3 juin - Rue Frontenac

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3 juin - Rue Frontenac
Jeudi 3 juin 2010
SOMMAIRE
ACTUALITÉS 2
AFFAIRES 4
SPECTACLES 5
SPORTS 6
EN MANCHETTES
Politique | Fabrice de Pierrebourg
EXCLUSIF — La bellesœur de Pietro Perrino
nommée juge par
Jacques Dupuis
Lorsqu’il était ministre de la
Justice, Jacques Dupuis a
nommé juge à la Cour du Québec
la belle-sœur de Pietro Perrino, libéral notoire, ami et ex-conseiller
de Jean Charest, et administrateur de deux FIER qui ont investi
des millions dans la controversée
firme de sécurité BCIA de Luigi
Coretti, a appris
Ruefrontenac.com.
L’AC Milan a signé une belle victoire de 4 à 1 contre
l’Impact, dans un match amical enlevant, disputé devant
une énorme foule de près de 48 000 spectateurs, mercredi
soir au Stade olympique.
Martin Smith
[email protected]
Le clou du spectacle est survenu
avec dix minutes à jouer quand le
célèbre Ronaldinho a converti un
penalty après qu’un défenseur
montréalais l’eut fait trébucher
dans la surface de l’Impact. Il s’en
est cependant fallu de peu que
«Ronnie» rate sa chance car Srdjan
Djekanovic a touché au ballon du
bout de la main avant que celui-ci
entre dans le filet près du poteau
gauche.
La foule a longtemps applaudi,
tout comme lorsque Ronaldinho a
été remplacé alors qu’il restait une
minute de temps régulier à écouler
dans le match.
Le talent de Ronaldinho et de ses
compagnons à l’attaque, à savoir
Clarence Seedorf, Filippo Inzaghi
et Pato, ont épaté les spectateurs et
fait la différence dans la rencontre.
Seedorf et Ronaldinho ont été à
l’origine des buts de Pato dans le
premier quart d’heure de jeu, puis
d’Inzaghi à la 25e minute de jeu.
«C’est dans le dernier tiers que
les Milanais m’ont le plus impressionné, a reconnu Marc Dos
Santos.. Ils entrent directement par
le milieu avec des petites passes
très courtes. Ce fut une excellente
expérience de les voir jouer, aussi
bien pour moi que pour mes
joueurs.»
Sombrero d’Inzaghi
L’Impact a bien tenu le fort en
première demie, provoquant rapidement l’égalité grâce à un superbe tir de David Testo, «le plus
beau but de la soirée», selon son
entraîneur.
Celui qui a suivi n’était pas piqué
des vers non plus.
Après une séquence débutée une
fois de plus par Ronaldinho et
Clarence Seedorf, le gardien Matt
Jordan fait un arrêt sur un tir à
bout portant. Le ballon s’envole,
«Pipo» Inzaghi le récupère près du
poteau droit, se paie un «sombrero» aux dépens de Nevio Pizzolitto, puis tire dans un filet désert
alors que Jordan n’a pas pu se replacer à temps.
«La vision et la technique de ces
gars-là les placent dans un autre
niveau, a reconnu Pizzolitto. Et je
peux vous assurer que ce n’est pas
parce que tu te fais dribbler par un
Inzaghi ou un Ronaldinho que ce
n’est pas humiliant. Après tout, il
y a presque 48 000 personnes qui
te regardent…»
L’Impact n’a jamais lâché malgré
ce déficit. Une reprise de tête un
peu trop flottante de Roberto
Brown a failli déjouer le gardien
Roberto Colombo.
Puis, Rocco Placentino a eu deux
belles occasions d’égaler la
marque avant la pause de la mitemps.
À la 32e minute, un centre de
Leonardo DiLorenzo, en grande
forme comme d’habitude pour ces
matchs internationaux, a trouvé le
«Rocket» de l’Impact sur la droite
mais son tir a abouti dans le «petit
filet».
Puis, avec une minute à jouer
dans la première demie, Placentino
a trop appuyé un lob alors qu’il se
trouvait seul devant le gardien milanais. Le ballon s’est envolé haut
par-dessus la barre transversale.
Dans cette première demie, le
gardien Matt Jordan s’est aussi signalé à quelques reprises, mais il
n’a rien pu faire quand Seedorf a
doublé l’avance des siens avec un
tir sec de six mètres en plein centre
de la surface.
À partir de ce troisième but milanais, les deux entraîneurs ont
considéré le temps venu de multiplier les changements pour réussir
à utiliser tout leur effectif.
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Affaires | Michel Van de Walle
Métro de Montréal –
Bombardier est excédée
par les délais
Le président de Bombardier
Transport, André Navarri, a
qualifié «d’opportunité ratée» un
allongement indu des délais pour
l’octroi du contrat de renouvellement des voitures du métro de
Montréal.
SUITE-PAGE 4
Sports | Marc De Foy
Giroux relance
les Flyers
La justice a prévalu dans le
troisième match de la finale de la
coupe Stanley. Après deux défaites crève-cœur à Chicago, les
Flyers de Philadelphie ont finalement triomphé des Blackhawks
4 à 3, mercredi soir, devant leurs
partisans au Wachovia Center.
SUITE-PAGE 6
RF
Actualités
sein du parti PRO du maire Vaillancourt il y a quelques années.
Pas de commentaires
Lorsqu’il était ministre de la Justice, Jacques Dupuis a
nommé juge à la Cour du Québec la belle-sœur de Pietro
Perrino, libéral notoire, ami et ex-conseiller de Jean Charest, et administrateur de deux FIER qui ont investi des millions dans la controversée firme de sécurité BCIA de Luigi
Coretti, a appris Ruefrontenac.com.
bailleurs de fonds du PLQ de s’immiscer dans le processus de nomination.
Dans son court CV, on apprend
que Julie Messier est membre du
Barreau depuis 1993 et qu’elle a
exercé comme «avocate et gestionnaire d’un bureau de pratique privée multidisciplinaire» depuis 1997.
Pietro Perrino
dans la tourmente
Julie Messier est la conjointe de
Bruno Perrino, le frère de Pietro. Sa
nomination à la chambre civile et à
la chambre de la jeunesse de la
Cour du Québec à Laval a été officialisée par communiqué le 8 mai
2008.
Cette nomination est d’autant
plus intéressante que c’est le même
Jacques Dupuis qui a demandé en
avril dernier à l’ex-juge Michel Bastarache de présider la commission
qui porte aujourd’hui son nom en
réaction aux allégations de favoritisme et de trafic d’influence dans
la nomination des juges. Une décision qui intervenait après des déclarations
fracassantes
de
l’ex-ministre libéral de la justice
Marc Bellemare qui accusait des
Il est aussi membre du CA de la
SAQ depuis août 2007. François Legault l’avait aussi «accusé» en 2009
d’avoir «détourné» sept des huit
millions du fonds d’investissement
du FIER-Boréal-Saguenay vers trois
entreprises de la région métropolitaine, dont ce libéral proche de
Jean Charest est actionnaire. Enfin,
Pietro Perrino a été organisateur au
Rappelons aussi que le ministre
Dupuis s’est retrouvé dans la
controverse après que l’on eut appris qu’il avait accepté de recevoir
Luigi Coretti. Le patron de la firme
BCIA, un grand ami de Tony Tomassi (à qui il avait fourni une
carte de crédit), venait de se voir refuser un permis de port d’armes
par la SQ. Coïncidence, cette rencontre a eu lieu au printemps 2008,
soit à la même époque où Julie
Messier a été promue juge.
Au bureau de Jacques Dupuis, on
s’est refusé aussi à tout commentaire. On a expliqué à Rue Frontenac que le ministre de la Sécurité
publique s’en remettait à la commission Bastarache pour tout ce qui
concerne le processus de la nomination des juges. La juge Julie
Messier n’a pas retourné notre
appel.
Les anciens chefs du PC et l'éthique
Son conjoint, Bruno Perrino, est
aujourd’hui dirigeant au sein d’une
compagnie d’assurances. Joint au
téléphone par Rue Frontenac, il a
refusé d’émettre des commentaires
et n’a pas démenti non plus nos affirmations. «Vous comprendrez
mon devoir de réserve», a t-il ajouté
pour justifier son silence.
Son frère, Pietro Perrino, qui a
aussi été président de la commission jeunesse du PLQ, se retrouve
depuis quelques semaines dans la
tourmente en particulier à cause de
sa fonction d’administrateur de
FIER qui ont investi 2M$ dans la
firme de sécurité BCIA de Luigi Coretti. Il s’agit des FIER Boréal-02 et
du FIER-Ville-Marie de Laval (via sa
compagnie Pergui Groupe Conseil)
qu’il a mis sur pied en janvier 2006.
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
2
Nouvelles générales
Saint-Luc et obstétricien à la
clinique OVO de Montréal, le
Dr François Bissonnette.
Un registre des naissances
À quelques semaines de l’entrée en vigueur de la loi sur la
procréation assistée, les médecins sonnent l’alarme. Alors
que le ministère de la Santé promet aux femmes qu’elles
pourront être inséminées gratuitement dès les prochaines
semaines, les cliniques de fertilité et le Collège des médecins avertissent qu’il y a trop de lacunes pour aller de
l’avant. Pendant ce temps, les listes d’attente prennent des
proportions alarmantes.
préoccupations de Julie Snyder [qui
milite pour la gratuité de la fécondation depuis des années] qu’à
celles du Collège des médecins,
dont le rôle est de protéger les patients.»
Trop de lacunes
«Je ne vois pas pourquoi on ne
pourrait pas attendre un mois ou
deux de plus si ça permet de régler
des problèmes, demande le secrétaire du Collège, le Dr Yves Robert.
«Où est l’urgence ? Il faut s’assurer que le nouveau programme
n’entraînera pas des risques plus
importants pour les bébés et leurs
mamans avant de le mettre en
branle.»
« Il y a une dérive politique,
ajoute-t-il. On s’attarde plus aux
Actuellement, le gouvernement
met le cap sur le 1er juillet et ne
veut pas prendre de retard. Le projet de règlement encadrant la loi 26,
dont le but est de régir la procréation assistée pour limiter les
grossesses multiples, a été publié
dans la Gazette officielle le 24 mars
dernier.
Après 45 jours de consultation, on
en est maintenant à adopter une
version finale pour permettre l’entrée en vigueur des nouveaux services gratuits.
Pourtant, plusieurs éléments cruciaux liés autant à la réglementation qu’à la mise en application de
la loi restent à éclaircir, préviennent
les spécialistes de la question.
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
«Mais on nous a fait comprendre
que s’il y a des modifications majeures, il faudra retarder et le gouvernement ne veut pas ça. Il
impose une cadence à cause de la
pression des lobbys », déplore le
Dr Robert.
À l’instar de plusieurs médecins
du domaine de la fécondation, il
appréhende que le programme de
fertilité du gouvernement, qui prévoit offrir aux femmes québécoises
trois essais de fertilisation in vitro
gratuits, n’entraîne une grave surcharge sur le réseau de la santé, les
grossesses provoquées étant inévitablement des grossesses à risque
qui nécessitent un suivi étroit.
Sans compter que de nombreux
bébés-éprouvette naissent prématurés et doivent être pris en charge
par les hôpitaux. «Il faut prendre ça
en compte et en prévoir les coûts»,
dit-il.
Depuis plus d’un an, des centaines de couples s’inscrivent sur
des listes d’attente dans l’espoir
d’avoir un enfant. Seulement à la
Clinique OVO de Montréal, ils sont
plus de 500 à faire la queue, dont
certains qui voient leur vie reproductive arriver à son terme.
«Ça va faire un tsunami dans le
réseau quand les services vont devenir gratuits», prévient le chef du
service d’endocrinologie de la reproduction et infertilité à l’hôpital
Pour assurer la sécurité des patientes et de leurs bébés, le Collège
des médecins, toujours appuyé par
les experts sur le terrain, réclame
un registre qui permettrait de faire
le lien entre chaque grossesse et la
technique qui l’a engendrée pour
surveiller les complications à la
naissance, ce qui n’est pas compris
dans l’actuel projet de règlement.
L’ordre professionnel déplore également que ce même règlement régisse de façon serrée la fécondation
in vitro en laissant un flou autour
d’autres techniques comme la stimulation ovarienne, qui est pourtant une des causes de grossesses
multiples dans le monde.
Dans les cliniques de fertilité, on
en a aussi contre le fait que le gouvernement s’ingère dans le processus médical en décidant notamment du nombre d’embryons utilisés lors d’une fécondation. Les
médecins soulèvent aussi des questions quant à leur mode de rémunération.
«On aurait pu discuter de tout ça
ily a plusieurs mois s’ils nous
avaient consultés avant de publier
dans la Gazette officielle», note le
Dr François Bissonnette. «Ça fait
18 mois qu’on est prêts, mais le règlement a plein de lacunes et on
veut que ça fonctionne comme il
faut», dit-il.
Au début du moi de mai, plus de
trente experts des réseaux public et
privé ont d’ailleurs envoyé une lettre obtenue par Rue Frontenac au
ministre Yves Bolduc pour lui faire
part de leur inquiétude et proposer
de nombreux amendements à la réglementation. Le ministère a tenu
récemment une première rencontre
sur le sujet, avec une panoplie d’acteurs du domaine. Une autre est
prévue la semaine prochaine.
Entre-temps, le gouvernement assure que les délais seront respectés
coûte que coûte et que l’échéancier
suit son cours. «Ils nous disent
qu’ils vont commencer et régler les
problèmes en cours de route», relate le Dr Yves Robert, septique.
3
RF
Affaires
Le président de Bombardier Transport, André Navarri, a
qualifié «d’opportunité ratée» un allongement indu des
délais pour l’octroi du contrat de renouvellement des voitures du métro de Montréal.
Lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de Bombardier, M. Navarri
a déclaré que «si on attend trop longtemps (avant d’attribuer ce contrat),
ce sera une occasion ratée» car cela
aura un impact sur les emplois et
l’économie au Québec.
«S’il y a encore un retard de 18
mois ou deux ans, il y a des risques
de pertes d’emplois. C’est une occasion perdante pour le consortium
(Bombardier-Alstom), les employés
(de Bombardier à l’usine de La
Pocatière et au centre d’ingénierie de
Saint-Bruno), les 90 fournisseurs que
nous avons au Québec, les clients de
la STM, qui roulent dans des wagons
de 40 ans, et pour l’ensemble de
l’économie», a-t-il dit en cachant difficilement son irritation aux journalistes qui l’interrogeaient lors d’un
point de presse après l’assemblée.
Bombardier, qui s’est associée à
Alstom, attend toujours une décision de la Société de transport de
Montréal à propos de ce contrat éva-
lué à 2 milliards de dollars.
Au début de l’année, à la suite de
pressions de la chinoise ZhuZhou,
la STM a décidé de lancer un avis
public international. Or, en plus de
la chinoise, la société espagnole CAF
a manifesté son intérêt pour le
contrat de fabrication de 765 voitures de métro.
Des informations veulent que la
STM serait prête à considérer la candidature de CAF, alors que Bombardier estime que cette dernière ne
répond pas aux critères de l’appel
d’offres. Si CAF se qualifie, la STM
pourrait alors lancer un nouvel
appel d’offres. Bombardier et Alstom ont déposé une requête devant
les tribunaux pour faire annuler
l’avis international de la STM et déclarer illégal le processus suivi depuis ce moment.
12 000 emplois
Selon M. Navarri, quelque 12 000
emplois directs et indirects au
Québec dépendent de cet important
contrat. L’usine de La Pocatière emploie 500 travailleurs, le centre de
Saint-Bruno a 500 ingénieurs et
techniciens tandis qu’Alstom en
compte 150 à Sorel-Tracy et 400 autres à une usine de signalisation à
Saint-Laurent. À cela il faut ajouter
les emplois chez quelque 90 fournisseurs sur le territoire québécois.
Selon M. Navarri, il pourrait y avoir
des mises à pied à La Pocatière, qu’il
n’a pas voulu chiffrer, si le contrat du
métro de Montréal accuse des délais
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
additionnels. Actuellement, cette usine
est à compléter des commandes, notamment pour des trains de banlieue de
l’Agence métropolitaine de transport.
M. Navarri a souligné que le processus pour le contrat du métro est
en cours depuis 2005. Et cinq ans
plus tard, il n’y a toujours pas de décision de prise. «Nous avons du mal
à comprendre, a-t-il dit. Comme
dans toutes les grandes villes, il faut
prendre une décision et avancer.»
Il a signalé qu’à Paris, par exemple, un appel d’offres a été lancé en
2006 pour le renouvellement de matériel de transport en commun, que
Bombardier a remporté. Or, dit-il,
aujourd’hui, les véhicules roulent et
les clients sont satisfaits.
M. Navarri réfute les allégations
voulant que le prix exigé par le
consortium Bombardier-Alstom soit
trop élevé. «Nous avons conclu une
entente de principe (avec la STM)
en décembre 2009. Qui dit entente
dit que les parties se sont entendues
sur un juste prix», a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, M. Navarri a confirmé
l’intérêt de Bombardier à acquérir une
participation dans une filiale de la société ferroviaire russe RZD. L’allemande Siemens est aussi sur les rangs
et on s’attend à ce que le processus de
négociation dure plusieurs mois.
Aéronautique
Du côté de Bombardier Aéronautique, le président et chef de l’exploitation, Guy Hachey, a dit que le
programme CSeries, la nouvelle famille d’avions commerciaux de 110
et 130 sièges de Bombardier, suivait
son cours tel que prévu. «Tout va
selon l’échéancier.»
Actuellement, Bombardier a des
commandes fermes pour 90 appareils, auxquelles s’ajoutent des options pour 90 autres.
M. Hachey s’est dit confiant d’obtenir d’autres commandes au cours
de la prochaine année, notamment
de la part de clients chinois, auprès
desquels des campagnes de vente
sont en cours.
Il a aussi réitéré la volonté de la direction d’attendre encore un peu
avant de prendre une décision sur la
cadence de production des avions
régionaux CRJ, assemblés à Mirabel.
Récemment, Bombardier a décroché un petit contrat pour trois
appareils et six options de la part
d’un transporteur uruguayien.
M. Hachey a convenu que c’est insuffisant, mais il attend des décisions
«imminentes» de la part d’autres
clients pour des CRJ. «Si nous attendons (avant de réduire la cadence),
c’est bon signe», a-t-il répété.
L’an dernier, Bombardier Aéronautique a dû supprimer 4700 emplois
en raison de la chute de la demande
pour ses CRJ et ses avions d’affaires.
Une nouvelle réduction de la cadence
signifierait d’autres mises à pied, que
Bombardier souhaite éviter.
Assemblée et résultats
financiers
Lors de l’assemblée des actionnaires, le Mouvement d’éducation et
de défense des actionnaires
(MÉDAC) n’a pu faire adopter aucune des trois propositions qu’il a
soumises au vote.
La seule qui a recueilli un appui significatif, soit 15,5% des voix, fut
celle qui demandait que les actionnaires soient consultés sur la politique de rémunération de la haute
direction. Signalons que plusieurs
autres sociétés, notamment des
banques, ont accepté que soient dorénavant tenus de tels votes.
Enfin, les profits de Bombardier
ont légèrement chuté au premier trimestre, se fixant à 153 M$ US contre
158 M$ US lors de la période correspondante de l’an dernier.
Ramené par action, le bénéfice net
s’est établi à 0,08$ contre 0,09$ par
action un an plus tôt. C’est toutefois
un peu mieux que ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient
en moyenne sur un profit par action
de 0,07$.
Les revenus du trimestre ont également reculé, pour s’établir à
4,2 G$ US contre 4,5 G$ US un an
plus tôt.
4
RF
Arts & Spectacles
Radio-Canada préfère les succès du box-office américain au
détriment du cinéma français et international. C’est du moins
ce que dénoncent les distributeurs indépendants de films du
Québec.
«C’est inadmissible. La SRC
n’achète plus de films français, ni
internationaux et privilégie le cinéma américain. La télévision publique ne supporte plus les
distributeurs d’ici», dit Louis Dussault, président du Regroupement
des distributeurs indépendants de
films du Québec (RDIFQ).
Selon M. Dussault, la télévision
publique a le mandat précis
d’éduquer le public à la cinématographie mondiale.
«La SRC dépense les impôts de
la population en achetant du cinéma américain et en ignorant le
cinéma français. Je pense que le
public québécois a le droit de voir
le cinéma du plus grand pays
francophone du monde, la France.
Est-ce que les films américains
ont vraiment besoin du support
de notre télé publique pour survivre?», se demande M. Dussault.
Il y a un an, le RDIFQ a rencontré deux patronnes de RadioCanada, soit Louise Lantagne, directrice de la programmation et
Marie-Sylvie Lefebvre, responsable des acquisitions. «Lors de la
rencontre, elles nous avaient promis un créneau pour le cinéma
étranger, mais nous n’avons jamais eu de nouvelles par la
suite», affirme M. Dussault.
Situation précaire
En décembre dernier, les distributeurs indépendants ont demandé un rendez-vous avec
le président de Radio-Canada,
Hubert T. Lacroix. En vain.
«M. Lacroix a refusé de nous
rencontrer et nous a renvoyé à
mesdames Lantagne et Lefebvre.
C’est rire de nous autres. Si
Radio-Canada refuse de présenter
du cinéma français et international qu’ils le disent ouvertement
au public», estime M. Dussault.
Des films comme Fais-moi
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
plaisir ou La teta asustada (gagnant de l’Ours d’or de Berlin
en 2009) sont distribués par
M. Dussault, aussi président de
K-Films Amérique. Ces longmétrages génèrent certes des reve-
nus en salles et des ventes de
DVD, mais les distributeurs auraient aussi besoin des revenus de
leur diffusion à la télévision.
Le RDIFQ, qui représente huit
distributeurs, estime que ces
membres sont dans une situation
financière de plus en plus précaire. «Nous revenons de Cannes
avec des nouveaux films dans nos
catalogues, mais nous ne pouvons
pas les écouler à Radio-Canada.
Nous sortirons ces films à grands
frais sur grand écran sans pouvoir
compter sur des revenus pour
leur diffusion à la télé», dit
M. Dussault.
Les distributeurs indépendants de films du Québec accusent Radio-Canada
de privilégier les films américains. Ci-dessus, une scène de Night at the
Museum: Battle of the Smithsonian.
PHOTO D'ARCHIVES
5
RF
Sports
Entorse au règlement
La justice a prévalu dans le troisième match de la finale de
la coupe Stanley. Après deux défaites crève-cœur à Chicago,
les Flyers de Philadelphie ont finalement triomphé des
Blackhawks 4 à 3, mercredi soir, devant leurs partisans au
Wachovia Center.
soir avec la présentation du quatrième match à Philadelphie.
Il s'agissait du troisième point de
Giroux dans la rencontre, lui qui en
totalise maintenant 20 en autant de
matchs dans les présentes séries de
la coupe Stanley.
Et dire que l'ancien porte-couleurs
des Olympiques de Gatineau n'a
que 22 ans!
Grand soulagement
Il leur aura fallu tout de même se
battre jusqu'en prolongation pour
remporter cette victoire capitale
pour leur survie.
Le but victorieux a été réussi par
Claude Giroux, son neuvième des
séries.
Le joueur franco-ontarien a habilement redirigé une passe de Matt
Carle derrière Antti Niemi, encore
brillant devant le filet des Hawks, à
5min59s de la première période de
prolongation.
Les Flyers ont ainsi réduit
l'avance des Hawks à 2-1 dans
cette série qui se poursuivra samedi
Inutile de dire que les porte couleurs des Flyers respiraient mieux
après le match.
«Nous sommes soulagés, a déclaré d'emblée leur capitaine Mike
Richards devant les caméras de
Hockey Night In Canada.
«Nous venons de remporter une
grosse victoire que nous venons.
Nous avons disputé une grosse troisième période (15 tirs contre seulement quatre pour les Hawks) et
travaillé d'arrache-pied toute la soirée.»
Quelques secondes avant le but
de Giroux, les Flyers croyaient bien
avoir marqué lorsque Jeff Carter a
poussé dans la filet une rondelle
qui s'était promenée sur la ligne
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
rouge après avoir heurté le poteau.
Mais l'arbitre Bill McCreary avait signifié que le jeu était arrêté.
«Nous étions renversés, a raconté
Richards.
«L'arbitre nous a indiqué qu'il
avait sifflé, mais personne ne l'entendu.
«Nous avons ressenti un peu de
pression à la reprise du jeu, mais
Carle a réalisé un très beau jeu
pour permettre à Giroux de
marquer.»
80e point de Brière
dans les séries
Les élans ont été partagés en première période. Les Flyers ont toutefois pris les devants grâce à un but
de Daniel Brière en supériorité numérique, son 11e des séries.
Il s'agissait d'un 80e point en 83
matchs pour le joueur de centre originaire de Gatineau dans les séries
de la coupe Stanley.
Pas mal du tout, n'est-ce pas?
Il faudrait lui rendre le mérite qui
lui revient. On pourrait discourir
longtemps sur le faramineux
contrat que lui ont consenti les
Flyers il y a trois ans, mais ses statistiques ne mentent pas.
Brière ne se déguise pas en courant d'air dans les séries. Il n'est
pas gros, il n'est pas grand, mais il
produit!
Les Hawks ont profité d'un jeu
chanceux pour créer l'égalité au
début du deuxième engagement.
Après une supériorité numérique
durant laquelle Richards a raté
deux chances en or de marquer,
Carter a fait dévier bien malgré lui
un tir de Duncan Keith derrière son
gardien Michael Leighton.
Un but de Scott Hartnell durant
une attaque massive a redonné les
devants aux Flyers au milieu de la
période médiane, mais pas avant
que le jeu soit validé par le juge
vidéo.
L'ation s'est poursuivie d'ailleurs
un bon moment avant que les
Flyers ne puissent demander l'intervention du service vidéo de la
LNH. Pendant que la séquence était
visionnée à Toronto, la reprise était
montrée à deux reprises au tableau
d'affichage, ce qui est contraire au
règlement. Cette entorse vaudra
sans doute un avertissement aux
Flyers.
À tout événement, les images
montraient clairement que la rondelle avait franchi la ligne rouge
après que Hartnell eut fait dévier
un tir de Chris Pronger. La lumière
rouge a scintillé et la sirène signalant un but au domicile des Flyers
a retenti, mais le but avait échappé
aux arbitres.
Giroux a participé aussi à ce but.
Les Hawks sont revenus de nouveau de l'arrière avec moins de
trois minutes à faire en deuxième
période en vertu du premier but
des séries du défenseur Brent
Sopel.
Kane et Toews brisent
la glace
Les deux équipes ont marqué en
l'espace de 20 secondes dans les
premières minutes de la troisième
période.
Patrick Kane a lancé les Hawks en
avant pour la première fois de la
rencontre en inscrivant son premier
but de la finale avec l'aide de Jonathan Toews pour qui il s'agissait
d'un premier point dans la série.
Ville Leino a ramené les deux
camps à la case départ en déjouant
Niemi avec la complicité Giroux.
6
Sports
Jacques Villeneuve reprendra en août le volant de la
Toyota qu’il avait menée à la
quatrième place l’an dernier
dans le cadre du NAPA 200
disputé au circuit GillesVilleneuve.
Après la course excitante et fort
amusante de l’an dernier, je suis
heureux d’y retourner. Je suis aussi
très content de courir à nouveau à
Elkhart Lake où j’ai remporté ma
première victoire en CART.»
Villeneuve a d'ailleurs commenté
cette nouvelle avec enthousiasme
dans une entrevue exclusive qu'il a
livrée à notre confrère Dominic
Fugère.
Un choix logique
Pour le propriétaire de l’écurie
Braun Racing, l’embauche de
La nouvelle vient d’être confirmée par l’écurie Braun Racing qui
confiera sa voiture au pilote québécois pour la troisième année consécutive en série Nationwide.
Villeneuve aura d’ailleurs l’occasion de se familiariser avec son bolide numéro 32, aux couleurs de
Dollar General, en participant à une
autre épreuve de la série Nationwide sur le circuit routier de Road
America, à Elkhart Lake, dans le
Wisconsin, le 19 juin.
Un tracé qu’il connaît bien pour y
avoir connu du succès en série
CART.
«C’est fantastique de retrouver
Braun Racing et son commanditaire
Dollar General, a dit Villeneuve.
Villeneuve était un choix logique.
«Il a connu du succès avec nous
à Montréal ces deux dernières années, a déclaré Todd Braun. Son expérience et sa connaissance des
circuits de Montréal et de Road
America s’avèrent une excellente
acquisition pour notre équipe et
pour notre programme de courses
sur circuits routiers.»
Le NAPA 200 sera présenté les 28
et 29 août prochains au circuit
Gilles-Villeneuve.
Un autre pilote québécois, Patrick
Carpentier sera aussi de la partie
avec l’écurie Waltrip. Quant à
Andrew Ranger, brillant troisième
l’an dernier à Montréal, sa participation devrait être confirmée sous peu.
Quelques pilotes réguliers de la
coupe Sprint participeront à la
course dont Carl Edwards, Brad
Keselowski et Marcos Ambrose.
Le Canadien Ron Fellows, spécialiste en circuit routier, a lui aussi assuré sa présence sa Montréal.
Quant à Kyle Busch, qui n'est plus
un pilote à temps plein en série
Nationwide, sa venue paraît cependant incertaine.
VILLENEUVE
« On a des comptes à régler
avec ce circuit »
Évidemment, Jacques Villeneuve était pétant d’enthousiasme en parlant de son retour dans la Toyota numéro
32 de Braun Racing en série NASCAR Nationwide
Dominic Fugère
[email protected]
Avec raison. Il y pilotera deux
courses: une sur un circuit où il
n’a jamais été battu et l’autre
RueFrontenac.com | Jeudi 3 juin 2010
chez lui, dans sa ville, sur le circuit qui porte le nom de son père.
«J’étais content de savoir que je
reviendrais à Montréal, mais je
m’en doutais un peu, comme
tous les amateurs d’ailleurs. C’est
l’endroit dans le monde où
j’aime le plus courir parce que je
suis chez nous.
«Par contre, moi, Trent (Owens,
son chef d’équipe) et tous les
gars chez Braun, nous avons des
comptes à régler avec cette piste.
On veut une victoire à Montréal.
Vraiment. Là. Cette année», martèle Villeneuve, sur un ton qui ne
laisse pas de doute
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Sports
NADAL à deux pas du sacre
L’Espagnol Rafael Nadal est
bien déterminé à reprendre
son bien à Roland-Garros,
après une année d’ombre
qui a vu son éternel rival,
Roger Federer, faire main
basse sur un tournoi où
l’Espagnol n’avait jamais
perdu au cours de sa carrière.
À la recherche d’un cinquième
titre à la Porte d’Auteuil, le meilleur joueur du monde sur terre
battue a poursuivi sa route sans
perdre le moindre set en battant à
l’usure son compatriote Nicolas
Almagro (19) par 7-6 (2), 7-6 (3)
et 6-4.
Même s’il n’est pas parvenu à
ébranler Nadal et s’il a fini par
s’incliner en trois manches consécutives, Almagro a disputé un
grand match.
Si la justice régnait en ce monde,
il aurait au moins eu la satisfaction
d’enlever un set au roi de la terre
battue. Dommage tout simplement
qu’il ait bousillé les deux bris
d’égalité, car il méritait nettement
un meilleur sort.
«J’ai tout donné et, à l’exception
de quelques erreurs sur des points
importants, je n’ai rien à me reprocher», a déclaré Almagro qui a
lutté jusqu’à la fin sans jamais faiblir.
«Je joue de mieux en mieux, je
contrôle mes émotions sur le terrain et je suis capable de me relever quand ça va mal», a reconnu
la 19e tête de série, qui venait
d’échanger coup pour coup avec
son brillant adversaire et qui avait
reçu du public français des applaudissements mérités.
Nadal, pour sa part, a été égal à
lui-même. Plus l’enjeu devenait important, plus il maîtrisait la situation. Il aurait bien voulu en venir
plus vite avec cet importun, mais
il a fait exactement ce qu’il devait
faire.
«Nicolas s’améliore constamment, a reconnu celui qui pourrait
reprendre le premier rang mondial
dès dimanche. Il n’y a rien eu de facile au cours du match et il avait
des réponses à la plupart de mes
coups. Je suis content d’être parvenu à le battre en trois sets. J’ai
compris qu’il me fallait encore faire
des progrès si je voulais aller
jusqu’au bout.»
Nadal a maintenant remporté les
huit affrontements contre Almagro
mais, pour le plus grand bien du
tennis, les duels entre les deux
Espagnols de 24 ans deviennent de
plus en plus palpitants.
Retour phénoménal
de Melzer
Le dernier quart de finale du tableau masculin a offert un spectacle d’une qualité exceptionnelle.
Dans un tournoi où les têtes de
série sont tombées comme des
mouches, le dernier scalp royal revient à un Autrichien de 29 ans,
Jurgen Melzer (22), qui a surmonté
un lourd déficit de deux manches à
zéro pour venir à bout du Serbe
Novak Djokovic (3) par 3-6, 2-6, 62, 7-6 (3) et 6-4.
Cette victoire, Melzer la doit à son
exceptionnelle condition physique
et au désarroi de son adversaire, en
manque d’oxygène dans la dernière
heure de jeu. La rencontre
épuisante et indécise a duré
4 heures et 16 minutes, une éternité
que le Serbe n’a pas su gérer avec
délicatesse.
Melzer a eu 24 balles de bris au
cours de la rencontre et il n’en a
converti que quatre, mais les défaillances physiques du numéro 3
mondial ont finalement eu le dernier mot.
Ainsi donc, épuisé mais ravi,
Melzer tentera de résister aux coups
de marteau de Rafael Nadal en
demi-finale. Dans l’autre rencontre
du carré d’as, Robin Soderling (5)
tentera de poursuivre sa route
contre le Tchèque Tomas Berdych.
L'Autrichien Jurgen Melzer est sorti gagnant d'un marathon de plus de quatre heures qui l'opposait au troisième
favori, le Serbe Novak Djokovic.
PHOTO REUTERS
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