3 juin - Rue Frontenac
Transcription
3 juin - Rue Frontenac
Jeudi 3 juin 2010 SOMMAIRE ACTUALITÉS 2 AFFAIRES 4 SPECTACLES 5 SPORTS 6 EN MANCHETTES Politique | Fabrice de Pierrebourg EXCLUSIF — La bellesœur de Pietro Perrino nommée juge par Jacques Dupuis Lorsqu’il était ministre de la Justice, Jacques Dupuis a nommé juge à la Cour du Québec la belle-sœur de Pietro Perrino, libéral notoire, ami et ex-conseiller de Jean Charest, et administrateur de deux FIER qui ont investi des millions dans la controversée firme de sécurité BCIA de Luigi Coretti, a appris Ruefrontenac.com. L’AC Milan a signé une belle victoire de 4 à 1 contre l’Impact, dans un match amical enlevant, disputé devant une énorme foule de près de 48 000 spectateurs, mercredi soir au Stade olympique. Martin Smith [email protected] Le clou du spectacle est survenu avec dix minutes à jouer quand le célèbre Ronaldinho a converti un penalty après qu’un défenseur montréalais l’eut fait trébucher dans la surface de l’Impact. Il s’en est cependant fallu de peu que «Ronnie» rate sa chance car Srdjan Djekanovic a touché au ballon du bout de la main avant que celui-ci entre dans le filet près du poteau gauche. La foule a longtemps applaudi, tout comme lorsque Ronaldinho a été remplacé alors qu’il restait une minute de temps régulier à écouler dans le match. Le talent de Ronaldinho et de ses compagnons à l’attaque, à savoir Clarence Seedorf, Filippo Inzaghi et Pato, ont épaté les spectateurs et fait la différence dans la rencontre. Seedorf et Ronaldinho ont été à l’origine des buts de Pato dans le premier quart d’heure de jeu, puis d’Inzaghi à la 25e minute de jeu. «C’est dans le dernier tiers que les Milanais m’ont le plus impressionné, a reconnu Marc Dos Santos.. Ils entrent directement par le milieu avec des petites passes très courtes. Ce fut une excellente expérience de les voir jouer, aussi bien pour moi que pour mes joueurs.» Sombrero d’Inzaghi L’Impact a bien tenu le fort en première demie, provoquant rapidement l’égalité grâce à un superbe tir de David Testo, «le plus beau but de la soirée», selon son entraîneur. Celui qui a suivi n’était pas piqué des vers non plus. Après une séquence débutée une fois de plus par Ronaldinho et Clarence Seedorf, le gardien Matt Jordan fait un arrêt sur un tir à bout portant. Le ballon s’envole, «Pipo» Inzaghi le récupère près du poteau droit, se paie un «sombrero» aux dépens de Nevio Pizzolitto, puis tire dans un filet désert alors que Jordan n’a pas pu se replacer à temps. «La vision et la technique de ces gars-là les placent dans un autre niveau, a reconnu Pizzolitto. Et je peux vous assurer que ce n’est pas parce que tu te fais dribbler par un Inzaghi ou un Ronaldinho que ce n’est pas humiliant. Après tout, il y a presque 48 000 personnes qui te regardent…» L’Impact n’a jamais lâché malgré ce déficit. Une reprise de tête un peu trop flottante de Roberto Brown a failli déjouer le gardien Roberto Colombo. Puis, Rocco Placentino a eu deux belles occasions d’égaler la marque avant la pause de la mitemps. À la 32e minute, un centre de Leonardo DiLorenzo, en grande forme comme d’habitude pour ces matchs internationaux, a trouvé le «Rocket» de l’Impact sur la droite mais son tir a abouti dans le «petit filet». Puis, avec une minute à jouer dans la première demie, Placentino a trop appuyé un lob alors qu’il se trouvait seul devant le gardien milanais. Le ballon s’est envolé haut par-dessus la barre transversale. Dans cette première demie, le gardien Matt Jordan s’est aussi signalé à quelques reprises, mais il n’a rien pu faire quand Seedorf a doublé l’avance des siens avec un tir sec de six mètres en plein centre de la surface. À partir de ce troisième but milanais, les deux entraîneurs ont considéré le temps venu de multiplier les changements pour réussir à utiliser tout leur effectif. SUITE-PAGE 3 Affaires | Michel Van de Walle Métro de Montréal – Bombardier est excédée par les délais Le président de Bombardier Transport, André Navarri, a qualifié «d’opportunité ratée» un allongement indu des délais pour l’octroi du contrat de renouvellement des voitures du métro de Montréal. SUITE-PAGE 4 Sports | Marc De Foy Giroux relance les Flyers La justice a prévalu dans le troisième match de la finale de la coupe Stanley. Après deux défaites crève-cœur à Chicago, les Flyers de Philadelphie ont finalement triomphé des Blackhawks 4 à 3, mercredi soir, devant leurs partisans au Wachovia Center. SUITE-PAGE 6 RF Actualités sein du parti PRO du maire Vaillancourt il y a quelques années. Pas de commentaires Lorsqu’il était ministre de la Justice, Jacques Dupuis a nommé juge à la Cour du Québec la belle-sœur de Pietro Perrino, libéral notoire, ami et ex-conseiller de Jean Charest, et administrateur de deux FIER qui ont investi des millions dans la controversée firme de sécurité BCIA de Luigi Coretti, a appris Ruefrontenac.com. bailleurs de fonds du PLQ de s’immiscer dans le processus de nomination. Dans son court CV, on apprend que Julie Messier est membre du Barreau depuis 1993 et qu’elle a exercé comme «avocate et gestionnaire d’un bureau de pratique privée multidisciplinaire» depuis 1997. Pietro Perrino dans la tourmente Julie Messier est la conjointe de Bruno Perrino, le frère de Pietro. Sa nomination à la chambre civile et à la chambre de la jeunesse de la Cour du Québec à Laval a été officialisée par communiqué le 8 mai 2008. Cette nomination est d’autant plus intéressante que c’est le même Jacques Dupuis qui a demandé en avril dernier à l’ex-juge Michel Bastarache de présider la commission qui porte aujourd’hui son nom en réaction aux allégations de favoritisme et de trafic d’influence dans la nomination des juges. Une décision qui intervenait après des déclarations fracassantes de l’ex-ministre libéral de la justice Marc Bellemare qui accusait des Il est aussi membre du CA de la SAQ depuis août 2007. François Legault l’avait aussi «accusé» en 2009 d’avoir «détourné» sept des huit millions du fonds d’investissement du FIER-Boréal-Saguenay vers trois entreprises de la région métropolitaine, dont ce libéral proche de Jean Charest est actionnaire. Enfin, Pietro Perrino a été organisateur au Rappelons aussi que le ministre Dupuis s’est retrouvé dans la controverse après que l’on eut appris qu’il avait accepté de recevoir Luigi Coretti. Le patron de la firme BCIA, un grand ami de Tony Tomassi (à qui il avait fourni une carte de crédit), venait de se voir refuser un permis de port d’armes par la SQ. Coïncidence, cette rencontre a eu lieu au printemps 2008, soit à la même époque où Julie Messier a été promue juge. Au bureau de Jacques Dupuis, on s’est refusé aussi à tout commentaire. On a expliqué à Rue Frontenac que le ministre de la Sécurité publique s’en remettait à la commission Bastarache pour tout ce qui concerne le processus de la nomination des juges. La juge Julie Messier n’a pas retourné notre appel. Les anciens chefs du PC et l'éthique Son conjoint, Bruno Perrino, est aujourd’hui dirigeant au sein d’une compagnie d’assurances. Joint au téléphone par Rue Frontenac, il a refusé d’émettre des commentaires et n’a pas démenti non plus nos affirmations. «Vous comprendrez mon devoir de réserve», a t-il ajouté pour justifier son silence. Son frère, Pietro Perrino, qui a aussi été président de la commission jeunesse du PLQ, se retrouve depuis quelques semaines dans la tourmente en particulier à cause de sa fonction d’administrateur de FIER qui ont investi 2M$ dans la firme de sécurité BCIA de Luigi Coretti. Il s’agit des FIER Boréal-02 et du FIER-Ville-Marie de Laval (via sa compagnie Pergui Groupe Conseil) qu’il a mis sur pied en janvier 2006. RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 2 Nouvelles générales Saint-Luc et obstétricien à la clinique OVO de Montréal, le Dr François Bissonnette. Un registre des naissances À quelques semaines de l’entrée en vigueur de la loi sur la procréation assistée, les médecins sonnent l’alarme. Alors que le ministère de la Santé promet aux femmes qu’elles pourront être inséminées gratuitement dès les prochaines semaines, les cliniques de fertilité et le Collège des médecins avertissent qu’il y a trop de lacunes pour aller de l’avant. Pendant ce temps, les listes d’attente prennent des proportions alarmantes. préoccupations de Julie Snyder [qui milite pour la gratuité de la fécondation depuis des années] qu’à celles du Collège des médecins, dont le rôle est de protéger les patients.» Trop de lacunes «Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas attendre un mois ou deux de plus si ça permet de régler des problèmes, demande le secrétaire du Collège, le Dr Yves Robert. «Où est l’urgence ? Il faut s’assurer que le nouveau programme n’entraînera pas des risques plus importants pour les bébés et leurs mamans avant de le mettre en branle.» « Il y a une dérive politique, ajoute-t-il. On s’attarde plus aux Actuellement, le gouvernement met le cap sur le 1er juillet et ne veut pas prendre de retard. Le projet de règlement encadrant la loi 26, dont le but est de régir la procréation assistée pour limiter les grossesses multiples, a été publié dans la Gazette officielle le 24 mars dernier. Après 45 jours de consultation, on en est maintenant à adopter une version finale pour permettre l’entrée en vigueur des nouveaux services gratuits. Pourtant, plusieurs éléments cruciaux liés autant à la réglementation qu’à la mise en application de la loi restent à éclaircir, préviennent les spécialistes de la question. RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 «Mais on nous a fait comprendre que s’il y a des modifications majeures, il faudra retarder et le gouvernement ne veut pas ça. Il impose une cadence à cause de la pression des lobbys », déplore le Dr Robert. À l’instar de plusieurs médecins du domaine de la fécondation, il appréhende que le programme de fertilité du gouvernement, qui prévoit offrir aux femmes québécoises trois essais de fertilisation in vitro gratuits, n’entraîne une grave surcharge sur le réseau de la santé, les grossesses provoquées étant inévitablement des grossesses à risque qui nécessitent un suivi étroit. Sans compter que de nombreux bébés-éprouvette naissent prématurés et doivent être pris en charge par les hôpitaux. «Il faut prendre ça en compte et en prévoir les coûts», dit-il. Depuis plus d’un an, des centaines de couples s’inscrivent sur des listes d’attente dans l’espoir d’avoir un enfant. Seulement à la Clinique OVO de Montréal, ils sont plus de 500 à faire la queue, dont certains qui voient leur vie reproductive arriver à son terme. «Ça va faire un tsunami dans le réseau quand les services vont devenir gratuits», prévient le chef du service d’endocrinologie de la reproduction et infertilité à l’hôpital Pour assurer la sécurité des patientes et de leurs bébés, le Collège des médecins, toujours appuyé par les experts sur le terrain, réclame un registre qui permettrait de faire le lien entre chaque grossesse et la technique qui l’a engendrée pour surveiller les complications à la naissance, ce qui n’est pas compris dans l’actuel projet de règlement. L’ordre professionnel déplore également que ce même règlement régisse de façon serrée la fécondation in vitro en laissant un flou autour d’autres techniques comme la stimulation ovarienne, qui est pourtant une des causes de grossesses multiples dans le monde. Dans les cliniques de fertilité, on en a aussi contre le fait que le gouvernement s’ingère dans le processus médical en décidant notamment du nombre d’embryons utilisés lors d’une fécondation. Les médecins soulèvent aussi des questions quant à leur mode de rémunération. «On aurait pu discuter de tout ça ily a plusieurs mois s’ils nous avaient consultés avant de publier dans la Gazette officielle», note le Dr François Bissonnette. «Ça fait 18 mois qu’on est prêts, mais le règlement a plein de lacunes et on veut que ça fonctionne comme il faut», dit-il. Au début du moi de mai, plus de trente experts des réseaux public et privé ont d’ailleurs envoyé une lettre obtenue par Rue Frontenac au ministre Yves Bolduc pour lui faire part de leur inquiétude et proposer de nombreux amendements à la réglementation. Le ministère a tenu récemment une première rencontre sur le sujet, avec une panoplie d’acteurs du domaine. Une autre est prévue la semaine prochaine. Entre-temps, le gouvernement assure que les délais seront respectés coûte que coûte et que l’échéancier suit son cours. «Ils nous disent qu’ils vont commencer et régler les problèmes en cours de route», relate le Dr Yves Robert, septique. 3 RF Affaires Le président de Bombardier Transport, André Navarri, a qualifié «d’opportunité ratée» un allongement indu des délais pour l’octroi du contrat de renouvellement des voitures du métro de Montréal. Lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de Bombardier, M. Navarri a déclaré que «si on attend trop longtemps (avant d’attribuer ce contrat), ce sera une occasion ratée» car cela aura un impact sur les emplois et l’économie au Québec. «S’il y a encore un retard de 18 mois ou deux ans, il y a des risques de pertes d’emplois. C’est une occasion perdante pour le consortium (Bombardier-Alstom), les employés (de Bombardier à l’usine de La Pocatière et au centre d’ingénierie de Saint-Bruno), les 90 fournisseurs que nous avons au Québec, les clients de la STM, qui roulent dans des wagons de 40 ans, et pour l’ensemble de l’économie», a-t-il dit en cachant difficilement son irritation aux journalistes qui l’interrogeaient lors d’un point de presse après l’assemblée. Bombardier, qui s’est associée à Alstom, attend toujours une décision de la Société de transport de Montréal à propos de ce contrat éva- lué à 2 milliards de dollars. Au début de l’année, à la suite de pressions de la chinoise ZhuZhou, la STM a décidé de lancer un avis public international. Or, en plus de la chinoise, la société espagnole CAF a manifesté son intérêt pour le contrat de fabrication de 765 voitures de métro. Des informations veulent que la STM serait prête à considérer la candidature de CAF, alors que Bombardier estime que cette dernière ne répond pas aux critères de l’appel d’offres. Si CAF se qualifie, la STM pourrait alors lancer un nouvel appel d’offres. Bombardier et Alstom ont déposé une requête devant les tribunaux pour faire annuler l’avis international de la STM et déclarer illégal le processus suivi depuis ce moment. 12 000 emplois Selon M. Navarri, quelque 12 000 emplois directs et indirects au Québec dépendent de cet important contrat. L’usine de La Pocatière emploie 500 travailleurs, le centre de Saint-Bruno a 500 ingénieurs et techniciens tandis qu’Alstom en compte 150 à Sorel-Tracy et 400 autres à une usine de signalisation à Saint-Laurent. À cela il faut ajouter les emplois chez quelque 90 fournisseurs sur le territoire québécois. Selon M. Navarri, il pourrait y avoir des mises à pied à La Pocatière, qu’il n’a pas voulu chiffrer, si le contrat du métro de Montréal accuse des délais RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 additionnels. Actuellement, cette usine est à compléter des commandes, notamment pour des trains de banlieue de l’Agence métropolitaine de transport. M. Navarri a souligné que le processus pour le contrat du métro est en cours depuis 2005. Et cinq ans plus tard, il n’y a toujours pas de décision de prise. «Nous avons du mal à comprendre, a-t-il dit. Comme dans toutes les grandes villes, il faut prendre une décision et avancer.» Il a signalé qu’à Paris, par exemple, un appel d’offres a été lancé en 2006 pour le renouvellement de matériel de transport en commun, que Bombardier a remporté. Or, dit-il, aujourd’hui, les véhicules roulent et les clients sont satisfaits. M. Navarri réfute les allégations voulant que le prix exigé par le consortium Bombardier-Alstom soit trop élevé. «Nous avons conclu une entente de principe (avec la STM) en décembre 2009. Qui dit entente dit que les parties se sont entendues sur un juste prix», a-t-il fait valoir. Par ailleurs, M. Navarri a confirmé l’intérêt de Bombardier à acquérir une participation dans une filiale de la société ferroviaire russe RZD. L’allemande Siemens est aussi sur les rangs et on s’attend à ce que le processus de négociation dure plusieurs mois. Aéronautique Du côté de Bombardier Aéronautique, le président et chef de l’exploitation, Guy Hachey, a dit que le programme CSeries, la nouvelle famille d’avions commerciaux de 110 et 130 sièges de Bombardier, suivait son cours tel que prévu. «Tout va selon l’échéancier.» Actuellement, Bombardier a des commandes fermes pour 90 appareils, auxquelles s’ajoutent des options pour 90 autres. M. Hachey s’est dit confiant d’obtenir d’autres commandes au cours de la prochaine année, notamment de la part de clients chinois, auprès desquels des campagnes de vente sont en cours. Il a aussi réitéré la volonté de la direction d’attendre encore un peu avant de prendre une décision sur la cadence de production des avions régionaux CRJ, assemblés à Mirabel. Récemment, Bombardier a décroché un petit contrat pour trois appareils et six options de la part d’un transporteur uruguayien. M. Hachey a convenu que c’est insuffisant, mais il attend des décisions «imminentes» de la part d’autres clients pour des CRJ. «Si nous attendons (avant de réduire la cadence), c’est bon signe», a-t-il répété. L’an dernier, Bombardier Aéronautique a dû supprimer 4700 emplois en raison de la chute de la demande pour ses CRJ et ses avions d’affaires. Une nouvelle réduction de la cadence signifierait d’autres mises à pied, que Bombardier souhaite éviter. Assemblée et résultats financiers Lors de l’assemblée des actionnaires, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) n’a pu faire adopter aucune des trois propositions qu’il a soumises au vote. La seule qui a recueilli un appui significatif, soit 15,5% des voix, fut celle qui demandait que les actionnaires soient consultés sur la politique de rémunération de la haute direction. Signalons que plusieurs autres sociétés, notamment des banques, ont accepté que soient dorénavant tenus de tels votes. Enfin, les profits de Bombardier ont légèrement chuté au premier trimestre, se fixant à 153 M$ US contre 158 M$ US lors de la période correspondante de l’an dernier. Ramené par action, le bénéfice net s’est établi à 0,08$ contre 0,09$ par action un an plus tôt. C’est toutefois un peu mieux que ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient en moyenne sur un profit par action de 0,07$. Les revenus du trimestre ont également reculé, pour s’établir à 4,2 G$ US contre 4,5 G$ US un an plus tôt. 4 RF Arts & Spectacles Radio-Canada préfère les succès du box-office américain au détriment du cinéma français et international. C’est du moins ce que dénoncent les distributeurs indépendants de films du Québec. «C’est inadmissible. La SRC n’achète plus de films français, ni internationaux et privilégie le cinéma américain. La télévision publique ne supporte plus les distributeurs d’ici», dit Louis Dussault, président du Regroupement des distributeurs indépendants de films du Québec (RDIFQ). Selon M. Dussault, la télévision publique a le mandat précis d’éduquer le public à la cinématographie mondiale. «La SRC dépense les impôts de la population en achetant du cinéma américain et en ignorant le cinéma français. Je pense que le public québécois a le droit de voir le cinéma du plus grand pays francophone du monde, la France. Est-ce que les films américains ont vraiment besoin du support de notre télé publique pour survivre?», se demande M. Dussault. Il y a un an, le RDIFQ a rencontré deux patronnes de RadioCanada, soit Louise Lantagne, directrice de la programmation et Marie-Sylvie Lefebvre, responsable des acquisitions. «Lors de la rencontre, elles nous avaient promis un créneau pour le cinéma étranger, mais nous n’avons jamais eu de nouvelles par la suite», affirme M. Dussault. Situation précaire En décembre dernier, les distributeurs indépendants ont demandé un rendez-vous avec le président de Radio-Canada, Hubert T. Lacroix. En vain. «M. Lacroix a refusé de nous rencontrer et nous a renvoyé à mesdames Lantagne et Lefebvre. C’est rire de nous autres. Si Radio-Canada refuse de présenter du cinéma français et international qu’ils le disent ouvertement au public», estime M. Dussault. Des films comme Fais-moi RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 plaisir ou La teta asustada (gagnant de l’Ours d’or de Berlin en 2009) sont distribués par M. Dussault, aussi président de K-Films Amérique. Ces longmétrages génèrent certes des reve- nus en salles et des ventes de DVD, mais les distributeurs auraient aussi besoin des revenus de leur diffusion à la télévision. Le RDIFQ, qui représente huit distributeurs, estime que ces membres sont dans une situation financière de plus en plus précaire. «Nous revenons de Cannes avec des nouveaux films dans nos catalogues, mais nous ne pouvons pas les écouler à Radio-Canada. Nous sortirons ces films à grands frais sur grand écran sans pouvoir compter sur des revenus pour leur diffusion à la télé», dit M. Dussault. Les distributeurs indépendants de films du Québec accusent Radio-Canada de privilégier les films américains. Ci-dessus, une scène de Night at the Museum: Battle of the Smithsonian. PHOTO D'ARCHIVES 5 RF Sports Entorse au règlement La justice a prévalu dans le troisième match de la finale de la coupe Stanley. Après deux défaites crève-cœur à Chicago, les Flyers de Philadelphie ont finalement triomphé des Blackhawks 4 à 3, mercredi soir, devant leurs partisans au Wachovia Center. soir avec la présentation du quatrième match à Philadelphie. Il s'agissait du troisième point de Giroux dans la rencontre, lui qui en totalise maintenant 20 en autant de matchs dans les présentes séries de la coupe Stanley. Et dire que l'ancien porte-couleurs des Olympiques de Gatineau n'a que 22 ans! Grand soulagement Il leur aura fallu tout de même se battre jusqu'en prolongation pour remporter cette victoire capitale pour leur survie. Le but victorieux a été réussi par Claude Giroux, son neuvième des séries. Le joueur franco-ontarien a habilement redirigé une passe de Matt Carle derrière Antti Niemi, encore brillant devant le filet des Hawks, à 5min59s de la première période de prolongation. Les Flyers ont ainsi réduit l'avance des Hawks à 2-1 dans cette série qui se poursuivra samedi Inutile de dire que les porte couleurs des Flyers respiraient mieux après le match. «Nous sommes soulagés, a déclaré d'emblée leur capitaine Mike Richards devant les caméras de Hockey Night In Canada. «Nous venons de remporter une grosse victoire que nous venons. Nous avons disputé une grosse troisième période (15 tirs contre seulement quatre pour les Hawks) et travaillé d'arrache-pied toute la soirée.» Quelques secondes avant le but de Giroux, les Flyers croyaient bien avoir marqué lorsque Jeff Carter a poussé dans la filet une rondelle qui s'était promenée sur la ligne RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 rouge après avoir heurté le poteau. Mais l'arbitre Bill McCreary avait signifié que le jeu était arrêté. «Nous étions renversés, a raconté Richards. «L'arbitre nous a indiqué qu'il avait sifflé, mais personne ne l'entendu. «Nous avons ressenti un peu de pression à la reprise du jeu, mais Carle a réalisé un très beau jeu pour permettre à Giroux de marquer.» 80e point de Brière dans les séries Les élans ont été partagés en première période. Les Flyers ont toutefois pris les devants grâce à un but de Daniel Brière en supériorité numérique, son 11e des séries. Il s'agissait d'un 80e point en 83 matchs pour le joueur de centre originaire de Gatineau dans les séries de la coupe Stanley. Pas mal du tout, n'est-ce pas? Il faudrait lui rendre le mérite qui lui revient. On pourrait discourir longtemps sur le faramineux contrat que lui ont consenti les Flyers il y a trois ans, mais ses statistiques ne mentent pas. Brière ne se déguise pas en courant d'air dans les séries. Il n'est pas gros, il n'est pas grand, mais il produit! Les Hawks ont profité d'un jeu chanceux pour créer l'égalité au début du deuxième engagement. Après une supériorité numérique durant laquelle Richards a raté deux chances en or de marquer, Carter a fait dévier bien malgré lui un tir de Duncan Keith derrière son gardien Michael Leighton. Un but de Scott Hartnell durant une attaque massive a redonné les devants aux Flyers au milieu de la période médiane, mais pas avant que le jeu soit validé par le juge vidéo. L'ation s'est poursuivie d'ailleurs un bon moment avant que les Flyers ne puissent demander l'intervention du service vidéo de la LNH. Pendant que la séquence était visionnée à Toronto, la reprise était montrée à deux reprises au tableau d'affichage, ce qui est contraire au règlement. Cette entorse vaudra sans doute un avertissement aux Flyers. À tout événement, les images montraient clairement que la rondelle avait franchi la ligne rouge après que Hartnell eut fait dévier un tir de Chris Pronger. La lumière rouge a scintillé et la sirène signalant un but au domicile des Flyers a retenti, mais le but avait échappé aux arbitres. Giroux a participé aussi à ce but. Les Hawks sont revenus de nouveau de l'arrière avec moins de trois minutes à faire en deuxième période en vertu du premier but des séries du défenseur Brent Sopel. Kane et Toews brisent la glace Les deux équipes ont marqué en l'espace de 20 secondes dans les premières minutes de la troisième période. Patrick Kane a lancé les Hawks en avant pour la première fois de la rencontre en inscrivant son premier but de la finale avec l'aide de Jonathan Toews pour qui il s'agissait d'un premier point dans la série. Ville Leino a ramené les deux camps à la case départ en déjouant Niemi avec la complicité Giroux. 6 Sports Jacques Villeneuve reprendra en août le volant de la Toyota qu’il avait menée à la quatrième place l’an dernier dans le cadre du NAPA 200 disputé au circuit GillesVilleneuve. Après la course excitante et fort amusante de l’an dernier, je suis heureux d’y retourner. Je suis aussi très content de courir à nouveau à Elkhart Lake où j’ai remporté ma première victoire en CART.» Villeneuve a d'ailleurs commenté cette nouvelle avec enthousiasme dans une entrevue exclusive qu'il a livrée à notre confrère Dominic Fugère. Un choix logique Pour le propriétaire de l’écurie Braun Racing, l’embauche de La nouvelle vient d’être confirmée par l’écurie Braun Racing qui confiera sa voiture au pilote québécois pour la troisième année consécutive en série Nationwide. Villeneuve aura d’ailleurs l’occasion de se familiariser avec son bolide numéro 32, aux couleurs de Dollar General, en participant à une autre épreuve de la série Nationwide sur le circuit routier de Road America, à Elkhart Lake, dans le Wisconsin, le 19 juin. Un tracé qu’il connaît bien pour y avoir connu du succès en série CART. «C’est fantastique de retrouver Braun Racing et son commanditaire Dollar General, a dit Villeneuve. Villeneuve était un choix logique. «Il a connu du succès avec nous à Montréal ces deux dernières années, a déclaré Todd Braun. Son expérience et sa connaissance des circuits de Montréal et de Road America s’avèrent une excellente acquisition pour notre équipe et pour notre programme de courses sur circuits routiers.» Le NAPA 200 sera présenté les 28 et 29 août prochains au circuit Gilles-Villeneuve. Un autre pilote québécois, Patrick Carpentier sera aussi de la partie avec l’écurie Waltrip. Quant à Andrew Ranger, brillant troisième l’an dernier à Montréal, sa participation devrait être confirmée sous peu. Quelques pilotes réguliers de la coupe Sprint participeront à la course dont Carl Edwards, Brad Keselowski et Marcos Ambrose. Le Canadien Ron Fellows, spécialiste en circuit routier, a lui aussi assuré sa présence sa Montréal. Quant à Kyle Busch, qui n'est plus un pilote à temps plein en série Nationwide, sa venue paraît cependant incertaine. VILLENEUVE « On a des comptes à régler avec ce circuit » Évidemment, Jacques Villeneuve était pétant d’enthousiasme en parlant de son retour dans la Toyota numéro 32 de Braun Racing en série NASCAR Nationwide Dominic Fugère [email protected] Avec raison. Il y pilotera deux courses: une sur un circuit où il n’a jamais été battu et l’autre RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 chez lui, dans sa ville, sur le circuit qui porte le nom de son père. «J’étais content de savoir que je reviendrais à Montréal, mais je m’en doutais un peu, comme tous les amateurs d’ailleurs. C’est l’endroit dans le monde où j’aime le plus courir parce que je suis chez nous. «Par contre, moi, Trent (Owens, son chef d’équipe) et tous les gars chez Braun, nous avons des comptes à régler avec cette piste. On veut une victoire à Montréal. Vraiment. Là. Cette année», martèle Villeneuve, sur un ton qui ne laisse pas de doute 7 Sports NADAL à deux pas du sacre L’Espagnol Rafael Nadal est bien déterminé à reprendre son bien à Roland-Garros, après une année d’ombre qui a vu son éternel rival, Roger Federer, faire main basse sur un tournoi où l’Espagnol n’avait jamais perdu au cours de sa carrière. À la recherche d’un cinquième titre à la Porte d’Auteuil, le meilleur joueur du monde sur terre battue a poursuivi sa route sans perdre le moindre set en battant à l’usure son compatriote Nicolas Almagro (19) par 7-6 (2), 7-6 (3) et 6-4. Même s’il n’est pas parvenu à ébranler Nadal et s’il a fini par s’incliner en trois manches consécutives, Almagro a disputé un grand match. Si la justice régnait en ce monde, il aurait au moins eu la satisfaction d’enlever un set au roi de la terre battue. Dommage tout simplement qu’il ait bousillé les deux bris d’égalité, car il méritait nettement un meilleur sort. «J’ai tout donné et, à l’exception de quelques erreurs sur des points importants, je n’ai rien à me reprocher», a déclaré Almagro qui a lutté jusqu’à la fin sans jamais faiblir. «Je joue de mieux en mieux, je contrôle mes émotions sur le terrain et je suis capable de me relever quand ça va mal», a reconnu la 19e tête de série, qui venait d’échanger coup pour coup avec son brillant adversaire et qui avait reçu du public français des applaudissements mérités. Nadal, pour sa part, a été égal à lui-même. Plus l’enjeu devenait important, plus il maîtrisait la situation. Il aurait bien voulu en venir plus vite avec cet importun, mais il a fait exactement ce qu’il devait faire. «Nicolas s’améliore constamment, a reconnu celui qui pourrait reprendre le premier rang mondial dès dimanche. Il n’y a rien eu de facile au cours du match et il avait des réponses à la plupart de mes coups. Je suis content d’être parvenu à le battre en trois sets. J’ai compris qu’il me fallait encore faire des progrès si je voulais aller jusqu’au bout.» Nadal a maintenant remporté les huit affrontements contre Almagro mais, pour le plus grand bien du tennis, les duels entre les deux Espagnols de 24 ans deviennent de plus en plus palpitants. Retour phénoménal de Melzer Le dernier quart de finale du tableau masculin a offert un spectacle d’une qualité exceptionnelle. Dans un tournoi où les têtes de série sont tombées comme des mouches, le dernier scalp royal revient à un Autrichien de 29 ans, Jurgen Melzer (22), qui a surmonté un lourd déficit de deux manches à zéro pour venir à bout du Serbe Novak Djokovic (3) par 3-6, 2-6, 62, 7-6 (3) et 6-4. Cette victoire, Melzer la doit à son exceptionnelle condition physique et au désarroi de son adversaire, en manque d’oxygène dans la dernière heure de jeu. La rencontre épuisante et indécise a duré 4 heures et 16 minutes, une éternité que le Serbe n’a pas su gérer avec délicatesse. Melzer a eu 24 balles de bris au cours de la rencontre et il n’en a converti que quatre, mais les défaillances physiques du numéro 3 mondial ont finalement eu le dernier mot. Ainsi donc, épuisé mais ravi, Melzer tentera de résister aux coups de marteau de Rafael Nadal en demi-finale. Dans l’autre rencontre du carré d’as, Robin Soderling (5) tentera de poursuivre sa route contre le Tchèque Tomas Berdych. L'Autrichien Jurgen Melzer est sorti gagnant d'un marathon de plus de quatre heures qui l'opposait au troisième favori, le Serbe Novak Djokovic. PHOTO REUTERS RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010 8