Conditions d`accès à la qualification de chef de Chantier
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Conditions d`accès à la qualification de chef de Chantier
Mai 2015 Conditions d’accès à la qualification de chef E T U D E S de Chantier / Conducteur de travaux au sein des entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers (synthèse) Etude réalisée de mars à septembre 2013 par EPSY pour le compte du FAFSEA en lien avec la SPS production agricole LE CADRE 1 - Objet L’étude vise 3 objectifs complémentaires : - Dresser un état des lieux des dispositifs de formation existants permettant l’accès aux qualifications de chef de chantier / conducteur de travaux - Evaluer en quoi ces dispositifs concourent à l’insertion professionnelle des titulaires dans les emplois visés - Etablir les freins et les opportunités de déploiement de ces dispositifs de formation. Cette étude s’inscrit à la fois dans un contexte de développement de la filière professionnelle et dans une réflexion sur la classification des emplois. 2 - Méthodologie Deux étapes : - Repérer les dispositifs de formation existants (analyse bibliographique, contacts avec des acteurs de la formation), - Analyser les dispositifs de formation en termes d’insertion professionnelle des formés ainsi que le déploiement de ces dispositifs (entretiens avec des F 07 • Publications institutionnelles C 01 • Résultats d’études S 06 • Chef de Chantier Conducteur de travaux salariés et des dirigeants : 23 personnes interviewées, contacts avec des représentants régionaux de FNEDT, mais aussi enquête quantitative auprès de diplômés des filières de formations identifiées en première étape sur la période de 2007 à 2010). 3 - Périmètre L’étude a une dimension nationale et cherche à identifier sur le territoire les différentes configurations d’entreprises et les différentes filières de formation. 4 - Acteurs concernés Pour le volet qualitatif : animateurs régionaux de FNEDT, conseillers formation du FAFSEA, 11 acteurs de la formation (prestataires de formation), 11 chefs d’entreprises et 12 salariés en poste. Pour le volet quantitatif : 23 établissements de formation qui ont permis l’accès à 314 anciens diplômés sur les 4 certifications majeures concernées. 1 Fédération Nationale des Entrepreneurs Des Territoires LES ELEMENTS DE RESULTATS La filière professionnelle des entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers représente en 2011 un peu plus de 13 000 entreprises (+ 8% par rapport à 2003) et emploie environ 70 000 travailleurs. Même si le secteur reste composé de TPE, en 2011, le nombre d’entreprises de taille moyenne progresse : 36 % d’entités de 10 à 50 ETP (+ 10 points par rapport à 2003) et 6% d’entreprises de plus de 50 ETP. Il est à noter que la part des salariés sous statut CDI a tendance à diminuer (22 % en 2011 contre 32 % en 2003) au profit de l’emploi sous statut CDD, marquant ainsi le caractère fortement saisonnier des activités de ce secteur. Dans ce contexte, le métier de chef de chantier / conducteur de travaux est encore peu répandu et apparaît plutôt comme un métier en devenir du fait de l’évolution du secteur : - Augmentation de la taille des entreprises - Structuration des organisations - Montée en compétences des équipes pour répondre aux exigences de meilleure qualité des prestations à moindre coût. Le métier, aujourd’hui, prend des dimensions variables selon les entreprises dans lesquelles il est exercé, tant en termes de statut, de conditions d’accès et d’exercice que d’activités. Le rapport d’étude confirme les configurations d’emploi décrites dans la fiche métier de l’ANEFA . Pour autant, la taille et le domaine d’intervention des entreprises, mais aussi la palette des services proposés, confèrent à cet emploi de chef de chantier / conducteur de travaux des dimensions variables en termes de responsabilités assurées (organisation, commercial, technique) et champs d’expertise (agronomie, gestion, …). Il apparaît que plus les entités sont importantes et les activités sectorisées, plus l’emploi de chef de chantier / conducteur de travaux se structure, permettant un véritable relai du dirigeant. Selon l’analyse des propos des acteurs de la formation mais aussi des dirigeants et salariés d’ETARF , développer et/ou renforcer le recours à la formation : - Contribuerait à une plus grande structuration du métier dans les entreprises plutôt bénéfique pour les salariés. - Permettrait également de fournir aux entreprises un vivier de candidats, parfois difficiles à trouver. Malgré tout, il est rare que les formations identifiées (Bac Pro AE, TGCETA, BTSA GDEA) mènent directement au métier de chef de chantier / conducteur de travaux : - Soit parce que les jeunes diplômés sont trop jeunes et pas assez expérimentés - Soit parce qu’ils privilégient des carrières dans d’autres métiers (concessionnaires de matériel agricole, conseil technique, reprise d’exploitation). Ces formations souffrent, par ailleurs, d’un manque de spécialisation des enseignements sur les métiers de l’agroéquipement exercés dans les ETA. Certains contenus pédagogiques sont à approfondir, voire à renforcer pour mieux correspondre aux référentiels d’emplois et de compétences du métier de chef de chantier / conducteur de travaux (notamment, la formation TGCETA). Pour ce qui concerne la formation professionnelle continue, les salariés ont plutôt une vision centrée sur les « formations obligatoires » liées à l’exercice de leur métier. Les dirigeants ont quant à eux une approche à la fois des formations dites obligatoires mais aussi de nature technique. Pour les chefs d’entreprise, la formation est un outil de valorisation des collaborateurs et de fidélisation. Quel que soit le dispositif de formation concerné (qualifiant, certifiant, de nature obligatoire) la contrainte de disponibilité reste majeure, ce qui s’explique par le système d’activité fortement saisonnier du secteur. Equivalents Temps Plein Fiche métier « Conducteur de travaux » téléchargeable sur le site www.anefa.org 4 Entreprises de Travaux Agricoles, Ruraux, Forestiers 2 3 LES RECOMMANDATIONS Il semble opportun de compléter l’offre de formation actuelle par des parcours de formation continue, accessibles aux salariés déjà en poste dans les entreprises : - Intérêt pour le salarié : reconnaissance, valorisation, fidélisation à l’entreprise - Intérêt pour les entreprises : montée en compétences permettant un gain d’efficacité, une meilleure réponse aux exigences en termes de qualité, de coût…. Les parcours de formation continue devront toutefois prendre en compte : - Les contraintes en termes de mode de financement des formations et de disponibilité des salariés, soit travailler sur des modules courts dans le temps et programmés en dehors des périodes de pics d’activité. - Travailler sur des contenus pédagogiques spécifiques et adaptés au secteur des ETA et en particulier correspondant au métier de chef de chantier / conducteur de travaux. Enfin, il conviendra de faire face à des freins / ou questions : - La difficulté à trouver des candidats pour les formations agricoles et notamment les formations agroéquipements. - La réelle capacité des entreprises à absorber des «promotions» de chef de chantier/conducteur de travaux, compte tenu des équilibres financiers qui sont les leurs. POUR ALLER PLUS LOIN Tableau de bord des entrepreneurs des territoires MSA – FNEdT (2003 ; 2011) Fiche métier ANEFA « Conducteur de travaux en ETARF ». Panorama de l’enseignement agricole, 2011, Ministère de l’Agriculture (DGER) Conception - Création graphique : FAFSEA / Imprimerie IPP 77140 Nemours