TAUX DE PARTICIPATION CONTRASTÉ SELON L`ORIGINE ET LE
Transcription
TAUX DE PARTICIPATION CONTRASTÉ SELON L`ORIGINE ET LE
vie politique Taux de participation contrasté selon l’origine et le sexe Taux de participation, Vaud, 13 mars 2011 En % A l’occasion du premier tour des élections communales vaudoises du 13 mars 2011, la participation au scrutin s’est établie à 39 % des électeurs. Les étrangers ont nettement moins participé que les Suisses avec respectivement 23 % et 43 %. Alors que chez les Suisses, la participation des femmes est inférieure à celle des hommes à partir de 50 ans, chez les étrangers, la participation des femmes est semblable à celle des hommes jusqu’aux alentours de 70 ans. Le 13 mars 2011 a eu lieu le premier tour du renouvellement général des autorités communales pour l’ensemble des communes vaudoises – à l’exception des dix-sept communes qui vont fusionner en quatre nouvelles communes au 1er janvier 2012 et pour lesquelles les élections ont été différées de six mois. Lors de ce premier tour, la participation au scrutin s’est établie à 39 % de l’électorat. Participation pour près d’un électeur étranger sur quatre La Constitution vaudoise du 14 avril 2003 consacre les droits politiques sur le plan communal aux étrangers détenteurs d’un permis de séjour B ou C résidant en Suisse au bénéfice d’une autorisation depuis dix ans au moins et domiciliés dans le canton depuis trois ans au moins. Globalement, les électeurs étrangers représentaient 18 % de l’électorat lors des élections communales du 13 mars 2011. Parmi ceux-ci, 23 % ont pris part aux élections communales, contre 43 % pour les électeurs suisses. Lors des précédentes élections communales du 12 mars 2006, à l’occasion desquelles les étrangers avaient pu pour la première fois faire usage de leur nouveau droit civique, ils avaient été 27 % à utiliser leur droit de vote contre 44 % pour les Suisses. Si la participation des Suisses en 2011 est semblable à celle de 2006, celle des étrangers s’inscrit par contre en recul de 4 points de pourcent. A quoi attribuer cette baisse ? A la complexité du système électoral ? A un désintérêt après le relatif engouement de 2006 ? Au faible sentiment d’appartenance communale confirmé par le maigre taux d’élus aux élections communales de 2006 lors desquelles seuls 49 % des candidats étrangers avaient été élus contre 82 % des candidats suisses ? A une moins bonne intégration d’une partie des nouveaux électeurs ? Malheureusement, les données manquent pour répondre à ces questions. Moins de différence entre sexes parmi les électeurs étrangers En moyenne, le taux de participation des Suissesses a été inférieur de 4 points à celui des Suisses avec respectivement 41 % et 45 %. Ces moyennes masquent néanmoins de grandes 8 disparités selon l’âge : alors que la participation des Suissesses et des Suisses est semblable jusque vers 50 ans, elle diffère ensuite sensiblement avec environ 8 points de moins en moyenne pour les Suissesses au-delà de 50 ans. En revanche, le taux de participation moyen des étrangères est égal à celui des étrangers, voire même légèrement supérieur jusque vers 70 ans. Ce n’est qu’au-delà que la chute de la participation est plus rapide chez les femmes que chez les hommes, avec un écart de l’ordre de 7 points. Désintérêt entre 20 et 30 ans Que ce soit parmi les électeurs suisses ou étrangers, les hommes ou les femmes, le constat est le même et ne varie pas d’une élection ou d’une votation à une autre : vers 18 ans, les jeunes citoyens expérimentent leur nouveau droit civique (taux de 37 % pour les électeurs suisses PARTICIPATION PAR ÂGE, SEXE ET ORIGINE, VAUD, 13 MARS 2011 Taux en % 80 70 60 50 40 Suisses 30 Etrangers 20 10 0 18 23 28 33 38 43 48 53 58 63 68 73 78 83 88 93 Age Hommes Femmes et de 25 % pour les étrangers), puis le désintérêt est assez immédiat et le taux de participation chute avec un minimum entre 25 et 30 ans à 24 % pour les électeurs suisses et 10 % pour les étrangers. Au-delà de 30 ans, le taux de participation remonte progressivement pour culminer vers 70 ans (hommes suisses : 67 % ; femmes suisses : 58 % ; hommes étrangers : 46 % ; femmes étrangères : 43 %) et redescendre ensuite. Petites communes, forte participation La taille de la commune de résidence semble influencer la propension des citoyens à participer à la vie communale. En effet, dans les En tout 39 Selon le type de conseil Conseil général 52 Conseil communal à la majoritaire 44 à la proportionnelle 36 Selon la taille de la commune Moins de 1000 habitants 52 De 1000 à 9999 habitants 41 10 000 habitants et plus 34 communes de moins de 1000 habitants, le taux de participation est de 52 %, il baisse à 41 % dans les communes de 1000 à moins de 10 000 habitants pour s’établir à 34 % dans les villes de 10 000 habitants et plus. Ce constat est valable tant pour les femmes que pour les hommes et pour les citoyens suisses ou étrangers. Et quelle que soit la taille de la commune, la distribution par âge prend une forme semblable, seule l’intensité variant. Tout au plus peut-on relever que le regain d’intérêt des jeunes pour la chose politique intervient un peu plus tôt dans les villes – de l’ordre de 4 ans. La baisse d’intérêt des personnes âgées y intervient également un peu plus tardivement – de l’ordre de 3 ans. La taille de la commune déterminant le type de conseil, on constate sans surprise une étroite corrélation dans les taux de participation selon la taille de commune et selon le type de conseil. Dans les communes avec conseil général, la participation se monte à 52 %, contre 44 % dans les communes à conseil communal élu selon le système majoritaire et 36 % dans les communes à conseil communal élu à la proportionnelle. Cela corrobore notre hypothèse ci-dessus dans le sens où dans les communes avec élection à la proportionnelle, la logique de liste ou de parti domine, conduisant à une politisation de l’élection à laquelle les électeurs n’ont peut-être pas toujours envie de participer. Les femmes peu nombreuses en politique Si les femmes représentent 51 % des votants comme de la population résidante, elles sont moins nombreuses à tenter l’aventure politique, du moins en ce qui concerne les élections municipales. En effet, lors du scrutin du 13 mars 2011, on recense 22 % de femmes parmi les candidats et 23 % parmi les municipaux élus. Du côté des étrangers, par contre, on relève à peine plus d’un pourcent de candidats pour un pourcent d’élus. | AO Source des données : SCRIS/SeCRI. NUMERUS N o 4 septembre 2011