2ème RAPPORT DE L`OBSERVATOIRE DE L`OCI SUR L
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2ème RAPPORT DE L`OBSERVATOIRE DE L`OCI SUR L
OIC/CFM-36/OBS/ISLAMOPHOBIE-2/SG-REP Original : anglais 2ème RAPPORT DE L'OBSERVATOIRE DE L'OCI SUR L’ISLAMOPHOBIE Juin 2008 – avril 2009 ****** 36EME SESSION DU CONSEIL DES MINISTRES DES AFFAIRES ETRANGERES Damas, République Arabe Syrienne 23 - 25 Mai 2009 TABLE DES MATIERES 1 4 AVANT-PROPOS par le Secrétaire général de l'OCI RESUME 1: INTRODUCTION . . . . . 8 . 9 2: MANIFESTATIONS D'ISLAMOPHOBIE 2.1 l‘Islamophobie, telle que reflétée dans des rapports de source occidentale . 2.2 l’islamophobie dans le domaine de l’enseignement 2.3 les principaux problèmes auxquels sont confrontés les Musulmans 2.4 Quelques incidents islamophobes 9 14 15 15 3: CADRE LEGAL DES DROITS DE L’HOMME : UNE BASE D‘ENGAGEMENT CONCRETE 17 19 20 3.1. Résolutions de l'ONU sur la lutte contre la diffamation des religions 3.2. La Conférence de révision de Durban 4: FAIRE FACE A LA CAMPAGNE NEGATIVE ORCHESTREE CONTRE L'OCI 21 5- BONNES PRATIQUES 23 6- CONCLUSIONS ET RECOMANDATIONS 28 31 31 36 37 39 A- CHRONOLOGIE DETAILLEE DES INCIDENTS ISLAMOPHOBES 1. Incidents liés aux Mosquées 2. Profanation de cimetières Musulmans 3. Incidents liés au hijab (voile) 4. Campagnes politiques et sociales contre l'Islam et les Musulmans B- 5. Intolérance à l’égard de l'Islam et de ses symboles 40 6. Discrimination contre les Musulmans dans les institutions éducatives, les lieux de travail, les aéroports, etc. 42 ACTIVITES DU SECRETARIAT GENERAL D E L'OCI 47 1. Coopération ONU-OCI sur le dialogue et la lutte contre l’intolérance religieuse 2. 3ème Conférence internationale sur le Monde musulman et l'Occident – Kuala Lumpur 3. Forum d'Astana 4. Dialogue interreligieux 5. Conférence de Copenhague 6. Table ronde OCI - ONG ODIHR – Vienne 7. Forum interinstitutionnel de l'OCI sur les "Valeurs Universelles communes "Genève 8. Rencontre avec le Président du Parlement européen – Riyad 9.Visite en Finlande 10. Visite aux Pays-Bas C. Résolution 1605 (2008) du Conseil de l’Europe Les communautés musulmanes européennes face à l’extrémiste 47 47 48 51 51 52 52 53 53 53 54 AVANT-PROPOS Par le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique Les valeurs communes de l'humanité devraient être solidement étayées par un engagement ferme en faveur des droits de l'homme, ainsi que de la reconnaissance de la dignité intrinsèque de tous les êtres humains. De ce point de vue, les droits de l'homme et les libertés fondamentales devraient être considérés comme les garants de la tolérance et de la non-discrimination et non pas seulement comme des facteurs indispensables à la stabilité, à la sécurité et à la coopération. Cependant, et malgré tous les efforts investis dans la promotion et la protection des droits de l'homme, les actes de racisme, de xénophobie, de discrimination et d'intolérance perdurent dans de nombreuses contrées. La recrudescence – notamment après les tragiques événements du 11 septembre- des agressions à connotation raciste et la montée de l'islamophobie, posent un défi à l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales, surtout dans les pays occidentaux. En dépit des progrès tangibles réalisés dans l'élimination des formes institutionnalisées de discrimination, nombreux sont les pays qui continuent d’être confrontés à une nouvelle résurgence des préjugés, de l'exclusion, des partis-pris, de la haine et de la violence raciste. Il s’agit là d’une menace majeure aux relations amicales et pacifiques, non seulement entre les Etats, mais également entre les peuples. Par conséquent, la nécessité de lutter contre toutes les formes et manifestations de discrimination et d'intolérance est devenue plus urgente et plus évidente que jamais. L'Islam est, par essence, une religion synonyme de «paix». L’Islam prône le respect de toutes les croyances religieuses et confirme la véracité des confessions abrahamiques l’ayant précédé. Du fait qu’il corrobore les prophéties antérieures, il ne peut en aucun cas cautionner une quelconque attaque contre les prophètes ou les symboles religieux du Christianisme ou du Judaïsme. Dans ce contexte, il faut bien comprendre et rappeler que l'Islam n'est pas en compétition avec le Christianisme ou le Judaïsme. L'islamophobie est un vocable qui désigne la résurgence contemporaine de la vieille discrimination contre les Musulmans et la déformation du message éternel de l'Islam. Elle s’explique aussi et, en partie, par l'ignorance et l’incompréhension de l'Islam en Occident. En effet, l’on commettrait une erreur de jugement éminemment regrettable que de croire que l'Islam est lié au terrorisme, qu’il est intolérant vis-à-vis des autres convictions, que ses valeurs et pratiques ne sont pas démocratiques, qu'il favorise la répression de la liberté d'expression et fait fi des droits de l'homme. Sachant que la religion fait partie intégrante de chaque civilisation et de chaque culture, on comprend à quel point les idées fausses et l’incompréhension de l'Islam en Occident risquent de mettre en péril la paix et la sécurité des générations actuelles et futures. L’islamophobie est une forme de discrimination raciale. Elle véhicule en fait deux variantes du racisme latent, qui se manifestent tant dans l’apparence physique différente des Musulmans que dans l’intolérance vis-à-vis de leur religion et de leur culture. Le fléau a même commencé à se frayer un chemin parmi les milieux politiques et les cercles influents. C'est la raison pour laquelle l’islamophobie est considérée à juste titre comme l'une des menaces les plus sérieuses à la stabilité de la planète. 2 Il est navrant de constater que les fervents zélateurs des divergences religieuses continuent de faire le lit des attaques les plus ignominieuses contre l'Islam. La diabolisation récurrente et la déformation de l’image de l'Islam et des Musulmans ont abouti à une situation où l'identité, l’amour-propre, la dignité humaine et les droits des Musulmans ont été sérieusement écornés. En un mot, les Musulmans ont grand besoin d’être défendus et protégés contre les préjudices sociaux et les traumatismes psychologiques qui leur sont infligées par les stéréotypes négatifs et la campagne de dénigrement dont ils sont victimes et qui se sont injustement traduits par un regain de discrimination, d'intolérance, de harcèlement et de sévices psychologiques et physiques. Les médias occidentaux, ou du moins une fraction d’entre eux, ont joué un rôle majeur dans la formation de la perception négative par l’opinion publique de l'Islam et des musulmans. La chose est d’autant plus grave que le venin a été instillé en utilisant ces redoutables relais que sont l'information, l'enseignement et le monde des arts, terreau particulièrement fertile comme on peut l’imaginer, pour propager et attiser l'hostilité déclarée et la haine sournoise contre l’Islam. Dans le monde de plus en plus globalisé où nous vivons aujourd’hui, la coexistence pacifique et harmonieuse entre les différentes religions et cultures, n'est pas une option, mais l’unique moyen de survie. Les prouesses spectaculaires enregistrées par les technologies de l'information et de la communication et qui ont réduit la planète aux dimensions d’un petit village universel, recèlent autant de risques que d’opportunités pour une coexistence pacifique. D’un côté, elles mettent entre les mains de l'humanité de puissants outils d’incitation à la haine, à l'intolérance, à la discrimination et de distorsion des croyances religieuses et culturelles d’autrui, capables de susciter la violence, de couter la vie à de nombreux innocents et de se traduire par d’incommensurables dommages matériels. Mais, d’un autre côté, elles peuvent être utilisées pour obtenir des résultats inverses, si nous nous donnons la volonté collective de ne pas permettre leur utilisation pour prêcher la haine et l'intolérance vis-à-vis des autres religions et des autres cultures. La vision modérée et moderniste de l’OCI et son rôle agissant dans la lutte contre l'intolérance, l'extrémisme et le terrorisme, sont inscrits dans sa Charte et dans son Programme d'Action décennal. Je suis heureux de voir à cet égard que l'Observatoire de l'OCI pour l’islamophobie a présenté son deuxième Rapport Annuel, qui rend compte des incidents enregistrés par l'Observatoire entre juin 2008 et avril 2009 et fait une analyse critique des événements survenus au cours de cette période. Un aspect encourageant du rapport de cette année, qui met un accent particulier sur l’islamophobie et la volonté impérative d'engagement, est indéniablement le fait que la communauté internationale semble avoir enfin pris conscience des dangers inhérents à l'intolérance et à la haine religieuse. Cela signifie que les islamophobes sont en train de perdre du terrain. Je me réjouis de constater que ce rapport fait état de l'intérêt croissant et de l'engagement des différentes parties prenantes et des principaux acteurs de la scène internationale en faveur d’un dialogue volontariste et tourné vers l’action pour le renforcement de la confiance mutuelle. Le rapport souligne toutefois que malgré ces quelques signes encourageants, la haine raciale et l'intolérance envers l'Islam et les Musulmans continuent d'être un motif de préoccupation majeure dans le contexte des relations entre le monde musulman et l'Occident. 3 Pour remédier efficacement au problème de l'intolérance interreligieuse, un engagement résolu dans le sens d’une réconciliation historique entre l'Islam et le Christianisme, en tant que deux grandes religions abrahamiques, aiderait sans doute grandement à oublier les vieilles rancunes et à transcender les préjugés anachroniques entretenues par les uns et les autres pour ouvrir une page nouvelle, faite de respect mutuel et de compréhension réciproque. C’est donc dans cette perspective que l'OCI a pris en 1998, l’initiative de lancer le Dialogue des Civilisations qui a bénéficié de l'appui unanime d’une communauté internationale qui n’avait pas hésité à faire alors de 2001 l’année internationale du dialogue des civilisations. Aujourd'hui, la nécessité pour ce dialogue de produire des résultats concrets, est plus urgente que jamais. Pour ce qui est du monde musulman, la prise de conscience de cet impératif s’est cristallisée à travers plusieurs initiatives de dialogue interconfessionnel et interculturel prises par les Etats membres, notamment le Royaume d'Arabie Saoudite, la Turquie, la Malaisie, le Kazakhstan, le Pakistan et l'Azerbaïdjan, initiatives qui dénotent de la détermination du monde musulman d’établir avec l’Occident un dialogue constructif en vue de vaincre l'intolérance et d’instaurer l'harmonie entre les diverses religions et cultures. Grâce à des initiatives constructives telles que la création de l'Alliance des Civilisations des Nations unies, la communauté internationale semble être désormais à l'écoute de nos préoccupations. Dans le même ordre d’idées, l'audition organisée le 26 février 2009 à Washington-DC par la Commission des Relations étrangères du Sénat américain sur « l'engagement avec les Musulmans » et la résolution n° : 1605 (2008) intitulée «les communautés musulmanes d’Europe face à l'extrémisme» adoptée le 15 avril 2008 par la 13ème session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, constituent un développement positif qui mérite d’être encouragé dans l'intérêt du renforcement de la confiance entre les Musulmans et l'Occident. Les incidents de haine et d'intolérance qui ont été mentionnées dans le deuxième Rapport annuel corroborent notre affirmation selon laquelle la rhétorique anti islamique, les stéréotypes négatifs et la discrimination dont font l’objet les musulmans, perdurent et continuent avec la même violence. Mais en même temps, la référence faite par le rapport aux exemples concrets de prise de conscience par la communauté internationale de la dangerosité de ce phénomène, en démontre le souci d’objectivité. Je pense que ce fait en soi va encourager davantage les autres à se joindre aux efforts déployés par l'OCI en vue de trouver un terrain d’entente pour lutter côte à côte contre l'intolérance religieuse et culturelle et le racisme. Un engagement conséquent, constructif et efficace, est un impératif incontournable. 4 RESUME L’islamophobie, qui constitue une discrimination à l'égard des Musulmans, est contraire aux valeurs fondamentales de l'humanité et aux principes des droits de l'homme, qui offrent théoriquement des garanties contre la discrimination et l'intolérance. Les actes de racisme, de discrimination et d'intolérance contre les Musulmans, qui sont en quelque sorte la négation des droits fondamentaux de la personne et des libertés des Musulmans, continuent pourtant à proliférer dans de nombreux pays occidentaux. Cette situation a engendré des malentendus et des idées fausses sur l'Islam dans les sociétés nonmusulmanes et a eu pour conséquence l’adoption d'une attitude franchement discriminatoire, ainsi que le profilage et le stéréotypage négatifs des Musulmans résidant dans les pays occidentaux. Les choses ont encore empiré avec les publications, productions vidéo et autres prises de position violemment anti islamiques à l’instigation de certains individus et groupes d’individus. D’où le climat de méfiance et de suspicion qui s’est créé entre le monde musulman et l'Occident. C’est pourquoi il importe d’adopter d’urgence une démarche concertée contre toutes les formes et manifestations de discrimination et d'intolérance. Le présent rapport, qui couvre la période allant de juin 2008 à avril 2009, est le 2 ème Rapport Annuel de l'Observatoire de l'OCI sur l’islamophobie dont la première version avait été soumise l'an dernier à la 11ème session de la Conférence Islamique au Sommet, à Dakar, Sénégal. Une version actualisée du même Rapport avait été par la suite soumise à la 35ème session du CMAE tenue à Kampala, Ouganda. Tout en s’efforçant de donner une vue d'ensemble des événements survenus, tant positifs que négatifs sur le front de la lutte contre l’islamophobie, le Rapport de cette année se focalise davantage sur l'impératif d’un engagement résolu entre le monde musulman et l’Occident pour combattre ce phénomène. Dans toutes ses formes et manifestations, l’islamophobie, qui risque potentiellement de mettre en péril la paix et la sécurité mondiales, doit être traitée de manière urgente et collective par la communauté internationale. Le rapport de l'Observatoire a également pris en compte divers incidents qui sont venus en étayer le point de vue selon lequel le phénomène de l’islamophobie est répandu et très commun dans plusieurs régions du globe, et pas seulement en Europe, aux États-Unis et dans certains autres pays occidentaux. Les formes contemporaines d’islamophobie, qui se nourrissent de motivations historiques, culturelles et psychologiques, ont déjà fait l’objet d’une abondante littérature et soigneusement décortiquées dans d’innombrables thèses, rapports, et articles émanant d’académiciens et d’universitaires renommés. Notre rapport se propose en l’occurrence de dresser un bilan sommaire des actes diffamatoires et séditieux, des discours, articles, livres, documentaires incendiaires et autres manifestations qui dénotent de l’existence d’une véritable campagne savamment orchestrée contre l'Islam et ses adeptes. Il dénonce certains courants inquiétants, particulièrement actifs dans de nombreuses parties du monde occidental et qui prêchent la haine, la discrimination et l'intolérance envers l'Islam et les Musulmans, propagent des idées fausses et des contrevérités sur les valeurs, les symboles et les figures emblématiques de cette religion. S’appuyant sur les principes de modération et de modernisme, l'Observatoire de l'OCI s’est fixé pour objectif de recenser ces pratiques et de sensibiliser l’opinion aux menaces que l’islamophobie représente pour la paix, la sécurité et la coexistence pacifique. 5 Les efforts de l'Observatoire ont déjà donné des résultats positifs. En tant que motif de vive préoccupation et de défi à la cohabitation pacifique et à l'harmonie entre les fidèles des diverses croyances religieuses, l’islamophobie constitue aujourd’hui, un danger évident pour le dialogue et l’entente entre les civilisations et les cultures. Certains gouvernements occidentaux ont déjà décidé de prendre leurs distances par rapport à des islamophobes notoires et de dénoncer leurs agissements. La décision du tribunal d'Amsterdam d’engager une procédure pénale contre le politicien de droite M. Geert Wilders, producteur du film anti islamique "Fitna", pourrait être citée ici comme un cas d'espèce. Le vote de la Chambre basse du Parlement helvétique, qui s’est opposé à une résolution appelant à l’interdiction de la construction de minarets dans les mosquées en Suisse, la tonalité positive du discours du nouveau président américain Barak Obama lors de sa campagne électorale et l'audition tenue par la Commission des relations étrangères du Sénat américain en faveur d’un « engagement » avec les Musulmans du monde entier ainsi que les recommandations constructives qui s’ ensuivirent, fournissent assurément une bonne base de départ. Au nombre des facteurs qui contribuent à entretenir l’islamophobie, on citera notamment l’image négative et tronquée de l'Islam qui est véhiculée par les programmes de l’enseignement. Dans le domaine de l’enseignement, l’islamophobie se manifeste de plusieurs façons: i) En omettant sciemment de donner aux élèves une bonne connaissance de l'Islam; ii) En projetant une image négative de l'Islam et des Musulmans; iii) En minimisant les injures, blasphèmes et agressions verbales ou physiques qui surviennent à l'école, iv) En niant la nécessité d'affronter et de résoudre le problème de l’islamophobie. Le rapport comprend également un bref aperçu de la position de l'OCI par rapport aux délibérations du Conseil des Droits de l'Homme et de l'Assemblée générale de l’ONU au cours de la période considérée, qui a constitué la base la plus importante et la plus concrète de l'engagement réciproque entre le monde musulman et l'Occident. Il montre qu’en présence d'une stratégie et d’un mandat clairement définis et en adoptant une position de principe fondée sur le Droit international, le Groupe de l'OCI pourrait contribuer avec un esprit ouvert à la recherche de solutions à la lumière des cadres normatifs existants. Les efforts déployés par l'OCI au niveau des Nations Unies en vue de parvenir à un consensus sur la question de la diffamation des religions ont commencé récemment à donner leurs fruits et à bénéficier d’un soutien plus important. La position de l’OCI par rapport à l'importante question de la diffamation des religions n'a pas seulement été exploitée pour semer le doute dans les esprits et parmi les médias en Occident, mais elle a également créé une certaine confusion avec le cadre normatif existant sur la liberté d'expression. Il faut néanmoins se féliciter de ce que cette position ait permis, au cours de la dernière décennie, d’obtenir à maintes reprises le soutien de la majorité des États membres de l'ONU - un soutien qui transcende donc les limites géographiques du monde musulman. La succession des résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme (HCR) sur la diffamation des religions, lui confère une légitimité internationale incontestable. Il ne faudrait pas que ces résolutions donnent la fausse impression que l’OCI chercherait à empiéter de prés ou de loin sur la liberté d'expression. 6 La position de l’OCI par rapport à la question de la diffamation des religions est fondée sur les dispositions de nombreux instruments internationaux, y compris la Charte et les résolutions pertinentes des Nations Unies. La diffamation des religions telle qu’elle se manifeste à travers les attaques islamophobes en Occident, ne se limite pas au seul domaine de la religion, comme notion abstraite pouvant être une cible parfaitement légitime de la critique et de la dérision. Au contraire, cette diffamation a pris les dimensions bien réelles d’une véritable campagne d'incitation à la haine et de clichés négatifs qui visent tant les enseignements que les adeptes de l'Islam, pris individuellement ou collectivement, qui sont dépeints comme étant des vicieux, des barbares et des terroristes. La liberté d'expression n’est qu’un paravent bien commode pour parvenir à ces fins inavouables. En réalité, la cible de cette campagne de diffamation n’est autre que l’identité, l'honneur, la crédibilité et l’amour propre de tout Musulman. La victime de cette agression devient un paria, un mal-aimé, un objet de raillerie, voire de sévices physiques et psychologiques. En un mot, la diffamation de l'Islam porte profondément atteinte aux droits humains de chaque Musulman. La position de l'OCI sur cette question importante est fermement inscrite dans les dispositions pertinentes du Droit international, et principalement dans une série d'instruments juridiques internationaux pertinents. Par exemple, la Déclaration universelle des droits de l'homme, dans son paragraphe 7 stipule: "tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination et contre toute provocation à une telle discrimination". A l’article 12, on peut lire: " Nul ne sera l'objet d'atteintes à son honneur et à sa réputation " Presque tous les pactes internationaux, instruments et traités soulignent clairement que la liberté d'expression doit être exercée avec responsabilité. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui bénéficie d'une application universelle, stipule à son article 19 que « ... l'exercice de ces droits (dont la liberté d'expression) comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut être soumis à certaines restrictions ». L’article 20 dit: " Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi." L'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme stipule que: " l'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités, peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions ". En plus de tout ce qui précède, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté plusieurs résolutions dénonçant la diffamation des religions depuis 1999. La résolution (A/RES/53/140) de 1999 stipule dans le paragraphe n° 4 de son dispositif ce qui suit: " Exhorte les États à prendre, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l'homme, … toutes les mesures voulues pour combattre la haine, l'intolérance et les actes de violence… motivés par l'intolérance." Ces instruments, pactes et traités internationaux de même que les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies, constituent une base solide pour la légitimité internationale, et sont l'ossature du Droit international. Tous dénoncent la diffamation des 7 religions et la discrimination sur la base de la religion, de l'ethnie, de la race ou de la croyance. Toute négation de ces faits constitue une contradiction à la position établie de la communauté internationale, un défi à la légalité internationale et, surtout, aux principales dispositions du Droit international et du Droit humanitaire international. Au niveau de son Secrétariat général, l'OCI a participé à plusieurs activités, y compris sa coopération avec les organisations internationales comme l'ONU, l'Union européenne, l’OSCE, l’Alliance des Civilisations, etc., ainsi que de nombreuses institutions, universités et groupes de réflexion. Le Secrétaire général de l’OCI a participé à de nombreux événements où il a pris la parole sur ce thème précis, notamment à la Conférence internationale sur le monde musulman et l'Occident, à Kuala Lumpur en Malaisie, le Forum sur les Musulmans et les pays occidentaux, à Astana au Kazakhstan, le Dialogue interreligieux, au siège de l'ONU à New York, le Suivi de la conférence de Rabat sur la promotion du dialogue entre les cultures et les civilisations, à Copenhague, au Danemark, et le Forum interinstitutionnel de l'OCI sur les Valeurs universelles communes, à Genève, en plus des visites qu’il a effectué dans certains pays européens. Certaines de ces conférences ont été coparrainées par l’OCI. La signature du protocole d'entente entre l'OCI et l’Alliance des Civilisations est un autre pas dans la bonne direction. L'OCI plaide en fait un dialogue sincère, orienté vers l'action et fondé sur la compréhension mutuelle et le respect entre l'Occident et le monde musulman et ce, à tous les niveaux, y compris au niveau de la base. Afin d'enrayer le fléau de l’islamophobie et de promouvoir la paix et la tolérance entre les adeptes des différentes religions et cultures, ce dialogue doit se faire à travers une forte volonté politique visant à développer une stratégie qui mettrait l'accent sur la mise en œuvre des législations nationales et internationales existantes et à identifier les valeurs et principes communs. La proposition du Secrétaire général de l'OCI de promouvoir une réconciliation historique entre l'Islam et le Christianisme nous offre une perspective viable pour un dialogue sincère et efficace. Pour conclure, on rappellera que l’OCI a consenti des efforts sincères et dévoués pour dénoncer la montée de l’islamophobie, qui se manifeste par l'intolérance et la discrimination à l'égard des Musulmans, en particulier dans certains pays occidentaux. À l'appui de cette affirmation, le rapport fait une compilation détaillée des incidents de discrimination et de haine contre les Musulmans et d’insultes et de diffamation de l'Islam et ses symboles sacrés. Le rapport comprend également des références aux conclusions et déclarations émanant de l'élite politique et d'autres sources en Occident sur le phénomène et l’incidence de l’islamophobie. Il souligne par ailleurs l'importance de l'engagement réciproque entre les Musulmans et le monde occidental à travers un dialogue interconfessionnel et interculturel, et se termine par une série de recommandations et de suggestions qui pourraient faciliter un tel engagement. Dans ce rapport, l’OCI exprime également son optimisme par rapport à la prise de conscience progressive de la communauté internationale vis-à-vis de la discrimination et de la haine religieuse, y compris l’islamophobie, sachant que cette prise de conscience est de nature à favoriser l'adoption d’une position commune pour résoudre cet épineux dossier, qui constitue un danger potentiel pour la paix et la sécurité mondiales. 8 1 : INTRODUCTION L’islamophobie continue d'être un sujet de grande préoccupation pour le monde musulman. Au cours des dernières années, le phénomène a pris la forme d'un nouveau type de racisme rampant, comme le révèlent la campagne de diffamation de l'Islam et la prévalence des incidents de discrimination, de stéréotypage et de profilage négatifs des Musulmans dans les pays non-musulmans, en particulier en Occident. Les protagonistes de l’islamophobie comprennent des individus et des groupes motivés, activement engagés dans l'incitation à la violence et la provocation de dissensions entre les religions et les cultures en multipliant les pamphlets incendiaires, les publications et les émissions radiotélévisées à l’encontre des symboles les plus sacrés pour les Musulmans, y compris le Prophète Muhammad (béni soit-il) et le saint Coran et en déformant sciemment les valeurs de paix, de tolérance et de compassion incarnées par l'Islam. Dans le contexte de la montée de l’islamophobie et en application des décisions de la 3ème session extraordinaire de la Conférence islamique au Sommet, tenue en 2005 à La Mecque et des résolutions pertinentes adoptées par les ministres des affaires étrangères des États membres de l'OCI, l’Observatoire de l’islamophobie avait présenté son premier rapport annuel à la 11ème session de la Conférence islamique au Sommet tenue les 13 et 14 mars 2008 à Dakar, Sénégal. Une version actualisée de ce rapport avait été présentée à la 35ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE), tenue les 17 et 18 juin 2008 à Kampala, en Ouganda. Le rapport comporte un compte rendu circonstancié de l’islamophobie, sa définition, ses manifestations et ses causes profondes ainsi que les mesures prises par le Secrétariat général de l'OCI pour lutter contre l’islamophobie et sensibiliser la communauté internationale à la dangerosité de ce phénomène. Les inquiétudes légitimes suscitées par la montée de l’islamophobie ont été très fortement exprimées par les Chefs d'État et de Gouvernement lors de la 11 ème session de la Conférence islamique au Sommet, et ultérieurement, par les ministres des Affaires étrangères lors de la 35ème session du CMAE. Leur condamnation de la campagne de haine contre l'Islam, de l'intolérance et de la discrimination à l’encontre des musulmans, a été clairement reflétée dans leurs interventions ainsi que dans les déclarations et résolutions finales de ces deux conférences. Des préoccupations similaires ont été également exprimées par les diverses sessions de l'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des Droits de l'homme des Nations unies, à travers leurs résolutions sur la diffamation des religions. L'Observatoire de l'OCI sur l’islamophobie est resté constamment vigilant et a suivi de prés les actes d'islamophobie. Il a publié à chaque fois que les circonstances l’avaient exigé des mises au point et des communiqués pour attirer l'attention de la communauté internationale sur les incidents à connotation islamophobe. Pour sa part, le Secrétaire général a veillé à ce que cette question figure en bonne place sur l’agenda de la communauté internationale, à travers ses rencontres bilatérales avec les dirigeants du monde et sa participation à des conférences et forums internationaux. Un compte rendu détaillé des démarches entreprises dans ce sens est fourni dans le présent rapport. 9 Les effortsdu Secrétariat général de l’OCI visant à accentuer la prise de conscience mondiale de l’islamophobie, ont permis d’enregistrer quelques progrès au niveau de la communauté internationale. Les gouvernements et la société civile du monde occidental ont commencé à exprimer leur préoccupation face à la montée de l’islamophobie et de l'intolérance religieuse. L'Observatoire a également pris note des déclarations émanant des Gouvernements et des dirigeants politiques pour condamner ou se démarquer des incidents porteurs de préjugés, et ayant des relents d'intolérance et de haine à l’encontre de l'Islam et des Musulmans. Dernièrement, la décision du tribunal d'Amsterdam (Pays-Bas) de poursuivre Geert Wilders, auteur du film subversif "Fitna", pour insultes et incitation à la haine contre les Musulmans, et la décision du gouvernement britannique qui lui refusé l'accès au Royaume-Uni, constituent d’importantes avancées et contribuent au renforcement de la confiance mutuelle. Malgré les développements ci-dessus, l'Observatoire a noté que la représentation négative de l'Islam dans les médias occidentaux et le réseau internet ainsi que les incidents de haine et de traitement discriminatoire envers les Musulmans, les écrits désobligeants à l’endroit du Prophète Mohammed (béni soit-il), les attaques contre les mosquées, etc., ne font que perdurer. Le rapport a recensé un grand nombre d’incidents de ce type. Il reprend les points de vue exprimés par les divers intervenants qui ont soutenu la thèse de l’OCI selon laquelle il reste encore beaucoup à faire pour régler une fois pour toutes la question de l’islamophobie. 2: MANIFESTATIONS D’ISLAMOPHOBIE L'affirmation selon laquelle le fléau de l’islamophobie serait fortement ancré dans les esprits et les médias occidentaux, est corroborée par les écrits et rapports émanant de chercheurs et chroniqueurs occidentaux célèbres. 2.1. L’islamophobie, telle que reflétée dans des rapports de source occidentale : a) Un article intitulé « Islamofascism's ill Political Wind » (qui se traduit en français par : « le courant politique malade de l’islamo-fascisme ») écrit par le célèbre chroniqueur américain James Carroll et publié le 21 janvier 2008 dans deux journaux américains, à savoir le Boston Globe et l’International Herald Tribune, a indiqué que la société américaine était «envahie» par un enthousiasme chrétien étriqué à dénigrer l'Islam et critiquer certains candidats à la présidence des États-Unis pour leur «paralysie intellectuelle et morale » et leur incapacité à voir grand, à savoir qu’une politique étrangère « religieusement enflammée » ne pourrait pas fonctionner au MoyenOrient et dans d'autres régions du globe. Le 2 avril 2008, le célèbre quotidien américain Los Angeles Times a publié un article dans lequel les deux co-auteurs, les professeurs John Esposito et Dalia Mogahed, ont parlé de l’existence de sentiments antimusulmans dans la société américaine en indiquant que « la partialité antimusulmane compromet la guerre planétaire 1 Pour voir la liste des activités du Secrétariat général au cours de la période en revue, veillez consulter l’Annexe B. 10 contre le terrorisme, les situations étant mal diagnostiquées et les causes profondes mal identifiées ». b) Noah Feldman, membre du Conseil des Relations étrangères et chroniqueur renommé, qui enseigne le droit à l’Université de Harvard, a déclaré dans un article publié par le New York Times: « ... Mais, dans de nombreux pays d'Europe occidentale, quelque chose de nouveau et d’insidieux semble se produire aujourd’hui. Les vieux arguments familiers contre les immigrés prétendant qu'ils sont des criminels, que leur culture serait un obstacle à leur intégration, qu'ils usurpent les emplois des autochtones, sont en train de se muer en un parti pris anti islamique en passe de s’institutionnaliser dans la politique ordinaire du continent» . Au cours de la période considérée, l’Observatoire a pu identifier les rapports ci-après faisant état d’opinions négatives que se font les Européens sur l'Islam et les Musulmans: a) Le 14 mai 2008, des militants, des éducateurs et autres professionnels de la catégorie « BME » [Black and Minority Ethnic Persons or Groups (Personnes ou Groupes de Personnes d’Ethnies Noires et Minoritaires)] le terme générique préféré utilisé dans les milieux officiels de Grande-Bretagne, l'équivalent du terme «minorités visibles» en anglais américain], travaillant au sein des communautés musulmanes et sur les questions d'intégration dans cinq pays européens, se sont réunis pour discuter publiquement des conclusions de l'Institut des Relations Interraciales (IRR) sur le projet de recherches paneuropéen relatif à l'intégration, l’islamophobie et les droits civils en Europe1 . Le site-web de l'IRR a présenté un résumé du rapport dans lequel Liz Fekete, l'auteur du rapport dit: «Le conflit en Europe n'est pas entre les civilisations, mais entre ceux (quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse) qui acceptent ou n’acceptent pas un cadre de droits civils pour discuter de l'intégration. » Le rapport montre, entre autres, que dans toute l'Europe: Le débat sur l'intégration subit l’impact négatif de l’islamophobie; Un agenda assimilatoire est en cours d'élaboration sous le couvert de l'intégration; La contribution positive que pourrait apporter une plus grande participation des jeunes Musulmans à la société civile, n’est pas considérée comme faisant partie du processus d'intégration; Les Musulmans qui s’efforcent de faire changer les institutions et les traditions au sein de leurs communautés, ont été entravés dans leur démarche par le climat ambiant d'islamophobie; 2 Cf : N. feldman, The New Pariahs?, retrouvé le 22 juin 2008, dans: http://www.nytimes.com/2008/06/22/magazine/22wwln-ledet.html?_r=1&ref=magazine&oref=slogin Nous apprécions le geste aimable de Mlle Liz Fakete qui a bien voulu envoyé une copie du document à l’Observatoire de l’OCI sur l’Islamophobie. Le résumé présenté ici est disponible sur le site web: http://www.irr.org.uk/2008/may/ha000011.html ; toutefois le Rapport intégral peut être acheté à l’adresse : https://www.irr.org.uk/cgi-bin/news/buy.pl?id=77 3 11 Les informations sont souvent basées sur des «scénarios de crise» tendant à entretenir la peur des Musulmans; Des reportages biaisés ont contribué à influencer les populations majoritaires pour les amener à penser en termes de stéréotypes, de manière à aliéner les jeunes Musulmans, dont certains sont en train de perdre foi en la société au moment où leur sens positif de l'identité se trouve érodé. Le rapport de l’IRR a révélé que, contrairement à une idée reçue, le défi du multiculturalisme en Europe ne venait pas du « refus » d'intégration des communautés musulmanes, mais plutôt de l'islamophobie. Une étude qui a pris une année entière et porté sur six pays européens (dont le Royaume-Uni) et a été effectuée par des chercheurs de l’IRR, examine à la loupe le débat sur l'intégration des Musulmans en Europe du point de vue des minorités ethniques européennes. Elle met en évidence la façon dont, d’abord, la restructuration économique des vingt dernières années et, ensuite, le racisme antimusulman populaire et institutionnalisé, ont servi, tout au long de ces sept dernières années, à discriminer et à marginaliser les Musulmans au sein de plusieurs communautés différentes en l'Europe. Après des consultations avec les représentants de plus de cinquante organisations, en Norvège, aux Pays-Bas, en Autriche, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, impliquées dans les activités sociales, économiques et politiques destinées aux Musulmans, l’IRR a conclu qu'il était impossible de faire progresser l'intégration des Musulmans en Europe, au moment où l'ensemble du débat sur l'intégration et les nouvelles initiatives politiques de nombreux États membres de l'UE sont teintés d’islamophobie. Les jeunes Musulmans, en particulier, ont été piégés par une économie locale qui les exclut de facto, par les débats qui les diabolisent au niveau national et par les politiques étrangères qui les aliènent à l'échelle internationale. Malgré cela, la recherche a révélé qu'il y avait une multitude de nouvelles initiatives – allant des projets éducatifs autofinancés et des campagnes antiracistes aux campagnes d’inscription des électeurs et aux projets relatifs aux droits civils - qui mobilisent plus que jamais les Musulmans. Mais puisque ces actions ne correspondent pas forcément aux scénarios préconçus du Gouvernement, elles ne sont pas considérées comme une preuve tangible de l’engagement d'une communauté en faveur d’une intégration sociale volontariste b) Aux Pays-Bas, selon une grande enquête 2 réalisée par le programme télévisé Netwerk et le journal Nederlands Netwerk Dagbald, 65% des Néerlandais sont d’avis qu'on devrait mettre fin à la construction de mosquées-cathédrales. Intomart GfK a interrogé 1386 personnes au sujet de leur opinion sur l'Islam aux Pays-Bas. La plupart des Néerlandais semblent préoccupés par l’expansion de l'Islam dans le pays et son influence sur la société. Dans le même temps, la majorité était également préoccupée par la manière négative dont Geert Wilders et son Parti de la Liberté (PVV) avaient parlé de l'Islam. 59% des Néerlandais ont estimé que dans 40 ans, l'Islam pourrait devenir un aspect au moins aussi important aux Pays-Bas que 4 Voir: ttp://islamineurope.blogspot.com/2008/06/netherlands-65-support-ban-on-large.html retrouvé le 12 juin 2008 12 le Christianisme l’est aujourd'hui. 57% ont dit que l'augmentation du nombre de Musulmans menaçait la culture néerlandaise, et 53% ont trouvé que cela menaçait également leur liberté religieuse. Pour 61% de la population néerlandaise, les mouvements islamiques radicaux aux Pays-Bas étaient condamnés à disparaitre spontanément. 56% des électeurs du Parti travailliste, 65% des électeurs du Parti socialiste, 67% des électeurs de l'Union chrétienne et 87% des électeurs du Parti politique réformée (SGP), ont soutenu la décision de suspension de la construction de grandes mosquées. Seuls les électeurs verts de la gauche (39%) et les électeurs des D66 (39%) ont été moins favorables à cette décision, selon les conclusions de l'enquête. c) Un rapport intitulé « Images de l'Islam au Royaume-Uni3 », a cherché à analyser un échantillon représentatif d’articles parus dans les tabloïds et journaux à grand format britanniques entre 2000 et 2008. En particulier, les auteurs de la Cardiff School of Journalism et de la Media and Cultural Studies ont tenté d’assurer eux-mêmes la couverture quotidienne « de routine des Musulmans britanniques » au-delà de la couverture habituelle par rapport aux grands événements, tels que les attaques du 11 Septembre 2001 et les attentats du 7 Juillet 2005 survenus à Londres. Le rapport a constaté que depuis 2000, les deux tiers des articles de journaux sur les Musulmans en Grande-Bretagne, dépeignent ceux-ci comme étant soit «une menace», soit «un problème» tout en recourant de plus en plus aux images négatives et stéréotypées. La couverture des Musulmans britanniques s’est accrue de façon significative d'année en année pour atteindre en 2006 un niveau douze fois supérieur à celui de 2000. Au cours des années 2007 et 2008, cette couverture s’est poursuivie au dessus des taux de 2005 bien qu'elle ait légèrement baissé après avoir atteint son niveau maximal en 2006. Le rapport a trouvé que quatre des cinq récits les plus connus, associaient l’Islam et / ou Musulmans à des menaces, ou des problèmes ou montraient leur opposition aux valeurs britanniques dominantes, tandis que 2% seulement de ces récits suggéraient que « les Musulmans soutenaient les valeurs morales dominantes». Le rapport a mis en évidence un certain nombre de récits, qui désignaient la GrandeBretagne comme « devenue la destination privilégiée des Musulmans, où les églises ont été remplacées par les mosquées, et où la charia serait bientôt mise en œuvre». Cette insidieuse perception de l'Islam comme étant une menace ou un problème, a été davantage renforcée par le choix du langage descriptif dans l’échantillon d’articles étudiés: les termes les plus utilisés en relation avec l'Islam et les Musulmans sont «terroristes» ou «extrémistes » tandis que les adjectifs les plus largement usités sont notamment « fanatiques », « fondamentalistes », « radicaux » et « militants ». Dans l'ensemble de ces articles, « les références aux Musulmans radicaux sont plus nombreuses que les références aux Musulmans modérés à raison de 17 à 1 ». Ce choix du langage descriptif a été constamment utilisé par les deux journaux (grand format et tabloïd). Par contre, 5% seulement de tous ces récits ont couvert les attaques dont ont fait l’objet les Musulmans britanniques ou ont fait cas 5 Disponible à: http://www.irr.org.uk/2008/september/bw000009.html retrouvé le 13 septembre 2008 13 de leurs problèmes. Aussi, la notion d'islamophobie a été à peine présentée comme une nouvelle problématique. d) Le rapport publié en 2006 par Mogahed Dalia, Directrice exécutive du Gallup Center for Muslim Studies, intitulé Muslims and Americans : The Way Forward4 (Musulmans et Américains: la voie pour avancer), a affirmé que les relations entre les Musulmans et les Américains se sont détériorées depuis 2001, en raison de l’opinion de plus en plus défavorable vis-à-vis des États-Unis dans de nombreux pays à majorité musulmane. Le sondage réalisé par Gallup aux États-Unis a constaté que le sentiment antimusulman était assez commun ; 39% des Américains avouent avoir certains préjugés envers les Musulmans. Le rapport souligne, entre autres, que «ces divergences croissantes ont conduit de nombreux occidentaux à croire que les Musulmans n’admirent pas les valeurs ou la culture occidentales et accordent peu d'intérêt à l’amélioration de leurs relations avec l’Occident. Dans le même temps, les Musulmans se sentent humiliés et estiment que le monde occidental essaie de leur imposer ses propres principes sur leur foi en utilisant comme relais les Gouvernements de leurs propres pays ». Le rapport ajoute que les résultats de récents sondages Gallup, menés dans certains pays à majorité musulmane et aux États-Unis, ont montré que l’élargissement progressif de l a fracture a très peu de choses à voir avec l’existence supposée « d’un conflit irréconciliable entre l'Islam et l'Occident ». En référence à l'hypothèse de la haine des Musulmans contre l'Amérique, les conclusions du sondage Gallup, ont contredit l’état d’esprit général qui prévaut chez les Américains et selon lequel les Musulmans seraient jaloux du monde occidental en raison de sa supériorité technologique et économique et mépriseraient la démocratie occidentale, la liberté et les droits de l'homme. Dans le cadre de cet état d’esprit, qui continue de prévaloir encore aujourd'hui, il y a également l'hypothèse que de nombreux Musulmans – en dehors de la frange des militants - ont des attitudes négatives envers les Occidentaux en général et non pas seulement envers la politique de certains gouvernements occidentaux. e) Dans l’édition de l’année 2008 de son rapport annuel intitulé: Hate Crime Survey: Muslims: Attacks on Places of Worship and Cemeteries5 (Enquête sur les Crimes motivés par la Haine : - les Musulmans: Attaques ayant pour cibles les lieux de culte et les cimetières), l'institution Human Rights First (les Droits de l'Homme d'Abord) basée aux Etats-Unis, souligne que l'islamophobie est en hausse en Occident, et rappelle que des mosquées, des édifices religieux et des cimetières ont été les cibles privilégiées du vandalisme et d'incendies criminels en 2007 et début 2008. Dans certains cas, des livres religieux avaient également été profanés et détruits. f) L’inquiétude de l'Observatoire vis-à-vis de l’état d’esprit islamophobe prévalant en Occident, a été en outre confirmée par un article de Johann Hari, intitulé «Pourquoi devrais-je respecter ces religions oppressives » paru le 28 janvier 2009 dans le 4 Disponible à: http://media.gallup.com/MuslimWestFacts/PDF/GALLUPMUSLIMSTUDIESIslamandWest21 07FINALrev.pdf 5 Disponible à: http://www.humanrightsfirst.org/discrimination/Reports.aspx?s=muslims&p=attacks retrouvé le 07.10.2008 14 journal britannique The Independent et reproduit par le journal indien The Stateman dans son numéro du 5 février 2009. L'article a été fermement condamné par l'Observatoire pour avoir blessé les sentiments des Musulmans du monde entier en proférant des insultes et en faisant des remarques désobligeantes à l’endroit du Prophète Mohammed (béni soit-il). 2.2. L’islamophobie dans le domaine de l’enseignement Parmi les facteurs qui ont contribué à alimenter l'islamophobie, il y a la distorsion ou la représentation erronée de l'Islam dans les écoles et les établissements éducatifs. Dans ce contexte, l'Observatoire a pris note d'une étude intitulée, "l'islamophobie dans les salles de classe"6 élaborée par Mohammed Elmasry. Dans cette étude, l’auteur déclare « qu’en Occident où les Musulmans constituent une importante minorité dans certains des pays les plus riches et les plus «avancés», "l'islamophobie institutionnelle est encore ressentie même dans la salle de classe. "Le résultat est un système éducatif qui fait échouer chaque étudiant, Musulman comme non-musulman. Des générations d'étudiants sortent des universités et ne savent que très peu sur leurs concitoyens des autres confessions. Et s’ils obtiennent une quelconque information au sujet de l'Islam en tant religion universelle, ou sur son histoire, sa civilisation et sa culture pendant toute la durée de leur éducation formelle, cette information a de grandes chances d'être fausse ". L'islamophobie institutionnelle dans les établissements d'enseignement se manifeste de plusieurs façons: 6 1) En omettant des connaissances clés sur la civilisation islamique dans les manuels et programmes scolaires de la maternelle à l'université; 2) En justifiant les attaques menées contre les éducateurs et les universitaires qui encouragent leurs étudiants à se familiariser davantage avec l'Islam en tant que force morale et progressiste ayant façonné l'histoire de l'Europe pendant plus d'un millénaire lorsque la civilisation islamique était à son apogée; 3) En alimentant les images négatives sur l'Islam et les Musulmans, soit par le biais de la désinformation, soit en se concentrant sur certains événements, sans se soucier de les replacer dans leur contexte historique; 4) En privant de financement la recherche universitaire sur les questions religieuses et sociales contemporaines liées à la réalité des Musulmans d’aujourd'hui; 5) En réduisant à la portion congrue la formation des formateurs dans les domaines du multiculturalisme et de l'intégration sociale; 6) En minimisant à l'école, les incidents liés aux insultes, à l'intimidation ou aux violences verbales et physiques motivées par la religion des victimes ; 7) En niant la nécessité d'affronter et de résoudre le problème de l'islamophobie dans les salles de classe. Voir: http://usa.mediamonitors.net/content/view/full/55077 retrouvé le 24 septembre 2008 15 2.3. Les principaux problèmes auxquels sont confrontés les Musulmans À cet égard, l'Observatoire a identifié les Musulmans en Occident: problèmes ci-après rencontrés par les a) Problèmes structurels: Les relations formelles ou l'absence de telles relations entre l'État et les communautés musulmanes; Le manque de connaissance de la langue du pays de résidence, les logements indécents, un système éducatif inapproprié ou insuffisant conduisant à une inégalité de l'accès au marché du travail; Résultat final: le sentiment de rejet, la stigmatisation et la marginalisation, ce qui conduit à un manque de confiance en l'État. (Ces personnes sont plus susceptibles de basculer dans la criminalité et les activités illégales et plus sensibles à la propagande radicale). b) Problèmes comportementaux et de perception: Préjugés à l’encontre des Musulmans; Sentiments négatifs et affichage de ces sentiments; Représentation erronée dans les couvertures médiatiques; Discours politique – en particulier de l'extrême droite, mais récemment aussi des modérés. c) Pratiques ouvertement discriminatoires: L’absence de mécanisme de suivi fiable (dans certains pays, seule la discrimination liée à la race est réprimée); Comme mentionné précédemment, le logement et l'emploi sont les deux principaux domaines où la discrimination se produit; Le manque de lieux de culte et de lieux d'inhumation appropriés; L’interdiction du port du voile dans les restaurants et autres lieux publics; Les pratiques policières, telles que les arrestations arbitraires, les procédures d'admission en douane, etc.; Le harcèlement, le vandalisme et les agressions au faciés. 2.4. Quelques incidents islamophobes Parmi certains des principaux incidents islamophobes7 survenus pendant la période considérée, on peut citer: (i) Les reportages et les éditoriaux des médias hostiles à l'Islam et aux Musulmans : Fairness & Accuracy in Reporting (FAIR)8 (Équité et Exactitude en matière de Reportage), le groupe national américain de surveillance des medias, connu L'Observatoire a essayé de retracer les grands incidents islamophobes, qui sont décrits dans l'annexe "A". 8 Voir: FAIR (Octobre 2008), Smearcasting – Comment les islamophobes sèment la peur, le fanatisme et la désinformation, p.5. 7 16 depuis 1986 pour ses critiques très documentées de la partialité et de la censure des médias, a indiqué qu’il « existe de nombreuses variantes de dénigrement des Musulmans qui sont affichées dans les médias. Selon l’une de ces variantes, le mal et la violence seraient inhérents à l’Islam, qui serait « une religion sanguinaire et brutale», comme le soutient le télévangéliste Pat Robertson (700 Club, 4/28/06). Robert Spencer, qui a rédigé plusieurs publications désobligeantes sur l'Islam, a essayé de justifier l'islamophobie par la mise en avant de l'argument selon lequel «le jihad en tant que guerre contre les mécréants en vue d'instaurer la «charia» dans le monde, ... est un élément constant de la théologie islamique dominante. (Emory Wheel, 2/21/07) " (ii) Les incidents liés aux mosquées : par exemple, le cas de la fermeture de la mosquée de Milan, en Italie9; (iii) La profanation de tombes musulmanes : comme l'incident de Scunthorpe, North Lincolnshire, Royaume-Uni, le 13 août 2008 10; (iv) Les attaques contre le Coran, le Prophète Mohammed et Jésus (bénis soient-ils) et d'autres symboles sacrés de l'Islam par le biais de caricatures, de films, etc : par exemple la sortie du film documentaire musical sur les événements survenus après la publication par le dessinateur suédois Lars Vilks11 des caricatures du Prophète Mohammed (béni soit-il), le publication par Lars Hedegaard, d’un ouvrage contenant 26 caricatures désobligeantes dues à la plume du caricaturiste danois Kurt Westergaard, la vidéo d’Ehsan Jami intitulée "Une interview de Mohammed", et l’émission diffamatoire sur le Prophète Jésus et sa mère Marie (bénis soient-ils) diffusée par la 10ème chaîne de télévision israélienne. (v) Les campagnes politiques contre l'Islam et les Musulmans : comme: a) la tenue du 19 au 21 septembre 2008, d'un soi-disant « Congrès de l’Anti-Islamisation » avec la participation de racistes et de néo-fascistes venus d’Autriche (FPÖ), de Belgique (Vlaams Belang) , d'Italie (Lega Nord), des Etats-Unis (Robert Taft Group), de Grande-Bretagne (BNP), d’Espagne et de Hongrie, à l'initiative du Groupe «pro Köln » (pro Cologne); b) la coalition des législateurs européens, dirigée par le membre de la Knesset israélienne Arieh Eldad, orientée vers les membres du Parlement européen et qui professe que l'expansion de l'Islam constitue une Pour plus de détails, voir: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7493756.stm retrouvé le 10 juillet 2008 10 See:http://www.thisisscunthorpe.co.uk/displayNode.jsp?nodeId=153005&command =displayContent&sourceNode=152831&contentPK=21283362&folderPk=86735&pNodeId=152562 retrouvé le 16 août 2008 9 4 Please see: http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/127446 retrieved on September 03,20 08 5 For details, please see: http://islamineurope.blogspot.com/2008/10/denmark-new-anti-islam-group-might.html retrieved on October 07, 08 6 For more details, please see: http://www.thelocal.se/15878/20081123/ retrieved on November 25, 2008 17 grave menace pour la civilisation occidentale12 ou c) l'Association des critiques de renommée internationale de l'Islam créée par le parlementaire danois Naser Khader, qui entend faire de Copenhague «l'épicentre de la lutte contre le fanatisme musulman13 »; 3: (vi) Agressions contre des Musulmans : comme dans le cas des supporters d'une équipe anglaise de football, le Newcastle United qui, le 29 Novembre 2008, ont harcelé un joueur musulman en la personne de Mido, l’attaquant égyptien de Middlesbrough et ce, en entonnant le couplet: "Mido a une bombe", qui, la saison dernière, avait suscité un débat sur la ligne de démarcation entre plaisanterie de corps de garde et racisme14; (vii) La discrimination envers les Musulmans dans les établissements scolaires, les lieux de travail, les aéroports, etc : par exemple, a) au cours de la semaine du 13 au 17 octobre 2008, David Harrowitz a organisé des manifestations à l’intention des étudiants sur plus de 100 campus universitaires des Etats-Unis15, dans le cadre de la 3ème Semaine de sensibilisation vis-à-vis de ‘l’islamo-fascisme’ sur le thème : "Stoppez le Jihad sur les Campus"; b) à Odense (Danemark), les travailleurs hospitaliers voulait interdire le foulard16, c) le 1er janvier 2009, neuf passagers musulmans ont reçu l'ordre de descendre d’un vol de la compagnie AirTran Airways, lorsque les autres passagers les ont entendus discuter de la sécurité de l'aéronef17. CADRE LEGAL DES DROITS DE L’HOMME : UNE BASE D’ENGAGEMENT CONCRETE? Les discussions à l'Assemblée générale des Nations unies et au HRC menées, pour la plupart, dans le cadre des droits de l'homme, continuent d’être le principal fil conducteur du discours multilatéral sur l'islamophobie. Guidé par les décisions prises par la 11ème session de la Conférence islamique au Sommet de Dakar et par la 35ème session du Conseil Pour plus de détails, voir ://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/127446 retrouvé le 3 septembre 2008 12 13 Pour plus de détails, voir: http://islamineurope.blogspot.com/2008/10/denmark-new-anti-islam-group-might.html retrouvé le 7 octobre 2008 Pour plus de détails, voir: http://www.timesonline.co.uk/tol/sport/football/premier_league/article5263360.ece retrouvé le 03.12.2008 14 15 Pour plus de détails, voir: http://frontpagemagazine.com/Articles/Read.aspx?GUID=B8C058A7-2423-4C6E-B15C84A7ABEDEB09 retrouvé le 16 août 2008 16 Pour plus de détails, voir: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/odense-hospital-workers-wantheadscarf.html retrouvé le 20 janvier 2009 Pour plus de détails, voir: http://www.novinite.com/view_news.php?id=100169 retrouvé le 01 janvier 2009 17 18 des Ministres des Affaires étrangères à Kampala, le Groupe de l'OCI a continué de s’engager de manière constructive avec l'Occident dans tous les processus initiés sous les auspices de l'ONU en vue d'élaborer une stratégie commune à mettre en œuvre pour renforcer le cadre normatif existant dans le contexte de la lutte contre la discrimination et l'incitation à la haine à l’égard de toute religion. Il convient de mentionner que la diffamation des religions fait partie intégrante de l'incitation à la haine religieuse, qui appelle à une limitation permise de la liberté d’expression. Ce chapitre, qui se réfère à la légalité internationale et au référentiel juridique de l'OCI, témoigne de l'importance du cadre des droits de l'homme comme base concrète pour l'engagement indispensable du monde musulman et de l'Occident dans le domaine de la lutte contre l'incitation à la haine religieuse, et ce dans l'intérêt de la paix et de l'harmonie. Le droit d'être à l’abri de la discrimination, de l'intolérance et de l'incitation à la haine religieuse, est inscrit dans les lois de nombreux pays et dans les instruments internationaux, en particulier la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Convention européenne des droits de l'homme. La position de l'OCI sur l'islamophobie est donc ancrée dans le contexte national et les instruments juridiques internationalement agréés. L'article 2 de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que «Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». En ce qui concerne spécifiquement la discrimination fondée sur la religion, l'article 4, paragraphe 1 de la Déclaration sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, stipule que : «tous les Etats prendront des mesures efficaces pour prévenir et éliminer toute discrimination fondée sur la religion ou la conviction, dans la reconnaissance, l'exercice et la jouissance des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans tous les domaines de la vie civile, économique, politique, sociale et culturelle ». Il ajoute également qu'ils « s'efforceront d'adopter des mesures législatives ou de rapporter celles qui sont en vigueur, selon le cas, à l'effet d'interdire toute discrimination de ce genre, et de prendre toutes mesures appropriées pour combattre l'intolérance fondée sur la religion ou la conviction en la matière ». Selon l'article 20, paragraphe 2, du PIDCP, «Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi », tandis que l'article 19 du PIDCP stipule que la liberté d'expression, « comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales». Le Comité des droits de l'homme sur le suivi de droits civils et politiques, dans son commentaire général n° 11 sur l'article 20 du PIDCP, a affirmé que "ces interdictions requises sont pleinement compatibles avec le droit à la liberté d'expression figurant à l'article 19, dont l'exercice comporte des devoirs et responsabilités spéciaux»18. Pour que l'article 20 soit pleinement appliqué, les États parties sont tenus d'adopter les mesures législatives nécessaires interdisant les actions qui y sont mentionnées. 20 Voir : http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/60dcfa23f32d3feac12563ed00491355?Opendocumen t 19 Ces déclarations sont en outre appuyées par d'autres instruments internationaux pertinents sur l'élimination de la discrimination, dont le Pacte international sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1966), la Déclaration sur les droits humains des personnes qui ne sont pas ressortissantes du pays dans lequel elles vivent (1985) et la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses et linguistiques (1992). 3.1. Résolutions de l’ONU sur la Lutte contre la Diffamation des Religions Les efforts pour parvenir à un consensus sur la question de la diffamation des religions reflètent la détermination des États membres à développer une culture de tolérance et de compréhension à travers l'engagement réciproque. L'absence de progrès pourrait être attribuée à certains activistes occidentaux battant campagne pour porter atteinte à l’image de l'OCI et la stigmatiser comme étant, selon eux, une Organisation «antisémite» qui «criminalise le christianisme» et étouffe le droit à la "liberté d'expression". Ces allégations sont dénuées de tout fondement et sont contraires aux principes et objectifs de l'OCI. Bien que parrainée par l'OCI, la résolution sur la diffamation des religions a été adoptée par plusieurs sessions du Conseil des Droits de l'homme, ainsi que certaines sessions de l'Assemblée générale des Nations Unies, dont la 63ème session, le 21 Décembre 2008. Il est en effet encourageant de constater que 35 États non membres de l'OCI, y compris la Fédération de Russie, la Chine, Cuba, la France, les Honduras, la Jamaïque, la Namibie, Sri Lanka, Bhoutan, la Bolivie, l'Érythrée, l'Éthiopie, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, ont voté en faveur de la résolution. La dernière résolution adoptée le 26 Mars 2009 par la 10ème session du HRC à Genève, a vivement déploré les actes de violence psychologique et physique, les agressions et l'incitation à la haine contre des personnes sur la base de leur religion ou de leur conviction et constaté que ces actes sont dirigés contre leurs entreprises, leurs propriétés, leurs centres culturels et leurs lieux de culte, ainsi que les sanctuaires, les symboles religieux et les personnalités vénérées des différentes religions. Le Conseil a noté avec une profonde inquiétude l'intensification de la campagne de diffamation des religions et d'incitation à la haine religieuse, en général, y compris le profilage ethnique et religieux des minorités musulmanes au lendemain des tragiques événements du 11 Septembre 2001. Il est important de noter que cette résolution a été adoptée par le Conseil des Droits de l'homme avec un nombre de voix plus grand important lors de la précédente occasion. S’agissant de la résolution 62/154, intitulée «la lutte contre la diffamation des religions", adoptée par la session précédente de l'Assemblée générale de l’ONU, la réponse officielle des Etats-Unis parvenue le 11 Juillet 2008 au Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, a indiqué que le Gouvernement américain soutient que « la notion de diffamation des religions est exploitée abusivement par certains États membres pour justifier la torture, l'emprisonnement, et d'autres formes de violence, que cette notion n’est pas appuyée par le Droit international et que les efforts de lutte contre la «diffamation des religions aboutissent typiquement à des restrictions sur la liberté d’opinion, de conscience, de religion et d'expression ». Le gouvernement américain ajoute que du point de vue juridique, le concept de «diffamation des religions», est "très problématique" et que dans le cadre existant des droits de l'homme, ce sont les individus - et non les religions, les 20 idéologies ou les croyances – qui sont les détenteurs des droits de l'homme et qui sont donc protégés par la loi. Selon lui, la notion de «diffamation des religions», a cherché à transmettre l'idée selon laquelle la religion elle-même pourrait faire l’objet d’une protection en vertu de la législation relative aux droits de l’homme et saper ainsi éventuellement la protection des individus19. La perception de menace à la liberté d'expression de la part des États-Unis, de l'UE et des autres pays concernés, constitue un obstacle qui ne peut être éliminée que par un engagement soutenu et constructif. Il est pertinent de noter que malgré la décision de ne pas cautionner la résolution de l'OCI sur la diffamation des religions, l'UE a imposé des restrictions sur les discours haineux. Le protocole additionnel de la Convention sur la cybercriminalité invite ainsi les parties à adopter des dispositions qui peuvent être élargies, par exemple sur la diffusion de matériels racistes par le biais des systèmes informatique (article 3) ou sur les insultes en public de personnes parce qu'elles appartiennent à un groupe racial ou ethnique donné (article 5). Le Groupe de l'OCI a estimé que les principales parties prenantes aux négociations, dont les Etats-Unis, rendraient un signalé service à la communauté internationale en facilitant un compromis au lieu de camper sur leurs positions au sujet de la résolution sur la diffamation des religions. L'OCI a fait preuve de souplesse en se joignant au consensus, en dépit de réserves émises au sujet de la résolution de l'UE sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la croyance religieuse. L'Occident doit comprendre que, dans le cadre de l'incitation à la haine, l'islamophobie pourrait constituer un point de convergence pour les perceptions de l'UE et l'Organisation de la Conférence islamique sur la diffamation des religions. La résolution de l'ONU sur la lutte contre la diffamation des religions pourrait donc être interprétée comme un pas en avant. L'article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales stipule explicitement que: " l'exercice de ces libertés, dés lors qu’il comporte des devoirs et des responsabilités, peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire.". 3.2. Conférence de révision de Durban La Conférence mondiale de Durban de 2001, mandatée par l'ONU contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, a pris un certain nombre de décisions pour traiter la question et la Conférence de Durban II de 2009 se donnait pour objectif d'examiner les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de ces décisions. La conférence de révision Durban II, qui s’est tenue du 20 au 24 avril 2009 à Genève, a produit un document final consensuel qui est venu couronner d’intenses rounds de négociations. Ce document a reconnu l’islamophobie en tant que manifestation contemporaine de racisme. Le Secrétaire général de l’OCI, qui a participé à la conférence à la tête d’une délégation de haut niveau du Secrétariat général de l’OCI, a prononcé un discours devant le segment de 21 Voir : http://geneva.usmission.gov/Press2008/July/0715DefamationReligions.html 21 haut niveau dans lequel il a souligné la nécessité d’un engagement constructif en vue de trouver des solutions à la menace posée par le racisme sous toutes ses formes et manifestations. L’approche positive et la flexibilité dont le groupe de l’OCI a fait preuve en vue de parvenir à des conclusions consensuelles ont été saluées par toutes les parties prenantes. La détermination affichée par l’OCI d’impliquer tous les acteurs dans un dialogue significatif et substantiel susceptible de mettre fin aux manifestations contemporaines de racisme, y compris l’islamophobie, a été très largement saluée à la conférence de révision. Le discours du Secrétaire général à la conférence a été hautement apprécié par toutes les parties, dont le Haut Commissaire des Nations unies pour les droits Humains, en tant que cadre visionnaire pour la paix et l’harmonie fondées sur la réconciliation. Le secrétaire général a souligné que la diffamation de l’Islam constitue une forme contemporaine de racisme et d’intolérance et une menace à la relation harmonieuse et coopérative entre les nations. Il a ajouté que la campagne d’islamophobie a eu un impact négatif sur l’image, l’honneur, l’identité culturelle et la fierté des musulmans à travers le globe, en érodant leurs droits humains fondamentaux. Regrettant la décision prise par certains pays de boycotter la conférence, il s’est prononcé clairement en faveur d’une approche inclusive et participative et a exprimé la volonté de l’OCI de s’engager de façon constructive avec tous les autres partenaires pour identifier les problèmes et trouver des solutions. Le Secrétaire général a averti qu’il serait contreproductif de parler de contradiction entre la liberté de religion et la liberté de l’expression. Insistant sur la complémentarité de ces deux notions, le Prof. Ihsanoglu a réaffirmé l’engagement de l’OCI à défendre, à promouvoir et à protéger la liberté d’expression dans le respect des normes du Droit international. Qualifiant l’ijtihad d’outil important entre les mains des Musulmans pour promouvoir les normes et critères universels liés aux droits humains, le Secrétaire général a briefé la conférence sur le processus de mise en place d’une commission permanente indépendante de l’OCI pour les droits de l’homme. La délégation de l’OCI a participé activement aux évènements organisés en marge de la conférence par différentes ONG et institutions de la société civile et a pu établir de fructueux contacts. Ces évènements ont constitué en effet une excellente opportunité pour expliciter les points de vue et les préoccupations de l’OCI au sujet de la campagne d’islamophobie mais aussi de dissiper bon nombre de préjugés relatifs à l’Islam et à l’OCI répandus par certains milieux occidentaux, y compris les médias. 4: FAIRE FACE A LA CAMPAGNE NEGATIVE ORCHESTREE CONTRE L’OCI Une tentative délibérée de la part de certains éléments de l'Occident de projeter une image négative de l'OCI a été observée à travers la série de déclarations verbales et écrites au cours de la période considérée. La préoccupation occidentale qu’un consensus autour de la résolution du Groupe de l'OCI sur la Diffamation des Religions pourrait restreindre la liberté d'expression, a encouragé un certain nombre d'ONG dans différents pays européens ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada à s'engager dans une campagne selon laquelle l’OCI utiliserait Durban II comme plate-forme pour fomenter des sentiments antichrétiens et antisémitiques. Du point de vue de l'OCI, il incombe à la communauté internationale, dans le but de créer une atmosphère propice à l'engagement, de décourager cette campagne de désinformation visant à tromper l'opinion publique. 22 La campagne anti-OCI, qui a ses partisans aux États-Unis, au Canada et en Europe et s’évertue à vouloir propager des opinions négatives sur la résolution de l'ONU sur la diffamation des religions, a trouvé une nouvelle vigueur dans les menaces brandies par certains gouvernements occidentaux de boycotter la Conférence de Durban II. Les parties concernées se livrent à un lobbying à outrance pour "diaboliser" la résolution. Selon certains rapports, l’« American Center for Law & Justice » (le Centre américain pour la Loi et la Justice) dans un communiqué publié le 18 Juillet 2008, a déclaré que la résolution de l'OCI sur la lutte contre la diffamation des religions relève d’un "fanatisme antichrétien" et a appelé à mettre « un terme immédiat à cette attaque pernicieuse qui tente de criminaliser le Christianisme » en faisant référence à la Déclaration du Caire sur les droits de l'homme en l'Islam qui, selon leurs termes, stipule que la charia est la seule source de référence pour les droits de l'homme. L'Organisation américaine a sensibilisé son homologue européenne, le Centre européen pour le Droit et la Justice, afin de considérer les résolutions du Conseil des Droits de l’Homme (HRC) et de l'Assemblée générale des Nations unies sur la diffamation des religions, comme étant en violation flagrante du Droit international relatif à la liberté de religion et d'expression et que l'OCI souhaite criminaliser le christianisme à l'ONU. Des points de vue similaires ont été exprimés le 16 Juillet 2008 dans un article du Dr Laurie Roth publié dans le Canadian Free Press sous le titre: "L'OCI veut criminaliser le christianisme à l'ONU". Le virulent islamophobe Robert Spencer, dans un article intitulé "George Orwell réunit l'Organisation de la Conférence Islamique», s’est livré à des remarques radicales contre l'OCI. Un commentaire de Frank J. Gaffney publié par le Washington Times du 29 Juillet 2008 et consacré au sénateur Obama, a fait quelques allusions cinglantes à l'OCI comme étant une "Organisation de la mafia musulmane». Un autre développement inquiétant a été l'adoption de la résolution n° HR Res 1361 par la Chambre des représentants américaine, qui vise à dénigrer la position de l'OCI, lors de la prochaine Conférence de révision de Durban en 2009 comme étant "antisémitique et portant atteinte à la Déclaration universelle des droits de l'homme". L'objectif des activistes anti-islamiques est de dresser la société occidentale contre l'OCI en créant une image négative contraire à ce qu'elle représente afin de faire pression sur l’Europe et les Etats-Unis et de les pousser à prendre des positions hostiles à l’OCI. Le Secrétaire général de l'OCI a adressé des lettres à la présidence en exercice de l'OCI et aux ministres des Affaires étrangères des États membres pour attirer leur attention sur ces développements en leur demandant de renforcer l'interaction avec les parties prenantes pour contre la propagande négative contre l'OCI. L'OCI, pour sa part, a continué à maintenir une approche positive et fondée sur ses principes. En guise de preuve du respect accordé par l'Islam aux symboles des autres religions, le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique, le Prof. Ekmeleddin Ihsanoglu, a, le 22 Février 2009, fermement condamné l’émission diffamatoire diffusée par la dixième chaîne de télévision israélienne sur le Prophète Jésus et sa Mère Marie (bénis soient-ils). Le Secrétaire général a réaffirmé la position constante de l'OCI visà-vis de tout acte de mépris et de diffamation à l’encontre des prophètes des religions révélées et de toute insulte des symboles religieux. Le Secrétaire général a exprimé la solidarité de l'OCI avec les Chrétiens, y compris ceux de la Palestine, tout en dénonçant la diffamation du Prophète Jésus (béni soit-il). Il a demandé instamment à tous d’adopter une 23 position commune pour lutter contre la diffamation des religions et contre les insultes proférées à l’endroit des symboles sacrés des différentes confessions religieuses. 5: BONNES PRATIQUES La condamnation unanime des agissements islamophobes et l’action diplomatique engagée par le Secrétariat général de l'OCI et les États membres, en particulier celle qui est venue en réponse à la réimpression par des journaux danois, des caricatures blasphématoires du Prophète Mohammad, de la production du film "Fitna" par un député néerlandais et d'autres incidents similaires, ont eu un certain impact sur les sociétés occidentales, amenant à la fois les milieux public et privé à prendre conscience de la gravité de la question. Des signaux encourageants ont été envoyés par les dirigeants de nombreux gouvernements européens et d’institutions se distançant des manifestations islamophobes dans leurs déclarations officielles et discours publics. Dans le discours qu’il a prononcé en Janvier 2008 à l’occasion du 1er Forum annuel de l’Alliance des Civilisations à Madrid, le Ministre néerlandais des Affaires étrangères a déclaré: «Ceux qui, dans mon pays, demandent l’interdiction du Coran, sont en train de saper le principe de l'universalité des droits de l'homme. Je condamne de tels appels dans les termes les plus vigoureux ». Le gouvernement des États-Unis s’est également montré sensible aux préoccupations de l'OCI au vu de sa décision d'éviter la terminologie anti islamique dans ses notes et correspondances officielles. Le chapitre qui suit tente de faire le point de certains événements qui pourraient constituer la toile de fond d'un engagement constructif entre l'Islam et l'Occident. Lors de sa 13ème séance du 15 avril 2008, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté la résolution n° 1605 (2008)20 mettant en garde contre « tout amalgame entre l'Islam en tant que religion et le fondamentalisme islamique en qu’idéologie ». La résolution reconnaît l'Islam comme «deuxième religion en Europe et un élément constitutif des sociétés européennes». L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a appelé les États membres à «agir fermement contre la discrimination dans tous les domaines, à condamner et à combattre l'islamophobie". Il a en outre appelé à une action résolue contre les discours haineux et toute autre forme de comportement allant à l'encontre des droits humains fondamentaux et des valeurs démocratiques, même lorsque leurs auteurs cherchent à les justifier par des motifs religieux. Il a, en outre, appelé à encourager la promotion d’une couverture équitable de la réalité et des points de vue musulmans dans les médias et à veiller à ce que la voix des Musulmans modérés soit également entendue. L'Assemblée a recommandé l’élaboration d’un code de déontologie pour lutter contre l'islamophobie dans les médias, et promouvoir la tolérance et l’entente interculturelles. Lors de leur 118ème réunion ministérielle, les Ministres des affaires étrangères du Conseil de l'Europe, ont publié le 7 Mai 2008, à Strasbourg, un livre blanc sur le dialogue interculturel intitulé : « Vivre ensemble en égaux et dans la dignité ». En Juin 2008, le Saban Center for the Middle East Policy (le Centre Saban pour la Politique du Moyen-Orient) de la Brookings Institution a publié un rapport intitulé « Plus fort que l'épée: les arts et la culture dans les Relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ». Le 22 La résolution est disponible à l’annexe C ou sur le site web: http://assembly.coe.int/Main.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta08/ERES1605.htm 24 rapport soutient, entre autres, qu’"au cœur du fossé qui sépare les Etats-Unis et le monde musulman, se trouve un manque de compréhension et de respect. Les arts ont la possibilité de persuader et de modifier les stéréotypes par le biais de leur impact émotionnel ». Aux Pays-Bas, une enquête auprès de 1100 adultes réalisée par TNS NIPO 21 a constaté que les Néerlandais ont une opinion plus positive sur la présence des Musulmans parmi eux. L’enquête ajoute cependant qu'il y a de moins en moins de Néerlandais pour croire que l'intégration des Musulmans dans la société néerlandaise finira par être couronnée de succès. NIPO a mené des enquêtes similaires au cours des dernières années, plus précisément, en 2005 et en 2006 peu après le meurtre du cinéaste néerlandais Theo van Gogh et les attentats de Londres et de Madrid. Le résultat de ces enquêtes a été qu’un grand pourcentage de la population néerlandaise semble considérer l'Islam comme une menace et la présence des Musulmans comme désagréable. L'enquête, commandée par RTL News, semble donner quelque raison de modifier la conclusion initiale. Les préoccupations au sujet des Musulmans ont presque diminué de moitié depuis 2006. Seulement 11% considèrent les Musulmans comme une menace, contre 21% en 2006. Le 24 Septembre 2008, le US-Muslim Engagement Project's Leadership Group a publié son premier rapport interreligieux et multidisciplinaire de haut-niveau sur les stratégies visant à améliorer les interactions américaines avec le monde musulman. Ce rapport est intitulé : «Changer le cours des choses : une nouvelle direction pour les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ». Les membres du Groupe comprennent l'ancienne secrétaire d'État Madeleine Albright, l’ancien Secrétaire d'Etat adjoint Richard Armitage, l’écrivain et conférencier Stephen Covey, l’ancien Directeur exécutif de l'AIPAC Thomas Dine, le Président de Rockefeller Brothers Stephen Heintz, le Président de Soliya, Shamil Idriss; la Présidente de l’«Islamic Society of North America » Ingrid Mattson; la Directrice exécutive du « Gallup Center for Muslim Studies » Dalia Mogahed et le Directeur du « Center for Dialogues » Mustapha Tlili. Le rapport a proposé une stratégie globale avec des actions concrètes visant à contrer l'extrémisme, à renforcer la sécurité américaine et internationale et à améliorer les relations entre les Etats-Unis et les pays et communautés du monde musulman22. Il est important de noter qu’au moment où le débat sur la place de l'Islam en Europe devient de plus en plus houleux, le Saint Siège ait contribué à ce débat en reconnaissant aux Musulmans le privilège d'avoir ramené Dieu dans la sphère publique en Europe. Une déclaration a été faite dans ce sens par le Cardinal Jean-Louis Tauran, responsable du département des contacts interconfessionnels de l'Eglise catholique. Cité par L'Osservatore Romano, l’organe officiel du Vatican, il a conclu que « les Musulmans, devenus une importante minorité en Europe, ont été ceux qui ont exigé un espace pour Dieu dans la société » 23. 23 Voir: http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/080807-dutch-muslims retrouvé le 9 août 2008 24 Pour plus de détails , voir: http://islamusWest.org/events_Islam_and_the_West/changing_course_muslim_engagement/changing_course_ executive_summary.html retrouvé le 15 décembre 2008 25 Voir : http://in.reuters.com/article/worldNews/idINIndia -36765320081128?sp=true retrouvé le 29/11/2008 25 Trois hauts dignitaires religieux du Vatican ont soutenu l’idée qu’il y ait davantage de mosquées en Europe à condition que les Musulmans respectent les communautés locales et s’adaptent au mode de vie des pays d'accueil. L’Archevêque de Budapest, le Cardinal Peter Erdo (Président de la Conférence épiscopale européenne), l’Archevêque de Bordeaux, le Cardinal Jean-Pierre Ricard (Vice-président), et l'archevêque de Zagreb, Josip Bozani (Viceprésident) estiment que la construction de mosquées officielles permettrait d'augmenter la sécurité dans les pays occidentaux.24 En France, un sondage CSA effectué sur les Musulmans25 a montré que la majorité des Musulmans dans ce pays se sentent très intégrés, soutiennent la laïcité de l'Etat, le financement des mosquées et le port du foulard. 14% se considèrent «d’abord français», 60% comme étant aussi français que Musulmans" et 22% estiment qu’ils sont « Musulmans d'abord » tandis que 4% n'ont pas répondu. Deux tiers (66%) ont estimé qu’il existe une «très forte ou assez forte hostilité contre l'Islam » en France. En revanche, 28% ont senti une hostilité « assez faible » ou « très faible ». En ce qui concerne la laïcité et la séparation de l'Église et de l'État, 75% la soutiennent (48% «très bien» et 27% «assez bien»). S’agissant de la loi islamique (charia), 38% ont répondu qu'elle ne doit pas être appliquée dans un pays non-musulman et 37% ont soutenu qu'elle devrait être partiellement mise en œuvre et adaptée aux règles du pays où l'on vit. En revanche, 17% estiment que la charia devrait être pleinement appliquée, quel que soit le pays où l'on vit. Une grande majorité (78%) est favorable au financement par l'Etat de la construction des mosquées en France. 70% sont favorables au port du foulard (43% et 27%), pour deux raisons : en signe de soumission de la femme envers son mari, pour certains, et l'affirmation des libertés individuelles dans une société occidentale, pour les autres. Au Royaume-Uni, une étude de l'Université de Cambridge 26, fondée en partie sur des entretiens approfondis avec 26 étudiants des universités du Royaume-Uni, a fait valoir que les universités britanniques ne sont pas des foyers du radicalisme islamique, malgré les craintes de la montée de « l'extrémisme de campus ». Cela contredit une étude publiée par le Centre pour la cohésion sociale au début de 2008, suggérant que les étudiants musulmans sur les campus britanniques croient que tuer au nom de la religion pourrait se justifier et que des directives ont été mises en place pour le personnel de l'université sur la façon de lutter contre la menace d'extrémistes violents ciblant les campus comme source potentielle de nouvelles recrues. Toutefois, l'étude a reconnu qu'il y avait peu de preuves d'une telles menace, ce qui montre que ces craintes sont exagérées et que les jeunes Musulmans sont mieux intégrés dans la société britannique que leurs parents avec un fort sentiment d'identité nationale. L’étude a révélé que les jeunes Musulmans considéraient les restrictions sur l'expression de leur identité religieuse, notamment le port du hijab, comme une atteinte aux droits de l'homme plutôt qu’une obstruction à l’endroit d’une plus grande cause politique islamique. Le rapport fait valoir que “les tentatives visant à interdire le hijab ont été perçues comme étant incompatibles avec l'engagement occidental et plus Voir : http://www.adnkronos.com/AKI/English/Religion/?id=3.0.2829866770 retrouvé le 20.12.2008 25 Pour plus de détails, veuillez consulter : http://www.lefigaro.fr/flash -actu/2008/10/29/0101120081029FILWWW00603-l-islam-de-france-bien-integre-sondage.php retrouvé le 01 novembre 2008 26 Pour plus de détails, veuillez consulter: http://www.guardian.co.uk/education/2008/dec/03/student-politicsislamic-radicals-cambridge retrouvé le 06 décembre 2008 24 26 spécifiquement britannique en faveur de la liberté d'expression et des pratiques multiculturelles ainsi qu’avec l'engagement européen en faveur des valeurs de liberté, de libre arbitre et d'individualité». Il est encourageant de constater que les gouvernements occidentaux ont commencé à prendre des initiatives positives. Le rejet par le gouvernement et le peuple allemands de la tenue de la Semaine de la Lutte contre l'islamisation de l'Europe par le Groupe Pro Koln, la décision d'un tribunal d'Amsterdam aux Pays-Bas de poursuivre Geert Wilders pour la production du film "Fitna" et la décision du gouvernement britannique de lui refuser l'entrée du Royaume-Uni en février 2009, pourraient être cités comme des signes encourageants. A l'occasion de l'interdiction faite à Wilder d’entrer au Royaume-Uni, le Secrétaire britannique au Foereign Officie, David Miliband a déclaré à l’émission « Hardtalk » de la BBC que Wilders s'était rendu coupable d’une «haine antimusulmane extrême». « Nous sommes profondément attachés à la liberté d'expression, mais il n'y a pas de liberté de crier " haro " dans une salle de théâtre bondée et il n'existe aucune liberté d'attiser la haine religieuse et raciale en vertu des lois de ce pays», a-t-il ajouté.27 Les observations du Président américain Barak Obama sur la tolérance et le dialogue des religions et l'annonce qu’il a faite le 5 février 2009 à Washington lors de la cérémonie de la National Prayer Breakfast, de créer un bureau pour l’entente interconfessionnelle au niveau de la Maison Blanche, étaient assez révélatrices. Sa déclaration dans laquelle il a fait savoir qu’"il n'existe aucune religion dont le principe central est la haine", et qu’"en l'Islam, il ya un hadith qui dit:«Aucun d'entre vous ne sera véritablement croyant que lorsqu’il aura souhaité pour son frère ce qu'il souhaite pour lui-même "28, est tout-à-fait remarquable. Il est à noter que les observations et l’annonce faites par Obama vont dans le sens de la vision du Secrétaire général de l'OCI par rapport à la nécessité d’une réconciliation historique entre l'Islam et le Christianisme. Il convient de mentionner ici que le Secrétaire général de l'OCI a adressé une lettre ouverte au Président Obama lors de son investiture, lettre dans laquelle il a souligné que "De nombreux mythes au sujet de l'Islam, encouragés par les extrémistes de l'Occident comme de l’Orient, se sont multipliés au cours de la dernière décennie , et un nouveau mot - "l'Islamophobie" – a fait son entrée dans le lexique mondial pour décrire les actes antimusulmans de préjugés et de violence. En dépit de ces mythes pernicieux, vous constaterez que l'Islam est une religion de paix. La tolérance est l’indice de référence et la nature même de l'Islam. L'Islam n'est pas non plus une religion exclusive. Elle fait partie intégrante de l'histoire des religions du monde. L’Islam est venu de la même partie du monde où sont apparus le Christianisme et le Judaïsme. Il vient du même Dieu, et se réclame des mêmes Prophètes, notamment Abraham ". Il a également adressé une lettre de félicitations au Président Obama qui, en réponse, a exprimé sa volonté de travailler avec le Secrétaire général en vue de soutenir ces efforts et de renforcer les relations existantes entre les États-Unis et de l'OCI. Il a aussi exprimé sa confiance en la capacité des Etats-Unis et de l'OCI de travailler ensemble pour l'édification d'un monde plus sûr au cours des quatre prochaines années. Le Comité des relations étrangères du Sénat américain a tenu le 26 Février 2009 à Washington DC, une audition sur la question de « l'engagement avec les communautés 27 28 Pour plus de détails, voir : http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7885918.stm Veuillez consulter : http://www.whitehouse.gov/blog_post/this_is_my_prayer/ 27 musulmanes à travers le monde ». Le Comité des relations étrangères du Sénat américain joue un rôle important dans la formulation de la politique étrangère bipartite des ÉtatsUnis et sa décision sur la tenue d'une audition spéciale sur l'engagement avec le monde musulman est donc très certainement un événement d’un grand intérêt et d’une importance capitale pour l'OCI. Ont pris la parole devant le Comité, son président le sénateur John Kerry du Parti Démocrate et un haut membre de la Commission, le sénateur Richard Lugar du Parti Républicain. Le Comité a également entendu les interventions d’experts internationalement reconnus, dont l'ancien secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, l'amiral William Fallon, ancien chef du commandement central américain, Dr. Dalia Mogahed, Directrice exécutive du Gallup Center for Muslim Studies à Washington DC et co-auteur de l'ouvrage du Professeur John Esposito « Qui parle au nom de l'Islam», M. Eboo Patel, Directeur exécutif de l’Interfaith Youth Core à Chicago et Zekkyno Baran, membre principal du Hudson Institute à Washington, DC. En optant pour une vue d’ensemble des tendances existantes et émergentes dans les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, l'audition a été marquée par quelques remarques constructives qui pourraient être interprétées comme des raisons d'optimisme supplémentaires en ce qui concerne l'engagement de l'OCI dans la lutte contre l'islamophobie. Certaines de ces remarques ont été notées ci-dessous: Le sénateur John Kerry: "Aujourd'hui, nous devons envoyer un message simple à tous les Musulmans pour leur dire: nous partageons vos aspirations à la liberté, à la dignité, à la justice et à la sécurité. Nous sommes prêts à écouter, à apprendre, et à honorer l’engagement du Président à approcher le monde musulman avec un esprit de respect mutuel ". L’ancienne Secrétaire d'État américaine Madeleine Albright: "... si les Musulmans et les Chrétiens ne sont pas en la paix, le monde ne peut pas être en paix. Avec les terribles armements du monde moderne, avec les Chrétiens et les Musulmans liés comme jamais auparavant, aucune partie ne peut gagner unilatéralement un conflit ... Ainsi, notre avenir commun est en jeu ... Faisons donc que nos différences ne soient pas des causes de haine et de dissensions... Ne vivons ensemble que dans la droiture et les bonnes œuvres." L’amiral William J. Fallon, membre du Centre d’Etudes internationales du Massachusetts Institute of Technology a fait les recommandations suivantes pour l'engagement avec les Musulmans: a) Tout d'abord être à l'écoute de leur version des problèmes et être prêts à les écouter et à discuter des défis à relever; b) En second lieu, manifester l'intérêt des États-Unis vis-à-vis de la paix et de la stabilité avec la majorité des Musulmans partageant le même idéal, en s'engageant dans le processus de paix au Moyen-Orient et les initiatives de sensibilisation à travers le monde et en joignant le geste à la parole; c) En troisième lieu, aider les pays les moins avancés par rapport aux questions liés à l'économie, la santé, l'éducation et la sécurité; 28 d) En quatrième lieu, alléger les procédures bureaucratiques pour obtenir les visas américains et d'éviter les retards embarrassants ; e) Cinquièmement, renforcer la confiance par l'engagement personnel et traiter les gens avec respect. Une frange de la société, qui devrait bénéficier d’une attention particulière au niveau des initiatives liées au dialogue interconfessionnel, est celle de la jeunesse, l'un des quatre thèmes principaux de l'initiative de l’Alliance des Civilisations. Dans cette optique, l'OCI a pris note de l'initiative du 20 Janvier 2009 dans laquelle un groupe international de jeunes activistes musulmans se sont réunis à Doha, au Qatar, pour lancer ce qu'ils ont appelé un mouvement musulman mondial pour la paix, la justice et le bien commun. Plus de 300 jeunes activistes musulmans venus de 76 pays musulmans ont participé à l’édition de l’année 2009 de la Conférence des Leaders Musulmans de Demain29. Les organisateurs de la réunion de Doha, un consortium sans but lucratif de Musulmans et de groupes interconfessionnels, l’ont conçue de manière à en faire un catalyseur pour le changement social dans le monde islamique et un signal indiquant que les Musulmans soutiennent le pluralisme politique, la liberté, la justice sociale et la lutte contre l'extrémisme. 6: CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS L’islamophobie est synonyme de discrimination et d'intolérance à l’encontre des Musulmans. Ce fléau, qui tend malheureusement à proliférer, est contraire aux valeurs fondamentales de l'humanité. Des valeurs qui sont censées se traduire par un engagement ferme en faveur des droits de l'homme et de la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les êtres humains, indépendamment de leur foi, de leur couleur de peau ou de leurs croyances. Les droits de l'homme et les libertés fondamentales devraient être considérés comme étant la pierre angulaire de la tolérance et de la non-discrimination, qui sont elles mêmes les éléments clés de la stabilité, de la sécurité et de la coopération. Cependant, et malgré tous les efforts investis dans la promotion et la protection des droits de l'homme, les actes de racisme, de xénophobie et de discrimination, ainsi que l'intolérance qui s’y trouve associée, perdurent dans de nombreuses contrées. La montée, en particulier après le 11 septembre, du racisme et de l'islamophobie, représente un défi à l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales, surtout dans les pays occidentaux. En dépit des progrès tangibles réalisés jusqu’ici vers l'élimination totale des formes institutionnalisées de discrimination, nombreux sont les pays et les régions qui continuent à être confrontés à la déferlante des préjugés tenaces, de l'exclusion et de la violence raciste. C’est là une menace gravissime qui risque d’hypothéquer durablement les relations amicales et pacifiques, non seulement entre les Etats, mais également entre les peuples et les nations. La lutte contre toutes les formes et manifestations de discrimination et d'intolérance n’en est que plus impérative et plus urgente que jamais. 29 The Muslim Leaders of Tomorrow (les Leaders Musulmans de Demain) (MLT) est un programme mondial, un réseau social et un mouvement populaire qui prépare la prochaine génération des leaders musulmans. Le programme des MLT offre un espace public libre et ouvert où cette communauté peut débattre vigoureusement d'idées, partager les meilleures pratiques, et s’entraider à devenir de meilleurs leaders. Avec la diversité minorité ethnique, religieuse et sociale comme principaux atouts, le renforcement des MLTs sont en train de devenir des porte-paroles et des militants de la paix et de la tolérance à travers notre monde d’aujourd'hui. Le MLT est le plus grand programme mondial œuvrant à la création d'une nouvelle génération de leadership civique musulman. Pour plus de détails, veuillez visiter le site web: http://www.muslimleadersoftomorrow.org 29 Le célèbre journaliste britannique George Claire rappelle que « la principale caractéristique de l'islamophobie c'est de taxer l'Islam de monolithique et de ne pas reconnaître la formidable diversité de cette foi. L’islamophobe se permet de dire à propos de l’Islam des inepties qu'il ne peut même pas rêver de proférer contre le Judaïsme ou un groupe ethnique particulier »30. L'OCI propose un dialogue franc, sincère, efficient et visant à enrayer l'islamophobie à travers une meilleure compréhension des différentes cultures et religions et une intégration plus réussie des Musulmans en Occident. L'OCI reste aussi déterminée à établir un véritable dialogue entre les civilisations. Elle continue à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux, dont l'Alliance des Civilisations, en vue de promouvoir l’entente et la synergie interculturelles et de mettre en échec les propagateurs de la haine et de l'intolérance. L'OCI a pris toute une série d'initiatives en direction aussi bien des différentes capitales Européennes qu’aux États-Unis pour sensibiliser la communauté internationale à la dangerosité du fléau de l'intolérance et de la haine raciale. L'OCI a tenu à conserver le thème du dialogue entre les civilisations en tête de ses priorités et le Secrétaire général a systématiquement abordé la question lors de ses rencontres avec les dirigeants politiques européens et américains ainsi que dans ses interactions avec son homologue des Nations Unies, avec le Haut Représentant pour la politique étrangère et la sécurité commune de l'Union européenne, avec le Conseil européen ainsi qu’avec un certain nombre d’universitaires et de membres de la société civile lors des différents workshops et séminaires auxquels il a participé. L’impératif de Dialogue des Civilisations n'a jamais été aussi urgent et important qu’il l’est aujourd’hui. Les opportunités offertes par la mondialisation ne doivent pas être gaspillées. L'aspiration commune de la communauté internationale à la coexistence pacifique dans un environnement marqué par la diversité interculturelle a été sérieusement hypothéquée par les agissements d’un petit groupe d’extrémistes qui a décidé de faire de l'intolérance et de la xénophobie à l'encontre des croyances et des civilisations autres que les leurs un fonds de commerce politique. L'Occident et le monde musulman doivent être soutenus et encouragés dans les efforts et activités qu’ils entreprennent en vue d’un dialogue franc et ouvert entre les religions, les cultures et les civilisations. L'OCI demande à toutes les parties prenantes d'œuvrer à l'élaboration d'une stratégie commune en vue d'endiguer la montée de l'islamophobie. Les dirigeants des États membres de l'OCI ont prodigué des directives claires en termes à la fois de stratégie et de mandat par rapport à cet important dossier. Les quelques recommandations qui suivent pourraient à cet égard servir d’éléments pour arrêter une stratégie commune associant le monde musulman et l'Occident: 30 Cf. Claire George, Anti-Faith Prejudice at Christmas, in: http://english.ohmynews.com/articleview/article_view.asp?no=384471&rel_no=1 retrouvé le 23/12/2008. 30 a) La communauté internationale doit reconnaître le problème et afficher la disponibilité et la volonté nécessaires pour adopter une approche pluridimensionnelle en matière de lutte contre l'islamophobie. Il importe de tenir compte de l'importance du débat idéologique dans la lutte contre l'intolérance et la discrimination à l’égard des Musulmans et d'élaborer une stratégie fiable en vue de réajuster les systèmes de valeurs et de conceptualisation. b) La volonté politique des gouvernements et leur engagement sans équivoque à poursuivre avec un esprit ouvert et sincère le dialogue, sont des facteurs clés pour avancer sur l’élaboration d’une stratégie mondiale de lutte contre l'Islamophobie. c) Les dirigeants politiques doivent insister sur l'importance d’un discours politiquement correct et objectif et éviter les harangues haineuses et toutes autres manifestations d'extrémisme et de discrimination. Un message encourageant la tolérance, la nondiscrimination, la compréhension et le respect de tous, doit être envoyé par l'élite politique internationale. d) Il importe d’accorder la reconnaissance officielle à l'Islam au même titre que les autres grandes religions dans les pays européens, afin d’instaurer la confiance et l'harmonie entre les religions. e) S’agissant des systèmes juridiques nationaux, en particulier dans les pays / régions avec une forte prévalence d’islamophobie, des critères clairs et précis pour la déclaration et l'enregistrement des crimes haineux doivent être établis. En outre, la déclaration à la police des crimes motivés par la haine doit être encouragée. f) Le renforcement des capacités des communautés musulmanes et des organisations de la société civile dans les pays occidentaux en vue de leur permettre de travailler avec les autorités locales et nationales, est une question qui doit être abordée en priorité. À cet égard, les programmes de sensibilisation communautaire peuvent être d'une grande utilité pour le renforcement de la confiance, de la cohésion et de la convivialité. g) Un autre point qui mériterait de bénéficier d’un intérêt primordial est celui l'éducation. Les jeunes générations, en particulier, devraient obtenir des manuels révisés (des deux côtés), en particulier dans les disciplines clés telles que l'histoire, la philosophie, les sciences humaines et les sciences sociales, dans le but de présenter une vision équilibrée des autres cultures et civilisations et de promouvoir par la même la tolérance, la compréhension et le respect de «l'autre». Une autre activité connexe de l'éducation est, bien sûr, la formation des agents chargés du maintien de l’ordre public. h) Les législations internationales réprimant l'incitation à la haine religieuse, notamment la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Déclaration sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion et la conviction, la Déclaration sur les droits humains des personnes qui ne sont pas ressortissantes du pays dans lequel elles vivent, la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et 31 linguistiques et les résolutions pertinentes des Nations Unies, doivent être appliquées stricto sensu. i) Le dialogue sur la tolérance et la cohabitation pacifique entre les diverses confessions doit être mené au niveau de la base et des gens ordinaires. j) Les valeurs et principes communs pour l'institutionnalisation et la promotion d’un processus d'engagement constructif durable et à long terme doivent être clairement identifiés. k) Les préoccupations des diverses communautés en ce qui concerne un meilleur respect de leurs cultures, religions, croyances et symboles, doivent être abordées de manière à favoriser l'intégration dans les sociétés occidentales. Les responsables religieux devraient jouer un rôle de premier plan dans ce domaine à l'appui des mesures prises par les gouvernements et les organisations internationales. l) Il importe d’ accorder toute la considération requise aux dimensions économiques et sociales en remédiant aux effets négatifs de la mondialisation et en relevant les défis du 21ème siècle tels que la lutte contre la pauvreté, la crise alimentaire, les maladies endémiques, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, etc. m) La lutte contre le terrorisme et l'extrémisme doit se faire sur la base d'une compréhension claire des causes profondes et des dimensions multiples de ces phénomènes afin d'éviter toute interprétation erronée de nature à cibler des personnes innocentes ou des organisations au-dessus de tout soupçon. Conformément au mandat donné par les sessions du Sommet et du Conseil des Ministres des Affaires étrangères, ce rapport s’attache à mettre en évidence les défis et les moyens de l'OCI en relation avec l’épineuse question de l'islamophobie. Les contributions, propositions, recommandations et initiatives des États membres visant à améliorer et à appuyer le travail de l'Observatoire seront vivement appréciés. Annexes : A. CHRONOLOGIE DETAILLEE DES INCIDENTS ISLAMOPHOBES 1- Incidents en relation avec les mosquées i. La Mosquée de Milan « doit être fermée » - le ministre italien de l’intérieur Roberto Maroni a annoncé la fermeture de la mosquée de Jenner qui attirait près de 4000 musulmans chaque semaine. La décision n’a pas été bien reçue, même au delà de la communauté musulmane d’Italie. Un haut responsable du clergé Catholique romain a entretemps accusé M. Maroni de se comporter comme un fasciste. Maroni, qui appartient à la Ligue du nord, Parti violemment hostile aux immigrés, a annoncé à la presse qu’il était décidé à fermer la mosquée et que tout individu surpris en train de prier sur la voie publique serait passible d’une amende. 32 In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7493756.stm retrieved on 10.07.2008 ii. Actes de vandalisme dans une salle de prière : des actes de vandalisme, avec notamment des inscriptions nazis et un incendie provoqué dans les toilettes, ont été commis le 14 août 2008 dans une salle de prières de Meyzieu, dans la région Rhône-Alpes en France, selon un communiqué de la police et de la mairie publié le lendemain. In: http://europenews.dk/en/node/13298 retrieved on 27.08.2008 iii. Les Musulmans ne sont pas les bienvenus au centre de prière interconfessionnel de Gênes. - Une proposition visant à reconvertir une bâtisse située à Gènes et construite par les croisés au Moyen âge, en un centre de prières multiconfessionnel pour les musulmans, les juifs et les chrétiens à provoqué une levée de boucliers auprès des politiciens locaux. Les membres de la Ligue du nord anti-immigrés – qui fait partie du gouvernement de centre droite de Silvio Berlusconi-, ont déclaré que le plan du conseil génois, qui se prépose d’utiliser la « Commenda Di Pre » pour en faire un lieu de prières multiconfessionnel était inacceptable. In: http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/faith/article4472073.eceretrievedon 09.08.2008 iv. Graffitis anti-islamiques dans une mosquée de Brno (République Tchèque) - Des inconnus ont dessiné des graffitis anti-islamiques sur les murs de la mosquée de Brno, le week-end du 25-26 octobre 2008. Quelques temps auparavant, les représentants du Parti d’extrême droite extra parlementaire (NS) ont appelé à un rassemblement à la mosquée, mais en fin de compte, la manifestation n’a finalement pas lieu faute de soutien. In:http://www.ceskenoviny.cz/news/index_view.php?id=340883retrievedon 29.10.2008 v. Pétition en ligne contre la construction d’une mosquée à Sofia : une pétition contre la construction d’une mosquée dans la capitale Bulgare, la qualifiant d’acte de provocation politique, a été postée sur le net. Le compteur web montre que 5200 personnes ont signé la pétition (décembre 2008). In: http://www.focus-fen.net/index.php?id=n161721 retrieved on 06.12.2008 vi. Mosquée incendiée en Bosnie, un jour de fête musulmane : une mosquée a été incendiée dans un village de l’Est de la Bosnie Fazlagica Kula, situé au sud-est de la République de Srpka contrôlée par les Serbes, non loin de la localité de Trebinje, quelques heures avant le commencement de la fête musulmane de l’Aïd Al-Idha (le 7 décembre 2008. Plusieurs mosquées ont été rasées dans cette zone durant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995. In: http://balkaninsight.com/en/main/news/15357/ retrieved on 13.12.2008 vii. Une mosquée française visée par un incendie criminel : les officiels musulmans ont annoncé qu’un incendie criminel visant une mosquée près de Lyon en France, avait endommagé des exemplaires du coran et d’autres livres religieux, le 20 décembre 2008. Le conseil français de culte musulman a appelé la population à rester vigilante devant la recrudescence des attentats visant les cimetières et les lieux de culte musulmans ». In:http://www.monstersandcritics.com/news/europe/news/article_1449566.php/French_mosque_tar geted_in_arson_attack_ retrieved on 21.12.2008 33 viii. Graffitis blasphématoires à la mosquée de Haïfa : le 21 décembre 2008 des graffitis ont été peints sur les portes de l’édifice proclamant « mort aux arabes » et proférant des insultes contre le Prophète Mohamed (PSL). Les représentants du mouvement islamique à Haïfa ont déposé une plainte auprès de la police et ont déclaré que « cet incident s’inscrivait dans le prolongement des actes d’incitation à la haine contre les musulmans et les arabes, dans lesquels de hauts responsables politiques sont impliqués » Ils ont rappelé que plusieurs années auparavant, une tête de cochon avait été jetée dans la cour de la mosquée Hassan Bek, ajoutant que ce geste avait été interprété comme un message, à savoir que « les mosquées pouvaient être profanées ». In: http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3641724,00.html retrieved on 22.12.2008 ix. Cocktail Molotov lancé contre la mosquée de Kensington. un cocktail Molotov a été jeté contre la mosquée de Kensington New road, dans la city (Londres Ouest) dans la matinée du 31 décembre 2008. Les reportages indiquent qu’un inconnu conduisant une camionnette de livraison de couleur blanche avait franchi le mur d’enceinte et lancé une bouteille de plastique enflammée à travers la seule fenêtre ouverte. La bouteille avait atterri sur la moquette qui prit feu instantanément. In: http://www.nationnews.com/story/312495389203932.php retrieved on 03.01.2009 x. Des vandales frappent le centre islamique d’Oakland (Etats-Unis). Une mosquée d’Oakland a été la cible des vandales lorsqu’un individu déversa de la peinture rouge sur les escaliers menant au centre islamique de Pittsburg, quelques heures avant la traditionnelle prière du vendredi. Il a été rapporté que la mosquée avait été une fois la cible d’actes de vandalisme depuis sa construction il y a quinze ans. In: http://www.post-gazette.com/pg/09002/939226-100.stm retrieved on 03.01.2009 xi. La police enquête sur des tirs contre la mosquée de Miami : La branche locale du conseil des relations américano-islamiques en Floride du sud a fait savoir le vendredi 2 janvier que la mosquée de Miami avait essuyé des tirs d’armes à feu. D’après les journaux, des impacts de balles avaient été retrouvés dans un mur de l’école islamique adjacente à la mosquée Al-Noor de Miami, au 11699 SW 147th avenue. In: http://www.nbc6.net/news/18401619/detail.html retrieved on 03.01.2009 xii. Le « groupe biblique » harcèle les enfants musulmans à la sortie de la mosquée : un « groupe biblique » aurait harcelé les fidèles le 1er janvier 2009 34 à leur sortie d’une mosquée de Floride. Plus de 20 individus auraient ainsi utilisé des cornes comme des mégaphones pour scander des slogans calomnieux, tournant en dérision la foi islamique et raillant le Prophète Mohamed, face aux fidèles venus assister à des activités de l’Association islamique de la région de Tampa Bay. Les trublions auraient également distribué du matériel de propagande anti islamique et ont tenté d’effrayer les enfants participant à une école du weekend. Le groupe des chahuteurs était apparemment venu à Tampa pour assister au Super Bowl. La police s’est déplacée sur les lieux. In: http://news.prnewswire.com/DisplayReleaseContent.aspx?ACCT=104&STORY=/www/story/0201-2009/0004964031&EDATE= retrieved on 02.02.2009 xiii. Des mosquées bosniaques saccagées par les vandales : Des vandales, non identifiés, ont provoqué quelques dégâts mineurs en lançant une grenade contre une mosquée encore en construction dans le centre de Banja Luka, sous administration serbo-bosniaque, le samedi 31 janvier, selon la police. Dans un autre incident à Mostar, au sud du pays, la porte d’une mosquée a été endommagée lundi 2 février. C’était là le 15ème incident dont la mosquée Dervis Pasa Bajezidagic avait été la cible depuis la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995). Lors des incidents précédents, les vandales avaient dessiné des graffitis représentant la croix gammée et des têtes de cochon sur les murs de ce bâtiment datant du16èmesiècle. In:http://www.gulftimes.com/site/topics/article.asp?cu_no=2&item_no=270735&version=%201&temp late_id=39&parent_ id=21 retrieved on 05.02.2009 xiv. Attaques de vandales racistes contre une salle de sports louée à des musulmans : Des vandales ont gribouillé des graffitis racistes sur les murs d’une salle de sport communautaire devant être louée à un groupe musulman. Le slogan « Muslim people suck » (les Musulmans l’ont dans le baba) avait été écrit sur un mur de la salle de sports woodfarm Sports hall de Thornliebank (RU) devant être reconvertie en centre d’enseignement post scolaire. In:http://www.eveningtimes.co.uk/news/display.var.2488278.0.racist_vandals_attack_hall_leased_by_muslims.php retrieved on 11.02.2009 xv. Des extrémistes israéliens squattent la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Un groupe d’une trentaine de colons israéliens extrémistes a fait irruption dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, le lundi 9 mars à midi. Des fidèles palestiniens ont indiqué que les assaillants 35 s’étaient déguisés en touristes et qu‘une fois à l’intérieur de l’esplanade, ils avaient commencé à accomplir les prières de la fête juive du Pourim. In: http://www.imemc.org/article/59210 retrieved on 10.03.2009 xvi. Une tête de cochon accrochée au mur d’enceinte de la mosquée de Prague : une tête de cochon a été placée sur la clôture d’une mosquée de la capitale tchèque. Quelqu’un avait également écrit « stop islam » sur la clôture et partiellement endommagé le mur d’enceinte et le porche de la mosquée, située dans la banlieue de Kyje, à Prague. Le parti nationaliste (minoritaire) a posté des photos montrant la tête de cochon accroché à la clôture sur son site web (19 mars). Un porte parole de la communauté musulmane a annoncé qu’une plainte allait être déposée. In: http://www.iht.com/articles/ap/2009/03/19/europe/EU-Czech-Mosque-Attack.php retrieved on 21.03.2009. xvii. Pas de mosquée à Burgas quartier résidentiel de « Meden Rudnick » (Bulgarie) : Le Conseil municipal de Burgas a annulé sa décision antérieure autorisant la construction d’une mosquée dans le quartier résidentiel de « Meden Rudnick ». Plus de 40000 habitants de Burgas signèrent la pétition contre la construction de la mosquée. La décision avait attisé les tensions interethniques causant la démission du maire Valeri Simeonov en signe de protestation, et avait été détournée pour manipuler les citoyens. In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/england/staffordshire/8001751.stm retrieved on 18.04.2009 xviii. Objections populaires à la construction d’une mosquée à Lichfield (RU) En avril 2009, plus de 2500 personnes avaient signé une pétition en ligne sur Facebook pour s’opposer au projet de construction d’une mosquée à Staffordshire. L’auteur du projet Abdu salam a indiqué que la communauté musulmane locale avait grandi et qu’il ne comprenait pas les préoccupations des détracteurs du projet. xix. Enquête sur l’incendie de la mosquée de Detroit - la police a ouvert une information judiciaire sur l’incident dont une mosquée de Detroit a été la cible lorsqu’un début d’incendie y avait été signalé juste avant la prière de l’aube du 18 avril 2009. Le responsable du Tawheed Center of Detroit, M. Warren, a découvert l’incendie à 5H30 du matin au moment où il s’était présenté pour ouvrir les portes de la mosquée pour la première prière de la journée. Les enquêteurs ont indiqué qu’un inconnu avait brisé les vitres 36 d’une fenêtre située à l’arrière du bâtiment, déversé de l’essence à l’intérieur et mis le feu au bâtiment. xx. Canada : la mosquée de Dorval de nouveau attaquée par les vandales Des graffitis ont été laissés par un ou deux vandales sur un mur faisant face au parking d’une mosquée de Dorval au Canada. La même mosquée avait été déjà victime d’actes de vandalisme similaires en juin 2008, avec des graffitis peints sur le mur. xxi. La mosquée de Rutherglen attaquée par des vandales racistes : Des vandales racistes ont dessiné des graffitis injurieux sur le mur d’une mosquée de greenhill Road à Rutherglen (RU), qui avait été officiellement inaugurée en février dernier. Les vandales, dont on croit qu’il s’agirait des jeunes hommes vêtus de vêtements de couleur foncée, ont peint sur le mur des commentaires à connotation raciste entre 7h et 10h du matin, le dimanche 26 avril. L’inspecteur en chef de la police locale a déclaré que la profanation de tout lieu de culte, même par des graffitis, est un exemple particulièrement blâmable en matière de comportement antisocial. 2- Profanation de cimetières musulmans : i. Cimetières musulmans saccagés en Crimée. Un cimetière musulman a été profané au village de Chistenko, en Crimée (Ukraine), en mai 2008. Dans la nuit, des douzaines de stèles avaient été renversées et brisées. Les musulmans tatars ont trouvé plus de 40 pierres tombales endommagées ainsi qu’un graffiti sur les murs du cimetière, écrit en russe disant « tatars, quittez la Crimée immédiatement ! » D’autres graffitis représentaient des gibets et le symbole national tatar barré d’une croix. In: http://www.muslimnews.co.uk/paper/index.php?article=3504 retrieved on 10.06.2008 ii. En Autriche, des vandales renversent des sépultures musulmanes : Les autorités autrichiennes ont annoncé le 29 septembre 2008 que 90 sépultures musulmanes avaient été la proie des vandales pendant le weekend. Les officiels, qui soupçonnent l’extrême droite, ont indiqué que certaines pierres tombales avaient été brisées et d’autres maculées de peinture noire dans le carré musulman du cimetière de la ville de Traun, près de Linz. Les enquêteurs ont précisé que des étoiles de David avaient été dessinées sur certaines stèle. In: http://www.guardian.co.uk/world/2008/sep/29/austria retrieved on 30.09.2008 37 iii. Sépultures musulmanes renversées en France. Des centaines de stèles situées à l’intérieur d’un cimetière de guerre de Notre Dame de Lorette, près de la ville du Nord d’Arras champ de bataille de la 1ère guerre mondiale, ont été retrouvées marquées de symboles nazis, le 8 décembre 2008. Cette attaque était la troisième du genre en moins de deux ans. L’incident s’est produit la veille de la plus grande fête islamique, l’aïd alAdha. La police a fait savoir que les stèles blanches marquant les tombes des soldats musulmans, morts au combat pour la France, avaient été tagguées et barbouillées de slogans nazis comme « Heil Hitler ». In: http://www.welt.de/english-news/article2845660/Muslims-graves-in -France- defaced.html retrieved on 09.12.2008 3- Incidents liés au port du Hijab (voile) i. En Irlande, l’opposition appelle à l’interdiction du voile : Les deux principaux partis d’opposition en Irlande ont récemment demandé aux écoles publiques du pays de ne pas autoriser les jeunes filles musulmanes à porter le voile religieux. Le parti travailliste du Ruairi Quinn a déclaré que les immigrants venus en Irlande devaient s’adapter à la culture irlandaise. Néanmoins, l’Education Act stipule que les enseignants ont le devoir de respecter la diversité des valeurs, des convictions et des traditions. In: http://www.muslimnews.co.uk/paper/index.php?article=3580 retrieved on 02.07.2008. ii. La France refuse la naturalisation à une femme musulmane voilée : Un tribunal français a refusé d’accorder la citoyenneté française à une femme musulmane d’origine marocaine, en arguant que sa pratique de l’Islam « radical » n’est pas compatible avec les valeurs de la France. Agée de 32 ans, Faiza vivait en France depuis 2000 avec son mari, citoyen français, et les trois enfants du couple, nés français. Faiza M. a cependant indiqué qu’elle n’avait jamais défié les valeurs fondamentales de la France. Sa requête initiale pour obtenir sa naturalisation avait été rejetée en 2005 sous prétexte qu’elle « n’était pas suffisamment assimilée » en France. L’intéressée a fait appel et, le mois de juin 2008, le conseil d’Etat, l’instance administrative supérieure en France, qui fait aussi fonction de haute cour, a confirmé la décision du tribunal de ne pas accorder la nationalité française à la demanderesse. In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7503757.stm retrieved on 13.07.2008 iii. Une musulmane voilée expulsée d’un musée italien. L’incident qui a déclenché une vive controverse dans les médias italiens et entre les politiciens de centre droite 38 et de centre-gauche, s’est passé le 23 aout 2008 au musée de Venice’s Ca’ Rezzonica, qui abrite des chefs d’œuvre de l’art vénitien du 18ème siècle. La femme, qui visitait le musée en compagnie de son mari et de ses enfants, avait déjà passé le sas de sécurité et commencé sa visite. Arrivée au 2ème étage, un garde lui avait demandé d’enlever son « niqab », un voile qui ne laisse visibles que les yeux, ou bien de partir. La dame a refusé d’ôter son voile et a quitté les lieux. Il est à noter que les lois anti terroristes italiennes interdisant depuis 1975 aux individus de se couvrir le visage en public, sont rarement appliquées au port du voile islamique. In: http://uk.reuters.com/article/lifestyleMolt/idUKLR71630120080827?sp=true retrieved on 30.08.2008 iv. Les visages voilés interdits par le nouveau Règlement scolaire. Ronald Plasterk, ministre néerlandais de l’éducation, a déclaré que le voile et la Burqa seront désormais interdits pour les visiteurs et les employés des écoles néerlandaises, y compris les parents d’élèves. Les écoles privées islamiques devront respecter la nouvelle loi, mais les universités en seront exemptées, a déclaré le ministère, car cette loi est destinée à permettre aux enfants de se reconnaître et de s’identifier les uns les autres. Les milieux musulmans néerlandais ont exprimé leur désapprobation quant à la declaration du ministre de l’éducation. In: http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article4720550.ece retrieved on 13.09.2008 v. Le voile, nouvelle cible de l’extrême droite autrichienne. Henz Christian Strache, chef du parti d’extrême droite Freedom Party, a déclaré que le voile est le symbole de l’islamisme et de l’oppression des femmes et n’a pas droit de cité en Autriche. Martin Strutz, SG de l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche, a indiqué que « quelque chose d’impensable en Turquie était devenue une réalité dans le Vienne rouge (de gauche). « Les socio démocrates Viennois ne font plus aucun cas de la séparation de l’église et de l’Etat », a–t-il ajouté, en appelant à une interdiction totale du voile et du foulard dans l’administration publique. Alors que Freedom et Alliance appellent à l’élimination des symboles de l’islam des écoles publiques, ils ne semblent pas avoir d’objection à la présence des symboles du christianisme en Autriche où le catholicisme romain prédomine. In: http://blogs.reuters.com/faithworld/2008/11/04/headscarves-new-target-for-austrian-far-right/ retrieved on 08.11.2008 vi. Le port du voile conduit à l’arrestation en plein tribunal - Lisa Valentine, également connu sous son prénom musulman de Miedah, âgée de 40 ans, a été arrêtée pour avoir refusé d’enlever son hijab. Le tribunal municipal de Douglas ville indique qu’elle a enfreint un règlement de la cour qui interdit de se couvrir la tête. La juge Keith Rollins a condamné l’accusée à 10 jours de prison. In: http://www.ajc.com/services/content/printedition/2008/12/17/hijab.html retrieved on 20.12.2008 vii. Odense : les travailleurs de l’hôpital veulent une interdiction du voile. un groupe de travailleurs de l’hôpital universitaire d’Odense (OUH), au Danemark, dont des infirmiers et des aides soignants a déclaré que le voile est un symbole religieux et politique qui n’a rien à voir avec un hôpital, où les patients désirent être soignés par des professionnels neutres. Auparavant, le personnel de l’établissement avait cherché à soulever la question du port du voile sur les lieux de travail dans le bulletin interne de l’hôpital Fokus , a indiqué le Kristeligt Dagblad. Il est à noter que le comité de l’uniforme de l’OUH n’envisage pourtant pas de bannir le voile. In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/odense-hospital-workers-want-headscarf.html retrieved on 20.01.2009 39 viii. Refus de service bancaire à une femme voilée : le 2 février 2009, CAIR a demandé au département américain de la justice de déterminer si oui ou non une banque californienne avait violé les droits d’une femme musulmane lorsqu’elle avait refusé de la servir au motif qu’elle portait un foulard sur la tête ou hijab. D’après l’intéressée, l’agence locale de la Navy Federal Credit Union à San Diego, Californie, aurait refusé de la servir bien qu’elle ait précisé aux officiels de la Banque qu’elle portait le voile pour des raisons religieuses. In:http://news.prnewswire.com/DisplayReleaseContent.aspx?ACCT=104&STORY=/www/story/02-022009/0004964748&EDATE= retrieved on 03.02.2009 ix- Une mère de famille voilee expulsée Le 3 avril 2009, une femme musulmane a été expulsée d’une soirée des parents parce qu’elle portait le voile. L’école a appelé la police et la dame tout a simplement fondu en larmes lorsque l’école l’a empêché d’entrer pour des raisons, soit disant, de santé, de sûreté et de sécurité, et lui a dit que : « les visages des visiteurs doivent être visibles à tout moment ». D’autres parents ont soutenu ce règlement. In: http://www.express.co.uk/posts/view/93135/Veiled-parent-ejected retrieved on 05.04.2009 4- Campagnes politico sociales contre l’Islam et les Musulmans i. Une campagne met en garde les Américains contre la menace de la charia – Une pancarte de la ville de Detroit indique que la loi religieuse imposée par l’Islam menace les droits. D’après les membres du comité américain uni (UAC), la charia, ou jurisprudence islamique, pourrait s’étendre au monde entier, mais elle ne pourrait pas prendre pied sur le sol américain sans rencontrer de résistance »,. Une grande pancarte longue de 48 pieds a été ainsi érigée à l’entrée de la ville de Detroit, fief de l’une des plus importantes communautés musulmanes des USA. In: http://worldnetdaily.com/index.php?fa=PAGE.view&pageId=82062 retrieved on 29.11.2008 ii. Campagne contre la charia en Grande Bretagne à la chambre des Lords – « Une seule loi pour tous » tel est le slogan de la campagne lancée à la chambre des Lords, le 10 décembre 2008, avec l’appui de la société laïque nationale, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme. La campagne a invité le gouvernement britannique à reconnaître que la charia est arbitraire et discriminatoire et à supprimer les tribaux de la charia et tous les autres tribunaux religieux avec l’argument qu’ils travaillent contre et non pas pour l’égalité et les droits humains. La campagne a également appelé à l’amendement de la loi d’arbitrage de 1996 pour interdire à tous les tribunaux religieux d’exercer. In: http://www.secularism.org.uk/campaignagainstsharialawinbritai.html retrieved on 13.12.2008 40 iii. Suisse : Marie contre la Charia: L’Eglise catholique de Suisse en veut au parti populaire helvétique (SVP) à cause d’un poster portant le slogan « Marie plutôt que la charia ». Selon l’église, ce poster polarise et attise les sentiments de xénophobie. Le SVP avait déjà, de manière répétée, mis l’opinion en émoi avec ses attaques contre l’Islam et les étrangers. Le même slogan avait été déjà utilisé par l’OVP (parti populiste autrichien) trois ans auparavant. In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/02/switzerland-maria-vs-shariah.html retrieved on 16.02.2009 iv. Belgique : Dewinter : « l’Islam est un prédateur »- Le politicien belge Filip Dewinter, le chef de l’antenne locale à Antwerp du Vlaams Belang, assène dans son livre intitulé Insha Allah ? l’Islamisation de l’Europe : « L’islamophobie est un devoir ». Il pense que l’islam est un prédateur qui s’attaque à une Europe affaiblie. Il appelle à démanteler les structures islamiques mises en place en Flandres, et à stopper l’islamisation et l’immigration en provenance des pays musulmans. In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/02/belgium-dewinter-islam-is-predator.html retrieved on 03.03.2009 5- Intolérance à l’égard de l’islam et de ses symboles sacrés i. L’islam est une menace réelle pour l’Eglise, déclare un membre du synode : Alison Ruoff, une membre évangéliste du synode et ancienne magistrate, a déclaré au Daily Telegraph que l’église devrait se concentrer sur la lutte contre la montée de l’Islam en Grande Bretagne. Elle croit fermement que le gouvernement ne fait rien pour enrayer la croissance des communautés musulmanes, qui refusent de s’intégrer et de se mêler aux autres. In: http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/2205041/Islam-is-real-threat-to-church,-says-Synodmember.html retrieved on 29.06.2008 ii. Un film d’horreur de l’extrême droite livré aux lecteurs du New York Times avec leur journal : le 6 septembre 2008, en pleine campagne présidentielle à travers les Etats-Unis, le New York Times a été livré à ses lecteurs accompagné d’un DVD du documentaire « Obsession : la guerre de l’Islam radical contre l’Occident », un film controversé sur la menace du terrorisme islamique. In: 13.09.2008 iii. http://www.huffingtonpost.com/denise -dennis/new-york-times-includes-i_b_125317.html retrieved on Un magazine satirique allemand a proposé un « concours incroyable » - « Un concours de sosies de Mohamed », avait été programmé à l’occasion de la foire du livre de Francfort en octobre 2008, soulevant un tollé bien au delà des frontières de l’Allemagne. L e concours a été finalement annulé suite a l’intervention de certaines autorités musulmanes. In: http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/0,1518,583132,00.html retrieved on 11.10.2008 iv. La première d’un documentaire musical suédois « Mohamed » : Le 22 novembre 2008, Lars Vilks a organisé la première d’un documentaire musical sur les évènements ayant suivi la publication par le même artiste, des caricatures blasphématoires du Prophète Mohamed en 2007. In: http://www.thelocal.se/15878/20081123/ retrieved on 25.11.2008 v. Le dessinateur Danois auteur des caricatures du prophète revient à la charge avec de nouveaux dessins: Kurt Westergaard, le caricaturiste danois qui avait été forcé 41 de se cacher après la publication de ses dessins du Prophète Mohamed, par le journal Jyllands Posten en 2005, s’apprête à revenir à la charge avec une nouvelle série de caricatures potentiellement sujettes à controverse. D’après le Copenhageen Post, Westergaard envisagerait de publier une série de 26 illustrations dans un nouveau livre compilant les chroniques sardoniques de l’écrivain danois Lars Hedegaard parues dans le Berlinestke Ttidende. In: http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,589954,00.html retrieved on 12.11.2008 vi. Pays Bas : « l’Islam n’est pas une religion ». Le parlementaire Martin Bosma, du Parti pour la liberté (PVV) pense que l’islam ne doit pas être considéré comme une religion. Membre du parti de Geert Wilders, le parlementaire a fait cette déclaration pendant un débat sur l’éducation religieuse. L’intéressé a admis que la religion était une affaire importante qui devrait être enseignée à l’école élémentaire, mais que cela ne s’appliquait pas à l’Islam qu’il ne considère pas personnellement comme une religion. In: http://islamineurope.blogspot.com/2008/11/netherlands-islam-not-religion.html retrieved on 15.11.2008 vii. Un dirigeant messianique juif déclare que l’Islam est une menace pour le monde : Asher Intrater, un des fondateurs du mouvement messianique juif a ouvertement qualifié l’islam de « menace pour le monde ». Dans un article en ligne rédigé au lendemain des attaques meurtrières de Mumbai, qui avaient fait plus de 200 morts, Il a déclaré « Le jihad islamique est un mouvement international, coordonné, planifié et bien financé. Son objectif est de détruire la civilisation occidentale, d’assassiner les missionnaires chrétiens et de rayer l’Etat d’Israël de la carte. Il est profondément ancré dans l’endoctrinement religieux islamique. Le terrorisme fait partie du jihad et le jihad fait partie de l’Islam ». In: http://journalchretien.net/breve15264.html retrieved on 06.12.2008 viii. Un politicien néerlandais présente un autre film sur l’islam : un jeune néerlandais natif d’Iran, Ehsan Jami, a produit un film sur l’Islam intitulé « entretien avec Mohamed ». Bien que ce film de 15 minutes soit moins conflictuel que ses prédécesseurs, il montre M. Jami en train d’interviewer le Prophète Mohamed, dont le personnage est interprété par un acteur portant la coiffe bédouine et dont le visage est dissimulé sous un masque en papier. L e contenu blasphématoire du film constitue une offense au sentiment des musulmans du monde entier. In: http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/region/netherlands/081209-Islam-film retrieved on 10.12.2008 ix. Le Président du groupe de presse NJ déclare que l’Islam est une menace pour les USA : Le président de l’association de la presse de New Jersey avait écrit dans un éditorial, qu’il croyait que l’islam représentait une menace interne pour les EtatsUnis et qu’il serait favorable à l’expulsion des musulmans de la société américaine. Dans cet éditorial, intitulé « Ne laissez pas entrer les Musulmans » et publié par la Cape May County Herald, Art Hall écrit : « la menace interne et externe n’est pas comparable à nulle autre parmi toutes celles que nous avons eu à affronter. Cette menace émane de l’islam. Alors que le christianisme prêche la paix, le Coran prêche la conquête par la force des armes. Nous avons été, et sommes toujours, une nation à la fois démocratique et chrétienne dans notre structure fondamentale. Si nous voulons que l’Amérique reste telle qu’elle est, alors, il nous faudra d’abord identifier les menaces réelles, puis développer la volonté de barrer la route à ceux qui sapent nos valeurs, ceux qui détestent ce que nous chérissons ». In: http://www.sunherald.com/prnewswire/story/1033418.html retrieved on 24.12.2008 42 x. Des caricatures controversées du Prophète Mohamed en vente au Danemark - la société danoise de liberté de presse a annoncé en avril 2009 qu’elle a commencé à vendre les caricatures danoises du Prophète Mohamed (PSL), qui ont causé un tollé au niveau international en 2006. Le président de la société Lars Hedegaard a déclaré à Associated press que quelques mille copies imprimées des caricatures qui peignaient le Prophète avec un turban dans lequel sont placés des bombes, doivent être vendus pour environ 250 dollars la pièce. Chaque dessin est signé par l’artiste danois Kurt Westergaard, qui avait réalisé les caricatures en 2005 et qui avait donné la permission de les reproduire. Hedegaard a ajouté : « tout ce qu’on fait est d’engager un débat, nous exerçons notre liberté d’expression. ( Mais ) nous n’avons violé aucune loi et nous ne le ferons pas ». In: http://www.christianpost.com/Intl/Overseas/2009/04/controversialmuhammad-cartoon-goes-on-sale-indenmark-11/ retrieved on 13.04.2009 xi. Des exemplaires du Coran brulés dans une prison russe - une organisation d’émigrants en Russie a déclaré que les responsables d’une prison russe ont été accusés d’avoir brûlé des exemplaires du Coran et agressé des prisonniers musulmans. La ligue du peuple de Tadjiks a indiqué que les incidents se sont produits dans une prison de la région de Tambov, au Sud-Est de Moscou. Les responsables de la prison ont également détruit une mosquée érigée par des détenus. In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8008802.stm retrieved on 22.04.2009 xii. Wilders envisage un second film anti-islamique - le parlementaire de droite Geert Wilders a déclaré au journal le Telegraph qu’il envisage de faire suivre son film anti-islamique très conversé, fitna, d’un autre. Son nouveau produit devra être réalisé en 2010, et abordera les effets négatifs de ce que Wilders appelle la percé de l’islam dans les pays occidentaux. In: http://www.radionetherlands.nl/news/zijlijn/6260473/MP-plans-secondantiIslam-film and http://www.dutchnews.nl/news/archives/2009/04/wilders_to_make_second_fitna_f.ph p retrieved on 18.04.2009 6- Discrimination envers les Musulmans dans les institutions éducatives, les lieux de travail, les aéroports etc. i. Les Musulmans seront reniflés par des chiens policiers en dépit des objections religieuses - Des questions ont été soulevées à propos du recours à des chiens policiers renifleurs pour fouiller les passagers musulmans dans les gares ferroviaires, après des plaintes déposées par ces derniers, affirmant que ce genre de pratiques est contraire à leur religion. Un certain nombre de britanniques musulmans ont en effet protesté et refusé de se laisser renifler par les animaux entrainés à détecter les explosifs ; mais la police des transports a déclaré qu’elle continuerait à se servir de ces animaux spécialement entraînés. Les chiens sont considérés comme des animaux malpropres, voire impurs, selon les préceptes islamiques. 43 In: http://www.dailymail.co.uk/news/article-1029887/Muslims-searched-snifferdogs-despite-religious-objectionssay-police.html retrieved on 02.07. ii. 3ème semaine de l’islamo fascisme : « Stop au jihad dans les campus. »- Dans la semaine du 13 au 17 octobre, le étudiants ont organisé dans plus d’une centaine de campus une manifestation avec comme slogan : « Stoppez le jihad dans les campus », une campagne destinée à mettre la communauté universitaire en garde contre l’appui accordé par l’association des étudiants musulmans, les étudiants pour la justice en Palestine et autres groupes gauchistes à l’agenda. In: http://frontpagemagazine.com/Articles/Read.aspx?GUID=B8C058A7-2423-4C6E-B15C-84A7ABEDEB09 retrieved on 16.08.2008 iii. Etudiant Arabe brutalement assassiné en Grande Bretagne - Un gang de jeunes a battu à mort un étudiant qatari de 18 ans dans une ville côtière de Grande Bretagne, au cours d’une agression que la police locale a qualifiée de raciste. Mohamed alMajid a succombé, après son admission à l’hôpital Londons’s King’S College, le 24 août 2008. Son camarade de chambre, Majd Al-Ghannamah, 19 ans, qui s’en est tiré avec un œil au beurre noir, a dit que les assaillants avaient entonné des chants racistes au moment de l’attaque. In: http://www.arabnews.com/?page=4§ion=0&article=113428&d=27&m=8&y=2008 retrieved on 27.08.2008 iv. Attaque à la tête de cochon - Une tête de cochon a été jetée à travers la fenêtre de la maison d’un Asiatique au cours d’une agression qualifiée de raciste et de choquante. Des graffitis haineux tels que « serviteurs de ben Ladin » et « terroristes à la bombe » ont été taggués sur les murs. La police a déclaré qu’elle traiterait ces agressions choquantes comme étant des incidents à connotation raciste. La victime vivait à Shotton, au RU, depuis 18 ans. In: http://www.hartlepoolmail.co.uk/news/Pig39s-head-race-attack.4452369.jp retrieved on 06.09.2008 v. Des fans raillent de nouveau Mido – Des suppoters de l’equipe de football anglais, Newcastle United ont harcelé un joueur musulman, Mido, l’attaquant egyptien de Middlesbourgh, le 29 novembre 2008, en entonnant la vieille rengaine « Mido a une bombe », qui avait déjà provoqué une controverse la saison passée autour de la ligne rouge à ne pas franchir entre plaisanterie de mauvais goût et racisme. In: http://www.timesonline.co.uk/tol/sport/football/premier_league/article5263360.ece retrieved on 03.12.2008 vi. Le pèlerinage d’un Somalien se termine à l’aéroport – Sheikh Abdirahman Ahmed, de la Mosquée Abubacar Al-Siddique, une grande mosquée de la banlieue de Minneapolis, Cedar-Riverside, et le jeune coordinateur de la mosquée, qui n’a pas voulu donner son nom, n’ont pas été autorisés à embarquer à l’aéroport de Minneapolis St Paul, sans qu’on ne leur en indique les raisons. Le jeune coordinateur a précisé que d’autres voyageurs qui avaient prévu de prendre le même vol (Hajj ou pèlerinage à la Mecque et Médine) avaient été eux aussi empêchés d’embarquer, sans pouvoir dire combien exactement de personnes s’étaient trouvées dans le même cas. Le FBI, n’a pas voulu commenter l’incident de l’aéroport. In: http://www.startribune.com/35292979.html?elr=KArksDyycyUtyycyUiD3aPc:_Yyc:aUU retrieved on 03.12.2008 44 vii. Une prison norvégienne servait du porc aux détenus musulmans : Les détenus musulmans de la prison de Trondheim (Norvège) ont protesté auprès de l’administration pénitentiaire, après avoir découvert qu’on leur avait servi du porc sans le leur dire. Les Musulmans ont violemment réagi à cette découverte. En Norvège, il n’existe aucun centre de détention servant des repas halal aux prisonniers. Les détenus musulmans de Trondheim avaient déjà eu droit à la viande de porc plusieurs fois, à leur insu. In: http://www.aftenbladet.no/english/955033/Prison_served_pork_to_muslim_prisoners_%0A.html retrieved on 06.12.2008 viii. Une figurine de style Lego à l’effigie d’un militant islamiste irrite les Musulmans – Une figurine de style Lego a soulevé une controverse entre les Musulmans à cause de sa ressemblance avec un militant islamiste. Le personnage, créé par Wil Chapman de Redmond, Washington, porte un foulard enveloppant toute la tête, est armé d’un pistolet, d’un fusil d’assaut et de grenades, et est mis en vente sur son site internet www.brikcsarms.com. In: http://www.myfoxspringfield.com/myfox/pages/News/Detail?contentId=8004798&version=1&locale=ENUS&layoutCode=TSTY&pageId=3.3.1 retrieved on 06.12.2008 ix. Des passagers musulmans débarqués aux USA pour des raisons de sécurité – D’après le journal Atlanta Business Chronicle, neuf passagers musulmans ont été sommés de débarquer d’un vol de la compagnie Air Tran Airways Corp le 1er janvier 2009, après que d’autres passagers les aient entendus discuter de la sécurité de l’aéronef. Atif Irfan, agé de 34 ans et anesthésiste à Alexandrie, en Virginie, avait été débarqué de son avion en même temps que sept membres de sa famille, tous américains de naissance, et un ami, a déclaré au Washington Post qu’il était convaincu qu’ils avaient été victimes de préjugés raciaux en raison de leur apparence, parce qu’ils étaient tous vêtus du costume traditionnel islamique et sont d’origine asiatique. Les neufs voyageurs, dont trois enfants, se rendaient de l’aéroport national Reagan, Washington DC, à Orlando, en Floride, pour une retraite religieuse. L’avion fut évacué et les autorités fédérales et aéroportuaires inspectèrent à nouveau les passagers et leurs bagages. Quatre vingt quinze passagers furent finalement autorisés à réembarquer, mais pas les neuf Musulmans qui ont été interrogés par les autorités. Les agents du FBI présents sur les lieux ont conclu à un « malentendu ». In: http://www.novinite.com/view_news.php?id=100169 retrieved on 03.01.2009 x. Un cardinal portugais met en garde contre les mariages avec les musulmans - Le chef de l’église catholique du Portugal a conseillé aux femmes portugaises de réfléchir à deux fois avant d’épouser un Musulman. Le cardinal José Policarpo a a dit textuellement dans un commentaire largement répercuté par les médias 45 portugais le 14 janvier 2009 : « Réfléchissez y à deux fois avant d’épouser un Musulman, réfléchissez bien. Vous risquez de vous retrouver empêtré dans un tas de problèmes dont même Allah ne pourra pas vous sortir ». Policarpo a ajouté qu’il était « très difficile » d’engager une discussion avec les Musulmans. In: http://www.iht.com/articles/ap/2009/01/14/europe/EU-Portugal-Muslims.php retrieved on 17.01.2009 xi. Paris : Etudiants musulmans agressés – Trois élèves du collège de Janson – de – Sailly (16ème arrondissement à Paris) ont été victimes d’une agression, le 8 janvier 2009, devant l’entrée de leur établissement. Agés de 15 à 17 ans, les élèves, tous d’origine nord africaine, ont été battus par des jeunes venus distribuer des prospectus pour le compte de la Ligue de Défense Juive (JDL), une organisation extrémiste bannie aux Etats-Unis et en Israël. Les familles des victimes ont porté plainte pour agression préméditée à caractère raciste. In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/paris-muslim-students-attacked.html retrieved on 17.01.2009 xii. Un soldat musulman britannique agressé verbalement - Un soldat musulman britannique a déclaré avoir été traité de Paki par un sergent qui avait cherché à l’étrangler et menacé de le tuer. Le militaire, âgé de 29 ans, se trouvait en Afghanistan en mission secrète de renseignement lorsque l’incident s’était produit. D’autres militaires se seraient interposés pour obliger le sergent à lâcher prise. Le Pakistanais a raconté par la suite à des membres de sa famille qu’il avait eu peur de mourir. In: http://www.mirror.co.uk/news/top-stories/2009/02/16/british-muslim-solider-in-new-race-hate-rowexclusive-115875 -21127340/ retrieved on 17.02.2009 xiii. Les églises se coalisent contre l’école islamique de Camden- Quatre églises chrétiennes se sont liguées dans une attaque sans précédent contre la foi islamique pour tenter de bloquer la construction d’une école islamique. Les auteurs de cette campagne, qui ont qualifié l’Islam d’idéologie fondée sur la volonté de domination mondiale, ont cherché à bloquer le projet de construction d’une école à Camden, dans la périphérie de la ville de Sydney, en Australie, projet dans lequel ils voient une menace contre le mode de vie australien. La campagne, qui est orchestrée par les dirigeants locaux des églises baptistes, anglicanes, presbytériennes et évangéliques, fait suite au rejet d’une requête introduite précédemment par l’école islamique, avec comme argument initial le risque de perturbation de la circulation routière. In: http://www.news.com.au/story/0,27574,25366957-421,00.html retrieved on 25.04.2009 xiv. Recrudescence des actes de violence visant les Musulmans aux Pays-Bas : Les actes de violence visant les Musulmans ont connu une forte recrudescence durant l’année 2008 aux Pays-Bas. Selon les rapports sur le racisme et l’extrémisme publiés par l’Université de Leiden et la Fondation Anne Frank, le nombre d’incidents violents contre des Musulmans est passé de 62 en 2007 à 82 en 2008. La Fondation Anne Frank a indiqué que le sentiment anti-musulman avait grandi de manière considérable et que l’opinion publique vis-à-vis des Musulmans était devenue plus négative. 46 In: http://www.turkishweekly.net/news/73257/violence-against-muslimsincreased-in-2008-innetherlands.html retrieved on 22.04.2009 xv. France : 80 actes d’islamophobie en 2008 - L’Association contre l’islamophobie en France (Collectif contre l’islamophobie en France, CCIF) a annoncé le 22 avril 2009 avoir enregistré 80 actes d’islamophobie durant l’année 2008 dont 59 avaient visé des personnes et 21 des propriétés (Mosquées, cimetières, sociétés). Le CCIF a ainsi fait savoir dans une conférence de presse que les actes d’islamophobie avaient redoublé d’intensité en 2008. In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/04/france-80-islamophobic-acts-in2008.html retrieved on 25.04.2009 Dernière mise à jour, le 30 avril 2009 47 B: ACTIVITÉS DU SECRETARIAT GENERAL DE L'OCI Le Secrétariat général de l'OCI a été impliqué dans plusieurs activités visant à sensibiliser efficacement l’opinion publique vis-à-vis des répercussions négatives de l'islamophobie sur la paix mondiale et l’évolution du dialogue des civilisations. Pour ce faire, en plus des visites effectuées par le Secrétaire général de l'OCI dans un certain nombre de pays occidentaux, le Secrétariat général a organisé, coparrainé ou pris part à plusieurs conférences et ateliers au niveau international. Un compte rendu des principaux événements est donné ci-dessous : 1. Coopération ONU-OCI sur le dialogue et la lutte contre l'intolérance religieuse Conformément à la résolution 61/49 du 4 décembre de l'Assemblée générale des Nations Unies, la réunion générale des secrétariats et des organismes spécialisés de l'ONU et de l'OCI, s’est tenue du 8 au 10 juillet 2008 à Genève. La deuxième réunion biennale a décidé, entre autres, de renforcer le dialogue à travers la signature d'un protocole d’entente entre l'OCI et l'Alliance des Civilisations lors du 2ème Forum annuel de l'Alliance des Civilisations tenu les 6 et 7 avril 2009 Istanbul. L'OCI a également convenu d'exhorter ses États membres qui ne l'ont pas encore fait, à se joindre au Groupe des Amis l'Alliance des Civilisations et de demander à tous les États membres de l'OCI, qui font partie du Groupe des Amis l'Alliance des Civilisations, d’élaborer leurs propres plans nationaux de promotion des objectifs de l'Alliance des Civilisations. En outre, l'OCI demandera à tous ses États membres de diligenter la désignation des points focaux pour l'Alliance des Civilisations. L'OIC et l'Alliance des Civilisations rechercheront les opportunités permettant de faciliter un dialogue constructif et interactif entre toutes les parties intéressées à répondre à la récente recrudescence des activités provocatrices et irresponsables, sous le prétexte de la liberté d'expression. Les deux parties ont convenu d'accorder une attention particulière à l’adoption d’une approche équilibrée et conciliant «responsabilité et liberté". 2- 3 ème Conférence internationale sur « le Monde musulman et l’Occident » – Kuala Lumpur Le Secrétaire général de l'OCI a participé et s’est adressé à la 3ème Conférence internationale sur « le Monde musulman et l'Occident : De la Définition à l'Action » tenue les 9 et 10 juin 2008 à Kuala Lumpur. Cette Conférence organisée par le Ministère des Affaires étrangères de Malaisie en coopération avec l’Initiative de Cordoue, a pour but de se concerter sur ce qui pourrait et devrait être fait collectivement pour combler le fossé et parvenir à un accord entre le monde musulman et l’Occident. Ont pris part à cet évènement, des délégués venus du monde musulman et de l’Occident dont les représentants des organisations gouvernementales et non gouvernementales, du monde des affaires, des institutions académiques, juridiques, médiatiques et religieuses. Le Secrétaire général a également pris la parole devant le panel sur « la Prévention de l’Eclatement des Crises entre les Musulmans et l’Occident » où il a fait les recommandations suivantes par rapport au traitement du problème de l’élargissement croisant du fossé entre les Musulmans et l’Occident : 48 a- Il est nécessaire de maintenir un dialogue ouvert et critique entre les parties concernées en Occident et dans le monde musulman sous-tendu par un engagement sans faille à traiter les causes profondes des incompréhensions et des conflits, de manière à parvenir à un pacte de réconciliation historique entre l’Islam et le Christianisme. b- Les Gouvernements des pays occidentaux ne doivent éprouver aucune gêne à condamner publiquement les incidents islamophobes. c- Il faut mettre en œuvre une éducation qualitative et équitable basée sur le respect des valeurs et des principes communs visant à la promotion de la paix, des droits de l’homme et de la tolérance, impliquant les parents, les enseignants, les éducateurs et les communautés et tenant compte de la nécessité de réviser les programmes et manuels scolaires. d- Les législations nationales, les normes et autres instruments juridiques internationaux doivent être mis à contribution pour prévenir la diffamation des valeurs et croyances religieuses des autres, en particulier dans les programmes scolaires. e- Les organisations internationales et régionales doivent identifier, documenter et analyser les meilleures approches aux différents niveaux, pour soutenir le dialogue des cultures et des civilisations. f- La communication et les médias doivent jouer le rôle qui leur est imparti en vue d’éviter l’esprit de clocher et de contribuer à la création des conditions d’un véritable dialogue interculturel. g- Le dialogue sur la tolérance et la coexistence pacifique entre les diverses confessions doit être mené à partir de la base. h- Des efforts doivent être consentis pour réduire la fracture numérique entre les deux mondes et investir dans le développement des ressources humaines. L’implication active de la jeunesse est d’une importance capitale à cet effet. 3- Forum d’Astana : La Conférence des Ministres des Affaires étrangères des pays musulmans et occidentaux sur le thème : « Un monde commun : le progrès à travers la diversité » s’est tenue le 17 octobre 2008 à Astana, Kazakhstan. Le Secrétariat général de l’OCI a été impliqué dans la phase préparatoire de la Conférence. Dans l’allocution qu’il a prononcée devant la Conférence, le Secrétaire général a partagé sa conviction selon laquelle, c’est seulement à travers la reconnaissance et le respect de la diversité que le monde musulman et l’Occident pourraient promouvoir une connaissance réciproque de la diversité culturelle, religieuse et ethnique qui les aidera à construire un cadre de valeurs communes, de compétences interculturelles et de dialogue renforcé permettant de parvenir à l’entente durable, à la paix et à l’harmonie. Le Secrétaire général de l’OCI a insisté sur le fait que les initiatives de dialogue doivent proposer une voie spécifique et se doter d’un but ultime bien défini. Il a regretté que la 49 position de l’OCI ait été interprétée de manière erronée par certains milieux occidentaux qui avaient engagée une campagne contre l’OCI en lui donnant le cachet d’une religion antichrétienne et antijuive. Il a exprimé sa ferme conviction qu’une réconciliation historique entre l’Islam et le Christianisme permettrait, dans une large mesure, de définir un objectif commun et d’instaurer la coexistence pacifique entre l’Occident et le monde musulman. La réunion a adopté la Déclaration d’Astana qui suit : Nous, représentants officiels des pays et des organisations de la conférence « un monde commun : le progrès à travers la diversité », tenue le 17 octobre 2008 à Astana, Reconnaissant l’importance de la diversité aux niveaux mondial et national, parmi les civilisations, les cultures, et les religions, de même que les identités multiples des individus ; Saluant les efforts des organisations internationales, régionales et sous régionales, des fora et des Etats visant à soutenir le dialogue et à établir l’harmonie entre les cultures, les religions, les croyances, les civilisations et les nations, pour promouvoir le progrès durable, la paix internationale, la justice, la sécurité et la solidarité ; Soulignant notre objectif commun, qui est de préserver la tolérance, le dialogue et la coopération fondée sur la confiance mutuelle et l’entente, et sur l’accentuation des valeurs communes aux différentes cultures, religions et croyances ; Reconnaissant que les relations internationales doivent être guidées par les principes fondamentaux sous jacents au corpus des droits de l’homme, à la démocratie, à la suprématie du droit, à l’égalité, à la participation et à la non discrimination au niveau national et international ; Réaffirmant que tous les droits humains sont universels, interdépendants et interconnectés ; Réaffirmant que la démocratie est une valeur universelle basée sur la libre expression de la volonté des peuples de choisir leurs propres systèmes politiques, économiques, sociaux et culturels ; Reconnaissant que la mondialisation, qui a ouvert de nouvelles opportunités au développement socioéconomique, pose en même temps un défi aux identités culturelles et religieuses des nations ; Rejetant toute forme de tensions, fondées sur les différences religieuses, de convictions, culturelles et de civilisation et leur exploitation pour attiser la haine, la xénophobie et la confrontation ; Réaffirmant le rôle pivot de l’éducation et de la culture dans l’entente, la solidarité et la cohésion sociale, qui garantissent l’insertion des jeunes et la participation de la société civile aux diverses activités connexes ; 50 Soulignant l’importance d’une coopération accrue entre les gouvernements et le citoyens des pays dans cette région du globe communément appelée monde musulman, et l’Occident, en termes de renforcement du dialogue et de l’entente à tous les échelons ; Conscients que l’usage responsable de la liberté d’expression et l’accès à une information correcte et impartiale pourraient promouvoir les relations interculturelles et entre les civilisations ; Saluant l’Alliance des Civilisations et les autres initiatives existantes et les considérant comme un mécanisme efficace pour la promotion d’une meilleure entente et du respect mutuel entre les cultures et les civilisations, 1. SOULIGNENT la nécessité d’encourager les contacts permanents et le dialogue parmi et entre les Musulmans et les sociétés occidentales aux niveaux politique, social, culturel, interreligieux et autres. 2. SOUSCRIVENT à la nécessité de poursuivre et de renforcer le dialogue entre les organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes, telles que l’ONU, la Ligue arabe, le Conseil de l’Europe, le Commonwealth des Etats indépendants, l’Organisation des Etats américains, l’Organisation de la Conférence islamique, l’OSCE et l’Organisation de coopération de Shanghai. 3. APPELLENT tous les Etats à reconnaître que le dialogue intra et interreligieux peut servir à promouvoir l’entente entre les civilisations. 4. SOULIGNENT l’importance du rôle et des droits des femmes et de l’application d’une perspective genre, en tant que facteur capital dans le processus de réalisation des égalités et du droit au développement. 5. INVITENT les pays à prendre les mesures appropriées contre les actes de discrimination raciale, ethnique et religieuse et les actes de violence inspirés par l’aversion ethnique ou religieuse, et ce conformément aux termes du Droit international, du Droit humanitaire et des droits de l’homme. 6. REAFFIRMENT que chaque pays assume la responsabilité primordiale de son propre développement et que la reconnaissance des efforts nationaux doit être complétée par des programmes, des mesures et des politiques de soutien global visant à élargir les opportunités de développement. 7. CONFIRMENT que l’éducation et l’information sont des facteurs clés pour éviter les stéréotypes et toutes les formes de préjugés et d’idées fausses sur les différentes cultures ; et encouragent les acteurs de la scène politique, les institutions éducatives et les médias à promouvoir le dialogue interculturel. 8. ENCOURAGENT l’étude et l’enseignement de l’histoire des civilisations et le développement d’itinéraires culturels mettant en exergue le patrimoine culturel de ces civilisations. 51 9. SOUTIENNENT les réunions de jeunes et les programmes d’échange pour promouvoir le dialogue interculturel, et inter-civilisationnel, la paix et la participation démocratique parmi les jeunes générations. 10. ENCOURAGENT les professionnels des médias, avec possibilité de créer un groupe de journalistes appelé à intervenir pour promouvoir le dialogue intercivilisationnel, en tentant compte des recommandations issues des autres fora connexes comme le Dialogue Mondial inter médias et l’Alliance des Civilisations, y compris, mais sans s’y limiter, l’échange de journalistes. 11. SE FELICITENT du second forum de l’Alliance des Civilisations, organisé à Istanbul les 2 et 3 avril 2009, et de l’initiative du Roi Abdallah Bin Abdul Aziz, de convoquer la conférence de Madrid pour le dialogue interconfessionnel et interculturel. 12. EXPRIMENT leur appréciation de l’hospitalité, des excellentes dispositions prises et de l’accueil chaleureux du gouvernement et du peuple du Kazakhstan. 4- Dialogue interreligieux : Parmi les développements majeurs survenus dans ce domaine, il faut citer les initiatives du Serviteur des deux Saintes Mosquées, le Roi Abdoullah Bin Abdelaziz Al-Saoud pour avoir initié trois conférences mondiales sur le dialogue des civilisations, tenues respectivement du 4 au 6 juin 2008 à La Mecque, du 16 au 18 juillet 2008 à Madrid et du 12 au 23 novembre 2008 au siège des Nations Unies à New York, avec la participation de plusieurs dirigeants de la planète. Le Secrétaire général de l’OCI a participé à la Conférence de New York. Ces trois évènements ont réussi à élever le niveau de prise de conscience vis-à-vis des dangers inhérents à la monté de l’intolérance à l’égard des religions et à mettre en évidence l’importance de la coopération, de l’entente et du respect entre les diverses religions, en condamnant toute offense à l’endroit des symboles sacrés respectifs et toute incitation à la haine et à l’intolérance sur la base de la religion. 5- Conférence de Copenhague : Le Secrétaire général de l’OCI a conduit la délégation de l’OCI à la Conférence de Suivi de Rabat sur le renforcement du dialogue entre les cultures et les civilisations tenue les 21 et 22 octobre 2008 à Copenhague, Danemark sur le thème « l’Education pour l’Entente et le Dialogue interculturels ». Le Secrétariat général de l’OCI était un des coorganisateurs de la Conférence en collaboration avec le Centre danois pour la Culture et le Dialogue, le Ministère danois des Affaires étrangères, l’UNESCO, l’ISESCO, l’ALECSO, l’Alliance des Civilisations relevant de l’ONU, la Fondation Anna Lindh et le Conseil de l’Europe. Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Secrétaire général de l’OCI a décrit l’initiative danoise comme étant une mesure constructive, à la lumière de la crise des caricatures et servirait en tant que mesure de renforcement de la confiance. Le Secrétaire général a eu une rencontre avec le Ministre danois des Affaires étrangères M. Per Stig Moller, rencontre au cours de laquelle, ils ont eu, entre autres, une échange de vues sur les voies et moyens de coopérer en vue de renforcer dialogue et l’entente mutuelle. Il a également rencontré les membres du Conseil musulman danois (MFR) à Copenhague. 52 6- Table ronde OCI-ODIHR-ONG à Vienne : L’OCI a coparrainé et a participé à la 2 ème session de la réunion d’évaluation des ONG sur l’intolérance et la discrimination à l’encontre des Musulmans dans les Etats membres de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) en mettant l’accent sur la jeunesse et l’éducation. La réunion a été organisée le 17 décembre 2008 par l’Office pour les Institutions démocratiques et les Droits humains (ODIHR) un Organe affilié de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) au siège de cette dernière à Vienne, Autriche. Avant la réunion d’évaluation, l’OSCE-ODIHR, en collaboration avec le représentant personnel du président en exercice de l’OSCE pour la lutte contre l'intolérance et les discriminations envers les musulmans, a organisé deux tables rondes qui ont mis l’accent sur la nécessité de prendre contact avec les ONG les plus actives sur le terrain avec un accent particulier sur l’identification des domaines d’intérêt et des bonnes pratiques et de parvenir à des recommandations utiles. Il a été également recommandé que l’OCI entre en partenariat avec l’OSCE dans la réalisation de certains projets concrets relatifs à la discrimination envers les musulmans ainsi que dans le cadre de l’Alliance des Civilisations. La délégation de l’OCI a exprimé la disponibilité de l’OCI à coopérer avec l’OSCE au sujet des questions susmentionnées. Au cours de la réunion, les représentants des communautés musulmanes dans les pays de l’OSCE ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la montée des attitudes antimusulmanes parmi la majorité des jeunes de certains des pays participants. Ils ont également mis l’accent sur l’importance de l’éducation face à plusieurs défis que les jeunes musulmans continuent d’affronter comme le besoin de concilier des identités différentes, les problèmes liés à l’aliénation, à l’exclusion, aux déperditions scolaires et à la discrimination basée sur la religion. 7- Forum interinstitutionnel de l’OCI sur « les valeurs universelles communes » Genève : Le Secrétaire général de l’OCI a prononcé un discours devant le Forum interinstitutionnel de l’OCI intitulé « Valeurs universelles communes : Défis et nouveaux paradigmes », discours dans lequel il a touché un certain nombre de questions relatives aux droits de l’homme. Le Forum s’est tenu le 19 décembre 2008 à Genève pour commémorer le 16ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Le Secrétaire général a mis l’accent sur le fait que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme a constitué une proclamation très forte des normes communes et des valeurs partagées, une extension de la Charte des Nations Unies et une partie intégrante du droit coutumier international. Il a ajouté que les droits de l’homme en Islam sont fermement enracinés dans l’égalité de tous les membres de la race humaine en transcendant les considérations d’origine géographique, de couleur, de langue et de condition sociale. L’Islam a établi pour les droits de l’homme un code exemplaire qui a conféré la dignité et l’honneur à tous les êtres humains et a éliminé l’injustice, l’oppression et l’exploitation. Le Secrétaire général a précisé que l’OCI ne cherchait pas à limiter ou à restreindre la liberté d’expression au delà des dispositions des articles 19 et 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP). Le Secrétaire général de l’OCI a également attiré l’attention des participants sur certains défis lié au développement qui entravent la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, y compris l’incapacité du Conseil des Droits de 53 l’Homme, tout au long des 45 dernières années, à mettre en œuvre les résolutions visant à combattre les violations systématiques des droits fondamentaux du peuple palestinien. Il a appelé à une réévaluation des performances passées et à mis en évidence le besoin de prendre des mesures concrètes visant à protéger et à promouvoir les droits de l’homme pour tous et à combattre les nouvelles manifestations de racisme, de discrimination et de xénophobie. 8. Rencontre avec le Président du Parlement européen à Riyad La délégation de l'OCI a eu une rencontre le 23 décembre 2008 à Riyad, avec le Président du Parlement européen, M. Hans-Gert Pöttering à la demande de celui-ci. Les discussions entre les deux parties se sont déroulées dans une atmosphère cordiale et amicale. Les deux parties ont procédé à un échange des vues sur la coopération entre l'OCI et le Parlement européen visant à renforcer le dialogue interculturel et interreligieux. La délégation de l'OCI a exhorté le Président du Parlement européen à user de ses bons offices pour contribuer à élever le dialogue au niveau politique approprié et à le faire parvenir aux instances de base en vue de lutter efficacement contre la montée de l'incitation à la haine religieuse et à l'intolérance qui affecte l'ensemble de la communauté mondiale. Les deux parties ont souligné la nécessité de sensibiliser l’opinion publique vis-à-vis des dangers inhérents à cette incitation et d'encourager les initiatives visant à promouvoir la tolérance et l’entente. Les deux délégations ont convenu de renforcer la coopération par le biais des interactions et d'échanges réguliers. 9. Visite en Finlande Le Secrétaire général de l'OCI a effectué du 6 au 8 Octobre 2008, une visite officielle en Finlande au cours de laquelle il a rencontré le Président de la République de Finlande, Tarja Halonen. La rencontre a permis de faire le point de l’action de suivi d’une première rencontre similaire qui a eu lieu en Octobre 2007 à Djeddah. Ils ont convenu de poursuivre la coopération pour soutenir les efforts internationaux visant à lutter contre l'intolérance et d'incitation à la haine contre les religions. Au cours de sa visite en Finlande, le Secrétaire général a également rencontré le Président du Parlement finlandais, Sauli Niinisto, et le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb. Le Secrétaire général a également donné une conférence sur le thème: "l'Islam en Europe" dans le cadre du Forum organisé par l'Institut finlandais des Relations internationales. Il a également rencontré les membres du Conseil islamique de Finlande et de la communauté tatare de Finlande. 10. Visite aux Pays-Bas Dans le cadre du renforcement de la coopération entre l'OCI et les États membres de l'UE en vue de trouver des remèdes pratiques aux graves défis qu’affrontent aussi bien l'Europe que le monde musulman, le Secrétaire général de l'OCI s’est rendu en visite le 15 décembre 2008, aux Pays-Bas. Au cours de sa visite à La Haye, il a mené plusieurs contacts officiels avec les autorités néerlandaises. La rencontre avec le ministre des Affaires étrangères M. Maxime Verhagen a porté sur les récents développements survenus à l’échelle internationale ainsi que sur les relations entre l'OCI et l’Union Européenne, d’une part et entre l'OCI et les Pays-Bas, d’autre part. Au cours de cette visite, le Secrétaire général a également rencontré la Secrétaire d'Etat néerlandaise à la Justice, Mme Nebahat Albayrak et a eu un déjeuner de travail avec les ambassadeurs des Etats membres de l’OCI accrédités à La Haye. 54 C : Résolution 1605 (2008) du CdE1 Les communautés musulmanes européennes face à l’extrémisme 1. Les attaques à Paris en 1995, à New York en 2001, la vague d’attentats à la bombe qui a, par la suite, frappé Madrid et Istanbul en 2003, et Londres en 2005, de même que d’autres nombreux complots terroristes déjoués sur le sol européen ont mis en évidence l’étendue et la gravité de la menace du terrorisme pratiqué par des individus qui invoquent l’intégrisme islamique comme source d’inspiration. Outre le choc ressenti à la suite de ces attaques, de nombreuses personnes ont été troublées de voir que de jeunes musulmans, qui sont nés et qui ont grandi en Europe, avaient pris part à l’organisation et à l’exécution de ces attentats. 2. L’Assemblée parlementaire met en garde contre toute confusion entre l’islam en tant que religion et l’intégrisme islamique en tant qu’idéologie. L’islam est la deuxième religion en Europe et une composante des sociétés européennes. Dans certains Etats membres du Conseil de l’Europe, c’est la religion traditionnelle de la majorité de la population; dans d’autres, c’est la religion de la majorité des immigrés et des citoyens issus de l’immigration, qui représentent une proportion grandissante de la population. L’intégrisme islamique, par contre, est une idéologie extrémiste qui poursuit des objectifs politiques et promeut un modèle de société incompatible avec les valeurs des droits de l’homme et les normes de la démocratie; dans sa pire forme, l’intégrisme islamique préconise l’usage de la violence pour atteindre son but. 3. Il est regrettable, mais indéniable, qu’à l’heure actuelle l’intégrisme islamique, en tant qu’idéologie, a prouvé qu’il exerce un pouvoir d’attraction sur certaines personnes. Les gouvernements européens et les communautés musulmanes européennes devraient travailler en étroite collaboration et en synergie pour neutraliser ce pouvoir d’attraction et prévenir son escalade vers le terrorisme. 4. L’Assemblée félicite les dirigeants, leaders d’opinion et organisations musulmans qui ont fermement et clairement condamné le terrorisme inspiré par l’intégrisme islamique et d’autres manifestations extrémistes, telles que les discours de haine de certains imams officiels ou autoproclamés ou d’autres personnalités musulmanes. De même, l’Assemblée salue les efforts des organisations musulmanes pour mettre en valeur la compatibilité entre l’islam en tant que religion et les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que leur action auprès de groupes particulièrement susceptibles de se radicaliser, comme les jeunes et les populations carcérales. 5. Parallèlement à ces efforts, il appartient aux gouvernements européens en particulier de s’attaquer aux causes qui forment le terreau fertile de l’extrémisme – telles que la pauvreté, la discrimination et l’exclusion sociale –; de garantir le plein respect de la liberté de pensée, d’expression et de religion, telle qu’énoncée dans la Convention européenne des droits de l’homme (STE no 5), et de contribuer à instaurer un climat de respect de toutes les religions quelles qu’elles soient, ou de l’absence de religion. A cet égard, les Etats membres du Conseil de l’Europe 55 doivent continuer à être vigilants dans leur action de prévention et de lutte contre le phénomène de l’islamophobie. 6. En outre, les Etats membres du Conseil de l’Europe devraient prendre une série de mesures concrètes pour permettre aux immigrés et aux citoyens issus de l’immigration, dont les membres de communautés musulmanes, de s’intégrer dans la société grâce à un accès sans discrimination à l’emploi, à l’éducation, à la formation professionnelle, au logement et aux services publics. L’engagement et la participation active des immigrés et des personnes d’origine immigrée dans la société doivent aussi être encouragés et soutenus par l’ensemble de la société, qui doit faire davantage pour s’adapter à la diversité et supprimer les obstacles à l’intégration. 7. De même, comme l’Assemblée l’a déjà recommandé, les gouvernements européens, dans le but de créer une citoyenneté qui soit inclusive et participative, devraient remédier au fait que les immigrés et les citoyens issus de l’immigration n’ont actuellement que des possibilités limitées de participer activement à la vie publique et politique. Sur le long terme, cette situation, due à des obstacles législatifs mais aussi sociaux, ne peut que renforcer les griefs et le sentiment d’injustice d’une partie de la population. 8. L’Assemblée salue l’initiative prise par deux Etats membres, l’Espagne et la Turquie, pour la création de l’Alliance des civilisations, et son acceptation par le Secrétaire général des Nations Unies, qui a désigné l’ancien Président du Portugal Jorge Sampaio en tant que haut représentant. L’Assemblée exprime également son soutien aux activités entreprises jusqu’à présent dans ce contexte. 9. Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée invite les Etats membres du Conseil de l’Europe: 9.1. 9.2. 9.3. 9.4. 9.5. 9.6. à prendre des mesures fermes contre la discrimination dans tous les domaines; à condamner et à combattre l’islamophobie; à agir résolument contre les discours de haine et toutes les autres formes de comportement contraires aux valeurs fondamentales des droits de l’homme et de la démocratie, même lorsque leurs auteurs invoquent des motifs religieux pour tenter de les justifier; à lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence (en particulier les mariages forcés, les mutilations sexuelles féminines, les crimes dits «d’honneur»), qui, au nom d’une interprétation erronée des textes religieux ou des coutumes, bafouent les droits fondamentaux des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes; à combattre toute forme de relativisme culturel ou religieux qui justifie des pratiques discriminatoires et des violations des droits de la personne, en particulier à l’encontre des femmes ou d’autres groupes de la société; à veiller au strict respect des droits de l’homme et du principe de la primauté du droit dans la mise en œuvre des mesures antiterroristes; 56 9.7. 9.7.1. 9.7.2. 9.7.3. 9.7.4. 9.7.5. 9.7.6. 9.7.7. 9.7.8. 9.7.9. 9.8. 9.9. 9.10. 9.11. 9.12. 10. à promouvoir la cohésion sociale, l’intégration, la participation politique et civique des immigrés et des citoyens issus de l’immigration, hommes et femmes, notamment: en prenant une série de mesures concrètes pour permettre aux immigrés et aux personnes issues de l’immigration de s’intégrer dans la société grâce à un accès équitable et libre de toute discrimination à l’emploi, à l’éducation, à la formation professionnelle, au logement dans des quartiers mixtes, aux services publics et grâce, à terme, à une participation démocratique par le biais de la citoyenneté; en développant des activités spécifiques qui encouragent l’intégration et la tolérance chez les jeunes; en signant et en ratifiant la Convention européenne relative au statut juridique du travailleur migrant (STE no 93); en accordant aux immigrés résidant en situation régulière le droit de vote et d’éligibilité, au moins aux élections locales et régionales, afin qu’ils puissent avoir une influence sur l’administration publique et les autorités au niveau local; en signant et en ratifiant la Convention sur la participation des étrangers à la vie publique au niveau local (STE no 144); en encourageant la participation des personnes issues de l’immigration aux partis politiques, aux syndicats et aux organisations non gouvernementales; en prenant toutes les mesures nécessaires afin d’éliminer l’inégalité des chances à laquelle les immigrés sont confrontés, y compris le chômage et l’instruction inadéquate; en supprimant tout obstacle juridique ou administratif non nécessaire à la construction d’un nombre suffisant de lieux de culte adaptés à la pratique de la religion islamique; en s’assurant que les manuels d’école ne donnent pas de l’islam l’image d’une religion hostile ou menaçante; à promouvoir et à soutenir des activités tendant à améliorer le statut et le rôle des femmes musulmanes en Europe et à dépasser les stéréotypes qui les enferment dans des rôles subordonnés et passifs, par exemple par le biais d’un enseignement approprié dans les écoles et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation dans les médias; à surveiller le rôle joué par les Etats étrangers dans le financement des mosquées et la nomination des imams, afin de s’assurer que ces actions ne servent pas à promouvoir des opinions extrémistes; à soutenir la mise en place de cours, si possible universitaires, afin de former les imams localement; à encourager la tenue d’un débat public et ouvert à tous sur les répercussions que peut avoir la politique étrangère sur le phénomène de la radicalisation; à encourager des projets informatifs sur la contribution de l’islam aux sociétés occidentales afin de surmonter les stéréotypes le concernant. L’Assemblée appelle les dirigeants et les personnalités qui influencent l’opinion à agir de façon responsable afin d’éviter d’encourager la discrimination et l’islamophobie. 57 11. En outre, l’Assemblée invite les organisations, les dirigeants et les leaders d’opinion musulmans européens: 11.1. à faire preuve d’un sens élevé des responsabilités lorsqu’ils s’expriment publiquement et à condamner clairement le terrorisme et l’extrémisme, en ayant conscience de l’influence qu’ils ont sur les communautés musulmanes; 11.2. à encourager les musulmans à participer pleinement à la société sans remettre en question la laïcité de la société et des institutions du pays dans lequel ils vivent; 11.3. à souscrire officiellement à la Convention européenne des droits de l’homme; 11.4. à promouvoir la transmission des valeurs européennes fondamentales au sein des communautés musulmanes, notamment parmi les jeunes, en mettant l’accent sur leur compatibilité avec la religion musulmane; 11.5. à veiller à ce que les valeurs européennes fondamentales soient enseignées dans les écoles religieuses musulmanes; 11.6. à encourager les jeunes musulmans européens à devenir imams; 11.7. à mettre en place des projets visant à réduire le risque de radicalisation de la jeune génération et des populations carcérales, le cas échéant, dans le cadre d’une coopération avec d’autres organisations ou avec les autorités locales ou autres; 11.8. à encourager les médias à rendre compte de façon équitable de la réalité musulmane et des opinions des musulmans, en veillant notamment à donner la parole aussi aux modérés; 11.9. à élaborer des lignes directrices éthiques pour lutter contre l’islamophobie dans les médias et en faveur de la tolérance et de la compréhension culturelles, en collaboration avec les organisations de médias appropriées; 11.10. à encourager le développement d’une intelligentsia laïque. Préparé par : L’observatoire de l’OCI sur l’islamophobie Juin 2008- avril 2009 Islamophobie-rap-36 Md YHDiallo/N.bendhaou/Maùe Mo Dem