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Marc Villemain > Littérature > Marie Simon - Ce que j'appelle jaune
vendredi 19 février 2016
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Marie Simon - Ce que j'appelle jaune
“Jouer le jeu, prendre de l'importance, atteindre la délivrance, la sienne, et la lui offrir. Elle, elle ne se doute de
rien. Elle n'imagine pas d'où l'on revient, elle ne se souvient plus qu'elle ne voulait pas d'enfant, elle pense
seulement à tout ce qu'elle voudrait ne pas me transmettre.”
La première pensée qui m'est venue, à mesure que j’avançais dans la lecture de Ce que j’appelle jaune, le nouveau
et second roman de Marie Simon, n’est pas une pensée à proprement parler littéraire : je me suis dit d’abord que c’était
assez beau, que ce serait assez beau, pour l’enfant à naître, pour l'enfant devenu grand, de lire, bien des années plus
tard, les mots de sa propre mère, ces pensées, ces sensations, ces interrogations qui, alors, la taraudaient, tous ces
mots consignés par elle alors qu'il n'était encore qu'en gestation. Mais on me dira peut-être que ce serait faire fi du
pouvoir et de la souveraineté de l'invention, du romanesque, de la liberté de l'écrivain, ou encore que rien ne prouve
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qu'il s'agit là du récit intime, singulier, authentique, d'une vérité biographique. Et l'on aura raison. Du moins sur le
principe. Car Ce que j'appelle jaune est-il vraiment un roman ? Sans doute s'en donne-t-il l'allure, les manières, cette
forme de tension sourde, souterraine, le sens de la composition, du chapitrage, le jeu sur une temporalité que l'on tient,
retient, étire ; toutefois il est difficile, voire impossible, en le lisant, de se défaire de la sensation, très forte, que l'on suit
là le cheminement d'une intimité ébranlée. Et qu'importe, après tout, en effet, si Marie Simon a tout inventé, ou qu'au
contraire elle a tout puisé dans sa chair et ses ressentis, puisqu'elle a décidé d'en faire le prétexte, la source et l'origine
d'un texte littéraire, le vecteur de réinvention de son rapport au monde, et peut-être de sa propre langue.
Je me souviens d'un roman qui m'avait fait énormément rire (je me revois, même, littéralement pleurer de rire en le
lisant) : Le Divin enfant, de Pascal Bruckner, que j'avais lu au moment de sa parution en 1992 (Bruckner n'est pas un
immense romancier, mais son imagination, en l'espèce, m'avait réjoui au plus haut point.) L'auteur y racontait l'histoire
de deux jumeaux, foetus gavés de connaissances dans le ventre de leur mère, doués des sciences les plus
universelles, capables de se jouer des concepts philosophiques les plus élaborés, et même de rivaliser avec Dieu ;
devant l'état et le spectacle du monde, l'un d'eux se résolvait à ne pas sortir de ce si confortable ventre, non tant pour se
protéger des humains que pour mieux les instruire et les ridiculiser. Nous avions affaire ici à un roman de penseur,
d'intellectuel, ce pourquoi il était facile de rire, tant le rire peut constituer une réponse valide au spectacle du monde.
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Si l'on met de côté le fait que, dans le texte de Marie Simon, c'est aussi l'enfant à naître qui parle, raisonne, observe,
témoigne, manipule, et que la mère n'est finalement pour lui que l'instrument de sa venue au monde, rien de tel dans ce
roman qui ne se donne pas pour intention de faire rire (loin s'en faut), ni pour ambition de jouer avec l'aventure
humaine, mais d'habiter l'intériorité d'une femme s'apprêtant à donner la vie, d'une femme éprouvant “seulement” la
nécessité de repenser son existence à l'aune de ce qui s'apprête à lui arriver, et qui est un bouleversement biologique
autant qu'un événement métaphysique. À cette aune, il est probable que bien des lectrices comprendront, partageront,
à demi-mots ou pas, ce qu'elle décrit avec une minutie assez implacable, faisant alterner l'espérance et le
découragement, la joie et l'amertume, les sensations heureuses du corps comme celles, troublées, résignées, de sa
transformation. Où elle en fait toutefois un texte d'une autre ambition que le simple rapport de la femme à sa propre
maternité, c'est que rien n'est tu, ici, de ce que, dans son cas propre, cet événement induit : une vie nouvelle, soit, mais,
mieux ou plus que cela, une authentique seconde naissance. Ce qui peut-être paraîtra assez commun mais, dans le
cas présent, la naissance de l'enfant va permettre à la mère de renaître à elle-même en redéfinissant sans concession
les contours de sa vie, passée et future - et comment, ici, ne pas songer au mot fameux de William Wordsworth :
“L'enfant est le père de l'homme.” Le passé, c'est l'humiliation : la maltraitance d'un père, l'indifférence d'une mère, la
mort d'un aimé, la lâcheté d'un géniteur. C'est cette humiliation que, contre toute attente, la jeune femme enceinte va
sentir s'évanouir, se dissiper ; et c'est sur cette terre de cendres, au beau milieu de ce paysage désolé, que va naître,
non seulement avec l'enfant mais avec sa complicité active, la possibilité d'un avenir, la capacité recouvrée à se
délester du poids de l'histoire, à poser (et imposer) les conditions d'une vie nouvelle - d'une renaissance.
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Si je suis parfois resté un peu à côté de la stricte expression littéraire, s'il m'a semblé par moments que l'écriture était
par trop fluide, trop immédiatement contemporaine, peut-être presque trop tangible, et quelle que soit par ailleurs la
netteté, voire la belle crudité de certaines images ou sensations, il n'en demeure pas moins qu'on ne peut qu'être
touché par l'obstination, la pugnacité, le soin apporté à la verbalisation de sensations et de sentiments aussi complexes,
multiples et parfois contradictoires. S'il se dit parfois de l'accouchement qu'il est une délivrance, alors il me semble en
effet que ce texte de Marie Simon n'est pas loin d'en constituer une ; c'est d'ailleurs assez courageux de sa part que de
dire et d'écrire aussi nettement tout ce que le sentiment de maternité peut charrier, sans rien taire de ses doutes, de ses
amertumes, parfois de ses rancoeurs.
L’on pourrait penser que tout cela est peut-être un peu nombriliste, et sans doute y a-t-il dans ce récit romancé quelque
chose de l’ordre d’un ressassement individuel. Au demeurant, la singularité de cette parole est parfaitement
revendiquée ; surtout, ce ne serait pas très juste, à tout le moins partiel, d'y insister : car au-delà de l'effort de mise à
distance du fait biographique (dont témoignent par exemple un certain jeu sur les mots, un certain goût pour leur
rythme), on a surtout l’impression de toucher ici à quelque chose de beaucoup plus vaste, en tout cas impropre à toute
réduction testimoniale. De fait, ce qui, dans ce roman, prend en effet tous les traits d'une absolue singularité, se révèlet-il comme une manière très sensible de penser l'universalité maternelle.
Marie Simon, Ce que j'appelle jaune
Sur le site des éditions Léo Scheer
Posté par marc_villemain à 19:02 - Littérature - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : Littérature française, Marie Simon, Pascal Bruckner, William Wordsworth, Éditions Léo Scheer
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