Français langue seconde - Académie de Montpellier
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Français langue seconde - Académie de Montpellier
Certification complémentaire Mention français langue seconde Rapport du jury – Session 2016 30-31 mars 2016 Composition du jury Mme Clarisse Decroix, professeur de Lettres, missionnée au CASNAV de l’Hérault M. Jean-Paul Bianchi, IEN, responsable du CASNAV M. Frédéric Miquel, IA-IPR de Lettres en charge des enseignements FLS, président du jury Résultats 2016 35 candidats inscrits, 5 absents 14 admis (46.67 %), 16 refusés. Admis : 7 professeurs des écoles dont 2 enseignants SEGPA, 2 PLP Lettres/Histoire, 1 PLC Allemand, 1 PLC Anglais, 3 PLC Lettres Total PLC admis : 5/12 Total PE admis : 7/14 Total PLP admis : 2/3 Amplitude des notes : 07/20 à 15/20 Moyenne : 10,13 / 20 Texte de référence Note de service n° 2004-175 du 19-10-2004 relative à l’attribution aux personnels enseignants des premier et second degrés relevant du MEN d’une certification complémentaire dans certains secteurs disciplinaires, BOEN n° 39 du 28 octobre 2004 : « L’objectif poursuivi par la création de cette certification complémentaire est de permettre à des enseignants de valider des compétences particulières qui ne relèvent pas du champ de leurs concours. Il est aussi de constituer un vivier de compétences pour certains enseignements pour lesquels il n’existe pas de sections de concours de recrutement et, à terme, de mieux préparer le renouvellement des professeurs qui en ont eu la charge. 1 Secteur français langue seconde Le jury évaluera : - la connaissance et l’expérience des principales méthodes d’enseignement d’une langue étrangère et d’une langue seconde ; - la connaissance et l’expérience des matériels pédagogiques disponibles ; - la connaissance et l’expérience des techniques de classe pour les publics d’élèves non francophones (capacité du candidat à organiser une séquence de langue étrangère ou une séquence de langue seconde pour des élèves débutants ou pour des élèves avancés ; pédagogie de l’erreur et de son traitement) ; - la connaissance des textes réglementaires qui concernent l’accueil et la formation des élèves nonfrancophones ; - la connaissance des conditions de la scolarisation dans les établissements français de l’étranger ; - la connaissance des divers aspects des programmes de l’école primaire et du collège concernant la maîtrise de la langue et l’enseignement des langues étrangères et régionales ; - la connaissance des grandes familles de langue et des grands systèmes d’écriture, en vue de permettre une comparaison entre fait de langue en français et fait de langue dans la langue d’origine des élèves ; - la capacité à évaluer les compétences des élèves (et la connaissance des principaux outils d’évaluation existant à cet effet) ; - la capacité à élaborer un plan individualisé de formation pour les élèves et à négocier avec l’équipe d’établissement un plan d’intégration progressive dans la classe d’inscription. N.B. : Le jury appréciera particulièrement des candidats la possession des diplômes de lettres mention FLE et des divers diplômes de langue.» Commentaires Le jury est resté très attentif à un bon équilibre entre apports théoriques, pratiques et didactiques du candidat, aussi bien en ce qui concerne le dossier fourni que lors de l’entretien. Le jury rappelle que le rapport doit être structuré et rédigé de façon claire pour mettre en lumière le parcours du candidat et des éléments de réflexion sur la pratique. La présence d’un curriculum vitae dans le dossier permet au jury d’avoir une vision synthétique du profil et de la formation du candidat et à celui-ci de développer dans son dossier les points saillants de son expérience et de sa réflexion. Les candidats ont présenté des parcours très divers, tant par leur formation que par leur expérience et leur motivation. Aucun profil-type ne se dégage, mais les candidats admis, quels que soient leur discipline et leur corps d’origine, sont ceux qui ont su démontrer une qualité de réflexion didactique et pédagogique fondée la plupart du temps sur une certaine expérience d’enseignement aux EANA, alliée à une formation universitaire en FLE/FLS. Ce sont aussi ceux qui ont réussi à se dégager de leur dossier pour approfondir les problématiques : une soutenance ne peut consister en une reprise intégrale d’un document que le jury a déjà lu. Parmi les candidats qui avaient suivi le stage de trois jours proposé au plan académique de formation, 4 ont été admis, et 6 ont été refusés. Si trois journées de formation aident à situer la problématique, elles ne permettent pas de combler les lacunes des candidats qui n’ont aucune expérience ni aucune formation antérieure. En outre, elles ne dispensent pas d’une nécessaire analyse réflexive sur les expériences professionnelles, ni de lectures complémentaires destinées à enrichir ce recul critique et à compléter les domaines de formation dans lesquels le candidat se sent moins préparé. Certaines notions sont parfois encore floues et les confusions fréquentes entre FLE/ FLS/ FLSCO/Illettrisme. Sans 2 cette vision théorique claire, l’enseignant de FLS ne peut être en mesure d’opérer des choix pédagogiques pertinents. Le FLS est une discipline exigeante qui nécessite un discernement pédagogique de grande qualité. Il est essentiel que le professeur soit capable de prendre de la distance par rapport à sa pratique et à sa discipline d’origine pour réfléchir aux codes linguistiques, culturels et disciplinaires dont l’apprentissage est indispensable aux EANA pour réussir rapidement dans la classe ordinaire où ils sont inclus. Si les professeurs de langue peuvent paraître, a priori, bien armés grâce à leur connaissance du CECRL et leur maîtrise de la didactique des langues vivantes, c’est finalement leur capacité à prendre en compte les réelles spécificités de la langue française et de la situation de langue seconde qui a été déterminante, plutôt que leur formation initiale. Les candidats de lettres, lorsqu’ils ont su présenter de façon cohérente un enseignement articulant perspective actionnelle, besoins linguistiques en situation scolaire et entrée dans la culture, ont été souvent performants. Enseigner à des EANA suppose également une prise en compte du plurilinguisme des élèves dont il faut favoriser la référence à la langue maternelle chaque fois que cela est possible, ce qui nécessite, non une connaissance nécessaire des autres langues, mais, au minimum, une attention à leurs spécificités et aux passerelles que les élèves eux-mêmes peuvent établir. Il ne suffit pas de montrer de la motivation, de l’enthousiasme ou de la bienveillance pour les publics concernés (ce qui est déjà un atout non négligeable), mais il convient aussi de prouver qu’on est en mesure de bâtir une progression annuelle permettant aux élèves de s’insérer le plus rapidement possible dans un système d’enseignement français ordinaire, ou de suivre en français les enseignements dans une autre discipline : la réussite de l’inclusion est à ce prix. De même, une formation universitaire en FLE et/ou une expérience de l’enseignement du français à l’étranger, ne sont pas des gages automatiques pour l’obtention de la certification en français langue seconde mais elles peuvent constituer une base solide pour le développement de la réflexion en FLS/SCO. Les candidats ont souvent fait référence à une expérience fondatrice, socle de leur motivation. Si cette expérience est importante, elle ne dispense pas d’un approfondissement et d’une actualisation des connaissances. Il convient, évidemment, d’avoir pris connaissance des textes officiels régissant la scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés en France et de se les être appropriés: on attend du candidat qu’il connaisse les modalités d’accueil en UPE2A, qu’il ait réfléchi à la notion d’inclusion qui remplace celle d’intégration, qu’il en ait compris les enjeux et qu’il montre sa capacité à s’investir dans ces dispositifs avec efficacité. L’expérience, y compris avec quelques élèves nouveaux arrivants, ne suffit pas davantage si elle n’est pas accompagnée d’un complément de formation et d’une réflexion sur les besoins des EANA, sur les critères qui permettent d’élaborer une progression en UPE2A, sur la façon dont on peut envisager la différenciation, l’évaluation initiale et continue ou l’orientation. Il est appréciable qu’un candidat puisse montrer qu’il a réfléchi à la manière dont il pourrait tenir une place pertinente dans ces dispositifs et témoigner d’une volonté réelle de formation et d’investissement dans ce domaine. Le jury a apprécié les candidats capables de proposer des pistes de réflexion sur la place que pourrait tenir le FLS et le plurilinguisme dans les espaces ouverts par la réforme du collège et les nouveaux programmes. Conclusion Le jury encourage les candidats refusés cette année et qui souhaitent réellement s’engager sur la voie du FLS à renouveler leur inscription en tenant compte des remarques générales qui précèdent et en prenant connaissance des appréciations qui les concernent plus particulièrement. En effet, il leur est possible de se procurer auprès du service des examens et concours le commentaire individuel rédigé 3 par le jury pour justifier sa décision. Ils pourront alors continuer à se former sur les points pour lesquels ils ont montré des lacunes : s’ils pensent devoir améliorer leur connaissance des publics allophones arrivants, il leur est notamment conseillé de rencontrer des collègues qui travaillent avec les EANA. Si leur réflexion didactique est insuffisante, ils pourront approfondir leurs connaissances en utilisant les nombreuses ressources à leur disposition*. Le jury encourage vivement ceux qui ont dit être tentés par une formation universitaire en FLE (à distance ou non), à réaliser leur projet. Enfin, il a eu plaisir à entendre des candidats bien préparés, montrant, avec beaucoup de pertinence et parfois même d’enthousiasme, leur évidente capacité à répondre de façon éclairée aux besoins des différents types d’élèves allophones arrivants. Montpellier, le 7 avril 2016 *Bibliographie et sitographie indicatives Abdallah-Pretceille, M., 1992, Quelle école pour quelle intégration ?, Paris, Hachette Education. 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