Les armes à travers les siècles

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Les armes à travers les siècles
Les armes à travers les siècles
Développement des armes longues à travers les siècles...
Le canon à main
Les premières armes à feu portatives furent développées en tant que modèles réduits
des canons d’artillerie. Au XIVe siècle, le premier fusil fut nommé canon à main…
Inséré dans une pièce ronde de bois, un simple tube de fer fermé à une extrémité et
foré d’une ouverture (lumière) pour le chargement de la poudre. Le tube étant chargé
de billes de plomb. La poudre était invariablement allumée avec un fil de fer chauffé à
blanc.
Le fusil à mèche
Dès le XVe, le fusil à canon lisse et à mèche fut introduit dans les troupes. Sur le
bassinet à poudre noire, une mèche à combustion lente était attachée à une pièce
métallique pivotante en forme de S majuscule, fixée sur le flanc de l’arme. Premier
système de détente à un doigt laissant libres les deux mains pour tenir l’arme à l’épaule
et viser.
Le fusil à rouet ou arquebuse
A partir du XVIe, le fusil à rouet ou arquebuse améliora sensiblement le tir. Le rouet,
petit ressort qui une fois relâché par un mécanisme de détente, faisait pivoter une pièce
d’acier dur contre une pierre, propulsant une gerbe d’étincelles dans le bassinet à
poudre en déchargeant « immédiatement » le fusil.. A cette même époque, les
armuriers introduisirent les premiers canons rainurés. D’un poids d’environ 7 kg et,
d’une portée de 25 à 30m, l’arquebuse n’était guère plus dangereuse qu’une arbalète.
Le canon avait une fâcheuse tendance à s’échauffer après quelques tirs (3-4), au point
de devenir dangereux pour le tireur. Des tests autrichiens, effectués en 1988,
démontrèrent que l’arme était inefficace à plus de 30 mètres.
Le mousquet
Fin du XVIe début du XVIIe, le mousquet (environ 10 kg.) fut introduit. De par son poids,
cette arme nécessitait l’utilisation d’un pied (la fourquine) pour être utilisée par le tireur.
Ses caractéristiques balistiques étaient très intéressantes pour l’époque, sa portée
effective était de 50 à 75m et sa portée maximale de 300m.
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Le fusil à silex
Courant XVIIe, invention du fusil à silex, plus rapide grâce à son petit marteau à ressort
portant un silex. Lorsque la détente était pressée, le marteau frappait la pierre contre
une plaque de percussion située au-dessus du bassinet à poudre découvert (poudre
protégée contre l’humidité par un petit couvercle d’acier rétractable mécaniquement par
translation de la détente) et, par jet d’étincelles, la poudre s’enflammait immédiatement
en déchargeant l’arme. Le fusil à silex était l’arme préférée de l’infanterie en Europe.
Le fusil à percussion centrale
L’année 1869 suscita l’événement, après deux années de recherches et de tests, le
célèbre fusil militaire à culasse de Friederich von Martini, Ingénieur, Frauenfeld (CH)
– culasse alliant sécurité et rapidité dans le chargement - et, à canon à 7 rayures à
droite d’Henry d’Alexander (GB), monté sur une crosse en bois en deux parties sortait
des ateliers du Royal Arsenal d’Enfield (GB). Cette arme, bien que profondément
modifiée, a toujours allié précision et fiabilité au cours des siècles (pour mémoire : la
détente double – stecher - Martini sera abondamment utilisée par nos Confrères
carabiniers jusqu'à la fin des années 60, elle sera remplacée par la détente à bossette
réglable).
Les fusils à répétition suisses ...
Fondée à Neuhausen en 1856, la Schweizerische Industrie-Gesellschaft (SIG) profita
la première de la politique d’armement nationale, notamment entre 1868 et 1873. En
1870 et en première européenne, la Fabrique fédérale d’armes de Berne avec le
concours de la SIG, livreront aux troupes suisses, le célèbre fusil à répétition Vetterli
M1869 à 11 cartouches.
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Ci-dessus, le premier Vetterli M1869 avec porte de chargement à pivot ouverte,
calibre 10,4 x 38R) Aux Vetterli M1869-78, succédera le Vetterli M1884 avec magasin
à 12 cartouches de calibre 10,4 x 38R.
Le M1884 (après la conversion de 130 Vetterli en feu de cartouches 7,5 et 8,0 mm
Rubin), sera le premier fusil d’infanterie suisse de Rudolf Schmidt et d’Eduard Rubin
de calibre de 7,5x53,5mm, magasin à 12 cartouches, dont la culasse droite se
déchargeait en deux mouvements, à la place de quatre. Après encore cinq années
d’essais, 211’940 Schmidt-Rubin 1889 ou M1889, calibre 7,5 x 53, seront ainsi
manufacturés par la Fabrique fédérale d’armes de Berne. Suivra le modèle M1889/93
de cavalerie qui sera produit à 3'600 pièces, dont 400 seront livrés aux gardesfrontières avec le pivot de la porte de chargement soudé.
1896, verra la production d'un nouveau Vetterli, le M1889/96 (127'000 pièces seront
fabriquées), ainsi qu'un modèle M1897 Cadet, à charge de poudre réduite de 10% pour
les tirs des cadets, fabriqué à 7'900 pièces.
Le premier fusil court, à magasin à 6 cartouches, sortira sous la référence 1899/1900.
Il sera produit à 18'750 exemplaires. 7’900 pièces du modèle 1905 de cavalerie
remplaceront le modèle 1889/93.
Pour réformer les fusils courts et de cavalerie, le modèle 1911, calibre 7.5x55mm
(GP11), sortira en janvier 1913. Par décret signé le 13 janvier 1911, la conversion de
184'200 fusils 1889 et 1889/96 en modèle 1911 sera opérée en même temps que la
production d’armes neuves. Lors du Tirage 2002, plus de fusil 1911 à l’appel.
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Il faudra attendre 1930 pour voir les premiers essais d’un nouveau fusil. Le 22 janvier
1932, le Conseil fédéral suisse ratifiera la fabrication de 20 fusils courts pour d’autres
expériences. La production du légendaire mousqueton suisse K31 sera définitivement
approuvée le 16 juin 1933. De 1933 à 1958, il sera manufacturé 582'230 pièces.
Caractéristiques du K31 : longueur totale de 110,5 cm, canon 65,2 cm, hausse graduée
de 100 à 1500 m, guidon, monture d'une seule pièce en noyer jusqu'en 1944, ensuite
monture en chêne et hêtre pour quelques pièces, magasin à 6 cartouches et d'un poids
de 4.0 Kg. Lors du Tirage 2006, si le K31 a disparu, le fusil de match Hammerli Olympia
des années 1940 - 1950 à mécanique K31, aussi.
(détails techniques du mousqueton K31)
Plusieurs modèles seront utilisés par nos tireurs d'élite, sous la référence ZfK31/42 à
visée Kern de 1.8x et ZfK43 à visée Kern de 2.8x. Cette production sera arrêtée à 2'241
fusils.
Le nouveau mousqueton pour nos tireurs d’élite sortira en 1956, sous la référence
ZfK55 à visée Kern de 3.5x, montée à gauche, poignée pistolet et bipieds. Il remplacera
les modèles ZfK31/42 et ZfK31/43. 4'150 exemplaires seront ainsi manufacturés.
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Le passage au fusil d’assaut suisse Fass 57 au calibre 7,5 x 55 (le stgw57
manufacturé pendant près de quarante années) fut proportionnellement lent.
Fass 90 au nouveau calibre 5,6 x 45 (le sgtw90 est le dernier né des fusils à répétition
suisses). Très bien entretenu, la précision de ce fusil est stupéfiante. Lors du tirage
2006, le Fass 90 a fait jeu égal avec les fusils à crosse en bois noble des années 70...
Le fusil dit standard de la fin du XXe
Lors des tirages 2002 et 2004, quelques fusils suisses du type standard, au calibre 7,5
x 55 (GP11) seront utilisées avec succès. Cette arme, considérée comme trop légère
par nos « vieux » carabiniers, se fera très discrète lors du tirage 2006.
Le fusil pour le tir de Match du XXIe
Quelques Confrères (Fabien, Guy A. et Damien Ducret et Michel Burnier, tous
sociétaires du Tir sportif Chardonne-Jongny 1947, dont la réputation n'est plus à faire)
testeront en 2002, avec grands soins et sur demande de l’Abbé Général, quelques
fusils suisses pour le tir de Match 3 X 20 ou 3 x 40. Calibres suisses 7,5 x 55mm (GP11)
et 5,56 x 45mm (GP90).
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Bien que la tradition au sein des Abbayes du Cercle de Corsier a toujours prôné l'usage
du fusil à un coup, l'assemblée générale 2002 a pris une sage décision en acceptant
ce fusil de très haute technologie au calibre suisse GP90. A cet égard et, pour suivre
les recommandations de la FSST et de la FAV, de nouvelles règles en matière de
position ont été décrétées. Bien qu’autorisé, point de nouveau fusil pour le tir de Match
lors du Tirage 2006. Il y a tout lieu de penser que le tir de Match à 300m, 3 positions,
n’intéresse plus les jeunes vaudois !
Remplacer en douceur les vieilles "pétoires" portant poinçon fédéral a toujours été le
principal souci des Conseils de nos Abbayes à travers les siècles. Sécurité des
Consoeurs et Confrères oblige !
Bibliographies
Archives des Abbayes du Cercle de Corsier-sur-Vevey
Musée historique du Vieux-Vevey (armes)
Château de Chillon (armes)
Schweizerische Industrie-Gesellschaft
Musée Martini-Henry http://www.martinihenry.com/
Ouvrage spécifique
B.A. TEMPLE & L.D. SKENNERTON, A Treatise On The British Military Martini,The
Martini-Henry 1869.
Auteurs : Guy A. Ducret et Jean-Paul Hurlimann 2005-2007
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