Dinim de la sonnerie du Chofar ? Roch Hachana

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Dinim de la sonnerie du Chofar ? Roch Hachana
Dinim de la sonnerie du Chofar à Roch Hachana
Mitsva de sonner du Chofar
1. C'est une Mitsva déoraïta (une Mitsva de la Torah) d'entendre le son du
Chofar à Roch Hachana, et une des explications de cette Mitva est pour
rassembler le Peuple d'Israël et de les inciter à la Téchouva.
2. Celui qui sonne le Chofar (le Tokéa') doit le faire étant debout. Lorsqu'il
sonnera à la synagogue il devra se tenir debout au centre de la synagogue
pour que tout le Tsibour – le public – l'entende bien.
3. Au moment de la sonnerie il est mieux d'apposer le Chofar du côté droit de la
bouche et de le diriger vers le haut, bien entendu si le Tokéa' peut sonner
ainsi sans difficultés.
La bénédiction de la sonnerie du Chofar
1. Avant la sonnerie du Chofar le Tokéa' prononcera la bénédiction : ‫אשר קדשנו‬
‫ – במצוותיו וציוונו לשמוע קול שופר‬achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou
lichmoa' kol chofar (qui nous a sanctifiés pas Ses Mitsvot et nous a ordonné
d'écouter le son du Chofar). Le premier jour le Tokéa' rajoutera la
bénédiction de Chéhé'hiyanou. Dans les communautés ashkénazes on a pour
coutume de réciter la bénédiction de Chéhé'hiyanou le second jour
également.
2. Lorsque le Tokéa' sonne pour d'autres, après lui-même s'être déjà acquitté
de la Mitsva, un de ceux pour qui il sonne récitera les bénédictions et ensuite
il sonnera. Si, parmi ceux pour qui il sonne, personne ne sait réciter les
bénédictions, le Tokéa' les dira lui-même avant de sonner, mais il ne dira pas
la bénédiction de Chéhé'hiyanou car c'est une bénédiction que l'on ne lit
uniquement sur une Mitsva que l'homme fait pour lui-même (Maïmonide).
Dans les communautés ashkénazes le Tokéa' récitera toujours les deux
bénédictions.
3. Si le Tokéa' n'arrive pas à sonner du Chofar après avoir récité les
bénédictions, un autre pourra prendre la relève sans avoir besoin de redire
les bénédictions.
4. Dans les communautés ashkénazes on a l'habitude d'indiquer et de lire au
Tokéa' l'ordre des Téki'ot (sonneries). On pourra le faire sans crainte de
Hefsek (interruption dans le courant de la Mitsva) car ceci fait partie des
Téki'ot elles-mêmes.
Dinim du Chofar
1. C'est une Mitsva de sonner avec un Chofar fait à base de corne de bélier. Si
on ne dispose pas d'un tel Chofar, un Chofar fait à base de la corne de
n'importe quel animal Casher fera l'affaire, à condition que le Chofar ne fasse
pas partie de l'os, mais soit vraiment une corne recouvrant l'os. Un Chofar
fait de corne de vache est Passoul (non Casher).
2. C'est une Mitsva de sonner dans un Chofar recourbé. Cependant si on en n'a
pas de tel, même un Chofar qui n'est pas recourbé sera Casher.
3. Tous les sons des Chofarot sont Cashers, que le Chofar donne un son fort ou
faible.
4. On ne sonnera pas avec un Chofar qui a un trou ou une fissure si on a un
autre Chofar avec lequel sonner. Quoi qu'il en soit on n'essaiera pas de
boucher un trou dans un Chofar car la plupart des réparations le rendent
Passoul.
5. Lorsque l'on trouve une fissure dans un Chofar, dans sa longueur ou dans sa
largeur, il existe de nombreux détails dans la Halakha quant à sa vérification
(voir Choulkhan 'Aroukh, Orah' 'Haïm 586, 8-9).
6. On ne rajoute rien sur le Chofar d'aucun matériau que ce soit (or, dessins,
ornements faits à base du matériau du Chofar lui-même) car dans la plupart
des cas ces rajouts rendent le Chofar Passoul. Cependant on pourra graver
sur le Chofar des formes pour le décorer et l'embellir.
7. Il est interdit de transgresser n'importe quel interdit de Yom Tov pour le
Chofar, même un interdit dérabanane (un décret instauré par les Sages); par
exemple on ne montera sur un arbre pour décrocher un Chofar qui y serait
suspendu. Cependant, si on n'a pas d'autre Chofar, on pourra demander à un
non-juif de nous l'apporter, car il est permis de demander à un non-juif de
transgresser un interdit dérabanane pour pouvoir accomplir une Mitsva.
8. Il est permis de nettoyer le Chofar durant Yom Tov avec de l'Arak ou autre
alcool, car ce n'est pas considéré comme une réparation.
Dinim de la Téki'a (sonnerie du Chofar)
1. Si le Tokéa' qui a commencé à sonner n'y arrive plus, d'autres pourront
continuer à partir de l'endroit où le premier s'est arrêté. Il ne sera pas
nécessaire de réciter les bénédictions de nouveau si ceux qui prendront la
relève étaient présents au moment des premières bénédictions.
2. il est préférable que le Tokéa' des premières sonneries avant Moussaf soit
également celui qui sonne pour les Téki'ot de Moussaf, ainsi que l'enseignent
nos Sages : "Celui qui commence une Mitsva on lui dit : termine !".
cependant, si le premier Tokéa' ne peut pas continuer un autre pourra le
remplacer.
3. L'officiant ne sera pas, a priori, également Tokéa' durant Moussaf pour éviter
qu'il ne s'embrouille durant la prière. Cependant, s'il est certain de ne pas se
tromper dans le courant du Moussaf et de ne pas non plus s'essouffler il
pourra être également Tokéa'.
4. A priori nous devons avoir, pour chaque Mitsva, la Kavana (l'intention)
d'accomplir la Mitsva. Ainsi il faut, a priori, avoir l'intention d'accomplir la
Mitsva en entendant le son du Chofar. Le Tokéa' devra avoir également la
Kavana d'acquitter le Tsibour qui entend le Chofar qu'il sonnera. A posteriori
tous ceux qui ont entendu le Chofar sont acquittés de la Mitsva, même s'ils
n'ont pas eu la Kavana de l'être.
5. Celui qui sonne du Chofar non pour la Mitsva mais pour s'entrainer ou pour
l'amusement ne pourra s'acquitter ni acquitter les autres par cette même
sonnerie.
6. Celui qui entend un écho de sonnerie de Chofar ne sera pas quitte de la
Mitsva.
7. La Mitsva du Chofar n'est réalisable que dans le courant de la journée
uniquement. Ainsi on ne sonnera du Chofar qu'à partir du lever du soleil
(Hénètz Ha'hama). Cependant, dans un cas extrême, on pourra sonner à
partir de l'aube ('Amoud Hacha'har) et être quitte de la Mitsva.
Ceux qui sont tenus d'entendre le Chofar
1. Un sourd, même s'il n'est pas muet et même s'il ne l'est pas de naissance, est
dispensé de la Mitsva du Chofar car la Mitsva est d'entendre et il ne le peut
pas.
2. Un muet est tenu d'entendre le Chofar.
3. Un "choté" (quelqu'un qui n'a pas toute sa raison) et les enfants sont
dispensés du Chofar car ils ne sont pas tenus de respecter les Mitsvot.
Cependant c'est une bonne chose d'emmener à la synagogue les enfants –
qui ne dérangent évidemment pas la prière – pour les instruire aux Mitsvot.
4. Il est bien de donner aux enfants un Chofar pour qu'ils sonnent avec dans le
but de les éduquer aux Mitsvot.
5. Les femmes sont dispensées du Chofar car il s'agit d'une Mitsva qui est liée
au temps (Mitsva chéhazmane grama), à savoir une Mitsva qui n'est
réalisable que dans un certain laps de temps. Toutefois c'est une bonne
chose que les femmes l'entendent, mais pas dans le cas où elles devraient
amener à la synagogue des enfants qui pourraient déranger le cours de la
prière.
6. Les femmes qui ne peuvent pas venir à la synagogue peuvent sonner du
Chofar pour elles-mêmes et on pourra sonner pour elles. Elles pourront
également réciter les bénédictions pour elles-mêmes, et il n'y a pas de risque
de prononcer une bénédiction sans utilité (Brakha chéeina tsrikha).
Cependant un homme qui s'est déjà acquitté du Chofar ne dira pas les
bénédictions s'il sonne pour une femme, et une femme ne pourra prononcer
les bénédictions devant un homme qui sonne pour elle, sauf si c'est son mari,
son père ou son fils.
7. Celui qui n'est pas tenu d'accomplir la Mitsva ne pourra pas acquitter celui
qui y est tenu.
8. Certains décisionnaires disent que l'on ne sonnera pas du Chofar plus que ce
que l'on sonne à la synagogue, mais pour s'entrainer ou pour sonner pour
d'autres il n'y a aucune restriction.
L'ordre des Téki'ot
1. Selon la Torah nous sommes tenus d'entendre 9 sons : Téki'a (son long et
unique), Térou'a (plusieurs petits sons entrecoupés) et Téki'a (en abrégé
Tara"t), et ce trois fois.
2. Selon les décrets de nos 'Hakhamim nous sommes tenus d'entendre 30 sons
répartis en trois groupes : Téki'a, Chvarim (3 sons entrecoupés), Térou'a et
Téki'a (en abrégé Tachra"t) ; Téki'a, Chvarim et Téki'a ; Téki'a, Térou'a et
Téki'a. Chaque groupe de sons devra être entendu trois fois.
3. On doit entendre ces 30 sons deux fois : la première avant Moussaf lorsque le
Tsibour est assis, la seconde durant la 'Hazara (la répétition) du Moussaf
lorsque le Tsibour est debout.
4. La majorité des communautés de tous les rites ont rajouté sur ces sonneries,
chacune selon son Minhag. Les communautés séfarades, de 'Edot hamizrah'
(originaires d'Irak) et la plupart des ashkénazes ont pour habitude de sonner
30 sonneries avant Moussaf, 30 durant la prière de Moussaf à voix basse, 30
lors de la 'Hazara du Moussaf, 10 après le Moussaf et une longue Térou'a à la
fin de la prière. Les communautés yéménites ont pour coutume de sonner 30
sonneries avant le Moussaf, 10 pendant le Moussaf (sans 'Hazara dans ces
mêmes communautés) et une longue Térou'a à la fin de la prière. Certaines,
parmi ces communautés yéménites, rajoutent 30 sonneries après le Moussaf.
5. Selon le Dine de la Torah le Tsibour doit être assis durant les Téki'ot qui
précédent Moussaf, hors-mis le Toké'a, le Somekh (celui qui se tient à ses
côtés pour lui indiquer l'ordre de sonneries) et l'officiant. Cependant on ne
fera pas de polémique dans la synagogue si le Tsibour a l'habitude de se tenir
debout durant ces sonneries.
6. On ne fera pas d'interruption et on ne parlera pas entre les Téki'ot d'avant
Moussaf et celles de Moussaf, sauf pour des sujets qui concernent la prière
ou les sonneries du Chofar. Celui qui s'est interrompu ou a parlé, bédi'avade
(a posteriori), ne sera pas obligé de redire les bénédictions du Chofar.
7. Si quelqu'un entend les sonneries du Chofar mais de pas façon continue il
sera acquitté de la Mitsva.
Les Téki'ot
1. La longueur de la Téki'a sera la même que celles des trois Chvarim et que
celle de la Térou'a. La longueur d'un des trois Chavrim sera égale à la
longueur de trois petits sons de la Térou'a. La Térou'a sera composée
minimum de neufs petits sons successifs.
2. Le Tokéa' rallongera un peu la Téki'a de Tachra"t afin qu'elle ait la durée de
neufs petits sons successifs de la Térou'a.
3. Le Tokéa' fera attention ne pas rallonger la longueur d'un des trois Chvarim
pour ne pas qu'il ressemble à une Téki'a.
4. En ce qui concerne la respiration du Tokéa' durant les sonneries, le
Choulkhan 'Aroukh donne beaucoup de détails (Orah' 'Haïm 590, 4-5). Si tous
les détails concernant ce point donnés dans le Choulkhan 'Aroukh ne sont pas
respectés, bédi'avade, on sera quand même acquittés de la Mitsva du Chofar.

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