BBI GAB - Boulogne
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BBI GAB - Boulogne
mémoire vive Boulogne-Billancourt Notre histoire © A. Olszak Novembre 2010 AU FIL DE L’HISTOIRE… … Les cimetières Du Parchamp à l’avenue Pierre-Grenier, les cimetières de la ville ont connu quatre emplacements successifs qui ont tous fait l’objet de polémiques. Les nombreux documents conservés aux Archives municipales (délibérations du conseil, plans, correspondances, registres de décès, registres d’inhumation, titres de concessions…) relatent leur histoire. ux origines, comme dans beaucoup d’autres paroisses, c’est autour de l’église que sont inhumés les habitants d’où l’étymologie de Parchamp (le champ des Pairs) rappelant que tous les hommes deviennent égaux face à la mort. Un décret datant du 12 juin 1804 impose le transfert des cimetières à 35 mètres au moins des agglomérations et contraint la municipalité de Boulogne à déplacer, en 1808, sa nécropole sur des terrains acquis dans la plaine de Longchamp. Ce cimetière est utilisé jusqu’en 1859 avant d’être à nouveau déplacé, pour céder la place à l’hippodrome de Longchamp, en dépit des supplications adressées par les habitants à l’empereur. Le choix d’un nouvel emplacement donne encore lieu à de nombreuses discussions retracées dans les registres de délibérations du conseil municipal. Le préfet Haussmann impose son choix: ce sera finalement A le lieu-dit « les Belles Feuilles » où de nombreuses concessions provenant de l’ancien cimetière de Longchamp sont alors transférées. Un « cimetière aquatique » ? L’augmentation de la population, liée à l’industrialisation, rend rapidement ce lieu trop étroit pour accueillir toutes les sépultures. Cela oblige à trouver un quatrième emplacement. Une fois encore les polémiques se font vives et nombreuses comme le révèlent notamment les délibérations du conseil municipal ou les journaux locaux. Ouvert en 1889, le nouvel endroit choisi, avenue des Moulineaux, (actuelle avenue Pierre-Grenier) est ainsi qualifié ironiquement par ses détracteurs de « cimetière aquatique » en raison de la proximité de la Seine. Au cours de la visite des cimetières s’égrènent les petits et grands évènements qui ont marqué leur empreinte Les cimetières constituent un élément patrimonial de premier ordre ainsi qu’un moyen de transmission de la mémoire collective pour les générations suivantes. Ils demeurent, avant tout, un lieu de recueillement. dans l’histoire de la ville: l’émergence de notables avec l’industrialisation et le développement des commerces à la fin du XIXe siècle, les guerres et les bombardements, le passé industriel, un accident aux usines Renault, la venue à Boulogne-Billancourt de Russes après la Révolution de 1917. Quelles que soient leur provenance ou leurs professions (notables, ouvriers, maires, ecclésiastiques, sportifs, architectes, artistes, commerçants, entrepreneurs, aviateurs, intellectuels, célébrités ou anonymes…) tous les défunts se côtoient au long des allées des cimetières. La diversité des tombes, allant de simples dalles sur lesquelles sont gravées noms et dates aux plus imposants monuments, reflète toute l’évolution de l’art funéraire. Les cimetières constituent donc un élément patrimonial de premier ordre ainsi qu’un moyen de transmission de la mémoire collective pour les générations suivantes. Ils demeurent toutefois, avant tout, un lieu de recueillement pour ceux qui viennent entretenir la tombe d’êtres chers disparus et perpétuer leur souvenir. • Françoise Bédoussac 59