La Côte-Belet, l`île aux vignes
Transcription
La Côte-Belet, l`île aux vignes
NATURE Pamproux H NIORT Biodiversité, histoire du paysage et espaces naturels sensibles La Côte-Belet, l’île aux vignes Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes PHOTO CEN POITOU-CHARENTES 1. Fossé d’effondrement. 2. La Côte-Belet a été désignée espace naturel sensible par le Conseil général des Deux-Sèvres en décembre 2012. 3. Le réseau Natura 2000, qui concilie préservation de la nature et préoccupations socioéconomiques, est un ensemble de sites naturels européens identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats. Coupe géologique transversale du Graben de Pamproux. Source : coupe transversale du Graben de Pamproux (Gabilly, 1997). utrefois connu pour ses versants plantés de vignes, jusqu’à vingt-cinq hectares en 1960, cet « îlot », situé au sud du bourg de Pamproux, dans les Deux-Sèvres, culmine à 117 mètres d’altitude. Trônant a u m i l i e u d e s p l a i n e s d e Pa m p r o u x e t d e La Mothe-Saint-Héray-Lezay, la Côte-Belet se dresse au cœur d’une vaste dépression, appelée graben1, née de l’effondrement d’une partie du plateau jurassique. Au fil du temps, cette butte a été préservée de l’érosion grâce à la présence de marnes oxfordiennes, terres imperméables composées d’argile, plus résistantes que celles des terrains environnants. La viticulture reste l’activité agricole principale du lieu avec, en particulier, l’exploitation de la vegne a trtous – la vigne à tout le monde, en patois – A CEN POITOU-CHARENTES 18 | Le Picton n° 222 | Novembre Décembre 2013 | issue d’un projet communal de restauration du vignoble. Chaque année, en octobre, le raisin est récolté à l’occasion du Festival des vendanges de Pamproux, une cueillette collective et un moment convivial où chacun peut participer. Biodiversité à tous les étages Cet espace naturel sensible2 (ENS) des Deux-Sèvres est, de par sa biodiversité, une des zones phares du site Natura 2000 3 des « Chaumes d’Avon ». La Côte-Belet, au sol argileux « pauvre » et séchant en été, a une partie de ses coteaux exposés au sud, avec un climat caractérisé par de faibles précipitations et un ensoleillement important. Tous ces facteurs favorisent le développement, sur des parcelles autrefois cultivées en vigne, d’une végétation pionnière, rare et menacée, nommée « pelouse sèche ». L’intérêt floristique du site est principalement lié aux orchidées, hôtes privilégiés de ces pelouses. On peut y admirer quelque vingt-trois espèces, aux couleurs et aux formes étonnantes, dont les noms sont à la fois curieux et évocateurs tels que l’ophrys abeille, l’ophrys mouche ou l’ophrys bourdon, qui sont autant de leurres pour les insectes pollinisateurs. La présence de différents milieux naturels : pelouses sèches, prairies inondables, mares, haies, cultures, engendre une richesse patrimoniale