Chronopost : les sous-traitants se disent pris à la gorge
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Chronopost : les sous-traitants se disent pris à la gorge
1 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Majoritairement basés en Ile-de-France, les soustraitants que nous avons rencontrés ne prétendent évidemment pas parler pour l’ensemble de leurs collègues, qui sont des centaines puisque Chronopost sous-traite 75 à 90 % de ses livraisons. Mais ils assurent dénoncer un système, où l’entreprise profite de son poids économique pour imposer des conditions toujours plus dures à des petites et moyennes entreprises, de 10 à 20 salariés maximum, qui constituent l’essentiel de ses prestataires. « Depuis fin 2010, j’ai connaissance des cas de plusieurs sous-traitants qui ont travaillé avec Chronopost dans des conditions désastreuses, assure l’avocat parisien Malick Menzel. J’ai vu des contrats manifestement déséquilibrés, qui conduisent régulièrement les entreprises à la liquidation judiciaire au bout de quelques années. Les rémunérations imposées sont très faibles, et ne suffisent pas à payer les charges ! » Chronopost : les sous-traitants se disent pris à la gorge PAR DAN ISRAEL ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 7 MARS 2013 Il ne s’agissait que de quelques mots dérisoires et maladroits, lancés en direction du président, du premier ministre ou… des Grandes Gueules, l’émission-phare de la radio BFM. Cet été, une poignée de petits patrons ont tenté d’interpeller les responsables politiques et les médias sur leur cas. Avec « beaucoup d’humilité » et une syntaxe parfois trébuchante, ces sous-traitants voulaient dénoncer la relation commerciale qu’ils ont nouée avec Chronopost, et qu’ils jugent totalement déséquilibrée, en leur défaveur. « Aujourd’hui, nous sommes plus qu’en colère par rapport aux conditions de travail et surtout de rémunération de nos prestations », écrivaient-ils. "Nous sommes une des entreprises qui payent le mieux" Leur coup de gueule n’a trouvé aucun écho. Mais certains de ces entrepreneurs ont approché des avocats pour tenter de monter des procédures judiciaires contre Chronopost, filiale à 100 % de la Poste. D’autres se contentent de raconter leurs difficultés. Certains ont jeté l’éponge ou s’apprêtent à le faire, ou ont vu leur contrat résilié, il y a quelques mois ou quelques années. Tous ont répondu à un appel d’offres pour livrer à des particuliers et des professionnels les colis qu’ils récupèrent dans les agences Chronopost. Chez Chronopost, le discours est tout autre. « Nous restons une des entreprises du secteur qui payent le mieux les sous-traitants, indique Benoit Frette, le directeur national des opérations. Peut-être aussi parce que nous sommes exigeants sur la qualité des prestations. Nos partenaires ont plutôt tendance à bénéficier de notre développement régulier » Le directeur souligne que l’ancienneté moyenne des soustraitants de l’entreprise est de six ans, que les contratstypes signés avec eux sont à durée indéterminée, et que le donneur d’ordre n’a pas intérêt à changer trop souvent de prestataires, sous peine de perdre leur expérience, précieuse dans le secteur compliqué et ultra-concurrentiel du colis « express »… Ils décrivent des journées de plus de 12 heures de travail, parfois de 5 heures à 20 heures, six jours sur sept, des renégociations régulières et imposées de leurs tarifs, une forte pression des directeurs d’agence, et la réalisation, progressive, qu’ils travaillent à perte. Dans certains cas, pour tenter de garder la tête hors de l’eau, ils ont eu recours à fraude massive, à la TVA ou à l’Urssaf. Quelques-uns font face à des poursuites ou des condamnations judiciaires. 1/6 2 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Autant de raisons qui pousseraient à prendre soin de ses sous-traitants, ou au moins à développer « des partenariats gagnant-gagnant », où chacun trouve son compte. D’ailleurs, souligne le dirigeant, « chaque année, les litiges se comptent sur les doigts d’une main », et il n’y en a « pas plus aujourd’hui qu’il y a 15 ans ». déposer ces plis à l’agence… » Le syndicaliste dénonce une « exploitation de l’homme, totalement inexcusable ». Et même dans ces conditions, le couple Famby estime avoir perdu 50 000 euros en deux ans. Ils viennent de jeter l’éponge. « Pour s’en sortir, il faut frauder, c’est sûr », assure Rognault Epée, dont la société Rony trans multiservices a travaillé plus de trois ans pour la filiale de la Poste, avant que son secteur soit remis en concurrence. Aujourd’hui, l’entreprise a mis la clé sous la porte, et Epée a porté son dossier devant le tribunal de commerce. Un argument qui ne convainc pas Frédéric Dippah. « Si les gens ne parlent pas, c’est qu’ils ont peur de tout perdre », assure le gérant de la société DMK International. De janvier 2007 à mi-2010, il a été un des prestataires de Chronopost. Aujourd’hui, lui n’a plus rien à perdre : en février 2012, il a été condamné à trois ans d’interdiction de diriger et de gérer une entreprise. Et c’est normal : il a fraudé l’Urssaf de 30 000 euros en déclarant des salariés à mi-temps alors qu’ils travaillaient à temps plein, et il a « oublié » de verser quelque… 230 000 euros de TVA, collectés, mais non reversés au fisc. Dippah assume et assure qu’il s’est livré à de telles illégalités uniquement pour tenter de faire surnager son entreprise, prise à la gorge par des charges largement supérieures à la rémunération octroyée par Chronopost. « On est vite à court de liquidité, et la TVA devient le fonds de roulement de l’entreprise, on ne peut jamais la rembourser », justifie-t-il. Une agence Chronopost d'Ile de France en 2010 Frédéric Dippah, lui, a tout fait pour ne pas perdre son contrat. Il raconte que lorsqu’il l’a signé en décembre 2006, pour quatre zones de livraison franciliennes, il avait négocié un tarif de 2,8 euros HT payés par « point de livraison » (c’est-à-dire par client livré, quel que soit le nombre de colis), et de 3,1 euros pour un point collecté. Mais en avril 2008, «l’agence Chronopost m’a imposé de nouveaux tarifs, 2,6 euros la livraison et 3,5 euros la collecte ». Il accepte, un avenant au contrat est signé. « J’ai commencé à perdre de l’argent, et j’ai dû licencier un de mes quatre chauffeurs. » "Pour s’en sortir, il faut frauder" D’autres entrepreneurs reconnaissent ouvertement frauder. Notamment en ne déclarant pas toutes les heures de leurs employés. C’est le cas de Bruno et Elise Famby, qui dirigent Elyon distribution. « Vu le nombre d’heures réellement effectuées, aucun chauffeur n’est déclaré sur son temps de travail réel, c’est impossible », témoignent-ils. « Il faut arriver à 5 heures ou 5h30 pour récupérer les colis lors de la phase de picking, préparer la tournée, puis partir en livraison jusqu’à 13 ou 14 heures, confirme Bruno Klein, délégué central CFDT chez Chronopost. Pour un « Chronopostier », la journée s’arrête là. Mais souvent, les salariés des sous-traitants enchaînent en allant collecter dans les entreprises les colis à envoyer, de 15 heures à 19 heures, puis viennent Début 2010, nouvelle demande : passer sous la barre de 2,2 euros le point. « J’ai fait le calcul : impossible de travailler à ce prix vu les charges. Je suis allé discuter à plusieurs reprises avec le chef d’exploitation. A chaque fois, il m’a dit : “Tu 2/6 3 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr passes sous 2,20 euros, ou tu es dehors.” » Le chef d’entreprise a reçu son courrier de résiliation le 4 mars 2010. Il reconnaît volontiers qu’un second contrat, signé en novembre 2008 dans une autre agence, lui a été retiré courant 2010 pour des problèmes récurrents dans la qualité de ses prestations, il mais assure que ces deux contrats étaient indépendants, et gérés par des personnes différentes chez Chronopost. moi », lance-t-il. Interrogée sur son cas, la direction de Chronopost indique qu’Afonso aurait rencontré de gros soucis de qualité de service, ce qui expliquerait la résiliation de son contrat et la position intransigeant de l’entreprise à son encontre. L’ancien entrepreneur conteste formellement. Baisses de tarifs et renégociations musclées Plusieurs autres témoignages accréditent en tout cas l’idée de négociations musclées menées par Chronopost pour faire baisser les prix de ses partenaires. « Dans les agences, les responsables manient régulièrement le chantage, en vous menaçant de vous changer de secteur de distribution ou d’arrêter le contrat », avance par exemple Rognault Epée. Il assure également que des baisses de tarifs sur certaines prestations lui ont même été appliquées unilatéralement. Jean-Jacques Kalla, dirigeant de Kall Est International, qui a cessé toute collaboration avec Chronopost, confirme ce dernier point. Résiliation possible à tout moment Aujourd’hui, Dippah veut attaquer son ex-donneur d’ordres devant le tribunal de commerce. Son avocat, M° Menzel, pointe un article précis du contrat-type, le 11.2, qui stipule que Chronopost peut résilier le contrat avec trois mois de préavis, pour peu qu’un nouvel appel d’offres soit organisé sur le secteur, « et ce, à tout moment ». L’avocat estime « cette clause fautive au regard de l’article L442-6 du code du commerce, qui affirme qu’un commerçant ne peut pas soumettre un partenaire commercial à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties ». Cette clause créerait une instabilité et un déséquilibre « évidents ». Chez Chronopost, Benoit Frette assume les remises en concurrence, en assurant qu’elles ne sont pas fréquentes. « Nous sommes dans un contexte libéral et notre société connaît une forte croissance. Dans ces conditions, on ne s’interdit pas de consulter le marché lorsque nous estimons qu’il y a des incohérences de prix ou des choses à corriger », explique-t-il. Il indique que lorsqu’il y a résiliation d’un contrat, « dans 90% des cas, nous allons au-delà des trois mois de préavis imposés par la loi, alors que les sous-traitants, à qui peut aussi profiter l’article 11.2 du contrat, ne respectent souvent pas le délai légal lorsqu’ils souhaitent nous quitter. » Dans l’Est du pays, Luis Afonso a, lui, entamé une procédure judiciaire dès 2010 pour rupture abusive de contrat, après avoir dû fermer LA Expresse, à la perte de son contrat à Metz en 2009. « Je travaillais depuis 2007 sans problème. J’avais accepté de baisser mes tarifs de 4 à 3,7euros le point de livraison, en raison de la crise économique, explique-t-il. Mais un nouveau directeur d’agence m’a demandé de les baisser à 3 euros. C’est impossible, je ne sais pas comment les autres font ! » Il se targue d’une très bonne qualité de service et estime que les entreprises qui ont été maintenues « font de la mauvaise qualité, mais vont très vite, et c’est tout ce qui compte ». Le dirigeant reconnaît aussi que des renégociations ponctuelles sans appel d’offre existent, mais il certifie que cela se fait toujours en bonne entente avec le prestataire. Et que ce dernier n’est pas perdant : « Nous pouvons effectivement baisser un peu les tarifs et renégocier sur une zone, mais c’est lorsqu’il y a un fort développement de l’activité de Chronopost sur cette zone, détaille Frette. Le sous-traitant bénéficie de cette hausse d’activité, qui est en fait le résultat d’un investissement important de notre société, notamment en termes de force de frappe commerciale. Dans ce Afonso a licencié ses neuf chauffeurs, et travaille désormais au Smic dans une usine de fabrication de meubles. Il raconte aussi que lors de négociations tarifaires, le patron de l’agence Chronopost dont il dépendait a essayé d’organiser le débauchage de ses salariés par d’autres sociétés prestataires. « Si je dois vendre mon appartement, je le ferai, mais je ne lâcherai pas, ils ont vraiment été incorrects avec 3/6 4 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr cas, il est normal que le prestataire baisse un peu ses coûts, pour partager les bénéfices avec le donneur d’ordres. » par les sous-traitants. Un colis livré en retard ne leur est pas payé. Et l’article 8 du contrat est clair, un retard « est constitué par simple dépassement des horaires, et/ou des délais convenus de livraison des colis ». En d’autres termes, « si vous avez cinq minutes de retard, et même une, vous n’êtes pas payé ! », s’énerve Elise Famby. « Alors que bien souvent, le client ne fait aucune réclamation si son colis est livré un peu en retard », souligne-t-elle. En retard de 5 minutes ? Colis non payé Benoit Frette confirme que les colis livrés en retard ne sont pas réglés aux prestataires, sauf si le délai est imputable à Chronopost, avec une arrivée tardive des camions de déchargement dans une agence par exemple. Mais, tient-il à souligner, les pénalités qui peuvent être appliquées « ne représentent vraiment pas grand-chose dans le chiffre d’affaires ». Effectivement, elles pèsent moins de 5% du chiffre d’affaires des sous-traitants dans la plupart des factures que nous avons pu consulter, mais elles montent parfois à plus. Le responsable de Chronopost martèle que « les pénalités ne sont pas là pour faire baisser les factures des prestataires » et que leur montant global est largement inférieur à la somme que son entreprise verse à ses clients au titre des réclamations sur les retards ou les colis perdus. « Normal » ou non, un bon nombre de collaborateurs de Chronopost lient cette baisse des prix à une dégradation de la qualité de service de livraison, surtout en direction des particuliers (qui représentent un peu moins d’un quart des livraisons totales). La direction de l’entreprise certifie que ses indicateurs n’indiquent pas de baisse de qualité, comme nous le racontons dans le premier volet de notre enquête. Mais de gros moyens ont tout de même été mis en place l’an dernier pour identifier les chauffeurs qui oubliaient de façon un peu trop systématique de sonner chez un particulier attendant son colis… De fait, la pratique est courante, et serait facilement explicable, en raison du nombre de points de livraison, parfois plus de 80 ou 90, dont écopent certains livreurs. Bruno Klein, de la CFDT, en sait quelque chose, puisque son métier est justement de contrôler les tournées de livraison. « Un livreur qui sait qu’il a trop de points à livrer va optimiser son parcours en fonction de l’éloignement des clients, sans se préoccuper de l’heure à laquelle il est censé livrer ses colis, explique-t-il. Ou alors, il va optimiser, en privilégiant les gros clients au détriment des clients particuliers, ou en laissant ses colis dans des bureaux de poste ou en point-relais, sans prendre la peine de sonner chez le destinataire. » Il explique qu’elles sont mises en place afin de « piloter la qualité de service, et sensibiliser nos partenaires sur cette question ». D’ailleurs, soulignet-il, les chauffeurs qui multiplient les faux avis de passage pour laisser leur colis en point-relais « ne sont pas forcément ceux dont l’activité est la plus forte » : « Je dirais que c’est plutôt une question de comportement individuel, c’est pour ça que le système des pénalités est important… » Cette question des pénalités passe tout de même très mal chez les sous-traitants, qui soulignent leur caractère « imprévisible, aléatoire », voire « injuste ». Ils ne sauraient jamais combien ils vont toucher au final, et affirment que les explications leur sont rarement fournies. Rognault Epée produit ainsi des justificatifs de Chronopost montrant qu’en septembre 2010, des pénalités lui ont été décomptées sur le Rognault Epée ne s’en cache pas : « Un bon chauffeur connaît tous ses clients, toute sa tournée, et tous les trucs. Par exemple : quand il sait qu’il va être en retard, il appelle le client et lui demande l’autorisation de scanner le colis avant d’être arrivé, pour être payé. » Car c’est l’un des sujets les plus mal compris 4/6 5 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr « picking » de colis, pour un volume global de 2920 colis. Or, ses employés n’avaient pris sur le tapis roulant, pour cette tournée spécifique, que… 1778 colis. Et la pénalité, de 204,4 euros, était supérieure de presque 80 euros à la somme qu’il était censé toucher pour ce picking, même s’il avait été bien effectué ! Voici un exemple du document envoyé par Chronopost, et de la facture établie par Rony trans. On constate que les sommes facturées sont les mêmes, à la virgule près (cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan) : Surtout, plusieurs sous-traitants jurent qu’ils n’étaient pas libres de leur facturation, et que l’agence Chronopost dont ils dépendaient leur indiquait tous les mois les sommes et les pénalités qu’ils devaient facturer, même si elles ne correspondaient pas à leur propre décompte. « Si vous ne facturiez pas la somme exacte indiquée par Chronopost, vous n’étiez pas payé », assure Frédéric Dippah. Une affirmation contestée par la direction, qui explique qu’en cas de désaccord, il y a discussion avec le sous-traitant. Facturations "imposées", assurent des sous-traitants Mais Dippah et Epée disposent de pièces gênantes pour Chronopost, qui n’est pas censé avoir de lien de direction avec ses prestataires : des factures indiquant un « montant mensuel prévisionnel » très précis, envoyées plusieurs fois à leur société, entre 2008 et 2010, avec le décompte exact de leur activité. Ils étaient priés de les recopier au centime près, assurent les deux hommes, appuyés par le troisième d’un autre ancien prestataire, Moïse Edzoah, qui a claqué la porte de Chronopost en 2010 après quelques mois. Il assure lui aussi que la facturation lui était imposée : « On me demandait de recopier des factures préétablies ». Interrogé sur ces documents, Benoit Frette affirme ne pas être au courant et indique qu'aujourd'hui, « Chronopost n’envoie pas de factures à ses prestataires, cela ne correspond pas du tout à la procédure ». 5/6 6 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Capital social : 32 137,60€. Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des publications et agences de presse : 1214Y90071. Conseil d'administration : François Bonnet, Michel Broué, Gérard Cicurel, Laurent Mauduit, Edwy Plenel (Président), Marie-Hélène Smiéjan, Thierry Wilhelm. Actionnaires directs et indirects : Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie-Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. 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