2ème RAPPORT DE L`OBSERVATOIRE DE L`OCI SUR L

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2ème RAPPORT DE L`OBSERVATOIRE DE L`OCI SUR L
OIC/CFM-36/OBS/ISLAMOPHOBIE-2/SG-REP
Original : anglais
2ème RAPPORT DE L'OBSERVATOIRE
DE L'OCI
SUR L’ISLAMOPHOBIE
Juin 2008 – avril 2009
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36EME SESSION DU CONSEIL DES MINISTRES
DES AFFAIRES ETRANGERES
Damas, République Arabe Syrienne
23 - 25 Mai 2009
TABLE DES MATIERES
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AVANT-PROPOS par le Secrétaire général de l'OCI
RESUME
1: INTRODUCTION
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2: MANIFESTATIONS D'ISLAMOPHOBIE
2.1 l‘Islamophobie, telle que reflétée dans des rapports de source occidentale
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2.2 l’islamophobie dans le domaine de l’enseignement
2.3 les principaux problèmes auxquels sont confrontés les Musulmans
2.4 Quelques incidents islamophobes
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3: CADRE LEGAL DES DROITS DE L’HOMME : UNE BASE D‘ENGAGEMENT CONCRETE
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3.1. Résolutions de l'ONU sur la lutte contre la diffamation des religions
3.2. La Conférence de révision de Durban
4: FAIRE FACE A LA CAMPAGNE NEGATIVE ORCHESTREE CONTRE L'OCI
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5- BONNES PRATIQUES
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6- CONCLUSIONS ET RECOMANDATIONS
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A- CHRONOLOGIE DETAILLEE DES INCIDENTS ISLAMOPHOBES
1. Incidents liés aux Mosquées
2. Profanation de cimetières Musulmans
3. Incidents liés au hijab (voile)
4. Campagnes politiques et sociales contre l'Islam et les Musulmans
B-
5. Intolérance à l’égard de l'Islam et de ses symboles
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6. Discrimination contre les Musulmans dans les institutions éducatives,
les lieux de travail, les aéroports, etc.
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ACTIVITES DU SECRETARIAT GENERAL D E L'OCI
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1. Coopération ONU-OCI sur le dialogue et la lutte contre l’intolérance religieuse
2. 3ème Conférence internationale sur le Monde musulman et l'Occident – Kuala Lumpur
3. Forum d'Astana
4. Dialogue interreligieux
5. Conférence de Copenhague
6. Table ronde OCI - ONG ODIHR – Vienne
7. Forum interinstitutionnel de l'OCI sur les "Valeurs Universelles communes "Genève
8. Rencontre avec le Président du Parlement européen – Riyad
9.Visite en Finlande
10. Visite aux Pays-Bas
C. Résolution 1605 (2008) du Conseil de l’Europe
Les communautés musulmanes européennes face à l’extrémiste
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AVANT-PROPOS
Par le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu
Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique
Les valeurs communes de l'humanité devraient être solidement étayées par un
engagement ferme en faveur des droits de l'homme, ainsi que de la reconnaissance de la
dignité intrinsèque de tous les êtres humains. De ce point de vue, les droits de l'homme et
les libertés fondamentales devraient être considérés comme les garants de la tolérance et de
la non-discrimination et non pas seulement comme des facteurs indispensables à la
stabilité, à la sécurité et à la coopération. Cependant, et malgré tous les efforts investis dans
la promotion et la protection des droits de l'homme, les actes de racisme, de xénophobie,
de discrimination et d'intolérance perdurent dans de nombreuses contrées. La
recrudescence – notamment après les tragiques événements du 11 septembre- des
agressions à connotation raciste et la montée de l'islamophobie, posent un défi à l'exercice
des droits de l'homme et des libertés fondamentales, surtout dans les pays occidentaux. En
dépit des progrès tangibles réalisés dans l'élimination des formes institutionnalisées de
discrimination, nombreux sont les pays qui continuent d’être confrontés à une nouvelle
résurgence des préjugés, de l'exclusion, des partis-pris, de la haine et de la violence raciste.
Il s’agit là d’une menace majeure aux relations amicales et pacifiques, non seulement entre
les Etats, mais également entre les peuples. Par conséquent, la nécessité de lutter contre
toutes les formes et manifestations de discrimination et d'intolérance est devenue plus
urgente et plus évidente que jamais.
L'Islam est, par essence, une religion synonyme de «paix». L’Islam prône le respect de
toutes les croyances religieuses et confirme la véracité des confessions abrahamiques
l’ayant précédé. Du fait qu’il corrobore les prophéties antérieures, il ne peut en aucun cas
cautionner une quelconque attaque contre les prophètes ou les symboles religieux du
Christianisme ou du Judaïsme. Dans ce contexte, il faut bien comprendre et rappeler que
l'Islam n'est pas en compétition avec le Christianisme ou le Judaïsme.
L'islamophobie est un vocable qui désigne la résurgence contemporaine de la vieille
discrimination contre les Musulmans et la déformation du message éternel de l'Islam. Elle
s’explique aussi et, en partie, par l'ignorance et l’incompréhension de l'Islam en Occident.
En effet, l’on commettrait une erreur de jugement éminemment regrettable que de croire
que l'Islam est lié au terrorisme, qu’il est intolérant vis-à-vis des autres convictions, que ses
valeurs et pratiques ne sont pas démocratiques, qu'il favorise la répression de la liberté
d'expression et fait fi des droits de l'homme.
Sachant que la religion fait partie intégrante de chaque civilisation et de chaque culture, on
comprend à quel point les idées fausses et l’incompréhension de l'Islam en Occident
risquent de mettre en péril la paix et la sécurité des générations actuelles et futures.
L’islamophobie est une forme de discrimination raciale. Elle véhicule en fait deux variantes
du racisme latent, qui se manifestent tant dans l’apparence physique différente des
Musulmans que dans l’intolérance vis-à-vis de leur religion et de leur culture. Le fléau a
même commencé à se frayer un chemin parmi les milieux politiques et les cercles influents.
C'est la raison pour laquelle l’islamophobie est considérée à juste titre comme l'une des
menaces les plus sérieuses à la stabilité de la planète.
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Il est navrant de constater que les fervents zélateurs des divergences religieuses continuent
de faire le lit des attaques les plus ignominieuses contre l'Islam. La diabolisation récurrente
et la déformation de l’image de l'Islam et des Musulmans ont abouti à une situation où
l'identité, l’amour-propre, la dignité humaine et les droits des Musulmans ont été
sérieusement écornés. En un mot, les Musulmans ont grand besoin d’être défendus et
protégés contre les préjudices sociaux et les traumatismes psychologiques qui leur sont
infligées par les stéréotypes négatifs et la campagne de dénigrement dont ils sont victimes
et qui se sont injustement traduits par un regain de discrimination, d'intolérance, de
harcèlement et de sévices psychologiques et physiques.
Les médias occidentaux, ou du moins une fraction d’entre eux, ont joué un rôle majeur
dans la formation de la perception négative par l’opinion publique de l'Islam et des
musulmans. La chose est d’autant plus grave que le venin a été instillé en utilisant ces
redoutables relais que sont l'information, l'enseignement et le monde des arts, terreau
particulièrement fertile comme on peut l’imaginer, pour propager et attiser l'hostilité
déclarée et la haine sournoise contre l’Islam.
Dans le monde de plus en plus globalisé où nous vivons aujourd’hui, la coexistence
pacifique et harmonieuse entre les différentes religions et cultures, n'est pas une option,
mais l’unique moyen de survie. Les prouesses spectaculaires enregistrées par les
technologies de l'information et de la communication et qui ont réduit la planète aux
dimensions d’un petit village universel, recèlent autant de risques que d’opportunités pour
une coexistence pacifique. D’un côté, elles mettent entre les mains de l'humanité de
puissants outils d’incitation à la haine, à l'intolérance, à la discrimination et de distorsion
des croyances religieuses et culturelles d’autrui, capables de susciter la violence, de couter
la vie à de nombreux innocents et de se traduire par d’incommensurables dommages
matériels. Mais, d’un autre côté, elles peuvent être utilisées pour obtenir des résultats
inverses, si nous nous donnons la volonté collective de ne pas permettre leur utilisation
pour prêcher la haine et l'intolérance vis-à-vis des autres religions et des autres cultures.
La vision modérée et moderniste de l’OCI et son rôle agissant dans la lutte contre
l'intolérance, l'extrémisme et le terrorisme, sont inscrits dans sa Charte et dans son
Programme d'Action décennal. Je suis heureux de voir à cet égard que l'Observatoire de
l'OCI pour l’islamophobie a présenté son deuxième Rapport Annuel, qui rend compte des
incidents enregistrés par l'Observatoire entre juin 2008 et avril 2009 et fait une analyse
critique des événements survenus au cours de cette période. Un aspect encourageant du
rapport de cette année, qui met un accent particulier sur l’islamophobie et la volonté
impérative d'engagement, est indéniablement le fait que la communauté internationale
semble avoir enfin pris conscience des dangers inhérents à l'intolérance et à la haine
religieuse. Cela signifie que les islamophobes sont en train de perdre du terrain. Je me
réjouis de constater que ce rapport fait état de l'intérêt croissant et de l'engagement des
différentes parties prenantes et des principaux acteurs de la scène internationale en faveur
d’un dialogue volontariste et tourné vers l’action pour le renforcement de la confiance
mutuelle. Le rapport souligne toutefois que malgré ces quelques signes encourageants, la
haine raciale et l'intolérance envers l'Islam et les Musulmans continuent d'être un motif de
préoccupation majeure dans le contexte des relations entre le monde musulman et
l'Occident.
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Pour remédier efficacement au problème de l'intolérance interreligieuse, un engagement
résolu dans le sens d’une réconciliation historique entre l'Islam et le Christianisme, en tant
que deux grandes religions abrahamiques, aiderait sans doute grandement à oublier les
vieilles rancunes et à transcender les préjugés anachroniques entretenues par les uns et les
autres pour ouvrir une page nouvelle, faite de respect mutuel et de compréhension
réciproque. C’est donc dans cette perspective que l'OCI a pris en 1998, l’initiative de lancer
le Dialogue des Civilisations qui a bénéficié de l'appui unanime d’une communauté
internationale qui n’avait pas hésité à faire alors de 2001 l’année internationale du dialogue
des civilisations. Aujourd'hui, la nécessité pour ce dialogue de produire des résultats
concrets, est plus urgente que jamais. Pour ce qui est du monde musulman, la prise de
conscience de cet impératif s’est cristallisée à travers plusieurs initiatives de dialogue
interconfessionnel et interculturel prises par les Etats membres, notamment le Royaume
d'Arabie Saoudite, la Turquie, la Malaisie, le Kazakhstan, le Pakistan et l'Azerbaïdjan,
initiatives qui dénotent de la détermination du monde musulman d’établir avec l’Occident
un dialogue constructif en vue de vaincre l'intolérance et d’instaurer l'harmonie entre les
diverses religions et cultures. Grâce à des initiatives constructives telles que la création de
l'Alliance des Civilisations des Nations unies, la communauté internationale semble être
désormais à l'écoute de nos préoccupations. Dans le même ordre d’idées, l'audition
organisée le 26 février 2009 à Washington-DC par la Commission des Relations étrangères
du Sénat américain sur « l'engagement avec les Musulmans » et la résolution n° : 1605
(2008) intitulée «les communautés musulmanes d’Europe face à l'extrémisme» adoptée le
15 avril 2008 par la 13ème session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,
constituent un développement positif qui mérite d’être encouragé dans l'intérêt du
renforcement de la confiance entre les Musulmans et l'Occident.
Les incidents de haine et d'intolérance qui ont été mentionnées dans le deuxième Rapport
annuel corroborent notre affirmation selon laquelle la rhétorique anti islamique, les
stéréotypes négatifs et la discrimination dont font l’objet les musulmans, perdurent et
continuent avec la même violence. Mais en même temps, la référence faite par le rapport
aux exemples concrets de prise de conscience par la communauté internationale de la
dangerosité de ce phénomène, en démontre le souci d’objectivité. Je pense que ce fait en soi
va encourager davantage les autres à se joindre aux efforts déployés par l'OCI en vue de
trouver un terrain d’entente pour lutter côte à côte contre l'intolérance religieuse et
culturelle et le racisme. Un engagement conséquent, constructif et efficace, est un impératif
incontournable.
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RESUME
L’islamophobie, qui constitue une discrimination à l'égard des Musulmans, est contraire
aux valeurs fondamentales de l'humanité et aux principes des droits de l'homme, qui
offrent théoriquement des garanties contre la discrimination et l'intolérance. Les actes de
racisme, de discrimination et d'intolérance contre les Musulmans, qui sont en quelque sorte
la négation des droits fondamentaux de la personne et des libertés des Musulmans,
continuent pourtant à proliférer dans de nombreux pays occidentaux. Cette situation a
engendré des malentendus et des idées fausses sur l'Islam dans les sociétés nonmusulmanes et a eu pour conséquence l’adoption d'une attitude franchement
discriminatoire, ainsi que le profilage et le stéréotypage négatifs des Musulmans résidant
dans les pays occidentaux. Les choses ont encore empiré avec les publications, productions
vidéo et autres prises de position violemment anti islamiques à l’instigation de certains
individus et groupes d’individus. D’où le climat de méfiance et de suspicion qui s’est créé
entre le monde musulman et l'Occident. C’est pourquoi il importe d’adopter d’urgence une
démarche concertée contre toutes les formes et manifestations de discrimination et
d'intolérance.
Le présent rapport, qui couvre la période allant de juin 2008 à avril 2009, est le 2 ème Rapport
Annuel de l'Observatoire de l'OCI sur l’islamophobie dont la première version avait été
soumise l'an dernier à la 11ème session de la Conférence Islamique au Sommet, à Dakar,
Sénégal. Une version actualisée du même Rapport avait été par la suite soumise à la 35ème
session du CMAE tenue à Kampala, Ouganda. Tout en s’efforçant de donner une vue
d'ensemble des événements survenus, tant positifs que négatifs sur le front de la lutte
contre l’islamophobie, le Rapport de cette année se focalise davantage sur l'impératif d’un
engagement résolu entre le monde musulman et l’Occident
pour combattre ce
phénomène.
Dans toutes ses formes et manifestations, l’islamophobie, qui risque potentiellement de
mettre en péril la paix et la sécurité mondiales, doit être traitée de manière urgente et
collective par la communauté internationale. Le rapport de l'Observatoire a également pris
en compte divers incidents qui sont venus en étayer le point de vue selon lequel le
phénomène de l’islamophobie est répandu et très commun dans plusieurs régions du
globe, et pas seulement en Europe, aux États-Unis et dans certains autres pays occidentaux.
Les formes contemporaines d’islamophobie, qui se nourrissent de motivations historiques,
culturelles et psychologiques, ont déjà fait l’objet d’une abondante littérature et
soigneusement décortiquées dans d’innombrables thèses, rapports, et articles émanant
d’académiciens et d’universitaires renommés. Notre rapport se propose en l’occurrence de
dresser un bilan sommaire des actes diffamatoires et séditieux, des discours, articles, livres,
documentaires incendiaires et autres manifestations qui dénotent de l’existence d’une
véritable campagne savamment orchestrée contre l'Islam et ses adeptes. Il dénonce
certains courants inquiétants, particulièrement actifs dans de nombreuses parties du
monde occidental et qui prêchent la haine, la discrimination et l'intolérance envers l'Islam
et les Musulmans, propagent des idées fausses et des contrevérités sur les valeurs, les
symboles et les figures emblématiques de cette religion. S’appuyant sur les principes de
modération et de modernisme, l'Observatoire de l'OCI s’est fixé pour objectif de recenser
ces pratiques et de sensibiliser l’opinion aux menaces que l’islamophobie représente pour
la paix, la sécurité et la coexistence pacifique.
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Les efforts de l'Observatoire ont déjà donné des résultats positifs. En tant que motif de vive
préoccupation et de défi à la cohabitation pacifique et à l'harmonie entre les fidèles des
diverses croyances religieuses, l’islamophobie constitue aujourd’hui, un danger évident
pour le dialogue et l’entente entre les civilisations et les cultures. Certains gouvernements
occidentaux ont déjà décidé de prendre leurs distances par rapport à des islamophobes
notoires et de dénoncer leurs agissements. La décision du tribunal d'Amsterdam
d’engager une procédure pénale contre le politicien de droite M. Geert Wilders,
producteur du film anti islamique "Fitna", pourrait être citée ici comme un cas d'espèce.
Le vote de la Chambre basse du Parlement helvétique, qui s’est opposé à une résolution
appelant à l’interdiction de la construction de minarets dans les mosquées en Suisse, la
tonalité positive du discours du nouveau président américain Barak Obama lors de sa
campagne électorale et l'audition tenue par la Commission des relations étrangères du
Sénat américain en faveur d’un « engagement » avec les Musulmans du monde entier ainsi
que les recommandations constructives qui s’ ensuivirent, fournissent assurément une
bonne base de départ.
Au nombre des facteurs qui contribuent à entretenir l’islamophobie, on citera notamment
l’image négative et tronquée de l'Islam qui est véhiculée par les programmes de
l’enseignement. Dans le domaine de l’enseignement, l’islamophobie se manifeste de
plusieurs façons: i) En omettant sciemment de donner aux élèves une bonne connaissance
de l'Islam; ii) En projetant une image négative de l'Islam et des Musulmans; iii) En
minimisant les injures, blasphèmes et agressions verbales ou physiques qui surviennent à
l'école, iv) En niant la nécessité d'affronter et de résoudre le problème de l’islamophobie.
Le rapport comprend également un bref aperçu de la position de l'OCI par rapport aux
délibérations du Conseil des Droits de l'Homme et de l'Assemblée générale de l’ONU au
cours de la période considérée, qui a constitué la base la plus importante et la plus concrète
de l'engagement réciproque entre le monde musulman et l'Occident. Il montre qu’en
présence d'une stratégie et d’un mandat clairement définis et en adoptant une position de
principe fondée sur le Droit international, le Groupe de l'OCI pourrait contribuer avec un
esprit ouvert à la recherche de solutions à la lumière des cadres normatifs existants. Les
efforts déployés par l'OCI au niveau des Nations Unies en vue de parvenir à un consensus
sur la question de la diffamation des religions ont commencé récemment à donner leurs
fruits et à bénéficier d’un soutien plus important.
La position de l’OCI par rapport à l'importante question de la diffamation des religions n'a
pas seulement été exploitée pour semer le doute dans les esprits et parmi les médias en
Occident, mais elle a également créé une certaine confusion avec le cadre normatif existant
sur la liberté d'expression. Il faut néanmoins se féliciter de ce que cette position ait permis,
au cours de la dernière décennie, d’obtenir à maintes reprises le soutien de la majorité des
États membres de l'ONU - un soutien qui transcende donc les limites géographiques du
monde musulman. La succession des résolutions de l'Assemblée générale des Nations
Unies et du Conseil des droits de l’homme (HCR) sur la diffamation des religions, lui
confère une légitimité internationale incontestable. Il ne faudrait pas que ces résolutions
donnent la fausse impression que l’OCI chercherait à empiéter de prés ou de loin sur la
liberté d'expression.
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La position de l’OCI par rapport à la question de la diffamation des religions est fondée sur
les dispositions de nombreux instruments internationaux, y compris la Charte et les
résolutions pertinentes des Nations Unies. La diffamation des religions telle qu’elle se
manifeste à travers les attaques islamophobes en Occident, ne se limite pas au seul
domaine de la religion, comme notion abstraite pouvant être une cible parfaitement
légitime de la critique et de la dérision. Au contraire, cette diffamation a pris les
dimensions bien réelles d’une véritable campagne d'incitation à la haine et de clichés
négatifs qui visent tant les enseignements que les adeptes de l'Islam, pris individuellement
ou collectivement, qui sont dépeints comme étant des vicieux, des barbares et des
terroristes. La liberté d'expression n’est qu’un paravent bien commode pour parvenir à ces
fins inavouables. En réalité, la cible de cette campagne de diffamation n’est autre que
l’identité, l'honneur, la crédibilité et l’amour propre de tout Musulman. La victime de cette
agression devient un paria, un mal-aimé, un objet de raillerie, voire de sévices physiques et
psychologiques. En un mot, la diffamation de l'Islam porte profondément atteinte aux
droits humains de chaque Musulman.
La position de l'OCI sur cette question importante est fermement inscrite dans les
dispositions pertinentes du Droit international, et principalement dans une série
d'instruments juridiques internationaux pertinents. Par exemple, la Déclaration universelle
des droits de l'homme, dans son paragraphe 7 stipule: "tous ont droit à une protection égale
contre toute discrimination et contre toute provocation à une telle discrimination". A l’article 12,
on peut lire: " Nul ne sera l'objet d'atteintes à son honneur et à sa réputation "
Presque tous les pactes internationaux, instruments et traités soulignent clairement que la
liberté d'expression doit être exercée avec responsabilité.
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui bénéficie d'une
application universelle, stipule à son article 19 que « ... l'exercice de ces droits (dont la liberté
d'expression) comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut être soumis à
certaines restrictions ».
L’article 20 dit: " Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une
incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi."
L'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme stipule que: " l'exercice de
ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités, peut être soumis à certaines formalités,
conditions, restrictions ou sanctions ".
En plus de tout ce qui précède, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté plusieurs
résolutions dénonçant la diffamation des religions depuis 1999. La résolution
(A/RES/53/140) de 1999 stipule dans le paragraphe n° 4 de son dispositif ce qui suit:
" Exhorte les États à prendre, conformément aux normes internationales relatives aux
droits de l'homme, … toutes les mesures voulues pour combattre la haine, l'intolérance et
les actes de violence… motivés par l'intolérance."
Ces instruments, pactes et traités internationaux de même que les résolutions de
l'Assemblée générale des Nations Unies, constituent une base solide pour la légitimité
internationale, et sont l'ossature du Droit international. Tous dénoncent la diffamation des
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religions et la discrimination sur la base de la religion, de l'ethnie, de la race ou de la
croyance.
Toute négation de ces faits constitue une contradiction à la position établie de la
communauté internationale, un défi à la légalité internationale et, surtout, aux principales
dispositions du Droit international et du Droit humanitaire international.
Au niveau de son Secrétariat général, l'OCI a participé à plusieurs activités, y compris sa
coopération avec les organisations internationales comme l'ONU, l'Union européenne,
l’OSCE, l’Alliance des Civilisations, etc., ainsi que de nombreuses institutions, universités
et groupes de réflexion. Le Secrétaire général de l’OCI a participé à de nombreux
événements où il a pris la parole sur ce thème précis, notamment à la Conférence
internationale sur le monde musulman et l'Occident, à Kuala Lumpur en Malaisie, le
Forum sur les Musulmans et les pays occidentaux, à Astana au Kazakhstan, le Dialogue
interreligieux, au siège de l'ONU à New York, le Suivi de la conférence de Rabat sur la
promotion du dialogue entre les cultures et les civilisations, à Copenhague, au Danemark,
et le Forum interinstitutionnel de l'OCI sur les Valeurs universelles communes, à Genève,
en plus des visites qu’il a effectué dans certains pays européens. Certaines de ces
conférences ont été coparrainées par l’OCI. La signature du protocole d'entente entre l'OCI
et l’Alliance des Civilisations est un autre pas dans la bonne direction.
L'OCI plaide en fait un dialogue sincère, orienté vers l'action et fondé sur la
compréhension mutuelle et le respect entre l'Occident et le monde musulman et ce, à tous
les niveaux, y compris au niveau de la base. Afin d'enrayer le fléau de l’islamophobie et de
promouvoir la paix et la tolérance entre les adeptes des différentes religions et cultures, ce
dialogue doit se faire à travers une forte volonté politique visant à développer une
stratégie qui mettrait l'accent sur la mise en œuvre des législations nationales et
internationales existantes et à identifier les valeurs et principes communs. La proposition
du Secrétaire général de l'OCI de promouvoir une réconciliation historique entre l'Islam et
le Christianisme nous offre une perspective viable pour un dialogue sincère et efficace.
Pour conclure, on rappellera que l’OCI a consenti des efforts sincères et dévoués pour
dénoncer la montée de l’islamophobie, qui se manifeste par l'intolérance et la
discrimination à l'égard des Musulmans, en particulier dans certains pays occidentaux. À
l'appui de cette affirmation, le rapport fait une compilation détaillée des incidents de
discrimination et de haine contre les Musulmans et d’insultes et de diffamation de l'Islam
et ses symboles sacrés. Le rapport comprend également des références aux conclusions et
déclarations émanant de l'élite politique et d'autres sources en Occident sur le phénomène
et l’incidence de l’islamophobie. Il souligne par ailleurs l'importance de l'engagement
réciproque entre les Musulmans et le monde occidental à travers un dialogue
interconfessionnel et interculturel, et se termine par une série de recommandations et de
suggestions qui pourraient faciliter un tel engagement. Dans ce rapport, l’OCI exprime
également son optimisme par rapport à la prise de conscience progressive de la
communauté internationale vis-à-vis de la discrimination et de la haine religieuse, y
compris l’islamophobie, sachant que cette prise de conscience est de nature à favoriser
l'adoption d’une position commune pour résoudre cet épineux dossier, qui constitue un
danger potentiel pour la paix et la sécurité mondiales.
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1 : INTRODUCTION
L’islamophobie continue d'être un sujet de grande préoccupation pour le monde
musulman. Au cours des dernières années, le phénomène a pris la forme d'un nouveau
type de racisme rampant, comme le révèlent la campagne de diffamation de l'Islam et la
prévalence des incidents de discrimination, de stéréotypage et de profilage négatifs des
Musulmans dans les pays non-musulmans, en particulier en Occident.
Les protagonistes de l’islamophobie comprennent des individus et des groupes motivés,
activement engagés dans l'incitation à la violence et la provocation de dissensions entre les
religions et les cultures en multipliant les pamphlets incendiaires, les publications et les
émissions radiotélévisées à l’encontre des symboles les plus sacrés pour les Musulmans, y
compris le Prophète Muhammad (béni soit-il) et le saint Coran et en déformant sciemment
les valeurs de paix, de tolérance et de compassion incarnées par l'Islam.
Dans le contexte de la montée de l’islamophobie et en application des décisions de la 3ème
session extraordinaire de la Conférence islamique au Sommet, tenue en 2005 à La Mecque
et des résolutions pertinentes adoptées par les ministres des affaires étrangères des États
membres de l'OCI, l’Observatoire de l’islamophobie avait présenté son premier rapport
annuel à la 11ème session de la Conférence islamique au Sommet tenue les 13 et 14 mars
2008 à Dakar, Sénégal. Une version actualisée de ce rapport avait été présentée à la 35ème
session du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE), tenue les 17 et 18 juin
2008 à Kampala, en Ouganda. Le rapport comporte un compte rendu circonstancié de
l’islamophobie, sa définition, ses manifestations et ses causes profondes ainsi que les
mesures prises par le Secrétariat général de l'OCI pour lutter contre l’islamophobie et
sensibiliser la communauté internationale à la dangerosité de ce phénomène.
Les inquiétudes légitimes suscitées par la montée de l’islamophobie ont été très fortement
exprimées par les Chefs d'État et de Gouvernement lors de la 11 ème session de la
Conférence islamique au Sommet, et ultérieurement, par les ministres des Affaires
étrangères lors de la 35ème session du CMAE. Leur condamnation de la campagne de haine
contre l'Islam, de l'intolérance et de la discrimination à l’encontre des musulmans, a été
clairement reflétée dans leurs interventions ainsi que dans les déclarations et résolutions
finales de ces deux conférences. Des préoccupations similaires ont été également exprimées
par les diverses sessions de l'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des
Droits de l'homme des Nations unies, à travers leurs résolutions sur la diffamation des
religions.
L'Observatoire de l'OCI sur l’islamophobie est resté constamment vigilant et a suivi de
prés les actes d'islamophobie. Il a publié à chaque fois que les circonstances l’avaient exigé
des mises au point et des communiqués pour attirer l'attention de la communauté
internationale sur les incidents à connotation islamophobe. Pour sa part, le Secrétaire
général a veillé à ce que cette question figure en bonne place sur l’agenda de la
communauté internationale, à travers ses rencontres bilatérales avec les dirigeants du
monde et sa participation à des conférences et forums internationaux. Un compte rendu
détaillé des démarches entreprises dans ce sens est fourni dans le présent rapport.
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Les effortsdu Secrétariat général de l’OCI visant à accentuer la prise de conscience
mondiale de l’islamophobie, ont permis d’enregistrer quelques progrès au niveau de la
communauté internationale. Les gouvernements et la société civile du monde occidental
ont commencé à exprimer leur préoccupation face à la montée de l’islamophobie et de
l'intolérance religieuse. L'Observatoire a également pris note des déclarations émanant des
Gouvernements et des dirigeants politiques pour condamner ou se démarquer des
incidents porteurs de préjugés, et ayant des relents d'intolérance et de haine à l’encontre de
l'Islam et des Musulmans. Dernièrement, la décision du tribunal d'Amsterdam (Pays-Bas)
de poursuivre Geert Wilders, auteur du film subversif "Fitna", pour insultes et incitation à
la haine contre les Musulmans, et la décision du gouvernement britannique qui lui refusé
l'accès au Royaume-Uni, constituent d’importantes avancées et contribuent au
renforcement de la confiance mutuelle.
Malgré les développements ci-dessus, l'Observatoire a noté que la représentation négative
de l'Islam dans les médias occidentaux et le réseau internet ainsi que les incidents de haine
et de traitement discriminatoire envers les Musulmans, les écrits désobligeants à l’endroit
du Prophète Mohammed (béni soit-il), les attaques contre les mosquées, etc., ne font que
perdurer. Le rapport a recensé un grand nombre d’incidents de ce type. Il reprend les
points de vue exprimés par les divers intervenants qui ont soutenu la thèse de l’OCI selon
laquelle il reste encore beaucoup à faire pour régler une fois pour toutes la question de
l’islamophobie.
2: MANIFESTATIONS D’ISLAMOPHOBIE
L'affirmation selon laquelle le fléau de l’islamophobie serait fortement ancré dans les
esprits et les médias occidentaux, est corroborée par les écrits et rapports émanant de
chercheurs et chroniqueurs occidentaux célèbres.
2.1. L’islamophobie, telle que reflétée dans des rapports de source occidentale :
a)
Un article intitulé « Islamofascism's ill Political Wind » (qui se traduit en français par :
« le courant politique malade de l’islamo-fascisme ») écrit par le célèbre chroniqueur
américain James Carroll et publié le 21 janvier 2008 dans deux journaux américains,
à savoir le Boston Globe et l’International Herald Tribune, a indiqué que la société
américaine était «envahie» par un enthousiasme chrétien étriqué à dénigrer l'Islam
et critiquer certains candidats à la présidence des États-Unis pour leur «paralysie
intellectuelle et morale » et leur incapacité à voir grand, à savoir qu’une politique
étrangère « religieusement enflammée » ne pourrait pas fonctionner au MoyenOrient et dans d'autres régions du globe.
Le 2 avril 2008, le célèbre quotidien américain Los Angeles Times a publié un article
dans lequel les deux co-auteurs, les professeurs John Esposito et Dalia Mogahed,
ont parlé de l’existence de sentiments antimusulmans dans la société américaine en
indiquant que « la partialité antimusulmane compromet la guerre planétaire
1
Pour voir la liste des activités du Secrétariat général au cours de la période en revue, veillez consulter
l’Annexe B.
10
contre le terrorisme, les situations étant mal diagnostiquées et les causes profondes
mal identifiées ».
b)
Noah Feldman, membre du Conseil des Relations étrangères et chroniqueur
renommé, qui enseigne le droit à l’Université de Harvard, a déclaré dans un article
publié par le New York Times: « ... Mais, dans de nombreux pays d'Europe
occidentale, quelque chose de nouveau et d’insidieux semble se produire
aujourd’hui. Les vieux arguments familiers contre les immigrés prétendant qu'ils
sont des criminels, que leur culture serait un obstacle à leur intégration, qu'ils
usurpent les emplois des autochtones, sont en train de se muer en un parti pris anti
islamique en passe de s’institutionnaliser dans la politique ordinaire du
continent» .
Au cours de la période considérée, l’Observatoire a pu identifier les rapports ci-après
faisant état d’opinions négatives que se font les Européens sur l'Islam et les Musulmans:
a) Le 14 mai 2008, des militants, des éducateurs et autres professionnels de la
catégorie « BME » [Black and Minority Ethnic Persons or Groups (Personnes ou Groupes
de Personnes d’Ethnies Noires et Minoritaires)] le terme générique préféré utilisé dans
les milieux officiels de Grande-Bretagne, l'équivalent du terme «minorités visibles»
en anglais américain], travaillant au sein des communautés musulmanes et sur les
questions d'intégration dans cinq pays européens, se sont réunis pour discuter
publiquement des conclusions de l'Institut des Relations Interraciales (IRR) sur le
projet de recherches paneuropéen relatif à l'intégration, l’islamophobie et les droits
civils en Europe1 . Le site-web de l'IRR a présenté un résumé du rapport dans lequel
Liz Fekete, l'auteur du rapport dit: «Le conflit en Europe n'est pas entre les
civilisations, mais entre ceux (quelle que soit leur appartenance ethnique ou
religieuse) qui acceptent ou n’acceptent pas un cadre de droits civils pour discuter
de l'intégration. »
Le rapport montre, entre autres, que dans toute l'Europe:




Le débat sur l'intégration subit l’impact négatif de l’islamophobie;
Un agenda assimilatoire est en cours d'élaboration sous le couvert de
l'intégration;
La contribution positive que pourrait apporter une plus grande participation
des jeunes Musulmans à la société civile, n’est pas considérée comme faisant
partie du processus d'intégration;
Les Musulmans qui s’efforcent de faire changer les institutions et les traditions
au sein de leurs communautés, ont été entravés dans leur démarche par le
climat ambiant d'islamophobie;
2
Cf : N. feldman, The New Pariahs?, retrouvé le 22 juin 2008, dans:
http://www.nytimes.com/2008/06/22/magazine/22wwln-ledet.html?_r=1&ref=magazine&oref=slogin
Nous apprécions le geste aimable de Mlle Liz Fakete qui a bien voulu envoyé une copie du document à
l’Observatoire de l’OCI sur l’Islamophobie. Le résumé présenté ici est disponible sur le site web:
http://www.irr.org.uk/2008/may/ha000011.html ; toutefois le Rapport intégral peut être acheté à
l’adresse : https://www.irr.org.uk/cgi-bin/news/buy.pl?id=77
3
11


Les informations sont souvent basées sur des «scénarios de crise» tendant à
entretenir la peur des Musulmans;
Des reportages biaisés ont contribué à influencer les populations majoritaires
pour les amener à penser en termes de stéréotypes, de manière à aliéner les
jeunes Musulmans, dont certains sont en train de perdre foi en la société au
moment où leur sens positif de l'identité se trouve érodé.
Le rapport de l’IRR a révélé que, contrairement à une idée reçue, le défi du
multiculturalisme en Europe ne venait pas du « refus » d'intégration des communautés
musulmanes, mais plutôt de l'islamophobie. Une étude qui a pris une année entière et
porté sur six pays européens (dont le Royaume-Uni) et a été effectuée par des chercheurs
de l’IRR, examine à la loupe le débat sur l'intégration des Musulmans en Europe du point
de vue des minorités ethniques européennes. Elle met en évidence la façon dont, d’abord,
la restructuration économique des vingt dernières années et, ensuite, le racisme
antimusulman populaire et institutionnalisé, ont servi, tout au long de ces sept dernières
années, à discriminer et à marginaliser les Musulmans au sein de plusieurs communautés
différentes en l'Europe.
Après des consultations avec les représentants de plus de cinquante organisations, en
Norvège, aux Pays-Bas, en Autriche, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni,
impliquées dans les activités sociales, économiques et politiques destinées aux Musulmans,
l’IRR a conclu qu'il était impossible de faire progresser l'intégration des Musulmans en
Europe, au moment où l'ensemble du débat sur l'intégration et les nouvelles initiatives
politiques de nombreux États membres de l'UE sont teintés d’islamophobie. Les jeunes
Musulmans, en particulier, ont été piégés par une économie locale qui les exclut de facto,
par les débats qui les diabolisent au niveau national et par les politiques étrangères qui les
aliènent à l'échelle internationale.
Malgré cela, la recherche a révélé qu'il y avait une multitude de nouvelles initiatives –
allant des projets éducatifs autofinancés et des campagnes antiracistes aux campagnes
d’inscription des électeurs et aux projets relatifs aux droits civils - qui mobilisent plus que
jamais les Musulmans. Mais puisque ces actions ne correspondent pas forcément aux
scénarios préconçus du Gouvernement, elles ne sont pas considérées comme une preuve
tangible de l’engagement d'une communauté en faveur d’une intégration sociale
volontariste
b) Aux Pays-Bas, selon une grande enquête 2 réalisée par le programme télévisé
Netwerk et le journal Nederlands Netwerk Dagbald, 65% des Néerlandais sont d’avis
qu'on devrait mettre fin à la construction de mosquées-cathédrales. Intomart GfK a
interrogé 1386 personnes au sujet de leur opinion sur l'Islam aux Pays-Bas. La
plupart des Néerlandais semblent préoccupés par l’expansion de l'Islam dans le
pays et son influence sur la société. Dans le même temps, la majorité était
également préoccupée par la manière négative dont Geert Wilders et son Parti de la
Liberté (PVV) avaient parlé de l'Islam. 59% des Néerlandais ont estimé que dans 40
ans, l'Islam pourrait devenir un aspect au moins aussi important aux Pays-Bas que
4
Voir: ttp://islamineurope.blogspot.com/2008/06/netherlands-65-support-ban-on-large.html
retrouvé le 12 juin 2008
12
le Christianisme l’est aujourd'hui. 57% ont dit que l'augmentation du nombre de
Musulmans menaçait la culture néerlandaise, et 53% ont trouvé que cela menaçait
également leur liberté religieuse. Pour 61% de la population néerlandaise, les
mouvements islamiques radicaux aux Pays-Bas étaient condamnés à disparaitre
spontanément. 56% des électeurs du Parti travailliste, 65% des électeurs du Parti
socialiste, 67% des électeurs de l'Union chrétienne et 87% des électeurs du Parti
politique réformée (SGP), ont soutenu la décision de suspension de la construction
de grandes mosquées. Seuls les électeurs verts de la gauche (39%) et les électeurs
des D66 (39%) ont été moins favorables à cette décision, selon les conclusions de
l'enquête.
c) Un rapport intitulé « Images de l'Islam au Royaume-Uni3 », a cherché à analyser un
échantillon représentatif d’articles parus dans les tabloïds et journaux à grand
format britanniques entre 2000 et 2008. En particulier, les auteurs de la Cardiff School
of Journalism et de la Media and Cultural Studies ont tenté d’assurer eux-mêmes la
couverture quotidienne « de routine des Musulmans britanniques » au-delà de la
couverture habituelle par rapport aux grands événements, tels que les attaques du
11 Septembre 2001 et les attentats du 7 Juillet 2005 survenus à Londres. Le rapport a
constaté que depuis 2000, les deux tiers des articles de journaux sur les Musulmans
en Grande-Bretagne, dépeignent ceux-ci comme étant soit «une menace», soit «un
problème» tout en recourant de plus en plus aux images négatives et stéréotypées.
La couverture des Musulmans britanniques s’est accrue de façon significative
d'année en année pour atteindre en 2006 un niveau douze fois supérieur à celui de
2000. Au cours des années 2007 et 2008, cette couverture s’est poursuivie au dessus
des taux de 2005 bien qu'elle ait légèrement baissé après avoir atteint son niveau
maximal en 2006.
Le rapport a trouvé que quatre des cinq récits les plus connus, associaient l’Islam et
/ ou Musulmans à des menaces, ou des problèmes ou montraient leur opposition
aux valeurs britanniques dominantes, tandis que 2% seulement de ces récits
suggéraient que « les Musulmans soutenaient les valeurs morales dominantes». Le
rapport a mis en évidence un certain nombre de récits, qui désignaient la GrandeBretagne comme « devenue la destination privilégiée des Musulmans, où les églises
ont été remplacées par les mosquées, et où la charia serait bientôt mise en œuvre».
Cette insidieuse perception de l'Islam comme étant une menace ou un problème, a
été davantage renforcée par le choix du langage descriptif dans l’échantillon
d’articles étudiés: les termes les plus utilisés en relation avec l'Islam et les
Musulmans sont «terroristes» ou «extrémistes » tandis que les adjectifs les plus
largement usités sont notamment « fanatiques », « fondamentalistes », « radicaux »
et « militants ». Dans l'ensemble de ces articles, « les références aux Musulmans
radicaux sont plus nombreuses que les références aux Musulmans modérés à raison
de 17 à 1 ». Ce choix du langage descriptif a été constamment utilisé par les deux
journaux (grand format et tabloïd). Par contre, 5% seulement de tous ces récits ont
couvert les attaques dont ont fait l’objet les Musulmans britanniques ou ont fait cas
5
Disponible à: http://www.irr.org.uk/2008/september/bw000009.html retrouvé le 13 septembre
2008
13
de leurs problèmes. Aussi, la notion d'islamophobie a été à peine présentée comme
une nouvelle problématique.
d) Le rapport publié en 2006 par Mogahed Dalia, Directrice exécutive du Gallup Center
for Muslim Studies, intitulé Muslims and Americans : The Way Forward4 (Musulmans et
Américains: la voie pour avancer), a affirmé que les relations entre les Musulmans et
les Américains se sont détériorées depuis 2001, en raison de l’opinion de plus en
plus défavorable vis-à-vis des États-Unis dans de nombreux pays à majorité
musulmane. Le sondage réalisé par Gallup aux États-Unis a constaté que le
sentiment antimusulman était assez commun ; 39% des Américains avouent avoir
certains préjugés envers les Musulmans. Le rapport souligne, entre autres, que «ces
divergences croissantes ont conduit de nombreux occidentaux à croire que les
Musulmans n’admirent pas les valeurs ou la culture occidentales et accordent peu
d'intérêt à l’amélioration de leurs relations avec l’Occident. Dans le même temps,
les Musulmans se sentent humiliés et estiment que le monde occidental essaie de
leur imposer ses propres principes sur leur foi en utilisant comme relais les
Gouvernements de leurs propres pays ». Le rapport ajoute que les résultats de
récents sondages Gallup, menés dans certains pays à majorité musulmane et aux
États-Unis, ont montré que l’élargissement progressif de l a fracture a très peu de
choses à voir avec l’existence supposée « d’un conflit irréconciliable entre l'Islam et
l'Occident ». En référence à l'hypothèse de la haine des Musulmans contre
l'Amérique, les conclusions du sondage Gallup, ont contredit l’état d’esprit général
qui prévaut chez les Américains et selon lequel les Musulmans seraient jaloux du
monde occidental en raison de sa supériorité technologique et économique et
mépriseraient la démocratie occidentale, la liberté et les droits de l'homme. Dans le
cadre de cet état d’esprit, qui continue de prévaloir encore aujourd'hui, il y a
également l'hypothèse que de nombreux Musulmans – en dehors de la frange des
militants - ont des attitudes négatives envers les Occidentaux en général et non pas
seulement envers la politique de certains gouvernements occidentaux.
e) Dans l’édition de l’année 2008 de son rapport annuel intitulé: Hate Crime Survey: Muslims: Attacks on Places of Worship and Cemeteries5 (Enquête sur les Crimes motivés
par la Haine : - les Musulmans: Attaques ayant pour cibles les lieux de culte et les
cimetières), l'institution Human Rights First (les Droits de l'Homme d'Abord) basée aux
Etats-Unis, souligne que l'islamophobie est en hausse en Occident, et rappelle que
des mosquées, des édifices religieux et des cimetières ont été les cibles privilégiées
du vandalisme et d'incendies criminels en 2007 et début 2008. Dans certains cas, des
livres religieux avaient également été profanés et détruits.
f)
L’inquiétude de l'Observatoire vis-à-vis de l’état d’esprit islamophobe prévalant en
Occident, a été en outre confirmée par un article de Johann Hari, intitulé «Pourquoi
devrais-je respecter ces religions oppressives » paru le 28 janvier 2009 dans le
4
Disponible à:
http://media.gallup.com/MuslimWestFacts/PDF/GALLUPMUSLIMSTUDIESIslamandWest21
07FINALrev.pdf
5
Disponible
à:
http://www.humanrightsfirst.org/discrimination/Reports.aspx?s=muslims&p=attacks
retrouvé le 07.10.2008
14
journal britannique The Independent et reproduit par le journal indien The Stateman
dans son numéro du 5 février 2009. L'article a été fermement condamné par
l'Observatoire pour avoir blessé les sentiments des Musulmans du monde entier en
proférant des insultes et en faisant des remarques désobligeantes à l’endroit du
Prophète Mohammed (béni soit-il).
2.2. L’islamophobie dans le domaine de l’enseignement
Parmi les facteurs qui ont contribué à alimenter l'islamophobie, il y a la distorsion ou la
représentation erronée de l'Islam dans les écoles et les établissements éducatifs. Dans ce
contexte, l'Observatoire a pris note d'une étude intitulée, "l'islamophobie dans les salles de
classe"6 élaborée par Mohammed Elmasry. Dans cette étude, l’auteur déclare « qu’en
Occident où les Musulmans constituent une importante minorité dans certains des pays les
plus riches et les plus «avancés», "l'islamophobie institutionnelle est encore ressentie même
dans la salle de classe. "Le résultat est un système éducatif qui fait échouer chaque
étudiant, Musulman comme non-musulman. Des générations d'étudiants sortent des
universités et ne savent que très peu sur leurs concitoyens des autres confessions. Et s’ils
obtiennent une quelconque information au sujet de l'Islam en tant religion universelle, ou
sur son histoire, sa civilisation et sa culture pendant toute la durée de leur éducation
formelle, cette information a de grandes chances d'être fausse ". L'islamophobie
institutionnelle dans les établissements d'enseignement se manifeste de plusieurs façons:
6
1)
En omettant des connaissances clés sur la civilisation islamique dans les manuels
et programmes scolaires de la maternelle à l'université;
2)
En justifiant les attaques menées contre les éducateurs et les universitaires qui
encouragent leurs étudiants à se familiariser davantage avec l'Islam en tant que
force morale et progressiste ayant façonné l'histoire de l'Europe pendant plus
d'un millénaire lorsque la civilisation islamique était à son apogée;
3)
En alimentant les images négatives sur l'Islam et les Musulmans, soit par le biais
de la désinformation, soit en se concentrant sur certains événements, sans se
soucier de les replacer dans leur contexte historique;
4)
En privant de financement la recherche universitaire sur les questions religieuses
et sociales contemporaines liées à la réalité des Musulmans d’aujourd'hui;
5)
En réduisant à la portion congrue la formation des formateurs dans les domaines
du multiculturalisme et de l'intégration sociale;
6)
En minimisant à l'école, les incidents liés aux insultes, à l'intimidation ou aux
violences verbales et physiques motivées par la religion des victimes ;
7)
En niant la nécessité d'affronter et de résoudre le problème de l'islamophobie
dans les salles de classe.
Voir: http://usa.mediamonitors.net/content/view/full/55077 retrouvé le 24 septembre 2008
15
2.3. Les principaux problèmes auxquels sont confrontés les Musulmans
À cet égard, l'Observatoire a identifié les
Musulmans en Occident:
problèmes ci-après rencontrés par les
a) Problèmes structurels:
 Les relations formelles ou l'absence de telles relations entre l'État et les communautés
musulmanes;
 Le manque de connaissance de la langue du pays de résidence, les logements
indécents, un système éducatif inapproprié ou insuffisant conduisant à une inégalité de
l'accès au marché du travail;
 Résultat final: le sentiment de rejet, la stigmatisation et la marginalisation, ce qui
conduit à un manque de confiance en l'État. (Ces personnes sont plus susceptibles de
basculer dans la criminalité et les activités illégales et plus sensibles à la propagande
radicale).
b) Problèmes comportementaux et de perception:

Préjugés à l’encontre des Musulmans;

Sentiments négatifs et affichage de ces sentiments;

Représentation erronée dans les couvertures médiatiques;

Discours politique – en particulier de l'extrême droite, mais récemment aussi des
modérés.
c) Pratiques ouvertement discriminatoires:
 L’absence de mécanisme de suivi fiable (dans certains pays, seule la discrimination
liée à la race est réprimée);
 Comme mentionné précédemment, le logement et l'emploi sont les deux principaux
domaines où la discrimination se produit;
 Le manque de lieux de culte et de lieux d'inhumation appropriés;
 L’interdiction du port du voile dans les restaurants et autres lieux publics;
 Les pratiques policières, telles que les arrestations arbitraires, les procédures
d'admission en douane, etc.;
 Le harcèlement, le vandalisme et les agressions au faciés.
2.4. Quelques incidents islamophobes
Parmi certains des principaux incidents islamophobes7 survenus pendant la période
considérée, on peut citer:
(i)
Les reportages et les éditoriaux des médias hostiles à l'Islam et aux Musulmans :
Fairness & Accuracy in Reporting (FAIR)8 (Équité et Exactitude en matière de
Reportage), le groupe national américain de surveillance des medias, connu
L'Observatoire a essayé de retracer les grands incidents islamophobes, qui sont décrits dans
l'annexe "A".
8
Voir: FAIR (Octobre 2008), Smearcasting – Comment les islamophobes sèment la peur, le fanatisme et la
désinformation, p.5.
7
16
depuis 1986 pour ses critiques très documentées de la partialité et de la censure
des médias, a indiqué qu’il « existe de nombreuses variantes de dénigrement
des Musulmans qui sont affichées dans les médias. Selon l’une de ces variantes,
le mal et la violence seraient inhérents à l’Islam, qui serait « une religion
sanguinaire et brutale», comme le soutient le télévangéliste Pat Robertson (700
Club, 4/28/06). Robert Spencer, qui a rédigé plusieurs publications
désobligeantes sur l'Islam, a essayé de justifier l'islamophobie par la mise en
avant de l'argument selon lequel «le jihad en tant que guerre contre les
mécréants en vue d'instaurer la «charia» dans le monde, ... est un élément
constant de la théologie islamique dominante. (Emory Wheel, 2/21/07) "
(ii)
Les incidents liés aux mosquées : par exemple, le cas de la fermeture de la mosquée
de Milan, en Italie9;
(iii)
La profanation de tombes musulmanes : comme l'incident de Scunthorpe, North
Lincolnshire, Royaume-Uni, le 13 août 2008 10;
(iv)
Les attaques contre le Coran, le Prophète Mohammed et Jésus (bénis soient-ils) et
d'autres symboles sacrés de l'Islam par le biais de caricatures, de films, etc : par
exemple la sortie du film documentaire musical sur les événements survenus
après la publication par le dessinateur suédois Lars Vilks11 des caricatures du
Prophète Mohammed (béni soit-il), le publication par Lars Hedegaard, d’un
ouvrage contenant 26 caricatures désobligeantes dues à la plume du
caricaturiste danois Kurt Westergaard, la vidéo d’Ehsan Jami intitulée "Une
interview de Mohammed", et l’émission diffamatoire sur le Prophète Jésus et sa
mère Marie (bénis soient-ils) diffusée par la 10ème chaîne de télévision
israélienne.
(v)
Les campagnes politiques contre l'Islam et les Musulmans : comme: a) la tenue du 19
au 21 septembre 2008, d'un soi-disant « Congrès de l’Anti-Islamisation » avec la
participation de racistes et de néo-fascistes venus d’Autriche (FPÖ), de Belgique
(Vlaams Belang) , d'Italie (Lega Nord), des Etats-Unis (Robert Taft Group), de
Grande-Bretagne (BNP), d’Espagne et de Hongrie, à l'initiative du Groupe «pro
Köln » (pro Cologne); b) la coalition des législateurs européens, dirigée par le
membre de la Knesset israélienne Arieh Eldad, orientée vers les membres du
Parlement européen et qui professe que l'expansion de l'Islam constitue une
Pour plus de détails, voir: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7493756.stm retrouvé le 10 juillet
2008
10
See:http://www.thisisscunthorpe.co.uk/displayNode.jsp?nodeId=153005&command
=displayContent&sourceNode=152831&contentPK=21283362&folderPk=86735&pNodeId=152562
retrouvé le 16 août 2008
9
4
Please see: http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/127446 retrieved on September 03,20
08
5
For details, please see:
http://islamineurope.blogspot.com/2008/10/denmark-new-anti-islam-group-might.html retrieved on
October 07, 08
6
For more details, please see: http://www.thelocal.se/15878/20081123/ retrieved on November 25, 2008
17
grave menace pour la civilisation occidentale12 ou c) l'Association des critiques
de renommée internationale de l'Islam créée par le parlementaire danois Naser
Khader, qui entend faire de Copenhague «l'épicentre de la lutte contre le
fanatisme musulman13 »;
3:
(vi)
Agressions contre des Musulmans : comme dans le cas des supporters d'une
équipe anglaise de football, le Newcastle United qui, le 29 Novembre 2008, ont
harcelé un joueur musulman en la personne de Mido, l’attaquant égyptien de
Middlesbrough et ce, en entonnant le couplet: "Mido a une bombe", qui, la saison
dernière, avait suscité un débat sur la ligne de démarcation entre plaisanterie de
corps de garde et racisme14;
(vii)
La discrimination envers les Musulmans dans les établissements scolaires, les lieux de
travail, les aéroports, etc : par exemple, a) au cours de la semaine du 13 au 17
octobre 2008, David Harrowitz a organisé des manifestations à l’intention des
étudiants sur plus de 100 campus universitaires des Etats-Unis15, dans le cadre
de la 3ème Semaine de sensibilisation vis-à-vis de ‘l’islamo-fascisme’ sur le
thème : "Stoppez le Jihad sur les Campus"; b) à Odense (Danemark), les
travailleurs hospitaliers voulait interdire le foulard16, c) le 1er janvier 2009, neuf
passagers musulmans ont reçu l'ordre de descendre d’un vol de la compagnie
AirTran Airways, lorsque les autres passagers les ont entendus discuter de la
sécurité de l'aéronef17.
CADRE LEGAL DES DROITS DE L’HOMME : UNE BASE D’ENGAGEMENT
CONCRETE?
Les discussions à l'Assemblée générale des Nations unies et au HRC menées, pour la
plupart, dans le cadre des droits de l'homme, continuent d’être le principal fil conducteur
du discours multilatéral sur l'islamophobie. Guidé par les décisions prises par la 11ème
session de la Conférence islamique au Sommet de Dakar et par la 35ème session du Conseil
Pour plus de détails, voir ://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/127446 retrouvé le 3
septembre 2008
12
13
Pour plus de détails, voir:
http://islamineurope.blogspot.com/2008/10/denmark-new-anti-islam-group-might.html retrouvé
le 7 octobre 2008
Pour plus de détails, voir:
http://www.timesonline.co.uk/tol/sport/football/premier_league/article5263360.ece retrouvé le
03.12.2008
14
15
Pour plus de détails, voir:
http://frontpagemagazine.com/Articles/Read.aspx?GUID=B8C058A7-2423-4C6E-B15C84A7ABEDEB09 retrouvé le 16 août 2008
16
Pour plus de détails, voir: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/odense-hospital-workers-wantheadscarf.html retrouvé le 20 janvier 2009
Pour plus de détails, voir: http://www.novinite.com/view_news.php?id=100169 retrouvé le 01
janvier 2009
17
18
des Ministres des Affaires étrangères à Kampala, le Groupe de l'OCI a continué de
s’engager de manière constructive avec l'Occident dans tous les processus initiés sous les
auspices de l'ONU en vue d'élaborer une stratégie commune à mettre en œuvre pour
renforcer le cadre normatif existant dans le contexte de la lutte contre la discrimination et
l'incitation à la haine à l’égard de toute religion. Il convient de mentionner que la
diffamation des religions fait partie intégrante de l'incitation à la haine religieuse, qui
appelle à une limitation permise de la liberté d’expression. Ce chapitre, qui se réfère à la
légalité internationale et au référentiel juridique de l'OCI, témoigne de l'importance du
cadre des droits de l'homme comme base concrète pour l'engagement indispensable du
monde musulman et de l'Occident dans le domaine de la lutte contre l'incitation à la haine
religieuse, et ce dans l'intérêt de la paix et de l'harmonie.
Le droit d'être à l’abri de la discrimination, de l'intolérance et de l'incitation à la haine
religieuse, est inscrit dans les lois de nombreux pays et dans les instruments
internationaux, en particulier la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des
droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la
Convention européenne des droits de l'homme. La position de l'OCI sur l'islamophobie est
donc ancrée dans le contexte national et les instruments juridiques internationalement
agréés. L'article 2 de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que «Chacun
peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue,
de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de
fortune, de naissance ou de toute autre situation ». En ce qui concerne spécifiquement la
discrimination fondée sur la religion, l'article 4, paragraphe 1 de la Déclaration sur
l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion
ou la conviction, stipule que : «tous les Etats prendront des mesures efficaces pour
prévenir et éliminer toute discrimination fondée sur la religion ou la conviction, dans la
reconnaissance, l'exercice et la jouissance des droits de l'homme et des libertés
fondamentales dans tous les domaines de la vie civile, économique, politique, sociale et
culturelle ». Il ajoute également qu'ils « s'efforceront d'adopter des mesures législatives ou
de rapporter celles qui sont en vigueur, selon le cas, à l'effet d'interdire toute
discrimination de ce genre, et de prendre toutes mesures appropriées pour combattre
l'intolérance fondée sur la religion ou la conviction en la matière ».
Selon l'article 20, paragraphe 2, du PIDCP, «Tout appel à la haine nationale, raciale ou
religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est
interdit par la loi », tandis que l'article 19 du PIDCP stipule que la liberté d'expression, «
comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales». Le Comité des droits de
l'homme sur le suivi de droits civils et politiques, dans son commentaire général n° 11 sur
l'article 20 du PIDCP, a affirmé que "ces interdictions requises sont pleinement compatibles
avec le droit à la liberté d'expression figurant à l'article 19, dont l'exercice comporte des
devoirs et responsabilités spéciaux»18. Pour que l'article 20 soit pleinement appliqué, les
États parties sont tenus d'adopter les mesures législatives nécessaires interdisant les actions
qui y sont mentionnées.
20
Voir :
http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/60dcfa23f32d3feac12563ed00491355?Opendocumen
t
19
Ces déclarations sont en outre appuyées par d'autres instruments internationaux
pertinents sur l'élimination de la discrimination, dont le Pacte international sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1966), la Déclaration sur les
droits humains des personnes qui ne sont pas ressortissantes du pays dans lequel elles
vivent (1985) et la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités
nationales, ethniques, religieuses et linguistiques (1992).
3.1. Résolutions de l’ONU sur la Lutte contre la Diffamation des Religions
Les efforts pour parvenir à un consensus sur la question de la diffamation des religions
reflètent la détermination des États membres à développer une culture de tolérance et de
compréhension à travers l'engagement réciproque. L'absence de progrès pourrait être
attribuée à certains activistes occidentaux battant campagne pour porter atteinte à l’image
de l'OCI et la stigmatiser comme étant, selon eux, une Organisation «antisémite» qui
«criminalise le christianisme» et étouffe le droit à la "liberté d'expression". Ces allégations
sont dénuées de tout fondement et sont contraires aux principes et objectifs de l'OCI.
Bien que parrainée par l'OCI, la résolution sur la diffamation des religions a été adoptée
par plusieurs sessions du Conseil des Droits de l'homme, ainsi que certaines sessions de
l'Assemblée générale des Nations Unies, dont la 63ème session, le 21 Décembre 2008. Il est
en effet encourageant de constater que 35 États non membres de l'OCI, y compris la
Fédération de Russie, la Chine, Cuba, la France, les Honduras, la Jamaïque, la Namibie, Sri
Lanka, Bhoutan, la Bolivie, l'Érythrée, l'Éthiopie, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, ont voté
en faveur de la résolution.
La dernière résolution adoptée le 26 Mars 2009 par la 10ème session du HRC à Genève, a
vivement déploré les actes de violence psychologique et physique, les agressions et
l'incitation à la haine contre des personnes sur la base de leur religion ou de leur conviction
et constaté que ces actes sont dirigés contre leurs entreprises, leurs propriétés, leurs centres
culturels et leurs lieux de culte, ainsi que les sanctuaires, les symboles religieux et les
personnalités vénérées des différentes religions. Le Conseil a noté avec une profonde
inquiétude l'intensification de la campagne de diffamation des religions et d'incitation à la
haine religieuse, en général, y compris le profilage ethnique et religieux des minorités
musulmanes au lendemain des tragiques événements du 11 Septembre 2001. Il est
important de noter que cette résolution a été adoptée par le Conseil des Droits de l'homme
avec un nombre de voix plus grand important lors de la précédente occasion.
S’agissant de la résolution 62/154, intitulée «la lutte contre la diffamation des religions",
adoptée par la session précédente de l'Assemblée générale de l’ONU, la réponse officielle
des Etats-Unis parvenue le 11 Juillet 2008 au Haut Commissaire des Nations Unies pour les
droits de l'homme, a indiqué que le Gouvernement américain soutient que « la notion de
diffamation des religions est exploitée abusivement par certains États membres pour
justifier la torture, l'emprisonnement, et d'autres formes de violence, que cette notion n’est
pas appuyée par le Droit international et que les efforts de lutte contre la «diffamation des
religions aboutissent typiquement à des restrictions sur la liberté d’opinion, de conscience,
de religion et d'expression ». Le gouvernement américain ajoute que du point de vue
juridique, le concept de «diffamation des religions», est "très problématique" et que dans le
cadre existant des droits de l'homme, ce sont les individus - et non les religions, les
20
idéologies ou les croyances – qui sont les détenteurs des droits de l'homme et qui sont donc
protégés par la loi. Selon lui, la notion de «diffamation des religions», a cherché à
transmettre l'idée selon laquelle la religion elle-même pourrait faire l’objet d’une protection
en vertu de la législation relative aux droits de l’homme et saper ainsi éventuellement la
protection des individus19.
La perception de menace à la liberté d'expression de la part des États-Unis, de l'UE et des
autres pays concernés, constitue un obstacle qui ne peut être éliminée que par un
engagement soutenu et constructif. Il est pertinent de noter que malgré la décision de ne
pas cautionner la résolution de l'OCI sur la diffamation des religions, l'UE a imposé des
restrictions sur les discours haineux. Le protocole additionnel de la Convention sur la
cybercriminalité invite ainsi les parties à adopter des dispositions qui peuvent être élargies,
par exemple sur la diffusion de matériels racistes par le biais des systèmes informatique
(article 3) ou sur les insultes en public de personnes parce qu'elles appartiennent à un
groupe racial ou ethnique donné (article 5). Le Groupe de l'OCI a estimé que les principales
parties prenantes aux négociations, dont les Etats-Unis, rendraient un signalé service à la
communauté internationale en facilitant un compromis au lieu de camper sur leurs
positions au sujet de la résolution sur la diffamation des religions. L'OCI a fait preuve de
souplesse en se joignant au consensus, en dépit de réserves émises au sujet de la résolution
de l'UE sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur
la croyance religieuse.
L'Occident doit comprendre que, dans le cadre de l'incitation à la haine, l'islamophobie
pourrait constituer un point de convergence pour les perceptions de l'UE et l'Organisation
de la Conférence islamique sur la diffamation des religions. La résolution de l'ONU sur la
lutte contre la diffamation des religions pourrait donc être interprétée comme un pas en
avant. L'article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et
des libertés fondamentales stipule explicitement que: " l'exercice de ces libertés, dés lors qu’il
comporte des devoirs et des responsabilités, peut être soumis à certaines formalités, conditions,
restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une
société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la
défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la
protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations
confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire.".
3.2. Conférence de révision de Durban
La Conférence mondiale de Durban de 2001, mandatée par l'ONU contre le racisme, la
discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, a pris un certain nombre de décisions
pour traiter la question et la Conférence de Durban II de 2009 se donnait pour objectif
d'examiner les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de ces décisions. La conférence
de révision Durban II, qui s’est tenue du 20 au 24 avril 2009 à Genève, a produit un
document final consensuel qui est venu couronner d’intenses rounds de négociations. Ce
document a reconnu l’islamophobie en tant que manifestation contemporaine de racisme.
Le Secrétaire général de l’OCI, qui a participé à la conférence à la tête d’une délégation de
haut niveau du Secrétariat général de l’OCI, a prononcé un discours devant le segment de
21
Voir : http://geneva.usmission.gov/Press2008/July/0715DefamationReligions.html
21
haut niveau dans lequel il a souligné la nécessité d’un engagement constructif en vue de
trouver des solutions à la menace posée par le racisme sous toutes ses formes et
manifestations. L’approche positive et la flexibilité dont le groupe de l’OCI a fait preuve en
vue de parvenir à des conclusions consensuelles ont été saluées par toutes les parties
prenantes.
La détermination affichée par l’OCI d’impliquer tous les acteurs dans un dialogue
significatif et substantiel susceptible de mettre fin aux manifestations contemporaines de
racisme, y compris l’islamophobie, a été très largement saluée à la conférence de révision.
Le discours du Secrétaire général à la conférence a été hautement apprécié par toutes les
parties, dont le Haut Commissaire des Nations unies pour les droits Humains, en tant que
cadre visionnaire pour la paix et l’harmonie fondées sur la réconciliation. Le secrétaire
général a souligné que la diffamation de l’Islam constitue une forme contemporaine de
racisme et d’intolérance et une menace à la relation harmonieuse et coopérative entre les
nations. Il a ajouté que la campagne d’islamophobie a eu un impact négatif sur l’image,
l’honneur, l’identité culturelle et la fierté des musulmans à travers le globe, en érodant
leurs droits humains fondamentaux. Regrettant la décision prise par certains pays de
boycotter la conférence, il s’est prononcé clairement en faveur d’une approche inclusive et
participative et a exprimé la volonté de l’OCI de s’engager de façon constructive avec tous
les autres partenaires pour identifier les problèmes et trouver des solutions.
Le Secrétaire général a averti qu’il serait contreproductif de parler de contradiction entre la
liberté de religion et la liberté de l’expression. Insistant sur la complémentarité de ces deux
notions, le Prof. Ihsanoglu a réaffirmé l’engagement de l’OCI à défendre, à promouvoir et à
protéger la liberté d’expression dans le respect des normes du Droit international.
Qualifiant l’ijtihad d’outil important entre les mains des Musulmans pour promouvoir les
normes et critères universels liés aux droits humains, le Secrétaire général a briefé la
conférence sur le processus de mise en place d’une commission permanente indépendante
de l’OCI pour les droits de l’homme.
La délégation de l’OCI a participé activement aux évènements organisés en marge de la
conférence par différentes ONG et institutions de la société civile et a pu établir de
fructueux contacts. Ces évènements ont constitué en effet une excellente opportunité pour
expliciter les points de vue et les préoccupations de l’OCI au sujet de la campagne
d’islamophobie mais aussi de dissiper bon nombre de préjugés relatifs à l’Islam et à l’OCI
répandus par certains milieux occidentaux, y compris les médias.
4: FAIRE FACE A LA CAMPAGNE NEGATIVE ORCHESTREE CONTRE L’OCI
Une tentative délibérée de la part de certains éléments de l'Occident de projeter une image
négative de l'OCI a été observée à travers la série de déclarations verbales et écrites au
cours de la période considérée. La préoccupation occidentale qu’un consensus autour de la
résolution du Groupe de l'OCI sur la Diffamation des Religions pourrait restreindre la
liberté d'expression, a encouragé un certain nombre d'ONG dans différents pays européens
ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada à s'engager dans une campagne selon laquelle l’OCI
utiliserait Durban II comme plate-forme pour fomenter des sentiments antichrétiens et
antisémitiques. Du point de vue de l'OCI, il incombe à la communauté internationale, dans
le but de créer une atmosphère propice à l'engagement, de décourager cette campagne de
désinformation visant à tromper l'opinion publique.
22
La campagne anti-OCI, qui a ses partisans aux États-Unis, au Canada et en Europe et
s’évertue à vouloir propager des opinions négatives sur la résolution de l'ONU sur la
diffamation des religions, a trouvé une nouvelle vigueur dans les menaces brandies par
certains gouvernements occidentaux de boycotter la Conférence de Durban II. Les parties
concernées se livrent à un lobbying à outrance pour "diaboliser" la résolution. Selon
certains rapports, l’« American Center for Law & Justice » (le Centre américain pour la Loi
et la Justice) dans un communiqué publié le 18 Juillet 2008, a déclaré que la résolution de
l'OCI sur la lutte contre la diffamation des religions relève d’un "fanatisme antichrétien" et
a appelé à mettre « un terme immédiat à cette attaque pernicieuse qui tente de criminaliser
le Christianisme » en faisant référence à la Déclaration du Caire sur les droits de l'homme
en l'Islam qui, selon leurs termes, stipule que la charia est la seule source de référence pour
les droits de l'homme. L'Organisation américaine a sensibilisé son homologue européenne,
le Centre européen pour le Droit et la Justice, afin de considérer les résolutions du Conseil
des Droits de l’Homme (HRC) et de l'Assemblée générale des Nations unies sur la
diffamation des religions, comme étant en violation flagrante du Droit international relatif
à la liberté de religion et d'expression et que l'OCI souhaite criminaliser le christianisme à
l'ONU.
Des points de vue similaires ont été exprimés le 16 Juillet 2008 dans un article du Dr Laurie
Roth publié dans le Canadian Free Press sous le titre: "L'OCI veut criminaliser le
christianisme à l'ONU". Le virulent islamophobe Robert Spencer, dans un article intitulé
"George Orwell réunit l'Organisation de la Conférence Islamique», s’est livré à des
remarques radicales contre l'OCI. Un commentaire de Frank J. Gaffney publié par le
Washington Times du 29 Juillet 2008 et consacré au sénateur Obama, a fait quelques
allusions cinglantes à l'OCI comme étant une "Organisation de la mafia musulmane». Un
autre développement inquiétant a été l'adoption de la résolution n° HR Res 1361 par la
Chambre des représentants américaine, qui vise à dénigrer la position de l'OCI, lors de la
prochaine Conférence de révision de Durban en 2009 comme étant "antisémitique et
portant atteinte à la Déclaration universelle des droits de l'homme".
L'objectif des activistes anti-islamiques est de dresser la société occidentale contre l'OCI en
créant une image négative contraire à ce qu'elle représente afin de faire pression sur
l’Europe et les Etats-Unis et de les pousser à prendre des positions hostiles à l’OCI. Le
Secrétaire général de l'OCI a adressé des lettres à la présidence en exercice de l'OCI et aux
ministres des Affaires étrangères des États membres pour attirer leur attention sur ces
développements en leur demandant de renforcer l'interaction avec les parties prenantes
pour contre la propagande négative contre l'OCI.
L'OCI, pour sa part, a continué à maintenir une approche positive et fondée sur ses
principes. En guise de preuve du respect accordé par l'Islam aux symboles des autres
religions, le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique, le Prof.
Ekmeleddin Ihsanoglu, a, le 22 Février 2009, fermement condamné l’émission diffamatoire
diffusée par la dixième chaîne de télévision israélienne sur le Prophète Jésus et sa Mère
Marie (bénis soient-ils). Le Secrétaire général a réaffirmé la position constante de l'OCI visà-vis de tout acte de mépris et de diffamation à l’encontre des prophètes des religions
révélées et de toute insulte des symboles religieux. Le Secrétaire général a exprimé la
solidarité de l'OCI avec les Chrétiens, y compris ceux de la Palestine, tout en dénonçant la
diffamation du Prophète Jésus (béni soit-il). Il a demandé instamment à tous d’adopter une
23
position commune pour lutter contre la diffamation des religions et contre les insultes
proférées à l’endroit des symboles sacrés des différentes confessions religieuses.
5: BONNES PRATIQUES
La condamnation unanime des agissements islamophobes et l’action diplomatique engagée
par le Secrétariat général de l'OCI et les États membres, en particulier celle qui est venue en
réponse à la réimpression par des journaux danois, des caricatures blasphématoires du
Prophète Mohammad, de la production du film "Fitna" par un député néerlandais et
d'autres incidents similaires, ont eu un certain impact sur les sociétés occidentales,
amenant à la fois les milieux public et privé à prendre conscience de la gravité de la
question. Des signaux encourageants ont été envoyés par les dirigeants de nombreux
gouvernements européens et d’institutions se distançant des manifestations islamophobes
dans leurs déclarations officielles et discours publics. Dans le discours qu’il a prononcé en
Janvier 2008 à l’occasion du 1er Forum annuel de l’Alliance des Civilisations à Madrid, le
Ministre néerlandais des Affaires étrangères a déclaré: «Ceux qui, dans mon pays,
demandent l’interdiction du Coran, sont en train de saper le principe de l'universalité des
droits de l'homme. Je condamne de tels appels dans les termes les plus vigoureux ».
Le gouvernement des États-Unis s’est également montré sensible aux préoccupations de
l'OCI au vu de sa décision d'éviter la terminologie anti islamique dans ses notes et
correspondances officielles.
Le chapitre qui suit tente de faire le point de certains événements qui pourraient constituer
la toile de fond d'un engagement constructif entre l'Islam et l'Occident.
Lors de sa 13ème séance du 15 avril 2008, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
a adopté la résolution n° 1605 (2008)20 mettant en garde contre « tout amalgame entre
l'Islam en tant que religion et le fondamentalisme islamique en qu’idéologie ». La
résolution reconnaît l'Islam comme «deuxième religion en Europe et un élément constitutif
des sociétés européennes». L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a appelé les
États membres à «agir fermement contre la discrimination dans tous les domaines, à
condamner et à combattre l'islamophobie". Il a en outre appelé à une action résolue contre
les discours haineux et toute autre forme de comportement allant à l'encontre des droits
humains fondamentaux et des valeurs démocratiques, même lorsque leurs auteurs
cherchent à les justifier par des motifs religieux. Il a, en outre, appelé à encourager la
promotion d’une couverture équitable de la réalité et des points de vue musulmans dans
les médias et à veiller à ce que la voix des Musulmans modérés soit également entendue.
L'Assemblée a recommandé l’élaboration d’un code de déontologie pour lutter contre
l'islamophobie dans les médias, et promouvoir la tolérance et l’entente interculturelles.
Lors de leur 118ème réunion ministérielle, les Ministres des affaires étrangères du Conseil de
l'Europe, ont publié le 7 Mai 2008, à Strasbourg, un livre blanc sur le dialogue interculturel
intitulé : « Vivre ensemble en égaux et dans la dignité ».
En Juin 2008, le Saban Center for the Middle East Policy (le Centre Saban pour la Politique du
Moyen-Orient) de la Brookings Institution a publié un rapport intitulé « Plus fort que l'épée:
les arts et la culture dans les Relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ». Le
22
La résolution est disponible à l’annexe C ou sur le site web:
http://assembly.coe.int/Main.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta08/ERES1605.htm
24
rapport soutient, entre autres, qu’"au cœur du fossé qui sépare les Etats-Unis et le monde
musulman, se trouve un manque de compréhension et de respect. Les arts ont la possibilité
de persuader et de modifier les stéréotypes par le biais de leur impact émotionnel ».
Aux Pays-Bas, une enquête auprès de 1100 adultes réalisée par TNS NIPO 21 a constaté que
les Néerlandais ont une opinion plus positive sur la présence des Musulmans parmi eux.
L’enquête ajoute cependant qu'il y a de moins en moins de Néerlandais pour croire que
l'intégration des Musulmans dans la société néerlandaise finira par être couronnée de
succès. NIPO a mené des enquêtes similaires au cours des dernières années, plus
précisément, en 2005 et en 2006 peu après le meurtre du cinéaste néerlandais Theo van
Gogh et les attentats de Londres et de Madrid. Le résultat de ces enquêtes a été qu’un
grand pourcentage de la population néerlandaise semble considérer l'Islam comme une
menace et la présence des Musulmans comme désagréable. L'enquête, commandée par
RTL News, semble donner quelque raison de modifier la conclusion initiale. Les
préoccupations au sujet des Musulmans ont presque diminué de moitié depuis 2006.
Seulement 11% considèrent les Musulmans comme une menace, contre 21% en 2006.
Le 24 Septembre 2008, le US-Muslim Engagement Project's Leadership Group a publié son
premier rapport interreligieux et multidisciplinaire de haut-niveau sur les stratégies visant
à améliorer les interactions américaines avec le monde musulman. Ce rapport est intitulé :
«Changer le cours des choses : une nouvelle direction pour les relations entre les Etats-Unis
et le monde musulman ». Les membres du Groupe comprennent l'ancienne secrétaire
d'État Madeleine Albright, l’ancien Secrétaire d'Etat adjoint Richard Armitage, l’écrivain et
conférencier Stephen Covey, l’ancien Directeur exécutif de l'AIPAC Thomas Dine, le
Président de Rockefeller Brothers Stephen Heintz, le Président de Soliya, Shamil Idriss; la
Présidente de l’«Islamic Society of North America » Ingrid Mattson; la Directrice exécutive
du « Gallup Center for Muslim Studies » Dalia Mogahed et le Directeur du « Center for
Dialogues » Mustapha Tlili. Le rapport a proposé une stratégie globale avec des actions
concrètes visant à contrer l'extrémisme, à renforcer la sécurité américaine et internationale
et à améliorer les relations entre les Etats-Unis et les pays et communautés du monde
musulman22.
Il est important de noter qu’au moment où le débat sur la place de l'Islam en Europe
devient de plus en plus houleux, le Saint Siège ait contribué à ce débat en reconnaissant
aux Musulmans le privilège d'avoir ramené Dieu dans la sphère publique en Europe. Une
déclaration a été faite dans ce sens par le Cardinal Jean-Louis Tauran, responsable du
département des contacts interconfessionnels de l'Eglise catholique. Cité par L'Osservatore
Romano, l’organe officiel du Vatican, il a conclu que « les Musulmans, devenus une
importante minorité en Europe, ont été ceux qui ont exigé un espace pour Dieu dans la
société » 23.
23
Voir: http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/080807-dutch-muslims retrouvé le 9 août 2008
24
Pour plus de détails , voir:
http://islamusWest.org/events_Islam_and_the_West/changing_course_muslim_engagement/changing_course_
executive_summary.html retrouvé le 15 décembre 2008
25
Voir : http://in.reuters.com/article/worldNews/idINIndia -36765320081128?sp=true retrouvé le 29/11/2008
25
Trois hauts dignitaires religieux du Vatican ont soutenu l’idée qu’il y ait davantage de
mosquées en Europe à condition que les Musulmans respectent les communautés locales et
s’adaptent au mode de vie des pays d'accueil. L’Archevêque de Budapest, le Cardinal Peter
Erdo (Président de la Conférence épiscopale européenne), l’Archevêque de Bordeaux, le
Cardinal Jean-Pierre Ricard (Vice-président), et l'archevêque de Zagreb, Josip Bozani (Viceprésident) estiment que la construction de mosquées officielles permettrait d'augmenter la
sécurité dans les pays occidentaux.24
En France, un sondage CSA effectué sur les Musulmans25 a montré que la majorité des
Musulmans dans ce pays se sentent très intégrés, soutiennent la laïcité de l'Etat, le
financement des mosquées et le port du foulard. 14% se considèrent «d’abord français»,
60% comme étant aussi français que Musulmans" et 22% estiment qu’ils sont « Musulmans
d'abord » tandis que 4% n'ont pas répondu. Deux tiers (66%) ont estimé qu’il existe une
«très forte ou assez forte hostilité contre l'Islam » en France. En revanche, 28% ont senti une
hostilité « assez faible » ou « très faible ». En ce qui concerne la laïcité et la séparation de
l'Église et de l'État, 75% la soutiennent (48% «très bien» et 27% «assez bien»). S’agissant de
la loi islamique (charia), 38% ont répondu qu'elle ne doit pas être appliquée dans un pays
non-musulman et 37% ont soutenu qu'elle devrait être partiellement mise en œuvre et
adaptée aux règles du pays où l'on vit. En revanche, 17% estiment que la charia devrait être
pleinement appliquée, quel que soit le pays où l'on vit. Une grande majorité (78%) est
favorable au financement par l'Etat de la construction des mosquées en France. 70% sont
favorables au port du foulard (43% et 27%), pour deux raisons : en signe de soumission de
la femme envers son mari, pour certains, et l'affirmation des libertés individuelles dans une
société occidentale, pour les autres.
Au Royaume-Uni, une étude de l'Université de Cambridge 26, fondée en partie sur des
entretiens approfondis avec 26 étudiants des universités du Royaume-Uni, a fait valoir que
les universités britanniques ne sont pas des foyers du radicalisme islamique, malgré les
craintes de la montée de « l'extrémisme de campus ». Cela contredit une étude publiée par
le Centre pour la cohésion sociale au début de 2008, suggérant que les étudiants
musulmans sur les campus britanniques croient que tuer au nom de la religion pourrait se
justifier et que des directives ont été mises en place pour le personnel de l'université sur la
façon de lutter contre la menace d'extrémistes violents ciblant les campus comme source
potentielle de nouvelles recrues. Toutefois, l'étude a reconnu qu'il y avait peu de preuves
d'une telles menace, ce qui montre que ces craintes sont exagérées et que les jeunes
Musulmans sont mieux intégrés dans la société britannique que leurs parents avec un fort
sentiment d'identité nationale. L’étude a révélé que les jeunes Musulmans considéraient les
restrictions sur l'expression de leur identité religieuse, notamment le port du hijab, comme
une atteinte aux droits de l'homme plutôt qu’une obstruction à l’endroit d’une plus grande
cause politique islamique. Le rapport fait valoir que “les tentatives visant à interdire le
hijab ont été perçues comme étant incompatibles avec l'engagement occidental et plus
Voir : http://www.adnkronos.com/AKI/English/Religion/?id=3.0.2829866770 retrouvé le
20.12.2008
25
Pour plus de détails, veuillez consulter : http://www.lefigaro.fr/flash -actu/2008/10/29/0101120081029FILWWW00603-l-islam-de-france-bien-integre-sondage.php retrouvé le 01 novembre 2008
26
Pour plus de détails, veuillez consulter: http://www.guardian.co.uk/education/2008/dec/03/student-politicsislamic-radicals-cambridge retrouvé le 06 décembre 2008
24
26
spécifiquement britannique en faveur de la liberté d'expression et des pratiques
multiculturelles ainsi qu’avec l'engagement européen en faveur des valeurs de liberté, de
libre arbitre et d'individualité».
Il est encourageant de constater que les gouvernements occidentaux ont commencé à
prendre des initiatives positives. Le rejet par le gouvernement et le peuple allemands de la
tenue de la Semaine de la Lutte contre l'islamisation de l'Europe par le Groupe Pro Koln, la
décision d'un tribunal d'Amsterdam aux Pays-Bas de poursuivre Geert Wilders pour la
production du film "Fitna" et la décision du gouvernement britannique de lui refuser
l'entrée du Royaume-Uni en février 2009, pourraient être cités comme des signes
encourageants. A l'occasion de l'interdiction faite à Wilder d’entrer au Royaume-Uni, le
Secrétaire britannique au Foereign Officie, David Miliband a déclaré à l’émission
« Hardtalk » de la BBC que Wilders s'était rendu coupable d’une «haine
antimusulmane extrême». « Nous sommes profondément attachés à la liberté d'expression,
mais il n'y a pas de liberté de crier " haro " dans une salle de théâtre bondée et il n'existe
aucune liberté d'attiser la haine religieuse et raciale en vertu des lois de ce pays», a-t-il
ajouté.27
Les observations du Président américain Barak Obama sur la tolérance et le dialogue des
religions et l'annonce qu’il a faite le 5 février 2009 à Washington lors de la cérémonie de la
National Prayer Breakfast, de créer un bureau pour l’entente interconfessionnelle au niveau
de la Maison Blanche, étaient assez révélatrices. Sa déclaration dans laquelle il a fait savoir
qu’"il n'existe aucune religion dont le principe central est la haine", et qu’"en l'Islam, il ya
un hadith qui dit:«Aucun d'entre vous ne sera véritablement croyant que lorsqu’il aura
souhaité pour son frère ce qu'il souhaite pour lui-même "28, est tout-à-fait remarquable.
Il est à noter que les observations et l’annonce faites par Obama vont dans le sens de la
vision du Secrétaire général de l'OCI par rapport à la nécessité d’une réconciliation
historique entre l'Islam et le Christianisme. Il convient de mentionner ici que le Secrétaire
général de l'OCI a adressé une lettre ouverte au Président Obama lors de son investiture,
lettre dans laquelle il a souligné que "De nombreux mythes au sujet de l'Islam, encouragés par
les extrémistes de l'Occident comme de l’Orient, se sont multipliés au cours de la dernière décennie ,
et un nouveau mot - "l'Islamophobie" – a fait son entrée dans le lexique mondial pour décrire les
actes antimusulmans de préjugés et de violence. En dépit de ces mythes pernicieux, vous constaterez
que l'Islam est une religion de paix. La tolérance est l’indice de référence et la nature même de
l'Islam. L'Islam n'est pas non plus une religion exclusive. Elle fait partie intégrante de l'histoire des
religions du monde. L’Islam est venu de la même partie du monde où sont apparus le Christianisme
et le Judaïsme. Il vient du même Dieu, et se réclame des mêmes Prophètes, notamment Abraham ". Il
a également adressé une lettre de félicitations au Président Obama qui, en réponse, a
exprimé sa volonté de travailler avec le Secrétaire général en vue de soutenir ces efforts et
de renforcer les relations existantes entre les États-Unis et de l'OCI. Il a aussi exprimé sa
confiance en la capacité des Etats-Unis et de l'OCI de travailler ensemble pour l'édification
d'un monde plus sûr au cours des quatre prochaines années.
Le Comité des relations étrangères du Sénat américain a tenu le 26 Février 2009 à
Washington DC, une audition sur la question de « l'engagement avec les communautés
27
28
Pour plus de détails, voir : http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7885918.stm
Veuillez consulter : http://www.whitehouse.gov/blog_post/this_is_my_prayer/
27
musulmanes à travers le monde ». Le Comité des relations étrangères du Sénat américain
joue un rôle important dans la formulation de la politique étrangère bipartite des ÉtatsUnis et sa décision sur la tenue d'une audition spéciale sur l'engagement avec le monde
musulman est donc très certainement un événement d’un grand intérêt et d’une
importance capitale pour l'OCI.
Ont pris la parole devant le Comité, son président le sénateur John Kerry du Parti
Démocrate et un haut membre de la Commission, le sénateur Richard Lugar du Parti
Républicain. Le Comité a également entendu les interventions d’experts
internationalement reconnus, dont l'ancien secrétaire d'État américaine Madeleine
Albright, l'amiral William Fallon, ancien chef du commandement central américain, Dr.
Dalia Mogahed, Directrice exécutive du Gallup Center for Muslim Studies à Washington DC
et co-auteur de l'ouvrage du Professeur John Esposito « Qui parle au nom de l'Islam», M.
Eboo Patel, Directeur exécutif de l’Interfaith Youth Core à Chicago et Zekkyno Baran,
membre principal du Hudson Institute à Washington, DC.
En optant pour une vue d’ensemble des tendances existantes et émergentes dans les
relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, l'audition a été marquée par quelques
remarques constructives qui pourraient être interprétées comme des raisons d'optimisme
supplémentaires en ce qui concerne l'engagement de l'OCI dans la lutte contre
l'islamophobie. Certaines de ces remarques ont été notées ci-dessous:
Le sénateur John Kerry: "Aujourd'hui, nous devons envoyer un message simple à tous les
Musulmans pour leur dire: nous partageons vos aspirations à la liberté, à la dignité, à la
justice et à la sécurité. Nous sommes prêts à écouter, à apprendre, et à honorer
l’engagement du Président à approcher le monde musulman avec un esprit de respect
mutuel ".
L’ancienne Secrétaire d'État américaine Madeleine Albright: "... si les Musulmans et les
Chrétiens ne sont pas en la paix, le monde ne peut pas être en paix. Avec les terribles
armements du monde moderne, avec les Chrétiens et les Musulmans liés comme jamais
auparavant, aucune partie ne peut gagner unilatéralement un conflit ... Ainsi, notre avenir
commun est en jeu ... Faisons donc que nos différences ne soient pas des causes de haine et
de dissensions... Ne vivons ensemble que dans la droiture et les bonnes œuvres."
L’amiral William J. Fallon, membre du Centre d’Etudes internationales du Massachusetts
Institute of Technology a fait les recommandations suivantes pour l'engagement avec les
Musulmans:
a) Tout d'abord être à l'écoute de leur version des problèmes et être prêts à les écouter et à
discuter des défis à relever;
b) En second lieu, manifester l'intérêt des États-Unis vis-à-vis de la paix et de la stabilité
avec la majorité des Musulmans partageant le même idéal, en s'engageant dans le
processus de paix au Moyen-Orient et les initiatives de sensibilisation à travers le monde et
en joignant le geste à la parole;
c) En troisième lieu, aider les pays les moins avancés par rapport aux questions liés à
l'économie, la santé, l'éducation et la sécurité;
28
d) En quatrième lieu, alléger les procédures bureaucratiques pour obtenir les visas
américains et d'éviter les retards embarrassants ;
e) Cinquièmement, renforcer la confiance par l'engagement personnel et traiter les gens
avec respect.
Une frange de la société, qui devrait bénéficier d’une attention particulière au niveau des
initiatives liées au dialogue interconfessionnel, est celle de la jeunesse, l'un des quatre
thèmes principaux de l'initiative de l’Alliance des Civilisations. Dans cette optique, l'OCI a
pris note de l'initiative du 20 Janvier 2009 dans laquelle un groupe international de jeunes
activistes musulmans se sont réunis à Doha, au Qatar, pour lancer ce qu'ils ont appelé un
mouvement musulman mondial pour la paix, la justice et le bien commun. Plus de 300
jeunes activistes musulmans venus de 76 pays musulmans ont participé à l’édition de
l’année 2009 de la Conférence des Leaders Musulmans de Demain29. Les organisateurs de
la réunion de Doha, un consortium sans but lucratif de Musulmans et de groupes
interconfessionnels, l’ont conçue de manière à en faire un catalyseur pour le changement
social dans le monde islamique et un signal indiquant que les Musulmans soutiennent le
pluralisme politique, la liberté, la justice sociale et la lutte contre l'extrémisme.
6: CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
L’islamophobie est synonyme de discrimination et d'intolérance à l’encontre des
Musulmans. Ce fléau, qui tend malheureusement à proliférer, est contraire aux valeurs
fondamentales de l'humanité. Des valeurs qui sont censées se traduire par un engagement
ferme en faveur des droits de l'homme et de la reconnaissance de la dignité inhérente à
tous les êtres humains, indépendamment de leur foi, de leur couleur de peau ou de leurs
croyances. Les droits de l'homme et les libertés fondamentales devraient être considérés
comme étant la pierre angulaire de la tolérance et de la non-discrimination, qui sont elles
mêmes les éléments clés de la stabilité, de la sécurité et de la coopération. Cependant, et
malgré tous les efforts investis dans la promotion et la protection des droits de l'homme,
les actes de racisme, de xénophobie et de discrimination, ainsi que l'intolérance qui s’y
trouve associée, perdurent dans de nombreuses contrées. La montée, en particulier après le
11 septembre, du racisme et de l'islamophobie, représente un défi à l'exercice des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, surtout dans les pays occidentaux. En dépit des
progrès tangibles réalisés jusqu’ici vers l'élimination totale des formes institutionnalisées
de discrimination, nombreux sont les pays et les régions qui continuent à être confrontés à
la déferlante des préjugés tenaces, de l'exclusion et de la violence raciste. C’est là une
menace gravissime qui risque d’hypothéquer durablement les relations amicales et
pacifiques, non seulement entre les Etats, mais également entre les peuples et les nations.
La lutte contre toutes les formes et manifestations de discrimination et d'intolérance n’en
est que plus impérative et plus urgente que jamais.
29
The Muslim Leaders of Tomorrow (les Leaders Musulmans de Demain) (MLT) est un programme
mondial, un réseau social et un mouvement populaire qui prépare la prochaine génération des leaders
musulmans. Le programme des MLT offre un espace public libre et ouvert où cette communauté peut
débattre vigoureusement d'idées, partager les meilleures pratiques, et s’entraider à devenir de meilleurs
leaders. Avec la diversité minorité ethnique, religieuse et sociale comme principaux atouts, le
renforcement des MLTs sont en train de devenir des porte-paroles et des militants de la paix et de la
tolérance à travers notre monde d’aujourd'hui. Le MLT est le plus grand programme mondial œuvrant à
la création d'une nouvelle génération de leadership civique musulman. Pour plus de détails, veuillez
visiter le site web: http://www.muslimleadersoftomorrow.org
29
Le célèbre journaliste britannique George Claire
rappelle que « la principale
caractéristique de l'islamophobie c'est de taxer l'Islam de monolithique et de ne pas
reconnaître la formidable diversité de cette foi. L’islamophobe se permet de dire à propos
de l’Islam des inepties qu'il ne peut même pas rêver de proférer contre le Judaïsme ou un
groupe ethnique particulier »30.
L'OCI propose un dialogue franc, sincère, efficient et visant à enrayer l'islamophobie à
travers une meilleure compréhension des différentes cultures et religions et une intégration
plus réussie des Musulmans en Occident. L'OCI reste aussi déterminée à établir un
véritable dialogue entre les civilisations. Elle continue à travailler en étroite collaboration
avec ses partenaires internationaux, dont l'Alliance des Civilisations, en vue de
promouvoir l’entente et la synergie interculturelles et de mettre en échec les propagateurs
de la haine et de l'intolérance.
L'OCI a pris toute une série d'initiatives en direction aussi bien des différentes capitales
Européennes qu’aux États-Unis pour sensibiliser la communauté internationale à la
dangerosité du fléau de l'intolérance et de la haine raciale. L'OCI a tenu à conserver le
thème du dialogue entre les civilisations en tête de ses priorités et le Secrétaire général a
systématiquement abordé la question lors de ses rencontres avec les dirigeants politiques
européens et américains ainsi que dans ses interactions avec son homologue des Nations
Unies, avec le Haut Représentant pour la politique étrangère et la sécurité commune de
l'Union européenne, avec le Conseil européen ainsi qu’avec un certain nombre
d’universitaires et de membres de la société civile lors des différents workshops et
séminaires auxquels il a participé.
L’impératif de Dialogue des Civilisations n'a jamais été aussi urgent et important qu’il l’est
aujourd’hui. Les opportunités offertes par la mondialisation ne doivent pas être gaspillées.
L'aspiration commune de la communauté internationale à la coexistence pacifique dans un
environnement marqué par la diversité interculturelle a été sérieusement hypothéquée par
les agissements d’un petit groupe d’extrémistes qui a décidé de faire de l'intolérance et de
la xénophobie à l'encontre des croyances et des civilisations autres que les leurs un fonds
de commerce politique. L'Occident et le monde musulman doivent être soutenus et
encouragés dans les efforts et activités qu’ils entreprennent en vue d’un dialogue franc et
ouvert entre les religions, les cultures et les civilisations.
L'OCI demande à toutes les parties prenantes d'œuvrer à l'élaboration d'une stratégie
commune en vue d'endiguer la montée de l'islamophobie. Les dirigeants des États
membres de l'OCI ont prodigué des directives claires en termes à la fois de stratégie et de
mandat par rapport à cet important dossier.
Les quelques recommandations qui suivent pourraient à cet égard servir d’éléments pour
arrêter une stratégie commune associant le monde musulman et l'Occident:
30
Cf. Claire George, Anti-Faith Prejudice at Christmas, in:
http://english.ohmynews.com/articleview/article_view.asp?no=384471&rel_no=1 retrouvé le 23/12/2008.
30
a) La communauté internationale doit reconnaître le problème et afficher la disponibilité
et la volonté nécessaires pour adopter une approche pluridimensionnelle en matière de
lutte contre l'islamophobie. Il importe de tenir compte de l'importance du débat
idéologique dans la lutte contre l'intolérance et la discrimination à l’égard des
Musulmans et d'élaborer une stratégie fiable en vue de réajuster les systèmes de
valeurs et de conceptualisation.
b) La volonté politique des gouvernements et leur engagement sans équivoque à
poursuivre avec un esprit ouvert et sincère le dialogue, sont des facteurs clés pour
avancer sur l’élaboration d’une stratégie mondiale de lutte contre l'Islamophobie.
c) Les dirigeants politiques doivent insister sur l'importance d’un discours politiquement
correct et objectif et éviter les harangues haineuses et toutes autres manifestations
d'extrémisme et de discrimination. Un message encourageant la tolérance, la nondiscrimination, la compréhension et le respect de tous, doit être envoyé par l'élite
politique internationale.
d) Il importe d’accorder la reconnaissance officielle à l'Islam au même titre que les autres
grandes religions dans les pays européens, afin d’instaurer la confiance et l'harmonie
entre les religions.
e) S’agissant des systèmes juridiques nationaux, en particulier dans les pays / régions
avec une forte prévalence d’islamophobie, des critères clairs et précis pour la
déclaration et l'enregistrement des crimes haineux doivent être établis. En outre, la
déclaration à la police des crimes motivés par la haine doit être encouragée.
f)
Le renforcement des capacités des communautés musulmanes et des organisations de
la société civile dans les pays occidentaux en vue de leur permettre de travailler avec les
autorités locales et nationales, est une question qui doit être abordée en priorité. À cet égard, les
programmes de sensibilisation communautaire peuvent être d'une grande utilité pour le
renforcement de la confiance, de la cohésion et de la convivialité.
g) Un autre point qui mériterait de bénéficier d’un intérêt primordial est celui l'éducation.
Les jeunes générations, en particulier, devraient obtenir des manuels révisés (des deux
côtés), en particulier dans les disciplines clés telles que l'histoire, la philosophie, les
sciences humaines et les sciences sociales, dans le but de présenter une vision
équilibrée des autres cultures et civilisations et de promouvoir par la même la
tolérance, la compréhension et le respect de «l'autre». Une autre activité connexe de
l'éducation est, bien sûr, la formation des agents chargés du maintien de l’ordre public.
h) Les législations internationales réprimant l'incitation à la haine religieuse, notamment
la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Déclaration sur
l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la
religion et la conviction, la Déclaration sur les droits humains des personnes qui ne
sont pas ressortissantes du pays dans lequel elles vivent, la Déclaration sur les droits
des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et
31
linguistiques et les résolutions pertinentes des Nations Unies, doivent être appliquées
stricto sensu.
i)
Le dialogue sur la tolérance et la cohabitation pacifique entre les diverses confessions
doit être mené au niveau de la base et des gens ordinaires.
j)
Les valeurs et principes communs pour l'institutionnalisation et la promotion d’un
processus d'engagement constructif durable et à long terme doivent être clairement
identifiés.
k) Les préoccupations des diverses communautés en ce qui concerne un meilleur respect
de leurs cultures, religions, croyances et symboles, doivent être abordées de manière à
favoriser l'intégration dans les sociétés occidentales. Les responsables religieux
devraient jouer un rôle de premier plan dans ce domaine à l'appui des mesures prises
par les gouvernements et les organisations internationales.
l)
Il importe d’ accorder toute la considération requise aux dimensions économiques et
sociales en remédiant aux effets négatifs de la mondialisation et en relevant les défis
du 21ème siècle tels que la lutte contre la pauvreté, la crise alimentaire, les maladies
endémiques, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, etc.
m) La lutte contre le terrorisme et l'extrémisme doit se faire sur la base d'une
compréhension claire des causes profondes et des dimensions multiples de ces
phénomènes afin d'éviter toute interprétation erronée de nature à cibler des personnes
innocentes ou des organisations au-dessus de tout soupçon.
Conformément au mandat donné par les sessions du Sommet et du Conseil des Ministres
des Affaires étrangères, ce rapport s’attache à mettre en évidence les défis et les moyens de
l'OCI en relation avec l’épineuse question de l'islamophobie. Les contributions,
propositions, recommandations et initiatives des États membres visant à améliorer et à
appuyer le travail de l'Observatoire seront vivement appréciés.
Annexes :
A. CHRONOLOGIE DETAILLEE DES INCIDENTS ISLAMOPHOBES
1-
Incidents en relation avec les mosquées
i.
La Mosquée de Milan « doit être fermée » - le ministre italien de l’intérieur
Roberto Maroni a annoncé la fermeture de la mosquée de Jenner qui attirait
près de 4000 musulmans chaque semaine. La décision n’a pas été bien reçue,
même au delà de la communauté musulmane d’Italie. Un haut responsable
du clergé Catholique romain a entretemps accusé M. Maroni de se
comporter comme un fasciste. Maroni, qui appartient à la Ligue du nord,
Parti violemment hostile aux immigrés, a annoncé à la presse qu’il était
décidé à fermer la mosquée et que tout individu surpris en train de prier sur
la voie publique serait passible d’une amende.
32
In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7493756.stm retrieved on 10.07.2008
ii.
Actes de vandalisme dans une salle de prière : des actes de vandalisme,
avec notamment des inscriptions nazis et un incendie provoqué dans les
toilettes, ont été commis le 14 août 2008 dans une salle de prières de
Meyzieu, dans la région Rhône-Alpes en France, selon un communiqué de
la police et de la mairie publié le lendemain.
In: http://europenews.dk/en/node/13298 retrieved on 27.08.2008
iii.
Les Musulmans ne sont pas les bienvenus au centre de prière
interconfessionnel de Gênes. - Une proposition visant à reconvertir une
bâtisse située à Gènes et construite par les croisés au Moyen âge, en un
centre de prières multiconfessionnel pour les musulmans, les juifs et les
chrétiens à provoqué une levée de boucliers auprès des politiciens locaux.
Les membres de la Ligue du nord anti-immigrés – qui fait partie du
gouvernement de centre droite de Silvio Berlusconi-, ont déclaré que le plan
du conseil génois, qui se prépose d’utiliser la « Commenda Di Pre » pour en
faire un lieu de prières multiconfessionnel était inacceptable.
In: http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/faith/article4472073.eceretrievedon 09.08.2008
iv.
Graffitis anti-islamiques dans une mosquée de Brno (République
Tchèque) - Des inconnus ont dessiné des graffitis anti-islamiques sur les
murs de la mosquée de Brno, le week-end du 25-26 octobre 2008. Quelques
temps auparavant, les représentants du Parti d’extrême droite extra
parlementaire (NS) ont appelé à un rassemblement à la mosquée, mais en
fin de compte, la manifestation n’a finalement pas lieu faute de soutien.
In:http://www.ceskenoviny.cz/news/index_view.php?id=340883retrievedon 29.10.2008
v.
Pétition en ligne contre la construction d’une mosquée à Sofia : une
pétition contre la construction d’une mosquée dans la capitale Bulgare, la
qualifiant d’acte de provocation politique, a été postée sur le net. Le
compteur web montre que 5200 personnes ont signé la pétition (décembre
2008).
In: http://www.focus-fen.net/index.php?id=n161721 retrieved on 06.12.2008
vi.
Mosquée incendiée en Bosnie, un jour de fête musulmane : une mosquée
a été incendiée dans un village de l’Est de la Bosnie Fazlagica Kula, situé au
sud-est de la République de Srpka contrôlée par les Serbes, non loin de la
localité de Trebinje, quelques heures avant le commencement de la fête
musulmane de l’Aïd Al-Idha (le 7 décembre 2008. Plusieurs mosquées ont
été rasées dans cette zone durant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995.
In: http://balkaninsight.com/en/main/news/15357/ retrieved on 13.12.2008
vii.
Une mosquée française visée par un incendie criminel : les officiels
musulmans ont annoncé qu’un incendie criminel visant une mosquée près
de Lyon en France, avait endommagé des exemplaires du coran et d’autres
livres religieux, le 20 décembre 2008. Le conseil français de culte musulman
a appelé la population à rester vigilante devant la recrudescence des
attentats visant les cimetières et les lieux de culte musulmans ».
In:http://www.monstersandcritics.com/news/europe/news/article_1449566.php/French_mosque_tar
geted_in_arson_attack_ retrieved on 21.12.2008
33
viii.
Graffitis blasphématoires à la mosquée de Haïfa : le 21 décembre 2008 des
graffitis ont été peints sur les portes de l’édifice proclamant « mort aux
arabes » et proférant des insultes contre le Prophète Mohamed (PSL). Les
représentants du mouvement islamique à Haïfa ont déposé une plainte
auprès de la police et ont déclaré que « cet incident s’inscrivait dans le
prolongement des actes d’incitation à la haine contre les musulmans et les
arabes, dans lesquels de hauts responsables politiques sont impliqués » Ils
ont rappelé que plusieurs années auparavant, une tête de cochon avait été
jetée dans la cour de la mosquée Hassan Bek, ajoutant que ce geste avait été
interprété comme un message, à savoir que « les mosquées pouvaient être
profanées ».
In: http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3641724,00.html retrieved on 22.12.2008
ix.
Cocktail Molotov lancé contre la mosquée de Kensington. un cocktail
Molotov a été jeté contre la mosquée de Kensington New road, dans la city
(Londres Ouest) dans la matinée du 31 décembre 2008. Les reportages
indiquent qu’un inconnu conduisant une camionnette de livraison de
couleur blanche avait franchi le mur d’enceinte et lancé une bouteille de
plastique enflammée à travers la seule fenêtre ouverte. La bouteille avait
atterri sur la moquette qui prit feu instantanément.
In: http://www.nationnews.com/story/312495389203932.php retrieved on 03.01.2009
x.
Des vandales frappent le centre islamique d’Oakland (Etats-Unis). Une
mosquée d’Oakland a été la cible des vandales lorsqu’un individu déversa
de la peinture rouge sur les escaliers menant au centre islamique de
Pittsburg, quelques heures avant la traditionnelle prière du vendredi. Il a
été rapporté que la mosquée avait été une fois la cible d’actes de vandalisme
depuis sa construction il y a quinze ans.
In: http://www.post-gazette.com/pg/09002/939226-100.stm retrieved on 03.01.2009
xi.
La police enquête sur des tirs contre la mosquée de Miami : La branche
locale du conseil des relations américano-islamiques en Floride du sud a fait
savoir le vendredi 2 janvier que la mosquée de Miami avait essuyé des tirs
d’armes à feu. D’après les journaux, des impacts de balles avaient été
retrouvés dans un mur de l’école islamique adjacente à la mosquée Al-Noor
de Miami, au 11699 SW 147th avenue.
In: http://www.nbc6.net/news/18401619/detail.html retrieved on 03.01.2009
xii.
Le « groupe biblique » harcèle les enfants musulmans à la sortie de la
mosquée : un « groupe biblique » aurait harcelé les fidèles le 1er janvier 2009
34
à leur sortie d’une mosquée de Floride. Plus de 20 individus auraient ainsi
utilisé des cornes comme des mégaphones pour scander des slogans
calomnieux, tournant en dérision la foi islamique et raillant le Prophète
Mohamed, face aux fidèles venus assister à des activités de l’Association
islamique de la région de Tampa Bay. Les trublions auraient également
distribué du matériel de propagande anti islamique et ont tenté d’effrayer
les enfants participant à une école du weekend. Le groupe des chahuteurs
était apparemment venu à Tampa pour assister au Super Bowl. La police
s’est déplacée sur les lieux.
In: http://news.prnewswire.com/DisplayReleaseContent.aspx?ACCT=104&STORY=/www/story/0201-2009/0004964031&EDATE= retrieved on 02.02.2009
xiii.
Des mosquées bosniaques saccagées par les vandales : Des vandales, non
identifiés, ont provoqué quelques dégâts mineurs en lançant une grenade
contre une mosquée encore en construction dans le centre de Banja Luka,
sous administration serbo-bosniaque, le samedi 31 janvier, selon la police.
Dans un autre incident à Mostar, au sud du pays, la porte d’une mosquée a
été endommagée lundi 2 février. C’était là le 15ème incident dont la mosquée
Dervis Pasa Bajezidagic avait été la cible depuis la fin de la guerre de Bosnie
(1992-1995). Lors des incidents précédents, les vandales avaient dessiné des
graffitis représentant la croix gammée et des têtes de cochon sur les murs de
ce
bâtiment
datant
du16èmesiècle.
In:http://www.gulftimes.com/site/topics/article.asp?cu_no=2&item_no=270735&version=%201&temp
late_id=39&parent_ id=21 retrieved on 05.02.2009
xiv.
Attaques de vandales racistes contre une salle de sports louée à des
musulmans : Des vandales ont gribouillé des graffitis racistes sur les murs
d’une salle de sport communautaire devant être louée à un groupe
musulman. Le slogan « Muslim people suck » (les Musulmans l’ont dans le
baba) avait été écrit sur un mur de la salle de sports woodfarm Sports hall
de Thornliebank (RU) devant être reconvertie en centre d’enseignement
post scolaire.
In:http://www.eveningtimes.co.uk/news/display.var.2488278.0.racist_vandals_attack_hall_leased_by_muslims.php
retrieved on 11.02.2009
xv.
Des extrémistes israéliens squattent la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Un
groupe d’une trentaine de colons israéliens extrémistes a fait irruption dans
l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, le
lundi 9 mars à midi. Des fidèles palestiniens ont indiqué que les assaillants
35
s’étaient déguisés en touristes et qu‘une fois à l’intérieur de l’esplanade, ils
avaient commencé à accomplir les prières de la fête juive du Pourim.
In: http://www.imemc.org/article/59210 retrieved on 10.03.2009
xvi.
Une tête de cochon accrochée au mur d’enceinte de la mosquée de
Prague : une tête de cochon a été placée sur la clôture d’une mosquée de la
capitale tchèque. Quelqu’un avait également écrit « stop islam » sur la
clôture et partiellement endommagé le mur d’enceinte et le porche de la
mosquée, située dans la banlieue de Kyje, à Prague. Le parti nationaliste
(minoritaire) a posté des photos montrant la tête de cochon accroché à la
clôture sur son site web (19 mars). Un porte parole de la communauté
musulmane a annoncé qu’une plainte allait être déposée.
In: http://www.iht.com/articles/ap/2009/03/19/europe/EU-Czech-Mosque-Attack.php retrieved on
21.03.2009.
xvii.
Pas de mosquée à Burgas quartier résidentiel de « Meden Rudnick »
(Bulgarie) : Le Conseil municipal de Burgas a annulé sa décision antérieure
autorisant la construction d’une mosquée dans le quartier résidentiel de
« Meden Rudnick ». Plus de 40000 habitants de Burgas signèrent la pétition
contre la construction de la mosquée. La décision avait attisé les tensions
interethniques causant la démission du maire Valeri Simeonov en signe de
protestation, et avait été détournée pour manipuler les citoyens.
In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/england/staffordshire/8001751.stm retrieved on 18.04.2009
xviii.
Objections populaires à la construction d’une mosquée à Lichfield (RU) En avril 2009, plus de 2500 personnes avaient signé une pétition en ligne sur
Facebook pour s’opposer au projet de construction d’une mosquée à
Staffordshire. L’auteur du projet Abdu salam a indiqué que la communauté
musulmane locale avait grandi et qu’il ne comprenait pas les
préoccupations des détracteurs du projet.
xix.
Enquête sur l’incendie de la mosquée de Detroit - la police a ouvert une
information judiciaire sur l’incident dont une mosquée de Detroit a été la
cible lorsqu’un début d’incendie y avait été signalé juste avant la prière de
l’aube du 18 avril 2009. Le responsable du Tawheed Center of Detroit, M.
Warren, a découvert l’incendie à 5H30 du matin au moment où il s’était
présenté pour ouvrir les portes de la mosquée pour la première prière de la
journée. Les enquêteurs ont indiqué qu’un inconnu avait brisé les vitres
36
d’une fenêtre située à l’arrière du bâtiment, déversé de l’essence à l’intérieur
et mis le feu au bâtiment.
xx.
Canada : la mosquée de Dorval de nouveau attaquée par les vandales Des graffitis ont été laissés par un ou deux vandales sur un mur faisant face
au parking d’une mosquée de Dorval au Canada. La même mosquée avait
été déjà victime d’actes de vandalisme similaires en juin 2008, avec des
graffitis peints sur le mur.
xxi.
La mosquée de Rutherglen attaquée par des vandales racistes : Des
vandales racistes ont dessiné des graffitis injurieux sur le mur d’une
mosquée de greenhill Road à Rutherglen (RU), qui avait été officiellement
inaugurée en février dernier. Les vandales, dont on croit qu’il s’agirait des
jeunes hommes vêtus de vêtements de couleur foncée, ont peint sur le mur
des commentaires à connotation raciste entre 7h et 10h du matin, le
dimanche 26 avril. L’inspecteur en chef de la police locale a déclaré que la
profanation de tout lieu de culte, même par des graffitis, est un exemple
particulièrement blâmable en matière de comportement antisocial.
2- Profanation de cimetières musulmans :
i.
Cimetières musulmans saccagés en Crimée. Un cimetière
musulman a été profané au village de Chistenko, en Crimée (Ukraine), en
mai 2008. Dans la nuit, des douzaines de stèles avaient été renversées et
brisées. Les musulmans tatars ont trouvé plus de 40 pierres tombales
endommagées ainsi qu’un graffiti sur les murs du cimetière, écrit en russe
disant « tatars, quittez la Crimée immédiatement ! » D’autres graffitis
représentaient des gibets et le symbole national tatar barré d’une croix.
In: http://www.muslimnews.co.uk/paper/index.php?article=3504 retrieved on 10.06.2008
ii.
En Autriche, des vandales renversent des sépultures musulmanes :
Les autorités autrichiennes ont annoncé le 29 septembre 2008 que 90
sépultures musulmanes avaient été la proie des vandales pendant le
weekend. Les officiels, qui soupçonnent l’extrême droite, ont indiqué que
certaines pierres tombales avaient été brisées et d’autres maculées de
peinture noire dans le carré musulman du cimetière de la ville de Traun,
près de Linz. Les enquêteurs ont précisé que des étoiles de David avaient
été dessinées sur certaines stèle.
In: http://www.guardian.co.uk/world/2008/sep/29/austria retrieved on 30.09.2008
37
iii.
Sépultures musulmanes renversées en France. Des centaines de
stèles situées à l’intérieur d’un cimetière de guerre de Notre Dame de
Lorette, près de la ville du Nord d’Arras champ de bataille de la 1ère guerre
mondiale, ont été retrouvées marquées de symboles nazis, le 8 décembre
2008. Cette attaque était la troisième du genre en moins de deux ans.
L’incident s’est produit la veille de la plus grande fête islamique, l’aïd alAdha. La police a fait savoir que les stèles blanches marquant les tombes des
soldats musulmans, morts au combat pour la France, avaient été tagguées et
barbouillées de slogans nazis comme « Heil Hitler ».
In:
http://www.welt.de/english-news/article2845660/Muslims-graves-in -France-
defaced.html
retrieved on 09.12.2008
3- Incidents liés au port du Hijab (voile)
i.
En Irlande, l’opposition appelle à l’interdiction du voile : Les deux principaux
partis d’opposition en Irlande ont récemment demandé aux écoles publiques du
pays de ne pas autoriser les jeunes filles musulmanes à porter le voile religieux. Le
parti travailliste du Ruairi Quinn a déclaré que les immigrants venus en Irlande
devaient s’adapter à la culture irlandaise. Néanmoins, l’Education Act stipule que
les enseignants ont le devoir de respecter la diversité des valeurs, des convictions et
des traditions.
In: http://www.muslimnews.co.uk/paper/index.php?article=3580 retrieved on 02.07.2008.
ii.
La France refuse la naturalisation à une femme musulmane voilée : Un tribunal
français a refusé d’accorder la citoyenneté française à une femme musulmane
d’origine marocaine, en arguant que sa pratique de l’Islam « radical » n’est pas
compatible avec les valeurs de la France. Agée de 32 ans, Faiza vivait en France
depuis 2000 avec son mari, citoyen français, et les trois enfants du couple, nés
français. Faiza M. a cependant indiqué qu’elle n’avait jamais défié les valeurs
fondamentales de la France. Sa requête initiale pour obtenir sa naturalisation avait
été rejetée en 2005 sous prétexte qu’elle « n’était pas suffisamment assimilée » en
France. L’intéressée a fait appel et, le mois de juin 2008, le conseil d’Etat, l’instance
administrative supérieure en France, qui fait aussi fonction de haute cour, a
confirmé la décision du tribunal de ne pas accorder la nationalité française à la
demanderesse.
In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7503757.stm retrieved on 13.07.2008
iii.
Une musulmane voilée expulsée d’un musée italien. L’incident qui a déclenché
une vive controverse dans les médias italiens et entre les politiciens de centre droite
38
et de centre-gauche, s’est passé le 23 aout 2008 au musée de Venice’s Ca’ Rezzonica,
qui abrite des chefs d’œuvre de l’art vénitien du 18ème siècle. La femme, qui visitait
le musée en compagnie de son mari et de ses enfants, avait déjà passé le sas de
sécurité et commencé sa visite. Arrivée au 2ème étage, un garde lui avait demandé
d’enlever son « niqab », un voile qui ne laisse visibles que les yeux, ou bien de
partir. La dame a refusé d’ôter son voile et a quitté les lieux. Il est à noter que les
lois anti terroristes italiennes interdisant depuis 1975 aux individus de se couvrir le
visage en public, sont rarement appliquées au port du voile islamique.
In: http://uk.reuters.com/article/lifestyleMolt/idUKLR71630120080827?sp=true retrieved on 30.08.2008
iv.
Les visages voilés interdits par le nouveau Règlement scolaire. Ronald Plasterk,
ministre néerlandais de l’éducation, a déclaré que le voile et la Burqa seront
désormais interdits pour les visiteurs et les employés des écoles néerlandaises, y
compris les parents d’élèves. Les écoles privées islamiques devront respecter la
nouvelle loi, mais les universités en seront exemptées, a déclaré le ministère, car
cette loi est destinée à permettre aux enfants de se reconnaître et de s’identifier les
uns les autres. Les milieux musulmans néerlandais ont exprimé leur
désapprobation quant à la declaration du ministre de l’éducation.
In: http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article4720550.ece retrieved on 13.09.2008
v.
Le voile, nouvelle cible de l’extrême droite autrichienne. Henz Christian Strache,
chef du parti d’extrême droite Freedom Party, a déclaré que le voile est le symbole
de l’islamisme et de l’oppression des femmes et n’a pas droit de cité en Autriche.
Martin Strutz, SG de l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche, a indiqué que « quelque
chose d’impensable en Turquie était devenue une réalité dans le Vienne rouge (de
gauche). « Les socio démocrates Viennois ne font plus aucun cas de la séparation de
l’église et de l’Etat », a–t-il ajouté, en appelant à une interdiction totale du voile et
du foulard dans l’administration publique. Alors que Freedom et Alliance appellent à
l’élimination des symboles de l’islam des écoles publiques, ils ne semblent pas avoir
d’objection à la présence des symboles du christianisme en Autriche où le
catholicisme romain prédomine.
In: http://blogs.reuters.com/faithworld/2008/11/04/headscarves-new-target-for-austrian-far-right/ retrieved on
08.11.2008
vi.
Le port du voile conduit à l’arrestation en plein tribunal - Lisa Valentine,
également connu sous son prénom musulman de Miedah, âgée de 40 ans, a été
arrêtée pour avoir refusé d’enlever son hijab. Le tribunal municipal de Douglas
ville indique qu’elle a enfreint un règlement de la cour qui interdit de se couvrir la
tête. La juge Keith Rollins a condamné l’accusée à 10 jours de prison.
In: http://www.ajc.com/services/content/printedition/2008/12/17/hijab.html retrieved on 20.12.2008
vii.
Odense : les travailleurs de l’hôpital veulent une interdiction du voile. un groupe
de travailleurs de l’hôpital universitaire d’Odense (OUH), au Danemark, dont des
infirmiers et des aides soignants a déclaré que le voile est un symbole religieux et
politique qui n’a rien à voir avec un hôpital, où les patients désirent être soignés
par des professionnels neutres. Auparavant, le personnel de l’établissement avait
cherché à soulever la question du port du voile sur les lieux de travail dans le
bulletin interne de l’hôpital Fokus , a indiqué le Kristeligt Dagblad. Il est à noter que
le comité de l’uniforme de l’OUH n’envisage pourtant pas de bannir le voile.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/odense-hospital-workers-want-headscarf.html retrieved on
20.01.2009
39
viii.
Refus de service bancaire à une femme voilée : le 2 février 2009, CAIR a demandé
au département américain de la justice de déterminer si oui ou non une banque
californienne avait violé les droits d’une femme musulmane lorsqu’elle avait refusé
de la servir au motif qu’elle portait un foulard sur la tête ou hijab. D’après
l’intéressée, l’agence locale de la Navy Federal Credit Union à San Diego,
Californie, aurait refusé de la servir bien qu’elle ait précisé aux officiels de la
Banque qu’elle portait le voile pour des raisons religieuses.
In:http://news.prnewswire.com/DisplayReleaseContent.aspx?ACCT=104&STORY=/www/story/02-022009/0004964748&EDATE= retrieved on 03.02.2009
ix-
Une mère de famille voilee expulsée Le 3 avril 2009, une femme musulmane a été
expulsée d’une soirée des parents parce qu’elle portait le voile. L’école a appelé la
police et la dame tout a simplement fondu en larmes lorsque l’école l’a
empêché d’entrer pour des raisons, soit disant, de santé, de sûreté et de
sécurité, et lui a dit que : « les visages des visiteurs doivent être visibles à
tout moment ». D’autres parents ont soutenu ce règlement.
In: http://www.express.co.uk/posts/view/93135/Veiled-parent-ejected retrieved on 05.04.2009
4- Campagnes politico sociales contre l’Islam et les Musulmans
i.
Une campagne met en garde les Américains contre la menace de la charia – Une
pancarte de la ville de Detroit indique que la loi religieuse imposée par l’Islam
menace les droits. D’après les membres du comité américain uni (UAC), la charia,
ou jurisprudence islamique, pourrait s’étendre au monde entier, mais elle ne
pourrait pas prendre pied sur le sol américain sans rencontrer de résistance »,. Une
grande pancarte longue de 48 pieds a été ainsi érigée à l’entrée de la ville de
Detroit, fief de l’une des plus importantes communautés musulmanes des USA.
In: http://worldnetdaily.com/index.php?fa=PAGE.view&pageId=82062 retrieved on 29.11.2008
ii.
Campagne contre la charia en Grande Bretagne à la chambre des Lords – « Une
seule loi pour tous » tel est le slogan de la campagne lancée à la chambre des Lords,
le 10 décembre 2008, avec l’appui de la société laïque nationale, à l’occasion de la
journée internationale des droits de l’homme. La campagne a invité le
gouvernement britannique à reconnaître que la charia est arbitraire et
discriminatoire et à supprimer les tribaux de la charia et tous les autres tribunaux
religieux avec l’argument qu’ils travaillent contre et non pas pour l’égalité et les
droits humains. La campagne a également appelé à l’amendement de la loi
d’arbitrage de 1996 pour interdire à tous les tribunaux religieux d’exercer.
In: http://www.secularism.org.uk/campaignagainstsharialawinbritai.html retrieved on 13.12.2008
40
iii.
Suisse : Marie contre la Charia: L’Eglise catholique de Suisse en veut au parti
populaire helvétique (SVP) à cause d’un poster portant le slogan « Marie plutôt que
la charia ». Selon l’église, ce poster polarise et attise les sentiments de xénophobie.
Le SVP avait déjà, de manière répétée, mis l’opinion en émoi avec ses attaques
contre l’Islam et les étrangers. Le même slogan avait été déjà utilisé par l’OVP
(parti populiste autrichien) trois ans auparavant.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/02/switzerland-maria-vs-shariah.html retrieved on 16.02.2009
iv.
Belgique : Dewinter : « l’Islam est un prédateur »- Le politicien belge Filip
Dewinter, le chef de l’antenne locale à Antwerp du Vlaams Belang, assène dans son
livre intitulé Insha Allah ? l’Islamisation de l’Europe : « L’islamophobie est un
devoir ». Il pense que l’islam est un prédateur qui s’attaque à une Europe affaiblie.
Il appelle à démanteler les structures islamiques mises en place en Flandres, et à
stopper l’islamisation et l’immigration en provenance des pays musulmans.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/02/belgium-dewinter-islam-is-predator.html retrieved on 03.03.2009
5- Intolérance à l’égard de l’islam et de ses symboles sacrés
i.
L’islam est une menace réelle pour l’Eglise, déclare un membre du synode :
Alison Ruoff, une membre évangéliste du synode et ancienne magistrate, a déclaré
au Daily Telegraph que l’église devrait se concentrer sur la lutte contre la montée
de l’Islam en Grande Bretagne. Elle croit fermement que le gouvernement ne fait
rien pour enrayer la croissance des communautés musulmanes, qui refusent de
s’intégrer et de se mêler aux autres.
In:
http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/2205041/Islam-is-real-threat-to-church,-says-Synodmember.html
retrieved on 29.06.2008
ii.
Un film d’horreur de l’extrême droite livré aux lecteurs du New York Times avec
leur journal : le 6 septembre 2008, en pleine campagne présidentielle à travers les
Etats-Unis, le New York Times a été livré à ses lecteurs accompagné d’un DVD du
documentaire « Obsession : la guerre de l’Islam radical contre l’Occident », un film
controversé sur la menace du terrorisme islamique.
In:
13.09.2008
iii.
http://www.huffingtonpost.com/denise -dennis/new-york-times-includes-i_b_125317.html
retrieved
on
Un magazine satirique allemand a proposé un « concours incroyable » - « Un
concours de sosies de Mohamed », avait été programmé à l’occasion de la foire du
livre de Francfort en octobre 2008, soulevant un tollé bien au delà des frontières de
l’Allemagne. L e concours a été finalement annulé suite a l’intervention de certaines
autorités musulmanes.
In: http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/0,1518,583132,00.html retrieved on 11.10.2008
iv.
La première d’un documentaire musical suédois « Mohamed » : Le 22 novembre
2008, Lars Vilks a organisé la première d’un documentaire musical sur les
évènements ayant suivi la publication par le même artiste, des caricatures
blasphématoires du Prophète Mohamed en 2007.
In: http://www.thelocal.se/15878/20081123/ retrieved on 25.11.2008
v.
Le dessinateur Danois auteur des caricatures du prophète revient à la charge avec
de nouveaux dessins: Kurt Westergaard, le caricaturiste danois qui avait été forcé
41
de se cacher après la publication de ses dessins du Prophète Mohamed, par le
journal Jyllands Posten en 2005, s’apprête à revenir à la charge avec une nouvelle
série de caricatures potentiellement sujettes à controverse. D’après le Copenhageen
Post, Westergaard envisagerait de publier une série de 26 illustrations dans un
nouveau livre compilant les chroniques sardoniques de l’écrivain danois Lars
Hedegaard parues dans le Berlinestke Ttidende.
In: http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,589954,00.html retrieved on 12.11.2008
vi.
Pays Bas : « l’Islam n’est pas une religion ». Le parlementaire Martin Bosma, du
Parti pour la liberté (PVV) pense que l’islam ne doit pas être considéré comme une
religion. Membre du parti de Geert Wilders, le parlementaire a fait cette déclaration
pendant un débat sur l’éducation religieuse. L’intéressé a admis que la religion était
une affaire importante qui devrait être enseignée à l’école élémentaire, mais que
cela ne s’appliquait pas à l’Islam qu’il ne considère pas personnellement comme
une religion.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2008/11/netherlands-islam-not-religion.html retrieved on 15.11.2008
vii.
Un dirigeant messianique juif déclare que l’Islam est une menace pour le
monde : Asher Intrater, un des fondateurs du mouvement messianique juif a
ouvertement qualifié l’islam de « menace pour le monde ». Dans un article en ligne
rédigé au lendemain des attaques meurtrières de Mumbai, qui avaient fait plus de
200 morts, Il a déclaré « Le jihad islamique est un mouvement international,
coordonné, planifié et bien financé. Son objectif est de détruire la civilisation
occidentale, d’assassiner les missionnaires chrétiens et de rayer l’Etat d’Israël de la
carte. Il est profondément ancré dans l’endoctrinement religieux islamique. Le
terrorisme fait partie du jihad et le jihad fait partie de l’Islam ».
In: http://journalchretien.net/breve15264.html retrieved on 06.12.2008
viii.
Un politicien néerlandais présente un autre film sur l’islam : un jeune néerlandais
natif d’Iran, Ehsan Jami, a produit un film sur l’Islam intitulé « entretien avec
Mohamed ». Bien que ce film de 15 minutes soit moins conflictuel que ses
prédécesseurs, il montre M. Jami en train d’interviewer le Prophète Mohamed, dont
le personnage est interprété par un acteur portant la coiffe bédouine et dont le
visage est dissimulé sous un masque en papier. L e contenu blasphématoire du film
constitue une offense au sentiment des musulmans du monde entier.
In: http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/region/netherlands/081209-Islam-film retrieved on 10.12.2008
ix.
Le Président du groupe de presse NJ déclare que l’Islam est une menace pour les
USA : Le président de l’association de la presse de New Jersey avait écrit dans un
éditorial, qu’il croyait que l’islam représentait une menace interne pour les EtatsUnis et qu’il serait favorable à l’expulsion des musulmans de la société américaine.
Dans cet éditorial, intitulé « Ne laissez pas entrer les Musulmans » et publié par la
Cape May County Herald, Art Hall écrit : « la menace interne et externe n’est pas
comparable à nulle autre parmi toutes celles que nous avons eu à affronter. Cette
menace émane de l’islam. Alors que le christianisme prêche la paix, le Coran prêche
la conquête par la force des armes. Nous avons été, et sommes toujours, une nation
à la fois démocratique et chrétienne dans notre structure fondamentale. Si nous
voulons que l’Amérique reste telle qu’elle est, alors, il nous faudra d’abord
identifier les menaces réelles, puis développer la volonté de barrer la route à ceux
qui sapent nos valeurs, ceux qui détestent ce que nous chérissons ».
In: http://www.sunherald.com/prnewswire/story/1033418.html retrieved on 24.12.2008
42
x.
Des caricatures controversées du Prophète Mohamed en vente au Danemark - la
société danoise de liberté de presse a annoncé en avril 2009 qu’elle a commencé à
vendre les caricatures danoises du Prophète Mohamed (PSL), qui ont causé un tollé
au niveau international en 2006. Le président de la société Lars Hedegaard a
déclaré à Associated press que quelques mille copies imprimées des caricatures qui
peignaient le Prophète avec un turban dans lequel sont placés des bombes, doivent
être vendus pour environ 250 dollars la pièce. Chaque dessin est signé par l’artiste
danois Kurt Westergaard, qui avait réalisé les caricatures en 2005 et qui avait donné
la permission de les reproduire. Hedegaard a ajouté : « tout ce qu’on fait est
d’engager un débat, nous exerçons notre liberté d’expression. ( Mais ) nous n’avons
violé aucune loi et nous ne le ferons pas ».
In:
http://www.christianpost.com/Intl/Overseas/2009/04/controversialmuhammad-cartoon-goes-on-sale-indenmark-11/ retrieved on 13.04.2009
xi.
Des exemplaires du Coran brulés dans une prison russe - une organisation
d’émigrants en Russie a déclaré que les responsables d’une prison russe ont été
accusés d’avoir brûlé des exemplaires du Coran et agressé des prisonniers
musulmans. La ligue du peuple de Tadjiks a indiqué que les incidents se sont
produits dans une prison de la région de Tambov, au Sud-Est de Moscou. Les
responsables de la prison ont également détruit une mosquée érigée par des
détenus.
In: http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8008802.stm retrieved on 22.04.2009
xii.
Wilders envisage un second film anti-islamique - le parlementaire de droite Geert
Wilders a déclaré au journal le Telegraph qu’il envisage de faire suivre son film
anti-islamique très conversé, fitna, d’un autre. Son nouveau produit devra être
réalisé en 2010, et abordera les effets négatifs de ce que Wilders appelle la percé de
l’islam dans les pays occidentaux.
In:
http://www.radionetherlands.nl/news/zijlijn/6260473/MP-plans-secondantiIslam-film and
http://www.dutchnews.nl/news/archives/2009/04/wilders_to_make_second_fitna_f.ph
p retrieved on 18.04.2009
6- Discrimination envers les Musulmans dans les institutions éducatives, les lieux
de travail, les aéroports etc.
i.
Les Musulmans seront reniflés par des chiens policiers en dépit des objections
religieuses - Des questions ont été soulevées à propos du recours à des chiens
policiers renifleurs pour fouiller les passagers musulmans dans les gares
ferroviaires, après des plaintes déposées par ces derniers, affirmant que ce genre de
pratiques est contraire à leur religion. Un certain nombre de britanniques
musulmans ont en effet protesté et refusé de se laisser renifler par les animaux
entrainés à détecter les explosifs ; mais la police des transports a déclaré qu’elle
continuerait à se servir de ces animaux spécialement entraînés. Les chiens sont
considérés comme des animaux malpropres, voire impurs, selon les préceptes
islamiques.
43
In: http://www.dailymail.co.uk/news/article-1029887/Muslims-searched-snifferdogs-despite-religious-objectionssay-police.html retrieved on 02.07.
ii.
3ème semaine de l’islamo fascisme : « Stop au jihad dans les campus. »- Dans la
semaine du 13 au 17 octobre, le étudiants ont organisé dans plus d’une centaine de
campus une manifestation avec comme slogan : « Stoppez le jihad dans les
campus », une campagne destinée à mettre la communauté universitaire en garde
contre l’appui accordé par l’association des étudiants musulmans, les étudiants pour la
justice en Palestine et autres groupes gauchistes à l’agenda.
In: http://frontpagemagazine.com/Articles/Read.aspx?GUID=B8C058A7-2423-4C6E-B15C-84A7ABEDEB09
retrieved on 16.08.2008
iii.
Etudiant Arabe brutalement assassiné en Grande Bretagne - Un gang de jeunes a
battu à mort un étudiant qatari de 18 ans dans une ville côtière de Grande Bretagne,
au cours d’une agression que la police locale a qualifiée de raciste. Mohamed alMajid a succombé, après son admission à l’hôpital Londons’s King’S College, le 24
août 2008. Son camarade de chambre, Majd Al-Ghannamah, 19 ans, qui s’en est tiré
avec un œil au beurre noir, a dit que les assaillants avaient entonné des chants
racistes au moment de l’attaque.
In: http://www.arabnews.com/?page=4&section=0&article=113428&d=27&m=8&y=2008 retrieved on
27.08.2008
iv.
Attaque à la tête de cochon - Une tête de cochon a été jetée à travers la fenêtre de la
maison d’un Asiatique au cours d’une agression qualifiée de raciste et de
choquante. Des graffitis haineux tels que « serviteurs de ben Ladin » et « terroristes à la
bombe » ont été taggués sur les murs. La police a déclaré qu’elle traiterait ces
agressions choquantes comme étant des incidents à connotation raciste. La victime
vivait à Shotton, au RU, depuis 18 ans.
In: http://www.hartlepoolmail.co.uk/news/Pig39s-head-race-attack.4452369.jp retrieved on 06.09.2008
v.
Des fans raillent de nouveau Mido – Des suppoters de l’equipe de football anglais,
Newcastle United ont harcelé un joueur musulman, Mido, l’attaquant egyptien de
Middlesbourgh, le 29 novembre 2008, en entonnant la vieille rengaine « Mido a une
bombe », qui avait déjà provoqué une controverse la saison passée autour de la
ligne rouge à ne pas franchir entre plaisanterie de mauvais goût et racisme.
In: http://www.timesonline.co.uk/tol/sport/football/premier_league/article5263360.ece retrieved on 03.12.2008
vi.
Le pèlerinage d’un Somalien se termine à l’aéroport – Sheikh Abdirahman
Ahmed, de la Mosquée Abubacar Al-Siddique, une grande mosquée de la banlieue
de Minneapolis, Cedar-Riverside, et le jeune coordinateur de la mosquée, qui n’a
pas voulu donner son nom, n’ont pas été autorisés à embarquer à l’aéroport de
Minneapolis St Paul, sans qu’on ne leur en indique les raisons. Le jeune
coordinateur a précisé que d’autres voyageurs qui avaient prévu de prendre le
même vol (Hajj ou pèlerinage à la Mecque et Médine) avaient été eux aussi
empêchés d’embarquer, sans pouvoir dire combien exactement de personnes
s’étaient trouvées dans le même cas. Le FBI, n’a pas voulu commenter l’incident de
l’aéroport.
In: http://www.startribune.com/35292979.html?elr=KArksDyycyUtyycyUiD3aPc:_Yyc:aUU retrieved on
03.12.2008
44
vii.
Une prison norvégienne servait du porc aux détenus musulmans : Les détenus
musulmans de la prison de Trondheim (Norvège) ont protesté auprès de
l’administration pénitentiaire, après avoir découvert qu’on leur avait servi du porc
sans le leur dire. Les Musulmans ont violemment réagi à cette découverte. En
Norvège, il n’existe aucun centre de détention servant des repas halal aux
prisonniers. Les détenus musulmans de Trondheim avaient déjà eu droit à la
viande de porc plusieurs fois, à leur insu.
In: http://www.aftenbladet.no/english/955033/Prison_served_pork_to_muslim_prisoners_%0A.html retrieved
on
06.12.2008
viii.
Une figurine de style Lego à l’effigie d’un militant islamiste irrite les
Musulmans – Une figurine de style Lego a soulevé une controverse entre les
Musulmans à cause de sa ressemblance avec un militant islamiste. Le personnage,
créé par Wil Chapman de Redmond, Washington, porte un foulard enveloppant
toute la tête, est armé d’un pistolet, d’un fusil d’assaut et de grenades, et est mis en
vente sur son site internet www.brikcsarms.com.
In: http://www.myfoxspringfield.com/myfox/pages/News/Detail?contentId=8004798&version=1&locale=ENUS&layoutCode=TSTY&pageId=3.3.1 retrieved on 06.12.2008
ix.
Des passagers musulmans débarqués aux USA pour des raisons de sécurité –
D’après le journal Atlanta Business Chronicle, neuf passagers musulmans ont été
sommés de débarquer d’un vol de la compagnie Air Tran Airways Corp le 1er janvier
2009, après que d’autres passagers les aient entendus discuter de la sécurité de
l’aéronef. Atif Irfan, agé de 34 ans et anesthésiste à Alexandrie, en Virginie, avait été
débarqué de son avion en même temps que sept membres de sa famille, tous
américains de naissance, et un ami, a déclaré au Washington Post qu’il était
convaincu qu’ils avaient été victimes de préjugés raciaux en raison de leur
apparence, parce qu’ils étaient tous vêtus du costume traditionnel islamique et sont
d’origine asiatique. Les neufs voyageurs, dont trois enfants, se rendaient de
l’aéroport national Reagan, Washington DC, à Orlando, en Floride, pour une
retraite religieuse. L’avion fut évacué et les autorités fédérales et aéroportuaires
inspectèrent à nouveau les passagers et leurs bagages. Quatre vingt quinze
passagers furent finalement autorisés à réembarquer, mais pas les neuf Musulmans
qui ont été interrogés par les autorités. Les agents du FBI présents sur les lieux ont
conclu à un « malentendu ».
In: http://www.novinite.com/view_news.php?id=100169 retrieved on 03.01.2009
x.
Un cardinal portugais met en garde contre les mariages avec les musulmans - Le
chef de l’église catholique du Portugal a conseillé aux femmes portugaises de
réfléchir à deux fois avant d’épouser un Musulman. Le cardinal José Policarpo a a
dit textuellement dans un commentaire largement répercuté par les médias
45
portugais le 14 janvier 2009 : « Réfléchissez y à deux fois avant d’épouser un
Musulman, réfléchissez bien. Vous risquez de vous retrouver empêtré dans un tas
de problèmes dont même Allah ne pourra pas vous sortir ». Policarpo a ajouté qu’il
était « très difficile » d’engager une discussion avec les Musulmans.
In: http://www.iht.com/articles/ap/2009/01/14/europe/EU-Portugal-Muslims.php retrieved on 17.01.2009
xi.
Paris : Etudiants musulmans agressés – Trois élèves du collège de Janson – de –
Sailly (16ème arrondissement à Paris) ont été victimes d’une agression, le 8 janvier
2009, devant l’entrée de leur établissement. Agés de 15 à 17 ans, les élèves, tous
d’origine nord africaine, ont été battus par des jeunes venus distribuer des
prospectus pour le compte de la Ligue de Défense Juive (JDL), une organisation
extrémiste bannie aux Etats-Unis et en Israël. Les familles des victimes ont porté
plainte pour agression préméditée à caractère raciste.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/01/paris-muslim-students-attacked.html retrieved on 17.01.2009
xii.
Un soldat musulman britannique agressé verbalement - Un soldat musulman
britannique a déclaré avoir été traité de Paki par un sergent qui avait cherché à
l’étrangler et menacé de le tuer. Le militaire, âgé de 29 ans, se trouvait en
Afghanistan en mission secrète de renseignement lorsque l’incident s’était produit.
D’autres militaires se seraient interposés pour obliger le sergent à lâcher prise. Le
Pakistanais a raconté par la suite à des membres de sa famille qu’il avait eu peur de
mourir.
In:
http://www.mirror.co.uk/news/top-stories/2009/02/16/british-muslim-solider-in-new-race-hate-rowexclusive-115875 -21127340/ retrieved on 17.02.2009
xiii.
Les églises se coalisent contre l’école islamique de Camden- Quatre églises
chrétiennes se sont liguées dans une attaque sans précédent contre la foi islamique
pour tenter de bloquer la construction d’une école islamique. Les auteurs de cette
campagne, qui ont qualifié l’Islam d’idéologie fondée sur la volonté de domination
mondiale, ont cherché à bloquer le projet de construction d’une école à Camden,
dans la périphérie de la ville de Sydney, en Australie, projet dans lequel ils voient
une menace contre le mode de vie australien. La campagne, qui est orchestrée par
les dirigeants locaux des églises baptistes, anglicanes, presbytériennes et
évangéliques, fait suite au rejet d’une requête introduite précédemment par l’école
islamique, avec comme argument initial le risque de perturbation de la circulation
routière.
In: http://www.news.com.au/story/0,27574,25366957-421,00.html retrieved on
25.04.2009
xiv.
Recrudescence des actes de violence visant les Musulmans aux Pays-Bas : Les
actes de violence visant les Musulmans ont connu une forte recrudescence durant
l’année 2008 aux Pays-Bas. Selon les rapports sur le racisme et l’extrémisme publiés
par l’Université de Leiden et la Fondation Anne Frank, le nombre d’incidents
violents contre des Musulmans est passé de 62 en 2007 à 82 en 2008. La Fondation
Anne Frank a indiqué que le sentiment anti-musulman avait grandi de manière
considérable et que l’opinion publique vis-à-vis des Musulmans était devenue plus
négative.
46
In:
http://www.turkishweekly.net/news/73257/violence-against-muslimsincreased-in-2008-innetherlands.html retrieved on 22.04.2009
xv.
France : 80 actes d’islamophobie en 2008 - L’Association contre l’islamophobie en
France (Collectif contre l’islamophobie en France, CCIF) a annoncé le 22 avril 2009
avoir enregistré 80 actes d’islamophobie durant l’année 2008 dont 59 avaient visé
des personnes et 21 des propriétés (Mosquées, cimetières, sociétés). Le CCIF a ainsi
fait savoir dans une conférence de presse que les actes d’islamophobie avaient
redoublé d’intensité en 2008.
In: http://islamineurope.blogspot.com/2009/04/france-80-islamophobic-acts-in2008.html retrieved
on 25.04.2009
Dernière mise à jour, le 30 avril 2009
47
B:
ACTIVITÉS DU SECRETARIAT GENERAL DE L'OCI
Le Secrétariat général de l'OCI a été impliqué dans plusieurs activités visant à sensibiliser
efficacement l’opinion publique vis-à-vis des répercussions négatives de l'islamophobie sur
la paix mondiale et l’évolution du dialogue des civilisations. Pour ce faire, en plus des
visites effectuées par le Secrétaire général de l'OCI dans un certain nombre de pays
occidentaux, le Secrétariat général a organisé, coparrainé ou pris part à plusieurs
conférences et ateliers au niveau international. Un compte rendu des principaux
événements est donné ci-dessous :
1.
Coopération ONU-OCI sur le dialogue et la lutte contre l'intolérance religieuse
Conformément à la résolution 61/49 du 4 décembre de l'Assemblée générale des
Nations Unies, la réunion générale des secrétariats et des organismes spécialisés de
l'ONU et de l'OCI, s’est tenue du 8 au 10 juillet 2008 à Genève. La deuxième réunion
biennale a décidé, entre autres, de renforcer le dialogue à travers la signature d'un
protocole d’entente entre l'OCI et l'Alliance des Civilisations lors du 2ème Forum
annuel de l'Alliance des Civilisations tenu les 6 et 7 avril 2009 Istanbul.
L'OCI a également convenu d'exhorter ses États membres qui ne l'ont pas encore fait, à se
joindre au Groupe des Amis l'Alliance des Civilisations et de demander à tous les États
membres de l'OCI, qui font partie du Groupe des Amis l'Alliance des Civilisations,
d’élaborer leurs propres plans nationaux de promotion des objectifs de l'Alliance des
Civilisations. En outre, l'OCI demandera à tous ses États membres de diligenter la
désignation des points focaux pour l'Alliance des Civilisations.
L'OIC et l'Alliance des Civilisations rechercheront les opportunités permettant de faciliter
un dialogue constructif et interactif entre toutes les parties intéressées à répondre à la
récente recrudescence des activités provocatrices et irresponsables, sous le prétexte de la
liberté d'expression. Les deux parties ont convenu d'accorder une attention particulière à
l’adoption d’une approche équilibrée et conciliant «responsabilité et liberté".
2-
3 ème Conférence internationale sur « le Monde musulman et l’Occident » – Kuala
Lumpur
Le Secrétaire général de l'OCI a participé et s’est adressé à la 3ème Conférence
internationale sur « le Monde musulman et l'Occident : De la Définition à l'Action » tenue
les 9 et 10 juin 2008 à Kuala Lumpur. Cette Conférence organisée par le Ministère des
Affaires étrangères de Malaisie en coopération avec l’Initiative de Cordoue, a pour but de se
concerter sur ce qui pourrait et devrait être fait collectivement pour combler le fossé et
parvenir à un accord entre le monde musulman et l’Occident. Ont pris part à cet
évènement, des délégués venus du monde musulman et de l’Occident dont les
représentants des organisations gouvernementales et non gouvernementales, du monde
des affaires, des institutions académiques, juridiques, médiatiques et religieuses. Le
Secrétaire général a également pris la parole devant le panel sur « la Prévention de
l’Eclatement des Crises entre les Musulmans et l’Occident » où il a fait les recommandations
suivantes par rapport au traitement du problème de l’élargissement croisant du fossé entre
les Musulmans et l’Occident :
48
a- Il est nécessaire de maintenir un dialogue ouvert et critique entre les parties
concernées en Occident et dans le monde musulman sous-tendu par un
engagement sans faille à traiter les causes profondes des incompréhensions et des
conflits, de manière à parvenir à un pacte de réconciliation historique entre l’Islam
et le Christianisme.
b- Les Gouvernements des pays occidentaux ne doivent éprouver aucune gêne à
condamner publiquement les incidents islamophobes.
c- Il faut mettre en œuvre une éducation qualitative et équitable basée sur le respect
des valeurs et des principes communs visant à la promotion de la paix, des droits
de l’homme et de la tolérance, impliquant les parents, les enseignants, les
éducateurs et les communautés et tenant compte de la nécessité de réviser les
programmes et manuels scolaires.
d- Les législations nationales, les normes et autres instruments juridiques
internationaux doivent être mis à contribution pour prévenir la diffamation des
valeurs et croyances religieuses des autres, en particulier dans les programmes
scolaires.
e- Les organisations internationales et régionales doivent identifier, documenter et
analyser les meilleures approches aux différents niveaux, pour soutenir le dialogue
des cultures et des civilisations.
f-
La communication et les médias doivent jouer le rôle qui leur est imparti en vue
d’éviter l’esprit de clocher et de contribuer à la création des conditions d’un
véritable dialogue interculturel.
g- Le dialogue sur la tolérance et la coexistence pacifique entre les diverses
confessions doit être mené à partir de la base.
h- Des efforts doivent être consentis pour réduire la fracture numérique entre les deux
mondes et investir dans le développement des ressources humaines. L’implication
active de la jeunesse est d’une importance capitale à cet effet.
3- Forum d’Astana :
La Conférence des Ministres des Affaires étrangères des pays musulmans et
occidentaux sur le thème : « Un monde commun : le progrès à travers la diversité » s’est tenue le
17 octobre 2008 à Astana, Kazakhstan. Le Secrétariat général de l’OCI a été impliqué dans
la phase préparatoire de la Conférence. Dans l’allocution qu’il a prononcée devant la
Conférence, le Secrétaire général a partagé sa conviction selon laquelle, c’est seulement à
travers la reconnaissance et le respect de la diversité que le monde musulman et l’Occident
pourraient promouvoir une connaissance réciproque de la diversité culturelle, religieuse et
ethnique qui les aidera à construire un cadre de valeurs communes, de compétences
interculturelles et de dialogue renforcé permettant de parvenir à l’entente durable, à la
paix et à l’harmonie.
Le Secrétaire général de l’OCI a insisté sur le fait que les initiatives de dialogue doivent
proposer une voie spécifique et se doter d’un but ultime bien défini. Il a regretté que la
49
position de l’OCI ait été interprétée de manière erronée par certains milieux occidentaux
qui avaient engagée une campagne contre l’OCI en lui donnant le cachet d’une religion
antichrétienne et antijuive. Il a exprimé sa ferme conviction qu’une réconciliation
historique entre l’Islam et le Christianisme permettrait, dans une large mesure, de définir
un objectif commun et d’instaurer la coexistence pacifique entre l’Occident et le monde
musulman.
La réunion a adopté la Déclaration d’Astana qui suit :
Nous, représentants officiels des pays et des organisations de la conférence « un monde commun : le
progrès à travers la diversité », tenue le 17 octobre 2008 à Astana,
Reconnaissant l’importance de la diversité aux niveaux mondial et national, parmi les
civilisations, les cultures, et les religions, de même que les identités multiples des
individus ;
Saluant les efforts des organisations internationales, régionales et sous régionales, des fora
et des Etats visant à soutenir le dialogue et à établir l’harmonie entre les cultures, les
religions, les croyances, les civilisations et les nations, pour promouvoir le progrès durable,
la paix internationale, la justice, la sécurité et la solidarité ;
Soulignant notre objectif commun, qui est de préserver la tolérance, le dialogue et la
coopération fondée sur la confiance mutuelle et l’entente, et sur l’accentuation des valeurs
communes aux différentes cultures, religions et croyances ;
Reconnaissant que les relations internationales doivent être guidées par les principes
fondamentaux sous jacents au corpus des droits de l’homme, à la démocratie, à la
suprématie du droit, à l’égalité, à la participation et à la non discrimination au niveau
national et international ;
Réaffirmant que tous les droits humains sont universels, interdépendants et
interconnectés ;
Réaffirmant que la démocratie est une valeur universelle basée sur la libre expression de la
volonté des peuples de choisir leurs propres systèmes politiques, économiques, sociaux et
culturels ;
Reconnaissant que la mondialisation, qui a ouvert de nouvelles opportunités au
développement socioéconomique, pose en même temps un défi aux identités culturelles et
religieuses des nations ;
Rejetant toute forme de tensions, fondées sur les différences religieuses, de convictions,
culturelles et de civilisation et leur exploitation pour attiser la haine, la xénophobie et la
confrontation ;
Réaffirmant le rôle pivot de l’éducation et de la culture dans l’entente, la solidarité et la
cohésion sociale, qui garantissent l’insertion des jeunes et la participation de la société
civile aux diverses activités connexes ;
50
Soulignant l’importance d’une coopération accrue entre les gouvernements et le citoyens
des pays dans cette région du globe communément appelée monde musulman, et
l’Occident, en termes de renforcement du dialogue et de l’entente à tous les échelons ;
Conscients que l’usage responsable de la liberté d’expression et l’accès à une information
correcte et impartiale pourraient promouvoir les relations interculturelles et entre les
civilisations ;
Saluant l’Alliance des Civilisations et les autres initiatives existantes et les considérant
comme un mécanisme efficace pour la promotion d’une meilleure entente et du respect
mutuel entre les cultures et les civilisations,
1. SOULIGNENT la nécessité d’encourager les contacts permanents et le dialogue
parmi et entre les Musulmans et les sociétés occidentales aux niveaux politique,
social, culturel, interreligieux et autres.
2. SOUSCRIVENT à la nécessité de poursuivre et de renforcer le dialogue entre les
organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes, telles que
l’ONU, la Ligue arabe, le Conseil de l’Europe, le Commonwealth des Etats
indépendants, l’Organisation des Etats américains, l’Organisation de la Conférence
islamique, l’OSCE et l’Organisation de coopération de Shanghai.
3. APPELLENT tous les Etats à reconnaître que le dialogue intra et interreligieux peut
servir à promouvoir l’entente entre les civilisations.
4. SOULIGNENT l’importance du rôle et des droits des femmes et de l’application
d’une perspective genre, en tant que facteur capital dans le processus de réalisation
des égalités et du droit au développement.
5. INVITENT les pays à prendre les mesures appropriées contre les actes de
discrimination raciale, ethnique et religieuse et les actes de violence inspirés par
l’aversion ethnique ou religieuse, et ce conformément aux termes du Droit
international, du Droit humanitaire et des droits de l’homme.
6. REAFFIRMENT que chaque pays assume la responsabilité primordiale de son
propre développement et que la reconnaissance des efforts nationaux doit être
complétée par des programmes, des mesures et des politiques de soutien global
visant à élargir les opportunités de développement.
7. CONFIRMENT que l’éducation et l’information sont des facteurs clés pour éviter
les stéréotypes et toutes les formes de préjugés et d’idées fausses sur les différentes
cultures ; et encouragent les acteurs de la scène politique, les institutions
éducatives et les médias à promouvoir le dialogue interculturel.
8. ENCOURAGENT l’étude et l’enseignement de l’histoire des civilisations et le
développement d’itinéraires culturels mettant en exergue le patrimoine culturel de
ces civilisations.
51
9. SOUTIENNENT les réunions de jeunes et les programmes d’échange pour
promouvoir le dialogue interculturel, et inter-civilisationnel, la paix et la
participation démocratique parmi les jeunes générations.
10. ENCOURAGENT les professionnels des médias, avec possibilité de créer un
groupe de journalistes appelé à intervenir pour promouvoir le dialogue intercivilisationnel, en tentant compte des recommandations issues des autres fora
connexes comme le Dialogue Mondial inter médias et l’Alliance des Civilisations, y
compris, mais sans s’y limiter, l’échange de journalistes.
11. SE FELICITENT du second forum de l’Alliance des Civilisations, organisé à
Istanbul les 2 et 3 avril 2009, et de l’initiative du Roi Abdallah Bin Abdul Aziz, de
convoquer la conférence de Madrid pour le dialogue interconfessionnel et
interculturel.
12. EXPRIMENT leur appréciation de l’hospitalité, des excellentes dispositions prises
et de l’accueil chaleureux du gouvernement et du peuple du Kazakhstan.
4- Dialogue interreligieux :
Parmi les développements majeurs survenus dans ce domaine, il faut citer les initiatives du
Serviteur des deux Saintes Mosquées, le Roi Abdoullah Bin Abdelaziz Al-Saoud pour avoir
initié trois conférences mondiales sur le dialogue des civilisations, tenues respectivement
du 4 au 6 juin 2008 à La Mecque, du 16 au 18 juillet 2008 à Madrid et du 12 au 23 novembre
2008 au siège des Nations Unies à New York, avec la participation de plusieurs dirigeants
de la planète. Le Secrétaire général de l’OCI a participé à la Conférence de New York. Ces
trois évènements ont réussi à élever le niveau de prise de conscience vis-à-vis des dangers
inhérents à la monté de l’intolérance à l’égard des religions et à mettre en évidence
l’importance de la coopération, de l’entente et du respect entre les diverses religions, en
condamnant toute offense à l’endroit des symboles sacrés respectifs et toute incitation à la
haine et à l’intolérance sur la base de la religion.
5- Conférence de Copenhague :
Le Secrétaire général de l’OCI a conduit la délégation de l’OCI à la Conférence de Suivi de
Rabat sur le renforcement du dialogue entre les cultures et les civilisations tenue les 21 et
22 octobre 2008 à Copenhague, Danemark sur le thème « l’Education pour l’Entente et le
Dialogue interculturels ». Le Secrétariat général de l’OCI était un des coorganisateurs de la
Conférence en collaboration avec le Centre danois pour la Culture et le Dialogue, le
Ministère danois des Affaires étrangères, l’UNESCO, l’ISESCO, l’ALECSO, l’Alliance des
Civilisations relevant de l’ONU, la Fondation Anna Lindh et le Conseil de l’Europe. Dans
l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Secrétaire général de l’OCI a décrit
l’initiative danoise comme étant une mesure constructive, à la lumière de la crise des
caricatures et servirait en tant que mesure de renforcement de la confiance. Le Secrétaire
général a eu une rencontre avec le Ministre danois des Affaires étrangères M. Per Stig
Moller, rencontre au cours de laquelle, ils ont eu, entre autres, une échange de vues sur les
voies et moyens de coopérer en vue de renforcer dialogue et l’entente mutuelle. Il a
également rencontré les membres du Conseil musulman danois (MFR) à Copenhague.
52
6- Table ronde OCI-ODIHR-ONG à Vienne :
L’OCI a coparrainé et a participé à la 2 ème session de la réunion d’évaluation des ONG sur
l’intolérance et la discrimination à l’encontre des Musulmans dans les Etats membres de
l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) en mettant l’accent sur
la jeunesse et l’éducation. La réunion a été organisée le 17 décembre 2008 par l’Office pour
les Institutions démocratiques et les Droits humains (ODIHR) un Organe affilié de
l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) au siège de cette
dernière à Vienne, Autriche. Avant la réunion d’évaluation, l’OSCE-ODIHR, en
collaboration avec le représentant personnel du président en exercice de l’OSCE pour la
lutte contre l'intolérance et les discriminations envers les musulmans, a organisé deux
tables rondes qui ont mis l’accent sur la nécessité de prendre contact avec les ONG les plus
actives sur le terrain avec un accent particulier sur l’identification des domaines d’intérêt et
des bonnes pratiques et de parvenir à des recommandations utiles.
Il a été également recommandé que l’OCI entre en partenariat avec l’OSCE dans la
réalisation de certains projets concrets relatifs à la discrimination envers les musulmans
ainsi que dans le cadre de l’Alliance des Civilisations. La délégation de l’OCI a exprimé la
disponibilité de l’OCI à coopérer avec l’OSCE au sujet des questions susmentionnées. Au
cours de la réunion, les représentants des communautés musulmanes dans les pays de
l’OSCE ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la montée des attitudes
antimusulmanes parmi la majorité des jeunes de certains des pays participants. Ils ont
également mis l’accent sur l’importance de l’éducation face à plusieurs défis que les jeunes
musulmans continuent d’affronter comme le besoin de concilier des identités différentes,
les problèmes liés à l’aliénation, à l’exclusion, aux déperditions scolaires et à la
discrimination basée sur la religion.
7- Forum interinstitutionnel de l’OCI sur « les valeurs universelles communes » Genève :
Le Secrétaire général de l’OCI a prononcé un discours devant le Forum interinstitutionnel
de l’OCI intitulé « Valeurs universelles communes : Défis et nouveaux paradigmes », discours
dans lequel il a touché un certain nombre de questions relatives aux droits de l’homme. Le
Forum s’est tenu le 19 décembre 2008 à Genève pour commémorer le 16ème anniversaire de
la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Le Secrétaire général a mis l’accent sur
le fait que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme a constitué une proclamation
très forte des normes communes et des valeurs partagées, une extension de la Charte des
Nations Unies et une partie intégrante du droit coutumier international. Il a ajouté que les
droits de l’homme en Islam sont fermement enracinés dans l’égalité de tous les membres
de la race humaine en transcendant les considérations d’origine géographique, de couleur,
de langue et de condition sociale. L’Islam a établi pour les droits de l’homme un code
exemplaire qui a conféré la dignité et l’honneur à tous les êtres humains et a éliminé
l’injustice, l’oppression et l’exploitation. Le Secrétaire général a précisé que l’OCI ne
cherchait pas à limiter ou à restreindre la liberté d’expression au delà des dispositions des
articles 19 et 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP).
Le Secrétaire général de l’OCI a également attiré l’attention des participants sur certains
défis lié au développement qui entravent la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme, y compris l’incapacité du Conseil des Droits de
53
l’Homme, tout au long des 45 dernières années, à mettre en œuvre les résolutions visant à
combattre les violations systématiques des droits fondamentaux du peuple palestinien. Il a
appelé à une réévaluation des performances passées et à mis en évidence le besoin de
prendre des mesures concrètes visant à protéger et à promouvoir les droits de l’homme
pour tous et à combattre les nouvelles manifestations de racisme, de discrimination et de
xénophobie.
8. Rencontre avec le Président du Parlement européen à Riyad
La délégation de l'OCI a eu une rencontre le 23 décembre 2008 à Riyad, avec le Président
du Parlement européen, M. Hans-Gert Pöttering à la demande de celui-ci. Les discussions
entre les deux parties se sont déroulées dans une atmosphère cordiale et amicale. Les deux
parties ont procédé à un échange des vues sur la coopération entre l'OCI et le Parlement
européen visant à renforcer le dialogue interculturel et interreligieux. La délégation de
l'OCI a exhorté le Président du Parlement européen à user de ses bons offices pour
contribuer à élever le dialogue au niveau politique approprié et à le faire parvenir aux
instances de base en vue de lutter efficacement contre la montée de l'incitation à la haine
religieuse et à l'intolérance qui affecte l'ensemble de la communauté mondiale. Les deux
parties ont souligné la nécessité de sensibiliser l’opinion publique vis-à-vis des dangers
inhérents à cette incitation et d'encourager les initiatives visant à promouvoir la tolérance
et l’entente. Les deux délégations ont convenu de renforcer la coopération par le biais des
interactions et d'échanges réguliers.
9. Visite en Finlande
Le Secrétaire général de l'OCI a effectué du 6 au 8 Octobre 2008, une visite officielle en
Finlande au cours de laquelle il a rencontré le Président de la République de Finlande,
Tarja Halonen. La rencontre a permis de faire le point de l’action de suivi d’une première
rencontre similaire qui a eu lieu en Octobre 2007 à Djeddah. Ils ont convenu de poursuivre
la coopération pour soutenir les efforts internationaux visant à lutter contre l'intolérance et
d'incitation à la haine contre les religions. Au cours de sa visite en Finlande, le Secrétaire
général a également rencontré le Président du Parlement finlandais, Sauli Niinisto, et le
ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb. Le Secrétaire général a
également donné une conférence sur le thème: "l'Islam en Europe" dans le cadre du Forum
organisé par l'Institut finlandais des Relations internationales. Il a également rencontré les
membres du Conseil islamique de Finlande et de la communauté tatare de Finlande.
10. Visite aux Pays-Bas
Dans le cadre du renforcement de la coopération entre l'OCI et les États membres de l'UE
en vue de trouver des remèdes pratiques aux graves défis qu’affrontent aussi bien l'Europe
que le monde musulman, le Secrétaire général de l'OCI s’est rendu en visite le 15 décembre
2008, aux Pays-Bas. Au cours de sa visite à La Haye, il a mené plusieurs contacts officiels
avec les autorités néerlandaises. La rencontre avec le ministre des Affaires étrangères M.
Maxime Verhagen a porté sur les récents développements survenus à l’échelle
internationale ainsi que sur les relations entre l'OCI et l’Union Européenne, d’une part et
entre l'OCI et les Pays-Bas, d’autre part. Au cours de cette visite, le Secrétaire général a
également rencontré la Secrétaire d'Etat néerlandaise à la Justice, Mme Nebahat Albayrak
et a eu un déjeuner de travail avec les ambassadeurs des Etats membres de l’OCI accrédités
à La Haye.
54
C : Résolution 1605 (2008) du CdE1
Les communautés musulmanes européennes face à l’extrémisme
1.
Les attaques à Paris en 1995, à New York en 2001, la vague d’attentats à la bombe
qui a, par la suite, frappé Madrid et Istanbul en 2003, et Londres en 2005, de même
que d’autres nombreux complots terroristes déjoués sur le sol européen ont mis en
évidence l’étendue et la gravité de la menace du terrorisme pratiqué par des
individus qui invoquent l’intégrisme islamique comme source d’inspiration. Outre
le choc ressenti à la suite de ces attaques, de nombreuses personnes ont été
troublées de voir que de jeunes musulmans, qui sont nés et qui ont grandi en
Europe, avaient pris part à l’organisation et à l’exécution de ces attentats.
2.
L’Assemblée parlementaire met en garde contre toute confusion entre l’islam en
tant que religion et l’intégrisme islamique en tant qu’idéologie. L’islam est la
deuxième religion en Europe et une composante des sociétés européennes. Dans
certains Etats membres du Conseil de l’Europe, c’est la religion traditionnelle de la
majorité de la population; dans d’autres, c’est la religion de la majorité des
immigrés et des citoyens issus de l’immigration, qui représentent une proportion
grandissante de la population. L’intégrisme islamique, par contre, est une idéologie
extrémiste qui poursuit des objectifs politiques et promeut un modèle de société
incompatible avec les valeurs des droits de l’homme et les normes de la démocratie;
dans sa pire forme, l’intégrisme islamique préconise l’usage de la violence pour
atteindre son but.
3.
Il est regrettable, mais indéniable, qu’à l’heure actuelle l’intégrisme islamique, en
tant qu’idéologie, a prouvé qu’il exerce un pouvoir d’attraction sur certaines
personnes. Les gouvernements européens et les communautés musulmanes
européennes devraient travailler en étroite collaboration et en synergie pour
neutraliser ce pouvoir d’attraction et prévenir son escalade vers le terrorisme.
4.
L’Assemblée félicite les dirigeants, leaders d’opinion et organisations musulmans
qui ont fermement et clairement condamné le terrorisme inspiré par l’intégrisme
islamique et d’autres manifestations extrémistes, telles que les discours de haine de
certains imams officiels ou autoproclamés ou d’autres personnalités musulmanes.
De même, l’Assemblée salue les efforts des organisations musulmanes pour mettre
en valeur la compatibilité entre l’islam en tant que religion et les valeurs de la
démocratie et des droits de l’homme, ainsi que leur action auprès de groupes
particulièrement susceptibles de se radicaliser, comme les jeunes et les populations
carcérales.
5.
Parallèlement à ces efforts, il appartient aux gouvernements européens en
particulier de s’attaquer aux causes qui forment le terreau fertile de l’extrémisme –
telles que la pauvreté, la discrimination et l’exclusion sociale –; de garantir le plein
respect de la liberté de pensée, d’expression et de religion, telle qu’énoncée dans la
Convention européenne des droits de l’homme (STE no 5), et de contribuer à
instaurer un climat de respect de toutes les religions quelles qu’elles soient, ou de
l’absence de religion. A cet égard, les Etats membres du Conseil de l’Europe
55
doivent continuer à être vigilants dans leur action de prévention et de lutte contre le
phénomène de l’islamophobie.
6.
En outre, les Etats membres du Conseil de l’Europe devraient prendre une série de
mesures concrètes pour permettre aux immigrés et aux citoyens issus de
l’immigration, dont les membres de communautés musulmanes, de s’intégrer dans
la société grâce à un accès sans discrimination à l’emploi, à l’éducation, à la
formation professionnelle, au logement et aux services publics. L’engagement et la
participation active des immigrés et des personnes d’origine immigrée dans la
société doivent aussi être encouragés et soutenus par l’ensemble de la société, qui
doit faire davantage pour s’adapter à la diversité et supprimer les obstacles à
l’intégration.
7.
De même, comme l’Assemblée l’a déjà recommandé, les gouvernements européens,
dans le but de créer une citoyenneté qui soit inclusive et participative, devraient
remédier au fait que les immigrés et les citoyens issus de l’immigration n’ont
actuellement que des possibilités limitées de participer activement à la vie publique
et politique. Sur le long terme, cette situation, due à des obstacles législatifs mais
aussi sociaux, ne peut que renforcer les griefs et le sentiment d’injustice d’une
partie de la population.
8.
L’Assemblée salue l’initiative prise par deux Etats membres, l’Espagne et la
Turquie, pour la création de l’Alliance des civilisations, et son acceptation par le
Secrétaire général des Nations Unies, qui a désigné l’ancien Président du Portugal
Jorge Sampaio en tant que haut représentant. L’Assemblée exprime également son
soutien aux activités entreprises jusqu’à présent dans ce contexte.
9.
Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée invite les Etats membres du Conseil de
l’Europe:
9.1.
9.2.
9.3.
9.4.
9.5.
9.6.
à prendre des mesures fermes contre la discrimination dans tous les
domaines;
à condamner et à combattre l’islamophobie;
à agir résolument contre les discours de haine et toutes les autres formes
de comportement contraires aux valeurs fondamentales des droits de
l’homme et de la démocratie, même lorsque leurs auteurs invoquent des
motifs religieux pour tenter de les justifier;
à lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence (en
particulier les mariages forcés, les mutilations sexuelles féminines, les
crimes dits «d’honneur»), qui, au nom d’une interprétation erronée des
textes religieux ou des coutumes, bafouent les droits fondamentaux des
femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes;
à combattre toute forme de relativisme culturel ou religieux qui justifie des
pratiques discriminatoires et des violations des droits de la personne, en
particulier à l’encontre des femmes ou d’autres groupes de la société;
à veiller au strict respect des droits de l’homme et du principe de la
primauté du droit dans la mise en œuvre des mesures antiterroristes;
56
9.7.
9.7.1.
9.7.2.
9.7.3.
9.7.4.
9.7.5.
9.7.6.
9.7.7.
9.7.8.
9.7.9.
9.8.
9.9.
9.10.
9.11.
9.12.
10.
à promouvoir la cohésion sociale, l’intégration, la participation politique et
civique des immigrés et des citoyens issus de l’immigration, hommes et
femmes, notamment:
en prenant une série de mesures concrètes pour permettre aux immigrés et
aux personnes issues de l’immigration de s’intégrer dans la société grâce à
un accès équitable et libre de toute discrimination à l’emploi, à l’éducation,
à la formation professionnelle, au logement dans des quartiers mixtes, aux
services publics et grâce, à terme, à une participation démocratique par le
biais de la citoyenneté;
en développant des activités spécifiques qui encouragent l’intégration et la
tolérance chez les jeunes;
en signant et en ratifiant la Convention européenne relative au statut
juridique du travailleur migrant (STE no 93);
en accordant aux immigrés résidant en situation régulière le droit de vote
et d’éligibilité, au moins aux élections locales et régionales, afin qu’ils
puissent avoir une influence sur l’administration publique et les autorités
au niveau local;
en signant et en ratifiant la Convention sur la participation des étrangers à
la vie publique au niveau local (STE no 144);
en encourageant la participation des personnes issues de l’immigration
aux partis politiques, aux syndicats et aux organisations non
gouvernementales;
en prenant toutes les mesures nécessaires afin d’éliminer l’inégalité des
chances à laquelle les immigrés sont confrontés, y compris le chômage et
l’instruction inadéquate;
en supprimant tout obstacle juridique ou administratif non nécessaire à la
construction d’un nombre suffisant de lieux de culte adaptés à la pratique
de la religion islamique;
en s’assurant que les manuels d’école ne donnent pas de l’islam l’image
d’une religion hostile ou menaçante;
à promouvoir et à soutenir des activités tendant à améliorer le statut et le
rôle des femmes musulmanes en Europe et à dépasser les stéréotypes qui
les enferment dans des rôles subordonnés et passifs, par exemple par le
biais d’un enseignement approprié dans les écoles et la mise en œuvre de
campagnes de sensibilisation dans les médias;
à surveiller le rôle joué par les Etats étrangers dans le financement des
mosquées et la nomination des imams, afin de s’assurer que ces actions ne
servent pas à promouvoir des opinions extrémistes;
à soutenir la mise en place de cours, si possible universitaires, afin de
former les imams localement;
à encourager la tenue d’un débat public et ouvert à tous sur les
répercussions que peut avoir la politique étrangère sur le phénomène de la
radicalisation;
à encourager des projets informatifs sur la contribution de l’islam aux
sociétés occidentales afin de surmonter les stéréotypes le concernant.
L’Assemblée appelle les dirigeants et les personnalités qui influencent l’opinion à
agir de façon responsable afin d’éviter d’encourager la discrimination et
l’islamophobie.
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11.
En outre, l’Assemblée invite les organisations, les dirigeants et les leaders d’opinion
musulmans européens:
11.1.
à faire preuve d’un sens élevé des responsabilités lorsqu’ils s’expriment
publiquement et à condamner clairement le terrorisme et l’extrémisme, en
ayant conscience de l’influence qu’ils ont sur les communautés
musulmanes;
11.2. à encourager les musulmans à participer pleinement à la société sans
remettre en question la laïcité de la société et des institutions du pays dans
lequel ils vivent;
11.3. à souscrire officiellement à la Convention européenne des droits de
l’homme;
11.4. à promouvoir la transmission des valeurs européennes fondamentales au
sein des communautés musulmanes, notamment parmi les jeunes, en
mettant l’accent sur leur compatibilité avec la religion musulmane;
11.5. à veiller à ce que les valeurs européennes fondamentales soient enseignées
dans les écoles religieuses musulmanes;
11.6. à encourager les jeunes musulmans européens à devenir imams;
11.7. à mettre en place des projets visant à réduire le risque de radicalisation de
la jeune génération et des populations carcérales, le cas échéant, dans le
cadre d’une coopération avec d’autres organisations ou avec les autorités
locales ou autres;
11.8. à encourager les médias à rendre compte de façon équitable de la réalité
musulmane et des opinions des musulmans, en veillant notamment à
donner la parole aussi aux modérés;
11.9. à élaborer des lignes directrices éthiques pour lutter contre l’islamophobie
dans les médias et en faveur de la tolérance et de la compréhension
culturelles, en collaboration avec les organisations de médias appropriées;
11.10. à encourager le développement d’une intelligentsia laïque.
Préparé par :
L’observatoire de l’OCI sur l’islamophobie
Juin 2008- avril 2009
Islamophobie-rap-36
Md
YHDiallo/N.bendhaou/Maùe Mo Dem