Mais si, on peut être malvoyant et jouer au loto

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Mais si, on peut être malvoyant et jouer
au loto !
Saint-Barthélemy-d'Anjou - Publié le 23/09/2016 à 05:37
Martine Laurendeau, Carole Guiard et Colette Guyader expliquent aux résidents
comment utiliser le Lotonomie. |
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Des résidents de la maison de retraite Orpéa Bon-Air ont testé un prototype d'un
jeu de loto adapté conçu par six associations, le Lotonomie. Premières
impressions.
Reportage
Lundi, à 15 h. À la maison de retraite Bon-Air, Colette Guyader, l'animatrice, a rassemblé
tous les résidents volontaires pour la séance mensuelle du loto.
Une table diffère un peu, avec ses grandes grilles blanches aux alvéoles incrustées, et
de drôles de picots gravés dans les alvéoles. Carole Guiard, enseignante de l'écriture en
braille et présidente de l'association Point-y-est, et Martine Laurendeau, conseillère
déléguée aux aînés, intergénération et handicap, sont venues faire tester aux résidents
le Lotonomie, un jeu de loto adapté.
« Nous voulons lutter contre l'isolement que peut générer le handicap, explique
Carole, elle-même malvoyante. Avec ce jeu, nous créons un outil qui peut être utilisé
par des malvoyants et toutes personnes ayant des difficultés manuelles, comme
les parkinsoniens. Ça permet aux différents publics de se mélanger. »
Budget de 37 000 €
Andrée, Yvan et Simone ont pris place à la table de Carole et Martine. Mais Yvan
réclame vite ses grilles habituelles. Pas facile, à plus de 90 ans, de changer ses
habitudes !
Carole reconnaît que le jeu n'est pas adapté à tous les handicaps. « Souvent, les
personnes très âgées ont un problème visuel mal corrigé, et auditif. Et elles ne
sont pas motivées. Il faut donc l'accepter : il y aura toujours des gens qui ne
pourront pas y jouer. » Mais il en faudrait plus pour refroidir son enthousiasme. « Les
aveugles lisent les cases en braille et nous avons testé dans d'autres maisons de
retraite, ça marche très bien. »
Aujourd'hui, Carole et Martine ont apporté un prototype. Le jeu doit sortir officiellement
début octobre. Il sera fabriqué par Edi-conso, une entreprise bartholoméenne d'insertion.
Choix non fortuit. « Il faut que ce jeu serve au plus grand nombre de gens possible,
explique Carole, très contente d'avoir mené ce projet à bien. Un projet lourd et long à
éclore. Depuis huit ans, six associations regroupées au sein du Village Pierre-Rabhi, y
travaillent.
Une aventure que ne soupçonnait pas Martine Laurendeau. « Il faut penser à tout. On
a fait des tas d'essais, des corrections. Plus l'aspect juridique, le dépôt du brevet,
les tracasseries avec la Française des Jeux ! » Sur un budget de 37 000 €, il en
manque 6 000, que doit rapporter la vente des premiers jeux.
Après le goûter, tout le monde teste le Lotonomie. Cette résidente est partante : « C'est
formidable, ce qu'elles ont fait ! »