extrinseque ou pneumopathie d`hypersensibilite

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extrinseque ou pneumopathie d`hypersensibilite
FICHE ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE
Sommaire :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
Introduction
Définition
Agents responsables
Symptômes
Diagnostic
Evolution
Mesures de prévention
Réparation en maladie professionnelle
En résumé
Bibliographie
1. INTRODUCTION
Poumon du fermier, maladie des oiseleurs, maladie des champignonnistes, autant de noms pour une même affection respiratoire,
l’alvéolite allergique extrinsèque.
La maladie du poumon du fermier en est la forme la plus fréquemment rencontrée.
2. DEFINITION
L’alvéolite allergique extrinsèque ou pneumopathie d’hypersensibilité est une maladie inflammatoire du poumon profond (petites
bronches et alvéoles) qui survient en raison d’une réaction allergique à l’inhalation répétée et prolongée de particules organiques
ou de produits chimiques.
3. AGENTS RESPONSABLES
Une exposition intense et prolongée à des poussières animales ou végétales peut entraîner une alvéolite allergique
extrinsèque. Pour pénétrer dans les alvéoles, les particules de poussières doivent être très fines (moins de 5 µ). Ces poussières
animales et végétales proviennent de nombreuses sources et contiennent des bactéries et des champignons qui produisent des
substances chimiques toxiques.
Des substances autres, telles que des protéines animales ou des agents chimiques peuvent également être en cause.
Le tableau ci-dessous reprend quelques situations professionnelles impliquées et les réservoirs d’antigènes responsables qui y
correspondent.
Alvéolite allergique extrinsèque en milieu rural
Dénomination
Poumon de fermier
Poumon de compost (horticulture et
maraîchage)
Maladie des éleveurs d’oiseaux
Maladie des fromagers
Maladie des champignonnistes
Maladie des bûcherons
Maladie des scieurs de bois
Version 1.0 18.03.2013
Réservoir antigénique
Foin, fourrage, paille, céréales, fumier,
substances végétales moisies
Compost et copeaux de bois
Déjections et sérums d’oiseaux (pigeons,
poules, dindons, oies)
Moisissures des fromages (emmental,
roquefort, cantal, etc.)
Compost des champignons
Chêne et érable
Moisissures des vieilles planches et de la
sciure
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FAC – N° - 2011
ALVEOLITE ALLERGIQUE
EXTRINSEQUE OU PNEUMOPATHIE
D’HYPERSENSIBILITE EN
MILIEU PROFESSIONNEL
Dénomination
Alvéolite de l’industrie chimique
Poumon des mécaniciens et usineurs
Maladie des climatiseurs ou des humidificateurs
Maladies des détergents
Alvéolite des marchands de légumes
Pneumonie des travailleurs de laboratoire et agents
d’animalerie
Alvéolite des fondeurs
Activité et/ou antigène responsable
Industrie du plastique, des peintures, des mousses
polyuréthanes. Isocyanates et autres composés
chimiques
Aérosols
de liquide
d’usinage des métaux.
Microorganismes présents dans les huiles de coupe
usagées
Systèmes de climatisation industriels (champignons et
bactéries)
Enzymes des lessives et détergents
Chambres froides (moisissures)
Rats de laboratoire (urines de rats)
Fumées de zinc
4. SYMPTOMES
Lorsqu’une personne est sensibilisée, l’affection peut se présenter de trois façons différentes : une réaction aiguë (intense), une
réaction subaiguë ou récurrente, une forme chronique.
La crise aiguë est déclenchée par une exposition intense à l’agent responsable. Elle débute par un état grippal avec de la fièvre,
des douleurs musculaires, une toux sèche, une oppression thoracique et un essoufflement. Ces symptômes apparaissent 4 à 12
heures après l’exposition.
La réaction subaiguë est plus fréquemment rencontrée chez des sujets exposés à des concentrations plus faibles. Elle se présente
sous forme d’un essoufflement d’aggravation progressive, de toux et d’altération de l’état général. Les symptômes s’accentuent
lors de contacts avec l’antigène.
Dans la forme chronique, les symptômes persistants sont moins typiques : la personne présente un essoufflement, de la toux, une
perte de poids.
5. DIAGNOSTIC
Il repose essentiellement sur la connaissance du métier du travailleur et de ses antécédents d’exposition à des poussières animales
ou végétales ou moins souvent à certains agents chimiques. Les épreuves fonctionnelles respiratoires, l’imagerie médicale par
scanner et des examens sanguins à la recherche d’une sensibilisation à certains agents peuvent compléter le diagnostic.
6. EVOLUTION
Classiquement dans les formes aiguë et subaiguë, la cessation de l’exposition entraîne la disparition des symptômes, alors que la
poursuite des contacts antigéniques entraîne l’évolution vers la fibrose* pulmonaire et l’insuffisance respiratoire. Ce fait est
cependant loin d’être une généralité. Dans le cas de la maladie du poumon du fermier, qui a été la plus étudiée, plusieurs études
ont établi que la poursuite de l’activité professionnelle était possible sans risque respiratoire significatif, pour autant que les
conditions de travail soient aménagées et moyennant le port d’une protection respiratoire adaptée pour les tâches les plus
exposantes.
*Fibrose pulmonaire : atteinte pulmonaire caractérisée par un épaississement progressif des parois des alvéoles pulmonaires ayant
pour conséquence une limitation des échanges gazeux.
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Autres alvéolites allergiques extrinsèques
•
Collectives
Les sources antigéniques et les circonstances étant multiples, il est difficile d’envisager toutes les possibilités de prévention.
L’information et la formation des travailleurs doit être rigoureuse et adaptée au milieu de travail en cause.
Le principe de prévention collective est de limiter au maximum la production d’aérosol de poussières. L’automatisation de certains
processus contribue également à réduire l’exposition aux allergènes.
Quelques exemples sont repris ci-après.
Dans les exploitations agricoles
• Conduits étanches pour le transport des grains et aliments pour bétail.
• Ventilation adéquate et apport d’air neuf suffisant des secteurs où sont logés les animaux d’élevage.
• Tracteurs et moissonneuses batteuses dotées de cabines fermées à atmosphère filtrée. Séchage artificiel du foin par air
forcé, éventuellement chauffé dans des installations spécifiques.
• Automatisation de la distribution de nourriture aux animaux.
Systèmes de climatisation
• Entretien des systèmes de traitement de l’air et de l’eau.
Installations d’élevage d’oiseaux
• Bonne ventilation par aspiration.
• Pulvérisation d’eau sur les déjections pendant le nettoyage.
Animaleries
• Bonne ventilation par aspiration.
•
Individuelles
Port d’une protection respiratoire adaptée à la situation de travail et information des travailleurs concernant la bonne utilisation de
ces équipements et leur entretien.
8. REPARATION EN MALADIE
PROFESSIONNELLE
L’affection doit être prouvée par divers examens complémentaires et la preuve d’une exposition nocive identifiée. Un code
spécifique aux alvéolites est repris sur la liste belge des maladies professionnelles : c’est le 1.305.05.01.
9. EN RESUME
L’alvéolite allergique extrinsèque est une maladie inflammatoire du poumon profond qui
survient le plus souvent en milieu rural et qui peut aboutir à une insuffisance respiratoire.
L’exposition aux substances antigéniques doit être répétée prolongée et généralement
intense pour provoquer la sensibilisation. Ce sont les activités qui exposent à des substances
végétales moisies, qui sont les plus fréquemment associées à la maladie.
L’affection peut se présenter sous trois formes cliniques différentes (aiguë, subaiguë et
chronique).
Le diagnostic repose avant tout sur la mise en évidence d’une exposition à risque et sur
divers examens complémentaires (spirométrie, imagerie, recherche de marqueurs sanguins).
Les mesures de prévention sont primordiales.
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7. MESURES DE PREVENTION
10.1. Livres et articles
•
DALPHIN, J.-C., G. REBOUX, G. Pneumopathies d’hypersensibilité en milieu professionnel.
professionnelle et de l’environnement, 2005, 16-535-G-10.
•
MARTINET, Y., ANTHOINE D., PETIET G., Les maladies respiratoires d’origine pofessionnelle, Editions Masson, Paris
1999, p. 93-102.
Traité EMC - Pathologie
10.2. Autres Sites Web consultés
•
Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
[en ligne]
Disponible sur le Web : <http://www.inrs.fr>
•
Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail [en ligne]
Disponible sur le Web : <http://www.cchst.ca>
•
Ligue pulmonaire [en ligne]
Disponible sur le Web : <http://www.liguepulmonaire.ch>
Dr Cécile SURLERAUX,
Conseiller en prévention – Médecin du travail
Cellule scientifique
Commission scientifique
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SPMT - Siège social
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T 04/ 344 62 64
F 04/ 344 62 61
[email protected]
www.spmt.be
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10. BIBLIOGRAPHIE