Rapport Sciences sociales Espagnol 2015-2
Transcription
Rapport Sciences sociales Espagnol 2015-2
Concours d’entrée en première année Sciences sociales Langue vivante : ESPAGNOL RAPPORT SUR L’EPREUVE ECRITE : 1. Version: Traduire en français le texte suivant: La violencia más peligrosa Ya no es un secreto para nadie que Brasil es hoy uno de los países más violentos del mundo. Los medios de comunicación se encargan de dar las cifras que crecen cada día. Los asesinatos ya superan los 53.000 anuales, la mayoría de jóvenes negros o de color y poco escolarizados. ¿Por eso llama menos la atención? Los ciudadanos advierten la violencia en su piel, en su cotidiano. En Río, en ocho días, las balas perdidas han causado siete muertes, principalmente niños. En la mítica playa de Copacabana las autoridades han tenido que levantar torres de observación para vigilar el surgir de los arrastões, bandos de jóvenes que llegan asaltando a los bañistas. La gente bien de la noble zona sur de las playas cariocas ha llegado a pensar en aislar dichas playas, obligando a pagar para poder disfrutarlas, en un intento de alejar de ellas a las clases más bajas. Si la violencia física (sobre todo en las grandes urbes) sigue creciendo, existe sin embargo una violencia más peligrosa, que es la de llegar a considerarla como parte de la vida de los ciudadanos, casi sin asombro, hasta con resignación. “Solo espero que no me toque a mí", decía una señora de la clase bien de São Paulo. Es como una lotería al revés. Jugamos cada día a que no nos toque. Ningún regalo mejor para los que gobiernan el país que esa especie de vacuna contra la indignación ante tanta violencia gratuita. A los que estudian periodismo se les enseña que no es noticia que un perro muerda a un hombre. Noticia sería que una persona mordiera a un animal. Así, podría llegar el día en que ni la mayor de las violencias sea considerada noticia. La noticia sería, al revés, cuando se pudiera escribir: “Hoy nadie ha sido asesinado, ni violado, ni asaltado, ni secuestrado, ni herido en Brasil”. Juan Arias, 26/01/2015 [D’après internacional.elpais.com, 12/01/2014] 2. Question: Répondre en 200 mots à la question suivante: ¿Hasta qué punto se puede justificar la idea del articulista según la cual la « violencia más peligrosa » radica en el hecho de que la gente se acostumbra a ella? L’épreuve se compose d’un texte donnant lieu à un exercice de version d’une part, et d’une question de réflexion invitant le candidat à s’exprimer en langue étrangère, en 200 mots environ, comme l’indique expressément le libellé d’autre part. 85 candidats ont composé, les notes vont de 02 à 17/20, avec une moyenne de 11,4/20. 1. VERSION : Le texte devait être traduit dans sa totalité, afin que sa compréhension facilite le travail de réflexion faisant l’objet de la seconde question. Rappelons aux candidats que la traduction intégrale d’un texte implique d’en restituer également le titre, ce qui n’a pas été fait par un certain nombre et se trouve sanctionné comme un omission de proposition. La compréhension du texte n’a dans l’ensemble pas posé de problèmes majeurs aux candidats, comme en atteste d’ailleurs la moyenne générale relativement élevée de l’épreuve. Même si le problème ne s’est que très rarement présenté cette année, le jury souligne que, même lorsque l’on est confronté à des ignorances lexicales ponctuelles, il est impératif de trouver une proposition de traduction faisant sens par rapport au texte : les mots ou expressions laissés en blanc sont systématiquement repérés et sanctionnés, tandis qu’une proposition de traduction, même un peu éloignée du sens réel du mot, permet au candidat de montrer au jury qu’il est capable de restituer le sens du texte, malgré des lacunes. Certains mots ou expressions étaient de faux amis, c’est-à-dire des termes dont une traduction littérale n’était pas acceptable car elle ne permettait pas de restituer le sens : c’était le cas de « levantar » (« dresser » ici, et non pas « lever »), de « pensar en » (qui signifiait ici « envisager » et non pas « penser à »), ou encore de « toque » (cette acception particulière du verbe « tocar », associé à l’idée de loterie, qui se traduit normalement par « gagner » nécessitait un effort de traduction tout particulier ici puisque le jeu consistait justement à ne pas gagner), notamment. Comme toujours en version, le jury se doit de rappeler que l’apparente facilité à comprendre le texte ne doit pas pousser les candidats à négliger la correction de leur expression en français, car c’est bien celle-ci qui est prioritairement évaluée dans cet exercice, en plus bien entendu de la capacité à comprendre la langue d’origine dans sa littéralité. Certains passages, apparemment aisés à comprendre, exigeaient un certain travail de reformulation en français, pour que le texte d’arrivée soit correct : des efforts de transposition étaient ainsi attendus pour certaines formulations comme « que es la de », se rapportant à « una violencia más peligrosa », devant se traduire par « celle qui consiste à » ; la tournure usuelle « hasta con » appelait également un effort afin de restituer l’ensemble de la structure de la phrase « casi sin… hasta con » par « presque sans… voire même avec ». Le début du dernier paragraphe devait également faire l’objet d’un soin particulier pour éviter une rupture syntaxique grave : « A los que… se les » devait être rendu en français sans reprise du pronom personnel « leur », totalement redondant et d’un emploi incorrect. La tournure interrogative de la fin du premier paragraphe devait elle aussi être correctement rétablie en français : « Est-ce pour cela que… ». Notons enfin, toujours au chapitre des nécessaires adaptations de l’espagnol, que les « medios de comunicación » sont en français les « media » ou les « médias », les moyens de communication désignant pour leur part des dispositifs techniques. Un soin tout particulier doit toujours être apporté à la traduction des temps verbaux, les temps espagnols devant dans certains cas être traduits différemment pour que le français en restitue la valeur et non la littéralité , dans le respect des règles de la concordance des temps: ainsi, le subjonctif imparfait de la fin du texte « pudiera » devait être traduit par un subjonctif présent en français (« serait que l’on puisse »), le subjonctif passé étant d’un registre langagier beaucoup trop soutenu par rapport au texte. Rappelons que les erreurs de traduction des formes verbales, en particulier les accords des participes passés, comptent toujours parmi les fautes les plus lourdement sanctionnées : la traduction du « han tenido que » par « ont dû » s’orthographie avec un accent circonflexe au masculin singulier ; tous les participes passés de la fin du texte devaient également être orthographiés au masculin singulier, pour s’accorder avec « nadie », c’est-à-dire « personne ». 2. QUESTION : Le jury rappelle aux candidats que la question fait l’objet d’une notation indépendante de la traduction, comptant pour un tiers des points, ce qui est loin d’être négligeable dans la note finale. L’absence de réponse à la question est sanctionnée par une note de 0. La question proposée à la réflexion des candidats supposait de leur part deux types de qualités, qui ont compté à parts égales dans la note finale. Sur le plan de l’expression, deux séries d’erreurs ont trop souvent émaillé les copies des candidats : - d’une part des erreurs liées au lexique, en particulier l’invention de mots (barbarismes), des fautes liées au genre des mots en espagnol ; - d’autre part, des erreurs grammaticales portant principalement sur la morphologie des temps verbaux, sur la concordance des temps et sur certains aspects syntaxiques propres à l’espagnol, notamment en ce qui concerne l’emploi des. Il s’agit de problème récurrents qui sont systématiquement signalés, tous les ans, à l’occasion des rapports, et qui doivent donc faire l’objet d’un travail de remédiation qu’il est tout à fait possible de mener pour peu que les candidats s’y consacrent tout au long de leur année de préparation. En ce qui concerne l’aspect argumentatif, le jury tient à rappeler aux candidats que, même si la question peut leur apparaître simple, il n’en attend pas moins de leur part la démonstration de leurs qualités d’analyse. Il ne s’agit pas de reprendre les arguments avancés dans l’article, en les recopiant sans les mettre en perspective. L’expression « Hasta qué punto se puede justificar » invite au contraire les candidats à fournir une lecture critique du texte, en mettant en évidence ses arguments certes, mais aussi en exprimant d’autres points de vue possibles sur les questions sensibles de la violence physique et de la violence sociale en Amérique latine. Le jury s’estime par ailleurs en droit d’attendre de candidats au concours dans la filière « Sciences Sociales », qu’ils fassent preuve de leur capacité à utiliser des outils théoriques issus de ce champ, et a su apprécier l’effort de ceux qui ont convoqué pour traiter la question de la violence Norbert Elias, Pierre Bourdieu ou Stéphane Beaud, qui sont des références incontournables sur ces problématiques. Enfin, il est à signaler que si des allusions à la situation en Amérique latine, permettant d’ouvrir le sujet audelà du cas brésilien traité par le texte, pouvaient être légitimes, elles deviennent contre-productives dès lors qu’elles donnent lieu à des récitations de cours sans lien avec le sujet, à des catalogues décousus d’exemples sans rapport les uns avec les autres, ou à des généralités sur « la violence », ou « le narcotrafic » supposés régner sans partage et sans nuance sur l’ensemble du continent… RAPPORT SUR L’ÉPREUVE ORALE 6 enregistrements d’émissions de radio authentiques ont été soumis aux candidats : - « Argentina marcha contra los crímenes de género », 4’53’’ RFI en español, 3 de junio de 2015 Fuente : http://www.espanol.rfi.fr/americas/20150603-argentina-marchacontra-los-crimenes-de-genero - « Francisco Javier, cuatro años en la calle », 4’56’’ RNE, Radio 5, Programa “En la calle, alguien”, 20 de marzo de 2014 Fuente : http://www.rtve.es/alacarta/audios/en-la-calle-alguien/ - « Incremento en Latinoamérica del trabajo juvenil informal », 4’47’’ RFI en español, 24 de abril de 2015 Fuente : http://www.espanol.rfi.fr/americas/20150424-incremento-enlatinoamerica-del-trabajo-juvenil-informal - « ¿Quién defiende a las trabajadoras domésticas? », 5’14’’ RNE, Radio 5, Programa “trabajo doméstico”, 17 de febrero de 2015 Fuente : http://www.rtve.es/alacarta/audios/trabajo-domestico/ - « Empieza una nueva era para Cuba y Estados Unidos », 4’46’’ RFI en español, 18 de diciembre de 2014 Fuente: http://www.espanol.rfi.fr/americas/20141218-empieza-una-nueva-erapara-cuba-y-estadosunidos?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=twitter&ns_mchannel=social &ns_linkname=emission&aef_campaign_ref=part - « Hermosa juventud y la crisis española », 4’36’’ RFI en español, 11 de diciembre de 2014 Fuente : http://www.espanol.rfi.fr/cultura/20140520-hermosa-juventud-y-lacrisis-espanola Comme pour la question de l’épreuve écrite, le jury a été, dans le cas de l’épreuve orale, sensible à la fois à la qualité de l’expression en espagnol des candidats, ainsi qu’au soin apporté à la restitution du contenu du document, à l’élaboration d’une problématique par rapport à la thématique traitée et d’un plan pour y répondre. Les candidats étaient manifestement bien préparés, et la plupart des commentaires ont été d’une durée satisfaisante, autour de 15 minutes, et l’attitude des candidats lors de la reprise s’est en outre avérée la plupart du temps fructueuse. Les quelques prestations ayant tourné court ont été sanctionnées en conséquence. Du point de vue de l’évaluation, rappelons que si une prestation médiocre sur le plan linguistique ne peut déboucher sur une bonne note, à l’inverse, il ne suffit pas de parler un bon espagnol pour s’acquitter d’une épreuve fondée sur la restitution précise et la discussion d’un support. D’une manière générale, l’expression des candidats s’est avérée assez correcte, voire très satisfaisante dans certains cas. Sans surprise, les fautes de langue ont été les mêmes que celles déjà constatées à l’écrit : problèmes portant sur le genre des mots en espagnol, les règles de l’accentuation parfois mal maîtrisées, les conjugaisons, ainsi que la présence de gallicismes et impropriétés diverses, en particulier des confusions dans l’emploi des auxiliaires « ser » et « estar ». Rappelons que le temps de préparation ne doit pas être consacré à la rédaction intégrale d’un texte que le candidat lira ensuite au jury. Sur le plan de la réflexion, la présentation du document s’est trop souvent limitée à la lecture de la notice distribuée aux candidats, alors qu’elle implique de faire apparaître d’emblée la compréhension que celui-ci a du document. Les thématiques de ces documents sonores étaient variées, portant sur des aspects de l’actualité espagnole et latino-américaine à parts égales, et le jury n’attendait pas que le candidat fasse état d’une connaissance approfondie des thématiques auxquelles renvoyait chacun des sujets abordés, mais celles-ci ne pouvaient pas non plus être totalement ignorées, d’autant qu’elles touchaient toutes à des sujets relativement attendus comme la crise économique et sociale en Espagne, le problème du travail informel ou de la violence de genre en Amérique latine, ou encore le rapprochement entre Cuba et les États-Unis qui a fait la une de tous les médias pendant une bonne partie de l’année. Le contenu de chacun des documents impliquait des stratégies adaptées en termes de présentation et de contextualisation. Le enregistrements portant sur des questions sociétales comme la précarité des jeunes en Espagne, les sanslogis ou la violence de genre ne nécessitaient pas de connaissances spécifiques, et pouvaient au contraire donner matière à de pertinentes ouvertures sur d’autres pays du monde hispanique – voire au-delà – connaissant les mêmes problèmes. Néanmoins, comme pour la réponse à la question 2 de l’épreuve écrite, le jury ne peut qu’exhorter les candidats à éviter des récitations de cours sans lien avec le sujet de l’enregistrement (passer du travail informel chez les jeunes au narcotrafic n’était pas impensable, mais méritait à tout le moins d’être justifié), ou des généralisations sur la sempiternelle « pauvreté » de l’Amérique latine, et son non moins sempiternel corolaire, la « violence ». L’enregistrement sur le travail informel faisait bien une différence entre des pays relativement riches d’Amérique latine comme l’Uruguay ou le Costa Rica et les pays les plus pauvres (pays andins et d’Amérique centrale), qui n’a manifestement pas été perçue, ces nuances restant à l’ombre de stéréotypes assez grossiers qui ne peuvent qu’étonner de la part de candidats au concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Pour sa part, l’enregistrement sur Cuba impliquait une connaissance de la réalité cubaine contemporaine qui a largement fait défaut. Si le rapprochement avec les Etats-Unis constitue indéniablement un point de rupture majeur dans l’histoire des relations entre les deux pays, les intérêts américains n’ont pas du tout été perçus : les candidats ont le plus souvent mis en avant l’ouverture et la démocratisation que cela pouvait induire, sans voir que les enjeux économiques sont tout aussi essentiels, l’économie cubaine s’étant largement ouverte ces 15 dernières années à des partenariats avec l’étranger (Europe, Canada…) dont les États-Unis sont le grand absent… et le grand perdant. D’une manière générale, s’il n’est pas demandé aux candidats de donner leur opinion personnelle par rapport aux sujets abordés dans les documents – ce n’est en tout cas bien évidemment pas là-dessus qu’ils sont évalués –, il n’en est pas moins exigé une certaine hauteur de vue quant aux problématiques économiques et sociales du monde dans lequel ils vivent.