Gainsbourg rythmique… - Le Hall de la chanson
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Gainsbourg rythmique… - Le Hall de la chanson
Gainsbourg rythmique… Justement, de 1963 à 1966, c’est l’époque de gloire de ce mouvement yé-yé. Cela n’empêche pas Gainsbourg, dans son album de 63, « Gainsbourg confidentiel », de radicaliser sa démarche jazz, et même si la première chanson du disque s’appelle « Chez les yé-yé » et s’il y est question de « da doo ron ron », il s’agit plus d’un clin d’œil textuel un peu décalé. Avec à la guitare Eleck Bacsik, un musicien tzigane qui fait partie de ces comètes qui ont traversé l’histoire du jazz sans laisser beaucoup de traces, et à la contrebasse Michel Gaudry, Gainsbourg sclupte un jazz chanté minimal et sombre. Un an plus tard, en 1964, il enregistre avec Alain Goraguer l’album « Gainsbourg Percussions ». Ces deux albums, à l’époque, sont aussi des échecs commerciaux., Pourtant, « Gainsbourg Percussions » inaugure un changement de son et il permet de faire plusieurs constats. D’abord Gainsbourg est un adepte du rythme, et même bien plus que cela : c’est un obsessionnel du rythme, comme les « tams-tams » de « Chez les yé-yé » l’avaient d’ailleurs annoncé… Cet axe de l’obsession rythmique se retrouve du début à la fin de sa production. Sur « Gainsbourg Percussions », dans des chansons comme « Joanna », « Là-bas c’est naturel », « Marabout » et bien sûr « New York U.S.A. », avec les tambours en avant et les chœurs en contrepoint, il s’agit de rechercher la transe, et même de marier la transe des mots à la transe de la musique. Même chose dans « Les sambassadeurs » qui lorgne du côté du carnaval de Rio. Et quand les percussions des tambours s’adoucissent un peu cela donne un tube en puissance : « Couleur café ». Chez Gainsbourg le rythme peut être scandé, martelé, suggéré, mis en boucle, souligné, répété, et comme on le verra plus tard se marier avec beaucoup de langues et de dialectes musicaux : afro-cubain, pop, rock, reggae, funk.