Médicaments, compléments alimentaires, alicaments ou

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Médicaments, compléments alimentaires, alicaments ou
Actualités pharmaceutiques Ř n° 496 Ř Mai 2010
formation
dossier
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Médicaments, compléments alimentaires,
alicaments ou nutraceutiques,
comment y voir clair ?
De nombreux termes sont employés pour définir le même concept ou des concepts
proches faisant appel à des produits situés à la frontière entre le médicament et l’aliment.
Sans savoir nécessairement ce qu’ils signifient exactement, les termes de compléments
alimentaires, d’alicaments, de nutraceutiques ou encore d’aliments santé sont utilisés
pour désigner ces produits censés prévenir les facteurs de risque des maladies
et améliorer la santé.
es alicaments, contraction d’aliment et de médicament, parfois synonymes de nutraceutiques
ou d’aliments fonctionnels, ne sont pas juridiquement définis. Pour L. Cynober1, ce sont des
« aliments ou nutriments présentés comme possédant
des propriétés curatives ou préventives à l’égard des
maladies humaines ». Il peut s’agir, par exemple, des
yaourts aux probiotiques ou des margarines enrichies
en phytostérols.
Un médicament est défini par le Code de la santé
publique (art. L. 511) comme « toute substance
ou composition présentée comme possédant des
propriétés curatives ou préventives à l’égard des
maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit
pouvant être administré à l’homme ou l’animal, en
vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer,
corriger ou modifier leurs fonctions organiques ».
Notons, d’une part, que les notions de restauration
d’une fonction physiologique peuvent correspondre à
la prise de vitamines en vue de corriger une carence
et, d’autre part, que le concept de présentation sousentend qu’un médicament n’a pas à démontrer son
efficacité pour être considéré comme tel. Ceci explique que, pendant longtemps, les pharmaciens ont
tenu à conserver le monopole sur certains compléments alimentaires pouvant être considérés comme
des médicaments.
L
À savoir
Une liste de vingt-huit minéraux et vitamines utilisables dans les compléments alimentaires est
précisée à l’annexe I de la directive européenne 2002/46/CE. L’annexe II, plus vaste, précise les
différentes formes vitaminiques ainsi que les différents sels utilisables. Cette directive impose
également des critères de pureté et des limites maximales en termes de dosage. Dans les
compléments alimentaires, ces nutriments sont employés dans des formules antioxydantes
et complexes multivitaminés destinés, notamment, aux juniors, femmes enceintes et seniors.
Des produits apportant des oligoéléments sont également commercialisés.
Ces produits ont cependant rapidement été convoités par les grandes et moyennes surfaces ou les
magasins de diététique. En effet, avant la directive
européenne (2002/46/CE) et son décret d’application en France (décret 2006-352 du 20 mars 2006), la
réglementation française définissait les compléments
ou suppléments alimentaires comme des « produits
destinés à être ingérés en complément d’une alimentation habituelle de façon à corriger les déficiences
réelles ou anticipées dans les apports journaliers ».
Considérés comme des aliments, ils étaient, à ce titre,
soumis aux mêmes règles que les autres produits
alimentaires, outre quelques dispositions spécifiques
concernant, notamment, l’étiquetage. Ainsi, le cadre
réglementaire était suffisamment flou pour que les
revendications soient partagées.
Définition et réglementation
Ř Afin de clarifier la situation, la directive européenne 2002/46/CE, qui harmonise la législation sur
les compléments alimentaires dans les états membres
de l’Union européenne, a créé un cadre réglementaire
spécifique. Elle vise à clarifier les limites entre les aliments possédant des effets nutritionnels et physiologiques, et ceux présentant des effets thérapeutiques.
ŘLes compléments alimentaires sont désormais
clairement définis, au niveau européen, comme des
« denrées alimentaires dont le but est de compléter
le régime alimentaire normal et qui constituent une
source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique
seuls ou combinés, commercialisés sous forme de
doses, à savoir les formes de présentation telles que
les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules
et autres formes similaires, ainsi que les sachets de
poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis
d’un compte-gouttes et les autres formes analogues
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Les compléments alimentaires à base de plantes
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Tableau 1 : Liste et doses journalières maximales (DJM) de vitamines et minéraux pouvant entrer dans la composition
des compléments alimentaires
Vitamines
A
D
E
K
B1
B2
B3
800 μg
5 μg
30 mg
25 μg
4,2 mg
4,8 mg
Nicotinamide :
18 mg
54 mg
Acide nicotinique :
8 mg
B5
B6
B9
B12
H, ou biotine C
2 mg
200 μg
3 μg
450 μg
Ca
Fe
Mg
Cu
I
Zn
Mn
K
Se
Cr
Mb
F
P
800 mg
14 mg
300 mg
2 mg
150 μg
15 mg
3,5 mg
80 mg
50 μg
25 μg
150 μg
0 mg
450 mg
180 mg
© Fotolia.com/Unclesam
Minéraux
de préparations liquides ou en poudre destinées à
être prises en unités mesurées de faible quantité. »
Ř Concernant les nutriments, le texte établit une
liste positive des vitamines et minéraux pouvant
entrer dans la composition des compléments alimentaires et l’arrêté du 9 mai 2006 en précise, en France,
les doses journalières maximales (DJM). Ainsi, les
compléments alimentaires ne contiennent pas plus de
vitamines et de minéraux que les quantités précisées
dans le tableau 1. Au-delà de ce seuil, les produits
sont des médicaments.
ŘLes pratiques restent néanmoins hétérogènes au
niveau européen, notamment en ce qui concerne les
compléments alimentaires à base de plantes. En effet,
concernant les catégories de nutriments et de substances ayant un effet nutritionnel et physiologique
autre que les vitamines et les minéraux, rien n’est
prévu au niveau de la directive : il n’existe pas de
règles spécifiques, notamment pour les phytonutriments, les extraits ou poudre de plantes. Par exemple,
un produit, fabriqué en France, contenant des feuilles
de Ginkgo est considéré dans notre pays comme un
médicament : il doit donc obtenir une autorisation de
mise sur le marché (AMM) garantissant, au consommateur, sécurité, innocuité et efficacité (sur la base
d’un usage traditionnel). En revanche, en Belgique,
le Ginkgo est inscrit sur une liste positive de plantes
pouvant être utilisées dans des compléments alimentaires. Ainsi, des gélules à base de poudre ou d’extrait
de Ginkgo peuvent être fabriquées et commercialisées en Belgique mais, au nom de la libre circulation
des marchandises, ce complément alimentaire pourra
également être importé et commercialisé en France
« en l’absence de motivations de santé publique
opposables ».
ŘLa précédente directive européenne a été transposée en droit français par le décret 2006-352 du
20 mars 2006. La majeure partie de la définition des
compléments alimentaires y est reprise, mais des
précisions sont apportées (encadré ci-contre et
tableau 2). Il est notamment précisé que les nutriments sont les vitamines et les minéraux, exceptés
ceux ayant des propriétés exclusivement pharmacologiques. Par ailleurs, il est bien indiqué que les
plantes ou préparations de plantes possédant des
propriétés nutritionnelles ou physiologiques peuvent
entrer dans la composition de compléments alimentaires sauf si elles présentent des propriétés pharmacologiques ou si elles sont destinées à un usage
exclusivement thérapeutique.
Définition
des compléments
alimentaires
en France
1. Complètent le régime
alimentaire normal.
2. Sources concentrées
de nutriments (vitamines
et minéraux) ou d’autres
substances ayant
un effet nutritionnel
ou physiologique
(dont des plantes
et préparations de
plantes n’ayant
pas de propriétés
pharmacologiques).
3. Sous forme de doses
(gélules, comprimés,
ampoules...).
Tableau 2 : Différences entre un complément alimentaire et un médicament
Médicament
Complément alimentaire
Objectifs
Soigner ou prévenir une maladie,
une pathologie
Entretenir le bien-être
Cibles
Personnes malades ou susceptibles de l’être Personnes en bonne santé, souhaitant le rester
Délivrance
Prescription médicale
Vente libre
Propriétés
Thérapeutiques
Nutritionnelles ou physiologiques
Mise
sur
le marché
Autorisation de mise sur le marché
Déclaration à la Direction générale
de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes (DGCCRF)
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Médicaments, compléments alimentaires, alicaments ou nutraceutiques ?
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ŘLes plantes ou parties de plantes pouvant être
utilisées dans les compléments alimentaires sont,
d’après ce dernier décret (article 7) :
– les parties de plantes et plantes traditionnellement considérées comme alimentaires, à l’exclusion
de leur préparation à visée non alimentaire (soja,
canneberge…) ;
– les autres plantes (non alimentaires, pouvant être
médicinales) sortant du monopole pharmaceutique,
soit 147 plantes libérées par le décret 2008-839 du
22 août 2008 : il s’agit essentiellement de plantes
condimentaires. Les formes libérées sont bien définies ; le plus souvent seule la plante en vrac a été
libérée, les extraits restant dans le monopole pharmaceutique (houblon en vrac, anis en vrac ou en poudre,
maté en vrac ou sous forme d’extrait sec aqueux…) ;
– les plantes, non autorisées dans les compléments
alimentaires en France, commercialisées dans des
compléments alimentaires dans d’autres pays de
l’Union européenne, sous certaines réserves (absence
de motivations de santé publique opposables).
Qualité, sécurité et efficacité
ŘEfficacité, les allégations
Afin d’assurer un niveau élevé de protection des
consommateurs, des dispositions réglementaires
imposent aux fabricants de compléments alimentaires de prouver l’efficacité de ces derniers et de
justifier les allégations nutritionnelles et de santé du
produit. Des études cliniques doivent donc être réalisées par les laboratoires avant la commercialisation.
Les allégations nutritionnelles et de santé qui incitent
le consommateur à acheter un produit et qui sont
fausses, trompeuses ou non avérées scientifiquement, sont interdites. Aucune allégation de santé ne
peut prétendre le traitement ou la prévention d’une
maladie. Par ailleurs, depuis le 1er juillet 2007, un
règlement européen a rendu publique une liste des
allégations permises et les conditions d’autorisation
de celles-ci pour toute l’Union européenne. Ainsi, les
allégations de santé faisant référence à un rythme
ou une importance de perte de poids sont interdites, alors que celles indiquant « une réduction de la
sensation de faim » ou « l’accentuation de la sensa-
tion de satiété » sont permises. Les allégations de
« réduction des risques de maladies » sont autorisées si elles ont été approuvées par l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). En effet,
les fabricants de compléments alimentaires peuvent
demander à faire inscrire de nouvelles allégations
sur la liste existante.
Qualité
Concernant les compléments alimentaires, les
obligations en matière de qualité sont moindres
par rapport à celles exigées pour les médicaments
puisqu’elles relèvent de la réglementation sur les
aliments. Néanmoins, afin de garantir aux consommateurs la qualité, mais également la sécurité, des
compléments alimentaires qu’ils commercialisent,
les deux syndicats de professionnels des compléments alimentaires (Syndicat de la diététique et des
compléments alimentaires – SDCA2 –, Syndicat national des fabricants en produits diététiques, naturels
et compléments alimentaires – Synadiet3) ont élaboré une charte de qualité en 2007. Celle-ci constitue un engagement déontologique des entreprises
adhérentes à ces deux syndicats, mais en aucun
cas une obligation.
ŘSécurité et innocuité
Pour protéger le consommateur, la directive européenne définissant les compléments alimentaires
impose, outre une déclaration à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes (DGCCRF) lors de la mise
sur le marché, qu’apparaissent certaines mentions
sur l’emballage du produit :
– un étiquetage « complément alimentaire » ainsi que
la liste des ingrédients et recommandations ;
– l’absence d’attribution aux actifs de propriétés de
prévention ou traitement des maladies ;
– une mise en garde indiquant que le produit
ne se substitue pas à une alimentation variée et
équilibrée ;
– un avertissement indiquant de tenir les produits
hors de portée des jeunes enfants.
Dans ce même objectif, elle fixe :
– des critères de pureté des vitamines et minéraux ;
Au comptoir, connaître les acides gras oméga 3
Les acides gras oméga 3, comme les acides gras oméga 6, sont des
acides gras poly-insaturés. Ils sont dits essentiels car non synthétisés
par l’organisme.
Dans notre alimentation, les acides gras oméga 3 sont surtout apportés par
certaines huiles végétales (lin, soja...) et les huiles de poissons. Les acides
gras oméga 6 se trouvent notamment dans les huiles d’onagre, de bourrache
ou encore dans la spiruline. De nombreuses vertus (prévention des maladies
cardiovasculaires et des cancers, diminution des douleurs articulaires...)
leur ont été prêtées sans que de réelles études ne les aient confirmées chez
l’homme.
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Les compléments alimentaires à base de plantes
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– des limites maximales (doses journalières maximales – DJM) tenant compte des différents groupes
de consommateurs (enfants, femmes enceintes…) ;
– l’obligation d’afficher la dose journalière admissible
(DJA).
En France, l’Agence française de sécurité sanitaire
des aliments (Afssa) a pour mission de mettre en
œuvre une vigilance autour des compléments alimentaires, assurée, depuis octobre 2009, par les
professionnels de la santé. En effet, si la question de
l’utilisation des vitamines et minéraux a été bien étudiée, ce n’est pas le cas pour les autres substances,
notamment pour les produits issus des plantes ou les
extraits de plantes. Or, dans ce domaine, l’expérience
commande la prudence.
Ainsi, si les plantes, extraits de plantes ou phytonutriments responsables d’éventuelles intoxications
aiguës sont, dans la majorité des cas, bien connus,
leur toxicité chronique reste parfois inconnue. Il est
donc prudent d’éviter l’utilisation prolongée des
compléments alimentaires, notamment à base de
plantes, et de préférer des cures espacées dans le
temps, sauf si l’absence de risque a été prouvée en
cas d’usage au long cours.
17
Par ailleurs, les nouveaux ingrédients, notamment
à base de plantes, peuvent être à l’origine d’interactions médicamenteuses.
De plus, la forme employée pour la plante (poudre,
extraits hydro-éthanoliques…) peut s’éloigner de
l’usage traditionnel de cette dernière (souvent une
tisane donc un extrait aqueux) : des phytonutriments
non présents dans l’infusion peuvent l’être dans la
À noter
La création de l’Anssaet
L’Anssaet est l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Cette nouvelle
structure est née de la fusion de l’Agence française de sécurité
sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence de la sécurité
de l’environnement et du travail (Afsset) et sera opérationnelle
le 1er juillet 2010. La nouvelle agence aura pour rôle de « contribuer
à assurer la sécurité sanitaire humaine dans les domaines
de l’environnement, du travail et de l’alimentation », ainsi que
de garantir « la protection de la santé et du bien-être des animaux,
la protection de la santé des végétaux et l’évaluation des propriétés
nutritionnelles et fonctionnelles des aliments ».
Zoom
Dispositif national de vigilance
sur les compléments alimentaires
Ř Pourquoi une vigilance sur les compléments alimentaires ?
Une augmentation récente de la consommation de compléments alimentaires est observée en France.
Les compléments alimentaires peuvent provoquer des effets
indésirables.
Un dispositif de vigilance permet de repérer rapidement ces
effets indésirables afin de protéger le consommateur.
Ř Qui déclare les effets indésirables observés chez les personnes ayant
consommé des compléments alimentaires ?
Les professionnels de santé exclusivement : pharmaciens,
médecins…
Toute autre personne voulant rapporter un effet indésirable lié
à la consommation d’un complément alimentaire doit prendre
contact avec un professionnel de santé.
Ř Comment déclarer un effet indésirable incriminant un complément
alimentaire ?
Le professionnel de santé remplit une fiche de déclaration,
en ligne (www.afssapro.fr/vigilanceca) ou en version papier,
à destination de l’Agence française de sécurité sanitaire des
aliments (Afssa).
République française
irable susceptible
Déclaration d'effet indés
ntaire(s)
ion de complément(s) alime
d'être lié à la consommat
Santé Publique
Art. L. 1313-1 du Code de
la
fichiers et aux
à l'informatique, aux
nt. Vous
1978 modifiée relative
ons qui vous concerne
n°78-17 du 6 janvier
Conformément à la loi
de rectification aux informati
Vous pouvez
z d'un droit d'accès et
auprès de la DERNS.
libertés, vous bénéficie
ue et/ou par voie postale
vous concernant
par courrier électroniq
au traitement des données
pourrez exercer ce droit
légitimes, vous opposer
également, pour des motifs
re , si nécessaire, de
nnées
A - Déclarant (Les coordo
Autre
Pharmacien
Médecin
Profession
s pour permett
du déclarant sont requise
ou
Envoyer par messagerie
* Champs obligatoires
compléter l'information)
Complément Alimentaire
Autre, précisez
à:
Déclaration à envoyer
Afssa
des
Direction de l'évaluation
sanitaires
risques nutritionnels et
Vigilance compléments
alimentaires
27-31 avenue du gal Leclerc
ORT Cedex
94701 MAISONS-ALF
FAX : 01 49 77 26 13
1
Lieu d'achat
Complément tAlimentaire
ou cachet du déclaran
France
Nom *
Hors France
Internet
Ne sait pas
Ne sait pas
mation
Téléphone
Date de fin de la consom
mation
Télécopie
Dose de consommation
(Exemple : 2 comprimés/jours)
Adresse électronique
mateur
Révers
ibilité des effets à l'arrêt
s au consom
Reprise de
(première lettre)
la consom
Prénom
B - Données relative
Oui
mation du produit
Si oui, l'effet indésirable
en cours
réapparu ?
Grossesse est-il
Nom * (2 premières lettres)
Oui
oui
Oui
Femme
Homme
Sexe
D - Description de l'effet
indésirable
Profession
e entier)
Poids en Kg (Nombr
Date d'apparition des
premiers effets
mateur
Antécédents du consom
Age
Non
ce (aaaa)
OU Année de naissan
Ne sait pas
Oui
Non
Ne sait pas
Non
Ne sait pas
Oui
Non
Non
Ne sait pas
Ne sait pas
Oui
Non
Ne sait pas
Oui
aires suspectés
Complément Alimentaire
Laboratoire - société
N° de lot
Usage - fonction
Non
Ne sait pas
Ne sait pas
Oui
Ne sait pas
Ne sait pas
Durée de l'effet
C - Compléments aliment
Nom commercial*
Oui
NonNon
Non
Description,
et évolution *
sans information
Complément Alimentaire
1
E - Consommations
associées
Important pour juger
de l'imputabilité du complé
ment
Prise de produits
associés dont
médicaments ?
(posologie, nom
commercial...)
alimentaire dans l'appari
tion
2
rester en forme, ...
Alcool
s)
(Plusieurs choix possible
Vitamines - Minéraux
Vitamines - Minéraux
OuiPlantes
Non
Protéines-Acides Aminés
F - Commentaires éventue
ls
Ne sait pas
Plantes
Ne sait pas
Aminés
s-Acides
Quantit
Protéine
é
Ne sait pas
Autre
Complément Alimentaire
3
de l'effet indésirable
sans information
Exemple : Pour mincir, pour
Type(s)
3
France
Internet
Ne sait pas
Code postal *
Date du début de la consom
Ville *
Complément Alime
Alimentaire
Hors France
Internet
Adresse
2
France
Hors France
Vitamines - Minéraux
Plantes
Protéines-Acides Aminés
Ne sait pas
Autre
Autre
Source : www.afssa.fr
Envoyer par messagerie
Merci pour votre déclara
tion.
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Médicaments, compléments alimentaires, alicaments ou nutraceutiques ?
18
formation
dossier
Accroître mon tonus, ma vitalité
50
Lutter contre le stress
30
Compenser les déséquilibres
de mon alimentation
30
29
Faciliter la digestion
27
Améliorer mon sommeil
Le marché des compléments
alimentaires
25
Améliorer ma circulation
Nourrir peau, ongles et cheveux
des contaminations notamment par les métaux lourds
sont possibles.
Le respect de contrôles de la qualité des plantes par
les laboratoires fabriquant les compléments alimentaires
doit pouvoir limiter ces risques tout comme, en théorie,
l’approvisionnement des officines auprès de laboratoires
pharmaceutiques fabriquant des compléments alimentaires (Arkopharma, Boiron, Naturactive…).
24
ŘLe marché des compléments alimentaires est
en pleine expansion. Il est difficile à quantifier, d’une
part, parce que des produits répondant à des légis15
Combattre les effets de l’âge
lations et des approches de marchés différentes
sont parfois confondus (compléments alimentaires
15
Améliorer ma mémoire
à visée minceur et substituts de repas par exemple)
et, d’autre part, en raison de la diversité des circuits
14
Combattre la déprime
de distribution (pharmacies, parapharmacies, granAccompagner mon régime minceur
12
des et moyennes surfaces, magasins de diététique,
internet…). Néanmoins, en France, il été estimé, en
2007, que ce marché représentait un chiffre d’affai0
10
20
30
40
50
res total de 1,08 milliard d’euros, soit deux fois plus
Pourcentage des consommateurs
qu’en 2002. Cinquante-neuf pour cent des ventes
Ř Figure 1 : Motivations des Français pour la consommation
étaient effectués dans les pharmacies, les secteurs
des compléments alimentaires (en %).
les plus porteurs étant2 :
Source : étude TNS Sofres/SDCA 2008.
– la minceur (29 %) ;
– les toniques (16 %) ;
– les reminéralisants (7 %) ;
– la lutte contre le stress (7 %) ;
poudre ou les extraits alcooliques et être responsables d’une toxicité non connue. L’exemple de la
– la prise en charge des troubles liés à la ménopause
germandrée est, à ce titre, très parlant : les diterpènes
(5 %).
ŘCet engouement peut s’expliquer par la prise
lactoniques absents de l’infusion traditionnellement
de conscience par les consommateurs que leur
consommée se sont révélés responsables d’hépatites
équilibre alimentaire influence leur état de santé
aiguës lorsque la plante a été utilisée sous forme de
suite, notamment, à la mise en place du Programme
gélules de poudre.
national nutrition santé (PNNS)4. Insistant sur les
Enfin, de nouvelles plantes, issues des médecines
traditionnelles notamment asiatiques, investissent le
nouvelles habitudes alimentaires des Français liées
à leurs nouveaux rythmes de vie (temps de transmarché. En l’absence de dénomination binomiale en
latin de la plante, les confusions entre espèces restent
port, repas sur le pouce…), les fabricants et distribupossibles. Par ailleurs, avec ces plantes asiatiques,
teurs de compléments alimentaires prétendent qu’un
décalage existe entre l’alimentation
idéale et la pratique des consommateurs. Le complément alimenAu comptoir, connaître les pré- et probiotiques
taire est alors employé pour pallier
les carences avérées ou théoriques,
Ř/HVSU«ELRWLTXHVVRQWGHVSURGXLWVSHXRXSDVGLJ«U«VHWDEVRUE«VDXQLYHDXLQWHVWLQDOTXLIHUPHQW«VSDU
ou les prévenir chez les personnes
la microflore bactérienne, stimulent la croissance et l’activité des bactéries intestinales. Il s’agit notamment
à risque (femmes enceintes, certaid’oligosaccharides comme l’inuline ou les fructo-oligosaccharides (FOS). Ils sont souvent associés
nes personnes âgées…). Selon
l’étude TNS Sofres/SDCA 2008,
aux probiotiques (pré- + probiotiques = symbiotiques) et jouent alors le rôle de substrat. Par ailleurs,
37 % des Français consomment
ils présentent toutes les propriétés des fibres alimentaires.
des compléments alimentaires
Ř/HVSURELRWLTXHVVRQWGHVPLFURRUJDQLVPHVYLYDQWVTXLORUVTXőLOVVRQWLQJ«U«VHQTXDQWLW«DG«TXDWHH[HUFHQW
afin de conforter leur capital santé
des effets bénéfiques pour la santé. Il s’agit notamment de bactéries productrices d’acide lactique (Lactobacillus,
Enterococcus, Bifidobacterium…), ou de certaines levures (e.g. Saccharomyces boulardii). Ils sont principalement
(figure 1). Ils sont conscients du rôle
17
© DR
Pour ma silhouette
employés pour rééquilibrer les flores intestinale et vaginale, ou encore pour stimuler l’immunité.
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Les compléments alimentaires à base de plantes
formation
dossier
Minéraux
49
Plantes
48
Vitamines
46
Acides gras
oméga 3
35
Antioxydants
15
Autres
8
0
10
© DR
essentiel pour leur santé d’une alimentation variée et
équilibrée. On constate par ailleurs que ces mêmes
personnes consomment davantage de fruits et légumes que la moyenne des Français.
Les minéraux comme le magnésium, les compléments alimentaires à base de plantes (gélules de
poudre, ampoules d’extrait…) et les vitamines sont
les compléments alimentaires les plus consommés.
Viennent ensuite les acides gras oméga 3 et les
antioxydants, surtout prisés par les plus de 50 ans
à la recherche d’une prévention des effets du vieillissement (figure 2).
ŘCe marché est également en pleine mutation,
notamment en ce qui concerne les compléments
alimentaires à base de plantes. En effet, les pratiques et recommandations des professionnels de
santé évoluent : le déremboursement de certains
médicaments a conduit à une augmentation des
prescriptions et des ventes des compléments alimentaires, notamment à base de plantes et phytonutriments. 19
20
30
40
50
Pourcentage des consommateurs
Ř Figure 2 : Catégories de compléments alimentaires
les plus consommés par les Français (en %).
Source : étude TNS Sofres/SDCA 2008.
Séverine Derbré
Maître de conférences en pharmacognosie,
Faculté de pharmacie d’Angers (49)
[email protected]
Remerciements au docteur Anne-Marie Le Ray-Richomme,
Maître de conférences en valorisation de substances naturelles
à l’Université d’Angers, pour sa relecture.
©
am
les
nc
/U
m
.co
lia
to
Fo
Références
1. Cynober L. Complément alimentaire, alicament, médicament :
qui est qui ? ou Faust revisité. Cah Nutr Diét 2008; 43: 1521.
2. Syndicat de la diététique et des compléments alimentaires (SDCA).
www.complementalimentaire.org/
3. Syndicat national des fabricants en produits diététiques, naturels
et compléments alimentaires.
4. Programme national nutrition santé (PNNS). www.mangerbouger.fr/
Au comptoir, la commercialisation des compléments alimentaires
La vente des compléments alimentaires est libre. Ils sont donc
commercialisés dans les pharmacies et parapharmacies, grandes surfaces
ou magasins de diététiques.
Dans un souci de sécurité du consommateur, il est prudent de déconseiller
leur achat sur internet et de promouvoir les produits de fabricants et
distributeurs bien identifiés. Le pharmacien se doit de commercialiser
des compléments alimentaires de “bonne” qualité, ne faisant pas prendre
de risque à ses clients. Les actifs doivent être correctement dosés afin,
d’une part, de garantir les allégations et donc l’efficacité du produit et,
d’autre part, d’éviter des intoxications.