Escale - Observatoire de l`Espace

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Escale - Observatoire de l`Espace
GUIDEPEDAGOGIQUE
« Escale »
La Lune, sa conquête dans les années soixante, fut la première étape d’une aventure
sans pareille qui tomba ensuite quelque peu dans l’oubli. Aujourd’hui, comme la
Station spatiale internationale, elle est considérée comme une escale possible dans la
perspective d’un futur voyage habité vers la planète Mars. Lors de la concrétisation
de ces astroports et de leur mise en service, les contrôleurs de ces escales tiendront un
journal indubitablement étonnant.
Les projets de base lunaire permanente constitueront
la première escale permettant aux hommes de vivre sur
d’autres planètes. L’escale suivante sera Mars.
© ESA/P. Carril
Les ascenseurs spatiaux, véhicules atypiques de transport
dans l’espace, permettront à un plus grand nombre de
voyageurs d’atteindre des escales lunaires ou en orbite
terrestre. © NASA
A son achèvement, la Station spatiale internationale sera
une escale possible pour des destinations plus lointaines.
© ESA/D. Ducros
GUIDEPEDAGOGIQUE
Suggestions d’écriture
Un spationaute stationné depuis des mois dans la station spatiale en
attente de départ pour Mars écrit son blog. Ses amis internautes répondent en
commentaire...
Le responsable de la cantine de l’astroport Luna7 envoie ses commandes chaque
semaine par mail, assorties de commentaires personnels, à l’intendante de la
centrale d’achats afin de réceptionner chaque mois ses denrées par l’ascenseur
spatial...
Sources documentaires
BASE LUNAIRE : La dernière mission sur la Lune
avec un équipage a été effectuée par la mission
Apollo 17, en 1972. Mais les missions Apollo n’ont
pas épuisé l’intérêt des hommes pour la Lune, et
récemment le Président américain a annoncé
le retour de l’homme sur la Lune, en 2018,
comme une première escale vers la conquête de
Mars et…au-delà. Ce projet comporte plusieurs
étapes
Le lancement du Lunar Reconnaissance Orbiter
(LRO) en 2008 constitue la première étape de
ce plan. La sonde, en cours de développement
devra identifier des sites potentiels d’atterrissage
pour des véhicules habités, effectuer une
reconnaissance des sols, ainsi qu’un balisage
et cartographie très précise de la surface de la
Lune. Ainsi ces données permettront d’orienter
les différents membres des missions (individus et
robots).
Deux rovers seraient ensuite à l’agenda de la
NASA en 2010 et 2012-2013. Ils permettront
d’évaluer les ressources en oxygène, en
hydrogène et en métaux disponibles pour une
MODIFICATION DU CORPS EN ORBITE :
Les effets de l’impesanteur sur le corps humain
sont principalement les suivants :
• le mal de l’espace caractérisé par plusieurs
symptômes : maux de tête, nausées, vertiges,
désorientation
Il trouve son origine dans la contradiction entre les
messages sensoriels : un conflit se produit entre les
informations visuelles et celles de l’oreille interne.
En effet, en microgravité les récepteurs de l’oreille
interne ne sont plus capables de situer la position
relative de la tête. La notion de haut et de bas
n’existe plus, les spationautes ont la désagréable
impression de ne pas arrêter de tomber.
éventuelle exploitation au profit d’une base
lunaire habitée. Parmi les zones d’exploration
possibles pour le premier rover, la NASA envisage
un cratère continuellement plongé dans l’ombre
à proximité d’un pôle, zone dont on pourrait
extraire de la glace d’eau. Ces trois missions
robotiques prépareront le retour d’astronautes
américains sur la Lune à partir de 2018. Un
bon nombre de défis techniques est à relever,
notamment celui de la conception du nouveau
véhicule qui emportera les futurs explorateurs, le
Crew Exploration Vehicle.
Au sol
1G
Présence
initiale
dans l’espace
Après
adaptation en
microgravité
Immédiatement
après retour
de l’espace
• la redistribution des liquides qui donne l’aspect
«tête bouffie» et «pattes d’oiseaux.»
En l’absence de force gravitationnelle, 1,5 à 2
litres de sang vont migrer vers la partie haute du
corps ce qui provoque une baisse des sensations
olfactives et gustatives avec une impression de
rhume permanent.
• déminéralisation osseuse et atrophie musculaire
En supprimant le poids corporel, la microgravité met l’appareil squelettique et
musculaire en état de repos.
Il en résulte un déficit musculaire, une
atrophie du squelette et une perte calcique.
Pour cette raison, des exercices musculaires
sont imposés quotidiennement aux équipages.
• troubles du sommeil dus notamment à la
modification du rythme circadien.
Sur Mir par exemple, les astronautes assistaient à
16 levers et couchers de soleil par 24 heures !..
JOURNAL DE CLAUDIE ANDRE-DESHAYS :
Lors de la mission Cassiopée (1996), tiré de
Une Française dans l’espace, de Claudie AndréDeshays et Yolaine de La Bigne, édition Plon
(1996)
sommes offert du bon vin! Bourgogne, vins du
Sud, vins d’Alsace... nous n’avons pas tout bu ce
soir, mais nous en avons bien profité!
« Lundi 19. Nous arrivons ! […] Notre premier
repas ensemble est une vraie fête. Nous sortons
des concombres, tomates, citrons, pommes,
fromages, qui sentent bon notre vieille Terre
et pour ceux qui mangent du lyophilisé et de
la nourriture en tube depuis six mois, c’est un
grand moment! […]
Mercredi 28. L’ambiance est toujours aussi
agréable. Même si je n’ai moi-même pas toujours
le temps, je vois souvent mes coéquipiers russes
en train de blaguer autour d’un thé. La nourriture
est d’ailleurs bien meilleure que ce que m’avait
décrit Jean-Pierre. Nous avons eu la chance que
la navette américaine soit venue auparavant
apporter de nombreuses victuailles. Résultat, il
y a des plats américains, russes, français, variés,
bien présents et très bons. Tout est dans de grands
containers «viande», «poissons», «dessert» et
chacun se sert selon ses petites manies, ses
habitudes, ses envies.»
Petit déjeuner : 100g de hachis de viande (conserve)
50 g de pain
50g de chocolat aux noisettes en tablette
150g de café au lait
130g de jus de prune (tube)
Repas de spationaute pour le vol de Jean-Loup Chrétien à
bord de la Station Spatiale Saliout 7, 1982.
Samedi 24. Cet après-midi, nous avons eu
une demi-heure de liaison avec nos familles,
cela nous a fait du bien. Jean-Pierre avait l’air
détendu, j’étais heureuse de lui parler un peu
plus longtemps que d’habitude. Le soir, nous
avons organisé un dîner français avec les menus
préparés par le lycée de Souillac, tomates
confites, cailles au madiran, espadon, confit de
canard aux câpres, semoule aux abricots, gâteau
de riz... c’était délicieux ! J’avais emporté du
fromage, bien empaqueté, qui a parfaitement
supporté le voyage et nous avons trouvé du
pain américain pour aller avec. Enfin, nous nous
Déjeuner :
100g de langue de boeuf (conserve)
50g de pain
60g de pruneaux secs avec des noisettes
Goûter :
15g de gardons à la Caspienne (conserve)
165g de soupe (tube)
100g de veau (conserve)
50g de pain
40g de biscuits
130g de jus de groseille (tube)
Souper :
165g de crème de fromage aux groseilles
(tube)
50g de pâte de fruit
130g de jus de groseille (tube)
Menu type d’un cosmonaute russe pour une journée à bord
de Soyouz.
Réflexions
ALIMENTATION ET ESPACE : Extrait du récit de
Bernard Lafon, directeur du Musée et labyrinthe
gourmand «Oh ! légumes oubliés» rédigé dans le
cadre des Journées européennes du patrimoine
« […] En ce début de XXIe siècle, pour la première
fois depuis des millénaires, nous sommes en mesure
dans nos sociétés modernes et occidentales, de ne
plus subir la peur ou l’angoisse de la faim et de
profiter d’une réelle abondance nutritionnelle.
Celle-ci nous permet d’affirmer notre autonomie
ainsi que notre présupposée indépendance
vis-à-vis des éléments et de l’environnement, tout
en nous obligeant à assumer des choix difficiles
et complexes.
Cette situation nouvelle dans l’histoire humaine
peut être rapprochée de l’aventure spatiale : dans
les deux cas, elle traduit le succès de l’ambition
humaine. D’autre part, elle pose de nombreuses
questions, ainsi que de multiples problèmes à
résoudre.
PROJET FUTURISTE D’ASCENSEUR SPATIAL :
L’ascenseur spatial utilise «l’effet de fronde»
provoqué par la rotation de la Terre. Plusieurs
plates-formes situées à diverses distances de la
Terre permettent de réaliser différentes missions
satellitaires ou des voyages spatiaux jusqu’à la
Lune.
La navette de l’ascenseur rejoint le port lunaire, situé à 44405 km du point de départ. En se
lâchant depuis ce point, on suit une orbite qui
passe par un point de Lagrange où s’équilibrent
les forces de gravitation de la Terre et de la
Lune.
Sur la Lune se trouve également un ascenseur
spatial que l’on rejoint après environ 5 jours de
voyage.
Présenter la formule de repas du spationaute
Jean-Loup Chrétien, à l’occasion de son vol
spatial en direction de la station Saliout 7,
qui s’est déroulé du 24 juin au 2 juillet 1982,
invite le public à s’interroger sur les conditions
alimentaires susceptibles d’être vécues dans des
situations aussi extrêmes qu’un séjour spatial.
Cet exemple de vie dans des conditions difficiles
et inhabituelles nous incite à analyser toutes les
questions relatives au plaisir gustatif, ainsi que
sur la place et le rôle que celui-ci peut tenir dans
notre équilibre et notre confort psychologique.
Pâté de campagne, pain de mie au seigle, bisque
de homard, langouste à l’armoricaine, civet de
lièvre à l’alsacienne, vache Grosjean et crème
au chocolat Banania étaient au programme en
1982. Ces recettes et productions alimentaires
constituent-elles une survivance de nos pratiques
et traditions culinaires ou sont-elles une source
de motivation, d’équilibre et de satisfaction pour
les vols habités qui vont se mettre en place dans
les décennies futures ?»

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