantômes d‟une gloire perdue car
abandonnée.
Cette vision culpabilisatrice d‟un Empire perdu est également évoquée dans l‟enquête
n°7 (Casablanca, Maroc) qui met en opposition des blocs de l‟histoire du Maghreb, à savoir le
Maréchal Lyautey et Mohamed V qui cristallisent la fin du protectorat français. Cette vision
du passé impérial français est complétée par un jeu d‟opposition par la bibliographie
conseillée, à savoir l‟ouvrage de Charles André Jullian Le Maroc face aux impérialismes.
L‟enquête n°8 (La Marsa, Tunisie) déplore les errements actuels de la diplomatie française
actuelle et considère avec bienveillance les efforts de Pierre- Mendès France lors de son
discours de 1954 qui ouvrait la voie pour l‟indépendance de 1956. Néanmoins, cette histoire
coloniale et postcoloniale de la Tunisie fut entretenue par une France qui a instrumentalisé
Bourguiba, pourtant seul personnage référent pour l‟histoire contemporaine du pays qui n‟a
commencé son histoire réelle que depuis le 14 janvier 2011.
Pour ce qui est de l‟Ile Maurice, on évoque la fragilité d‟une économie coloniale et
insulaire d‟une île sous domination d‟abord française, puis anglaise après 1810. Une île qui a
dû affronter l‟histoire française contemporaine, face au gouvernement de Vichy qui a tenu
Madagascar et la Réunion de 1940 à 1942. Cette histoire à la fois locale et internationale est
dominée aussi par les stratégies commerciales de la France moderne déclinée par les
personnages suivants : Louis XIV, François Mahé de la Bourdonnais, Colbert et Napoléon.
En revanche, une vision identitaire concerne les enquêtes n°6 (Agadir) et n°9 (Sousse).
107
Cette dominante plus nationale se dirige parfois vers une approche grégaire. L‟enquête
n°6 localisée au Maroc mentionne comme personnage clé Charles Martel, devant de Gaulle.
Cet aspect binaire, ethnique et religieux suggère la logique démiurgique liée aux guerres
saintes.
Une autre vision nationale est l‟enquête n°9 de Sousse qui a une vision politique
contemporaine de la France, reconnue par la légitimité de la Vème République et donc de de
Gaulle.
Une autre image à part de l‟histoire de France est ce que l‟on pourrait nommer une
histoire blanche. C'est-à-dire une non-perception. Une histoire sans précédent, ni suite. Cette
« aperception » se localise dans l‟enquête n°10, sur Djeddah. L‟histoire de France perçue est
anecdotique. L‟histoire est perçue par l‟intervention de la France par le GIGN en 1979. Mais
cette absence de l‟histoire de France semble s‟expliquer plus par l‟absorption occidentale du
pays par les Etats-Unis. Cette impression qu‟une seule place est disponible pour l‟Occident et
que seuls seraient invités les citoyens de l‟Amérique du Nord.
3.3 Le secteur Asie / Pacifique, idée de l’éloignement
Là encore, une vision mémorielle domine. Sur les huit enquêtes, quatre proposent une
vision universaliste de l‟histoire de France, deux proposent davantage une approche
identitaire et une autre plutôt « blanche ». Les enquêtes n°12 (Pékin), n°14 (Shanghai), n°16
(New Delhi) et n°17 (Pondichéry) construisent des représentations universelles qui
concernent donc le continent chinois et indien. Ces deux pays continents - Inde et Chine Ŕ
sont- ils naturellement par leur histoire et leur espace sensibles à ce type de représentation?
L‟Empire du milieu et le sous-continent indien sont-ils des régions qui peuvent encourager
ces perceptions ? La structure massive des pays participe-t-elle de cette vision ? L‟originalité
de la Chine, que ce soit pour l‟enquête n°12 (Pékin) ou n°14 (Shanghai), c‟est la place inédite
qu‟elle donne, au regard des autres enquêtes, à Robespierre, écho lointain à la figure de Mao.
Cette figure d‟une contestation égalitaire et autoritaire fut analysée à ce titre de manière ainsi
transposable par François Furet lorsqu‟il rédigea le Passé d‟une illusion en 1995. Le caractère
idéologique apparaît d‟ailleurs explicitement dans ces enquêtes qui gravitent autour de la
planète Révolution française. L‟enquête n°14 indique à ce propos que tous les étudiants
chinois qui obtiennent une bourse pour aller en France doivent suivre un cours sur la
Révolution française.
108
Pour l‟Inde, et notamment l‟enquête n°16 sur New Delhi, la perception de la France
rejoint un humanisme universel. L‟approche est davantage littéraire sur ce point.
L‟enseignante est professeur d‟espagnol. Elle évoque tour à tour une vision francophone de la
culture et une histoire de France encadrée par Aimé Césaire et Albert Camus. La perception
humaniste de l‟histoire se retrouve dans la manière dont elle se représente l‟histoire de l‟Inde
cristallisée entre Gandhi et Nehru.
Des fondateurs de pays qui délivrent malgré les difficultés un message de liberté basé
sur la Révolution française ou la révolution sociétale indienne, décrite dans l‟ouvrage de
Dominique Lapierre Cette nuit, la liberté (1976) où se mêlent, tigres mythiques, luttes contre
les Anglais et actions messianiques de Gandhi. Un autre regard universel s‟ajoute avec
l‟enquête n°17, celle de Pondichéry. Celle d‟un certain naturalisme des Lumières au service
du commerce. En effet, c‟est l‟histoire commerciale entre la France et l‟Inde qui est ici perçue
empiriquement avec les traces archéologiques du comptoir français. Le royaume de France et
l‟empire français alimentent cette perception internationale de l‟histoire de France et le traité
de cession qui fut important au niveau local. Dupleix et Colbert sont propulsés en avant dans
cette histoire maritime. L‟enseignant de lettres évoque l‟histoire locale en citant l‟ouvrage du
juriste David Anoussamy, L‟intermède français en Inde (2005), qui présente l‟histoire
politique et économique la France avec les témoignages directs de l‟auteur qui fut un haut
magistrat français et indien durant la période coloniale et postcoloniale.
Les enquêtes n°13 (Shanghai), n°15 (Philippines) et n°18 (Indonésie) se déclinent
dans une vision plus identitaire de l‟histoire de France. L‟enquête n°13 présente un
réquisitoire violement anti-maoïste et condamne l‟aventure communiste d qui a plongé le pays
dans la régression totale et l‟a laissé humilié par la réussite de Taïwan et de Hong-Kong. Cette
perception de l‟histoire du pays propose ainsi par contrecoup une vision plus fermée de
l‟histoire de France et de la Chine dans un cadre politique où ce qui compte est la mise en
scène esthétique de l‟histoire cristallisée par le pavillon français construit pour l‟exposition
universelle où furent exposées de grandes toiles de maître ou encore, pour la Chine,
l‟importance culturelle et politique de la dynastie Song et Ming concernant la période du
Xème au XVIIème siècle. L‟idée du Pavillon français renvoie ici à l‟idée du génie d‟une
nation qui reconnaît son histoire. Ce fut la pensée et la politique opposée à celle de Mao.
L‟enquête n°18, localisée sur l‟Indonésie, présente une vision également identitaire de
l‟histoire du pays et de la France. Cette approche s‟illustre par l‟évocation des symboles de
lutte pour l‟indépendance du pays avec comme résonance la Révolution française et la
Seconde Guerre mondiale.
109
Cette idée de lutte politique pour l‟indépendance se cristallise dans les tragiques
« puputan » (suicides collectifs préférés à la reddition) dont le plus connu fut celui des
Balinais, en 1906 et 1908.
En dernier lieu, il y a le cas de l‟histoire de France non perçue dans l‟enquête n°15 à
Parañaque aux Philippines. Le cas de cette histoire blanche n‟est pas de la même nature qu‟à
Djeddah. Il semblerait ici que ce soit plutôt le chaos politique interne à l‟histoire de ce pays
qui a eu que « des histoires » enchevêtrées. Une sédimentation chronologique qui brouille les
pistes de la perception d‟un pays « sans Etat ». La francophonie reste toutefois perçue comme
un « contre-récit » culturel face au monde anglo-saxon qui a imprimé sa marque dans le pays.
3.4 L’Europe : davantage de réactions et plus également réparties
Sur cette zone, un équilibre thématique semble s‟opérer contrairement aux autres
zones géographiques. Cinq enquêtes ont une approche mémorielle (n°20 Varsovie, n°21
Porto, n° 24 Freiburg, n°25 Vilnius et Bruxelles n°28). Les enquêtes identitaires incluent les
n°19 sur Varsovie, n° 22 et 23 sur Alicante, Bucarest n° 26 et Palma de Majorque n°27).
L‟enquête n°20 sur Varsovie propose une vision de combat éthique pour la liberté, l‟ensemble
est ainsi réduit entre Solidarnosc et de Gaulle.
Le poids moral est affirmé lorsque l‟enseignante de Lettres suggère un éclairage
mémoriel sur le pays dans lequel elle vit. Elle suggère notamment l‟ouvrage de Jean-Yves
Potel, La fin de l‟innocence : la Pologne face à son passé juif (2009), rédigé par des historiens
polonais vivant à l‟étranger (USA et Israël) et qui prend pour point de départ le courageux
discours de repentance du Président Aleksander Kwasniewski.
L‟enquête de l‟école française de Porto rédigée par un agrégé d‟histoire souligne quant
à elle le jeu des mythes nationaux dans l‟histoire en général et plus particulièrement les
mythes fondateurs du Portugal et de la France. L‟enseignant souligne l‟instrumentalisation
des aventures maritimes de Magellan et les valeurs universelles de la France de 1789, ternie
lointainement par la présence de Napoléon dans la péninsule ibérique.
L‟enquête produite à Freiburg (n°24) se décline par le caractère régional d‟une ville
écologiste et progressiste. La vision naturellement présentée est celle d‟une histoire de France
universaliste. De Gaulle et Napoléon illustrent cet optimiste universaliste lié à l‟histoire de
France mais qui pourtant s‟estompe pourtant suite aux tensions franco-allemandes suite à la
crise grecque. On entrevoit donc une perception toujours enthousiaste du point de vue
d‟Allemagne, mais aussi, dans un deuxième temps, la déception.
110
Ce qui n‟est pas sans rappeler le regard de Goethe sur la France révolutionnaire. Un
désenchantement qui est de longue date.
L‟enquête de Vilnius (n°25) suggère la dimension universaliste de la France dans le
cadre de la Seconde Guerre mondiale qui a eu des conséquences structurelles sur les pays
baltes. Cet enseignant, professeur des écoles, en arrive à inscrire directement la France dans le
cadre des négociations de Yalta. Comme l‟enquête n°20, ce sont les faits de l‟histoire
contemporaine qui priment.
L‟enquête n°28 liée à la Belgique propose un éclairage singulier de l‟universalisme
français.
En effet, la date omniprésente de 1789 dans quasi toutes les enquêtes disparaît pour celle de
1830. Si 1789 fut la porte ouverte à une nouvelle occupation d‟un pays n‟existant pas encore,
la date de 1830, date de la révolution sur Paris a permis la naissance du pays. Donc le
rayonnement universel de la France peut parfois être impulsé par d‟autres dates fondatrices
que les grandes révolutions internationales.
Les enquêtes proposant une vision identitaire de l‟histoire de France trouvent un écho
particulièrement nourri dans le témoignage n°19 (Varsovie) assuré par un certifié d‟histoire. Il
souligne toutes les filiations entre la France et la Pologne depuis le XVIème siècle avec ses
Reines, Henri III, ou encore au XIXème avec le compositeur Chopin. Les filiations
monarchiques, impériales et culturelles sont tour à tour décrites. L‟enquête n°22, sur Alicante,
présente un regard là aussi plus identitaire, lié au savoir historique lui-même. L‟enseignant
comme Varsovie est certifié d‟histoire.
Sa vision évoque une Espagne en lutte que ce soit par la Reconquête, la conquête
coloniale cristallisée par 1492, ou par les images plurielles de la monarchie espagnole :
Philippe V de Bourbon, Louis XIV dans la guerre de succession d‟Espagne ou Napoléon
conquérant la péninsule.
Cette vision nationale est également renfermée dans les conseils littéraires pour
découvrir l‟Espagne avec notamment en citation l‟œuvre de Pérez Galdos (1843-1920) qui par
ses « épisodes nationaux » symbolisent l‟âme moderne de l‟Espagne contemporaine.
Dans les exemples illustrant l‟histoire de l‟Espagne, c‟est l‟une des rares enquêtes qui
évoquent la période médiévale avec l‟enquête n°6 pour le Maroc se focalisant quant à elle
sur Charles Martel. L‟enquête n°23, toujours sur Alicante, est rédigée par une enseignante de
Lettres. Comme beaucoup dans ce cas, on retrouve des exemples de la période contemporaine
et un ressenti plus général des événements. Il semble qu‟à cause de l‟occupation de l‟Espagne
par Napoléon, « l‟Espagne nous en veut » (écrit : « veule »).
111
Même analyse pour l‟enquête n°27 située sur Palma de Majorque où les mariages
entre la couronne de France et d‟Espagne ou les guerres de Napoléon constituent l‟arrièreplan politique et grégaire des représentations de l‟histoire de France qui s‟achève par la visite
du Président Sarkozy à Madrid en 2010.
Nous sommes dans le cérémonial politique. Enfin, l‟enquête n°26, sur Bucarest,
consacre une vision de l‟histoire nationale avec la France cristallisée par Clemenceau et la fin
de la Première Guerre mondiale qui permet la création du pays. Contrairement à la Belgique
qui fait référence à une révolution française (1830), Bucarest relève du symbolisme national
de la fin d‟un conflit mondial (1918) et la création d‟une nation, la Roumanie.
3.5 Une cartographie possible de la région Asie du Sud-Est
Nous avons eu, au cours du séminaire de Juillet 2012 à Hué, un total de 31 enseignants
qui ont répondu à notre questionnaire (sur les 38 présents) : 18 Vietnamiens, 3 laotiens, 5
cambodgiens, 4 Thaïlandais et un Malaisien. La première cartographie possible du groupe est
la résonnance politique et nationale des réponses du groupe majoritaire, c‟est-à-dire du groupe
vietnamien. La résonnance culturelle s‟est davantage exprimée avec le groupe thaïlandais qui
suggère à plusieurs reprises des références historiques sur son pays ou sur la France qui
remontent à la période moderne.
Ce qui nous a aussi frappé c‟est la « résonance blanche » en matière de mémoire pour
le groupe Laos et le groupe Cambodge. Comment s‟intéresser à l‟histoire d‟un autre pays
quand celle de son pays est comme décapitée ? On pourrait parler dans ces enquêtes de
silence sociétal sur les représentations. Le désastre Pol Pot a d‟autant plus crée une rupture
qu‟à l‟inverse au Vietnam cette période signifiait un retour à la paix et à l‟unité nationale. Fin
d‟une guerre internationale et début d‟une guerre civile. Ce qui rapproche tous les groupes
interrogés, c‟est une dévotion pour les grands hommes qui ont créé l‟unité du pays : Hô Chi
Minh, Rama V (1853-1964) pour la Thaïlande, Choune Nat (1863-1964) qui a créé l‟écriture
khmer ou encore Tunku Abdul Rahman pour la seule enquête malaisienne.
Ce qui différencie ces 31 enquêtes de l‟AUF des 28 enquêtes de l‟AEFE, c‟est aussi le
recul de la Révolution française comme sujet d‟intérêt. Une perte de prestige de l‟idéologie
révolutionnaire. Pour les enquêtes Asie du Sud-Est, celle-ci est remplacée par une focale
historique contemporaine, c‟est-à-dire la colonisation française. Mais il faut nuancer la
remarque.
112
Les représentations ne s‟inscrivent pas dans du ressentiment mais plutôt dans un
travail de réconciliation, de modération. Dien Bien Phû n‟est évoqué que 4 fois dans le groupe
vietnamien alors que de Gaulle est évoqué 7 fois. Le Laos et le Cambodge sont beaucoup
moins politiques et sont plus sensibles au social et à l‟imagerie littéraire de la France dont
Victor Hugo et les Misérables deviennent les porte-drapeaux. Mais l‟orthographe reste
incertaine, et la francophonie est présentée comme un événement unique qui se confond avec
la fête de la musique. Enfin et toujours pour ces deux derniers pays, appartenant plus à la
sphère des PMA, on admire le rayonnement technologique de la France, sorte de reliquat que
nous pourrions nommer l‟effet post-concorde des projets économiques du Général de Gaulle.
Mais pour les personnes interrogées dans ce secteur de l‟Asie du Sud-est il n‟est
jamais question de ressentiment face à la France. Comment faire alors une synthèse de toutes
ces remarques ? Comment donner une image cohérente à ces 59 enquêtes ? Ce sera l‟objet de
notre quatrième chapitre.
113
Chapitre 4/ Quelle synthèse possible pour ces 59 enquêtes ?
Nous allons voir dans ce chapitre que ces enquêtes montrent qu‟à l‟étranger une vision
universaliste est bien toujours entretenue. Comme si le modèle impérial et militaire était
toujours opératif pour la France dans le monde. Or, l‟intégration récente de la France dans
l‟Otan a modifié certaines de ces représentations d‟une France rayonnante et indépendante.
Difficile de prévoir si de Gaulle va constituer pour longtemps encore les représentations de
l‟histoire de France. La résistance de ces représentations ne relève- t-elle pas plutôt de la
nostalgie ? Qui pourrait encore parler aujourd‟hui d‟une marche universelle vers la liberté ?
4.1 L’apport de Pierre Nora sur la problématique des lieux de mémoire
Les enquêtes
nous font découvrir un paysage binaire où les représentations de
l‟histoire de France se répartissent en deux univers. D‟une part, un univers identitaire, lié à la
connaissance historique dans un cadre national précis, avec parfois des dimensions teintées de
nostalgique. Ce premier aspect des enquêtes était souvent produit par des certifiés d‟histoire,
par ailleurs les seuls à élargir l‟objet de leur réponse à la période médiévale ou à la période
moderne, ce qui fut moins le cas pour les autres témoignages issus de certifiés d‟autres
disciplines ou professeurs des écoles, tous plus sensibles aux exemples issus de la période
contemporaine. D‟autre part, le deuxième univers qui domine est la représentation
universaliste de l‟histoire de France, une perception souvent liée à une sorte de mission
citoyenne reliée par la francophonie. Laquelle de ces visions de l‟Histoire semble finalement
dominer ? Identitaire ou l‟universaliste?
Dans le premier tome de son œuvre sur Les lieux de mémoire (1986) il rappelle avec
nostalgie que la France veut encore présenter une histoire exemplaire lorsque le « monde n‟a
plus de leçons à recevoir »160. Ce décalage entre les représentations et les attentes autour de
l‟histoire de France perçue dans l‟hexagone et à l‟étranger remonte à longtemps selon Pierre
Nora. En effet celui-ci indique que depuis la fin de la Première Guerre mondiale la France
n‟est plus une puissance face à l‟évolution du monde et qu‟elle ne peut plus dès lors se
« targuer d‟être le laboratoire historique des grandes expériences européennes »161.
160
NORA (Pierre), La nation mémoire, in les Lieux de mémoire, T.1, La République, Paris, 1986, Gallimard,
p.653
161
NORA (Pierre), La nation mémoire, in les Lieux de mémoire, T.1, op.cit, p.654
114
Cette image du laboratoire historique existe pourtant encore à l‟étranger, pour les
enseignants ayant répondu à nos enquêtes. Les représentations restent dominées par une
vision conquérante marquée par 1789 et son message universaliste. Or ce positionnement de
l‟histoire est devenu « naïf et dérisoire (…) L‟histoire a balayé ce modèle impérial et
militaire. Ce n‟est que dans la mémoire que l‟histoire nationale comprend sa propre
continuité. La France est sa propre mémoire ou n‟est pas »162.
Ce rayonnement est encore perçu dans nos enquêtes. Pourquoi une telle résistance ?
Trois thèmes récurrents soutiennent ce rayonnement : identité, continuité et communauté liée
à cette histoire. Dans chacun de ces trois thèmes on retrouve l‟identité d‟une histoire des
connaissances auquel s‟ajoute la continuité. La communauté est davantage liée à une vision
mémoire où la France serait le « Christ des nations », affirmation
d‟un universel
démocratique bien décrit par Jacques Revel et André Burguière qui, comme Pierre Nora,
reconnaît l‟instrumentalisation de la révolution française. Celle-ci expose encore les
« promesses d‟un interminable passé : de Vercingétorix à Jeanne d‟Arc et aux vainqueurs de
la Bastille, l‟histoire de France n‟offre-t-elle pas à qui sait la lire les signes d‟une marche
obstinée vers la liberté ? »163
4.2 L’artefact de 1789 : un mythe romanesque, mais un mythe nécessaire
Nos enquêtes entretiennent ces promesses d‟une marche vers la liberté soutenue par
l‟arrière-plan de la francophonie, relais politique devenu naturel de cette vision universaliste
de l‟histoire de France. Ces vingt-huit enquêtes nous ont donc permis d‟obtenir une
observation générique de l‟histoire et une compréhension individuelle de cette histoire.
L‟effet stéréoscopique que suggèrent ces enquêtes a généré une unité des représentations, à
savoir une dimension morale et éthique et une conscience identitaire que les sondés ont de
leur pays, qu‟ils observent par le filtre du pays d‟accueil. La dimension éthique dominante
n‟est pour François Bédarida qu‟un « artefact »164 incluant mythes, imaginaire et croyances.
Même si cette mémoire est un artefact, elle reste nécessaire selon Tzvetan Todorov pour qui
l‟identité individuelle passe par l‟identité collective.
162
NORA (Pierre), La nation mémoire, in les Lieux de mémoire, T.1, op .cit, p. 655
BURGUIRE (André) et REVEL (Jacques), Préface à, L‟histoire de France, vol.1, L‟espace français, , Paris,
1989, Seuil, p.13
164
BEDARIDA (François), Vichy et la crise de la conscience française, in Azéma (Jean-Pierre) et Bédarida
(François), Vichy et les Français, Paris, Librairie Arthème, Fayard, 1992, p .79
163
115
Ainsi, comme l‟explique Tzvetan Todorov, ces représentations sur-mémorielles ne seraientelles pas une façon pour la France de jouer « le rôle de victime »165 au détriment d‟une
histoire ? Or, cette dimension mémorielle liée à la révolution française ne risque-t-elle pas de
« paralyser » (expression de Paul Ricoeur) les représentations de l‟histoire de France ? La
solution serait, toujours d‟après Paul Ricoeur, de proposer une réécriture interculturelle dans
le cadre spécifique de la diversité culturelle intrinsèque à la francophonie.
Cette option aurait pour avantage de relier l‟aspect identitaire et universaliste de cette histoire
de France qui pourrait s‟inscrire alors dans une perspective de dialogue culturel.
Plutôt que d‟exposer une histoire exigeant des vœux de fidélité nationale ou à l‟opposé
obsédée par une mémoire éthique de 1789, une approche interculturelle permettrait de générer
le plaisir de l‟écriture comme le plaisir de retraduire : « or c‟est dans la retraduction des
mêmes textes originaux que se déclare, nous dit Antoine Berman, le désir de traduire et sans
doute, son tourment et son plaisir. »166
Cette histoire interculturelle permettrait de lier une mémoire universelle et le pacte de
vérité en histoire. Cela supposerait d‟accepter en amont cette entreprise, le relativisme
intrinsèque à toute nation qui s‟exprime par des « symboles de masse »167 (comme par
exemple une« cohésion surprenante », un « rythme collectif », une « décharge soudaine »)
selon Elias Canetti.
4.3 L’universalisme plus important que l’aspect grégaire des représentations
Les idées majeures telles que Liberté, Egalité et Fraternité ont donc structuré
implicitement nos représentations. Ces notions concepts étaient secondées d‟événements
ponctuels tels que la Première ou La Seconde guerre mondiale, ou une conquête (Napoléon en
Espagne).
Notre démarche fut donc celle d‟une question d‟histoire : quelles sont les
représentations et pourquoi certaines plus que d‟autres ont constitué nos archives ? Ces
enquêtes nous ont permis d‟affiner notre perception entre des représentations liées au savoir
historique et celles liées à l‟universalité citoyenne.
165
TODOROV (Tvzetan), Les abus de mémoire, 1995, paris, Arléa, p.56
RICOEUR (Paul), L‟écriture et l‟histoire et la représentation du passé », in. Annales, juillet-août, 2000.
167
CANETTI (Elias), Masse et puissance, Paris, 1996 (1960), Gallimard, p. 181
166
116
Les lieux de mémoire de l‟histoire de France ne sont pas accessibles
systématiquement : on trouve des traces archéologiques et urbaines à Shanghai, Pondichéry
ou Casablanca, mais moins au Paraguay. Mais quand ces traces sont visibles, elles reflètent
souvent un passé colonial, suggérant une rhétorique de dominant / dominé peu propice à une
enthousiaste fièvre commémorative.
Ces témoignages subjectifs parlent du « vrai » sur « un réel »168 qui est choisi dans
l‟espace et dans le temps.
Pour notre part, nous avons surtout eu le sentiment d‟avoir abordé une couche
affleurant, à une date donnée, dans un lieu donné, d‟une perception politique et culturelle
d‟une histoire.
C‟est davantage une notion infra politique enfouie qui émerge et qu‟on appellera
« sensibilité ». Les acteurs de ces enquêtes, par leur perception différentielle, représentent un
groupe qui n‟a pas produit de discours politique « par le haut », mais qui a produit un discours
infra politique dont l‟expansion, la circulation et la transmission sont complexes à établir
selon la spécialité disciplinaire de l‟enseignant et sa position géographique.
Ce qui fut intéressant dans leur témoignage c‟est également le large spectre
historiographique présenté : certains présentaient des événements ponctuels (1789) d‟autres
des périodes structurelles (« Reconquista », la Reconquête).
Il est vrai que là encore ce sont les enseignants d‟histoire qui ont pu présenter des
phénomènes structurels et parfois antérieurs à la période contemporaine. Les acteurs non
certifiés d‟histoire avaient une vision plutôt politique du temps court, événementiel et encadré
par la période contemporaine. Donc plusieurs sensibilités historiographiques ont pu émerger
dans nos enquêtes, ce qui représente selon nous un gain épistémologique quand on étudie les
représentations. Celles-ci, qu‟elles fussent culturelles ou politiques, étaient à l‟image de
l‟anthropologie entendue par Claude Lévi-Strauss, à savoir qu‟elles présentaient des écarts en
fonction des lieux et du type de mémoire implicitement suggéré. Peut-on encore parler d‟une
fonction sociale de l‟Histoire à travers ces représentations ? Cette fonction de l‟histoire dans
nos témoignages est liée à une dialectique passé / présent. On a surtout vu une désagrégation
des certitudes, une débâcle en arrière-plan des idéologies.
168
PROST (Antoine), Douze leçons sur l‟Histoire, Seuil, 2010, Paris, 370 pages
117
4.4 Sacralisation et interdits diplomatiques
Il nous faut nous poser la question de notre rapport à ces réponses et aux
représentations. Avons-nous participé implicitement à la construction de ces représentations ?
Car en effet nous avons créé un cadre et une référence de pensée dans nos questions, malgré
nos efforts pour n‟être que médiateur. A cela s‟ajoute une difficulté conjoncturelle dans le
traitement de nos réponses. Avant de diffuser notre enquête, l‟AEFE nous a demandé de
supprimer les deux questions suivantes :
Question n°11/ Quelles sont
récemment pour la
les manifestations culturelles ou politiques entreprises
promotion de la culture française dans le pays où vous
résidez?........................................................................................................................................
Question n°12 / Quelle est l‟image dominante de l‟histoire de France selon vous dans le pays
où vous résidez ? (Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
12.1/ Une image culturelle ?.........................................................................................................
12.2/ Une image politique ?....................................................................................................
12.3/ Une image sociale ?.......................................................................................................
12.4/ Une image économique ?...............................................................................................
Ces deux dernières questions semblaient peu appropriées, selon l‟AEFE, suite aux
événements diplomatiques survenus en janvier 2011 entre la France et la Tunisie. Nous avons
été confrontés en direct au pouvoir des institutions. La modification de notre questionnaire
s‟est imposée. La réaction et la prudence diplomatique de l‟AEFE nous a permis, là aussi,
d‟entrevoir ce que cette agence a comme représentation de l‟histoire de France et quelle
image elle veut donner du pays et de son histoire.
Ainsi la sélection faite par nos témoignages, propose une série de « lieux de mémoire »
qui expriment non pas un sentiment national, mais des paysages sur l‟histoire de France
consacrés à la permanence d‟une grandeur militaire (Napoléon et de Gaulle) et le rapport
particulier d‟un discours lié à la Révolution française. Ces représentations de l‟Histoire de
France nous ont ainsi obligé à mettre au jour le noyau symbolique de celles-ci et d‟en analyser
l‟impact sur l‟ensemble de nos enquêtes. La difficulté à analyser ce noyau est du même ordre
que celle à laquelle se confrontent les ethnologues qui étudient un mythe : il est très difficile
de savoir si l‟analyse du mythe n‟est pas le meilleur moyen de le revitaliser.
118
Notre méthode a consisté à suivre un principe de décomposition de ces
représentations. La France qui jusqu‟ici fut une grande nation intro-déterminée est présentée
dans nos enquêtes comme une puissance moyenne extra-déterminée. Ce ne sont pas des
représentations qui suggèrent une unité, une chronologie avec des repères précis qui
pourraient graviter autour d‟une intrigue. Seuls sont présentés des symboles d‟une mémoire
collective s‟estompant. Ce n‟est donc plus une histoire nationale mais une mémoire nationale
qui apparaît dans ces enquêtes. 1789 ne devient-elle plus qu‟une date minérale dénuée de
toute idéologie humaine? Serait-elle devenue un fétichisme sacralisateur?
4.5 La mémoire collective selon Maurice Halbwachs : des images et des idées
Cette cristallisation s‟est opérée car la mémoire collective fonctionne, selon Maurice
Halbwachs169, par le mélange de notions qui mobilisent des images et des idées. La sensibilité
obtenue crée une signification sociale produite par un groupe social choisi, ici, les enseignants
exerçant à l‟étranger. D‟après Maurice Halbwachs, chaque groupe construit ses
représentations en fonction de ses intérêts actuels. Ainsi un groupe d‟enseignants expatrié
aura une tendance (inconsciente ou non) à avoir un rôle actif au sein de la francophonie, face
à la concurrence des autres lycées occidentaux (américain, britannique, etc.). Ces enseignants
ont des représentations de l‟histoire de France qui sert leurs intérêts locaux ainsi que le rôle de
représentation qu‟ils ont à tenir. Ce qui pose aussi le problème de la mise en scène de ces
représentations par des personnes qui sont eux-mêmes en représentation. Cela peut s‟illustrer
par la conception de l‟enseignement français ou de l‟enseignement en langue française
proposant une alternative aux propositions anglo-saxonnes. Sont alors souvent évoquées dans
nos enquêtes les vertus démocratiques d‟une francophonie résistante.
Selon Suzanne Citron, la discipline histoire pour les enseignants garde, une résonance
particulière et elle affirme ainsi : « L‟Histoire, cela sert d‟abord à faire la France »170. Ce
volontarisme est-il entretenu par les enseignants qui exercent à l‟étranger ?
169
170
HALBWACHS (Maurice), Les cadres sociaux de la mémoire, 1994, Paris Albin Michel, 367 pages
CITRON (Suzanne), Le mythe national, in. L‟histoire de France en question, 1991, 313 pages
119
Peut-on parler d‟une pratique pédagogique qui n‟entretiendrait une vision historique
de la France que pour glorifier éternellement le présent ? Le mythe national de l‟histoire de
France, même fragilisé, nous a semblé encore très présent bien que de manière très
filandreuse dans nos enquêtes.
Nos réponses ne sont pas des essais narratifs - peu adaptés à nos questionnaires- mais
le récit est implicite par les personnages et les faits qui alimentent les actions militaires.
L‟histoire ainsi représentée ne serait-elle plus qu‟un genre littéraire réduit à quelques
métonymies militaires ? Hayden White et les tenants du « Linguistic turn » (tour linguistique)
auraient-ils eu, au final, raison ? Paul Ricoeur nous rappelle que ces représentations ne
prétendent pas à la vérité objective.
L‟ensemble des récurrences de l‟aspect militaire et idéologique nous a permis de
construire in fine un tableau de ces représentations. On voit que ce tableau peut constituer un
commentaire sur l„histoire de France, une glose sur la manière dont cette histoire fut
longtemps perçue et sur ce qu‟elle est aujourd‟hui. A la fois nationale et universaliste,
rayonnante mais atone car essoufflée par une francophonie qui peine face à la mondialisation.
Pour mesurer cet essoufflement, interroger des lycées français sur les cinq continents était
pour nous une priorité pour mesurer les discours faits sur la francophonie et sur l‟histoire de
France.
Ces enquêtes sont donc conjoncturelles et relèvent d‟un pragmatisme où des sciences
humaines telles que la sociologie, la linguistique ou la psychologie sociale nous ont permis
d‟analyser des réponses croisant francophonie et histoire de France.
Or, peut-on parler ici d‟un automne de cette grandeur ? Car nous ne sentons plus une
dynamique d‟avenir. Ce qui est une rupture au regard de ce qui fut souvent l‟écriture de
l‟histoire de France. Ainsi Pierre Nora en 1993 rappelle ce qui fut longtemps la dimension
projet de cette histoire : « L‟Histoire et précisément l‟histoire nationale s‟est toujours écrite
au point de vue de l‟avenir ».171
Ces « belles histoires », nous dirait Paul Veyne, ne semblent plus séduire comme
auparavant.
Elles impulsent encore un sourd écho idéologique lié à des héros qui ont vécu afin de
fixer l‟horizon pour ceux qui constituent un reliquat de la « République des Lettres » à
l‟étranger, à savoir les enseignants des lycées français.
171
NORA (Pierre), Lieux de mémoire, Tome 1, Gallimard, 1984, 674 pages
120
Leur position privilégiée leur permet encore, s‟ils le désirent, de faire de la recherche
explorative (sur le pays d‟accueil), d‟enseigner avec leur culture et leur langue, et enfin, à
l‟extérieur de leur établissement, de rencontrer un environnement médiatique particulier
mettant en valeur leur double position. La forme d‟intelligibilité des représentations de
l‟histoire de France est donc plurielle pour ces acteurs exogènes. Ils conservent tous un « sens
à l‟histoire », entre raison et imagination. Raison car cela mobilise leurs repères culturels
propres et imagination car les personnes du pays d‟accueil vont davantage mobiliser la partie
imaginative de ces enseignants.
Ce dialogue entre la culture française et celle du pays d‟accueil s‟est d‟ailleurs
imprimé dans les nouveaux programmes au niveau du collège depuis 2009. Ainsi en sixième,
on étudie la Chine des Han à son apogée sous le règne de l‟empereur Wu (140- 87 av. J.C) ou
l‟Inde de la dynastie des Gupta (au IV et Vème siècle après J.C).
En cinquième, on étudie l‟histoire de l‟Afrique où l‟on éclaire une civilisation de la
zone subsaharienne au Moyen-Âge (l‟empire du Ghana, ou l‟empire du Mali, ou l‟empire
Songhaï ou le Monomotapa). Ainsi, dans les cursus actuels, l‟histoire de France n‟est pas un
récit qui isole la France, mais elle propose un dialogue interculturel que vivent plus
naturellement au quotidien les enseignants exerçant à l‟étranger. Le jeu dialogué entre
patrimoine national et patrimoine international est permanent.
Est-ce à dire alors que l‟histoire nationale ne démontre rien comme le prédisait Paul
Veyne en 1971 ? Pour lui, les représentations ne sont inscrites que dans un contexte
conjoncturel car il n‟y a pas de vocation humaine à s‟en tenir à la vérité. Les ruptures, les
paradigmes n‟existent plus tels quels. François Furet a montré que les expériences de 1789 et
de 1917 sont difficiles à imaginer aujourd‟hui. L‟homme nouveau, à partir d‟une
transformation politique, a peu de chance de voir le jour. Dans Penser la révolution, François
Furet a montré comment cet événement, par sa rupture, a longtemps imprimé les
représentations de l‟histoire de France : il a évoqué l‟histoire d‟une « tyrannie de l‟événement
révolutionnaire ». Or le message s‟est estompé pour laisser la place à une nouvelle religion
civile : le rayonnement de l‟idée des Droits de l‟Homme, phénomène assez nouveau, complète
François Furet dans son ouvrage sur La République du centre.
Ainsi 1948 remplace 1789. Et la Francophonie remplace peu à peu la France et son
histoire.
Est-ce une nouvelle situation, singulière ?
121
Nous ne sommes plus dans l‟histoire d‟une nation qui se met en scène comme ce fut
souvent le cas d‟après le sociologue Jean-Claude Passeron : « C‟est par l‟histoire que la
société française s‟est représentée à elle-même sa propre existence »172.
Or, cette histoire étant moins fédératrice, la francophonie semble prendre le relais à
l‟étranger car elle est plus empirique. Elle représente un univers culturel nouveau et
international dans lequel on peut retrouver l‟histoire de France non plus comme un tableau
récit et singulier, mais dans une logique sociale qui compare avec d‟autres histoires, dans une
logique interculturelle. C‟est ici toute une philosophie de l‟histoire de France qui est posée
pour demain et, au-delà, sur les formes nouvelles du discours scientifique sur l‟histoire de
France pour le XXIème siècle.
Ainsi la prise en main du message universaliste de 1789 par les enseignants vivant à
l‟étranger transforme ceux-ci en missionnaires romanesques de l‟histoire de France. Ils ont
d‟ailleurs un rôle diplomatique à jouer dans leur lettre de mission lors de leur contrat avec
l‟AEFE. La francophonie à laquelle ils participent leur donne cette mission.
Ils deviennent des médiateurs qui mêlent imagination de l‟histoire de leur pays vis-àvis des locaux et la raison pour eux-mêmes.
La révolution française pourtant est de plus en plus concurrencée par les Droits de
l‟Homme dans ces représentations. 1948 semble implicitement prendre le dessus sur 1789. La
francophonie semble prendre le dessus sur la France. Les communautés semblent plus
importantes que les hommes et les révolutions nationales d‟hier. Une autre écriture de
l‟histoire est-elle en marche ? Peut-on nuancer cette mutation en cours que l‟on soupçonne ?
Dans cette approche, nous avons décidé de mobilisé des outils liés aux nouvelles technologies
et notamment l‟outil crée par l‟université d‟Harvard et baptisé culturomique. Nous allons voir
si cet outil confirme les dominantes et les mutations qui touchent les représentations de
l‟histoire de France dans le monde.
172
PASSERON (Jean Claude) et PROST (Antoine), L‟enseignement entre historiens et sociologues, in. Sociétés
contemporaines, n°1, mars 1990.
122
4.6 Pour élargir nos recherches : le projet « culturomique »
On le voit, ces 59 enquêtes peuvent proposer un regard intéressant sur une population en
interface, à la fois endogène et exogène au système scolaire français. Les représentations
identifiées par la voie de l‟enquête restent toujours limitées en nombre. Nous avons donc fait
le choix d‟utiliser de nouveaux outils d‟exploration et un champ récent d‟étude nommé
« culturomique »173. Cette option de recherche a pour avantage d‟analyser de nombreux
ouvrages qui ont été numérisés. Ceci à une très grande échelle puisque cela concerne plus de
cinq millions d‟ouvrages numérisés. Jean-Paul Delahaye, professeur à l‟université de Lille et
chercheur au laboratoire d‟informatique fondamentale de Lille (LIFL) indique qu‟analyser les
représentations d‟un groupe humain de manière exhaustive paraît impossible, limite que nous
avons vécue dans la diffusion et le retour sur enquêtes AEFE. Jean-Paul Delahaye précise
ainsi : « L‟informatique élargit le champ des variables évaluables. Elle offre des capacités
de stockage massif d‟informations, elle réalise des collectes de faits, de chiffres et d‟images à
grande échelle et les automatise. Elle donne aussi les moyens de traitement numérique
ultrarapide pour l „exploitation de gigantesques bases de données ».174 Le « data mining », la
fouille des données, est d‟autre part sans cesse renouvelée par des milliers de « Datacenter »,
ce qui est un avantage par rapport à l‟exercice de l‟enquête qui reste liée à un moment « t »,
de manière démiurgique et singulière. Analyser d‟un seul coup d‟œil des occurrences
lexicales sur plus de cinq millions d‟ouvrages numérisés devient ainsi possible. Ces ouvrages
ont été choisis dans les bibliothèques de plus de 40 universités dans le monde. Ces 5 millions
d‟ouvrages représentent 4 % des livres publiés dans l‟histoire des Hommes.
Ces livres furent choisis pour la qualité technique de leur numérisation ainsi que pour le
caractère de leurs « métadonnées175 » (c‟est à dire qu‟ils présentent des informations générales
en grand nombre).
L‟ensemble de ces 5 millions d‟ouvrages sont constitués de cinq cents milliards de mots.
361 Mm (milliard de mots) de mots pour la langue anglaise, 45 Mm de mots pour la langue
française (9%), quarante-cinq milliards pour la langue espagnole (9%), trente-sept milliards
de mots pour l‟allemand (7%), et quelques milliards d‟autres pour les autres langues (langue
russe : 35 Mmn, langue chinoise : 13 Mm, et langue hébraïque : 2 Mm).
173
http://www.culturomics.org
DELAHAYE (Jean ŔPaul), La culturomique, in. Pour la science, n°406, août 2011, p. 82
175
EVANS (John) et FOSTER (J.), Metaknowledge, in. Science, vol. n.331, 2011, pp. 721-724.
174
123
Ce projet fut créé par les laboratoires Google (Googlelabs.com) en 2007 et fut coordonné
par l‟universitaire exerçant à Harvard, Jean-Baptiste Michel, au sein de ce qu‟il nomme
« L‟observatoire Culturel » de l‟université de Harvard.176 L‟outil Ngrams Viewer fut mis en
ligne en décembre 2010.
Toutefois le corpus numérisé par « Google abs » et traité par l‟équipe de Jean-Baptiste
Michel n‟est accessible que partiellement. En effet, on ne peut d‟une part consulter
directement ce corpus numérisé, parce que cela poserait un problème sur la propriété
intellectuelle, et d‟autre part ce corpus est d‟une telle taille (taille qui atteint 4 téraoctets)
qu‟il ne peut être abordé par un ordinateur courant. Cet accès n‟est donc que partiel. Mais
cette approche nous a tout de même permis de confronter nos 59 enquêtes de l‟AEFE et de
l‟AUF à ce corpus de cinq millions d‟ouvrages en exposant ces derniers à ce qui est devenu
des occurrences dans nos enquêtes, à savoir : de Gaulle, Napoléon et 1789.
Un programme construit par « googlelabs » permet ainsi de construire des « n-grammes »
(qui sont les courbes obtenues). Quels résultats avons-nous obtenu en reprenant les trois idées
majeures liées à nos enquêtes de l‟AEFE, à savoir, 1789, Napoléon et de Gaulle ?
Pour chaque mot ciblé, ou repéré dans nos 28 enquêtes, nous pouvons savoir si la fréquence
se confirme dans ces 5 millions d‟ouvrages. Le corpus ne prend pas en compte les journaux,
revues, tracts, publicités et autres imprimés. La date de publication retenue pour les livres de
ce corpus est celle donnée par l‟éditeur et donc dans ces courbes le livre peut apparaître
plusieurs fois avec des dates différentes s‟il a été réédité.
Ceci dit, un corpus de 500 milliards de mots reste un terrain formidable pour mesurer la
notoriété des personnes, notamment politiques, qui peuvent cristalliser les représentations de
l‟histoire d‟un pays, élément se détachant nettement dans nos enquêtes. On peut ainsi
comparer la notoriété de De Gaulle et celle de Napoléon en mobilisant les langues française
et anglaise.
Pour ce qui concerne la Révolution française, nous nous sommes demandé si on devait
l‟exprimer sous forme de date singulière (1789) ou par le groupe nominal « Révolution
française » qui ne suggère pas seulement la Bastille (métonymie de 1789) mais aussi la
révolution avec ses conséquences. Le problème essentiel dans ce programme est de ne pas
pouvoir étudier les causes structurelles qui créent ces n-grammes obtenues. Malgré cette
limitation, cette approche proposée par la culturomique propose un nouveau monde
d‟exploration, un nouvel objet du monde.
176
MICHEL (Jean ŔBaptiste) et al., Quantitative analysis of culture using millions of digitized books, in.
Science, vol. 331, 2010, pp. 176- 182.
124
Nous avons tout d‟abord analysé les trois éléments qui avaient dominé nos enquêtes, à
savoir : 1798, Napoléon et de Gaulle, en utilisant des ouvrages publiés entre 1800 et 2000 et
en utilisant la langue française (45 milliards de mots).
NGRAMS– ANALYSE DES EDITIONS FRANCAISES DE NOS TROIS ITEMS
On voit que Napoléon domine la Révolution française jusqu‟aux années 1960, et de
Gaulle prend la relève à sa prise de pouvoir en tant que président en 1958.
Napoléon subit deux ruptures : 1880 et l‟arrivée de la IIIème république et 1920. Peut-être
faudrait-il mettre en rapport le lent déclin de Napoléon au XXème siècle avec le changement
historiographique et le déclin de l‟histoire-bataille, l‟arrivée de l‟Ecole des Annales dans le
débat historiographique, puis un enseignement contemporain mettant moins en valeur les
« grands hommes ». 1789 se maintient sur les deux siècles mais reste bloqué dans une bande
moyenne, qui nous fait penser à la dimension symbolique de l‟événement, dont le
bicentenaire s‟affiche en atteignant la hauteur de 0,00400 %.
Pour 1789, l‟essor à partir des années 1880 peut être mis en corrélation avec la mise en
place de l‟enseignement lavissien qui valorise la Révolution française. Le général de Gaulle
semble se comporter comme 1789 dans une logique de stabilité symbolique, entre des pics
atteignant 0,00600 à sa sortie politique pour retomber par la suite à 0,00300 %. Les pics
correspondent logiquement au gaullisme résistant puis au gaullisme au pouvoir. Le passage du
de Gaulle-acteur de l‟Histoire au de Gaulle-objet d‟Histoire implique une moindre présence
éditoriale. La référence à de Gaulle en politique s‟estompe aussi.
125
Plus largement, c‟est dans l‟après-Seconde Guerre mondiale que l‟on voit le déclin des
références à 1789, Napoléon puis ensuite de Gaulle : peut-on y voir un signe du déclassement
de la France comme grande puissance ? Une France perdant son empire et son rayonnement
ne se projette pas ou n‟est pas projetée dans les hautes figures de la puissance, agissant pour
que l‟Europe soit française…
Dans la langue anglaise, cela se présente de manière plus nette pour Napoléon que
nous avons présenté dans « GoogleNgram Viewer ». 1789 et de Gaulle semblent totalement
écrasés par le phénomène Napoléon, présenté morphologiquement sans accent.
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS ANGLAISES DE NOS TROIS ITEMS
La mémoire britannique de Napoléon est un des éléments constitutifs du sentiment
national britannique qui se consolide au XIXème siècle. La forte référence éditoriale à
Napoléon dans les années 1820-1850 est frappante à cet égard. Elle porte en creux la
célébration des généraux et des victoires britanniques, ritualisée lors des banquets de
Waterloo en juin. Et peut-être agite-t-on aussi le spectre de l‟Aigle pour mieux conjurer la
puissance française et maintenir la France à sa place dans une Europe équilibrée, celle du
traité de Vienne. A contrario, dès lors que les deux nations s‟allient (Entente cordiale de 1904)
et qu‟il apparaît avec les deux guerres mondiales que la France ne pourra plus modeler
l‟Europe à sa main, la figure de Napoléon s‟évanouit peu à peu. Le coup de grâce est donné
par la décolonisation, la mondialisation et la construction européenne.
Quand on choisit l‟anglais des éditions américaines (ci-dessous), on obtient les
courbes suivantes : Napoléon reste là aussi dominant, pour diminuer nettement après la
Première Guerre mondiale puis après les années 1970.
126
De Gaulle connaît une « embellie », mais elle retombe dès qu‟il quitte le pouvoir (fin
années 1960). La tolérance américaine pour de Gaulle fut circonstanciée par l‟exercice
empirique du pouvoir par le général « toléré » par Washington.
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS AMERICAINES DE NOS TROIS ITEMS
Que constateŔt-on lorsque nous choisissons la langue allemande (ci-dessous) ?
L‟héritage de la Révolution française est très net et constitutive de la nation allemande dont
Goethe cristallise les espoirs (vite déçus) au début du XIXème siècle par l‟arrivée guerrière de
Napoléon. Napoléon domine donc là aussi 1789. De Gaulle est « cérémonié » dans les années
1960 et se maintient à un bon niveau post-cérémonial. A mettre en rapport avec l‟axe francoallemand : le de Gaulle initiateur, avec Adenauer, de la réconciliation franco-allemande dans
les années 1960, est évoqué voire invoqué pour présider aux destinées des couples francoallemands successifs. Au contraire des situations britanniques, américaines et même
françaises, la référence à de Gaulle progresse dans les années 1990-2000.
127
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE ALLEMANDE DE NOS
TROIS ITEMS
Que se passe-t-il dans la langue russe? (voir ci-dessous)
Nous avons dû opérer à des contrôles : lorsque l‟on mettait 1789, Napoléon et de Gaulle
ensemble, ce dernier disparaissait, car 1000 fois moins fréquent. Nous avons été obligés de
procéder en deux graphiques.
128
NGRAMS– ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE RUSSE DE NOS TROIS
ITEMS
Pour Charles de Gaulle
La référence à 1789 en Russie a surtout des ressorts politiques. Au XIXème siècle
comme un des moyens de consolider le sentiment national à partir des années 1860 et ce
jusqu‟à 1920.
A partir des années 1920 comme une justification historiques des projets
révolutionnaires socialistes puis communistes : les chefs socialistes sont imprégnés de l‟idée
de mener à bien en Russie la révolution qui a changé le visage de la France 110 ans plus tôt, et
de la réussir. Durant la Seconde Guerre mondiale, ou plutôt « la Grande Guerre patriotique »,
comme réactivation symbolique du patriotisme de défense face à l‟invasion de la Wehrmacht.
129
Pour les « Ngrammes » en langue espagnole, nous avons aussi traduit les noms
propres car par exemple en espagnol l‟accent de Napoléon se met sur « o ».Le corpus
numérisés en espagnol est de 45 milliards de mots (sur un total de 500 milliards).
NGRAMS– ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE ESPAGNOLE DE NOS TROIS
ITEMS
Pourquoi cette spécificité espagnole sur Napoléon, plus évoqué entre 1890 et 1962,
sous tous les régimes (Monarchie, République, Franquisme) ? Est-ce lié à l‟enseignement de
l‟histoire ?
Là on sent la présence de Napoléon et le traumatisme national qui est encore présent
selon le témoignage de nos enquêtes issus des lycées français espagnols. Ici, la mesure de
notoriété peut être négative et massive.
Pour le corpus en langue hébraïque nous avons fait deux tableaux : un tableau
reprenant l‟année hébraïque pour 1789, soit 5549.
130
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS EN HEBREUX DE NOS TROIS ITEMS
Et un avec 1789.
Il est intéressant de noter ici, entre les deux systèmes de calendrier à quel point 1789
cristallise plus un symbole, une méta-sémantique alors que 5549 reste plus fonctionnaliste.
Faut-il voir en la forte référence à 1789 et Napoléon vers 1920-1950 un réinvestissement par
le sionisme des principes de droit des peuples, de souveraineté nationale mis au service de la
revendication puis de la construction après 1948 d‟un Etat ?
131
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE CHINOISE DE NOS TROIS
ITEMS
Le mystère fut comme pour la langue russe une disparition de réaction sur certains
items. De Gaulle ou Napoléon ont disparu… malgré tous nos efforts pour vérifier les
traductions.
Face à cet incident, nous avons décidé de faire des comparaisons plus larges et
utiliser des listes de mots : par exemple : Révolution française, Seconde Guerre mondiale,
Grande Guerre, Empereur Napoléon, etc.
Les possibilités sont donc infinies, mais nous voulions ici avant tout faire apparaître la
concurrence entre les trois substantifs. Il n‟en reste pas moins que des contrôles
morphologiques pourraient s‟avérer nécessaires pour ce type d‟outil. Dans le même ordre
d'idée, si on compare Louis XVI et Napoléon, on pourrait aussi comparer aussi "roi Louis
XVI" et "Empereur Napoléon". De tels contrôles peuvent s‟avérer inévitables.
Suite à cette série d‟analyse sur nos trois représentations majeures des
représentations de l‟histoire de France décliné en plusieurs langues, nous avons voulu que
s‟affrontent notre seule date (1789) et nos deux personnages (Napoléon et Charles de Gaulle)
à d‟autres personnages et dates connues de l‟histoire de France. Pour cela, nous avons repéré
dans la presse française qui s‟occupe depuis 2010 / 2011 des polémiques autour de l‟histoire
de France et de son enseignement en France des événements ou personnages mythiques qui
ont longtemps constitué une mémoire populaire de l‟histoire de France.
132
Nous avons choisi d‟une part le numéro spécial de l‟Express177 du 24 décembre
2009 intitulé les « Grands mythes de l‟histoire de France » et, plus spécialisé, un numéro
spécial de la documentation photographique dirigé par Dominique Borne intitulé Histoires de
France. Nous avons repris dans les deux cas les dates et personnages fondateurs pour les
confronter aux résultats de nos enquêtes.
Nous avons cette fois-ci utilisé uniquement le corpus en langue française.
Pour ce qui est des personnages, nous avons confronté Napoléon et de Gaulle à :
Vercingétorix, Clovis, Saint Louis, Jeanne d‟Arc, Catherine de Médicis, Henri IV, Louis XIV
et Clemenceau.
NGRAMS– ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE FRANCAISE DE NEUF
ITEMS
Série 1
On le voit ici, Napoléon domine nettement les autres figures sur un corpus de 45
milliards de mots français, suivi par Louis XIV, puis de Gaulle, plus modeste. On peut noter
la fin de vie de Clovis à partir de 1960.
Puis nous avons confronté 1789 par rapport à d‟autres événements retenus par Dominique
Borne dans ce numéro de Documentation Photographique178 de 2011 et ce numéro de
L‟Express179 de 2009.
177
La couverture du magazine se trouve en annexe dans les images et représentations.
BORNE (Dominique), Histoires de France, in Documentation photographique, dossier n° 8083, septembreoctobre 2011, 64 pages.
178
133
Nous avons ainsi choisi : Alésia, Attila vaincu, Charles Martel, la fronde, la Bastille,
Valmy, Austerlitz et Eylau. Nous avons en effet ajouté la Bastille, pour voir si cet événement
pouvait ainsi se confondre avec le nombre date 1789, ce qui n‟est pas le cas.
NGRAMS – ANALYSE DES EDITIONS EN LANGUE FRANCAISE DE NEUF
ITEMS
Série 2
Là encore c‟est 1789 qui domine très largement. Face à cette écrasante domination de
1789, le poids des représentations de l‟histoire de France semble assez nettement idéologique
et politique. Peut-on présenter, demain, d‟autres représentations de l‟histoire de France dans
un monde en pleine mutation géopolitique ? C‟est ce que nous allons proposer dans la
troisième partie de notre réflexion en créant un curriculum interculturel de l‟histoire de
France.
Cet outil est finalement relié à la théorie des thesaurus ayant pour principe que ceux-ci
sont différents chez les individus, chez les collectivités et chez les peuples et que chaque
notion a une valeur différente. Par exemple, le nom de Napoléon fait partie intégrante du
thesaurus de la nation française et russe. On ne peut pas le rayer de l'histoire des deux nations
sans faire de lacunes dans leurs histoires. Pour les Américains, Napoléon n'est qu'un nom
historique, cristallisé par la vente de Louisiane.
179
WINOCK (Michel) et al., Les grands mythes de l‟histoire de France, in L‟Express, n° 3051-3052, déc.2009,
pp. 64 à 137
134
Si on essaie de le rayer de la mémoire des Américains, vont-ils perdre autant que les
Français ou les Russes? La valeur des faits historiques est relative. Leurs poids informatiques
dans les thesaurus sont donc différents.
Quelles sont les limites de cet outil, « Google NgramsViewer » ? Ce sont des images de la
notoriété passagère d'un nom.
Cette notoriété est influencée par de multiples facteurs liés aux histoires locales et
probablement aussi à politique locale.
Si la presse locale pour commenter un événement local fait appel à des comparaisons avec de
grands hommes étrangers, il y aura des écrivains qui vont écrire autour de cet événement et
citer de Gaulle, Napoléon, etc...
Il reste donc difficile d'interpréter de manière précise ces courbes qui n‟offrent pas de
contexte aux mots étudiés, et ce système ne reconnaît pas les polysémies. Comment alors
contextualiser ? Il faudrait faire de gigantesques études sur les évènements locaux et
mondiaux pour essayer de trouver pourquoi on cite de plus en plus pendant 10 ans un nom,
avant que sa fréquence de citation décline (quand on n'a plus besoin de le citer, de l'utiliser
pour expliquer ou comparer). En l‟absence de vérification des ouvrages qui ont été utilisés,
nous avons été ici réduits à faire des hypothèses et à suivre nos intuitions pour comprendre les
tendances culturelles possibles de trois représentations de l‟histoire dans un cadre purement
lexicométrique.
« Ngrams viewer » n‟est qu‟un outil heuristique qui apporte plus de questions que de
réponses, mais il a eu l‟avantage de mettre en perspective que ce nous avons découvert
auparavant dans nos 59 enquêtes. Repérer les artefacts et le positionnement des mots dans le
temps
nécessite
surtout
de
mobiliser
des
connaissances
théoriques,
notamment
épistémologiques ou politiques (l‟histoire politique des pays utilisant telle ou telle langue).
Il n‟est donc pas certain qu'on puisse se baser juste sur l'occurrence d'un mot.
Les résultats pourraient aussi être pondérés par la part variable des livres d'histoire dans la
production totale. « Charles de Gaulle » et « 1789 » ne sont pas du même ordre et Napoléon
est un peu plus romanesque que le Général : les occurrences au niveau des romans, pièces de
théâtres ou manuels scolaires pourraient rendre l‟analyse plus fine.
Enfin, les représentations sur l‟histoire d‟un pays par rapport à un autre pays se
modulent dans le temps. L'intérêt pour la France est instable sur de longues périodes. On le
perçoit dans les courbes « Ngramms » qui restent donc un outil formidable mais qui
s‟attachent à la forme plus qu‟au fond explicatif.
135
Nous allons voir dans la troisième partie quels éléments il est possible de construire
pour modifier ces représentations de l‟histoire de France, représentations basées au final sur
l‟épopée idéologique de 1789 et les aventures militaires de Napoléon et du général de Gaulle.
Cette modification est peut être possible en proposant une écriture interculturelle de l‟histoire
de France, une « mise en intrigue » positive et empathique de cette histoire.
136
TROISIEME PARTIE
COMMENT ECRIRE UNE HISTOIRE DE FRANCE
INTERCULTURELLE ?
137
Introduction
Dans cette troisième partie de notre étude, nous tenterons d‟aborder les perspectives
possibles pour construire et écrire une autre histoire de France pour les étudiants et
enseignants francophones étrangers. Cela suppose d‟avoir une démarche transdisciplinaire et
de construire une réflexion ouverte dans le domaine des représentations. Une approche
réflexive pour les modifier s‟impose donc. Cela suppose d‟avoir une lecture différente,
intégrer d‟autres modèles liés à la diversité culturelle qui est encouragée actuellement par la
politique financée par les réseaux de la francophonie. Ce sera donc l‟objet de notre premier
chapitre.
Dans un second chapitre, nous aborderons la nature conceptuelle même de cette
histoire interculturelle encore en devenir. Quelle serait sa nature et quel objectif pourrait-elle
atteindre ? L‟anthropologie culturelle pourra nous aider mais en ne suivant pas les modalités
empruntées dans les manuels de FLE que nous avons analysés dans notre première partie.
Notre démarche ne serait plus de minorer l‟histoire mais au contraire trouver des stratégies de
dialogue, et mettre en avant des points d‟accroche communs entre cette histoire de France et
tel pays ou telle région du monde, chose que nous avons abordée durant l‟été 2012 à
l‟université de Hué, au Vietnam. Nous avons, par exemple, mis en parallèle l‟architecture de
la cité de la dynastie des Nguyen avec le château de Versailles. Nous avons aussi souligné les
oppositions culturelles. Ainsi quand en 1635 la France commence à rayonner sur l‟Europe,
rayonnement dont une des manifestations est la fondation de l‟ »Académie française » en
1635, le Japon ferme ses frontières au monde en 1636. En d‟autres termes, au Vietnam et lors
d‟autres séminaires, nous avons construit une ethnométhodologie pour écrire cette histoire de
France qui serait interculturel. C‟est cette méthode que nous présenterons lors de ce second
chapitre.
Dans le troisième chapitre, nous passerons des concepts à la pratique de séquences
pédagogiques sur cette histoire de France revisitée selon trois axes majeurs. Une approche
diachronique qui reprend toutes les époques de l‟histoire de France en utilisant des objets, des
métonymies qui pourront être mis en comparaison avec d‟autres objets issues d‟autres régions
du monde.
138
Le second axe possible sera synchronique : en reprenant les « grands personnages » de
l‟histoire de France, une vision explicitement lavissienne, nous tenterons de mettre en place
une démarche de déconstruction de cette vision de l‟histoire en suivant les stratégies
empruntées par Georges Duby dans Guillaume Le Maréchal.
Troisième axe possible, nous proposerons une lecture linguistique de cette histoire
interculturelle, en partant de champs lexicaux issus de petits dictionnaires d‟histoire et de
géographie que nous avons construits et mis en ligne sur l‟Internet180 et qui se sont révélés de
bons outils pour construire des séquences et faciliter des évaluations écrites ou orales. Nous
verrons notamment le cas de séquences pédagogiques interculturelles entre la France et la
Hongrie.
Enfin, dans un quatrième et dernier chapitre, nous aborderons les perspectives mais
aussi les limites de cette histoire en « construction », et donc fragile. Car les obstacles restent
nombreux à franchir, notamment au niveau institutionnel. Dans les annexes jointes à cette
étude, nous avons tenté de faire la synthèse de cette réflexion en créant un curriculum de
cette histoire de France qui pourrait prétendre à être interculturelle.
La première difficulté pour une telle entreprise est de se poser la question du récit et de
la pertinence des "repères" diachroniques pour les étudiants étrangers francophones. Ce qui
suppose d‟intégrer la chronologie de leur pays et d‟un pays tiers, afin de créer une dynamique
interactive, qui n‟est donc pas à confondre avec l‟histoire globale. C'est-à-dire que nous
proposons ici un enseignement où l‟on présente synchroniquement l‟histoire de France,
l‟histoire du pays des étudiants étrangers et des exemples issus d‟un pays tiers. Il faudrait
s‟interroger sur ce que l‟on attend de cet enseignement tri-synchronique, et quel type de
savoirs on peut viser. L‟histoire de France n‟est plus certes celle des mythes, mais nous avons
vu dans nos réflexions précédentes qu‟il y a une persistance ou une résistance du roman
national. Aussi ce curriculum interculturel de l‟histoire de France suppose de tout évoquer
même si on prend le risque de se diluer. Pour éviter ce danger, nous avons voulu traiter
quelques grandes questions « incontournables » à travers des études spécifiques, ce qui
supposait des choix subjectifs et la délicate articulation entre les exemples choisis et le thème
global. A vouloir effectivement tout dire, on risquait fort de rendre impossible la construction
d‟une telle entreprise.
180
www.bailble.com/dico
139
C‟est pourquoi nous avons insisté sur la mise en valeur des problématiques dans
chaque séquence pédagogique. En effet, la problématique est la seule accroche qui permet de
faire comprendre aux étudiants étrangers la complexité des temporalités avec ses
emboîtements d‟échelles (politiques, sociales, culturelles). Il s‟est ensuite posé la question du
statut du document. Il a fallu identifier des documents, mener une réflexion critique sur des
sources de nature différente, aborder des œuvres d‟art, des documents patrimoniaux et cerner
la place des documents choisis de l‟histoire française, de l‟histoire du pays de l‟étudiant et un
document issu d‟un pays tiers. Cette histoire triangulaire était selon nous, la seule façon
d‟élargir nos recherches afin de prendre en compte les évolutions sur les représentations de
l‟histoire de France.
Cette histoire interculturelle ainsi cadrée dans une programmation pourrait être
l‟expression d‟une volonté de prendre en compte la pluralité des cultures. La vraie difficulté
est aussi géographique. Cette histoire de France interculturelle exige de ne pas être « européocentré », sans quoi nous serions dans une logique de reconstruction d‟un passé qui laisserait
croire à une « vieille » histoire de l‟Europe, face à d‟autres mondes qui n‟auraient existé que
dans le cas où les Européens les auraient abordés. Les obstacles restent nombreux, et c‟est ce
que nous allons voir dans notre premier chapitre.
140
Chapitre 1 / Epistémologie, philosophie et histoire interculturelle.
Les commandes d‟une histoire vraie encadrée par les Etats sont l‟inverse de la pensée
relativiste et, au-delà, interculturelle, que nous proposons. Le vrai relève du religieux. Les
promesses des « Lumières » s‟estompent aujourd‟hui ainsi que l‟approche européo-centrée
pour une géopolitique multilatérale de la culture dans le monde. Comment dans ce nouveau
contexte penser et écrire l‟histoire d‟un pays ?
1.1 Les représentations sont-elles vraies ?
Pour le philosophe français Richard Rorty181 cette idéologie du réel est un obstacle.
Selon lui la réalité comme principe obligatoire relève du religieux. Il n‟y a pas de réalité
absolue. Les représentations sont seulement des ajustements de l‟Homme à son milieu. Elles
sont vraies lorsque l‟on peut les utiliser et les justifier. Donc les représentations de l‟histoire
sont vraies, mais ce principe relève du religieux et des commandes démiurgiques des Etats.
Car écrire l‟histoire nationale d‟un pays est politiquement « sensible ». Depuis les années
1970 ces commandes sont explicitement remises en question. L‟Etat ne contrôle plus ses
images et ses guerres, comme celle du Vietnam qui a montré la fragilité d‟une armée qui de
libératrice est devenue occupante. Le temps des représentations mythiques est en crise car
celles-ci véhiculaient un métadiscours idéologique et universaliste qui n‟est plus opératoire.
Les idéaux des Lumières trahis par la Seconde Guerre mondiale ont montré toute leur
faiblesse structurelle : comment ce processus de rationalisation des idées du XVIIIème a-t-il
pu aboutir, à l‟opposé de tout humanisme, à la tragédie soulignée par Theodor Adorno182 et
Max Horkheimer dès 1947. Jean François Lyotard dans son ouvrage de 1979, La condition
post-moderne : rapport sur le savoir, rappelle que ces métarécits, qui avaient un sens ultime,
n‟ont pas tenu leur promesse : que ce soient les « Lumières », Marx, Hegel, le positivisme…
181
ENGEL (Pascal), et RORTY (Richard), A quoi bon la vérité ? , 2005, Grasset, Paris, 91 pages
ADORNO (Theodor) et HORKHEIMER (Max), La dialectique de la raison, 1974, Paris, Gallimard, 281
pages
182
141
Pour Paul Feyerabend, toute science s‟est construite dans la transgression. Tout est
mythe. Il dit en 1979 : « La science est une entreprise essentiellement anarchiste »183 au sens
épistémologique du terme. Pour cet épistémologue, chaque théorie scientifique est
incommensurable, c'est-à-dire qu‟au cours de l‟histoire chacune de ces théories sont liées à
leur contexte et ne sont donc pas comparables. Toute représentation doit être contextualisée.
Une science n‟est que le mythe du jour, commandé par un Etat.
Les connaissances sont ainsi présentées de manière unilatérale. Pour Paul Feyerabend,
on devrait formuler toute science ou programme scolaire ainsi : certaines personnes croient
que…tandis que d‟autres pensent que …. Démarche tout à fait naturelle dans un curriculum
interculturel.
Presque 20 ans plus tard, Vincent Descombes dans La denrée mentale184 poursuit le
raisonnement contextuel de Paul Feyerabend en affirmant que nos idées ne viennent pas de
nos têtes, mais d‟un environnement historique, et c‟est pourquoi l‟auteur tente
d‟« externaliser » la pensée de l‟esprit.
Encore une fois, le « tout relatif » est présent, inévitable. Ce relativisme de la pensée
des Hommes se mesure aussi à son individualisme propre, qui s‟est opéré avec le déclin des
religions. Ce phénomène semblerait créer une liberté mais aussi un sentiment général
d‟inquiétude diffuse. Cet aspect pluriel a été longtemps cautionné par Gilles Deleuze. Le
philosophe s‟est toujours élevé toujours contre les vérités uniques, qui sont un
appauvrissement du réel. Tout est singulier, même derrière les répétitions185. Cette pensée de
la différence touche les idées et la pensée même de l‟histoire. L‟histoire des idées comme
l‟histoire économique.
Pour Gilles Deleuze, l‟histoire ne se répète donc pas. Tout est singulier. Parce que tout
se fait dans la conjoncture et le rapport à l‟Autre.
183
FEYERABEND (Paul), Contre la méthode. Esquisse d‟une théorie anarchiste de la connaissance, 1988,
Paris, Seuil, 349 pages
184
DESCOMNBES (Vincent), La denrée mentale, 1995, Paris, Ed. Minuit, 348 pages
185
DELEUZE (Gilles), Différence et répétition, 1972, Puf, Paris, 409 pages
142
1.2 Une histoire pour se connaître à travers le regard de l’autre : travail de mémoire et
non devoir de mémoire
Ce rapport à autrui est une nécessité pour s‟accomplir. Si on imagine une histoire
interculturelle de la France présentée et adaptée aux autres cultures, on est dans une approche
pragmatique dirait le linguiste, dans un agir communicationnel dirait Jürgen Habermas.
Tzvetan Todorov, dans La vie commune (1995)186 évoque l‟obligation pour les Hommes de
satisfaire un désir de reconnaissance. Il indique la présence en chacun de nous d‟un désir de
reconnaissance. Ce serait l‟un des fondements ultimes de la nature humaine, déjà esquissé par
Rousseau dans son Discours sur les origines de l‟inégalité parmi les Hommes ou chez Hegel
dans la Phénoménologie de l‟esprit. D‟après Todorov, cette analyse montre qu‟une partie de
nous-même est condamnée à se réaliser à travers les autres. Cette reconnaissance par l‟autre
avait déjà été entrevu par Hans-Georg Gadamer dans son ouvrage Vérité et méthode de 1960.
Il nous faut mobiliser notre culture, notre langue et notre histoire pour nous ouvrir à la pensée
d‟autrui, cet autre nous-même.
Or, la démarche pour construire une histoire interculturelle de la France pourrait
s‟interpréter comme une auto-herméneutique. Il faut que les énoncés proposés aient « du
sens », c‟est à dire présentent des faits. L‟herméneutique philosophique de H.G. Gadamer a
été complétée par la « raison communicationnelle », concept de Jürgen Habermas. Ce dernier,
en 1981, dans son ouvrage Théorie de l‟agir communicationnel187 nous invite à revenir à
l‟esprit des « Lumières », en liant raison et communication. Moins d‟universalisme et plus de
pragmatisme. Cette ouverture au pragmatisme, et à l‟autre, constitue la toile de fond de la
réflexion de celui qui a pensé le temps, Paul Ricoeur. Dans Temps et récit, écrit entre 1983 et
1985188, il rappelle que l‟intrigue narrative est ce qui humanise le temps, ce qui lui donne
une perception humaine. Là encore, ce philosophe de la conciliation souligne la dimension de
l‟altérité dans le discours sur le temps dans lequel il invite à se considérer comme un autre, à
parler de soi mais dans un souci de « bien vivre »189 encourageant la pluralité des points de
vue, et non une norme singulière et immobile.
186
TODOROV (Tzvetan) , La vie commune : essai d‟anthropologie générale, Paris, Seuil, 2003, 210 pages
HABERMAS (Jürgen), Théorie de l‟agir communicationnel, 1987, Fayard, Paris, 448 pages.
188
RICOEUR (Paul), Temps et récit, 1983-1985, 2 vol., Paris, Seuil, 319 et 233 pages
189
RICOEUR (Paul), Soi comme un autre, 1990, Paris, Seuil, 424 pages
187
143
Plutôt que d‟entretenir les « fièvres commémoratives », Paul Ricoeur propose une
vision apaisante de l‟histoire, permettant même l‟oubli. Au lieu d‟assister à un permanent
« devoir de mémoire », il propose un « travail de mémoire » 190 loin des injonctions « vérité et
fidélité » liées au « Souviens-toi » du Deutéronome.
L‟histoire interculturelle serait au contraire un travail de mémoire collectif et dialogué
avec les autres cultures et non un devoir basé sur l‟idée de Nation.
Ce devoir de mémoire ne serait qu‟une conception de l‟histoire occidentale qui aurait créé au
XXème siècle une « techno science »191 selon Jürgen Habermas. Pour ce dernier, cette techno
science ne serait qu‟une vérité qui ordonne la pensée des Hommes vers une marche forcée.
Tout est relatif et se fait par des ruptures et des bouleversements. Tout est discontinuité.
Ce relativisme scientifique et anthropologique est sans doute la meilleure approche pour créer
les cadres de l‟histoire interculturelle adaptée à chaque pays, tous dotés de sphères de pensée
adaptées au local, ou régional. Ce jeu d‟échelle est nommé par Michael Walzer d‟« égalité
complexe »192.
1.3 Une histoire interculturelle ? Une approche réflexive
Ce jeu sur le complexe fut identifié par Charles Taylor lorsqu‟il rédigea les Sources du
Moi en 1989. Penser soi-même par un subjectivisme radical à la Saint-Augustin ou penser soimême par utilitarisme ordinaire n‟est pas opératoire pour penser l‟Autre. Ces deux approches
sont incapables selon Charles Taylor de reconnaître la multiplicité. Rendre compte de la
multiplicité du monde suppose de dépasser ces deux approches pour former une histoire
interactive, c'est-à-dire ouverte à l‟autre.193Cette présence d‟esprit où le Moi s‟observe, cette
démarche réflexive permet à la fois de dialoguer et d‟éviter les égarements de la non-pensée
qui peuvent aboutir à des drames bien décrits par Hannah Arendt dans son recueil
Responsabilité et jugement194rédigé entre 1950 et 1973.
190
RICOEUR (Paul), La mémoire, l‟histoire, l‟oubli, 2000, paris, Seuil, 675 pages.
HARBERMAS (Jürgen), La technique et la science comme idéologie, 1968, Gonthier, Paris, 211 pages
192
WALZER (Michael), Sphères de justice, 1997, Seuil, Paris, 475 pages
193
TAYLOR (Charles), Les Sources du Moi. La formation de l‟identité moderne, 2003, Cap Saint Ignace,
Boréal, 712 pages
194
ARENDT (Hannah), Journal de la pensée, 1950-1973, Paris, 2005, Seuil, 1324 pages
191
144
Elle écrit ainsi : « La manifestation du vent de la pensée n‟est pas la connaissance :
c‟est l‟aptitude à dire ce qui est juste ou injuste … et cela peut empêcher des catastrophes ».
Comment écrire de manière décentrée et multidirectionnelle une histoire ouverte aux autres
cultures ? Une autre réponse a été esquissée par l‟ouvrage Mille Plateaux195 réalisé en 1980
par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Ces derniers ont inventé une philosophie foisonnante où
fourmillent des néologismes, des concepts inédits distribués dans un livre conçu comme un
« rhizome » et où chaque partie, chaque plateau, semble autonome. Cette approche qui relève
de l‟expérimentation peut offrir un cadre pertinent à une histoire interculturelle disposant de
ses propres concepts opératoires.
Opératoires car il ne s‟agit pas pour nous de reconstruire un système théorique de
l‟histoire, mais un mode de vie existentiel de l‟histoire, au sein d‟une pédagogique constituée
d‟exemples.
Cette « égalité complexe » de l‟histoire des Hommes peut être un voyage au milieu
des rizières « deleuziennes » qui offre à chaque terrasse un nouveau paysage, découvert,
aperçu. Chaque rhizome serait finalement un contexte, un épistème.
1.4 Quelle épistème pour une histoire interculturelle ? Au service d’une communauté
éthique
Selon Michel Foucault, l‟épistème est le cadre général de pensée à chaque grande
période de l‟histoire du savoir des Hommes. Michel Foucault distingue trois épistème(s) 196:
jusqu‟au XVIème siècle, les Hommes comprennent le monde par la ressemblance et
l‟interprétation, puis au XVIIème siècle par la représentation et l‟ordre et enfin, à partir du
XIXème siècle, c‟est l‟histoire et l‟homme lui-même qui rentre dans le champ du savoir.
On pourrait ici jouer sur les trois épistème(s). L‟histoire interculturelle est cristallisée par le
troisième épistème de Michel Foucault, c'est-à-dire lorsque la réalité historique pose comme
problème central la place de l‟homme dans l‟histoire. Ce qui en viendrait à parler d‟une
conception holiste197 de l‟histoire interculturelle ? Cette dernière serait appréhendée non
isolément, mais seulement dans le cadre d‟un système de propositions qui a pour but de
comparer et distinguer les différences et les points communs d‟un pays à l‟autre.
195
GUATTARI (Félix) et DELEUZE (Gilles), Mille plateaux, 2002, Ed Minuit, 645 pages
FOUCAULT (Michel), Les Mots et les Choses, 1966, Paris, Gallimard, 400 pages
197
QUINE (Willard O.), Le Mot et la chose, 2010, Paris, Flammarion, 399 pages.
196
145
Cela pourrait se manifester par l‟élaboration de manuels toujours ouverts à d‟autres
variantes. Il y a ici obligation à une indétermination épistémologique de l‟histoire. Plutôt que
de chercher une vérité historique, il y aurait dans cette histoire la recherche de nouvelles
solidarités, la création d‟une nouvelle éthique. Alex Honneth198, élève de Jürgen Habermas
évoque à partir d‟Hegel la lutte pour la reconnaissance des Hommes. Il distingue trois types
de relations : relations primaires liées à la famille (amour, amitié), celles liées à la société
civile (droit) et celles de l‟Etat et des communautés de valeur (solidarité). Ce serait ce dernier
cadre qui pourrait servir de toile de fond naturelle à l‟écriture d‟une histoire interculturelle.
1.5 L’approche interculturelle de l’histoire au service d’une « morale internationale »
L‟approche comparatiste peut souligner les points communs et les différences dans
une logique positive. Mais cette approche n‟est pas souvent partagée dans la réalité. C‟est
ainsi que Monique Canto-Sperber199 affirme que la violence du monde est liée à
l‟interdépendance des sociétés où chacune d‟entre elles en se comparant stimule le
ressentiment ou l‟envie. C‟est pourquoi une philosophie de la morale est nécessaire pour
écrire une histoire interculturelle. Cette morale souligne le fait qu‟il faut entretenir et
construire de manière réaliste une éthique internationale, ce qui a inspiré nombre d‟idéalistes,
tels Grotius ou Kant.
Le premier obstacle à la construction de cette éthique est de penser l‟histoire d‟un pays
sans esprit critique ni interrogation. L‟expérience interculturelle de l‟histoire, c‟est lorsqu‟il y
a un processus d‟interprétation dû à un effort d‟abstraction, et à une volonté de comprendre
pour évoluer, changer la perception de sa culture et de son histoire par rapport à la culture
d‟autrui. Dans ce jeu des inter-représentations de l‟histoire le sens commun qui se dégage est
une opinion qui traduit davantage des besoins en connaissance qu‟une véritable pensée. Cela
suppose d‟opérer une véritable psychanalyse des connaissances des uns et des autres sur
l‟histoire de son pays.
198
HONNETH (Alex), La lutte pour la reconnaissance, 2000, Paris Du Cerf, 232 pages
CANTO-SPERBER (Monique), Le bien, la guerre, la terreur. Pour une morale internationale, 2005, Paris,
Plon, 359 pages
199
146
C‟est une approche réflexive qui renvoie au courant constructiviste en matière
pédagogique suggéré par Gaston Bachelard200, et ce, dès 1938. L‟objectif est de partir de ses
représentations pour aller vers d‟autres représentations.
Cette histoire interculturelle serait-elle existentialiste ? Cette histoire serait-elle « sans
Dieu » dans une sémantique de Jean-Paul Sartre201. Dans une certaine mesure, elle est
existentialiste car elle propose une approche sensible, sans destin et sans déterminisme. Elle
est une suite d‟actions et de rencontres, d‟une culture à l‟autre face aux événements marquants
de deux voire trois pays considérés de manière synchronique. C‟est aussi une histoire
angoissante, car elle nous engage à faire des choix dont nous sommes responsables. Cela pose
la question suivante dans les processus d‟apprentissage : quel est mon rapport avec l‟histoire
de mon pays et l‟histoire du pays que je me représente ?
Le comparatisme est ici une posture positive dans l‟approche interculturelle, si l‟on
admet une éthique internationale. Cette approche réflexive de l‟histoire manifeste une analyse
de ce que l‟on se fait de l‟histoire de son pays pour mieux comprendre les représentations que
l‟on se fait de l‟histoire d‟un autre pays. C‟est donc une conception existentialiste de l‟histoire
car elle est sans Dieu ou sans Etat. Elle est sensible et sans destin. Il n‟y a plus de mission
christique. Mais cela suppose une certaine angoisse, et une attente sans fin. Mais elle permet
aussi de répondre aux besoins nouveaux de valeur telle que la solidarité au niveau
international, évoquée auparavant par Alex Honneth.
Le fait de proposer un regard croisé sur des événements donne la liberté d‟interpréter.
Cette perception du temps sera une perception ouverte, ce qui n‟est pas sans renvoyer à
l‟analyse de Martin Heidegger202, dans Etre et temps (1927). Cet ouvrage nous montre
l‟essence humaine du temps, c'est-à-dire le fait d‟être abandonné à soi-même, ouvert aux
possibles, au projet à accomplir. Bien sûr, l‟autre aspect de cette ouverture du temps humain le « Dasein » - est un sentiment d‟angoisse face à ce néant, ce que Heidegger nomme le
« Sorge », le souci permanent. La différence essentielle est que Martin Heidegger envisageait
cette angoisse temporelle en suggérant le futur. Or, l‟objet de notre étude est le passé.
La vérité absolue des faits est impossible. L‟histoire interculturelle empêche une vérité
unique. Tout est regard pluriel, sans règles étroites et ambitieuses.
200
BACHELARD (Gaston), La formation de l‟esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la
connaissance objective, Paris, 2004, J. Vrin, 305 pages.
201
SARTRE (Jean Paul), L‟existentialisme est un humanisme, 1963, Paris, Nagel, 141 pages
202
HEIDEGGER (Martin), Etre et Temps, 1964, Paris, Gallimard, 324 pages
147
Pour Jaques Revel203, les historiens n‟aiment pas les spéculations intellectuelles, les
modèles abstraits ou la philosophie de l‟histoire. Ils préfèrent la singularité des faits et sont
dotés d‟une culture empirique de leur science. Cette approche artisanale de l‟histoire n‟est pas
incompatible avec l‟histoire interculturelle mais celle-ci met le lecteur dans une position qui
l‟implique, presque dans une position d‟historien. L‟étudiant regarde l‟histoire d‟un autre pays
pour mieux comprendre son histoire.
Cette histoire interculturelle serait donc une approche déconstructiviste204 car elle
invite chacun
à regarder son histoire et celle des autres pays. Chaque histoire a ses
ambiguïtés, ses apories. L‟histoire interculturelle serait donc plus une posture qu‟une
méthode.
1.6 Une posture ouverte mais qui exige la « connaissance » et des « choix » pertinents
Cette posture permet d‟accepter différentes historicités déjà entrevues dès 1952 par
Claude Levi-Strauss205. Mais cela n‟autorise pas des discours d‟exclusion comme celui de
Dakar où l‟Afrique découvrait qu‟elle n‟était pas rentrée dans l‟histoire.
A cette acception des temporalités s‟ajoute le choix des documents que l‟on veut étudier pour
construire cette histoire interculturelle. Le choix est une opération inévitable. C‟est ce
qu‟explique Lucien Febvre dans ses Combats pour l‟histoire206 en 1965 :
« L‟historien ne saurait choisir les faits (…) mais toute histoire est un choix. » Il analyse
ainsi l‟exemple de Ravaillac et Henri IV et rappelle que cet événement est incrusté comme
d‟autres dans un « complexe enchevêtré du donné. » « Elaborer un fait c‟est construire ».
Alors doit-on aborder cette histoire par un temps court ou long, ou bien doit-on faire la
synthèse ? Que choisir ?
Ces deux approches furent soulignées en 1968 par Michel Foucault 207 :
« Pour l‟histoire, sous sa forme classique, le discontinu était à la fois le donné et
l‟impensable (…) ce stigmate de l‟éparpillement temporel ». Ce discontinu, c‟est au XXème
siècle le « passage de l‟obstacle à la pratique (…) le concept opérateur qu‟on utilise » Ce
discontinu dans le temps, c‟est « l‟élément positif qui détermine son objet et valide son
analyse » (…)
203
BERTHELOT (Jean -Marie) (Dir.), Epistémologie des sciences sociales, 2001, Puf, Paris, 593 pages
DERRIDA (Jacques), L‟écriture et la différence, 1979, paris, Ed du Seuil, 435 pages.
205
LEVI-STRAUSS (Claude), Race et histoire, 1952, Gonthier, coll. Médiations, pp.41-49
206
FEBVRE (Lucien), Combats pour l‟Histoire, Armand Colin, Paris, 1965, pp.6-8
207
FOUCAULT (Michel), « Réponse au cercle d‟épistémologie », in. Cahiers pour l‟analyse, n°9, été 1968, Ed
du seuil, pp.10-11
204
148
C‟est un certain usage réglé de la discontinuité pour l‟analyse des séries temporelles. »
Discontinuité et temps bref s‟opposent à la longue durée et l‟histoire quantitative qui pourrait
servir de toile de fond pour comparer et fédérer différentes histoires.
Fernand Braudel208, en 1958, rappelle les différences essentielles entre les choix du temps
court et du temps long : « l‟histoire traditionnelle est attentive au temps bref, à l‟individu, à
l‟événement, nous a depuis longtemps habitués à son récit précipité, dramatique, de souffle
court…Un événement à la rigueur peut se charger d‟une série de significations (…) par ce
jeu d‟addition, Benedetto Croce pouvait prétendre que dans tout événement, l‟histoire entière
, l‟homme entier s‟incorporent et puis se redécouvrent à volonté… ».
On voit que dès 1958 Fernand Braudel n‟a pas totalement fermé la porte au temps
court et encore moins en 1986 lorsqu‟il publie L‟identité de la France. Une histoire
interculturelle semble donc, dans un esprit d‟ouverture à la diversité culturelle, tenir la posture
de l‟ouverture épistémologique en acceptant la démarche du temps court et du temps long.
Car le temps court reste une demande sociale et culturelle des étudiants étrangers
francophones. Nous l‟avons vu lorsque nous avons étudié les méthodes de FLE mais aussi
lors de nos colloques entrepris d‟Europe en Asie sur le thème de « Comment enseigner la
civilisation française dans les cours de FLE ? »
Pourquoi cette fascination pour le temps court ? Car il mobilise le moi « pathétique »
de ceux qui aiment un pays, et ils en ressentent le besoin lorsqu‟ils lisent un historien qui a la
même démarche. Qu‟en est-il de ce moi « pathétique » ?
Le philosophe du temps Paul Ricoeur209 décrit les deux bornes psychologiques qui encadrent
l‟historien : « L‟historien va aux hommes du passé avec son expérience humaine propre (…)
l‟historien fait surgir les valeurs des hommes d‟autrefois (…) sans partager la foi de ses
héros ; il ferait alors rarement de l‟histoire mais de l‟apologétique, voire de
l‟hagiographique. »
Il réalise alors le « transfert dans un autre présent imaginé » (…) « capacité de
rencontrer un autrui de jadis. » L‟historien fait lui-même une transformation en distinguant
deux positions : le « moi de recherche et le moi pathétique ». Ce moi de recherche signifie,
selon Marc Bloch, « comprendre sans juger », formule qui fait écho au vieil adage « sine ira
nec studio ».
208
BRAUDEL (Fernand), Histoire et sciences sociales : la longue durée, Annales, Paris, Octobre, 1958, pp.
727- 731
209
RICOEUR (Paul), Histoire et vérité, 1955, Seuil, pp.31-34
149
Mais ce moi pathétique peut aussi être utile car il permet d‟aller au-delà de
« l‟apparente apathie de l‟hypercritique». Il est clair que ce moi pathétique relève de
l‟émotion, médium capable de mobiliser une lecture chez l‟apprenant étranger.
C‟est cette typologie particulière qui fut identifiée par Georges Duby dans le Dimanche de
Bouvines210, publié en 1973. Lorsque le célèbre médiéviste analyse ce qui s‟est passé entre
midi et 5 heures de l‟après-midi à Bouvines ce 27 juillet 1214, il entreprend de comprendre ce
qui se passe au-delà de la bataille. Les témoins qui regardent ne sont que des « Fabrices » et
Georges Duby explique alors : « C‟est la raison qui me conduit à regarder cette bataille et
la mémoire qu‟elle a laissée en anthropologue, autrement dit à tenter de les voir, toutes deux
, comme enveloppées dans un ensemble culturel différent de celui qui gouverne aujourd‟hui
notre rapport au monde ». Il propose alors trois démarches conjuguées pour faire une analyse
complète de tout événement en histoire : il suggère tout d‟abord de replacer les événements
dans « le système de culture qui reçut en son temps leur empreinte ». Puis, si ces événements
furent si importants, il faut alors mesurer « les traces exceptionnelles profondes qui en
demeurent ». Puis, il faudra enfin mesurer si ces traces nous instruisent sur « le milieu
culturel au sein duquel l‟événement vient d‟éclater, puis survit à son émergence ».
Ces trois démarches d‟anthropologue peuvent permettre selon Georges Duby, de
mieux comprendre « l‟action que l‟imaginaire et l‟oubli exercent sur une information,
l‟insidieuse pénétration du merveilleux, du légendaire et tout au long d‟une suite de
commémoration, le destin d‟un souvenir au sein d‟un ensemble mouvant de représentations
mentales. »
Que nous conseille en définitive Georges Duby en 1973 ? Il faut partir de manière
inductive de l‟événement mythifié et remonter en amont vers la structure que l‟on peut
diviser en trois parties : le système culturel de l‟époque, le caractère exceptionnel de cet
événement par rapport au quotidien et son impact jusqu‟à aujourd‟hui, soit être un
anthropologue de la culture.
Hegel explique en 1822 ce qu‟est l‟histoire « philosophique », approche qui peut
permettre de fédérer plusieurs cultures.
Le philosophe distingue trois types d‟histoire211 : originale, réfléchie et philosophique.
L‟histoire originale est celle du fait brut et solidaire de la direction politique et militaire qui
lui est contemporain.
210
DUBY (Georges), Le dimanche de Bouvines, Ed Gallimard, 1973, pp. 12 à 14
HEGEL (Georg Freidrich), La raison dans l‟histoire (texte de 1822), trad. K . Papaioannou, UGE, Coll. 10 18, 1965, pp.24 à 39
211
150
L‟histoire réfléchie est « l‟histoire qui transcende l‟actualité » (…) « elle doit se
résumer en abstraction parce qu‟il faut omettre une quantité d‟actions ». L‟histoire
philosophique est « l‟histoire qui ignore le passé » (…) « Semblable à Mercure, le conducteur
des âmes, l‟Idée est en vérité ce qui mène les peuples (…) sa volonté raisonnable de guider
les événements du monde ». C‟est sans doute cette histoire philosophique qui domine car elle
injecte du présent dans l‟histoire et peut médiatiser l‟avenir. C‟est ce dernier point que
souligne Alexandre Kojeve212 qui complète ainsi l‟analyse d‟Hegel. Il affirme le « primat » de
l‟avenir dans le présent. Comment ?
Alexandre Kojeve reprend l‟épisode du Rubicon et de César pour évoquer un moment
historique. Pour qu‟il y ait une intrusion de l‟avenir dans le présent, il faut que cela soit
possible à travers le passé du personnage, car cela seul lui assure cet avenir. « L‟avenir
pénètre dans le présent non pas d‟une manière immédiate (cas de l‟utopie), mais étant
médiatisé par le passé. » Ainsi ceux qui regardent l‟histoire de France doivent, pour se sentir
impliqués, intéressés, étudier des moments historiques où se mêlent passé, présent et avenir
d‟événements sensibles qui ont pu toucher leur pays et l‟histoire de France étudiée.
Cette implication, cette responsabilité dans l‟étude et la réflexion font écho à la formule
d‟Eric Weil213 qui en 1970 parlait déjà de la fin de l‟Histoire. Celle-ci n‟est pas fin du
Monde, l‟apocalypse tant redoutée. Cette fin de l‟histoire, c‟est une révolution
anthropologique qui rappelle le rapport fondamental de l‟homme au temps : « Il n‟y a pas
d‟histoire pour qui n‟est pas capable de dire ; cela n‟aurait pas pu se passer autrement. ».
Cette fin de l‟histoire d‟après Eric Weil est une période où l‟homme sera plus libre : «Les
malheurs de l‟homme libre (…) seront ses propres malheurs (…) ce sera sa tragédie, non
celle des circonstances ».
L‟analyse de l‟événement en trois temps que ce soit par G. F.Hegel (1822) ou par
Georges Duby (1973) est fondamentale car c‟est cette lecture qui nous a permis de mettre en
place plus loin d‟une part des séquences pédagogiques interculturelles et au-delà un cursus
interculturel sur l‟enseignement de l‟histoire de France (voir annexes).
C‟est une histoire qui refuse définitivement les vérités bloquées, qui accepte la « fin de
l‟histoire ».
212
213
KOJEVE (Alexandre), Introduction à la lecture d‟Hegel, 1947, p.369.
WEIL (Eric), La fin de l‟histoire, in. Revue de métaphysique et de morale, oct-déc- 1970, pp. 377à 383.
151
L‟étude de l‟histoire de France
a-t-elle pu rendre compréhensible le présent de
certains pays ? Longtemps, on a affirmé après 1789 que l‟étude de l‟histoire de France
donnait un sens à l‟histoire. Elle devenait un tribunal du monde, un instrument de liberté.
Devant les mythes retenus, les grands hommes construisaient l‟histoire. L‟histoire perçue était
une grande cérémonie. Introduire du sentiment et de l‟imagination dans la rationalité d‟une
histoire construisait les vérités historiques.
Auguste Comte, dans son Catéchisme positiviste214 en 1852 justifie ces architectes de
l‟Histoire. Le fondateur du positivisme rejette la métaphysique, affirme que pour l‟histoire «
les vivants sont toujours et de plus en plus gouvernés nécessairement par les morts : telle est
la loi fondamentale de l‟ordre humain ».
Il évoque les « vrais serviteurs de l‟humanité » qui connaissent deux existences
successives : « l‟une temporaire (...) la vie proprement dite : l‟autre indirecte mais
permanente, ne commence qu‟après la mort (…) objective et subjective (…) telle est la noble
immortalité (…) que le Positivisme reconnaît. » Vingt années plus tard, Nietzsche va plus
loin215 et parle des dangers de l‟histoire qui empêchent la vie, le présent, les projets, et
l‟énergie. Il affirme : « L‟histoire n‟est tolérable que pour de fortes personnalités, elle étouffe
les personnalités faibles (...) Le savoir historique quand il règne sans frein (…) déracine
l‟avenir, parce qu‟il détruit les illusions (….) La justice de l‟histoire, même réelle (...) mine
la vie et la détruit. (...) L‟instinct créateur faiblit et se décourage. (…) or l‟homme ne peut
créer que dans l‟amour, enveloppé dans l‟illusion amoureuse (...) Si on oblige l‟homme à
renoncer à l‟absolu de son amour (…) il se dessèche (…) c‟est seulement quand l‟histoire
peut être transformée en œuvre d‟art, donc en pure création de l‟art qu‟elle peut être capable
d‟éveiller des instincts. »
Doit-on alors abandonner l‟Histoire des Hommes et dire avec Hegel216 qu‟elle
n‟apporte rien et qu‟elle n‟a pas de force face aux événements présents : « Les peuples et
gouvernements n‟ont jamais rien appris de l‟histoire » (…) « chaque époque, chaque peuple
se trouve dans des conditions si particulières (…) et c‟est seulement en fonction de cette
situation unique » que les Hommes réagissent.
214
COMTE (Auguste), Catéchisme positiviste (1852), Garnier-Flammarion, 1966, pp.78- 80.
NIETSZCHE (Freidrich), Considérations intempestives, 1873, Trad . G. Bianquis Aubier, 1964, pp.277, 279,
305, 307.
216
HEGEL (Georg Freidrich), La Raison dans l‟histoire, texte de 1822, Trad. K. Papaioanniou, UGE, Coll ; 10
/18, 1965, p.35
215
152
Pourquoi ? Car « un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle le
présent. Il n‟a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l‟actualité. » L‟histoire
interculturelle peut répondre aux désillusions d‟Hegel ou au cynisme de Nietzsche. Mais
comment enseigner une telle histoire ?
L‟histoire interculturelle ne sera pas écrite par les morts et elle ne sera pas non plus
suspecte, comme l‟a suggéré F. Nietzsche, d‟affaiblir les hommes. Cette écriture présentera au
contraire un relativisme culturel, une piste alternative où le temps court « lavissien » peut être
au service du temps long.
153
Chapitre 2 / Comment enseigner une histoire interculturelle de la France dans les
réseaux de la francophonie?
Diversité et unicité constituent la toile de fond de la communauté humaine. Les
langues et les cultures illustrent ce fait par les échanges structurels qui se sont opérés au cours
des siècles et qui justifient aujourd‟hui les nouvelles solidarités évoquées auparavant par
Alexandre Honneth.
2.1 Entre diversité et unicité linguistique
Pour enseigner une histoire interculturelle de l‟histoire de France, il faut construire un
curriculum. Cette opération suppose tout d‟abord de mener une réflexion de fond entre
histoire et linguistique. A savoir : trouver des points communs, des arborescences qui
pourraient constituer des passerelles et des ponts entre les cultures historiques des apprenants
étrangers et l‟histoire française. Dans un même registre, Luca et Francesco Cavalli-Sforza
vont plus loin en 1996 dans Gênes, peuples et langues. Ils expliquent que les langues furent
influencées par des migrations (diffusion démique) ou par la diffusion de connaissance
(diffusion culturelle). C‟est pourquoi on trouve de nombreux ouvrages polémiques comme
celui de Merrit Ruhlen, 1994, L‟origine des langues. Ce dernier évoque l‟existence d‟une
langue mère et douze macro-familles de langues encadrant les 6700 langues. Diversité et
unicité se complètent. Ainsi Colin Renfrew en 1987, dans son Enigme indo-européenne fait la
synthèse de la mobilité des langues installées dès 6000 av. JC. Il utilise la lecture de
l‟archéologie illustrant cette idée de passage des Hommes, de leur langue et culture. Colin
Renfrew à ce titre remet en question l‟existence d‟une société proto-indo-européenne évoquée
par Georges Dumézil.
2.2 Des mots, des couleurs et des Hommes
La linguiste Henriette Walter, dans L‟aventure des langues en Occident (1994),
esquisse incidemment une première piste. Pourquoi ne pas mettre en valeur les
« anthroponymes », ou le vocabulaire spécialisé qui est souvent sollicité sur plusieurs
continents et par plusieurs langues ?
154
Ce rapprochement morphologique des mots ne peut que constituer un premier support
naturel de reconnaissance interculturelle entre les histoires des pays. Après la forme des mots,
il y a d‟autres registres tels que les couleurs. Bret Berlin et Paul Kley en 1969 dans leur étude
Basic colors terms : their universality, évoquaient les universels chromatiques. Le rouge et le
bleu sont ainsi reconnus par toutes les cultures dans leurs oppositions chromatiques. Il suffit
ainsi de chercher la symbolique du bleu et du rouge à travers les continents et de confronter ce
jeu chromatique avec la France, puisque ces deux couleurs symbolisent aussi une grande
partie des représentations.
2.3 L’importance de l’anthropologie culturelle
Mais ce qui est important, au-delà de cette réflexion sur le langage, c‟est la volonté
d‟aller vers l‟autre et le refus du repli sur soi. Claude Hagège dans L‟Homme de paroles
(1985), insiste sur le fait que les langues sont tout d‟abord un dispositif psycho-social ayant
une fonction de dialogue et de découverte de l‟autre. Ce qu‟il faut simplement intégrer, c‟est
que pour écrire une histoire interculturelle, il faut utiliser non des « codes restreints », mais
« élaborés »217 au service d‟une ouverture culturelle. Cette volonté de communiquer dans le
langage fut aussi souligné par Dan Sperber et D. Wilson218 . Ces derniers évoquent, en 1986,
le « concept de pertinence » plus fondamental que le code linguistique lui-même. Le principe
de pertinence illustre la volonté d‟être compris dans une conversation, un écrit. Attitude et
stratégie qu‟Anne Reboul et Jacques Moeschler ont nommé en 1998 la pragmatique comme
« une nouvelle science de la communication ».219 Cela revient à signifier l‟intégration des
deux notions clés que sont le relativisme culturel et l‟anthropologie culturelle.
Le relativisme culturel a trouvé une fondation solide en la personne d‟Edward Sapir
lorsqu‟il rédigea son ouvrage fondamental : Le langage : introduction à l‟étude de la parole
en 1921. Sa formulation fut empirique car il a étudié les Amérindiens du Canada et il
souligna les liens entre culture et langue. En 1956, Benjamin Lee Whorf, dans Linguistique et
anthropologie reprit le chemin d‟Edward Sapir en étudiant les « Hopis », autres Amérindiens.
217
BERSTEIN (Basil), Langage et classes sociales : codes socio-linguistiques et contrôle social, 1975, Ed
Minuit, Paris, 347 pages
218
SPERBER (Dan) et WILSON (Deidre), La pertinence : communication et cognition, 1989, Ed de Minuit,
Paris, 396 pages.
219
REBOUL (Anne) et MOESCHLER (Jacques), La pragmatique aujourd‟hui : une nouvelle science de la
communication, 1998, Paris, Seuil, 209 pages.
155
Pour B.L. Whorf, les langues sont porteuses de modèles mentaux, et chez les Hopis,
par exemple, l‟auteur étudie la façon dont ces Amérindiens perçoivent le temps.
Mais le relativisme culturel, prisme fondateur de la pensée interculturelle ne doit pas ouvrir à
une interprétation à l‟infini. C‟est ce qu‟affirme Umberto Eco dans Les limites de
l‟interprétation en 1990. L‟activité de l‟interprétation du récepteur peut jouer avec l‟infini,
mais cette sémiotique interprétative s‟achève dans un défi purement théorique, comme il le
souligna dans son Œuvre ouverte en 1962. Il invitait chaque lecteur à interpréter son ouvrage.
Il y a pour toute histoire, même interculturelle, un sens littéral qu‟il faut reconnaître.
Ainsi, le relativisme culturel de Sapir (1921) et de Whorf (1956) a permis
de
construire une activité heuristique pour ceux qui veulent comprendre l‟Autre et son histoire.
C‟est une posture ouverte à autrui comme l‟Œuvre ouverte d‟Umberto Eco.
2.4 L’importance de l’émotion pour comprendre la culture de l’Autre
Ecrire une histoire interculturelle requiert donc un cadrage cognitif particulier. L‟école
« rogersienne » semble esquisser quelques pistes. En effet, le psychologue Carl Rogers220,
dans les années 1950, propose de suivre trois préceptes pour s‟ouvrir à l‟Autre : avoir une
compréhension empathique de l‟autre, être en congruence avec soi-même et enfin avoir une
acceptation positive d‟autrui : trois attitudes que Carl Rogers nomme « growth forces ».
Cette toile de fond empathique n‟est pas une remarque anodine. L‟émotion est nécessaire
comme le « moi pathétique » de l‟historien évoquée précédemment.
La raison seule ne résout rien.
Car même l‟émotion permet la décision et une vision rationnelle du monde selon le
chercheur en science cognitive, Antonio R. Damasio221. Selon lui, joie et tristesse sont des
moteurs majeurs du fonctionnement cognitif. L‟étude des œuvres d‟art pour aborder l‟histoire
nationale d‟un pays est à cet égard importante. Elles ne sont pas que des métonymies figées
d‟une culture. D‟après le traducteur de Freud, Ignace Meyerson222, l‟étude des œuvres d‟une
civilisation est aussi une autre voie culturelle et cognitive pour une compréhension émotive de
l‟histoire d‟un pays. Toute œuvre étudiée permet de comprendre les activités mentales qui en
sont à l‟ origine.
220
ROGERS (Carl), Le développement de la personne : 1951-1961, Paris, Dunod, 286 pages.
DAMASIO (Antonio R.), L‟erreur de Descartes : la raison des émotions, 2008, Odile Jacob, 368 pages
222
MEYERSON (Ignace), Les fonctions psychologiques et les œuvres, 1948, paris, J. Vrin, 223 pages
221
156
L‟empathie est donc ici une condition essentielle pour construire une pédagogie
interculturelle. Il faut l‟émotion et le désire de rencontrer l‟Autre.
Ce sont toutes ces démarches que nous allons ici utiliser pour construire des cours de
civilisation au travers desquels on découvre l‟histoire d‟un pays. Ici, pour l‟histoire de France,
on a intégré cet apprentissage dans le cadre des cours de FLE. Mais que disent les spécialistes
de l‟enseignement de la culture en cours de FLE ?
2.5 Les trois types de culture que l’on peut enseigner dans un cours de langue
Pierre Martinez dans la « Didactique des langues »223 rappelle que la notion de
civilisation est « mal déterminée ». Il cite une autre spécialiste, Claire Kramsch (Université de
Californie à Berkeley, USA), qui dit qu‟il faut donc « culturaliser » les langues. C'est-à-dire
qu‟il faudrait abandonner une vision immobile de l‟enseignement des langues.
Pour les didacticiens des langues, « la culture cultivée » renferme les trois disciplines
suivantes : art, littérature et histoire. Mais d‟autres cultures sont légitimes, telle celle du
quotidien, culture anthropologique définie par Melville J. Herskovits224 et qui souligne les
modes de vie.
Pour les didacticiens des langues, l‟addition de la culture cultivée et la culture du
quotidien résume ce qui doit être transmis. Cette dimension est essentielle dans le courant
culturaliste dont est issu M.J Herskovits, mais aussi avant lui, Linton, Malinovski, Kardiner,
Mead. L‟ « observation participante »225 de B. Malinovski n‟est pas sans rappeler la
démarche interculturelle théorisée précédemment.
Ainsi, il s‟agit bien ici de culturaliser l‟enseignement du FLE pour donner une place
cohérente à l‟histoire du pays. En complément, il faudrait aussi une lecture linguistique de
l‟histoire de France.
Cette anthropologisation des deux disciplines - histoire et linguistique- suppose de
comprendre ce qu‟est la culture dans un cours de langue étrangère, à savoir l‟addition de la
culture cultivée et de celle du quotidien, et comme en écho, l‟histoire est l‟addition du temps
long et du temps court.
223
MARTINEZ (Pierre), La didactique des langues, Que Sais Je ?, 1996, p.103-104
HERSKOVITS (Melville J.), Les Bases de l'anthropologie culturelle, Paris, Payot, 1967, p. 6.
225
MALINOVSKI (Brownislav), Les Argonautes du Pacifique occidental, 1989, Paris, Gallimard, 606 pages
224
157
Nous avons vu lors de notre première partie comment des manuels de FLE
orchestraient « temps long » et « temps court », culture cultivée et culture du quotidien,
notamment dans le Nouveau sans Frontières n°2, publié en 1989 et qui utilisait les stations de
métro pour évoquer l‟histoire de France, démarche reprise récemment dans l‟ouvrage à succès
intitulé Métronome de Lorant Deutsch, objet de vives critiques en juillet 2012. Pourquoi de
telles polémiques ? Trop de stéréotypes ? Manque de fiabilité ?
2.6 Lutter contre les stéréotypes de l’histoire de France dans les supports de FLE : créer
une compétence transculturelle et une ethnométhodologie
Souvent, lorsque l‟on évoque un pays et sa culture, nous avons affaire à des
« stéréotypes sociaux ». Pourquoi ? Car ils sont le résultat d‟une demande sociale, celle d‟une
« histoire voyage » que l‟on perçoit très bien dans Métronome ou le Nouveau sans frontières.
La polémique est souvent présente car c‟est une histoire d‟ornement et de politique. C‟est une
histoire en représentation qui met en scène des événements. Nous avons vu dans les manuels
de FLE des mises en parallèle entre 1789 et Mai 1968 et aucun ou peu de développement sur
l‟histoire économique et sociale de la France, si ce n‟est l‟émancipation des femmes ou les
Trente Glorieuses, à peine suggérées.
Cette action de « lissage des images » de l‟histoire crée un « malaise dans
l‟enseignement de la civilisation », nous dit François Mariet dans la revue Etudes de
Linguistique appliquée226.
Pour donner une image plus en nuance de l‟histoire de France, il faudrait l‟aborder
comme une polyphonie sociale, en mobilisant tous les secteurs (économique, politique, social
et culturel) et tous les types de documents (sonores, vidéos, iconographie et textes). Cela
présuppose d‟avoir et de construire une « compétence transculturelle » de la part des
enseignants.
Cette approche qui démultiplie les documents pour présenter l‟histoire d‟un pays créé
ce que Gisela Baumgratz de l‟université de « Nesse-Fulda »
nomme une « compétence
transculturelle ».
La compétence transculturelle est l‟aptitude à s‟affranchir de ses préjugés pour
rencontrer l‟autre dans ses conditions de vie spécifiques.
226
MARIET (François), Malaise dans l‟enseignement de la civilisation, in. ELA, n°64, 1986.
158
La maîtrise de l‟interaction culturelle permet d‟appréhender la réalité des problèmes
des autres personnes et d‟avoir un comportement adéquat.
Cette posture concerne autant les enseignants que les étudiants. Des sites Internet
comme « E-tandem », créé en 1994, permettent aux étudiants de prendre en main leur propre
apprentissage et d‟acquérir des outils pour parler de leur culture et de leur histoire avec le
partenaire qu‟ils ont contractualisé. Des « savoir-faire » culturels se sont ainsi construits en
totale autonomie, sous l‟autorité de l‟Université de Bochum et du « Conseil de l‟Europe ».
Afin de rendre opérationnelle une compétence transculturelle, Geneviève Zarate227 a publié
en 1995 un ouvrage pour former et accompagner les enseignants des langues. Elle a voulu le
faire dans le but de leur faire prendre conscience des représentations qu‟ils ont de l‟étranger et
des représentations que peuvent aussi avoir leurs élèves. Ainsi, elle conseille aux enseignants
étrangers qui assurent des cours de langue française d‟aller le plus souvent en France (car
comment enseigner une langue et civilisation sans aller dans le pays ?) et d‟éviter d‟utiliser
des documents liés à une « francité » historique (histoire de France = 1789). D‟autre part, elle
leur conseille aussi d‟apprécier l‟état de la production éditoriale des manuels de langues
produits par pays : combien d‟éditeurs trouve-t-on? Quelles approches didactiques ? Quelle
conception de l‟histoire ? Il faut avoir ainsi conscience de la situation politique de son pays.
Si un pays est à la recherche de son histoire, de ses racines culturelles et politiques,
l‟enseignant en langue étrangère peut devenir un « cheval de Troie ».
Il est dans une position paradoxale, voire embarrassante selon les cas. Geneviève
Zarate conseille de cartographier l‟historique des rapports (voyages, contacts par l‟Internet,
etc. …) qu‟entretient chaque étudiant avec le pays étudié : combien de fois tel ou tel étudiant
s‟est trouvé en France (et où ?), car cela détermine ses représentations.
On nomme cela une démarche d‟évaluation formative. Que signifie une démarche
réflexive ? Il s‟agit de complexifier progressivement les représentations qu‟ont les étudiants
de l‟histoire de France. C‟est une approche non linéaire. Pour cela, il faut aller du particulier
vers le général et inversement.
Par exemple, on part d‟une représentation sur de Gaulle ou Napoléon, on sollicite une
équivalence métonymique dans l‟histoire nationale de l‟étudiant, puis on se dirige vers des
figures ou des événements moins connus. C‟est un travail constitué de processus de
construction / déconstruction.
227
ZARATE (Geneviève), Représentations de l‟étranger et didactique des langues, 1995, Credif, 128 pages.
159
Les étudiants prennent conscience de leur savoir sur l‟histoire de France. Ils
modélisent ensuite ces savoirs, qui sont au départ des représentations (Napoléon, de Gaulle,
de grands dirigeants politiques et militaires). Puis ils mettent en marche un processus
d‟abstraction : qu‟est-ce qu‟un dirigeant politique puissant ? Dans un quatrième temps, ils
comparent cette abstraction à un exemple issu de leur pays. Enfin, dans un cinquième temps,
ils reviennent sur leurs représentations de base sur l‟histoire de France, et ils peuvent ainsi les
modifier. Ces cinq points constituent une démarche réflexive des étudiants et permet d‟écrire
une histoire interculturelle avec eux. En d‟autres termes, cette démarche participative permet
de passer d‟un stade cognitif (ce que je sais sur l‟histoire de France), à un stade métacognitif
(savoir ce que l‟on sait et ce que l‟on ne sait pas) pour aboutir à une autre attitude sur les
connaissances identifiées à la base. Une attitude, au final, modifiée.
Le professeur de l‟université de Durham, Michael Byram, est spécialisé de longue date
dans le rapport entre langue et culture. Il travaille régulièrement avec le « Conseil de
l‟Europe ». En 1992, il publie Culture et éducation en langue étrangère228. Pour Michael
Byram, il y a un manque : il faut créer de véritables « French Studies » pour donner du sens à
la culture française et à son histoire. Le Professeur nous invite en fait à créer un rapport de
signification entre les étudiants et la langue française. Construire des « études françaises »
suppose de créer une didactique de la culture d‟un pays et de son histoire. Mais dans le cadre
des études sur la langue et la culture française, il faut mobiliser des sciences spécifiques telles
que l‟anthropologie sociale ou la psychologie. Mais que veulent dire anthropologie sociale et
psychologie dans un cours de civilisation sur l‟histoire de France ? Cette anthropologie
sociale et culturelle étudie les aspects sociaux, psychologiques, historiques et géographiques
des Hommes. On s‟appuie sur l‟ethnologie et on envisage l‟unicité des Hommes dans leur
diversité. Une démarche entamée en France depuis 1960 par Claude Lévi-Strauss. A cette
approche déjà évoquée auparavant, il y a une nécessaire intervention d‟une autre science
adjudante, la psychologie sociale. Cette branche de la psychologie étudie les comportements
d‟un personnage ou d‟un groupe et leur manière d‟agir ou de penser. On peut ainsi y étudier
les relations interpersonnelles dans le cadre d‟une ethnométhodologie.
228
BYRAM (Michael), Culture and language in Higher Education, Clevedon, 1993, U.K, 111 pages
160
C‟est la méthode des ethnographes. Ces derniers nous suggèrent de regarder
consciemment, explicitement, les représentations implicites qui sont des aperceptions de leur
histoire. Cela suppose de lister les présuppositions ou attentes d‟une culture ou d‟une histoire
par rapport à un autre pays, à une autre culture et histoire. Cette réflexion sur le processus de
création sur les stéréotypes peut même aboutir à une réflexion sur les « auto-stéréotypes » (ce
que l‟on pense de nous-même), et « hétéro stéréotypes » (ce que l‟on pense de nous-même à
l‟étranger, lors d‟un séjour de jeunes dans le pays cible).
Cette analyse par des didacticiens des langues est nécessaire pour construire un curriculum
d‟histoire interculturelle de la France qui prendrait en compte cette ethnométhodologie en
devenir.
Pour cela, nous avons donc décidé de construire trois séries de séquences
pédagogiques prenant en compte une approche diachronique qui utilisent comme documents
des objets connus de l‟histoire de France, puis une deuxième série plus synchronique, utilisant
cette fois des personnages connus de l‟histoire de France et enfin une approche linguistique
mobilisant des champs lexicaux de la discipline histoire. A partir de ces représentations
classiques de l‟histoire de France, néo-lavissiennes, nous pourrons proposer aux étudiants
étrangers une démarche de déconstruction, une démarche réflexive expliquée auparavant.
Ce sera le choix de notre ethnométhodologie de l‟histoire de France, avec ses perspectives
mais aussi, ses limites.
161
Chapitre 3 / Trois pistes pédagogiques d’histoire interculturelle de
la France
Dans ce troisième chapitre, nous allons aborder l‟histoire de France à travers des
objets et des personnages classiques issus de la sphère « lavissienne », toujours visibles à
l‟étranger. Nous l‟avons vu lors de séminaires que nous avons menés en Russie (Oulianovsk)
en mai 2012, ou au Vietnam (Hué) en juillet 2012 auprès de 31 professeurs de français. Nous
nous sommes donc posés la question de savoir s‟il ne serait pas pertinent de partir de leur
représentation de l‟histoire de France pour aller vers une autre direction, plus structurelle, plus
« braudélienne ».
En d‟autres termes, nous avons suivi une démarche réflexive : à partir de ce qu‟ils
connaissent de l‟histoire de France, il s‟agit de montrer les différences et ressemblances avec
l‟histoire de leur pays afin de créer une problématique. Dans un second temps, on les amène à
un processus d‟abstraction, pour qu‟ils puissent comparer les modèles historiques repérés et
ce qu‟ils savent et ce qu‟ils ne savent pas (métacognitif). Enfin, nous tenterons de mener ces
professeurs de FLE, vers de nouvelles représentations de l‟histoire de France. A chaque fois
nous présenterons un thème toujours décliné au pluriel, une problématique, une liste de
documents qui n‟est que suggérée, puis des objectifs de savoirs, savoir-faire et enfin savoirêtre interculturel, puisque nous l‟avons dit à plusieurs reprises, l‟interculturalité est avant tout
une posture humaniste. La difficulté est de ne pas exclure la France et le pays étranger-cible.
Nous construirons une frise chronologie uniquement avec des dates et sans périodisations.
Sinon, nous tombons dans la dérive de l‟européanisation. Il s‟agira ici de ne pas opérer de
sédimentation de l‟histoire de France mais au contraire un échange (interculturel). C‟est
pourquoi on utilisera ici la périodisation européenne au « pluriel » afin de désenclaver
(symboliquement) la structure classique des périodisations. Voici à ce titre un exemple de
séquence interculturelle qui évoque le château de Versailles.
162
Phase cognitive.
(Expression Orale / E.O) Nous partons d‟un « brainstorming » ou « carte
heuristique » sur un thème donné : exemple Versailles. Nous demandons à nos étudiants de
nous dire à l‟oral ce que suggère pour eux le mot « Versailles ». Nous mobilisons ainsi
d‟emblée l‟expression orale et nous écrivons les suggestions au tableau. Cela permet aussi aux
étudiants de voir et de photographier le lexique qu‟ils devront ensuite mobiliser et lever donc
ainsi les premières « entraves » lexicales.
(Compréhension Orale/C.O) Dans une deuxième phase, nous mobilisons l‟objectif
de compréhension orale.
Nous utilisons soit une vidéo, soit un texte (Compréhension écrite /C.E), soit un
support audio. Nous mobilisons ce document et nous demandons à nos étudiants ce qu‟ils ont
compris. Nous avons souvent ici pour objectif de leur faire comprendre la différence entre les
clichés qu‟ils ont sur un sujet et sa réalité. Ici, pour le château de Versailles, nous leur
montrons ce que fut Versailles (tableau et portrait du Roi au XVIIème siècle) et la réalité
d‟aujourd‟hui, avec la gestion d‟un important patrimoine. De Louis XIV, on fait comprendre
ce que c‟est que le tourisme aujourd‟hui et la notion de patrimoine.
Phase métacognitive.
(E.O) Cette troisième phase est interculturelle. C‟est le temps de la critique et de la
comparaison. Elle donne un sens à l‟apprentissage de l‟étudiant.
Celui-ci doit pouvoir se positionner et trouver des équivalents dans son pays : « et chez nous,
quel monument pourrait être comparé à Versailles ? Avons-nous eu un Roi qui aurait eu la
réputation du « Roi-Soleil » ? Pour terminer, on demande aux étudiants s‟ils connaissent
d‟autres châteaux connus en France (ici, on peut aboutir aux châteaux de la Loire).
On peut ensuite demander à nos étudiants de regarder des sites sur les châteaux de la Loire et
de faire un exposé pour la prochaine séance (à l‟oral).
(E.E) Enfin, dans une quatrième phase, on insiste sur l’objectif de l’expression écrite
(E.E). On peut demander de faire un résumé descriptif du monument ou un portrait du « RoiSoleil » en donnant une liste de mots clés (déjà en partie aperçus dans la phase 1 lors de la
construction de la carte heuristique).
163
Exemple de liste de mots : jardin à la française, grand canal, patrimoine, Louis XIV,
galerie des glaces, la Cour, portrait, absolutisme.
D‟autres consignes peuvent décliner ainsi pour un approfondissement :
Raconter et expliquer un épisode de ……
Raconter une journée de ……………………
Connaître et utiliser les repères suivants :………………………………
Situer sur une frise les événements suivants : ………………
Nous avons ici un enchaînement d‟objectifs linguistiques liés à tous les publics
étrangers. Ce serait ici la trame de base. Mais on peut la décliner en trois stratégies :
diachronique, synchronique, et linguistique.
Commençons par l‟approche diachronique en utilisant des documents clés et en indiquant à
chaque fois son orientation et une thématique liée à l‟histoire de France.
3.1) Une approche diachronique
Le(s) préhistoire(s) (de -1,2 millions d’années à -3000)
Doc. Vénus de Brassempouy : âge 23000 ans Ŕ Saint-Germain-en-Laye
Doc. Grotte de Lascaux : âge 16000 ans
Doc. Issu du pays d‟origine de l‟étudiant étranger
Problématique : Peut-on parler de plusieurs préhistoires dans le monde ? L‟évolution de
l‟Homme a-t-elle été identique partout dans le monde ?
Objectifs de savoirs : peintures rupestres, chapelle Sixtine (Lascaux), paléolithique,
néolithique, hommes de Neandertal, homo-sapiens, magdalénien, aurochs, bisons, évolutions.
Objectifs de savoir-faire : être capable de réaliser les frises chronologiques des différentes
périodes de la préhistoire, savoir lire une carte (de sites archéologiques), savoir analyser des
photo-aérienne de sites préhistoriques
164
Savoir-être interculturel : relativiser le mythe des origines dans chaque pays et civilisation.
La Vénus de Brassempouy n‟a pas une identité physique, pas de norme ou de couleur de peau
(première « Dame » française à notre connaissance...)
Les antiquités : de la Gaule au royaume chrétien
Problématique : dans quelle mesure les civilisations dans le monde se modifient au contact
des unes et des autres (par l‟acculturation et pas uniquement par les conflits) ?
Documents utilisés :
1) Le cratère de Vix
(510 avant JC) / Châtillon-sur-Seine, qui cristallise les échanges
économiques de la Gaule préromaine
2) La Table claudienne (1er siècle)/ Musée gallo-romain, Lyon, qui montre les efforts de
Rome pour intégrer les Gaulois. (+46)
3) document issu du pays d‟origine de l‟étudiant étranger
Savoirs :
tissage,
métallurgie,
Celtes,
clairières,
marchands,
intégration,
artisans,
acculturation, empire, tribus, conflits
Savoir-faire : savoir analyser des textes de lois anciens, des traces archéologiques, savoir
analyser des objets issus de l‟artisanat, et un sarcophage ou un autre monument funéraire.
Savoir-être interculturel : montrer les conséquences positives des échanges entre les
Hommes. Montrer que les conflits ne constituent pas les seules ruptures en histoire.
165
Le haut Moyen Age : les émergences politiques et religieuses dans le monde
Problématique : dans quelle mesure peut-dire que les religions (monothéistes, polythéistes
ou autres) ont participé à la création d‟Etats et ou de civilisations ?
Documents utilisés :
1) Le baptême de Clovis (boucle de ceinture en ivoire IXème siècle) / Musée de Picardie,
Amiens.
2) Psautier de l‟Abbaye de Saint-Denis, Bibliothèque Sainte Geneviève.
3) Tapisserie de Bayeux, XI siècle, Musée de Bayeux
4) Document(s) issus du pays de l‟étudiant étranger.
Savoirs : Clovis, Baptême, Reims, Mérovingiens, tribus, mythes, Saint-Denis, tradition,
féodalisme, nécropole, sacralisation, religion, combat, théologie, théocratie, saint Thomas
d‟Aquin
Savoir-faire : repérer et expliciter des symboles politiques, étudier et analyser une tapisserie,
réaliser une frise chronologique
Savoir-être interculturel : savoir distinguer au sein d‟une civilisation la différence entre la
religion et la politique dans l‟histoire des pays. Montrer que dans de nombreuses régions (ou
espaces), religion et politique sont étroitement liées
166
Le bas Moyen Age :
Problématique : dans quelle mesure peut-on dire organisent des rapports socio-économiques
étroits à la fin du moyen-âge ?
Documents utilisés :
1) Cérémonie d‟adoubement, enluminure, XIVème siècle
2) Extrait de texte sur l‟Hommage avec l‟Histoire du meurtre de Charles le Bon, Comte de
Flandre, XIIème siècle par Galbert de Bruges
3) Vitraux de la cathédrale de Chartres, XIIIème siècle
4) Jeanne d‟Arc à l‟étendard, XIV siècle, enluminure
5) Les Très Riches Heures du Duc de Berry, XVème siècle, enluminure
6) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : suzerain, fief, noblesse, dynastie, héréditaire, monuments religieux, cathédrale,
enluminure, manuscrit, siège d‟une ville, vassal, liens de vassalité, épidémie, révolte,
jacqueries, temple.
Savoir-faire : savoir analyse un manuscrit ou des textes de cette période, que ce soit des
chroniques ou des textes littéraires, savoir analyser des enluminures ou des fresques.
Pour ce type de savoir Ŕfaire, tels que analyser des enluminures, il est important pour
l‟enseignant de donner des pistes aux étudiants sur de tels supports spécifiques.229
Savoir-être interculturel : être capable de comprendre l‟importance des activités culturelles,
sociales ou économiques des civilisations
229
BEAUNE ( Colette), Le miroir du pouvoir, Paris , Hervas, 1989, 188 pages
167
Les Renaissances
Problématique : dans quelle mesure peut-on dire parler de grandes ruptures technologiques
dans de nombreux domaines à cette époque ?
Documents utilisés :
1) La bataille de Marignan, 1515, tableau
2) Rabelais, Gargantua, chapitre LVII (Abbaye de Thélème)
3) La Saint-Barthélémy, 1572, F. Dubois, Musée de Lausanne
4) Gabrielle d‟Estrées prenant son bain, 1598-tableau /
5) Diane chasseresse, Ecole de Fontainebleau, anonyme, 16ème siècle
6) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : guerres de religion, schisme, révolution technique, Amérique, bataille navale,
concile, tsar, Vasco de Gama, Colomb, François 1er, Leonard de Vinci, Henri IV, Rabelais,
voyage, découverte, Magellan, conquistador
Savoir-faire : savoir lire un texte littéraire, interpréter des œuvres artistiques complexes
(composition), comprendre les références au passé dans une œuvre artistique, savoir analyser
un texte de loi d‟un pays (exemple : un édit)
Savoir-être interculturel : savoir mettre en avant les actes qui ont créé des ruptures dans
l‟histoire des civilisations
168
Les temps modernes dans le monde
Problématique : dans quelle mesure cette période voit se créer de nouveaux territoires et de
nouveaux horizons politiques et économiques ?
Documents utilisés :
1) Portrait de Louis XIV, 1701, Rigaud, et Bossuet, Politique tirée de l‟écriture sainte, 16781709
2) Famille de paysans, Le Nain, 1642
3) Port au soleil couchant, Le Lorrain, 1639
4) Texte de Colbert, les Mémoires sur le commerce, 1664
5) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : absolutisme, roi, droit divin, cour, Versailles, traité, Tsar, esclavagisme, traite
négrière, fermeture économique d‟un pays (Japon 1639), fondation d‟une ville (New York,
1625, Montréal, 1642, Calcutta, 1690) ou d‟pays (Portugal, 1640), manufacture, noblesse.
Savoir-faire : savoir analyser la loi d‟un Etat et savoir analyser un tableau et sa signification
sociale ou économique.
Savoir-être interculturel : être capable d‟analyser les réalités socio-économiques des pays
durant les temps modernes entre ouverture (Québec, 1608) et fermeture (Japon, 1639)
169
Le temps des révolutions, 1789- 1848
Problématique : dans quelle mesure l‟Europe connait un ensemble de révolutions qui va
influencer le monde aux XIX et XXème siècles ?
Documents utilisés :
1) Le Salon de Mme Geoffrin, 1755, Lemonnier, et un texte de Voltaire tiré des Lettres
philosophiques de 1734 qui dénonce les privilèges de la Noblesse
2) Déclaration des Droits de l‟Homme, Musée Carnavalet, et une gouache de J.B Lesueur de
la fin du XVIIIème siècle sur l‟Arbre de la Liberté
3) Le sacre de Napoléon, 1804, J. Louis David, et une caricature de James Gillray sur le
grand couronnement, BNF, 1815, Paris
4) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : Lumières, Philosophes, Académies, encyclopédie, Bastille, nation, Droits de
l‟Homme, constitution, plébiscite, Napoléon, propagande, privilège, société d‟ordre, et
universalisme
Savoir-Faire : étudier un tableau politique et un texte politique et juridique ou une caricature
politique
Savoir-être interculturel : savoir analyser les messages dans les discours politiques et les
idées qui ont participé à l‟élaboration des droits des Hommes.
170
La révolution industrielle
Problématique : dans quelle mesure peut-on parler de révolutions techniques et économiques
qui ont changé à la fois l‟Europe et le monde?
Documents utilisés :
1) La liberté guidant le Peuple, 1830, Delacroix
2) L‟impératrice Eugénie entourée de ses Dames, Winterhalter, 1855
3) La Tour Eiffel, photos de sa construction, 1889, Gravure colorée de 1900 où l‟on voit la
Tour éclairer Paris la nuit
4) Prestige technologique : Louis Pasteur (image du journal « l‟Illustration » du 7 novembre
1885)
5) Vue d‟un paysage industriel
6) Vue de l‟intérieur d‟une fabrique
7) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
8) Extrait de texte de Zola
Savoirs : Delacroix, barricade, acier, Pasteur, rage, colonisation, sécession, exposition
universelle, abolition, libre-échange, république, réforme, monde ouvrier et exode rural
Savoir-faire : savoir analyser la presse, une gravure, tableau, photo
Savoir-être interculturel : avoir un point de vue exogène aux découvertes européennes en
prenant en compte le point de vue des pays colonisés.
171
Les ruptures politiques contemporaines
Problématique : dans quelle mesure la fin du XIXème siècle et la première partie du XXème
ont changé l‟histoire politique du monde ?
Documents utilisés :
1) L‟aventure coloniale, tableau montrant : Marchand et la mission « Nil-CONGO » (8
vignettes d‟image d‟Epinal montrant l‟aventure de Marchand)
2) Affiches du Petit Journal du 19 novembre 1911 et du 9 novembre 1913
3) Texte de Jules Ferry du 28 juillet 1885 où il justifie l‟entreprise coloniale
4) Affiche de l‟ordre de mobilisation générale
5) Tableau du traité de Versailles, 1919 (Tableau de W. Oren, 1920, situé à l‟Imperial
Museum War, Londres.)
6) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : colonisation, AEF, AOF, Indochine, Madagascar, Polynésie française, missionnaire,
société de géographie, révolte, colon, métropole, guerre totale, tranchées, affiche, traité,
diplomatie.
Savoir-faire : savoir analyser une carte mondiale de la colonisation, une carte continentale
(pour la Première Guerre mondiale), savoir analyser une affiche officielle
Savoir-être interculturel : comprendre que malgré le rayonnement culturel d‟une époque et
d‟une civilisation des conflits majeurs entre les Hommes peuvent naître.
172
Les conquêtes sociales, politiques et culturelles du XXème siècle
Problématique : dans quelle mesure peut-on dire que le début XXème siècle fut celui des
réformes sociales et culturelles en Europe mais aussi celui des destructions massives ?
Documents utilisés :
1) Joséphine Baker et les années folles
2) Photo de Léon Blum et du front Populaire en 1936, journal Regards, 1936, n°131, Blum et
Thorez, ensemble à la tribune.
3) Texte du 8 juin 1936 sur les accords passés suite aux grèves et notamment un article sur la
liberté d‟opinion.
4) Photo de de Gaulle, BBC
5) Photo de de Gaulle aux Champs Elysées le 26 août 1944
6) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : années folles, music-hall, Front Populaire, nationalisation, 1936, congés payés, de
Gaulle, BBC, résistance, victoire
Savoir-faire : savoir analyser photo, journaux, article de loi
Savoir-être interculturel : comprendre que l‟évolution et les progrès sociaux d‟un pays
dépassent les drames et les conjonctures politiques
173
Les constructions économiques vers un monde durable.
Problématique : dans quelle mesure la seconde partie du 20ème siècle semble vouloir
résoudre peu à peu la culture des conflits pour la recherche de solutions durables ?
Documents utilisés :
1) Photo de l‟affiche, « depuis un an déjà cela va déjà mieux, retroussons nos manches et
cela ira encore mieux »
2) Affiches de cinéma : Jacques Tati, « Mon Oncle », « Les vacances de M. Hulot ».
3) Publicité pour Moulinex de 1959
4) Première page couverture du magazine Automobile d‟octobre 1953 : la 4 CV, Renault
modèle 1954
5) Les créations industrielles : 2 cv, le « Concorde » et le « TGV »
6) Texte de Valéry Giscard d‟Estaing sur La démocratie française de 1976 (Fayard)
7) Documents issus du pays de l‟étudiant étranger
Savoirs : niveau de vie, délocalisation, reconstruction, effort national, « bayboom », médias,
seuil de pauvreté, Smic, nouvelles technologies
Savoir-faire : savoir analyser une affiche économique ou culturelle, savoir lire un graphique
économique et d‟évolution sociale, savoir lire un texte d‟analyse politique.
Savoir-être interculturel : comprendre que l‟évolution socio-économique peut dépasser les
Hommes eux-mêmes.
174
3.2/ Une approche synchronique par les personnages.
La deuxième approche possible peut être synchronique. Nous sommes partis de la
« fabrique des héros », qui reste dominante à l‟étranger, pour mieux déconstruire ces
représentations de l‟Histoire par les héros. L‟objectif ici est de déconstruire les mythes
cristallisés par les personnages « petits » et « grands » de l‟histoire des pays. On tente ici de
souligner l‟instrumentalisation des portraits en histoire. Pour cela, on propose de présenter
aux étudiants ce qu‟un personnage aurait ou a réalisé au cours de sa vie (phase cognitive).
Puis on cherche, par un cours dialogué qui implique ces étudiants, à savoir ce qu‟ils savent et
ce qu‟ils ignorent en cherchant dans l‟histoire nationale de leur pays un personnage équivalent
afin de relativiser ce qui appartient aux mythes ou à la réalité (phase métacognitive). Nous
avons ainsi sélectionné dans une perspective « lavissienne » des personnages de France que
nous proposons de déconstruire dans une perspective interculturelle.
A/ Le mythe de la jeunesse dans l’histoire politique d’un pays.
Accroche description : portraits de rois, de reine, d‟empereurs.
Problématique : dans quelle mesure ces figures « jeunes »
constituent
des symboles
politiques dans l‟histoire des pays ?
A.1/ Vercingétorix. (-70 / -46)
(Cognitif) Description du jeune guerrier qui en -52 n‟a que vingt ans, contre 50 pour César.
Insister sur sa défaite en tant que guerrier, chef de tribus déjà émiettées.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger un personnage de l‟antiquité qui a
lutté contre un Empire ou un pays frontalier avec au final une défaite ou une victoire, mais
qui débouche finalement sur une lente acculturation
Description de la statue de Vercingétorix imitant Napoléon III
175
A.2/ Clovis (456- 451)
(Cognitif) Il n‟a que 15 ans lorsqu‟il devient roi en 481, et 20 quand il bat Syagrius. Insister
sur la reconnaissance politico-religieuse du baptême (498) comme ce fut le cas pour d‟autres
pays et d‟autres époques.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger un responsable militaire ou
politique qui aurait obtenu une reconnaissance politique à la fin de l‟antiquité.
A.3/ Philippe Auguste (1165-1223)
(Cognitif) C‟est aussi à l‟âge de 20 ans que Philippe Auguste signe le Traité de Boves (1185).
Insister sur l‟émergence d‟une domination politico-économique de l‟Etat.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger un responsable politique qui
consolide son royaume par les guerres et/ou, par l‟économie
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quelles sont les
figures originelles qui auraient pu créer cet esprit national ? Sont-elles réelles ou mythiques ?
B/ Les organisateurs du territoire d’un pays.
Accroche : cartes et extensions territoriales successives liées à différents dirigeants.
Problématique : dans quelle mesure les pays connaissent des hommes qui organisent un
territoire dans la durée, malgré les conflits et les défaites ?
B.1 / Charlemagne (742-814)
(Cognitif) Début d‟organisation d‟un territoire majeur avec les « Comtes » et les « Missi
dominici ».
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger des dirigeants qui ont créé un
empire dans leur pays actuel et quels furent les moyens pour construire cet espace politique
majeur.
176
B.2/ Philippe Auguste (1165- 1223)
(Cognitif) Territoire et argent se mêlent dans le parcours de Philippe Auguste symbolisé par
la bataille de Bouvines et le règlement politique des Templiers.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger, une bataille majeure qui aurait
créé un esprit national ou de cohésion politique inédit face à des menaces internes et externes
au territoire.
B.3/ Suger (1081- 1151), Sully (1559-1641) et Colbert (1619- 1683)
(Cognitif) Sa politique pragmatique et l‟ombre protectrice des ormes de Sully jusqu‟à
l‟autorité de Colbert.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger des dirigeants économiques
(commis) qui ont renforcé l‟action du politique.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quels sont les
hommes qui ont organisé le territoire d‟un point de vue économique et politique ?
C/ Les hommes de guerre : un rôle clé ou symbolique ?
Accroche : montrer des images d‟hommes armés, de guerriers dans des positions défensives
ou offensives et issus de différents pays. Montrer la mise en scène des postures.
Problématique : dans quelle mesure l‟art de la guerre a créé une classe sociale et des
productions culturelles dans les différents pays du monde ?
C.1/ Charles Martel (686-714)
(Cognitif) Idée de défense d‟un territoire mais pas d‟une nation. Défense d‟un territoire… et
pourquoi pas l‟idée improbable du marteau ?
177
(Métacognitif) Trouve-t-on dans le pays de l‟étudiant étranger des métonymies guerrières
identiques ? Faire une étude comparée.
C.2/ Guillaume le Conquérant
(Cognitif) Guerre de conquête qui montre l‟absence de frontières au XIème siècle cristallisée
par la bataille de Hastings (14 octobre 1066)
(Métacognitif) Trouver chez l‟étudiant étranger un document qui suit une diachronie mise en
scène à la manière de la Tapisserie de Bayeux, avec l‟enchaînement des événements
militaires magnifiant une victoire.
C.3/ Bertrand Du Guesclin (1320-1380)
(Cognitif) L‟homme caché dans la forêt de Brocéliande avec son heaume (1337) quitte
bientôt sa hache pour son « épée d‟or » en 1370.
(Métacognitif) Trouver chez l‟étudiant étranger l‟image d‟un mercenaire qui peu à peu se
transforme en un commis guerrier du royaume dans lequel il vit.
c.4/ Pierre Bayard (1476-1524)
(Cognitif) Ce fils du Dauphiné est connu pour la Bataille des Eperons (1513) et Fornoue
(1495). Evoquer ici l‟esprit dit « chevaleresque » et le caractère pittoresque du personnage.
(Métacognitif) Trouve-t-on dans le pays de l‟étudiant étranger un personnage mythique qui
exprime la singularité dans le combat, un courage lié à des situations pittoresques voire
amusantes.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quels sont les
hommes de guerre qui ont connu du succès ? Et pourquoi ?
178
D / Les hommes, la religion et le politique.
Accroche : documents évoquant religion et politique, tels que serments avant la bataille,
posture de prière d‟hommes armés, responsables religieux près de Rois, princes, empereurs…
Problématique : dans quelle mesure la religion a joué un rôle clé dans les décisions
politiques des hommes ?
D.1/ Clovis (465-511) et sa conversion en 496
(Cognitif) Montrer le poids politique majeur de ce type de conversion qui crée souvent une
rupture. Clovis s‟oppose ainsi à l‟arianisme et se fait reconnaître une légitimité internationale
par Rome.
(Métacognitif) Trouver dans le pays de l‟étudiant étranger un dirigeant politique qui
accomplit cette rupture politico-religieuse qui a changé la destinée du pays.
D.2/ Hugues Capet (941-996)
(Cognitif) Expliquer l‟origine du mot « Capet » et évoquer l‟épisode de Saint Martin.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un objet politique
symbolisant le nom d‟une dynastie, d‟une famille politique.
D.3/ Jeanne d‟Arc (1412-1431).
(Cognitif) Expliquer aux étudiants l‟enjeu mythique et politique du test de Chinon en 1429
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un épisode connu
comme étrange ou miraculeux, où se mêlent religion et politique (de type Constantin ou
Clovis avant leur conversion, etc…). Un moment antichambre.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, la religion a-t-elle
joué ou joue-t-elle encore un rôle clé ?
179
E/ Les femmes dans l’histoire.
Accroche : portraits de favorites, de reines, de princesses, ou d‟héroïnes
Problématique : dans quelle mesure les femmes ont-elles régulièrement produit des avancées
politiques et culturelles majeures dans l‟histoire des pays, malgré l‟exclusion dont elles furent
et sont toujours victimes ?
E.1/ Aliénor d‟Aquitaine (1122-1204) et Blanche de Castille (1188-1252)
(Cognitif) Idée des femmes politiques, qu‟elles soient dans le jeu du politique extérieur
(arbitre) ou intérieur (tutrice et / ou régente).
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger, des femmes qui ont eu
un rôle politique clé dans les affaires internationales ou intérieures de ce pays.
E.2/ Christine de Pisan (1365-1430) et Agnès Sorel (1422-1450)
(Cognitif) Idée de l‟affranchissement socioculturel, que ce soit par la mode vestimentaire ou
par l‟exercice d‟une activité professionnelle.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger, qui a exprimé une
volonté d‟indépendance face à la domination masculine, que ce soit sur la forme Ŕ mode (apparence) - ou sur le fond (idée).
E.3/ Jeanne hachette (1454- ?)
(Cognitif) De son vrai nom Jeanne Laisné, elle lutta contre Charles Le Téméraire, un acte
militaire aujourd‟hui largement remanié, et illisible historiquement.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger, des femmes - héros qui
cristallisent des ruptures dans leur rôle ou position sociale classique.
180
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quelle fut la place
des femmes dans l‟histoire de notre pays ? Et aujourd‟hui ?
F/ La bourgeoise dans un pays.
Accroche : documents sur des réunions, édits, franchises urbaines, ou images illustrant la
prise de pouvoir (beffroi ?) non par un homme mais par une collégialité issue du monde
commercial ou civil au sens large.
Problématique : dans quelle mesure de nouvelles classes sociales basées sur l‟enrichissement
commercial peuvent faire basculer ou simplement menacer un monde basé sur des traditions
politiques et guerrières ?
F.1/ Etienne Marcel (1316-1358) contre le dauphin Charles.
(Cognitif) Expliquer le contexte du conseil de bourgeois qui menace un pouvoir politique
royal vacillant au milieu du XIVème siècle (suite à la défaite du 19 septembre 1356 à
Poitiers), puis l‟arrêt brutal d‟Etienne Marcel (doublement trahi), alors si proche du pouvoir.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un responsable
économique menaçant pour la sphère politique. Montrer les limites de ce type de combat où le
politique domine encore pour longtemps l‟économique.
F.2/ Jean-Sans-Peur (1371-1419)
(Cognitif) Montrer les stratégies du bourguignon pour lutter contre les Armagnacs et
notamment par son utilisation (accompagnée de ses excès) de Simon Caboche, en 1413.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des personnages qui
expriment les rivalités internes entre différentes dynasties qui utilisent des forces tierces pour
parvenir à leur fin.
181
F.3/ L‟ascension politique de Jacques Cœur (1395-1456)
(Cognitif) Ascension du fils d‟un modeste pelletier de Bourges, devenu argentier du Roi
Charles VII.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un personnage qui
connaît un parcours social aussi fulgurant et singulier qui le propulse très proche du pouvoir
politique.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, avons-nous eu des
révoltes d‟une classe riche contre une autre classe riche ou dominante ? Quand et pourquoi ?
Ou, tout simplement, avons-nous connu des guerres civiles ?
G/ Les conquêtes et découvertes d’un pays.
Accroche : portraits de personnes ayant permis ou commenté l‟extension extrarégionale d‟un
pays.
Problématique : dans quelle mesure un pays est poussé à toujours plus dominer d‟autres
territoires? Par les guerres, par les mariages…
G.1/ Anne de Bretagne (1477-1514) et la conquête des « Marches »
(Cognitif) Montrer le rôle essentiel des mariages dans la politique d‟extension du royaume de
France.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des personnes qui ont
permis par la diplomatie et les accords familiaux l‟extension du pays.
G.2/ Jacques Cartier (1491-1557) et la « Nouvelle France »
(Cognitif) Décrire l‟expédition de Jacques Cartier au service de François 1er
dans sa
fondation de la Nouvelle France dans la baie de Gaspé en 1534 où il rencontre les Iroquois,
ramenant en France les deux enfants du chef iroquois.
182
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des acteurs aventuriers
et conquérants de nouveaux territoires avec la dimension essentielle du hasard et l‟exotisme
des premières rencontres.
G.3/ Les humanistes : Montaigne et ses « Essais »
(Cognitif) Montrer l‟importance de l‟œuvre de Montaigne et son travail de critique des
explorations européennes vers le « Nouveau Monde »
(Métacognitif) Mettre en lumière, dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger, le rôle
d‟intellectuels qui servent de modérateurs et d‟esprits critiques face aux conquêtes parfois
violentes qui ont pu avoir lieu.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quelles furent les
conquêtes territoriales majeures opérées ? Quand ? Comment ?
Furent-elles durables ou
critiquées ? Pourquoi ?
H/ Religion et politique : une place centrale ?
Accroche : montrer des documents illustrant les guerres de religion et des intrigues politiques
d‟un pays
Problématique : dans quelle mesure la religion fut, et parfois reste, un sujet politique majeur
dans l‟histoire d‟un pays ?
H.1/ Catherine de Médicis (1519-1589)
(Cognitif) Destin tragique ponctué par la mort de sa famille proche : Henri II en 1559, l‟un de
ses en 1560, Charles X (1574) et Henri III (1589).
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger une femme au destin
tragique ayant eu un rôle politique majeur et qui a beaucoup perdu en termes de réputation
(mythe de la nouvelle Jézabel).
183
H.2/ Gaspard de Coligny (1519-1572)
(Cognitif) Montrer le parcours tragique de l‟Amiral de France, qui s‟aventure dans le projet
protestant avorté de Rio, puis poursuit d‟échec en échec jusqu‟à son assassinat lors de la
Saint-Barthélémy.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un personnage qui
cristallise l‟esprit de sédition politique et religieuse
H.3/ Jeanne d‟Albret (1528-1572)
(Cognitif) L‟affaire du gant empoisonné (9 juin 1572) qui aurait été offert par Catherine de
Médicis. Montrer la sédition entre les deux confessions chrétiennes en toile de fond malgré le
mariage du fils de Jeanne d‟Albret avec Marguerite de Valois.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger une affaire politique liée
à un complot où se mêlent mythe et réalité.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, cette place du
religieux ou des intrigues politiques est-elle centrale? Ou anecdotique ?
I / Emergence de la pensée sociale dans un pays
Accroche : présenter des documents liés à des personnages symbolisant la création de réseaux
d‟entraide sociale et de compassion (idée du pain partagé / sémantique du mot
« compagnon »)
Problématique : dans quelle mesure un pays connait-il toujours des avancées sociales à
travers des personnages clés qui comprennent et mesurent les blocages de leur temps ?
184
I.1/ Robert d‟Abrissel (1047-1117)
(Cognitif) Il subjugue le Pape à Angers en 1096. Il devient prédicateur pour le monde entier.
Il symbolise l‟esprit critique contre les injustices et un clergé ignare et dépravé (selon lui).
C‟est dans cet esprit qu‟il construit Fontevrault.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un prédicateur avec une
vocation sociale marquée et qui a provoqué une réforme spirituelle majeure
I.2) Saint Vincent de Paul (1581-1660)
(Cognitif) Créateur de la « Compagnie des dames de charité » en 1617 puis de l‟institution
« lazariste » en 1632, il met en place pour la première fois une véritable politique d‟aide aux
enfants.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un personnage qui a
créé une structure sociale pour les plus pauvres ou les plus fragiles.
I.3) Vauban (1633-1707)
(Cognitif) Vauban architecte connu mais qui a aussi proposé un texte de réforme de la dîme
royale en 1707, projet qui restera sans suite.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme lié au
pouvoir mais qui propose des réformes d‟équité sociale à l‟encontre même de ce pouvoir
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, avons-nous des
personnages clés qui ont construit une pensée sociale pour les démunis ?
185
J/ La création de l’Etat dans la France moderne
Accroche : documents et portraits des commis ou grands serviteurs diplomatiques des
pouvoirs
Problématique : dans quelle mesure les responsables d‟un pays ont toujours un conseiller
politique majeur qui influence régulièrement leur décision ?
J.1) Le père Joseph (1577-1638)
(Cognitif) Qu‟est-ce qu‟un tuteur politique ? Le rôle clé du père Joseph (gris couleur de
l‟ordre des Capucins), « éminence grise » de Richelieu et grand maître des intrigues.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger, un homme qui
symbolise le calcul diplomatique ayant eu des conséquences jusqu‟au XXème siècle.
J.2) Richelieu (1585-1642)
(Cognitif) Qu‟est-ce que l‟Etat moderne en France et le concept de « raison d‟Etat » ? Il
symbolise la lutte contre le protestantisme qu‟il nomme « un Etat dans l‟Etat ». Les victoires
s‟enchaînent grâce à une pression fiscale importante.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un représentant qui a
offert une autorité solide et autonome au politique.
J.3) Mazarin (1602-1661)
Cognitif : que sont les intrigues diplomatiques du directeur du « conseil en France » au XVII
me siècle et son mariage mythique avec Anne d‟Autriche. Sa fortune (suspecte) a permis de
créer « le collège des 4 nations » en 1659, financement fait de son « filoutage », dira le
Cardinal de Retz.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un responsable politique
capable de mener avec succès diplomatie et réussite économique personnelle.
186
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quels ont été les
premiers conseillers, ou « vizirs », ou premier ministres qui ont eu un rôle clé ? Dans quel
domaine ? Quand ?
K/ La pensée militaire de l’Etat moderne
Problématique : dans quelle mesure un pays a une pensée militaire qui perdure et qui
s‟adapte au contexte territorial et régional ?
K.1) La politique militaire de Louis XIV
(Cognitif) Travailler sur la logique du « pré carré » du « Roi Soleil », les fortifications de
Vauban mais aussi l‟obsession anti-Habsbourg du Roi de France.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un roi ou prince qui a
maintenu et solidifié ses frontières par un effort constant et une politique (permanente) de
défense ou d‟agression.
K.2) Vauban (1633-1707) et ses fortifications
(Cognitif) Expliquer le jeu des fortifications de Vauban à l‟ouest comme à l‟est du territoire
et l‟importance majeure (et technique) des « glacis ». Dicton : « ville fortifiée par Vauban,
ville imprenable ».
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des traces
archéologiques de défenses militaires célèbres dans le pays. Trouver des dictons liés à
l‟histoire militaire du pays de l‟étudiant.
K.3) Jean Bart (1650-1702) et Duguay-Trouin (1673-1736), les corsaires de Louis XIV
(Cognitif) Montrer le rapport militaire et commercial à la mer dans l‟histoire de France.
Montrer le caractère mercenaire du corsaire et notamment de « l‟ours-lion » (Jean Bart) qui
apporta du pain en 1694 en brisant le blocus au large de Texel. Distinguer un corsaire d‟un
pirate, d‟un flibustier ou d‟un forban.
187
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger l‟équivalent de ces
mercenaires qui travaillaient avec ou sans lettre de course (sur mer ou sur terre) pour le
compte du dirigeant du pays.
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quelles furent les
stratégies militaires pour protéger ou fortifier le territoire ?
L/ Emergence d’une société civile
Problématique : dans quelle mesure un pouvoir politique est capable de se désacraliser et de
muter, par lui-même ou par des facteurs extérieurs?
L.1) La régence de Philippe d‟Orléans (1674-1723)
(Cognitif) Montrer que le régent temporalise le pouvoir royal en s‟installant au palais royal,
qui devient son « palais marchand », où l‟on tolère ensuite le salon de Mme Geoffrin ou la
pièce de Beaumarchais.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un prince réformateur
ouvert aux arts et aux idées nouvelles et qui réforme les modes de vie de l‟élite du pays.
L.2) Mandrin et la réaction rurale (1724-1755) et Charlotte Corday (1768-1793)
(Cognitif) Montrer les désacralisations des pouvoirs (royal et révolutionnaire), que ce soit la
résistance de Mandrin, la « belle humeur », qui conteste le système économique corrompu des
fermiers généraux ou l‟action de Charlotte Corday qui assassine une figure politique lors de la
révolution.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des personnages qui
symbolisent des contestations politiques, économiques dans l‟histoire de son pays.
188
L.3) L‟Abbé Grégoire (1750-1831)
(Cognitif) Il assigne un rôle nouveau à l‟Eglise au sein de la société politique française, par
son enquête sur la langue, par la constitution civile du clergé, par le décret sur l‟égalité civile
pour les Juifs (1794) et par l‟abolition de l‟esclavage le 4 février 1794.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un personnage religieux
qui a mené des réformes profondes (culturelles, sociales, politiques) dans la société du pays.
Conclusion et ouverture interculturelle. Chez nous, dans notre pays, quels sont les hommes
qui ont pensé autrement la société, en porte-à-faux de leurs origines sociales ou politiques ?
M/ Les limites des révolutions françaises
Problématique : dans quelle mesure les révolutions dans l‟histoire d‟un pays connaissentelles toujours des limites ?
M.1) Lafayette (1757-1834)
(Cognitif) Montrer l‟impossible réconciliation du passé et du présent dans lequel s‟est
enfermé Lafayette dans la période de la monarchie constitutionnelle et ce jusqu‟à la fuite de
Varennes.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme politique qui
fut un médiateur entre deux périodes politiques.
M.2) Olympes de Gouges (1755-1793)
(Cognitif) Montrer le caractère novateur d‟une femme qui refusait les conventions sociales
(mariage) et qui se battait pour les dominés, que ce soit les esclaves noirs avec Zamore et
Mirza, ou bien les femmes avec sa Déclaration des Droits de la femme de 1791.
189
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger une femme politique qui
a proposé des projets de lois pour l‟amélioration sociale et politique de la femme.
M.3) Victor Hugo (1802-1885)
(Cognitif) Montrer les difficultés du politique en France : idées et réalité s‟opposent. Victor
Hugo légitimiste sous Charles X, Orléaniste en 1830 et enfin révolutionnaire en 1848,
symbolisé plus tard, dans son Vitro major, hommage à Louise Michel.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un écrivain qui a joué
un rôle majeur dans la vie politique du pays.
Conclusion et ouverture interculturelle. Chez nous, dans notre pays, connait-on beaucoup
de révolutions ? Quels furent leurs effets réels ou simplement attendus ?
N/ Les aventures napoléoniennes : mythes et réalités
Problématique : dans quelle mesure chaque pays a dans son histoire un home politique
majeur qui a opéré des actions militaires très importantes ?
N.1) Réalité des champs de bataille de Napoléon
(Cognitif) Montrer le témoignage du médecin Dominique Larrey (1766- 1842) qui amputait
jusqu‟à 700 blessés par jour durant campagnes de l‟Empereur qui le considérait comme
l‟homme le plus vertueux, tout comme le prussien Blücher qui le sauva.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme qui aurait
joué un rôle d‟assistance dans les conflits.
N.2) Les images de Napoléon
(Cognitif) Montrer les décalages entre les tableaux de propagande comme l‟œuvre d‟A. Gros,
Napoléon au pont d‟Arcole, jusqu‟aux réalités moins romantiques, comme la Bérézina du 26
au 28 novembre 1812.
190
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger- des œuvres picturales
qui mettent en scène un chef militaire dans une logique de propagande et
d‟instrumentalisation.
Conclusion et ouverture interculturelle. Chez nous, dans notre pays, connait-on beaucoup
de responsables militaires qui ont eu un grand pouvoir politique ? Si oui : qui et quand ?
O/ Les progrès structurels d’un pays
Problématique : dans quelle mesure les progrès sociaux ou culturels passent parfois par les
décisions politiques de certains hommes ?
O.1) Louis Pasteur (1822-1895)
(Cognitif) Montrer le processus de « pasteurisation », c‟est à dire le fait de chauffer entre
55°c et 60°c en l‟absence d‟air, et la mise au point du vaccin contre la rage en 1885.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger le rôle majeur d‟un
scientifique ou d‟chercheur qui a proposé une amélioration dans le domaine de la santé
publique.
O.2) Les progrès socio-culturels : Jules Ferry (1832-1893) et Jean Zay (1904-1944)
(Cognitif) Montrer que les réformes mises en place par Jules Ferry ont permis à la société
française de vivre dans un système éducatif publique, indépendant et laïc à partir de 1881.
Reformes complétées ensuite par les réformes éducatives et culturelles de Jean Zay entre 1932
et 1940 (du CNRS aux cantines scolaires).
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger des hommes qui ont
entreprit de profondes réformes dans le domaine de l‟éducation.
191
O.3) Georges Clemenceau (1841-1929)
(Cognitif) Montrer que cet homme aux formules célèbres accumule les surnoms politiques :
tombeur de ministères, premier flic de France, briseur de grèves et Père la Victoire. Ces
formules choc illustrent la nouvelle culture politique qui se met en place à la fin du XIXème
siècle et au début du XXème.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme politique qui
a eu le sens des formules et des débats politiques, un rhéteur majeur qui aurait marqué les
débats.
Conclusion et ouverture interculturelle. Chez nous, dans notre pays, trouve-ton des
hommes politiques ou scientifiques qui ont accéléré les progrès de la société ?
P/ Des intellectuels dans la vie politique d’un pays
Problématique : dans quelle mesure les intellectuels peuvent devenir des hommes politiques?
P.1) Jean Jaurès (1895-1914)
(Cognitif) Montrer le parcours scolaire et littéraire de Jean Jaurès qui intègre l‟Ecole normale
d‟Ulm à 19 ans, juste suivi par Bergson. Il sera titulaire de deux thèses à la fin des années
1880.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme politique
dont le parcours et la formation brillante lui ont permis une ascension politique de premier
plan.
P.2) Léon Blum (1872-1950)
(Cognitif) L‟homme des congés payés qui veut arracher « les ouvriers au cabaret » fut
d‟abord un homme de lettres et un écrivain de 1894 à 1929.
192
(Métacognitif) Mettre en lumière dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger la carrière
d‟un écrivain devenu homme politique de premier plan.
Conclusion : évoqué le parcours scolaire de Pierre Mendès France (1907- 1982) qui a eu son
bac à 15 ans, fait science-Politique à 16 ans et a été député à 25 ans.
Conclusion et ouverture interculturelle. Chez nous, dans notre pays, trouve-t-on des
dirigeants politiques ayant fait des études brillantes et qui ont dirigé leur pays ?
Q/ Les conquêtes du XXème siècle dans le monde
Problématique : dans quelle mesure les hommes au XXème siècle ont-ils accéléré les
révolutions politiques, morales et technologiques du monde ?
Q.1) Le Général de Gaulle (1890-1970)
(Cognitif) Conquête nationale du Général, au cours de la Seconde Guerre mondiale et par sa
volonté de redonner son « rang » à la France dans le monde, que ce soit par la diplomatie ou
par les réussites économiques comme le paquebot « France » ou le « Concorde ».
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un responsable militaire
qui a assuré un rôle de libération nationale et de rayonnement international.
Q.2) Jean Monnet (1888-1979)
(Cognitif) Montrer le projet de conquête internationale symbolisée par le projet européen, de
celui qui fut « l‟homme des Américains » pendant la Seconde Guerre mondiale et qui sut
utiliser habilement le plan Marshall pour aboutir à la CECA (1951).
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un économiste et
homme politique qui a mené une politique d‟envergure de reconstruction ou de rénovation du
pays.
193
Q.3) Jean Moulin (1899-1943)
(Cognitif) Montrer la conquête morale du chef de la résistance française durant la Seconde
Guerre mondiale et la portée symbolique de son martyre, sacralisé par Jean Malraux.
(Métacognitif) Trouver dans l‟histoire du pays de l‟étudiant étranger un homme politique de
haut rang dont le sacrifice est devenu symbole national majeur du pays.
Conclusion : la conquête du ciel par Maryse Bastié (1898-1952), le cas singulier de celle qui
traversa l‟atlantique du sud en 12 heures à bord d‟un Caudron -Simoun
Conclusion et ouverture interculturelle. Et chez nous, dans notre pays, quels sont les
personnages qui se sont imposés pour créer de nouveaux horizons politiques, économiques ou
technologiques ?
3.3) Une approche interculturelle de l’histoire de France par la linguistique.
Nous allons insister dans cette troisième piste pédagogique, sur les méthodes
d‟évaluation des étudiants étrangers en partant de leur représentation, qui sont souvent, nous
l‟avons vu, de type « positiviste ». Aussi, pour les aider à modifier leur représentation, nous
partons de l‟exercice classique du récit en histoire. On peut par exemple leur demander de
raconter les événements, les épisodes d‟une époque de leur pays, croisés avec l‟histoire de
France. Ce n‟est pas émettre une opinion. Cela permet de mobiliser des actes de langages
concrets. Raconter la fondation d‟une cité : dates, personnages, emplacement. Cela permet de
mobiliser des connaissances et de les organiser, mais cela suppose néanmoins de lever, en
amont, les dites « entraves lexicales ». Le témoignage (national) de l‟étudiant doit lui servir
dans cet exercice du récit. Pour réussir une production de récit, il faut souligner l‟importance
pédagogique de la consigne : dates, personnage et événement. Cet exercice peut préparer à un
horizon d‟attente, de ce que l‟on peut appeler aujourd‟hui « la dissertation » ou « la
composition » d‟histoire. Ce qui suppose d‟expliquer les règles de la rhétorique, une
introduction, une argumentation et une conclusion. Comment évaluer ce type d‟exercice? Il
faut présenter les trois types d‟argumentation : cumulative (premier, second, troisième),
analytique (décrire, expliquer et conséquences) ou par opposition (avec des connecteurs
logiques, qu‟ils soient adverbes ou conjonctions de subordination).
194
Tout cela suppose de faire du lien, de l‟expertise et de la continuité pédagogique entre
ces trois types d‟argumentation. Les étudiants étrangers sont davantage sensibles à l‟histoire
factuelle, qui est liée à l‟argumentation cumulative, alors que l‟argumentation analytique se
prête mieux à une histoire plus conceptuelle. Cela suppose de faire une programmation de
savoir-faire entre ces deux types d‟argumentation, ces deux types d‟histoire. On peut donc
insister, dans un premier temps, sur l‟approche factuelle dans l‟argumentation cumulative, et
aborder plus tard une évaluation qui tienne compte de la langue française pour une approche
plus analytique, mais donc plus complexe. Pour faciliter cette expression écrite, on peut avoir
des séries d‟évaluation orale où on mesure la qualité des questions d‟un étudiant avec un
autre, qui lui répond. C‟est l‟exercice du débat. Cela permet d‟avoir un substitut à l‟écrit au
moins dans un premier temps.
Dans les productions orales, on peut aussi accompagner les étudiants étrangers par un
schéma de synthèse de type systémique. Ces productions orales peuvent être menées tout au
long de l‟année en suivant un thème transversal et en mobilisant par exemple des supports
factuels tels que des œuvres d‟art, issues de l‟histoire de France et issues de l‟histoire du pays
de l‟étudiant. En conclusion, les supports documentaires s‟imposent davantage à l‟oral,
méthode inductive et factuelle, ce qui permet ensuite une mise en route plus déductive et plus
conceptuelle adapté pour l‟écrit.
Pour aider nos étudiants étrangers, nous avons construit en ligne sur l‟Internet 15
dictionnaires thématiques d‟histoire et de géographie dans lesquels on propose des approches
interculturelles à partir de 29 champs lexicaux encadrant 1450 mots. Sous chaque champ
lexical, nous avons construit une lecture interculturelle et des scenarii pédagogiques afin de
préparer les étudiants à la production écrite. En ayant utilisé chaque champ lexical à l‟oral ils
peuvent, en aval, mettre en route une production écrite. Les dictionnaires étant en ligne sur
l‟Internet, les étudiants sont ainsi autonomes pour assimiler à leur rythme tous les champs
lexicaux. Nous présentons ci-dessous notre premier dictionnaire qui fut une version francohongroise. A partir de chaque champ, on présente une séquence interculturelle.
195
ADMINISTRATION
Administration f
commune f
municipalité f
conseil municipal m
maire m
Conseiller municipal m
élu m
édile m
mairie f
hôtel de ville (m)
quartier m
comté m
canton m
Conseiller général m
district m
arrondissement m
sous - préfet m
département m
préfet m
province f
région f
conseil régional m
Közigazgatás
város, kommuna
városi önkormányzat
városi tanács
Polgármester
városi tanácsos
küldött (megválasztott küldött)
Városatya
polgármesteri hivatal
Városháza
Negyed
grófság, angol közigazgatási terület
Kanton
általános tanácsos
kerület, járás
Kerület
alprefektus/ alispan
Megye
Prefektus
provincia, megye
régió, vidék
régió tanács
USA : gouverneur de l’Etat (m)
USA : Sénat m
police nationale f
commissariat de police (m)
inspecteur de police (m)
USA : kormámyzó
USA : szenátus
Rendőrség
Renkőrkapitányság
Rendőrfelügyelő
városi rendőrség
police municipale f
Csendőrség
gendarmerie f
CRS Compagnie Républicaine de sécurité f Pas de correspondance
A) Thème : lesadministrations hongroise et française au XXème siècle. Le « funkcionarius »
était le nom officiel souvent utilisé par les bureaucrates du Parti communiste : un mot avait
été construit : « funkci » (familiarité négative d‟élément extérieur qui marque le dédain)
B) Les documents choisis : documents présentant l‟administration hongroise du Parti
communiste des années 1950 et l‟image d‟un préfet français des années 1950.
196
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : Connaître l‟histoire culturelle des
administrations hongroise et française. Capacité à décrire le fonctionnement d‟une
administration au XXème siècle en Europe. Montrer l‟histoire en rupture de la Hongrie
d‟après-guerre et les racines historiques du Préfet depuis Napoléon. Ainsi le mot « cadre » en
hongrois (kader) n‟est pas un mot neutre : le bon cadre fut celui qui était politiquement fiable
et choisi par l‟appareil d‟Etat mais en même temps incompétent.Savoir utiliser les notions de :
formulaires, services, centralisme, fédéralisme.
D) Problématique choisie : dans quelle mesure peut-on dire que l‟image des fonctionnaires
en France et en Hongrie est sensiblement différente ? Montrer les différences culturelles entre
les services publics.
E) Notions centrales : cadre, fonctionnaire, bureaucratie, parti.
F) Situation d’apprentissage : décrire, à partir de documents du Moyen Age (gravures), les
points communs hiérarchiques entre les Comtés au temps de Charlemagne et les
« varmegye », équivalent hongrois de la même époque et d‟inspiration slave.
197
LE MOUVEMENT OUVRIER
repos hebdomadaire
coalition
f
grève
f
grève sur le tas
(f)
briseur de grève
(m)
« jaune »
m
m
manifestation
f
émeute
f
le grand Soir
m
lock-out
m
fichage
m
protection sociale
f
assurance maladie
f
assurance accident
f
assurance chômage
f
assurance vieillesse
f
retraite
f
pension de retraite
f
retraite complémentaire
f
allocations familiales
fpl
heti pihenőnapok
koalíció
sztrájk
ülősztrájk
sztrájktörő
« sárga » sztrájktörő szakszervezet (v.
annak tagja)
tüntetés
zendülés
a nagy este
lock-out
nyilvántartásba vétel
szociális védelem (háló)
betegbiztosítás
balesetbiztosítás
munkanélküli járadék fizetése
öregségi járulék fizetése
nyugdíj
nyugdíj
kiegészìtő nyugdìj
családi támogatás
A) Thème : histoire des mouvements ouvriers hongrois et français.
B) Documents choisis : documents écrits et images sur la révolution de la Commune de Paris
(1870) et sur la « République des Conseils » (1919) à Budapest.
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser documents iconographiques et
textes politiques. Capacité à décrire le fonctionnement idéologique des mouvements sociaux
en Europe à la fin du XIXème siècle et au début du XXème.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on parler de la naissance de mouvements
ouvriers démocratiques en France et en Hongrie entre la fin du XIXème et le début du XXème
siècle ?
E) Notions centrales : parti réel, parti formel, syndicats, leaders, prolétaire
F) Situations d’apprentissage : étude comparée de textes sur les discours de Louise Michel
et des textes sur la République des Conseils de 1919.
198
LA VIE SCOLAIRE
vie scolaire
f
école primaire
f
collège
f
lycée
m
élève
m/f
professeur
m
professeur principal
m
proviseur
m
proviseur adjoint
m
conseiller d’éducation
(m)
surveillant, e
m/f
intendant
m
dossier d’inscription
(m)
formulaire
m
test d’entrée
(m)
commission d’admission
f
année scolaire
f
rentrée scolaire
f
trimestre
m
bulletin scolaire
m
salle de classe
f
gymnase
m
centre de documentation et
d’information (m)
restauration scolaire
f
infirmerie
f
assistante sociale
f
transport scolaire
m
résumé
m
questionnaire à choix multiples
cours (m)
leçon
(f)
travaux pratiques
m
travail en groupe
m
exposé (oral)
m
devoir surveillé
m
explication de document
(f)
dissertation
f
méthode de travail
f
faire un devoir
m
apprendre une leçon
f
réaliser un panneau
m
examen
m
brevet des collèges
m
baccalauréat
m
corriger les copies
diriger un conseil de classe
(m)
recevoir les parents
iskolai élet
elemi iskola / alsó tagozat
felső tagozat
gimnázium
tanuló, diák
tanár
osztályfőnök
iskolaigazgató
igazgatóhelyettes
nevelési tanácsadó
felügyelő
gazdasági vezető
beiratkozási, jelentkezési dosszié
nyomtatvány
felvételi teszt
felvételi bizottság
tanév
iskolaév kezdete
tanítási év egyharmada
bizonyítvány
osztályterem
tornaterem
könyvtár, dokumentációs központ
iskolai étterem, menza
orvosi rendelő
szociális munkás
iskolabusz
tartalom, összefoglalás
m teszt
tanítási óra, lecke
gyakorlati óra
csoportmunka
kiselőadás
dolgozat
szövegértelmezés, szövegmagyarázat
fogalmazás
munkamódszer
házi feladatot csinál
leckét megtanul
plakátot készít
vizsga
francia rendszerben kisérettségi
érettségi
dolgozatot javít
osztályozó értekezletet vezet
szülőket fogad
199
conseiller un élève
encourager
réprimander
avertissement
m
sanction
f
retenue
f
exclusion
f
réunion plénière (f) des enseignants
conseil d’enseignement
tanácsot ad a tanulónak
bátorít
megró, dorgál
figyelmeztetés
büntetés
büntető feladat
kizárás
értekezlet minden tanár részvételével
oktatási értekezlet
A) Thème : les systèmes scolaires hongrois et français.
B) Documents choisis : « tableau de classe de Terminale » dit « Erettsegi Tablo » (tradition
hongroise) et diplôme du baccalauréat français. Erettségi, c‟est le nom hongrois du
baccalauréat pour les lycéens hongrois. Les jeunes filles hongroises vont toujours chercher
leurs diplômes en blouse de marin blanche (matrozbluz) et jupe plissée bleu marine. Les
garçons ont un costume sombre : tous les 5 ans anciens élèves et professeurs se retrouvent en
tant qu‟adultes et pairs : l‟année du bac, on affiche dans les magasins sa classe et ses
professeurs : on appelle cela « le tableau de classe de Terminale ».
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir lire des documents officiels et
sociologiques. Capacité à décrire une institution scolaire. L‟enseignement du français, de
l‟anglais et de l‟espagnol a remplacé l‟enseignement imposé du russe
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on dire que les systèmes scolaires français et
hongrois s‟opposent et se complètent ? (Le baccalauréat hongrois est un certificat et non un
diplôme universitaire comme en France.)
E) Notions centrales : certificat, diplômes, déductif, inductif, J. Ferry, K. Kuno
F) Situations d’apprentissage : photo montrant les remises de diplômes en France et en
Hongrie : décrire la mise en scène dans un pays et son absence dans l‟autre. Etude comparée
de textes sur les discours de K. Kuno (le Jules Ferry hongrois) et Jules Ferry sur l‟école.
200
L'ARCHITECTURE
aile f
appartement m
vestibule m
salon m
salle de réception f
chamber f
balustrade f
terrasse f
galerie f
balcon m
cornice f
frise f
entablement m
attique m
baie f
niche f
cour f
portique m
pavillon m
toit m
mansarde f
combles mpl
lucarne f
voûte à caissons (f)
fronton cintré m
fronton triangulaire m
arc de triomphe m
bossage m
ordre dorique m
ordre ionique m
ordre corinthien m
cathédrale f
façade f
chevet m
porche m
portail m
tympan m
voussure f
linteau m
tour lanterne f
clocher m
nef f
szárny
lakás
előcsarnok (lehet tornác is)
nappali, szalon
fogadó szoba
hálószoba
balusztrád, mellvéd, terasz, párkány, erkély
terasz
galéria, csarnok
balkon, erkély
mennyezet6koszorúpárkáény, kiugró,
épületrész, eszterhéj, pérkény
fríz, dombormű épületen
párkányzat
attika, pártafal
ajtó- vagy ablaknyílás
falmélyedés fülke, rejtekablak
udvar
oszlopcsarnok, oszlopos előcsarnok
villa
tető
tetőtér, manzard
padlástér
tetőablak
rozettás boltozat
félköríves boltozat
háromszögű boltozat
diadalív
hézagolás
dór oszlop
jón oszlop
korintusi oszlop
katedrális
homlokzat
templomfő (templom félkör alakú része)
kórusalja, fedett előcsarnok
kapuzat, díszes templomkapu
timpanon
bolthajtás, boltíves áthidalás
nyílás áthidalás
világítótorony
harangtorony
hajó
201
travée f
bas-côté m
chapelle rayonnante f
déambulatoire m
chœur m
abside f
croisée du transept (f)
voûte en berceau (f)
voûte d'arêtes f
croisée d'ogives f
contrefort m
pinacle m
coupole f
tambour m
lanternon m
pilier m
colonne f
pilastre m
chapiteau m
arc doubleau m
arc en plein cintre m
plan m
coupe f
élévation f
palais m
hôtel particulier m
támköz, oszlopköz
oldalhajó, oldalfolyosó
kápolna
kerengő
kórus
apszis
kereszthajó
dongaboltozat
keresztboltozat
csúcsíves ablak
támaszpillér, támoszlop
csúcs, orom, tetőgerinc
kupola
épület henger alakú része
ablakos torony, lanterna
pillér, oszlop
oszlop
félpillér
oszlopfő
páros ív
félkörív
alaprajz
keresztmetszet
nézet
palota
nemesi ház, kúria
A) Thème : étude comparée des architectures française et hongroise. On distingue
différents style « néo » à Budapest au XIXème siècle : le « néo-bysantin » (l'hôtel
« Gelllért »), le néo-gothique (le Parlement), le néo-renaissance (le « Bastion des pêcheurs »)
et surtout le classicisme (la Gare de Keleti, le « Pont des Chaînes », le Musée des Beaux-Arts)
le néo-classique (la Citadelle, l´Opéra, la Galerie Nationale, etc.)
B) Documents choisis : photos sur Paris et sur l‟œuvre de Gustave Eiffel à Budapest (gare de
l‟ouest)
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser des documents iconographiques
sur les villes. Capacité à décrire les éléments extérieurs et intérieurs de l‟architecture.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on dire que Paris et Budapest, d‟un point de vue
architectural, ont de nombreux points communs ? (boulevards, façades, fenêtres dites
« françaises »)
202
E) Notions centrales : urbanisme, art, science
F) Situations d’apprentissage : produire une petite synthèse montrant les points communs
entre la gare de l‟ouest et les gares de Paris. (Utilisation de la vidéo de Stan Neumann et
François Loyer intitulée Paris, roman d‟une ville, 1991, 52 mn.)
203
LES ARTS
peinture f
huile sur toile f
détrempe f
tempera f
gouache f
aquarelle f
dessin m
fusain m
mine de plomb (f)
encre de Chine f
lavis m
esquisse f
fresque f
tableau m
affiche f
gravure f
xylographie f
estampe f
eau-forte f
lithographie f
portrait m
portrait de groupe m
peinture d'histoire f
peinture religieuse f
paysage m
marine f
nature morte f
vanité f
scène de genre (f)
chef d'œuvre m
composition f
premier plan m
arrière-plan m
point de fuite m
perspective linéaire f
angle de vue frontal m
plongée f
contre-plongée f
perspective cavalière f
perspective atmosphérique f
composition en frise f
pyramide f
oblique ascendante f
oblique descendante f
circulation du regard (f)
trompe-l'œil m
festészet
olajfestészet
vízfesték, tempera
tempera
fedőfesték
vízfesték
rajz
szénrajz
grafit
tus
festmény (tussal)
vázlat
freskó
festmény
plakát
metszet, karc
fametszet
metszet, nyomat
rézkarc
kőnyomat, litográfia
portré
csoportkép
történelmi kép
vallásos kép
tájkép
tengerészkék
csendélet
hiúság
zsánerkép
remekmű
kompozíció
előtér
hátter
oldalsó távpont
vonalperspektíva
látószög
világos szín
alulról felfelé filmezés
mértani távlat
légtávlat
fríz
piramis
emelkedő vonal
süllyedő vonal
a valóságot hűen ábrázoló festmény,
szemfényvesztés
204
ombre f
lumière f
clair-obscur m
contraste m
contour m
cerné m
clair / foncé
net / flou
criard / harmonieux
couleur chaude f
couleur froide f
pigment m
noir
gris
blanc
spectre solaire m
rouge orange jaune m
vert bleu indigo violet m
brun m
sépia m
rouge magenta m
rouge carmin m
rouge vermillon m
cramoisi
pourpre f
rose m
vert véronèse m
vert émeraude m
vert olive m
vert brillant m
cyan m
bleu outremer m
bleu de Prusse m
bleu turquoise m
bleu pastel m
mauve m
mélange optique m
ocre jaune m
terre de Sienne f
árnyék
fény
vilásos, sötét
ellentét, kontraszt
körvonal, kontúr
körülvett, körülzárt, karikás
világos / sötét
tiszta / elmosódott
harsány / harmonizáló
meleg szín
hideg szín
pigment
fekete
szürke
fehér
színkép, spectrum
vörös, narancs, sárga
zöld, kék, indigó, lila
barna
szépia
bíborvörös
kárminvörös
cinóbervörös
karmazsinvörös
bíbor
rózsaszìnű
veronai zöld.
smaragdzöld
olívazöld, olajzöld
csillogó zöld
ciánkék
ultramarin kék
poroszkék
türkizkék
pasztellkék
mályva
optikai keveredés
okkersárga
sziéna, vörösesbarna
205
A) Thème : la musique et la peinture en France et en Hongrie
B) Documents choisis : documents sonores : musique traditionnelle en France / musique
traditionnelle hongroise (« nepzene »)
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser un document sonore. Capacité
à décrire à l‟oral les différents moments d‟un document sonore. (Bartok / Franz Liszt / Gilles
Binchois / Clément Jannequin)
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on trouver des points communs sonores entre
les deux pays ? Une même démarche vers la nature ? (Jannequin / Bartok)
E) Notions centrales : artisanat, œuvre, idéal, contrepoint
F) Situations d’apprentissage : analyse de deux textes de Merleau-Ponty (à propos de
Cézanne) et Bartok sur le rapport art / nature. Faire une analyse du style plastique du peintre
hongrois Munkacsy Mihaly qui a vécu à Paris au début du XX ème siècle et qui fut influencé
par les palettes de Degas et Gauguin.230
Nous avons abordé un travail interculturel sur la symbolique des couleurs : la couleur jaune sarga - fut longtemps la couleur de l‟Empire, donc des Habsbourgs. Tout bon « patriote
hongrois » ne devait pas, jusqu‟à peu, porter cette couleur.
230
BEKE (Lazlo), Budapest : 1869-1914 : modernité hongroise et peinture européenne- Musée de Dijon Ŕ
Catalogue, 1995, Dijon, 383 p.
206
KERESZTÉNYSÉG/ CHRISTIANISME
cène f
communion f
pénitence f
Confession des péchés
confirmation f
mariage m
ordre m
extrême-onction f
pape m
cardinal
m
évêque m
chanoine m
curé
m
prêtre m
pasteur m
abbé m
moine m
moniale f
paroisse f
diocèse m
concile
m
conclave
m
séminaire
m
culte
m
messe f
prière n
cantique m
hymne m
psaume m
prédication f
catéchisme m
mission f
Pèlerinage
m
croisade f
schisme m
Indulgence f
réforme f
protestant m
puritain m
catholique m
luthérien m
calviniste m
anglican m
huguenot m
f
utolsó vacsora
(szent) áldozás
bűnbánat
gyónás
bérmálás
házasság
parancs, rendelet
fölkenés
pápa
bíboros, kardinális
püspök
kanonok
katolikus pap, plébános
pap, lelkész
lelkész
apát
szerzetes
kolostorból ki nem lépő apáca
plébánia, parókia
egyházmegye
tanács
konklávé, pápaválasztó bíboros kollégium
szeminárium, papnevelde
kultusz
mise
ima, fohász
egyházi ének
himnusz
zsoltár
prédikáció
katekizmus, hittan
misszió, térítés
zarándoklat
keresztes hadjárat
egyházszakadás, skizma
búcsúlevél, búcsúcédula
reformáció
protestáns
puritán
katolikus
lutheránus (evangélikus)
kálvinista (református)
anglikán
francia protestáns
207
A) Thème : le christianisme hongrois et français. La confession protestante s‟est proclamée
religion d‟état de la Hongrie et insiste sur la notion de nation s‟opposant ainsi à
l‟universalisme catholique. Le refrain altier du chant national hongrois (« Nemzeti
dal ») l‟évoque explicitement : « Mad megtudod, hogy hol lakik a magyarok Istene ! » (Tu
vas voir, tu vas apprendre où habite le Dieu des Hongrois).
30% des Hongrois sont protestants et se localisent surtout dans l‟est du pays ; mais il n‟y a
pas d‟antagonismes religieux avec les catholiques : on trouve beaucoup d‟églises
œcuméniques en Transylvanie. La plus grosse ville de l‟est du pays, Debrecen, est la « Rome
des Calvinistes ». Dans ce registre d‟œcuménisme, notons que le mot « Templom » évoque
tous les lieux de culte en Hongrie.231
B) Documents choisis : documents iconographiques sur une église française gothique et une
église hongroise de style baroque.
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir décrire les éléments architecturaux
d‟une église. Distinguer les différences entre catholiques et protestants.
D) Problématique : dans quelle mesure les deux pays ont partagé la même histoire culturelle
au niveau de la religion ?
E) Notions centrales : catholicisme, protestantisme
F) Situations d’apprentissage : trouver le nom des différents monuments exprimant les
différentes confessions religieuses en Europe. Comparer des textes intégrant le protestantisme
en Hongrie face à la révocation de l‟édit de Nantes.
231
HORN (Emile), Le christianisme en Hongrie, 1905, Paris , Bloud, 74 p.
208
ISZLÁM / ISLAM
Islam
m
Coran
m
sourate f
verset
m
Hadith
Récitation
f
révélation
f
prophète
m
Mahomet
La Mecque / Mekka
Hégire
Médine / Medina
communauté f / Umma
calife m
commandeur
m
croyant
m
mufti
m
Cadi
m
docteur de la loi (m) / ulema
école coranique
f / medersa
Imam
m
diriger la prière (f)
mosquée f
ablution f
Salle de prière f
tribune f
niche f / mihrab
chaire f / minbar
minaret
m
Muezzin
appeler à la prière
profession de foi f / chahada
Cinq prières obligatoires fpl
jeûne du Ramadan
m
mois lunaire
m
aumône légale f / zakat
pèlerinage m / hijja
fin du Ramadan (f) / aïd-al-Fitr
Fête des morts (f) / Achoura
loi islamique (f) / charia
guerre sainte (f) / jihad
martyr m
voile (m) / hijab
sunnisme m
chiisme m
imam caché (m) / Mahdi
mollah m
iszlám
Korán
szúra
vers, strófa
hadisz (Mohamed cselekedetei)
idézet
kinyilatkoztatás
próféta
Mohamed
Mekka
Hedzsra (Mohamed Mekkából Medinába)
Medina
közösség
kalifa
iIgazhitűek ura
hìvő
mufti
kádi
törvénytudós
medersa,
imám
imát vezet
mecset
rituális tisztálkodás
imaszoba
szószék
mihrab
minbar
minaret
müezzin
imára hív
mitvallás
öt kötelező ima
ramadán böjt
holdhónap
aamizsna
zándoklat
ramadán vége
halottak napja
iszlám törvények
szent háború, dzsihád
mártir
fátyol
szunnita
siizmus
imám
mollah
209
ayatollah m
condamnation (f) / fatwa
réislamisation f
ajatollah
elítélés
reiszlamizáció
A) Thème : l‟influence de la culture musulmane en France et en Hongrie. La Hongrie a connu
une occupation turque majeure : les Turcs (Törökök) sont restés dans le pays pendant 150 ans
(XVIème-XVIIème siècles). Romans et ballades pour enfants témoignent de la férocité des
combats entre Turcs et Hongrois (Egri csillagok). Mais l‟héritage culturel reste présent par
les nombreux bains thermaux localisés à Budapest. La nourriture et la langue hongroise ellesmême ont été touchées par cette occupation232 : certains chefs turcs gardent douce réputation,
comme Gül Baba, dont il existe un Templom (mausolée) à son nom sur la « Colline aux
roses », localisé dans le deuxième arrondissement. Ces roses auraient été apportées par les
Turcs…
B) Documents choisis : cours de médecine à Montpellier au XIIème siècle et présence turque
en Hongrie (XVIème-XVIIème siècles).
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir lire des documents médiévaux
(iconographiques) et des éléments architecturaux. Savoir décrire les éléments culturels d‟une
civilisation (calligraphie / architecture). Photos sur les minarets des villes hongroises de Pecs
et Eger.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on parler d‟une influence de la civilisation
musulmane dans les deux pays ?
E) Notions centrales : Coran, Mahomet, Salam, Ottomans, thermes, minarets
F) Situations d’apprentissage : à partir de la « colline aux roses » et du mausolée de Gül
Baba (2ème arrondissement de Budapest) et des bains turcs (Lukas / Kiraly furdo), fmener
une étude comparée avec les anciens quartiers français et arabes des anciennes colonies
françaises d‟Afrique du Nord (notamment les fontaines des cours intérieures du quartier de la
médina).
232
KAKUK (Zsusza), Recherches sur l‟histoire de la langue osmalie des XVI-XVII : les éléments osmanlis de la
langue hongroise, 1973, Paris, Mouton, 660 p.
210
L'INFORMATION
Information
f
télégraphe
m
téléphone
m
médias
m
presse
f
agence de …
f
cinéma
m
radio
f
télévision
f
télécommunication
f
télématique
f
téléport
m
télétravail
m
satellite
m
orbite géostationnaire
câble à fibre optique (f)
faisceau hertzien
m
f
információ, tájékoztatás
telegráf
telefon
média
sajtó
ügynökség
mozi
rádió
televízió
telekommunikác
telematika, teleinformatika
teleport
távmunka
szatellit, műhold
távközlési pálya
optikai szálas kábel
mikrohullámú vonal
A) Thème : politique de contrôle des médias entre les deux pays dans les années 1950 /1960
B) Documents choisis : documents iconographiques sur les sigles de la radio « Szabad
Europa Radio » (Radio Europe Libre) - support acoustique - et le sigle de l‟ORTF (extrait
vidéo d‟une interview de de Gaulle). Les médias hongrois se sont discrédités lors des
événements de 1956 en parlant d‟événements regrettables (« sajnalatos esemenyek »).
Depuis, la libéralisation a fait oublier la radio Voix de l‟Amérique pour laisser la place à de
nombreuses radios et chaînes de T.V, ce qui a eu pour conséquence le licenciement des
fonctionnaires de la MTV (Magyar Televizio) au début des années 1990.
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser des documents sonores et
vidéo. Capacité à décrire le fonctionnement politique d‟images et de supports sonores.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on dire que les médias furent largement
instrumentalisés dans les années 1960 de chaque côté du rideau de fer ?
E) Notions centrales : propagande, culture populaire.
F) Situations d’apprentissage : étudier la presse française en 1956 et la réalité politique de la
Hongrie en octobre 1956.
211
L' ARMEE
armée f
guerre f
défense f
Combattre
Vaincre
déclarer la guerre
trêve f
cessez-le-feu m
armistice m
Mobiliser
Démobiliser
stratégie f
tactique f
faire une reconnaissance (f)
infanterie f
cavalerie f
artillerie f
génie m
train des équipages m
transmissions fpI
aviation f
marine de guerre f
grade m
officier m
général m
colonel m
commandant m
capitaine m
lieutenant m
aspirant m
sous-officier m
adjudant m
sergent m
caporal m
maréchal des logis
bataillon m
régiment m
quartier général m
état-major m
aide de camp m
ordonnance f
éclaireur m
sapeur m
tranchée f
gaz asphyxiant m
hadsereg
háború
védelem
harcol
(le)győz
hadat üzen
fegyverszünet (treuga), fegyvernyugvás
bizonyos időszakban, középkorban
bizonyos napokon
fegyverszünet, átmeneti
fegyverszünet, fegyverletétel
mozgósít
leszerel, lefegyverez
stratégia
taktika
felderítésre megy
gyalogság
lovasság
tüzérség
műszakiak
Szállítók
összeköttetés, híradás, híradószolgálat
légierő
hajózás
rang
tiszt
tábornok
ezredes
százados
kapitány
főhadnagy
tisztjelült, kadét
altiszt
alhadnagy
őrmester
tizedes, káplár
lovassági / tüzérségi altiszt, őrmester
zászlóalj
ezred
a vezérkar hadiszállása
vezérkar
hadsegéd, szárnysegéd
parancs
járőr
árkász, sáncásó
lövészárok
mérgesgáz
212
lance-flamme m
grenade f
poignard m
épée f
sabre m
pistolet m
fusil m
mitraillette f
mitrailleuse f
char d'assaut m
division blindée f
cuirassé m
porte-avion m
sous-marin m
chasseur m
bombardier m
drapeau m
décoration f
uniforme m
défilé m
passer en revue (f)
tűzvető
gránát
tőr
kard
szablya
pisztoly
puska
géppisztoly, kézi golyószóró
géppuska, gépfegyver
harckocsi, tank
páncélos hadosztály
vértes
repülőgéphordozó
tengeralattjáró
vadászgép
bombázó
zászló
kitüntetés
egyenruha
felvonulás
szemlét tart
A) Thème : etude comparée des armées françaises et hongroises.233
B) Documents choisis : image des Soldats de l‟an 2 en France et du peuple des Sicules
(défenseurs des marges du pays), réputés être descendants d‟Attila et hongrois dits
authentiques et travail étymologique sur le mot « honvédseg » (défenseurs de la patrie / patrie
en 1848).
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser des documents écrits et
iconographiques. Capacité à décrire la politique de défense d‟un Etat et de son armée (grade /
formation). Montrer les emprunts linguistiques : le mot hussard (Huszar / qui vient du mot
Husz - qui veut dire 20 - et le mot sablya qui a donné en français le mot sabre.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on rapprocher les deux pays sur leur politique
de défense ?
233
DOBO (Nicolas), Itinéraire d‟un enfant hongrois : médecin dans l‟armée française, 1997, Paris, Lettres du
Monde, 216 p.
213
E) Notions centrales : notions de marge et de fortifications
F) Situations d’apprentissage : à partir d‟images sur les citadelles de Vauban et sur la ville
d‟Eger, montrer les points communs et les différences avec les citadelles frontières
hongroises (« Végvar »). Ces « Végvar » protégeaient la Hongrie des Turcs comme les
citadelles protégeaient les Français des Allemands. Le mot vegvar est synonyme de fermeté
en hongrois. On les retrouve à Komarom et Temesvar.
214
LA DIPLOMATIE
diplomatie f
ambassade f
Ambassadeur m
ambassadrice f
diplomate
m
conseiller
m
attaché culturel
m
lettres de créances
fpl
dépêche f
mission
f
valise diplomatique f
code secret
m
langage chiffré
m
consulat
m
consul
m
espion m
agent secret m
agent double
m
taupe f
signer un traité (m)
conclure une alliance
(f)
coalition
f
expansion territoriale
f
indemnité de guerre f
occupation militaire f
Réparations
fpI
diplomácia
Követség
Nagykövet
nagykövet asszony
Diplomata
Tanácsos
kultúrális tanácsos
megbízólevél
sürgöny
misszió, megbízatás
futárposta
titkos kód
rejtjelezett nyelv
konzulátus
konzul
kém
titkosügynök
kettős ügynök
tégla, beépített ember
szerződést aláìr
szövetséget köt
koalíció
területi mövekedés
hadikárpótlás
katonai megszállás
jóvátétel
A) Thème : histoires diplomatiques de deux pays.
B) Documents choisis : rapport de la Hongrie et de la France face aux voisins germaniques
(Autriche / Allemagne)
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir analyser un document écrit de type
diplomatique. Savoir distinguer et décrire ce qu‟est une politique étrangère et l‟activité
diplomatique.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on parler d‟une certaine dépendance
diplomatique face aux Allemands et aux Autrichiens (1867 / 1870) ? Après le compromis de
1867, il y a deux gouvernements, deux parlements mais il y a des affaires communes dont les
affaires étrangères.
215
E) Notions centrales : négociation, groupe, nation, entente cordiale, sainte alliance.
F) Propositions d’apprentissage : étude sur la carte de l‟Europe au XVIIème siècle qui
explique l‟alliance ponctuelle de Louis XIV avec les Hongrois (Rakoczi) contre les
Habsbourgs lors de la guerre de succession d‟Espagne.
216
LA JUSTICE
igazságszolgáltatás
Igazságügyminisztérium
pecsétőr
kancellár
bírák elkülönített helye
ügyész
bìró, magasabb igazságügyi tisztségviselő
bíró
törvényszéki irnok
teremőr
bírósági végrahajtó
törvény embere
ügyvéd
tárgyalóteremben az ügyvédek helye
törvényszék
tárgyalóterem
vizsgálóbíró
vizsgálat
vizsgálóbiztos, nyomozó
ìtélőképesség
terhelő tanú
mentő tanú
polgári törvénykönyv
büntető törvénykönyv
elsőfokú bìróság
büntető törvényszék
esküdtszék
esküdtbíróság
esküdt
fellebviteli bíróság
legfelső semmisìtőszék
Államtanács
legfelsőbb bìróság
justice f
ministre de la justice
(m)
garde des sceaux
m
chancelier m
parquet m
procureur m
magistrat
m
juge
m
greffier
m
huissier
m
huissier de justice
(m)
homme de loi
(m)
avocat
m
barreau
m
prétoire
m
salle d'audience
f
juge d'instruction
(m)
enquête
f
enquêteur de police
(m)
judiciaire
(f)
témoin à charge
(m)
témoin à décharge
(m)
justice civile
f
justice pénale f
tribunal d'instance
(m)
tribunal criminel
m
cour d'assises
f
jury
m
juré
m
cour d’appel (f)
cour de Cassation
f
Conseil d'Etat
m
Cour Suprême
f
Conseil supérieur de la
Magistrature
m
liberté sous caution
f
mandat de perquisition
(m)
amende
f
peine de prison
f
prison à vie
f
privation de droits civiques
peine capitale
f
frais de justice (f)
les épices (Ancien Régime)
condamné aux dépens
(m)
legfelsőbb bìróság
(f)
óvadékkal történő szabadlábra helyezés
házkutatási végzés, engedély
bírság
börtönbüntetés
életfogytiglan
állampolgári jogok gyakorlásától való
megfosztás
halálbüntetés
perköltség
bíráknak járó természetbeni ajándék régen
perköltségben elmarasztal, kötségviselére
217
A) Thème : justice française et hongroise : entre institution et morale.
B) Documents choisis : prison de Recsk après 1956 et bâtiment de l‟AVO (KGB hongrois) et
police française dans les années 1960.
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : capacité à décrire des documents
institutionnels. Capacité à décrire un système judiciaire (lexique / syntaxe)
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on parler de culture judiciaire commune entre la
Hongrie et la France, malgré l‟héritage communiste de la Hongrie ?
E) Notions centrales : notion d‟institution et de morale, vertu, engagement, loi.
F) Situations d’apprentissage : à partir d‟une photo du Conseil de l‟Europe (après 2004) et
de textes généraux sur la justice, montrer qu‟une culture européenne de justice reprend la
Déclaration universelle des droits de l‟homme de 1948 (ONU).234
BADO (Attila), La justice hongroise dans le cadre de l’intégration européenne, 2002, Paris, France,
L’harmattan, 328 p.
234
218
LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Nemzetközi szervezetek
organisations internationales
fpI
Nemzetek Szövetsége
Société des Nations
f
Egyesült Nemzetek Szervezete
Organisation des Nations Unies
Tag
membre m
Közgyűlés
Assemblée Générale
f
Ajánlás
recommandation
f
Biztonsági Tanács
Conseil de Sécurité
(m)
Megoldás
résolution
f
Vétójog
droit de veto
m
Ellenszavazat nélkül
unanimité
f
Többségi szavazás
vote (m) à la majorité
Főtitkár
Secrétaire Général
m
Gazdasági és Társadalmi Tanács
Conseil Economique et Social
m
Gyámsági Tanács
Conseil de Tutelle
(m)
Nemzetközi Bíróság
Cour Internationale de Justice
f
Jogvita
litige
m
Organisation Internationale du
Nemzetközi Munkaszervezet
Travail
(f)
Organisation des NU pour l'Alimentation Az ENSZ Élelmezési és Mezőgazdasági
Szervezete
et l’Agriculture
(f)
Organisation des NU pour l'Education, Az ENSZ Oktatási, Tudományos és
Kultúrális Szervezete
la Science et la Culture (f)
Fonds Monétaire International
Nemzetközi Pénzalap
(m)
Nemzetközi Rekonstruckciós és
Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement (f) Fejlesztési Bank
Általános kereskedelmi és ár
Accord général sur les tarifs et le
megállapodás
Commerce (m)
Az ENSZ Gyermekügyi Alapja
Fonds des NU pour l'Enfance
(m)
Organisation Mondiale de la Santé (f) Egészségügyi Világszervezet
Haut Commissariat aux Réfugiés
(m) Legfelsőbb Menekültügyi Szervezet
Commission des NU pour le Commerce
Kereskedelmi és Fejlesztési Bizottság
et le Développement (f)
Nouvel Ordre Economique Mondial
Világgazdaság új rendje
(m)
Plan des NU pour le Développement
Az ENSZ Fejlesztési Terve
(m)
Európai Gazdasági Együttműködési
Organisation Européenne de
Szervezet
Coopération Economique
(f)
Gazdasági fejlesztési és Együttműködési
Organisation de Coopération et de
Szervezet
Développement Economique (f)
Organisation des Pays Exportateurs de
Olajexportáló Országok Szervezete
Pétrole(f)
Organisation du Traité de l'Atlantique
NATO (Észak-Atlanti Szövetség)
Nord (f)
219
A) Thème : la présence des organisations internationales en France et en Hongrie. On peut
noter que le FAO (« Fund Agricultural Organization ») a son antenne pour toute l‟Europe
orientale à Budapest. Il gère les programmes d‟aide alimentaire mais aussi participe à la
restructuration des économies agricoles des pays du Caucase et des Balkans
B) Documents choisis : organigramme général de l‟ONU, de l‟Unesco et du FAO.
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : savoir décrire des organigrammes
institutionnels. Capacité à décrire l‟action d‟une organisation internationale.
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on dire que la Hongrie participe aux actions
internationales de l‟ONU au niveau économique et la France au niveau politique ?
E) Notions centrales : ONG / ONU / UE / OTAN / FAO / UNESCO
F) Situations d’apprentissage : à partir d‟un texte du FAO, dont une antenne est installée à
Budapest, et d‟un texte fondateur de l‟Unesco à Paris, montrer les deux registres d‟action de
ces organismes, en relevant les mots clés de ces textes.
220
LES REGIMES POLITIQUES
régime politique m
principauté f
prince (m) princesse (f)
monarchie f
royaume
m
roi (m)
reine (f)
empire
m
empereur (m) impératrice
fédération
f
président
m
protecteur
m
démocratie
f
république
f
oligarchie
f
chef de l’Etat
m
pouvoir exécutif
m
chef du gouvernement
m
premier ministre
m
président du conseil
m
chancelier
m
cabinet ministériel
m
secrétaire d’état
m
ministre
m
Intérieur m
Finances fpl
Economie
f
Justice
f
Affaires Etrangères fpl
Défense
f
Guerre
f
Conseil des ministres
m
instabilité ministérielle
f
remaniement
m
crise
f
pouvoir législatif
m
constitution f
assemblée f
chambre
f
Assemblée Nationale f
suffrage universel
m
député
m
membre du Parlement
Parlement
m
Congrès
m
m
(f)
politikai rezsim
hercegség
herceg, fejedelem, hercegnő
monarhia
királyság
király, királynő
birodalom
császár
szövetség, föderáció
elnök
protektor
demokrácia
köztársaság
oligarchia
államfő
végrehajtó hatalom
kormányfő
miniszterelnök
tanácselnök
kancellár
minisztériumi kabinet
államtanácsos
miniszter
bel- (belügyminiszter)
pénz- (pénzügyminiszter)
gazdaság
igazságügy
külügy
védelem
hadügy
miniszterek tanácsa
miniszteri instabilitás
átalakítás
krízis
törvényhozó hatalom
Alkotmány
gyűlés
kamara (egykamarás, kétkamarás
parlament)
nemzetgyűlés
népszavazás
parlamenti képviselő
parlamenti tag
parlament
kongresszus
221
felsőház
chambre haute
f
szenátus
Sénat
m
szenátor
sénateur
m
indirekt választás
suffrage indirect
m
szövetségi gyűlés
conseil fédéral
m
örökös felsőházi tag
pair héréditair
m
lordok háza
Chambre des Lords
(f)
országgyűlési ciklus / törvényhozói gyűlés
législature
f
mandátum
mandat
m
törvényt megszavaz
voter une loi
(f)
törvényjavaslatot benyújt
proposer un projet de loi (m)
bizottságban résztvenni
participer à une commission
vizsgálóbizottság
commission d’enquête
f
törvényjavaslatot módosít
amender un projet
(m)
módosítás
amendement
m
kormány ellenőrzés
contrôle du gouvernement
m
bizalmatlansági indítvány
motion de censure
f
költségvetés
vote du budget
m
költségvetési törvény
loi de finance
f
közvetlen adó
impôt direct
m
személyi jövedelemadó
impôt sur le revenu
m
indirekt adó
impôt indirect
m
földadó
impôt foncier
m
választás
élection f
jelölt
candidat m
választási hadjárat
campagne électorale f
egy jelöltre szavazás
scrutin uninominal
m
listás szavazás
scrutin de liste ( m)
többségi szavazás
scrutin majoritaire à un tour (m)
représentation à la proportionnelle (f) arányos képviseleti rendszer
abszolút többség
majorité absolue
f
relatív többség
majorité relative
f
népszavazás
référendum
m
szavazás, választás
consultation
f
nyomást gyakorló csoport
groupe de pression
(m)
párt
parti m
partizán
partisan
m
mozgalmi harcos, pártmunkás
militant
m
állandó
permanent
m
tag
adhérent
m
szimpatizáns
sympathisant
m
konzervatív párt
parti conservateur
m
liberális
libéral
m
munkáspárti
travailliste m
republikánus
républicain
m
demokrata
démocrate
m
radikális
radical
m
szocialista
socialiste
m
kommunista
communiste
m
222
démocrate-chrétien
écologiste
m
ligue
f
front
m
mouvement m
rassemblement
m
m
kereszténydemokrata
környezetvédő
liga
front
mozgalom
gyülekezés, gyülekezet
A) Thème : gouvernement et type de pouvoir en Hongrie et en France. La société hongroise
n‟a pas connu la trilogie typique du Moyen âge et de l‟ancien régime : Clergé, Tiers-Etat et
Noblesse. Ce système social et politique a concerné l‟Europe occidentale. En Europe
Centrale, ce système était remplacé par Roi, Aristocrates et petite/moyenne noblesse (nemes).
Cela explique entre autre les retards sur les réformes sociales par rapport à l‟ouest de l‟Europe
même si aujourd‟hui on reconnaît l‟existence d‟un certain libéralisme à la fin du XVIIIème et
audébut du XIXème siècle en Hongrie.235
La noblesse a acquis ses droits lors de l‟Edit de la Bulle d‟Or au début du XIIIème siècle et
les a conservés jusqu‟en 1848. L‟empire des Hasbourgs a stoppé par une sévère répression
militaire la réforme de Kossuth. Le Parti (Part) se nomme depuis 1956 MSz MP. Depuis la
crise de 1956, ce parti dépend de l‟URSS (Szovjetnunio). Le parti de Janos Kadar créa ce
communisme goulasch (un communisme moins doctrinal) après le traumatisme de la contre
révolution.
B) Documents choisis : image de nobles au XVIIème siècle en France et en Hongrie
C) Objectifs linguistiques et disciplinaires : capacité à décrire des documents
iconographiques de l‟ancien régime. Capacité à décrire l‟histoire des régimes politiques en
France et en Hongrie (XVIème - XVIIIème siècle).
D) Problématique : dans quelle mesure peut-on affirmer que la trilogie française (Clergé,
Noblesse, , Tiers-Etat) s‟oppose à la trilogie hongroise (aristocratie, moyenne noblesse, petite
noblesse) ?
235
KECSKEMETI (Karoly), Le libéralisme hongrois : 1790-1848 : étude sur la pensée
politique de la gauche nobiliaire dans les dernières décennies de l’Ancien Régime, 1980, 2
vol., 763 p.
223
E) Notions centrales : fronde, féodalisme, révolution, nation.
F) Situations d’apprentissage : à partir de textes sur l‟abolition des droits de la noblesse
(août 1789) et le rôle des nobles en 1848 (révolution contre Vienne), montrer le mode de
fonctionnement des différents types de révolution.
224
Chapitre 4 / Les limites de tels curricula interculturels de l’histoire de France.
Toutes ces séquences pédagogiques doivent être analysées dans une approche
anthropologique et chaque cas particulier - objets, personnages, ou champ lexical - doivent
être utilisés pour déconstruire les représentations de l‟étudiant étranger sur l‟histoire de
France. Cela lui permettra de mieux comprendre, dans des dimensions multiples et
interculturelles, l‟histoire de son pays et l‟histoire de la France. Quelles seraient les racines
d‟une telle approche ? Existent-t-elles ? Des historiens, en 1903 à Rome, ont organisé leur
premier congrès international sous l‟autorité de Lord Beveridge, qui aboutira plus tard par le
« linguistic turn » d‟Hayden White et les travaux de Jacques Derrida. Aujourd‟hui, le chantier
reste ouvert et constate « l‟énorme expansion du territoire de l‟historien » (expression d‟E. Le
Roy Ladurie). Mais peut-on aller plus loin et construire un curriculum complet d‟une histoire
interculturelle d‟un pays ? C‟est ce que nous allons tenter de comprendre et mesurer dans ce
dernier chapitre.
4.1 Des grilles qui restent toujours à construire
A l‟heure où la géopolitique est bousculée par les printemps arabes et la crise de
l‟Euro, chaque pays opère une modification sur la conception même de l‟histoire et sur les
destins collectifs des Hommes. Le doute s‟est installé. La logique est-elle alors à un retour
inévitable aux nations ? Quelle histoire peut-on écrire et enseigner demain dans une Europe
en difficulté au sein d‟une géopolitique multilatérale qui redistribue de nouvelles cartes? Doiton abandonner le projet d‟une histoire globale et européenne pour un retour aux mythes
nationaux, à coup de sur-commémorations, comme il fut envisagé de créer, en 2011, une
sorte de « D-Day » à la française pour tous les combattants français de tous les conflits ?
Quel mode d‟emploi institutionnel et quelle initiation politique permettrait de créer demain
une histoire de France associant une dimension nationale et internationale ? L‟enseignement
de cette discipline joue un rôle déterminant, qu‟il s‟agisse de la formation de base des
citoyens ou de la formation des élites dirigeantes au niveau politique et économique.
225
Marc Bloch236 avait déjà analysé, dans des moments encore plus graves, le rôle qu‟un
enseignement inadéquat peut jouer sur l‟appréhension des rapports de force diplomatique où
la France percevait encore l‟Allemagne, en 1940, comme la Prusse des Hohenzollern.
De même qu‟en décembre 2011 on évoque de nouveau Bismarck pour stigmatiser
l‟Allemagne face à la crise de l‟Euro.
L‟enseignement d‟une histoire de France nationale ou européenne est-il possible si
cela ne correspond plus au contexte et aux objectifs politiques actuels ? La question de
l‟histoire et de son enseignement est éminemment politique et les décisions concernant les
curricula ont des conséquences sur le sentiment d‟appartenance à une communauté citoyenne.
Obtenir une modification coordonnée de curricula pour aborder une approche interculturelle
serait une avancée culturelle majeure. Cette nouvelle vision suppose de repérer les points
communs et les différences entre une histoire de France et une histoire mondiale.
4.2 L’histoire de France : un angle mort dans l’enseignement de l’histoire ?
Autant on constate que l‟histoire nationale, au sens du roman national, disparaît peu à
peu des manuels de collège et lycée en France, autant cette histoire pourrait retrouver une
nouvelle place dans une approche interculturelle. Du XIXème siècle jusqu‟en 1945 nous
avons observé une histoire de France basée sur les rivalités nationales et sur une vision
eurocentrée du monde. En ce début de XXIème siècle le contexte a changé. Fin de la Guerre
froide, 11 septembre 2001, et printemps arabes de 2011 suggèrent une autre histoire des
Hommes.
Une histoire globale du monde est déjà présente dans les quatre classes du collège et
au niveau de la seconde (Grèce antique, Rome, Occident médiéval, Renaissance, histoire
moderne, guerres mondiales, guerre froide…). Certes, la vision nationale est moins présente
mais l‟européocentrisme reste dominant. Or, paradoxalement, cette approche peut empêcher
un retour possible à d‟autres « histoires » de France. Car concevoir une nouvelle façon de
penser l‟unité d‟un pays suppose de penser autrement. Dans cette optique, une vision
internationale de l‟histoire de France est une solution possible. Le pays est ainsi considéré
comme une construction qui s‟est accumulée avec d‟autres Etats-Nations de l‟Europe. Mais
quelles ressources dispose-t-on pour créer une histoire interculturelle de la France qui éviterait
cette sédimentation européenne.
236
BLOCH (Marc), L‟étrange défaite, Paris, 2000, Le grand livre du mois, pp. 187-188
226
Les travaux historiques existent qui pourraient fonder demain cet enseignement inédit
intégrant les nouveaux besoins d‟une francophonie liée à un nouvel environnement mondial.
Cette approche relativiste de l‟histoire avait déjà été évoquée par Marc Bloch lorsqu‟il rédigea
son histoire comparée des sociétés européennes. Avant lui, Guizot avait ouvert une piste dès
1828 avec son Histoire de la civilisation en Europe.
Plus tard Fernand Braudel, en proposant sa Grammaire des civilisations, accentuera la
piste des structures comparatives dans différents pays. Cette perspective synchronique, aussi
adoptée par Arnold Toynbee, a encouragée de nombreux projets éditoriaux tels que la
collection « Faire l‟Europe » dans les années 1990. Pourtant, malgré la séduisante dimension
comparatiste de ce type de projet, il y a eu peu d‟échos dans les curricula de l‟enseignement
de l‟histoire et dans les débats publics.
Il y a certes eu un effort pour comparer les cultures-civilisationnelles de manière
synchrone en classe de seconde avec le chapitre sur la Méditerranée, alors perçue comme un
carrefour de civilisations au Moyen Age. Depuis septembre 2010, ce chapitre est remplacé par
un long roman fleuve sur l‟Occident chrétien médiéval. En classe de sixième des efforts ont
été accomplis pour ouvrir sur l‟extra-européen, mais la place impartie reste modeste et
périphérique.
Ainsi l‟enseignant peut évoquer la Chine des Han ou l‟Inde des Gupta, mais il ne peut
y consacrer que 10 % du temps de l‟histoire. En cinquième, on retrouve la même proportion
pour traiter des royaumes d‟Afrique au Moyen Age. La volonté politique est au cœur de tout
enseignement de l‟histoire. Pour construire une histoire réellement interculturelle, nous avons
besoin d‟une révolution copernicienne. Certes le roman national à la Jules Michelet ou à la
Lavisse n‟existe plus, mais la vision européocentriste joue désormais ce rôle de rempart à une
vraie ouverture interculturelle.
Pour écrire une telle histoire de France, il nous faudrait insister davantage sur ce qui
précédait les Nations. Le point majeur est là. L‟humanité n‟a pas construit des civilisations à
partir de nations, mais ce sont les nations qui sont le produit de ces civilisations. Introduire
cette perspective dans les programmes d‟enseignement en France ou dans les réseaux de la
francophonie relève d‟une décision politique.
227
4.3 Quel mode d’emploi pour proposer des curricula d’histoire interculturelle de la
France à l’étranger ?
On peut créer des manuels d‟histoire au niveau international, comme ce fut le cas pour
le manuel binational franco-allemand en 2006, rédigé sous la direction de Guillaume Le
Quintrec. Ce fut un manuel basé sur une logique de réconciliation, mais qui n‟a pas eu le
succès que l‟on aurait pu imaginer. De plus, la dimension européenne n‟ouvrait pas de champ
d‟exploration sur une histoire monde. Enfin la diffusion de ce manuel fut limitée et sans
conséquences sur l‟aménagement des programmes.
Une autre tentative serait d‟approfondir cette expérience en se liant aux opinions
publiques relatives à l‟histoire de l‟humanité dans une vision claire et articulée avec l‟histoire
de France. Mais cette dimension internationale ne devrait pas être présentée comme venant en
« plus » ou à « côté de ». On mesure par contraste la nécessité d‟une démarche patiente qui se
contenterait de dégager des solidarités de fait entre une histoire de France qui deviendrait
« régionale » et une histoire globale. Ces solidarités et rencontres pourraient être modulées à
l‟étranger dans le réseau MAE en fonction des pays d‟accueil pour les lycées français à
l‟étranger ou les Alliances françaises. Cette modulation régionale permet de donner sens à une
ou à plusieurs aventure(s) collective(s) des Hommes.
Il ne s‟agit pas d‟effacer non plus l‟histoire de France ou d‟établir un manuel
globalisant intégrant l‟histoire des cinq continents. Il ne faut prétendre résoudre les conflits de
mémoire ou les différentes sensibilités au temps selon les cultures et les civilisations. Une
histoire interculturelle supposerait seulement de replacer l‟histoire d‟un pays dans une histoire
générale du monde qui servirait de cadre à des comparaisons locales, régionales. Par exemple,
l‟histoire de France pourrait être comparée avec l‟histoire de la Russie et du Japon dans les
alliances françaises de Russie.
Il s‟agirait ici simplement d‟encourager, les apprenants d‟un pays à comprendre
l‟histoire de France par rapport à l‟histoire de leur pays et d‟un pays tiers. En d‟autres termes,
on aurait à faire à une approche tri-synchronique de l‟écriture et de l‟appréhension de
l‟Histoire. Ce serait une histoire adaptable et adaptée à chaque situation. Le global
s‟harmonise avec le particulier par une interaction construite et locale. Cela suppose de savoir
quels sont les faits qui ont une dimension internationale dans les trois pays étudiés, que ce soit
dans les domaines économique, social, culturel ou politique. D‟autre part, cela suppose
d‟identifier quelles sont les principales inflexions géographiques liées à cette histoire
commune aux trois pays étudiés.
228
Quelle est la nature des relations entre ces trois pays ? Conflits ? Coopérations ?
Quelle est la place de l‟histoire de ces trois pays dans l‟histoire mondiale ? Ces questions
préalables permettent de voir ce qui appartient à un mouvement d‟ensemble et ce qui plus
conjoncturel. Cette distinction donne à l‟histoire un aspect interactif et permet de mieux
comprendre le comportement des acteurs, au niveau local, régional et international. Pourquoi
alors tant de difficultés ?
4.4 Les obstacles pour demain : le recul de la francophonie
Le manque de visibilité de l‟histoire de France au niveau international est aussi lié au
recul de la francophonie au niveau de la recherche internationale dans le domaine des
sciences de l‟histoire. Jean-François Sirinelli237 s‟est ému d‟une désaffection pour l‟histoire de
France lors du colloque international des historiens de Sidney en 2005. Cette communauté
internationale des historiens, qui se réunit depuis 1920 tous les cinq ans, assiste depuis
quelques années à un net recul des interventions en langue française et de l‟intérêt pour
l‟histoire de France. En 2005, sur 1300 participants, on trouvait à peine 40 historiens
francophones. A l‟inverse, la génération née en 1950 (Mandrou, Duby) a connu un
environnement universitaire plutôt francophone.
Ce n‟est plus le cas aujourd‟hui. Toutes les communications se font dans un anglais
dégradé et souvent mobilisé par des non-anglophones. Les sessions qui se faisaient en français
attiraient à peine 30 personnes à chaque fois, selon Jean-François Sirinelli.
Nous sommes loin du temps où de jeunes chercheurs allaient à Paris obtenir des
autorisations pour consulter les archives, comme ce fut le cas pour Robert Paxton. D‟ailleurs,
dans beaucoup de pays, comme aux Etats-Unis, les chaires françaises d‟histoire deviennent
des chaires d‟histoire européenne et beaucoup d‟étudiants américains se tournent désormais
vers le monde asiatique ou latino-américain. Une des causes de ce déclassement est la frénésie
du ranking (classement) et des statistiques où la productivité universitaire est sans cesse
contrôlée. L‟indice H cristallise cette boulimie du « Rankine ». Il fut créé en 2005 par Jorge
Hirsch, de l‟Université de San Diego.
Cet indice est stable et robuste à condition de ne comparer que des gens d'une même
discipline et d'une ancienneté équivalente.
237
SIRINELLI (Jean-François), L‟histoire est-elle encore française? Cnrs, ed .Coll- Débats, 2010, 60 pages
229
Sous ces conditions seulement c'est un bon outil pour comparer et évaluer rapidement
des chercheurs... en prenant en compte l‟intensité du travail d‟un chercheur mais aussi sa
qualité en croisant le nombre de publications et le nombre de citations238. Ceci dit,
l‟écosystème universitaire français souffre de cette permanente mise en concurrence qui suit
toutefois un modèle anglo-saxon où seul compte une bibliométrie toute puissante.
Que vaudrait Montaillou aujourd‟hui souligne J.F. Sirinelli : un simple article ? Tout
se fait très vite avec des résumés en anglais, et sur des blogs.
Seule l‟histoire contemporaine française semble résister aux ravages de ce
« ranking », car elle est soutenue par les recherches de « l‟Institut du temps présent ». Malgré
cette belle résistance, les réformes éducatives telle que la suppression de l‟histoire en
Terminale S n‟encouragent pas la réflexion citoyenne. La création polémique de la « Maison
de l‟histoire de France » ne peut pas plus convaincre, car elle est contaminée par les débats
sur l‟identité nationale. On peut se poser légitimement la question de la Nation, mais en
laissant aux citoyens le soi de chercher de multiples visages en fonction de leur ressenti,
comme c‟est le cas au « National Museum of American History » de Washington : tous les
citoyens qui le visitent peuvent s‟arrêter sur le drapeau américain qui caractérise le mieux
l‟histoire de leur pays. Afin de savoir si la tendance observée par Jean François Sirinelli à
Sidney en 2005, nous avons observé en détail ce qui s‟est passé en 2010 à Amsterdam. Pour
mesurer la notoriété des historiens français, nous avons décidé d‟utiliser
Nous avons donc analysé en détail le colloque international d‟Amsterdam autant sur le
fond (thèmes évoqués) que sur la forme (usage de la langue française et indice de notoriété
des professeurs francophones).
Dès le premier jour, sur 64 communications, seules 8 se sont faites en langue
française. Pour ce premier jour on trouve : le Professeur Antoine Fleury, professeur de
l‟université de Genève, Nicolas Drocourt de l‟université de Nantes, Jean-François Sirinelli
(dir. d‟histoire à science Po), le professeur Jacques Verger de Paris IV.
Le 24 août, 10 communications se sont faites en français sur un total de 93. Le 25
août, sur 121 communications, 15 ont été faites en français. Le 26 août, sur un total de112
communications, 25 se sont faites en français. Le 27 août, sur 59 communications, 12 se sont
faites en français. Soit, au total, sur cinq jours, 449 communications dont 125 en langue
française, soit un quart des communications.
238
WOEGINGER (G.), An axiomatic characterization of the Hirsch h-index, in. Mathematical Social Sciences,
vol.56, pp.224-232, 2008
230
Mais beaucoup de ces communications en langue française n‟évoquent pas
explicitement la France et son histoire. Seule la Révolution française résiste par la
« Commission Internationale d‟Histoire de la Révolution française », qui présenta, entre les
25 et 27 août, les 13 dernières recherches sur cette thématique.
Soit ¼ des communications en français, et sur une thématique surtout révolutionnaire,
la seule partie qui semble encore éviter le naufrage.
Quelle place donner au roman national français dans la « global history » : ceci est
bien le fond du problème, et c‟est pourquoi, face aux réseaux technologiques de recherche sur
l‟Internet, le travail de numérisation des cours de FLE dans une approche interculturelle sur
TV5 Monde pourrait donner une piste solide de sortie de crise de l‟histoire de France qui
n‟attire plus les universitaires, notamment américains.
4.5 Intégrer les nouvelles technologies pour mieux accepter « l’indétermination
épistémologique »
Les représentations d‟une histoire interculturelle (encore en devenir) de la France nous
poussent à mettre en route une réflexion en médiologie, champ disciplinaire de Régis Debray.
Pour cela, nous nous sommes intéressés à l‟historien Roger Chartier239 qui parle de l‟Internet
comme d‟une « troisième révolution de l‟écrit ». Or c‟est nécessairement par ce support que
devra s‟écrire cette histoire interculturelle puisque, par définition, le réseau de l‟Internet
produit facilement des échanges et peut permettre des forums universitaires qui pourraient
démultiplier les collaborations et les productions universitaires comme ce fut le cas pour
Benjamin Stora et Mohammed Harbi sur leur ouvrage sur la guerre d‟Algérie publié en 2010.
C‟est d‟ailleurs par ce réseau que nous avons pu diffuser notre enquête auprès de l‟AEFE.
L‟historien qui voudrait s‟investir dans cette aventure de l‟échange numérique doit
accepter de n‟être que le co-auteur de cette histoire. Il ne sera plus l‟intellectuel qui appartient
à « l‟ordre des livres », nous prévient déjà Roger Chartier. En effet, les distinctions sociales
qui ont longtemps caractérisé les intellectuels ne seront plus opératoires pour écrire, demain,
cette histoire innovante.
239
CAVALLO (Gugliemo) et CHARTIER (Robert), Histoire de la lecture dans le monde occidental, 2001,
Paris Seuil, 587 pages
231
Selon François Dosse, il faut désormais ouvrir le champ à une « histoire
intellectuelle », qui souligne le sens même de la production intellectuelle et son contexte. Et
on constate un retard de la France dans ce domaine par rapport aux pays anglo-saxons. Cela
s‟ajoute à la remarque sur les « post-colonial studies ».
Il sera intéressant dans cette histoire des idées d‟intégrer le contexte de production
intellectuelle et des univers qui les entourent. On est dans une lecture internationale qui
compare et permet une approche du relativisme. On découvre les catégories mentales sousjacentes de chaque culture qui sont ainsi contextualisées.
Cette vision de l‟histoire des idées a été reprise en Allemagne par Reinhart Koselleck et en
France par François Dosse, et les deux concluent en rappelant qu‟une histoire globale des
idées suppose d‟accepter une « indétermination épistémologique ».
La contextualisation serait donc le cadre naturel de cette histoire interculturelle qui
permettrait de relativiser les univers mentaux et d‟obtenir ainsi une lecture nuancée des
symboles, des représentations entre les histoires des pays.
C‟est ce que
fit Maurice Agulhon240 en 1990 sur l‟allégorie de « Marianne ».
Contextualiser pour mieux relativiser, mais aussi prendre ses distances avec les mémoires
nationales et éviter les « abus de mémoire ». La dérive cérémoniale de l‟histoire, qui fut
dénoncée par Paul Ricoeur241ou encore par Henry Rousso dans Le Syndrome de Vichy242. Ce
dernier soulignait déjà, en 1987, les effets pervers des devoirs de mémoire. Accepter que la
mise en intrigue invite aussi à construire autre chose. Les spécialistes de l‟Antiquité ont pour
cela un avantage assez naturel. Nicole Loraux, spécialiste des Grecs Anciens243 rappelle que
pour les « antiquisants », l‟écriture de l‟histoire est obligatoirement un
« anachronisme
contrôlé ». L‟historien travaille dans le présent, et c‟est seulement ainsi que le passé peut être
chargé de nous révéler ce que nous sommes vraiment aujourd‟hui. Cette position prudente fut
amorcée par Moses I. Finley (1912-1986) à travers son ouvrage Le Monde d‟Ulysse244 (1954)
où il avait dépeint une réalité grecque qui était loin de ses mythes.
L‟histoire interculturelle de la France devra donc être une histoire qui s‟éloigne des
mythes, et elle devra davantage être comparatiste et pluridisciplinaire, caractéristique qui fut
d‟ailleurs amorcée par Marc Bloch dès 1924 avec les Rois thaumaturges.
240
AGULHON (Maurice), Marianne au pouvoir : l‟imagerie et la symbolique républicaine de 1880 à 1914,
Flammarion , 2001, 447 pages.
241
RICOEUR (Paul), La mémoire, l‟histoire et l‟oubli, 2000, Paris- Du Seuil, 675 pages
242
ROUSSO (Henry), Le régime de Vichy, 2012, Presses Universitaires de France, Paris, Que sais-je ?127 pages
243
LORAUX (Nicole), La tragédie d‟Athènes. La politique entre l‟ombre et l‟utopie, 2005, Paris, Seuil, 245
pages
244
FINLEY (Moses I.) , Le Monde d‟Ulysse, 1978, Paris, Maspero, 239 pages
232
Marc Bloch n‟hésitait pas, pour illustrer son propos, à utiliser alors plusieurs
disciplines : la sociologie, l‟ethnologie, la psychologie.245 Lucien Febvre dira de ce livre qu‟il
est central et « semble vous rendre intelligent à mesure que l‟on le lit ». Là encore,
l‟innovation fut au rendez-vous.
Le regard croisé des disciplines et des cultures est indispensable pour comprendre les
représentations. En 1971, au moment même où Paul Veyne explique Ccomment on écrit
l‟histoire ?, Nathan Wachtel, historien et anthropologue, spécialiste de l‟Amérique latine,
présente encore un autre exemple de « regard croisé » de l‟histoire.
Il évoque ainsi la conquête de l‟Amérique latine du point de vue des Indiens, à travers
le folklore, les contes, les danses et les fêtes des autochtones : il met ainsi en lumière le regard
des victimes.246Déjouer les visions uniques mais aussi les vérités bloquées. C‟est ce que fit
Annette Becker pour la première guerre mondiale. Elle rappelle que ce conflit fut certes
constitué de quatre années de violence, mais elle affirme que celles-ci furent, dès le départ,
acceptées, et qu‟elles seront alimentées jusqu‟au bout. Les pacifistes furent, au final,
minoritaires.247
245
BLOCH (Marc), Les Rois thaumaturges, 1924, Paris , Istra, 542 pages
WACHTEL (Nathan), La vision des vaincus, 1977, Gallimard, France, 400 pages
247
AUDOIN-ROUZEAU (Stéphane), et BECKER (Annette), 14-18 : retrouver la guerre, 2000, Paris,
Gallimard, 272 pages
246
233
Conclusion générale
Quelles questions peut-on se poser à la suite de cette réflexion en trois points ?
Nous avons vu que nos 59 enquêtes étaient souvent dominées par une version événementielle,
positiviste voire lavisienne et que la révolution française, Napoléon et le Général de Gaulle
constituaient un peloton de tête dans les représentations. Pourquoi ?
Le legs de la Révolution, de l‟Empire ou du Général continuent de fasciner mais aussi
de nourrir les mythes et les controverses idéologiques. L‟exploitation des héros nationaux,
que l‟on a trouvés souvent au Vietnam ou en Thaïlande, est moins opérationnelle dans les
enquêtes AEFE. Pourtant, ces enquêtes produites à l‟étranger restent dominées par des héros.
Cette instrumentalisation de l‟histoire s‟explique pourtant par le déclin des grandes idéologies
françaises qui puisent encore dans le passé. Si ces représentations existent à l‟étranger, on ne
peut que constater en France, qu‟une fragmentation de la mémoire nationale (soulignée
récemment par Jean-Pierre Rioux), processus en marche depuis la fin du XIXème siècle et qui
s‟illustre aujourd‟hui par l‟absence de culture historique pour la nouvelle génération
d‟hommes politiques. Durant la campagne électorale de 2012, aucun candidat n‟a parlé
d‟histoire sauf M. Jean-Luc Mélenchon. Pour le reste, ce fut une absence totale de réflexion
sur l‟histoire. Pourquoi à l‟étranger, le roman national français demeure ? La grandeur de la
France est en effet toujours exaltée dans un schéma gaullo-communiste d‟après-guerre par
lequel le pays alimente les représentations à l‟étranger. La France est ravagée par les mythes
disait Malraux au Général de Gaulle. Ils sont encore vivants à l‟extérieur. Le phénomène est
très fort concernant la révolution de 1789 qui met la France dans une position de vocation et
de destinée. Chacun a sa version de cette téléologie : messianisme républicain, promesses
communistes, providentialisme gaullien (issu de l‟héritage bonapartiste). Napoléon se voyait
lui-même comme le continuateur de Charlemagne. C‟est le jeu infini des continuités et qui
séduit encore beaucoup d‟étudiants étrangers.
Pourquoi Napoléon fascine toujours à l‟étranger ? Sa réputation martiale d‟Empereur ?
Il se nommait dieu de la guerre, sa légende est noire car il fut souvent diabolisé car il bouscula
de nombreuses frontières, ressenties dans nos enquêtes (Aefe) européennes, notamment en
Pologne et en Espagne. Ce grand roman porté physiquement par sa « Grande Armée » est un
personnage qui fascine par son parcours, de l‟anonymat corse à la gloire absolue, puis au
dénuement le plus complet.
234
Voilà qui a inspiré le romantisme de Manzoni ou de Tolstoï. Si l‟histoire de France
intéresse encore par ces personnages, c‟est qu‟elle porte ce roman qui semble vouloir résister
au temps et à la mondialisation. L‟hexagone représente toujours une alternative intéressante,
bien que l‟universalisme républicain soit aujourd‟hui bien moins côté qu‟auparavant :
rappelons-nous les enquêtes menées en Afrique du nord, et l‟amertume de l‟enquête exprimée
au Liban.
L‟histoire française en représentation peu à peu se dirige, nous l‟avons ressenti, vers
une autre perception, moins romantique, une histoire « à part égale ». C‟est bien la mise en
place des « post-colonial studies » qui font que demain une autre histoire de France s‟écrira
avec de nouvelles représentations, plus adaptées au dialogue, moins démiurgiques. Pour le
moment, on reste encore dans une histoire monumentale. C‟est encore une nostalgie
conservatrice qui orchestre les images mentales. Ce mysticisme téléologique de l‟histoire de
France en représentation a inspiré les travaux d‟historiens étrangers comme Dieter Hägerman
quand il rédige son ouvrage sur Charlemagne248. Tout est filiation et romantisme. On retrouve
cette démarche romantique, voire bienveillante, chez l‟historienne anglaise Ruth Scurr
lorsqu‟elle publie une étude sur Robespierre249. Elle dit qu‟elle voulait le comprendre, « être
son ami, voir les choses de son point de vue ».
Cette histoire de France fascine aussi par les formules apocryphes prononcées par
Napoléon, par de Gaulle ou tout autre personnage clé. Robespierre déclare le 2 janvier 1792 :
« Je suis le peuple moi-même ». N‟est-ce pas faire écho à toutes les autres formules : de
« L‟Etat, c‟est moi » jusqu‟au « Je vous ai compris » ou au « Je suis la révolution » du 18
Brumaire. La tentation du portrait est toujours présente dans les représentations de l‟Histoire
de France. Quand des historiens étrangers ne trouvent pas de héros dans cette histoire de
France, ils montrent un certain mépris à analyser ou écrire sur ce sujet. L‟entreprise de
Thomas Carlyle à vouloir écrire la Révolution française, ce « phénix du monde », fut une
douleur. Il détesta écrire son livre sur un épisode qu‟il désavouait et rebaptisait à l‟envie. Fête
des piques pour fête de la fédération. Mais même si cette révolution ne faisait pas rêver
Thomas Carlyle, elle a eu le mérite de déclencher en lui une vraie passion. Mais est-ce le cas
aujourd‟hui ? Quand on regarde les nouvelles technologies ou simplement l‟Internet, il y a
encore de gros succès de mise en représentation de la révolution ou de Napoléon.
248
HAGERMAN (Dieter), Charlemagne, le maître de l‟Occident : une biographie, Propylaen Verlag, 2000, 736
pages
249
SCURR (Ruth), Fatal purity. Robespierre and the French revolution, Metropolitan Books, 2006, 432 pages.
235
On trouve sur « Ebay » (version américaine) plus de 20.000 objets à vendre avec le
nom « Napoléon » et 26.000 dans la version française. Que peut-on faire de ce capital
culturel ?
Il est clair que Napoléon pourrait être une manne à considérer pour relancer l‟intérêt
des étrangers pour l‟Histoire de France et au-delà pour relancer des politiques linguistiques
solides pour la francophonie. Car Napoléon est un personnage de roman, ce qui n‟est pas le
cas de de Gaulle, resté souvent distant et impérieux. La demande en roman est réelle quand
nous rencontrons nos collègues francophones dans le monde. Mais le succès napoléonien
n‟est pas qu‟étranger. Il fonctionne aussi en France, pour le grand public. La bataille, de
Patrick Rambaud, prix Goncourt 1997, ou la tétralogie de Max Gallo, vendue à plus d‟un
million d‟exemplaires, restent des cas de figure confondants.
Au final, des personnages comme Napoléon deviennent la propriété collective du
monde entier. Mais c‟est aussi un peu le cas pour le Général de Gaulle. Mais ce dernier pose
un énorme problème à ceux (historiens structuralistes) qui refusent l‟idée que l‟histoire est
modelée par les « Grands Hommes ».
On le voit, le roman national français à l‟étranger fonctionne encore, mais nous avons
senti qu‟il s‟épuise peu à peu car il oublie de satisfaire les demandes extérieures (poids de
l‟économie globalisée diffusée en langue anglaise). En France, l‟histoire n‟est donc plus cette
« institutrice de la vie » comme l‟affirmait Cicéron. Tout a changé. Il n‟y a plus d‟épisode
dans l‟histoire de France qui pourraient encore créer, comme par le passé, des envolées
lyriques telle celle de Victor Hugo sur Waterloo : « Tranquille, souriant à la mitraille
anglaise, la garde impériale entra dans la fournaise… ». Le récit patriotique n‟est plus
aujourd‟hui opératoire, et il a été remplacé par un débat permanent sur l‟identité nationale, ou
par l‟idéologie des Droits de l‟Homme de 1948 qui ont détrôné 1789.
Le « roman » construit par Jules Michelet, le grand Prêtre de la France, et Ernest
Lavisse, l‟Instituteur national, a pu survivre jusqu‟à la IVème République250. Il semble parfois
rayonner lors de nos conférences pour la francophonie à l‟étranger. Toutefois, que ce soit en
France ou à l‟étranger, l‟histoire est éclatée. Il n‟y a plus que des « histoires de ». Que peut-on
dire en écrivant « des histoires de » ? En quoi cette pluralité est-elle un obstacle, ou en quoi
est-elle une chance ? Pour tenter d‟y répondre, nous avons vu qu‟une approche interculturelle
pourrait être une piste, mais celle-ci ne peut être réduite à un manuel scolaire.
250
CORNETTE (Joël) sous direction de, Histoire de France : l‟affirmation de l‟Etat absolu, .Paris, Hachette,
1994, 254 pages
236
Elle ne sera qu‟une pratique basée sur le dialogue. Cela ne veut pas dire abandonner
l‟idée même d‟une histoire de France.
Même si la vulgate scolaire de Michelet ou Lavisse ne sont plus adaptées, il n‟en reste
pas moins que le projet de « Faire France » resterait utile, mais sans faire de la nation son
alpha et son oméga.
L‟histoire de France interculturelle pourrait davantage être un outil de rayonnement à
l‟étranger, surtout si cette histoire arrive à se déployer comme un archipel ouvert sur les
autres cultures, et si cette histoire n‟est plus présentée comme une histoire providentielle,
divine, ou comme celle du roman national.
Ecrire un autre récit, interactif et ouvert, suppose de retenir les épisodes clés de
l‟histoire de France en les revisitant, mais sans leurs habillages idéologiques autour desquels
ils ont été organisés. Cela suppose de ne plus penser l‟espace France comme un territoire
prédéterminé et le temps de l‟histoire nationale comme exclusivement orienté.
L‟histoire ouverte sur le monde est plurielle et elle ouvre son compas jusqu‟au bagne
de Saint Laurent du Maroni en passant par Oran, Saïgon ou Haïti. Cette histoire interculturelle
construit et déconstruit sans cesse les espaces et les temps en acceptant les contraintes des
temps longs et courts, sans s‟engager dans le combat aujourd‟hui oublié entre histoire
positiviste et histoire structurelle.
L‟identité exclusive ne serait plus envisagée. Cela suppose de revisiter toutes les
époques251, comme par exemple pour les premiers temps, évoquer une culture « euroméditerranéenne » marquée par les Grecs, Rome, les barbares. Pour le Moyen Age, il s‟agirait
d‟évoquer la chrétienté et un empereur qui avant l‟an Mil, et identifier l‟émergence lente de
cette « Dulce France ». La France qui apparaît ensuite entre les Xème et XVème siècles est
marquée par un christianisme qui modèle avant tout la vie quotidienne et où le Roi ne se
nomme plus « Roi des Francs » mais « Roi de France ». Une approche interculturelle
supposerait de comprendre comment la religion et le politique se fusionnent pour construire
un pays.
L‟histoire moderne peut ensuite être abordée par l‟émergence de l‟individu cristallisée
par le « Cogito » de Descartes (1637) ou le « Dom Juan » de Molière (1665) qui ne tient déjà
plus compte des croyances et des interdits. La naissance de l‟individu, rupture majeure, on
pourrait la débusquer sur d‟autres continents à la faveur de telle ou telle loi ou œuvre
littéraire.
251
AVEZOU (Laurent), Raconter la France, Paris, Armand Colin, 2008, 432 pages
237
Pour ce qui est de 1789, grande résistante du roman national avec Charles de Gaulle et
Napoléon, on pourrait lire l‟épisode de la Bastille de sorte que ce ne soit plus un événement
sacralisé et singulier, mais un événement structurel qui s‟est accéléré suite à une crise
alimentaire. Cette « nation en arme » a surtout exprimé son opinion face à une société figée, et
qui fusionne dans le corps d‟un citoyen en arme, Napoléon. Cet épisode pourrait être mis en
perspective avec d‟autres historicités, et on pourrait ainsi éclairer les différences entre révolte
et révolution, nation et peuple, citoyen et sujet.
On peut ainsi très bien évoquer la fin de l‟esclavage en 1794 puis son retour et enfin sa
suppression le 27 avril 1848. Il est important dans cette approche de l‟histoire, d‟éviter les
pièges d‟une évolution régulière mais au contraire de souligner les plis et les retours de ces
historicités qui se télescopent. De même, pour évoquer l‟industrialisation de la France, on
pourrait souligner la résistance de ces Français à aller extraire du charbon et leur volonté de
travailler encore dans les champs comme l‟a souligné Rolande Trempé. L‟usine en France fut
longtemps un abcès dans le paysage. Ainsi le peuple de France décrit par Victor Hugo (un
emblème littéraire et sociétale à l‟étranger) et Georges Sand fut longtemps celui des petits
artisans et non celui des mineurs. Quant à la bourgeoisie, on le voit avec Flaubert, la propriété
privée a pris la place de Dieu, une fusion totale entre le capital et le bénitier dans L‟éducation
sentimentale. C‟est cette propriété qui refuse au monde ouvrier sa place dans le champ du
politique et ce à deux reprises, en 1848 et 1871. Il faudra attendre 1936 pour que cela
s‟amorce.
Cette lecture entremêlée des temps encourage donc l‟ouverture à l‟autre. Il n‟y a plus
de tableau romanesque mais une histoire mondialisée. Les colonies ont d‟ailleurs
internationalisé cette histoire longtemps nationale. Loin de l‟Odyssée humaniste proposée par
Pasteur, Ferry et les « Pères blancs », la réalité coloniale est d‟abord le code de l‟indigénat
généralisé en 1889. Commencent alors les guerres coloniales et les indépendances qui
proposent alors des histoires qui ne sont encore pas assez visibles aujourd‟hui, comme c‟est
encore le cas pour l‟histoire franco-maghrébine. Nous avons évoqué au début de cette étude le
retard de la France sur les « Post-colonial studies ». Pourquoi ne pas, par exemple, revisiter
Charles Martel, Poitiers, Ronceveaux, les Croisades, l‟alliance de la « sublime Porte »,
l‟Algérie de 1830, Abd El Kader, le royaume arabe de Napoléon III inspiré par les SaintSimoniens ? Cette invitation à revisiter les mythes ou épisodes clés pourrait être une stratégie
qui permettrait d‟éviter le piège des histoires providentielles ou nationales « couchées
désormais dans des mémoires » comme le soulignait Pierre Nora dès 1984.
238
Cette ouverture interculturelle doit néanmoins faire attention aux risques du
multiculturel, aux commémorations désordonnées et aux « abus de mémoire » comme le
formulait Paul Ricoeur252. Il nous faudra savoir soigner avec des clés précises les mémoires
souffrantes ajoutait ce dernier. Cela exige une vision globale et la mise en évidence d‟une
appartenance humaniste, première condition à l‟écriture d‟une telle histoire interculturelle.
C‟est sans doute par cette voie que la France et la francophonie pourront retrouver demain un
discours sur le monde d‟autant plus convaincant qu‟il s‟appuiera sur la diversité et non sur les
exigences d‟une identité exclusive. Le roman historique253 peut toujours vivre, mais en
respirant sur l‟extérieur. On aura toujours besoin d‟un Alexandre Dumas pour faire connaître
Louis XIII, Louis XIV ou le vicomte de Braguelonne. On aura toujours besoin du Napoléon
de Sacha Guitry de 1955 ou des Rois maudits (1972) de Maurice Druon. C‟est par ce roman
historique aussi qu‟un jour des étudiants polonais comme Bronislaw Geremek ou l‟américain
comme Robert Paxton auraient pu décider de venir en France pour faire leurs études ?
L‟histoire de France perçue à l‟étranger est donc avant tout une méta-demande, à la
fois politique et culturelle. Pourquoi ? Car cette histoire est nourrie par la Révolution et l‟idée
d‟une liberté prolongée, jusqu‟aux vertiges par Napoléon. De Gaulle s‟inscrit comme le
dernier objet de cette vision universelle d‟une histoire de France qui s‟offre encore aux autres.
Pourquoi une telle vision de l‟histoire de France à l‟étranger ? Tout d‟abord parce qu‟elle
renvoyait jusqu‟ici à la civilisation française, formule qui apparaît en 1835, soit 5 ans après le
débarquement des troupes françaises à Alger. Civiliser veut dire coloniser par les armes ou le
crucifix.
Même Victor Hugo en bonne place dans nos enquêtes menées en Asie du Sud-Est a
dit « Un peuple civilisateur doit rester un peuple mâle ». Cela renvoie bien au paradoxe de
l‟universalisme français dénoncé par Edgar Quinet : un cri de guerre dans un message de paix.
Ce paradoxe d‟aller vers le monde en l‟éduquant, on le retrouve dans le parcours de Marcel
Griaule qui est chef d‟une mission en 1931, mission nommée « Dakar ŔDjibouti » et qui avait
un certificat de capture scientifique, c‟est-à-dire un droit de pillage, situation embarrassante
qui fut décrite par Michel Leiris dans L‟Afrique fantôme. Plus tard Marcel Griaule bascula du
côté de ceux qu‟il observait, notamment les Dogons du Mali, processus que suivra aussi
Claude Levi-Strauss et qu‟il résumera en 1955 dans son œuvre, Tristes Tropiques.
252
AMALVI (Christian), Les héros des Français : controverses autour de la mémoire nationale, Paris,
Larousse, 2011, 445 pages
253
WINOCK (Michel), Parlez moi de la France, Paris, Plon, 1995, 280 pages
239
L‟histoire n‟est donc plus celle des Blancs. Fernand Braudel avait pressenti cette
pluralité des civilisations et des historicités : à propos des cultures démunies et fragiles, il
écrit : « On les écarte, elles reparaissent, elles s‟obstinent à survivre. L‟avenir ne peut leur
être ravi toujours ». On est aujourd‟hui dans le « recouvrement des civilisations » dont parlait
sans cesse Fernand Braudel. Cela passe parfois par des crises nationalistes comme en Europe,
ou le printemps des pays arabes durant l‟année 2011. L‟interculturalité est donc une pensée
humaniste qui cherche des capteurs pour refléter le monde et refuse les stratèges qui ont pour
fonction de le diviser. L‟interculturalité, c‟est donc un travail d‟apprentissage pour mieux
comprendre le revers du monde. Les représentations anthropologiques de l‟histoire de France
restent à écrire. Nous l‟avons vu dans notre introduction : il est temps d‟accepter
l‟indétermination épistémologique de l‟histoire et de laisser derrière nous la logique
évolutionniste, la vision sociale ou culturelle (logique d‟une Nation, à l‟allemande) ou la
prétention universaliste à la française. Le dialogue entre des histoires ne peut exister qu‟avec
le maintien de différentes historicités, bref d‟un jeu minimal de différences. Ce jeu de la
différence peut se faire à trois : le chiffre 1 étouffe, le chiffre 2 peut créer des malédictions,
pensons aux intoxiqués de la lutte finale. Pour le chiffre 3, on respire et on compare et c‟est
pourquoi dans notre curriculum sur l‟histoire interculturelle de la France, nous avons évoqué
une triangulaire. Il n‟est pas moins clair que demain toute civilisation sera métisse et que
l‟enseignement de disciplines telle que l‟Histoire peut devenir un lieu privilégié de dialogue.
Il s‟agit pour cela de déconstruire les racines historiques d‟une civilisation. L‟héritage antique
est là : à nous de le dépasser pour créer de véritables « post-colonial studies » et construire les
bases d‟un échange vrai qui refuse l‟esprit des peuples (Geist). René Maran, avant la
négritude, avait dénoncé le Geist des Européens dans Batouala : « Civilisation, orgueil des
Européens (…) tu bâtis ton royaume sur des cadavres ». Ce qui compte aujourd‟hui c‟est de
reconnaître des zones socio-historique que l‟on pourrait nommer des civilisations mais en se
débarrassant des scories des violences de l‟histoire.
Nous ne sommes donc plus dans l‟opposition de la « culture » à la française (bonnes
manières extérieures) avec la « Kultur » (esprit intérieur, Geist). Le mot civilisation, dans une
logique interculturelle, suggère une pensée normative internationale permettant d‟éviter des
drames que Norbert Elias nommait « décivilisation » (il pensait notamment à la Shoa).
Les civilisations de l‟Occident sont-elles en train de disparaître comme le suggère
Michel Onfray ? Serait-ce pour cela qu‟il y a des abus de mémoire ? A l‟Occident de se
réinventer un nouveau cadre de dialogue avec l‟autre.
240
Le Printemps arabe de 2011 a ouvert le champ des possibles dans l‟espace qui s‟étend
du Maghreb au golfe Persique. Les civilisations et leurs histoires perçues à l‟extérieur ne sont
plus intemporelles. Le passé sera davantage mobilisé dans une perspective empirique :
comprendre le présent et comparer. Il n‟y aura plus de moment unipolaire comme en 1991 ou
d‟Empires dominant dont on voit encore les traces dans nos enquêtes distribuées en Asie du
Sud-Est où la décolonisation douloureuse reste présente : Indochine (1945-1954), Malaisie
(1948-1949), Vietnam (1963- 1975), Cambodge (1975-1979).
A cela s‟est ajoutée la romanisation des langues, notamment pour le Vietnam et la
Thaïlande. Face aux erreurs du passé, doit-on encore être séduit par l‟analyse exagérée de S.
P. Huntington qui avait mis le religieux au cœur des cultures ? Au lieu de choc, nous avons
plutôt à faire à une mise en compétition des religions. Les vraies tensions restent surtout
socio-économiques. Le culturel n‟est souvent qu‟un prétexte. Or, une homogénéisation des
cultures est en marche, ce que nie S.P Huntington. Nous voyons aujourd‟hui des blocs de
civilisations poreux prêts à un dialogue interculturel, c'est-à-dire prêts à un processus
structurel de convergence. L‟aspect grégaire semble ralentir. L‟histoire d‟un pays ne peut plus
être instrumentalisée comme par le passé. Regardons comment l‟Iran instrumentalise
l‟histoire de France de manière populaire ! Dans ce pays, et ce depuis 1973, on diffuse une
série nommée « Daii Jan Napoleon », « Mon oncle Napoléon ». C‟est l‟histoire d‟un vieux
soldat aigri qui déteste l‟Angleterre et, au final, le reste du monde. C‟est cette vision du
monde extérieur qui domine et construit souvent
la politique iranienne. Néanmoins la
vivacité de la société civile rejette de plus en plus cette approche restrictive qui isole le pays.
La modernité passe par le métissage, par l‟ouverture aux autres, défi rendu possible par les
nouvelles technologies. « L‟Oncle Napoléon » iranien a donc bien du souci à se faire…
241
ANNEXES
242
PROPOSITION D’UN CURSUS :
SEQUENCES INTERCULTURELLES SUR
L’HISTOIRE DE FRANCE
243
LEÇON ET
PROBLEMATIQUE
DOCUMENTS
SAVOIRS
SAVOIR-FAIRE
HISTOIRE
HISTOIRE
HISTOIRE
HISTOIRE
LECON
Leçon 1 : un substantif ou un
groupe nominal
Structure d’une leçon
Etude de cas de votre pays
(n°1)
Etude de cas en France (n°2)
Etude de cas d‟un autre pays
(n°3)
ON OBTIENT UNE
« PROBLEMATIQUE »
On doit trouver des documents
pour 3 études de cas et afin de
construire une leçon pour un cours
dialogué, des débats, des
évaluations et exercices.
Site d’histoire globale.
France et monde :
Ce sont les connaissances : en
histoire, dates, noms propres,
concept. Cela renvoie aux « entraves
lexicales ».
La difficulté est de contextualiser en
fonction de la période étudiée et de
votre pays et de la France.
Pour contextualiser : (faire des
« ethno-commentaires »)
1 problème = une
problématique=
C‟est ce que nous avons fait en créant
des petits dictionnaires d‟histoire et
de géographie sur l‟Internet.
Comment est-on passé d’une
situation (A) à une situation
(B) ?
Ou
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que
………………. ?
site général.
http://freetranslation.imtranslator.net/?afid=&lo
c=fr
Leçon
4.1) Description
4.2) Causes
4.3) Conséquences
Pour la traduction :
http://fr.vikidia.org/wiki/Accueil
Savoir-faire
interculturel
C‟est une attitude
par rapport aux
connaissances
qui est relativiste
et encourage
l‟autonomie.
Avec 3 moments
clés.
A/Lecture d’un
document
(Image) 1er plan,
deuxième plan, 3
me plan (ou) ANDI
pour texte.
B/ Imaginez où se
trouve : où, qui,
quand …. ? Vous
êtes dans ce
document.
Imaginez un
dialogue. Racontez
une histoire, un
récit, vous faites
quelque chose pour
quelqu‟un, pour un
public, les
impressions d‟un
personnage…
C/ Et chez vous ?
Cela se passe
comment telle
situation ?...
5) Conclusion par débats et
évaluation
244
PROGRESSION CIVILISATION ET HISTOIRE-- -Niveau 1
« PREHISTOIRE, MONDES ANCIENS (Antiquité) AUX DEBUTS DU MOYEN ŔAGE (V me siècle AP. JC) ».
LEÇON ET PROBLEME
T
H
E
M
E
L’Orient ancien au
IIIème millénaire av
J.C
N°
1
T
H
E
M
E
N°
2
Dans quelle mesure
peut-on dire que les
premières civilisations
qui ont des écritures
illustrent les débuts de
de civilisations avec
leur religion, leur
administration, leur
organisation sociale, et
politique?
DOCUMENTS
 frises
chronologiques.
 Sites
archéologiques
issus de votre pays
et de la France
SAVOIRS
 Connaître les premières
écritures et premiers Etats
de l’antiquité
SAVOIR-FAIRE
 Connaître et utiliser les
repères chronologiques
des débuts de l‟histoire
de l‟Humanité
Repérer les « entraves
lexicales »
 Localiser le site
archéologique choisi sur
une carte. Décrire un
monument. Expliquer le
Crue (une) :
rôle de l‟écriture (début
 Le cas de
………………….
l’Egypte.
……………………………… de l‟histoire)
Limon (un) : ……………
………………………………
Votre
administration (une) :
 Savoir-Faire
pays ?.............
…………
interculturel
………………….
………………………………
Situer
Et la France durant corvée (une) : ………
chronologiquement les
cette période liée
……………………..
entre la naissance
vizir (un) : ……………….. premières traces de
l‟histoire (l‟invention de
de l’agriculture et ……………………….
l‟écriture) dans votre
le début de l’Age de culte (un) : ………………
pays et en France avec
bronze
……………………….
une frise chronologique
momifier :………………..
 document sur
……………………………. globale. Quand apparaît
l‟écriture dans votre
l’invention de
mythe (un) :
pays ? Et en France ?
l’écriture (-3000)
………………..
Quels sont les noms des
………………………
premières civilisations
procession (une) :
dans votre pays et en
……………
France ? Leurs modes de
…………………………
vie ?
sarcophage (un) :
………………
…………………………
 Connaître Cité et colonies antiques
2) La civilisation grecque
 Carte de la Méditerranée
2.1) L’expansion grecque.
Repérer les « entraves lexicales »
 Repérer le monde grec sur une
carte
 Une Cité Ŕ Etat
Dans quelle mesure peut-on dire
que la civilisation grecque a
joué un rôle dans l‟univers
mental des Hommes ? Est-ce le
cas dans votre pays durant
l‟Antiquité ?
.Extraits d‟un texte
mythique
 Etude d‟un site
archéologique majeur
Mythologies:………………….
………………………………
 Sanctuaires :………………..
……………………………….
religieux :……………………..
………………………………
 Raconter la fondation d‟une
cité
 Raconter un épisode des jeux
olympiques.
245
 Savoir Faire interculturel
Carte de votre pays dans
l‟Antiquité et carte de la
France au même moment.
 Documents sur fondation
de Marseille (-600)
2.2) La Cité des Athéniens
Documents sur :
Dans quelle mesure peut-on dire
que les Athéniens ont proposé les
premiers pas de la démocratie
chez les Hommes ? Trouve-t-on
une aventure politique et sociale
similaire dans votre pays ?
La France qui n‟existait pas fut
elle touchée par cette expérience ?
 Fête d‟une Cité
 Engagement militaire
d‟un pays ou d‟une Cité
face à ses ennemis.
Monuments d‟influence
grecque antique dans votre
pays et en France.
(exemple : Marseille)
 Décrire une cérémonie
(religieuse, politique) collective
antique dans votre pays et en
France. Trouvez des textes
mythiques décrivant la naissance
de votre pays : trouve- t-on la
même chose en France ? Et dans
d‟autres pays ?
 Connaître les 3 aspects de l‟unité
d‟un pays antique (religieux, politique
et militaire)
 Repérer sur carte la Grèce de
Périclès
 connaître des différents statuts des
citoyens
Connaître notions de droits et devoirs
civiques
 Raconter un épisode des
guerres médiques (Salamine).
Repérer les « entraves lexicales »
Expliquer rôle civique des
Panathénées.
Raconter et expliquer un débat à
l‟ « Ecclésia »
Démocratie :…………………
Documents sur l‟art antique …………………………….
dans votre pays
Vote :……………………..
et les toponymies des villes ………………………………..
Assemblée :…………………
…………………………..
Ostracisme :……………..
………………………………..
Exclusion :………………….
……………………………
Métèques/ Etrangers :………….
………………………………
2.3) Alexandre le Grand
Documents sur :
 Connaître la ville d‟Alexandrie
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que l‟épopée de ce
personnage illustre l‟histoire des
grands empires dans l‟histoire
des Hommes? Trouve-t-on les
traces d‟un tel Empire dans votre
pays ? Et en France ?
 Témoignages et doc.
Iconographiques de
l‟époque
 Connaître le personnage et ses
conquêtes
 Savoir-Faire interculturel
Reconnaître des monuments
influencés par l‟art grec antique
dans votre pays et en France.
Sont-ils connus ? quelle est leur
fonction ? Quel autre art antique
est connu dans votre pays ? Le
trouve- t-on aussi en France ?
Situer Alexandrie
Etude la ville
d‟Alexandrie
Repérer les « entraves lexicales »
 Documents sur votre
pays et ce qui sera plus tard
la France au IV me siècle
av. .C
THEME / 3/ ROME
3.1) Des origines à la fin de la
République romaine
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que la république
romaine est un régime
oligarchique et conquérant ?
N° Un tel régime a-t-il existé dans
3 l‟histoire de votre pays ? Et en
France ?
T
H
E
M
E
Connaître les villes hellénistiques et
leur caractère cosmopolite
Documents sur :
Deux études de cas :
Doc. Sur l‟Enéide de
Virgile
Une promenade dans
Rome
La conquête de la Gaule
 Documents sur les
Gaulois avant la conquête
Empire :……………………….
……………………..
Conquête :…………………
…………………………
Armée :…………………….
………………………….
Infanterie :…………………
 Connaître mythe de l‟Enéide et la
réalité archéologique
 Connaître les fonctionnements des
Oligarques
Connaître la chronologie des
conquêtes.
Décrire les conquêtes d‟une
Empereur
 Savoir-Faire interculturel
 Situer dans votre pays et en
France des personnages
conquérants qui auraient créé un
Empire.
De quelle taille ? De quelle
durée ? Quel fut l‟impact sur la
région où se trouve votre pays ?
Quelles sont les traces
archéologiques de ces empires
aujourd‟hui ?
 Situer différents espaces
politiques : Rome au VIII av JC à
Vercingétorix : Rome, Italie,
Gaule
Raconter le siège d‟Alésia
Raconter et expliquer la carrière
246
de -125
 Document sur
Vercingétorix et les Eduens
(cf. appel de -58)
 Document archéologique
sur Alésia (-52)
3.2/ L’Empire, l’Empereur, la
ville et la Romanisation
Documents sur :
Etude sur 2 Empereurs :
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que l‟Empire a diffusé un Auguste et Constantin.
modèle urbain et civique inédit en
Europe conquise ? Ce modèle a-t- Villa romaine de Riche
il atteint votre pays ? La France ? bourg
Etude de Rome, ville
modèle
Etude d‟une ville
« romaine » en France et
dans votre pays.
 Lyon capitale « des trois
Gaules »
 Document sur la « table
claudienne » (cf. +48)
T
H
E
M
E
THEME /4/ DEBUTS DU
JUDAISME ET
CHRISTIANISME.
de César.
Repérer les « entraves lexicales »
Mythologie :………………..
………………………….
Sénat :………………….
………………………………
Patricien :……………………
…………………………
Plèbe :……………………..
………………………………..
Magistrat :……………….
………………………………
 Connaître :
Pouvoirs de l‟Empereur
La paix Romaine et son assise
militaire
L‟Urss et ses monuments
 La romanisation (ville et droit)
Raconter et expliquer la journée
d‟un citoyen romain qui se trouve
au Forum
 Savoir Faire interculturel
 Situer dans votre pays et en
France des monuments influencés
par la culture romaine : quel
monument ? Dans quelle ville ?
quelle est la fonction aujourd‟hui
de ce type de ville ?
 Connaître et utiliser les repères
chronologiques : Principat
d‟Auguste, Paix Romaine,
Caracalla
 Décrire et expliquer le rôle
d‟Auguste dans la vie politique
Repérer les « entraves lexicales »
Décrire les monuments de
l‟Urss.
Héritage politique :……………
………………………
Héritage architectural :………..
……………………………
Archéologie :………………
………………………………..
Droit :…………………
………………………………
Pouvoir exécutif :………….
……………………………
Politique internationale :…….
…………………………
………………………………
Légions :……………….
…………………………..
Limes :……………….
………………………………
Décrire une villa gallo-romaine.
 Connaître les Empires
mésopotamiens du VIII au VIème
siècle av JC
 connaître Royaume de Juda
Connaître un grand récit de la Bible :
ex : révolte des Maccabées
 Repérer la Palestine et
Jérusalem sur la carte.
 Savoir Faire interculturel
Situer votre pays et la France
dans l‟héritage direct ou indirect
de la culture politique romaine
(noms de ville, d‟institutions) :
trouve- t-on un « Forum » ? Un
« Sénat » ?...Trouve-t-on une
constitution politique évoquant
ces mots ? Parle-t-on depuis
longtemps de démocratie dans
votre pays ? De vote ?
Documents sur :
Empires mésopotamiens
Roi Josias
Exil Babylone
4.1) Les débuts du Judaïsme
Moïse et son royaume
unifié
N° Dans quelles mesures la Bible a
4 joué un rôle majeur dans l‟histoire Carte de la diaspora
des Hommes ?
Est-ce le cas dans votre pays ? En
France ?
Repérer les « entraves lexicales »
Empire :………………………
……………………………….
Royaume :………………….
………………………………
Exil :………………………….
 Repérer les débuts de l‟écriture
de la Bible
 Raconter un des récits
significatifs de la Bible
 Décrire et expliquer la diaspora
 Savoir Faire interculturel
 Trouver et comparer un ou des
247
4.2) Les débuts du christianisme
N° Dans quelle mesure les Empires
5 byzantins et carolingien ont des
points communs et différences ?
Ces Empires ont-ils influencé
votre pays ? Si oui, de quelle
manière ?
livres qui sont à l‟origine
culturelle et religieuse de votre
pays et de la France. Peut-on
trouver des traces de ces religions
aujourd‟hui ? Identifiez des
bâtiments de type religieux issus
de l‟antiquité dans les deux pays
comparés.
 Connaître l‟existence des premiers
chrétiens dans le cadre de cet Empire
romain.
 Repérer localisation : Palestine,
Rome, Jérusalem
Documents :
Contexte gréco-romain
Comment est-on passé d’une
religion persécutée à une religion qui illustre la naissance du
christianisme
officielle ?
Sources romaines
témoignant de la naissance
Trouve-t-on les traces d’une
de cette religion
religion officielle antique dans
Extraits des Evangiles
votre pays ?
Extrait d‟un texte de
persécution
Etude d‟un temple
paléochrétien.
Documents sur Potin et
Blandine
 document sur la religion
de votre pays entre le 1 et
le 2 me siècle après jésus
Christ
T
H THEME 5/ LES EMPIRES
E CHRETIENS DU HAUT
M MOYEN-AGE.
E
………………………………..
Diaspora :……………………..
……………………………….
Carte géopolitique :………………
…………………………………
Documents :
Etude sur :
 Connaître quelques écrits du
« Nouveau Testament »
 Connaître épisodes des persécutions
et choix de Constantin.
Raconter grands récits du
nouveau Testament.
Décrire une basilique chrétienne
Repérer les « entraves lexicales »
Religion :……………….
………………………………
Confession :………………
……………………………….
Paléochrétien :…………………
…………………………..
Tolérance :…………………….
……………………………….
Persécutions :……………….
…………………………….
 Connaître l‟existence des 3
dimensions (religieux, politique et
culturelle des premiers empires
chrétiens.)
Etude sur Sainte Sophie et
Aix la Chapelle
 Connaître les différences
architecturales (grecque et latine)
 document sur conversion
de Clovis
Repérer les « entraves lexicales »
 carte de l‟Empire de
Charlemagne avec raids des
Vikings et localisation de
Strasbourg (cf. ; serment de
842)
 Repérer chronologie : mort de
Jésus (30) à l‟acceptation
impériale (313)
Mosaïque :………………..
……………………………
Empire d’Orient :…………..
……………………………….
Orthodoxie :……………
………………………….
Patriarche :…………………
 décrire un monument religieux
de votre pays.
 Savoir Faire interculturel
 Décrire un monument religieux
antique dans votre pays et en
France : points communs et
différences architecturales.
Trouve-t-on des monuments
chrétiens dans votre pays ? Sinon,
quelle autre religion était
pratiquée au début du premier
millénaire dans votre pays?
 Localisez l‟empire byzantin du
IV au XV AP JC
 Repérer chronologie :
couronnement de Charlemagne
Reconnaître œuvre d‟art
byzantin et carolingien
 Savoir-Faire interculturel
Identifier des monuments dans
votre pays et en France influencés
par la culture byzantine et
carolingienne. Trouve-t-on un art
de la mosaïque dans votre pays ?
248
 document sur
…………………………..
Charlemagne Empereur. (en Schisme :……………..
+800)
……………………………….
T
H
E
M
E
THEME 6/ LA CHINE DES HAN
à SON APOGEE.
Documents :
Etude sur : la route de la
Dans quelle mesure l‟Empire chinois Soie
des Han est très prospère deux
siècles av. JC ? Cette prospérité a-t- Etude sur la grande muraille
N° elle eu un impact sur votre pays ? Et
Œuvres d‟art.
6 sur la France ?
Ici se pose la pertinence de la Chine
des Han, mais nous l‟avons inscrite
afin de créer une triangulaire avec
l‟histoire de France et ainsi
souligner le relativisme des
périodisations, ce que nous avons
d‟ailleurs fait lors de notre séminaire
au Vietnam. Cette remarque vaut
aussi pour l‟Islam.
Connaissez une influence grecque
dans l‟architecture chrétienne
médiévale dans votre pays ?
Trouve-t-on des traces de la
culture orthodoxe ?
Carte sur les rapports de la
Chine avec reste du monde
(flux de marchandises)
Documents sur les Gaulois
sous occupation romaine
Documents sur révolte
paysanne en Gaule (+269)
Document sur la fin de la
dynastie des Han en +221
Et document sur la fin de
l‟Empire d‟Occident (+476)
Documents sur les personnes
et le commerce international
dans votre pays
 Connaître l‟existence et la
localisation de la route de la soie.
 Repérer localisation de l‟empire
Chinois par rapport à la région
« ASIE »
 Repérer chrono : La Chine des
Repérer les « entraves lexicales » Han (dates)
 Connaître l‟Empereur WU (140 / -87)
Soie :…………………….
……………………………..
Dynastie :………………..
……………………….
Porcelaine :………………….
………………………………
Empire :……………….
………………………………
Muraille :………………..
……………………………….
Reconnaître œuvre d‟art de la
Chine des « HAN ».
 Savoir Faire interculturel
Identifiez dans votre pays et la
France, une influence directe ou
indirecte de la culture chinoise.
Quelle est la place culturelle de la
soie dans votre pays ?
Trouve-t-on une muraille dans
l‟histoire de votre pays ?
249
PROGRESSION CIVILISATION ET HISTOIRE- NIVEAU-2
DU MOYEN-AGE (Du V au XVème siècle) AUX « TEMPS MODERNES ». (Du XVIème au XVIIème siècle)
LEÇON ET PROBLEME
DOCUMENTS
SAVOIRS
SAVOIR-FAIRE
Connaissances :
T
H
E
1. / LES DEBUTS DE
L’ISLAM :
Dans quelle mesure l‟Islam suit la
logique des religions monothéistes
précédentes ?
M
E
H
E
M
E
N°2
textes pour récit, dessins
reconstitués et documents
sur l‟art (architecture à
Bagdad) et Espagne.
Connaître et utiliser les repères
suivants :
 Connaître le contexte de la
conquête et des premiers Empires. Connaître les repères autour de l‟
Hégire (622)
Connaître des récits issus du
Coran.
Etre capable de représenter
l‟extension de l‟Islam
Connaître la diversité culturelle
de l‟Islam (Omeyyade,
Raconter un épisode de
Abbasside)
l‟expansion
Et dans votre pays ?........
……………………..
N°1
T
Carte et récits sur la
guerre entre Byzantins et
musulmans, cartes et
miniatures.
Décrire une mosquée et une ville
 Repérer les « entraves
Documents témoignant des lexicales »
rapports entre le monde
musulman et votre pays
Mosquée :………………
(texte, chronique, image)
………………………….
Imam :…………………
 Document sur Charles
……………………..
Martel (732)
Muezzin :…………………
…………………………..
Ablutions :…………………
…………………………………
Prophète :…………………….
………………………………..
Guerre Sainte :……………….
………………………………
2/ L’OCCIDENT FEODAL
2.1/ PAYSANS ET SEIGNEURS
Dans quelle mesure peut-on dire
que le monde paysan est très
encadré au Moyen-âge ? Est-ce le
cas de votre pays à cette époque ?
 Savoir Faire interculturel
 Identifier la présence culturelle et
architecturale de l‟Islam dans votre
pays et dans le France médiévale.
Trouve-t-on des mosquées ? des
caravansérails ?
Des différences et points
communs ? Explications et
conclusion.
Connaissances :
Vie quotidienne des
paysans en Europe
Village médiéval
(France)
Seigneurie
Château fort
 Connaître ce qu‟est une
Seigneurie
 Connaître le cadre de vie des
communautés rurales et de
l‟aristocratie foncière
 Repérer les « entraves
lexicales »
Connaître et utiliser les repères
suivants :
Naissance village au MA : Xème
ŔXIème et Seigneurie.
Décrire aspects d‟un
Village médiéval
Travail paysan au MA
Vie des chevaliers
Château fort :……………..
……………………….
Mâchicoulis :……………..
……………………………
Chevaliers :……………..
 Document sur la naissance ………………………………
de la Normandie (+911)
Féodalité :……………………
……………………………
Seigneurie :………………
…………………………….
Iconographie du Moyen
âge dans votre pays et au
niveau global.
Mode de vie des Nobles.
 Savoir Faire interculturel
 Identifier les cadres économiques
et politiques qui contrôlent les
paysans dans votre pays et dans
votre France au M.A.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion.
250
T
H
E
M
E
2.2/ FEODAUX,
SOUVERAINS, PREMIERS
ETATS
Dans quelle mesure peut-on dire
que c‟est durant les XII et XIV
qui émerge un Etat français ?
Est-ce le cas dans votre pays ?
Documents :
Philippe Auguste ŔBouvines1214
 Connaître liens socio-économiques
entre :
Blanche de Castille
Philippe IV
Fief, vassal, suzerain
Charles VII- Jeanne d‟Arc
Louis XI- Charles le
Téméraire
N°2
Connaissances :
Construction des Etats
européens fin XV me s.
 Connaître l‟émergence de l‟Etat de
France.
 Connaître et utiliser les
repères suivants :
Evénement important dans
la création de l‟Etat de
France
Une carte de l‟évolution
du domaine royal et
pouvoirs du Roi.
 Repérer les « entraves lexicales »
Décrire et expliquer le
système féodal.
Etat :……………………………….
………………………………………
Administration :………………
…………………………….
Conseiller d’Etat :………………..
………………………………..
Roi :………………………….
………………………………..
Féodalité :………………………
……………………….
Autorité :…………………………..
…………………………
Impôts :…………………….
………………………………………..
 Savoir Faire
interculturel
 Identifier la présence des
monuments « politiques »
qui comptent au Moyen-âge
en France et dans votre
pays. Peut-on parler de la
création d‟un Etat ? Quand
cela s‟est-il produit dans
votre pays ? Quel Roi fut
important dans la culture
nationale de votre pays ?
Différences et points
communs ? Explications et
conclusion.
T
2.3/ LA PLACE DE
L’EGLISE
H
E
M
E
N°2
Dans quelle mesure peut-on dire
que la place de l‟Eglise est
centrale dans les sociétés
médiévales ? Pouvez-vous
identifier une place centrale de
la religion ?
Connaissances :
Documents :
Art Roman : Abbaye
Fontevraud
 Connaître des sentiments religieux
 Connaître des notions de dogmes,
Gothique : Cathédrale de
d‟hérésie, d‟inquisition.
Bourges et St Denis fonde l‟art
Gothique (1144)
 Connaître l‟assistance aux pauvres et
malades
Œuvre d‟art : (reliquaire)
 Repérer les « entraves lexicales »
Personnage religieux : StBernard fonde Clairvaux
Art gothique :……………..
(1115)
…………………………
Art roman :…………………….
 Fondation abbaye de Cluny …………………………………
(910)
Voûte en ogive :…………………….
…………………………………..
Tympan :…………………..
…………………………….
Vitrail :…………………………….
………………………
Arc en plein cintre :……………
…………………………………….
Moines :………………………
……………………………….
Connaître et utiliser les
repères suivants
 connaître la chronologie
des églises romanes
 Connaître la chronologie
églises gothiques
 Raconter la vie d‟un
grand personnage religieux
 Décrire une abbaye et une
église
 Savoir-Faire
interculturel
 Identifier la présence de
monuments religieux issus
du Moyen-Age en France et
dans votre pays. Peut-on
parler d‟une culture
religieuse architecturale
globale dans votre pays ?
Différences et points
communs avec la France?
Explications et conclusion.
251
2.4/ L’expansion de l’Occident
chrétien.
Documents. :
Ville : Marchands à Bruges
Première
Dans quelle mesure peut-on dire
que l‟Occident chrétien émerge
Circuits commerciaux :
économiquement au niveau
international ? Est-ce le cas dans
votre pays ? Et en France ?
Exemple d‟expansion
chrétienne : Jérusalem
Connaissances :
 Connaître le développement du
commerce
Première croisade
 Connaître la « Reconquista » et les
croisades
Décrire carte de l‟expansion
chrétienne : XI- XIV
Connaître le développement des villes
Raconter un épisode des
Croisades
 Repérer les « entraves lexicales »
Décrire un aspect de la vie
des marchands
 St Bernard et la seconde
croisade 1147
Reconquête religieuse :…………..
…………………………………..
 sac de Constantinople
Croisades :…………………….
(1204) jusqu‟au Francs chassés ……………………………………..
de Terre sainte en 1291
Guerre Sainte :………………………
…………………………………
Conversion religieuse :………………
…………………………………..
Inquisition :……………………….
………………………………..
T
H
E
M
E
N°
3
3/ Regards sur l’Afrique
Documents. :
Dans quelle mesure peut-on dire
que l‟Empire du Mali illustre
l‟émergence d‟une civilisation
subsaharienne majeure ?
Cette civilisation a-t-elle eu des
contacts avec la France, et avec
votre pays ?
Empire du Mali (XIII - XIV)
3 cas :
Connaissances :
 Repérer les « entraves lexicales »
France : fin de règne des
Capétiens directs (1328)
Votre pays : guerre Ŕlonguecartographiée de votre pays
avec ses voisins proches ou
lointain.
 Savoir-Faire
interculturel
 Peut-on parler d‟une
culture religieuse officielle?
Comment la religion de
votre pays s‟est-elle
imposée aux habitants de
votre pays et à l‟extérieur ?
Différences et points
communs avec la France?
Explications et conclusion.
Connaître et utiliser les
repères suivants
 Connaître les circuits marchands entre  Période et situation du
le VIIème et le XVIème siècle dans le
Mali à cette époque
Mali subsaharien (et la région en général)
 Connaître la conquête
 Connaître l‟existence de la traite des
musulmane dans cette
esclaves dans cette région d‟Afrique
région
Afrique : carte des 3 empires
d‟Afrique de l‟ouest
Début et fin de guerre de Cent
ans : 1337- 1453
 Connaître et utiliser les
repères suivants
Zone subsaharienne :…………………
……………………………….
Traite des esclaves :……………..
…………………………………….
……………………………………..
Caravanes :……………………………
……………………………………….
………………………………….
Caravansérail :…………………
…………………………………….
Chameaux :……………………
………………………….
Dromadaires :………………
………………………………….
Eclaireur :……………………..
………………………………..
 Carte de l‟Afrique
commerciale (VIII-XVIème
siècle)
Connaître la production
artistique du Mali
Connaître la traite
transsaharienne
 Savoir Faire
interculturel
 Identifier la présence des
rapports entre l‟Afrique et la
France et votre pays à la fin
du Moyen-Age.
Différences et points
communs de ces rapports
pluriels internationaux ?
Trouve-t-on un usage répété
de l‟esclavagisme ?
Explications et conclusion.
252
T
H
E
M
E
N°4
4/ Vers la Modernité : fin XV –
XVII me siècle
Documents. :
4.1/ Bouleversements culturels
et intellectuels.
Dans quelle mesure peut-on dire
que les bouleversements du
XVème et XVI me siècle
changent la vision du monde
chez les Hommes ? Est-ce le cas
dans votre pays ? Et en
France ?
 Christophe Colomb + carte
des découvertes
 Découvertes européennes et création
de nouveaux Empires
 Léonard de Vinci
 La renaissance et ses productions
artistiques
Carte des foyers de
renaissance
 Vie de Luther + carte de
l‟Europe protestante
 1572- Massacre de la St
Barthélémy (guerre religieuse
de 1562à 1598)
4.2) L’émergence du Roi Documents. :
absolu
Château de Versailles
Dans quelle mesure peut-on dire
que Louis XIV symbolise l‟idée
de l‟absolutisme pour toute
l‟Europe ? Votre pays a-t-il
connu un épisode
politique semblable?
Connaître et utiliser les
repères suivants
 Christophe Colomb et
Magellan (dates des
voyages)
 Renaissance et foyers
 La crise religieuse réformes et contreréforme)
 Réformes et guerres
religieuses
 La révolution scientifique (Copernic)
Raconter et expliquer :
 Les innovations
scientifiques (Léonard de
Vinci- Traité des machines)
Sa vie en France ( au ClosLucet)
Création et invention dans
votre pays ?
 guerre d‟Italie (1494) et
bataille de Marignan (1515)
T
H
E
M
E
N°4
Connaissances :
Une œuvre artistique :
Lebrun et sa toile de 1661
 Monuments politiques
majeurs durant les temps
modernes dans votre pays ?
 Repérer les « entraves lexicales »
Humanisme :……………………..
……………………………………..
Renaissance :………………………
…………………………………..
Création artistique :………………….
……………………………………….
Réforme :……………………………….
…………………………………….
Conquête :…………………….
……………………………
Découverte :…………………….
…………………………………..
Avancée scientifique :……………….
………………………………………
Connaissances :
 La découverte d‟un
continent au service de
l‟Espagne. (Amérique)
 La vie d‟un artiste et ses
mécènes (L. de Vinci)
 La vie de Luther
 La nouveauté des
découvertes de Copernic
 Savoir-Faire
interculturel
 Identifier des personnages
de votre pays et en France
qui ont/ auraient participé
au mouvement de la
« Renaissance ».
Différences et points
communs ? Explications et
conclusion.
Connaître et utiliser les
repères suivants :
 Contexte de guerre civile et puis de
paix civile (1598)
 Edit de Nantes
 Emergence du pouvoir absolu des
monarques
 Evolution frontière du
royaume (1661-1715)
Repérer les « entraves lexicales »
 raconter une journée du
roi Louis XIV
Roi absolu :…………………………..
…………………………
Absolutisme :………………………
…………………………………….
Jardin à la
« française » :………………….
………………………………………….
Intolérance religieuse :……………….
……………………………………….
Cour du Roi :……………………..
……………………………………….
 Savoir-Faire
interculturel
 Identifier des personnages
de votre pays et en France
qui ont participé à la
création d‟un Etat fort et
international.
 Différences et points
communs avec la France?
Explications et conclusion.
253
PROGRESSION CIVILISATION ET HISTOIRE- NIVEAU- 3 DE LA FIN DES « TEMPS MODERNES » (fin XVIII me siècle) JUSQU‟AU 21 me SIECLE.
1) LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE
LEÇON ET
PROBLEMATIQUE
A) La remise en question de la
monarchie absolue
DOCUMENTS
CARTES ET REPERES
 Déclaration des Droits
(1689),
Dans quelle mesure les révolutions
anglaise et américaine ont modifié  déclaration américaine
la vision politique du monde ?
(1776)
Ces révolutions ont-elles eu des
conséquences sur votre pays ?
 Documents sur les
« Lumières » en France
 Document sur un penseur
majeur du XVIIIème siècle
de votre pays.
B) Les grandes phases 1789 à
1815.
Comment est-on passé d‟une
période de mutation politique
majeure 1789 au retour d‟un
conservatisme en 1815 ?
Quelle est la perception de la
Révolution française dans votre
pays ?
Carte des départements.
La monarchie
constitutionnelle ( image de
la Fête de la Fédération)
La terreur (image de
Robespierre)
La République en échec
(1794 -1799) ( image de
Napoléon) : Tableau de
David ( 1804)
Image d’un mouvement
révolutionnaire dans votre
pays : personnage,
symbole…….au XVIII me
siècle
SAVOIRS
SAVOIR-FAIRE
Connaître les éléments
politiques de la contestation
européenne des monarchies au
XVIIIème siècle
Savoir analyser un schéma
constitutionnel
 Repérer les « entraves
lexicales »
Comparer les éléments et les modes
de contestation du pouvoir politique
en France et dans votre pays durant
les « temps modernes » (du XV au
XVIII me siècle)
Protestation :…………..
…………………
Révolte :…………….
…………………………
Connaître les grands événements
et acteurs clés de cette révolution
(1789-1815)
 Savoir-Faire interculturel
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
 Savoir-Faire interculturel
Savoir repérer les hommes et les
faits qui ont créé une rupture dans
 Repérer les « entraves
votre pays et en France à la fin des
temps modernes. Trouve- t-on des
lexicales »
épisodes d‟une guerre civile ? Des
Réforme politique :…………….. débats politiques innovants ?
………………………………
Révolution :………………
Différences et points communs ?
………………………….
Explications et conclusion
Assemblée nationale :………
………………………….
Nation :……………….
……………………………
Constitution :……………
……………………….
Droits de l’Homme :………..
…………………….
République :………….
………………………….
Totalitarisme :……………..
…………………………
Exclusion politique :………
………………………………
254
C) Les transformations de
Mode sur la diffusion des
l’Europe (fin XVIIIème jusqu’au idées révolutionnaires
début de 1815)
Goya qui peint les insurgés
Dans quelle mesure peut-on
contre la France en Espagne
affirmer que de nouveaux modes
de contestations politiques existent
en France début XIXème siècle ?
 Peinture révolutionnaire
dans votre pays, peinture
emblème ?.................
………………………….
 Connaître les impacts
internationaux de la révolution
française sur l‟Europe
 Savoir analyser une carte
géopolitique
 Savoir-Faire interculturel
 Connaître le cas de l‟Espagne.
 Repérer les « entraves
lexicales »
Expansion de la
révolution :……..
…………………………
Nationalisme :………….
…………………………….
Romantisme :……………
……………………….
Révolte :…………………
………………………………
Résistance :………………
………………………………
Répression :………………
………………………………….
 Savoir comparer dans l‟histoire
de votre pays et en France, les
mouvements de résistance face à
une occupation d‟une armée
extérieure ? Trouve-t-on des traces
de ces combats politiques ?
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
(2) L‟ EUROPE ET SON EXPANSION AU 19 me siècle
L’âge industriel (1815-1848)
La naissance de
l‟industrie : vapeur et
charbon
Dans quelle mesure peut-on dire
que la France est un des acteurs
majeurs de la révolution
Accélération du progrès
industrielle en Europe de l‟ouest et industriel
dans le monde ?
Révolution des transports
Est-ce le cas de votre pays ?
Triomphe du capitalisme
1860 : traité de libre Ŕ
échange
1895 : premières séances
de cinéma
1898 : les Curie
découvrent la radioactivité
Documents dans votre
pays illustrant la révolution
industrielle
 Savoir repérer les cadres
 Connaître l‟importance de cette chronologiques de la révolution
révolution et ses impacts jusqu‟à
industrielle
nos jours.
Savoir analyser un graphique
 Repérer les « entraves
lexicales »
« Banque d’affaire » :…………
…………………………
Actions :…………………
…………………………..
Charbon :…………………
……………………………
Classe ouvrière :……………..
…………………………………..
Machine à vapeur :………….
……………………………….
Engrais chimiques :……..
………………………….
Capitalisme :…………..
………………………….
 Savoir Faire interculturel
Trouvez les éléments de révolution
industrielle en France et dans votre
pays : sur quelle production cette
révolution fut elle basée ? Trouve-ton des traces de ces productions
industrielles encore aujourd‟hui
dans votre pays ? Et en France ?
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
255
Les mouvements libéraux et
nationaux (1848)
Dans quelle mesure peut-on dire
que la révolution 1848 de Paris a
entraîné l‟émergence des nations
en Europe ? Votre pays a-t-il
participé à ce type de
contestation ? Directement ou
indirectement ?
C) Le partage du Monde (18481914)
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que l‟empire colonial
français illustre l‟épisode extra
européen des nations européennes
fin XIX et début XX me siècle ?
 proclamation de la
seconde république-1848
Carte et caricatures : unité
italienne (1870)
 Savoir-Faire interculturel
 Connaître la littérature et les
mouvements idéologiques qui ont
porté 1848
 Connaître l‟origine des
mouvements libéraux
Unification de l‟Allemagne
(1871)
 Repérer les « entraves
lexicales »
Carte de l‟unité de votre
pays : XIX ou XXème
Printemps des Peuples :………
siècle ?
……………………….
Romantisme :…………..
…………………………….
Carte de la France au
Répression :……………..
XIXème siècle.
………………………….
Conservateurs :……………
……………………………
Libéraux :……………….
………………………………
Monarchistes :……………..
……………………………
Républicains :…………..
…………………………………
Carte des Empires coloniaux
Domination coloniale
Images d‟Epinal de la
colonisation
Les rivalités mises en carte
en Afrique
Documents sur l‟aventure
coloniale dans votre pays :
vécue ou subie ?
 Connaître les origines des
colonies
 Connaître les différences entre
colonisation française et anglaise
 Repérer les « entraves
lexicales »
Colonies :………………
………………………………..
Colonialisme :……………
……………………………
Empire :…………………….
……………………………
Métropole :……………….
……………………………
Travail forcé :……………..
…………………………….
Colons :…………………….
……………………..
Indigènes :…………………
………………………………
Rivalités coloniales :…………
……………………………
Protectorat :………………..
………………………………
Peut-on parler de courants
« romantiques » en France et dans
votre pays au XIX me siècle ?
Si oui, trouvez des écrivains de
votre pays et de la France ayant
pour point commun une même
démarche littéraire et politique de
contestation.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
 Savoir-Faire interculturel
Peut-on parler d‟une politique
coloniale dans votre pays ? Fut-il
pays colonisateur ou colonisé ?
Quel fut le rapport avec la France
dans ce domaine ? Conflit ou
collaboration ?
 Différences et points communs ?
Explications et conclusion
256
D) La France de 1815 à 1914
Dans quelle mesure peut-on
affirmer que la France du XIXème
et début XXème a stabilisé peu à
peu, un nouveau régime politique ?
Est-ce le cas dans votre pays fin
XIXème siècle ?
DOCUMENTS :
La monarchie restaurée
La liberté de Delacroix
 document sur la commune
de Paris (1871)
 Document sur séparation
Eglise et Etat (1905)
Documents illustrant dans
votre pays, une
modernisation de la vie
politique.
SAVOIRS :
SAVOIRS-FAIRE :
 Connaître les périodes entre
république et restauration
Savoir analyser une iconographie
politique
 Connaître la littérature
politique de cette époque.
Savoir rédiger un résumé des idées
politiques sur une longue période
(bilan de la révolution)
 Repérer les « entraves
lexicales »
Romantisme :………………..
…………………………..
Conservateurs :………….
………………………………
Républicains :………………..
……………………………..
Idéologie :………………
……………………………
Révolte :……………………
…………………………….
 Savoir-Faire interculturel
Quels sont les points communs ou
différences entre la France et votre
pays dans l‟évolution de la vie
politique aux XIX et début XXème
siècle ? Peut-on parler d‟une
tendance vers la « modernité » ou
vers le « conservatisme » ?
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
LA France au XX, et début XXI me siècle.
La Grande Guerre (1914-1918)
Comment est-on passé d‟une
France menacée en 1914 à une
France victorieuse en 1918 ?
Votre pays a-t-il participé à cette
guerre ? Si oui, quel fut son
rôle ?
Documents :
Les tranchées
Les « poilus »
Canon
Char Renault
Eglise St Gervaix
Le bâteau « le Lusitania »
 « Gueules cassées » (Otto
Dix)
Traité de Versailles dans la
galerie des Glaces
.  Repérer les « entraves
lexicales »
Tranchées :………………
…………………………….
Infanterie :………………..
………………………….
Chars :………………….
……………………………..
Gaz toxique :………………..
……………………………
Alliés :…………………….
……………………………
Paysage de guerre totale dans Offensive :………………….
votre pays. Sanctuarisation
……………………………….
militaire
Contre-offensive :………….
………………………………
Guerre de position :…………..
…………………………..
Guerre de
mouvements :………..
……………………………
Bombes :……………….
…………………………
Obus :…………………….
……………………..
Canons : ……………….
 Savoir-Faire interculturel
Montrez l‟existence d‟une
archéologie d‟une « guerre totale »
au XX ème siècle en France et dans
votre pays.
Trouvez des paysages ou traces de
« guerre massive » dans votre pays
et en France.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
257
La mutation et la crise sociale
des années (1919-1939)
Comment est-on passé d‟une
France victorieuse (1918) à une
France en pleine crise et fragile
en 1939 ? Votre pays fut-il
entraîné dans cette crise
globale ?
DOCUMENTS
 Repérer les « entraves
lexicales »
Les congés payés
1936
Léon Blum
CGT
Syndicats
Action Française
Communistes
Grèves générales.
Documents des années
1920/1930 publiés par votre
pays.
La seconde guerre mondiale
(1939-1945)
Comment est-on passé d‟une
France en pleine déroute 19391940 à une France victorieuse
1945 ? Quel fut l‟impact de cette
guerre dans votre pays ?
Laval
Pétain
De Gaulle
Résistance
Jean Moulin
Eisenhower
Churchill
Hitler
Photo de camp de
concentration
Débarquement du 6 juin
1944
Procès de Nuremberg
 Documents sur la seconde
guerre mondiale perçue par
votre pays.
D) Le temps de la
reconstruction et de la
croissance (1945-1975)
Dans quelle mesure peut-on dire
que la France et l‟Europe de
l‟ouest ont fait des efforts de
reconstruction sociale et
économique de 1945 à 1975 ?
Votre pays a-t-il connu un
épisode national semblable de
reconstruction ?
SAVOIRS
Croissance économique
française (affiche « Ca va déjà
mieux !....)
Chômeurs :………………….
……………………….
Crise économique :………….
………………………………….
Faillite :……………………..
……………………………….
Nationalisme :……………..
……………………………….
Grève :……………………..
……………………………….
Revendications :……………….
………………………………
Fascisme :……………..
………………………….
 Repérer les « entraves
lexicales »
Déroute militaire
(blitzkrieg) :……………..
……………………………..
Guerre rapide :……………..
…………………………..
Occupation militaire :………..
…………………………..
Résistance :…………………
…………………………………
Libération d’un pays :…………
………………………….
Jugement des criminels de
guerre :……………………..
…………………………………
 Repérer les « entraves
lexicales »
Reconstruction d’un
Trente glorieuses
pays :……..
(graphique)
…………………………….
Jean Monnet
Unité d’un pays :………………
Planification
………………………….
Plan quinquennal
Politique industrielle :……….
Taux de croissance
………………………….
Plein emploi
Augmentation du pouvoir
De Gaulle (gloire de 1958 et d’achat :
de la Vème République)
…………………….
Reconstruction
………………………….
Consommation :…………
……………………………
 Documents économiques et ………………………………
sociaux de 1945 à 1980 dans Création de métropoles
votre pays
régionales :
…………………….
……………………………
Croissance économique :………
……………………………….
SAVOIRS-FAIRE
 Savoir-Faire interculturel
Découvrez dans l‟histoire récente et
sociale de votre pays et notamment
les éléments d‟une crise
économique contemporaine. Quels
sont les éléments historiques qui
témoignent de cette crise récente ?
 Différences et points communs ?
Explications et conclusion
 Savoir-Faire interculturel
Découvrez dans l‟histoire de votre
pays et en France les éléments
d‟une guerre dévastatrice qui a
laissé des marques jusqu‟au début
du 21 ème siècle. Points communs
et différences entre les deux pays
comparés.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
 Savoir-Faire interculturel
Identifiez dans l‟histoire récente de
votre pays et en France, les efforts
socio-économiques de
reconstruction et modernisation
durant le XX ème siècle. Points
communs et différences entre les
deux pays comparés.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
258
Le temps de crises
économiques globales (19752012)
Crise économique
Hausse du chômage
Tensions sociales
Dans quelle mesure peut-on dire F. Mitterrand
que l‟économie s‟est mondialisée J. Chirac
et fragilisée ?
11 septembre 2001
Votre pays est-il actuellement
N.Sarkozy
touché par la crise globale qui a Krach boursier 2009
débuté en 2009 ?
Fin Etat Providence
Privatisation
 François Hollande (2012)
 Repérer les « entraves
lexicales »
Crise du
pétrole :……………….
………………………………….
Montée du chômage :…………
…………………………….
Fin de l’Etat
providence :………..
………………………………
Tensions sociales :……………
……………………………….
Nationalisme :……………
Documents de la vie
politique actuelle dans votre ………………………………
pays ?
Immigration :……………….
………………………………..
Chiffres sur l‟implication
Attentat :……………………
économique de votre pays dans …………………………………
la mondialisation.
Mondialisation de l’économie :
…………………………..
………………………………
« Développement durable » (ou
D.D.) :………
…………………………………..
 Savoir-Faire interculturel
Quelle est la part de la
mondialisation de l‟économie dans
votre pays ? Comparez avec la
France. Points communs et
différences. Perspectives et
solutions.
Différences et points communs ?
Explications et conclusion
259
ETAT CRITIQUE DES SOURCES
260
A / PRESENTATION DE LA METHODE DE TRAVAIL POUR L’ENQUETE
Afin de présenter la liste des sources de manière critique, nous avons décidé de
présenter ci-dessous ce qui fut notre démarche pour construire notre enquête. Nous
indiquerons la provenance de nos sources, soit 28 établissements scolaires français localisés à
l‟étranger ainsi que 31 professeurs de français originaires de l‟Asie du Sud-Est. Quel était
l‟intérêt scientifique d‟une telle enquête ? Et quel lien ou quelle comparaison peut-on faire
entre l‟enquête faite en février 2011 et celle entreprise en juillet 2012 ?
Dans un premier temps, il nous a fallu décrire l‟état actuel de ces représentations de
l‟histoire de France en interrogeant le ressenti de ceux qui observent cette histoire de
l‟extérieur, à savoir des enseignants vivant à l‟étranger. Pourquoi interroger des enseignants
étrangers ou français ? Cette population nous semblait facile à contacter car elle s‟inscrit
souvent dans un réseau administratif établi et lié explicitement à la francophonie. Nous en
avons choisi deux réseaux: l‟AEFE et l‟AUF.
L‟AEFE (Agence pour l‟Enseignement français à l‟étranger), une agence ministérielle
dépendant du MAE et qui encadre 470 lycées français dans le monde. La deuxième agence est
un organisme international, AUF, Agence Universitaire pour la Francophonie.
Nous avons pensé que chaque témoignage présenterait une lecture pertinente. Les
membres de l‟AEFE sont des fonctionnaires français vivant à l‟étranger, donc dans une
position exogène , mais aussi endogène, car ils ont suivi une formation universitaire française
avant de devenir enseignant. Suite aux réponses obtenues de ces fonctionnaires français nous
avons également interrogé des professeurs de français qui sont étrangers mais sont intégrés au
réseau de l‟AUF en juillet 2012 dans la zone « Asie du Sud-Est ». Les 31 réponses obtenues
nous ont permis de comparer et d‟avoir un regard plus complet, plus exogène encore, sur une
histoire de France ornementée par le passé colonial de l‟Indochine française. Cette zone nous
a semblé en effet pertinente car elle est au carrefour d‟un nombre important d‟échanges et de
civilisations. C‟est pourquoi nous avons questionné des professeurs de français venus du
Cambodge, Vietnam, Laos, Thaïlande et Malaisie. Ces deux populations interrogées nous ont
permis de comprendre si l‟histoire de France est liée à une francophonie (diversité culturelle)
ou à l'idée d'universalité (idée d‟un passé politique singulier) ?
261
Des réponses que nous avons obtenues, nous avons pu observer des sentiments
d‟admiration, mais parfois aussi un sentiment de déception, voire d‟abandon. Pour mettre en
ordre nos réponses, et notamment pour les réponses AEFE, nous avons suivi le quadrillage
géographique proposé par l‟Unesco, à savoir : « les Amériques », « l‟Europe », « l‟Asie /
Pacifique », et « l‟Afrique et Etats arabes ». Cette enquête a été diffusée par l‟Internet et avec
l‟autorisation de l‟AEFE aux lycées français dans le monde (470 établissements), mais pour
ce qui concerne les enquêtes de l‟AUF, nous avons assurés nous-même la distribution lors
d‟un séminaire que nous avons animé au Vietnam durant l‟été 2012, dans la ville de Hué.
La structure de notre enquête Ŕ il s‟agit de questionnaires - mobilise des questions
dites à la fois« ouvertes » et « fermées ». Ce double choix permettait de mieux balayer le
spectre de populations n‟ayant pas toutes les mêmes intérêts, les mêmes objectifs
professionnels, les mêmes itinéraires individuels : les conditions d‟expatriation diffèrent, les
contextes culturels locaux sont évidemment différents, et le poids des institutions varie selon
les cas et la formation universitaire, différente entre un Cambodge en reconstruction et une
France dont le parc universitaire se concentre sur le développement durable. L‟enquête fut
ouverte à tous, français et étrangers, professeurs du secteur primaire, secondaire et
universitaire.
Un large spectre institutionnel et culturel pouvait permettre d‟obtenir une photographie
plus complète de notre projet. Il nous fallait anthropomorphiser nos enquêtes en mobilisant
une population diverses par la formation et la culture, et éviter ainsi l‟exotisme des
représentations.
Cette approche en lisière, si équilibriste, fut encouragée par l‟historien Paul Veyne dès
1978 : « L‟effort de se mettre dans la peau d‟autrui peut avoir une valeur heuristique. Il
permet de trouver des idées ou plus souvent des phrases pour traduire des idées de manière
vivante, c‟est à dire transformer un sentiment exotique en un sentiment familier (…) car
l‟Homme se retrouve chez lui dans tout humain (…) Aussi notre tendance est- elle
d‟anthropomorphiser la nature, et non l‟inverse »254.
254
VEYNE (Paul), Comment on écrit l‟histoire ?, Points Histoire, 1978, Seuil, p.121-123
262
Une telle enquête propose certes une photographie éphémère, mais elle peut aussi
esquisser une carte mentale collective de cette histoire de France dans le monde.
Face à ce public hétérogène (enseignants de toutes disciplines, français et étrangers), nous
avons fait le choix de questions par croisements sur des événements et sur des dates car on
pouvait de cette façon inférer sur les représentations. En demandant aux personnes de se
positionner par rapport à ce questionnaire, nous avons pu, par classement pour certaines
questions fermées, apprécier les conceptions auxquelles elles adhèrent, et celles qu'elles
rejettent.
Dans l‟analyse de nos enquêtes, il a été pertinent d‟identifier ce qui fait partie des
« vérités bloquées »255 et ce qui faisait partie de l‟histoire « mobile », plurielle et collective.
Nous n‟avons pas retenu l‟opposition entre histoire positiviste et histoire dite structurelle
considérant ce clivage comme dépassé. Pour autant, nous verrons que ces vérités dites
bloquées et l‟approche positiviste reste l‟image forte à l‟étranger (notamment pour les
enseignants interrogés dans le réseau AUF), on pourrait quasiment parler de demande sociale
pour un roman national français, qu‟il soit universaliste ou nostalgique.
Jean-Louis Voisin dans son Dictionnaire des personnages historiques (1995) évoque
d‟ailleurs ce besoin des hommes à rêver de l‟histoire d‟un pays en mobilisant héros et espoirs
révolutionnaires : il y a des événements vrais « qui ont l‟homme pour acteur » nous dit-il256.
Ce n‟est plus une hérésie que de rechercher des « exempla » et Jean-Louis Voisin poursuit en
affirmant que ce n‟est pas dramatique ou politiquement incorrect que de dire que Porsenna
illustre l‟histoire étrusque, ou que Charles le Chauve cristallise l‟Empire carolingien. Ces
enquêtes nous ont confirmé le poids présent et vivant de ces exempla (de Gaulle et Napoléon
en tête). Ce qui fut intéressant, c‟est qu‟en identifiant ces exempla, on pouvait alors mieux
déconstruire ainsi le jeu des imaginations sociales qui construisent les représentations. Cellesci alimentent ce qui est fantasmé et héroïsé dans l‟histoire d‟un pays. C‟est une mise en
intrigue grossière certes, mais c‟est aussi une demande sociale qui alimente un désir et une
émotion, ce qui fait que l‟on s‟intéresse à un pays ou non.
255
256
FERRO (Marc), L‟histoire sous surveillance, 1987, Paris, Gallimard, 251 pages
VOISIN (Jean Louis), Dictionnaire des personnages historiques, Livre de Poche, 1995, p.1
263
Sans émotion, quelle raison peut-on trouver à mobiliser sa curiosité pour un pays ?
Jean-Louis Voisin conclut ainsi : les « Vies parallèles de Plutarque ont traversé l‟histoire
comme « si les makers of history » chers à Thomas Carlyle ne cessaient de faire rêver »257.
Dans nos enquêtes, nous avons aussi eu le souci d‟une lecture interculturelle dans le montage
de nos questions. Afin de mobiliser l‟attention des enseignants qui pourraient répondre, nous
avons mené une démarche interdisciplinaire où on devait identifier des connaissances sur
l‟histoire de France tout en évoquant l‟histoire du pays
Pourquoi cette démarche d‟échange et d‟inter-historicités ? Ces enquêtes avaient pour
objectif de mesurer les imaginaires autour de l‟histoire d‟un pays vue de l‟étranger, ce qui
exige une compréhension de l‟autre mais aussi de soi-même. Pourquoi ? Ce double
mouvement de compréhension est utile et nécessaire selon Paul Ricoeur qui, dans Histoire et
vérité (2001), résume ainsi le défi sous-jacent à cette double compréhension : « Qu‟arrive- t-il
à mes valeurs quand je comprends celles des autres peuples ? La compréhension est une
aventure redoutable où tous les héritages culturels risquent de sombrer dans un syncrétisme
vague ».
Mais plus loin Paul Ricoeur nous rassure : les syncrétismes « ne sont que des
précipités de l‟histoire, ce qui compte, c‟est la communication »258. Ce défi entre une
civilisation française qui fut universelle face à cultures nationales qui s‟affirment se devait de
constituer un arrière- plan essentiel à notre enquête.
Comment faire un questionnaire sur les représentations collectives liées à l‟histoire de
France au niveau international? Quels sont les risques scientifiques d‟une telle enquête ?
Nous avons suivi trois points précis pour éviter les pièges de l‟enquête qui serait trop fragile :
identifier, valider, et mesurer la fiabilité des résultats. Une question s‟est imposée à nous.
Quel type de questionnaire ? Jean-Marie de Ketele nous suggère, pour atteindre cet objectif,
de mettre en place un questionnaire-enquête259 qui doit surtout souligner trois points :
identifier des objectifs, mesurer la validité des questions et apprécier la fiabilité des résultats
obtenus. On distingue dans les objectifs à atteindre soit un problème précis, soit des
problèmes complexes, mobilisant plusieurs facteurs.
257
VOISIN (Jean Louis), Dictionnaire des personnages historiques, op.cit., 1995, p.9
RICOEUR (Paul), Histoire et vérité, Points Essais, 2001, pp.337-338.
259
KETELE (Jean Marie De), Méthodologie du recueil d‟informations, 4 ème Edition, De Boeck, 2009, p.17
258
264
En aval, nous avons pris soin de relativiser les résultats obtenus car il « il ne faut pas
se laisser obnubiler par l‟impression de vérité immanente que lui conférerait la
représentativité statistiquement prononcés des échantillons consultés »260.
La fiabilité s‟est faite en comparant les enquêtes entre elles, que ce soit à l‟échelle
AEFE ou à l‟échelle AUF, et enfin en faisant la synthèse des 59 enquêtes.
Pour éviter une focalisation non maîtrisée des résultats, R. Ghiglione261 ajoute qu‟il est
important de « savoir de façon précise ce que l‟on recherche, s‟assurer que chaque question a
un sens, que tous les aspects de la question ont été abordés ». Une telle ouverture éclaire la
responsabilité politique de celui qui rédige ce questionnaire. Se pose ainsi pour nous même, le
défi du « filtre épistémique »262, à savoir la façon dont nous recueillons et utilisons ces
informations.
Or cette démarche n‟est pas neutre. R. C. Kohn, dans les Enjeux de l‟observation
(1982), indique qu‟il y a des phénomènes de pouvoir qui s‟installent peu à peu, et celui qui
recueille « l‟information fait de lui un agent potentiel de changement. »263
Pour valider notre questionnaire, nous avons donc porté l‟accent sur la formulation des
questions.
Nous les avons d‟abord esquissée sous une forme « ouverte », puis peu à peu, nous les
avons reformulées dans un style de questions dites « fermées », formulation plus adaptée au
traitement statistique ou par indices. Nicole Berthier dans son ouvrage sur Les techniques
d‟enquête en sciences sociales, souligne la dimension exigeante des questions fermées : «
dans un questionnaire standardisé, trop de questions ouvertes sont un aveu de faiblesse (…)
de préparation insuffisante. »264 C‟est pour cela que nous avons fait en sorte d‟utiliser des
questions fermées. Parfois les questions ouvertes étaient inévitables comme la question n°3.
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
260
JAVEAU (Claude), L‟enquête par questionnaire. Manuel à l‟usage du practicien. Paris, Bruxelles, Edition de
l‟université de Bruxelles, 1987, p. 7
261
GHIGLIONE (R.), Questionner, in. BLANCHET (A.), Les techniques d‟enquête en sciences sociales, Paris,
Dunod, 2005, 197 pages
262
KETELE (Jean Marie De), Méthodologie du recueil d‟informations, op.cit., 2009, pp.29-30
263
KOHN (R. C.), Les enjeux de l‟observation, 1982, Paris, Puf, p.30
264
BERTHIER (Nicole), Les techniques d‟enquête en sciences sociales, Coll. Cursus, Armand Colin, 3 ème
édition, p.97
265
L‟apport de ce questionnaire pourrait être classé en deux registres : d‟une part l‟aspect
descriptif. D‟autre part, une fonction heuristique, c'est-à-dire que c‟est à travers les données
récoltées que nous pourrons émettre de nouvelles hypothèses et notamment en décrivant le
système de pensée dans lequel s‟inscrit des représentations sur l‟histoire de France.
Dans ce cadre géographique large et ambitieux, nous avons décidé d‟interroger une
catégorie de population enseignante sans distinction de la matière enseignée. Ce qui comptait
était leur positionnement externe avec une introduction qui respectait l‟anonymat.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :………………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :……………………
Ville :……………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :……………………
Niveau :………………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.....................
Age ?.............................
Pour les questions 1, 2et 9, avec les choix multiples : selon le classement qui s‟est
opéré, nous avons pu additionner les réponses et créer des graphiques.
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Pour les questions 3 et 4 : la lecture et la synthèse écrite s‟est imposée.
266
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
. ...........................................................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) .................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ .........................................................................................................................................................
2/ .........................................................................................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ ............................
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Les questions 7, 8 et 10, certes trop liées au pays, donneront néanmoins, un éclairage
sur les modalités d‟énonciation de la personne interrogée.
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) .......................... ……………
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ?
Pourquoi ?......................................................................................
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°
9.4/ Des valeurs économiques (N°
)
)
)
)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? .......................................................
267
Nous avons donc obtenu 59 réponses à ces enquêtes.
Ce qu‟il faut retenir ici, c‟était notre volonté de faire parler des acteurs francophones,
français ou étrangers, tous enseignants, dans le supérieur ou le secondaire, et qui présentaient
à l‟évidence un regard exogène ou endogène sur l‟histoire de France vue de l‟extérieur. Ce
regard distancé nous a permis d‟obtenir un regard pluriel sur les représentations de l‟histoire
de France.
268
B/ LES 28 REPONSES AUX ENQUENTES PAR L’AEFE – FEVRIER 2011
Qui furent les établissements scolaires qui ont répondu ?
Le lycée français de Mexico, le lycée français « Marcel Pagnol » au Paraguay, le lycée
international de « Marie de France » de Montréal, le collège « Mont La salle » de Beyrouth,
le lycée français d‟Agadir, l‟école internationale de Casablanca, le lycée français « Gustave
Flaubert » de la Marsa (Tunisie), le lycée français international de Djeddah (Arabie
Saoudite), le collège français « Charles Nicolle » de Sousse (Tunisie), lycée français de « La
Bourdonnais » de l’Ile Maurice.
Le lycée français de Pékin, l‟école française de Shanghai, l‟école française de
Manille aux Philippines, le lycée français de New Delhi, le lycée français de Pondichéry,
l‟école internationale française de Denpasar en Indonésie. Le lycée français de Varsovie, le
lycée français de Porto, le lycée français d‟Alicante, le lycée français de Freiburg
(Allemagne), l‟école française de Vilnius (Lituanie), le lycée français de Bucarest en
Roumanie, l‟Ecole française de Palma de Majorque, le lycée français de Bruxelles.
L‟ensemble de ces professeurs a produit vingt-huit réponses. Nous les avons classées par
secteur géographique reprenant le zonage de l‟UNESCO. Voici ci-dessous l‟ensemble des 28
réponses.
269
ZONE AMERIQUES
ENQUETE N°1 : Mexique
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…française……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :……Mexique………………
Ville :…Mexico…………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Histoire-Géographie…………………
Niveau :…collège et lycée……………………
Etes- vous un homme ou une femme ?......F...............
Age ?.........47....................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?......3...... (N° )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? …………………2……… (N° )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..........1........... (N° )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ?ce partage touche essentiellement les intellectuels
de la francophonie qui connaissent l‟histoire de France et les grands classiques (Montaigne, Montesquieu,
Flaubert........................................................................................................................................... (N°4 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 2 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? .......................... 34
Rationalisme, Raison, Universalisme des grands principes démocratiques .......................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.L‟écrasement de la Commune du Morelos (mouvement de Zapata) par les troupes de l‟armée du pouvoir central
pendant la Révolution mexicaine. Car ce fait illustre l‟échec du petit peuple mexicain, pourtant largement
majoritaire, à faire valoir ses droits face à une élite politico-économique dominante .......................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Emiliano Zapata 1879-1919 ...................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Les troupes napoléoniennes occupent l‟Espagne ( montée du nationalisme en Amérique latine) .
270
2/La Révolution française ...................................................................................................................
3/ L‟intervention militaire de Napoléon III ........................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : le point n‟ 3 n‟a pas eu une influence profonde, c‟est plutôt un
chapitre de l‟histoire du XIXème siècle de ce pays dont les traces sont plutôt d‟ordre architectural, urbanistique
principalement à Mexico. ....................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon 1er ......
2/ Auguste Comte ..
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
Le positivisme a beaucoup influencé le mouvement des cientificos qui lui-même a orienté la politique de
développement économique du Mexique sous les mandats de Porfirio Diaz .....................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Aucun car n‟ayant pas
cherché à en trouver un , je n‟en ai donc pas relevé .
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?..........Sans hésitation Le
Labyrinthe de la solitude d‟Octavio Paz. Ce n‟est pas un récit factuel et purement historique. Mais au travers de
l‟histoire de son pays, O. Paz permet , sinon de la comprendre entièrement, « d‟approcher » l‟âme
mexicaine............................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 2 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N°4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
271
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Un festival du cinéma français et une
rétrospective de Claude Chabrol à la cinémathèque de Mexico DF. ................................................
............................................................................................................................................................
272
ENQUETE N°2 / MEXIQUE
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :………francaise………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :Mexique………………
Ville :……Mexico…………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Sciences Eco. Et sociales…………………
Niveau :……première………………
Etes-vous un homme ou une femme ?..........homme.........
Age ?..............34...............
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 3 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 4 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 1 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?2 .........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.La révolution de 1910 (Zapata-Villa…) c‟est l‟histoire d‟une émancipation politique .....................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.)Lázara Cardenas, la « tata », figure paternelle et paternaliste, accueillant républicains
espagnols, négociant avec les communistes mexicains pour mieux contrôler les classes populaires. Figure
complexe à l‟image du pays.
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/La Révolution francaise
2/La Commune ....................................................................................................................................
3/La Nouvelle Vague (cinéma) ...........................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
273
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Ecrivains et intellectuels comme Jean-Paul Sartre au XXe s, V. Hugo au XIXe s
2/Les grands cinéastes, F. Truffaut, A. Resnais
3/Les anarchistes, du type Victor Serge
4/Les penseurs en sciences humaines, Durkheim, Bourdieu, Lévi-Strauss
5/Maximilien
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Ouvriers et immigrés de G.
NOIRIEL
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?.......Histoire de la révolution
mexicaine de Jean Meyer.................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Tour de cinéma français, .............
274
ENQUETE N°3 – CANADA - QUEBEC
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :Française………………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :Canada - Québec……………………
Ville :…Montréal…………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :Administration……………………
Niveau :………………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.....Femme................
Age ?....48.........................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 3 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 4 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... 2
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
. ...........................................................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) La bataille des Plaines d‟Abraham à Québec 13 septembre 1759 et début de la
conquête britannique sur le Canada français
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La guerre de 7 ans
2/ La deuxième guerre mondiale
3/ ........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
275
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Jacques Cartier ...
2/ Samuel de Champlain
3/ Louis IX .............
4/ Le général De Gaulle
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
s/o
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?..Histoire du Québec par
Yvon Lacoursière (historien du Québec). Retrace l‟histoire de ses débuts à notre monde contemporain et fait
comprendre les enjeux et les différentes cultures des gens de ce pays.................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 3 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 2 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Programme culturel permanent du consulat de
France .................................................................................................................................................
276
ENQUETE N°4 : PARAGUAY
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Française………………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays : PARAGUAY
Ville : ASSOMPTION
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :……………………
Niveau :………………………
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 51
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°1)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°2)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°3)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°1 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°2 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? Non
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La Guerre de la Triple Alliance ; à partir de là, le PARAGUAY perdra en superficie et en hommes, grevant
largement son avenir ...........................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Le Maréchal Lopez, vainqueur de la Guerre du Chaco ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La Révolution Française ................................................................................................................
2/ La Guerre de Napoléon contre l‟Espagne ......................................................................................
3/ La politique planétaire du Général De Gaulle à partir des années 60 ............................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
277
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Les philosophes du siècle des Lumières
2/ Napoléon ............
3/ De Gaulle ...........
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) ?
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? Le Paraguay, de E. De la
Bourgade de la Dardye
Excellent ouvrage sur le Paraguay du siècle dernier, qui donne des informations très fiables sur la population, sur
les Missions, sur les débuts du développement de ce pays
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°3 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°2 )
9.4/ Des valeurs économiques …(N°4)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Explications de la tradition de la Bûche de
Noel ; Le mois de la Francophonie .....................................................................................................
278
AFRIQUE / ETATS ARABES
ENQUETE N°5 / LIBAN- BEYROUTH
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…Libanaise
Pays et ville où résidez. :
Pays : Liban
Ville :…Beyrouth
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :Hist. Géo
Niveau : Complémentaire
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 43
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 1 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 2 )
1.4/ Commentaires éventuels : 1 - La construction politique représente la description des régimes successifs.
2 - La culture est le soubassement des différents régimes. 3 – Relier les événements sociologiques,
culturels et de civilisation
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? « Littéraire» : terme inadéquat, plutôt
humaniste, universelle (N° 2 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 4 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? (No 3) 3 et 4 ont une
connotation de domination politique
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La guerre civile (1975 – 1990) est une excellente représentation du tiraillement des différentes factions
libanaises adversaires et de leurs allégeances extérieures. Elle est la manifestation sanglante d’un long
conflit politique et social.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Les différents personnages libanais illustres restent, chacun, la représentation
de l’histoire du groupe, voire de la confession à laquelle il appartient.
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Accord de Sykes-Picot
279
2/ Les Croisades
3/ la contribution de la France à la résolution 1559
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Georges Clemenceau
2/ Charles De Gaulle
3/ Napoléon (la campagne sur l’Egypte et ses conséquences sur l’orient)
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Le rôle culturel français, surtout lorsque la culture de la
France était l’âme, l’esprit et le cœur du monde, reste une des influences majeures sur la société libanaise
(contribution des missions et des institutions culturelles)
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) : Les Croisades vues par les
Arabes – Amin Maalouf
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? L’Histoire du Liban de
Philippe Hitti et Pages Libanaises (Awrak Lubnanyah) de Yussef Ibrahim Yazbeck, pour leur objectivité
et leur rigueur documentative.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels : L’histoire de la France, quand la France était au cœur de l’histoire,
véhiculait plus d’une valeur culturelle, politique et morale. Aujourd’hui, la France est à la remorque de
l’Amérique et de sa politique inhumaine
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Les multiples « expos du livre français »
entretenus au Liban sont devenus une pâle nostalgie d’une époque perdue au profit de l’invasion d’une
culture anglo-saxonne des affaires.
280
ENQUETE N°6 : MAROC –AGADIR
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…Marocaine……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Maroc…………………
Ville :…Agadir…………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…histoire géographie
Niveau :……collège…………………
Etes-vous un homme ou une femme ?...homme..................
Age ?.....44........................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°1 )
1.4/ Commentaires éventuels :……c'est l'acquisition d'un savoir permettant l'appartenance d'un individu à un
pays …………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°2 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... 3
La paix et la coopération ...................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.la marche verte puisqu'il a consolidé l'unité territorial, politique du pays et elle a montré une unanimité à
l'égard de la
Monarchie ...........................................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) feu Mohamed V son exil 1953 ..............................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/la révolution française ......................................................................................................................
2/la deuxième guerre mondiale ...........................................................................................................
3/la création du CEE ...........................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
281
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/Charles Martel
2/Charles De Gaulles
3/Jacques Chirac ..
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?.....Histoire du Maroc par
un groupe d'auteurs Hatier 1966 : c'est un livre qui englobe les événements majeurs du pays depuis
l'antiquité à l'indépendance .................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°2
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3
9.4/ Des valeurs économiques (N°4
)
)
)
)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Plusieurs manifestations sous la direction de
l'institut français d’Agadir ...............................................................................................................
............................................................................................................................................................
282
ENQUETE N° 7 – MAROC – CASABLANCAVotre nationalité Française.
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Maroc
Ville :…Casablanca…
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline histoire géographie
Niveau :…2ème cycle
Etes- vous un homme ou une femme ?....Femme
Age ?....62 ans
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 1)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°2 )
1.4/ Commentaires éventuels Le Maroc est une vieille monarchie de 14 siècles qui a connu ses moments de
gloire au début du 17è siècle et la seconde moitié du 18è siècle- une culture riche due à un mélange d‟influences
orientale, méditerranéenne, africaine et européenne.
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°1)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°4)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°3)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... (N°2)
La francophonie véhicule des idées de tolérance, de justice sociale de droit de l‟homme…
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
Indépendance 1956
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.)Hassan II
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Colonisation, protectorat
2/ Mohamed V : son retour et la restauration de la monarchie
3/Fin du protectorat
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :L‟apport de la France est à fois économique (début de la
modernité du Maroc), politique (continuité du régime monarchique), culturel (importance de la langue et de la
culture française dans le pays).
283
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Lyautey
2/Eric Labone
3/ Edgar Faure
4/ Leclerc Ŕ De Gaulle
5/ Chirac
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Les rapports entre les dirigeants français et les monarques du
Maroc ont toujours été très étroits même en temps de crise.
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Le Maroc face aux
impérialismes Ŕ Charles André Julian
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?.Au seuil du Maroc moderne
du Dr Rosenberg. Il a expliqué comment le Maroc avec l‟aide de la France s‟est ouvert à la modernité.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°4)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3)
9.4/ Des valeurs économiques (N°2 )
9.5/ Commentaires éventuels La culture française est très appréciée au Maroc, viennent ensuite les valeurs
véhiculées par la philosophie des guerres et de la révolution de 1789.
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Les conférences permanentes organisées dans
les centres culturels de toutes les grandes villes du Maroc, Les kermesses organisées par les régions françaises,
les journées de France dans les foires des grandes villes.
284
ENQUETE N°8 / LA MARSA –TUNISIE
Pour mieux vous connaître.
Votre nationalité :……française…………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Tunisie…………………
Ville :……La Marsa………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…histoire géographie…………………
Niveau :………3ème, 2nde , 1ère ,Terminale………………
Etes-vous un homme ou une femme ?............H.........
Age ?............50.................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°1 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°2 )
1.4/ Commentaires éventuels :………réponses forcément réductrices pour le prof d‟histoire que je suis
…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N4° )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°3 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°1 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?2 celle d‟une ex puissance
coloniale qui par ce biais tente de maintenir une influence ...........................................................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.l‟actualité me pousse à proposer le 14 janvier 2011, début d‟une nouvelle Tunisie démocratique ...
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Puisqu‟il n‟y a pas encore de personnage de la révolution actuelle, je propose
Bourguiba ............................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ 1881 début du protectorat ...............................................................................................................
2/ 1956 indépendance de la Tunisie ....................................................................................................
3/ 1954 Discours de Carthage de PMF................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
285
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Pierre Mendès France
2/ ???? ....................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Nous avons ici tous les
ouvrages publiés en France…
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?... »La régente de Carthage »
pour connaitre l‟époque ben Ali..................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°3
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°1
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°2
9.4/ Des valeurs économiques (N4°
)
)
)
)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Les ratés de la diplomatie française sur les
derniers temps de ben Ali ....................................................................................................................
............................................................................................................................................................
286
ENQUETE N° 9 / TUNISIE-SOUSSE
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…Française……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Tunisie…………………
Ville :… Sousse …………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Mathématiques…………………
Niveau :……Collège…………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.....Homme................
Age ?........40 ans.....................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 4 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 2 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... (N° 1 )
La démocratie, les droits de l‟homme et du citoyen ............................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.La fin du protectorat français (liberté des peuples à disposer d‟eux même) .....................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) .................................................................................................................
Habib Bourguiba 1960 ........................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Fin du protectorat
2/Révolution française ........................................................................................................................
3/Vème république ..............................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
287
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/De Gaulle ............
2/Mitterrand ...........
3/Chirac
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
?
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?...........La régente de
Carthage......(pour comprendre les dérives du système Ben Ali
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 3 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 1 )
9.4/ Des valeurs économiques (N°4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? .......................................................
?
288
ENQUETE N°10 / Djeddah-Arabie Saoudite
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :française
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Arabie saoudite…………………
Ville :Djeddah………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…HG……………
Niveau :……Collège-Lycée………………
Etes-vous un homme ou une femme ?......Un homme...............
Age ?..........31...................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ?
Pourquoi ?l‟alliance avec les USA au tournant des années 30 ..........................................................
. ...........................................................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Ibn Saoud et sa victoire grâce aux Américains .......................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/la première guerre mondiale ............................................................................................................
2/l‟intervention du GIGN à la Mecque en 1979 ..................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
289
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ ............................
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)Très peu de chose sur
l‟histoire de France
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?...Découverte Gallimard pour
une première approche. Les livres de Gilles Kepel pour une approche
régionale^ùù...................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? .......................................................
Très peu de chose ................................................................................................................................
290
Enquête N°11 / Lycée français de Curepipe-Ile Maurice
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Français
Pays et ville où résidez. :
Pays : Ile Maurice
Ville : Curepipe
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Histoire - Géographie
Niveau : De la 6e à la Terminale
Etes- vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 39 ans
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°1)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°2)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ?Classiques Français + littérature contemporaine
francophone Ŕ Africaine par exemple (N°2)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°3)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°4)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?N°1. Une perception différente de
« l‟American way of life », basée sur l‟importance de la culture et une relation moins individualiste.
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi
- 1810 : la perte de l‟Isle de France par l‟Empire et son passage sous autorité anglaise → un compromis qui a,
permis le maintien d‟une forte entité francophone dans le pays. Le français est une langue pratiquée par tous ici,
au même titre que l‟anglais et le créole.
- 1968 : indépendance de l‟Ile Maurice
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Sir Seewoosagur Ramgoolam, père de l‟Indépendance (1910 / 1985)
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La Révolution Française (rupture avec la France lors de la 1 ère abolition de l‟esclavage ; prise de l‟Ile par les
Britanniques sous l‟Empire)
2/ La création de la C° des Indes (expansion dans l‟Océan Indien et installation des français dans l‟ile en 1715)
3/ La 2nde Guerre Mondiale (Ile Maurice isolée face à Madagascar et La Réunion sous contrôles de Vichy
jusqu‟en 1942)
291
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Louis XIV
2/ François Mahé de La Bourdonnais
3/ Colbert
4/ Napoléon Ier
5/ Charles de Gaulle
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Pas un seul !!!
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? Moutou Benjamin,
L‟Ile Maurice : vingt-cinq leçons d‟Histoire (1598 Ŕ 1998), Alfran C°. Ltd, 266 p. Une 1ère approche très simple
de l‟Histoire de l‟ile.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°3)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°2)
9.4/ Des valeurs économiques (N°4)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Ouverture d‟un tout nouveau centre culturel, de
très bonne qualité et très dynamique à Rose-Hill, dans le centre du pays. (Expositions, théâtre, contes, etc.)
292
LA ZONE ASIE-PACIFIQUE
Enquête n°12 – Beijing-CHINE
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :………française………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :………Chine ……………
Ville :……………Pékin………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :………Histoire Géographie……………
Niveau :…………collège lycée……………
Etes-vous un homme ou une femme ?........homme.............
Age ?..........35...................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 1 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 3)
1.4/ Commentaires éventuels :. L‟histoire d‟un pays c‟est aussi être capable de lire et de comprendre un
journal(le présent) comme l‟écrivait Fernand Braudel dans sa grammaire des civilisations
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? Ex Senghor .................................... (N° 1 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 2 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
Une France multiculturelle qui assume l‟histoire de la colonisation et cesse de diaboliser la figure de l‟étranger
ou de l‟immigré
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
1949 la naissance de la R P C c‟est le point de départ de la Chine du XXI me siècle ........................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Mao dont le portrait est toujours accroché place tian an men, véritable figure tutélaire
de la Chine du XXIème siècle
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/La révolution française.....................................................................................................................
2/l‟Empire et Napoléon ......................................................................................................................
3/ De Gaulle et la reconnaissance de la RPC ......................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Ce sont les figures de notre histoire que tous les chinois
scolarisés connaissent
293
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Robespierre
2/ Napoléon
3/ De Gaulle
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et
titre) ??????????????????????????????????????????
Je ne lis pas encore le chinois, il est donc difficile de répondre à cette question
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?
Jacques Gernet « Le Monde Chinois », c‟est la référence de base sur l‟histoire et la civilisation chinoise
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 2 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels : l‟enseignement de l‟histoire en France est encore un enjeu politique important et
donc très idéologique dans ses programmes
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Faguo Wenhua c‟est le nom du festival de la
culture française en Chine organisé par le « SCAC » de l‟Ambassade http://www.faguowenhua.com
294
Enquête N° 13- Shanghai-CHINE
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : FRANCAIS
Pays et ville où résidez. :
Pays : CHINE
Ville : SHANGHAÏ
Fonction : PROFESSEUR DES ECOLES / COORDONNATEUR DE SITE
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : TOUTES DISCIPLINES ENSEIGNEES L'ECOLE ELEMENTAIRE
Niveau : NIVEAU ELEMENTAIRE (CLASSE DE CE1)
Etes-vous un homme ou une femme ?. HOMME
Age ?. 37
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°1 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°3 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? TOUS LES AUTEURS FRANCOPHONES ET
L'HERITAGE DES AUTEURS FRANCAIS DE L'ANCIEN REGIME (N° 2 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°1 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
LA REVOLUTION CULTURELLE CAR ILLUSTRE L'ABSURDITE DE CE REGIME ET LA SIMPLICITE
D'ESPRIT DE CES DIRIGEANTS
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) POUR L'HISTOIRE CONTEMPORAINE : MAO, LE GRAND TRAITRE QUI A
MENE SON PAYS A LA RUINE ECONOMIQUE, INTELLECTUELLE ET ARTISTIQUE DE SON PAYS
PENDANT QUE LA CHINE TAIWANAISE ET HONG-GONKAISE SE DEVELOPPAIT ET PROSPERAIT
DANS CES DOMAINES
POUR L'HISTOIRE ANCIENNE : LES DYNASTIES SONG ET MING QUI ONT PERMIS UN
FORMIDABLE EVEIL CULTUREL ET ARTISTIQUE A LA CHINE (10ème au 17ème siècle)
295
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ L'ETABLISSEMENT D'UNE CONCESSION FRANCAISE A SHANGHAI
2/
3/
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? LE MONDE CHINOIS (j'ai
oublié le nom de l'auteur, c'est en plusieurs tomes) sur l'histoire contemporaine
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°1 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? FETE DE LA MUSIQUE, PAVILLON
FRANCAIS EXPO UNIVERSELLE, OUVERTURE DE NOUVELLES ALLIANCES FRANCAISES,
FESTIVAL CROISEMENTS (films et pièces de théâtre joués en français)
296
Enquête N°14- Shanghai-Chine
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…française……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :……Chine………………
Ville :……Shanghai………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :……Professeur des écoles………………
Niveau :……C M2…………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.....femme...............
Age ?......47 ans.......................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°1 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°3 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°3 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°4 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? n°2.....................
Les Francophones peuvent avoir des valeurs propagées à travers les textes en français mais d’autres
spécifiques à la nationalité.
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
. La dynastie Qin marquant l‟unification de la Chine .........................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) avec le premier empereur 221 avant JC .................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Révolution française .......................................................................................................................
2/la Commune de Paris .......................................................................................................................
3/Le Front Populaire ...........................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Je sais que tous les étudiants chinois boursiers, quel que soit la
formation qu‟ils suivent en France (scientifique ou technique), se doivent d‟assister au cours d‟histoire sur la
Révolution française ...........................................................................................................................
............................................................................................................................................................
297
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Robespierre ........
2/ Victor Hugo .......
3/Emile Zola...........
4/ Charlemagne ......
5/Jean Moulin .........
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ?
Pourquoi ?......................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°3 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°2 )
9.4/ Des valeurs économiques (N°4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? L‟expo Universelle ........................
298
Enquête N° 15- Lycée français de Parañaque -Philippines
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : F
Pays et ville où résidez. :
Pays : Philippines Ville : Parañaque, Métropole de Manilla
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Niveau : non renseigné
Etes-vous un homme ou une femme ? F Age : 51
Question n°1/ L‟Histoire d‟un pays, c‟est : Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique? 3
1.2/ Pouvoir relier des événements ? 2
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ? 1
1.4/ Commentaires éventuels :
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? 3
2.2/ Une construction linguistique ? 2
2.3/ Une construction politique ?. 1
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? En partie...
Présenter un répondant à l'évolution du monde à l'anglo saxonne.
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
Colonisations espagnole puis américaine.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
Un exemple (nom et date.)
Etat néant, pays d'Histoires plutôt que d'Histoire.
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
Vous résidez. (Classez-les par ordre d‟importance)
1/Etat néant.
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :
1
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu
de l‟influence sur le pays où vous résidez
1/Etat néant.
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) : ?
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?.
Pas de livre précis à suggérer.
Ressources essentiellement en anglais.
299
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… 3
9.2/ Des valeurs politiques…. 2
9.3/ Des valeurs sociales... 1
9.4/ Des valeurs économiques... 4
9.5/ Commentaires éventuels...
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez?
Coopération / partenariat éducatif et culturel via le service de coopération et d'action culturelles de l'ambassade
de France (Alliance Française et établissement scolaire) ; organisation de la semaine de la francophonie
300
Enquête N°16 / Lycée français de New Delhi- Union indienne.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :française
Pays et ville où résidez. :
Pays :Inde
Ville :New Delhi
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Espagnol (Français 5ème)
Niveau : 4ème-Tle
Etes-vous un homme ou une femme ?Femme
Age ?27 ans
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? Si culture littéraire il y a c‟est dans les classiques
(Hugo, Camus, Césaire, ….(N° 2
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... 3
Commentaire :C‟est un ensemble à sens unique de l‟étranger vers la France et bien peu l‟inverse
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.l indépendance de l‟Inde car elle date de peu (1947)et que tout est encore à faire surtout dans le contexte de
croissance économique dans lequel se trouve l‟Inde actuellement
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Gandhi et Nehru, dans le processus de l‟indépendance ..........................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ difficile à dire
2/ .........................................................................................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
301
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ ............................
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) rien ne me vient à l‟esprit
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? Cette nuit la liberté de
Dominique Lapierre et Larry Collins
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 4 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 2 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? L‟Alliance française est très active à Delhi avec
la venue de nombreux artistes ainsi que des projections de films régulières.
302
Enquête N°17 / Lycée français de Pondichéry.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Française
Pays et ville où résidez. :
Pays : INDE
Ville : Pondichéry
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Lettres
Niveau : Agrégé
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 50
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ? Si oui, laquelle ? ....................................................... (N° 3)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°1)
2.3/ Une construction politique ?.................................................................................................... (N°4)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?........................... (N°2)
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
Le Traité de rétrocession de l‟Inde
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez un
exemple
(Nom et date.) Gandhi
........................................................................................................................................................... .
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La Révolution Française
2/ L‟ Histoire des Colonies
3/ Le Traité de Cession
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Ici à Pondichéry
............................................................................................................................................................
2
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence
sur le pays où vous résidez
1/ Colbert, Les Comptoirs
2/ Dupleix
3/ De Gaulle
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : .................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) L‟ Histoire de Pondichéry DAVID Anoussamy
............................................................................................................................................................………………
…….
303
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi
?......................................................................................
............................................................................................................................................................………………
….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 2)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 4 )
9.3/ Des valeurs sociales.... (N° 1)
9.4/ Des valeurs économiques (N° 3)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Festival France « Bonjour India »
............................................................................................................................................................
Enquête N° 18 – Ecole française de Denpasar- Indonésie.
304
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :……Française…………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Indonésie…………………
Ville :……Denpasar………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :……primaire………………
Niveau :……grande section……………
Etes-vous un homme ou une femme ?..........femme...........
Age ?.........30 ans....................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°2 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 4 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?
N° 3
Les pays et lieux francophones partagent souvent une certaine culture litteraire scolaire et donc des idées qui se
rejoignent sur le monde (lecture de classiques).
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.Le puputan, symbole de refus de la défaite et de l‟occupation.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Ngurah Rai ..............................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/La 2nde guerre mondiale ....................................................................................................................
2/ la déclaration des droits de l‟homme ..............................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ ............................
305
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : .................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) ……………………..
Je n‟en ai pas remarqué.
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ?
Pourquoi ?......................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°3 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 2 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Le festival de cinema français, le concert de
Louis Bertignac, l‟œuvre de la chanteuse Anggun ..............................................................................
306
ZONE -EUROPE
Enquête n°19/ Lycée français de Varsovie.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…français…………
Pays et ville où résidez. :
Pays :……Pologne………………
Ville :……Varsovie………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Histoire / géographie / ECJS …………………
Niveau :…Collège-lycée……………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.......Homme..............
Age ?....40-45........................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°1)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°2)
1.4/ Commentaires éventuels : selon moi, l‟histoire d‟un pays revient à comprendre par quel miracle il
est parvenu jusqu‟à nous. Cela passe par des faits militaires mais surtout par la construction d‟une
culture commune voire d‟une nation. Cela permet ainsi de comprendre les enjeux présents pour la
survie de cet Etat dans le futur.
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? Les Grands classiques bien plus que les
œuvres récentes. (N°3)
2.2/ Une construction linguistique ? Je suis convaincu que de la langue vient la façon de penser
........................................................................................................................................... (N° 2)
2.3/ Une construction politique ? Plus d‟actualité ............................................................
(N°4)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? Pour moi, ce que la
France a légué de plus beau au monde est la déclaration des droits de l‟Homme de 1789. (N°1)
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ?
Pourquoi ? .............................................................................................................................
L‟insurrection menée par Kosciuszko en 1794-1795 car de l‟union noblesse-paysannerie est sortie
l‟ébauche d‟une nation. .........................................................................................................
307
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ?
Donnez un exemple (nom et date.) 1) Kosciuszko (voir ci-dessus) .....................................
2) Pilsudski (père de la renaissance de la Pologne en 1918).
3) Jean Paul II (a œuvré à la fin du communisme dans le monde entier) ..............................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur
le pays où vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La 1ère guerre mondiale car la victoire française a puissamment participé à l‟indépendance après 123
ans d‟occupation étrangère. ...................................................................................................
2/ L‟épopée napoléonienne (Grand-Duché de Varsovie, ébauche d‟un renouveau national)
3/ La révolution française dont les valeurs ont été reprises dans la constitution du 3 mai 1791
(tolérance religieuse, séparation des pouvoirs, union nationale par l‟armée) .......................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Voir ci-dessus.
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon
vous, ont eu de l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon Bonaparte
2/ Chopin (a fait vivre la sensibilité polonaise durant le sombre 19ème siècle). Cependant, il était de
double nationalité (né en Pologne de père français et de mère polonaise). A passé la moitié de sa vie en
France (où il est mort exilé).
3/ De Gaulle (son appel à développer des Etats-nations en dehors des deux blocs).
4/ Marie-Louise de Gonzague-Nevers et Marie Casimir de la Grande d‟Arquien (2 reines de Pologne
au 17ème siècle).
5/ Henri III qui fut aussi roi de Pologne avant de régner sur la France.
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : Les personnages 4 et 5 ont puissamment contribué à
développer la culture française en Pologne (surtout les deux reines).
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est
édité dans le pays où vous résidez ? (Soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre).
Les ouvrages de Jean Tulard sur l‟époque napoléonienne.
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?
«Histoire de la Pologne » de Norman Davies. Ce livre associe histoire politique et construction des
mentalités.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°2)
308
9.3/ Des valeurs sociales (N°3)
9.4/ Des valeurs économiques (N°4)
9.5/ Commentaires éventuels : Droits de l‟Homme, Etat-nation, sécurité sociale : voilà le triptyque des
valeurs que la France me semble avoir légué au monde.
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment
pour la promotion de la culture française dans le pays où vous résidez?
Inauguration d‟une statue de De Gaulle en 2005-2006, la rue Foch en 2010 et une statue de Napoléon
ce 5 mai 2011. Tout ceci à Varsovie. De temps à autres des pièces de théâtre en français (plutôt des
grands classiques comme Molière, Racine…). Des concerts d‟artistes français.
309
Enquête N°20 / Varsovie
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : française
Pays et ville où résidez. :
Pays : Pologne
Ville : Varsovie
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Lettres
Niveau : collège/lycée
Etes-vous un homme ou une femme : femme
Age : 37
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°1 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 3)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ?celle des écrivains francophones à travers le monde.
(N° 2)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La création du syndicat Solidarnosc et la chute du régime communiste qui s‟est ensuivie, par le retentissement
mondial de cet événement et par l‟impact politique encore actuel qu‟il a eu.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Lech Walesa.
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ les conquêtes napoléoniennes
2/la révolution française  la constitution du 3 mai 1791
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
310
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/le général de Gaulle
2/ Napoléon
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) je ne sais pas.
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?
-
Michal Tymowski, Une histoire de la Pologne : exhaustif
-
Jean-Yves Potel, La fin de l‟innocence : la Pologne face à son passé juif : parce qu‟il aborde une
question toujours douloureuse ici.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (3)
9.3/ Des valeurs sociales .... 2
9.4/ Des valeurs économiques (4)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez?
Festival annuel de la francophonie : concerts, spectacles… ;
La folle journée ;
Débat sur le thème de L‟honneur et la politique : Stéphane Hessel/ Tadeusz Mazowiecki
Venue d‟écrivains : Eric Emmanuel Schmidt, Marc Lévy, Yannick Hennel, Marjanne Satrapi, Anna Gavalda.
311
Enquête n°21 / Lycée français de Porto.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :………française………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :……Portugal………………
Ville :…………Porto…………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…histoire et -géo…………………
Niveau :………collège lycée………………
Etes-vous un homme ou une femme ?......homme...............
Age ?..47...........................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°1 )
1.4/ Commentaires éventuels :……C‟est surtout s‟intéresser à la genèse du sentiment
national……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°2 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N°3 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 1)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?Un monde qui serait plus sensible
Aux dynamiques culturelles qu‟aux courbes de la bourse. ............................................................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.Les grandes découvertes du XV érigés depuis en mythe national ......................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Magellan et son tour du monde ...............................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ L‟invasion napoléonienne de 1808-1809 ........................................................................................
2/la Révolution ....................................................................................................................................
3/les trente glorieuse pour l‟immigration qu‟elle a entraînée .............................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
312
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon ............
2/ Henri de Bourgogne
(origine bourguignonne des premiers rois du P)
3/ De gaulle ............
4/ Clémenceau ........
5/ Mitterrand ..........
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) Histoire de Fiance de
Georges Duby 1999
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?.......................Histoire du
Portugal Alain Bourdon. Synthèse accessible la plus récente centrée principalement sur les grand moments du
XV et XVI...............................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :……la France est l‟un des rares pays que l‟on peut associer à une idée et à une
quête d‟universalité…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Semaine du cinéma français (événement annuel
) ...........................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
313
ENQUETE N° 22/ Lycée français d’Alicante
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Espagnol
Pays et ville où résidez. :
Pays : Espagne
Ville : Alicante
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : Histoire Ŕ Géographie (en Espagnol)
Niveau : 5e, 4e, 1e
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme
Age ? 30 ans
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1 )
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 3 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 2 )
2.3/ Une construction politique ? .................................................................................................... (N° 4 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... 1
J‟aime la France qui a gagné la catégorie de référent cultural. La France ouverte et laïque. La France
synonyme de liberté. Pourtant, il y a aussi une autre France, beaucoup plus fermée, mais je préfère positiver la
première version.
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
Je choisirai une date plus qu‟un événement: 1492. Sa signifie la découverte de l‟Amérique (le symbole de
l‟ouverture de L‟Europe au Monde), l‟expulsion des juifs de l‟Espagne (une triste épreuve de la partie plus noire
de l‟histoire européenne) et la fin de la «Reconquête» (début de l‟Espagne moderne)
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.)
Je serais pour des personnages médiévaux comme Abd-al-Rahman IIIe (891-961) ou Alfonso Xe le Savant
(1221-1284)
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Révolution Française et ses conséquences (surtout la domination napoléonienne qui a aidé à la modernisation
de l‟Espagne)
2/ L‟apparition des Lumières (avec une très importante influence culturelle)
3/ La consécution par Louis XIV de mettre au trône de l‟Espagne aux Bourbons avec Philippe Ve.
314
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Philippe Ve de Bourbon
2/ Napoléon Bonaparte
3/ Simon IV de Montfort
4/ Voltaire
5/ Descartes
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
Je choisirai les chefs d‟œuvre de la littérature française du XIXème siècle. C‟est un très bon chemin pour
connaître une importante partie de l‟Histoire de la France.
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?
De la même façon je vais nommer des écrivains: Cervantès, Pérez Galdós ou Unamuno donnent une vision très
acceptable de l‟histoire profonde de l‟Espagne
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 4 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 3 )
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Il y a plusieurs actions. Par exemple, dans ma
ville (Alicante) on peut maintenant voir un cycle du cinéma français au MACA (Musée d‟Art Contemporain
d‟Alicante)
« .. Excusez-moi pour mon Français »
315
Enquête N° 23 – Lycée français d’Alicante
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :………française………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :………Espagne……………
Ville :………Alicante……………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Français…………………
Niveau :………de la 6e à la 1re………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.........femme............
Age ?................39.............
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°1 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°2 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 2)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N°3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... 4
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.L'arrivée de la démocratie ................................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Le général Franco, mort en 1975 ...........................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ le 1er Empire ..................................................................................................................................
2/ .........................................................................................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : invasion des troupes napoléoniennes et carnage de la population.
L'Espagne nous en veut encore ...........................................................................................................
............................................................................................................................................................
316
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ ............................ Napoléon 1er
2/ ............................
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : les Pyrénées ressemblent parfois à une barrière
infranchissable. Je ne vois pas trop qui a eu de l'influence en Espagne .........................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) ???
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ?
Pourquoi ?............???..........................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 3)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 2 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Exposition de peintures, ciné-club
............................................................................................................................................................
317
Enquête N° 24 – Lycée français de Freiburg- Allemagne.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :française et allemande………………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :…Freiburg…………………
Ville :…Allemagne…………………
Fonction : professeur
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :histoire géographie politique……………………
Niveau :…collège et lycée……………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.......homme.............
Age ?.......63......................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 1)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 2 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 1 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 2)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 3 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
.1945 Année zéro après la période nazie ...........................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Bismarck initiateur de l´unité allemande sans l´Autriche et de la sécurité sociale en
Allemagne ...........................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La politique européenne de Napoléon ............................................................................................
2/ Le traité de l´Elysée (22.01.1963) ..................................................................................................
3/ La politique de Louis XIV .............................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
318
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon ...........
2/ De Gaulle ..........
3/ Louis XIV .........
4/ Brigitte Bardot ..
5/ Bocuse ..............
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
Ulrich Wickert Vom Glück Franzose zu sein
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?..Brigitte Sauzay
Die rätselhaften Deutschen....................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 1 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 2)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :………L´image de la France en Allemagne est ternie par certains événements
politiques survenus au cours des dernières années et derniers mois…Certains comportements des politiques
français sont très mal perçus par les allemands, qui continuent à voir en la France « La Grande nation »..
…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? La chaîne de télévision ARTE en continu
............................................................................................................................................................
319
ENQUETE N° 25 / Ecole française de Vilnius-Lituanie.
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…française……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :Lituanie……………………
Ville :Vilnius……………………
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…Professeur des écoles…………………
Niveau :………………………
Etes-vous un homme ou une femme ?...une femme..................
Age ?...........44 ans..................
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N°2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N°1 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°3 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ?(N°1) Un monde ouvert à la
diversité, pluriculturel et solidaire .................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La nouvelle indépendance en 1991. ....................................................................................................
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Brazauskas, 1er président lituanien en 1991 ...........................................
............................................................................................................................................................
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/Les accords de Yalta ........................................................................................................................
2/ Campagne napoléonienne ...............................................................................................................
3/ .........................................................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
320
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/De Gaulle ............
2/Napoléon .............
3/ ............................
4/ ............................
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ?
Yves Plasseraud Histoire de la Lituanie, un millénaire Editions Armeline.
Livre très complet écrit par différents intervenants français et lituaniens suivant les périodes historiques et
mettant en parallèle l‟histoire de France et l‟histoire lituanienne.
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°2
9.2/ Des valeurs politiques…. (N°1
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3
9.4/ Des valeurs économiques (N°4
)
)
)
)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Très nombreuse expositions, conférences, films
organisés par le centre culturel français ainsi que la traditionnelle semaine de la francophonie. ....
............................................................................................................................................................
321
Enquête N° 26 – Lycée français de Bucarest-Roumanie
Pour mieux connaître.
Votre nationalité :…française……………………………..
Pays et ville où résidez. :
Pays :………Roumanie
Ville : Bucarest
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :…maths…………………
Niveau :……collège/lycée…………………
Etes-vous un homme ou une femme ?.....femme................
Age ? 35
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N°1 )
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N°3 )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 2 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? Les droits de l‟homme
........................................................................................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
Les minerada car le sang appelle le sang
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.)Iliescu, 1990
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/1ere guerre mondiale ........................................................................................................................
2/l‟avènement de Charles Quint ..........................................................................................................
3/la révolution française ......................................................................................................................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
322
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/Raymond Poincarré
2/Clémenceau .........
3/ Napoléon III .......
4/ François 1er ........
5/ ............................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)Paris match
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? L‟histoire de la
hongrie...................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N°2 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1 )
9.3/ Des valeurs sociales .... (N°3 )
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4 )
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? lecture de Carole Bouquet d‟une oeuvre
d‟Antonin............................................................................................................................................. Arthaud
............................................................................................................................................................
323
Enquête n°27- Lycée français Palma de Majorque
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : Française.
Pays et ville où résidez. :
Pays : Espagne.
Ville : Palma de Majorque.
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline :……………………
Niveau :………………………
Etes-vous un homme ou une femme ? Femme.
Age ? 42.
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 3)
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 2)
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1)
1.4/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° 4)
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 1)
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 2)
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ........................... (N° 3)
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La découverte et la conquête de l‟Amérique.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Franco (XXème s.)
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ Mariages entre les maisons royales française et espagnole
2/ Accueil des Républicains espagnols par la France pendant la Guerre Civile.
3/ Les conquêtes Napoléoniennes.
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ..................................................................................
............................................................................................................................................................
324
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon.
2/ Louis XIV.
3/ Charlemagne.
4/ ...........................
5/ ...........................
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez :..................................................................................
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre)
............................................................................................................................................................ ……………
………..
............................................................................................................................................................ ……………
……….
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ?
Pourquoi ?......................................................................................
............................................................................................................................................................ ……………
…….
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 3)
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 2)
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4)
9.5/ Commentaires éventuels :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Visite du Président Français à Madrid en 2010.
325
ENQUETE N°28 – BRUXELLES- BELGIQUE
Pour mieux connaître.
Votre nationalité : française
Pays et ville où résidez. :
Pays : Belgique
Ville Bruxelles
Fonction :
Si professeur, précisez dans quelle discipline et à quel niveau ?
Discipline : histoire-géographie
Niveau : Lycée (essentiellement Terminale)
Etes-vous un homme ou une femme ? Homme.
Age ?.38 ans
Question n°1/ L’Histoire d’un pays, c’est ? Classez par ordre d‟importance (de 1 à 3)
1.1 / Connaître les dates de sa construction politique?............ (N° 2 )
1.2/ Pouvoir relier des événements ? ………………………… (N° 3 )
1.3/ Comprendre la construction d‟une culture ?..................... (N° 1 )
1.4/ Commentaires éventuels : l‟histoire d‟un pays au sens courant du terme, est indissociable de l‟émergence
puis de la consolidation des Etats-Nations qui ont promu et institué l‟enseignement de « l‟histoire nationale ».
Les anglo-saxons parlent de « nation building ». Comprendre l‟histoire d‟un pays (au sens d‟Etat-Nation), c‟est
donc avant tout réfléchir au second degré, en explicitant les conditions d‟élaboration du discours national
reconstruisant et intégrant le passé dans un récit national (principe remontant au Lavisse et encore présent dans
les manuels scolaires d‟histoire).
…………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………
Question n°2/ Pour vous, la francophonie, c‟est : (classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
2.1/ Partager une même culture littéraire ?si oui, laquelle ? ........................................................ (N° )
2.2/ Une construction linguistique ? .............................................................................................. (N° 2 )
2.3/ Une construction politique ?. ................................................................................................... (N° 1 )
2.4/ La référence à une certaine idée du monde ? Si oui laquelle et, pourquoi ? ...........................
............................................................................................................................................................
Question n°3/ Quel est l‟événement clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Pourquoi ?
............................................................................................................................................................
La publication en août 1912 de la Lettre de Jules Destrée au Roi des Belges (« laissez-moi Vous dire la vérité, la
grande et horrifiante vérité : "Il n'y a pas de Belges, mais des Wallons et des Flamands." »). Révélation publique
de la mise en minorité des Wallons et du français en Belgique et de la montée en puissance du mouvement
autonomiste flamand. Tout ce qui a suivi n‟a fait qu‟aggraver ce fossé jusqu‟à aujourd‟hui.
Question n°4/ Quel est le personnage clé qui illustre, selon vous, l‟Histoire du pays où vous résidez ? Donnez
un exemple (nom et date.) Question difficile dans un pays aussi fragmenté culturellement que la Belgique. Il
faudrait citer un roi qui soit aussi respecté au Nord qu‟au Sud mais aussi un roi témoin des déchirements du pays.
Je pense donc au Roi Baudouin (1930-1993).
Question n°5/ Citez les événements de l‟Histoire de France qui, selon vous, ont eu de l‟influence sur le pays où
vous résidez
326
(Classez-les par ordre d‟importance)
1/ La Révolution française de 1830 (cause directe du soulèvement à Bruxelles et de la naissance de l‟Etat belge)
2/ La Révolution française de 1789 (qui a conduit à l‟annexion de l‟actuelle Belgique par la France jusqu‟en
1815).
3/ La mobilisation générale française du 1er août 1914 (un des éléments de l‟engrenage qui a conduit à l‟invasion
de la Belgique par l‟Allemagne puis à la Grande Guerre où les Belges ont lutté en alliance avec la France).
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : La partie francophone de la Belgique reste aujourd‟hui encore
très attentive aux événements en France. Désintéressement total en Flandre.
Question n°6/ Classez par ordre d‟importance les personnages de l‟histoire de France qui, selon vous, ont eu de
l‟influence sur le pays où vous résidez
1/ Napoléon Ier
2/ de Gaulle
Ajoutez un commentaire si vous le souhaitez : ce sont les idées plus que les hommes qui ont influencé la
Belgique
............................................................................................................................................................
Question n°7 / Quel est l‟ouvrage relatif à l‟Histoire de France que vous avez remarqué et qui est édité dans le
pays où vous résidez ? (soyez précis, si possible, sur la référence : auteur et titre) : Les Belges lisent
directement les ouvrages publiés en France (pays francophones). Pas de connaissance d‟histoire de France en
néerlandais publié en Flandre.
Question n°8/ Quel est le livre sur l‟Histoire du pays où vous vivez actuellement que vous pourriez
recommander à un futur expatrié français qui va vivre dans ce pays ? Pourquoi ? ROGIERS (Patrick), La
Belgique : le roman d‟un pays, Découvertes Gallimard, 2005 (une lettre d‟amour au multiculturalisme et à la
richesse intellectuelle d‟un pays baroque voire surréaliste)… Il faudrait compléter avec une publication plus
récente sur le conflit communautaire (Numéro hors-série du journal LE SOIR sur le conflit de 1840 à 2010).
Question n°9 / Pour vous, quelles valeurs véhicule l‟Histoire de France ?
(Classez par ordre d‟importance de 1 à 4)
9.1 / Des valeurs culturelles… (N° 2 )
9.2/ Des valeurs politiques…. (N° 1)
9.3/ Des valeurs sociales .... (N° 3)
9.4/ Des valeurs économiques (N° 4)
9.5/ Commentaires éventuels : Réponses qui partent du principe que la Révolution française et ses valeurs
(réaffirmées en 1944-45 par le CNR et par de Gaulle) constituent le seul legs de la France de portée universelle.
…………………………………………………………………………………………………………………………….
Question n°10/ Quelles ont été les manifestations culturelles ou politiques entreprises récemment pour la
promotion de la culture française dans le pays où vous résidez? Aucune ! Nous sommes dans une ville déjà
francophone (Bruxelles) qui suit en permanence l‟actualité culturelle française (théâtre, cinéma, littérature) avec
laquelle elle est déjà très imbriquée…..
327
C / LISTE DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES CONCERNES PAR NOS
ENQUETES EN ASIE DU SUD -ESTŔ enquêtes réalisées le 26 juillet 2012
Nous proposons ci-dessous la liste des établissements scolaires dans lesquels les
enseignants interrogés en Asie du Sud-Est sont en fonction. Sur les 38 personnes qui ont
assisté à notre conférence, seules 31 ont répondu. Mais nous avons mis, ci-dessous, la liste
entière des participants. En revanche, nous n‟avons pas exposé la série des 31 réponses dans
la mesure où tout s‟est réalisé sous forme papier-in situ-, contrairement aux réponses des
enquêtes AEFE qui furent toutes transmises sous forme numérique.
Lycée Phan Boi Chau, Nghe An (VN / pour Vietnam)
Lycée Phan Boi Chau, Nghe An (VN)
Lycée Nguyen Van Troi, Nha Trang (VN)
Lycée à option français, Ly Tu Trong, Can tho (VN)
Lycée à option français, Ly Tu Trong, Can tho (VN)
Lycée à option français, Ly Tu Trong, Can tho (VN)
Université de Cantho (VN)
Institut polytechnique de Ho Chi Minh –Ville (VN)
Université des sciences naturelles de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université de Médecine et de pharmacie de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université de pédagogie de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université de pédagogie de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi Minh ŔVille (VN)
Université des langues et d’Etudes internationales, Université nationale de Hanoi (VN)
Ecole supérieure de langues étrangères –Université de Hué ( VN)
Ecole supérieure de commerce extérieur ( VN)
Ecole supérieure de commerce extérieur (VN)
Université de médecine de Hanoi (VN)
Université de médecine de Hai Phong (VN)
Lycée Sekolah Tun Fatimah (Malaisie)
IUFM spécialisées dans les langues étrangères (Malaisie)
Lycée Hun Sen Sereypheap (Cambodge)
Université de Hanoi (VN)
328
Ecole supérieure de commerce de Hanoi (VN)
Université de Cantho (VN)
Université des langues et des Etudes internationales, Université nationale de Hanoi.
(VN)
Université Nationale du Laos (Laos)
Université de Thai Nguyen, (VN)
Institut de technologie du Cambodge (Cambodge)
Université des sciences de la santé de Cambodge.
Université royale de Phnom Penh (Cambodge)
Université Naresuan (Thaïlande)
Université de Mahidol (Thaïlande)
Université de Chandrakasem (Thaïlande)
Université nationale du Laos (Laos)
329
D / Bilbliographie – « source » consultée.
Les livres considérés comme sources sont : les livres, périodiques ou brochures qui
sont contemporains du sujet traité et qui manquent face à lui de distance critique. C‟est ce que
nous proposons dans la liste ci-dessous avec une référence détaillée des pages consultées.
Nous avons organisée cette bibliographie-source en suivant la structure de notre étude.
AVANT-PROPOS ET INTRODUCTION
Allain (Jean-Claude), Représentations du Maroc et regards croisés franco-marocains, Paris,
L‟harmattan, 2004, 270 pages
Bariéty (Jacques), 1889 : centenaire de la révolution française : réactions et représentations
politiques en Europe, Berne, 1992, 328 pages
Becker (Annette) et al., La république en représentations : autour de l‟œuvre de Maurice
Agulhon, Publications de la Sorbonne 2006, Paris,431 pages
Berque (Augustin), Ecoumène : introduction à l‟étude des milieux humains, 2009, Paris,
Belin, 446 pages
Bloch (Marc), Apologie pour l‟histoire ou le métier d‟historien, Armand Colin, Préface de
Jacques Legoff, 1993, p.166
Bottin (Michel) sous la direction de Frank (Robert), L‟enseignement militaire français et le
rayonnement de la France : de la troisième république à nos jours, Thèse, 2009, Paris 1, 2
vol, 578 pages.
Corbin (Alain), Le monde retrouvé de Louis -François Pinagot. Sur les traces d‟un inconnu :
1798-1876, 1998, Flammarion, 336 pages
De Baecque (Antoine), Le marché mondial des idées : le bicentenaire de la révolution, p.317,
in . Julia ( Dominique), Passées recomposés, Coll. Autrement, 1995, 350 pages
330
Dhoquois (Guy), Histoire de la pensée historique, Armand Colin, 1991, pp.208-209
Dosse (François) (sous dir.), Historicités, La découverte, Gallimard, 2009, 300 pages.
Duval (Marie-Paule), Pourquoi nos ancêtres les Gaulois?, Paris, Puf, 1982, 31 pages.
Duby (Georges), Guillaume, Le Maréchal, 1984, Paris, Le Grand livre du mois, 189 pages
Faure (Justine) et al., 1968 : hors de France ; histoire et constructions historiographiques,
Paris, L‟Harmattan, 2009, 416 pages.
Ferro (Marc), Comment on raconte l‟histoire aux enfants dans le monde entier ?, 2004,
Payot, Paris, 460 pages
Frank (Robert), Images et imaginaires dans les relations internationales depuis 1938, ed.
IHTP, Paris, 1994, 168 pages.
Genet (Jean -Philippe) et al. , Les idées passent elles la Manche ? Savoirs, représentations et
pratiques : France-Angleterre du X au XXème siècle, 2007, Paris- Pups, 402 pages
Huntington (Samuel P.), Le choc des civilisations, 1996, NY, Simon and Schuster, 367 pages.
Kipling (Ruydard), The Naulahka, a story of the West and East, 1892, Liepzig, Allemagne,
276 pages
Larroumet (Marie) sous la direction de Jauffret (Jean Charles), Mythes et images de la légion
étrangère : 1945-1994, 1997, Montpellier 3, 3 volumes.
Lavisse (Ernest), L‟histoire de France des origines à la révolution, 1911, Paris- Hachette ,
444 pages.
Lavocat (Françoise), La France et la Pologne : histoire, mythes, représentations, 2000,
Presses Universitaires de Lyon, 385 pages.
Lipiansky (Edmond Marc), L‟identité française ; représentations, mythes et idéologies, 1991,
Ed. De l‟espace européen , 276 pages
331
Nora (Pierre), Les lieux de mémoire : la République, Tome 1, 1984, Paris Gallimard, 674
pages
Péréon (Yves-Marie) sous la direction de Frank (Robert), L‟image de la France dans la
presse américaine ; 1936-1947, Paris 1, Doctorat histoire, 2008, 2 vol., 789 pages.
Pomian (Krzyzstof), L‟ordre du temps, 1984, Paris, Gallimard, 365 pages.
Prost (Antoine), Douze leçons sur l‟histoire, Points, Histoire, Seuil, 1996, p.9
Renouvin (Pierre), Histoire des relations Internationales, Tome 1, 1194, p.28
Rioux (Jean Pierre) , La France perd la mémoire, 2006, Perrin, 221 pages
Tatin Gourier (Jean -Jacques) et al., Regards croisés France-Chine, Université de Tours et
université de Wuhan, 2009, 179 pages
Teulières (Laure) sous la direction de Laborie (Pierre), Français et italiens dans la France
méridionale de la fin de la Grande guerre au sortir de l‟occupation, doctorat histoire, 1997, 3
vol., 384 pages.
Trénard (Louis), Les représentations collectives des peuples, in. Bulletin de la section histoire
Moderne et Contemporaine, Fascicule IV, 1962, Paris, pp. 9 à 23
Thuillier (Guy), L‟histoire entre le rêve et la raison : introduction au métier de l‟historien,
Economica, 1998, pp. 637 à 643
Veyne (Paul), Comment on écrit l‟histoire ? , Points- Seuil, 1978, op.cit, pp. 44-45
Vovelle (Michel), Les représentations : images trompeuses du réel, in . Sciences Humaines,
n°27, 1993
332
PREMIERE PARTIE
Agulhon (Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, NRF,
Gallimard, 1996, 284 pages.
Agulhon (Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, op.cit.
p. 186
Agulhon (Maurice), Histoire vagabonde : la politique en France d‟hier à aujourd‟hui, op.cit.,
p. 215
Audisio (Gabriel), Des paysans ; du XV au XIX ème siècle, Armand Colin, 1993, 367 pages.
Audisio (Gabriel), Des paysans ; du XV au XIX ème siècle, op. cit. pp. 8-9
Balmand (Pascal), Histoire de France, sous la direction de Milza (Pierre), Hatier , 1992, 444
pages.
Balmand (Pascal), Histoire de France, op.cit, pp. 14-15
Bély (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, PUF, 670 pages
Bély (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, op.cit., pp. 2-5
Bély (Lucien), La France moderne ; 1498- 1789, op.cit., p.9
Berthier (Nicole), Les techniques d‟enquête en sciences sociales, Coll. Cursus, Armand Colin,
3 ème édition, p.97
Biget (Jean Louis) et Boucheron (Patrick) , La France médiévale, 1999, 159 pages
Biget (Jean Louis) et Boucheron (Patrick,) La France médiévale, 1999, op.cit., p.7
Bourdelais (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, Seuil,
Points Histoire, sous la direction de REVEL (Jacques), 2000, 620 pages.
333
Bourdelais (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit,
pp.8-9
Bourdelais (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit,
pp.12-14
Bourdelais (Pierre), Nordman (Daniel) et al., Histoire de France ; l‟espace français, op.cit,
pp.18-28
Bouvier-Ajam (Maurice), Les Empereurs Gaulois : +260+274, Tallandier, documentsHistoire, 2000, 423 pages
Braudel (Fernand), L‟identité de la France, Flammarion, 1990, 1181 pages
Braudel (Fernand), L‟identité de la France, op.cit., pp.9-14
Braudel (Fernand) et Labrousse (Ernest), Histoire économique et sociale de la France, 14501660, Tome : l‟état de la ville, paysannerie et croissance, Quadrige, 1977, Puf, 1029 pages
Braudel (Fernand) et Labrousse (Ernest), Histoire économique et sociale de la France, 14501660, Tome : l, op.cit, pp.5-7
Bloch (Oscar) et Von Warthburg (Walther), Dictionnaire étymologique de la langue
française, Puf Quadrige, 3ème édition, 2008, 682 pages.
Bloch (Oscar) et Von Warthburg (Walther), Dictionnaire étymologique de la langue
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Tap (Pierre), Identités collectives et changements sociaux, Toulouse, Privat, 1980, 56 pages.
Todorov (T.), Nous et les Autres. La réflexion française sur la diversité humaine, Paris, Le
seuil, 1989, 452 pages.
Traisnel (Christophe), Le français en partage : les plus belles 50 histoires de la francophonie,
Timée, Editions, 2005,143 pages.
Vasseur (Nadine), La leçon de français : lycées français de l'étranger : d'anciens élèves se
souviennent (éditions Actes Sud / AEFE) , 212 pages.
Wolton (Dominique), Francophonie et mondialisation, Cnrs, 2004, 134 pages.
Wolton Dominique), Demain la francophonie, 2006, Flammarion, 195 pages.
Zarate (Geneviève), D‟une culture à l‟autre : soi et les autres, in Le français dans le monde,
n°181, 1983, 110 pages.
Zarate (Geneviève), Représentations de l‟étranger et didactique des langues, Didier, Paris,
1993, 128 pages.
389
1.13 Bibliographie sur l’Asie du Sud-Est et ses représentations sur l’histoire de France.
Brocheux (Pierre), Ho Chi Minh : a biography, Cambridge Press University, 2007, 265 pages.
Duhamel (Georges), Présence de la France en Asie, 1956, Saïgon, 1956, 494 pages
Hale (Dana), Races on display : French representations of colonized peoples: 1886-1940,
cop. 2008, Indian Press University, 2008, 215 pages
Turpin (Frédérique), Le gaullisme et l‟Indochine, thèse dirigée par G.H Soutou, 2001, Paris
IV, 2 vol., 1237 pages
Mollaret (Henri Hubert), Alexandre Yersin ; 1863- 1943, un pasteurien en Inde, 1993, Belin,
379 pages
Phan (Peter C), Mission and catechesis : Alexandre de Rhodes and inculturation in 17 Ad ,
1998, Obis Book, 324 pages
Rama V, Lettres sur la France dans « Loins des Miens », Bangkok, Ministre thaïlandais, 2010,
185 pages.
Roy (Jules), La bataille de Dien Bien Phû, Julliard, Paris, 1963, 623 pages.
390
II- SITOGRAPHIE
391
2.1 Sitographie et bibliographie sur « Ngrams Viewer »
En anglais

Jean-Baptiste Michel, Yuan Kui Shen, Aviva Presser Aiden, Adrian Veres, Matthew
K. Gray, William Brockman, The Google Books Team, Joseph P. Pickett, Dale
Hoiberg, Dan Clancy, Peter Norvig, Jon Orwant, Steven Pinker, Martin A. Nowak,
and Erez Lieberman Aiden. Quantitative Analysis of Culture Using Millions of
Digitized Books. Science (Published online ahead of print: 12/16/2010).

Google Opens Books to New Cultural Studies, by John Bohannon (Science 17,
décembre 2010) [format PDF]

Google Books Ngrams and the number of words for “snow”, by Natalia Cecire (17
décembre 2010)

Google‟s word engine isn‟t ready for prime time / The problem with Google‟s
thin description / Fixing Google‟s word engine, by Natalie Binder (17-21 décembre
2010)

Initial Thoughts on the Google Books Ngram Viewer and Datasets, by Dan Cohen (19
décembre 2010)

On “culturomics” and “ngrams”, Language Log, 23 décembre 2010
En français

Google: Le plus grand corpus linguistique de tous les temps, par Jean Véronis (16
décembre 2010)

Culturonomics : juste une question de corpus ? par Olivier Ertzscheid (16 décembre
2010)

Google Ngram viewer : un extraordinaire corpus mais…, par Rémi Mathis (20
décembre 2010)

Prodiges et vertiges de la lexicométrie, par Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz
(23 décembre 2010)

Culturomics. Google met la culture à portée de tous… ou corporifie la culture
humaine ? par Corinne Dangas (28 décembre 2010)

Google labs Books Ngram Viewer : un nouvel outil pour les historiens ? par Emilien
Ruiz (29 décembre 2010)
392
2.2 Sur l’enseignement de l’histoire
Herodote.net http://www.herodote.net/
Comprendre l’ histoire simplement : http://histoireenprimaire.free.fr/
Textes d'histoire proposés par les manuels
http://histoireenprimaire.free.fr/ressources/sommaire_textes.htm
Textes et documents pour l'histoire http://tnhistoiredocuments.tableau-noir.net/pages/sommaire.html
Textes d'histoire - Cliotexte http://icp.ge.ch/po/cliotexte
Professeur Phifix http://www.professeurphifix.net/eveil/eveil.htm
Pédagogite http://pedagogite.free.fr/histoire.htm
Histoire : documents et frises : http://perso.orange.fr/bla-bla.cycle3/histoire.htm
Histoire : nombreuses fiches d'activité : http://soutien67.free.fr/histoire/histoire_01.htm
Les grandes périodes de l'Histoire : http://www.ac-grenoble.fr/episdor/classes/cm2cm1/index.php?Page=aidemem
Tableau Noir http://www.tableau-noir.net/sommaire_histoire.html
Gilles Zipper : . http://www.gilles-zipper.fr/espaceinstits/index.html
Le cahier d’Histoire - http://ecole.lambda.free.fr/spip.php?rubrique15
Les grandes dates de l'histoire de France http://www.ac-grenoble.fr/episdor/classes/cm2-cm1/aidemem/
Les rois de France http://www.ac-grenoble.fr/episdor/classes/cm2-cm1/aidemem
L'Histoire de France en affiches :
ht8tp://classedece1.free.fr/affiche/index.html
Histoire : http://lutinbazar.eklablog.com/histoire-ce2-c248461
Histoire : http://renwick.free.fr/pmev/histoirecm2.htm
Max et Lyly - Histoire
http://laclassedemaxetlyly.eklablog.com/histoire-cycle-3-a617929
Mémo : le site de l'Histoire http://www.memo.fr/index.htm
Histoire de France http://perso.wanadoo.fr/patrice.talvast/menugene.html
Outils et thèmes chronologiques en Histoire http://ressources.ecole.free.fr/outils/histgeo/outils-hg.htm
Le Rallye dans le Temps de l'école Cousteau http://rallye.histoire.free.fr/
Programmation du Moyen Age à la Révolution Française http://bai.mammouth.free.fr/Histoire/Prog-Hist-C3.html
Situations-Problèmes et Histoire http://situationsproblemes.free.fr/histoire/Hcycle3.htm
Des ressources en Histoire et Géographie http://siteducnet.free.fr/pages/telech2.htm
La classe d'histoire http://www.he-jacquard.be/sitehist/
Marevann : histoire http://marevann.eklablog.com/l-histoire-quelques-outils-et-liens-c68523
L'Histoire et la Géographie : http://crpe.free.fr/Histoirepage.htm
Aide-mémoire et outils pour l'Histoire http://perso.wanadoo.fr/enotero/instits.htm
393
Ressources de la Civilisation française (de la Préhistoire au 20° siècle)
http://www.richmond.edu/~jpaulsen/civfrw3.html
L'Histoire par fiches illustrées http://jcdiederichs.googlepages.com/
A la découverte de l'Histoire de France http://chrisagde.free.fr/
Histoire de l'Art http://www.crdp-strasbourg.fr/mini_cr/histarts/
Histoire
http://mimiinstit.canalblog.com/archives/histoire/index.html
Histoire http://lutinbazar.eklablog.com/histoire-ce2-c248461
Histoire
http://laclassedestef.eklablog.com/histoire-cycle-3-c809646
Scalpa : histoire http://www.scalpa.info/hist.php
Le portail des profs d'histoire, géographie et éducation civique (Eric Ranguin) http://erra.perso.neuf.fr/
Histoire et ZEP (dossier CNDP) http://www.educationprioritaire.education.fr/dossiers/histoire/presentation.asp
Enseigner, organiser, programmer en histoire et géographie au cycle 3 (IEN Landivisiau) http://www.ienlandivisiau.ac-rennes.fr/ressources/hist_geo.htm
Les dossiers de la BNF http://classes.bnf.fr/classes/pages/inddoss.htm
Sitographie : http://www.ac-nantes.fr:8080/IA53/tice/histoire/sitographie_histoire.htm
Projets de "Unes" en Histoire http://www.ac-creteil.fr/lecturecollinet/
Chants historiques : http://cm1cm2.ceyreste.free.fr/chants.html
histoire-france.info : annuaire de sites sur l'Histoire de France http://www.histoire-france.info/
Les Clionautes : collectif de professeurs d'histoire & géographie (secondaire) http://www.clionautes.org/
Cliotexte (secondaire) http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/index.html
SOS histoire géographie (secondaire) http://soshg.free.fr/
394
2.3 L’enseignement de l’histoire par période
Préhistoire
La Préhistoire expliquée aux enfants http://membres.lycos.fr/laprehistoire/
La Préhistoire http://www.laprehistoire.net/
Sur les traces de l'Homme : enquête sur la Préhistoire http://www.cap-sciences.net/virtualsth/sth.htm
Mémo Préhistoire http://www.memo.fr/PeriodeName.asp?ID=Préhistoire
La Préhistoire, la Gaule et les grandes invasions http://planetejeanjaures.free.fr/
La Préhistoire (Eric Ranguin)
http://erra.club.fr/primaire/prehistoire.htm
Préhisto : l'homme préhistorique http://prehisto.ifrance.com/
Les grands sites archéologiques
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/fr/
De l'Antiquité au Moyen Age http://perso.wanadoo.fr/jean-francois.mangin/
Planète Jean Jaurès (Préhistoire, Gaule et grandes invasions) http://planetejeanjaures.free.fr/
Antiquité
Les mystères de l'Égypte http://www.civilisations.ca/civil/egypt/egypt_f.html
L'Égypte éternelle
http://www.eternalegypt.org/EternalEgyptWebsiteWeb/HomeServlet?ee_website_action_key=action.display.home
&language_id=2
L'aventure des écritures (BNF) http://classes.bnf.fr/dossiecr/index.htm
La Cité Romaine (France 5) http://www.curiosphere.tv/romains/accueil.html
Le monde romain http://lemonderomain.free.fr/index.html
De l'Antiquité au Moyen Age http://perso.wanadoo.fr/jean-francois.mangin/
Pages d'histoire antique et médiévale (et divers documents sur les périodes suivantes) http://www.mrugala.net./
Planète Jean Jaurès (Préhistoire, Gaule et grandes invasions) http://planetejeanjaures.free.fr/
Moyen Age
Au temps des chevaliers http://membres.lycos.fr/preuxchevaliers/
Le Moyen Age http://www.cinemaodyssee.com/tonodyssee/index_mode_emploi.html
Le Moyen Age http://perso.orange.fr/mondeville.centre/sommaire/documents/histoire/moyenage/index.html
La vie quotidienne au Moyen Age
http://histoireenprimaire.free.fr/ressources/vie_quotidienne_au_moyen_age.htm
Ressources iconographiques par thèmes (BNF) http://classes.bnf.fr/classes/pages/indress1.htm
Le Moyen Âge en lumière : 10 parcours thématiques (sélection d'images renouvelée chaque jour)
http://www.moyenageenlumiere.com/
La France du Moyen Age
http://perso.club-internet.fr/mboullic/
La France au Moyen Age (Curiosphere) http://www.curiosphere.tv/moyenage/index.htm
395
Généalogie des rois de France (de Hugues Capet à Louis-Philippe 1er) http://perso.clubinternet.fr/jfcampio/RoisFran.htm
Casteland : l'univers des châteaux http://www.casteland.com/
Les châteaux médiévaux http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/
+ image de château fort
http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/chateau-fort.htm
Guédelon : le chantier médiéval http://jrichard.chez-alice.fr/chantier.htm
+ image de château fort http://jrichard.chez-alice.fr/Photos/ProjetDessin.jpg
Imagier du Moye Age http://www.csdm.qc.ca/barclay/projenfants/maternelle/medieval/chateau/index.htm
Pages d'histoire antique et médiévale (et divers documents sur les périodes suivantes) http://www.mrugala.net./
Moyen Age et Renaissance (Eric Ranguin) http://erra.club.fr/MOYEN-AGE-RENAISSANCE.htm
L'ABC décoiffé du dragon ailé (lettrines animées) http://www.haute-normandie.culture.gouv.fr/carte_blanche/
Temps modernes
Moyen Age et Renaissance (Eric Ranguin) http://erra.club.fr/MOYEN-AGE-RENAISSANCE.htm
Leonard De Vinci http://artdevinci.free.fr/
Les temps modernes (Eric Ranguin) http://erra.club.fr/XVIIe-XVIIIe-XIXe.htm
Le site du château de Versailles http://www.chateauversailles.fr/
La révolution française http://revolution.1789.free.fr/
Images de la révolution française http://www.royet.org/nea1789-1794/ihm/zone_images.htm
Toute l'histoire de l'esclavage en Martinique http://www.esclavage-martinique.com/
Tableau Noir http://www.tableau-noir.net/tableau_noir_sommaire.html
Époque contemporaine
Otto, un ours au coeur de la seconde guerre mondiale http://apella.ac-limoges.fr/sitehc/Montaignac/
Le Mémorial de la Shoah (avec une section pour les élèves) http://www.memorialdelashoah.org/
Le grenier de Sarah (mémorial de la Shoah) http://www.grenierdesarah.org/
La seconde guerre mondiale : affiches http://www.acrennes.fr/pedagogie/hist_geo/ResPeda/affiches/affiches/somt5.htm
1944 : la bataille de Normandie http://www.normandie44lamemoire.com/
Tableau Noir http://www.tableau-noir.net/tableau_noir_sommaire.html
396
2.4 Les supports pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire.
L'Histoire par l'image http://www.histoire-image.org/index.php
2 frises chronologiques (-10000 à nos jours & époque contemporaine) http://docsinstits.free.fr/Autresoutils.htm
L'Histoire de France en affiches (JMTR) http://classedece1.free.fr/affiche/index.html
L'espace documentaire de ruedesecoles http://www.assistancescolaire.com/enseignant/elementaire
Textes et documents pour l'histoire http://tnhistoiredocuments.tableau-noir.net/pages/sommaire.html
Nombreuses frises à télécharger (Bla-bla) http://perso.orange.fr/bla-bla.cycle3/histfris.htm
Frise chronologique illustrée (Soutine) http://soutien67.free.fr/histoire/chronologie/chronologie.htm
Une frise préhistorique (Le site de Jean) http://jlgrenar.free.fr/spip/spip.php?article31
Une frise historique complète (Le site de Jean) http://jlgrenar.free.fr/spip/spip.php?article13
La frise de Loustics : Ce2-Cm1 http://loustics.eklablog.com/frises-historiques-a2644546
Une frise historique illustrée http://www.ac-nancy-metz.fr/ia54/NancySaintPierre/frise.htm#
Une frise historique vierge (Ressources pour l'école) http://ressources.ecole.free.fr/outils/histgeo/outils-hg.htm
Frise : du Moyen Age à la guerre de 100 ans (espace enseignants /ressources...) http://www.editions-retz.com/
Frise et transport CE2 http://www.rvtki.org/spip.php?article33
Images en Histoire http://classroomclipart.com/clipart/History.htm
Atlas historique et périodique de l'Europe (de l'an 1 à nos jours) http://www.euratlas.net/sommaire.htm
Cartes pour l'école (aide-mémoire>>>histoire) http://www.ac-grenoble.fr/episdor/classes/cm2cm1/aidemem/aidemem.php
Cartes historiques (de 1815 à nos jours) http://www.atlas-historique.net/accueil.html
Des cartes en Histoire http://perso.wanadoo.fr/alain.houot/
Clio-Photo : photographies à usage pédagogique http://cliophoto.clionautes.org/category.php
Liste de cartes historiques http://histoireenprimaire.free.fr/textes/liste_cartes.html
Anciennes cartes du Monde http://www.henry-davis.com/MAPS/carto.html
Docs en audio, vidéo, animations directement exploitables en classe (connexion au forum nécessaire)
http://forums-enseignants-du-primaire.com/index.php?showtopic=183516
397
SOMMAIRE
Résumé bilingue de la thèse ………………………………………………………….p.4
Remerciements………………………………………………………………. …pp.5 à 6
Avant-propos………………………………………………………………………….p.7
Introduction……………………………………………………………………pp. 8 à 15
Première
partie :
Comment
analyser
les
représentations
de
l’histoire
de
France ?...........................................................................................................pp. 16 à 81
Introduction ………………………………………………………………………..p.17
CHAPITRE 1 / LES HISTORIENS FRANÇAIS ET L’HISTOIRE DE FRANCE…pp.18
à 41
1.1. L‟héritage braudélien : de l‟histoire de France à l‟histoire de la France.
1.2/ Le succès de Pierre Nora, un malentendu avec les autres historiens
1.3 / André Burguière en 2000 : les mêmes velléités épistémologiques que Fernand Braudel
en 1986
1.4 / Du politique théologique aux politiques de mœurs : accepter l‟anthropologie culturelle
en histoire pour une comparaison solide
1.5 / Les contradictions politiques de la civilisation française : universalité et patriotisme
1.6 / Une approche diachronique de l‟histoire de France est-elle encore possible ?
398
CHAPITRE 2/ FRANCOPHONIE ET HISTOIRE …………………...pp. 42 à 54
2.1 / Le linguiste est un historien et le vocabulaire le porte-drapeau d‟une civilisation
2.2/ Un musée imaginaire de la langue encore bien seul
2.3 / L‟histoire, un faireŔvaloir à des « balades » culturelles
2.4/ L‟usage de la métonymie historique au service de la francophonie
2.5/ Etude des manuels de FLE : le cas de la série « Nouveau sans Frontières »
2.6/ Des méthodes FLE sans patrimonialisation impliquant l‟étudiant par le « présent
historique » et les « modalités d‟énonciation » : « Campus »
CHAPITRE 3 / L’enquête dans le réseau de l’AEFE et de l’AUF…………………pp.55 à
81
3.1 / La genèse de notre questionnaire
3.2 / Analyse des réponses réalisées au Vietnam- Juillet 2012-AUF
3.3 / Analyse des enquêtes réalisées avec l‟AEFE
3.4 / Un premier bilan contrasté.
Deuxième partie : les causes expliquant les différentes représentations de l’histoire de
France………………………………………………………………………pp.82 à 136
Introduction ……………………………………………………………………pp.83 à 84
Chapitre 1 / Les différents types de représentations ………………….pp. 85 à 90
1.1 / Selon les aires géographiques
1.2 / Selon les matières enseignées
1.3 / Une vision ethnologique dans les enquêtes de l‟AUF.
399
Chapitre 2/ Une sociologie des représentations de l’histoire est-elle possible ?..pp.91 à
104
2.1/ Les représentations en histoire peuvent présenter des « zones d‟incertitude »
sociologiques
2.2/ Les représentations en histoire dépendent du positionnement social et de ses
contradictions.
2.3/ Une vision identitaire et une vision universelle de l‟histoire de France dans nos enquêtes.
2.4 / Une autocritique de nos enquêtes.
2.5 / L‟importance des héros et de l‟émotion dans les preprésentations en histoire
2.6 / Créer des Post-Colonial studies.
Chapitre 3/ Un examen géographique des enquêtes est-il possible ?....pp.105 à 113
3.1/ Les « Amériques », une européanisation de l‟histoire au service d‟une imagerie sociale et
politique.
3.2/ Etats africains et arabes : une distance critique
3.3/ Le secteur Asie / Pacifique : l‟idée de l‟éloignement.
3.4/ L‟Europe : davantage de réactions et plus également réparties.
3.5/ Une cartographie possible pour la région Asie du Sud-Est
Chapitre 4/
Quelle synthèse possible pour ces cinquante neuf enquêtes ?.......pp. 114 à
136
4.1/ L‟apport de Pierre Nora sur la problématique des lieux de mémoire.
4.2/ L‟artefact de 1789 : un mythe romanesque, mais un mythe nécessaire.
4.3/ L‟universalisme plus important que l‟aspect grégaire des représentations.
4.4/ Sacralisation et interdits diplomatiques.
4.5/ La mémoire collective selon Maurice Halbwachs : des images et des idées.
4.6/ Pour élargir nos recherches : le projet «culturomique».
400
Troisième partie : comment écrire une histoire interculturelle de l’histoire de
France ?........................................................................................................pp.137 à 233
Introduction……………………………………………………………pp.138 à 140
Chapitre 1 / Epistémologie, philosophie et histoire interculturelle…….pp.141 à 153
1.1/ Les représentations sont-elles vraies ?
1.2/ Une histoire pour se connaître à travers le regard de l‟autre : travail de mémoire et non
devoir de mémoire.
1.3/Une histoire interculturelle ? Une approche réflexive.
1.4 /Quelle épistème pour une histoire interculturelle ? Au service d‟une communauté éthique.
1.5/ L‟approche interculturelle de l‟histoire au service d‟une « morale internationale ».
1.6/ Une posture ouverte mais qui exige la « connaissance » et des « choix » pertinents.
Chapitre 2 / Comment enseigner une histoire interculturelle de la France dans les
réseaux de la francophonie? …………………………………………….pp.154 à 161
2.1/ Entre diversité et unicité linguistique.
2.2/ Des mots, des couleurs et des Hommes.
2.3/ L‟importance de l‟anthropologie culturelle.
2.4/ L‟importance de l‟émotion pour comprendre la culture de l‟Autre
2.5/ Les trois types de culture que l‟on peut enseigner dans un cours de langue.
2.6/ Lutter contre les stéréotypes de l‟histoire de France dans les supports de FLE : créer une
compétence transculturelle et une ethnométhodologie.
401
Chapitre 3 / Trois pistes pédagogiques interculturelles de l’Histoire de France…pp.162 à
224
3.1/ Une approche diachronique.
3.2/ Une approche synchronique par les personnages.
3.3/ Une approche interculturelle de l‟histoire de France par la linguistique.
Chapitre 4 / Les limites d’un curriculum interculturel de l’histoire de France…..pp.225
à 233
4.1/ Des grilles qui restent toujours à construire.
4.2/ L‟histoire de France : un angle mort dans l‟enseignement de l‟histoire ?
4.3/ Quel mode d‟emploi pour proposer des curricula d‟histoire interculturelle de la France à
l‟étranger
4.4/ Les obstacles pour demain : le recul de la francophonie
4.5/ Intégrer les nouvelles technologies pour mieux accepter un inter détermination
épistémologique.
Conclusion générale………………………………………………………pp.234 à 241
ANNEXES – pp. 242 à 352
PROPOSITION D‟UN CURSUS DE SEQUENCES INTERCULTURELLES SUR
L‟HISTOIRE DE FRANCE………………………………………………pp. 243 à 259
402
Etat critique des sources ……………………………………………..-.pp.260 à 352
A/ Présentation de la méthode de travail pour l‟enquête ………………pp. 261 à 268
B/ Les 28 réponses aux enquêtes de l‟AEFE- Février 2011……………..pp.269 à 327
C/ Liste des établissements scolaires concernés par nos enquêtes en Asie du sud-est (Juillet
2012) ……………………………….....................................................pp.328 à 329
D/ Bibliographie source consultée ………………………………………pp. 330 à 352
BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE………………………………pp. 353 à 397
I) BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………pp.354 à 390
1.1/Réflexions d‟historiens sur le temps
1.2/Approche philosophique et scientifique.
1.3/ L‟approche sociologique
1.4/ Analyse littéraire et linguistique
1.5/ Représentations générales sur l‟Histoire.
1.6/ Représentations sur l‟Histoire de France.
1.7/ Sur les représentations de 1789
1.8/ Sur les représentations de Napoléon
1.9/ Sur les représentations sur Charles de Gaulle et la présidence française.
1.10/ Enseigner l‟histoire et ses représentations.
1.11/ Méthodologie pour recueillir les informations de nos enquêtes
1. 12/ Anthropologie, pédagogie interculturelle et francophonie
1 .13/ Bibliographie sur l‟Asie du Sud ŔEst et ses représentations sur la France
II) SITOGRAPHIE………………………………………………………pp.391 à 397
2.1/Sitographie et bibliographie sur « Ngrams Viewer »
2.2/L‟enseignement de l‟histoire
2.3/L‟enseignement de l‟histoire par période
2.4/ Les supports pédagogiques pour l‟enseignement de l‟histoire.
Sommaire ……………………………………………………………….pp. 398-403
403
404