Douche froide pour les « métallos »

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Douche froide pour les « métallos »
Articles publiés depuis le 16 mars dans la presse quotidienne régionale (Est-RépublicainRépublicain lorrain-Vosges Matin) concernant la situation à Florange et contenant le sigle CFDT.
Si tu ne viens pas à Florange, Florange ira à toi... En invitant les syndicats d'ArcelorMittal
lundi prochain à L'Élysée, Nicolas Sarkozy espérait apaiser les tensions. CGT, CFDT et FO
préférant agir que subir, 200 salariés se sont rendus hier à Paris pour un « dialogue »
impromptu avec le président-candidat.
© L'Est Républicain, Vendredi le 16 Mars 2012 / Une-LUN / Besançon
Certes, les métallos n'avaient pas rendez-vous. Nicolas Sarkozy a aussitôt dénoncé une «
manœuvre » de la CGT. Mais difficile de crier à la provocation quand l'État lui-même a fourni à
quatre bus de manifestants une escorte de CRS pour les conduire directement... à un barrage de
gendarmes mobiles ! Il faut tout le pittoresque d'un Damien Meslot, député UMP de Belfort, pour
exiger, en plus, de François Hollande qu'il s'en excuse.
À Florange, certains avaient annoncé qu'ArcelorMittal serait « le cauchemar du gouvernement ».
On n'en est pas là, bien sûr. L'incident de Paris doit pourtant suffire à Nicolas Sarkozy, qui se veut
le « candidat du peuple », à mesurer la distance qui sépare encore son rêve de la réalité.
Jean-Pierre Tenoux
Douche froide pour les « métallos »
200 salariés d'ArcelorMittal Florange se sont rendus hier au QG de campagne de Nicolas
Sarkozy à Paris où ils ont été accueillis par des gaz lacrymogènes.
© L'Est Républicain, Vendredi le 16 Mars 2012 / Ouverture France-Monde + Vosges Matin
Revêtus de la tenue argentée de la « coulée » et au milieu de feux de Bengale et de pétards, les «
métallos » ont déposé au pied de la tour Eiffel une banderole géante proclamant « oui à l'acier
lorrain ».
Il est 10 h 30, rue de la Convention dans le XVe. Devant le n° 18, QG du président-candidat, « La
France forte » s'étale en gros caractères, vitres miroir et vigiles devant la porte. Alors que 200
sidérurgistes lorrains sont en route pour la capitale, le quartier du président-candidat est protégé
par des dizaines de compagnies de gendarmerie mobile. Les « Mittal » sont attendus.
11 h 15 : Nicolas Sarkozy quitte son QG de campagne pour la Marne où il tient meeting dans la
soirée. Il annonce qu'il ne recevra pas les sidérurgistes : « Quand on veut être reçu quelque part,
on prend rendez-vous... ». Il ajoute avoir appris la venue des métallos « par la presse du matin »,
avant de s'engouffrer dans un véhicule et de quitter la rue en trombe.
Vingt minutes plus tard, les métallos débarquent rue de la Convention. Changement de ton. La
gendarmerie mobile bloque tous les accès à la rue jusqu'alors ouverte à la circulation. Les Lorrains
descendent de leurs bus armés de quelques fumigènes et de banderoles. À peine se rassemblentils devant le cordon de gendarmes, un « Mettez les casques ! » retentit. Les sidérurgistes sont
arrosés de gaz lacrymogène sans sommation. Petit mouvement de panique et grosse stupeur. C'est
la douche froide.
« Trahison » hurlent les Lorrains. Édouard Martin, leader CFDT du mouvement, les yeux gonflés et
la voix cassée par les gaz s'approche à nouveau, porte-voix à la main. Dans l'autre, son casque de
sécurité, fendu en deux. « Nicolas Sarkozy, président des oubliés, des opprimés, du peuple ?
Regardez, la France doit savoir qu'il a donné l'ordre de nous gazer ! »
« Vous nous traitez comme des chiens ! »
Danièle Ponsard, adjointe à la mairie de Florange est du voyage, ceinte de son écharpe d'élue. «
Vous nous traitez comme des chiens ! », lance-t-elle, des larmes dans la voix, aux gendarmes
impassibles. « Non seulement ils nous prennent notre travail, mais en plus ils nous envoient les
CRS », hurle encore un salarié. La « France d'en bas », dont se réclament les métallos vient de
prendre une gifle.
Il est 13 h : les métallos pique-niquent devant des CRS. Une heure plus tard, ils se mettent en
marche vers la tour Eiffel toute proche. Le long des quais de la Seine, la manif prend des allures de
révolte populaire : « La Lorraine vaincra, Sarkozy trahison, Nous sommes les ouvriers, nous
sommes les indignés, Mittal tu vas payer ! ». Désormais, il s'agit d'aller accrocher la banderole
qu'ils ont apportée au premier étage de la tour Eiffel, « faite avec de l'acier de Lorraine, la ville de
Paris nous doit quelque chose », lance Édouard Martin, « On est chez nous ici ! », répondent en
chorus les métallos.
Là encore, des centaines de CRS les attendent. Malgré un accord obtenu la veille de la ville de
Paris, les sidérurgistes ne pourront accéder au 1er étage pour y déployer leur banderole « Oui à
l'acier lorrain », bloqués par les CRS sur ordre de la préfecture de Paris. Cette journée n'est
pourtant pas un échec pour Édouard Martin : « On ne mettra pas les Lorrains à genoux comme ça.
Nous sommes les travailleurs de France, aujourd'hui on a vu ce qu'ils veulent faire de nous ».
Invités à l'Élysée lundi prochain, les syndicats CFDT, CGT, FO, l'affirment : ils n'iront pas. «On ne
parle pas à des gens qui nous agressent ». Seule la CFE-CGC a indiqué qu'elle répondrait
positivement à l'invitation présidentielle.
Stéphanie SCHMITT
Dignes jusqu'au bout du combat
Un raid de quinze heures parti de Florange vers Paris a projeté le combat des salariés
d'ArcelorMittal sur le devant de la scène sociale et industrielle nationale. Tous les
projecteurs se sont braqués sur deux cents ouvriers en colère. Ils ont réussi à marquer
fortement les esprits, en payant de leur personne.
© Le Républicain Lorrain, Vendredi le 16 Mars 2012 / THI /
Rue de la Convention, XVe arrondissement à Paris. Une adresse qui est entrée hier dans les
annales de la sidérurgie Lorraine. L'endroit où près de deux cents salariés d'ArcelorMittal se sont
fait gazer par les forces de l'ordre, en allant rendre visite au quartier général du candidat sortant à
l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy.
Rue de la Convention, c'est aussi le lieu où les délégués de l'intersyndicale florangeoise, FO, CGT et
CFDT ont dit non au président de la République. « On n'ira pas voir un voyou lundi, on n'ira pas ! »
hurle Édouard Martin (CFDT), le visage bouffi, le regard hagard, ulcéré de la façon dont les
sidérurgistes ont été accueillis. « Camarades, continuons à rester dignes. Ne tombons pas dans le
piège. Nous, ouvriers, nous sommes des gens de parole. Nous étions venus pique-niquer ici, alors
on va le faire ! »
Depuis le matin, au départ des locaux syndicaux de Florange, un même et constant mot d'ordre : «
On ne répond pas aux provocations ! » Ils s'y sont tenus, comme toujours depuis quatre semaines
déjà. Ils tiennent leur ligne, sans sourciller, même blessés dans leur amour-propre. « Nous
sommes la France qui se lève tôt, nous sommes venus défendre notre travail. » Un combat « digne
et juste ».
Alors, maintenant ? L'éprouvante et longue journée retentit lourdement à travers le pays.
ArcelorMittal devient plus qu'un symbole. Lundi, l'intersyndicale va se réunir, pour une cinquième
semaine de lutte. « Nous allons décider des actions à venir », trace déjà René Mangin (CGT). « Les
gens sont bien mobilisés malgré ce qu'il s'est passé. Et déterminés ! Peut-être même plus qu'avant
car cela nous conforte dans le fait de ne pas avoir fait le voyage pour rien. Les promesses non
tenues, c'est encore plus inquiétant. Alors nous allons continuer d'interpeller Sarkozy pour attirer
l'attention, ainsi que les candidats à la présidentielle. Personne ne pourra dire qu'il n'était pas au
courant. »
C'est sûr, les événements de la rue de la Convention feront date. Certains pourront dire qu'ils y
étaient. Dans les bus du retour, ils prenaient doucement conscience du fort regain de notoriété
obtenu avec ce déplacement. Les coups de téléphones n'ont pas cessé. Et c'est à peine émoussés
qu'ils ont rejoint leur vallée, vers 21 h 30. « Les anciens doivent donner l'exemple face aux jeunes,
qui sont plus exposés. Ils doivent faire preuve d'esprit de solidarité. Sans la lutte, on n'arrivera à
rien. Une chape de plomb est toujours sur nos têtes. »
Rendez-vous de Sarkozy à l'Élysée
« Lundi, si la CFE-CGC va seule au rendez-vous de Sarkozy à l'Élysée, le fossé sera
définitivement creusé entre eux et nous »
© Le Républicain Lorrain, Vendredi le 16 Mars 2012 / THI /
Un membre de l'intersyndicale, à l'heure du retour de Paris dans les autocars. FO, CGT et CFDT ont
annoncé décliner l'invitation en raison de l'accueil reçu.
ArcelorMittal : deux cents sidérurgistes gazés à Paris
Les sidérurgistes d'ArcelorMittal sont montés à Paris, hier. Ils ont été cueillis par un
important dispositif policier. Interdits de Tour Eiffel et de QG de Nicolas Sarkozy, ils sont
repartis meurtris après quatre semaines de lutte.
© Le Républicain Lorrain, Vendredi le 16 Mars 2012 / Région /
En arrivant à l'entrée de la rue de la Convention, au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, les
sidérurgistes ont été directement gazés au premier contact viril. Photos Pierre HECKLER
Les sidérurgistes d'ArcelorMittal ont exprimé leur colère, hier, au retour de Paris. Un voyage
sidérant, de bout en bout. Partis tôt le matin, dans la fraîcheur florangeoise, à bord de quatre
autocars, près de 200 salariés de l'usine de Florange se sont heurtés toute la journée aux
gendarmes mobiles et aux CRS, alors qu'ils venaient mener deux actions symboliques, sans heurts.
Ambiance bon enfant, casse-croûte et infos à la radio dans le bus, le trajet s'est déroulé
tranquillement, avec détermination et un peu de curiosité. Les participants se prenaient en photo,
immortalisant le périple parisien des métallos, un déplacement que tous pressentaient historique.
Ils n'ont pas été déçus.
« La France jugera »
En arrivant à l'entrée de la rue de la Convention, au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, ils ont
été directement gazés au premier contact viril. Sidérurgistes, passants et les nombreux journalistes
qui couvraient l'événement ont été aspergés de gaz lacrymogène, faisant aussitôt se disperser la
foule sur près de cent mètres, les yeux rougis et crachant ce qu'ils pouvaient au sol. Certains, des
hommes mais aussi des femmes, se sont retrouvés à genoux à chercher de l'air.
« C'est ça le candidat du peuple ! » a aussitôt réagi Edouard Martin. « La France jugera ! Nous, on
ne lâchera rien. » Mais il en faut bien plus pour dissuader un sidérurgiste lorrain venu défendre son
travail. Ils sont revenus face aux gendarmes mobiles. Fiers et décidés à ne pas se laisser intimider.
Et ils ont quand même pique-niqué sur place comme prévu, sur des tables et des bancs de
brasserie ramenés dans les soutes des bus. En revanche, ils refusent désormais de se rendre, lundi
matin, à l'Elysée, à l'invitation du président de la République. « Compte tenu de la façon dont il
nous a accueillis, il est hors de question d'aller le rencontrer », confirme Jean Mangin (CGT).
De tendus, les rapports entre Nicolas Sarkozy et les métallos de la vallée de la Fensch sont
devenus détestables. Surtout qu'ils n'ont pas, non plus, pu déposer leur banderole au premier
étage de la Tour Eiffel. « Elle a été réalisée avec du fer coulé chez nous », a rappelé Edouard
Martin (CFDT). Dans les rangs, les « Merci Sarko ! », « Sarko trahison ! » ont fleuri. Sur les quais,
les Mosellans ont entonné une poignante Marseillaise, doublée de déflagrations et de slogans.
Les Parisiens ont apporté leur soutien, en klaxonnant ou en venant discuter avec les sidérurgistes.
Des anciens surtout, qui avaient connu le pays du fer ou les mines. « On n'aurait jamais pensé que
tout ça fermerait un jour... »
L'autorisation donnée la veille par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et l'intervention sur place
de la députée socialiste Aurélie Filippetti n'y ont rien fait. « C'est une décision du préfet, donc de
Sarkozy », a pointé la députée, refoulée avec les ouvriers de sa circonscription par les forces de
l'ordre. Finalement, la banderole a été déployée sur un grillage de chantier sous le monument.
Ultime provocation
Sur le chemin du retour, les manifestants ont découvert avec stupéfaction les propos du Présidentcandidat, parlant d'une minorité. « Tous les délégués des ouvriers étaient là, on représente 75 %
aux élections professionnelles. Quand lui, il fera 75 %, il sera content ! », rétorque Frédéric Weber
(CFDT).
Les arguments de Nicolas Sarkozy ont tous été balayés d'un revers de main. « Il a dit qu'il n'était
pas prévenu de notre arrivée ? A Gandrange, il s'est annoncé un quart d'heure avant ! » Sur le
trajet, les autocars ont été surveillés, voire même escortés. Les motards ont ouvert la route aux
autobus dans la capitale. « S'ils nous escortent, c'est que Sarkozy veut nous voir », avait supposé,
le matin, Jean Mangin, surpris de tant d'attention. Erreur. Même l'accès aux stations-services était
bloqué au début du retour vers Metz. Une ultime provocation. « La honte ! Dictature ! Ça, il faut le
voir... », se sont indignés les sidérurgistes. Punis. « On ne peut même pas s'arrêter pour pisser ! »
Il n'empêche, fiers d'avoir mené un combat sans agressivité, digne et juste depuis quatre
semaines, les sidérurgistes ont été touchés dans leur amour-propre. « C'était quand même une
belle journée », retient René Mangin. Personne n'ose imaginer ce qu'il se serait passé s'ils avaient
été 5 000. Mais nul doute qu'il y en aura d'autres, à commencer par la manifestation européenne
des métallurgistes, prévue le 22 mars, à Florange.
Olivier SIMON.
La CFDT oublie la CGT au bord de la route
« Mais, il est où mon bus ? Ils sont partis sans moi ». Une femme avec sa chasuble CGT a
beau se retourner, l'autocar où elle avait pris place a disparu du parking.
© Le Républicain Lorrain, Vendredi le 16 Mars 2012 / THI /
Elle était la seule "rouge" noyée au milieu des "orange" de la CFDT dans le bus n°1. Par chance, un
bus bourré de collègues CGT était toujours à quai et lui a offert l'hospitalité pour rallier Metz. Toute
mauvaise interprétation syndicale aurait été aussitôt démentie.
Rendez-vous ce lundi
Jeudi dernier, 200 salariés d'ArcelorMittal en marche vers le QG de campagne du
candidat de l'UMP étaient accueillis par des CRS et aspergés de gaz lacrymogène rue de
la Convention à Paris.
© L'Est Républicain, Samedi le 17 Mars 2012 / Région Lorraine
© Vosges Matin, Dimanche le 18 Mars 2012 / Région Vosges
L'intersyndicale, (CFDT, CGT, FO) qui représente 75 % du personnel de l'entreprise à décidé de ne
pas se rendre à l'invitation du chef de l'État à l'Élysée lundi prochain. Elle se réunira le même jour à
Florange pour décider de la suite des actions à mener.
Le syndicat CFE-CGC, a quitté l'intersyndicale la semaine dernière et annonce qu'il ira rencontrer le
chef de l'État ce lundi à 11 heures à l'Élysée.
Arcelor : réveil dans le gaz mais volonté de fer
Face à leur miroir, hier matin, les yeux encore rougis par leur déplacement parisien, les
ArcelorMittal gardent la tête haute. Dignes de leur combat, avec un moral d'acier, à
l'aube de la cinquième semaine de mobilisation.
© Le Républicain Lorrain, Samedi le 17 Mars 2012 / Région /
L'intersyndicale CFDT-CGT-FO ne digère pas l'accueil réservé jeudi par les gendarmes mobiles rue
de la Convention. Absente du déplacement, la CFE-CGC sera du rendez-vous parisien, elle, ce
lundi. Photo Pierre HECKLER
Une « bonne dose » à Paris . - Le noyau dur CFDT-CGT-FO de l'intersyndicale s'est remis de sa
virée à Paris de jeudi (lire RL d'hier). Pacifique, aux yeux des différentes centrales, « sans aucune
réserve et dans l'outrance », selon le sénateur UMP François Grosdidier. Au front rue de la
Convention, dans les premières lignes, Jean Mangin (CGT) garde au lendemain de cet épisode « un
bon mal de tête. J'en ai pris une bonne dose de ces lacrymogènes », grince-t-il. Malgré tout, cette
journée nous a requinqués. Cela suffit maintenant les effets d'annonce du président-candidat
Sarkozy. Comme les autres centrales, nous ne demandons qu'une chose : un engagement écrit ».
Cet engagement, l'intersyndicale l'espère certes, mais ne l'attend pas de sitôt. « L'entrevue de
lundi avec le président de la République ne changera absolument rien, pronostique Walter Broccoli
(FO), dans la mesure où aucun décideur d'ArcelorMittal n'est convié à la table. À ce jour, notre
demande reste la même : un répit de douze mois ». Pour Edouard Martin, celui qui incite les
troupes « à ne pas tomber dans le piège et à rester dignes », le gazage par les gendarmes mobiles
nourrit sa rancœur. Pourtant, « s'il n'y a pas une intervention de l'Etat, Mittal ira jusqu'au bout de
sa logique ».
Jouant ouvertement cavalier seul depuis la semaine passée, la CFE-CGC avait appelé au boycott de
ce déplacement, « alors qu'un rendez-vous était déjà prévu lundi », avance François Pagano. Le
responsable se défend de vouloir, à l'image des autres syndicats, « pratiquer la stratégie de la
terre brûlée ».
o Et maintenant, que vont-ils faire ? Lundi, seul le courant CFE-CGC prendra la direction du 55, rue
du Faubourg Saint-Honoré à Paris. En tête de file, Xavier Lecoq, secrétaire national chargé de
l'industrie à Florange. L'occasion pour lui de défendre la filière packaging, « et ses outils fiables ».
Et de sensibiliser le président Sarkozy sur la crainte « d'un désert industriel en Lorraine ». Ulcos et
son projet retardé sera évidemment évoqué.
o Sous-traitants : l'urgence. - La société Efuba, cinquante salariés, tire la sonnette d'alarme. De la
date du rallumage des hauts fourneaux dépend la survie de l'entreprise. Cette dernière est
précieuse car les maçons-fumistes ne sont plus légion en France. Si Efuba met la clé sous la porte vingt-cinq courriers de licenciement sont malheureusement prêts -, il sera très compliqué de
remettre en état le P3 et le P6. Philippe Tarillon, président du Val de Fensch, a alerté le préfet de
Région sur la question. Comme l'avaient déjà fait les syndicats, cinq mois plus tôt.
Emmanuel CORREIA.
L'évêque de Metz s'engage
Sans prise de position politique, mais parce que « l'Église est proche des gens qui
souffrent », Mgr Raffin, évêque de Metz, a apporté son soutien aux salariés
d'ArcelorMittal.
© L'Est Républicain, Dimanche le 18 Mars 2012 / Ouverture Région Lorraine
Mgr Raffin a reçu les syndicalistes, des salariés et des représentants paroissiaux dans l'église
d'Hayange, hier. Photo ER
La statue de Notre Dame d'Hayange veille sur la cité sidérurgique. À ses pieds, de grandes lettres
formant « SOS » lancent un appel à l'aide visible de loin. Il alerte sur la situation tragique du
secteur et demande de l'aide à toutes les personnes de bonne volonté. Il invite largement à la
mobilisation. L'appel a été entendu par le diocèse de Moselle. L'évêque, Mgr Pierre Raffin, a
rencontré des syndicalistes, des salariés et des responsables paroissiaux dans l'église d'Hayange,
hier matin. Il les a assurés de son soutien. Il a associé les salariés d'Alpha-Santé, l'hôpital
d'Hayange, qui sont aussi confrontés à des difficultés croissantes.
Le conseil presbytéral, composé des prêtres délégués de tout le diocèse de Moselle, s'était réuni le
15 mars afin de mener une réflexion sur la situation politique, économique et social de la région
Lorraine et les questions que cela pose à l'Église.
« Au titre de notre responsabilité de prêtres, nous tenons à manifester notre solidarité à l'égard de
tous ceux qui souffrent et nous voulons soutenir tous ceux qui s'engagent pour l'avenir de notre
région », a souligné Pierre Raffin. « La situation difficile de la sidérurgie lorraine et plus
particulièrement l'action engagée sur le site d'ArcelorMittal de Florange pour la sauvegarde de
l'emploi, nous amènent à réaffirmer les mots du Concile Vatican II. Ils disent notamment que les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et
de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des
disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur coeur... »
Les délégués syndicaux de la CFDT et de la CGT ont remercié l'évêque pour sa démarche. L'Action
catholique ouvrière (ACO) avait déjà publié un communiqué, associant catholiques et protestants,
pour manifester sa solidarité avec les travailleurs dont l'emploi est menacé. « Face à la crise et au
démantèlement de la sidérurgie et de l'hôpital d'Hayange, osons l'espérance, la résistance et la
solidarité envers les travailleurs en lutte de la Vallée de la Fensch. La situation qui est faite aux
salariés d'Arcelor Mittal, ainsi que la menace sur l'hôpital d'Hayange montre une fois de plus que
l'on veut détruire nos moyens économiques et sociaux que des milliers de travailleurs de la vallée
ont construits avec leurs mains et leurs sueurs. »
Si il n'y a aucune prise de position politique dans la démarche du diocèse, en revanche, l'ACO
prend des accents plutôt à gauche. « Si le capitalisme a été à une époque source de progrès et de
développement à travers la lutte des classes, il se montre aujourd'hui incapable de résoudre les
problèmes de vie et de société, et de plus en plus, le capitalisme financier engendre la misère et la
pauvreté et montre ses limites historiques », poursuit l'Action Catholique Ouvrière.
« On croit encore qu'on peut s'en sortir », souligne le père Gérard Schaeffer, curé de la paroisse. «
La dimension d'avenir, on la vit ensemble, au quotidien. »
Jean-Charles VERGUET
Fouteurs d'ambiance
Fer de lance des syndicalistes d'ArcelorMittal, Édouard Martin est monté sur les planches
pour lancer les artistes du soir. Le leader CFDT a aussi confirmé décliner l'invitation du
président Sarkozy aujourd'hui, initiative chaudement applaudie.
© Le Républicain Lorrain, Lundi le 19 Mars 2012 / THI /
Malgré son pyjama et ses livres de chevet, Yves Cusset n'a pas réussi à endormir l'assistance, bien
décidée à profiter de la dernière tournée de Scènes au bar.
Emmitouflé dans son pyjama rouge, Yves Cusset a récupéré le flambeau et défait ses valises
pleines de livres pour donner un cours de philo avant d'aller se coucher. Si au départ le sujet
promettait d'endormir l'assistance, l'ancien prof reconverti en humoriste a réussi à faire cogiter des
spectateurs peu enclins à se prendre la tête. Cynique, mordant et inconvenant, l'homme a tout
pour déplaire et au moins autant pour séduire. « Quatorze ans après mon dernier cours de philo,
ça fait du bien de réviser les grandes notions, apprécie Ricardo, 30 ans, originaire de Fillières. Ça
réconcilie les jeunes avec le sujet ». Même plaisir pour Martine, Audunoise accompagnée d'un ami,
Didier. « Il est vachement doué, même si des fois on a eu un peu de mal à suivre », concède
Martine. « Mais on ne s'est pas déplacés pour rien », ajoute Didier. Habitués du festival, les deux
amis ont également adoré la prestation du talent local Claude Frisoni.
Après le repas partagé dans le hall de La Passerelle, le groupe des Fouteurs de joie a continué à
mettre l'ambiance, pour égayer la soirée de leurs chansons festives. Puis le bar a fermé ses portes,
baissant le rideau jusqu'à l'année prochaine.
ArcelorMittal ouvre le printemps de l'industrie
Ce 20 mars, jour de printemps, marque le début de la cinquième semaine de combat des
métallos florangeois. Une lutte résolument active.
© Le Républicain Lorrain, Mardi le 20 Mars 2012 / Région /
Photo Pierre HECKLER
L'entretien prévu entre Nicolas Sarkozy et la CFE-CGC s'est tenu, hier, avecle secrétaire général de
l'Élysée. Du côté de l'intersyndicale, Paris... s'éveille.
La CFE-CGC est revenue de la capitale, un tantinet sidérée. L'intersyndicale repartira bientôt pour
Paris, avec une idée... sidérante.
« Compliqué », paraît-il, le dossier ArcelorMittal Florange. C'est tout du moins ce qu'a plus que
laissé entendre, hier, le secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca, à Xavier Le Coq, président de
la CFE-CGC sidérurgie, représentant notamment les cadres du site mosellan. Face au syndicaliste
et Vincent Loizeau, membre du bureau de la fédération, un conseiller à l'industrie et à l'énergie de
Nicolas Sarkozy, la directrice du cabinet de Xavier Bertrand et un représentant d'Eric Besson, à
l'unisson. « La direction du groupe Arcelor a du mal à accepter qu'un gouvernement s'immisce
dans les choix de l'entreprise », ont-ils confirmé. Néanmoins, qu'en est-il alors de l'engagement de
l'État, à travers le projet de captage de CO2 Ulcos par exemple ? Sur ce point, comme pour bon
nombre d'autres, aucune réponse concrète, aucune date précise. C'est à la Commission
européenne qu'est réservée la primeur de statuer. Rien de neuf, donc, sous le soleil des métallos.
Alors, « il n'y a plus qu'à espérer... un rebond de l'économie à l'automne. Pourtant, nos demandes,
il me semble, ne sont pas irréalistes », livre Xavier Le Coq, mi-figue, mi-raisin.
Quelques heures plus tôt, au local florangeois de la rue des Tilleuls, l'entrevue de 11h avec Sarkozy
semblait toujours d'actualité. Comme pour les médias. Dans les échanges, l'idée d'une marche au
départ de Florange vers Paris grise les esprits. Tout un symbole en effet des salariés qui prennent
leur bâton de pèlerin, soutenus dans leur périple par toute une communauté. Et qu'importe
l'interlocuteur. « Vu les propos du président-candidat jeudi, relève Frédéric Weber (CFDT), et son
déni de démocratie de nous qualifier de minoritaires - alors que nos organisations représentent
75 % des salariés -, notre lutte n'a qu'un seul objectif : obtenir le redémarrage. Ainsi que les
garanties nécessaires pour l'avenir de nos installations. »
Bayrou demain, Cali samedi
A propos de la main tendue de Marine Le Pen via la presse, Frédéric Weber émet « une réserve. On
ne connaît pas l'accueil que lui réserveront les employés, mais elle n'est pas en terrain favorable »,
glisse-t-il. Pour la CGT, Lionel Burriello est catégorique : « C'est non ! En parler, c'est trop déjà... »
L'annonce du passage de François Bayrou demain le laisse peu ou prou pantois. Dans son esprit,
deux échéances priment. La journée de défense de la sidérurgie en France et Lorraine, ce jeudi,
avec la présence de Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, et la première assemblée générale
du collectif jeunes de ce vendredi. La CGT nationale sera à la manœuvre dans tout l'Hexagone
(Paris, Toulouse, Aulnay-sous-Bois, Clermont-Ferrand). FO ne manque pas de préciser que ce
samedi, enfin, à La Passerelle de Florange, Cali laissera à l'intersyndicale une tribune libre. La
cinquième semaine de lutte s'annonce sur tous les fronts.
ArcelorMittal
Semaines marathoniennes
Le Républicain Lorrain, Mardi le 20 Mars 2012 / THI /
Paris hier pour la CFE-CGC, et bientôt à nouveau pour l'intersyndicale.
Photo Pierre HECKLER
Cinquième semaine de lutte pour les salariés d'ArcelorMittal. L'entrevue de la CFE-CFC d'hier à
Paris avec le secrétaire général de l'Élysée Xavier Muscat n'aura apporté ni réponse concrète ni
échéance précise quant à un redémarrage prochain du P6.
Pour l'heure, l'intersyndicale renforce ses troupes. Et ambitionne même une marche symbole au
départ de Florange vers le Champs de Mars à Paris. Un périple de quelque quatre cents kilomètres,
ponctué d'encouragements et de soutiens divers, espèrent les représentants CFDT-CGT-FO.
En attendant de plier bagages, les syndicalistes recevront ce mercredi le candidat à la
présidentielle François Bayrou (MoDem), de passage dans la région. Ce jeudi, la CGT appelle à une
journée nationale de défense de la sidérurgie en France et en Lorraine.
Une manifestation aux allures de cortège qui verra la participation de Pierre Laurent, secrétaire
général du PCF, et président de campagne du Front de Gauche.
Samedi, le chanteur Cali fera monter sur scène les sidérurgistes, comme l'avaient déjà fait entre
autres les organisateurs de Scènes au bar. Le moral est d'acier !
Florange : le symbole industriel
Jeudi, à l'appel de la CGT, près de 3.000 ouvriers de la métallurgie sont attendus à
Florange pour une manifestation internationale. Les « Mittal » rejoindront le mouvement
pour une 5e semaine de lutte
© L'Est Républicain, Mercredi le 21 Mars 2012 / Région Lorraine + Vosges Matin
Les Mittal en lutte depuis 5 semaines. Photo Alexandre MARCHI
Florange. La petite ville de Moselle sera jeudi le symbole de la lutte pour la sauvegarde de
l'industrie Française.
Florange-Paris à pied : la « Marche de l'emploi »
À l'appel du syndicat CGT, un mouvement national de grève et de manifestations se déroulera ce
jeudi en France. À Florange, ce sont les ouvriers de la métallurgie française, belge,
luxembourgeoise et allemande qui sont attendus en milieu de journée. « Des sidérurgistes, mais
aussi des salariés des équipementiers automobiles qui sont en relation étroite avec la sidérurgie.
Nous attendons près de 3.000 manifestants », explique Jean Mangin de la CGT ArcelorMittal à
Florange. Le parti communiste de Lorraine appelle les élus lorrains à se joindre à cette journée de
manifestation « pour exiger la remise en route du haut-fourneau et le maintien de la filière liquide
» du site mosellan. Le PCF annonce aussi la présence à Florange jeudi de son secrétaire général et
président du comité de campagne du Front de gauche Pierre Laurent.
En lutte depuis 5 semaines pour la réouverture des deux hauts-fourneaux de d'ArcelorMittal, les
métallos de Florange, rassemblés en intersyndicale (CFDT, CGT et FO) se joindront au mouvement.
Alors qu'ils étaient accueillis par des gaz lacrymogènes près du QG de campagne du candidat de
l'UMP jeudi dernier à Paris, les métallos de Florange poursuivent leur lutte. Samedi soir, le chanteur
Cali, qui comme de nombreux artistes soutient les métallos de Florange dans leur combat, sera en
concert à La Passerelle de Florange et invitera une délégation de sidérurgistes sur scène en début
de concert.
L'intersyndicale se réunira en début de semaine prochaine avec un projet d'action original : rallier
Florange à paris à pied. Un projet de marche pour l'emploi de 305 km à raison de 6 heures de
marche par jour pendant dix jours.
En soutien aux métallos lorrains, le FC Metz annonce que ses joueurs porteront un maillot « Vive
l'acier lorrain » lors du prochain match du club de L2 à domicile le 27 mars. Le club messin a par
ailleurs offert 1.000 places gratuites pour le match aux sidérurgistes de Florange.
Stéphanie SCHMITT
La réaction florangeoise
© Le Républicain Lorrain, Mercredi le 21 Mars 2012 / Région /
Selon Édouard Martin, le leader CFDT d'ArcelorMittal Florange : « Depuis le début du conflit, j'ai
répété que les prochains sites sur la liste étaient ceux de Luxembourg. Le groupe ne cesse de
tailler dans les capacités de production et les effectifs pour maintenir un niveau de rentabilité.
Pourquoi en serait-il différemment à Florange ?

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